10.07.2015 Views

L'Amour à la Cour des Rois de France au XVI””” siècle

L'Amour à la Cour des Rois de France au XVI””” siècle

L'Amour à la Cour des Rois de France au XVI””” siècle

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

- 176 -mes ga<strong>la</strong>ntes se rendaient fréquemmqnt, <strong>de</strong> nuit, <strong>au</strong> pa<strong>la</strong>i$ du Vatican.Adorateur <strong><strong>de</strong>s</strong> puissances <strong>de</strong> l’instinct <strong>au</strong>tant que du Christ, le papeprésida, <strong>la</strong>veille <strong>de</strong><strong>la</strong>Toussaint 1501, <strong>au</strong> fameuxfestinàl’issue duquelcinquante courtisanes choisies, après s’être dénudées, allèrent ramasserà quatre pattes les châtaignes que leurjetaient les assistants. La soiréese termina par une distribution d’objets <strong>de</strong> prix à ceux qui donnèrentensuite, publiquement, le plus <strong>de</strong> marques <strong>de</strong> virilité àces créatures(35). Ces mœurs orgiaques raffinées n’ont atteint <strong>la</strong> <strong>France</strong> qu’àl’époque <strong><strong>de</strong>s</strong> guerres <strong>de</strong> religion.La cour <strong>de</strong> Franqois IeT ne fut qu’une avant-gar<strong>de</strong> pionnière <strong><strong>de</strong>s</strong> merveillesd’outre-mont. Les parties, <strong>au</strong>xquelles participait ce souverain,étaient très sages. Marguerite <strong>de</strong> Navarre raconte, dans <strong>la</strong> LXIIIAmenouvelle <strong>de</strong> L’Heptaméron, que ((en <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Paris, se trouverentquatre filles, dont les <strong>de</strong>ux estoient sœurs, <strong>de</strong> si gran<strong>de</strong> be<strong>au</strong>lté, jeunesseet frescheur, qu’elles avoient <strong>la</strong> presse <strong>de</strong> tous les amoureux.Mais ung gentil homme, qui pour lors avoit esté faict prevost <strong>de</strong> Parispar le Roy, voyant son maistre jeune et <strong>de</strong> l’aage pour <strong><strong>de</strong>s</strong>irer telle compaignye,practiqua si bien toutes les quatre, que, pensant chascuneestre pour le Roy, s’accor<strong>de</strong>rent à ce que le dist prevost voulut, quiestoit <strong>de</strong> se trouver ensemble en ung festin où il convya son maistre,<strong>au</strong>quel il compta l’entreprinse, qui fut trouvée bonne du dict seigneuret <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>au</strong>ltres bons personnages <strong>de</strong> <strong>la</strong> court ; et s’accor<strong>de</strong>rent toustroys d’avoir part <strong>au</strong> marché)) (36). Déjà, les différentes campagnesd’Italie et les séjours <strong>de</strong> l’armée franqaise dans le pays conquis avaientfacilité l’importation en <strong>France</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> habitu<strong><strong>de</strong>s</strong> italiennes, d’un goûtimmodéré <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>isirs sensuels et <strong>de</strong> tous les raffinements <strong>de</strong> <strong>la</strong>volupté. L’arrivée sur le trône <strong>de</strong> Catherine <strong>de</strong> Médicis fit s’accélérerl’italianisation <strong><strong>de</strong>s</strong> mœurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> noblesse.A l’époque <strong><strong>de</strong>s</strong> guerres <strong>de</strong> religion, <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’orgie a connu ungrand succès. Les Valois pensaient que, pour détourner <strong>la</strong> noblesse<strong><strong>de</strong>s</strong> combats. il fal<strong>la</strong>it <strong>la</strong> saouler <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isirs. En mai 1577, Catherine <strong>de</strong>Médicis organisa à Chenonce<strong>au</strong>x, avec les femmes <strong>de</strong> son ((escadronvo<strong>la</strong>nt)), un banquet où ((les dames les plus belles et honnestks <strong>de</strong> <strong>la</strong>cour, estantà moictié nues et aiant leur cheveux espars comme espou-Sées, furent emploiées à faire le service)) (37). Une <strong>de</strong> ces orgies eutlieu à Villers-Cotterêts. ((En 1580, le roy [Henri III] passa les festes<strong>de</strong>vant caresme prenans en son chaste<strong>au</strong> <strong>de</strong> Villiers-Costerezt ouestoit joyeulses compaingnies <strong>de</strong> nosbles seigneurs et gentes dames etyeut un bal conduict par le marquis d’O où Nasture fit tous frais d’habillemensn’y aïans ung chacun que le masque <strong>de</strong> velours noir ou loupdoublé <strong>de</strong> taffetas b<strong>la</strong>nc et le reste ànud)) (38). Cette espèce <strong>de</strong> culte ducorps nu pouvait s’accompagner d’une véritable s<strong>au</strong>vagerie. En 1573,Charles IX, ainsi que les futurs Henri III et Henri IV, cts’estoient faitservir en un banquet solemnel qu’ilz firent par <strong><strong>de</strong>s</strong> p... toutes nues,<strong>au</strong>squelles après le banquet, après en avoir abusé et pris le p<strong>la</strong>isir, ilzbruslèrent avec <strong><strong>de</strong>s</strong> torches allumées le poil <strong>de</strong> leurs parties honteuses))(39).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!