Ecologie - DB International

Le magazine de la diplomatie et du business international
T h e m a g a z i n e o f d i p l o m a c y a n d i n t e r n a t i o n a l b u s i n e s s
N 0 4 • Automne / Autumn 2009
Marie Heuzé
ONU, LES EXIGENCES
D’UNE INFORMATION
EN PLEINE MUTATION
UN, the demands from
an ever-changing
information highway
Thomas Hinderling
CSEM: LE GÉNIE CRÉATIF
A DÉJÀ 25 ANS
CSEM, 25 years of creative
engineering genius
AZERBAÏDJAN, TURQUIE,
EUROPE: DE L’EAU
DANS LE GAZ?
Azerbaijan, Turkey, Europe;
is the gas project in hot-water?
Dossier
Ecologie
Ecology
D i p l o m a t i e D i p l o m a c y E n t r e p r i s e s M o n d e W o r l d P r e s t i g e A r t

EDITEUR
Creart Events SA
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REDACTION
Rédacteur en chef, Gil Egger
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AVEC LA PARTICIPATION DE
Susanna Gorga, Mohammad Farrokh,
François Nordmann, Tatjana Darany,
Chrystel Dayer, Patrick Galan, Charlotte
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En France : Nathalie Darmon,
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Suisse : 4 numéros, 35 CHF
Europe : 4 numéros, 50 CHF
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TRADUCTIONS
Suzanne et Bernard Bayon de Noyer,
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CONCEPTION
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CRÉDITS PHOTOS
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A.Crawley-Kaisei, Gil Egger, Timothée
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Créations, domi4243, Andrei Kazarov,
Jojobabar, OlegF, Jim Parkin, ONU, OMC,
Gautier Willaume, Maxim Petrichuk,
Victorinox, Photosani, Nes Jerry, Fotolia,
Huebi, Nabuco.
Le magazine DB International est édité
par Creart Events SA. La reproduction
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Gil Egger
Rédacteur en chef
Editor in chief
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La taille du monde
Sizing up globally
Rencontrez une connaissance à Paris ou à New York
et immanquablement vous prononcerez la phrase
«le monde est petit». Vous ne croyez pas si bien dire.
Observez les grands événements au caractère mondial
et remarquez combien les chefs d’Etat, de gouvernement,
les ministres ne cessent de se rencontrer de tous
côtés. Vous me direz que le résultat ne représente pas
grand-chose et je ne vous contredirai pas. Mais une
réflexion récente m’est apparue pleine de bon sens.
Nous ne sommes plus dans le même monde. Autrefois,
l’équilibre était simple à comprendre, il tenait
à une opposition Etats-Unis/URSS. Désormais, ne
cherchez plus, cette balance a disparu.
L’époque actuelle montre les prémices d’une nouvelle
manière de créer notre monde, une nouvelle
façon de vouloir que l’humanité gère ses ressources
basées sur des partenariats plutôt que des confrontations.
Voyez l’environnement et les nouvelles
énergies, les implantations géographiques des projets
présentent peu d’intérêt par rapport aux enjeux
et aux espoirs qu’ils offrent, les collaborations
entre instituts universitaires ou technologiques ont
depuis longtemps dépassé le cadre des frontières. Les
obstacles, notamment l’inertie contreproductive des
administrations, continuent certes à ralentir le processus,
en revanche le mouvement est en marche afin de
réaliser les instruments pour que l’humanité soit plus
respectueuse de la «maison» où elle habite et dont elle
ne peut changer, pas plus qu’elle ne peut reconstruire
ce qu’elle aura détruit.
L’écologie est un moteur puissant. Elle ne suffira pas
à asseoir un projet politique mondial visant à une
meilleure répartition des ressources et des richesses.
Il est d’ailleurs fort à craindre qu’une telle volonté
n’aboutisse à un contrôle encore plus étroit des
libertés des citoyens, ce qui ne serait guère porteur
d’espoir alors qu’un partenariat élargi l’est bien
davantage. Le souci de la santé de notre planète
porte toutefois le poids d’un enjeu véritablement global
que nul ne peut désormais ignorer. Une dimension
dont tous les citoyens ont conscience, qu’ils reportent
sur leurs dirigeants en les obligeant à voir plus loin
que le bout de leur réélection. En ce sens, le monde
devient, réellement, très petit. Et c’est tant mieux.
If you bump into someone you know in Paris or N.Y.
you will probably exclaim, “What a small world!” And
you would be so right.
Take a look at any of the large global events and you’ll
see that the different Heads of State, Governments and
Ministers spend a lot of time moving around meeting
their counterparts.
One might say that the results don’t amount to much,
and I wouldn’t contradict that. But a recent comment
I heard seemed full of common sense. That we are living
in a different world now. In the past the balance
of power was simple to comprehend. It was about the
Cold War between the USA and Russia. Nowadays it’s
obvious the balance of power has shifted.
Today’s world shows signs of new methods for creating
our environments, a new hopeful vision of humanity
managing resources based on partnerships rather than
confrontation. Look at the environment and renewable
energies: the geographical locations where the
projects are based are of little interest compared with
the challenges and hope they inspire, and collaborations
between universities and institutes of technology
have ignored borders for a long time now. Obstacles
like the lengthy administrative processes slow down
procedures but on the other hand, progress is being
made on the tools used to help mankind show more
respect for our’ Home’ where we all live and that we
can’t change any more than we can recreate what we
have destroyed.
The ecology movement is a powerful instrument,
but it won’t be enough to facilitate a global political
project aimed at improving the sharing of resources
and wealth. One can only hope that this common
determination won’t result in a more invasive controlling
of our civil liberties which would be a real blow,
whereas an increased partnership would be more advantageous.
Fears for the well-being of our planet are
well-founded, the challenges are truly global and one
can no longer pretend to ignore the facts. Everyone is
aware of the problem and citizens everywhere have to
contact their political leaders and force them to look
a little further than the results of the next election.
That makes the world really a little smaller. And that’s
a good thing.

Prochaine parution DB international
Numéro 5 : Décembre 2009
Next issue of DB International
Number 5 : December 2009
News
Page 7
Magazine Il Foglio Italiano: UNE SOIRÉE
DE GALA TRÈS ITALIENNE
Magazine Il Foglio Italiano:
A very Italian Gala evening
Page 8
Aéroport international de Genève:
LE CANADA EN DIRECT
Geneva International Airport:
Direct flights to Canada
Page 9
Dessins pour la paix: LA LIBERTÉ
D’EXPRESSION EN IMAGE
Cartoons for Peace: Freedom of Expression
through drawings
LE REGARD DE HANS ERNI ORNE L’ONU
Hans Erni’s work adorns the UN Headquarters
Page 10
LA MAGIE DU SULTANAT D’OMAN
À GENÈVE
The Magic of the Sultanate of Oman comes
to Geneva
Page 11
Armin Strom SA - INVESTISSEMENT ET
DÉVELOPPEMENT MALGRÉ LA CRISE !
Armin Strom SA - Investment and
development despite the economic crisis!
Soirée Martini & Jewels by Elke Berr
Créations
Page 12
Club Diplomatique de Genève
D’UN PRÉSIDENT À L’AUTRE
Diplomatic Club of Geneva - A Change
of President
Diplomatie
Diplomacy
Page 14
Marie Heuzé - ONU à Genève
LES EXIGENCES D’UNE INFORMATION
EN PLEINE MUTATION
Marie Heuzé - The UN in Geneva
The demands from an ever-changing
information highway
Page 19
OMC - GENÈVE FACE À
SA DIMENSION INTERNATIONALE
WTO - Geneva and its International
Dimension
Sommaire/Synopsis
Page 21
Club Diplomatique de Genève
L’ACCUEIL DE GENÈVE À MARTTI
AHTISAARI
Diplomatic Club of Geneva
Geneva welcomes Martti Ahtisaari
Page 25
Gaz naturel vers l’Europe
AZERBAÏDJAN, TURQUIE, EUROPE:
DE L’EAU DANS LE GAZ?
Natural gas to Europe - Azerbaijan, Turkey,
Europe; is the gas project in hot-water?
Page 29
Le dalaï lama en Suisse: SPIRITUALITÉ,
ENSEIGNEMENT ET POLITIQUE
The Dalai Lama’s visit to Switzerland:
Spirituality, teachings and politics
Ecologie
Ecology
Page 32
Nettoyer le Pacifique: LE PROJET KAISEI
FRANCHIT SA PREMIÈRE ÉTAPE
Cleaning up the Pacific - The Kaisei Project:
the first stage is completed
Page 36
LA CHINE SE PRÉOCCUPE DE L’EAU
China is concerned about its water
Page 37
Conférence mondiale sur le climat:
SOMPTUEUSE MUSIQUE POUR LA PLANÈTE
Global Conference on Climate Change:
Beautiful music in honour of the planet
Page 39
CHYPRE, LE SOLEIL À VOTRE SERVICE !
Cyprus, The sun at your service!
Entreprises
Entrepreneurs
Page 42
CSEM : LE GÉNIE CRÉATIF A DÉJÀ 25 ANS
ET DE NOMBREUX PROJETS
CSEM: 25 years of creative engineering
genius and many on-going projects
Page 47
DASSAULT AVIATION D’AFFAIRES:
LA SPÉCULATION N’AURA PAS D’EFFET
À LONG TERME
Dassault corporate aviation: Speculation will
not modify things in the long term
Page 51
La sécurité en un salon - MILIPOL PARIS
FÊTE SES 25 ANS
A Show for Security - Milipol Paris celebrates
its twenty-fifth year
Page 54
FACE AUX OMBRES DU SECTEUR BANCAIRE
On the shadowy world of the banking sector
Prestige
Page 57
Victorinox Genève: DEUXIÈME «FLAGSHIP
STORE» À GENÈVE
Victorinox Geneva: Second flagship store in
Geneva
Page 58
Aston Martin Vantage V8: UN CADEAU
D’ANNIVERSAIRE
Aston Martin Vantage V8: A Birthday Surprise
Page 60
Santé et beauté: LIFTING SANS BISTOURI
Health and beauty: A non-surgical lift
Le monde de l’Art
The world of Art
Page 61
Expositions Montreux Art Galerie (MAG)
Exhibitions Montreux Art Galerie (MAG)
Page 62
LE RENOUVEAU DES PRINCIPAUX MUSÉES
AUTOMOBILES ALLEMANDS
The Revival of the main German Automobile
Museums
Page 66
Bettina Tschumi: TOUT EST QUESTION
DE PASSION, D’ENGAGEMENT
ET DE DÉTERMINATION
Bettina Tschumi: It is all about Passion,
Commitment and Determination
Rencontre
Page 68
Céderic Klapisch: UN CINÉASTE
TRÈS EUROPÉEN
Céderic Klapisch: The maker of European
cinema

St-Tropez
Magazine Il Foglio Italiano
Une soirée de gala très italienne
A very Italian Gala evening
Pour la première fois, Il Foglio
Italiano, le magazine international
des Italiens dans le monde, a organisé
le Gala & Prix Foglio Italiano
- Ville de Genève.
Le 12 juin 2009, à l’Hôtel Richemond,
avec le haut patronage du
Ministère italien des Affaires étrangères,
le Consulat Général d’Italie
de Genève, la Mission permanente
d’Italie auprès des Organisations
Internationales, le Com.it.es
(Comité des Italiens à l’étranger), le
partenariat institutionnel de l’ENIT,
agence nationale du tourisme et le
soutien de Alitalia, Elite Rent a Car,
Banque Rothschild, MCS Cociere,
Villa a Sesta, et de nombreux autres
partenaires.
Pour cette première édition genevoise
du prix, ont été sélectionnées des personnalités
prestigieuses: SAR la Prin-
cesse Marie Gabrielle de Savoie, pour
son important travail d’historienne,
le fameux acteur Lando Buzzanca, le
Professeur Ugo Amaldi, scientifique
d’envergure internationale, l’entrepreneur
italien Pierangelo Bottinelli
et Massimo Lorenzi, journaliste et
spécialiste en communication de la
Télévision Suisse Romande. Lors
de la soirée le designer international
Mario Buzzanca South Sea Pearls, et
les stylistes de Haute Couture Arasa
Morelli, ont présenté des somptueux
tableaux de mode et des bijoux artistiques
composés de perles baroques
et pierres précieuses reflétant leur
exceptionnelle créativité. A la fin de
la soirée, une tombola a été organisée
en faveur des victimes du récent
tremblement de terre des Abruzzes,
en partenariat avec le Com.It.Es.•
For the first time, Il Foglio Italiano,
the international magazine for expat
Italians, organised the Foglio
Italiano Award and Gala evening in
the city of Geneva.
It was on the 12th June at the Hotel
Richemond, under the patronage
of the Italian Ministry for Foreign
Affairs, the Italian Consulate In
Geneva, the Permanent Italian Representation
for the International organizations,
the Com.it.es (Committee
for the Italians Living Abroad), the
organizational partnership with
ENIT, Italian State Tourist Board
and the participation of Alitalia, Elite
Rent a Car, Rothschild Bank, MCS
Cruises, Villa a Sesta and many other
sponsors.
Amongst the distinguished winners at
this first award ceremony in Geneva
was HRH Princess Maria Gabrielle
News
2 3 4 5 6
COMMUNIQUÉ
de Savoie, for her important work
as an historian, Lando Buzzanca the
famous actor, Professor Ugo Amaldi,
the world renowned scientist, the
Italian businessman Pierangelo Bottinelli
and Massimo Lorenzi, journalist
and expert in communication from
Suisse Romande TV network.
During the evening gala, the international
designer Mario Buzzanca
South Sea Pearls, and the stylists
from Haute Couture Arasa Morelli
presented a superb fashion show and
artistic jewellery made up of baroque
pearls and precious stones which all
reflected their exceptional creativity.
At the end of the Gala evening, a
tombola was organised in favour of
the victims of the recent earthquake
in Abruzzes, in partnership with the
Com.it. es.•
1) Le groupe d’artistes – stylistes qui ont organisé un splendide défilé / The group of artists – stylists who organised a superb fashion show : Mario & Charlotte Buzzanca,
David Arasa, Victoria Gabarova, Claudio Morelli et StŽphanie des Art Loups 2) Evelyne Bureau & Kathline Roch 3) The actor Lando Buzzanca, the presenter
Daniele Piombi and Manuel Tornare presenting the prizes 4) Carlo Lamprecht and Massimo Lorenzi 5) HRH Princess Maria Gabriella de Savoie and Manuel Tornare
6) Noëlle Lévy qui a emporté le premier prix de la tombola, une croisière VIP pour deux, de MSC Crociere avec Alessandra Sabato de MSC Genève / Noëlle Lévy who won
first prize at the tombola, a luxury VIP cruise for two, with MSC Cruises with Alessandra Sabato from MSC Geneva.
Arcane, spécialiste du développement international est en mesure de vous accompagner
par des actions « à la carte » dans un objectif de croissance.
Aujourd’hui spécialisé dans le rapprochement international, avec une expertise particulière du « couple Franco-Suisse » nos connexions avec d’autres pays
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mission ponctuelle ou de partenariat.
Tel +33-(0)4 -79 62 33 67 - Fax +33-(0)4 -79 62 78 69 - brunomaurel@aol.com
1

8 News
Air Canada a inauguré ce printemps
une liaison aérienne attendue entre
Genève et Montréal. La prolongation
vers Toronto s’effectue avec le même
avion. Pour les passagers de la Genève
internationale, du monde des affaires ou
ceux qui désirent passer du bon temps
au Québec, l’aubaine est appréciée.
Les Suisses se sont montrés réjouis lors
de l’inauguration, tant le conseiller
d’Etat François Longchamp, par ailleurs
président du conseil d’administration de
l’aéroport, que le directeur général Robert
Deillon, ont relevé que Montréal
était la destination long courrier parmi
les plus demandées. La liaison constitue
une porte ouverte sur les Etats-Unis. Les
voyageurs prolongeant leur vol n’ont
pas besoin de récupérer leurs bagages ou
d’effectuer des formalités d’immigration
s’ils rejoignent les USA.
Venus pour l’occasion, l’ambassadeur
François Laberge et le vice-président
d’Air-Canada Yves Dufresne se sont déclarés
ravis de voir ouverte une nouvelle
ligne prometteuse qui complète celles
déjà existantes au départ de Zurich, en
multicode avec Swiss également.
Air Canada
La compagnie Air Canada naquit en
1937. La privatisation est intervenue
en 1989. En 2000, acquisition de Canadian
International (lignes sur l’Asie).
Elle figure au 13 e rang sur le plan mondial.
Elle dénombre au total 333 avions
en comptant les 133 de sa filiale régionale
Air Canada Jazz. Elle compte 1370
vols par jour et a transporté 33 millions
de passagers l’an dernier. Le vol Genève
Montréal ouvre la porte à 58 villes canadiennes,
57 des Etats-Unis, 38 dans
les Caraïbes et l’Amérique latine.
L’aéroport investit
Les chiffres 2008 de l’aéroport international
de Genève révèlent non seulement
une bonne santé financière mais
aussi une volonté constante d’améliorer
les infrastructures. Sans relâche, les in-
News
Aéroport international de Genève / Geneva International Airport
Dessins pour la paix / Cartoons for Peace
Le Canada en direct / Direct flights to Canada La liberté d’expression en image
Freedom of Expression through drawings
Les liaisons intercontinentales ne sont pas nombreuses au départ
de Genève. Rejoindre Montréal en direct représente un atout.
Intercontinental connecting flights leaving from Geneva are few and
far between. Being able to fly directly to Montreal is a real advantage
Satisfaction tant du côté canadien que genevois: l’ambassadeur François J. Laberge, le directeur
général de l’aéroport Robert Deillon, le conseiller d’Etat et président du conseil d’administration
de l’aéroport François Longchamp et le e vice-président d’Air-Canada Yves Dufresne arboraient
leur plus beau sourire le jour inaugural.
Satisfaction for both the Canadians
and Geneva: The Ambassador François
J.Laberge, Mr.Robert Deillon Director-
General of the airport, Mr. François
Longchamp Councillor of State and
President of the Airport’s Board of directors
and Mr. Yves Dufresne Vice-President
of Air Canada, all smiling happily on the
day of the inauguration.
vestissements se suivent. Ils sont aidés
par des résultats en hausse.
Que le nombre de passagers ait progressé
de 5,7% vaut déjà des satisfactions
aux dirigeants et aux autorités.
Même chose pour le chiffre d’affaires
global, +7,1% à plus de 300 millions.
Le bénéfice net de 60,1 millions atteint
un nouveau record. Le montant des investissements
de 86 millions de francs
démontre la volonté de poursuivre les
grands travaux nécessaires à la modernisation
et au confort des usagers.
Rappelons que l’aéroport a versé plus
de 100 millions en cinq ans à l’Etat de
Genève. Une manne bienvenue en ces
temps difficiles. Cela sans compter l’apport
de ses 700 collaborateurs directs,
ni les 8000 personnes qui travaillent
dans la centaine d’entreprises actives
sur le site. Une étude (datant de 2006)
estimait que 33’000 emplois étaient liés
à la plate-forme aéroportuaire du bout
du lac.•
This spring Air Canada inaugurated a
direct link that had long been planned
between Geneva and Montreal. It’s
possible now to fly on to Toronto with
the same plane. For passengers from
Geneva’s international community, for
businessmen or people wanting to enjoy
themselves in Quebec, it’s a real godsend.
The Swiss showed their appreciation
during the inauguration with the presence
of the Councillor of State, Mr.
François Longchamp, who is also President
of the Airport’s Board of directors,
as well as Mr.Robert Deillon, the
Director General who both noted the
long haul flight to Montreal was among
the destinations the most in demand.
This link also provides direct access to
the United States. Travellers wishing
to continue on do not need to pick up
their luggage or to go through passport
control or immigration if they are flying
on to the USA.
Present for the occasion, Ambassador
François Laberge and Mr.Yves Dufresne,
Vice-President of Air Canada both said
they were delighted about the setting up
of the promising new connecting link
which adds to those already in place leaving
from Zurich, in partnership with
Swiss International Airlines.
Air Canada
The Air Canada company was created
in 1937. It was privatised in 1989. In
2000 it acquired Canadian International
(routes to Asia). It is ranked 13th
globally. It has 333 planes including the
133 of the regional branch Air Canada
Jazz. It offers 1370 flights per day and
flew 33 million passengers last year. The
flight from Geneva to Montreal is the
gateway to 58 Canadian cities, 57 cities
in the United States, 38 in the Caribbean
and Latin America.
Investing in the Airport
The figures from 2008 for the Geneva
International Airport show not only a
very healthy financial situation but also
the constant will to improve the infrastructures.
Fresh investments are poured
in constantly. They are encouraged by
the positive results.
The fact that the number of passengers
has increased by 5,7% is already a
source of satisfaction for the CEO’s and
the authorities.
It’s the same for the overall turnover,
+7,1% representing more than 300
million CHF (€ 198 million) The net
profit of 60,1 million CHF (€ 39,6
million) sets a new record. The amount
of investment, 86 million CHF (€ 56
million), shows the will to undertake
large scale projects which are necessary
for modernisation and the comfort of
the passengers.
We have to remember that, over the
last five years, the airport has paid more
than 100 million CHF (€ 66 million) to
the State of Geneva. This is a godsend
in these difficult times. And that’s without
counting the 700 people directly
employed there, or the 8,000 people
who work in about a hundred companies
that are present on the site. A study
(from 2006) estimates that 33,000 jobs
are involved with the airport hub by the
side of the lake.•
«Dessins pour la Paix - Cartooning for Peace» a commencé par une exposition à New York, initiée par
le dessinateur du journal «Le Monde» et l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan. Un grand
nombre de dessinateurs ont rejoint le mouvement.
Désormais, la «Fondation Dessins pour la Paix - Cartooning for Peace» reprend le flambeau. Elle a
été présentée au Club suisse de la Presse à Genève par son président, Plantu, sa vice-présidente, Marie
Heuzé, porte-parole de l’ONU à Genève, l’ambassadeur Thomas Greminger et le dessinateur Chappatte.
La Fondation est soutenue par le Département des Affaires étrangères suisse, qui en finance la base et
pour qui cette liberté d’expression est essentielle, ainsi que l’a rappelé l’ambassadeur Thomas Greminger,
chef de la division politique IV sécurité humaine. Marie Heuzé estime que la fondation pourra venir en
aide aux dessinateurs qui sont en difficulté à cause de leur courage ou leur indépendance.
‘Cartooning for Peace - Dessins pour la Paix’ started with an exhibition in New York, at the UN,
initiated by Plantu the political cartoonist from the French newspaper ‘Le Monde’, and the former UN
Secretary General Kofi Annan. Many press artists are now part of this movement. The Foundation ‘Cartooning
for Peace - Dessins pour la Paix’ is now back in action. It was the main subject presented at the
Swiss Press Club in Geneva by the President Plantu, the Vice-President Marie Heuzé, spokesperson for
the UN, Ambassador Thomas Greminger and the cartoonist Chappatte. The Foundation is sponsored by
the Swiss Department of Foreign Affairs which provides the financing and considers this type of freedom
of expression essential, as we were told by Ambassador Thomas Greminger, Head of the Political DivisionIV
for Human Security. Marie Heuzé would like the Foundation to help all those cartoonists who are
facing trouble because of their courage or their independent stance.
www.cartooningforpeace.org
Depuis peu, le portail principal du Palais des Nations Unis s’est transformé en
œuvre d’art. Avec l’installation de la fresque de Hans Erni à cet endroit précis,
l’entrée fait désormais partie intégrante de cette magnifique création consacrée à la
paix. Il s’agit de deux grands yeux (30 mètres de fresque de chaque coté) qui sont
là pour admirer ou peut-être pour surveiller le principal accès à l’Organisation
des Nations Unies, décoré des drapeaux de ses Etats membres, et aussi peut-être
leurs engagements. La ville de Genève a beaucoup œuvré pour la réalisation de ce
projet. L’inauguration de la fresque et l’hommage rendu à l’artiste ont eu lieu en
présence de 57 autres centenaires vivant à Genève. Un bel hommage à l’âge, à la
sagesse et au respect que nous devons à nos aînés.
A l’occasion de l’inauguration, l’auteur dont on fête les cent ans, déclarait, se
référant à sa fresque, que «les manifestants du monde entier doivent pouvoir
News
Le Président de la Fondation Dessins pour
la Paix - Cartooning for Peace, Plantu
et le dessinateur Chappatte
Le regard de Hans Erni orne l’ONU
Hans Erni’s work adorns
the UN Headquarters
By Margareta Stroot
pénétrer au Palais des Nations avec la forte image de paix qui s’en dégage. S’ils s’en
inspirent, j’en serais le plus heureux des hommes».
A short while ago the entrance to the Palais des Nations was transformed by a
work of art. Hans Erni’s long fresco was installed right at the entrance, making it
now an integral part of the magnificent building dedicated to the cause of peace.
It’s made up of two huge eyes (30 metres of fresco on either side) which are there
to admire or maybe to monitor the main access to the UN, decorated with flags
from the different nations, and also to keep an eye on their commitments.
The city of Geneva worked very hard to make the project a reality. The official
inauguration of the fresco and the homage shown to the artist took place in the
presence of 57 other centenarians living in Geneva. A fine homage to old age,
wisdom and respect for our elders.
At the official inauguration, the artist, who is celebrating his 100th birthday, declared,
referring to his fresco that “the global peace demonstrators should be allowed
to enter the Palais des Nations and see the peaceful images being radiated. If they
leave feeling inspired, that would make me the happiest man alive”.

10 News
Trait d’union entre l’Inde et
l’Afrique, le Sultanat d’Oman
est une contrée magique mêlant
paysages de montagnes, eaux émeraude,
palmeraies, déserts, châteaux
et forteresses, encens et parfums. Le
Sultanat d’Oman s’est présenté avec
enthousiasme aux Genevois, voulant
montrer son hospitalité légendaire et
sa riche culture, il s’est en effet ouvert
à la modernité dans le respect de ses
traditions.
Peu connu, Oman est en train de devenir
une destination touristique très
prisée. A quelques heures d’avion de
Genève, le Sultanat, situé à l’extrémité
sud-est de la péninsule arabique et
largement ouvert sur la mer d’Oman
et l’Océan indien, avec ses 1700 kilomètres
de plages somptueuses, bordée
de fleurs, révèle mille et une facettes
secrètes. L’Oman est un pays moderne
et jeune où règnent l’harmonie et la
beauté, et où l’art de vivre séculaire a su
préserver une nature intacte.
Le Sultanat de Oman a été officiellement
présenté dans le magnifique
cadre de l’Hôtel Parc des Eaux Vives
aux autorités, aux Genevois et aux représentants
de la Genève international
lors de l’ouverture des Fêtes de Genève,
le 30 juillet.
Le cocktail a été suivi par un magnifique
concert inaugural de musique classique
sur la Scène Ella Fitzgerald dans
le Parc la Grange. Sa Majesté le Sultan
Qaboos a tenu à organiser une rencontre
prestigieuse avec The Royal Oman
Symphony Orchestra, créé sous les auspices
du Sultan lui-même. L’Orchestre
suscite un engouement grandissant en
Europe, depuis sa création à Oman en
1985. Part de la Garde Royale, The
Royal Oman Symphony Orchestra,
placé sous la direction de Sa Majesté le
Sultan Qaboos, représente la première
introduction de la musique occidentale
dans la région du Golfe. Seuls des musiciens
et des musiciennes du royaume,
parmi lesquels de brillants solistes et
chefs d’orchestre, le composent. La formation,
qui se produit régulièrement
au Al Bustan Palace Hotel d’Oman
et franchit allègrement les frontières
vers Paris ou Edimbourg, s’est produite
pour la première fois et avec un
énorme succès à Genève, jouant des
pièces majeures du répertoire classique.
Pour l’occasion, l’Orchestre a été dirigé
par Brian Schembri, reconnu comme
l’un des musiciens de Malte les plus
brillants.
Rencontre • Par Susanna Gorga
La magie du Sultanat d’Oman à Genève
The Magic of the Sultanate of Oman comes to Geneva
Les Fêtes de Genève,
événement incontournable
de l’été genevois, ont accueilli
cette année le Sultanat
d’Oman comme hôte
d’honneur.
This year the Geneva Festival,
the unbeatable summer
event, welcomed the
Sultanate of Oman
as guest of honour.
The Sultanate of Oman, an enchanting
country that bridges the gap
between Africa and India, has varied
landscapes, mountain vistas, emerald
waters, palm groves, deserts, castles
and fortresses, incense and perfumes.
The Sultanate of Oman was delighted
to meet the people of Geneva, and
demonstrated the legendary hospitality
and rich culture which has effectively
opened up to modernity while still
respecting traditions. Little known,
Oman is fast becoming a popular
tourist destination. Just a few hours
by plane from Geneva, the Sultanate,
which is situated at the extreme south-
eastern tip of the Arabian Peninsular,
is largely open to the Oman Sea and
the Indian Ocean and boasts 1,700 km
of magnificent beaches, surrounded
by flowers and revealing innumerable
different secret facets. Oman is a modern,
youthful country where harmony
and beauty reign and where secular
lifestyles remain intact.
The Sultanate of Oman was officially
presented to the authorities, the people
of Geneva, and representatives of Geneva
International during the opening
ceremony of the Geneva Festival on
the 30 th July, in the magnificent venue
of the Hotel du Parc des Eaux Vives.
Cocktails were followed by a magnificent
inaugural concert with classical
music on the Ella Fitzgerald Scene in
La Grange Park. His Royal Highness
Sultan Qaboos personally organised
the superb musical presentation by the
Royal Oman Symphony Orchestra,
which was created by the Sultan himself.
It was set up in Oman in 1985 and
its popularity in Europe never ceases to
expand.
Part of the Royal Guard, The Royal
Oman Symphony Orchestra under the
direction of His Royal Highness Sultan
Qaboos, was the first to play Occidental
music in the Gulf Region. It is
made up solely of musicians, male
and female who are amongst the most
brilliant solo artists and conductors in
the Kingdom. The orchestra, which
plays regularly at the Al Bustan Palace
Hotel in Oman and willingly travels
across borders to Paris or Edinburgh,
played very successfully for the first
time here in Geneva, presenting major
works from classical repertoires.
On this occasion the orchestra was
led by the conductor Brian Schembri,
recognised as one of the most brilliant
talents from Malta.
À la fin du concert, c’était le moment
de découvrir le Village omanais créé
autour de la fontaine du Jardin Anglais.
Vingt-quatre tentes en forme d’arche,
décorées dans la tradition du pays accueillaient
une trentaine d’artisans, des
groupes de danseurs et des musiciens
dans le but de faire vivre l’ambiance et
la culture du Sultanat.
Dans le Village les hommes portaient
une dishdasha, la tunique traditionnelle
omanaise où brille à leur ceinture l’impressionnant
«khanjar», poignard en
argent finement ciselé et au manche fait
de bois et de corne. Symbole de courage
et de virilité, il était, il y a encore peu,
porté au quotidien par tous les Omanais.
Les femmes vêtues de leurs robes
en soie pleines de couleurs et parées de
superbes bijoux qui les couvraient de la
tête aux pieds, étaient envoûtantes avec
leur air mystérieux, intensifié par des
parfums riches en ambre et les encens
qui brûlaient dans la nuit.•
After the concert it was time to visit
the Omani Village set up all around
the fountain in the English Garden
with twenty-four tents in the shape of
an arch adorned with traditional decorations,
housing about 30 craftsmen,
groups of dancers and musicians, in a
bid to recreate the atmosphere and culture
of the Sultanate.
In the village, the men wore the ‘dishdasha’,
a traditional Omani tunic
where an impressive knife glistens at
their belt, the ‘khanjar’. A dagger of
finely carved silver with a handle made
of wood or horn, it’s a symbol of courage
and virility and up until recently
was worn daily by all the Omanis.
The women, dressed in their colourful
silk robes, adorned with splendid jewels
covering them from head to toe, were
enchanting with their mysterious airs,
intensified by the rich perfumes of
amber and incense burning in the
night.•
Elke Berr a choisi l’Hôtel Richemond à Genève pour convier
la presse afin de lui faire découvrir ses nouvelles collections de
bijoux. La constante de ses créations est un rayonnement coloré,
élégant et féminin. Elke Berr sait anticiper les tendances de la
mode et des couleurs et possède la capacité innée de lancer des
trends qui deviennent des classiques pour toujours. À la suite de
la rencontre avec la presse, amis et clients les ont rejoints pour
participer à la Soirée Martini & Jewels qui s’est tenue au Bar
de l’Hôtel Richemond. Un événement organisé en partenariat
avec ce magnifique établissement, qui a spécialement concocté un cocktail Martini
& Jewels pour l’occasion. La Soirée s’est conclue avec le tirage au sort de magnifiques
bijoux Elke Berr Créations.
Elke Berr chose the Hotel Richemond in Geneva to invite the press and present her
new jewellery collections. All her creations are radiant with colour, elegance and femininity.
Elke Berr can foresee fashionable trends and colours and has an innate capacity
to create trends which then go on to become lasting icons.
After the press presentation, friends and clients joined them for the Gala Evening
Martini & Jewels which took place in the bar at the Hotel Richemond. The event
was organised in collaboration with the magnificent hotel which concocted a special
Martini & Jewels cocktail for the occasion. The gala evening finally came to an end
with a lottery offering magnificent jewellery from the Elke Berr Creations.
www.elke-creations.com
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Armin Strom SA
Investissement et développement
malgré la crise !
Investment and development
despite the economic crisis!
News
L’horlogerie a trouvé une nouvelle
demeure à Bienne ! La marque de grande
tradition Armin Strom a pris possession
de ses nouveaux locaux à la rte de Boujean
46, à Bienne en Suisse.
Des ateliers d’horlogerie clairs et spacieux
ainsi qu’un parc moderne de machines de
haute précision lui permettent de réaliser
ses propres mouvements. Ces investissements
importants ont pu être realisés
grâce à l’investisseur et actionnaire
principal, Monsieur Willy Michel.
Nous vous prions d’enregistrer notre
nouvelle adresse dans votre banque de
données. Merci !
Watchmaking has found a new home in Biel! The distinguished Armin
Strom brand, which has a long tradition of craftsmanship, has moved into
new premises at 46 Bözingerstrasse, Biel, Switzerland. Light and spacious
watchmaking ateliers and modern, high-precision machines enable the
watchmaker to manufacture its own movements. At the same time, new
watchmakers and apprentices have joined to meet the growing demand
for the refined brand. The substantial investments were feasible due to the
investor and majority shareholder Mr. Willy Michel.
Please remove the old address from your database and integrate the
current one. Thank you !
Armin Strom SA - Route de Boujean 46 - 2502 Bienne - Suisse - Tél. +41 32 343 33 44
Fax +41 32 343 33 40 - info@arminstrom.com - www.arminstrom.com
Soirée Martini & Jewels
by Elke Berr Créations
1) Elke Berr & Ana Markovic (Ambassadrice
de la marque Elke Berr Créations)
2) David Arasa & Claudio Morelli (Maison
de Haute Couture Arasa Morelli), Danielle
Maître et Natasha Kouchoumow (actrice)
3) Carlo Lamprecht & Elke Berr
4) Claire Besançon, Marie- José Vernier &
Gabriella Dubuis
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12 News
Le Club Diplomatique de Genève
est en passe de devenir ce lieu de
rencontre incontournable dont les dirigeants
de la Genève internationale ont
tant besoin, qu’ils émanent des milieux
diplomatiques ou privés. Il aura fallu
moins de deux ans à l’ancien président
du Conseil d’Etat de la République et
canton de Genève, Carlo Lamprecht,
pour redynamiser cette institution,
créée en 1976 déjà, et pour lui donner
le nouvel élan voulu par ses membres.
Comme l’a rappelé le Chancelier
d’Etat Robert Hensler lors de la dernière
Assemblée générale du Club qui
s’est tenue le 24 septembre 2009 «...il
n’y a pas si longtemps, le périmètre de
la Genève internationale – telle qu’elle
était appréhendée par les acteurs
publics locaux – s’étendait aux Nations
Unies, à leurs agences, aux autres
organisations strictement intergouvernementales
établies dans le canton de
Genève ainsi qu’à de grandes organisations
non gouvernementales.
Cette perception occultait tout un pan
du secteur international, à savoir le
secteur privé représenté notamment
par les entreprises multinationales.
Or la gouvernance mondiale est de
plus en plus le produit non seulement
d’une imposition de règles par les
entités gouvernementales mais bien
aussi d’une interaction entre secteurs
publics et privés.»
Dès sa nomination en 2007, le nouveau
comité - présidé par Carlo Lamprecht
et composé des représentants de
la Confédération, du Canton et de la
Ville de Genève, de la Fondation pour
Genève ainsi que de la communauté
internationale - a si bien compris
cette évolution qu’il a choisi de réunir
au sein du Club Diplomatique de
Genève les chefs de mission et autres
ambassadeurs, les directeurs généraux
des organisations internationales et des
sociétés multinationales implantées
dans la région ainsi que les personnalités
de la vie publique locale.
Le représentant permanent de la Suisse
auprès de l’Office des Nations Unies,
l’Ambassadeur Dante Martinelli,
confirme d’ailleurs le soutien des
autorités à cet égard: «Il ne s’agit bien
entendu pas seulement pour l’Etat
hôte de mettre à disposition des lieux
de réunions, mais également de favoriser
les rencontres en promouvant,
avec le concours apprécié des autorités
du Canton et de la Ville, un cadre
propice au dialogue. C’est le cas des
nombreuses réunions et négociations
multilatérales et bilatérales qui se tiennent
à Genève. L’activité de la Genève
internationale favorise la présence,
temporaire ou plus durable, de très
nombreuses personnalités de tout horizon
et de toute origine qui apportent
leurs connaissances et leurs idées dans
de très nombreux domaines. C’est
un atout majeur pour Genève qu’il
s’agit de mettre en valeur en favorisant
les échanges et en promouvant les
contacts entre monde diplomatique,
économique, scientifique, culturel
Rencontre • Par Tatjana Darany
D’un président à l’autre A Change of President
L’Ambassadeur François
Nordmann succède à Carlo
Lamprecht à la tête du Club
Diplomatique de Genève.
De nouveaux membres
entrent au comité. Les
autorités fédérales et
genevoises ainsi que la
Fondation pour Genève
renforcent leur soutien.
Ambassador François Nordmann takes over from Carlo Lamprecht
as Chairman of the Diplomatic Club of Geneva.
New committee members have been appointed.
The federal authorities, those from Geneva as well as
the Foundation for Geneva renewed their support.
The Diplomatic Club of Geneva
is on the way to becoming the
essential link which the leaders of
International Geneva’s diplomatic
corps and business leaders need to get
together. It took no less than two years
for the former President of the State
Council of the Republic and Canton
of Geneva, Carlo Lamprecht to
revitalise the institution, created back
in 1976, and to renew it as wished by
all the members..
This was pointed out by the Chancellor
of State, Robert Hensler during the
last General Assembly held by the Club
on the 24th September 2009. He said,
“Not so long ago the influence of Geneva
international, as understood by the
local public authorities, spread to the
United Nations, their agencies, as well
as other strictly non-government organizations
set up in the Canton of Geneva
and also other large non-government
organizations. This approach ignored
a whole international sector, that is,
the private sector, represented mainly
by the multinational companies. But
global governance is increasingly the
product not only of regulations by governing
bodies but also the interaction
between public and private sectors.»
As soon as it was set up in 2007, the
new committee, headed by Carlo Lamprecht
and composed of representatives
from the Confederation, the Canton
and the City of Geneva, the Foundation
for Geneva and the international
community understood this development
so well that he decided to assemble
together in the Diplomatic Club of
Geneva the heads of missions as well as
other ambassadors, the CEO’s of the international
organizations and the multinationals
based in the region, and the
representatives of local public life.
The Permanent Representative of
Switzerland at the UN, Ambassador
Dante Martinelli as well confirmed
the support of the Authorities in this
perspective : “Of course, it’s not only
for the hosted State a question of
supplying meeting rooms, but also
of encouraging meetings by offering,
in partnership with the authorities
of the Canton and City of Geneva, a
framework which encourages dialogue.
This is seen in the many meetings and
multilateral or bilateral negotiations
taking place in Geneva. The activities
of International Geneva encourages
the presence, temporary or more
long-term, of many well known
personalities from all walks of life who
contribute their knowledge and savoirfaire
to many different sectors. It’s a
great advantage for Geneva that must
be exploited, by encouraging exchange
and promoting contact between the
diplomatic, scientific, cultural and
of course political domains. The
Diplomatic Club of Geneva has an
important role to play in this context.
It’s a privileged player which can
encourage this interaction and multiplicity
of ideas. This would fulfil its
main vocation which is to be a natural
meeting place for many representatives
et bien entendu politique. Le Club
Diplomatique de Genève a un rôle
important à jouer dans ce contexte.
Il est un instrument privilégié qui
peut encourager cette interaction et le
foisonnement des idées...»
Le défi semblait impossible et pourtant
Carlo Lamprecht le relève en l’espace
de deux ans avec cette élégance et ce
panache qui le caractérisent si bien.
L’Association Club Diplomatique de
Genève compte à ce jour déjà 270
membres et plus d’une dizaine de
manifestations à son actif! On peut
citer, à titre d’exemple, la rencontre
avec le Secrétaire général des Nations
Unies, Ban Ki-moon au mois de mai
2008, celle avec le Président Martti
Ahtisaari, Prix Nobel de la Paix 2008
au mois de mai 2009, les soirées thématiques
à la découverte des centres
de compétences internationales de
Genève tel au CERN (mai 2008) ou
à la IATA (novembre 2008) ou encore
les événements culturels comme la fête
nationale du 1er août célébrée cette
année dans la commune de Veyrier
en présence de la conseillère fédérale
Doris Leuthard.
Au tour maintenant de l’Ambassadeur
François Nordmann, élu à la tête d’un
Comité élargi à une représentation
équitable et au plus haut niveau de ses
membres, de poursuivre le développement
du Club Diplomatique de
Genève. Nul doute que sa grande
expérience d’ancien diplomate suisse
servira les nouvelles ambitions du
Club. Les défis, comme il le dit lui-
même, ne manquent pas: comment
Genève, les grandes agences internationales,
les entreprises du secteur privé,
les personnalités ont-elles contribué à
surmonter la crise que nous traversons?
Quelles sont les tendances que nous
discernons, depuis cette capitale de la
régulation mondiale qu’est Genève,
dans la société et l’économie de demain?
Comment valoriser cet unique
forum et donc recevoir des visiteurs
de marque qui viendraient partager
avec nous leurs conceptions et leurs
expériences? Le Club Diplomatique
de Genève peut contribuer, grâce à
ses membres, à apporter quelques
réponses, sans oublier pour autant le
plaisir de simples rencontres consacrées
au contact et à la connaissance
mutuelle. Dans la mise en oeuvre de
cette nouvelle dimension, les membres
du Comité sauront – j’en suis convaincue
– doter le Club d’un programme
d’activités aussi divertissant qu’intellectuellement
stimulant et donner ainsi
une nouvelle dynamique à la Genève
internationale.•
Tatjana Darany
est Directrice
générale de la
Fondation pour
Genève, sous
l’égide de laquelle
le Club Diplomatique de Genève
oeuvre avec le parrainage des Autorités
fédérales et genevoises et de la Direction
générale de l’ONUG.
from the international arena.”
It seams an imposing challenge and yet
Carlo Lambrecht managed this with
the elegance and panache that is so
characteristic of him. The Association
Diplomatic Club of Geneva already
has 270 members and more than a
dozen events organised over a two year
period!
For example the meeting with the
Secretary General of the United Nations,
Ban Ki-moon in May 2008, and
the meeting with the Nobel Peace Prize
winner 2008, Martti Ahtisaari in May
2009. We can also cite the organization
of evenings devoted to themes to do
with international centres of excellence
in Geneva like the CERN (May 2008)
or the IATA (November 2008) as well
as cultural events like the National
Day on the 1st August celebrated this
year in the commune of Veyrier in the
presence of the Federal Councillor
Doris Leuthard.
Now it’s Ambassador François Nordmann’s
turn to head the Committee
enlarged with a more balanced representation
and with the best possible
membership. Undoubtedly his long
experience as a former Swiss diplomat
will enable the Diplomatic Club of
Geneva to pursue its objectives. As
he says himself, there’s no shortage of
challenges: how can Geneva, the large
international agencies, businesses from
the private sector, and celebrities all
contribute to overcome the crisis we
are experiencing? What are the recent
tendencies that we can discern in the
1) Le Chancelier de l’Etat de Genève
Robert Hensler a insisté sur l’importance
du Club comme lieu de rassemblement
de la Genève diplomatique.
2) Le comité du Club Diplomatique de
Genève a été renouvelé le 24 septembre
2009 lors de l’Assemblée générale à
l’Hôtel Intercontinental.
3) Message de soutien au
Club Diplomatique de la part du
représentant de la Suisse auprès de
l’ONU à Genève,l’Ambassadeur
Dante Martinelli.
News
1 2 3
capital of global regulation that is
Geneva, or in the society and economy
of the future? How can we valorise this
unique forum and so receive important
guests to come and share their views
and their experience with us? The
Diplomatic Club of Geneva can
contribute, thanks to its members, to
and find solutions without necessarily
forgetting the pleasure found in simple
encounters created for contact and
mutual understanding. In the fulfilling
of this function, the newly elected
members of the Committee, I am
convinced, will know how to promote
the Club through a programme of
activities as entertaining as they are
intellectually stimulating and so
create a new dynamic for International
Geneva.•
Tatjana Darany is Director general
of the Foundation for Geneva under
the umbrella of the Diplomatic Club
of Geneva has been functioning since
2008 with the patronage of the Federal
and Geneva Authorities and the United
Nations Office at Geneva.

LES EXIGENCES
D’UNE INFORMATION
EN PLEINE MUTATION
The demands
from an
ever-changing
information
highway
ONU à Genève
The UN in Geneva
Propos recueillis par Gil Egger / Interviewed by Gil Egger
Le siège européen des Nations-Unies fait de Genève un centre mondial à plus d’un titre. Cœur de cette cible,
l’ONU a fait évoluer son information. Le point avec Marie Heuzé qui en a été le porte-parole pendant neuf ans,
juste avant qu’elle passe le témoin.
Situated as it is in Geneva, the European office of the United Nations makes Geneva a world class centre in
more than one way. The UN is improving communications in its nerve centre. More on this from Marie Heuzé
who was the spokeswoman for nine years before moving on.
Détendue, souriante, Marie Heuzé nous
reçoit dans son bureau des Nations-Unies
à Genève.
Y a-t-il eu des changements dans
la présence et l’attitude des médias
à l’ONU?
MH - Depuis que je fais ce métier à l’ONU,
il y en a eu beaucoup. Mais ce ne sont pas
toujours des changements en profondeur,
plutôt des évolutions. On les constate dans la
manière de communiquer, dans les correspondants
eux-mêmes et dans les attentes du
public.
Pouvez-vous préciser? Y a-t-il une
attention moindre des médias?
A mon arrivée, en 2000, les grands journaux
européens avaient encore des correspondants
permanents à Genève. Ils avaient ainsi des
capacités d’analyse. Aujourd’hui, le nombre
total de correspondants (200 permanents) n’a
pas changé mais les nationalités ont évolué.
Désormais les Asiatiques sont plus nombreux.
Cela ne veut pas dire que les journaux européens
et suisses ne couvrent plus les travaux
de l’ONU mais ils ont changé de méthode.
Nous aussi, d’ailleurs. On peut trouver sur
internet, avec un décalage de deux ou trois
heures, toutes les déclarations officielles.
Comme l’intérêt des gens est grand pour les
droits de l’homme, on peut suivre le Conseil
en direct. Toutes les interventions sont ensuite
archivées, et ceux, journalistes ou particuliers,
Relaxed and smiling, Marie Heuzé welcomes
us to her office at the United Nations in
Geneva.
Have there been any changes in the
presence and attitude of the media at
the UN?
MH - Since I’ve been doing this job at the
UN, there have been many changes. But they
haven’t always been profound changes, rather
more like evolutions. They are apparent in the
way one communicates, in those who communicate
and in the demands from the public.
Can you be more precise? Is there
less media attention?
When I started here, in 2000, the important
European newspapers still had permanent
correspondents in Geneva. This was how they
could analyse things. Today the total number
of correspondents (200 are permanent) has
not changed but their nationalities are different.
Now, Asian members are more numerous.
That doesn’t mean that the European and
Swiss newspapers don’t cover the work done
at the UN but that they have changed their
methods. And so have we. One can find all
the official declarations on the Internet, with
a time difference of only a couple of hours.
As there’s a lot of interest from people about
human rights, one can follow the Council live.
All decisions are then stored in archives so
that anyone, journalists or private citizens who
need to find a particular decision, will be able
Diplomatie
Diplomacy

16 Diplomatie / Diplomacy
ONU à Genève
The UN in Geneva
qui en cherchent une, vont la trouver.
La présence physique n’est plus nécessaire
pour obtenir cette information.
Cela signifie-t-il que les rumeurs de perte
d’influence de l’ONU à Genève sont fausses?
Cette constatation a été faite par des journalistes
d’ici, il y a quelques années, mais elle est
fausse. Les statistiques montrent que tous les
jours, 300 à 350 mentions de Genève en tant
que source d’information sont faites dans les
médias internationaux. La plupart des articles
reprennent des dépêches des agences de
presse internationales.
Le contenu a-t-il changé?
Le monde des médias a évolué et les journaux
publient des articles plus courts. La Radio et la
Télévision ont besoin d’angles bien particuliers
et s’appuient souvent sur des personnalités
connues pour illustrer des situations.
L’ONU communique-t-elle de manière
adéquate?
Notre mandat est de fournir l’information.
Nous relatons des faits, des situations, des
violations des droits et nous transmettons le
plus d’informations possibles afin que tous les
médias et les Etats membres aient la même
base de connaissance. Quand on dirige un
service d’information, on s’adresse de la même
manière, y-compris sur les sujets sensibles
comme les conflits de Gaza ou du Liban ou la
situation en Irak à tous les correspondants de
presse. Il y a certes une différence entre communication
et information. Notre métier est
d’abord de donner accès aux médias a toutes
les informations à la disposition de l’ONU.
Les médias vous demandent-ils
davantage?
Oui, bien sûr, les demandes de commentaires
et d’explications varient selon les sujets. Les
questions relatives au Moyen-Orient et à
l’Afghanistan reviennent souvent de même
tout ce qui concerne la situation des réfugiés,
des déplacés, et les victimes des conflits et
catastrophes naturelles.
Y a-t-il une différence entre
New-York et Genève?
Oui, il y a une grande différence. Ainsi, à
Genève, nous ne traitons pas des délibérations
du Conseil de sécurité ni de son agenda.
Si un journaliste souhaite un commentaire sur
une décision du Conseil, il doit s’adresser à un
membre du Conseil.
Les informations sont-elles bien
diffusées?
Il y a des modes dans les médias : ce qui
donne un caractère éphémère aux sujets
traités. Le lecteur ou l’auditeur, zappe très vite.
Avant, il y avait davantage de temps et plus
d’espace pour les sujets internationaux. Notez
que les correspondants permanents continuent
inlassablement à proposer des sujets, mais leur
travail est rendu plus ardu par la compétition
des différents sujets pour attirer et garder
l’attention des lecteurs.
Les thèmes ont-ils changé?
Quand je suis arrivée, Genève était une capitale
humanitaire, un centre actif dans les cas
de catastrophes, de migrations importantes.
Aujourd’hui ce rôle est moins visible ou moins
mis en évidence. Les médias s’intéressent
de près à tout ce qui touche aux droits de
l’homme. Ainsi, le comité contre la torture a
attiré un grand nombre de médias.
Quels sujets vont devenir à la mode?
Je pense que l’un des prochains sujets sera le
désarmement. La conférence sur le désarmement
siège à Genève. Avec l’arrivée du
président Obama aux Etats-Unis et l’obligation
de renégocier le traité de non-prolifération
nucléaire, ainsi que la volonté des Russes
de sortir la conférence de l’impasse, il y a de
fortes chances pour que les mois à venir voient
to do so. A physical presence is no longer
necessary to obtain this sort of information.
Does that mean that the rumours about
the UN in Geneva losing its influence
are false?
That supposition was made by some journalists
a few years ago, but it is false. Statistics
show that every day, 300 to 350 mentions of
Geneva as a source of information are made
in the international media. Most of the articles
reiterate what has been reported by the international
press agencies.
Has the content changed?
The media world has evolved and the
newspapers publish shorter articles. The radio
and television both have specific angles and
often depend on well-known personalities to
illustrate certain situations.
Does the UN communicate satisfactorily?
Our mandate is to supply information. We
relate the facts, the situations, human rights
violations, and we transmit as much information
as possible so that the media and all the
member states can have access to the same
basic knowledge. When one manages an information
service, one addresses all the press
correspondents in the same way including on
sensitive subjects like the conflict in Gaza or
in Lebanon or the situation in Iraq. There is of
course a difference between communicating
and informing. Our job is first of all to give the
media access to all the available information
at the UN.
Does the media ask more of you?
Yes, of course, requests for commentaries and
explanations vary according to the subject
matter. Questions relating to the Middle East
and Afghanistan are asked repeatedly and so
are questions concerning the refugee situation,
the displaced, and victims of conflicts and
natural catastrophes.
enfin le faisceau des projecteurs sur des avancées
positives pour l’ensemble de l’humanité.
Comment les journaux réagissent-ils
dans ce genre de cas?
Ces problématiques difficiles sont très bien
traitées par les agences de presse. La diffusion
est très large. Voyez l’agence espagnole EFE,
ses informations sont reprises en Amérique
latine de manière systématique. L’agence
Chine nouvelle a pris, elle aussi, une dimension
importante. Ses correspondants écrivent
directement en français et en anglais, et bien
entendu, chinois pour leur public. Ils font
également du multimédia. Grâce à des petites
caméras, ils mettent leurs sujets sur leur site
internet très rapidement, dans trois langues,
et l’accès est gratuit. Ils sont bien repris en
Afrique.
Et les correspondants indépendants?
Le travail des «stringers», les pigistes, est
devenu très difficile. Les agences de presse
couvrent si bien les travaux de l’ONU et des
autres organismes qu’ils doivent trouver des
manières différentes de traiter les sujets.
Or dans les médias, la priorité n’est plus à
l’international mais à l’information locale ou
nationale.
Et les sujets «people»?
Cela convient à certains fonds ou programmes
comme l’Unicef, qui a inventé les ambassadeurs
de bonne volonté. L’Organisation mondiale
de la santé (OMS) le fait d’une certaine
manière avec des scientifiques, l’Unesco avec
des artistes et des intellectuels. A l’ONU, nous
avons quelques messagers de la paix qui
sont appelés à faire des missions ponctuelles,
comme le chef d’orchestre Daniel Barenboim,
de nationalité argentine, israélienne et palestinienne,
qui milite avec son orchestre en faveur
de la paix au Moyen Orient et George Clooney
qui soutient les actions de maintien de la paix
de l’ONU.•
Un travail particulier
A Special job
Is there any difference between
New York and Geneva?
Yes, there is an enormous difference. In fact, in
Geneva we do not deal with deliberations of
the Security Council nor its agenda. If a journalist
requires a commentary on a decision by
Diplomatie / Diplomacy 17
Qu’est-ce qui vous plait dans votre travail?
Je trouve que cette philosophie, présente en permanence à l’ONU, qui est d’arriver à trouver un
consensus, est passionnante. Eviter les conflits, consolider les acquis, ce n’est pas toujours un
travail spectaculaire mais il est nécessaire. A Genève, il a une dimension que la plupart des gens ne
soupçonnent pas.
Genève est-elle devant New York?
New York s’occupe d’un élément essentiel : la paix et la sécurité dans le monde. C’est le rôle du
Conseil de sécurité. Mais le désarmement est à Genève. En matière de développement économique
et social, c’est ici que tout se passe et c’est une chance, avec notamment l’OMC (Organisation
mondiale du commerce) et le BIT (Bureau international du travail). Les droits de l’homme
aussi, sont un atout pour Genève. Mon job est intéressant à cause de tout cet ensemble, voir les
équilibres se mettre en place, observer que le désarmement va devenir un des sujets forts. Autour
du pôle santé publique avec l’OMS et l’ONUSIDA, des institutions très importantes comme le
Fonds mondial contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose, l’Initiative globale pour les vaccins
(GAVI) et des fondations privées fort généreuses, se sont installées pour profiter des synergies
existantes dans ce domaine à Genève. Les travaux de la CNUCED (Conférence des Nations Unies
sur le commerce et le développement) et de l’ITC (Centre de commerce international) favorisent
les exportations des petites et moyennes entreprises des pays en développement. Comme vous le
voyez, tout ne se passe pas à New York, loin de là.
What do you like about your work?
I find the philosophy which constantly permeates the UN fascinating, that is, to manage to find
a consensus of opinion. Avoiding conflicts, consolidating experiences, it’s not always spectacular
work, but it is essential. In Geneva there’s a dimension that most people can’t even imagine.
Is Geneva more important than New York?
New York takes care of an essential process: peace and security around the world. That’s the role
of the Security Council. But Disarmament is in Geneva. In terms of economic and social development,
everything happens here, and we’re very lucky, with notably the WTO (World Trade Organisation)
and the ILO (International Labour Organization). Human Rights organisations as well are a
plus for Geneva. My job is interesting because of these different elements, watching the balance
of power being constructed, observing how disarmament is becoming one of the main subjects to
treat. This is a Public Health hub with the WHO (World Health Organisation) and the UNAIDS, very
important institutions like the Global Fight Against AIDS, Tuberculosis and Malaria, The Global Alliance
for Vaccines and Immunisation (GAVI) and very generous private foundations set up here to
benefit from the synergy which exists in this domain in Geneva. The work of the UNCTAD (United
Nations Conference on Trade & Development) and the ITC (International Trade Centre) encourages
exports from small and medium companies in developing countries. As you can see, not everything
happens in New York, far from it.
the Council, he has to make the request to a
member of the Council.
Is the information well circulated?
There are different approaches in the media:
that’s what gives an ephemeral character to

18 Diplomatie / Diplomacy
ONU à Genève
The UN in Geneva
L’image de l’ONU
The image of the UN
Marie Heuzé raconte une anecdote édifiante.
Après la guerre d’Irak, un institut a
effectué un sondage pour savoir comment
l’ONU était perçue.
Dans les pays de la coalition, l’image était
très mauvaise. Pourquoi? Parce que l’institution
s’était opposée à la guerre alors
que dans ces pays elle avait été présentée
comme indispensable.
Dans les autres pays, l’image était... très
mauvaise. Pourquoi? Parce que l’ONU
n’avait pas été capable d’empêcher la
guerre.
On comprend qu’elle ait vécu des moments
passionnants!
Marie Heuzé tells us an interesting
story. After the war in Iraq, an institute
took a poll to find out how the UN was
perceived.
In the countries of the coalition, the
image of the UN was very bad. Why was
that? Because the UN institution had
been opposed to the war whereas it had
been presented as indispensable by those
countries.
In the other countries, the image was extremely
bad. Why was that? Because the
UN had not been able to stop the war.
We can see that Marie Heuzé experienced
exciting times!
the subjects which are treated. The reader or
the listener zaps around very fast. Previously,
there was more time and more space for international
subjects. Note that our permanent
correspondents continue unceasingly to offer
different subjects of interest, but their work is
made harder by competition from other source
matter which attracts and maintains the
readers’ interest.
Have the themes changed?
When I started, Geneva was the capital of
humanitarian projects, a very active centre
in the case of catastrophes, and important
migrations. Nowadays that role is less visible
and less obvious. The media is interested in
everything that has to do with Human Rights.
That’s why the Committee against Torture
attracted a great deal of media attention.
Which are the subjects that will become
fashionable?
I think one of the next subjects will concern
disarmament. The Conferences on Disarmament
are based in Geneva. With the arrival of
President Obama in the United States and the
obligation to renegotiate the non-proliferation
treaty, and the willingness of the Russians to
get the conference out of the stalemate it’s
in, there are strong chances that the coming
months will finally see the spotlight shining on
positive advances for the whole of humanity.
How do the newspapers react to this
kind of news?
These difficult problems are addressed very
well by the press agencies. Broadcasting
works well. Just look at the Spanish Agency
EFE, its news is systematically picked up and
broadcast by Latin America. Xinhua, the Chinese
News Agency also has an important role.
Their correspondents write directly in French
and in English, and of course in Chinese for
their own public. They are also into multimedia.
Using tiny cameras, they post stories on
their internet sites extremely rapidly, in three
languages and access is free. And the news is
picked up in Africa.
How about the freelance correspondents?
The work of the ‘stringers’, the freelance
journalists, has become very difficult. The
press agencies cover the work of the UN and
other organisations so well that they have to
find different ways to treat the stories. And
in the media, priority is no longer given to
international news but rather local or national
information.
And the ‘people’ news?
This concerns certain funds or programmes
like UNICEF, which invented the Goodwill
Ambassador Programme. The World Health
Organisation (WHO) does the same kind of
thing with scientists; UNESCO organizes this
with artists and intellectuals. At the UN, we
have certain peace envoys who are called
upon to undergo precise missions, like Daniel
Barenboim, the orchestra conductor, who is
Argentinean, Israeli and Palestinian and who
militates with his orchestra in favour of peace
in the Middle East, and George Clooney who
backs the actions of the UN for maintaining
peace.•
OMC (Organisation mondiale du commerce)
WTO (World Trade Organisation)
Commentaire Gil Egger / Commentary by Gil Egger
Dernier avatar de cette valse autour de
la question «le provincialisme vaut-il
mieux qu’une position mondiale?», le projet
d’agrandissement de l’OMC (Organisation
mondiale du commerce). L’érection d’un
bâtiment nécessaire au fonctionnement de
l’OMC est contestée indirectement: un crédit
voté par les élus de Genève est combattu
par référendum. Vote exemplaire puisqu’il
ne sert qu’à donner une opinion et n’a pas
valeur de décision.
Dans ce genre de situation, les opposants
avancent toujours le même genre d’argumentation,
si le peuple dit non, les autorités
n’oseront pas contrer cet avis. Des opposants
qui se recrutent à l’extrême-gauche de
l’échiquier politique.
Vu de l’étranger, le projet apparaît anodin
sur le plan de l’aménagement du territoire.
Un parking disparaît, un bâtiment d’envergure
relativement modeste le remplace, des
Diplomatie / Diplomacy 00 19
GENÈVE FACE À SA DIMENSION
INTERNATIONALE
Geneva and its International
Dimension
Périodiquement, les citoyens de Genève votent pour approuver ou désapprouver un projet lié aux organisations
internationales présentes sur son territoire.
Periodically, the citizens of Geneva vote to approve or disapprove of any projects relating to international
organisations present on its territory.
T he latest example of the dilemma ‘is a
regional approach better than a global
position of influence’ is the project of enlarging
the WTO (World Trade Organisation).
The creation of a building necessary for the
functioning of the WTO is being contested
indirectly: credit voted by the elected Geneva
officials is being fought by referendum.
A non-binding vote because it can only give
an opinion and cannot enforce decisions.
In this type of situation, the opposing parties

20 Diplomatie / Diplomacy
OMC (Organisation mondiale du commerce)
WTO (World Trade Organisation)
éléments de sécurité discrets l’entourent et
ni le parc ni les rives du précieux lac Léman
n’en sont affectés. Fort heureusement,
des organismes comme la Fondation pour
Genève, le Centre d’accueil de la Genève
internationale, le Club suisse de la presse
sont actifs toute l’année pour expliquer les
particularités du système politique suisse.
Avec les spécialités de Genève qui alternent
l’amour et la méfiance envers l’ONU et toutes
les organisations qui gravitent autour.
L’émotion n’est pas absente des débats. Les
manifestations de tous genres sur la Place
des Nations alimentent des sentiments partagés.
L’OMC en a été la cible, plus souvent
par méconnaissance que pour des sujets
fondés. L’émotionnel alimente les accès de
mauvaise humeur de formations politiques
parfois minuscules. Ou qui, comme dans
le cas des aménagements prévus pour
que l’OMC puisse fonctionner, profitent de
l’occasion pour tenter de conserver une
existence.
Les mentalités évoluent. La patience - pour
ne pas dire la passivité - des Genevois,
est contrée par des citoyens bien décidés.
Le vote de l’OMC a vu se créér un groupe
nommé AGIR (Action pour la Genève internationale
et son rayonnement). Des jeunes
avec des moyens modernes puisque leur
principal argumentaire a trouvé place sur
internet (www.genevegagne.ch). Ils estiment
que la perte de l’OMC serait dramatique
pour la cité et, même s’ils ne l’envisagent
pas encore, sont prêts à défendre la nature
mondiale de Genève en d’autres occasions
à la moindre menace. Nul doute qu’il y en
aura, la contestation des bénéfices provenant
des organisations internationales est
un sport si ancien qu’il n’est pas facile de
s’en passer... Mais cette fois-ci, la société
civile sera présente en première ligne et pas
seulement les acteurs politiques traditionnels.
Un changement positif!•
always have the following approach: if the
people say no, the authorities can’t dare go
against their advice. The opposing parties
are recruited from the extreme-left of the
political arena.
Seen from the outside, the project seems
harmless enough from the point of view of
the impact on the environment and the territory.
A parking will disappear, a relatively
modest looking building will take its place,
with very discreet security arrangements
and neither the park nor the shores of
our precious Lake Leman will be affected.
Luckily organisations like the Geneva
Foundation, the CAGI (International Geneva
Welcome Centre), and the Swiss Press Club
are active all year long helping to explain
the particularities of the Swiss political
system, including Geneva’s speciality which
is to alternate love and distrust for the UN
and all the organisations which gravitate
around it.
The debates give rise to a lot of emotion.
Demonstrations of all sorts in the Place des
Nations feed the divisions. The WTO has
often been the target, more often because
of a lack of understanding rather than well-
founded reasons. Emotion feeds the temper
tantrums of political parties which are really
rather tiny. Or which, as in the case of the
installations planned so that the WTO can
function correctly, profit from the situation
to try and continue to exist. Mentalities
evolve. The patience, not to mention passivity
of the citizens of Geneva is up against
other strong-willed citizens. The WTO vote
has resulted in the formation of a group
called AGIR ((Action for an International
Geneva). These are young people using
modern methods and their main forum of
discussion is available on Internet (www.
genevegagne.ch).
They maintain that losing the WTO would be
disastrous for the city and even if they are
not considering taking immediate action,
are ready at any moment to defend the
international character of Geneva against
any threats. And no doubt there will be, as
contesting the advantages of having these
international organisations is such an old
sport that it is difficult to live without. But
this time the citizens will be present on the
front line along with the traditional political
players and that’s a positive change!•
Par François Nordmann, Président du Club diplomatique / By François Nordmann, President of the Diplomatic Club
L’ACCUEIL DE GENÈVE
À MARTTI AHTISAARI
Ambassadeur de Finlande en Tanzanie et
dans les pays voisins à 36 ans, Martti
Ahtisaari a consacré sa vie à la cause de
la paix et de la conciliation internationale,
notamment en Afrique et en Yougoslavie.
Pendant une dizaine d’années, il a incorporé
un pays en devenir, la Namibie, dont l’Afrique
du Sud refusait de reconnaître l’indépendance
voulue par les Nations Unies. A titre
de représentant spécial du secrétaire général
des Nations Unies puis de commissaire
pour la Namibie, Ahtisaari met en place les
institutions du futur Etat, le défend dans les
enceintes internationales et négocie les voies
et moyens qui le conduiront à l’existence,
en 1987. Cette expérience réussie assied sa
réputation de négociateur acharné et habile.
Devenu sous-secrétaire général de l’ONU,
chargé de l’administration, en 1987, il sera
nommé quatre ans plus tard secrétaire général
du Ministère finlandais des Affaires Etrangères.
Les Nations Unies le rappellent au début
de la guerre de Yougoslavie, pour lui confier
dès 1992 la tâche de définir un statut pour la
Bosnie Herzégovine, mission qu’il accomplira à
partir de Genève.
Ambassador of Finland in Tanzania and
the surrounding countries at the age of
36, Martti Ahtisaari has devoted his life to the
cause of peace and international arbitration,
notably in Africa and in Yugoslavia.
For more than ten years he fought to incorporate
a country in the making, Namibia,
which South Africa refused to recognise as
being independent, something that the United
Nations wanted. As the special envoy of the
Secretary-General of the United Nations and
then Commissioner for Namibia, Ahtisaari
set up the institutions for the future State,
defended its rights in the international arena
and negotiated the different ways to bring
about its existence in 1987. This successful
experience added to his reputation of being a
relentless and skillful negotiator. In 1987 he
became Undersecretary General to the UN,
in charge of administration. Four years later
he was appointed Secretary-General of the
Finnish Ministry for Foreign Affairs. The UN reengaged
him at the start of the war in Yugoslavia,
and from 1992 on he was given the task
of defining a status for Bosnia Herzegovina, a
mission which he set out to do from Geneva.
Diplomatie / Diplomacy 21
Geneva welcomes Martti Ahtisaari
L’ancien Président de Finlande et Prix Nobel de la Paix 2008 a été reçu à Genève.
Sa vision de la paix est instructive.
The former President of Finland and the 2008 Nobel Peace Prize laureate was received in Geneva.
His approach to peace is informative.
Homme d’Etat, devenu
également homme
d’affaires, M. Ahtisaari
plaide pour que l’économie
privée joue un rôle dans
la construction de la paix
et la normalisation
de la vie sociale des pays
ravagés par la guerre.
A statesman, who has also
become a businessman,
Mr Ahtisaari defends the
idea that private funds
should play a role in
constructing peace and
normalising social life
in war-torn countries.

22 Diplomatie / Diplomacy
Club diplomatique Genève
Diplomatic Club Geneva
De la présidence
de la Finlande au retour
à la médiation
Président de la République de Finlande en
1994, il préside à l’entrée de la Finlande
dans l’Union européenne l’année suivante.
Il retrouve une seconde fois les dossiers de
l’ex Yougoslavie en 1999, quand il négocie
avec la Russie les bases d’un accord international
au lendemain de l’intervention de
l’OTAN en Serbie et au Kosovo. Au terme de
son mandat présidentiel, en 2000, il poursuit
ses activités de médiateur international, à la
disposition à la fois des Nations Unies et
d’organisations privées. C’est ainsi qu’il
accepte la présidence d’Interpeace, une ONG
établie à Genève. Au lendemain du tsunami,
il parvient à résoudre le conflit d’Aceh en
Indonésie. Il présidera également un think
tank pour analyser les conflits et proposer des
solutions, ce sera l’International Crisis Group,
siégeant à Bruxelles. Il créera une structure
soutenue par le secteur privé et par quelques
gouvernements pour l’assister dans ses
activités de médiation, la Crisis Management
Initiative.
En 2005, il reprend encore fois le chemin
de l’ex Yougoslavie: nommé représentant
spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour
le Kosovo, il dirigera le processus qui conduira
à l’indépendance de ce territoire en 2008.
Cette année là, le Prix Nobel de la Paix vient
récompenser sa carrière de plus de trente ans
au service de la paix dans le monde.
Quelques règles
pour la paix
Sous l’égide du Club Diplomatique et de l’Institut
Universitaire de Hautes études internationales
et du développement, Martti Ahtisaari
est venu traiter de l’architecture des processus
de paix, dans le cadre d’un dialogue dirigé
par Imogen Foulkes, correspondante en suisse
de la BBC. Il a été présenté par le Professeur
Kenneth Krause, directeur du Centre pour les
Conflits, le Développement et le renforcement
de la paix.
La violence, dit- il, complique les négociations
de paix, mais ne les rend pas impossibles,
comme le démontre l’exemple de l’Irlande du
Nord, dans lequel son expertise fut d’ailleurs
requise. Dans tous les types de conflits, il faut
compter avec l’intervention de forces extrémistes
qui n’ont pas intérêt à la paix.
Il importe d’autant plus que le médiateur dispose
d’un mandat de négociation impeccable,
reconnu par toutes les parties, qui lui permette
d’exercer une véritable influence sur chacun
des acteurs du conflit et de les transformer en
parties prenantes d’une solution négociée. S’il
a pu régler le conflit d’Aceh, c’est qu’il avait
gardé des contacts du temps de sa présidence
avec des responsables politiques indonésiens
– les chefs des insurgés parlant tous suédois,
langue qui lui est familière! Il rappelle que son
mandat au Kosovo excluait le retour au statu
quo ante, soit la réintégration de la province
au sein de la Serbie. Jusqu’au printemps 2006,
il pensait pouvoir amener les Serbes et les
Russes à partager ses vues.
Il regrette que la communauté internationale
n’ait pu agir au Sri Lanka. Pour le Moyen
Orient, bien sûr qu’il faut discuter avec le
Hamas. Il fait l’éloge des négociateurs américains,
qu’il connaît tous. Si le Président Obama
ne peut pas faire la paix dans cette région, qui
y parviendra jamais?
Mobiliser le secteur
privé
Homme d’Etat, devenu également homme
d’affaires, M Ahtisaari plaide pour que l’économie
privée joue un rôle dans la construction
de la paix et la normalisation de la vie sociale
des pays ravagés par la guerre. Il exposera ses
idées à ce propos au cours d’un dîner donné
par la Fondation pour Genève et présidé par
M. Ivan Pictet.
From the Finnish
presidency to a return
to mediation
In 1994 he became President of the Republic
of Finland and presided over the adhesion of
Finland to the European Union the following
year. In 1999 he was confronted for the
second time with the ex-Yugoslavia dossier,
and negotiated alongside the Russians for the
establishment of an international agreement
just after the NATO interventions in Serbia and
in Kosovo. In 2000 at the end of his presidency,
he continued to carry out his activities
as an international mediator, working not only
for the UN but also for private organisations.
That’s how he came to accept the presidency
of Interpeace, an NGO set up in Geneva. Soon
after the Tsunami, he managed to resolve the
conflict in Aceh in Indonesia. He was also head
of the International Crisis Group, a think-tank
with its headquarters in Brussels, which analyses
conflicts and offers solutions. He created
a structure helped by the private sector and
several governments, the Crisis Management
Initiative, to assist in his mediation concerns.
In 2005, he once more set out for the ex-
Yugoslavia: appointed special envoy of the
Secretary-General of the UN to Kosovo, he
headed the process which led to the independence
of that country in 2008. That same
year, the Nobel Peace Prize crowned a career
spanning more than thirty years in the service
of world peace.
A few Peace-Keeping
rules
Presented by the Diplomatic Club and the
Graduate Institute of International and Development
Studies (IHEID), Mr Martii Ahtisaari
came to talk about the architecture of peace
processes, in the framework of a dialogue
conducted by Imogen Foulkes, the BBC’s Swiss
correspondent. He was introduced by Professor
Kenneth Krause, Director of the Centre for
M. l’Ambassadeur François Nordmann - Président du Club (élu le 24 septembre),
Mme MacBain, Martti Ahtisaari et S.E. Mme l’ambassadeur Marie-Thérèse Pictet.
Stabiliser une situation, faire cesser la violence
ne suffit pas si l’on n’assiste pas simultanément
à une renaissance de l’économie dans un
environnement favorable (p. ex. état de droit,
action coordonnée des organismes privés).
Le secteur privé doit pouvoir investir dès la fin
d’un conflit, afin de procurer de l’emploi, des
revenus légitimes pour l’Etat par la fiscalité
et d’offrir une vision d’avenir. Certes, les
programmes d’assistance humanitaire sont
indispensables, mais le secteur privé peut seul
apporter la sécurité économique: à terme, une
économie de marché prospère est à même
de réduire les disparités et de neutraliser les
tensions sociales qui sont souvent à la racine
des crises et des conflits.
Cependant, pour attirer des capitaux privés
dès la cessation des hostilités, il faut prévoir
un ensemble de mesures d’encouragement
d’ordre économique, juridique et politique.
Loin d’être un geste gratuit, le retour à la
stabilité et à la tranquillité favorise le développement
des affaires, alors que les périodes de
conflit sont au contraire synonymes de renchérissement
(transports, assurances, coûts des
matières premières, etc). Les états et les hom-
mes d’affaires ont donc un intérêt commun à
établir une paix durable dans une situation de
conflit. L’orateur met l’accent sur le partenariat
public-privé, la sensibilité aux causes du conflit
et la responsabilité sociale des entreprises,
tous instruments à disposition du secteur
privé. Il faut encourager parallèlement les
pouvoirs publics à créer les conditions-cadres
nécessaires (services administratifs, infrastructure
de base, etc, telles que forces de polices,
formation des juges, élaboration des lois, etc),
tout en se gardant d’attentes démesurées au
départ.
«Initiative sur
la Gestion des Crises»
C’est dans ce but que Ahtisaari a lancé
l’Initiative sur la Gestion de Crises, établie
à Helsinki et à Bruxelles, et qui compte une
vingtaine de collaborateurs. Elle agit avec
souplesse sur deux axes principaux: la Facilité
Martti Ahtissaari de réaction rapide intervient
dans les phases aigues des crises, et l’Effort
de médiation pour la paix et la diplomatie
privée a une action à plus long terme.
L’Initative a géré entre autres des programmes
Diplomatie / Diplomacy 23
Documentation and Research on Peace and
Conflicts (CDRPC).
Violence, he said, complicated peace negotiations,
but does not render them impossible, as
the example of Northern Ireland shows, which
is where his expertise was also solicited. In all
types of conflict, one has to take into account
the participation of extremist groups who are
not interested in making peace.
It is extremely helpful when the mediator
has a complete mandate for negotiation,
recognised by all parties, and which allows
him to exercise a certain amount of influence
on each of the parties in the conflict and to
get them on board for a negotiated solution.
If he managed to sort out the conflict in Aceh,
it is because he had maintained contact with
the leading Indonesian politicians from the
time of his presidency, as the heads of the
insurgents all talk Swedish, a language he is
familiar with! He noted that his mandate in
Kosovo excluded the return to the status quo
of before in other words the reintegration of
the province with Serbia. Up until the spring
of 2006, he thought he could get the Serbians
and the Russians to share his views.
He does regret that the international commu-

24 Diplomatie / Diplomacy
Club diplomatique Genève
Diplomatic Club Geneva
pour faciliter la prise de responsabilités des
femmes d’Aceh; elle a fourni la technologie
nécessaire à la création du registre civique au
Liberia. Elle a de même aidé à structurer des
associations civiques dans les pays bordiers
de la Mer Noire. Elle s’est jointe à l’Union africaine
ou à l’Union européenne pour réaliser
des projets de médiation.
Martti Ahtisaari a séjourné à diverses
occasions à Genève au cours de sa féconde
carrière, il connaît bien les institutions et les
autorités suisses. En l’accueillant, Genève s’est
associé à l’hommage que la communauté
internationale a rendu à cet homme de paix en
lui décernant le Prix Nobel 2008.•
nity was unable to do anything for Sri Lanka.
As for the Middle East, of course one should
have talks with Hamas. He praised the American
negotiators, all of whom he knows personally.
If President Obama doesn’t manage to
make peace in that region, who will?
Mobilising the private
sector
A statesman, who has also become a businessman,
Mr Ahtisaari defends the idea that private
funds should play a role in constructing
peace and normalising social life in war-torn
countries. He shared his views on the subject
during a dinner given by the Foundation for
Geneva and presided over by Mr Ivan Pictet.
Establishing stability, making the violence
cease are not sufficient if we don’t simultaneously
create a renaissance for the economy
in a favourable environment (for example,
rule of law, coordinated action from private
organisms.)
The private sector has to be able to invest as
soon as the conflict is over, in order to create
employment, legitimate income for the State
from taxes, and a vision of hope for the future.
Of course, the humanitarian aid programmes
are indispensable, but only the private sector
can bring economic security: in the long term,
a prosperous market economy is capable of
reducing disparities and of neutralising the
social tensions which are often the cause of
these crises and conflicts.
Nevertheless, to attract private capital, as
soon as the hostilities are over, one needs
to take a certain number of measures to
encourage the economic, judicial and political
sectors. Far from being an empty gesture, the
return to stability and tranquillity encourage
business development, whereas the periods
of conflict are on the contrary synonymous
with mounting costs (transport, insurance,
cost of raw materials etc.) Governments
and businessmen have therefore a common
interest in establishing lasting peace in situations
of conflict. The speaker emphasized the
partnerships between the public and private
sectors, sensitivity to the causes of conflicts
and the social responsibility of businesses, all
instruments at the disposition of the private
sector. At the same time one must encourage
the political leaders to create the necessary
framework (administrative services, basic
infrastructure etc, like the police force, training
for judges, legal systems etc.) all the while
refraining from too high expectations at the
start.
“Crisis Management
Initiative”
It’s in light of this that Mr Ahtisaari set up
the Crisis Management Initiative, established
in Helsinki and Brussels and which has
about twenty collaborators. It has a flexible
approach around two main axes: The Martti
Ahtisaari Facility for rapid reaction intervenes
in the acute phases of crises, and the Mediation
Effort for peace and private diplomacy
acts over the long term.
The Initiative has, amongst other things,
managed the programme for encouraging
awareness of responsibility among the women
of Aceh; it provided the necessary technology
for the creation of the civil registration in Liberia.
It also helped set up the civil associations
in the countries bordering the Black Sea. It
has joined with the African Union and the European
Union to carry out mediation projects.
Mr Martti Ahtisaari has stayed in Geneva on
various occasions during his fruitful career; he
knows the Swiss institutions and authorities
very well. By welcoming him this time, Geneva
participated in the homage rendered to this
man of peace by the international community
which awarded him the Nobel Prize 2008.•
Gaz naturel vers l’Europe
Natural gas to Europe
Mohammad Farrokh
AZERBAÏDJAN,
TURQUIE, EUROPE:
DE L’EAU DANS
LE GAZ?
Azerbaijan, Turkey, Europe;
is the gas project in hot-water?
Diplomatie / Diplomacy 25
Alors que l’ensemble des projets occidentaux d’acheminement de gaz naturel vers l’Europe repose
sur la collaboration de l’Azerbaïdjan, ce pays entretient des relations complexes avec la Turquie,
l’Europe et la Suisse.
At a time when the totality of the projects from the West for carrying natural gas to Europe are relying
on the collaboration of Azerbaijan, that country still maintains complex relations with Turkey,
Europe and Switzerland.
Nabucco peut-il se faire sans l’Azerbaïdjan?
La réponse à cette question est
évidemment négative puisque ce pays est situé
au point de départ de l’ensemble des projets
gaziers occidentaux. Nabucco, le plus connu
et le plus ambitieux, vient d’être relancé le
13 juillet, lors d’une réunion tenue à Ankara,
en présence de représentants turcs, bulgares,
roumains, hongrois et autrichiens, tous
pays situés sur le tracé du projet. On relève
cependant l’absence de l’Azerbaïdjan dont le
gouvernement affirme sans trop de conviction
soutenir le projet.
Nabucco ou TAP?
Car si l’Azerbaïdjan soutient Nabucco, il le
fait avec un scepticisme que laissait encore
récemment transparaître Elchin Amirbayov,
ambassadeur d’Azerbaïdjan en Suisse et
auprès des organisations internationales, lors
d’un entretien avec Diplomatie & Business International:
«beaucoup de questions restent à
résoudre pour que le projet devienne réalité».
Par contre, l’ambassadeur azéri est beaucoup
moins sceptique s’agissant d’un autre projet,
le TransAdriatic Pipeline ou TAP qui passerait
par la Grèce, l’Albanie et l’Adriatique avant
de rejoindre l’Italie. Un projet dont l’impulsion
vient de la Suisse, d’Argovie précisément
où est basée EGL Elektrizitätsgesellschaft
Laufenburg, la société qui coordonne les opérations.
De fait, la Suisse occupe une place significative
sur la carte diplomatique de l’Azerbaïdjan:
c’est à Genève que Socar, la société
nationale des pétroles d’Azerbaïdjan, a installé
Can the Nabucco project be realised
without Azerbaijan? The reply to that
question is obviously negative as that country is
situated right at the starting point of all the occidental
gas projects. Nabucco, the most wellknown
and the most ambitious, just got off to a
new start on the 13th of July, during a meeting
held in Ankara in the presence of representatives
from Turkey, Bulgaria, Rumania, Hungary
and Austria, all of which are situated along the
planned route of the project. Nevertheless the
absence of Azerbaijan was noted even though
the government does say without too much
conviction that it supports the project.
Nabucco or TAP?
Because even though Azerbaijan supports

26 Diplomatie / Diplomacy
Gaz naturel vers l’Europe
Natural gas to Europ
De gauche à droite, Reinhard
Mitschek directeur general de
Nabucco; Mirek Topolanek Premier
ministres de la Répulbique tchèque,
alors president de l’Union européenne;
Ferenc Gyurcsány Premier
ministre de la Hongrie; Andris
Piebalgs Commissaire à l’énergie de
la Commission européenne.
From left: Reinhard Mitschek
- Nabucco Managing Director;
Mirek Topolanek - Prime Minister
Czech Republic - EU Presidency;
Ferenc Gyurcsány - Prime Minister
Hungary; Andris Piebalgs - Energy
Comissioner European Commission
en septembre 2008 sa seule filiale de trading
à l’étranger, et c’est à Versoix, tout près de
Genève, que l’Azerbaïdjan va inaugurer vers la
fin de cette année le nouveau bâtiment de sa
mission, désormais à l’étroit dans ses anciens
bureaux de la rue de Lausanne.
Le Turkménistan
dépend du gaz
L’accord séparé que l’Azerbaïdjan a conclu
avec la Russie peu après la réunion d’Ankara
pour la livraison de 500 millions de mètres cubes
annuels de gaz est venu jeter un doute sur
ses intentions, même si les volumes concernés
n’ont aucune commune mesure avec les 30
milliards de mètres cubes de Nabucco et les
10 milliards de mètres cubes de TAP. Interrogé
sur le sens de ces mouvements contradictoires,
Celal Bayar un spécialiste des questions énergétiques
à l’enseigne de sa société Baycorp
SA, fait apparaître les arrières-pensées politiques
et les modifications de rapports de force
qui permettent de les comprendre. L’élément
déclencheur de la relance de Nabucco semble
bien avoir été l’interruption des importations
de gaz turkmène par la Russie en avril 2009.
En effet, les fournitures de gaz à la Russie
représentaient 84% des exportations du
Turkménistan et près de la moitié de son PIB,
si bien que le gouvernement d’Achkabad doit
maintenant se tourner vers l’ouest. L’attitude
du Turkménistan est décisive si l’on sait que
l’Azerbaïdjan n’est pas à lui seul en mesure de
fournir un débit suffisant pour approvisionner
une conduite de gaz aussi vorace que devrait
l’être Nabucco. Il y aurait bien l’Iran, qui est en
mesure de faire l’appoint, mais cette solution
se heurte pour l’instant à des objections de
politique internationale. Pourtant, le TAP
prévoit un apport iranien, un pragmatisme
qui explique peut-être pourquoi le projet
est fréquemment passé sous silence par des
commentateurs qui préfèrent se concentrer sur
les mérites respectifs de Nabucco et du projet
russe South Stream. Un projet North Stream
qui permettrait d’acheminer le gaz russe sans
passer par l’Ukraine se heurte, lui, à l’opposition
de la Pologne. Les autres pays d’Europe
centrale se souviennent également de l’interruption
des livraisons de gaz russes en janvier
2009 qui ont laissé mauvais souvenir.
Azerbaïdjan, Turquie,
Arménie: le rôle
de la Suisse
L’importance prise par le Turkménistan ne fait
que renforcer le rôle stratégique de l’Azerbaïdjan.
Or, l’Azerbaïdjan n’est pas pour l’Occident
un allié aussi inconditionnel que, par exemple,
la Géorgie. Depuis la guerre de 1992-1993
déclenchée par les séparatistes du Haut-Karabakh
soutenus par l’Arménie, l’Azerbaïdjan
Nabucco, it does so with scepticism that
was even until recently displayed by Elchin
Amirbayov, the Ambassador of Azerbaijan in
Switzerland and envoy for different international
organisations, when he said during
an interview with Diplomacy and Business
International, “many questions have to be
answered before the project can become
a reality”. On the other hand, the Azerbaijan
Ambassador is a lot less sceptic about
another project, the Trans Adriatic Pipeline or
TAP which will pass through Greece, Albania
and the Adriatic before reaching Italy. The
impetus for this actually comes from Aargau
canton in Switzerland, where EGL is based,
the Elektrizitatsgesellschat Laufenburg, the
company which is in charge of operations.
In fact, Switzerland plays a very large role
in the diplomatic scene in Azerbaijan: it’s in
Geneva in September 2008 that SOCAR, the
State Oil Company of Azerbaijan Republic set
up its only foreign trading branch, and it’s
in the town of Versoix, right next to Geneva
that Azerbaijan will, at the end of this year,
inaugurate new offices to house its mission,
as the old offices in the Rue de Lausanne have
become too small.
Turkmenistan
depends on gas
The separate agreement that Azerbaijan
concluded with Russia just after the meeting
in Ankara for an annual delivery of 500 million
cubic metres of gas has thrown doubt on its
intentions, even though the amount concerned
is nothing like the 30 billion cubic metres from
Nabucco and the 10 billion from TAP.
When questioned about the meaning of these
contradictory procedures, Celal Bayar, a specialist
on questions relating to energy, working
from his Baycorp Company SA, explained the
thought process behind this and exposed
the different power struggles which affords
cherche avant tout à récupérer les 20% de son
territoire toujours sous occupation. Le conflit a
provoqué depuis le 3 avril 1993 la fermeture
par la Turquie, solidaire de l’Azerbaïdjan,
de sa frontière terrestre avec l’Arménie. S’il
est maintenant sérieusement question de la
réouverture de cette frontière, notamment de
la douane d’Alican, c’est largement grâce aux
efforts de la diplomatie suisse, dont on peut
toutefois se demander si la médiation politique
ne va pas à fins contraires de ses intérêts
économiques.
Car le rapprochement entre Ankara et Erevan
indispose Bakou, à tel point que la solidité de
l’axe Ankara-Bakou est ébranlée. Si l’intérêt
d’un rapprochement avec la Turquie paraît
clair vu d’Erevan, alors que les routes turques
représentent la seule voie d’accès sûre et
aisée vers l’ouest, la Turquie peut sembler
moins demandeuse. Toutefois, l’Arménie a
aussi quelque chose à offrir dans le domaine
énergétique: ses gisements d’uranium, et ceci
à un moment où la Turquie a décidé de s’engager
dans la filière nucléaire, avec plusieurs
projets de centrales. Quoi qu’il en soit, le 22
avril, une feuille de route entre l’Arménie et
la Turquie aurait été signée à Berne, jamais
publiée mais dont on sait qu’elle prévoit
notamment l’évacuation par l’Arménie des
territoires occupés, à l’exception du Karabakh
au moins dans un premier temps, ce qui est
inacceptable pour Bakou. Se sentant lâché, le
gouvernement azéri l’a fait savoir à Ankara
qui, le 13 mai, dépêchait le premier ministre
Erdogan à Bakou pour assurer les Azéris qu’il
n’était pas question d’ouvrir la frontière avant
l’évacuation totale des territoires occupés,
Karabakh compris.
La Turquie moins souple
Dans cette perspective, l’accord de livraison de
gaz azéri à Moscou intervenu début août vient
utilement rappeler aux Européens, mais aussi
aux Turcs que rien ne pourra se faire sans la
collaboration de Bakou. Autre signal, destiné
aux Européens cette fois-ci, l’accord entre
Turcs et Russes sur le projet South Stream. «La
Turquie ne cherche pas seulement à contenter
l’Europe, d’autant que celle-ci à l’instigation
de la France a refusé d’ouvrir le chapitre énergie
des négociations d’adhésion», relève Celal
Bayar qui a cessé de se déclarer partisan d’une
adhésion de la Turquie à l’UE. Pourtant, c’est
son propre grand-père, troisième président de
la République turque et compagnon historique
d’Atatürk, qui a entamé le long chemin de la
Turquie vers l’Europe, en 1958, tout comme
il avait fait entrer son pays dans l’OTAN en
1952.
De fait un raidissement est sensible à Ankara,
et les négociations ayant débouché sur
l’accord du 13 juillet ont été assez dures, la
Turquie voulant écarter EDF et Gaz de France
du consortium constitué autour de Nabucco.
Par contre, les réseaux de distribution énergétique
autrichien OMV et hongrois MOL en
font partie. OMV serait d’ailleurs en tractations
pour reprendre Petrol Ofisi, l’un des rares
réseaux de distribution de produits pétroliers à
être implantés sur tout le territoire turc.•
Diplomatie / Diplomacy 27
one some understanding. What triggered
the revival of Nabucco seems to have been
the interruption in the importing of gas from
Turkmenistan by Russia in April 2009. Actually,
gas supplies to Russia represent 84% of Turkmenistan’s
exports and almost half of its GNP,
and so now the government in Achkabad has
to turn to the west. The attitude of Turkmenistan
is decisive as we know that Azerbaijan on
its own is not capable of supplying sufficient
flow to feed a pipeline that will be as insatiable
as Nabucco might turn out to be. Iran is
another possibility, as it is capable of stepping
up supplies, but this solution is blocked for the
moment by international political objections.
The TAP however does include an Iranian
contribution, a pragmatic approach which
explains perhaps why the project is frequently
ignored by commentators who prefer to concentrate
on the respective merits of Nabucco
and the Russian project South Stream. Another
project, North Stream, which would supply
Russian gas without passing through Ukraine,
is facing opposition from Poland. The other
Central European countries also remember
when Russian gas supplies were switched
off in January 2009 and it left a lasting bad
impression.

28 Diplomatie / Diplomacy
Gaz naturel vers l’Europe
Natural gas to Europe
Azerbaijan, Turkey,
Armenia:
Switzerland’s role
The growing importance of Turkmenistan only
reinforces the strategic role of Azerbaijan. And
Azerbaijan is not as unconditional an ally for
the Occident as for example Georgia is. Since
the 1992-1993 war started by separatists
from Nagorno-Karabakh backed by Armenia,
Azerbaijan is above all still trying to recover
the 20% of its territory still under occupation.
Since April 3rd 1993 the conflict has resulted
in the closure by Turkey, in solidarity with
Azerbaijan, of its frontier with Armenia.
If the question of reopening that frontier is
now seriously being considered, notably the
customs at Alican, it is mainly thanks to the
efforts made by Swiss diplomacy, of which
one might well ask if these political negotiations
don’t work counter to the economic
interests of the country.
Because closer ties between Ankara (Turkey)
and Erevan (Armenia) upset Bakou (Azerbaijan)
to such an extent that the solidity of
the axis Ankara-Bakou is disturbed. If the
advantages of closer ties with Turkey seem
clear from Everan’s point of view, as the Turkish
route represents the only safe and easy
access towards the west, Turkey is not really
asking a lot.
Nevertheless, Armenia also has something to
offer in the domain of energy: its deposits of
uranium, and this at a time when Turkey has
decided to get involved in nuclear energy,
with several power station projects. Be that
as it may, on 22nd April, an agreement was
signed between Armenia and Turkey in Berne,
never published, but which we know provides
notably for the evacuation by Armenia of
occupied territories, with the exception of
Karabakh at least in the beginning, which
was unacceptable for Bakou. The Azerbaijan
government felt abandoned and made this
known on 13th May in Ankara and they sent
the Prime Minister Erdogan to Bakou to assure
the people of Azerbaijan that it was out
of the question to open the frontier before the
total evacuation of the occupied territories,
including Karabakh.
A less flexible
Turkey
With this in mind, the agreement for
supplying gas from Azerbaijan to Moscow
made at the beginning of August is a useful
reminder for the Europeans but also the
Turks that nothing can be done without the
collaboration of Bakou. Another sign, destined
this time for the Europeans, is the agreement
between Turks and Russians on the South
Stream project. “ Turkey is not concerned with
only making Europe happy, especially as, at
the instigation of France, Europe refused to
start the debate on energy in the negotiations
for adhesion”, noted Celal Bayar who has
stopped declaring his support for an adhesion
of Turkey to the EU.
Even though it was his own grand father, third
President of the Turkish Republic and famous
companion of Ataturk who started Turkey’s
long march towards Europe in 1958, just like
when he helped his country become part of
NATO in 1952.
Indeed, a tightening up has been felt in
Ankara, and the negotiations which ended
in an agreement on July 13th were quite
difficult as Turkey wanted to leave the EDF
and Gaz de France out of the consortium set
up around Nabucco. On the other hand, the
Austrian OMV and the Hungarian MOL energy
distribution networks are both included. OMV
will also be in talks to take over Petrol Ofisi,
one of the rare distribution networks for
petrol derivatives to be implanted throughout
the Turkish territory.•
Le dalaï lama
en Suisse
The Dalai Lama’s
visit to Switzerland
Par Gil Egger / By Gil Egger
SPIRITUALITÉ,
ENSEIGNEMENT
ET POLITIQUE
Spirituality, teachings
and politics
Des autres, on en dénombrait beaucoup
puisque 12’000 personnes ont suivi
les diverses sessions au Palais de Beaulieu à
Lausanne en août. La partie la plus importante
des journées a été consacrée aux enseignements
et aux cérémonies bouddhistes. Une
communauté tibétaine venue des quatre
coins de l’Europe en a bénéficié. La dimension
universelle de ces journées explique en partie
le succès immense d’une manifestation très
ouverte mais qui aurait pu rester confinée aux
fidèles.
Le message de tolérance et les fondements
bouddhistes s’adressent très directement à
l’individu. Les aspects religieux sont soulignés
par le dalaï lama qui ne manque pas de
préciser que pour lui, l’étude et l’approfondissement
de sa propre religion lui
paraissent la base d’une bonne spiritualité,
il ne connaît guère le prosélytisme. Peine perdue
puisque les milliers de personnes venues
le rencontrer ne se rendent sans
doute guère dans leurs églises. Il faut croire
que son message porte davantage ou
atteint d’autres cibles dans la quête des
individus.
Diplomatie / Diplomacy 29
Sa Sainteté le dalaï lama est venue en Suisse pour rencontrer les Tibétains, les bouddhistes et... les autres.
His holiness the Dalai Lama came to Switzerland to meet with Tibetans, Buddhists, and many others.
People came from far and wide and almost
12,000 people participated in the various
meetings held at the Palais de Beaulieu in Lausanne
in August. Most of the day was dedicated
to the teaching and Buddhist ceremonies.
Tibetan communities from all over Europe
benefited from the teachings. The universal
dimension that was ever-present explains to
some extent the huge success of a very open
event which could have remained exclusive
and only for the faithful. The message of
tolerance and Buddhist principles speak
directly to the individual. The religious aspects

30 Diplomatie / Diplomacy
Le dalaï lama en Suisse
The Dalai Lama’s visit to Switzerland
Contradiction
journalistique
Venu strictement pour des motifs religieux, Sa
Sainteté s’est trouvée à son corps défendant
réinvestie d’une responsabilité politique
au cours de la conférence de presse. La
présence pesante des Chinois au Tibet ne
cesse de susciter questions et interrogations
auxquelles le dalaï lama tente de répondre
avec diplomatie. C’est toutefois sans détour
qu’il enjoint les journalistes à aller confirmer
les informations qu’il reçoit sur les mauvais
traitements, pour ne pas dire assassinats, et
discriminations dont sont victimes les Tibétains
dans leur propre pays. Il ne demande pas à
être cru aveuglément, il demande à ce que des
observateurs, en particulier des journalistes,
vérifient et fassent connaître le résultat de
leurs investigations.
Curieux paradoxe d’une ferveur palpable
tout au long des deux jours, d’une présence
à l’aura apaisante, d’un langage simple mais
susceptible de réveiller les consciences et
de questions impatientes et directes dans la
petite salle de la conférence de presse. Avec
une certaine frustration face à une attitude
qui jamais ne s’écarte de son chemin de nonviolence.
A noter que la traduction en français était
excellemment assurée par Mathieu Ricard
(auteur avec son père Jean-François Revel, de
l’ouvrage «Le moine et le philosophe» entre
autres publications).•
are underlined by the Dalai Lama who makes
it clear that for him, the study and deepening
research into one’s own religion represent the
basis of a correct spiritual approach. He is not
concerned with proselytizing which is hardly
necessary given that the thousands of people
who came to meet him probably never go to
their own churches. It seems obvious that his
message is more beneficial or reaches other
realms in the individual’s quest.
A journalistic
contradiction
Although he was present for strictly religious
purposes, His Holiness found himself in a
defensive position imbued with a political
responsibility during the press conference. The
heavy presence of the Chinese in Tibet never
ceases to bring forth questions and interrogations
to which the Dalai Lama tries to reply
diplomatically. Nevertheless in very straight
forward terms, he calls upon the journalists to
go and confirm the information that he receives
as to the bad treatment, not to mention
assassination and discrimination to which the
Tibetans are subject in their own country. He
doesn’t want anyone to blindly accept what
he says, he would like outside observers, especially
journalists to verify and communicate
the results of their investigations.
There is a curious paradox between the palpable
fervent emotion felt throughout these two
days, the presence of a very peaceful aura,
of language which is simple but nevertheless
meant to awaken one’s conscience and then
the impatient and direct questioning in the
little press conference room. There was a
certain frustration faced with an attitude that
never deviates from the way of non-violence.
Note that the French translation was excellently
done by Mathieu Ricard (co-author with
his father Jean-François Revel of the book ‘The
Monk and the Philosopher’).•
Ecologie
Ecology
LE PROJET KAISEI FRANCHIT SA PREMIÈRE ÉTAPE / The Kaisei Project :
the first stage is completed
LA CHINE SE PRÉOCCUPE DE L’EAU / China is concerned about its water
CONFÉRENCE MONDIALE SUR LE CLIMAT, SOMPTUEUSE MUSIQUE
POUR LA PLANÈTE / Global Conference on Climate Change, beautiful music in honour
of the planet
CHYPRE, LE SOLEIL À VOTRE SERVICE ! / Cyprus, The sun at your service!

32 Ecologie / Ecology
LE PROJET KAISEI FRANCHIT
SA PREMIÈRE ÉTAPE
The Kaisei Project:
the first stage is completed
Sous le Golden Gate de San Francisco, un symbole
pour un projet porteur d’avenir.
Under the Golden Gate Bridge in San Francisco,
a symbol for a project full of hope for the future.
Nettoyer le Pacifique
Cleaning up the Pacific
Par Gil Egger / By Gil Egger
Ils tournent sans arrêt, leur masse augmente: les déchets, en particulier le plastique,
constituent un immense «vortex». Le projet Kaisei s’y attaque.
In the Pacific, an ever-increasing mass of garbage, in particular plastic, keeps swirling around
in an immense ‘vortex’. The Kaisei Project is coming to grips with the problem.
Une île flottante grande comme plusieurs
fois l’Etat du Texas ou la France se
déplace lentement au nord-ouest de Hawaï.
Les courants d’est en ouest du côté du pôle
Nord, en sens contraire plus au sud, empêchent
toute évasion. Peu à peu, les déchets
remplissent cette zone.
Le projet Kaisei
Le mot Kaisei signifie «la planète océan» en
Japonais. Une équipe de scientifiques de tous
bords, de navigateurs, d’inventeurs et d’écologistes
a monté une première expédition.
Deux bateaux, dont un somptueux trois-mâts
digne des films d’aventure, ont parcouru une
vaste zone à l’ouest de la Californie. Cette
première étape était destinée à effectuer un
constat. Elle sera suivie dans un délai d’un an
à dix-huit mois de l’opération de nettoyage,
un projet un peu fou mais, comme le disait le
commandant Jacques Cousteau, «les missions
impossibles sont les seules qui réussissent».
Le constat
Première exploration en août dernier. Pendant
une vingtaine de jours, laborieusement,
les scientifiques ont observé et lancé leurs
instruments dans les eaux du Pacifique. En
particulier leur «filet raie Manta», un récipient
avec deux «nageoires» qui le stabilisent. Ils
ont récolté des échantillons de toutes natures.
Première constatation effarante, non seulement
des déchets en plastique se retrouvent
à plus de 1500 km de la côte mais toutes les
floating island several times the size of
A the State of Texas, or France is moving
slowly across the North-West of Hawaii. The
currents from east to west from the north pole,
in the opposite direction in the south, prevent
any escape. Little by little, waste is filling up
that zone.
The Kaisei Project
The word Kaisei means ‘the sea planet’ in Japanese.
A team of multidisciplinary scientists,
navigators, inventors and ecologists have
completed the first expedition. Two ships, one
of which is like an adventure film’s full rigged
ship, crisscrossed a vast zone west of California.
This first stage was designed to assess the
situation. It will be followed in about a year
to eighteen months by a clean-up operation,
a project which is a bit mad, but, as Commandant
Cousteau said, “the only successful
missions are the impossible ones.”
Assessment
The first exploration took place in August. For
twenty days, laboriously, the scientists observed,
took note and used their instruments in
the Pacific waters. Especially their ‘Mantra Ray
net’, a container with two ‘fins’ which help
it stabilise. They collected samples of every
imaginable sort. First harrowing find, not only
can you find this plastic waste at 1,500 km off
the coast, but fragments of this waste can be
found all over the ocean. With time, these millions
of tons of plastic gradually degrade and
Ecology / Ecologie 33
La carte de l’île des déchets avec en petit la taille
du Texas (696’000 km 2 , la France
en fait 550’000)!
The map of the Great Pacific Garbage Patch ,
compared with the actual size of Texas (696,000
km 2 , and of France, 550,000km 2 ) !

34 Ecologie / Ecology
Nettoyer le Pacifique
Cleaning up the Pacific
eaux en contiennent des fragments. Avec le
temps, ces millions de tonnes de plastique se
dégradent, se fractionnent en petits morceaux
que l’on retrouve dans le système digestif des
animaux. Le soleil permet-il la décomposition
en produits toxiques? L’ingestion par les
poissons peut-elle faire entrer des éléments
nocifs dans la chaîne alimentaire, en particulier
la nôtre? Des questions auxquelles les études
entamées sur terre après le retour des embarcations
le 1er septembre devront répondre.
L’avenir
L’ambition de départ du projet Kaisei était de
constituer une flottille de bateaux, en songeant
notamment à ceux des pêcheurs dont
l’activité s’est réduite ou a disparu pour cause
d’épuisement des ressources. L’équipe compte
en effet un inventeur qui a mis au point un
procédé intéressant de recyclage en mer. Les
déchets plastiques pourraient être récupérés et
transformés en carburant diesel. Il s’agit d’une
musique d’avenir tant les inconnues sont
grandes sur les quantités, leur concentration
et la faisabilité de la transformation. Au vu de
ce que la première expédition a rapporté, la
question de la quantité ne se pose pas.
Autre piste prometteuse, celle du recyclage et
de l’utilisation parcimonieuse des ressources.
De nos jours, 5% seulement du plastique
est recyclé. La marge de progression est
gigantesque et passe par une sensibilisation
que le projet Kaisei porte en lui. L’un de ses
principaux sponsors est le BIR (Bureau of International
Recycling), la fédération internationale
des industries de recyclage, qui tiendra sa
convention à Amsterdam les 26 et 27 octobre.
Le BIR a par ailleurs commenté la première
étape du projet Kaisei en rappelant que les
gouvernements et les organisations internationales
comme l’OCDE (Organisation pour le
commerce et le développement économique)
avaient pour devoir d’encourager beaucoup
plus fortement le recyclage, par exemple en se
Le vortex de déchets contient surtout du plastique
mais aussi des restes de filets qui dérivent et piègent
des milliers d’animaux.
The vortex of debris made up mainly of plastic but
containing also the remains of nets.
montrant plus volontaires dans son organisation.
Une manière efficace de s’assurer que les
matériaux que nous utilisons une seule fois ou
pour une durée limitée finissent en tapis de
sol dans une voiture plutôt que comme poison
dans l’océan.
(http://www.projectkaisei.org» www.projectkaisei.org)•
La collecte des échantillons
a révélé que des pièces de
grande taille flottaient,
parfois depuis des années.
A collection of samples
reveals that large pieces
float, sometimes
for years.
break down into tiny particles that reappear in
the digestive systems of the fauna. Does sunlight
degrade and break down into particles this
toxic debris ? Might not ingestion by fish bring
about the introduction of poisonous elements
into the food chain, especially our food? These
are questions to which answers will have to
be found when studies start on land on the
ships’return on the 1st of September.
Future projects
In the beginning the aim of the Kaisei project
was to build up a fleet of ships dedicated to
the cause of the fishermen whose livelihood
is being reduced or has disappeared owing
to the depletion of resources. The team does
actually include an inventor who is working on
an interesting procedure for recycling at sea.
Plastic waste can be collected and transformed
into diesel fuel. It is a rather futuristic project
given that there are many unknown factors
relating to the quantity, concentration and the
feasibility of the transformation process. With
the information the first expedition brought
back, the question of quantity doesn’t present
a problem.
Another promising approach is recycling and
careful management of resources. Nowadays
only 5% of plastic gets recycled. There’s a
Magnifique
vision qui laisse
espérer que
le nettoyage de
l’océan, le plus
grand projet
de cette nature
au monde, pourra
se réaliser.
A beautiful sight
giving hope that
the clean-up of
the ocean, the
largest project of
its kind in the
world, can be
accomplished.
Le dispositif «Manta» qui, comme la raie du
même nom, s’étale en largeur et reste stable
The ‘Mantra’ device which, like the ray of the
same name, spreads out and remains stable.
lot of room for improvement and awareness
can be increased through projects like the
Kaisei Project. One of the main sponsors is the
BIR (Bureau of International Recycling), the
international federation of recycling companies
which will be holding a convention in
Amsterdam on the 26th and 27th October.
The BIR have already issued statements about
the first stage of the Kaisei Project reminding
governments and international organizations
like the OECD (Organization for Economic and
Cooperative Development) that they have a
duty to encourage recycling in a much more
vehement way, by showing the lead in their
own organization for example. This is an
efficient approach, ensuring that the materials
that we use only once or which have limited
use end up as carpets in cars rather than as
something poisoning our oceans.
(www.projectkaisei.org).•
Une montagne de déchets
A mountain of waste
Des déchets de tous genres, de
toutes tailles et de tous âges...
Waste of all types, sizes
and ages
Ecology / Ecologie 35
Les initiateurs du projet Kaisei rappellent: «Tous les ans, plus de 60 milliards de
tonnes de plastique sont produites, la plupart pour une seule utilisation et moins de
5% du plastique produit dans le monde est recyclé. Selon le National Geographic,
plus de 85 millions de bouteilles plastiques sont utilisées toutes les trois minutes.
La plupart des déchets plastiques qui ne sont pas incinérés, lesquels sont à eux seuls toxiques, ou
mis en décharge, se retrouvent dans les océans. Alors qu’ils se dégradent, ils sont pris pour de la
nourriture tuant des centaines de milliers d’oiseaux et de vies marines, et on les retrouve dorénavant
dans notre chaîne alimentaire.»
Pour donner un exemple, certaines tortues sont friandes de méduses et les sacs plastiques ressemblent
à leurs proies. En les ingérant, elles meurent par étouffement ou par occlusion.
The initiators of the Kaisei Project remind us that “every year, more than 60 billion
tons of plastic are produced, most of that designed to be used only once and less
than 5% of the plastic produced in the world is recycled. According to National
Geographic, more than 85 million plastic bottles are used every three minutes.
Most of the plastic garbage waste which is not incinerated, in itself already toxic, or left as landfill,
ends up in the oceans. While they are breaking up into pieces, the birds think they are bits of food,
which kills hundreds of thousands of birds and marine life, and which we inevitably find ending up
in our food chain.”
To give an example, certain turtles love eating jellyfish and the plastic bags look just like their prey.
When they ingest this waste, they die from suffocation or occlusion.

36 Ecologie / Ecology
LA CHINE SE PRÉOCCUPE DE L’EAU
China is concerned about its water
Les ressources en eau de la Chine sont mal réparties. Les quatre cinquièmes sont regroupés dans le sud du pays,
le nord est souvent confronté aux pénuries alors que 45% des habitants y vivent. Le pays héberge
21% de la population mondiale mais ne recèle que 7% des réserves d’eau douce de la planète.
Water resources in China are unfairly distributed. Four fifths of the resources are found in the south of China.
The north often suffers from a lack of water and that’s where 45% of the inhabitants live. The country is home
to 21% of the global population but only holds 7% of the fresh water reserves found on our planet.
Le gouvernement chinois a décidé de collaborer
avec le Conseil mondial de l’eau
(CME). Une délégation de cette institution
a rencontré les représentants du gouvernement
et, selon un communiqué du CME, «La
Chine souhaite renforcer sa coopération avec
le Conseil mondial de l’eau pour, ensemble,
faire face aux défis liés à l’eau» a déclaré le
Vice Premier Ministre chinois, Hui Liangyu.
«Cet accord ouvre un nouveau chapitre
dans la collaboration entre le Ministère des
ressources en eau et le Conseil mondial de
l’eau», a ajouté le Ministre des ressources en
eau, Chen Lei.
L’objectif que poursuit le pays est de
promouvoir une gestion durable de l’eau
et d’améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement.
«La Chine est de plus en plus
impliquée dans la résolution des problèmes
liés à l’eau. Le moment est opportun pour
renforcer sa présence dans le secteur et faire
partager son expérience et son savoir-faire
au niveau international» a déclaré Loïc
Fauchon, président du Conseil mondial de
l’eau.
Cette coopération portera d’abord sur la
sensibilisation aux problèmes de l’eau dans
le pays, comme à l’extérieur. Le Conseil
mondial de l’eau a ainsi rencontré l’adjoint
au maire de Shanghai, afin de réfléchir à la
promotion d’une gestion intelligente de l’eau
lors de l’Exposition internationale Shanghai
2010, avec la participation active du Ministère
chinois des ressources en eau.•
The Chinese government has decided
to collaborate with the World Water
Council (WWC). A delegation from that
institute has met with government representatives
and, according to a communiqué
from the CME, “ China wishes to reinforce its
cooperation with the World Water Council so
that together, they can face the challenges
relating to water shortages.”, declared Mr.
Hui Liangyu, the Chinese Prime minister.
“This agreement opens a new chapter in the
collaboration between the Minister of Water
Resources and the World Water Council”,
added Mr. Chen Lei, the Minister for Water
Resources.
The country has a definite objective which
is to promote sustainable management of
water and improve access to fresh water
and water purification. “China is getting
more and more involved in finding solutions
to problems relating to water. It’s the right
moment for reinforcing its presence in this
sector and for sharing experience and savoirfaire
on an international level”, said Mr. Loic
Fauchon, the President of the World Water
Council.
This cooperation will mainly be concerned
with creating awareness for the problems
relating to water in China, and elsewhere.
That is why the World Water Council met
with the deputy mayor of Shanghai, to work
out proposals for promoting intelligent water
management during the International Exhibition
Shanghai 2010, in participation with the
Chinese Minister for water resources.•
Conférence mondiale sur le climat
Global Conference on Climate Change
Par Susanna Gorga / By Susanna Gorga
SOMPTUEUSE MUSIQUE
POUR LA PLANÈTE
Beautiful music in honour
of the planet
2009 est l’année du changement climatique, l’occasion unique pour s’attaquer à la crise planétaire,
avec l’objectif de stimuler globalement une «croissance verte», à moindre émission de carbone,
seule condition d’une prospérité économique durable.
En décembre de cette année, les gouvernements
du monde entier se réuniront à
Copenhague pour sceller un nouvel accord sur
le climat qui devra être ambitieux, équitable,
et efficace en matière de réduction des
émissions, tout en aidant les pays à s’adapter
aux conséquences inévitables du changement
climatique.
Du 31 août au 4 septembre s’est tenu à
Genève, organisée par l’OMM – Organisation
Météorologique Mondiale – la troisième
Conférence mondiale sur le climat, étape
cruciale sur la route qui mène à Copenhague.
Une conférence pour favoriser le lancement, à
l’échelle du globe, d’initiatives visant à réduire
les émissions de gaz à effet de serre et à
ralentir le réchauffement de notre atmosphère.
Des résolutions à caractère pluridisciplinaire
concernant l’éventail des secteurs socio-économiques,
avec le but de fournir aux décideurs
des outils et des informations scientifiques
de haute qualité. La conférence, organisée en
partenariat avec les Nations Unies, plusieurs
In December this year, heads of governments
from all around the globe will get together
in Copenhagen to sign a new agreement
on climate change which will have to be
ambitious and fair on the subject of carbon
emission reduction, while at the same time
helping countries to adapt to the inevitable
consequences brought about by climate
change.
Organised by the WMO, the World Meteorological
Organization, the third global conference
on climate change was held in Geneva from
the 31 st August to the 4 th September, and
represents an essential step on the road
leading up to Copenhagen. The conference
was organised to encourage the setting up, on
a global scale, of initiatives aimed at reducing
greenhouse gas emissions and slowing down
global warming. These resolutions are of a
multidisciplinary nature and cover a wide
range of different social and economic sectors,
with the goal of supplying leaders with top
quality scientific tools and information. This
Ecology / Ecologie 37
2009 is climate change year, a unique opportunity to seriously address the planetary crisis, with one objective,
to stimulate a world wide ‘green growth’, with less carbon emissions, the only viable condition
if we are to have lasting economic prosperity.
1) M. Tommaso Placidi, Directeur d’Orchestre avec
l’Orchestre Symphonique de Vienne
2) M. Ban Ki-Moon - Secrétaire - Général de
l’ONU et Madame, M. Michel Jarraud – Secrétaire
-Général de l’OMM et Madame, M. David Hiler,
Président du Conseil d’Etat et République et Canton
de Genève et Madame, S.E.M. Dante Martinelli
(Ambassadeur de la Mission Suisse) et Madame
1
2

38 Ecologie / Ecology
Conférence mondiale
sur le climat
Global Conference
on Climate Change
organisations internationales, partenaires
régionaux et nationaux a rassemblé chefs
d’Etats, scientifiques et dirigeants du monde
entier pour répondre à l’urgent besoin de la
société de disposer de prévisions et d’informations
fiables qui permettent d’anticiper et de
mieux gérer les risques liés au climat.
Concert de l’Orchestre
Symphonique de Vienne
La Confédération helvétique, pays hôte de
la Conférence, a voulu rendre hommage à
l’Organisation Météorologique Mondiale, en
partenariat avec la République et Canton de
Genève et la Ville de Genève, soutenant la
réalisation d’un magnifique concert au Victoria
Hall avec l’Orchestre Symphonique de Vienne,
dirigé par le Maestro Tommaso Placidi et trois
solistes d’envergure internationale, tels que
Julian Rachlin (violon), Torlief Thedéen (violoncelle)
et Itmar Golan (piano).
Un magnifique moment de partage, réalisé
par l’organisatrice, Suzanne Hurter, pour offrir
à tous les invités un somptueux programme
musical, magistralement choisi par le Maestro
Placidi qui a vu s’enchaîner des œuvres de
Ludwig Van Beethoven, interprétés par un des
plus remarquables orchestres du monde, qui
s’est terminé par pas moins de trois standing
ovations.
Nombreux étaient les mécènes qui ont voulu
participer à la réalisation de ce bel événement,
qui s’est conclu avec un dîner de Gala au
Grand Théâtre et qui se sont joints aux hôtes
principaux – le Crédit Agricole, les Services
Industriels de Genève, son Altesse l’Emir du
Koweït et le Gouvernement du Koweït, ainsi
que les personnalités qui ont concouru à
apporter leur contribution pour le succès de
la manifestation, comme les Représentants
permanents du Koweït et de l’Autriche, à
Genève, les Ambassadeurs Dharar Razzoqi et
Christian Strohal. •
3
5 6
7 8
conference, organised in partnership with the
United Nations, several international organizations,
and regional and national partners,
brought together Heads of State, scientists
and leaders from around the world in order
to respond to the urgent needs of our society
to have access to previsions and reliable information
which would allow us to anticipate
and manage more skilfully the risks relating to
climate change.
The Vienna Symphony
Orchestra gives a concert
The Swiss Confederation, the country hosting
the conference, wanted to pay tribute to
the World Meteorological Organization, in
partnership with the Republic and Canton of
Geneva and the city of Geneva, by helping
give a magnificent concert in Victoria Hall with
the Vienna Symphony Orchestra, conducted
by Maestro Tommaso Placidi and three solo
artists of international fame, Julien Rachlin
(violin), Torlief Thedéen (violin cello) and Itmar
Golan (piano).
This wonderful shared experience was made
possible by the organizer Suzanne Hurter
3) M. Manuel Tornare,
Conseiller Administratif
de la Ville de Genève,
d’Etat, Mme Vera Figurek,
Présidente du Conseil
Municipal et Rémy Pagani,
Maire de Genève
4) M. Christophe Gancel,
Directeur Général Crédit
Agricole Suisse et Madame
5) M. et Mme Robert Hensler, Chancellier d’Etat
de la République et Canton de Genève
6) Suzanne Hurter, organisatrice du Concert et
Gala de la 3° Conférence Mondial du Climat et
S.E. Dharar Abdul Razzak Razzooqi (Ambassadeur
de la Mission du Koweït)
7) Caroline Schwab, fondatrice de Geneva World
Peace et M. Mitri Butros
8) Mme Roulla Daniel et M. Pierre Copti
who offered the guests a sumptuous musical
programme, masterfully chosen by Maestro
Placidi with several pieces by Ludwig Van
Beethoven, interpreted by one of the most
remarkable orchestras in the world and which
received at least three standing ovations.
There were many sponsors participating in the
production of this wonderful event, which ended
with a Gala dinner at the Grand Theatre.
They all joined the main hosts – the Credit
Agricole, the Industrial Services of Geneva, His
Highness the Emir of Kuwait and the Kuwaiti
government, along with the different personalities
who came to add their contribution to
the success of the event, like the permanent
representatives from Kuwait and Austria, and
from Geneva the Ambassadors Dharar Razzoqi
and Christian Strohal.•
4
CHYPRE, LE SOLEIL
À VOTRE SERVICE !
Cyprus, The sun at your service!
Chypre a su très tôt, et bien avant d’autres pays, tirer profit de cette source inépuisable d’énergie,
qu’est le soleil.
Very early on and well before a lot of other countries, Cyprus was busy benefiting from that eternal
energy source, the sun.
Depuis plus de trente ans l’île se distingue
par la production et utilisation très
répandue de panneaux solaires thermiques,
afin de couvrir ses besoins de production
d’eau chaude. Au fil des années le taux d’équipement
des ménages en panneaux solaires
thermiques a atteint environ les 90% !
Le fonctionnement des panneaux solaires est
basé sur le principe du « thermosiphon », ce
dernier ne nécessitant ni pièce mécanique ni
entretien. Deux systèmes existent en utilisant
le principe du « thermosiphon ». Le premier
est utilisé pour des températures n’allant pas
en dessous de +1°C et le second pour des
températures qui atteignent les –25°C.
Depuis quelques années, le grand nombre
d’industriels chypriotes de panneaux solaires,
est toujours à l’affut de nouvelles opportunités
commerciales, que lui offrent, principalement,
les marchés européen et africain, et plus
particulièrement le marché français. La qualité
incomparable des produits, les prix compétitifs
et le souci permanent de répondre à chaque
défi, aux exigences et aux attentes du client,
font de l’industriel chypriote, le partenaire
commercial idéal. Ces ingrédients, qui se mêlent
avec l’expérience de nombreuses années
de travail et avec la recherche, sans cesse, de
nouveaux concepts technologiques, font de la
production chypriote de panneaux solaires, un
des principaux acteurs de cette industrie..•
For more than thirty years the island of
Cyprus has been a forerunner in the
extensive production and use of thermal
solar panels supplying and fulfilling demands
for hot water. Over the years the number of
households being equipped with thermal solar
panels has risen to almost 90%.
This solar panel system is based on the principle
of ‘thermosyphon’, which doesn’t require
any moving parts or servicing. Two systems
exist which use this ‘thermosyphon’ principle.
One is used for temperatures that don’t drop
below +1°C. The other is for temperatures
that drop to -25°C.
Over the last few years, a large number of
Ecology / Ecologie 39
Cyprian industrialists in the solar panel business
have been looking out for new business
opportunities which are mainly to be found
on the European or African markets, and
especially the French market. The unbeatable
quality of the products, the competitive prices,
the constant care given to meet any new
challenges and respect for the needs and
expectations of the clients mean that Cyprian
businessmen make ideal trading partners.
These qualities, added to years of experience
and research in this field unceasingly creating
new technological breakthroughs, make
the Cyprian solar panel industry one of the
foremost leaders in the sector.•

Entreprises
Entrepreneurs
CSEM: LE GÉNIE CRÉATIF A DÉJÀ 25 ANS ET DE NOMBREUX PROJETS / 25 years
of creative engineering genius and many on-going projects
DASSAULT AVIATION D’AFFAIRES : LA SPÉCULATION N’AURA PAS D’EFFET
À LONG TERME / Dassault corporate aviation:Speculation will not modify things in
the long term
MILIPOL PARIS FÊTE SES 25 ANS / Milipol Paris celebrates its twenty-fifth year
FACE AUX OMBRES DU SECTEUR BANCAIRE / On the shadowy world of the
banking sector

42 Entreprises / Entrepreneurs
CSEM:
LE GÉNIE CRÉATIF
A DÉJÀ 25 ANS
ET DE NOMBREUX
PROJETS
CSEM, 25 years of creative
engineering genius and many
on-going projects
La création du CSEM date de 1984. L’institution de Neuchâtel est désormais incontournable dans les domaines
de la microtechnique et de l’électronique. Elle fourmille de projets et son audience est internationale.
The CSEM was created in 1984. This institute in Neuchâtel now plays an essential role in the domain of microtechnology
and electronics. It is humming with projects destined for an international public.
La région de l’arc jurassien, en Suisse, s’est
fait une réputation grâce à sa tradition
horlogère. La crise des années 1970 a eu
pour effet de bousculer la répartition des
compétences. La microélectronique et la
micromécanique ont très largement élargi
leur rayon d’action. Le CSEM (Centre Suisse
d’Electronique et de Microtechnique) regroupe
un grand nombre de spécialités. Elles ont
commencé à se manifester quand l’horlogerie
suisse a dû rattraper le train de la montre à
quartz à l’approche des années 1980. Les
développements consentis se répartissaient
en plusieurs institutions et la Confédération
décida de financer cette activité regroupée,
de manière transitoire dans un premier temps.
Décision qui a agi comme un aiguillon pour
le CSEM dont le développement a pris un
The region around the ‘Arc jurassien’
region, in Switzerland, has an excellent
reputation thanks to its watch making tradition.
The crisis during the seventies resulted
in a sea change in the sharing of different
skills. Microelectronics and micromechanics
extended their range of action significantly.
The CSEM (Swiss Centre for Electronics and
Microtechnology) brings together a large
CSEM (Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique)
CSEM (Swiss Centre for Electronics and Microtechnology)
Par Gil Egger / By Gil Egger
rythme soutenu, au point de s’imposer comme
une structure indispensable. La preuve la plus
évidente est illustrée par les 29 start-up qu’il
a couvées, demandeuses d’emplois hautement
qualifiés et assez facilement capitalisées.
Le directeur général du CSEM, Thomas
Hinderling, nous reçoit dans les locaux de
Neuchâtel, un des sites en Suisse.
Comment définissez-vous la position
de votre institution par rapport aux hautes
écoles?
TH - Nous n’avons pas la même fonction
que les Ecoles polytechniques fédérales de
Lausanne et de Zurich. Nous nous situons plus
proche des entreprises. Nous avons permis
la création de start-up et, ces dix dernières
années, elles ont investi 190 millions de francs.
Cela représente près de 20 millions par an,
soit environ ce que la Confédération nous
accorde par année!
Quel est votre rapport à l’industrie?
Notre impact direct se vérifie en consultant la
liste de nos clients et en examinant leur diversité.
Ascom, Alcatel, Logitech, Bosch, Swatch
Group, Ciba Chemicals, l’Agence spatiale
européenne (ESA), etc.
Nous sommes des développeurs de produits à
très haute valeur ajoutée. Le domaine spatial
nous motive énormément par le niveau de
qualité et de fiabilité exigé. De plus, la
demande est forte dans les secteurs des
énergies renouvelables et du développement
durable.
Les relations avec vos clients ont-elles
évolué avec le temps?
Incontestablement. La dimension du marketing
n’est plus la même aujourd’hui qu’il y a dix
ou quinze ans. Les clients venaient vers nous
alors que maintenant nous allons désormais
à leur rencontre afin de présenter notre
savoir-faire. Subtilement, l’approche a évolué,
number of specialised activities. This came
about when Swiss watch making had to catch
up with the quartz watches at the beginning
of the 1980’s. The developments undertaken
were handled in different institutes and the
Swiss Confederation decided to finance the
regrouping of these activities, in a temporary
way at the beginning. This decision served as
an incentive for the CSEM which was undergoing
such rapid and sustained development,
that it became clear it was indispensable.
The most obvious proof of this is shown by
the 29 start-ups that it nurtured, which
created highly qualified jobs that could be
capitalized on.
The Director-General of CSEM, Thomas Hinderling,
received us in the Neuchâtel premises,
one of the sites in Switzerland.
How do you rate the position of your
institute as compared with the Hautes
Ecoles?
TH - We do not have the same function as the
‘Ecoles Poltechniques Fédérales’ in Lausanne
and Zurich. We have closer ties with companies.
We encouraged the creation of start-ups,
over the last ten years, and they’ve invested
190 million CHF (€125 million). That represents
almost 20 million a year (€13,000) approximately
the same amount the Confederation
grants us per year!
What is your connection to industry?
Our direct impact can be verified by consulting
the list of our clients and looking at the range
of activities. Ascom, Alcatel, Logitech, Bosch,
Swatch Group, Ciba Chemicals, the European
Space Agency (ESA),etc. We develop products
of very high added value. The domain of spatial
research is extremely motivating given the
level of quality and performance necessary.
There is also very strong demand from the
sectors of renewable energy and sustained
development.
Entreprises / Entrepreneurs 43
Naissance
Foundation
Le CSEM, Centre suisse d’électronique et
de microtechnique, est né en 1984 de la
fusion du «Laboratoire Suisse de Recherches
Horlogères» (LSRH), du «Centre électronique
horloger SA» (CEH) et de la «Fondation
suisse pour la recherche en microtechnique»
(FSRM). Il résulte d’une décision courageuse
survenue après la crise horlogère des années
1970 et manifeste la volonté des autorités de
maintenir le savoir-faire dans la mécanique
de précision, l’horlogerie, l’électronique, et les
distançant de la seule horlogerie. Un choix judicieux
si on le juge avec le recul des années.
The CSEM, Swiss Centre for Electronics and
Microtechnology was created in 1984 out
of the merging of the ‘Laboratoire Suisse de
Recherches Horlogères’ (LSRH), the ‘Centre
Elecronique Horloger SA’ (CEH) and the
‘Fondation Suisse pour la Recherche en
Microtechnologie’ (FSRM). It was the result
of a courageous decision which came about
after the watch making crisis in the 1970’s
and shows the will of the authorities to maintain
the savoir-faire in precision mechanics,
watch making, electronics, and by wanting
to distinguish them from pure watch making.
Seen with hind sight, it was a clever choice.

44 Entreprises / Entrepreneurs
CSEM (Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique)
CSEM (Swiss Centre for Electronics and Microtechnology)
Lire un compteur de chauffage ou préserver intelligemment
notre environnement
How to read hot-water heater meters and preserve our environment
in an intelligent way
Prenons un exemple simple: lire et relever automatiquement les données affichées sur
un compteur de chauffage analogique.
Changer ce compteur aurait été trop onéreux et complexe. Il s’agissait donc de réaliser un appareil
capable de lire les indications et de les transmettre sans fil pour qu’un ordinateur puisse les
interpréter. Le défi se situe à plusieurs niveaux. La solution doit intégrer la lecture d’images, leur interprétation,
la transmission sans fil, tout cela avec une simple batterie garantissant une autonomie
de cinq ans. L’interdisciplinarité est là! Autre exemple: l’eau et les pesticides doivent être utilisés
avec de plus en plus de parcimonie. Imaginez un capteur capable de détecter l’emplacement où
les jeunes pousses ont percé le sol afin de n’arroser qu’elles et non les espaces de terre qui n’ont
jusque-là rien produit. De quoi diviser par dix les quantités de pesticides et d’économiser l’eau:
un enjeu de taille notamment pour le Brésil qui dispose de surfaces de cultures gigantesques! Ce
genre de capteur possédant une autonomie de cinq ans, facile à mettre en œuvre, à déployer et à
ramasser en fin de mission apparaît plus simple à décrire qu’à construire.
Take a simple example: reading and collecting automatically the data shown on the
meter of an analogical hot-water heater.
Changing the meters would have been too expensive and complex. We therefore had to make a
machine capable of reading the indications with a wireless transmission so that a computer could
interpret the data. The challenge was situated on several levels. The solution had to integrate the
reading of images, their interpretation, the wireless transmission and all that with a simple battery
with a five year reliance guarantee. That’s where the interdisciplinary action lies! Another example:
water and insecticides have to be used with more and more care. Imagine a captor capable of
detecting the place where the young shoots have pierced through the earth so that only those ones
will be watered and not the areas of earth that up until then have not produced anything. That
would make it possible to divide by six the quantities of insecticide needed and to economise water:
a gigantic challenge, especially for Brazil which has gigantic cultivated surfaces! This sort of captor,
which has a self-sufficiency of five years, is easy to set up, easy to operate and to collect at the end
of the mission, is easier to describe than to make.
la technologie en elle-même ne constitue pas
un sujet d’intérêt, nos interlocuteurs attendent
des solutions. Nous prenons les devants avec
des propositions intégrant une multitude de
compétences.
L’approche est-elle nouvelle?
Ce qui est nouveau est le niveau de complexité
des technologies qui requièrent une véritable
approche interdisciplinaire. Le CSEM s’en est
fait une spécialité.
Les hautes écoles proposent en priorité un
enseignement alors que notre démarche se
base sur l’examen d’une problématique
et le regroupement des outils nécessaires
à la résoudre. Nous nous situons entre le
monde académique et l’économie de
marché.
Qu’est-ce que cela représente pour la
Suisse?
Les autorités ont soutenu le CSEM afin de
conserver et développer tout un savoir-faire.
Nous avons ajouté la création d’entreprises et
un rayonnement international attesté par le
40% de notre chiffre d’affaires réalisé hors de
nos frontières.
Dans quels pays?
Par ordre d’importance, l’Allemagne, la France,
les Etats-Unis et les Pays-Bas où nous fournissons
l’ESA.
Les demandes impossibles
et les projets
Le CSEM a-t-il reçu des demandes
impossibles?
A ma grande surprise, nous avons pratiquement
réussi à chaque fois à résoudre le
problème qui nous avait été soumis. L’élément
de risque principal réside dans le délai dont
nous disposons pour trouver la solution, cela
peut prendre davantage de temps que prévu.
Quand nous parvenons à approcher les 98%
de la solution, nous devons évaluer si le
marché tolère cette marge de 2% et quelles
seraient les conséquences de cet écart sur la
complétion du projet. Les clients deviennent
de plus en plus exigeants et nous visons bien
entendu les 100%.
Have your relations with your clients
changed over time?
Undeniably. The marketing approach is not the
same today as it was ten or fifteen years ago.
Then, clients came to us, whereas now we have
to go and find them in order to present our savoir-faire.
Our approach has evolved, subtly, as
the technology itself is not the main subject of
interest, it’s rather that our interlocutors expect
solutions. We try and get ahead by offering propositions
which integrate a multitude of skills.
Is this a novel approach?
What is new is the level of complexity of
technologies which require a truly interdisciplinary
approach. The CSEM has made this
its speciality. The ‘Hautes Ecoles’ mainly offer
teaching whereas our approach is based on a
thorough examination of a problem and the
bringing together of the tools necessary for the
solving of the problem. We position ourselves
between the academic world and the market
economy.
What does this mean for Switzerland?
The authorities backed the CSEM in order to
maintain and develop a specific savoir-faire.
We added the creation of companies and an
international influence shown in the 40%
of our turnover which comes from other
countries.
Which countries exactly?
In order of importance, Germany, France, The
United States and Holland where we supply
the ESA.
Impossible requests
and projects
Has the CSEM received any impossible
requests?
To my surprise, we have been successful
practically every time that we have been faced
with solving a problem. The main element of
L’horlogerie est marginale
Watch making is a fringe activity
risk is the amount of time that we have to
find the solution, and it can take a lot more
time than expected. When we manage to
approach 98% of the solution, we have to
evaluate whether the market tolerates this
margin of 2% and what would be the consequences
of this deviation on the completion
of the project. Clients are becoming more and
more demanding and we of course aim for
100%.
What are the on-going projects?
We always have several on the go. The best
known one at the moment is the solar islands
Entreprises / Entrepreneurs 45
Dans les activités du centre,
l’horlogerie n’occupe qu’une place
réduite de 10 à 15% du chiffre
d’affaires. Le plus gros des demandes
se situent dans le monitoring
et la surveillance. Cela exige de développer
des capteurs spécifiques
et des applications de plus en plus
complexes. Inutile de filmer un hall
de gare en permanence si l’on n’est pas capable de déclencher une alerte immédiate lorsqu’un
voyageur tombe sur la voie ou qu’une altercation éclate. L’automobile est également un secteur
demandeur. Imaginez des capteurs optiques qui détectent le franchissement des lignes blanches
pour en avertir le conducteur distrait. Ces systèmes doivent rester efficaces quelles ques soient les
conditions d’éclairage, comme lors des entrées et sorties de tunnel.
Of all the activities in the institute, watch making only has a tiny place representing 10 to
15% of our turnover. Most of the demands are to do with monitoring and surveillance.
This requires developing specific captors and applications which are more and more complex. It’s
useless permanently filming a railway station entrance hall if one is incapable of setting off an
alarm immediatly when a traveller falls on the track or a fight breaks out.
Motor cars also represent an important sector of activity. Imagine optic captors which
detect the crossing over of white lines and can warn the distracted driver. Such systems must
remain efficient no matter what sort of lighting there is, like with entrances and exits
of tunnels.
project in the Middle East. We also have a
very strong demand in the textile domain: we
are creating clothes lined with captors. The
world of sport could be interested in this and
so could the medical sector. Think about an
elderly person who could stay home while
wearing clothing that gave information in
real time about their state of health, vital
functions, heart, breathing, toxicology, circulation,
glucose, etc. We get inspiration from
nature. When it creates something, it always
exaggerates! Our fingers have an extreme
sensitivity which is not always necessary for
our safety. By imagining the same thing, we

46 Entreprises / Entrepreneurs
CSEM (Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique)
CSEM (Swiss Centre for Electronics and Microtechnology)
Quels sont les projets en cours?
Nous en avons toujours beaucoup. Le plus
connu de nos jours est celui des îles solaires
au Moyen-Orient. Nous avons aussi une forte
demande dans le domaine du textile: nous
imaginons des vêtements bourrés de capteurs.
Les sportifs pourraient s’y intéresser mais aussi
tout le corps médical. Songez qu’une
personne âgée pourrait rester chez elle en
portant un vêtement qui renseignerait en
temps réel sur son état de santé et ses
fonctions vitales, cœur, respiration, toxicologie,
circulation, glucose, etc. Nous nous inspirons
Notre système offre une toute nouvelle approche,
avantageuse pour l’installateur :
• Facile, économe en temps et efficace
Et pour l’utilisateur :
• Auto-adaptative, confortable, d’une très grande précision
Des solutions techniques innovantes et parfaitement
adaptées sont mises en place afin de permettre
une meilleure utilisation de l’énergie.
La régulation Conecterm France est un progrès
technologique majeur.
Elle est respectueuse des normes environnementales
et peut s’associer à toutes les démarches HQE.
Elle permet une meilleure utilisation de l’énergie :
moins de pertes, une consommation adaptée
et donc mieux gérée.
de la nature. Quand elle crée quelque chose,
elle exagère toujours! Nos doigts ont une
sensibilité extraordinaire qui n’est pas nécessaire
à notre sécurité. En imaginant la même
chose, nous pourrions récolter davantage
de données et, qui sait, rendre de multiples
services. Imaginez un marathonien, son intérêt
personnel est de savoir où en est son
organisme afin de mieux doser son effort.
Un tissu fait de capteurs pourrait le renseigner
et afficher les informations sur l’écran d’une
montre par exemple.•
Conecterm France basée Richwiller, entreprise leader
dans la fabrication de robinetterie, est spécialisée
dans la régulation de chauffage pièce par pièce et apporte
de nouvelles solutions en matière de régulation intelligente
1C rue de Kingersheim, 68120 Richwiller • Tél. +33 (0)389 512 460 • Fax +33 (0)389 512 469 • E-mail : conecterm@conecterm.fr
Emetteur
can gather extra data and, who knows, offer
multiple services. Imagine a marathon runner,
his personal interest is to know where he
is physically in order to better measure his
efforts. Fabric made with captors could inform
him and show the information on the dial of a
watch for example.•
CSEM SA, rue Jaquet-Droz 1, CH-2002 Neuchâtel
Tel. 41 32 720 5111, Fax. 41 32 720 5700,
Internet www.csem.ch
Tête thermostatique
commandée par radio
Existe en version:
230 Volt ou 24 Volt
Thermostat
d’ambiance à
programmation
Possibilité de gérer les horaires
par un logiciel, et de visualiser les
heures de consommation
Entreprises / Entrepreneurs 00 47
DASSAULT AVIATION D’AFFAIRES :
LA SPÉCULATION
N’AURA PAS D’EFFET
À LONG TERME
Dassault corporate aviation:
Speculation will not
modify things in
the long term

48 Entreprises / Entrepreneurs
Aviation d’affaires chez Dassault
Dassault and corporate flying
Par Gil Egger / By Gil Egger
En période d’euphorie, les spéculateurs commandent des avions, qu’ils revendent «d’occasion»,
parfois à un prix supérieur. Un phénomène marginal chez Dassault.
In periods of market euphoria, speculators order airplanes, which they then sell off as ‘deals’,
sometimes at a higher price. This is only a marginal phenomenon at Dassault.
La crise a ralenti l’activité économique en
général et celle de l’aviation d’affaires en
particulier. Au moment où tout allait bien, il
était connu que des avions avaient été commandés
pour être revendus, à un prix supérieur,
à des clients pressés. Le coup de frein a
été brutal et il y a désormais une offre un peu
trop abondante. Qu’en est-il chez Dassault?
Yves Robins, directeur des relations extérieures
et de la communication, relativise. «Nous ne
sommes que peu touchés. Ce phénomène de
spéculation était plus vrai pour des concurrents.
Tout d’abord nous faisons très attention
à la qualité de nos clients. Nous n’avons
jamais souhaité vendre pour retrouver un
avion sur le marché trois mois plus tard. Ensuite
nous sommes dans une gamme «top of
the range» à 25 ou 30 millions de dollars où
cela a moins été observé. Il n’empêche que le
marché se reprendra davantage quand l’offre
accrue d’occasions aura été absorbée.»
Année 2009 stable
Qu’en est-il de la situation générale
pour Dassault?
«Dans l’aviation d’affaires nous avons eu des
inquiétudes vers le début de l’année. Mais
nous observons une stabilisation pour cet été
et nous avons de bons espoirs pour la fin de
l’année. Nous sommes dans une industrie à
cycles longs. Construire un avion prend deux
ans à deux ans et demi. Nous aurions pu
prendre des mesures pour accélérer le rythme
à cause d’une demande en hausse. Comme
elle baisse nous avons agi en rapatriant de la
sous-traitance, en faisant prendre ses congés
à notre personnel et nous avons prévu d’introduire
le chômage partiel. Cela suffira pour
2009, nous verrons pour la suite.»
Qu’en est-il de la négociation des prix et
des annulations de commandes?
«Bien sûr, les clients négocient. Nous tentons
aussi de les aider quand ils doivent se refinancer
ou ils changent le délai de livraison.
Le calendrier est modulable et nous avons
enregistré peu d’annulations.»
L’un des fleurons de la gamme est le 7X.
Les Etats sont-ils des clients importants?
«Le premier exemplaire a été livré voici deux
ans. Les Etats ne sont pas la plus grosse partie
des ventes, bien que trente pays l’utilisent.»
The crisis has brought about a slow down
in economic activity in general and in corporate
aviation in particular. At the time when
all was going well, it was common knowledge
that airplanes had been ordered only to be
sold off, at a higher price, to clients in a hurry.
The end to this came suddenly and now there
are rather too many planes on offer. How are
things at Dassault?
Yves Robins, Director of exterior relations and
corporate communication, philosophises: “We
are only slightly affected. The phenomenon of
speculation was more present amongst our
competitors. First of all we pay very special
attention to the type of clients we have. We
have never had the intention of selling a plane
only to find it on the market three months
later. We are also in the top of the 25 to 30
million dollar range where this happens less
frequently. It’s nevertheless true that the market
will improve when the accumulated offers
of deals have been absorbed.”
Stability during 2009
How about the general situation at Dassault?
“We had some worries at the beginning of
the year in the corporate aviation sector. But
during the summer there’s been a period of
stability and we have high hopes for the end
of the year. In this industry there are long
cycles. It can take two to two and a half years
to build an airplane. We could have taken
measures to accelerate the rhythm because
of the rise in demand. Now its decreasing we
De nombreux avions sont immatriculés en
Suisse, comment cela se fait-il?
«La Suisse est le quatrième pays d’Europe
pour l’aviation d’affaires. Elle a une importante
activité de maintenance qui explique
que de nombreux avions soient présents.
C’est le cas à Genève mais à Bâle il y a aussi
l’aménagement intérieur, ce sont des centres
de compétences européens.»•
have acted fast by cancelling some subcontractors,
by making our staff take holidays and
we might take measures to introduce parttime
work. That will be sufficient for 2009 and
after that we’ll see.”
What is happening in terms of price negotiation
and cancellations of orders?
“Of course the clients negotiate. We also try
and help them when they have to refinance
or they change the delivery date. The calendar
Entreprises / Entrepreneurs 49
is flexible and we have not registered many
cancellations.”
One of the jewels in the collection is the
7X. Are governments important clients?
“The first model was delivered two years ago.
Governments do not represent the largest part
of the sales even though thirty countries use
the 7X.”
Many of the planes are registered in Switzerland,
why is that?
“Switzerland is the fourth most important
country in Europe for corporate flying. It has a
large maintenance activity which explains why
so many planes are present. This is the case in
Geneva but in Basle they also fit out interiors,
these are European centres of expertise.”•

La sécurité en un salon
A Show for Security
Le Commissaire général délégué du salon
Milipol, Michael Weatherseed, répond aux
questions de «DB International».
Le monde économique est réellement
globalisé. Et celui des risques?
MW - Il y a trois types de risques majeurs dans
le monde de la sécurité intérieure:
- des risques naturels (tremblements de terre,
tsunamis, inondations). Ils sont différents en
fonction de la situation géographique;
- des risques technologiques ou industriels
(fuite de pétrole, accident de centrale, donc
plus ou moins globaux);
- des risques terroristes, globalisés, mais
bien sûr certains pays sont plus «ciblés» que
d’autres.
Après bien sûr, quand on parle de «risques»
en général, surtout dans le monde du
business, cela ne concerne pas la sécurité
intérieure des Etats.
La globalisation expose les multinationales
à la contrefaçon, au vol de chargements,
quelles réflexions sont-elles
présentes à Milipol?
La lutte contre la contrefaçon se trouve
souvent dans le domaine de la douane. La
The Appointed Commissioner of the
Milipol Salon, Mr. Michael Weatherseed,
interviewed by ‘DB International’.
The economy is truly global now.
What about the risks?
MW - There are three main types of risk which
concern the internal security sector:
-Natural catastrophes (earthquakes, tsunamis,
floods). These vary according to their geographic
situation.
- Technological or industrial risks (petrol
spillage, nuclear plant incidents, therefore
globally possible).
-The threat of terrorism is a global problem,
but naturally certain countries are more targeted
than others.
Then of course, if one talks of ‘risks’ generally,
especially financial risk, that is not something
that would concern Internal State Security.
Globalisation means the multinationals
are exposed to counterfeiting risks,
and delivery theft. How does Milipol
address these problems?
The fight against fake products starts in the
customs house. The French Customs have a
stand at the Show and Customs representati-
Entreprises / Entrepreneurs 51
MILIPOL PARIS FÊTE SES 25 ANS
Milipol Paris celebrates
its twenty-fifth year
Salon professionnel consacré à la sécurité, en particulier des Etats, Milipol fête 25 ans cette année.
Devenu incontournable, il permet les rencontres et favorise les échanges dont le centre d’intérêt touche
à tous les aspects sécuritaires.
A trade show for professionals dealing with security, especially State security, Milipol is celebrating
its 25 th anniversary this year. It has become an essential link creating opportunities for encounters
and encouraging exchange about the main theme which highlights all security aspects.
Le Commissaire général délégué du salon Milipol,
Michael Weatherseed.

52 Entreprises / Entrepreneurs
La sécurité en un salon
A Show for Security
Douane française est présente sur un stand et
les représentants de la douane d’autres pays
viennent à Milipol pour voir les innovations
technologiques qui pourraient aider leur travail
en général. La lutte contre la contrefaçon
concerne aussi la protection des technologies
des sociétés, sur le salon on trouve des
compagnies qui proposent des services dans
le domaine de l’intelligence économique, aussi
bien des produits de protection de données
que de contrôle d’accès des sites.
De dramatiques incendies de forêt ont
touché des pays de plus en plus nombreux,
trouve-t-on des réponses à Milipol?
C’est surtout le domaine des pompiers qui ne
sont pas présents sur Milipol. Ceci dit, il y a
souvent une implication de la sécurité civile
qui vient en renfort des pompiers. La Direction
de la Sécurité Civile de la France est présente
sur le stand du Ministère de l’Intérieur pour
promouvoir son expertise et savoir-faire.
Des représentants des organismes de sécurité
civile d’autres pays viennent à Milipol pour
voir les innovations technologiques qui concernent
leurs champs d’activité.
La protection des données a franchi des
caps importants, quels sont les derniers
développements présentés à Paris?
Chaque fournisseur dans le secteur essaie de
fournir de solutions de plus en plus performantes
contre les risques qui évoluent aussi. Les
détails de ces systèmes sont échangés entre
professionnels.
Les banques et les administrations
sensibles demandent des assurances
pour la protection de leurs réseaux
informatiques, quelle évolution
avez-vous observée depuis les dernières
éditions?
Plusieurs fournisseurs sont actifs dans ce
domaine et leurs offres sont de plus en plus
abouties contre les dangers qui sont en perpé-
tuelle mutation. Les professionnels profitent de
l’événement pour faire le point et faire avancer
les connaissances et les mesures.
Milipol constitue-t-elle une sorte de
veilles technologiques pour les pays,
les grandes entreprises et les services
de protection, leur permettant régulièrement
de faire le point sur leurs connaissances
et leur préparation?
Milipol est surtout le lieu de rencontre des
administrations concernées par la sécurité
intérieure. Elles représentent la grande majorité
des utilisateurs et le lieu permet de créer le
contact avec les industriels qui fournissent les
produits et services dont elles ont besoin.
Milipol est le leader des salons internationaux
qui couvre ce domaine. Le salon est à la fois
une vitrine des technologies existantes et un
lieu d’échanges où les utilisateurs peuvent
exprimer leurs besoins pour l’avenir aux
industriels présents. Les visiteurs viennent de
135 pays et les exposants de 45 pays.
Au fil du temps, la manifestation témoigne
d’une évolution vers plus d’échanges
et de coopération entre états dans ce
domaine.
La police scientifique a envahi les écrans
de télévision avec toutes sortes de séries
plus ou moins crédibles, dans la réalité,
dans quels domaines les progrès réels ontils
été enregistrés ?
Le labo-bus (laboratoire scientifique mobile)
de la Gendarmerie sera présent sur le salon
avec des experts sur place.
En Occident, la sécurité routière devient
un facteur préoccupant à cause de la
hausse des flux de trafic et des comportements
moins tolérants au volant, y a-t-il
des réflexions à ce sujet à Milipol?
On y trouve des solutions technologiques pour
aider les forces de l’ordre à améliorer la sécurité
routière (par ex. ordinateurs embarqués
pour les véhicules de police, des radars).
La manifestation fête ses 25 ans, quelles
ont été les innovations les plus spectaculaires
au cours de ce quart de siècle ?
Les drones, la biométrie, les produits de police
scientifique en général, la protection des fonctionnaires
de police, communication sécurisée
pour citer que quelques-uns...•
ves from different countries come to Milipol
to find out about the latest technology which
could generally help them with their work.
The fight against counterfeit goods also
concerns the protection of the technologies of
different companies, so the Show highlights
companies offering services in the domain
of economic intelligence, as well as products
that protect data or control on-site access.
Dramatic forest fires have devastated a
growing number of countries. What can
Milipol do about that?
That is mainly a task for the firemen, who are
not part of Milipol. That said, there’s usually
intervention from the civil security services
which backs up the firemen. The French
Direction of Civil Security is present at the
stand of the Ministry of Home Affairs (Ministère
de l’Interieur) to promote their expertise
and savoir-faire. Representatives from civil security
organizations from other countries come
to Milipol to find out about the technological
innovations concerning their sector of activity.
Data protection has undergone great
changes. What are the latest developments
on view in Paris?
Every supplier in this sector tries to find more
efficient solutions to the risks which evolve
all the time. The professionals exchange the
details of these systems.
Banks and administrations in sensitive
sectors require assurance as to the protection
of their computer network. What
type of evolution have you noticed in the
last few Shows?
Several suppliers are present to deal with this
sector, and their offers address the ever-present
dangers which constantly mutate in a
more and more successful way. Professionals
from this domain take advantage of the event
to take stock, improve understanding and
upgrade safety measures.
Is Milipol a sort of technological
taskforce for the different countries,
large corporations and protection services
allowing them to regularly analyse
their know-how and their state of
readiness?
Milipol is mainly a platform for creating
encounters between the different administrations
concerned with internal Security. They
represent the largest percentage of users and
the Show enables meetings to take place
between the different leaders of industries
which supply the products and services
required.
Milipol is the leader in this type of international
trade Show dealing with security. The
Show is not only a showcase for existing
technologies, but also a hub for exchange
where the users can explain their future needs
to the leaders in the industry. Visitors come
from over 135 countries and the exhibitors
from 45 different countries. Over time, this
event is proving to have evolved towards
more exchange and cooperation between the
different countries in this sector.
The forensic police are on every TV
programme in all sorts of series which
are more or less credible. In terms of everyday
reality, in which areas has progress
been seen to be happening?
The Police labo-bus (mobile scientific laboratory)
will be present at the Show with their
own experts on call.
In the West, road safety has become
a cause for concern because of the increase
in road traffic and behaviour
which is more or less acceptable behind
the wheel. Does Milipol address these
issues?
We find technological solutions in order to
help the police force improve road safety (for
example, the computers installed in police
vehicles, and the radars).
Entreprises / Entrepreneurs 53
This event is celebrating its 25th year.
Which are the most spectacular advances
seen over the last quarter of a century?
The drones, biometrics, products made for the
scientific police in general, protection of police
officers, protected communications to name
but a few.•
Milipol en bref
Milipol in brief
Du 17 au 20 novembre 2009,
Paris, Parc des Expositions,
Porte de Versailles.
Réalisé sous l’égide du Ministère français de
l’Intérieur depuis 1995, le Salon Milipol Paris
est devenu un événement officiel, au même
titre que les expositions internationales Eurosatory
pour l’armement terrestre, Euronaval
pour les équipements navals et le Salon de
l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le
Bourget. Il a débuté en 1970 et a adopté la
périodicité biennale en 1991.
Détails et inscription: www.milipol.com.
Le salon est réservé exclusivement aux
visiteurs professionnels inscrits et invités.
This Show takes place from
the 17 th to 20 th November,
in Paris, Parc des Expositions,
Porte de Versailles.
Set up and sponsored by the French Ministry
of Home Affairs (Ministère de l’ Interieur)
since 1995, the Milipol Show has become
an official event, just like the international
exhibitions Eurosatory are for the land forces,
Euronaval for naval equipment and the
International Paris Airshow for aeronautics.
It started in 1970 and since 1991 now takes
place every two years.
Details and inscription: www.milipol.com.
The salon is strictly reserved for the
professionals who are registered and invited.

54 Entreprises / Entrepreneurs
FACE AUX OMBRES
DU SECTEUR BANCAIRE
On the shadowy world
of the banking sector
Entretien avec Dominique Othenin-Girard, réalisateur du film «Dirty Money-l’infiltré».
Interview with Dominique Othenin-Girard, director of ‘Dirty Money- the infiltrator’.
Une grande silhouette élancée avance
dans le couloir du Palace Hôtel de Lausanne,
c’est le réalisateur Dominique Othenin-
Girard. Affichant un large sourire, il m’accueille
chaleureusement pour répondre à quelques
questions avant de courir à l’avant première
de son film «Dirty Money-l’infiltré». Au milieu
de notre discussion, Fausto Cattaneo, l’auteur
du livre «Comment j’ai infiltré les cartels de
la drogue», dont s’est inspiré Dominique Othenin-Girard
pour son film, fait une apparition
pour saluer son ami.
Alors que le film suscite la polémique dans
le milieu bancaire et sort quelques cadavres
du placard suisse, le réalisateur suisse répond
avec sincérité et humour à mon interview.
Dominique, vous vous êtes souvent
engagé dans des films sensibles et
humanitaires, comme «Du rouge sur la
croix», sur la vie d’Henri Dunant ou avec
le court métrage sur le phénomène de
féminicide dans la ville de Juarez au
Mexique en partenariat avec l’Organisation
mondiale contre la torture, ou encore
avec des films sur la thématique des
handicapés mentaux. Aujourd’hui
qu’est-ce qui vous a donné envie de
réaliser un thriller sur le cartel de la
drogue et le blanchiment d’argent?
DOG - Ce qui m’a donné envie de réaliser ce
film c’est le livre de Fausto Cattaneo. A travers
ce livre, j’ai retrouvé des idées qui me sont
proches comme une certaine utopie pour la
justice et l’honnêteté. J’ai été fasciné par la
capacité du personnage principal à changer
de caractère, à s’adapter aux différentes
situations, souvent extrêmement dangereuses,
auxquelles il est quotidiennement confronté
pour son travail. Ce personnage reste intègre
malgré les milieux qu’il fréquente, et c’est une
chose rare que j’admire beaucoup. On peut
dire que dans ce film, il y a un parallèle entre
la vie du réalisateur, la vie de Fausto Cattaneo
et la vie du personnage. D’ailleurs le personnage
de mon film s’appelle Marc Girard (rires)
et ce n’est pas une coïncidence.
Que pensez-vous du fait que la sortie de
votre film coïncide avec un moment
ou les banques suisses sont fortement
critiquées par la communauté
internationale? Est-ce que cela a été
prémédité?
C’est une pure coïncidence, mais aussi un
hasard bienvenu (sourire). C’est le moment
de rectifier l’image de la Suisse qui est mise à
mal. Les banques exercent des activités sérieuses,
et il faut réintégrer une image positive des
banques suisses. D’autre part, il y a beaucoup
choses qui sont tenues secrètes en Suisse et il
faut dénoncer cette partie du système qui est
malhonnête.
Dès l’annonce de sa sortie votre film a été
très polémiqué, quelle est votre opinion
la dessus?
Ce film dérange, car il appuie sur des points
sensibles. A un tel point qu’on a essayé de me
dissuader de le faire. Je préfère prendre des
risques sur des sujets réels et concrets, comme
tall, slender figure walks along the
A corridor of the Palace Hotel in Lausanne.
It’s the film director Dominique Othenin-
Girard. Sporting a large smile, he greets me
warmly and agrees to answer a few questions
before rushing off to the preview of his film ‘
Dirty-Money- the Infiltrator’. In the middle of
our discussion, Fausto Cattaneo, author of the
book ‘How I infiltrated the drug cartels’, which
inspired Dominique Othenin-Girard’s film,
made an appearance to greet his friend.
The film is stirring up controversy in the world
of banking and forcing skeletons out of the
Swiss cupboards, and the Swiss film-director
answers my questions with sincerity and
humour.
Dominique, you have often shown
your commitment in films which have
sensitive or humanitarian themes, like ‘
Du rouge sur la croix’, about the life of
Henri Dunant or the short film about
the phenomenon of murdering women
in the city of Juarez in Mexico, made in
partnership with the World Organisation
against Torture, or your films on the
subject of the mentally handicapped. What
inspired you today to make a thriller about
the drug cartel and money laundering?
DOG - It was Fausto Cattaneo’s book that inspired
me to make the film. Thanks to his book,
I addressed certain ideas which are dear to me
like a certain utopian attitude to justice and
honesty. I was fascinated by the ability of the
main character to change his personality, to
adapt to different situations, often extremely
Rencontre
Par Chrystel Dayer / By Chrystel Dayer
Le réalisateur Dominique Othenin-Girard et
Fausto Cattaneo, l’auteur du livre «Comment j’ai
infiltré les cartels de la drogue».
The film director Dominique Othenin-Girard
and Fausto Cattaneo, author of the book
‘How I infiltrated the drug cartels’
pointer du doigt certains faits bien cachés
en Suisse. Certaines personnes bien placées
détournent le système à leur profit et ne sont
jamais inquiétées. Le livre de Fausto Cattaneo
nous prouve qu’elles existent.
A ce propos que pensez-vous de la
réaction que la Banque Safdié, sur le fait
qu’elle est visible dans une scène?
Nous avons en effet des problèmes d’ordre
juridique à régler. La Banque a peur que
le film porte préjudice à son image. Mais
si elle n’a rien à se reprocher, devrait-elle s’en
inquiéter? En réalité le personnage rentre
dans cette banque, mais le nom n’est pas vu
en entier. De plus, le contexte de la scène ne
met pas non plus en cause la banque. Même
si ce film est basé sur des faits réels, cela reste
avant tout une fiction. Paradoxalement, dans
le film un bâtiment de l’UBS apparaît, mais
pour l’instant il n’y a pas eu de plainte de
celle-ci!
Quel est le budget d’un tel film en Suisse
(droit d’auteur, réalisation)?
Un budget très bas et limité. Le cinéma
suisse n’est pas une grande industrie et il
est difficile de trouver des fonds. Au niveau
de la manufacture il n’y a pas de problèmes,
et il y a beaucoup de comédiens talentueux,
de créateurs et de personnes motivées en
Suisse. Mais au niveau de la production et de
la recherche de fonds c’est très difficile. Nous
avons été très bien reçus avec notre sujet,
par exemple à l’Office fédéral de la culture où
les gens à qui nous nous sommes adressés
étaient très enthousiastes. Seulement lorsque
l’on commence à parler budget cela devient
beaucoup plus complexe (rires). Le film a donc
été réalisé avec divers partenaires.»
Pourtant vous avez-vécu à Hollywood,
pourquoi retourner au cinéma suisse?
A Hollywood, j’ai eu beaucoup de chance,
j’y ai réalisé cinq films. Ce fût une grande
expérience. Cependant, je préfère être pauvre
et faire du cinéma engagé qui me tient à cœur
(rires).•
Entreprises / Entrepreneurs 55
dangerous ones, with which he was confronted
daily in the course of his work. The main
character remains honest in spite of the environment
he’s in and that’s something unusual
that I admire very much. One could say that in
this film, there are parallels between the life
of the director, Fausto Cattaneo and the life of
the character. In fact, the character in my film
is called Marc Girard (laughs)and that’s not a
coincidence.
What do you think of the fact that your
film is coming out at exactly the same
time when Swiss banks are being heavily
criticised by the international community?
Was this premeditated?
It’s a complete coincidence, but also good
timing (smiles). It’s the right moment to
straighten out Switzerland’s image which is
being damaged. Banks are involved in serious
work, and we have to reinforce the positive
image of Swiss banking. On the other hand,
there are lots of things which are kept secret
in Switzerland and one has to denounce the
dishonest parts of the system.
As soon as the preview of your film was
announced, it created a lot of controversy.
What do you think about that?
This film upsets people, because it touches on
sensitive subjects. So much so in fact, that they
tried to persuade me not to make it. I prefer
to take risks on subject matter that is real and
concrete, like pointing out certain facts that
are very well hidden in Switzerland. Certain
well-placed people tweak the system to their
advantage and are never found out. Fausto
Cattaneo’s book proves that they exist.
On the same theme, what do you think
of the reaction from the Banque Safdié,
on the fact that it is visible in one of the
scenes?
It is true that we do have some legal problems
to sort out. The Banque Sofdié is worried that

56 Entreprises / Entrepreneurs
Rencontre
the film might damage their image. But if
they are irreproachable, why should they be
worried? In actual fact, the character goes into
that bank, but the whole name is not shown.
Added to that, the context of the scene doesn’t
question the bank’s dealings either. Even if
the film is based on solid facts, it is above
all a work of fiction. Paradoxically, a building
belonging to the UBS appears in the film, but
no one from there has complained yet!
What’s the budget for a film like that in
Switzerland (author’s rights, production
costs)?
It’s a very limited, low budget. The Swiss
cinema industry is not very big and it’s difficult
to find funding. The manufacturing side isn’t
a problem in Switzerland because there are
a lot of very talented actors around, creative
and motivated people. It’s the production side
and the fundraising that’s very difficult. For
example, we were very well received by the
Federal Office of Culture and the subject was
very much appreciated by the people who had
been solicited. Except that when we started to
talk about the budget it became a little more
complex (laughs). The film was therefore made
with the backing of several different partners.”
You have, however, lived in Hollywood.
Why come back to the Swiss cinema?
I was extremely lucky in Hollywood, I made
five films. It was an amazing experience.
Nevertheless, I’d rather be poor and make
committed cinema that I believe in (laughs).•
Projets et réalisations
Projects and films
Dominique Othenin-Girard a déjà
d’autres projets en tête, comme
un film inspiré du livre «Confessions
d’un garde du corps et d’un
ex-agent» de Stéphane Valente. Il a
aussi un nouveau projet humanitaire
sur Wangari Muta Maathai, la
femme des arbres, qui se bat pour
l’environnement et le droit des
femmes au Kenya.
Né à Neuchâtel en 1958, Dominique
Othenin-Girard est un réalisateur
suisse d’expérience internationale. Dès le début de sa carrière, il fréquente le milieu du grand
cinéma hollywoodien, avec, entre autres films, la réalisation de «Halloween V, The Revenge» et
«La malédiction IV», avant de se tourner vers un cinéma plus engagé. Dans les années 1990, il
fonde sa propre maison de production à L.A. et réalise alors un film sensible, sur la thématique des
enfants trisomiques, «Sandra c’est la vie». Depuis, il a réalisé une dizaine de longs métrages pour
le cinéma et la télévision dont «Henry Dunant, du rouge sur la croix» (2006) et «Dirty Moneyl’infiltré»
(2009). Ce dernier film soulève certains problèmes de corruption en Suisse. Entre de
magnifiques prises de vue de paysages suisses et un scénario tiré d’une histoire vraie, Dominique
Othenin-Girard nous ouvre les yeux sur le fait que les Helvètes ont eux aussi leur part de malhonnêteté!
Dominique Othenin-Girard already has several other projects on the go, like the film inspired by
the book ‘Confessions of a body guard and an ex-agent’ by Stéphane Valente. He also has a new
humanitarian project about Wangari Muta Maathai, the Nobel Peace Prize winner who is fighting
for the environment and women’s rights in Kenya.
Born in Neuchatel in 1958, Dominique Othenin-Girard is a Swiss film director of international
acclaim. Right from the start of his career, he was part of the milieu of great Hollywood cinema,
with among other films, the making of ‘Halloween V, the Revenge’ and ‘The Malediction IV’, before
turning to making more committed cinema. In the 1990’s, he set up his own production house in
L.A. and made his first film on a sensitive subject, on the theme of trisomic children, ‘Sandra, that’s
Life’. Since then he has made a dozen feature films for cinema and television, like ‘Henry Dunant,
Du Rouge sur la Croix’ (2006) and ‘Dirty Money-the infiltrator.’ The latter raises the question of
certain problems of corruption in Switzerland. Out there amongst the magnificent shots of Swiss
countryside and a scenario taken from real life, Dominique Othenin-Girard enlightens us to the fact
that the Helvetics themselves are sometimes dishonest!
Victorinox Genève
Victorinox Geneva
DEUXIÈME «FLAGSHIP
STORE» À GENÈVE
Second flagship store
in Geneva
Victorinox ne cesse d’accroître son développement.
Trois «Brand Stores» ont déjà été ouverts
à New York, Tokyo et Paris.
Victorinox keeps growing.
Three brand stores have been
opened in New York,
Tokyo and Paris.
Londres a été la première capitale européenne
à accueillir un «Flagship Store»
sur la prestigieuse New Bond Street. Genève
a les honneurs du deuxième «Flagship Store»,
situé à la rue du Marché 2, rue commerçante
également renommée.
Victorinox fête ses 125 ans cette année. Depuis
le lancement du fameux «Original Swiss
Army Knife», la gamme de produits n’a pas
cessé de s’élargir. La société, fondée par Karl
Elsener en 1884, se situe en plein coeur de la
Suisse, à Ibach dans le canton de Schwyz.
La base de la philosophie de Victorinox reste
fidèle à la conception de départ et les produits
répondent à des critères multifonctionnels
et pratiques. La collection de montres s’est
étendue, les bagages sont reconnaissables par
leur qualité élevée et la ligne de mode et les
parfums complètent un assortiment désormais
large et attractif.•
London was the first European capital to
house their flagship store in the prestigious
New Bond Street. Geneva has the
honour of welcoming the second flagship
store, 2 Rue du Marché, equally a very famous
shopping street. Victorinox is celebrating its
125th anniversary this year. The choice of
products has never ceased to expand, since
the first and very famous Original Swiss Army
knives made by the founder, Karl Elsener in
1884 in the heart of Switzerland, to Ibach in
the canton of Schwyz.
The basis of the Victorinox philosophy remains
faithful to the original idea and the products
fulfil certain criteria which are multifunctional
and practical. There are now many different
sorts of watches, the luggage brand is recognisable
because of their insistence on quality,
their fashion line and perfumes complete the
collection which has now become diverse and
attractive.•
Prestige
125 ans
125 years old
Double anniversaire
en 2009. Le plus
important: les 125
ans de la marque
fondée en 1884.
Avec, en 1891,
l’apparition du
symbole désormais
mondialement
connu, le premier
couteau du soldat de l’armée suisse.
Un siècle et un quart plus tard, la coutellerie
s’est diversifiée avec les accessoires de mode,
les bagages et les parfums s’inspirant de
la philosophie résumée par le slogan
«125 ans - votre compagnon pour la vie»,
«125 years, your companion for life». Le
deuxième anniversaire est celui des 20 ans
de la première montre Swiss Army. Un certain
nombre de modèles en série limitée marquent
cette transition. Pour homme comme pour
femme, ils rappellent l’attachement à une
certaine idée du luxe pratique. Le bouclier
à la croix traverse les années pour rester un
symbole de qualité ancrée dans la réalité
quotidienne.
There’s a double anniversary in 2009. The
most important is the 125 years of the brand
which was founded in 1884. Also in 1891,
a symbol appeared which is now recognised
world wide, the first Swiss army soldier’s
knife. One and a quarter centuries later, their
cutlery has diversified, the fashion accessories,
their line of luggage and their perfumes are
inspired by the philosophy resumed in ‘125
years, your companion for life’. The second
anniversary is the 20th anniversary of the first
Swiss Army watch. A range of models from a
limited series highlights this transition. Created
both for men and women, they remind
one of a certain approach to an idea of luxury
that remains practical. The shield with the
cross is timeless and remains a symbol of the
notion of quality that is firmly anchored in the
reality of daily life.

58 Prestige
UN CADEAU D’ANNIVERSAIRE
A Birthday Surprise
Les circonstances de la vie jouent parfois l’ironie. Conduire l’Aston Martin Vantage V8 en fut une.
Sometimes events in one’s life are full of irony. Driving the Aston Martin V8 Vantage was one of those occasions.
Un journaliste a joué de malchance et a
abîmé une Aston Martin destinée à un
essai prévu de longue date. Le sort a bien fait
les choses puisque le test s’est déroulé avec
une autre voiture encore plus attractive que
celle prévue au départ.
Un peu de
transgression
La couleur traditionnelle, le vert très anglais,
ou le gris qui s’est répandu comme une épidémie,
constituent encore une majorité des choix
de la clientèle. Ils auraient dû me rencontrer
au volant de «mon» Aston Martin rouge! Une
teinte, comme un joyeux sacrilège, soigneusement
travaillée et qui révèle avec chaleur
un dessin hors du commun. Le design est
une réussite, on n’en attend pas moins d’une
marque qui s’en est fait la championne.
Les circonstances ont poussé l’ironie jusqu’à
me servir sur un plateau cette voiture de choix
le jour de mon anniversaire. Merci! En version
sportive et avec une boîte à vitesses robotisée,
doublement merci. Les caprices de la météo
ont un peu gâché le plaisir en mouillant la
route mais sans parvenir à susciter de la
crainte. Les aides à la conduite veillent sans
annuler les sensations.
Le châssis particulièrement rigide et le poids
contenu à 1630 kg offrent des performances
hors du commun, surtout avec le Pack Sport
et ses suspensions pilotées, sa barre antiroulis
arrière renforcée.
Taillée pour une conduite dynamique, animée
par un V8 de 426 chevaux pour 4,7l. de
cylindrée, guidée par un châssis équilibré, la
Vantage révèle des qualités routières de haut
niveau, dans un contexte où les prétendantes
sont ambitieuses. Son agilité fait merveille
grâce également à sa compacité (4,38 m. de
longueur).
Intérieur soigné
Le supplément d’âme vient d’un soin particulier
des détails intérieurs. La clé ornée d’une
masse cristalline s’insère doucement dans un
logement robotisé du tableau de bord. Avant
de lancer le feulement du V8, il vaut la peine
journalist had a bit of bad luck and da-
A maged an Aston Martin which had been
chosen for a trial run a while before. As luck
would have it, the test took place with another
car which was even more attractive than the
one that had originally been chosen.
Breaking boundaries
The traditional colour, British racing green,
or the grey version which has spread like an
epidemic, are still the colours of choice for the
majority of the clients. They should have seen
me at the wheel of ‘my’ red Aston Martin! The
colour, like a joyful sacrilege, carefully chosen
to radiate warmth, sets off the outstanding
structure. The design is very successful, one
doesn’t expect anything less from a brand
which is the leader in that field.
The irony of the occasion was that I was offered
the chance to drive this luxury car on my
birthday. Thank you! The upgraded Sports Pack
with a Sportshift gearbox transmission thanks
indeed. Bad weather conditions did spoil the
pleasure a little by wetting the road, but that
Aston Martin Vantage V8
Par Gil Egger / By Gil Egger
d’admirer le soin apporté aux coutures du
cuir, aux tonalités choisies et à la qualité des
finitions. On sent ici le véhicule où la main de
l’homme participe à la valeur ajoutée.
La Vantage se vend bien dans une fourchette
de prix qui, de l’avis du spécialiste suisse, se
situe autour des 190’000 fr. (110’000 euros,
dépendant des taxes) par la grâce de quelques
options susceptibles de tenter bien des
acquéreurs. Assurément, un bel anniversaire
mais, pourquoi n’a-t-il lieu qu’une fois dans
l’année?
En bref
•Coque en aluminium collé, corps en
aluminium, alliage de magnésium composite
et acier.
• Moteur, en alliage complet, deux doubles
arbres à cames en tête, 32 soupapes,
4735 cc, V8, central avant, propulsion
arrière 313 kW (426 ch.) à 7300 tr/m,
couple maximum 470 Nm à 5000 tr/m.
accélération 0 à 100 km/h en 4,9 secondes,
vitesse maximale 290 km/h, boîte de
vitesses manuelle à 6 rapports en position
centrale arrière (robotisée en option...
à choisir!)•
didn’t create any problems. Advanced Driver
Assistance Systems don’t interfere with the
handling which delivers great sensations. A
rigid, compact all-alloy unit and the restrained
weight of 1630 kg offer a refined, exhilarating
pace, especially with the Sports Pack with its
electronically controlled active suspension and
reinforced anti-roll bar in the back.
Engineered to produce a powerful ride, fitted
with a 4,7litre V8 engine with 426bhp, and an
efficient aerodynamic structure, the Vantage
offers exceptional all-round performance, in a
class where there are many other competitors.
The car’s natural agility is increased owing to
its compact size (4.38 metres long).
A beautiful interior
What adds to its charm is the care lavished on
the interior details. The ignition key decorated
with crystal is inserted slowly into a special
docking station with ECU located on the dash
board. Before reviving up the V8, it’s worth taking
a moment to appreciate the care shown
in the quality of the hand-stitched leather, the
colours chosen and the quality of the details.
Here one really has a car which owes its
reputation to the hand-crafted details.
The Vantage is available in a price range
Prestige 59
which, according to the Swiss reseller, is
situated around 190,000 CHF (110,000 euros
depending on tax) and can come with some
options which are likely to tempt certain
buyers. That was certainly a great birthday, but
why does it only come round once a year?
Characteristics:
• Bonded aluminium structure, aluminium,
magnesium alloy composite and
steel body.
• Engine; all alloy quad overhead cam
32 valve 4735cc V8, front mid-mounted
engine, rear wheel drive (426bhp) at
7300tr/m, peak torque 470 Nm at 5000tr/m.,
0-60mph time of 4.7 seconds , top speed
of 180mph (288kph), rear mounted
6 speed manual gear box (or the automatic
option, it’s up to you!)•

60 Prestige
Santé et beauté / Health and beauty
Information - Clinic Lémanic in Lausanne
Par Patrick Galan / By Patrick Galan
LIFTING SANS
BISTOURI
A non-surgical lift
Si vous n’êtes pas prête pour le lifting et que vous recherchez
une méthode douce de raffermissement, le THERMAGE est fait pour vous.
If you don’t feel ready for a face lift, and you are looking for a softer way
to firm up, the THERMAGE method is made for you.
Le THERMAGE est une technologie
médicale très innovante permettant des
résultats anti-âge spectaculaires, durables,
sans aucun des effets secondaires invalidants
des anciennes méthodes.
La peau est principalement constituée de
plusieurs couches. L’épiderme, en surface,
est rattaché au derme très riche en collagène.
Avec l’âge, les expositions solaires ou
l’hérédité familiale, la quantité de collagène
diminue, les fibres de la peau s’altèrent et laissent
place aux rides et ridules qui entraînent
un relâchement des tissus. Pour lutter contre
ce phénomène naturel du vieillissement de la
peau, la technique du THERMAGE utilise la
radiofréquence. Celle-ci provoque un échauffement
contrôlé en intensité et en profondeur
du derme et du tissu sous-cutané. Cette
stimulation du collagène agit jusque 7 mm
de profondeur dermique, là où les soins de
surface n’ont pas d’action de renouvellement,
et provoque une tonification immédiate en 3D
qui améliore l’aspect et la texture de la peau.
Avec le THERMAGE, le collagène abîmé est
remplacé par des fibres jeunes. La rétraction
des fibres de collagène ainsi obtenue permet
de retendre la peau dans un effet lifting
marqué, un raffermissement rapidement visible
qui se renforce ensuite. Les résultats sont
réellement spectaculaires!
Il est possible de traiter le relâchement de
toutes les zones du corps: paupières, ovale du
visage et cou sont les traitements habituels,
mais le ventre relâché et plissé, les fesses comme
l’intérieur des cuisses et les bras donnent
des résultats étonnants. Tous les phototypes, y
compris les peaux noires, les hommes comme
les femmes, peuvent bénéficier du THERMAGE.
Le traitement, sans anesthésie, dure entre une
et quatre heures, une seule séance ambulatoire
suffit, les résultats sont probants au bout
de quelques mois et les effets durent environ
quatre ans. L’absence d’effets secondaires, de
rougeurs ou de douleurs, permet de reprendre
ses activités immédiatement.
THERMAGE, pas de douleurs, pas de chirurgie,
pas de perte de temps.•
Nos coordonnées : Avenue de la Gare 2,
Lausanne, Suisse, tél. +41 21 321 20 83
Thermage uses the latest medical technology
and ensures spectacular, lasting
results without any of the unwanted sideeffects
like those from older methods. The skin
is mostly made up of several layers. The epidermis,
on top, is attached to the dermis which
is very rich in collagen. With age, exposure
to the sun or hereditary traits, the quantity of
collagen diminishes, the skin fibres alter and
wrinkles and lines appear which in turn bring
about a loosening of the tissue. To counter the
effects of the natural aging process of the skin,
the THERMAGE technique uses high-frequency
radio waves. This causes a controlled deep
heat intensity to permeate the dermis and the
subcutaneous tissue. This stimulation of the
collagen is active within the skin to a depth of
7mm, where surface treatments cannot reach
to renew and tone up the skin, in 3D, which
improves its look and texture.
With the THERMAGE technique, the damaged
collagen is replaced with renewed fibres.
The retracing of the collagen fibres obtained
through this method means the skin is lifted
without a strong lifting effect, a quick, noticeable
firming up that improves with time. The
results are truly spectacular!
It is possible to treat sagging in any part of
the body: eye-lids, the oval shape of the face,
and the neck are the usual zones treated, but
treating a slack, wrinkled belly, buttocks, or
inner thighs and arms brings about remarkable
results. Every type of skin, including dark
skin, be it a man or a woman’s, can all benefit
from the THERMAGE technique.
This treatment, done without any anaesthetic,
lasts from between one to two hours, only
one hospitalisation is required, the results are
obvious after several months and the effect
lasts for about four years. The absence of any
side-effects, blotches, or pain allows one to
get back to a normal routine immediately.
THERMAGE , no pain, no surgery, no waiting
around.•
Expositions Montreux Art Galerie (MAG)
MAG
Evénement incontournable de la Riviera, MAG est devenu le plus
important rendez-vous des galeries et éditeurs d’art en Suisse romande.
Une cinquantaine de galeries vous présenteront un vaste échantillonnage
de l’art contemporain Suisse et international, vous pourrez également
visiter les expositions thématiques et l’espace nouvelles créations.
One of the major galleries on the Swiss Riviera, MAG has become the
most important centre for art galleries and publishers in French-speaking
Switzerland. Some fifty galleries will show a huge selection of contemporary
Swiss and international art. You will also have the opportunity
to visit thematic exhibitions and the new design spaces.
Expositions
thématiques
Chaque année nous
vous proposons des
thématiques différentes
soutenues par
des artistes et des
invités prestigieux.
2009 sera encore
porteuse de nouvelles tendances avec de nouveaux
invités et au premier plan la Slovaquie.
• Les peintures de PAVLINA, artiste
internationale de la peinture visionnaire, qui
présentera ses livres «les jumeaux» qui retracent
20 années de ses créations.
A cette occasion, la journée officielle de la
Slovaquie, hôte d’honneur, aura lieu le samedi
14 novembre.
• Pavel Korbel, peintre slovaque et suisse,
alchimiste de la matière. Cet artiste de renom
métamorphose la vie. Il vit à Montreux.
• Viola Motyl-Palffy, peintre slovaque et
suisse, présente ses œuvres d’abstraction lyrique
et fantastique. Internationalement connue
elle vit en Suisse et aux USA.
• Milan Luká, sculpteur slovaque à la renom-
Le monde de l’Art
The world of Art
mée internationale. Ses oeuvres relient la flore
et la faune avec l’homme.
Deriaz: 5 générations
de photographes suisses
Cette thématique est consacrée à une famille
de photographes actuellement dans sa cinquième
génération, et qui a su depuis plus de
150 ans vivre de ce métier. Ils nous proposent
de vivre l’évolution de la photographie, de son
invention à nos jours.
Meteorite Style de Stephan Liechti
Travailler sur les météorites métalliques, en
utilisant la vue de coupe pour en extraire
les lignes structurelles très spécifiques et les
transformer en signature cosmique, tel est le
travail que nous propose cet artiste. Thématique
à découvrir dans le cadre de l’année de
l’astronomie patronnée par l’Unesco.
Chantal Moret, Peintre suisse, sa première
exposition date de 1984 puis elle présentera
ses œuvres tant en Suisse qu’à l’étranger. Ses
tableaux se trouvent dans des collections privées
en Europe, aux états unis et en Israël.•
11 au 15 novembre 2009
au Montreux Music & Convention Centre
Thematic exhibitions
Each year, we offer different themes, supported
by renowned artists and guests. 2009 will
once again bring you new trends and new
faces, with Slovakia taking pride of place.
• The paintings by PAVLINA, an international
artist of visionary painting, who will
present her books ‘the twins’, retracing 20
years of her work. This event, which marks the
official Slovakia day for the guest of honour,
will take place on saturday, 14 november.
• Pavel Korbel, Slovak and Swiss painter.
This famous artiste metamorphoses matter.
He lives in Montreux.
• Viola Motyl-Palffy, Slovak and Swiss painter,
presents her fantastic and lyrical abstract
fantasy works. She is internationally known
and lives in Switzerland and the USA.
• Milan Luká, Slovak sculptor of international
fame. His works combine flora, fauna and
the human being.
Deriaz: 5 generations
of Swiss photographers
This theme is devoted to a family of photographers
who are now in their fifth generation,
and who have made a living from their craft
for more than 150 years. They will take us on a
journey tracing the development of photography
from its invention to the present day.
Meteorite Style by Stephan Liechti
Working on metal meteorites by using the
section view to extract the very specific structural
lines and transform them into a cosmic
signature, this is the work offered by this
artist. A theme to discover in the context of
the UNESCO-designated Year of Astronomy.
Chantal Moret, Swiss painter, she started
with exhibition in 1984, and then she regularly
presents her works both in Swizerland and
abroad. The paintings by Chantal Moret are
owned by private collectors in Europ, in the
United States and in Israel.•

62 The world of Art The world of Art 63
Musées Automobiles
Par Gil Egger / By Gil Egger
LE RENOUVEAU
DES PRINCIPAUX MUSÉES
AUTOMOBILES ALLEMANDS
The Revival of the main
German Automobile Museums
Trois au sud, un au nord, la tournée des quatre principaux musées automobiles allemands
demande un peu d’organisation. Elle vaut la peine!
There are three museums in the south of Germany and one in the north, so it requires a lot
of organisation to visit the four main German automobile museums. But it’s well worth it!
Il n’est pas besoin de se passionner pour
l’automobile pour profiter pleinement de
la visite des musées allemands consacrés
à ce thème. Leur conception fait appel aux
dernières avancées de la muséographie et la
preuve de son efficacité se mesure aux millions
de visiteurs venus du monde entier qu’ils
accueillent. Effectuons un tour d’horizon afin
de donner l’envie d’organiser une découverte.
«Autostadt» à Wolfsburg
Commençons par le nord, le temple de
Volkswagen et de toutes les marques associées,
Audi, Seat, Skoda mais aussi Bentley,
Lamborghini, Bugatti. Non loin de l’aéroport
de Hanovre, il s’agit avant tout d’un centre
d’attraction où la notion de musée est diffuse,
presque parallèle à toutes sortes d’expériences
autour de l’automobile. L’actualité s’impose
sous la forme de tours transparentes stockant
les voitures prêtes à être livrées aux clients
dans les 48 heures à venir. Non loin de là, les
acquéreurs pourront être informés dans les
moindres détails sur leur nouveau véhicule. La
partie historique est extrêmement bien conçue
avec un choix judicieux évitant la surabondance
tout en élargissant les échantillons à
d’autres marques.
Si vous logez dans le confortable Ritz-Carlton
érigé sur place, les différentes facettes de
ce lieu unique au monde vous seront plus
facilement accessibles. L’ancienne usine voisine
résonne périodiquement des accents musicaux
et reçoit des troupes de théâtre et de danse les
plus variées, ouvrant la cité à une vie nocturne
intense. Parcourir les grandes allées de ce parc
permet une généreuse détente entre les visites.
Spécialement bien conçu pour les enfants, ce
centre leur permet une découverte du monde
automobile sous toutes sortes de facettes, de
la conception d’une automobile à la conduite
avec un «permis» à leur nom. Leurs parents
se sont pas en reste et peuvent participer à
un parcours en tout terrain particulièrement
démonstratif ou à des exercices de sécurité et
de freinage, ce que nous avons fait avec plaisir
sous l’œil exercé d’un moniteur compétent.
(Autostadt est ouvert tous les jours sauf le 24
et le 31 décembre. Les parties de livraison aux
acheteurs et les tours de stockage sont ouverts
aux heures d’usine. Voir www.autostadt.de).
You don’t have to be passionate about cars
to fully enjoy the German museums which
are devoted to this theme. Their creation owes
a lot to the latest breaks through in museum
technology and a sign of their success is
shown in the millions of visitors who come
from all over the world to visit these museums.
Let’s go for a tour and see if we can encourage
people to find out more for themselves.
‘Autostadt’
in Wolfsburg
Starting in the north, there’s the temple of
Volkswagen and all the associated brands:
Audi, Seat, Skoda but also Bentley, Lamborghini,
Bugatti. It’s not far from the Hanover
Airport, and is above all a car city automotive
theme park where the idea of its being a
museum is understated, almost secondary as
there are all sorts of experiences here relating
to the automobile. The novelty is apparent in
the form of transparent towers stocking cars
that are ready for delivery to clients in less
than 48 hours. Not far from there, buyers can
find out everything about their new car up
Les mythes de Stuttgart
Le Musée Porsche
L’architecture audacieuse projette l’étrange
caisson dans le ciel. Le Musée Porsche a vu le
jour à la fin de 2008. Splendide construction,
il offre une visite didactique et variée. Ainsi,
des stations debout ne sont réservées qu’aux
sonorités des moteurs, à vous de deviner à
quoi elles correspondent. Le choix des voitures
ne constitue pas une accumulation indigeste
mais au contraire un parcours passionnant
ne laissant rien au hasard. Modèles de série
comme raretés se succèdent ici pour illustrer
les facettes les plus significatives du parcours
de Porsche, une véritable aventure technologique
et humaine.
Les outils modernes que sont les guides audio
et les présentations filmées emmènent les
visiteurs plus profondément dans les centres
d’intérêt qu’ils désireraient explorer. L’entrée
est spectaculaire avec un immense escalator
débouchant sur une vaste esplanade où
trônent une Coccinelle et autres modèles
d’origine.
Les passionnés et les spécialistes seront heu-
L’ingénieur Ferdinand Porsche a conçu une foule
de modèles dont cette Typ 60 qui préfigure
la Coccinelle.
The engineer Ferdinand Porsche created many
different types of models, one of which is this Type
60 which was a forerunner of the Beetle.
«Autostadt» à Wolfsburg : Une salle au décor futuriste pour la
mythique Bugatti Veyron de 1001 chevaux.
A showroom with futuristic décor for the mythic
1001 horsepower Bugatti Veyron.
reux d’apprendre que les archives Porsche sont
disponibles, moyennant inscription à l’avance
bien entendu. Périodiquement, des thèmes
font l’objet de présentations particulières
pendant une durée déterminée.
(Fermé le lundi, Porsche Museum, Porscheplatz,
70435 Stuttgart, www.porsche.de).
Le Musée Mercedes-Benz
Majestueux, issu d’un concours architectural,
le Musée Mercedes-Benz rappelle son
caractère unique par le fait qu’il est celui de
l’inventeur de l’automobile! Le vaste hall d’entrée
donne un vertige à l’envers! Le visiteur
est le centre d’une double rampe et sa visite
commence en montant en ascenseur jusqu’au
sommet. La descente en pente douce fait
cheminer ses pas au travers d’une histoire passionnante
et présentée avec une grande clarté
et une économie de moyens très modernes.
A tel point que cela incite à musarder d’une
rampe à l’autre pour profiter de présentations
se référant à plus de cent dix ans de mythe
automobile. Le mot «Mythe» désigne par
ailleurs les sept points de convergence:
L’Autostadt peut être considéré comme un véritable
parc d’attraction. D’ailleurs, il prévoyait de recevoir
un million de visiteurs par an et les deux millions
sont déjà dépassés.
The Autostadt is actually a real theme park. In fact,
they were expecting to receive a million visitors a
year and they’ve already exceeded two million.
to the last little detail. The history section is
extremely well designed with clever choices
that avoid overdoing it while at the same time
offering up samples of other brands.
If you stay over at the very comfortable Ritz-
Carlton hotel built on site, the different facets
of this unique environment will be more easily
accessible.
The old factory round the corner echoes
periodically with musical events and hosts
theatre troupes and dance companies of all
sorts, providing vibrant night life for the city.
Taking time to walk through the large alleys in
the park allow for moments of real relaxation
between visits. Specially designed to receive
children, this centre allows them to discover
the world of the automobile in all its varied
forms, from the drawing board and the conception,
to being able to drive with a ‘licence’
in their own name. Their parents are not left
out and can participate in a very demanding
mixed terrain course or in exercises for safety
and braking skills, which we did with great
pleasure under the watchful gaze of a very
competent monitor.
(Autostadt is open every day except for the
24th and 31st December. The sectors for
delivery to buyers and the stocking towers
are open during factory hours.) See www.
autostadt.de.
The Mythical cars from
Stuttgart
The Porsche Museum
This daring architectural project looks like a
strange box moving up towards the sky. The

• Pionniers - l’invention de 1886 à 1900.
• Mercedes - la naissance d’une marque
(1900-1914).
• Révolutions - Diesel et compresseur (1914-
1945).
• Le miracle de l’après-guerre (1945-1960).
• Visionnaires - Sécurité et environnement
(1960-1982).
• A la pointe de l’innovation - Mondialisation
des défis et personnalisation des besoins
(1982 à aujourd’hui).
• Flèches d’argent - Courses et record.
• Les utilitaires et les véhicules spéciaux
Ce dernier rendez-vous se présente en virage
relevé regroupant des bolides conçus pour la
compétition et aussi pour des records qu’il est
bon de se remémorer.
(Fermé le lundi, Mercedes-Benz Museum
GmbH, Mercedesstrasse 100, 70372 Stuttgart,
www.mercedes-benz.com/museum).
Musée BMW à Munich
Encore une réalisation tout à fait récente!
BMW a une tour à trois cylindres, siège
administratif, flanquée d’une construction
en soucoupe récemment réinsérée dans son
environnement et qui abrite le musée. La
construction, achevée en été 2008, réinterprète
le concept initial, monument historique
intangible, pour l’insérer dans un ensemble
promis à un avenir durable.
Les présentations font appel au concept des
«maisons». Au nombre de sept, elles parcourent
l’histoire de la marque et s’abordent aussi
bien en un premier regard superficiel qu’en
profondeur. Leur désignation explicite ce que
le visiteur aura à découvrir:
• design, technique, séries de modèles,
histoire de l’entreprise, sports mécaniques,
histoire de la moto et marque.
L’idée originelle a été respectée et la sensation
de parcourir des rues et des places continue à
habiter les visiteurs.
Extrêmement agréable à parcourir, lumineux,
didactique mais également ludique, le Musée
BMW ne peut être évité par les nouveaux
acquéreurs d’un modèle de la marque puisque
le lieu de livraison le côtoie. Chaleureux, il
offre un lieu aéré où la petite famille, le cadre
ou l’artisan se fait expliquer en détail les
possibilités techniques de sa voiture. Il peut
rouler avec elle, la prendre s’il est allemand ou
attendre la livraison. L’usine mère de BMW est
proche, nous avons eu le plaisir de la visiter
et de constater que la recherche de la qualité,
l’exclusion des défauts faisaient partie d’une
véritable culture d’entreprise.
(Fermé le lundi, voir www.bmw-welt.de)
A noter que non loin, le Deutsches Muséum
Verkehr, assez traditionnel, regorge de trésors
de l’histoire de la mobilité, les automobiles,
les motos, les trains et les véhicules spéciaux,
restaurés ou reconstruits, offrent un panorama
concentré très intéressant.•
Le Musée Porsche - Porsche a une histoire très diversifiée et de nombreux
passionnés s’y intéressent.
Porsche 917 : En compétition, l’histoire de la 917 touche au mythe...
There’s an atelier next to the museum for restoring clients’ special vehicles.
The large alleys and vantage points offer precise information and are easily
accessible for people of all ages.
Le Musée BMW - La «soucoupe»,
devenue monument historique, fait
partie de l’ensemble des bâtiments
originaux du siège de BMW à
Munich.
Les formes de la 328 de 1939
impressionnent encore par leur
modernité.
The ‘saucer’, which has become an
historic monument, is part of the
original group of buildings making
up the BMW headquarters in
Munich.
The shape of the 328 from 1939
still leaves one impressed with its
modernity.
Le Musée Merccedes-Benz - Un anneau regroupe les voitures de compétition. - Les fameuses série 300 continuent à inspirer les designers, la nouvelle SLR à portes papillon
vient de se dévoiler à Francfort.
A round platform regroups the racing cars. - The famous 300 series continues to inspire designers; the new SLR with its butterfly wing doors has just been shown in Francfort.
Porsche Museum opened at the end of 2008.
It’s a superb building, offering an informative
and varied visit. There are stands where only
the sound of the engines is heard, and one
has to guess which car they correspond to.
The choice of cars on show is not just an
indigestible accumulation but on the contrary
a fascinating tour which leaves nothing to
chance. Cars off the production line as well
as rare models have their place in the line-up
here to illustrate the most important facets of
the history of Porsche which represents a true
technological and human adventure.
Modern tools like the audio guides and the
filmed presentations take the visitors ever
deeper into the different areas they wish to
explore. The entrance hall is spectacular with
an immense escalator which arrives onto
a vast esplanade where a Beetle and other
original models sit majestically. Car lovers
and specialists will be happy to learn that the
Porsche archives are available, in return for an
organised inscription rate of course. Periodically,
different themes give rise to special
presentations for a fixed period of time.
(Closed on Monday, Porsche Museum, Porscheplatz,
70435 Stuttgart, www.porsche.de).
The Mercedes-Benz
Museum Stuttgart
It’s majestic, and the result of a successful architecture
competition bid, the Mercedes-Benz
Museum reminds one of its unique character
because it’s the one about the inventor of
the automobile! The enormous entrance hall
gives one upside down vertigo! The visitor
finds himself in the centre of a double ramp
and the visit starts by taking the elevator to
the top. The descent, a slow one on a gentle
slope, leads through a fascinating historical
panorama presented with great clarity through
simple modern means so much so that one is
tempted to idle from one ramp to another so
as to enjoy the presentations which highlight
more than a hundred and ten years of automobile
myths. The concept ‘Myth’ includes the
seven areas of convergence:
• Pioneers - the invention from 1886 to 1900
• Mercedes - the birth of a brand 1900 to
1914
• Revolutions - Diesel and the compressor
1914 to 1945
• The Post-War miracle 1945 to 1960
• Visionaries- safety and environment 1960
to 1982
• Innovative techniques- Global challenges
and individualisation of needs 1982 to today
• Silver arrows- Races and records.
• Commercial vehicles and other special
vehicles.
The last viewing is presented on a raised
curving track and brings together sports cars
designed for competition and record breakers
that one can never forget.
(Closed on Monday: The Mercedes-Benz
museum GmbH, Mercedesstrasse 100, 70372
Stuttgart. www.mercedes-benz.com/museum).
The BMW Museum
in Munich
Another very recent creation! BMW has a
tower with three cylinders, an administrative
centre side by side with a bowl shaped
construction which was recently inserted into
the structure and which houses the museum.
This construction, which was completed in
the summer of 2008, reinterprets the initial
concept, a monument to an intangible history,
inserting it in an ensemble that is sure to have
a long successful future. The presentations
highlight the idea of exhibition ‘houses’. There
are seven exhibition areas and they examine
the history of this brand looking at it from a
point of view that can be superficial, or an
in-depth perspective. The descriptions match
exactly what the visitor is looking for:
• design, technique, different series, company
history, sports mechanics, history of the motor
bike and brands
The original idea has been respected and the
feeling that one is touring streets and squares
is a part of the visitor’s entertainment.
Extremely pleasant to visit, luminous, technical
but also amusing, the BMW Museum cannot
be avoided by recent buyers of one of the car
brands because the delivery service is close
by. Pleasant and inviting, it offers a spacious
place where the whole family, white-collar
workers or artisans can be shown the car’s
different technical possibilities in detail. He
can take it for a ride, take immediate delivery
if he is a German citizen, or just wait for
delivery. The main BMW factory is near by, we
had the pleasure of visiting it and noticed that
the research into quality, and the absence of
any defects were really part of their business
culture.
(Closed on Monday, see www.bmw-welt.de)
Note that nearby, the very traditional
Deutsches Museum Verkehr is full of treasures
from the history of transport, automobiles,
motorbikes, trains and special vehicles restored
or rebuilt, offering a wide panorama which is
very interesting.•

66 The world of Art
TOUT EST QUESTION
DE PASSION, D’ENGAGEMENT
ET DE DÉTERMINATION
It is all about Passion,
Commitment and Determination
Interview avec Bettina Tschumi, Conservatrice de la section Verre du MUDAC,
le Musée de design et d’arts appliqués contemporains de Lausanne, en Suisse.
Interview with Bettina Tschumi, curator of the Glass Section of the Museum of Design
and Applied Arts MUDAC Lausanne Switzerland.
Si on lui demande ce qu’elle aime le plus
dans son travail Bettina Tschumi nous dit
qu’elle aime tout : organiser les expositions,
être responsable de la collection des
500 objets en verre, écrire des articles pour
des catalogues, les média, les livres, s’occuper
des nouvelles acquisitions et diriger le travail
de ses collaborateurs.
Les compétences particulières requises par ce
poste sont, pense-elle, la passion, l’engagement
et la détermination.
La gestion et
la communication
sont indispensables
Les conseils de Madame Tschumi à un jeune
qui se destine à une carrière professionnelle
dans un musée seraient d’effectuer le plus de
stages possibles, même non rémunérés comme
c’est le plus souvent le cas. Les tâches à
réaliser en tant que stagiaire sont nombreuses
et ces expériences lui permettront de savoir si
ça correspond ou non à ses aspirations. S’il est
déterminé à travailler sérieusement et à apprécier
cette activité, on se souviendra de lui et il
s’en trouvera récompensé sur le long terme.
En ce sens, la gestion d’entreprise et la communication
doivent faire partie intégrante des
études d’art.
L’une des principales responsabilités d’un conservateur
consiste à s’occuper du financement
de son département. Si Madame Tschumi
ne s’était pas investie dans le domaine du
marketing pendant deux ans avant d’occuper
ce poste, elle serait aujourd’hui confrontée
à de très grandes difficultés. Ces compétences
seront déterminantes pour le succès ou
l’échec, en tant que conservateur.
Deux expositions
chaque année
Les objectifs de Madame Tschumi, pour la
section verre, sont de deux expositions par an
dont l’une présentera la relation étroite qui,
lie les objets artistiques en verre avec ceux du
design, et qui s’exprime dans la consommation
du vin ; celle-ci débutera par une dégustation
de vins servis dans de magnifiques objets. Une
visite guidée chaque mois présentera chaque
fois un thème différent et parmi ses favoris :
une démonstration « live » de la production
de verre qui se tiendra sur les lieux du musée.
L’évènement permettra aux visiteurs de
rencontrer des artistes et d’observer de près
le processus de production, à partir des matériaux
de base jusqu’au produit fini exprimé
par un objet en verre. C’est ici que la magie
et le mystère de la création du verre pourront
sked what she likes most about her
A position Bettina Tschumi says she likes it
all: Organizing exhibitions, being responsible
for the collection of 500 glass objects, writing
articles for catalogues, the media and books,
being in charge of new acquisitions and directing
the assistants’ work.
The unique skills required for the position
are, she thinks, passion, commitment and
determination.
Management and
communication skills
are necessary
Mrs. Tschumi’s advice to young people who
wish to work as professionals in a museum,
is to do as many internships as they can, even
when they are not paid, which is most often
the case. There is a whole lot of work to do
as a trainee, and the experience will let them
know whether or not this is their field of
interest. If they are willing to work seriously
and enjoy it, they will be remembered, and it
will pay off in the long run.
In this regard, business management and
communication should be an integral part
of art studies. As a curator, one of the major
responsibilities is to take care of the finances
of the department. Had Mrs. Tschumi not been
Bettina Tschumi
Interview par Charlotte Hultin et Miky Dan / Interview by Charlotte Hultin et Miky Dan
être expérimentés. Le nombre toujours plus
important de visiteurs, dépassant les 25 000
par an, reflète le succès des objectifs choisis
par la conservatrice. Les grands moments de
l’organisation d’une exposition se retrouvent
dans l’enthousiasme de l’idée première puis
dans la collaboration et les échanges d’idées
avec les artistes et dans la mise en place du
projet depuis son commencement jusqu’à la
réalisation finale d’un véritable évènement.
En ce qui concerne la durée, la planification
dépend de la taille du projet : ça peut prendre
de quatre à cinq mois et jusqu’à trois ans pour
une exposition plus importante. Réunir les œuvres
nécessaires à l’exposition peut demander
beaucoup de temps. Le musée bénéficie du
soutien financier de la ville de Lausanne et de
l’appui de certains collectionneurs privés.
La culture est considérée
comme un luxe
La rémunération des spécialistes d’un musée
ne reflète cependant pas leurs compétences
ni le travail investi. La culture est encore
considérée comme un luxe. Ces postes, depuis
la Renaissance, étaient traditionnellement
occupés par des collectionneurs passionnés
reconnus comme appartenant à l’élite.
Ils faisaient ça par plaisir. Bien que ce soit
en train de changer, la rémunération reste
relativement peu importante. En plus, malgré
l’intérêt que lui portent les gens, les activités
d’un musée ne sont pas vendables en tant que
produits, à la différence de celles des galeries
d’art. La rémunération n’est certainement pas
l’aspect attrayant de la profession. Des gens
très compétents qui souhaiteraient travailler
dans les musées sont découragés : Ils doivent
gagner leur vie. Madame Tschumi elle aussi
travaille à temps partiel comme éditeur d’un
magazine d’informatique nouvellement lancé.
Je ne pourrais pas uniquement travailler en
tant que conservateur nous dit-elle. Ce qui lui
permet également de garder le contact avec le
monde réel. Le message aux jeunes artistes?
Ne vous attendez pas à ce que quelqu’un
vienne s’intéresser à votre projet. Il faut par
soi-même aller de l’avant et se faire connaître:
Il faut constamment visiter et s’intéresser aux
musées, prendre contact avec d’autres artistes
et pousser les portes qui ne s’ouvrent pas.
Soyez dynamiques.
Finalement Madame Tschumi ajoute « ce qui
compte vraiment pour moi, c’est d’aimer ce
que je fais ».•
active in marketing two years before arriving
in her current position, she would have been
completely lost today. These skills will define
one’s success or failure as a Curator.
Two exhibitions a year
Mrs. Tschumi’s objectives for the Glass section
are two exhibitions a year, one of which will
be an exhibition that displays the close relationship
between artistic and glass designer
objects, conveyed in wine drinking, and that
will open with a wine tasting event, the wine
being served in beautiful objects. There is a
monthly guided tour, evoking a special topic
every time; and one of her favourite events,
the live production and demonstration of
glass making that takes place in the grounds
of the museum. The event allows the public
to meet the artists and get a close look at the
creative process of the production, starting
from the raw material, to the final result as
a glass object. This is where the magic and
mystery of glass creation are experienced. The
ever-growing number of 25’000 visitors per
year reflects the reality of the success of the
curator’s objective.The highlights of organizing
exhibitions are the enthusiasm of the first
The world of Art 67
idea, then the collaboration and the exchange
of ideas with the artists, and the setting up
of the project from start to finish as an actual
event. Time wise, the planning depends on the
size of the projects. They may take from four
to five months, or up to three years for larger
scale exhibitions: Collecting targeted objects
for an exhibition may take a long time. The
museum gets its financial support from the city
of Lausanne, and support from certain private
collectors.
Culture is considered
a luxury
Financial rewards for Museum specialists
however, do not reflect their skills nor their
investment in their work. Culture is still considered
a luxury. Since the Renaissance, these
positions were traditionally held by passionate
private collectors, identified as an elite. They
did the work for pleasure. Although this is
changing, the remuneration still remains relatively
low. In addition, despite people’s interest,
the Museum activities are not products that
can be sold, contrary to art galleries. Remuneration
is certainly not the main attraction of
the profession.
Some highly qualified people who would love
to work in museums are disheartened. They
have to make a living. Mrs. Tschumi also
works in a part-time position as an editor of
a newly launched IT magazine: «I would not
be able to work as a curator only» she says.
It also keeps her in touch with the real world.
The message to young artists? Do not expect
anyone to come and show interest in their
projects. They have to take the necessary steps
and make themselves known: They have to
constantly visit and show interest in museums,
get in touch with other artists, and force the
door if it does not open easily. Be proactive.
Finally, Mrs. Tschumi adds: «What really counts
is my love for what I am doing».•

Céderic Klapisch
Interview par Suzanne Bayon de Noyer / Interview by Suzanne Bayon de Noyer
UN CINÉASTE TRÈS EUROPÉEN
The maker of European cinema
Cédric Klapisch, l’homme de la jeune Europe du XXI e siècle, dont les films
parlent aux cœurs modernes, nous engage dans le spectacle qui nous entoure,
mettant en branle des vies ordinaires dans une Europe en plein essor,
où les gens se côtoient, s’aident, s’aiment, se séparent, s’unissent.
Cédric Klapisch the French film Director, who describes young 21st Century Europe, whose films mirror
contemporary moods involving us in the spectacle which surrounds us, moving and shaking up ordinary lives
in this youthful, buzzing European scene where all types of people meet, merge, leave or unite.
SBN - Ce qui nous vient à l’esprit en
pensant à vos films, c’est votre
engagement. Quel est votre message, le
leitmotiv que vous voulez partager ?
CK - J’ai l’impression que ce qui revient de film
en film, c’est de confronter ce qui est intime
à ce qui est collectif. Comment les rapports
familiaux fabriquent les rapports psychologiques
? Comment les problèmes personnels
sont parallèles à des problèmes politiques ?
Comment les « petites » choses du quotidien
de chacun peuvent être mis en relation
avec les « grands » problèmes éternels et
planétaires ?
Après des études hypokhâgne, khâgne,
qu’est-ce qui vous a poussé dans le monde
du cinéma ?
En fait je voulais déjà faire du cinéma
quand j’ai fait ces études littéraires. J’ai fait
Hypokhâgne dans le but de me cultiver avant
d’apprendre et d’exercer le cinéma. Avec le
recul aujourd’hui je dois avouer que ça a été
bénéfique. C’est certainement depuis cette
époque que la notion de culture compte
beaucoup pour moi. Plus je vieillis et plus je
vois que les compétences techniques sont peu
de choses à côté d’une connaissance de l’histoire
de l’art ou une sensibilité « aux choses
culturelles ».
Vous écrivez vos films. Quelle littérature
ou livres participent au contenu de vos
films. Quels sont les auteurs qui vous ont
marqué ?
Moi je faisais de la philosophie. Ça peut
paraître bizarre de dire ça, car pour la plupart
des gens je fais des films légers ou comiques,
mais certains philosophes comme Hegel,
Freud, Foucault ou Baudrillard ont été très
inspirant pour certains de mes films. En littérature,
j’ai des goûts assez classiques : Zweig,
Proust, Perec, Baudelaire, Shakespeare, Vian,
Queneau, Céline sont des auteurs qui m’ont
profondément marqué.
Quels sont les éléments autobiographiques
dans vos films. Quelle a été
l’influence la plus forte ? Lesquelles vous
ont influencé le plus, famille, études,
voyages, rencontres ?
Il y a en fait peu de choses autobiographiques
dans mes films. Le péril jeune est certes un
portrait de l’année 1975, période où j’étais
moi-même au lycée (avec les deux scénaristes
du film) mais beaucoup de choses sont
transposées. Même chose pour L’auberge
espagnole. J’ai fait des études de cinéma à
New York pendant deux ans mais le fait de
transposer mes souvenirs d’étudiant en exil sur
un étudiant français qui fait des études d’éco-
SBN - When one thinks of your films, what
comes to mind immediately is your conviction.
What is your message, the leitmotiv
that you wish to convey?
CK - I think that what recurs in all my films is
the need to confront intimate moments and
collective situations. How do family relations
create psychological ties? What sort of parallel
can be drawn between personal problems and
political problems? How can ‘small’ everyday
individual moments be seen in relation to the
‘big’ eternal, planetary problems?
Human relations are important for you;
what role does the individual play in
society today?
Without doubt it’s almost exactly the same as
2,000 years ago. Unfortunately it’s something
that isn’t affected by progress.
Which emotions are communicated
through your films? What did Fellini show
you for example?
No doubt what I love about Fellini’s films and
what I try awkwardly to inherit from his films
is that mixture of the greatness and misery of
the human condition. That’s also what inspired
him to make films which are at the same time
comedies and tragedies. I like the idea of
considering life as both sad and funny.
nomie dans le cadre du programme Erasmus
à Barcelone fait que ça échappe en fait à la
notion d’ « autobioraphie »...
Etienne Jules Marey avec ses travaux sur
la représentation du mouvement est le
père du cinématographe. Comment vous
a-il marqué ?
Ben il a inventé ce que je fais... le cinéma. Ça
compte !
Les rapports humains sont importants
pour vous ; quelle est la place de l’individu
dans la société d’aujourd’hui ?
Sans doute à peu de choses près pareil qu’il
y a deux mille ans... malheureusement c’est
quelque chose qui échappe au progrès...
Quelles émotions voulez-vous communiquer
à travers vos films ? Que vous a
apporté Fellini par exemple ?
Sans doute ce que j’aime et que j’essaye
maladroitement d’hériter des films de Fellini
c’est le mélange de la grandeur et de la misère
humaine. C’est aussi ce qui le conduit à faire
des films qui sont à la fois des comédies et des
tragédies... j’aime le fait de considérer que la
vie est à la fois drôle et triste.
La technique et la précision étant vos mots
d’ordre, comment maintenez-vous la spontanéité
et la légèreté chez vos acteurs ?
Avec les acteurs il ne faut pas être technique
et ne pas être précis. La direction d’acteur
échappe à toutes les règles.
Le public européen apprécie vos films,
vous semblez répondre à leurs attentes.
Quelles sont ses attentes ?
Il n’y a pas de recettes. Bien heureusement
les attentes des Européens sont variées et
variables suivant les pays. L’idée qu’on peut
fabriquer un vin, un plat ou un film qui plaît
à tout le monde est une utopie. Moi certes
j’aime Spielberg mais je n’aime pas Harry
Potter (ce qui n’empêche pas la plupart des
gens en Europe d’aimer ça...)
Barcelone, Londres, Saint- Petersbourg,
pourquoi ces villes en particulier ?
Barcelone et Saint Pétersbourg parce que ce
Technical skill and precision are both important
for you. How do you inspire that
spontaneity and lightness in your actors?
One must not be too technical with the actors,
nor too exacting. When directing actors one
cannot follow any rules.
The audiences in Europe appreciate your
films very much, you seem to satisfy a
need. How do you know what they like?
There is no easy recipe. Luckily the needs
of European audiences differ according to
the different countries. The idea that one
can make a wine, or a dish or a film that
everybody likes is a utopian idea. I myself
enjoy what Spielberg does, but I don’t like
Harry Potter films (but that doesn’t stop most
people in Europe from liking them).
Barcelona, London, St Petersburg, why
those cities in particular?
Barcelona and St Petersburg because they have
a very European soul but are however very
rarely filmed, and London no doubt because
the English have the best actors in Europe.
Paris is often present in your films, what
does the capital mean to you?
That’s true. It’s my city, my ‘home town’ as
they say in English. It’s my centre, my base. I
like leaving it, only to return.
Have your films been successful in Switzerland?
There are three main languages
spoken there. Which versions were
distributed?
Yes, in general my films are well received in
Switzerland. They were distributed in Swiss
German and French.
What about the influence of globalisation
on your work? Has the development of
the Internet affected the film sector?
Globalisation influences world markets
and has therefore also altered the way we
perceive life over the last twenty years. The
Internet will certainly revolutionise the world
of cinema but has not done so up to now.
In which way and to what extent will the
audiovisual sector develop, given the
Rencontre
present situation?
I don’t know.
Your films are European and multilingual.
Which technique best translates your
ideas, your films, the actors’ roles?
I dislike dubbing. A film should always be seen
with sub-titles, except maybe films made for
children.
Have your views on the Art of Cinema in
Europe changed at all?
It’s the art of cinema that has changed. Italian
cinema from the 50’s to the 70’s was one
of the best in the world. That is no longer
the case. The British film industry almost
disappeared owing to the pressure from the
American industry. German cinema has also
lost a bit of its shine over the past few years
but on the other hand one can feel it’s coming
back over there and that something is maybe
starting to re-emerge. The Spanish are also
making more and more interesting films.
Russian cinema is rather less interesting today
than it was in the 20’s. Things are constantly
changing!
The financial side of cinema and the
recession, public funding and the weight
of the administrative process, are these
still problems? What is your challenge at
the moment?
I think more than ever that the ‘cultural
exception’ approach is an important step.
In the domains of cinema and audiovisual,
avoiding the notion of marketing merchandise
is fundamental. Ultra liberalism, industrialisation,
and over-marketing have often killed
films. (That’s what I think happened in Italy).If
one only creates products that ‘please’, one is
not necessarily making movies. Cinema has to
invent, trouble one, create, shock, and if one’s
lucky, ‘please’, but that’s not really a necessity.
Neither should the world of cinema be run
by public funds, one must just keep in mind
that it’s a special type of industry that requires
special regulations and rules.
You said in an interview that you ‘keep a
certain distance between you and your
convictions’. Is this your ironic side?

70 Rencontre
sont des villes très européennes dans l’âme
mais par contre très peu filmées... Londres
sans doute parce que les Anglais ont les
meilleurs acteurs d’Europe...
Paris est souvent présent dans vos films,
que vous apporte cette ville ?
C’est juste. Ma ville...«my home town » comme
on dit en anglais... mon repère, ma base. J’aime
en partir mais pour toujours y revenir.
Vos films ont-ils eu du succès en Suisse ?
Trois langues dominent ce pays, quelle
version a été distribuée ?
Oui en général mes films ont plutôt bien marché
en Suisse. C’est passé en suisse allemand
et en français.
Parlez-nous de l’influence de la mondialisation
sur votre art. Le développement
d’Internet a-t-il affecté le secteur
cinématographique ?
La mondialisation influence la marche du
monde donc aussi notre façon de percevoir la
vie depuis une vingtaine d’années... Internet
va certainement révolutionner le monde du
cinéma mais ne l’a pas encore fait...
Par quels moyens et dans quelle direction
le monde de l’audiovisuel peut-il se
développer, vu l’environnement actuel ?
Je ne sais pas.
Vos films sont européens et multi langues:
entre doublage ou sous-titrage qu’est ce
qui retrace le mieux vos idées, vos films,
vos acteurs ?
Je déteste le doublage. Un film devrait
toujours être vu sous-titré à part pour les films
pour enfants, peut-être...
Votre regard sur le 7 e Art en Europe,
a-t-il changé ?
Le 7 e art a changé oui. L’Europe a changé. Le
cinéma italien des années 50-70 était l’un des
meilleurs au monde, il ne l’est plus. Le cinéma
anglais a failli disparaître sous la pression de
l’industrie américaine. Le cinéma allemand
a aussi un peu perdu de son éclat depuis
quelques années mais par contre on sent que
chez eux ça revient et quelque chose est peutêtre
en train de ressurgir... Les Espagnols aussi
font de plus en plus de films intéressants...
Le cinéma russe est plutôt moins intéressant
aujourd’hui que dans les années 20... Ça
bouge quoi !
L’économie du cinéma et la récession, les
fonds publics et la lourdeur administrative
posent-ils encore des problèmes ? Quelle
bataille livrez-vous en ce moment ?
Je crois plus que jamais que la notion « d’exception
culturelle » est une notion importante.
Dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel,
échapper à la notion de marchandise est
fondamental. L’ultra libéralisme, l’industrialisation,
et le marketing à outrance ont souvent
tué le cinéma (pour moi c’est ce qui s’est
passé en Italie notamment). Si on fabrique des
produits uniquement « pour plaire » on ne
fabrique plus forcément du cinéma. Le cinéma
doit inventer, troubler, créer, choquer et si on
a de la chance « plaire », mais ce « plaire »
n’est pas une nécessité. Il ne faut pas non plus
que le cinéma soit géré par des fonds publics,
il faut juste préserver l’idée que cette industrie
est particulière et demande un encadrement et
des réglementations particulières.
Vous avez dit dans un interview que :
« je garde une distance avec mes engagements
». Est-ce votre côté ironique ?
Non c’est juste que pour moi il y a celui qui
fabrique les films et d’autre part le citoyen.
J’essaye de séparer les deux. Juste parce que
je n’aime pas faire intervenir frontalement
mes positions politiques. Ces positions sont
évidemment sous-jacentes et visibles dans
mes films mais je n’ai jamais aimé le cinéma
dit « militant ».
On a la sensation que vos films maintiennent
un genre de suspens. Est-ce une
ouverture vers le futur ?
Oui j’aime les fins ouvertes par exemple.
J’aime laisser le spectateur libre de finir ou de
réfléchir les choses par lui-même.
Quels sont vos projets, et sur quoi votre
regard est-il tourné en ce moment ?
J’écris deux scénarios en ce moment et je monte
un documentaire sur Aurélie Dupont (Danseuse
étoile à l’Opéra de Paris). C’est un film pour
France3 qui passera cet hiver je pense.•
No, it’s just that for me I’m someone who
makes the films but who is also a citizen. I
try and separate the two. That’s just because
I don’t like displaying my political convictions
up front. They are obviously underlying and
visible in my films but I’ve never liked what
they call ‘militant’ films.
One feels your films keep up a type of suspense.
Is this an opening into the future?
Yes, I like open end finales, for example. I like
leaving the audience to finish the film or to
think about things for themselves.
What are your projects and what are you
focusing on at the moment?
I’m busy writing two scenarios at the moment
and I’m putting together a documentary on
Aurelie Dupont, étoile at the Paris Opera
Ballet. It’s a film for France3 TV which will
probably be shown this winter•
Filmographie
2006/2007 : «Paris» - Feature film / Production CE QUI ME
MEUT with Romain Duris, Juliette Binoche, Fabrice Luchini,
François Cluzet, Albert Dupontel and Karin Viard. 2006 :
«Voir et être vu» - Documentary / Production: LES FILMS
D’ICI. 2004 : «Les poupées russes» (Russian dolls) Feature
film / Production CE QUI ME MEUT with Romain Duris,
Audrey Tautou, Cécile de France. 2001 : «Ni pour, ni contre,
bien au contraire» (Not for or against) - Feature film / Production
VERTIGO PRODUCTION with Marie Gillain, Vincent
Elbaz. 2001 : « L’auberge espagnole » (Europudding) Feature
film / Production CE QUI ME MEUT with Romain Duris,
Judith Godreche, Cécile de France. 1998/99 : « Peut-être »
(Maybe) - Feature film Production VERTIGO with Jean-Paul
Belmondo, Romain Duris and Géraldine Pailhas. 1998 : «
Le ramoneur des Lilas » Short film / Production CE QUI ME
MEUT French Health Ministry’s AIDS Campaign. 1996 : «
Un air de famille » (Family resemblances) - Feature film /
Production TELEMA with Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre
Daroussin and Agnès Jaoui. 1995 : « Chacun cherche son
chat » (When the cat’s away) - Feature film / Production
VERTIGO with Garance Clavel, Zinedine Soualem and Olivier
Py. 1994: « Le poisson rouge » and « La chambre » / 2 short
films for the AIDS campaign : « 3,000 synopsis against one
Virus». 1993 : « Le péril jeune» - Feature film / Production
VERTIGO with Vincent Elbaz, Romain Duris / FIPA d’or in
1994 and Critic’s grand price of the Charmousse’s festival 94
(*1993 at the TV and 1995 at the movie). 1991 : « Riens
du tout » - Feature film / Production LAZENNEC with Fabrice
Lucchini. - Nominated at the 1992 French Oscars. 1990:
«Maassaitis» Documentary. 1989 : «Ce qui me meut »
- Short film Winner of the Cannes Film Festival Perspectives
Award, the Clermont Ferrand Jury Special Award, the Berlin
Best Comedy Award, the Chamrousse Best Prize Award
- Nominated for the 1990 French Oscars - Broadcast on
Canal Plus, la Sept and France 3 channels. 1986 : « In
transit » - Short film - Primé aux festivals de Lille, Grenoble
et Clermont-Ferrand. 1983 - 1985 : « New York ». Director
of photograhy for 12 short films, Director of « Glamour
toujours» (5mn), « Undeux trois, Mambo » (4 mn) « Jack le
voyeur » (10 mn).
Cédric Klapisch C/o Ce qui me meut
23 passage de la Main d’or, 75011 PARIS
Tél: 01 53 36 83 36 - Fax : 01 53 36 83 37 contact@cqmm.fr