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les points de vente collectifs de produits alimentaires

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“ Le Temps <strong>de</strong>s Débats ”<br />

14, 15 et 16 octobre 2009 - Poitiers<br />

LES POINTS DE VENTE COLLECTIFS DE PRODUITS ALIMENTAIRES :<br />

AU CROISEMENT DE DIFFERENTES FORMES DE PROXIMITES<br />

HERAULT-FOURNIER Catherine*<br />

LARESS ESA<br />

Projet PSDR – LIPROCO**<br />

Angers<br />

c.herault@groupe-esa.com<br />

MERLE Aurélie*<br />

Grenoble Ecole <strong>de</strong> Management<br />

Projet PSDR - LIPROCO<br />

Grenoble<br />

aurelie.merle@grenoble-em.com<br />

PRIGENT SIMONIN Anne Hélène*<br />

COACTIS<br />

Projet PSDR - LIPROCO<br />

Saint Etienne<br />

anne.helene.prigent.simonin@univ-st-etienne.fr<br />

AMIL Claire *<br />

COACTIS<br />

Projet PSDR - LIPROCO<br />

Saint Etienne<br />

camil@yahoo.fr<br />

* Contribution égale <strong>de</strong> ces auteurs<br />

**Cette recherche s’intègre au programme <strong>de</strong> recherche PSDR – Liproco sur <strong>les</strong> « démarches <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s<br />

<strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong> et activités connexes fondées sur <strong>les</strong> proximités producteurs-consommateurs ».<br />

Nous remercions <strong>les</strong> étudiants ingénieurs <strong>de</strong> l’ESA en 4 ème année option Marketing et Stratégie <strong>de</strong>s Entreprises<br />

pour leur participation à la collecte <strong>de</strong> données ainsi que Gaelle Vigne, assistante <strong>de</strong> recherche à GEM, pour son<br />

implication dans <strong>les</strong> phases préliminaires <strong>de</strong> la recherche.<br />

1


Résumé :<br />

Les circuits courts <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> <strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong> connaissent <strong>de</strong>puis quelques années un fort<br />

regain d’intérêt notamment parce qu’ils privilégient <strong>de</strong>s relations <strong>de</strong> proximité entre producteurs et<br />

consommateurs, censées renforcer la confiance entre ces partenaires commerciaux. Mais que signifie<br />

pour un consommateur « être proche <strong>de</strong> son producteur » ? Quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> dimensions qui<br />

participent à l’émergence d’une proximité avec ces formes <strong>de</strong> distribution ?<br />

Notre présentation se propose d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>les</strong> différentes formes <strong>de</strong> proximités perçues par <strong>les</strong><br />

consommateurs dans leurs relations avec un type <strong>de</strong> circuits courts : le point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif. Elle<br />

présente un double objectif : (1) i<strong>de</strong>ntifier <strong>les</strong> formes <strong>de</strong> proximité perçues par un consommateur dans<br />

le cadre d’un point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif et (2) vali<strong>de</strong>r un instrument <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> ces proximités.<br />

La méthodologie <strong>de</strong> recherche utilisée repose sur une étu<strong>de</strong> qualitative réalisée sur la base<br />

d’entretiens semi-directifs et <strong>de</strong> tab<strong>les</strong> ron<strong>de</strong>s auprès <strong>de</strong> consommateurs ; complétée par une enquête<br />

par questionnaire, réalisée auprès <strong>de</strong> 591 clients <strong>de</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong>.<br />

Dans cette contribution, nous montrerons que <strong>les</strong> échanges, marchands et non marchands qui<br />

émergent au sein <strong>de</strong>s <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong> entre <strong>les</strong> consommateurs et <strong>les</strong> producteurs sont à la<br />

croisée <strong>de</strong> différentes formes <strong>de</strong> proximités.<br />

Mots clés : proximité perçue, circuits courts, <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong>, comportement du<br />

consommateur<br />

2


LES POINTS DE VENTE COLLECTIFS DE PRODUITS ALIMENTAIRES : AU<br />

Introduction<br />

CROISEMENT DE DIFFERENTES FORMES DE PROXIMITES<br />

En mai 2009, Michel Barnier proposait un plan d’action pour développer <strong>les</strong> circuits courts <strong>de</strong> <strong>produits</strong><br />

<strong>alimentaires</strong>, définis comme « un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> agrico<strong>les</strong> qui s’exerce soit<br />

par la <strong>vente</strong> directe du producteur au consommateur, soit par la <strong>vente</strong> indirecte à condition qu’il n’y ait<br />

qu’un seul intermédiaire » (Ministère <strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> la Pêche, 2009). Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette réduction<br />

du nombre d’intermédiaires, <strong>les</strong> circuits courts sont aussi associés à une réduction <strong>de</strong>s distances<br />

géographiques séparant producteurs et consommateurs (« local food systems », Hinrichs 2000). Ils<br />

connaissent <strong>de</strong>puis quelques années un fort regain d’intérêt d’une part avec la création <strong>de</strong> nouveaux<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> distribution et d’autre part avec la redynamisation <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> distribution plus anciens.<br />

Les AMAP ont été créées en France en 2001 et leur forte progression rend difficile leur<br />

dénombrement <strong>de</strong> manière précise. Une estimation réalisée en 2007 situerait leur nombre entre 500<br />

et 700, le nombre <strong>de</strong> création dépassant la centaine chaque année (Lamine 2008). Des systèmes <strong>de</strong><br />

<strong>vente</strong> <strong>de</strong> paniers via Internet se développent également avec plusieurs initiatives dans la région<br />

lyonnaise : Alterconso, <strong>les</strong>facteurs.com... En parallèle, on assiste à une forte croissance du nombre <strong>de</strong><br />

magasins <strong>de</strong> producteurs, ou <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong>. En 1978, le premier point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif<br />

ouvrait ses portes en France à l’initiative <strong>de</strong> producteurs <strong>de</strong> la région lyonnaise, vendant en direct aux<br />

consommateurs. Quarante ans après, on compte 61 <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong> en Rhône-Alpes avec<br />

une croissance <strong>de</strong> 165% entre 2000 et 2009 (Bernard et al. 2008 ; Liproco 2008) et on estime entre<br />

150 et 200 le nombre <strong>de</strong> ces <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> en France (Montet, in Maréchal 2008).<br />

Pour <strong>les</strong> consommateurs, <strong>les</strong> circuits courts seraient à la fois un moyen <strong>de</strong> renouer un contact direct<br />

avec le producteur et plus largement avec le mon<strong>de</strong> agricole. C’est aussi une manière <strong>de</strong> sécuriser<br />

leurs approvisionnements <strong>de</strong> <strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong> et <strong>de</strong> retrouver la confiance parfois dégradée, voire<br />

perdue, suite aux nombreuses crises <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière décennie. Cette confiance retrouvée à l’égard <strong>de</strong>s<br />

<strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong> s’exprimerait notamment par la plus gran<strong>de</strong> « proximité » avec <strong>les</strong> producteurs. Il<br />

<strong>de</strong>vient alors plus facile <strong>de</strong> se parler, d’échanger sur la nature <strong>de</strong>s <strong>produits</strong>, <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production,<br />

voire <strong>de</strong> signaler un éventuel problème <strong>de</strong> qualité ou une insatisfaction ponctuelle (Prigent-Simonin et<br />

Hérault-Fournier 2005). Ainsi, la proximité entre producteurs et consommateurs et <strong>de</strong> manière plus<br />

large à l’égard <strong>de</strong>s ces formes <strong>de</strong> distribution, est souvent mise en avant comme un argument fort à<br />

l’origine du développement <strong>de</strong> ces circuits (Transrural 2006). Mais comment <strong>les</strong> consommateurs<br />

perçoivent-ils la proximité à l’égard d’un circuit court ? Quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> dimensions qui participent à<br />

l’émergence d’une proximité avec ces formes <strong>de</strong> distribution ? La proximité avec le producteur est elle<br />

importante ? La proximité au point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> l’est-elle également ? Comment se manifeste-t-elle ? Y’at-il<br />

d’autre dimensions à prendre en compte dans l’analyse <strong>de</strong> cette proximité ?<br />

Notre communication cherche à apporter <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> réponse à ces questions en analysant la<br />

proximité perçue par <strong>les</strong> consommateurs dans leurs relations avec un type <strong>de</strong> circuits courts : le point<br />

<strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif. Elle présente un double objectif : (1) i<strong>de</strong>ntifier <strong>les</strong> formes <strong>de</strong> proximité perçues par<br />

un consommateur dans le cadre d’un point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif et (2) vali<strong>de</strong>r un instrument <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong><br />

ces proximités. En ce sens, notre travail se distingue <strong>de</strong>s nombreux travaux précé<strong>de</strong>mment menés sur<br />

la proximité dans <strong>les</strong>quels <strong>les</strong> chercheurs s’intéressent en priorité à la manière dont la proximité interorganisationnelle<br />

se construit. Pour notre part, nous nous focalisons sur la manière dont elle est<br />

perçue par <strong>les</strong> consommateurs dans un cadre particulier, celui <strong>de</strong> la <strong>vente</strong> <strong>de</strong> <strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong><br />

dans <strong>de</strong>s magasins <strong>de</strong> producteurs. En effet, dans ces <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong>, où <strong>les</strong> agriculteurs assurent<br />

parfois eux-mêmes la commercialisation <strong>de</strong> leurs <strong>produits</strong>, la proximité semble prendre <strong>de</strong>s formes<br />

variées. Si elle se construit sur la base d’échanges répétés entre producteurs, ven<strong>de</strong>urs et<br />

consommateurs, la proximité peut en effet également être relayée par d’autres moyens <strong>de</strong><br />

communication : informations figurant sur <strong>les</strong> <strong>produits</strong>, fiches producteurs, animations faites en<br />

magasin, supports publicitaires, etc.<br />

3


Le cadre théorique <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> sera abordé dans une première partie avec la définition <strong>de</strong> notre objet<br />

d’étu<strong>de</strong> - le point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif - et l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s différentes formes <strong>de</strong> proximité existantes<br />

dans la littérature. Nous présenterons dans une <strong>de</strong>uxième partie <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s empiriques réalisées afin<br />

<strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r <strong>les</strong> quatre dimensions <strong>de</strong> la proximité retenues et <strong>de</strong> créer nos échel<strong>les</strong> <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la<br />

proximité. Nous testerons par ailleurs l’effet <strong>de</strong> ces dimensions sur la construction d’une relation <strong>de</strong><br />

confiance entre <strong>les</strong> acteurs <strong>de</strong> l’échange.<br />

1 Cadre théorique<br />

1.1- Définition <strong>de</strong> l’objet d’étu<strong>de</strong> : le magasin <strong>de</strong> producteur<br />

Il n’existe pas aujourd’hui <strong>de</strong> réel consensus sur la définition du magasin <strong>de</strong> producteur. La littérature<br />

professionnelle renvoie davantage à la notion <strong>de</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong> et notamment à la définition<br />

portée par l’association AVEC 1 qui fédère la majorité <strong>de</strong> ces <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> en Rhône-Alpes. Pour<br />

cette association, le Point <strong>de</strong> Vente Collectif (PVC) se définit au travers <strong>de</strong> quatre principes<br />

fondamentaux (Montet, in Maréchal 2008) :<br />

- la présence d'au moins un agriculteur à la <strong>vente</strong>, qui fait aussi la promotion <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> <strong>de</strong><br />

ses collègues;<br />

- la <strong>vente</strong> unique <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> frais ou transformés <strong>de</strong>s agriculteurs, c'est à dire, sans achat<br />

re<strong>vente</strong>;<br />

- le principe <strong>de</strong> non-concurrence, entre <strong>les</strong> <strong>produits</strong> du magasin. La règle, « un produit-un<br />

producteur » est d’or ;<br />

- le point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> est géré collectivement par <strong>les</strong> agriculteurs eux-mêmes ;<br />

D’autres définitions, plus soup<strong>les</strong>, sont également portées par certains acteurs agrico<strong>les</strong>. Selon le<br />

CERD (Centre d’Etu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> Ressources sur la Diversification agricole <strong>de</strong> Bourgogne), un point <strong>de</strong><br />

<strong>vente</strong> collectif <strong>de</strong> <strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong> fermiers est « un lieu où un groupe d'agriculteurs ven<strong>de</strong>nt en<br />

direct, ensemble, <strong>les</strong> <strong>produits</strong> issus <strong>de</strong> leurs exploitations » (2004).<br />

Un certain nombre <strong>de</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> ont donc un fonctionnement proche <strong>de</strong>s PVC tels que définis<br />

par l’association AVEC mais ne répon<strong>de</strong>nt pas à tous <strong>les</strong> critères.<br />

De notre point <strong>de</strong> vue, le concept <strong>de</strong> point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif se construit autour <strong>de</strong> trois invariants:<br />

- un lieu <strong>de</strong> rencontre entre producteurs et consommateurs ;<br />

- une gestion collégiale par <strong>les</strong> producteurs ;<br />

- un accès à tous <strong>les</strong> consommateurs sans conditions ni engagement particuliers.<br />

Ces trois critères, caractérisant l’ensemble <strong>de</strong>s <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong> au sens où nous l’entendons,<br />

ne se vérifient par contre pas systématiquement et <strong>de</strong> façon conjointe dans <strong>les</strong> autres formes <strong>de</strong><br />

circuits courts existantes.<br />

A partir <strong>de</strong> cette définition il reste toutefois possible d’i<strong>de</strong>ntifier différents types <strong>de</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong><br />

(Monet, in Maréchal, 2008). Certains sont en effet qualifiés <strong>de</strong> « touristiques » lorsqu’ils sont implantés<br />

près d’un site très touristique et proposent essentiellement <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> ca<strong>de</strong>aux qui se conservent ou<br />

peuvent être emportés. D’autres, qualifiés <strong>de</strong> « <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>de</strong> proximité » sont parfois différenciés<br />

selon leur localisation géographique, qui semblerait avoir un impact sur le type <strong>de</strong> clientèle. On<br />

distingue alors :<br />

- <strong>les</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> en centre urbain, plutôt petits, attirant une clientèle âgée réalisant un<br />

panier moyen assez faible ;<br />

- <strong>les</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> en périphérie d’agglomération, facilement accessib<strong>les</strong>, souvent près<br />

d’une GMS, s’adressant à une clientèle assez large ;<br />

1 AVEC Rhône Alpes est une association loi 1901 <strong>de</strong> développement agricole créée en 1990, dont l’objectif est <strong>de</strong><br />

fédérer, promouvoir et défendre le concept <strong>de</strong> Point <strong>de</strong> Vente Collectif. Elle accompagne 27 <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> sur<br />

<strong>les</strong> 61 que compte la région Rhône Alpes.<br />

4


- <strong>les</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> en zone rurale, facilement accessib<strong>les</strong>, à 15/20 mn d’un centre urbain,<br />

attirant une large clientèle et dont <strong>les</strong> paniers moyens dépassent souvent <strong>les</strong> 20 euros.<br />

De par leur diversité <strong>de</strong> fonctionnement, ces <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> constituent un objet d’étu<strong>de</strong> tout à fait<br />

pertinent pour observer <strong>les</strong> différentes formes <strong>de</strong> proximité perçues par le consommateur. Ils<br />

connaissent par ailleurs aujourd’hui un développement important, qui atteste <strong>de</strong> l’intérêt que <strong>les</strong><br />

consommateurs portent à cette nouvelle forme <strong>de</strong> commercialisation. Par ailleurs, <strong>les</strong> producteurs<br />

engagés dans ces <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> s’attachent à développer <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> médiation, qui semblent<br />

participer à l’émergence <strong>de</strong> différentes formes <strong>de</strong> proximités, certaines s’appuyant davantage sur la<br />

relation humaine avec le producteur (organisation <strong>de</strong> visites <strong>de</strong> fermes, <strong>de</strong> journées d’échange, <strong>de</strong><br />

piqueniques), d’autres sur l’environnement <strong>de</strong> l’échange (affiches d’information sur <strong>les</strong> producteurs,<br />

photos, localisation <strong>de</strong> la ferme, etc..).<br />

1.2- De la naissance du concept <strong>de</strong> proximité à la diversité <strong>de</strong> ses<br />

composantes<br />

Le vocable <strong>de</strong> proximité est <strong>de</strong> plus en plus utilisé pour qualifier la relation entre une marque, une<br />

entreprise, un magasin... et un consommateur. On parle <strong>de</strong> « renforcement <strong>de</strong> la proximité <strong>de</strong>s<br />

relations client » (Dampérat 2006), <strong>de</strong> « magasin <strong>de</strong> proximité » et <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> formes <strong>de</strong> circuits <strong>de</strong><br />

distribution <strong>alimentaires</strong> permettant plus <strong>de</strong> proximité entre producteurs et consommateurs. Toutefois,<br />

on peut s’interroger sur <strong>de</strong>ux <strong>points</strong> : (1) la signification du terme « être proche » <strong>de</strong> quelqu’un ou <strong>de</strong><br />

quelque chose, dans notre cas, d’une forme <strong>de</strong> distribution particulière et (2) <strong>les</strong> dimensions<br />

composant le concept <strong>de</strong> proximité. Autrement dit, existe-t-il plusieurs manières <strong>de</strong> percevoir la<br />

proximité au-<strong>de</strong>là d’une proximité relationnelle entre producteurs et consommateurs et, si oui,<br />

<strong>les</strong>quel<strong>les</strong>.<br />

Les définitions classiques <strong>de</strong> la proximité apportent un premier éclairage sur ce terme. La proximité<br />

exprimerait « la situation d’une chose qui est à peu <strong>de</strong> distance d’une autre, <strong>de</strong> plusieurs choses qui<br />

sont proches (contiguïté, voisinage, près) ; elle caractérise ce qui est proche par la parenté ; et enfin<br />

ce qui rapproché dans le temps passé ou futur » (Petit Robert 2003). On retrouve ainsi une dimension<br />

spatiale (distance entre <strong>de</strong>ux ensemb<strong>les</strong>), symbolique et temporelle. Le mot « proche » est quant à lui<br />

défini <strong>de</strong> la manière suivante : « qui a <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s affinités, qui entretient <strong>de</strong>s relations étroites avec<br />

quelqu'un d'autre » renvoyant à <strong>de</strong>ux dimensions : une dimension symbolique allant au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s liens<br />

<strong>de</strong> parenté pré-i<strong>de</strong>ntifiés et une dimension relationnelle.<br />

Que ce soit dans le langage courant ou dans <strong>les</strong> différentes disciplines <strong>de</strong> recherche, <strong>de</strong> l’informatique<br />

à l’économie, le vocable est utilisé pour qualifier <strong>de</strong>s relations entre ensemb<strong>les</strong> (Bellet et al. 1998).<br />

Nous proposons d’utiliser le concept pour étudier la relation entre <strong>les</strong> consommateurs et un point <strong>de</strong><br />

<strong>vente</strong> collectif. L’objectif étant d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>les</strong> types <strong>de</strong> proximité potentiellement en œuvre dans ce<br />

type <strong>de</strong> circuits courts et <strong>de</strong> proposer un instrument permettant <strong>de</strong> <strong>les</strong> mesurer. Après avoir présenté<br />

<strong>les</strong> typologies <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> proximité en économie <strong>de</strong> la proximité, nous nous pencherons sur <strong>les</strong><br />

apports du comportement du consommateur sur le sujet.<br />

1.2-1. Les typologies en économie <strong>de</strong> la proximité<br />

Un courant <strong>de</strong> recherche s’est constitué en économie autour <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> proximité, avec pour<br />

objectif la compréhension <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> coordination entre acteurs économiques. De nombreux<br />

travaux ont cherché à i<strong>de</strong>ntifier ses composantes.<br />

Un consensus existe autour <strong>de</strong> la distinction entre une proximité géographique et organisationnelle ;<br />

<strong>les</strong> divergences ayant lieu sur <strong>les</strong> dénominations et sur <strong>les</strong> dimensions <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> forme <strong>de</strong><br />

proximité.<br />

La proximité géographique se rapporte à la distance physique entre <strong>les</strong> acteurs. Elle est relative au<br />

temps et aux coûts <strong>de</strong> transport (Rallet et Torre 2005) et est considérée comme une donnée<br />

5


subjective, « dépendant du jugement porté par <strong>les</strong> individus sur la distance qui <strong>les</strong> sépare » (Bouba-<br />

Olga et Grossetti 2008). Elle a reçu plusieurs qualificatifs : proximité matérielle (Grossetti 1998),<br />

physique ou spatiale. Ses indicateurs <strong>de</strong> mesure sont « <strong>les</strong> distances physiques, temps <strong>de</strong> transport,<br />

coûts <strong>de</strong> transport et coûts <strong>de</strong> communication » (Bouba-Olga et Grossetti 2008).<br />

La proximité non géographique est quant à elle qualifiée <strong>de</strong> proximité organisée (Gilly et Torre, 2000 ;<br />

Kirat et Lung, 1995 ; Rallet et Torre, 2005), ou plus récemment <strong>de</strong> proximité socio-économique<br />

(Bouba-Olga et Grossetti 2008). Par proximité organisée, Rallet et Torre (2005) enten<strong>de</strong>nt « la<br />

capacité qu’offre une organisation <strong>de</strong> faire interagir ses membres, l’organisation désignant ici tout<br />

ensemble structuré <strong>de</strong> relations, formel<strong>les</strong> ou informel<strong>les</strong> ». Deux dimensions <strong>de</strong> la proximité<br />

organisée sont i<strong>de</strong>ntifiées (Gilly et Torre 2000 ; Rallet et Torre 2005) : la proximité d’appartenance et<br />

la proximité <strong>de</strong> similitu<strong>de</strong>. La logique d’appartenance est liée à l’interaction entre acteurs facilitée par<br />

<strong>de</strong>s règ<strong>les</strong> communes, routines alors que la logique <strong>de</strong> similitu<strong>de</strong> correspond à un lien créé par le<br />

partage d’un même système <strong>de</strong> représentations et <strong>de</strong> croyances. On retrouve ainsi en un sens la<br />

distinction entre proximité organisationnelle et institutionnelle (Kirat et Lung 1995) ; la première<br />

nécessitant une interaction directe entre <strong>les</strong> acteurs contrairement à la secon<strong>de</strong>.<br />

Bouba-Olga et Grossetti (2008) proposent quant à eux <strong>de</strong>ux manières d’évaluer ce qui rapprochent<br />

<strong>de</strong>s acteurs, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la proximité géographique. La première approche, qualifiée <strong>de</strong> proximité <strong>de</strong><br />

ressources, consiste à étudier leurs ressemblances ou complémentarités individuel<strong>les</strong> d’une part en<br />

termes <strong>de</strong> ressources cognitives tel<strong>les</strong> que <strong>de</strong>s valeurs, normes (proximité cognitive) et d’autre part en<br />

termes <strong>de</strong> ressources plus matériel<strong>les</strong> à leur disposition (proximité matérielle). La secon<strong>de</strong> approche,<br />

qualifiée <strong>de</strong> proximité <strong>de</strong> coordination, se fon<strong>de</strong> sur l’analyse <strong>de</strong>s « facilités ou obstac<strong>les</strong> à leur<br />

coordination » qui peuvent être <strong>de</strong>s ressources relationnel<strong>les</strong> ou <strong>de</strong> médiation. Tout comme la<br />

similitu<strong>de</strong>/appartenance et la proximité organisationnelle/institutionnelle, ces <strong>de</strong>ux formes <strong>de</strong><br />

ressources <strong>de</strong> coordination se distinguent par la nature du lien entre acteurs. D’un côté, la proximité<br />

relationnelle nécessite <strong>de</strong>s relations directes. On pourrait la retrouver dans <strong>les</strong> magasins <strong>de</strong><br />

producteurs <strong>de</strong> par <strong>les</strong> discussions entre <strong>les</strong> producteurs et <strong>les</strong> consommateurs sur le lieu <strong>de</strong> <strong>vente</strong>.<br />

De l’autre, la proximité <strong>de</strong> médiation part du principe que la coordination entre acteurs peut avoir lieu<br />

sans mobiliser <strong>de</strong> chaînes relationnel<strong>les</strong>, par <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> médiation.<br />

Dans la perspective d’une étu<strong>de</strong> sur la proximité perçue par <strong>de</strong>s individus, <strong>les</strong> typologies proposées<br />

en économie <strong>de</strong> la proximité semblent amalgamer <strong>les</strong> antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la proximité avec la perception<br />

<strong>de</strong> proximité. La « proximité <strong>de</strong> médiation » pourrait être considérée comme un antécé<strong>de</strong>nt permettant<br />

<strong>de</strong> créer une plus ou moins gran<strong>de</strong> perception <strong>de</strong> proximité entre <strong>de</strong>ux acteurs. Plusieurs ressources<br />

<strong>de</strong> médiation sont utilisées <strong>de</strong> manière variable dans <strong>les</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong>, servant d’outils <strong>de</strong><br />

communication entre <strong>les</strong> producteurs et <strong>les</strong> consommateurs : <strong>les</strong> informations figurant sur <strong>les</strong> <strong>produits</strong>,<br />

fiches <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s producteurs, animations faites en magasin. Ces outils, tout comme <strong>les</strong><br />

autres facilitateurs, obstac<strong>les</strong> à la coordination peuvent ainsi être considérés comme <strong>de</strong>s éléments qui<br />

vont engendrer une proximité plus ou moins importante entre <strong>les</strong> consommateurs et le point <strong>de</strong> <strong>vente</strong><br />

collectif. En revanche, ils ne permettent pas <strong>de</strong> qualifier la relation entre acteurs.<br />

En comportement du consommateur, <strong>les</strong> liens unissant <strong>de</strong>s individus et une marque, un fournisseur<br />

<strong>de</strong> service ou une enseigne <strong>de</strong> distribution ont également été quelques fois étudiés en mobilisant le<br />

concept <strong>de</strong> proximité.<br />

1.2-2. Les typologies en marketing, la proximité traduite dans l’environnement<br />

<strong>de</strong> la <strong>vente</strong><br />

La proximité perçue par un consommateur à l’égard du partenaire commercial pourrait engendrer une<br />

fidélité accrue (Dampérat 2006). Barnes (1997) a validé empiriquement le lien entre la proximité<br />

(relationship closeness), opérationnalisée comme la proximité globale perçue dans une relation, et la<br />

satisfaction à l’égard d’un fournisseur <strong>de</strong> services financiers. Bergadaà et Del Bucchia (2009) ont<br />

quant à el<strong>les</strong> utilisé le concept <strong>de</strong> proximité pour étudier <strong>les</strong> relations créées entre un client et une<br />

enseigne <strong>de</strong> distribution alimentaire. Cinq dimensions <strong>de</strong> la proximité entre un consommateur et un<br />

6


point <strong>de</strong> <strong>vente</strong>, récapitulées tableau 1, sont i<strong>de</strong>ntifiées à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s qualitatives<br />

exploratoires (n=26) : <strong>les</strong> proximités d’accès, fonctionnelle, relationnelle, i<strong>de</strong>ntitaire et processus.<br />

Tableau n° 1 : Typologie <strong>de</strong>s proximités consommateu r-point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> (Bergadaà et Del Bucchia 2009)<br />

Proximité d’accès<br />

Proximité fonctionnelle<br />

Proximité relationnelle<br />

Proximité i<strong>de</strong>ntitaire<br />

Proximité <strong>de</strong> processus<br />

Facilité pour le consommateur <strong>de</strong> se rendre au magasin (distance,<br />

temps, commodité d’accès)<br />

Recherche <strong>de</strong> l’efficacité par rapport à l’activité : trouver facilement<br />

<strong>les</strong> <strong>produits</strong>, ne pas attendre en caisse, avoir un large choix <strong>de</strong><br />

<strong>produits</strong>…<br />

Rencontres physiques, relations directes entre le personnel en<br />

contact et le consommateur<br />

Relation qu’entretient le consommateur avec le magasin et <strong>les</strong><br />

valeurs qu’il représente<br />

Importance accordée par le consommateur au fonctionnement<br />

interne du magasin : qualité et provenance <strong>de</strong>s <strong>produits</strong>, mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

préparation et <strong>de</strong> distribution<br />

La proximité d’accès est i<strong>de</strong>ntique à la proximité géographique proposée en économie <strong>de</strong> la proximité.<br />

Quant à la proximité i<strong>de</strong>ntitaire, elle rejoint <strong>les</strong> formes <strong>de</strong> proximité dites <strong>de</strong> similitu<strong>de</strong> ou cognitive. Elle<br />

correspond en effet au partage <strong>de</strong> valeurs entre <strong>de</strong>ux acteurs, ici un consommateur et une enseigne<br />

<strong>de</strong> distribution, ne nécessitant pas forcément d’interaction entre le consommateur et le personnel en<br />

contact. Enfin, la proximité relationnelle revêt le même nom qu’en économie <strong>de</strong> la proximité et<br />

correspond aux relations directes entre le consommateur et le personnel en contact.<br />

Les proximités d’accès (géographique), i<strong>de</strong>ntitaire (cognitive/<strong>de</strong> similitu<strong>de</strong>) et relationnelle font donc<br />

consensus en économie et en comportement du consommateur même si leurs dénominations peuvent<br />

diverger.<br />

Les proximités <strong>de</strong> processus et fonctionnelle sont quant à el<strong>les</strong> spécifiques à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bergadaà et<br />

Del Buccia (2009). La proximité <strong>de</strong> processus renvoie à la connaissance du fonctionnement interne,<br />

<strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong>s <strong>produits</strong>. Cette connaissance est apportée par <strong>les</strong> producteurs ou par un certain<br />

nombre d’outils <strong>de</strong> communication, mis en place pour pallier leur absence ou indisponibilité<br />

temporaire. Cette dimension <strong>de</strong> la proximité nous apparaît tout à fait opérante du fait <strong>de</strong> la spécificité<br />

<strong>de</strong> l’acte alimentaire. Manger n’est en effet pas un acte <strong>de</strong> consommation comme <strong>les</strong> autres. La<br />

manière dont <strong>les</strong> aliments sont <strong>produits</strong>, transformés, transportés participe activement à la<br />

qualification même du produit et conditionne fortement <strong>les</strong> choix opérés par <strong>les</strong> consommateurs<br />

concernant <strong>les</strong> <strong>produits</strong> mais aussi <strong>les</strong> lieux d’achat. Dans le cadre <strong>de</strong>s <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong>, il<br />

nous semble donc pertinent <strong>de</strong> tester cette forme <strong>de</strong> proximité, s’appuyant sur <strong>les</strong> moyens mis en<br />

œuvre par <strong>les</strong> producteurs pour informer <strong>les</strong> consommateurs. Nous proposons <strong>de</strong> ne pas rejeter cette<br />

dimension a priori mais <strong>de</strong> la mettre à l’épreuve <strong>de</strong>s données empiriques.<br />

La définition donnée <strong>de</strong> la proximité fonctionnelle est quant à elle similaire à celle <strong>de</strong> la valeur utilitaire<br />

d’une expérience en magasin, largement utilisée en marketing (Babin, Dar<strong>de</strong>n et Griffin 1994; Cottet<br />

et Vibert 1999). La valeur <strong>de</strong> magasinage est définie comme <strong>les</strong> bénéfices retirés d’une expérience en<br />

magasin et a été en premier lieu conceptualisée en <strong>de</strong>ux dimensions : une dimension hédonique et<br />

une dimension utilitaire. Cette <strong>de</strong>uxième forme <strong>de</strong> valorisation était définie comme la possibilité <strong>de</strong><br />

réaliser son shopping <strong>de</strong> la manière la plus efficiente possible, ce qui correspond exactement à la<br />

définition <strong>de</strong> la proximité fonctionnelle donnée par Bergadaà et Del Buccia (2009). Compte tenu <strong>de</strong><br />

l’indistinction conceptuelle entre cette dimension et la valeur utilitaire, nous avons choisi <strong>de</strong> ne pas la<br />

conserver pour le reste <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>.<br />

En résumé, la nature et la force du lien entre un consommateur et un point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> peut être étudiée<br />

à l’ai<strong>de</strong> du concept <strong>de</strong> proximité. Quatre types <strong>de</strong> proximité perçue sont i<strong>de</strong>ntifiées: la proximité<br />

géographique, i<strong>de</strong>ntitaire, <strong>de</strong> processus et relationnelle.<br />

7


Certaines formes <strong>de</strong> proximité, comme la proximité <strong>de</strong> processus ou i<strong>de</strong>ntitaire pourraient être en<br />

partie créées par <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> médiation mais également par <strong>de</strong>s interactions directes entre<br />

producteurs et consommateurs sur le point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif.<br />

2 Construction d’un outil <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> proximité perçue<br />

Notre démarche <strong>de</strong> terrain s’articule en <strong>de</strong>ux temps. Au travers d’une première enquête par entretiens<br />

nous cherchons à confronter <strong>les</strong> formes <strong>de</strong> proximité i<strong>de</strong>ntifiées dans la littérature aux formes <strong>de</strong><br />

proximités perçues par <strong>les</strong> consommateurs fréquentant <strong>les</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong>. Nous<br />

construisons dès lors une échelle <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la proximité adaptée à la spécificité <strong>de</strong> cette forme <strong>de</strong><br />

commercialisation en circuit court.<br />

Dans une <strong>de</strong>uxième étape quantitative, conduite par questionnaires, nous cherchons à vali<strong>de</strong>r<br />

l’échelle <strong>de</strong> mesure proposée et questionnons <strong>les</strong> relations entre <strong>les</strong> dimensions <strong>de</strong> la proximité<br />

i<strong>de</strong>ntifiées et la confiance à l’égard du point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif.<br />

2.1 Sélection <strong>de</strong>s terrains d’enquête<br />

La sélection <strong>de</strong>s magasins a été réalisée sur la base <strong>de</strong> plusieurs critères. Cette recherche s’inscrit<br />

tout d’abord dans un projet <strong>de</strong> recherche plus large (LIPROCO, programme PSDR 2008-2011), qui<br />

envisage une étu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong>s circuits courts dans plusieurs régions françaises dont Rhône-<br />

Alpes et <strong>les</strong> Pays <strong>de</strong> la Loire ; ce qui explique le choix <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux régions. Par ailleurs, nous<br />

souhaitions étudier <strong>de</strong>s profils variés <strong>de</strong> magasins, tant en termes d’outils <strong>de</strong> médiation utilisés pour<br />

faire connaître <strong>les</strong> principes et valeurs du point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> qu’en termes <strong>de</strong> modalités <strong>de</strong> présence du<br />

producteur ou bien encore en termes d’implantation géographique (Montet, In Maréchal, 2008). A titre<br />

d’exemple, <strong>de</strong>s différences significatives existent entre Uniferme et Au Terroir, <strong>de</strong>ux PVC <strong>de</strong> la région<br />

Rhône-Alpes. Le magasin Uniferme situé en périphérie d’agglomération (surface <strong>de</strong> <strong>vente</strong> > 300m 2 ) a<br />

su mettre en œuvre une communication homogène sur le point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> : chaque exploitation est<br />

présentée précisément selon <strong>les</strong> mêmes modalités, une marque collective est présente sur tous <strong>les</strong><br />

<strong>produits</strong>… Au contraire, Au Terroir, situé en centre ville (surface <strong>de</strong> <strong>vente</strong> < 100m 2 ) présente une<br />

gestion plus « artisanale » <strong>de</strong> sa communication : étiquetage <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> et cartographie réalisées à<br />

la main, présentation <strong>de</strong>s exploitations au bon vouloir <strong>de</strong>s producteurs. En ce qui concerne la<br />

présence <strong>de</strong>s producteurs à la <strong>vente</strong>, <strong>de</strong>s différences notab<strong>les</strong> sont également observées entre <strong>les</strong><br />

magasins angevins Terres et Terroirs et la Ferme Baugeoise. Terres et Terroirs (180 m 2 ) est ouvert 6<br />

jours sur 7 et est tenu principalement par <strong>de</strong>s salariés, <strong>les</strong> producteurs assurant une permanence 2<br />

fois par semaine. A l’inverse, <strong>les</strong> Fermes Baugeoises (300m 2 ) ouvrent leurs portes seulement 2 jours<br />

par semaine mais <strong>les</strong> producteurs sont présents en continu aux côtés d’un salarié.<br />

2.2 Etu<strong>de</strong> qualitative : i<strong>de</strong>ntifier empiriquement <strong>les</strong> dimensions<br />

Comme nous l’avons évoqué, l’objectif <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> qualitative est double : (1) mettre à l’épreuve du<br />

terrain <strong>les</strong> taxinomies <strong>de</strong> la proximité i<strong>de</strong>ntifiées dans la littérature, et (2) i<strong>de</strong>ntifier le vocabulaire utilisé<br />

par <strong>les</strong> répondants dans la qualification <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> proximité à l’égard d’un point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif<br />

en vue la construction d’échel<strong>les</strong> <strong>de</strong> mesure.<br />

2.2.1 Méthodologie<br />

18 entretiens semi-directifs, d’une durée <strong>de</strong> 15 à 40 minutes, ont été réalisés avec <strong>de</strong>s<br />

consommateurs <strong>de</strong> 3 <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong> <strong>de</strong> la région stéphanoise. Les personnes interrogées<br />

ont été sélectionnées au hasard à partir <strong>de</strong>s fichiers clients <strong>de</strong>s magasins ou directement dans le<br />

magasin. Nous avons toutefois cherché à obtenir <strong>de</strong>s profils hétérogènes en termes d’âge (31 à 78<br />

ans), <strong>de</strong> sexe (6 hommes et 12 femmes), <strong>de</strong> CSP, mais également en termes <strong>de</strong> fréquence d’achat<br />

(annexe 1 : profil <strong>de</strong>s répondants).<br />

8


Les entretiens ont eu lieu majoritairement au domicile <strong>de</strong>s répondants. Ils ont été menés à l’ai<strong>de</strong> d’un<br />

gui<strong>de</strong>, structuré autour <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux thèmes principaux i<strong>de</strong>ntifiés à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la littérature : l’un concerne le<br />

rapport <strong>de</strong>s consommateurs au magasin et aux <strong>produits</strong> et l’autre concerne son rapport aux<br />

producteurs. Plusieurs techniques <strong>de</strong> collecte qualitative, notamment associatives et projectives<br />

(Guelfand 1999), ont été utilisées afin <strong>de</strong> développer le discours <strong>de</strong>s répondants sur sa relation au<br />

point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> et à l’égard <strong>de</strong>s producteurs 2 .<br />

Le nombre d’entretiens a été arrêté en tenant compte du principe <strong>de</strong> saturation sémantique préconisé<br />

par Glaser et Strauss (1967). Par ailleurs, afin <strong>de</strong> prendre en considération un éventuel effet culturel<br />

régional, <strong>de</strong>s tab<strong>les</strong> ron<strong>de</strong>s ont étés menées avec <strong>de</strong>s clients <strong>de</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong> sur<br />

l’agglomération d’Angers. 11 personnes ont participé à <strong>de</strong>ux tab<strong>les</strong> ron<strong>de</strong>s d’une durée moyenne <strong>de</strong><br />

1h30. L’animation <strong>de</strong> ces tab<strong>les</strong> ron<strong>de</strong>s a été réalisée à partir <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>s très similaires à celui utilisé<br />

pour <strong>les</strong> entretiens en face-à-face.<br />

Les entretiens semi-directifs ont été intégralement enregistrés et retranscrits. Une analyse <strong>de</strong> contenu<br />

thématique a été effectuée sur le corpus à l’ai<strong>de</strong> du logiciel NVIVO 2.0, considéré comme étant le<br />

logiciel d’ADQAO (Analyse <strong>de</strong> Données Qualitatives Assistée par Ordinateur) le plus performant quel<br />

que soit le volume <strong>de</strong> données et <strong>de</strong> concepts (Bournois, Point et Voynnet-Fourboul 2002). Ce type<br />

d’analyse consiste à « repérer <strong>les</strong> noyaux <strong>de</strong> sens qui composent la communication et dont la<br />

présence ou la fréquence d’apparition pourront signifier quelque chose pour l’objectif analytique<br />

choisi » (Bardin 1996).<br />

Une première grille <strong>de</strong> codage a été réalisée sur la base <strong>de</strong>s quatre formes <strong>de</strong> proximité <strong>de</strong> Bergadaà<br />

et Del Bucchia (2009) retenues à l’issue <strong>de</strong> la revue <strong>de</strong> littérature. La codification a été détaillée à<br />

partir d’une lecture approfondie <strong>de</strong>s entretiens et <strong>de</strong>s allers-retours successifs entre notre corpus, <strong>les</strong><br />

éléments i<strong>de</strong>ntifiés théoriquement, et différents champs <strong>de</strong> littérature pour affiner l’arborescence <strong>de</strong>s<br />

co<strong>de</strong>s et leur définition respective. Enfin, le caractère objectif <strong>de</strong>s catégories a été testé à l’ai<strong>de</strong> d’un<br />

triple codage sur plusieurs entretiens, , <strong>les</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> désaccord ayant été systématiquement discutés<br />

et résolus.<br />

2.2.2 Quatre formes <strong>de</strong> proximité i<strong>de</strong>ntifiées<br />

A l’issue <strong>de</strong> l’analyse, <strong>les</strong> quatre composantes pré-i<strong>de</strong>ntifiées par Bergadaà et Del Buccia (2009) sont<br />

retrouvées dans le discours <strong>de</strong>s répondants. Nous avons retenu <strong>les</strong> dénominations données par ces<br />

auteurs, dans la mesure où il s’agissait <strong>de</strong> la seule étu<strong>de</strong> empirique étudiant <strong>les</strong> formes <strong>de</strong> proximité<br />

perçues par <strong>les</strong> consommateurs.<br />

Le tableau 2 détaille <strong>les</strong> définitions <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s dimensions, <strong>les</strong> verbatim significatifs, ainsi que le<br />

nombre d’entretiens en face-à-face dans <strong>les</strong>quels la dimension a été i<strong>de</strong>ntifiée.<br />

La proximité d’accès<br />

Les consommateurs interviewés, en entretien ou dans <strong>les</strong> tab<strong>les</strong> ron<strong>de</strong>s, évoquent très spontanément<br />

<strong>les</strong> différentes formes <strong>de</strong> la proximité d’accès, telle qu’elle a été définie par Bergadaà et Del Buccia<br />

(2009). Il ne s’agit pas tant d’une distance géographique en termes <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> kilomètres, mais <strong>de</strong><br />

la perception <strong>de</strong> cette proximité liée à la facilité d’accès, parce que le magasin est « sur mon<br />

chemin », « à coté d’un endroit ou je vais souvent » ou bien « encore rapi<strong>de</strong>ment accessible <strong>de</strong>puis<br />

chez moi ou mon lieu <strong>de</strong> travail ».<br />

La proximité i<strong>de</strong>ntitaire<br />

La proximité i<strong>de</strong>ntitaire, très présente dans le discours <strong>de</strong>s consommateurs (seul un n’y fait pas<br />

allusion), renvoie quant à elle à un ensemble <strong>de</strong> valeurs associées au magasin <strong>de</strong> producteurs, aux<br />

<strong>produits</strong> et/ou aux producteurs. Ces valeurs peuvent être différentes d’un individu à l’autre et<br />

s’expriment à différents <strong>de</strong>grés. Certains partagent en effet très fortement <strong>les</strong> valeurs portées par le<br />

2 Le gui<strong>de</strong> d’entretien peut être obtenu sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> auprès <strong>de</strong>s auteurs.<br />

9


magasin, cela ayant un impact fort sur leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> consommation (ils ne mangent que <strong>de</strong>s <strong>produits</strong><br />

<strong>de</strong> saison, pour certains bios, s’approvisionnent principalement en circuits courts, etc.). D’autres<br />

adhèrent aux valeurs du magasin mais ont un discours et un comportement plus nuancé<br />

(s’approvisionnant occasionnellement en circuits courts). El<strong>les</strong> renvoient toutefois à la volonté <strong>de</strong><br />

s’inscrire dans <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> consommation accordant davantage <strong>de</strong> place à la<br />

durabilité <strong>de</strong>s pratiques.<br />

La proximité relationnelle<br />

Présente dans la plupart <strong>de</strong>s entretiens réalisés (15/18), la proximité relationnelle renvoie à la manière<br />

dont <strong>les</strong> consommateurs perçoivent la relation qu’ils entretiennent avec <strong>les</strong> producteurs proposant<br />

leurs <strong>produits</strong> dans le magasin, cette proximité s’exprimant à différents <strong>de</strong>grés d’intensité. Si certains<br />

consommateurs évoquent <strong>de</strong>s échanges amicaux avec <strong>les</strong> producteurs, d’autres se situent davantage<br />

sur <strong>de</strong>s échanges d’information, plus ou moins riches et plus ou moins fréquents. On retrouve ainsi la<br />

distinction entre <strong>de</strong>s interactions socia<strong>les</strong> et <strong>de</strong>s interactions fonctionnel<strong>les</strong> directement liées à la<br />

tâche à accomplir (Bendapudi et Berry 1997 ; Capelli et Sabadie 2006 ; Dampérat 2006).<br />

La proximité <strong>de</strong> processus<br />

Cette <strong>de</strong>rnière dimension <strong>de</strong> proximité, qui au regard <strong>de</strong> la littérature apparaissait moins consensuelle,<br />

est retrouvée dans le corpus et semble donc pertinente dans le cadre <strong>de</strong>s relations entre un<br />

consommateur et un point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif. Lorsqu’elle est exprimée, elle semble participer<br />

activement au renforcement, voire dans certains cas à l’émergence d’une proximité entre <strong>les</strong><br />

consommateurs et le point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif, même en l’absence <strong>de</strong> contacts avec <strong>les</strong> producteurs.<br />

En effet, <strong>les</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> observés utilisent <strong>de</strong> façon relativement différente <strong>les</strong> outils <strong>de</strong> médiation<br />

sur <strong>les</strong>quels peut s’appuyer la proximité <strong>de</strong> processus, rendant cette dimension <strong>de</strong> la proximité plus ou<br />

moins opérante.<br />

L’analyse qualitative <strong>de</strong>s entretiens nous invite donc à poursuivre notre investigation <strong>de</strong>s différentes<br />

formes <strong>de</strong> proximité perçues par <strong>les</strong> consommateurs en <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif autour <strong>de</strong> 4<br />

dimensions : la proximité d’accès, i<strong>de</strong>ntitaire, relationnelle et <strong>de</strong> processus. Les verbatim recueillis,<br />

tout en confirmant la définition retenue pour chaque dimension sur la base <strong>de</strong> la littérature, nous<br />

permettent <strong>de</strong> proposer un outil adapté à la spécificité <strong>de</strong> notre objet d’étu<strong>de</strong>.<br />

10


Tableau n°2 : Les dimensions <strong>de</strong> la proximité consom mateur-point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif : synthèse <strong>de</strong> la phase qualitative<br />

Dimension <strong>de</strong> la<br />

proximité<br />

Définition Verbatim Nb entretiens<br />

Proximité d’accès<br />

Facilité et praticité pour le<br />

consommateur pour se rendre au<br />

magasin (en termes <strong>de</strong> distance,<br />

<strong>de</strong> temps, mais aussi <strong>de</strong><br />

commodité d’accès).<br />

« Je trouve qu’il est bien situé parce que pour amener mes enfants à différents endroits<br />

j’y passe »<br />

« Je le trouve bien, je trouve qu’il est bien placé aussi, moi j’y vais à pied »<br />

« Je passe <strong>de</strong>vant quand je vais chez moi »<br />

« Je n’ai pas envie <strong>de</strong> prendre ma voiture pour aller acheter à manger »<br />

14<br />

Proximité<br />

relationnelle<br />

Lien crée avec le producteur dans<br />

le cadre du point <strong>de</strong> <strong>vente</strong><br />

« Il y a quelque chose un peu <strong>de</strong> familial »<br />

« Oui le lien direct c’est la conversation et <strong>de</strong>s questions sur <strong>les</strong> <strong>produits</strong> »<br />

« Ici il y a du contact, ce n’est pas anonyme, on se connaît entre client, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

nouvel<strong>les</strong> <strong>de</strong> certains, il y a <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s, c’est plus familiale, plus humain »<br />

« C’est amical, ce n’est pas <strong>de</strong> l’amitié, mais c’est amical »<br />

13<br />

Proximité i<strong>de</strong>ntitaire<br />

Partage <strong>de</strong> valeurs avec le point<br />

<strong>de</strong> <strong>vente</strong>, concernant <strong>les</strong> manières<br />

<strong>de</strong> produire et <strong>de</strong> consommer<br />

« C’est forcément, enfin essentiellement, <strong>de</strong>s agriculteurs, donc j’ai une représentation<br />

du travail qu’ils font »<br />

« la philosophie c’est le développement durable, c’est peut-être un frein par rapport à<br />

notre société <strong>de</strong> consommation qui est effrénée. On voit qu’ils ont un style <strong>de</strong> vie qui<br />

essaie <strong>de</strong> mettre en relation avec leurs idées ce qui n’est pas toujours facile »<br />

« Je trouve que le bio, dans ce que je peux en percevoir, pour moi, c’est quand même<br />

une garantie d’avenir durable pour la planète »<br />

17<br />

Proximité <strong>de</strong><br />

processus<br />

Partage <strong>de</strong> connaissances sur le<br />

fonctionnement interne du<br />

magasin : qualité et provenance<br />

<strong>de</strong>s <strong>produits</strong>, mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

préparation et <strong>de</strong> distribution.<br />

« Savoir où ils produisent, avec quel type d’agriculture mais bon c’est quand même<br />

affiché sur <strong>les</strong> <strong>produits</strong> avec <strong>les</strong> étiquettes <strong>de</strong> couleurs, c’est quand même assez clair »<br />

« Ce que j’apprécie c’est la transparence donc ils ont affiché leur photo et ils ont quand<br />

même un discours qui est assez transparent »<br />

« C’est cher mais qu’on a <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> qui sont bons que c’est <strong>de</strong>s petits producteurs<br />

qui ne mettent pas trop <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s dans la terre, du moins j’espère »<br />

10<br />

11


2.3- Etu<strong>de</strong> quantitative : vali<strong>de</strong>r empiriquement <strong>les</strong> dimensions et tester<br />

l’influence sur la confiance<br />

Cette étape quantitative, conduite auprès <strong>de</strong> 591 répondants, a plusieurs objectifs. Il s’agit : (1) <strong>de</strong><br />

confirmer <strong>les</strong> dimensions <strong>de</strong> la proximité perçue i<strong>de</strong>ntifiées à l’issue <strong>de</strong> la revue <strong>de</strong> littérature et <strong>de</strong><br />

l’étu<strong>de</strong> qualitative, (2) <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r l’instrument <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la proximité proposé et enfin (3) <strong>de</strong> tester<br />

l’impact <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong> la proximité i<strong>de</strong>ntifiées sur la construction <strong>de</strong> la confiance.<br />

2.3.1 Méthodologie<br />

Un ensemble <strong>de</strong> quatorze items <strong>de</strong> mesure, couvrant <strong>les</strong> quatre dimensions supposées <strong>de</strong> la<br />

proximité perçue, a été généré (Tableau 4). Il résulte à la fois d’adaptation d’instruments développés<br />

dans d’autres champs d’application mais également <strong>de</strong>s verbatim issus <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> qualitative et<br />

<strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Bergadaà et Del Buccia (2009).<br />

Tableau n°4 : Echel<strong>les</strong> <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong> l a proximité perçue utilisées<br />

Dimensions Co<strong>de</strong>s Items <strong>de</strong> mesure Références<br />

Proxacc1<br />

Ce magasin est très bien situé<br />

Proximité<br />

d’accès<br />

Proxacc2<br />

Il est très facile d’accès.<br />

Bergadaà et<br />

Del Bucchia<br />

(2009)<br />

Proxacc3<br />

Vous pouvez vous rendre très rapi<strong>de</strong>ment dans ce magasin<br />

Proximité<br />

i<strong>de</strong>ntitaire<br />

Proxi<strong>de</strong>nt1<br />

Proxi<strong>de</strong>nt2<br />

Proxi<strong>de</strong>nt3<br />

Vous êtes en accord total avec <strong>les</strong> valeurs portées par ce<br />

magasin<br />

En venant ici, vous faites vivre <strong>les</strong> agriculteurs locaux<br />

Vous partagez complètement la vision <strong>de</strong> l’agriculture prônée<br />

dans ce magasin<br />

Bergadaà et<br />

Del Bucchia<br />

(2009),<br />

Salerno (2001)<br />

Proxrel1<br />

Vous connaissez très bien <strong>les</strong> producteurs qui ven<strong>de</strong>nt dans<br />

ce magasin<br />

Proximité<br />

relationnelle<br />

Proxrel2<br />

Proxrel3<br />

Proxrel4<br />

Vous posez beaucoup <strong>de</strong> questions aux producteurs sur <strong>les</strong><br />

<strong>produits</strong><br />

Vous avez <strong>de</strong>s relations d’amitié avec <strong>les</strong> producteurs qui<br />

ven<strong>de</strong>nt dans ce magasin<br />

Vous passez beaucoup <strong>de</strong> temps à échanger avec <strong>les</strong><br />

producteurs<br />

Barnes (1997),<br />

Bergadaà et<br />

Del Bucchia<br />

(2009), Capelli<br />

et Sabadie<br />

(2006)<br />

Proxrel5<br />

Vous avez <strong>de</strong>s relations plus fortes avec ces producteurs<br />

qu’avec <strong>les</strong> autres commerçants<br />

Proximité <strong>de</strong><br />

processus<br />

Proxproc1<br />

Proxproc2<br />

Proxproc3<br />

Dans ce magasin vous savez exactement comment sont<br />

fabriqués vos <strong>produits</strong><br />

Vous avez absolument toutes <strong>les</strong> informations que vous<br />

souhaitez sur l‘origine <strong>de</strong>s <strong>produits</strong><br />

Vous savez très bien comment fonctionne le magasin, <strong>les</strong><br />

règ<strong>les</strong> sont très claires<br />

Bergadaà et<br />

Del Bucchia<br />

(2009)<br />

Des enquêtes par questionnaire avec administration sur le point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> ont été privilégiées. El<strong>les</strong><br />

permettent en effet d’interroger <strong>de</strong>s consommateurs directement à l’issue d’une expérience <strong>de</strong><br />

magasinage dans un point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif. Notons toutefois que nos items ne cherchent pas à<br />

mesurer la perception d’une expérience en particulier mais la perception <strong>de</strong> proximité cumulative à<br />

l’issue <strong>de</strong>s différentes expériences dans le magasin en question.<br />

12


En plus <strong>de</strong>s échel<strong>les</strong> <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la proximité, plusieurs mesures <strong>de</strong>s motivations, comportements<br />

d’achat <strong>de</strong>s répondants ainsi que plusieurs questions d’i<strong>de</strong>ntification ont été intégrées au<br />

questionnaire 3 . Par ailleurs, la proximité perçue a été souvent abordée en tant qu’antécé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

confiance (Bergadaà et Del Buccia 2009 ; Bouba-Olga et Grossetti 2008 ; Dupuy et Torre 1998). Afin<br />

<strong>de</strong> tester empiriquement cette relation, une version réduite <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> Gurviez et Korchia (2002) a<br />

été utilisée. Ces auteurs proposent une conceptualisation <strong>de</strong> la confiance perçue, consensuelle en<br />

comportement du consommateur, autour <strong>de</strong> trois dimensions : la crédibilité, l’intégrité et la<br />

bienveillance. Un item <strong>de</strong> mesure a été retenu par dimension afin <strong>de</strong> ne pas allonger la taille du<br />

questionnaire. L’instrument réduit en trois items présente une bonne cohérence interne (Alpha <strong>de</strong><br />

Cronbach = 0,71).<br />

Comme préconisé par Churchill (1979), <strong>de</strong>ux collectes <strong>de</strong> données ont été réalisées : la première<br />

permet <strong>de</strong> purifier <strong>les</strong> mesures alors que la <strong>de</strong>uxième permet <strong>de</strong> confirmer la dimensionnalité et <strong>de</strong><br />

s’assurer <strong>de</strong> la validité et <strong>de</strong> la fiabilité <strong>de</strong> l’instrument.<br />

Notre premier échantillon est composé <strong>de</strong> 194 consommateurs <strong>de</strong> l’agglomération d’Angers (région<br />

Pays <strong>de</strong> la Loire) interrogés lors <strong>de</strong> leurs achats <strong>de</strong> <strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong> dans trois magasins <strong>de</strong><br />

producteurs différents.<br />

Le second échantillon est composé <strong>de</strong> 397 répondants interrogés dans <strong>les</strong> mêmes conditions au sein<br />

<strong>de</strong> quatre <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong> <strong>de</strong> la région Rhône-Alpes, trois d’entre eux étant situés dans<br />

l’agglomération stéphanoise.<br />

S’il est difficile d’évaluer objectivement la représentativité <strong>de</strong> nos échantillons, leurs caractéristiques<br />

sont toutefois cohérentes avec cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s enquêtes déjà réalisées sur <strong>les</strong> consommateurs <strong>de</strong> <strong>points</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong> (AVEC 2003), tant du point <strong>de</strong> vue du profil sociologique <strong>de</strong>s enquêtés que <strong>de</strong> leur<br />

comportement d’achat (encadré 1).<br />

Encadré n° 1 : Profil <strong>de</strong>s répondants <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s quant itatives<br />

Qui sont-ils ?<br />

Une gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> femmes (79%).<br />

Ils (el<strong>les</strong>) ont en moyenne 54 ans (46%<br />

ont entre 40 et 60 ans, 38% ont plus <strong>de</strong><br />

60 ans). Plus d’un tiers d’entre eux sont<br />

à la retraite (35%), une partie sont<br />

cadres (18%) ou bien employés (17%).<br />

La moitié d’entre eux habitent à moins<br />

<strong>de</strong> 10 mn du magasin<br />

Quels types <strong>de</strong> clients sont-ils?<br />

Les consommateurs enquêtés viennent<br />

régulièrement faire leurs achats (61% toutes <strong>les</strong><br />

semaines), principalement pour acheter <strong>de</strong>s fruits<br />

et légumes (86% en achètent régulièrement) et<br />

dépensent en moyenne 30 euros par semaine. Si<br />

un quart d’entre eux fréquentent le magasin <strong>de</strong>puis<br />

plus <strong>de</strong> 10 ans (26%) un autre quart s’y rend<br />

<strong>de</strong>puis moins <strong>de</strong> 2 ans.<br />

Que cherchent-ils dans ces magasins <strong>de</strong> producteurs ?<br />

S’ils viennent acheter <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> dans ces magasins, c’est que selon eux <strong>les</strong> <strong>produits</strong> y sont <strong>de</strong><br />

qualité (64%), ils sont frais (55%) et <strong>produits</strong> localement (42%).<br />

2.3.2. Résultats<br />

a) Une structure à quatre dimensions confirmée<br />

L’analyse a été réalisée classiquement à l’ai<strong>de</strong> d’Analyses Factoriel<strong>les</strong> Exploratoires (AFE) sur n 1 et n 2<br />

suivie d’une Analyse Factorielle Confirmatoire (AFC) sur n 2 . Par la suite, un modèle structurel<br />

3 Toutes <strong>les</strong> échel<strong>les</strong> ont été mesurées au format Likert en 5 <strong>points</strong> <strong>de</strong> « pas du tout d’accord » à « tout à fait<br />

d’accord ».<br />

13


intégrant <strong>les</strong> liens entre <strong>les</strong> dimensions <strong>de</strong> la proximité et la confiance à l’égard du point <strong>de</strong> <strong>vente</strong><br />

collectif est soumis aux données.<br />

- Analyses Factoriel<strong>les</strong> Exploratoires<br />

Sur le premier jeu <strong>de</strong> données, <strong>les</strong> critères du cou<strong>de</strong> et <strong>de</strong> Kaiser suggèrent l’existence <strong>de</strong> quatre<br />

facteurs restituant 60,88% <strong>de</strong> la variance. Le premier facteur (variance expliquée 27,13%) regroupe<br />

<strong>les</strong> items relatifs à la dimension relationnelle <strong>de</strong> la proximité. Les facteurs 2, 3 et 4 correspon<strong>de</strong>nt<br />

respectivement à la proximité i<strong>de</strong>ntitaire, d’accès et <strong>de</strong> processus. Nous retenons donc cette solution<br />

conforme à nos postulats théoriques. Les valeurs <strong>de</strong> l’Alpha <strong>de</strong> Cronbach, comprises entre 0,59 et<br />

0,81, restent quant à el<strong>les</strong> dans <strong>de</strong>s normes acceptab<strong>les</strong> pour une recherche exploratoire (Nunnally<br />

1967 ; Peterson 1984).<br />

Sur le <strong>de</strong>uxième jeu <strong>de</strong> données, la structure à quatre dimensions est confirmée par <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux tests.<br />

Elle permet <strong>de</strong> restituer 63,67% <strong>de</strong> la variance. Tous <strong>les</strong> énoncés sont fortement corrélés à leur<br />

facteur respectif et <strong>les</strong> communalités sont toutes supérieures à 0,5 à l’exception <strong>de</strong> Proxgeo3 (0,464)<br />

que nous décidons tout <strong>de</strong> même <strong>de</strong> conserver. L’Analyse Factorielle Confirmatoire nous permettra <strong>de</strong><br />

statuer sur son éventuelle suppression. Les Alpha <strong>de</strong> Cronbach montrent une bonne cohérence<br />

interne <strong>de</strong>s quatre dimensions.<br />

Le tableau 5 récapitule <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>s AFE sur <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux échantillons.<br />

Tableau n° 5 : Synthèse <strong>de</strong>s AFE <strong>de</strong>s quatre dimensions <strong>de</strong> la proximité perçue,<br />

avec rotation Promax (<strong>les</strong> valeurs inférieures à 0,3 ont été omises)<br />

1 e collecte (n=194) 2 e collecte (n=397)<br />

PR PI PA PP Comm PR PI PA PP Comm<br />

Proxrel1 ,666 ,563 ,779 ,661<br />

Proxrel2 ,703 ,563 ,781 ,580<br />

Proxrel3 ,854 ,699 ,828 ,678<br />

Proxrel4 ,829 ,670 ,854 ,713<br />

Proxrel5 ,700 ,532 ,730 ,565<br />

Proxi<strong>de</strong>n1 ,767 ,637 ,772 ,607<br />

Proxi<strong>de</strong>n2 ,807 ,592 ,772 ,610<br />

Proxi<strong>de</strong>n3 ,629 ,616 ,859 ,718<br />

Proxacc1 ,832 ,726 ,868 ,735<br />

Proxacc2 ,712 ,558 ,805 ,657<br />

Proxacc3 ,648 ,529 ,644 ,464<br />

Proxproc3 ,818 ,615 ,795 ,620<br />

Proxproc1 ,717 ,632 ,650 ,568<br />

Proxproc2 ,632 ,594 ,878 ,738<br />

% variance<br />

expliquée<br />

27,13 14,97 7,65 11,12 29,15 15,54 11,50 8,47<br />

Alpha <strong>de</strong><br />

Cronbach<br />

,81 ,68 ,59 ,67 ,85 ,73 ,68 ,67<br />

Légen<strong>de</strong>. PR : Proximité Relationnelle, PI : Proximité I<strong>de</strong>ntitaire, PA : Proximité d’Accès, PP : Proximité <strong>de</strong><br />

Processus, Comm : Communalité.<br />

14


- Analyse Factorielle Confirmatoire<br />

Une Analyse Factorielle Confirmatoire est par la suite menée sur le <strong>de</strong>uxième échantillon, à l’ai<strong>de</strong> du<br />

logiciel Amos 7, pour confirmer la dimensionnalité et tester la fiabilité et la validité <strong>de</strong> l’instrument <strong>de</strong><br />

mesure. Le modèle <strong>de</strong> mesure s’ajuste bien aux données (χ² = 146,54 ; ddl = 71; χ²/ddl = 2,06 ; CFI =<br />

0,954 ; RMSEA = 0,052 ; TLI = 0,932).<br />

Toutefois, <strong>les</strong> poids <strong>de</strong> régression standardisés entre <strong>les</strong> items Proxacc3 « Vous pouvez vous rendre<br />

très rapi<strong>de</strong>ment dans ce magasin », Proxproc3 « Vous savez très bien comment fonctionne le<br />

magasin, <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> sont très claires » et leurs variab<strong>les</strong> latentes respectives sont faib<strong>les</strong><br />

(respectivement 0,501 et 0,566). Pour ce <strong>de</strong>uxième énoncé, cela peut s’expliquer par le fait que,<br />

contrairement aux <strong>de</strong>ux autres items <strong>de</strong> la proximité <strong>de</strong> processus, Proxiproc3 mesure la<br />

connaissance <strong>de</strong>s règ<strong>les</strong> <strong>de</strong> fonctionnement dans le magasin et non pas la connaissance du<br />

processus <strong>de</strong> production. Compte tenu <strong>de</strong>s faib<strong>les</strong> valeurs <strong>de</strong>s poids <strong>de</strong> régression, nous décidons <strong>de</strong><br />

supprimer ces items. Le nouveau modèle présente toujours un bon ajustement aux données (χ² =<br />

86,39 ; ddl = 48; χ²/ddl = 1,8 ; CFI = 0,973 ; RMSEA = 0,045 ; TLI = 0,956).<br />

Les résultats concernant la fiabilité <strong>de</strong>s quatre facteurs <strong>de</strong> la proximité sont présentés tableau 6. Ils<br />

attestent une bonne cohérence interne pour une étu<strong>de</strong> exploratoire (Rhô <strong>de</strong> Jöreskog > 0,65) ainsi<br />

qu’une bonne validité convergente (Rhô <strong>de</strong> validité convergente > 50%) pour trois <strong>de</strong>s quatre<br />

dimensions. La validité convergente n’est toutefois pas assurée pour la proximité i<strong>de</strong>ntitaire, le<br />

pourcentage <strong>de</strong> variance extraite étant légèrement inférieur à 50%. Nous considérons néanmoins ce<br />

résultat satisfaisant dans le cadre d’une étu<strong>de</strong> préliminaire sur la proximité perçue. Notons d’ailleurs<br />

que toutes <strong>les</strong> contributions factoriel<strong>les</strong> sont significativement différentes <strong>de</strong> zéro.<br />

Par ailleurs, <strong>les</strong> pourcentages <strong>de</strong> variance extraite par chaque facteur sont supérieurs aux<br />

pourcentages <strong>de</strong> variance partagée avec <strong>les</strong> autres facteurs. La validité discriminante est donc<br />

vérifiée.<br />

Tableau n°6 : Fiabilité et validité <strong>de</strong> construit <strong>de</strong> s quatre dimensions <strong>de</strong> la proximité perçue<br />

Fiabilité<br />

Rhô<br />

Validité<br />

convergente<br />

% variance<br />

extraite<br />

Validité discriminante<br />

(Variance partagée)<br />

PA PR PI PP<br />

[PA] Proximité d’accès ,70 54,19% x<br />

[PR] Proximité<br />

relationnelle<br />

,86 54,44% 3,06% x<br />

[PI] Proximité i<strong>de</strong>ntitaire ,73 48% 3,42% 5,38% x<br />

[PP] Proximité <strong>de</strong><br />

processus<br />

,68 52% 7,6% 16% 24,21% x<br />

L’AFC réalisée nous permet ainsi <strong>de</strong> confirmer la structure à quatre dimensions <strong>de</strong> la proximité perçue<br />

ainsi que <strong>les</strong> qualités psychométriques <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> mesure proposée.<br />

15


) L’impact <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong> la proximité sur la construction <strong>de</strong> la confiance<br />

La littérature sur la proximité, tant en économie qu’en comportement du consommateur, postule un<br />

lien entre la proximité et la confiance. Cette relation est testée à l’ai<strong>de</strong> d’un modèle structurel sur le<br />

<strong>de</strong>uxième échantillon <strong>de</strong> répondants. Celui-ci présente <strong>de</strong>s indices d’ajustement satisfaisants (χ² =<br />

263,12 ; ddl = 86; χ²/ddl = 3,06 ; CFI = 0,907 ; RMSEA = 0,061 ; TLI = 0,870). Les résultats montrent<br />

que la proximité i<strong>de</strong>ntitaire (λ = 0,494 p< 0,001), la proximité <strong>de</strong> processus (λ = 0,393, p< 0,001) et la<br />

proximité relationnelle (λ = 0,171, p< 0,005) influencent significativement la confiance perçue à l’égard<br />

du point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif. Au contraire, la proximité d’accès n’a pas d’influence sur la confiance (λ=<br />

0,018, p>0,01).<br />

Ces résultats confirment <strong>les</strong> travaux récents sur la dimension relationnelle <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s <strong>produits</strong><br />

(Prigent-Simonin et Hérault-Fournier, 2005) dans la mesure où ils montrent que la relation entre <strong>les</strong><br />

producteurs et <strong>les</strong> consommateurs est vecteur <strong>de</strong> confiance. Il apparaît que la confiance doit être<br />

envisagée comme enracinée dans un système composite mêlant connaissance et croyance comme le<br />

propose Karpik (Mangematin et Thu<strong>de</strong>roz, 2003). D’après nos résultats, c’est la proximité en termes<br />

<strong>de</strong> partage <strong>de</strong> valeurs qui influence le plus la confiance à l’égard du point <strong>de</strong> <strong>vente</strong> collectif, alors que<br />

la proximité relationnelle, même si son rôle est positif, revêt une place moins importante. Là encore,<br />

nos résultats sont à rapprocher <strong>de</strong>s travaux préalablement cités dans le sens où d’une part, une<br />

rencontre physique entre producteur et consommateur ne semble pas toujours nécessaire ; et d’autre<br />

part l’accessibilité du producteur, c’est-à-dire la facilité avec laquelle <strong>les</strong> consommateurs peuvent<br />

entrer en contact avec lui, participe également à dans la construction <strong>de</strong> la confiance. On peut<br />

toutefois s’interroger sur une possible hiérarchisation <strong>de</strong>s différentes dimensions <strong>de</strong> la proximité<br />

i<strong>de</strong>ntifiées : la proximité relationnelle pourrait par exemple influencer positivement la proximité<br />

i<strong>de</strong>ntitaire et la proximité <strong>de</strong> processus.<br />

Apports, limites et perspectives<br />

Ce travail contribue à une meilleure connaissance <strong>de</strong>s relations entre producteurs et consommateurs<br />

dans le cadre <strong>de</strong>s circuits courts en général et <strong>de</strong>s <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong>. Il permet d’une part une<br />

meilleure i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong> la proximité perçue par un consommateur dans le cadre<br />

<strong>de</strong>s magasins <strong>de</strong> producteurs. D’autre part, il permet <strong>de</strong> tester empiriquement l’influence <strong>de</strong> la<br />

proximité sur la confiance et <strong>de</strong> confirmer l’hypothèse souvent formulée dans la littérature selon<br />

laquelle la proximité –en particulier relationnelle et i<strong>de</strong>ntitaire- contribue à renforcer la confiance <strong>de</strong>s<br />

consommateurs. Par ailleurs, nous proposons un premier instrument <strong>de</strong> mesure quantitatif <strong>de</strong>s<br />

dimensions <strong>de</strong> la proximité qui peut être utilisé comme outil <strong>de</strong> diagnostic pour un point <strong>de</strong> <strong>vente</strong><br />

collectif. Enfin, cette première étu<strong>de</strong> marketing sur la proximité perçue par <strong>les</strong> consommateurs permet<br />

d’explorer un nouveau terrain d’étu<strong>de</strong>, peu connu à ce jour et faisant pourtant figure <strong>de</strong> circuits <strong>de</strong><br />

distribution en plein renouveau.<br />

Toutefois, cet article présente <strong>de</strong>s limites méthodologiques et théoriques principalement liées au fait<br />

qu’il rend compte d’une première tentative d’analyse du concept <strong>de</strong> proximité dans <strong>les</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong><br />

<strong>collectifs</strong>.<br />

Tout d’abord, nous pouvons noter que <strong>les</strong> échel<strong>les</strong> <strong>de</strong> mesure testées ici ne contiennent pas toujours<br />

un nombre suffisant d’items par dimension. Cela s’explique notamment par le fait que cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la proximité faisait partie d’une enquête plus large visant à mieux connaître la clientèle <strong>de</strong>s <strong>points</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>vente</strong> <strong>collectifs</strong>. Il aurait été pertinent d’intégrer dès le départ un plus grand nombre d’énoncés par<br />

dimension. Nous avons néanmoins été contraints <strong>de</strong> limiter la longueur du questionnaire afin que la<br />

durée <strong>de</strong> passation reste supportable pour <strong>les</strong> répondants.<br />

La <strong>de</strong>uxième limite <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> porte sur la validité <strong>de</strong>s échel<strong>les</strong> <strong>de</strong> mesure. Nous pouvons en effet<br />

signaler que la validité convergente n’est pas tout à fait atteinte pour la dimension i<strong>de</strong>ntitaire <strong>de</strong> la<br />

proximité, le pourcentage <strong>de</strong> variance extraite restant inférieur à 50%.<br />

16


Il apparaît donc nécessaire à l’avenir <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s complémentaires intégrant un plus grand<br />

nombre d’énoncés par échelle et <strong>de</strong> <strong>les</strong> tester sur <strong>de</strong> nouveaux terrains d’étu<strong>de</strong> en circuits courts, tels<br />

que <strong>les</strong> AMAP ou <strong>les</strong> systèmes <strong>de</strong> paniers.<br />

D’un point <strong>de</strong> théorique, nous nous sommes peu intéressés ici à l’articulation <strong>de</strong>s différentes formes<br />

<strong>de</strong> proximité entre el<strong>les</strong>. Certaines dimensions sont-el<strong>les</strong> plus présentes que d’autres ? Quels liens<br />

existent-ils entre <strong>les</strong> différentes formes <strong>de</strong> proximité ? On peut en effet s’interroger par exemple sur le<br />

rôle d’une forte proximité i<strong>de</strong>ntitaire dans le succès <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> formes <strong>de</strong> circuits courts tels que <strong>les</strong><br />

systèmes <strong>de</strong> paniers par Internet, démarche dans laquelle la proximité relationnelle entre <strong>les</strong> acteurs<br />

est faible ; mais où <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> médiation adaptés, permettent la création d’une proximité<br />

i<strong>de</strong>ntitaire forte.<br />

Enfin, <strong>les</strong> définitions <strong>de</strong> certaines dimensions <strong>de</strong> la proximité ne sont pas sans rappeler <strong>de</strong>s concepts<br />

marketing largement utilisés pour caractériser <strong>les</strong> relations entre clients et fournisseur tels que<br />

l’attachement ou l’engagement. Il serait alors intéressant, dans <strong>de</strong> prochains travaux <strong>de</strong> mieux faire le<br />

lien entre ces différents concepts afin <strong>de</strong> montrer en quoi la proximité apporte un regard nouveau sur<br />

l’analyse <strong>de</strong>s relations producteurs-consommateurs en circuits courts.<br />

Aussi pour saisir la complexité <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> proximité à l’œuvre dans <strong>les</strong> <strong>points</strong> <strong>de</strong> <strong>vente</strong> étudiés, <strong>de</strong><br />

nouvel<strong>les</strong> pistes <strong>de</strong> recherche s’imposent.<br />

Il semble en effet que <strong>les</strong> formes <strong>de</strong> proximité soient mobilisées <strong>de</strong> façon différentes en fonction <strong>de</strong>s<br />

consommateurs enquêtés, certains s’appuyant par exemple sur une proximité relationnelle pour<br />

construire <strong>de</strong> la confiance alors que d’autres s’appuient principalement sur une proximité i<strong>de</strong>ntitaire et<br />

<strong>de</strong> processus. Il apparaît dès lors tout à fait pertinent <strong>de</strong> poursuivre nos analyses pour faire émerger<br />

une typologie <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> proximité mobilisées par <strong>les</strong> consommateurs. Typologie qui elle-même<br />

pourrait être questionnée au travers <strong>de</strong>ux facteurs discriminants : le profil du consommateur ou bien<br />

encore le lieu <strong>de</strong> l’échange. Nous posons en effet l’hypothèse que la manière dont le lien entre<br />

producteurs et consommateurs est mise en scène ou relayée par <strong>les</strong> outils <strong>de</strong> communication pourrait<br />

en effet avoir un impact sur <strong>les</strong> formes <strong>de</strong> proximité perçues par le consommateur.<br />

17


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19


Annexes<br />

Annexe n°1: profil <strong>de</strong>s consommateurs interrogés en face-à-face<br />

N° PVC Lieu d’entretien Sexe Age Profession<br />

Situation<br />

familiale<br />

Fréquence<br />

d’achat<br />

1 1<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

F 52 Assistante sociale<br />

Mariée, 2<br />

enfants<br />

1 à 2 fois /sem.<br />

2 1<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

F 42<br />

Création d’entreprise<br />

(couches recyclab<strong>les</strong>)<br />

Mariée, 3<br />

enfants<br />

1 fois /sem.<br />

3 1<br />

4 1<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

F 78 Retraitée Mariée 1 fois /sem.<br />

H 58 Chômeur Célibataire épisodique<br />

5 1<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

F 42 Professeur <strong>de</strong>s éco<strong>les</strong><br />

Mariée, 4<br />

enfants<br />

épisodique<br />

6 1<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

H 40 Agent <strong>de</strong> surveillance<br />

Divorcé, 4<br />

enfants<br />

1 fois/sem.<br />

7 1<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

H 49 Professeur d’EPS<br />

Marié, 2<br />

enfants<br />

1 à 2 fois / sem.<br />

8 1<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

H 62<br />

Retraité (ancien<br />

psychologue)<br />

séparé<br />

1 fois/sem.<br />

9 2 Bureau faculté F 50<br />

Enseignante nutrition en<br />

lycée hôtelier<br />

Mariée, 2<br />

enfants<br />

1 fois/sem.<br />

10 2<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

F 43 enseignante<br />

Mariée, 3<br />

enfants<br />

1 fois/sem.<br />

11 3 Dans le PVC F 60 Retraitée Mariée 1 fois/sem.<br />

12 3 Dans le PVC F 56 Retraitée Divorcée 1 fois /sem.<br />

13 3 Dans le PVC F 35<br />

Enseignante d’art<br />

plastique<br />

Mariée, 3<br />

enfants<br />

1 fois /sem.<br />

14 3 Dans le PVC H 33 Professeur d’EPS<br />

Marié, 2<br />

enfants<br />

3 à 4 fois /mois<br />

15 3 Dans le PVC F 52 Enseignante Célibataire 1 fois /sem.<br />

16 3 Dans le PVC F 31 Tapissière Célibataire 1 à 2 fois /sem.<br />

17 1<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

F 65 Retraitée<br />

Mariée, 2<br />

enfants<br />

1 fois/sem.<br />

18 1<br />

Chez le<br />

consommateur<br />

H 51 Informaticien<br />

Mariée, 2<br />

enfants<br />

2 à 3 fois / mois<br />

PVC n° 1 : Saveurs <strong>de</strong> nos fermes à St Chamond, magasin péri-urbain<br />

PVC n° 2 : Plein champs, côté ferme à Sorbiers, magasin péri-urbain<br />

PVC n° 3 : Au terroir à St Etienne, magasin <strong>de</strong> centre vi lle<br />

20

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