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QUARTIER L!BRE - Quartier Libre

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FRANÇAISCAMPUS• Améliorer la qualité du français à l’UdeM •Good day les étudiants,today on va apprendreRéunis en Conseil central le 7 octobre dernier, les associations membres de la FAÉCUM ontvoté en faveur d’un plan d’action visant à améliorer la qualité du français dans les salles declasse. Prochainement, des représentants de la Fédération iront filmer à leur insu les professeursdu premier cycle qui peineraient à s’exprimer dans la langue de Molière.La proposition a été adoptéeavec une majorité des voix.Néanmoins, «le débat a étéhouleux», raconte David Langlis,vice-président aux affaires externes àl’Association des étudiants en droitde l’Université de Montréal. Afin dedémontrer l’étendue du problèmesur le campus, la FAÉCUM avaitd’abord proposé de soumettre lesvidéos à certains médias, mais s’estrésolue à n’en faire usage qu’à l’intérieurdes murs de l’UdeM. «Ça aété discuté, et puis finalementcontesté, puisque par rapport auprincipe du droit privé, ça devenaitun peu délicat. Et puis on ne voulaitpas nuire non plus à la réputationde l’Université de Montréal»,explique-t-il.Les vidéos devront cependant respectercertaines conditions. «Onfilme le professeur, mais on cacheson visage, on change sa voix. Onne veut en aucun cas nuire à sacarrière», explique Xavier Fabian,coordonnateur aux affaires académiquesde premier cycle à laFAÉCUM et responsable du dossierlinguistique. Pour lui, ce qui importevraiment c’est de prouver à la directionde l’UdeM que certains professeursne s’expriment pas dans unfrançais convenable. Après avoirexposé le problème, les vidéos serontimmédiatement détruites, assure laFAÉCUM.C’est l’aspect juridique de ladémarche qui a soulevé le plus dedébats lors du Conseil central. PourPierre Trudel, professeur à l’Universitéde Montréal et spécialiste dudroit de l’information et de la communication:«dans la mesure où çareste anonyme, où l’identité desindividus concernés n’est pas révélée,et qu’il s’agit essentiellementde faire état d’un phénomène quin’est pas personnalisé, c’est unusage acceptable». L’action proposéepar la FAÉCUM ne représenteraitdonc pas de danger de représaillesjuridiques, si le tout se déroule dansles règles de l’art.Un problème ignorédepuis des annéesEn 2001, l’Université s’est dotéed’une politique linguistique [voirencadré]. Pourtant, il semble quecela n’ait pas suffi pour que la situationactuelle soit satisfaisante: «Çafait déjà plusieurs années que lapolitique linguistique est en place,qu’il y a des problèmes qui subsistentet que la direction ne veut pasle reconnaître», s’exclame XavierFabian. Si la direction a été plutôt efficacepour poser des affiches dans lessalles de classe et organiser différentescampagnes de sensibilisationsur l’usage du français, pour XavierFabian, c’est au niveau de l’enseignementque cela laisse encore àdésirer. Pourtant, la politique linguistiqueprévoit que le personnelenseignant de l’Université «exerceses fonctions dans un français correctet conforme au bon usage ».Pour ce faire, l’UdeM s’est engagée àprendre les mesures appropriées,notamment par la mise sur pied en2001 d’un service d’assistance linguistique,le Centre de communicationécrite, responsable de fournirune aide aux professeurs et aux étudiantsde l’UdeM.Ça fait déjà plusieursannées que la politiquelinguistique esten place, qu’il y a desproblèmes qui subsistentet que la directionne veut pas lereconnaîtreXAVIER FABIANCoordonnateur aux affaires académiquesde premier cycle à la FAÉCUMet responsable du dossier linguistiqueAu début d’automne 2008, laFAÉCUM a pris en charge la gestiond’un formulaire de plainte suite à despourparlers avec le rectorat.Auparavant, c’était le secrétairegénéral de l’Université qui s’enoccupait. «Le problème, c’estque les plaintes n’étaient pasanonymes », continue XavierFabian. Autrement dit, la plaintedevait être signée par l’étudiant.Elle était ensuite acheminée auSecrétariat général et une copieétait remise au professeur enquestion. Ce qui explique, selonXavier Fabian, que les étudiantsétaient peu enclins à déposer uneplainte.Depuis le début de la sessiond’automne 2009, la FAÉCUM arendu disponible un formulairede plainte anonyme sur son siteWeb. En un mois, elle en a reçuune vingtaine, alors que l’an dernier,elle n’en avait récolté que sixsur l’année entière. Le formulaireest disponible en format électroniqueou en format papier auxcomptoirs multiservices.Respecter les ententesSelon le Syndicat général des professeurset professeures de l’Universitéde Montréal (SGPUM), pour remédieraux problèmes de la qualité dufrançais chez les professeurs, il faudraitd’abord « respecter lesententes conclues à l’embaucheconcernant la maîtrise du français», explique Samir Saul, premiervice-président du syndicat professoral.En effet, «lorsqu’un nouveauprofesseur ne maîtrise pas parfaitementle français à son arrivée, ilest prévu qu’il suive des cours etque, dans un temps déterminé, ilcommunique et enseigne raisonnablementbien en français »,ajoute-t-il.Le débat qui fait rage autour de lalangue dans les établissements universitairesfrancophones du Québecn’a pas seulement lieu à l’UdeM. Àl’UQAM, les six cours offerts enanglais depuis le début de l’automne2009 à l’École de science de la gestionavaient soulevé l’ire de laCommission des états généraux sur lasituation et l’avenir de la langue françaiseau Québec. *• ALEXANDRE BELKOWSKI •Le 5 novembre 2001, la FAÉCUM organiseun référendum et demande à la populationétudiante de se prononcer sur laquestion de la création d’une politiquelinguistique à l’UdeM. Ils sont plus de86,5 % à voter en faveur de la proposition.À la suite de quoi l’UdeM met sur pied leCentre de communication écrite (CCE),un organisme chargé d’appliquer la politiquelinguistique sur le campus. Le CCEoffre également des services aux professeurset aux étudiants qui ont des lacunesen français.Du 5 au 12 novembre 2007, un secondréférendum est organisé par la FAÉCUM.Cette fois-ci, il est demandé aux étudiantsde se prononcer sur l’implantation demesures plus coercitives pour encadrer lamaîtrise du français par le corps professoral.Ils sont 82,9 % qui répondent positivement,ce qui amène la FAÉCUM à s’approprierla gestion des plaintes et plusrécemment, à se pencher sur la décisionde filmer les professeurs.Page 6 • <strong>QUARTIER</strong> L!<strong>BRE</strong> • Vol. 17 • numéro 6 • 4 novembre 2009

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