Tout savoir sur les véhicules électriques - Arval
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<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong><br />
véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
En collaboration avec le Corporate Vehicle Observatory France<br />
www.arval.be
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong><br />
<strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
En collaboration avec le Corporate Vehicle Observatory France<br />
© <strong>Arval</strong> 2010. Tous droits réservés. <strong>Tout</strong>e reproduction ou diffusion, totale ou partielle, du contenu de cette brochure par quelque procédé<br />
que ce soit sans l’autorisation préalable écrite d’<strong>Arval</strong> est interdite. Cet acte constituerait une contrefaçon sanctionnée par la loi relative au<br />
droit d’auteurs et aux droits voisins 30/06/1994, chapitre I section 2.
Stéphane Verwilghen<br />
Alors que l’environnement gagne en importance tant auprès des consommateurs, que des<br />
entreprises et de l’Etat, la voiture électrique n’est aujourd’hui plus seulement une possibilité,<br />
mais est devenue une certitude. L’offre des constructeurs automobi<strong>les</strong> devrait en effet très<br />
rapidement s’étoffer, notamment à compter de 2011, et ce à un niveau mondial. Certains<br />
experts estiment qu’en 2020, <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> représenteront 10 % des ventes.<br />
Ceci annonce une ère nouvelle, qui verra non seulement le verdissement des voitures mais<br />
aussi le développement de nouvel<strong>les</strong> attentes ainsi que de nouveaux modes d’utilisation<br />
des voitures.<br />
• Les nouvel<strong>les</strong> technologies testées et améliorées jusqu’à présent promettent d’élargir le<br />
champ d’utilisation de l’électricité dans <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong>.<br />
• Le prix d’achat élevé de ces véhicu<strong>les</strong> sera compensé par un coût d’exploitation 3 à 4<br />
fois inférieur.<br />
• Les véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> amèneront également une transformation du réseau de distribution<br />
électrique et <strong>les</strong> entreprises s’équiperont de bornes de recharge <strong>sur</strong> leurs parkings.<br />
• S’il reste encore aujourd’hui des défis à relever pour le passage aux véhicu<strong>les</strong> totalement<br />
<strong>électriques</strong>, il est clair que cela introduit une nouvelle manière de considérer la mobilité<br />
automobile !<br />
Le Groupe <strong>Arval</strong>, référence en location à long terme en Europe, a mis en place des<br />
partenariats avec plusieurs constructeurs automobi<strong>les</strong> afin de préparer l’arrivée de ces<br />
voitures <strong>électriques</strong>. Pourquoi ? Parce qu’actuellement en Europe, plus de 40% des achats<br />
de véhicu<strong>les</strong> sont faits par des entreprises. Et que la majorité de ces dernières opte pour<br />
un financement et une gestion de leur flotte par le biais de la location à long terme.<br />
Les entreprises et le secteur de la location à long terme auront donc sans doute un rôle<br />
précurseur à jouer dans l’introduction des voitures <strong>électriques</strong>.<br />
Chez <strong>Arval</strong>, nous sommes convaincus que :<br />
• l’achat de voitures <strong>électriques</strong> se fera probablement d’abord par <strong>les</strong> entreprises ;<br />
• le secteur de la location à long terme, expert en matière de TCO (Total Cost of Ownership),<br />
aidera <strong>les</strong> entreprises à déterminer à qui, quand et où introduire des véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> ;<br />
• ces véhicu<strong>les</strong> pourront rouler entre 500.000 et 1 million de km, ce qui rendra des contrats<br />
de location à long terme de plus de 6 ans tout à fait réalistes.<br />
Selon nous, ces changements devraient concerner - dans un premier temps - <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong><br />
utilitaires utilisés principalement en ville et <strong>sur</strong> de courtes distances (
Sommaire<br />
Le contexte 5<br />
La propulsion électrique, une mutation en profondeur de l’industrie automobile 6<br />
Bref rappel historique des années ‘90 8<br />
Les catégories de véhicu<strong>les</strong> hybrides et <strong>électriques</strong> 12<br />
Micro hybrides, la fonction Stop-Start 14<br />
Mild hybrides, un moteur électrique puissant 16<br />
Hybrides parallè<strong>les</strong> 18<br />
Hybrides rechargeab<strong>les</strong> (plug-in Hybrid) 20<br />
Les véhicu<strong>les</strong> « tout électrique » 22<br />
La ville, domaine de prédilection des voitures <strong>électriques</strong> 28<br />
Les quadricyc<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>, avec ou sans permis 30<br />
Un segment à part entière, <strong>les</strong> utilitaires <strong>électriques</strong> 34<br />
Technologies des chaînes de traction <strong>électriques</strong> 36<br />
Question de courant, de la prise électrique au moteur 42<br />
Le plein d’énergie 44<br />
Bilan carbone des véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> et hybrides 46<br />
Perspectives à court et moyen terme 48<br />
Tableaux récapitulatifs des véhicu<strong>les</strong> disponib<strong>les</strong> en 2010 50<br />
Tableau comparatif poids / puissance / prix par type de batteries 51
4 www.arval.be
Le contexte<br />
Les véhicu<strong>les</strong> « thermiques » face au prix du pétrole et à la pollution<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
Une évolution rapide du marché de l’automobile est en cours. Des contraintes économiques et environnementa<strong>les</strong> de<br />
plus en plus pressantes poussent <strong>les</strong> usagers à s’orienter vers des véhicu<strong>les</strong> moins polluants, moins gourmands, dont<br />
le coût de fonctionnement est réduit.<br />
Ce bouleversement du marché est dû à plusieurs facteurs :<br />
• Premier facteur : l’augmentation inéluctable du prix des énergies fossi<strong>les</strong>, liée à leur raréfaction. Si la brusque<br />
contraction de la demande, liée à la crise financière mondiale, a fait baisser <strong>les</strong> prix depuis quelques mois, cette<br />
situation ne saurait perdurer. Les tarifs des énergies fossi<strong>les</strong> vont reprendre leur hausse inexorable.<br />
• Deuxième facteur : la dégradation du climat. Les émissions de gaz polluants et à effet de serre modifient le système<br />
de protection de l’atmosphère, compromettant sérieusement l’avenir du vivant.<br />
• Troisième facteur : <strong>les</strong> conséquences de cette même pollution <strong>sur</strong> la santé humaine. Les particu<strong>les</strong> polluantes<br />
émanant de la combustion des produits fossi<strong>les</strong> sont dangereuses pour l’homme.<br />
Des me<strong>sur</strong>es contraignantes pour <strong>les</strong> automobilistes<br />
Nous sommes entrés dans une époque d’alerte, époque charnière et de changement profond. Il faut envisager des<br />
me<strong>sur</strong>es contraignantes voire drastiques suite à ces constats.<br />
Les décideurs économiques et politiques sont conscients des handicaps et nuisances des véhicu<strong>les</strong> thermiques, ils<br />
prennent dès maintenant des décisions : limitations de vitesse en période de pic de particu<strong>les</strong> fines (smog), restrictions<br />
de la circulation en ville, limitations de vitesse, péages urbains dans certaines grandes vil<strong>les</strong> d’Europe.<br />
Solutions aux contraintes des vil<strong>les</strong>, <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> et hybrides<br />
Aujourd’hui, compte tenu de la réalité des techniques et de l’économie, et afin d’apporter une réponse durable aux<br />
contraintes environnementa<strong>les</strong>, le véhicule le plus efficient pour <strong>les</strong> petits trajets, pour la circulation urbaine et<br />
péribaine, est le véhicule électrique.<br />
La propulsion électrique entre en force dans l’industrie automobile. Après des années de R&D, la filière automobile intègre<br />
<strong>les</strong> avantages de la propulsion électrique. Efficacité énergétique, haut niveau de rendement des moteurs, réduction des<br />
émissions de GES (gaz à effet de serre), fiabilité, silence, tels sont <strong>les</strong> avantages de ce mode de propulsion.<br />
55
Depuis <strong>les</strong> années 90, nous avons pu constater, sous l’augmentation<br />
des pressions environnementa<strong>les</strong> et économiques,<br />
une évolution significative : <strong>les</strong> moteurs <strong>électriques</strong><br />
sont de plus en plus présents dans <strong>les</strong> automobi<strong>les</strong>. Non<br />
seulement pour activer des accessoires de confort comme<br />
<strong>les</strong> toits ouvrants, <strong>les</strong> sièges, <strong>les</strong> rétroviseurs, la climatisation,<br />
mais également de plus en plus pour <strong>les</strong> propulser.<br />
Nous ne sommes plus étonnés de croiser des berlines comme<br />
la Toyota Prius roulant silencieusement en ville.<br />
Quelques milliers d’utilisateurs français, principalement en<br />
institutions et en entreprises, ont circulé dans des 106, Saxo,<br />
Partner ou Berlingo « tout électrique » produites par PSA<br />
entre 1995 et 2002 à plus de 5000 exemplaires.<br />
Les habitants de La Rochelle en France connaissent bien <strong>les</strong><br />
« VE » (Véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>). Ils utilisent, depuis une<br />
dizaine d’années, un parc en libre-service d’une cinquantaine<br />
de voitures réparties <strong>sur</strong> sept stations.<br />
6 www.arval.be<br />
La propulsion électrique,<br />
une mutation en profondeur<br />
de l’industrie automobile<br />
Partout en Europe, en Asie, aux USA, des programmes de<br />
développement innovants et ambitieux transforment des<br />
expérimentations en applications quotidiennes. Les «concept<br />
cars» et prototypes donnent naissance à des véhicu<strong>les</strong> de série,<br />
la propulsion électrique se standardise et se généralise.<br />
<strong>Tout</strong>es <strong>les</strong> catégories, tous <strong>les</strong> segments du marché sont<br />
transformés. Une multitude de nouveaux acteurs spécialisés<br />
dans l’électrique apparaît, investisseurs puissants, bureaux<br />
d’études spécialisés, « start-up » de l’univers des batteries,<br />
petits constructeurs innovants.<br />
Cette effervescence génère une extension de l’offre et un<br />
renouvellement accéléré des gammes existantes. Chaque<br />
trimestre apporte son lot de nouveautés, des micro<br />
citadines aux berlines traditionnel<strong>les</strong> et des utilitaires<br />
légers aux moyens tonnages.<br />
Des moteurs <strong>électriques</strong> de plus en plus présents<br />
La tendance à l’électrification s’est accélérée depuis<br />
l’an 2000 grâce à la recherche d’un meilleur rendement<br />
des moteurs thermiques en vue de la réduction des<br />
émissions de gaz à effet de serre, donc de la consommation<br />
de carburant. Pour consommer moins est apparue<br />
« l’assistance » des moteurs thermiques par des moteurs<br />
<strong>électriques</strong>, ce qui a généré l’apparition des premières<br />
voitures « hybrides ».<br />
Toyota, avec la Prius 1 (en 1997), puis Honda avec<br />
la Insight (en 1999) suivie de la Civic IMA, furent <strong>les</strong><br />
constructeurs pionniers de cette technologie <strong>sur</strong> le
marché mondial. Ces hybrides, comme <strong>les</strong> voitures<br />
<strong>électriques</strong> proposées par de petits constructeurs,<br />
bénéficient de l’un des principaux avantages des moteurs<br />
<strong>électriques</strong> : leur rendement élevé. Car c’est incontestable,<br />
un moteur électrique moderne est beaucoup<br />
plus performant qu’un moteur thermique ; qu’il soit à<br />
essence, diesel, ou alimenté par du gaz (comme le GPL<br />
et le GNV).<br />
De hauts rendements pour accélérer la mutation<br />
Dans des conditions optima<strong>les</strong>, <strong>les</strong> moteurs thermiques<br />
ont un rendement maximal 1 de l’ordre de 35 % pour ceux<br />
à essence et de l’ordre de 40 % pour <strong>les</strong> diesels. Or, en<br />
règle générale, <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> automobi<strong>les</strong> sont utilisés <strong>sur</strong><br />
de petits parcours en agglomération, bien loin des conditions<br />
optima<strong>les</strong> nécessaires, ce qui se traduit finalement<br />
par un rendement moins élevé, <strong>les</strong> valeurs n’atteignant<br />
que 15 % à 20 %.<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
Par comparaison, le rendement des moteurs <strong>électriques</strong><br />
dépasse 80 % et peut atteindre 90 %. L’électronique de<br />
puissance qui sert à <strong>les</strong> piloter a également un très bon<br />
rendement (proche de 100 %).<br />
De plus, <strong>les</strong> moteurs <strong>électriques</strong> présentent d’autres avantages<br />
: ils sont fiab<strong>les</strong>, peu coûteux, ne demandent que<br />
très peu d’entretien et sont légers. Ils fournissent un énorme<br />
couple dès le démarrage, ont une plage d’utilisation<br />
très large en régime. Ce qui permet dans la majorité des<br />
cas de simplifier la transmission.<br />
Les motorisations <strong>électriques</strong> sont alimentées par des batteries<br />
à haut niveau de performances. Cel<strong>les</strong>-ci jouent le rôle<br />
de « réservoir d’énergie » et sont à l’origine d’une profonde<br />
mutation technologique et économique.<br />
Consciente de ces avantages, la filière automobile<br />
intègre un nombre croissant de propulseurs <strong>électriques</strong><br />
équipant une nouvelle génération de véhicu<strong>les</strong> présents<br />
<strong>sur</strong> le marché.<br />
1 Le rendement d’un moteur est calculé en pourcentage de<br />
l’énergie fournie. Dans un moteur, quel qu’il soit, une partie<br />
plus ou moins importante de l’énergie est transformée en<br />
chaleur. Un rendement de 15 à 20 % indique que 80 à 85 % de<br />
l’énergie reçue par le moteur est perdue et ne sert pas pour faire<br />
avancer le véhicule. Traduit en terme de carburant, cela indique<br />
que seulement 8 à 10 litres servent au déplacement dans un<br />
réservoir de 50 litres. Le reste est transformé en chaleur, gaspillé<br />
dans le fonctionnement interne du moteur.<br />
7
8 www.arval.be<br />
Bref rappel historique<br />
des années 90<br />
Des véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> inscrits dans le temps<br />
L’histoire des véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> (VE) se confond avec<br />
l’histoire de l’automobile. De tous temps, y compris au<br />
début du siècle dernier, l’énergie électrique fut utilisée<br />
pour propulser des véhicu<strong>les</strong>. Si de nos jours <strong>les</strong> « VE »<br />
sont à nouveau dans l’actualité après une période de désintérêt,<br />
ils furent auparavant, dans <strong>les</strong> années 90, l’objet<br />
de nombreuses attentions, tant de la part d’institutions<br />
que d’utilisateurs.<br />
De grands constructeurs firent mine de s’y intéresser et<br />
lancèrent des tentatives de commercialisation à grande<br />
échelle ainsi que des concepts stratégiques. Significatifs<br />
de la volonté réelle des majors, ces programmes furent<br />
abandonnés ou stoppés brutalement ; illustrant en cela<br />
des stratégies confuses et relativement obscures.<br />
USA - EV1 de Général Motors<br />
Au début des années 90, l’Etat de Californie adopte<br />
toute une panoplie de lois pour tenter de réduire la<br />
pollution atmosphérique : le « California Air Resources<br />
Board ». L’une des me<strong>sur</strong>es stipule qu’à partir de 1998,<br />
2 % des véhicu<strong>les</strong> commercialisés dans cet Etat devront<br />
être sans émission, 5 % en 2001 et 10 % en 2003.<br />
Cet objectif pousse alors <strong>les</strong> constructeurs à se lancer,<br />
sous la contrainte, dans <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>. Ford<br />
construit 1500 pick-up Ranger EV à destination de flottes<br />
commercia<strong>les</strong> et achète un petit constructeur norvégien<br />
de VE citadins : Think. Quelques centaines d’une petite<br />
voiture à deux places, la Think 1, trouvent ainsi preneur.<br />
Toyota transforme des 4x4 RAV4 en RAV4 EV et GM lance<br />
avec <strong>sur</strong>prise une superbe voiture électrique : EV1.
EV1 réservée à la Californie<br />
EV1 était un coupé deux places en aluminium, très<br />
aérodynamique, qui pouvait parcourir plus de 160 km<br />
<strong>sur</strong> une seule charge à la vitesse maximum de<br />
130 km/h. Ce qui, en 1998, était remarquable. Dotée<br />
des caractéristiques dignes d’une berline confortable<br />
au standard US, climatisation, chaîne stéréo, EV1 n’était<br />
pas vendue mais louée pour trois ans à une clientèle<br />
sélectionnée par le service marketing de GM. Plus de<br />
5000 californiens firent acte de candidature, mais seulement<br />
800 contrats furent honorés. Les signataires<br />
s’engageaient, en opposition avec <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> en vigueur<br />
à l’époque, à restituer leur EV1 au terme du contrat de<br />
trois ans, n’ayant pas la possibilité de <strong>les</strong> racheter au<br />
constructeur en fin de contrat. Les patrons de GM se<br />
réservaient ainsi le droit de retirer <strong>les</strong> EV1 de la circulation,<br />
ce qu’ils firent en 2001. L’équipe qui travaillait <strong>sur</strong><br />
le projet fut dissoute, et toutes <strong>les</strong> EV1 en fin de contrat<br />
stockées temporairement dans le désert de l’Arizona.<br />
Sous la pression d’un groupe d’utilisateurs qui souhaitaient<br />
rouler à nouveau en EV1, <strong>les</strong> dirigeants de GM<br />
prirent en hâte une décision radicale : passer <strong>les</strong> voitures<br />
au broyeur, et toutes <strong>les</strong> EV1 partirent à la casse,<br />
sans <strong>les</strong> recycler comme cela avait été annoncé. Il en<br />
subsiste quelques unités, rares, dans des musées ou aux<br />
mains d’associations qui réussirent à <strong>les</strong> conserver. Les<br />
raisons invoquées par GM pour justifier le retrait de ses<br />
voitures <strong>électriques</strong> de la circulation sont <strong>les</strong> mêmes que<br />
cel<strong>les</strong> de Ford et Toyota qui cessèrent simultanément la<br />
diffusion des Ranger EV et RAV4 EV : la loi a changé en<br />
Californie et l’obligation de commercialiser des véhicu<strong>les</strong><br />
sans émission a disparu.<br />
Abandon des véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> aux USA<br />
en 2001<br />
Le California Air Resources Board a effectivement été<br />
modifié sous la pression d’un lobbying intense effectué<br />
par <strong>les</strong> groupes pétroliers et <strong>les</strong> constructeurs automobi<strong>les</strong>.<br />
En 2004, le gouverneur Schwarzenegger lance le<br />
« California Hydrogen Highways Network ». Désormais,<br />
<strong>les</strong> priorités de l’Etat de Californie sont la construction<br />
d’une autoroute de l’hydrogène et des expérimentations<br />
de voitures propulsées par une pile à combustible. Une<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
voie qui ne permet pas d’envisager une commercialisation<br />
avant de nombreuses années. Les constructeurs<br />
américains réussirent ainsi à retarder de quelques années<br />
la pénétration des voitures <strong>électriques</strong> <strong>sur</strong> leur marché.<br />
France - Next, un hybride précurseur conçu par<br />
Renault<br />
En 1995, soit deux ans avant la présentation de la Prius<br />
1 par Toyota, Renault lève le voile <strong>sur</strong> un « concept car »<br />
très innovant baptisé Next.<br />
Next est un véhicule hybride exploratoire, un<br />
outil de recherche. C’est une berline cinq portes<br />
cinq places : trois places à l’avant et deux places à<br />
l’arrière. Sa ligne préfigure l’Avantime et le Scenic.<br />
Propulsé par un moteur essence de 750 cm 3 à trois<br />
cylindres, dépollué, équipé d’un pot catalytique et d’une<br />
injection régulée, Next est un véhicule propre en avance<br />
<strong>sur</strong> son temps.<br />
Le petit groupe thermique, d’une cylindrée équivalente<br />
à celle d’un moteur de moto des années 80, est couplé<br />
à deux moteurs <strong>électriques</strong> à aimant permanent, sans<br />
entretien, fonctionnant avec du courant triphasé. Un<br />
cerveau électronique pilote l’ensemble. Le véhicule<br />
embarque 120 kg de batteries Cadmium-Nickel, disposées<br />
rigoureusement à plat sous le plancher du coffre de la<br />
voiture. Next est à la fois sûre et très légère : la voiture<br />
roulante pèse 875 kg. L’absorption des chocs est réalisée<br />
par des structures en aluminium à l’avant et à l’arrière. La<br />
structure centrale de la voiture, en carbone, possède une<br />
résistance mécanique exceptionnelle.<br />
Pour démarrer et jusqu’à 40 km/h, Next fonctionne en<br />
mode électrique. Ensuite, le moteur thermique prend le<br />
relais, as<strong>sur</strong>ant simultanément la recharge des batteries.<br />
Lors des accélérations et en côte, <strong>les</strong> moteurs <strong>électriques</strong><br />
assistent le moteur thermique.<br />
L’arrêt du programme Next, un mystère non résolu<br />
Renault argumente à l’époque : il faut <strong>savoir</strong> qu’une<br />
voiture conventionnelle dégage 80 % de ses émissions<br />
polluantes lors du premier kilomètre pour quatre<br />
9
kilomètres parcourus. Next est l’une des réponses de<br />
Renault aux problèmes de circulation en ville. Une réponse<br />
pourtant bien timide, car Next ne sera jamais mis<br />
en avant par le constructeur français. Adoptant une<br />
stratégie radicalement différente des japonais, Toyota et<br />
Honda qui anticipèrent l’engouement pour <strong>les</strong> hybrides,<br />
Renault n’a pas poursuivi de développe ment <strong>sur</strong> cette<br />
voie. Le projet Next fut abandonné, remisé dans <strong>les</strong><br />
placards du Technocentre de Guyancourt, laissant le<br />
champ libre à d’autres constructeurs plus clairvoyants.<br />
PSA Peugeot-Citroën - Premier constructeur<br />
européen de véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> des années 90<br />
Le groupe de Sochaux revendique le leadership des<br />
constructeurs européens de véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>. C’est<br />
tout à fait vrai, <strong>les</strong> chiffres sont inscrits dans l’histoire :<br />
plus de 5000 véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> sont sortis des chaînes<br />
Peugeot et Citroën entre 1990 et 2001.<br />
• Chronologie des faits ayant permis à PSA d’arriver à<br />
cette première place :<br />
- Dès 1990 sont mis en production 250 exemplaires de<br />
C15 et C25 <strong>électriques</strong> à destination de flottes d’entreprises<br />
et de collectivités.<br />
- En 1991, le prototype électrique Citela est présenté<br />
sous la forme d’un véhicule ludique et modulaire léger<br />
(790kg) et performant (110km/h).<br />
Ce prototype qui devait donner une image dynamique et<br />
plaisante du véhicule électrique ne sera pas commercialisé.<br />
- En 1993 est lancée à la Rochelle une expérimentation<br />
dans <strong>les</strong> rues de la ville. 50 rochelais jouent <strong>les</strong> « cobayes »<br />
en utilisant des AX <strong>électriques</strong>.<br />
10 www.arval.be<br />
- 1995, commercialisation de l’AX électrique auprès des<br />
particuliers. Plus de 500 exemplaires seront produits entre<br />
1995 et 1997.<br />
- 1997, lancement de la Peugeot 106 électrique et de sa<br />
sœur jumelle chez Citroën, la Saxo électrique.<br />
- 1998, lancement des Peugeot Partner et Citroën Berlingo<br />
<strong>électriques</strong>, tous deux conçus <strong>sur</strong> une base identique.<br />
A eux quatre, <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> 106 et Saxo, Berlingo et<br />
Partner, seront produits à plus de 5000 exemplaires et<br />
trouveront acquéreur majoritairement dans des grandes<br />
entreprises et des institutions en France. EDF en achètera<br />
1500, La Poste 530, <strong>les</strong> autres gros utilisateurs sont<br />
la SNCF, des zones portuaires, des aéroports, des raffineries,<br />
des municipalités. La ville de Paris ouvre la même<br />
année un réseau d’une centaine de bornes de recharge<br />
pour <strong>les</strong> VE, suivie par de nombreuses vil<strong>les</strong> de province.<br />
• Qu’est-ce qui a bien pu soudain créer cet engouement<br />
pour <strong>les</strong> voitures <strong>électriques</strong> ?<br />
- La loi française <strong>sur</strong> l’air impose depuis 1999 à certains<br />
acteurs (collectivités territoria<strong>les</strong>, entreprises publiques)<br />
un taux de renouvellement de 20 % en véhicu<strong>les</strong> propres,<br />
qu’ils fonctionnent à l’électricité ou bien au GNV* ou au<br />
GPL**. L’ADEME*** délivre une subvention à l’achat de VE,<br />
des exonérations de taxes complètent le dispositif.<br />
- Les performances offertes étaient attractives pour un<br />
usage au quotidien <strong>sur</strong> de petits parcours. Dotés d’une<br />
vitesse maximum de 90 km/h, d’une autonomie de 60 à<br />
90 km selon <strong>les</strong> usages, relativement nerveux, de 0 à<br />
50 km/h en moins de neuf secondes, <strong>les</strong> VE produits par<br />
PSA étaient de vraies voitures. Silencieuses, confortab<strong>les</strong>,<br />
ne demandant qu’un entretien réduit, el<strong>les</strong> avaient peu de<br />
défauts, aux dires de leurs utilisateurs.<br />
* GNV : Gaz Naturel Véhicule<br />
** GP L: Gaz de Pétrole Liquéfié<br />
***ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
Citella © Citroën<br />
- La technologie des batteries utilisées était performante,<br />
elle venait en droite ligne du secteur aérospatial. Conçues<br />
par l’équipementier SAFT, <strong>les</strong> batteries, composées de<br />
cellu<strong>les</strong> monoblocs cadmium-nickel de 6V - 100 Ah, se<br />
sont révélées très fiab<strong>les</strong>. Leur durée de vie théorique de<br />
1500 cyc<strong>les</strong> a été confirmée et de nombreux véhicu<strong>les</strong><br />
sont encore en circulation de nos jours, équipés de leurs<br />
packs de batteries d’origine.<br />
• Pourquoi le groupe PSA a-t-il donc décidé de tout<br />
arrêter en 2002 ?<br />
Le président de PSA à l’époque, Jean-Marie Folz, déclara :<br />
« Nous arrêtons parce que probablement la berline tout<br />
électrique n’est pas le meilleur produit, la meilleure illustration<br />
du véhicule électrique ». Une déclaration qui n’a pas vraiment<br />
convaincu alors que la demande de véhicu<strong>les</strong> propres<br />
allait croissant, au moment même où l’on commençait<br />
à parler de nouvel<strong>les</strong> technologies de batteries plus<br />
performantes.<br />
D’autres raisons semblent plus plausib<strong>les</strong> :<br />
- Le réseau de distribution des constructeurs n’est<br />
pas favorable à une technologie de rupture comme<br />
le tout électrique. Une révision <strong>sur</strong> une 106 ou un<br />
Berlingo, comme pour la majorité des VE, se limite à vérifier<br />
l’état des batteries, éventuellement à compléter le<br />
niveau d’eau, à vérifier <strong>les</strong> freins et <strong>les</strong> pneumatiques. Un<br />
moteur électrique est sans entretien : pas de réglage, pas<br />
de vidange, pas de filtre à air, à huile, à combustible, ni<br />
injecteur, ni bougie. Encore moins d’échappement ou de<br />
courroie de distribution à changer périodiquement. Un<br />
SAV réduit, c’est une réduction du chiffre d’affaires et<br />
du bénéfice pour le constructeur et son réseau.<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
- La technologie de batteries choisie à l’époque, des batteries<br />
NI-cd (cadmium-nickel) est tombée sous le coup<br />
d’une réglementation européenne contraignante en<br />
2002. L’utilisation du cadmium très toxique sous toutes<br />
ses formes est fortement encadrée. Peugeot travaillait<br />
<strong>sur</strong> des solutions de remplacement, en association avec<br />
la société productrice de batteries SAFT, dans le cadre<br />
du programme VEDELIC*. Dès 2002, le prototype P4, une<br />
Peugeot 106 électrifiée, atteint une autonomie de 210<br />
km en conduite normale et une vitesse de pointe de 120<br />
km/h. Le P4 embarque des batteries de type lithium-ion<br />
(Li-ion), à la place des batteries nickel-cadmium (Ni-Cd).<br />
L’abandon par PSA de cette voie de recherche, éminemment<br />
stratégique, reste inexpliqué.<br />
- Il existe un risque réel de concurrence sévère, pour un<br />
grand constructeur, entre modè<strong>les</strong> thermiques et <strong>électriques</strong><br />
au sein même de sa gamme. En 2001, soit peu de<br />
temps avant de communiquer leur choix de stopper <strong>les</strong><br />
VE, <strong>les</strong> dirigeants de PSA Peugeot Citroën avaient décidé<br />
de construire une usine géante, à Kolín en République<br />
Tchèque, pour y produire, en association avec Toyota, des<br />
micro citadines. Cette usine fabrique <strong>les</strong> 107, ainsi que <strong>les</strong><br />
Citroën C1 et Toyota Aygo commercialisées à partir de 2005.<br />
Les trois modè<strong>les</strong> sont propulsés par des moteurs fournis<br />
par Toyota. Des moteurs thermiques modernes, certes, mais<br />
des moteurs qui nécessitent un SAV traditionnel.<br />
* Programme VEDELIC : 1995 - 2000. Développement de nouvel<strong>les</strong><br />
technologies de batteries et de chaîne de traction.<br />
11
Honda Insight 2009 © Honda Motors<br />
Micro hybrides<br />
12 www.arval.be<br />
Les catégories de véhicu<strong>les</strong><br />
hybrides et <strong>électriques</strong><br />
La solution Micro hybride (ou Stop-Start), correspond au<br />
niveau le plus faible d’hybridation. Il s’agit d’un système<br />
réversible remplissant le rôle du démarreur et de l’alternateur<br />
d’une voiture classique. Le moteur thermique est<br />
coupé automatiquement lors des arrêts et il est relancé<br />
automatiquement dès que le conducteur débraye.<br />
Mild hybrides<br />
Les Mild hybrides ont un niveau d’hybridation supérieur<br />
aux Micro hybrides. La fonction Stop-Start est présente,<br />
bien entendu, complétée par une double propulsion,<br />
thermique et électrique : <strong>les</strong> deux moteurs travaillent de<br />
concert pour propulser le véhicule. Le moteur électrique<br />
délivre son couple pour aider au démarrage et lors des<br />
reprises, l’électricité produite en mode alternateur est<br />
stockée dans des batteries spécifiques.<br />
Les Mild hybrides sont capab<strong>les</strong> également de récupérer<br />
de l’énergie au freinage. Le système fonctionne dans ce<br />
cas en générateur et développe une résistance qui s’ajoute<br />
au frein moteur.<br />
Hybrides parallè<strong>les</strong><br />
Les véhicu<strong>les</strong> hybrides parallè<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> plus connus car<br />
<strong>les</strong> plus répandus. La puissance des moteurs thermique<br />
et électrique est additionnée par couplage, comme pour<br />
<strong>les</strong> Mild hybrides. De plus, ces voitures sont capab<strong>les</strong> de<br />
fonctionner en tout électrique au démarrage, à basse<br />
vitesse, lors des manœuvres de parking. Les batteries ont<br />
une capacité suffisante pour parcourir de petits trajets,<br />
de quelques kilomètres, sans avoir recours au moteur<br />
thermique.
Hybrides rechargeab<strong>les</strong> (plug-in hybrid)<br />
Les hybrides rechargeab<strong>les</strong> sont une évolution des<br />
hybrides parallè<strong>les</strong> munies de batteries de capacité plus<br />
importante. On parle d’hybride rechargeable (plug-in<br />
hybrid) lorsqu’un véhicule hybride peut se recharger <strong>sur</strong><br />
le réseau électrique, ce qui permet, pour <strong>les</strong> trajets quotidiens,<br />
de l’utiliser comme une voiture électrique.<br />
Les véhicu<strong>les</strong> « tout électrique »<br />
La famille des véhicu<strong>les</strong> tout <strong>électriques</strong> englobe de<br />
nombreuses formes de carrosserie, des micro citadines<br />
aux utilitaires de livraisons. Leur source d’énergie est<br />
l’électricité, et ils fonctionnent avec des batteries<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
rechargeab<strong>les</strong>, comme <strong>les</strong> ordinateurs portab<strong>les</strong>, l’outillage<br />
électro-portatif, <strong>les</strong> téléphones sans fil, etc.<br />
Leur évolution est intimement liée aux progrès effectués<br />
durant <strong>les</strong> dix dernières années dans le stockage d’énergie<br />
électrique.<br />
Objets d’attentes importantes de la part d’utilisateurs,<br />
soucieux de réduire leur dépendance aux énergies<br />
émettrices de CO2, ils atteignent dorénavant la maturité<br />
technologique permettant leur diffusion à grande échelle<br />
d’ici peu.<br />
Prototype QUICC © DuraCar<br />
13
Principe de fonctionnement<br />
Les Micro hybrides sont des voitures conventionnel<strong>les</strong><br />
propulsées par un moteur thermique équipé<br />
d’une fonction Stop-Start. La fonction Stop-Start<br />
coupe momentanément le moteur lorsque la voiture<br />
s’arrête. Elle permet un gain de consommation de carburant<br />
lors de la conduite en ville (arrêt au feu rouge,<br />
embouteillage...), de l’ordre de 10 % en usage urbain,<br />
6 % en cycle mixte normalisé, et jusqu’à 16 % lorsque la<br />
circulation est dense. La technologie est simple : un alternateur<br />
qui fait office de démarreur, une électronique de<br />
commande et une batterie. Les systèmes <strong>les</strong> plus évolués<br />
14 www.arval.be<br />
Micro hybrides,<br />
la fonction Stop-Start<br />
Système micro hybrid Stars de Valeo © Valeo<br />
permettent de récupérer l’énergie lors des décélérations<br />
et stockent l’électricité dans des condensateurs d’un<br />
nouveau genre : <strong>les</strong> supercondensateurs. Cette nouvelle<br />
génération permettra, outre la récupération de l’énergie<br />
au freinage, une fonction « booster » qui apportera un<br />
couple supplémentaire momentané au moteur.<br />
La Citroën C3 a été la première voiture à bénéficier de<br />
cette innovation, dès 2004, suivie par la C2. Une avancée<br />
à mettre au crédit de l’équipementier Valeo qui a été le<br />
premier à mettre au point le Stop-Start.
Les Micro hybrides en 2009<br />
Actuellement, d’autres constructeurs proposent des<br />
véhicu<strong>les</strong> équipés de systèmes similaires développés par <strong>les</strong><br />
grands équipementiers. Bosch fournit le groupe BMW pour<br />
<strong>les</strong> Mini et e.a. la BMW série 1, ainsi que le constructeur<br />
sud-coréen Kia pour la Cee’d. Les Smart MHD (Micro<br />
Hybrid Diesel), <strong>les</strong> Mercedes Classe A sont équipées,<br />
comme <strong>les</strong> Citroën, du système micro hybride Stars<br />
de Valeo. Fiat, pour sa part, s’est tourné vers Magneti<br />
Marelli, son fournisseur traditionnel, pour le Stop-Start<br />
de la 500. Il annonce des Panda et Punto commercialisées<br />
prochainement avec la fonction Stop-Start. Toyota ajoute<br />
à sa gamme une Auris micro hybride, et Renault, qui était<br />
réticent jusqu’à présent, oriente à son tour sa stratégie<br />
vers <strong>les</strong> Micro hybrides.<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
La tendance est claire : c’est l’ère de la micro<br />
hybridation de masse<br />
Alice de Bauer, directrice de la politique environnement<br />
de Renault a déclaré vouloir populariser le système<br />
Stop-Start <strong>sur</strong> tous <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> de la gamme Renault<br />
vers 2010. Pour sa part, Pascal Hénault, directeur de<br />
la recherche de PSA, a annoncé que le Stop-Start sera<br />
généralisé à l’ensemble des gammes Peugeot et Citroën<br />
le plus tôt possible. Le groupe PSA envisage de vendre<br />
1 million de véhicu<strong>les</strong> dotés du Stop-Start en 2011 et<br />
plus de 1,6 million de véhicu<strong>les</strong> de ce type en 2012.<br />
15
Principe de fonctionnement<br />
16 www.arval.be<br />
Mild hybrides,<br />
un moteur électrique puissant<br />
Cette catégorie, également appelée semi hybrides,<br />
est apparue avec <strong>les</strong> premiers modè<strong>les</strong> produits par<br />
Honda, qui a été le promoteur de cette technologie.<br />
Deux moteurs : l’un thermique et l’autre électrique,<br />
fonctionnent ensemble. Le moteur électrique fournit<br />
un <strong>sur</strong>croît de puissance dans <strong>les</strong> phases de démarrage<br />
et d’accélération, mais n’entraîne pas seul le véhicule.<br />
L’énergie électrique produite en continu, ou lors des<br />
décélérations, est stockée dans un pack de batteries<br />
de capacité supérieure aux simp<strong>les</strong> batteries de<br />
démarrage des micro hybrides. Un ordinateur couplé à<br />
une multitude de capteurs gère en temps réel la répartition<br />
de puissance des deux moteurs et le couple. Lors de<br />
la circulation en ville, le système fonctionne comme un<br />
Stop-Start. Les gains de consommation, par rapport aux<br />
modè<strong>les</strong> conventionnels équivalents, sont bien entendu<br />
variab<strong>les</strong> selon l’usage, de l’ordre de 10 à 20 % en ville.<br />
Trois générations depuis 1999<br />
Mild hybride Honda Civic © Honda Motors<br />
Honda a commercialisé en Europe trois générations<br />
successives d’hybrides équipées de sa technologie IMA<br />
(Integrated Motor Assist) depuis 1999. Peu diffusées,<br />
el<strong>les</strong> n’ont pas eu autant de succès que <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> de<br />
Toyota, cependant Honda espère combler son retard <strong>sur</strong><br />
son grand rival avec le lancement en 2009 de deux modè<strong>les</strong><br />
plus compétitifs en prix et performances : <strong>les</strong> Civic<br />
IMA et Insight IMA.<br />
D’autres constructeurs ont suivi Honda <strong>sur</strong> la voie des Mild<br />
hybrid. Le géant allemand Daimler va commercialiser mi<br />
2009 un véhicule de prestige : la Mercedes-Benz S400<br />
BlueHYBRID.<br />
Plusieurs modè<strong>les</strong> de la gamme Mercedes sont annoncés<br />
avec cette technologie issue d’une coopération entre BMW<br />
et Daimler.<br />
La technologie Mild hybrid de BMW est baptisée Active-<br />
Hybrid Technology.<br />
Les fournisseurs des deux constructeurs allemands<br />
sont l’équipementier Continental, pour la motorisation<br />
électrique et l’électronique de commande, associé au<br />
producteur de batteries Johnson Controls Saft.
Mild hybride Honda Insight 2009 © Honda Motors<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
17
Toyota Prius 2 © Toyota<br />
Principe de fonctionnement<br />
18 www.arval.be<br />
Hybrides parallè<strong>les</strong><br />
Les véhicu<strong>les</strong> hybrides parallè<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> plus connus et<br />
<strong>les</strong> plus répandus, principalement sous l’impulsion du premier<br />
constructeur mondial, Toyota. Comme pour <strong>les</strong> Mild<br />
hybrides, un moteur thermique est couplé à un moteur<br />
électrique. La différence tient dans la puissance supérieure<br />
du moteur électrique dimensionné pour pouvoir<br />
entraîner seul le véhicule, moteur thermique à l’arrêt, <strong>sur</strong><br />
de courtes distances.<br />
Les hybrides parallè<strong>les</strong> fonctionnent en mode tout électrique<br />
au démarrage, à basse vitesse, dans <strong>les</strong> bouchons, lors<br />
des manœuvres de parking.<br />
Cela implique une capacité de batteries plus importante<br />
que celle des Mild hybrides, une transmission un peu<br />
particulière et un ordinateur de gestion très performant.<br />
Les transmissions utilisées <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> commercialisés<br />
sont de type « CVT » (Continuous Variable Transmission ou<br />
Transmission Variable Continue), un dispositif permettant<br />
de faire tourner <strong>les</strong> moteurs au régime délivrant le meilleur<br />
rendement. Les ingénieurs qui conçoivent <strong>les</strong> hybrides<br />
de ce type cherchent avant tout à augmenter le couple,<br />
synonyme de soup<strong>les</strong>se et de reprise, d’un petit moteur à<br />
faib<strong>les</strong> émissions. C’est ainsi que la notion de chaîne de<br />
traction à haut rendement est apparue, en lieu et place<br />
du couple moteur/boîte de vitesse conventionnel.<br />
Réduction de la consommation et des rejets<br />
polluants<br />
La réduction de consommation est importante, de l’ordre<br />
de 10 à 50 % selon l’utilisation, la conduite urbaine<br />
offrant <strong>les</strong> gains <strong>les</strong> plus spectaculaires.<br />
La diminution de rejets de CO2 est proportionnelle à la<br />
réduction de consommation, grâce au rendement élevé<br />
des hybrides parallè<strong>les</strong>. Une berline hybride du segment<br />
M2 (Laguna, 406, C5, Avensis...), comme la Prius, rejette<br />
autant de CO2 qu’une toute petite citadine (C1, 107,<br />
Aygo...) et fait mieux que la plus propre des Clio.
Si l’on compare <strong>les</strong> émissions des berlines de la même catégorie<br />
à cel<strong>les</strong> de la Prius, <strong>sur</strong> 20 000 km, celle-ci rejettera<br />
une tonne de moins de CO2 dans l’atmosphère. Pour <strong>les</strong><br />
autres polluants, comme l’oxyde d’azote (Nox) et l’hydrate<br />
de carbone (HC), <strong>les</strong> émissions sont inférieures à cel<strong>les</strong><br />
de n’importe quelle autre voiture à essence. Les émissions<br />
de particu<strong>les</strong>, inconvénient important des moteurs<br />
Diesel, sont réduites à zéro. La propulsion hybride électrique<br />
démontre ici sa supériorité.<br />
Toyota Hybrid Synergy Drive : la référence en<br />
hybridation<br />
La première voiture hybride grand public commercialisée,<br />
celle devenue en quelques années LA référence absolue,<br />
doit son succès à une innovation technologique :<br />
le Toyota « Hybrid Synergie Drive ».<br />
Ce système exclusif, décliné en différentes versions, équipe<br />
en premier lieu des Toyota : la Prius dans le monde entier,<br />
<strong>les</strong> Highlander et Camry en Amérique du Nord. Il est présent<br />
également dans <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> de la filiale haut de gamme du<br />
constructeur japonais, Lexus, qui commercialise <strong>les</strong> RX 400h,<br />
GS 450h, LS 600h.<br />
D’autres constructeurs font appel à la technologie de<br />
Toyota pour produire des hybrides sous licence. C’est le<br />
cas de Nissan qui vend en Amérique du Nord des Altima<br />
Hybrides. Ford utilise des brevets Toyota pour son 4x4<br />
Escape Hybrid, ainsi que FAW (First Automotive Works)<br />
dans le cadre d’un joint venture pour le marché chinois. La<br />
stratégie de Toyota, qui a protégé ses innovations par une<br />
multitude de brevets, plus de 1000, s’avère payante.<br />
Plus de 10 ans après <strong>les</strong> débuts commerciaux de la première<br />
hybride parallèle, aucun constructeur n’a réussi à contourner<br />
<strong>les</strong> barrières posées par le géant japonais. Pourtant,<br />
cette avance technologique considérable ne fut pas perçue<br />
comme telle lors du lancement de la Prius 1 en 1997.<br />
De la Prius I à la Prius III - Un succès planétaire<br />
• Prius I - La pionnière<br />
Il faut bien le reconnaître, sauf aux yeux de quelques<br />
rares spécialistes de la veille technologique, le lancement<br />
au Japon de la Prius I en 1997 est passé presque<br />
complètement inaperçu. Pour ses débuts commerciaux en<br />
Europe et aux USA, fin 1999, elle reçut un accueil plus que<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
mitigé dans la presse spécialisée et le monde automobile<br />
en général. Les journalistes trouvaient sa ligne vieillotte,<br />
lourde, ses performances insuffisantes, et sa consommation<br />
réduite ne semblait intéresser personne sauf de rares<br />
utilisateurs avertis. Ce qui n’a pas empêché Toyota d’en<br />
produire 124 000 unités en cinq ans et de poursuivre son<br />
investissement <strong>sur</strong> <strong>les</strong> développements techniques nécessaires<br />
à la deuxième génération.<br />
• Prius II - Plus d’un million d’exemplaires vendus<br />
La Prius II a démarré sa carrière fin 2003 aux USA, début<br />
2004 en Europe, et a reçu un accueil plus favorable. Ses<br />
avantages mis en avant grâce à une prise de conscience<br />
accrue des problèmes posés par le réchauffement climatique,<br />
cette nouvelle voiture a suscité un réel intérêt du<br />
grand public.<br />
Pour ras<strong>sur</strong>er <strong>les</strong> acheteurs potentiels, et ainsi faire<br />
tomber <strong>les</strong> doutes <strong>sur</strong> la fiabilité, Toyota l’a dotée d’une<br />
garantie spécifique de 8 ans ou 160 000 km pour toute<br />
la partie hybride.<br />
Elle a été élue Voiture de l’Année 2005 par <strong>les</strong> 58 journalistes<br />
spécialisés (représentant 22 pays) membres du jury européen<br />
de la Voiture de l’Année. C’est ainsi que la Prius II est passée<br />
du statut de curiosité technique à celui de phénomène<br />
commercial. Plus d’un million de Prius II ont été vendues en<br />
cinq ans, ce qui fait d’elle, et de très loin, la voiture à propulsion<br />
électrique/hybride la plus vendue de tous <strong>les</strong> temps.<br />
• Prius III - Confirmation de l’avance technologique de Toyota<br />
La Prius III, présentée en première mondiale au salon de<br />
Detroit 2009 perfectionne encore la technologie hybride<br />
de ses devancières. Alors que ses concurrents envisagent<br />
d’entrer <strong>sur</strong> le marché à partir de 2010, Toyota verrouille<br />
sa position de leader et propose une évolution majeure.<br />
Comme précédemment, le bureau d’étude du c onstructeur<br />
japonais a protégé ses innovations par une kyrielle de<br />
nouveaux brevets et espère atteindre le rythme d’un million<br />
de véhicu<strong>les</strong> hybrides par an à l’horizon 2010-2013. Les<br />
améliorations sont nombreuses et visent toutes à réduire<br />
encore la consommation et <strong>les</strong> rejets de CO2 : plus de<br />
couple pour <strong>les</strong> moteurs, un coefficient de pénétration dans<br />
l’air amélioré, un gain de poids, une gestion des batteries<br />
optimisée, une climatisation basse consommation, la ventilation<br />
as<strong>sur</strong>ée par toit solaire photovoltaïque.<br />
19
Des prototypes dès 2004<br />
20 www.arval.be<br />
Hybrides rechargeab<strong>les</strong><br />
(plug-in hybrid)<br />
Les premiers hybrides rechargeab<strong>les</strong> contemporains ont<br />
été imaginés dans <strong>les</strong> laboratoires de R&D d’une start-up<br />
basée en Californie.<br />
Comment démontrer qu’une technologie arrive à maturité<br />
? En réalisant un prototype dont le monde entier<br />
va parler. C’est ce que firent, dès 2004, <strong>les</strong> ingénieurs<br />
d’EnergyCS associés à ceux de Valence Technology, un<br />
producteur texan de batteries au lithium. EnergyCS<br />
(Energy Control Systems Engineering Inc) a développé un<br />
<strong>savoir</strong>-faire très spécifique autour de l’électronique pour<br />
le pilotage de packs de batteries Li-ion pour l’automobile.<br />
Ils sont partis d’une question simple : comment augmenter<br />
<strong>les</strong> performances en propulsion électrique pure d’une<br />
Toyota Prius ? En remplaçant <strong>les</strong> batteries d’origine par<br />
d’autres, beaucoup plus puissantes, et porter ainsi l’autonomie<br />
à une cinquantaine de kilomètres.<br />
Prototype plug-in hybride <strong>sur</strong> base Toyota Prius réalisé par EnergyCS aux USA<br />
Il faut bien le reconnaître, l’autonomie en mode purement<br />
électrique d’une Prius de série est relativement<br />
faible, 3 ou 4 kilomètres tout au plus.<br />
Les concepteurs américains se sont engouffrés dans ce<br />
point faible, profitant de l’immobilisme de Toyota <strong>sur</strong><br />
le sujet. Ils transformèrent deux Prius, <strong>les</strong> équipèrent<br />
d’un pack de batteries au lithium de leur conception,<br />
et créèrent la <strong>sur</strong>prise en <strong>les</strong> présentant en mai 2005 à<br />
Monaco, lors d’EVS 21*.<br />
Montée en puissance du concept<br />
Trois facteurs propulsent <strong>les</strong> hybrides rechargeab<strong>les</strong> <strong>sur</strong><br />
le devant de la scène :<br />
- une demande importante des utilisateurs non satisfaits<br />
des performances des hybrides actuel<strong>les</strong> ;
© EDF<br />
- la réduction du prix des batteries, une augmentation<br />
des performances et la démonstration de leur fiabilité ;<br />
- l’arrivée annoncée des majors <strong>sur</strong> le marché, celle de<br />
General Motors avec la Volt, de Toyota avec sa propre<br />
Prius rechargeable, de Ford, de VAG et d’autres, ce qui<br />
implique une rapide montée en puissance des capacités<br />
de production de batteries.<br />
Pour répondre à une importante demande en Amérique<br />
du Nord, quelques entreprises se sont orientées vers la<br />
fourniture de kits homologués, prêts à être installés. Ils<br />
sont commercialisés depuis 2008 par Hymotion, une<br />
filiale du producteur de batteries A123Systems et des<br />
intégrateurs du système développé par EnergyCS.<br />
En Europe, EDF, en partenariat avec Toyota, s’est fait le<br />
promoteur des hybrides rechargeab<strong>les</strong>. Des tests sont<br />
effectués <strong>sur</strong> quelques Prius rechargeab<strong>les</strong> en France et<br />
en Angleterre.<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
General Motors annonce la commercialisation de son<br />
« concept car » Volt, à partir de 2011 dans différentes<br />
versions, cela dans le monde entier.<br />
En Chine, le constructeur BYD, qui produit ses propres<br />
batteries, commercialise des modè<strong>les</strong> baptisés là-bas<br />
« Dual Mode », <strong>les</strong> F3 et F6 DM. BYD est ainsi devenu<br />
le premier constructeur mondial à livrer des voitures<br />
hybrides rechargeab<strong>les</strong> de série, au nez et à la barbe des<br />
leaders mondiaux !<br />
* Les EVS (Electric Vehicle Symposium ) sont des forums internationaux,<br />
où se retrouvent annuellement tous <strong>les</strong> spécialistes<br />
de la recherche et de l’industrie de la filière électrique. Ils sont<br />
organisés par la World Electric Vehicle Association (WEVA). En<br />
2009 s’est tenu en Norvège EVS 24. www.evs24.org<br />
21
Principe de fonctionnement<br />
22 www.arval.be<br />
Les véhicu<strong>les</strong><br />
« tout électrique »<br />
Dans <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>, <strong>les</strong> éléments constituant<br />
la chaîne de traction sont organisés <strong>sur</strong> le même principe<br />
que celui des véhicu<strong>les</strong> thermiques.<br />
L’énergie stockée à bord est transformée par un moteur<br />
pour être ensuite transmise aux roues. La principale différence<br />
résidant dans la simplicité de cette chaîne de traction<br />
électrique par rapport à son équivalent thermique :<br />
- un réservoir d’énergie, constitué d’un assemblage de<br />
batteries ;<br />
- un ou des moteurs <strong>électriques</strong> ;<br />
- une unité électronique/informatique de commande et<br />
un chargeur ;<br />
- des câb<strong>les</strong> pour relier le tout.<br />
Les « périphériques » du moteur thermique disparaissent :<br />
pompes à eau, à carburant, à huile, à injection. Aucun filtre,<br />
ni échappement, ni bougies. Le turbocompresseur ? Inutile.<br />
La transmission est simplifiée, pas d’embrayage ou de boîte<br />
de vitesses.<br />
Les moteurs <strong>électriques</strong> qui équipent <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> modernes<br />
sont dérivés de moteurs industriels. Ils sont d’une<br />
grande simplicité d’utilisation et d’une fiabilité incom-<br />
Nissan FEV-II - batteries LI-ion © Nissan<br />
parable. Conçus pour fonctionner en continu pendant<br />
des années sans entretien, ils nécessitent seulement des<br />
visites de contrôle.<br />
Cette simplicité mécanique permet de faire porter <strong>les</strong> efforts<br />
des développeurs <strong>sur</strong> l’optimisation de l’énergie consommée<br />
et la simplicité d’utilisation. De nombreuses voies sont<br />
explorées dans cet objectif (voir chapitre concernant <strong>les</strong><br />
chaînes de traction <strong>électriques</strong>).<br />
Le « concept car » électrique, un véhicule très<br />
médiatique<br />
As<strong>sur</strong>ément, <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> sans émission de gaz attirent<br />
le public <strong>sur</strong> <strong>les</strong> salons automobi<strong>les</strong>. Les grands<br />
constructeurs l’ont bien compris. Ils utilisent <strong>les</strong><br />
« ZEV » ( Zero Emission Vehicle) pour démontrer la créativité<br />
de leurs designers et ingénieurs.<br />
Depuis <strong>les</strong> années 90, <strong>les</strong> « concepts car » <strong>électriques</strong> ont<br />
été nombreux à faire rêver <strong>les</strong> utilisateurs potentiels et<br />
la presse spécialisée. Présenter des voitures inaccessib<strong>les</strong>
aux conductrices et conducteurs a un résultat évident : en<br />
terme d’image, de perception, <strong>les</strong> voitures <strong>électriques</strong> sont<br />
des produits du futur, un peu comme des rêves.<br />
Ce qui est éloigné de la réalité, ces dernières étant<br />
beaucoup plus accessib<strong>les</strong> que ne le laissent entendre <strong>les</strong><br />
majors constructeurs. Quelques exemp<strong>les</strong> de « concept<br />
car » évolués n’ayant jamais été mis en production.<br />
• 1995 - Fev-II Concept par Nissan<br />
Lors de sa première apparition, au Tokyo Motor Show<br />
de 1995, la FEV-II était déjà équipée de batteries au<br />
LI-ion expérimenta<strong>les</strong> permettant de multiplier par trois<br />
l’autonomie des accumulateurs au plomb de l’époque.<br />
Ce fut l’une des premières apparitions publiques d’une<br />
voiture équipée de ce type d’accumulateur à haut<br />
niveau de performance.<br />
• 1996 - Tulip de Peugeot<br />
Tulip est l’acronyme de Transport Urbain Libre Individuel<br />
et Public. Le système a été présenté par PSA Peugeot<br />
Citroën, VIA GTI et Cegelec dès 1996. Tulip propose à des<br />
abonnés des mobi<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> biplaces en libre-service,<br />
dans divers points de la ville.<br />
L’abonnement donne accès à une télécommande personnelle<br />
permettant de prendre possession d’un véhicule pour<br />
la durée de son choix en composant un code confidentiel.<br />
Autre avantage de Tulip, <strong>les</strong> abonnés disposent dans<br />
le véhicule d’un guidage interactif transmettant aux<br />
conducteurs des informations uti<strong>les</strong> à la mobilité. Une<br />
anticipation des GPS actuels.<br />
Long de 2,20 m et large de 1,40 m, ce véhicule électrique<br />
possède des qualités de vivacité et d’agrément de<br />
conduite adaptés à la ville: 8 secondes de 0 à 50km/h et<br />
vitesse de 75 km/h.<br />
Sa structure composée de cinq éléments principaux<br />
assemblés par collage favorise la solidité de l’ensemble.<br />
Les composants de Tulip sont recyclab<strong>les</strong>.<br />
• 2007 - Mixim par Nissan<br />
La cible de Mixim est claire : <strong>les</strong> jeunes conducteurs.<br />
Les ingénieurs de Nissan sont partis d’un constat : <strong>les</strong><br />
jeunes se désintéressent de plus en plus de l’automobile.<br />
Mixim est plus légère qu’une Micra ou qu’une<br />
Twingo, et bien entendu le design intérieur est inspiré de<br />
l’univers des jeux vidéo.<br />
Sportive, trois places mais quatre roues motrices grâce à<br />
deux moteurs, l’un à l’avant et l’autre à l’arrière, Mixim<br />
Z.E. Concept Renault © Renault<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
est un véhicule interactif doté d’une vitesse de pointe de<br />
180 km/h et de 250 km d’autonomie grâce aux batteries<br />
lamellaires Lithium-ion. Mixim a fait le tour de la<br />
planète quelques heures après sa présentation officielle<br />
au salon de Francfort 2007. Presque tous <strong>les</strong> médias ont<br />
repris cette image futuriste, en omettant de préciser que<br />
Mixim ne sera jamais commercialisée.<br />
• 2008 - Z.E. Concept de Renault<br />
Au Mondial de l’Automobile 2008, à Paris, le « concept<br />
car » fluo Z.E. (pour Zéro Emission) fut assez remarqué.<br />
Une voiture « tout électrique », en vedette <strong>sur</strong> le stand<br />
de Renault, c’était une nouveauté, mais cela n’a pas<br />
vraiment <strong>sur</strong>pris.<br />
Depuis 2007, le groupe Renault/Nissan a multi plié <strong>les</strong><br />
annonces et établi des partenariats autour de la voiture<br />
électrique. C’est le cas en Israël, au Portugal et en<br />
Norvège dans le cadre d’accords avec le projet Better<br />
Place.<br />
Renault/Nissan s’est engagé à fournir des voitures<br />
élec triques aux clients de Better Place, cela à partir de<br />
2011. Alors que tout le monde attendait au Mondial de<br />
l’Automobile 2008 à Paris une vraie voiture électrique,<br />
performante, disponible prochainement, Renault a choisi<br />
de présenter un nouveau « concept car ». Certes, Z.E.<br />
Concept adopte quelques solutions techniques séduisantes<br />
comme une carrosserie isolante associée à une peinture<br />
athermique, des panneaux solaires <strong>sur</strong> le toit, mais reste<br />
un projet d’étude éloigné de la production.<br />
23
Smart EV © Smart - Groupe Daimler<br />
Des flottes expérimenta<strong>les</strong><br />
Signe d’une accélération vers une diffusion plus importante,<br />
certains constructeurs lancent des phases<br />
expérimenta<strong>les</strong> portant <strong>sur</strong> plusieurs centaines de véhicu<strong>les</strong>.<br />
Leur objectif est de tester dans des conditions réel<strong>les</strong><br />
<strong>les</strong> réactions des usagers et <strong>les</strong> technologies.<br />
Les expérimentations, élaborées dans la plupart des cas en<br />
partenariat avec des fournisseurs d’énergie, sont effectuées<br />
<strong>sur</strong> des zones géographiques limitées.<br />
• Mitsubishi « i MiEV» en test depuis 2007 au Japon<br />
La Mitsubishi « i » est une citadine commercialisée<br />
au Japon. Une petite voiture d’une longueur de<br />
3,40 m carrossée en quatre portes/quatre places. La<br />
« i » est versatile, conçue <strong>sur</strong> un chassis évolutif pour<br />
permettre une conversion en voiture électrique. Son<br />
moteur est situé en position centrale, couché sous<br />
l’habitacle, dans le plancher <strong>sur</strong>élevé. La version<br />
électrique de la « i », la MiEV (Mitsubishi innovative<br />
Electric Vehicle) pèse 1080 kg et peut atteindre <strong>les</strong> 130<br />
km/h. Son autonomie, annoncée par le constructeur, est<br />
de 130 ou 160 km en fonction des batteries. Mitsubishi<br />
24 www.arval.be<br />
a développé un chargeur rapide (20 mn) <strong>sur</strong> un point<br />
de charge spécifique en plus du chargeur embarqué. Ce<br />
développement a été effectué en partenariat avec <strong>les</strong><br />
producteurs d’énergie qui testent <strong>les</strong> MiEV.<br />
Une vingtaine de voitures équipent Chugoku Electric Power<br />
et Kyushu Electric Power, <strong>les</strong> entreprises de l’archipel engagées<br />
dans le projet. La phase de tests au Japon s’avérant concluante,<br />
Mistubishi l’a étendue aux USA en 2008. Ce sont Southern<br />
California Edison (SCE) et Pacific Gas and Electric Company<br />
(PG&E) qui sont chargés de l’expérimentation d’une trentaine<br />
de véhicu<strong>les</strong>. Ils permettront à Mitsubishi de recueillir une<br />
multitude d’informations <strong>sur</strong> l’utilisation des véhicu<strong>les</strong><br />
en conditions réel<strong>les</strong>, mais aussi de décider d’une éventuelle<br />
commercialisation aux Etats-Unis. Le lancement<br />
<strong>sur</strong> le marché européen est programmé pour décembre<br />
2010. La production annoncée est de 2000 MiEV.<br />
• Smart EV en Europe<br />
La Smart EV est en quelque sorte un retour aux sources.<br />
Dans leur logique, <strong>les</strong> créateurs de la Smart, appelée<br />
auparavant Swatchmobile, avaient conçu en 1996 une<br />
version électrique de la micro citadine. Trop futuriste,<br />
elle n’a pas été retenue par <strong>les</strong> dirigeants de Smart lors
de la production en série. Il fallut attendre 2005 pour<br />
voir apparaître la première Smart électrique. Une firme<br />
anglaise, Zytek, a effectué la transformation et présenté<br />
ses prototypes <strong>sur</strong> de nombreux salons avant d’intéresser<br />
le groupe Daimler, le propriétaire de Smart. La version<br />
électrique développe 30 kW, ce qui lui permet d’atteindre<br />
le 0 à 50 km/h en 6.5 secondes et une vitesse maxi de<br />
110 km/h. Son autonomie est de l’ordre de 120 km. Une<br />
centaine de Smart EV ont été produites et livrées à des<br />
entreprises en Angleterre pour une première phase de tests<br />
démarrée fin 2007. Un autre lot de 100 voitures est en<br />
construction pour une seconde série de tests à Berlin. Pour<br />
l’occasion, Daimler est associé au producteur d’énergie<br />
RWE AG. Dans le cadre du projet « e-mobility Berlin », 500<br />
points de charge vont être installés dans des entreprises,<br />
chez des particuliers et dans des parkings. Une initiative<br />
supportée par le gouvernement fédéral. Smart EV est également<br />
au cœur d’un projet similaire en Italie. Les vil<strong>les</strong><br />
de Rome, Milan et Pise sont concernées. Le partenaire<br />
énergie est Enel Spa, plus de 400 points de charge seront<br />
déployés dans <strong>les</strong> trois vil<strong>les</strong> italiennes pour alimenter<br />
une centaine de Smart EV.<br />
• Une Mini électrique aux USA<br />
Aux Etats-Unis, une catégorie de VE est assez populaire :<br />
<strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> transformés. La recette est simple : vous prenez<br />
un véhicule thermique en bon état, ou mieux, neuf,<br />
vous enlevez tout ce qui ne sert à rien pour la transformation<br />
en électrique, et vous remplacez par un moteur à<br />
haut rendement et des batteries de nouvelle génération.<br />
Les règ<strong>les</strong> d’homologation, plus simp<strong>les</strong> qu’en Europe,<br />
permettent ce genre d’adaptation, et des centaines de<br />
transformations en électrique sont en circulation. Des<br />
entreprises se sont engouffrées dans le créneau et l’une<br />
d’entre el<strong>les</strong>, EV Innovations (ex Hybrid Technologies),<br />
s’est progressivement forgée une réputation de spécialiste.<br />
Les fondateurs de l’entreprise sont à l’origine d’une<br />
flotte de PT Cruiser (produits par Chrysler) <strong>électriques</strong>,<br />
utilisés par <strong>les</strong> taxis de New York, et de la transformation<br />
spectaculaire d’une Mini. Dotée de batteries Li-ion, cette<br />
Mini offre des performances élevées : 130 km/h et une<br />
autonomie supérieure à 150 km. Devant l’intérêt suscité<br />
par la Mini « E » d’EV Innovations, BMW USA a décidé de<br />
lancer en production 500 véhicu<strong>les</strong> pour <strong>les</strong> louer à des<br />
expérimentateurs volontaires. Les territoires concernés<br />
sont : New York, le New Jersey et la Californie.<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
Du haut de gamme pour rêver<br />
El<strong>les</strong> ne sont pas, et de loin, à la portée de toutes <strong>les</strong> bourses,<br />
et nous avons peu de chance d’en croiser une au hasard<br />
de la circulation. Cependant, <strong>les</strong> voitures <strong>électriques</strong><br />
haut de gamme existent bel et bien, et el<strong>les</strong> bénéficient<br />
de l’engouement des médias pour le sujet. Leurs constructeurs<br />
appliquent une logique industrielle conventionnelle :<br />
<strong>les</strong> produits innovants pénètrent le marché par le haut de<br />
gamme. Car ce ne sont pas <strong>les</strong> innovations qui manquent<br />
dans <strong>les</strong> sportives <strong>électriques</strong> actuellement commercialisées<br />
: aérodynamique poussée, gestion de l’énergie pilotée<br />
par ordinateur, moteurs roues, etc.<br />
Leur production est artisanale, soignée, proche du<br />
« <strong>sur</strong> me<strong>sur</strong>e », <strong>les</strong> délais de livraison importants et <strong>les</strong><br />
tarifs respectab<strong>les</strong>. Mais ces voitures ont un caractère<br />
symbolique : ce sont des <strong>électriques</strong> commercialisées par<br />
de petits constructeurs, des « start-up ».<br />
• Venturi Fetish<br />
Venturi était un petit constructeur français de voitures<br />
de sport, spécialisé dans la catégorie Grand Tourisme.<br />
Après s’être illustrée aux 24 heures du Mans et en<br />
Formule 1, la marque rencontra de graves difficultés.<br />
Menacée de disparaître, elle est reprise en 2001 par un<br />
industriel monégasque, Gildo Pallanca Pastor. Ce dernier<br />
réoriente radicalement l’activité vers <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong><br />
<strong>électriques</strong> et lui donne un nouveau souffle. Dès 2004,<br />
Venturi présente une voiture entièrement nouvelle, la<br />
Fetish, créant ainsi un nouveau segment : celui du<br />
véhicule électrique de sport. Le concept de Fetish est<br />
totalement différent des autres voitures de sport : <strong>les</strong><br />
batteries, et non plus le moteur, sont situées au centre<br />
de la valeur technologique du véhicule, de ses performances.<br />
Fetish est construite entièrement en fibres de<br />
carbone. Son châssis coque original contient <strong>les</strong> batteries<br />
au sein même de la structure. Son moteur, idéalement<br />
placé en position centrale arrière, la propulse à 100 km/h<br />
en moins de cinq secondes. Fetish offre une autonomie<br />
de 250 km et une recharge complète rapide en une<br />
heure (sous 30 kW triphasé) ou en trois heures <strong>sur</strong> une<br />
prise standard. Cette voiture superbe est en vente <strong>sur</strong><br />
commande en priorité à Tokyo, Los Ange<strong>les</strong>, Monte<br />
Carlo, Paris, Londres et Dubaï au prix de 297 000 € HT.<br />
Son délai de réalisation est de 4 mois.<br />
25
• Tesla Motors - Californie<br />
Nikola Tesla était un inventeur et ingénieur serbe émigré<br />
aux États-Unis, spécialisé dans le domaine de l’électricité.<br />
Décédé en janvier 1943, il est considéré comme l’un<br />
des grands scientifiques dans l’histoire des technologies.<br />
Il a déposé plus de 900 brevets (repris pour la plupart<br />
au compte de Thomas Edison) traitant de nouvel<strong>les</strong><br />
méthodes pour aborder la « conversion de l’énergie ». Ses<br />
théories <strong>sur</strong> l’énergie électrique l’amèneront à élaborer<br />
le courant alternatif, dont il fut l’un des pionniers. Les<br />
créateurs d’une voiture électrique à hautes performances,<br />
des as du marketing et des nouvel<strong>les</strong> technologies,<br />
choisirent le nom Tesla Motors pour rendre hommage à<br />
celui qui est considéré comme l’un des pères fondateurs<br />
de l’électricité.<br />
Tesla Motors a vu le jour en Californie, créée par de<br />
riches entrepreneurs de la Silicon Valley. Elon et Kimbal<br />
Musk furent <strong>les</strong> fondateurs de Zip2 et Paypal, tandis que<br />
leur associé Steve Westly fut l’un des créateurs de eBay.<br />
Ils ont fait appel aux anglais de Lotus Engineering pour<br />
la conception et la production d’un roadster de sport<br />
moderne à propulsion électrique. La voiture est produite<br />
en Angleterre depuis septembre 2007 pour le compte<br />
de Tesla. L’assemblage final de la partie électrique est<br />
effectué en Californie.<br />
Les batteries conçues par Tesla utilisent la technologie<br />
Lithium-ion, et se logent entre le moteur et<br />
l’habitacle. El<strong>les</strong> confèrent à la voiture une autonomie<br />
de l’ordre de 300 km. La Tesla est disponible en Europe.<br />
Il faut débourser 99 000 € HT pour devenir l’heureux<br />
propriétaire de cet engin qui propulse ses 1150 kg à<br />
100 km/h en quatre secondes.<br />
26 www.arval.be
Venturi Fetish © Venturi<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
27
Elbil Buddy © Elbil Norge<br />
28 www.arval.be<br />
La ville, domaine de prédilection<br />
des voitures <strong>électriques</strong><br />
© Think<br />
Auparavant limitées au centre des vil<strong>les</strong> historiques, <strong>les</strong><br />
restrictions de circulation ciblant <strong>les</strong> gros véhicu<strong>les</strong> sont<br />
devenues de plus en plus fréquentes dans la majorité des<br />
vil<strong>les</strong> européennes.<br />
L’espace disponible pour la circulation et le stationnement,<br />
conquis par des véhicu<strong>les</strong> inadaptés à la ville<br />
comme <strong>les</strong> grandes berlines 4x4, est arrivé à saturation.<br />
Les municipalités l’ont bien compris, el<strong>les</strong> appliquent<br />
des politiques volontaristes pour mettre en place des<br />
moyens de déplacement moins gourmands en espace et<br />
moins polluants. Les micro voitures citadines sont une<br />
des réponses pour rendre le trafic plus fluide dans <strong>les</strong><br />
vil<strong>les</strong>. Les distances quotidiennes parcourues sont faib<strong>les</strong>,<br />
de l’ordre d’une vingtaine de kilomètres par jour<br />
en moyenne. Ces critères correspondent pleinement<br />
aux caractéristiques des citadines <strong>électriques</strong> et leur<br />
ouvrent un marché important. Un nouveau segment se<br />
développe, délaissé pour l’instant par <strong>les</strong> majors, celui-ci<br />
est adressé par une kyrielle de nouveaux constructeurs<br />
réactifs et imaginatifs.<br />
Les norvégiens pionniers des petites voitures<br />
urbaines <strong>électriques</strong><br />
Le climat de la Scandinavie est rigoureux, <strong>les</strong> hivers sont<br />
longs et <strong>les</strong> températures souvent négatives ne sont pas<br />
propices à l’utilisation de batteries automobi<strong>les</strong>. C’est<br />
pourtant pour répondre à la demande du marché scandinave<br />
que des constructeurs de voitures <strong>électriques</strong> ont<br />
vu le jour en Norvège. Ils ont à leur actif plusieurs centaines<br />
de voitures en circulation dans l’Europe du nord.<br />
- Le premier, Elbil Norge, produit une deux places depuis<br />
1991. Cinq générations de la « Buddy » se sont succédées
Usine Think - Aurskog - Norvège © Planète Verte<br />
depuis cette époque, et plus de 1000 voitures ont été produites.<br />
Très simple, presque rustique, cette micro voiture de<br />
2,44 m est utilisée fréquemment comme seconde voiture<br />
en Norvège. Sa vitesse maximum est de 80 km/h, son autonomie<br />
avec des batteries au plomb est de 60 à 80 km. Une<br />
version propulsée par des batteries Li-ion est disponible depuis<br />
2008 et permet de parcourir 120 à 140 km.<br />
Elbil Norge n’exporte pas vers le reste de l’Europe et ses<br />
capacités de production actuel<strong>les</strong>, cinq à six véhicu<strong>les</strong><br />
par semaine, sont absorbées localement.<br />
- Le second constructeur norvégien Think est plus connu,<br />
sa communication ayant dépassé <strong>les</strong> limites de son pays.<br />
Il est également plus ambitieux avec une usine ayant<br />
une capacité de production pouvant atteindre 5000<br />
véhicu<strong>les</strong> par an. Think est une entreprise dont l’histoire<br />
récente est mouvementée. Créée en 1990, sous le nom de<br />
Pivco, elle a été achetée par Ford en 1999. Ford avait pour<br />
ambition d’en faire sa filiale spécialisée dans <strong>les</strong> voitures<br />
<strong>électriques</strong>. Pivco fut rebaptisée Think, la voiture fut commercialisée<br />
timidement pendant deux ans en Californie,<br />
puis Ford mit brutalement fin au projet en 2003.<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
Un changement de loi en Californie avait eu raison de la<br />
volonté du géant de Detroit. Think, dont l’unité de production<br />
toute neuve fut financée par Ford, a été revendue<br />
à un groupe d’investisseurs, qui décida de relancer<br />
l’activité.<br />
En 2007, présentation de la nouvelle Think « City »,<br />
une vraie voiture, dont le processus de production est<br />
supervisé par Porsche Consulting. La « City » est dotée<br />
de caractéristiques routières et d’une sécurité similaires<br />
aux voitures à moteur thermique de sa catégorie :<br />
crashtests, airbags, ABS, pare-brise chauffant, toit ouvrant<br />
panoramique, Stéréo MP3 + USB, Bluetooth. Sa physionomie<br />
est celle d’une petite urbaine moderne 2 places +<br />
2 enfants. Elle circule <strong>sur</strong> <strong>les</strong> autoroutes périphériques à<br />
100 km/h en parcourant entre 150 et 180 km <strong>sur</strong> une charge<br />
complète de ses batteries. Des campagnes de prélancement<br />
ont déjà commencé dans plusieurs pays d’Europe comme la<br />
Norvège, le Danemarque, la Suède, <strong>les</strong> Pays-Bas, la Suisse,<br />
l’Autriche et récemment en Espagne, auprès des municipalités<br />
et des gouvernements.<br />
29
30 www.arval.be<br />
Les quadricyc<strong>les</strong><br />
<strong>électriques</strong>, avec ou sans permis<br />
La législation européenne autorise la circulation de deux<br />
catégories de véhicu<strong>les</strong> à quatre roues dont <strong>les</strong> caractéristiques<br />
sont bien adaptées à une motorisation électrique :<br />
ce sont <strong>les</strong> quadricyc<strong>les</strong> légers et lourds.<br />
- Les quadricyc<strong>les</strong> légers sont des véhicu<strong>les</strong> dont la<br />
masse à vide est limitée à 350 kg, équipés d’un moteur<br />
qui développe au maximum 4 kW, et dont la vitesse est<br />
inférieure à 45km/h. Ils sont assimilés à des cyclo moteurs<br />
et peuvent être conduits avec ou sans permis selon la<br />
législation en vigueur dans chaque pays européen.<br />
- Les quadricyc<strong>les</strong> lourds sont des véhicu<strong>les</strong> dont la masse<br />
à vide est limitée à 400 kg pour <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> destinés au<br />
transport de personnes, ou 550 kg pour le transport de<br />
marchandises, dont le moteur développe une puissance<br />
maximale de 15 kW. Ils sont apparentés aux tricyc<strong>les</strong> et<br />
aux motocyc<strong>les</strong>. Leur vitesse est limitée à 80 km/h.<br />
Reva EV © Reva India<br />
Conçus pour des déplacements <strong>sur</strong> de courtes distances,<br />
<strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> légers <strong>électriques</strong> sont soit des modè<strong>les</strong><br />
thermiques transformés, soit conçus dès le départ pour<br />
recevoir une chaîne de traction électrique.<br />
Les Italiens innovateurs de ce segment<br />
En Europe, d’autres acteurs de cette catégorie ont été <strong>les</strong><br />
Italiens, dynamisés par une réglementation qui interdit<br />
la circulation de voitures thermiques dans certains des<br />
centre-vil<strong>les</strong> historiques. Dès 2004-2005, de petites séries<br />
de « voitures <strong>électriques</strong> sans permis » sont sorties<br />
d’unités de production de petite taille, nombreuses en<br />
Italie. Start Lab et Maranello 4Cycle sont deux de ces<br />
constructeurs. Ils proposent des quadricyc<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
dont l’autonomie est de 40 à 100 km selon <strong>les</strong> batteries<br />
utilisées. Très maniab<strong>les</strong> en ville, ils se faufilent partout<br />
et stationnent dans une place de 2,70 m de long.
Concurrence indienne<br />
Le marché automobile indien offre un potentiel immense<br />
aux constructeurs locaux. Ces derniers, après avoir<br />
distribué ou cloné des véhicu<strong>les</strong> d’origine étrangère, ont<br />
investi dans le développement de véhicu<strong>les</strong> adaptés à la<br />
demande locale. Ainsi sont nés des projets de voitures<br />
légères à faible coût, dont celui de Tata, la Nano,<br />
une voiture conventionnelle, propulsée par un petit<br />
bi-cylindre du même type que celui des 2CV Citroën.<br />
Un autre constructeur, plus petit que Tata, dont l’activité<br />
a débuté en 2002, s’est lui lancé dans la fabrication d’une<br />
mini voiture électrique, la Reva. Il s’agit d’une 2 places<br />
+1, la place arrière étant réservée à de petits gabarits.<br />
Environ 3500 exemplaires de la Reva ont été produits,<br />
pour le marché indien, mais aussi pour l’exportation. Un<br />
peu plus d’un millier de Reva sont en circulation à Londres,<br />
où cette petite électrique a bénéficié de l’exonération<br />
au péage urbain. La version de base, alimentée par des<br />
accumulateurs au plomb, offrant 50 km d’auto nomie,<br />
sera épaulée par une version au Li-ion.<br />
Evolution des « sans permis » vers l’électrique<br />
Il a fallu la volonté de M. Ian Clifford, un entrepreneur<br />
canadien, pour qu’en 2005 voit le jour une voiture électrique<br />
sans permis, fabriquée <strong>sur</strong> la base d’un modèle<br />
thermique produit en France.<br />
Zenn (Zero Emission No Noise), commercialisée depuis<br />
2006 <strong>sur</strong> le continent Nord Américain par Feelgood Cars,<br />
est dérivée des modè<strong>les</strong> MC1/MC2 de Microcar*. Livrées<br />
par le constructeur vendéen sans moteur, el<strong>les</strong> sont<br />
assemblées au Canada. 500 exemplaires de cette microvoiture<br />
ont été produits. Elle est dotée des équipements<br />
de sécurité aux normes européennes : support moteur<br />
absorbeur de chocs, ceinture de sécurité avec limiteur<br />
d’effort et airbag.<br />
Zenn a fait école et <strong>les</strong> constructeurs français de voitures<br />
sans permis se sont tournés à leur tour vers la motorisation<br />
électrique. A la demande de son distributeur anglais, en<br />
2007 pour Londres, Aixam/Mega a transformé l’un de ses<br />
modè<strong>les</strong> phares en électrique, la City. Son autonomie de<br />
* Microcar, ancienne filiale du groupe Beneteau, a été racheté<br />
par Ligier.<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
60 km et ses 60 km/h ont séduit quelques conducteurs<br />
londoniens.<br />
Des VE ciblés <strong>sur</strong> des applications vertica<strong>les</strong><br />
Les bureaux d’études s’orientent vers des véhicu<strong>les</strong><br />
délivrant des services particuliers. Des exemp<strong>les</strong> de ces<br />
voitures de niche nous sont fournis par deux acteurs se<br />
spécialisant dans l’électrique : Venturi et Matra.<br />
• Venturi Eclectic<br />
Le <strong>savoir</strong>-faire acquis par Venturi dans la mise au<br />
point de la très performante Fetish a été employé pour<br />
diversifier son activité. Leur entreprise étant installée<br />
à Monaco, c’est tout naturellement un véhicule dédié<br />
aux régions du sud que <strong>les</strong> ingénieurs de Venturi<br />
ont développé. Eclectic faisait figure d’OVNI dans le<br />
paysage auto mobile lors de son lancement. Le stand de<br />
Venturi au Mondial 2006 présentait Eclectic raccordé<br />
à un système solaire photovoltaïque et une éolienne.<br />
L’intérêt du public pour la première version a conforté<br />
<strong>les</strong> concepteurs de l’ Eclectic dans leur décision de<br />
lancer une production en série. Son poste de pilotage<br />
est au centre de l’habitacle et la position <strong>sur</strong>élevée des<br />
sièges permet aux trois occupants d’Eclectic d’avoir une<br />
vision haute et panoramique. La production se fait dans<br />
une toute nouvelle usine basée en France. Cette usine<br />
répondra à des critères environnementaux poussés et<br />
permettra d’assembler à terme jusqu’à 3000 véhicu<strong>les</strong><br />
légers par an.<br />
Matra GEM © Matra MS<br />
31
• Matra GEM<br />
Matra Manufacturing Services, filiale du groupe Lagardère,<br />
a choisi de réorienter son activité vers <strong>les</strong> VE.<br />
Initialement concepteurs de l’Espace pour le compte de<br />
Renault, Matra MS développe une gamme de deux roues<br />
à assistance électrique et s’est orienté vers un partenaire<br />
américain pour <strong>les</strong> quatre roues. GEM, Global Electric<br />
Motorcars, filiale de Chrysler, a développé une gamme<br />
de quadricyc<strong>les</strong> légers et lourds. Initialement destinés<br />
aux campus, aux parcs de loisirs et aux immenses golfs<br />
américains, <strong>les</strong> GEM sont également utilisés <strong>sur</strong> <strong>les</strong> bases<br />
de l’US Army pour le transport de personnels. Produits à<br />
plus de 30 000 exemplaires, depuis le début de leur<br />
commercialisation en l’an 2000, <strong>les</strong> GEM sont assemblés<br />
en France dans l’usine Matra MS, où étaient produits <strong>les</strong><br />
monospaces « Espace » avant que Renault ne décide de <strong>les</strong><br />
produire <strong>sur</strong> ses propres chaînes de fabrication. Matra MS<br />
a adapté <strong>les</strong> GEM à la réglementation européenne. Ils<br />
existent dans certains pays dans plusieurs versions<br />
différentes, deux places, quatre places et utilitaires légers.<br />
<strong>Tout</strong>e la gamme dispose d’environ 50 km d’autonomie et<br />
d’une vitesse limitée à 45 km/h.<br />
32 www.arval.be<br />
Venturi Eclectic © Venturi
Matra GEM © Matra MS<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
33
34 www.arval.be<br />
Un segment à part entière,<br />
<strong>les</strong> utilitaires <strong>électriques</strong><br />
La gamme des utilitaires <strong>électriques</strong> débute avec des<br />
véhicu<strong>les</strong> sans permis et couvre toutes <strong>les</strong> catégories<br />
jusqu’aux poids lourds de 7,5 t de charge utile. De<br />
nombreuses versions de carrosseries sont disponib<strong>les</strong> :<br />
du châssis cabine au fourgon en passant par <strong>les</strong> microbus<br />
et autres aménagements spécifiques.<br />
Les technologies employées sont proches de cel<strong>les</strong> des<br />
autres VE mais dimensionnées en conséquence : packs<br />
de batteries puissants, moteurs à haut rendement,<br />
régulation et charge pilotées par électronique. <strong>Tout</strong> ce<br />
qui est t ransportable en ville, à quelques exceptions près,<br />
peut être livré en électrique. Certains petits fourgons<br />
permettent le chargement de palettes et <strong>les</strong> versions<br />
plateaux acceptent <strong>les</strong> charges volumineuses.<br />
Des minibus existent également et peuvent, à la demande,<br />
être équipés de dispositifs pour personnes à mobilité<br />
réduite. Ils représentent un vecteur d’images très positif<br />
et démontrent l’implication réelle des institutions, des<br />
Un Milk Float contemporain à Liverpool © droits réservés<br />
entreprises dans la mise en œuvre d’une stratégie de<br />
développement durable.<br />
Les livraisons en électrique, une tradition<br />
anglaise<br />
L’implantation de nouveaux modè<strong>les</strong> de transporteurs<br />
<strong>électriques</strong> s’effectue dans la continuité d’une démarche<br />
bien ancrée chez nos voisins d’Outre-Manche. Depuis <strong>les</strong><br />
années 50 à 60, <strong>les</strong> rues des vil<strong>les</strong> anglaises sont sillonnées<br />
par des véhicu<strong>les</strong> typiquement britanniques : <strong>les</strong><br />
« Milk Float », <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> des livreurs de lait ou autres<br />
produits frais.<br />
Conçus pour être très fiab<strong>les</strong>, durer très longtemps, rouler<br />
quotidiennement sans bruit et sans pollution, ces véhicu<strong>les</strong><br />
sont une véritable institution qui a ancré <strong>les</strong> utilitaires<br />
<strong>électriques</strong> dans le quotidien des anglais. Certains, mis<br />
en circulation il y a plus de 30 ans, sont toujours en<br />
service, c’est dire combien ils participent à la réputation
de solidité des VE en Angleterre. La formule initiale,<br />
« produire des véhicu<strong>les</strong> virtuellement indestructib<strong>les</strong> »,<br />
a été respectée jusqu’à nos jours, permettant aux<br />
constructeurs des « Milk Float » de se spécialiser dans la<br />
propulsion électrique et d’étendre leur gamme.<br />
Smith Electric Vehic<strong>les</strong> est l’un de ces constructeurs<br />
historiques anglais. Fondée en 1920, cette entreprise<br />
revendique le titre de leader mondial de véhicu<strong>les</strong> utilitaires<br />
<strong>électriques</strong>. Plusieurs milliers de 4 roues produits<br />
par Smith sont en circulation dans le monde entier.<br />
La gamme actuelle se compose d’un 7,5 t de charge utile<br />
sorti en 2006, suivi d’un 3,5 t lancé en 2007, complété<br />
d’un troisième modèle commercialisé au Royaume-Uni<br />
en 2008, une fourgonnette de 2,3 t. <strong>Tout</strong>es <strong>les</strong> variantes<br />
de carrosserie sont disponib<strong>les</strong>.<br />
Nouveaux services de logistique urbaine<br />
En transport urbain, <strong>les</strong> caractéristiques des trajets sont<br />
bien connues par <strong>les</strong> exploitants. Ces données leur permettent<br />
de prévoir <strong>les</strong> distances à parcourir et d’intégrer<br />
dans leur flotte des utilitaires <strong>électriques</strong> sans risque.<br />
Avec une autonomie pouvant atteindre jusqu’à 160<br />
km et une charge utile de deux tonnes, des véhicu<strong>les</strong><br />
comme le Modec démontrent qu’il est possible de remplacer<br />
nombre de véhicu<strong>les</strong> diesel par un poids lourd<br />
électrique. Modec a été conçu en Angleterre par une<br />
entreprise créée de toute pièce en 2005. Ce petit camion<br />
a été pensé dès le départ pour être propulsé par l’électricité.<br />
Depuis le début de sa production au printemps<br />
2007, il a été adopté par de nombreuses entreprises<br />
anglaises dans des flottes opérationnel<strong>les</strong>. En un an, plus<br />
d’une centaine d’utilitaires <strong>électriques</strong> ont été livrés par<br />
Modec, à des clients comme <strong>les</strong> centres commerciaux<br />
Tesco, UPS, Network Rail et <strong>les</strong> eaux minéra<strong>les</strong> Hildon.<br />
Transport de personnes en centre-ville<br />
La politique volontaire de nombreuses vil<strong>les</strong> pour<br />
limiter <strong>les</strong> nuisances dans <strong>les</strong> centre-vil<strong>les</strong> historiques a<br />
provoqué la mise en circulation d’utilitaires légers dédiés<br />
au transport de personnes. Utilisés comme navettes ou<br />
pour des lignes régulières de transport de personnes,<br />
ils rencontrent un succès grandissant.<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
Microbus électrique de<br />
Gruau © Planète Verte<br />
Du minuscule Porter, fabriqué par Piaggio, au Microbus<br />
de 22 places produit par Gruau, une gamme complète<br />
d’utilitaires <strong>électriques</strong> est disponible <strong>sur</strong> le marché<br />
européen.<br />
Des utilitaires <strong>électriques</strong> en réponse à des<br />
consultations internationa<strong>les</strong><br />
A l’initiative de La Poste en France, pilote d’un projet<br />
européen, des consultations importantes ont été lancées<br />
depuis 2006. Les Postes européennes ont pour objectif<br />
de convertir en électrique une part importante de leurs<br />
parcs. Ce marché, représentant plus de 10 000 v éhicu<strong>les</strong><br />
d’ici 2011, motive <strong>les</strong> spécialistes de la propulsion<br />
électrique. D’autant plus qu’à l’instar de La Poste, de<br />
nombreuses autres grandes entreprises prévoient de<br />
faire l’acquisition de véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>.<br />
Depuis quelques années, de nouveaux constructeurs,<br />
des PME, se sont lancés dans la conception de véhicu<strong>les</strong><br />
dérivés de bases thermiques. Des plate-formes fournies<br />
par Fiat pour certains, PSA pour d’autres ou importées<br />
d’Asie pour ceux qui visent <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> économiques.<br />
L’autonomie des véhicu<strong>les</strong> disponib<strong>les</strong> en 2009 oscille de<br />
50 à 90 km, pour ceux utilisant des accumulateurs au<br />
plomb, et de 80 à 140 km pour ceux utilisant des batteries<br />
Li-ion. Quelques exemp<strong>les</strong> des modè<strong>les</strong> disponib<strong>les</strong><br />
ou commercialisés en 2009 : un Fiorino et un Doblo<br />
produits par Micro-Vett en Italie, un Berlingo de dernière<br />
génération conçu par Venturi à Monaco, des châssis<br />
simp<strong>les</strong> ou double cabine ainsi que des mini Van 9 places<br />
produits en Hollande et en France par Electric-Road, une<br />
nouvelle firme française.<br />
35
Nouvel<strong>les</strong> technologies et investissements industriels<br />
La multiplication de nouveaux acteurs <strong>sur</strong> le marché<br />
génère une demande importante de composants spécifiques<br />
aux chaînes de traction <strong>électriques</strong>.<br />
Depuis 2004-2005, une augmentation considérable des<br />
investissements en R&D a été constatée dans ce secteur industriel<br />
émergent. Ces efforts de développement ont précédé<br />
des phases de pré-industrialisation, et depuis 2008,<br />
des productions en série sont effectives dans <strong>les</strong> unités<br />
industriel<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus avancées.<br />
De nouveaux composants sont mis en œuvre : matériaux<br />
à l’échelle nanométrique pour <strong>les</strong> électrodes de batteries,<br />
supercondensateurs, électronique directement intégrée<br />
aux moteurs, matériaux composites pour alléger<br />
<strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong>. Ces innovations franchissent le cap de la<br />
production de masse et se trouvent désormais à la disposition<br />
des concepteurs.<br />
36 www.arval.be<br />
Technologies des chaînes<br />
de traction <strong>électriques</strong><br />
Des particu<strong>les</strong> nanométriques de titanate de Lithium. Ces particu<strong>les</strong> recouvrent l’anode des batteries produites par la société Altairnano,<br />
basée dans le Nevada - USA. 1 μm = 1micromètre = 0, 001 millimètre © Altairnano<br />
Composant essentiel de la chaîne de traction :<br />
l’unité de stockage d’énergie<br />
L’unité de stockage d’énergie remplit deux fonctions<br />
essentiel<strong>les</strong> : réservoir et récupérateur d’énergie.<br />
• La fonction réservoir est réalisée par des batteries de<br />
technologies diverses. Le principe est toujours le même<br />
depuis de nombreuses années, il reste très simple : des<br />
cellu<strong>les</strong> d’accumulateur sont connectées et assemblées<br />
entre el<strong>les</strong> dans un conteneur étanche : la batterie.<br />
Pour obtenir la puissance nécessaire, <strong>les</strong> batteries sont<br />
regroupées dans un ou des packs et réparties dans le<br />
véhicule.<br />
• La fonction de récupération d’énergie est plus nouvelle.<br />
Elle consiste à stocker l’électricité produite par le moteur en<br />
mode « générateur », lors des décélérations. Pour être efficace,<br />
elle doit utiliser des accumulateurs acceptant <strong>les</strong> courants<br />
élevés en provenance du moteur. Peu de technologies de
atteries le permettent. Les composants <strong>les</strong> plus efficaces<br />
pour cela sont <strong>les</strong> supercondensateurs. Leur temps de<br />
charge et de décharge, de l’ordre de quelques secondes,<br />
leur permet de jouer le rôle de tampon d’énergie entre<br />
le moteur et <strong>les</strong> batteries. Ils ont franchi <strong>les</strong> portes des<br />
laboratoires de recherche pour être produits en volumes<br />
importants par des firmes comme Maxwell et Batscap,<br />
filiale du groupe Bolloré.<br />
Prolongateur d’autonomie ou « Range Extender »<br />
Les solutions pour augmenter l’autonomie d’un véhicule<br />
tout électrique sont simp<strong>les</strong> : accroître la capacité des<br />
batteries, récupérer l’énergie au freinage, appliquer une<br />
conduite sobre ou recharger <strong>les</strong> batteries en roulant.<br />
Cette option, utilisant une petite génératrice électrique,<br />
un groupe électrogène, a été peu explorée par <strong>les</strong><br />
constructeurs jusqu’à présent.<br />
Renault a expérimenté cette solution <strong>sur</strong> une trentaine<br />
d’exemplaires du Kangoo Electro-Road en 2002-2003. Il<br />
s’agissait d’un Kangoo électrique dont <strong>les</strong> batteries Ni-Cd<br />
étaient rechargées par un petit moteur auxiliaire : le<br />
prolongateur d’autonomie. Baptisé par <strong>les</strong> anglo-saxons<br />
« Range Extender », ce principe est applicable théoriquement<br />
<strong>sur</strong> tous <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>, à condition de<br />
disposer de l’espace nécessaire.<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
Supercondensateurs Maxwell © Maxwell<br />
Des batteries très puissantes et très endurantes<br />
(cf comparaison page 51)<br />
Pour me<strong>sur</strong>er <strong>les</strong> progrès accomplis en quelques années<br />
par <strong>les</strong> batteries destinées aux véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>, il<br />
est nécessaire d’appréhender quelques notions techniques<br />
simp<strong>les</strong>.<br />
• Puissance<br />
La puissance d’une batterie est déterminée par la quantité<br />
d’énergie électrique qu’elle contient dans un litre ou dans<br />
un kilogramme. Deux unités de me<strong>sur</strong>e sont employées : le<br />
Watt heure par litre Wh/L ou le Watt heure par kilogramme<br />
Wh/kg. Les techniciens des VE utilisent également une<br />
autre notion de puissance, le Watt par kilogramme W/kg<br />
déterminant la puissance instantanée maximale fournie<br />
par une batterie ou un pack de batteries.<br />
• Durée de vie<br />
Un autre critère déterminant pour comparer <strong>les</strong> performances<br />
des batteries est leur durée de vie. En effet, <strong>les</strong><br />
performances d’une batterie se dégradent en fonction<br />
du temps et certaines technologies sont beaucoup plus<br />
endurantes que d’autres. Le critère utilisé est le nombre<br />
de cyc<strong>les</strong> de charge et décharge. En quelque sorte le<br />
nombre de fois où l’on va pouvoir « faire le plein » avant<br />
d’avoir à remplacer <strong>les</strong> batteries.<br />
37
Graphiques de comparaison des technologies<br />
actuel<strong>les</strong><br />
Depuis la diffusion des premiers VE, dans <strong>les</strong> années<br />
1990 à 2000, <strong>les</strong> caractéristiques des batteries ont fortement<br />
progressé. Pour un même poids et un volume<br />
similaire, la quantité d’énergie a été multipliée par un<br />
facteur de 3 à 5.<br />
38 www.arval.be<br />
Conséquence directe : l’autonomie franchit allègrement<br />
le cap des 100 km <strong>sur</strong> une charge pour des modè<strong>les</strong> tout<br />
<strong>électriques</strong>, et atteint 40 à 60 km pour <strong>les</strong> hybrides rechargeab<strong>les</strong>.<br />
La durée de vie, un facteur essentiel, atteint<br />
1500 cyc<strong>les</strong> pour quatre des technologies disponib<strong>les</strong>.<br />
Traduction en terme pratique pour <strong>les</strong> utilisateurs : <strong>les</strong><br />
packs de batteries permettent de parcourir des kilométrages<br />
conséquents avant d’être remplacés. Dans l’hypothèse<br />
où le pack de batteries a été dimensionné pour<br />
effectuer 100 km <strong>sur</strong> une charge, un chiffre réaliste avec<br />
<strong>les</strong> technologies actuel<strong>les</strong>, le remplacement du pack sera<br />
effectué à 150 000 km.<br />
Les différentes technologies utilisées<br />
Les batteries pour véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> et hybrides sont<br />
classées dans la catégorie des batteries de traction, appelées<br />
aussi batteries de puissance. Six technologies différentes<br />
sont en compétition pour équiper <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong><br />
<strong>électriques</strong>. Cette diversité permet une large palette de<br />
choix aux concepteurs.<br />
• Plomb/Acide - Pb<br />
Ce sont <strong>les</strong> plus simp<strong>les</strong> de conception et de fabrication.<br />
Les processus de production sont bien maîtrisés, <strong>les</strong><br />
industriels <strong>les</strong> produisant innovent pour <strong>les</strong> rendre plus<br />
performantes face à la concurrence des autres technologies.<br />
El<strong>les</strong> sont lourdes et peu puissantes mais ont pour<br />
avantage leur prix.<br />
• Cadmium-Nickel - Ni-Cd<br />
Ces batteries ont été couramment utilisées depuis une<br />
quinzaine d’années dans <strong>les</strong> appareils portatifs. Ce furent<br />
<strong>les</strong> batteries choisies par PSA pour <strong>les</strong> 106 et autres Saxo.<br />
Deux inconvénients pour ce type d’accumulateur : un<br />
« effet mémoire » qui nécessite des décharges profondes<br />
régulières, et une réglementation européenne contraignante<br />
pour <strong>les</strong> usages du cadmium. El<strong>les</strong> sont très endurantes,<br />
mais actuellement peu utilisées.<br />
• Nickel-Métal Hydrure - Ni-MH<br />
Ces batteries sont apparues, dans un premier temps,<br />
dans l’outillage sans fil et la téléphonie. El<strong>les</strong> propulsaient<br />
EV1 de General Motors avant d’être choisies<br />
par Toyota pour ses voitures hybrides. Les NiMH sont
actuellement le standard pour équiper <strong>les</strong> voitures<br />
hybrides. Commercialisées depuis 1990, el<strong>les</strong> présentent<br />
une énergie volumique importante et une faible sensibilité<br />
à l’effet mémoire.<br />
• Lithium et dérivés<br />
Plusieurs technologies composent la famille des batteries<br />
au Lithium. El<strong>les</strong> occupent aujourd’hui une place prédominante<br />
<strong>sur</strong> le marché de l’électronique portable, et sont<br />
de plus en plus utilisées dans <strong>les</strong> VE.<br />
Leurs principaux avantages sont une densité d’énergie élevée<br />
(densité massique deux à cinq fois plus élevée que le<br />
Ni-MH par exemple), ainsi que l’absence d’effet mémoire.<br />
Les différentes catégories qui composent la famille des<br />
batteries au Lithium sont :<br />
- Lithium-ion - Li-ion - <strong>les</strong> plus courantes pour <strong>les</strong><br />
applications nomades de faible puissance.<br />
- Lithium Polymère - Li-Po - plus légères que <strong>les</strong> Li-ion,<br />
el<strong>les</strong> sont aussi plus faci<strong>les</strong> à mettre en œuvre.<br />
- Lithium-phosphate- LiFePO4 - une des avancées majeures<br />
des cinq dernières années. El<strong>les</strong> combinent <strong>les</strong> avantages des<br />
Li-ion et LI-Po et une durée de vie élevée.<br />
- Lithium Métal Polymère - LMP - fonctionne à température<br />
interne d’environ 85°C. Une technologie en cours<br />
de développement dont le promoteur est le groupe<br />
Bolloré. Industrialisation en cours.<br />
• Zebra batteries<br />
Une technologie un peu à part, car elle est mise en œuvre<br />
par un seul fabricant. Elle utilise du chloro-aluminate de<br />
sodium liquide et sa température interne est de 250°C.<br />
Johnson Controls-Saft, usine de Nersac.<br />
Contrôle qualité lors de la pose d’électrodes.<br />
© Saft - Didier Cocatrix<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
• Nickel-Zinc - NiZn<br />
Considérée comme des batteries de nouvelle génération,<br />
leur développement industriel est en cours. El<strong>les</strong> sont<br />
proches des Li-ion pour <strong>les</strong> performances, et devraient<br />
coûter sensiblement moins cher.<br />
Forte progression des capacités de production<br />
de batteries<br />
Depuis EV1 et ses batteries NiMh, depuis <strong>les</strong> 106 ou Saxo et<br />
leurs batteries NiCd, à la fin des années 90, la production<br />
de packs de batteries spécifiques aux VE est passée des<br />
phases pilotes à l’industrialisation de masse. Simultanément<br />
à l’arrivée de la technologie des cellu<strong>les</strong> au Lithium,<br />
on a constaté une croissance vertigineuse des capacités<br />
de production. Pour faire face à la demande en batteries<br />
des marchés de la « mobilité personnelle »*, <strong>les</strong> producteurs,<br />
des géants de l’électronique, se sont dotés d’unités<br />
de fabrication automatisées. Leurs usines produisent des<br />
dizaines de millions de pièces par an et leurs processus de<br />
fabrication ont été adaptés à la production de cellu<strong>les</strong> de<br />
taille de plus en plus importante, cel<strong>les</strong> nécessaires aux<br />
batteries puissantes des véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>. Les leaders<br />
mondiaux de ce secteur sont localisés en Asie, trois en<br />
Corée du sud, cinq au Japon, une dizaine en Chine. Ils<br />
produisent tous en 2009 des batteries pour véhicu<strong>les</strong><br />
<strong>électriques</strong>, et préparent des capacités de production<br />
complémentaires dans <strong>les</strong> deux prochaines années.<br />
* Télé phones portab<strong>les</strong>, PC portab<strong>les</strong>, lecteurs MP3, GPS, vélos à<br />
assistance électrique, etc.<br />
39
Aux USA, quatorze entreprises sont associées sous la<br />
bannière de la « National Alliance for Advanced Transportation<br />
Battery Cell Manufacture ». Leur objectif est<br />
l’ouverture d’unités de production géantes pour alimenter<br />
le marché nord américain.<br />
En Europe s’implantent aussi de nouvel<strong>les</strong> unités de production.<br />
L’une d’entre el<strong>les</strong>, située en France, représente<br />
un investissement de 15 millions d’euros de la part de la<br />
co-entreprise franco-américaine Johnson Controls-Saft.<br />
L’usine produit des batteries Li-ion pour <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong><br />
<strong>électriques</strong> et hybrides de Ford et Daimler, entre autres.<br />
Autre investissement important en Europe, plus de 30 millions<br />
d’euros, celui effectué fin 2008 par le groupe Evonik<br />
en association avec Daimler pour la création d’une filiale<br />
commune dédiée à la production de batteries : Li-Tec.<br />
Des alliances tout azimut pour <strong>les</strong> majors<br />
constructeurs<br />
Après des années d’attente, tout semble indiquer que<br />
<strong>les</strong> grands constructeurs ont infléchi leur stratégie et<br />
s’orientent vers <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>. Pour disposer<br />
du <strong>savoir</strong>-faire nécessaire dans <strong>les</strong> batteries, éléments<br />
essentiels d’un VE, ils ont été dans l’obligation d’établir<br />
des partenariats avec <strong>les</strong> industriels qui détiennent <strong>les</strong><br />
compétences et capacités de production, <strong>les</strong> géants de<br />
l’électronique et des batteries de nouvelle génération.<br />
En effet, <strong>les</strong> batteries, et non plus le moteur, sont au<br />
centre de la valeur d’un véhicule électrique.<br />
Les grands constructeurs, pour se prémunir de futurs<br />
problèmes d’approvisionnement, se sont associés avec<br />
des spécialistes de l’énergie embarquée :<br />
• Toyota a formalisé une alliance avec le groupe Matsushita<br />
dans Panasonic EV Energy. Cette nouvelle entreprise est<br />
également le fournisseur de Lexus, Honda, Ford et Mercury.<br />
• Nissan a créé une filiale avec le groupe NEC, géant des<br />
réseaux et de la micro électronique : Automotive Energy<br />
Supply Corp. Une entreprise dont l’activité est centrée <strong>sur</strong><br />
<strong>les</strong> batteries Li-ion pour l’automobile.<br />
• GS Yuasa Corp, un autre spécialiste des batteries Li-ion<br />
a signé deux accords : le premier avec Mitsubishi en 2007<br />
40 www.arval.be<br />
pour la création de Lithium Energy Japan, le second avec<br />
Honda fin 2008.<br />
• Le groupe Volkswagen a choisi pour partenaire Sanyo<br />
pour <strong>les</strong> futurs hybrides Audi. En ce qui concerne <strong>les</strong><br />
batteries Li-ion, <strong>les</strong> dirigeants de VAG ont passé un<br />
accord avec Toshiba.<br />
• General Motors a retenu son fournisseur pour la technologie<br />
des batteries de la future Volt. Il s’agit du géant<br />
coréen LG Chem à travers sa filiale US Compact Power.<br />
LG Chem fournit actuellement des cellu<strong>les</strong> et des packs<br />
pour <strong>les</strong> prototypes. Ultérieurement, GM produira des<br />
batteries dans sa propre usine et utilisera des composants<br />
de LG Chem.<br />
Recyclage des batteries<br />
Les problèmes posés par <strong>les</strong> batteries usagées sont<br />
directement liés à l’organisation et à l’efficacité du<br />
recyclage. Les cours et la rareté des matières premières<br />
pèsent également <strong>sur</strong> la nécessité absolue de procéder<br />
au traitement des batteries hors d’usage.<br />
Ce sont <strong>les</strong> constructeurs ou importateurs qui portent la<br />
responsabilité d’informer <strong>les</strong> utilisateurs et doivent fournir<br />
un service de recyclage. Ils sont aidés en cela par des<br />
filières organisées en fonction des technologies à traiter.<br />
Des sociétés spécialisées dans la collecte et le recyclage<br />
en fin de vie existent pour <strong>les</strong> technologies de batteries
Le « Salar de Uyuni » © droits réservés<br />
suivantes : Plomb, Ni-Cd, Ni-Mh, Li-ion. La collecte des<br />
batteries au plomb s’effectue à l’échelle nationale auprès<br />
des professionnels de la récupération, des garagistes, dans<br />
<strong>les</strong> déchetteries et <strong>les</strong> centre-autos. Pour <strong>les</strong> autres technologies,<br />
Ni-Cd, Ni-Mh, Li-ion, des filières spécifiques<br />
ont été organisées pour traiter <strong>les</strong> accus issus des<br />
ordinateurs et autres téléphones portab<strong>les</strong>. Les volumes<br />
conséquents diffusés, et donc à recycler, ont généré<br />
la création d’entreprises ou de services spécialisés. Les<br />
spécialistes en Belgique sont: Revatech, Indaver, SNAM<br />
(FR), Campine et Umicore. Les batteries Zebra en fin de<br />
vie sont reprises et traitées directement par le fabricant.<br />
Origine géographique des matières premières et<br />
ressources<br />
La croissance fulgurante des moyens de production des<br />
batteries implique une augmentation proportionnelle des<br />
volumes de matières premières. Les réserves de cel<strong>les</strong>-ci,<br />
nickel, cobalt, lithium, zinc, entre autres, se trouvent en<br />
quantités importantes à la <strong>sur</strong>face de la terre. Leur répartition<br />
géographique, très différente de celle des énergies<br />
fossi<strong>les</strong>, comme le pétrole ou le gaz, génère une redistribution<br />
des cartes économiques. De nouveaux Etats sont,<br />
de fait, producteurs de matières premières stratégiques,<br />
au grand bénéfice de leur balance commerciale. Des stocks<br />
de cobalt sont détenus par la République du Congo,<br />
l’Australie et Cuba. Les plus grandes mines de nickel sont<br />
en Australie, à Cuba, en France (Nouvelle Calédonie), en<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
Russie, en Afrique du Sud. Les réserves mondia<strong>les</strong> de zinc<br />
sont situées en Australie, Chine, Pérou, Kazakhstan, Etats-<br />
Unis, Mexique et Canada. Au rythme actuel de consommation,<br />
<strong>les</strong> réserves sont de ± 43 ans pour le nickel, ± 95<br />
ans pour le cobalt et une vingtaine d’années pour le zinc.<br />
Du lithium en volume suffisant pour alimenter<br />
la production de batteries<br />
Le lithium est un cas à part. Des traces de lithium sont présentes<br />
dans <strong>les</strong> océans, mais difficilement rentab<strong>les</strong> en<br />
exploitation. On le trouve dans des gisements de pegmatites<br />
(des roches magmatiques), dans certaines argi<strong>les</strong>,<br />
et en quantité importante dans <strong>les</strong> déserts salés. Les plus<br />
impor tants de ces déserts salés sont situés en Amérique<br />
du Sud, en Argentine, Chili et Bolivie, ainsi qu’en Chine<br />
et au Tibet. L’un de ces gisements, encore non exploité,<br />
est situé en Bolivie, il s’agit du « Salar de Uyuni », le plus<br />
grand désert de sel de la planète, avec une étendue de<br />
10 582 km 2 . Des groupes industriels, comme <strong>les</strong> Japonais de<br />
Mitsubishi et Sumitomo, ou le groupe français Bolloré, ont<br />
approché le gouvernement bolivien pour lui proposer d’exploiter<br />
ce gisement géant. Les ressources connues en lithium,<br />
estimées par l’USGS (U.S. Geological Survey), sont de l’ordre<br />
de 4,1 millions de tonnes. La production de l’année 2008 a été<br />
de 27 400 tonnes, ce qui permet d’envisager la production de<br />
plusieurs dizaines de millions de packs de batteries destinés<br />
aux VE sans difficulté majeure d’approvisionnement.<br />
Source des données : usgs.gov<br />
41
42 www.arval.be<br />
Question de courant,<br />
de la prise électrique au moteur
Les caractéristiques techniques des véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
sont décrites par <strong>les</strong> unités de me<strong>sur</strong>e spécifiques<br />
à l’électrotechnique. Ces unités de me<strong>sur</strong>e, différentes<br />
de cel<strong>les</strong> utilisées pour <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> thermiques, peuvent<br />
poser quelques problèmes de compréhension. Pour<br />
décrypter <strong>les</strong> fiches techniques et comparer <strong>les</strong> caractéristiques<br />
des VE, quelques points de repère sont indispensab<strong>les</strong>.<br />
Charge des batteries et raccordement au secteur<br />
Les batteries des VE sont rechargeab<strong>les</strong> <strong>sur</strong> des prises<br />
<strong>électriques</strong> domestiques aux normes européennes.<br />
Cel<strong>les</strong>-ci fonctionnent en Belgique sous une tension<br />
de 230 Volts (V), et délivrent une intensité maximum<br />
de 20 ou 32 Ampères (A). Les prises de 20 A sont <strong>les</strong><br />
prises standard, cel<strong>les</strong> de 32 A sont spécifiques aux<br />
appareils gros consommateurs, comme <strong>les</strong> fours et<br />
plaques <strong>électriques</strong>. La puissance maximum* délivrée<br />
est exprimée en Watt (W) ou kilowatts (kW). La durée<br />
d’utilisation exprimée en heures génère une consommation<br />
exprimée en Watt par heure (Wh) ou en kilo Watt<br />
par heure (kWh).<br />
La charge des batteries s’effectue pendant une durée,<br />
déterminée par leur construction et leur technologie. Les<br />
batteries au plomb nécessitent des charges lentes, de 6<br />
à 10 heures, <strong>les</strong> technologies <strong>les</strong> plus récentes comme le<br />
NiCd, <strong>les</strong> Li-ion ou <strong>les</strong> Zebra, acceptent des charges plus<br />
rapides, de 4 à 8 heures.<br />
Le calcul de la consommation électrique s’effectue à<br />
partir des caractéristiques du chargeur incorporé au<br />
véhicule. Par exemple, un VE léger équipé d’un chargeur<br />
de 1500 W va consommer pour une charge complète de<br />
7 à 12 kWh. Cette variation est fonction de la capacité<br />
des batteries.<br />
Capacité des batteries<br />
La capacité d’une batterie est exprimée en ampère-heure<br />
(Ah), c’est la quantité d’électricité qu’elle peut fournir.<br />
En fonction de sa tension en volts, l’énergie stockée est<br />
calculée par la formule : Ah x V = Wh (ou kWh). Par<br />
exemple, un pack de batteries de 210 Ah sous 48 Volts<br />
fournit 10 kWh, un autre pack de 210 Ah sous 72 Volts<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
fournit 15 kWh. Sur un plan pratique, cette puissance<br />
embarquée va déterminer l’autonomie du véhicule, en<br />
fonction de la puissance du moteur, du poids total du<br />
VE, de la vitesse et du profil du parcours.<br />
Puissance des moteurs<br />
La puissance des moteurs est exprimée en kW. Les chiffres<br />
indiqués, en règle générale, expriment la puissance<br />
nominale, par exemple 4 kW pour <strong>les</strong> quadricyc<strong>les</strong> légers,<br />
et une fourchette de 8 à 30 kW pour <strong>les</strong> VL. Dans certains<br />
cas, <strong>les</strong> constructeurs indiquent également la puissance<br />
en crête du moteur. Il s’agit d’une valeur maximum,<br />
admissible pendant quelques secondes, utilisée pendant<br />
<strong>les</strong> démarrages ou pour gravir une pente.<br />
Dans tous <strong>les</strong> cas de figure, la puissance du moteur<br />
est régulée par un variateur électronique, lui-même<br />
commandé par la pédale d’accélérateur.<br />
Consommation au kilomètre<br />
Pour comparer <strong>les</strong> consommations <strong>électriques</strong> des VE<br />
d’une même catégorie, la solution est de calculer leur<br />
consommation électrique par kilomètre parcouru. Celle-ci<br />
est exprimée en Wh par kilomètre ou en kWh par<br />
kilomètre. La consommation est, bien entendu, fonction<br />
du poids du véhicule, de sa charge, du type de parcours<br />
et de la vitesse moyenne. Les valeurs de consommation<br />
sont donc exprimées dans une fourchette. El<strong>les</strong> sont de<br />
l’ordre de 0,08 à 0,15 kWh/km pour <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> de la<br />
catégorie des quadricyc<strong>les</strong>, et oscillent entre 0,10 et<br />
0,25 kWh/km pour <strong>les</strong> mini voitures. Une simple extrapolation<br />
pour 100 km permet de comparer le poste<br />
consommation en énergie des véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> aux<br />
véhicu<strong>les</strong> thermiques. Les voitures urbaines <strong>électriques</strong>,<br />
des plus petites aux plus performantes, consomment de 8<br />
à 20 kWh pour 100 km. Ce qui représente en tarification *<br />
(prix moyen) « heures pleines » un budget de 0,8 à 2 €/100<br />
km. En tarification « heures creuses », utilisée lors des<br />
charges de nuit, la consommation varie alors de 0,5 à 1,15<br />
€/100 km.<br />
* La formule de calcul est W = V x A. 230 x 20 = 4 600 W ou 4,6 kW<br />
pour une prise standard de 20 A. 1 kW = 1 000 W.<br />
43
44 www.arval.be<br />
Le plein d’énergie<br />
L’électricité est présente partout ou presque. Cette<br />
évidence est un avantage majeur pour le développement<br />
des véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>. D’autant plus qu’une<br />
banale prise de courant est suffisante. Une rallonge<br />
pour raccorder le véhicule au réseau et le véhicule est en<br />
charge. Comme un objet usuel, un téléphone portable,<br />
un ordinateur ou une perceuse sans fil.<br />
Le temps de charge est variable en fonction de la<br />
technologie des batteries utilisées. Les batteries au plomb<br />
nécessitent des charges lentes, de 6 à 8 heures, selon la<br />
puissance, alors que <strong>les</strong> technologies <strong>les</strong> plus récentes<br />
permettent des temps de charge de 5 à 6 heures. La<br />
charge rapide, 1 à 2 heures, <strong>les</strong> charges partiel<strong>les</strong>, <strong>les</strong><br />
compléments de charge sont également permis par ces<br />
technologies. Sous réserve de disposer de chargeurs<br />
adaptés et de prises de courant de type industriel.<br />
Charger son véhicule dans des lieux publics et<br />
au travail<br />
Des bornes de charge ont été conçues pour résister aux<br />
contraintes d’une installation <strong>sur</strong> la voix publique, en<br />
extérieur.<br />
En France par exemple, el<strong>les</strong> sont de plus en plus<br />
présentes dans <strong>les</strong> parkings <strong>sur</strong> des emplacements réservés<br />
aux véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>. Environ 200 bornes<br />
publiques, chacune comportant plusieurs prises, ont été<br />
installées en France à la fin des années 90. Il y en a une<br />
centaine à Paris.<br />
Début 2009 a été lancé, à l’initiative du gouvernement<br />
Français, un vaste programme national de développe ment<br />
des points de charge. Les constructeurs auto mobi<strong>les</strong>,
<strong>les</strong> distributeurs d’énergie, <strong>les</strong> collectivités loca<strong>les</strong>, <strong>les</strong><br />
professionnels du bâtiment et <strong>les</strong> gestionnaires d’espaces<br />
publics y sont associés. L’objectif est la création d’une infrastructure<br />
de charge (domestique, <strong>sur</strong> le lieu de travail,<br />
<strong>sur</strong> la voie publique ou de bornes de recharge rapide)<br />
pour alimenter plusieurs dizaines de milliers de véhicu<strong>les</strong><br />
à l’horizon 2012.<br />
Cette infrastructure est assez simple à déployer, <strong>les</strong> travaux<br />
nécessaires pour installer <strong>les</strong> bornes de charge étant<br />
légers, bien plus que pour l’installation d’une station-service<br />
vendant de l’essence, du diesel ou de l’hydrogène.<br />
Le projet Better Place<br />
Fin 2007, un riche entrepreneur du secteur de l’informatique,<br />
Shai Agassi, annonce la création de Better Place.<br />
Cette « start-up » bénéficie d’un investissement de plus<br />
de 200 millions de dollars, pour organiser la création de<br />
réseaux de bornes de recharge de voitures <strong>électriques</strong>.<br />
Son but est de lever l’un des obstac<strong>les</strong> à leur adoption<br />
par le public.<br />
Shai Agassi est un personnage atypique. Il a quitté son<br />
poste de direction de la multinationale SAP pour fonder<br />
Better Place. Son analyse est formelle : l’industrie automobile<br />
est en mutation profonde et passe du modèle<br />
actuel, la Voiture 1.0, centré <strong>sur</strong> le moteur à combustion<br />
interne, au modèle de la Voiture 2.0, une voiture électrique<br />
mue par des énergies renouvelab<strong>les</strong>.<br />
Fin 2008, Better Place présente une série de résultats<br />
impressionnants :<br />
- Partenariat avec le gouvernement israélien et<br />
Renault-Nissan pour le déploiement d’une infrastructure<br />
de charge couvrant tout le territoire d’Israël. Israël sera<br />
le premier pays au monde à déployer un réseau national<br />
destiné aux voitures <strong>électriques</strong>.<br />
- Signature d’un accord avec Dong Energy au Danemark,<br />
un investissement de 103 millions d’euros, pour l’installation<br />
d’un réseau dans tout le pays.<br />
- Better Place est associé aux géants nippons de l’automobile<br />
et au Ministère de l’Environnement, pour développer<br />
au Japon des stations de charge ultra rapides.<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
Future station de charge Better Place © Better Place<br />
Le système repose <strong>sur</strong> un principe simple : <strong>les</strong> packs de<br />
batteries sont interchangeab<strong>les</strong>, quelques minutes suffisent<br />
pour remplacer <strong>les</strong> batteries et reprendre la route.<br />
- En Australie, déploiement d’un réseau de charge exclusivement<br />
alimenté par des énergies renouvelab<strong>les</strong>.<br />
- Le gouvernement irlandais projette de faire basculer 10 %<br />
des véhicu<strong>les</strong> routiers en électrique à l’horizon 2020. Pour<br />
cela, il investit 1 million de dollars dans un projet pilote avec<br />
Better Place.<br />
- En Amérique, l’Ontario au Canada et la Californie aux<br />
USA choisissent à leur tour Better Place comme partenaire<br />
pour leurs réseaux de charge.<br />
La réussite rapide de Better Place est transposable partout.<br />
Elle est, en effet, basée <strong>sur</strong> un principe simple :<br />
une voiture est stationnée en moyenne 23 heures <strong>sur</strong><br />
24, partout où une voiture électrique est stationnée, elle<br />
doit avoir la possibilité d’être rechargée.<br />
Scooter Vectrix et borne Elektromotive<br />
© Elektromotive Ltd<br />
45
46 www.arval.be<br />
Bilan carbone des<br />
véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
et hybrides<br />
C’est une réalité, <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> et hybrides rejettent<br />
moins de CO2 dans l’atmosphère au niveau local.<br />
Zéro pollution pour <strong>les</strong> tout <strong>électriques</strong>, <strong>les</strong> plus faib<strong>les</strong><br />
émissions de chaque catégorie pour <strong>les</strong> hybrides. Ces<br />
avantages incontestab<strong>les</strong> sont complétés par des bilans<br />
globaux de rejets de CO2, « du puits à la roue », restant<br />
favorab<strong>les</strong> aux modè<strong>les</strong> <strong>électriques</strong> et hybrides par rapport<br />
aux véhicu<strong>les</strong> thermiques.<br />
Bilan du puits à la roue<br />
L’analyse globale « du puits à la roue » additionne <strong>les</strong> volumes<br />
de CO2 émis lors de la production de l’énergie, son transport<br />
(du puits au réservoir) plus le CO2 émis lors de l’utilisation du<br />
véhicule (du réservoir à la roue).<br />
Pour <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>, il est nécessaire de quantifier<br />
<strong>les</strong> émissions de CO2 produites lors de la production d’électricité.<br />
Cel<strong>les</strong>-ci varient en fonction du type d’énergie initiale<br />
utilisée. La production d’électricité par <strong>les</strong> énergies renouvelab<strong>les</strong>,<br />
hydraulique, éolien, solaire, biomasse, est faiblement<br />
émissive. Celle produite par <strong>les</strong> centra<strong>les</strong> thermiques à gaz, à<br />
fuel ou charbon, émet des rejets importants de CO2. L’électricité<br />
d’origine nucléaire est dans une position intermédiaire<br />
entre <strong>les</strong> énergies renouvelab<strong>les</strong> et <strong>les</strong> énergies fossi<strong>les</strong>.<br />
Le bilan global va donc logiquement varier en fonction<br />
des pays et de l’énergie utilisée pour produire l’électricité.<br />
La notion de « mix énergétique » est utilisée pour comparer<br />
<strong>les</strong> émissions de CO2 d’un pays à l’autre. Celui de l’Europe<br />
de l’Ouest (figure 1) montre la part importante, plus de<br />
51 %, des énergies fossi<strong>les</strong> dans la production d’électricité.<br />
Le mix énergétique pour la Belgique (figure 2) se<br />
compose en grande partie d’énergie nucléaire et<br />
d’énergie renouvelable. Cependant, l’énergie provenant<br />
de combustib<strong>les</strong> fossi<strong>les</strong> représente encore plus de 35 %<br />
de la production d’électricité. La traduction en terme<br />
d’émissions « du puits à la roue » est effectuée par<br />
l’ADEME (figure 3). La propulsion électrique démontre<br />
une supériorité écrasante par rapport aux autres sources<br />
d’énergie.<br />
Augmentation des parcs de véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
et énergies renouvelab<strong>les</strong><br />
Les progrès en terme d’efficacité et de rentabilité des<br />
énergies renouvelab<strong>les</strong>, principalement l’éolien et<br />
le solaire photovoltaïque, entraînent une croissance<br />
exponentielle des capacités de production dans toute<br />
l’Europe. Les objectifs européens de développement<br />
des énergies renouvelab<strong>les</strong> jusqu’en 2020 vont continuer<br />
à soutenir une forte croissance de ce secteur. A<br />
titre d’exemple, la production d’électricité éolienne<br />
était de 56 000 MW en 2007, elle va passer à 89 000<br />
MW en 2010. L’objectif fixé par <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> directives<br />
européennes pour 2020 est de 180 000 MW. La tendance<br />
est similaire pour le solaire photovoltaïque, avec une<br />
capacité installée en 2007 de 4 700 MWc et 13 500 MWc<br />
projetés en 2010. La progression des ventes de véhicu<strong>les</strong><br />
<strong>électriques</strong> envisagée dans <strong>les</strong> prochaines années est<br />
synchrone avec la progression des énergies faiblement<br />
émissives de CO2.
Figure 1- Europe de l’Ouest (Source EurObserv’ER 2007)<br />
Structure de la production d’électricité<br />
Structure de la production d’électricité<br />
Geothermie 0,3 %<br />
Éolien 3,1 %<br />
Biomasse 2,5 %<br />
Solaire 0,1 %<br />
Figure 2- Belgique (Source SPF, Economie, PME, classes moyennes et énergie)<br />
Figure 3 - « Du puits à la roue » (Source ADEME)<br />
Déchets non renouvelab<strong>les</strong> 0,6 %<br />
Hydraulique 15,7 %<br />
Nucléaire 26,2 %<br />
Fossile 51,3 %<br />
Nucléaire 54 %<br />
Géothermique, solaire et éolienne 0,8 %<br />
Renouvelable 4,20 %<br />
Fossile 38,9 %<br />
Hydraulique 0,4 %<br />
Hydro-électrique 1,5 %<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
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48 www.arval.be<br />
Perspectives à court<br />
et moyen terme<br />
La mutation du paysage automobile va se poursuivre sous<br />
l’impulsion de nombreux programmes gouvernementaux, et<br />
grâce à l’arrivée <strong>sur</strong> le marché d’une multitude de nouveaux<br />
véhicu<strong>les</strong> complétant <strong>les</strong> gammes actuel<strong>les</strong>. Des initiatives rassemblant<br />
des producteurs d’énergie, des instances gouvernementa<strong>les</strong>,<br />
le monde de la recherche, des usagers, des fabricants<br />
de batteries, <strong>les</strong> constructeurs, voient le jour un peu partout<br />
<strong>sur</strong> la planète. Les volumes concernés, de quelques milliers à<br />
plusieurs millions d’unités, indiquent que nous assistons véritablement<br />
à un changement d’échelle du marché des véhicu<strong>les</strong><br />
<strong>électriques</strong> et hybrides. L’impact de certains programmes<br />
nationaux <strong>sur</strong> <strong>les</strong> capacités de production va permettre<br />
l’émergence de nouveaux acteurs <strong>sur</strong> le marché international.<br />
Des moyens colossaux en Asie<br />
La Chine prévoit d’alimenter son gigantesque marché<br />
intérieur d’un pourcentage élevé de véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
et hybrides. Après avoir lancé en 2007 un vaste<br />
programme de R&D rassemblant des universités, des<br />
instituts de recherche et des industriels, « l’initiative<br />
863 », le gouvernement chinois a impulsé en 2008 un<br />
programme de démonstration à grande échelle. Ce programme<br />
concerne des milliers de véhicu<strong>les</strong> et repose <strong>sur</strong><br />
la mise en place d’une infrastructure de charge destinée<br />
aux VE dans <strong>les</strong> plus grandes vil<strong>les</strong> chinoises. Pour donner<br />
suite à ce démonstrateur géant, des fonds impor-<br />
tants sont mobilisés, afin de construire un vaste réseau<br />
de stations <strong>électriques</strong> à l’échelle du pays.<br />
Au Japon, le cabinet du premier ministre a affirmé qu’en<br />
2020, la moitié des véhicu<strong>les</strong> commercialisés seront propulsés<br />
par d’autres ressources que des carburants fossi<strong>les</strong>. Il encourage<br />
<strong>les</strong> utilisateurs de VE par des aides substantiel<strong>les</strong> et<br />
la conversion en <strong>électriques</strong> des grandes flottes d’entreprises.<br />
Ce sera le cas de la Poste japonaise et ses 21 000 véhicu<strong>les</strong>.<br />
Le gouvernement supporte un programme d’installation de<br />
centaines de stations de charge et rassemble autour de son<br />
action tous <strong>les</strong> industriels concernés, producteurs d’énergie,<br />
constructeurs et fournisseurs de batteries.<br />
Nouveaux entrants et constructeurs traditionnels<br />
Les annonces de nouveaux véhicu<strong>les</strong> effectuées par <strong>les</strong><br />
industriels, nouveaux entrants ou majors constructeurs,<br />
sont de plus en plus nombreuses et suivies d’effets.<br />
Pour le premier marché mondial, aux USA, <strong>les</strong> géants de<br />
l’automobile de Detroit, GM, Ford et Chrysler, préparent<br />
leur reconversion vers <strong>les</strong> <strong>électriques</strong> et hybrides.<br />
• General Motors monopolise l’attention des médias<br />
depuis 2007 avec l’annonce du projet Volt, des véhicu<strong>les</strong><br />
« plug-in hybrid » produits à grande échelle à partir de<br />
2010, aux USA d’abord sous la marque Chevrolet, et ensuite<br />
en Europe par la filiale Opel.
• Ford organise son « plan d’électrification » autour de<br />
trois produits :<br />
- un utilitaire électrique, disponible en 2010 aux USA ;<br />
- une petite voiture électrique grand public en 2011,<br />
conçue en partenariat avec l’équipementier d’origine<br />
canadienne Magna ;<br />
- une gamme d’hybrides de nouvelle génération (dont<br />
un plug-in) en 2012.<br />
• Chrysler a créé une nouvelle entité aux USA : Chrysler<br />
ENVI. Le groupe lancera en 2010 aux USA une gamme<br />
de véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong>. La technologie retenue utilise<br />
le moteur thermique comme un générateur afin de<br />
recharger <strong>les</strong> batteries.<br />
• Toujours aux USA, un nouveau constructeur,<br />
Fisker Automotive, a levé plus de 60 millions de dollars<br />
de capital pour créer une nouvelle sportive de haut<br />
de gamme : la Fisker Karma. Celle-ci est une « plug-in<br />
hybrid » dotée de performances élevées, plus de 200<br />
km/h de vitesse de pointe et moins de 6 secondes de 0<br />
à 100 km/h.<br />
En Europe, <strong>les</strong> initiatives de nouveaux entrants tendent à<br />
concurrencer <strong>les</strong> grands groupes, qui envisagent d’entrer<br />
<strong>sur</strong> le marché à l’horizon 2011-2012.<br />
• PSA<br />
Le groupe PSA a présenté de nombreux prototypes hybride<br />
diesel dès 2006, <strong>les</strong> 307, 308 et C4, avant d’abandonner<br />
l’idée de <strong>les</strong> commercialiser. Le dernier en date de ces<br />
prototypes, le Peugeot Prologue HYmotion, devait donner<br />
le jour au 3008 Hybrid4 en 2011, mais la date de commercialisation<br />
a été reculée en 2013. En tout électrique, PSA<br />
s’est tourné vers Mitsubishi pour envisager la commercialisation<br />
d’un modèle dérivé de la iMIEV vers 2010.<br />
• Alliance Renault/Nissan<br />
Le groupe programme des véhicu<strong>les</strong> de démonstration<br />
pour alimenter des flottes de validation avant la fin<br />
2009. Le premier pays concerné est Israël dans le cadre<br />
du projet Better Place. La production en nombre d’une<br />
berline de type Mégane et d’un dérivé du Kangoo est<br />
prévue pour 2011. Un nouveau véhicule tout électrique<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
produit en masse est annoncé pour 2012. Il pourrait<br />
prendre une forme proche du concept car Nuvu présenté<br />
au Mondial de l’Automobile à Paris en 2008.<br />
• Bolloré<br />
Les voitures <strong>électriques</strong> du groupe Bolloré ont été<br />
présentées dans <strong>les</strong> salons automobi<strong>les</strong> européens à<br />
partir de 2005. Objets de très nombreuses parutions et<br />
reportages dans <strong>les</strong> médias, el<strong>les</strong> ont généré un intérêt<br />
réel du public. Après le démonstrateur, développé avec<br />
le concours des ingénieurs d’Espace Développement (<strong>les</strong><br />
concepteurs du Renault Espace), le groupe Bolloré s’est<br />
tourné vers le carrossier italien Pininfarina pour industrialiser<br />
Bluecar, une berline électrique cinq portes cinq<br />
places.<br />
• FAM Automobi<strong>les</strong><br />
Cette société française est un sous-traitant des constructeurs<br />
automobi<strong>les</strong>. Spécialisée dans le montage en série<br />
de kits GPL et la transformation en quatre roues motrices<br />
de véhicu<strong>les</strong> de série, FAM s’est orienté en 2008 vers<br />
la conception d’une citadine électrique, la F-City. F-City a<br />
été conçue comme un outil de mobilité urbaine, sans permis,<br />
en libre-service. Compact, le véhicule ne me<strong>sur</strong>e que<br />
2,5 m pour une largeur de 1,6 m. Sa vitesse maximale sera<br />
de l’ordre de 65 km/h pour une autonomie de 60 à 80 km,<br />
selon le parcours.<br />
• DuraCar<br />
Cette « start-up » basée en Hollande est focalisée <strong>sur</strong> un<br />
seul modèle : un utilitaire urbain et péri-urbain, le Quicc.<br />
Son objectif est de mettre <strong>sur</strong> le marché en 2010 une<br />
fourgonnette 100 % électrique. DuraCar s’appuie pour<br />
cela <strong>sur</strong> <strong>les</strong> moyens de production du Groupe Karmann,<br />
une société allemande sous-traitante de l’industrie<br />
automobile.<br />
• Think<br />
En complément de la Think City, dont la production a<br />
commencé en Norvège, <strong>les</strong> ingénieurs scandinaves de<br />
Think ont conçu une berline cinq portes tout électrique.<br />
Think Ox a été imaginée comme une plateforme destinée<br />
à être déclinée dans plusieurs versions.<br />
49
Hybrides parallè<strong>les</strong><br />
BMW X6 Hybrid Avril 2010<br />
Lexus GS 450 H déjà disponible<br />
RX 400 H déjà disponible<br />
LS 600 H déjà disponible<br />
Toyota Prius déjà disponible<br />
Auris Juin 2010<br />
Mild hybrides<br />
Honda Civic Hybrid déjà disponible<br />
Insight Hybrid déjà disponible<br />
Mercedes S400 H déjà disponible<br />
BMW Série 7 Hybride Avril 2010<br />
Peugeot 3008 Hybrid Septembre 2010<br />
50 www.arval.be<br />
Tableaux récapitulatifs des véhicu<strong>les</strong> disponib<strong>les</strong> en 2010<br />
Electriques<br />
Opel Ampera 2010<br />
Citroen C-zero Décembre 2010<br />
Daihatsu Move Décembre 2010<br />
Fiat Doblo electric déjà disponible<br />
Nissan Leaf 2010<br />
Peugeot Ion Décembre 2010<br />
Renault Kangoo 2010<br />
Mitsubishi iMiev Décembre 2010
Caractéristiques Pb Ni-Cd NiMh Li-ion Li-Po LiFePO4 Zebra Ni-Zinc<br />
Wh/kg (Poids) 40 60 80 160 200 200 120 80<br />
Wh/L (Volume) 75 150 250 270 300 220 181 140<br />
Nombre de cyc<strong>les</strong> 400 1400 1200 1250 1800 1500 1100 1000<br />
Puissance pack 10 kWh<br />
kwh/kg 0,04 0,06 0,08 0,16 0,2 0,2 0,12 0,08<br />
Poids en kg 250 167 125 62,5 50 50 83 125<br />
Durée de vie en kilomètres<br />
Base 140 km par charge 56 000 196 000 168 000 175 000 252 000 210 000 154 000 140 000<br />
Hypothèse 1 - 2009<br />
Tableau comparatif poids / puissance / prix par type de batteries<br />
Prix au kWh 450 1 200 1 400 1 600 1 750 1 600 1 250 nd<br />
Prix pack 10 kWh 4 500 12 000 14 000 16 000 17 500 16 000 12 500 nd<br />
Prix au km 0,080 0,061 0,083 0,091 0,069 0,076 0,081 nd<br />
Hypothèse 2 - Projection fin 2010<br />
<strong>Tout</strong> <strong>savoir</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> <strong>électriques</strong><br />
Prix au kWh 450 1 200 1 300 1 400 1 550 1 500 1 100 nd<br />
Prix pack 10 kWh 4 500 12 000 13 000 14 000 15 500 15 000 11 000 nd<br />
Prix au km 0,080 0,061 0,077 0,080 0,062 0,071 0,071 nd<br />
51
Philippe BRENDEL<br />
Le véhicule électrique sera un accélérateur des nouvel<strong>les</strong> mobilités.<br />
Les attentes et <strong>les</strong> comportements des consommateurs et des décideurs<br />
d’entreprise changent très rapidement sous <strong>les</strong> effets conjugués de :<br />
• La hausse des prix de l’énergie en 2008 qui a fait prendre conscience que le<br />
pétrole était une énergie dont la fin était plus ou moins proche et dont <strong>les</strong><br />
prix seraient inévitablement élevés.<br />
• La hausse des matières premières et la conscience là encore que ces matières<br />
premières pourraient ne pas être inépuisab<strong>les</strong>.<br />
• La prise de conscience que le réchauffement climatique constitue un<br />
véritable danger et que nous ne pouvons rester plus longtemps inactifs.<br />
• Les difficultés de plus en plus insupportab<strong>les</strong> de se déplacer dans <strong>les</strong> vil<strong>les</strong>.<br />
• Le tout relayé par <strong>les</strong> prises de paro<strong>les</strong> d’hommes et de femmes charismatiques<br />
comme Al Gore ou Yann Arthus Bertrand.<br />
Certes, nous sommes encore loin des 100 % de décideurs qui veulent engager<br />
leur entreprise dans la recherche de modes de transport plus « doux » néanmoins<br />
un vaste mouvement de fond est engagé dans l’opinion et déjà <strong>les</strong><br />
attentes de certaines entreprises sont en train de changer.<br />
Par exemple, la mise à disposition de voitures de fonction universel<strong>les</strong>, répondant<br />
à des usages de courte durée (exemple un monospace utilisé quelques<br />
semaines par an pour des besoins familiaux), pourra laiser la place à des véhicu<strong>les</strong><br />
plus petits, moins polluants et répondant à la plupart des besoins d’un<br />
collaborateur pendant l’année. Celui-ci, pour ses besoins familiaux ou pour<br />
<strong>les</strong> longues distances pourra recourir à la location courte durée, à l’autopartage,<br />
ou à des combinaisons de moyens de transport (train + voiture par<br />
exemple).<br />
Pour répondre à ces besoins d’une population en majorité urbaine ou<br />
péri-urbaine, le véhicule électrique sera bien adapté et devrait même être un<br />
accélérateur du changement tellement ses qualités sont grandes. Un véhicule<br />
électrique c’est le silence, l’absence de pollution, la soup<strong>les</strong>se et la réponse à<br />
la majorité des déplacements quotidiens qui sont inférieurs à 40 km. Bien sûr,<br />
il nécessitera de changer ses habitudes, il faudra penser à le recharger plus<br />
souvent qu’on ne faisait le plein de carburant avec un véhicule thermique<br />
mais quel plaisir !<br />
Faisons le pari que dans vingt ans nous nous demanderons comment nous<br />
avions pu supporter le bruit, <strong>les</strong> odeurs et <strong>les</strong> fumées de nos véhicu<strong>les</strong> thermiques<br />
d’aujourd’hui.<br />
Philippe Brendel<br />
Président<br />
Observatoire du Véhicule d’Entreprise France<br />
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Janvier 2010<br />
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