18.05.2015 Views

Le canon de 75 mm, modèle 1897 - Musée de l'Armée

Le canon de 75 mm, modèle 1897 - Musée de l'Armée

Le canon de 75 mm, modèle 1897 - Musée de l'Armée

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

MUSÉE DE L’ARMÉE<br />

FICHE-OBJET<br />

Espaces « Première guerre mondiale »<br />

<strong>Le</strong> <strong>canon</strong> <strong>de</strong> <strong>75</strong> <strong>mm</strong>, <strong>modèle</strong> <strong>1897</strong><br />

<strong>Le</strong> <strong>canon</strong> <strong>de</strong> <strong>75</strong> <strong>mm</strong>, conçu en <strong>1897</strong>, est<br />

considéré co<strong>mm</strong>e le meilleur <strong>canon</strong> <strong>de</strong><br />

campagne <strong>de</strong> son époque. Élaboré dans le<br />

contexte <strong>de</strong> la « revanche », il est emblématique<br />

<strong>de</strong> la première guerre mondiale. Son avance<br />

technologique lui permet <strong>de</strong> co<strong>mm</strong>encer sa<br />

carrière en Chine en 1900 et <strong>de</strong> la terminer en<br />

Algérie, 60 ans plus tard.<br />

L’ objet lui-même...<br />

<strong>Le</strong> « <strong>canon</strong> <strong>de</strong> <strong>75</strong> » est le premier <strong>canon</strong> à tir<br />

rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> son époque. Théoriquement il peut<br />

tirer 20 coups/mn. Dans les faits, les ca<strong>de</strong>nces<br />

sont nettement moins élevées pour éviter le<br />

sur-échauffement du <strong>canon</strong>.<br />

Ces performances sont possibles grâce au frein<br />

hydraulique dont il est doté. L’action <strong>de</strong> ce<br />

frein hydraulique absorbe le recul du <strong>canon</strong><br />

au moment du tir ; le tube coulisse d’1,20 m vers<br />

1 Canon <strong>de</strong> <strong>75</strong> © <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l’Armée, RMN-GP.<br />

l’arrière, le long d’une glissière, puis revient exactement à sa position initiale : il ne « dépointe pas ». Cette innovation<br />

offre un gain <strong>de</strong> temps considérable : les <strong>canon</strong>s précé<strong>de</strong>nts reculent au moment du tir ; il faut les repositionner et<br />

re-pointer avant le tir suivant. Ces performances permettent en outre, <strong>de</strong> réduire le nombre <strong>de</strong> pièces par batterie <strong>de</strong> six<br />

à quatre <strong>canon</strong>s. <strong>Le</strong> <strong>75</strong> est un <strong>canon</strong> <strong>de</strong> campagne : il ne pèse que 1,14 tonne et tire <strong>de</strong>s obus <strong>de</strong> calibre <strong>75</strong> <strong>mm</strong>. Sa portée<br />

utile est <strong>de</strong> 6,5 km.<br />

<strong>Le</strong> système d’arme du matériel <strong>de</strong> <strong>75</strong> <strong>mm</strong> <strong>modèle</strong> <strong>1897</strong> réunit trois éléments roulants : le <strong>canon</strong>, l’avant-train et l’arrièretrain,<br />

tirés par <strong>de</strong>ux attelages à six chevaux. La voiture-<strong>canon</strong> se compose du <strong>canon</strong> lui-même, attelé à l’avant-train<br />

contenant un premier caisson <strong>de</strong> 24 munitions. Elle est suivie <strong>de</strong> l’arrière-train, une voiture-caisson, qui comporte une<br />

armoire <strong>de</strong> 72 munitions.<br />

Outre le chef <strong>de</strong> pièce qui surveille la manœuvre, ajuste et co<strong>mm</strong>an<strong>de</strong> le tir, le règlement prévoit une équipe <strong>de</strong> six<br />

servants pour le fonctionnement du <strong>75</strong> : le pointeur assis à gauche du tube vise grâce au collimateur, le tireur assis à sa<br />

droite actionne la culasse et déclenche le tir, le chargeur, <strong>de</strong>bout et à gauche du <strong>canon</strong>, introduit l’obus. Devant la voiturecaisson,<br />

<strong>de</strong>ux pourvoyeurs assurent la manutention et entourent le déboucheur qui prépare l’obus. <strong>Le</strong> déboucheur règle<br />

les fusées qui déclenchent l’explosion <strong>de</strong> l’obus soit à l’impact au sol soit en l’air au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’objectif.<br />

Action pédagogique du musée <strong>de</strong> l’Armée - hôtel <strong>de</strong>s Invali<strong>de</strong>s / jeunes@musee-armee.fr 1


L’objet nous raconte...<br />

L’artillerie française connaît, dans la <strong>de</strong>uxième partie du XIXe siècle, plusieurs révolutions techniques concernant aussi<br />

bien les munitions que la bouche à feu qui les propulse. Elle adopte l’obus cylindro-ogival plus aérodynamique que le<br />

boulet et la poudre sans fumée, plus performante que la poudre noire utilisée précé<strong>de</strong><strong>mm</strong>ent <strong>Le</strong> <strong>canon</strong> reçoit une âme<br />

(l’intérieur du tube) rayée qui assure la bonne trajectoire du projectile à la sortie du tube. <strong>Le</strong> chargement par la culasse<br />

(l’arrière) améliore la rapidité et la sécurité du tir. La fabrication abandonne les matériaux traditionnels - le bronze et la<br />

fonte - pour l’acier doux, capable <strong>de</strong> supporter <strong>de</strong>s pressions supérieures, ce qui améliore la résistance <strong>de</strong>s pièces d’artillerie.<br />

À la fin du XIXe siècle, l’enjeu consiste à maîtriser le recul du <strong>canon</strong> au moment du tir, car ce mouvement oblige à<br />

re-pointer le tube entre chaque coup, ce qui ralentit la ca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> tir. <strong>Le</strong> lieutenant-colonel Deport, directeur <strong>de</strong> l’atelier<br />

<strong>de</strong> Puteaux, s’inspire <strong>de</strong>s brevets <strong>de</strong> l’ingénieur allemand Konrad Haussner pour la mise au point d’un frein hydraulique<br />

qui permet <strong>de</strong> contenir ce recul.<br />

<strong>Le</strong> chargement du <strong>canon</strong> <strong>de</strong> <strong>75</strong> © <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l’Armée / C. Banar<br />

La mise au point <strong>de</strong> ce <strong>canon</strong> se fait dans un contexte précis, celui du réarmement qui suit la défaite <strong>de</strong> 1871. Approuvé<br />

par les autorités le 28 mars 1898, présenté au public lors <strong>de</strong> la revue du 14 juillet 1899 à Longchamp, il est utilisé pour la<br />

première fois en Chine en 1900, lors <strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong>s Boxers. En août 1914, la dotation en artillerie <strong>de</strong> campagne <strong>de</strong> l’armée<br />

française est <strong>de</strong> 3 860 pièces ; en novembre 1918, ce nombre atteint 5 364 pièces.<br />

Cependant, l’enthousiasme que suscite ce <strong>canon</strong> <strong>de</strong> campagne conduit à négliger l’artillerie lour<strong>de</strong>, ce qui sera<br />

do<strong>mm</strong>ageable à la France au début <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> guerre. <strong>Le</strong>s Allemands ont fait le choix contraire, en privilégiant l’artillerie<br />

lour<strong>de</strong>. <strong>Le</strong> <strong>canon</strong> <strong>de</strong> <strong>75</strong> est néanmoins une gran<strong>de</strong> réussite technologique et l’artillerie l’adapte sur <strong>de</strong> nombreux types <strong>de</strong><br />

matériels pour <strong>de</strong>s fonctions diverses. Il est également acheté par <strong>de</strong> nombreuses armées étrangères.<br />

Après la Gran<strong>de</strong> Guerre, le <strong>75</strong> continue d’être utilisé massivement. En 1940, 4 000 pièces sont mobilisées : le musée <strong>de</strong><br />

l’Armée présente par exemple un <strong>canon</strong> <strong>de</strong> <strong>75</strong> <strong>mm</strong> <strong>modèle</strong> <strong>1897</strong>, dit « <strong>canon</strong> <strong>de</strong> Bir-Hakeim », rajeuni et transformé en<br />

<strong>canon</strong> antichar, qui fut utilisé dans le désert <strong>de</strong> Libye, en mai-juin 1942. <strong>Le</strong> <strong>canon</strong> <strong>de</strong> <strong>75</strong> est retiré du service à la fin <strong>de</strong> la<br />

guerre d’Algérie (1962).<br />

Salle Alsace-Lorraine<br />

1<br />

Salle Joffre<br />

Escalier<br />

G<br />

Entrée<br />

Cour d’honneur<br />

2<br />

Action pédagogique du musée <strong>de</strong> l’Armée - hôtel <strong>de</strong>s Invali<strong>de</strong>s / jeunes@musee-armee.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!