Bouchta SAHRAOUI, partenaire d'un projet collaboratif du 6ème ...

Témoignage de Bouchta SAHRAOUI, partenaire
d’un projet collaboratif du 6 ème PCRD et d’une
action COST
Mars - Avril 2009
Par Caroline GERARD
Après la participation à différentes actions intégrées (aujourd’hui appelées
partenariats Hubert-Curien), Bouchta SAHRAOUI s’engage, en 2005, dans son
premier projet collaboratif, Hy3M « Hydrogen-bond geared Mechanically
interlocked Molecular Motor », dans le cadre du 6 ème PCRD. En 2007, il intègre une
Action COST MP0702 « Towards functional sub-wavelength photonic structures ».
Enfin, il est partenaire d’un projet soumis fin février 2009 dans le cadre du
programme Capacités – Potentiel des régions de convergence - du 7 ème PCRD.
Rencontre avec un chercheur résolument tourné vers l’Europe.
Bouchta SAHRAOUI, professeur des Universités, travaille au sein du
laboratoire Propriétés Optiques des Matériaux et Applications de
l’Université d’Angers (POMA FRE CNRS 2988), laboratoire de physique
qui s’intéresse à l’interaction de la lumière avec les matériaux.
Ses recherches portent sur le diagnostic, la caractérisation et la conception de
nouveaux matériaux spécifiques fonctionnalisés pour l’optique non linéaire
(ONL). Il étudie avec son équipe de nouveaux composés organométalliques à
conjugaison électronique très élevée, de nouveaux nanomatériaux semiconducteurs,
les biomatériaux en incluant, dans un futur proche les
métamatériaux.
Ces recherches multidisciplinaires permettent de résoudre des problèmes
technologiques complexes et d’actualité tels que la fabrication de micro voir
nano-structures photoniques, qui peuvent trouver des applications dans le
stockage de données par voie holographique , ou encore dans la conception de
nano-dispositifs (par exemple, des nano-interrupteurs moléculaires activés par
la lumière laser Fig.1).
Fig.1 : Exemple d’interrupteur moléculaire à base de rotaxane
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Pouvez-vous nous présenter le projet HY3M et votre rôle au
sein de ce projet de recherche collaborative ?
Le projet Hy3M portait sur la conception d'une nouvelle classe de
molécules organiques, à savoir les rotaxanes et les catenanes, qui sont
composées de parties mobiles, pouvant se déplacer indépendamment.
Ces molécules, de taille nanométrique, se comportent comme des
moteurs, dont l'action pourrait être contrôlée par des stimuli extérieurs,
comme par exemple un champ électrique statique ou encore par la
lumière.
Caténane
Rotaxane
Fig2 : Schématisation des caténanes et rotaxanes
Il s'agit donc de trouver le stimulus adéquat et de déterminer son
influence sur l'action de ces nano-moteurs.
Pour notre part, ce projet a consisté en l’étude des propriétés ONL du
deuxième ordre, pouvant conduire à des modulateurs électro-optiques
permettant d’intégrer un signal électrique dans un signal optique, et du
troisième ordre avec des tripleurs de fréquence qui permettent de
diminuer la longueur d’onde d’un faisceau. Ces recherches ont permis de
déduire la nature ainsi que l’origine physique des mouvements photoinduits
en régime picoseconde.
Les résultats obtenus dans le cadre du projet européen sont très
importants et ont été publiés dans des revues à comités de lecture et
présentés dans de nombreuses conférences internationales. Ces travaux
ont ouvert de nouvelles perspectives quant à leur potentiel d’application.
Et l’Action COST (COST Action MP0702 : Towards functional
sub-wavelength photonic structures : vers des structures
photoniques sub-longueur d’onde fonctionnalisées), en quoi
consiste-t-elle ?
Les objectifs de cette Action COST sont, d’une part, de tisser des liens
actifs entre les laboratoires européens travaillant dans le domaine des
matériaux en vue d’applications en photonique, et d’autre part, réunir
toutes les forces et les compétences requises pour le développement de
nouvelles structures photoniques, de nouveaux nano-composés incluant
les biomolécules fonctionnalisées susceptibles de mener à une diversité
d’applications en optoélectroniques, et ce, à l’échelle moléculaire.
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Comment avez-vous intégré ces divers projets européens ?
Pour le projet HY3M, le POMA a pu apporter sa contribution par
l’intermédiaire de M. François KAJZAR, professeur associé au POMA,
avec qui je collabore depuis 1996. La réalisation et la concrétisation de
ce projet HY3M ont été menées avec une grande efficacité aussi bien
d’un point de vue scientifique qu’administratif avec la contribution très
appréciée de la Cellule Europe. La symbiose avec nos partenaires a
conduit au succès de ce projet.
L’Action COST MP0702 a été monté en collaboration avec des collègues
polonais, italiens, grecques, bulgares, roumains, allemands, tchèques et
slovaques avec lesquels nous travaillons depuis une dizaine d’années.
Pour ma part, je contribue activement à cette Action avec mon équipe.
D’ailleurs, nous organiserons la prochaine réunion de notre Action COST
à Angers les 8 et 9 décembre 2009, qui réunira une soixantaine de
participants.
Concernant le projet BioSupport, soumis à la Commission européenne fin
février, c’est un collègue rencontré au cours de plusieurs conférences
internationales et avec qui j’ai eu plusieurs discussions très
enrichissantes qui m’a proposé d’intégrer le projet.
On voit que le relationnel est important pour participer à des
projets européens, comment avez-vous constitué votre
« réseau européen » ?
La meilleure façon de rencontrer des partenaires européens est de
participer à des conférences européennes. Le premier contact est
généralement établi autour d’une discussion scientifique susceptible
d’aboutir à une collaboration. C’est ainsi qu’on pose le premier maillon du
futur réseau.
Toutefois, le choix des partenaires est très important car ces derniers
doivent être réactifs, compétents et efficaces pour réussir le projet en
commun.
Le projet Hy3M s’est terminé en 2008, que se passe-t-il
après ?
Les collaborations bien établies autour de ce premier projet HY3M et
l’expérience acquise constituent un socle solide pour les projets à venir.
En effet, nous réfléchissons actuellement à la conception d’un nouveau
projet européen avec nos anciens et nouveaux partenaires. Par exemple,
le coordinateur du projet viendra au mois de juin 2009 à Angers donner
une conférence. De plus, au sein du laboratoire, le projet HY3M se
poursuit au travers d’une action ANR PNANO accordée en 2007.
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Quel bilan faîtes-vous de votre participation à des projets
européens ?
D’après mon expérience personnelle, le bilan est très positif en raison de
la complémentarité et la richesse des différentes contributions. En outre,
chacun des partenaires a su mener à bien sa part de travail tout en
respectant les délais prévus.
De mon point de vue, le projet Hy3M a été une réussite en raison du
nombre restreint de partenaires. C’était un petit projet à échelle humaine.
La rencontre semestrielle permettait de faire un bilan entre les différents
partenaires et de détecter les problèmes en amont.
Des aspects négatifs ? On dit que les projets européens sont
lourds administrativement, est-ce que cela vous a posé des
problèmes ?
Il est à noter qu’il y a eu parfois des retards quant à l’envoi des rapports
scientifiques semestriels.
Il faut reconnaître que les contraintes administratives existent et qu’elles
peuvent être relativement lourdes car la plupart des enseignantschercheurs
ne sont pas formés pour gérer les projets scientifiques mais
plutôt pour faire de la science. Je tiens à souligner que le soutien de la
Cellule Europe a été bien utile car il nous a permis de nous consacrer au
principal: la recherche.
Qu’est-ce qui vous attire dans les projets européens ?
La diversité des points de vue ! Chacun a sa façon de penser et de
concevoir les choses. On est tous formé dans des écoles différentes.
C’est très enrichissant !
Le contact humain est très important aussi.
Vous êtes un Européen 100 % convaincu ?
Oui à 100%.
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Et, êtes-vous tenté par la coordination d’un projet européen ?
J’avoue l’avoir envisagée. Cependant, la coordination d’un tel projet est
un travail colossal et chronophage. Je ne souhaite pas que mon
enseignement en pâtisse. S’il était possible d’avoir une décharge
d’enseignement, pourquoi pas !
Plus d’information sur le projet
Hy3M :
Durée : 3 ans (2005-2008)
Nombre de partenaires : 7
Contribution européenne pour la
totalité du projet :
2 199 962 €
Contribution européenne reçue
par le POMA :
224 560 €
Ce projet a permis de financer :
2 doctorants (2 fois 18 mois les
autres 18 mois ont été financés
par une bourse régionale)
2 post-doctorants (6 mois et 2
mois)
2 assistants ingénieurs (12 mois t
3 mois)
des déplacements et des
participations à des colloques et
conférences
des consommables pour les
travaux de recherche
Site IInternet :
http://www.rotaxane.net/hy3m/index.ht
ml
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