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Téléchargez - Centre Régional d'Investissement Tadla-Azilal

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Edition du 11,12 et 13 juillet 2008<br />

Dossier central <strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong><br />

Investissements: Que des très grands!<br />

· Des projets pour 4,2 milliards de DH au premier semestre<br />

· D’importantes études pour valoriser l’agro-industrie et le tourisme<br />

· L’autoroute et l’extension de l’aéroport: Des projets fédérateurs<br />

Le statut de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> en tant que région émergente pour les investissements d’envergure, se<br />

confirme d’année en année. C’est l’une des surprises relevées dans nos investigations. Selon le bilan<br />

fourni par le <strong>Centre</strong> régional d’investissement (CRI), la commission régionale d’investissement a<br />

validé pour les 5 premiers mois de l’année des projets d’un montant de plus de 4,2 milliards de<br />

dirhams.<br />

L’engouement des grands investisseurs a été déclenché il y a tout juste un an, analysent les<br />

responsables locaux. 2007 aura été à la fois l’année de tous les records et le point de départ. La<br />

valeur des projets instruits par le CRI a atteint 2,95 milliards DH, soit 5 fois plus qu’en 2006, constate<br />

Ahmed El Haouti, directeur du CRI <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>.<br />

Cette performance tient à l’arrivée de quelques «big players» qui ont lancé des projets d’envergure<br />

dans la région. Cimate du groupe Anas Sefrioui y construit une cimenterie pour 2,4 milliards de<br />

dirhams, le groupe Agroplus annonce un projet agro‐industriel intégréde l’ordre de 300 millions de<br />

DH, Agrohealth (projet oléicole intégré de 55 millions de dirhams), ou encore Acima qui va investir 46<br />

millions de dirhams.<br />

Cette tendance semble se confirmer pour l’année 2008. En effet, plusieurs grands projets ont été<br />

validés par la commission. Pour exemple, le groupe Onapar avec la mise en place d’un pôle urbain de<br />

2,4 milliards DH. Logedif est sur un projet similaire de 900 millions de dirhams. La société Somaa<br />

réalise, quant à elle, un ensemble immobilier de 715 millions de DH. A citer aussi le groupe ZIZ qui<br />

compte installer un centre emplisseur de 70 millions de DH.<br />

D’autres projets aussi consistants, diversifiés et valorisants sont également à l’étude, ajoute El<br />

Haouti. Il s’agit de Oleacapital, projet oléicole intégré sur une superficie de 2000 ha. Aussi<br />

Sorianatural opérant dans la transformation de plantes médicinales et le groupe Al Atlas dans les<br />

aliments de bétail. D’autres projets d’envergure sont également en cours pour le compte de Addoha,<br />

la CGI pour des groupements immobiliers, Marjane, Label’Vie pour des centres commerciaux, et<br />

Yacout Investissement et Palace Hotel pour des unités 4 et 5 étoiles de luxe.<br />

1


Cet engouement des grands investisseurs tient en partie à l’annonce de grands projets structurants<br />

dans la région (autoroute, extension de l’aéroport, mise à niveau urbaine…). Mais il est aussi<br />

indirectement le résultat d’une habile politique de communication et de promotion malgré des<br />

ressources limitées.<br />

Par ailleurs, et afin d’accompagner cette dynamique en termes de visibilité et d’orientation, la Région<br />

<strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> conduit actuellement de nombreuses études de diagnostic et de planification, au niveau<br />

de ses deux secteurs phares, à savoir l’agro‐industrie et le tourisme.<br />

A ce sujet, la région, en partenariat avec le ministère de l’Industrie, du Commerce et des nouvelles<br />

Technologie, et le <strong>Centre</strong> régional d’investissement, a confié au cabinet Ernst&Young, la réalisation<br />

d’une importante étude stratégique pour le développement de son secteur agroindustriel. Cette<br />

étude a pour objectif d’inscrire la stratégie de la région dans le cadre du plan Emergence. Il s’agit<br />

également de valoriser l’importante production agricole régionale, de relancer l’activité agroindustrielle<br />

en tant que locomotive de développement économique de la région et de mettre en<br />

place un agro‐pôle régional, à visibilité nationale, voire internationale, avec des conditions<br />

privilégiées pour les investisseurs désirant s’implanter dans le <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>.<br />

Par ailleurs, l’étude portant sur le tourisme produira un schéma régional de développement qui<br />

devra réaliser un diagnostic stratégique du territoire et proposer un plan d’action concret pour la<br />

relance du secteur et l’articulation des différents programmes touristiques en cours (Géoparc<br />

M’goun, Pays d’Accueil Touristique …) L’économie sociale, important gisement de valeur et d’emploi,<br />

n’est pas oubliée, dit El Haouti. Une étude pour la mise en place d’un plan de développement<br />

régional de l’économie sociale (PDRES) est conduite, dans le cadre d’un partenariat entre la Région<br />

<strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>, l’INDH, l’Agence de développement social et le ministère délégué auprès du Premier<br />

ministre, chargé des Affaires économiques et générales.<br />

2


L’Agriculture : Un important tracteur de l’économie agricole<br />

· 7,4 milliards de dirhams de production annuelle<br />

· A 90%, l’agriculture est dominée par l’irrigué<br />

· Sésame, niora et grenadier: trois spécificités régionales<br />

Sur ses 17.125 km2 et son million et demi d’habitants, la région de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> à travers ses deux<br />

provinces, Béni Mellal et <strong>Azilal</strong>, rayonne avant tout par sa vocation agricole. La superficie agricole<br />

utile (SAU) est estimée à 570.000 hectares dont un tiers sur l’irrigué.<br />

<strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> est subdivisée en 3 zones écologiques: la plaine, le dir (ou le piémont) et la montagne. La<br />

plaine s’identifie aux grands systèmes de production aussi bien végétale qu’animale. Elle<br />

comprendla zone irriguéeavec sa grande hydraulique, la petite et moyenne hydraulique (PMH), le<br />

pompage privé ainsi que la zone bourcaractérisée par la céréaliculture et l’élevage. Le dir, quant à<br />

lui, estcaractérisé par l’existence de secteurs de PMH et qui sont irrigués par sources. De son côté,<br />

la montagneest une zone forestière par excellence (531.000 hectares au total). Les céréales<br />

d’automne 70%, l’olivier 8% et les fourrages 7%.<br />

Dans la production animale, <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> est un acteur de premier plan à l’échelle nationale. La part<br />

de la région dans le cheptel national est ventilée comme suit: les bovins 9%,soit l’équivalent de<br />

250.000 têtes, les ovins 8%, soit 1,4 million de têtes et les caprins, 600.000, correspondant à 11%. Les<br />

services régionaux du ministère de l’Agriculture déploient des efforts pour améliorer les niveaux de<br />

productivité des filières porteuses, notamment au niveau des secteurs de la grande hydraulique.<br />

Toutefois, un déficit important y est constaté.<br />

Cette situation s’explique essentiellement par les différences dans les niveaux d’encadrement,<br />

explique Aziz Bellouti, ingénieur agronome, chef du service des études de développement agricole.<br />

Néanmoins, les potentialités agricoles de la région, aussi bien en ce qui concerne la production<br />

végétale qu’animale, lui permettent de contribuer substantiellement à l’économie nationale,<br />

puisqu’elle participe à des niveaux significatifs de la production agricole nationale.<br />

La valeur de la production régionale est estimée à 7,4 milliards de dirhams /an. Le secteur agricole<br />

génère dans la région, en moyenne, 14 millions de journées de travail par an.<br />

La région est caractérisée par des productions spécifiques, notamment le sésame (90% de la part<br />

nationale), la niora (poivron servant à faire du piment rouge) (86%) et le grenadier (50%)<br />

3


<strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> : La grenade fait les beaux jours des agriculteurs<br />

· Jusqu’à 40.000 dirhams de marge par hectare<br />

La grenade (Punica granatum L.) est un fruit comestible très anciennement connu dans le monde.<br />

Depuis 1949, la culture du grenadier était pratiquée dans une poignée de pays: l’Afghanistan, la<br />

Perse, le Turkestan, la Turquie, la Transcaucasie et les Indes. Ainsi que dans la zone méditerranéenne<br />

comme l’Espagne, l’Italie, les îles de la Méditerranée, la Grèce, l’Archipel Grec, l’Algérie, la Tunisie et<br />

surtout le Maroc.<br />

Au Maroc, la culture du grenadier s’étend sur une superficie d’environ 4.000 ha, et donne une<br />

production estimée à 51.000 tonnes. Soit un rendement moyen de 12,5 t/ha. Le grenadier est cultivé<br />

dans toutes les régions avec une concentration dans la région du <strong>Tadla</strong> (34%). Il se trouve dans le<br />

Haouz (20%), Settat (6%), Taounate (5%), Nador (5%), Chefchaouen (4%), <strong>Azilal</strong> (4%) et dans<br />

certaines oasis du sud. Sa culture est conduite en plantation régulière, seule ou associée à d’autres<br />

arbres fruitiers. Mais aussi en plantations isolées à proximité des centres urbains. La fête des<br />

grenades, qui commence à se tenir à Ouled Abdellah (périmètre du <strong>Tadla</strong>) témoigne de l’importance<br />

du grenadier dans cette région.<br />

Cette espèce prend de plus en plus de l’importance et sa culture est passée du caractère traditionnel,<br />

avec des plantations dans des jardins familiaux et/ou en plantations éparses, pour se développer en<br />

vergers commerciaux, assurant une diversification fruitière à l’échelle nationale. Elle constitue une<br />

source principale de revenus pour de nombreux agriculteurs.<br />

Dans la région de <strong>Tadla</strong>, la culture du grenadier couvre actuellement une superficie globale de 1.385<br />

ha au titre de la campagne 2006/2007. La région contribue avec plus de 50% de la production<br />

nationale du grenadier. L’importance de la superficie dans la région est due essentiellement aux<br />

fortes demandes du marché national.<br />

Le rendement moyen obtenu durant les 5 dernières campagnes est de 20 t/ha contre une moyenne<br />

nationale de 12,5 tonnes à l’hectare. La production moyenne durant les 5 dernières années est de<br />

27.000 tonnes.<br />

La culture de la grenadine laisse une marge nette de l’ordre de 20.000 dirhams. Et c’est ce qui<br />

explique l’engouement des agriculteurs pour cette variété végétale. Le secteur est prometteur,<br />

d’autant que des possibilités d’exportation des grenades existent sur les marchés européens,<br />

notamment l’Allemagne, la Grande‐Bretagne et la France. Le grenadier est une culture très rentable<br />

et peut dégager des bénéfices de 20.000 à 40.000 dirhams/ha. Et ce, en fonction de la maîtrise de la<br />

culture et l’entretien qui lui est consacré. Dans la région, existent des vergers pilotes qui offrent de<br />

hauts rendements et des bénéfices très élevés, est‐il indiqué auprès de l’ORMVA.<br />

4


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Petite révolution attendue dans l’oléiculture<br />

· Une plantation mécanisée lancée par Agro Health à Beni Mellal<br />

· Pour les sols, une roche d’un volcan de l’Amérique latine<br />

Une plantation presque totalement mécanisée d’oliviers, orientée par GPS, est un concept inédit au<br />

Maroc. Le projet situé dans la région de Béni Mellal est initié par la société marocaine Agro Health<br />

pour un investissement de l’ordre de 50 millions de DH. Les arbres sont des variétés espagnoles<br />

(Arbequina et Arbossana) et grecques (Koroneiki). Cette plantation a été conçue et conduite<br />

techniquement par la société espagnole de Cordoue, Todolivo. Cette dernière fait partie du géant<br />

mondial de l’huile d’olive SOS Cuetara (marques Carapelli, Carbonnel, Koipe, Maria, etc.)<br />

L’oliveraie sera créée selon les méthodes les plus modernes dites d’oliviers en haies (densité de 1.852<br />

arbres à l’hectare), soit à terme près de 500.000 arbres seront plantés près de Fkih Ben Saleh, est‐il<br />

calculé. Ces méthodes ont été éprouvées en Espagne et aux Etats‐Unis, dit le directeur de la société.<br />

Déjà, Agro Health ambitionne de produire des huiles d’olive de très haute qualité «gourmet» à partir<br />

de novembre prochain. Les productions sont destinées à l’export (Asie, USA) à partir de vergers<br />

d’oliviers sur 600 ha situés au pied de l’Atlas près des villes d’El‐Brouj et de Fkih Ben Salah. Chaque<br />

ferme d’oliviers en haie (haute densité) sera dotée d’une «Maassara» moderne. Et qui plus est, selon<br />

les promoteurs, réalisera un temps record de 20 minutes entre la récolte (grâce à une machine à<br />

récolter enjambeuse dite «Gegoire») la trituration et l’obtention d’une huile vierge extra haut de<br />

gamme, fruitée et à très basse acidité (maximum 0,2°), a indiqué le directeur de Agro Health.<br />

Il est attendu un tonnage important pouvant aller jusqu’à 17 voire 20 tonnes d’olives l’hectare/an<br />

(alors que la moyenne nationale est de 3 tonnes d’olives l’hectare en irrigué (1 tonne en bour).<br />

L’introduction de ces nouvelles technologies souscrit également à une diminution sensible des coûts<br />

de récolte qui généralement représentent jusqu’à 50% de coûts de production, est‐il déclaré.<br />

Et afin de garantir la rentabilité du projet, ainsi que la qualité du produit fini, le projet s’accompagne<br />

par la création, sur le site de la ferme, d’une usine de trituration de dernière génération d’une<br />

capacité de 150 tonnes/jour. Ainsi qu’ultérieurement, une unité d’embouteillage, est‐il projeté.<br />

La société a adopté des procédés de l’économie de l’eau. Et ce, à travers l’utilisation des dernières<br />

technologies de goutte‐à‐goutte. Le sol a été mélangé par une roche provenant d’un volcan<br />

d’Amérique latine jouant ainsi le rôle d’une éponge pour la rétention de l’eau. La plantation compte<br />

également aménager quelques bassins d’accumulation d’eau. Et dont un 1er bassin entièrement<br />

couvert pour éviter l’évaporation et qui est d’un volume de 46.000 m3. De plus, la plantation de<br />

vastes oliveraies dans des zones rocailleuses et semi‐désertiques permet de lutter contre l’érosion du<br />

sol.<br />

L’impact pour la région ne sera à l’évidence pas négligeable. Le projet permettra la création<br />

d’emplois stables pour des populations désoeuvrées dans les régions El‐Brouj et Fkih Ben Salah. Et<br />

dont les populations ont l’habitude d’émigrer en Europe.<br />

5


De l’assistance sera aussi accordée aux agriculteurs de la région en mettant à leur disposition cette<br />

technologie espagnole, déclare le directeur.<br />

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a inauguré cette entreprise oléicole intégrée en avril dernier. Ce qui<br />

indique l’importance du projet, est‐il ajouté.<br />

Par ailleurs, et selon les promoteurs, l’investissement dans la région de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> s’explique parun<br />

emplacement stratégique à moins de 3 heures en camion du port et de l’aéroport de Casablanca.<br />

<strong>Tadla</strong> est oléicole de renom et dont le terroir a séduit des spécialistes d’huile d’olive. Les Espagnols<br />

plantent des oliviers dans des montagnes calcaires et rocheuses et dans un environnement souvent<br />

sec. Et ils s’étonnent que la région, vu sa richesse du sol et ses ressources hydriques, ne rivalise pas<br />

avec la région Jaén (nord du Pérou) avec l’équivalent de la surface oléicole du Maroc (600.000 ha).<br />

Agro Health est en phase de conclure un accord avec la société Afaq Ascert, leader en France de la<br />

certification de systèmes de management dans les secteurs agricole et agroalimentaire. Ainsi qu’un<br />

cabinet d’accompagnement Casablancais. L’objectif est que ces derniers l’assistent, dès le début, à<br />

l’obtention notamment de la certification ISO 9001 qui reconnaît l’efficacité de l’entreprise et qui<br />

garantit la confiance et la satisfaction des clients. Et les certifications HACCP et EUREPGAP qui<br />

constituent un plus pour exporter aux USA.<br />

‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐<br />

Premier pôle de production du sésame<br />

· La graine avec ses diverses utilisations est très appréciée sur le marché<br />

Le sésame est une plante annuelle, originaire de l’Asie tropicale et appartient à la famille des<br />

pédaliacées. C’est une graine riche en lipides, protéines et en sucres. Et, elle peut se glisser dans de<br />

nombreuses préparations gastronomiques. Au Maroc, la première région productrice du sésame est<br />

le <strong>Tadla</strong>. La plante est de saison chaude. Elle ne tolère pas la salinité ni l’asphyxie. Les besoins en eau<br />

de la culture sont de 250‐300 mm par cycle avec un minimum de 5 irrigations/cycle cultural.<br />

La seule variété connue au Maroc est la blonde de Marrakech. C’est une ancienne variété locale. Le<br />

semis a lieu en juin/juillet pour une récolte en octobre/novembre. Le semis est direct, en poquets de<br />

2‐3 graines/trou (besoin en semence: 15‐25 kg/ha), aux distances de 0,5‐0,9 m x 0,05 m. On éclaircit<br />

au stade 2‐3 feuilles à une ou deux plantes par trou (5 cm entre trous sur la ligne). La production<br />

enregistrée à <strong>Tadla</strong> est de 2.400 t, soit 90% de la production nationale, durant la saison écoulée. En<br />

sachant que la production moyenne durant les 5 dernières années est de 1.900 t.<br />

La superficie enregistrée est de 2.500 ha, soit 90% de la superficie nationale. Et le rendement<br />

enregistré est de 0,9 t/ha contre une moyenne (5 dernières années) de 0,7 t/ha.<br />

6


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Un joyau de Centrale Laitière à Fkih Ben Salah<br />

· Investissement de 120 millions de DH pour le redimensionnement de l’usine<br />

· Une ferme pilote pour la production de génisses de race améliorée<br />

· Un revenu annuel supplémentaire de 640 millions de DH pour le monde rural<br />

La région de <strong>Tadla</strong> occupe une place importante dans le dispositif de production de Centrale Laitière.<br />

L’entreprise a investi 120 millions de dirhams pour l’extension de la capacité de traitement de son<br />

site de Fkih Benssalah. Ce redimensionnement intègre le développement et l’harmonisation des<br />

différentes installations annexes ou préexistantes dont les ateliers de thermisation et de<br />

concentration et les magasins d’entreposage (5.000 tonnes), est‐il indiqué par Centrale Laitière.<br />

Autres réalisations, l’extension des espaces frigorifiques de stockage (5.000 m2), Le déploiement de<br />

nouvelles unités de process et de conditionnement de lait ainsi que l’agrandissement de la station<br />

d’épuration des eaux usées. La capacité de production de la nouvelle entité de séchage passe ainsi à<br />

550.000 litres de lait traités par jour dans la nouvelle unité de séchage. Ceci en plus de la production<br />

de lait pasteurisé et de lait thermisé et concentré.<br />

Parallèlement, l’objectif est de développer la collecte laitière dans des proportions supplémentaires<br />

de 200 millions de litres par an. Ce qui fait de cette unité un véritable pôle continental de référence<br />

dans le traitement laitier.<br />

Le site de Centrale Laitière Fkih Ben Salah dispose de la plus grande capacité de séchage dans la<br />

région Afrique et Moyen‐Orient. L’investissement permet dorénavant le développement de la<br />

collecte laitière dans des proportions supplémentaires de 200 millions de litres par an. Les achats<br />

laitiers supplémentaires correspondent à plus de 640 millions de DH par an. Et donc autant<br />

d’opportunités pour l’enrichissement de l’économie rurale, est‐il déclaré. Conjointement, Centrale<br />

Laitière a entrepris plusieurs actions pour le développement de la productivité des exploitations et<br />

par là même l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs.<br />

L’importation de génisses de race est une des actions engagées (cf. www.leconomiste.com)<br />

D¹autres programmes d’accompagnement sont entrepris en faveur des producteurs laitiers. Ainsi, un<br />

nouveau circuit d’insémination artificielle a été balisé durant le second semestre 2007.<br />

Par ailleurs, une ferme pilote a été aménagée dans la région. Et ce, en partenariat avec l’association<br />

des éleveurs de <strong>Tadla</strong> et l’ORMVAT. Cette initiative inédite qui porte à la fois sur la création d’un<br />

<strong>Centre</strong> de production de génisses mais aussi d’un <strong>Centre</strong> de formation a nécessité un investissement<br />

de 3,6 millions de DH.<br />

7


L’institution vient de fournir 200 génisses laitières de haute productivité (races montbéliarde et pie<br />

noire holsteinisée) et la production laitière de démarrage, dans la ferme, se révèle encourageante<br />

avec plus de 2.700 litres/jour. Le <strong>Centre</strong> de production de génisses compte aussi à son actif la mise à<br />

disposition auprès des éleveurs de la région de 66 veaux et 56 velles pour couvrir les besoins de<br />

reproduction de haute qualité. L’activité de collecte réalisée par Centrale Laitière dans la région de<br />

<strong>Tadla</strong> porte sur la collecte de 130 millions de litres de lait par an, auprès de près de 21.600<br />

exploitations. Le montant annuel de ces achats laitiers représente 410 millions de dirhams, est‐il<br />

déclaré. Mais, malgré la réalisation d’importants gains en termes de qualité de lait collecté et de<br />

progression de cette même collecte ces dernières années, le développement du cheptel laitier de la<br />

région est considéré encore faible avec près de 87.000 vaches laitières (soit 14% du cheptel national).<br />

La production nationale de lait, elle, a atteint 1,6 milliard de litres de lait en 2007. Et ce, à la faveur de<br />

nombreux programmes de développement et de soutien, est‐il indiqué. Centrale Laitière a ainsi<br />

engagé plusieurs actions en vue de la professionnalisation de la filière lait et de son développement<br />

industriel. Une démarche d’autant plus importante que seuls 65% de la production laitière nationale<br />

intègre le circuit de transformation industrielle. Les 35% restants rejoignent le circuit informel du<br />

colportage et de l’autoconsommation. C’est une pratique dangereuse pour la santé publique,<br />

puisque échappant à tout contrôle sanitaire (tuberculose, antibiotiques, etc.)<br />

Cette part importante de la production nationale, outre les risques sanitaires majeurs qu’elle induit,<br />

constitue une réelle ponction dans la capacité de satisfaction de la consommation nationale de lait et<br />

des produits laitiers.<br />

8


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Tourisme: Petites ressources, grandes ambitions<br />

· Parachutisme, chasse et montagne: Les niches porteuses<br />

· Un plan d’action triennal préparé par le <strong>Centre</strong> régional de tourisme<br />

· Objectif: 300.000 arrivées à l’horizon 2015<br />

Le Conseil régional de tourisme (CRT) de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> bien que récemment créé, en juin 2007, est très<br />

actif et affiche déjà un parcours bien rempli. Dès sa constitution, le bureau du conseil a dressé un<br />

plan d’action projeté sur trois ans. L’équipe a signé une convention avec l’ONMT à l’occasion du salon<br />

international de Marrakech en janvier dernier. Nous avons pu constituer un budget de 2 millions de<br />

DH subventionné à hauteur de 70% par l’Office du tourisme, déclare Mustapha Reddad, président du<br />

CRT <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>. Ces outils de communication et de promotion classiques seront complétés par<br />

l’organisation de workshops dans des salons ciblés, essentiellement ceux qui s’intéressent au<br />

tourisme de montagne, de parachutisme et d’aventures. Le conseil a aussi entériné une convention<br />

pour la participation au festival des amandes à Demnate prévu du 24 au 31 juillet.<br />

Le CRT parie d’abord sur les principaux foyers pourvoyeurs de demande vers la région que sont la<br />

France, la Belgique, la Hollande et l’Angleterre.<br />

La région dispose d’énormes atouts grâce à sa situation géographique, dit Reddad. En effet, <strong>Tadla</strong>‐<br />

<strong>Azilal</strong> est située juste entre deux grands pôles de tourisme au Maroc, Marrakech et Fès.<br />

La région n’est pas non plus éloignée de Casablanca. La connexion de la région au réseau autoroutier<br />

pourrait changer la donne de la fréquentation touristique. Le démarrage des travaux est prévu en<br />

décembre 2009.Les sites naturels sont d’autres atouts de la région,une vingtaine au total, connus à<br />

l’échelle internationale, complète le directeur du CRT. Pêle‐mêle, on citera les cascades d’Ouzoud, la<br />

vallée heureuse des Aït Bouguemaz, le lac Bin El Ouidane, etc. Ce dernier est en train de devenir un<br />

pôle d’attraction pour des projets touristiques avec des thèmes tournant autour de l’eau et de la<br />

nature. Le pont naturel Imi‐Nifri (bouche de la grotte) est une autre attraction. La région dispose<br />

également de plus de 200 sources et dont la plus connue est Aïn Asserdoune.<br />

Le principal produit d’appel est le tourisme de montagne, notamment le trekking. En plus des<br />

randonnées pédestres, équestres ou encore en VTT. Ce sont des produits de niche grâce auxquels<br />

nous réalisons des chiffres importants mais pas suffisamment au regard du potentiel, dit Mustapha<br />

Reddad. Le parachutisme et le tourisme cynégétique (chasse touristique, pêche…) sont des portedrapeaux<br />

de l’offre de la région. Ils gagneraient à être plus connus, lance le responsable dans un<br />

appel du pied à l’Office national marocain du tourisme.<br />

<strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> dispose de 22 hôtels classés (<strong>Azilal</strong> et Béni Mellal) d’une capacité de 1.100 lits. C’est très<br />

peu pour une destination qui affiche de grosses ambitions. Mais la spécificité de la région reste le<br />

réseau de 45 gîtes d’étapes. Elle qui dispose de l’unique centre de formation de guide de montagne,<br />

est pionnière dans le tourisme rural, fait remarquer le président du CRT.<br />

9


L’ambition est de doubler la capacité d’hébergement pour atteindre 300.000 arrivées à l’horizon<br />

2015 contre 83.000 aujourd’hui. Pour cela, de nouvelles approches sont étudiées pour le tourisme<br />

interne qui est la cible du CRT. Et déjà, des promoteurs privés construisent 6 nouvelles unités<br />

hôtelières classées.<br />

<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Le plus grand projet oléicole au monde<br />

· Olea Capital, un fonds soutenu par un groupement de banques<br />

· Investissement de 1,8 milliard de DH, démarrage à <strong>Tadla</strong> pour 388 millions de DH<br />

· Objectif: Produire 30.000 tonnes d’huile d’olive<br />

Le Crédit Agricole du Maroc et Société Générale Asset Management (France) lancent le fonds Olea<br />

Capital, annoncé comme le plus grand projet dans le monde. Le projet est également soutenu par la<br />

Société Générale Marocaine. Le fonds se donne pour objectif de structurer, financer et gérer le<br />

développement d’une filière agro‐industrielle de production d’huile d’olive extra‐vierge au Maroc.<br />

Avec un investissement global de 1,8 milliard de DH, levés auprès d’investisseurs marocains et<br />

étrangers, ainsi qu’auprès du système bancaire marocain, le fonds a comme objectif de développer<br />

une capacité agro‐industrielle de production annuelle de 30.000 tonnes d’huile d’olive. Contre une<br />

production marocaine moyenne de 50.000 tonnes.<br />

Conforme aux standards internationaux de coût et de qualité, la production est essentiellement<br />

destinée à l’export. Le fonds offrira aux investisseurs un rendement cible de 20 à 25% sur une durée<br />

d’investissement de 13 ans, dit Youssef Mahrouch, président du directoire Olea Capital.<br />

Au plan technique, le fonds a pour objectif la création et l’exploitation de 10.000 hectares d’oliviers<br />

répartis en 10 unités agro‐industrielles d’une superficie de 1.000 ha chacune, et ce dans différentes<br />

régions du Maroc. Ces unités seront exploitées selon les méthodes les plus modernes existant dans le<br />

monde, précise le président. Dans sa globalité, le programme est étalé sur 5 ans.<br />

Le démarrage de ce grand projet est actuellement en cours à <strong>Tadla</strong> sur 2 sites près de Fkih Ben Salah<br />

et Oued Zem. La première ferme comprend 585 ha et la réalisation des plantations est prévue en<br />

septembre prochain. Actuellement, les travaux de préparation des sols sont en cours pour une<br />

irrigation à goutte‐au‐goutte afin d’économiser l’eau, est‐il indiqué.<br />

L’autre ferme, plus étendue, est prévue sur 1.570 ha. Pour cette dernière, l’implantation ne<br />

démarrera qu’en mars 2009. Ce qui en fera la plus grande oliveraie du monde, dit Mahrouch. Les<br />

investissements, rien que pour la région <strong>Tadla</strong>, sont de l’ordre de 388 millions de DH. Le projet<br />

englobe aussi la mise en place de 3 usines qui seront opérationnelles au début de la production.<br />

10


En matière d’emploi, l’impact pour <strong>Tadla</strong> ne sera pas négligeable. Le projet permettra la création de<br />

200 emplois permanents (techniciens et ingénieurs, est‐il précisé) et dans les 7.000 postes<br />

temporaires. Dans l’ensemble, les 10 unités seront réparties, dans un premier temps, dans des<br />

régions à forte vocation oléicole. Pour citer, en plus de <strong>Tadla</strong>, le Haouz‐Tensift, Fès‐Saïss, avant d’être<br />

implantées dans des régions plus marginales quoique propices également à l’oléiculture, comme<br />

l’Oriental et le Tafilalet, est‐il déclaré.<br />

Entièrement intégrées, ces unités seront équipées d’usines de trituration avec stockage autonome.<br />

L’objectif est de garantir la qualité de la production. Quelques années après avoir atteint leur vitesse<br />

de croisière, les unités seront cédées en priorité aux investisseurs initiaux, soit en principe au bout de<br />

7 à 8 ans. Par son dimensionnement et sa conception, le projet Olea Capital est de nature à mettre<br />

en place une véritable filière oléicole marocaine.<br />

Variétés<br />

Pour un investissement moyen de 180 millions de DH, chaque ferme, d’une superficie moyenne de<br />

1.000 ha, adopte un modèle d’exploitation intégré, depuis la plantation jusqu’à la trituration. Le<br />

choix de la variété est déterminant pour les promoteurs. Les variétés retenues sont l’Arbequina,<br />

l’Arbosana et la Koreneiki, largement testées dans le modèle superintensif espagnol.<br />

Outre les qualités organoleptiques des huiles issues de ces arbres, la présence de ces 3 variétés, dont<br />

la récolte est précoce, permettra d’étaler la récolte sur une plus grande période, minimisant ainsi la<br />

capacité installée de l’unité de trituration et offrant également la possibilité de réaliser des mélanges<br />

d’huiles afin d’en améliorer la stabilité.<br />

11


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Les cultures fourragères, l’autre atout<br />

· La luzerne: Aliment privilégié pour le bétail<br />

De par sa vocation polyvalente, la région <strong>Tadla</strong> ‐ <strong>Azilal</strong> se caractérise par l’importance et la diversité<br />

des ressources fourragères. En effet, 42.000 ha sont emblavés en différentes cultures fourragères, à<br />

savoirla luzerne, le maïs ensilage ou encore le Bersim.<br />

La luzerne est la principale culture fourragère au niveau de la région, elle s’étend sur une superficie<br />

qui dépasse les 28.000 ha, soit 67% de la superficie fourragère totale de la région (42.000 ha) et 21%<br />

de la superficie luzernière nationale (135.000 ha). Bien adaptée aux conditions climatiques de la<br />

région, la luzerne, qui est une culture pérenne, est généralement installée en automne, dès<br />

septembre et plus fréquemment en octobre et novembre.<br />

Non productive en période hivernale, la luzerne est exploitée à partir du mois de mars jusqu’au fin<br />

octobre. Exigeante en eau d’irrigation (12.000 m³/ha) le stade de coupe optimal est le début de<br />

floraison, avec un nombre moyen des coupes par an. La durée d’exploitation de la luzerne est de 4 à<br />

5 ans avec une production maximale durant la 2e et la 3e année. La luzerne est exploitée en fourrage<br />

vert et en foin. Le rendement moyen enregistré est de 62 tonnes de matière verte/ha, alors que le<br />

potentiel de région est de 90 t MV/ha, selon l’Ormvat (Office régional de mise en valeur agricole du<br />

<strong>Tadla</strong>).<br />

Le coût de production de la luzerne est de 13.000 DH/ha pour la luzerne verte et 15.500 DH/Ha pour<br />

le foin de luzerne. La marge nette de rentabilité pour l’agriculteur est de 15.000 à 20.000 DH/ha.<br />

Le maïs ensilage est une culture fourragère dans la région. C’est un fourrage riche en énergie et il<br />

constitue, de ce fait, le meilleur complément de la luzerne. La superficie emblavée en maïs ensilage<br />

au niveau de la région est de 7.000 ha, soit 17% de la superficie fourragère totale. Les 7.000 ha<br />

représentent 30% des réalisations à l’échelle nationale en maïs ensilage (24.000 ha). Culture annuelle<br />

à cycle court, le maïs ensilage est cultivé en dérobé après les céréales (mai ‐ juin) ou après la<br />

betterave (juin ‐ juillet) Selon les variétés, la durée du cycle du maïs ensilage varie de 2 mois et demi<br />

à 3 mois. Le stade de coupe optimum du maïs ensilage est le stade grains laiteux pâteux qui<br />

correspond au meilleur rapport entre le rendement et la valeur nutritive de la culture.<br />

Le rendement moyen du maïs ensilage réalisé est de 35 tonnes/ha. Alors que le potentiel de la région<br />

est de 45 t/ha. Au stade optimum de récolte (grains laiteux pâteux), le maïs ensilage est fauché,<br />

haché et tassé dans des silos ou des sacs hermétiquement fermés. Et pour une meilleure valeur<br />

nutritive, le maïs ensilage ne doit être utilisé qu’après 2 mois à partir de la date de sa mise en silo ou<br />

en sac. Le coût de production du maïs ensilage est de l’ordre de 11.500 DH/ ha pour l’ensilage<br />

préparé en silo, contre 14.000 DH/ ha pour l’ensilage préparé en sac.<br />

12


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Le plus grand parc naturel du continent<br />

· Etendu sur 12.000 km2, le Géoparc du M’Gounest doté de richesses très diversifiées<br />

· Le tourisme vert attire une forte fréquentation des scientifiques<br />

Le plus grand parc naturel en Afrique est délimité dans le Haut‐Atlas central dans la région de <strong>Tadla</strong>‐<br />

<strong>Azilal</strong>. C’est le géoparc du M’Goun, du nom de la 2e plus haute montagne du Maroc et qui culmine à<br />

4.068 mètres. Exceptionnel et diversifié, le géoparc est d’une superficie de 12.000 km2 couvrant ainsi<br />

59 communes. C’est un patrimoine naturel (forêts, lacs, rivières, montagnes, sites d’intérêt<br />

biologique, espèces endémiques…). Géologique aussi (gravures rupestres…). Et architectural et<br />

historique (kasbahs, Ighermans, greniers collectifs…)<br />

Pour sa valorisation, un projet d’aménagement et de labellisation de ces richesses naturelles par<br />

l’Unesco est en cours. Il s’agit de protéger et de sauvegarder le géoparc du M’Goun par sa promotion<br />

dans le cadre d’une politique contractuelle, cohérente et intégrée de ce site qui est premier du genre<br />

en Afrique, dit Ahmed El Haouti, président de l’AGM (Association du géoparc du M’Goun).<br />

Actuellement, 53 géoparcs dans le monde sont labellisés, dont 8 en Chine et 17 en Europe.<br />

Initialement, l’idée a commencé à prendre forme dans le cadre de la coopération maroco‐espagnole,<br />

et spécifiquement dans le cadre du projet: Empreintes de pas (ichnites) de dinosaures de l’Atlas.<br />

L’AECI (Agence espagnole pour la coopération internationale) s’est proposée de lancer un projet<br />

d’une durée moyenne de 4 à 5 ans. Et ce, en vue de réaliser la recherche, la conservation et la<br />

valorisation du patrimoine paléo‐ichnologique dans la zone du Haut‐Atlas central de Beni Mellal et<br />

d’<strong>Azilal</strong>. C’est dans ce but que les universités de La Rioja et de Rabat ont constitué un partenariat et<br />

se sont associées pendant les années 1998/2002. L’objectif était d’abord de réaliser les prospections<br />

et les études sur les empreintes de pas des dinosaures de la région de Demnat et Tabant. Les<br />

résultats de la mission d’identification de projets, réalisée entre septembre et octobre 2003, ont<br />

permis la sélection des zones de Iouaridène et la zone de Tabant dans le Haut‐Atlas central marocain.<br />

La zone de Iouaridène (Demnat) a été, depuis 1992, l’objet des actions de la coopération marocoespagnole.<br />

Notamment entre l’université de Rabat et l’université de La Rioja. Ce qui a permis<br />

d’analyser sur place les gisements du Haut‐Atlas.<br />

Le Haut‐Atlas central est une zone prometteuse pour fournir d’autres empreintes, dit Mustapha<br />

Ouabbes, chef du géoparc du M’Goun. Les premières observations sur l’état de conservation dans<br />

cette zone permettent la sélection de plusieurs points à caractère attractif, est‐il ajouté.<br />

Par ailleurs, et en mai 2000, fut créée l’Association pour la protection du patrimoine géologique<br />

marocain (APPGM). Cette dernière comprend un grand nombre de géologues marocains et<br />

étrangers. Après plusieurs voyages d’études dans la province d’<strong>Azilal</strong>, les membres de l’APPGM se<br />

sont mis d’accord sur l’intérêt du patrimoine géologique régional en tant qu’élément pouvant activer<br />

et mobiliser le développement économique local. Ce même développement permettrait aussi de<br />

protéger une grande partie de la richesse paléontologique d’<strong>Azilal</strong> en particulier, et la richesse<br />

patrimoniale de la région <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> en général.<br />

13


L’expérience de La Rioja servira comme référence de base. Le président de l’APPGM fit une tournée<br />

pour visiter les gisements de La Rioja pour constater que le mécanisme de l’exploitation touristique<br />

était transférable au Maroc. En plus de l’exploitation scientifique et de la conservation, les procédés<br />

employés à La Rioja sont apparemment transposables à l’environnement de l’Atlas. La possibilité<br />

d’application et d’instauration de techniques étudiées permet d’affirmer que l’action conjointe des<br />

chercheurs appartenant aux universités de Rabat et de La Rioja ainsi que celle des techniciens de<br />

l’APPGM et de la Fundación Patrimonio Paleontológico, soutenus par l’appui logistique et financier<br />

des gouvernements de La Rioja et de conseil régional de <strong>Tadla</strong>‐ <strong>Azilal</strong>, mènera à une dynamique<br />

pouvant engendrer un réel moteur de développement de la région.<br />

En attendant une législation claire permettant la gestion des espaces régionaux marocains recelant<br />

des patrimoines géologiques, faunistiques, floristiques et anthropologiques importants et<br />

remarquables, l’APPGM, appuyée par les autorités administratives de la wilaya de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>, la<br />

province de Beni Mellal et celle d’<strong>Azilal</strong>, a élaboré le concept du géoparc M’Goun en tant que Parc<br />

naturel régional (PNR M’Goun). La démarche originale concerne l’élaboration d’une charte (charte<br />

territoriale) impliquant l’APPGM, les autorités administratives, communales, régionales et les<br />

populations locales dans la conception et la réalisation d’un certain nombre d’actions de protection<br />

et de valorisation du patrimoine régional aussi bien géologique qu’architectural et culturel.<br />

Le Maroc, par le biais du ministère de l’Energie et des Mines, est en train de préparer un projet de loi<br />

pour la réglementation et la législation du patrimoine géologique national du Maroc. Et dans lequel<br />

les biens géologiques sont répartis en différentes catégories: Sites d’intérêt géologique, géotopes et<br />

géoparcs.<br />

Au Maroc, comme dans beaucoup de pays européens d’ailleurs, la situation est presque semblable. Il<br />

n’y a pas encore de loi spécifique sur le patrimoine géologique de telle manière que les biens<br />

géologiques deviennent patrimoniaux et par conséquent protégés, est‐il indiqué.<br />

‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐<br />

Charte<br />

Lors de son assemblée générale constitutive et des deux réunions du Conseil d’administration, les<br />

membres de l’AGM (Association du géoparc du M’Goun) ont approuvé à l’unanimité le recours aux<br />

services d’un expert consultant de l’Unesco pour la réalisation du projet du géoparc du M’Goun.<br />

L’élaboration d’une charte territoriale a été érigée par l’expert comme condition sine qua non pour la<br />

mise en place du projet.<br />

14


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Enfin, l’autoroute arrive<br />

· Démarrage des travaux en décembre 2009<br />

· Le tourisme en serait le premier bénéficiaire<br />

C’est en décembre 2009 que les travaux du tracé, reliant Berrechid à Beni Mellal, d’une longueur de<br />

172 km seront lancés. Cette voie vise à accompagner le développement des régions du Moyen‐Atlas.<br />

Elle devra desservir les bourgades de Ben Ahmed, Khouribga, Oued‐Zem, Boujaad, Fquih Ben Salah et<br />

enfin Kasbat <strong>Tadla</strong>. Les travaux sont prévus sur 36 mois et l’investissement pour 5,75 milliards de DH.<br />

Le projet est très structurant. Le trafic routier est très important. Ce sont dans les 9.000 véhicules par<br />

jour qui sont recensés au niveau de toutes les pénétrantes de Béni Mellal, selon la Direction de<br />

l’équipement et du transport. Le projet va surtout ouvrir la région <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> avec ses énormes<br />

potentialités et la connecter avec les plus grands pôles économiques. Béni Mellal, encore vierge<br />

malgré tout, séduira les investisseurs nationaux et internationaux.<br />

36 mois et 5,75 milliards de DH<br />

Ce qui va encore développer davantage le tourisme de montagne avec ses différents produits de<br />

niche. Le plan Azur a développé les zones bleues et a raté des zones très riches, est‐il regretté.<br />

De plus cette infrastructure de base aura incontestablement de l’impact sur l’aspect urbanistique des<br />

grands centres de la région. La province de Béni Mellal dispose d’un réseau routier qui totalise une<br />

longueur de 1.381 km dont 1.060 revêtus. Cette infrastructure routière permet le désenclavement de<br />

31 communes rurales et d’une population estimée à 686.000 habitants selon le recensement 2004.<br />

Durant les 5 dernières années, le ministère de l’Equipement et du Transport a investi 173 millions de<br />

DH environ pour la construction, l’aménagement et la maintenance de 223 km de routes et<br />

reconstruction de 2 ouvrages d’art.<br />

Par ailleurs, les travaux sont en cours sur 100 km avec un ouvrage d’art à reconstruire pour un<br />

montant total de 92 millions de DH.<br />

D’autres projets seront poursuivis entre 2008/2010 pour la construction et la maintenance de 4<br />

ouvrages d’art pour un montant total de 250 millions de DH.<br />

Concernant le programme des routes rurales, le ministère de l’équipement a achevé, en 2005, la<br />

construction de 113 km et l’aménagement de 63 km pour un montant de 106 millions de DH. Ce qui<br />

permis d’assurer l’accessibilité à la route à une population rurale d’environ 446.500 habitants. Et de<br />

faciliter l’accès à plus de 16 communes rurales.<br />

Et un deuxième programme rural pour la période 2005/2012 porte sur la réalisation de 354,4 km<br />

pour un montant de 220 millions de DH.<br />

Ce programme permettra de désenclaver une population rurale d’environ 185.000 habitants et de<br />

desservir 26 communes rurales. Il assurera de plus l’accès aux services socio‐administratifs.<br />

15


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Petite et néanmoins ambitieuse<br />

· Une filière agricole de tout premier plan<br />

· Le boum de l’immobilier s’étend à la région<br />

L’économie du <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> est basée sur une filière agricole de renom, une production végétale et<br />

animale diversifiée et régulière, qui approvisionne l’industrie agro‐alimentaire locale et les autres<br />

régions du Maroc. La région produit plus du tiers de la production nationale de betterave à sucre,<br />

autant pour les olives, la production des agrumes et des légumineuses. Le cheptel est estimé à 2,5<br />

millions de têtes. Ce qui permet de produire 200 millions litres de lait par an, soit 20% des besoins<br />

nationaux et 15% des besoins nationaux en viandes rouges.<br />

Cependant, l’industrie agro‐alimentaire locale ne tirait pas entièrement profit de cette production<br />

abondante et diversifiée, jusqu’à tout récemment, puisqu’on estime à 75% le potentiel agricole en<br />

volume exporté à l’état brut chaque année. Mais les investisseurs commencent à prendre conscience<br />

de ce potentiel. On recense actuellement plus de 80 opérateurs dans des branches agroalimentaires<br />

aussi diversifiées que la fabrication de produits laitiers, la production d’huile d’olive, la charcuterie, la<br />

biscuiterie ou encore la production d’aliments de bétail.<br />

Le tourisme est le deuxième secteur dans la vitrine de l’économie régionale. Il est défini comme<br />

levier de développement régional durable et équilibré. Le produit régional gagne en notoriété auprès<br />

des marchés émetteurs de la demande touristique vers le Maroc.<br />

La région ne manque pas d’atouts au niveau touristique même si elle n’apparaît pas encore dans le<br />

peloton de tête des destinations‐phares du Royaume. Le climat et la position géographique, les<br />

multiples sites touristiques naturels et les produits niches sont autant d’attractions. <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> est<br />

l’incontestable capitale du parachutisme sportif au Maroc avec une clientèle qui a été multipliée par<br />

quatre en 4 ans. Plus d’un millier de férus de ce sport (1.051 en 2007) sont inscrits dans le club local.<br />

D’après le Parachute Air Club du Maroc (PACMA), ces sportifs ont généré plus de 18.000 nuitées au<br />

cours du premier semestre.<br />

<strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> compte également sur son produit «chasse et pêche touristique» qui draine chaque<br />

année, d’après les professionnels, 19.000 nuitées. La région est par ailleurs connue pour être une<br />

destination d’escalade, de spéléologie, de sports nautiques, mais surtout de randonnée, sous toutes<br />

ses formes, pédestre, en VTT, en 4x4, etc.<br />

Le produit touristique régional est renforcé par un projet d’envergure mondiale: Le géoparc M’Goun<br />

premier en son genre en Afrique, à en croire ses promoteurs. La structure s’étend, tel un musée à ciel<br />

ouvert, sur 12.000 km2 et englobe tous les sites d’intérêt géologique, paléontologique, historique et<br />

naturel. Le projet est géré en étroite collaboration entre la société civile, représentée par<br />

l’Association du géoparc M’Goun d’une part, l’administration d’autre part, et les élus, représentés<br />

par le Conseil régional du <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>, les conseils des deux provinces de Beni Mellal et d’<strong>Azilal</strong> et par<br />

deux groupements de communes créés à cet effet.<br />

16


<strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> est également une région minière de par sa position géographique qui couvre un grand<br />

domaine du Haut‐Atlas central. Elle est riche en formations géologiques qui sont abondantes en<br />

métaux de base, dont le fer, le plomb, le zinc, le cuivre, le sel gemme et les phosphates. Pour ces<br />

derniers, 6.000 ha sont actuellement exploités par l’Office chérifien des phosphates (OCP) avec une<br />

production annuelle dépassant les 3,2 millions de tonnes par an. Le commerce est aussi un secteur<br />

clé pour <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>. Près de 7.000 établissements commerciaux, de différentes tailles, sont<br />

actuellement recensés dans la région. La grande distribution s’y installe progressivement. Deux<br />

unités Acima, dont une première unité s’est installée en 2004 et une deuxième est actuellement en<br />

cours d’installation. Marjane et Label’ Vie sont également en cours d’implantation.<br />

Pour accompagner le développement du tourisme, un schéma de développement commercial sera<br />

lancé pour l’application des recommandations du plan «Rawaj». La recherche de partenaires, dont le<br />

ministère du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles technologies est actuellement en cours.<br />

L’habitat entre également dans le cadre des orientations stratégiques de croissance. Le secteur croît<br />

rapidement sous l’effet du développement économique et de l’urbanisation progressive de la région.<br />

Les projets d’investissement en cours témoignent d’un grand intérêt des investisseurs. On peut citer,<br />

entre autres, Onapar avec 2,4 milliards de DH prévus en investissements, Logedif qui investira 900<br />

millions de DH et Ciments de l’Atlas (Cimat) avec une cimenterie de 2,4 milliards DH. La facette de<br />

place financière de la région est en revanche moins connue. Selon les statistiques de Bank Al‐<br />

Maghrib, le montant des dépôts au niveau du circuit bancaire de la région est de l’ordre de 9,5<br />

milliards de DH, sans doute l’effet des transferts de MRE, dont une grande partie installée en Italie.<br />

17


Une région qui en veut<br />

Les principales orientations stratégiques et les efforts de développement dans la région visent à en<br />

faire, d’une part, un véritable pôle agro‐industriel. L’objectif est de porter la participation dans le<br />

secteur agro‐industriel national (1,5%) à un niveau qui soit à la hauteur de sa participation à la<br />

production agricole pour atteindre 15 à 20%.<br />

D’autre part, il s’agit de faire de la région une destination touristique de premier choix. Et ce par la<br />

structuration et la promotion de l’offre régionale dans le cadre du Pays d’accueil touristique (PAT)<br />

d’<strong>Azilal</strong>, grâce aussi au géoparc M’Goun et au développement des produits niches. Ce sont 6 pôles<br />

thématiques qui ont été institués pour maximiser la création de richesse et de l’emploi. Le pôle<br />

«Economie et Investissement» a pour objectif l’amélioration de la visibilité économique dans les<br />

principaux secteurs d’activité. La réalisation d’études sectorielles est prévue. Le secteur agroindustriel:<br />

Une étude stratégique pour le développement du secteur agro‐industriel et la mise en<br />

place d’un agropôle dans la région a été lancée pour la déclinaison des recommandations du plan<br />

«Emergence». L’étude est dotée d’un budget de 3 millions de DH et sera achevée à la fin de l’année<br />

2008.<br />

Le secteur commercial: Un schéma de développement du secteur commercial sera lancé pour<br />

l’application des recommandations du plan «Rawaj» La région est en cours de recherche de<br />

partenaires.<br />

Le secteur touristique: Un schéma de développement du secteur touristique est lancé et fera<br />

l’ébauche d’un plan de développement régional du tourisme. L’étude est dotée d’un budget de<br />

500.000 DH et sera achevée au début de l’année 2009.<br />

Encourager l’économie sociale: Une étude pour la mise en place d’un plan de développement<br />

régional de l’économie sociale (PDRES) a été lancée, dans le cadre d’un partenariat entre la région<br />

<strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>, l’INDH, l’Agence de développement social et le ministère délégué auprès du Premier<br />

ministre chargé des Affaires économiques et générales.<br />

L’installation d’infrastructures d’accueil des investissements : Afin de mettre à la disposition des<br />

investisseurs des sites d’activités qui répondent à leurs exigences, il est prévu d’aménager un<br />

agropôle et une zone d’activité à Kasba‐<strong>Tadla</strong> (le terrain est acquis et le montage financier est en<br />

cours). Par ailleurs, des zones d’activité dédiées aux artisans à Souk Sebt et Beni Mellal sont prévues.<br />

Les travaux seront lancés au deuxième semestre de l’année 2008. Il s’agit également de redynamiser<br />

l’actuelle zone industrielle de Beni Mellal. Et ce, par la mise en place d’une méthodologie<br />

d’affectation garantissant une meilleure valorisation des lots affectés. Il est à rappeler que cette zone<br />

est constituée de 174 lots, avec un taux de valorisation de 35%.<br />

Mise en place des fonds régionaux d’appui: Le pôle prévoit la création de deux fonds régionaux. Le<br />

premier est destiné à l’encouragement de la création des entreprises (un budget de 1,2 million de DH<br />

dans le cadre de son plan triennal). Les modalités de mise en place et de gestion du fonds sont en<br />

cours d’élaboration avec le concours des banques et de la CCG.<br />

18


Le second sera dédié à l’appui à la recherche et développement dans la région (un budget de 500.000<br />

dirhams est programmé par le Conseil régional). Et un montant similaire sera programmé par<br />

l’université dans le cadre d’une convention en cours d’élaboration.<br />

Le programme MCA pour l’agriculture: 95,55 millions de DH sur la période 2008-2012<br />

Le Millenium Challenge Account (MCA), une institution gouvernementale américaine participe à<br />

hauteur de 95,55 millions de DH à la promotion de l’agriculture et à la lutte contre la pauvreté dans<br />

la région <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>. La province d’<strong>Azilal</strong> truste 2/3 des ressources allouées, avec 60 millions de<br />

dirhams. Le reste, 35,5 millions, revient à la province de Beni Mellal. Ces fonds sont affectés aux<br />

aménagements hydro agricoles, à l’arboriculture fruitière et à l’agro‐industrie durant la période<br />

2008/2012. A Beni Mellal, le MCA financera entièrement une opération de plantation d’une<br />

superficie de 1.080 hectares en oliviers durant la campagne 2008‐2009. Cette superficie sera plantée<br />

dans les communes de Tagzirt et de Azghar et près de 400 agriculteurs bénéficieront de cette<br />

initiative.<br />

Le Fonds prendra en charge aussi un projet de réforme d’autres périmètres plantés en cet arbre dans<br />

quatre communes de la province sur 250 hectares. Une étude est en cours pour évaluer le coût<br />

global des deux opérations. Elle devrait déterminer la liste d’autres projets éligibles à la prise en<br />

charge par le Fonds.<br />

19


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Une cimenterie sur la piste du boom immobilier<br />

· Un investissement de 2,5 milliards de DH du groupe Sefrioui<br />

· La construction de l’unité s’étalera sur 30 mois<br />

· Mise en service en octobre 2010<br />

Stimulée par les chantiers structurants et le boom immobilier que connaît la région, la consommation<br />

de ciment atteint des niveaux inégalés dans la région <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>. C’est certainement ce qui a incité<br />

le groupe Sefrioui, fort de son expérience réussie dans le secteur de l’immobilier (groupe Addoha),<br />

de projeter la création d’une filiale «Ciments de l’Atlas». Celle‐ci sera entièrement dédiée à la<br />

production de ciment. Pour rappel, deux cimenteries du groupe, pour 5 milliards de dirhams, ont fait<br />

l’objet d’une convention d’investissement signée le 18 juillet 2007 avec le gouvernement. L’une dans<br />

la région de Chaouia‐Ouardigha et l’autre à Béni Mellal, précisément sur le territoire de la commune<br />

de Dir El Ksiba.<br />

Le choix du constructeur s’est porté sur la société allemande Polysius qui a une connaissance<br />

approfondie du contexte industriel national. C’est cette entreprise qui a construit la majorité des<br />

cimenteries marocaines, révèle Rachid Ben Khayat, directeur du projet «Ciments de l’Atlas. Ceci<br />

confèrera à ces projets toutes les garanties de succès, notamment en termes de qualité de prestation<br />

et de délais, facteurs sur lesquels le constructeur a pris un engagement contractuel, précise le<br />

directeur.<br />

La cimenterie de Béni Mellal nécessitera un investissement de l’ordre de 2,5 milliards de DH. Elle<br />

aura une capacité annuelle de 1,6 million de tonnes, est‐il indiqué. Le projet de construction de<br />

l’unité s’étalera sur 30 mois avec deux étapes principales. La première est la construction d’un atelier<br />

de broyage, d’ensachage et d’expédition qui sera opérationnel en octobre 2010. La deuxième<br />

concerne l’atelier de cuisson dont la mise en route est prévue au premier trimestre 2011.<br />

L’aspect environnemental fait l’objet d’une attention particulière de la part du promoteur. En effet, à<br />

l’instar de tout projet industriel de cette envergure, la cimenterie a fait l’objet d’une étude d’impact<br />

environnemental par un cabinet de renom (ADS Maroc). Ce dernier est parfaitement rompu à ce<br />

genre d’études, conformément à la loi 12‐03, insiste Ben Khayat. Cette étude a pour objet de<br />

caractériser l’état actuel du site du projet afin d’évaluer les éventuels impacts de l’usine sur son<br />

environnement, ce qui permettra de dresser un cahier des charges permettant de corriger ces<br />

impacts. De plus, l’usine sera dotée d’équipements de pointe, d’origine européenne. La cimenterie<br />

sera construite selon les standards internationaux en vigueur, en matière de protection de<br />

l’environnement (filtres à manches, couverture des stocks de matière et de combustible,<br />

précalcination «low NOx», analyseurs de mesure en continu des émissions de gaz…), est‐il expliqué.<br />

20


L’implantation de cette cimenterie dans la région de Beni Mellal aura des retombées importantes sur<br />

le développement de l’économie régionale. Un impact direct se ressentira sur la commune de Ksiba,<br />

grâce aux revenus attendus du le projet en termes de taxes locales (TVA, patente et taxes<br />

d’extraction). En plus, cette commune enclavée bénéficiera également de la mise à niveau par<br />

Ciments de l’Atlas de certaines infrastructures routières et électriques. Cette usine créera à terme<br />

quelque 2.000 emplois pendant la phase de construction et de montage et 250 emplois directs et<br />

indirects stables après sa mise en service.<br />

<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Un plan quinquennal à la sucrerie de Ouled Ayad<br />

· Mécanisation des semis, de l’arrachage et du ramassage<br />

· Objectif: développer la superficie de la betterave et la production<br />

Le site de Cosumar Ouled Ayad a mis au point un plan d’action pour la modernisation de ses<br />

équipements industriels. L’unité compte également sur la mécanisation des opérations des semis,<br />

d’arrachage et de ramassage. La sucrerie de <strong>Tadla</strong> fonctionne avec un effectif de 164 personnes pour<br />

une capacité de production de 1.200 tonnes par jour de sucre blanc.<br />

Depuis 2001, la superficie et la production n’ont pas cessé de fluctuer. Mais après 2006, une<br />

augmentation progressive est enregistrée dans le cadre du plan de développement de la culture de la<br />

betterave. «Actuellement, nous enregistrons une nette amélioration du rendement suite aux efforts<br />

conjugués de nos différents partenaires, notamment les agriculteurs», souligne la direction de la<br />

société.<br />

L’objectif majeur du plan quinquennal 2007/2012 est d’augmenter la superficie des cultures de la<br />

betterave pour passer de 12.000 hectares à 17.500. Il s’agit aussi d’améliorer le rendement pour<br />

atteindre 58 tonnes à l’hectare contre 52 actuellement. La sucrerie envisage par ailleurs de switcher<br />

son système d’irrigation gravitaire pour adopter le «goutte‐à‐goutte».<br />

Le développement de la mécanisation de la culture de la betterave vise à valoriser les potentialités<br />

des exploitations de la betterave, faire face à la rareté de la main‐d’œuvre et comprimer les charges<br />

de la culture. Trouver des employés dans une région attirée par l’émigration est une véritable<br />

équation pour les entreprises. L’une des réponses à cette «pénurie» de main‐d’œuvre est la hausse<br />

des salaires et la généralisation de la mécanisation des process de production.<br />

Le semoir de précision présente de nombreux avantages, est‐il affirmé. Le procédé permettrait la<br />

réduction des charges (intrants et main‐d’œuvre) tout en favorisant la localisation de l’engrais et de<br />

l’insecticide du sol avec une meilleure densité. Ce qui facilite la mécanisation de l’entretien et de la<br />

récolte, est‐il affirmé.<br />

La reconversion du système d’irrigation gravitaire en systèmes à économie d’eau a essentiellement<br />

pour objectif de faire face à la sécheresse. Les systèmes proposés sontle goutte‐à‐goutte,<br />

l’aspersion (pivot...) et l’enrouleur.<br />

21


La campagne d’arrachage de cette saison agricole s’est caractérisée par des conditions climatiques<br />

aléatoires. Le taux de remplissage des barrages est qualifié de faible par rapport à 2007. Cependant,<br />

un dépassement du total des précipitations de près de 115 mm est constaté par rapport à la<br />

campagne 2006/07. Et les superficies réalisées sont de 12.132 hectares.<br />

<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Tourisme: Petites ressources, grandes ambitions<br />

· Parachutisme, chasse et montagne: Les niches porteuses<br />

· Un plan d’action triennal préparé par le <strong>Centre</strong> régional de tourisme<br />

· Objectif: 300.000 arrivées à l’horizon 2015<br />

Le Conseil régional de tourisme (CRT) de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> bien que récemment créé, en juin 2007, est très<br />

actif et affiche déjà un parcours bien rempli. Dès sa constitution, le bureau du conseil a dressé un<br />

plan d’action projeté sur trois ans. L’équipe a signé une convention avec l’ONMT à l’occasion du salon<br />

international de Marrakech en janvier dernier. Nous avons pu constituer un budget de 2 millions de<br />

DH subventionné à hauteur de 70% par l’Office du tourisme, déclare Mustapha Reddad, président du<br />

CRT <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>.<br />

Ces outils de communication et de promotion classiques seront complétés par l’organisation de<br />

workshops dans des salons ciblés, essentiellement ceux qui s’intéressent au tourisme de montagne,<br />

de parachutisme et d’aventures. Le conseil a aussi entériné une convention pour la participation au<br />

festival des amandes à Demnate prévu du 24 au 31 juillet.<br />

Le CRT parie d’abord sur les principaux foyers pourvoyeurs de demande vers la région que sont la<br />

France, la Belgique, la Hollande et l’Angleterre.<br />

La région dispose d’énormes atouts grâce à sa situation géographique, dit Reddad. En effet, <strong>Tadla</strong>‐<br />

<strong>Azilal</strong> est située juste entre deux grands pôles de tourisme au Maroc, Marrakech et Fès.<br />

La région n’est pas non plus éloignée de Casablanca. La connexion de la région au réseau autoroutier<br />

pourrait changer la donne de la fréquentation touristique. Le démarrage des travaux est prévu en<br />

décembre 2009.Les sites naturels sont d’autres atouts de la région,une vingtaine au total, connus à<br />

l’échelle internationale, complète le directeur du CRT. Pêle‐mêle, on citera les cascades d’Ouzoud, la<br />

vallée heureuse des Aït Bouguemaz, le lac Bin El Ouidane, etc. Ce dernier est en train de devenir un<br />

pôle d’attraction pour des projets touristiques avec des thèmes tournant autour de l’eau et de la<br />

nature. Le pont naturel Imi‐Nifri (bouche de la grotte) est une autre attraction. La région dispose<br />

également de plus de 200 sources et dont la plus connue est Aïn Asserdoune.<br />

Le principal produit d’appel est le tourisme de montagne, notamment le trekking. En plus des<br />

randonnées pédestres, équestres ou encore en VTT. Ce sont des produits de niche grâce auxquels<br />

nous réalisons des chiffres importants mais pas suffisamment au regard du potentiel, dit Mustapha<br />

Reddad. Le parachutisme et le tourisme cynégétique (chasse touristique, pêche…) sont des portedrapeaux<br />

de l’offre de la région. Ils gagneraient à être plus connus, lance le responsable dans un<br />

appel du pied à l’Office national marocain du tourisme.<br />

22


<strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> dispose de 22 hôtels classés (<strong>Azilal</strong> et Béni Mellal) d’une capacité de 1.100 lits. C’est très<br />

peu pour une destination qui affiche de grosses ambitions. Mais la spécificité de la région reste le<br />

réseau de 45 gîtes d’étapes. Elle qui dispose de l’unique centre de formation de guide de montagne,<br />

est pionnière dans le tourisme rural, fait remarquer le président du CRT. L’ambition est de doubler la<br />

capacité d’hébergement pour atteindre 300.000 arrivées à l’horizon 2015 contre 83.000 aujourd’hui.<br />

Pour cela, de nouvelles approches sont étudiées pour le tourisme interne qui est la cible du CRT. Et<br />

déjà, des promoteurs privés construisent 6 nouvelles unités hôtelières classées.<br />

<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Le parachutisme dynamise toute une région<br />

· C’est un symbole de Béni Mellal avec le tourisme de nature<br />

· L’aérodrome mondialement connu pour les sports du ciel<br />

· Extension du site pour 40 millions de DH<br />

L’AERODROME de Béni Mellal a un rôle prépondérant. Il participe activement à l’enrichissement de<br />

toute la région à travers le tourisme de nature et de sport. Le site, de par sa position géographique<br />

au piémont de l’Atlas, permet la pratique d’un sport d’exception qu’est le parachutisme, dit Abdelali<br />

Karim, commandant de l’aéroport.<br />

Le flux des passionnés du parachutisme profite pleinement à Béni Mellal. Les premiers bénéficiaires<br />

de ces activités dans le ciel sont les hôteliers et les restaurateurs. Le nombre de nuitées enregistrées<br />

n’a cessé d’évoluer depuis 2002, notamment durant la période décembre‐ avril qui est très propice à<br />

la pratique du parachutisme et du planning. En effet, et rien que pour ces 3 mois, près de 6.000<br />

personnes sont venues des 4 coins du monde sans compter les accompagnateurs, est‐il indiqué. Nous<br />

avions des touristes de passage, aujourd’hui nous avons des touristes de séjour, confirme le<br />

commandant Karim. Et d’ajouter que ces augmentations découlent de l’intérêt de plus en plus<br />

accordé au produit de niches touristiques de montagne et aux sports aériens. L’aérien représente un<br />

attrait indéniable à des clubs européens de renommée, notamment durant la saison hivernale.<br />

L’aérodrome de Béni Mellal demeure praticable, alors que les stations européennes souffrent du<br />

mauvais temps.<br />

De grandes manifestations, liées à l’aérodrome, sont organisées dans la région. Pour rappel, la 4e<br />

édition du Week‐end aéronautique a été organisée à Béni Mellal, en mars dernier. Le programme<br />

était diversifié avec planning, vol de montgolfières, saut de démonstration de parachutisme et<br />

baptêmes de l’air en avion. Cette manifestation a vu la participation de Marocains appartenant aux<br />

différents clubs du Royaume en plus de vingt étrangers.<br />

23


L’aérodrome de Béni Mellal est situé à 8 km au nord‐ouest de la ville. Il est d’une emprise domaniale<br />

d’environ 113 hectares, et est doté d’une piste de 1.200 m de long et de 23 m de large en structure<br />

souple. L’ONDA, en partenariat avec le conseil de la région <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>, projette le développement<br />

de la plateforme aéroportuaire avec un investissement de l’ordre de 40 millions de DH. En plus des<br />

sports aéronautiques et du tourisme de niche de la montagne, il s’agit également de développer dans<br />

le futur un trafic commercial international avec les pays européens accueillant une forte population<br />

de RME originaires de la région de Béni Mellal.<br />

Ainsi, il sera procédé à l’allongement, à l’élargissement et au renforcement de la piste d’envol<br />

portant ses dimensions à 1.600 m de long et 30 m de large. Ce qui permettrait le traitement d’avions<br />

court‐courrier. Il est prévu aussi la construction d’une aire de stationnement permettant le<br />

traitement simultané d’un C130 et d’un ATR 42, ainsi que l’élargissement et le renforcement de la<br />

bretelle de liaison avec la piste d’envol et l’installation d’un équipement VOR/DME pour le guidage<br />

en route des avions.<br />

Combien ça coûte<br />

L’AERODROME de Béni Mellal offre l’infrastructure et les équipements, mais c’est le Pacma (Club de<br />

parachutisme) qui pilote les prestations et fixe les modules de pratique comme les tarifs. Tous les<br />

licenciés de parachutisme sont aptes à pratiquer ce sport. En sachant que le site offre des stages et<br />

des formations pour obtenir la licence. Trois types de saut existent avec un tarif par genre (un saut<br />

dure près de 2 à 3 minutes selon les courants ascendants et descendants)<br />

Le saut en tandem avec le moniteur avec vidéo de «l’aventure» coûte environ 3.000 dirhams. Le saut<br />

en pack (seul) est aussi aux alentours de 3.000 dirhams. Alors que pour le stage complet avec 6 sauts,<br />

il faudra débourser 13.000 dirhams.<br />

24


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : BP, Pourquoi <strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> est stratégique<br />

· A 30,2% de part de marché à fin 2007, la banque a pris une longueur d’avance<br />

· Amrani Joutey, président du directoire: «Nous avons des ambitions pour les Marocains du Monde»<br />

· Dans la ligne de mire, l’immobilier et l’investissement agricole<br />

La Banque Populaire possède un des réseaux les plus denses dans la région de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>. Ce<br />

quadrillage répond à l’exigence de proximité avec la clientèle, mais vise aussi à préserver les<br />

positions de la banque face aux assauts de la concurrence. L’arrivée de grands investisseurs dans la<br />

région et son potentiel agricole ouvrent, il est vrai, de bonnes perspectives. Amrani Joutey, président<br />

du directoire de BP Marrakech Béni Mellal, explique la stratégie de l’établissement dans la région.<br />

‐ L’Economiste: Vous dirigez une des principales banques au niveau de la région de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>.<br />

Quelle est votre position concurrentielle ?<br />

‐ Amrani Joutey: La Banque Populaire est présente dans la région de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> à travers une<br />

vingtaine d’agences et une succursale.<br />

Cette ex‐Banque Populaire régionale avait fusionné avec la Banque régionale de Marrakech, dans un<br />

objectif de consolidation des acquis, de synergie et d’anticipation des contraintes de l’avenir.<br />

Notre force sur cette région est le résultat de l’engagement de notre capital humain et de notre<br />

spécificité de banque coopérative. Grâce à ces atouts et à notre présence sur le marché depuis<br />

plusieurs décennies, nous sommes aujourd’hui la première banque de la place avec une part de<br />

marché en implantation bancaire de 30,2% (à fin 2007), positionnement que nous projetons de<br />

renforcer à l’horizon 2010.<br />

Par ailleurs, nos ressources représentent 37,6% du volume des ressources de la place et nous<br />

finançons plus de 38,7% de l’économie régionale, performances en évolution constante depuis des<br />

années, que nous comptons améliorer en accompagnant le développement régional, grâce au<br />

relèvement des délégations de pouvoirs de la direction de la succursale de Béni Mellal qui traitera<br />

dorénavant plus de 80% des dossiers de crédit au niveau local.<br />

‐ Quelle stratégie commerciale et marketing déployez‐vous dans la région? et quels marchés ciblezvous<br />

particulièrement?<br />

‐ Notre banque est présente sur l’ensemble des marchés, particuliers et professionnels, «Marocains<br />

du Monde» et entreprises. Nous finançons l’ensemble des secteurs d’activité économique allant de<br />

l’agriculture à l’industrie en passant par la promotion immobilière qui connaît, à l’instar de ce qui se<br />

passe ailleurs dans le Royaume, un essor sans précédent. Nous sommes partie prenante dans le<br />

financement de tous les grands projets initiés dans la région et nous sommes également présents<br />

dans le financement de l’économie sociale à travers notre Fondation pour la création d’entreprises.<br />

25


‐ L’économie agricole est d’une importance capitale pour la région. Comment vous vous y<br />

positionnez?<br />

‐ Oui, l’agriculture est l’un des secteurs économiques porteurs de la région et nous sommes présents<br />

depuis longtemps dans le financement des projets agricoles installés dans la partie irriguée. Nos<br />

perspectives à court et moyen termes prennent en considération l’importance et le potentiel de ce<br />

secteur, et nous comptons pénétrer davantage ce secteur et consolider nos acquis.<br />

Quant au financement des grands projets, nous proposons une gamme de produits assez large et très<br />

compétitive, et nous sommes très intéressés par l’accompagnement des promoteurs dans ce<br />

domaine, notamment les investissements projetés sur les terres agricoles de la Sodea‐Sogeta, dans le<br />

cadre de la deuxième tranche de concession au privé.<br />

‐ <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> est connue comme étant un foyer d’émigration vers l’Espagne et l’Italie. C’est une<br />

clientèle stratégique pour la banque…<br />

‐ Effectivement. Sur le marché des «Marocains du Monde», nous sommes toujours le principal<br />

acteur. Vous savez que depuis les premières générations des MRE, l’une de nos principales missions<br />

était de bancariser cette clientèle et de drainer leur épargne en l’injectant dans l’économie nationale.<br />

Pendant toutes ces années, nous avons entretenu une très forte relation avec ces clients et avons<br />

développé une expertise dans la gestion de leurs besoins qui ont évolué depuis, expertise que nous<br />

mettons au service de cette clientèle traditionnelle qui nous est toujours fidèle.<br />

Je peux vous dire que nous avons de nouvelles ambitionspour cette clientèle, grâce à notre nouvelle<br />

stratégie qui portera sur le renforcement de notre positionnement sur ce segment et sur la<br />

réalisation de parts de marché conséquentes. L’obtention du passeport européen et l’ouverture de<br />

nouvelles agences à travers l’Europe s’inscrivent dans cette perspective.<br />

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<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Le groupement Agroplus se développe<br />

· Des projets supplémentaires de 300 MDH prévus dans l’agroalimentaire<br />

L’agrégat de 5 sociétés agricoles «Agroplus» du groupe Kettani créé en 1987 est d’un capital de 25,<br />

85 millions de dirhams. Les projets s’étendent sur une superficie de 1.961 hectares. Le groupe<br />

Kettani comprend une quarantaine de sociétés opérant dans plusieurs secteurs d’activités: textile,<br />

électroménager, immobilier, distribution et agroalimentaire.<br />

Pour sa part, Agroplus s’est rapidement positionnée parmi les entreprises agricoles jouant un rôle de<br />

locomotive à l’échelle de la région de Béni Mellal et également au niveau national, dit Mohammed<br />

Raita, DG des 5 sociétés Agroplus. Cette dernière s’est équipée dès le départ d’un matériel moderne<br />

en économie d’eau (centres pivots et goutte‐à‐goutte)<br />

Le groupement de <strong>Tadla</strong> s’appuie sur une équipe multidisciplinaire intégrant des techniques très<br />

modernes en management. Ce sont trois départements autonomesqui sont gérés dans les<br />

domaines des grandes cultures, de l’élevage des ovins et des bovins et dans l’arboriculture. Au<br />

départ, les projets se sont installés sur des terres collectives sèches, arides, pleines de pierres et de<br />

jujubiers. Elles servaient uniquement au pâturage avant la mise en valeur par Agroplus.<br />

Des efforts considérables ont été déployés pour transformer des terres arides en terres cultivables,<br />

est‐il attesté. Pour ce faire, des investissements de l’ordre de 700 millions de DH ont été consentis.<br />

Pour les grandes cultures, 23 pivots de 30 à 85 ha chacun ont été installés (blé de semences, maïs,<br />

cultures fourragères…) L’élevage des bovins compte actuellement 2.500 vaches laitières en plus de<br />

3.000 suitées. La société s’occupe également de l’élevage de 3.000 ovins. Quant à l’arboriculture, la<br />

société Dahra gère 125 hectares d’oliviers et d’agrumes. Alors que la société Silos du <strong>Tadla</strong> achète du<br />

blé pour une capacité de 30.000 tonnes.<br />

De son côté, la transformation des produits laitiers s’effectue avec la société Safilait pour 100 tonnes<br />

par jour. Les produits actuels de Safilait sont le lait entier pasteurisé, le yaourt étuvé différents<br />

arômes, le yaourt brassé différents arômes et fruités, le yaourt à boire différents arômes, le raibi, le<br />

lben (petit lait), le beurre pasteurisé et beldi et le jus.<br />

Les effectifs directs (avec des chiffres arrondis) sont de 20 cadres, 50 agents maîtrises, 400 ouvriers<br />

spécialisés et 500 ouvriers occasionnels en période de pointe. Le complexe agroalimentaire Agroplus<br />

a enregistré un chiffre d’affaires de l’ordre de 150 millions de DH en 2007. Et une progression de près<br />

de 50% est prévue pour l’année en cours, conjecture Raita.<br />

Des projets d’extension sont en cours avec une enveloppe de 300 millions de DH prévue sur 3 ans. Ce<br />

qui permettrait la création de 470 emplois supplémentaires. D’ailleurs, les recrutements ont déjà<br />

commencé pour assurer les formations requises, dit le DG.<br />

27


Les projets prévus dans la région sont étudiés dans le domaine de l’élevage, pour une usine de<br />

transformation, dans l’arboriculture et d’autres investissements agroalimentaires.<br />

Agroplus est située dans la région de Béni Mellal à 200 km de Casablanca et idem de Marrakech, ce<br />

qui la situe en bonne position commerciale, indique le DG. Et les produits de Agroplus sont<br />

actuellement commercialisés dans différentes régions du Maroc.<br />

<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Irrigation<br />

· Plan d’urgence de la maintenance des réseaux<br />

· 6 milliards de DH pour la reconversion des systèmes d’irrigation<br />

· Une projection à l’étude à la Primature<br />

La superficie irriguée au niveau de la province de Béni Mellal est de l’ordre de 157.000 ha, soit 10,5 %<br />

de la superficie irriguée au Royaume. Elle se compose de l’irrigation gravitaire: 138.800 ha (88,4%)<br />

(grande hydraulique GH et petite et moyenne hydraulique PMH. La superficie de l’irrigation localisée<br />

s’étend sur 13200 ha(8,4 %) et par pivotssur 5000 ha (3,2%).<br />

Durant les dix dernières années, la pluviométrie moyenne annuelle au niveau de Béni Mellal (cas de<br />

la station d’Ouled Gnaou) ne dépassait pas les 238 mm/an. Elle a accusé un déficit moyen de 81 mm<br />

par rapport à la moyenne de la période 1970‐2007 (329 mm).<br />

Cette situation a entraîné une réduction significative des dotations en eau accordées à l’irrigation au<br />

périmètre irrigué du <strong>Tadla</strong> (déficit de 34 % dans les Béni Amir et 45% pour les Béni Moussa).<br />

Cela a induit une surexploitation des eaux souterraines. Ce qui a causé une réduction des réserves en<br />

eau, et par conséquent le rabattement du niveau de la nappe de 3 à 1 m par an.<br />

De plus, cette situation est aggravée par l’état vétuste du réseau de transport et de distribution (15%<br />

dégradé) occasionnant des pertes d’eau allant de 16 à 20 %, est‐il indiqué auprès de l’Office de mise<br />

en valeur agricole. La superficie totale équipée en systèmes d’irrigation efficients dans la zone<br />

d’action de l’Ormvat dans la zone DPA de Béni Mellal est actuellement de 13.200 Ha.<br />

Pour faire face à la situation de pénurie d’eau que connaît le Maroc et promouvoir l’économie d’eau<br />

en irrigation, l’Etat a instauré un système de subventions pour les projets d’irrigation localisée et de<br />

complément», dit Aziz Bellouti, chef du service des études de développement agricole.<br />

28


La faible cadence de l’adoption des techniques à économie d’eau par les agriculteurs a poussé l’Etat à<br />

promulguer l’arrêté 2379‐01. Différentes dispositions sont effectuées pour encourager des<br />

installations d’économie d’eau. Ces dispositions ont activé la cadence d’adoption de techniques<br />

modernes dans la région. Les superficies équipées en ces systèmes d’irrigation ont augmenté,<br />

notamment en 2007. Le nombre de dossiers examinés pour l’équipement en économie d’eau s’élève<br />

à 300 dossiers dont 25 concernant l’aspersion. Les investissements engagés pour la réalisation de ces<br />

équipements ainsi que les subventions débloquées pour les postulants se sont élevés à quelques 232<br />

millions de DH.<br />

Le coût moyen d’équipement d’une propriété agricole par le système goutte‐à‐goutte est de l’ordre<br />

de 45.000 DH/ha. Dans ce montant, les charges de construction et de revêtement des bassins<br />

peuvent atteindre 40 à 60% du coût global du projet. Les projets de reconversion en économie d’eau<br />

ont concerné essentiellement les agrumes avec plus de 86%. Dans ce domaine, un partenariat est<br />

initié avec le projet européen Aquastress. Et, de ce fait, 5 sites ont fait l’objet d’étude pour les projets<br />

collectifs en économie d’eau et ont abouti à la réalisation des avant projets sommaires.<br />

Plan national d’économie d’eau<br />

Une étude préliminaire a été réalisée par l’Office régional de mise en valeur agricole pour proposer<br />

les secteurs potentiellement reconvertibles au niveau de sa zone d’action. Cette étude, d’un montant<br />

global de 6,5 millions DH, a fait ressortir une superficie potentielle d’environ 50.000 ha.<br />

Pour accélérer la mise en place des systèmes économes en eau d’irrigation, l’Etat a initié le PNEEI<br />

(Plan national de l’économie de l’eau d’irrigation) qui a comme objectif la reconversion collective des<br />

systèmes d’irrigation gravitaires en système d’irrigation à économie d’eau.<br />

29


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Une place forte de la filière des viandes rouges<br />

· 42.000 tonnes de viandes produites par an<br />

· En projet: la création d’un marché de bestiaux<br />

La filière des viandes rouges dans la région de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> est l’une des plus dynamiques du<br />

Royaume. La région contribue à hauteur de 11% dans la production nationale avec un volume annuel<br />

estimé à 42.000 tonnes. En valeur, cela représente 1,25 milliard de dirhams injectés dans l’économie<br />

locale et 2/3 de la valeur totale des productions animales.<br />

Les potentialités de la région en matière d’élevage ne sont pas négligeables. 250.000 têtes de bovins<br />

dont 85% de races améliorées, 1,4 million d’ovins et 600.000 caprins y sont recensés. Les éleveurs<br />

sont en train de se fédérer à travers une noria d’associations de producteurs de viandes rouges. Par<br />

l’encadrement et la diffusion des bonnes pratiques qu’elles assurent auprès de leurs adhérents, ces<br />

associations constituent un élément de structuration de toute la filière, est‐il précisé auprès de<br />

l’Office régional de mise en valeur agricole. La région compte 9 abattoirs municipaux et 42 ruraux.<br />

Ces infrastructures d’abattage ont permis d’inspecter 8.875 tonnes l’année dernière. La part des<br />

bovins est la plus importante avec 5.071 tonnes, les ovins 2.430 tonnes et les caprins 1.374 tonnes.<br />

Un plan d’action pour le développement du secteur a été engagé avec l’objectif de renforcer<br />

l’encadrement des éleveurs et d’améliorer la génétique et la santé animales. Il s’agit aussi de<br />

valoriser les productions animales par l’amélioration du système de commercialisation du bétail. Et<br />

ce, à travers un projet de création d’un marché de bestiaux régional. Les autorités locales comptent<br />

mettre à niveau les abattoirsexistants. Dans l’actualité aussi, un projet de création d’un abattoir<br />

régional qui répond aux conditions d’hygiène et sanitaires. Les directions agricoles de la région<br />

intensifient l’encadrement sanitaire du cheptel par la vaccination de 90% des effectifs des ovins<br />

contre la clavelée et la blue tongue.<br />

30


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Le Conseil de région mise sur la coopération décentralisée<br />

· Un plan triennal pour 637 millions de dirhams<br />

· Objectif: Améliorer l’attractivité du territoire<br />

LE Conseil de région <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> (CRTA) a tracé ses priorités. Et un plan d’action triennal est engagé<br />

pour la création des conditions susceptibles de faciliter l’accès à la région. Afin de la mettre à la<br />

portée des opportunités d’investissement aux plans régional, national et international dans le cadre<br />

de la coopération décentralisée, dit Salah Hamzaoui, président du Conseil.<br />

La région <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> dispose de potentialités économiques importantes, est‐il ajouté. En effet, le<br />

poids de la région dans l’économie nationale n’est pas négligeable. La région participe pour 15 à 25%<br />

dans la production des agrumes, olives, lait, viande, sucre, produits forestiers, etc. Mais l’essentiel<br />

est exporté et transformé à l’extérieur de la région, ce qui constitue un handicap à son<br />

développement, est‐il regretté.<br />

La région recèle aussi un important potentiel touristique (cascades d’Ouzoud, vallée d’Aït Bougamaz,<br />

etc.). Sa situation géographique entre le Haut et le Moyen‐Atlas fait d’elle un carrefour des axes<br />

routiers reliant d’importantes destinations touristiques (Marrakech, Fès, Errachidia, Ouarzazate).<br />

Cependant, le développement de ces potentialités est conditionné par la mise en place<br />

d’infrastructures de base. Donc le défi à relever en priorité est le désenclavement, dit Hamzaoui.<br />

Dans ce sens, le CRTA a été un des principaux acteurs qui ont influé pour les projets de l’autoroute<br />

reliant Béni Mellal à Casablanca et de l’extension de l’aéroport de Ouled Iyich. La Région s’est aussi<br />

engagée à travers des projets socio‐économiques, touchant les secteurs des études, de l’urbanisme,<br />

de l’habitat, du social et l’INDH. Ces secteurs sont d’ailleurs inscrits dans le plan triennal 2007‐2009<br />

du Conseil de Région. L’enveloppe mobilisée dans le cadre de ce plan est de 637 millions de dirhams,<br />

déclare le président.<br />

Bien avant la préparation de ce plan triennal, et depuis sa création en 1997, le CRTA s’est investi dans<br />

la réalisation d’importants programmes prioritaires de désenclavement, est‐il précisé. Pour citer, le<br />

Programme d’alimentation groupée en eau potable rurale (Pager), le Programme d’électrification<br />

rurale (Perg) et le Programme national de construction de routes rurales (PNRR)<br />

Aussi, durant la période 1997‐2006, une enveloppe de plus de 150 millions de dirhams a été réservée<br />

par le CRTA. Et ce, pour sa seule participation dans les secteurs de l’habitat et de l’urbanisme, de<br />

l’aménagement du territoire, de l’éducation de la formation et du tourisme.<br />

La réalisation d’études d’aménagement des sites (lac Bin El Ouidane, cascades d’Ouzoud) et de<br />

recherches sur de nouvelles filières agricoles telles que le caroubier. Ce dernier reste une spécificité<br />

de la région. Actuellement, la mise en place d’un agropôle, ainsi que des actions relatives à la<br />

protection de la forêt et des animaux (le mouflon) sont des priorités du Conseil.<br />

31


A signaler aussi que la coopération et les partenariats entre le CRTA et plusieurs départements<br />

ministériels restent le mécanisme le plus adéquat pour la mobilisation de financements extérieurs<br />

destinés à la réalisation de projets et actions ayant un impact sur l’amélioration des conditions de vie<br />

des populations de la région. Les exemples cités, les conventions sur le Pays d’accueil touristique<br />

(PAT), l’économie sociale, la lutte contre l’analphabétisme ou encore les Routes rurales.<br />

Le CRTA est, par ailleurs, en coopération décentralisée avec le Conseil général de l’Isère (CGI) en<br />

France. Pour accompagner les efforts des deux collectivités de <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> et de l’Isère, le<br />

Programme d’accompagnement du processus de décentralisation au Maroc a été initié par<br />

l’ambassade de France à Rabat. Il apporte un financement complémentaire en vue du renforcement<br />

des capacités du CRTA en matière de gestion du développement local et de planification territoriale,<br />

dit Hamzaoui.<br />

Pour mener à bien leur projet de coopération décentralisée et atteindre les objectifs fixés, le CRTA et<br />

le CGI pilotent une plateforme de partenaires impliqués dans des projets de développement dans la<br />

région. En veillant à ce que les projets retenus répondent aux besoins identifiés et que l’action<br />

commune qui en résulte soit cohérente avec les enjeux prioritaires de développement de la région.<br />

A savoir, notamment, le souhait de voir, entre autres, les activités du tourisme et de valorisation du<br />

patrimoine appuyer la relance économique et le développement durable. Le programme de cette<br />

coopération décentralisée a favorisé l’action de formation des guides locaux à Ouzoud. Ce qui a fait<br />

naître une volonté d’engager une réflexion sur la formation touristique en général au niveau des<br />

régions du Royaume, affirme le président. L’originalité de la démarche réside dans cette logique de<br />

développement pour aboutir, à partir de ces actions localisées, à un projet territorial participatif. La<br />

finalité poursuivie est l’amélioration des conditions de vie des populations locales en les sensibilisant<br />

et en les responsabilisant sur leur propre développement, dit Hamzaoui.<br />

32


<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Logement, 14.000 unités par an sur la période 2008/2012<br />

· Des zones nouvelles pour résorber le déficit en logements<br />

· L’immobilier très demandé à Fquih Ben Saleh<br />

· Plan d’urgence pour la Médina de Béni Mellal<br />

L’immobilier est très demandé à <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>, notamment pour Fquih Ben Saleh et Béni Mellal. La<br />

région est à très forte concentration de RME. Et ces derniers préfèrent investir dans le secteur jugé<br />

comme valeur solide. Conséquence, les terrains s’amenuisent et les prix grimpent. Pour Fquih Ben<br />

Saleh, le prix de cession des logements varie entre 1.500 et 2.000 DH m2 pour le très mal placé. Pour<br />

les grands axes, les prix oscillent entre 6.000 et 8000 DH m2. Et d’après les recensements de 2004, le<br />

rythme de production annuelle dans le domaine, est de 1900 logements par an. Actuellement, le<br />

déficit dans la région est de l’ordre de 60.000 logements, et qu’il faut combler, est‐il dit. Pour le<br />

résorber, l’objectif est de construire 14.000 unités par an entre 2008 et 2012.<br />

Une politique d’urbanisation de nouvelles zones est engagée pour répondre à cette très forte<br />

demande. Ainsi, une zone d’urbanisation nouvelle (ZUN) pour l’extension de la ville de Béni Mellal est<br />

prévue sur 300 ha. L’extension est également au programme pour la ville de Fquih Ben Saleh sur 200<br />

ha. Le coût d’aménagement des 2 ZUN est estimé à 1,5 milliard de DH. Ces opérations devraient<br />

procurer 30.000 logements pour un investissement global de l’ordre de 10,5 milliards de DH.<br />

Il s’agit aussi de trouver d’autres zones à ouvrir à l’urbanisation. Et avec l’arrivée de l’autoroute,<br />

l’extension de l’aéroport et le tourisme en expansion, les autorités locales pensent à développer des<br />

centres émergents comme Ouled Zidouh, Bradia, Ouled Barek ou encore Sidi Aissa.<br />

L’habitat social et économique est un autre programme prioritaire pour les autorités locales. Dans la<br />

région, 41 opérations sont engagées pour un total de 365 ha nouvellement ouverts à l’urbanisation.<br />

Le projet permettra la construction de 14.000 unités induisant 30.000 logements et avec un<br />

investissement global de près de 6 milliards de DH.<br />

Les équipements sont achevés et la valorisation des lots est en cours, est‐il affirmé par Al Omrane qui<br />

est maître d’ouvrage délégué dans la région. Cette dernière vient de s’établir à Béni Mellal pour<br />

couvrir tout le territoire <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong>.<br />

33


Par ailleurs, et en matière de restructuration de l’habitat sous‐équipé, le programme régional<br />

concerne 30.000 ménages répartis sur 10 communes. Actuellement, les actions sont en cours pour<br />

22 quartiers englobant 12.000 ménages environ pour un coup global de l’ordre de 369 millions DH.<br />

L’état d’avancement des travaux est de l’ordre de 85%, est‐il déclaré auprès d’Al Omrane. La mise à<br />

niveau urbaine est également au programme. La ville de Béni Mellal est concernée notamment par<br />

deux quartiers (Riad Salam et Hay Al Massira) pour 30,5 millions de DH. Le plan prévoit également<br />

l’élargissement du boulevard Mohammed V, la réfection du boulevard Al Massira et l’embellissement<br />

de 17 autres quartiers de la ville. Le démarrage des travaux est programmé pour septembre<br />

prochain. La mise à niveau urbaine concerne aussi la ville d’<strong>Azilal</strong> pour une enveloppe de 15 millions<br />

de DH. Pour sa part, une enveloppe budgétaire de l’ordre de 21 millions de DH est réservée pour la<br />

requalification de la ville de Fquih Ben Saleh.<br />

· La Médina de Beni Mellal prioritaire<br />

En matière de constructions menaçant ruine, un plan prioritaire est consacré à l’ancienne ville ou<br />

Médina de Béni Mellal. La Médina occupe une superficie de près de 35 ha environ avec 2.781<br />

constructions pour 9.600 habitants environ. Sa particularité est qu’elle est construite au dessus de<br />

galeries et de cavités, explique Abdellatif Mali, directeur de l’agence urbaine de Béni Mellal. Et une<br />

étude vient de s’achever pour déterminer le positionnement exact des bâtisses par rapport au niveau<br />

supérieur des galeries. Une deuxième étude a été aussi effectuée pour établir un plan<br />

d’aménagement spécifique et de sauvegarde et pour repérer les zones non constructibles. Les deux<br />

études ont nécessité à peu près 2 millions de DH, est‐il affirmé.<br />

Les études ont été effectuées dans le cadre d’une convention scientifique et technique entre<br />

l’agence urbaine de Béni Mellal, l’université Cadi Ayyad et la faculté des sciences et technique de la<br />

province. Sur la base des études géophysiques, il ressort que 120 bâtisses présentent un haut risque<br />

d’effondrement. Un plan d’urgence est engagé pour le relogement de ces ménages pour 16,40<br />

millions de DH. Et Dont la subvention du ministère de l’Habitat est de l’ordre de 8 millions de DH, estil<br />

indiqué.<br />

Une autre action consiste en la réalisation des infrastructures de l’assainissement liquide. Pour 19,5<br />

millions de DH. Les rejets sauvages s’infiltrent à travers les cavités souterraines fragilisant du coup les<br />

fondations.<br />

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<strong>Tadla</strong>-<strong>Azilal</strong> : Des potentialités hydrauliques menacées<br />

· Les rejets domestiques, industriels et l’agriculture, principaux dangers<br />

La région <strong>Tadla</strong>‐<strong>Azilal</strong> est réputée pour ses potentialités hydrauliques importantes, en relation avec la<br />

position géographique particulière qu’elle occupe. La région a suscité l’attention des aménageurs<br />

depuis 1935 avec la réalisation du barrage Kasbat <strong>Tadla</strong> et, depuis cette date, il a été réalisé 9<br />

barrages dont 4 structurants (Bin El Ouidane, El Hansali, Hassan Ier et My Youssef) de capacité de<br />

stockage totale actuelle de 2.378 millions de m3 (Mm3). Les aquifères du <strong>Tadla</strong> forment un système<br />

multicouche composé de 4 aquifères superposés séparés par des niveaux imperméables ou semiperméables.<br />

‐ Aquifère du Turonien du <strong>Tadla</strong>: les apports à la nappe évalués à 92 Mm3/an sont constitués de 40<br />

Mm3 d’infiltrations à partir des eaux de pluie et de 52 Mm3 de sous écoulements et d’apports<br />

souterrains.<br />

‐ Aquifère du Sénonien du <strong>Tadla</strong>: les entrées dans cette nappe sont constituées des infiltrations des<br />

eaux de pluie et des sous écoulements.<br />

‐ Aquifère de l’Eocène du <strong>Tadla</strong>: les entrées de cette nappe évaluées à 77 Mm3/an sont constituées<br />

de 75 Mm3 d’infiltrations à partir des eaux de pluie et de 2 Mm3 de sous écoulements.<br />

‐ Nappe phréatique des Béni‐Amir: les entrées de cette nappe sont constituées en grande partie des<br />

infiltrations d’eau d’irrigation qui sont estimées à 114 Mm3/an. Les infiltrations à partir des eaux de<br />

pluie ne sont que de 2 Mm3.<br />

‐ Nappe phréatique des Béni‐Moussa: Les entrées de cette nappe sont constituées en grande partie<br />

des infiltrations d’eau d’irrigation qui sont estimées à 240 Mm3 par an. Les infiltrations à partir des<br />

eaux de pluie ne sont que de 2 Mm3, alors que les apports souterrains sont estimés à 22 Mm3.<br />

‐ Nappe phréatique des Béni Moussa‐Dir: les entrées de cette nappe évaluées à 67 Mm3/an sont<br />

constituées de 8 Mm3 d’infiltrations à partir des eaux de pluie, de 11 Mm3 d’infiltrations à partir des<br />

oueds et des sources, et de 48 Mm3 à partir des infiltrations des eaux d’irrigation.<br />

‐ Nappe du Dogger d’<strong>Azilal</strong>: la nappe est située au nord de la ville d’<strong>Azilal</strong>. D’une superficie de 59<br />

km2, cette nappe est destinée à l’alimentation en eau potable de la ville d’<strong>Azilal</strong> par le biais de 4<br />

forages (N°IRE 578/45, 535/45, 575/45 et 962/45) qui sont exploités au débit maximal de 60 l/s. Elle<br />

fait partie du domaine atlasique et plus particulièrement du Haut‐Atlas calcaire, dont les principaux<br />

terrains sont d’âge secondaire et tertiaire affectés par l’orogenèse alpine. L’alimentation de la<br />

nappe d’<strong>Azilal</strong> est essentiellement assurée par l’infiltration des eaux de pluie (5,4 à 6,6 Mm3/an). Les<br />

prélèvements des eaux souterraines pour l’irrigation se font par environ 10.000 puits et forages<br />

individuels. Avec les pénuries structurelles des ressources en eau de surface, la pression sur les eaux<br />

souterraines est très importante et des surexploitations sont observées dans les nappes phréatiques<br />

et de l’éocène. Les efforts de mobilisation des eaux souterraines permettent actuellement de<br />

disposer de près de 300 Mm3 par an. Ces ressources naturelles sont menacées. Les principales<br />

sources de pollution observée dans le bassin de l’Oum Er Rbia sont dues principalement aux rejets<br />

des eaux usées urbains et industriels et à l’activité agricole.<br />

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