12.03.2015 Views

les Actes - Cap 3B

les Actes - Cap 3B

les Actes - Cap 3B

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Les <strong>Actes</strong> des 2 es rencontres du développement durable de <strong>Cap</strong> <strong>3B</strong><br />

OGM : informer,<br />

débattre<br />

pour décider<br />

Jeudi 11 décembre 2008<br />

Ainterexpo/Bourg-en-Bresse


Sommaire<br />

> Trois questions à Jean-Luc Luez ............................................................................................................3<br />

> Les OGM : tour d’horizon des faits et questions .................................................................4/11<br />

> OGM : quel<strong>les</strong> décisions au cœur de quel<strong>les</strong> controverses ? ....................................12/15<br />

> Débat entre <strong>les</strong> grands témoins de ces rencontres .....................................................16/18<br />

> Conclusion par Jean-François Debat ........................................................................................ 19<br />

Intervenants<br />

Philippe Joudrier, président du comité d’experts spécialisé biotechnologie à l’AFSSA<br />

Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS<br />

Frédéric Jacquemart, docteur en médecine, président du Groupe international d’études transdisciplinaires<br />

Marion Desquilbet, économiste, INRA, École d’économie de Toulouse<br />

Jean-Pierre Tillon, directeur scientifi que de l’Union coopérative In Vivo<br />

Catherine Larrère, philosophe, enseignante-chercheur à l’université Paris I – Panthéon Sorbonne<br />

Anne Furet, responsable de la veille juridique à Inf’OGM<br />

Matthieu Calame, ingénieur agronome, chargé de mission à la Fondation Char<strong>les</strong> Leopold Mayer pour le<br />

progrès de l’homme<br />

Alain Toppan, responsable de la réglementation OGM à Limagrain<br />

Témoins locaux<br />

Jean Rey, président de la coopérative Cérégrain<br />

Daniel Martin, représentant la Chambre d’agriculture de l’Ain<br />

Philippe Jeannin, directeur de l’Adabio<br />

Animateurs<br />

Jean-Marie Guilloux – Jean-Claude Flamant (Mission Agrobiosciences)<br />

Pilotage<br />

Géraldine Babad, Patrick Bourrassaut, Adeline Brunet, Claude Fromont,<br />

Jean-Luc Luez, Marc Pariot, Pierre Perdrix<br />

Conception, rédaction,<br />

mise en page :<br />

Chorégraphic,<br />

04 74 24 69 13,<br />

Bourg-en-Bresse.<br />

© Sascha Burkard,<br />

Johnny Lye, Franck<br />

Boston, Yuri Arcurs, Lars<br />

Christensen, Mélissa<br />

Bradette, Marc Helfter,<br />

Franck Boston –<br />

Fotolia.com<br />

2


Apporter un éclairage scientifique,<br />

économique et philosophique<br />

Édito<br />

Jean-Luc Luez, vice-président de <strong>Cap</strong> <strong>3B</strong>, délégué à l’agriculture, président de la<br />

Communauté de communes de la Vallière, maire de Bohas-Meyriat-Rignat<br />

Pourquoi et comment ce choix d’organiser un débat sur<br />

un sujet aussi brûlant que <strong>les</strong> OGM ?<br />

L’idée est née, lors de l’élaboration du CDRA du Bassin de Bourg-en-<br />

Bresse en 2005-2006, de permettre à tous <strong>les</strong> décideurs du territoire<br />

de disposer d’une information approfondie sur la connaissance des<br />

OGM et <strong>les</strong> enjeux liés à la mise en œuvre de cette technique. À cette<br />

époque, le sujet principal du débat sur <strong>les</strong> OGM portait sur le volet<br />

agricole. Les élus et décideurs étaient interpellés pour prendre position.<br />

Il est donc apparu que le thème des Rencontres du développement<br />

durable pourrait être consacré à la connaissance des OGM, sans<br />

tomber dans un débat partisan mais en permettant l’expression de tous<br />

sur ce sujet de société.<br />

Les rencontres entre <strong>les</strong> intervenants de divers horizons<br />

et le public a-t-elle atteint ses objectifs, selon vous ?<br />

Je crois qu’elle a fait progresser <strong>les</strong> idées des participants. Elle ne <strong>les</strong> a<br />

pas forcément fait changer d’opinion mais elle a apporté un éclairage<br />

scientifique, économique et également philosophique, qui est venu<br />

charpenter la réflexion. Elle a ouvert <strong>les</strong> yeux sur l’ensemble des problématiques.<br />

La question des OGM ne peut se résoudre du seul point de<br />

vue environnemental ou de la résistance aux maladies et aux herbicides,<br />

c’est un sujet bien plus complexe. Ceux<br />

© D. Gillet<br />

qui se positionnent contre <strong>les</strong> OGM posent<br />

la question aussi en terme sociétal et de dépendance à de grands<br />

groupes financiers. Ceux qui se positionnent favorablement s’appuient<br />

sur des études scientifiques. Dans tous <strong>les</strong> cas, tous <strong>les</strong> participants, qu’ils<br />

soient intervenants, acteurs du territoire, élus ou public, ont pu s’exprimer<br />

librement et défendre leurs convictions.<br />

Les actes de cette Rencontre ne retracent pas littéralement <strong>les</strong> interventions<br />

mais se veulent le reflet des positions exposées.<br />

En l’état actuel des connaissances, comment affiner son<br />

opinion sur <strong>les</strong> OGM ?<br />

Il n’existe pas un « modèle OGM » qui conduirait à une opinion globale<br />

sur ce sujet. Mais il est très important de bien comprendre que modifier<br />

des organismes vivants, végétaux ou animaux, exige une validation<br />

scientifique et sociale sur l’intérêt de l’axe de recherche et sur sa mise<br />

en œuvre.<br />

C’est à cette conclusion que <strong>les</strong> Rencontres ont abouti ; la conclusion de<br />

cette journée exprimée par Jean-François Debat laisse toute sa place<br />

à l’homme sur la technique. Celle-ci est fondatrice d’un positionnement<br />

ouvert et évolutif.<br />

3


Informer<br />

Les OGM : tour d’horizon des faits et quest<br />

Qu’est-ce qu’un OGM ? Avantages et risques vus par<br />

un expert des OGM.<br />

4<br />

Philippe Joudrier, président du comité d’experts spécialisé biotechnologie à l’AFSSA<br />

(Agence française de sécurité sanitaire des aliments)<br />

Avant toute chose, il convient de défi nir ce qu’est un<br />

OGM : « toute entité biologique capable de se reproduire<br />

ou de transférer du matériel génétique modifié<br />

d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par<br />

multiplication et/ou par recombinaison naturelle » (défi nition<br />

du Conseil des communautés européennes). Il existe<br />

ainsi <strong>les</strong> plantes génétiquement modifi ées (PGM) mais<br />

aussi <strong>les</strong> animaux génétiquement modifi és (AGM) – non<br />

encore commercialisés contrairement aux PGM –, de<br />

même que <strong>les</strong> micro-organismes (MGM).<br />

Effectuée par transgénèse (ajout d’un ou plusieurs<br />

gènes), la modifi cation d’une plante vise à améliorer<br />

sa résistance à certains insectes, sa tolérance à<br />

certains herbicides, sa valeur nutritionnelle (qualité et<br />

quantité de protéines, vitamines…). Elle ne crée pas<br />

une nouvelle espèce.<br />

La transgénèse a aussi des applications en pharmacie<br />

: elle permet de produire des protéines d’intérêt<br />

thérapeutique (vaccins, protéines du sang, protéines<br />

stimulant la réponse immunitaire…). Elle est aussi utilisée<br />

dans l’industrie, pour la production d’agrocarburants,<br />

d’amidons aux propriétés différentes, de peuplier à<br />

teneur en lignine réduite (afi n de réduire <strong>les</strong> produits<br />

chimiques pour la fabrication du papier).<br />

Une production en pleine croissance<br />

La progression des surfaces plantées d’OGM dans le<br />

monde depuis 1996 est spectaculaire : plus de 800 millions<br />

d’hectares, dans 22 pays (États-Unis, Canada,<br />

Brésil, Chine, Inde…). À noter parmi <strong>les</strong> nouveaux pays<br />

adoptant <strong>les</strong> OGM : le Vietnam, le Pérou, le Burkina<br />

Faso (pour le cotonnier), l’Égypte (maïs, blé tolérant<br />

la sécheresse), l’Ouganda (Manioc).<br />

Qu’est-ce que la transgénèse ?<br />

> La transgénèse (modification d’un organisme<br />

vivant par ajout d’un ou plusieurs gènes) est<br />

un outil du sélectionneur parmi d’autres :<br />

croisements, culture in vitro…, qui vise à<br />

améliorer <strong>les</strong> qualités de la plante (résistance<br />

aux insectes, à la sécheresse, tolérance aux<br />

herbicides, valeur nutritionnelle…).


ions<br />

Quels sont <strong>les</strong> risques des OGM ?<br />

– Il n’a jamais été prouvé que la transgénèse est plus<br />

dangereuse que de faire un croisement conventionnel.<br />

On lui reproche de franchir la barrière des<br />

espèces. Or, un gène ne « fait » pas l’organisme :<br />

l’homme a par exemple 40 % de gènes homologues<br />

avec la banane. Une plante génétiquement<br />

modifiée n’est en aucun cas une nouvelle espèce<br />

mais simplement une nouvelle variété.<br />

– Avant toute mise sur le marché d’un OGM, le<br />

semencier doit constituer un dossier complet permettant<br />

d’évaluer <strong>les</strong> risques sanitaires. L’autorisation<br />

est délivrée au cas par cas. De nombreux textes<br />

législatifs existent. L’Europe a la réglementation la<br />

plus complexe.<br />

– Côté environnemental, le principal risque est<br />

celui de la dissémination et non pas de la contamination.<br />

– Au niveau économique, on reproche aux firmes<br />

fabriquant et commercialisant des OGM d’être<br />

des multinationa<strong>les</strong> à la recherche de profit et en<br />

situation de monopole. Le marché des graines et<br />

semences était déjà dans <strong>les</strong> mains d’une dizaine<br />

de famil<strong>les</strong> dès la fin des années 70 dans <strong>les</strong> mains<br />

d’une dizaine de famil<strong>les</strong>. Quant au surcoût des<br />

semences OGM, il doit être compensé par la<br />

plus-value qu’el<strong>les</strong> permettent d’obtenir.<br />

Quels sont <strong>les</strong> avantages des OGM ?<br />

– Depuis plus de dix ans, ils ont permis d’améliorer<br />

la qualité et la quantité de vivres, tout en réduisant<br />

le coût.<br />

– Aucune preuve scientifique de préjudice pour la<br />

santé humaine n’existe.<br />

En conclusion<br />

Toutes <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> plantes destinées à l’alimentation<br />

humaine ou animale devraient être évaluées,<br />

de la même manière que <strong>les</strong> OGM. Or, ce n’est<br />

pas le cas pour <strong>les</strong> variétés obtenues par <strong>les</strong> autres<br />

méthodes de sélection. Donc, paradoxalement,<br />

il n’y a rien de plus sûr qu’un OGM mis sur le<br />

marché.<br />

Les OGM sont une étape sur la voie de la connaissance<br />

des lois de la biologie, qui ne peut qu’aider<br />

à utiliser ces lois avec plus de finesse, d’intelligence<br />

et de respect pour le plus grand bien de<br />

l’humanité.<br />

« Un maïs<br />

génétiquement<br />

modifié reste toujours<br />

un maïs. On ne crée<br />

pas une nouvelle<br />

espèce. »<br />

Philippe Joudrier<br />

Les OGM sont-ils<br />

dangereux ?<br />

De nombreuses études et<br />

recherches existent. Aucune<br />

n’a prouvé qu’un OGM serait<br />

dangereux a priori, souligne<br />

Philippe Joudrier. La mise sur le<br />

marché d’un OGM est soumise<br />

à une rigoureuse évaluation<br />

sanitaire.<br />

> Pour en savoir plus<br />

Le site www.truthabttrade.org<br />

donne en temps réel le total des<br />

surfaces plantées d’OGM dans le<br />

monde.<br />

5


Informer<br />

Après la conférence d’ouverture, quatre intervenants<br />

ont apporté des éclairages argumentés sur <strong>les</strong><br />

bienfaits, <strong>les</strong> risques et <strong>les</strong> effets économiques des<br />

OGM.<br />

« L’agronomie a<br />

pour ambition une<br />

agriculture soutenable<br />

et durable. »<br />

Marcel Kuntz<br />

De nombreuses<br />

publications mais peu<br />

connues<br />

Près de 11 000 publications<br />

scientifiques sur <strong>les</strong> aspects<br />

agronomiques des PGM ont été<br />

recensées, dont plus de 3 000<br />

sur le maïs et de 1 200 sur la<br />

résistance aux insectes. Mais la<br />

plupart restent peu connues. On<br />

observe une marginalisation, un<br />

discrédit, un négationnisme des<br />

travaux scientifiques.<br />

Marcel Kuntz, biologiste, directeur de recherche au CNRS,<br />

auteur de Les OGM, l’environnement et la santé (éditions Ellipses)<br />

Quels risques et quels bénéfices pour<br />

l’environnement ?<br />

• Basée sur la comparaison de la faune et flore associées<br />

aux champs de betterave, maïs ou colza, entre<br />

plantes conventionnel<strong>les</strong> et PGM tolérantes à l’herbicide,<br />

l’étude britannique « Farm Scale Evaluations »<br />

montre des impacts très différents sur l’environnement<br />

selon <strong>les</strong> variétés.<br />

Pour l’agriculteur, <strong>les</strong> PGM tolérantes à l’herbicide<br />

permettent de réduire <strong>les</strong> coûts de désherbage, d’augmenter<br />

<strong>les</strong> rendements et de faciliter <strong>les</strong> cultures sans<br />

labour.<br />

• Concernant <strong>les</strong> effets des plantes Bt (autoprotégées<br />

contre <strong>les</strong> insectes ravageurs) sur <strong>les</strong> invertébrés, <strong>les</strong><br />

diverses études recensées montrent qu’ils sont moindres<br />

qu’avec <strong>les</strong> insecticides chimiques.<br />

Les PGM résistantes aux insectes offrent à l’agriculteur<br />

de meilleurs rendements (en évitant la perte), des aspects<br />

pratiques (moins de main-d’œuvre) et réduisent<br />

l’usage des insecticides.<br />

PGM = moins de pesticides chimiques ?<br />

La réponse est mitigée : oui, au cas par cas, pour <strong>les</strong><br />

PGM résistantes à un ou des insectes – petit oui pour<br />

le maïs, oui net pour le cotonnier –, mais pas forcément<br />

pour <strong>les</strong> plantes tolérantes à l’herbicide.<br />

Problème de coexistence<br />

On parle souvent de la dissémination. Le problème<br />

essentiel, c’est la coexistence entre cultures OGM<br />

et non-OGM. Elle se rapporte à des questions économiques,<br />

juridiques et politiques, pas à des risques<br />

sanitaires ou autres.<br />

Il peut y avoir une présence fortuite d’OGM par<br />

la pollinisation, par <strong>les</strong> repousses de précédentes<br />

cultures, via le stockage et le transport des récoltes.<br />

Quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> mesures possib<strong>les</strong> ? Les distances de<br />

séparation, <strong>les</strong> zones tampons, <strong>les</strong> pièges à pollen, la<br />

rotation de cultures…<br />

6


Frédéric Jacquemart, docteur en médecine, président du Groupe international d’études<br />

transdisciplinaires<br />

OGM : une incompréhension en lieu et place du<br />

dialogue<br />

Il faut chercher à comprendre la raison profonde de<br />

l’inquiétude à propos des OGM. La chute catastrophique<br />

de la biodiversité met en péril l’existence de<br />

l’Homme en tant qu’espèce. C’est le problème n° 1 de<br />

la modernité et ce problème doit former le cadre de<br />

toute décision politique et technique. Devant ce drame<br />

écologique dont on n’a pas complètement conscience,<br />

une évidence s’impose. La technoscience, qui génère<br />

cette catastrophe, est une erreur, dont <strong>les</strong> OGM sont<br />

un cas typique. On ne peut plus admettre que cette<br />

course en avant constante de la science soit justifiée !<br />

Il faut réinterroger le mode de pensée des experts.<br />

L’accélération de la croissance incessante de notre<br />

capacité à agir sur notre environnement est considérable.<br />

Si on continue, elle va à l’infini ! Or, on ne<br />

peut pas aller à l’infini dans un monde fini. Je citerai<br />

une phrase de l’économiste Kenneth Boulding, parue<br />

dans Le Monde : « Toute personne croyant qu’une<br />

croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans<br />

un monde fini est soit un fou, soit un économiste »… ou<br />

un biologiste !<br />

Que faire ?<br />

Des alternatives se mettent en route, creuset pour une<br />

nouvelle agriculture qui peut naître, avec des méthodes<br />

qui permettent de conserver une très grande biodiversité<br />

génétique, d’adapter <strong>les</strong> plantes au terroir et non<br />

l’inverse. Cette vision est profondément différente et<br />

incompatible avec celle des OGM.<br />

L’ensemble des impacts environnementaux,<br />

sociaux, des OGM doit être analysée. Attention<br />

à l’irréversibilité : si on autorise une chose,<br />

on ne pourra plus revenir en arrière.<br />

« On ne peut pas aller<br />

à l’infini dans un<br />

monde fini ! »<br />

Frédéric Jacquemart<br />

Des alternatives existent<br />

Si on fait des rotations de<br />

culture, on ne cultive pas la<br />

pyrale en même temps que le<br />

maïs ! Et on n’a pas besoin de<br />

pesticides. Il est possible de<br />

cultiver du maïs à 70 quintaux/<br />

hectare sans arrosage et<br />

sans intrants, sur engrais vert<br />

uniquement, sans qu’il soit<br />

attaqué par <strong>les</strong> parasites,<br />

indique Frédéric Jacquemart.<br />

> Pour en savoir plus<br />

Association créée en 1996, le Groupe international d’études<br />

transdisciplinaires a pour buts de développer la transdisciplinarité,<br />

l’approche critique de la science et des technologies nouvel<strong>les</strong>, et<br />

d’agir pour la protection de l’environnement.<br />

http://giet-info.org<br />

7


Informer<br />

OGM : une perspective d’économiste<br />

Marion Desquilbet, économiste, INRA, École d’économie de Toulouse<br />

« Une fois choisie, une<br />

voie d’innovation<br />

a tendance à être<br />

renforcée même si elle<br />

n’est pas forcément la<br />

plus efficace. »<br />

Marion Desquilbet<br />

Près de 90 % des OGM diffusées actuellement le sont<br />

par Monsanto. 6 firmes – 3 américaines, 3 européennes<br />

– dominent l’innovation OGM. El<strong>les</strong> représentent ¾<br />

des ventes de pesticides, trois de ces firmes contrôlent<br />

40 % du marché des semences.<br />

Pourquoi une telle concentration ? Les OGM sont protégés<br />

par brevets et leurs procédures d’homologation<br />

sont coûteuses. Cette barrière à l’entrée de nouvel<strong>les</strong><br />

firmes est renforcée par la forte dépendance aux<br />

brevets de cel<strong>les</strong> déjà en place.<br />

Cette concentration pose des problèmes potentiels de<br />

OGM diffusés actuellement<br />

concurrence, en principe pris en charge par <strong>les</strong> autorités<br />

de la concurrence. La question se pose également de<br />

l’influence possible des firmes sur <strong>les</strong> régulateurs, notamment<br />

sur le processus d’homologation des produits.<br />

Or, l’homologation est une étape réglementaire très<br />

importante : si des dommages sont constatés, ils le seront<br />

après longtemps, ils seront dispersés entre de nombreuses<br />

victimes, il sera difficile de tracer leur source et <strong>les</strong><br />

firmes ne seront pas en mesure de payer l’ensemble<br />

des dommages causés. Mieux vaut donc réglementer<br />

avant que reposer sur la menace de procès.<br />

Utilisation actuelle des OGM<br />

Tolérance<br />

à un herbicide 63 %<br />

Résistance<br />

à un insecte 18 %<br />

Coton 13 %<br />

Colza 5 %<br />

Soja 57 %<br />

Les deux 19%<br />

Maïs 25 %<br />

Source : James, Clive (2007). Global Status of Commercialized Biotech/GM Crops : 2007. ISAAA (International Service for the Acquisition of<br />

Agri-Biotech Applications) Brief 37, 125 p.<br />

8


Coûts et pertes<br />

Les OGM tolérants à l’herbicide représentent 63 %<br />

de la diffusion actuelle. Les États-Unis concentrent plus<br />

de la moitié (52 %) des surfaces plantées d’OGM<br />

dans le monde.<br />

Pour <strong>les</strong> agriculteurs, l’adoption des OGM permet de<br />

réduire le coût des pesticides et/ou d’augmenter le<br />

rendement. Mais <strong>les</strong> semences, plus chères, ne sont<br />

pas réutilisab<strong>les</strong>. Et <strong>les</strong> mauvaises herbes ou <strong>les</strong> insectes<br />

s’adaptent, d’où une perte d’efficacité au fil du temps.<br />

S’y ajoute une problématique spécifique aux pays en<br />

développement, avec un endettement des agriculteurs<br />

parfois lourd pour acquérir <strong>les</strong> OGM.<br />

Effets sociaux<br />

L’effet habituel de l’introduction d’une innovation, avec<br />

un bénéfice par baisse des prix transmise le long<br />

de la filière, est mitigé dans le cas des OGM par<br />

l’appropriation d’une partie des gains par l’amont,<br />

par leurs effets environnementaux et sociaux et par<br />

la dépendance au « sentier » qui accompagne leur<br />

diffusion : une fois choisie, une voie d’innovation a<br />

tendance à être renforcée même si elle n’est pas<br />

forcément la plus efficace. L’intérêt des OGM est<br />

également mitigé par l’opposition d’une partie des<br />

consommateurs.<br />

La séparation des filières OGM/non-OGM crée des<br />

coûts pour <strong>les</strong> producteurs non-OGM au niveau de la<br />

transformation. Cette externalité justifie l’intervention<br />

publique et <strong>les</strong> mesures réglementaires de coexistence<br />

supportées par <strong>les</strong> agriculteurs qui produisent des<br />

OGM. Le seuil de tolérance des OGM dans la filière<br />

non OGM (0,9 % dans la Communauté européenne)<br />

est un compromis politique entre des intérêts et souhaits<br />

divergents de différents acteurs de la filière.<br />

En conclusion<br />

Au final, quelle est la rentabilité des OGM ? La question reste ouverte.<br />

Aucun bilan tenant compte de tous <strong>les</strong> coûts n’existe actuellement. L’opposition<br />

aux OGM vise en grande partie une innovation portée par un<br />

secteur privé très concentré. Ce qui est le plus rentable pour lui n’est pas<br />

nécessairement le plus désirable pour la société.<br />

Quel est l’intérêt du maïs transgénique BT pour la production ?<br />

Jean-Pierre Tillon, directeur scientifique de l’Union coopérative In Vivo<br />

Chacun sait que l’Ain est un grand producteur de maïs. La culture de maïs<br />

transgénique Bt, résistant aux insectes, présente divers intérêts :<br />

– des performances de production pouvant aller jusqu’à une hausse de<br />

20 % ;<br />

– un maïs de qualité, exempt de mycotoxines ;<br />

– une sécurisation de la production, en termes de revenu et de contraintes<br />

de travail.<br />

Elle ouvre aussi des perspectives d’expérimentations nouvel<strong>les</strong> –<br />

nous n’en sommes qu’aux premières générations d’OGM –,<br />

d’accroissement de la gamme de production, et de « protection<br />

intégrée des cultures » visant à produire plus et mieux, dans le<br />

respect de l’environnement.<br />

Les coopératives ont un rôle à jouer pour adapter<br />

l’agriculture aux besoins d’aujourd’hui et de demain.<br />

9


Débattre<br />

« Les OGM sont<br />

invasifs, il y a<br />

contamination. Si on<br />

<strong>les</strong> autorise, pourrat-on<br />

continuer à<br />

produire sans ? »<br />

Philippe Jeannin<br />

La société a-t-elle besoin des OGM ?<br />

Après <strong>les</strong> apports scientifiques et économiques, la<br />

parole était donnée à trois témoins locaux, Jean Rey,<br />

Daniel Martin et Philippe Jeannin, puis au public.<br />

Débat courtois et passionné.<br />

« Les clients nous demandent des productions non<br />

OGM », reconnaît Jean Rey, président de la coopérative<br />

Cérégrain, tout en trouvant dommage de se priver<br />

des OGM et de priver la recherche des moyens de<br />

<strong>les</strong> étudier. D’autant plus que « depuis longtemps, <strong>les</strong><br />

animaux et <strong>les</strong> hommes en consomment via le soja<br />

importé ! » Appelant à une plus grande cohérence<br />

– « si <strong>les</strong> OGM ne sont pas nocifs, ne <strong>les</strong> bloquons<br />

pas ! » –, il souligne que le maïs Bt est une excellente<br />

réponse au parasite de la pyrale.<br />

« Dépêchez-vous de vous mettre d’accord ! Nous<br />

avons tous besoin de vivre ensemble, OGM et non-<br />

OGM » lance vivement Daniel Martin, représentant<br />

la Chambre d’agriculture de l’Ain. L’enjeu est mondial :<br />

« Sur <strong>les</strong> 6 millions d’êtres humains sur la planète, 3<br />

millions ont des problèmes de nourriture. » Comment<br />

produire mieux et moins cher ?<br />

Rapport de forces<br />

La société a-t-elle réellement besoin des OGM ?<br />

interroge Philippe Jeannin, directeur de l’Adabio<br />

(Association pour le développement de l’agriculture<br />

biologique – Isère, Savoie, Haute-Savoie, Ain). Des<br />

alternatives existent, qui font leurs preuves. Alertant<br />

sur <strong>les</strong> pratiques agrico<strong>les</strong> productivistes, il insiste sur<br />

le problème crucial : la coexistence entre <strong>les</strong> filières<br />

OGM/non-OGM. « Les OGM sont invasifs, il y a<br />

10


contamination. Si on <strong>les</strong> autorise, pourra-t-on continuer<br />

à produire sans ? »<br />

Lui aussi appelle à une plus grande cohérence : est-il<br />

pertinent d’introduire <strong>les</strong> OGM en France un an après<br />

le Grenelle de l’environnement et face à l’opposition<br />

d’une écrasante majorité des consommateurs ?<br />

Dénonçant le « totalitarisme technique d’une filière<br />

vers une autre », il repose le problème du coût de la<br />

séparation des filières, qui porte préjudice non seulement<br />

à l’agriculture biologique mais aussi aux filières<br />

de qualité tel<strong>les</strong> que l’AOC.<br />

Pas question pour autant de renier l’intérêt des applications<br />

médica<strong>les</strong> des OGM. Mais attention à<br />

ne pas mettre sur un même plan la culture à des fins<br />

expérimenta<strong>les</strong> et la culture en plein champ !<br />

Le débat courtois cache un rapport de forces face<br />

« au conglomérat pro-OGM de l’industrie<br />

phytosanitaire, au productivisme agricole<br />

minoritaire et à une partie du monde scientifique<br />

qui répond à une impasse technique<br />

par une outrance technologique ». D’où la<br />

nécessité d’apporter une réponse à trois<br />

entrées : « la convergence des modes de<br />

production agricole durable qui refusent <strong>les</strong><br />

OGM, la mobilisation citoyenne, la réponse<br />

politique des élus locaux ».<br />

> Pour en savoir plus<br />

Rés’OGM Info, qui<br />

fédère une dizaine<br />

d’associations et de<br />

syndicats rhônalpins,<br />

a édité en septembre<br />

2008 une brochure<br />

d’information de 16<br />

pages sur <strong>les</strong> OGM<br />

destinée aux maires et<br />

élus municipaux.<br />

www.resogm.org<br />

Actives et inquiètes questions-réponses<br />

Que pouvons-nous faire en tant que citoyens ? La question<br />

n’a pas tardé à fuser dans le dialogue ouvert entre<br />

la salle et <strong>les</strong> intervenants. « J’ai écrit aux élus locaux,<br />

sans obtenir de réponse » souligne une membre du<br />

collectif OGM non merci.<br />

À l’inquiétude d’un biologiste sur <strong>les</strong> PGM « gorgés<br />

d’herbicides », Philippe Joudrier rappelle que la plante<br />

ne résiste pas à l’herbicide mais qu’elle le tolère simplement<br />

et qu’avant d’être diffusé tout herbicide subit<br />

de nombreux tests.<br />

« Avec le Round-up, l’herbe crève, le maïs non, mais<br />

on donne de l’herbicide à manger aux vaches ! Idem<br />

pour l’insecticide. Le maïs OGM produit sa propre<br />

toxine comme une vipère produit son venin » s’alarme<br />

un agriculteur. L’expert nuance : « L’OGM ne fait<br />

qu’ajouter un insecticide que la plante n’a pas dans<br />

sa panoplie. »<br />

Quid de la « dépossession de l’agriculteur de ses<br />

savoir-faire de base » et du bilan-carbone lorsqu’on<br />

produit pour exporter ? demande un producteur retraité.<br />

« Oui, <strong>les</strong> OGM dépossèdent l’agriculteur », reconnaît<br />

Marion Desquilbet.<br />

Au fil du dialogue, il fut aussi question de rentabilité,<br />

d’étiquetage, de diversification des cultures, de risques<br />

pour la fertilité humaine… Attention à ne pas diaboliser<br />

<strong>les</strong> OGM, tempèrent <strong>les</strong> scientifiques et producteurs<br />

convaincus, expériences et chiffres à l’appui.<br />

« Il faut rester modeste<br />

et voir ce qu’apportent<br />

<strong>les</strong> alternatives. »<br />

Frédéric Jacquemart<br />

11


Informer<br />

OGM : quel<strong>les</strong> décisions au cœur de quel<strong>les</strong><br />

Apports juridiques et réflexions sur <strong>les</strong> enjeux<br />

politiques et sociaux des OGM.<br />

> Le point sur <strong>les</strong> brevets et le risque de précaution<br />

Catherine Larrère, philosophe, enseignante-chercheur à l’université Paris I – Panthéon<br />

Sorbonne<br />

La controverse porte sur plusieurs niveaux : le désaccord<br />

touche d’abord à la technologie qui permet de<br />

produire des OGM et, encore plus, sur ses effets,<br />

directs et associés.<br />

On présente le génie génétique comme une révolution<br />

majeure. Il y a là une première opposition entre ses<br />

promoteurs, qui vont insister sur l’importance de cette<br />

révolution, et ses détracteurs qui vont au contraire la<br />

redouter, dire que la transgénèse est dangereuse.<br />

Les craintes comme <strong>les</strong> espoirs ou <strong>les</strong> promesses sont<br />

fi nalement deux signes opposés mais qui s’accordent<br />

sur l’importance du pouvoir qu’aurait ainsi l’homme.<br />

Or, c’est une représentation très fantasmée de la<br />

puissance de ces techniques. Il faut dédramatiser <strong>les</strong><br />

excès d’enthousiasme et d’inquiétude.<br />

Le développement de la biologie moléculaire est<br />

contemporain de celui de l’informatique. On a parlé<br />

de « programme génétique », si bien qu’on est arrivé<br />

à postuler, dans <strong>les</strong> années 60, que tout était dans le<br />

gène. Or, cette idée a été remise en cause dans <strong>les</strong><br />

années 80, en particulier par Henri Atlan, disant que<br />

le génome n’est pas un programme et donc qu’on ne<br />

pénètre pas dans le secret de la vie en le manipulant.<br />

Si on abandonne le mythe du tout génétique, la<br />

transgénèse n’a pas à être interdite pour des raisons<br />

de principe.<br />

Dans <strong>les</strong> laboratoires, beaucoup d’échecs accompagnent<br />

quelques succès. Le problème n’est pas dans la<br />

technique de laboratoire elle-même, c’est qu’elle sort<br />

du champ de la génétique et autorise la brevetabilité<br />

du vivant. C’est alors que <strong>les</strong> OGM deviennent source<br />

de profi ts et sont susceptib<strong>les</strong> d’être commercialisés rapidement<br />

de par le monde. Se pose ensuite la question<br />

de la responsabilité de leurs promoteurs.<br />

Les brevets<br />

Sans brevets, il n’y a pas de commercialisation possible<br />

des OGM. Les brevets sont nés après la Révolution fran-<br />

12


controverses ?<br />

çaise, avec pour objectifs de concilier la libre circulation<br />

des connaissances et la protection des inventeurs. Au<br />

xix e siècle, ils concernent l’inerte, notamment l’industrie<br />

chimique ; on brevette <strong>les</strong> inventions, pas <strong>les</strong> découvertes.<br />

Quand on commence à breveter le vivant – avec Pasteur<br />

–, la distinction entre invention et découverte disparaît.<br />

Il y a une extension considérable du domaine de la<br />

brevetabilité, avec des différences selon <strong>les</strong> pays. On<br />

sort de plus en plus des buts premiers du législateur.<br />

A-t-on le droit de breveter <strong>les</strong> séquences d’ADN ? Les<br />

perspectives des biologistes diffèrent. Les chercheurs<br />

de l’INRA ont montré <strong>les</strong> effets de dépendance que<br />

créent <strong>les</strong> brevets : en brevetant une séquence, on va<br />

pouvoir breveter tout ce qui en dépend, d’où une mise<br />

en cause de la circulation des connaissances.<br />

Exemple : pour obtenir le riz OGM<br />

« golden rice », à teneur augmentée<br />

en vitamine A, l’université de Zurich<br />

a utilisé des technologies protégées<br />

par des brevets ; pour le diffuser,<br />

il aurait fallu négocier avec une<br />

douzaine de firmes propriétaires<br />

de 70 brevets, d’où un coût rédhibitoire,<br />

bien sûr.<br />

Les grandes firmes qui détiennent<br />

de nombreux brevets peuvent empêcher<br />

des développements tech-<br />

nologiques qui ne sont pas dans leur filière directe. Il ne<br />

s’agit donc plus tellement de protéger l’inventeur mais<br />

de contrôler <strong>les</strong> réseaux technologiques d’invention.<br />

Dans quel monde voulons-nous vivre ?<br />

La question des OGM n’est pas seulement celle<br />

de la plante génétiquement modifiée et ce qu’on<br />

peut en attendre, mais celle de l’ensemble des<br />

rapports sociaux, politiques, économiques, qui<br />

l’accompagne. Avons-nous envie de vivre dans un<br />

monde où <strong>les</strong> OGM sont la production majoritaire,<br />

avec ce que ça suppose d’interactions ? Qu’est-ce<br />

qu’un monde où on produit des OGM ?<br />

Risques et finalités<br />

L’appréhension des risques des OGM relève du principe de précaution,<br />

qui permet d’envisager des risques dont la probabilité n’est pas<br />

affirmée, qu’on ne peut pas classer mais dont la non-prise en compte<br />

pourrait avoir des conséquences extrêmement graves.<br />

Au-delà de la question des risques, le public se pose celle des finalités.<br />

Il y a une grosse différence entre <strong>les</strong> OGM alimentaires, pour <strong>les</strong>quels<br />

il ne voit pas la finalité et donc n’est pas prêt à prendre des risques,<br />

surtout s’ils sont imposés, et <strong>les</strong> OGM médicaux, où là il veut bien aller<br />

au-devant de certains risques car <strong>les</strong> finalités sont reconnues. Cette<br />

question des finalités ne se mesure pas en laboratoire.<br />

« Il faut dédramatiser<br />

<strong>les</strong> excès<br />

d’enthousiasme et<br />

d’inquiétude. »<br />

Catherine Larrère<br />

13


Informer<br />

> Le point sur la loi du 25 juin 2008 sur <strong>les</strong> OGM<br />

« Selon la nouvelle loi,<br />

<strong>les</strong> OGM ne peuvent<br />

être cultivés que dans<br />

le respect des filières<br />

qualifiées sans<br />

OGM. »<br />

Anne Furet<br />

> Pour en savoir plus<br />

Inf’OGM, association reconnue<br />

d’intérêt général, a pour buts de<br />

recueillir, synthétiser, vérifier,<br />

traduire et diffuser l’actualité<br />

sur <strong>les</strong> OGM. Outre diverses<br />

publications, elle édite une lettre<br />

d’information bimensuelle,<br />

disponible par mail, et proposera<br />

prochainement un cycle de<br />

formations sur la loi du 25 juin<br />

pour <strong>les</strong> élus locaux.<br />

www.infogm.org<br />

Anne Furet, responsable de la veille juridique à Inf’OGM<br />

En Europe, un seul OGM est cultivé : le maïs MON810<br />

(actuellement interdit en France). Une vingtaine d’OGM<br />

(maïs, colza, soja et betterave, essentiellement importés<br />

des États-Unis) sont autorisés pour la consommation<br />

animale et humaine.<br />

En France, la loi du 25 juin 2008 a fixé des règ<strong>les</strong> et permis<br />

de transposer la directive européenne 2001/18 (la<br />

France avait été condamnée à 10 M € d’amende pour<br />

non-transposition mais sur des questions assez margina<strong>les</strong>).<br />

Sur <strong>les</strong> questions de coexistence OGM/non-OGM, il<br />

n’y a pas de législation européenne.<br />

Avec ou sans OGM<br />

L’article 2 de la loi stipule que « <strong>les</strong> OGM ne peuvent être<br />

cultivés, commercialisés ou utilisés que dans le respect […]<br />

des filières […] qualifiées sans OGM » et que le seuil correspondant<br />

au sans-OGM est fixé par voie réglementaire,<br />

sur avis du Haut conseil des biotechnologies, espèce par<br />

espèce. Ce qui rompt avec la définition précédemment<br />

appliquée du sans-OGM : « absence de toute trace<br />

d’OGM ».<br />

Le Haut conseil des biotechnologies<br />

Il remplace la commission du génie biomoléculaire et<br />

comprend :<br />

– un comité scientifique, assez pluridisciplinaire,<br />

– un comité éthique, économique et social, qui compte<br />

des associations de protection de l’environnement, du<br />

consommateur, et qui intègre pour la première fois <strong>les</strong><br />

collectivités loca<strong>les</strong>.<br />

Objectif : moins de 0,9 % d’OGM<br />

Les règ<strong>les</strong> de coexistence OGM/non-OGM ont fixé<br />

pour objectif spécifique d’être en-dessous du seuil de<br />

0,9 % d’OGM. Or, leur objectif général est d’éviter toute<br />

présence d’OGM dans d’autres produits.<br />

Responsabilité en cas de contamination<br />

– Elle est à la charge de l’agriculteur si la contamination<br />

est supérieure à 0,9 %, sur une culture voisine.<br />

– L’agriculteur doit souscrire une garantie financière.<br />

Transparence<br />

– L’information sur la localisation des cultures OGM doit<br />

être consignée sur un registre public.<br />

Prochains enjeux réglementaires<br />

– De nombreux décrets et arrêtés d’application sont<br />

attendus.<br />

– L’évolution de la réglementation européenne va vers<br />

une amélioration de l’évaluation, une prise en compte<br />

des aspects socio-économiques et la reconnaissance<br />

de zones sans OGM.<br />

14


Enjeux locaux et mondiaux<br />

Débattre<br />

Les enjeux et conséquences des OGM ont suscité maintes<br />

questions et réactions parmi la salle. Un agriculteur souligne<br />

l’absolue nécessité du principe de précaution pour<br />

<strong>les</strong> OGM, il rappelle « qu’on a mis 98 ans pour interdire<br />

l’amiante alors qu’on savait qu’il était dangereux depuis<br />

1904 ! ». Reste que « le principe de précaution est assez<br />

flou » reconnaît Anne Furet.<br />

« Les chercheurs ont dit que <strong>les</strong> OGM peuvent résister<br />

à quasiment toutes <strong>les</strong> conditions climatiques ou du sol.<br />

Il serait donc possible de produire du coton en France,<br />

ce qui réduirait <strong>les</strong> échanges, notamment avec l’Afrique<br />

qui s’endette avec l’achat de pesticides ? » soulève une<br />

lycéenne.<br />

Président du CCFD* de l’Ain, Michel Aviron-Violet ne voit<br />

pas dans <strong>les</strong> OGM une réponse adaptée aux enjeux<br />

et aux problèmes de sous-nutrition des pays en voie de<br />

développement. « Ils sont incompatib<strong>les</strong> avec le modèle de<br />

l’agriculture paysanne et engendrent au final la pauvreté ».<br />

Il interroge aussi sur « la motivation véritable des groupes<br />

produisant des OGM résistant à la sécheresse ».<br />

Produire des OGM pour gagner quelques quintaux, le<br />

jeu en vaut-il la chandelle ? demande un maire. « C’est un<br />

gain de productivité » précise Daniel Martin. Aux yeux du<br />

public, imposer aux paysans de racheter chaque année<br />

des semences ne paraît en tout cas pas le meilleur moyen<br />

de maintenir une agriculture dynamique, sans oublier <strong>les</strong><br />

conséquences sur la biodiversité.<br />

L’impossible coexistence entre OGM et non-OGM<br />

inquiète : « On a trouvé récemment dans des filières de<br />

qualité d’aliments pour bétail des traces de soja OGM<br />

alors que dans leur composition, il n’y avait pas de soja ! »<br />

fait remarquer Philippe Jeannin.<br />

« Le citoyen apprend plus tard qu’il existe des cultures<br />

OGM dans sa commune » s’insurge un membre du<br />

collectif OGM Non merci.<br />

Démocratie<br />

S’il ne fallait retenir qu’un mot des débats, ce serait peut-être<br />

celui, souligné par Catherine Larrère, de « démocratie ».<br />

« Si on doit attendre des OGM des innovations techniques<br />

et des transformations socia<strong>les</strong>, il faut une maîtrise<br />

démocratique de ces innovations technologiques. Or, <strong>les</strong><br />

citoyens sont face aux conséquences de choix dont ils n’ont<br />

pas la maîtrise. » Le débat est loin d’être clos…<br />

* Comité catholique contre la faim et pour le développement<br />

« On nous dit que <strong>les</strong><br />

OGM vont sauver le<br />

tiers-monde mais on<br />

va obliger le milliard<br />

d’agriculteurs dans le<br />

monde qui travaillent<br />

avec des bêches et des<br />

machettes à racheter<br />

des semences chaque<br />

année ! »<br />

Un agriculteur<br />

« En Europe, le<br />

« privilège de<br />

l’agriculteur »<br />

permet à celui qui<br />

utilise des semences<br />

brevetées de resemer à<br />

condition de reverser<br />

une “contribution<br />

équitable”. »<br />

Anne Furet<br />

15


Débattre<br />

Débat entre <strong>les</strong> grands témoins de ces ren<br />

> Un débat à questions multip<strong>les</strong><br />

Matthieu Calame, ingénieur agronome,<br />

chargé de mission à la Fondation Char<strong>les</strong> Leopold Mayer pour le progrès de l’homme,<br />

auteur de La tourmente alimentaire – Pour une politique agricole mondiale.<br />

L’une des question-clés est : la recherche va-t-elle entrer<br />

en démocratie ? Question lancinante depuis 15 ans :<br />

débat-on uniquement sur l’objet technique des OGM<br />

ou dans un cadre plus large ? Je ne crois pas trop<br />

caricaturer en disant qu’en général <strong>les</strong> pro-OGM<br />

sont plutôt pour avoir une vision restrictive du débat et<br />

<strong>les</strong> anti-OGM, dont je fais complètement partie, pour<br />

une vision plus large.<br />

Plusieurs débats sont imbriqués. Il y a d’abord un débat<br />

épistémologique de fond, entre deux concepts apparus<br />

depuis 20 ans : la notion d’émergence – ce que disait<br />

déjà Pascal et même Polybe au ii e siècle avant J.-C. :<br />

le tout est plus que la somme des parties et, quand<br />

on change de niveau, des phénomènes nouveaux<br />

apparaissent* – et, conséquence de cette émergence,<br />

l’indéterminisme possible des systèmes. C’est-à-dire que<br />

<strong>les</strong> systèmes n’évoluent pas de manière complètement<br />

déterminée, il est très diffi cile de prédire quel sera<br />

leur comportement. À quoi sert un chercheur dans le<br />

débat social si <strong>les</strong> systèmes sont indéterministes ? Il va<br />

pouvoir dire le présent, comme l’économiste, mais pas<br />

prévoir l’avenir.<br />

Sur le débat purement techique, peut-on dire, comme<br />

je l’ai entendu, qu’on sait mieux ce qu’on fait parce<br />

qu’on a transféré un gène ? Quelle expérience peut<br />

démontrer qu’on sait mieux ce qu’on fait maintenant<br />

que ce qu’on savait faire avant ?<br />

Sur la santé, je suis très surpris. L’OCDE a défi ni des<br />

normes de recherche. Pourquoi n’arrive-t-on pas à se<br />

mettre d’accord sur un protocole pour faire une étude<br />

sur le maïs Bt, sur 2 ans ? Pourquoi le Crigen* doit-il<br />

se battre pour que Monsanto donne <strong>les</strong> études faites<br />

sur le sang des rats ?<br />

Comment démontrer qu’une étude est suffi samment<br />

forte pour apporter une certitude ? Qu’est-ce que ça<br />

veut dire d’admettre la preuve de l’inocuité dans un<br />

système qui est indéterministe ?<br />

Sur la question sociale : ce qui a commencé à faire<br />

débat, ce n’était pas la transgénèse utilisée dans <strong>les</strong><br />

laboratoires pour étudier in vitro le phénomène de<br />

l’épigénétique. Encore qu’on aurait pu se poser la<br />

question : la sagesse de l’homme est-elle à la hauteur<br />

16


contres<br />

de la connaissance qu’il souhaite acquérir ? Le savoir<br />

est-il synonyme d’intelligence ? Je réponds non. Si <strong>les</strong><br />

OGM étaient restés un outil de recherche fondamentale,<br />

ils auraient peu fait débat. Mais ils sont passés dans le<br />

domaine économique et social.<br />

La question fondamentale, c’est la gouvernance de<br />

l’innovation. Ce qui m’a frappé ces 15 dernières années,<br />

c’est la place qu’a pris le prétoire. Faute d’une<br />

capacité de la société à mettre en place des procédures<br />

en amont, <strong>les</strong> choses se sont résolues dans le prétoire.<br />

On a tout judiciarisé, c’était inévitable. Pour pouvoir<br />

négocier, il ne faut pas s’être mis dans des stratégies<br />

irréversib<strong>les</strong>. Quand une entreprise a misé tout son<br />

développement sur une technologie, elle n’est plus en<br />

état de négocier, elle ira jusqu’au bout dans le rapport<br />

de forces. Donc, il faut négocier avant d’avoir engagé<br />

sa stratégie économique irréversible.<br />

* Lire Un univers différent, de Robert B. Laughlin, prix Nobel de physique 1998<br />

** Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique<br />

Le peuple souverain<br />

En Suisse, il suffit que 100 000 personnes demandent, il y a une votation. Et il n’y a pas de procès. Parce<br />

qu’il y a une procédure en amont, qui fait appel à la seule chose qui finalement soit légitime en démocratie :<br />

la position du souverain, qui est le peuple. Or, en voyant l’attitude de certains chercheurs, veulent-ils créer<br />

un clergé, un groupe coopté qui déciderait à la place des autres ce que la société doit être ?<br />

« Si <strong>les</strong> OGM<br />

étaient restés un<br />

outil de recherche<br />

fondamentale, ils<br />

auraient peu fait<br />

débat. »<br />

Matthieu Calame<br />

« La question<br />

fondamentale, c’est<br />

la gouvernance de<br />

l’innovation. »<br />

Matthieu Calame<br />

17


Débattre<br />

> Un débat en cinq mots-clés<br />

18<br />

« Y a-t-il une cohérence<br />

politique à accepter <strong>les</strong><br />

importations et refuser<br />

<strong>les</strong> cultures ? »<br />

Alain Toppan<br />

Compétitivité des agricultures ?<br />

On montre <strong>les</strong> OGM comme des innovations. Leurs<br />

premiers caractères, par exemple de résistance aux<br />

herbicides, deviennent des standards de base, qui<br />

seront complétés par d’autres techniques, d’autres<br />

innovations. Les biotechnologies sont beaucoup plus<br />

vastes que <strong>les</strong> seuls OGM ! À travers le blocage à<br />

l’innovation, il faudra peut-être poser la question<br />

de la compétitivité et la durabilité des agricultures<br />

loca<strong>les</strong>, nationa<strong>les</strong>, européennes.<br />

Alain Toppan, responsable de la règlementation à Limagrain<br />

Méconnaissance<br />

On a présenté la transgénèse – qui fait appel à un système<br />

biologique naturel – comme une rupture énorme, disant<br />

qu’on avait franchi la barrière de l’espèce. Ce n’est pas<br />

ça. Elle s’inscrit dans un continuum technique. Aujourd’hui<br />

on a des plantes transgéniques sur le marché, avec des<br />

caractères, par exemple de résistance aux herbicides,<br />

qu’on peut faire en utilisant des mutations naturel<strong>les</strong>, sans<br />

être soumis à la réglementation. La définition européenne<br />

des OGM est-elle encore adaptée ?<br />

Craintes<br />

El<strong>les</strong> sont la suite logique de la méconnaissance mais<br />

aussi d’une évolution de la société, d’une mondialisation,<br />

d’une artificialisation. Pourquoi n’a-t-on pas <strong>les</strong> mêmes sur<br />

la transgénèse dans la médecine que dans<br />

l’agriculture ? Le médical n’est pas confiné<br />

quand on fait de la thérapie génique !<br />

Il n’y a pas eu de co-évolution entre la<br />

société et la technique. Et <strong>les</strong> innovations<br />

ont généré des craintes.<br />

Risques<br />

Dans la réglementation sur <strong>les</strong> plantes<br />

transgéniques, il y a la « surveillance générale<br />

» des cultures, pour voir si quelque<br />

chose néfaste, totalement imprévu, non<br />

anticipé, apparaît, car il est difficile d’imaginer <strong>les</strong> risques<br />

non imaginab<strong>les</strong>.<br />

Les assureurs ne veulent pas assurer le risque OGM.<br />

Sur le risque associé aux transgénèses en milieu animal<br />

ou humain – la thérapie génique –, <strong>les</strong> compagnies de<br />

réassurance ont provisionné un milliard de dollars. Sur <strong>les</strong><br />

risques associés aux plantes transgéniques : zéro !<br />

Agriculture<br />

Quelle agriculture veut-on ? Veut-on une autosuffisance<br />

alimentaire au niveau local, national, européen ? Le<br />

Danemark, qui a décidé en 1986 de réduire à tout prix<br />

l’utilisation de fongicides, produit aujourd’hui seulement<br />

20 % de son blé panifiable et importe le reste, produit<br />

en utilisant des produits qu’il refuse. Y a-t-il une cohérence<br />

politique à accepter <strong>les</strong> importations et refuser <strong>les</strong> cultures ?<br />

S’il y a des risques sanitaires, arrêtons tout.<br />

Brevet<br />

Il n’y a pas que <strong>les</strong> brevets qui entraînent une dépendance<br />

durable aux groupes américains. Leur durée est de 20<br />

ans. Les premiers sur <strong>les</strong> plantes transgéniques sont en train<br />

de tomber : il sera possible d’en produire hors brevets. Il y<br />

aura toujours le problème de la procédure d’autorisation<br />

des cultures longues et très coûteuses. Ce deuxième<br />

barrage ne favorise-t-il pas <strong>les</strong> grands groupes qui, eux<br />

seuls, peuvent passer à travers ce crible ?


Garder la maîtrise du vivant<br />

Conclure<br />

Jean-François Debat, président de <strong>Cap</strong> <strong>3B</strong>, maire de Bourg-en-Bresse,<br />

vice-président du Conseil régional<br />

Je suis attaché à une conception de la société dans<br />

laquelle l’homme garde la maîtrise du vivant mais<br />

aussi des processus en cours, de son destin, au-delà<br />

de la technique. Tout ce qui est possible n’est pas<br />

forcément souhaitable. Et tout ce qui est nouveau n’est<br />

pas forcément un progrès.<br />

On nous a expliqué clairement qu’il n’y a pas d’évidences<br />

techniques ou juridiques disant que breveter le<br />

vivant est possible ou pas. On peut s’interroger sur ce<br />

que la société, à un moment donné, décide de rendre<br />

souhaitable et donc acceptable. Il faut donc décider.<br />

C’est le rôle de l’élu.<br />

La question des risques fait partie inhérente de ce<br />

que <strong>les</strong> politiques doivent gérer. Il y a 15 ans, nous<br />

ne savions pas si le réchauffement climatique était lié<br />

à un cycle ou à l’activité humaine. Et pourtant, il fallait<br />

prendre des décisions. Attendre d’avoir des certitudes<br />

pour décider n’est justifiable que si on est certain que<br />

le processus est irréversible.<br />

Quand saurons-nous de manière certaine <strong>les</strong> risques des<br />

OGM et qu’allons-nous faire avant ? La responsabilité<br />

d’une société, c’est de prendre la solution réversible :<br />

si on s’aperçoit d’effets nocifs plus tard, il faut que le<br />

processus reste réversible.<br />

Donnons-nous <strong>les</strong> moyens de connaître <strong>les</strong> impacts<br />

des OGM sur l’environnement et la santé. La recherche<br />

et l’expérimentation doivent se poursuivre sous<br />

l’impulsion des structures privées mais sous le contrôle<br />

et l’indépendance de la recherche publique. Un des<br />

enjeux d’aujourd’hui est de se doter des outils de<br />

connaissance.<br />

Dire que des produits ne peuvent pas être produits<br />

ici mais peuvent être importés et donc placés dans la<br />

chaîne alimentaire est effectivement contradictoire. Cette<br />

question pose celle des règ<strong>les</strong> du commerce mondial,<br />

des critères du libre échange et de l’information de<br />

nos concitoyens.<br />

Mettre des balises<br />

Le débat scientifique doit se poursuivre, il est essentiel<br />

pour éclairer le débat citoyen et au final la prise de<br />

décisions par <strong>les</strong> décideurs publics.<br />

Il ne faut pas s’enfermer sur un principe de précaution<br />

systématique mais il faut éviter également le principe<br />

du « laisser-faire ». C’est cette notion d’équilibre et<br />

de régulation que doivent porter l’élu et le décideur<br />

public.<br />

© Atelier photographique Thyx<br />

« Tout ce qui est possible<br />

n’est pas forcément<br />

souhaitable. Et tout<br />

ce qui est nouveau<br />

n’est pas forcément un<br />

progrès. »<br />

Jean-François Debat<br />

19


<strong>Cap</strong> <strong>3B</strong><br />

<strong>Cap</strong> <strong>3B</strong> est un établissement public de coopération intercommunale<br />

qui regroupe la communauté d’agglomération de Bourg-en-<br />

Bresse et sept communautés de communes, soit 77 communes et<br />

plus de 130 000 habitants. Le syndicat mixte bénéfi cie de l’aide<br />

de la Région Rhône-Alpes à travers ses procédures territorialisées<br />

dont <strong>Cap</strong> <strong>3B</strong> est la structure porteuse :<br />

– le Contrat de développement Rhône-Alpes (CDRA) du bassin<br />

de Bourg-en-Bresse ;<br />

– le Contrat territorial emploi formation (CTEF) Bresse Dombes<br />

Val-de-Saône ;<br />

– le Projet stratégique agricole et de développement rural (PSADER).<br />

<strong>Cap</strong> <strong>3B</strong> porte également le dispositif européen LEADER (aide<br />

européenne au développement rural).<br />

Avec pour base d’intervention et d’action l’ambition d’un développement<br />

durable du Bassin de Bourg-en-Bresse, <strong>Cap</strong> <strong>3B</strong><br />

pilote, anime, coordonne et fi nance des actions dans <strong>les</strong> domaines<br />

suivants :<br />

– le développement économique<br />

– l’emploi, la formation et <strong>les</strong> ressources humaines<br />

– le développement touristique<br />

– le développement agricole, de la fi lière bois et la valorisation<br />

de l’environnement<br />

– le développement d’un habitat et d’un aménagement durable<br />

– le développement culturel du territoire et le soutien à la vie<br />

associative.<br />

www.cap3b.fr<br />

ALTEC<br />

ALTEC est le Centre de culture scientifi que,<br />

technique et industrielle de l’Ain. Créée<br />

en janvier 2002, l’association a pour but<br />

de favoriser le développement de cette<br />

culture et le dialogue entre <strong>les</strong> sciences<br />

et la société. À ce titre, elle organise<br />

des manifestations (Fête de la science,<br />

Exposciences), des conférences et cafés<br />

des sciences, accueille des expositions<br />

(En vue, Secrets d’abeil<strong>les</strong>, etc.), crée et<br />

anime des outils pédagogiques.<br />

www.altec.alimentec.com<br />

Mission Agrobiosciences<br />

Créée dans le cadre du Contrat de<br />

plan État-Région 2000/2006, la<br />

Mission Agrobiosciences est un centre<br />

de débats publics, fi nancé par le Conseil<br />

régional Midi-Pyrénées et le Ministère<br />

de l’agriculture et de la pêche. Son<br />

objectif est de favoriser <strong>les</strong> échanges<br />

sociétaux sur des sujets à controverses<br />

concernant <strong>les</strong> avancées des sciences,<br />

le devenir du vivant, de l’agriculture et<br />

de l’alimentation.<br />

www.agrobiosciences.org<br />

<strong>Cap</strong> <strong>3B</strong><br />

Syndicat mixte de<br />

développement du Bassin<br />

de Bourg-en-Bresse<br />

Actiparc<br />

68, avenue de Parme<br />

01000 Bourg-en-Bresse<br />

www.cap3b.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!