Fritz lang, M le maudit (1931) - Ecole des images
Fritz lang, M le maudit (1931) - Ecole des images
Fritz lang, M le maudit (1931) - Ecole des images
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Mais l’anomalie intervient au plan 24 :Le cri dans l’escalier est <strong>le</strong> même qu’au plan 20 et pourtant la mère n’est pas ressortie sur <strong>le</strong>palier. Tout se passe comme si ce cri se trouvait subitement délié de sa source et poursuivaitseul son chemin. C’est ce que <strong>le</strong>s spécialistes du son appel<strong>le</strong>nt une situation« acousmatique » 4 . C’est encore plus net quand <strong>le</strong> son se propage dans <strong>le</strong> grenier (plan 25) oùil n’y a personne et qui est forcément encore plus éloigné de la mère.pl. 25Le fait que ce son devienne ainsi autonome lui donne un caractère d’étrangeté qui renforce <strong>le</strong>pathétique. Ce n’est plus <strong>le</strong> cri de cette mère, madame Beckmann, mais cela devient un crid’angoisse universel. La séparation entre <strong>le</strong> son et sa cause permet éga<strong>le</strong>ment « une mise enva<strong>le</strong>ur par <strong>le</strong> son de ce qui manque dans l’image » 5 . » Il s’agit ici de la petite fil<strong>le</strong> dont,littéra<strong>le</strong>ment, il ne reste plus que <strong>le</strong> nom.4Michel Chion, op. cit., explique que cette situation consiste à « entendre sans voir » etqu’el<strong>le</strong> est devenue courante avec l’invention <strong>des</strong> radios, téléphones, etc.5M. Chion, op. cit., par<strong>le</strong> alors d’effet « audiodivisuel » ou « audiovisuel en creux ».