Lire le discours d'ouverture du Président de Région - Région Guyane

Monsieur le Préfet,
Monsieur le Sénateur honoraire Georges OTHILY,
Monsieur le représentant du Président du Conseil Général,
Mesdames, Messieurs et représentant des Maires de Cayenne,
Rémire‐Montjoly, Matoury et Saint‐Laurent,
Mesdames, Messieurs les Conseillers municipaux, départementaux et
régionaux,
Monsieur le représentant du CNES,
Madame la Rectrice,
Monsieur le Président de l’UAG,
Mesdames, Messieurs représentant le corps des enseignants, des
chercheurs,
Mesdames, messieurs les étudiants
Mesdames, Messieurs en vos grades et qualités,
Mes premiers mots seront pour vous remercier chaleureusement de
votre présence aux Assises de l’Enseignement Supérieur de la
Recherche et de l’Innovation organisées sur notre proposition avec le
concours de tous.
Je voudrais à ce sujet manifester une reconnaissance toute
particulière aux directions et aux membres du corps enseignant :
de l’IESG, représenté par René DORVILLE
de l’IUFM, représenté par Antoine PRIMEROSE
1/7

de l’IUT, représenté par Olivier TAMARIN
et de l’IUFC, représenté par Antoine KARAM
Permettez‐moi également d’exprimer ma reconnaissance au
Professeur Jacques BLAMONT qui nous accompagne sur ce dossier
important de l’enseignement supérieur en Guyane et qui est en
l’occurrence la caution scientifique de ces assises. Enfin je voudrais
remercier aussi le 1 er Vice‐président Jocelyn HO‐TIN NOE, de la
Région délégué à l’enseignement supérieur, ainsi que la deuxième
vice‐président Mme SIRDER, déléguée à la recherche et les
enseignants, les directeurs, les chefs de service et les chargé de
mission qui ont œuvré à l’organisation de cette rencontre.
Mesdames, messieurs,
Il y a un temps où il faut nécessairement s’arrêter, pour engager
ensemble un débat de fonds sur l’état de l’appareil de
l’enseignement supérieur ; sans oublier que celui‐ci puise ses
antécédents dans l’enseignement primaire et secondaire.
A ce propos, Madame la rectrice, permettez‐moi de rebondir sur
votre intervention, en affirmant que la région Guyane prendra toutes
les dispositions pour que nous puissions aider nos compatriotes
amérindiens de 3 Sauts, Twenké, Cayodé, etc, dans l’équipement de
leurs structures scolaires.
Je le dis avec force et humilité qu’il est inadmissible que la
République vacille sur nos territoires de l’intérieur ; en sachant que
nos compatriotes ne bénéficient pas d’eau potable, d’assainissement
d’éclairage pour certain ; le comble à été atteint avec la fermeture
des écoles. J’ai donc demandé à mes services en relation avec le parc
amazonien de mettre en place un dispositif exceptionnel pour
2/7

apporter des solutions immédiates dans la réhabilitation des écoles
et du cadre de vie de nos compatriotes.
Je suis désolé de faire cet aparté on ne peut pas taire la
problématique de l’enseignement primaire et secondaire à l’intérieur
du territoire de la Guyane.
Il y a un temps pour interroger la capacité de l’appareil de formation
à répondre avec efficacité aux besoins sociaux économiques,
culturels, citoyens d’une société, en pleine construction, comme la
nôtre.
Il y a un temps pour dépasser les clivages habituels, pour inviter
chacun dans les prérogatives qui sont les siennes, à apporter sa
contribution à la connaissance de tous, en vue de dégager ensemble
une nouvelle lisibilité en faveur de l’adaptation du système
d’enseignement supérieur à son environnement, et de faire du
développement humain la condition du développement endogène de
la Guyane.
Tels sont les principes qui nous ont conduit à proposer la tenue de
ces Assises de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de
l’Innovation, avec le soutien moral du Ministère de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche notamment Madame Valérie PECRESSE
avec laquelle nous en avions débattu lors de son séjour en Guyane.
Je souhaite que ces assises soient un temps important d’un nouveau
pacte rassemblant l’ensemble de la Guyane autour du
développement de l’enseignement supérieur, de la Recherche et de
l’Innovation.
3/7

Je souhaite qu’elles soient un temps partagé de diagnostics et de
préconisations, qui tendent :
1) à définir les contours de la politique que nous entendons
adopter, promouvoir et appliquer dans les prochaines
années,
2) à établir une feuille de route avec des actions par ordre de
nécessité, les moyens de leur mise en œuvre et un calendrier
prévisionnel,
3) à sensibiliser l’ensemble des couches de notre population
multiculturelle sur l’importance de l’éducation et de la
formation ; portées en forme de propriété régionale.
Sans en faire un alibi pour ces Assises, il ne me paraît pas possible
d’écarter de nos travaux la question du statut de l’enseignement
supérieur en Guyane et du mode de fonctionnement qu’il génère
dans une configuration marquée par la tutelle administrative,
financière et scientifique de l’UAG.
Je souhaite d’ailleurs que ce sujet soit abordé avec le Président
SAFFACHE et les instances dirigeantes de l’UAG dans la sérénité mais
sans aucun tabou.
La prise en compte au plus près des réalités de terrain, la réduction
des délais de décisions, l’ouverture de l’université sur son
environnement immédiat et régional, le développement de relations
localisé avec les organismes de recherche, le monde de l’entreprise;
4/7

tout cela milite bien pour une réelle autonomie de l’enseignement
supérieur en Guyane c'est‐à‐dire en faveur de la création d’un
nouveau GIP qui puisse assurer au Pôle de Guyane l’autonomie la
plus large possible, et servir de cadre à la coordination entre
l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation ; dans des
domaine comme la biodiversité et le Spatial où notre Guyane dispose
d’avantages comparés réels.
L’éclatement multipolaire de l’UAG peut constituer un atout comme
les West Indies dans le cadre d’une synergie des filières de formation
et pourquoi pas d’une forme de mutualisation. Mais cet éclatement
aujourd’hui de part la tutelle administrative et financière de l’UAG
constitue une situation de blocage qui ne facilite pas la définition des
filières et des cursus indispensables au développement de la
recherche et de l’innovation.
Nous voulons aujourd’hui la reconnaissance de notre particularité, de
notre identité sud américaine, de son bassin amazonien.
Malgré la présence sur notre territoire d’importants instituts de
recherche, comme l’IRD, le CNRS, l’Institut Pasteur, d’un laboratoire
d’excellence en médecine et d’un Pôle d’innovation technologique de
première grandeur comme le CNRS, la Guyane subit une perte sèche
du fait de l’absence de véritables synergies entre l’enseignement
supérieur, la recherche et l’innovation.
D’ailleurs je profite de l’occasion pour saluer la pertinence du dossier
Labex Guyane qui vient d’être sélectionné dans le cadre du grand
emprunt.
5/7

Face à cette situation de déficit et d’immobilisme, il est urgent que
l’UAG nous accompagne vers la création d’un nouveau GIP qui puisse
faciliter l’exigence de rattrapage qui pèse sur la Guyane.
Il s’agit de donner un signe fort à toute la communauté universitaire
mais aussi aux organismes de recherche qui souhaitent devenir
membres du GIP. Comme dans toutes les régions de France,
l’enseignement supérieur et la recherche doivent être arrimés en
Guyane à partir du PUG pour déboucher sur des innovations
transférables à la société en général et l’économie en particulier.
Notre région ne doit pas rester à la traine dans ce domaine. Elle ne
doit pas se soustraire à l’épreuve de la compétitivité, de l’innovation,
de la recherche‐développement ; faute d’une vision claire et d’une
ambition partagée par tous les partenaires y compris les instances de
l’UAG.
Nous avons déjà signé avec des laboratoires d’organismes publics
(l’INRA notamment) des conventions de recherche collaboratives
portant sur le développement de la production locale. Il s’agit pour la
collectivité de soutenir le développement de l’activité des
entreprises, grâce à la valeur ajoutée de la Recherche‐
Développement et de l’innovation participative.
Mais nous avons besoin du concours de tous les acteurs, de toutes
les bonnes volontés, de la communauté universitaire dans son
ensemble, des doctorants, des enseignants‐chercheurs, du monde
des entreprises publiques et privées pour construire une véritable
politique régionale basée sur une articulation maximale entre le Pôle
6/7

Universitaire de Guyane, les pôles d’innovation (avec l’exemple de la
pépinière d’entreprises que nous nous apprêtons à construire dans
les mois qui viennent sur le site du PUG) et les réseaux de recherche
avancée (comme l’IRD, le CNRS, l’INRA) pour susciter un effet
d’entraînement sur toute notre économie et soutenir avec le
concours de tous sa transformation et son développement
endogène.
Voilà, Mesdames et Messieurs, quelques uns des grands enjeux que
j’associe à ces Assises de l’Enseignement Supérieur, de la recherche
et de l’innovation, que je déclare ouvertes, et pour lesquelles je vous
remercie de votre attention et de votre implication.
LE PRESIDENT DE REGION
Rodolphe ALEXANDRE
7/7