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Livre blanc - Région Guyane

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LE LIVRE BLANC<br />

DU DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

DE LA GUYANE<br />

_________<br />

Comité <strong>Guyane</strong> Johannesburg 2002<br />

Réédition Mars 2005 - Conseil de Développement Durable


Réédition du livre <strong>blanc</strong><br />

du développement durable de la <strong>Guyane</strong><br />

par le CDD :<br />

Conseil de développement durable<br />

Conseil <strong>Région</strong>al de la <strong>Guyane</strong><br />

66 avenue de Gaulle 97300 Cayenne<br />

Téléphone : 05.94.28.80.00 / Fax : 05.94.28.80.01<br />

Email : conseildeveloppementdurable@hotmail.com<br />

Site : www.cr-guyane.fr<br />

Le travail d’élaboration et d’édition du <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> a été financé par la <strong>Région</strong> <strong>Guyane</strong><br />

avec le soutien de la DIREN et du WWF.<br />

Illustration de couverture : Ciel de case Wayana. Découpé dans les contreforts du<br />

fromager (ceiba pentandra), arbre de la forêt guyanaise de taille imposante, le ciel de<br />

case (maluana) est placé au centre du carbet circulaire de réunion Wayana, juste sous<br />

la toiture. Le ciel de case est orné de motifs animaliers tirés de la symbolique culturelle<br />

Wayana.<br />

© Comité <strong>Guyane</strong> Johannesburg 2002, tous droits réservés, juillet 2002.<br />

2


SOMMAIRE<br />

Avertissement ……………………………………….……………… 5<br />

Avant-propos ………………………….……………………………. 7<br />

Préface …………………………………………………………………. 9<br />

Le développement durable : quelques repères …… 11<br />

Démarche d’élaboration du <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> ……………… 13<br />

Manifeste ……………………………………………………………… 15<br />

Chapitres thématiques ……………………………………….. 19<br />

- agriculture 19<br />

- aménagement – urbanisme – habitat 22<br />

- artisanat–commerce 26<br />

- culture–patrimoine 29<br />

- déchets 32<br />

- eau – espaces naturels et forêt 34<br />

- éducation – formation-insertion 38<br />

- énergie 41<br />

- exploitation minière 43<br />

- NTIC 47<br />

- pêche–activités maritimes 49<br />

- recherche–innovation 53<br />

- santé-médecine – exclusion sociale 56<br />

- sport 60<br />

- tourisme 62<br />

- transports 65<br />

Renseignements pratiques …………………………………… 69<br />

3


AVERTISSEMENT<br />

_______<br />

Les groupes thématiques qui ont eu la charge de conduire une<br />

réflexion sur les seize thèmes retenus pour le <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> ont<br />

rassemblé des personnes de diverses structures : collectivités locales<br />

et territoriales, organismes publics et semi-publics, institutions,<br />

syndicats, entreprises, associations, groupes culturels, organismes de<br />

recherche notamment. De nombreuses personnes ont participé<br />

aux réunions de travail à titre individuel, soit parce qu’elles ne<br />

font partie d’aucun organisme, soit parce qu’elles n’étaient pas<br />

mandatées pour exprimer les idées défendues par leurs structures<br />

respectives, c’est le cas notamment pour les agents de l’Etat.<br />

Aussi les positions exprimées dans le texte final du <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> ne<br />

reflètent pas forcément les avis de l’ensemble des participants.<br />

Sur des sujets sensibles, les opinions parfois tranchées ne permettent<br />

pas d’aboutir à une rédaction consensuelle. Le <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> n’est pas un<br />

document figé ; il constitue un document de travail précieux pour la<br />

poursuite de la réflexion et la définition d’axes stratégiques d’action.<br />

Le comité de pilotage a joué un rôle de facilitateur dans cette démarche<br />

d’acteurs. Les constats et les propositions formulées n’engagent<br />

en aucune façon les membres du comité de pilotage, dont la<br />

principale tâche a été de coordonner les travaux et de valoriser ceuxci<br />

dans le cadre de séminaires qui ont été suivis par un grand nombre<br />

de personnes. Les structures intéressées ont la possibilité de mettre<br />

en œuvre certaines actions, dont les grandes lignes sont esquissées<br />

dans ce <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong>.<br />

Cayenne, le 28 juin 2002<br />

4


AVANT-PROPOS<br />

_______<br />

La <strong>Région</strong> <strong>Guyane</strong> ne pouvait qu’être séduite par une démarche<br />

éminemment citoyenne qui consiste à poursuivre la vaste réflexion,<br />

assortie de propositions concrètes sur le développement durable.<br />

Forts de nos convictions déjà anciennes sur la nécessité d’un<br />

développement réel et durable pour notre territoire, nous inscrivons<br />

nos actions au cœur de cette problématique. Dans le cadre des<br />

travaux du « Comité <strong>Guyane</strong> Johannesburg 2002 », un agent de la<br />

collectivité a été détaché pour assurer les missions de Secrétaire du<br />

Comité et de chef de projet. C’est dire donc notre implication dans ce<br />

rendez-vous mondial !<br />

Même s’il est courant aujourd’hui de penser en terme de valeur<br />

marchande à l’égard des êtres et des choses, je suis intimement<br />

convaincu qu’il est de notre intérêt à tous de replacer l’homme au<br />

centre des préoccupations. L’avenir de l’espèce humaine et de notre<br />

planète en dépend : croissance à tout prix, sans conscience, risque<br />

d’aboutir à notre ruine.<br />

Cet enjeu de taille intéresse évidemment la <strong>Guyane</strong>, bien qu’elle soit<br />

encore très préservée. Nous devons nous attacher à gérer<br />

rationnellement nos ressources naturelles : forêt, littoral marin,<br />

richesses minières, etc. Aussi, lors d’une seconde étape, le Conseil<br />

<strong>Région</strong>al a bien l’intention d’exploiter les constats et les<br />

recommandations du <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> en vue de la constitution d’un<br />

Agenda 21 local. Il s’agira in fine de définir les priorités, des objectifs<br />

et un plan d’action qui, je le souhaite, fédéreront le plus grand<br />

nombre possible de Guyanais.<br />

5


Toutes les énergies nécessaires et disponibles au sein de la collectivité<br />

seront mobilisées afin de convertir cette ambition en réalité.<br />

Antoine KARAM<br />

Président de la <strong>Région</strong> <strong>Guyane</strong><br />

6


PRÉFACE<br />

_______<br />

Lorsque nous avons pris l’engagement de mettre en oeuvre le <strong>Livre</strong><br />

<strong>blanc</strong> du développement durable, en mars 2002, nous avons pris un<br />

double pari. Celui de terminer la rédaction finale avant le 30 juin<br />

2002 et celui d’impliquer le plus grand nombre possible d’acteurs<br />

locaux dans la réflexion.<br />

Le premier volet de notre pari a été tenu. Le séminaire de<br />

présentation du <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> s’est effectivement déroulé le 28 juin<br />

2002.<br />

Le second volet comportait le risque de confrontations peu<br />

constructives en raison de la disparité des participants. En fait, la<br />

richesse des échanges et la qualité de l’écoute ont permis de produire<br />

un document novateur, expression d’une variété d’acteurs.<br />

Cela a nécessité, sur une période très courte, de nombreuses réunions<br />

de travail des dix-sept groupes thématiques.<br />

Je remercie particulièrement les animateurs pour le travail accompli,<br />

qui a permis de dégager des lignes de force issues des différents<br />

échanges.<br />

Je suis très reconnaissant envers tous les membres des groupes<br />

thématiques – plus de 120 au total – sans lesquels le <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong><br />

n’aurait pu voir le jour.<br />

7


J’associe à ces remerciements les personnes du comité de lecture et<br />

surtout les membres de l’équipe d’animation – Benoît THÉAU notre<br />

consultant en développement durable, Marc SAGNE, mis à<br />

disposition par le Conseil <strong>Région</strong>al, Laurence BILAND, stagiaire de<br />

l’Association Environnement Ecologique d’Organabo et Norah<br />

MENCE, secrétaire de direction, – qui ont assuré respectivement<br />

l’appui méthodologique, le pilotage, la logistique et le secrétariat du<br />

projet.<br />

Le Conseil <strong>Région</strong>al, à travers son Président, nous a, dès le début,<br />

apporté ses encouragements et son appui financier. La DIREN et le<br />

WWF de la <strong>Guyane</strong> ont également contribué financièrement au<br />

projet.<br />

Le <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> sera présenté fin août, lors du Sommet Mondial du<br />

Développement Durable à Johannesburg. L’occasion nous sera<br />

donnée de diffuser des informations et de formuler des propositions<br />

contenues dans le <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong>. Un consultant de la <strong>Région</strong>, Roland<br />

DELANNON, est chargé d’organiser un stand qui présentera les<br />

actions de la <strong>Guyane</strong> dans ce domaine.<br />

Mon principal regret est de n’avoir pas pu associer suffisamment les<br />

populations des communes rurales. Cette lacune sera comblée, je le<br />

pense, et je m’y engage, au cours de la seconde étape qui s’ouvre à<br />

nous avec l’Agenda 21 local.<br />

José GAILLOU<br />

Président du Conseil de Développement Durable<br />

8


Le développement durable :<br />

quelques repères<br />

____________<br />

Notre planète connaît une profonde crise. Une partie importante de la<br />

population mondiale vit en dessous du seuil de pauvreté, les cultures<br />

traditionnelles sont menacées, les écosystèmes sont profondément<br />

transformés. Les modes de vie et de consommation des populations les<br />

plus dispendieuses et les inégalités persistantes, à l’intérieur de chaque<br />

pays et entre le Nord et le Sud, expliquent en partie cette situation.<br />

Comment dans ces conditions offrir à chacun une vie digne et préserver<br />

les ressources de notre planète pour les prochaines générations ?<br />

Pour préserver la paix et construire un monde plus équitable, il est<br />

nécessaire de mettre en œuvre des politiques globales, génératrices de<br />

justice sociale, génératrices de dignité, des politiques respectueuses de<br />

l’environnement, respectueuses des formes d’organisations sociales et<br />

politiques multiples. Cela pourrait s’appeler le développement durable.<br />

Voici une définition et une représentation du développement durable,<br />

parmi les centaines qui existent :<br />

Le développement durable est un développement qui assure la<br />

satisfaction des besoins présents des êtres humains sans compromettre<br />

la capacité des générations futures à satisfaire les leurs. L’être humain<br />

est au centre de ce projet.<br />

Il importe de rechercher un équilibre entre le développement<br />

économique, la protection de l’environnement, la satisfaction des<br />

besoins dans le domaine social et le respect des expressions culturelles<br />

et politiques.<br />

Par ailleurs, il est nécessaire de satisfaire les besoins de tous, partout<br />

(solidarité Nord/Sud) et de rechercher la participation de tous les<br />

acteurs pour assurer la durabilité des actions (retrouver une<br />

responsabilité citoyenne).<br />

9


DEVELOPPEMENT<br />

Equilibre entre :<br />

Economie / Ecologie / Social<br />

DEVELODEPPEMENT<br />

Culturel et Politique<br />

HUMAINS<br />

ESPACE<br />

TEMPS<br />

Solidarité<br />

Nord-Sud<br />

satisfaction<br />

des besoins<br />

P<br />

E<br />

U<br />

P<br />

L<br />

E<br />

S<br />

HOMMES<br />

FEMMES<br />

J<br />

E<br />

U<br />

N<br />

E<br />

S<br />

Solidarité<br />

vis-à-vis<br />

des<br />

générations<br />

futures<br />

ACTEURS<br />

Participation de tous les acteurs<br />

pour assurer la durabilité des actions<br />

DURABILITE<br />

© ORCADES, 1999<br />

Le développement durable est un lieu de débat, d’analyse, de création<br />

qui nous permet de penser l’avenir :<br />

- dans ses dimensions économique, sociale, environnementale,<br />

culturelle et politique ;<br />

- avec une vision mondiale ;<br />

- en tenant compte des intérêts des générations futures ;<br />

- en impliquant tous les acteurs dans la conception et la mise<br />

en œuvre de politiques qui visent l’émergence d’une société<br />

plus juste et plus humaine.<br />

10


Démarche d’élaboration<br />

du <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong><br />

____________<br />

Le développement durable a suscité un intérêt en <strong>Guyane</strong> dès<br />

l’année 2000. L’Association Environnement Ecologie d’Organabo<br />

(A.E.E.O.) a pris l’initiative d’organiser quatre formations sur le<br />

concept de développement durable, auxquelles ont participé plus<br />

de cinquante personnes. En mars 2002, un séminaire de lancement<br />

a permis de préciser le projet d’élaboration de deux documents :<br />

le <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> du développement durable de la <strong>Guyane</strong> et le<br />

manifeste Les enjeux du développement durable en <strong>Guyane</strong>.<br />

Le <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> est le fruit d’une réflexion conduite par 120<br />

personnes de diverses structures : collectivités locales et<br />

territoriales, organismes publics et semi-publics, institutions,<br />

syndicats, entreprises, associations, groupes culturels, organismes<br />

de recherche notamment. Les participants aux dix-sept groupes<br />

thématiques se sont souvent exprimés à titre individuel. Le <strong>Livre</strong><br />

<strong>blanc</strong> est avant tout l’expression des citoyens qui se sentent<br />

concernés par l’avenir de la <strong>Guyane</strong>.<br />

L’idée de la réalisation du <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> remonte à octobre 2001, à<br />

la suite d’une série de formations sur le thème du développement<br />

durable, organisées à l’intention de divers acteurs. La perspective<br />

du Sommet Mondial de Johannesburg a offert à la <strong>Guyane</strong> une<br />

occasion d’apporter sa contribution au débat international.<br />

La conduite d’une réflexion sur le développement durable en<br />

<strong>Guyane</strong> est pertinente à bien des égards. Le territoire doit en effet<br />

relever de nombreux défis dans un contexte parfois difficile : taux<br />

élevé de croissance démographique, fortes disparités sociales,<br />

exploitation irraisonnée de certaines ressources naturelles,<br />

migration incontrôlée de populations des pays voisins notamment,<br />

inadaptation de certaines lois et réglementations françaises et<br />

11


européennes. Et pourtant, la <strong>Guyane</strong> dispose de réels atouts : un<br />

écosystème riche et varié, des ressources naturelles abondantes,<br />

une position stratégique sur le plateau des <strong>Guyane</strong>s, une industrie<br />

aérospatiale de pointe, des traditions culturelles très fortes.<br />

Seize thèmes de réflexion ont été choisis : agriculture,<br />

aménagement-urbanisme-habitat, artisanat-commerce, culturepatrimoine,<br />

déchets, eau-espaces naturels et forêt, éducation -<br />

formation-insertion, énergie, exploitation minière, NTIC, pêcheactivités<br />

maritimes, recherche-innovation, santé-médecine -<br />

exclusion sociale, sport, tourisme, transports. La mission des<br />

groupes thématiques a été de rédiger une contribution en<br />

s’attachant à exprimer des constats sur la situation actuelle et à<br />

formuler des propositions qui aillent dans le sens d’un<br />

développement durable.<br />

Le <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> n’est pas un document figé ; il constitue un<br />

document de travail précieux pour la poursuite de la réflexion et la<br />

définition d’axes stratégiques d’action.<br />

Les constats et les propositions formulés dans le <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> seront<br />

utilisés lors de la phase d’élaboration d’un Agenda 21 local, qui<br />

sera engagée dès septembre 2002.<br />

Les initiateurs de ce projet ont le souci de penser le<br />

développement en privilégiant une approche intégrée des<br />

différents domaines – économique, social, environnemental et<br />

culturel – et en favorisant l’expression et la participation du plus<br />

grand nombre d’acteurs possible. Cette démarche participative<br />

permet d’enrichir les débats et de favoriser l’appropriation des<br />

actions par la population.<br />

12


MANIFESTE<br />

Les enjeux du développement<br />

durable pour la <strong>Guyane</strong><br />

_________________________________<br />

Par la diversité de ses cultures, la variété de ses écosystèmes et ses<br />

richesses naturelles, la <strong>Guyane</strong> occupe une place particulière dans<br />

l’espace national, européen et amazonien. Et pourtant les atouts<br />

dont dispose le territoire n’ont pas permis d’assurer un réel<br />

développement au bénéfice de tous.<br />

Les défis à relever aujourd’hui nécessitent une approche renouvelée<br />

et intégrée du développement, qui prenne en compte l’exigence<br />

économique, l’équité sociale, le respect de l’environnement, la<br />

diversité culturelle, tout en favorisant une approche participative et<br />

citoyenne.<br />

Des priorités<br />

Il est nécessaire d’envisager l’avenir du territoire en intégrant les<br />

exigences d’un développement durable. Plusieurs axes d’actions<br />

prioritaires sont identifiés :<br />

- Des mesures ambitieuses en faveur de la jeunesse qui<br />

comprennent :<br />

o la lutte contre l’analphabétisme et l’échec scolaire ;<br />

o la mise en valeur des cultures traditionnelles ;<br />

o la formation professionnelle, initiale et continue<br />

(secteur de la pêche, des mines, de l’agriculture) ;<br />

13


o la lutte contre l’exclusion, l’accent étant mis sur la<br />

prévention ;<br />

o la pratique de sports, en adéquation avec les cultures<br />

locales.<br />

- L’engagement d’actions à des échelles de territoire<br />

pertinentes afin de :<br />

o désenclaver certaines zones du territoire (dans les<br />

domaines de l’agriculture, des transports…) ;<br />

o favoriser la production d’énergies renouvelables des<br />

sites isolés ;<br />

o garantir l’égalité dans l’accès aux soins, à<br />

l’éducation et à un habitat salubre ;<br />

o favoriser la mixité sociale dans l’habitat ;<br />

o soutenir des projets d’écotourisme (dans des sites<br />

décentralisés notamment) ;<br />

o développer des échanges et mettre en commun des<br />

moyens grâce à une coopération avec les pays voisins<br />

(dans les domaines de l’agriculture, du traitement<br />

des déchets, de l’éducation, de la santé…) ;<br />

o appréhender la question de l’exploitation aurifère de<br />

façon globale.<br />

- L’adoption de modes de production qui favorisent :<br />

o les économies d’énergie et le recours aux énergies<br />

renouvelables ;<br />

o le développement d’activités traditionnelles ;<br />

o le respect de l’environnement (agriculture,<br />

traitement des déchets…) ;<br />

o l’exploitation rationnelle des ressources halieutiques<br />

et forestières ;<br />

o l’amélioration des conditions de travail (secteurs de<br />

la pêche, de l’agriculture…) ;<br />

o la substitution de biens importés par des productions<br />

locales ;<br />

o des modes de transport non polluants ;<br />

14


o la diversité et la richesse du patrimoine naturel et<br />

culturel guyanais.<br />

- La préservation et la valorisation des ressources<br />

naturelles grâce à :<br />

o la création d’emplois dans des zones isolées (secteur<br />

du commerce et de l’artisanat) ;<br />

o la reconnaissance des savoir-faire traditionnels et<br />

leur transmission ;<br />

o la « transparence » dans la gestion de la ressource<br />

aurifère ;<br />

o une aide à l’agriculture traditionnelle ;<br />

o une bonne gestion des droits de propriété, un<br />

inventaire du potentiel éco-touristique de la région.<br />

Des contraintes…<br />

L’atteinte de ces objectifs nécessite de renouveler l’approche du<br />

développement local et la nature des relations entre la <strong>Guyane</strong> et<br />

la métropole d’une part, la <strong>Guyane</strong> et ses voisins d’autre part.<br />

Plusieurs facteurs empêchent actuellement la mise en œuvre d’un<br />

développement durable :<br />

- l’absence d’application des réglementations existantes et<br />

l’insuffisance des actions de police (secteur des mines et de<br />

la pêche, les migrations) ;<br />

- la situation foncière (plus de 90 % des terres sont la<br />

propriété exclusive de l’Etat), qui rend difficile tout projet<br />

dans les domaines de l’habitat social, de l’agriculture ou de<br />

l’artisanat, voire parfois la réalisation d’infrastructures de<br />

base ;<br />

- l’inadaptation de normes françaises ou européennes aux<br />

conditions locales ;<br />

- la forte pression démographique dans certaines régions ;<br />

- le phénomène de migration clandestine ;<br />

- les difficultés de communication.<br />

15


… mais aussi des atouts<br />

Le territoire dispose de nombreux atouts qui devraient permettre<br />

de faire les choix pertinents pour l’avenir de la <strong>Guyane</strong>. Ces<br />

choix visent à la fois :<br />

- une élévation des niveaux de vie ;<br />

- une plus grande équité entre les citoyens vivant sur le<br />

territoire ainsi que vis-à-vis des Français de métropole ;<br />

- une exploitation rationnelle des ressources naturelles et une<br />

préservation de l’environnement, lequel constitue un capital<br />

inestimable pour la <strong>Guyane</strong> ;<br />

- une valorisation des cultures traditionnelles, sans lesquelles<br />

le territoire perdrait une partie de son identité.<br />

Une volonté<br />

Les voies du développement à tracer s’inspirent déjà de<br />

démarches participatives engagées ici ou là. De nouveaux espaces<br />

doivent être offerts pour permettre aux citoyens de s’impliquer<br />

plus fortement dans la conception et la réalisation de projets qui<br />

concernent leur avenir. Une approche concertée à différentes<br />

échelles de territoire, associant des acteurs divers, permettra de<br />

concevoir et de mettre en œuvre une politique de<br />

développement durable pour la <strong>Guyane</strong>. C’est toute la question<br />

de l’enjeu de nouvelles formes de gouvernance qui est posée<br />

avec l’approche du développement durable. La <strong>Guyane</strong> est prête à<br />

s’engager dans cette voie, en s’appuyant sur la richesse que<br />

constituent ses ressources humaines, et en particulier sa jeunesse.<br />

Cayenne, le 28 juin 2002<br />

_________________________________________________________<br />

16


AGRICULTURE<br />

CONSTATS<br />

Une majorité<br />

d’agriculteurs ne<br />

sont pas<br />

propriétaires des<br />

terres qu’ils<br />

cultivent.<br />

De plus, les<br />

surfaces<br />

allouées sont<br />

insuffisantes.<br />

La production<br />

est mal<br />

organisée ; elle<br />

ne couvre que 20<br />

% des besoins<br />

du territoire.<br />

Certaines<br />

En <strong>Guyane</strong>, 75 % des agriculteurs officiellement<br />

recensés pratiquent l’agriculture traditionnelle<br />

(exploitation agro-forestière).<br />

Il existe actuellement une grande confusion dans<br />

l’attribution des titres fonciers. D’ailleurs, 76 %<br />

des exploitants ne possèdent pas les titres de<br />

propriété des terres qu’ils cultivent. Cette<br />

situation n’encourage pas les investissements à<br />

long terme.<br />

Les insuffisances en matière d’aménagement des<br />

périmètres agricoles compromettent souvent le<br />

bon démarrage des productions. En effet,<br />

souvent, les terrains ne sont pas dessouchés et<br />

drainés. De plus, les lieux de production sont<br />

souvent peu accessibles et très dispersés sur le<br />

territoire.<br />

La demande d’installation n’est pas satisfaite et,<br />

dans la plupart des cas, les superficies allouées<br />

sont insuffisantes pour les agriculteurs qui se<br />

consacrent uniquement à l’activité agricole. Dans<br />

les programmes de développement, il<br />

conviendrait de prendre en considération les<br />

personnes pour lesquelles l’agriculture est une<br />

activité secondaire.<br />

Le marché local est très peu approvisionné par la<br />

production locale. Celle-ci est mal organisée ;<br />

équipements, recherches et expérimentations,<br />

encadrement et formation, font cruellement<br />

défaut.<br />

Les réglementations en vigueur, qui ne tiennent<br />

pas compte des spécificités régionales, sont<br />

17


églementations<br />

européennes<br />

sont inadaptées<br />

au contexte<br />

local.<br />

PROPOSITIONS<br />

La satisfaction<br />

de la demande<br />

en parcelles<br />

aménagées<br />

conditionne<br />

l’avenir de<br />

l’agriculture<br />

traditionnelle.<br />

Logements<br />

décents et<br />

équipements de<br />

bonne qualité<br />

faciliteraient les<br />

conditions<br />

d’installation.<br />

Une meilleure<br />

valorisation des<br />

ressources<br />

locales et des<br />

savoirs<br />

souvent inadaptées aux conditions de production<br />

en milieu tropical.<br />

De nombreux agriculteurs sont marginalisés en<br />

raison de leur isolement géographique et des<br />

difficultés financières qu’ils rencontrent. En<br />

effet, les critères nationaux, inadaptés aux<br />

réalités locales, ne leur permettent pas de<br />

bénéficier de subventions.<br />

Il est impératif de répondre à la forte demande<br />

en terrains aménagés et d’offrir de bonnes<br />

conditions sociales d’installation : logements<br />

décents, équipements publics de bonne qualité.<br />

La structuration de la production pourrait se<br />

fixer comme objectif d’organiser des filières<br />

spécifiques. Ainsi, la production, la<br />

transformation et la promotion des produits à<br />

forte valeur ajoutée (produits d’appellation<br />

d’origine contrôlée, produits biologiques, etc.)<br />

ouvriraient des perspectives intéressantes pour<br />

les agriculteurs.<br />

Une meilleure valorisation des ressources locales<br />

permettrait de mieux répondre aux besoins du<br />

marché local.<br />

Dans la formation agricole, il conviendrait à la<br />

fois de prendre en compte les savoirs<br />

traditionnels et de diffuser les techniques<br />

modernes de production.<br />

Un meilleur encadrement des agriculteurs en<br />

zones isolées et une structuration plus efficiente<br />

des filières de production permettraient<br />

d’améliorer les conditions de production et<br />

l’acheminement des produits vers les lieux<br />

d’écoulement.<br />

L’élevage d’espèces endogènes représente une<br />

18


traditionnels<br />

permettrait de<br />

mieux satisfaire<br />

le marché local.<br />

voie prometteuse, tant sur le plan économique<br />

que sur le plan environnemental. L’utilisation de<br />

nouvelles techniques d’identification (puces<br />

électroniques) faciliterait une meilleure<br />

traçabilité de la production et des espèces<br />

d’animaux protégées.<br />

Dans la logique d’un développement agricole<br />

durable, le respect de l’environnement est un<br />

facteur essentiel. Cela passe par la valorisation<br />

des savoir-faire de l’agriculture traditionnelle et<br />

l’orientation de la recherche agronomique vers<br />

une meilleure adaptation des pratiques agricoles<br />

à l’environnement amazonien spécifique. Dans<br />

cette optique, les actions de coopération avec<br />

les pays voisins sont à encourager.<br />

Le développement de l’agriculture favorisera la réduction de la dépendance vis-àvis<br />

de l’extérieur pour l’approvisionnement en produits alimentaires, et ainsi une<br />

baisse des coûts énergétiques, inhérents au transport de marchandises.<br />

La valorisation de l’agriculture traditionnelle, en équilibre avec son<br />

environnement, permettra de désenclaver certaines zones et ainsi de satisfaire les<br />

besoins d’une population défavorisée.<br />

Outre l’intérêt économique qu’il présente, l’élevage d’animaux sauvages répond<br />

au souci de tirer parti des ressources locales, tout en préservant l’environnement.<br />

La protection du patrimoine génétique n’est pas seulement un impératif éthique ;<br />

elle peut être aussi un atout essentiel pour le développement local durable.<br />

19


AMÉNAGEMENT – URBANISME<br />

HABITAT<br />

CONSTATS<br />

Des divergences<br />

existent entre<br />

l’Etat et les<br />

collectivités<br />

locales sur la<br />

question de<br />

l’aménagement<br />

du territoire.<br />

L’urbanisation<br />

se fait sans<br />

véritable<br />

planification.<br />

Les<br />

habitants se<br />

regroupent<br />

souvent, dans<br />

les quartiers,<br />

Aménagement<br />

Les divergences de vue entre l’Etat et les<br />

collectivités locales au sujet de l’aménagement<br />

du territoire sont notables. L’Etat soutient un<br />

schéma de transport intermodal de<br />

désenclavement des sites isolés limitant les<br />

grandes infrastructures terrestres, en raison<br />

notamment de leur impact sur l’environnement.<br />

A l’inverse, les collectivités locales souhaitent<br />

désenclaver les populations des zones isolées en<br />

construisant des routes de pénétration et en<br />

améliorant les transports et l’accès aux services<br />

publics. Les moyens de transport actuels, aérien<br />

(cher et aléatoire) et fluvial (long et<br />

inconfortable), ne permettent pas de sortir les<br />

populations de leur isolement.<br />

Les communes n’ont pas les moyens financiers<br />

pour rattraper le retard important en<br />

infrastructures de base.<br />

Urbanisme<br />

Les nombreuses « dents creuses » (terrains<br />

vagues dans les bourgs) constituent des poches<br />

d’insalubrité ; elles défigurent le paysage urbain<br />

et gaspillent l’espace.<br />

L’urbanisation des principales agglomérations de<br />

la <strong>Guyane</strong> semble se faire par à-coups, sans<br />

planification. L’île de Cayenne est une<br />

juxtaposition de quartiers sans liens les uns avec<br />

les autres. La continuité architecturale n’est pas<br />

20


par origine<br />

culturelle.<br />

Le déficit de<br />

logements<br />

sociaux entraîne<br />

la prolifération<br />

de<br />

constructions<br />

« sauvages ».<br />

La<br />

réhabilitation<br />

des maisons<br />

anciennes est<br />

coûteuse.<br />

PROPOSITIONS<br />

Des efforts<br />

importants sont<br />

à entreprendre<br />

pour fournir des<br />

services de base<br />

à la population :<br />

assurée, en raison de nombreuses ruptures. La<br />

circulation des bus est difficile.<br />

La forte concentration ethnique par quartier<br />

renforce la communautarisation de la <strong>Guyane</strong>.<br />

Habitat<br />

La <strong>Guyane</strong> connaît un déficit important en<br />

matière d’habitat social. Une des principales<br />

causes de cette situation est le coût élevé de<br />

l’assainissement, de la réalisation de la voirie et<br />

des réseaux. Cela entraîne la prolifération d’un<br />

habitat sauvage et des squats. De fait, le<br />

pourcentage d’habitations insalubres est élevé en<br />

<strong>Guyane</strong>.<br />

De nombreuses maisons anciennes ne sont pas<br />

correctement entretenues. Certaines d’entre<br />

elles sont en voie de disparition, notamment en<br />

raison des aides insuffisantes apportées aux<br />

propriétaires qui ne peuvent entreprendre une<br />

réhabilitation coûteuse. De plus, les propriétaires<br />

ne reçoivent pas l’information suffisante sur les<br />

aides auxquelles ils ont droit pour la restauration<br />

de leur maison.<br />

La propriété en indivision, fréquente en <strong>Guyane</strong>,<br />

constitue un obstacle supplémentaire à la<br />

réhabilitation.<br />

Aménagement<br />

Il convient de prendre en compte les conditions<br />

de vie difficiles des populations isolées, en créant<br />

des infrastructures de transport terrestre.<br />

Une augmentation des aides pour le<br />

désenclavement est indispensable en faveur des<br />

communes, en particulier des zones rurales, afin<br />

de réaliser l’électrification, l’adduction d’eau et<br />

21


outes,<br />

électricité, eau,<br />

assainissement.<br />

La recherche<br />

d’une mixité<br />

sociale et des<br />

projets en<br />

faveur des<br />

jeunes<br />

constituent<br />

deux autres<br />

priorités.<br />

En matière<br />

d’habitat, un<br />

certain nombre<br />

de mesures sont<br />

à envisager<br />

pour éradiquer<br />

les quartiers<br />

insalubres.<br />

l’assainissement.<br />

Il s’agit également de faciliter les conditions de<br />

mise en œuvre de la loi sur « la démocratie de<br />

proximité », en créant des espaces d’échange<br />

entre élus, socioprofessionnels et habitants.<br />

Urbanisme<br />

Une planification des projets, sur la base de<br />

données prospectives, donnerait davantage de<br />

cohérence aux réalisations.<br />

Cayenne doit assumer sa fonction littorale et<br />

développer ses potentialités touristiques,<br />

notamment en aménageant promenades et<br />

plages.<br />

Les projets d’aménagement urbain doivent<br />

permettre : de mettre fin aux regroupements<br />

ethniques et de rechercher la mixité sociale, de<br />

faciliter la circulation des transports en commun<br />

et de conduire des projets en faveur des jeunes<br />

(création de foyers de jeunes travailleurs,<br />

aménagement d’espaces pour la pratique du<br />

sport et pour les loisirs).<br />

Une stratégie de densification des bourgs et de<br />

résorption des « dents creuses » est à envisager<br />

pour les communes de <strong>Guyane</strong>.<br />

Habitat<br />

La prise en compte du facteur social est<br />

essentielle dans toute politique de l’habitat. Il<br />

conviendrait d’accorder des aides pour couvrir les<br />

coûts élevés des travaux de voirie et de réseaux<br />

afin d’augmenter le nombre de logements<br />

sociaux.<br />

La réhabilitation des maisons anciennes requiert<br />

un accompagnement financier adéquat pour faire<br />

22


face aux frais élevés de ce type d’opération.<br />

Enfin, l’éradication des quartiers insalubres<br />

nécessite des moyens importants pour la<br />

restauration des logements et l’entretien des<br />

zones non bâties.<br />

Les choix concernant l’habitat doivent prendre en compte la dimension sociale<br />

du développement durable. La réalisation de logements sociaux, ou bien encore<br />

la recherche d’une mixité sociale dans les quartiers, permettent de tendre vers<br />

une plus grande équité sociale et de favoriser le dialogue entre les groupes<br />

sociaux.<br />

Les questions de l’habitat, notamment en milieu urbain, et d’une façon générale<br />

l’aménagement du territoire, préoccupent tous les citoyens. Il est donc<br />

particulièrement important d’engager un dialogue permanent et constructif entre<br />

tous les acteurs concernés. Le développement durable suggère de nouvelles formes<br />

de démocratie participative, qui permettent de responsabiliser les citoyens et de<br />

satisfaire les attentes du plus grand nombre.<br />

23


ARTISANAT - COMMERCE<br />

CONSTATS<br />

Ce sont les très<br />

petites<br />

entreprises qui<br />

créent le plus<br />

d’emplois.<br />

Mais les<br />

perspectives de<br />

développement<br />

sont minces.<br />

Le financement<br />

des activités<br />

n’est pas assuré,<br />

le secteur subit<br />

à la fois la<br />

concurrence des<br />

pays européens<br />

et celle des pays<br />

à faible coût de<br />

main-d’œuvre.<br />

PROPOSITIONS<br />

Ce sont les très petites entreprises (TPE) qui<br />

créent le plus d’emplois. Cependant, les<br />

difficultés rencontrées pour pérenniser les<br />

activités sont nombreuses.<br />

Tout d’abord, des difficultés d’ordre financier.<br />

Les entreprises locales souffrent d’une sous<br />

capitalisation en fonds propres ; aussi ne<br />

peuvent-elles pas assurer leur bonne croissance.<br />

Et le système financier inadapté à ce type<br />

d’entreprise n’apporte pas le soutien nécessaire<br />

au bon développement de l’activité. L’accès aux<br />

aides dévolues aux TPE est aléatoire ; le montage<br />

des dossiers souffre d’un manque de compétence.<br />

Les difficultés financières rencontrées par<br />

certains acteurs ne permettent pas d’assurer un<br />

bon encadrement des entrepreneurs, ni de<br />

dynamiser les secteurs concernés. Enfin, les<br />

moyens accordés à la formation professionnelle<br />

demeurent encore insuffisants.<br />

En second lieu, des difficultés restent liées à la<br />

situation économique et à la position<br />

géographique du territoire. Le secteur artisanal<br />

subit à la fois la concurrence des pays européens<br />

à forte productivité et celle des pays voisins à<br />

faible coût de main-d’œuvre. Les activités des<br />

TPE sont fortement concentrées sur les trois<br />

principales agglomérations de la <strong>Guyane</strong>. Malgré<br />

cela, les entreprises se heurtent à de grandes<br />

difficultés pour trouver des locaux professionnels.<br />

En raison du manque de structuration du secteur<br />

de l’artisanat et du commerce, de nombreux<br />

gisements d’activités ne sont pas exploités.<br />

24


La valorisation<br />

des ressources<br />

locales et la<br />

structuration du<br />

secteur<br />

requièrent<br />

l’accès au crédit<br />

et à la<br />

formation.<br />

Une meilleure<br />

organisation<br />

des<br />

entrepreneurs<br />

favorisera la<br />

recherche de<br />

nouveaux<br />

débouchés.<br />

Un ensemble de mesures pourrait permettre<br />

d’encourager la création de TPE réparties sur<br />

tout le territoire et de consolider les entreprises<br />

existantes afin de pérenniser leurs activités.<br />

Il est nécessaire de développer des outils<br />

financiers capables de pallier les carences du<br />

système bancaire (capital-développement, outils<br />

défiscalisés). Cette démarche doit s’accompagner<br />

du renforcement des organismes habituels et<br />

d’un soutien aux structures d’ingénierie, et,<br />

d’autre part, du renforcement des services de<br />

formation professionnelle. Le préalable reste<br />

néanmoins la structuration du secteur ; les<br />

professionnels doivent s’organiser entre eux pour<br />

être collectivement plus efficaces.<br />

Un autre objectif est de favoriser le<br />

développement endogène grâce à une meilleure<br />

valorisation des ressources locales. Cela pourrait<br />

contribuer à mieux répartir l’activité économique<br />

sur tout le territoire. Afin de permettre ces<br />

implantations, les communes doivent être<br />

accompagnées pour réaliser des investissements<br />

(immobilier d’entreprise) et pour mettre en place<br />

des dispositifs d’incitation à l’implantation<br />

d’entreprises (fiscalité locale).<br />

Le développement de l’artisanat repose sur la<br />

recherche de nouveaux débouchés. La mise en<br />

place de réseaux professionnels de distribution<br />

des produits de l’artisanat culturel pourrait<br />

constituer un premier objectif.<br />

25


La mise en valeur des ressources locales répond à plusieurs objectifs de<br />

développement durable : elle génère des revenus grâce à la création d’emplois et<br />

favorise le maintien, sur leur territoire, des jeunes et des groupes culturels.<br />

La pérennité de l’activité des très petites entreprises nécessite la mise en place de<br />

circuits de commercialisation spécifiques. Le commerce équitable pourrait offrir<br />

des débouchés, notamment pour les productions artisanales. Les produits de cette<br />

filière répondent à des exigences d’ordre social et environnemental.<br />

26


CULTURE - PATRIMOINE<br />

CONSTATS<br />

Le<br />

riche<br />

patrimoine<br />

culturel de la<br />

<strong>Guyane</strong> est mal<br />

connu et mal<br />

valorisé.<br />

Les savoirs et<br />

les savoir-faire<br />

des différentes<br />

communautés<br />

sont en voie de<br />

disparition.<br />

La <strong>Guyane</strong> est<br />

en quête de son<br />

identité<br />

culturelle.<br />

La <strong>Guyane</strong> dispose d’un patrimoine culturel et<br />

naturel d’une richesse et d’une diversité<br />

exceptionnelles. Ce patrimoine est à la fois mal<br />

connu, mal reconnu et mal valorisé.<br />

En <strong>Guyane</strong>, les domaines connexes de la culture<br />

et de l’éducation manquent de visibilité et de<br />

cohérence. Les moyens mis en œuvre dans ces<br />

domaines pour la mise en place d’une politique<br />

culturelle visionnaire, ample et appropriée, sont<br />

notoirement insuffisants et inadaptés.<br />

Les sociétés et les cultures de <strong>Guyane</strong> sont<br />

confrontées à la gestion d’un lourd passé<br />

historique, lié notamment à l’effacement total ou<br />

partiel de certaines cultures, effacement<br />

provoqué par les contacts avec les civilisations et<br />

les sociétés d’Occident. Les problèmes que pose<br />

cette confrontation ne sont pas gérés d’une façon<br />

suffisamment dynamique et positive.<br />

Les conditions actuelles de fonctionnement de la<br />

société guyanaise entraînent une déperdition des<br />

savoirs et des savoir-faire historiques des<br />

communautés qui la constituent.<br />

La coexistence des différentes expressions<br />

culturelles et leur métissage posent la question<br />

de l’identité guyanaise.<br />

Une formation des hommes adaptée aux réalités<br />

guyanaises constitue un atout non négligeable<br />

dans le cadre d’un développement durable<br />

structuré et harmonieux.<br />

27


PROPOSITIONS<br />

Il s’avère<br />

pertinent de<br />

détecter les<br />

savoirs et les<br />

savoir-faire<br />

traditionnels, et<br />

de les valoriser.<br />

Pour cela, il est<br />

proposé de<br />

créer, d’une<br />

part, un pôle de<br />

recherche en<br />

sciences<br />

humaines et en<br />

sciences<br />

naturelles,<br />

d’autre part,<br />

une cellule<br />

régionale de<br />

réflexion,<br />

chargée de<br />

proposer des<br />

actions à<br />

conduire.<br />

Il est important de détecter les savoirs et les<br />

savoir-faire pertinents, d’en identifier les<br />

acteurs, puis d’en assurer la transmission dans le<br />

respect des traditions, tout en utilisant les<br />

moyens technologiques les plus performants. Cela<br />

passe par la mise en place de dispositifs<br />

institutionnels de reconnaissance des savoirs et<br />

des savoir-faire traditionnels.<br />

La valorisation des ressources naturelles et<br />

culturelles devrait s’appuyer sur une démarche<br />

économique solidaire de proximité.<br />

Engager une dynamique de valorisation socioéconomique<br />

des cultures régionales à travers la<br />

structuration de lieux de mémoire et de<br />

production (musées, écomusées, ateliers et<br />

chantiers-écoles, etc.) constitue un autre<br />

objectif.<br />

La création d’un pôle local de recherche en<br />

sciences humaines et en sciences naturelles<br />

permettrait de sauvegarder, enrichir et diffuser<br />

les connaissances traditionnelles accumulées sur<br />

le patrimoine régional par les générations<br />

passées, notamment par la mise en place d’une<br />

structure consacrée à la préservation des savoirs<br />

traditionnels par le jeu d’une transmission orale<br />

et pratique.<br />

L’existence d’un tel pôle faciliterait la mise en<br />

place de structures scientifiques, relais servant<br />

d’interfaces entre le monde de la recherche, les<br />

entreprises, et le grand public (cellules de veille<br />

technologique, plate-forme biotechnologique,<br />

incubateurs virtuels, etc.).<br />

Enfin la mise en place d’une cellule régionale de<br />

réflexion et d’action, à compétences juridiques<br />

et scientifiques, contribuerait à la mise en œuvre<br />

28


d’une politique culturelle concertée et<br />

programmée. Dans ce cadre, il serait élaboré un<br />

projet collectif qui permettrait l’expression de<br />

chacun grâce à un dialogue culturel, élément clé<br />

de la cohésion sociale.<br />

Cette cellule régionale aurait également pour but<br />

de favoriser les convergences à partir des traits<br />

culturels communs. De plus, il s’agirait de<br />

préserver la diversité et la richesse du patrimoine<br />

naturel et culturel guyanais, de le protéger de la<br />

spoliation et du pillage par la mise en œuvre<br />

d’une stratégie juridique appropriée (droits de<br />

propriété intellectuelle).<br />

La dimension culturelle du développement durable est souvent passée sous<br />

silence. On évoque généralement trois piliers du développement durable –<br />

l’économie, le social et l’environnement –, en omettant celui de la culture. En<br />

<strong>Guyane</strong>, il est nécessaire et urgent de mettre en place des projets qui permettront<br />

de valoriser toutes les richesses culturelles du territoire.<br />

Sur la question des droits de propriété intellectuelle, la <strong>Guyane</strong> doit faire<br />

entendre sa voix sur la scène internationale. Des collaborations peuvent être<br />

engagées avec des acteurs dans le monde entier qui agissent contre le pillage des<br />

patrimoines naturels et culturels.<br />

29


DÉCHETS<br />

CONSTATS<br />

La politique de<br />

traitement des<br />

déchets souffre<br />

de plusieurs<br />

maux : nonrespect<br />

des<br />

normes dans les<br />

décharges,<br />

absence de tri<br />

sélectif et de<br />

valorisation des<br />

déchets.<br />

PROPOSITIONS<br />

L’organisation<br />

d’un système de<br />

collecte des<br />

déchets va de<br />

pair avec la<br />

création de<br />

nouveaux sites<br />

de traitement.<br />

L’augmentation rapide de la production de<br />

déchets et l’absence d’une politique efficace de<br />

collecte et de traitement posent des problèmes,<br />

tant sur le plan sanitaire que sur le plan de la<br />

qualité de vie.<br />

Les normes ne sont pas respectées dans les<br />

décharges d’ordures ménagères.<br />

Le traitement et la valorisation des déchets<br />

(décharges et déchetteries) sont insuffisants et il<br />

n’existe pas de tri sélectif pour les ordures<br />

ménagères.<br />

Quant au coût du transport des déchets, il est<br />

élevé en raison de l’isolement de nombreuses<br />

communes et de la nécessité de traiter certains<br />

déchets hors de <strong>Guyane</strong>.<br />

Enfin, trop souvent des déchets sont abandonnés<br />

dans la nature, à cause d’un manque de civisme<br />

de la population en matière d’environnement ; et<br />

les sites touristiques sont mal entretenus.<br />

Les propositions qui peuvent être faites<br />

s’appuient sur des expériences conduites avec<br />

succès dans d’autres lieux.<br />

L’amélioration du cadre de vie passe par<br />

l’installation de nouvelles poubelles dans les<br />

endroits publics et par l’amélioration du système<br />

de collecte des déchets.<br />

La mise aux normes des décharges s’impose.<br />

Cette action ne pourra se faire que par une aide<br />

financière aux communes rurales qui en ont la<br />

charge.<br />

Pour faire face à l’augmentation du volume de<br />

30


La préférence<br />

ira aux<br />

déchetteries<br />

afin de tirer le<br />

meilleur parti<br />

des déchets<br />

recyclables.<br />

Le succès de<br />

ces projets<br />

repose sur la<br />

participation du<br />

citoyen.<br />

déchets, il est nécessaire de construire de<br />

nouvelles unités de traitement. La création<br />

envisagée de déchetteries, réparties sur tout le<br />

territoire, permettra de valoriser des produits<br />

aisément recyclables. A cette fin, des<br />

coopérations pourraient s’engager avec les pays<br />

voisins pour le traitement de certains déchets.<br />

Cela permettrait de rationaliser le traitement<br />

(masse critique) et de réduire des coûts de<br />

transport. En amont, il est nécessaire de<br />

rechercher des solutions techniques pour<br />

diminuer la production de déchets (notamment<br />

les emballages ménagers).<br />

Des recherches devraient être menées pour<br />

mettre au point les techniques capables de<br />

traiter et de valoriser certains déchets, ceux qui<br />

proviennent, par exemple, de scieries et de<br />

porcheries.<br />

Le succès de ces projets dépend en grande partie<br />

de la participation des citoyens. Les éducateurs<br />

ont donc un rôle particulier à jouer pour animer<br />

des programmes de sensibilisation à<br />

l’environnement.<br />

Le recyclage des déchets permet d’économiser les matières premières : objectif<br />

essentiel que se fixe toute politique de développement durable.<br />

Grâce à l’embauche, dans les unités de traitement, de personnes en situation de<br />

précarité, la démarche pourrait acquérir une dimension sociale, sans exclure un<br />

souci de rentabilité économique.<br />

La question des déchets montre bien la nécessité d’avoir une approche intégrée et<br />

systémique des questions de développement.<br />

31


EAU – ESPACES NATURELS et FORÊT<br />

CONSTATS<br />

La<br />

contamination<br />

des eaux de<br />

certains fleuves<br />

est due à<br />

l’exploitation<br />

aurifère.<br />

Une<br />

exploitation<br />

irraisonnée des<br />

ressources<br />

forestières<br />

menace<br />

l’équilibre<br />

écologique des<br />

milieux<br />

naturels.<br />

Les lois qui régissent l’exploitation des espaces<br />

naturels et des forêts ainsi que la qualité des<br />

eaux ne sont pas souvent appliquées. Les moyens<br />

de police sont insuffisants. Les lois conçues pour<br />

l’Europe ne sont pas toujours adaptées au<br />

contexte guyanais.<br />

Eau<br />

Certains fleuves sont contaminés par le mercure<br />

et par des matières en suspension. La<br />

responsabilité échoue en grande partie à<br />

l’exploitation aurifère clandestine.<br />

L’eau potable n’est pas toujours de bonne qualité<br />

en raison d’un mauvais traitement (taux élevé<br />

d’alumine) et d’installations qui ne sont pas aux<br />

normes. Les installations de traitement des eaux<br />

usées – d’origine domestique ou industrielle -<br />

sont en nombre insuffisant. Il s’ensuit une<br />

contamination du milieu naturel autour des zones<br />

d’habitations. Le potentiel éco-touristique des<br />

milieux aquatiques de <strong>Guyane</strong> est largement<br />

sous-exploité.<br />

Espaces naturels et forêt<br />

Les espaces naturels et la forêt sont convoités sur<br />

un plan économique. Cette approche s’oppose<br />

souvent au souci de préservation.<br />

92 % des forêts appartiennent à l’Etat. Les<br />

citoyens et les élus guyanais se sentent<br />

dépossédés de leur territoire.<br />

L’état de la faune et de la flore est mal connu.<br />

Aussi une gestion raisonnée des prélèvements est<br />

difficilement appréciable.<br />

32


PROPOSITIONS<br />

Des études<br />

d’impact<br />

s’imposent pour<br />

tout projet<br />

d’exploitation<br />

concernant les<br />

La biodiversité est menacée du fait d’une gestion<br />

non durable des ressources et de pratiques de<br />

bio-piratage de plus en plus fréquentes.<br />

Les espaces naturels dans les zones urbaines et<br />

périurbaines sont mal gérés en raison des<br />

pressions exercées par les activités économiques<br />

(agriculture, tourisme, petite industrie,<br />

services…) et la forte demande en logements et<br />

en infrastructures de base.<br />

L’activité minière et la croissance anarchique de<br />

l’espace urbain dénaturent l’environnement et<br />

portent atteinte au développement de<br />

l’écotourisme.<br />

Il n’existe aucune réglementation concernant les<br />

rivières. Celles-ci sont classées non navigables.<br />

Chasse<br />

Il n’existe pas de réglementation sur les modes<br />

de chasse, et la liste des espèces protégées n’est<br />

pas toujours pertinente.<br />

L’effet conjoint de l’exploitation forestière (qui<br />

nécessite l’ouverture de pistes) et de la pratique<br />

de la chasse entraîne des prélèvements<br />

considérables sur la faune sauvage.<br />

La protection des milieux naturels passe par une<br />

application des réglementations françaises et<br />

européennes, pour lesquelles une adaptation est<br />

toutefois nécessaire, car on doit tenir compte du<br />

contexte guyanais. Il serait utile de s’appuyer sur<br />

des textes officiels (notamment la convention sur<br />

la biodiversité) et sur l’expérience de pays voisins<br />

(en matière de gestion, de réglementation et de<br />

préservation) pour conduire une réelle politique<br />

de préservation. Les études d’impacts – dont<br />

l’objectif est de mesurer les effets<br />

33


espaces<br />

naturels.<br />

Une adaptation<br />

des lois semble<br />

nécessaire afin<br />

de tenir compte<br />

des spécificités<br />

du territoire<br />

guyanais.<br />

L’implication<br />

des populations<br />

locales dans<br />

tout projet de<br />

développement<br />

est une garantie<br />

de durabilité.<br />

environnementaux, sociaux, culturels et éthiques<br />

d’un projet – devraient être conduites de façon<br />

systématique avant le démarrage de toute<br />

exploitation aurifère ou forestière.<br />

Les ressources naturelles et les savoir-faire<br />

traditionnels peuvent être sources de revenus<br />

économiques importants, dont il convient de<br />

tenir compte dans toute démarche d’élaboration<br />

de projets. D’ailleurs, les populations locales ont<br />

un rôle particulier à jouer dans la réflexion à<br />

conduire et les actions à mener. Une plus grande<br />

démocratie participative constitue une garantie<br />

quant à la protection et à la maîtrise des<br />

ressources. Un programme d’éducation à<br />

l’environnement favoriserait l’implication des<br />

populations dans une démarche de<br />

développement durable.<br />

Eau<br />

La production d’eau potable nécessite la création<br />

d’installations normalisées. Il convient aussi de<br />

généraliser les installations de traitement pour<br />

les populations isolées. Les eaux usées d’origine<br />

domestique ou industrielle, doivent être soumises<br />

à un contrôle et être traitées sur des sites<br />

adaptés. Une attention particulière sera portée à<br />

la qualité de l’eau rejetée par les exploitants<br />

aurifères.<br />

Espaces naturels et forêt<br />

Les espaces naturels constituent une grande<br />

richesse (biodiversité, équilibre écologique) et un<br />

bien public qui peut être valorisé (production<br />

alimentaire, lieux pour les loisirs…). Sa protection<br />

revêt une importance particulière, en zone rurale<br />

comme en zone urbanisée.<br />

34


La mise en œuvre d’une politique concertée<br />

entre de nombreux acteurs, en vue de la<br />

protection et de la valorisation des espaces<br />

naturels, permettra des avancées notables dans<br />

le domaine de la biodiversité, des<br />

biotechnologies ou bien encore du tourisme, ce<br />

qui entraînera des incidences positives pour les<br />

populations locales. Cela implique la poursuite<br />

des recherches sur la faune, la flore et la biologie<br />

des espèces.<br />

D’autres mesures peuvent faciliter une politique<br />

de développement durable : une réforme<br />

foncière qui décentraliserait les niveaux de prise<br />

de décision, la diversification des modes de<br />

gestion des ressources de la forêt et la<br />

valorisation du patrimoine forestier. A cette fin<br />

l’écocertification peut être un outil adapté.<br />

Chasse<br />

La préservation de la faune sauvage passe par la<br />

mise en place d’une réglementation favorable au<br />

renouvellement des espèces et à la limitation de<br />

l’emploi, par les chasseurs, des pistes d’accès<br />

ouvertes par les exploitants forestiers.<br />

Les préoccupations de la <strong>Guyane</strong> dans le domaine de la maîtrise des ressources<br />

en eau rejoignent celles de nombreux pays qui sont confrontés à un excès ou au<br />

contraire à un manque d’eau et, dans tous les cas, à une pollution de plus en<br />

plus importante. Pour les forêts tropicales, il est urgent de rechercher un<br />

équilibre entre la protection des espèces et l’exploitation rationnelle des<br />

ressources. Il s’agit, en fait, de voir comment prélever l’intérêt sans entamer le<br />

capital.<br />

ÉDUCATION<br />

35


FORMATION-INSERTION<br />

CONSTATS<br />

La population en<br />

âge scolaire<br />

augmente à un<br />

rythme très élevé.<br />

Le manque<br />

d’infrastructures,<br />

ainsi que<br />

l’inadaptation<br />

des programmes,<br />

ou bien encore<br />

l’insuffisance des<br />

médiateurs<br />

bilingues,<br />

expliquent<br />

l’échec scolaire et<br />

le taux élevé<br />

d’analphabétisme.<br />

Les filières<br />

professionnelles<br />

sont souvent<br />

inadaptées au<br />

contexte socioéconomique.<br />

Le taux de croissance démographique en<br />

<strong>Guyane</strong> est très élevé, de l’ordre de 2,5 %. Cela<br />

entraîne des situations tout à fait particulières<br />

au regard des réalités de la métropole.<br />

Education<br />

La population en âge scolaire augmente très<br />

rapidement. On note un manque de locaux pour<br />

la scolarisation et l’hébergement. Un grand<br />

nombre de jeunes ne sont pas scolarisés ;<br />

l’échec scolaire est important ; le taux<br />

d’analphabétisme est élevé. Les programmes<br />

scolaires construits sur le modèle métropolitain<br />

ne conviennent pas pour une société où se<br />

pratique le plurilinguisme. De même, les<br />

pratiques pédagogiques sont inadaptées pour<br />

certaines populations. Les médiateurs bilingues,<br />

qui sont capables d’enseigner à des publics<br />

linguistiquement disparates, sont trop peu<br />

nombreux. Le suivi médical des élèves<br />

(nutrition, hygiène, vaccination, etc.) n’est pas<br />

toujours assuré de façon satisfaisante.<br />

Formation-insertion<br />

Les filières professionnelles sont souvent<br />

inadaptées au contexte socio-économique<br />

guyanais. Elles reproduisent un modèle<br />

métropolitain peu flexible, qui crée un décalage<br />

entre les qualifications acquises et les réels<br />

besoins sur le marché de l’emploi. D’ailleurs,<br />

les filières de formation professionnelle ne sont<br />

pas assez diversifiées.<br />

Les centres de formation font face à des<br />

36


PROPOSITIONS<br />

difficultés matérielles. Il y a un retard notable<br />

dans la mise en œuvre de l’offre publique de<br />

formation.<br />

Enfin, peu de jeunes Guyanais sollicitent des<br />

bourses d’étude et de recherche. Les dispositifs<br />

d’octroi existent pourtant.<br />

La construction<br />

d’écoles,<br />

l’adaptation des<br />

programmes et le<br />

recrutement de<br />

médiateurs<br />

bilingues<br />

permettraient<br />

d’accueillir un<br />

plus grand<br />

nombre de<br />

jeunes et<br />

d’améliorer la<br />

qualité de<br />

l’éducation.<br />

La diversification<br />

de l’offre de<br />

formation<br />

professionnelle<br />

Education<br />

La diminution de l’analphabétisme et de<br />

l’illettrisme, par l’accueil des jeunes dans les<br />

écoles et par des méthodes d’accompagnement<br />

efficaces, est une priorité forte pour le<br />

territoire. Deux mesures favoriseraient<br />

l’atteinte de cet objectif. D’une part,<br />

l’augmentation du nombre de médiateurs<br />

bilingues qu’il est souhaitable d’intégrer dans le<br />

corps enseignant par la reconnaissance de leur<br />

métier et la pérennisation de leur statut.<br />

D’autre part, la création d’un véritable cadre<br />

administratif et légal, qui permette d’enseigner<br />

dans de bonnes conditions, d’héberger les<br />

élèves dont les familles résident dans des<br />

communes éloignées des écoles, et d’avoir<br />

accès facilement à des terrains pour construire,<br />

dans des délais raisonnables, les infrastructures<br />

nécessaires.<br />

L’organisation des Etats Généraux de<br />

l’Education en <strong>Guyane</strong> serait l’occasion de<br />

formuler des propositions pour améliorer la<br />

situation présente. Enfin, une coopération<br />

forte, dans le champ éducatif, avec les pays<br />

voisins pourrait être recherchée.<br />

Formation-insertion<br />

La dynamisation du territoire sur le plan<br />

économique passe par la diversification des<br />

37


contribuera à<br />

rendre l’activité<br />

économique plus<br />

dynamique.<br />

formations professionnelles. La priorité va aux<br />

secteurs économiques porteurs, à l’exemple de<br />

la pêche, pour laquelle la réouverture de<br />

l’école de formation maritime se justifie. Les<br />

formations professionnelles à dispenser sur le<br />

territoire doivent nécessairement être<br />

adaptées, si l’on veut répondre aux besoins de<br />

la façon la plus pertinente. Une information sur<br />

les métiers existants, ceux à développer ou bien<br />

encore sur les métiers d’avenir, permettrait de<br />

mieux orienter les jeunes. L’augmentation des<br />

moyens financiers éviterait aux jeunes de<br />

s’expatrier.<br />

Un système de recrutement au niveau du<br />

baccalauréat faciliterait l’entrée de jeunes<br />

Guyanais à l’Institut Universitaire de Formation<br />

des Maîtres. Le niveau de la licence serait<br />

acquis grâce à une formation interne spécifique.<br />

Enfin, une meilleure vulgarisation des travaux<br />

de recherche est à mettre en place.<br />

L’éducation et la formation sont des thèmes transversaux, qui concernent tous les<br />

domaines du développement durable. Deux axes principaux sont retenus pour la<br />

<strong>Guyane</strong>. D’une part, le souci de mettre en œuvre une politique éducative qui<br />

réponde aux besoins du territoire et de la société. D’autre part, le choix d’une<br />

éducation qui touche tous les jeunes, sans exclusive, et aussi une formation tout<br />

au long de la vie. La mise en œuvre d’un développement durable nécessite<br />

l’implication de nombreux acteurs dans la réflexion sur les actions à conduire.<br />

Pour cela, il est important de faire acquérir une « compétence d’acteurs ». Aussi<br />

l’éducation et la formation constituent-ils des leviers importants pour toute<br />

démarche de développement durable.<br />

ÉNERGIE<br />

CONSTATS La demande énergétique est en constante<br />

38


Le programme<br />

d’économie<br />

d’énergie et de<br />

promotion des<br />

énergies<br />

renouvelables<br />

est peu avancé.<br />

Cela oblige la<br />

<strong>Guyane</strong> à<br />

importer du fuel<br />

pour couvrir<br />

une demande<br />

sans cesse<br />

croissante.<br />

PROPOSITIONS<br />

Une politique<br />

énergétique<br />

devrait<br />

comprendre des<br />

actions en<br />

faveur des<br />

économies<br />

d’énergie et de<br />

la promotion<br />

des énergies<br />

augmentation en raison de la forte croissance<br />

démographique et de l’augmentation des<br />

consommations individuelles.<br />

Les villages isolés disposent de peu de moyens de<br />

production adaptés, et l’entretien de ceux-ci est<br />

source de difficultés permanentes. De plus, pour<br />

les zones isolées, le coût de la production<br />

d’énergie par des groupes électrogènes est<br />

prohibitif en raison des frais de transport élevés<br />

du carburant, transport qui s’effectue par<br />

pirogue ou hélicoptère.<br />

Le programme de maîtrise de l’énergie est peu<br />

avancé. De plus, il n’y a pas vraiment de plan<br />

efficace de promotion des énergies renouvelables<br />

à impact environnemental faible (solaire, micro<br />

hydraulique). La production d’énergie solaire en<br />

sites isolés se heurte à des problèmes de<br />

maintenance. Enfin, la plupart des constructions<br />

ne prennent pas suffisamment en compte la<br />

question de l’économie d’énergie alors qu’il<br />

existe un label pour les DOM.<br />

Il est nécessaire de lancer une véritable politique<br />

d’économie d’énergie et de promotion des<br />

énergies renouvelables, politique qui<br />

comprendrait plusieurs axes.<br />

Tout d’abord, la mise en place de mesures<br />

incitatives en faveur du développement des<br />

énergies renouvelables ; cela dans le cadre d’un<br />

projet concerté d’aménagement du territoire. La<br />

performance des installations solaires en sites<br />

isolés repose essentiellement sur la formation des<br />

populations locales à l’utilisation et à la<br />

maintenance des équipements. Le financement<br />

des actions de maîtrise de l’énergie est<br />

39


enouvelables,<br />

avec une<br />

attention<br />

particulière<br />

pour les sites<br />

isolés.<br />

La recherche et<br />

l’éducation du<br />

public<br />

pourraient être<br />

deux autres<br />

axes forts de<br />

cette politique.<br />

préférable au subventionnement des moyens de<br />

production.<br />

Ensuite, la poursuite de la campagne de<br />

promotion du label ECODOM dans l’habitat, qui<br />

précise les normes en matière de construction, et<br />

permet de réaliser des économies d’énergie.<br />

Cette action va de pair avec le renforcement du<br />

programme sur la classe énergétique des<br />

appareils électriques.<br />

Enfin, il serait nécessaire de poursuivre la<br />

recherche en matière d’économie d’énergie, ainsi<br />

que la recherche dans le domaine des<br />

biocarburants, pour les populations isolées.<br />

L’inventaire des sources d’énergie renouvelable,<br />

le repérage des sites favorables à leurs<br />

installations et une veille technologique sont<br />

quelques autres pistes à explorer.<br />

Le milieu scolaire et associatif pourrait appuyer<br />

des campagnes d’information sur les économies<br />

d’énergie, et, plus largement, contribuer à une<br />

réflexion sur l’évolution des besoins en relation<br />

avec les possibilités techniques, la consommation<br />

des ménages et le bien-être des populations.<br />

L’énergie est une entrée privilégiée pour aborder la question du développement<br />

durable avec un public peu sensibilisé. En effet, les économies d’énergie sont à la<br />

portée de chaque individu, et chaque geste citoyen peut avoir des conséquences<br />

positives en matière d’économie de ressources non renouvelables. Les éducateurs ont<br />

un rôle particulier à jouer pour faire évoluer les pratiques dans ce domaine.<br />

EXPLOITATION MINIÈRE<br />

CONSTATS<br />

L’industrie<br />

L’exploitation minière concerne l’ensemble des<br />

matières premières extraites des sols : gravier,<br />

sable, latérite, kaolin, or.<br />

40


extractive est la<br />

deuxième<br />

activité<br />

industrielle et<br />

commerciale du<br />

territoire, juste<br />

après l’activité<br />

spatiale.<br />

L’exploitation<br />

aurifère, telle<br />

qu’elle est<br />

pratiquée<br />

actuellement,<br />

conduit au<br />

gaspillage des<br />

ressources.<br />

Les effets<br />

néfastes sont de<br />

diverses<br />

natures :<br />

pollution des<br />

eaux,<br />

modification de<br />

l’écosystème<br />

forestier,<br />

intoxication par<br />

le mercure.<br />

L’industrie extractive constitue un secteur<br />

économique clé. En effet, en termes de valeur à<br />

l’exportation, il représente la deuxième activité<br />

industrielle et commerciale du territoire, juste<br />

après l’activité spatiale. Les impacts<br />

économiques et sociaux sont très importants pour<br />

la <strong>Guyane</strong>.<br />

Les ressources minérales ne sont pas<br />

renouvelables. Cependant des travaux de<br />

recherche permettraient d’évaluer de façon plus<br />

précise l’état des réserves. De plus, la reprise<br />

d’exploitation de ressources résiduelles dans des<br />

zones qui ont déjà été exploitées de façon<br />

artisanale est envisageable ; cela dépend de<br />

l’évolution du contexte technico-économique.<br />

Actuellement, l’exploitation aurifère n’est pas<br />

conduite dans une logique de développement<br />

durable ; elle conduit au gaspillage des<br />

ressources.<br />

Le caractère souvent informel de cette activité<br />

(utilisation d’une main-d’œuvre clandestine)<br />

pose la question du respect de l’Etat de Droit.<br />

Les nuisances sont de diverses natures :<br />

environnementales (pollution des eaux,<br />

modification de l’écosystème forestier),<br />

sanitaires (intoxication des populations<br />

amérindiennes par le mercure déversé dans les<br />

rivières et fixé par les poissons), sociales<br />

(conditions de travail déplorables). De plus, les<br />

retombées économiques pour le territoire sont<br />

faibles ; en effet, une grande partie de la<br />

production n’est pas déclarée et échappe à<br />

l’imposition fiscale.<br />

Contrairement à d’autres activités, la filière<br />

aurifère ne bénéfice pas de détaxe. Aussi les<br />

41


De plus, les<br />

conditions de<br />

travail des<br />

employés,<br />

souvent<br />

clandestins,<br />

sont<br />

déplorables.<br />

Les lois qui<br />

régissent<br />

l’exploitation<br />

minière ne sont<br />

pas appliquées.<br />

PROPOSITIONS<br />

L’adaptation de<br />

certaines<br />

dispositions<br />

réglementaires<br />

s’impose<br />

comme<br />

d’ailleurs une<br />

application plus<br />

rigoureuse des<br />

lois.<br />

La professioncoûts<br />

opératoires élevés contraignent les<br />

exploitants à forcer sur la production (écrémage)<br />

au détriment du respect des bonnes pratiques<br />

d’exploitation.<br />

Les mouvements migratoires sont difficiles à<br />

contrôler. Des orpailleurs illégaux des pays<br />

voisins (Surinam, Brésil principalement), qui<br />

rêvent de faire fortune, accèdent facilement aux<br />

zones d’extraction en traversant les fleuves qui<br />

limitent les frontières.<br />

Les clandestins jettent leur dévolu en priorité sur<br />

les zones interdites à l’exploitation légale. Il<br />

s’ensuit des conflits d’intérêts entre les zones à<br />

potentiel aurifère et les zones réglementaires ou<br />

couvertes par des titres miniers qui<br />

appartiennent à des sociétés d’exploration.<br />

L’administration ne dispose pas des moyens de<br />

contrôle suffisants pour faire respecter les<br />

réglementations.<br />

Un état des lieux et une évaluation des<br />

ressources minérales s’imposent si l’on veut<br />

disposer d’éléments fiables et actualisés,<br />

nécessaires à la définition d’une politique<br />

minière régionale respectueuse des principes du<br />

développement durable.<br />

Le Code Minier, la loi sur l’eau et le Code du<br />

Travail sont des éléments réglementaires qui<br />

doivent s’imposer à tous les opérateurs miniers.<br />

La réflexion sur l’adaptation de certains points<br />

particuliers de la réglementation actuelle doit<br />

être conduite avec des interlocuteurs reconnus<br />

par les professionnels du secteur. Une plus<br />

grande transparence dans la gestion<br />

administrative des dossiers s’impose. Est<br />

42


nalisation du<br />

secteur réduirait<br />

les effets<br />

néfastes dans<br />

les domaines<br />

social et<br />

environnemental.<br />

La création d’un<br />

observatoire de<br />

l’occupation des<br />

sols est<br />

proposée.<br />

également indispensable l’analyse des pratiques<br />

de versements de royalties par de petits artisans<br />

qui exploitent des zones dévolues à des<br />

compagnies disposant des titres miniers.<br />

Des mesures incitatives, d’ordre économique et<br />

technique (montage de dossiers, réhabilitation<br />

des sites, appui technique…), auraient pour but<br />

de professionnaliser le secteur et de diminuer les<br />

effets néfastes de l’activité minière, grâce au<br />

respect des bonnes pratiques d’exploitation. La<br />

mise en place de formations professionnelles,<br />

initiales et continues, contribuerait à normaliser<br />

les activités extractives, tout en favorisant la<br />

création d’emplois. Enfin, la question d’une<br />

détaxation partielle du carburant pour les postes<br />

non productifs (exploration, protection de<br />

l’environnement, transport fluvial, réhabilitation<br />

des sites…) reste posée.<br />

Une démarche participative, associant opérateurs<br />

formels et informels ainsi que tout autre acteur<br />

intéressé, est indispensable pour sortir de<br />

l’impasse actuelle où les activités clandestines<br />

créent une situation conflictuelle qui interdit<br />

toute régularisation.<br />

Par ailleurs, la réflexion gagnerait à être<br />

conduite avec les pays voisins dans le cadre d’une<br />

coopération décentralisée (Plateau des <strong>Guyane</strong>s).<br />

Enfin, la création d’un observatoire de<br />

l’occupation des sols permettrait de proposer une<br />

gestion rationnelle et durable des ressources<br />

naturelles, renouvelables et non renouvelables.<br />

L’exploitation des ressources minières en <strong>Guyane</strong> soulève deux points<br />

importants au regard des principes du développement durable : la question de la<br />

transparence et la démarche participative.<br />

43


Une démarche de développement durable exige l’information de l’ensemble des<br />

acteurs, le contrôle des actions en cours, la mise en place de procédures de suivi<br />

et d’évaluation.<br />

La démarche participative s’applique à toute filière de production. Le citoyen<br />

peut apporter une contribution positive au débat à condition que la concertation<br />

soit bien organisée et constructive.<br />

44


NTIC<br />

CONSTATS<br />

L’utilisation des<br />

NTIC est<br />

encore réduite.<br />

Les<br />

populations des<br />

zones isolées<br />

n’ont parfois<br />

même pas accès<br />

au téléphone.<br />

PROPOSITIONS<br />

Les NTIC<br />

peuvent<br />

contribuer à<br />

rompre<br />

l’isolement de<br />

populations de<br />

zones<br />

enclavées.<br />

Les domaines<br />

La <strong>Guyane</strong>, grâce à ses installations<br />

aérospatiales, bénéficie d’un environnement<br />

technique favorable au développement des NTIC<br />

(Nouvelles Technologies de l’Information et de la<br />

Communication). Cependant, la diffusion et<br />

l’utilisation des NTIC restent, en grande partie,<br />

limitées à des secteurs de pointe.<br />

Les habitants des communes isolées rencontrent<br />

des difficultés pour accéder, ne serait-ce qu’au<br />

téléphone. Ils n’acceptent plus d’être à la fois<br />

enclavés et sous-équipés en télécommunication.<br />

Les contraintes dues à la relative dispersion sur le<br />

territoire des habitations et des activités font que<br />

les coûts d’investissement et de maintenance des<br />

matériels sont élevés.D’une manière générale,<br />

les informations sur la <strong>Guyane</strong> disponibles sur<br />

Internet sont peu nombreuses.<br />

Les NTIC sont un réel outil d’aménagement du<br />

territoire. En effet, ces technologies peuvent<br />

contribuer à rompre, à court terme, l’isolement<br />

des populations des zones enclavées.<br />

La formation et l’éducation sont l’un des champs<br />

d’application privilégiés des NTIC. Cela peut se<br />

décliner à deux niveaux. Le premier avec le<br />

développement de supports pédagogiques<br />

attractifs et adaptés au contexte local. Le second<br />

vise à l’essor de la téléformation et des<br />

visioconférences, tant sur le territoire guyanais<br />

par rapport aux zones isolées, que vers<br />

l’extérieur de la <strong>Guyane</strong>.<br />

Les premières expériences en matière de<br />

45


d’utilisation des<br />

NTIC sont<br />

variés :<br />

éducation et<br />

formation,<br />

médecine,<br />

conservation<br />

des richesses<br />

culturelles.<br />

télémédecine devront être poursuivies tant en<br />

faveur des zones isolées que pour les échanges<br />

avec les plateaux techniques plus développés des<br />

Antilles ou de la métropole.<br />

Dans le domaine de la culture, le recours aux<br />

outils multimédia contribuerait fortement à la<br />

conservation de la mémoire et à la valorisation<br />

des richesses culturelles de la <strong>Guyane</strong>.<br />

Le projet de développement de la société de<br />

l’information, qui vise à diffuser au sein des<br />

différents publics l’utilisation des NTIC, a été<br />

proposé au niveau européen et national.<br />

L’initiative du Conseil <strong>Région</strong>al, qui consiste à<br />

conduire une opération expérimentale de mise en<br />

place d’Espaces Publics Numériques (EPN) en<br />

milieu rural et en milieu urbain, va dans ce sens.<br />

Ce projet devrait être réalisé dans le plus court<br />

délai en raison de l’urgence et de l’ampleur des<br />

besoins. Les deux publics prioritaires sont les<br />

populations des zones isolées et les jeunes.<br />

Un effort particulier devra être fait pour produire<br />

des documents sur la question des ressources<br />

naturelles, culturelles et socio-économiques de la<br />

<strong>Guyane</strong>.<br />

Le commerce électronique peut contribuer à la<br />

valorisation économique de la richesse culturelle<br />

et artisanale de la <strong>Guyane</strong>.<br />

Une plus grande implication de la population dans des actions de développement<br />

requiert un meilleur accès à l’information. Des efforts doivent être entrepris pour<br />

améliorer la circulation de l’information par le biais des nouvelles technologies, et<br />

rendre accessible ces dernières aux populations les plus défavorisées. Par ailleurs,<br />

les NTIC ouvrent un champ de coopération internationale tout à fait intéressant.<br />

46


PÊCHE – ACTIVITÉS MARITIMES<br />

CONSTATS<br />

Les produits de<br />

la pêche<br />

diminuent<br />

depuis 1996.<br />

La pêche<br />

artisanale est<br />

confrontée à la<br />

concurrence<br />

déloyale de la<br />

pêche<br />

industrielle et<br />

des navires<br />

clandestins<br />

étrangers.<br />

Les<br />

réglementations<br />

sont peu<br />

appliquées.<br />

La valorisation<br />

des produits de<br />

la pêche est<br />

insuffisante.<br />

La pêche est un secteur économique à fort<br />

potentiel pour la <strong>Guyane</strong>. Elle représente la<br />

troisième source d’exportation après l’activité<br />

spatiale et l’exploitation aurifère. Les activités<br />

de pêche, qui exploitent des ressources par<br />

nature renouvelables et épuisables, sont<br />

pleinement concernées par la question d’une<br />

gestion durable. Ces activités sont de trois<br />

types : la pêche crevettière, la pêche du<br />

vivaneau (poissons locaux) et la pêche côtière.<br />

Depuis 1996, les prises de crevettes ont diminué<br />

de près de 56 % et celles de vivaneau de 45 %. Le<br />

manque de données historiques sur la pêche<br />

côtière ne permet pas d’avoir une vision précise<br />

de la ressource halieutique et de l’évolution<br />

quantitative des captures.<br />

L’île de Cayenne ne dispose pas<br />

d’infrastructures suffisantes pour le<br />

débarquement et la transformation des produits<br />

de la pêche. Les unités de seconde<br />

transformation des produits de la mer sont peu<br />

développées.<br />

La qualité des poissons pêchés à la ligne - classés<br />

dans les catégories « fraîches » et « extra<br />

fraîches » -, est insuffisamment valorisée en<br />

raison de l’accroissement de la<br />

commercialisation clandestine de poissons<br />

congelés au port du Larivot. Ces poissons,<br />

capturés en même temps que les crevettes par<br />

les chalutiers, constituent la « godaille »<br />

(rémunération en nature) des marins. Ils<br />

alimentent un circuit parallèle qui pénalise les<br />

47


PROPOSITIONS<br />

Le suivi de<br />

l’activité<br />

pêcheurs côtiers, étant donné l’exiguïté du<br />

marché local et l’ampleur des quantités écoulées<br />

par cette voie.<br />

La pêche artisanale est confrontée à la<br />

concurrence déloyale des flottilles industrielles<br />

crevettières, en raison de la transgression de la<br />

ligne géographique (isobathe 30 mètres) par ces<br />

dernières. Les deux types de pêche rencontrent<br />

de graves difficultés financières.<br />

Les flottilles des pays voisins pêchent<br />

illégalement dans les eaux guyanaises. Les<br />

moyens de surveillance et de contrôle de la Zone<br />

Economique Exclusive (Z.E.E.) sont insuffisants<br />

pour faire respecter les lois. Ces activités<br />

illégales entraînent un manque à gagner pour les<br />

navires de <strong>Guyane</strong>.<br />

Peu de marins français composent les équipages<br />

des flottilles industrielle et artisanale. Cette<br />

situation est imputable, d’une part à un manque<br />

de structures locales de formation, d’autre part,<br />

aux conditions de travail et de rémunération peu<br />

attractives pour les jeunes Guyanais.<br />

La crainte aujourd’hui est de voir le niveau des<br />

prises continuer à baisser et la qualité des<br />

produits de la mer se dégrader. En effet, il existe<br />

des risques de pollution par les pesticides et de<br />

contamination par le mercure utilisé par les<br />

orpailleurs clandestins (cf. chapitre sur<br />

l’exploitation minière).<br />

L’Etat devrait fournir les moyens suffisants pour<br />

permettre le suivi de l’activité, la lutte contre la<br />

pêche clandestine, le respect des zones de pêche<br />

par la flottille industrielle, ainsi que le contrôle<br />

de la commercialisation des poissons congelés à<br />

48


equiert des<br />

contrôles<br />

renforcés,<br />

notamment<br />

pour faire<br />

respecter les<br />

zones de pêche<br />

et lutter contre<br />

la pêche<br />

clandestine.<br />

La recherche est<br />

utile pour<br />

connaître l’état<br />

de la ressource<br />

et la gérer au<br />

mieux.<br />

Une<br />

modernisation<br />

de la pêche<br />

artisanale est à<br />

engager.<br />

partir du port du Larivot. Le suivi de l’activité<br />

légale peut être réalisé grâce à des systèmes de<br />

reconnaissance satellitaires installés sur les<br />

crevettiers.<br />

En réponse aux besoins des professionnels du<br />

secteur, il est nécessaire de poursuivre les<br />

recherches pour mieux connaître l’état des<br />

ressources - tant sur le plan qualitatif que<br />

quantitatif -, et pour évaluer les prises rejetées<br />

par les crevettiers (« prises accessoires »). Le<br />

résultat des recherches déterminera les mesures<br />

de gestion à mettre en place pour veiller à un<br />

bon renouvellement des stocks.<br />

Un autre aspect de la recherche pourrait<br />

s’orienter sur l’évolution de la qualité des<br />

prises ; il est en effet nécessaire d’évaluer les<br />

risques pour les consommateurs en raison de la<br />

pollution croissante.<br />

Certaines ressources halieutiques de la <strong>Guyane</strong><br />

sont réparties sur le plateau des <strong>Guyane</strong>s (stocks<br />

chevauchants). Leur gestion devrait donc<br />

s’effectuer dans le cadre d’une coopération<br />

régionale, avec un triple objectif : diffusion des<br />

recherches, recueil de données statistiques et<br />

surveillance de zones de pêche par exemple.<br />

La pêche artisanale devrait bénéficier de<br />

mesures d’accompagnement et de soutien pour<br />

moderniser la flottille. Elle doit, en effet,<br />

exploiter les poissons côtiers et valoriser les<br />

poissons de ligne (circuits de commercialisation,<br />

démarche qualité, certification).<br />

A propos de la pêche crevettière, l’adaptation<br />

des critères du « POSEIDOM pêche » (Programme<br />

d’Options Spécifiques d’Eloignement et<br />

d’Insularité des Départements d’Outre-Mer)<br />

49


favoriserait la commercialisation de plus gros<br />

calibres de crevettes.<br />

Un des enjeux est d’attirer les jeunes dans la<br />

profession. La création d’une école de pêche<br />

pourrait y contribuer. Une meilleure formation<br />

va de pair avec l’amélioration des conditions de<br />

travail.<br />

L’aquaculture offre de réelles perspectives de<br />

développement, à condition d’exploiter, dans un<br />

premier temps, des espèces autochtones déjà<br />

adaptées à l’écosystème local. La collaboration<br />

et le transfert de technologie à partir des pays<br />

voisins doivent être encouragés.<br />

L’exemple de la pêche en <strong>Guyane</strong> illustre bien la situation qui prévaut au niveau<br />

mondial. Comment exploiter de façon durable une ressource renouvelable qui, de<br />

fait, s’épuise ?<br />

Il est crucial de renforcer le contrôle de l’activité en faisant respecter les<br />

réglementations. Souvent ce ne sont pas les lois, les conventions et les<br />

réglementations qui font défaut. Ce sont les moyens pour les faire appliquer et,<br />

surtout, la volonté politique. Les Etats ont une responsabilité particulière à<br />

assumer ; c’est une question de crédibilité.<br />

50


RECHERCHE – INNOVATION<br />

CONSTATS<br />

Les organismes<br />

de recherche<br />

sont bien<br />

implantés en<br />

<strong>Guyane</strong>, mais le<br />

fruit de la<br />

recherche n’est<br />

pas toujours<br />

accessible aux<br />

acteurs locaux.<br />

PROPOSITIONS<br />

Une diffusion<br />

plus large des<br />

résultats de la<br />

recherche<br />

permettrait de<br />

créer de<br />

nouvelles<br />

activités<br />

économiques.<br />

La <strong>Guyane</strong> bénéficie de terrains de recherche<br />

exceptionnels en raison de son couvert forestier<br />

amazonien, de son important littoral et de la<br />

variété des groupes humains qui peuplent le<br />

territoire.<br />

De nombreux organismes de recherche français<br />

ont des représentations sur le territoire.<br />

Néanmoins, certains domaines de la recherche<br />

sont peu actifs ; c’est le cas des sciences<br />

humaines et sociales.<br />

On note par ailleurs un manque de concertation<br />

et de coopération entre chercheurs et<br />

socioprofessionnels.<br />

Enfin, les résultats de la recherche ne sont pas<br />

toujours exploités par des structures locales. Cela<br />

est particulièrement flagrant dans le domaine<br />

économique et culturel.<br />

Un ensemble de mesures favoriseraient une<br />

meilleure valorisation des résultats de la<br />

recherche. Parmi celles-ci on peut mentionner :<br />

la création d’espaces de dialogue entre<br />

chercheurs et socioprofessionnels, la mise en<br />

place de structures de collecte et de transfert<br />

des connaissances, de savoir-faire et de<br />

techniques (cellules de veille, incubateurs<br />

d’entreprises innovantes, structures de<br />

transfert…) ou bien encore la création d’un<br />

organisme de formation et de sensibilisation à la<br />

recherche.<br />

Une diffusion plus large des résultats de la<br />

recherche constitue une autre priorité. Une<br />

51


Les ressources<br />

de la<br />

biodiversité<br />

ouvrent un large<br />

champ de<br />

recherche, qui<br />

pourrait<br />

déboucher sur<br />

des applications<br />

à développer.<br />

Des échanges<br />

entre<br />

chercheurs sont<br />

à encourager<br />

ainsi qu’une<br />

intégration des<br />

chercheurs<br />

guyanais dans<br />

le monde<br />

européen et<br />

mondial de la<br />

recherche.<br />

communication pertinente permettrait une<br />

meilleure prise en compte, par la population, du<br />

travail réalisé, ainsi que la sensibilisation des<br />

jeunes au travail de recherche, suscitant ainsi<br />

davantage de vocations. De plus, l’information<br />

sur les travaux entrepris pourrait encourager des<br />

entreprises locales à créer de nouvelles activités<br />

économiques.<br />

La biodiversité, qui constitue un atout pour le<br />

territoire, est une ressource à préserver et à<br />

valoriser. A cette fin, il est essentiel d’augmenter<br />

les moyens humains et matériels en faveur d’une<br />

recherche qui viserait une meilleure connaissance<br />

des ressources de la biodiversité et des<br />

applications à développer. Dans cette même<br />

perspective, la création d’infrastructures dans le<br />

domaine de la technologie du vivant serait<br />

pertinente.<br />

Une meilleure participation des équipes locales<br />

des organismes de recherche nationaux est à<br />

rechercher en vue d’une contribution au<br />

développement durable de la <strong>Guyane</strong>. Cela passe<br />

par un meilleur accès aux données recueillies par<br />

les organismes de recherche concernant les<br />

ressources locales.<br />

Enfin, des dispositions pourraient être prises pour<br />

mieux intégrer les chercheurs guyanais dans le<br />

monde de la recherche, sur les plans local,<br />

européen et mondial. Parmi celles-ci : la mise en<br />

place de formations universitaires, l’organisation<br />

des échanges entre équipes de chercheurs<br />

guyanais, équipes européennes implantées en<br />

<strong>Guyane</strong> et équipes des pays voisins, la création<br />

d’une structure de formation et de recherche<br />

reposant sur le principe d’un partenariat (entre<br />

52


le milieu de la recherche, les collectivités locales<br />

et les entreprises), le subventionnement de<br />

Centres de diffusion de culture scientifique, et<br />

l’amélioration des conditions d’octroi de bourses<br />

pour les chercheurs guyanais.<br />

Dans une démarche de développement durable, les décideurs ont besoin d’outils<br />

de prise de décision de plus en plus pointus. La recherche peut fournir des<br />

informations précieuses, à condition que ces informations soient mises à<br />

disposition du plus grand nombre.<br />

Les décideurs qui veulent avoir une vision globale du développement ont besoin<br />

d’indicateurs pertinents. Aussi conviendra-t-il de croiser des indicateurs<br />

multiples – sociaux, économiques et environnementaux – pour construire des<br />

indicateurs de développement durable. Une recherche transdisciplinaire<br />

pourrait contribuer à l’atteinte de cet objectif.<br />

53


SANTÉ–MÉDECINE<br />

EXCLUSION SOCIALE<br />

CONSTATS<br />

Sur le plan<br />

sanitaire, la<br />

<strong>Guyane</strong> est<br />

confrontée à un<br />

ensemble de<br />

difficultés :<br />

manque<br />

d’équipements<br />

et de médecins,<br />

répartition<br />

inégale des<br />

équipements de<br />

santé sur le<br />

territoire,<br />

insuffisance des<br />

actions de<br />

prévention,<br />

absence d’une<br />

coopération<br />

régionale avec<br />

les pays voisins.<br />

Santé-médecine<br />

La <strong>Guyane</strong> souffre d’un sous-équipement général<br />

en matière d’infrastructures de santé et d’un<br />

manque de médecins et de spécialistes. Les<br />

limitations du « plateau technique » obligent à<br />

recourir fréquemment à des rapatriements<br />

sanitaires coûteux vers les Antilles ou la<br />

métropole. Il est fréquent aussi d’attendre<br />

plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous dans<br />

certaines spécialités, en raison de la pénurie de<br />

praticiens.<br />

Par ailleurs, on note une répartition inégale, sur<br />

le territoire, des équipements de santé, au<br />

détriment des zones rurales isolées, dont les<br />

moyens sont extrêmement précaires.<br />

Les actions de prévention, dans des champs<br />

sanitaires sensibles, sont déficientes, notamment<br />

dans les zones isolées. De plus, il existe un trop<br />

fort cloisonnement entre le curatif et le<br />

préventif ; cela ne favorise pas une prise en<br />

charge convenable des patients.<br />

Les coopérations avec les pays voisins sont<br />

quasiment inexistantes. Il s’ensuit que les actions<br />

de veille sanitaire, trop limitées au territoire<br />

guyanais, n’obtiennent pas les résultats<br />

escomptés.<br />

La prise en charge de certains groupes de<br />

population, personnes âgées et handicapés par<br />

exemple, est très insuffisante.<br />

Le manque d’information des jeunes conduit à de<br />

54


Le nombre<br />

d’exclus<br />

s’accroît<br />

rapidement.<br />

Les structures<br />

d’accueil pour<br />

un accompagnement<br />

social des<br />

exclus font<br />

cruellement<br />

défaut.<br />

PROPOSITIONS<br />

Il est nécessaire<br />

de renforcer les<br />

structures<br />

curatives et de<br />

conduire une<br />

véritable<br />

politique de<br />

prévention.<br />

Les pratiques<br />

thérapeutiques<br />

nombreuses grossesses précoces non désirées.<br />

Enfin, les documents officiels de programmation<br />

en matière de santé publique sont difficiles à<br />

mettre en œuvre, compte tenu des contraintes<br />

socio-économiques et du retard pris en matière<br />

d’aménagement du territoire.<br />

Exclusion sociale<br />

L’absence de politique globale de lutte contre<br />

l’exclusion a des effets multiples : augmentation<br />

rapide du nombre d’exclus et de leur niveau de<br />

précarité, montée de la délinquance chez les<br />

jeunes, accroissement de l’insécurité, extension<br />

rapide de l’habitat sauvage.<br />

Les causes de cette situation sont diverses :<br />

insuffisance et précarité des aides accordées aux<br />

structures de lutte contre l’exclusion ; manque<br />

de structures d’accueil pour les exclus et les<br />

jeunes délinquants ; carence en matière<br />

d’encadrement social ; absence d’une prise en<br />

charge des problèmes sociaux spécifiques aux<br />

populations immigrées.<br />

Santé-médecine<br />

L’amélioration de la situation sanitaire des<br />

populations passe par une véritable politique de<br />

santé publique qui comprend quelques axes<br />

forts : la mise en place d’actions préventives,<br />

l’amélioration de la qualité des soins, l’accès aux<br />

soins pour l’ensemble des populations et en<br />

particulier pour les habitants qui vivent dans les<br />

zones isolées, la formation d’agents de santé en<br />

tenant compte des pathologies locales.<br />

Par ailleurs, certains groupes devraient recueillir<br />

une attention particulière : d’une part, les<br />

personnes qui nécessitent un accueil et un<br />

55


traditionnelles<br />

mériteraient<br />

d’être mises en<br />

valeur.<br />

La prévention<br />

contre<br />

l’exclusion<br />

requiert la<br />

création de<br />

nouveaux<br />

centres<br />

d’accueil et la<br />

accompagnement adaptés à leurs besoins ;<br />

d’autre part, les handicapés et les personnes en<br />

grande difficulté (toxicomanes, malades du Sida,<br />

jeunes filles enceintes…) pour lesquels la création<br />

de centres d’accueil, d’hébergement et de<br />

traitement serait utile.<br />

Les actions préventives s’accompagnent<br />

nécessairement du renforcement des structures<br />

curatives. L’utilisation des nouvelles technologies<br />

accroîtrait la performance des équipes<br />

médicales.<br />

Les pratiques thérapeutiques traditionnelles<br />

ouvrent des champs d’étude très prometteurs.<br />

Encore faudrait-il valoriser les études existantes<br />

et faire appel au savoir des praticiens<br />

traditionnels.<br />

La coopération entre professionnels de la santé<br />

qui interviennent sur le plateau des <strong>Guyane</strong>s, et<br />

la mise en réseau des structures de soin<br />

(télémédecine) ouvriraient aussi des perspectives<br />

très intéressantes. Une autre proposition est la<br />

création d’un corpus réglementaire adapté aux<br />

réalités régionales afin de prendre en charge le<br />

traitement des maladies tropicales endémiques<br />

(paludisme, dengue, drépanocytose…) et de<br />

traiter les populations touchées par<br />

l’imprégnation du mercure.<br />

Exclusion sociale<br />

Une politique de lutte contre l’exclusion sociale<br />

se doit de mettre l’accent sur la prévention. A<br />

cette fin, plusieurs mesures sont proposées : la<br />

création de nouveaux centres d’accueil pour les<br />

personnes en grande difficulté et les personnes<br />

âgées, la pérennisation des aides aux centres<br />

existants, l’augmentation des moyens humains<br />

56


formation de<br />

professionnels.<br />

pour l’encadrement et l’accompagnement des<br />

exclus, l’organisation de formations qui<br />

répondent aux besoins réels du territoire.<br />

Il serait nécessaire de conduire un programme<br />

d’étude qui préciserait les critères de durabilité<br />

des actions de lutte contre l’exclusion sociale.<br />

Engager des efforts en faveur d’actions préventives est pertinent à la fois sur le<br />

plan économique et sur le plan social. De plus, la valorisation de pratiques<br />

traditionnelles peut permettre un suivi sanitaire à un moindre coût.<br />

Le développement durable, c’est aussi le respect des droits économiques, sociaux<br />

et culturels, tels qu’ils sont définis dans divers textes de l’ONU. L’accès à la<br />

santé pour tous, ainsi qu’à un habitat sain ou bien encore à une éducation de<br />

qualité concourt à la construction d’une société plus égalitaire. Les Etats ont<br />

l’obligation morale et juridique d’accorder à tous les citoyens ces droits<br />

fondamentaux.<br />

57


SPORT<br />

CONSTATS<br />

L’insuffisance<br />

des moyens<br />

humains et<br />

matériels ne<br />

permet pas aux<br />

jeunes de<br />

pratiquer le<br />

sport dans des<br />

conditions<br />

satisfaisantes.<br />

PROPOSITIONS<br />

De nouvelles<br />

infrastructures<br />

sont nécessaires<br />

pour favoriser la<br />

pratique des<br />

différents<br />

sports.<br />

Le sport favorise l’épanouissement personnel<br />

ainsi que la rencontre entre les différents<br />

groupes culturels et sociaux. En <strong>Guyane</strong>, trop peu<br />

de jeunes pratiquent des activités physiques,<br />

lesquelles sont pourtant source de<br />

développement du corps, d’enrichissement<br />

personnel et de socialisation.<br />

Les moyens humains autant que matériels font<br />

cruellement défaut. Le manque d’infrastructures<br />

sportives sur tout le territoire, et en particulier<br />

dans les zones isolées, ainsi que les déficiences<br />

en matière d’encadrement sportif, constituent<br />

des obstacles majeurs à la satisfaction de la<br />

demande de la population en général, et des<br />

femmes en particulier.<br />

D’autre part, le coût élevé des déplacements des<br />

sportifs sur le territoire, ou hors de <strong>Guyane</strong>, rend<br />

difficile la participation aux compétitions.<br />

Il est essentiel que le sport occupe une place<br />

centrale dans la vie de toutes les catégories de la<br />

population guyanaise, et en particulier chez les<br />

jeunes. Pour y parvenir, l’Etat et les collectivités<br />

locales doivent construire des équipements<br />

sportifs sur l’ensemble du territoire, afin de<br />

rattraper le retard existant. L’entretien des<br />

infrastructures sportives ainsi qu’une aide pour<br />

financer les déplacements des sportifs s’avèrent<br />

indispensables. Une aide à la formation des<br />

encadreurs sportifs permettrait de soutenir ce<br />

secteur créateur d’emplois qualifiés.<br />

Le sport de haut niveau véhicule une image<br />

58


positive auprès de la jeunesse. Il doit de ce fait<br />

recueillir une attention particulière de la part des<br />

fédérations.<br />

Le sport, à condition qu’il soit en adéquation avec les cultures locales, constitue<br />

un facteur d’intégration sociale. Il est important d’associer l’encadrement<br />

sportif à une réflexion globale sur les activités des jeunes en particulier.<br />

Il serait intéressant que les fédérations sportives se sentent concernées par les<br />

questions d’aménagement du territoire et les enjeux du développement durable.<br />

59


TOURISME<br />

CONSTATS<br />

De nombreux<br />

facteurs<br />

retardent le<br />

développement<br />

touristique de la<br />

<strong>Guyane</strong> :<br />

manque de<br />

données fiables,<br />

difficulté<br />

d’accès à la<br />

propriété<br />

foncière,<br />

absence de<br />

reconnaissance<br />

des savoir faire<br />

traditionnels,<br />

difficulté<br />

d’application<br />

des normes.<br />

La variété des écosystèmes de la <strong>Guyane</strong><br />

constitue un atout pour le développement du<br />

tourisme dit « de nature ». Mais le manque de<br />

données fiables ne permet pas d’évaluer avec<br />

précision toutes les potentialités offertes.<br />

La définition d’une politique touristique<br />

cohérente et dynamique se heurte à un retard<br />

certain dans l’aménagement du territoire.<br />

L’accès aux ressources et une bonne gestion de<br />

celles-ci sont problématiques. De plus, la<br />

question foncière reste un frein majeur au<br />

développement des projets d’hébergement en<br />

forêt.<br />

Le coût élevé des transports internationaux<br />

(métropole et Antilles) et les aléas du transport<br />

aérien intérieur handicapent l’ensemble des<br />

acteurs de la filière.<br />

Les populations locales ne sont pas suffisamment<br />

intégrées dans les projets touristiques. Aussi,<br />

l’exploitation des ressources, qui aurait de vraies<br />

retombées économiques, n’est-elle pas<br />

entièrement satisfaisante. Par manque de<br />

formation, dont le but est de mieux connaître et<br />

protéger la biodiversité, les populations locales<br />

ne peuvent occuper les emplois qualifiés requis.<br />

Les Bushinengués et les Amérindiens sont<br />

pourtant dépositaires de savoir-faire<br />

traditionnels ; mais ceux-ci ne sont ni reconnus,<br />

ni validés par des diplômes.<br />

Les normes, à appliquer en matière<br />

d’aménagement touristique, par exemple, ne<br />

sont pas adaptées au milieu forestier, et plus<br />

60


PROPOSITIONS<br />

Un tourisme<br />

durable<br />

nécessite une<br />

forte<br />

implication de<br />

la population<br />

dans la<br />

conception et le<br />

suivi des<br />

projets.<br />

Une meilleure<br />

connaissance<br />

du potentiel et<br />

une valorisation<br />

des ressources<br />

humaines<br />

constitueraient<br />

une bonne base<br />

de départ.<br />

généralement au contexte socio-économique de<br />

la <strong>Guyane</strong>. Les petits porteurs de projets sont<br />

très pénalisés. A cela s’ajoute une spéculation<br />

sur les sites touristiques remarquables, dont la<br />

population locale ne tire aucun bénéfice.<br />

Certains lieux, tels que « Les Iles du Salut » et<br />

« Fourgassier », souffrent de sur fréquentation.<br />

L’écotourisme peut constituer un axe majeur du<br />

développement touristique de la <strong>Guyane</strong>. Cela<br />

suppose de mieux connaître la ressource, en<br />

établissant un inventaire du potentiel<br />

écotouristique.<br />

Une stratégie qui tienne compte de la politique<br />

d’aménagement du territoire doit être définie<br />

avec l’ensemble des acteurs publics et privés,<br />

ainsi que les populations locales : elle doit se<br />

fonder sur une étude de la demande. Cette<br />

démarche s’appuie sur la réflexion, la<br />

concertation et l’échange d’informations, ainsi<br />

que sur une participation de toutes les personnes<br />

concernées aux prises de décision publiques.<br />

La question de la reconnaissance des métiers et<br />

des savoir-faire traditionnels revêt une grande<br />

importance. Dans l’optique de valider les savoirfaire<br />

locaux par délivrance de diplômes, il<br />

conviendrait de créer un centre de formation aux<br />

métiers du tourisme.<br />

La pérennisation des projets touristiques passe<br />

par l’octroi de baux d’une durée équivalente à la<br />

durée de vie des installations construites en<br />

forêt. De même, il est nécessaire d’adapter les<br />

normes en vigueur en tenant compte des<br />

conditions particulières d’hébergement, de<br />

restauration et de déplacement en forêt. De plus,<br />

61


la construction d’équipements dans les zones<br />

isolées requiert des financements spécifiques,<br />

puisque l’objectif visé est de réduire les<br />

inégalités en matière d’aménagement du<br />

territoire et de dynamiser les économies locales.<br />

Le développement de l’écotourisme nécessite<br />

une implication de l’ensemble de la population.<br />

Des actions d’éducation à l’environnement sont à<br />

conduire dans ce sens.<br />

Une politique de labellisation, de promotion et<br />

de structuration de la filière touristique peut<br />

favoriser un développement endogène et durable<br />

du territoire.<br />

L’écotourisme est sans nul doute une façon pertinente de mettre en œuvre le<br />

développement durable. Chaque territoire concerné peut mettre en valeur ses<br />

spécificités et ses ressources locales, sans modifier les modes de pensée et de vie<br />

des populations locales.<br />

Les collaborations entre acteurs publics, décideurs économiques et populations<br />

locales vont s’amplifier. Il faudra redoubler de vigilance pour s’assurer que ces<br />

nouveaux partenariats servent réellement des objectifs de développement durable.<br />

62


TRANSPORTS<br />

CONSTATS<br />

Les<br />

infrastructures<br />

routières et<br />

portuaires sont<br />

déficientes.<br />

Les coûts de<br />

transport sont<br />

élevés en raison<br />

du monopole<br />

détenu par des<br />

compagnies<br />

aérienne et<br />

maritime.<br />

La question des transports est très sensible en<br />

<strong>Guyane</strong>. Les infrastructures sont inadaptées<br />

(réseau routier peu développé, envasement des<br />

chenaux d’accès aux ports), et quelques<br />

opérateurs ont une position de quasi-monopole<br />

sur les transports par avion et par bateau. Le<br />

coût élevé du fret aérien et maritime handicape<br />

l’activité économique, qui est trop dépendante<br />

des exportations et des importations.<br />

Le prix des billets d’avion vers la métropole et<br />

vers les Antilles est trop élevé, du fait du<br />

monopole d’une compagnie aérienne.<br />

Les infrastructures de transport aérien, maritime<br />

et fluvial sont insuffisantes. Aucune<br />

réglementation n’existe concernant le transport<br />

fluvial. Les rivières sont d’ailleurs classées non<br />

navigables. Le quai du principal port de<br />

commerce de <strong>Guyane</strong> (le port du Dégrad des<br />

Cannes) connaît une usure prématurée.<br />

Il n’existe aucun plan de déplacement urbain<br />

pour l’agglomération de Cayenne et interurbain<br />

pour des liaisons vers l’est et l’ouest du<br />

territoire. Les embouteillages aux heures de<br />

pointe sont de plus en plus importants. La<br />

politique de transport en commun est<br />

défaillante : certains quartiers ne sont pas<br />

desservis, les horaires sont irréguliers et les<br />

couloirs de circulation réservés aux bus sont<br />

inexistants.<br />

L’amélioration des transports requiert la mise en<br />

place d’un service public de transport en commun<br />

63


PROPOSITIONS<br />

La mise en<br />

place d’un<br />

service public<br />

de transport<br />

devrait<br />

concerner<br />

l’ensemble du<br />

territoire.<br />

Certains<br />

aménagements<br />

faciliteraient<br />

l’utilisation de<br />

moyens de<br />

transport, tels<br />

que les<br />

pirogues.<br />

Des aides sont<br />

nécessaires<br />

pour faire face<br />

aux surcoûts<br />

dus à<br />

l’éloignement<br />

de la <strong>Guyane</strong>.<br />

sur l’ensemble du territoire (notamment vers<br />

l’intérieur par des liaisons aériennes).<br />

L’aménagement des fleuves (appontement)<br />

permettrait de privilégier des moyens de<br />

transports traditionnels (pirogues motorisées).<br />

Pour cela, une adaptation des normes et des lois,<br />

concernant principalement les fleuves, est<br />

nécessaire. Les infrastructures portuaires doivent<br />

faire l’objet d’une réflexion sur le long terme en<br />

raison de l’envasement persistant des chenaux<br />

d’accès.<br />

On gagnerait à mettre en place des modes de<br />

concertation des populations locales pour<br />

concilier les points de vue en matière<br />

d’infrastructure routière. En effet, certaines<br />

communautés réclament des routes, d’autres<br />

n’en veulent pas.<br />

Des travaux de recherche, doublés d’une veille<br />

technologique, sont à encourager afin de trouver<br />

des solutions adaptées au contexte local.<br />

Des actions de sensibilisation de la population sur<br />

les modes de déplacement économiques (covoiturage,<br />

transport en commun) et respectueux<br />

de l’environnement permettraient de faire<br />

évoluer les comportements en matière de<br />

transport. L’objectif final est, en effet, de<br />

favoriser les moyens de transport les moins<br />

polluants.<br />

La dispersion de l’habitat et l’éloignement de la<br />

<strong>Guyane</strong> par rapport aux Antilles et à la métropole<br />

entraînent des coûts de transport élevés, à<br />

l’intérieur comme vers l’extérieur du territoire.<br />

Des aides doivent être accordées afin de<br />

compenser ces surcoûts.<br />

64


La problématique des transports en <strong>Guyane</strong> met bien en évidence l’un des<br />

principes que sous-tend le développement durable : la question de l’anticipation.<br />

Le rythme élevé de la croissance démographique et les besoins croissants en<br />

matière de transport de biens et de personnes vont vraisemblablement poser des<br />

problèmes aigus. Il est nécessaire, dans toute stratégie de développement durable,<br />

d’anticiper sur les difficultés qui vont se poser à l’avenir.<br />

65


La publication du <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> Le développement durable en <strong>Guyane</strong> a<br />

été réalisée par le « Comité <strong>Guyane</strong> Johannesburg 2002 ».<br />

Le travail d’élaboration de l’ouvrage a été conduit sous la responsabilité<br />

du président du Comité <strong>Guyane</strong> Johannesburg 2002, José Gaillou, et<br />

des membres du comité de pilotage composé :<br />

- des organismes suivants : l’Association Environnement Ecologie<br />

d’Organabo, l’Association des Maires de <strong>Guyane</strong>, la Chambre<br />

d’Agriculture, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Chambre<br />

des Métiers, la Communauté de Communes du Centre Littoral, la<br />

Communauté de Communes de l’Ouest Guyanais, le Conseil<br />

Général, le Conseil <strong>Région</strong>al, la DIREN, le Parc Naturel <strong>Région</strong>al ;<br />

- et des animateurs des groupes thématiques : René-Serge Avril,<br />

Daniel Béreau, Jean-Marc Bourette, Marie-Josianne Castor,<br />

Philippe Cerdan, Annie-Claude Clovis, Alick Egouy, Monique Elfort,<br />

Laurent Garnier, Pascal Giffard, Pascal Gombauld, Isabelle Isaac,<br />

Georges-Michel Karam, Jean-Louis Lasserre, Jean-Luc Lican,<br />

Clara Marie-Magdelaine, Yves Maydat, Jocelyn Médaille, Osvaldo<br />

Ojeda, Rafael Vasquez Lopez.<br />

La coordination du travail a été effectuée par Marc Sagne (secrétaire<br />

du comité) et Laurence Biland (assistante), avec la collaboration de<br />

Benoît Théau (journaliste).<br />

Les personnes suivantes ont participé au travail des groupes<br />

thématiques et du comité de lecture : C. Abrahim, A. Achille, Thierry<br />

Adjovi, Jean-Louis Antoine, Bruno Apouyou, Marie-Annick Atticot, Rémi<br />

Auburtin, Jean-Paul Barrière, Thierry Basso, Jacques Beauchene, B.<br />

Bechet, Josip Bellony, Grégory Bernard-Granger, Sylvie Berthier,<br />

Maurice Bertrand, Christine Bourgeois, Sébastien Bourgeois, Emilie<br />

Brocard, Claude Caristan, Sébastien Catalano, Florence Cerbaï,<br />

Jocelyn Charles, Raymond Charpentier-Tity, Claire Chinon, Patricia<br />

Chonville, Jean-Pierre Constantin, Auxence Contout, Pierre Courtiade,<br />

Bernard Cressens, Zaïla Da Conceicao, Damien Davy, Seefiann Deie,<br />

Roland Delannon, Rémi-Jean Delanoë, Julien Demenois, Benoît de<br />

67


Thoisy, Marlwido Dos Santos, Maria Do Teixeira Socorro, Alex Eloi,<br />

Geneviève Euzet, Marie Fleury, Gaëlle Fornet, Dominique Fuscien, A-J<br />

Ganteaume, Laure Gardel, Guy Giani, Raymond Gipet, Philippe<br />

Godon, Philippe Goergen, Stéphane Granger, José Hermenegildo,<br />

Alain Hermes, Harry Hodebourg, Nathalie Ho-A-Chuck, Louis<br />

Honorien, Marie-Elisabeth Ingres, Suzette Joisin, Joël Kancel, Laurent<br />

Kelle, Pierre Lambert, Catherine Latreille, R. Lavergne, Henri Lelorrain,<br />

Marc Léopold, Line Lican, Vincent Louis, Roger-Michel Loupec,<br />

Laurent Maggia, Estelle Maubert, Jacques Maurice, Delphine Miau,<br />

Laurent Millo, Ulri Moore, Bruno Niederkorn, Arthur Othily, Jean Parize,<br />

Franck Perraudin, Joël Pied, Laurent Pipet, Carole Plier, Angélique<br />

Procureur, Manuel Pulchérie, Laurence Ramon, Joseph Reinette,<br />

Cécile Richard-Hansen, J. Rochet, Vincent Roënelle, Corine Romeu,<br />

Sabrina Saadna, Maria Sacramento Dos Santos, Antoine Sagne, Eric<br />

Sagne, Georges-Henri Sala, Julien Salard, Lucien Serbin, Gratien<br />

Souhilar, Arnaud Steil, Claude Suzanon, Grégory Talvy, Aude Thérèse,<br />

Marie-Paule Thévenard, Guy Tiego, Alexis Tivulga, Vanessa Torillioux,<br />

Josélito Vigne.<br />

Le Conseil Général de <strong>Guyane</strong> a élaboré une contribution sur la<br />

question du développement durable. Ce document est disponible<br />

auprès du service Environnement du Département (tél. : 0594 30 89<br />

99).<br />

Documents de référence :<br />

- Document d’orientation d’un pacte de développement pour la<br />

<strong>Guyane</strong>, Congrès de <strong>Guyane</strong> du 27 février 1999.<br />

- Etats Généraux du développement économique réel et durable<br />

de la <strong>Guyane</strong>, janvier 1998.<br />

- Schéma <strong>Région</strong>al d’Organisation Sanitaire de la <strong>Guyane</strong> 1999-<br />

2004, Agence régionale de l’hospitalisation de la <strong>Guyane</strong>.<br />

- Document unique de programmation pour la <strong>Région</strong> <strong>Guyane</strong>,<br />

2000-2006.<br />

- Contrat de Plan Etat-<strong>Région</strong>, 2000-2006.<br />

68


- Schéma d’Aménagement <strong>Région</strong>al.<br />

- Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux de<br />

<strong>Guyane</strong>, 2000.<br />

- Schéma <strong>Région</strong>al de l’Organisation de la Formation Initiale et<br />

Continue.<br />

- 30 ans d’activité maritime, Antoine SAGNE, 2002.<br />

Plus de 300 personnes ont assisté aux trois séminaires organisés dans<br />

le cadre de l’élaboration du <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong>, séminaires qui se sont tenus<br />

pendant les mois de mars, mai et juin.<br />

Contact :<br />

Conseil de développement durable<br />

Conseil <strong>Région</strong>al de la <strong>Guyane</strong><br />

66 avenue de Gaulle 97300 Cayenne<br />

Téléphone : 05.94.28.80.00 / Fax : 05.94.28.80.01<br />

Email : conseildeveloppementdurable@hotmail.com<br />

Site : www.cr-guyane.fr<br />

La version du <strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong> est disponible sur le site Internet de la <strong>Région</strong><br />

<strong>Guyane</strong> : www.cr-guyane.fr<br />

69


70<br />

Imprimé en France<br />

Dépôt légal : 3 e trimestre 2002

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