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Pratique de la plongée et des sports subaquatiques par les patients ...

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Arythmie <strong>et</strong> <strong>plongée</strong><br />

coronaropathie [10] . Il faudra aussi proposer un suivi pour vérifier l'absence d'évolutivité sans négliger<br />

l'ap<strong>par</strong>ition <strong>de</strong> symptôme.<br />

L'ap<strong>par</strong>ition d'un bloc <strong>de</strong> branche droit peut évoquer une atteinte pulmonaire. Outre <strong>la</strong> recherche d'une<br />

cardiopathie, il faut vérifier <strong>la</strong> normalité <strong>de</strong>s pressions droites <strong>et</strong> l'intégrité <strong>de</strong> l'ap<strong>par</strong>eil respiratoire.<br />

Contrairement aux BAV 1 <strong>et</strong> BAV 2 type Mobitz 1 (qui correspon<strong>de</strong>nt à une atteinte nodale <strong>et</strong> qui peuvent être<br />

simplement liés à une hypertonie vagale banale chez le suj<strong>et</strong> entraîné), le BAV 2 <strong>de</strong> type Mobitz 2 (blocage<br />

intermittent <strong>de</strong> <strong>la</strong> conduction à PR fixe) correspond à une atteinte troncu<strong>la</strong>ire lésionnelle. Son pronostic est<br />

plus réservé avec un risque significatif <strong>de</strong> survenue <strong>de</strong> BAV compl<strong>et</strong> <strong>par</strong>oxystique. Si le suj<strong>et</strong> est<br />

asymptomatique, sans gène à l'effort <strong>et</strong> sans phase <strong>de</strong> bradycardie à moins <strong>de</strong> 40 bpm, il n'y a pas d'indication<br />

formelle à une stimu<strong>la</strong>tion cardiaque [11] . Une surveil<strong>la</strong>nce s'impose avec, <strong>par</strong> pru<strong>de</strong>nce, une limitation pour <strong>les</strong><br />

activités extrêmes [2] comme <strong>la</strong> <strong>plongée</strong> subaquatique. Tout BAV ou blocs plurifascicu<strong>la</strong>ires symptomatiques <strong>et</strong><br />

<strong>les</strong> BAV 3 (compl<strong>et</strong>) même asymptomatiques, sont <strong>de</strong>s indications <strong>de</strong> stimu<strong>la</strong>tion cardiaque.<br />

La notion <strong>de</strong> "BAV 2 non ap<strong>par</strong>eillé" dans <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s contre-indications à <strong>la</strong> <strong>plongée</strong> scaphandre <strong>la</strong>isse supposer<br />

que l'imp<strong>la</strong>ntation d'un pacemaker va perm<strong>et</strong>tre une reprise, sans restriction, <strong>de</strong>s activités <strong>subaquatiques</strong>. On ne<br />

dispose cependant pas <strong>de</strong> données spécifiques systématiques <strong>de</strong>s constructeurs sur <strong>la</strong> tolérance à <strong>la</strong> pression<br />

<strong>de</strong> chaque modèle. Une étu<strong>de</strong> récente a été réalisée sur un échantillon représentatif <strong>de</strong> stimu<strong>la</strong>teurs [12] . Ils ont été<br />

testés dans un mini-caisson hyperbare avec une surveil<strong>la</strong>nce télémétrique. Il n'a pas été constaté <strong>de</strong><br />

dysfonctionnement électronique lors <strong>de</strong>s mises en pression jusqu à 7 bars. Par contre, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 4 bars (30 m<br />

d'eau), certains boîtiers ont présenté <strong>de</strong>s déformations significatives <strong>et</strong> irréversib<strong>les</strong>. Ceci <strong>la</strong>isse <strong>de</strong>s doutes sur<br />

leur intégrité à long terme surtout si <strong>les</strong> expositions à <strong>la</strong> pression se répètent.<br />

La possibilité <strong>de</strong> pratiquer <strong>la</strong> <strong>plongée</strong> subaquatique, <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>patients</strong> ap<strong>par</strong>eillés d'un stimu<strong>la</strong>teur cardiaque, reste<br />

donc discutable. Une éventuelle dérogation ne doit pas être envisagée avant le premier contrôle semestriel du<br />

pacemaker. Ce dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 6 mois correspond généralement à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong>s seuils <strong>de</strong> stimu<strong>la</strong>tion. Il<br />

faut également envisager une vérification <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction cardiaque <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité physique [13] . En cas <strong>de</strong><br />

reprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>plongée</strong>, <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur d'évolution ne <strong>de</strong>vrait pas dépasser 30 m en l'absence <strong>de</strong> préconisation<br />

spécifique du constructeur. D'ailleurs, lorsque c<strong>et</strong>te information est disponible, elle est généralement plus<br />

[2, 3]<br />

restrictive. D'autre <strong>par</strong>t, <strong>les</strong> recommandations sportives déconseillent <strong>les</strong> activités à risque <strong>de</strong> traumatisme<br />

ce qui fait déconseiller <strong>la</strong> pratique du hockey subaquatique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nage en eau vive.<br />

PATHOLOGIES AVEC RISQUE DE SYNCOPE<br />

Toutes <strong>les</strong> pathologies pour <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> persiste un risque <strong>de</strong> syncope doivent rester une contre-indication à <strong>la</strong><br />

pratique <strong>de</strong>s activités <strong>subaquatiques</strong>. Le risque d'incapacité lors du déclenchement ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>risation, d'une<br />

arythmie <strong>par</strong>oxystique non contrôlée, peut persister malgré le (ou à cause du) traitement. Le risque <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise<br />

d'effort existe également, sans arythmie, pour <strong>les</strong> cardiopathies avec obstacle à l'éjection (rétrécissement<br />

aortique, hypertrophie obstructive, myxome…) .<br />

Les troub<strong>les</strong> du rythme ventricu<strong>la</strong>ire soutenus exposent à un risque d'incapacité (même sans trouble <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

conscience) <strong>par</strong> défail<strong>la</strong>nce hémodynamique quelque soit l'état <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction cardiaque. La pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>plongée</strong> doit rester prohibée même pour <strong>les</strong> <strong>patients</strong> ayant bénéficié <strong>de</strong> l'imp<strong>la</strong>ntation d'un défibril<strong>la</strong>teur<br />

automatique (DAI) en prévention secondaire ou primaire. Les chocs électriques internes (ou <strong>les</strong> tentatives<br />

d'over-drive <strong>par</strong> stimu<strong>la</strong>tion ventricu<strong>la</strong>ire) ne sont pas forcément efficaces instantanément <strong>et</strong> le risque <strong>de</strong> syncope<br />

persiste. D'autre <strong>par</strong>t, <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t <strong>de</strong>s indications [9] concernent généralement <strong>de</strong>s cardiomyopathies avec une<br />

altération <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction cardiaque incompatible avec l'activité. Des dérogations légis<strong>la</strong>tives existent pour le<br />

permis <strong>de</strong> conduire [14] . La conduite automobile est généralement une obligation sociale. La <strong>plongée</strong> n'est qu'une<br />

activité <strong>de</strong> loisir aussi passionnante soit-elle.<br />

Le problème le plus délicat reste <strong>la</strong> survenue <strong>de</strong> syncope neurocardiogénique. Dans <strong>de</strong>s circonstances<br />

favorisantes <strong>par</strong>ticulières, tout suj<strong>et</strong> peut présenter un ma<strong>la</strong>ise vaso-vagale <strong>de</strong> manière bénigne <strong>et</strong> banale. Ce<br />

doit cependant être l'occasion <strong>de</strong> réaliser un bi<strong>la</strong>n minimal.<br />

Lorsque <strong>les</strong> ma<strong>la</strong>ises se répètent, surviennent sans prodrome ni facteur favorisant ou sont responsab<strong>les</strong> <strong>de</strong> perte<br />

<strong>de</strong> connaissance, le bi<strong>la</strong>n doit être beaucoup plus exhaustif [15] . En l'absence <strong>de</strong> cause précise, <strong>et</strong> surtout<br />

curable, il <strong>par</strong>aît pru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> proposer une contre-indication d'autant que l'immersion est génératrice d'une<br />

stimu<strong>la</strong>tion <strong>par</strong>asympathique intense [1] .<br />

PREVENTION PRIMAIRE ET DECISION DE NON CONTRE-INDICATION<br />

L'expérience italienne [16] a montré l'intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation d'un ECG systématique <strong>de</strong> dépistage, dés l'âge <strong>de</strong><br />

12 ans, pour <strong>la</strong> pratique d'un sport en compétition. La découverte d'anomalies (pré-excitation, troub<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

repo<strong>la</strong>risation…) ou <strong>de</strong> simp<strong>les</strong> atypies justifie <strong>la</strong> réalisation d'un bi<strong>la</strong>n complémentaire. Ceci perm<strong>et</strong><br />

d'augmenter le taux <strong>de</strong> détection <strong>de</strong>s cardiomyopathies <strong>et</strong> <strong>de</strong>s canalopathies. Leur prise en charge va diminuer<br />

l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s morts subites. En outre, on dispose ainsi d'un tracé <strong>de</strong> référence qui facilitera le suivi ultérieur.<br />

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