21ème dimanche du Temps Ordinaire - Paroisse Saint Augustin

Désencombrez-vous : la porte est étroite !Vous venez d'entendre : il y aura des pleurs et des grincements de dents.Et c'est vrai que les Évangiles nous avaient habitués à plus de douceur.Jésus nous enseigne plus souvent la bonté, et la charité.Habituellement Jésus pardonne largement au nom de son Père.Il nous arrive parfois d'entendre des paroles plus dures de sa part,surtout contre les pharisiens qui se croit parfait, ou les scribes qui tendent des pièges,ou encore des paroles acides contre ses disciplesqui ne comprennent pas ce qu'il veut leur enseigner.Mais voici que cette parole est dure contre quelqu'un dont on ne sait rienCette façon de ne pas nommer l'auteur d'une question dans les Évangilespeut signifier que le quelqu'un qui est évoqué c'est nous-mêmes.Comme si l'évangéliste avait posé lui-même cette question à Jésus en notre nom.Il est écrit dans la Bible que la parole divine est plus tranchante que le glaive.Voilà que cette annonce des pleurs et des grincements de dents nous seraient destinés.Et Jésus précise qu’elle est dite même pour ceux qui ont mangé et bu avec lui.On ne sait pas très bien pourquoi la porte s'ouvre à certains, et pas à d'autres.S'agit-il de hasard, d'injustice ? On a l'impression qu'on ne peut rien y faire.Ceux qui ont bu et mangé avec lui, ça pourrait être ceux qui disent avoir déjà « touteu » : le baptême, la première des communions, la confirmation, le mariage religieux, etmême quelquefois la communion le dimanche.Ils ont « tout eu », mais ont-ils converti leur cœur ?Mais ça pourrait être aussi ceux qui ont une pratique régulière,la messe tous les dimanches, mais dans le cadre d’une pratique légalisteà laquelle il manque la conversion du cœur.Enfin ceux qui ont mangé et bu avec lui, ça pourrait éventuellement concernerceux qui pratiquent la charité, mais qui la conçoivent comme un investissement,pour que le salut, le paradis leur soit du : ils pensent avoir « gagné » leur paradis.Alors justement, Jésus confirme que le salut n'est jamais un dû, c’est toujours un don.Nous ne sommes pas sauvés par nous-mêmes,ni par nos actes, ni par nos pratiques religieuses,mais bien par cadeau, par don, par générosité, par la grâce de Dieu lui-même.Alors, si nous espérions pouvoir y faire quelque chose,Nous sommes déçu, du côté des pleurs et des grincements de dents.Quand un texte est difficile, quand il nous heurte, il faut toujours chercher plus loin.La première règle que je vous propose, c’est de se souvenir que la Bible fait une unité.La parole de Dieu ne peut pas se contredire.Et la Bible affirme aussi souvent que possible que Dieu est bon, qu'il aime l'homme.La deuxième règle, c'est de regarder le contexte.Dans cette partie de l'Évangile de saint Luc, Jésus avance vers Jérusalem.Il ne fait pas de discours électoral. Il va vers sa passion,vers une souffrance en solidarité avec tous les hommes,et quand il parle du sang et des larmes, il se sent complètement concerné,ce sont ses propres souffrances, ses propres larmes.Il parle de sa mort, en solidarité avec nous.

Troisième aide : le travail des exégètes,ceux qui connaissent le grec, et ses nuances.Quand Jésus dit « efforcez-vous de passer par la porte étroite »,l'évangéliste pour dire « efforcez-vous » utilise le verbe grec « agon »,qui a donné en Francais le mot agonie, c'est un verbe qui signifie combattre.Et l'agonie reste bien pour chaque homme le dernier de nos combats spirituels.« Efforcez-vous » correspond donc à un combat ultime.C'est une invitation à voir l'importance de ce combat.C'est une invitation à passer au-dessus nos désirs immédiats.« Efforcez-vous » est une allusion à la propre croix de Jésus.Finalement, c’est une invitation à porter, nous aussi, notre propre croix.L’évangile d'aujourd'hui précise que la porte n'est pas toujours ouverte,et il insiste sur l’urgence d'accueillir le salut.Le salut nous est offert, quand passe le visage de Dieu.Il nous faut donc nous préparer, il nous faut être prêt. Il faut nous efforcer à être prêt.C'est ce travail sur nous-mêmes qui consiste à « nous efforcer ».Ce travail sur nous-mêmes est un combat spirituel qui nous associe à la croix du Christ.C'est vrai qu'il m’arrive parfois de me direque je n'ai pas été à la hauteur d'une situation,Que je n'ai pas bien répondu à une question, je n'ai pas agi comme il fallait.j'ai raté telle ou telle occasion quand on me l'a demandé,.Ce qui aurait été bien, je ne l'ai pas fait au bon moment.Alors, j’essaye parfois de me rattraper après coup, comme je peux.Mais vous savez bien que certaines situations ne se rattrapent plus.Alors voilà, il nous faut travailler tous les jours à être prêt,pour avoir spontanément une parole juste au bon moment,avoir le geste juste quand il est attendu,avoir la bonne disposition d'esprit,avoir le bon réflexe pour entrer nous aussi un instant dans le royaume de Dieu.Ce travail sur nous-mêmes ne peut pas se faire seul.Il nous faut apprendre et progresser tous les jours.Heureusement, Dieu veut notre bien.Il nous accompagne sur ce chemin. Il nous éduque au jour le jour.C'est bien ce que nous avons entendu dans la deuxième lecture :« quand on s'est repris grâce à la leçon, plus tard on trouve la paix, et on devient juste. »Oui vraiment comme nous l'avons chanté tout à l'heure :Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?Qui donc est Dieu pour nous ouvrir sa joie et son royaume ?