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Décembre 2008N° 16La Lettredu ChémiaASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES DE L’ENSCMBonjour à tous,Une nouvelle année, unenouvelle lettre, un nouveaulook…Lors de l’Assemblée Générale denovembre dernier, l’équipe de laLettre a été reconduite pour 2ans… Et le bureau de l’AAE achangé. Ceci fera l’objet d’uneprochaine lettre.Pour celle-ci retour sur lespromos en « 8 » à l’honneur lorsdu dernier week-end desanciens.Une lettre aux accentsnostalgiques avec dessouvenirs… mais aussi tournéevers l’avenir avec les nouveauxdiplômés.Bonne lecture à tous.Marie de Laulanié (2006)Entretienspromos en « 8 » ................2-510 ans de la promo 98…Souvenirs, souvenirs..........6-9Informations .......................10Rechercher l’excellence…L’éducation, la recherche, l’innovation restent les éléments clefs du développementdans la société de la connaissance qui, à l’heure de la mondialisation, contribuent pourune part prépondérante à la croissance économique des pays développés, enparticulier.Dans ces secteurs cruciaux la volonté d’excellence est une condition indispensable pouratteindre les buts fixés pour une économie au service de tous.L’éducation reste la base de tout et dans le système l’éducation aux sciences unepriorité. La science pour tous est une nécessité... Avec les réformes en cours l’école,le collège et le lycée doivent retrouver l’ambition de faire aimer les sciences auxjeunes. Attention cependant à la tendance actuelle pour laquelle l’éducation à lascience serait inutile sauf pour les spécialistes. Au lycée il s’agit d’éviter que la majoritédes futurs bacheliers n’étudie de la science que quelques éléments de mathématiquesconsidérés comme utiles aux gestionnaires et aux financiers… !!!Il faut donc transformer en profondeur les façons d’enseigner science et technique dèsl’école primaire puis au collège et au lycée.C’est cet amour des sciences rencontré dans l’éducation que nous avons reçue quinous a amenés à notre choix vers la chimie science expérimentale entre toutes :l’émergence de la matière, la formation des galaxies, la puissante évolution qui conduitensuite aux molécules, à la vie et au phénomène humain, c’est ce récit que nous avonsentendu au cours de notre éducation et qui a initié notre vocation.La science et la technique ont façonné et façonnent le monde et la vie de chacun.À notre place soyons vigilants afin que notre système éducatif prenne conscience quela culture scientifique est faite d’ouverture, de recherche de la vérité, d’humilité devantles faits, du primat de l’expérience, d’échanges d’arguments fondés sur la raison…Elle est donc indispensable.C’est une éducation bien comprise qui permettra de faire aimer la science… pour mieuxaimer les hommes.Mon mandat de Président s’est achevé en 2008. L’assemblée générale de fin novembrea donc choisi mon successeur.C’est l’occasion pour moi de dire un grand merci à tous les membres du bureau dontl’enthousiasme n’a jamais faibli ainsi qu’à tous les membres de l’association qui ontcontinué à nous accompagner dans nos divers projets.Une nouvelle page va donc se tourner… Bonne chance à tous et… longue vie à notreÉcole l’ENSCM.Recteur Patrick Geneste (1962)École Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier8 Rue de l’École Normale — 34 296 MONTPELLIER CEDEX 5Tel : 04 67 14 43 00 — Fax : 04 67 14 43 53

Entretiens… Promos en « 8 »Pour illustrer cette lettre spéciale promo en « 8 », les entretiens ont été faitsavec de tout jeunes futurs diplômés ainsi qu’un ancien chimiste reconvertien viticulteur.Des parcours atypiques, intéressants mais toujours passionnés et passionnants.Un merci aux trois anciens élèves qui ont bien voulu se prêter au jeudes questions-réponses…Et bonne lecture.Florence Bourcet (08)Chargée de projetsfbourcet@cdtltd.co.ukJulien Valentin (08)Chargé de logistique/approvisionnement chez Novartis Pharmajulien.valentin@novartis.comÀ peine diplômés et déjà embauchés… Pour qui travaillez-vous et en quoi consiste votre job ?FlorenceJe suis employée depuis le 27 octobre chez Cambridge Display Technology (CDT). Cette entreprise produit despolymères électroluminescents destinés à l'élaboration d'une nouvelle génération d'écrans plats et desystèmes d'éclairage.J'ai ainsi rejoint l'équipe de « process development » de la compagnie, mon travail est avant tout un travailde synthèse : celle de monomères et de polymères organiques. Je suis aussi chargée de projets parallèlesconsistants en l’amélioration des procédés de polymérisation et de synthèses déjà existantes.JulienJe travaille depuis Septembre chez Novartis Pharma en tant que Chargé de logistique/approvisionnement. Jem'occupe plus particulièrement de la franchise des Produits Matures pour laquelle je dois coordonner lesbesoins du marché Français (hôpitaux, grossistes, pharmacies) avec les usines de fabrication et centres dedistributions du groupe.Entretiens… Promos en « 8 »la grande chance de faire un an de césure en Logistique chez Sanofi-Aventis en Espagne ce qui a beaucoupplu aux recruteurs.En positionnant CV et lettres de motivations sur de nombreux sites d'emplois en ligne et également sur dessites de cabinets de recrutement, je me suis aperçu que de nombreuses annonces correspondaient à monprofil et que par conséquent j'ai pu passer de nombreux entretiens en région parisienne.Le marché de l'emploi m'a semblé très actif surtout début septembre et même si les choses se sont calméesdepuis (avec cette fameuse "crise"), les entreprises sont toujours à la recherche d'ingénieurs pour des métierstransversaux tels que le mien. J'ai également l'impression que les CDI se font de plus en plus rares mais il nefaut pas rechigner à partir pour un CDD ou une mission en intérim qui sont synonymes de pré-embauchesdans beaucoup de sociétés.FlorenceJ’ai trouvé cet emploi suite à mon projet de fin d’étude chez Merck OLED Materials à Francfort. Lors de larédaction de mon rapport bibliographique, j’ai eu comme référence l’un des brevets de CDT, c’est ainsi quej’ai connu la compagnie. Malheureusement mon stage chez Merck n’a pas débouché sur une embauche, maismon stage dans les OLEDs m’ayant plu, je ne me suis pas cantonnée aux entreprises pharmaceutiques lorsde ma recherche d’emploi. Il se trouvait que CDT embauchait à cette période et tout est allé très vite : ils m’ontcontactée fin septembre et en deux semaines j’avais passé entretien téléphonique, entretiens d’embauche etj’avais une réponse positive !En quoi l’enseignement de l'ENSCM est utile dans votre travail actuel ?JulienPlus que les connaissances scientifiques approfondies, c'est la méthode et les façons d’aborder les projets quime sont très utiles aujourd'hui. L'enseignement à l'ENSCM nous permet d'être efficaces et performants trèsrapidement, tout en saisissant les tenants et aboutissants de problèmes complexes. C'est un vrai plus dansun environnement compétitif comme celui de la Supply Chain.La bonne connaissance de l'environnement pharmaceutique, acquise grâce aux cours de l'option IPAN, estégalement un avantage certain pour évoluer en Logistique chez Novartis. Cette option m'a en effet permisd'aborder la chimie sous un autre angle, moins axé sur les problématiques R&D mais plus sur l'industrie àproprement parler.Enfin, je voudrais juste rendre un hommage à M. Guthert pour ses cours d'insertion à la vie professionnelle(1A, 2A et 3A confondus) qui sont une vraie mine de conseils éclairés et qui permettent vraiment d'aborderles entretiens d'embauches (et notamment les premiers) avec beaucoup d'assurance et d'efficacité.FlorenceVu que j’ai trouvé un poste en synthèse organique, mes cours me servent tous les jours (j’ai fait l’optionChimie Organique Fine), notamment ceux de synthèse/réactivité et ceux d’organométallique et de matériauxmoléculaires. Les cours de communication m’auront aussi été très utiles.Les objectifs sont nombreux mais les principaux sont bien entendu de ne pas avoir de rupture sur le marchétout en minimisant les coûts de stocks et de prestations (transports, repackaging…).C'est un métier vraiment très enrichissant de part la position centrale que l'on occupe dans la Supply Chainet les nombreux interlocuteurs avec qui l'on doit collaborer. Je suis également amené à travailler sur desprojets de plus grandes envergures tels que des lancements de produits ou des mises en place d'outils "Lean"pour les approvisionnements de certaines références.Comment avez-vous trouvé ce poste ? Avoir un travail dès l’obtention du diplôme n'est pas trèscourant !JulienJ'ai trouvé le poste très rapidement après la fin de mon Projet de Fin d’Étude (2 semaines exactement) maisj'avais cependant lancé de nombreuses recherches et de nombreux CV dès le mois de Juin. J'avais de plus eu2 Retrouvez la Lettre du Chémia sur www.aae.enscm.frRetrouvez la Lettre du Chémia sur www.aae.enscm.fr 3

Entretiens… Promos en « 8 »Entretiens… Promos en « 8 »Gérard Foltran (68)Propriétaire du Domaine des Crès Ricards (Grands vins des côteaux du Languedoc)gerard.foltran@gmail.com.Quel chemin avez-vous parcouru depuis votre sortie de l'ENSCM ?Une fois le diplôme d'ingénieur obtenu j'ai poursuivi par un doctorat dans le laboratoire du directeur de l'écolede l'époque, Max Mousseron. Après l'armée j'ai intégré une société de chimie spécialisée dans l'industriepharmaceutique sur la région lyonnaise. Suite aux différents rachats et aux fusions successives, cetteentreprise fait désormais partie du groupe Sanofi Aventis. J'y ai passé toute ma carrière de chimiste, soit unpeu plus de 30 ans, en occupant différents postes du développement à la direction de production. Puis en2001, animé par la passion du vin, j'ai changé radicalement de voie et j'ai acquis le domaine viticole des CrèsRicards, sur les coteaux du Languedoc.Vous êtes resté proche de l'ENSCM ?En effet j'ai été membre du conseil d'administration de l'école et président de l'association des anciens élèvespendant plusieurs années. Je me suis également occupé du pilote industriel de l'école, jusqu'à ce que jeprenne conscience que vigneron était un métier qui mérite que l'on s'y consacre à plein-temps.Pouvez-vous nous faire partager un souvenir que vous gardez de vos années passées à l'école ?J'ai été président du bureau des élèves pendant 2 ans. Ainsi, l'une de nos plus grandes fiertés est d'avoirrelancé le gala Chimie. À cette époque la soirée se déroulait dans l'école et réunissait tous les notablesmontpelliérains. C'était une grosse manifestation en smoking et tenue de gala, où nous servions huîtres, foiegras et champagne. C'était l'occasion de présenter de belles affiches. Nous avons ainsi reçu de grands artistesjazz comme Martial Solal (pianiste), Jean-Luc Ponty (violoniste) ou le grand orchestre de Jacques Hélian.Chaque salle avait un thème et nous passions les semaines qui précédaient l'événement à dormir le jour, carnous décorions l'ensemble de l'école la nuit. Max Mousseron était favorable à cette manifestation, et semontrait indulgent pour nos absences en cours. Nous avons toujours équilibré le budget et réussi à payer lesartistes.Sortie de raisin de la benne à fond vibrantOpération de remontage destinée à favoriser l’extractionalcooliqueConservez-vous, aujourd'hui encore, des amis de l'école ?Je revois régulièrement 3 ou 4 de mes amis. Mon binôme de l'époque est resté lui aussi dans la région et notrecomplicité est restée intacte. Il y a 5 ans nous avons fêté le 35 e anniversaire de la promotion, avec 15/20anciens élèves, lors d'une réception à l'ENSCM. Depuis, le mois de la remise des diplômes et du gala estégalement celui des salons pour le viticulteur que je suis, et cela fait donc plusieurs années que je ne peuxparticiper à cet événement.Que vous a apporté l'ENSCM ?Une ouverture d'esprit et la capacité de faire autre chose que de la chimie, si l'envie se révèle.Tri manuel des raisinsBarriques en chêne de 225 litres4Retrouvez la Lettre du Chémia sur www.aae.enscm.frRetrouvez la Lettre du Chémia sur www.aae.enscm.fr 5

10 ans cette année… Souvenirs de promo 98WE d'intégration (14 et 15 septembre 1996).Les Village People sont parmi nous !Point d'orgue de notre passage à l'ENSCM : le TIC 1997 àStrasbourg (8 au 11 mai 1997). L'École entière se mobilise dansl'objectif de gagner le Trophée de l'Ambiance.Le "Club Ambiance" est créé, les banderoles et drapeaux sontconfectionnés.Café-théâtre (22 novembre 1996). Et dire que l'un de ces 3 petitscochons a découvert à l'ENSCM sa passion pour le théâtre et yconsacre aujourd'hui sa vie professionnelle !Quelques heures avant le départ, les crânes sont rasés.1 re mobilisation de l'École pour le Téléthon (7 décembre 1996).Cross à Gramont… sous la pluie !Puis arrive enfin l'heure tant attendue du défilé dans les ruesde Strasbourg.Soirée de passation (13 décembre 1996). La défaite n'entame pasl'enthousiasme de la liste "El Paso".On est chez nous ! Au final, les filles remportent la compétitionde foot !Challenge de la Garonne (21 au 23 mars 1997). Notre jeuneéquipe de rugby va défier Chimie Toulouse sur ses terres.mais le trophée de l'Ambiance part à Mulhouse… Il faudra attendre l'année suivante pour ramenerce Trophée de Bordeaux…Christèle Teilla (1998)6Retrouvez la Lettre du Chémia sur www.aae.enscm.frRetrouvez la Lettre du Chémia sur www.aae.enscm.fr 7

10 ans cette année… Souvenirs de promo 98Il y a 10 ans, nous étions fraîchement diplômés - promo 98 - Apothéose de 3 années passées à l’ENSCM,synonymes de liberté totale et d’insouciance, génératrices de souvenirs qui remontent sans nostalgie maisplutôt avec le sentiment d’en avoir pleinement profité. Certes, au niveau des enseignements, nous aurions puen profiter plus diront certains…Il m’est difficile en effet d’évoquer des souvenirs de cours, autres que cette affiche de Pamela Andersonapparue au petit matin derrière un tableau amovible de Chaptal pendant la campagne un peu « trash » desassos de notre première année. Arriver 15 minutes en retard au premier cours de l’année : thermodynamique,dispensé par le directeur de l’époque, M. Geneste, nous a semblé d’une telle impolitesse que nous l’avonsséché. (Le secret d’une arrivée discrète en Forcrand, ne nous sera enseigné qu’en deuxième année par ElPaso, sponsorisé par « Cotton Eye Joe » lors de la nouvelle campagne des assos). Nous avons étérapidement contraints de récidiver, par obligation, car nos propos, certes intéressants, parasitaient ceux quisouhaitaient suivre les cours, nous amenant ainsi à nous perfectionner dans l’art du maniement de laphotocopieuse, atout s’avérant utile dans les stages de certains. À vrai dire, la qualité d’un cours pris par desélèves assidus et appliqués (merci à eux) donne de bien meilleurs résultats aux partiels que des bribes notées,ou pire annotées. Reconnaissons cependant que la relecture de ces notes a au moins égayé les révisionsgénéralement collectives, ou fait resurgir de vieilles blagues lorsqu’elles ont été accidentellement consultéesquelques années après.Ah les partiels… Notre motivation, pour réviser chaque veille de partiel, résidait dans l’attente du dernier, quise terminait généralement à midi. Car, après celui-la, nous attendait à la Kfet une poubelle de punch préparéeavec Amour par William, accompagnée du défoulement total qui libérait stress et fatigue. Certains serappellent peut-être encore de gâteaux au chocolat « maison » servis pour l’occasion, ou comment M. Bonnetessayait tant bien que mal de faire libérer les lieux à quelques irréductibles. La Kfet a été notre secondemaison, ouverte presque 24h/24 et 7j/7. Elle rimait en journée avec baby, cartes, sandwiches pris sans posernos blouses de TP puantes (nous avons appris bien après ce que voulait dire HSE), photocopies, discussionsenflammées. La nuit, elle était le lieu de soirées à thèmes multiples dont les mythiques soirées Chimie :temple de la sueur sur le dance-floor, royaume du whisky-coca et d’improbables cocktails, œuvres d’apprentischimistes exprimant tout leur savoir faire ! Qui n’a pas bu de cervelles de coyotes, des breuvages refroidis avecde la glace soustraite aux machines de TP, cause la plus probable d’ailleurs des effets amnésiants ou desmaux de têtes du lendemain. Qui n’a pas participé au nettoyage matinal, ou commis dans un amphi, unesalle de TP, au BDE ou BDS, bien d’autres forfaits dont l’inventaire aurait inspiré la série « sex and the chimie »pour toute une génération d’ENSCMiens. De toutes les soirées étudiantes auxquelles nous avons participé, (jecrois qu’on avait fait un tour relativement complet), seules les soirées Agro à Lavalette, dans cette grangereconvertie ont pu rivaliser à cette époque avec les soirées Chimie. En tant qu’ancien, nous avons maintenantdroit au « Gala », plus classe dira-t-on, qui ne peut pas bien sûr nous rappeler l’ambiance de ces soiréespassées à l’École, mais les vieilles promos doivent en maintenir au moins le souvenir…Enfin, n’oublions pas qu’en dehors des enseignements (ou pendant pour certains), du temps a été investidans la richesse de la vie associative de l’école, ce qui a permis à beaucoup de développer des talentsorganisationnels, commerciaux, voire culturels ou de réaliser leur idéal humanitaire ; bref de construire enpartie notre personnalité et d’orienter quelque part notre vie professionnelle. L’École a été pour nous uneformidable ouverture sur le monde que ce soit par les stages d’alternance en entreprise ou la possibilité defaire une troisième année dans de nombreux pays. Victime de ce succès, la troisième année classique voyaitses rangs très clairsemés, et pour ceux qui sont restés, le salut est venu de la fréquentation des étudiantsétrangers donnant l’illusion parfois de vivre ce que pouvaient vivre nos expatriés. Certains sont revenus aprèsplusieurs années, d’autres pas. En 1998, sans trop noircir, le choix après l’école était l’armée, l’informatique,une poursuite d’étude ou le chômage. Rester à l’étranger ou y aller pouvait être attrayant.Je pourrais encore écrire des pages pleines de private joke sur d’autres souvenirs liés aux week-endsd’intégration (YMCA ;-) et de désintégration, TICs, tournois inter-promos, Café -T, EDHEC, challenges de laGaronne, CODIGE, semaines de Ski, soirées au bière-academy, à la FIDEM, soirées collocs)… Je sais quecertains de mes contemporains, se reconnaîtront et j’espère sans passer pour un « vieux con », que lesnouvelles générations se retrouvent au moins un peu dans ces histoires et qu’elles en ont de nouvelles à nousraconter car elles font toutes partie de notre patrimoine commun d’ENSCMien.Loïc Laplanche (1998)Mais revenons à l’enseignement, pratique cette fois-ci. TP obligatoire signifiait assiduité de rigueur mais dansla bonne humeur. Un de nos meilleurs TP fut celui de chimie-physique de première année sur la dissociationde N 2 O 4 en NO 2 . Bien sûr, nous l’avions parfaitement préparé la veille et bien suivi le briefing de l’enseignantquant au système complexe de transfert de la cartouche de gaz dans le ballon. Sa démonstration fut moinsconvaincante, quand au bout de 10 minutes, toujours pas de trace de gaz dans le ballon ??? Quelle chanceque le gaz fut coloré, car en baissant les yeux sous l’air réprobateur de l’enseignant (on avait forcementtouché un truc sans qu’il ne le voit), nous aperçûmes un brouillard de gaz roux qui avait atteint nos genoux.Pourquoi ce foutu gaz n’avait pas correctement suivi les tuyaux de l’usine (à gaz) permettant son transfertdemeure un mystère, mais l’évacuation rapide de la salle de TP, tout comme les propos rassurants del’enseignant quant à l’éventuel cancer induit qui nous toucherait dans 20-30 ans nous amusent encore. Biensûr je passe rapidement sur la décapitation d’une bouteille de brome par la guillotine d’une vielle sorbonne,les suicides collectifs de verrerie parfois par placard entier, l’extinction de feux déclenchés par des solvantsde recristallisation, de paillettes de sodium dans un siphon, ou d’anhydride phosphorique jeté par mégardedans une poubelle à papier, pour finir en beauté par l’endormissement d’un étudiant sous une sorbonne, liéà une soirée un peu difficile et non à la manipulation d’un réactif anesthésiant. Cela nous a particulièrementsensibilisés à la sécurité en chimie, même si parallèlement, la croyance en un dieu des chimistes s’estlargement répandue.8 Retrouvez la Lettre du Chémia sur www.aae.enscm.frRetrouvez la Lettre du Chémia sur www.aae.enscm.fr 9