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Messe noire à Marseillette - Infos-paranormal.net

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<strong>Messe</strong> <strong>noire</strong> à <strong>Marseillette</strong><br />

Il y avait foule au palais de justice, lors du procès le 6 juin 1984<br />

<strong>Marseillette</strong> a connu, hier, des instants d'horreur, des moments d'inquiétude, des hauts-le-coeur",<br />

pouvait-on lire le 8 novembre 1983 dans les journaux de Carcassonne. La veille, au petit matin, un<br />

promeneur a retrouvé un corps humain en décomposition dans la décharge de <strong>Marseillette</strong>.<br />

Dans un autre sac en plastique, débordent des viscères de mouton. Sur place, les enquêteurs<br />

dénichent un précieux indice : la photographie d'un groupe sur laquelle un visage a été étrangement<br />

découpé au ciseau.<br />

"Dans l'irrationnel"<br />

Sur ce cliché, René Allemany, maire de <strong>Marseillette</strong>, interrogé par les gendarmes, reconnaît un de<br />

ses administrés, artisan dans le bâtiment. Celui-ci vit en couple. Il est le père d'un garçon de 3 ans.<br />

Arrivés à son domicile, les gendarmes demandent à l'homme de les suivre jusqu'à la brigade pour<br />

son audition. D'autres militaires perquisitionnent son domicile. En ouvrant la porte du garage, les<br />

gendarmes ont "l'impression de basculer dans l'irrationnel". Ils découvrent un décor de messe <strong>noire</strong>.<br />

L'odeur est exécrable.<br />

Six cercueils<br />

Sur une longue table, qui a fait office d'autel pour un exorcisme, un tibia humain est retrouvé. Il a<br />

été prélevé sur le cadavre jeté dans la décharge. Il y a aussi un mouton égorgé, des cierges par<br />

dizaines, deux livres de magie, et six cercueils. Quelques photos découpées jonchent le sol.<br />

L'épouse passe aux aveux. Elle raconte comment avec son mari, et Michèle, - voyante le jour et<br />

prostituée la nuit à Carcassonne -, ils se sont procuré le cadavre d'un homme dans le cimetière de<br />

Rustiques.<br />

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Le mari avoue aux enquêteurs : "Rien n'allait plus, je n'avais presque pas de travail. Ma femme était<br />

constamment malade. Notre enfant pleurait sans arrêt et sans raison...». Un ami à qui le couple avait<br />

confié son malheur pense qu'ils sont "envoûtés" par des membres de leur famille.<br />

Excréments de mouton<br />

Plusieurs sorciers audois sont consultés. Sans succès. Le couple contacte alors Michèle. Celle-ci a<br />

une "affreuse" vision : leur fils va mourir à l'âge de 15 ans. Pour la voyante : "Le sort lancé contre<br />

ce couple est trop maléfique". Elle décide de célébrer une messe <strong>noire</strong>. Une de ses connaissances est<br />

chargée de voler un mouton à Conques. Dans la nuit, le caveau est descellé. Le cadavre est<br />

transporté jusqu'au garage. Le tibia gauche est sectionné.<br />

Des excréments du mouton sont prélevés. La bête est égorgée. Son sang est répandu sur une mixture<br />

au prétendu pouvoir d'exorcisme.<br />

La cérémonie dure jusqu'au petit matin. Dans la précipitation, les participants tentent de faire<br />

disparaître le corps dans la décharge en l'aspergeant d'essence et en y mettant le feu. L'enquête<br />

aurait pu être plus compliquée si la fameuse photo n'avait pas échappé aux flammes.<br />

Le 6 juin 1984, les quatre protagonistes sont jugés au tribunal correctionnel de Carcassonne. En<br />

raison de l'affluence des médias et des curieux, le procès se déroule dans la salle des assises.<br />

Les deux époux et la voyante qui a fait office de grande prêtresse sont condamnés à douze mois de<br />

prison avec sursis ; le voleur du mouton à deux mois.<br />

Le défunt exhumé a, quant à lui, réintégré sa dernière demeure pour l'éternité.<br />

"L'écoeurement" - TEMOIGNAGE<br />

Michel Paganini, ancien journaliste à Midi-Libre, a suivi ce fait-divers en 1983.<br />

Comment avez-vous découvert cette affaire ?<br />

À cette époque, les rapports avec les gendarmes et les policiers étaient plus faciles.<br />

Il n'y avait aucun interdit. Nous avons rapidement su qu'un cadavre avait été découvert dans une<br />

décharge. Toute la journée, nous avons cru que c'était un homicide. Ce n'est que le soir, avant de<br />

boucler l'édition, que nous avons appris que c'était de la sorcellerie.<br />

Quelle a été la réaction dans le village ?<br />

D'abord la stupeur, puis l'incrédulité et l'écoeurement. Les gens ont rapidement jeté un voile<br />

pudique sur cette affaire. Ils se sont refermés car ils étaient choqués. Cette affaire a fait beaucoup de<br />

bruit.<br />

Puis, elle s'est vite étouffée.<br />

Le temps a fait son œuvre : il a exorcisé l'événement.<br />

"C'était surréaliste" - TEMOIGNAGE<br />

"On a trouvé cette affaire un peu bizarre. C'était surréaliste", se souvient Jean-Claude Ségura,<br />

directeur de Radio <strong>Marseillette</strong>.<br />

Ce dernier n'a pas apprécié la mauvaise publicité suscitée par ce fait-divers.<br />

"Nous avons eu des reportages télévisés montrant le village sous la pluie, sous un ciel gris. On avait<br />

l'impression que <strong>Marseillette</strong> se trouvait dans un autre monde. Je n'ai pas aimé la présentation de<br />

cette affaire", confesse-t-il.<br />

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Ce Marseillettois avoue que certains membres de sa famille "ont été traumatisés" par cette affaire.<br />

"C'est tellement fou de déterrer un mort pour faire une messe <strong>noire</strong>. Il faut penser aux enfants du<br />

défunt."<br />

Le temps a finalement fini par effacer en partie cet événement sordide dans la mémoire de<br />

<strong>Marseillette</strong>. "On a essayé d'oublier le plus vite possible."<br />

"La sorcellerie, une pratique souterraine qui persiste dans notre société"<br />

Jean-Pierre Piniès, ethnologue carcassonnais, a publié "Figures de la sorcellerie languedocienne",<br />

aux éditions du CNRS en 1983.<br />

Que vous a inspiré l'affaire de <strong>Marseillette</strong> ?<br />

C'est une affaire assez extraordinaire par la force du rituel. Les faits de sorcellerie sont endémiques.<br />

C'est une pratique souterraine qui persiste dans notre société. Des affaires comme <strong>Marseillette</strong><br />

permettent de les mettre au jour.<br />

Régulièrement, on constate des pratiques, qui, heureusement, ne vont pas jusqu'à l'exhumation.<br />

Récemment, une poupée percée a été retrouvée dans un cimetière de l'Aude.<br />

Que pensez-vous de ces pratiques ?<br />

Il y a pouvoir dès qu'il y a imaginaire. C'est psycho-culturel. Des gens confrontés à une succession<br />

de malheurs croient qu'ils sont provoqués soit par un mort, soit par un sorcier. A partir de là, pour<br />

qu'ils guérissent, il faut qu'ils trouvent une solution. Dire à ces personnes que le problème se trouve<br />

dans leur tête ne les guérira pas. Il faut qu'ils trouvent une structure culturelle pour leur apporter la<br />

réponse qu'ils attendent.<br />

Avant, ce rôle d'intermédiaire existait pour la prise en charge de ses situations de désespoir,<br />

notamment avec les prêtres exorcistes.<br />

Aujourd'hui, y a-t-il des sorciers dans l'Aude ?<br />

C'est une pratique enterrée qui se passe dans la discrétion.<br />

Source : L'Indépendant<br />

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