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L'ENMG et nous - Madagascar-Tribune.com

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Extrait du <strong>Madagascar</strong>-<strong>Tribune</strong>.<strong>com</strong><br />

<strong>L'ENMG</strong> <strong>et</strong> <strong>nous</strong><br />

http://madagascartribune2.vahiny.<strong>com</strong>/L-ENMG-<strong>et</strong>-<strong>nous</strong>,15380.html<br />

<strong>L'ENMG</strong> <strong>et</strong> <strong>nous</strong><br />

- Editorial -<br />

Date de mise en ligne : lundi 24 janvier 2011<br />

<strong>Madagascar</strong>-<strong>Tribune</strong>.<strong>com</strong><br />

Copyright © <strong>Madagascar</strong>-<strong>Tribune</strong>.<strong>com</strong> Page 1/3


<strong>L'ENMG</strong> <strong>et</strong> <strong>nous</strong><br />

Christine Razanamahasoa rit. Elle s'est gaussé des éléments que <strong>Madagascar</strong>-<strong>Tribune</strong>.<strong>com</strong> a avancé <strong>et</strong> qui<br />

semblent accréditer l'existence de fraudes à l'examen d'entrée à l'École nationale de la magistrature <strong>et</strong> des greffes<br />

(ENMG). Pendant quelques longues heures, la rédaction de ce site s'est interrogée : la ministre avait-elle quelques<br />

raisons légitimes de prendre ainsi les choses de haut ? Voire de s'énerver <strong>et</strong> d'adopter un ton plus menaçant ?<br />

Info ou intox ?<br />

Croire que le ministère de la Justice ait été spécifiquement visé par <strong>Madagascar</strong>-<strong>Tribune</strong>.<strong>com</strong> serait une grossière<br />

erreur. Les rumeurs de fraude <strong>et</strong> de corruption touchant à des examens officiels sont légion dans notre pays ; <strong>et</strong> ce<br />

depuis plusieurs années, si ce n'est dizaines d'années. Pour la presse, la difficulté a toujours été d'aller au delà du<br />

colportage de rumeurs <strong>et</strong> d'arriver à en faire un véritable traitement journalistique.<br />

Il se trouve juste que pour une fois, nos investigateurs se sont r<strong>et</strong>rouvés face à un faisceau convergent<br />

d'informateurs, situés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'organisation d'un concours. Ces informateurs ne voulaient<br />

cependant pas se risquer à témoigner à visage découvert ; <strong>et</strong> ce par crainte de représailles. Sans éléments<br />

matériels, il n'était pas question pour <strong>nous</strong> de traiter le suj<strong>et</strong> sous peine de se r<strong>et</strong>rouver en situation potentiellement<br />

très inconfortable.<br />

La chance allait se présenter sous la forme d'un informateur, a priori bien placé, qui allait <strong>nous</strong> procurer ce qu'il<br />

présentait <strong>com</strong>me étant les suj<strong>et</strong>s des examens oraux. Et ce à la veille (ou l'avant-veille, les informations n'étaient<br />

alors pas très certaines) de la tenue de ceux-ci.<br />

Tentant de concilier éthique journalistique <strong>et</strong> méthodes de cyber-activistes, la rédaction a choisi de témoigner que<br />

ces éléments lui ont été effectivement fournis avant le début des épreuves orales. Quitte à faire son mea culpa s'il<br />

avérait les jours suivants que le « tuyau » était crevé.<br />

Qui est gêné aujourd'hui ?<br />

Le proverbe « il n'y a pas de fumée sans feu » n'est pas toujours vrai, mais certaines mesures qui ont été prises en<br />

dernière minute (pas forcément en réaction directe à nos articles) laissent penser que les soupçons de fraude ont<br />

gêné la présidence du jury.<br />

Une chose paraît en tout cas sûre. Sur les 36 élèves ayant subi les épreuves orales de la filière judiciaire, une<br />

proportion suffisante <strong>nous</strong> a fait part des suj<strong>et</strong>s auxquels ils ont été confrontés pour que <strong>nous</strong> puissions réaffirmer<br />

avec confiance que la liste que <strong>nous</strong> avons publiée a bien été utilisée c<strong>et</strong>te année. Si l'administration en charge<br />

entend prouver le contraire, nos colonnes lui sont ouvertes.<br />

Reste à <strong>com</strong>prendre pourquoi la Ministre a affirmé qu'il s'agissait là de la liste de suj<strong>et</strong>s de 2009. Impossible pour<br />

l'instant de lui donner tort ou raison sur ce point, car les élèves ayant subi les épreuves c<strong>et</strong>te année là n'en ont gardé<br />

qu'un souvenir insuffisamment précis, <strong>et</strong> l'accès aux archives de l'École semble aujourd'hui impossible.<br />

Il est cependant possible d'avancer quelques hypothèses <strong>com</strong>me causes du fait que Christine Razanamahasoa ait<br />

affirmé que <strong>nous</strong> avons pris la liste de 2009 pour celle de 2010-2011 :<br />

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<strong>L'ENMG</strong> <strong>et</strong> <strong>nous</strong><br />

• elle était mal réveillée ce jour-là, <strong>et</strong> a répondu rapidement pour évacuer une question à laquelle elle ne s'était<br />

pas préparée ;<br />

• les suj<strong>et</strong>s varieraient très peu d'une année à l'autre, ce qui serait étonnant <strong>et</strong> très inquiétant ;<br />

• on lui aurait menti ou elle aurait menti...<br />

La dernière hypothèse n'est pas vraiment plus choquante que celles qui la précèdent. En politique, le mensonge est<br />

fréquemment rentable, car il se dissipe très lentement <strong>et</strong> reste souvent impuni : en 2007, 41% des américains<br />

croyaient encore que l'Irak de Saddam Hussein était derrière les attentats du 11 septembre. Pour rester dans le<br />

domaine de la justice <strong>et</strong> de l'actualité plus récente, il est très amusant de constater l'aplomb avec lequel, même dans<br />

des pays développés <strong>et</strong> démocratiques, des responsables gouvernementaux <strong>com</strong>mentent des décisions de justice<br />

condamnant le gouvernement en disant que celles-ci ne font que conforter les dernières décisions qu'ils ont prises. Il<br />

suffit de voir par exemple les réactions des autorités françaises face aux multiples condamnations de la France par la<br />

Cour européenne des droits de l'homme en matière de procédure de garde à vue.<br />

Nul doute que Christine Razanamahasoa se draperait de la même indignation qu'une Michèle Alliot Marie ou un<br />

Michel Mercier si d'aventure un procureur de la République se piquait de manifester un peu d'indépendance pour<br />

traiter une plainte déposée par un postulant au concours qui s'estimerait lésé. Notons d'ailleurs déjà que quelques<br />

<strong>com</strong>mentateurs se sont empressés de prendre la défense du concours de l'ENMG en s'abritant derrière un<br />

pseudonyme. En oubliant qu'il y avait plus intelligent à faire que d'utiliser une adresse IP appartenant au<br />

gouvernement pour se poser en simple observateur anonyme...<br />

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