Ce rapport analyse la situation de la campagne agricole et pastorale

RESUME:
Ce rapport analyse la situation de la campagne agricole et pastorale à travers l’état de la
croissance de la végétation. Celui-ci est basé sur des indices de végétation calculés à l’aide de
données satellitaires notamment le NDVI.
L’hivernage 2011 est marqué par une installation tardive des pluies dans presque tout le
Sénégal à l’exception de la zone sud qui a connu, dès la troisième décade du mois de juin, un
début de croissance de la végétation.
Ainsi, des difficultés lors de l’installation des cultures ont été notées surtout dans le bassin
arachidier. Avec l’irrégularité des pluies constatée au début du mois d’août, des craintes sont
émises sur la baise des rendements.
A la fin de la deuxième décade du mois d’août, la situation pluviométrique était devenue
favorable. Un bon niveau de croissance de la végétation est ainsi noté sur presque toute
l’étendue du territoire à l’exception de quelques enclaves de la zone sylvo pastorale situées au
nord du département de Linguère. A ce stade, l’incidence des irrégularités de la pluviométrie
sur le rendement pourra être amoindrie par un prolongement des pluies jusqu’en octobre.
Le pâturage a aussi connu une installation précoce au centre et à l’est du pays. En revanche,
au nord, avec l’installation tardive du tapis herbacé dans plusieurs localités allant de Boulal
(département de Linguère) à Ndioum (département de Podor) en passant par Mboula, le tapis
herbacé est déficitaire à normale.
Les craintes de baisse des rendements ont été accentuées par l’arrêt des pluies en fin
septembre. Le prolongement des pluies jusqu’en octobre n’a donc pas eu lieu. Les zones de
forte production n’ont cependant pas été touchées par un déficit remarquable de croissance de
la végétation durant les phases critiques que sont l’installation et la phase de développement.
Ainsi, l’évolution de la croissance de la végétation au cours de l’hivernage 2011 montre
globalement une situation peu favorable à l’obtention de bons rendements comme ce fût le cas
la campagne précédente (hivernage 2010). Cette situation aura un impact négatif sur la
sécurité alimentaire, même si les zones de fortes productions ont été peu touchées par le
déficit de croissance de la végétation.
CSE- Rapport de fin de suivi de la campagne 2011
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ETAT DE LA VEGETATION
Chaque décade, le CSE reçoit une image sur l’indice de végétation calculé à partir des
données du capteur Vegetation placé sur les satellites de la série SPOT. Les images sont
ensuite traitées au CSE pour calculer des indices dérivés (ICN et VCI) qui permettent de
suivre l’évolution de l’état de la croissance de la végétation.
Analyse de l’Indice de Croissance Normalisé (ICN)
Cet indice représente le niveau de la croissance de la végétation par
rapport au niveau de croissance maximal enregistré sur la période
mai-octobre des saisons depuis 13 ans.
Les cartes (Figure 1) illustrent les Indice de Croissance
Normalisé (ICN) des décades les plus représentatives de
l’évolution de la croissance de la végétation durant
l’hivernage 2011.
A la troisième décade du mois de juin, le déficit
pluviométrique a engendré un ralentissement, de
l’installation des cultures et du tapis herbacé des
pâturages au sud du pays où l’hivernage avait bien
débuté (Figure 1a).
La première et la deuxième décade du mois de juillet ont
été caractérisées par l’installation progressive de la
saison des pluies dans les régions de Kédougou, Kolda,
Matam et dans une moindre mesure au Centre du pays.
Les régions de Kaolack et de Kafrine sont restées
déficitaires, ce qui a occasionné un retard assez marqué
dans la mise en place définitive des cultures dans
certaines localités du bassin arachidier (Figure 1b).
La troisième décade du mois de juillet a révélé un déficit
pluviométrique sévère qui a touché tout le pays. La
végétation a enregistré ainsi de faibles niveaux de
croissance qui se sont maintenus jusqu’à la fin de la
deuxième décade du mois d’août, laissant ainsi
apparaître peu de différences entre les décades (Figure
1c).
A la fin de la troisième décade du mois d’août,
l’évolution de la croissance de la végétation enregistrée
a permis de mettre en évidence le démarrage effectif de
la saison des pluies au Nord et au Centre du pays après
des décades de difficultés notées. Cependant, le niveau
de croissance de la végétation est resté très faible dans
plusieurs localités du Nord alors que dans certaines
localités du bassin arachidier, le démarrage tardif a
affecté le développement des cultures et laisse présager
une maturité en dehors de la saison des pluies (Figure
1d).
Figure 1a : ICN de la troisième décade de juin
Figure 1b : ICN de la deuxième décade de juillet
Figure 1c : ICN de la troisième décade de juillet
CSE- Rapport de fin de suivi de la campagne 2011
Figure 1d : ICN de la troisième décade d’août
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L’accroissement du niveau de croissance de la végétation
enregistré au mois d’août s’est accentué au cours des trois
décades du mois de septembre C’est ainsi qu’à la troisième
décade du mois de septembre, qui marque généralement la
fin de la période de croissance de la végétation dans la
moitié nord du pays, dans certaines localités de la région de
Matam, le niveau de croissance de la végétation dépasse le
maximum. Le nord du département de Linguère ainsi que le
nord-est présentent des poches déficitaires pour le pâturage
(Figure 1e).
Figure 1e : ICN de la troisième décade septembre
Dans le bassin arachidier, le niveau de croissance de la végétation dans plusieurs localités
restent normal à faible. Des chutes de rendements sont donc à craindre dans ces localités.
Dans le Sénégal oriental et la zone sud, des valeurs exceptionnelles du niveau de croissance
de la végétation se sont maintenues, laissant présager de bons rendements dans ses localités.
CSE- Rapport de fin de suivi de la campagne 2011
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ANALYSE DETAILLEE PAR UNITE ADMINISTRATIVE
Les profils de la croissance de la végétation
Une autre manière de produire l'information sur le niveau de la croissance de la végétation est
de faire l'extraction par unité administrative (région, département, arrondissement et
communauté rurale) du niveau moyen décadaire de croissance de la végétation (ICN) par
rapport au niveau durant les années passées dans chaque unité. De ce fait, la comparaison
avec le maximum, le minimum et la moyenne est possible. Les courbes de croissance de la
végétation des unités administratives les plus représentatives, par leur étendue ou par leur
localisation dans des zones déficitaires, normales ou excédentaires, seront présentées dans ce
rapport qui donne la situation de fin de campagne agricole 2010/2011.
BASSIN ARACHIDIER
L’installation des cultures dans le bassin
arachidier s’est faite de manière très
hétérogène. C’est pourquoi, dans certaines
parties surtout au sud, il y’a eu des re-semis
liés à l’irrégularité des premières pluies. Les
départements de Kaffrine, de Kaolack et de
Nioro du Rip, déficitaires au mois de juillet ont
connu avec les pluies du mois d’août un niveau
croissance globale qui s’aligne sur la moyenne.
Cette tendance s’est maintenue jusqu’à la fin de
l’hivernage. Ainsi, les rendements seront
moyens par rapport aux 13 dernières années
(Figure 2a).
Le reste du bassin arachidier est caractérisé par
une croissance irrégulière de la végétation
matérialisé par des hausses et des baisses de
croissance par rapport à la moyenne de la série
sur les dernières 13 années (Figure 2b). C’est
seulement au niveau du département de Mbacké
où il a été notée une croissance plus faible que la
moyenne à partir de la première décade du mois
d’août. Ceci va se traduire par une baisse de
rendements surtout pour l’arachide qui n’a pas
pu boucler son cycle correctement (Figure 2c).
Croissance (%)
120
100
80
60
40
20
0
Croissance (%)
120
100
80
60
40
20
0
DEPARTEMENT DE KAFFRINE
2011 max min moy
Décades
Figure 2a: Evolution de la croissance de la
végétation, Département de Kafrine
DEPARTEMENT DE DIOURBEL
2011 max min moy
Décades
120
100
DEPARTEMENT DE MBACKE
2011 max min moy
Figure 2b: Evolution de la croissance de la
végétation, Département de Diourbel
Croissance (%)
80
60
40
20
0
Décades
Figure 2c: Evolution de la croissance de la
végétation, Département de Mbacké
CSE- Rapport de fin de suivi de la campagne 2011
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ZONE SUD ET EST
Les départements des régions du sud qui avaient
mal entamé l’hivernage jusqu’à la fin du mois de
juin ont enregistré un bon niveau de croissance à
la fin du mois de juillet notamment au niveau des
régions de Kolda, de Tambacounda et de
Kedougou. La courbe de croissance de la
végétation est légèrement au-dessus de la
moyenne, jusqu’à la troisième décade du mois de
septembre, ce qui augure de bonnes récoltes
(Figure 3a).
Croissance (%)
120
100
80
60
40
20
0
DEPARTEMENT DE KOLDA
2011 max min moy
Décades
Figure 3a: Evolution de la croissance de la
végétation, Département de Kolda
Le département de Bakel aussi a connu à la fin du
mois de juillet des difficultés liées à une pause
pluviométrique qui a été encore plus persistante
que dans les autres départements du sud. Ainsi, la
croissance a été irrégulière mais supérieure à la
moyenne entre la deuxième décade du mois de
septembre et celle du mois d’octobre. L’incidence
des difficultés liées à la pluviométrie sur le
rendement devrait être moindre (Figure 3b).
Dans le département de Sedhiou, la courbe de
croissance fluctue de part et d’autres de la moyenne
du fait des irrégularités de la pluviométrie entre la
troisième décade du mois de juin et la première
décade du mois d’août. A la troisième décade du
mois de septembre, la croissance est passée sous la
moyenne jusqu’à avoir des valeurs inférieures au
minimum de la série. Devant cette situation, les
rendements seront inférieurs à la moyenne des 13
dernières années (Figure 3c).
Croissance (%)
120
100
80
60
40
20
0
120
100
Croissance (%)
80
60
40
20
0
DEPARTEMENT DE BAKEL
2011 max min moy
Décades
Figure 3b: Evolution de la croissance de la
végétation, Département de Bakel
DEPARTEMENT DE SEDHIOU
2011 max min moy
Décades
Figure 3c: Evolution de la croissance de la
végétation, Département de Sedhiou
CSE- Rapport de fin de suivi de la campagne 2011
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ZONE SYLVO PASTORALE
A la fin du mois de juin et au début du mois de
juillet, le tapis herbacé s’était installé dans très peu
de localités de la zone sylvo pastorale. En ce
moment, il a été noté une régression dans les zones
où la végétation était déjà installée. Jusqu’à la date
du 10 août, dans les départements de Linguère et de
Dagana, certaines localités attendaient encore
l’installation du tapis herbacé alors que d’autres
venaient juste d’avoir un pâturage exploitable
(Figure 4a).
Au niveau du département de Dagana, la croissance
de la végétation s’est maintenu en deçà de la
moyenne et ceci jusqu’à la fin de l’hivernage. Le
tapis herbacé dans ce département est donc faible
par rapport à la moyenne de la série des 13
dernières années (Figures 4b).
Croissance (%)
120
100
80
60
40
20
0
120
100
Croissance (%)
80
60
40
20
DEPARTEMENT DE LINGUERE
2011 max min moy
Décades
Figure 4a: Evolution de la croissance de la
végétation, Département de Linguère
DEPARTEMENT DE DAGANA
2011 max min moy
0
Décades
CONCLUSION
Figure 4b: Evolution de la croissance de la
végétation, Département de Dagana
Même si l’hivernage 2011 est marqué par une situation pluviométrique avec un cumul normal
(ANAMS, 2011), l’installation de la saison des pluies a connu des situations assez difficiles
durant les mois de juillet et août causant ainsi des retards et du stress hydrique dans différetes
localités. Cette situation a provoqué dans un premier temps, pour une grande partie des zones
agricoles, un niveau de croissance de la végétation, à la fin du mois d’août inférieure à la
normale des 13 dernières années.
L’arrêt des pluie a été effectif dès la fin du mois de septembre sur la majeur partie du
territoire. Des baissent de rendement sont donc à craindre surtout dans les départements de
Mbacké, Mbour, Fatick, Malem Hodar, Nioro du Rip, Kebemer, Tivaouane et Dagana.
Lincidence de ces baisses de rendement sur la sécurité amlimentaire sera négatif, même si les
zones de fortes de production ne sont pas touchées par le déficit de croissance de la
végétation.
Concernant les pâturages, le déficit fourrager pourrait s’étendre sur une superficie importante
des départements de Linguère (au nord), Dagana et Podor. Il faudra alor attendre les résultats
de l’évaluation de la biomasse (produite annuellement par le Centre de Suivi Ecologique)
pour avoir une idée plus éxacte des capacité de charge des différentes localités. Une analyse
sera aussi faite pour estimer la capacité de charge au cours des mois à venir et ceci juqu’au
prochain hivernage. Cette évaluation mensuellle de l’évolution des capacités de charge
permettra de prevenir les déficits fourragers de manière précoce.
CSE- Rapport de fin de suivi de la campagne 2011
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