Le rapport n°2 : inscription de 15 plantes ... - Région Guyane
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Inscription <strong>de</strong> <strong>15</strong> <strong>plantes</strong> médicinales à la pharmacopée française<br />
Congrès du 21 juillet 2011<br />
Salle <strong>de</strong>s délibérations du Conseil <strong>Région</strong>al <strong>de</strong> <strong>Guyane</strong><br />
RAPPORT AU CONGRES DES ELUS DE GUYANE<br />
21 JUILLET 2011<br />
INSCRIPTION DE <strong>15</strong> PLANTES MEDICINALES A LA PHARMACOPEE FRANÇAISE<br />
<strong>Le</strong> conseil interministériel <strong>de</strong> l’Outre-Mer (CIOM) du 6 novembre 2009 a arrêté <strong>de</strong>s mesures en faveur<br />
du développement endogène dont plus particulièrement la mesure III-11 : « valoriser la biodiversité<br />
ultramarine et plus particulièrement les <strong>plantes</strong> à parfum, aromatiques et médicinales ».Cette<br />
valorisation prend forme par la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> FranceAgrimer d’inscrire une liste <strong>de</strong> <strong>15</strong> <strong>plantes</strong> à la<br />
pharmacopée française.<br />
Régime juridique encadrant la pharmacopée française.<br />
a. Législation française<br />
La pharmacopée française est un ouvrage <strong>de</strong> référence légal contenant l’ensemble <strong>de</strong>s pratiques<br />
médicinales autorisées en France. Cet ouvrage est rédigé par un organisme, l’Agence Française <strong>de</strong><br />
Sécurité Sanitaire <strong>de</strong>s Produits <strong>de</strong> Santé ( l’AFSSAPS) qui est composé d’un panel d’experts dont le rôle<br />
est d’évaluer les pratiques dans le domaine <strong>de</strong> la santé.<br />
Dans le cas <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong> médicinales, l’<strong>inscription</strong> à la pharmacopée se fait par le dépôt d’un dossier<br />
comprenant une évaluation scientifique complète <strong>de</strong> la plante concernée. Cette évaluation comprend<br />
<strong>de</strong> nombreux points et notamment <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur les effets thérapeutiques et toxicologiques <strong>de</strong> la<br />
plante. Il en résulte une acceptation ou un refus pour une <strong>inscription</strong> dans la pharmacopée française.<br />
En cas d’acceptation et conformément à l'article L.4211-1 5° du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Santé Publique, la vente <strong>de</strong>s<br />
<strong>plantes</strong> médicinales inscrites à la Pharmacopée relève du monopole pharmaceutique sous réserve <strong>de</strong>s<br />
dérogations établies par décret. C’est-à-dire que seuls les pharmaciens seront habilités à délivrer ces<br />
<strong>plantes</strong> à <strong>de</strong>s particuliers, et que par corollaire, toute vente à l’extérieur <strong>de</strong>s pharmacies sera interdite.<br />
La définition <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong> médicinales dans la Pharmacopée précise que les <strong>plantes</strong> médicinales sont <strong>de</strong>s<br />
drogues végétales qui possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s propriétés thérapeutiques et leur mise sur le marché nécessite<br />
l’obtention d’une Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché ou AMM.<br />
b. Réglementation européenne<br />
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Inscription <strong>de</strong> <strong>15</strong> <strong>plantes</strong> médicinales à la pharmacopée française<br />
Congrès du 21 juillet 2011<br />
Salle <strong>de</strong>s délibérations du Conseil <strong>Région</strong>al <strong>de</strong> <strong>Guyane</strong><br />
La directive n 2004/24/CE du 31 mars 2004 réglemente à cet effet "les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'autorisation <strong>de</strong> mise<br />
sur le marché d'un médicament" à base <strong>de</strong> substances végétales et a pris effet le 30 avril 2011. La<br />
transcription dans la législation française s’est faite à travers la loi <strong>n°2</strong>011-302 du 22 mars 2011 qui<br />
modifie l’article 2 <strong>de</strong> l’ordonnance n° 2007-613 du 26 avril 2007 portant diverses dispositions<br />
d’adaptation au droit communautaire dans le domaine du médicament.<br />
Par ailleurs, la directive met en place "un régime d'autorisation spécifique (enregistrement) pour les<br />
médicaments à base <strong>de</strong> <strong>plantes</strong> qui, parce qu'ils satisfont à certains critères, peuvent être qualifiés <strong>de</strong><br />
médicaments traditionnels à base <strong>de</strong> <strong>plantes</strong>".<br />
Ce régime d'autorisation spécifique est allégé par <strong>rapport</strong> à un médicament habituel, en raison "<strong>de</strong>s<br />
caractéristiques particulières <strong>de</strong> ces médicaments et, notamment, <strong>de</strong> leur ancienneté". Cet<br />
enregistrement allégé dispense <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s essais cliniques <strong>de</strong> bonne efficacité et tolérance "puisque<br />
son efficacité est plausible du fait <strong>de</strong> l'ancienneté <strong>de</strong> l'usage et <strong>de</strong> l'expérience".<br />
Néanmoins, il faut faire la preuve <strong>de</strong> l'usage ancien (au moins 30 ans, dont <strong>15</strong> ans dans l'Union<br />
Européenne) et en démontrer l’efficacité et la non-nocivité (réalisation d’une monographie pour chaque<br />
plante). L’autorisation <strong>de</strong> mise sur le marché <strong>de</strong>s médicaments à base <strong>de</strong> plante bénéficiait d’une<br />
procédure simplifiée <strong>de</strong>puis 1980. Avec la directive européenne <strong>de</strong> 2004, la procédure <strong>de</strong>vient un<br />
« enregistrement <strong>de</strong> l’usage traditionnel ».<br />
A noter que toutes les <strong>plantes</strong> ne relèvent pas du monopole pharmaceutique et donc ne nécessitent pas<br />
d’AMM pour être commercialisées. Il existe dans la Pharmacopée une liste <strong>de</strong> plante dite « libérée ».<br />
Cette liste <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong> libérées, notifiée par décret (<strong>n°2</strong>008-841 du 22 août 2008), est une dérogation<br />
accordée à 148 espèces végétales qui peuvent être collectées, cultivées et "vendues par <strong>de</strong>s personnes<br />
autres que les pharmaciens" (marchés, magasins diététiques, bio, etc).<br />
Cette liste est établie UNIQUEMENT par l’AFSSAPS sur <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> toxicité. La<br />
libération n’est pas automatique mais elle peut être initiée par une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> spécifique auprès <strong>de</strong><br />
l’AFSSAPS.<br />
Avantages et inconvénients d’une <strong>inscription</strong> à la pharmacopée.<br />
<strong>Le</strong>s avantages d’une <strong>inscription</strong> <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong> à la Pharmacopée sont les suivants :<br />
• Evaluation <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> la plante sur l’homme et les animaux (usage vétérinaire)<br />
• Normalisation <strong>de</strong> la qualité requise pour la vente<br />
• Accroissement <strong>de</strong> la sécurité d’utilisation <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong><br />
• Autorisation d’indiquer les effets thérapeutiques<br />
• Autorisation d’utiliser la plante par les mé<strong>de</strong>cins et les hôpitaux<br />
• Autorisation <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> la plante dans les pharmacies pour les particuliers<br />
• Accroissement <strong>de</strong> la valeur financière <strong>de</strong> la plante<br />
• Accès au marché européen pour la vente <strong>de</strong> la plante<br />
<strong>Le</strong>s inconvénients sont néanmoins les suivants :<br />
• Monopole pharmaceutique avec une distribution contrôlée<br />
• Niveau normatif élevé pour la fabrication (laboratoire <strong>de</strong> niveau pharmaceutique)<br />
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Inscription <strong>de</strong> <strong>15</strong> <strong>plantes</strong> médicinales à la pharmacopée française<br />
Congrès du 21 juillet 2011<br />
Salle <strong>de</strong>s délibérations du Conseil <strong>Région</strong>al <strong>de</strong> <strong>Guyane</strong><br />
• Production vendable uniquement dans le circuit pharmaceutique<br />
• Aucune obligation <strong>de</strong> s’approvisionner en <strong>Guyane</strong><br />
• Absence <strong>de</strong> visibilité sur <strong>de</strong>s développements futurs (brevets) issus <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong> locales<br />
• Aucune certitu<strong>de</strong> sur la libération <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong><br />
Compte tenu <strong>de</strong> ces éléments, et en cohérence avec la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’habilitation formulée pour fixer sur<br />
le territoire les règles APA, la <strong>Région</strong> <strong>Guyane</strong> propose aux élus du Congrès <strong>de</strong> :<br />
- Deman<strong>de</strong>r à l’Etat <strong>de</strong> surseoir à la remise <strong>de</strong> ces <strong>15</strong> <strong>plantes</strong> à la pharmacopée française<br />
- Deman<strong>de</strong>r à ce que la région <strong>Guyane</strong> soit compétente, non seulement pour<br />
l’établissement <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong> susceptibles d’être remise, mais également pour la<br />
définition <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> cette remise et <strong>de</strong>s contreparties attendues.<br />
Je vous invite à vous prononcer sur le projet <strong>de</strong> délibération suivant.<br />
LE PRÉSIDENT DU CONSEIL REGIONAL<br />
Rodolphe ALEXANDRE<br />
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Inscription <strong>de</strong> <strong>15</strong> <strong>plantes</strong> médicinales à la pharmacopée française<br />
Congrès du 21 juillet 2011<br />
Salle <strong>de</strong>s délibérations du Conseil <strong>Région</strong>al <strong>de</strong> <strong>Guyane</strong><br />
PROJET DE RESOLUTION<br />
<strong>Le</strong> Congrès <strong>de</strong>s élus <strong>de</strong> <strong>Guyane</strong> réuni le 21 juillet 2011,<br />
Entendu le <strong>rapport</strong> n°congrès 02/11/DGS du 6 juillet 2011,<br />
CONSIDERANT que la prise en compte <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong> médicinales équatoriales par les instances d’évaluation<br />
nationales <strong>de</strong> la pharmacopée doit permettre d’inscrire leurs usages thérapeutiques dans le cadre du<br />
droit français <strong>de</strong> la santé, tout en sécurisant les pratiques.<br />
CONSIDERANT que le groupe <strong>de</strong> travail sur la mise en œuvre <strong>de</strong> cette mesure s’est réuni le 13 octobre<br />
2010, au siège <strong>de</strong> l’ODEADOM (Paris) ; qu’il a été proposé à l’issue <strong>de</strong> cette réunion que <strong>15</strong> <strong>plantes</strong> par<br />
DOM soient inscrites à la liste <strong>de</strong> la pharmacopée française et que l’ODEADOM assure le financement <strong>de</strong><br />
la réalisation <strong>de</strong>s monographies (historique <strong>de</strong>s usages, usages thérapeutiques, mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> préparation,<br />
toxicité, etc …).<br />
PRENANT ACTE <strong>de</strong> ce fait du besoin formulé dans le cadre du CIOM et relayé par le ministère <strong>de</strong><br />
l’agriculture,<br />
CONSIDERANT cependant qu’aucune instance officielle n’a été consultée pour la constitution <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong><br />
<strong>15</strong> <strong>plantes</strong>,<br />
CONSIDERANT, que la <strong>Région</strong>, qui souhaite par ailleurs être habilitée à définir sur son territoire les règes<br />
d’APA, manifeste sa volonté d’être consultée,<br />
CONSIDERANT, à cet égard l’article 56 du Grenelle <strong>de</strong> l’environnement, qui dispose <strong>de</strong> la nécessité<br />
« [d’]inclure les <strong>plantes</strong> et autres espèces médicinales dans la pharmacopée française en veillant à<br />
l’application du j <strong>de</strong> l’article 8 et <strong>de</strong> l’article <strong>15</strong> <strong>de</strong> la convention sur la diversité biologique du 5 juin<br />
1992 »,<br />
CONSIDERANT, l’absence <strong>de</strong> disposition relative à l’APA sur les <strong>15</strong> <strong>plantes</strong>,<br />
DISPOSE DE CE QUI SUIT :<br />
ARTICLE 1<br />
<strong>Le</strong> Congrès <strong>de</strong>s élus <strong>de</strong> <strong>Guyane</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un délai complémentaire afin <strong>de</strong> pouvoir obtenir les garanties<br />
sur un dispositif d’APA juste et équitable dans la remise <strong>de</strong> ces <strong>15</strong> <strong>plantes</strong> à la pharmacopée française.<br />
ARTICLE 2<br />
<strong>Le</strong> Congrès <strong>de</strong>s élus <strong>de</strong> <strong>Guyane</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à cet égard à ce que la région <strong>Guyane</strong> soit compétente, non<br />
seulement pour l’établissement <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong> susceptibles d’être remise, mais également pour<br />
la définition <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> cette remise et <strong>de</strong>s contreparties attendues.<br />
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