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ARCTIC MONKEYSWHATEVER PEOPLE SAY I AM,THAT’S WHAT I’M NOT(Domino)THIS MELODRAMATICSAUNA…ET LES FLEURS ECLOSENT A L’OMBRE(Effervescence / La Baleine)DIONYSOSMONSTERS IN LOVE(Trema/Barclay)les disquesLe mois dernier, Chris McClure est devenul’inconnu le plus connu d’Angleterre. Cepote de fac des Arctic Monkeys est le typedont la photo – noir et blanc, clope aubec, le Miossec de Boire en plus fatigué –illustre la pochette du groupe qui vient debattre tous les records de vente pour unpremier album outre-Manche (400 000exemplaires la première semaine). Lancéspar Internet avant d’être signés par le labelDomino (qui peut désormais voir venir,entre les Monkeys et Franz Ferdinand…),ces quatre ados de Sheffield (le doyena 20 ans) envoient joyeusement unepop punky et funky endiablée : toutesguitares dehors, basse et batterieaccortes, break en veux-tu en-voilà,avec la gouaille épileptique du chanteurAlex Turner pour enfoncer le clou. Et,fait plutôt rare dans le rock anglais, lesMonkeys oublient de se la péter, préférantpeindre, à la manière du roman Samedisoir, dimanche matin d’Allan Sillitoe, untableau ironique de la culture pub&club– où comment (toujours) descendre desbières et (parfois) lever une fille. Rentrededans,mélodiques, incisives, drôles,euphorisantes, les chansons des ArcticMonkeys sont tout ça à la fois.DAMIEN LE BERRELive à Bourges (29 avril) ; Lyon le 30 ;Paris le 2 mai.www.arcticmonkeys.comSans faire de bruit, le label nantaisEffervescence propose, depuis uncertain temps, une nouvelle façond’appréhender la musique pop, à 180degrés des traditionnels amants coupletrefrain.Effervescence construit une popdéstructurée, intelligente, langoureuse àl’image de ses artistes phares Stuntman5 et Patriotic Sunday. Nouveau rejetonde cette mère fertile, This MelodramaticSauna emboîte le pas de ses glorieuxaînés, rêvant d’un semblable destin. Etle jeune homme ne devrait pas patientertrès longtemps, tant ce premier albumsemble promis à un bel avenir. Dès lapremière écoute, on est transporté par larichesse et la volupté des mélodies, sanscesse remises en cause par l’ingéniositéde leur auteur. Tour à tour, on y croiseDirty Three, Tom Waits, Sufjan Stevensou Esmerine, le tout mis en scène parWong Kar Wai. On se laisse bercer parla douce fantaisie de Jonathan Seilman,comme sur les morceaux Stronger,stronger et Home and away. Avec cettepremière production, This MelodramaticSauna construit la bande son d’un filmimaginaire que nous connaissons tous :le film de notre vie.YANN BOULICEn concert, jeudi 23 février, showcaseFnac + Barakasonwww.autresdirections.netImaginatif, surprenant, furieux, doux, drôleetc. Autant d’adjectifs qui peuvent résumerMonsters in Love. Après Western sous laneige et un double album live, Mathiaset sa bande reviennent avec un albumindispensable. Ceux qui s’attendaient àune série de morceaux genre Song fora Jedi seront déçus. Alternant morceauxqui sentent bon la sueur (Giant Jack, Lipstory in a chocolate river) et balades auukulélé (L’homme qui pondait des oeufs,Miss Acacia), les jedi nous emmènent deforce dans leur esprit déjanté. La forcede Dionysos : arriver à passer du rire(Le retour de Bloody Betty) aux larmes(Broken bird) tout en restant crédible.Directement liées au premier romandu chanteur, les paroles aux multiplesentrées, sont aussi incompréhensiblesqu’attachantes. Difficile d’ailleurs, de nepas penser à l’univers de Tim Burton tanton a l’impression d’écouter un DannyElfman sous amphétamines. Les dieux duvin ont enfin réussi à retranscrire leur folieet leur fureur sur un album studio. Aveccette merveille de perfection, Dionysoss’impose comme le groupe majeur de lascène rock française (si c’était encore àprouver). Il ne reste plus qu’à aller les voirsur scène, le domaine où ils excellent.PEF CAILLAUDEn concert, samedi 25 février,le Chabada (Angers) avec Houdini.www.dionyweb.com> Page 34 Pulsomatic N o 93