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Les droits fondamentaux : défis et réussites en 2012 - European ...

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AcronymesRAPPORT ANNUEL<strong>2012</strong><strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> :défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>CEDHCEPDCJUECouEDHEASOECRIEU-MIDISFRAFRANETINDHLGBTLIBEONGONUTUETFUEConv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> del’hommeLe Contrôleur europé<strong>en</strong> de la protectiondes donnéesCour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne (c<strong>et</strong>acronyme est égalem<strong>en</strong>t utilisé pour lapériode précédant l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur duTraité de Lisbonne <strong>en</strong> décembre 2009)Cour europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’hommeBureau europé<strong>en</strong> d’appui <strong>en</strong> matièred’asileCommission europé<strong>en</strong>ne contre le racisme<strong>et</strong> l’intolérance (Conseil de l’Europe)Enquête de l’Union europé<strong>en</strong>ne sur lesminorités <strong>et</strong> la discriminationAg<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> del’Union europé<strong>en</strong>neRéseau d’experts <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>ces sociales <strong>et</strong>légales (FRA)Institution nationale des <strong>droits</strong> de l’hommePersonnes lesbi<strong>en</strong>nes, homosexuellesbisexuelles <strong>et</strong> transg<strong>en</strong>resCommission des libertés civiles, de lajustice <strong>et</strong> des affaires intérieures duParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>Organisation non gouvernem<strong>en</strong>taleOrganisation des Nations UniesTraité sur l’Union europé<strong>en</strong>neTraité sur le fonctionnem<strong>en</strong>t de l’Unioneuropé<strong>en</strong>neNote : Une liste des conv<strong>en</strong>tions internationales <strong>et</strong> régionales des<strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> leurs abréviations peuv<strong>en</strong>t être trouvéesdans le Chapitre 10.La FRA m<strong>et</strong> <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les différ<strong>en</strong>ts titres de laCharte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’UE <strong>en</strong> utilisantle code couleur suivant :DignitéLibertésÉgalitéSolidaritéCitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>éJusticeEUROPEAN UNION AGENCY FOR FUNDAMENTAL RIGHTS


Europe Direct est un service destiné à vous aider à trouver des réponsesaux questions que vous vous posez sur l’Union europé<strong>en</strong>ne.Un numéro unique gratuit (*):00 800 6 7 8 9 10 11(*) Certains opérateurs de téléphonie mobile ne perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t pas l’accès aux numéros 00 800 oupeuv<strong>en</strong>t facturer ces appels.Crédit photo (couverture & intérieur) : © iStockphoto ; Commission europé<strong>en</strong>neDe nombreuses autres informations sur l’Union europé<strong>en</strong>ne sont disponibles sur l’intern<strong>et</strong> via le serveur Europa (http://europa.eu).FRA – Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>neSchwarz<strong>en</strong>bergplatz 11 – 1040 Vi<strong>en</strong>ne – AutricheTél. +43 158030-0 – Fax +43 158030-699E-mail : info@fra.europa.eu – fra.europa.euUne fiche catalographique figure à la fin de l’ouvrage.Luxembourg : Office des publications de l’Union europé<strong>en</strong>ne, 2013ISBN 978-92-9239-166-9doi:10.2811/37125© Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne, 2013Toute reproduction partielle ou totale des informations est autorisée,à l’exception des utilisations commerciales <strong>et</strong> à condition de m<strong>en</strong>tionner la source.Printed in LuxembourgImprimé sur papier recyclé sans chlore (PCF)


EUROPEAN UNION AGENCY FOR FUNDAMENTAL RIGHTS<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> :défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>


Avant-proposUne montée du chômage, des mesures d’austérité, des mouvem<strong>en</strong>ts de protestation, des troubles sociaux <strong>et</strong> desconflits constitutionnels, sont tous des phénomènes qui ont fait les gros titres dans l’Union europé<strong>en</strong>ne (UE) <strong>en</strong> <strong>2012</strong>.La crise à laquelle l’UE se trouve confrontée depuis 2007 ne se limite pas au monde financier <strong>et</strong> a des conséqu<strong>en</strong>cespour la légitimité démocratique <strong>et</strong> l’état de droit, <strong>et</strong> donc aussi pour les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. C’est pourquoi lasection « Focus » de c<strong>et</strong>te année est consacrée à « L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarderles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de crise ». Ce faisant, il contextualise le paysage des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dansl’UE examiné dans le Focus de l’année dernière.<strong>Les</strong> chapitres qui suiv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un compte r<strong>en</strong>du détaillé de l’évolution de la législation, de l’élaboration despolitiques <strong>et</strong> de la situation sur le terrain dans le domaine des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Le prés<strong>en</strong>t rapport m<strong>et</strong> <strong>en</strong>lumière les principaux développem<strong>en</strong>ts au niveau de l’UE <strong>et</strong> des États membres dans des domaines tels que lanégociation des instrum<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s <strong>en</strong> matière d’asile, la réforme du cadre europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> matière de protectiondes données à caractère personnel, la poursuite de la ratification <strong>et</strong> de la mise <strong>en</strong> œuvre de la Conv<strong>en</strong>tion de l’ONUrelative aux <strong>droits</strong> des personnes handicapées, ainsi que les développem<strong>en</strong>ts relatifs à la « directive horizontale », lalutte contre les crimes motivés par le racisme, la xénophobie <strong>et</strong> l’intolérance qui y est associée, ou <strong>en</strong>core l’adoptiond’une directive europé<strong>en</strong>ne établissant des normes minimales concernant les <strong>droits</strong>, le souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> la protection desvictimes de la criminalité.En dépit d’évolutions positives importantes, le prés<strong>en</strong>t Rapport annuel de l’Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> del’Union europé<strong>en</strong>ne (FRA) m<strong>et</strong> le doigt sur un grand nombre de défis qu’il convi<strong>en</strong>t de reconnaître, d’analyser <strong>et</strong> d<strong>et</strong>raiter efficacem<strong>en</strong>t. Il souligne égalem<strong>en</strong>t des pratiques <strong>en</strong>courageantes. Cela ne doit toutefois pas occulter le faitque la plupart des élém<strong>en</strong>ts rapportés sont loin d’être prom<strong>et</strong>teurs <strong>et</strong> requièr<strong>en</strong>t l’att<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> les efforts concertésde toutes les parties qui, au sein de l’UE, ont à cœur de garantir le plein respect des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de chacun.Nous souhaitons remercier le Conseil d’administration de la FRA d’avoir supervisé avec célérité <strong>et</strong> att<strong>en</strong>tion l’élaborationdu Rapport annuel, de sa première version jusqu’à sa publication, de même que le Comité sci<strong>en</strong>tifique de la FRA pourses précieux conseils <strong>et</strong> son souti<strong>en</strong> expert, qui perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t de garantir l’exactitude de ce rapport sur le plan sci<strong>en</strong>tifique,sa solidité <strong>et</strong> la rigueur de ses bases. Nous remercions tout particulièrem<strong>en</strong>t les ag<strong>en</strong>ts de liaison nationaux pourleurs comm<strong>en</strong>taires sur le proj<strong>et</strong>, qui ont permis d’améliorer la qualité <strong>et</strong> la véracité des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts concernantles États membres de l’UE. Nous désirons égalem<strong>en</strong>t exprimer notre reconnaissance <strong>en</strong>vers différ<strong>en</strong>tes institutions<strong>et</strong> différ<strong>en</strong>ts mécanismes, par exemple ceux qui ont été mis <strong>en</strong> place par le Conseil de l’Europe, qui continu<strong>en</strong>t deconstituer des sources d’information importantes pour ce rapport.Maija SakslinPrésid<strong>en</strong>te du Conseil d’administrationMort<strong>en</strong> KjaerumDirecteur3


Le Rapport annuel de la FRA de c<strong>et</strong>te année portesur plusieurs titres de la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de l’Union europé<strong>en</strong>ne, suivant ce code couleur :LIBERTÉSÉGALITÉCITOYENNETÉAsile, immigration <strong>et</strong> intégrationContrôles aux frontières <strong>et</strong> politique des visasSociété de l’information <strong>et</strong> protection des données à caractère personnel<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> la protection des <strong>en</strong>fantsÉgalité <strong>et</strong> non-discriminationRacisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniqueParticipation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s aufonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’UnionJUSTICEAccès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>danteDroits des victimes de la criminalité


Table des matièresAVANT-PROPOS ...................................................................................................................................................................... 3INTRODUCTION ....................................................................................................................................................................... 7Domaines étudiés dans le rapport, y compris dans la section « Focus » ................................................................... 7Une approche modulaire ..................................................................................................................................................... 8Rapport annuel <strong>2012</strong> de la FRA : rédaction, champ <strong>et</strong> période couverte .................................................................... 9FOCUSL’UNION EUROPÉENNE, UNE COMMUNAUTÉ DE VALEURS : SAUVEGARDER LES DROITSFONDAMENTAUX EN PÉRIODE DE CRISE .......................................................................................................... 111 ASILE, IMMIGRATION ET INTÉGRATION ....................................................................................................................... 431.1. Asile ............................................................................................................................................................................. 431.2. Apatrides ..................................................................................................................................................................... 471.3. Immigration <strong>et</strong> r<strong>et</strong>our ................................................................................................................................................ 511.4. Intégration des migrants .......................................................................................................................................... 64Perspectives ........................................................................................................................................................................ 72Référ<strong>en</strong>ces ........................................................................................................................................................................... 742 CONTRÔLE AUX FRONTIÈRES ET POLITIQUE DES VISAS ............................................................................................. 832.1. Contrôle aux frontières ............................................................................................................................................. 832.2. Une politique commune des visas .......................................................................................................................... 95Perspectives ....................................................................................................................................................................... 103Référ<strong>en</strong>ces ......................................................................................................................................................................... 1043 SOCIÉTÉ DE L’INFORMATION ET PROTECTION DES DONNÉES À CARACTÈRE PERSONNEL ..................................... 1113.1. Réforme de la législation europé<strong>en</strong>ne dans le domaine de la protectiondes données à caractère personnel ...................................................................................................................... 1113.2. Indép<strong>en</strong>dance complète des autorités chargées de la protection des données à caractère personnel ... 1153.3. Conservation des données à caractère personnel .............................................................................................. 1163.4. Données des dossiers passagers (PNR) ................................................................................................................ 1173.5. Passeports biométriques ........................................................................................................................................ 1183.6. La protection des <strong>droits</strong> de propriété intellectuelle ............................................................................................ 1183.7. <strong>Les</strong> médias sociaux <strong>et</strong> les services basés sur intern<strong>et</strong> ...................................................................................... 120Perspectives ....................................................................................................................................................................... 123Référ<strong>en</strong>ces ......................................................................................................................................................................... 1244 DROITS DE L’ENFANT ET PROTECTION DES ENFANTS ................................................................................................ 1314.1. Viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre des <strong>en</strong>fants ........................................................................................................................ 1324.2. Traite d’<strong>en</strong>fants ......................................................................................................................................................... 1364.3. Une justice adaptée aux <strong>en</strong>fants ........................................................................................................................... 1374.4. Enfants demandeurs d’asile <strong>et</strong> migrants .............................................................................................................. 1384.5. Famille <strong>et</strong> soins par<strong>en</strong>taux ..................................................................................................................................... 1394.6. Pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants .............................................................................................................................................. 1404.7. Participation des <strong>en</strong>fants ....................................................................................................................................... 142Perspectives ...................................................................................................................................................................... 142Référ<strong>en</strong>ces ......................................................................................................................................................................... 1445 ÉGALITÉ ET NON-DISCRIMINATION .............................................................................................................................. 1515.1. Développem<strong>en</strong>ts clés : aspects europé<strong>en</strong>s ......................................................................................................... 1515.2. Développem<strong>en</strong>ts clés : aspects nationaux ........................................................................................................... 155Perspectives ...................................................................................................................................................................... 178Référ<strong>en</strong>ces ......................................................................................................................................................................... 1795


6 RACISME ET DISCRIMINATION ETHNIQUE .................................................................................................................. 1956.1. Évolution <strong>et</strong> t<strong>en</strong>dances des crimes officiellem<strong>en</strong>t signalés motivés par le racisme,la xénophobie <strong>et</strong> l’intolérance qui y est associée ............................................................................................... 1956.2. Évolutions <strong>en</strong> matière d’extrémisme dans l’UE <strong>en</strong> <strong>2012</strong> .................................................................................. 2066.3. Développem<strong>en</strong>ts concernant la collecte des données relatives à l’<strong>et</strong>hnicité ............................................... 2076.4. Développem<strong>en</strong>ts concernant la discrimination <strong>et</strong>hnique dans les soins de santé, le logem<strong>en</strong>t,l’éducation <strong>et</strong> l’emploi dans l’UE ........................................................................................................................... 2096.5. La situation des populations roms dans l’Union europé<strong>en</strong>ne .......................................................................... 214Perspectives ....................................................................................................................................................................... 221Référ<strong>en</strong>ces ......................................................................................................................................................................... 2237 PARTICIPATION DES CITOYENS EUROPÉENS AU FONCTIONNEMENT DÉMOCRATIQUE DE L’UNION ..................... 2337.1. Le droit de vote dans l’UE ...................................................................................................................................... 2347.2. Évolution de la démocratie participative ............................................................................................................. 244Perspectives ...................................................................................................................................................................... 246Référ<strong>en</strong>ces ......................................................................................................................................................................... 2478 ACCÈS À UNE JUSTICE EFFICACE ET INDÉPENDANTE ................................................................................................. 2558.1. Événem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s <strong>et</strong> internationaux majeurs ................................................................ 2558.2. Sélection d’affaires traitées par des tribunaux à l’échelle europé<strong>en</strong>ne ......................................................... 2588.3. Développem<strong>en</strong>ts législatifs au niveau de l’Union europé<strong>en</strong>ne ....................................................................... 2598.4. Développem<strong>en</strong>ts concernant les tribunaux europé<strong>en</strong>s <strong>et</strong> nationaux .............................................................. 2618.5. Faciliter l’accès à la justice ..................................................................................................................................... 2658.6. Mécanismes non judiciaires ................................................................................................................................... 269Perspectives ...................................................................................................................................................................... 272Référ<strong>en</strong>ces ......................................................................................................................................................................... 2739 DROITS DES VICTIMES DE LA CRIMINALITÉ ............................................................................................................... 2819.1. Développem<strong>en</strong>ts au niveau de l’UE <strong>et</strong> des États membres ............................................................................... 2819.2. Droits des victimes de viol<strong>en</strong>ce domestique <strong>et</strong> de viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes .................................... 2879.3. Droits des victimes de la traite des êtres humains <strong>et</strong> des formes graves d’exploitation du travail ......... 2919.4. Droits des victimes de crimes de haine ............................................................................................................... 293Perspectives ...................................................................................................................................................................... 296Référ<strong>en</strong>ces ......................................................................................................................................................................... 29710 LES ÉTATS MEMBRES DE L’UNION EUROPÉENNE ET LEURS OBLIGATIONS INTERNATIONALES .......................... 30310.1. Le paysage des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> .................................................................................................................. 30310.2. Acceptation des conv<strong>en</strong>tions <strong>et</strong> des protocoles du Conseil de l’Europe ......................................................... 30610.3. Acceptation des conv<strong>en</strong>tions <strong>et</strong> protocoles de l’ONU ......................................................................................... 31710.4. Obligations de suivi : niveau international ........................................................................................................... 31910.5. Obligations de suivi au niveau national : les institutions nationales de déf<strong>en</strong>sedes <strong>droits</strong> de l’homme ........................................................................................................................................... 325Perspectives ...................................................................................................................................................................... 3286


IntroductionLe Rapport annuel de la FRA m<strong>et</strong> <strong>en</strong> avant les accomplissem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> les défis dans le domaine des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> au sein des 27 États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne (UE) <strong>et</strong> <strong>en</strong> Croatie au cours de l’année <strong>2012</strong>.Ses neuf premiers chapitres abord<strong>en</strong>t chacun des secteurs définis par le cadre pluriannuel 2007–<strong>2012</strong> de l’ag<strong>en</strong>ce.Le Chapitre 10 prés<strong>en</strong>te une vue d’<strong>en</strong>semble des obligations internationales pertin<strong>en</strong>tes pour les domaines du droitde l’UE couverts dans ce rapport. C<strong>et</strong>te année, le Focus est consacré à « L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté devaleurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de crise ». Pour chaque domaine, le rapport détermineles « développem<strong>en</strong>ts clés » ainsi que les « pratiques <strong>en</strong>courageantes », <strong>et</strong> décrit les « activités de la FRA » dansle détail. La section « Perspectives » répertorie les défis à relever. Le rapport a été établi <strong>en</strong> collaboration avecdiffér<strong>en</strong>tes parties pr<strong>en</strong>antes <strong>et</strong> soumis à des contrôles de qualité internes <strong>et</strong> externes.Conformém<strong>en</strong>t à son règlem<strong>en</strong>t fondateur, l’Ag<strong>en</strong>cedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne (FRA)doit publier « un rapport annuel sur les questions relativesaux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> relevant des domainesd’action de l’Ag<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> soulignant égalem<strong>en</strong>t lesexemples de bonnes pratiques » 1 . le prés<strong>en</strong>t Rapportannuel est donc axé sur l’évolution des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>dans l’Union europé<strong>en</strong>ne (UE) <strong>et</strong> ses 27 Étatsmembres, ainsi que la Croatie, <strong>et</strong> pas sur les activitésde la FRA proprem<strong>en</strong>t dites 2 .Des exemples de « bonnes pratiques » dans le domainedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> sont mis <strong>en</strong> lumière dans des<strong>en</strong>cadrés bleus intitulés « Pratiques <strong>en</strong>courageantes ».Ces pratiques sont qualifiées à dessein d’« <strong>en</strong>courageantes» <strong>et</strong> non pas de « bonnes », puisqu’elles n’ontpas été directem<strong>en</strong>t examinées ou évaluées par laFRA. Il n’<strong>en</strong> reste pas moins qu’elles ont pour objectifd’<strong>en</strong>courager les parties pr<strong>en</strong>antes à se p<strong>en</strong>cher sur les1 Article 4, paragraphe 1, alinéa e) du Règlem<strong>en</strong>t (CE)n° 168/2007 du Conseil du 15 février 2007 portantcréation d’une Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> del’Union europé<strong>en</strong>ne, JO 2007 L 53, p. 1–14.2 Voir : FRA (2013), Rapport d’activité annuel <strong>2012</strong>,Luxembourg, Office des publications de l’Union europé<strong>en</strong>ne,disponible à : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/about-fra/what-we-do/annual-activity-programme.initiatives <strong>et</strong> à s’<strong>en</strong> inspirer, le cas échéant, ainsi que deperm<strong>et</strong>tre un échange d’expéri<strong>en</strong>ces.L’ambition principale du rapport est de fournir une vued’<strong>en</strong>semble adéquate, ponctuelle, objective <strong>et</strong> comparativedes évolutions ess<strong>en</strong>tielles dans le domaine des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Le rapport étudie l’Union europé<strong>en</strong>ne<strong>et</strong> ses 27 États membres ainsi que la Croatie,tout <strong>en</strong> incluant les évolutions à l’échelle du Conseilde l’Europe <strong>et</strong> des Nations Unies (ONU), lorsque celaa des conséqu<strong>en</strong>ces pour l’UE, ses États membres <strong>et</strong>la Croatie. Afin de m<strong>et</strong>tre brièvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lumière lescontributions de l’ag<strong>en</strong>ce, le rapport compr<strong>en</strong>d des<strong>en</strong>cadrés jaunes intitulés « Activité de la FRA », quiprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une partie du travail effectué par celle-ci<strong>en</strong> <strong>2012</strong> dans chaque domaine.Domaines étudiés dansle rapport, y compris dansla section « Focus »Le règlem<strong>en</strong>t fondateur de l’Ag<strong>en</strong>ce indique que leRapport annuel doit aborder les domaines dans lesquelsla FRA déploie son action conformém<strong>en</strong>t au cadrepluriannuel quinqu<strong>en</strong>nal défini par le Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne. Le premier cadre concerne les années 20077


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>à <strong>2012</strong> <strong>et</strong> donne mandat à la FRA pour agir dans les neufdomaines suivants : « (a) le racisme, la xénophobie <strong>et</strong>l’intolérance qui y est associée ; (b) les discriminationsfondées sur le sexe, la race ou l’origine <strong>et</strong>hnique, lareligion ou les convictions, le handicap, l’âge, l’ori<strong>en</strong>tationsexuelle ou l’appart<strong>en</strong>ance à une minorité <strong>et</strong> toutecombinaison de ces motifs (discrimination multiple) ;(c) l’indemnisation des victimes ; (d) les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant,y compris la protection des <strong>en</strong>fants ; (e) le droit d’asile,l’immigration <strong>et</strong> l’intégration des immigrés ; (f) les visas<strong>et</strong> les contrôles aux frontières ; (g) la participation descitoy<strong>en</strong>s de l’Union au fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique decelle-ci ; (h) la société de l’information <strong>et</strong>, <strong>en</strong> particulier,le respect de la vie privée <strong>et</strong> la protection des donnéesà caractère personnel ; (i) l’accès à une justice efficace<strong>et</strong> indép<strong>en</strong>dante » 3 .Ces neuf domaines donn<strong>en</strong>t lieu, aux fins du Rapportannuel de la FRA, à neuf chapitres regroupés <strong>en</strong> quatresections qui reflèt<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts « titres » de la Chartedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne. Pourdiffér<strong>en</strong>cier les titres de la Charte – Dignité (Titre I) ;Libertés (Titre II) ; Égalité (Titre III) ; Solidarité (Titre IV) ;Droits des citoy<strong>en</strong>s (Titre V) <strong>et</strong> Justice (Titre VI) – la FRAutilise un code de couleur. <strong>Les</strong> chapitres du Rapportannuel, qui couvr<strong>en</strong>t plusieurs titres de la Charte, sontdonc codés selon les couleurs suivantes :1. Asile, immigration <strong>et</strong> intégration2. Contrôles aux frontières <strong>et</strong> politique des visas3. Société de l’information <strong>et</strong>protection des données4. Droits de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> protection des <strong>en</strong>fants5. Égalité <strong>et</strong> non-discrimination6. Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hnique7. Participation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s aufonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’Union8. Accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>dante9. Droits des victimes de la criminalité10. <strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne<strong>et</strong> leurs obligations internationalesIl y a deux ans, le Chapitre 10 a été introduit <strong>en</strong> tantque chapitre distinct, suite aux comm<strong>en</strong>taires positifs3 Article 2 de la Décision du Conseil du 28 février 2008portant application du règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 168/2007 <strong>en</strong> ce quiconcerne l’adoption d’un cadre pluriannuel de l’Ag<strong>en</strong>ce des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne pour la période2007-<strong>2012</strong>, JO 2008 L 63, p. 14 <strong>et</strong> 15.exprimés par le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> sur l’anci<strong>en</strong>neannexe concernant les obligations internationales 4 .Ce chapitre s’inscrit dans le cadre d’un effort de mise<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce de la pertin<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>à plusieurs niveaux : une protection efficace des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> n’est possible que s’il existe une interactionefficace <strong>en</strong>tre les normes <strong>et</strong> les administrationslocales, nationales, europé<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> internationales.Compte t<strong>en</strong>u de la crise socio-économique qui touche l’UEdepuis cinq ans <strong>et</strong> des autres développem<strong>en</strong>ts qui ont unimpact sur les sociétés <strong>et</strong> l’état de droit, le Focus de ceRapport annuel se p<strong>en</strong>che sur la communauté europé<strong>en</strong>nede valeurs <strong>et</strong> sur la façon dont la sauvegarde des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> a été affectée par des développem<strong>en</strong>tsqui ont eu lieu <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. La FRA répond ainsi aux souhaitsexprimés par les diverses parties pr<strong>en</strong>antes <strong>et</strong> réagit auxrésultats de sa consultation dans le cadre de la Plateformedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, organisée du 21 juinau 14 septembre <strong>2012</strong> 5 . La section Focus de c<strong>et</strong>te annéerepose sur l’approche institutionnelle adoptée pourle Focus de l’année dernière, consacré au « Paysagedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans l’Union europé<strong>en</strong>ne »(qui a été précédé par le Focus du Rapport annuel de2010 intitulé « <strong>Les</strong> Roms dans l’UE – une question de mise<strong>en</strong> œuvre des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> »).<strong>Les</strong> chapitres du prés<strong>en</strong>t rapport couvr<strong>en</strong>t strictem<strong>en</strong>tla période allant du 1 er janvier au 31 décembre <strong>2012</strong>.Seule la section horizontale « Focus » aborde certainesévolutions cruciales <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>interv<strong>en</strong>ues au début de l’année 2013.Une approche modulaire<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> s’appliqu<strong>en</strong>t à tous lesdomaines de la vie humaine. Des groupes de <strong>droits</strong>différ<strong>en</strong>ts revêt<strong>en</strong>t de l’intérêt pour des groupes de personnesdiffér<strong>en</strong>ts. Par conséqu<strong>en</strong>t, ce rapport appliqueune approche modulaire conférant une autonomie auxdiffér<strong>en</strong>ts chapitres. Chaque chapitre comm<strong>en</strong>ce par sapropre introduction, qui résume les principales évolutionsde l’année écoulée dans le domaine concerné, <strong>et</strong>comporte égalem<strong>en</strong>t un aperçu prés<strong>en</strong>tant les <strong>en</strong>jeuxprincipaux <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> à prévoirdans un futur proche, <strong>en</strong> 2013 <strong>et</strong> après. Comme par lepassé, l’acc<strong>en</strong>t a été mis sur la confirmation <strong>et</strong> le référ<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>tde toutes les affirmations cont<strong>en</strong>ues dans lerapport. Chaque chapitre conti<strong>en</strong>t donc égalem<strong>en</strong>t une4 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Rapport sur la situation des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans l’Union europé<strong>en</strong>ne (2009-2010) –aspects institutionnels à la suite de l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur duTraité de Lisbonne (2009/2161(INI)), A7-0344/2010, para. 32.5 FRA (<strong>2012</strong>), Consultation relative au rapport annuel del’Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne,disponible à l’adresse : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/cooperation/civil-soci<strong>et</strong>y/consultations.8


IntroductionFigure 1:Qualité générale du rapport d’après l’évaluation par les parties pr<strong>en</strong>antes de la FRA participantà la Plate-forme des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>3 %46 %51 %excell<strong>en</strong>tebonnesatisfaisanteSource: Consultation FRP, Consultation relative au Rapport annuel de l’Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>nebibliographie distincte <strong>et</strong> complète. Ceci est important,sachant que 90 % des organisations non gouvernem<strong>en</strong>tales(ONG) ayant répondu à la consultation <strong>2012</strong>réalisée auprès de la société civile au suj<strong>et</strong> du Rapportannuel de la FRA ont indiqué qu’elles l’utilisai<strong>en</strong>t commeréfér<strong>en</strong>ce pour une analyse plus approfondie.En revanche, c<strong>et</strong>te approche modulaire ne change ri<strong>en</strong>au fait que les chapitres sont reliés <strong>et</strong> que nombred’<strong>en</strong>tre eux devrai<strong>en</strong>t être lus <strong>en</strong> association les unsavec les autres. Le chapitre sur l’accès à la justice estdédié à un suj<strong>et</strong> transversal qui est pertin<strong>en</strong>t pour tousles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, alors que celui sur le racisme<strong>et</strong> celui sur l’égalité sont, cela va de soi, intimem<strong>en</strong>t liés.D’autres chapitres doiv<strong>en</strong>t être lus <strong>en</strong>semble, car certainsélém<strong>en</strong>ts sont abordés dans plusieurs d’<strong>en</strong>tre eux,mais à un degré différ<strong>en</strong>t ou sous un autre angle. C’est lecas par exemple du chapitre sur les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong>du chapitre sur la protection des victimes ; du chapitresur l’asile, l’immigration <strong>et</strong> l’intégration <strong>et</strong> du chapitresur le racisme <strong>et</strong> la discrimination <strong>et</strong>hnique ; ou <strong>en</strong>coredu chapitre sur l’égalité <strong>et</strong> du chapitre sur le racisme <strong>et</strong>la discrimination <strong>et</strong>hnique. Tous les chapitres font référ<strong>en</strong>ceaux accords internationaux. Une vue d’<strong>en</strong>sembledes progrès <strong>en</strong> matière de ratifications <strong>et</strong> de signaturedes instrum<strong>en</strong>ts internationaux pertin<strong>en</strong>ts est prés<strong>en</strong>téedans le chapitre sur les obligations internationales.Le Rapport annuel de la FRA est assorti d’un résuméautonome intitulé Highlights <strong>2012</strong>. Il reproduit les évolutions-cléspour chaque domaine abordé faisant l’obj<strong>et</strong>d’une prés<strong>en</strong>tation <strong>et</strong> les questions <strong>et</strong> événem<strong>en</strong>tsparticulièrem<strong>en</strong>t importants <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Le résumé autonomeconti<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>cadrés jaunes, intitulés« Publication de la FRA », faisant référ<strong>en</strong>ce aux rapports<strong>2012</strong> de la FRA pertin<strong>en</strong>ts. Le Rapport annuel dela FRA <strong>et</strong> les Highlights <strong>2012</strong> sont publiés <strong>en</strong> allemand,<strong>en</strong> anglais <strong>et</strong> <strong>en</strong> français.Rapport annuel <strong>2012</strong> dela FRA : rédaction, champ<strong>et</strong> période couverteLe rapport se fonde sur les données <strong>et</strong> les informationscollectées grâce à des recherches internes <strong>et</strong> par l’intermédiairedu réseau Fran<strong>et</strong>, un réseau de recherchepluridisciplinaire composé des points focaux nationauxde chaque État membre de l’UE <strong>et</strong> de la Croatie, pays<strong>en</strong> voie d’adhésion. Le réseau Fran<strong>et</strong> fournit à la FRAdes données socio-légales objectives, fiables <strong>et</strong> comparablessur les questions des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>afin de faciliter les analyses comparatives de l’ag<strong>en</strong>ce.Il est fait référ<strong>en</strong>ce aux proj<strong>et</strong>s de recherche <strong>2012</strong> de laFRA, uniquem<strong>en</strong>t si les conclusions sont directem<strong>en</strong>tpertin<strong>en</strong>tes pour le thème abordé. Un premier proj<strong>et</strong>de rapport est <strong>en</strong>voyé aux 28 ag<strong>en</strong>ts de liaison desgouvernem<strong>en</strong>ts de chaque État membre de l’UE <strong>et</strong>de la Croatie pour vérifier l’exactitude factuelle desdonnées fournies. Le proj<strong>et</strong> est <strong>en</strong>suite soumis à unexam<strong>en</strong> interne de la qualité au sein de la FRA, puisest prés<strong>en</strong>té au Comité sci<strong>en</strong>tifique de la FRA pour évaluation.En règle générale, c’est le Présid<strong>en</strong>t du Comité9


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>sci<strong>en</strong>tifique qui fait office de rapporteur responsable duRapport annuel au sein de ce comité. Après avoir intégréles comm<strong>en</strong>taires des parties pr<strong>en</strong>antes, y comprisceux du Conseil d’administration de la FRA, ce derniera adopté le rapport le 22 mai 2013.Comme indiqué précédemm<strong>en</strong>t, à l’exception de sasection « Focus », ce rapport aborde les évolutions,les événem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> les débats <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> interv<strong>en</strong>us <strong>en</strong>tre le 1 er janvier <strong>2012</strong> <strong>et</strong>le 31 décembre <strong>2012</strong>. Sur le plan géographique, le rapportétudie les évolutions qui ont eu lieu dans l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, dans ses 27 États membres, <strong>et</strong> <strong>en</strong> Croatie,pays <strong>en</strong> voie d’adhésion 6 .Le Rapport annuel de l’an passé a fait l’obj<strong>et</strong> de deuxévaluations. Lors de la consultation de <strong>2012</strong> avec laPlate-forme des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, 64 organisationsde la société civile ont participé à une évaluationdétaillée du Rapport annuel de la FRA pour 2011. Autotal, 93 % des personnes interrogées ont qualifié laqualité générale du Rapport annuel de « bonne » (51 %)ou d’« excell<strong>en</strong>te » (42 %).« [Il est] excell<strong>en</strong>t d’avoir accès à toutes ces informationsdisponibles au même <strong>en</strong>droit. »Conseil europé<strong>en</strong> sur les réfugiés <strong>et</strong> les exilés (ECRE)L’évaluation externe indép<strong>en</strong>dante de la FRA, réaliséeconformém<strong>en</strong>t à l’article 30 du règlem<strong>en</strong>t instituantl’ag<strong>en</strong>ce 7 , a égalem<strong>en</strong>t concerné le Rapport annuel de2011. L’étude conclut qu’« il est égalem<strong>en</strong>t manifeste,sur la base des <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s, que les données reprisesdans ce rapport sont à la fois adéquates <strong>et</strong> fiables » <strong>et</strong>que « ce rapport prés<strong>en</strong>te une valeur incontestable <strong>en</strong>tant que docum<strong>en</strong>t de référ<strong>en</strong>ce pour les décideurs politiquesau niveau de l’UE », même si le Rapport annueln’a pas d’impact direct sur la politique.La FRA m<strong>et</strong> un point d’honneur à améliorer ce rapport<strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce. Il évolue, dans l’objectif de m<strong>et</strong>treà disposition un docum<strong>en</strong>t de référ<strong>en</strong>ce c<strong>en</strong>tral qui offreune mise à jour annuelle sur la situation des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>dans l’UE. C’est pourquoi la FRA apprécie lescomm<strong>en</strong>taires à ce suj<strong>et</strong> (annualreport@fra.europa.eu).6 Voir la Décision n° 1/2010 du 25 mai 2010 sur la participationde la Croatie <strong>en</strong> tant qu’observateur aux travaux de l’Ag<strong>en</strong>cedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne, ainsi queles modalités de c<strong>et</strong>te participation, JO 2010 L 279, p. 68–70.7 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 168/2007 du Conseil du 15 février 2007portant création d’une Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> del’Union europé<strong>en</strong>ne, JO 2007 L 53, p. 14.10


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communautéde valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de criseFOCUS FOCUS


L’Union europé<strong>en</strong>ne, unecommunauté de valeurs :sauvegarder les <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de criseL’année <strong>2012</strong> a été marquée par une montée du chômage, des mesures d’assainissem<strong>en</strong>t budgétaire <strong>et</strong>d’austérité à travers l’Union europé<strong>en</strong>ne (UE), ainsi que des mouvem<strong>en</strong>ts de protestation <strong>et</strong> des conflitsconstitutionnels dans certains États membres de l’UE. La crise à laquelle l’Union se trouve confrontée depuiscinq ans transc<strong>en</strong>de les problèmes financiers. Elle a des conséqu<strong>en</strong>ces pour la légitimité démocratique <strong>et</strong> l’étatde droit, <strong>et</strong> donc aussi pour les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. La gravité de la situation a suscité des débats quantà la nature, à la portée <strong>et</strong> à l’av<strong>en</strong>ir de l’UE. La crise <strong>et</strong> ses conséqu<strong>en</strong>ces ont nécessité la prise de mesurespar les acteurs institutionnels <strong>et</strong> le monde politique à tous les niveaux de gouvernance, par les organisationsde la société civile <strong>et</strong> par le grand public afin de faire <strong>en</strong> sorte que l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> ses États membresrespect<strong>en</strong>t leurs obligations <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d généralem<strong>en</strong>t par « crise » une situationdans laquelle de nombreux problèmes doiv<strong>en</strong>t êtr<strong>et</strong>raités rapidem<strong>en</strong>t pour éviter qu’elle ne s’aggrave.En d’autres termes, c’est une période de grandes difficultés<strong>et</strong> de danger. L’Union europé<strong>en</strong>ne a connu <strong>et</strong>continue de connaître différ<strong>en</strong>tes situations qui ontprovoqué de grandes difficultés au sein de l’Union<strong>et</strong> de ses États membres. Ces difficultés ne sont pasla conséqu<strong>en</strong>ce d’une crise unique, <strong>et</strong> elles ne sontpas toutes liées. Elles ont coïncidé, <strong>et</strong> on peut doncconsidérer que l’année <strong>2012</strong> a été marquée par plusieurscrises de natures différ<strong>en</strong>tes. Certaines de cescrises, comme la crise socio-économique, ont touchéla plupart des États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne,tandis que d’autres, comme les crises constitutionnelles<strong>en</strong> Hongrie <strong>et</strong> <strong>en</strong> Roumanie, ne concern<strong>en</strong>t quecertains États <strong>en</strong> particulier. Toutes ces situations decrise concern<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant l’UE, une <strong>en</strong>tité qui reposeaussi bi<strong>en</strong> sur ses États membres que sur leurs systèmespolitiques <strong>et</strong> économiques.La récession socio-économique est la crise la pluspersistante à laquelle l’UE est confrontée depuis cinqans. En 2009 déjà, la Direction générale Emploi, affairessociales <strong>et</strong> inclusion de la Commission europé<strong>en</strong>nedéclarait : « La crise financière qui touche l’économiemondiale depuis l’été 2007 est sans précéd<strong>en</strong>t dansl’histoire économique de l’après-guerre. Même si sonampleur est exceptionnelle, c<strong>et</strong>te crise prés<strong>en</strong>te d<strong>en</strong>ombreux points communs avec d’autres périodes derécession causées par des problèmes financiers dansle passé [...] Mais la situation actuelle est différ<strong>en</strong>te,avec une crise mondiale qui n’est pas sans rappelerles événem<strong>en</strong>ts qui ont m<strong>en</strong>é à la Grande dépressiondes années 1930. » 1 C<strong>et</strong>te dépression a provoqué unecrise économique mondiale, qui, selon l’avis de nombreusespersonnes, a facilité la montée du nazisme<strong>et</strong> du fascisme <strong>en</strong> Europe <strong>et</strong> les violations des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> commises au nom de ces doctrines.La situation actuelle <strong>en</strong> Europe n’est pas pour autantcomparable, ni même vaguem<strong>en</strong>t similaire, à la situation<strong>en</strong> Europe dans les années 1930. L’infrastructure<strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>place 2 est une différ<strong>en</strong>ce importante par rapport à c<strong>et</strong>teépoque du passé. C<strong>et</strong>te infrastructure <strong>et</strong> les valeurs surlesquelles elle repose garantiss<strong>en</strong>t aux habitants de l’UEune meilleure protection. Il importe malgré tout de s’interrogersur les conséqu<strong>en</strong>ces de la crise actuelle pourla protection <strong>et</strong> la valorisation des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.1 Commission europé<strong>en</strong>ne, Direction générale Emploi, affairessociales <strong>et</strong> inclusion (2009), p. 1.2 FRA (<strong>2012</strong>a).11


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>La section « Focus » du prés<strong>en</strong>t rapport annuel de laFRA ne se limite pas à la crise socio-économique, <strong>et</strong>elle n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> examiner les causes 3 . Elle analyseau contraire les différ<strong>en</strong>tes situations de crise, <strong>et</strong>notamm<strong>en</strong>t les crises constitutionnelles surv<strong>en</strong>ues danscertains États membres de l’UE. Elle m<strong>et</strong> l’acc<strong>en</strong>t sur lesmesures prises au niveau de l’UE <strong>et</strong> des États membrespour sauvegarder les valeurs « communes » aux Étatsmembres <strong>et</strong> à l’UE.La Communauté europé<strong>en</strong>nede valeursLe Traité de Lisbonne a donné un nouvel élan à la culturedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> au sein de la structure institutionnellede l’Union europé<strong>en</strong>ne. Il a notamm<strong>en</strong>tsuscité l’adoption de nouvelles procédures internesà la Commission europé<strong>en</strong>ne, au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong><strong>et</strong> au Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne 4 . La façon dontl’UE <strong>et</strong> ses États membres font face aux m<strong>en</strong>aces quipès<strong>en</strong>t sur leurs valeurs communes reste malgré toutà l’ordre du jour.<strong>Les</strong> crises socio-économiques importantes qui touch<strong>en</strong>tl’UE, ainsi que les crises politiques <strong>et</strong> constitutionnellesdans certains États membres <strong>en</strong> particulier, ont misà l’épreuve l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de l’UE <strong>en</strong> faveur de cesvaleurs communes. Dans ce contexte, il est utile defaire la distinction <strong>en</strong>tre le cercle plus large de valeursportant égalem<strong>en</strong>t sur des domaines qui échapp<strong>en</strong>t auxcompét<strong>en</strong>ces de l’UE (article 2 du Traité sur l’Union europé<strong>en</strong>ne(TUE)), le cercle plus restreint d’obligations <strong>en</strong>matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> imposées à l’UE <strong>et</strong> parl’Union europé<strong>en</strong>ne (article 6 du TUE) <strong>et</strong> les <strong>droits</strong> socioéconomiques(<strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t les <strong>droits</strong> inscrits au TitreIV « Solidarité » de la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de l’Union europé<strong>en</strong>ne). Toutes ces valeurs se recoup<strong>en</strong>t<strong>en</strong> substance, puisque les <strong>droits</strong> sociaux font partie des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>et</strong> que les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>font partie des valeurs fondatrices inscrites à l’article 2du TUE. <strong>Les</strong> moy<strong>en</strong>s mis <strong>en</strong> œuvre pour garantir le respectde ces <strong>droits</strong> sembl<strong>en</strong>t varier cep<strong>en</strong>dant.Respect des valeurs fondatricesinscrites à l’article 2 du TUEEn insistant <strong>en</strong> 1993 sur le fait que l’adhésion à l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne « requiert de la part du pays candidat qu’ilait des institutions stables garantissant la démocratie,la primauté du droit, les <strong>droits</strong> de l’homme, le respectdes minorités <strong>et</strong> leur protection » 5 , le Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne souhaitait préparer le terrain <strong>en</strong> vue d’unecertaine « homogénéité constitutionnelle » 6 au seind’une Union europé<strong>en</strong>ne élargie aux États membresde plus <strong>en</strong> plus divers. Tous les États membres de l’UE<strong>en</strong> 1993 partageai<strong>en</strong>t c<strong>et</strong> <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politique, <strong>et</strong> lesÉtats membres qui ont rejoint l’Union <strong>en</strong> 2004 <strong>et</strong> 2007ont explicitem<strong>en</strong>t adhéré à c<strong>et</strong> <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t commun.Depuis l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur du Traité d’Amsterdam <strong>et</strong> duTraité de Lisbonne, le droit primaire europé<strong>en</strong> disposeexplicitem<strong>en</strong>t que l’Union europé<strong>en</strong>ne est « fondée surles valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté,de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi quede respect des <strong>droits</strong> de l’homme, y compris des <strong>droits</strong>des personnes appart<strong>en</strong>ant à des minorités » (article 2du TUE). Ces valeurs fondatrices ont des conséqu<strong>en</strong>cesnormatives pour les pays candidats comme pour lesÉtats membres de l’UE. <strong>Les</strong> pays qui souhait<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ircandidats à l’adhésion à l’UE doiv<strong>en</strong>t « respecter » <strong>et</strong>« s’<strong>en</strong>gager à promouvoir » les valeurs de l’article 2(article 49 du TUE). De même, les États membres del’UE doiv<strong>en</strong>t rester « <strong>en</strong> conformité avec l’article 2 ».Ce principe s’applique <strong>en</strong> toutes circonstances, <strong>et</strong> nonuniquem<strong>en</strong>t dans les cas où les États membres agiss<strong>en</strong>tpour le compte de l’UE 7 .La procédure de sanction fixée à l’article 7 du TUE« perm<strong>et</strong> à l’Union de susp<strong>en</strong>dre les <strong>droits</strong> d’un Étatmembre si celui-ci viole de façon grave <strong>et</strong> persistanteles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, qu’il agisse ou non dans lecadre du droit europé<strong>en</strong> ». 8 En ce s<strong>en</strong>s, les obligationsrelatives aux valeurs de l’article 2 du TUE sont découpléesdes compét<strong>en</strong>ces législatives de l’UE. <strong>Les</strong> Étatsmembres sont donc t<strong>en</strong>us au respect de l’article 2du TUE même dans les domaines « relevant de l’actionautonome » 9 de ces États.« L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignitéhumaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État dedroit, ainsi que de respect des <strong>droits</strong> de l’homme, y comprisdes <strong>droits</strong> des personnes appart<strong>en</strong>ant à des minorités.Ces valeurs sont communes aux États membres dans unesociété caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination,la tolérance, la justice, la solidarité <strong>et</strong> l’égalité <strong>en</strong>tre lesfemmes <strong>et</strong> les hommes. »Article 2 du Traité sur l’Union europé<strong>en</strong>ne (TUE), JO <strong>2012</strong> C 326, p. 17Afin de sauvegarder les valeurs de l’article 2, l’article 7prévoit trois interv<strong>en</strong>tions différ<strong>en</strong>tes : la constatationd’un « risque clair de violation grave » des valeursfondam<strong>en</strong>tales de l’Union europé<strong>en</strong>ne, la constatationde l’exist<strong>en</strong>ce d’une « violation grave <strong>et</strong> persistante »de ces valeurs, <strong>et</strong> l’imposition de sanctions politiquesà l’<strong>en</strong>contre de l’État membre concerné.3 Pour plus d’informations sur les origines de la criseéconomique, voir : Commission europé<strong>en</strong>ne, Directiongénérale Emploi, affaires sociales <strong>et</strong> inclusion (2009).4 FRA (<strong>2012</strong>a).5 Conseil europé<strong>en</strong> (1993), point I.13.6 Schorkopf, F. (2000).7 De Witte, B. <strong>et</strong> Togg<strong>en</strong>burg, G.N. (2004), p. 59–82.8 Commission des Communautés Europé<strong>en</strong>nes (2005), p. 13.9 Commission des Communautés Europé<strong>en</strong>nes (2003).12


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de criseÉtant donné que le seuil de décl<strong>en</strong>chem<strong>en</strong>t de cesprocédures est élevé <strong>et</strong> que les principaux acteurssont des institutions politiques, nombreux sont ceux quivoi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> l’article 7 une « bombe atomique » destinéeà dissuader mais qui ne devrait pas réellem<strong>en</strong>t êtreutilisée. En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong> article n’a jamais été invoqué. C<strong>et</strong>tesituation a suscité des débats, y compris au niveau politique,sur la question de savoir si le mécanisme existantsuffira à sauvegarder les valeurs fondatrices de l’UE(voir la troisième section de ce Focus qui porte sur le« Respect des <strong>droits</strong> sociaux définis par la Charte des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne »).Respect des obligations <strong>en</strong> matièrede <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> viséesà l’article 6 du TUEPar comparaison aux « obligations <strong>en</strong> matière devaleurs » de l’article 2 du TUE, les obligations <strong>en</strong> matièrede <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> définies à l’article 6 sont plusspécifiques <strong>et</strong> assorties de mécanismes d’applicationplus efficaces. Selon l’article 6 du TUE, ces obligationsrepos<strong>en</strong>t sur trois sources juridiques différ<strong>en</strong>tes.Il y a tout d’abord « les <strong>droits</strong>, les libertés <strong>et</strong> les principesénoncés » dans la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> del’Union europé<strong>en</strong>ne. Ils ont la même valeur juridiqueque les traités de l’Union europé<strong>en</strong>ne 10 . Vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite laConv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme (CEDH),à laquelle l’Union europé<strong>en</strong>ne négocie actuellem<strong>en</strong>tson adhésion conformém<strong>en</strong>t à l’obligation qui lui estfaite au paragraphe 2 de l’article 6 du TUE. L’UE peutégalem<strong>en</strong>t ratifier d’autres instrum<strong>en</strong>ts internationaux<strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> de l’homme, comme le montresa ratification de la Conv<strong>en</strong>tion de l’ONU relative aux<strong>droits</strong> des personnes handicapées (CRPD). Enfin, l’obligationde respecter les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> découledes « traditions constitutionnelles communes aux Étatsmembres », qui font partie du droit europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> tantque principes généraux 11 .Dans c<strong>et</strong>te perspective, l’Union europé<strong>en</strong>ne est unecommunauté de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> basée sur troisobligations juridiques différ<strong>en</strong>tes associant un cataloguede droit europé<strong>en</strong> à des obligations internationales(comme la CEDH) <strong>et</strong> à des principes générauxde droit découlant du droit constitutionnel des Étatsmembres de l’UE. Par conséqu<strong>en</strong>t, comme l’explique <strong>en</strong>détail le « Focus » du Rapport annuel 2011 de la FRA,la communauté de valeurs doit être <strong>en</strong>visagée dansle contexte plus large d’une gouvernance à plusieursniveaux dans laquelle l’ONU, le Conseil de l’Europe, <strong>et</strong>les États membres de l’UE contribu<strong>en</strong>t à un systèmecommun de protection des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> 12 .10 TUE, Art. 6, para. 1.11 Ibid., Art. 6, para. 3.12 FRA (<strong>2012</strong>a).Selon le droit europé<strong>en</strong>, lorsqu’un État membre de l’UEne respecte pas ses obligations <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, les procédures habituelles (notamm<strong>en</strong>tles procédures <strong>en</strong> infraction initiées par la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne ou les procédures de recours préjudiciellancées par les tribunaux nationaux) peuv<strong>en</strong>t être lancéesdevant la Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne(CJUE). La limitation évid<strong>en</strong>te ici est que, contrairem<strong>en</strong>tà ce qui a été dit à propos des valeurs visées à l’article 2,ces procédures ne peuv<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant être lancéesqu’<strong>en</strong> cas d’incid<strong>en</strong>t relevant du champ d’applicationdu droit europé<strong>en</strong>.Selon le paragraphe 1 de l’article 51 de la Charte des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne, une questionrelève du champ d’application du droit europé<strong>en</strong>dans les cas où les États membres « m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvrele droit europé<strong>en</strong> » 13 . Conformém<strong>en</strong>t à sa jurisprud<strong>en</strong>ceantérieure relative aux obligations des États membres<strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, la CJUE a adoptéune interprétation large de c<strong>et</strong>te condition qui ét<strong>en</strong>dle champ d’application aux situations « couvertes parle droit europé<strong>en</strong> » 14 . Le même libellé est utilisé à l’article19 du TUE, qui dispose que « [l]es États membresétabliss<strong>en</strong>t les voies de recours nécessaires pourassurer une protection juridictionnelle effective dans lesdomaines couverts par le droit europé<strong>en</strong> ». Plus récemm<strong>en</strong>t,la Cour a statué que le libellé de l’article 51 de laCharte (« uniquem<strong>en</strong>t lorsqu’ils m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre ledroit europé<strong>en</strong> ») « confirme ainsi la jurisprud<strong>en</strong>ce de laCour relative à la mesure dans laquelle l’action des Étatsmembres doit se conformer aux exig<strong>en</strong>ces découlantdes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> garantis dans l’ordre juridiquede l’Union » 15 . En ce s<strong>en</strong>s, la CJUE pourrait se p<strong>en</strong>chersur le respect des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> par des acteslégislatifs nationaux qui ne m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> œuvre <strong>et</strong> n<strong>et</strong>ranspos<strong>en</strong>t pas explicitem<strong>en</strong>t le droit europé<strong>en</strong> maisqui partag<strong>en</strong>t un objectif spécifique d’une législation del’Union. Dans le contexte de c<strong>et</strong>te interprétation largedes obligations prévues par la Charte, la question a étéposée de savoir s’il fallait vérifier au préalable la conformitéà la Charte de toutes les mesures nationales, <strong>et</strong>même des constitutions nationales 16 . D’un autre côté,certaines affaires relatives au droit social ont fait voirune autre image <strong>et</strong> suggèr<strong>en</strong>t que la restriction du champd’application du droit europé<strong>en</strong> telle qu’elle est définieà l’article 53 de la Charte était effective <strong>et</strong> pertin<strong>en</strong>tedans la pratique (voir la troisième section du Focus surle « Respect des <strong>droits</strong> sociaux définis par la Charte des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne »).13 Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne,JO <strong>2012</strong> C 326, p. 406.14 CJUE, C–256/11, Murat Dereci <strong>et</strong> autres c. Bundesministeriumfür Inneres, para. 72, 15 novembre 2011.15 CJUE, C-617/10, Åklagar<strong>en</strong> c. Hans Åkerberg Fransson,26 février 2013, para. 18.16 Morijn, J. (2013).13


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>On peut donc considérer que le champ d’application desobligations <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> au titrede la législation de l’UE reste suj<strong>et</strong> à interprétation <strong>et</strong>à discussion 17 . Il incombe à la cour, <strong>en</strong> partie pour garantirla clarté juridique, de préciser les limites de l’exam<strong>en</strong>des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> prévu par le droit europé<strong>en</strong>.La Commission europé<strong>en</strong>ne dispose d’un pouvoirdiscrétionnaire pour lancer ou non des procéduresd’infraction. Elle peut décider de ne pas porter unequestion devant la CJUE même dans des cas manifestem<strong>en</strong>tcouverts par le droit europé<strong>en</strong>. La Commissioneuropé<strong>en</strong>ne a cep<strong>en</strong>dant annoncé une « politique d<strong>et</strong>olérance zéro » 18 . À la phase informelle d’une procédured’infraction, elle peut déjà faire pression sur un Étatmembre de façon à forcer un changem<strong>en</strong>t politique 19 . Laplupart des problèmes sont <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> résolus à ce stade 20 .Par ailleurs, la marge de manœuvre politique de laCommission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> ses ressources limitées sontcomp<strong>en</strong>sées par le fait que le système de l’UE reposesur une « vigilance double ». En d’autres termes, lavigilance institutionnelle de la Commission europé<strong>en</strong>neest complétée par une « vigilance individuelle » : desparticuliers peuv<strong>en</strong>t demander aux tribunaux nationauxde soum<strong>et</strong>tre à la CJUE des questions relatives aux obligationsdécoulant du droit europé<strong>en</strong>.L’UE dispose donc d’un système judiciaire qui perm<strong>et</strong>de poursuivre les violations du droit europé<strong>en</strong>. <strong>Les</strong>procédures d’infraction <strong>et</strong> d’annulation peuv<strong>en</strong>t servirà imposer le respect des obligations <strong>en</strong> matière de<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> fixées par l’article 6 du TUE, cequi est de plus <strong>en</strong> plus souv<strong>en</strong>t le cas 21 . <strong>Les</strong> incertitudespersistantes concernant la portée générale dudroit europé<strong>en</strong> ont cep<strong>en</strong>dant des conséqu<strong>en</strong>ces pourla consci<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> la clarté des obligations imposées parl’UE <strong>en</strong> termes de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Le nombre dedemandes de clarification de questions liées à la Chartesoumises à la CJUE par les tribunaux nationaux est <strong>en</strong>augm<strong>en</strong>tation, passant à 41 demandes 22 <strong>en</strong> <strong>2012</strong> contre27 23 <strong>en</strong> 2011 <strong>et</strong> 18 <strong>en</strong> 2010. Le nombre de jugem<strong>en</strong>ts dela CJUE se référant à la Charte double d’année <strong>en</strong> année,tandis que le nombre total (87 jugem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> <strong>2012</strong>) 24reste plutôt faible. Cela provi<strong>en</strong>t de la méconnaissancedes obligations imposées par le droit europé<strong>en</strong>, <strong>et</strong> del’accès limité des particuliers à la CJUE. Même lorsqu’uneaffaire arrive jusqu’à la CJUE, des différ<strong>en</strong>ces subsist<strong>en</strong>t17 Groussot, X., Pech, L. <strong>et</strong> P<strong>et</strong>ursson, G.T. (2011).18 Voir, par exemple, Reding, V. (2010).19 Pour une critique du double rôle de la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne comme garante du traité <strong>et</strong> acteur politique,voir : Dawson, M. <strong>et</strong> Muir, E. (2011).20 En 2011, la Commission europé<strong>en</strong>ne a reçu 3 115 nouvellesplaintes ; la Cour a émis 62 jugem<strong>en</strong>ts sous l’article 258 duTFUE. Voir : Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a).21 Voir : FRA (<strong>2012</strong>a).22 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013a).23 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b), p. 6.24 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013a).par rapport à la CouEDH – la dernière <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant ungrand nombre d’interv<strong>en</strong>tions par des parties tiercesqui lui apport<strong>en</strong>t des informations <strong>et</strong> des donnéesfactuelles de terrain 25 .Respect des <strong>droits</strong> sociaux définispar la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de l’Union europé<strong>en</strong>neL’Union europé<strong>en</strong>ne est souv<strong>en</strong>t félicitée pour avoiradopté la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> tant quepremier instrum<strong>en</strong>t juridique légalem<strong>en</strong>t contraignant<strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> Europe. C<strong>et</strong>instrum<strong>en</strong>t couvre <strong>en</strong> un seul texte les <strong>droits</strong> civils <strong>et</strong>politiques ainsi que les <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong>culturels (désignés ici simplem<strong>en</strong>t « <strong>droits</strong> sociaux »).En principe, la Charte m<strong>et</strong> donc sur un pied d’égalitéces deux <strong>en</strong>sembles de <strong>droits</strong>, <strong>en</strong>tre lesquels on opèresouv<strong>en</strong>t une distinction.Le Titre IV relatif à la solidarité compte parmi les partiesles plus longues de la Charte <strong>et</strong> aborde sur 12 articlesdes <strong>droits</strong> de base importants tels que : le droit à l’information<strong>et</strong> à la consultation des travailleurs au sein del’<strong>en</strong>treprise ; la négociation <strong>et</strong> les actions collectives ;l’accès aux services de placem<strong>en</strong>t ; une protection <strong>en</strong>cas de lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t injustifié ; des conditions de travailjustes <strong>et</strong> équitables ; la protection des jeunes au travail<strong>et</strong> contre le travail des <strong>en</strong>fants ; la sécurité sociale <strong>et</strong>l’aide sociale ; les soins de santé <strong>et</strong> l’accès aux servicesd’intérêt économique général.Pour arriver à un cons<strong>en</strong>sus politique concernantl’inclusion de tous ces <strong>droits</strong> dans la Charte, ses auteursont inclus une disposition transversale au paragraphe 4de l’article 52. C<strong>et</strong>te disposition opère une distinction<strong>en</strong>tre les <strong>droits</strong> <strong>et</strong> les « principes ». Ces derniers sont« reconnus sur le plan judiciaire » uniquem<strong>en</strong>t pourl’interprétation d’actes d’exécution 26 . En outre, la moitiédes <strong>droits</strong> énumérés dans le titre de la Charte relatif à lasolidarité r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t aux « législations <strong>et</strong> aux pratiquesnationales ». C’est par exemple le cas des articles 30 <strong>et</strong>34 portant respectivem<strong>en</strong>t sur la protection <strong>en</strong> cas delic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t injustifié <strong>et</strong> sur la sécurité <strong>et</strong> l’aide sociales.C<strong>et</strong>te approche s’explique par le fait que les Étatsmembres de l’UE diffèr<strong>en</strong>t dans leur traitem<strong>en</strong>tjuridique des <strong>droits</strong> sociaux. Certains inscriv<strong>en</strong>t ces<strong>droits</strong> dans leur constitution, tandis que d’autres lesrégiss<strong>en</strong>t par des textes législatifs. Il existe aussi desÉtats membres qui associ<strong>en</strong>t des clauses relatives aux<strong>droits</strong> sociaux, aux objectifs sociaux <strong>et</strong> à la politiquesociale dans leur constitution.25 Voir : Carrera, S., De Somer, M. <strong>et</strong> P<strong>et</strong>kova, B. (<strong>2012</strong>).26 Lad<strong>en</strong>burger, C. (2007).14


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de criseQuel que soit le statut des <strong>droits</strong> sociaux <strong>en</strong> droitconstitutionnel national, ces <strong>droits</strong> ont souv<strong>en</strong>t uneincid<strong>en</strong>ce importante sur la législation <strong>et</strong>, surtout, surla jurisprud<strong>en</strong>ce des juridictions nationales 27 . En eff<strong>et</strong>,l’inclusion ou non des <strong>droits</strong> sociaux au niveau constitutionnelne semble pas avoir d’incid<strong>en</strong>ce directe surla gestion réussie des conséqu<strong>en</strong>ces de la crise socioéconomique.<strong>Les</strong> observateurs insist<strong>en</strong>t par contre sur lefait que les systèmes qui reconnaiss<strong>en</strong>t la justice socialecomme un principe important mis <strong>en</strong> œuvre par unelégislation solide ont de bonnes chances de faire faceefficacem<strong>en</strong>t aux coûts sociaux de la crise 28 .Tous ces aspects soulign<strong>en</strong>t l’inclusion des <strong>droits</strong> sociauxdans les obligations <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong><strong>en</strong> droit europé<strong>en</strong>. La façon dont les <strong>droits</strong> sociauxsont intégrés à la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de l’Union europé<strong>en</strong>ne reflète cep<strong>en</strong>dant la diversitéactuelle du statut accordé aux <strong>droits</strong> sociaux au niveaunational. Leur application n’offrira par conséqu<strong>en</strong>t pastoujours le même degré de protection que dans le casdes autres <strong>droits</strong>.<strong>Les</strong> situations de criseL’année <strong>2012</strong> a été marquée par de multiples crises quiont touché l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> ses États membres dediffér<strong>en</strong>tes façons <strong>et</strong> à des degrés divers. Certains Étatsmembres ont été durem<strong>en</strong>t touchés par la crise socioéconomique,d’autres moins. Certains États membresont connu des crises politiques, d’autres non. Deux Étatsmembres de l’UE, la Hongrie <strong>et</strong> la Roumanie, ont connu<strong>en</strong> <strong>2012</strong> une crise constitutionnelle plus générale. Cescrises m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t à l’épreuve les valeurs de l’UE inscritesà l’article 2 du TUE <strong>et</strong> dans la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de l’Union europé<strong>en</strong>neCrise socio-économiqueLa crise économique persistante a provoqué uneaugm<strong>en</strong>tation du chômage de longue durée. Commele souligne le rapport <strong>2012</strong> de la Commission europé<strong>en</strong>nesur l’emploi <strong>et</strong> les évolutions sociales, c<strong>et</strong>tesituation risque d’<strong>en</strong>traîner certains groupes à risquesdans la marginalisation <strong>et</strong> la pauvr<strong>et</strong>é : « La situations’est <strong>en</strong>core aggravée pour les groupes qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tdéjà un risque accru de pauvr<strong>et</strong>é, comme les jeunesadultes, les <strong>en</strong>fants <strong>et</strong>, dans une certaine mesure,les migrants. » 29Le fait d’être au chômage <strong>et</strong> de vivre dans une situationde pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> de marginalisation sociale peut avoir deseff<strong>et</strong>s néfastes sur l’exercice des <strong>droits</strong> <strong>et</strong> libertés inscritsdans la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne. <strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>et</strong> libertés les plus m<strong>en</strong>acés sontnotamm<strong>en</strong>t : le droit à la dignité humaine (article 1 er ) ; laliberté professionnelle <strong>et</strong> le droit de travailler (article 15) ;le droit à la non-discrimination (article 21) ; la protection<strong>en</strong> cas de lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t injustifié (article 30) ; le droit à lasécurité sociale <strong>et</strong> à l’aide sociale (article 34) ; le droitaux soins de santé (article 35) ; <strong>et</strong> la liberté de circulation<strong>et</strong> de séjour (article 45).Aussi bi<strong>en</strong> les eff<strong>et</strong>s de la crise économique sur leshabitants de l’UE que ceux des coupes budgétairesprovoquées par les mesures d’assainissem<strong>en</strong>t budgétaire<strong>et</strong> d’austérité témoign<strong>en</strong>t de la fragilité pot<strong>en</strong>tiellede ces <strong>droits</strong> 30 .La situation sur le terrainL’impact de la crise économique sur le terrain estpeut-être le plus visible dans les chiffres du chômage<strong>et</strong> de la pauvr<strong>et</strong>é. En décembre <strong>2012</strong>, selon les donnéesd’Eurostat, le taux de chômage dans l’UE-27a atteint 10,7 %, soit un peu moins de 26 millionsde personnes, contre 10 % <strong>en</strong> décembre 2011. Surces 26 millions, <strong>en</strong>viron 5,7 millions de personnesavai<strong>en</strong>t moins de 25 ans, ce qui porte le taux de chômagedes jeunes à 23,4 % <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong> contre22,2 % l’année précéd<strong>en</strong>te 31 .La crise a égalem<strong>en</strong>t provoqué une augm<strong>en</strong>tation dutaux de chômage de longue durée. « Le nombre depersonnes au chômage continu depuis plus d’un an [...]a augm<strong>en</strong>té de 14,3% [au deuxième trimestre <strong>2012</strong>] parrapport au même trimestre l’année précéd<strong>en</strong>te pouratteindre un total proche de 11 millions. » 32En outre, comme l’observe l’Organisation pour lacoopération <strong>et</strong> le développem<strong>en</strong>t économiques (OCDE),certains élém<strong>en</strong>ts sembl<strong>en</strong>t indiquer que « [l]a criseéconomique est <strong>en</strong> train de dégrader la situation surles marchés du travail [...] plus rapidem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> plus profondém<strong>en</strong>tqu’on ne le p<strong>en</strong>sait initialem<strong>en</strong>t. Elle devraittoucher de façon particulièrem<strong>en</strong>t dure les immigrés<strong>et</strong> leurs familles, rem<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> cause la majeure partiedes progrès obt<strong>en</strong>us ces dernières années <strong>en</strong> termesde résultats sur le marché du travail. » 3327 Voir, par exemple, Iliopoulos-Strangas, J., (2010).28 Voir, par exemple, Baron von Maydell, B. (<strong>2012</strong>).29 Commission europé<strong>en</strong>ne, Direction générale Emploi, affairessociales <strong>et</strong> inclusion (<strong>2012</strong>), p. 3. Voir aussi le Chapitre 4du prés<strong>en</strong>t Rapport annuel pour plus d’informations sur lapauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants.30 Voir le Chapitre 8 sur « l’accès à une justice indép<strong>en</strong>dante <strong>et</strong>efficace ». Pour plus d’informations sur l’impact des mesuresd’austérité sur l’accès à la justice, voir : FRA (<strong>2012</strong>b).31 Eurostat (2013a).32 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013b), p. 15.33 Organisation de la coopération <strong>et</strong> du développem<strong>en</strong>téconomique (2009), p. 2.15


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Outre ses eff<strong>et</strong>s néfastes sur la qualité de la vie, lechômage peut égalem<strong>en</strong>t empêcher les personnestouchées de profiter pleinem<strong>en</strong>t de leurs <strong>droits</strong> <strong>et</strong>libertés. Selon un rapport d’Eurofound, les personnessans travail risqu<strong>en</strong>t davantage de ress<strong>en</strong>tir une qualitéde vie moindre <strong>et</strong> de subir une exclusion sociale 34 .La Commission europé<strong>en</strong>ne observe une forte corrélation<strong>en</strong>tre le chômage de longue durée <strong>et</strong> le risquede pauvr<strong>et</strong>é 35 , qui <strong>en</strong>traîne à son tour une exclusionfinancière <strong>et</strong> sociale, comme le confirm<strong>en</strong>t les donnéesd’Eurobaromètre 36 . La Commission europé<strong>en</strong>nea révélé une corrélation <strong>en</strong>tre faiblesse des rev<strong>en</strong>us<strong>et</strong> mauvais résultats dans le domaine de la santé 37 : <strong>en</strong>décembre 2011, un tiers des citoy<strong>en</strong>s de l’UE affirmai<strong>en</strong>tavoir plus de difficultés à assumer les coûts des soinsde santé généraux qu’<strong>en</strong> octobre 2010 38 .« L’année <strong>2012</strong> a été une nouvelle année très difficilepour l’Europe. Après cinq années de crise économique,la récession est de r<strong>et</strong>our, le chômage a atteint des niveauxinconnus depuis près de deux déc<strong>en</strong>nies <strong>et</strong> la situationsociale se détériore égalem<strong>en</strong>t. »Commission europé<strong>en</strong>ne, Direction générale Emploi, affairessociales <strong>et</strong> inclusion (<strong>2012</strong>), Employm<strong>en</strong>t and social developm<strong>en</strong>tsin Europe <strong>2012</strong>, Bruxelles : Direction générale Emploi, affairessociales <strong>et</strong> inclusion, disponible à : http://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=738&langId=<strong>en</strong>&pubId=7315Eurobaromètre signale que de nombreux Europé<strong>en</strong>s<strong>en</strong> situation financière précaire éprouv<strong>en</strong>t des difficultésà accéder à des services financiers tels que desprêts hypothécaires, des prêts ou <strong>en</strong>core des cartes decrédit 39 . <strong>Les</strong> personnes vulnérables sur le plan financiers’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t ici comme les personnes r<strong>en</strong>contrant desdifficultés pour payer leurs factures à temps ou pourjoindre les deux bouts, les chômeurs <strong>et</strong> les personnesvivant dans des ménages pauvres. « <strong>Les</strong> Europé<strong>en</strong>svulnérables sur le plan financier déclar<strong>en</strong>t se s<strong>en</strong>tir<strong>en</strong> marge de la société beaucoup plus souv<strong>en</strong>t que lescitoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s dans leur <strong>en</strong>semble. Si globalem<strong>en</strong>t,16 % des Europé<strong>en</strong>s se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t exclus, <strong>en</strong>viron un tiersdes Europé<strong>en</strong>s « pauvres » partage ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t. » 40Il convi<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>visager ces résultats <strong>en</strong> gardant à l’espritque près d’une personne sur quatre dans l’UE estm<strong>en</strong>acée par la pauvr<strong>et</strong>é. Près d’un quart (24,2 %) 41de la population de l’UE était m<strong>en</strong>acée de pauvr<strong>et</strong>é oud’exclusion sociale <strong>en</strong> 2011, contre 23,6 % <strong>en</strong> 2010 (voirla Figure pour les définitions <strong>et</strong> les données). Ce chiffrereprés<strong>en</strong>te <strong>en</strong>viron 116 millions de personnes.Dans l’UE, les femmes sont davantage m<strong>en</strong>acées parla pauvr<strong>et</strong>é que les hommes (25,2 % contre 23 % <strong>en</strong>2011). C<strong>et</strong>te différ<strong>en</strong>ce est <strong>en</strong>core plus marquée chez lespersonnes de plus de 55 ans. Dans c<strong>et</strong>te tranche d’âge,25,1 % des femmes sont m<strong>en</strong>acées par la pauvr<strong>et</strong>é,contre 19,7 % des hommes 42 .Néanmoins « la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> l’exclusion sociale de latranche d’âge supérieure ont reculé dans la plupartdes États membres <strong>en</strong>tre 2008 <strong>et</strong> 2011. L’améliorationappar<strong>en</strong>te de la situation relative des personnes âgéess’explique par le fait que les p<strong>en</strong>sions n’ont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tpas changé p<strong>en</strong>dant la crise, <strong>et</strong> qu’elles ont parfoispermis aux r<strong>et</strong>raités de bénéficier d’un rev<strong>en</strong>u supérieurau seuil de pauvr<strong>et</strong>é du fait d’une modification dans larépartition totale des rev<strong>en</strong>us sans modifier réellem<strong>en</strong>tleur situation économique » 43 . La pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fantsest égalem<strong>en</strong>t un point préoccupant, avec 27 % des<strong>en</strong>fants de l’UE m<strong>en</strong>acés par la pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> 2011 (voirle Chapitre 4 sur les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> la protectiondes <strong>en</strong>fants ») 44 .Le rapport <strong>en</strong>tre le respect des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong><strong>et</strong> la pauvr<strong>et</strong>é apparaît de manière évid<strong>en</strong>te si l’ona à l’esprit que les personnes m<strong>en</strong>acées par la pauvr<strong>et</strong>ésont dans une probabilité plus élevée de faire étatde problèmes de logem<strong>en</strong>t (fuites dans le toit ; murs,sols ou fondations humides ; moisissures au niveaudes châssis des f<strong>en</strong>êtres <strong>et</strong> au sol) 45 . De nombreuxménages éprouv<strong>en</strong>t des difficultés matérielles, <strong>et</strong> lamisère progresse dans la plupart des États membres.En 2011, selon les estimations d’Eurostat, <strong>en</strong>viron 43,5millions d’habitants de l’UE vivai<strong>en</strong>t dans une situationde privation matérielle grave 46 .Selon des données publiées par la FRA <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, <strong>en</strong>tre70 % <strong>et</strong> 90 % des Roms interrogés affirm<strong>en</strong>t vivre dansdes conditions de privation matérielle grave 47 . La mêmeétude a égalem<strong>en</strong>t interrogé des personnes non romsvivant dans le même quartier ou dans le quartier leplus proche de celui des Roms interrogés. <strong>Les</strong> résultatsde ces <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s montr<strong>en</strong>t que le pourc<strong>en</strong>tage dela population non rom vivant dans des conditions deprivation matérielle grave est n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t moins élevé,avec des différ<strong>en</strong>ces importantes <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tsÉtats membres de l’UE 48 .Même s’il est difficile de déterminer les li<strong>en</strong>s de causalité<strong>en</strong>tre la crise socio-économique <strong>et</strong> la vulnérabilité,34 Eurofound (<strong>2012</strong>).35 Commission europé<strong>en</strong>ne, Direction générale Emploi, affairessociales <strong>et</strong> inclusion (<strong>2012</strong>), p. 13.36 Eurobaromètre (2010), Eurobaromètre spécial 355 – Pauvr<strong>et</strong>é<strong>et</strong> exclusion sociale.37 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013b), p. 44.38 Eurobaromètre (<strong>2012</strong>).39 Eurobaromètre (2010), p. 49.40 Ibid., p. 52.41 Voir Eurostat, Headline indicators 2005–<strong>2012</strong>.42 Ibid.43 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013b).44 Eurostat (2013b).45 Commission europé<strong>en</strong>ne, Direction générale de l’emploi, desaffaires sociales <strong>et</strong> de l’égalité des chances (2009), p. 7.46 Eurostat (<strong>2012</strong>c).47 Voir : FRA (<strong>2012</strong>c).48 Pour plus d’informations sur la situation des Roms, voir leChapitre 6 sur le racisme <strong>et</strong> la discrimination <strong>et</strong>hnique, ainsique FRA (<strong>2012</strong>c).16


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de criseFigure : Personnes à risque de pauvr<strong>et</strong>é ou d’exclusion sociale, par État membre de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, 2011 (%)5550454035302520151050ATBEBGCYCZDEDKEEELESFIFRHUIE*ITLTLULVMTNLPLPTROSESISKUKPourc<strong>en</strong>tage de personnes à risque de pauvr<strong>et</strong>é ou d’exclusion sociale, 2011Moy<strong>en</strong>ne UENotes : * <strong>Les</strong> données pour l’Irlande port<strong>en</strong>t sur l’année 2010.Eurostat définit le taux de risque de pauvr<strong>et</strong>é comme « le pourc<strong>en</strong>tage de personnes ayant un rev<strong>en</strong>u disponibleéquival<strong>en</strong>t (après transferts sociaux) inférieur au seuil de risque de pauvr<strong>et</strong>é, fixé à 60 % du rev<strong>en</strong>u disponibleéquival<strong>en</strong>t médian national après transferts sociaux. » – Eurostat (<strong>2012</strong>a), At-risk-of-poverty rate, disponible à :http://epp.eurostat.ec.europa.eu/statistics_explained/index.php/Glossary :At-risk-of-poverty _rate/fr.Selon la définition d’Eurostat, « Le rev<strong>en</strong>u disponible équival<strong>en</strong>t correspond au rev<strong>en</strong>u total d’un ménage, après impôt<strong>et</strong> autres déductions, disponible <strong>en</strong> vue d’être dép<strong>en</strong>sé ou épargné, divisé par le nombre de membres du ménageconverti <strong>en</strong> équival<strong>en</strong>ts adultes. L’équival<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les membres du ménage est obt<strong>en</strong>ue par pondération <strong>en</strong> fonctionde l’âge. » – Eurostat, (<strong>2012</strong>b), Equivalised disposable income, disponible à :http://epp.eurostat.ec.europa.eu/statistics_explained/index.php/Glossary :Equivalised_disposable_income/frSource : Eurostat, 2013, ilc_peps11, disponible à :http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/statistics/search_databasey compris celle des personnes qui n’apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpas nécessairem<strong>en</strong>t à des groupes vulnérables, onsait que la vulnérabilité augm<strong>en</strong>te <strong>en</strong> temps de crise.Par exemple, la « crise économique [...] a eu une incid<strong>en</strong>cesur le nombre de personnes sans abri. En Grèce,<strong>en</strong> Irlande, <strong>en</strong> Italie, au Portugal, <strong>en</strong> Espagne <strong>et</strong> auRoyaume-Uni, la crise est considérée comme un facteuress<strong>en</strong>tiel de l’augm<strong>en</strong>tation du nombre de sans-abri aucours des cinq dernières années » 49 , selon la FédérationEuropé<strong>en</strong>ne des Organisations Nationales Travaillantavec les Sans-Abri (Feantsa). La Feantsa souligneégalem<strong>en</strong>t que le nombre de sans-abri a connu uneaugm<strong>en</strong>tation située <strong>en</strong>tre 25 % <strong>et</strong> 30 % <strong>en</strong> Espagne,<strong>en</strong> Grèce <strong>et</strong> au Portugal depuis le début de la crise éco-nomique. Elle constate une t<strong>en</strong>dance à l’augm<strong>en</strong>tationdu nombre de migrants sans abri du fait des « coupesbudgétaires touchant la sécurité sociale, le logem<strong>en</strong>t,la santé, les services de probation, l’éducation <strong>et</strong> la formation» 50 . En Lituanie, la Feantsa constate égalem<strong>en</strong>tune augm<strong>en</strong>tation appar<strong>en</strong>te du nombre de personnessans abri v<strong>en</strong>ant d’établissem<strong>en</strong>ts de soins.La crise économique a créé un « choc exogène de lademande » sur le marché des logem<strong>en</strong>ts sociaux. Dansune majorité d’États membres de l’UE, on a constatéune augm<strong>en</strong>tation du taux de pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> une exclusioncroissante <strong>en</strong> matière de logem<strong>en</strong>t 51 . L’Irlande,par exemple, signale que le nombre de personnes49 Fédération europé<strong>en</strong>ne des organisations nationalestravaillant avec les sans-abri (<strong>2012</strong>), p. 21.50 Ibid. p. 21.51 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (2013) p. 6.17


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>nécessitant un logem<strong>en</strong>t social fourni par les autoritéslocales a augm<strong>en</strong>té de 75 % depuis 2008, passant de56 000 demandeurs <strong>en</strong> 2008 à 98 000 <strong>en</strong> 2011. Avecl’augm<strong>en</strong>tation de la demande <strong>en</strong> logem<strong>en</strong>ts sociaux,le nombre de personnes <strong>en</strong>registrées sur les listesd’att<strong>en</strong>tes de logem<strong>en</strong>ts sociaux a augm<strong>en</strong>té dans laplupart des États membres. 52« Il apparaît de plus <strong>en</strong> plus que les coupes budgétairestouch<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t durem<strong>en</strong>t les personneshandicapées. Il serait à la fois ironique <strong>et</strong> tragique que laratification de la CRPD [Conv<strong>en</strong>tion relative aux <strong>droits</strong> despersonnes handicapées] par les États membres de l’UEcoïncide avec un recul considérable de l’exercice des <strong>droits</strong>prévus par c<strong>et</strong>te Conv<strong>en</strong>tion. J’exhorte les États europé<strong>en</strong>sà faire <strong>en</strong> sorte que les membres les plus vulnérables deleurs sociétés ne soi<strong>en</strong>t pas perçus comme des “ciblesfaciles”, comme les groupes auxquels il est le plus faciled’imposer des réductions. »Déclaration de Navi Pillay, Haut-commissaire aux <strong>droits</strong> de l’homme desNations Unies, lors de la Confér<strong>en</strong>ce sur les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>2012</strong>de la FRA, Bruxelles, 6 décembre <strong>2012</strong>, disponible à : www.ohchr.org/EN/NewsEv<strong>en</strong>ts/Pages/DisplayNews.aspx ?NewsID=12885&LangID=ELa crise économique pourrait aussi poser un risquepour les personnes handicapées. Par exemple, le gouvernem<strong>en</strong>tbritannique a annoncé <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong>son int<strong>en</strong>tion d’introduire <strong>en</strong> avril 2013 une nouvelleallocation appelée « Versem<strong>en</strong>t pour l’autonomie individuelle» (Personal Indep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>ce Paym<strong>en</strong>t) pour lespersonnes concernées <strong>en</strong> âge de travailler (16–64 ans)<strong>et</strong> remplaçant l’allocation de subsistance pour les personneshandicapées 53 (Disability Living Allowance).Selon les organisations de la société civile qui ontcritiqué ce nouveau système, son adoption réduiraitconsidérablem<strong>en</strong>t les allocations perçues par <strong>en</strong>viron300 000 personnes handicapées 54 (voir égalem<strong>en</strong>t leChapitre 5 sur l’égalité <strong>et</strong> la non-discrimination).Quel rôle pour la Communautéeuropé<strong>en</strong>ne des valeurs ?L’UE <strong>et</strong> ses États membres ont réagi à la crisesocio-économique <strong>en</strong> « collaborant étroitem<strong>en</strong>t poursout<strong>en</strong>ir la croissance <strong>et</strong> l’emploi, garantir la stabilitéfinancière <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place un meilleur systèmede gouvernance pour l’av<strong>en</strong>ir » 55 . L’UE <strong>et</strong> ses Étatsmembres ont égalem<strong>en</strong>t adopté des mesures dansle cadre de la Stratégie Europe 2020 <strong>en</strong> vue de luttercontre la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> l’exclusion sociale, les principauxdéfis étant d’éradiquer la pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants,d’<strong>en</strong>courager l’inclusion active, <strong>en</strong> particulier des Roms,de surmonter les discriminations <strong>et</strong> de lutter contre52 Ibid., p. 15.53 Royaume-Uni, Départem<strong>en</strong>t du Travail <strong>et</strong> des R<strong>et</strong>raites(<strong>2012</strong>).54 Voir : Royaume-Uni, Disability Rights Watch (<strong>2012</strong>) ;Royaume-Uni, UK Disabled People’s Council (<strong>2012</strong>).55 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013c) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>c).l’exclusion sociale 56 . En ce qui concerne le chômage desjeunes, la Commission europé<strong>en</strong>ne, à la demande duConseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>,a proposé différ<strong>en</strong>tes initiatives dans ce domainedans le cadre du train de mesures contre le chômagedes jeunes 57 lancé <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong>, qui fait suiteà l’Initiative sur les perspectives d’emploi des jeuneslancée <strong>en</strong> décembre 2011 58 .D’un autre côté, l’approche de gestion de la criseadoptée d’un commun accord au niveau europé<strong>en</strong>(mais <strong>en</strong> partie <strong>en</strong> dehors des structures de l’UE) a crééle cadre des réductions budgétaires <strong>et</strong> ce qui a étédénommé les « mesures d’austérité ».En période d’austérité <strong>et</strong> de montée du chômage, les<strong>droits</strong> sociaux revêt<strong>en</strong>t une importance accrue <strong>et</strong> l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> faveur de ces <strong>droits</strong> est mis à l’épreuve,comme l’indiqu<strong>en</strong>t les dossiers portés devant le Comitéeuropé<strong>en</strong> des <strong>droits</strong> sociaux (CEDS) du Conseil de l’Europe59 . Sur les douze dossiers déposés <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, cinqémanai<strong>en</strong>t d’organisations de r<strong>et</strong>raités grecs considérantque les diminutions des r<strong>et</strong>raites violai<strong>en</strong>t les <strong>droits</strong>sociaux inscrits dans la Charte sociale europé<strong>en</strong>ne 60 .Dans le contexte actuel de politique d’austérité <strong>et</strong>d’<strong>en</strong>volée du chômage dans de nombreux Étatsmembres du Conseil de l’Europe, il convi<strong>en</strong>t de remarquerles conclusions r<strong>en</strong>dues <strong>en</strong> <strong>2012</strong> par le CEDS <strong>en</strong> cequi concerne l’article 1 er de la Charte sociale europé<strong>en</strong>ne,<strong>et</strong> plus précisém<strong>en</strong>t le paragraphe 1 dudit article, quioblige les États membres à m<strong>en</strong>er une politique de pleinemploi <strong>et</strong> à aider les chômeurs à trouver un emploi. Iln’est peut-être pas surpr<strong>en</strong>ant que le CEDS ait concluque 12 pays ne respectai<strong>en</strong>t pas c<strong>et</strong>te obligation, dontcinq États membres de l’UE (Bulgarie, Grèce, Italie,L<strong>et</strong>tonie, Slovaquie) <strong>et</strong> la Croatie. Selon le CEDS, cespays n’ont pas démontré que leurs efforts <strong>en</strong> matière decréation d’emplois, de formation <strong>et</strong> d’aide aux chômeursétai<strong>en</strong>t adéquats au vu de la situation économique <strong>et</strong> dutaux de chômage, très élevé dans la plupart de ces pays.En droit europé<strong>en</strong>, la portée exacte des <strong>droits</strong> sociauxn’était pas tout à fait claire, même avant la crise.<strong>Les</strong> arrêts de la CJUE indiqu<strong>en</strong>t que les principes dumarché commun pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t le pas sur56 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010a).57 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>e).58 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011).59 Voir, par exemple, la décision sur la réclamation collectiv<strong>en</strong>° 65/2011 du 23 mai <strong>2012</strong>, Fédération générale des employésdes compagnies publiques d’électricité (GENOP-DEI) /Confédération des syndicats des fonctionnaires publics(ADEDY) c. Grèce.60 Voir le Chapitre 10 sur les « États membres de l’UE <strong>et</strong> lesobligations internationales » du prés<strong>en</strong>t Rapport annuel.18


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de criseles préoccupations relatives aux <strong>droits</strong> sociaux 61 ,ce qui pourrait provoquer des t<strong>en</strong>sions. Dans uneaffaire célèbre <strong>en</strong> la matière, l’affaire Laval, la législationsuédoise de suivi a été attaquée au nom de laCharte sociale europé<strong>en</strong>ne 62 .La crise oblige à se demander si les mesures relativesà la crise doiv<strong>en</strong>t se conformer aux <strong>droits</strong> sociauxgarantis par le droit europé<strong>en</strong>. Début <strong>2012</strong>, par exemple,un tribunal portugais a soumis la question suivanteà la CJUE : « Dans la mesure où elle ne constitue pasla seule mesure possible, nécessaire <strong>et</strong> fondam<strong>en</strong>talepour l’effort d’assainissem<strong>en</strong>t des finances publiquesdans la situation de grave crise économico-financièreque traverse le pays, la réduction des salaires est-ellecontraire au droit […] prévu à l’article 31, paragraphe 1,de la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’UE <strong>en</strong> cequ’elle comprom<strong>et</strong> le niveau de vie <strong>et</strong> les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsfinanciers pris par les travailleurs <strong>et</strong> leur famille avantc<strong>et</strong>te réduction ? » 63 .La jurisprud<strong>en</strong>ce réc<strong>en</strong>te peut aider à clarifier la portéede <strong>droits</strong> sociaux inscrits dans la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de l’Union europé<strong>en</strong>ne. Dans l’affaire Polierc. Najar, une question similaire à celle posée ci-dessusa été soumise : la CJUE a été invitée à déterminer si un<strong>en</strong>ouvelle loi française était <strong>en</strong> violation de la Chartedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne, dela Conv<strong>en</strong>tion 150 de l’Organisation Internationale duTravail (OIT) <strong>et</strong> de la Charte sociale europé<strong>en</strong>ne. C<strong>et</strong>teloi perm<strong>et</strong>, dans certaines circonstances au cours despremières années d’emploi, de lic<strong>en</strong>cier des personnessans devoir le justifier.La CJUE a concédé que les traités de l’UE couvr<strong>en</strong>t « laprotection des travailleurs <strong>en</strong> cas de résiliation ducontrat de travail » 64 , mais elle a insisté sur le fait que,lorsqu’une base législative des traités n’a pas <strong>en</strong>coreété utilisée par le législateur europé<strong>en</strong>, la situation n<strong>et</strong>ombe pas dans le champ d’application du droit europé<strong>en</strong>.Il se trouve que, même si différ<strong>en</strong>tes directivesabord<strong>en</strong>t la question du lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t (par exemple laDirective 98/59 sur les lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts collectifs), ce casconcr<strong>et</strong> n’est pas couvert par la législation de l’UE. Dece fait, la CJUE a conclu qu’elle était « manifestem<strong>en</strong>tincompét<strong>en</strong>te pour répondre aux questions posées » 65 .61 Voir : CJUE, C-438/05, International Transport Workers’Federation and Finnish Seam<strong>en</strong>’s Union c. Viking Line,arrêt du 11 décembre 2007 <strong>et</strong> C-341/05 Laval c. Sv<strong>en</strong>skaByggnadsarb<strong>et</strong>areförbund<strong>et</strong>, arrêt du 18 décembre 2007.62 La réclamation collective a été <strong>en</strong>registrée le 27 juin <strong>2012</strong>(Réclamation collective n° 85/<strong>2012</strong>, Confédération généraledu travail de Suède (LO) <strong>et</strong> Confédération générale descadres, fonctionnaires <strong>et</strong> employés (TCO) c. Suède).63 CJUE, C–128/12, Sindicato dos Bancários do Norte <strong>et</strong> autres c.BPN – Banco Português de Negócios (<strong>en</strong> cours), introduit le8 mars <strong>2012</strong>.64 Voir l’article 153 (1) (d) du TFUE.65 CJUE, C–361/07, Polier c. Najar EURL, ordonnance du16 janvier 2008.La CJUE a adopté un position similaire dans l’affaireCorpul Național al Polițiştilor, où elle était invitée à déterminersi des diminutions de rémunération, comme cellesimposées par l’État roumain au titre des lois n° 118/2010<strong>et</strong> 285/2010, étai<strong>en</strong>t contraires aux <strong>droits</strong> inscrits dansla Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> matière de propriété,d’égalité <strong>et</strong> de non-discrimination.La juridiction nationale roumaine souhaitait savoir sil’État était t<strong>en</strong>u d’offrir une comp<strong>en</strong>sation aux salariéspour la réduction de 25 % de leur rémunération décidée<strong>en</strong> raison de la crise économique <strong>et</strong> de la nécessitéd’équilibrer le budg<strong>et</strong> de l’État. Plus précisém<strong>en</strong>t, lajuridiction nationale voulait savoir si la notion d’« intérêtgénéral » évoquée dans l’article de la Charte relatif audroit de propriété pouvait être interprétée d’une façonqui s’applique à la crise économique. La juridictionnationale souhaitait savoir si l’on pouvait considérerque le libellé de la Charte (« L’usage des bi<strong>en</strong>s [...] dansla mesure nécessaire à l’intérêt général ») couvre unediminution de 25 % des salaires dans le secteur public 66 .La CJUE ne s’est pas prononcée sur le fond, affirmantqu’elle n’était pas compét<strong>en</strong>te pour répondre auxquestions de la juridiction roumaine parce que leslois <strong>en</strong> question ne m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> œuvre le droiteuropé<strong>en</strong> (« la décision de r<strong>en</strong>voi ne conti<strong>en</strong>t aucunélém<strong>en</strong>t concr<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant de considérer que les loisn° 118/2010 <strong>et</strong> 285/2010 vis<strong>en</strong>t à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre ledroit de l’Union ») 67 .Il existe égalem<strong>en</strong>t des jurisprud<strong>en</strong>ces nationalesinvoquant la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> del’Union europé<strong>en</strong>ne dans le contexte des « mesuresd’austérité » (voir le Chapitre 8 sur l’accès à une justiceefficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>dante). <strong>Les</strong> tribunaux nationaux ontpar exemple eu à trancher sur la légalité : de grèves 68 ;d’une loi supprimant les r<strong>et</strong>raites spéciales verséesaux anci<strong>en</strong>s militaires, policiers <strong>et</strong> membres du personnelpénit<strong>en</strong>tiaire, juges <strong>et</strong> greffiers, membres ducorps diplomatiques, députés <strong>et</strong> sénateurs 69 ; d’uneloi perm<strong>et</strong>tant de lic<strong>en</strong>cier les fonctionnaires sans66 Voir la demande de décision préjudicielle du Tribunal d’Alba(Tribunalul Alba), Roumanie, dans l’affaire Corpul Național alPolițiştilor – BiroulExecutiv C<strong>en</strong>tral c. Ministerul Administrațieişi Internelor <strong>et</strong> al., prés<strong>en</strong>tée le 22 août 2011, JO 2011 C 331,p. 10.67 CJUE, C-434/11, Corpul Național al Polițiştilor c. MinisterulAdministrației şi Internelor (MAI) <strong>et</strong> autres, décision du14 décembre 2011, para. 16. Une autre référ<strong>en</strong>ce a étérej<strong>et</strong>ée pour des motifs similaires : CJUE, C-134/12, MinisterulAdministrației şi Internelor (MAI), Inspectoratul G<strong>en</strong>eral alPoliției Române (IGPR) <strong>et</strong> Inspectoratul de Poliție al JudețuluiTulcea (IPJ) c. Corpul Național al Polițiştilor - Biroul ExecutivC<strong>en</strong>tral, décision du 10 mai <strong>2012</strong>.68 Lituanie, Cour constitutionnelle, décision dans le cadre del’affaire 3K-3-81/<strong>2012</strong>, 6 mars <strong>2012</strong>.69 Roumanie, Cour constitutionnelle, décision n° 1471 dansl’affaire 4.786-4790D/2010, 8 novembre 2011.19


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>justification 70 ; de dispositions couvrant la désignationd’un délégué syndical auprès de syndicats interprofessionnels71 ; d’une rémunération forfaitaire à la journéeconv<strong>en</strong>ue <strong>en</strong>tre un employeur <strong>et</strong> son employé 72 ; ou<strong>en</strong>core du droit à une assurance-chômage dans lecadre d’une constitution 73 .Certaines juridictions se sont déclarées incompét<strong>en</strong>tespour déterminer si une législation nationale violait ounon la Charte 74 , tandis que d’autres ont statué explicitem<strong>en</strong>tsur la compatibilité des normes nationales avecla Charte 75 . Des référ<strong>en</strong>ces à la Charte sont apparuesdans des affaires incluant des référ<strong>en</strong>ces aux normesapplicables du droit dérivé de l’Union <strong>et</strong> dans d’autresaffaires ne concernant pas l’application du droit dérivéde l’Union. La Charte a même été invoquée dans certainesaffaires pour lesquelles le droit europé<strong>en</strong> nesemblait pas être applicable 76 .La jurisprud<strong>en</strong>ce liée à la Charte indique que la Chartedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>n<strong>en</strong>’offre pas d’outils juridiques généraux perm<strong>et</strong>tantde garantir la « conformité aux <strong>droits</strong> sociaux » desmesures d’austérité <strong>et</strong> d’autres mesures prises parles pouvoirs publics.Il est <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du que la possibilité d’invoquer directem<strong>en</strong>tles <strong>droits</strong> sociaux n’offrirait pas nécessairem<strong>en</strong>t unemeilleure protection pour tous. C<strong>et</strong> argum<strong>en</strong>t a étéavancé, par exemple, à l’égard de l’article 30 de laCharte, qui protège contre le lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t injustifié. Unexpert s’est demandé ouvertem<strong>en</strong>t si « les syndicats<strong>et</strong> autres [devai<strong>en</strong>t] avoir la possibilité de s’opposerà la réforme (la réduction) des protection <strong>en</strong> droit dutravail à un mom<strong>en</strong>t où le chômage des jeunes atteintun niveau extrêmem<strong>en</strong>t élevé dans plusieurs Étatsmembres, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t dans les États membres bénéficiantde mesures de sauv<strong>et</strong>age (Espagne, Portugal <strong>et</strong>Grèce ». Selon lui, c<strong>et</strong>te approche risque de « r<strong>en</strong>forcerla protection des travailleurs <strong>en</strong> place au détrim<strong>en</strong>t despersonnes sans emploi » 77 . Dans ses « parcours de laflexicurité », la Commission europé<strong>en</strong>ne a critiqué cefossé <strong>en</strong>tre les travailleurs <strong>en</strong> place <strong>et</strong> les exclus 78 .70 Hongrie, Cour constitutionnelle, décision 8/2011,18 février 2011.71 France, Cour de cassation, jugem<strong>en</strong>t de l’affaire n° 889,14 avril 2010.72 France, Cour de cassation, jugem<strong>en</strong>t de l’affaire n° 1656 du29 juin 2011.73 Estonie, Chambre de droit administratif de la Cour suprême,jugem<strong>en</strong>t de l’affaire 3-3-1-27-1, 11 novembre 2011.74 Hongrie, Cour constitutionnelle, décision 8/2011,18 février 2011.75 France, Cour de cassation, jugem<strong>en</strong>t de l’affaire n° 889,14 avril 2010.76 Estonie, Cour suprême, jugem<strong>en</strong>t de l’affaire 3-3-1-27-1,11 novembre 2011.77 Barnard, C. (2013).78 Voir, par exemple, Commission europé<strong>en</strong>ne, Grouped’experts sur la flexicurité (2007).Dans ce contexte, ce même expert propose uneapproche alternative ori<strong>en</strong>tée vers les procédures<strong>et</strong> basée sur la consultation. Dans c<strong>et</strong>te approche, laCharte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>neimposerait aux États membres de m<strong>en</strong>er des « discussionsappropriées avec les parties intéressées avantde décider des réformes nécessaires » 79 . En ce s<strong>en</strong>s,même si sa portée peut paraître limitée aux yeux descours de justice, la Charte apporte de nouveaux argum<strong>en</strong>ts<strong>et</strong> un nouvel élan politique pour accorder uneatt<strong>en</strong>tion plus importante à la dim<strong>en</strong>sion sociale dansles décisions juridiques <strong>et</strong> politiques – aussi <strong>et</strong> surtout<strong>en</strong> période de crise.Crises politiques<strong>Les</strong> situations de crise r<strong>en</strong>contrées <strong>en</strong> <strong>2012</strong> ne selimit<strong>en</strong>t pas aux domaines de l’emploi ou des politiqueséconomiques de façon générale. L’année <strong>2012</strong> a étémarquée par différ<strong>en</strong>tes situations critiques pour lessystèmes politiques. Certains États membres de l’UEont dû faire face <strong>en</strong> <strong>2012</strong> à des troubles sociaux, desprotestations publiques, des initiatives anti-immigrantslancées par certains partis politiques, une baisse de laconfiance dans les gouvernem<strong>en</strong>ts ou dans les paysvoisins, ou <strong>en</strong>core l’expression viol<strong>en</strong>te (jusqu’aumeurtre) d’idéologies extrémistes.La situation sur le terrainLa Grèce est un exemple d’un pays confronté à unem<strong>en</strong>ace pesant sur l’<strong>en</strong>semble de son système politique.La gravité de la situation a été reconnue par exemplepar le Tribunal de l’Union europé<strong>en</strong>ne de Luxembourg,qui a évoqué le risque de troubles sociaux causés parla crise importante pour répondre à la question desavoir si la Grèce était confrontée à une « perturbationgrave » au s<strong>en</strong>s de l’article 107, paragraphe 3, alinéa b)du TFUE. En septembre <strong>2012</strong>, le Tribunal a conclu que laGrèce subissait effectivem<strong>en</strong>t une perturbation grave <strong>et</strong>a ordonné à la Commission europé<strong>en</strong>ne de susp<strong>en</strong>dre sadécision imposant aux autorités grecques de récupérercertains montants versés aux agriculteurs grecs. C<strong>et</strong>teaffaire portait sur 425 millions EUR <strong>en</strong> comp<strong>en</strong>sationsversées aux agriculteurs grecs <strong>en</strong> 2009 <strong>et</strong> sur la questionde savoir si ces versem<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> violationdu régime europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> matière d’aides publiques 80 .Selon le raisonnem<strong>en</strong>t du Tribunal, le climat de t<strong>en</strong>sioncaractérisé par des « manifestations viol<strong>en</strong>tes contre79 Barnard, C. (2013). L’auteur fait aussi référ<strong>en</strong>ce à une« version plus radicale » de contrôle ex ante, c’est-à-dire,de soum<strong>et</strong>tre les changem<strong>en</strong>ts proposes dans la législationnationale au scrutin de l’OIT, qui a offert ses services <strong>en</strong>ce s<strong>en</strong>s.80 Voir : Tribunal de l’Union europé<strong>en</strong>ne, T-52/12, Républiquehellénique c. Commission europé<strong>en</strong>ne, ordonnance du19 septembre <strong>2012</strong>.20


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de criseles mesures d’austérité draconi<strong>en</strong>nes prises par lespouvoirs publics grecs [<strong>et</strong> par] la n<strong>et</strong>te progression decertains partis d’extrême droite <strong>et</strong> d’extrême gauchelors des dernières élections législatives <strong>en</strong> Grèce [...][risque de] décl<strong>en</strong>cher des manifestations susceptiblesde dégénérer <strong>en</strong> viol<strong>en</strong>ces [...] il est évid<strong>en</strong>t que laperturbation de l’ordre public provoquée par de tellesmanifestations <strong>et</strong> par les débordem<strong>en</strong>ts auxquels lesévénem<strong>en</strong>ts dramatiques réc<strong>en</strong>ts ont montré qu’ellespouvai<strong>en</strong>t donner lieu causerait un préjudice grave <strong>et</strong>irréparable, que la République hellénique peut légitimem<strong>en</strong>tinvoquer. » 81Deux autres exemples illustr<strong>en</strong>t un autre aspect de lacrise politique, à savoir l’expression plus ouverte d’attitudesxénophobes <strong>et</strong> discriminatoires. Le premier vi<strong>en</strong>tdes Pays-Bas, où le Parti pour la liberté (Partij voorde Vrijheid, PVV) a créé <strong>en</strong> février <strong>2012</strong> un service designalem<strong>en</strong>t sur Intern<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant aux particuliersde signaler les comportem<strong>en</strong>ts qu’ils jug<strong>en</strong>t inappropriésde la part de migrants originaires d’Europec<strong>en</strong>trale <strong>et</strong> ori<strong>en</strong>tale.<strong>Les</strong> responsables <strong>et</strong> organes officiels de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne 82 <strong>et</strong> des Pays-Bas 83 ont critiqué ce service,mais le PVV le considère comme une réussiteavec plus de 40 000 plaintes <strong>en</strong>registrées contre desressortissants europé<strong>en</strong>s originaires de Bulgarie, dePologne <strong>et</strong> de Roumanie. <strong>Les</strong> plaintes les plus fréqu<strong>en</strong>tesexprimai<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t selon lequel cespersonnes « <strong>en</strong>lèv<strong>en</strong>t » les logem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> les emploisaux citoy<strong>en</strong>s néerlandais 84 .Un développem<strong>en</strong>t similaire a été observé <strong>en</strong> Belgique,où le parti Vlaams Belang (intérêt flamand) a mis <strong>en</strong>place un service d’appel perm<strong>et</strong>tant de dénoncerl’« illégalité » (Meldpunt illegaliteit). C<strong>et</strong>te démarchevisait principalem<strong>en</strong>t les migrants <strong>en</strong> situation irrégulière,considérés par ce parti comme une nuisance pourle reste de la population parce que, toujours selon ceparti, ils habit<strong>en</strong>t dans des immeubles insalubres, selivr<strong>en</strong>t à des activités criminelles <strong>et</strong> sont une sourcede concurr<strong>en</strong>ce déloyale sur le marché du travail parcequ’ils travaill<strong>en</strong>t de manière non déclarée 85 .La crise a égalem<strong>en</strong>t eu une incid<strong>en</strong>ce sur la façon dontles habitants de l’UE se perçoiv<strong>en</strong>t mutuellem<strong>en</strong>t, m<strong>et</strong>tantà mal la solidarité, selon une étude réalisée dansle cadre de l’<strong>en</strong>quête Pew Global Attitudes Survey 86 .Ce constat s’applique tout particulièrem<strong>en</strong>t à la Grèce,l’un des États membres les plus durem<strong>en</strong>t touchés parla crise économique : <strong>en</strong> Allemagne, <strong>en</strong> Espagne, <strong>en</strong>France, <strong>en</strong> Italie, <strong>en</strong> Pologne, <strong>en</strong> République tchèque<strong>et</strong> au Royaume-Uni, <strong>en</strong>tre 27 % <strong>et</strong> 48 % seulem<strong>en</strong>tdes répondants affirm<strong>en</strong>t avoir une opinion favorablede la Grèce <strong>en</strong> tant que pays. Ces chiffres sont n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>tmoins favorables que les avis exprimés <strong>en</strong>versd’autres États membres de l’UE (Tableau 1). C<strong>et</strong>te même<strong>en</strong>quête indique que le pourc<strong>en</strong>tage d’opinion favorableà l’<strong>en</strong>droit de la Grèce parmi les habitants d’autres Étatsmembres de l’UE a reculé <strong>en</strong>tre 2010 <strong>et</strong> <strong>2012</strong>, avec unebaisse située <strong>en</strong>tre 12 <strong>et</strong> 28 points de pourc<strong>en</strong>tage.Inversem<strong>en</strong>t, 21 % des répondants grecs dis<strong>en</strong>t avoirune opinion favorable de l’Allemagne, un pourc<strong>en</strong>tag<strong>en</strong><strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t inférieur aux 67 % à 84 % d’opinions favorablesdont l’Allemagne bénéficie dans les autres Étatsmembres de l’UE examinés.Le taux d’opinion défavorable vis-à-vis de la Grècea des conséqu<strong>en</strong>ces pour la valeur de solidarité, quiest une valeur importante de la Communauté europé<strong>en</strong>ne.Ainsi, dans plusieurs États membres, certainsont demandé, parfois avec véhém<strong>en</strong>ce, à ce que laGrèce soit exclue de l’euro ou de l’Union europé<strong>en</strong>ne 87 .Sur le plan de la politique toutefois, la réaction a été dev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide à la Grèce <strong>en</strong> restructurant <strong>et</strong> <strong>en</strong> réduisantsa d<strong>et</strong>te 88 . En r<strong>et</strong>our, la Grèce a dû, comme d’autres Étatsmembres de l’Union europé<strong>en</strong>ne, pr<strong>en</strong>dre davantagede mesures d’austérité <strong>et</strong> d’assainissem<strong>en</strong>t budgétaire.Tableau 1 : Opinion favorable des autres Étatsmembres de l’Union europé<strong>en</strong>ne,avril <strong>2012</strong> (%)Opinionfavorableexpriméepar↓Opinion favorable <strong>en</strong> faveur de→DE EL ES FR IT UKCZ 80 25 69 74 68 84DE 82 27 71 80 66 67EL 21 71 72 54 68 37ES 75 34 45 68 58 70FR 84 45 71 64 67 76IT 67 30 59 53 57 69PL 78 43 76 76 69 83UK 72 48 74 64 67 78Source : Pew Research C<strong>en</strong>ter (<strong>2012</strong>), p. 35 <strong>et</strong> 48–51.Question : Dites-moi si vous avez une opiniontrès favorable, assez favorable, assez défavorableou très défavorable de PAYS.81 Ibid.82 Reding, V. (<strong>2012</strong>a).83 Pays-Bas, College voor de recht<strong>en</strong> van de m<strong>en</strong>s (<strong>2012</strong>).84 Pays-Bas, Partij voor de Vrijjheid (<strong>2012</strong>).85 Belgique, Vlaams Belang (<strong>2012</strong>).86 Pew Research C<strong>en</strong>ter (<strong>2012</strong>).87 Voir : Österreichische Presserat (2011).88 Voir : Commission europé<strong>en</strong>ne, Direction générale desaffaires économiques <strong>et</strong> financières (<strong>2012</strong>) ; Fonds monétaireinternational (2013) ; Groupe d’experts de haut niveau surla réforme structurelle du secteur bancaire de l’UE (<strong>2012</strong>) ;Olivares-Caminal, R. (2011).21


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Dans ce contexte, il est bon de garder à l’esprit que« L’histoire de l’Europe nous rappelle que d’unedépression économique nous avons pu par le passébasculer tragiquem<strong>en</strong>t dans l’exclusion sociale <strong>et</strong> lapersécution. Nous redoutons qu’<strong>en</strong> ces temps de crise, lesmigrants, les minorités <strong>et</strong> d’autres groupes vulnérablesne devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les «boucs émissaires» », ainsi que la FRA,le Bureau des institutions démocratiques <strong>et</strong> des <strong>droits</strong>de l’homme de l’OSCE (OSCE-BIDDH) <strong>et</strong> la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne contre le racisme <strong>et</strong> l’intolérance (ECRI) duConseil de l’Europe l’ont rapporté 89 .Même s’il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau,certains élém<strong>en</strong>ts d’idéologie extrémiste, particulièrem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> ce qui concerne l’immigration <strong>et</strong> l’Islam, ontgagné du terrain dans certains États membres de l’UE 90 ,<strong>et</strong> certains élém<strong>en</strong>ts du discours <strong>et</strong> des positions politiquesdes partis <strong>et</strong> groupem<strong>en</strong>ts fondés sur ces idéologies91 sont de plus <strong>en</strong> plus largem<strong>en</strong>t acceptés. Parun eff<strong>et</strong> dit de « contagion », certains de ces partis ougroupes parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à pousser des partis traditionnelsà se focaliser sur certains aspects de leurs programmes,provoquant ainsi un certain recoupem<strong>en</strong>t politique<strong>en</strong>tre des familles de partis aux idéologies différ<strong>en</strong>tes 92 .Pour lutter contre la montée des partis hostiles auximmigrants, aux étrangers <strong>et</strong> à l’islam, certains partis traditionnels(couvrant l’<strong>en</strong>semble de l’échiquier politique)se sont mis à adopter des positions plus « dures » <strong>en</strong>matière de sécurité, d’immigration, d’intégration, desécurité sociale ou de tolérance des pratiques religieuses93 . Ils ont demandé de façon générale la créationde nouvelles barrières au nom de l’id<strong>en</strong>tité nationaleou de la sécurité nationale – de sorte que les personnesconcernées aurai<strong>en</strong>t plus de mal à bénéficier d’unregroupem<strong>en</strong>t familial, à accéder aux services sociauxou à exprimer librem<strong>en</strong>t leurs convictions religieuses 94 .Outre la crise économique, plusieurs autres facteurs ontcontribué à créer un climat favorable à la banalisation decertains élém<strong>en</strong>ts d’idéologie extrémiste sur la scènepublique. C’est notamm<strong>en</strong>t le cas des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts selonlesquels les étrangers priverai<strong>en</strong>t les citoy<strong>en</strong>s « desouche » de leur emploi <strong>et</strong> de leurs ressources, l’immigrationexercerait une pression trop importante surles États membres de l’UE, le fardeau de l’immigration89 FRA, ECRI, BIDDH (2009), Déclaration commune à l’occasionde la Journée internationale pour l’élimination de ladiscrimination raciale.90 Voir, par exemple, Jesse, E. <strong>et</strong> Thieme, T. (2011) ; Hainsworth,P. (2008).91 Voir, par exemple, Fox, J.E., Moroşanu, L. <strong>et</strong> Szilassy, E. (<strong>2012</strong>).92 Voir, par exemple, van Spanje, J. (2010) ; Yilmaz, F. (<strong>2012</strong>).93 Voir, par exemple, Ç<strong>et</strong>in, E. (<strong>2012</strong>) ; de Koster, W., Achterberg,P. <strong>et</strong> van der Waal, J. (2013) ; Emery, M. (2010) ; Mavelli, L.(2013) ; Flood, C., Hutchings, S., Miazhevich, G. <strong>et</strong> Nickels, H.C.(<strong>2012</strong>).94 Voir, par exemple, C<strong>en</strong>tre pour l’égalité des chances <strong>et</strong> lalutte contre le racisme (CECLR) (2011) ; Chakraborti, N. <strong>et</strong>Zempi, I. (<strong>2012</strong>).ne serait pas partagé de manière équitable <strong>en</strong>tre lesÉtats membres, les migrants serai<strong>en</strong>t responsables dela criminalité, les minorités <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> religieusesconstituerai<strong>en</strong>t une m<strong>en</strong>ace pour l’id<strong>en</strong>tité nationale,ou les pratiques religieuses <strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tité des groupesminoritaires serai<strong>en</strong>t incompatibles avec des sociétés« modernes » 95 .<strong>Les</strong> préoccupations de ce type ont été exprimées plusouvertem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> parfois avec viol<strong>en</strong>ce, sur la scènepublique, notamm<strong>en</strong>t par des personnes <strong>et</strong> des groupesanimés par des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts hostiles aux immigrants,à l’islam ou aux étrangers. Pour ne citer que quelquesexemples, ces dernières années, l’UE a connu desmanifestations anti-Roms <strong>en</strong> Bulgarie, <strong>en</strong> Hongrie, <strong>en</strong>République tchèque <strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovaquie ; des agressionsviol<strong>en</strong>tes contre des Roms <strong>en</strong> Grèce, <strong>en</strong> Hongrie, <strong>en</strong> Italie<strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovaquie ; des attaques contre des immigrants <strong>en</strong>Allemagne, <strong>en</strong> Grèce <strong>et</strong> <strong>en</strong> Italie ; des meurtres inspiréspar des motifs racistes <strong>et</strong> xénophobes <strong>en</strong> Allemagne, <strong>en</strong>Grèce <strong>et</strong> <strong>en</strong> Italie <strong>et</strong> des attaques contre des musulmansdans plusieurs États membres de l’UE, de même que desmanifestations persistantes d’antisémitisme 96 . Tous cesexemples montr<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t l’évolution du discourspolitique peut déboucher sur des comportem<strong>en</strong>ts criminelsvisant certains groupes au sein de la société.Quel rôle pour la Communautéeuropé<strong>en</strong>ne des valeurs ?Lorsque des mouvem<strong>en</strong>ts extrémistes <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t uneérosion de la cohésion sociale au point de débouchersur des attaques viol<strong>en</strong>tes, ils sont contraires aux <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Mais l’imitation plus « modérée » deces mouvem<strong>en</strong>ts par les partis traditionnels peut, elleaussi, <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> conflit avec les valeurs europé<strong>en</strong>nescommunes. <strong>Les</strong> conditions plus difficiles <strong>en</strong> matière deregroupem<strong>en</strong>t familial, d’accès aux services sociauxou de liberté d’expression des croyances religieusesconstitu<strong>en</strong>t des obstacles pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t contrairesaux principes <strong>et</strong> aux valeurs qui sont le fondem<strong>en</strong>tde l’UE, comme la libre circulation des personnes,des bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> des services, la solidarité économique <strong>et</strong>sociale <strong>et</strong> le mainti<strong>en</strong> de sociétés caractérisées par lepluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice<strong>et</strong> la solidarité.Par ailleurs, la situation politique dans les différ<strong>en</strong>tsÉtats membres de l’UE ne peut plus être considéréecomme découplée de celle des pays voisins <strong>et</strong> del’Union europé<strong>en</strong>ne dans son <strong>en</strong>semble. <strong>Les</strong> États95 Voir, par exemple, Giv<strong>en</strong>, T.E. (2005) ; Ceobanu, A.M. (2011) ;Mawby, R.C. <strong>et</strong> Gisby, W. (2009) ; Lucass<strong>en</strong>, G. <strong>et</strong> Lubbers, M.(2011) ; Nickels, H.C., Thomas, L., Hickman, M.J. <strong>et</strong> Silvestri, S.(<strong>2012</strong>) ; Hervik, P. (<strong>2012</strong>).96 Voir, par exemple, FRA (<strong>2012</strong>d) ; (<strong>2012</strong>e) ; (<strong>2012</strong>f) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>g) ;voir aussi le Chapitre 6 de ce Rapport annuel sur le racisme <strong>et</strong>la discrimination <strong>et</strong>hnique.22


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de crisemembres <strong>et</strong> l’Union europé<strong>en</strong>ne constitu<strong>en</strong>t une structureinterdép<strong>en</strong>dante semi-constitutionnelle. Dans unsystème où les décisions judiciaires arrêtées dans unÉtat membre peuv<strong>en</strong>t être exécutées automatiquem<strong>en</strong>tdans un autre pays, où les demandeurs d’asile <strong>en</strong>voyésdepuis l’État A voi<strong>en</strong>t leur demande d’asile traitée dansl’État B, ou <strong>en</strong>core dans lequel une personne peut êtrearrêtée dans un État membre <strong>en</strong> vertu d’un mandatd’arrêt émis dans un autre État, il est crucial de posséderun <strong>en</strong>semble commun de valeurs fondam<strong>en</strong>tales pourassurer la confiance dans tous ces mécanismes 97 . Dansce contexte, on peut s’att<strong>en</strong>dre à ce que les violationsgraves des principes de la démocratie ou de l’état dedroit dans un ou plusieurs États membres ai<strong>en</strong>t desrépercussions sur le fonctionnem<strong>en</strong>t de l’Union europé<strong>en</strong>nedans son <strong>en</strong>semble.Au vu de ces dép<strong>en</strong>dances réciproques, l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne fonctionne sur la base de l’hypothèse queles valeurs visées à l’article 2 du TUE sont « communesaux États membres dans une société caractérisée parle pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, lajustice, la solidarité <strong>et</strong> l’égalité <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong>les hommes ». La mise <strong>en</strong> œuvre d’un mandat d’arrêteuropé<strong>en</strong>, par exemple, « ne peut être susp<strong>en</strong>due qu’<strong>en</strong>cas de violation grave <strong>et</strong> persistante par un des Étatsmembres » des principes énoncés à l’article 2 du TUE,<strong>et</strong> uniquem<strong>en</strong>t si c<strong>et</strong>te violation a été constatée par leConseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne 98 .La CJUE a récemm<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les limites dec<strong>et</strong>te présomption de conformité dans le contexte durégime de Dublin, qui régit le transfert de demandeursd’asile d’un État membre de l’UE à un autre, <strong>et</strong> dansle contexte de la création d’un espace de liberté, desécurité <strong>et</strong> de justice. Un système réellem<strong>en</strong>t fondé surles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> doit interpréter la reconnaissancemutuelle d’une façon qui perm<strong>et</strong>te de contesterla présomption de conformité totale avec les normesfondam<strong>en</strong>tales concernées. 99Le droit à un recours effectif <strong>et</strong> à un procès équitable oule droit à une bonne administration (énoncés respectivem<strong>en</strong>tà l’article 47 <strong>et</strong> à l’article 41 de la Charte des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>) ne sont pas les seuls <strong>droits</strong> instaurantdes garanties transversales dans les domainesau-delà de ceux où l’Union europé<strong>en</strong>ne a légiféré. Toutdéfaut majeur dans les lois <strong>et</strong> procédures électorales auniveau national (<strong>en</strong> ce compris les restrictions posantsur le pluralisme <strong>et</strong> la liberté des médias) est susceptible97 Voir, par exemple, dans le domaine du droit pénal : Mitsilega,V. (2006).98 Voir le considérant n° 10 de la Décision-cadre du Conseil du13 juin 2002, JO 2002 L 190, p. 1–20.99 CJUE, Affaires jointes C-411/10 <strong>et</strong> C-493/10, N.S. c. Secr<strong>et</strong>aryof State for the Home Departm<strong>en</strong>t <strong>et</strong> M.E., A.S.M., M.T., K.P.<strong>et</strong> E.H. c. Refugee Applications, arrêt du 21 décembre 2011, <strong>en</strong>particulier le paragraphe 83.d’avoir des répercussions sur les élections au Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong>, puisque celles-ci sont régies par des procéduresnationales <strong>et</strong> repos<strong>en</strong>t sur la réalité politique dechaque pays. C<strong>et</strong>te considération s’applique d’autantplus que les partis extrémistes peuv<strong>en</strong>t espérer profiterdu fait que les élections europé<strong>en</strong>nes sont souv<strong>en</strong>t perçuesà tort comme des « élections nationales de secondrang » propices à un vote de rej<strong>et</strong> 100 . Une modificationde la composition du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> aurait cep<strong>en</strong>dantdes conséqu<strong>en</strong>ces pour d’autres États membres oùles partis extrémistes ne jou<strong>en</strong>t aucun rôle.Lorsqu’un développem<strong>en</strong>t politique ne m<strong>en</strong>ace pasuniquem<strong>en</strong>t les valeurs abstraites énumérées à l’article2 du TUE, mais risque égalem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>freindre unedisposition concrète du droit dérivé de l’Union, le mécanism<strong>en</strong>ormal conçu pour faire appliquer le droit europé<strong>en</strong>intervi<strong>en</strong>t. L’exemple de l’« affaire des Roms »,surv<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 2010, illustre comm<strong>en</strong>t le droiteuropé<strong>en</strong> intervi<strong>en</strong>t dans des événem<strong>en</strong>ts qui suscit<strong>en</strong>tdes débats politiques majeurs dans les États membresde l’UE. Le gouvernem<strong>en</strong>t français a décl<strong>en</strong>ché c<strong>et</strong>tecrise <strong>en</strong> annonçant un train de mesures appelant à l’expulsionde France de Roms <strong>et</strong> autres g<strong>en</strong>s du voyage –principalem<strong>en</strong>t des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s originaires deBulgarie <strong>et</strong> de Roumanie. En application de ces mesures,à la fin du mois d’août 2010 101 , les autorités françaisesavai<strong>en</strong>t démantelé 128 campem<strong>en</strong>ts illégaux <strong>et</strong> r<strong>en</strong>voyé979 personnes dans leur pays d’origine.C<strong>et</strong>te affaire touchait à une norme clairem<strong>en</strong>tapplicable du droit dérivé de l’Union, à savoir ladirective sur la libre circulation 102 . La Commissioneuropé<strong>en</strong>ne a donc annoncé son int<strong>en</strong>tion de lancerune procédure d’infraction contre la France portantsur ses obligations au titre de c<strong>et</strong>te directive. C<strong>et</strong>tepression a poussé la France à modifier sa législation <strong>et</strong>à pr<strong>en</strong>dre d’autres <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts 103 .L’interv<strong>en</strong>tion de la Commission europé<strong>en</strong>ne a doncpermis de modérer une mesure considérée par beaucoupcomme contraire aux normes europé<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> 104 . Néanmoins, lafaçon dont s’est déroulée c<strong>et</strong>te « crise politique », <strong>et</strong><strong>en</strong> particulier le caractère rétroactif de l’interv<strong>en</strong>tion del’UE, a démontré dans une certaine mesure les limitesde la capacité des mécanismes d’application de l’UEà « réagir rapidem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de façon non politisée auxmesures nationales dont la conformité avec la législation<strong>et</strong> les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>neest incertaine » 105 .100 Hix, S. (2005), p. 193.101 Carrera, S. <strong>et</strong> Atger, A. F. (2010).102 Directive 2004/38/CE du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> du Conseil,JO 2004 L 158.103 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010b).104 Voir, par exemple, Caitlin T. G. (<strong>2012</strong>).105 Carrera, S. <strong>et</strong> Atger, A. F. (2010), p. 3.23


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Crises constitutionnellesLorsqu’un État membre de l’UE modifie son régimeconstitutionnel, il agit <strong>en</strong> principe de manière autonome,<strong>et</strong> donc hors de portée de l’influ<strong>en</strong>ce de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne. En vertu du principe d’attribution, l’UE nepeut agir que dans les limites des compét<strong>en</strong>ces queles États membres lui ont attribuées dans les traitéspour atteindre les objectifs que ces traités établiss<strong>en</strong>t,conformém<strong>en</strong>t au paragraphe 2 de l’article 5 du TFUE.L’UE doit respecter l’id<strong>en</strong>tité nationale de ses Étatsmembres, « inhér<strong>en</strong>te à leurs structures fondam<strong>en</strong>talespolitiques <strong>et</strong> constitutionnelles, y compris <strong>en</strong> ce quiconcerne l’autonomie locale <strong>et</strong> régionale ». Elle doit respecterles fonctions ess<strong>en</strong>tielles de l’État, notamm<strong>en</strong>tcelles qui ont pour obj<strong>et</strong> d’assurer son intégrité territoriale,de maint<strong>en</strong>ir l’ordre public <strong>et</strong> de sauvegarderla sécurité nationale (article 4, paragraphe 2 du TUE).Il est égalem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> établi que les États membresdoiv<strong>en</strong>t exercer les compét<strong>en</strong>ces qui leur sont réservéesd’une façon qui n’<strong>en</strong>traîne pas de violation du droiteuropé<strong>en</strong>. L’« ingénierie constitutionnelle », c’est-à-direla modification des équilibres constitutionnels par unam<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t formel de la constitution, peut effectivem<strong>en</strong>tconstituer une m<strong>en</strong>ace pour le droit europé<strong>en</strong>dans certaines circonstances, de même que certainesmodifications de facto des structures du pouvoir. Un telchangem<strong>en</strong>t constitutionnel susceptible de provoquerune crise peut porter atteinte aux valeurs fondam<strong>en</strong>talesde l’Union europé<strong>en</strong>ne définies à l’article 2 du TUEmême s’il n’implique aucune violation alléguée d’unélém<strong>en</strong>t concr<strong>et</strong> de l’acquis de l’UE. En <strong>2012</strong>, deux Étatsmembres de l’UE, la Hongrie <strong>et</strong> la Roumanie, ont dûfaire face à des demandes adressées à l’UE de lancerla procédure de sanction au titre de l’article 7 afin desauvegarder des valeurs fondam<strong>en</strong>tales europé<strong>en</strong>nes.La situation sur le terrainLa Hongrie – autrefois pionnière des réformes <strong>en</strong> faveurdu marché, dev<strong>en</strong>ue l’économie la plus durem<strong>en</strong>t touchéed’Europe c<strong>en</strong>trale 106 – s’est trouvée au cœur d’undébat portant sur la question de savoir si le nouveaugouvernem<strong>en</strong>t risquait de pousser le pays au-delà de cequi est acceptable au sein de la communauté de valeursde l’Union europé<strong>en</strong>ne.En 2010, le parti Fidesz a remporté les élections avecune majorité de deux tiers. C<strong>et</strong>te majorité a joué unrôle moteur dans l’élaboration d’une nouvelle constitution,qui est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur au début de l’année<strong>2012</strong> <strong>et</strong> a suscité de vives critiques dans le pays commeà l’étranger. Ces critiques portai<strong>en</strong>t sur certains pointsrelevant des compét<strong>en</strong>ces législatives de l’UE <strong>et</strong> surd’autres échappant à ces compét<strong>en</strong>ces, notamm<strong>en</strong>t106 <strong>European</strong> Economic Advisory Group (<strong>2012</strong>), p. 115–130.sur la transpar<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> la légitimité de l’adoption de lanouvelle constitution, sur le recours à des « lois organiques» nécessitant une majorité de deux tiers auParlem<strong>en</strong>t au lieu de la majorité simple plus typique, surla restriction de l’indép<strong>en</strong>dance des trois médiateurs,sur la protection des Hongrois résidant à l’étranger, surle contrôle des médias par le Gouvernem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> sur laliberté de culte.Dans une relation synergétique <strong>et</strong> complém<strong>en</strong>taireavec les institutions de l’UE, la Commission de V<strong>en</strong>isedu Conseil de l’Europe a r<strong>en</strong>du 11 avis différ<strong>en</strong>ts concernantla situation <strong>en</strong> Hongrie. La Commission de V<strong>en</strong>isea notamm<strong>en</strong>t examiné la question de l’indép<strong>en</strong>dancejudiciaire <strong>et</strong> conclu que certains élém<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tiels dela réforme étai<strong>en</strong>t contraires aux normes europé<strong>en</strong>nes(voir le Chapitre 8 du prés<strong>en</strong>t rapport) 107 .En ce qui concerne la loi sur les religions, la Commissionde V<strong>en</strong>ise a critiqué la procédure de sélection des organisationssusceptibles d’être officiellem<strong>en</strong>t reconnues<strong>en</strong> tant qu’églises. C<strong>et</strong>te procédure est de nature politique<strong>et</strong> sélectionne les églises officiellem<strong>en</strong>t reconnuespar un vote au Parlem<strong>en</strong>t nécessitant une majorité dedeux tiers, avec une possibilité de recours juridique<strong>en</strong> cas de décision négative. Selon la Commission deV<strong>en</strong>ise, les conditions imposées sont excessives <strong>et</strong>repos<strong>en</strong>t sur des critères arbitraires. Elle considère égalem<strong>en</strong>tque c<strong>et</strong>te loi a « provoqué la décertification dec<strong>en</strong>taines d’églises précédemm<strong>en</strong>t reconnues, ce quel’on peut difficilem<strong>en</strong>t considérer comme conforme auxnormes internationales » 108 .« Il est inquiétant de constater que la nouvelle Constitutionr<strong>en</strong>voie à des lois organiques requérant une majoritédes deux tiers sur un grand nombre de questions, dontcertaines relèv<strong>en</strong>t du processus politique ordinaire <strong>et</strong> sontnormalem<strong>en</strong>t tranchées à la majorité simple. <strong>Les</strong> politiquesdéployées <strong>en</strong> matière culturelle, religieuse, morale, socioéconomique<strong>et</strong> financière ne devrai<strong>en</strong>t pas être verrouilléesdans des lois organiques. »Conseil de l’Europe, Commission de V<strong>en</strong>ise (2011), avisCDL-AD(2011)016 du 20 juin 2011, paragraphe 145Au niveau de l’UE, le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a débattu dela situation <strong>en</strong> Hongrie <strong>et</strong> sa Commission des libertésciviles, de la justice <strong>et</strong> des affaires intérieures (LIBE)a organisé une audi<strong>en</strong>ce spéciale consacrée à laHongrie. La plénière a adopté une résolution relative à lasituation <strong>en</strong> Hongrie demandant « de décider ou non dem<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place les mesures nécessaires », y compris la107 Conseil de l’Europe, Commission europé<strong>en</strong>ne pour ladémocratie par le droit (Commission de V<strong>en</strong>ise) (<strong>2012</strong>a)<strong>et</strong> (<strong>2012</strong>b). Voir égalem<strong>en</strong>t le Chapitre 5 de ce rapport surl’égalité <strong>et</strong> la non-discrimination.108 Conseil de l’Europe, Commission de V<strong>en</strong>ise (<strong>2012</strong>c).24


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de criseprocédure de sanction prévue à l’article 7 du TUE 109 . Quoiqu’il <strong>en</strong> soit, suivant la prés<strong>en</strong>tation de la proposition deréforme du quatrième am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t de la loi fondam<strong>en</strong>talehongroise début 2013, la Commission europé<strong>en</strong>nea exprimé ses préoccupations au suj<strong>et</strong> du quatrièmeam<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t de la Loi fondam<strong>en</strong>tale hongroise. 110L’UE ne s’est toutefois pas p<strong>en</strong>chée sur les questionsconstitutionnelles plus larges, alors même qu’ellespourrai<strong>en</strong>t avoir des conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière de<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. En janvier <strong>2012</strong>, dans son discoursprononcé devant le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> à ce suj<strong>et</strong>, lePrésid<strong>en</strong>t de la Commission europé<strong>en</strong>ne a indiqué quecelle-ci traiterait la situation <strong>en</strong> Hongrie à ce stade-là« principalem<strong>en</strong>t comme une question d’application dudroit de l’Union europé<strong>en</strong>ne », reconnaissant néanmoinsque les problématiques <strong>en</strong> question pourrai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>aller au-delà des affaires liées au droit europé<strong>en</strong> quiavai<strong>en</strong>t été soulevées, <strong>et</strong> r<strong>en</strong>voyant à l’analyse <strong>en</strong> courseffectuée par le Conseil de l’Europe <strong>et</strong> la Commission deV<strong>en</strong>ise 111 . Effectivem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> janvier <strong>2012</strong>, la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne s’est focalisée sur des aspects plus spécifiquesprés<strong>en</strong>tant un li<strong>en</strong> direct avec le droit europé<strong>en</strong> 112 .Toutefois, suite à la prés<strong>en</strong>tation de proj<strong>et</strong> de quatrièmeam<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t du droit fondam<strong>en</strong>tal hongrois au débutde l’année 2013, la Commission europé<strong>en</strong>ne a expriméses inquiétudes quant au principe de l’état de droit.En janvier <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne a lancé desprocédures d’infraction contre la Hongrie sur la base d<strong>et</strong>rois motifs différ<strong>en</strong>ts. La première procédure concernaitl’indép<strong>en</strong>dance de la banque c<strong>en</strong>trale nationale,la Commission europé<strong>en</strong>ne craignant que les règlesrégissant le limogeage du gouverneur <strong>et</strong> des membresdu conseil monétaire ne se prêt<strong>en</strong>t aux ingér<strong>en</strong>ces politiques<strong>et</strong> aux abus.La deuxième concernait l’indép<strong>en</strong>dance du pouvoirjudiciaire. La Commission europé<strong>en</strong>ne s’opposait à ladécision d’abaisser radicalem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> rapidem<strong>en</strong>t l’âgede la r<strong>et</strong>raite des juges, des procureurs <strong>et</strong> des notairesde 70 à 62 ans. La Commission ne voyait aucune raisonobjective de traiter les juges, procureurs <strong>et</strong> notairesdifféremm<strong>en</strong>t des autres groupes professionnels,surtout à un mom<strong>en</strong>t où dans tous les pays d’Europe,l’âge de la r<strong>et</strong>raite t<strong>en</strong>d à augm<strong>en</strong>ter, <strong>et</strong> non à baisser.Il a été impossible de résoudre ces problèmes demanière informelle, c’est pourquoi ils ont été portésdevant la CJUE, mais d’autres questions relatives à lajustice ont été réglées au niveau administratif, comme109 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>a), Résolution du Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> sur les réc<strong>en</strong>ts événem<strong>en</strong>ts politiques <strong>en</strong> Hongrie,point 7, 16 février <strong>2012</strong>.110 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013d). Voir aussi : Commissioneuropé<strong>en</strong>ne (2013e).111 Barroso, J.M. (<strong>2012</strong>), p. 7–8.112 Pour une analyse détaillée de l’évènem<strong>en</strong>t, voir :Hoffmeister, F. (2013).par exemple le Bureau judiciaire national qui a été créépour pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge des compét<strong>en</strong>ces significativesdans la gestion de l’activité des tribunaux, de leursressources humaines, de leur budg<strong>et</strong> ainsi que dans larépartition des affaires.Enfin, la Commission europé<strong>en</strong>ne a relevé un manqued’indép<strong>en</strong>dance de l’autorité chargée de contrôlerla protection des données à caractère personnel. Lanouvelle Ag<strong>en</strong>ce nationale pour la protection desdonnées à caractère personnel a remplacé l’anci<strong>en</strong>Commissaire à la protection des données à caractèrepersonnel début <strong>2012</strong>, ce qui signifie que son mandata été interrompu prématurém<strong>en</strong>t 113 .La procédure relative à l’indép<strong>en</strong>dance de la banquec<strong>en</strong>trale a été abandonnée <strong>en</strong> raison d’une modificationannoncée de la loi, la procédure relative au pouvoirjudiciaire a abouti à un arrêt du 6 novembre <strong>2012</strong> danslequel la CJUE conclut que la réduction radicale <strong>et</strong> rapidede l’âge de la r<strong>et</strong>raite constitue effectivem<strong>en</strong>t une violationde la directive europé<strong>en</strong>ne sur l’emploi 114 . L’affaireconcernant le Commissaire à la protection des donnéesà caractère personnel <strong>et</strong> la mise à terme prématuréede son mandat était <strong>en</strong>core <strong>en</strong> instance au mom<strong>en</strong>t dela rédaction du prés<strong>en</strong>t rapport 115 .« Pour déterminer si un État membre prés<strong>en</strong>te un risqueclair de violation importante des valeurs fondam<strong>en</strong>tales,il est important de ne pas se limiter à l’analyse d’un seuldéveloppem<strong>en</strong>t. Par exemple, il ne suffirait pas de sep<strong>en</strong>cher sur la nomination des juges sans aucun contexte.C<strong>et</strong>te évaluation doit pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération d’autresdéveloppem<strong>en</strong>ts comme l’instauration de nouvelles majoritéspour l’élection de mandataires publics, ou la modificationde la durée de leurs mandats, ou <strong>en</strong>core les nouvelles loisélectorales. Nous devons donc examiner les eff<strong>et</strong>s combinésd’un grand nombre de développem<strong>en</strong>ts. Dans ce s<strong>en</strong>s, le toutest plus vaste que la somme de ses parties. »Mort<strong>en</strong> Kjaerum, Directeur de la FRA (<strong>2012</strong>), Discours prononcé lorsde la réunion de LIBE sur la situation <strong>en</strong> Hongrie le 9 février <strong>2012</strong>,disponible à : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/speech/<strong>2012</strong>/situation-hungaryLa deuxième crise constitutionnelle ayant suscité undébat à l’échelle europé<strong>en</strong>ne est surv<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> Roumanie.Le gouvernem<strong>en</strong>t roumain, m<strong>en</strong>é par le premierministre Victor Ponta, est <strong>en</strong>tré <strong>en</strong> conflit ouvert avecle Présid<strong>en</strong>t Traian Băsescu, ce qui a porté atteinte à laposition constitutionnelle d’autres institutions de l’État,plus particulièrem<strong>en</strong>t la Cour constitutionnelle <strong>et</strong> lemédiateur. La lutte de pouvoir qui s’<strong>en</strong> est suivie m<strong>en</strong>açaitl’indép<strong>en</strong>dance <strong>et</strong> la compét<strong>en</strong>ce de la Cour constitutionnelle<strong>et</strong> portait sur des questions importantesdu point de vue constitutionnel, comme la question113 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>d).114 Directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000,JO 2000 L 303, p. 16–22.115 CJUE, C-288/12: Recours introduit le 8 juin <strong>2012</strong> — Commissioneuropé<strong>en</strong>ne c. Hongrie, <strong>en</strong> instance.25


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>du savoir si c’est le Premier ministre ou le Présid<strong>en</strong>tqui représ<strong>en</strong>te le pays au sein du Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne ; le r<strong>en</strong>voi du médiateur ; les règles dedésignation du procureur général ou du procureur principaldu service anti-corruption ; ou <strong>en</strong>core si le Journalofficiel doit être soumis au contrôle du gouvernem<strong>en</strong>t 116 .Un référ<strong>en</strong>dum sur la destitution du Présid<strong>en</strong>t Băsescua été organisé le 29 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>. La Cour constitutionnellea invalidé les résultats de ce référ<strong>en</strong>dum parce que l<strong>et</strong>aux de participation de 46 % n’atteignait pas le quorumrequis de 50 % + 1 (87,5 % des participants avai<strong>en</strong>t voté<strong>en</strong> faveur de la destitution du Présid<strong>en</strong>t Băsescu, 11,3 %avai<strong>en</strong>t voté contre).Le Secrétaire général du Conseil de l’Europe <strong>et</strong> le Premierministre de la Roumanie ont demandé à la Commissionde V<strong>en</strong>ise du Conseil de l’Europe de donner son avissur la situation <strong>en</strong> Roumanie. Dans son avis publiéfin <strong>2012</strong>, la Commission de V<strong>en</strong>ise a insisté sur le faitque toute constitution doit former un cadre perm<strong>et</strong>tant« un bon fonctionnem<strong>en</strong>t des institutions fondé sur leurcoopération loyale » 117 .Le Présid<strong>en</strong>t de la Commission europé<strong>en</strong>ne a exprimédes préoccupations concernant le rôle de la Cour constitutionnelle<strong>et</strong> concernant la nécessité d’un équilibre despouvoirs dans tout système démocratique. Selon lui,la Roumanie « doit rétablir les prérogatives de la Courconstitutionnelle <strong>et</strong> faire <strong>en</strong> sorte que ses décisionssoi<strong>en</strong>t respectées, désigner un Médiateur bénéficiant dusouti<strong>en</strong> d’une majorité de partis, adopter une nouvelleprocédure ouverte <strong>et</strong> transpar<strong>en</strong>te pour la nominationdu Procureur général <strong>et</strong> du Directeur de la Directionde lutte contre la corruption <strong>et</strong> faire de l’intégrité unepriorité politique » 118 .La Commission europé<strong>en</strong>ne, dans son rapport concernantle Mécanisme de Coopération <strong>et</strong> de Vérification, a formulédes recommandations détaillées couvrant septdomaines : le respect de l’état de droit <strong>et</strong> de l’indép<strong>en</strong>dancedu pouvoir judiciaire, la réforme du systèmejudiciaire, la responsabilisation de l’appareil judiciaire,la cohér<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> la transpar<strong>en</strong>ce du processus judiciaire,l’efficacité de l’action judiciaire, l’intégrité <strong>et</strong> la luttecontre la corruption 119 . Le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>nea appuyé ces recommandations <strong>en</strong> évoquant les valeursfondatrices de l’Union europé<strong>en</strong>ne « à la lumière desévénem<strong>en</strong>ts réc<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> Roumanie » 120 .que « le respect de la constitution <strong>et</strong> des décisions de laCour constitutionnelle a été rétabli ». Elle insiste toutefoissur le fait que le manque de respect de l’indép<strong>en</strong>dancedu pouvoir judiciaire <strong>et</strong> l’instabilité des institutionsjudiciaires rest<strong>en</strong>t des sources de préoccupation. <strong>Les</strong>nouvelles recommandations soulign<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t « laresponsabilité des ministres <strong>et</strong> des parlem<strong>en</strong>taires demontrer l’exemple <strong>en</strong> matière d’intégrité » 121 . Si l’oncompare les deux instances de crise constitutionnelle,il peut être conclu que, grâce au fait de pouvoir disposerdu forum spécifique du Mécanisme de Coopération <strong>et</strong>de Vérification (MCV), la Commission europé<strong>en</strong>ne s’estexprimée plus résolum<strong>en</strong>t que dans le cas de la Hongriesur des questions qui rest<strong>en</strong>t du ressort national del’État membre de l’UE concerné 122 .« Au cours de la campagne électorale, il a égalem<strong>en</strong>t étéquestion de modifier la Constitution. Ce qui est important,c’est que le processus de réforme constitutionnelle sefasse dans le plein respect des valeurs fondam<strong>en</strong>talestelles que l’État de droit <strong>et</strong> la séparation des pouvoirs.Cela passe par le respect constant du rôle dévolu à laCour constitutionnelle de gardi<strong>en</strong> de la primauté de laConstitution, <strong>et</strong> par l’indép<strong>en</strong>dance <strong>et</strong> la stabilité desinstitutions judiciaires, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t du ministère public.Il est égalem<strong>en</strong>t capital que le débat sur les possibilités deréforme soit suffisamm<strong>en</strong>t long <strong>et</strong> ouvert pour perm<strong>et</strong>trel’émerg<strong>en</strong>ce d’un cons<strong>en</strong>sus le plus large possible par laprocédure constitutionnelle appropriée. Il est <strong>en</strong> outre vitaldans ce contexte de rassurer les institutions judiciaires surle fait que leur indép<strong>en</strong>dance est garantie, <strong>et</strong> d’éviter toutespéculation qui créerait un climat d’instabilité. »Commission europé<strong>en</strong>ne (2013f), Rapport sur les progrès réalisés parla Roumanie au titre du mécanisme de coopération <strong>et</strong> de vérification,COM(2013) 47 final, 30 janvier 2013, p. 3–4, disponible à : http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2013:0047:FIN:fr:PDF.Quel rôle pour la Communautéeuropé<strong>en</strong>ne des valeurs ?L’article 7 du TUE dote l’Union europé<strong>en</strong>ne d’uneprocédure de sanction <strong>en</strong> cas de violation par un Étatmembre des valeurs énoncées à l’article 2. L’applicationde c<strong>et</strong>te procédure, qui résulte d’une initiative austroitali<strong>en</strong>nedans le cadre des négociations qui ont aboutiau Traité d’Amsterdam 123 , a été évoquée mais pasappliquée <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. En fait, les limites de la procédurede l’article 7 sont dev<strong>en</strong>ues manifestes dès 2000(vis-à-vis de l’Autriche) <strong>et</strong> 2004 (vis-à-vis de l’Italie).<strong>Les</strong> événem<strong>en</strong>ts surv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> <strong>2012</strong> vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t s’ajouterà des expéri<strong>en</strong>ces antérieures.La Commission europé<strong>en</strong>ne a réexaminé la situation<strong>et</strong> publié de nouvelles recommandations au début del’année 2013. Dans ces recommandations, elle reconnaît116 Nicolescu, A. (<strong>2012</strong>).117 Conseil de l’Europe, Commission de V<strong>en</strong>ise (<strong>2012</strong>d).118 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>f).119 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>g), p. 20–23.120 Conseil de l’Europe (<strong>2012</strong>).121 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013f).122 Comparer avec Hoffmeister, F. (2013).123 La proposition initiale a été suj<strong>et</strong> à un nombre dechangem<strong>en</strong>ts, voir : CONF 3940/96, 3 octobre 1996.26


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de criseDans le contexte de ce que l’on pourrait appeler la« crise autrichi<strong>en</strong>ne » de 2000, l’article 7 de la TUEn’a pas été appliqué. Au lieu de cela, 14 États membresde l’UE ont infligé des sanctions à l’Autriche au motifque la participation du parti libéral autrichi<strong>en</strong>, de droite,(Freiheitliche Partei Österreichs, FPÖ) au gouvernem<strong>en</strong>tpourrait pousser l’Autriche, à l’av<strong>en</strong>ir, à violer les valeurseuropé<strong>en</strong>nes visées à l’article 2 du TUE 124 . L’impositionde sanctions bilatérales, quoique coordonnées s’estrévélée problématique <strong>en</strong> droit constitutionnel europé<strong>en</strong><strong>et</strong> contraire à l’esprit des traités 125 .« Sur proposition motivée d’un tiers des États membres,du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> ou de la Commission europé<strong>en</strong>ne,le Conseil, statuant à la majorité des quatre cinquièmes deses membres après approbation du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>,peut constater qu’il existe un risque clair de violationgrave par un État membre des valeurs visées à l’article 2.Avant de procéder à c<strong>et</strong>te constatation, le Conseil <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dl’État membre <strong>en</strong> question <strong>et</strong> peut lui adresser desrecommandations, <strong>en</strong> statuant selon la même procédure. »Article 7, paragraphe 1, du Traité sur l’Union europé<strong>en</strong>ne,JO <strong>2012</strong> C 326, 26 octobre <strong>2012</strong>, 13–47, p. 19Quatre ans plus tard, c’est l’Italie qui est dev<strong>en</strong>ue la ciblepot<strong>en</strong>tielle de sanctions au titre de l’article 7 du TUE.Contrairem<strong>en</strong>t à la crise autrichi<strong>en</strong>ne, les allégationsportées à l’<strong>en</strong>contre du Premier ministre de l’époque,Silvio Berlusconi, n’étai<strong>en</strong>t pas de nature spéculative<strong>et</strong> prév<strong>en</strong>tive. Elles portai<strong>en</strong>t sur des événem<strong>en</strong>ts quis’étai<strong>en</strong>t déjà produits, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t des problèmesde pluralisme des médias <strong>et</strong> des cas d’ingér<strong>en</strong>ce dansdes organes de médias spécifiques.Ici, le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a exprimé « la profondeinquiétude que lui inspir<strong>en</strong>t la non-application de la loi<strong>et</strong> la non-exécution des arrêts de la Cour constitutionnelle,<strong>en</strong> violation du principe de légalité <strong>et</strong> de l’étatde droit, ainsi que l’incapacité à réformer le secteuraudiovisuel, qui se traduis<strong>en</strong>t par une réduction considérable,depuis des déc<strong>en</strong>nies, du droit de ses citoy<strong>en</strong>sà une information pluraliste, droit inscrit notamm<strong>en</strong>tdans la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> » 126 . L’article 7n’a pourtant pas été appliqué, <strong>et</strong> l’UE n’a pas non plusadopté de directive visant à sauvegarder le pluralismedes médias, comme le proposait le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>(le rôle de l’Union vis-à-vis des médias est rev<strong>en</strong>u surle devant de la scène <strong>en</strong> <strong>2012</strong>) 127 .Pour conclure, l’année <strong>2012</strong> a r<strong>en</strong>forcé l’impressionselon laquelle la procédure de l’article 7 n’est probablem<strong>en</strong>tpas suffisante pour assurer un dialoguerégulier <strong>et</strong> rationnel (c’est-à-dire basé sur des donnéesfactuelles <strong>et</strong> ori<strong>en</strong>té vers des solutions) sur lesvaleurs fondam<strong>en</strong>tales de l’Union europé<strong>en</strong>ne, quisont de nature à la fois constitutive <strong>et</strong> constitutionnelle.Ces deux dossiers, celui de la Hongrie <strong>et</strong> celui de laRoumanie, ont suscité un dialogue sur les questionsconstitutionnelles. Ces dialogues étai<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant lerésultat de situations de crise. Dans le cas de la Hongrie,<strong>en</strong> <strong>2012</strong>, l’interv<strong>en</strong>tion de l’UE consistait principalem<strong>en</strong>tà lancer des procédures d’infraction se rapportantprincipalem<strong>en</strong>t aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, tels quel’interdiction de la discrimination fondée sur l’âge <strong>et</strong> laprotection des données à caractère personnel. Dans lecas de la Roumanie, la réaction de l’UE a été plus globale<strong>et</strong> a porté sur des questions de nature plus constitutionnelle,<strong>en</strong> ce compris des questions générales d’étatde droit comme l’indép<strong>en</strong>dance du système judiciaire.L’approche plus résolue de l’Union europé<strong>en</strong>ne dans lacrise roumaine s’est inscrite dans un cadre particulierqui n’était pas disponible pour la Hongrie, ni pour aucunautre État membre à l’exception de la Bulgarie <strong>et</strong> dela Roumanie, à savoir le MCV. Ce mécanisme, adoptéà l’approche de l’adhésion de la Roumanie <strong>et</strong> de laBulgarie à l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 2007 128 , définit descritères de référ<strong>en</strong>ce dans les domaines de la réformedu pouvoir judiciaire, de l’intégrité, de la lutte contrela corruption de haut niveau <strong>et</strong> de la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> dela lutte contre la corruption dans le secteur public. LeMCV perm<strong>et</strong> à la Commission europé<strong>en</strong>ne de r<strong>en</strong>drecompte régulièrem<strong>en</strong>t des progrès accomplis vers cesobjectifs jusqu’à leur réalisation satisfaisante. Il pourraitêtre nécessaire de créer une plate-forme de discussiondes questions constitutionnelles plus larges quiserait ouverte dans la même mesure à tous les Étatsmembres de l’UE.Sauvegarder lesvaleurs europé<strong>en</strong>nes :développem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong>débats actuelsLorsqu’un État membre de l’Union europé<strong>en</strong>ne se voitreprocher de n’avoir pas respecté les valeurs communeseuropé<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> dehors des domaines couverts par ledroit europé<strong>en</strong>, la marge de manœuvre est réduite. Ceconstat s’applique même dans des cas où il existe unrisque clair de violation importante des valeurs de l’article2, comme par exemple, selon certains responsablespolitiques 129 <strong>et</strong> certains observateurs spécialisés 130 , dansle cas de la « crise hongroise ».124 Voir, par exemple, Happold, M. (2000).125 Togg<strong>en</strong>burg, G.N, (2001).126 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (2010), para. 66, 22 avril 2004.127 Voir, par exemple, High Level Group on Media Freedom andPluralism (2013).128 Commission europé<strong>en</strong>ne (2006a) <strong>et</strong> (2006b).129 Voir, par exemple, le discours du Présid<strong>en</strong>t de l’Alliance desdémocrates <strong>et</strong> des libéraux pour l’Europe (ALDE) à la séanceplénière du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> du 13 mars 2013.130 Hoffmeister, F. (2013).27


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>« […] ces derniers mois, l’État de droit <strong>et</strong> la démocratie ontété mis à mal dans plusieurs de nos États europé<strong>en</strong>s. LeParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> la Commission ont été les premiersà tirer la sonn<strong>et</strong>te d’alarme <strong>et</strong> à jouer un rôle décisif pourcont<strong>en</strong>ir ces développem<strong>en</strong>ts préoccupants. Mais cessituations ont aussi mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les limites de notresystème institutionnel. Il importe que nous nous dotionsd’un ars<strong>en</strong>al mieux conçu qui ne se borne pas à l’alternative<strong>en</strong>tre le pouvoir d’influ<strong>en</strong>ce de la persuasion politique <strong>et</strong>l’ “option nucléaire” de l’article 7 du traité. »Présid<strong>en</strong>t de la Commission europé<strong>en</strong>ne, discours sur l’état de l’Union <strong>2012</strong>,session plénière du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Strasbourg, le 12 septembre <strong>2012</strong>C’est pourquoi Viviane Reding, Vice-présid<strong>en</strong>te de laCommission europé<strong>en</strong>ne, chargée de la justice, des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>et</strong> de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é, a évoquéle « dilemme de Cop<strong>en</strong>hague » auquel l’UE se trouveconfrontée : « Nous sommes très stricts sur les critèresde Cop<strong>en</strong>hague, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne l’état dedroit dans le cadre du processus d’adhésion d’un nouvelÉtat membre, mais une fois que c<strong>et</strong> État a rejoint l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, il semble que nous ne possédions aucuninstrum<strong>en</strong>t perm<strong>et</strong>tant de vérifier que l’état de droit<strong>et</strong> l’indép<strong>en</strong>dance du système judiciaire sont <strong>en</strong>corerespectés. » 131Afin d’élargir le champ de son analyse des systèmesjudiciaires des États membres de l’UE, la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne a prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> mars 2013 le « Tableau debord de la justice de l’UE » 132 , un nouvel outil comparatif<strong>et</strong> non contraignant qui prés<strong>en</strong>te les t<strong>en</strong>dances dansle domaine de la justice. Le tableau de bord n’est pasun nouveau mécanisme perm<strong>et</strong>tant d’assurer l’état dedroit <strong>et</strong> qui, <strong>en</strong> tant que tel, résoudrait le dilemme deCop<strong>en</strong>hague 133 . Il s’inscrit dans le cadre du « semestreeuropé<strong>en</strong> », le cycle annuel de coordination despolitiques économiques, dont l’une des priorités estd’améliorer la qualité, l’indép<strong>en</strong>dance <strong>et</strong> l’efficacitédes systèmes judiciaires. C<strong>et</strong>te coordination offre uneanalyse détaillée des programmes de réformes économiques<strong>et</strong> structurelles des États membres de l’UE <strong>et</strong>formule des recommandations <strong>en</strong> la matière pour les12 à 18 mois à v<strong>en</strong>ir.Le Tableau de bord fournit des informations sur lefonctionnem<strong>en</strong>t de tous les systèmes judiciaires nationaux,<strong>en</strong> particulier dans les affaires civiles, commerciales<strong>et</strong> administratives. Il se base sur des donnéesfournies principalem<strong>en</strong>t, mais pas exclusivem<strong>en</strong>t, parla Commission europé<strong>en</strong>ne pour l’efficacité de la justice(CEPEJ) du Conseil de l’Europe. Ce nouvel outil perm<strong>et</strong>de comparer tous les États membres de l’Union dupoint de vue d’indicateurs particuliers relatifs à leurssystèmes de justice. Ces indicateurs sont notamm<strong>en</strong>t lalongueur des procédures (nombre de jours nécessairespour que la justice tranche une affaire), la « duréeestimée d’écoulem<strong>en</strong>t du stock d’affaires p<strong>en</strong>dantes »(disposition time – le nombre d’affaires non jugéesdivisé par le nombre d’affaires tranchées à la fin d’uneannée, multiplié par 365), le taux de variation du stockd’affaires p<strong>en</strong>dantes (clearance rate, le rapport <strong>en</strong>trele nombre d’affaires tranchées <strong>et</strong> le nombre d’affaires« <strong>en</strong>trantes ») ou <strong>en</strong>core le nombre d’affaires p<strong>en</strong>dantes.Le tableau de bord examine égalem<strong>en</strong>t s’il existe ou nonun mécanisme de contrôle au niveau national <strong>et</strong> si lessystèmes judiciaires dispos<strong>en</strong>t de systèmes informatiques(TIC) <strong>et</strong> de méthodes alternatives de règlem<strong>en</strong>tdes litiges. Il se p<strong>en</strong>che égalem<strong>en</strong>t sur la formationdes juges <strong>et</strong> sur les moy<strong>en</strong>s financiers disponibles. LeTableau de bord fournit aussi des données sur l’indép<strong>en</strong>danceperçue des systèmes judiciaires, se basant surles résultats du Forum économique mondial <strong>et</strong> du WorldJustice Project. Bi<strong>en</strong> que plusieurs États membres de l’UEfass<strong>en</strong>t partie du Top 10 mondial <strong>en</strong> ce qui concerne laperception de l’indép<strong>en</strong>dance des systèmes judiciaires,les chiffres montr<strong>en</strong>t un niveau assez bas de perceptionde l’indép<strong>en</strong>dance des systèmes parmi ceux qui fontappel aux système judiciaire au final dans certains Étatsmembres de l’UE.En eff<strong>et</strong>, les résultats du premier Tableau de bord de lajustice dans l’UE révèl<strong>en</strong>t des disparités considérablespour certains indicateurs, <strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> ce quiconcerne la longueur des procédures. Dans certains Étatsmembres, les systèmes judiciaires prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tsfacteurs défavorables tels que la longueur des procéduresde première instance, des taux peu élevés devariation du stock d’affaires <strong>et</strong>/ou un nombre importantd’affaires p<strong>en</strong>dantes. Selon la Commission europé<strong>en</strong>ne,ces situations « appell<strong>en</strong>t une att<strong>en</strong>tion particulière <strong>et</strong>devrai<strong>en</strong>t donner lieu à une analyse approfondie, parcequ’elles pourrai<strong>en</strong>t être révélatrices de défaillances plussystémiques, requérant des mesures correctives ». LaCommission inscrit la réduction de la longueur excessivedes procédures parmi les priorités « afin d’améliorerl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>treprises <strong>et</strong> de le r<strong>en</strong>dre plusattrayant pour les investisseurs » 134 .La Commission europé<strong>en</strong>ne a prés<strong>en</strong>té le Tableau debord de la justice de l’UE comme un outil <strong>en</strong> faveur dela croissance économique, l’hypothèse étant que dessystèmes judiciaires solides sont ess<strong>en</strong>tiels pour rétablirla compétitivité, la confiance, la stabilité, l’assurance<strong>et</strong> la croissance. L’exist<strong>en</strong>ce d’un système judiciaireefficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>dant est considérée comme unecomposante structurelle importante « d’un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tattrayant pour les <strong>en</strong>treprises » parce qu’ellepréserve « la confiance nécessaire au lancem<strong>en</strong>t d’une<strong>en</strong>treprise, à l’exécution d’un contrat, au règlem<strong>en</strong>t de131 Reding, V. (<strong>2012</strong>b).132 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013g).133 Voir : Commission europé<strong>en</strong>ne (2013h).134 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013a), p. 11.28


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de crised<strong>et</strong>tes privées ou à la protection des <strong>droits</strong> de propriété<strong>et</strong> d’autres <strong>droits</strong> » 135 .Parallèlem<strong>en</strong>t, la Commission europé<strong>en</strong>ne insistesur le fait que le Tableau de bord de la justice del’UE est <strong>en</strong>core <strong>en</strong> évolution : « c’est un instrum<strong>en</strong>tévolutif, qui se développera progressivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce quiconcerne la méthode suivie, les domaines couverts <strong>et</strong>les indicateurs proposés, l’objectif étant de cerner lesparamètres ess<strong>en</strong>tiels d’un système judiciaire effectif.En concertation avec les États membres, le tableau debord pourrait être progressivem<strong>en</strong>t ét<strong>en</strong>du à d’autresvol<strong>et</strong>s du système de justice <strong>et</strong> d’autres maillons de la“chaîne de la justice” » 136 .Si l’on examine le tableau de bord de la justice dupoint de vue des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, une ext<strong>en</strong>sionfuture à tout le domaine de la justice pénale semblesouhaitable. C’est ce domaine de la justice qui soulèvele plus directem<strong>en</strong>t des préoccupations <strong>en</strong> matière de<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Et même si la justice pénale étaitcouverte par le tableau de bord, celui-ci resterait limitéà la justice <strong>et</strong> ne couvrirait pas plus globalem<strong>en</strong>t l’étatde droit <strong>et</strong> le « dilemme de Cop<strong>en</strong>hague ».<strong>Les</strong> élargissem<strong>en</strong>ts réc<strong>en</strong>ts révèl<strong>en</strong>t l’impressioncroissante que les traités d’adhésion devrai<strong>en</strong>t faire<strong>en</strong> sorte que les instrum<strong>en</strong>ts d’élargissem<strong>en</strong>t inclu<strong>en</strong>tdes « mesures appropriées » <strong>en</strong> cas de non-respectpar les nouveaux États membres des « <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts[...] pris dans le cadre des négociations d’adhésion » 137 .Comme indiqué précédemm<strong>en</strong>t, la disponibilité d’unMCV supplém<strong>en</strong>taire a permis à l’UE d’aborder lesvaleurs communes de l’article 2 avec la Roumanie <strong>en</strong><strong>2012</strong>. Il est vrai que l’application d’un mécanisme dece type à tous les États membres de l’UE nécessiteraitune modification des traités. Certains affirm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>outre que « dans certains des anci<strong>en</strong>s États membres,où les populations ont davantage de doutes quant aucaractère souhaitable d’une ingér<strong>en</strong>ce de l’UE dans leursaffaires nationales, un mécanisme aussi politiquem<strong>en</strong>tvisible que le MCV risquerait de saper plutôt que der<strong>en</strong>forcer la confiance de l’opinion publique <strong>en</strong>versl’espace de liberté, de sécurité <strong>et</strong> de justice de l’Union<strong>et</strong> de confirmer les soupçons selon lesquels les“t<strong>en</strong>tacules” de Bruxelles s’attaqu<strong>en</strong>t au cœur mêmede la souverain<strong>et</strong>é nationale » 138 .135 Ibid., p. 2.136 Ibid., p. 3.137 Voir l’article 38 de l’Acte relatif aux conditions d’adhésionà l’Union europé<strong>en</strong>ne de la République de Croatie <strong>et</strong> auxadaptations du traité sur l’Union europé<strong>en</strong>ne, du traitésur le fonctionnem<strong>en</strong>t de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> du traitéinstituant la Communauté europé<strong>en</strong>ne de l’énergie atomique,JO <strong>2012</strong> L 112, p. 21–34.138 Alegre, S., Ivanova, I. <strong>et</strong> D<strong>en</strong>is-Smith, D. (2009), p. 5.L’une des principales missions de l’UE est, <strong>en</strong> eff<strong>et</strong>,de sauvegarder l’état de droit <strong>et</strong> ses politiques. Dansce rôle, elle est confrontée à une « base normativelimitée » <strong>et</strong> à une « certaine rétic<strong>en</strong>ce politique » 139 .Certains développem<strong>en</strong>ts surv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> <strong>2012</strong> vontcep<strong>en</strong>dant dans une direction différ<strong>en</strong>te. Il existeun s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus prés<strong>en</strong>t selon lequel ilmanque à l’UE « un <strong>en</strong>semble d’instrum<strong>en</strong>ts perm<strong>et</strong>tantde “cultiver” directem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> explicitem<strong>en</strong>t les valeursles plus fondam<strong>en</strong>tales de l’Union europé<strong>en</strong>ne au-delàdes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>et</strong> de l’indép<strong>en</strong>dancejudiciaire » 140 . <strong>Les</strong> experts ont évoqué différ<strong>en</strong>tesapproches possibles ; certains de ces débats port<strong>en</strong>tsur le rôle de la Commission europé<strong>en</strong>ne, d’autressur le rôle des organismes d’experts indép<strong>en</strong>dants,d’autres <strong>en</strong>core sur le rôle des tribunaux nationaux oude la société civile.En ce qui concerne la Commission europé<strong>en</strong>ne, lesobservateurs ont souligné que, quels que soi<strong>en</strong>t lesinstrum<strong>en</strong>ts mis à disposition à l’av<strong>en</strong>ir, « une approchedouce ne suffira pas à dissuader les gouvernem<strong>en</strong>ts desaper l’état de droit, sauf s’ils sav<strong>en</strong>t que la Commissiondispose de moy<strong>en</strong>s de contrainte qu’elle n’aura paspeur d’utiliser » 141 .L’article 7 du TUE serait plus effectif si son activationne nécessitait pas de majorités politiques au niveaudu Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> ou du Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne. En fait, la Commission europé<strong>en</strong>ne peutelle aussi lancer une procédure au titre de l’article 7.C<strong>et</strong>te possibilité pousse certains à affirmer que laCommission pourrait jouer le rôle d’une « force politique<strong>en</strong> Europe » tout <strong>en</strong> rappelant les protectionsexistantes contre toute action politiquem<strong>en</strong>t déséquilibrée,comme « la composition pluripartite du Collègede la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> sa tradition de décisionpar cons<strong>en</strong>sus » 142 .Si la Commission europé<strong>en</strong>ne devait s’exprimer plusrésolum<strong>en</strong>t <strong>et</strong> jouer le rôle de « force politique » dansle contexte de l’article 7 du TUE, elle devrait fonder sonaction <strong>en</strong> la matière sur des preuves solides. Ces preuvesdoiv<strong>en</strong>t être fournies par un organisme indép<strong>en</strong>dant quin’est pas perçu comme faisant partie des institutionspolitiques de l’Union europé<strong>en</strong>ne. Dans ce cadre, d<strong>en</strong>ombreux experts ont cité le nom de la FRA <strong>et</strong> suggéréd’utiliser régulièrem<strong>en</strong>t les données, les résultats <strong>et</strong>les services de la FRA 143 . Certains experts p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t quele mandat actuel de l’ag<strong>en</strong>ce ne lui perm<strong>et</strong>trait pas dejouer un rôle efficace dans le cadre des articles 2 <strong>et</strong> 7du TUE <strong>et</strong> ont par conséqu<strong>en</strong>t demandé la création d’unnouvel organe similaire à la Commission de V<strong>en</strong>ise139 Hillion, C. (<strong>2012</strong>).140 Dawson, M. <strong>et</strong> Muir, E. (<strong>2012</strong>).141 Butler, I. (<strong>2012</strong>).142 Hoffmeister, F. (2013).143 Voir, par exemple, Pinelli, C. (<strong>2012</strong>).29


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>du Conseil de l’Europe 144 . À la fin de l’année <strong>2012</strong>, leParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a déclaré que le mandat de la FRA« devrait être élargi pour inclure le contrôle régulier durespect de l’article 2 du traité UE par les États membres,la publication de rapports annuels sur les résultats deses contrôles <strong>et</strong> la prés<strong>en</strong>tation desdits rapports auParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> » 145 .Outre le rôle de la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> lanécessité d’obt<strong>en</strong>ir régulièrem<strong>en</strong>t l’avis d’experts indép<strong>en</strong>dants,les experts ont égalem<strong>en</strong>t débattu du rôledes tribunaux dans le contexte des valeurs de l’article 2.Avec l’article 7 du TUE, une procédure non judiciairelancée par les institutions politiques – le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne, le Conseil del’Union europé<strong>en</strong>ne – garantit la déf<strong>en</strong>se des valeursfondatrices de l’UE <strong>en</strong> dehors du champ d’applicationdu droit europé<strong>en</strong> 146 . Dans ce contexte, un grouped’experts a proposé un scénario relevant de l’article 7,perm<strong>et</strong>tant aux particuliers de saisir les États membresdevant la CJUE même dans des domaines échappantau champ d’application du droit europé<strong>en</strong>, comme laliberté des médias, un domaine qui était au c<strong>en</strong>tredes débats dans le cas de la Hongrie. C<strong>et</strong>te démarche,selon les argum<strong>en</strong>ts des universitaires <strong>en</strong> question,pourrait reposer sur la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é de l’UE <strong>et</strong> ne seraitpossible que lorsqu’un État membre viole les valeursde l’article 2 147 .D’autres ont égalem<strong>en</strong>t abordé l’accès à la justice dansdes termes plus généraux. Afin d’<strong>en</strong>courager un plusgrand nombre d’actions <strong>en</strong> justice <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans des domaines échappant au champd’application du droit europé<strong>en</strong>, certains ont proposéde perm<strong>et</strong>tre à un plus grand nombre de personnes derecourir aux tribunaux (ext<strong>en</strong>sion du statut juridique).La FRA, par exemple, a recommandé que le cadre europé<strong>en</strong>à v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> matière de protection des donnéesà caractère personnel assouplisse les règles du statutjuridique afin de perm<strong>et</strong>tre aux organisations agissantdans l’intérêt public d’introduire une réclamation 148 . LaFRA a fait des propositions similaires dans le contextede la législation europé<strong>en</strong>ne relative à l’égalité 149 .Enfin, l’année <strong>2012</strong> a égalem<strong>en</strong>t vu des appels lancés<strong>en</strong> faveur d’une participation plus importante de lasociété civile pour déf<strong>en</strong>dre les valeurs europé<strong>en</strong>nes.144 Voir : Müller, J.-W. (2013), p. 25. Pour plus d’informations surle rôle de la FRA <strong>en</strong> ce qui concerne le respect des <strong>droits</strong>repris dans la Charte, voir : Togg<strong>en</strong>burg, G.N. (2013).145 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>b), para. 44.146 Antpöhler, C., Bogdandy, A.v., Dicksch<strong>en</strong>, J., H<strong>en</strong>trei, S.,Kottmann, M. <strong>et</strong> Smrkolj, M. (<strong>2012</strong>).147 La doctrine “Reverse Solange”, voir : Ibid.148 FRA (<strong>2012</strong>h).149 FRA (2013).Certains experts ont proposé de compléter les mécanismesexistants de « vigilance » au sein de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne par une dim<strong>en</strong>sion intermédiaire qui nedép<strong>en</strong>drait « ni des personnes concernées elles-mêmes,ni d’institutions politiques générales, mais d’organismesnon gouvernem<strong>en</strong>taux » 150 .D’autres insist<strong>en</strong>t sur le fait qu’« aucun systèmejudiciaire ne peut protéger <strong>et</strong> déf<strong>en</strong>dre des <strong>droits</strong>indéfinim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’une culture politique saineoù les libertés civiles <strong>et</strong> les contrôles indép<strong>en</strong>dants dupouvoir exécutifs sont incontestés » <strong>et</strong> ont par conséqu<strong>en</strong>tproposé la création d’une Union europé<strong>en</strong>nedes libertés civiles s’inspirant de l’Union américainedes libertés civiles (American Civil Liberties Union) <strong>et</strong>proposant « une combinaison de militantisme par labase, d’actions <strong>en</strong> justice, d’initiatives pédagogiques<strong>et</strong> de s<strong>en</strong>sibilisation » 151 .ConclusionL’année <strong>2012</strong> a vu l’Union europé<strong>en</strong>ne recevoir le PrixNobel de la paix. Ce prix reconnaît le rôle joué par l’UE« <strong>en</strong> faveur de la paix <strong>et</strong> de la réconciliation, de ladémocratie <strong>et</strong> des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>en</strong> Europe » 152 .En ce s<strong>en</strong>s, <strong>2012</strong> a été un mom<strong>en</strong>t de grande fiertépour le proj<strong>et</strong> d’intégration europé<strong>en</strong>ne. Mais c<strong>et</strong>teannée a égalem<strong>en</strong>t été marquée par de situationsmajeures de crises socio-économiques, politiques<strong>et</strong> constitutionnelles. La manière dont ces situationsde crise se sont manifestées sur le terrain a eu desr<strong>et</strong>ombées importantes <strong>en</strong> ce qui concerne veiller à ceque les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de tous soi<strong>en</strong>t pleinem<strong>en</strong>trespectés <strong>et</strong> protégés.La crise la plus généralisée est restée la crise socioéconomique.Elle a m<strong>en</strong>é à un taux de chômage élevé<strong>et</strong> à une augm<strong>en</strong>tation de la proportion de la populationvivant dans la pauvr<strong>et</strong>é ou m<strong>en</strong>acée de pauvr<strong>et</strong>é. <strong>Les</strong>organisations internationales, l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong>ses États membres ont tous pris des mesures pour faireface au sur<strong>en</strong>d<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t caractéristique de beaucoupd’économies nationales au sein de l’UE.Certaines réponses politiques des États membresde l’UE face à la crise économique ont toutefois eu desconséqu<strong>en</strong>ces adverses pour le niveau de protectionsociale des habitants de l’Union europé<strong>en</strong>ne. L’UEest égalem<strong>en</strong>t une communauté de <strong>droits</strong> sociaux,comme l’indique avec éloqu<strong>en</strong>ce la Charte des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne. <strong>Les</strong> États150 Dawson, M. <strong>et</strong> Muir, E. (2011), p. 766.151 Brady, H. (<strong>2012</strong>). Pour plus d’informations sur le rôle de lasociété civile dans la Plateforme des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>(FRP), voir : Kjaerum, M. <strong>et</strong> Togg<strong>en</strong>burg, G.N. (<strong>2012</strong>).152 Comité Nobel norvégi<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>) ; Jagland, T. (<strong>2012</strong>).30


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de crisemembres rest<strong>en</strong>t seuls compét<strong>en</strong>ts pour légiférer<strong>en</strong> matière de protection sociale, mais la Charte lesinvite, de même que l’Union europé<strong>en</strong>ne elle-même,à t<strong>en</strong>ir compte des <strong>droits</strong> sociaux, ainsi que des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de manière plus générale, dans leurréaction à la crise. Jusqu’à prés<strong>en</strong>t, toutefois, l’impactde la Charte semble limité à c<strong>et</strong> égard.<strong>Les</strong> États membres de l’UE doiv<strong>en</strong>t néanmoins fournirdes explications claires <strong>et</strong> transpar<strong>en</strong>tes, preuvesà l’appui, concernant le degré de protection socialeassuré p<strong>en</strong>dant la crise économique, <strong>et</strong> ceci dans lebut d’établir un cons<strong>en</strong>sus <strong>et</strong> de garantir la cohésionsociale 153 . En outre, la réaction face à la crise socioéconomiqu<strong>en</strong>e peut pas être <strong>en</strong>visagée isolém<strong>en</strong>t del’<strong>en</strong>semble du système politique : les mesures prises<strong>en</strong> réaction à la crise doiv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considérationla cohésion sociale au sein des sociétés au niveaunational <strong>et</strong> la légitimité politique de l’Union europé<strong>en</strong>nedans son <strong>en</strong>semble 154 .En <strong>2012</strong>, le discours politique a connu différ<strong>en</strong>tsélém<strong>en</strong>ts de crise allant au-delà de la crise économique.Dans différ<strong>en</strong>ts États membres de l’UE <strong>et</strong> au niveautransnational, un « jargon de crise » a dérivé vers unerhétorique susceptible de provoquer des divisions, <strong>en</strong>particulier vis-à-vis des économies vulnérables désignéespar des termes péjoratifs 155 .Au niveau national, <strong>2012</strong> a été le théâtre d’unepolarisation sociale croissante, d’une recrudesc<strong>en</strong>ceouverte de discours teintés d’extrémisme <strong>et</strong> d’un<strong>en</strong>ouvelle érosion de la confiance au sein <strong>et</strong> <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tessociétés europé<strong>en</strong>nes. Des positions hostilesaux immigrants exprimées dans le discours politiquepourrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>freindre la législation anti-discriminationeuropé<strong>en</strong>ne. Des mesures prises à l’<strong>en</strong>contre desmigrants dans l’UE risqu<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>freindre le droit à lalibre circulation inscrit dans les traités <strong>et</strong> dans la Charte.Le recul de la confiance <strong>en</strong>tre les sociétés, <strong>et</strong> la pertede confiance dans les gouvernem<strong>en</strong>ts de façon plusgénérale, risqu<strong>en</strong>t d’avoir des répercussions négativespour le marché commun <strong>et</strong> l’espace commun de liberté,de sécurité <strong>et</strong> de justice qui repos<strong>en</strong>t tous deux surla reconnaissance mutuelle <strong>et</strong> qui nécessit<strong>en</strong>t doncun degré de confiance satisfaisant. Il importe de fairepreuve de vigilance <strong>et</strong> de surveiller les développem<strong>en</strong>tsdans ce domaine.<strong>Les</strong> crises constitutionnelles traversées par certainsÉtats membres de l’UE ont soulevé la question de la153 FRA (2010), p. 26.154 Caritas Europe (2013), p. 5.155 Par exemple, « PIIGS » se rapportant aux États suivants :Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne (<strong>en</strong> anglais : Portugal,Ireland, Italy, Greece, Spain), acronyme semblable au terme« pigs », soit « porcs » <strong>en</strong> français.vigilance dont l’Union europé<strong>en</strong>ne devrait faire preuve.La possibilité d’action de l’UE varie selon qu’une situationest régie par le droit secondaire europé<strong>en</strong> ou qu’elleconcerne des domaines « échappant à l’influ<strong>en</strong>ce del’Union europé<strong>en</strong>ne », c’est-à-dire la « vie intérieure desÉtats » 156 , mais qui risqu<strong>en</strong>t malgré tout d’affecter l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne dans son <strong>en</strong>semble. Dans le premier cas,l’UE dispose de mécanismes d’utilisation quotidi<strong>en</strong>n<strong>et</strong>els que les procédures d’infraction. Dans le deuxièmecas, les moy<strong>en</strong>s à la disposition de l’UE sont plus limités.L’Union europé<strong>en</strong>ne a connu <strong>en</strong> <strong>2012</strong> des défis similairesà ceux de 2000 <strong>et</strong> 2004, avec une remise <strong>en</strong> causede l’« homogénéité constitutionnelle » de celle-ci parcertains États membres : selon certains observateurs,la Hongrie <strong>et</strong> la Roumanie risquai<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>freindre lesvaleurs communes visées à l’article 2 du TUE.L’expéri<strong>en</strong>ce de <strong>2012</strong> a montré qu’une plate-formed’échanges réguliers <strong>et</strong> formalisés, comme le MCV,constitue un instrum<strong>en</strong>t utile pour faire face à ces préoccupations.Ce mécanisme est seulem<strong>en</strong>t disponiblepour la Bulgarie <strong>et</strong> la Roumanie.Le respect par les autres États membres des valeurs del’Union europé<strong>en</strong>ne est n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t moins contrôlé, aupoint que le « dilemme de Cop<strong>en</strong>hague » est <strong>en</strong>tré dansle langage courant <strong>en</strong> <strong>2012</strong> : les valeurs europé<strong>en</strong>nes,<strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t l’état de droit <strong>et</strong> la démocratie, jou<strong>en</strong>tun rôle ess<strong>en</strong>tiel dans le processus d’adhésion maissembl<strong>en</strong>t passer au second plan une fois que les paysconcernés ont rejoint l’UE. En l’abs<strong>en</strong>ce d’échangesréguliers <strong>en</strong>tre pays sur la meilleure façon de respecter<strong>et</strong> de déf<strong>en</strong>dre les valeurs de l’UE, les débats europé<strong>en</strong>srelatifs à certains pays <strong>en</strong> particulier sembl<strong>en</strong>tad hoc <strong>et</strong> guidés par des crises. Il y a donc un risqueque ces débats ne repos<strong>en</strong>t pas suffisamm<strong>en</strong>t sur desdonnées factuelles comparatives.En matière de justice, le premier Tableau de bord dela justice de l’UE, prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> mars 2013, fournit desdonnées comparables sur des aspects spécifiquesdes systèmes judiciaires de tous les États membresde l’UE. C<strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>t n’a pas directem<strong>en</strong>t vocationde résoudre le « dilemme de Cop<strong>en</strong>hague », mais onpeut le considérer comme une première étape dansl’apport de comparaisons sur le fonctionnem<strong>en</strong>tdes systèmes judiciaires dans les États membresà des intervalles réguliers.Pour obt<strong>en</strong>ir une image plus complète de l’état dedroit dans l’Union europé<strong>en</strong>ne, couvrant égalem<strong>en</strong>td’autres dim<strong>en</strong>sions telles que la justice pénale, desdiscussions <strong>et</strong> des échanges d’informations réguliersserai<strong>en</strong>t nécessaires. L’ambition des auteurs de156 Wojciech, S. (2010).31


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>l’article 2 du TUE peut nous guider à c<strong>et</strong> égard. Leurobjectif était d’arriver à une interprétation commune,par les États membres de l’UE, du « cont<strong>en</strong>u juridiquede base clair <strong>et</strong> non-controversé » de l’article 2 <strong>et</strong> des« obligations sanctionnables qui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>t » 157 . C<strong>et</strong>teinterprétation commune est une aspiration qui devraitguider l’Union europé<strong>en</strong>ne comme ses États membres.Un dialogue régulier perm<strong>et</strong>trait de s<strong>en</strong>sibiliser l’opinionaux valeurs europé<strong>en</strong>nes communes <strong>et</strong> de préciseraussi bi<strong>en</strong> leur cont<strong>en</strong>u que leur champ d’applicationdans les systèmes nationaux. Ce dialogue devraitreposer, d’une part, sur un organe composé d’expertsindép<strong>en</strong>dants chargé de fournir des données <strong>et</strong> desanalyses objectives <strong>et</strong> fiables <strong>et</strong>, d’autre part, sur un<strong>en</strong>semble solide d’indicateurs couvrant les différ<strong>en</strong>tsdomaines énumérés à l’article 2 du TUE afin de garantirune évaluation comparative <strong>et</strong> régulière 158 .<strong>Les</strong> périodes orageuses ne sont peut-être pas le meilleurmom<strong>en</strong>t pour créer de nouvelles procédures <strong>et</strong> d<strong>en</strong>ouvelles institutions. Elles sont par contre le mom<strong>en</strong>tidéal pour pr<strong>en</strong>dre les valeurs fondatrices au sérieux <strong>et</strong>pour s’<strong>en</strong> servir comme une base normative donnantune ori<strong>en</strong>tation <strong>et</strong> plus de sécurité. En eff<strong>et</strong>, il n’est pasnécessaire de réinv<strong>en</strong>ter la roue : les mécanismes <strong>et</strong> lesnormes actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place (voir le Chapitre 10 surles États membres de l’UE <strong>et</strong> leurs obligations internationales)pourrai<strong>en</strong>t être regroupés afin de perm<strong>et</strong>tred’accéder aux données <strong>et</strong> aux analyses par le biaisd’un « guich<strong>et</strong> unique ». Si ce rôle est assuré par unorganisme indép<strong>en</strong>dant, les institutions politiques del’Union europé<strong>en</strong>ne pourrai<strong>en</strong>t garantir que les valeursinscrites à l’article 2 du TUE soi<strong>en</strong>t contrôlées par uneprocédure basée sur des preuves <strong>et</strong> s’appliquant de lamême façon à tous les États membres de l’UE.157 Praesidium de la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne (2003), Annexe II,p. 11.158 Voir, par exemple, The Hague Institute for Global Justice(<strong>2012</strong>) ; FRA (2011).32


L’Union europé<strong>en</strong>ne, une communauté de valeurs : sauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> période de criseRéfér<strong>en</strong>cesTous les li<strong>en</strong>s hypertexte ont été consultés le 2 mai 2013.Acte relatif aux conditions d’adhésion à l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne de la République de Croatie <strong>et</strong> aux adaptationsdu traité sur l’Union europé<strong>en</strong>ne, du traité surle fonctionnem<strong>en</strong>t de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> du traitéinstituant la Communauté europé<strong>en</strong>ne de l’énergieatomique, JO <strong>2012</strong> L 112, p. 21–34.Alegre, S., Ivanova, I. <strong>et</strong> D<strong>en</strong>is-Smith, D. (2009),« Safeguarding the rule of law in an <strong>en</strong>larged EU. 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Najar EURL, ordonnance du16 janvier 2008.CJUE, C-434/11, Corpul Național al Polițiştilor c. MinisterulAdministrației şi Internelor (MAI) <strong>et</strong> autres, décision du14 décembre 2011.CJUE, C-438/05, International Transport Workers’Federation and Finnish Seam<strong>en</strong>’s Union c. Viking Line,arrêt du 11 décembre 2007.CJUE, C-617/10, Åklagar<strong>en</strong> c. Hans Åkerberg Fransson,26 février 2013.Comité Nobel norvégi<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>), « The Nobel Peace Prize<strong>2012</strong>: <strong>European</strong> Union », Communiqué de presse, disponibleà : www.nobelprize.org/nobel_prizes/peace/laureates/<strong>2012</strong>/press.html.Commission des Communautés Europé<strong>en</strong>nes (2003),Article 7 of the Treaty o the <strong>European</strong> Union. 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<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>2=bg,cs,da,el,<strong>en</strong>,es,<strong>et</strong>,fi,fr,hu,it,lt,lv,mt,nl,pl,ro,sl,sv,&val=688851:cs.van Spanje, J. (2010), « Contagious parties: anti-immigrationparties and their impact on other parties’ immigrationstances in contemporary Western Europe »,Party Politics, Vol. 16, n° 5, p. 563–586.Wojciech, S. (2010), « Adding a bite to the bark? A storyof Article 7, the EU <strong>en</strong>largem<strong>en</strong>t and Jörg Haider »,Columbia Journal of <strong>European</strong> Law, Vol. 385/16.Yilmaz, F. (<strong>2012</strong>), « Right-wing hegemony and immigration: how the populist far-right achieved hegemonythrough the immigration debate in Europe », Curr<strong>en</strong>tSociology, Vol. 60, n° 3, p. 368–381.40


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationContrôles aux frontières <strong>et</strong> politiquedes visasSociété de l’information <strong>et</strong> protectiondes données à caractère personnelLibertés Libertés


ONU <strong>et</strong> CdEJanvier2 février – Dans l’affaireI.M. c. France, la Coureuropé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> del’homme (CouEDH) fournitdes précisions sur lesgaranties procédurales <strong>en</strong>cas de procédures d’asileaccélérées.FévrierMarsAvrilMai26 juin – La CouEDH juge dansl’affaire Kurić <strong>et</strong> autres c.Slovénie que certains anci<strong>en</strong>scitoy<strong>en</strong>s de Yougoslavie ontété illégalem<strong>en</strong>t « effacés »du registre slovène desrésid<strong>en</strong>ts perman<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>violation de l’article 8 de laConv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des<strong>droits</strong> de l’homme.JuinJuill<strong>et</strong>Août21 septembre – LeHaut-Commissariat desNations Unies pour lesréfugiés publie des Lignesdirectrices concernantles critères <strong>et</strong> normesapplicables à la dét<strong>en</strong>tion desdemandeurs d’asile <strong>et</strong> auxalternatives à la dét<strong>en</strong>tion.Septembre22–24 octobre – Unedélégation du Comitéeuropé<strong>en</strong> pour la prév<strong>en</strong>tionde la torture surveillel’expulsion de ressortissantsétrangers par avion sur unvol affrété <strong>en</strong>tre Londres<strong>et</strong> Colombo.OctobreNovembreDécembreUEJanvierFévrierMars24 avril – Dans l’affaire Kamberaj, la Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne (CJUE)inclut les aides au logem<strong>en</strong>t dans les avantages ess<strong>en</strong>tiels dont peuv<strong>en</strong>t bénéficierles ressortissants des pays tiers au titre de la directive relative aux résid<strong>en</strong>ts delongue durée.26 avril – Dans l’affaire Commission europé<strong>en</strong>ne c. Royaume des Pays-Bas,la CJUE juge que les Pays-Bas avai<strong>en</strong>t imposé des <strong>droits</strong> fiscaux excessifs <strong>et</strong>disproportionnés pour l’octroi de permis de séjour à des ressortissants des pays tiersqui sont des résid<strong>en</strong>ts de longue durée <strong>et</strong> aux membres de leurs familles.AvrilMai19 juin – La Commission europé<strong>en</strong>ne adopte la Stratégie de l’UE <strong>en</strong> vue del’éradication de la traite des êtres humains pour la période <strong>2012</strong>–2016.JuinJuill<strong>et</strong>Août5 septembre – Dans l’affaire Y <strong>et</strong> Z, la CJUE fournit des ori<strong>en</strong>tations sur la définitiondes actes de persécution pour des motifs religieux.27 septembre – Dans l’arrêt CIMADE, la CJUE précise qu’un État membre qui souhait<strong>et</strong>ransférer un demandeur d’asile au titre du règlem<strong>en</strong>t Dublin II doit veiller à ce queles demandeurs d’asile bénéfici<strong>en</strong>t pleinem<strong>en</strong>t de la directive relative aux conditionsd’accueil jusqu’à leur transfert effectif.Septembre29 octobre – Le Réseau europé<strong>en</strong> des migrations prés<strong>en</strong>te son étude sur l’incid<strong>en</strong>cede la Directive 2004/114/CE relative aux étudiants.Octobre6 novembre – Dans l’affaire de K c. Bundesasylamt, la CJUE statue que l’article 15 durèglem<strong>en</strong>t Dublin II ne perm<strong>et</strong>tait pas le transfert d’un demandeur qui a la charge desa belle-fille atteinte d’une maladie grave.NovembreDécembre42


1Asile, immigration<strong>et</strong> intégrationDes progrès ont été <strong>en</strong>registrés <strong>en</strong> <strong>2012</strong> dans les négociations <strong>en</strong> vue de la révision des instrum<strong>en</strong>ts de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne (UE) <strong>en</strong> matière d’asile, même si dans le domaine de l’asile aucune nouvelle législation n’aitété officiellem<strong>en</strong>t adoptée. La solidarité <strong>en</strong>tre les États membres de l’UE sur les questions d’asile est restéelimitée, les États-Unis réinstallant davantage de réfugiés prov<strong>en</strong>ant de Malte que tous les États europé<strong>en</strong>sréunis. Une att<strong>en</strong>tion accrue a été accordée à l’apatridie, une question qui n’a pas <strong>en</strong>core été abordée dansde nombreux États membres de l’UE. Certaines dispositions de la directive r<strong>et</strong>our <strong>en</strong> matière de protection,comme la nécessité de prévoir des alternatives à la rét<strong>en</strong>tion ou le contrôle des r<strong>et</strong>ours forcés, sont, <strong>en</strong> pratique,l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t mises <strong>en</strong> œuvre. En fin d’année, 16 États membres de l’UE disposai<strong>en</strong>t de plans d’action nationauxpour l’intégration <strong>et</strong> neuf d’<strong>en</strong>tre eux suivai<strong>en</strong>t l’intégration <strong>en</strong> recourant à des indicateurs.<strong>Les</strong> problèmes abordés dans ce chapitre, ainsi que dansle chapitre suivant qui porte sur les frontières <strong>et</strong> lespolitiques <strong>en</strong> matière de visas, sont affectés par lespropositions de modifications du financem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>dans le domaine des affaires intérieures pour la période2014–2020, déposées par la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>2011 <strong>et</strong> <strong>en</strong> cours de négociation <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. La propositionprévoit une consolidation des fonds existants <strong>en</strong> deuxgrands fonds, à savoir le Fonds Asile <strong>et</strong> migration <strong>et</strong>le Fonds pour la sécurité intérieure, ainsi qu’uneaugm<strong>en</strong>tation de près de 40 % du budg<strong>et</strong>, qui passeraità 10,9 milliards EUR. Le Fonds « Asile <strong>et</strong> migration »proposé constituera une source ess<strong>en</strong>tielle definancem<strong>en</strong>t pour de nombreux proj<strong>et</strong>s d’organisationsgouvernem<strong>en</strong>tales <strong>et</strong> non gouvernem<strong>en</strong>tales (ONG) mis<strong>en</strong> œuvre dans l’UE.1.1. AsileLe plan quinqu<strong>en</strong>nal de l’UE dans le domaine de la justice<strong>et</strong> des affaires intérieures qui couvre l’asile, appelé« Programme de Stockholm », exigeait que l’UE adopteun régime d’asile europé<strong>en</strong> commun (RAEC) avant la finde <strong>2012</strong>. Un certain nombre d’élém<strong>en</strong>ts sont nécessairespour parachever la mise <strong>en</strong> œuvre du RAEC, y comprisla révision de six règlem<strong>en</strong>ts ou directives, dont deuxont été traités <strong>en</strong> 2011, ainsi que le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>tDéveloppem<strong>en</strong>ts clés dans le domaine de l’asile,de l’immigration <strong>et</strong> de l’intégration : Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>nesont parv<strong>en</strong>us, à l’issue d’int<strong>en</strong>ses négociations, à uncompromis sur des solutions pour la majorité des dispositionsde l’acquis <strong>en</strong> matière d’asile faisant l’obj<strong>et</strong> d’une révision,mais ont laissé la publication officielle des instrum<strong>en</strong>tsrévisés pour 2013. Le Bureau europé<strong>en</strong> d’appui <strong>en</strong> matière d’asile (EASO)a publié ses deux premiers rapports sur les pays d’originedécrivant la situation <strong>en</strong> Afghanistan <strong>et</strong> a élaboré la premièreméthodologie europé<strong>en</strong>ne concernant l’information surles pays d’origine. La Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne (CJUE) a r<strong>en</strong>du<strong>en</strong> <strong>2012</strong> des décisions préjudicielles sur cinq affaires<strong>en</strong> matière d’asile, ce qui porte à 15 le nombre total dedécisions préjudicielles r<strong>en</strong>dues jusqu’à prés<strong>en</strong>t surles questions d’asile. En <strong>2012</strong>, des dispositions législatives nationales sur lesalternatives à la rét<strong>en</strong>tion ont été adoptées dans deuxÉtats membres supplém<strong>en</strong>taires, il <strong>en</strong> résulte qu’un seulÉtat membre de l’UE applique une politique de rét<strong>en</strong>tionobligatoire ; le recours à la rét<strong>en</strong>tion pour des raisons liéesà l’immigration demeure toutefois répandu <strong>et</strong> les possibilitésautres que la rét<strong>en</strong>tion rest<strong>en</strong>t trop peu utilisées.43


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong> Deux États membres supplém<strong>en</strong>taires ont introduit unsystème de contrôle des r<strong>et</strong>ours dans le cadre de ladirective r<strong>et</strong>our, ce qui porte à 15 le nombre de pays dotésd’un système de contrôle effectif. La Commission a r<strong>en</strong>forcé le site Intern<strong>et</strong> europé<strong>en</strong>sur l’intégration, offrant une plateforme virtuellepour lancer le débat public, les initiatives concernantles politiques <strong>et</strong> le dialogue <strong>en</strong>tre les partiespr<strong>en</strong>antes, au sein des organisations tant nongouvernem<strong>en</strong>tales que gouvernem<strong>en</strong>tales. L’Enquête sur les citoy<strong>en</strong>s immigrés, qui a porté sur 15 villesdans sept États membres de l’UE, indique que la majorité desimmigrés manifest<strong>en</strong>t un intérêt pour le vote <strong>et</strong> que les troisquarts souhait<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir citoy<strong>en</strong>s.de la coopération pratique par l’intermédiaire del’EASO. En <strong>2012</strong>, un accord politique a été trouvé surla majorité des propositions de modification pour troisdes instrum<strong>en</strong>ts restants, bi<strong>en</strong> que les révisions n’ai<strong>en</strong>tpas été officiellem<strong>en</strong>t achevées pour la fin de l’année.Des réunions tripartites informelles <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce dereprés<strong>en</strong>tants du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, du Conseil del’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> de la Commission europé<strong>en</strong>nesur Eurodac ont démarré <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong> (voir leTableau 1.1). Indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t, une augm<strong>en</strong>tation desdemandes d’asile par les ressortissants des pays desBalkans occid<strong>en</strong>taux exemptés de visas dans différ<strong>en</strong>tsÉtats membres de l’UE a convaincu l’UE de se p<strong>en</strong>chersur l’introduction d’un mécanisme de susp<strong>en</strong>sion del’exemption de visa (voir le Chapitre 2).En ce qui concerne les travaux restant à effectuer surles instrum<strong>en</strong>ts pour finaliser le RAEC, l’UE a achevé<strong>en</strong> <strong>2012</strong> les négociations sur la refonte de la Directive2003/9/CE relative aux conditions d’accueil. Laditedirective décrit les normes communes <strong>en</strong> matièred’accueil <strong>et</strong> de traitem<strong>en</strong>t des demandeurs d’asile.La refonte comporte une liste de motifs de rét<strong>en</strong>tion <strong>et</strong>réglem<strong>en</strong>te les conditions de rét<strong>en</strong>tion. Elle inclura desdispositions révisées sur l’accès au marché du travail<strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tification des personnes ayant des besoinsparticuliers. La rét<strong>en</strong>tion des <strong>en</strong>fants demandant l’asilerestera possible ; les <strong>en</strong>fants séparés ne pourront êtrer<strong>et</strong><strong>en</strong>us que dans des circonstances exceptionnelles.Un accord a été trouvé <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong> <strong>en</strong>tre leParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>nedans les négociations sur la révision du règlem<strong>en</strong>tDublin II, l’instrum<strong>en</strong>t juridique de l’UE servantà déterminer quel État membre de l’UE est chargéd’examiner une demande d’asile.Le régime de responsabilité mis <strong>en</strong> place par laConv<strong>en</strong>tion de Dublin <strong>en</strong> 1990, qui a par la suite été incorporéau droit de l’UE par le Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 343/2003(règlem<strong>en</strong>t Dublin II), a fait l’obj<strong>et</strong> de plusieurs adaptations.Il s’agit notamm<strong>en</strong>t de l’introduction d’une série dedispositions liées à la protection des demandeurs dansle cadre de c<strong>et</strong>te procédure, telles que le droit à l’information,la garantie d’un recours effectif <strong>et</strong> la gratuité del’assistance judiciaire, un seul motif de rét<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> unedurée limitée pour celle-ci, davantage de possibilités deregroupem<strong>en</strong>t pour les mineurs non accompagnés <strong>et</strong> lespersonnes dép<strong>en</strong>dantes. Un mécanisme d’alerte rapide<strong>et</strong> de gestion de crise, remplaçant la proposition de laCommission europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> vue de l’instauration d’unmécanisme de susp<strong>en</strong>sion des transferts, a été mis <strong>en</strong>place dans le compromis final.La Commission europé<strong>en</strong>ne a publié <strong>en</strong> mai <strong>2012</strong> uneautre proposition, qui modifierait le Règlem<strong>en</strong>t Eurodac<strong>en</strong> vigueur ((CE) n° 2725/2000). C<strong>et</strong>te proposition esttoujours <strong>en</strong> cours de discussion <strong>en</strong>tre le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne. Le règlem<strong>en</strong>tEurodac <strong>en</strong> vigueur perm<strong>et</strong> aux États membresde recueillir <strong>et</strong> de comparer les empreintes digitalesdes demandeurs d’asile <strong>et</strong> facilite ainsi l’application durèglem<strong>en</strong>t Dublin II. En décembre <strong>2012</strong>, le Parlem<strong>en</strong>tTableau 1.1 : Instrum<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s liés à l’asile à réviser avant la fin de <strong>2012</strong>Instrum<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> Docum<strong>en</strong>t original RévisionExt<strong>en</strong>sion aux réfugiés de la directive relative auxrésid<strong>en</strong>ts de longue duréeDirective 2003/109/CE du Conseil2011/51/UEDirective qualifications Directive 2004/83/CE du Conseil 2011/95/UERèglem<strong>en</strong>t Dublin II Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 343/2003 du Conseil En coursRèglem<strong>en</strong>t Eurodac Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 2725/2000 du Conseil En coursDirective conditions d’accueil Directive 2003/9/CE du Conseil En coursDirective procédures d’asile Directive 2005/85/CE du Conseil En coursSource : FRA, 201344


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>1.1.2. Évolution de la jurisprud<strong>en</strong>ceEn <strong>2012</strong>, la CJUE, à travers six arrêts r<strong>en</strong>dus dans desaffaires d’asile prés<strong>en</strong>tées par les tribunaux nationauxà titre préjudiciel, a largem<strong>en</strong>t contribué à préciser lasignification de dispositions floues du droit europé<strong>en</strong><strong>en</strong> matière d’asile 5 . <strong>Les</strong> six arrêts r<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> <strong>2012</strong>port<strong>en</strong>t à 15 le nombre total de décisions préjudiciellesprises par la CJUE dans des affaires liées à l’asile (deux<strong>en</strong> 2009, quatre <strong>en</strong> 2010, trois <strong>en</strong> 2011 <strong>et</strong> six <strong>en</strong> <strong>2012</strong>),auxquelles s’ajout<strong>en</strong>t sept autres affaires <strong>en</strong> cours à lafin de l’année. Le Tableau 1.3 donne un aperçu de tousles r<strong>en</strong>vois préjudiciels devant la CJUE <strong>et</strong> des arrêts prisjusqu’à ce jour <strong>en</strong> matière d’asile.Trois des six arrêts r<strong>en</strong>dus par la CJUE <strong>en</strong> <strong>2012</strong> sontdécrits plus <strong>en</strong> détail. Dans les affaires jointes Y <strong>et</strong> Z 6 ,la CJUE a été interrogée pour définir quels sont les actessusceptibles de constituer une persécution fondée surdes motifs religieux. La Cour a notamm<strong>en</strong>t confirmé quela définition des actes de persécution pour des motifsreligieux couvre égalem<strong>en</strong>t les interfér<strong>en</strong>ces avec laliberté de manifester sa foi. De plus, elle a noté quel’on ne peut raisonnablem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>dre d’un demandeurd’asile qu’il r<strong>en</strong>once à des activités religieuses quim<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t sa vie <strong>en</strong> danger dans le pays d’origine.Dans l’arrêt CIMADE 7 , la CJUE a précisé la manièred’appliquer la Directive 2003/9/CE relative aux conditionsd’accueil dans les demandes de transfert autitre du Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 343/2003 Dublin II. La CJUEa estimé qu’un État membre de l’UE souhaitant transférerdes demandeurs d’asile au titre du règlem<strong>en</strong>tDublin II est responsable, y compris financièrem<strong>en</strong>t,de veiller à ce que les demandeurs d’asile bénéfici<strong>en</strong>tpleinem<strong>en</strong>t des avantages de la directive relative auxconditions d’accueil jusqu’à leur transfert effectif. Ladirective vise à garantir l’application des articles sur ladignité humaine <strong>et</strong> le droit d’asile de la Charte des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne. Par conséqu<strong>en</strong>t,les États membres de l’UE sont t<strong>en</strong>us d’accorder lesnormes minimales d’accueil égalem<strong>en</strong>t aux demandeursd’asile qui att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une décision <strong>en</strong> applicationdu règlem<strong>en</strong>t Dublin II.Dans l’affaire K 8 , la CJUE a appliqué la clause humanitaireprévue à l’article 15 du règlem<strong>en</strong>t Dublin II. M me K a prés<strong>en</strong>téune demande d’asile <strong>en</strong> Pologne <strong>et</strong> s’est <strong>en</strong>suiter<strong>en</strong>due <strong>en</strong> Autriche, où son fils vivait avec sa famille. Labelle-fille de M me K dép<strong>en</strong>dait de l’assistance de c<strong>et</strong>tedernière, car elle souffrait d’une maladie grave, avait unhandicap <strong>et</strong> était susceptible d’être victime de viol<strong>en</strong>cede la part de membres masculins de la famille, du faitde traditions culturelles visant à rétablir l’honneur familial.La CJUE a affirmé que lorsque les conditions viséesà l’article 15, paragraphe 2, sont satisfaites, la clausehumanitaire doit être interprétée <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s qu’un Étatmembre qui n’est pas responsable de l’exam<strong>en</strong> d’unedemande d’asile au regard des critères énoncés auChapitre III de ce règlem<strong>en</strong>t le devi<strong>en</strong>t, même si l’Étatmembre qui était responsable <strong>en</strong> vertu des critèresdudit règlem<strong>en</strong>t n’a pas prés<strong>en</strong>té de demande <strong>en</strong> ces<strong>en</strong>s conformém<strong>en</strong>t à l’article 15, paragraphe 1.La Cour europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme (CouEDH)a égalem<strong>en</strong>t pris un certain nombre de décisions trèsimportantes appar<strong>en</strong>tées, dont I.M. c. France 9 , <strong>en</strong>matière de procédures d’asile accélérées. L’affaireconcernait une personne soudanaise du Darfour qui,après avoir fait l’obj<strong>et</strong> d’une décision d’éloignem<strong>en</strong>t,avait introduit une demande d’asile, laquelle a doncautomatiquem<strong>en</strong>t été examinée dans le cadre d’uneprocédure accélérée sans garanties suffisantes. <strong>Les</strong>possibilités de dépôt dans le cadre de la procédure accéléréeétai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> plus limitées que pour une procédur<strong>en</strong>ormale, le délai de dépôt de la demande tombant parexemple à cinq jours au lieu de 21. Néanmoins, malgréle délai plus strict <strong>et</strong> le fait qu’il se trouvait <strong>en</strong> rét<strong>en</strong>tiondans l’att<strong>en</strong>te de son éloignem<strong>en</strong>t, le requérant devaitrespecter les exig<strong>en</strong>ces de dépôt de la procédure normale,à savoir la prés<strong>en</strong>tation d’une demande complète<strong>et</strong> docum<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> langue française. Si le requérantaurait pu contester la décision d’éloignem<strong>en</strong>t devantun tribunal administratif, dans le cadre de la procédureaccélérée, il ne disposait que de 48 heures, contre deuxmois pour une procédure ordinaire. La CouEDH a concluque la demande d’asile du requérant était rej<strong>et</strong>ée sansque le système national, dans son <strong>en</strong>semble, ne luiperm<strong>et</strong>te de recours concernant sa plainte <strong>en</strong> vertu del’article 3 de la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> del’homme (CEDH), qui interdit la torture <strong>et</strong> les traitem<strong>en</strong>tsinhumains ou dégradants.5 CJUE, affaires jointes C-71/11 <strong>et</strong> C-99/11, BundesrepublikDeutschland c. Y <strong>et</strong> Z, 5 septembre <strong>2012</strong> ; CJUE, C-277/11,M. M. c. Minister for Justice, Equality and Law Reform,Ireland <strong>et</strong> Attorney G<strong>en</strong>eral, 22 novembre <strong>2012</strong> ; CJUE,C-179/11, Cimade <strong>et</strong> GISTI c. Ministre de l’Intérieur, del’Outre-mer, des Collectivités territoriales <strong>et</strong> de l’Immigration,27 septembre <strong>2012</strong> ; CJUE, C-620/10, Kastrati, 3 mai <strong>2012</strong> ;CJUE, C-245/11, K c. Bundesasylamt, 6 novembre <strong>2012</strong>.6 CJUE, Affaires jointes C-71/11 <strong>et</strong> C-99/11, BundesrepublikDeutschland c. Y <strong>et</strong> Z, 5 septembre <strong>2012</strong>, points 72 <strong>et</strong> 80.7 CJUE, C-179/11, Cimade <strong>et</strong> GISTI c. Ministre de l’Intérieur, del’Outre-mer, des Collectivités territoriales <strong>et</strong> de l’Immigration,27 septembre <strong>2012</strong>;8 CJUE, C-245/11, K c. Bundesasylamt, 6 novembre <strong>2012</strong>.9 CouEDH, I.M. c. France, n° 9152/09, 2 février <strong>2012</strong>, points 136à 160.46


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationACTIVITÉ DE LA FRAPrés<strong>en</strong>tation du droit de l’UE <strong>et</strong>du Conseil de l’Europe <strong>en</strong> matièred’asile, de contrôle des frontières<strong>et</strong> d’immigrationAfin de s<strong>en</strong>sibiliser les professionnels du droitqui ne sont pas spécialisés dans les domainesdu droit d’asile, du contrôle des frontières <strong>et</strong> del’immigration, la FRA <strong>et</strong> la CouEDH ont élaboré<strong>en</strong> <strong>2012</strong> un manuel commun pour fournir unpremier point de référ<strong>en</strong>ce sur le droit de l’UE <strong>et</strong>de la CEDH sur ces questions. Ce manuel expliquecomm<strong>en</strong>t le droit de l’UE, la CEDH, la Charte socialeeuropé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> d’autres instrum<strong>en</strong>ts pertin<strong>en</strong>ts duConseil de l’Europe réglem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t ces questions.Le Manuel de droit europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> matière d’asile, defrontières <strong>et</strong> d’immigration répartit la législationpertin<strong>en</strong>te par thème, m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> lumière lespoints de converg<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre lessystèmes juridiques du Conseil de l’Europe <strong>et</strong> del’UE. Ce manuel, qui fait suite à une publicationde 2011 commune avec la CouEDH sur la législationeuropé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière de non-discrimination,a été publié <strong>en</strong> juin 2013.Pour plus d’informations, voir : FRA <strong>et</strong> CouEDH (2013),Manuel de droit europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> matière d’asile, de frontières<strong>et</strong> d’immigration, Luxembourg, Office des publications1.2. Apatrides<strong>Les</strong> dernières statistiques Eurostat disponibles montr<strong>en</strong>tque près de 35 000 apatrides, 200 000 personnesde nationalité inconnue <strong>et</strong> 325 000 « non-citoy<strong>en</strong>sreconnus », principalem<strong>en</strong>t les russophones dans lespays baltes 10 , séjournai<strong>en</strong>t dans l’UE <strong>en</strong> 2011 11 . Un apatrideest une personne qu’aucun État, par application desa législation, ne considère comme son ressortissant 12 .<strong>Les</strong> statistiques du Haut-Commissariat des NationsUnies pour les réfugiés (HCR), qui se fond<strong>en</strong>t surles définitions figurant dans la Conv<strong>en</strong>tion de 1954relative au statut des apatrides <strong>et</strong> ne signal<strong>en</strong>t doncpas séparém<strong>en</strong>t les « non-citoy<strong>en</strong>s reconnus »,font état de quelque 450 000 apatrides dansl’UE, principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> <strong>en</strong> Estonie 13 .10 En L<strong>et</strong>tonie, les non-citoy<strong>en</strong>s reconnus, qui ne possèd<strong>en</strong>tpas la nationalité l<strong>et</strong>tone, ont un vaste <strong>en</strong>semble de <strong>droits</strong>,y compris le droit de séjour perman<strong>en</strong>t, bénéfici<strong>en</strong>t de laprotection consulaire à l’étranger <strong>et</strong> sont protégés contrel’expulsion. En Estonie, la majorité des personnes concernéesont le statut de résid<strong>en</strong>t de longue durée <strong>en</strong> vertu de laDirective 2003/109/CE du 25 novembre 2003.11 Eurostat (2013a).12 Conv<strong>en</strong>tion des Nations Unies de 1954 relative au statut desapatrides, art. 1er, para. 1.13 HCR, base de données statistique électronique de lapopulation, informations extraites le 22 janvier 2013 ; base dedonnées disponible à : www.unhcr.org/pages/4a013eb06.html.En 2011, 2 425 apatrides <strong>et</strong> 3 095 personnes de nationalitéinconnue ont introduit une demande d’asile dansl’UE ; ces chiffres sont similaires à ceux de 2010 14 .Le régime juridique international relatif à l’apatridieest composé de deux instrum<strong>en</strong>ts <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : laConv<strong>en</strong>tion de 1954 relative au statut des apatrides(Conv<strong>en</strong>tion de 1954) <strong>et</strong> la Conv<strong>en</strong>tion de 1961 sur laréduction des cas d’apatridie (Conv<strong>en</strong>tion de 1961).Ces instrum<strong>en</strong>ts sont intégrés au niveau du Conseil del’Europe par la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne de 1997 sur lanationalité <strong>et</strong> par la Conv<strong>en</strong>tion de 2006 sur la prév<strong>en</strong>tiondes cas d’apatridie <strong>en</strong> relation avec la successiond’États. En juin <strong>2012</strong>, la CouEDH a considéré comme uneviolation de la CEDH 15 le fait d’« effacer » les anci<strong>en</strong>scitoy<strong>en</strong>s de Yougoslavie qui étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core des résid<strong>en</strong>tsperman<strong>en</strong>ts de Slovénie mais n’avai<strong>en</strong>t pas demandé lanationalité slovène dans le délai de six mois.À l’occasion du 50 e anniversaire de l’adoption dela Conv<strong>en</strong>tion de 1961, <strong>et</strong> du 60 e anniversaire dela Conv<strong>en</strong>tion des Nations Unies de 1951 relative austatut des réfugiés, le HCR a organisé une réunionministérielle à G<strong>en</strong>ève les 7 <strong>et</strong> 8 décembre 2011. Enpréparant la réunion, de nombreux États membres sesont <strong>en</strong>gagés à pr<strong>en</strong>dre des mesures pour réduire ouéviter l’apatridie 16 . La moitié des États membres de l’UE,à savoir l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark,l’Espagne, la France, la Hongrie, le Luxembourg, lesPays-Bas, le Portugal, la Roumanie, le Royaume-Uni <strong>et</strong>la Suède, ainsi que la Croatie, se sont <strong>en</strong>gagés à pr<strong>en</strong>dredes mesures <strong>en</strong> matière d’apatridie. Ces <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsallai<strong>en</strong>t du proj<strong>et</strong> d’adhérer à la Conv<strong>en</strong>tion de 1961(la Belgique, l’Espagne, le Luxembourg <strong>et</strong> le Portugal)à la révision de la mise <strong>en</strong> œuvre de la Conv<strong>en</strong>tionde 1954 (l’Autriche <strong>et</strong> le Royaume-Uni, par exemple).La Hongrie, l’un des rares États membres disposantd’une procédure opérationnelle formelle perm<strong>et</strong>tant dedéterminer si une personne est un apatride, a acceptéde partager ses bonnes pratiques, outils <strong>et</strong> expéri<strong>en</strong>cesavec tous les États intéressés. En outre, <strong>en</strong>tre février<strong>et</strong> septembre <strong>2012</strong>, la Hongrie a m<strong>en</strong>é <strong>en</strong> coopérationavec le HCR, un proj<strong>et</strong> <strong>en</strong> faveur du développem<strong>en</strong>t <strong>et</strong>assurance qualité, qui a abouti à la préparation d’unmanuel destiné aux ag<strong>en</strong>ts compét<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> matièred’admissibilité afin de les guider dans le cadre de laprocédure visant à déterminer si une personne est unapatride. En outre, les déclarations faites concernantles articles 23 <strong>et</strong> 24 de la Conv<strong>en</strong>tion de 1954 ont étélevées <strong>en</strong> juill<strong>et</strong>.14 Eurostat (2013b).15 CouEDH, Kurić <strong>et</strong> autres c. Slovénie [GC], n° 26828/06,26 juin <strong>2012</strong>.16 HCR (<strong>2012</strong>a).47


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 1.3 : jurisprud<strong>en</strong>ce de la CJUE <strong>en</strong> matière d’asileAnnéeR<strong>en</strong>voi ArrêtJuridiction de r<strong>en</strong>voi Référ<strong>en</strong>ce de l’affaire Question(s) juridique(s)Directive qualifications 2004/83/CE2007 2009 Raad van State – Pays-Bas Affaire C–465/07, Elgafaji, arrêt du 17 février 2009Personne pouvant bénéficier de la protection subsidiaire, évaluation du risque desubir des sévices graves2008 2010Bundesverwaltungsgericht –AllemagneAffaires jointes C–175/08 à C-179/08, Abdulla, arrêtdu 2 mars 2010Cessation <strong>et</strong> révocation du statut de réfugié <strong>en</strong> raison du changem<strong>en</strong>t decirconstances2009 2010 Fővárosi Bíróság – Hongrie Affaire C–31/09, Bolbol, arrêt du 17 juin 2010Droit des Palestini<strong>en</strong>s à la reconnaissance du statut de réfugié – au s<strong>en</strong>s de bénéficierd’une assistance ou d’une protection de la part de l’Office de secours <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ravaux des Nations unies (UNRWA)2009 2010Bundesverwaltungsgericht –AllemagneAffaires jointes C–57/09 <strong>et</strong> C-101/09, BundesrepublikDeutschland c. B <strong>et</strong> D, arrêt du 9 novembre 2010Possible exclusion du statut de réfugié <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> raison de l’appart<strong>en</strong>anceà une organisation impliquée dans des actes de terrorisme2010 2010 Korkein oikeus – FinlandeAffaire C–105/10 PPU, Gataev <strong>et</strong> Gataeva, ordonnance deradiation du 3 avril 2010Possibilité pour l’autorité judiciaire de refuser d’exécuter un mandat d’arrêt europé<strong>en</strong>pour les personnes ayant introduit une demande d’asile dans l’État concerné2011 <strong>2012</strong> Fővárosi Bíróság – HongrieAffaire C–364/11, El Kott <strong>et</strong> autres, arrêt du19 décembre <strong>2012</strong>Droit des Palestini<strong>en</strong>s d’être reconnus comme réfugiés — dans le s<strong>en</strong>s où unepersonne peut se prévaloir de la directive lorsque la protection ou l’assistance del’UNRWA cesse2011 2011Oberverwaltungsgericht fürdas Land Nordrhein-Westfal<strong>en</strong>,Münster – AllemagneAffaire C–563/10, Khavand, ordonnance de radiation du11 mars 2011Conditions de reconnaissance du statut de réfugié : l’homosexualité <strong>en</strong> tant quemotif de persécution2011 <strong>2012</strong>Bundesverwaltungsgericht –AllemagneAffaires jointes C–71/11 <strong>et</strong> C-99/11, BundesrepublikDeutschland c. Y <strong>et</strong> Z, arrêt du 5 septembre <strong>2012</strong>Définition de la notion d’actes de persécution <strong>en</strong> raison de la religion2011 <strong>2012</strong> High Court – Irlande Affaire C–277/11, M. M., arrêt du 22 novembre <strong>2012</strong>Exam<strong>en</strong> d’une demande de protection subsidiaire à la suite du refus du statut deréfugié, droit du requérant d’être <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<strong>2012</strong>Affaire<strong>en</strong>coursRaad van State – Pays-BasAffaires jointes C–199/12, C-200/12 <strong>et</strong> C-201/12, X, Y, Z,affaires <strong>en</strong> coursPersécutions fondées sur l’homosexualité : notion de groupe social particulier <strong>et</strong>interprétation de l’obligation de réserve<strong>2012</strong>Affaire<strong>en</strong>coursConseil d’État – Belgique Affaire C–285/12, Aboubacar Diakite, affaire <strong>en</strong> coursQuestion de savoir si la référ<strong>en</strong>ce à une situation de « conflit armé interne »figurant dans la définition des personnes pouvant bénéficier de la protectionsubsidiaire doit être interprétée conformém<strong>en</strong>t au droit humanitaire international(l’article 3 commun aux Conv<strong>en</strong>tions de G<strong>en</strong>ève)48


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationAnnéeR<strong>en</strong>voi ArrêtJuridiction de r<strong>en</strong>voi Référ<strong>en</strong>ce de l’affaire Question(s) juridique(s)Directive 2005/85/CE relative aux procédures d’asile2010 2011Tribunaladministratif – LuxembourgAffaire C–69/10, Samba Diouf, arrêt du 28 juill<strong>et</strong> 2011 Procédure d’asile accélérée <strong>et</strong> droit à un contrôle juridictionnel effectif2011Affaire<strong>en</strong>coursHigh Court – Irlande Affaire C–175/11, HID <strong>et</strong> BA, affaire <strong>en</strong> coursProcédure d’asile accélérée pour les demandeurs d’une nationalité donnée,recours effectifDirective 2003/9/CE relative aux conditions d’accueil2011 <strong>2012</strong> Conseil d’État – France Affaire C–179/11, Cimade, arrêt du 27 septembre <strong>2012</strong>Obligation de garantir aux demandeurs d’asile le bénéfice des conditions minimalesd’accueil p<strong>en</strong>dant la durée de la procédure de DublinRèglem<strong>en</strong>t (CE) n° 343/2003 du Conseil, Dublin II2008 2009Kammarrätt<strong>en</strong> i Stockholm,Migrationsöverdomstol<strong>en</strong> – SuèdeAffaire C–19/08, P<strong>et</strong>rosian, arrêt du 29 janvier 2009Point de départ du délai d’exécution du transfert du demandeur d’asile lorsqu’unrecours a un eff<strong>et</strong> susp<strong>en</strong>sif au titre de la législation nationale2010 2011Court of Appeal (England& Wales) (Civil Division) –Royaume-Uni <strong>et</strong> High Court ofIreland - IrlandeAffaires jointes C–411/10 <strong>et</strong> C-493/10, N.S.<strong>et</strong> M.E. <strong>et</strong>autres, arrêt du 21 décembre 2011Obligation de transfert d’un demandeur d’asile vers l’État membre responsable <strong>et</strong>question du respect, par c<strong>et</strong> État membre, des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>2010 <strong>2012</strong>Kammarrätt<strong>en</strong> i Stockholm – Migrationsöverdomstol<strong>en</strong>- SuèdeAffaire C–620/10, Kastrati, arrêt du 3 mai <strong>2012</strong>R<strong>et</strong>rait d’une demande d’asile avant que l’État membre responsable de l’exam<strong>en</strong>de c<strong>et</strong>te demande n’ait accepté la prise <strong>en</strong> charge du demandeur2011 <strong>2012</strong> Asylgerichtshof – Autriche Affaire C–245/11, K, arrêt du 6 novembre <strong>2012</strong>Interprétation de la clause humanitaire dans le cas où la belle-fille <strong>et</strong> le nouveau-nédu demandeur d’asile sont à charge de ce dernier2011Affaire<strong>en</strong>coursCourt of Appeal (CivilDivision) – Royaume-UniAffaire C–648/11, MA <strong>et</strong> autres, affaire <strong>en</strong> coursDétermination de l’État membre responsable lorsque le demandeur est un mineurnon accompagné2011Affaire<strong>en</strong>coursАдминстративен съд София–град – BulgarieAffaire C–528/11, Halaf, affaire <strong>en</strong> coursUtilisation de la clause de souverain<strong>et</strong>é lorsque la législation de l’État membr<strong>en</strong>’est pas conforme au droit d’asile prévu par la Charte de l’UE2011Affaire<strong>en</strong>coursHessischer Verwaltungsgerichtshof– AllemagneAffaire C–4/11, République fédérale d’Allemagne c. KavehPuid, affaire <strong>en</strong> coursObligation des États membres d’assumer la responsabilité <strong>en</strong> cas de risque deviolation des <strong>droits</strong> ou des garanties procédurales prévus par la Charte de l’UE2011Affaire<strong>en</strong>coursOberverwaltungsgerichtfür das LandNordrhein-Westfal<strong>en</strong> – AllemagneAffaire C–666/11, M <strong>et</strong> autres, affaire <strong>en</strong> coursDélais pour exécuter un transfert, <strong>et</strong> notion de « fuite » au s<strong>en</strong>s du règlem<strong>en</strong>t deDublinNote : Décisions de <strong>2012</strong> mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce.Source : Base de données de la CJUE49


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Figure 1.1 : États parties à la Conv<strong>en</strong>tion de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie, UE-27 <strong>et</strong>Croatie, décembre <strong>2012</strong>États partiesÉtats ayant signéqui n’ont pas <strong>en</strong>coreratifié la Conv<strong>en</strong>tionÉtats considérantune adhésionÉtats non partiesNote :<strong>Les</strong> informations concernant les États membres de l’UE qui <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t l’adhésion provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts qu’ilsont pris lors de la réunion ministérielle de G<strong>en</strong>ève des 7 <strong>et</strong> 8 décembre 2011.Source : FRA, <strong>2012</strong>La Croatie s’est <strong>en</strong>gagée à faciliter l’accès au registre<strong>et</strong> docum<strong>en</strong>ts de l’état civil <strong>et</strong> à réduire le nombre desapatrides ; elle a <strong>en</strong> outre prévu d’accorder une att<strong>en</strong>tionparticulière aux Roms dans ce processus. L’Unioneuropé<strong>en</strong>ne s’est <strong>en</strong>gagée à sout<strong>en</strong>ir les actions du HCR<strong>et</strong> à prév<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> éliminer l’apatridie conformém<strong>en</strong>t auxprincipes de la Conv<strong>en</strong>tion de 1961. Dans le respect dec<strong>et</strong> <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, la Bulgarie <strong>et</strong> le Portugal ont adhéréà la Conv<strong>en</strong>tion de 1954 relative au statut des apatrides<strong>et</strong> à la Conv<strong>en</strong>tion de 1961 sur la réduction des casd’apatridie, respectivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mars <strong>et</strong> <strong>en</strong> octobre <strong>2012</strong>.En <strong>2012</strong>, le HCR a publié quatre principes directeursrelatifs à la définition des apatrides, aux procéduresperm<strong>et</strong>tant de déterminer si une personne est apatride,au statut des apatrides au niveau national <strong>et</strong> audroit de chaque <strong>en</strong>fant à une nationalité 17 . Des rapportsdressant l’état des lieux de l’apatridie au Royaume-Uniainsi qu’aux Pays-Bas <strong>et</strong> <strong>en</strong> Belgique ont été publiésfin 2011-<strong>2012</strong> <strong>et</strong> ont mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des lacunes dansl’id<strong>en</strong>tification <strong>et</strong> la protection des apatrides 18 . Dansl’UE, l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de la société civile dans le domainede l’apatridie a égalem<strong>en</strong>t notablem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té. Leréseau europé<strong>en</strong> sur l’apatridie (ENS), une coalitiond’ONG <strong>et</strong> d’universitaires, a été mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> <strong>2012</strong><strong>et</strong> comptait <strong>en</strong> fin d’année 64 membres, dont 51v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t de l’UE 19 .17 HCR (<strong>2012</strong>b), (<strong>2012</strong>c), (<strong>2012</strong>d) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>e). Pour plusd’informations, voir : Molnár, T. (<strong>2012</strong>).18 HCR (2011a) <strong>et</strong> (2011b).19 Voir: www.statelessness.eu.50


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationLe droit de l’Union ne réglem<strong>en</strong>te pas l’acquisition de lacitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é, qui <strong>en</strong>globe aussi l’acquisition de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>éde l’Union europé<strong>en</strong>ne consacrée à l’article 20 dutraité sur le fonctionnem<strong>en</strong>t de l’UE (TFUE) 20 . La pertede la nationalité pourrait toutefois activer le droit del’UE, si c<strong>et</strong>te situation implique aussi la perte des <strong>droits</strong>octroyés par l’UE 21 . Dans ce contexte, les dispositionsde la Conv<strong>en</strong>tion de 1961 sur le r<strong>et</strong>rait, la r<strong>en</strong>onciation<strong>et</strong> la perte de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é nationale constitu<strong>en</strong>t desélém<strong>en</strong>ts importants. La moitié des États membresde l’UE sont parties à c<strong>et</strong>te conv<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> d’autres ontfait part de leur int<strong>en</strong>tion de la ratifier. Par ailleurs, à laréunion de haut niveau des Nations Unies sur l’État dedroit qui s’est t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> septembre <strong>2012</strong>, l’UE <strong>et</strong> ses Étatsmembres se sont collectivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagés à adhérerà la Conv<strong>en</strong>tion de 1954 <strong>et</strong> à <strong>en</strong>visager l’adhésion à laConv<strong>en</strong>tion de 1961 22 .1.3. Immigration <strong>et</strong> r<strong>et</strong>our1.3.1. Immigration régulièreLa nécessité de faciliter l’immigration régulière <strong>et</strong> lamobilité pour répondre au vieillissem<strong>en</strong>t de la populationde l’UE a continué d’ori<strong>en</strong>ter la politique migratoire<strong>en</strong> <strong>2012</strong>, <strong>en</strong> dépit de la situation économique de l’UE.En <strong>2012</strong>, l’UE a réalisé des progrès sur deux proj<strong>et</strong>s dedirectives <strong>en</strong> faveur de systèmes d’admission pluscohér<strong>en</strong>ts : la proposition de directive relative aux personnesfaisant l’obj<strong>et</strong> d’un détachem<strong>en</strong>t intragroupe 23<strong>et</strong> la directive relative aux travailleurs saisonniers 24 .Une fois adoptée, la directive proposée sur ledétachem<strong>en</strong>t intragroupe facilitera le détachem<strong>en</strong>t depersonnel ess<strong>en</strong>tiel d’<strong>en</strong>treprises des pays tiers versune succursale de la même société située dans l’UE.La directive relative aux travailleurs saisonniers perm<strong>et</strong>traà ces derniers, sur prés<strong>en</strong>tation d’un contrat d<strong>et</strong>ravail ou d’une offre d’emploi ferme, de bénéficier deconditions d’admission simplifiées. C<strong>et</strong>te directive leurdonnera ainsi droit à certaines normes minimales <strong>en</strong>matière de conditions de travail <strong>et</strong> de vie <strong>et</strong> l’accès à unmécanisme de plainte si les employeurs ne respect<strong>en</strong>tpas leurs <strong>droits</strong>.20 Conformém<strong>en</strong>t au paragraphe 1, « La citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é del’Union s’ajoute à la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é nationale <strong>et</strong> ne la remplacepas. » ; voir égalem<strong>en</strong>t : Cour de justice europé<strong>en</strong>ne (CJE),C-369/90 [1009] I-04239 – Michel<strong>et</strong>ti, 7 juill<strong>et</strong> 1992 ; CJE,C-192/99 [2001] Rec. I-01237, The Que<strong>en</strong> c. Secr<strong>et</strong>ary of Statefor the Home Departm<strong>en</strong>t, ex parte: Kaur, 20 février 2001.21 CJUE, C-135/08 [2010] Rec. II-05089, Rottman c. FreistaatBayern, 2 mars 2010, points 41-45.22 Délégation de l’Union europé<strong>en</strong>ne auprès des Nations Unies(<strong>2012</strong>).23 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010a).24 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010b).La Commission europé<strong>en</strong>ne a publié un Livre vert relatifau droit au regroupem<strong>en</strong>t familial des ressortissantsde pays tiers résidant dans l’Union europé<strong>en</strong>ne, quia donné lieu à des consultations publiques sur les diversaspects de la Directive sur le regroupem<strong>en</strong>t familial(2003/86/CE) 25 . Parmi les suj<strong>et</strong>s de consultation figurai<strong>en</strong>tle champ d’application de la directive, les exig<strong>en</strong>ces<strong>en</strong> matière de regroupem<strong>en</strong>t familial tels queles critères d’admissibilité, les mesures d’intégration,les périodes d’att<strong>en</strong>te, les conditions d’admission <strong>et</strong> deséjour pour les membres de la famille, les questionsliées au droit d’asile, la fraude, les abus ainsi que lesquestions de procédures.La plupart des États membres de l’UE ne plaidai<strong>en</strong>tpas <strong>en</strong> faveur de la réouverture de la directive sur leregroupem<strong>en</strong>t familial. Un grand nombre d’organisationsinternationales, de part<strong>en</strong>aires sociaux <strong>et</strong> d’ONGayant pris part aux consultations ont appelé de leursvœux des ori<strong>en</strong>tations sur la mise <strong>en</strong> œuvre de ladirective, ainsi qu’une amélioration de son application,y compris au moy<strong>en</strong> de procédures d’infraction 26 . À lasuite de la consultation, la Commission europé<strong>en</strong>nea décidé de réunir un groupe d’experts afin d’améliorerla mise <strong>en</strong> œuvre de la directive <strong>et</strong> la coopération <strong>en</strong>treles États membres 27 .<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> des membres de la famille sont un aspectimportant de la directive carte bleue (Directive 2009/50/CE), qui régit les conditions d’<strong>en</strong>trée <strong>et</strong> de séjour dansl’UE pour les ressortissants hautem<strong>en</strong>t qualifiés des paystiers. La directive prévoit des conditions plus favorablespour le regroupem<strong>en</strong>t familial <strong>et</strong> l’accès au marché dutravail (article 15) que celles qui sont appliquées <strong>en</strong>vertu de la directive sur le regroupem<strong>en</strong>t familial.À la fin de <strong>2012</strong>, les membres de la famille des titulairesde la carte bleue dans la plupart des États membres del’UE bénéficiai<strong>en</strong>t ainsi de certains avantages par rapportaux autres ressortissants des pays tiers pour l’obt<strong>en</strong>tionde permis de séjour <strong>et</strong> de travail, par exemple desprocédures de délivrance plus rapides <strong>et</strong> plus simples,l’exonération de certaines exig<strong>en</strong>ces, l’allongem<strong>en</strong>t dela validité des permis, ainsi qu’un eff<strong>et</strong> immédiat duregroupem<strong>en</strong>t familial <strong>et</strong> l’accès à l’emploi, de mêmeque l’octroi plus facile du statut de résid<strong>en</strong>t perman<strong>en</strong>t.Plus particulièrem<strong>en</strong>t, les membres de la famille dutitulaire de la carte bleue peuv<strong>en</strong>t rejoindre celui-ci indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>tde ses perspectives d’obt<strong>en</strong>ir un domicileperman<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de toute durée minimale de résid<strong>en</strong>ce. Ilssont disp<strong>en</strong>sés des exig<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière d’intégrationavant le regroupem<strong>en</strong>t familial <strong>et</strong> peuv<strong>en</strong>t accéderau marché du travail sans restriction temporelle. <strong>Les</strong>25 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011a).26 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>).27 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a).51


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>permis de séjour des membres de la famille, qui doiv<strong>en</strong>têtre délivrés dans les six mois suivant la demande,doiv<strong>en</strong>t rester valables aussi longtemps que ceux destitulaires de la carte bleue.Dans certains États membres, il n’existe pas de règlesspécifiques pour les membres de la famille des titulairesde la carte bleue, <strong>et</strong> s’appliqu<strong>en</strong>t donc les mêmesprocédures que pour les autres ressortissants des paystiers <strong>en</strong> vertu de la directive sur le regroupem<strong>en</strong>t familial(par exemple, <strong>en</strong> Italie 28 ou <strong>en</strong> Pologne 29 ). Dansd’autres, les membres de la famille des titulaires dela carte bleue ont droit à des conditions favorables,comme <strong>en</strong> attest<strong>en</strong>t les exemples suivants.La loi sur l’emploi <strong>en</strong> Bulgarie prévoit explicitem<strong>en</strong>t queles membres de la famille des titulaires de la carte bleuequi ont leur domicile habituel <strong>en</strong> Bulgarie ont les mêmes<strong>droits</strong> que les ressortissants bulgares <strong>en</strong> termes de droitdu travail <strong>et</strong> de protection sociale 30 . En Autriche, une« carte plus rouge-blanche-rouge » donne un accès illimitéau marché du travail 31 . La France délivre un permisde séjour temporaire perm<strong>et</strong>tant un accès illimité aumarché du travail dans le cadre de la procédure de la« famille accompagnante » 32 . L’ Allemagne disp<strong>en</strong>se lesconjoints de titulaires de la carte bleue des exig<strong>en</strong>cespréalables <strong>en</strong> matière d’âge <strong>et</strong> de faire la preuve de laconnaissance de l’allemand ; de plus le pays accordeégalem<strong>en</strong>t un accès illimité au marché du travail pourles membres de la famille des titulaires de la cartebleue 33 . La L<strong>et</strong>tonie simplifie les règles sur les permis d<strong>et</strong>ravail 34 <strong>et</strong> n’applique ni période d’att<strong>en</strong>te ni exig<strong>en</strong>ces<strong>en</strong> matière de regroupem<strong>en</strong>t familial, ce qui perm<strong>et</strong>au regroupem<strong>en</strong>t familial de pr<strong>en</strong>dre eff<strong>et</strong> immédiatem<strong>en</strong>t.La Croatie a aligné sur la directive les dispositionsde sa loi sur les étrangers concernant l’admissibilité desressortissants des pays tiers pour l’<strong>en</strong>trée <strong>et</strong> le séjouraux fins de l’emploi de main-d’œuvre hautem<strong>en</strong>t qualifiée.<strong>Les</strong> dispositions harmonisées <strong>en</strong>treront <strong>en</strong> vigueurle jour de l’adhésion de la Croatie à l’Union europé<strong>en</strong>ne.28 Italie, Décr<strong>et</strong> législatif n° 108 du 28 juin <strong>2012</strong>.29 Pologne, Loi modifiant la loi sur les étrangers <strong>et</strong> la loi sur lapromotion de l’emploi <strong>et</strong> les institutions du marché du travail,27 avril <strong>2012</strong>.30 Bulgarie, Loi relative à l’emploi, 1er janvier 2002, nouvelarticle 74в, modification du 15 juin 2011.31 Autriche, Loi fédérale relative à l’installation <strong>et</strong> au séjour <strong>en</strong>Autriche, point 41a ; Autriche, Plateforme des migrations dugouvernem<strong>en</strong>t fédéral (2013).32 France, Loi n° 2011-672 relative à l’immigration,à l’intégration <strong>et</strong> à la nationalité, 16 juin 2011.33 Allemagne, Loi relative à la résid<strong>en</strong>ce, 8 juin <strong>2012</strong> ;Allemagne, Ministère fédéral de l’Intérieur (<strong>2012</strong>) ; <strong>et</strong>Allemagne, Règlem<strong>en</strong>t sur la procédure perm<strong>et</strong>tant auxétrangers vivant <strong>en</strong> Allemagne d’accéder à l’emploi,para. 3 (1).34 L<strong>et</strong>tonie, Conseil des ministres, Règlem<strong>en</strong>t n° 553 sur lespermis de travail pour les ressortissants de pays tiers,21 juin 2010.Une autre consultation publique organisée à l’échelleeuropé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> <strong>2012</strong> portait sur la migration desétudiants <strong>et</strong> des chercheurs internationaux. Dans laperspective d’une révision des deux directives relativesà l’admission des étudiants <strong>et</strong> des chercheursressortissants des pays tiers 35 prévue dans le programmede travail de la Commission pour <strong>2012</strong>, laconsultation visait à recueillir les avis sur les futuresrègles <strong>en</strong> matière d’<strong>en</strong>trée <strong>et</strong> de séjour des chercheurs,étudiants, élèves, stagiaires <strong>et</strong> volontaires de pays tiers.Le Réseau europé<strong>en</strong> des migrations a réalisé <strong>en</strong> <strong>2012</strong>une étude sur l’immigration des étudiants étrangersvers l’UE. L’étude a conclu que la Directive étudiants(2004/114/CE) a permis un certain rapprochem<strong>en</strong>t deslégislations nationales relatives aux conditions d’admission<strong>et</strong> de séjour des étudiants de pays tiers. Toutefois,les étudiants étrangers sont toujours confrontés à desobstacles p<strong>en</strong>dant <strong>et</strong> après leurs études, principalem<strong>en</strong>tpour accéder librem<strong>en</strong>t au marché du travail, obt<strong>en</strong>irun visa <strong>et</strong> un permis de séjour, bénéficier de soins desanté publics <strong>et</strong> avoir le droit d’être accompagné pardes membres de leur famille.La CJUE a examiné des dispositions spécifiques dela Directive relative aux résid<strong>en</strong>ts de longue durée(2003/109/CE) <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Dans l’affaire Kamberaj 36 , la CJUEa inclus les allocations de logem<strong>en</strong>t parmi les prestationsess<strong>en</strong>tielles à fournir aux ressortissants des pays tiers,<strong>en</strong> interprétant l’article 11, paragraphe 4, de la directiveà la lumière de l’article 34 de la Charte europé<strong>en</strong>nesur la sécurité sociale <strong>et</strong> l’aide sociale. Dans l’affaireCommission contre Pays-Bas 37 , la CJUE a jugé que lesPays-Bas avai<strong>en</strong>t imposé des <strong>droits</strong> fiscaux excessifs <strong>et</strong>disproportionnés pour l’octroi de permis de séjour à desressortissants de pays tiers qui sont des résid<strong>en</strong>ts delongue durée <strong>et</strong> aux membres de leur famille.1.3.2. Droits des migrants <strong>en</strong>situation irrégulière<strong>Les</strong> États membres de l’UE ont pris de nouvellesmesures pour m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre la directivesanctions (Directive 2009/52/CE). La Commissioneuropé<strong>en</strong>ne a adressé des avis motivés à la Belgique,à Chypre, à la Finlande, à la Lituanie, au Luxembourg,à la Pologne, au Portugal, à la Slovénie <strong>et</strong> à la Suède<strong>en</strong> <strong>2012</strong> pour ne pas avoir transposé la directive dansles délais. De nouvelles dispositions législativestransposant la directive sont <strong>en</strong>trées <strong>en</strong> vigueur dans35 Directive 2004/114/CE du Conseil, JO L 2004 375/12 ; Directive2005/71/CE du Conseil, JO L 2005 289/15.36 CJUE, C-571/10 [<strong>2012</strong>], Serv<strong>et</strong> Kamberaj c. Istituto per l’Ediliziasociale della Provincia autonoma di Bolzano (IPES) <strong>et</strong> autres,24 avril <strong>2012</strong>.37 CJUE, C-508/10, Commission europé<strong>en</strong>ne c. Royaume desPays-Bas, 26 avril <strong>2012</strong>, point 70.52


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationplusieurs États membres, dont Chypre 38 , l’Italie 39 , laPologne 40 , le Portugal 41 <strong>et</strong> la Slovénie 42 . En revanche,la Belgique 43 , le Luxembourg <strong>et</strong> la Suède n’ont paspu achever <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t la procédure législative d<strong>et</strong>ransposition de la directive <strong>en</strong> <strong>2012</strong>.La directive sanctions conti<strong>en</strong>t des dispositions visantà protéger les <strong>droits</strong> des migrants <strong>en</strong> situation irrégulière.Conformém<strong>en</strong>t à l’article 6 de c<strong>et</strong>te directive, lesÉtats membres de l’UE doiv<strong>en</strong>t prévoir des mécanismespour garantir que les travailleurs migrants <strong>en</strong> situationirrégulière puiss<strong>en</strong>t soit introduire une plainte contre unemployeur pour tout défaut de rémunération soit faireappel à une autorité compét<strong>en</strong>te de l’État membre del’UE concerné pour <strong>en</strong>tamer une procédure de recouvrem<strong>en</strong>t.En outre, l’article 13, paragraphe 4, de la directiveprévoit des titres de séjour provisoires pour les victimesqui sont des mineurs, ainsi que pour les personnes victimesde conditions de travail particulièrem<strong>en</strong>t abusivesqui coopèr<strong>en</strong>t avec la justice.Dans la pratique toutefois, ces dispositions de protectionn’ont pas <strong>en</strong>core donné des résultats tangibles. Si tousles États membres de l’UE ne sont pas confrontésdans une mesure id<strong>en</strong>tique aux situations impliquantdes conditions de travail particulièrem<strong>en</strong>t abusives,sur les huit États membres de l’UE ayant fourni desinformations sur le nombre de titres de séjour délivrés<strong>en</strong> <strong>2012</strong> aux victimes de ce type de conditions de travail(l’Autriche, l’Estonie, la Grèce, la Hongrie, la L<strong>et</strong>tonie,la République tchèque, la Slovénie <strong>et</strong> la Slovaquie),seule l’Autriche a effectivem<strong>en</strong>t délivré ces permis,à un homme <strong>et</strong> huit femmes. Même dans ce cas, il esttoutefois difficile de savoir si les personnes concernéesaurai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t pu bénéficier d’un permis de séjourtemporaire <strong>en</strong> vertu de la Directive 2004/81/CE relativeà la traite des êtres humains.La situation semble être analogue <strong>en</strong> ce qui concerneles actions visant à recouvrer toute rémunération dueà un travailleur, les affaires portées avec succès devantla justice, comme celle d’un travailleur sans permis deséjour aux Pays-Bas 44 , restant rares.38 Chypre, Modification de la loi sur les étrangers <strong>et</strong>l’immigration [N 100 (I)/<strong>2012</strong>], 6 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.39 Italie, Décr<strong>et</strong> législatif n° 109 du 16 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, <strong>en</strong>tré <strong>en</strong>vigueur le 9 août <strong>2012</strong>.40 En Pologne, la loi qui m<strong>et</strong> <strong>en</strong> œuvre la directive sanctions est<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le 21 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.41 Portugal, Loi 29/<strong>2012</strong>, 9 août <strong>2012</strong>.42 Slovénie, Loi modifiant la loi sur la prév<strong>en</strong>tion du travail <strong>et</strong> del’emploi non déclarés, 18 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.43 La proposition de loi d’application a été approuvée par leConseil des Ministres <strong>en</strong> mai <strong>2012</strong>, mais elle était toujours<strong>en</strong> cours d’exam<strong>en</strong> devant le Parlem<strong>en</strong>t fédéral à la finde l’année. Elle a <strong>en</strong>suite été adoptée le 11 février 2013 <strong>et</strong>publiée le 22 février 2013. Voir : Delafortrie, S. <strong>et</strong> Springael, C.(<strong>2012</strong>).44 Voir : Pays-Bas, LJN: BX0143, Sector kanton RechtbankZwolle, 591648 CV 12-1394.Tout au long de l’année <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>nea continué de sout<strong>en</strong>ir les États membres dans latransposition de la directive r<strong>et</strong>our (2008/115/CE),notamm<strong>en</strong>t par l’organisation de deux réunions ducomité de contact, <strong>en</strong> mars <strong>et</strong> <strong>en</strong> septembre.La Commission a égalem<strong>en</strong>t lancé un programme d<strong>et</strong>ravail organisé sur la transposition de la directive <strong>en</strong><strong>2012</strong>, lequel compr<strong>en</strong>d une analyse approfondie de lalégislation nationale <strong>et</strong> des discussions bilatérales avecles États membres pour examiner les questions spécifiquesliées à la transposition. Ces discussions ont égalem<strong>en</strong>tporté sur les dispositions de la directive r<strong>et</strong>our quiprévoi<strong>en</strong>t des garanties <strong>et</strong> des <strong>droits</strong> pour les migrantsdans les procédures de r<strong>et</strong>our, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce quiconcerne les décisions <strong>et</strong> les conditions de rét<strong>en</strong>tion.La CJUE a r<strong>en</strong>du un arrêt supplém<strong>en</strong>taire concernant ladirective r<strong>et</strong>our <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong>, lequel a trait à l’impositiond’une am<strong>en</strong>de comme sanction pénale pourséjour irrégulier 45 . C<strong>et</strong> arrêt porte à quatre le nombred’affaires concernant la directive r<strong>et</strong>our sur lesquellesla CJUE a déjà statué, deux autres demandes de décisionpréjudicielle étant toujours <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s 46 . Le Tableau 1.4fournit un aperçu de ces affaires.Le Comité europé<strong>en</strong> des Droits sociaux (CEDS) a adopté<strong>en</strong> janvier <strong>2012</strong> 47 une déclaration relative à l’interprétationde l’article 17, deuxième alinéa, de la Charte socialeeuropé<strong>en</strong>ne concernant l’éducation des <strong>en</strong>fants. LeComité a fait remarquer que l’accès à l’éducation estprimordial pour la vie <strong>et</strong> le développem<strong>en</strong>t de chaque<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> que le refus de l’accès à l’éducation auraitdes conséqu<strong>en</strong>ces néfastes sur la vie de l’<strong>en</strong>fant. Ila conclu que les États parties sont t<strong>en</strong>us, <strong>en</strong> vertu del’article 17, deuxième alinéa, de la Charte, de veillerà ce que les <strong>en</strong>fants séjournant de manière irrégulièresur leur territoire ai<strong>en</strong>t un accès effectif à l’éducation,comme tout autre <strong>en</strong>fant.L’accès aux soins de santé pour les migrants <strong>en</strong> situationirrégulière a continué d’être un suj<strong>et</strong> de discussionsdans certains États membres de l’UE. En Espagne, laloi sur les étrangers a été modifiée <strong>en</strong> avril, de façonà limiter l’égalité d’accès aux soins de santé <strong>et</strong> à l’aided’urg<strong>en</strong>ce pour les migrants sans docum<strong>en</strong>ts d’id<strong>en</strong>tification,aux soins de santé pour les personnes de moinsde 18 ans, <strong>et</strong> aux soins p<strong>en</strong>dant la grossesse, lors del’accouchem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> post-partum 48 .En Suède, le gouvernem<strong>en</strong>t a accepté de garantir auxmigrants <strong>en</strong> situation irrégulière un accès aux soins desanté id<strong>en</strong>tique à celui accordé aux demandeurs d’asile.45 CJEU, C-430/11, Md Sagor, 6 décembre <strong>2012</strong>.46 CJUE, C-534/11, Arslan, <strong>en</strong> cours ; CJUE, C-297/12, Filev <strong>et</strong>Osmani, <strong>en</strong> cours.47 CEDS (<strong>2012</strong>).48 Espagne, Décr<strong>et</strong> royal n° 16/<strong>2012</strong>, 20 avril <strong>2012</strong>.53


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 1.4 : Jurisprud<strong>en</strong>ce de la CJUE concernant la directive r<strong>et</strong>ourAnnéeR<strong>en</strong>voi ArrêtJuridiction der<strong>en</strong>voiRéfér<strong>en</strong>ce de l’affaire Question(s) juridique(s) Suivi par les États membres de l’UE2009 2009 Админстративенсъд София –град –BulgarieAffaire C–357/09 PPU,Kadzoev, arrêt du30 novembre 2009Notion de « perspective raisonnable d’éloignem<strong>en</strong>t» – délai maximal de rét<strong>en</strong>tionlorsque l’exécution d’une décision d’éloignem<strong>en</strong>ta été susp<strong>en</strong>due – conditions delibération immédiateLa loi de 2009 sur les étrangers perm<strong>et</strong> d’ét<strong>en</strong>dre larét<strong>en</strong>tion au-delà de six mois si la personne représ<strong>en</strong>teune m<strong>en</strong>ace pour la sécurité nationale ou l’ordre public.La Bulgarie a préparé des propositions législatives selonlesquelles la sécurité nationale <strong>en</strong> tant que telle ne seraplus un motif de prolongation du délai de rét<strong>en</strong>tion.2011 2011 Corte d’appello diTr<strong>en</strong>to – ItalieAffaire C–61/11 PPU,El Dridi, arrêt du28 avril 2011*Peine d’emprisonnem<strong>en</strong>t pour les ressortissantsde pays tiers <strong>en</strong> séjour irrégulier <strong>en</strong>cas de refus d’obéir à un ordre de quitter l<strong>et</strong>erritoire d’un État membreUne am<strong>en</strong>de a remplacé la peine d’emprisonnem<strong>en</strong>t :l’article 14, paragraphes 5 ter <strong>et</strong> 5 quater, de la loi itali<strong>en</strong>nesur l’immigration a été modifié par le décr<strong>et</strong>-loin° 89 du 23 juin 2011 [converti <strong>en</strong> loi par la loi n° 129 du2 août 2011, qui est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le 6 août 2011].2011 2011 Cour d’appel deParis – FranceCase C–329/11,Achughbabian, arrêtdu 6 décembre 2011Législation nationale prévoyant des sanctionspénales <strong>en</strong> cas de séjour irrégulier– épuisem<strong>en</strong>t préalable des mesurescoercitives visées à l’article 8 de la directiver<strong>et</strong>our – ressortissant de pays tiers <strong>en</strong> séjourirrégulier sur ce territoire sans motif justifiéde non-r<strong>et</strong>ourLa Cour de cassation, Chambre criminelle (avis du5 juin <strong>2012</strong>, n° 9002), <strong>et</strong> la Cour de cassation, Chambrecivile (arrêts n os 959 <strong>et</strong> 965 du 5 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>), ont reconnuque l’application de la garde à vue au seul <strong>et</strong> uniquemotif du séjour irrégulier n’était plus autorisé.La rét<strong>en</strong>tion aux fins de la vérification du droit de séjour<strong>en</strong> France (maximum 16 heures) a été introduite par la loin° <strong>2012</strong> du 31 décembre <strong>2012</strong> relative à la r<strong>et</strong><strong>en</strong>ue pourvérification du droit au séjour <strong>et</strong> modifiant le délit d’aideau séjour irrégulier pour <strong>en</strong> exclure les actions humanitaires<strong>et</strong> désintéressées (article L 611-1-1 du CESEDA).2011 <strong>2012</strong> Tribunale diRovigo – ItalieAffaire C–430/2011,Md Sagor, arrêt du6 décembre <strong>2012</strong>**Législation nationale prévoyant <strong>en</strong> cas deséjour irrégulier une peine d’am<strong>en</strong>de quipeut être remplacée par une peine d’expulsion– assignation à résid<strong>en</strong>ce – compatibilitéjusqu’à ce que l’exécution de c<strong>et</strong>te peinepr<strong>en</strong>ne fin dès que le transfert physiquede l’intéressé hors dudit État membreest possibleDans une affaire similaire (n° 2560/<strong>2012</strong> déposée augreffe le 17 décembre <strong>2012</strong>), le Tribunal de Monza,Chambre criminelle, a acquitté l’accusé du chef de séjourirrégulier au titre de l’article 10 bis de la loi itali<strong>en</strong>ne surl’immigration, au motif que ce type de comportem<strong>en</strong>tne devait plus être considéré comme un délit selon la loiitali<strong>en</strong>ne. L’affaire est actuellem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dante devant laCour de cassation.54


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationAnnéeR<strong>en</strong>voi ArrêtJuridiction der<strong>en</strong>voiRéfér<strong>en</strong>ce de l’affaire Question(s) juridique(s) Suivi par les États membres de l’UE2011 Affaire<strong>en</strong>coursNejvyšší správnísoud – Républiqu<strong>et</strong>chèqueAffaire C–534/11,Arslan, affaire <strong>en</strong> cours(audition t<strong>en</strong>ue le7 novembre <strong>2012</strong>)Rét<strong>en</strong>tion aux fins d’éloignem<strong>en</strong>t – motifs derét<strong>en</strong>tion lorsque le ressortissant étrangera demandé une protection internationale-<strong>2012</strong> Affaire<strong>en</strong>coursAmtsgerichtLauf<strong>en</strong> – AllemagneAffaire C–297/12, Filev<strong>et</strong> Osmani, demandepubliée le 3 août <strong>2012</strong>Législation nationale prévoyant que lesdécisions d’expulsion/d’éloignem<strong>en</strong>t ontdes eff<strong>et</strong>s illimités, à moins que la personneconcernée ne dépose une demande dans uncertain délai – sanctions pénales liées à desdécisions d’expulsion/d’éloignem<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>uesplus de cinq ans avant la nouvelle<strong>en</strong>trée-<strong>2012</strong> <strong>2012</strong> Bundesgerichtshof –AllemagneAffaire C–83/12 PPU,Minh Khoa Vo, arrêt du10 avril <strong>2012</strong>(C<strong>et</strong>te affaire quiconcerne le code desvisas est égalem<strong>en</strong>t liéeà la directive r<strong>et</strong>our)Notion de séjour irrégulier aux fins del’application du code des visas – législationnationale prévoyant que le fait de sout<strong>en</strong>irl’immigration irrégulière constitueune infraction pénale dans les cas où lespersonnes introduites sur le territoire déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdes visas obt<strong>en</strong>us frauduleusem<strong>en</strong>t-Notes : Décisions de <strong>2012</strong> mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce.* À la suite de c<strong>et</strong> arrêt, un certain nombre de r<strong>en</strong>vois introduits auprès de la Cour par les juridictions itali<strong>en</strong>nes durant l’année 2011 <strong>et</strong> concernant la même question juridique ont été r<strong>et</strong>irés parles juridictions de r<strong>en</strong>voi <strong>et</strong> par conséqu<strong>en</strong>t radiés du registre de la Cour : Affaire C-113/11, Cherni, ordonnance de radiation du 26 mai 2011 ; affaire C-50/11, Emegor, ordonnance de radiation du21 juin 2011 ; affaire C-60/11, Mrad, ordonnance de radiation du 21 juin 2011 ; affaire C-63/11, Austine, ordonnance de radiation du 21 juin 2011 ; affaire C-156/11, Music, ordonnance de radiationdu 21 juin 2011 ; affaire C-140/11, Ngagne, ordonnance de radiation du 29 juin 2011 ; affaire C-42/11, Samb, ordonnance de radiation du 6 juill<strong>et</strong> 2011, affaire C-187/11, Vermisheva, ordonnancede radiation du 6 juill<strong>et</strong> 2011 ; affaire C-120/11, Kwadwo, ordonnance de radiation du 13 juill<strong>et</strong> 2011. Une demande de décision préjudicielle a été déclarée irrecevable car les faits de l’espèc<strong>en</strong>’étai<strong>en</strong>t pas suffisamm<strong>en</strong>t clairs : affaire C-346/11, Abdallah, décision d’irrecevabilité du 8 septembre 2011.** <strong>Les</strong> mêmes questions préjudicielles que celles examinées dans l’affaire Sagor ont été posées dans d’autres r<strong>en</strong>vois préjudiciels soumis par les juridictions itali<strong>en</strong>nes à la CJUE p<strong>en</strong>dantl’année <strong>2012</strong> ; toutefois, ces demandes ont été déclarées irrecevables car les faits de l’espèce n’étai<strong>en</strong>t pas suffisamm<strong>en</strong>t clairs : affaire C-73/12, Ahmed Ettaghi, décision d’irrecevabilité du4 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, affaire C-74/12, Abd Aziz Tam, décision d’irrecevabilité du 4 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> affaire C-75/12, Majali Abdel, décision d’irrecevabilité du 4 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.Source : Base de données de la CJUE55


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Il s’agit des soins qui ne peuv<strong>en</strong>t être reportés, dontles soins de maternité 49 . <strong>Les</strong> <strong>en</strong>fants disposeront d’unaccès intégral aux soins de santé. <strong>Les</strong> gouvernem<strong>en</strong>tsrégionaux (landsting) peuv<strong>en</strong>t réglem<strong>en</strong>ter davantagel’accès aux soins de santé pour l’aligner sur celui desrésid<strong>en</strong>ts. <strong>Les</strong> nouvelles règles devrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer <strong>en</strong>vigueur le 1 er juill<strong>et</strong> 2013.Un autre débat sur les soins de santé, bi<strong>en</strong> que non limitéaux migrants <strong>en</strong> situation irrégulière, s’est développé<strong>en</strong> Grèce, lorsque ce pays a proposé <strong>en</strong> avril <strong>2012</strong> desmodifications de la législation <strong>en</strong> matière d’immigrationqui perm<strong>et</strong>trai<strong>en</strong>t la rét<strong>en</strong>tion des demandeurs d’asile<strong>et</strong> l’expulsion év<strong>en</strong>tuelle des ressortissants de pays tiersayant une maladie contagieuse ou appart<strong>en</strong>ant à ungroupe exposé à un risque élevé d’infection. Parmi cesgroupes figur<strong>en</strong>t les prostituées, les consommateurs dedrogue par voie intraveineuse, les personnes « qui viv<strong>en</strong>tdans des conditions qui ne répond<strong>en</strong>t pas aux règlesélém<strong>en</strong>taires d’hygiène » <strong>et</strong> les personnes à risque « <strong>en</strong>raison de leur pays d’origine ». Il n’y a pas d’évaluationdu risque réel que la personne représ<strong>en</strong>te pour lasanté publique 50 . Le Programme commun co parrainédes Nations Unies sur le VIH <strong>et</strong> le sida, ONUSIDA,a souligné la nature discriminatoire de la nouvelle loi surl’immigration <strong>et</strong> appelé à son am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t immédiat 51 .En outre, <strong>en</strong> mai <strong>2012</strong>, la police grecque a divulguéles noms <strong>et</strong> publié les photographies de prostituéesséropositives, dont certaines <strong>en</strong> situation irrégulière,après les avoir arrêtées <strong>et</strong> soumises à un test dedépistage du VIH. C<strong>et</strong> épisode a suscité un certainnombre de préoccupations concernant la violation dela confid<strong>en</strong>tialité des données à caractère personnelconcernant la santé, l’institution de poursuites pénalesfondées sur la séropositivité <strong>et</strong> la discrimination. LeMédiateur grec a déclaré que la publication de photos<strong>et</strong> de données à caractère personnel concernant lesfemmes séropositives « non seulem<strong>en</strong>t viole des <strong>droits</strong>intimem<strong>en</strong>t liés au respect de la dignité humaine <strong>et</strong> austatut du pati<strong>en</strong>t mais qu’elle est égalem<strong>en</strong>t un moy<strong>en</strong>inefficace de prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> de protection de la santépublique » 52 . Le 20 avril <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>nea demandé au C<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong> de prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> decontrôle des maladies (ECDC) de m<strong>en</strong>er une missiond’évaluation des risques concernant la situation du VIH<strong>en</strong> Grèce. La FRA y a participé <strong>en</strong> qualité d’observateur 53 .ACTIVITÉ DE LA FRASauvegarder les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>lors de l’interpellation de migrants <strong>en</strong>situation irrégulièreEn collaboration avec les États membres de l’UE,la FRA a établi <strong>en</strong> <strong>2012</strong> une liste de pratiquesrecommandées <strong>et</strong> à éviter afin d’empêcher lesviolations disproportionnées des <strong>droits</strong> de l’hommelors de l’id<strong>en</strong>tification <strong>et</strong> de l’interpellation desmigrants <strong>en</strong> situation irrégulière. Ces ori<strong>en</strong>tationsopérationnelles – établies <strong>en</strong> collaboration avec lesservices des États membres de l’UE chargés de fairerespecter la législation <strong>en</strong> matière d’immigration,les ministères concernés, la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> d’autres parties pr<strong>en</strong>antes – fontsuite aux travaux réalisés par la FRA <strong>en</strong> 2011 <strong>en</strong> cequi concerne les migrants <strong>en</strong> situation irrégulière.Ainsi, il ne faut pas chercher à id<strong>en</strong>tifier ouà interpeller les migrants <strong>en</strong> situation irrégulièreaux abords des infrastructures médicales lorsqueceux-ci sollicit<strong>en</strong>t une assistance médicale.Ces établissem<strong>en</strong>ts ne devrai<strong>en</strong>t pas non plusêtre t<strong>en</strong>us de partager les données à caractèrepersonnel concernant les migrants avec lesservices chargés de faire respecter la législation<strong>en</strong> matière d’immigration <strong>en</strong> vue d’un pot<strong>en</strong>tielr<strong>et</strong>our des migrants.La FRA a prés<strong>en</strong>té ces ori<strong>en</strong>tations opérationnellesle 26 septembre au groupe de travail du Conseilsur l’intégration, la migration <strong>et</strong> l’éloignem<strong>en</strong>t<strong>et</strong> le 28 septembre au comité de contact dereprés<strong>en</strong>tants des États membres, que laCommission europé<strong>en</strong>ne convoque pour examinerdes questions liées à la directive r<strong>et</strong>our.Pour plus d’informations, voir : FRA, Appreh<strong>en</strong>sion of migrantsin an irregular situation – fundam<strong>en</strong>tal rights considerations,disponible à : http://fra.europa.eu/sites/default/files/fra-2013-appreh<strong>en</strong>sion-migrants-irregular-situation_<strong>en</strong>.pdfCertains États membres de l’UE ont adopté des mesuresrelatives à l’id<strong>en</strong>tification <strong>et</strong> à l’arrestation des migrants<strong>en</strong> situation irrégulière. La France a supprimé le « délitde solidarité », la disposition légale qui sanctionnaitles personnes physiques <strong>et</strong> morales qui apportai<strong>en</strong>tleur souti<strong>en</strong> aux migrants <strong>en</strong> situation irrégulière.L’article L622-4 du Code de l’<strong>en</strong>trée <strong>et</strong> du séjour desétrangers <strong>et</strong> du droit d’asile, tel que modifié par la loin° <strong>2012</strong>-1560, exclut la pénalisation des actes humanitaires<strong>et</strong> à but non lucratif 54 .Pour faciliter l’interpellation des migrants <strong>en</strong> situationirrégulière, l’Ag<strong>en</strong>ce des frontières (Border Ag<strong>en</strong>cy)49 Suède, Décision du gouvernem<strong>en</strong>t, 28 juin <strong>2012</strong>.50 Grèce, Loi n° 4075/<strong>2012</strong>, art. 59, paras. 1 <strong>et</strong> 2.51 ONUSIDA (<strong>2012</strong>).52 Grèce, Médiateur (<strong>2012</strong>).53 ECDC (<strong>2012</strong>).54 France, Loi n° <strong>2012</strong>-1560 du 31 décembre <strong>2012</strong> relative à lar<strong>et</strong><strong>en</strong>ue pour vérification du droit au séjour <strong>et</strong> modifiant ledélit d’aide au séjour irrégulier pour <strong>en</strong> exclure les actionshumanitaires <strong>et</strong> désintéressées, 31 décembre <strong>2012</strong>, art. 8à 12.56


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationdu Royaume-Uni a mis <strong>en</strong> place une base de donnéesqui perm<strong>et</strong> à quiconque ayant connaissance d’unepersonne <strong>en</strong> situation irrégulière de signaler c<strong>et</strong>tepersonne aux autorités 55 .La criminalisation des migrants <strong>en</strong> situation irrégulièrea suscité des inquiétudes au sein du Conseil de l’Europe<strong>et</strong> du Haut-Commissariat des Nations Unies aux <strong>droits</strong>de l’homme (HCDH) 56 . Pour réduire le risque que lesinterpellations de migrants <strong>en</strong> situation irrégulièreport<strong>en</strong>t indûm<strong>en</strong>t atteinte aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>,la FRA a élaboré des lignes directrices.Stratégie de l’UE <strong>en</strong> matière de lutte contrela traite des êtres humainsEn juin <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne a adopté laStratégie de l’UE <strong>en</strong> vue de l’éradication de la traite desêtres humains pour la période <strong>2012</strong>-2016. Dans c<strong>et</strong>testratégie, la Commission propose un certain nombrede mesures à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre dans cinq domainesprioritaires, à savoir :détecter les victimes de la traite, les protéger <strong>et</strong>leur porter assistance ; r<strong>en</strong>forcer la prév<strong>en</strong>tion de la traite des êtres humains ; poursuivre plus activem<strong>en</strong>t les auteurs d’infractions ;améliorer la coordination <strong>et</strong> la coopération <strong>en</strong>treles principaux acteurs ainsi que la cohér<strong>en</strong>ce despolitiques ;mieux cerner les nouvelles préoccupations relativesaux diverses formes de traite des êtres humains <strong>et</strong>y répondre efficacem<strong>en</strong>t.En octobre, le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne a approuvéces domaines d’action <strong>et</strong> invité les États membres del’UE à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre ces recommandations 57 . <strong>Les</strong>ag<strong>en</strong>ces de l’UE m<strong>en</strong>tionnées dans la stratégie (EASO,le Collège europé<strong>en</strong> de police, l’Institut europé<strong>en</strong> pourl’égalité <strong>en</strong>tre hommes <strong>et</strong> femmes, Europol, Eurojust, laFRA <strong>et</strong> Frontex) ont été invitées à r<strong>en</strong>forcer la coordinationde leurs travaux dans le domaine de la traite desêtres humains, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec les États membres,les institutions de l’UE <strong>et</strong> les autres parties. <strong>Les</strong> ag<strong>en</strong>cesde l’UE ont égalem<strong>en</strong>t été invitées à m<strong>et</strong>tre au point55 The Telegraph (<strong>2012</strong>).56 Conseil de l’Europe, Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme (<strong>2012</strong>) ;voir égalem<strong>en</strong>t la réunion d’experts intitulée « InternationalBorders: Exploring Gaps in Policy and Practice » organisée parle HCDH <strong>en</strong> coopération avec la Global Alliance Against Traffic inWom<strong>en</strong> (GAATW) : www.ohchr.org/EN/Issues/Migration/Pages/OHCHRExpertconsultationExploringGapsinPolicyandPractice.aspx.57 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>).des guides des meilleures pratiques pour aider les Étatsmembres à s’attaquer au problème.Plan d’action de l’UE pour les mineurs nonaccompagnésEn septembre <strong>2012</strong>, la Commission a adopté un rapportà mi-parcours sur la mise <strong>en</strong> œuvre du plan d’actionpour les mineurs non accompagnés (2010–2014). Le rapportmontre comm<strong>en</strong>t une approche commune de l’UEa permis une réflexion stratégique transversale plusefficace sur la manière de remédier à la situation des<strong>en</strong>fants, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de leur statut de migrant.Des défis subsist<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concernela collecte de données comparables <strong>en</strong> vue d’uneappréciation correcte de la situation, la déterminationde l’âge, la recherche des familles, le financem<strong>en</strong>t oula coopération avec les pays tiers.1.3.3. Alternatives à la rét<strong>en</strong>tionLe droit de l’UE perm<strong>et</strong>, moy<strong>en</strong>nant le respect decertaines conditions, la rét<strong>en</strong>tion d’un migrant <strong>en</strong>situation irrégulière <strong>en</strong> vue de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre unedécision de r<strong>et</strong>our. Si la rét<strong>en</strong>tion des migrants <strong>en</strong> situationirrégulière reste une pratique commune au niveaude l’UE, elle est égalem<strong>en</strong>t source de préoccupationspour les organisations internationales <strong>et</strong> les acteurs dela société civile 58 .Conformém<strong>en</strong>t à l’article 15 de la directive r<strong>et</strong>our, laprivation de liberté n’est autorisée qu’<strong>en</strong> préparationdu r<strong>et</strong>our ou de l’éloignem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> particulier lorsqu’ilexiste un risque de fuite ou la crainte que le migrantn’échappe autrem<strong>en</strong>t à son éloignem<strong>en</strong>t.En l’abs<strong>en</strong>ce de tel risque, les migrants devrai<strong>en</strong>trecevoir l’autorisation de continuer à vivre dans lacommunauté. Si ce risque existe, les autorités doiv<strong>en</strong>texaminer, <strong>en</strong> vertu de l’article 15, paragraphe 1, dela directive r<strong>et</strong>our, interprété <strong>en</strong> combinaison avecle considérant 16, s’il peut être atténué de manièreefficace par des mesures non privatives de liberté,appelées alternatives à la rét<strong>en</strong>tion, avant de délivrerune décision de placem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> rét<strong>en</strong>tion.Le HCR a prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> <strong>2012</strong> des lignes directricesrévisées sur la rét<strong>en</strong>tion des demandeurs d’asile <strong>et</strong> desréfugiés. <strong>Les</strong> lignes directrices révisées soulign<strong>en</strong>t queles demandeurs d’asile ne devrai<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> principe, pasêtre placés <strong>en</strong> rét<strong>en</strong>tion, <strong>et</strong> expos<strong>en</strong>t les circonstancesexceptionnelles dans lesquelles une privation de libertépeut interv<strong>en</strong>ir, pour autant qu’un certain nombre degaranties soi<strong>en</strong>t prévues 59 .58 Voir, par exemple: Conseil de l’Europe, CPT (<strong>2012</strong>) ; HCR(<strong>2012</strong>f) ; Human Rights Watch (<strong>2012</strong>) ; Pro Asyl (<strong>2012</strong>).59 HCR (<strong>2012</strong>f).57


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong><strong>Les</strong> alternatives à la rét<strong>en</strong>tion, qui limit<strong>en</strong>t la nécessitéde mesures privatives de liberté, compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t touteune série de mesures telles que les restrictions audroit de résid<strong>en</strong>ce, l’obligation de se prés<strong>en</strong>ter régulièrem<strong>en</strong>tà la police ou la mise <strong>en</strong> liberté sous caution.<strong>Les</strong> mesures privatives de liberté ont été à l’originede viol<strong>en</strong>ts incid<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, ce qui s’est notamm<strong>en</strong>ttraduit par le décès d’un Mali<strong>en</strong> à Malte <strong>en</strong> juin 60 <strong>et</strong>une manifestation à Igoum<strong>en</strong>itsa <strong>en</strong> Grèce <strong>en</strong> octobre 61 .<strong>Les</strong> efforts visant à réduire la rét<strong>en</strong>tion des <strong>en</strong>fantsse sont poursuivis. Dans son rapport de <strong>2012</strong> au gouvernem<strong>en</strong>tdes Pays-Bas, le Comité europé<strong>en</strong> pour laprév<strong>en</strong>tion de la torture <strong>et</strong> des peines ou traitem<strong>en</strong>tsinhumains ou dégradants (CPT) a notamm<strong>en</strong>t recommandéque les autorités néerlandaises évit<strong>en</strong>t, dans lamesure du possible, de placer <strong>en</strong> rét<strong>en</strong>tion les famillesavec <strong>en</strong>fants. Si, dans des circonstances exceptionnelles,le placem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> rét<strong>en</strong>tion ne peut être évité, sadurée ne doit pas dépasser le délai maximal prévu parla législation, à savoir 28 jours 62 .La Croatie a introduit <strong>en</strong> <strong>2012</strong> plusieurs alternativesà la rét<strong>en</strong>tion dans sa législation nationale, notamm<strong>en</strong>tl’obligation de rem<strong>et</strong>tre les docum<strong>en</strong>ts ou de verser descautions, une résid<strong>en</strong>ce désignée, ainsi que l’obligationde se prés<strong>en</strong>ter régulièrem<strong>en</strong>t aux autorités 63 .À la fin de 2011, Chypre a égalem<strong>en</strong>t ajouté dans sondroit national la possibilité d’appliquer des alternativesà la rét<strong>en</strong>tion, sans toutefois définir d’alternativeconcrète 64 . Malte est le dernier État membre de l’UE quiconserve une politique de rét<strong>en</strong>tion obligatoire, qui neperm<strong>et</strong> l’application des alternatives à la rét<strong>en</strong>tion quelorsqu’une libération est <strong>en</strong>visagée.<strong>Les</strong> Pays-Bas ont lancé quatre proj<strong>et</strong>s pilotes à p<strong>et</strong>iteéchelle, qui feront l’obj<strong>et</strong> d’une évaluation <strong>en</strong> 2013.Ces proj<strong>et</strong>s prévoi<strong>en</strong>t, par exemple, l’imposition d’uneobligation de se prés<strong>en</strong>ter à la police des étrangersconjointem<strong>en</strong>t avec la fourniture, par le service desrapatriem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> des départs, d’une assistance auxétrangers t<strong>en</strong>us de quitter le pays <strong>et</strong> qui sont hébergéspar des particuliers ou des organisations fiables. Unautre proj<strong>et</strong> pilote consiste <strong>en</strong> le versem<strong>en</strong>t d’une cautionpar les étrangers obligés de quitter le pays ou pourle compte de ceux-ci, laquelle pourrait être remboursée60 Conseil de l’Europe, Assemblée parlem<strong>en</strong>taire (APCE) (<strong>2012</strong>).61 Plate-forme pour la Coopération Internationale sur lesSans-papiers (PICUM) (<strong>2012</strong>).62 Conseil de l’Europe, CPT (<strong>2012</strong>b).63 Croatie, Loi relative aux étrangers, 1er janvier <strong>2012</strong>, art. 136,para. 3.64 Chypre, Loi relative aux étrangers <strong>et</strong> à la migration, 2011,art. 18ΠΣΤ (1).après vérification que l’étranger a effectivem<strong>en</strong>t quittéle territoire de l’Union europé<strong>en</strong>ne 65 .La nouvelle loi de la Slovaquie sur le séjour desétrangers est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur <strong>en</strong> janvier <strong>2012</strong> <strong>et</strong>introduit deux mesures alternatives à la rét<strong>en</strong>tion,à savoir une assignation à résid<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> la possibilitéde garanties financières 66 .Le Tableau 1.5 fournit un aperçu des types d’alternativesprévues par la législation nationale, bi<strong>en</strong> que certainspays utilis<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t d’autres alternatives 67 .L’exist<strong>en</strong>ce d’alternatives à la rét<strong>en</strong>tion dans lalégislation nationale n’est pas <strong>en</strong> soi une garantieque celles-ci sont utilisées dans la pratique. PlusieursÉtats membres de l’UE ne recueill<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>core destatistiques sur les alternatives à la rét<strong>en</strong>tion, ce quir<strong>en</strong>d difficile l’évaluation de la mesure dans laquelleces dernières sont réellem<strong>en</strong>t utilisées. Dans d’autresÉtats membres, les statistiques de <strong>2012</strong> n’étai<strong>en</strong>t pasdisponibles à l’impression du prés<strong>en</strong>t rapport.Le Tableau 1.6 fournit une comparaison <strong>en</strong>tre lespersonnes placées <strong>en</strong> rét<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> celles bénéficiantd’alternatives à la rét<strong>en</strong>tion dans les huit États membresde l’UE pour lesquels ces informations ont pu être partiellem<strong>en</strong>trecueillies, ainsi qu’<strong>en</strong> Croatie. Dans tousces pays, la rét<strong>en</strong>tion est plus courante que le recoursaux alternatives. Si certains États membres de l’UE(par exemple l’Autriche, la République tchèque ou laRoumanie) ont régulièrem<strong>en</strong>t recours aux alternatives,il semble que ce ne soit pas le cas dans d’autres.1.3.4. Contrôle du r<strong>et</strong>our forcé<strong>Les</strong> ressortissants des pays tiers qui ne rempliss<strong>en</strong>t pasles conditions d’<strong>en</strong>trée ou de séjour dans l’UE se voi<strong>en</strong>tnotifier une décision de r<strong>et</strong>our que les autorités peuv<strong>en</strong>tfaire exécuter si elle n’est pas volontairem<strong>en</strong>t respectée.En <strong>2012</strong>, dans le cadre des opérations conjointesde Frontex, 2 110 personnes ont fait l’obj<strong>et</strong> d’un r<strong>et</strong>ourforcé, s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t le même chiffre qu’<strong>en</strong> 2011 où 2 059personnes ont fait l’obj<strong>et</strong> d’un r<strong>et</strong>our forcé.La directive r<strong>et</strong>our oblige les États membres de l’UEà m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place un système efficace de contrôledu r<strong>et</strong>our. <strong>Les</strong> préoccupations liées aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>lors des r<strong>et</strong>ours forcés peuv<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>tporter sur le traitem<strong>en</strong>t des personnes rapatriées parles autorités chargées d’exécuter le r<strong>et</strong>our, l’accès desrapatriés à l’information, les voies de recours juridiques65 Pays-Bas, Parlem<strong>en</strong>t, Seconde Chambre (2011). Voirégalem<strong>en</strong>t: Pays-Bas, Médiateur national (<strong>2012</strong>) ; <strong>et</strong>Pays-Bas, Gouvernem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).66 Slovaquie, Loi n° 404/2011 sur le séjour des étrangersmodifiant certaines lois, 21 octobre 2011.67 FRA (<strong>2012</strong>), p. 50 <strong>et</strong> 51.58


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationTableau 1.5 : Types d’alternatives appliquées par les États membres de l’UE, UE-25 <strong>et</strong> CroatiePaysObligation derem<strong>et</strong>tre desdocum<strong>en</strong>tsCaution/garantiePrés<strong>en</strong>tationrégulière devantles autoritésRésid<strong>en</strong>cedésignéeAT × × ×Résid<strong>en</strong>cedésignée &conseilsBE ×BG ×CZ × ×SurveillanceélectroniqueDK × × × × ×DE × × × ×EE × × ×EL × × × ×ES × × ×FI × × ×FR × × × ×HU × × ×IE × × ×IT × × ×LV × ×LT ×* × ×LU × ×NL × ×* × ×PL × ×PT × × ×RO × ×SE × × ×SI × × × ×SK × × ×UK ×** × × × ×HR × × × ×Notes :<strong>Les</strong> caractères gras/bleus indiqu<strong>en</strong>t les modifications interv<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Chypre <strong>et</strong> Malte ne sont pas incluses : la loi chypriot<strong>en</strong>e précise aucune alternative <strong>et</strong> à Malte, les alternatives ne sont possibles que lorsque la libération est <strong>en</strong>visagée.* Concerne les mineurs dont la tutelle est confiée à une ag<strong>en</strong>ce ou un particulier (article 115.2.3 de la loi lituani<strong>en</strong>ne sur le statutjuridique des étrangers, circulaire néerlandaise sur les étrangers point A6/5.3.3.3).** Au Royaume-Uni, l’obligation de rem<strong>et</strong>tre ses docum<strong>en</strong>ts s’applique à toutes les personnes qui ne sont pas <strong>en</strong> possessiond’une autorisation de séjour <strong>et</strong> elle ne constitue donc pas à proprem<strong>en</strong>t parler une alternative à la rét<strong>en</strong>tion.Source : Autriche, Loi sur la police des étrangers de 2005, article 77, paragraphe 3 (libération sous caution <strong>en</strong> place depuis le 1 er juill<strong>et</strong> 2011) ;Belgique, Loi sur les étrangers, article 74, paragraphes 5 à 8 ; Bulgarie, Loi sur les étrangers, article 44, paragraphe 5 ; Croatie, Loisur les étrangers, article 136/3 ; République tchèque, FORA, article 123 ; Danemark, Loi sur les étrangers, article 34, paragraphe 1,points i), ii), iii) <strong>et</strong> iv), ainsi qu’article 34, paragraphes 2 à 5 <strong>et</strong> article 34 bis, paragraphe 1 ; Estonie, Loi sur l’obligation de quitterle territoire <strong>et</strong> l’interdiction d’<strong>en</strong>trée, section 10 ; Finlande, Loi sur les étrangers n° 301/2004, articles 118, 119 <strong>et</strong> 120 ; France,CESEDA, articles L 552-4, L 552-4.1 (surveillance électronique introduite <strong>en</strong> 2011 pour les personnes s’occupant d’un <strong>en</strong>fant)<strong>et</strong> L 552-5 ; Allemagne, Loi sur le séjour (Auf<strong>en</strong>thG), sections 50 (5) <strong>et</strong> 61 ; Grèce, Loi n° 3907/2011, article 30, paragraphe 1,<strong>en</strong> liaison avec l’article 22, paragraphe 3 ; Hongrie, Loi II sur l’admission <strong>et</strong> le droit de séjour des ressortissants de pays tiers,sections 62 <strong>et</strong> suivantes ; Irlande, Loi de 2004 sur l’immigration, section 14 (1), <strong>et</strong> loi de 2003 sur l’immigration, section 5 (4) ;Italie, Décr<strong>et</strong>-loi n° 89 du 23 juin 2011 (Journal officiel n° 129 du 23 juin 2011), article 3, paragraphe 1, point d), <strong>et</strong> paragraphe 2 ;L<strong>et</strong>tonie, Loi sur l’immigration, section 51 (3) ; Lituanie, Loi sur le statut juridique des étrangers, section 115.2 ; Luxembourg, Loidu 1 er juill<strong>et</strong> 2011 modifiant la loi du 29 août 2008 sur la libre circulation des personnes, modifications des articles 120 <strong>et</strong> 125 ;Pays-Bas, Loi sur les étrangers, article 52, paragraphe 1, article 54 <strong>et</strong> articles 56 à 58, ainsi que circulaire sur les étrangers,point A6/5.3.3.3 ;Pologne, Loi sur les étrangers, article 90.1, paragraphe 3 ; Portugal, Loi n° 23/2007 du 4 juill<strong>et</strong>, article 142,paragraphe 1 ; Roumanie, Loi sur les étrangers, articles 102 à 104 (applicable aux personnes tolérées) ; Slovaquie, Loi n° 404/2011du 21 octobre 2011 sur le séjour des étrangers (<strong>en</strong> vigueur depuis le 1 er janvier <strong>2012</strong>) ; Slovénie, Loi de 2011 sur les étrangers,articles 73 <strong>et</strong> 76 <strong>et</strong> article 81, paragraphe 2 ; Espagne, Loi 4/200, article 161, Suède, Loi sur les étrangers 2005 :716, chapitre 10,sections 6 <strong>et</strong> 8 ; Royaume-Uni, Loi sur l’immigration, annexe 2, paragraphes 4, 21, 22 <strong>et</strong> 29 à 34, <strong>et</strong>, pour la surveillanceélectronique, voir la loi de 2004 sur l’asile <strong>et</strong> l’immigration (traitem<strong>en</strong>t des demandeurs), section 3659


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 1.6 : Nombre des migrants placés <strong>en</strong> rét<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> des personnes auxquelles des alternatives à larét<strong>en</strong>tion ont été imposées <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, huit États membres de l’UE <strong>et</strong> CroatiePaysPersonnes<strong>en</strong> rét<strong>en</strong>tionPersonnesauxquelles desalternatives ontété appliquéesPériodecouverteChiffre compr<strong>en</strong>antles demandeursd’asileChiffre compr<strong>en</strong>antla rét<strong>en</strong>tion dans leszones de transitAT 4 561 924 <strong>2012</strong> Oui NonBG 685 15 janv. – juin Oui Non*CZ 152 59 janv. – juin Non OuiLT 234 1 janv. – juin Non NonLV 207 34 <strong>2012</strong> Non NonRO 668 206 <strong>2012</strong> Non NonSI 359 21 <strong>2012</strong> Non NonSK 72 1 janv. – juin Non NonHR 784 6 <strong>2012</strong> Non** NonNotes : * indique que les chiffres sur la rét<strong>en</strong>tion ne compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas les demandeurs d’asile, mais que ceux relatifs auxalternatives peuv<strong>en</strong>t les inclure.** indique que le nombre total de personnes placées <strong>en</strong> rét<strong>en</strong>tion compr<strong>en</strong>d les demandeurs d’asile, mais que le nombrede personnes auxquelles les alternatives à la rét<strong>en</strong>tion ont été imposées exclut ces derniers.Source : Statistiques nationales, 2013<strong>et</strong> de communication ou les conditions <strong>et</strong> garanties derét<strong>en</strong>tion pour les personnes vulnérables.Un contrôle efficace est avantageux tant pour lapersonne qui doit être éloignée que pour l’ag<strong>en</strong>ce quise charge de l’éloignem<strong>en</strong>t 68 . Il réduit le risque de mauvaistraitem<strong>en</strong>t par les services répressifs p<strong>en</strong>dant laprocédure de r<strong>et</strong>our, fournit un r<strong>et</strong>our d’informationssur l’opération, r<strong>en</strong>force la responsabilisation, perm<strong>et</strong>de calmer les t<strong>en</strong>sions, d’établir <strong>et</strong> de vérifier immédiatem<strong>en</strong>tles év<strong>en</strong>tuelles infractions <strong>et</strong> donc de limiterle nombre de litiges <strong>et</strong> d’améliorer l’acceptation desr<strong>et</strong>ours par l’opinion publique.Pour la première fois, le Comité pour la prév<strong>en</strong>tion dela torture (CPT) a examiné le traitem<strong>en</strong>t des ressortissantsétrangers lors d’une opération d’éloignem<strong>en</strong>tpar voie aéri<strong>en</strong>ne. Une délégation du CPT a contrôlé unvol affrété <strong>en</strong>tre Londres <strong>et</strong> Colombo (Sri Lanka) dansle cadre d’une visite ad hoc au Royaume-Uni du 22au 24 octobre 69 .Mise <strong>en</strong> place de systèmes de contrôleefficaces <strong>en</strong> <strong>2012</strong><strong>Les</strong> systèmes de contrôle du r<strong>et</strong>our forcé peuv<strong>en</strong>t êtreefficaces <strong>et</strong> opérationnels s’ils couvr<strong>en</strong>t toutes les68 Ibid., p. 51 <strong>et</strong> suivantes.69 Conseil de l’Europe, CPT (<strong>2012</strong>c).activités réalisées dans le cadre de l’éloignem<strong>en</strong>t, quece soit avant le départ, à l’arrivée <strong>et</strong> à la réception dansle pays de destination, <strong>et</strong> si les contrôles sont effectués<strong>en</strong> continu par un organisme indép<strong>en</strong>dant des serviceschargés d’exécuter le r<strong>et</strong>our forcé 70 .À la fin de 2011 <strong>et</strong> <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, deux États membres de l’UE,à savoir la Belgique <strong>et</strong> Chypre, ont mis <strong>en</strong> place, parvoie législative, un système de suivi indép<strong>en</strong>dant 71 . LaBelgique a chargé l’Inspection générale de la policede c<strong>et</strong>te mission, mais sans prévoir de financem<strong>en</strong>tstructurel, tandis que Chypre n’a pas désigné d’<strong>en</strong>titéspécifique, mais a confié c<strong>et</strong>te tâche au Médiateur qui,pour c<strong>et</strong>te fonction, a exigé comme préalable que dupersonnel supplém<strong>en</strong>taire lui soit attribué.Le Portugal a désigné le service des étrangers (Serviçode Estrangeiros e Fronteiras) <strong>en</strong> tant qu’autorité responsabledu contrôle du r<strong>et</strong>our 72 . Le service des étrangersne peut cep<strong>en</strong>dant pas être considéré comme indép<strong>en</strong>dant,car il s’agit de la même ag<strong>en</strong>ce que celle chargéede l’exécution des r<strong>et</strong>ours.La Roumanie a consolidé le système de contrôle<strong>en</strong> <strong>2012</strong>, à la suite de modifications de la loi sur les70 Voir : FRA (<strong>2012</strong>), p. 51 <strong>et</strong> suivantes.71 Belgique, Arrêté royal du 19 juin <strong>2012</strong> sur le r<strong>et</strong>our forcé,19 juin <strong>2012</strong> ; Chypre, Loi relative aux étrangers <strong>et</strong> à lamigration, 2011, article 18OΓ–8ΠΘ.72 Portugal, Loi 29/<strong>2012</strong>, 9 août <strong>2012</strong>.60


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationétrangers adoptées au cours du second semestrede 2011. En Pologne, la Fondation d’Helsinki pour les<strong>droits</strong> de l’homme a été invitée à accompagner un volde r<strong>et</strong>our dans le cadre d’un proj<strong>et</strong> pilote sout<strong>en</strong>u parun fonds de l’UE destiné à aider les États membresdans l’amélioration de la gestion des r<strong>et</strong>ours, le Fondspour le r<strong>et</strong>our. En Estonie, à la suite d’un accord avecla Croix-Rouge conclu <strong>en</strong> 2011, le contrôle du r<strong>et</strong>ourest dev<strong>en</strong>u opérationnel. Selon les informationsfournies par Diakonie Rheinland-Westfal<strong>en</strong>-Lippe e.V,<strong>en</strong> août <strong>2012</strong>, le contrôleur du r<strong>et</strong>our à l’aéroport deDüsseldorf, <strong>en</strong> Allemagne, <strong>et</strong> le mécanisme nationalserbe de prév<strong>en</strong>tion ont coopéré pour contrôler toutesles phases d’un vol r<strong>et</strong>our de l’Allemagne vers Belgrade,à l’exception du vol proprem<strong>en</strong>t dit.Comme l’illustre la Figure 1.2, à la fin de l’année <strong>2012</strong>, lalégislation ou les accords de coopération <strong>en</strong>tre les autorités<strong>et</strong> le service de contrôle dans 15 États membres,y compris au Royaume-Uni, qui n’est pas lié par ladirective r<strong>et</strong>our, prévoi<strong>en</strong>t un contrôle indép<strong>en</strong>dant dur<strong>et</strong>our. Il peut s’agir d’une base juridique pour le contrôledu r<strong>et</strong>our <strong>en</strong> général ou de la désignation d’une <strong>en</strong>titéparticulière pour c<strong>et</strong>te fonction. <strong>Les</strong> États membres del’UE dans lesquels le contrôle est confié à une ag<strong>en</strong>cequi relève des services gouvernem<strong>en</strong>taux chargés desr<strong>et</strong>ours (Portugal 73 , Suède 74 ) <strong>et</strong> les États membres oùle contrôle est effectué sur une base ponctuelle ouinformelle (comme pour les proj<strong>et</strong>s pilotes <strong>en</strong> Finlande 75<strong>et</strong> <strong>en</strong> Pologne 76 ) ne figur<strong>en</strong>t pas parmi ces 15 Étatsmembres de l’UE.En Slovaquie, le contrôle indép<strong>en</strong>dant par les ONG estprévu par la loi 77 , bi<strong>en</strong> qu’aucun mécanisme ne soit <strong>en</strong>place <strong>et</strong> que des contrôles indép<strong>en</strong>dants n’ai<strong>en</strong>t pas<strong>en</strong>core, <strong>en</strong> pratique, été m<strong>en</strong>és systématiquem<strong>en</strong>t 78 .Six États membres de l’UE, à savoir la Bulgarie,l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie <strong>et</strong> la Slovénie, nedispos<strong>en</strong>t pas d’un système efficace de contrôle, tandisque l’Irlande n’est pas liée par la directive r<strong>et</strong>our. Si lesinstitutions nationales des <strong>droits</strong> de l’homme (INDH)peuv<strong>en</strong>t contrôler la phase précédant le départ dansles c<strong>en</strong>tres de rét<strong>en</strong>tion où sont dét<strong>en</strong>ues les personnes73 Ibid.74 Suède, Loi sur les étrangers 2005:716, 29 septembre 2005.75 En Finlande, la loi prévoit uniquem<strong>en</strong>t le contrôle de lalégalité des r<strong>et</strong>ours forcés par le médiateur parlem<strong>en</strong>taire, leministre de la Justice <strong>et</strong> le médiateur chargé des minorités. Ilexiste égalem<strong>en</strong>t un système de suivi ponctuel, sur la based’un accord verbal <strong>en</strong>tre la police municipale d’Helsinki <strong>et</strong>le Tribunal de première instance d’Helsinki. Une personn<strong>et</strong>ravaillant au Tribunal de première instance a parfoisaccompagné des éloignem<strong>en</strong>ts par avion.76 Informations fournies par la Fondation d’Helsinki pour les<strong>droits</strong> de l’homme, novembre <strong>2012</strong>.77 Slovaquie, Loi n° 404/2011 sur le séjour des étrangersmodifiant certaines lois, 21 octobre 2011.78 Déclaration de la Ligue des <strong>droits</strong> de l’homme,10 septembre <strong>2012</strong>.dans l’att<strong>en</strong>te du r<strong>et</strong>our comme, par exemple, <strong>en</strong>Belgique, <strong>en</strong> Bulgarie <strong>et</strong> au Portugal, elles n’agiss<strong>en</strong>tgénéralem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> qualité d’organes de contrôledu r<strong>et</strong>our forcé.La Bulgarie a proposé que des ONG nationales <strong>et</strong>internationales ainsi que le Médiateur réglem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t lecontrôle obligatoire des éloignem<strong>en</strong>ts, mais ces modificationsde la loi sur les étrangers étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core <strong>en</strong>cours d’exam<strong>en</strong> à la fin de l’année <strong>2012</strong>.Malgré une disposition juridique introduite <strong>en</strong> Grèce<strong>en</strong> 2011 concernant le contrôle externe des éloignem<strong>en</strong>ts,le pays n’a pas <strong>en</strong>core publié la décision ministérielleconjointe nécessaire à la mise <strong>en</strong> place d’unsystème de contrôle effectué par le médiateur <strong>et</strong> lesONG 79 . Dans le cadre de la surveillance de l’exécutiondu jugem<strong>en</strong>t M.S.S. contre Belgique <strong>et</strong> Grèce par leComité des Ministres du Conseil de l’Europe, les autoritésgrecques ont été invitées à t<strong>en</strong>ir informé le Comitésur la mise <strong>en</strong> œuvre de la procédure des r<strong>et</strong>ours forcésconformém<strong>en</strong>t aux exig<strong>en</strong>ces de la CEDH 80 .En Espagne, la mise <strong>en</strong> place d’un système de contrôleindép<strong>en</strong>dant n’est pas m<strong>en</strong>tionnée dans la loi sur lesétrangers. Le Médiateur, <strong>en</strong> sa qualité de mécanism<strong>en</strong>ational de protection (MNP), a pour la première foiscontrôlé <strong>en</strong> <strong>2012</strong> l’embarquem<strong>en</strong>t de deux vols der<strong>et</strong>our coordonnés par Frontex, organisés par l’Espagne<strong>et</strong> les Pays-Bas 81 .Selon l’analyse de la FRA, tous les États membres del’UE qui particip<strong>en</strong>t aux opérations de r<strong>et</strong>our coordonnéespar Frontex ne dispos<strong>en</strong>t pas d’un systèmeefficace de contrôle du r<strong>et</strong>our (Espagne, Finlande,Italie <strong>et</strong> Suède). En <strong>2012</strong>, trois de ces États membresont organisé 14 opérations de r<strong>et</strong>our conjointes sur untotal de 38 (Espagne, Italie <strong>et</strong> Suède).<strong>Les</strong> systèmes de contrôle fonctionn<strong>en</strong>t à des degrésdivers. Dans une minorité d’États membres de l’UE,les contrôleurs accompagn<strong>en</strong>t le vol de r<strong>et</strong>our <strong>en</strong>lui-même. Sur les 15 États membres dans lesquels laFRA estime que des systèmes de contrôle efficacessont <strong>en</strong> place, sept seulem<strong>en</strong>t (Autriche, Belgique,Danemark, Estonie, Luxembourg, République tchèque<strong>et</strong> Royaume-Uni) ont contrôlé un vol de r<strong>et</strong>our <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,le contrôle dans les autres États membres se limitantau processus précédant le départ. En Lituanie, laCroix-Rouge <strong>en</strong>visage de participer à un vol de r<strong>et</strong>our<strong>en</strong> 2013 82 . <strong>Les</strong> États membres dont les contrôleurs nesont pas indép<strong>en</strong>dants vis-à-vis de l’autorité chargée de79 Grèce, Loi n° 3907/2011, 26 janvier 2011, art. 23, para. 6.80 Décision adoptée lors de la 1144e réunion sur les <strong>droits</strong> del’homme, 4-6 juin <strong>2012</strong> ; voir égalem<strong>en</strong>t : Conseil de l’Europe,Comité des Ministres (<strong>2012</strong>).81 Espagne, Médiateur (<strong>2012</strong>).82 Lituanie, Société lituani<strong>en</strong>ne de la Croix-Rouge (<strong>2012</strong>).61


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Figure 1.2 : Systèmes de contrôle indép<strong>en</strong>dant du r<strong>et</strong>our forcé, UE-27Système indép<strong>en</strong>dantde contrôle <strong>en</strong> placePas de systèmeindép<strong>en</strong>dant de contrôleNotes :L’Irlande <strong>et</strong> le Royaume-Uni ne sont pas liés par la directive r<strong>et</strong>our. <strong>Les</strong> systèmes de contrôle m<strong>en</strong>tionnés sont prévus soit parla loi soit par un accord de coopération.Source : FRA, <strong>2012</strong>la mise <strong>en</strong> œuvre de l’éloignem<strong>en</strong>t (Portugal <strong>et</strong> Suède)effectu<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t des contrôles à bord du vol.Le Fonds europé<strong>en</strong> pour le r<strong>et</strong>our prévoit le financem<strong>en</strong>tdu contrôle des r<strong>et</strong>ours forcés. Sept États membres ontfait usage de c<strong>et</strong>te possibilité <strong>en</strong> <strong>2012</strong> : dans deux deces États (Slovaquie <strong>et</strong> Suède), les autorités chargéesd’exécuter le r<strong>et</strong>our effectu<strong>en</strong>t le contrôle ; dans troisautres (Lituanie, L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> Roumanie), le Fondsfinance <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong> grande partie les proj<strong>et</strong>s decontrôle qui, <strong>en</strong> pratique, se limit<strong>en</strong>t aux procéduresprécédant le r<strong>et</strong>our.Si la proposition de règlem<strong>en</strong>t portant création du FondsAsile <strong>et</strong> migration à partir de 2014 ne m<strong>en</strong>tionne pasexplicitem<strong>en</strong>t le contrôle du r<strong>et</strong>our, le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t dece type de capacités pourrait bénéficier du financem<strong>en</strong>tcommunautaire s’il est destiné à sout<strong>en</strong>ir la mise <strong>en</strong>place de « systèmes […] afin de garantir le bon déroulem<strong>en</strong>tdes procédures de r<strong>et</strong>our » 83 .RapportsL’établissem<strong>en</strong>t de rapports sur les résultats du contrôlegarantit la responsabilisation des ag<strong>en</strong>ces gouvernem<strong>en</strong>tales<strong>et</strong> la crédibilité de l’organisation de contrôle.Quatre des sept États membres de l’UE où des organisationsde contrôle indép<strong>en</strong>dantes étai<strong>en</strong>t pleinem<strong>en</strong>topérationnelles <strong>en</strong> <strong>2012</strong> publi<strong>en</strong>t les conclusions desmissions de contrôle, au moins <strong>en</strong> partie (Allemagne,Pays-Bas, République tchèque <strong>et</strong> Royaume-Uni). Dansd’autres États membres, les conclusions sont partagées<strong>en</strong> interne avec les institutions impliquées dans lesprocédures de r<strong>et</strong>our.83 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011), art. 11.62


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationPratique <strong>en</strong>courageantePrévoir un contrôle indép<strong>en</strong>dant du r<strong>et</strong>ourMême les États membres de l’UE qui ne sont pas soumis à la directive r<strong>et</strong>our <strong>et</strong> qui ne sont donc pas t<strong>en</strong>usde m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place un système de contrôle efficace du r<strong>et</strong>our reconnaiss<strong>en</strong>t les avantages de ce contrôle. AuRoyaume-Uni, l’inspection des prisons (Her majesty’s Inspectorate of Prisons, HMIP), par exemple, contrôlerégulièrem<strong>en</strong>t les opérations de r<strong>et</strong>our forcé. En 2011 <strong>et</strong> <strong>2012</strong>, l’HMIP a ainsi assuré quatre missions de contrôleà l’occasion desquelles ses contrôleurs à temps plein <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>dants ont accompagné les rapatriés depuis lesc<strong>en</strong>tres de rét<strong>en</strong>tion pour immigrants jusqu’au point de débarquem<strong>en</strong>t dans le pays de destination, réalisant desinspections conformém<strong>en</strong>t aux lignes directrices prescrites, appelées « Att<strong>en</strong>tes » (Expectations). L’HMIP passeégalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> revue les rapports de vols précéd<strong>en</strong>ts ainsi que d’autres docum<strong>en</strong>ts concernant le vol particulierafin de rec<strong>en</strong>ser <strong>et</strong> de proposer des améliorations.Selon les conclusions des contrôles, qui sont toujours publiées, les éloignem<strong>en</strong>ts ont été, de manière générale,bi<strong>en</strong> gérés <strong>et</strong> la plupart des dét<strong>en</strong>us traités avec respect. Parmi les problèmes relevés figur<strong>en</strong>t le manqued’interprétariat, le recours inutile à la force, l’abs<strong>en</strong>ce de formation spécifique sur l’usage de la force dans l’espaceconfiné d’un aéronef, l’utilisation de certains propos off<strong>en</strong>sants <strong>et</strong> racistes par le personnel d’accompagnem<strong>en</strong>t<strong>et</strong> des comportem<strong>en</strong>ts agressifs de la part des fonctionnaires des pays d’origine lors de l’arrivée à destination*.En outre, des comités de contrôle indép<strong>en</strong>dants (Indep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t Monitoring Boards, IMB) intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t lors ducontrôle du r<strong>et</strong>our dans un effort visant à garantir des normes appropriées <strong>en</strong> matière de soins <strong>et</strong> de déc<strong>en</strong>ce.<strong>Les</strong> IMB sont composés de membres du grand public nommés par le ministre pour réaliser des activités decontrôle indép<strong>en</strong>dant quelques jours par mois sur une base volontaire. <strong>Les</strong> volontaires bénéfici<strong>en</strong>t d’un accèsillimité aux c<strong>en</strong>tres de rét<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> peuv<strong>en</strong>t parler <strong>en</strong> privé à tout dét<strong>en</strong>u s’ils le souhait<strong>en</strong>t.<strong>Les</strong> IMB publi<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t des rapports sur les suj<strong>et</strong>s de préoccupation. Ils se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t traditionnellem<strong>en</strong>tsur les conditions dans les c<strong>en</strong>tres de rét<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> dans certaines installations de rét<strong>en</strong>tion de courte duréesituées dans les aéroports ; depuis quelques années, ils contrôl<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t les opérations d’éloignem<strong>en</strong>tjusqu’à l’embarquem<strong>en</strong>t au point de départ du Royaume-Uni. Depuis 2010, <strong>en</strong> réponse à une invitation duministre de l’Intérieur leur demandant de contrôler les éloignem<strong>en</strong>ts forcés effectués par vols affrétés, lesvolontaires ont accompagné les dét<strong>en</strong>us sur six vols de r<strong>et</strong>our vers diverses destinations dans le cadre d’uneétude de faisabilité ; c<strong>et</strong>te tâche devrait dans un proche av<strong>en</strong>ir dev<strong>en</strong>ir un aspect régulier de leurs activités decontrôle.Note : * Informations fournies par l’HMIP <strong>en</strong> janvier 2013 <strong>et</strong> HIMP, « Dét<strong>en</strong>us sous escorte : inspection de l’escorte <strong>et</strong> des éloignem<strong>en</strong>ts versl’Afghanistan » (D<strong>et</strong>ainees under escort : Inspection of escort and removals to Afghanistan), 25–26 juin <strong>2012</strong>.Pour plus d’informations, voir : www.justice.gov.uk/about/hmi-prisons/inspection-and-appraisal-criteria, www.justice.gov.uk/about/hmi-prisons<strong>et</strong> www.justice.gov.uk/about/imb<strong>Les</strong> rapports sont établis régulièrem<strong>en</strong>t, généralem<strong>en</strong>tsur une base annuelle. <strong>Les</strong> rapports accessibles aupublic décriv<strong>en</strong>t les acteurs interv<strong>en</strong>ant dans le r<strong>et</strong>our,les procédures de r<strong>et</strong>our <strong>et</strong> les dysfonctionnem<strong>en</strong>tsév<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t constatés p<strong>en</strong>dant la procédure der<strong>et</strong>our. Ces rapports dénonc<strong>en</strong>t des problèmes récurr<strong>en</strong>ts,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne :le manque de moy<strong>en</strong>s nécessaires pour atteindre ladestination finale dans le pays de r<strong>et</strong>our ;la disponibilité de nourriture <strong>et</strong> d’eau dans l’att<strong>en</strong>tedu r<strong>et</strong>our ; la répétition de procédures r<strong>et</strong>ardant ler<strong>et</strong>our ;les annulations tardives évitables ; l’expulsion depersonnes malades <strong>et</strong> suicidaires ;la personne de l’immin<strong>en</strong>ce du r<strong>et</strong>our, notamm<strong>en</strong>tpour ne pas compliquer la procédure de r<strong>et</strong>our ; les difficultés liées à la langue ; les <strong>en</strong>fants surchargés émotionnellem<strong>en</strong>t <strong>et</strong>am<strong>en</strong>és à traduire pour leurs par<strong>en</strong>ts d’une manièreinadaptée à leur âge ;les personnes âgées qui sont souv<strong>en</strong>t démunies oumalades abandonnant leurs familles ; les r<strong>et</strong>ours vers des pays <strong>en</strong> crise ;le r<strong>et</strong>our de mineurs non accompagnés versd’autres États membres où ils pourrai<strong>en</strong>t être considéréscomme des adultes ; <strong>et</strong>la séparation des familles ; le temps insuffisantlaissé par les autorités pour faire ses bagages ;le r<strong>et</strong>our des Roms qui craign<strong>en</strong>t la discriminationdans le pays de destination.la dét<strong>en</strong>tion avec des délinquants des personnesà rapatrier; l’int<strong>en</strong>tion délibérée de ne pas informer63


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Pratique <strong>en</strong>courageanteRapports sur les résultats du contrôleLe forum pour le contrôle des r<strong>et</strong>oursforcés à l’aéroport de Francfort (ForumAbschiebungsbeobachtung am Flughaf<strong>en</strong>Frankfurt am Main, FAFF) se réunit tous lestrimestres, réunissant les autorités, le HCR <strong>et</strong> desinitiatives de la société civile. Le Forum fait rapportchaque année sur le nombre de r<strong>et</strong>ours, les motifsd’annulation des r<strong>et</strong>ours <strong>et</strong> le comportem<strong>en</strong>t de lapolice lors de l’exécution des décisions de r<strong>et</strong>our.Le rapport décrit les grands problèmes, qui sontillustrés par des cas individuels, <strong>et</strong> r<strong>en</strong>d comptedes réponses fournies par les contrôleurs <strong>et</strong> lesinstitutions responsables d’un r<strong>et</strong>our donné.Source : Rapports annuels du FAFF, disponibles à :http://diakonie-hess<strong>en</strong>-nassau.de/arbeitsfelder/migration-flucht-und-interkulturelle-arbeit/abschiebungsbeobachtung.htmlNormes appliquéesL’UE ne dispose pas <strong>en</strong>core de normes contraignantesdétaillées à utiliser pour contrôler les procédures der<strong>et</strong>our. De telles normes communes applicables par lesobservateurs, ainsi qu’une formation commune deséquipes opérationnelles <strong>et</strong> de contrôle, perm<strong>et</strong>trai<strong>en</strong>td’assurer une plus grande responsabilité des acteursinterv<strong>en</strong>ant dans le r<strong>et</strong>our, y compris la police, lesservices de l’immigration, les escortes <strong>et</strong> les autoritésdans les pays d’escale <strong>et</strong> de destination 84 . À l’heureactuelle, les observateurs s’appui<strong>en</strong>t sur l’expéri<strong>en</strong>ce,<strong>en</strong> s’assurant que la procédure, les installations <strong>et</strong> l<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t des personnes r<strong>en</strong>voyées sont conformesà la dignité humaine.Un certain nombre d’États membres ont mis au pointdes lignes directrices <strong>et</strong> checklists dont certainessont disponibles dans le domaine public (Autriche,Allemagne, Pays-Bas 85 <strong>et</strong> Royaume-Uni 86 ).Plusieurs États membres se réfèr<strong>en</strong>t à des docum<strong>en</strong>tsjuridiques ou stratégiques, dont la Décision du Conseilrelative à l’organisation de vols communs pour l’éloignem<strong>en</strong>t(2004/573/CE), les lignes directrices de l’Associationinternationale du transport aéri<strong>en</strong> (IATA) surl’éloignem<strong>en</strong>t des passagers inadmissibles (Guidelinesfor the Removal of Inadmissible Pass<strong>en</strong>gers) 87 , lesVingt principes directeurs sur le r<strong>et</strong>our forcé du Conseilde l’Europe 88 , les normes du CPT sur l’éloignem<strong>en</strong>td’étrangers par la voie aéri<strong>en</strong>ne 89 , l’étude de l’Organisationinternationale pour les migrations (OIM) sur lesmeilleures pratiques <strong>en</strong> matière de gestion du r<strong>et</strong>our 90 ,les meilleures pratiques de Frontex pour l’éloignem<strong>en</strong>tde ressortissant de pays tiers <strong>en</strong> séjour irrégulier(Best Practices for the Removal of Illegally Pres<strong>en</strong>tThird-country Nationals) 91 <strong>et</strong> le code de conduite deFrontex (Code of Conduct) 92 .Dans le cadre du r<strong>et</strong>our de victimes de la traite des êtreshumains, les principes de base <strong>en</strong> matière de r<strong>et</strong>our établispar l’OSCE/BIDDH <strong>en</strong> <strong>2012</strong> peuv<strong>en</strong>t comporter desori<strong>en</strong>tations à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération lors du contrôledes r<strong>et</strong>ours de ressortissants de pays tiers <strong>en</strong> général, <strong>et</strong><strong>en</strong> particulier dans le domaine du suivi de l’après-r<strong>et</strong>our,y compris par les autorités du pays d’origine 93 .1.4. Intégration des migrants1.4.1. Développem<strong>en</strong>ts clésConformém<strong>en</strong>t à la Stratégie Europe 2020 pour unecroissance inclusive, la Commission europé<strong>en</strong>ne, pouraméliorer les possibilités d’emploi, d’éducation <strong>et</strong>d’inclusion sociale pour toutes les personnes résidantdans l’UE 94 , a lancé plusieurs initiatives afin de remédieraux problèmes d’intégration des migrants <strong>et</strong> desout<strong>en</strong>ir le contrôle <strong>et</strong> les actions au niveau de l’UE <strong>et</strong>au niveau national.En <strong>2012</strong>, le site Intern<strong>et</strong> europé<strong>en</strong> sur l’intégrationa été remanié 95 . Ce site propose une plate-formevirtuelle pour lancer le débat public, les initiativesconcernant les politiques <strong>et</strong> le dialogue <strong>en</strong>tre lesparties pr<strong>en</strong>antes, au sein des organisations tantnon-gouvernem<strong>en</strong>tales que gouvernem<strong>en</strong>tales. <strong>Les</strong>ite web rassemble une série d’exemples de bonnespratiques <strong>en</strong> matière d’intégration prov<strong>en</strong>ant des Étatsmembres de l’UE <strong>et</strong> une bibliothèque <strong>en</strong> ligne cont<strong>en</strong>ant84 Conseil de l’Europe, Proj<strong>et</strong> europé<strong>en</strong> des MNP (<strong>2012</strong>).85 Voir, par exemple, le formulaire d’inspection de laCommission néerlandaise de contrôle des rapatriem<strong>en</strong>ts,disponible à : www.commissi<strong>et</strong>erugkeer.nl/publicatie/toezichtkader.86 Voir les critères d’inspection pour la garde à vue, lesprisons, la dét<strong>en</strong>tion, les <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> les jeunes, lesc<strong>en</strong>tres de rééducation militaires <strong>et</strong> la dét<strong>en</strong>tion judiciaire(Expectations: inspection criteria’ for police custody,prisons, immigration d<strong>et</strong><strong>en</strong>tion, childr<strong>en</strong> and young people,Military Corrective Training C<strong>en</strong>tre and court custody),disponible à : www.justice.gov.uk/about/hmi-prisons/inspection-and-appraisal-criteria.87 Association internationale du transport aéri<strong>en</strong> (IATA), Groupede travail « Autorités de contrôle » (2002).88 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (2005).89 Conseil de l’Europe, CPT (2003).90 OIM (2005).91 Frontex (2009).92 Frontex (2011).93 OSCE/BIDDH (<strong>2012</strong>).94 Voir: Europe 2020, Jeunesse <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, à : http://ec.europa.eu/youthonthemove/index_<strong>en</strong>.htm.95 Lancé <strong>en</strong> 2009, voir : http://europa.eu/rapid/press-release_IP-09-593_fr.htm.64


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationla législation ess<strong>en</strong>tielle, des docum<strong>en</strong>ts d’ori<strong>en</strong>tation<strong>et</strong> des rapports de confér<strong>en</strong>ce 96 .L’Enquête sur les citoy<strong>en</strong>s immigrés, cofinancée par laCommission europé<strong>en</strong>ne, a étudié, dans l’<strong>en</strong>semble del’UE, les expéri<strong>en</strong>ces vécues par les migrants de premièregénération qui résid<strong>en</strong>t dans un État membredepuis plus d’un an, au regard des politiques d’intégrationdans les domaines de l’emploi, des langues,de la participation politique <strong>et</strong> civique, du regroupem<strong>en</strong>tfamilial, du séjour de longue durée, de lacitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é <strong>et</strong> du li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre participation <strong>et</strong> réussitede l’installation. L’<strong>en</strong>quête, publiée <strong>en</strong> <strong>2012</strong> par laFondation Roi Baudouin <strong>et</strong> le Migration Policy Group 97 ,couvre quinze villes dans sept États membres de l’UE(Allemagne, Belgique, Espagne, France, Hongrie, Italie,<strong>et</strong> Portugal), <strong>et</strong> 7 473 immigrants nés <strong>en</strong> dehors de l’UEy ont participé.<strong>Les</strong> données ont montré que pour la plupart desimmigrants faisant l’obj<strong>et</strong> de l’<strong>en</strong>quête, la sécurité del’emploi reste le principal problème, <strong>et</strong> que 25 à 33 %des immigrants se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t surqualifiés pour leur emploi.Or, la participation au marché de l’emploi est considéréepar l’Ag<strong>en</strong>da europé<strong>en</strong> pour l’intégration des ressortissantsde pays tiers comme « l’un des moy<strong>en</strong>s lesplus efficaces <strong>et</strong> les plus concr<strong>et</strong>s de s’intégrer dansune société » 98 .L’Enquête sur les citoy<strong>en</strong>s immigrés souligne <strong>en</strong> outreque, généralem<strong>en</strong>t, les immigrants parl<strong>en</strong>t un plus grandnombre de langues que le citoy<strong>en</strong> moy<strong>en</strong> de leur paysde résid<strong>en</strong>ce, ce qui démontre la contribution pot<strong>en</strong>tielledes migrants à la diversité <strong>et</strong> à une Europe inclusive.<strong>Les</strong> migrants appréci<strong>en</strong>t aussi fortem<strong>en</strong>t les cours delangues proposés dans plusieurs États membres dansle cadre de plans d’action nationaux pour l’intégrationdes migrants (voir le Tableau 1.7 pour davantage d’informationssur ces plans).L’Enquête sur les citoy<strong>en</strong>s immigrés montre que, dans ledomaine de la participation politique <strong>et</strong> civique, la majoritédes immigrants sont intéressés par le droit de vote,<strong>en</strong> particulier au niveau local, <strong>et</strong> que trois participantssur quatre souhait<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir citoy<strong>en</strong>s du pays danslequel ils résid<strong>en</strong>t. Néanmoins, la participation globaledes immigrants à la vie civique varie <strong>en</strong> fonction dela ville, <strong>et</strong> leur participation à des ONG d’immigrantsdép<strong>en</strong>d fortem<strong>en</strong>t du contexte local <strong>et</strong> national.Selon le rapport <strong>2012</strong> d’Eurostat Population <strong>et</strong> conditionsociale, le nombre des personnes qui ont acquis lacitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é d’un État membre de l’UE <strong>en</strong> 2010 est de96 Voir le site intern<strong>et</strong> europé<strong>en</strong> sur l’intégration, à : http://ec.europa.eu/ewsi/fr/Integration_in_other_policy_areas.cfm.97 Fondation Roi Baudouin <strong>et</strong> Migration Policy Group (<strong>2012</strong>).98 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010b).810 000, ce qui représ<strong>en</strong>te une augm<strong>en</strong>tation de 4 %par rapport à 2009 99 . C’est la première fois que ce chiffredépasse 800 000 dans l’UE.L’Espagne, la France <strong>et</strong> le Royaume-Uni se sont taillé lapart du lion, <strong>en</strong> totalisant à eux trois 57 % de tous lesnouveaux citoy<strong>en</strong>s de l’UE. Si l’on ajoute l’Allemagne<strong>et</strong> l’Italie, qui occup<strong>en</strong>t les deux places suivantes dupodium, on arrive à <strong>en</strong>viron 78 % du total de l’UE.L’augm<strong>en</strong>tation globale au niveau de l’UE résulte d’uneaugm<strong>en</strong>tation de 55 % du nombre de nouveaux citoy<strong>en</strong>s(44 000) <strong>en</strong> Espagne <strong>en</strong> 2010 par rapport à 2009 100 .La jeunesse reste l’une des priorités des politiquesd’intégration. Bi<strong>en</strong> que la discrimination soit interditepar la loi dans les États membres de l’UE, des rapportsnationaux <strong>et</strong> internationaux montr<strong>en</strong>t que les jeunesissus de l’immigration <strong>et</strong> les autres jeunes socialem<strong>en</strong>tmarginalisés sont régulièrem<strong>en</strong>t victimes de discriminationdans la plupart des États membres de l’UE 101 .La Commission europé<strong>en</strong>ne a souligné que les jeunesmigrants devrai<strong>en</strong>t être une priorité dans les domainesde l’éducation <strong>et</strong> de l’emploi, car ils sont vulnérables <strong>et</strong>plus exposés à la discrimination 102 . L’inclusion socialedes jeunes, <strong>en</strong> particulier des jeunes issus de l’immigration,est égalem<strong>en</strong>t un élém<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tral des conclusionsde novembre <strong>2012</strong> du Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne<strong>et</strong> des représ<strong>en</strong>tants des gouvernem<strong>en</strong>ts des Étatsmembres concernant la participation <strong>et</strong> l’insertionsociale des jeunes 103 .Dès lors que l’intégration se déroule ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t auniveau local, il importe d’y associer un large év<strong>en</strong>tailde parties pr<strong>en</strong>antes, telles que les ONG, les syndicats<strong>et</strong> d’autres acteurs, pour sout<strong>en</strong>ir l’offre de services <strong>et</strong>faciliter l’intégration dans la vie de tous les jours.Une confér<strong>en</strong>ce d’experts sur l’intégration despersonnes immigrées, organisée par la Présid<strong>en</strong>cechypriote <strong>en</strong> novembre <strong>2012</strong>, était axée sur le rôle descollectivités locales <strong>et</strong> régionales dans l’élaboration <strong>et</strong> lamise <strong>en</strong> œuvre des politiques nationales d’intégration.Toutefois, à la fin de <strong>2012</strong>, seulem<strong>en</strong>t six États membresde l’UE (le Danemark, l’Estonie, la Finlande, l’Italie, lesPays-Bas <strong>et</strong> la Suède) avai<strong>en</strong>t ratifié la Conv<strong>en</strong>tion duConseil de l’Europe sur la participation des étrangersà la vie publique au niveau local 104 .99 Eurostat (<strong>2012</strong>).100 Ibid., p. 1 <strong>et</strong> 2.101 Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> Présid<strong>en</strong>ce chypriote du Conseilde l’UE (<strong>2012</strong>).102 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011c).103 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c).104 Conseil de l’Europe, Conv<strong>en</strong>tion sur la participation desétrangers à la vie publique au niveau local, STCE n° 144, 1992.65


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Le rapport sur le rôle moteur des municipalités dansl’intégration des migrants, intitulé : Good Ideas fromSuccessful Cities : Municipal Leadership in ImmigrantIntegration 105 rassemble les bonnes pratiques de villessituées dans huit États membres de l’UE (Allemagne,Autriche, Espagne, France, Irlande, Pays-Bas, Portugal<strong>et</strong> Royaume-Uni) dans divers domaines, dont leschartes municipales, les programmes d’inclusion, departicipation <strong>et</strong> d’appart<strong>en</strong>ance, <strong>et</strong> les communautésaccueillantes. On observe au niveau national une t<strong>en</strong>danceà la réduction des coûts <strong>et</strong> à la limitation desprestations sociales pour les ressortissants des paystiers. Dans certains cas, les tribunaux ont été invitésà se prononcer. Ainsi, la Cour constitutionnelle fédérale<strong>en</strong> Allemagne a r<strong>en</strong>du deux arrêts dans des affairesd’intégration sociale. Le 10 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, la Cour a déclaréinconstitutionnelle l’exclusion des citoy<strong>en</strong>s étrangersrésid<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> disposant du statut humanitaire des prestationspar<strong>en</strong>tales octroyées par les autorités fédéralespour l’éducation <strong>et</strong> la garde des <strong>en</strong>fants 106 . Quelquesjours plus tard, la même cour a égalem<strong>en</strong>t jugé contraireà la Loi fondam<strong>en</strong>tale la loi sur les prestations socialespour demandeurs d’asile, parce qu’elle ne respectaitpas le droit constitutionnel de jouir d’un niveau de vieminimal 107 . Selon c<strong>et</strong>te loi, les demandeurs d’asile <strong>et</strong>les personnes tolérées avai<strong>en</strong>t droit à une allocationinférieure de 40 % au montant normal. Ce dernier arrêtest particulièrem<strong>en</strong>t intéressant non seulem<strong>en</strong>t parcequ’il affirme clairem<strong>en</strong>t que toutes les personnes résidant<strong>en</strong> Allemagne ont droit à des conditions minimalesd’exist<strong>en</strong>ce dignes, mais aussi parce qu’il fait valoirque des considérations liées à la politique migratoir<strong>en</strong>e doiv<strong>en</strong>t pas porter atteinte à la dignité humaine.La Cour a ainsi déclaré que les considérations de politiquemigratoire <strong>en</strong> vertu desquelles les prestationsversées aux demandeurs d’asile doiv<strong>en</strong>t rester faiblespour éviter les incitations à la migration ne peuv<strong>en</strong>tgénéralem<strong>en</strong>t justifier un abaissem<strong>en</strong>t des prestations<strong>en</strong>-dessous du standard matériel <strong>et</strong> socioculturel dequalité de vie minimum 108 .1.4.2. Plans d’action nationauxpour l’intégrationLe Forum europé<strong>en</strong> sur l’intégration, une plate-formequi associe les parties pr<strong>en</strong>antes à tous les niveauxpour discuter des questions relatives à l’intégration,a souligné que l’une des politiques favorisant l’intégrationest l’adoption de « docum<strong>en</strong>ts politiques clairs,par exemple de plans d’action pour l’intégration » 109 . <strong>Les</strong>105 Maytree Foundation <strong>et</strong> Cities of Migration (<strong>2012</strong>).106 Allemagne, Cour constitutionnelle fédérale, Karlsruhe/1 BvL2/10, 10 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.107 Allemagne, Cour constitutionnelle fédérale, Karlsruhe/1 BvL10/10, 18 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.108 Ibid., disponible à : www.escr-n<strong>et</strong>.org/node/364979.109 Forum europé<strong>en</strong> sur l’intégration (2010), « clear policydocum<strong>en</strong>ts, e.g. clear national action plans on integration »,p. 3.plans d’action au niveau national désign<strong>en</strong>t les autoritésresponsables <strong>et</strong> devrai<strong>en</strong>t ainsi perm<strong>et</strong>tre de r<strong>en</strong>forcerla responsabilisation, ce qui facilite la phase de contrôle.Le Tableau 1.7 donne la liste des 16 États membres del’UE qui ont adopté <strong>et</strong> m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre un ou plusieursplans d’action. L’abs<strong>en</strong>ce de plan d’action national peutindiquer que l’intégration des migrants ne figure pasdans le programme politique <strong>en</strong> raison du faible nombrede migrants vivant dans un État membre donné, comme<strong>en</strong> Hongrie <strong>et</strong> <strong>en</strong> Lituanie où, selon Eurostat, les étrangersne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t que 0,1 % <strong>et</strong> 1,2 %de la population 110 .Il se peut que d’autres États membres ai<strong>en</strong>t adoptédes stratégies ou des docum<strong>en</strong>ts d’ori<strong>en</strong>tation qui,s’ils port<strong>en</strong>t sur l’intégration, ne constitu<strong>en</strong>t pas un pland’action au niveau national (par exemple la France 111 , laPologne 112 ou le Royaume-Uni 113 ). À la fin de l’année, laGrèce, n’avait pas <strong>en</strong>core adopté son plan 114 .La plupart des États membres de l’UE ont adopté leursplans d’action <strong>en</strong>tre 2006 <strong>et</strong> 2010, bi<strong>en</strong> que l’Estonie<strong>et</strong> la République tchèque ai<strong>en</strong>t publié leurs premiersplans <strong>en</strong> 2000. Dans l’<strong>en</strong>semble, les plans couvr<strong>en</strong>t unepériode allant jusqu’<strong>en</strong> 2014, à l’exception des plansbulgare <strong>et</strong> estoni<strong>en</strong>, qui cour<strong>en</strong>t jusqu’<strong>en</strong> 2020.En ce qui concerne les groupes cibles, les plans d’actionénumérés dans le Tableau 1.7 suiv<strong>en</strong>t deux approchesdiffér<strong>en</strong>tes. Certains États membres (Allemagne,Autriche, Espagne, Estonie, Finlande, Irlande, L<strong>et</strong>tonie,Luxembourg <strong>et</strong> Portugal) se veul<strong>en</strong>t universels,c’est-à-dire qu’ils couvr<strong>en</strong>t les ressortissants nationaux<strong>et</strong> étrangers, de même que les migrants de première<strong>et</strong> deuxième générations. D’autres États membres seconc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t spécifiquem<strong>en</strong>t sur les ressortissants depays tiers (Chypre, Pays-Bas, République tchèque <strong>et</strong>Roumanie) ou sur des groupes bi<strong>en</strong> spécifiques, commeles réfugiés <strong>en</strong> Bulgarie 115 . L’Allemagne <strong>et</strong> l’Autriche ontspécifiquem<strong>en</strong>t mis l’acc<strong>en</strong>t sur les femmes migrantesdans leurs politiques de <strong>2012</strong> 116 .110 Eurostat (2011a).111 France, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>), p. 111 à 119.112 En Pologne, le 31 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>t a approuvéle docum<strong>en</strong>t intitulé: « La politique migratoire polonaise :situation actuelle <strong>et</strong> nouvelles mesures ».113 Royaume-Uni, Direction des collectivités <strong>et</strong> desadministrations locales (<strong>2012</strong>).114 L’élaboration de la stratégie nationale <strong>2012</strong>-2015 pourl’intégration des ressortissants de pays tiers par le Ministèrede l’Intérieur est toujours <strong>en</strong> cours. Du début de l’année <strong>2012</strong>à avril <strong>2012</strong>, le Ministère de l’Intérieur (Secrétariat généralpour la population <strong>et</strong> la cohésion sociale) a organisé uneconsultation publique sur ce proj<strong>et</strong> avec différ<strong>en</strong>tes partiespr<strong>en</strong>antes, y compris la société civile.115 Bulgarie, Ag<strong>en</strong>ce nationale pour les réfugiés (2011)116 Autriche, Ministère fédéral de l’Intérieur (<strong>2012</strong>), p. 29 <strong>et</strong>suivantes ; Allemagne, Ministère fédéral de l’Intérieur (2011).66


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationCertains plans d’action cibl<strong>en</strong>t un domaine thématiquede l’intégration, comme l’emploi ou l’éducation. <strong>Les</strong>plans d’action slovaques concern<strong>en</strong>t par exemple lespolitiques migratoires dans le domaine de l’emploi 117 .<strong>Les</strong> plans d’action pourrai<strong>en</strong>t aussi s’appliquer à uncertain nombre de domaines thématiques comme <strong>en</strong>Allemagne 118 , <strong>en</strong> Autriche 119 , à Chypre 120 , <strong>en</strong> Espagne 121<strong>et</strong> <strong>en</strong> L<strong>et</strong>tonie 122 .À l ’exception des programmes concernantl’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t préscolaire <strong>et</strong> primaire, les plansd’action existants port<strong>en</strong>t rarem<strong>en</strong>t sur la deuxièmegénération de migrants, c’est-à-dire les desc<strong>en</strong>dantsdirects des migrants. C<strong>et</strong> écart est particulièrem<strong>en</strong>timportant car, <strong>en</strong> termes absolus, une partie considérablede la population de l’UE est composée de migrantsde deuxième génération, dont six millions de personnesâgées de 25 à 54 ans nées dans l’UE d’un par<strong>en</strong>t néà l’étranger <strong>et</strong> plus de quatre millions de personnesdont les deux par<strong>en</strong>ts sont nés à l’étranger 123 . Ainsi,une étude d’Eurostat a révélé que le taux de jeunes<strong>en</strong> décrochage scolaire chez les personnes d’origineétrangère est plus de quatre points de pourc<strong>en</strong>tageplus élevé que chez celles dont les par<strong>en</strong>ts sont nésdans le pays 124 .<strong>Les</strong> principes de base communs de la politiqued’intégration des immigrants dans l’UE adoptés par leConseil europé<strong>en</strong> de novembre décriv<strong>en</strong>t l’intégrationcomme « un processus dynamique, à double s<strong>en</strong>s, decompromis réciproques <strong>en</strong>tre tous les immigrants <strong>et</strong>résid<strong>en</strong>ts des États membres » 125 . Par conséqu<strong>en</strong>t, lesprogrammes ne devrai<strong>en</strong>t pas se limiter aux migrantseux-mêmes, mais couvrir égalem<strong>en</strong>t la communautéau s<strong>en</strong>s large, r<strong>en</strong>forçant les interactions <strong>et</strong> les contactsinterculturels <strong>en</strong>tre la population majoritaire <strong>et</strong> lesgroupes de migrants.ou offre de formation interculturelle <strong>et</strong> s<strong>en</strong>sibilisationau sein de l’administration publique, des institutions <strong>et</strong>des services de souti<strong>en</strong> compét<strong>en</strong>ts.L’abs<strong>en</strong>ce de plan ne signifie pas nécessairem<strong>en</strong>t queles pays concernés n’ont pas mis <strong>en</strong> œuvre un programmed’intégration des migrants. En septembre <strong>2012</strong>,la Croatie a par exemple adopté un programme d’appr<strong>en</strong>tissagede la langue croate pour les demandeursd’asile, les réfugiés <strong>et</strong> les personnes sous protectionsubsidiaire âgés de plus de 15 ans 126 . Le programmed’appr<strong>en</strong>tissage a pour objectif de doter les migrantsdes compét<strong>en</strong>ces linguistiques suffisantes pour leurperm<strong>et</strong>tre de s’inscrire dans les écoles secondaires<strong>et</strong> les programmes d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t pour adultes. Leprogramme d’appr<strong>en</strong>tissage devrait durer de six à neufmois <strong>et</strong> compr<strong>en</strong>dra égalem<strong>en</strong>t la culture <strong>et</strong> l’histoirecroates. En Grèce, des initiatives ont été prises par lesmunicipalités <strong>et</strong> les acteurs de la société civile.Malgré un faible nombre de migrants, la Lituaniea adopté des mesures visant à promouvoir la communicationavec la société d’accueil ; ces mesures ontété financées par le Fonds europé<strong>en</strong> d’intégration desressortissants de pays tiers (EIF) <strong>et</strong> le Fonds europé<strong>en</strong>pour les réfugiés (FER) 127 . SOS Malta, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariatavec les services publics de radiodiffusion maltais <strong>et</strong>l’Institut des journalistes maltais, a créé le proj<strong>et</strong> MediaInterAct, un proj<strong>et</strong> d’une durée de douze mois qui viseà prés<strong>en</strong>ter la diversité <strong>et</strong> l’intégration des migrantsdans les médias maltais 128 .Un certain nombre d’États membres (Allemagne,Autriche, Espagne, Estonie, Finlande, Irlande, L<strong>et</strong>tonie,Luxembourg, Portugal, République tchèque, Roumanie<strong>et</strong> Suède) inclu<strong>en</strong>t ainsi des programmes associant lacommunauté majoritaire dans leurs plans d’action oudocum<strong>en</strong>ts d’ori<strong>en</strong>tation. Ce type de participation peutrecouvrir les activités suivantes : s<strong>en</strong>sibilisation accrueà la diversité, mise <strong>en</strong> œuvre d’échanges interculturels,prise <strong>en</strong> compte des attitudes au sein du grand public117 Slovaquie, Ministère du Travail, des Affaires sociales <strong>et</strong> de laFamille (<strong>2012</strong>).118 Allemagne, Office fédéral pour la migration <strong>et</strong> les réfugiés(2011), p. 19, 28 <strong>et</strong> 30.119 Autriche, Ministère fédéral de l’Intérieur (<strong>2012</strong>).120 Chypre, Ministère de l’Intérieur, Comité spécial d’expertschargé de l’intégration (2010).121 Espagne, Ministère du Travail <strong>et</strong> de l’Immigration (2011).122 L<strong>et</strong>tonie, Ministère de l’Éducation <strong>et</strong> des Sci<strong>en</strong>ces (<strong>2012</strong>).123 Eurostat (2011a).124 Ibid., p. 125.125 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (2004), p. 19.126 Croatie, Décision sur les programmes d’appr<strong>en</strong>tissage de lalangue croate pour les demandeurs d’asile, les bénéficiairesde l’asile <strong>et</strong> les personnes sous protection subsidiaire âgés deplus de 15 ans pour avoir accès au système d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tsecondaire <strong>et</strong> au système d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t pour les adultes,5 septembre <strong>2012</strong>.127 <strong>Les</strong> listes des proj<strong>et</strong>s financés par l’EIF <strong>et</strong> par le FER estdisponible sur le site intern<strong>et</strong> : http://esf.socmin.lt.128 Voir égalem<strong>en</strong>t : http://sosmalta.org/mediainteract.67


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 1.7 : Plans d’action nationaux pour l’intégration, 16 États membres de l’UEAnnée dela premièreéditionMinistère responsable Groupe cible Domaines prioritairesCertainesactionsvis<strong>en</strong>t-elles lamajorité de lapopulation ?AT 2010 Ministère de l’Intérieur, <strong>et</strong> Secrétariatd’État à l’intégrationRessortissants de l’UE <strong>et</strong> ressortissants depays tiersÉducation, reconnaissance des qualifications étrangères,<strong>en</strong>fants, femmes sur le marché du travailOuiBG 2008 Ministère du Travail <strong>et</strong> de la PolitiquesocialeRessortissants de pays tiers(acc<strong>en</strong>t mis sur les réfugiés)Cours de langues, formation <strong>et</strong> ori<strong>en</strong>tationprofessionnellesNonCY 2010 Ministère de l’Intérieur Ressortissants de pays tiers Information, emploi, logem<strong>en</strong>t, éducation, santé,culture, participation civiqueNonCZ 2000 Ministère de l’Intérieur Ressortissants de pays tiers Langue, emploi, ori<strong>en</strong>tation dans la société, relations<strong>en</strong>tre les immigrants <strong>et</strong> la société majoritaire,s<strong>en</strong>sibilisation des migrants à leurs <strong>droits</strong> <strong>et</strong> devoirsavec des cours d’adaptation-intégration, des coursde langue, des dossiers d’information préalable audépartOuiDEn.d.Ministère fédéral de l’Intérieur Ressortissants de l’UE <strong>et</strong> ressortissants depays tiersÉducation, formation professionnelle, soins de santé,cours de langues, inclusion socialeOuiEE 2000 Ministère de la Culture Ressortissants de l’UE <strong>et</strong> ressortissants depays tiersIntégration éducationnelle <strong>et</strong> culturelle, intégrationsociale <strong>et</strong> économique, <strong>et</strong> intégration juridique <strong>et</strong>politiqueOuiES 2007 Ministère de l’Emploi <strong>et</strong> de la Sécuritésociale <strong>et</strong> Secrétariat généralde l’immigration <strong>et</strong> de l’émigration,direction générale des migrationsRessortissants de l’UE <strong>et</strong> ressortissants depays tiersEmploi, éducation, soins de santé, intégrationsociale, logem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> jeunesOuiFIn.d.Ministère de l’Emploi <strong>et</strong> del’ÉconomieRessortissants de l’UE <strong>et</strong> ressortissants depays tiers (acc<strong>en</strong>t sur les migrants nouvellem<strong>en</strong>tarrivés)Formation <strong>et</strong> souti<strong>en</strong>, marché du travail/de l’emploi OuiIE 2008 Bureau pour la promotion de l’intégrationdes migrants, ministère dela justice <strong>et</strong> de l’égalitéRessortissants de l’UE <strong>et</strong> ressortissants depays tiersCours de langues, éducation, formationprofessionnelleOui68


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationAnnée dela premièreéditionMinistère responsable Groupe cible Domaines prioritairesCertainesactionsvis<strong>en</strong>t-elles lamajorité de lapopulation ?LU 2006 Ministère de la Famille <strong>et</strong> de l’Intégration,Office luxembourgeois del’accueil <strong>et</strong> de l’intégrationRessortissants de l’UE <strong>et</strong> ressortissants depays tiersEmploi, cours de langues, éducation, inclusionsocialeOuiLV 2007 Ministère de la Culture Ressortissants de l’UE <strong>et</strong> ressortissants depays tiers, y compris les non-citoy<strong>en</strong>sÉducation, intégration sociale, culturelle <strong>et</strong> économique<strong>et</strong> intégration juridique <strong>et</strong> politiqueOuiNLn.d.Ministre des Affaires sociales <strong>et</strong> duTravailRessortissants de pays tiers Contrat d’intégration NonPT 2007 Haute Commission pour l’immigration<strong>et</strong> le dialogue interculturelRessortissants de l’UE <strong>et</strong> ressortissants depays tiersCours de langues, emploi, formation professionnelle,logem<strong>en</strong>tOuiROn.d.Ministère de l’Administration <strong>et</strong> del’IntérieurRessortissants de pays tiers Éducation, cours de langues OuiSE 2008/ 2010 Ministère de l’Emploi Ressortissants de pays tiers, <strong>et</strong> particulièrem<strong>en</strong>tmigrants nouvellem<strong>en</strong>t arrivésLutte contre la discrimination, cours de langues,logem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>ariat, diversité, emploiOuiSK n.d. Ministère de l’Intérieur, Ministèredu Travail, des Affaires sociales <strong>et</strong>de la FamilleTravailleurs étrangers Emploi NonNote : n.d. = non disponibleSource : FRA, <strong>2012</strong> ; sur la base des plans d’action nationaux pour l’intégration énumérés à la fin de ce chapitre69


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Pratique <strong>en</strong>courageanteLancem<strong>en</strong>t des procédures dereconnaissance des qualificationsavant l’arrivéeUne loi fédérale allemande sur lareconnaissance des qualifications étrangères(Berufsqualifikationsfeststellungsges<strong>et</strong>z) est<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le 1 er avril <strong>2012</strong>. C<strong>et</strong>te loi donnela possibilité aux ressortissants des pays tiers,y compris aux év<strong>en</strong>tuels travailleurs migrants,de demander la reconnaissance de leursqualifications avant d’arriver <strong>en</strong> Allemagne.La principale caractéristique de c<strong>et</strong>te nouvelledisposition est la possibilité de demander uneévaluation des qualifications dans un délai donné,généralem<strong>en</strong>t de trois mois. Si la reconnaissanceofficielle est refusée, la disposition perm<strong>et</strong> d’obt<strong>en</strong>irune évaluation écrite positive des compét<strong>en</strong>ces<strong>et</strong> des qualifications. Elle perm<strong>et</strong> égalem<strong>en</strong>tde pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les qualifications nonofficielles telles que l’expéri<strong>en</strong>ce professionnellesi la qualification étrangère officielle ne satisfaitpas les autorités.Pour plus d’informations, voir : Internationale Handelskammer(IHK) – Approbation des compét<strong>en</strong>ces étrangères (FOSA),disponible à : www.ihk-fosa.de1.4.3. Suivi de l’intégration<strong>Les</strong> indicateurs se sont progressivem<strong>en</strong>t imposés dansl’élaboration des politiques nationales <strong>et</strong> internationales,y compris <strong>en</strong> ce qui concerne l’évaluation del’intégration des migrants. En mars 2011, à la suite dela déclaration de Saragosse adoptée par le Conseil JAI del’UE <strong>en</strong> avril 2010 129 , Eurostat a publié une étude pilote 130sur la disponibilité <strong>et</strong> la qualité des données prov<strong>en</strong>antde sources reconnues <strong>et</strong> harmonisées aux fins du calculd’indicateurs <strong>en</strong> matière d’intégration des migrantsdans les quatre domaines id<strong>en</strong>tifiés par la déclarationde Saragosse : l’emploi, l’éducation, l’inclusion sociale<strong>et</strong> la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é active.Le Tableau 1.8 énumère les indicateurs dits de Saragosse,qui sont conçus pour perm<strong>et</strong>tre le suivi des résultatsde la politique plutôt que celui des processus visantà atteindre ces résultats (tels que les plans d’action) 131 .Conformém<strong>en</strong>t à ce qui a été indiqué dans les conclusionsdu Conseil des 3 <strong>et</strong> 4 juin 2010 <strong>et</strong> dans l’Ag<strong>en</strong>daeuropé<strong>en</strong> pour l’intégration des ressortissants de paystiers (COM(2011) 455 final), la Commission europé<strong>en</strong>nea lancé <strong>en</strong> <strong>2012</strong> un proj<strong>et</strong> pilote visant à poursuivre les129 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne, Confér<strong>en</strong>ce ministérielleeuropé<strong>en</strong>ne sur l’immigration (2010).130 Eurostat (2011b).131 Voir égalem<strong>en</strong>t : FRA (2011).travaux visant à définir des indicateurs pour le suivi desrésultats des politiques d’intégration. Le proj<strong>et</strong>, pris <strong>en</strong>charge par le consortium formé de <strong>European</strong> ServicesN<strong>et</strong>work (ESN) <strong>et</strong> du Migration Policy Group (MPG),a basé ses travaux sur une étude pilote prés<strong>en</strong>tée parEurostat <strong>en</strong> 2011 132 <strong>et</strong> portant sur la disponibilité <strong>et</strong> laqualité des données nécessaires.Ces indicateurs communs proposés <strong>en</strong> matièred’intégration des migrants peuv<strong>en</strong>t être tirés desdonnées prov<strong>en</strong>ant actuellem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>quête de l’UEsur la population active (EU-LFS), des statistiques del’UE sur le rev<strong>en</strong>u <strong>et</strong> les conditions de vie (EU-SILC)<strong>et</strong> des statistiques d’Eurostat sur les migrations.Conformém<strong>en</strong>t au cadre du HCDH de l’ONU concernantles indicateurs relatifs aux <strong>droits</strong> de l’homme 133 , les indicateursde Saragosse mesur<strong>en</strong>t les résultats effectifssur le terrain, c’est-à-dire la mesure dans laquelle lesbénéficiaires de <strong>droits</strong> considèr<strong>en</strong>t qu’ils sont <strong>en</strong> mesured’exercer ces derniers.Le Tableau 1.9 donne un aperçu des domaines politiquespour lesquels les 16 États membres ayant adoptédes plans d’action ont mis au point des indicateurs.Comme la plupart des systèmes d’indicateurs n’ontété que récemm<strong>en</strong>t élaborés, la collecte de donnéespour alim<strong>en</strong>ter ces indicateurs n’est pas <strong>en</strong>core systématique.À l’av<strong>en</strong>ir, la FRA a l’int<strong>en</strong>tion d’examinerles informations <strong>et</strong> les données collectées dans lesdiffér<strong>en</strong>ts domaines pour lesquels les États membresont élaboré des indicateurs.Huit États membres de l’UE (l’Allemagne 134 , l’Autriche 135 ,l’Estonie 136 , l’Irlande 137 , les Pays-Bas 138 , la Républiqu<strong>et</strong>chèque 139 la Roumanie 140 <strong>et</strong> la Suède 141 ) ont mis aupoint des indicateurs pour suivre l’intégration, <strong>et</strong> laFinlande 142 est <strong>en</strong> train d’<strong>en</strong> introduire. Pour alim<strong>en</strong>terces indicateurs, diverses sources de données peuv<strong>en</strong>têtre utilisées telles que les statistiques nationales, lesdonnées prov<strong>en</strong>ant des registres <strong>et</strong> des micro-rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>ts,ainsi que des <strong>en</strong>quêtes portant sur lesdivers groupes de migrants (ressortissants de l’UE,132 Eurostat (2011a).133 ONU, HCDH (<strong>2012</strong>).134 Allemagne, Commissaire fédéral pour la migration, lesréfugiés <strong>et</strong> l’intégration (2011), p. 198 <strong>et</strong> suivantes.135 Autriche, Ministère fédéral de l’Intérieur (<strong>2012</strong>).136 Estonie, Ministère de la Culture, C<strong>en</strong>tre pratique d’étudespolitiques (<strong>2012</strong>).137 Irlande, Bureau du Ministre de l’Intégration (2008).138 Bijl, R. <strong>et</strong> Verweij, A. (éd.) (<strong>2012</strong>).139 République tchèque, Institut de recherche du travail <strong>et</strong> desaffaires sociales (2011).140 Roumanie, Ministère de l’Intérieur (2011) ; Roumanie,Décision n° 498/2011 du gouvernem<strong>en</strong>t approuvant lastratégie nationale 2011–2014 sur l’immigration.141 Suède, Ministère de l’Intégration <strong>et</strong> de l’Égalité <strong>en</strong>tre lesfemmes <strong>et</strong> les hommes (2009).142 En Finlande, les indicateurs n’ont pas <strong>en</strong>core étéofficiellem<strong>en</strong>t acceptés. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts fournis à Fran<strong>et</strong> parle Ministère du Travail <strong>et</strong> de l’Économie le 16 août <strong>2012</strong>.70


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationTableau 1.8 : Indicateurs de SaragosseDomainepolitiqueIndicateursEmploiÉducationInclusion socialeCitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>éactive rieur,secondaire <strong>et</strong> primaire ou ayant un niveau d’éducation inférieur à l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tprimaire) sci<strong>en</strong>ces rev<strong>en</strong>u n<strong>et</strong> médian de la population totale inférieur à 60% du rev<strong>en</strong>u national médian rapport à la population totale Source : Confér<strong>en</strong>ce ministérielle europé<strong>en</strong>ne sur l’intégration, Saragosse, 15 <strong>et</strong> 16 avril 2010ressortissants des pays tiers, migrants de première<strong>et</strong> de deuxième génération), qui fourniss<strong>en</strong>t des donnéespar pays de citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é <strong>et</strong> par pays de naissance.Toutefois, la disponibilité <strong>et</strong> la qualité des donnéesvari<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction des États membres <strong>et</strong> du domaineconcerné. Certains États membres de l’UE qui n’ontpas de système public de suivi <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t l’utilisationd’indicateurs (L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> Portugal) 143 .L’Espagne n’a pas introduit d’indicateurs formels, maisutilise les rapports annuels publiés par un institut derecherche indép<strong>en</strong>dant, le C<strong>en</strong>tre de recherche sociologique144 . La mise au point d’indicateurs est égalem<strong>en</strong>texaminée dans certains États membres qui n’ont pas(<strong>en</strong>core) de plan d’action, comme la France <strong>et</strong> la Grèce 145 .Certains des indicateurs nationaux vont beaucoup plusloin que les indicateurs de Saragosse. <strong>Les</strong> indicateursallemands 146 , par exemple, inclu<strong>en</strong>t l’ouverture interculturelledes institutions publiques, l’appart<strong>en</strong>ance à desclubs <strong>et</strong> associations, les transferts sociaux, la santépublique ou la dynamique des mariages contractés <strong>en</strong>tre143 Pour la L<strong>et</strong>tonie, voir : L<strong>et</strong>tonie, Conseil des ministres (2011) ;pour le Portugal, voir : Portugal, Haute Commission pourl’immigration <strong>et</strong> le dialogue interculturel (2010).144 Cea D’Ancona, M.A. <strong>et</strong> Valles Martínez, M.S. (2011).145 France, Ministère de l’Intérieur, Secrétariat généralà l’immigration <strong>et</strong> à l’intégration (2010).146 Allemagne, Commissaire fédéral pour la migration, lesréfugiés <strong>et</strong> l’intégration (2011).personnes de nationalités différ<strong>en</strong>tes. L’Allemagne,l’Autriche <strong>et</strong> les Pays-Bas collect<strong>en</strong>t des données surles questions de sécurité comme les taux de criminalité,égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> relation avec le racisme.Le Tableau 1.9 montre que l’éducation, l’emploi <strong>et</strong>l’inclusion sociale sont les domaines les plus couverts,tandis que la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é active, la participation politique<strong>et</strong> civique/sociale ou des indicateurs subjectifssur les perceptions <strong>et</strong> les attitudes, par exemple sur ladiscrimination perçue, sont beaucoup moins couverts.<strong>Les</strong> systèmes de suivi m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t l’acc<strong>en</strong>t sur les indicateursde résultats afin d’interpréter les expéri<strong>en</strong>ces réellesdes g<strong>en</strong>s. <strong>Les</strong> indicateurs de méthode, <strong>en</strong> revanche,sont utilisés dans une moindre mesure pour contrôlerla bonne mise <strong>en</strong> œuvre des programmes d’intégration,comme par exemple les taux de participation <strong>et</strong>la qualité des cours de langue <strong>en</strong> Suède 147 ou des coursd’ori<strong>en</strong>tation culturelle <strong>en</strong> Roumanie 148 .D’une manière générale, la plupart des donnéesdisponibles sur l’emploi <strong>et</strong> l’éducation m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong>évid<strong>en</strong>ce la persistance d’obstacles mais égalem<strong>en</strong>tcertaines évolutions positives. Ainsi, le deuxième rapportallemand sur les indicateurs <strong>en</strong> matière d’intégrationa montré que les jeunes issus de l’immigration147 Suède, Ministère de l’Emploi (<strong>2012</strong>).148 Roumanie, Ministère de l’Intérieur (2011).71


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 1.9 : Indicateurs utilisés pour le suivi de l’intégration dans les États membres de l’UE disposant de plansd’action pour l’intégration des migrants, 16 États membres de l’UEÉtats membresde l’UEIndicateursÉducationEmploiInclusion socialeCitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>éParticipationpolitiqueParticipationcivique ou socialeIndicateurssubjectifsSécuritéProgrammesAT Oui × × × × × ×BG NonCY NonCZ Oui × × × ×DE Oui × × × × × ×EE Oui × × × × ×ES* Non × ×FIEn coursd’introduction× × × × ×IE Oui × × × × × ×LU NonLV* Non × × × ×NL Oui × × × ×PT NonRO Oui × × × ×Note :SE Oui × × ×SK Non* L’Espagne <strong>et</strong> la L<strong>et</strong>tonie n’ont pas <strong>en</strong>core mis <strong>en</strong> œuvre les indicateurs mais ont cep<strong>en</strong>dant comm<strong>en</strong>cé à assurer un suivide l’intégration dans les domaines indiqués dans le tableau ci-dessus.Source : FRA, <strong>2012</strong>, sur la base des rapports concernant les indicateurs à la disposition de la FRAobti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus souv<strong>en</strong>t un diplôme universitaireque les générations de migrants précéd<strong>en</strong>tes 149 . EnAutriche 150 , le nombre d’étudiants dont les mères ont unniveau d’éducation élevé <strong>et</strong> qui fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des écolesdéfavorisées est deux fois plus élevé chez les migrantsque dans le reste de la population, la connaissance de lalangue allemande étant cité comme le principal obstacle.Un plus grand nombre de données devrai<strong>en</strong>t êtrer<strong>en</strong>dues disponibles dans les prochaines années,à mesure que les systèmes de suivi seront mis <strong>en</strong> place<strong>et</strong> que les périodes de rapport concernant la mise <strong>en</strong>œuvre des plans d’action arriveront à échéance dansplusieurs États membres de l’UE.149 Allemagne, Commissaire fédéral pour la migration, lesréfugiés <strong>et</strong> l’intégration (2011), p. 198 <strong>et</strong> suivantes.150 Organisation pour la coopération <strong>et</strong> le développem<strong>en</strong>téconomiques (<strong>2012</strong>), p. 92 ; Autriche, Statistik Austria (<strong>2012</strong>), p. 10.PerspectivesDans le domaine de l’asile, l’Union europé<strong>en</strong>nepoursuivra <strong>en</strong> 2013 ses efforts pour m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> leprocessus de révision des règlem<strong>en</strong>ts Dublin <strong>et</strong> Eurodac,ainsi que des directives sur les conditions d’accueil <strong>et</strong>les procédures d’asile.<strong>Les</strong> nombreuses dispositions imprécises qui figur<strong>en</strong>tdans l’acquis <strong>en</strong> matière d’asile sont susceptibles dedonner lieu à de nouvelles saisines de la Cour de justice<strong>en</strong> vue d’obt<strong>en</strong>ir des décisions préjudicielles.<strong>Les</strong> activités de l’EASO pr<strong>en</strong>dront davantaged’importance, ce qui donnera une impulsion à l’améliorationde la qualité des systèmes d’asile dans l’UE.L’EASO devrait égalem<strong>en</strong>t publier ses premièreslignes directrices sur un thème spécifique, à savoir ladétermination de l’âge.72


Asile, immigration <strong>et</strong> intégrationMalgré l’att<strong>en</strong>tion croissante prêtée à la situation <strong>et</strong>aux <strong>droits</strong> des migrants <strong>en</strong> situation irrégulière, leschangem<strong>en</strong>ts tangibles seront probablem<strong>en</strong>t limités<strong>en</strong> 2013. <strong>Les</strong> dispositions relatives à l’accès à la justiceprévues dans la directive sanctions, y compris <strong>en</strong> ce quiconcerne les cas de conditions de travail particulièrem<strong>en</strong>tabusives, n’ont pas <strong>en</strong>core apporté de changem<strong>en</strong>tsconcr<strong>et</strong>s pour les personnes concernées.Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> fonction de son libellé final, la directiverelative aux travailleurs saisonniers pourrait contribuerà réduire la dép<strong>en</strong>dance à l’égard du travail non déclarédans des secteurs tels que l’agriculture <strong>et</strong> le tourisme,<strong>et</strong> donc indirectem<strong>en</strong>t réduire le risque d’exploitation,étant donné que les migrants <strong>en</strong> situation irrégulière sontplus exposés à ce risque que les travailleurs réguliers.Dans le domaine du r<strong>et</strong>our <strong>et</strong> des éloignem<strong>en</strong>ts,l’exam<strong>en</strong> de la mise <strong>en</strong> œuvre de la directive r<strong>et</strong>ouroffre l’occasion d’attirer l’att<strong>en</strong>tion sur la l<strong>en</strong>teur de lamise <strong>en</strong> œuvre, par les États membres, de certainesde ses dispositions de protection, tels que l’article 8,paragraphe 6, sur le contrôle du r<strong>et</strong>our <strong>et</strong> les articles 16<strong>et</strong> 17 sur les conditions de dét<strong>en</strong>tion.Le suivi de l’intégration des migrants devrait continuerà faire l’obj<strong>et</strong> d’une att<strong>en</strong>tion particulière. En 2013, uneétude pilote réalisée par le Migration Policy Group(MPG) pour la Commission europé<strong>en</strong>ne sera achevée,<strong>et</strong> une réflexion plus approfondie sera consacrée, <strong>en</strong>coopération avec les États membres, à l’élaboration,à l’appui du suivi de l’intégration, d’indicateurs del’UE concernant les migrants. Ces travaux pourrai<strong>en</strong>taller de pair avec l’évaluation de la mise <strong>en</strong> œuvre desplans d’action nationaux visant à rec<strong>en</strong>ser les bonnespratiques à <strong>en</strong>courager. L’att<strong>en</strong>tion accordée à la participationpolitique, sociale <strong>et</strong> civique devrait se r<strong>en</strong>forcer.Le discours sur l’intégration des migrants se conc<strong>en</strong>treégalem<strong>en</strong>t sur les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre croissance <strong>et</strong> mobilité <strong>et</strong>sur la façon dont les migrants peuv<strong>en</strong>t contribuer à unesociété plus diverse, plus dynamique, plus énergique<strong>et</strong> plus inclusive.73


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Référ<strong>en</strong>cesTous les li<strong>en</strong>s hypertexte ont été consultés le 2 mai 2013.Allemagne, Commissaire fédéral pour la migration,les réfugiés <strong>et</strong> l’intégration (Beauftragte der Bundesregierungfür Migration, Flüchtlinge und Integration)(2011), Zweiter Integrationsindikator<strong>en</strong>bericht erstelltfür die Beauftragte der Bundesregierung für Migration,Flüchtlinge und Integration, disponible à : www.bun-desregierung.de/Cont<strong>en</strong>t/DE/_Anlag<strong>en</strong>/<strong>2012</strong>/01/<strong>2012</strong>-01-12-integrationsbericht.pdf;jsessionid=A07701E41DE227773CE79446453F372B.s2t1?__blob=publicationFile.A llemagne, Cour constitutionnelle fédérale(Bundesverfassungsgericht), Karlsruhe/1 BvL 2/10, 10 juill<strong>et</strong><strong>2012</strong>, disponible à : www.bundesverfassungsgericht.de/<strong>en</strong>tscheidung<strong>en</strong>/ls<strong>2012</strong>0710_1bvl000210.htmt.Allemagne, Cour constitutionnelle fédérale(Bundesverfassungsgericht) (<strong>2012</strong>b), Karlsruhe/1 BvL10/10, BvL 2/11, 18 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, disponible à : www.bundesverfassungsgericht.de/<strong>en</strong>tscheidung<strong>en</strong>/ls<strong>2012</strong>0718_1bvl001010.html.Allemagne, Ministère fédéral de l’Intérieur(Bundesministerium des Inner<strong>en</strong>) (<strong>2012</strong>), Hinweisedes Bundesministeriums des Innern zu wes<strong>en</strong>tlich<strong>en</strong>Änderung<strong>en</strong> durch das Ges<strong>et</strong>z zur Ums<strong>et</strong>zung derHochqualifiziert<strong>en</strong>-Richtlinie, disponible à : www.bmi.bund.de/SharedDocs/Downloads/DE/Them<strong>en</strong>/MigrationIntegration/Ausla<strong>en</strong>der/hochqualifiziert<strong>en</strong>richtlinie.pdf?__blob=publicationFile.Allemagne, Office fédéral pour la migration <strong>et</strong> lesréfugiés (Bundesamt für Migration und Flüchtlinge,BAMF) (2011), Politikbericht 2011 der deutsch<strong>en</strong>national<strong>en</strong> Kontaktstelle für das Europäische Migrationsn<strong>et</strong>zwerk(EMN), disponible à : www.bamf.de/SharedDocs/Anlag<strong>en</strong>/DE/Publikation<strong>en</strong>/EMN/Nationale-Berichte/emn-policy-report-2011-germanyde.pdf?__blob=publicationFile.Association internationale du transport aéri<strong>en</strong> (IATA),Control Authorities Working Group (2002), Guidelines forthe Removal of Inadmissible Pass<strong>en</strong>gers, Sydney, disponibleà : www.icao.int/Me<strong>et</strong>ings/FAL12/Docum<strong>en</strong>ts/fal12wp035App_<strong>en</strong>.pdf.Autriche, Plateforme des migrations du gouvernem<strong>en</strong>tfédéral (Migrationsplattform der österreichisch<strong>en</strong>Bundesregierung), « Famili<strong>en</strong>zusamm<strong>en</strong>führung »,disponible à : www.migration.gv.at/de/form<strong>en</strong>-derzuwanderung/dauerhafte-zuwanderung-rot-weiss-rotkarte/famili<strong>en</strong>zusamm<strong>en</strong>fuehrung.html.Autriche, Statistik Austria (<strong>2012</strong>), Migration & Integration.Zahl<strong>en</strong>. 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zatrudni<strong>en</strong>ia i instytucjachrynku pracy), 27 avril <strong>2012</strong>.Portugal, Loi n° 29/<strong>2012</strong> (Lei n. º 29/<strong>2012</strong>),9 août <strong>2012</strong>, disponible à : http://dre.pt/pdf1sdip/<strong>2012</strong>/08/15400/0419104256.pdf.Slovaquie, Loi n° 404/2011 sur le séjour des étrangersmodifiant certaines lois (Zákon o pobyte cudzincov a ozm<strong>en</strong>e a dopln<strong>en</strong>í niektorých zákonov), 21 octobre 2011,disponible à : www.minv.sk/?pravne-normy-3.Slovénie, Loi modifiant la loi sur la prév<strong>en</strong>tion du travail<strong>et</strong> de l’emploi non déclarés (Zakon o spremembi indopolnitvah Zakona o preprečevanju dela in zaposlovanjana črno, ZPDZC-C), 18 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.Suède, Loi sur les étrangers 2005:716, 29 septembre 2005,disponible à : http://swed<strong>en</strong>.gov.se/cont<strong>en</strong>t/1/c6/06/61/22/bfb61014.pdf.Suède, Décision du gouvernem<strong>en</strong>t 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2 CONTRÔLE AUX FRONTIÈRES ET POLITIQUE DES VISAS ..... 832.1. Contrôle aux frontières ............................................. 832.1.1. Évaluations de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> ................................ 872.1.2. Personnes r<strong>et</strong><strong>en</strong>ues dans les zonesde transit des aéroports – Possibilitéde se restaurer, boire <strong>et</strong> se reposer ............... 892.1.3. Contrôle automatisé <strong>et</strong>frontières intellig<strong>en</strong>tes .................................... 912.1.4. Officiers de liaison « Immigration » (OLI) ..... 942.2. Une politique commune des visas ........................... 952.2.1. Système d’information sur les visas (VIS) .... 982.2.2. Droit de prés<strong>en</strong>ter un recours <strong>en</strong> casde rej<strong>et</strong> d’une demande de visa .................. 100Perspectives ........................................................................ 103Référ<strong>en</strong>ces ......................................................................... 10481


ONU <strong>et</strong> CdEJanvier23 février – Dans son arrêt HirsiJamaa <strong>et</strong> autres, la CouEDHest arrivée à la conclusion quel’Italie avait violé les <strong>droits</strong> desmigrants <strong>en</strong> les interceptant <strong>et</strong><strong>en</strong> les r<strong>en</strong>voyant <strong>en</strong> Lybie.Février29 mars – L’Assemblée généraleadopte la résolution sur laprotection des migrants,A/RES/66/172.Mars24 avril – Résolution del’Assemblée parlem<strong>en</strong>tairedu Conseil de l’Europe Viesperdues <strong>en</strong> Méditerranée :qui est responsable ?,Résolution 1872 (<strong>2012</strong>)AvrilMaiJuinJuill<strong>et</strong>AoûtSeptembre8 octobre – Le Rapporteurspécial des Nations Unies surles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> desmigrants termine sa visite<strong>en</strong> Italie dans le cadre de sonétude régionale portant surles migrants <strong>et</strong> les <strong>droits</strong> del’homme aux frontières del’Union europé<strong>en</strong>ne.Octobre27 novembre – La CouEDH statuedans l’affaire Stamose c. Bulgarie,qu’une interdiction de voyagede deux ans <strong>et</strong> la confiscationdu passeport <strong>en</strong> raison d’uneviolation des lois des États-Unissur l’immigration constitu<strong>en</strong>tun non-respect du droit d’unepersonne de quitter son pays.Novembre3 décembre – Le Rapporteurspécial des Nations Unies surles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> desmigrants termine sa visite <strong>en</strong>Grèce dans le cadre de sonétude régionale portant surles migrants <strong>et</strong> les <strong>droits</strong> del’homme aux frontières del’Union europé<strong>en</strong>ne.DécembreUEJanvier15 février – Adoption par le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne du Règlem<strong>en</strong>t (UE) n° 154/<strong>2012</strong> modifiant les dispositions portant surles visas de transit aéroportuaire du code des visasFévrier23 mars – Inauguration de la nouvelle ag<strong>en</strong>ce europé<strong>en</strong>ne pour la gestionopérationnelle des systèmes d’information à grande échelle dans le domainede la liberté, de la sécurité <strong>et</strong> de la justiceMarsAvril10 mai – Le système d’information sur les visas (VIS) est déployé dans unedeuxième région, le Proche-Ori<strong>en</strong>t (Israël, Jordanie, Liban <strong>et</strong> Syrie).MaiJuinJuill<strong>et</strong>28 août – Troisième rapport de la Commission europé<strong>en</strong>ne sur le suivi de lalibéralisation du régime des visas pour les pays des Balkans occid<strong>en</strong>tauxAoût5 septembre – Annulation par la Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne de laDécision 2010/252/UE du Conseil, qui établissait des ori<strong>en</strong>tations <strong>en</strong> matière de<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> pour les opérations Frontex <strong>en</strong> mer20 septembre – Lancem<strong>en</strong>t par la Commission europé<strong>en</strong>ne de propositions visantà augm<strong>en</strong>ter dans l’Union europé<strong>en</strong>ne le taux de cofinancem<strong>en</strong>t par les Fonds desolidarité, COM(<strong>2012</strong>) 526 final <strong>et</strong> COM(<strong>2012</strong>) 527 final.Septembre2 octobre – Mise <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t du système VIS dans la région du Golfepersique (Afghanistan, Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Iran, Iraq,Koweït, Oman, Qatar <strong>et</strong> Yém<strong>en</strong>)16 octobre – Réunion inaugurale du forum consultatif de FrontexOctobre7 novembre – La Commission europé<strong>en</strong>ne publie un Rapport sur le fonctionnem<strong>en</strong>tde la coopération locale au titre de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> au cours des deux premières annéesde mise <strong>en</strong> œuvre du code des visas, COM(<strong>2012</strong>) 648 final.7 novembre – Communication de la Commission europé<strong>en</strong>ne sur la mise <strong>en</strong> œuvre<strong>et</strong> l’amélioration de la politique commune des visas comme levier de croissancedans l’UE, COM(<strong>2012</strong>) 649Novembre15 décembre – La Déléguée aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de Frontex pr<strong>en</strong>dses fonctions.Décembre82


2Contrôle aux frontières<strong>et</strong> politique des visasL’utilisation de bases de données <strong>et</strong> d’outils de technologie de l’information aux fins de gestion des frontières<strong>et</strong> de traitem<strong>en</strong>t des visas est une t<strong>en</strong>dance qui s’est acc<strong>en</strong>tuée à l’échelle de l’Union europé<strong>en</strong>ne (UE) <strong>en</strong> <strong>2012</strong>.<strong>Les</strong> négociations sur le règlem<strong>en</strong>t Eurosur ont considérablem<strong>en</strong>t progressées <strong>et</strong> le déploiem<strong>en</strong>t du systèmed’information sur les visas (VIS) se poursuit. La Déléguée aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>et</strong> le forum consultatif deFrontex ont comm<strong>en</strong>cé leurs travaux <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. La Décision 2010/252/UE du Conseil, cont<strong>en</strong>ant des directivespour les opérations Frontex <strong>en</strong> mer <strong>et</strong> pertin<strong>en</strong>te du point de vue des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, a été annulée maisles directives cont<strong>en</strong>ues dans la décision rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vigueur jusqu’à ce qu’elles soi<strong>en</strong>t remplacées. Au cours dupremier semestre <strong>2012</strong>, la frontière terrestre <strong>en</strong>tre la Grèce <strong>et</strong> la Turquie a continué d’être l’un des points d’<strong>en</strong>tréeprincipaux pour les personnes traversant de façon irrégulière la frontière terrestre extérieure de l’UE. <strong>Les</strong>demandeurs de visa utilis<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus le droit d’introduire un recours <strong>en</strong> cas de refus de visa Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>.2.1. Contrôle aux frontièresEn <strong>2012</strong>, les activités de Frontex – l’Ag<strong>en</strong>ce europé<strong>en</strong>nepour la gestion de la coopération opérationnelle auxfrontières extérieures des États membres de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne – ont <strong>en</strong>core été examinées du point devue des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. L’<strong>en</strong>quête d’initiative duMédiateur europé<strong>en</strong> sur la façon dont Frontex appliqueses obligations <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong>est un exemple 1 . À la fin de la période de soumissiondes rapports, l’<strong>en</strong>quête n’était pas <strong>en</strong>core terminée.Le forum consultatif de Frontex a t<strong>en</strong>u sa réunioninaugurale le 16 octobre <strong>2012</strong>. Par l’intermédiaire dece forum, des part<strong>en</strong>aires partageront leur savoir-faire<strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> avec Frontex <strong>et</strong>son conseil d’administration. Le forum est composéde 15 organisations : Quatre organisations internationales : leHaut-Commissariat des Nations Unies pour lesréfugiés (HCR), l’Organisation internationale pourles migrations, le Conseil de l’Europe <strong>et</strong> le Bureaudes institutions démocratiques <strong>et</strong> des <strong>droits</strong> deDéveloppem<strong>en</strong>ts clés dans le domaine des contrôlesaux frontières <strong>et</strong> de la politique des visas : <strong>Les</strong> négociations sur le règlem<strong>en</strong>t Eurosur, qui créeun système de surveillance europé<strong>en</strong>, avanc<strong>en</strong>trapidem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong>, à la fin de l’année, 18 États membres sontconnectés au réseau. La Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne (CJUE) annulela Décision 2010/252/UE du Conseil, qui compr<strong>en</strong>d desori<strong>en</strong>tations concernant les opérations Frontex <strong>en</strong> mer,car c<strong>et</strong>te décision ne respecte pas la procédure législativeordinaire impliquant le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> tant quecolégislateur. <strong>Les</strong> lignes directrices rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vigueurjusqu’à ce qu’elles soi<strong>en</strong>t remplacées. La Déléguée aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>et</strong> le forumconsultatif de Frontex comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t leurs travaux au coursdu deuxième semestre <strong>2012</strong>. Le franchissem<strong>en</strong>t irrégulier des frontières maritimes <strong>en</strong>Méditerranée c<strong>en</strong>trale est passé de presque 65 000 <strong>en</strong> 2011à <strong>en</strong>viron 15 000 <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, alors que les chiffres ontconsidérablem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té dans l’Est de la mer Égée. <strong>Les</strong> demandeurs de visa utilis<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus le droitd’introduire un recours <strong>en</strong> cas de refus de visa Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>.1 Médiateur europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>).83


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong> La Commission europé<strong>en</strong>ne m<strong>et</strong> <strong>en</strong> avant le rôle de lacoopération dans le souti<strong>en</strong> au traitem<strong>en</strong>t juste <strong>et</strong> équitabledes demandeurs de visas <strong>et</strong> pas seulem<strong>en</strong>t dans laprév<strong>en</strong>tion de l’immigration irrégulière. Le système VIS est déployé au Proche-Ori<strong>en</strong>t, ainsi que dansla région du Golfe.l’homme (BIDDH) de l’Organisation pour la sécurité<strong>et</strong> la coopération <strong>en</strong> Europe (OSCE).Deux ag<strong>en</strong>ces europé<strong>en</strong>nes : le Bureau europé<strong>en</strong>d’appui <strong>en</strong> matière d’asile (EASO) <strong>et</strong> la FRA.Neuf organisations de la société civile : le Bureaudes institutions europé<strong>en</strong>nes d’Amnesty International,Caritas Europa, la Commission des Églisesauprès des migrants <strong>en</strong> Europe, le Conseil europé<strong>en</strong>pour les réfugiés <strong>et</strong> les exilés (ECRE), la Commissioninternationale catholique pour les migrations,la Commission internationale des juristes, le JesuitRefugee Service, la Plate-forme de coopérationinternationale sur les migrants sans papiers <strong>et</strong> lebureau de la Croix-Rouge auprès de l’UE.Le représ<strong>en</strong>tant de la FRA <strong>et</strong> celui du Jesuit RefugeeService ont été élus coprésid<strong>en</strong>ts du forum consultatif.En outre, la Déléguée aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>a pris ses fonctions le 15 décembre <strong>2012</strong>, comme celaétait <strong>en</strong>visagé dans l’article 26 du règlem<strong>en</strong>t révisé(Règlem<strong>en</strong>t (UE) n° 1168/2011). Ses fonctions compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tla surveillance <strong>et</strong> l’établissem<strong>en</strong>t de rapportsréguliers à destination du forum consultatif, ainsi quedu conseil d’administration de Frontex <strong>et</strong> du Directeurexécutif de l’ag<strong>en</strong>ce.L’att<strong>en</strong>tion croissante qui est portée aux <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> se reflète dans les plans opérationnelsrégissant les opérations coordonnées par Frontex.En 2010, les plans opérationnels ont comm<strong>en</strong>cé à cont<strong>en</strong>irdes dispositions concernant les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Enrevanche, il a fallu att<strong>en</strong>dre <strong>2012</strong> pour que des référ<strong>en</strong>cesconcrètes aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> apparaiss<strong>en</strong>t. Parexemple, les États membres hôtes sont obligés de prévoirdes mesures appropriées, de nature disciplinaire ouautres, pour les cas où les obligations <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> ou de protection internationale ne serai<strong>en</strong>tpas respectées. <strong>Les</strong> plans opérationnels conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>tun devoir de notification de toutes les observationsde violation des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, <strong>en</strong> utilisantla chaîne de commandem<strong>en</strong>t appropriée.En septembre <strong>2012</strong>, la CJUE a annulé la Décision2010/252/UE du Conseil, qui formulait des lignesdirectrices pour les opérations Frontex <strong>en</strong> mer. Ellea néanmoins indiqué que ces lignes directrices devai<strong>en</strong>trester <strong>en</strong> vigueur jusqu’à ce qu’elles soi<strong>en</strong>t remplacées 2 .La CJUE a souligné que les règles adoptées cont<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>tdes élém<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tiels de surveillance aux frontièresmaritimes extérieures, ce qui suppose des choix politiquesqui doiv<strong>en</strong>t être faits par l’intermédiaire dela procédure législative ordinaire, avec le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> comme colégislateur. Elle a égalem<strong>en</strong>t notéque les nouvelles mesures figurant dans la décisioncontestée étai<strong>en</strong>t susceptibles d’avoir des conséqu<strong>en</strong>cessur les libertés personnelles <strong>et</strong> les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>des individus, ce qui justifie de nouveau lerecours à la procédure ordinaire.La surveillance des frontières maritimes a égalem<strong>en</strong>t faitl’obj<strong>et</strong> d’une décision qui a fait date de la Cour europé<strong>en</strong>nedes <strong>droits</strong> de l’homme (CouEDH) <strong>en</strong> février <strong>2012</strong>. Dansl’affaire Hirsi Jamaa <strong>et</strong> autres c. Italie 3 , la CouEDH estarrivée à la conclusion que l’Italie, <strong>en</strong> rem<strong>et</strong>tant auxautorités liby<strong>en</strong>nes des migrants interceptés <strong>en</strong> mer,avait violé l’article 3 de la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>nedes <strong>droits</strong> de l’homme (CEDH), qui interdit la torture<strong>et</strong> les traitem<strong>en</strong>ts inhumains ou dégradants. Dansl’affaire Hirsi, les requérants étai<strong>en</strong>t 11 ressortissantssomali<strong>en</strong>s <strong>et</strong> 13 ressortissants érythré<strong>en</strong>s faisantpartie d’un groupe d’<strong>en</strong>viron 200 migrants, y comprisdes demandeurs d’asile, interceptés par les autoritésitali<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> haute mer <strong>en</strong> 2009.L’Italie a r<strong>en</strong>voyé les migrants <strong>en</strong> Libye sans leur donnerune chance de déposer une demande d’asile. La CouEDHa statué qu’à partir du mom<strong>en</strong>t où des ag<strong>en</strong>ts d’un Étatexerc<strong>en</strong>t leur contrôle <strong>et</strong> leur autorité sur un individu,c<strong>et</strong> État est dans l’obligation de veiller au respect deslibertés <strong>et</strong> des <strong>droits</strong> individuels de c<strong>et</strong>te personnegarantis par la CEDH, même si l’État agit <strong>en</strong> dehors de sesfrontières 4 . Dans c<strong>et</strong>te affaire, la CouEDH est arrivée à laconclusion que les autorités itali<strong>en</strong>nes avai<strong>en</strong>t exercé uncontrôle total sur les personnes qui se trouvai<strong>en</strong>t à borddes navires itali<strong>en</strong>s 5 . Elle a égalem<strong>en</strong>t précisé qu’un État« ne saurait soustraire sa « juridiction » à l’empire de laConv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> qualifiant les faits litigieux d’opérationde sauv<strong>et</strong>age <strong>en</strong> haute mer » 6 .Au cours du premier semestre <strong>2012</strong>, la frontièr<strong>et</strong>errestre <strong>en</strong>tre la Grèce <strong>et</strong> la Turquie a continué d’êtrel’un des points d’<strong>en</strong>trée principaux pour les personnestraversant de façon irrégulière la frontière terrestreextérieure de l’Union europé<strong>en</strong>ne. Entre janvier <strong>et</strong>septembre <strong>2012</strong>, les autorités ont détecté <strong>en</strong>viron2 CJUE, C-355/10 [<strong>2012</strong>], Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> c. Conseil del’Union europé<strong>en</strong>ne, 5 septembre <strong>2012</strong>, paras. 63–85.3 CouEDH, Hirsi Jamaa <strong>et</strong> autres c. Italie [GC], n° 27765/09,23 février <strong>2012</strong>.4 Ibid., paras. 74, 75 <strong>et</strong> 180–181.5 Ibid., para. 81.6 Ibid., para. 79.84


Contrôle aux frontières <strong>et</strong> politique des visasClôture à Evros (Grèce)Source : Police helléniqueClôture à Ceuta (Espagne)Source : FRA59 000 franchissem<strong>en</strong>ts irréguliers des frontièresextérieures de l’UE. Dans trois cas sur quatre (ce quireprés<strong>en</strong>te <strong>en</strong>viron 44 000 personnes), il s’agissait d’unfranchissem<strong>en</strong>t de frontière terrestre 7 .À la fin de l’été <strong>2012</strong>, la Grèce a déployé 1 800 ag<strong>en</strong>ts depolice supplém<strong>en</strong>taires sur c<strong>et</strong>te frontière dans le cadrede l’opération X<strong>en</strong>ios Zeus. Selon Frontex, le nombredes franchissem<strong>en</strong>ts de la frontière terrestre a chuté<strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> a été inférieur à 100 au cours de ladernière semaine d’août, contre <strong>en</strong>viron 2 100 p<strong>en</strong>dantla première semaine du même mois.En dépit des inquiétudes concernant le bi<strong>en</strong>-fondé duproj<strong>et</strong>, la Grèce, dans le but de m<strong>et</strong>tre fin aux franchissem<strong>en</strong>tsirréguliers, a terminé, <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong>,la construction d’une clôture de 12 kilomètres le longde sa frontière terrestre avec la Turquie 8 . Le coût,estimé à 3 millions EUR, a été pris <strong>en</strong> charge par desfonds nationaux 9 . Comme on peut le constater sur lesphotos ci-dessus, la clôture peut être comparée à cellesconstruites <strong>en</strong> Espagne à Ceuta <strong>et</strong> Melilla. Ces clôturessont hautes de plusieurs mètres <strong>et</strong> équipées de barbelés.En Grèce, les franchissem<strong>en</strong>ts illégaux de la frontièr<strong>et</strong>errestre ont diminué, mais les arrivées par la mer ontaugm<strong>en</strong>té. Des incid<strong>en</strong>ts mortels ont continué de seproduire dans l’Est de la mer Égée. Le 6 septembre <strong>2012</strong>,61 personnes, notamm<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>fants, ont péri lorsqu’unbateau à bord duquel se trouvai<strong>en</strong>t des Syri<strong>en</strong>s <strong>et</strong> desressortissants d’autres nationalités a fait naufrage prèsd’Izmir, sur la côte turque 10 . En Méditerranée c<strong>en</strong>trale,un bateau avec 130 passagers à son bord <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ancede Sfax, <strong>en</strong> Tunisie, a coulé à <strong>en</strong>viron 12 millesnautiques de Lampedusa, le 7 septembre <strong>2012</strong>. La garde7 Frontex (<strong>2012</strong>a), p. 56.8 Pro Asyl (<strong>2012</strong>) ; ONU, Rapporteur spécial sur les <strong>droits</strong>de l’homme des migrants (<strong>2012</strong>) ; Conseil de l’Europe,Assemblée parlem<strong>en</strong>taire du Conseil de l’Europe,Commission des migrations, des réfugiés <strong>et</strong> des personnesdéplacées (2013), para. 21.9 Conseil de l’Europe, Assemblée parlem<strong>en</strong>taire du Conseil del’Europe, Commission des migrations, des réfugiés <strong>et</strong> despersonnes déplacées (2013), para. 21.10 Euronews (<strong>2012</strong>).côtière itali<strong>en</strong>ne, la police douanière <strong>et</strong> fiscale itali<strong>en</strong>ne(Guardia di Finanza) ainsi que des navires de l’Organisationdu Traité de l’Atlantique Nord se sont portés à leursecours, repêchant au moins 56 migrants, mais au moinsl’un d’<strong>en</strong>tre eux est mort <strong>et</strong> plusieurs dizaines ont étéportés disparus 11 . La Figure 2.1 montre les t<strong>en</strong>dances descinq dernières années concernant les arrivées par la mer<strong>en</strong> Europe méridionale dans les quatre États membresconcernés, à savoir la l’Espagne, Grèce, l’Italie <strong>et</strong> Malte.Pour améliorer le partage <strong>en</strong>tre les États membres der<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts opérationnels <strong>et</strong> analytiques concernantla frontière maritime <strong>et</strong> terrestre extérieure de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, c<strong>et</strong>te dernière est <strong>en</strong> train de créer un systèmeeuropé<strong>en</strong> de surveillance des frontières (Eurosur).Ce système servira de plate-forme pour échangerdes données de gestion des frontières <strong>en</strong>tre les Étatsmembres <strong>et</strong> Frontex. L’Irlande <strong>et</strong> le Royaume-Uni neseront pas concernés par Eurosur, alors que le Danemarkdevra décider s’il souhaite appliquer le règlem<strong>en</strong>t Eurosurdans les six mois suivant son adoption 12 . À terme <strong>et</strong> <strong>en</strong>association avec les autres données disponibles, Eurosuraméliorera sa connaissance des t<strong>en</strong>dances <strong>en</strong> matière d<strong>et</strong>rafic des êtres humains <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tra un déploiem<strong>en</strong>tplus ciblé des actifs. En <strong>2012</strong>, les négociations concernantses fondem<strong>en</strong>ts juridiques, conformém<strong>en</strong>t à ce quia été établi par la Commission europé<strong>en</strong>ne à la fin del’année 2011 13 , ont beaucoup avancé. La création d’Eurosurprogresse parallèlem<strong>en</strong>t aux négociations portant sur sesfondem<strong>en</strong>ts juridiques. À la fin de l’année <strong>2012</strong>, 18 Étatsmembres étai<strong>en</strong>t liés à Eurosur par la signature d’un protocoled’accord avec Frontex.Eurosur suscite pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t deux préoccupationsprincipales concernant les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : le faitde partager les r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur les migrants avec despays tiers pourrait les exposer, par exemple, au risquede refoulem<strong>en</strong>t ou de traitem<strong>en</strong>t inhumain, <strong>et</strong> à un traitem<strong>en</strong>tinapproprié de données à caractère personnel.11 Amnesty International (<strong>2012</strong>) ; La Repubblica (<strong>2012</strong>) ; BBCNews (<strong>2012</strong>) ; Conseil de l’Europe, Assemblée parlem<strong>en</strong>tairedu Conseil de l’Europe (<strong>2012</strong>).12 Voir : Commission europé<strong>en</strong>ne (2011a), préambule, para. 10–11.13 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a).85


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Figure 2.1 :Franchissem<strong>en</strong>ts irréguliers de la frontière maritime de quatre États membres de l’UE<strong>en</strong>tre 2008 <strong>et</strong> <strong>2012</strong>70 00060 00050 000GrèceItalieMalte40 000Espagne30 00020 00010 0000Source : Données des polices nationales, <strong>2012</strong>Si la proposition de règlem<strong>en</strong>t Eurosur prévoitl’interdiction d’échanger des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts avecdes pays tiers lorsque ces données pourrai<strong>en</strong>t êtreutilisées pour exposer des ressortissants des pays tiersà d’év<strong>en</strong>tuels traitem<strong>en</strong>ts inhumains ou dégradants ouà des représailles (article 18, paragraphe 2), la mise<strong>en</strong> œuvre de ce garde-fou pourrait, <strong>en</strong> pratique, poserproblème. Même si le système Eurosur n’est pas conçu<strong>en</strong> principe pour échanger des données personnelles,il faut pr<strong>en</strong>dre des mesures pratiques pour éviterque les données à caractère personnel ne soi<strong>en</strong>tstockées <strong>et</strong> partagées de façon involontaire. Enfin, ilreste à évaluer si le pot<strong>en</strong>tiel salvateur du systèmesera pleinem<strong>en</strong>t utilisé.L’Union europé<strong>en</strong>ne a inauguré sa nouvelle ag<strong>en</strong>cepour la gestion opérationnelle des systèmes d’informationà grande échelle <strong>en</strong> mars <strong>2012</strong> ; c<strong>et</strong>te ag<strong>en</strong>ceest dev<strong>en</strong>ue opérationnelle <strong>en</strong> décembre 14 . Baséeà Tallinn, <strong>en</strong> Estonie, l’ag<strong>en</strong>ce sera chargée de la gestiondes systèmes d’information à grande échelle au seinde l’espace de liberté, de sécurité <strong>et</strong> de justice ; elles’occupera notamm<strong>en</strong>t du système d’informationSch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> (SIS), de son successeur, le SIS II, du systèmeVIS <strong>et</strong> d’Eurodac. La tâche principale de l’ag<strong>en</strong>ceest d’assurer un service continu sans interruption deces systèmes d’information 15 .<strong>Les</strong> discussions se sont poursuivies <strong>en</strong> <strong>2012</strong> au Conseilde l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>concernant la mise sur pied de nouveaux instrum<strong>en</strong>tsde financem<strong>en</strong>t de l’UE pour les affaires intérieures 16 .La proposition de Fonds pour la sécurité intérieure pourla période 2014–2020 (4,65 millions EUR) compr<strong>en</strong>dradeux instrum<strong>en</strong>ts : le premier sera consacré aux frontièresextérieures <strong>et</strong> aux visas (1,13 million EUR) <strong>et</strong> l’autreà la coopération policière (3,52 millions EUR). Cela représ<strong>en</strong>teune augm<strong>en</strong>tation générale du budg<strong>et</strong> de presque40 % par rapport à la période précéd<strong>en</strong>te (2007–2013).Le Comité des régions <strong>et</strong> le Comité économique <strong>et</strong> socialeuropé<strong>en</strong> ont publié des avis proposant l’introductiond’un plus grand nombre de dispositions relatives aux<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans le règlem<strong>en</strong>t établissantl’instrum<strong>en</strong>t portant sur les frontières <strong>et</strong> les visas 17 .Ces avis avançai<strong>en</strong>t qu’il fallait faire référ<strong>en</strong>ce auxobligations de secours, au droit de demander l’asile auxfrontières <strong>et</strong> à l’id<strong>en</strong>tification des victimes, <strong>et</strong> ont mis<strong>en</strong> lumière la nécessité d’évaluer la compatibilité despolitiques <strong>et</strong> mesures financées par l’Union europé<strong>en</strong>neavec les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.En dehors de la portée du Fonds pour la sécuritéintérieure, un montant distinct de 822 millions EUR a étémis de côté pour la gestion des systèmes SIS II, VIS14 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>c).15 Règlem<strong>en</strong>t (UE) n° 1077/2011.16 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Commission des libertés civiles, de lajustice <strong>et</strong> des affaires intérieures (2011).17 Union europé<strong>en</strong>ne, Comité des régions (<strong>2012</strong>).86


Contrôle aux frontières <strong>et</strong> politique des visas<strong>et</strong> Eurodac. L’instrum<strong>en</strong>t sur les frontières <strong>et</strong> les visasdoit sout<strong>en</strong>ir une politique commune des visas pourfaciliter les voyages effectués de façon légitime, assurerune égalité de traitem<strong>en</strong>t aux ressortissants de paystiers <strong>et</strong> lutter contre l’immigration irrégulière (article 3,paragraphe 2, alinéa a). Il doit égalem<strong>en</strong>t assurer unniveau élevé de protection des frontières extérieuresainsi que le franchissem<strong>en</strong>t aisé des frontières extérieuresconformém<strong>en</strong>t à l’acquis de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> (article 3,paragraphe 2, alinéa b).ACTIVITÉ DE LA FRAExam<strong>en</strong> de l’état des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> aux frontièresmaritimes méridionales de l’EuropeLe premier vol<strong>et</strong> d’un proj<strong>et</strong> de la FRA portant surle traitem<strong>en</strong>t des ressortissants des pays tiersaux frontières extérieures de l’Union s’est p<strong>en</strong>chésur les problèmes de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dansle contexte de la surveillance des frontièresmaritimes <strong>et</strong> juste après le débarquem<strong>en</strong>t desmigrants <strong>et</strong> des réfugiés interceptés ou secourus.À c<strong>et</strong>te fin, des <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s ont eu lieu à Chypre,<strong>en</strong> Espagne, <strong>en</strong> Grèce, <strong>en</strong> Italie <strong>et</strong> à Malte avecles autorités, les migrants, les pêcheurs, lesorganisations internationales, les ONG <strong>et</strong> d’autrespersonnes concernées par l’arrivée des migrantspar la mer. Des <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s ont égalem<strong>en</strong>t eu lieudans trois pays de départ des bateaux : le Maroc,la Tunisie <strong>et</strong> la Turquie.En outre, la FRA a visité les opérations <strong>en</strong> mercoordonnées par Frontex <strong>en</strong> Espagne <strong>et</strong> <strong>en</strong>Grèce ; cela lui a permis d’observer des patrouillesmaritimes <strong>et</strong> le traitem<strong>en</strong>t des personnessecourues au mom<strong>en</strong>t du débarquem<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong>résultats de la recherche, publiés <strong>en</strong> mars 2013,montr<strong>en</strong>t que la Décision 2010/252/UE du Conseil,qui conti<strong>en</strong>t des ori<strong>en</strong>tations pour les opérationsFrontex <strong>en</strong> mer, a amélioré le respect des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> lors des opérations <strong>en</strong> mercoordonnées par Frontex.Pour plus d’informations, voir : FRA (2013), Fundam<strong>en</strong>tal rightsat Europe’s southern sea borders, Luxembourg, Office despublications de l’Union europé<strong>en</strong>ne (Office des publications)2.1.1. Évaluations de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong><strong>Les</strong> efforts de révision du mécanisme actuel d’évaluationde Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> – dans le cadre duquel on évalue la capacitéd’un État membre à rejoindre l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>ou, pour les États <strong>en</strong> faisant déjà partie, la mise <strong>en</strong>œuvre des règles relatives à l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> – sesont poursuivis sans atteindre d’accord <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Lemécanisme pr<strong>en</strong>d de plus <strong>en</strong> plus <strong>en</strong> considérationles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne n’ont pas trouvé d’accord sur la révisiondu mécanisme d’évaluation <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. C<strong>et</strong>te révision est<strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s depuis septembre 2011. Ce processus derévision a fait suite à des discussions int<strong>en</strong>ses sur lagouvernance de l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> ; ces discussions ontcomm<strong>en</strong>cé dans le contexte du printemps arabe de 2011<strong>et</strong> des flux migratoires qui ont suivi, des graves difficultésr<strong>en</strong>contrées par les systèmes grecs de protectiondes demandeurs d’asile <strong>et</strong> des problèmes relatifs à lagouvernance de l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> <strong>en</strong> général 18 . LaCommission a <strong>en</strong>suite modifié sa proposition concernantle mécanisme d’évaluation de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> 19 <strong>et</strong>, dansle cadre du même dispositif législatif, a mis <strong>en</strong> placela possibilité de réintroduire de façon temporaire lescontrôles aux frontières intérieures <strong>en</strong> tant que dernierrecours dans les circonstances exceptionnelles 20 .L’obstacle principal au cours des discussions a étél’abs<strong>en</strong>ce de cons<strong>en</strong>sus concernant la base juridique<strong>en</strong>visagée pour le mécanisme d’évaluation <strong>et</strong>, par conséqu<strong>en</strong>t,les rôles différ<strong>en</strong>ts à l’av<strong>en</strong>ir pour le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> le Conseil del’Union europé<strong>en</strong>ne. La Présid<strong>en</strong>ce chypriote a proposéun texte de compromis révisé, mais le Parlem<strong>en</strong>t nel’avait toujours pas accepté à la fin de l’année.Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a susp<strong>en</strong>du sa coopération <strong>en</strong>att<strong>en</strong>dant un accord sur le nouveau mécanisme d’évaluation.Le conflit a paralysé la nouvelle législationsur la cybercriminalité, sur les données des dossierspassagers pour le transport aéri<strong>en</strong> <strong>et</strong> sur d’autres questions; il a égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>travé le vote final concernantun docum<strong>en</strong>t j<strong>et</strong>ant les bases de contrôles communsaux frontières sur les routes ainsi que d’autres am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tstechniques du Code frontières Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> 21 .Une équipe constituée d’ag<strong>en</strong>ts de police des frontièresdes États membres est <strong>en</strong> train de procéder à des évaluationsà l’aide d’un mécanisme d’évaluation par lespairs géré par le groupe « Évaluation de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> » duConseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne 22 . Conformém<strong>en</strong>t à sonmandat actuel, tous les aspects de l’acquis de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>peuv<strong>en</strong>t être couverts. Une att<strong>en</strong>tion particulière estportée aux suj<strong>et</strong>s suivants : frontières extérieures,coopération policière, protection des données, réglem<strong>en</strong>tationconcernant les visas, système d’informationSch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> (SIS), une base de données partagéecont<strong>en</strong>ant des <strong>en</strong>trées sur les personnes recherchées<strong>et</strong> disparues, obj<strong>et</strong>s trouvés <strong>et</strong> volés <strong>et</strong> interdictionsd’<strong>en</strong>trée, <strong>et</strong> système Sirène, qui perm<strong>et</strong> aux États de18 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010).19 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011a).20 Commission europé<strong>en</strong>ne (2006).21 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011b) ; Comité économique <strong>et</strong>social europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>).22 UE (1998).87


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> d’échanger des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tssupplém<strong>en</strong>taires sur les alertes.ACTIVITÉ DE LA FRADéfinir le cadre des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans les évaluationsde Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>La FRA a aidé à élaborer une liste de bonnespratiques <strong>et</strong> d’indicateurs relatifs aux <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> afin de s<strong>en</strong>sibiliser les évaluateurs<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place une approche plussystématique des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dansl’application de l’acquis de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>.<strong>Les</strong> indicateurs <strong>et</strong> les bonnes pratiques mis surpied <strong>en</strong> collaboration avec le comité d’expertsde Frontex pour la formation des évaluateursSch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>, le Secrétariat général du Conseil del’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> la Commission europé<strong>en</strong>ne,fourniss<strong>en</strong>t aux évaluateurs des ori<strong>en</strong>tations <strong>en</strong>matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> à utiliser dansleur travail, <strong>en</strong> portant une att<strong>en</strong>tion particulièreaux tâches suivantes :aux points de passage frontaliers ;d’att<strong>en</strong>te <strong>et</strong> les c<strong>en</strong>tres de rét<strong>en</strong>tion ; de r<strong>et</strong>our.Dans le contexte des contrôles <strong>et</strong> des procédures,les indicateurs font référ<strong>en</strong>ce aux questions <strong>en</strong>li<strong>en</strong> avec la dignité humaine, l’usage de la force,le non-refoulem<strong>en</strong>t, l’id<strong>en</strong>tification des personnesvulnérables, ainsi que le refus <strong>et</strong> le traitem<strong>en</strong>tdes données à caractère personnel. D’autrespratiques <strong>et</strong> indicateurs ont trait au personnel <strong>et</strong>à la formation, à la coopération avec les servicesde protection, à la coopération avec les pays tiers,à l’analyse des risques, à l’infrastructure, auxbesoins des passagers bloqués dans les zonesde transit, aux conditions dans les c<strong>en</strong>tres derét<strong>en</strong>tion, aux expulsions <strong>et</strong> aux réadmissions.La liste m<strong>et</strong> égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des questionsparticulières à observer au cours de la surveillancedes frontières, par exemple l’interdiction desrefoulem<strong>en</strong>ts, l’exist<strong>en</strong>ce de systèmes pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong>charge les besoins humanitaires des personnesappréh<strong>en</strong>dées après le franchissem<strong>en</strong>t de lafrontière <strong>et</strong> la procédure d’<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>.Pour plus d’informations, voir la page du proj<strong>et</strong> de la FRATreatm<strong>en</strong>t of third-country nationals at the EU’s externalborders: Surveying border checks at selected bordercrossing points, disponible à : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/project/2011/treatm<strong>en</strong>t-third-country-nationals-eusexternal-borders-surveying-border-checks-selected<strong>Les</strong> équipes d’experts des États membres de l’UE, leSecrétariat général du Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne<strong>et</strong> la Commission europé<strong>en</strong>ne ont effectué 21 évaluationsdans 17 États membres concernant les frontièresmaritimes <strong>et</strong> aéri<strong>en</strong>nes, la coopération policière, laprotection des données, le système SIS <strong>et</strong> les visas 23 .Le Conseil a effectué un suivi des lacunes détectées <strong>en</strong>Grèce p<strong>en</strong>dant les évaluations aux frontières terrestres<strong>et</strong> maritimes extérieures <strong>en</strong> 2010 <strong>et</strong> 2011, alors que laCommission <strong>et</strong> EASO ont défini un plan d’action pourfaire face aux faiblesses dans le domaine de l’asile<strong>et</strong> des migrations.Le Conseil a égalem<strong>en</strong>t continué de suivre de prèsun certain nombre de mesures roumaines <strong>et</strong> bulgares,notamm<strong>en</strong>t celles qui ont un li<strong>en</strong> avec la luttecontre le trafic <strong>et</strong> la traite des êtres humains, quidevrai<strong>en</strong>t faciliter l’<strong>en</strong>trée de ces deux États membresdans l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> 24 .<strong>Les</strong> évaluations de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> comport<strong>en</strong>t des aspectsdes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> qui ont égalem<strong>en</strong>t des conséqu<strong>en</strong>cessur d’autres questions pratiques. D’après lesdonnées transmises à la FRA par le Secrétariat généraldu Conseil, les suj<strong>et</strong>s suivants font partie de ceux quiont été abordés <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> qui ont un li<strong>en</strong> implicite avecles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : vérification de l’infrastructure pour s’assurerqu’elle garantit une confid<strong>en</strong>tialité suffisantepour les personnes soumises à des vérificationssupplém<strong>en</strong>taires ;disponibilité des données sur les vérificationssupplém<strong>en</strong>taires (article 7 du Code frontièresSch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>) dans les langues nécessaires ;coopération <strong>en</strong>tre les autorités frontalières, lesservices de l’immigration <strong>et</strong> de l’asile, ainsi que lesag<strong>en</strong>ces des <strong>droits</strong> de l’homme dans chaque pays ; conditions dans les c<strong>en</strong>tres de rét<strong>en</strong>tion ; analyse des risques sans profilage <strong>et</strong>hnique ;dignité <strong>et</strong> clarté dans la communication avec lespassagers ; connaissance des procédures associées auxvictimes de trafics, aux demandeurs d’asile <strong>et</strong> aux<strong>en</strong>fants, ainsi que des modalités de fouille au corps,de traitem<strong>en</strong>t des données à caractère personnel <strong>et</strong>de délivrance de visas ;23 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>d) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>e).24 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a).88


Contrôle aux frontières <strong>et</strong> politique des visascoopération avec les pays d’origine <strong>en</strong> cas d’<strong>en</strong>tréerefusée ;formation aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>et</strong> respect duProgramme de base commun de Frontex.<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> ont été de plus <strong>en</strong> plus pris<strong>en</strong> considération au cours des évaluations opérées<strong>en</strong> <strong>2012</strong> à la suite de l’élaboration, avec la participationde la FRA, d’une liste d’indicateurs faisant office d’outilcomplém<strong>en</strong>taire pour les évaluateurs. C<strong>et</strong> outil aideles évaluateurs à examiner les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de façon cohér<strong>en</strong>te au cours de différ<strong>en</strong>tes tâches degestion des frontières. <strong>Les</strong> évaluations prévues <strong>en</strong> 2013devrai<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte ces questions.2.1.2. Personnes r<strong>et</strong><strong>en</strong>ues dans leszones de transit des aéroports –Possibilité de se restaurer, boire<strong>et</strong> se reposerUne recherche effectuée <strong>en</strong> <strong>2012</strong> par la FRA danscertains aéroports a mis <strong>en</strong> avant la situation difficiledes passagers bloqués dans les zones de transit desaéroports. Chaque année, un certain nombre de personnesrest<strong>en</strong>t confinées p<strong>en</strong>dant des jours, voire dessemaines, dans les zones de transit international desaéroports des États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne.Par exemple, <strong>en</strong> avril <strong>2012</strong>, un ressortissant de laRépublique démocratique du Congo dont l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong>Estonie avait été refusée à l’aéroport de Tallinn est restédans la salle d’accueil réservé aux voyageurs de l’aéroportp<strong>en</strong>dant deux semaines, car la Russie n’autorisaitpas son r<strong>et</strong>our 25 .<strong>Les</strong> passagers peuv<strong>en</strong>t être bloqués dans les aéroportss’ils ne rempliss<strong>en</strong>t pas les conditions d’<strong>en</strong>trée, parexemple lorsque les gardes-frontières id<strong>en</strong>tifi<strong>en</strong>t desproblèmes dans les docum<strong>en</strong>ts de voyage, les visas oules preuves de moy<strong>en</strong>s de subsistance, ou si leur r<strong>et</strong>ourest r<strong>et</strong>ardé parce qu’aucun vol de r<strong>et</strong>our n’est disponibleimmédiatem<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> personnes déposant une demanded’asile dans un aéroport peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être obligéesde rester dans la zone de transit.Afin que le respect de leurs <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> à lavie <strong>et</strong> à la dignité humaine soit assuré, les passagersdoiv<strong>en</strong>t pouvoir accéder à de la nourriture ainsi que desboissons <strong>et</strong> pouvoir se reposer p<strong>en</strong>dant leur séjour dansla zone de transit, <strong>en</strong> particulier s’ils ne dispos<strong>en</strong>t pasdes moy<strong>en</strong>s financiers pour subv<strong>en</strong>ir à leurs besoins.25 Estonie, Postimees (<strong>2012</strong>).En dépit de l’importance fondam<strong>en</strong>tale des <strong>droits</strong>concernés, l’information concernant les passagersdét<strong>en</strong>us dans les zones de transit reste limitée 26 .Dans de nombreux aéroports, les transporteurs, lescompagnies aéri<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> les autorités pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t desdispositions spéciales pour fournir de la nourriture<strong>et</strong> de l’eau. <strong>Les</strong> recherches de la FRA portant sur l<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t des ressortissants des pays tiers ontdéterminé que ces mécanismes ne sont, <strong>en</strong> pratique,pas toujours suffisants.Dans certains cas, il se peut que les gardes-frontièresne connaiss<strong>en</strong>t pas la compagnie aéri<strong>en</strong>ne avec laquelleles passagers sont arrivés, soit parce que ces derniersdissimul<strong>en</strong>t l’information, soit parce qu’ils ne sav<strong>en</strong>tpas comm<strong>en</strong>t ils sont arrivés. <strong>Les</strong> remboursem<strong>en</strong>ts descompagnies aéri<strong>en</strong>nes aux <strong>en</strong>treprises aéroportuairesou aux autorités peuv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre longtemps, <strong>en</strong> particulierlorsque le transporteur n’est pas basé dans lepays de destination. Dans d’autres cas, la responsabilitédu séjour <strong>en</strong> transit des passagers ne relève pas dela compagnie aéri<strong>en</strong>ne, mais d’autres autorités ; c’estpar exemple le cas lorsque les passagers sont <strong>en</strong> finde compte admis <strong>et</strong> <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te de transfert dans desinstallations d’accueil, de rét<strong>en</strong>tion ou de protection.La coopération <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>treprises aéroportuaires<strong>et</strong> les services d’immigration est un autre facteurqui détermine si de la nourriture, des boissons <strong>et</strong> desinstallations perm<strong>et</strong>tant de se reposer sont effectivem<strong>en</strong>tmises à la disposition de tous les passagers ouseulem<strong>en</strong>t des passagers qui ont payé pour ce service.Par conséqu<strong>en</strong>t, les passagers r<strong>et</strong><strong>en</strong>us dans les zonesde transit peuv<strong>en</strong>t avoir des difficultés à se nourrir <strong>et</strong>à s’hydrater, à moins de disposer des moy<strong>en</strong>s nécessairespour pourvoir à leurs besoins.Passagers non autorisés à <strong>en</strong>trersur le territoirePour les personnes qui ne sont pas autorisées à <strong>en</strong>trersur le territoire, le transporteur responsable doitassumer les frais du départ <strong>et</strong>, si cela n’est pas possibledans un délai raisonnable, il doit égalem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre<strong>en</strong> charge les coûts associés au séjour du passager,notamm<strong>en</strong>t la mise à disposition de nourriture <strong>et</strong> d’eau,conformém<strong>en</strong>t aux différ<strong>en</strong>ts accords internationaux26 Pour plus de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur les installations derét<strong>en</strong>tion temporaire dans les aéroports, consultez lesrapports sur les visites effectuées par le Comité europé<strong>en</strong>pour la prév<strong>en</strong>tion de la torture <strong>et</strong> des peines ou traitem<strong>en</strong>tsinhumains ou dégradants (CPT) du Conseil de l’Europe, ainsique le 7e (1996) <strong>et</strong> le 19e(2008–2009) rapports générauxd’activités du CPT, voir : www.cpt.coe.int/fr/default.htm.89


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>relatifs aux transports aéri<strong>en</strong>s 27 . Cela signifie que cesont les aéroports, plutôt que les États, qui m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>tsur pied les mécanismes nécessaires pour subv<strong>en</strong>iraux besoins des passagers bloqués, <strong>et</strong> que les différ<strong>en</strong>tescompagnies aéri<strong>en</strong>nes peuv<strong>en</strong>t m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> placedes services différ<strong>en</strong>ts.De nombreuses <strong>en</strong>treprises exploitant les aéroportssign<strong>en</strong>t des accords particuliers obligeant les transporteursà pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge les frais pour les passagersnon autorisés à <strong>en</strong>trer sur le territoire, soit directem<strong>en</strong>t,soit <strong>en</strong> remboursant l’aéroport par la suite. Enrevanche, ces accords ne peuv<strong>en</strong>t être appliqués que siles services d’immigration sont <strong>en</strong> mesure d’id<strong>en</strong>tifierla compagnie aéri<strong>en</strong>ne qui a transporté le passager nonautorisé à <strong>en</strong>trer sur le territoire. Lorsque ce n’est pas lecas, les autorités sont <strong>en</strong> fin de compte responsables dem<strong>et</strong>tre à disposition les moy<strong>en</strong>s de subsistance de base.Dans les aéroports d’Autriche, par exemple, si lesaccords <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>treprises aéroportuaires <strong>et</strong> lestransporteurs ne peuv<strong>en</strong>t s’appliquer, la police essayede fournir de la nourriture <strong>et</strong> de l’eau <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance desa cantine ou grâce à l’achat ponctuel de produits parl’intermédiaire de la Croix-Rouge ou de la municipalité ;la police prés<strong>en</strong>te <strong>en</strong>suite une demande de remboursem<strong>en</strong>tau transporteur 28 . En outre, les services sociaux deCaritas fourniss<strong>en</strong>t des services de base, par exemplede la nourriture, des soins <strong>et</strong> des vêtem<strong>en</strong>ts, aux personnesqui <strong>en</strong> ont besoin. Ils propos<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t leuraide pour contacter les ambassades, les compagniesaéri<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> la famille 29 .À l’aéroport de Francfort, <strong>en</strong> Allemagne, lesgardes-frontières peuv<strong>en</strong>t ach<strong>et</strong>er de la nourritureà la cantine pour les passagers sans ressources, soità leur demande, soit, après deux ou trois heures, surproposition de la police ; le remboursem<strong>en</strong>t des fraisest <strong>en</strong>suite demandé à la compagnie aéri<strong>en</strong>ne 30 .Au Portugal, le service des étrangers (Serviço deEstrangeiros e Fronteiras) se charge du ravitaillem<strong>en</strong>t<strong>et</strong> le distribue aux passagers.Dans les aéroports d’au moins huit États membres(Bulgarie, Chypre, Danemark, France, Italie 31 , Lituanie,27 Nations Unies (ONU), Organisation de l’aviation civileinternationale (1944), Conv<strong>en</strong>tion relative à l’aviation civileinternationale, Annexe 9, Chapitre 5 « Personnes nonadmissibles <strong>et</strong> personnes expulsées », ainsi que les accordsultérieurs de l’AITA ; Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 261/2004.28 Autriche, Loi relative à la police des étrangers, art. 113,para. 4.29 Caritas (2013).30 Certaines des données reprises dans le prés<strong>en</strong>t chapitre sontissues du proj<strong>et</strong> de la FRA sur le traitem<strong>en</strong>t des ressortissantsdes pays tiers aux frontières extérieures de l’UE, quia associé travail de terrain <strong>et</strong> recherches docum<strong>en</strong>taires.31 La promotion de la campagne LasciatCIEntrare a eu lieuparallèlem<strong>en</strong>t à celle de la campagne europé<strong>en</strong>ne « Op<strong>en</strong>Access Now », Il Manifesto (<strong>2012</strong>).Pologne <strong>et</strong> Roumanie), il ne semble pas y avoir desystème de repli si les transporteurs ne rempliss<strong>en</strong>tpas leurs obligations de pourvoir aux besoins <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>des passagers. <strong>Les</strong> passagers <strong>en</strong> situation dedénuem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de solutions ponctuelles ou nereçoiv<strong>en</strong>t aucune nourriture ni boisson p<strong>en</strong>dant leurséjour <strong>en</strong> zone de transit, sauf s’ils sont dét<strong>en</strong>us.Dans les aéroports <strong>en</strong> Bulgarie, par exemple, lespersonnes r<strong>et</strong><strong>en</strong>ues reçoiv<strong>en</strong>t de la nourriture sur labase des besoins nutritionnels quotidi<strong>en</strong>s déterminéspour une arrestation de 24 heures 32 , mais les ONG considèr<strong>en</strong>tque les quantités sont insuffisantes 33 . Au-delàdes 24 premières heures, il n’y a plus de distributionde nourriture <strong>et</strong> de boissons <strong>et</strong> les gardes-frontièresori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les passagers vers des ONG comme laCroix-Rouge ou Caritas.En général, les installations <strong>et</strong> les mécanismes visantà répondre aux besoins <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> des personnesséjournant dans la zone de transit sont habituellem<strong>en</strong>tlimités par rapport à ceux qui sont mis <strong>en</strong> place dansles installations de rét<strong>en</strong>tion spéciales des aéroports.Comme cela a par exemple été observé par la FRAà l’aéroport Fiumicino de Rome, <strong>en</strong> Italie, la zone généralede transit est principalem<strong>en</strong>t à visée commerciale<strong>et</strong>, à part les bars, les services proposés sont limités.Seules deux pièces sans f<strong>en</strong>êtres sont à disposition despassagers non autorisés à <strong>en</strong>trer sur le territoire : unepour les familles <strong>et</strong> une autre pour les grands groupes.D’autres aéroports peuv<strong>en</strong>t, le cas échéant, m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong>place des solutions au cas par cas pour traiter des situationsparticulières. À Francfort, <strong>en</strong> Allemagne, la policepeut parfois installer des lits de camp pour les passagersnon admissibles dans l’att<strong>en</strong>te de leur vol de r<strong>et</strong>our.Vérifications supplém<strong>en</strong>taires<strong>Les</strong> vérifications supplém<strong>en</strong>taires à la frontière peuv<strong>en</strong>tpr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>tre 15 minutes <strong>et</strong> quelques jours, <strong>en</strong> fonctiondu nombre <strong>et</strong> de la complexité des questions à vérifier,comme par exemple la confirmation des nationalités.<strong>Les</strong> personnes soumises à des vérifications supplém<strong>en</strong>tairessont habituellem<strong>en</strong>t sous la responsabilité desservices d’immigration ou de la police. En revanche, ilse peut que les ag<strong>en</strong>ts dispos<strong>en</strong>t d’un budg<strong>et</strong> spéciallimité pour fournir de la nourriture <strong>et</strong> de l’eau, maisce n’est pas toujours le cas. Le délai au bout duquelles autorités doiv<strong>en</strong>t m<strong>et</strong>tre à disposition à boire <strong>et</strong>à manger est très variable : deux à trois heures <strong>en</strong>Allemagne <strong>et</strong> <strong>en</strong> L<strong>et</strong>tonie 34 , quatre à cinq heures <strong>en</strong>32 Bulgarie, MoI, Tableau 1.33 Bulgarie, Jesuit Refugee Service Europe (2010), para. 3.12.34 L<strong>et</strong>tonie, Gardes-frontières nationaux.90


Contrôle aux frontières <strong>et</strong> politique des visasSlovénie 35 , six heures <strong>en</strong> Lituanie 36 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovaquie 37 <strong>et</strong>12 heures <strong>en</strong> Finlande 38 . Dans d’autres cas, par exemple<strong>en</strong> Bulgarie <strong>et</strong> <strong>en</strong> République tchèque, la police nefournit à boire <strong>et</strong> à manger que si la personne estconsidérée comme dét<strong>en</strong>ue.La mise à disposition de nourriture adaptée auxpassagers soumis à des vérifications supplém<strong>en</strong>tairesà la frontière est égalem<strong>en</strong>t apparue comme un problèmedans les <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s effectués dans le cadre duproj<strong>et</strong> de la FRA sur le traitem<strong>en</strong>t des ressortissants despays tiers aux frontières extérieures. À l’aéroport itali<strong>en</strong>de Fiumicino, à Rome, par exemple, les passagers ontindiqué qu’ils n’avai<strong>en</strong>t pas obt<strong>en</strong>u de repas réguliersp<strong>en</strong>dant qu’ils att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t le résultat des vérificationssupplém<strong>en</strong>taires. Des tick<strong>et</strong>s pour des sandwiches <strong>et</strong>une boisson ont été distribués, mais pas à toutes lespersonnes qui y avai<strong>en</strong>t droit. C<strong>et</strong>te question peutêtre particulièrem<strong>en</strong>t problématique aux mom<strong>en</strong>tsoù les arrivées sont plus nombreuses, ce qui était lecas p<strong>en</strong>dant le printemps arabe ; <strong>en</strong> eff<strong>et</strong>, cela peut<strong>en</strong>traîner un allongem<strong>en</strong>t des temps d’att<strong>en</strong>te <strong>et</strong> unesurpopulation dans les zones d’att<strong>en</strong>te.À l’aéroport Charles de Gaulle de Paris, France, les<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s avec les passagers qui ont eu lieu dansl’att<strong>en</strong>te des résultats des vérifications supplém<strong>en</strong>tairesont mis <strong>en</strong> lumière une insatisfaction généraleconcernant la qualité de la nourriture fournie. Dans uncas précis, un consul a dû négocier la mise à dispositionde nourriture végétari<strong>en</strong>ne.2.1.3. Contrôle automatisé <strong>et</strong>frontières intellig<strong>en</strong>tesL’utilisation de plus <strong>en</strong> plus fréqu<strong>en</strong>te des nouvellestechnologies pour le contrôle aux frontières <strong>et</strong> sesconséqu<strong>en</strong>ces possibles <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>,mises <strong>en</strong> lumière par le Rapport annuel2011 de la FRA, s’est poursuivie <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. À la fin del’année <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne n’avait pasprés<strong>en</strong>té le train de mesures annoncé <strong>en</strong> 2011 relatifaux frontières intellig<strong>en</strong>tes annoncé <strong>en</strong> 2011 39 .Ce train de mesures compr<strong>en</strong>d le « programmed’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t des voyageurs » <strong>et</strong> le « système d’<strong>en</strong>trée/sortie», conçu pour <strong>en</strong>registrer l’heure <strong>et</strong> le lieud’<strong>en</strong>trée <strong>et</strong> de sortie, ainsi que la durée du séjour autorisé.Le programme d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t des voyageursperm<strong>et</strong>trait à certaines catégories de voyageurs réguliersd’<strong>en</strong>trer dans l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> empruntantdes points de contrôle automatisés, les vérifications aux35 Slovénie, Ministère de l’Intérieur (2013).36 Lituanie, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>).37 Slovaquie, Loi sur le séjour des étrangers, art. 91.38 Finlande, Proj<strong>et</strong> de loi concernant le traitem<strong>en</strong>t despersonnes <strong>en</strong> garde à vue, Chapitre 3, Section 4.39 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011c).frontières y ayant une forme simplifiée. <strong>Les</strong> voyageursinscrits au programme devrai<strong>en</strong>t tout de même avoiraccès aux cabines occupées par les gardes-frontières.<strong>Les</strong> barrières de contrôle automatisé vérifi<strong>en</strong>t si undocum<strong>en</strong>t de voyage est auth<strong>en</strong>tique <strong>et</strong> si le passager<strong>en</strong> est le titulaire <strong>en</strong> comparant les données biométriquesstockées dans le passeport avec le porteurdu passeport. La plupart des systèmes automatisésde contrôle aux frontières utilis<strong>en</strong>t la reconnaissancefaciale comme principale méthode d’auth<strong>en</strong>tificationbiométrique. <strong>Les</strong> passeports électroniques de deuxièmegénération conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des données facialesainsi que des empreintes digitales. Le système interrogeles fichiers de contrôle aux frontières stockés dans lesbases de données puis détermine automatiquem<strong>en</strong>t sila personne a le droit de franchir la frontière 40 .<strong>Les</strong> institutions europé<strong>en</strong>nes ont poursuivi leur analyse<strong>et</strong> leur évaluation du concept de frontière intellig<strong>en</strong>te<strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Une étude du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a ainsianalysé ses conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>,dans la mesure où de grandes quantitésd’information sont générées, conservées <strong>et</strong> utilisées,tout <strong>en</strong> restant largem<strong>en</strong>t cachées 41 . L’étude fait égalem<strong>en</strong>tréfér<strong>en</strong>ce aux inquiétudes exprimées par leContrôleur europé<strong>en</strong> de la protection des données(CEPD) concernant la nécessité <strong>et</strong> la proportionnalité dela proposition concernant les frontières intellig<strong>en</strong>tes 42 .Des préparations sont <strong>en</strong> cours concernant deux proj<strong>et</strong>s,financés par l’UE, de démonstration du contrôleautomatisé aux frontières, à savoir Fastpass <strong>et</strong> ABC4EU.Frontex a organisé <strong>en</strong> <strong>2012</strong> la première confér<strong>en</strong>ce <strong>et</strong>exposition mondiale sur l’av<strong>en</strong>ir du contrôle automatiséaux frontières. L’ag<strong>en</strong>ce a coordonné un échanged’expéri<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> de leçons apprises dans ce domaine.Frontex a égalem<strong>en</strong>t élaboré des docum<strong>en</strong>ts debonnes pratiques opérationnelles <strong>et</strong> techniques afinde fournir des lignes directrices aux États membresutilisant les barrières de contrôle automatisé 43 . En ce quiconcerne les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, les lignes directricesopérationnelles indiqu<strong>en</strong>t que « si un passager s<strong>et</strong>rouve, pour quelque raison que ce soit, dans l’incapacitéd’utiliser le contrôle automatisé aux frontières <strong>et</strong> qu’ilest ré ori<strong>en</strong>té vers une cabine manuelle, il FAUT veillerà ce que les procédures qui <strong>en</strong> résult<strong>en</strong>t respect<strong>en</strong>ttotalem<strong>en</strong>t les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> » 44 .Le Code frontières Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> perm<strong>et</strong> déjà aux Étatsmembres de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place, <strong>en</strong> particulier pour les40 Frontex (<strong>2012</strong>b), p. 7.41 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Direction générale des politiquesinternes, Départem<strong>en</strong>t thématique C (<strong>2012</strong>).42 Contrôleur europé<strong>en</strong> de la protection des données (CEPD)(2008), p. 3.43 Frontex (<strong>2012</strong>b) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>c).44 Frontex (<strong>2012</strong>b), p. 11.91


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Figure 2.2 : Barrières de contrôle automatisé dans les États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Barrières de contrôleautomatisé installéesAucune installationde barrières de contrôle automatiséInt<strong>en</strong>tion d’introduire lesbarrières de contrôle automatiséSource : Données Frontex fournies <strong>en</strong> 2013titulaires de passeports de l’UE/de l’Espace économiqueeuropé<strong>en</strong> <strong>et</strong> de la Suisse, afin de faire faceaux flux croissants de passagers sans augm<strong>en</strong>tationsimportantes du personnel.Neuf États membres de l’UE ont installé des barrièresde contrôle automatisé : l’Allemagne, la Bulgarie, l’Espagne,la Finlande, la France, les Pays-Bas, le Portugal,la République tchèque <strong>et</strong> le Royaume-Uni 45 . L’Autriche,la Belgique, le Danemark, l’Estonie, la Hongrie, laL<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> la Roumanie ont l’int<strong>en</strong>tion d’introduireles barrières de contrôle automatisé dans les aéroportsde leurs capitales respectives 46 . La Figure 2.2 offre unaperçu des États membres de l’UE qui ont mis <strong>en</strong> placeles barrières de contrôle automatisé.<strong>Les</strong> barrières de contrôle automatisé soulèv<strong>en</strong>t uncertain nombre de questions concernant les <strong>droits</strong>45 Données fournies par Frontex.46 Données fournies par Frontex.<strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Lorsque les <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts de contrôleaux frontières stockés dans les bases de données sontinterrogés, l’administration responsable doit fairepreuve de la dilig<strong>en</strong>ce appropriée <strong>et</strong> les systèmesdoiv<strong>en</strong>t, leur de leur conception, respecter la confid<strong>en</strong>tialité.Certaines préoccupations concern<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tl’id<strong>en</strong>tification des victimes de trafic, la protection des<strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant, des personnes handicapées ainsi quedes personnes âgées.D’après les lignes directrices opérationnelles de Frontex,un garde-frontière doit toujours être prés<strong>en</strong>t poursurveiller le fonctionnem<strong>en</strong>t des barrières de contrôleautomatisé 47 . Ces barrières ne peuv<strong>en</strong>t pas id<strong>en</strong>tifierelles-mêmes les victimes pot<strong>en</strong>tielles de trafic ou lesdemandeurs d’asile. La difficulté pour le garde-frontièreest de trouver un moy<strong>en</strong> d’id<strong>en</strong>tifier les personnes quiont besoin d’être protégées. <strong>Les</strong> barrières de contrôleautomatisé ne sont pas (<strong>en</strong>core) accessibles aux res-47 Frontex (<strong>2012</strong>b), p. 23.92


Contrôle aux frontières <strong>et</strong> politique des visassortissants des pays dont provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t habituellem<strong>en</strong>tles demandeurs d’asile.Dans le cas des <strong>en</strong>fants, la difficulté pour legarde-frontière est de confirmer l’auth<strong>en</strong>ticité de sarelation avec l’adulte qui l’accompagne, conformém<strong>en</strong>taux dispositions de l’annexe VII, paragraphe 6du Code frontières Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>. <strong>Les</strong> lignes directricesopérationnelles de Frontex prévoi<strong>en</strong>t que l’opérateurdoit être alerté lorsqu’un mineur utilise les barrièresde contrôle automatisé. Le garde-frontière doit effectuerune recherche plus approfondie afin de décelerd’év<strong>en</strong>tuelles incohér<strong>en</strong>ces ou contradictions dans lesinformations données lorsqu’il y a des raisons sérieusesde croire qu’il a été illicitem<strong>en</strong>t soustrait à la garde de laou des personne(s) qui déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t légalem<strong>en</strong>t l’autoritépar<strong>en</strong>tale à son égard 48 .La plupart des États membres n’autoris<strong>en</strong>t pas les<strong>en</strong>fants âgés de moins de 18 ans ou les familles avec<strong>en</strong>fants à utiliser les barrières. La Finlande perm<strong>et</strong> aux<strong>en</strong>fants de moins de 18 ans d’utiliser les barrières,mais celles-ci ne peuv<strong>en</strong>t pas pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge lespersonnes mesurant moins de 120 c<strong>en</strong>timètres. Si un<strong>en</strong>fant utilise la barrière, la date de naissance décl<strong>en</strong>cheune alerte automatique <strong>et</strong> les gardes-frontières peuv<strong>en</strong>tprocéder à une inspection manuelle s’ils considèr<strong>en</strong>tcela est nécessaire.<strong>Les</strong> barrières de contrôle automatisé sont conçues d<strong>et</strong>elle façon qu’elles ne sont pas accessibles aux personnes<strong>en</strong> fauteuil roulant, ce qui a des conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>matière de <strong>droits</strong> des personnes handicapées. Parfois,il arrive que les fauteuils roulants étroits puiss<strong>en</strong>t êtreutilisés. D’après des groupes de personnes handicapéesau Royaume-Uni, certaines personnes handicapéespeuv<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> revanche, avoir des difficultés pourm<strong>et</strong>tre leur visage à la hauteur nécessaire pour quela barrière de contrôle automatisé balaye leur visage<strong>et</strong> compare c<strong>et</strong>te image aux données biométriques dupasseport 49 . <strong>Les</strong> lignes directrices opérationnelles deFrontex reconnaiss<strong>en</strong>t que les barrières de contrôleautomatisé ne sont pas totalem<strong>en</strong>t accessibles auxvoyageurs handicapés. Elles recommand<strong>en</strong>t uneadaptation des systèmes de contrôle automatisé auxfrontières pour les pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge, par exemple, lesbarrières électroniques devrai<strong>en</strong>t être plus larges ouplus basses pour perm<strong>et</strong>tre aux personnes <strong>en</strong> fauteuilroulant d’accéder au système. L’Allemagne prévoit d<strong>et</strong>ester des barrières de contrôle automatisé conçuespour les fauteuils roulants 50 .48 Ibid., p. 24.49 Données fournies par les services frontaliers duRoyaume-Uni.50 Données fournies par le Ministère fédéral de la Justiceallemand.Pratique <strong>en</strong>courageanteConsultation avec des groupes depersonnes handicapées pour laconception des barrières de contrôleautomatisé<strong>Les</strong> services frontaliers du Royaume-Uni ontconsulté des groupes de personnes handicapéesau mom<strong>en</strong>t de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place les barrièresde contrôle automatisé. Ils poursuivront cesconsultations auprès de groupes de personneshandicapées <strong>et</strong> d’organes consultatifs pourla conception de la prochaine génération debarrières. Des évaluations des répercussionssur l’égalité seront effectuées p<strong>en</strong>dant la phased’élaboration, dans le cadre de la procédure deconception <strong>et</strong> de vérification.Source : Données fournies par les services frontaliers duRoyaume-UniLa conception des barrières de contrôle automatisédans le respect des <strong>droits</strong> des personnes âgées 51 signifieraitde t<strong>en</strong>ir compte de leurs besoins, par exemple<strong>en</strong> prévoyant des temps de réaction plus l<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> <strong>en</strong>utilisant des polices de caractère ou des panneauxde grande taille.<strong>Les</strong> gardes-frontières devrai<strong>en</strong>t, dans l’exercice de leursfonctions, respecter pleinem<strong>en</strong>t la dignité humaine <strong>et</strong>n’exercer aucune discrimination de g<strong>en</strong>re, de race oud’origine <strong>et</strong>hnique, de religion ou de convictions, dehandicap, d’âge ou d’ori<strong>en</strong>tation sexuelle, conformém<strong>en</strong>tà l’article 6 du Code frontières Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>. Lorsqueles barrières de contrôle automatisé remplac<strong>en</strong>t lesvérifications manuelles aux frontières, le risque qu’ungarde-frontière traite un voyageur de façon impolie,indigne ou discriminatoire n’est plus un problème. Iln’<strong>en</strong> reste pas moins qu’un certain nombre de passagersqui ont traversé les barrières de contrôle automatisépeuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core être choisis pour des vérifications supplém<strong>en</strong>taires,une procédure qui n’est pas exempte derisques concernant le profilage <strong>et</strong>hnique discriminatoire.<strong>Les</strong> barrières de contrôle automatisé peuv<strong>en</strong>t empêcherun passager de passer pour un certain nombre deraisons, par exemple la manière dont le passagerpasse la barrière, les conditions d’éclairage variables<strong>en</strong> fonction du positionnem<strong>en</strong>t de la barrière, laqualité du docum<strong>en</strong>t de voyage <strong>et</strong> des informationsbiométriques qu’il conti<strong>en</strong>t ou les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>trel’appar<strong>en</strong>ce du passager <strong>et</strong> les informations biométriques,dues par exemple au vieillissem<strong>en</strong>t. Lorsquecela se produit, la vérification doit être exactem<strong>en</strong>t51 Union europé<strong>en</strong>ne, Conseil <strong>et</strong> Commission europé<strong>en</strong>ne(2000), Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, article 25.93


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>la même que pour les autres passagers <strong>et</strong> le ou lagarde-frontière doit avoir consci<strong>en</strong>ce de l’év<strong>en</strong>tualitéd’un traitem<strong>en</strong>t discriminatoire.En outre, des juridictions nationales <strong>en</strong> Allemagne<strong>et</strong> aux Pays-Bas ont prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> <strong>2012</strong> des questionspréliminaires à la CJUE concernant la proportionnalitédu stockage c<strong>en</strong>tralisé des données biométriques dansles passeports <strong>et</strong> les docum<strong>en</strong>ts de voyage au niveaunational <strong>et</strong> leur utilisation à des fins autres que lescontrôles aux frontières 52 (voir le Chapitre 3 portantsur les passeports biométriques pour plus de détail).2.1.4. Officiers de liaison« Immigration » (OLI)Le Rapport annuel 2011 de la FRA a mis <strong>en</strong> lumièreles efforts visant à déplacer les activités de contrôleaux frontières au-delà des frontières extérieures del’Union europé<strong>en</strong>ne. En <strong>2012</strong>, les officiers de liaison« Immigration » (OLI) sont interv<strong>en</strong>us conformém<strong>en</strong>tau mandat r<strong>en</strong>forcé <strong>en</strong> vertu de la modification durèglem<strong>en</strong>t réseau d’OLI (Règlem<strong>en</strong>t (UE) n° 493/2011).<strong>Les</strong> services d’immigration ou les autres autorités compét<strong>en</strong>tesdes États membres de l’UE <strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t des OLIà l’étranger ; ils sont chargés de coopérer avec le payshôte sur des questions relatives à l’immigration irrégulière,au r<strong>et</strong>our ainsi que la gestion de la migration régulière.Une telle externalisation du contrôle aux frontièresa des implications <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Ilpeut arriver que les OLI, qui particip<strong>en</strong>t aux vérificationsdes docum<strong>en</strong>ts avant le départ dans les aéroports despays tiers, interpell<strong>en</strong>t un passager. Dans ces cas-là,ils peuv<strong>en</strong>t empêcher une personne ayant besoin deprotection internationale de se m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> sécurité.En 2004, l’UE a créé un réseau d’officiers de liaison« Immigration » pour améliorer la coordination <strong>en</strong>tre lesOLI <strong>en</strong>voyés par les États membres dans le même paystiers 53 . Certains des changem<strong>en</strong>ts qui sont interv<strong>en</strong>usà la suite de la modification de 2011 sont importantsdu point de vue des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> 54 . En premierlieu, les OLI déployés dans le même pays hôte sontmaint<strong>en</strong>ant t<strong>en</strong>us de partager des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts surl’accès des demandeurs d’asile à la protection dans lepays hôte (article 4). En deuxième lieu, les réseauxd’officiers de liaison « Immigration » doiv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>terdes rapports semestriels au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, auConseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> à la Commission europé<strong>en</strong>neconcernant leurs activités dans des pays <strong>et</strong>/ourégions spécifiques revêtant un intérêt particulier pourl’Union, <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte de tous les aspects importants,y compris les <strong>droits</strong> de l’homme (article 6). Enrevanche, le modèle de rapport reste axé sur la sécurité,52 CJUE, C-448/12; CJUE, C-291/12.53 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 377/2004 du Conseil.54 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 493/2011 du Conseil.les demandeurs d’asile étant uniquem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionnésdans la partie portant sur les risques <strong>et</strong> m<strong>en</strong>aces auxfrontières du pays hôte 55 . En troisième lieu, EASO,Frontex <strong>et</strong> le HCR peuv<strong>en</strong>t être invités à participer auxréunions du réseau d’OLI qui se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans le payshôte (considérant 5 <strong>et</strong> article 4, paragraphe 2).Conformém<strong>en</strong>t à son programme de travail, Frontexa r<strong>en</strong>forcé ses li<strong>en</strong>s avec le réseau d’OLI <strong>en</strong> <strong>2012</strong> afind’améliorer l’analyse des risques <strong>et</strong> de faciliter lacoopération opérationnelle <strong>en</strong>tre les États membresde l’Union <strong>et</strong> les pays tiers 56 . Le personnel de Frontexa participé aux réunions <strong>et</strong> aux confér<strong>en</strong>ces pertin<strong>en</strong>tesdes OLI qui se sont t<strong>en</strong>ues dans certains pays tiers <strong>et</strong>États membres, alors que les OLI ont égalem<strong>en</strong>t prispart aux activités de Frontex.Frontex peut échanger avec les ILO des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tsconcernant l’immigration irrégulière <strong>et</strong> d’autres suj<strong>et</strong>sassociés par l’intermédiaire d’ICON<strong>et</strong>, un site Websécurisé où sont partagés des messages d’alerte rapideconcernant l’immigration clandestine <strong>et</strong> les activités defilières de passeurs, ainsi que des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts surl’utilisation des visas, les frontières <strong>et</strong> les docum<strong>en</strong>tsde voyage 57 . Conformém<strong>en</strong>t à son règlem<strong>en</strong>t modifié(Règlem<strong>en</strong>t (UE) n° 1168/2011, article 14, paragraphe 3),Frontex peut <strong>en</strong>voyer des OLI dans des pays tiers danslesquels les pratiques de gestion des frontières respect<strong>en</strong>tdes normes minimales <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong>de l’homme. Frontex n’a pas <strong>en</strong>core fait usage de c<strong>et</strong>tepossibilité, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> raison du manque de ressourceshumaines <strong>et</strong> financières.En <strong>2012</strong>, <strong>en</strong>viron deux tiers des États membres del’Union europé<strong>en</strong>ne, ainsi que la Croatie, avai<strong>en</strong>tposté des OLI à l’étranger : l’Allemagne, l’Autriche,la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, laFrance, la Hongrie, l’Italie, la L<strong>et</strong>tonie, les Pays-Bas,la Pologne, le Portugal, la République tchèque, leRoyaume-Uni <strong>et</strong> la Suède.D’autres, comme la Bulgarie, ont consulté une ag<strong>en</strong>cepart<strong>en</strong>aire expérim<strong>en</strong>tée d’un autre État membre pourobt<strong>en</strong>ir des conseils sur l’établissem<strong>en</strong>t d’un réseaud’OLI, ainsi que sur les accords, la réglem<strong>en</strong>tation <strong>et</strong>la formation. <strong>Les</strong> OLI d’Allemagne, des Pays-Bas <strong>et</strong>du Royaume-Uni, par exemple, peuv<strong>en</strong>t donner desconseils <strong>et</strong> assurer la formation du personnel de compagniesaéri<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> du personnel consulaire de l’UEà propos des dispositifs de sécurité des docum<strong>en</strong>ts devoyage <strong>et</strong> d’id<strong>en</strong>tité, ainsi que de l’exam<strong>en</strong> des visas55 <strong>Les</strong> rapports sont effectués conformém<strong>en</strong>t au modèle établidans la Décision 2005/687/CE de la Commission europé<strong>en</strong>ne(Commission europé<strong>en</strong>ne (2005)).56 Frontex (<strong>2012</strong>d), p. 14.57 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Direction générale des politiquesinternes, Départem<strong>en</strong>t thématique C – Droit des citoy<strong>en</strong>s <strong>et</strong>des affaires constitutionnelles (2011), p. 21.94


Contrôle aux frontières <strong>et</strong> politique des visas<strong>et</strong> des docum<strong>en</strong>ts 58 . Ils procèd<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> collaborationavec les autorités locales <strong>et</strong>/ou le personneldes compagnies aéri<strong>en</strong>nes, à des vérifications de docum<strong>en</strong>tsavant l’embarquem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> peuv<strong>en</strong>t participer aux<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s approfondis à la frontière. Dans ces cas-là,leur décision a des conséqu<strong>en</strong>ces sur la possibilité pourune personne de se r<strong>en</strong>dre dans l’Union europé<strong>en</strong>ne ;<strong>en</strong> pratique, les moy<strong>en</strong>s rest<strong>en</strong>t limités s’ils empêch<strong>en</strong>tle départ d’une personne.Une question importante <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> se pose concernant l’év<strong>en</strong>tualité pour unofficier de liaison « Immigration » d’empêcher le départd’une personne demandant l’asile. Dans le contextedes frontières aéri<strong>en</strong>nes, le code de conduite de l’AITApour les officiers de liaison « Immigration » 59 indiqueexplicitem<strong>en</strong>t que ces derniers peuv<strong>en</strong>t simplem<strong>en</strong>tconseiller le personnel des compagnies aéri<strong>en</strong>nes. Ilprécise égalem<strong>en</strong>t que le personnel des compagniesaéri<strong>en</strong>nes doit ori<strong>en</strong>ter les demandeurs d’asile vers leHCR, les missions diplomatiques concernées ou uneONG locale pertin<strong>en</strong>te.Seuls quelques États membres de l’UE ont donné desinstructions aux officiers de liaison « Immigration » surla façon de traiter les demandes d’asile. P<strong>en</strong>dant leurformation, on indique par exemple aux OLI d’Autrichequ’ils doiv<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>ter tous les demandeurs d’asilevers l’ambassade autrichi<strong>en</strong>ne pour plus de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts60 . <strong>Les</strong> OLI néerlandais doiv<strong>en</strong>t transm<strong>et</strong>tre lesdemandes d’asile au siège pour obt<strong>en</strong>ir des instructionsconcernant la marche à suivre 61 . Dans ces cas-là, lesinstructions peuv<strong>en</strong>t être d’ori<strong>en</strong>ter la personne vers lebureau du HCR dans le pays hôte. En <strong>2012</strong>, des personnesindiquant qu’elles avai<strong>en</strong>t besoin d’une protection sont<strong>en</strong>trées <strong>en</strong> contact avec l’OLI du Royaume-Uni à KualaLumpur <strong>et</strong> ce dernier les a ori<strong>en</strong>tées vers le HCR 62 .2.2. Une politiquecommune des visasLa politique commune des visas a deux objectifs :empêcher l’immigration irrégulière <strong>et</strong> faciliter lesvoyages légitimes. En <strong>2012</strong>, la priorité donnée à la nécessitéde faciliter les voyages <strong>et</strong> de traiter les demandeursde visa de façon transpar<strong>en</strong>te, juste <strong>et</strong> équitable a été58 Données fournies par le Ministère Fédéral allemand del’Intérieur ; Réseau europé<strong>en</strong> des migrations (REM) (<strong>2012</strong>),p. 57 ; Données fournies par les services frontaliers duRoyaume-Uni.59 Association internationale du transport aéri<strong>en</strong> (AITA), ControlAuthorities Working Group (CAWG) (2002).60 Données fournies par le Ministère Fédéral de l’Intérieurd’Autriche.61 Données fournies par le Ministère néerlandais de l’Intérieur<strong>et</strong> des Relations au sein du Royaume.62 Données fournies par les services frontaliers duRoyaume-Uni.mise <strong>en</strong> avant dans le rapport de la Commission surla coopération locale au titre de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> 63 <strong>et</strong> dansle rapport sur la simplification des voyages pour lesressortissants des marchés émerg<strong>en</strong>ts 64 . <strong>Les</strong> discussionsse sont poursuivies sur la susp<strong>en</strong>sion de l’exemptionde visa pour les pays des Balkans occid<strong>en</strong>taux. <strong>Les</strong>règles concernant les visas de transit aéroportuaireont été modifiées.Le Code des visas fixe des règles pour les visas à courtterme <strong>et</strong> les visas de transit aéroportuaire. Il prévoitpar la même occasion des normes relatives aux <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : les modalités d’accueil des demandeursde visa dans les consulats doiv<strong>en</strong>t dûm<strong>en</strong>t respecterla dignité humaine <strong>et</strong> le traitem<strong>en</strong>t des demandes devisa devrait s’effectuer d’une manière professionnelle,respectueuse des demandeurs <strong>et</strong> être proportionnéeaux objectifs poursuivis (considérant 6). Le personneldoit se conduire de façon courtoise, dans le respect de ladignité humaine <strong>et</strong> de façon proportionnée aux objectifspoursuivis, à la fois pour faciliter les voyages effectuésde façon légitime <strong>et</strong> pour lutter contre l’immigrationclandestine (considérant 3). Le personnel s’interdit toutediscrimination à l’égard des personnes fondée sur lesexe, l’origine raciale ou <strong>et</strong>hnique, la religion ou lescroyances, le handicap, l’âge ou l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle(article 39, paragraphe 3).Pour compr<strong>en</strong>dre la portée <strong>et</strong> l’implication des politiqueseuropé<strong>en</strong>nes des visas, il convi<strong>en</strong>t de noter que lesressortissants de 125 pays, <strong>en</strong>tités <strong>et</strong> autorités territorialesont besoin d’un visa pour <strong>en</strong>trer dans l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne. La Figure 2.3 propose un aperçu des paysdont les ressortissants ont besoin d’un visa. <strong>Les</strong> ressortissantsd’une douzaine de pays ont besoin d’un visade transit aéroportuaire pour transiter par un aéroportsitué dans l’un des pays de l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>. Il està noter que dans certains États membres, les ressortissantsd’autres pays tiers sont égalem<strong>en</strong>t visés parl’obligation de visa de transit aéroportuaire 65 .Le Code des visas a été modifié le 15 février <strong>2012</strong> <strong>en</strong> cequi concerne les visas de transit aéroportuaire 66 . <strong>Les</strong>États membres de l’UE ont établi des listes de paysdont les ressortissants doiv<strong>en</strong>t être munis d’un visa d<strong>et</strong>ransit aéroportuaire 67 afin de réduire les risques qu’ilsne rest<strong>en</strong>t dans le pays par lequel ils transit<strong>en</strong>t.Le règlem<strong>en</strong>t modifié exempte de visa de transitaéroportuaire les ressortissants de pays tiers titulairesd’un titre de séjour, ou d’un visa, qui soit valide <strong>et</strong>émis par un État membre qui ne fait pas (Irlande <strong>et</strong>Royaume-Uni) ou pas <strong>en</strong>core totalem<strong>en</strong>t (Bulgarie,63 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>f).64 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>g).65 Commission europé<strong>en</strong>ne (2013).66 Règlem<strong>en</strong>t (UE) n° 154/<strong>2012</strong>.67 Règlem<strong>en</strong>t (UE) n° 810/2009, annexe IV.95


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Figure 2.3 : Pays dont les ressortissants ont besoin d’un visa pour <strong>en</strong>trer dans l’UE ou y transiterEspace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>Aucun visa requisVisa requisÉtats membres de l’UE ne faisant pas partie de l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>Visa de transit aéroportuaire requis égalem<strong>en</strong>t par tousles États Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>Source : Commission europé<strong>en</strong>ne, carte disponible à :http://ec.europa.eu/dgs/home-affairs/what-we-do/policies/borders-and-visas/visa-policy/index_<strong>en</strong>.htmChypre <strong>et</strong> Roumanie) partie de l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>. Laprobabilité que des ressortissants de pays tiers résidantdans l’un de ces États membres représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un risquemigratoire semble limitée.En outre, c<strong>et</strong>te modification va dans le s<strong>en</strong>s de laliberté de circulation au sein de l’UE telle qu’elle estprévue par le Code frontières Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>, qui autoriseun ressortissant d’un pays tiers titulaire d’un titre deséjour ou d’un visa à <strong>en</strong>trer dans l’UE (article 5). C<strong>et</strong>temodification facilitera égalem<strong>en</strong>t les voyages effectuésde façon légitime.<strong>Les</strong> discussions se sont poursuivies concernant lespossibilités juridiques pour les États membres, <strong>en</strong>modifiant le Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 539/2001 concernantles visas, de susp<strong>en</strong>dre l’exemption de visa pour lespays dont les ressortissants semblai<strong>en</strong>t « abuser dela libéralisation du régime des visas », <strong>en</strong> modifiantle Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 539/2001 68 . Le débat sur la68 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011d).réintroduction des visas a été alim<strong>en</strong>té par uneacc<strong>en</strong>tuation de l’immigration irrégulière. Dans certainsÉtats membres de l’UE, cela s’est traduit, après lalibéralisation du régime des visas concernant lesBalkans occid<strong>en</strong>taux, par une augm<strong>en</strong>tation du nombrede personnes <strong>en</strong> situation irrégulière dans le pays aprèsexpiration de leur visa <strong>et</strong> du nombre de demandesd’asile – avec une faible proportion de demandesacceptées 69 . En 2011, 8 295 ressortissants serbes ontdemandé l’asile <strong>en</strong> Allemagne, <strong>en</strong> Belgique <strong>et</strong> <strong>en</strong> Suède,<strong>et</strong> ce nombre est monté jusqu’à 17 815 <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. P<strong>en</strong>dantl’année <strong>2012</strong>, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, laFrance, l’Italie <strong>et</strong> la Suède ont <strong>en</strong>registré un total de38 080 demandes déposées par des ressortissantsd’Albanie (5 635), de Bosnie-Herzégovine (5 300), del’anci<strong>en</strong>ne République yougoslave de Macédoine (9 330)<strong>et</strong> de Serbie (17 815) 70 .69 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>h).70 Eurostat (2013).96


Contrôle aux frontières <strong>et</strong> politique des visasLe docum<strong>en</strong>t de <strong>2012</strong> intitulé L’action de l’UE faceà la pression migratoire – Une réponse stratégique seconc<strong>en</strong>tre égalem<strong>en</strong>t sur la libéralisation du régimedes visas, considérée comme ayant contribué à l’augm<strong>en</strong>tationde l’immigration irrégulière 71 . En <strong>2012</strong>, laCommission europé<strong>en</strong>ne a publié son rapport de suivide la libéralisation du régime des visas concernant lespays des Balkans occid<strong>en</strong>taux 72 . Le rapport indique quele faible degré d’intégration des communautés locales,surtout d’origine rom, reste un important facteur demotivation pour la grande majorité des demandesd’asile. Il recommande de r<strong>en</strong>forcer considérablem<strong>en</strong>tl’assistance aux populations minoritaires, <strong>et</strong> plus particulièrem<strong>en</strong>taux communautés roms <strong>et</strong> de cibler c<strong>et</strong>teassistance dans les pays d’origine.Le rapport confirme égalem<strong>en</strong>t que la grande majoritédes personnes arrivant dans l’UE <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance despays des Balkans occid<strong>en</strong>taux exemptés de visarest<strong>en</strong>t des voyageurs bona fide. Par conséqu<strong>en</strong>t,l’objectif premier de la libéralisation du régime desvisas, à savoir faciliter les contacts interpersonnels,améliorer les débouchés commerciaux, <strong>en</strong>courager leséchanges culturels <strong>et</strong> donner la possibilité aux citoy<strong>en</strong>sde la région de mieux connaître l’Union europé<strong>en</strong>ne,est toujours atteint.Le rapport de suivi de l’UE plaide pour un r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t,dans le respect de l’acquis de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>, des contrôlesà la sortie dans les pays des Balkans occid<strong>en</strong>taux<strong>et</strong> à l’<strong>en</strong>trée aux frontières de l’UE) 73 . Lorsque lesgardes-frontières évalu<strong>en</strong>t la mesure dans laquelleles ressortissants des pays des Balkans occid<strong>en</strong>tauxrempliss<strong>en</strong>t les conditions d’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vertu du Codefrontières Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> (article 5), ils doiv<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir comptedes risques de profilage discriminatoire <strong>et</strong> ne pas empêcherl’accès aux procédures d’asile (article 6).<strong>Les</strong> conclusions du forum UE-Balkans occid<strong>en</strong>taux desministres de la Justice <strong>et</strong> de l’Intérieur, qui s’est t<strong>en</strong>ules 5 <strong>et</strong> 6 novembre <strong>2012</strong>, reflèt<strong>en</strong>t la nécessité d’unecoopération plus étroite <strong>en</strong>tre les pays des Balkansoccid<strong>en</strong>taux <strong>et</strong> les États membres de l’UE pour contrôlerles frontières extérieures, dans le respect des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> des ressortissants des pays des Balkansoccid<strong>en</strong>taux. <strong>Les</strong> préoccupations <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les contrôles à la sortie compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tle droit de quitter n’importe quel pays, y comprisle si<strong>en</strong> 74 , <strong>et</strong> le risque de profilage discriminatoire 75 .71 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b), p. 17.72 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>h).73 Ibid.74 Conseil de l’Europe, Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> del’homme, art. 2, protocole n° 4.75 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 562/2006, art. 6.Dans l’affaire Stamose 76 , la CouEDH a récemm<strong>en</strong>tétabli que les contrôles bulgares à la sortie avai<strong>en</strong>tviolé le droit de la personne de quitter son pays. LaBulgarie avait imposé une interdiction de voyage dedeux ans à l’un de ses ressortissants <strong>et</strong> avait saisi lepasseport du requérant pour violation des lois desÉtats-Unis <strong>en</strong> matière d’immigration. La CouEDH a notéque ces mesures avai<strong>en</strong>t été adoptées dans le cadrede négociations avec l’Union europé<strong>en</strong>ne sur la libéralisationdu régime des visas dans les années 1990<strong>et</strong> visai<strong>en</strong>t à réduire les abus concernant les voyagesexemptés de visa.La Commission europé<strong>en</strong>ne a publié un rapport <strong>en</strong> <strong>2012</strong>évaluant le fonctionnem<strong>en</strong>t de la coopération <strong>en</strong>tre lesambassades/consulats des pays de l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>à des <strong>en</strong><strong>droits</strong> donnés – qu’on appelle habituellem<strong>en</strong>tla coopération locale au titre de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> – p<strong>en</strong>dantles deux premières années de mise <strong>en</strong> œuvre du Codedes visas 77 . L’objectif de la coopération locale au titrede Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> est d’assurer une application harmoniséedu Code des visas à la lumière des situations locales,afin d’éviter le « visa shopping » ainsi qu’un traitem<strong>en</strong>tinégal des demandeurs de visa (considérant 18, Codedes visas). Le rapport note que « l’Union europé<strong>en</strong>neest souv<strong>en</strong>t perçue négativem<strong>en</strong>t par les pays tiers<strong>en</strong> raison de ses procédures de délivrance de visacomplexes <strong>et</strong> peu transpar<strong>en</strong>tes » (p. 9). L’égalité d<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t sera garantie par l’harmonisation des listesde docum<strong>en</strong>ts justificatifs (p. 10).Le rapport indique qu’à l’échelle des États membres <strong>et</strong>de la Commission europé<strong>en</strong>ne, la façon dont le Codedes visas est mis <strong>en</strong> œuvre dans la pratique reste malconnue <strong>et</strong> que les plaintes reçues des pays tiers nepeuv<strong>en</strong>t être appréciées correctem<strong>en</strong>t. Il suggère doncque les délégations de l’UE dans les pays tiers devrai<strong>en</strong>trecueillir des informations auprès des ressortissants despays tiers sur la manière dont le Code des visas est mis<strong>en</strong> œuvre, par exemple par l’ouverture d’une « boîte deplainte <strong>en</strong> ligne ». <strong>Les</strong> résultats d’une telle initiative, s’ilssont correctem<strong>en</strong>t analysés, perm<strong>et</strong>trai<strong>en</strong>t de mieuxs<strong>en</strong>sibiliser les États membres <strong>et</strong> la Commission europé<strong>en</strong>neaux conséqu<strong>en</strong>ces de la politique commune <strong>en</strong>matière visa sur les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Le rapportpropose égalem<strong>en</strong>t que les missions diplomatiquesdes États membres organis<strong>en</strong>t des séances informativesavec les autorités de l’État d’accueil <strong>en</strong> vue deprés<strong>en</strong>ter le système d’information sur les visas (VIS),de manière à empêcher ou à clarifier les év<strong>en</strong>tuelleserreurs de perception.Afin de promouvoir la croissance de l’UE conformém<strong>en</strong>tà ce que la stratégie Europe 2020 prévoit, une communicationde la Commission europé<strong>en</strong>ne publiée76 CouEDH, n° 29713/05, Stamose c. Bulgarie, 27 novembre <strong>2012</strong>.77 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>f).97


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong><strong>en</strong> novembre <strong>2012</strong> suggère de faciliter les voyagesdes ressortissants des marchés émerg<strong>en</strong>ts, commela Chine, l’Inde <strong>et</strong> la Russie. <strong>Les</strong> ressortissants de cespays doiv<strong>en</strong>t être titulaires d’un visa pour <strong>en</strong>trer dansl’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> 78 . L’industrie du tourisme a déterminéplusieurs mesures qui s’impos<strong>en</strong>t, par exemplela simplification des procédures de délivrance de visas,des délais clairs pour les r<strong>en</strong>dez-vous d’introduction desdemandes de visa <strong>et</strong> la disponibilité des formulaires dedemande dans la langue du pays d’accueil.2.2.1. Système d’information surles visas (VIS)Le système VIS stocke les données personnelles desdemandeurs de visa, y compris leurs données biométriques,<strong>et</strong> il perm<strong>et</strong> aux États de l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>d’échanger des informations sur les visas délivrés.En octobre 2011, le système d’information sur les visas(VIS) 79 est dev<strong>en</strong>u opérationnel <strong>en</strong> Afrique du Nord(Algérie, Égypte, Libye, Maroc, Mauritanie <strong>et</strong> Tunisie),comme cela a été indiqué dans le rapport de l’an dernier.Le 10 mai <strong>2012</strong>, les pays membres de l’espace Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>participants 80 ont lancé le système VIS au Proche-Ori<strong>en</strong>t(Israël, Jordanie, Liban <strong>et</strong> Syrie) 81 , puis, le 2 octobre <strong>2012</strong>,dans la région du Golfe (Afghanistan, Arabie saoudite,Bahreïn, Émirats arabes unis, Iran, Iraq, Koweït, Oman,Qatar <strong>et</strong> Yém<strong>en</strong>). Le système VIS sera mis <strong>en</strong> place danstous les pays tiers dans un proche av<strong>en</strong>ir 82 .Au 4 novembre <strong>2012</strong>, le système VIS avait <strong>en</strong>registré<strong>en</strong>viron 1 800 000 demandes de visa, dont plus de1 500 000 ont été délivrées <strong>et</strong> <strong>en</strong>viron 220 000 refusées83 . Le Tableau 2.1 donne un aperçu des visas avecid<strong>en</strong>tifiant biométrique (empreintes digitales) délivrés<strong>en</strong> <strong>2012</strong> dans cinq États membres. Dans le cadre de lareprés<strong>en</strong>tation consulaire, les États membres peuv<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t coopérer à la collecte d’id<strong>en</strong>tifiants biométriques84 . À Istanbul, par exemple, l’Estonie,le Portugal <strong>et</strong> la Slovénie, de même que la Norvège,sont représ<strong>en</strong>tés par l’ambassade de Hongrie, quicollecte les id<strong>en</strong>tifiants biométriques au nom de cesÉtats membres 85 . Cela explique les chiffres relativem<strong>en</strong>télevés de visas avec id<strong>en</strong>tifiants biométriques délivréspar la Hongrie à Istanbul.<strong>Les</strong> <strong>en</strong>jeux principaux <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>consist<strong>en</strong>t à évaluer si l’interfér<strong>en</strong>ce avec la protectiondes données <strong>et</strong> la vie privée est nécessaire <strong>et</strong> proportionnée,<strong>et</strong> si les données à caractère personnel sontcollectées à des fins précises, explicites <strong>et</strong> légitimes 86 .À c<strong>et</strong>te fin, la Commission europé<strong>en</strong>ne a publié <strong>en</strong> <strong>2012</strong>une liste des autorités ayant accès au système VIS,conformém<strong>en</strong>t à l’article 6 du règlem<strong>en</strong>t VIS 87 . <strong>Les</strong>autorités responsables des contrôles aux frontièresTableau 2.1 : Visas Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> avec id<strong>en</strong>tifiants biométriques délivrés par pays (<strong>2012</strong>)Étatmembrede l’UENombre total de visas Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> courtséjour (C) délivrés avec id<strong>en</strong>tifiantsbiométriquesNombre total de visas Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> court séjour (C)délivrés avec id<strong>en</strong>tifiants biométriques par missiondiplomatique ou poste consulaireDK 2 670 Le Caire 1 774 ; Téhéran 427 ; Dubaï 283 ; autres 186EE 90 Le Caire 84 ; Tel Aviv 6HU 32 139 Kiev 16 505 ; Istanbul 8 191 ; Le Caire 2 357 ; autres 5 086LV 95SI 630Égypte 77 ;Israël 18Le Caire 361 ;Téhéran 168 ;Tel Aviv 11 ; autres 90Note :Le tableau ne prés<strong>en</strong>te que les États membres de l’UE auprès desquels la FRA a pu obt<strong>en</strong>ir des statistiques fiables aumom<strong>en</strong>t où ce rapport a été rédigé.Source : FRA, 201378 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>g).79 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 767/2008.80 Vingt-six pays, à savoir tous les États membres de l’UE saufla Bulgarie, Chypre, l’Irlande, la Roumanie, le Royaume-Uni,ainsi que les pays non membres de l’UE suivants : Islande,Liecht<strong>en</strong>stein, Norvège <strong>et</strong> Suisse.81 Le Système VIS a d’abord été lancé dans la région d’Afriquedu Nord (Algérie, Égypte, Libye, Maroc, Mauritanie <strong>et</strong> Tunisie)le 11 octobre 2011.82 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c).83 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>i).84 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 801/2009, art. 8.85 Hongrie, Services consulaires (<strong>2012</strong>).86 Directive 95/46/CE du Conseil, art. 6, para. 1, alinéa b ; Conseilde l’Europe, Conv<strong>en</strong>tion 108, art. 5, para. b.87 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>j).98


Contrôle aux frontières <strong>et</strong> politique des visasextérieures <strong>et</strong> intérieures, ainsi que les autorités chargéesde l’exam<strong>en</strong> des demandes d’asile <strong>et</strong> de visa ontaccès au système VIS.En outre, les autorités responsables « de la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong>de la détection des infractions terroristes <strong>et</strong> des autresinfractions pénales graves » ont accès aux données duVIS, s’il existe des motifs raisonnables de considérerque la consultation des données du VIS contribuerade manière significative à la prév<strong>en</strong>tion ou à la détectiondes infractions <strong>en</strong> question, ou aux <strong>en</strong>quêtes <strong>en</strong>la matière 88 . Lorsque la décision s’appliquera, l’Officeeuropé<strong>en</strong> de police (Europol) aura égalem<strong>en</strong>t accès auxdonnées du VIS (articles 5, 6 <strong>et</strong> 7). Pour une analyse des<strong>en</strong>jeux concernant la protection des données, consultezle Chapitre 3 du prés<strong>en</strong>t rapport annuel.Chaque État membre de l’Union europé<strong>en</strong>ne doit, <strong>en</strong>vertu du règlem<strong>en</strong>t VIS, demander à son autorité decontrôle nationale de vérifier la licéité du traitem<strong>en</strong>tdes données à caractère personnel par l’État membre<strong>en</strong> question, y compris des données du VIS 89 . Celaimplique un contrôle, <strong>en</strong> toute indép<strong>en</strong>dance, de lalicéité du traitem<strong>en</strong>t des données à caractère personnel,y compris leur transmission de <strong>et</strong> vers le VIS (article 41).Le Contrôleur europé<strong>en</strong> de la protection des donnéessurveillera les activités <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le VIS à l’échelle del’Union europé<strong>en</strong>ne (article 42). Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> pratique,les activités de l’ag<strong>en</strong>ce de l’Union europé<strong>en</strong>nepour les systèmes d’information à grande échelle,basée à Tallinn, seront égalem<strong>en</strong>t contrôlées.Le VIS stocke les empreintes digitales des 10 doigtsde tous les demandeurs, à l’exception des <strong>en</strong>fants demoins de 12 ans <strong>et</strong> des personnes qui sont physiquem<strong>en</strong>tdans l’incapacité de fournir leurs empreintes. Unefois ces empreintes stockées dans le VIS, elles peuv<strong>en</strong>têtre réutilisées pour d’autres demandes de visa p<strong>en</strong>dantune période de cinq ans 90 .La qualité des empreintes digitales stockées a sonimportance, car ces dernières seront comparéesaux empreintes fournies par le titulaire du visa lorsdu contrôle à la frontière, au mom<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>trer dansl’Union europé<strong>en</strong>ne 91 . Même si une non-concordance nesignifie pas que l’<strong>en</strong>trée est automatiquem<strong>en</strong>t refusée,cela <strong>en</strong>traîne des vérifications supplém<strong>en</strong>taires del’id<strong>en</strong>tité du voyageur 92 .<strong>Les</strong> États membres de l’UE sont chargés, <strong>en</strong> vertu del’article 38, paragraphe 3 du Code des visas, de former lepersonnel concerné au traitem<strong>en</strong>t des visas. Ils doiv<strong>en</strong>ts’assurer que les procédures appropriées garantissant la88 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (2008), art. 3, para. 4.89 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 767/2008 du Conseil, art. 41.90 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>k).91 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>e).92 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>k).dignité du demandeur sont <strong>en</strong> place <strong>en</strong> cas de difficultéspour effectuer le recueil des empreintes digitales, <strong>en</strong>vertu de l’article 13, paragraphe 7, alinéa b du Codedes visas. La texture de la peau, un épiderme induréou des erreurs dans le recueil des empreintes peuv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>traîner ce type de difficultés. Dans certains cas, lesdifficultés peuv<strong>en</strong>t concerner des groupes précis depersonnes, car certains métiers peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>traîner uneusure plus marquée des extrémités des doigts.Pratique <strong>en</strong>courageanteS<strong>en</strong>sibilisation du personnel <strong>et</strong> desdemandeurs quant à la procédure derecueil des id<strong>en</strong>tifiants biométriquesFormation du personnel consulaire au recueildes id<strong>en</strong>tifiants biométriquesEn Allemagne, des docum<strong>en</strong>ts de formationdétaillés, ainsi que des vidéos, sont mis à ladisposition du personnel consulaire <strong>et</strong> desfournisseurs de service collectant des id<strong>en</strong>tifiantsbiométriques. <strong>Les</strong> docum<strong>en</strong>ts de formation fontexplicitem<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ce à la façon de garantirla dignité du demandeur, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> cequi concerne les personnes prés<strong>en</strong>tant deslimites physiques. Ministère fédéral des Affairesétrangères, FRA <strong>2012</strong>Vidéo d’information sur la procédure de recueildes données biométriquesDans les salles d’att<strong>en</strong>te des consulats hongrois,un film de quelques minutes est prés<strong>en</strong>té auxdemandeurs pour expliquer la façon dont lesphotographies seront prises <strong>et</strong> les empreintesdigitales recueillies. Il informe les demandeurs dechaque étape de la procédure pour faire <strong>en</strong> sorteque les données biométriques soi<strong>en</strong>t recueilliessans accroc. Ce proj<strong>et</strong> a été financé par le Fondspour les frontières extérieures. Ag<strong>en</strong>t de liaisonnational de la FRA, HongrieLe droit d’être informé à des mom<strong>en</strong>ts décisifs d’uneprocédure est un élém<strong>en</strong>t important de l’équité procédurale<strong>et</strong> est prévu à l’article 37 du règlem<strong>en</strong>t VIS 93 .<strong>Les</strong> procédures adoptées <strong>en</strong> Estonie illustr<strong>en</strong>t la façondont cela peut être effectivem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> pratique. <strong>Les</strong>ambassades estoni<strong>en</strong>nes m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t à disposition desdocum<strong>en</strong>ts d’information sur le système VIS. Lorsqu’il<strong>en</strong>registre une demande, le fonctionnaire consulaireexplique au demandeur les raisons pour lesquelles ildoit pr<strong>en</strong>dre les empreintes digitales. Il s’assure qu’il estpossible de pr<strong>en</strong>dre les 10 empreintes. <strong>Les</strong> empreintes<strong>et</strong> leur qualité sont <strong>en</strong>suite affichées à l’écran <strong>et</strong> visibles93 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 767/2008.99


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>pour le fonctionnaire ainsi que pour le demandeur. Si laqualité est mauvaise, il faut recomm<strong>en</strong>cer 94 .La Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne garantit à chacun le droit à un recourseffectif <strong>et</strong> à accéder à un tribunal impartial. Dans chacundes États membres de l’UE, tout le monde doit avoir ledroit de porter une affaire devant les autorités ou lestribunaux compét<strong>en</strong>ts de l’État membre qui a refusé ledroit d’accès, de rectification ou d’effacem<strong>en</strong>t de sesdonnées <strong>en</strong> vertu du règlem<strong>en</strong>t VIS (article 38, paragraphes1 <strong>et</strong> 2). <strong>Les</strong> États membres, au cours de l’année<strong>2012</strong>, n’ont <strong>en</strong>registré aucune plainte formelle relativeà l’introduction d’id<strong>en</strong>tifiants biométriques dans le VIS 95 .2.2.2. Droit de prés<strong>en</strong>ter un recours<strong>en</strong> cas de rej<strong>et</strong> d’une demandede visaC<strong>et</strong>te section prés<strong>en</strong>te des informations de <strong>2012</strong>sur l’introduction de recours contre des décisionsrelatives aux visas dans certains États membres(voir le Tableau 2.2) ; les données prés<strong>en</strong>tées dansle Rapport annuel 2011 de la FRA sont ainsi misesà jour <strong>et</strong> complétées.En Slovénie, l’instance de recours est, <strong>en</strong> premièreinstance, l’ambassade ou le consulat. En deuxièmeinstance, un recours est automatiquem<strong>en</strong>ttransmis au Ministère des Affaires étrangères. Ladécision du Ministère des Affaires étrangères estdéfinitive, mais une plainte peut être déposée auprèsd’une cour administrative.Aux Pays-Bas, la finalité du visa détermine l’instancede recours. Le service de l’immigration <strong>et</strong> des naturalisationsdu Ministère de l’Intérieur <strong>et</strong> des Relationsau sein du royaume est l’instance de recours pour lesvisas émis aux fins de tourisme <strong>et</strong> de visites familiales,<strong>et</strong> délivrés aux artistes avec permis de travail,aux stagiaires <strong>et</strong> aux étudiants. Le service des affairesconsulaires <strong>et</strong> de la politique migratoire du Ministèredes Affaires étrangères qui constitue l’instance derecours pour les visas délivrés pour les voyagesd’affaires, les visites professionnelles de technici<strong>en</strong>sd’installation <strong>et</strong> de maint<strong>en</strong>ance, les séjours universitairesou politiques, la participation à des confér<strong>en</strong>cesou des événem<strong>en</strong>ts sportifs, ainsi que pour les titulairesde passeports diplomatiques.<strong>Les</strong> membres de la famille de ressortissants de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, de l’EEE ou de la Suisse peuv<strong>en</strong>t, dans certainsÉtats membres de l’UE, se tourner vers d’autresinstances de recours. En Autriche, par exemple, tousles citoy<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t déposer un recours dans l’un94 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>f).95 Ibid.des neuf tribunaux administratifs indép<strong>en</strong>dants(Unabhängige Verwaltungss<strong>en</strong>ate, UVS) <strong>et</strong>, <strong>en</strong> Finlande,il faut s’adresser à la Cour administrative d’Helsinki.Pour la Commission europé<strong>en</strong>ne, les instances derecours devrai<strong>en</strong>t être des organes judiciaires quirespect<strong>en</strong>t l’article 47 de la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de l’Union europé<strong>en</strong>ne (sur le droit à unrecours effectif <strong>et</strong> à accéder à un tribunal impartial).La Commission a égalem<strong>en</strong>t informé les États membresde son interprétation.Le demandeur peut former un recours contre unedécision de refus, d’annulation ou d’abrogation d’unvisa (Code des visas, articles 32 <strong>et</strong> 34). Le Code des visascompr<strong>en</strong>d un formulaire type de demande de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tsconcernant le refus, l’annulation ou l’abrogationd’un visa. Ce formulaire compr<strong>en</strong>d 11 grandescatégories de refus 96 .Ces catégories sont par exemple la prés<strong>en</strong>tation d’undocum<strong>en</strong>t de voyage faux ou falsifié, la non-justificationde l’obj<strong>et</strong> <strong>et</strong> des conditions du séjour <strong>en</strong>visagé,l’exist<strong>en</strong>ce d’un signalem<strong>en</strong>t dans le système SIS oul’abs<strong>en</strong>ce d’assurance maladie <strong>en</strong> voyage (voir égalem<strong>en</strong>tle Code des visas, article 32). Le Code des visasexige des États qu’ils inform<strong>en</strong>t le demandeur au moy<strong>en</strong>de ce formulaire type (article 32, paragraphe 2).En février <strong>2012</strong>, la Cour administrative de Berlin(Verwaltungsgericht) a prés<strong>en</strong>té un <strong>en</strong>semble dequestions à la CJUE concernant l’ét<strong>en</strong>due du pouvoird’appréciation dont les États membres dispos<strong>en</strong>t pourrefuser un visa lorsque le demandeur remplit les critèresobligatoires 97 . Plus particulièrem<strong>en</strong>t, il a été demandéà la CJUE si la juridiction nationale doit s’assurer que lerequérant a l’int<strong>en</strong>tion de quitter le territoire des Étatsmembres de l’UE avant l’expiration du visa demandéou s’il suffit qu’elle n’ait pas, <strong>en</strong> raison de circonstancesparticulières, de doute raisonnable quant à la volontéexprimée du requérant de quitter le territoire des Étatsmembres avant l’expiration du visa demandé. Plusimportant <strong>en</strong>core, il lui a été demandé si le Code desvisas établit un droit automatique à l’obt<strong>en</strong>tion d’unvisa Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> dès lors que les conditions d’<strong>en</strong>trée sontremplies <strong>et</strong> qu’il n’existe pas de raison de refuser le visa<strong>en</strong> vertu du Code des visas.96 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 801/2009, annexe VI « Formulaire typepour notifier <strong>et</strong> motiver le refus, l’annulation ou l’abrogationd’un visa », p. 35.97 CJUE, C-84/12 [<strong>2012</strong>], Ezatollah Rahmanian Koushkaki c.République fédérale d’Allemagne, demande de décisionpréjudicielle prés<strong>en</strong>tée par la cour administrative(Verwaltungsgericht) de Berlin (Allemagne) le 17 février <strong>2012</strong>.100


Contrôle aux frontières <strong>et</strong> politique des visasTableau 2.2. : Nombre de visas délivrés, de recours formés contre des décisions de visa <strong>et</strong> de décisionsinvalidées <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, dans 11 États membres de l’UEÉtatmembrede l’UENombre de visasSch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> courtséjour (C) délivrésInstancede recoursNombrede recoursformésDécisionsinvalidées/à réexaminerBE 190 635 Conseil du cont<strong>en</strong>tieux des étrangers 303 2CZ 582 531Commission de recours sur la résid<strong>en</strong>cedes ressortissants étrangers500 116EE 173 448 Ministère des Affaires étrangères 160 32FI 1 377 664 Ministère des Affaires étrangères 160 <strong>en</strong>viron 45HU 315 489 Ministère des Affaires étrangères 341 58LT 229 948 Cours administratives 11 0LU 10 436LV 180 981Tribunal administratif, puis couradministrativeMinistère des Affaires étrangères, puis<strong>en</strong> cas d’appel auprès de la prochaineinstance, la cour administrative1 061 9NL 277 484 Ministère des Affaires étrangères 463 39SI 40 421Ambassade/Consulat/Ministère desAffaires étrangères, puis <strong>en</strong> cas d’appelauprès de la prochaine instance la couradministrative1 0Note :SK 70 927 Commission des recours 55 35Le tableau ne prés<strong>en</strong>te que les États membres de l’UE auprès desquels la FRA a pu obt<strong>en</strong>ir des statistiques fiables aumom<strong>en</strong>t où ce rapport a été rédigé.Source : FRA, 2013Recours contre un refus de visaÀ l’échelle nationale, plusieurs recours introduits contredes refus de visas ont concerné des doutes portantprécisém<strong>en</strong>t sur l’int<strong>en</strong>tion du demandeur de quitter l<strong>et</strong>erritoire de l’État membre (Code des visas, article 32,paragraphe 1, alinéa b).Dans une affaire lituani<strong>en</strong>ne, par exemple, l’ambassadea comm<strong>en</strong>cé par refuser un visa au motif que l’obj<strong>et</strong> <strong>et</strong>les conditions du séjour <strong>en</strong>visagé n’étai<strong>en</strong>t pas justifiés ;<strong>en</strong> eff<strong>et</strong>, les demandeurs ne pouvai<strong>en</strong>t pas apporterde preuves des élém<strong>en</strong>ts suivants : leur relation avecles personnes qu’ils souhaitai<strong>en</strong>t visiter <strong>en</strong> Lituanie,leurs moy<strong>en</strong>s de subsistance p<strong>en</strong>dant leur séjour, leurstatut juridique <strong>en</strong> Arménie, où ils ont prés<strong>en</strong>té leurdemande de visa, ainsi que leur int<strong>en</strong>tion de r<strong>et</strong>ournerdans ce pays 98 .98 Lituanie, Cour suprême administrative, n° A662-372/<strong>2012</strong>, K.M., H. M., L. M. <strong>et</strong> S. M. c. Ministère des Affaires étrangèresde la République de Lituanie.Le Tribunal administratif régional de Vilnius (premièreinstance) <strong>et</strong> la Cour administrative de Lituanie (deuxièmeinstance) sont arrivés à la conclusion que, même si lesdemandeurs ne pouvai<strong>en</strong>t pas prouver leurs moy<strong>en</strong>sde subsistance p<strong>en</strong>dant leur séjour <strong>en</strong> Lituanie, aucundocum<strong>en</strong>ts supplém<strong>en</strong>taires prouvant leurs rev<strong>en</strong>usne leur avait été demandé. D’autres circonstances quiont éveillé des soupçons aurai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t pu êtreclarifiées p<strong>en</strong>dant l’exam<strong>en</strong> de la demande de visa. Enoutre, l’incohér<strong>en</strong>ce des informations prés<strong>en</strong>tées par lesdemandeurs pourrait être imputable ou être influ<strong>en</strong>céepar le fait que les demandeurs ai<strong>en</strong>t utilisés une langueétrangère, le russe.À l’inverse, les instances de recours <strong>en</strong> Allemagne <strong>et</strong><strong>en</strong> Italie ont maint<strong>en</strong>u les refus de visa, partageantles conclusions des ambassades selon lesquelles ledemandeur pourrait ne pas quitter le territoire de cesÉtats membres avant l’expiration du visa.L’affaire <strong>en</strong> Allemagne concernait une demande de visadéposée par un ressortissant pakistanais dont le père <strong>et</strong>le frère vivai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Allemagne, mais dont la mère <strong>et</strong> un101


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>autre frère vivai<strong>en</strong>t toujours au Pakistan. La Cour administrativede Berlin (Verwaltungsgericht) a confirmé ladécision de l’ambassade, partageant ses doutes concernantl’int<strong>en</strong>tion du demandeur de r<strong>et</strong>ourner dans sonpays. La cour a fait référ<strong>en</strong>ce à l’article 7 de la Chartedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne sur lerespect de la vie privée <strong>et</strong> familiale, <strong>et</strong> elle a avancéque le demandeur pouvait rester <strong>en</strong> contact avec lesmembres de sa famille vivant <strong>en</strong> Allemagne par différ<strong>en</strong>tsmoy<strong>en</strong>s, par exemples sa famille peut v<strong>en</strong>ir luir<strong>en</strong>dre visite au Pakistan. Le fait que le demandeur <strong>et</strong>son frère ai<strong>en</strong>t atteint l’âge de la majorité a égalem<strong>en</strong>teu des répercussions sur la décision 99 .De la même façon, la Cour administrative du Lazio, <strong>en</strong>Italie, a statué que le demandeur doit prouver que lecontexte perm<strong>et</strong> de prévoir raisonnablem<strong>en</strong>t qu’il a unintérêt à r<strong>en</strong>trer dans son pays d’origine <strong>et</strong>/ou qu’il n’ya pas de risque de séjour irrégulier 100 . Le demandeurn’avait prés<strong>en</strong>té aucun docum<strong>en</strong>t prouvant qu’il avaitun rev<strong>en</strong>u, un emploi ou une propriété dans son paysd’origine ce qui aurait appuyé sa demande de visa <strong>et</strong>prouvé que le c<strong>en</strong>tre d’intérêt du demandeur était dansson pays d’origine.<strong>Les</strong> recours contre les refus de visa ont égalem<strong>en</strong>t suscitédes préoccupations concernant le droit à être <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du.L’ambassade autrichi<strong>en</strong>ne, par exemple, a refusé unvisa car les informations prés<strong>en</strong>tées concernant l’obj<strong>et</strong>du séjour <strong>en</strong>visagé – pr<strong>en</strong>dre part à une procédure dedivorce – de même que les conditions du séjour n’étai<strong>en</strong>tpas fiables. L’instance de recours autrichi<strong>en</strong>ne, la couradministrative (Verwaltungsgerichtshof), a établi quele fait de ne pas donner au demandeur le droit d’être<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du avant le refus de visa constitue une violationdes règles de procédure 101 .Pourtant, dans une affaire néerlandaise, la Courrégionale de La Haye (deuxième instance) a maint<strong>en</strong>ule refus de l’ambassade, confirmé <strong>en</strong> premièreinstance par le Ministère des Affaires étrangères,arguant que l’ambassade peut se passer de l’auditiond’un demandeur si ce dernier n’essaye pas de fournirdes preuves supplém<strong>en</strong>taires concernant l’obj<strong>et</strong> <strong>et</strong>les conditions du séjour <strong>en</strong>visagé p<strong>en</strong>dant la phasede recours 102 . L’ambassade avait refusé le visa surla base de doutes concernant l’int<strong>en</strong>tion du demandeurde quitter les Pays-Bas avant la date d’expirationdu visa ; <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> l’ambassade a estimé que lesli<strong>en</strong>s sociaux <strong>et</strong> économiques du demandeur avec leMaroc étai<strong>en</strong>t insuffisants.Recours contre l’annulation ou l’abrogationd’un visaD’après le Code des visas, un visa peut être abrogés’il s’avère que les conditions de délivrance ne sontplus remplies (article 34, paragraphe 2) ou annulés’il s’avère que les conditions de délivrance du visan’étai<strong>en</strong>t pas remplies au mom<strong>en</strong>t de la délivrance,notamm<strong>en</strong>t s’il existe des motifs sérieux de p<strong>en</strong>serque le visa a été obt<strong>en</strong>u de manière frauduleuse(article 34, paragraphe 1).En principe, un visa est abrogé ou annulé par lesautorités compét<strong>en</strong>tes de l’État membre qui a délivréle visa. Un visa peut être abrogé ou annulé par les autoritéscompét<strong>en</strong>tes d’un autre État membre, auquel casles autorités de l’État membre de délivrance <strong>en</strong> sontinformées (article 34, paragraphes 1 <strong>et</strong> 2).Dans une première affaire, l’ambassade de Lituaniea abrogé un visa, car la propriété du demandeur <strong>en</strong>Lituanie, qui justifiait son voyage, était dev<strong>en</strong>ue inhabitable.La Cour suprême administrative de Lituanies’est prononcée <strong>en</strong> faveur du demandeur, indiquantque, même si l’ambassade utilisait le formulaire typeau mom<strong>en</strong>t d’abroger sa décision antérieure de délivrerun visa, c<strong>et</strong>te décision devait être fondée sur des motifssérieux <strong>et</strong> clairs, car le demandeur n’avait pu exercerson droit à un recours effectif 103 .Dans une autre affaire, les autorités allemandes ontannulé un visa délivré par les autorités polonaises à unressortissant ukraini<strong>en</strong>. Le titulaire du visa était <strong>en</strong>tré <strong>en</strong>Allemagne pour ach<strong>et</strong>er une voiture nécessaire à sonactivité professionnelle <strong>en</strong> Pologne. <strong>Les</strong> autorités allemandesont annulé le visa, car elles avai<strong>en</strong>t des doutesconcernant les besoins liés à l’activité professionnelledu demandeur. Le ressortissant ukraini<strong>en</strong> a fait appelde c<strong>et</strong>te décision auprès de la Cour administrative(Verwaltungsgericht) de Dresde, qui s’est prononcée <strong>en</strong>sa faveur. L’État a <strong>en</strong>suite porté l’affaire devant la Hautecour administrative de Saxe, qui a établi qu’un douteinitial concernant l’év<strong>en</strong>tuelle obt<strong>en</strong>tion frauduleuse duvisa était dans ce cas insuffisant pour constituer des« motifs sérieux » justifiant l’annulation du visa, conformém<strong>en</strong>tà l’article 34, paragraphe 1 du Code des visas 104 .99 Allemagne, Cour administrative de Berlin, 35e Chambre,35 K 468.10 V.100 Italie (<strong>2012</strong>), TAR Lazio 3223/<strong>2012</strong>.101 Autriche, Haute cour administrative, 2011/21/0232.102 Pays-Bas, Cour régionale de La Haye, LJN : BW6771, n° 12/118.103 Lituanie, Cour suprême administrative, D. V. c. Ministère desAffaires étrangères de la République de Lituanie.104 Allemagne, Haute cour administrative de Saxe, 3 e Sénat,3 B 151/12t) ; Cour administrative de Dresde, 3 e Chambre,3 K 168/11.102


Contrôle aux frontières <strong>et</strong> politique des visasPerspectivesPlusieurs propositions législatives portant sur lesfrontières ou les visas seront négociées, <strong>et</strong> év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tadoptées, <strong>en</strong> 2013. Ces propositions concern<strong>en</strong>tle processus d’évaluation de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>, la réintroductiontemporaire de contrôles internes aux frontières, la susp<strong>en</strong>sionde l’exemption de visa, le Fonds pour la sécuritéintérieure, Eurosur ainsi que des modifications du Codefrontières Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>. Ces propositions vis<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tla Décision 2010/252/UE du Conseil cont<strong>en</strong>ant des lignesdirectrices concernant les opérations de Frontex <strong>en</strong> mer,qui ont été annulées par la CJUE <strong>et</strong> qui devrai<strong>en</strong>t êtreremplacées. Toutes ces propositions comport<strong>en</strong>t desaspects importants concernant les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.Il <strong>en</strong> va de même pour la proposition annoncéepar la Commission europé<strong>en</strong>ne concernant le train demesures <strong>en</strong> matière de frontières intellig<strong>en</strong>tes, déposéeau début de l’année 2013.La t<strong>en</strong>dance vers une utilisation croissante des basesde données <strong>et</strong> des outils informatiques pour la gestiondes frontières <strong>et</strong> les procédures de traitem<strong>en</strong>t des visasdevrait se poursuivre, comme cela est illustré par plusieursdes propositions prés<strong>en</strong>tées dans ce chapitre.Le train de mesures <strong>en</strong> matière de frontières intellig<strong>en</strong>tes<strong>en</strong>verra des alertes concernant les personnes restéesillégalem<strong>en</strong>t dans le pays après l’expiration de leur visa.Il pose égalem<strong>en</strong>t des défis <strong>en</strong> matière de protectiondes données, par exemple par rapport à la limitationdes finalités, qui doiv<strong>en</strong>t être évaluées avec att<strong>en</strong>tion,<strong>en</strong> particulier parce que certains États membres de l’UEconsidèr<strong>en</strong>t un séjour irrégulier comme une infractionadministrative, alors que d’autres le considèr<strong>en</strong>t commeune infraction pénale.Au vu des préoccupations <strong>en</strong> matière de protectiondes informations, la CJUE devrait donner des conseilsjuridiques portant sur la proportionnalité du stockagedes données biométriques dans les passeports <strong>et</strong> lesdocum<strong>en</strong>ts de voyage <strong>et</strong> leur utilisation à des fins autresque les contrôles aux frontières.Il reste à voir comm<strong>en</strong>t la conception <strong>et</strong> l’utilisationdes barrières de contrôle automatisé évolueront avecl’expéri<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> les échanges de bonnes pratiques afinde faire face aux défis <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la protection desvictimes de la traite d’êtres humains, ainsi qu’auxinquiétudes associées aux <strong>droits</strong> des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong>des personnes handicapées.En raison de la guerre civile <strong>en</strong> Syrie <strong>et</strong> de l’instabilité dela situation <strong>en</strong> Afrique du Nord, l’Union europé<strong>en</strong>ne doitse préparer à un flux continu d’arrivées par la Turquie,la Grèce, <strong>et</strong> l’<strong>en</strong>semble de la Méditerranée. <strong>Les</strong> aspectsde c<strong>et</strong>te situation <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>feront l’obj<strong>et</strong> d’analyses plus approfondies, avec lapublication <strong>en</strong> 2013 d’études m<strong>en</strong>ées à la frontièreméridionale de l’Union europé<strong>en</strong>ne.Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> des migrants devrait prés<strong>en</strong>ter sonrapport sur la gestion des frontières extérieures,notamm<strong>en</strong>t ses conclusions après ses visites <strong>en</strong> Grèce,<strong>en</strong> Italie, <strong>en</strong> Tunisie <strong>et</strong> <strong>en</strong> Turquie. La FRA a publié <strong>en</strong>mars 2013 un rapport sur les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> auxfrontières maritimes méridionales de l’Europe.En <strong>2012</strong>, Frontex a nommé une Déléguée aux <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, ainsi que les membres de son forumconsultatif, <strong>et</strong> les médiateurs europé<strong>en</strong>s ont surveillé <strong>en</strong>perman<strong>en</strong>ce le respect par Frontex de ses obligations<strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> de l’homme. L’acc<strong>en</strong>t croissant mis<strong>en</strong> <strong>2012</strong> sur les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans les activitésde Frontex perm<strong>et</strong> d’espérer que les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>seront respectés dans le déroulem<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>des activités opérationnelles.En matière de coopération au titre de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> sur lecontrôle des frontières extérieures, les préoccupations<strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, à la lumière del’att<strong>en</strong>tion croissante portée aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>dans la formation des évaluateurs Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>, devrai<strong>en</strong>têtre intégrées aux évaluations prévues pour 2013.<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> des passagers r<strong>et</strong><strong>en</strong>us dansles zones de transit aéroportuaires sont <strong>en</strong> grandepartie restés dans l’ombre. Comme l’indique l’étude dela FRA qui sera publiée <strong>en</strong> 2013, l’att<strong>en</strong>tion accordéeà leur situation <strong>et</strong> aux violations possibles de leur droità la dignité humaine reste insuffisante.Pour <strong>en</strong>courager la croissance économique, l’UEa comm<strong>en</strong>cé à considérer les migrants, ainsi que lesvisiteurs (y compris ceux qui doiv<strong>en</strong>t être titulairesd’un visa), de plus <strong>en</strong> plus comme des contributeurspot<strong>en</strong>tiels à l’économie europé<strong>en</strong>ne. La politique communedes visas continuera de ce fait à se conc<strong>en</strong>trersur le contrôle des mouvem<strong>en</strong>ts migratoires, maiségalem<strong>en</strong>t à faciliter les voyages effectués de façonlégitime. Comme cela a été indiqué précédemm<strong>en</strong>t, uneanalyse détaillée, dans le contexte de l’harmonisationdes procédures de délivrance des visas, pourrait êtreeffectuée sur les questions se rapportant au respect dela dignité <strong>et</strong> au traitem<strong>en</strong>t équitable <strong>et</strong> professionnelréservé aux demandeurs. <strong>Les</strong> boîtes de plainte <strong>en</strong> lignepourrai<strong>en</strong>t, si elles sont correctem<strong>en</strong>t utilisées, informerplus précisém<strong>en</strong>t l’Union europé<strong>en</strong>ne sur la situationdes demandeurs de visa, notamm<strong>en</strong>t sur le système VIS.<strong>Les</strong> demandeurs de visa utilis<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus leurdroit d’introduire un recours <strong>en</strong> cas de refus, d’abrogationou d’annulation de visa <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te t<strong>en</strong>dance devraitse poursuivre. La CJUE devrait égalem<strong>en</strong>t apporter desconseils juridiques <strong>en</strong> la matière.103


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Référ<strong>en</strong>cesTous les li<strong>en</strong>s hypertexte ont été consultés le 2 mai 2013.Allemagne, Cour administrative de Berlin , 35 e Chambre,35 K 468.10 V (Verwaltungsgericht Berlin, 35. Kammer).Allemagne, Haute cour administrative de Saxe, 3 e Sénat(Sächsisches Oberverwaltungsgericht, 3. S<strong>en</strong>at),3 B 151/12.Allemagne, Cour administrative de Dresde, 3 e Chambre(Verwaltunggericht Dresd<strong>en</strong>, 3. 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Immigration », JO 2011 L 141/13.107


3 SOCIÉTÉ DE L’INFORMATION ET PROTECTIONDES DONNÉES À CARACTÈRE PERSONNEL ............................. 1113.1. Réforme de la législation europé<strong>en</strong>nedans le domaine de la protectiondes données à caractère personnel .............................. 1113.2. Indép<strong>en</strong>dance complète des autoritéschargées de la protection des donnéesà caractère personnel ................................................... 1153.3. Conservation des données à caractère personnel ..... 1163.4. Données des dossiers passagers (PNR) ...................... 1173.5. Passeports biométriques .............................................. 1183.6. La protection des <strong>droits</strong> de propriété intellectuelle ... 1183.6.1. Accord commercial anti-contrefaçon (ACAC) .... 1183.6.2. La CJUE examine les limites de la protectiondes <strong>droits</strong> de propriété intellectuelle ................ 1193.7. <strong>Les</strong> médias sociaux <strong>et</strong> les services baséssur intern<strong>et</strong> .................................................................... 1203.7.1. Facebook .............................................................. 1203.7.2. Google .................................................................. 121Perspectives ............................................................................. 123Référ<strong>en</strong>ces ............................................................................... 124109


ONU <strong>et</strong> CdE18 janvier – Le Conseil del’Europe publie la premièreproposition de modernisationde la Conv<strong>en</strong>tion 108 pour laprotection des personnes à l’égarddu traitem<strong>en</strong>t automatisé desdonnées à caractère personnel.JanvierFévrier15 mars – Le Conseil de l’Europeadopte une stratégie sur lagouvernance de l’intern<strong>et</strong>.Mars4 avril – Le Conseil de l’Europeadopte une recommandationaux États membres sur laprotection des <strong>droits</strong> de l’hommedans le contexte des moteursde recherche.AvrilMaiJuinJuill<strong>et</strong>AoûtSeptembre22 octobre – L’Office des NationsUnies contre la drogue <strong>et</strong> le crimepublie un rapport sur l’utilisationd’Intern<strong>et</strong> à des fins de terrorismeréclamant une plus grandesurveillance <strong>et</strong> la conservation dedonnées concernant toutes lescommunications.Octobre29 novembre – Le Comitéconsultatif adopte lespropositions de modernisationde la Conv<strong>en</strong>tion 108, qui serontexaminées par un comitéintergouvernem<strong>en</strong>tal du Conseilde l’Europe <strong>en</strong> 2013 <strong>en</strong> vue deleur soumission pour adoption auComité des Ministres.NovembreDécembreUE6 janvier – Le Groupe de travail « Article 29 » sur la protection des données publie une l<strong>et</strong>tre <strong>en</strong>voyée à la CommissionLibertés civiles, justice <strong>et</strong> affaires intérieures (LIBE) du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> concernant le nouveau proj<strong>et</strong> d’accord surle transfert <strong>et</strong> l’utilisation des données des dossiers passagers (PNR) paraphé par la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> lesÉtats-Unis d’Amériques (USA).25 janvier – La Commission europé<strong>en</strong>ne propose une réforme globale des règles relatives à la protection des données.Janvier16 février – Dans l’affaire Sabam c. N<strong>et</strong>log (C-360/10), la Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne (CJUE) statue qu’unréseau social ne peut pas être contraint d’installer un système de filtrage général couvrant tous ses utilisateurs afind’empêcher l’utilisation illégale d’œuvres musicales <strong>et</strong> audiovisuelles.Février7 mars – Le Contrôleur europé<strong>en</strong> de la protection des données publie un avis sur le train de mesures réformant laprotection des données de la Commission europé<strong>en</strong>ne.19 mars – La Vice-présid<strong>en</strong>te de la Commission europé<strong>en</strong>ne Viviane Reding <strong>et</strong> le Secrétaire américain au commerceJohn Bryson font une déclaration commune Union europé<strong>en</strong>ne (UE)/États-Unis sur la protection des données au coursde la confér<strong>en</strong>ce de haut niveau de l’UE sur la vie privée <strong>et</strong> la protection des données à caractère personnel.23 mars – Le Groupe de travail « Article 29 » sur la protection des données adopte son avis sur les propositions deréformes de la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière de protection des données.Mars19 avril – Dans l’affaire Bonnier Audio AB <strong>et</strong> autres c. Perfect Communication Swed<strong>en</strong>, la CJUE se prononce sur lanon-applicabilité de la directive de l’UE sur la conservation des données dans le cadre de la protection des <strong>droits</strong> depropriété intellectuelle.Avril3–4 mai – La confér<strong>en</strong>ce de printemps des commissaires europé<strong>en</strong>s à la protection des données publie une résolutionrelative à la réforme europé<strong>en</strong>ne des règles de protection des données.10 mai – La Commission europé<strong>en</strong>ne introduit une demande de d’opinion auprès de la CJUE concernant l’Accordcommercial anti-contrefaçon (ACAC, égalem<strong>en</strong>t désigné par l’acronyme l’anglais ACTA).23 mai – Le Comité économique <strong>et</strong> social europé<strong>en</strong> publie un avis sur le proj<strong>et</strong> de règlem<strong>en</strong>t général sur la protectiondes données.29 mai – L’Organe des régulateurs europé<strong>en</strong>s des communications électroniques publie ses conclusions relatives à laneutralité d’intern<strong>et</strong>.Mai8 juin – La Commission europé<strong>en</strong>ne int<strong>en</strong>te une action contre la Hongrie devant la CJUE <strong>et</strong> demande à la Cour destatuer que la Hongrie a manqué à ses obligations au titre de la Directive relative à la protection des données(1995/46/CE) <strong>en</strong> m<strong>et</strong>tant fin de manière prématurée au mandat du commissaire à la protection des données.Juin4 juill<strong>et</strong> – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> rej<strong>et</strong>te l’ACAC.11 juill<strong>et</strong> – La Commission europé<strong>en</strong>ne int<strong>en</strong>te une action contre l’Allemagne devant la CJUE pour non-transposition dela directive europé<strong>en</strong>ne sur la conservation des données (2006/24/CE).Juill<strong>et</strong>Août / Septembre1 er octobre – La FRA publie un avis sur le train de mesures réformant la protection des données.5 octobre – Le Groupe de travail « Article 29 » sur la protection des données publie un avis complém<strong>en</strong>taire sur le trainde mesures réformant la protection des données, apportant ainsi une nouvelle contribution aux débats.10 octobre – Le Comité des régions adopte son avis sur le train de mesures réformant la protection des données aucours de sa session plénière d’octobre.16 octobre – La CJUE statue que l’autorité autrichi<strong>en</strong>ne de protection des données ne satisfait pas aux conditionsd’indép<strong>en</strong>dance définies dans la directive sur la protection des données.OctobreNovembre20 décembre – La Commission europé<strong>en</strong>ne r<strong>et</strong>ire sa demande d’opinion adressée à la CJUE concernant l’Accordcommercial anti-contrefaçon (ACAC).Décembre110


3Société de l’information<strong>et</strong> protection des donnéesà caractère personnelEn <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne a lancé une initiative visant à moderniser le cadre juridique de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière de protection des données, la réforme la plus importante de la législation de l’Union <strong>en</strong>matière de protection des données de ces 20 dernières années. La protection des données à caractère personnel estl’un des domaines de responsabilité de l’Union europé<strong>en</strong>ne (UE), <strong>et</strong> son importance pour certains secteurs ess<strong>en</strong>tielsde l’économie <strong>et</strong> pour les pays tiers du monde <strong>en</strong>tier fait de ce train de réformes l’un des dossiers législatifs les plusimportants de l’UE dans le domaine des libertés civiles. La Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne a contribué au trainde réformes <strong>en</strong> précisant la jurisprud<strong>en</strong>ce relative à un aspect ess<strong>en</strong>tiel de c<strong>et</strong> <strong>en</strong>semble : l’obligation d’indép<strong>en</strong>dancedes autorités chargées de la protection des données. Des travaux <strong>en</strong>tamés les années précéd<strong>en</strong>tes dans deux autresdomaines importants sont restés au programme de l’Union <strong>en</strong> <strong>2012</strong> : l’équilibre <strong>en</strong>tre la sécurité <strong>et</strong> la vie privée,<strong>en</strong> particulier dans le contexte de la conservation des données, des données des dossiers passagers (PNR) <strong>et</strong> despasseports biométriques, <strong>et</strong> les débats qui se poursuiv<strong>en</strong>t concernant les conséqu<strong>en</strong>ces pour les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>des développem<strong>en</strong>ts dans le domaine des technologies de l’information <strong>et</strong> de la communication, y compris <strong>en</strong> ce quiconcerne l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACAC), les médias sociaux <strong>et</strong> les services basés sur intern<strong>et</strong>.3.1. Réforme de la législationeuropé<strong>en</strong>ne dans ledomaine de la protectiondes données à caractèrepersonnelLe 25 janvier <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>nea proposé la réforme la plus importante de la législationeuropé<strong>en</strong>ne dans le domaine de la protection desdonnées de ces 20 dernières années.Dans sa communication de politique 1 , la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne explique que son objectif principal est dedonner aux personnes le contrôle de leurs donnéesà caractère personnel. La Commission souhaite faire<strong>en</strong> sorte que le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t soit donné explicitem<strong>en</strong>t<strong>et</strong> librem<strong>en</strong>t lorsqu’il est requis, que les utilisateursd’intern<strong>et</strong> ai<strong>en</strong>t le droit à l’oubli <strong>et</strong> à la portabilité desdonnées, <strong>et</strong> que les recours administratifs <strong>et</strong> judiciairesserv<strong>en</strong>t à r<strong>en</strong>forcer les <strong>droits</strong> des personnes concernées.Développem<strong>en</strong>ts clés dans le domaine de lasociété de l’information <strong>et</strong> de la protectiondes données à caractère personnel :<strong>Les</strong> institutions de l’UE lanc<strong>en</strong>t la réforme la plus importante dela législation europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière de protection des donnéesde ces 20 dernières années <strong>et</strong> insist<strong>en</strong>t sur la nécessité d’adopterdes règles uniformes dans toute l’UE pour réguler ce domaine. Dans plusieurs États membres de l’UE, divers acteursexprim<strong>en</strong>t leurs inquiétudes concernant certains aspectsdes propositions de réformes de la Commission europé<strong>en</strong>ne,comme la réglem<strong>en</strong>tation excessive <strong>et</strong> la nécessité ou non defaire ces propositions au niveau de l’UE. Certains s’oppos<strong>en</strong>tpar exemple à la décision de la Commission de recourir à unrèglem<strong>en</strong>t, qui fixe des règles applicables immédiatem<strong>en</strong>t, paropposition à une directive, qui définit des normes communeseuropé<strong>en</strong>nes minimales mais qui perm<strong>et</strong> une mise <strong>en</strong> œuvr<strong>en</strong>ationale t<strong>en</strong>ant compte des différ<strong>en</strong>tes traditions juridiques. La Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne (CJUE) précisesa jurisprud<strong>en</strong>ce concernant l’indép<strong>en</strong>dance des autoritéschargées de la protection des données.1 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a).111


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong> La révision de la directive europé<strong>en</strong>ne sur la conservationdes données est reportée tandis que les législationsnationales de mise <strong>en</strong> œuvre de c<strong>et</strong>te directive but<strong>en</strong>tsur des obstacles constitutionnels dans différ<strong>en</strong>ts Étatsmembres. La CJUE est invitée à r<strong>en</strong>dre un avis concernant laconformité de la directive avec les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne trouve un accord politiqueconcernant la proposition de directive sur les donnéesPNR, mais le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> susp<strong>en</strong>d la coopérationsur un certain nombre de dossiers législatifs au cours dudeuxième semestre de <strong>2012</strong>, dont celui-ci, r<strong>et</strong>ardant ainsila procédure législative. Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> rej<strong>et</strong>te l’ACAC, ce qui signifie que nil’UE, ni ses États membres, ne peuv<strong>en</strong>t adhérer à l’accord. L’autorité de contrôle de la protection des donnéescompét<strong>en</strong>te audite le siège europé<strong>en</strong> de Facebook <strong>et</strong> exprimesa satisfaction vis-à-vis des progrès accomplis, il subsistecep<strong>en</strong>dant des inquiétudes concernant la protection les <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans d’autres États membres de l’UE. Une autorité nationale de contrôle de la protection desdonnées <strong>en</strong>quête sur la nouvelle politique de Google <strong>en</strong>matière de vie privée à la demande du Groupe de travail« Article 29 » <strong>et</strong> au nom des 27 États membres de l’UE.La Commission europé<strong>en</strong>ne explique égalem<strong>en</strong>t qu’ellesouhaite faire <strong>en</strong> sorte que les règles <strong>en</strong> matière deprotection des données soi<strong>en</strong>t favorables à un marchénumérique unique dans toute l’UE. Elle propose ainsi defixer des règles de protection des données au niveau del’UE par un règlem<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t applicable dans tousles États membres <strong>et</strong> ne nécessitant pas de mesuressupplém<strong>en</strong>taires de transposition dans le droit national.La Commission souhaite ainsi assurer l’uniformité ducadre juridique de protection des données dans toutel’Union europé<strong>en</strong>ne, <strong>et</strong> elle estime que c<strong>et</strong>te uniformitéperm<strong>et</strong>trait aux <strong>en</strong>treprises de réaliser une économi<strong>en</strong><strong>et</strong>te de 2,3 milliards EUR par an uniquem<strong>en</strong>t au niveaudes contraintes administratives. Elle souhaite égalem<strong>en</strong>tsimplifier l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t réglem<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> supprimantdes formalités comme l’obligation générale d<strong>en</strong>otification. Selon ses estimations, c<strong>et</strong>te mesure perm<strong>et</strong>traitune économie n<strong>et</strong>te de 130 millions EUR paran uniquem<strong>en</strong>t au niveau des contraintes administratives.La Commission propose égalem<strong>en</strong>t de créer unsystème de « guich<strong>et</strong> unique » pour la protection desdonnées dans l’Union europé<strong>en</strong>ne : les responsables dutraitem<strong>en</strong>t (dont les personnes physiques ou morales,pouvoirs publics, <strong>et</strong>c. qui définiss<strong>en</strong>t les finalités, conditions<strong>et</strong> moy<strong>en</strong>s du traitem<strong>en</strong>t de données à caractèrepersonnel) dans l’UE devront traiter avec une seuleautorité de contrôle de la protection des données, <strong>en</strong>l’occurr<strong>en</strong>ce l’autorité de contrôle de l’État membre oùl’<strong>en</strong>treprise est établie.« Dans ce nouvel <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t numérique, les personnesphysiques ont le droit d’exercer une maîtrise effectivesur leurs données. En Europe, la protection des donnéesest un droit fondam<strong>en</strong>tal [...] qui doit être protégé <strong>en</strong>conséqu<strong>en</strong>ce. S’ils n’ont pas confiance, les consommateurshésiteront à effectuer des achats <strong>en</strong> ligne <strong>et</strong> à recourir à d<strong>en</strong>ouveaux services. Dès lors, il est égalem<strong>en</strong>t impératif degarantir un niveau élevé de protection des données pouraccroître la confiance des consommateurs dans les services<strong>en</strong> ligne <strong>et</strong> réaliser le pot<strong>en</strong>tiel de l’économie numérique, cequi stimulera la croissance économique <strong>et</strong> la compétitivitédes <strong>en</strong>treprises de l’Union. »Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>), Communication de la Commission auParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, au Conseil, au Comité économique <strong>et</strong> social europé<strong>en</strong><strong>et</strong> au Comité des régions – Protection de la vie privée dans un monde <strong>en</strong>réseau - Un cadre europé<strong>en</strong> relatif à la protection des données, adaptéaux défis du 21 e siècle, COM(<strong>2012</strong>) 9 final, Bruxelles, 25 janvier <strong>2012</strong>.Tableau 3.1 : Élém<strong>en</strong>ts du train de mesures réformant la protection des donnéesInstrum<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> Titre Référ<strong>en</strong>ceCommunicationProj<strong>et</strong> de règlem<strong>en</strong>tProj<strong>et</strong> de directiveCommunication de la Commission au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>,au Conseil, au Comité économique <strong>et</strong> social europé<strong>en</strong> <strong>et</strong>au Comité des régions, Protection de la vie privée dansun monde <strong>en</strong> réseau - Un cadre europé<strong>en</strong> relatif à laprotection des données, adapté aux défis du 21 e siècleProposition de règlem<strong>en</strong>t du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> duConseil relatif à la protection des personnes physiquesà l’égard du traitem<strong>en</strong>t des données à caractèrepersonnel <strong>et</strong> à la libre circulation de ces données(règlem<strong>en</strong>t général sur la protection des données)Proposition de directive du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> duConseil relative à la protection des personnes physiquesà l’égard du traitem<strong>en</strong>t des données à caractère personnelpar les autorités compét<strong>en</strong>tes à des fins de prév<strong>en</strong>tion<strong>et</strong> de détection des infractions pénales, d’<strong>en</strong>quêtes <strong>et</strong>de poursuites <strong>en</strong> la matière ou d’exécution de sanctionspénales, <strong>et</strong> à la libre circulation de ces donnéesCOM(<strong>2012</strong>) 9 final, Bruxelles,25 janvier <strong>2012</strong>COM(<strong>2012</strong>) 11 final, Bruxelles,25 janvier <strong>2012</strong>COM(<strong>2012</strong>) 10 final, Bruxelles,25 janvier <strong>2012</strong>112


Société de l’information <strong>et</strong> protection des données à caractère personnelToutes les institutions majeures <strong>et</strong> les organesprincipaux de l’Europe actifs dans le domaine du respectde la vie privée <strong>et</strong> de la protection des données, leContrôleur europé<strong>en</strong> de la protection des données(CEPD) 2 , le Groupe de travail « Article 29 » 3 , le Comitééconomique <strong>et</strong> social europé<strong>en</strong> (CESE) 4 , le Comité desrégions 5 , la FRA 6 , les Commissaires europé<strong>en</strong>s à la protectiondes données 7 , les États membres <strong>et</strong> les diversesassociations <strong>et</strong> organisations non gouvernem<strong>en</strong>talesactives dans le domaine de la protection des données 8 ,ont formulé des comm<strong>en</strong>taires concernant la réformeproposée. À la demande du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, la FRAa r<strong>en</strong>du un avis sur les aspects du train de réformesayant une incid<strong>en</strong>ce sur les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>(voir l’<strong>en</strong>cadré « Activité de la FRA » p. 114).Le CEPD a accueilli favorablem<strong>en</strong>t le règlem<strong>en</strong>t qui fixedes règles uniformes immédiatem<strong>en</strong>t contraignantespour tous les États membres, parce qu’il perm<strong>et</strong>trad’éliminer les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les législations nationalesde mise <strong>en</strong> œuvre actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vigueur. Cesrègles r<strong>en</strong>forceront les <strong>droits</strong> des particuliers <strong>et</strong> r<strong>en</strong>drontles personnes qui contrôl<strong>en</strong>t des données à caractèrepersonnel plus responsables de la façon dontelles manipul<strong>en</strong>t ces données. Le règlem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forceégalem<strong>en</strong>t le rôle <strong>et</strong> les pouvoirs des autorités nationaleschargées de la protection des données, <strong>en</strong> leurperm<strong>et</strong>tant d’infliger des am<strong>en</strong>des considérables. LeCEPD se réjouit tout particulièrem<strong>en</strong>t de la propositionde recourir à un règlem<strong>en</strong>t pour les règles générales<strong>en</strong> matière de protection des données.Le CEPD s’inquiète que la Commission europé<strong>en</strong>ne aitchoisi de réglem<strong>en</strong>ter la protection des données dans ledomaine répressif par un instrum<strong>en</strong>t juridique distinct <strong>et</strong>autonome qui assure moins de protection que le règlem<strong>en</strong>tproposé. Selon le CEPD, le point faible principal dutrain de mesures réformant la protection des donnéesest qu’il ne corrige pas les lacunes <strong>et</strong> les incohér<strong>en</strong>cesdes règles europé<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> matière de protection desdonnées. Selon lui, le train de réformes laisse intactsde nombreux instrum<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s de protection desdonnées tels que les règles de protection des donnéesapplicables aux institutions <strong>et</strong> organes de l’UE. Il laisseégalem<strong>en</strong>t de côté tous les instrum<strong>en</strong>ts spécifiquesadoptés dans le domaine de la coopération policière <strong>et</strong>judiciaire <strong>en</strong> matière pénale, comme les règles relativesà Europol <strong>et</strong> Eurojust <strong>et</strong> la Décision de Prüm 9 .2 Contrôleur europé<strong>en</strong> de la protection des données (CEPD)(<strong>2012</strong>a).3 Groupe de travail « Article 29 » sur la protection des données(<strong>2012</strong>a) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>b).4 Comité économique <strong>et</strong> social europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>).5 Comité des régions (<strong>2012</strong>).6 FRA (<strong>2012</strong>a).7 Commissaires europé<strong>en</strong>s à la protection des données (<strong>2012</strong>).8 <strong>European</strong> Digital Rights (EDRI) (<strong>2012</strong>a) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>b).9 CEPD (<strong>2012</strong>b).ACTIVITÉ DE LA FRAExplorer la protection des donnéesà caractère personnel <strong>en</strong> tant quedroit fondam<strong>en</strong>talEn mai <strong>2012</strong>, au cours de son troisième Symposiumannuel, la FRA a réuni 50 experts pour évoquer ladim<strong>en</strong>sion des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> du train demesures réformant la protection des données.Pour ce symposium, ces experts représ<strong>en</strong>tantdes ag<strong>en</strong>ces gouvernem<strong>en</strong>tales <strong>et</strong> des organesspécialisés nationaux, des organisationsinternationales <strong>et</strong> non gouvernem<strong>en</strong>tales, desautorités chargées de la protection des données,des universités <strong>et</strong> des <strong>en</strong>treprises, ont formé troisgroupes de travail afin d’examiner : personnes d’exiger des <strong>en</strong>treprises dét<strong>en</strong>antleurs données de les effacer <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce demotifs légitimes de les conserver ; personnes de transférer librem<strong>en</strong>t leursinformations <strong>en</strong> format électronique, parexemple une liste d’amis Facebook ou desfichiers musicaux iTunes, vers un serviceconcurr<strong>en</strong>t sans obstacle majeur ; chargées de la protection des données ; <strong>et</strong> la proposition de règlem<strong>en</strong>t, une méthodeutilisant des fonctions automatisées pourévaluer certains aspects personnels d’unindividu ou analyser <strong>et</strong> prévoir son r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tprofessionnel ou son comportem<strong>en</strong>t.Pour plus d’informations, voir : FRA (<strong>2012</strong>), <strong>European</strong> Uniondata protection reform : new fundam<strong>en</strong>tal rights guarantees,10 mai <strong>2012</strong>, disponible à : http://fra.europa.eu/sites/default/files/fra_uploads/2280-FRA-Symposium-data-protection-<strong>2012</strong>.pdfLa réforme de la protection des données était auprogramme de la réunion informelle des Ministres dela Justice <strong>et</strong> de l’Intérieur organisée à Nicosie les 23 <strong>et</strong>24 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong> 10 . Lors de c<strong>et</strong>te réunion, les discussionsont notamm<strong>en</strong>t porté sur la possibilité de développerdavantage le marché unique numérique sans imposerde contraintes administratives disproportionnées auxpersonnes qui trait<strong>en</strong>t des données à caractère personnel,<strong>et</strong> sur un exam<strong>en</strong> au cas par cas des pouvoirsd’adopter des actes délégués <strong>et</strong> d’exécution conférésà la Commission par les propositions 11 .10 Programme disponible à : www.statewatch.org/news/<strong>2012</strong>/jun/eu-jha-informal-jul-ag<strong>en</strong>da.pdf.11 Chypre, Présid<strong>en</strong>ce chypriote du Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>).113


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>ACTIVITÉ DE LA FRAMise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des conséqu<strong>en</strong>cespour les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> du trainde réformes proposé <strong>en</strong> matière deprotection des donnéesLe train de mesures réformant la protection desdonnées est la première proposition législativedepuis l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur de la Charte des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 2009,dont l’objectif explicite est de garantir pleinem<strong>en</strong>tle respect d’un droit fondam<strong>en</strong>tal, à savoir ledroit fondam<strong>en</strong>tal à la protection des données.À la demande du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, la FRAa r<strong>en</strong>du un avis sur le train de réformes proposé<strong>en</strong> matière de protection des données <strong>et</strong> suggérédes façons pour r<strong>en</strong>forcer la protection des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.Dans son avis, la FRA suggère d’insérer uneclause générale relative aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong><strong>et</strong> une garantie explicite que les actes délégués<strong>et</strong> les actes d’exécution, qui sont des pouvoirslégislatifs spécifiques conférés à la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne, ne peuv<strong>en</strong>t pas restreindre les<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> d’une manière contraireà l’article 52 de la Charte, qui fixe la portée <strong>et</strong> lesprincipes des <strong>droits</strong> garantis par la Charte.L’avis suggère égalem<strong>en</strong>t des modificationsconcrètes du proj<strong>et</strong> de texte visant à garantirun meilleur équilibre <strong>en</strong>tre les principaux <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, comme la liberté d’expression,la liberté des arts <strong>et</strong> des sci<strong>en</strong>ces, la libertéd’<strong>en</strong>treprise, les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant ou le droitd’accès aux docum<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> le droit fondam<strong>en</strong>talà la protection des données.L’avis m<strong>et</strong> égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> exergue la nécessitéd’ajouter l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle à la liste desdonnées s<strong>en</strong>sibles, lui accordant ainsi un degréde protection supérieur, <strong>et</strong> d’inclure une référ<strong>en</strong>cespécifique à l’article 21 de la Charte relatif à lanon-discrimination afin de perm<strong>et</strong>tre la collectede données s<strong>en</strong>sibles à des fins de recherchesstatistiques, clarifiant ainsi la légalité de c<strong>et</strong>tecollecte de données pour sout<strong>en</strong>ir la lutte contrela discrimination.Pour plus d’informations, voir : FRA (<strong>2012</strong>), Avis del’Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>neconcernant le programme de réforme des règles <strong>en</strong>matière de protection des données à caractère personnel,1 er octobre <strong>2012</strong> ; disponible à : http://fra.europa.eu/sites/default/files/fra-opinion_2-<strong>2012</strong>-data-protection_fr.pdf<strong>Les</strong> propositions de la Commission europé<strong>en</strong>ne ontsuscité des inquiétudes au sein de certains États membresde l’UE, <strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier de la part des parlem<strong>en</strong>tsnationaux. L’une de ces inquiétudes porte sur le principede subsidiarité, c’est-à-dire la question de savoir si cespropositions devai<strong>en</strong>t être faites au niveau de l’UE <strong>et</strong>s’il n’aurait pas été préférable de régler ces questionsau niveau national. L’autre découle de l’impression queles propositions de la Commission europé<strong>en</strong>ne vont troploin <strong>et</strong> sont trop détaillées, ce qui représ<strong>en</strong>te un risquede réglem<strong>en</strong>tation excessive.Ces préoccupations ont été exprimées par exemple<strong>en</strong> Allemagne 12 , <strong>en</strong> Belgique 13 , <strong>en</strong> Estonie 14 , <strong>en</strong>République tchèque (notamm<strong>en</strong>t par rapport au proj<strong>et</strong>de directive) 15 , <strong>en</strong> Slovénie 16 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Suède 17 . En Lituanie,<strong>en</strong> revanche l’opinion dominante est que les propositionsne sont pas contraires au principe de subsidiarité 18 .Dans d’autres États membres, les doutes <strong>en</strong> matière desubsidiarité s’ajout<strong>en</strong>t à l’impression d’un manque decohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le règlem<strong>en</strong>t proposé <strong>et</strong> la directiveproposée. Ces argum<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> d’autres ont souv<strong>en</strong>t étéassociés à la suggestion d’adopter un seul instrum<strong>en</strong>tlégislatif, de préfér<strong>en</strong>ce une directive définissant desnormes communes minimales mais perm<strong>et</strong>tant desnormes plus favorables au niveau national. Des argum<strong>en</strong>tsde ce type ont été avancés <strong>en</strong> Allemagne 19 , <strong>en</strong>Estonie 20 , <strong>en</strong> Lituanie 21 , <strong>en</strong> République tchèque 22 , <strong>en</strong>Slovénie 23 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Suède 24 .D’autres argum<strong>en</strong>ts se focalis<strong>en</strong>t sur l’incid<strong>en</strong>ceéconomique des propositions <strong>et</strong> attir<strong>en</strong>t l’att<strong>en</strong>tion surles contraintes administratives pour le secteur privé <strong>et</strong>sur des sanctions jugées excessives. Ces préoccupationsont été exprimées <strong>en</strong> Estonie 25 , aux Pays-Bas 26 , <strong>en</strong>République tchèque 27 , au Royaume-Uni 28 , <strong>en</strong> Slovénie 29<strong>et</strong> <strong>en</strong> Suède 30 .Certains États membres ont accordé une att<strong>en</strong>tion particulièreà des thèmes précis. En Allemagne par exemple,le Commissaire fédéral à la protection des données12 Allemagne, Conseil fédéral (<strong>2012</strong>).13 Belgique, Chambre des représ<strong>en</strong>tants (<strong>2012</strong>).14 Estonie, Chancellerie de l’État (<strong>2012</strong>).15 République tchèque, Commission des affaires europé<strong>en</strong>nesdu Sénat du Parlem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).16 Slovénie, Ministère de la Justice <strong>et</strong> des Administrationspubliques (<strong>2012</strong>).17 Suède, Parlem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).18 Lituanie, Commission des affaires juridiques du Parlem<strong>en</strong>t(<strong>2012</strong>).19 Allemagne, Commissaire fédéral à la protection des données<strong>et</strong> à la liberté d’information (<strong>2012</strong>a)20 Lituanie, Commission des affaires juridiques du Parlem<strong>en</strong>t(<strong>2012</strong>).21 Lituanie, Commission des <strong>droits</strong> de l’homme du Parlem<strong>en</strong>t(<strong>2012</strong>).22 République tchèque, Sénat du Parlem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).23 Slovénie, Ministère de la Justice <strong>et</strong> des Administrationspubliques (<strong>2012</strong>).24 Suède, Parlem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).25 Estonie, Chancellerie de l’État (<strong>2012</strong>).26 Pays-Bas, Ministre des Affaires europé<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> de laCoopération internationale (<strong>2012</strong>), p. 3 à 7.27 République tchèque, Sénat du Parlem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).28 Royaume-Uni, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).29 Slovénie, Ministère de la Justice <strong>et</strong> des Administrationspubliques (<strong>2012</strong>).30 Suède, Parlem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).114


Société de l’information <strong>et</strong> protection des données à caractère personnel<strong>et</strong> à la liberté d’information (Der Bundesbeauftragtefür d<strong>en</strong> Dat<strong>en</strong>schutz und die Informationsfreiheit)a exprimé son inquiétude vis-à-vis du fait que le règlem<strong>en</strong>tproposé oblige uniquem<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>treprises de plusde 250 salariés à nommer des délégués à la protectiondes données, ce qui ne représ<strong>en</strong>te que 0,3% des<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> Allemagne 31 .Au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, le rapporteur a prés<strong>en</strong>té unproj<strong>et</strong> de rapport consacré à la proposition de directivereprise dans le train de mesures réformant la protectiondes données à la Commission LIBE 32 . Le rapporteurchargé du proj<strong>et</strong> de règlem<strong>en</strong>t a publié le proj<strong>et</strong> derapport relatif au proj<strong>et</strong> de règlem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> janvier 2013.Tandis que ces débats maint<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t l’élan du processusimportant de modernisation de la législationeuropé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière de protection des données, unprocessus similaire était égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagé au niveaudu Conseil de l’Europe, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t au sein du Comitéconsultatif (T-PD) de la Conv<strong>en</strong>tion pour la protectiondes personnes à l’égard du traitem<strong>en</strong>t automatisédes données à caractère personnel (ci-après appelée« Conv<strong>en</strong>tion 108 ») chargé de préparer la modernisationde la Conv<strong>en</strong>tion 108 33 .C<strong>et</strong>te modernisation a pour obj<strong>et</strong> de mieux répondreaux problèmes de respect de la vie privée découlant del’utilisation des nouvelles technologies de l’information<strong>et</strong> de la communication, <strong>et</strong> de r<strong>en</strong>forcer la pot<strong>en</strong>tialitéde la Conv<strong>en</strong>tion s’agissant de servir non seulem<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>orme <strong>en</strong> matière de protection des données au niveaueuropé<strong>en</strong>, mais aussi au niveau mondial 34 .3.2. Indép<strong>en</strong>dance complètedes autorités chargéesde la protection desdonnées à caractèrepersonnelLa CJUE a continué de préciser le concept d’indép<strong>en</strong>dancecomplète des autorités chargées de la protection desdonnées <strong>en</strong> droit europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, définissant avecplus de précision les exig<strong>en</strong>ces d’indép<strong>en</strong>dance vis-à-visd’influ<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> de supervision, par exemple dans le casde l’autorité autrichi<strong>en</strong>ne de protection des données.La CJUE, qui s’est p<strong>en</strong>chée pour la première fois surla question dans l’affaire Commission c. Allemagne 35<strong>en</strong> 2010, a souligné que, même si l’autorité autrichi<strong>en</strong>nejouit d’une indép<strong>en</strong>dance fonctionnelle, au s<strong>en</strong>s oùaucune instruction ne peut légalem<strong>en</strong>t lui être donnée,cela ne suffit pas à la protéger de toutes les influ<strong>en</strong>cesextérieures. L’indép<strong>en</strong>dance requise au titre du droiteuropé<strong>en</strong> vise à exclure non seulem<strong>en</strong>t l’influ<strong>en</strong>cedirecte, sous la forme d’instructions, mais aussi touteforme d’influ<strong>en</strong>ce indirecte susceptible d’affecter lesdécisions de l’autorité de contrôle 36 .« [L]’indép<strong>en</strong>dance requise au titre de l’article 28, paragraphe 1,second alinéa, de la directive 95/46 vise à exclure nonseulem<strong>en</strong>t l’influ<strong>en</strong>ce directe, sous forme d’instructions, maiségalem<strong>en</strong>t … toute forme d’influ<strong>en</strong>ce indirecte susceptibled’ori<strong>en</strong>ter les décisions de l’autorité de contrôle. »CJUE, C-614/10, Commission c. Autriche, 16 octobre <strong>2012</strong>, point 43La Commission europé<strong>en</strong>ne a égalem<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>té uneaction contre la Hongrie devant la CJUE, demandant à laCour de déclarer que la Hongrie n’a pas respecté sesobligations au titre de la directive relative à la protectiondes données 37 <strong>en</strong> m<strong>et</strong>tant fin de manière anticipéeau mandat de l’autorité de contrôle de la protectiondes données 38 . À la fin de l’année <strong>2012</strong>, c<strong>et</strong>te affaireétait <strong>en</strong>core p<strong>en</strong>dante.ACTIVITÉ DE LA FRAAssurer l’indép<strong>en</strong>dance des autoritéschargées de la protection des donnéesL’avis de la FRA concernant le train de mesuresréformant la protection des données abordespécifiquem<strong>en</strong>t l’indép<strong>en</strong>dance des autoritésnationales chargées de la protection des données.C<strong>et</strong> avis rappel qu’il serait indiqué de préciserles critères d’indép<strong>en</strong>dance afin de garantirleur efficacité pratique, mais aussi d’inclure uneréfér<strong>en</strong>ce aux « Principes de Paris » définissant lescritères d’indép<strong>en</strong>dance applicables aux institutionsnationales des <strong>droits</strong> de l’homme (INDH) <strong>et</strong> auxautres normes disponibles afin de donner unedéfinition plus complète de l’indép<strong>en</strong>dance.L’avis de la FRA avance que, s’il est vrai que lesautorités chargées de la protection des donnéesont un mandat plus ciblé <strong>et</strong> étroit que les INDH, cesdeux types d’institutions sont c<strong>en</strong>sées jouer le rôled’organe de suivi indép<strong>en</strong>dant dans le domaine des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.31 Allemagne, Commissaire fédéral à la protection des données<strong>et</strong> à la liberté d’information (<strong>2012</strong>a)32 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Commission des libertés civiles, de lajustice <strong>et</strong> des affaires intérieures (LIBE) (<strong>2012</strong>a).33 Conseil de l’Europe, Bureau du Comité consultatif de laConv<strong>en</strong>tion pour la protection des personnes à l’égard dutraitem<strong>en</strong>t automatisé des données à caractère personnel (2010).34 Conseil de l’Europe, Comité consultatif de la Conv<strong>en</strong>tion de laprotection des personnes à l’égard du traitem<strong>en</strong>t automatisédes données à caractère personnel (<strong>2012</strong>).35 CJUE, C-518/10, Commission europé<strong>en</strong>ne c. Républiquefédérale d’Allemagne, 9 mars 2010.36 CJUE, C-614/10, Commission europé<strong>en</strong>ne c. Autriche,16 octobre <strong>2012</strong>.37 Directive 95/46/CE du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> du Conseil,JO 1995 L 281.38 CJUE, C-288/12, Commission europé<strong>en</strong>ne c. Hongrie,procédure lancée le 8 juin <strong>2012</strong>.115


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>L’avis énumère les facteurs de nature à garantirl’indép<strong>en</strong>dance dans l’optique des Principes de Paris :qui reflète la composition de la société ;de disposer d’un financem<strong>en</strong>t adéquat ; (s’exprimant à travers les conditions dedésignation <strong>et</strong> de révocation) <strong>et</strong> l’abs<strong>en</strong>ce de droitde vote pour les représ<strong>en</strong>tants du gouvernem<strong>en</strong>tau sein des organes directeurs des institutions.L’avis fait <strong>en</strong> outre observer que le mécanisme degarantie de la cohér<strong>en</strong>ce prévu par la proposition derèglem<strong>en</strong>t confère à la Commission non seulem<strong>en</strong>t lepouvoir d’adopter un avis motivé visant à susp<strong>en</strong>dreles proj<strong>et</strong>s de mesures proposés par les autoritésnationales chargées de la protection des données,mais aussi le droit d’adopter des actes délégués.La FRA conclut que les pouvoirs proposésà la Commission pourrai<strong>en</strong>t être difficilem<strong>en</strong>tconciliables avec les garanties d’indép<strong>en</strong>danceprévues à l’article 8, paragraphe 3, <strong>et</strong> à l’article 47de la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> par d’autres normes internationales.Pour plus d’informations, voir : FRA (<strong>2012</strong>), Avis del’Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>neconcernant le programme de réforme des règles <strong>en</strong>matière de protection des données à caractère personnel,1 er octobre <strong>2012</strong> ; disponible à : http://fra.europa.eu/sites/default/files/fra-opinion_2-<strong>2012</strong>-data-protection_fr.pdf3.3. Conservation des donnéesà caractère personnelLa directive europé<strong>en</strong>ne sur la conservation desdonnées 39 , qui suscite des préoccupations <strong>en</strong> matièrede <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> depuis son adoption <strong>en</strong> 2006,cherche à promouvoir la lutte contre le terrorisme <strong>et</strong>la grande criminalité par la conservation des donnéesrelatives au trafic (principalem<strong>en</strong>t les données relativesaux appels téléphoniques passés <strong>et</strong> reçus, aux courriersélectroniques <strong>en</strong>voyés <strong>et</strong> reçus ainsi qu’aux sites intern<strong>et</strong>visités) <strong>et</strong> à la localisation (principalem<strong>en</strong>t le numéro d<strong>et</strong>éléphone ou l’adresse de protocole intern<strong>et</strong> (IP) utilisés).C<strong>et</strong>te directive prévoit que les législations nationalesdes États membres de l’UE doiv<strong>en</strong>t imposer aux fournisseursde réseaux publics de communications <strong>et</strong> deservices de communications électroniques accessiblesau public de conserver les données relatives au trafic<strong>et</strong> les données de localisation p<strong>en</strong>dant une périodepouvant aller de six mois à deux ans à compter de ladate de la communication.39 Directive 2006/24/CE du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> du Conseil,JO 2006 L 105.La transposition de la directive a continué de r<strong>en</strong>contrerdes difficultés <strong>et</strong> donné lieu à des actions devant la CJUE <strong>et</strong>les cours constitutionnelles nationales. Le 11 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>,la Commission europé<strong>en</strong>ne a int<strong>en</strong>té une action devantla CJUE contre l’Allemagne pour transposition partielle<strong>et</strong> insuffisante de la directive 40 . C<strong>et</strong>te action fait suiteà l’arrêt r<strong>en</strong>du <strong>en</strong> mars 2010 par la Cour constitutionnellefédérale allemande déclarant anticonstitutionnelles, <strong>et</strong>donc nulles, les mesures de transposition prises par laRépublique fédérale. Depuis lors, selon la Commission,l’Allemagne n’a pas respecté son obligation de transposerla directive dans son intégralité. La Commissioneuropé<strong>en</strong>ne demande à la CJUE d’infliger une astreintede 315 036,54 EUR par jour à l’Allemagne.Dans un dossier distinct, le 31 mai <strong>2012</strong>, la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne a pris la décision formelle de m<strong>et</strong>tre finà sa procédure d’infraction contre l’Autriche, aprèsque ce pays lui eut notifié la transposition complètede la directive sur la conservation des données. LaCommission a égalem<strong>en</strong>t décidé de r<strong>et</strong>irer la demanded’astreinte déposée auprès de la CJUE contre la Suède,tout <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant sa requête de condamner la Suèdeà payer un montant forfaitaire pour la transpositiontardive de la directive 41 .En Irlande, la Haute Cour a soumis à la CJUE une questionpréjudicielle concernant la compatibilité de la directivesur la conservation des données avec les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>clés, <strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier avec la libre-circulation,la liberté d’expression <strong>et</strong> les <strong>droits</strong> à la vie privée, à laprotection des données <strong>et</strong> à la bonne administration 42 .<strong>Les</strong> cours constitutionnelles nationales ont étéimpliquées dans ce débat <strong>en</strong> Autriche <strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovaquie.En Autriche, 11 139 personnes ont déposé une plaintecollective devant la Cour constitutionnelle 43 . Endécembre <strong>2012</strong>, la Cour constitutionnelle autrichi<strong>en</strong>nea exprimé des doutes quant à la conformité de ladirective europé<strong>en</strong>ne sur la conservation des donnéesavec la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> r<strong>en</strong>voyé l’affaire devant la CJUE 44 . Unepétition de 106 067 signatures contre la conservationdes données a égalem<strong>en</strong>t été prés<strong>en</strong>tée au parlem<strong>en</strong>t 45 .En Slovaquie, le 9 octobre <strong>2012</strong>, un groupe de députésa déposé une plainte devant la Cour constitutionnelle40 CJUE, C-329/12, Commission europé<strong>en</strong>ne c. Républiquefédérale d’Allemagne, procédure lancée le 11 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.41 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b).42 CJUE, C-293/12, Demande de décision préjudicielle, r<strong>en</strong>voipar la Haute Cour d’Irlande le 11 juin <strong>2012</strong> – Digital RightsIreland c. le Ministre des communications, de la marine <strong>et</strong>des ressources naturelles, le ministre de la justice, de l’égalité<strong>et</strong> de la réforme du droit, le commissaire de la « GardaSíochána », l’Irlande <strong>et</strong> l’Attorney G<strong>en</strong>eral, 25 août <strong>2012</strong>.43 Autriche, AK Vorrat (<strong>2012</strong>a).44 Autriche, Cour constitutionnelle (<strong>2012</strong>).45 Autriche, AK Vorrat (<strong>2012</strong>b).116


Société de l’information <strong>et</strong> protection des données à caractère personnelcontre la mise <strong>en</strong> œuvre au niveau national de laconservation des données. C<strong>et</strong>te plainte requiert à laCour constitutionnelle de soum<strong>et</strong>tre l’affaire à la CJUEpar le biais d’une question préjudicielle, si nécessaire,m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> doute la validité de la directive sur laconservation des données 46 .Aux Pays-Bas, la nécessité de recourir à la conservationdes données pour résoudre les crimes graves a étémise <strong>en</strong> doute. Le Ministère de la Sécurité <strong>et</strong> de laJustice a demandé à Bits of Freedom, une organisationspécialisée dans les <strong>droits</strong> civils numériques tels que laprotection des données <strong>et</strong> le respect de la vie privée,de prés<strong>en</strong>ter son évaluation de la loi sur la conservationde données dans les télécommunications, qui m<strong>et</strong> <strong>en</strong>œuvre la directive 47 .Bits of Freedom relève que ni le gouvernem<strong>en</strong>tnéerlandais ni la Commission europé<strong>en</strong>ne n’ont été <strong>en</strong>mesure de démontrer de manière empirique que la conservationdes données avait abouti à une augm<strong>en</strong>tationsignificative des cas de résolution de crimes graves.Le ministère public <strong>et</strong> les services secr<strong>et</strong>s saisiss<strong>en</strong>tfréquemm<strong>en</strong>t des données bi<strong>en</strong> que leur compét<strong>en</strong>cefait défaut <strong>et</strong> sans respecter les garanties procédurales.En outre, Bits of Freedom m<strong>et</strong> <strong>en</strong> garde contrele détournem<strong>en</strong>t d’usage, c’est-à-dire l’utilisation desdonnées à des fins autres que celles prévues par la loi 48 .3.4. Données des dossierspassagers (PNR)La Commission europé<strong>en</strong>ne a prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> 2011 un<strong>en</strong>ouvelle proposition de directive PNR 49 portant sur desinformations telles que les noms <strong>et</strong> les coordonnéesdes passagers, l’achat de leur bill<strong>et</strong> <strong>et</strong> leur itinéraire.La directive PNR vi<strong>en</strong>drait s’ajouter aux différ<strong>en</strong>tsaccords <strong>en</strong> matière de données PNR conclus avecdes pays tiers.En avril <strong>2012</strong>, le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne s’estaccordé sur une approche générale <strong>en</strong> vue de la créationd’un système europé<strong>en</strong> de gestion des données PNR.C<strong>et</strong> accord a permis au Conseil de lancer des négociationsavec le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> selon la procédurelégislative ordinaire 50 . <strong>Les</strong> débats au sein du Conseil ontporté, <strong>en</strong>tre autres, sur deux points principaux.Le premier était la question de savoir si les nouvellesrègles proposées devai<strong>en</strong>t couvrir la collecte dedonnées PNR uniquem<strong>en</strong>t pour les vols à destination<strong>et</strong> <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance de pays tiers ou si elles devai<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t couvrir les vols à l’intérieur de l’UE. Lecompromis proposé autoriserait mais n’obligerait pasles États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne à recueillirégalem<strong>en</strong>t des données PNR concernant les volsà l’intérieur de l’UE. Le système proposé pourrait avoirune incid<strong>en</strong>ce sur le droit au respect de la vie privée, surle droit à la protection des données <strong>et</strong> sur l’interdictionde la discrimination.Le deuxième point-clé était la période de conservationdes données PNR (tandis que la directive sur laconservation des données abordée précédemm<strong>en</strong>tconcerne les données relatives au trafic <strong>et</strong> les donnéesde localisation). La proposition initiale de la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne prévoit une période de conservation totalede cinq ans. Après 30 jours cep<strong>en</strong>dant, les données PNRdevrai<strong>en</strong>t être masquées de façon à ce que les élém<strong>en</strong>tspersonnels reconnaissables des dossiers passagersne soi<strong>en</strong>t plus visibles pour un ag<strong>en</strong>t des servicesrépressifs de « première ligne » mais uniquem<strong>en</strong>t pourles personnes possédant une autorisation spéciale.Plusieurs États membres de l’UE ont estimé quec<strong>et</strong>te période de conservation initiale de 30 joursétait trop courte d’un point de vue opérationnel. LeConseil a accepté de prolonger la première périoded’accessibilité complète des données à deux ans<strong>et</strong> de maint<strong>en</strong>ir la période de conservation totalede cinq ans 51 .Au sein du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, le rapporteur dela commission responsable de c<strong>et</strong>te proposition, laCommission des Libertés civiles, justice <strong>et</strong> affairesintérieures (LIBE), a prés<strong>en</strong>té le 14 février <strong>2012</strong> un proj<strong>et</strong>de rapport 52 marquant son accord avec la plupart desélém<strong>en</strong>ts de l’approche adoptée par la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne pour la transmission <strong>et</strong> l’utilisation des donnéesPNR. Le rapporteur a égalem<strong>en</strong>t conv<strong>en</strong>u que laCommission <strong>et</strong> les organes répressifs avai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tésdes preuves convaincantes de l’efficacité d’un systèmePNR <strong>et</strong> il <strong>en</strong> a conclu que ce système était nécessaire,proportionné <strong>et</strong> apportait une valeur ajoutée.Le rapporteur est convaincu que l’inclusion des volsà l’intérieur de l’UE apporterait aussi clairem<strong>en</strong>t unevaleur ajoutée. Il n’a proposé aucune modification auxdéfinitions controversées d’« infraction terroriste » <strong>et</strong>d’« infraction grave » ni à la période de conservationproposée de cinq ans pour garantir la nécessité <strong>et</strong>la proportionnalité de la mesure, mais il a suggéréd’ajouter une définition clarifiant le terme « masquagede données ».46 EDRI (<strong>2012</strong>c).47 Pays-Bas, Bits of Freedom (<strong>2012</strong>), p. 1.48 Ibid., p. 2 à 9.49 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011).50 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c).51 Ibid.52 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Commission LIBE (<strong>2012</strong>b).117


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong><strong>Les</strong> membres de la Commission LIBE ont déposé489 propositions d’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts à ce proj<strong>et</strong> 53 . La commissiondes transports <strong>et</strong> du tourisme 54 <strong>et</strong> la commissiondes affaires étrangères 55 ont égalem<strong>en</strong>t formulé desavis s’écartant substantiellem<strong>en</strong>t du proj<strong>et</strong> de rapportdu rapporteur LIBE <strong>et</strong> exprimé une certaine prud<strong>en</strong>ceà l’égard de la proposition sur la base de considérationsliées aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.En juin <strong>2012</strong>, le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a susp<strong>en</strong>du sacoopération avec le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>nedans le dossier des données PNR <strong>et</strong> quatre autresdossiers légis latifs 56 . <strong>Les</strong> travaux de la CommissionLIBE sur le proj<strong>et</strong> de rapport n’ont repris que vers la finde l’année <strong>2012</strong>.3.5. Passeports biométriquesLe règlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> relatif aux passeportsbiométriques 57 a suscité des inquiétudes concernantles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> depuis son adoption <strong>en</strong> 2004.Après les événem<strong>en</strong>ts tragiques du 11 septembre 2001,les États membres de l’UE ont demandé à la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne de pr<strong>en</strong>dre des mesures immédiates pourr<strong>en</strong>forcer la sécurité de ces docum<strong>en</strong>ts. Le Conseil del’Union europé<strong>en</strong>ne a décidé d’intégrer des élém<strong>en</strong>tsbiométriques dans les passeports europé<strong>en</strong>s. <strong>Les</strong>passeports <strong>et</strong> les docum<strong>en</strong>ts de voyage sont désormaiséquipés d’un support de stockage haute capacitéperm<strong>et</strong>tant de mémoriser suffisamm<strong>en</strong>t de donnéesinformatisées pour garantir l’intégrité, l’auth<strong>en</strong>ticité<strong>et</strong> la confid<strong>en</strong>tialité des données <strong>en</strong>registrées. <strong>Les</strong>upport de stockage conti<strong>en</strong>t une image faciale <strong>et</strong>deux empreintes digitales.Le 12 juin <strong>2012</strong>, le Tribunal administratif d’arrondissem<strong>en</strong>tallemand de Gels<strong>en</strong>kirch<strong>en</strong> a soumis une demandede décision préjudicielle à la CJUE lui demandantde déterminer si le règlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> relatif auxpasseports biométriques était valide 58 . Trois moisplus tard, <strong>en</strong> septembre <strong>2012</strong>, la plus haute instanceadministrative néerlandaise a égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>voyéquatre affaires devant la CJUE <strong>en</strong> lui demandant si cemême règlem<strong>en</strong>t portait atteinte au droit des citoy<strong>en</strong>sau respect de la vie privée, <strong>et</strong> si les empreintes digitalespouvai<strong>en</strong>t être recueillies dans le seul but de délivrerdes passeports <strong>et</strong> des cartes d’id<strong>en</strong>tité.53 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Commission LIBE (<strong>2012</strong>c).54 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Commission des transports <strong>et</strong> dutourisme (2011).55 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Commission des affaires étrangères(<strong>2012</strong>).56 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>a).57 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 2252/2004 du Conseil.58 CJUE, C-291/12, Demande de décision préjudicielle, r<strong>en</strong>voipar le Verwaltungsgericht Gels<strong>en</strong>kirch<strong>en</strong> (Allemagne)le 12 juin <strong>2012</strong> – Michael Schwarz c. Stadt Bochum,8 septembre <strong>2012</strong>.Dans tous ces dossiers, les autorités ont refusé dedélivrer des passeports ou des cartes d’id<strong>en</strong>titéà des demandeurs qui avai<strong>en</strong>t refusé de donner leursem preintes digitales 59 . C<strong>et</strong>te question soulève deuxpréoccupations <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> :les empreintes digitales sont <strong>en</strong>registrées non seulem<strong>en</strong>tpour les personnes suspectes, mais aussi pourchaque citoy<strong>en</strong>, ce qui pose la question de la nécessité<strong>et</strong> de la proportionnalité du point de vue de la protectiondes données <strong>et</strong> de la protection de la vie privée <strong>et</strong> quisuscite la crainte que ces empreintes digitales puiss<strong>en</strong>têtre utilisées non seulem<strong>en</strong>t pour vérifier l’auth<strong>en</strong>ticitédes docum<strong>en</strong>ts d’id<strong>en</strong>tité, mais aussi à d’autres fins.Au Conseil de l’Europe, le rapport d’avancem<strong>en</strong>t de 2005sur l’application des principes de la Conv<strong>en</strong>tion 108 60 à lacollecte <strong>et</strong> au traitem<strong>en</strong>t de données biométriques 61 est<strong>en</strong> cours de mise à jour afin de l’aligner sur les propositionsde modernisation de la Conv<strong>en</strong>tion 108 <strong>et</strong> del’adapter à l’évolution de la technologie biométrique(voir égalem<strong>en</strong>t le Chapitre 2).3.6. La protection des <strong>droits</strong>de propriété intellectuelle3.6.1. Accord commercialanti-contrefaçon (ACAC)L’accord commercial anti-contrefaçon (ACAC) est unaccord commercial international controversé dontl’objectif est de créer des normes internationales pour lerespect des <strong>droits</strong> de propriété intellectuelle. C<strong>et</strong> accordvise à créer un cadre juridique international pour la luttecontre les violations des <strong>droits</strong> de propriété intellectuelle(DPI), <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t la contrefaçon <strong>et</strong> le non-respectdes <strong>droits</strong> d’auteur sur intern<strong>et</strong> (piratage) 62 . Outre parl’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> ses États membres, l’ACAC a étésigné par l’Australie, le Canada, les États-Unis, le Japon,le Mexique, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, Singapour,la Corée du Sud <strong>et</strong> la Suisse 63 .« <strong>Les</strong> négociations relatives à l’ACAC vis<strong>en</strong>t à créerun cadre international qui améliore le respect des59 CJUE, Demandes de décision préjudicielle, du Raad vanState (Pays-Bas) C-446/12, Willems c. Burgemeester vanNuth, déposée le 3 octobre <strong>2012</strong> ; C-447/12, H.J. Kooistrac. Burgemeester van Skarsterlân, déposée le 5 octobre <strong>2012</strong> ;C-448/12, Roest c. Burgemeester van Amsterdam, déposée le8 octobre <strong>2012</strong> ; <strong>et</strong> C-449/12, van Luijk c. Burgemeester vanD<strong>en</strong> Haag, déposée le 8 octobre <strong>2012</strong>.60 Conseil de l’Europe, Conv<strong>en</strong>tion pour la protection despersonnes à l’égard du traitem<strong>en</strong>t automatisé des donnéesà caractère personnel, STCE n° 108, 1981.61 Conseil de l’Europe (2005).62 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>b).63 L’ACAC est ouvert à la signature jusqu’au 1er mai 2013 <strong>et</strong><strong>en</strong>trera <strong>en</strong> vigueur dans les pays qui l’ont ratifié dès qu’ilaura été ratifié par six pays.118


Société de l’information <strong>et</strong> protection des données à caractère personnellois relatives aux <strong>droits</strong> de propriété intellectuelle(DPI). C<strong>et</strong> accord n’a pas pour but de créer de nouveaux<strong>droits</strong> de la propriété intellectuelle, mais decréer de meilleures normes internationales quant à lafaçon de réagir aux violations à grande échelle desDPI. » 64 Pour ses opposants, l’ACAC est controversépour différ<strong>en</strong>tes raisons 65 .L’ACAC est un accord mixte. Il conti<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes sériesde dispositions qui relèv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie de la compét<strong>en</strong>ceexclusive de l’Union <strong>et</strong> <strong>en</strong> partie de la compét<strong>en</strong>cepartagée de l’Union <strong>et</strong> des États membres 66 . Son <strong>en</strong>trée<strong>en</strong> vigueur dans l’Union europé<strong>en</strong>ne nécessite dès lorssa ratification par tous les États membres de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne ainsi que l’aval du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong>du Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne 67 . Le 26 janvier <strong>2012</strong>,l’UE <strong>et</strong> 22 de ses États membres (à l’exception del’Allemagne, de Chypre, de l’Estonie, des Pays-Bas <strong>et</strong>de la Slovaquie, ces pays devant normalem<strong>en</strong>t signerl’accord « dès l’achèvem<strong>en</strong>t de leurs procédures nationalesrespectives ») ont signé l’ACAC 68 .Face aux inquiétudes croissantes, le CEPD a délivré undeuxième avis sur l’ACAC 69 le 24 avril <strong>2012</strong> <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>tde son avis de février 2010. Ce deuxièmeavis fournit des ori<strong>en</strong>tations relatives aux questionssoulevées par l’ACAC <strong>en</strong> matière de respect de la vieprivée <strong>et</strong> de protection des données <strong>et</strong> évalue certainesde ses dispositions juridiques.Selon c<strong>et</strong> avis, l’ACAC ne définit pas précisém<strong>en</strong>t lesmesures à pr<strong>en</strong>dre pour combattre les violations des<strong>droits</strong> de propriété intellectuelle sur intern<strong>et</strong>, un manquem<strong>en</strong>tqui pourrait avoir des eff<strong>et</strong>s secondaires surles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> des personnes si les mesuresne sont pas mises <strong>en</strong> œuvre correctem<strong>en</strong>t. Il soulignele fait que bon nombre des mesures prévues pourr<strong>en</strong>forcer l’application des <strong>droits</strong> de propriété intellectuelle<strong>en</strong> ligne pourrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>traîner un contrôle à grandeéchelle du comportem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> des communicationsélectroniques des utilisateurs.Étant donné que ces mesures empièt<strong>en</strong>t de manièresignificative sur la sphère privée de ces personnes,elles ne devrai<strong>en</strong>t être mise <strong>en</strong> œuvre que si elles sontnécessaires <strong>et</strong> proportionnées par rapport à l’objectifdu respect des <strong>droits</strong> de propriété intellectuelle.Selon l’avis, l’ACAC ne ti<strong>en</strong>t pas suffisamm<strong>en</strong>t comptedu droit à une protection judiciaire efficace <strong>et</strong> à une64 Commission europé<strong>en</strong>ne, Commerce (2008) ; voir aussi :Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>c).65 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Direction générale des politiquesexternes de l’Union, Départem<strong>en</strong>t thématique (2011), p. 6.66 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>b).67 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>c).68 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>b).69 CEPD (<strong>2012</strong>c) ; voir aussi : CEPD (<strong>2012</strong>d).procédure régulière, du principe de la présomptiond’innoc<strong>en</strong>ce, <strong>et</strong> du droit à la vie privée <strong>et</strong> à laprotection des données 70 .La Commission du commerce international a formuléune recommandation négative concernant l’ACAC.C<strong>et</strong>te recommandation affirme que « <strong>Les</strong> avantagesescomptés de c<strong>et</strong> accord international sont plus quecomp<strong>en</strong>sés par les m<strong>en</strong>aces qu’il recèle pour les libertésciviles. » 71 Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a reçu de nombreusespétitions demandant aux députés europé<strong>en</strong>s de votercontre l’ACAC. Plus de 2,8 millions d’utilisateur d’intern<strong>et</strong>du monde <strong>en</strong>tier 72 ont signé l’une des pétitions contrel’ACAC 73 . <strong>Les</strong> signataires de ces pétitions craign<strong>en</strong>t quec<strong>et</strong> accord ne représ<strong>en</strong>te une m<strong>en</strong>ace pour l’un intern<strong>et</strong>libre <strong>et</strong> ouvert.En juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a rej<strong>et</strong>é c<strong>et</strong> accord<strong>en</strong> séance plénière. Ce rej<strong>et</strong> signifie que ni l’UE ni sesÉtats membres ne peuv<strong>en</strong>t adhérer à c<strong>et</strong> accord 74 .La Commission europé<strong>en</strong>ne s’est dite convaincueque l’ACAC est pleinem<strong>en</strong>t conforme aux normeseuropé<strong>en</strong> nes <strong>et</strong> ne porte pas atteinte aux <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> des citoy<strong>en</strong>s à la liberté d’expression<strong>et</strong> à la protection des données. Néanmoins, le 10 mai,la Commission a demandé à la CJUE de statuer sur lerespect ou non par l’ACAC de ces <strong>droits</strong> <strong>et</strong> libertés 75 .Tandis que le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a rej<strong>et</strong>é l’ACAC, laCommission europé<strong>en</strong>ne compte <strong>en</strong>core demander l’avisjuridique de la CJUE. Toutefois, le 19 décembre <strong>2012</strong>, unporte-parole de la Commission a annoncé que celle-ciavait décidé de r<strong>et</strong>irer sa demande à la CJUE 76 .3.6.2. La CJUE examine les limitesde la protection des <strong>droits</strong>de propriété intellectuelleLa CJUE a égalem<strong>en</strong>t examiné les limites de la protectiondes <strong>droits</strong> de propriété intellectuelle <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Le16 février, dans l’affaire Sabam (Société Belge desAuteurs, Compositeurs <strong>et</strong> Éditeurs), la CJUE a statuéqu’« un réseau social ne peut pas être obligé d’installerun système de filtrage général couvrant tous ses utilisateursafin d’empêcher l’utilisation illégale d’œuvresmusicales <strong>et</strong> audiovisuelles. » 7770 CEPD (<strong>2012</strong>e).71 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>c).72 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>d).73 Le texte de la pétition disponible à :www.europarl.europa.eu/pdfs/news/public/focus/<strong>2012</strong>0220FCS38611/<strong>2012</strong>0220FCS38611_fr.pdf.74 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>b).75 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>d) ; voir aussi :Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>e).76 La vidéo est disponible à :www.youtube.com/watch?v=VCBTFh3IhQY.77 CJUE, C-360/10, Sabam c. N<strong>et</strong>log NV, 16 février <strong>2012</strong>.119


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>La Sabam, la société belge de gestion collective des<strong>droits</strong> sur les œuvres musicales, avait attaqué <strong>en</strong> justicele réseau social N<strong>et</strong>log, qui perm<strong>et</strong> à ses utilisateursde créer <strong>et</strong> d’échanger du cont<strong>en</strong>u, demandant queN<strong>et</strong>log soit obligé d’installer des systèmes de filtragevisant à empêcher les infractions commises sur sonsite intern<strong>et</strong> par le grand nombre d’adhér<strong>en</strong>ts belgesde N<strong>et</strong>log. La Sabam a demandé au tribunal belged’infliger une astreinte de 1 000 EUR par jour <strong>en</strong> cas d<strong>en</strong>on-respect de l’injonction. Une grande partie des cont<strong>en</strong>usgénérés par les utilisateurs modifi<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dantdes œuvres protégées par le droit d’auteur pour produirede nouvelles créations, ce qui perm<strong>et</strong> difficilem<strong>en</strong>td’<strong>en</strong> déterminer la légalité, surtout par des systèmesde filtrage automatisés.Le 10 juill<strong>et</strong> 2010, le Tribunal de première instance deBruxelles a rej<strong>et</strong>é la demande d’astreinte <strong>et</strong> introduitune demande de décision préjudicielle auprès de laCJUE sur la question de savoir si un juge national peutimposer à un prestataire de services d’hébergem<strong>en</strong>tde filtrer la plupart des informations <strong>en</strong>treposées surses serveurs afin d’id<strong>en</strong>tifier les fichiers électroniquescont<strong>en</strong>ant des œuvres musicales, cinématographiquesou audiovisuelles <strong>et</strong> de bloquer <strong>en</strong>suite l’échange deces fichiers. Afin d’éviter tout risque d’abus futurs,l’injonction demandée par la Sabam couvrait tous lescli<strong>en</strong>ts de N<strong>et</strong>log.Le 16 février <strong>2012</strong>, la CJUE a statué que l’imposition d’un<strong>et</strong>elle mesure est contraire au droit de l’Union europé<strong>en</strong>ne.C<strong>et</strong> arrêt conti<strong>en</strong>t des interprétations importantes des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> suivants : propriété intellectuelle,liberté d’<strong>en</strong>treprise, protection des données <strong>et</strong> libertéd’information. La Cour a déclaré que la protection dela propriété intellectuelle était un droit fondam<strong>en</strong>talprotégé par l’article 17, paragraphe 2 de la Charte des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne, mais ellea aussi fait remarquer que ce droit n’était pas absolu.Selon la Cour, une injonction imposant l’installationd’un système de filtrage est compliquée <strong>et</strong> coûteuse<strong>et</strong> constitue par conséqu<strong>en</strong>t une atteinte à la libertéd’<strong>en</strong>treprise du prestataire de services d’hébergem<strong>en</strong>tprotégée par l’article 16 de la Charte. Selon la Cour, un<strong>et</strong>elle mesure porterait égalem<strong>en</strong>t atteinte aux <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> des utilisateurs des services proposéspar le prestataire de services d’hébergem<strong>en</strong>t, à savoir laprotection des données à caractère personnel protégéepar l’article 8 de la Charte <strong>et</strong> la liberté d’informationprotégée par l’article 11 de la Charte. Il convi<strong>en</strong>t derespecter un équilibre <strong>en</strong>tre tous ces <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong><strong>et</strong> la protection de la propriété intellectuelle, ce quipeut justifier une restriction de c<strong>et</strong>te dernière.« En eff<strong>et</strong>, l’injonction de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place le système defiltrage litigieux impliquerait, d’une part, l’id<strong>en</strong>tification,l’analyse systématique <strong>et</strong> le traitem<strong>en</strong>t des informationsrelatives aux profils créés sur le réseau social par lesutilisateurs de ce dernier, les informations relatives à cesprofils étant des données protégées à caractère personnel,car elles perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> principe, l’id<strong>en</strong>tification desditsutilisateurs [...]. »CJUE, C-360/10, Sabam c. N<strong>et</strong>log NV, point 493.7. <strong>Les</strong> médias sociaux<strong>et</strong> les services baséssur intern<strong>et</strong><strong>Les</strong> médias sociaux <strong>et</strong> les autres services basés surintern<strong>et</strong> suscit<strong>en</strong>t des inquiétudes <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>en</strong> ce qui concerne l’ampleur des donnéesrecueillies <strong>et</strong> leur utilisation, des inquiétudes qu<strong>en</strong>e partag<strong>en</strong>t pas toujours les utilisateurs de ces services.On pourrait dès lors m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> doute le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tdes utilisateurs, puisque ceux-ci ne sont pas toujourspleinem<strong>en</strong>t informés <strong>et</strong> ne sont pas toujours <strong>en</strong> mesured’évaluer les conséqu<strong>en</strong>ces de leur cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t.En <strong>2012</strong>, le Conseil de l’Europe a adopté deuxrecommandations dans ce domaine : une recommandationsur la protection des <strong>droits</strong> de l’homme dans lecontexte des moteurs de recherche 78 <strong>et</strong> une recommandationsur la protection des <strong>droits</strong> de l’homme dansle cadre des services de réseaux sociaux 79 .Ce dernier docum<strong>en</strong>t recommande spécifiquem<strong>en</strong>taux services de réseaux sociaux de demander lecons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t éclairé des utilisateurs lorsqu’ils souhait<strong>en</strong>ttraiter de nouvelles données à leur suj<strong>et</strong>,partager leurs données avec d’autres catégories depersonnes ou d’<strong>en</strong>treprises <strong>et</strong>/ou utiliser leurs donnéesà des finalités autres que celles spécifiées lors de leurcollecte initiale. 803.7.1. FacebookLe siège europé<strong>en</strong> de Facebook étant installé à Dublin(Facebook Ireland), la législation irlandaise <strong>en</strong> matièrede protection des données s’applique aux relations<strong>en</strong>tre ce réseau social <strong>et</strong> tous ses utilisateurs dansl’Union europé<strong>en</strong>ne. Le 21 septembre <strong>2012</strong>, l’Officedu Commissaire irlandais à la protection des donnéesa publié les conclusions de son analyse de l’applicationpar Facebook Ireland des recommandations formuléesdans l’audit de décembre 2011 du Commissaire, qui avaitévalué la conformité de Facebook avec la législation78 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>a).79 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>b).80 Ibid.120


Société de l’information <strong>et</strong> protection des données à caractère personnelirlandaise <strong>en</strong> matière de protection des données <strong>et</strong>,par ext<strong>en</strong>sion, avec le droit europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> la matière.Le rapport d’audit conclut que Facebook Ireland a mis<strong>en</strong> œuvre la grande majorité des recommandationsà la satisfaction du Commissaire, notamm<strong>en</strong>t dans lesdomaines suivants :meilleure visibilité, pour les utilisateurs, sur la façondont leurs données sont traitées ; meilleur contrôle des paramètres par les utilisateurs ;application de délais clairs pour la suppressiondes données personnelles ou capacité accrue del’utilisateur de supprimer certains élém<strong>en</strong>ts ;r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t du droit de l’utilisateur d’accéderfacilem<strong>en</strong>t à ses données personnelles <strong>et</strong> capacitéde Facebook Ireland de garantir une évaluationrigoureuse de la conformité avec les exig<strong>en</strong>cesirlandaises <strong>et</strong> europé<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> matière de protectiondes données.<strong>Les</strong> recommandations que Facebook Ireland n’avait pas<strong>en</strong>core mises <strong>en</strong> œuvre au mom<strong>en</strong>t du rapport d’auditont été mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> assorties d’un cal<strong>en</strong>drierclair de mise <strong>en</strong> œuvre. 81« L’exam<strong>en</strong> a révélé l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t clair <strong>et</strong> constant deFacebook Ireland à assumer ses responsabilités <strong>en</strong> matièrede protection des données <strong>en</strong> m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> œuvre, ou <strong>en</strong>se préparant à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre les recommandations durapport d’audit. Je me réjouis <strong>en</strong> particulier de l’approcheque la société a décidé d’adopter concernant la suggestionde marquage/la fonctionnalité de reconnaissance faciale <strong>en</strong>acceptant d’aller au-delà de nos recommandations initialesà la lumière des évolutions surv<strong>en</strong>ues depuis lors afin de seconformer aux meilleures pratiques. » 82Billy Hawkes, Commissaire irlandais à la protection des données,21 septembre <strong>2012</strong>L’autorité irlandaise chargée de la protection des donnéesa invité le groupe d’étudiants Europe-v-facebook.org,dont les réclamations détaillées concernant FacebookIreland avai<strong>en</strong>t été abordées dans le cadre de l’audit,à indiquer si les changem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>traînés par l’auditavai<strong>en</strong>t répondu correctem<strong>en</strong>t à leurs griefs. Le groupea fourni des comm<strong>en</strong>taires détaillés. Il a conclu 82 quel’autorité irlandaise chargée de la protection des donnéesavait pris des mesures très importantes, mais quele respect absolu de la loi n’était pas <strong>en</strong>core garanti. Legroupe a relevé que l’autorité irlandaise de protectiondes données ne comptait aucun expert technique niaucun fonctionnaire possédant une formation juridique,alors qu’elle s’est trouvée face à « une armada dejuristes au service de Facebook » 83 .Toutes les autorités chargées de la protection desdonnées de l’UE ne partag<strong>en</strong>t pas l’avis de l’autoritéirlandaise de la protection des données. Le C<strong>en</strong>treindép<strong>en</strong>dant de protection de la vie privée duSchleswig-Holstein, <strong>en</strong> Allemagne, a critiqué publiquem<strong>en</strong>tle rapport d’audit de l’autorité irlandaise <strong>et</strong>annoncé qu’il poursuivrait ses efforts afin de garantirle respect absolu de la loi 84 .Pratique <strong>en</strong>courageanteFournir des ori<strong>en</strong>tations <strong>en</strong> matièrede protection des données aux<strong>en</strong>treprises de mark<strong>et</strong>ing directL’Inspection estoni<strong>en</strong>ne de la protection desdonnées a publié une nouvelle mise à jour deses ori<strong>en</strong>tations non contraignantes concernantles règles de protection des données <strong>et</strong>destinées à aider les <strong>en</strong>treprises pratiquantle mark<strong>et</strong>ing direct à améliorer leur mise <strong>en</strong>œuvre pratique de ces règles. Ces ori<strong>en</strong>tationsne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas d’analyse juridique, ellesvis<strong>en</strong>t à informer les sous-traitants de leursresponsabilités dans un langage à la fois détaillé<strong>et</strong> facilem<strong>en</strong>t compréh<strong>en</strong>sible. Elles ont pourobjectif d’empêcher les infractions aux règlesde protection des données. <strong>Les</strong> <strong>en</strong>treprises demark<strong>et</strong>ing direct ont déjà utilisé les versionsantérieures de ces ori<strong>en</strong>tations.Pour plus d’informations, voir : Estonie, Inspection de laprotection des données, L’utilisation de coordonnées decontact au format électronique dans le mark<strong>et</strong>ing direct.Ori<strong>en</strong>tations, disponible à : www.aki.Europe/download/2025/Elektrooniliste%20kontaktandm<strong>et</strong>e%20kasutamine%20ots<strong>et</strong>urustuses.pdf3.7.2. GoogleEn mars <strong>2012</strong>, Google a décidé de regrouper les60 politiques de respect de la vie privée des différ<strong>en</strong>tssites dét<strong>en</strong>us par l’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> une seule politiqueapplicable à tous ses services. C<strong>et</strong>te démarche luiperm<strong>et</strong> de combiner les données <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance dediffér<strong>en</strong>ts sites (dont YouTube, le réseau social Google+<strong>et</strong> le système d’opération Android pour smartphones)afin de mieux cibler ses messages publicitaires.Le Groupe de travail « Article 29 » a chargé l’autoritéfrançaise chargée de la protection des données,la Commission nationale de l’informatique <strong>et</strong> deslibertés (CNIL), de réaliser une <strong>en</strong>quête sur la nouvelle81 Irlande, Bureau du Commissaire à la protection des données(<strong>2012</strong>).82 Europe-v-facebook.org (<strong>2012</strong>).83 Ibid.84 Allemagne, C<strong>en</strong>tre indép<strong>en</strong>dant pour la protection de la vieprivée du Schleswig-Holstein (<strong>2012</strong>).121


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>politique de respect de la vie privée de Google. Le16 octobre <strong>2012</strong>, les autorités de protection de la vieprivée de l’UE ont publié leurs conclusions communesdans une l<strong>et</strong>tre conjointe 85 .Elles ont observé que les changem<strong>en</strong>ts opérés parGoogle ne donn<strong>en</strong>t pas aux utilisateurs la possibilité dese soustraire à ce système. En outre, Google n’a imposéaucune limite concernant « la portée de la collecte<strong>et</strong> les utilisations possibles des données à caractèrepersonnel », ce qui signifie que l’<strong>en</strong>treprise pourrait<strong>en</strong>freindre plusieurs principes de protection des données,comme la limitation des finalités, la qualité desdonnées, la réduction des données au minimum, laproportionnalité <strong>et</strong> le droit d’opposition. <strong>Les</strong> autoritésont égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce le large év<strong>en</strong>taild’utilisations possibles des données par Google, y compris<strong>en</strong> matière de développem<strong>en</strong>t de produits <strong>et</strong> depublicité. Elles ont affirmé que la législation de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière de protection des donnéesimpose des limites à ces activités.Si Google n’a pas <strong>en</strong>core été accusé de comportem<strong>en</strong>tillégal, les autorités chargées de la protection desdonnées dans l’Union europé<strong>en</strong>ne ont exprimé leursinquiétudes concernant « l’insuffisance des informationsfournies à ses utilisateurs (<strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier à sesutilisateurs passifs) » <strong>et</strong> « la combinaison des donnéesà travers différ<strong>en</strong>ts services » 86 . Elles ont doncdemandé à Google d’indiquer plus clairem<strong>en</strong>t quellessont les données recueillies <strong>et</strong> à quelles fins. Elles ontégalem<strong>en</strong>t demandé à Google de modifier ses outilsafin d’éviter toute collecte excessive de données <strong>et</strong> depr<strong>en</strong>dre des mesures efficaces <strong>et</strong> publiques afin de seconformer rapidem<strong>en</strong>t aux recommandations. Dans lecas contraire, les autorités de plusieurs pays pourrai<strong>en</strong>tint<strong>en</strong>ter des actions à son <strong>en</strong>contre 87 .À l’issue d’une <strong>en</strong>quête 88 , Google a promis de supprimerles données recueillies par son service Stre<strong>et</strong> View dansle cadre de son exercice de cartographie des réseauxWi-Fi au Royaume-Uni. C<strong>et</strong>te pratique, qui a <strong>en</strong>traîné lacollecte <strong>et</strong> le stockage d’élém<strong>en</strong>ts de données à caractèrepersonnel, dont des courriers électroniques,des adresses URL complètes <strong>et</strong> des mots de passe,a provoqué des inquiétudes concernant les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.En eff<strong>et</strong>, selon les principes de la protectiondes données, il est uniquem<strong>en</strong>t possible de collecter desdonnées spécifiques à des fins spécifiques.Dans une l<strong>et</strong>tre datée du 27 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong> à l’autoritéchargée de la protection des données au Royaume-Uni,l’Office du Commissaire à l’information (InformationCommissioner’s Office, ICO), l’<strong>en</strong>treprise a admisqu’une « p<strong>et</strong>ite partie » des informations recueilliespar ses voitures Stre<strong>et</strong> View lors de leurs traj<strong>et</strong>s auRoyaume-Uni était <strong>en</strong>core « <strong>en</strong> sa possession » 89 . Enréaction à c<strong>et</strong>te annonce, l’ICO a annoncé son int<strong>en</strong>tiond’examiner le cont<strong>en</strong>u des informations découvertespar Google. L’ICO a déclaré que Google avait peut-être<strong>en</strong>freint les termes de l’accord conclu à l’issue d’une<strong>en</strong>quête réalisée <strong>en</strong> 2010 à propos de ce problème.« Nous sommes aussi <strong>en</strong> contact avec d’autres autoritéschargées de la protection des données dans l’UE <strong>et</strong>ailleurs par l’intermédiaire du Groupe de travail del’article 29 <strong>et</strong> du GPEN [Global Privacy Enforcem<strong>en</strong>tN<strong>et</strong>work] afin de coordonner la réaction à ce développem<strong>en</strong>t.L’ICO considère que ces informations n’aurai<strong>en</strong>tjamais dû être recueillies <strong>et</strong> que le non-respect parl’<strong>en</strong>treprise de sa promesse de les supprimer est préoccupant», a ajouté l’ICO 90 .Pratique <strong>en</strong>courageanteReconnaître le meilleur <strong>et</strong> le pire <strong>en</strong>matière de respect de la vie privée <strong>et</strong>de protection des donnéesEn Belgique, au mois de janvier, les ONG Ligue des<strong>droits</strong> de l’Homme <strong>et</strong> Liga voor M<strong>en</strong>s<strong>en</strong>recht<strong>en</strong>ont décerné des prix pour les meilleures <strong>et</strong> lespires initiatives annuelles <strong>en</strong> matière de respectde la vie privée <strong>et</strong> de protection des données.À une époque où des innovations prés<strong>en</strong>tant unem<strong>en</strong>ace pour la vie privée sont lancées chaqueannée, une cérémonie de remise des prix pour lameilleure initiative (prix Winston) <strong>et</strong> la pire (prixBig Brother), peut jouer un rôle important degarde-fou. <strong>Les</strong> nominés <strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t des porte-parolechargé de déf<strong>en</strong>dre <strong>et</strong> de justifier leurs positions.<strong>Les</strong> citoy<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t voter pour leurs candidats.L’autorité belge chargée de la protection desdonnées a participé à la cérémonie <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, toutcomme les médias.Pour plus d’informations, voir :www.bigbrotherawards.be/index.php/fr ;www.liguedh.be ; <strong>et</strong> www.m<strong>en</strong>s<strong>en</strong>recht<strong>en</strong>.be85 Groupe travail « Article 29 » sur la protection des données(<strong>2012</strong>c).86 Ibid.87 France, CNIL (<strong>2012</strong>).88 Royaume-Uni, Office du Commissaire à l’information (ICO)(2010).89 Voir : l<strong>et</strong>tre de Google France SARL à l’ICO, disponibleà : www.ico.gov.uk/news/latest_news/<strong>2012</strong>/~/media/docum<strong>en</strong>ts/library/Corporate/Notices/<strong>2012</strong>2707_l<strong>et</strong>ter_Google_to_ICO.ashx.90 Royaume-Uni, ICO (<strong>2012</strong>).122


Société de l’information <strong>et</strong> protection des données à caractère personnelPerspectivesOn s’att<strong>en</strong>d à ce que les institutions de l’UE débatt<strong>en</strong>tde la réforme de la législation <strong>en</strong> matière de protectiondes données <strong>en</strong> 2013, notamm<strong>en</strong>t au sein du Groupede travail du Conseil sur l’échange d’informations <strong>et</strong>la protection des données <strong>et</strong> à la Commission LIBE duParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>. Il reste à voir dans quelle mesureles institutions europé<strong>en</strong>nes ti<strong>en</strong>dront compte des préoccupations<strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> expriméespar la FRA, le CEPD <strong>et</strong> le Groupe de travail « Article 29 ».Outre les discussions <strong>en</strong>tourant ce train de réformesmajeur, d’autres mesures politiques plus spécifiquescontinueront de dominer les débats <strong>en</strong> matière deprotection des données.Puisque l’évaluation de la directive sur la conservationdes données a conclu à la nécessité de clarifier la relation<strong>en</strong>tre c<strong>et</strong>te directive <strong>et</strong> l’article 15 de la Directive2002/58/CE sur la protection de la vie privée dans lescommunications électroniques, on peut s’att<strong>en</strong>dre à ceque la révision de la directive sur la conservation desdonnées n’intervi<strong>en</strong>ne qu’après l’adoption de la réforme<strong>en</strong> matière de protection des données.En ce qui concerne le proj<strong>et</strong> de directive PNR, leParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a mis fin à sa susp<strong>en</strong>sion de lacoopération <strong>et</strong> le débat au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> va doncêtre relancé <strong>en</strong> 2013. Il reste à voir si la Commission LIBE<strong>et</strong> la plénière du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> se rangeront auproj<strong>et</strong> de rapport du rapporteur pour sout<strong>en</strong>ir la propositionde directive PNR ou si elles s’y opposeront pourdes raisons liées aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.On peut égalem<strong>en</strong>t s’att<strong>en</strong>dre à des signaux importantsde la CJUE à Luxembourg. La CJUE devrait r<strong>en</strong>dre unarrêt dans la procédure lancée contre la Hongrie, <strong>et</strong>donc se prononcer une fois de plus sur l’exig<strong>en</strong>ced’indép<strong>en</strong>dance des autorités chargées de la protectiondes données <strong>et</strong> préciser sa jurisprud<strong>en</strong>ce sur c<strong>et</strong>aspect de la protection efficace des données dans lapratique. <strong>Les</strong> affaires relatives à la protection des donnéesportées devant la CJUE pourrai<strong>en</strong>t clarifier <strong>en</strong>coredavantage la dim<strong>en</strong>sion des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de c<strong>et</strong>te mesure europé<strong>en</strong>ne. <strong>Les</strong> arrêts relatifs auxpasseports biométriques joueront un rôle importantpour déterminer la légalité de l’intégration d’élém<strong>en</strong>tsbiométriques dans les passeports <strong>et</strong> docum<strong>en</strong>ts devoyage de l’UE.Outre ces évolutions de la législation, des politiques<strong>et</strong> de la jurisprud<strong>en</strong>ce de l’Union europé<strong>en</strong>ne, legrand public continuera d’assister à des débats sur lesaspects liés à la protection des données des servicesbasés sur intern<strong>et</strong>.123


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Référ<strong>en</strong>cesTous les li<strong>en</strong>s hypertexte ont été consultés le 2 mai 2013.Allemagne, C<strong>en</strong>tre indép<strong>en</strong>dant pour la protection dela vie privée du Schleswig-Holstein (UnabhängigesLandesz<strong>en</strong>trum für Dat<strong>en</strong>schutz Schleswig-Holstein)(<strong>2012</strong>), « Irisches Facebook-Audit bestätigt nichtDat<strong>en</strong> schut zkonformität », Communiqué depresse, 21 septembre <strong>2012</strong>, disponible à : www.dat<strong>en</strong>schutzz<strong>en</strong>trum.de/presse/<strong>2012</strong>0921-irisches-facebook-audit.htm.Allemagne, Commissaire fédéral à la protection des données<strong>et</strong> à la liberté d’information (Der Bundesbeauftragte fürd<strong>en</strong> Dat<strong>en</strong>schutz und die Informationsfreiheit) (<strong>2012</strong>a),83 e confér<strong>en</strong>ce des Commissaires à la protection desdonnées de la Fédération <strong>et</strong> des Länder, « Ein modernesDat<strong>en</strong>schutzrecht für Europa! », Communiqué de presse,22 mai <strong>2012</strong>, disponible à : www.bfdi.bund.de/DE/Oeff<strong>en</strong>tlichkeitsarbeit/Pressemitteilung<strong>en</strong>/<strong>2012</strong>/83_DSK_EinModernesDat<strong>en</strong>schutzrechtFuerEuropa.html?nn=409394.Allemagne, Commissaire fédéral à la protectiondes données <strong>et</strong> à la liberté d’information (DerBundesbeauftragte für d<strong>en</strong> Dat<strong>en</strong>schutz und dieInformationsfreiheit) (<strong>2012</strong>b), « EU Dat<strong>en</strong>schutz-Pak<strong>et</strong>:Wichtiger Schritt zur Modernisierung des Dat<strong>en</strong>schutzes »,Communiqué de presse, 25 janvier <strong>2012</strong>, disponibleà : www.bfdi.bund.de/DE/Oeff<strong>en</strong>tlichkeitsarbeit/Pressemitteilung<strong>en</strong>/<strong>2012</strong>/02_EUDat<strong>en</strong>schutzPak<strong>et</strong>.html?nn=1091786.Allemagne, Conseil fédéral (Bundesrat) (<strong>2012</strong>), Beschlussdes Bundesrates – Vorschlag für eine Verordnungdes Europäisch<strong>en</strong> Parlam<strong>en</strong>ts und des Rates zumSchutz natürlicher Person<strong>en</strong> bei der Verarbeitungperson<strong>en</strong>bezog<strong>en</strong>er Dat<strong>en</strong> und zum frei<strong>en</strong> Dat<strong>en</strong>verkehr(Dat<strong>en</strong>schutz-Grundverordnung), Drucksache 52/12(Beschluss) (2), 30 mars <strong>2012</strong>, disponible à : www.umwelt-online.de/PDFBR/<strong>2012</strong>/0052_2D12B_282_29.pdf.Autriche, AK Vorrat (<strong>2012</strong>a), « 11.139 BürgerInn<strong>en</strong> klag<strong>en</strong>geg<strong>en</strong> die Vorratsdat<strong>en</strong>speicherung », 15 juin <strong>2012</strong>,disponible à : www.akvorrat.at/node/61.Autriche, AK Vorrat (<strong>2012</strong>b), « Nach Weiterleitungder Bürgerinitiative an d<strong>en</strong> Justizausschuss:A r b e i t s k r e i s V o r r a t s d a t e n s p e i c h e r u n greagiert mit noch mehr Bürgerb<strong>et</strong>eiligung »,4 juin <strong>2012</strong>, disponible à : www.akvorrat.at/BI-im-Justizauschuss-Mehr-Buergerb<strong>et</strong>eiligung.A u t r i c h e , C o u r c o n s t i t u t i o n n e l l e(Verfassungsgerichtshof) (<strong>2012</strong>), « VfGH hat Bed<strong>en</strong>k<strong>en</strong>geg<strong>en</strong> Vorratsdat<strong>en</strong>speicherung und w<strong>en</strong>d<strong>et</strong> sich anEuGH », Communiqué de presse, 18 décembre <strong>2012</strong>.Belgique, Chambre des représ<strong>en</strong>tants (<strong>2012</strong>), Avis desubsidiarité, Doc. 53, 2145/001, 6 avril <strong>2012</strong>.Chypre, Présid<strong>en</strong>ce chypriote du Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>), Informal Me<strong>et</strong>ing of the Justice andHome Affairs Ministers, Data Protection Reform, DiscussionPaper, 27 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, disponible à : www.cy<strong>2012</strong>.eu/index.php/el/file/csP2tz62gFj2nxXo9+AUZw==.CJUE, C-518/07, Commission europé<strong>en</strong>ne c. 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Stadt Bochum,8 septembre <strong>2012</strong>, JO <strong>2012</strong> C 273.CJUE, C-293/12, Demande de décision préjudicielleprés<strong>en</strong>tée par la High Court of Ireland (Irlande) déposéele 11 juin <strong>2012</strong> – Digital Rights Ireland Ltd/Minister forCommunications, Marine and Natural Resources, Ministerfor Justice, Equality and Law Reform, Commissionerof the Garda Síochána, Ireland, the Attorney G<strong>en</strong>eral,25 août <strong>2012</strong>, JO <strong>2012</strong> C 258/11.CJUE, C-329/12, Commission europé<strong>en</strong>ne c. RépubliqueFédérale d’Allemagne, procédure lancée le 11 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.CJUE, C-446/12, Demande de décision préjudicielle, duRaad van State (Pays-Bas), déposée le 3 octobre <strong>2012</strong>,Willems c. Burgemeester van Nuth, 26 janvier 2013,JO 2013 C 26.CJUE, C-447/12, Demande de décision préjudicielle, duRaad van State (Pays-Bas), déposée le 26 janvier <strong>2012</strong>,H.J. Kooistra c. Burgemeester van Skarsterlân,26 janvier 2013, JO 2013 C 26.CJUE, C-448/12, Demande de décision préjudicielle, duRaad van State (Pays-Bas), déposée le 8 octobre <strong>2012</strong>,Roest c. Burgemeester van Amsterdam, 26 janvier 2013,JO 2013 C 26.CJUE, C-449/12, Demande de décision préjudicielle, duRaad van State (Pays-Bas), déposée le 8 octobre <strong>2012</strong>,van Luijk c. 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<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>anti-contrefaçon <strong>en</strong>tre l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> ses Étatsmembres, l’Australie, le Canada, la République de Corée,les États-Unis d’Amérique, le Japon, le Royaume duMaroc, les États-Unis mexicains, la Nouvelle-Zélande,la République de Singapour <strong>et</strong> la Confédération suisse,Bruxelles, 24 April <strong>2012</strong>, disponible à : www.edps.europa.eu/EDPSWEB/webdav/site/mySite/shared/Docum<strong>en</strong>ts/Consultation/Opinions/<strong>2012</strong>/12-04-24_ACTA_FR.pdfCEPD (<strong>2012</strong>d), Réunion de la Commission des libertés civiles,de la justice <strong>et</strong> des affaires intérieures – Prés<strong>en</strong>tationdu deuxième avis du CEPD sur l’ACAC, 26 avril <strong>2012</strong>,disponible à : 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nusikalstamųveikų prev<strong>en</strong>cijos, tyrimo, atskleidimo arba baudžiamojopersekiojimo, arba bausmės vykdymo tikslais irlaisvo tokių duom<strong>en</strong>ų judėjimo (toliau – direktyva)projekto atitikimo subsidiarumo ir proporcinguimoprincipams », 4 avril <strong>2012</strong>, disponible à : www3.lrs.lt/pls/inter3/dokpaieska.showdoc_l?p_id=421568&p_query=b<strong>en</strong>drasis%20duom<strong>en</strong>%F8%20apsaugos%20reglam<strong>en</strong>tas&p_tr2=2.Lituanie, Commission des <strong>droits</strong> de l’homme duParlem<strong>en</strong>t (Li<strong>et</strong>uvos Respublikos Seimo Žmogaus teisiųkomit<strong>et</strong>as) (<strong>2012</strong>), « Specializuoto komit<strong>et</strong>o išvada DėlPasiūlymo dėl Europos Parlam<strong>en</strong>to ir Tarybos reglam<strong>en</strong>todėl asm<strong>en</strong>ų apsaugos tvarkant asm<strong>en</strong>s duom<strong>en</strong>is irlaisvo tokių duom<strong>en</strong>ų judėjimo (B<strong>en</strong>drasis 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<strong>et</strong> la détectiondes infractions terroristes <strong>et</strong> des formes graves decriminalité, ainsi que pour les <strong>en</strong>quêtes <strong>et</strong> les poursuites<strong>en</strong> la matière (COM(2011)0032 – C7-0039/2011 –2011/0023(COD)), PE483.826v02-00, 25 avril <strong>2012</strong>.Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Commission des libertés civiles,de la justice <strong>et</strong> des affaires intérieures (LIBE) (<strong>2012</strong>a),Proj<strong>et</strong> de rapport sur la proposition de directive duParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> du Conseil relative à la protectiondes personnes physiques à l’égard du traitem<strong>en</strong>tdes données à caractère personnel par les autoritéscompét<strong>en</strong>tes à des fins de prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> de détectiondes infractions pénales, d’<strong>en</strong>quêtes <strong>et</strong> de poursuites<strong>en</strong> la matière ou d’exécution de sanctions pénales, <strong>et</strong>à la libre circulation de ces données (COM(<strong>2012</strong>)0010 –C7-0024/<strong>2012</strong> – <strong>2012</strong>/0010(COD)), <strong>2012</strong>/0010(COD),20 décembre <strong>2012</strong>, disponible à : www.europarl.europa.eu/me<strong>et</strong>docs/2009_2014/docum<strong>en</strong>ts/libe/pr/923/923072/923072fr.pdf.Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Commission LIBE (<strong>2012</strong>b), Proj<strong>et</strong>de rapport sur la proposition de directive du Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> <strong>et</strong> du Conseil relative à l’utilisation desdonnées des dossiers passagers pour la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong>la détection des infractions terroristes <strong>et</strong> des formesgraves de criminalité, ainsi que pour les <strong>en</strong>quêtes<strong>et</strong> les poursuites <strong>en</strong> la matière (COM(2011)0032 –C7-0039/2011 – 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<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong><strong>en</strong> la matière (COM(2011)0032 – C7-0039/2011 –2011/0023(COD)), PE467.175v02-00, 14 décembre 2011.Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Direction générale des politiquesexternes de l’Union, Départem<strong>en</strong>t thématique (2011),The Anti-counterfeiting trade agreem<strong>en</strong>t (ACTA): anassessm<strong>en</strong>t, juin 2011, disponible à : www.edri.org/files/DG_EXPO_ACTA_assessm<strong>en</strong>t.pdf.Pays-Bas, Bits of Freedom (<strong>2012</strong>), L<strong>et</strong>tre au Ministèrede la Sécurité <strong>et</strong> de la Justice (Ministerie van Veiligheid<strong>en</strong> Justitie), Amsterdam, 21 juin <strong>2012</strong>.Pays-Bas, Ministre des Affaires europé<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> dela Coopération internationale (Staatssecr<strong>et</strong>aris vanBuit<strong>en</strong>landse Zak<strong>en</strong>) (<strong>2012</strong>), L<strong>et</strong>tre au Présid<strong>en</strong>t du Sénat(Voorzitter van de Eerste Kamer der Stat<strong>en</strong>-G<strong>en</strong>eraal),n° 22112-FI /33169, 2 mars <strong>2012</strong>.Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 444/2009 du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong>du Conseil du 28 mai 2009 modifiant le règlem<strong>en</strong>t (CE)n° 2252/2004 du Conseil établissant des normes pourles élém<strong>en</strong>ts de sécurité <strong>et</strong> les élém<strong>en</strong>ts biométriquesintégrés dans les passeports <strong>et</strong> les docum<strong>en</strong>ts devoyage délivrés par les États membres, JO 2009 L 142/1.(<strong>2012</strong>), « Sporočilo po seji Vlade RS dne 8. 3. <strong>2012</strong> »,Communiqué de presse, 6 avril <strong>2012</strong>.Royaume-Uni, Office du Commissaire à l’information(Information Commissioner’s Office, ICO) (2010),« Information Commissioner announces outcome ofGoogle Stre<strong>et</strong> View investigation », Communiqué depresse, 10 novembre 2010, disponible à : www.ico.gov.uk/news/latest_news/2011/~/media/docum<strong>en</strong>ts/pressreleases/2010/google_inc_stre<strong>et</strong>_view_press_release_03112010.ashx.Suède, Parlem<strong>en</strong>t (Riksdag) (<strong>2012</strong>), EU proposalon the protection of personal data contrary to theprinciple of subsidiarity, Décision du 29 mars <strong>2012</strong>,disponible à : www.riksdag<strong>en</strong>.se/sv/Debatter--beslut/Debatter-och-beslut-om-forslag/Ar<strong>en</strong>dedebatter/?did=GZ01KU25&doctype=b<strong>et</strong>.République tchèque, Commission des affaireseuropé<strong>en</strong>nes du Sénat du Parlem<strong>en</strong>t (Výbor proevropské záležitosti Poslanecké sněmovny Parlam<strong>en</strong>tuČeské republiky) (<strong>2012</strong>), Usnes<strong>en</strong>í č. 213 z 27. schůzekonané dne 5. dubna <strong>2012</strong> k Návrhu směrnice Evropskéhoparlam<strong>en</strong>tu a Rady o ochraně fyzických osob v souvislostise zpracováváním osobních údajů příslušnými orgányza účelem prev<strong>en</strong>ce, vyš<strong>et</strong>řování, odhalování či stíhánítrestných činů nebo výkonu trestů a o volném pohybutěchto údajů /kód dokum<strong>en</strong>tu 5833/12, KOM(<strong>2012</strong>)10v konečném znění, Prague, disponible à : www.psp.cz/sqw/text/tiskt.sqw?o=6&v=VEZ&ct=213&ct1=0.République tchèque, Sénat du Parlem<strong>en</strong>t (S<strong>en</strong>átParlam<strong>en</strong>tu České republiky) (<strong>2012</strong>), Usnes<strong>en</strong>í S<strong>en</strong>átuč. 614 ze 22. schůze, konané dne 24. května <strong>2012</strong> k novémurámci ochrany dat, s<strong>en</strong>átní tisky č. N 144/08, N 145/08,24 mai <strong>2012</strong>, Prague, disponible à : www.s<strong>en</strong>at.cz/xqw/xervl<strong>et</strong>/pss<strong>en</strong>at/htmlhled?action=doc&value=64651.Royaume-Uni, ICO (<strong>2012</strong>), « ICO statem<strong>en</strong>t on informationreceived from Google about r<strong>et</strong><strong>en</strong>tion ofStre<strong>et</strong> View data », Déclaration, 27 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, disponibleà : www.ico.gov.uk/news/latest_news/<strong>2012</strong>/statem<strong>en</strong>t-ico-response-to-information-received-from-google-2707<strong>2012</strong>.aspx.Royaume-Uni, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>), Summaryof proposals – Call for evid<strong>en</strong>ce on the <strong>European</strong>Commission’s data protection proposals, disponible à :https://consult.justice.gov.uk/digital-communications/data-protection-proposals-cfe.Slovénie, Ministère de la Justice <strong>et</strong> des Administrationspubliques (Ministrstvo za pravosodje in javno upravo)128


Égalité<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> la protection des <strong>en</strong>fantsÉgalité <strong>et</strong> non-discriminationRacisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniqueÉgalité


4 DROITS DE L’ENFANT ET PROTECTION DES ENFANTS ............. 1314.1. Viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre des <strong>en</strong>fants ............................... 1324.2. Traite d’<strong>en</strong>fants .............................................................. 1364.3. Une justice adaptée aux <strong>en</strong>fants .................................. 1374.4. Enfants demandeurs d’asile <strong>et</strong> migrants ..................... 1384.5. Famille <strong>et</strong> soins par<strong>en</strong>taux ........................................... 1394.6. Pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants ................................................... 1404.7. Participation des <strong>en</strong>fants .............................................. 142Perspectives ............................................................................. 142Référ<strong>en</strong>ces .............................................................................. 144129


ONU <strong>et</strong> CdEJanvier15 février – Le Conseil de l’Europe adopte uneStratégie sur les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant (<strong>2012</strong>-2015).Février28 mars – Le Comité des Ministres du Conseilde l’Europe adopte la Recommandation surla participation des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> des jeunes demoins de 18 ans.MarsAvrilMai13 juin – Le Comité des Ministres du Conseilde l’Europe adopte la Recommandation surla protection <strong>et</strong> la promotion des <strong>droits</strong> desfemmes <strong>et</strong> des filles handicapées.Juin20 juill<strong>et</strong> – Le Comité des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fantdes Nations Unies publie ses Observationsfinales concernant la Grèce, <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ceau Protocole facultatif concernant la v<strong>en</strong>ted’<strong>en</strong>fants, la prostitution des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> lapornographie m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> scène des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong>l’implication d’<strong>en</strong>fants dans les conflits armés.Juill<strong>et</strong>10 août – Le Comité des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant desNations Unies publie ses Observations finalesconcernant Chypre.13 août – Le Comité des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant desNations Unies publie ses Observations finalesconcernant la Grèce.Août28 septembre – Le Comité des <strong>droits</strong>de l’<strong>en</strong>fant des Nations Unies consacre saJournée annuelle de débats généraux aux« <strong>droits</strong> des <strong>en</strong>fants dans le contexte de lamigration internationale ».SeptembreOctobreNovembreDécembreUEJanvierFévrierMarsAvril2 mai – La Commission europé<strong>en</strong>ne adopte une communication intituléeStratégie europé<strong>en</strong>ne pour un Intern<strong>et</strong> mieux adapté aux <strong>en</strong>fants.Mai8 juin – Conclusions du Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne sur une Alliancemondiale pour combattre les abus sexuels commis <strong>en</strong> ligne sur des <strong>en</strong>fants.19 juin – La Commission europé<strong>en</strong>ne adopte la Stratégie de l’UE <strong>en</strong> vue del’éradication de la traite des êtres humains pour la période <strong>2012</strong>-2016.27 juin – Le Comité de la protection sociale de la Commission europé<strong>en</strong>neadopte un rapport intitulé « Combattre <strong>et</strong> prév<strong>en</strong>ir la pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants,promouvoir le bi<strong>en</strong>-être des <strong>en</strong>fants » (Tackling and prev<strong>en</strong>ting childpoverty, promoting child well-being).JuinJuill<strong>et</strong>Août28 septembre – La Commission europé<strong>en</strong>ne adopte le rapport à mi-parcourssur la mise <strong>en</strong> œuvre du plan d’action pour les mineurs non accompagnés.Septembre4 octobre – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>neapprouv<strong>en</strong>t la directive établissant des normes minimales concernant les<strong>droits</strong>, le souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> la protection des victimes de la criminalité.4 octobre – Le Conseil « Emploi <strong>et</strong> politique sociale, santé <strong>et</strong> consommateurs »adopte des conclusions concernant la pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants.11 octobre – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte le rapport sur la protection des<strong>en</strong>fants dans le monde numérique.Octobre13–14 novembre – Le 7 e Forum europé<strong>en</strong> des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant est consacréau Souti<strong>en</strong> aux systèmes de protection des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant par la mise<strong>en</strong> œuvre du programme de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> del’<strong>en</strong>fant.NovembreDécembre130


4Droits de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong>protection des <strong>en</strong>fantsDe plus <strong>en</strong> plus d’<strong>en</strong>fants pourrai<strong>en</strong>t être m<strong>en</strong>acés de pauvr<strong>et</strong>é ou d’exclusion sociale dans de nombreux Étatsmembres de l’Union europé<strong>en</strong>ne, du fait de la crise économique – un thème qui est resté à l’avant-plan desdébats politiques dans l’Union europé<strong>en</strong>ne (UE) <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. <strong>Les</strong> États membres de l’UE ont dû pr<strong>en</strong>dre des mesurespour faire face à des cas de malnutrition, mais ils ont aussi dû pratiquer des coupes budgétaires qui ont eu desconséqu<strong>en</strong>ces importantes pour les <strong>en</strong>fants dans les domaines de l’éducation, des soins de santé <strong>et</strong> des servicessociaux. Malgré les efforts de l’UE <strong>et</strong> des États membres, les viol<strong>en</strong>ces domestiques, les abus sexuels <strong>et</strong> latraite des êtres humains continu<strong>en</strong>t de toucher des <strong>en</strong>fants vivant dans l’UE. Des <strong>en</strong>fants continu<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>td’arriver dans l’Union europé<strong>en</strong>ne pour y demander l’asile, accompagnés ou non de leur famille. Près d’undemandeur d’asile sur trois arrivé dans l’UE <strong>en</strong> <strong>2012</strong> était un <strong>en</strong>fant, il semble que leur protection continue deprés<strong>en</strong>ter des difficultés dans certains États membres.Le nouveau protocole facultatif à la Conv<strong>en</strong>tion relativeaux <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant concernant une procédure de communications1 a été ouvert à la signature <strong>en</strong> février <strong>2012</strong>.Ce protocole facultatif donne aux <strong>en</strong>fants, à des groupesd’<strong>en</strong>fants ou à leurs représ<strong>en</strong>tants la possibilité d’introduireun recours devant le Comité des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fantde l’ONU. En date du 31 décembre <strong>2012</strong>, 13 États membresde l’UE (Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Espagne,Finlande, Italie, Luxembourg, Malte, Portugal, Roumanie,Slovaquie <strong>et</strong> Slovénie) avai<strong>en</strong>t signé le protocole facultatif(voir égalem<strong>en</strong>t le Chapitre 10 sur les obligationsinternationales des États membres de l’UE) 2 .En ce qui concerne l’adhésion de l’Union europé<strong>en</strong>neaux instrum<strong>en</strong>ts internationaux, le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> 3a recommandé d’étudier les possibilités pour l’UE d’accéderà la Conv<strong>en</strong>tion de l’ONU sur les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant(CRC) 4 , comme elle l’a fait pour la Conv<strong>en</strong>tion de l’ONUsur les <strong>droits</strong> des personnes handicapées 5 .1 Nations Unies (ONU), Protocole facultatif à la Conv<strong>en</strong>tionrelative aux <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant établissant une procédure deprés<strong>en</strong>tation de communications (CRC-OP3), 9 juin 2011.2 Ibid.3 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>).4 ONU, Conv<strong>en</strong>tion relative aux <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant (CRC),2 septembre 1990.5 ONU, Conv<strong>en</strong>tion relative aux <strong>droits</strong> des personneshandicapées (CRPD), 13 décembre 2006.Développem<strong>en</strong>ts clés dans le domaine des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant : Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>neadopt<strong>en</strong>t une directive m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> place des normesminimales concernant les <strong>droits</strong>, le souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> la protectiondes victimes de la criminalité, r<strong>en</strong>forçant ainsi les <strong>droits</strong> des<strong>en</strong>fants victimes de criminalité. La Commission europé<strong>en</strong>ne traite les questions de la traited’<strong>en</strong>fants <strong>et</strong> des abus sexuels commis contre des <strong>en</strong>fantssur intern<strong>et</strong> <strong>en</strong> adoptant deux stratégies europé<strong>en</strong>nes : laStratégie de l’UE <strong>en</strong> vue de l’éradication de la traite des êtreshumains <strong>et</strong> la Stratégie europé<strong>en</strong>ne pour un intern<strong>et</strong> mieuxadapté aux <strong>en</strong>fants. <strong>Les</strong> données d’Eurostat indiqu<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> 2011, les <strong>en</strong>fantsétai<strong>en</strong>t plus m<strong>en</strong>acés de pauvr<strong>et</strong>é ou d’exclusion sociale quele reste de la population : 27 % des <strong>en</strong>fants l’étai<strong>en</strong>t. Dans cecontexte, la Commission europé<strong>en</strong>ne se prépare à adopterune recommandation sur la pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants m<strong>et</strong>tantparticulièrem<strong>en</strong>t l’acc<strong>en</strong>t sur l’accès aux ressources <strong>et</strong> auxservices, <strong>et</strong> sur la participation des <strong>en</strong>fants. <strong>Les</strong> États membres de l’UE continu<strong>en</strong>t de préparer desréformes législatives <strong>et</strong> politiques dans les domaines dela criminalité, de la famille <strong>et</strong> de la protection des <strong>en</strong>fants.Certaines réformes ont toutefois été interrompues our<strong>et</strong>ardées, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison de la crise économique.131


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>La Stratégie sur les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant (<strong>2012</strong>-2015) duConseil de l’Europe 6 , qui est un élém<strong>en</strong>t du programm<strong>et</strong>ransversal « Construire une Europe pour <strong>et</strong> avec les<strong>en</strong>fants », a été adoptée le 15 février <strong>2012</strong>. C<strong>et</strong>te stratégievise à perm<strong>et</strong>tre une mise <strong>en</strong> œuvre efficace des normesexistantes <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> fournira desori<strong>en</strong>tations, des conseils <strong>et</strong> un souti<strong>en</strong> afin :de combler les écarts <strong>en</strong>tre les normes <strong>et</strong> la pratiquedans la promotion de services <strong>et</strong> de systèmesadaptés aux <strong>en</strong>fants dans les domaines de la justice,de la santé <strong>et</strong> des services sociaux ;d’éliminer toutes les formes de viol<strong>en</strong>ce contre les<strong>en</strong>fants ;de garantir les <strong>droits</strong> des <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> situation devulnérabilité, comme les <strong>en</strong>fants handicapés, dét<strong>en</strong>us,<strong>en</strong> soins alternatifs, migrants ou roms ; <strong>et</strong>de promouvoir la participation des <strong>en</strong>fants.Plusieurs parlem<strong>en</strong>ts nationaux ont <strong>en</strong>visagé dans leursdébats l’inclusion explicite des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant dansleurs constitutions nationales. Diverses propositionslégislatives ont fait l’obj<strong>et</strong> de débats par exemple <strong>en</strong>Allemagne 7 , tandis que dans le cadre d’un référ<strong>en</strong>dumorganisé <strong>en</strong> novembre <strong>2012</strong>, l’Irlande a approuvé unam<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t à la Constitution donnant une voix aux<strong>en</strong>fants dans le cadre des procédures juridiques lesconcernant <strong>et</strong> reconnaissant les <strong>droits</strong> des <strong>en</strong>fantsde manière générale 8 .4.1. Viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre des<strong>en</strong>fantsLa viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre des <strong>en</strong>fants pr<strong>en</strong>d la formed’abus physiques, sexuels ou psychologiques <strong>et</strong> se produitdans différ<strong>en</strong>ts contextes, que ce soit dans la famille,au sein de leur communauté ou sur intern<strong>et</strong>. En <strong>2012</strong>, lesÉtats membres de l’UE ont abordé la viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contredes <strong>en</strong>fants avec des mesures législatives, des politiques,ou <strong>en</strong> améliorant la prestation de services.L’UE n’a cep<strong>en</strong>dant pas <strong>en</strong>core adopté sa stratégieglobale sur la viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre des femmes <strong>et</strong>des filles 9 . La directive établissant des normes minimalesconcernant les <strong>droits</strong>, le souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> la protectiondes victimes de la criminalité, adoptée <strong>en</strong> <strong>2012</strong> (voir6 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>a).7 Allemagne, Entwurf eines Ges<strong>et</strong>zes zur Änderung desGrundges<strong>et</strong>zes – Ges<strong>et</strong>z zur grundges<strong>et</strong>zlich<strong>en</strong> Verankerungvon Kinderrecht<strong>en</strong>, 26 juin <strong>2012</strong> ; Allemagne, Stellungnahmeder Bundesregierung zu der Entschließung des BundesratesKinderrechte im Grundges<strong>et</strong>z verankern, 19 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.8 Irish Times (<strong>2012</strong>).9 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010b).égalem<strong>en</strong>t le Chapitre 9 sur les <strong>droits</strong> des victimes dela criminalité) 10 , vi<strong>en</strong>t compléter la directive de l’UEde 2011, qui aidait à combattre les abus <strong>et</strong> l’exploitationsexuelle des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> la pédopornographie 11 .La directive de <strong>2012</strong> m<strong>et</strong> <strong>en</strong> place des garanties deprotection pour les <strong>en</strong>fants victimes de la criminalité,telles qu’une att<strong>en</strong>tion particulière à la vulnérabilitédes <strong>en</strong>fants dans le cadre des procédures judiciaires,l’utilisation de méthodes adéquates pour éviter lerisque de victimisation <strong>et</strong> l’obligation de faire appel àdes professionnels formés.Le 1 er juin <strong>2012</strong>, la Finlande a ratifié le Protocole facultatifà la Conv<strong>en</strong>tion relative aux <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant, concernantla v<strong>en</strong>te d’<strong>en</strong>fants, la prostitution des <strong>en</strong>fants<strong>et</strong> la pornographie m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> scène des <strong>en</strong>fants.À l’exception de l’Irlande <strong>et</strong> de la République tchèque,tous les États membres de l’UE ainsi que la Croatie ontdésormais ratifié c<strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>t. Le Haut-commissairede l’ONU aux <strong>droits</strong> de l’homme a prés<strong>en</strong>té un rapportthématique sur la viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre des femmes <strong>et</strong>filles handicapées. Ce rapport m<strong>et</strong> <strong>en</strong> exergue l’abs<strong>en</strong>cede données systématiques <strong>et</strong> v<strong>en</strong>tilées <strong>en</strong> la matière 12 .ACTIVITÉ DE LA FRALutter contre l’hostilité <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ceà l’<strong>en</strong>contre des <strong>en</strong>fants handicapésLa FRA mène actuellem<strong>en</strong>t des recherches surl’hostilité <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre des <strong>en</strong>fantshandicapés dans l’Union europé<strong>en</strong>ne. Cesrecherches contribueront à combler les lacunesdes données dans ce domaine trop peu étudié(voir égalem<strong>en</strong>t le Chapitre 5 sur l’égalité <strong>et</strong> lanon-discrimination <strong>et</strong> le Chapitre 9 sur les <strong>droits</strong>des victimes de la criminalité).Le proj<strong>et</strong> de la FRA intitulé « Enfants handicapés :viol<strong>en</strong>ce ciblée <strong>et</strong> hostilité » vise à combattre lesous-signalem<strong>en</strong>t des abus, la manque de souti<strong>en</strong><strong>et</strong> la méconnaissance de leurs <strong>droits</strong> par les<strong>en</strong>fants handicapés, des problèmes mis au jourpar les recherches de la FRA.Ce proj<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tra de définir un cadre juridique<strong>et</strong> politique <strong>en</strong> la matière <strong>et</strong> de déterminer lameilleure façon de recueillir des informationsconcernant ce type d’hostilité. Il tâcherad’id<strong>en</strong>tifier les pratiques <strong>en</strong>courageantes <strong>et</strong> decompr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t les États membres de l’UEabord<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t ce problème.Pour de plus amples informations, voir : Childr<strong>en</strong> with disabilities:targ<strong>et</strong>ed viol<strong>en</strong>ce and hostility, disponible à : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/project/<strong>2012</strong>/childr<strong>en</strong>-disabilities-targ<strong>et</strong>ed-viol<strong>en</strong>ce-and-hostility10 Directive <strong>2012</strong>/29/UE, JO <strong>2012</strong> L 315/55.11 Directive 2011/92/UE, JO 2011 L 335/1.12 ONU, Conseil des <strong>droits</strong> de l’homme (CDH) (<strong>2012</strong>).132


Droits de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> protection des <strong>en</strong>fantsLa Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe de 2011 sur laprév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la lutte contre la viol<strong>en</strong>ce à l’égard desfemmes <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce domestique, qui couvre égalem<strong>en</strong>tla viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre des filles, est le seulinstrum<strong>en</strong>t légalem<strong>en</strong>t contraignant dans ce domaineau niveau europé<strong>en</strong>. Six États membres ont signéla Conv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, mais aucun d’eux ne l’avait<strong>en</strong>core ratifiée à la fin de l’année (voir égalem<strong>en</strong>tle Chapitre 10) 13 .<strong>Les</strong> ori<strong>en</strong>tations politiques du Conseil de l’Europe surles stratégies nationales intégrées de protection des<strong>en</strong>fants contre la viol<strong>en</strong>ce 14 vis<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t à promouvoirl’élaboration <strong>et</strong> la mise <strong>en</strong> œuvre d’un cadr<strong>en</strong>ational global pour sauvegarder les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant<strong>et</strong> les protéger contre toute forme de viol<strong>en</strong>ce.En juin <strong>2012</strong>, le Comité des Ministres du Conseil del’Europe a approuvé une recommandation sur la protection<strong>et</strong> la promotion des <strong>droits</strong> des femmes <strong>et</strong> desfilles handicapées. C<strong>et</strong>te recommandation souligne lanécessité d’améliorer l’accès de ces femmes <strong>et</strong> filles àla justice <strong>et</strong> de mieux les protéger contre l’exploitation,la viol<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> les abus 15 (pour plus d’informations surl’accès à la justice, voir le Chapitre 8 du prés<strong>en</strong>t rapport).« [E]n ce qui concerne l’insertion sociale des personneshandicapées, le droit international a connu une profondeévolution conceptuelle <strong>et</strong> méthodologique depuis la fin du20 e siècle, dans la mesure où les personnes handicapéesne sont plus considérées comme des pati<strong>en</strong>ts ou desobj<strong>et</strong>s de charité, mais comme des dét<strong>en</strong>teurs de <strong>droits</strong><strong>et</strong> des citoy<strong>en</strong>s à part <strong>en</strong>tière qui, lorsqu’ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>tdes obstacles sociaux ou <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux, peuv<strong>en</strong>t êtreempêchés de participer à la société. »Recommandation CM/Rec(<strong>2012</strong>)6 du Comité des Ministres aux Étatsmembres sur la protection <strong>et</strong> la promotion des <strong>droits</strong> des femmes <strong>et</strong> desfilles handicapées (adoptée par le Comité des Ministres le 13 juin <strong>2012</strong>)En janvier <strong>2012</strong>, le Comité europé<strong>en</strong> des <strong>droits</strong> sociauxa publié ses conclusions relatives à l’article 17 <strong>et</strong>à l’article 7, paragraphe 10, de la Charte sociale europé<strong>en</strong>nerévisée. L’article 17 concerne le droit des <strong>en</strong>fants<strong>et</strong> des jeunes à une protection sociale <strong>et</strong> juridique,y compris une protection contre toutes les formes dechâtim<strong>en</strong>ts corporels <strong>en</strong> toutes circonstances, les <strong>droits</strong>des <strong>en</strong>fants vivant dans des institutions, les <strong>droits</strong> desjeunes délinquants, <strong>et</strong> le droit effectif à l’éducation.L’article 7, paragraphe 10, garantit une protection spécialecontre les risques physiques <strong>et</strong> moraux auxquelsles <strong>en</strong>fants sont exposés, comme l’exploitation sexuelle.En ce qui concerne la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europesur la protection des <strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> les13 Conseil de l’Europe, Conv<strong>en</strong>tion sur la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> lalutte contre la viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>cedomestique, CETS n° 210, 2011.14 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (2009).15 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>b).abus sexuels, connue sous le nom de « Conv<strong>en</strong>tion deLanzarote », le Comité des parties à la Conv<strong>en</strong>tion adécidé <strong>en</strong> <strong>2012</strong> que le premier cycle de suivi serait axésur les « abus sexuels sur les <strong>en</strong>fants dans le cercle deconfiance ». L’adoption d’un questionnaire destiné auxparties était prévue pour mars 2013.Le Comité de Lanzarote est égalem<strong>en</strong>t chargé de faciliterla collecte, l’analyse <strong>et</strong> l’échange d’informations,d’expéri<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> de bonnes pratiques <strong>en</strong>tre les Étatsafin d’accroître leur capacité à prév<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> à combattrel’exploitation sexuelle des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> les abus sexuelscommis sur des <strong>en</strong>fants. Le Comité joue ainsi le rôled’observateur de la protection des <strong>en</strong>fants contrel’exploitation <strong>et</strong> les abus sexuels.La protection des <strong>en</strong>fants contre les abus <strong>et</strong> l’exploitationsexuels sur intern<strong>et</strong> reste une préoccupation importantedans l’UE. En mai <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne aadopté une Stratégie pour un intern<strong>et</strong> mieux adaptéaux <strong>en</strong>fants 16 . C<strong>et</strong>te stratégie poursuit les objectifssuivants :promouvoir du cont<strong>en</strong>u <strong>en</strong> ligne de qualité destinéaux jeunes ; s<strong>en</strong>sibiliser <strong>et</strong> responsabiliser davantage ;créer un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ligne pour les <strong>en</strong>fantsqui soit sûr, <strong>et</strong>lutter contre les abus sexuels <strong>et</strong> l’exploitationsexuelle des <strong>en</strong>fants.Le Comité économique <strong>et</strong> social europé<strong>en</strong> 17 a accueillifavorablem<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>te stratégie <strong>et</strong> a noté la nécessité derègles plus précises <strong>et</strong> de peines adéquates pour lutterplus efficacem<strong>en</strong>t contre la pédopornographie <strong>et</strong> pourgérer les problèmes liés à la protection des données <strong>et</strong>au respect de la vie privée.« L’Intern<strong>et</strong> est un lieu extraordinaire pour les <strong>en</strong>fants, maissi l’exploration <strong>en</strong> ligne leur offre un monde de possibilités,elle peut aussi exposer les utilisateurs imprud<strong>en</strong>ts à desdangers pot<strong>en</strong>tiels. Nous partageons la même vision desopportunités <strong>et</strong> des mesures à pr<strong>en</strong>dre pour responsabiliser<strong>et</strong> protéger les <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> ligne <strong>et</strong> pour mieux sécuriser nosréseaux publics <strong>et</strong> privés. »Déclaration conjointe, Départem<strong>en</strong>t de la Sécurité du territoire des USA(Homeland Security) <strong>et</strong> Commission europé<strong>en</strong>ne, 20 novembre <strong>2012</strong>En mars <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne a proposéla création d’un nouveau C<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong> de luttecontre la cybercriminalité (EC3) au sein d’Europol chargéde r<strong>en</strong>forcer la protection des <strong>en</strong>fants sur intern<strong>et</strong> 18 .16 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a).17 Comité économique <strong>et</strong> social europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>).18 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b).133


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>En novembre, une nouvelle Coalition financièreeuropé<strong>en</strong>ne de lutte contre l’exploitation sexuellecommerciale <strong>en</strong> ligne des <strong>en</strong>fants (<strong>European</strong> FinancialCoalition against Commercial Sexual Exploitation ofChildr<strong>en</strong> Online, EFC), cofinancée <strong>et</strong> sout<strong>en</strong>ue par laCommission europé<strong>en</strong>ne, a été lancée dans le but delutter contre l’exploitation sexuelle <strong>en</strong> ligne des <strong>en</strong>fantspar des mesures ciblant les paiem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> ligne 19 .Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a adopté <strong>en</strong> novembre unrapport d’initiative intitulé Protéger les <strong>en</strong>fants dansle monde numérique 20 demandant un meilleur contrôlede la vie privée des <strong>en</strong>fants dans le cadre de l’utilisationdes téléphones mobiles, la mise <strong>en</strong> place de logicielsde filtrage <strong>et</strong> une meilleure éducation des par<strong>en</strong>ts<strong>et</strong> des <strong>en</strong>seignants.Pratique <strong>en</strong>courageanteLutte contre les abus sexuelssur intern<strong>et</strong>Vijheliin est un service <strong>en</strong> ligne gratuit del’Union estoni<strong>en</strong>ne de protection de l’<strong>en</strong>fancequi perm<strong>et</strong> aux utilisateurs d’intern<strong>et</strong> designaler les cont<strong>en</strong>us illicites <strong>en</strong> ligne tels quel’exploitation ou les abus sexuels d’<strong>en</strong>fants <strong>et</strong>la traite d’<strong>en</strong>fants. Ce service est développé<strong>en</strong> collaboration avec diverses organisationsnon-gouvernem<strong>en</strong>tales (ONG), le Ministère desAffaires sociales, <strong>et</strong> le Conseil de la police <strong>et</strong>des gardes-frontières. Il s’inscrit dans le Plan dedéveloppem<strong>en</strong>t de l’Estonie pour la réductionde la viol<strong>en</strong>ce 2010–2014.<strong>Les</strong> statistiques fournies par ce serviceindiqu<strong>en</strong>t qu’il y a eu <strong>en</strong>tre le mois d’août 2011<strong>et</strong> la fin <strong>2012</strong>, un recul du nombre de cas signalésd’images d’abus sexuels d’<strong>en</strong>fants, de 63 casà 10, <strong>et</strong> de pornographie adulte (18 ans <strong>et</strong> audelà),de 505 cas à 60.Vihjeliin est membre d’INHOPE, un réseauinternational d’organisations proposant dessolutions <strong>en</strong> ligne pour empêcher la distributionde cont<strong>en</strong>us illicites sur intern<strong>et</strong>, <strong>et</strong> d’INSAFE,un réseau financé par l’UE qui rassembledes organisations visant à promouvoir uneutilisation plus sûre d’intern<strong>et</strong>.Pour plus d’informations, voir :http://vihjeliin.targaltintern<strong>et</strong>is.Europe, www.inhope.org,www.saferintern<strong>et</strong>.org <strong>et</strong> Estonie, Ministère de la Justice(2010), Vägivalla väh<strong>en</strong>damise ar<strong>en</strong>gukava aastateks2010–2014, disponible à : www.just.ee/orb.aw/class=file/action=preview/id=49975/V%E4givalla+v%E4h<strong>en</strong>damise+ar<strong>en</strong>gukava+aastateks+2010-2014.pdf19 Pour plus d’informations sur la Coalition financièreeuropé<strong>en</strong>ne de lutte contre l’exploitation sexuellecommerciale des <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> ligne, voir :www.europeanfinancialcoalition.eu.20 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>).En <strong>2012</strong>, de nombreux États membres ont lancé desréformes législatives relatives aux <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> àla protection des <strong>en</strong>fants. La Roumanie a modifié sa loisur la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la lutte contre les viol<strong>en</strong>ces domestiquesde façon à améliorer la protection des <strong>en</strong>fantsvictimes de viol<strong>en</strong>ces domestiques 21 <strong>en</strong> perm<strong>et</strong>tant auxtribunaux d’informer les autorités locales de leur propreinitiative lorsqu’ils estim<strong>en</strong>t qu’un <strong>en</strong>fant a besoin d’uneprotection particulière.Le 12 septembre <strong>2012</strong>, l’Italie a ratifié la Conv<strong>en</strong>tionde Lanzarote avec une loi prévoyant des peines plussévères pour les auteurs de viol<strong>en</strong>ces domestiques 22 .C<strong>et</strong>te loi adopte égalem<strong>en</strong>t une nouvelle dispositionrelative à la mutilation génitale féminine <strong>et</strong> prévoyantla perte de l’autorité par<strong>en</strong>tale lorsque ce crime estcommis par le par<strong>en</strong>t ou le tuteur légal d’un <strong>en</strong>fant. LePortugal a égalem<strong>en</strong>t ratifié la Conv<strong>en</strong>tion de Lanzarote<strong>en</strong> <strong>2012</strong> 23 .Un décr<strong>et</strong> de ratification <strong>en</strong> Belgique est <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te depublication 24 après ratification de la conv<strong>en</strong>tion par lesinstitutions de la Région flamande, de la Communautégermanophone, de la Région wallonne <strong>et</strong> de la Régionde Bruxelles-capitale 25 .En Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> au Pays de Galles, la loi de <strong>2012</strong> surla viol<strong>en</strong>ce domestique, la criminalité <strong>et</strong> ses victimes(am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t), <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le 2 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong> 26 ,a élargi le délit consistant à causer ou à perm<strong>et</strong>trela mort d’un <strong>en</strong>fant ou d’un adulte vulnérable au faitde causer ou de perm<strong>et</strong>tre des dommages physiquesà un <strong>en</strong>fant ou à un adulte vulnérable. C<strong>et</strong>te loi vise21 Roumanie, Loi n° 25/<strong>2012</strong> portant modification de la loin° 217/2003 relative à la prév<strong>en</strong>tion de la viol<strong>en</strong>ce domestique<strong>et</strong> à la lutte contre la viol<strong>en</strong>ce domestique, 9 mars <strong>2012</strong>.22 Italie, Loi n° 172 relative à la ratification <strong>et</strong> à l’applicationde la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe sur la protectiondes <strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> les abus sexuels,23 octobre <strong>2012</strong>.23 Conseil de l’Europe, Conv<strong>en</strong>tion sur la protection des <strong>en</strong>fantscontre l’exploitation <strong>et</strong> les abus sexuels, CETS n° 201, 2007.24 Belgique, Proj<strong>et</strong> de loi portant ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t à la Conv<strong>en</strong>tiondu Conseil de l’Europe sur la protection des <strong>en</strong>fants contrel’exploitation <strong>et</strong> les abus sexuels, 2 décembre 2011.25 Belgique, Région wallonne, Décr<strong>et</strong> portant ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t,pour ce qui concerne les matières dont l’exercice a ététransféré par la Communauté française à la Région wallonne,à la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe pour la protectiondes <strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> les abus sexuels,26 avril <strong>2012</strong> ; Belgique, Commission CommunautaireCommune de la Région de Bruxelles-Capitale, Ordonnanceportant ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t à la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europesur la protection des <strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> lesabus sexuels, 1 er mars <strong>2012</strong> ; Belgique, Ministère de laCommunauté germanophone, Décr<strong>et</strong> portant ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tà la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe pour la protectiondes <strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> les abus sexuels,28 mars 2011 ; Belgique, Autorité Flamande, Décr<strong>et</strong> portantass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t à la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe pourla protection des <strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> les abussexuels, 12 février <strong>2012</strong>.26 Royaume-Uni, Loi sur la viol<strong>en</strong>ce domestique, la criminalité<strong>et</strong> ses victimes (am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t), 2 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.134


Droits de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> protection des <strong>en</strong>fantsà combler une lacune connue de la législation pourles cas dans lesquels, même lorsqu’il est clair que desblessures graves n’ayant pas <strong>en</strong>traîné la mort ont étéinfligées par un ou un nombre limité de membres duménage, il n’existe pas de preuves suffisantes pourdésigner précisém<strong>en</strong>t la personne responsable. C<strong>et</strong>teloi vise à éviter que les personnes accusées d’avoircausé des dommages physiques importants à un <strong>en</strong>fantou à un adulte vulnérable n’échapp<strong>en</strong>t à la justice <strong>en</strong>gardant le sil<strong>en</strong>ce ou <strong>en</strong> accusant quelqu’un d’autre.La Bulgarie 27 , les Pays-Bas 28 , la Slovénie 29 <strong>et</strong> la Croatie 30ont adopté des plans d’action nationaux de lutte contrela viol<strong>en</strong>ce domestique de façon générale ou, plus spécifiquem<strong>en</strong>t,la viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre d’<strong>en</strong>fants.Plusieurs États membres de l’UE ont continué d’examinerles problèmes liés à la viol<strong>en</strong>ce au sein d’institutions <strong>et</strong>les mécanismes de dédommagem<strong>en</strong>t possibles pourles victimes. L’Ag<strong>en</strong>ce nationale pour la protection del’<strong>en</strong>fance <strong>en</strong> Bulgarie a m<strong>en</strong>é une <strong>en</strong>quête sur des établissem<strong>en</strong>tsd’accueil d’<strong>en</strong>fants sans par<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> constaté46 cas de viol<strong>en</strong>ce 31 . En janvier <strong>2012</strong>, l’Allemagne acréé un Fonds pour les institutions résid<strong>en</strong>tielles visantà atténuer le préjudice subi par les personnes victimesd’abus au sein des établissem<strong>en</strong>ts d’accueil 32 .Différ<strong>en</strong>tes réformes du code pénal lancées par certainsÉtats membres <strong>en</strong> 2011 sont <strong>en</strong>trées <strong>en</strong> vigueur ouont continué de faire l’obj<strong>et</strong> de débats <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Parexemple, une modification apportée au code pénal(Strafges<strong>et</strong>zbuch) <strong>en</strong> Autriche 33 a établi la juridiction destribunaux autrichi<strong>en</strong>s sur certains délits (dont la mutilationgénitale) commis à l’étranger par un ressortissantautrichi<strong>en</strong> ou par une personne résidant habituellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> Autriche.Le visionnage int<strong>en</strong>tionnel de pédopornographie est, <strong>en</strong>Autriche, un crime passible d’une peine de prison maximalede deux ans 34 . L’opération policière internationale« Carole » contre la pédopornographie y a id<strong>en</strong>tifié272 suspects 35 .En Grèce, plusieurs opérations m<strong>en</strong>ées <strong>en</strong> <strong>2012</strong> ontpermis d’id<strong>en</strong>tifier des sites intern<strong>et</strong> prés<strong>en</strong>tant uncont<strong>en</strong>u pédopornographique. Le 31 août, par exemple,27 Bulgarie, Ag<strong>en</strong>ce nationale pour la protection de l’<strong>en</strong>fant(<strong>2012</strong>a).28 Pays-Bas, Secrétaire d’État à la santé, au bi<strong>en</strong>-être <strong>et</strong> auxsports <strong>et</strong> Ministre de la Sécurité <strong>et</strong> de la Justice (2011).29 Slovénie, Résolution relative au programme national deprév<strong>en</strong>tion des viol<strong>en</strong>ces au sein de la famille, 27 mai 2009.30 Croatie, (2011).31 Bulgarie, Ag<strong>en</strong>ce nationale pour la protection de l’<strong>en</strong>fant(<strong>2012</strong>b).32 Allemagne, Fonds pour les institutions résid<strong>en</strong>tielles (<strong>2012</strong>).33 Autriche, Loi fédérale portant modification du Code pénal –Modification du Code pénal 2011.34 Ibid.35 Autriche, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>).la police a annoncé les résultats de l’opération « Chevalde Troie », qui a abouti à l’arrestation de 17 personnes<strong>et</strong> à la confiscation d’un demi-million de fichiersinformatiques à cont<strong>en</strong>u pédopornographique 36 .<strong>Les</strong> opérations « Cyber-touch » (octobre <strong>2012</strong>) 37 <strong>et</strong>« Impasse » (novembre <strong>2012</strong>) 38 ont débouché chacunesur l’arrestation de huit personnes. L’unité cybercriminalitéde la police grecque gère la ligne d’appeld’urg<strong>en</strong>ce 11012 perm<strong>et</strong>tant de communiquer desinformations confid<strong>en</strong>tielles de manière anonyme surla pédopornographie sur intern<strong>et</strong>.En Italie, la loi ratifiant la Conv<strong>en</strong>tion de Lanzarotecouvre la sollicitation <strong>et</strong> l’incitation à comm<strong>et</strong>tre descrimes de pédophilie <strong>et</strong> de pédopornographie 39 . AuRoyaume-Uni, les personnes inscrites au registre desdélinquants sexuels doiv<strong>en</strong>t informer la police <strong>en</strong> cas devoyage à l’étranger 40 . De nouvelles lois ou des modificationsde lois existantes couvrant l’exploitation <strong>et</strong> lesabus sexuels sont <strong>en</strong> cours de discussion ou <strong>en</strong> att<strong>en</strong>ted’adoption <strong>en</strong> Belgique, <strong>en</strong> Espagne, <strong>en</strong> Lituanie <strong>et</strong> auLuxembourg.La disponibilité de données est ess<strong>en</strong>tielle à l’élaborationde politiques efficaces. En octobre <strong>2012</strong>, l’Office duCommissaire à l’<strong>en</strong>fance d’Angl<strong>et</strong>erre a publié un rapportintermédiaire 41 relatif à son <strong>en</strong>quête sur l’exploitationsexuelle des <strong>en</strong>fants au sein de gangs <strong>et</strong> autresgroupes. Selon ce rapport, au moins 16 500 étai<strong>en</strong>texposés à un risque d’exploitation sexuelle <strong>en</strong>treavril 2010 <strong>et</strong> mars 2011. Entre août 2010 <strong>et</strong> octobre 2011,il y a eu 2 409 cas confirmés d’<strong>en</strong>fants victimes d’exploitationsexuelle au sein de gangs ou autres groupes 42 .Ces <strong>en</strong>fants étai<strong>en</strong>t issus de différ<strong>en</strong>ts milieux sociaux<strong>et</strong> <strong>et</strong>hniques. La plupart étai<strong>en</strong>t des filles blanches,même si le taux de victimisation parmi les <strong>en</strong>fantsnoirs <strong>et</strong> appart<strong>en</strong>ant à des minorités <strong>et</strong>hniques (28 %)était supérieur au taux connu précédemm<strong>en</strong>t 43 . Selonce même rapport, la majorité des auteurs étai<strong>en</strong>t deshommes blancs 44 . Le rapport indique que les téléphonesmobiles, les sites de réseaux sociaux <strong>et</strong> autres outils36 Grèce, Direction de la police grecque (<strong>2012</strong>).37 Grèce, Ministère de l’Ordre public <strong>et</strong> de la Protection descitoy<strong>en</strong>s (<strong>2012</strong>a).38 Grèce, Ministère de l’Ordre public <strong>et</strong> de la Protection descitoy<strong>en</strong>s (<strong>2012</strong>b).39 Italie, Loi n° 172 relative à la ratification <strong>et</strong> à l’application dela Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe sur la protection des<strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> les abus sexuels, 23 octobre<strong>2012</strong>.40 Royaume-Uni, Loi relative aux délits sexuels de 2003(obligations de notification) (Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> Pays de Galles),<strong>2012</strong>.41 Berelowitz S., <strong>et</strong> al., L’Office du Commissaire à l’<strong>en</strong>fance(The Office of the Childr<strong>en</strong>’s Commissioner) (<strong>2012</strong>).42 Ibid., p. 19–10.43 Ibid., p. 14.44 Ibid., p. 15–16.135


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>technologiques sont souv<strong>en</strong>t utilisés pour préparer,contrôler <strong>et</strong> poursuivre les victimes 45 .En novembre <strong>2012</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>t de Grèce a annoncéla création d’un observatoire pour la prév<strong>en</strong>tion de laviol<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> de l’intimidation à l’école. C<strong>et</strong> observatoirea pour mission d’élaborer <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre desmesures de prév<strong>en</strong>tion du harcèlem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de la viol<strong>en</strong>ceà l’école. Il devra égalem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifier les incid<strong>en</strong>ts de c<strong>et</strong>ype, les signaler aux autorités compét<strong>en</strong>tes <strong>et</strong> publierchaque année des données statistiques 46 .Dans un référ<strong>en</strong>dum organisé <strong>en</strong> mars <strong>2012</strong>, la Slovéniea rej<strong>et</strong>é le nouveau Code de la famille (Družinski zakonik)adopté <strong>en</strong> mars 2011 par l’Assemblée nationale. Cecode interdisait toute forme de châtim<strong>en</strong>t corporel <strong>et</strong>de traitem<strong>en</strong>t dégradant des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> garantissait ledroit aux services d’un avocat au cours des procéduresjudiciaires. C<strong>et</strong>te loi prévoyait égalem<strong>en</strong>t l’égalité d<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t des part<strong>en</strong>aires homosexuels (<strong>en</strong>registrésou non) par rapport aux part<strong>en</strong>aires hétérosexuels danstoutes les questions de droit, à l’exception du mariage<strong>et</strong> des adoptions conjointes.La Cour europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme (CouEDH)a souligné l’obligation, pour les autorités nationales,de garantir des <strong>en</strong>quêtes efficaces sur les cas d’abussexuels impliquant des <strong>en</strong>fants.Dans l’affaire C.A.S. <strong>et</strong> autres c. Roumanie, la CouEDHa conclu à une violation de l’article 3 (interdiction destraitem<strong>en</strong>ts inhumains ou dégradants <strong>et</strong> <strong>en</strong>quêtesefficaces) <strong>et</strong> de l’article 8 (droit au respect de la vieprivée, de la vie privée <strong>et</strong> du foyer) de la Conv<strong>en</strong>tioneuropé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme 47 dans le cas del’<strong>en</strong>quête sur le viol d’un garçon de sept ans, <strong>en</strong>quêtequi a duré cinq ans au total. Dans son arrêt définitif, laCouEDH a reconnu l’obligation des États de garantir lelancem<strong>en</strong>t prompt d’une <strong>en</strong>quête efficace dans les casimpliquant des viol<strong>en</strong>ces à l’<strong>en</strong>contre d’<strong>en</strong>fants.de modèles de bonnes pratiques concernant le rôle destuteurs <strong>et</strong>/ou des représ<strong>en</strong>tants des <strong>en</strong>fants victimesde la traite.Après 20 autres États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne<strong>et</strong> la Croatie, l’Allemagne, la Finlande <strong>et</strong> la Lituanieont ratifié la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe sur lalutte contre la traite des êtres humains. L’Autriche 49 , laL<strong>et</strong>tonie 50 , les Pays-Bas 51 , la Slovénie 52 <strong>et</strong> la Croatie 53 ontégalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place des plans d’action nationauxde lutte contre ce phénomène.En <strong>2012</strong>, plusieurs États membres de l’UE ont modifiéleur législation ou préparé une modification de leurlégislation afin de se conformer à la directive relativeà la traite des êtres humains, qui doit être transposée<strong>en</strong> droit national pour le 6 avril 2013. Chypre a prés<strong>en</strong>téun plan d’action visant à prév<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> à punir la traite desêtres humains <strong>et</strong> décrivant les mesures prises <strong>en</strong> exécutionde l’arrêt r<strong>en</strong>du dans l’affaire Rantsev c. Chypre<strong>et</strong> la Fédération de Russie 54 .Le Danemark n’a pas participé à l’adoption de c<strong>et</strong>tedirective <strong>et</strong> n’est donc pas t<strong>en</strong>u de l’appliquer, mais legouvernem<strong>en</strong>t danois a tout de même décidé d’alignerle droit national sur c<strong>et</strong>te directive <strong>en</strong> modifiant le Codepénal 55 . Ces modifications élargiss<strong>en</strong>t le champ desformes de traite punissables pénalem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>tde lancer des poursuites <strong>en</strong> cas d’actes de traite d’êtreshumains <strong>et</strong> d’exploitation sexuelle d’<strong>en</strong>fants commisà l’étranger par des ressortissants danois ou des personnes<strong>en</strong> situation de séjour perman<strong>en</strong>t au Danemark.La Lituanie a égalem<strong>en</strong>t modifié son Code pénal 56 defaçon à élargir la définition de la traite d’êtres humains 57 .L’Estonie a adopté une loi criminalisant la traite desêtres humains <strong>en</strong> mars <strong>2012</strong>.4.2. Traite d’<strong>en</strong>fantsFaisant suite à l’adoption <strong>en</strong> 2011 de la directiveconcernant la prév<strong>en</strong>tion de la traite des êtres humains<strong>et</strong> la lutte contre ce phénomène ainsi que la protectiondes victimes 48 , la Commission europé<strong>en</strong>ne a adoptéune stratégie pour la période <strong>2012</strong>–2016. C<strong>et</strong>te stratégie<strong>en</strong>visage deux actions concrètes <strong>en</strong> matière de traited’<strong>en</strong>fants : l’élaboration de lignes directrices pour lessystèmes de protection de l’<strong>en</strong>fance <strong>et</strong> la préparation45 Ibid., p. 12.46 Grèce, Ministère de l’Éducation <strong>et</strong> de la Religion, de la Culture<strong>et</strong> des Sports (<strong>2012</strong>).47 CouEDH, C.A.S. <strong>et</strong> C.S. c. Roumanie, n° 26692/05,20 mars <strong>2012</strong>.48 Directive 2011/36/UE, JO 2011 L 101/1.49 Autriche, Ministère fédéral des Affaires europé<strong>en</strong>nes <strong>et</strong>Étrangères, Groupe de travail sur la lutte contre la traite desêtres humains (<strong>2012</strong>).50 L<strong>et</strong>tonie, Ministère de l’Intérieur (2009).51 Pays-Bas, Ministère de la Justice <strong>et</strong> de la Sécurité (2011).52 Slovénie, Groupe de travail interministériel sur la lutte contrela traite des êtres humains (<strong>2012</strong>).53 Croatie, Comité national pour la lutte contre la traite desêtres humains (<strong>2012</strong>).54 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>c).55 Danemark, Loi n° 275 du 27 mars <strong>2012</strong> portant modificationdu Code pénal, 23 septembre <strong>2012</strong>.56 Lituanie, Code pénal lituani<strong>en</strong>, 147, 147-1, 157, 303 ainsi quel’Annexe <strong>et</strong> le Supplém<strong>en</strong>t 147-2 au Code, 30 juin <strong>2012</strong>.57 Lituanie, Gouvernem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).136


Droits de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> protection des <strong>en</strong>fantsPratique <strong>en</strong>courageanteConTratTo : Adopter une approcheintégrée destinée à lutter contre latraite des êtres humainsEn Italie, l’administration régionale de Toscanea créé un système intégré de lutte contre latraite des êtres humains, ConTratTo (Contro latratta in Toscana – Contre la traite des êtreshumains <strong>en</strong> Toscane), qui apporte un souti<strong>en</strong>aux victimes, souv<strong>en</strong>t très jeunes, <strong>et</strong> quicherche à promouvoir les bonnes pratiques delutte contre la traite dans la région.Ce proj<strong>et</strong> rassemble les secteurs public <strong>et</strong>privé ainsi que les ONG pour traiter c<strong>et</strong>teproblématique, <strong>en</strong> adoptant une approcheglobale <strong>et</strong> <strong>en</strong> se distanciant des mesuresdistinctes <strong>et</strong> non coordonnées qui cibl<strong>en</strong>tuniquem<strong>en</strong>t des groupes spécifiques.Ce système compr<strong>en</strong>d un numéro d’appelgratuit régional (800-186086) disponible24 heures sur 24, qui apporte une aide auxvictimes <strong>et</strong> fournit des informations à toutes lesparties intéressées. La région assure égalem<strong>en</strong>tun premier secours aux victimes <strong>et</strong> leur prise<strong>en</strong> charge par des structures adéquates. Elleleur assure égalem<strong>en</strong>t des soins de santé ainsiqu’un souti<strong>en</strong> psychologique, linguistique <strong>et</strong>juridique.Parmi les autres mesures importantes dans lecadre du système ConTratTo, on peut citer : lacartographie <strong>et</strong> l’observation du phénomènede la traite des êtres humains, l’organisation decampagnes de s<strong>en</strong>sibilisation <strong>et</strong> la formationdes opérateurs qui travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contact avecles victimes.Pour plus d’informations : www.minori.it/minori/lotta-alla-tratta-la-risposta-della-toscana4.3. Une justice adaptée aux<strong>en</strong>fantsLe Programme de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière dedroit de l’<strong>en</strong>fant 58 adopté <strong>en</strong> 2011 considère la promotiond’une justice adaptée aux <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> l’application deslignes directrices du Conseil de l’Europe sur une justiceadaptée aux <strong>en</strong>fants 59 comme des priorités de l’UE <strong>en</strong>matière de <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant.En octobre <strong>2012</strong>, le Réseau europé<strong>en</strong> des médiateursdes <strong>en</strong>fants a mis le thème de la justice adaptéeaux <strong>en</strong>fants au cœur de sa confér<strong>en</strong>ce annuelle58 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011).59 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (2010).organisée sous la Présid<strong>en</strong>te chypriote du Conseilde l’Union europé<strong>en</strong>ne 60 .ACTIVITÉ DE LA FRALa justice est-elle « juste » <strong>en</strong>versles <strong>en</strong>fants ?En <strong>2012</strong>, la FRA a m<strong>en</strong>é des recherches sur l<strong>et</strong>errain <strong>en</strong> étroite collaboration avec la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne afin d’évaluer l’application des lignesdirectrices du Conseil de l’Europe sur une justiceadaptée aux <strong>en</strong>fants.<strong>Les</strong> chercheurs ont interrogé 574 juges, avocats,travailleurs sociaux, psychologues <strong>et</strong> autresprofessionnels concernant l’implication des<strong>en</strong>fants dans les procédures judiciaires, <strong>et</strong> t<strong>en</strong>téd’id<strong>en</strong>tifier les pratiques <strong>et</strong> procédures appliquéesà la participation des <strong>en</strong>fants aux procéduresjudiciaires, <strong>en</strong> tant que victimes ou témoins, dans10 États membres de l’UE (Allemagne, Bulgarie,Espagne, Estonie, Finlande, France, Pologne,Roumanie <strong>et</strong> Royaume-Uni) <strong>et</strong> <strong>en</strong> Croatie. Aucours de ces <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s, les chercheurs ont donnéaux répondants les lignes directrices du Conseil del’Europe, désormais disponibles dans 22 languesde l’UE.<strong>Les</strong> résultats de ces recherches serviront auxactivités de la Commission europé<strong>en</strong>ne concernantla collecte de statistiques sur l’implication des<strong>en</strong>fants dans les procédures judiciaires.Pour plus d’informations, voir : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/project/<strong>2012</strong>/childr<strong>en</strong>-and-justicePlusieurs États membres de l’UE ont modifié leur droitprocédural afin de r<strong>en</strong>dre la participation des <strong>en</strong>fantsaux procédures judiciaires mieux adaptée aux <strong>en</strong>fants.En Hongrie, par exemple, une nouvelle loi imposeaux tribunaux d’utiliser un langage adapté à l’âgedes <strong>en</strong>fants avec lesquels ils communiqu<strong>en</strong>t dans desconvocations, avertissem<strong>en</strong>ts ou sommations 61 . EnRépublique tchèque, la procédure législative <strong>en</strong> vuede l’adoption d’une nouvelle loi relative aux victimesde délits pénaux était sur le point d’aboutir <strong>en</strong> <strong>2012</strong>.C<strong>et</strong>te loi considère les <strong>en</strong>fants comme des personnesparticulièrem<strong>en</strong>t vulnérables <strong>et</strong> exige par conséqu<strong>en</strong>t lerecours à un personnel spécialem<strong>en</strong>t formé pour interrogerles <strong>en</strong>fants. Elle perm<strong>et</strong> égalem<strong>en</strong>t l’utilisationd’équipem<strong>en</strong>t audiovisuel.60 Pour de plus amples informations concernant la16 e Confér<strong>en</strong>ce annuelle du Réseau europé<strong>en</strong> des médiateursdes <strong>en</strong>fants, voir : www.cy<strong>2012</strong>.eu/index.php/<strong>en</strong>/political-cal<strong>en</strong>dar/ev<strong>en</strong>t-72861 Hongrie, Loi LXII de <strong>2012</strong> portant modification de certaineslois relatives à la mise <strong>en</strong> œuvre de normes judiciairesadaptées aux <strong>en</strong>fants, 30 mai <strong>2012</strong>.137


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Dans d’autres États membres de l’UE, le traitem<strong>en</strong>tdes <strong>en</strong>fants dans le cadre des procédures judiciairesa suscité des préoccupations. C’est notamm<strong>en</strong>t le cas<strong>en</strong> Espagne, où, selon un rapport publié par Save theChildr<strong>en</strong> 62 <strong>en</strong> novembre <strong>2012</strong>, les procédures judiciairesdoiv<strong>en</strong>t être mieux adaptées aux besoins des <strong>en</strong>fants.<strong>Les</strong> problèmes financiers <strong>et</strong> le manque de moy<strong>en</strong>shumains ont <strong>en</strong>travé les efforts visant à améliorerl’implication des <strong>en</strong>fants dans les procédures judiciaires<strong>en</strong> Roumanie. En octobre <strong>2012</strong>, le Conseil supérieur dela magistrature s’est prononcé contre la création de tribunauxspécialisés pour les <strong>en</strong>fants, faute de moy<strong>en</strong>s 63 .Pratique <strong>en</strong>courageanteUne meilleure écoute des <strong>en</strong>fantsdans les procédures judiciairesEn Pologne, l’ONG « Fondation Enfants depersonne » <strong>et</strong> le Ministère de la Justice ont mis<strong>en</strong> place un système de visite, d’inspection <strong>et</strong>de certification des institutions possédant dessalles d’audi<strong>en</strong>ce adaptées aux <strong>en</strong>fants. Lacertification est octroyée aux institutions quirespect<strong>en</strong>t une série de critères normalisés. Ceprogramme, mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 2007, a certifié 54institutions.Pour plus d’informations :http://dzieckoswiadek.fdn.pl/przyjazny-pokoj-przesluchanEn Suède, Barnahus (« Maison des <strong>en</strong>fants ») estun programme dans lequel le système judiciaire,les services sociaux <strong>et</strong> les services de santécollabor<strong>en</strong>t pour organiser <strong>en</strong>semble l’auditionà des fins d’<strong>en</strong>quête d’<strong>en</strong>fants victimes d’abus.Des experts spécialem<strong>en</strong>t formés organis<strong>en</strong>tces <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s dans des salles conçues à c<strong>et</strong>eff<strong>et</strong> qui perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t l’observation par desreprés<strong>en</strong>tants de la police, du ministère public,de la déf<strong>en</strong>se <strong>et</strong> des services de protection del’<strong>en</strong>fance via un système de télévision <strong>en</strong> circuitfermé.Le Départem<strong>en</strong>t de sociologie du droit del’université de Lund a évalué c<strong>et</strong>te pratique<strong>et</strong> conclu qu’elle perm<strong>et</strong>tait de r<strong>en</strong>forcer lesélém<strong>en</strong>ts de preuve prés<strong>en</strong>tés au tribunal pardes <strong>en</strong>fants.Pour de plus amples informations, voir le site del’association suédoise des collectivités locales <strong>et</strong> desrégions (SALAR), disponible à : www.skl.se/vi_arb<strong>et</strong>ar_med/socialomsorgochstod/barn-och-unga/nyh<strong>et</strong>sarkiv/ifo_barn_och_unga4.4. Enfants demandeursd’asile <strong>et</strong> migrantsEn septembre <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne a adoptéson premier rapport intermédiaire relatif à la mise <strong>en</strong>œuvre du plan d’action pour les mineurs non accompagnéspour la période <strong>2012</strong>–2014 64 . Ce rapport fait lepoint des progrès accomplis <strong>et</strong> id<strong>en</strong>tifie les principauxdomaines susceptibles d’amélioration dans l’intérêt del’<strong>en</strong>fant, comme la nécessité de recueillir des donnéessur la situation de ces <strong>en</strong>fants, la nécessité d’empêcherles migrations dangereuses <strong>et</strong> la traite d’<strong>en</strong>fants, lanécessité d’offrir un meilleur accès aux garanties procédurales<strong>et</strong> la nécessité de trouver des solutions durables.En <strong>2012</strong>, les principaux domaines préoccupants à traversles États membres de l’UE étai<strong>en</strong>t la tutelle <strong>et</strong> lareprés<strong>en</strong>tation juridique des <strong>en</strong>fants, ainsi que la rét<strong>en</strong>tionadministrative d’<strong>en</strong>fants seuls ou avec leurs familles (voirégalem<strong>en</strong>t la section portant sur les alternatives à larét<strong>en</strong>tion du Chapitre 1). Le Comité des Ministres du Conseilde l’Europe suit de près la question de la dét<strong>en</strong>tion demineurs non accompagnés dans le contexte de l’exécutionde l’arrêt dans l’affaire M.S.S. c. Belgique <strong>et</strong> Grèce 65 .À Chypre, l’Office du Médiateur a publié <strong>en</strong> mai <strong>2012</strong>un rapport sur la représ<strong>en</strong>tation juridique des <strong>en</strong>fantsdemandeurs d’asile non accompagnés 66 . Ce rapporta recommandé des modifications à apporter à la législationpour assurer la représ<strong>en</strong>tation juridique des <strong>en</strong>fantsdemandeurs d’asile non accompagnés.En ce qui concerne les rét<strong>en</strong>tions administratives,Human Rights Watch signale qu’<strong>en</strong> <strong>2012</strong>, certains<strong>en</strong>fants étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core maint<strong>en</strong>us <strong>en</strong> rét<strong>en</strong>tion administrativeà Malte <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant l’issue des procéduresvisant à déterminer leur âge 67 .Au Royaume-Uni, le Commissaire à l’<strong>en</strong>fanced’Angl<strong>et</strong>erre évoque dans un rapport 68 un certainnombre de préoccupations concernant le traitem<strong>en</strong>tdes <strong>en</strong>fants non accompagnés demandeurs d’asile lorsde leur arrivée. Selon ce rapport, ces <strong>en</strong>fants sont <strong>en</strong>rét<strong>en</strong>tion p<strong>en</strong>dant une longue période p<strong>en</strong>dant leurs<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s <strong>et</strong> ceux qui ne demand<strong>en</strong>t pas l’asile lorsde leur <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> r<strong>et</strong>ourn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France. Depuis lors,l’ag<strong>en</strong>ce des frontières du Royaume-Uni (UK BorderAg<strong>en</strong>cy) a mis fin à c<strong>et</strong>te pratique de r<strong>et</strong>our d’<strong>en</strong>fants.Le Commissaire à l’<strong>en</strong>fance a recommandé de ne pasinterroger les <strong>en</strong>fants à leur arrivée, sauf pour recueillir62 Espagne, Save the Childr<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>).63 Roumanie, Conseil supérieur de la magistrature (2013).64 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010a).65 Voir : Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>d).66 Chypre, Médiateur (<strong>2012</strong>).67 Pour plus d’informations concernant le rapport de HumanRights Watch, voir : www.hrw.org/node/108990.68 Matthews, A., The Office of the Childr<strong>en</strong>’s Commissioner (<strong>2012</strong>).138


Droits de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> protection des <strong>en</strong>fantsTableau 4.1 : Demandeurs d’asile par tranche d’âge, <strong>2012</strong> (%), par État membre de l’UEÉtat membrede l’UETotalRépartition par tranches d’âge (<strong>en</strong> % du total)0–13 14–17 18–34 35–64 64 <strong>et</strong> plus InconnuUE27 319 185 20,7 6,8 51,1 20,3 0,9 0,2AT 17 425 22,4 12,1 49,4 15,6 0,5 0,0BE 28 105 21,2 7,5 50,6 20,1 0,6 0,0BG 1 385 11,3 8,0 60,4 19,0 1,3 0,0CY 1 635 9,4 2,9 66,4 20,6 0,4 0,4CZ 740 17,4 2,2 41,6 37,6 1,2 0,0DE 77 540 28,4 7,5 43,0 20,0 1,0 **DK 6 045 17,8 8,5 53,5 19,2 0,9 0,0EE 75 7,8 6,5 50,6 35,1 0,0 0,0EL 9 575 2,9 2,4 82,7 11,9 0,1 0,0ES 2 565 13,3 4,4 61,5 20,3 0,5 0,0FI 3 095 18,5 7,1 52,8 20,5 0,7 0,3FR 60 560 19,1 3,1 52,3 24,7 0,9 0,0HU 2 155 18,1 11,4 57,7 12,4 0,3 0,0IE 955 24,6 4,6 49,3 21,2 0,3 0,0IT 15 715 6,3 5,3 73,4 14,9 0,1 0,0LT 645 9,9 3,4 59,6 26,8 ** 0,0LU 2 050 29,5 4,9 45,5 19,7 0,4 0,0LV 205 13,1 2,9 55,8 28,2 0,0 0,0MT 2 080 3,4 8,2 80,0 8,1 ** 0,3NL* – – – – – – –PL 10 750 35,6 4,3 39,1 20,2 0,7 0,0PT 295 8,5 9,9 58,0 23,5 0,0 0,0RO 2 510 3,8 5,9 78,2 12,0 0,2 0,0SE 43 865 22,1 10,6 45,0 20,7 1,6 0,0SI 305 14,8 17,8 46,7 20,4 ** 0,0SK 730 6,3 6,8 71,0 15,9 0,0 0,0UK 28 175 13,8 5,6 55,3 21,7 1,0 2,5Notes : * Données non disponibles pour les Pays-Bas. En raison de la transition vers un nouveau système d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, depuisjanvier <strong>2012</strong>, les Pays-Bas ne sont pas <strong>en</strong> mesure de fournir de données sur les demandes d’asile qui soi<strong>en</strong>t désagrégéespar citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é <strong>et</strong> âge, <strong>et</strong> sur les décisions de première instance.** Moins de trois demandeurs <strong>en</strong>registrés pour la période de référ<strong>en</strong>ce.– signifie que les données ne sont pas disponibles.Source : Eurostat, 2013, Données <strong>en</strong> bref 5/2013 : Population <strong>et</strong> conditions sociales, p. 6, disponible à :http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_OFFPUB/KS-QA-13-005/EN/KS-QA-13-005-EN.PDFdes informations de base. Selon lui, les <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>sdevrai<strong>en</strong>t avoir lieu après le transfert des <strong>en</strong>fants versles services locaux de protection de l’<strong>en</strong>fance, aprèsavoir eu suffisamm<strong>en</strong>t de temps pour se reposer <strong>et</strong>se rem<strong>et</strong>tre du voyage <strong>et</strong> après avoir eu pu bénéficierd’une représ<strong>en</strong>tation <strong>et</strong> de conseils juridiques.4.5. Famille <strong>et</strong> soins par<strong>en</strong>tauxLe rôle de l’UE <strong>en</strong> matière familiale est limité <strong>et</strong> consisteprincipalem<strong>en</strong>t à veiller à ce que les décisions judiciairesprononcées dans un État membre soi<strong>en</strong>t exécutées dansles autres États membres <strong>et</strong> serv<strong>en</strong>t à déterminer lestribunaux compét<strong>en</strong>ts. Le Règlem<strong>en</strong>t n° 2201/2003(connu sous le nom de « règlem<strong>en</strong>t Bruxelles II bis »)régit la compét<strong>en</strong>ce, la reconnaissance <strong>et</strong> l’exécutiondes décisions <strong>en</strong> matière matrimoniale <strong>et</strong> <strong>en</strong> matière deresponsabilité par<strong>en</strong>tale 69 . La Commission europé<strong>en</strong>nea poursuivi son évaluation de l’application du règlem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> vue d’une modification prévue pour 2013.Différ<strong>en</strong>tes réformes dans ce domaine ont été réaliséesdans les États membres de l’UE <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, mais danscertains cas, les contraintes budgétaires ont restreintles fonds publics disponibles pour leur mise <strong>en</strong> œuvre.69 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 2201/2003 du Conseil, JO 2003 L 338.139


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>En Pologne, la nouvelle loi sur le souti<strong>en</strong> familial <strong>et</strong>la protection alternative 70 est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le1 er janvier <strong>2012</strong>. C<strong>et</strong>te loi vise à sout<strong>en</strong>ir les famillesvulnérables par le biais d’assistants familiaux, d’aidesaux familles, <strong>et</strong> de coordinateurs de la protection familialealternative. En raison des contraintes budgétaires,les pouvoirs locaux ont affirmé ne pas être <strong>en</strong> mesurede respecter certaines des nouvelles obligations. C’estpourquoi, le gouvernem<strong>en</strong>t a proposé de reportercertaines nouvelles obligations jusqu’<strong>en</strong> 2015 par unam<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t de c<strong>et</strong>te loi adopté <strong>en</strong> mars <strong>2012</strong> 71 .Dans d’autres États membres, diverses réformes ontété mises <strong>en</strong> place afin de privilégier le placem<strong>en</strong>t des<strong>en</strong>fants dans des familles d’accueil plutôt qu’<strong>en</strong> institution.En Finlande, une nouvelle loi <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur audébut de l’année <strong>2012</strong> prévoit que, dans les décisionsrelatives au placem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>fants, les familles d’accueildoiv<strong>en</strong>t être préférées à l’accueil <strong>en</strong> institution 72 . Dansson analyse des systèmes de protection des <strong>en</strong>fants,l’Office national d’audit finlandais a découvert deslacunes <strong>en</strong> matière d’accueil, de souti<strong>en</strong> familial <strong>et</strong> dedisponibilité des soins de santé m<strong>en</strong>tale 73 .En novembre <strong>2012</strong>, la Chambre des députés deRépublique tchèque a voté un proj<strong>et</strong> de modification 74de la loi relative à la protection sociale <strong>et</strong> juridiquedes <strong>en</strong>fants auquel le Présid<strong>en</strong>t avant précédemm<strong>en</strong>topposé son v<strong>et</strong>o 75 . <strong>Les</strong> modifications proposées vis<strong>en</strong>tà améliorer la prise <strong>en</strong> charge sociale des <strong>en</strong>fantsvulnérables au sein de leurs propres familles ou dansdes familles d’accueil <strong>en</strong> améliorant la formation despar<strong>en</strong>ts d’accueil ainsi que les services de souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> desecours qui leur sont proposés.En Hongrie, une modification de la loi sur la protectiondes <strong>en</strong>fants 76 prévoit que, sauf dans des cas exceptionnels,par exemple le cas des <strong>en</strong>fants handicapés, la prise<strong>en</strong> charge par l’État des <strong>en</strong>fants de moins de 12 ans doitse faire de préfér<strong>en</strong>ce dans des familles d’accueil <strong>et</strong> nondans des institutions 77 .En novembre <strong>2012</strong>, l’Office du Déf<strong>en</strong>deur public des<strong>droits</strong> de Slovaquie a publié un rapport relatif à la70 Pologne, Loi sur le souti<strong>en</strong> familial <strong>et</strong> la protectionalternative, 9 juin 2011.71 Pologne, Loi portant modification de la Loi sur le souti<strong>en</strong>familial <strong>et</strong> la protection alternative, 27 avril <strong>2012</strong>.72 Finlande, Loi n° 417/2007 sur la protection de l’<strong>en</strong>fance.73 Finlande, Office national d’audit (<strong>2012</strong>).74 République tchèque, Modification de la loi relative à laprotection sociale <strong>et</strong> juridique des <strong>en</strong>fants, 1 er janvier 2013.75 République tchèque, Présid<strong>en</strong>t de la République tchèque(<strong>2012</strong>).76 Hongrie, Loi CXCII de 2001 relative à la reprise par l’État decertains prestataires de services spécialisés de protectionsociale <strong>et</strong> de protection de l’<strong>en</strong>fance <strong>et</strong> portant modificationde certaines lois.77 Hongrie, Loi XXXI de 1997 relative à la protection de l’<strong>en</strong>fance<strong>et</strong> au fonctionnem<strong>en</strong>t des autorités de tutelle.protection des <strong>droits</strong> des <strong>en</strong>fants trouvés non accompagnésde leurs par<strong>en</strong>ts à l’étranger 78 . Dans certainscas, selon ce rapport, les pouvoirs publics n’ont pas agi<strong>en</strong> temps utile dans l’intérêt de l’<strong>en</strong>fant.En octobre <strong>2012</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>t du Danemarka annoncé 79 qu’il appliquera à partir du 1 er novembre 2013une réforme du système de suivi social (socialtilsyn) responsabledes institutions telles que les établissem<strong>en</strong>tsde placem<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> les foyers pour <strong>en</strong>fantshandicapés afin d’assurer des services de qualité.En Croatie, la loi sur le placem<strong>en</strong>t familial 80 a étéadoptée <strong>en</strong> juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> alignée sur la loi relative àl’assistance sociale 81 , dans le but d’augm<strong>en</strong>ter le nombredes familles d’accueil <strong>en</strong> r<strong>en</strong>dant plus accessibles lescritères à respecter.Au Royaume-Uni, la Conv<strong>en</strong>tion de La Haye du19 octobre 1996 concernant la compét<strong>en</strong>ce, la loi applicable,la reconnaissance, l’exécution <strong>et</strong> la coopération<strong>en</strong> matière de responsabilité par<strong>en</strong>tale <strong>et</strong> de mesuresde protection des <strong>en</strong>fants est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le1 er novembre <strong>2012</strong> 82 .4.6. Pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fantsEn <strong>2012</strong>, le Comité de la protection sociale de laCommission europé<strong>en</strong>ne a avalisé le rapport consultatifsur la lutte contre la pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants, saprév<strong>en</strong>tion, <strong>et</strong> la promotion du bi<strong>en</strong>-être des <strong>en</strong>fants(intitulé Tackling and prev<strong>en</strong>ting child poverty, promotingchild well-being) 83 . Ce rapport prés<strong>en</strong>te une analyseapprofondie des principaux outils politiques <strong>et</strong> desprincipales évolutions au niveau national <strong>et</strong> au niveaude l’UE <strong>en</strong> matière de pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> d’exclusion socialedes <strong>en</strong>fants. Il propose que la future recommandationde la Commission europé<strong>en</strong>ne, prévue à l’origine pour<strong>2012</strong>, souti<strong>en</strong>ne les efforts nationaux <strong>et</strong> de l’UE pouraccroître l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politique, r<strong>en</strong>forcer les donnéesfactuelles utilisées pour l’élaboration des politiques,promouvoir le changem<strong>en</strong>t politique <strong>en</strong> intégrant lesquestions liées à la pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants à tous lesdomaines politiques, <strong>et</strong> structurer <strong>et</strong> organiser lesactions de l’UE par priorités afin de créer des synergies.La pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants est une question de plus <strong>en</strong>plus préoccupante dans l’Union europé<strong>en</strong>ne. Selonles chiffres d’Eurostat pour 2011 84 , 27 % des <strong>en</strong>fants78 Slovaquie, Office du Déf<strong>en</strong>seur public des <strong>droits</strong> (<strong>2012</strong>).79 Danemark, Gouvernem<strong>en</strong>t danois <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>).80 Croatie, Loi portant modification de la loi sur les famillesd’accueil, 13 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.81 Croatie, Loi sur la protection sociale, 16 mars <strong>2012</strong>.82 Royaume-Uni, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).83 Comité de la protection sociale (<strong>2012</strong>).84 Pour plus d’informations, voir : http://europa.eu/rapid/press-release_STAT-13-28_fr.htm.140


Droits de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> protection des <strong>en</strong>fantsétai<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acés de pauvr<strong>et</strong>é ou d’exclusion sociale,un pourc<strong>en</strong>tage plus élevé qu’il ne l’est pour le restede la population. La crise économique a un impactparticulier sur la situation dans les États membres. Le24 octobre <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne a proposé 85de créer un fonds doté d’un budg<strong>et</strong> de 2,5 milliards EURpour la période 2014–2020 afin d’aider les personnes lesplus défavorisées dans l’UE, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>fants,<strong>en</strong> sout<strong>en</strong>ant les mécanismes nationaux qui fourniss<strong>en</strong>tdes alim<strong>en</strong>ts, des vêtem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> d’autres articles ess<strong>en</strong>tiels.La question de la pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants a égalem<strong>en</strong>tété le thème de confér<strong>en</strong>ces organisées <strong>en</strong> <strong>2012</strong>par les Présid<strong>en</strong>ces du Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne(le Danemark 86 <strong>et</strong> Chypre 87 ).« Nous devons donc garder une approche ciblée <strong>et</strong> dédiéede la lutte contre la pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants. <strong>Les</strong> choix qu<strong>en</strong>ous faisons aujourd’hui vont littéralem<strong>en</strong>t façonnerl’av<strong>en</strong>ir de l’Europe, dans lequel les <strong>en</strong>fants d’aujourd’huiauront grandi. Nous ne devons pas abandonner <strong>et</strong> nedevons pas revoir à la baisse nos ambitions, ni à cause dela crise économique, ni parce que la tâche qui nous att<strong>en</strong>dsemble écrasante. »Kar<strong>en</strong> Hækkerup, Ministre danoise des Affaires sociales <strong>et</strong> de l’intégration,Confér<strong>en</strong>ce sur les <strong>droits</strong> des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> la prév<strong>en</strong>tion de lapauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants, Présid<strong>en</strong>ce de l’UE, Cop<strong>en</strong>hague, 19 mars <strong>2012</strong>La crise économique a touché les <strong>en</strong>fants dans plusieursÉtats membres de l’UE, que ce soit par la diminution desrev<strong>en</strong>us des familles ou par la réduction des dép<strong>en</strong>sessociales des États. Selon l’étude réalisée par le Fondsdes Nations Unies pour l’<strong>en</strong>fance (Unicef) sur l’impactde la crise sur les <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> Espagne 88 , les coupesbudgétaires touch<strong>en</strong>t les services qui se consacr<strong>en</strong>t aux<strong>en</strong>fants, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t les services de santé, l’éducation<strong>et</strong> les services sociaux.Au Portugal, un décr<strong>et</strong> adopté <strong>en</strong> juin <strong>2012</strong> a réduit lemontant de diverses allocations de manière significative,ce qui a eu de graves conséqu<strong>en</strong>ces financièrespour les familles avec <strong>en</strong>fants 89 .En Italie, la Société itali<strong>en</strong>ne de pédiatrie 90 , lesprincipaux réseaux de pédiatrie <strong>et</strong> les associations dedéf<strong>en</strong>se des <strong>droits</strong> des <strong>en</strong>fants ont exprimé leur inquiétudeconcernant l’impact des coupes budgétaires dansle secteur social <strong>et</strong> le secteur des soins de santé. Selonle Présid<strong>en</strong>t de l’Autorité pour l’<strong>en</strong>fance <strong>et</strong> l’adolesc<strong>en</strong>ce91 , fondant ses propos sur des données 92 publiées85 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c).86 Voir: http://eu<strong>2012</strong>.dk/<strong>en</strong>/Me<strong>et</strong>ings/Confer<strong>en</strong>ces/Mar/Europe-de-l-Enfance.87 Voir: www.cy<strong>2012</strong>.eu/<strong>en</strong>/ev<strong>en</strong>ts/child-poverty-andwell-being-confer<strong>en</strong>ce.88 Fonds des Nations Unies pour l’<strong>en</strong>fance (Unicef) (<strong>2012</strong>a).89 Portugal, Décr<strong>et</strong>-loi n° 133/<strong>2012</strong>, 27 juin <strong>2012</strong>.90 Italie, Société itali<strong>en</strong>ne de pédiatrie (<strong>2012</strong>).91 Italie, Autorité nationale pour l’<strong>en</strong>fance <strong>et</strong> l’adolesc<strong>en</strong>ce(<strong>2012</strong>).92 Italie, Institut national de statistiques (<strong>2012</strong>).par l’office national itali<strong>en</strong> de statistiques (ISTAT), prèsde deux millions d’<strong>en</strong>fants viv<strong>en</strong>t dans des famillespauvres <strong>en</strong> Italie.La situation économique de la Grèce s’est singulièrem<strong>en</strong>tcompliquée <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Le Comité de l’ONU sur les <strong>droits</strong>de l’<strong>en</strong>fant, dans ses observations finales sur le rapportnational de la Grèce 93 , a exprimé ses vives préoccupationsconcernant le droit à la vie, à la survie <strong>et</strong> à l’épanouissem<strong>en</strong>tdes <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> des adolesc<strong>en</strong>ts dont lesfamilles perd<strong>en</strong>t rapidem<strong>en</strong>t leurs rev<strong>en</strong>us <strong>et</strong> leur accèsaux services sociaux financés par l’État, notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> matière de soins de santé <strong>et</strong> de sécurité sociale.Le Comité a exprimé <strong>en</strong> particulier ses préoccupationsconcernant le chômage des jeunes <strong>et</strong> les taux de décrochagescolaire, <strong>en</strong> particulier parmi les <strong>en</strong>fants roms.Le rapport parallèle du Médiateur grec au Comité del’ONU sur les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant relève une augm<strong>en</strong>tationdu nombre d’<strong>en</strong>fants qui m<strong>en</strong>di<strong>en</strong>t ou qui travaill<strong>en</strong>tcomme v<strong>en</strong>deurs ambulants 94 . En mars <strong>2012</strong>, le Comiténational grec de l’Unicef a exprimé dans un rapport 95ses préoccupations concernant la pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants<strong>et</strong> la malnutrition, relevant des cas d’élèves qui se sontévanouis à l’école.Le 22 mars <strong>2012</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>t de la Finlandea annoncé que l’indexation annuelle des allocationsfamiliales serait interrompue <strong>en</strong>tre 2013 <strong>et</strong> 2015 dansle cadre des efforts déployés par le gouvernem<strong>en</strong>t pourréduire les dép<strong>en</strong>ses publiques d’un montant équival<strong>en</strong>tà 1,2 milliard EUR au cours de la période 2013–2016. LeComité du droit constitutionnel qui s’est p<strong>en</strong>ché surc<strong>et</strong>te proposition a conclu que la récession économiqueconstituait un motif valable pour réduire les allocationssociales, pour autant que c<strong>et</strong>te diminution n’<strong>en</strong>trave pasle respect des obligations constitutionnelles. Ce comitéa jugé que la diminution des allocations familiales,estimée à 8 % d’ici à l’année 2015, était acceptable.La modification de la loi sur les allocations familiales(lapsilisälaki/barnbidragslag, loi n° 796/1992, modificationlégislative n° 713/<strong>2012</strong>) <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> vigueur au1 er janvier 2013.Au Royaume-Uni, un rapport du Secrétaire d’Étatà l’emploi <strong>et</strong> aux r<strong>et</strong>raites 96 indique que l’objectif deréduire de moitié la pauvr<strong>et</strong>é des <strong>en</strong>fants d’ici à <strong>2012</strong>n’a pas <strong>en</strong>core été atteint. Le nombre des <strong>en</strong>fants vivantdans des conditions de pauvr<strong>et</strong>é relative de rev<strong>en</strong>u<strong>en</strong> 2010–2011 a diminué de 2,3 millions, soit 600 000 demoins que l’objectif prévu.93 ONU, Comité des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant (<strong>2012</strong>).94 Grèce, Médiateur (<strong>2012</strong>).95 Unicef (<strong>2012</strong>b).96 Royaume-Uni, Ministère du Travail <strong>et</strong> des R<strong>et</strong>raites, Ministèrede l’Éducation (<strong>2012</strong>).141


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>4.7. Participation des <strong>en</strong>fantsLa participation des <strong>en</strong>fants est un droit inscrit dans laCRC de l’ONU <strong>et</strong> dans la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de l’Union europé<strong>en</strong>ne.En mars <strong>2012</strong>, le Conseil de l’Europe a publié unerecommandation consacrée à la participation des<strong>en</strong>fants <strong>et</strong> des jeunes âgés de moins de 18 ans 97 définissantun certain nombre de principes <strong>et</strong> de mesuresess<strong>en</strong>tiels pour les États membres de l’UE, notamm<strong>en</strong>tl’échange des bonnes pratiques <strong>en</strong> matière de participation,la mise <strong>en</strong> place de mécanismes adaptés perm<strong>et</strong>tantaux <strong>en</strong>fants de porter plainte, l’organisation deprogrammes d’information <strong>et</strong> d’éducation de la populationafin de s<strong>en</strong>sibiliser au droit à la participation, <strong>et</strong>l’amélioration de la capacité professionnelle.Pour aider les États membres à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre c<strong>et</strong>terecommandation, le Conseil de l’Europe a lancé l’élaborationd’un outil d’auto-évaluation sur la participationdes <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> des jeunes de moins de 18 ans. La FRAparticipe à l’élaboration de proj<strong>et</strong>s d’indicateurs dec<strong>et</strong> outil afin de perm<strong>et</strong>tre la collecte de données <strong>et</strong>l’évaluation de l’inclusion de la participation des <strong>en</strong>fantsdans des secteurs pertin<strong>en</strong>ts (justice, santé, éducation),dans lesquels les décisions touch<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t les<strong>en</strong>fants.Le Danemark a modifié la loi qui régit le Conseil nationalde l’<strong>en</strong>fance (Børneråd<strong>et</strong>) 98 . C<strong>et</strong>te loi prévoit désormaisexplicitem<strong>en</strong>t que le Conseil doit pr<strong>en</strong>dre les points devue des <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> considération dans son travail.En <strong>2012</strong>, le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne a publié lerésultat de son initiative consistant à demander à plusde 1 000 <strong>en</strong>fants âgés de cinq à six ans leur avis sur lesécoles maternelles. 99L’un des indicateurs d’une participation efficace des<strong>en</strong>fants est l’accès direct des <strong>en</strong>fants à des mécanismesde réclamation <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> de l’homme. Seulsquelques États membres de l’UE collect<strong>en</strong>t des donnéesv<strong>en</strong>tilées par âge pour refléter les réclamations déposéesdirectem<strong>en</strong>t par des <strong>en</strong>fants.En France par exemple, le Déf<strong>en</strong>seur des <strong>droits</strong> signalequ’<strong>en</strong> <strong>2012</strong>, il a reçu au total 1 496 réclamations relativesà des violations des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant, dont 120 réclamationsdéposées par les <strong>en</strong>fants eux-mêmes 100 .97 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>e).98 Danemark, Loi n° 598 du 18 juin <strong>2012</strong> portant modificationde la loi relative à l’état de droit <strong>et</strong> à l’administration dans ledomaine social, 18 juin <strong>2012</strong>.99 Danemark, Conseil national de l’<strong>en</strong>fance (<strong>2012</strong>).100 France, Déf<strong>en</strong>deur des <strong>droits</strong> (<strong>2012</strong>).Pratique <strong>en</strong>courageanteR<strong>en</strong>contre avec le Ministre :demander aux <strong>en</strong>fants leur point devue sur les nouvelles lois <strong>et</strong> politiquesEn Angl<strong>et</strong>erre, l’Office du Directeur aux <strong>droits</strong> del’<strong>en</strong>fant (Office of the Childr<strong>en</strong>’s Rights Director)a facilité une série de réunions <strong>en</strong>tre le Ministrede l’<strong>en</strong>fance <strong>et</strong> des groupes d’<strong>en</strong>fants afin deperm<strong>et</strong>tre au Ministre d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre directem<strong>en</strong>tles points de vue des <strong>en</strong>fants sur une série desuj<strong>et</strong>s qui les concern<strong>en</strong>t. Ces r<strong>en</strong>contres ontporté sur des suj<strong>et</strong>s tels que la Charte sur lesfoyers pour <strong>en</strong>fants, la séparation des <strong>en</strong>fants<strong>en</strong> famille d’accueil de leurs frères <strong>et</strong> sœurs<strong>et</strong> autres contacts, l’éducation des <strong>en</strong>fants <strong>en</strong>situation d’accueil, l’adoption, le placem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>famille <strong>et</strong> <strong>en</strong> foyer.<strong>Les</strong> résultats de ces r<strong>en</strong>contres sont disponiblessur le site intern<strong>et</strong> de l’Office du Directeur aux<strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant. Ces résultats sont utilisésdirectem<strong>en</strong>t pour les rapports <strong>et</strong> docum<strong>en</strong>tsofficiels de politique, comme les docum<strong>en</strong>tsde consultation <strong>et</strong> les livres blancs, ce quiperm<strong>et</strong> d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre publiquem<strong>en</strong>t la voix <strong>et</strong>les points de vue des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> d’<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ircompte dans les travaux du gouvernem<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong>politiques publiques qui s’écart<strong>en</strong>t des pointsde vue exprimés par les <strong>en</strong>fants consultésnécessiteront une justification minutieuse. Ilest ainsi possible de suivre les points de vueexprimés par les <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> leur incid<strong>en</strong>ce surl’évolution des politiques <strong>et</strong> de la législation.Pour plus d’informations, voir : www.rights4me.orgEntre avril <strong>et</strong> décembre 2011, le Médiateur néerlandaisdes <strong>en</strong>fants a été contacté à 690 reprises à propos deviolations des <strong>droits</strong> de l’homme. Sur ces réclamations,128 ont été déposées par des <strong>en</strong>fants pour desproblèmes portant notamm<strong>en</strong>t sur la protection de lajeunesse, l’éducation, la police, la justice, le divorce <strong>et</strong>la situation des <strong>en</strong>fants migrants 101 .PerspectivesConsci<strong>en</strong>ts de la nécessité d’investir dans les <strong>en</strong>fants<strong>et</strong> de rompre la chaîne des vulnérabilités d’une générationà l’autre pour progresser, les législateurs de l’UEdevrai<strong>en</strong>t poursuivre leurs efforts pour réduire le pluspossible les eff<strong>et</strong>s néfastes de la crise sur les <strong>en</strong>fants.Une recommandation à v<strong>en</strong>ir consacrée à la pauvr<strong>et</strong>é<strong>et</strong> au bi<strong>en</strong>-être des <strong>en</strong>fants devrait fournir aux Étatsmembres une série de principes communs <strong>en</strong> vued’une action efficace dans des domaines ess<strong>en</strong>tiels telsque l’accès à des ressources adéquates, l’accès à des101 Pays-Bas, Médiateur des <strong>en</strong>fants (<strong>2012</strong>).142


Droits de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> protection des <strong>en</strong>fantsservices de qualité à un prix abordable <strong>et</strong> le droit des<strong>en</strong>fants à la participation. Il est égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visagéde développer une série d’indicateurs perm<strong>et</strong>tant desuivre la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> l’exclusion sociale des <strong>en</strong>fants auniveau national. <strong>Les</strong> mesures d’austérité ont <strong>en</strong>traînéune réduction considérable des services tels quel’accueil des <strong>en</strong>fants, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te communication devraitcontribuer à r<strong>en</strong>forcer les investissem<strong>en</strong>ts sociaux.<strong>Les</strong> mesures ciblant les <strong>en</strong>fants non accompagnés <strong>et</strong>séparés de leur famille vont se poursuivre <strong>en</strong> 2013 sur labase du Plan d’action sur les mineurs non accompagnés(2010–2014). Le Bureau europé<strong>en</strong> d’appui <strong>en</strong> matièred’asile (EASO), avec le souti<strong>en</strong> de la FRA, publiera <strong>en</strong>2013 un manuel consacré à l’évaluation de l’âge. Ciblantce groupe vulnérable particulier, l’EASO va égalem<strong>en</strong>télaborer un nouveau module consacré à l’interrogationdes <strong>en</strong>fants dans le cadre du programme de formationeuropé<strong>en</strong> destiné à la formation des ag<strong>en</strong>ts actifs dansle domaine de l’asile à travers l’UE. La FRA a été invitéeà faire partie du Groupe de référ<strong>en</strong>ce chargé d’ém<strong>et</strong>tredes avis au suj<strong>et</strong> de ce module.L’application concrète des <strong>droits</strong> des <strong>en</strong>fants dansla réalité judiciaire est un point d’action ess<strong>en</strong>tiel del’Ag<strong>en</strong>da de l’UE pour les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> de lastratégie du Conseil de l’Europe sur les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant(<strong>2012</strong>–2015). En 2013, une directive relative à desprotections spéciales pour les personnes soupçonnéesou accusées particulièrem<strong>en</strong>t vulnérables, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>tles <strong>en</strong>fants, devrait être proposée. Elle reconnaitles multiples défis auxquels les délinquants mineursse trouv<strong>en</strong>t confrontés. Ces initiatives législativesseront complétées par des recherches approfondiesau niveau de l’UE. La Commission europé<strong>en</strong>ne proj<strong>et</strong>tede lancer son rapport sur la justice pénale au deuxièm<strong>et</strong>rimestre de 2013, <strong>et</strong> l’année prochaine, la FRA élargirases recherches sur le terrain dans le cadre du proj<strong>et</strong>sur la justice adaptée aux <strong>en</strong>fants, <strong>en</strong> interrogeant des<strong>en</strong>fants impliqués dans des procédures judiciaires.La protection des <strong>en</strong>fants sur l’intern<strong>et</strong> contre toutesles formes de viol<strong>en</strong>ce reste un défi pour l’annéeà v<strong>en</strong>ir. Dans ce domaine, l’adoption d’une stratégieeuropé<strong>en</strong>ne pour un intern<strong>et</strong> mieux adapté aux <strong>en</strong>fantsa été une réalisation importante <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Il reste toutefoisdes difficultés au niveau de la mise <strong>en</strong> œuvre, <strong>et</strong>il va falloir définir des règles <strong>et</strong> des dispositions plusprécises concernant les peines à prévoir pour lutterplus efficacem<strong>en</strong>t contre la pédopornographie <strong>et</strong> pourrégler les problèmes de protection des données <strong>et</strong> derespect de la vie privée. Un développem<strong>en</strong>t importantprévu pour 2013 est l’inauguration d’un nouveauC<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong> de lutte contre la cybercriminalité, quicoordonnera au niveau de l’Union europé<strong>en</strong>ne la luttecontre la cybercriminalité.143


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Référ<strong>en</strong>cesTous les li<strong>en</strong>s hypertexte ont été consultés le 2 mai 2013.Allemagne, Fonds Heimerziehung (<strong>2012</strong>), « AktuelleBeschlüsse der L<strong>en</strong>kungsausschüsse Fonds«Heimerziehung West» und Fonds «Heimerziehung inder DDR» », Communiqué de presse, 30 octobre <strong>2012</strong>,disponible à : www.fonds-heimerziehung.de/aktuelles/aktuelle-meldung<strong>en</strong>.html.Allemagne, Entwurf eines Ges<strong>et</strong>zes zur Änderung desGrundges<strong>et</strong>zes – Ges<strong>et</strong>z zur grundges<strong>et</strong>zlich<strong>en</strong> Verankerungvon Kinderrecht<strong>en</strong>, 26 juin <strong>2012</strong>, disponible à : http://dip21.bundestag.de/dip21/btd/17/101/1710118.pdf.Allemagne, Stellungnahme der Bundesregierung zuder Entschließung des Bundesrates Kinderrechte imGrundges<strong>et</strong>z verankern, 19 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, disponibleà : www.bundesrat.de/nn_8336/SharedDocs/Drucksach<strong>en</strong>/<strong>2012</strong>/0401-500/431-12.html.Autriche, Loi fédérale par laquelle le Code pénalest am<strong>en</strong>dé —Am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t du Code pénal 2011(Bundesges<strong>et</strong>z, mit dem das Strafges<strong>et</strong>zbuch geändertwird — Strafges<strong>et</strong>znovelle 2011).Autriche, Ministère fédéral pour les Affaireseuropé<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> internationales, Task Force sur la luttecontre la traite des êtres humains (Bundesministeriumfür europäische und internationale Angeleg<strong>en</strong>heit<strong>en</strong>,Task Force zur Bekämpfung des M<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>handels)(<strong>2012</strong>), « Nationaler Aktionsplan zur Bekämpfung desM<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>handels für die Jahre <strong>2012</strong>–2014 », disponibleà : www.bmeia.gv.at/fileadmin/user_upload/bmeia/media/2-Auss<strong>en</strong>politik_Z<strong>en</strong>trale/M<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>rechte/3._Nationaler_Aktionsplan_<strong>2012</strong>-2014_FINAL.pdf.Autriche, Ministère de l’Intérieur (Bundesministerium fürInneres) (<strong>2012</strong>), « Operation „CAROLE“ – bislang größteinternationale Operation geg<strong>en</strong> Kinderpornografie inÖsterreich’ », Communiqué de presse, 4 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>,disponible à : www.bmi.gv.at/cms/bmi/_news/bmi.aspx?id=67414D4739786C624144513D&page=0&view=1.Belgique, Proj<strong>et</strong> de loi portant ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t à laConv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe sur la protectiondes <strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> les abus sexuels,2 décembre 2011.Belgique, Région wallonne, Décr<strong>et</strong> portant ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t,pour ce qui concerne les matières dont l’exercice a ététransféré par la Communauté française à la Régionwallonne, à la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe pourla protection des <strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> lesabus sexuels, faite à Lanzarote le 25 octobre 2007,26 avril <strong>2012</strong>.Belgique, Commission Communautaire Commune dela Région de Bruxelles-Capitale, Ordonnance portantass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t à la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe surla protection des <strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> lesabus sexuels, adoptée à Lanzarote le 25 octobre 2007,1 er mars <strong>2012</strong>.Belgique, Ministère de la Communauté germanophone,Décr<strong>et</strong> portant ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t à la Conv<strong>en</strong>tion du Conseilde l’Europe pour la protection des <strong>en</strong>fants contrel’exploitation <strong>et</strong> les abus sexuels, faite à Lanzarote le25 octobre 2007, 28 mars 2011.Belgique, Autorité Flamande, Décr<strong>et</strong> portantass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europesur la protection des <strong>en</strong>fants contre l’exploitation <strong>et</strong> lesabus sexuels, établie à Lanzarote le 25 octobre 2007,12 février <strong>2012</strong>.Berelowitz, S., Firmin, C., Edwards, G. <strong>et</strong> Gulyurtlu, S., TheOffice of the Childr<strong>en</strong>’s Commissioner (<strong>2012</strong>), I thoughtI was the only one. 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<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong><strong>en</strong>voyée à la Chambre des députes (Tweede Kamer derStat<strong>en</strong>-G<strong>en</strong>eraal), n° J-3092758, 28 novembre 2011.Pologne, Loi relative au souti<strong>en</strong> familial <strong>et</strong> aux famillesd’accueil (Ustawa o wspieraniu rodziny i pieczyzastępczej), 9 juin 2011.Portugal, Décr<strong>et</strong>-loi n° 133/<strong>2012</strong> (Decr<strong>et</strong>olein.º 133/<strong>2012</strong>), 27 juin <strong>2012</strong>, disponible à :www.cite.gov.pt/pt/destaques/complem<strong>en</strong>tosDestqs/Declei_133_<strong>2012</strong>.pdf.Pologne, Loi sur les modifications de la loi relative ausouti<strong>en</strong> familial <strong>et</strong> aux familles d’accueil (Ustawaozmianie ustawy o wspieraniu rodziny i pieczyzastępczej), 27 avril 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5 ÉGALITÉ ET NON-DISCRIMINATION .................................... 1515.1. Développem<strong>en</strong>ts clés : aspects europé<strong>en</strong>s ............ 1515.2. Développem<strong>en</strong>ts clés : aspects nationaux ............. 1555.2.1. Développem<strong>en</strong>ts législatifs <strong>et</strong>non législatifs : aspects transversaux .......... 1555.2.2. Discrimination fondée sur la religionou les convictions ........................................... 1565.2.3. Discrimination fondée sur l’âge .................... 1585.2.4. Discrimination fondée sur le handicap ........ 1605.2.5. Discrimination fondée sur l’ori<strong>en</strong>tationsexuelle <strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re ...................... 1675.2.6. Discrimination fondée sur le sexe ................ 1745.2.7. Discrimination multiple<strong>et</strong> intersectionnelle ........................................ 175Perspectives ........................................................................ 178Référ<strong>en</strong>ces .......................................................................... 179149


150ONU <strong>et</strong> CdEJanvierFévrier14 mars – La Turquie devi<strong>en</strong>t le premierÉtat membre du Conseil de l’Europe àratifier la Conv<strong>en</strong>tion sur la prév<strong>en</strong>tion<strong>et</strong> la lutte contre la viol<strong>en</strong>ce à l’égarddes femmes <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce domestique(conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul).21–23 mars – Le Comité directeur pourles <strong>droits</strong> de l’homme du Conseil del’Europe m<strong>et</strong> sur pied un groupe derédaction constitué d’experts desÉtats membres (CDDH-AGE) <strong>en</strong> vued’étudier les possibilités d’adoptiond’un docum<strong>en</strong>t non contraignant sur les<strong>droits</strong> de l’homme des personnes âgées.MarsAvrilMai13 juin – Le Comité des Ministresdu Conseil de l’Europe adopte laRecommandation sur la protection <strong>et</strong>la promotion des <strong>droits</strong> des femmes <strong>et</strong>des filles handicapées.26 juin – L’Assemblée parlem<strong>en</strong>taire duConseil de l’Europe adopte la Résolution« Discriminations multiples à l’égarddes femmes musulmanes <strong>en</strong> Europe :pour l’égalité des chances ».JuinJuill<strong>et</strong>21–24 août – Le groupe de travail desNations Unies à composition non limitéesur le vieillissem<strong>en</strong>t appelle à protégerplus efficacem<strong>en</strong>t les <strong>droits</strong> despersonnes âgées.Août14 septembre – Le Bureau des <strong>droits</strong>de l’homme des Nations Unies publieune brochure, Nés libres <strong>et</strong> égaux, ausuj<strong>et</strong> des <strong>droits</strong> humains des personneslesbi<strong>en</strong>nes, gays, bisexuelles <strong>et</strong>transg<strong>en</strong>res (LGBT) dans le monde.Septembre22 octobre – Le Comité des <strong>droits</strong> despersonnes handicapées des NationsUnies publie ses observations finalessur la Hongrie.OctobreNovembre11 décembre – Le Secrétaire généraldes Nations Unies appelle à m<strong>et</strong>treun terme aux viol<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> auxdiscriminations fondées sur l’id<strong>en</strong>tité deg<strong>en</strong>re <strong>et</strong> l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle.DécembreUE18 janvier – Confér<strong>en</strong>ce inaugurale de l’« Année europé<strong>en</strong>ne du vieillissem<strong>en</strong>t actif<strong>et</strong> de la solidarité intergénérationnelle »JanvierFévrier5 mars – La Commission europé<strong>en</strong>ne publie un rapport de suivi sur « <strong>Les</strong> femmesdans les instances de décision économique au sein de l’UE ».13 mars – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte la Résolution sur l’égalité <strong>en</strong>tre les femmes<strong>et</strong> les hommes dans l’Union europé<strong>en</strong>ne – 2011.29 mars – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte la Résolution sur le rapport 2010 sur lacitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é de l’Union – lever les obstacles à l’exercice des <strong>droits</strong> des citoy<strong>en</strong>s del’Union europé<strong>en</strong>ne.MarsAvril24 mai – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte la Résolution sur la lutte contrel’homophobie <strong>en</strong> Europe.24 mai – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte la Résolution cont<strong>en</strong>ant des recommandationsà la Commission sur l’application du principe de l’égalité de rémunération destravailleurs <strong>et</strong> des travailleuses pour un même travail ou un travail de valeur égale.Mai11 juin – La FRA publie un avis sur la proposition de règlem<strong>en</strong>t de l’UE sur les eff<strong>et</strong>spatrimoniaux des part<strong>en</strong>ariats <strong>en</strong>registrés.11 juin – La Commission europé<strong>en</strong>ne publie un rapport sur la discrimination àl’<strong>en</strong>contre des personnes transsexuelles <strong>et</strong> intersexuées fondée sur le sexe,l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re <strong>et</strong> l’expression de g<strong>en</strong>re.19 juin – La Commission europé<strong>en</strong>ne adopte la communication « La stratégie de l’UE<strong>en</strong> vue de l’éradication de la traite des êtres humains pour la période <strong>2012</strong>-2016 ».JuinJuill<strong>et</strong>AoûtSeptembre25 octobre – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne adopt<strong>en</strong>tla directive établissant des normes minimales concernant les <strong>droits</strong>, le souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> laprotection des victimes de la criminalité dans l’UE (directive victimes, <strong>2012</strong>/29/UE).26 octobre – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> publie une étude sur une pot<strong>en</strong>tielle feuille deroute de l’UE pour l’égalité des personnes LGBT.29 octobre – Le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne adopte un cadre de niveau europé<strong>en</strong>conformém<strong>en</strong>t à l’article 33, paragraphe 2, de la Conv<strong>en</strong>tion des Nations Uniesrelative aux <strong>droits</strong> des personnes handicapées (CRPD).Octobre6 novembre – La Commission Libertés civiles, justice <strong>et</strong> affaires intérieures duParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (LIBE) adopte la résolution annuelle sur les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.6 novembre – La Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne (CJUE) estime queles dispositions nationales hongroises imposant la cessation de l’activitéprofessionnelle des juges, des procureurs <strong>et</strong> des notaires ayant atteint l’âge de62 ans sont contraires à la directive sur l’emploi (2000/78/CE).8 novembre – La Confér<strong>en</strong>ce europé<strong>en</strong>ne sur la viol<strong>en</strong>ce domestique à l’<strong>en</strong>contredes femmes a lieu à Chypre.Novembre7 décembre – Le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne publie la Déclaration « L’Annéeeuropé<strong>en</strong>ne du vieillissem<strong>en</strong>t actif <strong>et</strong> de la solidarité intergénérationnelle (<strong>2012</strong>) : lavoie à suivre ».Décembre


5Égalité <strong>et</strong> non-discriminationL’Union europé<strong>en</strong>ne (UE) <strong>et</strong> ses États membres ont effectué des démarches concrètes <strong>en</strong> <strong>2012</strong> dans l’optique depromouvoir l’égalité <strong>et</strong> la non-discrimination dans l’UE. Plusieurs États membres de l’UE ont ratifié la Conv<strong>en</strong>tiondes Nations Unies relative aux <strong>droits</strong> des personnes handicapées, <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne a adoptéun cadre de suivi de la mise <strong>en</strong> œuvre de la conv<strong>en</strong>tion au niveau europé<strong>en</strong>. Année du vieillissem<strong>en</strong>t actif,<strong>2012</strong> a mis <strong>en</strong> lumière les défis <strong>et</strong> obstacles r<strong>en</strong>contrés par les personnes âgées, y compris celles qui ont unhandicap à supporter, <strong>et</strong> des politiques ont été amorcées <strong>en</strong> vue de remédier à c<strong>et</strong>te situation. Le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> a réitéré son appel auprès de la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> faveur de mesures plus complètesconcernant les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> des personnes lesbi<strong>en</strong>nes, gays, bisexuelles <strong>et</strong> transg<strong>en</strong>res. La propositionde directive relative à la mise <strong>en</strong> œuvre du principe de l’égalité de traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les personnes sansdistinction de religion ou de convictions, de handicap, d’âge ou d’ori<strong>en</strong>tation sexuelle, connue sous le nom de« directive horizontale », a fait l’obj<strong>et</strong> de nouvelles discussions. Enfin, les gouvernem<strong>en</strong>ts, la société civile <strong>et</strong>les organismes de promotion de l’égalité de nombreux États membres ont poursuivi leurs efforts <strong>en</strong> vue dedéf<strong>en</strong>dre l’égalité <strong>et</strong> la non-discrimination, malgré les défis posés par les mesures d’austérité.5.1. Développem<strong>en</strong>ts clés :aspects europé<strong>en</strong>sAdoption <strong>et</strong> ratificationd’instrum<strong>en</strong>ts juridiquesLe Traité de Lisbonne a fait de l’interdiction de ladiscrimination un <strong>en</strong>jeu touchant l’<strong>en</strong>semble desdomaines législatifs <strong>et</strong> politiques europé<strong>en</strong>s. Deuxdirectives europé<strong>en</strong>nes ont été adoptées dans c<strong>et</strong> esprit,reconnaissant explicitem<strong>en</strong>t l’importance transversalede l’égalité <strong>et</strong> de la non-discrimination. La DirectiveQualification Asile (refonte) a tout d’abord été adoptée<strong>en</strong> décembre 2011 (voir égalem<strong>en</strong>t le Chapitre 1 consacréà l’asile, à l’immigration <strong>et</strong> à l’intégration). C<strong>et</strong>te directive<strong>en</strong>traîne une meilleure reconnaissance de la non-discrimination<strong>et</strong> des formes de persécution propres au g<strong>en</strong>re, <strong>et</strong>inclut notamm<strong>en</strong>t l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re dans les élém<strong>en</strong>tsà pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération pour définir un « groupe socialspécifique » 1 .1 Directive 2011/95/UE, JO 2011 L 337, art. 10.Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dans le domainede l’égalité <strong>et</strong> de la non-discrimination : Le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne adopte le 29 octobre <strong>2012</strong>le cadre de niveau europé<strong>en</strong> pour la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>et</strong>le suivi de la Conv<strong>en</strong>tion des Nations Unies relative aux<strong>droits</strong> des personnes handicapées (CRPD), à la suite de laratification par l’UE de la CRPD <strong>en</strong> décembre 2010. Le cadre<strong>en</strong>globe la Commission europé<strong>en</strong>ne, le Médiateur europé<strong>en</strong>,la commission des pétitions du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, la FRA<strong>et</strong> le Forum europé<strong>en</strong> des personnes handicapées. Cinq États membres de l’UE ratifi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>2012</strong> la CRDP, soit24 États membres de l’UE au total, <strong>en</strong> plus de la Croatie ;une grande majorité d’<strong>en</strong>tre eux ont désigné des points decontact conformém<strong>en</strong>t à la conv<strong>en</strong>tion <strong>et</strong>, concernant lesmécanismes de suivi, ont soit ét<strong>en</strong>du le mandat d’organesexistants soit créé de nouveaux organismes chargésspécifiquem<strong>en</strong>t du suivi de la CRPD. La Commission des libertés civiles, de la justice <strong>et</strong> desaffaires intérieures (LIBE) du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> publieune étude de faisabilité sur une év<strong>en</strong>tuelle feuille de route151


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>relative aux personnes lesbi<strong>en</strong>nes, gays, bisexuelles <strong>et</strong>transg<strong>en</strong>res (LGBT) ; à l’échelon national, diverses mesuressont adoptées <strong>et</strong> la jurisprud<strong>en</strong>ce continue de jouerun rôle majeur. La Commission europé<strong>en</strong>ne propose que les femmesoccup<strong>en</strong>t au moins 40 % des postes d’administrateursnon exécutifs des sociétés cotées <strong>en</strong> bourse ; certainsÉtats membres s’attaqu<strong>en</strong>t à la question de l’écart derémunération <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> les hommes <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>antdes mesures législatives <strong>et</strong> politiques. L’Année <strong>2012</strong> du vieillissem<strong>en</strong>t actif <strong>et</strong> de la solidaritéintergénérationnelle m<strong>et</strong> <strong>en</strong> lumière les défis <strong>et</strong> obstaclesqui att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une société vieillissante, de même que lessolutions qui perm<strong>et</strong>tront de surmonter ces difficultés.Deuxièmem<strong>en</strong>t, la directive établissant des normesminimales concernant les <strong>droits</strong>, le souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> la protectiondes victimes de la criminalité a été adoptée <strong>en</strong> <strong>2012</strong>(voir égalem<strong>en</strong>t le Chapitre 9 consacré aux <strong>droits</strong> desvictimes de la criminalité) 2 . C<strong>et</strong>te directive prévoit desservices d’aide, d’assistance <strong>et</strong> de protection spécialiséspour les victimes de la criminalité, qui « devrai<strong>en</strong>t êtrereconnues <strong>et</strong> traitées avec respect, tact <strong>et</strong> professionnalisme,sans discrimination d’aucune sorte fondée surdes motifs tels que la race, la couleur, l’origine <strong>et</strong>hniqueou sociale, les caractéristiques génétiques, la langue, lareligion ou les convictions, l’opinion politique ou autre,l’appart<strong>en</strong>ance à une minorité nationale, la fortune, lanaissance, le handicap, l’âge, le sexe, l’expression <strong>et</strong>l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re, l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle, le statut derésid<strong>en</strong>t ou la santé ».C’est la première fois qu’une directive europé<strong>en</strong>ner<strong>en</strong>voie à l’expression ou à l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re. C<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>tion offre une protection juridique explicite à lamanifestation de l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re d’une personne 3 .En <strong>2012</strong>, les États membres de l’UE ont égalem<strong>en</strong>tcontinué à signer <strong>et</strong> à ratifier des conv<strong>en</strong>tions internationalesexistantes promouvant l’égalité. Six autresÉtats membres de l’UE, à savoir la Belgique, l’Italie,Malte, les Pays-Bas, la Pologne <strong>et</strong> le Royaume-Uni,ont signé la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe sur laprév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la lutte contre la viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contredes femmes <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce domestique (Conv<strong>en</strong>tiond’Istanbul) 4 .Cinq États membres de l’UE (la Bulgarie, l’Estonie, laGrèce, Malte <strong>et</strong> la Pologne) ont ratifié la CRPD <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,ce qui porte à 24, <strong>en</strong> plus de la Croatie, le nombre desÉtats membres l’ayant ratifiée, dont 19 ont égalem<strong>en</strong>tratifié son Protocole facultatif. <strong>Les</strong> États membres de2 Directive <strong>2012</strong>/29/UE, JO <strong>2012</strong> L 315/57.3 Ibid., considérant 56.4 Conseil de l’Europe, Conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul.l’UE ayant ratifié la conv<strong>en</strong>tion mais pas son Protocolefacultatif sont la Bulgarie, le Danemark, la Pologne,la République tchèque <strong>et</strong> la Roumanie. L’Estonie <strong>et</strong> laPologne ont fait des déclarations officielles <strong>en</strong> rapportavec l’article 12 de la CRPD sur la reconnaissance de lapersonnalité juridique dans des conditions d’égalité, <strong>en</strong>interprétant c<strong>et</strong> article de manière à pouvoir restreindrela capacité juridique d’une personne d’après les dispositionsde la législation nationale existante 5 . La Finlande,l’Irlande <strong>et</strong> les Pays-Bas doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core ratifier la CRPD,mais ils ont indiqué s’employer d’abord à modifier leurlégislation <strong>en</strong> vue de se m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> conformité 6 .Conformém<strong>en</strong>t aux obligations de l’UE au titre del’article 33, paragraphe 2, de la CRPD, le Conseil del’Union europé<strong>en</strong>ne a adopté <strong>en</strong> octobre <strong>2012</strong> une propositiondésignant les membres du cadre de niveaueuropé<strong>en</strong> destiné à promouvoir, protéger <strong>et</strong> surveillerla mise <strong>en</strong> œuvre de la conv<strong>en</strong>tion 7 .<strong>Les</strong> <strong>en</strong>tités constituant le cadre de l’UE sont lacommission des pétitions du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, leMédiateur europé<strong>en</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne, la FRA<strong>et</strong> le Forum europé<strong>en</strong> des personnes handicapées. Enoutre, une majorité d’États membres de l’UE ont crééles organes visés à l’article 33 de la conv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> vuede m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre <strong>et</strong> de suivre la CRPD à l’échelonnational. Un aperçu de ces organes figure au Tableau 5.1.Initiatives législatives débattues <strong>en</strong> <strong>2012</strong>En <strong>2012</strong>, diverses discussions se sont poursuivies ausuj<strong>et</strong> d’initiatives législatives ayant une dim<strong>en</strong>sion égalitaire.En 2011, la Commission europé<strong>en</strong>ne a soumis saproposition de paqu<strong>et</strong> législatif des fonds structurelseuropé<strong>en</strong>s pour la période 2014–2020 8 . Selon c<strong>et</strong>teproposition, au moins un quart du budg<strong>et</strong> de cohésiondevrait être consacré au Fonds social europé<strong>en</strong>, soit84 milliards EUR. L’objectif est de lutter contre le chômagedes jeunes, de promouvoir le vieillissem<strong>en</strong>t actif,l’innovation sociale <strong>et</strong> l’inclusion sociale <strong>et</strong> de sout<strong>en</strong>irles groupes défavorisés comme les Roms.La proposition comportait sept conditions généralesque les États membres doiv<strong>en</strong>t respecter pour5 Nations Unies (ONU), CRPD, Déclarations <strong>et</strong> réserves. Pourla note explicative de l’Estonie accompagnant l’acte deratification, voir : Estonie, Ministère des Affaires sociales(<strong>2012</strong>).6 Pour la Finlande : un groupe de travail sur la ratificationde la CRPD prés<strong>en</strong>tera une proposition pour le mois dedécembre 2013 ; pour plus d’informations, voir :www.hare.vn.fi/mHankePerusSelaus.asp?h_iID=17591&tVNo=1&sTyp=Selaus ; pour l’Irlande : débat duDáil Éireann « Réponses écrites – Questions liées aux <strong>droits</strong>de l’homme », 28 février <strong>2012</strong>, disponible à : http://debates.oireachtas.ie/dail/<strong>2012</strong>/02/28/00076.asp ; Pays-Bas,Chambre des représ<strong>en</strong>tants (<strong>2012</strong>a).7 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a), p. 20.8 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011).152


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationpouvoir bénéficier d’un financem<strong>en</strong>t, dans les domainessuivants : la lutte contre la discrimination, l’égalité <strong>en</strong>treles femmes <strong>et</strong> les hommes, le handicap, les marchéspublics, l’aide publique, la législation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<strong>et</strong> les systèmes statistiques/indicateurs de résultats.<strong>Les</strong> discussions ayant eu lieu au Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne sous la Présid<strong>en</strong>ce danoise <strong>en</strong> <strong>2012</strong> sesont traduites par la suppression des conditions liéesà la lutte contre la discrimination, à l’égalité <strong>en</strong>tre lesfemmes <strong>et</strong> les hommes <strong>et</strong> au handicap 9 .La Commission europé<strong>en</strong>ne, de même que lesorganisations de la société civile, a appelé le Conseilà rev<strong>en</strong>ir sur c<strong>et</strong>te décision, arguant que le r<strong>et</strong>rait de cescritères pourrait comprom<strong>et</strong>tre la pleine participationdes groupes sociaux les plus vulnérables dans le fonctionnem<strong>en</strong>tde l’UE, ainsi que la réalisation des objectifsEurope 2020 10 .En novembre <strong>2012</strong>, dans le cadre de la Présid<strong>en</strong>cechypriote de l’UE, le Conseil a conv<strong>en</strong>u d’une quatrièmeapproche générale partielle au paqu<strong>et</strong> législatif desfonds structurels, n’incluant pas les conditions liéesà la lutte contre la discrimination, à l’égalité <strong>en</strong>tre lesfemmes <strong>et</strong> les hommes <strong>et</strong> au handicap 11 .Des désaccords ont paralysé les discussions portant surle proj<strong>et</strong> de directive relative au congé de maternité,proposé par la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 2008 12 .Ces désaccords découl<strong>en</strong>t de la position 13 arrêtée parle Conseil <strong>en</strong> 2011 concernant la durée du congé dematernité <strong>et</strong> le montant de l’allocation prévus dansla proposition de la Commission europé<strong>en</strong>ne, sur labase d’une résolution du Parlem<strong>en</strong>t datant de 2010 14 .La Commission ne prévoit pas de r<strong>et</strong>irer sa propositionmais au contraire de poursuivre ses efforts <strong>en</strong> vue dedébloquer la situation.Le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne a continué à débattrede la proposition de directive horizontale <strong>en</strong> <strong>2012</strong> 15 .<strong>Les</strong> principaux points de discussion concernai<strong>en</strong>t larépartition des compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre l’UE <strong>et</strong> les Étatsmembres, la portée générale de la directive <strong>et</strong> leprincipe de subsidiarité 16 .9 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b).10 Déclaration conjointe d’une coalition d’ONG europé<strong>en</strong>nes,Dispositions importantes m<strong>en</strong>acées dans les discussionsdu Conseil sur le paqu<strong>et</strong> législatif des Fonds structurelspour 2014–2020, Bruxelles, 24 avril <strong>2012</strong>. Pour plusd’informations, voir : www.edf-feph.org/Page_G<strong>en</strong>erale.asp?DocID=13854&thebloc=29831.11 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c).12 Commission europé<strong>en</strong>ne (2008a).13 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (2011a), p. 10 ; voir égalem<strong>en</strong>tConseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (2011b).14 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (2010).15 Commission europé<strong>en</strong>ne (2008b).16 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (2011c).Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a lancé à plusieurs reprises desappels largem<strong>en</strong>t relayés par la société civile <strong>en</strong> vue de« débloquer » le processus décisionnel 17 .Certains États membres de l’UE m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t déjà <strong>en</strong>œuvre des aspects qui seront requis pour l’adoptiond’une directive horizontale de ce type. La législationde lutte contre la discrimination <strong>en</strong> vigueur dans certainspays, tels que la Belgique, la Bulgarie , l’Espagne,l’Irlande, Malte, les Pays-Bas, la République tchèque,le Royaume-Uni, ainsi que la Croatie ét<strong>en</strong>d l’obligationde fournir des aménagem<strong>en</strong>ts raisonnables aux personneshandicapées au-delà du domaine de l’emploi,<strong>en</strong> prévoyant par exemple des mesures <strong>en</strong> matière defourniture de bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> de services 18 .ACTIVITÉ DE LA FRAPublication de manuels europé<strong>en</strong>scommuns sur la lutte contrela discriminationLa FRA <strong>et</strong> la Cour europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme(CouEDH) ont élaboré une version anglaise <strong>et</strong>française actualisée de leur copublication de 2011relative à la législation europé<strong>en</strong>ne de lutte contrela discrimination. Ce guide compl<strong>et</strong> expliquantla législation <strong>en</strong> matière de non-discrimination<strong>et</strong> les concepts-clés appar<strong>en</strong>tés est désormaisdisponible dans 24 langues, sur les sites intern<strong>et</strong>de la FRA <strong>et</strong> de la CouEDH. Le 10 décembre <strong>2012</strong>, lepersonnel de la FRA a participé au lancem<strong>en</strong>t de laversion suédoise du manuel lors d’un événem<strong>en</strong>torganisé par le Médiateur pour l’égalité.<strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>tes versions linguistiques du manuel <strong>et</strong> lesmises à jour sont disponibles à : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/publication/<strong>2012</strong>/handbook-european-non-discriminationlaw<strong>et</strong> www.echr.coe.int/ECHR/FR/Header/Case-Law/Case-law+analysis/Handbook+on+non-discrimination/Initiatives non législatives introduites<strong>en</strong> <strong>2012</strong>L’Année europé<strong>en</strong>ne <strong>2012</strong> du vieillissem<strong>en</strong>t actif <strong>et</strong> dela solidarité intergénérationnelle a eu pour raison d’êtrede s<strong>en</strong>sibiliser l’opinion publique à la contribution despersonnes âgées à la société <strong>et</strong> aux possibilités quiexist<strong>en</strong>t de r<strong>en</strong>forcer la solidarité <strong>en</strong>tre les générations,à partir des activités m<strong>en</strong>ées précédemm<strong>en</strong>t par l’UE<strong>et</strong> le Conseil de l’Europe dans ce domaine. La notionde « vieillissem<strong>en</strong>t actif » désigne le fait de vieillir <strong>en</strong>bonne santé <strong>en</strong> conservant pleinem<strong>en</strong>t sa place dans lasociété, <strong>en</strong> restant épanoui dans sa vie professionnelle,17 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (2011).18 Pour plus d’informations, voir : FRA (2011).153


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>autonome dans la vie quotidi<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> plus <strong>en</strong>gagé <strong>en</strong>tant que citoy<strong>en</strong> 19 .Une Déclaration du Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>nede <strong>2012</strong> a intégré les « principes directeurs du vieillissem<strong>en</strong>tactif <strong>et</strong> de la solidarité intergénérationnelle »adoptés par les comités de l’emploi <strong>et</strong> de la protectionsociale. Ces principes r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t à des domaines d’actionspécifiques, y compris l’éducation <strong>et</strong> la formationprofessionnelles, les conditions de travail saines, lesstratégies de gestion des âges, les services destinés auxtravailleurs âgés <strong>en</strong> matière d’emploi <strong>et</strong> la prév<strong>en</strong>tionde la discrimination fondée sur l’âge 20 .La Plate-forme europé<strong>en</strong>ne des personnes âgéesa égalem<strong>en</strong>t souligné des initiatives prises au seinde l’UE <strong>et</strong> établi une « Feuille de route au-delà del’Année europé<strong>en</strong>ne » 21 .L’Année europé<strong>en</strong>ne a alim<strong>en</strong>té le débat sur les défis<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par le vieillissem<strong>en</strong>t de la société, de mêmeque sur l’aide à apporter aux efforts fournis par lesÉtats membres, leurs collectivités régionales <strong>et</strong> locales,les part<strong>en</strong>aires sociaux, la société civile <strong>et</strong> les milieuxd’affaires <strong>en</strong> vue de promouvoir le vieillissem<strong>en</strong>t actif<strong>et</strong> de tirer parti du pot<strong>en</strong>tiel des s<strong>en</strong>iors, dont le nombreest <strong>en</strong> croissance rapide 22 . L’Année europé<strong>en</strong>ne a égalem<strong>en</strong>tété le cadre de discussions relatives à la nécessitéde r<strong>en</strong>forcer la participation des personnes âgées aumarché du travail 23 .À l’occasion de l’Année europé<strong>en</strong>ne, la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne a publié le rapport sur les travailleurs âgés,la discrimination <strong>et</strong> l’emploi, intitulé Older workers, discriminationand employm<strong>en</strong>t <strong>et</strong> élaboré par le Réseaudes experts socio-économiques dans le domaine de lalutte contre les discriminations. Ce rapport m<strong>et</strong> <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>celes principales difficultés auxquelles se heurt<strong>en</strong>tles personnes plus âgées pour accéder à un emploi<strong>et</strong> faire carrière 24 .La principale réside dans le manque de perspectivesde progression professionnelle, qui touche <strong>en</strong> particulierles hommes de 50 à 59 ans. Bon nombre d’<strong>en</strong>treeux estim<strong>en</strong>t qu’ils ne seront plus capables de fairele même travail à l’âge de 60 ans, une croyance profondém<strong>en</strong>t<strong>en</strong>racinée qui sous-t<strong>en</strong>d leur int<strong>en</strong>tion dequitter le marché du travail le plus tôt possible, comme19 Pour plus d’informations, voir : http://europa.eu/ey<strong>2012</strong>/.20 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>d), p. 7 à 11.21 Pour plus d’informations, voir : Coalition EY<strong>2012</strong> (<strong>2012</strong>).22 Décision n° 940/2011/UE du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> duConseil, JO 2011 L 246/5.23 S’il n’existe pas de définition claire de la notion de« personne âgée », le comité de l’emploi <strong>et</strong> celui dela protection sociale r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t, dans leurs « principesdirecteurs », aux statistiques portant sur les « personnes deplus de 65 ans ».24 Van Bal<strong>en</strong>, B. <strong>et</strong> al. (2011).l’a découvert Eurofound 25 . C<strong>et</strong>te donnée s’inscrit dansun contexte où la majorité des Europé<strong>en</strong>s s’oppos<strong>en</strong>t aurelèvem<strong>en</strong>t de l’âge de départ à la r<strong>et</strong>raite d’ici à 2030,d’après le rapport Eurobaromètre spécial consacré auvieillissem<strong>en</strong>t actif. Le Danemark (58 %), l’Irlande(53 %), les Pays-Bas (55 %) <strong>et</strong> le Royaume-Uni (51 %)sont les seuls pays où la majorité des répondantsreconnaiss<strong>en</strong>t la nécessité d’augm<strong>en</strong>ter l’âge officielde la r<strong>et</strong>raite 26 .En même temps, le groupe de rédaction du Conseil del’Europe pour les <strong>droits</strong> de l’homme des personnesâgées (CDDH-AGE) s’est lancé dans l’élaboration d’uninstrum<strong>en</strong>t. Le CDDH-AGE a décidé d’ori<strong>en</strong>ter ses travauxinitiaux vers l’adoption d’une recommandation.Il s’est égalem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ché sur la définition du terme« personnes âgées » mais a remis la question à plustard, faute de trouver un accord initial 27 .L’UE a égalem<strong>en</strong>t poursuivi <strong>en</strong> <strong>2012</strong> la mise <strong>en</strong> œuvrede plans d’action spécifiques, de stratégies <strong>et</strong> d’autresinstrum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> vue de promouvoir la lutte contre ladiscrimination <strong>et</strong> l’égalité dans les autres domainesappar<strong>en</strong>tés. La Commission europé<strong>en</strong>ne a continué dem<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre la Stratégie europé<strong>en</strong>ne 2010–2015pour l’égalité <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> les hommes, demême que la Stratégie europé<strong>en</strong>ne 2010–2020 <strong>en</strong>faveur des personnes handicapées 28 .L’application de la Stratégie europé<strong>en</strong>ne <strong>2012</strong>–2016 <strong>en</strong>vue de l’éradication de la traite des êtres humains 29a débuté <strong>en</strong> <strong>2012</strong> à la suite de l’adoption <strong>en</strong> 2011 de ladirective europé<strong>en</strong>ne de lutte contre la traite, laquellecomporte égalem<strong>en</strong>t une dim<strong>en</strong>sion de g<strong>en</strong>re. C<strong>et</strong>te stratégiesouligne que les femmes <strong>et</strong> les filles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t79 % des victimes de la traite <strong>et</strong> m<strong>et</strong> <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce lesdiffér<strong>en</strong>ces liées au g<strong>en</strong>re apparaissant dans les typesde traite, de même que dans les réponses à y apporter(voir égalem<strong>en</strong>t les Chapitres 1 <strong>et</strong> 4 du prés<strong>en</strong>t rapport).Le somm<strong>et</strong> <strong>2012</strong> pour l’égalité a prouvé que lespolitiques <strong>en</strong> faveur de l’égalité <strong>et</strong> de l’accessibilitépeuv<strong>en</strong>t contribuer à la croissance, au développem<strong>en</strong>téconomique <strong>et</strong> à la prospérité. Ce somm<strong>et</strong>, co-organisépar la Présid<strong>en</strong>ce chypriote du Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne<strong>et</strong> la Commission europé<strong>en</strong>ne à Nicosie les 22<strong>et</strong> 23 novembre, a mis <strong>en</strong> exergue l’importance des politiques<strong>et</strong> de la législation de promotion de l’égalité pourles groupes les plus vulnérables dans le contexte budgétairedifficile que nous connaissons actuellem<strong>en</strong>t 30 .25 Eurofound (<strong>2012</strong>a), p. 80.26 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a).27 Conseil de l’Europe, Comité directeur pour les <strong>droits</strong> del’homme, Groupe de rédaction pour les <strong>droits</strong> de l’hommedes personnes âgées (CDDH-AGE) (<strong>2012</strong>), p. 2.28 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010a).29 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b).30 Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> Présid<strong>en</strong>ce chypriotede l’UE (<strong>2012</strong>).154


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationLe sondage Eurobaromètre sur la discrimination publiéà c<strong>et</strong>te occasion a montré que la discrimination étaittoujours perçue comme une réalité de la vie quotidi<strong>en</strong>nedans l’UE. <strong>Les</strong> trois motifs de discriminationperçus comme étant les plus courants sont l’origine<strong>et</strong>hnique (56 %), l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle (46 %) <strong>et</strong> lehandicap (46 %). Dans le domaine de l’emploi, les plusde 55 ans sont perçus comme le groupe le plus vulnérable<strong>en</strong> termes de discrimination. C<strong>et</strong> Eurobaromètres’est <strong>en</strong> outre p<strong>en</strong>ché, pour la première fois, sur la perceptionde la discrimination à l’égard des personnestranssexuelles <strong>et</strong> transg<strong>en</strong>res 31 .L’Institut europé<strong>en</strong> pour l’égalité <strong>en</strong>tre les hommes <strong>et</strong>les femmes a constaté une hausse de l’introductiond’ordonnances de protection, de même que l’adoption,par 25 États membres de l’UE, de plans d’action nationauxdestinés à lutter contre la viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contredes femmes 32 .Enfin, plusieurs résolutions du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>ont appelé la Commission europé<strong>en</strong>ne à interv<strong>en</strong>irdavantage dans le domaine des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>des personnes lesbi<strong>en</strong>nes, gays, bisexuelles <strong>et</strong> transg<strong>en</strong>res(LGBT). Une étude de faisabilité relative à unefeuille de route europé<strong>en</strong>ne pour les personnes LGBT,commandée par la commission LIBE du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>,recommande d’<strong>en</strong>visager l’élaboration d’un pland’action europé<strong>en</strong> qui rassemblerait de nouvelles lois<strong>et</strong> politiques <strong>en</strong> vue de r<strong>en</strong>forcer l’égalité <strong>et</strong> la nondiscriminationdes personnes LGBT dans l’UE 33 . L’appelà pr<strong>en</strong>dre des mesures plus vastes a été réitéré dansle rapport annuel du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> relatif à lasituation des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans l’UE 34 .5.2. Développem<strong>en</strong>ts clés :aspects nationaux5.2.1. Développem<strong>en</strong>ts législatifs<strong>et</strong> non législatifs : aspectstransversauxEn <strong>2012</strong>, la L<strong>et</strong>tonie a pris des mesures législatives <strong>en</strong> vuede lutter contre la discrimination <strong>en</strong> matière d’emploi :une nouvelle loi régit l’interdiction de la discriminationà l’égard des les travailleurs indép<strong>en</strong>dants 35 . La L<strong>et</strong>toniea <strong>en</strong> outre adopté un autre acte législatif pour transposerla Directive europé<strong>en</strong>ne 2010/41/CE 36 , qui établit l’égalitéde traitem<strong>en</strong>t des personnes physiques exerçant uneactivité indép<strong>en</strong>dante <strong>en</strong> privé ou <strong>en</strong> public. C<strong>et</strong>te loiélargit la liste des motifs ne pouvant donner lieu à desdiscriminations, <strong>en</strong> ajoutant l’âge, les convictions politiques<strong>et</strong> autres, la religion, l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle <strong>et</strong>le handicap aux domaines déjà couverts auparavant,à savoir le sexe, la race <strong>et</strong> l’origine <strong>et</strong>hnique.<strong>2012</strong> a égalem<strong>en</strong>t vu des développem<strong>en</strong>ts dans lalégislation promouvant l’égalité au-delà de la sphèreprofessionnelle. En Slovaquie, le gouvernem<strong>en</strong>ta approuvé un proj<strong>et</strong> d’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t à la loi sur la nondiscrimination,qui ét<strong>en</strong>d les motifs pour lesquels desmesures positives peuv<strong>en</strong>t être adoptées pour couvrirl’âge, le handicap, la « race », la nationalité <strong>et</strong> l’appart<strong>en</strong>ance<strong>et</strong>hnique, le sexe <strong>et</strong> le g<strong>en</strong>re. La propositiondéfinit <strong>en</strong> outre la discrimination indirecte commecompr<strong>en</strong>ant le risque de discrimination découlant d’unedisposition <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce neutre 37 .En Autriche, un proj<strong>et</strong> d’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t à la loi sur l’égalitéde traitem<strong>en</strong>t a été débattu <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. C<strong>et</strong> am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tinterdirait de nouveaux motifs de discrimination telsque l’âge, l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle <strong>et</strong> la religion <strong>en</strong> matièred’égalité de traitem<strong>en</strong>t dans l’accès aux bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> auxservices, <strong>et</strong> ét<strong>en</strong>drait la protection offerte 38 .Divers États membres de l’UE ont égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagédes actions non législatives. Certains ont créé, mis <strong>en</strong>œuvre <strong>et</strong>/ou contrôlé des programmes axés spécifiquem<strong>en</strong>tsur la lutte contre la discrimination <strong>en</strong> matièred’emploi. L’Allemagne, par exemple, a terminé <strong>en</strong> <strong>2012</strong>le proj<strong>et</strong> pilote intitulé « Procédures de candidatureanonymisées » 39 (voir le Chapitre 6 sur les tests dediscrimination).Dans d’autres cas, les programmes de lutte contre ladiscrimination à l’emploi s’inscrivai<strong>en</strong>t dans des stratégiesplus générales relatives à la non-discrimination<strong>et</strong> à l’intégration des groupes vulnérables. Ainsi, laBulgarie a mis sur pied des programmes de formationprofessionnelle à l’att<strong>en</strong>tion des Roms afin de leurgarantir un meilleur accès à l’emploi 40 . De nouvellespolitiques slovènes ont été instaurées <strong>en</strong> vue de réduireles différ<strong>en</strong>ces apparaissant dans les taux d’emploides membres des groupes le plus souv<strong>en</strong>t victimes dediscriminations <strong>et</strong> de lutter contre le harcèlem<strong>en</strong>t surle lieu de travail 41 .31 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c).32 Institut europé<strong>en</strong> pour l’égalité <strong>en</strong>tre les hommes <strong>et</strong> lesfemmes (<strong>2012</strong>).33 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>a).34 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>b).35 L<strong>et</strong>tonie, Loi sur l’interdiction de la discriminationà l’<strong>en</strong>contre des personnes physiques exerçant une activitééconomique, 29 novembre <strong>2012</strong>, <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le2 janvier 2013.36 Directive 2010/41/UE du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> du Conseil,JO 2010 L 181/1.37 Slovaquie, Gouvernem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).38 Autriche, Parlem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).39 Allemagne, Ag<strong>en</strong>ce fédérale de lutte contre la discrimination(<strong>2012</strong>a).40 Bulgarie, Assemblée nationale (<strong>2012</strong>).41 Slovénie, Bureau pour l’égalité des chances (2011).155


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Certaines initiatives cibl<strong>en</strong>t spécifiquem<strong>en</strong>t le processusde surveillance, notamm<strong>en</strong>t au Luxembourg, où leC<strong>en</strong>tre pour l’égalité de traitem<strong>en</strong>t a passé <strong>en</strong> revue lesoffres d’emploi publiées dans la presse depuis 2011 <strong>en</strong>vue d’informer les employeurs des possibles infractionsà la législation sur la discrimination.Certains de ces programmes de suivi ont conduit à lapublication de rapports globaux : <strong>en</strong> Belgique, le rapportBaromètre de la diversité Emploi 42 a « mesuré » ladiscrimination fondée sur l’âge, le handicap <strong>et</strong> l’ori<strong>en</strong>tationsexuelle au travail <strong>et</strong> dans l’accès au travail, tandisqu’<strong>en</strong> Finlande, le Ministère de l’Emploi <strong>et</strong> de l’Économiea publié un rapport de recherche fondé <strong>en</strong> partie sur une<strong>en</strong>quête nationale m<strong>en</strong>ée à grande échelle 43 .D’autres États membres de l’UE ont établi ou mis<strong>en</strong> œuvre des plans d’action nationaux. La Lituaniea élaboré le plan d’action interinstitutionnel <strong>2012</strong>-2014 pour la promotion de la non-discrimination(Nediskriminavimo skatinimo <strong>2012</strong>-2014 m<strong>et</strong>ų tarpinstitucinioveiklos planas) 44 <strong>et</strong> les Pays-Bas ont annoncéle programme d’action « Lutte contre la discrimination »(Actieprogramma Bestrijding van discriminatie) 45 . LaSlovénie a rédigé des lignes directrices pour l’intégrationdu principe de non-discrimination dans lespolitiques concernées (Smernice za integracijo načelanediskriminacije), tandis que le gouvernem<strong>en</strong>t duRoyaume-Uni a publié le 22 mai <strong>2012</strong> un docum<strong>en</strong>tintitulé « La stratégie pour l’égalité – Bâtir une Grande-Br<strong>et</strong>agne plus juste : rapport de suivi » (The EqualityStrategy – Building a Fairer Britain: Progress Report) 46 .5.2.2. Discrimination fondée sur lareligion ou les convictionsL’article 10 de la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> del’Union europé<strong>en</strong>ne confirme le droit à la liberté dep<strong>en</strong>sée, de consci<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> de religion. L’article 21 interditles divers types de discrimination, dont celle qui estfondée sur la religion ou les convictions.Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dansla jurisprud<strong>en</strong>ce nationale <strong>et</strong> d’autresaspects législatifsEn <strong>2012</strong>, des allégations de discrimination fondée surla religion ou les convictions ont été formulées dansplusieurs États membres de l’UE. Ces cas s’articulai<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t autour de thèmes très médiatisés tels quel’abattage rituel, le port de vêtem<strong>en</strong>ts couvrant levisage <strong>et</strong> la circoncision.42 Belgique, C<strong>en</strong>tre pour l’égalité des chances <strong>et</strong> la lutte contrele racisme (<strong>2012</strong>).43 Larja, L., <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>).44 Lituanie, Ministère de la Sécurité sociale <strong>et</strong> du Travail (<strong>2012</strong>).45 Pays-Bas, Ministère de la Sécurité <strong>et</strong> de la Justice (2011).46 Royaume-Uni, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>a).Le 6 décembre <strong>2012</strong>, la Cour constitutionnelle belgea rej<strong>et</strong>é le recours <strong>en</strong> annulation introduit contre l’interdictiondu port de vêtem<strong>en</strong>ts couvrant le visage, <strong>en</strong>vigueur depuis le 13 juill<strong>et</strong> 2011. Dans son arrêt, la Coura statué que l’interdiction imposée ne viole pas les <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> pour autant qu’elle ne s’applique pas auxlieux de cultes <strong>et</strong> à leur proximité 47 . Le 6 février <strong>2012</strong>,le Ministre de l’Intérieur <strong>et</strong> des Relations au sein duRoyaume des Pays-Bas a soumis au Parlem<strong>en</strong>t néerlandaisune proposition législative qui établit une interdictiongénérale du port de vêtem<strong>en</strong>ts dissimulant levisage 48 . Toutefois c<strong>et</strong>te proposition n’a pas fait l’obj<strong>et</strong>d’un débat approfondi, du fait de la chute du gouvernem<strong>en</strong>t.Après son élection, le nouveau gouvernem<strong>en</strong>ta introduit dans son accord de coalition le fait que lesvêtem<strong>en</strong>ts couvrant le visage seront interdit dans lessecteurs de l’éducation <strong>et</strong> des soins, de même que dansles transports publics <strong>et</strong> les locaux des services publics 49 .Aux Pays-Bas toujours, le Parlem<strong>en</strong>t a débattu del’abattage rituel des animaux, un député du Partipour les animaux (Partij voor de Dier<strong>en</strong>) ayant déposé<strong>en</strong> 2011 une proposition législative <strong>en</strong> vue de faireinterdire c<strong>et</strong>te pratique. Le Sénat a toutefois rej<strong>et</strong>éc<strong>et</strong>te proposition <strong>en</strong> <strong>2012</strong> 50 . Au mois de juin, le Ministrede l’Agriculture est parv<strong>en</strong>u à un compromis avec lesparties pr<strong>en</strong>antes concernées. L’accord signé autorisel’abattage rituel sous certaines conditions liées aubi<strong>en</strong>-être animal, évitant ainsi une interdiction pure <strong>et</strong>simple 51 . Le 27 novembre <strong>2012</strong>, la Cour constitutionnellepolonaise a statué que l’abattage rituel des animauxserait illégal à compter du mois de janvier 2013 52 .En Finlande, le Tribunal national de lutte contre ladiscrimination n’a pas jugé discriminatoire, au titre de laloi sur la lutte contre la discrimination, l’interdiction desprières islamiques durant les pauses dans les espacescommuns partagés par l’<strong>en</strong>semble des travailleurs.Il a rej<strong>et</strong>é la demande introduite <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s 53 .En Allemagne, le Tribunal régional de Cologne 54 a estiméque, malgré l’accord des par<strong>en</strong>ts, la circoncision d’un<strong>en</strong>fant constituait un dommage corporel <strong>et</strong> devait êtrepénalisée. C<strong>et</strong> arrêt a ouvert le débat dans divers paysquant à la légalité des circoncisions. De nombreuses personnes,issues notamm<strong>en</strong>t de diverses communautésconfessionnelles, ont exprimé des critiques à ce suj<strong>et</strong>.47 Belgique, Cour constitutionnelle (<strong>2012</strong>).48 Pays-Bas, Ministère de l’Intérieur <strong>et</strong> des Relations au sein duRoyaume (<strong>2012</strong>).49 Pays-Bas, Accord de coalition.50 Pays-Bas, Chambre des représ<strong>en</strong>tants (2011) ; Pays-Bas,Sénat (<strong>2012</strong>).51 Pays-Bas, Ministère de l’Agriculture <strong>et</strong> du Commerceextérieur (<strong>2012</strong>).52 Pologne, Tribunal constitutionnel (<strong>2012</strong>).53 Finlande, Tribunal national de lutte contre ladiscrimination (2011).54 Allemagne, Tribunal régional de Cologne (<strong>2012</strong>).156


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationUn proj<strong>et</strong> de proposition allemand <strong>en</strong> clarifiant lesaspects juridiques a été publié à l’automne <strong>et</strong> la loi est<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong> 55 . La loi stipuleque les par<strong>en</strong>ts ayant la charge d’un <strong>en</strong>fant qui n’a pas<strong>en</strong>core atteint un développem<strong>en</strong>t suffisant pour compr<strong>en</strong>dre<strong>et</strong> évaluer lui-même la question ont le droitde donner leur accord à une circoncision, même si ell<strong>en</strong>’est pas requise pour des motifs médicaux, pour autantqu’elle soit pratiquée selon les normes médicales lesplus hautes <strong>et</strong> qu’elle respecte l’intérêt supérieur del’<strong>en</strong>fant. Si un <strong>en</strong>fant s’oppose à la circoncision, c<strong>et</strong>tepratique n’est peut-être pas dans son intérêt supérieur,selon son stade de développem<strong>en</strong>t.Le Médiateur slovène pour les <strong>droits</strong> de l’hommea publié un avis non contraignant indiquant que lacirconcision pratiquée pour des motifs religieux uniquem<strong>en</strong>tn’est pas autorisée par la loi <strong>et</strong> que le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tde l’<strong>en</strong>fant est requis <strong>en</strong> raison de l’interfér<strong>en</strong>ceavec son intégrité physique. En cas de conflit <strong>en</strong>tre laliberté religieuse <strong>et</strong> les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant, le Médiateur,s’appuyant sur les dispositions constitutionnelles relativesà l’intérêt supérieur de l’<strong>en</strong>fant, a conclu que cesderniers primai<strong>en</strong>t 56 .<strong>Les</strong> critères d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t des communautésconfessionnelles sont aussi apparus comme une questionrelevant des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans certainsÉtats membres de l’UE. Une loi sur les Églises est <strong>en</strong>trée<strong>en</strong> vigueur <strong>en</strong> Hongrie, modifiant <strong>en</strong> profondeur lescritères d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t pour toutes les Églises existantes57 . L’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t d’une confession relèvedésormais de la compét<strong>en</strong>ce du Parlem<strong>en</strong>t, lequel peutrefuser l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t même quand les conditionsfixées par la loi sur les Églises sont réunies. Plus de300 confessions ont ainsi perdu leur statut juridique<strong>en</strong> janvier <strong>2012</strong>.En février <strong>2012</strong>, sur les 84 confessions hongroises ayantprés<strong>en</strong>té une demande de reconnaissance, 66 ont étédéboutées. La Commission europé<strong>en</strong>ne pour la démocratiepar le droit du Conseil de l’Europe (Commissionde V<strong>en</strong>ise) a r<strong>en</strong>du un avis sur c<strong>et</strong>te loi, concluant que« la Loi fixe un <strong>en</strong>semble de conditions [...] qui sontexcessives <strong>et</strong> qui repos<strong>en</strong>t sur des critères arbitraires[...] qu’on peut difficilem<strong>en</strong>t considérer comme étantcompatible[s] avec les normes internationales » 58 . Legouvernem<strong>en</strong>t hongrois a indiqué qu’il prévoit d’introduiredes am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts qui aligneront la loi sur cesnormes internationales.55 Allemagne, Code civil, 27 décembre <strong>2012</strong> ; <strong>et</strong> Allemagne,Parlem<strong>en</strong>t fédéral (<strong>2012</strong>a).56 Slovénie, Médiateur des <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>).57 Hongrie, Loi CCVI de 2011 sur le droit à la liberté deconsci<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> de religion, <strong>et</strong> sur le statut juridique desÉglises, des confessions religieuses <strong>et</strong> des communautésreligieuses, 30 décembre 2011.58 Conseil de l’Europe, Commission de V<strong>en</strong>ise (<strong>2012</strong>),paras. 108 à 110.Une loi lituani<strong>en</strong>ne régissant les procéduresd’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t des communautés <strong>et</strong> associationsreligieuses ainsi que leur patrimoine utilisé à des finsreligieuses est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le 1 er juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong> 59 .C<strong>et</strong>te loi simplifie les procédures d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t pourles communautés <strong>et</strong> associations religieuses lorsqu’ellesprivatis<strong>en</strong>t leurs propriétés, qui ont été nationaliséesavant l’indép<strong>en</strong>dance mais sont toujours utilisées parles communautés religieuses.Le 4 septembre <strong>2012</strong>, la CouEDH a organisé uneaudition publique sur la recevabilité <strong>et</strong> le fond dequatre affaires de discrimination religieuse qui ontéclaté au Royaume-Uni. Quatre chréti<strong>en</strong>s pratiquantsont évoqué une discrimination sur leur lieu de travail,arguant que la législation nationale ne sout<strong>en</strong>ait passuffisamm<strong>en</strong>t leur droit à la liberté religieuse au titrede l’article 9 de la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong>de l’homme (CEDH).Dans Chaplin c. Royaume-Uni 60 <strong>et</strong> Eweida c. Royaume-Uni 61 , les plaignants ont posé la question du port decrucifix au travail, comme manifestation de leur foi.Dans Ladele c. Royaume-Uni 62 , la plaignante, employéecomme officier de l’état civil, a refusé de célébrer lescérémonies de part<strong>en</strong>ariat civil des couples homosexuels,arguant que les relations homosexuellesn’étai<strong>en</strong>t selon elle pas compatibles avec le droitdivin. De même, dans McFarlane c. Royaume-Uni 63 , ledemandeur a refusé de fournir des conseils sexuelsà des couples homosexuels <strong>en</strong> sa qualité d’employé auservice d’assistance national. <strong>Les</strong> jugem<strong>en</strong>ts devrai<strong>en</strong>têtre prononcés <strong>en</strong> 2013.Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dans lespolitiques <strong>et</strong> pratiques nationalesEn Allemagne, conformém<strong>en</strong>t à la loi votée <strong>en</strong> 2011 parla Rhénanie du Nord-Westphalie concernant l’introductionde cours d’éducation religieuse islamique dans leprogramme ordinaire (Ges<strong>et</strong>z zur Einführung von islamischemReligionsunterricht als ord<strong>en</strong>tliches Lehrfach),des cours d’éducation religieuse islamique ont étéintégrés dans le programme de 44 écoles primaires.La loi perm<strong>et</strong> à une commission, constituée d’experts<strong>en</strong> théologie <strong>et</strong> éducation islamiques, d’agir au nomd’une communauté religieuse 64 . En outre, des c<strong>en</strong>tres de59 Lituanie, Loi n° XI-1835 sur les modalités de restaurationdes <strong>droits</strong> des communautés religieuses sur des bi<strong>en</strong>simmobiliers existants, 21 décembre 2011.60 CouEDH, Chaplin c. Royaume-Uni, n° 59842/10,4 septembre <strong>2012</strong>.61 CouEDH, Eweida c. Royaume-Uni, n° 48420/10,4 septembre <strong>2012</strong>.62 CouEDH, Ladele c. Royaume-Uni, n° 51671/10,4 septembre <strong>2012</strong>.63 CouEDH, McFarlane c. Royaume-Uni, n° 36516/10,4 septembre <strong>2012</strong>.64 Allemagne, Ministère de l’Éducation <strong>et</strong> de l’Enseignem<strong>en</strong>tsupérieur de Rhénanie-du-Nord (<strong>2012</strong>).157


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>théologie islamique (Z<strong>en</strong>tr<strong>en</strong> für Islamische Theologie)ont été créés dans quatre universités allemandes. Dansle cadre d’une politique moderne d’intégration, lescours nouvellem<strong>en</strong>t créés formeront des professeursà l’éducation religieuse, aux études religieuses <strong>et</strong> à lathéologie islamiques 65 .<strong>Les</strong> proj<strong>et</strong>s de construction de mosquées ont alim<strong>en</strong>téles débats dans plusieurs États membres de l’UE,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Autriche 66 . Aux Pays-Bas, l’universitéd’Amsterdam a réalisé une étude sur l’islamophobie<strong>et</strong> la discrimination (Islamofobie <strong>en</strong> discriminatie) 67 ,qui relaie 117 incid<strong>en</strong>ts interv<strong>en</strong>us dans des mosquéesnéerlandaises <strong>en</strong>tre 2005 <strong>et</strong> 2010. Leur liste comport<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t des actes de vandalisme, l’inscriptionde slogans sur les murs, des inc<strong>en</strong>dies criminels, desm<strong>en</strong>aces téléphoniques <strong>et</strong>, dans un cas, la p<strong>en</strong>daisond’un cadavre de mouton du haut d’un bâtim<strong>en</strong>t 68 .5.2.3. Discrimination fondée sur l’âgeLa crise économique a j<strong>et</strong>é sur le devant de la scèneles inégalités qui préval<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Europe, avec différ<strong>en</strong>tsgroupes ayant des perceptions très différ<strong>en</strong>tes de leursécurité financière <strong>et</strong> de leurs chances de r<strong>et</strong>rouverun emploi avec un salaire équival<strong>en</strong>t à la clé s’ilsperd<strong>en</strong>t leur poste actuel, comme l’a révélé un rapportEurofound. <strong>Les</strong> travailleurs de 50 à 64 ans étai<strong>en</strong>t lesplus susceptibles (60 %) de croire qu’ils ne r<strong>et</strong>rouverai<strong>en</strong>tpas de poste doté d’un salaire équival<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> plusâgés étai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t plus nombreux que les jeunesà s’att<strong>en</strong>dre à voir la situation financière de leur ménageempirer au cours des 12 prochains mois (38 % chez les50–64 ans ; 35 % chez les 65 ans <strong>et</strong> plus) 69 .L’Année europé<strong>en</strong>ne du vieillissem<strong>en</strong>t actif <strong>et</strong> de lasolidarité intergénérationnelle a contribué à m<strong>et</strong>tre<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les défis r<strong>en</strong>contrés par les personnesâgées concernant la r<strong>et</strong>raite. La r<strong>et</strong>raite obligatoire<strong>et</strong> les conditions dans lesquelles elle peut constituerune discrimination ou un traitem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tiel justifiéreprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un important débat connexe.Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dansla jurisprud<strong>en</strong>ce nationale <strong>et</strong> d’autresaspects législatifsÀ la suite de l’adoption par la Hongrie d’un régimelégislatif <strong>en</strong>tré <strong>en</strong> vigueur le 1 er janvier <strong>2012</strong>, <strong>et</strong> imposantla cessation de l’activité professionnelle des juges, desprocureurs <strong>et</strong> des notaires ayant atteint l’âge de 62 ans,la Commission europé<strong>en</strong>ne a saisi la Cour de justice de65 Allemagne, Ministère fédéral de l’Éducation <strong>et</strong> de laRecherche (<strong>2012</strong>).66 Kleine Zeitung (<strong>2012</strong>).67 Van der Valk, I. (<strong>2012</strong>).68 Ibid., p. 62 à 63.69 Eurofound (<strong>2012</strong>b).l’Union europé<strong>en</strong>ne (CJUE) <strong>en</strong> vue de faire constater quece programme était contraire à la directive sur l’égalité<strong>en</strong> matière d’emploi. La CJUE a statué que le régime<strong>en</strong>freignait bel <strong>et</strong> bi<strong>en</strong> la directive (articles 2 <strong>et</strong> 6,paragraphe 1) car il donnait lieu à une différ<strong>en</strong>ce d<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t fondée sur l’âge n’ayant pas un caractèreproportionné par rapport aux objectifs poursuivis 70 .La CJUE a estimé que les personnes concernées devai<strong>en</strong>tquitter d’office <strong>et</strong> définitivem<strong>en</strong>t le marché du travailsans avoir eu le temps de pr<strong>en</strong>dre les mesures, notamm<strong>en</strong>tde nature économique <strong>et</strong> financière, qu’une tellesituation nécessite, sachant qu’au titre de la nouvellelégislation, leur p<strong>en</strong>sion de r<strong>et</strong>raite serait inférieured’au moins 30 % à leur rémunération. D’autre part, lacessation d’activité ne t<strong>en</strong>ait pas compte des périodesde contribution, ce qui ne garantissait donc pas le droità une p<strong>en</strong>sion à taux plein 71 . La CJUE a égalem<strong>en</strong>t estiméque les dispositions <strong>en</strong> question étai<strong>en</strong>t inappropriéesau regard de l’objectif déclaré du gouvernem<strong>en</strong>t hongroisd’atteindre une « structure d’âge » plus équilibrée72 , car elles <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t une dégradation même despossibilités d’accès des jeunes juristes aux professionsde la justice 73 .De même, des affaires portées devant des tribunauxnationaux concernant la discrimination fondée sur l’âgeont eu trait, <strong>en</strong> particulier, à l’inégalité de traitem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> matière d’emploi. La Cour suprême du Royaume-Unia r<strong>en</strong>du un arrêt stipulant que le fait de conditionnerl’octroi de certains avantages à l’obt<strong>en</strong>tion d’un diplômede droit équivalait à une discrimination indirecte fondéesur l’âge, certains groupes d’âge, tels que ceux prochesde l’âge de r<strong>et</strong>raite obligatoire, n’étant plus <strong>en</strong> mesured’obt<strong>en</strong>ir ce diplôme 74 .La question de la r<strong>et</strong>raite obligatoire à partir d’un certainâge a égalem<strong>en</strong>t été examinée par les juridictions nationales.Par exemple, un tribunal <strong>en</strong> Suède (Södertörnstingsrät) a demandé une décision préjudicielle à laCJUE concernant la loi nationale suédoise perm<strong>et</strong>tantde m<strong>et</strong>tre d’office un terme au contrat de travail d’unsalarié au seul motif que ce dernier avait atteint l’âgede 67 ans, sans pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération le montant dela p<strong>en</strong>sion de r<strong>et</strong>raite que l’intéressé percevrait.La CJUE a interprété l’article 6, paragraphe 1, de ladirective sur l’égalité <strong>en</strong> matière d’emploi <strong>et</strong> a statuéque c<strong>et</strong>te loi peut être autorisée dès lors qu’elle estobjectivem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> raisonnablem<strong>en</strong>t justifiée par unobjectif légitime relatif à la politique du marché du70 CJUE, C-286/12, Commission europé<strong>en</strong>ne c. Hongrie,6 novembre <strong>2012</strong>, para. 81.71 Ibid., para. 70.72 Ibid., para. 76.73 Ibid., para. 78.74 Royaume-Uni, Cour suprême, Homer c. Chief Constable ofWest Yorkshire Police, 25 avril <strong>2012</strong>, paragraphe 17.158


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationtravail <strong>et</strong> qu’elle constitue un moy<strong>en</strong> approprié <strong>et</strong>nécessaire pour sa réalisation 75 . Contrairem<strong>en</strong>t à lalégislation hongroise sur l’âge de départ à la r<strong>et</strong>raiteobligatoire, décrite ci-dessus, la législation suédoiseprévoyant la résiliation automatique d’un contrat d<strong>et</strong>ravail à l’âge de la r<strong>et</strong>raite remontait à longtemps. Ellelaissait par conséqu<strong>en</strong>t à l’intéressé suffisamm<strong>en</strong>t d<strong>et</strong>emps pour pr<strong>en</strong>dre les mesures nécessaires, <strong>en</strong> particulierde nature économique <strong>et</strong> financière. Dans c<strong>et</strong>teaffaire, la CJUE a estimé que l’âge de la r<strong>et</strong>raite perm<strong>et</strong>taitune adaptation des régimes de p<strong>en</strong>sion de r<strong>et</strong>raiteau principe de la prise <strong>en</strong> compte des rev<strong>en</strong>us perçusau cours de la totalité de la carrière professionnelle 76 .La Cour suprême du Royaume-Uni a adopté uneapproche similaire dans une affaire de départ à lar<strong>et</strong>raite obligatoire de l’un des associés d’un cabin<strong>et</strong>d’avocats qui avait atteint l’âge de 65 ans. La Coursuprême a suivi la jurisprud<strong>en</strong>ce de la CJUE relativeà l’âge de la r<strong>et</strong>raite <strong>et</strong> a statué que le mainti<strong>en</strong> <strong>et</strong> la planificationdes effectifs constituai<strong>en</strong>t des buts légitimesde la r<strong>et</strong>raite obligatoire, car ils sont liés au but légitimede la politique sociale consistant à répartir équitablem<strong>en</strong>tles perspectives d’emploi <strong>en</strong>tre les générations.Pareillem<strong>en</strong>t, la Cour a jugé légitime le but de limiterl’obligation de motiver l’exclusion d’associés par lagestion des performances, dans le souci de protégerla dignité des personnes 77 . Ce dernier argum<strong>en</strong>t peuttoutefois conduire à des situations dans lesquelles untravailleur âgé serait r<strong>en</strong>voyé <strong>en</strong> raison de son âgeplutôt que pour ses performances, ce qui constitueraitune discrimination.La Déclaration du Conseil sur l’Année europé<strong>en</strong>ne estpertin<strong>en</strong>te pour ces différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>jeux dans le s<strong>en</strong>s oùelle appelle à prév<strong>en</strong>ir les stéréotypes liés à l’âge <strong>et</strong>les attitudes discriminatoires 78 . Elle appelle égalem<strong>en</strong>tà garantir aux travailleurs âgés prés<strong>en</strong>ts sur le marchédu travail les mêmes <strong>droits</strong> qu’aux autres travailleurs,<strong>en</strong> évitant de faire de l’âge un critère déterminant pourévaluer l’aptitude à occuper un emploi donné.Une t<strong>en</strong>dance parallèle observée dans certains Étatsmembres de l’UE a consisté à ét<strong>en</strong>dre ou à supprimerl’âge de la r<strong>et</strong>raite obligatoire. Au Royaume-Uni, l’âgede la r<strong>et</strong>raite obligatoire a disparu après la suppressionprogressive de l’âge de la r<strong>et</strong>raite fixé par défautà 65 ans. Si un employeur désire r<strong>en</strong>voyer un travailleurà l’« âge de la r<strong>et</strong>raite justifié », il doit pouvoir montrerque l’âge de la r<strong>et</strong>raite est objectivem<strong>en</strong>t justifié, ou75 CJUE, C-141/11, Torst<strong>en</strong> Hörnfeldt c. Post<strong>en</strong> Meddelande AB,5 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, para. 47.76 Ibid., paras. 26 <strong>et</strong> 33.77 Royaume-Uni, Cour suprême, Seldon (appelant) c. ClarksonWright and Jakes (part<strong>en</strong>ariat) (déf<strong>en</strong>deur), 25 avril <strong>2012</strong>,para. 67.78 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c).<strong>en</strong> d’autres termes que la r<strong>et</strong>raite constitue un moy<strong>en</strong>proportionné d’atteindre un but légitime. Le travailleurest libre de partir volontairem<strong>en</strong>t à la r<strong>et</strong>raite,sous réserve d’un préavis approprié, mais il continueà bénéficier de la même protection contre le lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t<strong>et</strong> d’autres <strong>droits</strong> appar<strong>en</strong>tés après avoir atteintl’âge à partir duquel la r<strong>et</strong>raite est possible 79 .En plus de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des questions spécifiques<strong>en</strong> rapport avec la discrimination fondée sur l’âge dansle domaine de l’emploi, la Déclaration du Conseil surl’Année europé<strong>en</strong>ne a mis <strong>en</strong> valeur le rôle fondam<strong>en</strong>taljoué par l’autonomie dans la lutte contre la discriminationfondée sur l’âge. Certains États membres de l’UEont d’ailleurs adopté une législation visant à faciliterl’autonomie 80 .Toutefois, une législation durcissant les critères à remplirpour percevoir des prestations sociales d’autonomiepeut m<strong>et</strong>tre les soins <strong>en</strong> institution hors de portée d’unegrande partie des personnes âgées. Elle peut égalem<strong>en</strong>tsusciter un vif émoi parmi la population, comme celaa été le cas <strong>en</strong> Slovaquie <strong>en</strong> <strong>2012</strong> 81 .Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dans lespolitiques <strong>et</strong> pratiques nationalesCertains États membres de l’UE ont élaboré despolitiques ou des pratiques <strong>en</strong> vue de réaliser l’objectifde l’Année europé<strong>en</strong>ne visant à r<strong>en</strong>forcer la participationdes personnes âgées au marché du travail,leur perm<strong>et</strong>tant ainsi de demeurer des composantesactives de la société plus longtemps. Seulem<strong>en</strong>t 41 %des Europé<strong>en</strong>s estim<strong>en</strong>t qu’il devrait être obligatoired’arrêter de travailler à partir d’un certain âge, d’aprèsle sondage Eurobaromètre spécial sur le vieillissem<strong>en</strong>tactif 82 , organisé <strong>en</strong> <strong>2012</strong>.En L<strong>et</strong>tonie, le Ministère de la Protection sociale, <strong>en</strong>coopération avec le Ministère de l’Éducation <strong>et</strong> de laSci<strong>en</strong>ce, a préparé un rapport sur la participation despersonnes de plus de 50 ans aux mesurées liées à l’éducationtout au long de la vie <strong>et</strong> à la politique active dumarché du travail 83 . Si le taux d’emploi des 50–64 ans<strong>en</strong> L<strong>et</strong>tonie était habituellem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> au-dessus de lamoy<strong>en</strong>ne europé<strong>en</strong>ne pour la même tranche d’âge(67,5 % <strong>en</strong> L<strong>et</strong>tonie <strong>en</strong> 2008 contre 56,5 % dans l’UE,d’après le rapport), la crise économique a rapproché l<strong>et</strong>aux l<strong>et</strong>ton du quatrième trimestre 2011 du taux europé<strong>en</strong>,avec respectivem<strong>en</strong>t 60,1 % <strong>et</strong> 57,8 %.79 Association europé<strong>en</strong>ne des juges des tribunauxdu travail (<strong>2012</strong>) ; pour plus d’informations, voir :www.ecu.ac.uk/law/age-key-legislation.80 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c), p. 4.81 Slovaquie, Loi n°50/<strong>2012</strong> Coll. <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur <strong>et</strong> modifiantla loi n° 448/2008 sur les services sociaux, 31 janvier <strong>2012</strong>,voir l’art. 35, para. 1, point 1.82 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a), p. 11.83 L<strong>et</strong>tonie, Ministère de la Protection sociale (<strong>2012</strong>).159


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>En <strong>2012</strong>, de nombreux L<strong>et</strong>tons de plus de 50 anssans emploi participai<strong>en</strong>t aux diverses activités de lapolitique du marché du travail active proposées parl’Ag<strong>en</strong>ce nationale de l’emploi (SEA). Pour <strong>en</strong>couragerl’appr<strong>en</strong>tissage tout au long de la vie, considéré commela principale mesure de souti<strong>en</strong> au mainti<strong>en</strong> des compét<strong>en</strong>ces<strong>et</strong> à la prolongation de la participation au marchédu travail, les personnes à l’âge de la prép<strong>en</strong>sion, c’està-dire.les 57–61 ans, sont exemptées de la contributionde cofinancem<strong>en</strong>t des dép<strong>en</strong>ses éducatives à hauteurde 30 %.Divers États membres de l’UE ont égalem<strong>en</strong>t développédes politiques <strong>en</strong>courageant l’autonomie. En Allemagne,par exemple, la stratégie démographique 84 comportedes objectifs tels que l’autodétermination des personnesâgées. Elle consacre un chapitre à l’autonomiedes personnes âgées <strong>et</strong> à l’accessibilité, y comprisdes recommandations de démarches spécifiques <strong>et</strong>d’implication des organisations de la société civile <strong>et</strong>des acteurs gouvernem<strong>en</strong>taux à tous les niveaux.En Finlande, le Ministère de l’Environnem<strong>en</strong>t a conduitun groupe de travail élargi qui a développé 16 propositions<strong>en</strong> vue de promouvoir l’autonomie des personnesâgées, ainsi qu’un plan de mise <strong>en</strong> œuvre 85 .Au mois de mars <strong>2012</strong>, le Sénat irlandais a publié unrapport sur les <strong>droits</strong> des personnes âgées 86 .En Pologne, le Conseil des ministres a adopté unprogramme gouvernem<strong>en</strong>tal <strong>2012</strong>–2013 sur l’activitésociale des personnes âgées 87 . Ce programme viseà r<strong>en</strong>forcer l’intégration des personnes âgées <strong>en</strong> leurfournissant un vaste accès à toutes les formes d’éducation,<strong>en</strong> <strong>en</strong>courageant la solidarité <strong>en</strong>tre les générations<strong>et</strong> <strong>en</strong> développant des services conçus pour une sociétévieillissante. <strong>Les</strong> Polonais de plus de 55 ans sont peuimpliqués dans la vie publique <strong>et</strong> ils sont à peine 10 %à déclarer faire du volontariat. Le programme s’emploiedès lors à r<strong>en</strong>forcer leur participation civique, y comprisdans la sphère décisionnelle.5.2.4. Discrimination fondéesur le handicapSi la CRPD relève des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> au s<strong>en</strong>slarge, c<strong>et</strong>te section se conc<strong>en</strong>tre sur les évolutions<strong>en</strong> rapport avec la discrimination fondée sur le handicap.<strong>Les</strong> développem<strong>en</strong>ts politiques <strong>et</strong> législatifsinterv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> <strong>2012</strong> reflèt<strong>en</strong>t le tournant marqué par laCRPD, qui passe d’une approche médicale du handicapà une approche fondée sur les <strong>droits</strong> de l’homme, <strong>et</strong>84 Allemagne, Ministère fédéral de l’Intérieur (<strong>2012</strong>).85 Finlande, Ministère de l’Environnem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).86 Irlande, Chambres de l’Oireachtas (<strong>2012</strong>).87 Pologne, Ministère du Travail <strong>et</strong> de la Politique sociale (<strong>2012</strong>).témoign<strong>en</strong>t de l’eff<strong>et</strong> harmonisateur de la conv<strong>en</strong>tionsur la législation des États membres de l’UE.<strong>Les</strong> changem<strong>en</strong>ts politiques interv<strong>en</strong>us dans lesÉtats membres de l’UE se sont conc<strong>en</strong>trés surquatre domaines principaux : l’égalité de reconnaissancedevant la loi, l’autonomie <strong>et</strong> la désinstitutionnalisation,l’accessibilité, <strong>et</strong> l’emploi. Ces domaines reflèt<strong>en</strong>tdes dispositions majeures de la CRPD de même que lesdomaines d’action fixés dans la Stratégie europé<strong>en</strong>ne2010–2020 <strong>en</strong> faveur des personnes handicapées. Si l<strong>et</strong>hème du handicap est c<strong>en</strong>tral dans le prés<strong>en</strong>t chapitre,bon nombre des questions soulevées sont égalem<strong>en</strong>tpertin<strong>en</strong>tes pour d’autres domaines, tels que la discriminationfondée sur l’âge.Mise <strong>en</strong> œuvre de la CRPD<strong>Les</strong> États membres de l’UE ont continué de m<strong>et</strong>tre<strong>en</strong> œuvre la CRPD <strong>et</strong> de suivre son application durantl’année <strong>2012</strong>. L’article 33 de la conv<strong>en</strong>tion fixe les obligationsdes États parties, à savoir désigner un pointde contact pour les questions relatives à la CRPD <strong>et</strong><strong>en</strong>visager de créer un dispositif de coordination chargéde faciliter l’alignem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts secteurs (paragraphe1), maint<strong>en</strong>ir, r<strong>en</strong>forcer, désigner ou créer uncadre, y compris un ou plusieurs mécanismes indép<strong>en</strong>dants,pour promouvoir, protéger <strong>et</strong> suivre l’applicationde la CRPD (paragraphe 2), <strong>et</strong> veiller à ce queles personnes handicapées <strong>et</strong> les organisations qui lesreprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t soi<strong>en</strong>t associées <strong>et</strong> particip<strong>en</strong>t pleinem<strong>en</strong>tà la fonction de suivi (paragraphe 3).À titre de première étape, une large majorité des Étatsmembres ont id<strong>en</strong>tifié des points de contact, ce rôlerev<strong>en</strong>ant habituellem<strong>en</strong>t au Ministère des Affairessociales. Le tiers <strong>en</strong>viron des États membres ayantspécifié un point de contact national lui ont égalem<strong>en</strong>tconfié le rôle de dispositif de coordination (voir leTableau 5.1).Deuxièmem<strong>en</strong>t, les États membres de l’UE observ<strong>en</strong>thabituellem<strong>en</strong>t l’une des deux approches suivantesconcernant les mécanismes mis sur pied pour promouvoir,protéger <strong>et</strong> suivre l’application de la CRPD : soitét<strong>en</strong>dre le mandat d’organes existants <strong>en</strong> vue de leurfaire <strong>en</strong>dosser ce rôle, soit créer de nouveaux organeschargés spécifiquem<strong>en</strong>t du suivi de la CRPD.Adeptes de la première approche, l’Allemagne, laBelgique, le Danemark, le Luxembourg <strong>et</strong> la Grande-Br<strong>et</strong>agne (Angl<strong>et</strong>erre, Écosse <strong>et</strong> Pays de Galles) ontdésigné leurs institutions nationales des <strong>droits</strong> del’homme (INDH) comme mécanisme indép<strong>en</strong>dantrequis par l’article 33, paragraphe 2, de la CRPD. Troisde ces institutions, celles de la Belgique, du Danemark,<strong>et</strong> de l’Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> du Pays de Galles, sont égalem<strong>en</strong>tdes organismes de promotion de l’égalité. À Chypre,160


Égalité <strong>et</strong> non-discrimination<strong>en</strong> L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> <strong>en</strong> Lituanie, les organismes nationauxde promotion de l’égalité ont été désignés organesde contrôle indép<strong>en</strong>dants, tandis qu’<strong>en</strong> France,au Luxembourg <strong>et</strong> <strong>en</strong> Écosse <strong>et</strong> Irlande du Nord(Royaume-Uni), l’organisme national de promotionde l’égalité <strong>et</strong> l’INDH sont tous deux inclus dans lescadres de suivi.Sept États membres de l’UE, à savoir l’Autriche,l’Espagne, l’Estonie, la Hongrie, l’Italie, Malte <strong>et</strong> laSlovénie, ont adopté la deuxième approche <strong>et</strong> créé d<strong>en</strong>ouveaux mécanismes consacrés au suivi de la mise <strong>en</strong>œuvre de la CRPD. Bon nombre de ces nouveaux mécanismesimpliqu<strong>en</strong>t systématiquem<strong>en</strong>t les personneshandicapées par l’intermédiaire des organisations quiles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t.Huit autres États membres (la Bulgarie, la Grèce,la Pologne, le Portugal, la République tchèque, laRoumanie, la Slovaquie <strong>et</strong> la Suède, de même que laCroatie) sont <strong>en</strong> train de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place des mécanismesde suivi. <strong>Les</strong> propositions bulgare 88 , polonaise 89<strong>et</strong> slovaque 90 impliqu<strong>en</strong>t les INDH, les organismes depromotion de l’égalité <strong>et</strong> les institutions de médiateurs.En Suède, le gouvernem<strong>en</strong>t a confié à une délégationla tâche d’examiner quelle institution devrait être désignéeorganisme de suivi. La délégation a conclu que laSuède devrait confier ce mandat à une INDH nouvellem<strong>en</strong>tcréée 91 . Le Médiateur national pour l’égalité <strong>et</strong>l’Ag<strong>en</strong>ce suédoise pour la coordination de la politiquedu handicap peuv<strong>en</strong>t, dans le cadre de leur mandat,assumer la fonction de suivi jusqu’à l’instaurationd’un mécanisme indép<strong>en</strong>dant.place par les principes de Paris 92 : l’organisme est <strong>en</strong>eff<strong>et</strong> présidé par le ministre responsable, <strong>et</strong> 13 de ses27 membres sont des représ<strong>en</strong>tants du gouvernem<strong>en</strong>t 93 .Le caucus a égalem<strong>en</strong>t remis <strong>en</strong> question le manque departicipation effective de la société civile au processuspolitique <strong>et</strong> décisionnel. Le Bureau du commissaireaux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> (Alapv<strong>et</strong>ő Jogok BiztosaHivatalának), l’INDH hongroise indép<strong>en</strong>dante, est mandaté<strong>en</strong> vue d’accorder « une att<strong>en</strong>tion spéciale à la promotion,à la protection <strong>et</strong> au suivi de l’application de laCRPD » <strong>et</strong> joue un rôle important dans le suivi de la mise<strong>en</strong> œuvre de la CRPD, mais sans faire partie du cadrede l’article 33, paragraphe 2 94 . Dans ses observationsfinales, le comité CRPD a appelé la Hongrie à désignerun mécanisme indép<strong>en</strong>dant <strong>et</strong> à garantir l’implicationde la société civile 95 .Des craintes ont égalem<strong>en</strong>t été formulées concernantle manque de participation effective des personneshandicapées <strong>et</strong> des organisations qui les représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tdans le suivi de la CRPD. En Lituanie, par exemple, desONG ont rapporté un manque de communication <strong>et</strong>de coopération effectives <strong>en</strong>tre la société civile <strong>et</strong> leMinistère de la Sécurité sociale <strong>et</strong> du Travail (Li<strong>et</strong>uvosRespublikos socialinės apsaugos ir darbo ministerija) 96 .En Belgique, un rapport prés<strong>en</strong>té au Ministère flamandde l’Égalité des chances a conclu que la Flandre necomptait aucune structure destinée à veiller à la participationdes personnes handicapées dans la mise <strong>en</strong>œuvre de la CRPD 97 .Dans certains cas, les organisations de la société civile,y compris les organisations qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les personneshandicapées, ont manifesté des inquiétudesconcernant les cadres nationaux créés ou proposésau titre de l’article 33, paragraphe 2, de la CRPD. Parexemple, le Caucus hongrois des personnes handicapées,un réseau national composé d’organisationsreprés<strong>en</strong>tant les personnes handicapées <strong>et</strong> d’organisationsde déf<strong>en</strong>se des <strong>droits</strong> de l’homme, a prés<strong>en</strong>téun rapport fictif au comité CRPD. Le rapport sout<strong>en</strong>aitque l’organisme de suivi désigné <strong>en</strong> Hongrie, le Conseilnational du handicap (Országos Fogyatékosügyi Tanács),n’était pas indép<strong>en</strong>dant au regard des critères mis <strong>en</strong>88 Bulgarie, Conseil des ministres (<strong>2012</strong>a). Le plan prévoitd’établir un organisme national de suivi pour le mois dedécembre 2013.89 Pologne, Ministère du Travail <strong>et</strong> de la Politique sociale (<strong>2012</strong>).90 Slovaquie, Proj<strong>et</strong> de loi modifiant la loi n° 575/2001sur l’organisation du gouvernem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> des organesd’administration de l’État c<strong>en</strong>tral tels que modifiés,31 mai <strong>2012</strong>. Voir égalem<strong>en</strong>t : Commission europé<strong>en</strong>ne(<strong>2012</strong>d).91 Suède, Délégation pour les <strong>droits</strong> de l’homme (2010).92 <strong>Les</strong> Principes de Paris constitu<strong>en</strong>t la principale sourcede normes que les INDH doiv<strong>en</strong>t respecter pour pouvoirprotéger <strong>et</strong> promouvoir efficacem<strong>en</strong>t les <strong>droits</strong> de l’homme.Pour plus d’informations, voir : FRA (<strong>2012</strong>a).93 Hongrie, Comité électoral des personnes handicapées (<strong>2012</strong>),p. 4. Voir égalem<strong>en</strong>t : ONU, HCDH, Bureau régional pourl’Europe (<strong>2012</strong>), p. 7.94 Hongrie, Loi CXI de 2011 sur le commissaire aux <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, art. 1, para. 3.95 ONU, Comité des <strong>droits</strong> des personnes handicapées(Comité CRPD) (<strong>2012</strong>a).96 Lituanie, Commission pour les <strong>droits</strong> de l’hommedu Seimas (<strong>2012</strong>).97 Belgique, Égalité des chances <strong>en</strong> Flandre (<strong>2012</strong>).161


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 5.1 : Structures mises <strong>en</strong> place pour la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>et</strong> le suivi de la CRPD par État membre de l’UE <strong>et</strong> la CroatieÉtatmembrede l’UEAnnée deratificationProtocolefacultatifAT 2008 OuiBE 2009 OuiBG <strong>2012</strong> NonCY 2011 OuiCZ 2009 NonDE 2009 OuiDK* 2009 NonPoints de contact au sein du gouvernem<strong>en</strong>tpour les questions relatives à l’applicationde la CRPD – Article 33, paragraphe 1Dispositif de coordination –Article 33, paragraphe 1Cadre destiné à promouvoir, à protéger <strong>et</strong> à suivrel’application de la CRPD – Article 33, paragraphe 2Ministère fédéral du Travail, des Affaires sociales <strong>et</strong> de la Protection des consommateurs(Bundesministerium für Arbeit, Soziales und Konsum<strong>en</strong>t<strong>en</strong>schutz)Comité de suivi (Monitoringausschuss)Service public fédéral Sécurité socialeC<strong>en</strong>tre pour l’égalité des chances <strong>et</strong> la lutte(points de contact régionaux désignés par les sept <strong>en</strong>tités indép<strong>en</strong>dantes)contre le racismeMinistère du Travail <strong>et</strong> de la Politiquesociale(Министерство на труда и социалнатаNon établi/désigné Non établi/désignéполитика)Départem<strong>en</strong>t pour l’inclusion sociale despersonnes handicapées (Departm<strong>en</strong>t for Conseil panchypriote des personnes handicapées Office du commissaire à l’administration (Médiateur)Social Inclusion of People with Disabilities)Ministère du Travail <strong>et</strong> des Affaires sociales(Ministerstvo práce a sociálních věcí)Ministère fédéral du Travail <strong>et</strong> des Affairessociales (Bundesministerium für Arbeit undSoziales) (les 16 États fédéraux (Länder)ont désigné leurs propres points decontact régionaux)Ministère des Affaires sociales<strong>et</strong> de l’Intégration (Social- ogIntegrationsministeri<strong>et</strong>)EE <strong>2012</strong> Oui Ministère des Affaires sociales (Sotsiaalministeerium)Ministère du travail <strong>et</strong> des affaires sociales<strong>en</strong> coopération avec le Ministère des affairesétrangères, le Conseil gouvernem<strong>en</strong>tal despersonnes handicapées <strong>et</strong> le Conseil nationaltchèque du handicapCommissaire du gouvernem<strong>en</strong>t fédéral auxquestions <strong>en</strong> rapport avec les personneshandicapéesComité interministériel des fonctionnaires pourles questions liées au handicapNon établi/désignéInstitut allemand des <strong>droits</strong> de l’homme(Deutsche Institut für M<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>rechte)Institut danois des <strong>droits</strong> de l’homme (Institut forM<strong>en</strong>nesker<strong>et</strong>tigheder), Conseil danois du handicap <strong>et</strong>Médiateur parlem<strong>en</strong>taire danoisChambre estoni<strong>en</strong>ne des personnes handicapées(Eesti Puu<strong>et</strong>ega Inimeste Koda)EL <strong>2012</strong> Oui Non établi/désigné Non établi/désigné Non établi/désignéES 2007 OuiFR 2010 OuiMinistère de la Santé, des Servicessociaux <strong>et</strong> de l’Égalité (Ministerio deSanidad, Servicios Sociales e Igualdad) ;Ministère des Affaires étrangères <strong>et</strong> dela Coopération (Ministerio de AsuntosExteriores y Cooperación)Ministère des Affaires sociales <strong>et</strong> de laSanté, avec le Comité interministérieldu handicapConseil national du handicap(Consejo Nacional de la Discapacidad)Comité interministériel du handicap, constitué dereprés<strong>en</strong>tants de tous les ministères concernésHU 2007 Oui Ministère des Ressources humaines Conseil national du handicapIT 2009 Oui Ministère du Travail <strong>et</strong> des Politiques sociales (Ministero del Lavoro e delle Politiche Sociali)Comité espagnol de représ<strong>en</strong>tants des personneshandicapées (Comité Español de Repres<strong>en</strong>tantes dePersonas con Discapacidad)Déf<strong>en</strong>seur des <strong>droits</strong>, Commission nationaleconsultative des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> Conseilnational consultatif des personnes handicapéesConseil national du handicap(Országos Fogyatékosügyi Tanács)Observatoire national sur la situation des personneshandicapées (Osservatorio Nazionale sulla condizionedelle persone con disabilità)162


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationÉtatmembrede l’UEAnnée deratificationProtocolefacultatifLT 2010 OuiPoints de contact au sein du gouvernem<strong>en</strong>tpour les questions relatives à l’applicationde la CRPD – Article 33, paragraphe 1Dispositif de coordination –Article 33, paragraphe 1Ministère de la Sécurité sociale <strong>et</strong> du Travail (Socialinės apsaugos ir darbo ministerija)(points de contact régionaux supplém<strong>en</strong>taires dans d’autres pouvoirs publics)LU 2011 Oui Ministère de la Famille <strong>et</strong> de l’Intégration Ministère de la Famille <strong>et</strong> de l’IntégrationLV 2010 Oui Ministère de la protection sociale (Labklājības ministrija)MT <strong>2012</strong> OuiMinistère de la Politique sociale(Ministeru tal-Politika Soċjali)PL <strong>2012</strong> Non Non établi/désigné Non établi/désigné Non établi/désignéPT 2009 OuiRO 2011 NonSE 2008 OuiSI 2008 OuiMinistère des Affaires étrangères, <strong>et</strong>Ministère de la Solidarité <strong>et</strong> de la SécuritésocialeConseil national pour la réhabilitation <strong>et</strong>l’intégration des personnes handicapées(Conselho Nacional para a Reabilitaçãoe Integração das Pessoas com Deficiência)Cadre destiné à promouvoir, à protéger <strong>et</strong> à suivrel’application de la CRPD – Article 33, paragraphe 2Conseil des affaires liées au handicap (Neįgaliųjųreikalų taryba) au Ministère de la Sécurité sociale <strong>et</strong>du Travail <strong>et</strong> Médiateur pour l’égalité des chances(Lygių galimybių kontrolieriaus tarnyba)Commission consultative des <strong>droits</strong> de l’homme duGrand-duché de Luxembourg, C<strong>en</strong>tre pour l’égalité d<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> Médiateur au service des citoy<strong>en</strong>sMédiateur de la République de L<strong>et</strong>tonie(Latvijas Republikas Tiesībsargam)Commission nationale des personnes handicapées(Kummissjoni Nazzjonali Persuni b’Diżabilità)Non établi/désignéMinistère du Travail, de la Famille <strong>et</strong> de la Protection sociale(Ministerul Muncii, Familiei şi Protecției Sociale)Non établi/désignéMinistère de la Santé <strong>et</strong> des AffairessocialesGroupe de travail interministériel de haut niveau Non établi/désigné(Social- och hälsovårdsministeri<strong>et</strong>)Ministère du Travail, de la Famille <strong>et</strong> desAffaires sociales (Ministrstvo za delo,družino in socialne zadeve)Non établi/désignéSK 2010 Oui Non établi/désigné Non établi/désigné Non établi/désignéUK 2009 NonBureau des questions liées au handicap, Départem<strong>en</strong>t du travail <strong>et</strong> des p<strong>en</strong>sions(Office for Disability Issues, Departm<strong>en</strong>t of Work and P<strong>en</strong>sions)HR 2007 Oui Non établi/désigné Non établi/désignéConseil des personnes handicapées (pas <strong>en</strong>corefonctionnel). Jusqu’à sa création, ses fonctions sontexercées par le Conseil gouvernem<strong>en</strong>tal des personneshandicapées (Sv<strong>et</strong> Vlade Republike Slov<strong>en</strong>ije za invalide).Commission pour l’égalité <strong>et</strong> les <strong>droits</strong> de l’homme(Equality and Human Rights Commission, Angl<strong>et</strong>erre<strong>et</strong> Pays de Galles), Commission écossaise des <strong>droits</strong>de l’homme (Scottish Human Rights Commission),Commission d’Irlande du Nord pour les <strong>droits</strong>de l’homme (Northern Ireland Human RightsCommission) <strong>et</strong> Commission d’Irlande du Nord pourl’égalité (Equality Commission for Northern Ireland)UE 2010 Non Commission europé<strong>en</strong>neVoir les dispositions du Code de conduite <strong>en</strong>trele Conseil, les États membres <strong>et</strong> la Commissionétablissant des modalités internes pour la mise<strong>en</strong> œuvre de la Conv<strong>en</strong>tion des Nations Uniesrelative aux <strong>droits</strong> des personnes handicapées <strong>et</strong>la représ<strong>en</strong>tation de l’UE <strong>en</strong> la matière.Commission europé<strong>en</strong>ne, commission des pétitionsdu Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Médiateur europé<strong>en</strong>, Ag<strong>en</strong>cedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne,Forum europé<strong>en</strong> des personnes handicapéesNotes : * Le Conseil danois du handicap <strong>et</strong> le Médiateur parlem<strong>en</strong>taire danois n’ont pas été désignés, mais le texte explicatif joint à la décision parlem<strong>en</strong>taire B 15 du 17 décembre 2010dispose qu’ils doiv<strong>en</strong>t faire partie du cadre.Source : FRA, décembre <strong>2012</strong>163


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dansla jurisprud<strong>en</strong>ce nationale <strong>et</strong> d’autresaspects législatifs<strong>Les</strong> nouvelles mesures législatives <strong>et</strong> politiques adoptéesau niveau national à la suite de la ratification de laCRPD reflèt<strong>en</strong>t le pot<strong>en</strong>tiel de la conv<strong>en</strong>tion s’agissantde stimuler l’harmonisation des <strong>droits</strong> des personneshandicapées dans l’UE. La loi allemande sur le transportde voyageurs (Person<strong>en</strong>beförderungsges<strong>et</strong>z), parexemple, est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le 1 er janvier 2013 <strong>et</strong>transpose le Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 1370/2007 relatif auxservices publics de transport de voyageurs par cheminde fer <strong>et</strong> par la route 98 . C<strong>et</strong>te loi oblige les conseils municipauxà garantir des transports publics locaux libres d<strong>et</strong>oute <strong>en</strong>trave d’ici au mois de janvier 2022 99 .« Le Comité [CRPD] recommande [...] de [...] passer dela prise de décisions substitutive à la prise de décisionsassistée, qui respecte l’autonomie de la personne ainsi quesa volonté <strong>et</strong> ses préfér<strong>en</strong>ces, <strong>et</strong> est pleinem<strong>en</strong>t conformeà l’article 12 de la Conv<strong>en</strong>tion, notamm<strong>en</strong>t eu égard audroit de chacun à titre individuel de donner <strong>et</strong> de r<strong>et</strong>irerson cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t éclairé à recevoir un traitem<strong>en</strong>t médical,d’accéder à la justice, de voter, de se marier, de travailler <strong>et</strong>de choisir son lieu de résid<strong>en</strong>ce. »Comité des <strong>droits</strong> des personnes handicapées (<strong>2012</strong>), Observations finalessur la Hongrie, CRPD/C/HUN/CO/1, 27 septembre <strong>2012</strong>, paragraphe 26.La capacité juridique, c’est-à-dire, la reconnaissancejuridique des décisions prises par une personne 100 , estun point d’intérêt particulier pour la réforme législative,reflétant le fait que « le droit des personnes handicapéesde pr<strong>en</strong>dre les décisions qui les concern<strong>en</strong>t <strong>et</strong>de bénéficier de la capacité juridique au même titreque leurs concitoy<strong>en</strong>s est actuellem<strong>en</strong>t l’une des questionsmajeures dans le domaine des <strong>droits</strong> de l’homme<strong>en</strong> Europe aujourd’hui » 101 . Le 29 novembre <strong>2012</strong>, leParlem<strong>en</strong>t l<strong>et</strong>ton a approuvé les am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts au Codecivil <strong>et</strong> au Code de procédure civile <strong>en</strong>trés <strong>en</strong> vigueur le1 er janvier 2013. <strong>Les</strong> nouvelles lois aboliss<strong>en</strong>t la tutellecomplète des personnes handicapées <strong>et</strong> introduis<strong>en</strong>tdeux autres formes de tutelles : d’une part, des dispositionsprévoyant que l’intéressé <strong>et</strong> son tuteur pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdes décisions <strong>en</strong>semble, <strong>et</strong> d’autre part, une restrictionpartielle de la capacité juridique <strong>en</strong> vertu de laquellele tuteur est habilité à pr<strong>en</strong>dre seul des décisions danscertains domaines concernant la vie de l’intéressé. <strong>Les</strong>am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts exig<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t de réexaminer tousles cas préexistants de privation de la capacité juridiqued’une personne.98 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 1370/2007, JO 2007 L 315/1.99 Allemagne, Loi sur le transport des voyageurs,26 septembre <strong>2012</strong>.100 Pour plus d’informations, voir : FRA (à paraître).101 Conseil de l’Europe, Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme(<strong>2012</strong>), p. 4.En outre, le Code civil maltais a été modifié <strong>en</strong>décembre <strong>2012</strong> <strong>en</strong> vue d’introduire un régime de tutelleprévoyant qu’une « personne majeure souffrant d’untrouble m<strong>en</strong>tal ou d’autres problèmes l’empêchant dese pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge elle-même peut être placée soustutelle » 102 .Des modifications législatives sont égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cours <strong>en</strong>Bulgarie 103 , <strong>en</strong> Finlande 104 , <strong>en</strong> Irlande 105 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Pologne 106sous l’eff<strong>et</strong> de la volonté des gouvernem<strong>en</strong>ts d’aligner lalégislation existante sur les normes de la CRPD.La jurisprud<strong>en</strong>ce réc<strong>en</strong>te de la CouEDH relative à l’égalitéde reconnaissance devant la loi a fait référ<strong>en</strong>ceà la CRPD 107 , refl<strong>et</strong> de la reconnaissance par la CouEDHde « l’importance croissante qu’accord<strong>en</strong>t aujourd’huiles instrum<strong>en</strong>ts internationaux de protection des personnesatteintes de troubles m<strong>en</strong>taux à l’octroi d’uneautonomie juridique optimale à ces personnes » 108 .Dans Stanev c. Bulgarie 109 , la CouEDH s’est prononcéesur la plainte d’un demandeur qui avait été partiellem<strong>en</strong>tprivé de sa capacité juridique <strong>et</strong> placé <strong>en</strong> hôpitalpsychiatrique. La Cour a statué que le placem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> institutionde longue durée du demandeur était contraireau droit à la liberté prévu à l’article 5, paragraphe 1, dela CEDH. C’était la première fois qu’elle parv<strong>en</strong>ait à uneconclusion de ce type.Par ailleurs, la CouEDH a statué que l’impossibilitépour le demandeur de saisir directem<strong>en</strong>t le systèmejudiciaire pour contester la décision établissant son incapacitéjuridique constituait une violation des articles 5,paragraphes 4 <strong>et</strong> 5, de la CEDH. La Cour a égalem<strong>en</strong>testimé que le demandeur avait fait l’obj<strong>et</strong> d’un traitem<strong>en</strong>tdégradant contraire à l’article 3 de la CEDH. C’étaitla première fois que la Cour établissait une violationde c<strong>et</strong> article dans un établissem<strong>en</strong>t de soins sociaux.À la suite de c<strong>et</strong> arrêt, le Ministère bulgare de la Justicea constitué un groupe de travail sur la mise <strong>en</strong> œuvre del’article 12 de la CRPD composé d’experts du Ministèrede la Justice <strong>et</strong> du Ministère du Travail <strong>et</strong> des Politiquessociales, de même que de représ<strong>en</strong>tants d’ONG <strong>et</strong> dumilieu universitaire. Ce groupe de travail a publié un102 Malte, Loi XXIV de <strong>2012</strong> – Loi sur le Code d’organisation, laprocédure civile <strong>et</strong> le Code civil (modification), art. 188A.103 Bulgarie, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).104 Finlande, Registre des proj<strong>et</strong>s du gouvernem<strong>en</strong>t (2010).105 Irlande, Commission de réforme du droit (2005).106 Pologne, Fondation Helsinki pour les <strong>droits</strong> de l’homme(<strong>2012</strong>a).107 Voir par exemple : CouEDH, Stanev c. Bulgarie, n° 36760/06,17 janvier <strong>2012</strong>, para. 244 ; D.D. c. Lituanie, n° 13469/06,14 février <strong>2012</strong>, para. 84, Sýkora c. République tchèque,n° 23419/07, 22 novembre 2011, para. 41 ; Lashin c. Russie,n° 33117/02, 22 janvier 2013, para. 66.108 CouEDH, Stanev c. Bulgarie, n 36760/06, 17 janvier <strong>2012</strong>,para. 244.109 CouEDH, Stanev c. Bulgarie, n° 36760/06, 17 janvier <strong>2012</strong>.164


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationdocum<strong>en</strong>t de réflexion qui reconnaît que l’arrêt Stanevimpose la « modification de la législation bulgare dansson intégralité <strong>en</strong> vue de transposer les normes de laConv<strong>en</strong>tion » 110 <strong>et</strong> <strong>en</strong>visage de remplacer le systèmede prise de décision au nom d’autrui, dans lequel untribunal habilite un tuteur à pr<strong>en</strong>dre des décisions pourle compte d’une autre personne, par un régime d’aideà la prise de décision, par lequel l’intéressé se fera aiderpar une personne de son choix 111 .ACTIVITÉ DE LA FRAParv<strong>en</strong>ir à la reconnaissance de lapersonnalité juridique des personneshandicapées dans des conditionsd’égalitéL’article 12 de la CRPD repose sur la reconnaissancede la personnalité juridique des personneshandicapées dans des conditions d’égalité <strong>et</strong>comporte pour les États l’obligation spécifiquede donner aux personnes handicapées accèsà l’accompagnem<strong>en</strong>t dont elles peuv<strong>en</strong>t avoirbesoin pour exercer leur capacité juridique. La FRApubliera <strong>en</strong> octobre 2013 un rapport comparatifanalysant l’actuelle situation juridique dans les27 États membres de l’UE quant à la capacitéjuridique des personnes handicapées.Pour plus d’informations, voir : FRA (à paraître)Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dansles politiques <strong>et</strong> pratiques nationalesL’Autriche 112 , la Bulgarie 113 , l’Espagne 114 , la Lituanie 115<strong>et</strong> le Luxembourg 116 ont introduit des plans d’actionnationaux <strong>en</strong> vue de développer des politiques dansle domaine du handicap. Le plan d’action nationalautrichi<strong>en</strong> pour les personnes handicapées a prévu250 mesures, portant notamm<strong>en</strong>t sur l’accessibilité, l’assistancepersonnelle <strong>et</strong> l’emploi, à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre d’icià 2020. De même, le plan adopté par le Luxembourg,élaboré <strong>en</strong> collaboration avec des personnes handicapées<strong>et</strong> les organisations qui les représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, aborde<strong>en</strong>tre autres les questions de la s<strong>en</strong>sibilisation, del’emploi, de l’éducation <strong>et</strong> de la non-discrimination.Plusieurs États membres de l’UE ont introduit desmesures législatives <strong>et</strong> politiques <strong>en</strong> faveur del’autonomie <strong>et</strong> de la désinstitutionnalisation, <strong>et</strong> de latransition des soins <strong>en</strong> institution aux soins <strong>et</strong> à l’aidede proximité.En juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>t du Royaume-Unia publié un avant-proj<strong>et</strong> de loi sur l’accompagnem<strong>en</strong>t<strong>et</strong> l’aide (Care and Support Bill 117 ) destiné à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong>œuvre les réformes exposées dans le docum<strong>en</strong>t thématiqueintitulé Caring for our future : reforming care andsupport (Préparer notre av<strong>en</strong>ir : réformer les systèmesd’accompagnem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> d’aide) 118 . C<strong>et</strong> avant-proj<strong>et</strong> deloi prévoit de contraindre les pouvoirs locaux à fairele nécessaire pour qu’une personne bénéficiant d’unaccompagnem<strong>en</strong>t ou d’une aide puisse déménager versun lieu relevant d’une autre autorité locale <strong>et</strong> conserverl’aide accordée. Le gouvernem<strong>en</strong>t finlandais a continuéà m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre des programmes de fourniture delogem<strong>en</strong>ts individuels <strong>et</strong> de services de proximitéaux personnes m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t handicapées <strong>et</strong> s’estfixé l’année 2020 comme date limite de la complètedésinstitutionnalisation des personnes handicapées 119 .Pratique <strong>en</strong>courageanteSout<strong>en</strong>ir la transition des soinsinstitutionnels aux services deproximitéLe groupe d’experts europé<strong>en</strong>s sur la transitiondes soins <strong>en</strong> institution aux soins de proximité,une association d’organisations europé<strong>en</strong>nesconcernées actives dans le domaine del’inclusion sociale, de la non-discrimination <strong>et</strong>des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, a mis sur pied unproj<strong>et</strong> commun qui a débouché sur les lignesdirectrices europé<strong>en</strong>nes communes <strong>et</strong> sur unvade-mecum sur la transition des soins <strong>en</strong>institution aux soins de proximité. Ces lignesdirectrices <strong>et</strong> ce vade-mecum cibl<strong>en</strong>t lesresponsables <strong>et</strong> les organisations qui travaill<strong>en</strong>tsur la politique de cohésion de l’UE afin depromouvoir l’utilisation des fonds structurelseuropé<strong>en</strong>s pour passer des soins institutionnelsà une prise <strong>en</strong> charge <strong>et</strong> un souti<strong>en</strong> ancrés dansle cadre local <strong>et</strong> familial.Pour plus d’informations, voir : www.deinstitutionalisationguide.eu110 Bulgarie, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>), p. 3.111 Ibid.112 Autriche, Ministère fédéral du Travail, des Affaires sociales<strong>et</strong> de la Protection des consommateurs (<strong>2012</strong>).113 Bulgarie, Conseil des ministres (2008).114 Espagne, Ministère de la Santé, des Services sociaux <strong>et</strong> del’Égalité (2011).115 Lituanie, Gouvernem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).116 Luxembourg, Ministère des Affaires familiales <strong>et</strong> del’Intégration (2011).<strong>Les</strong> organisations de la société civile <strong>et</strong> les organismeschargés de suivre l’application de la CRPD se p<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t sur la question de l’autonomie. L’Institut117 Royaume-Uni, Proj<strong>et</strong> de loi sur les soins de santé <strong>et</strong>l’assistance, juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.118 Royaume-Uni, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>b).119 Finlande, Ministère des Affaires sociales <strong>et</strong> de la Santé (<strong>2012</strong>a).165


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>allemand des <strong>droits</strong> de l’homme (Deutscher Institut fürM<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>rechte) s’est attaqué à la clause de réservefinancière du Code social allemand (Sozialges<strong>et</strong>zbuch).C<strong>et</strong>te clause prévoit que les municipalités peuv<strong>en</strong>trej<strong>et</strong>er les demandes de financem<strong>en</strong>t d’appartem<strong>en</strong>tsindép<strong>en</strong>dants pour les personnes handicapées si lescoûts <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par la vie autonome sont supérieursà ceux du placem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> institution 120 . L’institut a réitérésa conviction que c<strong>et</strong>te disposition est contraireà l’article 19 de la CRPD 121 .En Croatie, sept ONG travaillant dans le domaine duhandicap ont formé une coalition, Plate-forme 19 –Coalition pour le droit à la vie dans la collectivité(Platforma 19 – Koalicija za pravo na život u zajednici),qui a contacté les interlocuteurs pertin<strong>en</strong>ts des municipalités<strong>et</strong> des villes <strong>en</strong> vue de les s<strong>en</strong>sibiliser à ladésinstitutionnalisation à l’échelon local <strong>en</strong> <strong>2012</strong> 122 .<strong>Les</strong> évolutions politiques interv<strong>en</strong>ues dans les Étatsmembres de l’UE ont concerné l’accessibilité desbâtim<strong>en</strong>ts, les transports publics <strong>et</strong> les technologiesde la communication <strong>et</strong> de l’information, faisant échoà certains des domaines-cibles de la Stratégie europé<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> faveur des personnes handicapées. Unsondage Eurobaromètre de <strong>2012</strong> portant sur l’accessibilitéa révélé que plus d’un tiers des répondants ayantdéclaré avoir eux-mêmes un handicap ou qu’un membrede leur foyer était handicapé se heurtai<strong>en</strong>t à des difficultéspour pénétrer dans un bâtim<strong>en</strong>t ou un lieu public<strong>et</strong> pour utiliser les transports <strong>en</strong> commun. Un cinquièmedes répondants peinai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t à consulter lessites intern<strong>et</strong> des autorités officielles 123 .En Estonie, le Ministère des Affaires sociales a publiéun manuel compr<strong>en</strong>ant des lignes directrices <strong>en</strong> vued’améliorer l’accessibilité des bâtim<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> des autresinfrastructures pour les personnes handicapées <strong>et</strong> lespersonnes âgées 124 , tandis que des plans de promotionde l’accessibilité sont <strong>en</strong> cours dans diverses municipalitésdu Portugal 125 .En Allemagne, l’Ag<strong>en</strong>ce fédérale de lutte contre ladiscrimination (Anti-Diskriminierungsstelle des Bundes)a développé un « outil de questions <strong>et</strong> réponses <strong>en</strong>langue des signes » perm<strong>et</strong>tant aux personnesprés<strong>en</strong>tant des défici<strong>en</strong>ces auditives de communiquer120 Allemagne, Code social XII, section 13, para. 1 ; Allemagne,Parlem<strong>en</strong>t fédéral (<strong>2012</strong>b).121 Allemagne, Institut allemand des <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>).122 Pour plus d’informations sur Plateforme 19, voir le siteintern<strong>et</strong> de l’Association croate pour la promotion del’inclusion (Udruga za promicanje inkluzije), à : http://inkluzija.hr.123 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>e).124 Levald, A., <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>).125 Voir, par exemple : Portugal, Avis 2473//<strong>2012</strong> ; <strong>et</strong> www.sulinformacao.pt/<strong>2012</strong>/04/tavira-prepara-plano-municipalde-promocao-da-acessibilidade.avec l’ag<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> utilisant la langue des signes, à l’aided’une webcam 126 .En septembre <strong>2012</strong>, le Ministère français chargé desquestions de handicap a annoncé que la France neserait pas <strong>en</strong> mesure de respecter la loi de 2005 127exigeant que tous les bâtim<strong>en</strong>ts publics soi<strong>en</strong>t pleinem<strong>en</strong>taccessibles aux personnes handicapéesà compter du 1 er janvier 2015. Un rapport de l’inspectiongénérale des affaires sociales a estimé que fin 2011,seulem<strong>en</strong>t 15 % des bâtim<strong>en</strong>ts publics avai<strong>en</strong>t atteintles objectifs fixés 128 .L’emploi des personnes handicapées demeure unequestion fondam<strong>en</strong>tale pour les décideurs, <strong>en</strong> particulierdans le contexte de la crise économique. L’Institutde recherche sur le travail <strong>et</strong> la famille, une organisationsubv<strong>en</strong>tionnée par le Ministère du Travail <strong>en</strong> Slovaquie,a réalisé une étude qui a rec<strong>en</strong>sé plus de mesures decomp<strong>en</strong>sation <strong>et</strong> d’allocations sociales de toutes sortesque de mesures pour promouvoir l’emploi <strong>et</strong> l’intégrationactive, <strong>et</strong> a lié c<strong>et</strong>te observation au taux d’emploides personnes handicapées, qui n’atteint que 10 % 129 .De nombreux États membres de l’UE, dont la Bulgarie 130 ,les Pays-Bas 131 <strong>et</strong> le Royaume-Uni 132 ont reconnu quela question de l’emploi des personnes handicapéesétait problématique <strong>et</strong> ont mis <strong>en</strong> place des politiquesdestinées à accroître leur participation au marché dutravail. Ainsi, le programme « Accès au travail » lancéau Royaume-Uni vise à perm<strong>et</strong>tre aux groupes sousreprés<strong>en</strong>tésque sont les personnes m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t handicapéesou prés<strong>en</strong>tant des troubles psychosociaux, d<strong>et</strong>rouver un emploi <strong>et</strong> de le conserver, moy<strong>en</strong>nant l’octroide subv<strong>en</strong>tions pour acquérir un équipem<strong>en</strong>t spécialisé,la mise à disposition d’accompagnateurs, la s<strong>en</strong>sibilisationdes collègues au handicap ou le transport vers lelieu de travail si l’intéressé est incapable d’emprunterles transports <strong>en</strong> commun.Pour vivre de manière autonome <strong>et</strong> participer à la viede la communauté, les personnes handicapées ont sansdoute besoin d’aménagem<strong>en</strong>ts raisonnables, à savoirdes « modifications <strong>et</strong> ajustem<strong>en</strong>ts nécessaires <strong>et</strong>appropriés [...] pour assurer aux personnes handicapéesla jouissance ou l’exercice, sur la base de l’égalité avecles autres, de tous les <strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> de toutesles libertés fondam<strong>en</strong>tales » (article 2 de la CRPD).126 Allemagne, Ag<strong>en</strong>ce fédérale de lutte contre la discrimination(<strong>2012</strong>b).127 France, Loi n° 2005-102 pour l’égalité des <strong>droits</strong> <strong>et</strong> deschances, la participation <strong>et</strong> la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é des personneshandicapées, 11 février 2005.128 France, Inspection générale des affaires sociales (2011).129 Repková, K. <strong>et</strong> Kešelová, D. (<strong>2012</strong>).130 Bulgarie, Conseil des ministres (<strong>2012</strong>b).131 Pays-Bas, Gouvernem<strong>en</strong>t national (<strong>2012</strong>).132 Royaume-Uni, Départem<strong>en</strong>t du travail <strong>et</strong> des p<strong>en</strong>sions(<strong>2012</strong>).166


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationACTIVITÉ DE LA FRAFaire du choix <strong>et</strong> du contrôlede sa vie une réalité pourles personnes handicapéesLe rapport <strong>2012</strong> de la FRA intitulé Choice and control :the right to indep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t living (Choix <strong>et</strong> contrôle : ledroit à l’autonomie) examine comm<strong>en</strong>t les personnessouffrant de problèmes de santé m<strong>en</strong>tale <strong>et</strong> lespersonnes m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t handicapées viv<strong>en</strong>t auquotidi<strong>en</strong> les principes d’autonomie, d’inclusion <strong>et</strong>de participation. Des <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s ont été réalisés dansneuf États membres de l’UE (Allemagne, Bulgarie,France, Grèce, Hongrie, L<strong>et</strong>tonie, Roumanie,Royaume-Uni <strong>et</strong> Suède), <strong>et</strong> le rapport a établi quedes <strong>en</strong>traves <strong>et</strong> des systèmes mèn<strong>en</strong>t à l’exclusionfréqu<strong>en</strong>te de personnes souffrant de problèmesde santé m<strong>en</strong>tale <strong>et</strong> de personnes m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>thandicapées de la vie ordinaire de la communauté.Si à ce jour les efforts se sont pour la plupartconc<strong>en</strong>trés sur la désinstitutionnalisation, le rapportmontre que pour aider les personnes handicapéesà parv<strong>en</strong>ir à une vie véritablem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dante,il faudra égalem<strong>en</strong>t amorcer une série de réformesde la politique sociale dans les domaines del’éducation, des soins de santé, de l’emploi, dela culture <strong>et</strong> des services de souti<strong>en</strong>. Le rapportse termine par la m<strong>en</strong>tion d’initiatives-clés auxniveaux politique, législatif <strong>et</strong> pratique, susceptiblesde faciliter la progression vers la réalisation dudroit à la vie indép<strong>en</strong>dante pour les personneshandicapées dans l’UE.Ce rapport sur l’autonomie a été publié parallèlem<strong>en</strong>tà un deuxième rapport de la FRA intitulé Placem<strong>en</strong>tinvolontaire <strong>et</strong> traitem<strong>en</strong>t involontaire de personnessouffrant de troubles m<strong>en</strong>taux à l’occasion d’uneconfér<strong>en</strong>ce majeure organisée à Cop<strong>en</strong>hague <strong>en</strong>juin <strong>2012</strong> par la FRA <strong>en</strong> collaboration avec le Ministèredanois des Affaires sociales <strong>et</strong> de l’Intégration <strong>et</strong> del’Institut danois des <strong>droits</strong> de l’homme.Pour plus d’informations, voir : FRA (<strong>2012</strong>b), FRA (<strong>2012</strong>c) <strong>et</strong> la pageconsacrée à la confér<strong>en</strong>ce à : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/ev<strong>en</strong>t/<strong>2012</strong>/confer<strong>en</strong>ce-autonomy-and-inclusion-people-disabilitiesOutre les États membres comptant déjà des dispositionsde ce type, le Danemark <strong>et</strong> les Pays-Bas ont ét<strong>en</strong>du(ou fait part de leur int<strong>en</strong>tion d’ét<strong>en</strong>dre) au-delà dela sphère professionnelle l’obligation de prévoir desaménagem<strong>en</strong>ts raisonnables prévue par la directivesur l’égalité <strong>en</strong> matière d’emploi.Aux Pays-Bas, la loi sur l’égalité de traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>matière de handicap ou de maladie chronique 133 a été133 Pays-Bas, Besluit van 19 april <strong>2012</strong>, houd<strong>en</strong>de vaststellingvan h<strong>et</strong> tijdstip van inwerkingtreding van de artikel<strong>en</strong> 7 <strong>en</strong>8 van de W<strong>et</strong> gelijke behandeling op grond van handicapof chronische ziekte <strong>en</strong> inwerkingtreding van h<strong>et</strong> Besluittoegankelijkheid van h<strong>et</strong> op<strong>en</strong>baar vervoer, 19 avril <strong>2012</strong>.ét<strong>en</strong>due au logem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> aux transports <strong>en</strong> commun 134 .Le Ministre de la Santé, de la protection sociale <strong>et</strong> dusport a égalem<strong>en</strong>t commandé une étude sur l’impactprocédural <strong>et</strong> financier de l’ext<strong>en</strong>sion de c<strong>et</strong>te loià d’autres domaines, dont l’accès aux bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> auxservices 135 .Par ailleurs, l’organe danois de suivi de la CRPD, l’Institutdanois des <strong>droits</strong> de l’homme, a recommandé que legouvernem<strong>en</strong>t introduise une loi qui ne s’applique pasuniquem<strong>en</strong>t au marché du travail pour garantir la protectioncontre la discrimination fondée sur le handicap 136 .5.2.5. Discrimination fondéesur l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle<strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>reC<strong>et</strong>te section se p<strong>en</strong>che sur les développem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong>les t<strong>en</strong>dances visibles dans la législation, la politique,la pratique <strong>et</strong> la jurisprud<strong>en</strong>ce liées aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>des personnes LGBT <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Elle souligne leschangem<strong>en</strong>ts interv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> ce qui concerne les crimeshaineux, la non-discrimination, l’asile <strong>et</strong> le droit civil.Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>usdans la jurisprud<strong>en</strong>ce nationale <strong>et</strong>d’autres aspects législatifsLa Pologne a connu deux affaires appar<strong>en</strong>tées dediscrimination <strong>en</strong> matière d’emploi. La premièreconcernait un responsable de magasin qui avait harceléun employé <strong>en</strong> l’injuriant de manière répétée <strong>et</strong><strong>en</strong> l’off<strong>en</strong>sant <strong>en</strong> public. <strong>Les</strong> juridictions de première <strong>et</strong>de deuxième instances ont toutes deux fait référ<strong>en</strong>ceaux dispositions sur la non-discrimination du Code polonaisdu travail qui interdis<strong>en</strong>t la discrimination fondéesur l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle, <strong>et</strong> ont souligné l’importancede respecter la dignité humaine des travailleurs 137 . Ladeuxième affaire concernait le r<strong>en</strong>voi d’une employéeuniversitaire après qu’elle eut changé de sexe; la Coura rej<strong>et</strong>é sa plainte 138 .La Finlande a connu une affaire similaire, mais avec uneconclusion différ<strong>en</strong>te: une chef de division nouvellem<strong>en</strong>tnommée de l’Autorité de surveillance financièrea été démise de ses fonctions après avoir fait partde son int<strong>en</strong>tion de s’id<strong>en</strong>tifier <strong>en</strong> utilisant son g<strong>en</strong>rede prédilection. Le tribunal a statué que la conduite134 Pays-Bas, Ministère de la Santé, de la Protection sociale <strong>et</strong>du Sport (<strong>2012</strong>).135 Pays-Bas, Ministre de la Santé, de la Protection sociale <strong>et</strong>du Sport (2011).136 Danemark, Institut danois des <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>).137 Pologne, Tribunal du district de Słubice, 4 e départem<strong>en</strong>t dutravail, IVP 30/11, 18 juin <strong>2012</strong> ; <strong>et</strong> Pologne, Tribunal régionalde Gorzów Wielkopolski, VI Pa 56/12, 27 novembre <strong>2012</strong>.138 Pologne, Tribunal régional de Varsovie, 21 e départem<strong>en</strong>tdu travail <strong>et</strong> de la protection sociale, XXI P 291/11,15 octobre <strong>2012</strong>, affaire qui n’est pas <strong>en</strong>core rapportée.167


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>de l’employeur <strong>en</strong>freignait la loi sur l’égalité <strong>en</strong>treles femmes <strong>et</strong> les hommes (Laki miest<strong>en</strong> ja naist<strong>en</strong>välisestä tasa-arvosta/lag om jämställdh<strong>et</strong> mellankvinnor och män, n° 609/1986). Il s’agit du premier arrêtrelatif à une discrimination à l’<strong>en</strong>contre d’un travailleurtransg<strong>en</strong>re r<strong>en</strong>du sur la base de c<strong>et</strong>te loi 139 .Un tribunal roumain a introduit une demande dedécision préjudicielle auprès de la CJUE, qui doit <strong>en</strong>corese prononcer sur une affaire de discrimination fondéesur l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle au titre de la Directive 2000/78sur l’emploi 140 . L’affaire concerne la déclaration discriminatoired’un associé gestionnaire d’un club de footballaux médias qu’aucun joueur homosexuel ne seraitaccepté dans l’équipe.En ce qui concerne la discrimination <strong>et</strong> le droit d’accèsaux bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> aux services, l’Avocat du principe d’égalité<strong>en</strong> Slovénie a établi une discrimination fondée surl’ori<strong>en</strong>tation sexuelle dans une affaire portant sur lesinformations communiquées dans une brochure touristiqueconcernant les couples de même sexe 141 . LePortugal <strong>et</strong> la Hongrie ont rapporté des cas de refusde prestation de services. Il s’agissait d’une publicité 142dans le cas du Portugal <strong>et</strong> de l’accès à un camping dansl’exemple hongrois 143 .<strong>Les</strong> lois nouvelles ou modifiées <strong>en</strong> <strong>2012</strong> concernant lalutte contre les crimes haineux <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce motivéepar la haine inclu<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle<strong>et</strong>/ou l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re dans les « crimes motivés parles préjugés » à Malte (pour les deux motivations) 144 ,<strong>en</strong> Autriche (ori<strong>en</strong>tation sexuelle) 145 , de même qu’<strong>en</strong>Croatie (id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re) 146 .En Pologne, trois proj<strong>et</strong>s de loi relatifs aux crimes dehaine <strong>et</strong> aux discours haineux motivés par l’ori<strong>en</strong>tationsexuelle ou l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re ont été déposés auParlem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> sont <strong>en</strong> cours de discussion 147 . L’Estoniea introduit un proj<strong>et</strong> de loi qui <strong>en</strong>visage de modifier leCode pénal (Karistusseadustik) de manière à faire de lamotivation haineuse une circonstance aggravante d’uncrime <strong>et</strong> à inclure l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle <strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tité deg<strong>en</strong>re parmi les motivations protégées (voir égalem<strong>en</strong>tles Chapitre 6 <strong>et</strong> 9 du prés<strong>en</strong>t rapport) 148 .Sur le plan politique, certains États membres de l’UE ontpris des mesures <strong>en</strong> vue d’<strong>en</strong>diguer les viol<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> lesabus ciblant les personnes LGBT. En France, le Conseildes ministres a par exemple adopté un Programmed’actions gouvernem<strong>en</strong>tal contre les viol<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> lesdiscriminations commises à raison de l’ori<strong>en</strong>tationsexuelle ou de l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re 149 .Des ONG ont dénoncé les viol<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> les abus commis<strong>en</strong> Belgique, dans le cadre du meurtre homophobe dedeux homosexuels 150 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Pologne 151 . En Bulgarie, uneagression commise après une marche pour la fierté(« gay pride ») n’aurait pas été dénoncée par manquede confiance <strong>en</strong> la police, un problème qu’AmnestyInternational a égalem<strong>en</strong>t soulevé dans un rapportde <strong>2012</strong> consacré à c<strong>et</strong>te question 152 .Des tribunaux <strong>en</strong> Belgique <strong>et</strong> au Royaume-Uni ontreconnu coupables des personnes accusées d’avoir euun comportem<strong>en</strong>t agressif à l’égard de leurs victimes<strong>en</strong> raison de leur ori<strong>en</strong>tation sexuelle. En Belgique, unadolesc<strong>en</strong>t a été condamné pour avoir battu un hommehomosexuel dans un bar, mais la Cour n’a pas r<strong>et</strong><strong>en</strong>u lacirconstance aggravante de la motivation homophobe 153 .Dans une autre affaire, une juridiction belge a r<strong>et</strong><strong>en</strong>ules circonstances aggravantes dans l’agression d’unjeune homme aperçu <strong>en</strong> compagnie d’un travestidans un haut lieu de la vie nocturne où des personnesLGTB ont été prises pour cible dans le passé 154 . LeRoyaume-Uni a connu une affaire de « discours haineux» : trois hommes ont été condamnés pour avoirdistribué dans le comté de Derby des prospectus faisantréfér<strong>en</strong>ce au sexe homosexuel <strong>et</strong> condamnant cespratiques. Il s’agissait de la première condamnation <strong>en</strong>Grande-Br<strong>et</strong>agne de personnes accusées d’incitationà la haine fondée sur l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle 155 .139 Suède, Tribunal du district d’Helsinki, Dnro 10/44974,20 décembre 2011.140 CJUE (<strong>2012</strong>), C-81/12, Asociația ACCEPT c. Consiliul Naționalp<strong>en</strong>tru Combaterea Discriminării, demande de décisionpréjudicielle transmise par la Curtea de Apel Bucureşti(Roumanie) le 14 février <strong>2012</strong>.141 Slovénie, Avocat du principe d’égalité (<strong>2012</strong>).142 Soares, A. (<strong>2012</strong>).143 Hongrie, Autorité chargée de l’égalité de traitem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).De plus amples informations sur l’affaire sont disponibles à :www.egy<strong>en</strong>lobanasmod.hu/joges<strong>et</strong>ek/hu/107-<strong>2012</strong>.pdf.144 Malte, Loi VIII de <strong>2012</strong> autorisant le loi sur le Code pénal(modification), 26 juin <strong>2012</strong>.145 Autriche, Code pénal.146 Croatie, Code pénal, 21 décembre <strong>2012</strong> ; <strong>et</strong> Loi sur l’égalité<strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> les hommes, 15 juill<strong>et</strong> 2008.147 Voir les proj<strong>et</strong>s de loi sur les am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts au Codepénal datés du 7 mars <strong>2012</strong>, du 20 avril <strong>2012</strong> <strong>et</strong> du27 novembre <strong>2012</strong>.148 La base de données publique des proj<strong>et</strong>s de loi conti<strong>en</strong>t lapremière version de la loi. La première version du proj<strong>et</strong>a été modifiée à la suite d’une consultation avec les partiespr<strong>en</strong>antes concernées, organisée par le Ministèrede la Justice.149 France, Ministère des Droits des femmes (2010).150 ILGA Europe (<strong>2012</strong>a) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>b).151 Makuchowska, M. <strong>et</strong> Pawlęga, M. (<strong>2012</strong>).152 Amnesty International (<strong>2012</strong>).153 Belgique, Tribunal de première instance d’Anvers, AN43.L6.4237-10, 18 janvier <strong>2012</strong>. Le Tribunal de la jeunessea égalem<strong>en</strong>t été saisi dans la même affaire <strong>et</strong> a condamnédeux mineurs à des travaux d’intérêt général, mais sansr<strong>et</strong><strong>en</strong>ir la circonstance aggravante.154 Belgique, Tribunal de première instance de D<strong>en</strong>dermonde,DE. 43.1,4.7810/11/7, 2 avril <strong>2012</strong>.155 Royaume-Uni, Crown Court de Derby, R v. Ihjaz Ali, RazwanJaved <strong>et</strong> Kabir Ahmed, 10 février <strong>2012</strong>.168


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationPratique <strong>en</strong>courageanteDénoncer les viol<strong>en</strong>ces homophobesdepuis son téléphone portable« Bashing », une application pour smartphonedéveloppée par le mouvem<strong>en</strong>t LGBT belge,perm<strong>et</strong> aux personnes de signaler les viol<strong>en</strong>ceshomophobes dont elles sont les victimes. <strong>Les</strong>victimes souhaitant signaler un incid<strong>en</strong>t homophobeindiqu<strong>en</strong>t sur une carte l’<strong>en</strong>droit oùcelui-ci a eu lieu, <strong>en</strong> précisant si l’agression estverbale ou physique. Le signalem<strong>en</strong>t peut égalem<strong>en</strong>têtre anonyme.La dénommée « bashmap » recueille toutes lesplaintes <strong>et</strong> <strong>en</strong> donne une vue d’<strong>en</strong>semble sur lesite www.bashing.eu. L’application « bashing »donne égalem<strong>en</strong>t des informations sur les organismesde promotion de l’égalité. Conçu commeun outil de s<strong>en</strong>sibilisation, c<strong>et</strong>te application nesert pas de point d’<strong>en</strong>trée pour déposer uneplainte officielle: il convi<strong>en</strong>t de se tourner versles organes compét<strong>en</strong>ts.Pour plus d’informations, voir : http://bashing.euDans l’arrêt historique Vejdeland c. Suède 156 de laCouEDH, quatre personnes condamnées par la justicesuédoise pour avoir t<strong>en</strong>u des propos homophobes ontinvoqué l’article 10 de la CEDH sur la liberté d’expression.<strong>Les</strong> demandeurs sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t que la décision de laCour suprême suédoise de les condamner pour agitationpour avoir placé des brochures homophobes dans lescasiers d’étudiants d’une école secondaire supérieureconstituait une interfér<strong>en</strong>ce illégitime avec leur libertéd’expression.La CouEDH n’a constaté aucune violation de l’article 10<strong>et</strong> a par ailleurs souligné que même dans le cas où lacondamnation des demandeurs aurait interféré avecleur liberté d’expression garantie par l’article 10, paragraphe1, de la CEDH, c<strong>et</strong>te interfér<strong>en</strong>ce aurait servi unbut légitime, à savoir « la protection de la réputation oudes <strong>droits</strong> d’autrui ». <strong>Les</strong> autorités nationales pouvai<strong>en</strong>tdès lors raisonnablem<strong>en</strong>t estimer c<strong>et</strong>te interfér<strong>en</strong>c<strong>en</strong>écessaire dans une société démocratique.La Cour suprême a statué que les brochures étai<strong>en</strong>t« inutilem<strong>en</strong>t off<strong>en</strong>santes » <strong>et</strong> cont<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t des allégationsgraves <strong>et</strong> comprom<strong>et</strong>tantes susceptiblesd’<strong>en</strong>traîner des attitudes homophobes.Même si l’UE n’a pas de compét<strong>en</strong>ce directe dans ledomaine de la vie familiale <strong>et</strong> privée, observer lesdéveloppem<strong>en</strong>ts interv<strong>en</strong>ant dans ce domaine aideà compr<strong>en</strong>dre l’application du droit europé<strong>en</strong> à la libre156 CouEDH, Vejdeland <strong>et</strong> autres c. Suède, n° 1813/07,9 février <strong>2012</strong>.circulation pour tous, y compris pour les couples demême sexe désirant circuler <strong>en</strong>tre les États membres.Des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s ont dénoncé l’exist<strong>en</strong>ce d’obstaclesau droit de libre circulation, <strong>en</strong> raison de l’abs<strong>en</strong>cede dispositions sur la reconnaissance juridique descouples de même sexe ou du manque d’harmonisationau niveau de l’UE.Une affaire p<strong>en</strong>dante <strong>en</strong> Pologne porte sur le refus deperm<strong>et</strong>tre au ressortissant d’un pays tiers part<strong>en</strong>aired’un citoy<strong>en</strong> polonais d’<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> Pologne après lacélébration de leur part<strong>en</strong>ariat civil au Royaume-Uni 157 .L’affaire est similaire à une plainte introduite <strong>en</strong> septembre<strong>2012</strong> par un couple polonais devant la CouEDH,concernant une possible violation de leurs <strong>droits</strong> au titrede la CEDH 158 .En revanche, l’Office l<strong>et</strong>ton de l’immigration a accordédes <strong>droits</strong> de séjour à un ressortissant d’un pays tiersépoux d’un citoy<strong>en</strong> l<strong>et</strong>ton. Le couple s’était marié auPortugal <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> avait demandé des <strong>droits</strong> de séjouraux autorités l<strong>et</strong>tones au titre du droit europé<strong>en</strong> quiprévoit la libre prestation de services à l’intérieur del’UE pour les citoy<strong>en</strong>s l<strong>et</strong>tons 159 .En Estonie, une plainte introduite devant le Ministre dela Justice (Õiguskantsler) est <strong>en</strong> cours d’évaluation. Elleconcerne l’actuelle loi sur les étrangers (Välismaalasteseadus) <strong>et</strong> allègue l’inégalité de traitem<strong>en</strong>t des part<strong>en</strong>airesde citoy<strong>en</strong>s estoni<strong>en</strong>s au sein de couples demême sexe 160 . Le demandeur souti<strong>en</strong>t que la loi sur lesétrangers ne repr<strong>en</strong>d pas l’exist<strong>en</strong>ce d’un part<strong>en</strong>ariatofficiel de longue durée avec un citoy<strong>en</strong> estoni<strong>en</strong> demême sexe parmi les motifs de délivrance d’un permisde séjour temporaire, ce qui est contraire à l’article 27de la Constitution de la République d’Estonie (EestiVabariigi Põhiseadus), à la loi sur les citoy<strong>en</strong>s de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne (Euroopa Liidu kodaniku seadus) <strong>et</strong> auxdispositions pertin<strong>en</strong>tes de la CEDH.Certains citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s ont égalem<strong>en</strong>t déposéplainte à l’égard d’autres États membres de l’UE nereconnaissant pas le part<strong>en</strong>ariat civil contracté dans lepays d’origine d’une personne 161 . Comme le Livre vertde la Commission sur la reconnaissance mutuelle desactes d’état civil 162 l’indique, l’abs<strong>en</strong>ce d’une vision communeaux États membres de l’UE de la reconnaissance157 L’affaire a été r<strong>en</strong>voyée devant le Tribunal administratifdu gouverneur de province de Varsovie. Des informationssupplém<strong>en</strong>taires sont disponibles auprès de : Pologne,Fondation Helsinki pour les <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>b).158 Pologne, Fondation Helsinki pour les <strong>droits</strong> de l’homme(<strong>2012</strong>c).159 CJUE, C-60/00, Carp<strong>en</strong>ter c. Secr<strong>et</strong>ary of State for the HomeDepartm<strong>en</strong>t, 11 juill<strong>et</strong> 2002, Rec. I-6279.160 Estonie, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>) ; <strong>et</strong> Estonie, Ministèredes Affaires sociales (<strong>2012</strong>).161 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Commission des pétitions (2011).162 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010b).169


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>juridique des couples de même sexe peut comprom<strong>et</strong>treles efforts nationaux.Au Luxembourg, par exemple, un proj<strong>et</strong> de loi visantà autoriser le mariage des couples de même sexea été introduit <strong>en</strong> 2010, mais une commission parlem<strong>en</strong>tairel’a modifié <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>en</strong> fixant la condition queles futurs époux rempliss<strong>en</strong>t chacun les conditionsdu mariage prévues par la législation du pays dont ilsdéti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la nationalité 163 .Ceci dit, le nombre croissant d’États membres de l’UEintroduisant des régimes de part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>registré peutréduire les obstacles pot<strong>en</strong>tiels à la libre circulation.Si le Danemark était le seul pays à avoir adopté uneloi visant à autoriser le mariage des couples de mêmesexe 164 durant la période considérée, le gouvernem<strong>en</strong>tfinlandais s’est vu rem<strong>et</strong>tre une proposition législativevisant à modifier la loi sur le mariage (Avioliittolaki/äkt<strong>en</strong>skapslag, loi n° 234/1929), <strong>en</strong> ouvrant le mariageaux couples de même sexe. Elle est actuellem<strong>en</strong>t examinéepar la commission des affaires juridiques 165 .En outre, les organes législatifs de Chypre, de France,de Malte <strong>et</strong> de Croatie 166 ont rédigé ou introduit desproj<strong>et</strong>s de loi <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>en</strong> vue d’accorder des <strong>droits</strong> auxcouples cohabitants, d’instaurer des régimes de part<strong>en</strong>ariat<strong>en</strong>registré <strong>et</strong>/ou d’éliminer toute différ<strong>en</strong>ce d<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>registré <strong>et</strong> le mariage.Le Luxembourg <strong>et</strong> le Royaume-Uni ont égalem<strong>en</strong>teffectué des démarches <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s. Le Luxembourga introduit un proj<strong>et</strong> de loi sur le mariage <strong>et</strong> l’adoption 167 ,tandis que le Royaume-Uni a lancé une consultation 168 .En revanche, un référ<strong>en</strong>dum organisé <strong>en</strong> Slovénie<strong>en</strong> mars <strong>2012</strong> a rej<strong>et</strong>é le proj<strong>et</strong> de Code de la famille(Družinski zakonik, DZ), qui comportait plusieurs dispositionssur les couples de même sexe. En Pologne, unecommission parlem<strong>en</strong>taire a estimé que l’avant-proj<strong>et</strong>de loi sur les part<strong>en</strong>ariats <strong>en</strong>registrés était contraireà la constitution 169 .163 Luxembourg, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).164 Danemark, Loi n° 1288 du 19 décembre <strong>2012</strong> <strong>et</strong> loi n° 1383 du23 décembre <strong>2012</strong>.165 Finlande, Lakialoite 2/<strong>2012</strong> vp, 8 février <strong>2012</strong>.166 Voir respectivem<strong>en</strong>t : France, Proj<strong>et</strong> de loi ouvrant lemariage aux couples de personnes de même sexe,7 novembre <strong>2012</strong> ; Chypre, Ministère de l’Intérieur, proj<strong>et</strong>de loi introduisant un part<strong>en</strong>ariat civil pour les couples depersonnes de sexe différ<strong>en</strong>t ou de même sexe ; Croatie,Médiateur pour l’égalité des sexes (<strong>2012</strong>) ; Malte, Proj<strong>et</strong> deloi n° 120 de <strong>2012</strong>, loi sur les part<strong>en</strong>ariats civils <strong>et</strong> les <strong>droits</strong><strong>et</strong> obligations des cohabitants.167 Luxembourg, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).168 Royaume-Uni, Bureau gouvernem<strong>en</strong>tal chargé des questionsd’égalité (<strong>2012</strong>).169 Voir les proj<strong>et</strong>s de loi sur les part<strong>en</strong>ariats <strong>en</strong>registrés des16 février <strong>2012</strong> (n° 552) <strong>et</strong> 22 mai <strong>2012</strong> (n° 554). Le débat surla loi introduisant les part<strong>en</strong>ariats <strong>en</strong>registrés est toujours<strong>en</strong> cours.Des juridictions nationales de rang supérieur se sontégalem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>chées sur la question des part<strong>en</strong>ariats<strong>en</strong>tre personnes de même sexe. La Cour constitutionnelle<strong>en</strong> Autriche a estimé que les différ<strong>en</strong>ces existantsur le plan institutionnel <strong>en</strong>tre le mariage d’un couplehétérosexuel <strong>et</strong> le part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>registré d’un couplede même sexe ne sont pas contraires au principe d<strong>en</strong>on-discrimination. Elles n’<strong>en</strong>freign<strong>en</strong>t pas non plus lesarticles 9 <strong>et</strong> 21 de la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>de l’Union europé<strong>en</strong>ne, qui ne peut être invoquée quedans le cadre de l’application du droit de l’UE. La Courautrichi<strong>en</strong>ne estime que la différ<strong>en</strong>ce de traitem<strong>en</strong>trelève de la marge d’appréciation du législateur 170 .D’autres juridictions nationales ont <strong>en</strong> revanche jouéun rôle proactif <strong>en</strong> alignant le traitem<strong>en</strong>t des couplesde même sexe sur celui des couples hétérosexuels. EnAllemagne, une décision de la Cour constitutionnellea <strong>en</strong>traîné la mise à égalité du part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>registré<strong>et</strong> du mariage 171 . La Cour constitutionnelle <strong>en</strong> Espagnea pour sa part confirmé la constitutionnalité de la loiexistante autorisant le mariage homosexuel <strong>en</strong> rej<strong>et</strong>antun recours introduit <strong>en</strong> 2005 par le Parti populaire,conservateur, <strong>en</strong> vue de la faire abroger 172 .En Hongrie, la Cour constitutionnelle a abrogé lesarticles 7 <strong>et</strong> 8 de la loi sur la protection de la famille 173 <strong>en</strong>raison de la définition « excessivem<strong>en</strong>t restreinte » dela « famille » comme reposant sur le mariage <strong>en</strong>tre unhomme <strong>et</strong> une femme, ce qui empêcherait une personnede jouir pleinem<strong>en</strong>t des <strong>droits</strong> de succession <strong>en</strong> cas dedécès de son part<strong>en</strong>aire de même sexe 174 . En Italie, lesjuridictions supérieures jou<strong>en</strong>t un rôle proactif pour comblerles lacunes du cadre juridique <strong>et</strong> am<strong>en</strong>er le pouvoirlégislatif à remédier à l’abs<strong>en</strong>ce de dispositions sur lareconnaissance juridique des couples de même sexe 175 .<strong>Les</strong> États membres de l’UE ont continué de lutter contrela discrimination <strong>en</strong> introduisant l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re oul’expression de g<strong>en</strong>re parmi les motifs de discriminationinterdits dans la législation nationale <strong>en</strong> matièred’égalité, ét<strong>en</strong>dant ainsi la protection proposée. Dansle cadre de l’adoption d’un plan national de lutte contrel’homophobie, prévu <strong>en</strong> 2013, la Belgique devrait introduireprochainem<strong>en</strong>t l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re <strong>et</strong> l’expressionde g<strong>en</strong>re parmi les motifs protégés de la loi fédérale <strong>et</strong>170 Autriche, Cour constitutionnelle, B 121/11-113,9 octobre <strong>2012</strong> ; voir égalem<strong>en</strong>t les arrêts précéd<strong>en</strong>ts17.098/2003 <strong>et</strong> 19.492/201.171 Allemagne, Cour constitutionnelle fédérale, 2 BvR 1397/09,décision, 19 juin <strong>2012</strong>.172 Espagne, Tribunal Constitutionnel (<strong>2012</strong>).173 Hongrie, Loi CCXI de 2011 sur la protection de la famille,23 décembre 2011.174 Hongrie, Cour constitutionnelle, n° II/3012/<strong>2012</strong>,7 décembre <strong>2012</strong>.175 Voir par exemple : Corte di Cassazione, sez. I civile,15 mars <strong>2012</strong>, décision n° 4184, Tribunale di Reggio Emilia,X c. Ministero dell’Interno, 13 février <strong>2012</strong>, Corte di Appello diMilano, sez. lavoro, 31 décembre <strong>2012</strong>, décision n° 407.170


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationles décr<strong>et</strong>s régionaux <strong>et</strong> communautaires sur la nondiscrimination176 , tandis qu’<strong>en</strong> Finlande, un proj<strong>et</strong> deloi sur le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t de la loi sur l’égalité <strong>en</strong>tre lesfemmes <strong>et</strong> les hommes (laki naist<strong>en</strong> ja miest<strong>en</strong> välisestätasa-arvosta/lag om jämställdh<strong>et</strong> mellan kvinnor ochmän) a été communiqué. Ce proj<strong>et</strong> de loi comporte un<strong>en</strong>ouvelle interdiction relative à la discrimination fondéesur l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re <strong>et</strong> l’expression de g<strong>en</strong>re, <strong>et</strong> d<strong>en</strong>ouvelles obligations pour les autorités, les employeurs<strong>et</strong> les institutions éducatives appelés à promouvoirl’égalité des personnes transg<strong>en</strong>res 177 .L’année <strong>2012</strong> a égalem<strong>en</strong>t été marquée par la volontéde faire reconnaître juridiquem<strong>en</strong>t le g<strong>en</strong>re <strong>en</strong> modifiantles docum<strong>en</strong>ts officiels. Aux Pays-Bas, un avantproj<strong>et</strong>de loi perm<strong>et</strong>trait aux personnes transg<strong>en</strong>res demodifier la m<strong>en</strong>tion de leur g<strong>en</strong>re dans les docum<strong>en</strong>tsofficiels sans devoir se soum<strong>et</strong>tre à la stérilisation ouà une opération génitale 178 . L’obligation de la stérilisationpour pouvoir changer officiellem<strong>en</strong>t de sexe devraitbi<strong>en</strong>tôt être supprimée, conformém<strong>en</strong>t à un accord dugouvernem<strong>en</strong>t néerlandais d’octobre <strong>2012</strong> 179 .En Irlande, le gouvernem<strong>en</strong>t a réitéré son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tde finaliser un proj<strong>et</strong> de loi sur le changem<strong>en</strong>t de sexe<strong>et</strong> sa reconnaissance juridique. Il devrait être publié<strong>en</strong> 2013 180 , <strong>en</strong> dépit des critiques émises par des ONG<strong>et</strong> des experts des <strong>droits</strong> de l’homme concernant lesconditions auxquelles la reconnaissance juridique dug<strong>en</strong>re serait soumise.En Suède, le Parlem<strong>en</strong>t a adopté une loi interdisantla stérilisation forcée des personnes transg<strong>en</strong>res, qui<strong>en</strong>trera <strong>en</strong> vigueur le 1 er juill<strong>et</strong> 2013 181 .L’année <strong>2012</strong> a vu le développem<strong>en</strong>t d’une jurisprud<strong>en</strong>c<strong>en</strong>ationale <strong>et</strong> europé<strong>en</strong>ne relative à la reconnaissancejuridique des personnes transg<strong>en</strong>res, <strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier deleur droit au mariage, compte t<strong>en</strong>u de « l’exig<strong>en</strong>ce dedivorce », obligeant les personnes transg<strong>en</strong>res à divorceravant de pouvoir faire reconnaître leur g<strong>en</strong>re devant laloi. En France, par exemple, la Cour d’appel de R<strong>en</strong>nesa accepté la modification, dans le registre de l’état civil, dela m<strong>en</strong>tion du g<strong>en</strong>re d’une femme transsexuelle mariéeayant trois <strong>en</strong>fants 182 . <strong>Les</strong> juridictions françaises exig<strong>en</strong>thabituellem<strong>en</strong>t la dissolution du mariage existant avantde reconnaître juridiquem<strong>en</strong>t le changem<strong>en</strong>t de sexe.Au mom<strong>en</strong>t de la rédaction du rapport, le droit françaisn’autorise pas le mariage des couples de même sexe,toutefois la Cour a statué dans c<strong>et</strong>te affaire que la demandeus<strong>en</strong>e pouvait pas se voir refuser la reconnaissance deson changem<strong>en</strong>t de sexe au motif qu’elle était mariée.Dans l’affaire similaire H c. Finlande 183 , la CouEDHa examiné une situation dans laquelle la requérantes’opposait à ce que son mariage avec une femme soittransformé <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat civil après son opérationde changem<strong>en</strong>t de sexe masculin <strong>en</strong> sexe féminin <strong>et</strong>demandait que son g<strong>en</strong>re féminin figure sur ses docum<strong>en</strong>tsofficiels. Dans son arrêt, la Cour a reconnu quecela pourrait constituer une interfér<strong>en</strong>ce illégitime avecson droit à la vie privée prévu par l’article 8 de la CEDHlu conjointem<strong>en</strong>t avec l’article 14, qui établit une clausede non-discrimination dans la jouissance des <strong>droits</strong> <strong>et</strong>libertés garantis par la CEDH.La Cour a toutefois fini par rej<strong>et</strong>er la demande de larequérante, soulignant qu’<strong>en</strong> Finlande, les part<strong>en</strong>ariatscivils pour les couples de même sexe avai<strong>en</strong>t des implications« pratiquem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiques » à celles des mariages<strong>et</strong> que les « <strong>droits</strong> <strong>et</strong> obligations découlant de la paternitéou de la par<strong>en</strong>talité n’<strong>en</strong> serai<strong>en</strong>t pas modifiés ». Uneautre affaire p<strong>en</strong>dante devant la CouEDH m<strong>et</strong> <strong>en</strong> causeMalte. Elle concerne le droit au mariage des personnestransg<strong>en</strong>res déjà opérées <strong>et</strong> ayant fait changer leur nom<strong>et</strong> leur g<strong>en</strong>re sur les docum<strong>en</strong>ts officiels 184 .Certains États membres de l’UE ont poursuivi leurs efforts<strong>en</strong> vue de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place des procédures plus rapides<strong>et</strong> plus simples pour la reconnaissance du g<strong>en</strong>re devantla loi. En Pologne, un proj<strong>et</strong> de loi est <strong>en</strong> cours d’exam<strong>en</strong>parlem<strong>en</strong>taire 185 , tandis qu’<strong>en</strong> Lituanie, une propositionlégislative est actuellem<strong>en</strong>t soumise aux procéduresd’approbation gouvernem<strong>en</strong>tale <strong>et</strong> parlem<strong>en</strong>taire 186 .Parmi les autres initiatives législatives figure un nouveauproj<strong>et</strong> de loi introduit à Malte au suj<strong>et</strong> de la modificationde la m<strong>en</strong>tion du sexe <strong>et</strong> du g<strong>en</strong>re dans les docum<strong>en</strong>tsofficiels 187 , qui perm<strong>et</strong> de prés<strong>en</strong>ter un dossier médicalétabli par un professionnel asserm<strong>en</strong>té comme preuvedu « changem<strong>en</strong>t de sexe irréversible » plutôt que dese soum<strong>et</strong>tre à un exam<strong>en</strong> médical pratiqué par desexperts judiciaires.Le corps législatif <strong>en</strong> Croatie étudie actuellem<strong>en</strong>t unproj<strong>et</strong> de loi sur les am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts à la loi sur l’état civil 188 .176 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>f).177 Finlande, Ministère des Affaires sociales <strong>et</strong> de la Santé(<strong>2012</strong>b).178 Pays-Bas, Ministère de la Sécurité <strong>et</strong> de la Justice (<strong>2012</strong>).179 Pays-Bas, Chambre des représ<strong>en</strong>tants (<strong>2012</strong>b).180 Irlande, Départem<strong>en</strong>t du Taoiseach, Proj<strong>et</strong> de loi sur lareconnaissance du g<strong>en</strong>re, 18 septembre <strong>2012</strong>.181 Suède, Lag (<strong>2012</strong> :456) om ändring i lag<strong>en</strong> (1972 :119) omfastställande av könstillhörigh<strong>et</strong> i vissa fall.182 France, Cour d’appel de R<strong>en</strong>nes, Affaire n° 11/08743, décisiondu 16 octobre <strong>2012</strong>.183 CouEDH, H. c. Finlande, n° 37359/09, 13 novembre <strong>2012</strong>.184 CouEDH, Joanne Cassar c. Malte, n° 36982/11, 18 juin <strong>2012</strong>.Pour plus d’informations sur c<strong>et</strong>te affaire, voir : C<strong>en</strong>treeuropé<strong>en</strong> pour le droit <strong>et</strong> la justice (<strong>2012</strong>).185 Pologne, Proj<strong>et</strong> de loi sur la reconnaissance du g<strong>en</strong>re,9 mai <strong>2012</strong>.186 Lituanie, Proj<strong>et</strong> de loi sur le registre des actes d’état civil.187 Malte, Loi n° XV de <strong>2012</strong> – loi sur le Code civil (modification),24 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.188 Croatie, Proj<strong>et</strong> de loi portant modification de la loi sur lesregistres d’état civil, juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.171


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Diverses affaires réc<strong>en</strong>tes ont mis <strong>en</strong> lumière l’octroide l’asile ou du statut de réfugié à des personnesdemandant une protection contre les persécutionsdont elles font l’obj<strong>et</strong> <strong>en</strong> raison de leur ori<strong>en</strong>tationsexuelle ou de leur id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re (voir égalem<strong>en</strong>tle Chapitre 2 du prés<strong>en</strong>t rapport annuel). L’affairerelève de l’interprétation <strong>et</strong> de l’application du droiteuropé<strong>en</strong> applicable, <strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier de la directivequalification 189 .Si le Luxembourg a refusé la protection à un demandeurserbe homosexuel 190 , la Pologne a quant à ellepour la première fois accordé spécifiquem<strong>en</strong>t le statutde réfugié à un demandeur homosexuel 191 . En accédantà la requête du demandeur ougandais désirantobt<strong>en</strong>ir le statut de réfugié <strong>en</strong> Pologne, le Conseil pourles réfugiés a souligné que les lois homophobes <strong>en</strong>vigueur <strong>en</strong> Ouganda suscitai<strong>en</strong>t des craintes fondéesde persécutions motivées par l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle oul’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re. Le Conseil a <strong>en</strong> outre indiqué quela crédibilité de l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle du demandeurdevait être guidée par les déclarations de l’intéressé<strong>et</strong> non par des exam<strong>en</strong>s médicaux.Le Conseil polonais pour les réfugiés doit se prononcersur une autre affaire concernant un demandeur d’asilehomosexuel ougandais 192 , après la révocation, par leTribunal administratif du gouverneur de provincede Varsovie, de la décision négative r<strong>en</strong>due par lesorganes administratifs de première instance 193 .En Belgique, l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle <strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>recomptai<strong>en</strong>t parmi les principaux motifs avancés <strong>en</strong> 2011dans les demandes d’asile liées au g<strong>en</strong>re 194 . En Italie,la Cour suprême a déclaré que la simple exist<strong>en</strong>ce dedispositions pénalisant les relations homosexuellesconstitue une privation du droit fondam<strong>en</strong>tal au respectde la vie privée 195 . Une affaire est égalem<strong>en</strong>tp<strong>en</strong>dante devant la CJUE, à la suite d’une demande dedécision préjudicielle introduite par le Conseil d’État desPays-Bas. C<strong>et</strong>te affaire porte sur l’interprétation de ladirective qualification <strong>et</strong> sur la définition des actes depersécution <strong>et</strong> des élém<strong>en</strong>ts à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considérationà l’heure d’évaluer les motifs de persécution au s<strong>en</strong>sde la directive 196 .Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dans lespolitiques <strong>et</strong> pratiques nationales<strong>Les</strong> administrations publiques d’au moins six Étatsmembres de l’UE ont r<strong>en</strong>forcé leur capacité institutionnelleà lutter contre la discrimination fondée surl’ori<strong>en</strong>tation sexuelle <strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re.En Slovaquie, une proposition a été adoptée <strong>en</strong> vue del’établissem<strong>en</strong>t d’un comité des <strong>droits</strong> des personnesLGBT <strong>et</strong> intersexuées (LGBTI – Výbor pre práva lesieb,gejov, bisexuálnych, transrodových a intersexuálnychosôb) ; il remplira les rôles d’organe expert perman<strong>en</strong>tau sein du Conseil gouvernem<strong>en</strong>tal <strong>et</strong> de plate-forme dediscussion destinée à améliorer le statut des personnesLGBTI <strong>et</strong> le respect de leurs <strong>droits</strong> humains 197 .Un réseau finlandais de personnes de contact pour les<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>et</strong> humains, compr<strong>en</strong>ant des représ<strong>en</strong>tantsde tous les ministères finlandais, a été mis surpied 198 . Il se p<strong>en</strong>chera <strong>en</strong> particulier sur les questions interadministrativesqui ne sont pas confiées à un ministère <strong>en</strong>particulier, parmi lesquelles les <strong>droits</strong> des personnes LGBT.En Allemagne, l’État de Berlin a nommé un point decontact pour les crimes haineux homophobes, qui devraitmobiliser le ministère public dans sa capacité à poursuivreles délits commis avec une int<strong>en</strong>tion homophobe 199 .Le Royaume-Uni a adopté un plan d’action gouvernem<strong>en</strong>talsur l’égalité des personnes transg<strong>en</strong>res 200 . Le C<strong>en</strong>tre pourles <strong>droits</strong> de l’homme, une ONG estoni<strong>en</strong>ne, a finaliséun rapport analysant la situation des personnesLGBT <strong>en</strong> Estonie au regard de la mise <strong>en</strong> œuvre de laRecommandation CM/Rec(2010)5 du Conseil de l’Europe 201 .En Italie, un groupe de travail a été mis <strong>en</strong> place au seindu Départem<strong>en</strong>t pour l’égalité des chances du Conseildes ministres, dans le cadre d’un programme nationald’activités mis au point <strong>en</strong> collaboration avec le Conseilde l’Europe. Ce groupe compte à la fois des représ<strong>en</strong>tants189 Directive 2004/83/CE du Conseil, JO 2004 L 304.190 Luxembourg, Tribunal administratif du Grand-Duché deLuxembourg, troisième chambre, n° 30447, 13 juin <strong>2012</strong>.191 Pologne, Office des étrangers, DPU-420-4-/SU/2011,6 avril <strong>2012</strong> ; <strong>et</strong> Pologne, Conseil pour les réfugiés,RdU-178-1/S/12, 25 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.192 Pologne, Tribunal administratif du gouverneur de provincede Varsovie, V SA/WA/1048/12, 29 août <strong>2012</strong>.193 Pologne, Office des étrangers, DPU-420-3062/SU/2009,3 octobre 2011 ; Pologne, Conseil pour les réfugiés,RdU-495/2/S/11, 12 mars <strong>2012</strong> ; Pologne, Tribunaladministratif du gouverneur de province, V SA/WA 1048/12,20 novembre <strong>2012</strong>.194 Belgique, Commissariat Général aux Réfugiés <strong>et</strong> auxApatrides (2011), p. 12 à 13.195 Italie, Cour de cassassion, sez. VI civile, Ordonnance n° 15981,20 septembre <strong>2012</strong>.196 Pays-Bas, Demande de décision préjudicielle introduite parle Raad van State (Pays-Bas) le 27 avril <strong>2012</strong>, Minister voorImmigratie <strong>en</strong> Asiel c. X, affaire C-199/12 ; Minister voorImmigratie <strong>en</strong> Asiel c. Y, affaire C-200/12 ; <strong>et</strong> Z c. Ministervoor Immigratie <strong>en</strong> Asiel, affaire C-201/12 ; disponibles à :http://eur-lex.europa.eu/JOHtml.do?uri=OJ%3AC%3A<strong>2012</strong>%3A217%3ASOM%3AFR%3AHTML.197 Slovaquie, Ministère des Affaires étrangères (<strong>2012</strong>).198 Finlande, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).199 Pour plus d’informations, voir : www.berlin.de/s<strong>en</strong>/justiz/ansprechpartnerin-homophobe-hasskriminalita<strong>et</strong>/startseite.php.200 Royaume-Uni, Ministère de l’Intérieur (2011) ;pour plus d’informations, voir égalem<strong>en</strong>t le site intern<strong>et</strong>du Ministère de l’Intérieur, à :www.gov.uk/governm<strong>en</strong>t/organisations/home-office.201 Estonie, C<strong>en</strong>tre pour les <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>).172


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationde la société civile <strong>et</strong> des organes gouvernem<strong>en</strong>taux <strong>et</strong>vise à élaborer des lignes directrices pour lutter contrela discrimination fondée sur l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle <strong>et</strong>l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re dans des domaines-clés de la vie 202 .Ces développem<strong>en</strong>ts témoign<strong>en</strong>t du nombre croissantd’initiatives <strong>en</strong>treprises par les pouvoirs publics <strong>en</strong> vuede respecter <strong>et</strong> de promouvoir les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>des personnes LGBT <strong>et</strong> de donner ainsi un suivi pratiqueà l’adoption de la Recommandation CM/Rec(2010)5 duConseil de l’Europe.L’une des expressions les plus parlantes de c<strong>et</strong>t<strong>et</strong><strong>en</strong>dance se reflète dans la confér<strong>en</strong>ce gouvernem<strong>en</strong>taleorganisée <strong>en</strong> mars <strong>2012</strong> par la Présid<strong>en</strong>ce britanniquedu Conseil de l’Europe 203 . Des ministres de Finlande,des Pays-Bas, du Royaume-Uni, d’Albanie <strong>et</strong> duMonténégro, notamm<strong>en</strong>t, y ont participé. Le Conseil del’Europe travaille <strong>en</strong> étroite collaboration avec six Étatsmembres part<strong>en</strong>aires du proj<strong>et</strong> destiné à m<strong>et</strong>tre<strong>en</strong> œuvre la recommandation : l’Italie, la L<strong>et</strong>tonie,la Pologne, l’Albanie, le Monténégro <strong>et</strong> la Serbie 204 .Diverses initiatives se sont attaquées à la discrimination<strong>en</strong> dehors de la sphère professionnelle. Aux Pays-Bas,l’éducation à la diversité sexuelle, y compris l’homosexualité<strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re, est dev<strong>en</strong>ue obligatoirele 1 er décembre <strong>2012</strong>, pour tous les élèves de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tprimaire <strong>et</strong> secondaire. Ces matières seront intégréesdans les objectifs <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> (Kerndoel<strong>en</strong>) 205 .En Finlande <strong>et</strong> <strong>en</strong> Grèce, des initiatives spécifiques desouti<strong>en</strong> à la jeunesse financées par le gouvernem<strong>en</strong>ts’efforc<strong>en</strong>t d’aider les adolesc<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> étudiants LGBT :il existe un programme de politique de l’<strong>en</strong>fance <strong>et</strong> dela jeunesse <strong>en</strong> Finlande 206 <strong>et</strong> une ligne téléphoniqued’urg<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Grèce 207 . Au Royaume-Uni, le gouvernem<strong>en</strong>ta adopté une charte contre l’homophobie <strong>et</strong> latransphobie dans le milieu sportif 208 .Des cas de viol<strong>en</strong>ce ou d’<strong>en</strong>trave à la t<strong>en</strong>ued’événem<strong>en</strong>ts ou de marches LGBT ont été rapportés<strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>en</strong> Lituanie 209 , <strong>en</strong> Pologne 210 , <strong>en</strong> Roumanie 211 <strong>et</strong><strong>en</strong> Slovénie 212 , portant atteinte à la liberté de réunion <strong>et</strong>à la liberté d’expression des personnes LGBT.202 Italie, Office national contre la discrimination raciale (<strong>2012</strong>).203 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (2011) ; voirégalem<strong>en</strong>t Royaume-Uni, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>c).204 Pour plus d’informations sur le proj<strong>et</strong> LGBT du Conseilde l’Europe, voir : www.coe.int/t/dg4/lgbt/Project/Description_FR.asp.205 Pays-Bas, Ministère de l’Éducation, de la Culture <strong>et</strong> de laSci<strong>en</strong>ce (2011).206 Finlande, Ministère de l’Éducation <strong>et</strong> de la Culture (<strong>2012</strong>).207 Grèce, Secrétariat général à la jeunesse (<strong>2012</strong>), p. 27 à 28.208 Royaume-Uni, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>d).209 Lituanie, communication informelle avec le Comité pour les<strong>droits</strong> de l’homme du Seimas, 30 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.210 Pologne, Doy<strong>en</strong> de la faculté de droit <strong>et</strong> d’administration del’université de Varsovie (<strong>2012</strong>).211 Roumanie, Association ACCEPT (<strong>2012</strong>).212 Slovénie, Narobe (<strong>2012</strong>).De même, <strong>en</strong> Hongrie, la police a interdit l’organisationde la gay pride de Budapest, mais le 13 avril <strong>2012</strong>, leTribunal métropolitain (Fővárosi Törvényszék) a abrogé ladécision. Le tribunal a statué que l’interdiction de la gaypride de Budapest n’avait aucun fondem<strong>en</strong>t juridique 213 .À l’inverse, <strong>en</strong> Croatie, le gouvernem<strong>en</strong>t a exprimé sonsouti<strong>en</strong> à la gay pride, <strong>et</strong> des manifestations pacifiquesont eu lieu 214 . Certaines initiatives <strong>en</strong>courageantes <strong>en</strong>faveur de la liberté d’expression des personnes LGBTont été rec<strong>en</strong>sées : <strong>en</strong> L<strong>et</strong>tonie, la gay pride balte nes’est pas heurtée aux obstacles r<strong>en</strong>contrés les annéesprécéd<strong>en</strong>tes ; <strong>en</strong> Croatie, l’Office gouvernem<strong>en</strong>tal pourl’égalité des sexes a accueilli la Journée internationalecontre l’homophobie <strong>et</strong> la transphobie 215 ; <strong>et</strong> un festivalabordant les questions horizontales liées à l’égalitéa été organisé <strong>en</strong> République tchèque 216 .ACTIVITÉ DE LA FRASonder les personnes LGBT dans l’UE<strong>et</strong> <strong>en</strong> CroatieLe 2 avril <strong>2012</strong>, la FRA a lancé son sondage europé<strong>en</strong>LGBT, à la demande de la Commission europé<strong>en</strong>ne.Forte de plus de 93 000 répondants, l’<strong>en</strong>quête visaità cerner le ress<strong>en</strong>ti <strong>en</strong> matière de discrimination <strong>et</strong>de viol<strong>en</strong>ce des personnes qui s’id<strong>en</strong>tifi<strong>en</strong>t commeLGBT <strong>et</strong> résid<strong>en</strong>t dans l’UE ou <strong>en</strong> Croatie.Le bilan global qui se dégage de l’<strong>en</strong>quête fait étatd’obstacles importants à la réalisation des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> des personnes LGBT. <strong>Les</strong> résultatsindiqu<strong>en</strong>t qu’un grand nombre de répondantsavai<strong>en</strong>t fait l’obj<strong>et</strong> de discriminations dans diversdomaines de leur vie sociale. De nombreuxrépondants avai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t été victimes deviol<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> de harcèlem<strong>en</strong>t grave. Ils avai<strong>en</strong>ttoutefois rarem<strong>en</strong>t dénoncé les discriminations oules incid<strong>en</strong>ts de viol<strong>en</strong>ce ou de harcèlem<strong>en</strong>t graveaux autorités. Près de la moitié des répondantsavai<strong>en</strong>t été les victimes de discrimination ou deharcèlem<strong>en</strong>t au motif de leur ori<strong>en</strong>tation sexuelleau cours des 12 mois précédant l’<strong>en</strong>quête.Le rapport annuel du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> sur les<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> demande à la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne d’utiliser les résultats du sondageréalisé par la FRA pour répondre aux appels répétéslancés par le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> faveur d’unefeuille de route de l’UE pour l’égalité <strong>en</strong> matièred’ori<strong>en</strong>tation sexuelle <strong>et</strong> d’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re.Pour plus d’informations, voir :http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/survey/<strong>2012</strong>/european-lgbt-survey213 Hongrie, Tribunal métropolitain, 27. Kpk.45.385/<strong>2012</strong>/2,13 avril <strong>2012</strong>.214 Croatie, Gouvernem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>), p. 26.215 Croatie, Office pour l’égalité des sexes (<strong>2012</strong>).216 République tchèque, Gay pride de Prague (<strong>2012</strong>).173


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>5.2.6. Discrimination fondée sur le sexe<strong>Les</strong> développem<strong>en</strong>ts politiques <strong>et</strong> législatifs interv<strong>en</strong>us<strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la thématique de la discriminationfondée sur le sexe abordés dans le prés<strong>en</strong>t chapitre seconc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t sur l’égalité <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> les hommes,les postes dans les instances de décision politiques<strong>et</strong> économiques <strong>et</strong> l’écart de rémunération <strong>en</strong>tre lessexes. Il ne s’agit là que d’une poignée d’élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>rapport avec ce thème ; d’autres chapitres du prés<strong>en</strong>trapport annuel intègr<strong>en</strong>t des aspects liés à la questiondu g<strong>en</strong>re: l’inégalité des sexes dans les organes de décisionpolitiques demeure une réalité dans de nombreuxÉtats membres de l’UE (voir le Chapitre 7), la viol<strong>en</strong>ceà l’<strong>en</strong>contre des femmes est toujours un phénomèneinquiétant à l’échelon europé<strong>en</strong> (voir le Chapitre 9), <strong>et</strong>de nombreuses victimes de la traite des êtres humainssont des femmes <strong>et</strong> des jeunes filles (voir le Chapitre 1).L’Institut europé<strong>en</strong> pour l’égalité <strong>en</strong>tre les hommes <strong>et</strong> lesfemmes (EIGE) travaille égalem<strong>en</strong>t sur d’autres questionsconcernant la discrimination fondée sur le sexe.Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dansla jurisprud<strong>en</strong>ce nationale <strong>et</strong> d’autresaspects législatifsPlusieurs cas de discrimination fondée sur le sexe <strong>en</strong>raison de la grossesse ou de la maternité ont été rapportés<strong>en</strong> <strong>2012</strong>. À Malte, une employée s’est vu signifier la résiliationde son contrat de travail une semaine après avoirinformé son <strong>en</strong>treprise qu’elle était <strong>en</strong>ceinte. Le Tribunaldu travail a accordé des dommages <strong>et</strong> intérêts à la plaignanteau motif que la loi ne donne pas à une <strong>en</strong>treprisele droit de limoger une employée durant sa grossesse 217 .Dans une affaire similaire, la Cour suprême de L<strong>et</strong>toniea statué qu’« un traitem<strong>en</strong>t moins favorable <strong>en</strong> raisonde la maternité devrait toujours être assimilé à unediscrimination directe ; la dégradation des conditionsde travail, y compris une réduction salariale, constitueraune discrimination directe fondée sur le sexe ». La Coura cité plusieurs arrêts r<strong>en</strong>dus par la CJUE quant au r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>tde la charge de la preuve dans les affairesd’allégation de discrimination fondée sur le sexe 218 .Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dansles politiques <strong>et</strong> pratiques nationalesÉcart de rémunération <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> les hommesL’écart de rémunération <strong>en</strong>tre femmes <strong>et</strong> hommesmesure la différ<strong>en</strong>ce relative des rémunérationshoraires brutes moy<strong>en</strong>nes des femmes <strong>et</strong> des hommes217 Malte, Tribunal du travail (<strong>2012</strong>), Tracey Camilleri c. John’sGarage Ltd & Travel Smart Ltd., n° 28877/FM, n° 2159,9 mai <strong>2012</strong>.218 L<strong>et</strong>tonie, Cour suprême, n° SKC-84/<strong>2012</strong>, 6 juin <strong>2012</strong>.pour l’<strong>en</strong>semble de l’économie. C’est l’un des principauxindicateurs de la discrimination fondée sur le sexe <strong>et</strong>des inégalités existant sur le marché du travail 219 .Dans l’UE, l’écart de rémunération moy<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre lesfemmes <strong>et</strong> les hommes se chiffre à 16,4 %, d’après lesdernières données disponibles, qui r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t à l’année2010 220 . Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a appelé la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne à mesurer ce phénomène <strong>et</strong> à l’<strong>en</strong>diguerplus efficacem<strong>en</strong>t 221 . En <strong>2012</strong>, des mesures législativesont été prises dans ce domaine <strong>en</strong> Autriche <strong>et</strong> <strong>en</strong>Belgique 222 . En Autriche, par exemple, un am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tà la loi sur l’égalité de traitem<strong>en</strong>t introduit des sanctionsfinancières <strong>en</strong> cas d’omission de la rémunérationproposée sur une offre d’emploi 223 . L’Estonie 224 <strong>et</strong> laFinlande 225 ont introduit des mesures moins contraignantesdans le contexte de leurs plans d’action nationauxrelatifs à l’égalité, compr<strong>en</strong>ant notamm<strong>en</strong>t desmesures de s<strong>en</strong>sibilisation, analysant l’écart de rémunération<strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s de la fiscalité <strong>et</strong> des rev<strong>en</strong>us deremplacem<strong>en</strong>t sur l’égalité économique des femmes<strong>et</strong> des hommes.L’écart de rémunération <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> leshommes peut égalem<strong>en</strong>t se traduire par une situationde pauvr<strong>et</strong>é pour les femmes âgées 226 . L’Estoniea adopté <strong>en</strong> juin <strong>2012</strong> des mesures législatives visantà comp<strong>en</strong>ser la diminution de la p<strong>en</strong>sion future d’unpar<strong>en</strong>t qui se consacre à l’éducation de ses <strong>en</strong>fants 227 .<strong>Les</strong> femmes étant davantage susceptibles que leshommes de pr<strong>en</strong>dre un congé par<strong>en</strong>tal, c<strong>et</strong>te mesuredevrait améliorer <strong>en</strong> particulier les p<strong>en</strong>sions futures desfemmes 228 .De même, une décision de la CJUE a indiqué quel’Espagne se r<strong>en</strong>dait (indirectem<strong>en</strong>t) coupable dediscrimination à l’<strong>en</strong>contre des femmes <strong>en</strong> termes de<strong>droits</strong> à la p<strong>en</strong>sion <strong>en</strong> pénalisant les emplois à tempspartiel, puisque les femmes sont plus nombreuses queles hommes à travailler à temps partiel, étant donné219 Voir : Commission europé<strong>en</strong>ne, DG Justice, Écart derémunération <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> les hommes –La situation dans l’UE, disponible à :http://ec.europa.eu/justice/g<strong>en</strong>der-equality/g<strong>en</strong>der-pay-gap/situation-europe/index_fr.htm.220 Ibid.221 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>c).222 Belgique, Loi visant à lutter contre l’écart salarial<strong>en</strong>tre hommes <strong>et</strong> femmes dans les <strong>en</strong>treprises belges,8 mars <strong>2012</strong>.223 Autriche, Loi sur l’égalité de traitem<strong>en</strong>t, BGBl. I n° 66/2004,modifiée pour la dernière fois par BGBl. I n° 7/2011, art. 9,para. 2, lu conjointem<strong>en</strong>t à l’art. 10, para. 2.224 Estonie, Gouvernem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).225 Pour plus d’informations sur le « programmepour l’égalité de rémunération », voir :www.stm.fi/<strong>en</strong>/g<strong>en</strong>der_equality/equal_pay.226 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>c).227 Estonie, Loi sur la modification de la loi sur le financem<strong>en</strong>tdes p<strong>en</strong>sions, de la loi sur l’assurance p<strong>en</strong>sion publique <strong>et</strong>d’autres lois appar<strong>en</strong>tées, 6 juin <strong>2012</strong>.228 Estonie, Ministère des Affaires sociales (<strong>2012</strong>).174


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationqu’elles se consacr<strong>en</strong>t davantage aux travaux domestiques.La CJUE a calculé que pour percevoir une p<strong>en</strong>sion,les travailleurs à temps partiel devrai<strong>en</strong>t travaillerdurant beaucoup plus d’années que les travailleursà temps plein, à savoir précisém<strong>en</strong>t 100 ans de plusdans le cas de la plaignante 229 .5.2.7. Discrimination multiple<strong>et</strong> intersectionnelleC<strong>et</strong>te section r<strong>en</strong>d compte des développem<strong>en</strong>ts juridiques<strong>et</strong> politiques interv<strong>en</strong>us dans le domaine de ladiscrimination multiple <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. <strong>Les</strong> principales conclusionsdu nouveau rapport de la FRA sur les inégalités <strong>et</strong>discrimination multiple dans l’accès aux soins de santé<strong>et</strong> la qualité de ces soins, intitulé Inequalities and multiplediscrimination in access to and quality of healthcaresont prés<strong>en</strong>tées à la fin de c<strong>et</strong>te section.Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dansla jurisprud<strong>en</strong>ce nationale <strong>et</strong> d’autresaspects législatifsLa discrimination fondée sur plus d’un motif est évoquéedans la législation de six États membres de l’UE,l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Grèce, l’Italie,la Roumanie, ainsi que dans celle de la Croatie 230 . Aucundéveloppem<strong>en</strong>t législatif n’a toutefois été observé<strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Des cas de discrimination impliquant plusd’un seul motif n’ont été portés devant une juridictionnationale qu’<strong>en</strong> Finlande 231 .En <strong>2012</strong>, les organes nationaux chargés de promouvoirl’égalité <strong>en</strong> Bulgarie, <strong>en</strong> Estonie, <strong>en</strong> Irlande, auLuxembourg, aux Pays-Bas, <strong>en</strong> République tchèque, <strong>en</strong>Slovaquie <strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovénie ont eu à traiter des plaintesimpliquant plus d’un motif de discrimination, d’aprèsles contacts informels <strong>en</strong>tr<strong>et</strong><strong>en</strong>us avec ces organes.L’organe finlandais de promotion de l’égalité a annoncéqu’il comm<strong>en</strong>cerait à traiter ces plaintes <strong>en</strong> 2013.En juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, par exemple, le Médiateur suédois pourl’égalité est parv<strong>en</strong>u à un accord avec une société d<strong>et</strong>axis au suj<strong>et</strong> d’une dame d’origine africaine employéedans un foyer collectif pour personnes handicapées.Un chauffeur de taxi avait harcelé c<strong>et</strong>te dame alorsqu’elle accompagnait un résid<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> le Médiateur pour229 CJUE, C-385/11, Isabel Eibal Mor<strong>en</strong>o c. Instituto Nacional de laSeguridad Social (INSS) <strong>et</strong> Tesorería G<strong>en</strong>eral de la SeguridadSocial (TGSS), 22 novembre <strong>2012</strong>.230 FRA (<strong>2012</strong>d) ; <strong>et</strong> Croatie, Loi sur la non-discrimination,promulguée le 15 juill<strong>et</strong> 2008, am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>trés <strong>en</strong>vigueur le 28 septembre <strong>2012</strong>.231 Aalton<strong>en</strong>, M. (<strong>2012</strong>), Tasa-arvolain ja rikoslaintyösyrjintäsäännöks<strong>en</strong> soveltamin<strong>en</strong> oikeuskäytännössävuosina 2008–2011, Helsinki, Ihmisoikeusliitto.l’égalité a estimé que ce harcèlem<strong>en</strong>t était motivé parson appart<strong>en</strong>ance <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> son sexe 232 .Si la CouEDH ne s’est pas explicitem<strong>en</strong>t prononcéesur la question de la discrimination multiple, plusieursaffaires, de stérilisation forcée notamm<strong>en</strong>t, ont soulevéla question de la vulnérabilité fondée sur des facteursmultiples. En juin <strong>2012</strong>, la CouEDH a eu à traiter l’affaireN.B. c. Slovaquie 233 , qui impliquait la stérilisation forcéed’une femme rom dans un hôpital public <strong>et</strong> l’échec de sat<strong>en</strong>tative visant à obt<strong>en</strong>ir réparation. Bi<strong>en</strong> que la requéranteait sout<strong>en</strong>u avoir fait l’obj<strong>et</strong> d’une discriminationfondée sur plus d’un facteur, à savoir l’origine raciale/<strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> le sexe, la Cour n’a fait aucune référ<strong>en</strong>ceexplicite à la discrimination multiple.La CouEDH a toutefois déclaré que « la pratique de lastérilisation des femmes sans leur cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t plein<strong>et</strong> éclairé portait préjudice aux individus vulnérablesappart<strong>en</strong>ant à divers groupes <strong>et</strong>hniques » <strong>et</strong> que l’Étatavait failli à son devoir de « fournir à la requérante unemesure de protection suffisante lui perm<strong>et</strong>tant, <strong>en</strong> tantque membre de la communauté rom vulnérable, de jouirpleinem<strong>en</strong>t de son droit au respect de la vie privée<strong>et</strong> familiale dans le contexte de la stérilisation » 234 .La CouEDH a constaté des violations de trois articlesde la CEDH : l’article 3 (interdiction de la torture),l’article 7 (pas de peine sans loi) <strong>et</strong> l’article 9 (libertéde p<strong>en</strong>sée, de consci<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> de religion).L’arrêt de la CouEDH dans l’affaire B. c. Roumaniea mis <strong>en</strong> lumière la vulnérabilité intersectionnelle desfemmes handicapées <strong>et</strong> les obligations positives qui <strong>en</strong>découl<strong>en</strong>t pour l’État 235 .C<strong>et</strong>te affaire concernait une femme prés<strong>en</strong>tant destroubles psychosociaux qui avait été à plusieurs reprisesplacée dans un hôpital contre sa volonté, <strong>en</strong> raison deson état de santé m<strong>en</strong>tale. La requérante avait signaléavoir été la victime d’une t<strong>en</strong>tative de viol mais n’avaitpas été <strong>en</strong>t<strong>en</strong>due durant la procédure pénale. L’affaireayant été classée, la requérante s’était tournée versla CouEDH.La Cour a fondé son interprétation sur les obligationspositives fixées à l’article 3 de la CEDH concernantl’interdiction de la torture <strong>et</strong> des mauvais traitem<strong>en</strong>ts,<strong>en</strong> vertu duquel les États membres de l’UE sont t<strong>en</strong>us defournir une protection adéquate <strong>et</strong> de m<strong>en</strong>er sans délaides <strong>en</strong>quêtes effectives sur toute allégation de mauvaistraitem<strong>en</strong>t portée à la connaissance des autorités ouqui aurait dû l’être, <strong>en</strong> particulier lorsque la victime estune personne vulnérable. La CouEDH a estimé que les232 Suède, Médiateur pour l’égalité (<strong>2012</strong>), affaireNB ANM 2010/1289, 12 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.233 CouEDH, N.B. c. Slovaquie, n° 29518/10, 12 juin <strong>2012</strong>.234 Ibid., paras. 121 <strong>et</strong> 122.235 CouEDH, B. c. Roumanie, n° 42390/07, 10 janvier <strong>2012</strong>.175


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>autorités nationales avai<strong>en</strong>t agi <strong>en</strong> partant du principeque les allégations de la plaignante n’étai<strong>en</strong>t pas dignesde foi compte t<strong>en</strong>u de son état de santé m<strong>en</strong>tale, cequi a compromis l’efficacité de la procédure <strong>et</strong> <strong>en</strong>freintl’article 3 de la CEDH. La Cour a égalem<strong>en</strong>t estimé quel’obligation positive de fournir une protection spécialeà la victime <strong>en</strong> raison de sa vulnérabilité n’avaitpas été respectée.En juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, la CouEDH a r<strong>en</strong>du un autre arrêt pertin<strong>en</strong>tdans l’affaire B.S. c. Espagne, dans laquelle laplaignante affirmait avoir été la victime de discriminations<strong>en</strong> raison de sa profession, de sa couleur de peau<strong>et</strong> de son sexe. La CouEDH a établi une violation del’article 3 de la CEDH lu conjointem<strong>en</strong>t à l’article 14 dela CEDH sur la non-discrimination. Bi<strong>en</strong> que la Cour n’aitpas reconnu explicitem<strong>en</strong>t la discrimination multiple,elle a estimé que les juridictions nationales n’avai<strong>en</strong>tpas pris <strong>en</strong> considération la vulnérabilité spécifiqueinhér<strong>en</strong>te à la situation de la requérante, une femmeafricaine officiant comme travailleuse du sexe. La Coura égalem<strong>en</strong>t déclaré que les autorités n’avai<strong>en</strong>t paspris toutes les mesures requises pour déterminer siune attitude discriminatoire avait pu jouer un rôle dansl’incid<strong>en</strong>t 236 .Développem<strong>en</strong>ts clés interv<strong>en</strong>us dans lespolitiques <strong>et</strong> pratiques internationales,europé<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> nationalesEn <strong>2012</strong>, le Comité des Ministres du Conseil de l’Europea adopté une recommandation sur la protection <strong>et</strong> lapromotion des <strong>droits</strong> des femmes <strong>et</strong> des filles handicapées,qui appelait les États membres à pr<strong>en</strong>dre lesmesures législatives appropriées ainsi que d’autresactions positives susceptibles d’<strong>en</strong>courager la participationdes femmes <strong>et</strong> des filles handicapées dans tousles domaines de la vie 237 .En juin <strong>2012</strong>, l’Assemblée parlem<strong>en</strong>taire du Conseil del’Europe a adopté une résolution 238 <strong>et</strong> un rapport surles Discriminations multiples à l’égard des femmesmusulmanes <strong>en</strong> Europe : pour l’égalité des chances 239 ,lequel révèle que les femmes musulmanes font l’obj<strong>et</strong>de discriminations fondées sur les facteurs multiplesdu sexe, de la religion <strong>et</strong>, parfois, de l’origine <strong>et</strong>hnique.La résolution appelle les États membres à introduiredans leur cadre législatif des dispositions juridiquesà l’<strong>en</strong>contre de la discrimination multiple. Le rapportde la FRA intitulé Inequalities and multiple discriminationin access to and quality of healthcare exprime lemême avis.236 CouEDH, B.S. c. Espagne, n° 47159/08, 24 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.237 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>), p. 4.238 Conseil de l’Europe, Assemblée parlem<strong>en</strong>taire (<strong>2012</strong>a).239 Conseil de l’Europe, Assemblée parlem<strong>en</strong>taire (<strong>2012</strong>b).Plusieurs États membres de l’UE se sont attaqués à lasituation des groupes plus vulnérables que sont lesfemmes <strong>et</strong> les femmes roms dans leurs plans d’actionnationaux sur le g<strong>en</strong>re, l’inclusion sociale <strong>et</strong>/ou lesRoms. En Hongrie, par exemple, le Plan d’action de lastratégie pour l’inclusion sociale <strong>2012</strong>-2014 comporteune mesure ciblant <strong>en</strong> particulier les femmes roms <strong>en</strong><strong>en</strong>courageant leur emploi dans des institutions sociales<strong>et</strong> d’accueil de l’<strong>en</strong>fance 240 . En Finlande, le Plan d’actiongouvernem<strong>en</strong>tal pour l’égalité <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> leshommes <strong>2012</strong>-2015 vise à accorder une plus grandeatt<strong>en</strong>tion à la discrimination fondée sur des facteursmultiples, <strong>en</strong> examinant les expéri<strong>en</strong>ces vécues parles femmes <strong>et</strong> les hommes d’origine immigrée <strong>et</strong> pard’autres personnes susceptibles d’être les victimes de ladiscrimination multiple. En Grèce, le secrétariat généralpour l’égalité <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> les hommes a instauréun groupe de travail sur la politique migratoire, chargéde développer une politique de lutte contre la discriminationmultiple à l’<strong>en</strong>contre des femmes migrantes 241 .Parmi les docum<strong>en</strong>ts thématiques <strong>et</strong> de rechercherelatifs à la discrimination multiple publiés <strong>en</strong> <strong>2012</strong>figurait un docum<strong>en</strong>t thématique sur les personnesâgées LGBT par région europé<strong>en</strong>ne, élaboré par l’Associationinternationale des personnes lesbi<strong>en</strong>nes, gays,bisexuelles, transsexuelles <strong>et</strong> intersexuées (ILGA) <strong>et</strong> laplate-forme AGE Europe. Ce docum<strong>en</strong>t indique que lanon-reconnaissance des couples de même sexe est particulièrem<strong>en</strong>tproblématique, car elle comprom<strong>et</strong> leursécurité financière <strong>et</strong> <strong>en</strong>trave leur accès à la protectionsociale. Cela devi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core plus inquiétant lorsque lespersonnes vieilliss<strong>en</strong>t <strong>et</strong> ne peuv<strong>en</strong>t pas s’assurer queleur part<strong>en</strong>aire bénéficiera de leur p<strong>en</strong>sion <strong>et</strong> de leurpatrimoine 242 .Des recherches m<strong>en</strong>ées <strong>en</strong> République tchèque 243 sesont p<strong>en</strong>chées sur la situation spécifique des femmes<strong>et</strong> des hommes handicapés. Au Royaume-Uni 244 , une<strong>en</strong>quête parlem<strong>en</strong>taire portant sur le chômage desfemmes issues de minorités <strong>et</strong>hniques a révélé que lesfemmes pakistanaises, bangladaises <strong>et</strong> noires étai<strong>en</strong>tbi<strong>en</strong> plus susceptibles d’être sans emploi que les personnesblanches, de sexe masculin ou féminin.L’<strong>en</strong>quête a montré que les <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s d’embaucheétai<strong>en</strong>t parfois <strong>en</strong>tachés de discriminations fondées surle sexe <strong>et</strong> l’appart<strong>en</strong>ance <strong>et</strong>hnique. Des femmes musulmanesportant le voile ont signalé des discriminations,tandis que des femmes des trois groupes <strong>et</strong>hniques ont240 Hongrie, Ag<strong>en</strong>ce de presse nationale – Ministère desRessources humaines (<strong>2012</strong>).241 Grèce, Secrétariat général pour l’égalité <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong>les hommes (<strong>2012</strong>), p. 30.242 ILGA <strong>et</strong> Plate-forme AGE Europe (<strong>2012</strong>).243 Healthy Par<strong>en</strong>ting Association (2011).244 Royaume-Uni, Groupe parlem<strong>en</strong>taire multipartite sur la race<strong>et</strong> la communauté (<strong>2012</strong>).176


Égalité <strong>et</strong> non-discriminationdéclaré qu’on leur avait posé des questions sur leursint<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> matière de mariage <strong>et</strong> de maternité, dansl’hypothèse que ces femmes pourrai<strong>en</strong>t vouloir arrêterde travailler une fois dev<strong>en</strong>ues mères.En Irlande 245 , l’autorité de promotion de l’égalitéa effectué des recherches sur les données du rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>tnational de la population. L’analyse du g<strong>en</strong>re <strong>et</strong> duhandicap a révélé que le fait d’appart<strong>en</strong>ir à deux groupesdéfavorisés ne se traduit pas nécessairem<strong>en</strong>t par un« double désavantage ». Par exemple, le groupe despersonnes handicapées <strong>et</strong> celui des femmes prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ttous deux un plus grand risque d’exclusion du marchédu travail. Or, l’étude montre que, toutes choses étantégales par ailleurs, les hommes physiquem<strong>en</strong>t handicapéssont plus susceptibles de ne pas travailler queles femmes physiquem<strong>en</strong>t handicapées. D’après lerapport, la raison pourrait être que le handicap physiquelimite la participation des hommes dans les professionsmanuelles peu qualifiées, habituellem<strong>en</strong>t exercées pardes hommes plutôt que par des femmes. <strong>Les</strong> conclusionsdu rapport ont souligné la nécessité d’examinercomm<strong>en</strong>t les processus <strong>en</strong> jeu peuv<strong>en</strong>t interagir pourchaque groupe particulier.ACTIVITÉ DE LA FRAÉtudier la discrimination multiple dans le domaine des soins de santéLe rapport de la FRA intitulé Inégalités <strong>et</strong> discrimination multiple dans l’accès aux soins de santé <strong>et</strong> la qualité deces soins se conc<strong>en</strong>tre sur la manière dont la discrimination multiple, ou l’interaction des facteurs protégés quesont l’âge, le sexe, l’origine <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> le handicap, empêche l’accès aux services de santé. Le rapport étudieles obstacles r<strong>en</strong>contrés, le ress<strong>en</strong>ti <strong>en</strong> matière de discrimination <strong>et</strong> les besoins <strong>en</strong> termes de soins de santé dedivers groupes d’utilisateurs des soins de santé d’origine immigrée ou appart<strong>en</strong>ant à une minorité <strong>et</strong>hnique.L’analyse révèle que les répondants sont confrontés à des inégalités de traitem<strong>en</strong>t sur le plan de l’accès auxsoins de santé <strong>et</strong> de la qualité de ces soins. Ils viv<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>te situation comme une forme de discriminationdirecte, y compris de discrimination multiple, ou comme un obstacle <strong>en</strong>travant leur accès aux soins de santé,notamm<strong>en</strong>t lorsqu’ils sont traités de manière équitable mais inappropriée au regard de leur situation spécifique.Le rapport repose sur plus de 300 <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s réalisés avec des utilisateurs des soins de santé, des professionnelsde la santé, des experts juridiques <strong>et</strong> des décideurs issus de cinq États membres de l’UE (l’Autriche, l’Italie,la République tchèque, le Royaume-Uni <strong>et</strong> la Suède).La barrière de la langue est un exemple d’obstacle r<strong>en</strong>contré, <strong>en</strong> particulier par les femmes migrantes, lespersonnes âgées d’origine immigrée <strong>et</strong> les <strong>en</strong>fants m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t handicapés ou prés<strong>en</strong>tant des troubles psychosociaux<strong>et</strong> d’origine immigrée ou appart<strong>en</strong>ant à une minorité <strong>et</strong>hnique. <strong>Les</strong> <strong>en</strong>traves linguistiques peuv<strong>en</strong>tempêcher les professionnels de formuler un diagnostic approprié <strong>en</strong> temps voulu.Il ressort du rapport que les facteurs susceptibles de décourager l’utilisation des services sont le manque deconsidération pour les pratiques culturelles des groupes spécifiques prés<strong>en</strong>tant plus d’une caractéristiqueprotégée. Plus que toute autre forme de pratique discriminatoire, les utilisateurs des soins de santé ont insistésur le fait qu’il leur arrivait d’être traités de manière indigne <strong>et</strong> irrespectueuse dans leurs échanges avec lesprofessionnels de la santé. Des stéréotypes récurr<strong>en</strong>ts liés à certains groupes intersectionnels spécifiques,exacerbés par la communication <strong>et</strong> la confiance défaillantes <strong>en</strong>tre les pati<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> le personnel médical, ont faitsurface dans différ<strong>en</strong>ts pays.Fort de ces données, le rapport suggère d’introduire à l’échelon europé<strong>en</strong> des dispositions législatives visantà prév<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> à combattre la discrimination multiple <strong>et</strong> intersectionnelle. Il appelle <strong>en</strong> outre les États membresde l’UE à adopter des mesures spécifiques pour promouvoir le droit à la santé sur la base de l’égalité, y comprisdes actions positives <strong>en</strong> faveur des personnes appart<strong>en</strong>ant à des groupes risquant d’être les victimes dediscriminations intersectionnelles.Ces mesures pourrai<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dre la prise <strong>en</strong> considération des besoins des femmes issues d’une minorité<strong>et</strong>hnique souhaitant être prises <strong>en</strong> charge par un professionnel de la santé de sexe féminin, le financem<strong>en</strong>tde programmes mobiles de s<strong>en</strong>sibilisation dans la communauté, ciblant différ<strong>en</strong>tes communautés <strong>et</strong>hniques<strong>et</strong> différ<strong>en</strong>ts groupes (personnes âgées, femmes, <strong>et</strong> personnes prés<strong>en</strong>tant divers types de handicap) <strong>en</strong> vuede promouvoir les soins de santé <strong>et</strong> de les informer de leurs <strong>droits</strong> <strong>et</strong> des services de santé disponibles, <strong>et</strong>l’attribution de temps supplém<strong>en</strong>taire aux consultations médicales des personnes appart<strong>en</strong>ant à ces diversgroupes, <strong>en</strong> vue de répondre à leurs besoins spécifiques.Pour plus d’informations, voir : FRA (2013), Inequalities and Multiple discrimination in access to and quality of healthcare, disponible à :http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/publication/2013/inequalities-discrimination-healthcare245 Watson, D. <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>).177


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>PerspectivesDes débats int<strong>en</strong>ses relatifs au cadre juridique <strong>et</strong>politique europé<strong>en</strong> sur l’égalité <strong>et</strong> la non-discrimination,amorcés <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> appelés à se poursuivre<strong>en</strong> 2013, devrai<strong>en</strong>t donner naissance à des développem<strong>en</strong>tsmajeurs. Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> 246 , qui a àmaintes reprises appelé à adopter la directive horizontaleproposée, rédigera un rapport d’initiative sur lamise <strong>en</strong> œuvre de la directive sur l’égalité <strong>en</strong> matièred’emploi 247 . La Commission europé<strong>en</strong>ne prévoit poursa part de publier <strong>en</strong> octobre 2013 un rapport sur lamise <strong>en</strong> œuvre de la directive sur l’égalité raciale <strong>et</strong> dela directive sur l’égalité <strong>en</strong> matière d’emploi. <strong>Les</strong> discussionsse poursuivront égalem<strong>en</strong>t sur la propositionpar la Commission du paqu<strong>et</strong> législatif sur les fondsstructurels europé<strong>en</strong>s pour la période 2014–2020.Il y aura égalem<strong>en</strong>t des discussions <strong>en</strong> 2013 sur ladiscrimination fondée sur le g<strong>en</strong>re, y compris une propositionde révision de la directive sur les travailleuses<strong>en</strong>ceintes 248 . Concernant <strong>en</strong> particulier la question de laviol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre des femmes, les États membresde l’UE ont jusqu’au 6 avril 2013 pour m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> plac<strong>et</strong>outes les dispositions juridiques <strong>et</strong> administrativesnécessaires à la pleine mise <strong>en</strong> œuvre de la directiveconcernant la prév<strong>en</strong>tion de la traite des êtres humains<strong>et</strong> la lutte contre ce phénomène ainsi que la protectiondes victimes 249 . En outre, à la suite d’une résolution 250du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>nedevrait revoir la directive de refonte sur le g<strong>en</strong>re 251 <strong>et</strong>y proposer des am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts pour le 15 février 2013au plus tard, <strong>en</strong> se conc<strong>en</strong>trant <strong>en</strong> particulier sur laquestion de l’écart de rémunération <strong>en</strong>tre les femmes<strong>et</strong> les hommes. Concernant la question des femmesdans les instances de décision, le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong><strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne devrai<strong>en</strong>texaminer la proposition législative de la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 2013 252 .L’année 2013 sera égalem<strong>en</strong>t celle de la publicationd’une législation sur l’accessibilité dans l’Union europé<strong>en</strong>ne,qui doit garantir l’égalité de traitem<strong>en</strong>t despersonnes handicapées <strong>et</strong> des personnes âgées. C<strong>et</strong>teloi vi<strong>en</strong>dra compléter la législation europé<strong>en</strong>ne existante<strong>en</strong> clarifiant ce qu’implique l’accessibilité pour lafourniture des bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> des services dans l’UE.Au niveau de la discrimination fondée sur l’ori<strong>en</strong>tationsexuelle <strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re, les débats <strong>en</strong> coursdans le domaine de la vie familiale, <strong>en</strong> rapport avec leprogramme de Stockholm <strong>et</strong> l’Année europé<strong>en</strong>ne 2013des citoy<strong>en</strong>s, pourrai<strong>en</strong>t déboucher sur des développem<strong>en</strong>tsau niveau europé<strong>en</strong>. Le rapport relatif à l’évaluationde la directive sur la libre circulation pourraitinflu<strong>en</strong>cer la question de la libre circulation des couplesde même sexe 253 . La Commission europé<strong>en</strong>ne devraitpublier ce rapport <strong>en</strong> mai 2013, à la lumière des appelsr<strong>en</strong>ouvelés du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> à garantir la libertéde circulation de tous les citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s <strong>et</strong> de leursfamilles, sans discrimination fondée, notamm<strong>en</strong>t, surl’ori<strong>en</strong>tation sexuelle 254 .Une proposition de la Commission europé<strong>en</strong>ne devraitmodifier <strong>en</strong> 2013 le règlem<strong>en</strong>t existant relatif à la compét<strong>en</strong>ce,la reconnaissance <strong>et</strong> l’exécution des décisions<strong>en</strong> matière matrimoniale <strong>et</strong> <strong>en</strong> matière de responsabilitépar<strong>en</strong>tale 255 . La Commission europé<strong>en</strong>ne devrait <strong>en</strong>outre prés<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> 2013 deux propositions législativesabordant la question des docum<strong>en</strong>ts d’état civil, commel’a <strong>en</strong>visagé le Livre vert de 2010 sur la promotion de lalibre circulation des docum<strong>en</strong>ts publics 256 .246 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (2011).247 Évaluation de l’impact de la proposition de directivedu Conseil relative à la mise <strong>en</strong> œuvre du principede l’égalité de traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les personnes sansdistinction de religion ou de convictions, de handicap,d’âge ou d’ori<strong>en</strong>tation sexuelle (COM(2008) 426) ainsique des am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts 37 (discrimination multiple)<strong>et</strong> 41 (discrimination fondée sur des suppositions)du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> à c<strong>et</strong>te proposition adoptés <strong>en</strong>plénière le 2 avril 2008.248 Commission europé<strong>en</strong>ne (2008c).249 Directive 2011/36/UE, JO 2011 L 101/1, 15 avril 2011.250 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>d).251 Directive 2006/54/CE, JO 2006 L 204, 26 juill<strong>et</strong> 2006.252 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>g).253 Directive 2004/38/CE, JO 2004 L 158, 30 avril 2004.254 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>e).255 Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 2201/2003, JO 2003 L 338.256 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010b).178


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6 RACISME ET DISCRIMINATION ETHNIQUE ............................... 1956.1. Évolution <strong>et</strong> t<strong>en</strong>dances des crimes officiellem<strong>en</strong>tsignalés motivés par le racisme, la xénophobie <strong>et</strong>l’intolérance qui y est associée .................................... 1956.2. Évolutions <strong>en</strong> matière d’extrémisme dans l’UE<strong>en</strong> <strong>2012</strong> ......................................................................... 2066.3. Développem<strong>en</strong>ts concernant la collecte desdonnées relatives à l’<strong>et</strong>hnicité .................................... 2076.4. Développem<strong>en</strong>ts concernant la discrimination<strong>et</strong>hnique dans les soins de santé, le logem<strong>en</strong>t,l’éducation <strong>et</strong> l’emploi dans l’UE .................................. 2096.4.1. Discrimination <strong>et</strong>hnique dans les soinsde santé .............................................................. 2096.4.2. Discrimination <strong>et</strong>hnique dans le logem<strong>en</strong>t ....... 2106.4.3. Discrimination <strong>et</strong>hnique dans l’éducation ......... 2116.4.4. Discrimination <strong>et</strong>hnique dans l’emploi .............. 2126.5. La situation des populations roms dansl’Union europé<strong>en</strong>ne ....................................................... 2146.5.1. Discrimination contre les populations romsdans les soins de santé ....................................... 2156.5.2. Discrimination contre les populations romsdans le logem<strong>en</strong>t ................................................. 2166.5.3. Discrimination contre les populations romsdans l’éducation ................................................... 2186.5.4. Discrimination contre les populations romsdans l’emploi ........................................................ 221Perspectives ............................................................................. 221Référ<strong>en</strong>ces ............................................................................... 223193


ONU <strong>et</strong> CdEJanvier1 er février – Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europeadopte une déclaration sur la montée de l’antitsiganisme <strong>et</strong> de laviol<strong>en</strong>ce raciste <strong>en</strong>vers les Roms <strong>en</strong> Europe.21 février – La Commission europé<strong>en</strong>ne contre le racisme <strong>et</strong>l’intolérance (ECRI) publie ses conclusions sur la mise <strong>en</strong> œuvredes recommandations faisant l’obj<strong>et</strong> d’un suivi intermédiaireadressées à la Hongrie.21 février – L’ECRI publie ses conclusions sur la mise <strong>en</strong> œuvredes recommandations faisant l’obj<strong>et</strong> d’un suivi intermédiaireadressées à la Bulgarie.21 février – L’ECRI publie ses quatrièmes rapports sur l’Italie, laL<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> le Luxembourg.27 février – Le Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme du Conseil del’Europe publie un rapport sur les <strong>droits</strong> de l’homme des Roms <strong>et</strong>des Travellers <strong>en</strong> Europe.Février9 mars – Le Comité de l’ONU pour l’élimination de ladiscrimination raciale (CERD) publie ses Observations finalesconcernant l’Italie <strong>et</strong> le Portugal.MarsAvril22 mai – L’ECRI publie son quatrième rapport sur le Danemark.22 mai – L’ECRI publie ses conclusions sur la mise <strong>en</strong> œuvredes recommandations faisant l’obj<strong>et</strong> d’un suivi intermédiaireadressées à l’Allemagne, la Belgique, la République tchèque,<strong>et</strong> la Slovaquie.MaiJuin16 juill<strong>et</strong> – Le Conseil des <strong>droits</strong> de l’homme (CDH) des NationsUnies publie le rapport du Groupe de travail d’experts sur lespersonnes d’asc<strong>en</strong>dance africaine <strong>en</strong> sa onzième session.Juill<strong>et</strong>3 août – Le CDH publie le rapport du Groupe de travail d’expertssur les personnes d’asc<strong>en</strong>dance africaine sur sa onzième session– Add<strong>en</strong>dum : Proj<strong>et</strong> de programme d’action de la Déc<strong>en</strong>nie desNations Unies pour les personnes d’asc<strong>en</strong>dance africaine.UEJanvier2 février – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte une résolution sur ladim<strong>en</strong>sion europé<strong>en</strong>ne du sport, qui aborde égalem<strong>en</strong>t la luttecontre le racisme.Février15 mars – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte une résolution sur lessites intern<strong>et</strong> discriminatoires <strong>et</strong> les réactions des autorités, quiaborde égalem<strong>en</strong>t la lutte contre le racisme <strong>et</strong> la xénophobie.MarsAvril10 mai – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> publie une déclaration sur lesouti<strong>en</strong> à l’instauration d’une Journée europé<strong>en</strong>ne à la mémoiredes Justes.21 mai – La Commission europé<strong>en</strong>ne publie une communicationsur les stratégies nationales d’intégration des Roms : un premierpas dans la mise <strong>en</strong> œuvre du cadre de l’UE.MaiJuinJuill<strong>et</strong>AoûtSeptembreOctobreNovembreDécembre13 août – Le CDH publie le rapport du Groupe de travaild’experts sur les personnes d’asc<strong>en</strong>dance africaine sur saonzième session – Add<strong>en</strong>dum : Mission au Portugal.31 août – Le CERD publie ses Observations finales concernantl’Autriche <strong>et</strong> la Finlande.Août12 septembre – Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europeadopte une recommandation aux États membres sur la médiationcomme moy<strong>en</strong> efficace de promouvoir le respect des <strong>droits</strong> del’homme <strong>et</strong> l’intégration sociale des Roms.25 septembre – L’ECRI publie ses quatrièmes rapports surla Croatie <strong>et</strong> la Suède.19425 septembre – L’ECRI publie ses conclusions sur la mise <strong>en</strong> œuvredes recommandations faisant l’obj<strong>et</strong> d’un suivi intermédiaireadressées à la Grèce.SeptembreOctobreNovembreDécembre


6Racisme <strong>et</strong>discrimination <strong>et</strong>hniqueDes crimes motivés par le racisme, la xénophobie <strong>et</strong> l’intolérance qui y est associée se produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core dansl’Union europé<strong>en</strong>ne (UE). On constate <strong>en</strong>core une banalisation de certains élém<strong>en</strong>ts d’idéologie extrémiste dansle discours politique <strong>et</strong> public ainsi que des cas de discrimination <strong>et</strong>hnique dans les soins de santé, l’éducation,l’emploi <strong>et</strong> le logem<strong>en</strong>t à travers l’UE. <strong>Les</strong> populations roms, <strong>en</strong> particulier, rest<strong>en</strong>t confrontées à la discrimination,comme le montr<strong>en</strong>t les élém<strong>en</strong>ts factuels recueillis par la FRA <strong>et</strong> d’autres organismes. <strong>Les</strong> États membres de l’UEse sont efforcés d’élaborer des approches globales de l’intégration des Roms. Il reste cep<strong>en</strong>dant beaucoup à fairepour garantir un financem<strong>en</strong>t suffisant <strong>en</strong> faveur de leur intégration <strong>et</strong> pour faire <strong>en</strong> sorte que ce financem<strong>en</strong>tprofite réellem<strong>en</strong>t aux groupes ciblés. Il convi<strong>en</strong>t de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place des mécanismes robustes <strong>et</strong> efficacespour lutter contre la discrimination <strong>et</strong> la ségrégation, comme la Commission europé<strong>en</strong>ne l’a souligné dans sonévaluation des stratégies nationales d’intégration des Roms.6.1. Évolution <strong>et</strong> t<strong>en</strong>dancesdes crimes officiellem<strong>en</strong>tsignalés motivés par leracisme, la xénophobie<strong>et</strong> l’intolérance qui y estassociéeMalgré l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> les efforts sout<strong>en</strong>us des Étatsmembres pour m<strong>et</strong>tre fin aux crimes motivés parle racisme, la xénophobie <strong>et</strong> l’intolérance qui y estassociée, ces crimes se poursuiv<strong>en</strong>t à travers l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne 1 . <strong>Les</strong> États membres ont continué de luttercontre ces crimes, que ce soit <strong>en</strong> modifiant leur approchede ces crimes ou <strong>en</strong> modifiant <strong>et</strong> <strong>en</strong> améliorant leurssystèmes de collecte des données.On peut citer notamm<strong>en</strong>t les évolutions suivantesdans l’approche des crimes racistes, xénophobes <strong>et</strong>1 FRA (<strong>2012</strong>a) ; FRA (<strong>2012</strong>b) ; (FRA <strong>2012</strong>c) ; Organisationpour la sécurité <strong>et</strong> la coopération <strong>en</strong> Europe, Bureau desinstitutions démocratiques <strong>et</strong> des <strong>droits</strong> de l’homme(OSCE/BIDDH) (<strong>2012</strong>).Développem<strong>en</strong>ts clés <strong>en</strong> matière de racisme<strong>et</strong> de discrimination <strong>et</strong>hnique : Certains États membres de l’UE font face aux crimes motivéspar le racisme, la xénophobie <strong>et</strong> l’intolérance qui y est associée<strong>en</strong> modifiant la définition de ces crimes <strong>et</strong> <strong>en</strong> modifiant <strong>et</strong> <strong>en</strong>améliorant leurs systèmes de collecte des données. On constate une augm<strong>en</strong>tation des crimes signalés motivéspar le racisme, la xénophobie <strong>et</strong> l’intolérance qui y est associéedans 11 des États membres qui publi<strong>en</strong>t des données relativesà ces crimes, <strong>et</strong> une diminution dans six autres États membres. Certains élém<strong>en</strong>ts d’idéologie extrémiste sont de plus <strong>en</strong> plusintégrés au discours politique <strong>et</strong> public général dans les Étatsmembres de l’UE. Plusieurs États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tà m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre des politiques au niveau national pouraméliorer l’intégration des Roms, mais la situation générale deceux-ci reste critique du point de vue de la discrimination dansles soins de santé, le logem<strong>en</strong>t, l’éducation <strong>et</strong> l’emploi. <strong>Les</strong> personnes appart<strong>en</strong>ant aux minorités <strong>et</strong>hniques, lesmigrants, les réfugiés <strong>et</strong> les migrants <strong>en</strong> situation irrégulièrecontinu<strong>en</strong>t de subir des discriminations <strong>et</strong> des inégalitésdans les soins de santé, le logem<strong>en</strong>t, l’éducation <strong>et</strong> l’emploidans toute l’Union europé<strong>en</strong>ne, ainsi qu’<strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>t leur195


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>ségrégation spatiale, certaines publicités discriminatoires <strong>et</strong>des différ<strong>en</strong>ces de traitem<strong>en</strong>t dans l’accès aux services. Certains États membres de l’UE pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des mesuresvisant à perm<strong>et</strong>tre la collecte de données v<strong>en</strong>tilées par<strong>et</strong>hnicité, ce qui perm<strong>et</strong> de mieux noter <strong>et</strong> d’id<strong>en</strong>tifier lespratiques pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t discriminatoires.autres crimes connexes : l’aggravation des peinespour les crimes motivés par ces préjugés (Belgique 2<strong>et</strong> Royaume-Uni 3 ) ; des premiers pas vers une reconnaissancelégale de ces préjugés comme circonstancesaggravantes (Chypre 4 , Estonie 5 ) ; une meilleure reconnaissancepar le code pénal des crimes motivés parle racisme, la xénophobie <strong>et</strong> les formes d’intoléranceconnexes (Bulgarie 6 , Malte 7 <strong>et</strong> Croatie 8 ; voir égalem<strong>en</strong>tle Chapitre 9).La Grèce qui a connu <strong>en</strong> <strong>2012</strong> une recrudesc<strong>en</strong>ce deviol<strong>en</strong>ce raciste <strong>et</strong> anti-immigration, a pris des mesurespour faire face à c<strong>et</strong>te situation 9 <strong>en</strong> promulguant <strong>en</strong>décembre un décr<strong>et</strong> présid<strong>en</strong>tiel pour la création dedépartem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> de bureaux de lutte contre la viol<strong>en</strong>ceraciste 10 . Ce décr<strong>et</strong> prévoit la création de deux départem<strong>en</strong>tsde lutte contre les viol<strong>en</strong>ces racistes dans lessous-directions de la sécurité de l’État à Athènes <strong>et</strong>à Thessalonique, ainsi que l’ouverture de bureaux delutte contre les viol<strong>en</strong>ces racistes dans tous les départem<strong>en</strong>ts<strong>et</strong> sous-directions de la sécurité du pays.Ces départem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> bureaux seront notamm<strong>en</strong>tchargés d’<strong>en</strong>quêter sur les plaintes concernant laperpétration, la préparation ou l’incitation publique, laprovocation ou l’<strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>t à comm<strong>et</strong>tre des actessusceptibles de déboucher sur des discriminations, desactes de haine ou de viol<strong>en</strong>ce à l’égard de personnesou de groupes de personnes <strong>en</strong> raison de leur origineraciale, de leur couleur de peau, de leur religion, de leurasc<strong>en</strong>dance <strong>et</strong> de leur origine nationale ou <strong>et</strong>hnique ; derecueillir des données relatives aux viol<strong>en</strong>ces racistes ;d’informer les victimes ou les plaignants de leurs <strong>droits</strong> ;d’informer le bureau du procureur de ces plaintes ; <strong>et</strong> dem<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place une ligne téléphonique spéciale pourle dépôt des plaintes.2 Belgique, Service public fédéral « Justice » (<strong>2012</strong>). Un proj<strong>et</strong>de loi a été adopté le 14 janvier 20133 Royaume-Uni, Parlem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).4 Chypre, Loi n° 134(I)/2011 transposant la Décision-cadre2008/913/JAI du Conseil sur la lutte contre certaines formes<strong>et</strong> manifestations de racisme <strong>et</strong> de xénophobie au moy<strong>en</strong> dudroit pénal, 21 octobre 2011.5 Estonie, Parlem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>).6 Bulgarie, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).7 Croatie, Code pénal, 21 décembre <strong>2012</strong>.8 Malte, Services judiciaires (<strong>2012</strong>).9 Grèce, Réseau de signalem<strong>en</strong>t des viol<strong>en</strong>ces racistes(<strong>2012</strong>a) ; Human Rights Watch (<strong>2012</strong>).10 Grèce, Ministère de l’Ordre public <strong>et</strong> de la Protection descitoy<strong>en</strong>s (<strong>2012</strong>).En novembre <strong>2012</strong>, l’Espagne a r<strong>en</strong>forcé les systèmesactuels de collecte des données. Le Secrétaire généralchargé de l’immigration <strong>et</strong> de l’émigration au seindu Ministère de l’Emploi <strong>et</strong> de la Sécurité sociale <strong>et</strong>le Secrétaire d’État pour la sécurité du Ministère del’Intérieur ont publié conjointem<strong>en</strong>t un Manuel de formationdes forces de sécurité à l’id<strong>en</strong>tification <strong>et</strong> ausignalem<strong>en</strong>t des incid<strong>en</strong>ts racistes ou xénophobes 11 .<strong>Les</strong> modifications apportées au système de statistiquescriminelles perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t désormais aux forcesde sécurité espagnoles d’<strong>en</strong>registrer des statistiquessur les délits à caractère raciste ou xénophobe ainsique sur les délits motivés par l’intolérance religieuse,l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle, l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re <strong>et</strong> le handicap.Ces statistiques comport<strong>en</strong>t des données sur les caractéristiquesdes victimes <strong>et</strong> des contrev<strong>en</strong>ants ainsi quesur la nature <strong>et</strong> le lieu des crimes concernés.<strong>Les</strong> données relatives aux crimes racistes <strong>et</strong> antisémitesrecueillies <strong>et</strong> publiées par l’Association des chefs de lapolice couvrant l’Angl<strong>et</strong>erre, l’Irlande du Nord <strong>et</strong> le Paysde Galles inclu<strong>en</strong>t désormais des données recueilliespar la Police britannique des transports. Ces donnéesconcern<strong>en</strong>t des « délits perçus comme des crimes dehaine par la victime ou par toute autre personne » 12 .<strong>Les</strong> données publiées par les autorités compét<strong>en</strong>tesà travers les États membres de l’UE 13 indiqu<strong>en</strong>t unegrande fluctuation des crimes signalés motivés pardes s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts racistes, xénophobes, anti-Roms, antisémites,islamophobes/antimusulmans ou extrémistes(de droite) (voir les Tableaux 6.1 à 6.6).11 Espagne, Ministère de l’Emploi <strong>et</strong> de la Sécurité sociale(<strong>2012</strong>).12 Royaume-Uni, Association des chefs de la police (<strong>2012</strong>).13 Autriche, Ministère fédéral de l’Intérieur, Ag<strong>en</strong>ce fédéralede protection de l’État <strong>et</strong> de lutte antiterroriste (<strong>2012</strong>) ;Belgique, Police fédérale (<strong>2012</strong>) ; Croatie, Ministère del’Intérieur (<strong>2012</strong>) ; République tchèque, Ministère del’Intérieur (<strong>2012</strong>) ; Danemark, Service de sécurité <strong>et</strong> der<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts (2013) ; Finlande, Collège de police deFinlande (<strong>2012</strong>) ; France, CNCDH (<strong>2012</strong>) ; Allemagne,Ministère fédéral des Affaires étrangères (2010) <strong>et</strong>(<strong>2012</strong>) ; Allemagne, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>) ;Grèce, Réseau de signalem<strong>en</strong>t des viol<strong>en</strong>ces racistes(<strong>2012</strong>b) ; Irlande, Office pour la promotion de l’intégrationdes migrants (<strong>2012</strong>) ; Lituanie, Ministère de la Justice,Départem<strong>en</strong>t de la technologie de l’information <strong>et</strong> descommunications (<strong>2012</strong>a) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>b) ; Luxembourg, PoliceGrand-Ducale (<strong>2012</strong>) ; pour les Pays-Bas, voir : Tierolf, B.<strong>et</strong> Herm<strong>en</strong>s, N. (<strong>2012</strong>) ; Pologne, Police (<strong>2012</strong>) ; Pologne,Bureau du procureur général (<strong>2012</strong>) ; Espagne, Conseil pourla promotion de l’égalité de traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> la lutte contre lesdiscriminations fondées sur l’origine raciale ou <strong>et</strong>hnique(<strong>2012</strong>a) ; Slovaquie, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>) ; Suède,Conseil national de prév<strong>en</strong>tion de la criminalité (<strong>2012</strong>) ;Royaume-Uni, Association des chefs de la police (<strong>2012</strong>) ;Royaume-Uni, Ministère public <strong>et</strong> service du procureurgénéral (<strong>2012</strong>) ; Royaume-Uni, Ministère public (<strong>2012</strong>) ;Royaume-Uni, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>a) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>b) ;Royaume-Uni, Police d’Irlande du Nord (<strong>2012</strong>) ; Royaume-Uni, Gouvernem<strong>en</strong>t écossais (<strong>2012</strong>).196


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniqueDans l’analyse des t<strong>en</strong>dances, il convi<strong>en</strong>t de veiller à nepas confondre le nombre des crimes racistes, xénophobes<strong>et</strong> connexes signalé avec le taux de criminalité proprem<strong>en</strong>tdit. Il est largem<strong>en</strong>t admis que ce type de crime estconsidérablem<strong>en</strong>t sous-signalé (comme de nombreusesformes de criminalité <strong>en</strong>tre personnes), <strong>et</strong> les fluctuationsobservées d’une année à l’autre dans les États membresde l’UE peuv<strong>en</strong>t s’expliquer par les facteurs suivants : la définition de ces crimes <strong>en</strong> droit pénal ;des modifications apportées à l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t deces incid<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> de leurs caractéristiques ;la volonté des victimes <strong>et</strong>/ou témoins de signalerces incid<strong>en</strong>ts ; <strong>et</strong>le nombre réel de crimes racistes, xénophobes <strong>et</strong>connexes.<strong>Les</strong> Tableaux 6.1 à 6.6 doiv<strong>en</strong>t donc être interprétés commeétant indicatifs des fluctuations de la criminalité signalée.Ils ne reflèt<strong>en</strong>t pas la préval<strong>en</strong>ce de crimes racistes, xénophobes<strong>et</strong> connexes dans un État membre donné de l’UE.En ce qui concerne les États membres qui publi<strong>en</strong>t desdonnées concernant plus d’un préjugé, l’Autriche <strong>et</strong> laRépublique tchèque ont constaté une diminution d<strong>et</strong>outes les formes de crimes signalés <strong>en</strong>tre 2010 <strong>et</strong> 2011,tandis que le Danemark, les Pays-Bas, la Pologne <strong>et</strong>la Suède ont constaté une augm<strong>en</strong>tation dans chaquecatégorie (Tableau 6.1). L’Allemagne a connu une augm<strong>en</strong>tationdes crimes racistes, xénophobes <strong>et</strong> liés auxidéologies d’extrême-droite, mais une diminution descrimes antisémites. En Finlande, on a constaté uneaugm<strong>en</strong>tation des crimes racistes <strong>et</strong> islamophobes/antimusulmans, mais une diminution des crimes antisémites.<strong>Les</strong> crimes racistes, antisémites <strong>et</strong> extrémistessignalés <strong>en</strong> France sembl<strong>en</strong>t diminuer, alors que lescrimes islamophobes/antimusulmans sembl<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>ter.<strong>Les</strong> crimes racistes signalés sont <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tation<strong>en</strong> Belgique, tandis que le nombre des crimes liésà la contestation de l’Holocauste ou au révisionnismeest resté constant <strong>en</strong>tre 2010 <strong>et</strong> 2011. On notera queles données relatives à la Belgique couvr<strong>en</strong>t uniquem<strong>en</strong>tles incid<strong>en</strong>ts de contestation de l’Holocauste oude révisionnisme <strong>et</strong> doiv<strong>en</strong>t donc pas être interprétéescomme étant représ<strong>en</strong>tatives de la criminalité antisémitedans son <strong>en</strong>semble.Tableau 6.1 : Variation des crimes racistes, anti-Roms, antisémites, islamophobes/antimusulmans <strong>et</strong> motivéspar une idéologie extrémiste (de droite) officiellem<strong>en</strong>t signalés dans les États membres de l’UE<strong>en</strong>tre 2010 <strong>et</strong> 2011, données publiéesCrimes racistes Crimes anti-Roms Crimes antisémitesCrimes islamophobes/antimusulmansCrimes extrémistes(de droite)AT ↘ ↘ ↘ ↘BE ↗ =*CYCZ ↘ n/c ↘DE ↗ ↘ ↗DK ↗ ↗**ES↗FI ↗ ↘ ↗FR ↘ ↘ ↗ ↘IE↘LT↗LU↗NL ↗ ↗PL ↗ ↗SE ↗ ↗ ↗ ↗ ↗SKn/cUK ↘ n/cHR =Notes :Cases vides : pas de données recueillies ou publiées.* Criminalité <strong>en</strong>registrée – négationnisme <strong>et</strong> révisionnisme.** Compr<strong>en</strong>d les crimes motivés par l’extrémisme de droite ou de gauche.↗ indique une augm<strong>en</strong>tation des crimes <strong>en</strong>registrés.↘ indique une baisse des crimes <strong>en</strong>registrés.= indique qu’aucune variation n’a eu lieu <strong>en</strong>tre 2010 <strong>et</strong> 2011.n/c : données non comparables à l’année précéd<strong>en</strong>te.Source : FRA, <strong>2012</strong>197


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong><strong>Les</strong> Tableaux 6.2 à 6.6 donn<strong>en</strong>t une description plusdétaillée de l’évolution dans le temps des données officiellespubliées concernant les crimes racistes, anti-Roms,antisémites, islamophobes/antimusulmans <strong>et</strong> motivéspar une idéologie extrémiste (de droite) officiellem<strong>en</strong>tsignalés dans les États membres de l’UE. Il n’est pas possibl<strong>en</strong>i indiqué de faire des comparaisons directes <strong>en</strong>treles États membres dans ce contexte, toutes les variationsconstatées étant le refl<strong>et</strong> des pratiques <strong>en</strong> matière decollecte de données au niveau national.<strong>Les</strong> données prés<strong>en</strong>tées dans ces tableaux provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdes rapports officiels concernant les crimes motivéspar le racisme <strong>et</strong> la xénophobie, l’antisémitisme <strong>et</strong>l’extrémisme publiés par les autorités concernées 14 .C<strong>et</strong>te focalisation sur les rapports publiés reflète l’avisde la FRA selon lequel les données relatives à ces typesde crimes devrai<strong>en</strong>t être librem<strong>en</strong>t accessibles dans ledomaine public afin d’accroître la visibilité des crimesde haine dans l’UE <strong>et</strong> de contribuer ainsi à reconnaîtreles <strong>droits</strong> des victimes de ces crimes 15 .<strong>Les</strong> États membres prés<strong>en</strong>tant un nombre élevé decrimes racistes <strong>et</strong> de crimes connexes officiellem<strong>en</strong>tsignalés n’ont pas nécessairem<strong>en</strong>t le taux le plusélevé de ces crimes. Ces chiffres élevés témoign<strong>en</strong>tau contraire de la volonté <strong>et</strong> de la capacité de ces Étatsmembres d’<strong>en</strong>registrer l’incid<strong>en</strong>ce de c<strong>et</strong>te forme decriminalité <strong>et</strong> de publier les données <strong>en</strong> la matière.Inversem<strong>en</strong>t, on peut considérer que les États membresdans lesquels peu d’incid<strong>en</strong>ts sont signalés, <strong>en</strong>registrés<strong>et</strong> font l’obj<strong>et</strong> de poursuites ne rempliss<strong>en</strong>t pasleur devoir de lutter efficacem<strong>en</strong>t contre les crimesracistes <strong>et</strong> connexes.<strong>Les</strong> rapports officiels des ag<strong>en</strong>ces répressives <strong>et</strong> dessystèmes de justice pénale des États membres del’UE montr<strong>en</strong>t une diminution des crimes racistes officiellem<strong>en</strong>tsignalés <strong>en</strong>tre 2010 <strong>et</strong> 2011 <strong>en</strong> Autriche, <strong>en</strong>République tchèque, <strong>en</strong> France, <strong>en</strong> Irlande <strong>et</strong> dans toutle Royaume-Uni (Tableau 6.2). Ces rapports indiqu<strong>en</strong>t uneaugm<strong>en</strong>tation des crimes racistes signalés <strong>en</strong> Allemagne,au Danemark, <strong>en</strong> Finlande, <strong>en</strong> Lituanie, au Luxembourg,<strong>en</strong> Pologne <strong>et</strong> <strong>en</strong> Suède, une augm<strong>en</strong>tation du nombredes personnes condamnées pour crimes racistes <strong>en</strong>République tchèque <strong>et</strong> une augm<strong>en</strong>tation du nombre desmises <strong>en</strong> accusation pour « crimes racistes » <strong>en</strong> Écosse.<strong>Les</strong> autorités de deux États membres ont publié desdonnées relatives à la criminalité anti-Roms <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,à savoir la République tchèque <strong>et</strong> la Suède (Tableau 6.3).Ces données montr<strong>en</strong>t une augm<strong>en</strong>tation de la criminalitéanti-Roms <strong>en</strong>registrée <strong>en</strong> Suède <strong>en</strong>tre 2010 <strong>et</strong> 2011,tandis que la République tchèque a publié ces donnéespour la première fois <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. La police des Pays-Basrecueille des données relatives à la criminalité anti-Roms, mais il n’est plus possible d’extraire le nombrede crimes anti-Roms du rapport sur les actes criminelsde discrimination publié <strong>en</strong> <strong>2012</strong> pour le c<strong>en</strong>tre nationald’expertise policière sur la diversité 16 , ces données étantdésormais intégrées à des catégories génériques.Pratique <strong>en</strong>courageanteUnir ses forces pour lutter contre lesagressions antimusulmanes<strong>Les</strong> musulmans, l’un des plus grands groupesdéfinis par affiliation religieuse dans l’UE, sontsouv<strong>en</strong>t victimes d’abus racistes <strong>et</strong> xénophobes.<strong>Les</strong> preuves des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts islamophobes ouantimusulmans rest<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant souv<strong>en</strong>tanecdotiques, les mécanismes de collecte dedonnées perm<strong>et</strong>tant de pr<strong>en</strong>dre note de ce typede préjudice étant relativem<strong>en</strong>t rares.Un exemple de mécanisme de ce type est « TellMAMA » (Measuring and monitoring Anti-MuslimAttacks), un service public actif à l’échelledu Royaume-Uni <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant de mesurer<strong>et</strong> d’observer les agressions à l’<strong>en</strong>contre demusulmans. Il a été élaboré par Faith Matters,une organisation caritative « qui œuvre pourlutter contre l’extrémisme <strong>et</strong> créer des platesformesde dialogue <strong>en</strong>tre les communautésmusulmane, sikh, chréti<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> juive dans toutle Royaume-Uni ». « Tell MAMA » est financé <strong>en</strong>partie par le départem<strong>en</strong>t des Communautés <strong>et</strong>gouvernem<strong>en</strong>ts locaux. <strong>Les</strong> victimes d’agressionspeuv<strong>en</strong>t signaler celles-ci par divers moy<strong>en</strong>s, parexemple via le site intern<strong>et</strong> de Tell MAMA, partéléphone, par texto, par courrier électronique ouvia des plates-formes de réseaux sociaux commeFacebook ou Twitter.La Fondation pour la sécurité de la communauté(Community Security Trust), une organisationjuive britannique possédant une grandeexpéri<strong>en</strong>ce du signalem<strong>en</strong>t des crimesantisémites, siège au groupe consultatif de TellMAMA <strong>et</strong> l’a aidé à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place son systèmede collecte de données.En novembre <strong>2012</strong>, le Vice-Premier ministrea annoncé que l’État accorderait un financem<strong>en</strong>tsupplém<strong>en</strong>taire de 214 000 GBP (<strong>en</strong>viron266 000 EUR) à Tell MAMA pour sout<strong>en</strong>ir sesactivités. « Le signalem<strong>en</strong>t de ces incid<strong>en</strong>ts[à l’<strong>en</strong>contre des musulmans] donnera à la police,aux autorités <strong>et</strong> aux communautés concernées lesconnaissances nécessaires pour lutter contre lescrimes de haine <strong>en</strong> Grande-Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>trad’apporter le souti<strong>en</strong> nécessaire aux victimes ».Pour plus d’informations, voir : http://tellmamauk.org ;www.faith-matters.org ; www.thecst.org.uk14 Pour plus d’informations concernant les incid<strong>en</strong>ts de haine,voir égalem<strong>en</strong>t : OSCE/BIDDH (<strong>2012</strong>).15 FRA (<strong>2012</strong>c).16 Tierolf, B. <strong>et</strong> Herm<strong>en</strong>s, N. (<strong>2012</strong>), p. 10.198


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniqueEn ce qui concerne les crimes antisémites officiellem<strong>en</strong>tsignalés, les autorités d’Allemagne, d’Autriche,de Finlande, de France <strong>et</strong> de République tchèquefont état d’une diminution <strong>en</strong>tre <strong>2012</strong> <strong>et</strong> 2011,tandis que les Pays-Bas <strong>et</strong> la Suède signal<strong>en</strong>t uneaugm<strong>en</strong>tation (Tableau 6.4) 17 .<strong>Les</strong> autorités de cinq États membres de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne ont publié des données relatives à lacriminalité islamophobe / antimusulmane <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,à savoir l’Autriche, le Danemark, la Finlande, la France<strong>et</strong> la Suède (Tableau 6.5). <strong>Les</strong> autorités autrichi<strong>en</strong>nessignal<strong>en</strong>t une diminution de la criminalité islamophobe /antimusulmane signalée <strong>en</strong>tre 2010 <strong>et</strong> 2011 tandis queles autorités de France <strong>et</strong> de Suède font état d’une augm<strong>en</strong>tationau cours de la même période. En France,la Commission consultative nationale sur les <strong>droits</strong> del’homme (CNCDH) impute l’augm<strong>en</strong>tation importante dunombre d’actes <strong>et</strong> m<strong>en</strong>aces à l’<strong>en</strong>contre de musulmanssignalés au cours de la même période à l’applicationgénéralisée des règles d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t 18 , un signe clairde la mesure dans laquelle l’évolution des règles decomptage peut avoir une incid<strong>en</strong>ce sur l’analyse dest<strong>en</strong>dances de la criminalité signalée officiellem<strong>en</strong>t.Le taux de criminalité islamophobe / antimusulmane<strong>en</strong>registré <strong>en</strong> Finlande est resté stable au fil des années,avec 14 cas <strong>en</strong>registrés <strong>en</strong> 2009, 15 <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> 14 <strong>en</strong> 2011.<strong>Les</strong> autorités de sept États membres de l’UE ont publiédes données relatives aux crimes motivés par uneidéologie extrémiste, à savoir l’Allemagne, l’Autriche,le Danemark, la France, la Pologne, la Républiqu<strong>et</strong>chèque <strong>et</strong> la Suède (Tableau 6.6). L’Allemagne, leDanemark, la Pologne <strong>et</strong> la Suède ont fait état d’augm<strong>en</strong>tation,tandis que tous les autres États membressignal<strong>en</strong>t une diminution.Tableau 6.2 : T<strong>en</strong>dances des données officielles concernant les crimes racistes dans l’UE <strong>et</strong> <strong>en</strong> Croatie,2006–2011, données publiéesATBECYCZAutorité <strong>en</strong>registrante –Source des donnéesAg<strong>en</strong>ce fédérale de laprotection de l’État <strong>et</strong>du contre-terrorisme –VerfassungsschutzberichtAg<strong>en</strong>ce fédérale de laprotection de l’État <strong>et</strong>du contre-terrorisme –VerfassungsschutzberichtPolice fédérale – Statistiquespolicières sur la criminalitéPolice chypriote – Archivesdes données statistiquesMinistère de l’Intérieur,Départem<strong>en</strong>t thématiqueSécurité – Rapport annuel :Zpráva o problematiceextremism na území ČeskéRepublikyMinistère de l’Intérieur,Départem<strong>en</strong>t thématiqueSécurité – Rapport annuel :Zpráva o problematiceextremism na území ČeskéRepublikyMinistère de l’Intérieur,Départem<strong>en</strong>t thématiqueSécurité – Rapport annuel :Zpráva o problematiceextremism na území ČeskéRepublikyMinistère de l’Intérieur,Départem<strong>en</strong>t thématiqueSécurité – Rapport annuel :Zpráva o problematiceextremism na území ČeskéRepublikyDonnées <strong>en</strong>registrées 2006 2007 2008 2009 2010 2011Crimes commisDossiers transmisaux tribunaux : Statutd’interdiction ; loi pénalesur l’incitation à lahaine ; idéologie nazie ;autres délits pénaux.Crimes racistes <strong>et</strong>xénophobes <strong>en</strong>registréspar la policeDélits graves – incid<strong>en</strong>tsracistes <strong>et</strong>/ou affairesjudiciairesCrimes à motifs racistes- statistiques destribunauxPersonnes condamnéespour crimes à caractèreraciste – statistiquesdes tribunauxPersonnes poursuiviespour délits prés<strong>en</strong>tantdes élém<strong>en</strong>tsde racisme, dediscrimination <strong>et</strong>hniqueou de haine – Bureaudu procureur suprêmePersonnes accusées dedélits prés<strong>en</strong>tant desélém<strong>en</strong>ts de racisme, dediscrimination <strong>et</strong>hniqueou de haine – Bureau duprocureur suprême28 48↗419 752↗1 359 1 317↘18 3↘217 155↘96 72↘221 204↘192 197↗56↗835↗1 190↘6↗192↗97↗200↘185↘s.o. 64 37↘791↘1 084↘8↗178↘103↗194↘183↘1 040↗927↘32↗288↗96↘225↗213↗963↘995↗s.o.268↘158↗218↘209↘17 Pour plus d’informations concernant la situation del’antisémitisme dans l’UE, voir : FRA (<strong>2012</strong>a).18 France, CNCDH (<strong>2012</strong>), p. 76.199


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>DEDKELESFIFRIELTLUNLAutorité <strong>en</strong>registrante –Source des donnéesMinistère de l’Intérieur –VerfassungsschutzberichtOffice des Affairesétrangères – Bericht derBundesregierung über ihreM<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>rechtspolitikOffice des Affairesétrangères – Bericht derBundesregierung über ihreM<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>rechtspolitikService de sécurité <strong>et</strong> der<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts – Rapportannuel : Kriminelle forholdmed mulig ekstremistiskbaggrundRéseau d’observationdes viol<strong>en</strong>ces racistes –Communiqués de presseDonnées <strong>en</strong>registrées 2006 2007 2008 2009 2010 2011Délits pénaux viol<strong>en</strong>ts,xénophobes, politiquem<strong>en</strong>tmotivés liésà l’extrême-droiteCrimes racistes à motifspolitiquesCrimes xénophobesà motifs politiquesCrimes extrémistesprés<strong>en</strong>tant une motivationraciste possibleIncid<strong>en</strong>ts de viol<strong>en</strong>cesracistes – Système mis<strong>en</strong> place <strong>en</strong> octobre 2011Conseil pour la promotionde l’égalité de traitem<strong>en</strong>tDossiers prés<strong>en</strong>tant des<strong>et</strong> de la non-discriminationélém<strong>en</strong>ts racistes oufondées sur l’origine racialexénophobes <strong>en</strong>registrésou <strong>et</strong>hnique – Rapportpar le système nationalannuel : Informe anualde statistiques (Sistemasobre la situación de laestadístico de criminalidad)au Ministère dediscriminación y la aplicacióndel principio de igualdadl’Intérieurde trato por orig<strong>en</strong> racialo étnico <strong>en</strong> EspañaCollège de police deFinlande – Rapport annuel :Poliisin ti<strong>et</strong>oon tullutviharikollisuus SuomessaMinistère de l’Intérieur –Rapport annuel de laCommission consultativ<strong>en</strong>ationale des <strong>droits</strong> del’homme : La lutte contrele racisme, l’antisémitisme<strong>et</strong> la xénophobieCrimes racistes signalésà la policeActes <strong>et</strong> m<strong>en</strong>acesprés<strong>en</strong>tant un caractèreraciste ou xénophobeOffice c<strong>en</strong>tral desstatistiques – Site intern<strong>et</strong>Crimes racistes signalésde l’Office pour la promotionde l’intégration des migrantsMinistère de l’Intérieur –Site intern<strong>et</strong> duDépartem<strong>en</strong>t de latechnologie de l’information<strong>et</strong> des communicationsMinistère de l’Intérieur –Site intern<strong>et</strong> duDépartem<strong>en</strong>t de latechnologie de l’information<strong>et</strong> des communicationsMinistère de l’Intérieur –Site intern<strong>et</strong> duDépartem<strong>en</strong>t de latechnologie de l’information<strong>et</strong> des communicationsPolice luxembourgeoise –Rapport d’activité de laPolice grand-ducaleC<strong>en</strong>tre national d’expertisepolicière sur la diversité –CriminaliteitsbeelddiscriminatieDiscrimination fondéesur l’<strong>et</strong>hnicitéIncitation à la haineracialeIncitation à la hainefondée sur l’origine<strong>et</strong>hniqueDélits contre despersonnes, discriminationsracialesIncid<strong>en</strong>ts de discriminationcriminelle motivéepar le racisme484 414↘395↘351↘s.o. s.o. 423 428↗s.o. s.o. 3 048 2 564↘227 35↘113 * 73↘285↘433↗2 163↘62↘350↗484↗2 528↗s.o. s.o. s.o. s.o. s.o. 63**s.o. s.o. s.o. 93 92↘748 698↘923 723↘173 214↗1 163 * 1 385↗864↗172↘1 026↗128↘1 168↘886↘127↘70↗224↗1 229↗865↘s.o. s.o. s.o. s.o. 1 2↗s.o. s.o. s.o. s.o. 0 12↗s.o. s.o. s.o. s.o. 15 48↗14 17↗21↗28↗s.o. s.o. 898 762↘24↘774↘142↗40↗925↗200


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniquePLSESKUKAngl<strong>et</strong>erre,Pays deGalles <strong>et</strong>Irlandedu NordAngl<strong>et</strong>erre,Pays deGallesAutorité <strong>en</strong>registrante –Source des donnéesSite intern<strong>et</strong> du ProcureurgénéralPolice polonaise – statistiquessur la criminalitéDonnées <strong>en</strong>registrées 2006 2007 2008 2009 2010 2011Cas de crimes racistes<strong>et</strong>/ou xénophobes<strong>en</strong>registrés parle Procureur généralNombre de procédureslancées suite à desinsultes publiquesou à des agressionsfondées sur lanationalité, l’<strong>et</strong>hnicité,l’origine raciale oules convictionsConseil national suédois deprév<strong>en</strong>tion de la criminalité – Nombre de crimes deRapport annuel : Statistik haine xénophobes ouöver polisanmälningar med racistesid<strong>en</strong>tifierade hatbrottsmotivMinistère de l’Intérieur –Rapport m<strong>en</strong>suel statistiquesur la criminalité : Štatistikakriminality v Slov<strong>en</strong>skejrepublikeAssociation des chefs dela police – Nombre total decrimes de haine signaléspar les forces de policerégionalesHome Office – Donnéesannuelles concernant lesincid<strong>en</strong>ts racistesHome Office – Donnéesconcernant les crimesracistesMinistère de laJustice – Rapport statistiquebi<strong>en</strong>nal sur les incid<strong>en</strong>tsracistes <strong>et</strong> le systèmejudiciaire pénalMinistère de laJustice – Rapport statistiquebi<strong>en</strong>nal sur les incid<strong>en</strong>tsracistes <strong>et</strong> le systèmejudiciaire pénalBureau du Procureurnational (Crown ProsecutionService, CPS) – Rapportannuel : Hate crimes andcrimes against older peopleCrown ProsecutionService (CPS) – rapportannuel : Hate crimes andcrimes against older peopleBureau du Procureurnational (Crown ProsecutionService) – Rapport annuel :Hate crimes and crimesagainst older peopleNombre de personnespoursuivies <strong>et</strong> faisantl’obj<strong>et</strong> d’une <strong>en</strong>quêteconcernant un crimeà motivation racisteCrimes racistes <strong>en</strong>registrablesselon les règlesde comptage du HomeOffice – Année civileIncid<strong>en</strong>ts racistes<strong>en</strong>registrés par lapolice – année fiscale(avril à mars)Crimes de haineracistes – année fiscaleIncid<strong>en</strong>ts racistes<strong>en</strong>registrés par lapolice – année fiscaleDélits pénauxà motivation racialeou religieuse – annéefiscaleNombre de déf<strong>en</strong>deursr<strong>en</strong>voyés devant le CPSpar la police – crimes dehaine – délits aggravéspar des motivationsraciales – année fiscale48 41↘39 37↘2 189 2 489↗143*** 129***↘98↗53↗124↗46↘4 224* 4 116↘218* 79↘146↗43↘3 786↘53↘s.o. s.o. s.o. 43 426 39 311↘62 071 58 445↘55 714↘55 134****↘51 585****↗272↗66↗3 936↗97* ,***35 875*(y comprisdonnéesde la Policebritanniquedestransports)47 648****↘s.o. s.o. s.o. s.o. s.o. 35 81662 07158 445↘42 554 38 351↘13 201***** 12 996*****↘55 714↘36 762↘11 845*****↘54 872↘35 705↘12 927*****↗Nombre de cas ayantfait l’obj<strong>et</strong> de poursuitespar le CPS – crimes de 11 713***** 13 008***** 11 624***** 12 131*****haine – délits aggravéspar des motivationsraciales – année fiscale↘↘↗Nombre de casayant fait l’obj<strong>et</strong> depoursuites avec succèspar le CPS – crimes dehaine – délits aggravéspar des motivationsraciales – année fiscale9 071***** 9 115*****↗8 673*****↘9 214*****↗51 187↘31 486↘s.o.s.o.13 038* 12 537↘12 711* 11 774↘10 566* 9 933↘201


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Irlandedu NordÉcosseHRAutorité <strong>en</strong>registrante –Source des donnéesPolice d’Irlande duNord – Bull<strong>et</strong>in annuel surles t<strong>en</strong>dances des incid<strong>en</strong>ts<strong>et</strong> crimes motivés par lahainePolice d’Irlande duNord – Bull<strong>et</strong>in annuel surles t<strong>en</strong>dances des incid<strong>en</strong>ts<strong>et</strong> crimes motivés par lahainePolice écossaise – Bull<strong>et</strong>instatistique, série« Criminalité <strong>et</strong> justice »Police écossaise – Bull<strong>et</strong>instatistique, série« Criminalité <strong>et</strong> justice »Police écossaise – Bull<strong>et</strong>instatistique, série« Criminalité <strong>et</strong> justice »Ministère public <strong>et</strong> servicedu Procureur généralMinistère de l’Intérieur –Pregled temeljnihsigurnosnih pokazateljai rezultata radaDonnées <strong>en</strong>registrées 2006 2007 2008 2009 2010 2011Incid<strong>en</strong>ts motivés parla haine – haine raciste(année fiscale)Crimes motivés par lahaine – haine raciste(année fiscale)Délits aggravés par unemotivation raciale –année fiscaleIncid<strong>en</strong>tsracistes – année fiscaleCrimes racistes – annéefiscaleMises <strong>en</strong> accusationpour crimesracistes – année fiscaleDélits criminels,discriminations racialesou autres signalées1 047 976↘861 757↘s.o. 4 5435 1246 4395 322↗6 654↗4 361 4 365↗9 5↘990↗771↗4 564↗5 247↘6 676↗4 334↘8↗1 038↗712↘4 513↘5 145↘6 617↘4 320↘6↘842↘531↘4 173↘4 960↘6 470↘4 178↘11↗696↘458↘3 468↘4 907↘6 169↘4 518↗11=Notes :Des comparaisons sont uniquem<strong>en</strong>t possibles au sein d’un même État, <strong>et</strong> non <strong>en</strong>tre États membres de l’UE. En ce quiconcerne le Royaume-Uni, il n’est pas possible de comparer les données recueillies dans les quatre nations (Angl<strong>et</strong>erre,Écosse, Irlande du Nord, Pays de Galles), chacune utilisant des règles de comptage différ<strong>en</strong>tes.* Données non comparables avec les années précéd<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> raison d’une modification de la procédured’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t.** Données couvrant la période du 1 er octobre 2011 au 31 décembre 2011.*** Crimes à motifs racistes <strong>et</strong> extrémistes.**** <strong>Les</strong> données relatives à la période antérieure à l’année fiscale 2009/10 reproduis<strong>en</strong>t les données du Ministère de laJustice reproduites dans ce tableau. <strong>Les</strong> données relatives aux incid<strong>en</strong>ts racistes <strong>en</strong> Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> au Pays de Gallespubliées par le Home Office <strong>en</strong> septembre <strong>2012</strong> donn<strong>en</strong>t des totaux différ<strong>en</strong>ts par rapport aux données publiéespar le Ministère de la Justice concernant les incid<strong>en</strong>ts racistes <strong>en</strong> Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> au Pays de Galles.***** Crimes de haine avec circonstance aggravante de haine raciste ou religieuse.↗ indique une augm<strong>en</strong>tation des crimes <strong>en</strong>registrés.↘ indique une baisse des crimes <strong>en</strong>registrés.= indique qu’aucune variation n’a eu lieu <strong>en</strong>tre 2006 <strong>et</strong> 2011.Source : FRA, <strong>2012</strong>, compilation fondée sur des rapports publiés par les institutions dont il fait référ<strong>en</strong>ce dans le Tableau 6.2Tableau 6.3 : T<strong>en</strong>dances des données officielles concernant les crimes anti-Roms dans l’UE,2006–2011, données publiéesCZNLSEAutorité <strong>en</strong>registrante – Source des données Données <strong>en</strong>registrées 2006 2007 2008 2009 2010 2011Ministère de l’Intérieur, Départem<strong>en</strong>tthématique Sécurité – Rapport annuel :Zpráva o problematice extremism na územíČeské RepublikyC<strong>en</strong>tre national d’expertise policière sur ladiversité – Criminaliteitsbeeld discriminatieConseil national suédois de prév<strong>en</strong>tion dela criminalité – Rapport annuel : Statistiköver polisanmälningar med id<strong>en</strong>tifieradehatbrottsmotivCrimes motivés par lahaine <strong>en</strong>vers les RomsIncid<strong>en</strong>ts dediscriminationcriminelle anti-RomsNombre de crimes dehaine anti-Romss.o. s.o. s.o. s.o. s.o. 69s.o. s.o. 0 1↗s.o. s.o. 178 163↘4↗145↘s.o.184↗Notes : Des comparaisons sont uniquem<strong>en</strong>t possibles au sein d’un même État, <strong>et</strong> non <strong>en</strong>tre États membres de l’UE.↗ indique une augm<strong>en</strong>tation des crimes <strong>en</strong>registrés.↘ indique une baisse des crimes <strong>en</strong>registrés.Source : FRA, <strong>2012</strong>, compilation fondée sur des rapports publiés par les institutions dont il fait référ<strong>en</strong>ce dans le Tableau 6.3202


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniqueTableau 6.4 : T<strong>en</strong>dances des données officielles concernant les crimes antisémites dans l’UE,2006–2011, données publiéesATBECZDEDKFIFRNLLTSEUKAngl<strong>et</strong>erre,Pays de Galles<strong>et</strong> Irlande duNordAutorité <strong>en</strong>registrante –Source des donnéesAg<strong>en</strong>ce fédérale de la protectionde l’État <strong>et</strong> du contre-terrorisme– VerfassungsschutzberichtPolice fédérale – Statistiquespolicières sur la criminalitéMinistère de l’Intérieur, Départem<strong>en</strong>tthématique Sécurité– Rapport annuel : Zprávao problematice extremism naúzemí České RepublikyMinistère de l’Intérieur –VerfassungsschutzberichtOffice des Affaires étrangères– Bericht der Bundesregierungüber ihreM<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>rechtspolitikService de sécurité <strong>et</strong> de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts– Rapport annuel :Kriminelle forhold med muligekstremistisk baggrundCollège de police de Finlande –rapport annuel : Poliisin ti<strong>et</strong>oontullut viharikollisuus SuomessaMinistère de l’Intérieur –Rapport annuel de la Commissionconsultative nationale des<strong>droits</strong> de l’homme : La luttecontre le racisme, l’antisémitisme<strong>et</strong> la xénophobieC<strong>en</strong>tre national d’expertisepolicière sur la diversité –CriminaliteitsbeelddiscriminatieOffice du Procureur général –Rapport périodique : Daugėjanusikalstamų veikų asm<strong>en</strong>slygiateisiškumui ir sąžinėslaisveiConseil national suédois deprév<strong>en</strong>tion de la criminalité– Rapport annuel : Statistiköver polisanmälningar medid<strong>en</strong>tifierade hatbrottsmotivAssociation des chefs de lapolice – Nombre total de crimeshaine signalés par les forces depolice régionalesDonnées<strong>en</strong>registréesCrimes commisCriminalité <strong>en</strong>registrée– négationnisme<strong>et</strong> révisionnismeDélits antisémitesDélits pénaux antisémitespolitiquem<strong>en</strong>tmotivés liésà l’extrême-droiteCrimes antisémitesà motifs politiquesCrimes extrémistesà l’<strong>en</strong>contre de juifsCrimes antisémitessignalés à la policeActes <strong>et</strong> m<strong>en</strong>acesà caractèreantisémiteIncid<strong>en</strong>ts de discriminationcriminellefondée surl’antisémitismeCas d’antisémitisme– <strong>en</strong>quêtesavant procèsNombre de crimesde haine à caractèreantisémiteCrimes antisémites<strong>en</strong>registrablesselon les règles decomptage du HomeOffice – Année civile2006 2007 2008 2009 2010 20118 15↗1 4↗14 18↗1 636 1 541↘s.o.s.o.23↗9↗27↗1 477↘1 55912↘11↗48↗1 502↗1 690↗27↗2↘28↘1 166↘1 268↘16↘2=18↘1 162↘1 239↘s.o. s.o. s.o. s.o. s.o. 5s.o. s.o. 1 10↗571 402↘459↗s.o. s.o. 141↗815↗209↗4↘466↘286↗6↗389↘298↗s.o. s.o. s.o. 6 9* s.o.134 118↘159** 250↗161↘s.o. s.o. s.o. 703 488↘194↗440Notes :Des comparaisons sont uniquem<strong>en</strong>t possibles au sein d’un même État, <strong>et</strong> non <strong>en</strong>tre États membres de l’UE.* Quatre premiers mois de 2011.** Données non comparables avec les années précéd<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> raison d’une modification de la procédured’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t.*** Inclut les données de la Police britannique des transports.↗ indique une augm<strong>en</strong>tation des crimes <strong>en</strong>registrés.↘ indique une baisse des crimes <strong>en</strong>registrés.Source : FRA, <strong>2012</strong>, compilation fondée sur des rapports publiés par les institutions dont il fait référ<strong>en</strong>ce dans le Tableau 6.4203


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 6.5 : T<strong>en</strong>dances des données officielles concernant les crimes islamophobes/antimusulmans dans l’UE,2006–2011, données publiéesATDKFIFRNLSEAutorités <strong>en</strong>registrantes – Source desdonnéesAg<strong>en</strong>ce fédérale de la protection del’État <strong>et</strong> du contre-terrorisme –VerfassungsschutzberichtService de sécurité <strong>et</strong> der<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts – Rapport annuel :Kriminelle forhold med muligekstremistisk baggrundCollège de police de Finlande –rapport annuel : Poliisin ti<strong>et</strong>oon tullutviharikollisuus SuomessaMinistère de l’Intérieur – Rapportannuel de la Commission consultativ<strong>en</strong>ationale des <strong>droits</strong> de l’homme : Lalutte contre le racisme, l’antisémitisme<strong>et</strong> la xénophobieC<strong>en</strong>tre national d’expertise policièresur la diversité – CriminaliteitsbeelddiscriminatieConseil national suédois de prév<strong>en</strong>tionde la criminalité – Rapport annuel :Statistik över polisanmälningar medid<strong>en</strong>tifierade hatbrottsmotivDonnées <strong>en</strong>registrées 2006 2007 2008 2009 2010 2011Crimes commisCrimes extrémistesà l’<strong>en</strong>contre de musulmansCrimes islamophobes/antimusulmans signalésà la policeActes <strong>et</strong> m<strong>en</strong>aces à caractèreantimusulmanIncid<strong>en</strong>ts de discriminationcriminelle motivée parl’islamophobieNombre de crimes de haineà caractère islamophobes.o.2 12↗s.o.8 4↘s.o. s.o. s.o. s.o. s.o. 11s.o. 1417↗14↘15↗s.o. s.o. s.o. s.o. 116n/a n/a 116252206↘96↘272* 194↘93↘272↗14↘155↗n/a278↗Notes :Des comparaisons sont uniquem<strong>en</strong>t possibles au sein d’un même État, <strong>et</strong> non <strong>en</strong>tre États membres de l’UE.* Données non comparables avec les années précéd<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> raison d’une modification de la procédure d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t.↗ indique une augm<strong>en</strong>tation des crimes <strong>en</strong>registrés.↘ indique une baisse des crimes <strong>en</strong>registrés.Source : FRA, <strong>2012</strong>, compilation fondée sur des rapports publiés par les institutions dont il fait référ<strong>en</strong>ce dans le Tableau 6.5Tableau 6.6 : T<strong>en</strong>dances des données officielles concernant les crimes extrémistes (de droite) dans l’UE,2006–2011, données publiéesATCZDEDKFRNLPLAutorité <strong>en</strong>registrante –Source des donnéesAg<strong>en</strong>ce fédérale de laprotection de l’État <strong>et</strong> du contr<strong>et</strong>errorisme– VerfassungsschutzberichtMinistère de l’Intérieur, Départem<strong>en</strong>tthématique Sécurité – Rapport annuel :Zpráva o problematice extremism naúzemí České RepublikyMinistère del’Intérieur – VerfassungsschutzberichtService de sécurité <strong>et</strong> der<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts – Rapport annuel :Kriminelle forhold med muligekstremistisk baggrundMinistère de l’Intérieur – Rapportannuel de la Commission consultativ<strong>en</strong>ationale des <strong>droits</strong> de l’hommeC<strong>en</strong>tre national d’expertise policièresur la diversité – CriminaliteitsbeelddiscriminatiePolice polonaise – statistiques sur lacriminalitéDonnées <strong>en</strong>registrées 2006 2007 2008 2009 2010 2011Crimes commis 204Crimes à caractèreextrémisteDélits criminelsà motivation politique –de droiteIncid<strong>en</strong>ts motivéspar les positionsextrémistesde leurs auteurs*Actes <strong>et</strong> m<strong>en</strong>aces deviol<strong>en</strong>ce attribuésformellem<strong>en</strong>t à desextrémistes de droiteIncid<strong>en</strong>ts dediscriminationcriminelle motivéepar le fascisme oul’extrémisme de droiteNombre de procédureslancées pour déf<strong>en</strong>sepublique du fascisme<strong>et</strong> incitation à la haine280↗248 196↘17 597 17 176↘333↗217↗19 894↗s.o.265↗18 750↘s.o. s.o. s.o. 6426s.o.5026=s.o.70↗37↗25↘85 113↗63↘53↘335–252↘15 905↘37↘25=134↗46↘282↘238↘16 142↗78↗17↘s.o.86↗204


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniqueSESKAutorité <strong>en</strong>registrante –Source des donnéesConseil national suédois de prév<strong>en</strong>tionde la criminalité – Rapport annuel :Statistik över polisanmälningar medid<strong>en</strong>tifierade hatbrottsmotivMinistère de l’Intérieur – Rapportm<strong>en</strong>suel statistique sur la criminalité :Štatistika kriminality v Slov<strong>en</strong>skejrepublikeDonnées <strong>en</strong>registrées 2006 2007 2008 2009 2010 2011Nombre de crimesde haine motivés parl’idéologieNombre de personnespoursuivies <strong>et</strong> faisantl’obj<strong>et</strong> d’une <strong>en</strong>quêteconcernant un crimeà motivation raciste304408↗695**555↘444↘517↗s.o.*** s.o.*** s.o. s.o. 51 s.o.***Notes :Des comparaisons sont uniquem<strong>en</strong>t possibles au sein d’un même État, <strong>et</strong> non <strong>en</strong>tre États membres de l’UE.* Compr<strong>en</strong>d les crimes motivés par l’extrémisme de droite ou de gauche.** Données non comparables avec les années précéd<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> raison d’une modification de la procédured’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t.*** <strong>Les</strong> données relatives aux crimes extrémistes sont regroupées dans la catégorie des crimes racistes (voir le Tableau 6.3).↗ indique une augm<strong>en</strong>tation des crimes <strong>en</strong>registrés.↘ indique une baisse des crimes <strong>en</strong>registrés.= indique qu’aucune variation n’a eu lieu <strong>en</strong>tre 2006 <strong>et</strong> 2011.Source : FRA, <strong>2012</strong>, compilation fondée sur des rapports publiés par les institutions dont il fait référ<strong>en</strong>ce dans le Tableau 6.6Sur la base des données prés<strong>en</strong>tées aux Tableaux 6.2à 6.6, on peut classer les systèmes de collecte dedonnées officielles des États membres concernant lescrimes à motifs racistes, antisémites, islamophobes/antimusulmans <strong>et</strong> extrémistes (de droite) <strong>en</strong> troisgrandes catégories (Tableau 6.7) selon la portée <strong>et</strong> latranspar<strong>en</strong>ce des données <strong>en</strong>registrées :Données limitées – la collecte de données se limiteà un p<strong>et</strong>it nombre d’incid<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> les données nesont généralem<strong>en</strong>t pas publiées.Collecte correcte – différ<strong>en</strong>ts motifs sont <strong>en</strong>registrés<strong>et</strong> les données sont généralem<strong>en</strong>t publiées.Collecte exhaustive – différ<strong>en</strong>ts motifs sont <strong>en</strong>registrés,de même que les caractéristiques des victimes<strong>et</strong> des auteurs <strong>en</strong> cas de victimisation criminelle,<strong>et</strong> de même que les types de crimes commis(par exemple meurtre, agression, m<strong>en</strong>ace). <strong>Les</strong>données sont toujours publiées.Tableau 6.7 : Statut des systèmes de collecte de données sur les crimes racistes, anti-Roms, antisémites,islamophobes/antimusulmans <strong>et</strong> extrémistes (de droite) dans les États membres de l’UE,décembre <strong>2012</strong>Données limitées Collecte correcte Collecte exhaustiveBulgarie Allemagne FinlandeChypre Autriche Pays-BasEstonie Belgique Royaume-UniGrèce Danemark SuèdeHongrieItalieL<strong>et</strong>tonieLuxembourgMaltePortugalRoumanieSlovénieSource : FRA, <strong>2012</strong>EspagneFranceIrlandeLituaniePologneRépublique tchèqueSlovaquieCroatie205


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>ACTIVITÉ DE LA FRALutte contre les crimes de haine<strong>Les</strong> viol<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> les crimes motivés par le racisme, la xénophobie, l’intolérance religieuse ou par le handicap,l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle ou l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re de la personne visée, souv<strong>en</strong>t appelés « crimes de haine », rest<strong>en</strong>tune réalité quotidi<strong>en</strong>ne à travers l’UE, comme <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>t systématiquem<strong>en</strong>t les données recueillies parla FRA <strong>et</strong> par d’autres organisations intergouvernem<strong>en</strong>tales telles que le Bureau des institutions démocratiques<strong>et</strong> des <strong>droits</strong> de l’homme (BIDDH) de l’OSCE. Ces crimes port<strong>en</strong>t atteinte non seulem<strong>en</strong>t à leur victime, mais aussiaux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, <strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier à la dignité humaine <strong>et</strong> au principe de non-discrimination.Le 29 novembre <strong>2012</strong>, la FRA <strong>et</strong> l’Intergroupe contre le racisme <strong>et</strong> pour la diversité du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>ont organisé conjointem<strong>en</strong>t une table ronde au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> à Bruxelles, où ils ont été rejoints par laCommission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> le BIDDH pour une discussion consacrée aux crimes de haine.C<strong>et</strong>te table ronde avait pour objectif de réfléchir à la situation des crimes de haine dans l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong>de lancer un débat sur des initiatives pratiques <strong>en</strong>visageables pour lutter contre les crimes de haine <strong>et</strong> sur leréexam<strong>en</strong> de la décision-cadre sur le racisme <strong>et</strong> la xénophobie.Le panel de discussion a rassemblé la FRA <strong>et</strong> des acteurs institutionnels clés dans la lutte contre les crimes dehaine dans l’UE <strong>et</strong> au-delà : le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne, le BIDDH, les organismes depromotion de l’égalité <strong>et</strong> les organisations de la société civile luttant contre les crimes de haine dans différ<strong>en</strong>tsdomaines tels que le racisme, la xénophobie, les LGBT <strong>et</strong> le handicap.La table ronde a conclu que l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> ses États membres pouvai<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre des mesures législatives,politiques <strong>et</strong> pratiques pour augm<strong>en</strong>ter la visibilité des crimes de haine <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tre à leurs victimes d’obt<strong>en</strong>irréparation. La table ronde a égalem<strong>en</strong>t permis de r<strong>en</strong>forcer la coopération <strong>en</strong>tre les institutions europé<strong>en</strong>nes,les organisations internationales <strong>et</strong> les organisations de la société civile dans le but de combattre efficacem<strong>en</strong>t<strong>et</strong> résolum<strong>en</strong>t les crimes de haine.Pour plus d’informations, voir : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/news/<strong>2012</strong>/fra-pres<strong>en</strong>ts-hate-crime-reports-european-parliam<strong>en</strong>t6.2. Évolutions <strong>en</strong> matièred’extrémisme dans l’UE<strong>en</strong> <strong>2012</strong>Lorsqu’on examine les données prés<strong>en</strong>tées dans lasection précéd<strong>en</strong>te, il convi<strong>en</strong>t de garder à l’esprit queles crimes motivés par le racisme, la xénophobie <strong>et</strong>les intolérances connexes ne sont pas nécessairem<strong>en</strong>tcommis par des personnes appart<strong>en</strong>ant à des groupem<strong>en</strong>tsextrémistes. « La plupart des cas d’agressionsou de m<strong>en</strong>aces [à l’<strong>en</strong>contre de personnes appart<strong>en</strong>antà des groupes minoritaires ou <strong>et</strong>hniques] n’ont pas étécommis par des membres de groupes d’extrême-droite.Dans les cas d’agressions ou de m<strong>en</strong>aces, seules 13 %des victimes d’origine turque <strong>et</strong> 12 % des victimes roms,par exemple, ont id<strong>en</strong>tifié leurs agresseurs commedes membres de groupes d’extrême droite », selon lesrecherches m<strong>en</strong>ées par la FRA sur les minorités <strong>en</strong> tantque victimes de la criminalité 19 .On trouve pourtant dans l’<strong>en</strong>semble de la populationcertains élém<strong>en</strong>ts d’idéologie d’extrême-droite <strong>et</strong>certaines des attitudes intolérantes qui y sont associées,comme le montr<strong>en</strong>t des recherches effectuées19 FRA (<strong>2012</strong>b), p. 3.<strong>en</strong> Allemagne 20 , Autriche 21 , France 22 , Slovaquie 23 <strong>et</strong> <strong>en</strong>Suède 24 . <strong>Les</strong> attitudes racistes <strong>et</strong> xénophobes dans lesÉtats membres se détourn<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant des traits biologiquesou des thèses « traditionnelles » de suprématie<strong>et</strong> sont de plus <strong>en</strong> plus guidées par des considérationsculturelles <strong>et</strong> par l’intolérance de la différ<strong>en</strong>ce, comme<strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>t par exemple les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts anti-Roms,antisémites, antimusulmans ou anti-immigrants 25 .Dans ces cas, les attitudes racistes <strong>et</strong> xénophobes sontl’expression du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t que les Roms, les juifs, lesmusulmans ou les immigrés ne sont pas capables ourefus<strong>en</strong>t de s’intégrer à la société <strong>et</strong> qu’ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tune m<strong>en</strong>ace pour celle-ci 26 .La banalisation des élém<strong>en</strong>ts d’idéologie d’extrêmedroitedans la sphère publique se manifeste au traversdes États membres de l’UE. En Autriche, par exemple,l’Ag<strong>en</strong>ce fédérale de la protection de l’État <strong>et</strong> du contr<strong>et</strong>errorismeindique que « sur les 341 personnes ayantfait l’obj<strong>et</strong> d’un rapport <strong>en</strong> 2011, 29 appart<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à unmilieu d’extrême-droite. Pour les 312 autres, soit 91,5 %20 Decker, O. <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>) ; voir égalem<strong>en</strong>t : FRA (<strong>2012</strong>c).21 Autriche, Ministère de l’Intérieur, Ag<strong>en</strong>ce fédérale de laprotection de l’État <strong>et</strong> du contre-terrorisme (<strong>2012</strong>).22 France, CNCDH (<strong>2012</strong>).23 Gallová Kriglerová, E. <strong>et</strong> Kadlečíková, J. (<strong>2012</strong>).24 Suède, Chancellerie (<strong>2012</strong>).25 Voir : FRA (<strong>2012</strong>a).26 Voir égalem<strong>en</strong>t : Hickman, M. J. <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>) ; Nickels, H.C.<strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>a) ; Nickels, H.C. <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>b).206


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniquedes personnes ayant fait l’obj<strong>et</strong> d’un rapport, les faits nesont pas imputables au milieu de l’extrême-droite » 27 .De même, bi<strong>en</strong> qu’il soit difficile d’établir un profil précisdes auteurs de ces actes, la CNCDH <strong>en</strong> France affirmeque les jeunes défavorisés profèr<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t desm<strong>en</strong>aces racistes ou xénophobes qui ne repos<strong>en</strong>t suraucune motivation idéologique réelle. La CNCDH montreque les actes de vandalisme sous la forme de symbolesou de slogans associés à l’idéologie d’extrême-droite,par exemple, ne sont pas nécessairem<strong>en</strong>t commis pardes personnes appart<strong>en</strong>ant aux milieux extrémistes 28 .En Grèce, le succès électoral remporté <strong>en</strong> juin <strong>2012</strong>par le parti « Aube dorée » (Χρυσή Αυγή), qui comporteun ag<strong>en</strong>da ultra-nationaliste compr<strong>en</strong>ant desélém<strong>en</strong>ts anti-immigration <strong>et</strong> anti-étrangers, est marquant.Alors que ce parti n’avait remporté que 0,3 %des suffrages lors des élections législatives de 2009<strong>et</strong> n’était pas représ<strong>en</strong>té au parlem<strong>en</strong>t, il a remporté7 % des voix lors des élections de juin <strong>2012</strong> <strong>et</strong> 18 siègesau parlem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ant le quatrième parti <strong>en</strong>termes de représ<strong>en</strong>tation.Le parti Aube dorée a m<strong>en</strong>é des programmes d’aidesociale excluant les non-Grecs 29 <strong>et</strong> aurait approuvé desagressions à l’<strong>en</strong>contre d’immigrés 30 , mais ceci n’a pasaffecté sa popularité. Au contraire, selon un sondagepublié <strong>en</strong> octobre <strong>2012</strong>, il bénéficiait alors du souti<strong>en</strong>de 21 % de la population 31 , n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t plus que les 7 %des scrutins qu’il avait remportés quatre mois auparavantlors des législatives. Ceci pourrait témoignerde la portée d’une idéologie ultra-nationaliste <strong>et</strong> dela m<strong>en</strong>ace que cela pourrait constituer pour les <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.Le gouvernem<strong>en</strong>t grec a pris une série des mesurespour contrecarrer les phénomènes racistes qui aurai<strong>en</strong>tété influ<strong>en</strong>cés par la montée appar<strong>en</strong>te d’idéologiesextrémistes, comme par exemple la surveillance systématiquede la viol<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> des crimes racistes, ainsique de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place des proj<strong>et</strong>s financés par leFonds europé<strong>en</strong> d’intégration visant à lutter contre leracisme <strong>et</strong> à <strong>en</strong>courager une société multiculturelle <strong>et</strong>la compréh<strong>en</strong>sion mutuelle <strong>en</strong>tre les cultures. L’un deces proj<strong>et</strong>s, le « Programme de médiation interculturelledans certains hôpitaux d’Athènes <strong>et</strong> de Thessalonique »a « facilité la communication <strong>en</strong>tre les immigrés <strong>et</strong> lepersonnel hospitalier, ce qui a permis de réduire les27 Autriche, Ministère de l’Intérieur, Ag<strong>en</strong>ce fédérale de laprotection de l’État <strong>et</strong> du contre-terrorisme (<strong>2012</strong>), p. 14.28 France, CNCDH (<strong>2012</strong>).29 Voir, par exemple, Réseau europé<strong>en</strong> pour l’égalité des <strong>droits</strong><strong>et</strong> la diversité (<strong>2012</strong>).30 Human Rights Watch (<strong>2012</strong>).31 Public Issue (<strong>2012</strong>).mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus d’origine culturelle <strong>et</strong> de favoriser un accèsnon discriminatoire aux services publics de santé » 32 .Le Front National, <strong>en</strong> France, est un autre parti auxt<strong>en</strong>dances anti-immigrés, xénophobes <strong>et</strong> antimusulmanesqui a progressé de manière significative depuisles dernières élections législatives. Lors des électionsà l’Assemblée nationale de <strong>2012</strong>, ce parti a remporté13,6 % des suffrages <strong>et</strong> deux sièges ; lors des précéd<strong>en</strong>tesélections <strong>en</strong> 2007, il avait réuni 4,3 % dessuffrages <strong>et</strong> n’avait remporté aucun siège. D’autrespartis aux t<strong>en</strong>dances similaires ont pourtant perdu desvoix lors d’élections <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t le Partijvoor de Vrijheid aux Pays-Bas, dont le résultat électorala chuté de 15,5 % <strong>en</strong> 2010 à 10,1 % <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. EnSlovaquie, le parti Slov<strong>en</strong>ská Národná Strana a perduses neuf sièges au parlem<strong>en</strong>t.Parallèlem<strong>en</strong>t à la banalisation de certains élém<strong>en</strong>tsd’idéologie d’extrême-droite, les actes viol<strong>en</strong>ts desmembres actifs des milieux d’extrême-droite continu<strong>en</strong>tde représ<strong>en</strong>ter une m<strong>en</strong>ace, comme le montrele rapport annuel d’Europol sur le terrorisme dans l’UE 33 .Ces groupes ont de plus <strong>en</strong> plus recours aux platesformes<strong>en</strong> ligne pour diffuser leurs idées 34 . Comme lefait observer Jud<strong>en</strong>dschutz.n<strong>et</strong>, une organisation nongouvernem<strong>en</strong>tale qui observe l’extrémisme de droite<strong>en</strong> ligne, « les extrémistes de droite int<strong>en</strong>sifi<strong>en</strong>t leursactions d’agitation dans les services de médias sociaux.La raison <strong>en</strong> est que les sites de médias sociaux suscit<strong>en</strong>tun intérêt croissant, notamm<strong>en</strong>t parmi les jeunesqui sont leur principal public cible <strong>et</strong> leurs utilisateursles plus ferv<strong>en</strong>ts. » 356.3. Développem<strong>en</strong>tsconcernant la collectedes données relativesà l’<strong>et</strong>hnicitéL’élaboration de politiques perm<strong>et</strong>tant de combattreefficacem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> résolum<strong>en</strong>t la discrimination <strong>et</strong>hniqu<strong>en</strong>écessite des données fiables <strong>et</strong> comparables, <strong>et</strong>notamm<strong>en</strong>t des données v<strong>en</strong>tilées selon l’<strong>et</strong>hnicitédéclarée des personnes concernées. L’Eurobaromètrespécial sur la discrimination dans l’UE <strong>en</strong> <strong>2012</strong> confirmela nécessité de ces données, puisqu’il montre que la32 Pour plus d’informations, voir : http://ec.europa.eu/dgs/home-affairs/financing/fundings/projects/stories/greece_eif_01_<strong>en</strong>.htm.33 Europol (<strong>2012</strong>), p. 28–29. Voir égalem<strong>en</strong>t : Républiqu<strong>et</strong>chèque, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>) ; Fek<strong>et</strong>e, L. (<strong>2012</strong>) ;Organisation d’aide aux réfugiés (<strong>2012</strong>).34 Bartl<strong>et</strong>t <strong>et</strong> al. (2011) ; Bartl<strong>et</strong>t <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>a) ; Bartl<strong>et</strong>t <strong>et</strong>al. (<strong>2012</strong>b) ; Bartl<strong>et</strong>t <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>c) ; Bartl<strong>et</strong>t <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>d) ;Bartl<strong>et</strong>t <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>e) ; Bartl<strong>et</strong>t <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>f) ; Suède,Chancellerie (<strong>2012</strong>).35 Jug<strong>en</strong>dschutz.n<strong>et</strong> (<strong>2012</strong>), p. 1.207


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>discrimination fondée sur l’origine <strong>et</strong>hnique est la formede discrimination la plus répandue dans l’UE : « si, <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne, 3 % des Europé<strong>en</strong>s dis<strong>en</strong>t se s<strong>en</strong>tir victimesde discriminations fondées sur l’origine <strong>et</strong>hnique, cechiffre passe à 27 % pour les Europé<strong>en</strong>s qui affirm<strong>en</strong>tappart<strong>en</strong>ir à un groupe <strong>et</strong>hnique minoritaire. » 36 Parailleurs, 37 % des personnes qui estim<strong>en</strong>t appart<strong>en</strong>irà un groupe minoritaire dis<strong>en</strong>t avoir été les témoins ouavoir <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du parler de discriminations à l’<strong>en</strong>contre dece groupe avec une fréqu<strong>en</strong>ce, selon elles, supérieuresà la moy<strong>en</strong>ne 37 .L’utilité de données v<strong>en</strong>tilées peut être illustrée parl’exemple des Roms, un groupe que trois Europé<strong>en</strong>ssur quatre estim<strong>en</strong>t exposé à un risque de discriminationselon l’<strong>en</strong>quête Eurobaromètre 38 . Le fait que lesEuropé<strong>en</strong>s adm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t avoir des attitudes négatives<strong>en</strong>vers les Roms, <strong>et</strong> leur impression que les effortsvisant à lutter contre les discriminations à l’<strong>en</strong>contredes Roms sont moins efficaces que dans les autrescas, soulign<strong>en</strong>t la nécessité de politiques nouvelles<strong>et</strong> ciblées davantage sur l’intégration des Roms dansles sociétés europé<strong>en</strong>nes. En l’abs<strong>en</strong>ce de donnéesspécifiques concernant les Roms <strong>et</strong> les autres groupesminoritaires, les décideurs politiques europé<strong>en</strong>s continuerontd’éprouver des difficultés à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvredes politiques efficaces <strong>en</strong> faveur des groupes suj<strong>et</strong>sà la discrimination.La nécessité de données spécifiques est confirmée parles preuves recueillies <strong>en</strong> la matière, par exemple, parle groupe Equality & Health (Ethealth) <strong>en</strong> Belgique, parle Médiateur suédois pour l’égalité, <strong>et</strong> par la Cour descomptes <strong>en</strong> France.En Belgique, le groupe d’experts <strong>en</strong> matière de santéEthealth a recommandé de recueillir des donnéesà caractère <strong>et</strong>hnique pour les soins de santé d’une façonqui perm<strong>et</strong>te d’« id<strong>en</strong>tifier les migrants <strong>et</strong> les minorités<strong>et</strong>hniques dans le registre systématique des soins desanté. » 39 C<strong>et</strong>te approche r<strong>en</strong>forcerait l’efficacité statistiquede l’Enquête nationale de santé par interviewspour les migrants <strong>et</strong> les minorités <strong>et</strong>hniques.Le gouvernem<strong>en</strong>t suédois a demandé au Médiateurpour l’égalité de réaliser une étude préliminaire surl’élaboration de données nationales <strong>en</strong> matière d’égalité40 . La nécessité de données v<strong>en</strong>tilées de ce typea été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce par les critiques adressées à laSuède par des organisations internationales, selon lesquellesle fait de ne pas disposer de données v<strong>en</strong>tiléespourrait empêcher de faire la lumière sur les conditionsde vie de différ<strong>en</strong>ts groupes minoritaires dans le pays.À cela s’ajoute le fait que le manque de donnéesv<strong>en</strong>tilées empêche l’élaboration <strong>et</strong> le suivi de politiquesnationales concernant la lutte contre la discrimination<strong>et</strong> les minorités nationales reconnues, c’est-à-direles juifs, les Roms, les Sami, les Finnois <strong>et</strong> les habitantsde la Vallée du Tornio. Dans ses conclusions, leMédiateur pour l’égalité insiste sur la nécessité deposséder des méthodes <strong>et</strong> des données comparablespour assurer le suivi des mesures prises dans la luttecontre la discrimination <strong>et</strong> des travaux portant surles minorités nationales.De même, selon la Cour des comptes, le manque dedonnées spécifiques concernant les g<strong>en</strong>s du voyage <strong>en</strong>France complique l’évaluation des besoins <strong>et</strong> la définitiondes actions <strong>et</strong> des mesures dont ce groupe pourraitbénéficier 41 . C’est particulièrem<strong>en</strong>t le cas <strong>en</strong> ce quiconcerne l’accès des g<strong>en</strong>s du voyage aux soins de santé,aux soins prév<strong>en</strong>tifs, à l’éducation <strong>et</strong> à l’emploi. C’estpourquoi, afin de mieux compr<strong>en</strong>dre la situation de cegroupe <strong>en</strong> France, la Cour des comptes a recommandé laréalisation d’<strong>en</strong>quêtes visant à fournir des informationsconcernant ses principales caractéristiques, comme l<strong>en</strong>ombre de personnes qui <strong>en</strong> font partie, leur statutsocial, les métiers qu’ils exerc<strong>en</strong>t, leur mobilité <strong>et</strong> leursconditions de logem<strong>en</strong>t.La conclusion de la CNCDH selon laquelle, bi<strong>en</strong> qu’elle nepréconise pas de v<strong>en</strong>tiler les statistiques par « groupe<strong>et</strong>hnique » elle recommande de définir l’« origine <strong>et</strong>hnique» des personnes sur la base d’élém<strong>en</strong>ts objectifstels que le lieu de naissance <strong>et</strong> la nationalité de leurspar<strong>en</strong>ts afin de faire la lumière sur les inégalités observées<strong>en</strong> France 42 .36 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a), p. 6537 Ibid., p. 71.38 Ibid., p. 11.39 Dauvrin, M. <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>) p. 5.40 Suède, Médiateur pour l’égalité (<strong>2012</strong>a).41 France, Cour des Comptes (<strong>2012</strong>).42 France, CNCDH (<strong>2012</strong>).208


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniqueACTIVITÉ DE LA FRAProgramme de la FRA pour lesRoms – Établir un cons<strong>en</strong>sus sur lafaçon de mesurer les progrèsDans sa communication de 2011 sur un cadre del’UE pour les stratégies nationales d’intégrationdes Roms, la Commission europé<strong>en</strong>ne a demandéà la FRA d’« œuvrer avec les États membres audéveloppem<strong>en</strong>t de méthodes de suivi perm<strong>et</strong>tantd’effectuer une analyse comparative de lasituation des Roms <strong>en</strong> Europe » (COM(2011) 173final). En réponse à c<strong>et</strong>te demande, la FRA a mis<strong>en</strong> place un groupe de travail ad hoc composéd’experts issus des autorités nationales, dela Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> d’organismesinternationaux afin de réunir les connaissancesnécessaires sur l’élaboration d’indicateurs,la collecte de données, le suivi <strong>et</strong> l’analysestatistique des questions relatives aux Roms.Ce groupe de travail perm<strong>et</strong> les échangesd’expéri<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> de développer des pratiques<strong>en</strong>courageantes pour mesurer l’intégration desRoms. Dix États membres de l’UE ainsi que laCroatie y particip<strong>en</strong>t, de même que la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne, le Programme des Nations Uniespour le développem<strong>en</strong>t, Eurofound <strong>et</strong> la FRA. Ses<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts seront diffusés à tous les Étatsmembres par le réseau des points de contactnationaux sur les Roms. En <strong>2012</strong>, le groupe d<strong>et</strong>ravail s’est réuni à deux reprises <strong>et</strong> a décidéde collaborer à une série d’activités visantà améliorer le suivi de l’intégration des Roms : d’être utilisés pour évaluer l’impact des mesures<strong>et</strong> politiques <strong>en</strong> faveur de l’intégration des Romsdans tous les États membres ; méthodes de collecte dans les États membres ;<strong>et</strong> les difficultés r<strong>en</strong>contrées <strong>et</strong> les progrèsaccomplis au niveau des États membres dansl’élaboration de méthodes perm<strong>et</strong>tant demesurer l’incid<strong>en</strong>ce des stratégies nationalesd’intégration des Roms.6.4. Développem<strong>en</strong>tsconcernant ladiscrimination <strong>et</strong>hniquedans les soins de santé,le logem<strong>en</strong>t, l’éducation<strong>et</strong> l’emploi dans l’UEDivers instrum<strong>en</strong>ts législatifs interdis<strong>en</strong>t ladiscrimination <strong>et</strong>hnique dans les soins de santé,l’éducation, l’emploi <strong>et</strong> le logem<strong>en</strong>t, parmi lesquels laConv<strong>en</strong>tion relative aux <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant, la Conv<strong>en</strong>tioninternationale sur l’élimination de toutes les formes dediscrimination raciale, le Pacte international relatif aux<strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels, la Charte des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, la directive du Conseil relative à lamise <strong>en</strong> œuvre du principe de l’égalité de traitem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre les personnes sans distinction de race ou d’origine<strong>et</strong>hnique, <strong>et</strong> la Charte sociale europé<strong>en</strong>ne (révisée). Parailleurs, le logem<strong>en</strong>t adéquat est reconnu comme unélém<strong>en</strong>t du droit à un niveau de vie adéquat prévu parla Déclaration universelle des <strong>droits</strong> de l’homme.6.4.1. Discrimination <strong>et</strong>hniquedans les soins de santé<strong>Les</strong> minorités <strong>et</strong>hniques rest<strong>en</strong>t confrontées à desobstacles <strong>en</strong> matière d’égalité d’accès aux soins desanté à travers l’Union europé<strong>en</strong>ne. Le Réseau europé<strong>en</strong>contre le racisme (ENAR) relève notamm<strong>en</strong>t « despréjugés manifestés par le personnel <strong>et</strong> les pati<strong>en</strong>ts,des pati<strong>en</strong>ts, des résultats de santé n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t inférieurs,des obstacles linguistiques <strong>et</strong> culturels ainsi quedes obstacles juridiques, <strong>en</strong> particulier dans le cas desmigrants. » 43Le Ministère belge de la Santé publique a chargé legroupe Ethealth de formuler des recommandations auxautorités publiques <strong>en</strong> vue de réduire les inégalités <strong>en</strong>matière de santé parmi les minorités <strong>et</strong>hniques. Ethealtha id<strong>en</strong>tifié trois groupes particulièrem<strong>en</strong>t à risques <strong>et</strong>vulnérables parmi les migrants <strong>et</strong> les minorités <strong>et</strong>hniques: les migrants <strong>en</strong> situation irrégulière <strong>et</strong> lesdemandeurs d’asile, les migrants <strong>et</strong> les minorités <strong>et</strong>hniquessouffrant de troubles m<strong>en</strong>taux, <strong>et</strong> les femmes.« Différ<strong>en</strong>ts facteurs font que ces groupes risqu<strong>en</strong>td’avoir un état de santé moins bon que celui despopulations de souche <strong>et</strong> de subir des discriminations<strong>en</strong> raison de la multiplication des risques. » 44 Ethealtha recommandé aux autorités publiques de combattrela discrimination <strong>en</strong> améliorant les possibilités socioéconomiques<strong>et</strong> l’accès aux soins de santé prév<strong>en</strong>tifspour les migrants <strong>et</strong> les minorités <strong>et</strong>hniques.43 ENAR (<strong>2012</strong>) p. 19.44 Dauvrin, M. <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>) p. 8.209


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Selon le Médiateur suédois pour l’égalité, les plaintesqui lui sont adressées concern<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t despati<strong>en</strong>ts qui se voi<strong>en</strong>t refuser des soins ou l’accès auxsoins de santé ou qui sont victimes d’un traitem<strong>en</strong>tdiscriminatoire, comme le manque de respect, lespréjugés <strong>et</strong> les stéréotypes dans leurs interactionsavec les professionnels de la santé 45 . <strong>Les</strong> dossiers depati<strong>en</strong>ts soumis au Médiateur pour l’égalité couvr<strong>en</strong>tpar exemple une discrimination perçue à l’<strong>en</strong>contre depati<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> raison de leur <strong>et</strong>hnicité, de leur religion <strong>et</strong>de leur ori<strong>en</strong>tation sexuelle.Le Médiateur pour l’égalité relève que, dans la majoritédes cas, il est difficile de prouver l’exist<strong>en</strong>ce d’une discrimination.<strong>Les</strong> plaintes sont néanmoins le signe d’uneinsatisfaction à l’égard des soins de santé <strong>et</strong> des servicessociaux qu’il convi<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération. LeMédiateur souligne que les préjugés des professionnelsde la santé risqu<strong>en</strong>t de décourager certaines personnesde faire appel aux fournisseurs de soins de santé <strong>en</strong>raison de leur propre expéri<strong>en</strong>ce de discrimination oude l’expéri<strong>en</strong>ce vécue par d’autres personnes.Au Royaume-Uni, la Confédération du Service nationaldes soins de santé rapporte que les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre la discrimination,les groupes défavorisés <strong>et</strong> les problèmes desanté m<strong>en</strong>tale sont bi<strong>en</strong> établis. <strong>Les</strong> taux d’admission<strong>en</strong> internem<strong>en</strong>t psychiatrique ainsi que les taux dedét<strong>en</strong>tion rest<strong>en</strong>t supérieurs pour les groupes « noirsd’Afrique », « noirs des Caraïbes » <strong>et</strong> « autres noirs »à ce qu’ils sont pour les autres groupes de la population46 . La Confédération observe égalem<strong>en</strong>t que « bi<strong>en</strong>que de nombreuses initiatives ai<strong>en</strong>t été lancées auniveau national comme au niveau local pour améliorerl’accès [aux soins de santé], l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> les résultatsobt<strong>en</strong>us par les utilisateurs de ces services [noirs<strong>et</strong> issus de minorités <strong>et</strong>hniques], il n’y a pas <strong>en</strong>cored’élém<strong>en</strong>ts concr<strong>et</strong>s indiquant une amélioration. » 47 LaConfédération du Service national des soins de santéinsiste donc sur la nécessité d’un meilleur suivi <strong>et</strong> d’unemeilleure collecte <strong>et</strong> utilisation des données relativesà l’<strong>et</strong>hnicité <strong>et</strong> à la culture dans ce contexte.6.4.2. Discrimination <strong>et</strong>hnique dansle logem<strong>en</strong>t<strong>Les</strong> groupes <strong>et</strong>hniques minoritaires, les migrants <strong>et</strong>les demandeurs d’asile éprouv<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t desdifficultés à accéder au logem<strong>en</strong>t, comme l’indiqu<strong>en</strong>t lesdonnées recueillies par les mécanismes internationauxd’observation des <strong>droits</strong> de l’homme, les organismesnationaux de promotion de l’égalité, <strong>et</strong> les recherchesopérées dans différ<strong>en</strong>ts États membres de l’UE.45 Suède, Médiateur pour l’égalité (<strong>2012</strong>b).46 Sewell, H. <strong>et</strong> Waterhouse, S. (<strong>2012</strong>a).47 Ibid. ; voir égalem<strong>en</strong>t : Réseau pour la santé m<strong>en</strong>tale de laConfédération du Service National de Santé (NHS) (<strong>2012</strong>).On peut citer des exemples d’annonces discriminatoirespubliées <strong>en</strong> Autriche 48 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Roumanie 49 , de la discrimination<strong>et</strong>hnique sur le marché des locations <strong>en</strong>Belgique 50 , à Malte 51 , <strong>en</strong> Pologne 52 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovénie 53 , dela discrimination pratiquée par les ag<strong>en</strong>ts immobiliers<strong>et</strong> les associations de logem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Espagne 54 , <strong>et</strong> dela ségrégation résid<strong>en</strong>tielle <strong>en</strong> Hongrie 55 , Slovaquie 56ou Suède, qui « touche particulièrem<strong>en</strong>t les Roms,les Musulmans, les Suédois d’origine africaine <strong>et</strong> lesdemandeurs d’asile » 57 .L’inégalité d’accès au logem<strong>en</strong>t des minorités <strong>et</strong>hniques<strong>et</strong> des migrants augm<strong>en</strong>te leur risque d’exclusionsociale <strong>et</strong> contribue à la ségrégation spatiale, que laCommission europé<strong>en</strong>ne contre le racisme <strong>et</strong> l’intolérance(ECRI) considère comme une forme particulièrem<strong>en</strong>tgrave de discrimination 58 . La ségrégation spatiales’accompagne souv<strong>en</strong>t de conditions de vie précaires,<strong>en</strong> particulier pour les Roms, comme c’est le cas notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> Hongrie 59 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovaquie 60 .Dans ses observations finales relatives à l’Autriche 61 ,le Comité des Nations Unies pour l’élimination de ladiscrimination raciale (CERD) exprime certaines inquiétudesconcernant des annonces discriminatoires, faisantétat de « rapports selon lesquels on trouve dans lesmédias des annonces racistes <strong>en</strong> matière de logem<strong>en</strong>t<strong>et</strong> d’emploi, exigeant des candidats “autrichi<strong>en</strong>s uniquem<strong>en</strong>t”; ces annonces <strong>en</strong>courag<strong>en</strong>t les préjugés <strong>et</strong>stéréotypes raciaux existant à l’<strong>en</strong>contre de certainsgroupes minoritaires ». Dans un cas similaire, l’organism<strong>en</strong>ational roumain de promotion de l’égalitéa jugée discriminatoire une annonce pour un studioà louer précisant « étudiants <strong>et</strong> Roms s’abst<strong>en</strong>ir » 62 .<strong>Les</strong> résultats de l’<strong>en</strong>quête longitudinale surl’hostilité à l’égard de groupes (Grupp<strong>en</strong>bezog<strong>en</strong>eM<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>feindlichkeit) m<strong>en</strong>ée par l’Institut interdisciplinairede recherche sur les conflits <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce del’université de Bielefeld (Interdisziplinäres Institut fürKonflikt- und Gewalt forschung), <strong>en</strong> Allemagne, révèl<strong>en</strong>t48 ONU, CERD (<strong>2012</strong>a), p. 6.49 Roumanie, Conseil national pour la lutte contre ladiscrimination, décision n° 103, 28 mars <strong>2012</strong>.50 Belgique, C<strong>en</strong>tre pour l’égalité des chances <strong>et</strong> la lutte contrele racisme (CECLR) (<strong>2012</strong>) p. 84–85.51 Gauci, J.P. (<strong>2012</strong>).52 Mikulska, A. <strong>et</strong> Patzer, H. (<strong>2012</strong>), p. 145.53 Conseil de l’Europe, Comité europé<strong>en</strong> des <strong>droits</strong> sociaux(<strong>2012</strong>a), p. 23.54 SOS Racismo <strong>et</strong> CEAR-Euskadi (<strong>2012</strong>), p. 38–41.55 Habitat pour l’humanité Hongrie (<strong>2012</strong>).56 Banque mondiale (<strong>2012</strong>a), p. 31–32.57 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>), p. 8.58 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>).59 Habitat pour l’humanité Hongrie (<strong>2012</strong>).60 Banque mondiale (<strong>2012</strong>a), p. 31–32.61 ONU, CERD (<strong>2012</strong>a), p. 6.62 Roumanie, Conseil national pour la lutte contre ladiscrimination, décision n° 103, 28 mars <strong>2012</strong>.210


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniquequ’<strong>en</strong>viron 40 % des répondants n’aimerai<strong>en</strong>t pas avoirdes Sintis ou des Roms vivant dans leur quartier 63 .De même, les résultats d’un sondage réalisé <strong>en</strong>Lituanie indiqu<strong>en</strong>t qu’une grande partie de la populationmajoritaire ne voudrait pas louer de logem<strong>en</strong>tà des Roms, à des migrants ou à des musulmans. 64 Pourplus d’informations sur les preuves de discriminationsà l’<strong>en</strong>contre des populations roms dans le logem<strong>en</strong>t,voir la Section 6.5.2 de ce chapitre.<strong>Les</strong> données recueillies à Malte montr<strong>en</strong>t que lesmigrants subiss<strong>en</strong>t des discriminations sur le marchédu logem<strong>en</strong>t 65 , tandis que les données polonaises 66 <strong>et</strong>espagnoles 67 indiqu<strong>en</strong>t que les migrants sont confrontésà des inégalités de traitem<strong>en</strong>t lorsqu’ils essai<strong>en</strong>t d’obt<strong>en</strong>irun logem<strong>en</strong>t social ou d’accéder au marché locatifprivé. En Espagne, c<strong>et</strong>te situation a été démontrée pardes tests de discrimination.De même, le Comité europé<strong>en</strong> des <strong>droits</strong> sociauxobserve, dans ses conclusions relatives à la mise <strong>en</strong>œuvre de la Charte sociale europé<strong>en</strong>ne (révisée), quela situation <strong>en</strong> Slovénie n’est pas conforme à l’article 19,paragraphe 4, de la Charte sociale europé<strong>en</strong>ne (révisée).En eff<strong>et</strong>, selon le Comité, « les travailleurs migrantsne bénéfici<strong>en</strong>t pas d’une égalité de traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> deconditions adéquates dans l’accès au logem<strong>en</strong>t. » 68L’organisme national belge de promotion de l’égalitéconfirme ces constats <strong>et</strong> affirme avoir ouvert 100 dossiersconcernant des discriminations dans le logem<strong>en</strong>t.Environ la moitié de ces dossiers concern<strong>en</strong>tdes discriminations fondées sur des critères racistes<strong>et</strong> <strong>et</strong>hniques 69 . Ces résultats confirm<strong>en</strong>t les résultatsdes tests de discrimination sur le marché des maisons<strong>et</strong> appartem<strong>en</strong>ts à louer à Anvers <strong>et</strong> Gand réalisés parle Forum des minorités (Minderhed<strong>en</strong>forum). Leursconclusions indiqu<strong>en</strong>t que les candidats locatairesdont le nom prés<strong>en</strong>te une consonance étrangère sontinvités n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t moins souv<strong>en</strong>t pour une visite queles candidats au nom apparemm<strong>en</strong>t de souche 70 .De même, <strong>en</strong> Finlande, une étude fondée sur des testsde discrimination a révélé des discriminations importantesà l’<strong>en</strong>contre des Roms <strong>et</strong> des migrants dans l’accèsau logem<strong>en</strong>t, tant sur le marché public que privé 71 . <strong>Les</strong>résultats de c<strong>et</strong>te étude indiqu<strong>en</strong>t que les candidats63 Heitmeyer, W. (<strong>2012</strong>).64 Lituanie, Institut d’études <strong>et</strong>hniques (<strong>2012</strong>).65 Weave Consulting (2011) ; voir aussi : Gauci J.P. (<strong>2012</strong>).66 Mikulska, A. <strong>et</strong> Patzer, H. (<strong>2012</strong>), p. 145.67 SOS Racismo <strong>et</strong> CEAR-Euskadi (<strong>2012</strong>), p. 38–41.68 Conseil de l’Europe, Comité europé<strong>en</strong> des <strong>droits</strong> sociaux(<strong>2012</strong>a), p. 23.69 Belgique, CECLR (<strong>2012</strong>), p. 84–85.70 Lahlali, M. <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>).71 Joron<strong>en</strong> M. (<strong>2012</strong>).roms <strong>et</strong> migrants sont victimes de discriminationrespectivem<strong>en</strong>t dans 15 % <strong>et</strong> 16 % des cas.Pratique <strong>en</strong>courageantePrév<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> combattre ladiscrimination dans le logem<strong>en</strong>tLe 11 juin <strong>2012</strong>, l’organisme itali<strong>en</strong> de promotionde l’égalité (Ufficio nazionale antidiscriminazionirazziali, UNAR) <strong>et</strong> la Fédération itali<strong>en</strong>nedes ag<strong>en</strong>ts immobiliers (FIAIP) ont signéun protocole d’accord visant à prév<strong>en</strong>ir <strong>et</strong>à combattre toutes les formes de discriminationdans le secteur du logem<strong>en</strong>t. C<strong>et</strong> accord surdeux ans, qui s’applique aussi bi<strong>en</strong> aux ag<strong>en</strong>tsimmobiliers qu’à leurs cli<strong>en</strong>ts, prévoit desformations <strong>et</strong> une campagne de s<strong>en</strong>sibilisation.C<strong>et</strong>te initiative vise à faire mieux connaître lalégislation anti-discrimination <strong>et</strong> les procéduresde recours dans le contexte de l’achat ou de lalocation d’un logem<strong>en</strong>t. L’UNAR <strong>et</strong> la FIAIP sesont <strong>en</strong>gagées à : des activités communes de s<strong>en</strong>sibilisationaux questions de non-discrimination dans lesecteur du logem<strong>en</strong>t ; connaissance, par les citoy<strong>en</strong>s <strong>et</strong> les ag<strong>en</strong>tsimmobiliers, des instrum<strong>en</strong>ts juridiques <strong>et</strong>des stratégies perm<strong>et</strong>tant de prév<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> decombattre la discrimination ; immobiliers <strong>et</strong> les membres de la FIAIP ; d’un logem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> des lignes directrices sur lalutte contre la discrimination dans le secteurdu logem<strong>en</strong>t.Pour plus d’informations, voir :http://cercacasa.it/stop-al-razzismo-per-comprav<strong>en</strong>ditee-affitti.html6.4.3. Discrimination <strong>et</strong>hniquedans l’éducationLa discrimination <strong>et</strong>hnique dans l’éducation <strong>et</strong> laségrégation fondée sur des critères <strong>et</strong>hniques dansles écoles rest<strong>en</strong>t problématiques dans l’UE. <strong>Les</strong> organismesinternationaux <strong>et</strong> nationaux de suivi des <strong>droits</strong>de l’homme ont mis <strong>en</strong> lumière des inégalités dansl’accès à l’éducation dans un certain nombre d’Étatsmembres de l’UE. <strong>Les</strong> membres de groupes <strong>et</strong>hniques<strong>et</strong> les migrants rest<strong>en</strong>t confrontés à des discriminations<strong>et</strong>hniques, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Espagne 72 , <strong>et</strong> à des pratiques72 ONU, Comité des <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels(<strong>2012</strong>a), p. 3.211


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>de ségrégation dans les écoles <strong>en</strong> Allemagne 73 , auDanemark 74 , <strong>et</strong> <strong>en</strong> Italie 75 .Dans ses observations finales concernant l’Espagne, leComité des <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels del’ONU exprime son inquiétude face au fait que « malgréles mesures adoptées par l’État partie, les immigrés<strong>et</strong> les tsiganes continu<strong>en</strong>t de subir des discriminationdans l’exercice de leurs <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong>culturels, notamm<strong>en</strong>t dans les domaines de l’emploi,du logem<strong>en</strong>t, de la santé <strong>et</strong> de l’éducation. » 76 Celaconfirme les conclusions de l’Étude annuelle sur la discriminationfondée sur l’origine raciale ou <strong>et</strong>hnique :perception des victimes pot<strong>en</strong>tielles 2011 <strong>en</strong> Espagne,selon laquelle <strong>en</strong>viron un migrant sur quatre fréqu<strong>en</strong>tantun établissem<strong>en</strong>t d’éducation ou dont les <strong>en</strong>fantsont fréqu<strong>en</strong>té un établissem<strong>en</strong>t d’éducation au coursdes années précéd<strong>en</strong>tes a subi un traitem<strong>en</strong>t discriminatoirepour des motifs raciaux ou <strong>et</strong>hniques 77 .L’ECRI recommande aux autorités danoises de « pr<strong>en</strong>dredes mesures pour combattre la ségrégation scolaire<strong>en</strong> élaborant, <strong>en</strong> consultation avec toutes les partiesconcernées <strong>et</strong> compte t<strong>en</strong>u de la dim<strong>en</strong>sion socio-économique(emploi <strong>et</strong> logem<strong>en</strong>t), des politiques visantà éviter, dans l’intérêt de l’<strong>en</strong>fant, que les élèves issusde groupes minoritaires soi<strong>en</strong>t surreprés<strong>en</strong>tés danscertaines écoles. » 78Selon l’Op<strong>en</strong> Soci<strong>et</strong>y Justice Initiative, plusieurs écolesprimaires <strong>et</strong> secondaires de Berlin, <strong>en</strong> Allemagne,isol<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>fants issus de l’immigration dans desclasses distinctes offrant une éducation de n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>tmoins bonne qualité. L’initiative note que c<strong>et</strong>te ségrégationpar rapport aux élèves allemands de souche estmotivée par le fait que les compét<strong>en</strong>ces linguistiquesde ces élèves serai<strong>en</strong>t insuffisantes pour les coursréguliers. Elle affirme cep<strong>en</strong>dant que c<strong>et</strong>te motivationn’est qu’un « prétexte perm<strong>et</strong>tant de pratiquer unediscrimination fondée sur l’<strong>et</strong>hnicité ou d’autres critèresdouteux » 79 .Enfin, le CERD recommande à l’Italie de « faire <strong>en</strong>sorte que les mesures administratives limitant à 30 %le nombre d’<strong>en</strong>fants de nationalité non itali<strong>en</strong>ne danschaque classe n’ait pas d’incid<strong>en</strong>ce négative sur l’inscriptiondes <strong>en</strong>fants issus des groupes les plus vulnérablesdans les établissem<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t. » 8073 Allemagne, Op<strong>en</strong> Soci<strong>et</strong>y Justice Initiative (<strong>2012</strong>).74 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>b), p. 9.75 ONU, CERD (<strong>2012</strong>b), p. 7.76 ONU, Comité des <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels(<strong>2012</strong>a), p. 3.77 Espagne, Conseil pour la promotion de l’égalité de traitem<strong>en</strong>t<strong>et</strong> de la non-discrimination fondées sur l’origine raciale ou<strong>et</strong>hnique (<strong>2012</strong>b).78 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>b) p. 9.79 Allemagne, Op<strong>en</strong> Soci<strong>et</strong>y Justice Initiative (<strong>2012</strong>), p. 2.80 ONU, CERD (<strong>2012</strong>b), p. 7.6.4.4. Discrimination <strong>et</strong>hniquedans l’emploi<strong>Les</strong> groupes minoritaires <strong>et</strong> les groupes <strong>et</strong>hniquesrest<strong>en</strong>t confrontés à des difficultés pour accéder à l’emploidans l’UE <strong>en</strong> raison des traitem<strong>en</strong>ts discriminatoires<strong>et</strong> des préjugés des employeurs, comme le montr<strong>en</strong>tles données publiées au Danemark 81 <strong>et</strong> <strong>en</strong> France 82 .Le rôle joué par les part<strong>en</strong>aires sociaux (employeurs<strong>et</strong> syndicats) dans la s<strong>en</strong>sibilisation à la législation <strong>et</strong>aux politiques de lutte contre la discrimination fondéesur des motifs <strong>et</strong>hniques au travail reste trop modeste<strong>et</strong> doit être r<strong>en</strong>forcé, comme cela <strong>en</strong> est le cas <strong>en</strong>L<strong>et</strong>tonie 83 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Suède 84 .Selon l’Institut danois des <strong>droits</strong> de l’homme (IDDH),les minorités <strong>et</strong>hniques sont moins bi<strong>en</strong> intégrées aumarché du travail danois que les Danois de souche.L’IDDH recommande dès lors au gouvernem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>visagerune révision de la législation anti-discrimination,de façon à <strong>en</strong>courager les employeurs à promouvoirl’égalité de traitem<strong>en</strong>t sans considération d’origineraciale ou <strong>et</strong>hnique. Il recommande égalem<strong>en</strong>t augouvernem<strong>en</strong>t de dresser l’inv<strong>en</strong>taire de tous les obstaclesinstitutionnels susceptibles d’<strong>en</strong>traver l’accèsdes minorités <strong>et</strong>hniques au marché du travail <strong>et</strong> defaire <strong>en</strong> sorte que les personnes issues des minoritéssoi<strong>en</strong>t employées à des postes correspondant à leursqualifications <strong>et</strong> bénéfici<strong>en</strong>t des mêmes possibilités depromotion que les Danois de souche 85 .L’ECRI a souligné la nécessité d’un plus grand nombrede programmes de s<strong>en</strong>sibilisation par les autoritésdanoises afin d’informer les employeurs des questionsliées aux discriminations <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> de la t<strong>en</strong>eur desobligations légales 86 . Elle a émis des recommandationssimilaires pour la L<strong>et</strong>tonie, affirmant que les autoritésl<strong>et</strong>tones devrai<strong>en</strong>t « organiser des formations visantà s<strong>en</strong>sibiliser davantage les employeurs <strong>et</strong> les syndicatsà la discrimination raciale au travail » 87 , <strong>et</strong> pour la Suède,où les autorités devrai<strong>en</strong>t selon elle « int<strong>en</strong>sifier leursefforts pour lutter contre les préjugés des employeurs<strong>et</strong> les discriminations qui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>ce qui concerne l’accès à l’emploi » 88 .Dans son rapport relatif à la Suède, l’ECRI recommandeégalem<strong>en</strong>t aux autorités de « modifier le chapitre 6,section 2, paragraphe 3 de la loi sur les discriminations,afin de m<strong>et</strong>tre sur un pied d’égalité toutes les personnes81 Danemark, Institut danois pour les <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>),p. 10–13.82 France, Institut CSA (<strong>2012</strong>).83 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>c), p. 21.84 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>a), p. 31.85 Danemark, Institut danois pour les <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>),p. 1.86 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>b), p. 24.87 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>c), p. 21.88 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>a), p. 31.212


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniquehabilitées à apporter une assistance juridique auxvictimes de discrimination <strong>et</strong> à les représ<strong>en</strong>ter, <strong>en</strong>particulier <strong>en</strong> supprimant l’obligation, pour les personnesvictimes de discrimination sur le lieu du travailappart<strong>en</strong>ant à une organisation de salariés, de consultertout d’abord c<strong>et</strong>te organisation à l’exclusion des autresdéf<strong>en</strong>seurs possibles. » 89En France, le Déf<strong>en</strong>seur des <strong>droits</strong> note que ladiscrimination fondée sur l’origine <strong>et</strong>hnique dansl’emploi a lieu le plus souv<strong>en</strong>t au mom<strong>en</strong>t du recrutem<strong>en</strong>tde personnel sous contrat à durée indéterminéeou dans le cadre du développem<strong>en</strong>t de carrière, de larémunération <strong>et</strong> des promotions 90 .Il a égalem<strong>en</strong>t co-publié les résultats de la cinquième<strong>en</strong>quête sur la discrimination dans l’emploi avec l’Organisationinternationale du travail. Selon les résultats dec<strong>et</strong>te <strong>en</strong>quête, 16 % des salariés du secteur privé <strong>et</strong> 9 %des fonctionnaires dis<strong>en</strong>t avoir subi une discrimination<strong>et</strong>hnique, tandis que 35 % des salariés du secteur privé<strong>et</strong> 26 % des fonctionnaires dis<strong>en</strong>t avoir été les témoinsde discrimination <strong>et</strong>hnique au travail 91 .Le Conseil des experts des fondations allemandespour l’intégration <strong>et</strong> la migration (Sachverständig<strong>en</strong>ratdeutscher Stiftung<strong>en</strong> für Integration und Migration)a réalisé une <strong>en</strong>quête publiée par l’Ag<strong>en</strong>ce fédéraleallemande de lutte contre les discriminations(Antidiskriminierungsstelle des Bundes) <strong>en</strong> juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.<strong>Les</strong> résultats de c<strong>et</strong>te <strong>en</strong>quête montr<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong>viron lamoitié des migrants interrogés affirm<strong>en</strong>t avoir subi desdiscriminations au quotidi<strong>en</strong>. La plupart des migrantsaffirm<strong>en</strong>t avoir été les victimes de traitem<strong>en</strong>ts inéquitablessur le marché du travail (10 %), dans la recherched’un logem<strong>en</strong>t (9,4 %) <strong>et</strong> dans le domaine de l’éducation(6,5 %) 92 .L’organisme espagnol de promotion de l’égalité a publiéson Étude annuelle sur la discrimination fondée surl’origine raciale ou <strong>et</strong>hnique : perception des victimespot<strong>en</strong>tielles 2011 <strong>en</strong> Espagne, selon laquelle les minorités<strong>et</strong>hniques ont l’impression de subir le taux de discriminationle plus élevé dans le domaine de l’emploi,46,7 % des personnes interrogées affirmant avoirété victimes de discrimination fondée sur des motifs<strong>et</strong>hniques ou raciaux 93 .89 Ibid., p. 21.90 France, Déf<strong>en</strong>seur des <strong>droits</strong> (<strong>2012</strong>).91 France, Institut CSA (<strong>2012</strong>).92 Allemagne, Conseil des experts des fondations allemandespour l’intégration <strong>et</strong> la migration (<strong>2012</strong>), p. 12.93 Espagne, Conseil pour la promotion de l’égalité d<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de la non-discrimination fondées sur l’origineraciale ou <strong>et</strong>hnique (<strong>2012</strong>b), p. 45.Pratique <strong>en</strong>courageanteDiscrimination raciale :le changem<strong>en</strong>t par la coopérationLa Commission europé<strong>en</strong>ne a financé unproj<strong>et</strong> visant à s<strong>en</strong>sibiliser à la discriminationraciale <strong>et</strong> à <strong>en</strong>courager un rôle plus actif desvilles dans la lutte contre c<strong>et</strong>te discrimination.Ce proj<strong>et</strong>, intitulé « Discrimination dans lesvilles : le changem<strong>en</strong>t par la coopération »(Discrimination in Cities : Achieving ChangeThrough Cooperation) a été mis <strong>en</strong> œuvredans huit villes d’Italie <strong>et</strong> d’Allemagne afin depromouvoir la prise de consci<strong>en</strong>ce, le partaged’informations <strong>et</strong> le dialogue <strong>en</strong>tre les partiespr<strong>en</strong>antes locales <strong>et</strong> les autorités dans les villes<strong>et</strong> <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tes villes.Ce proj<strong>et</strong>, cofinancé par le programme« Droits <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>et</strong> citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é » de laCommission, avait plus particulièrem<strong>en</strong>t pourobjectif d’<strong>en</strong>courager la prise de consci<strong>en</strong>ce<strong>et</strong> de s<strong>en</strong>sibiliser à la discrimination parmi lesautorités locales <strong>et</strong> les part<strong>en</strong>aires sociaux,d’établir un dialogue national associant lesautorités locales, les part<strong>en</strong>aires sociaux <strong>et</strong> lesvictimes pot<strong>en</strong>tielles de discrimination danschaque pays part<strong>en</strong>aire, de lancer un dialogu<strong>et</strong>ransnational <strong>et</strong> d’établir une relation de travail<strong>en</strong>tre les autorités <strong>et</strong> les part<strong>en</strong>aires sociauxdans les pays part<strong>en</strong>aires, <strong>et</strong> d’améliorerla capacité des villes de taille moy<strong>en</strong>neà élaborer <strong>et</strong> à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre des politiquesantidiscriminatoires <strong>et</strong> d’inclusion.Ce proj<strong>et</strong> a été m<strong>en</strong>é de janvier 2010à octobre <strong>2012</strong>.Pour plus d’informations, voir :www.di-ci.eu/index.php/<strong>en</strong>/project/dici-projectSelon la fédération des prestataires de services <strong>en</strong>ressources humaines (Federgon) <strong>en</strong> Belgique, 29 %des ag<strong>en</strong>ces de travail intérimaire accept<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core deleurs cli<strong>en</strong>ts des demandes discriminatoires <strong>en</strong>vers lesmigrants 94 . L’organisme belge de promotion de l’égalitéfait état de chiffres similaires, puisque selon lui, 29 %des ag<strong>en</strong>ces intérimaires observées se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t coupablesde discrimination <strong>en</strong>vers les migrants 95 .Comme indiqué dans de précéd<strong>en</strong>ts rapports annuels dela FRA, les tests de discrimination sont un bon moy<strong>en</strong> decombattre la discrimination <strong>et</strong>hnique dans le domainede l’emploi. Des tests de discrimination ont été m<strong>en</strong>ésavec des résultats similaires <strong>en</strong> Allemagne, <strong>en</strong> Finlande<strong>et</strong> aux Pays-Bas <strong>et</strong> <strong>en</strong> Croatie.94 Belgique, Départem<strong>en</strong>t Travail <strong>et</strong> économie sociale (<strong>2012</strong>) ;voir aussi : De Standaard (<strong>2012</strong>).95 Belgique, CECLR (<strong>2012</strong>).213


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Le Ministère de l’Emploi <strong>et</strong> de l’Entreprise de Finlandea prés<strong>en</strong>té les résultats de la première expéri<strong>en</strong>ce finlandaisesur la discrimination au recrutem<strong>en</strong>t fondéesur l’<strong>et</strong>hnicité <strong>et</strong> le sexe. C<strong>et</strong>te expéri<strong>en</strong>ce, utilisantla méthode des tests de discrimination, a porté sur lerecrutem<strong>en</strong>t de travailleurs semi-qualifiés pour desemplois de bureau, dans la restauration, le transportou la construction 96 . <strong>Les</strong> résultats indiqu<strong>en</strong>t que lescandidats dont le nom a une consonance russe ontdû <strong>en</strong>voyer deux fois plus de candidatures que lescandidats au nom finlandais avant d’être invités à un<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> d’embauche.De même, une étude réalisée à Zagreb, <strong>en</strong> Croatie,a révélé des discriminations sur le marché de l’emploià l’<strong>en</strong>contre des candidats d’origine serbe. <strong>Les</strong> candidatsau nom à consonance serbe avai<strong>en</strong>t moins de chancede passer avec succès la première phase de sélectionque les candidats croates équival<strong>en</strong>ts 97 .De même, l’Institut néerlandais d’études sociales(Sociaal <strong>en</strong> Cultureel Planbureau, SCP) a réalisé un testde situation <strong>et</strong> découvert que les candidats néerlandaisde souche avai<strong>en</strong>t 46 % de chances d’obt<strong>en</strong>irune offre d’emploi, contre 28 % pour les candidatsissus de l’immigration 98 .Une autre méthode de test de discrimination dans ledomaine de l’emploi utilise des CV ne m<strong>en</strong>tionnant pasle nom du candidat afin de ne pas révéler leurs origines<strong>et</strong>hniques ou nationales présumées. L’Ag<strong>en</strong>ce fédéraleallemande de lutte contre les discriminations a prés<strong>en</strong>tél’évaluation d’un proj<strong>et</strong>-pilote national de candidaturesd’emploi anonymes. Ce proj<strong>et</strong>-pilote a <strong>en</strong>voyé 8 550candidatures anonymes. Diverses <strong>en</strong>treprises, ag<strong>en</strong>cesrégionales <strong>et</strong> municipalités ont utilisé c<strong>et</strong>te méthodep<strong>en</strong>dant 12 mois. L’utilisation de CV anonymes a permisde réduire les discriminations lors de la première sélectiondes candidats. <strong>Les</strong> femmes <strong>et</strong> les migrants, <strong>en</strong>particulier, ont eu plus de chances d’être invités à un<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> quand leur candidature était anonyme 99 .6.5. La situation despopulations roms dansl’Union europé<strong>en</strong>neLa situation des Roms dans les États membres de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne reste préoccupante. Souv<strong>en</strong>t, les Romssont victimes de discrimination <strong>et</strong> d’exclusion sociale,viv<strong>en</strong>t dans une grande pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> n’ont pas un accèssuffisant aux soins de santé <strong>et</strong> à des logem<strong>en</strong>ts déc<strong>en</strong>ts.96 Larja, L. <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>).97 Seršić D.M. <strong>et</strong> Vukelić A. (<strong>2012</strong>), p. 31–59.98 Andriess<strong>en</strong>, I. <strong>et</strong> al. (<strong>2012</strong>).99 Allemagne, Ag<strong>en</strong>ce fédérale de lutte contre la discrimination(<strong>2012</strong>).C<strong>et</strong>te situation est confirmée par les résultats de deux<strong>en</strong>quêtes combinées auprès des ménages réalisées parla FRA <strong>et</strong> par le Programme des Nations Unies pour ledéveloppem<strong>en</strong>t (PNUD), <strong>en</strong> association avec la Banquemondiale <strong>et</strong> financée <strong>en</strong> partie par la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne. Ces <strong>en</strong>quêtes, portant sur la situationdes populations roms <strong>en</strong> 2011, sont désignées ci-après« <strong>en</strong>quêtes FRA/PNUD ». Au total, les <strong>en</strong>quêteurs ontinterrogé 22 203 personnes se déclarant Roms <strong>et</strong> despersonnes vivant à proximité de populations roms <strong>en</strong>Bulgarie, <strong>en</strong> Espagne, <strong>en</strong> France, <strong>en</strong> Grèce, <strong>en</strong> Hongrie,<strong>en</strong> Italie, <strong>en</strong> Pologne, au Portugal, <strong>en</strong> Républiqu<strong>et</strong>chèque, <strong>en</strong> Roumanie <strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovaquie, couvrant ainsi84 287 membres des ménages concernés 100 .<strong>Les</strong> <strong>en</strong>quêtes FRA/PNUD indiqu<strong>en</strong>t qu’un Rom sur troisest sans travail, que 20 % des Roms ne bénéfici<strong>en</strong>tpas d’une assurance-santé, que 90 % sont m<strong>en</strong>acés depauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> qu’<strong>en</strong>viron la moitié des Roms ont subi desdiscriminations au cours des 12 derniers mois <strong>en</strong> raisonde leurs origines roms 101 .L’Eurobaromètre spécial <strong>2012</strong> sur la discriminationdans l’EU a confirmé ces conclusions, trois Europé<strong>en</strong>ssur quatre considérant les Roms comme un groupesusceptible de subir des discriminations. Ce point devue est partagé par tous les groupes d’Europé<strong>en</strong>s ainsique par une majorité absolue dans la plupart des Étatsmembres de l’UE 102 .L’utilisation du terme « Rom » dans le prés<strong>en</strong>t rapportannuel suit l’approche adoptée par le Conseil de l’Europe,qui l’utilise pour désigner « les Roms, les Sintis(Manouches), les Kalés (Gitans) <strong>et</strong> les groupes depopulation appar<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> Europe, dont les Voyageurs(Travellers) <strong>et</strong> les branches ori<strong>en</strong>tales (Doms, Loms) ;il <strong>en</strong>globe la grande diversité des groupes concernés,y compris les personnes qui s’auto-id<strong>en</strong>tifi<strong>en</strong>tcomme “Tsiganes” » 103 .En mai <strong>2012</strong>, dans sa Communication sur les stratégiesnationales d’intégration des Roms : un premier pas dansla mise <strong>en</strong> œuvre du cadre de l’UE, la Commission europé<strong>en</strong>nea invité les États membres à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvreleurs stratégies nationales afin d’améliorer l’intégrationéconomique <strong>et</strong> sociale des Roms 104 . <strong>Les</strong> États membresont élaboré ces stratégies <strong>en</strong> réaction au Cadre de l’UEpour les stratégies nationales d’intégration des Romsadoptée le 5 avril 2011 <strong>et</strong> avalisé peu après par le Conseilde l’Union europé<strong>en</strong>ne.100 Pour plus d’informations, voir la rubriqu<strong>et</strong>hématique de la FRA consacrée aux Roms :http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/theme/roma.101 FRA/PNUD (<strong>2012</strong>).102 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a), p. 8.103 Conseil de l’Europe, Glossaire descriptif de termes relatifsaux questions roms, version du 12 mai <strong>2012</strong>,http://hub.coe.int/fr/web/coe-portal/roma/.104 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b).214


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniqueEn mars <strong>2012</strong>, tous les États membres de l’UE avai<strong>en</strong>tprés<strong>en</strong>té une stratégie nationale d’intégration des Romsou un <strong>en</strong>semble équival<strong>en</strong>t de mesures de politique dansle cadre de leurs politiques plus larges d’inclusion sociale.L’évaluation par la Commission europé<strong>en</strong>ne était axée surl’approche des États membres dans les quatre domainesclésdes soins de santé, du logem<strong>en</strong>t, de l’éducation <strong>et</strong>de l’emploi, <strong>et</strong> sur la façon dont ces stratégies abordai<strong>en</strong>tles exig<strong>en</strong>ces structurelles (coopération avec la sociétécivile, avec les autorités régionales <strong>et</strong> locales, suivi,lutte contre les discriminations <strong>et</strong> création d’un point decontact national) ainsi que le financem<strong>en</strong>t.Selon l’évaluation de la Commission europé<strong>en</strong>ne,malgré les efforts cons<strong>en</strong>tis par les États membres del’UE pour définir une approche globale de l’intégrationdes Roms, il reste beaucoup à faire pour garantir unfinancem<strong>en</strong>t suffisant <strong>en</strong> faveur de l’intégration desRoms, pour m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place des mécanismes de surveillance<strong>et</strong> pour lutter contre la discrimination <strong>et</strong> la ségrégation.La Commission europé<strong>en</strong>ne insiste notamm<strong>en</strong>tsur le fait que « [l]a responsabilité de l’inclusion sociale<strong>et</strong> économique des Roms incombe d’abord <strong>et</strong> avanttout aux États membres <strong>et</strong> ceux-ci devront redoublerd’efforts pour l’assumer, <strong>en</strong> adoptant des mesures plusconcrètes, <strong>en</strong> définissant des objectifs clairs correspondantà des résultats mesurables, <strong>en</strong> fixant clairem<strong>en</strong>tun financem<strong>en</strong>t au niveau national <strong>et</strong> <strong>en</strong> adoptant unsystème national solide de suivi <strong>et</strong> d’évaluation » 105 .L’évaluation de la Commission europé<strong>en</strong>ne est conformeaux résultats de l’Eurobaromètre spécial sur la discrimination,selon lequel les efforts nationaux d’intégrationdes Roms sont perçus comme moins efficaces que lesefforts de lutte contre la discrimination de manièregénérale. Parmi les Europé<strong>en</strong>s, 45 % p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que lesefforts d’intégration des Roms sont inefficaces, tandisque 31 % p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que les efforts visant à lutter contrela discrimination de façon générale sont inefficaces 106 .C<strong>et</strong>te <strong>en</strong>quête révèle égalem<strong>en</strong>t que la majorité desEuropé<strong>en</strong>s (53 %) considèr<strong>en</strong>t que leur société a toutà gagner d’une meilleure intégration des Roms. Ce pointde vue est plus répandu pour les Europé<strong>en</strong>s ayant desamis ou des connaissances roms (71 %), contre 49 %des Europé<strong>en</strong>s sans amis ni connaissances roms 107 .6.5.1. Discrimination contreles populations roms dansles soins de santéSelon l’évaluation des stratégies nationales d’intégrationdes Roms de la Commission europé<strong>en</strong>ne, « [p]armi lesactions <strong>en</strong>visagées par certains États membres pour105 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b), p. 12106 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a), p. 8.107 Ibid., p. 22.réduire les inégalités <strong>en</strong> matière de santé <strong>en</strong>tre lespopulations rom <strong>et</strong> non-rom figure toute une série demesures prév<strong>en</strong>tives qui vont au-delà des mesuresexposées dans le Cadre de l’UE. Toutefois, seulsquelques États membres ont défini une approche globalepour améliorer la santé des Roms » 108 .<strong>Les</strong> résultats des <strong>en</strong>quêtes FRA/PNUD indiqu<strong>en</strong>t qu’untiers des répondants roms âgés de 35 à 54 ans affirm<strong>en</strong>tque des problèmes de santé limit<strong>en</strong>t leurs activités auquotidi<strong>en</strong>. En moy<strong>en</strong>ne, 20 % des répondants roms nepossèd<strong>en</strong>t pas d’assurance médicale ou ne sav<strong>en</strong>t pass’ils sont couverts 109 .D’autres élém<strong>en</strong>ts, par exemple des <strong>en</strong>quêtes m<strong>en</strong>ées<strong>en</strong> Espagne 110 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Roumanie 111 , confirm<strong>en</strong>t que lesmembres des populations roms subiss<strong>en</strong>t des discriminationsdans les soins de santé. En Roumanie, sur607 adultes âgés de 18 ans ou plus <strong>et</strong> s’id<strong>en</strong>tifiantcomme Roms, 32 % ont déclaré avoir subi des discriminationsdans l’accès aux soins de santé <strong>en</strong> cas demaladie, de besoin de traitem<strong>en</strong>t ou d’interv<strong>en</strong>tionchirurgicale au cours des 12 mois précédant l’<strong>en</strong>quête,<strong>et</strong> 27 % dis<strong>en</strong>t avoir été les victimes de discriminationdans l’accès aux soins de santé d’urg<strong>en</strong>ce.<strong>Les</strong> résultats de l’<strong>en</strong>quête espagnole, couvrant 1 497ressortissants espagnols roms <strong>et</strong> 361 Roms originairesde Roumanie <strong>et</strong> de Bulgarie âgés de 16 ans <strong>et</strong> plus,montr<strong>en</strong>t que 53,9 % des Roms espagnols <strong>et</strong> 33,9 %des Roms d’Europe ori<strong>en</strong>tale interrogés ont le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>td’avoir subi une discrimination dans les c<strong>en</strong>tres de santé<strong>et</strong> les hôpitaux au cours des 12 mois précédant l’<strong>en</strong>quête.Dans l’affaire Médecins du Monde - International c.France, le Comité europé<strong>en</strong> des <strong>droits</strong> sociaux (CEDS)a conclu que les autorités nationales n’avai<strong>en</strong>t pas respectéleurs obligations de perm<strong>et</strong>tre l’accès aux soinsde santé pour les Roms migrants, malgré leur statutde résid<strong>en</strong>ts, de fournir des informations, s<strong>en</strong>sibiliser,conseiller <strong>et</strong> évaluer les cas <strong>en</strong> matière de santé, depr<strong>en</strong>dre des mesures pour la prév<strong>en</strong>tion des maladies<strong>et</strong> des accid<strong>en</strong>ts, d’apporter un souti<strong>en</strong> médical auxRoms migrants <strong>en</strong> situation de séjour régulier ou travaillantrégulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France, <strong>et</strong> de fournir un secoursmédical d’urg<strong>en</strong>ce aux Roms migrants <strong>en</strong> situationirrégulière <strong>en</strong> France 112 . Le CEDS a conclu à l’unanimitéque ces manquem<strong>en</strong>ts représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t une violationde l’article 11 (droit à la protection de la santé) <strong>et</strong> del’article 13 (droit à une assistance sociale <strong>et</strong> médicale)<strong>en</strong> conjonction avec l’article E (clause de non-discrimination)de la Charte sociale europé<strong>en</strong>ne révisée.108 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b), p. 8.109 FRA/PNUD (<strong>2012</strong>), p. 16.110 Fundación Secr<strong>et</strong>ariado Gitano (<strong>2012</strong>).111 Romani CRISS <strong>et</strong> TOTEM Communications (2011).112 Conseil de l’Europe, Comité europé<strong>en</strong> des <strong>droits</strong> sociaux(<strong>2012</strong>b).215


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>La stérilisation forcée des femmes roms est unproblème particulièrem<strong>en</strong>t grave. La Cour europé<strong>en</strong>nedes <strong>droits</strong> de l’homme (CouEDH) a statué sur deuxaffaires de ce type concernant la Slovaquie <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong>conclu que la stérilisation involontaire de femmes romsconstituait une grave violation des <strong>droits</strong> de l’homme 113 .Dans les deux cas, la stérilisation forcée avait eu lieu<strong>en</strong>tre 1999 <strong>et</strong> 2002. La CouEDH a conclu que l’article 14relatif à la non-discrimination ne soulevait pas de questionsdistinctes dans ces affaires <strong>et</strong> ne s’est donc pasprononcée sur le respect par l’État de son obligationd’<strong>en</strong>quêter sur la possibilité d’une motivation racialede la stérilisation des requérantes, mais elle a statuéque la stérilisation sans cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t préalable donné<strong>en</strong> connaissance de cause était contraire au droit desrequérantes de ne pas subir de traitem<strong>en</strong>ts inhumainsou dégradants (article 3) <strong>et</strong> à leur droit au respect deleur vie privée <strong>et</strong> familiale (article 8).Peu avant la décision de la CouEDH dans ces affaires,le Conseil des <strong>droits</strong> de l’homme, des minorités nationales<strong>et</strong> de l’égalité des g<strong>en</strong>res du gouvernem<strong>en</strong>t slovaquea adopté sa résolution n° 37 sur des cas signalésde stérilisation illégale de femmes. C<strong>et</strong>te résolutionrecommande au gouvernem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre autres, decharger le Ministère de la Santé de rédiger un règlem<strong>en</strong>tsur la création de conditions garantissant un cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> connaissance de cause à la stérilisation de lapart des femmes concernées, conformém<strong>en</strong>t aux lignesdirectrices adoptées <strong>en</strong> 2011 par la Fédération internationaled’obstétrique <strong>et</strong> de gynécologie <strong>en</strong> matièrede stérilisation contraceptive 114 .6.5.2. Discrimination contreles populations roms dansle logem<strong>en</strong>t<strong>Les</strong> <strong>en</strong>quêtes FRA/PNUD indiqu<strong>en</strong>t que les populationsroms dans l’Union europé<strong>en</strong>ne font face à un niveau devie inadéquat. Environ 45 % des Roms interrogés viv<strong>en</strong>tdans des ménages privés d’au moins l’un des confortsde base suivants : cuisine intérieure, toil<strong>et</strong>tes intérieures,douche ou baignoire intérieure <strong>et</strong> électricité 115 .De même, des rapports publiés par les organismes desurveillance des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> d’autres organisationsconcernant la Hongrie 116 , l’Italie 117 , la Lituanie 118 ,le Portugal 119 <strong>et</strong> la Slovaquie 120 indiqu<strong>en</strong>t que les Roms113 CouEDH, N.B. c. Slovaquie, n° 29518/10, 12 juin <strong>2012</strong> ; CouEDH,I.G. <strong>et</strong> autres c. Slovaquie, n° 15966/04, 13 novembre <strong>2012</strong>.Voir aussi : CouEDH, V.C. c. Slovaquie, n° 18968/07,8 novembre 2011.114 Slovaquie, Chancellerie (<strong>2012</strong>).115 FRA/PNUD (<strong>2012</strong>), p. 16.116 Habitat pour l’humanité Hongrie (<strong>2012</strong>).117 ONU, CERD (<strong>2012</strong>b), p. 4.118 ONU, Comité des <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>), p. 2.119 Conseil de l’Europe, Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme (<strong>2012</strong>a).120 Banque mondiale (<strong>2012</strong>), p. 31–32.rest<strong>en</strong>t exposés à un risque de discrimination dans lelogem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de ségrégation spatiale.Selon le Comité des <strong>droits</strong> de l’homme de l’ONU, lesRoms de Lituanie « rest<strong>en</strong>t victimes de discrimination,de pauvr<strong>et</strong>é, de faibles résultats éducatifs, de chômageélevé <strong>et</strong> d’un niveau de vie inadéquat, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong>ce qui concerne le logem<strong>en</strong>t » 121 .Des préoccupations similaires ont été expriméesà propos du Portugal, où les politiques de logem<strong>en</strong>tspublics n’ont pas réglé le problème de la ségrégationspatiale des Roms. C<strong>et</strong> échec s’explique par le manquede mesures ciblées visant à promouvoir l’accès desRoms aux logem<strong>en</strong>ts sociaux conv<strong>en</strong>tionnels <strong>et</strong> par lefait que les autorités locales ont pris des mesures nonconformes aux normes internationales <strong>et</strong> europé<strong>en</strong>nesconcernant le droit à un logem<strong>en</strong>t adéquat, commel’observe le Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme duConseil de l’Europe 122 .De même, le CERD <strong>en</strong>courage l’Italie à « int<strong>en</strong>sifierses efforts pour éviter la ségrégation résid<strong>en</strong>tielle descommunautés roms <strong>et</strong> sintis, de nationalité itali<strong>en</strong>neou non, <strong>et</strong> à élaborer des programmes de logem<strong>en</strong>tssociaux à leur int<strong>en</strong>tion. » 123« Lorsque les compteurs normalem<strong>en</strong>t mis gratuitem<strong>en</strong>tà la disposition des consommateurs sont installés dans ousur les immeubles de manière à ce qu’ils soi<strong>en</strong>t accessibles<strong>et</strong> puiss<strong>en</strong>t être aisém<strong>en</strong>t contrôlés alors que, dans lesquartiers dans lesquels viv<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t des membresde la communauté rom, ces compteurs électriques sontplacés sur des poteaux à une hauteur inaccessible de7 mètres, c<strong>et</strong>te différ<strong>en</strong>ce prés<strong>en</strong>te l’appar<strong>en</strong>ce d’unediscrimination indirecte fondée sur l’origine <strong>et</strong>hnique aus<strong>en</strong>s de l’article 2, paragraphe 2, sous b), lu <strong>en</strong> combinaisonavec l’article 8, paragraphe 1, de la directive 2000/43. »Conclusions de l’Avocat général Juliane Kokott, C-394/11 – Valeri HarievBelov c. ChEZ Elektro Balgaria AD <strong>et</strong> ChEZ Raspredel<strong>en</strong>ie Balgaria ADSelon le Conseil constitutionnel français, plusieursdispositions de la loi n° 69-3 du 3 janvier 1969 relativeà l’exercice des activités ambulantes <strong>et</strong> au régime applicableaux personnes circulant <strong>en</strong> France sans domicil<strong>en</strong>i résid<strong>en</strong>ce fixe 124 sont contraires aux principesconstitutionnels. Le Conseil constitutionnel a jugé quel’obligation faite aux g<strong>en</strong>s du voyage de posséder destitres de circulation n’était pas discriminatoire, mais ila par contre conclu que plusieurs autres dispositions dec<strong>et</strong>te loi étai<strong>en</strong>t anticonstitutionnelles. C’est notamm<strong>en</strong>tle cas des exig<strong>en</strong>ces suivantes : obligation de prouverdes rev<strong>en</strong>us réguliers garantissant des conditions devie normales, validation tous les trois mois des titres121 ONU, Comité des <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>), p. 2.122 Conseil de l’Europe, Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme(<strong>2012</strong>a).123 ONU, CERD (<strong>2012</strong>b), p. 4.124 France, Conseil constitutionnel (<strong>2012</strong>).216


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniquede circulation <strong>et</strong> trois ans d’association ininterrompueavec la même municipalité pour perm<strong>et</strong>tre l’inscriptionsur la liste électorale. Selon le Conseil constitutionnel,la peine de prison prévue pour les g<strong>en</strong>s du voyage circulantsans livr<strong>et</strong> de circulation est égalem<strong>en</strong>t contraireà la constitution.Dans l’affaire Fédération internationale des <strong>droits</strong> del’homme c. Belgique, le CEDS a conclu que les autoritésnationales n’avai<strong>en</strong>t pas respecté leurs obligations deremédier au manque de sites destinés aux g<strong>en</strong>s duvoyage, de régler les problèmes découlant de la nonreconnaissancedes caravanes <strong>en</strong> tant que résid<strong>en</strong>ces,de respecter les conditions requises <strong>en</strong> cas d’expulsion,<strong>et</strong> d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre une politique globale <strong>et</strong> coordonnéepour lutter contre la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> l’exclusion socialedes g<strong>en</strong>s du voyage 125 . Le CEDS a conclu à l’unanimitéque ces manquem<strong>en</strong>ts constituai<strong>en</strong>t une violation del’article 16 (droit de la famille à une protection sociale,juridique <strong>et</strong> économique) <strong>et</strong> de l’article 30 (droit à laprotection contre la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> l’exclusion sociale) <strong>en</strong>combinaison avec l’article E (clause de non-discrimination)de la Charte sociale europé<strong>en</strong>ne révisée.<strong>Les</strong> populations roms rest<strong>en</strong>t confrontées à desévacuations forcées, au démantèlem<strong>en</strong>t de campem<strong>en</strong>ts<strong>et</strong> au rapatriem<strong>en</strong>t, par exemple <strong>en</strong> Bulgarie, <strong>en</strong> France,<strong>en</strong> Italie, <strong>en</strong> République tchèque, <strong>en</strong> Roumanie <strong>et</strong> <strong>en</strong>Slovaquie. Dans un arrêt qui fait date, la CouEDH a statuédans l’affaire Yordanova <strong>et</strong> autres c. Bulgarie 126 qu<strong>et</strong>oute évacuation forcée future de Roms serait contraireà l’article 8, le droit à la vie privée <strong>et</strong> de famille. C<strong>et</strong>teaffaire concernait le proj<strong>et</strong> des autorités d’expulser desRoms d’un campem<strong>en</strong>t situé sur le territoire municipalde Sofia. <strong>Les</strong> demandeurs étai<strong>en</strong>t 23 ressortissants bulgaresd’origine rom qui s’étai<strong>en</strong>t installés sur ces terresdans les années 1960 <strong>et</strong> 1970. La CouEDH a conclu que,dans la mesure où ces personnes vivai<strong>en</strong>t depuis d<strong>en</strong>ombreuses années à c<strong>et</strong> <strong>en</strong>droit avec leurs famillesdans des habitations de fortune, ces habitations étai<strong>en</strong>tdev<strong>en</strong>ue leurs résid<strong>en</strong>ces, que l’occupation du terrainsoit légale ou non. L’expulsion des demandeurs de leurcamp <strong>et</strong> de leur communauté aurait donc une incid<strong>en</strong>c<strong>en</strong>égative sur leur vie privée <strong>et</strong> leur vie de famille.La CouEDH a souligné que, dans le contexte del’article 8 (droit à la vie privée <strong>et</strong> à la vie de famille),les autorités doiv<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir compte du statut des Roms<strong>en</strong> tant que groupe social défavorisé <strong>et</strong> de leurs besoinsparticuliers dans l’évaluation du caractère proportionnéqu’elles sont t<strong>en</strong>ues d’effectuer mais qu’elles n’avai<strong>en</strong>tpas effectuée. La CouEDH a statué à l’unanimité qu<strong>et</strong>oute exécution future de l’ordre d’expulsion des125 Conseil de l’Europe, Comité europé<strong>en</strong> des <strong>droits</strong> sociaux(<strong>2012</strong>b).126 CouEDH, Yordanova <strong>et</strong> autres c. Bulgarie, n° 25446/06,24 avril <strong>2012</strong>.demandeurs constituerait une violation de l’article 8 dela CEDH (droit à la vie privée <strong>et</strong> à la vie de famille).Dans le contexte de l’exécution de la décision dansl’affaire de Yordanova, les autorités bulgares ont faitsavoir que l’ordre d’expulsion restait <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s <strong>et</strong>que les autorités nationales compét<strong>en</strong>tes étai<strong>en</strong>tà la recherche d’un logem<strong>en</strong>t alternatif adéquat pourles personnes concernées.Des évacuations forcées de Roms ont été signalées dansles communes bulgares de Maglizh 127 <strong>et</strong> Vratsa 128 . Desévacuations forcées ont égalem<strong>en</strong>t été signalées <strong>en</strong>République tchèque, où <strong>en</strong>viron 200 habitants romsont été expulsés de leurs foyers dans la localité dePřednádraží, à Ostrava-Přívoz, <strong>en</strong> août <strong>2012</strong>. Certainsont été expulsés bi<strong>en</strong> qu’ils payai<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t unloyer. Selon les autorités locales, leurs ménages ne respectai<strong>en</strong>tpas les normes d’hygiène. Le Commissaire aux<strong>droits</strong> de l’Homme de République tchèque a reprochéaux autorités municipales de ne pas avoir réglé leproblème des conditions sanitaires <strong>et</strong> d’hygiène de lalocalité de Přednádraží <strong>en</strong> réparant le système d’égouttagede mauvaise qualité. Le Commissaire a invité cesautorités à m<strong>et</strong>tre à disposition des solutions alternativesde logem<strong>en</strong>t à un prix abordable pour les famillesexpulsées 129 . De même, le C<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong> pour les<strong>droits</strong> des Roms (CEDR) a signalé des évacuations forcées<strong>en</strong> Slovaquie, où des familles ont été chassées aunom de la loi sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t 130 .Selon l’Association europé<strong>en</strong>ne pour la déf<strong>en</strong>se des<strong>droits</strong> de l’homme (AEDH), 11 803 citoy<strong>en</strong>s roms de l’UEont été expulsés de force <strong>en</strong> France <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, contre9 396 <strong>en</strong> 2011 131 , <strong>et</strong> plusieurs campem<strong>en</strong>ts ont étédémantelés 132 . En réponse aux évacuations forcées <strong>et</strong> audémantèlem<strong>en</strong>t de campem<strong>en</strong>ts, un groupe d’expertsdes <strong>droits</strong> de l’homme des Nations Unies a invité legouvernem<strong>en</strong>t français à s’assurer que ses politiques<strong>et</strong> pratiques respect<strong>en</strong>t tous les aspects du droit europé<strong>en</strong><strong>et</strong> du droit international des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>en</strong>matière de non-discrimination 133 .Selon le Secrétaire général du Conseil de l’Europe,« [à] se cont<strong>en</strong>ter de déplacer les familles roms d’un<strong>en</strong>droit à un autre ou d’un pays à un autre, on ne faitqu’aggraver leur situation. Seules des politiques globalesgarantissant un traitem<strong>en</strong>t juste <strong>et</strong> un véritableaccès aux <strong>droits</strong> humains changeront la donne » 134 .127 Hristov, H. (<strong>2012</strong>).128 Medipol (<strong>2012</strong>).129 ROMEA.cz (<strong>2012</strong>).130 CEDR (<strong>2012</strong>a).131 AEDH (2013) ; voir égalem<strong>en</strong>t : C<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong> pour les<strong>droits</strong> des Roms (CEDR) (<strong>2012</strong>b).132 Amnesty International (<strong>2012</strong>a).133 ONU, Haut-Commissariat aux <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>).134 Conseil de l’Europe (<strong>2012</strong>).217


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Le 26 août <strong>2012</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>t français a adoptéune circulaire définissant le cadre d’action de l’État <strong>en</strong>cas d’évacuation de campem<strong>en</strong>ts illicites 135 . En septembre<strong>2012</strong>, la France <strong>et</strong> la Roumanie ont signé unaccord sur deux ans visant à réinsérer <strong>en</strong> Roumanie80 familles de Roms originaires de Roumanie 136 .Selon le C<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong> pour les <strong>droits</strong> des Roms, lesautorités itali<strong>en</strong>nes ont aussi procédé à des évacuationsforcées de Roms 137 . Le Commissaire aux <strong>droits</strong> del’Homme du Conseil de l’Europe a insisté sur le fait que« les campem<strong>en</strong>ts séparés <strong>et</strong> les évacuations forcéessont diamétralem<strong>en</strong>t opposés à la l<strong>et</strong>tre <strong>et</strong> à l’esprit dela stratégie nationale d’inclusion des Roms » adoptée<strong>en</strong> février <strong>2012</strong>. Selon lui, « l’approche camp par camp<strong>et</strong> les évacuations forcées qui <strong>en</strong> résult<strong>en</strong>t sont le signed’une politique d’urg<strong>en</strong>ce nomade’ <strong>et</strong> il convi<strong>en</strong>t d’yr<strong>en</strong>oncer ainsi qu’au décr<strong>et</strong> correspondant. » 138Dans son rapport intitulé Des fondations instables. Il fautgarantir le droit au logem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Roumanie, AmnestyInternational affirme que, dans la loi comme dans lapratique, la Roumanie ne respecte pas, ne protège pas<strong>et</strong> n’assure pas efficacem<strong>en</strong>t le droit à un logem<strong>en</strong>tconv<strong>en</strong>able pour tous ses citoy<strong>en</strong>s. Selon AmnestyInternational, les communautés marginalisées, commeles Roms, sont fréquemm<strong>en</strong>t victimes de violations systématiquesde leur droit au logem<strong>en</strong>t 139 . L’évacuationforcée <strong>et</strong> la réinstallation d’<strong>en</strong>viron 300 familles romsdans une usine chimique désaffectée <strong>en</strong> sont unexemple révélateur 140 . Vingt-deux <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> deuxadultes ont dû être hospitalisés des suites d’un contactavec des substances toxiques prés<strong>en</strong>tes dans les locaux.« La réinstallation [des Roms] dans les locaux d’uneanci<strong>en</strong>ne usine chimique n’est clairem<strong>en</strong>t pas une solutionde logem<strong>en</strong>t alternative adéquate. » 1416.5.3. Discrimination contreles populations romsdans l’éducationMalgré l’adoption de politiques visant à promouvoirl’inclusion des Roms dans l’éducation, les <strong>en</strong>fants romssont particulièrem<strong>en</strong>t exposés au risque de ségrégationdans l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t dans plusieurs États membres del’UE. La ségrégation des <strong>en</strong>fants roms dans l’éducationpeut pr<strong>en</strong>dre différ<strong>en</strong>tes formes. <strong>Les</strong> données disponiblesmontr<strong>en</strong>t qu’ils sont parfois surreprés<strong>en</strong>tés135 France, Circulaire interministérielle relative à l’anticipation<strong>et</strong> à l’accompagnem<strong>en</strong>t des opérations d’évacuation descampem<strong>en</strong>ts illicites, 26 août <strong>2012</strong>.136 France, Ministère des Affaires étrangères (<strong>2012</strong>).137 CEDR (<strong>2012</strong>c).138 Conseil de l’Europe, Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme(<strong>2012</strong>b), p. 20.139 Amnesty International (<strong>2012</strong>b), p. 2.140 AEDH (<strong>2012</strong>).141 Conseil de l’Europe, Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme(<strong>2012</strong>c).dans les écoles spéciales de remédiation destinéesaux <strong>en</strong>fants prés<strong>en</strong>tant un handicap intellectuel ouautre, comme par exemple <strong>en</strong> Hongrie, <strong>en</strong> Républiqu<strong>et</strong>chèque, <strong>en</strong> Roumanie <strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovaquie. Ils sont parfoisplacés dans des classes ou des écoles spéciales, commepar exemple <strong>en</strong> Autriche, <strong>en</strong> Espagne, <strong>en</strong> Finlande, <strong>en</strong>Grèce, <strong>en</strong> L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> au Portugal.Le Fonds pour l’éducation des Roms a publié unrapport intitulé « Obstacles <strong>et</strong> préjugés : les testsà l’<strong>en</strong>trée <strong>et</strong> la surreprés<strong>en</strong>tation des <strong>en</strong>fants romsdans l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t spécial » (Pitfalls and bias :<strong>en</strong>trytesting and the overrepres<strong>en</strong>tation of Romani childr<strong>en</strong>in special education). Ce rapport porte sur les cas de laHongrie, de la République tchèque <strong>et</strong> de la Slovaquie 142 .Selon ce rapport, les élèves roms sont représ<strong>en</strong>tésde manière disproportionnée dans l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tspécial de ces États membres de l’UE. Ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tune majorité des élèves dans les écoles pratiques deRépublique tchèque, <strong>en</strong>tre 20 <strong>et</strong> 90 % des élèves del’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t spécial <strong>en</strong> Hongrie, <strong>et</strong> <strong>en</strong>viron 60 % desélèves de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t spécial primaire <strong>et</strong> secondaire<strong>en</strong> Slovaquie.De même, dans un rapport sur la composition <strong>et</strong>hniquedes élèves d’anci<strong>en</strong>nes écoles spéciales, le Déf<strong>en</strong>seurpublic des <strong>droits</strong> de République tchèque a conclu que« le rapport <strong>en</strong>tre le nombre d’élèves roms <strong>et</strong> le nombred’élèves d’origine non-rom dans les écoles étudiées estsans aucune mesure avec la proportion de Roms dansla société tchèque. <strong>Les</strong> écoles étudiées prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t unpourc<strong>en</strong>tage d’élèves roms situé <strong>en</strong>tre 32 <strong>et</strong> 35 %, cequi témoigne d’une discrimination indirecte persistantecontre ces populations <strong>en</strong> termes d’accès à l’éducation,même si tout l’échantillon de base (c’est-à-direl’<strong>en</strong>semble des anci<strong>en</strong>nes écoles spéciales) n’a pas étéexaminé. » 143Dans sa décision du 6 décembre <strong>2012</strong> dans l’affaire D.H.<strong>et</strong> autres c. République tchèque, le Comité des députésdes Ministres du Conseil de l’Europe a noté que « selonles statistiques prés<strong>en</strong>tées dans le plan d’action consolidé,le pourc<strong>en</strong>tage global d’élèves roms inscrits dansdes programmes destinés aux élèves prés<strong>en</strong>tant un“léger handicap m<strong>en</strong>tal” reste anormalem<strong>en</strong>t élevé,même si l’on <strong>en</strong>registre une légère diminution de cepourc<strong>en</strong>tage. » Le Comité a néanmoins reconnu qu’unplan d’action consolidé avait été soumis <strong>et</strong> que lesautorités tchèques avai<strong>en</strong>t proposé des mesures visantà « supprimer la possibilité que des élèves sans handicapsoi<strong>en</strong>t éduqués dans des classes destinées auxélèves prés<strong>en</strong>tant un handicap. » 144142 Fonds pour l’éducation des Roms (<strong>2012</strong>) ; voir égalem<strong>en</strong>t :République tchèque, Médiateur (<strong>2012</strong>).143 Conseil de l’Europe, Secrétariat du Comité des Ministres(<strong>2012</strong>).144 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>).218


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniqueSelon le Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme du Conseilde l’Europe, « les “écoles pratiques” de Républiqu<strong>et</strong>chèque perpétu<strong>en</strong>t la ségrégation des <strong>en</strong>fants roms,l’inégalité <strong>et</strong> le racisme. Il convi<strong>en</strong>t de les éliminerprogressivem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de les remplacer par des écolesconv<strong>en</strong>tionnelles qui doiv<strong>en</strong>t être préparées à accueillir<strong>et</strong> à sout<strong>en</strong>ir tous les élèves, quelle que soit leur origine<strong>et</strong>hnique. » 145Le Comité ad hoc d’experts du Conseil de l’Europe surles questions roms (CAHROM) a adopté deux rapportsthématiques sur les questions liées à l’éducation desRoms <strong>en</strong> mai <strong>et</strong> <strong>en</strong> novembre <strong>2012</strong>. Le premier rapport,consacré à « l’inclusion des <strong>en</strong>fants roms dans l’éducationpar opposition aux écoles spéciales » a fait suiteà une visite thématique <strong>en</strong> République tchèque <strong>et</strong> <strong>en</strong>Slovaquie <strong>en</strong> tant que pays demandeurs, <strong>et</strong> <strong>en</strong> Hongrie,au Royaume-Uni <strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovénie <strong>en</strong> tant que pays part<strong>en</strong>aires.Ses conclusions sont les suivantes : il convi<strong>en</strong>tde diminuer considérablem<strong>en</strong>t la portée du systèmed’« écoles primaires pratiques »; les <strong>en</strong>fants prés<strong>en</strong>tantdes besoins éducatifs particuliers devrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> principeêtre inscrits dans l’éducation conv<strong>en</strong>tionnelle ; la loidevrait définir des normes plus strictes pour les <strong>en</strong>fantsvictimes d’exclusion sociale, <strong>et</strong> il convi<strong>en</strong>t d’améliorerle suivi externe <strong>et</strong> interne de l’inscription des <strong>en</strong>fantsroms dans les écoles. L’autre rapport était consacré audécrochage <strong>et</strong> à l’abs<strong>en</strong>téisme scolaires chez les <strong>en</strong>fantsroms à la suite d’une visite thématique aux Pays-Bas <strong>en</strong>tant que pays demandeur, <strong>et</strong> <strong>en</strong> Espagne, <strong>en</strong> Hongrie <strong>et</strong><strong>en</strong> Suède <strong>en</strong> tant que pays part<strong>en</strong>aires 146 .Le Commissaire hongrois aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>a prés<strong>en</strong>té un rapport 147 sur les résultats de son <strong>en</strong>quêtedans une école publique de Jászapáti, où les élèvesd’origine rom étai<strong>en</strong>t placés dans des classes spécialessous prétexte de troubles comportem<strong>en</strong>taux. LeCommissaire considère c<strong>et</strong>te pratique comme une formede discrimination directe <strong>et</strong> de ségrégation illégale <strong>et</strong>a demandé au gouvernem<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dre des mesurespour m<strong>et</strong>tre fin à ce type de discrimination <strong>et</strong>hnique 148 .<strong>Les</strong> recherches m<strong>en</strong>ées dans 23 écoles de quatre villesespagnoles (Bajadoz, Barcelone, Cordoue <strong>et</strong> Madrid)montr<strong>en</strong>t que, bi<strong>en</strong> que la population rom des 11quartiers couverts par ces recherches ne dépasse pas50 % de la population totale, les élèves rom de huitdes 23 écoles étudiées représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t plus de 80 %des élèves. 149145 Conseil de l’Europe, Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme(<strong>2012</strong>d).146 Pour plus d’informations concernant les travaux de CAHROM,voir : http://hub.coe.int/web/coe-portal/cahrom1.147 Hongrie, Commissaire aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> (<strong>2012</strong>).148 Ibid.149 Santiago, C ; Maya, O. (<strong>2012</strong>).<strong>Les</strong> rapports publiés par divers organismesinternationaux <strong>et</strong> nationaux d’observation des <strong>droits</strong>de l’homme indiqu<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t que les <strong>en</strong>fantsroms continu<strong>en</strong>t d’être inscrits dans des écoles pourélèves prés<strong>en</strong>tant des besoins particuliers <strong>et</strong> dans desclasses séparées. Dans ses observations finales relativesà l’Autriche, le CERD a exprimé des inquiétudesconcernant les « taux de décrochage élevé des élèvesroms <strong>et</strong> des <strong>en</strong>fants issus de l’immigration » <strong>et</strong> la « surreprés<strong>en</strong>tationdes <strong>en</strong>fants roms <strong>et</strong> étrangers dans lesécoles spéciales. » 150 Le CERD a néanmoins reconnu lesefforts cons<strong>en</strong>tis par l’Autriche pour améliorer l’accèsà l’éducation <strong>et</strong> la qualité de celle-ci.De même, selon les observations finales du CERDrelatives à la Finlande « <strong>en</strong>viron 50 % des <strong>en</strong>fantsroms sont inscrits dans des classes d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tspécial » 151 . C’est égalem<strong>en</strong>t le cas de la L<strong>et</strong>tonie, où leCERD souligne qu’il subsiste des écoles avec des classesséparées pour les Roms <strong>et</strong> où une grande partie des<strong>en</strong>fants roms fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des écoles spéciales 152 . Ence qui concerne le Portugal, le Commissaire aux <strong>droits</strong>de l’Homme du Conseil de l’Europe souligne que les<strong>en</strong>fants roms continu<strong>en</strong>t de recevoir un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tdans des classes distinctes 153 .Selon l’avis du Comité consultatif sur la Conv<strong>en</strong>tioncadrepour la protection des minorités nationales relatifà la Roumanie, « on continue de signaler des cas d’<strong>en</strong>fantsroms placés dans des écoles pour <strong>en</strong>fants handicapés,dans des écoles ou des classes séparées » <strong>et</strong>« plusieurs décisions du Conseil national de lutte contrela discrimination ont conclu au caractère discriminatoirede c<strong>et</strong>te pratique » 154 .Dans son arrêt de la Chambre de janvier 2013 dansl’affaire Horváth <strong>et</strong> Kiss c. Hongrie, un arrêt <strong>en</strong>cor<strong>en</strong>on définitif au mom<strong>en</strong>t de la publication du prés<strong>en</strong>trapport annuel, la CouEDH a conclu que le fait de placerles <strong>en</strong>fants roms dans des écoles destinées aux <strong>en</strong>fantsprés<strong>en</strong>tant des handicaps intellectuels était discriminatoire155 . La plainte concernait deux jeunes hommesd’origine rom qui avai<strong>en</strong>t été placés à tort dans desécoles pour personnes prés<strong>en</strong>tant un handicap m<strong>en</strong>tal<strong>et</strong> qui affirmai<strong>en</strong>t que leur placem<strong>en</strong>t dans des écolesde ce type constituait une discrimination.La CouEDH a souligné la longue histoire de placem<strong>en</strong>tsabusifs d’<strong>en</strong>fants roms dans des écoles spéciales <strong>en</strong>150 ONU, CERD (<strong>2012</strong>a), p. 7.151 ONU, CERD (<strong>2012</strong>c), p. 4.152 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>), p. 8.153 Conseil de l’Europe, Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme(<strong>2012</strong>a).154 Conseil de l’Europe, Comité consultatif de la conv<strong>en</strong>tioncadrepour la protection des minorités nationales (<strong>2012</strong>),p. 8.155 CouEDH, Horváth <strong>et</strong> Kiss c. Hongrie, n° 11146/11,29 janvier 2013.219


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Hongrie. Selon ses conclusions, les modalités de lascolarité des demandeurs démontr<strong>en</strong>t que les autoritésn’ont pas pris correctem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> considération leursbesoins particuliers <strong>en</strong> tant que membres d’un groupedéfavorisé. De ce fait, les demandeurs ont été isolés <strong>et</strong>ont reçu un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dant plus difficile leur intégrationà la société. La CouEDH a statué à l’unanimité quece placem<strong>en</strong>t abusif était <strong>en</strong> violation de l’article 2 duprotocole n° 1 (droit à l’éducation) lu <strong>en</strong> combinaisonavec l’article 14 (interdiction de la discrimination) de laConv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme.Dans son arrêt de la Chambre de décembre <strong>2012</strong> dansl’affaire Sampani <strong>et</strong> autres c. Grèce, qui n’était pasdéfinitif début mai 2013, la CouEDH a conclu qu’<strong>en</strong>n’intégrant pas les <strong>en</strong>fants roms au système éducatifordinaire, les autorités s’étai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dues coupables dediscrimination à leur <strong>en</strong>contre 156 .C<strong>et</strong>te affaire concernait l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t primaireproposé aux <strong>en</strong>fants roms à la 12 e école primaired’Aspropyrgos, <strong>en</strong> Grèce. L’action avait été int<strong>en</strong>téepar 140 ressortissants grecs d’origine rom appart<strong>en</strong>antà 38 familles qui, au mom<strong>en</strong>t des faits, vivai<strong>en</strong>t surle site résid<strong>en</strong>tiel de Psari à proximité d’Aspropyrgos.Certains des plaignants étai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t demandeursdans une affaire antérieure qui avait débouché surl’arrêt Sampanis <strong>et</strong> autres c. Grèce de la CouEDH 157 .<strong>Les</strong> demandeurs se plaignai<strong>en</strong>t du fait qu’eux-mêmesou leurs <strong>en</strong>fants avai<strong>en</strong>t été inscrits à la 12 e école primaire,fréqu<strong>en</strong>tée exclusivem<strong>en</strong>t par les membres deleur propre communauté <strong>et</strong> qui offrait un niveau d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tinférieur à d’autres écoles. <strong>Les</strong> demandeursreprochai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t aux autorités de ne pas avoirrespecté l’arrêt Sampanis <strong>et</strong> autres c. Grèce prononcé<strong>en</strong> 2008.La CouEDH, notant l’abs<strong>en</strong>ce de changem<strong>en</strong>t significatifdepuis l’arrêt Sampanis <strong>et</strong> autres c. Grèce, a conclu quela Grèce n’avait pas pris <strong>en</strong> considération les besoinsparticuliers des <strong>en</strong>fants roms de Psari <strong>en</strong> leur qualitéde membres d’un groupe défavorisé <strong>et</strong> que l’exist<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>tre 2008 <strong>et</strong> <strong>2012</strong> de la 12 e école primaire d’Aspropyrgos,fréqu<strong>en</strong>tée exclusivem<strong>en</strong>t par des élèves roms,avait représ<strong>en</strong>té une discrimination à l’<strong>en</strong>contre desdemandeurs. La CouEDH a statué à l’unanimité qu’ily avait eu violation de l’article 14 de la CEDH (interdictionde la discrimination) <strong>en</strong> combinaison avec l’article 2 duprotocole n° 1 (droit à l’éducation).Conformém<strong>en</strong>t à l’article 46 (force obligatoire <strong>et</strong>exécution des arrêts), la CouEDH a recommandé156 CouEDH, Sampani <strong>et</strong> autres c. Grèce, n° 59608/09,11 décembre <strong>2012</strong>.157 CouEDH, Sampanis <strong>et</strong> autres c. Grèce, n° 32526/05,5 juin 2008.d’inscrire les demandeurs <strong>en</strong>core <strong>en</strong> âge scolaire dansune autre école publique <strong>et</strong> ceux ayant atteint leurmajorité dans une « école de la seconde chance » oudans l’un des établissem<strong>en</strong>ts d’éducation pour adultescréés par le Ministère de l’Éducation dans le cadre duProgramme pour l’éducation <strong>et</strong> la formation tout aulong de la vie.Des actions <strong>en</strong> justice int<strong>en</strong>tées dans les États membresde l’UE illustr<strong>en</strong>t les formes de discrimination <strong>et</strong> deségrégation subies par les élèves roms dans l’éducation.En octobre <strong>2012</strong>, le Tribunal régional de Prešov 158 ,<strong>en</strong> Slovaquie, a confirmé l’arrêt r<strong>en</strong>du <strong>en</strong> janvier <strong>2012</strong>par un tribunal d’arrondissem<strong>en</strong>t 159 concernant la discriminationà l’<strong>en</strong>contre des Roms dans le systèmeéducatif 160 .Le Tribunal a statué qu’une école primaire de ŠarišskéMichaľany avait pratiqué une discrimination à l’<strong>en</strong>contredes élèves roms <strong>en</strong> créant des classes distinctes à desétages différ<strong>en</strong>ts pour ces élèves. <strong>Les</strong> représ<strong>en</strong>tantsde l’école ont affirmé qu’ils n’avai<strong>en</strong>t pas séparé ces<strong>en</strong>fants <strong>en</strong> raison de leur <strong>et</strong>hnicité, mais parce qu’ilsétai<strong>en</strong>t issus d’un milieu socialem<strong>en</strong>t défavorisé. Laplupart des <strong>en</strong>fants ainsi catégorisés étai<strong>en</strong>t originairesd’un campem<strong>en</strong>t rom proche situé à Ostrovany.L’Office du Plénipot<strong>en</strong>tiaire du gouvernem<strong>en</strong>t pour lescommunautés roms a qualifié c<strong>et</strong>te pratique d’« inappropriée» <strong>et</strong> fait valoir que la ségrégation naturelle quise produit dans des <strong>en</strong><strong>droits</strong> où naiss<strong>en</strong>t exclusivem<strong>en</strong>tdes <strong>en</strong>fants roms étai<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>te de la ségrégationartificielle qui se produit lorsque les <strong>en</strong>seignantssépar<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>fants principalem<strong>en</strong>t sur la base deleur statut social ou <strong>et</strong>hnique 161 . En vue de combattre laségrégation dans l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, le Ministère slovaquede l’Éducation a publié des ori<strong>en</strong>tations recommandantaux écoles de m<strong>et</strong>tre fin aux pratiques ségrégationnistesappliquées aux <strong>en</strong>fants issus de milieux défavorisés 162 .En mai <strong>2012</strong>, la Cour suprême de Hongrie a statué quele mainti<strong>en</strong> d’un système dans lequel les <strong>en</strong>fants sontséparés dans le milieu scolaire, ce qui touche les <strong>en</strong>fantssouffrant de désavantages multiples (comme les élèvesd’origine rom <strong>et</strong> au statut socio-économique peu élevé),était contraire au principe de l’égalité de traitem<strong>en</strong>t 163 .La Cour suprême a toutefois cassé une partie del’arrêt révisé qui obligeait le déf<strong>en</strong>dant à pr<strong>en</strong>dre desmesures pour supprimer les conséqu<strong>en</strong>ces de c<strong>et</strong>tepratique illicite.158 Slovaquie, Tribunal régional de Prešov n° 20, Co125/<strong>2012</strong>,30 octobre <strong>2012</strong>.159 Slovaquie, Rozhodnutie Okresného súdu c. Prešove,č. konania 25C 133/2010, 5 décembre 2011.160 Ibid.161 The Slovak Spectator (<strong>2012</strong>).162 Slovaquie, Ministère de l’Éducation, des Sci<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> desSports (<strong>2012</strong>).163 Hongrie, Cour suprême, Pfv.IV.20.068/<strong>2012</strong>/3.szám.220


Racisme <strong>et</strong> discrimination <strong>et</strong>hniqueAu Royaume-Uni, le rapport d’avancem<strong>en</strong>t du groupede travail interministériel sur la lutte contre les inégalitésr<strong>en</strong>contrées par les tsiganes <strong>et</strong> les Travellers observeque « de nombreuses données empiriques montr<strong>en</strong>tque le harcèlem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> les préjugés à l’<strong>en</strong>contre desélèves tsiganes, roms <strong>et</strong> Travellers contribu<strong>en</strong>t à leurabs<strong>en</strong>téisme <strong>et</strong> à leur mauvais comportem<strong>en</strong>t, ce qui<strong>en</strong>traîne des niveaux d’exclusion disproportionnés. » 1646.5.4. Discrimination contre lespopulations roms dans l’emploi<strong>Les</strong> <strong>en</strong>quêtes FRA/PNUD indiqu<strong>en</strong>t que les populationsroms dans l’UE rest<strong>en</strong>t confrontées à une discriminationdans l’accès à l’emploi. Selon les résultats de ces<strong>en</strong>quêtes, plus de la moitié des répondants roms à larecherche d’un emploi dis<strong>en</strong>t avoir été les victimes dediscrimination <strong>en</strong> raison de leur origine rom au coursdes 12 mois précédant l’<strong>en</strong>quête. Ces résultats montr<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t que 40 % à peine des Roms interrogésont consci<strong>en</strong>ce des lois interdisant la discriminationà l’<strong>en</strong>contre de personnes appart<strong>en</strong>ant à une minorité<strong>et</strong>hnique dans le cadre d’une candidature d’emploi 165 .En septembre <strong>2012</strong>, la Banque mondiale a publié sonrapport intitulé « Réduire la vulnérabilité <strong>et</strong> promouvoirle travail indép<strong>en</strong>dant des Roms d’Europe ori<strong>en</strong>tale parl’inclusion financière » (Reducing vulnerability and promotingthe self-employm<strong>en</strong>t of Roma in Eastern Europ<strong>et</strong>hrough financial inclusion) 166 . Selon ce rapport, un pourc<strong>en</strong>tageimportant de Roms adultes affirm<strong>en</strong>t avoir étévictimes de discrimination <strong>en</strong> raison de leur <strong>et</strong>hnicitéau cours des cinq dernières années dans les cinq payscouverts par l’étude, à savoir la Bulgarie, la Hongrie,la République tchèque, la Roumanie <strong>et</strong> la Slovaquie.Ce rapport fait état de discriminations dans différ<strong>en</strong>tsdomaines tels que l’éducation, les soins desanté, le logem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> le marché du travail. En ce quiconcerne le marché du travail, les répondants romsde Slovaquie font état des niveaux les plus élevés dediscrimination <strong>et</strong>hnique parmi les demandeurs d’emploi(78 %), juste devant la République tchèque (73 %) <strong>et</strong>la Bulgarie (55 %). <strong>Les</strong> répondants roms de Hongrie(45 %) <strong>et</strong> de Roumanie (30 %) signal<strong>en</strong>t les niveauxde discrimination les moins élevés 167 .De même, selon une étude consacrée à la situation desRoms <strong>en</strong> Allemagne, les Sintis <strong>et</strong> les Roms subiss<strong>en</strong>tsystématiquem<strong>en</strong>t des insultes <strong>et</strong> des désavantagessur le marché du travail. L’étude observe quela situation généralem<strong>en</strong>t moins favorable de cesgroupes <strong>en</strong> matière d’emploi, de soins de santé <strong>et</strong>164 Royaume-Uni, Départem<strong>en</strong>t des communautés <strong>et</strong>gouvernem<strong>en</strong>ts locaux (<strong>2012</strong>), p. 10.165 FRA/PNUD (<strong>2012</strong>), p. 12.166 Banque mondiale (<strong>2012</strong>b).167 Ibid.d’éducation s’explique par des processus de discrimination,d’exclusion <strong>et</strong> de persécution 168 .Le Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme du Conseil del’Europe souligne que, dans un certain nombre d’Étatsmembres de l’UE, les Roms se voi<strong>en</strong>t refuser des emploisde manière discriminatoire <strong>en</strong> raison de leur <strong>et</strong>hnicité 169 .Dans ses observations finales concernant la Finlande,le CERD a exprimé son inquiétude concernant le faitque les Roms rest<strong>en</strong>t confrontés à des discriminationsdans l’exercice de leurs <strong>droits</strong> sociaux, économiques <strong>et</strong>culturels, <strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier dans l’accès à l’emploi 170 . Demême, le Comité des <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong>culturels de l’ONU a noté avec inquiétude que les Romscontinuai<strong>en</strong>t de subir des discriminations <strong>en</strong> matièred’emploi <strong>en</strong> Slovaquie 171 .Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a soulignéque, malgré les efforts des autorités itali<strong>en</strong>nes, lesRoms <strong>et</strong> Sintis rest<strong>en</strong>t confrontés quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t à lapauvr<strong>et</strong>é, à des difficultés extrêmes <strong>et</strong> à des discriminationsdans tous les domaines sociaux, y compris <strong>en</strong>matière d’emploi 172 .De même, le Comité consultatif sur la Conv<strong>en</strong>tion-cadrepour la protection des minorités nationales observeque, bi<strong>en</strong> que les autorités nationales <strong>et</strong> régionalesespagnoles ai<strong>en</strong>t poursuivi la mise <strong>en</strong> œuvre de plansglobaux de promotion de l’égalité des chances <strong>en</strong> faveurdes Roms, les données disponibles indiqu<strong>en</strong>t qu’unegrande partie de la population rom reste confrontéeà des handicaps importants dans tous les domainessociaux, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière d’emploi 173 .Le rapport de l’ECRI concernant la Suède confirme ceconstat <strong>et</strong> souligne que « selon des organisations dela société civile, les Roms rest<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>texposés à la discrimination dans l’accès à l’emploi » 174 .PerspectivesLe réexam<strong>en</strong> de la Décision-cadre 2008/913/JAI duConseil sur la lutte contre certaines formes <strong>et</strong> manifestationsde racisme <strong>et</strong> de xénophobie au moy<strong>en</strong> du droitpénal, prévu pour fin novembre 2013 par son article 10,prés<strong>en</strong>tera une occasion d’évaluer la performance des168 End, M. (<strong>2012</strong>) ; Ataman, F. (<strong>2012</strong>) ; Popp (<strong>2012</strong>).169 Conseil de l’Europe, Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme(<strong>2012</strong>e).170 ONU, CERD (<strong>2012</strong>c).171 ONU, Comité des <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels(<strong>2012</strong>b).172 Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>b).173 Conseil de l’Europe, Comité consultatif de la Conv<strong>en</strong>tioncadrepour la protection des minorités nationales (<strong>2012</strong>), p. 7.174 Conseil de l’Europe, ECRI (<strong>2012</strong>a), p. 31.221


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>États membres de l’UE <strong>en</strong> ce qui concerne la lutte contrele racisme <strong>et</strong> la xénophobie.Le rapport de la Commission europé<strong>en</strong>ne sur l’applicationde la Directive 2000/43/CE du Conseil relative à la mise<strong>en</strong> œuvre du principe de l’égalité de traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treles personnes sans distinction de race ou d’origine <strong>et</strong>hnique(directive sur l’égalité raciale) est att<strong>en</strong>du pourl’automne 2013 <strong>et</strong> prés<strong>en</strong>tera une occasion d’évaluerles politiques <strong>et</strong> les mesures d’ordre législatif mises<strong>en</strong> œuvre par les États membres pour lutter contre ladiscrimination <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> raciale.La détérioration de la situation <strong>en</strong> Grèce <strong>et</strong> lapersécution des communautés migrantes <strong>et</strong> minoritairesqui l’accompagne doiv<strong>en</strong>t servir d’avertissem<strong>en</strong>taux institutions <strong>et</strong> aux États membres de l’UE de contrerla banalisation des idéologies extrémistes activem<strong>en</strong>t,de manière résolue, efficace, <strong>et</strong> sans tarder.L’adoption par les États membres de l’UE de stratégiesnationales d’intégration des Roms marque le débutd’un processus qui se poursuivra <strong>et</strong> fera l’obj<strong>et</strong> d’unsuivi au moins jusqu’<strong>en</strong> 2020. Pour la mise <strong>en</strong> œuvrede ces stratégies, les États membres id<strong>en</strong>tifieront desmesures spécifiques, développeront des proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> desactions, définiront des cal<strong>en</strong>driers clairs <strong>et</strong> dégagerontun financem<strong>en</strong>t adéquat afin de garantir la réussitede ces stratégies <strong>et</strong> une meilleure inclusion des Romsdans la société europé<strong>en</strong>ne. Pour faire des progrèsimportants dans un av<strong>en</strong>ir proche, les États membresdevront s’assurer que les politiques régionales <strong>et</strong>locales d’intégration m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> spécifiquem<strong>en</strong>tl’acc<strong>en</strong>t sur les Roms <strong>et</strong> répond<strong>en</strong>t à leurs besoinspar des mesures explicites mais non exclusives visantà éviter <strong>et</strong> à comp<strong>en</strong>ser les désavantages auxquels ilsdoiv<strong>en</strong>t faire face.222


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Citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>éParticipation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>sau fonctionnem<strong>en</strong>t démocratiquede l’UnionCitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é


7 PARTICIPATION DES CITOYENS EUROPÉENS AUFONCTIONNEMENT DÉMOCRATIQUE DE L’UNION ............ 2337.1. Le droit de vote dans l’UE ....................................... 2347.1.1. <strong>Les</strong> implications du droit de votedes citoy<strong>en</strong>s de l’UE ...................................... 2347.1.2. Droit de vote : t<strong>en</strong>dances nationales ............ 2377.1.3. Limitation du droit de vote <strong>en</strong> casde handicap .................................................... 2417.2. Évolution de la démocratie participative .............. 2447.2.1. L’Initiative citoy<strong>en</strong>ne europé<strong>en</strong>ne ............... 2447.2.2. Participation des ONG – consultations<strong>et</strong> préparation de l’Année europé<strong>en</strong>nedes citoy<strong>en</strong>s de 2013 ..................................... 245Perspectives ....................................................................... 246Référ<strong>en</strong>ces ......................................................................... 247231


ONU <strong>et</strong> CdEJanvierFévrierMarsAvril22 mai – La Cour europé<strong>en</strong>nedes <strong>droits</strong> de l’homme (CouEDH)conclue dans son arrêt Scoppola c.Italie nº 3 126/05 que la déchéancedu droit de vote <strong>en</strong> Italie aprèsune condamnation pénaleest conforme à la Conv<strong>en</strong>tioneuropé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong>de l’homme.MaiJuin2–3 juill<strong>et</strong> – La Commission deV<strong>en</strong>ise du Conseil de l’Europeorganise une confér<strong>en</strong>ce sur« Le patrimoine électoral europé<strong>en</strong> :dix ans de code de bonne conduite<strong>en</strong> matière électorale ».Juill<strong>et</strong>Août26–27 septembre – Le Comité desNations Unies sur les <strong>droits</strong> despersonnes handicapées adopteses observation finales sur laHongrie, qui compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t desrecommandations sur le droit devote des personnes handicapées.Septembre3 octobre – L’Assembléeparlem<strong>en</strong>taire du Conseil del’Europe (APCE) adopte unerésolution intitulée « Garantir desélections plus démocratiques ».3 octobre – L’APCE adopte unerésolution intitulée « Partispolitiques <strong>et</strong> représ<strong>en</strong>tationpolitique des femmes ».OctobreNovembre10 décembre – Le Haut-Commissariat des NationsUnies aux <strong>droits</strong> de l’hommechoisit « L’inclusion <strong>et</strong> le droitde participer à la vie publique »comme thème pour sa Journéeinternationale des <strong>droits</strong> del’homme de <strong>2012</strong>.DécembreUEJanvierFévrier9 mars – La Commission europé<strong>en</strong>ne publie son rapport sur l’application de la Directive94/80/CE fixant les modalités de l’exercice du droit de vote <strong>et</strong> d’éligibilité aux électionsmunicipales pour les citoy<strong>en</strong>s de l’Union résidant dans un État membre dont ils n’ont pasla nationalité.13 mars – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte une résolution sur la participation des femmes àla prise de décision politique – qualité <strong>et</strong> égalité.29 mars – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte une résolution sur le rapport 2010 sur lacitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é de l’Union intitulé « Lever les obstacles à l’exercice des <strong>droits</strong> des citoy<strong>en</strong>s del’Union europé<strong>en</strong>ne ».Mars1 er avril – Début de l’application de l’initiative citoy<strong>en</strong>ne europé<strong>en</strong>neAvril9 mai – Enregistrem<strong>en</strong>t de la première initiative citoy<strong>en</strong>ne europé<strong>en</strong>ne :« Fraternité 2020 – Mobilité. Progrès. Europe »10 mai – La Commission europé<strong>en</strong>ne publie une étude sur la Citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>éparticipative dans l’Union europé<strong>en</strong>ne.MaiJuinJuill<strong>et</strong>Août9 septembre – La Commission europé<strong>en</strong>ne referme la consultation sur les citoy<strong>en</strong>s de l’UE<strong>et</strong> leurs <strong>droits</strong> <strong>en</strong> tant qu’Europé<strong>en</strong>s.SeptembreOctobre21 novembre – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne publi<strong>en</strong>t leurdécision concernant l’Année europé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s (2013).22 novembre – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte une résolution sur les élections auParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> 2014.28 novembre – Le Comité des régions organise un forum intitulé « <strong>Les</strong> régions <strong>et</strong> les villesprêtes pour l’année europé<strong>en</strong>ne 2013 : ag<strong>en</strong>da pour les citoy<strong>en</strong>s sur le terrain ».Novembre3–4 décembre – La Confér<strong>en</strong>ce de la Journée europé<strong>en</strong>ne des personnes handicapées seconc<strong>en</strong>tre sur la participation active des personnes handicapées dans différ<strong>en</strong>tes sphèresde la vie publique.20 décembre – Le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne adopte la Directive 2013/1/UE modifiantla Directive 93/109/CE <strong>en</strong> ce qui concerne certaines modalités de l’exercice du droitd’éligibilité aux élections au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> pour les citoy<strong>en</strong>s de l’Union résidantdans un État membre dont ils ne sont pas ressortissants.Décembre232


7Participation des citoy<strong>en</strong>seuropé<strong>en</strong>s au fonctionnem<strong>en</strong>tdémocratique de l’UnionEn <strong>2012</strong>, le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne se sont préparés aux élections du Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> de 2014. Ils ont adopté une proposition de la Commission europé<strong>en</strong>ne visant à modifier la législationde l’Union europé<strong>en</strong>ne (UE) applicable <strong>en</strong> matière de participation des citoy<strong>en</strong>s de l’Union non nationaux auxélections du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>. La Commission europé<strong>en</strong>ne a évalué la mise <strong>en</strong> œuvre des <strong>droits</strong> électorauxdes citoy<strong>en</strong>s de l’UE à l’échelle municipale. <strong>Les</strong> questions d’une plus grande participation à la vie civique <strong>et</strong>politique ainsi que de l’id<strong>en</strong>tification des difficultés à pleinem<strong>en</strong>t participer à c<strong>et</strong>te dernière ont été abordéesà l’approche de l’Année europé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s de 2013. Plusieurs groupes de citoy<strong>en</strong>s ont accueilli avec<strong>en</strong>thousiasme l’initiative citoy<strong>en</strong>ne europé<strong>en</strong>ne, un nouvel instrum<strong>en</strong>t de démocratie participative à l’échelleeuropé<strong>en</strong>ne. La Commission europé<strong>en</strong>ne a ainsi <strong>en</strong>registré un certain nombre d’initiatives après le lancem<strong>en</strong>t dec<strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>t, le 1 er avril <strong>2012</strong>. <strong>Les</strong> États membres de l’UE ont égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trepris des réformes <strong>en</strong> vue de r<strong>en</strong>dreles élections plus accessibles aux personnes handicapées, reconnaissant ainsi l’importance des normes fixées parla Conv<strong>en</strong>tion des Nations Unies sur les <strong>droits</strong> des personnes handicapées.Lorsqu’ils ont décidé de faire de 2013 l’Annéeeuropé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s, le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> leConseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne souhaitai<strong>en</strong>t célébrerle 20 e anniversaire de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é de l’Union, unconcept introduit par le traité de Maastricht 1 . La citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>éde l’Union est automatiquem<strong>en</strong>t reconnue à tousles citoy<strong>en</strong>s d’un État membre de l’Union europé<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> plus de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é nationale 2 .La participation des citoy<strong>en</strong>s de l’Union aufonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de c<strong>et</strong>te dernière,y compris au niveau des <strong>droits</strong> électoraux <strong>et</strong> des limitationsde ceux-ci, ainsi que le droit à une démocratieparticipative, sont des <strong>droits</strong> <strong>et</strong> des responsabilités liésà la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é de l’Union. Le prés<strong>en</strong>t chapitre traitede ces <strong>droits</strong> consécutivem<strong>en</strong>t.1 Décision n° 1093/<strong>2012</strong>/UE du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> duConseil, JO <strong>2012</strong> L 325/1 ; pour plus d’informations, voir :http://europa.eu/citiz<strong>en</strong>s-2013/.2 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a).Développem<strong>en</strong>ts clés dans le domaine de laparticipation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s dans lefonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’Union : L’initiative citoy<strong>en</strong>ne europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> vigueur le1 er avril <strong>2012</strong> <strong>et</strong> j<strong>et</strong>te les bases d’une démocratie participativeà l’échelle europé<strong>en</strong>ne. La Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>registre12 initiatives citoy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. La préparation de l’Année europé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s de 2013suscite des discussions <strong>et</strong> des consultations sur l’av<strong>en</strong>ir de la participationdes citoy<strong>en</strong>s de l’UE aux processus décisionnels de l’UE. Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>nediscut<strong>en</strong>t d’une réforme de la loi électorale <strong>en</strong> vue de faciliterla participation des citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux auxélections parlem<strong>en</strong>taires europé<strong>en</strong>nes. Plusieurs États membres de l’UE pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des mesuresdestinées à faciliter la participation des personnes handicapéesaux élections conformém<strong>en</strong>t à la Conv<strong>en</strong>tion des Nations Uniessur les <strong>droits</strong> des personnes handicapées (CRPD). <strong>Les</strong> États membres de l’UE continu<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t d’associerla perte du droit de vote à la perte de la capacité juridiquepour les personnes souffrant de troubles m<strong>en</strong>taux <strong>et</strong> lespersonnes handicapées m<strong>en</strong>tales.233


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>7.1. Le droit de vote dans l’UE7.1.1. <strong>Les</strong> implications du droit de votedes citoy<strong>en</strong>s de l’UE<strong>Les</strong> articles 20, paragraphe 2, point b), <strong>et</strong> 22 du Traité surle fonctionnem<strong>en</strong>t de l’Union europé<strong>en</strong>ne (TFUE), ainsique les articles 39, paragraphe 1, <strong>et</strong> 40 de la Charte des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne confèr<strong>en</strong>taux citoy<strong>en</strong>s de l’UE le droit de vote <strong>et</strong> d’éligibilité lorsdes élections du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> des électionsmunicipales, quel que soit leur lieu de résid<strong>en</strong>ce dans l’UE.À l’approche de 2013, l’Année europé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s,qui célèbre <strong>et</strong> commémore les 20 années de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>éde l’UE <strong>et</strong> les <strong>droits</strong> qui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>t, la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne a lancé une vaste consultation europé<strong>en</strong>neintitulée « Citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s : vos <strong>droits</strong>, votre futur » 3 .<strong>Les</strong> résultats de c<strong>et</strong>te consultation alim<strong>en</strong>teront undeuxième rapport sur la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é de l’UE att<strong>en</strong>dupour 2013 4 , à la suite d’un premier rapport publié <strong>en</strong> 2010 5 .La consultation était ouverte au public, <strong>et</strong> tous les citoy<strong>en</strong>s<strong>et</strong> organisations soucieux du développem<strong>en</strong>t de lacitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é de l’UE étai<strong>en</strong>t invités à y participer 6 . Prèsde 12 000 personnes ont exprimé leur avis, <strong>en</strong> indiquantà la Commission europé<strong>en</strong>ne les obstacles qu’ils ont r<strong>en</strong>contrésau mom<strong>en</strong>t d’exercer leurs <strong>droits</strong> de citoy<strong>en</strong>s del’Union, notamm<strong>en</strong>t leur droit de vote aux élections municipales<strong>et</strong> aux élections parlem<strong>en</strong>taires europé<strong>en</strong>nes 7 .« <strong>Les</strong> élections du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> de 2014 sontl’occasion d’organiser un vaste débat : devrions-nous allervers une véritable union politique ? Pouvons-nous le faireavec tous les États membres ou uniquem<strong>en</strong>t avec les paysde la zone euro ? <strong>Les</strong> partis politiques europé<strong>en</strong>s devrai<strong>en</strong>télaborer leur programme <strong>et</strong> proposer leur candidat auposte de prochain présid<strong>en</strong>t de la Commission. »Viviane Reding, Vice-présid<strong>en</strong>te de la Commission europé<strong>en</strong>ne, discourssur un New Deal pour l’Europe (New Deal for Europe), 14 mars <strong>2012</strong>En <strong>2012</strong>, des efforts ont été déployés <strong>en</strong> vue deréformer le système électoral du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>avant les élections de 2014. Le 2 février <strong>2012</strong>, la commissiondes affaires constitutionnelles du Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> (AFCO) a adopté un deuxième rapport sur uneproposition de modification <strong>en</strong> profondeur de l’acte du20 septembre 1976 portant élection des membres duParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> au suffrage universel direct 8 . Suiteà un manque de souti<strong>en</strong> politique de la part de tous les3 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b).4 Décision n° 1093/<strong>2012</strong>/UE du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> duConseil, JO <strong>2012</strong> L 325/1, considérant 20.5 Commission europé<strong>en</strong>ne (2010).6 Pour plus d’informations sur la consultation, voir :http://ec.europa.eu/justice/newsroom/citiz<strong>en</strong>/opinion/120509_fr.htm.7 Nemitz, P. (<strong>2012</strong>).8 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (2009) ; voir égalem<strong>en</strong>t :www.europarl.europa.eu/oeil/popups/ficheprocedure.do?id=580688 ; <strong>et</strong> FRA (<strong>2012</strong>), p. 184.partis représ<strong>en</strong>tés au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, le débat <strong>en</strong>plénière a cep<strong>en</strong>dant dû être reporté 9 .En novembre <strong>2012</strong>, le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a adoptéà une vaste majorité une résolution non contraignantesur les élections du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> de 2014 10 . C<strong>et</strong>terésolution invite les partis politiques à désigner des candidatsà la présid<strong>en</strong>ce de la Commission europé<strong>en</strong>ne<strong>et</strong> exprime le souhait que les membres de la futurecommission seront des membres élus du Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong>. La résolution propose <strong>en</strong>core d’organiser lesélections europé<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> mai 2014, au lieu du moisde juin, afin de veiller à ce que la nouvelle commissionpuisse <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> fonction le 1 er novembre 2014.Le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne a adopté le20 décembre <strong>2012</strong> une directive modifiant laDirective 93/109/CE du 6 décembre 1993 <strong>en</strong> ce quiconcerne certaines modalités de l’exercice du droitd’éligibilité aux élections au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> pourles citoy<strong>en</strong>s de l’UE résidant dans un État membre dont ilsne sont pas ressortissants 11 . <strong>Les</strong> modifications apportéesne sont pas aussi ambitieuses que le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>l’aurait souhaité. Elles ne perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t pas, notamm<strong>en</strong>t,qu’un citoy<strong>en</strong> se prés<strong>en</strong>te comme candidat dans plusd’une circonscription, ou <strong>en</strong> d’autres termes, dans plusd’un État membre, dans le cadre des mêmes élections 12 .<strong>Les</strong> modifications apportées à la directive allèg<strong>en</strong>t lescharges des autorités nationales <strong>et</strong> des citoy<strong>en</strong>s de l’UEnon nationaux qui souhait<strong>en</strong>t se prés<strong>en</strong>ter comme candidatsau Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> dans un État membre del’UE autre que le leur. La directive modificative simplifiela procédure de candidature. Ces citoy<strong>en</strong>s doiv<strong>en</strong>t simplem<strong>en</strong>tdéclarer qu’ils ne sont pas déchus de leur droitde se prés<strong>en</strong>ter aux élections europé<strong>en</strong>nes dans leurÉtat membre d’origine. Leur État membre de résid<strong>en</strong>cedoit notifier c<strong>et</strong>te déclaration à l’État membre d’origine.Avant ces modifications, les candidats pot<strong>en</strong>tielsdevai<strong>en</strong>t fournir une déclaration sous serm<strong>en</strong>t émanantde son État membre d’origine certifiant leur droit de seprés<strong>en</strong>ter aux élections europé<strong>en</strong>nes. C<strong>et</strong>te procédures’était révélée être un obstacle <strong>et</strong> contribuait à faire <strong>en</strong>sorte que ces candidats soi<strong>en</strong>t peu nombreux.Un rapport de la Commission europé<strong>en</strong>ne de <strong>2012</strong>souligne combi<strong>en</strong> il importe que chaque citoy<strong>en</strong> participeà la vie démocratique de l’UE. C<strong>et</strong>te affirmation estparticulièrem<strong>en</strong>t vraie « au niveau local, où les décisionsprises concern<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t les citoy<strong>en</strong>s » 13 .9 Th<strong>en</strong>ewfederalist.eu (<strong>2012</strong>).10 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>a).11 Directive du Conseil 2013/1/UE, JO 2013 L 26/27 ; voirégalem<strong>en</strong>t : Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>) ; <strong>et</strong>Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>b), para. 40.12 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>c).13 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c), p. 3.234


Participation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s au fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’UnionSelon ce rapport, à la fin de l’année 2010, plus dehuit millions de citoy<strong>en</strong>s de l’UE <strong>en</strong> âge de voter résidai<strong>en</strong>tdans un État membre de l’UE autre que celui dontils sont originaires 14 . Leur nombre a considérablem<strong>en</strong>taugm<strong>en</strong>té, <strong>en</strong>tre autres grâce à l’élargissem<strong>en</strong>t de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, depuis la publication <strong>en</strong> 2002 du premierrapport sur l’application de la Directive 94/80/CE fixantles modalités de l’exercice du droit de vote <strong>et</strong> d’éligibilitéaux élections municipales 15 . En Italie, par exemple, l<strong>en</strong>ombre des citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux <strong>en</strong> âge devoter est passé de 56 000 à 1 050 000 ; <strong>en</strong> Allemagne, de1 521 000 à 2 239 641 ; <strong>en</strong> Grèce, de 16 000 à 114 377 ; <strong>en</strong>Irlande, de 76 000 à 247 980 ; au Danemark, de 32 000à 108 806 ; <strong>et</strong> au Portugal, de 26 000 à 94 157 16 .Toutefois, seulem<strong>en</strong>t 10 % de ces citoy<strong>en</strong>s profit<strong>en</strong>tde leur droit de voter dans leur pays de résid<strong>en</strong>ce 17 . EnBulgarie, par exemple, sur les 8 500 citoy<strong>en</strong>s de l’UE nonnationaux répertoriés comme résidant <strong>en</strong> Bulgarie parEurostat <strong>en</strong> 2011 18 , seulem<strong>en</strong>t 248 ont demandé de pouvoirparticiper aux élections municipales d’octobre 2011<strong>et</strong> seulem<strong>en</strong>t cinq se sont prés<strong>en</strong>tés comme candidats. 19Le rapport de <strong>2012</strong> de la Commission europé<strong>en</strong>nea estimé que la transposition de la Directive 94/80/CEétait globalem<strong>en</strong>t satisfaisante. <strong>Les</strong> citoy<strong>en</strong>s de l’UE nonnationaux r<strong>en</strong>contrai<strong>en</strong>t toutefois <strong>en</strong>core certains obstaclesdans l’exercice de leur droit de vote aux électionsmunicipales, comme la condition d’avoir résidé dans lepays p<strong>en</strong>dant une certaine période ou le fait de devoirrespecter des délais plus courts que les ressortissantsnationaux pour <strong>en</strong>voyer leurs demandes d’inscription 20 .Des différ<strong>en</strong>ces peuv<strong>en</strong>t être observées dans la façondont les États membres de l’UE appliqu<strong>en</strong>t l’article 5,paragraphe 3 de la Directive 94/80/CE, qui perm<strong>et</strong>de limiter les fonctions auxquelles les citoy<strong>en</strong>s del’UE non nationaux peuv<strong>en</strong>t être élus. La Figure 7.1illustre c<strong>et</strong>te situation.Dans de nombreux États membres de l’UE, à savoir leDanemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la Hongrie,l’Irlande, la L<strong>et</strong>tonie, le Luxembourg, Malte, lesPays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Slovaquie,<strong>et</strong> la Suède, ri<strong>en</strong> n’empêche les citoy<strong>en</strong>s de l’UE nonnationaux de se prés<strong>en</strong>ter comme candidat au postede maire, ou d’être élu à c<strong>et</strong>te fonction. D’autres Étatsmembres réserv<strong>en</strong>t toutes les fonctions exécutives oucertaines d’<strong>en</strong>tre elles aux ressortissants nationaux. LaPologne <strong>et</strong> la Slovénie réserv<strong>en</strong>t la fonction de chefde l’administration locale aux ressortissants nationaux.En Belgique, à Chypre, <strong>en</strong> République tchèque, <strong>en</strong>France, <strong>en</strong> Italie <strong>et</strong> <strong>en</strong> Lituanie, les citoy<strong>en</strong>s de l’UEnon nationaux peuv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir membres de l’exécutif,mais ils ne peuv<strong>en</strong>t pas occuper le poste de chef adjointde l’administration locale.La Bulgarie, la Grèce <strong>et</strong> la Roumanie appliqu<strong>en</strong>tles restrictions de l’article 5, paragraphe 3 de laDirective 94/80/CE : les citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationauxne peuv<strong>en</strong>t être membres de l’exécutif 21 . La Commissioneuropé<strong>en</strong>ne estime qu’une approche moins restrictiveperm<strong>et</strong>trait de favoriser l’intégration des citoy<strong>en</strong>s del’UE non nationaux <strong>et</strong> leur implication directe dans lavie de leur État membre de résid<strong>en</strong>ce. 22La collecte de données relatives à la participation descitoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux varie selon les Étatsmembres. En République tchèque, par exemple, avantles élections municipales des 12 <strong>et</strong> 13 octobre <strong>2012</strong>,aucune donnée de ce type n’avait été collectée. Dansd’autres États membres (la Belgique 23 <strong>et</strong> la Finlande 24 ),les bureaux statistiques collect<strong>en</strong>t <strong>et</strong> fourniss<strong>en</strong>t desdonnées cumulatives relatives à la participation descitoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux.Dans tous les États membres de l’UE, le manque dedonnées r<strong>en</strong>d difficile l’estimation de la participationeffective des citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux. S’il seraitutile de disposer de plus de données, il est compréh<strong>en</strong>sibleque les pouvoirs publics des États membresde l’UE hésit<strong>en</strong>t à collecter ce g<strong>en</strong>re de données, carcela les obligerait à distinguer les citoy<strong>en</strong>s de l’UE nonnationaux au cours d’une élection 25 . Lors des électionsmunicipales d’Innsbruck (Autriche) du 15 avril <strong>2012</strong>,par exemple, 9 633 citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux sesont inscrits pour voter, mais aucune information n’estdisponible quant au nombre d’<strong>en</strong>tre eux qui ont réellem<strong>en</strong>tvoté. 26 De même, sur les 12 000 citoy<strong>en</strong>s de l’UEnon nationaux vivant à Burg<strong>en</strong>land (Autriche), 3 000 sesont inscrits pour voter lors des élections municipales du7 octobre <strong>2012</strong>, mais aucune donnée n’indique combi<strong>en</strong>d’<strong>en</strong>tre eux ont réellem<strong>en</strong>t voté.En Belgique, le pourc<strong>en</strong>tage de citoy<strong>en</strong>s de l’UE nonnationaux inscrits était de 18,5 % avant les électionsmunicipales d’octobre <strong>2012</strong> (653 958 électeurs pot<strong>en</strong>tielspour 120 826 électeurs inscrits) 27 . De la mêmefaçon, à Chypre, au cours des élections municipales <strong>et</strong>locales de décembre 2011, 12 333 citoy<strong>en</strong>s de l’UE nonnationaux étai<strong>en</strong>t inscrits, 61 étai<strong>en</strong>t candidats <strong>et</strong> neufd’<strong>en</strong>tre eux ont été élus, dont deux citoy<strong>en</strong>s grecs <strong>et</strong>14 Ibid., p. 6.15 Commission europé<strong>en</strong>ne (2002).16 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c), p. 6.17 Ibid., p. 7.18 Eurostat (<strong>2012</strong>).19 Bulgarie, Services administratifs <strong>et</strong> d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t d’étatcivil (2011).20 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c), p. 8.21 Ibid., p. 10.22 Ibid., p. 11.23 Belgique, Direction générale Institutions <strong>et</strong> Population (<strong>2012</strong>).24 Voir Statistiques Finlande à : www.stat.fi/til/kvaa/index_<strong>en</strong>.html.25 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c), p. 7.26 Autriche, Ville d’Innsbruck (<strong>2012</strong>).27 Belgique, Direction générale Institutions <strong>et</strong> Population (<strong>2012</strong>).235


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Figure 7.1 :Fonctions qui peuv<strong>en</strong>t être occupées par les citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux au seindes collectivités locales3Chef, adjoint/suppléant <strong>et</strong> membrede l’exécutif : Danemark, Espagne,Estonie, Finlande, Hongrie, Irlande,L<strong>et</strong>tonie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas,Portugal, Slovaquie, Suède, Royaume-Uni614Uniquem<strong>en</strong>t adjoint/suppléant<strong>et</strong> membre de l’ exécutif :Pologne, SlovénieUniquem<strong>en</strong>t membre de l’exécutif :Belgique, Chypre, France, Italie,Lituanie, République tchèqueInterdiction de siéger dans l’exécutif :Bulgarie, Grèce, Roumanie2Note :* L’ Allemagne <strong>et</strong> l’Autriche sont des républiques fédérales ; les dispositions vari<strong>en</strong>t selon les États qui lescompos<strong>en</strong>t.Source : Données tirées du rapport de la Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>), Rapport de la Commission au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong><strong>et</strong> au Conseil sur l’application de la directive 94/80/CE fixant les modalités de l’exercice du droit de vote <strong>et</strong>d’éligibilité aux élections municipales pour les citoy<strong>en</strong>s de l’Union résidant dans un État membre dont ils n’ont pas lanationalité, COM(<strong>2012</strong>) 99 final, Bruxelles, 9 mars <strong>2012</strong>, p. 10, tel que mis à jour par la FRA, 2013sept ressortissants britanniques. Cep<strong>en</strong>dant, aucunedonnée n’est disponible quant au nombre de citoy<strong>en</strong>sde l’UE non nationaux qui ont réellem<strong>en</strong>t voté.En Finlande, 61 617 citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationauxétai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> droit de voter aux élections municipalesdu 28 octobre <strong>2012</strong>, <strong>et</strong> 143 se sont prés<strong>en</strong>tés commecandidats 28 . À Malte, 1 300 s’étai<strong>en</strong>t inscrits pour voteraux élections des conseils locaux du 10 mars <strong>2012</strong>,mais <strong>en</strong>core une fois, le nombre des votants parmieux reste inconnu 29 .Une décision du Conseil d’État itali<strong>en</strong> a précisé le délaid’inscription sur les listes électorales des citoy<strong>en</strong>s del’UE. 30 Tous les citoy<strong>en</strong>s itali<strong>en</strong>s éligibles figur<strong>en</strong>t automatiquem<strong>en</strong>tsur le registre des électeurs de l’Officeélectoral (Ufficio El<strong>et</strong>torale), tandis que les citoy<strong>en</strong>sde l’UE non nationaux doiv<strong>en</strong>t s’inscrire sur une listespéciale d’électeurs dans les cinq jours qui suiv<strong>en</strong>tl’annonce officielle des élections. Le Conseil d’Étata confirmé que c<strong>et</strong>te démarche était obligatoire <strong>et</strong> quele délai de cinq jours ne pouvait être prolongé. Compt<strong>et</strong><strong>en</strong>u de la brièv<strong>et</strong>é de ce délai, le Ministre de l’Intérieura demandé aux maires de contacter directem<strong>en</strong>t lescitoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux qui ne figur<strong>en</strong>t pas surles listes électorales 31 .En réaction aux critiques concernant la condition derésid<strong>en</strong>ce m<strong>en</strong>tionnée dans le rapport de <strong>2012</strong> de laCommission europé<strong>en</strong>ne, le gouvernem<strong>en</strong>t lituani<strong>en</strong>a modifié la loi sur les élections des conseils locauxdu gouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> supprimant la condition d’avoirhabité p<strong>en</strong>dant cinq ans au moins dans le pays pour lescitoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux 32 .Le gouvernem<strong>en</strong>t slovène a égalem<strong>en</strong>t accueilli lesremarques de la Commission europé<strong>en</strong>ne sur la compatibilitéde sa législation nationale relative aux électionslocales avec le droit europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> modifiant sa loi surles élections locales par la suppression de la conditiond’avoir habité p<strong>en</strong>dant cinq ans dans le pays pourles citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux 33 . La modificationde c<strong>et</strong>te loi a <strong>en</strong>trainé une augm<strong>en</strong>tation du nombre28 Pour le nombre de personnes <strong>en</strong> droit de voter (perspectiv<strong>en</strong>ationale), voir : http://192.49.229.35/K<strong>2012</strong>/e/aanioikeut<strong>et</strong>ut/aoik_kokomaa.html.29 Malte, Bureau de la commission électorale (<strong>2012</strong>).30 Italie, Conseil d’État, décision n° 01193/<strong>2012</strong> du 1 er mars <strong>2012</strong>.31 Italie, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>).32 Lituanie, Loi portant modification des articles 2, 35, 36, 87,89, 90 de la loi sur les élections des conseils municipaux,2 octobre <strong>2012</strong>.33 Slovénie, Loi portant modification de la loi sur les électionslocales, 25 octobre <strong>2012</strong>.236


Participation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s au fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’Uniondes citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux pouvant voter, lesfaisant passer de 1 200 à plus de 8 200.Le rapport de la Commission fait égalem<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ceà l’Allemagne, à l’Espagne, à la Grèce, à la L<strong>et</strong>tonie, à laLituanie, à la Pologne, à la République tchèque, <strong>et</strong> à laSlovaquie, qui limit<strong>en</strong>t le droit des citoy<strong>en</strong>s de l’UE nonnationaux d’être membre d’un parti politique, ou de fonderun parti 34 . La modification de la loi finlandaise sur lespartis politiques, <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le 1 er septembre <strong>2012</strong>,a supprimé les dispositions qui limitai<strong>en</strong>t le droit descitoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux de fonder un parti 35 .7.1.2. Droit de vote :t<strong>en</strong>dances nationalesCe sont les États membres de l’UE qui élabor<strong>en</strong>t lesprocédures électorales régissant les différ<strong>en</strong>tes électionsorganisées aux niveaux local, régional, national <strong>et</strong> mêmeeuropé<strong>en</strong> ; elles ne sont pas déterminées par le droitde l’UE. Si elles ne s’appliqu<strong>en</strong>t pas spécialem<strong>en</strong>t auxcitoy<strong>en</strong>s de l’UE, ces règles de procédure ont toutefois uneincid<strong>en</strong>ce sur les conditions dans lesquelles les citoy<strong>en</strong>sde l’UE particip<strong>en</strong>t aux élections locales <strong>et</strong> europé<strong>en</strong>nes.« [L’Assemblée parlem<strong>en</strong>taire du Conseil de l’Europe(APCE)] invite les États membres du Conseil de l’Europe[…] à <strong>en</strong>courager la participation des citoy<strong>en</strong>s au processusélectoral, notamm<strong>en</strong>t : […] <strong>en</strong> perm<strong>et</strong>tant à tous lescitoy<strong>en</strong>s d’exercer leur droit de vote, au moy<strong>en</strong> du votepar procuration, par correspondance ou électronique,à condition que le secr<strong>et</strong> du vote <strong>et</strong> la sécurité du scrutinsoi<strong>en</strong>t garantis ; <strong>en</strong> facilitant la participation au processusélectoral des citoy<strong>en</strong>s vivant à l’étranger, sous réserve derestrictions conformes à la législation, telles que la durée derésid<strong>en</strong>ce à l’étranger, tout <strong>en</strong> veillant à ce que les bureauxde vote év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place à l’étranger le soi<strong>en</strong>tsur la base de critères transpar<strong>en</strong>ts ; <strong>en</strong> garantissant le droitde vote des groupes vulnérables (personnes handicapées,personnes ill<strong>et</strong>trées, <strong>et</strong>c.) <strong>en</strong> aménageant les bureaux devote <strong>et</strong> <strong>en</strong> adaptant le matériel de vote à leurs besoins ;<strong>en</strong> abolissant les dispositions juridiques qui prévoi<strong>en</strong>t laprivation générale, automatique <strong>et</strong> indiffér<strong>en</strong>ciée du droitde vote pour tous les dét<strong>en</strong>us condamnés, quelle que soitla nature ou la gravité de leurs infractions. »Résolution 1897 de l’APCE (<strong>2012</strong>), Garantir des élections plus démocratiques<strong>Les</strong> États membres de l’UE adopt<strong>en</strong>t des mesures afinde r<strong>en</strong>dre les élections plus accessibles <strong>en</strong> perm<strong>et</strong>tant,par exemple, de voter par correspondance, par voieélectronique, à l’avance ou <strong>en</strong>core depuis l’étranger.Le droit de vote depuis l’étranger était au cœur del’affaire Sitaropoulos <strong>et</strong> autres. 36 La Cour europé<strong>en</strong>ne34 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c), p. 13.35 Finlande, Modification de la loi sur les partis politiques(372/<strong>2012</strong>), 15 juin <strong>2012</strong>.36 CouEDH, Sitaropoulos <strong>et</strong> autres c. Grèce, n° 42202/07,15 mars <strong>2012</strong>.des <strong>droits</strong> de l’homme (CouEDH) a estimé qu’aucuntraité international n’obligeait les États membres à perm<strong>et</strong>treaux personnes résidant à l’étranger d’exercerleur droit de vote. Même si la Constitution grecqueprévoit la possibilité que le pouvoir législatif m<strong>et</strong>te <strong>en</strong>œuvre ce droit, l’application de c<strong>et</strong>te disposition n’ajamais fait l’obj<strong>et</strong> d’un cons<strong>en</strong>sus politique. La CouEDHa conclu que « dans la prés<strong>en</strong>te affaire […] “l’ess<strong>en</strong>cemême du droit de vote” » a été préservée 37 .Comme <strong>en</strong> 2011, le droit de vote des citoy<strong>en</strong>s vivantà l’étranger a égalem<strong>en</strong>t fait l’obj<strong>et</strong> de discussionscontinues dans plusieurs États membres de l’UE. LaConv<strong>en</strong>tion constitutionnelle élaborée <strong>en</strong> vue deréformer la constitution irlandaise, par exemple, traiteradu droit de vote aux élections présid<strong>en</strong>tielles descitoy<strong>en</strong>s irlandais vivant à l’étranger 38 . La réunion inauguralede la conv<strong>en</strong>tion a eu lieu le 1 er décembre <strong>2012</strong> <strong>et</strong>il est prévu que les discussions s’achèv<strong>en</strong>t un an aprèsc<strong>et</strong>te date. <strong>Les</strong> réunions détermineront si un refer<strong>en</strong>dumdevra être organisé pour chaque question <strong>en</strong> vue demodifier la constitution.Au Royaume-Uni, les citoy<strong>en</strong>s britanniques peuv<strong>en</strong>tvoter aux élections parlem<strong>en</strong>taires depuis l’étranger,mais ils perd<strong>en</strong>t ce droit s’ils ont quitté le Royaume-Unidepuis plus de 15 ans. En 2010, un citoy<strong>en</strong> britanniquerésidant <strong>en</strong> Espagne, James Preston, a demandé unexam<strong>en</strong> judiciaire de la législation applicable afin dedéterminer sa compatibilité avec le droit de l’UE. LaHaute Cour a rej<strong>et</strong>é sa requête <strong>en</strong> décembre 2011.L’appel de M. Preston a été <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du <strong>en</strong> juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> <strong>en</strong>octobre <strong>2012</strong>, la Cour d’appel l’a rej<strong>et</strong>é. Une procédured’appel est <strong>en</strong> cours auprès de la Cour suprême. 39Outre les contestations judiciaires devant la CouEDH 40 ,le pouvoir législatif a égalem<strong>en</strong>t cherché à modifier la« règle des 15 ans ». 41 Un am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t visant à abolirc<strong>et</strong>te loi a été ajouté à la loi sur l’inscription aux élections<strong>et</strong> sur l’administration soumise au Parlem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,mais l’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t a été r<strong>et</strong>iré avant que la loi ne reçoivela sanction royale le 31 janvier 2013 42 . Une <strong>en</strong>quête multipartitesur la question demeure <strong>en</strong>visageable.Si plusieurs États membres de l’UE pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t lesdispositions pour que les citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationauxpuiss<strong>en</strong>t voter de l’étranger aux élections parlem<strong>en</strong>taires,peu de citoy<strong>en</strong>s exerc<strong>en</strong>t ce droit. En Slovaquie,par exemple, 8 018 citoy<strong>en</strong>s se sont inscrits pour voter37 Ibid., para. 81.38 Irlande, Chambre basse du parlem<strong>en</strong>t (<strong>2012</strong>), Vol.771, n° 5,p. 27.39 Royaume-Uni, Cour d’Appel (<strong>2012</strong>), Preston, R. (on theapplication of) c. The Lord Presid<strong>en</strong>t of the Council, EWCACiv 1378, 25 octobre <strong>2012</strong>.40 CouEDH, Shindler c. Royaume-Uni, n° 19840/09, affaireouverte le 26 mars 2009.41 White, I. (2013).42 Royaume-Uni, Loi sur l’inscription aux élections <strong>et</strong> surl’administration 2013, 31 janvier 2013.237


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>de l’étranger <strong>en</strong> <strong>2012</strong> 43 , dont 7 051 ont exercé ce droit devote par courrier recommandé. Sur plus de 2 553 726 desuffrages valablem<strong>en</strong>t exprimés, les votes de l’étrangerne représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t que 0,28 % du nombre total de votes<strong>en</strong> Slovaquie 44 , mais il s’agissait tout de même de plusdu double des 3 427 citoy<strong>en</strong>s qui avai<strong>en</strong>t voté del’étranger <strong>en</strong> 2006, à savoir 0,14 % des suffrages totaux.À la suite d’une réorganisation des circonscriptionslégislatives françaises <strong>en</strong> 2010, 11 circonscriptions ont étécréées à l’extérieur du territoire français pour l’électiondes représ<strong>en</strong>tants de l’Assemblée nationale française,créant ainsi une représ<strong>en</strong>tation directe pour les citoy<strong>en</strong>sfrançais résidant à l’étranger. Ces circonscriptions nouvellem<strong>en</strong>tcréées ont élu 11 députés à l’Assemblée nationalelors des élections parlem<strong>en</strong>taires françaises de <strong>2012</strong>.L’adoption d’une loi sur la procédure électorale <strong>en</strong>Hongrie 45 devait v<strong>en</strong>ir compléter la réforme électorale<strong>en</strong>tamée par la nouvelle Loi fondam<strong>en</strong>tale avecla Loi CCIII sur l’élection des membres de l’Assemblé<strong>en</strong>ationale. 46 Si le proj<strong>et</strong> de loi a été adopté le26 novembre <strong>2012</strong>, dans son arrêt du 4 janvier 2013,la Cour constitutionnelle a supprimé certaines de sesdispositions-clés, obligeant le Parlem<strong>en</strong>t à revoir c<strong>et</strong>teloi 47 . <strong>Les</strong> dispositions rej<strong>et</strong>ées <strong>en</strong> vertu de la Constitutionprévoyai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre autres de remplacer le systèmed’inscription automatique des électeurs par un nouveausystème d’inscription obligatoire.Dans une disposition qui n’a pas été affectée par l’arrêtde la Cour constitutionnelle, le proj<strong>et</strong> de loi chercheà garantir le vote des citoy<strong>en</strong>s résidant à l’étranger <strong>en</strong>les obligeant à s’inscrire par courrier postal ou électroniqueà tout mom<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant la période générale d’inscription.Une fois approuvée, la nouvelle loi électoraleperm<strong>et</strong>tra aux citoy<strong>en</strong>s hongrois résidant à l’étrangerde s’inscrire sur les listes électorales <strong>et</strong> de voter pourla liste d’un parti, tandis que les citoy<strong>en</strong>s résidant <strong>en</strong>Hongrie pourront égalem<strong>en</strong>t voter pour un seul candidatdans les circonscriptions uninominales. En substance,c<strong>et</strong>te réforme perm<strong>et</strong>tra aux citoy<strong>en</strong>s hongrois qui sedéplac<strong>en</strong>t dans l’UE de garder un droit de vote partieldans leur pays d’origine. Leur droit de voter par courrierpostal facilitera leur participation aux élections 48 .La commission de V<strong>en</strong>ise du Conseil de l’Europe <strong>et</strong> le Bureaudes institutions démocratiques <strong>et</strong> des <strong>droits</strong> de l’hommede l’Organisation pour la sécurité <strong>et</strong> la coopération <strong>en</strong>Europe (BIDDH/OSCE) ont publié un avis conjoint sur la loihongroise sur les élections parlem<strong>en</strong>taires, qui approuvela décision du pouvoir législatif de restreindre le droit devote des Hongrois résidant à l’étranger selon un systèmeproportionnel, étant donné que la nouvelle loi sur lacitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é accorderait le droit de vote à près de cinqmillions de nouveaux citoy<strong>en</strong>s hongrois comparés aux huitmillions d’électeurs résidant <strong>en</strong> Hongrie 49 . <strong>Les</strong> dispositionsrestantes du proj<strong>et</strong> de loi T/8405/73 <strong>en</strong>treront <strong>en</strong> vigueursi le Parlem<strong>en</strong>t hongrois décide de les confirmer.Des invitations <strong>en</strong> faveur d’une représ<strong>en</strong>tation égaledes femmes <strong>et</strong> des hommes au sein des parlem<strong>en</strong>tsnationaux ont à nouveau été formulées <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. LeParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a demandé un équilibre <strong>en</strong>tre lesg<strong>en</strong>res pour les postes pourvus par élection <strong>et</strong> par nominationau niveau décisionnel, ainsi que le financem<strong>en</strong>tde campagnes de s<strong>en</strong>sibilisation sur c<strong>et</strong>te question 50 .En octobre <strong>2012</strong>, l’Assemblée parlem<strong>en</strong>taire du Conseilde l’Europe (APCE) a demandé aux États membres duConseil de l’Europe d’adopter des lois qui perm<strong>et</strong>trai<strong>en</strong>taux partis politiques de pr<strong>en</strong>dre des mesures d’actionpositive, y compris dans le domaine des élections, <strong>en</strong>faveur du g<strong>en</strong>re sous-représ<strong>en</strong>té. Afin de sout<strong>en</strong>ir cesmesures, il faudrait accorder des financem<strong>en</strong>ts auxpartis politiques qui adopt<strong>en</strong>t des mesures d’actionpositive <strong>en</strong> vue d’<strong>en</strong>courager la représ<strong>en</strong>tation ou laparticipation des femmes, <strong>et</strong> sanctionner les partisqui ne respect<strong>en</strong>t pas leurs obligations juridiques <strong>en</strong>matière d’égalité <strong>en</strong>tre les hommes <strong>et</strong> les femmes 51 .La Figure 7.2 illustre la proportion de femmes au sein desparlem<strong>en</strong>ts nationaux des États membres de l’UE <strong>et</strong> dela Croatie <strong>et</strong> classe les pays <strong>en</strong> fonction du classem<strong>en</strong>tmondial de l’Union interparlem<strong>en</strong>taire. Au sein de lamajorité des États membres de l’UE (20) <strong>et</strong> <strong>en</strong> Croatie,la proportion de femmes est inférieure à 30 % dans lachambre basse ou l’unique chambre du Parlem<strong>en</strong>t. Lemême cas de figure s’applique aux 13 États membresde l’UE qui ont une chambre haute ou un sénat : dansneuf d’<strong>en</strong>tre eux, la proportion des femmes est inférieureà 30 % 52 .Le rapport annexé à la résolution de l’APCE prés<strong>en</strong>teégalem<strong>en</strong>t des pratiques <strong>en</strong>courageantes destinéesà augm<strong>en</strong>ter la représ<strong>en</strong>tation des femmes au seindes parlem<strong>en</strong>ts nationaux, comme l’organisation decampagnes <strong>et</strong> d’activités visant à attirer la participationdes femmes, la poursuite d’une transpar<strong>en</strong>ce maximale43 Slovaquie, Ag<strong>en</strong>ce de Presse slovaque (SITA) (<strong>2012</strong>).44 Slovaquie, Bureau statistique de la République slovaque(<strong>2012</strong>).45 Hongrie, Loi T/8405 sur la procédure électorale,26 novembre <strong>2012</strong>.46 Hongrie, Loi CCIII de 2011 sur l’élection des membres del’Assemblée nationale, 30 décembre 2011.47 Hongrie, Cour constitutionnelle, arrêt I/3653/<strong>2012</strong>.48 Hongrie, Loi T/8405 sur la procédure électorale,26 novembre <strong>2012</strong>, art. 252.49 Conseil de l’Europe, Commission de V<strong>en</strong>ise <strong>et</strong> BIDDH/OSCE(<strong>2012</strong>), para. 43.50 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>d).51 Conseil de l’Europe, Assemblée parlem<strong>en</strong>taire (APCE)(<strong>2012</strong>a), para. 7.52 Voir aussi : Commission europé<strong>en</strong>ne, DG Justice, Équilibre<strong>en</strong>tre les sexes dans les postes à responsabilité, Parlem<strong>en</strong>tsnationaux, disponible à : http://ec.europa.eu/justice/g<strong>en</strong>der-equality/g<strong>en</strong>der-decision-making/database/politics/national-parliam<strong>en</strong>ts/index_fr.htm.238


Participation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s au fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’UnionFigure 7.2. :Proportion de femmes parlem<strong>en</strong>taires dans les États membres de l’UE <strong>et</strong> <strong>en</strong> Croatie50 %45 %40 %35 %30 %25 %20 %15 %10 %5 %0 %RangIPUSuèdeFinlandeDanemarkPays-BasBelgiqueEspagneAllemagneSlovéniePortugalAutricheFranceLituanieCroatiePologneL<strong>et</strong>tonie4 7 13 14 17 20 24 27 32 34 37 47 52 53 55 56 57 60 61 63 65 66 74 89 97 109 117 118BulgarieRoyaume-UniRépublique tchèqueLuxembourgItalieGrèceEstonieSlovaquieIrlandeRoumanieChypreHongrieMalteChambre unique ou basseDeuxième Chambre ou SénatMoy<strong>en</strong>ne UE (dont Croatie)Moy<strong>en</strong>ne UE (dont Croatie)Note :Seuls 13 États membres de l’UE ont une chambre haute ou un sénat.Source : Données tirées de l’Union interparlem<strong>en</strong>taire (IPU), femmes prés<strong>en</strong>tes au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> au 1 er janvier 2013,disponible à : www.ipu.org/wmn-e/classif.htmdans la sélection des candidats aux élections, <strong>et</strong> la mise<strong>en</strong> place de programmes de guidance <strong>et</strong> de formationafin d’améliorer l’accès des femmes tal<strong>en</strong>tueuses auxpostes à responsabilité politique 53 .Certains États membres de l’UE, comme la Belgique 54 <strong>et</strong>la Pologne 55 , ont prévu des réformes (législatives) <strong>en</strong> vued’assurer une représ<strong>en</strong>tation égale des femmes <strong>et</strong> deshommes sur les listes électorales. Ces réformes, similairesdans les deux pays, ont pour but de promouvoirl’égalité <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> les hommes sur les listesélectorales aux élections europé<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> régionales.53 Conseil de l’Europe, APCE (<strong>2012</strong>b).54 Belgique, Proposition de loi du 5 juin <strong>2012</strong> visant à modifierla législation électorale afin de favoriser l’égalité deschances <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> les hommes lors des élections,Doc. Parl. Chambre 2011–<strong>2012</strong>, n° 233/001 ; Proposition de loidu 20 juin <strong>2012</strong> assurant une prés<strong>en</strong>ce égale alternée <strong>en</strong>treles hommes <strong>et</strong> les femmes sur les listes de candidatures auxélections du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Doc. Parl. Chambre 2011–<strong>2012</strong> n° 2274/001 ; Proposition de loi spéciale du 20 juin <strong>2012</strong>assurant une prés<strong>en</strong>ce égale alternée <strong>en</strong>tre les hommes <strong>et</strong>les femmes sur les listes de candidatures aux élections duParlem<strong>en</strong>t wallon, du Parlem<strong>en</strong>t flamand <strong>et</strong> du Parlem<strong>en</strong>tde la Région de Bruxelles-Capitale, Doc. Parl. Chambre 2011–<strong>2012</strong> n° 2273/001.55 Gaz<strong>et</strong>a wyborcza.pl (<strong>2012</strong>).En Irlande, une modification de la loi électorale prévoitque l’État ne financera que les partis politiques au seindesquels la représ<strong>en</strong>tation des femmes est supérieureà 30 % 56 . En Italie, la chambre des députés (Cameradei deputati) a approuvé un proj<strong>et</strong> de loi sur l’équilibre<strong>en</strong>tre les sexes au sein des conseils législatifs locaux<strong>et</strong> du gouvernem<strong>en</strong>t, mais il est toujours <strong>en</strong> lecture ausénat. C<strong>et</strong>te loi dispose, par exemple, une réductionde 5 % des financem<strong>en</strong>ts publics accordés aux partispolitiques dont les deux tiers des candidats prés<strong>en</strong>tssur leur liste sont du même sexe 57 .Le Ministère de l’Intérieur tchèque a annoncé sesint<strong>en</strong>tions d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre une réforme générale deson code électoral, mais il doit <strong>en</strong>core décider s’iloptera pour une nouvelle loi ou une modification dela loi électorale actuelle. Il soum<strong>et</strong>tra sa propositionau gouvernem<strong>en</strong>t pour le milieu de l’année 2013. C<strong>et</strong>teréforme devrait unifier les lois actuelles qui gouvern<strong>en</strong>tles élections, <strong>et</strong> simplifier dès lors le cadre juridique.56 Irlande, Loi électorale de <strong>2012</strong> (Am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t- financem<strong>en</strong>tpolitique), Partie 6, 42 (c).57 Italie, Loi n° 96 du 6 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.239


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>La législation tchèque ne prévoit pas le vote parprocuration, dans lequel une personne vote au nomd’un électeur abs<strong>en</strong>t, mais les citoy<strong>en</strong>s tchèques quine peuv<strong>en</strong>t pas voter dans le bureau de vote de leurlieu de résid<strong>en</strong>ce peuv<strong>en</strong>t demander un « id<strong>en</strong>tifiantd’électeur », qui leur perm<strong>et</strong> de voter dans un autrebureau de vote de la République tchèque 58 . L’idée duvote par courrier postal a été abandonnée à la suitede discussions politiques <strong>en</strong> raison de préoccupationsde fraudes pot<strong>en</strong>tielles.L’introduction du vote électronique a été discutéedans le cadre de la réforme globale de la loi électoral<strong>et</strong>chèque. Si le vote électronique existe sous diversesformes allant des cartes perforées au vote par intern<strong>et</strong>,il se caractérise toujours par l’utilisation de systèmesélectroniques pour les procédures de vote <strong>et</strong> de comptage.Des raisons financières ont conduit à reporter lepremier proj<strong>et</strong> pilote de vote électronique à 2015, alorsqu’il était prévu <strong>en</strong> octobre <strong>2012</strong>, pour les élections ausénat <strong>et</strong> les élections régionales. <strong>Les</strong> autorités tchèquestravaill<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t sur des solutions techniquesqui leur perm<strong>et</strong>trai<strong>en</strong>t d’utiliser le vote électroniquedans le futur.En Estonie, où le vote électronique est <strong>en</strong> placedepuis 2002, des modifications ont été apportéesà toutes les dispositions électorales pertin<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>octobre <strong>2012</strong> 59 . Leur principal objectif était de réglem<strong>en</strong>terdavantage le vote électronique <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>tde m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place un comité spécial chargé du voteélectronique, dont la fonction serait de préparer <strong>et</strong> d’organiserle vote électronique, de résoudre les problèmesempêchant le bon déroulem<strong>en</strong>t du vote électronique,<strong>et</strong> de vérifier les résultats de ce vote 60 .Au Royaume-Uni, une réforme des procéduresd’inscription au registre des électeurs était <strong>en</strong> lectureau Parlem<strong>en</strong>t lors de l’impression du prés<strong>en</strong>t rapportannuel 61 . Si le système actuel attribue à une seule personnepar ménage la responsabilité d’inscrire toutesles personnes résidant à c<strong>et</strong>te adresse (« inscription parménage »), le nouveau système propose une inscriptionindividuelle aux élections avec des id<strong>en</strong>tifiants personnelsvérifiables. Une fois adoptée, c<strong>et</strong>te modificationserait la plus importante <strong>en</strong> matière d’inscription desélecteurs depuis l’introduction du suffrage universel,l’ext<strong>en</strong>sion du droit de vote à tous les citoy<strong>en</strong>s adultes.Pratique <strong>en</strong>courageanteIntroduction du vote électroniqueaux élections parlem<strong>en</strong>tairesnationales<strong>Les</strong> citoy<strong>en</strong>s résidant à l’extérieur de laFrance ont pu, pour la première fois, voterélectroniquem<strong>en</strong>t par intern<strong>et</strong> lors des électionsparlem<strong>en</strong>taires françaises de juin <strong>2012</strong> 62 .<strong>Les</strong> électeurs ont communiqué leur adresseélectronique <strong>et</strong> leur numéro de portable auxconsulats, qui leur ont <strong>en</strong>suite <strong>en</strong>voyé unid<strong>en</strong>tifiant ainsi que des instructions sur laprocédure de vote. C<strong>et</strong>te méthode de vote a étélargem<strong>en</strong>t utilisée : 57 % des électeurs y ont eurecours p<strong>en</strong>dant le premier tour des élections,<strong>et</strong> 54 % au second tour 63 . <strong>Les</strong> autoritésfrançaises ont évalué positivem<strong>en</strong>t ce systèmede vote <strong>et</strong> le BIDDH/OSCE a formulé plusieursrecommandations <strong>en</strong> vue de l’améliorer.Pour plus d’informations, voir : BIDDH/OSCE (<strong>2012</strong>a), p. 9,disponible à : www.osce.org/odihr/elections/93621Le droit de vote des dét<strong>en</strong>us est resté une questionépineuse <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. En mai, dans l’affaire Scoppola c.l’Italie (n o 3) une Grande Chambre de la CouEDH a estiméqu’<strong>en</strong> adaptant la déchéance du droit de vote à la situationparticulière d’un individu, le système itali<strong>en</strong> n’étaitpas strict outre mesure <strong>et</strong> ne contrev<strong>en</strong>ait pas à laConv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme (CEDH) 64 .C<strong>et</strong>te affaire a été d’une grande pertin<strong>en</strong>ce pour leRoyaume-Uni. Le gouvernem<strong>en</strong>t a demandé à laCouEDH un délai supplém<strong>en</strong>taire de six mois <strong>en</strong> vue demodifier sa législation compte t<strong>en</strong>u de son arrêt dansl’affaire Scoppola 65 , délai qui lui a été accordé.En novembre <strong>2012</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>t britanniquea publié un proj<strong>et</strong> de loi, qu’une commission conjointedes deux chambres doit d’abord examiner avant qu’ilpuisse être prés<strong>en</strong>té au Parlem<strong>en</strong>t 66 . Ce proj<strong>et</strong> de loipropose trois options au Parlem<strong>en</strong>t : l’interdiction devoter pour les dét<strong>en</strong>us condamnés à quatre ans dedét<strong>en</strong>tion ou plus, une interdiction de voter pour lesdét<strong>en</strong>us condamnés à plus de six mois de dét<strong>en</strong>tion, ouune interdiction de voter pour tous les dét<strong>en</strong>us.Lors de sa réunion de décembre <strong>2012</strong> sur la surveillancede l’exécution des condamnations, le Comité des58 République tchèque, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>).59 Estonie, Loi portant modification de la loi électorale <strong>et</strong>d’autres lois, RT I, 1 er novembre <strong>2012</strong>, 1, 17 octobre <strong>2012</strong>.60 Estonie, Loi électorale, 2002, telle que modifiée, para. 17.61 Royaume-Uni, Loi sur l’inscription aux élections <strong>et</strong> surl’administration (<strong>2012</strong>–2013), 31 janvier 2013.62 France, Code électoral, art. L. 330-13 <strong>et</strong> art. R176-3à R176-3-10.63 France, Ministère des Affaires étrangères (<strong>2012</strong>), p. 47.64 CouEDH, Scoppola c. Italie (n° 3), n° 126/05, 22 mai <strong>2012</strong> ; voiraussi CouEDH, Cucu c. Roumanie, n° 22362/06,13 novembre <strong>2012</strong>, dans laquelle la Cour décide que laRoumanie a statué la CEDH <strong>en</strong> raison de son interdictionautomatique du droit de vote des dét<strong>en</strong>us.65 CouEDH, Communiqué de presse (<strong>2012</strong>).66 White, I. (<strong>2012</strong>).240


Participation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s au fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’UnionMinistres du Conseil de l’Europe a salué c<strong>et</strong>te proposition,mais il a fait observer que la troisième option,celle d’une interdiction systématique du droit de votedes prisonniers, « ne peut être jugée compatible avecla Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme » 67 .Le Comité des Ministres a décidé de réexaminer c<strong>et</strong>teaffaire au plus tard <strong>en</strong> septembre 2013.7.1.3. Limitation du droit de vote<strong>en</strong> cas de handicapLe Comité des Nations Unies sur les <strong>droits</strong> des personneshandicapées a confirmé son interprétation large de lasignification de la participation à la vie politique <strong>et</strong>publique conformém<strong>en</strong>t à l’article 29 de la Conv<strong>en</strong>tiondes Nations Unies sur les <strong>droits</strong> des personnes handicapées(CRPD).Dans ses observations finales sur le rapport d’Étatprés<strong>en</strong>té par la Hongrie, le Comité a appelé les Étatsà revoir « toutes les dispositions pertin<strong>en</strong>tes […] afin degarantir que toutes les personnes handicapées puiss<strong>en</strong>tvoter, quel que soit leur handicap, statut juridiqueou lieu de résid<strong>en</strong>ce, <strong>et</strong> qu’elles puiss<strong>en</strong>t participerà la vie politique <strong>et</strong> publique au même titre que lesautres citoy<strong>en</strong>s » 68 .<strong>Les</strong> normes des Nations Unies (ONU) sont m<strong>en</strong>tionnéesdans plusieurs autres forums. Par exemple, l’OSCEa signalé à plusieurs reprises sa préoccupation concernantl’inaccessibilité de certains bureaux de vote (<strong>en</strong>France 69 , <strong>en</strong> Grèce 70 , aux Pays-Bas 71 , <strong>et</strong> <strong>en</strong> Slovénie 72 ).L’organisme évoque régulièrem<strong>en</strong>t les normes de laCRPD à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>.L’accessibilité des bureaux de vote demeure unproblème récurr<strong>en</strong>t pour les États membres de l’UE,alors que 24 d’<strong>en</strong>tre eux (ainsi que la Croatie) ont ratifiéla CRPD (abordée <strong>en</strong> détail au Chapitre 5 – discriminationfondée sur le handicap) <strong>et</strong> ont donc souscrit au principeque les élections devrai<strong>en</strong>t être totalem<strong>en</strong>t accessibles.Certaines améliorations peuv<strong>en</strong>t toutefois être signaléesau niveau de l’accessibilité des bureaux de vote.« [L’Assemblée parlem<strong>en</strong>taire du Conseil de l’Europe(APCE)] invite les États membres du Conseil de l’Europe[…] à <strong>en</strong>courager la participation des citoy<strong>en</strong>s au processusélectoral, notamm<strong>en</strong>t […] <strong>en</strong> garantissant que tous lesmoy<strong>en</strong>s possibles sont utilisés afin de r<strong>en</strong>dre tous lesbureaux de vote accessibles ».Résolution 1897 (<strong>2012</strong>) de l’APCE « Garantir des élections plus démocratiques »67 Ibid.68 ONU, Comité des <strong>droits</strong> des personnes handicapées (<strong>2012</strong>),para. 46.69 BIDDH/OSCE (<strong>2012</strong>a).70 BIDDH/OSCE (<strong>2012</strong>b).71 BIDDH/OSCE (<strong>2012</strong>c).72 BIDDH/OSCE (<strong>2012</strong>d).La réalité sur le terrain a souligné l’urg<strong>en</strong>ce del’invitation de l’APCE.Plusieurs plans d’action nationaux adoptés <strong>en</strong> <strong>2012</strong>vis<strong>en</strong>t à augm<strong>en</strong>ter la participation des personneshandicapées à la vie publique <strong>et</strong> politique (<strong>en</strong> Autriche 73<strong>et</strong> <strong>en</strong> Finlande 74 ). P<strong>en</strong>dant les élections de <strong>2012</strong>à Innsbruck, par exemple, 24 bureaux de vote sur 42(57 %) étai<strong>en</strong>t totalem<strong>en</strong>t accessibles.D’autres États membres de l’UE ont adopté desmesures législatives ou exécutives afin d’<strong>en</strong>courager <strong>et</strong>d’organiser la participation aux élections des personneshandicapées <strong>et</strong> de définir des règles d’accessibilité pourles bureaux de vote.Cela a été le cas <strong>en</strong> Hongrie, avec l’adoption de la loi surla procédure électorale 75 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Belgique à l’approche desélections municipales de <strong>2012</strong> 76 . En Wallonie, des ONGont critiqué le fait que les personnes devant se r<strong>en</strong>dredans des bureaux de vote accessibles étai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>uesde le signaler deux mois <strong>et</strong> demi avant les élections 77 .Le Ministère de l’Intérieur grec a <strong>en</strong>voyé une circulaireavant les élections nationales de juin <strong>2012</strong> <strong>en</strong> demandantaux fonctionnaires électoraux des bureaux de voted’aider les électeurs dans le cas où leur bureau de vot<strong>en</strong>e serait pas accessible. Une telle forme d’assistancepourrait comporter l’accompagnem<strong>en</strong>t de la personnedans l’isoloir afin de l’aider à voter, ou de faire sortirdu matériel électoral à l’extérieur des bureaux de voteinaccessibles 78 .C<strong>et</strong>te solution a toutefois suscité les préoccupations del’OSCE, dans le s<strong>en</strong>s où elle ne prévoit pas la possibilitépour les électeurs handicapés de choisir leurs accompagnants.Dans son rapport sur les élections <strong>en</strong> Grèce,l’Organisation a déclaré : « Compte t<strong>en</strong>u de la ratificationréc<strong>en</strong>te par la Grèce de la CRPD de l’ONU <strong>et</strong> afin degarantir le secr<strong>et</strong> du vote, il convi<strong>en</strong>drait de modifierla législation actuelle <strong>en</strong> vue d’exiger que les bureauxde vote soi<strong>en</strong>t accessibles aux électeurs handicapés <strong>et</strong>de perm<strong>et</strong>tre à ces électeurs de choisir les personnesde leur choix pour leur v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide » 79 .73 Autriche, Ministère fédéral de l’Emploi, des Affaires sociales<strong>et</strong> de la Protection des consommateurs (<strong>2012</strong>).74 Finlande, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).75 Hongrie, Loi T/8405 sur la procédure électorale,26 novembre <strong>2012</strong>, art. 153.76 Belgique, Service public de Wallonie de la santé, de l’actionsociale <strong>et</strong> de l’égalité des chances (<strong>2012</strong>).77 Belgique, Association socialiste de la personne handicapée(ASPH asbl.) (<strong>2012</strong>a) <strong>et</strong> ASPH asbl. (<strong>2012</strong>b).78 Grèce, Ministère de l’Intérieur, Circulaire n° 33, Assistancedes citoy<strong>en</strong>s handicapés pour l’exercice de leur droit devote p<strong>en</strong>dant les élections parlem<strong>en</strong>taires du 17 juin <strong>2012</strong>,19 mai <strong>2012</strong>.79 BIDDH/OSCE (<strong>2012</strong>b), p. 5.241


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>La commission électorale c<strong>en</strong>trale lituani<strong>en</strong>ne a publiéune décision demandant de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place des bureauxde vote pleinem<strong>en</strong>t accessibles 80 . Elle a travaillé <strong>en</strong>étroite collaboration avec l’ag<strong>en</strong>ce publique ImpressionBraille (Všį « Brailio spauda ») <strong>et</strong> l’Union lituani<strong>en</strong>ne desaveugles <strong>et</strong> malvoyants (Li<strong>et</strong>uvos aklųjų ir silpnaregiųsąjunga) dans le but d’apporter des informations ess<strong>en</strong>tielles<strong>en</strong> braille pour les élections <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t pourles élections parlem<strong>en</strong>taires de <strong>2012</strong>.Le Ministère de l’Intérieur néerlandais a demandé auBureau du proj<strong>et</strong> sur l’accessibilité de développer uneliste de vérification de l’accessibilité des bureaux devote, qui a été utilisée lors des élections parlem<strong>en</strong>tairesdu 12 septembre <strong>2012</strong>. C<strong>et</strong>te liste de vérification définitquatre critères qui contribu<strong>en</strong>t à r<strong>en</strong>dre un bureau devote totalem<strong>en</strong>t accessible, à savoir la communication,l’accessibilité, la pénétrabilité <strong>et</strong> l’utilisabilité 81 .<strong>Les</strong> personnes malvoyantes connaiss<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tdes difficultés lorsqu’elles doiv<strong>en</strong>t voter. Avant lesélections parlem<strong>en</strong>taires néerlandaises, Viziris, uneONG qui déf<strong>en</strong>d les <strong>droits</strong> des personnes souffrant d’unhandicap visuel, a souligné les problèmes d’inaccessibilitédes bureaux de vote. Elle a appelé ses membresà raconter leur expéri<strong>en</strong>ce de vote 82 . Lors des dernièresélections néerlandaises, le Ministère de l’Intérieura testé (<strong>et</strong> continue de tester) des bull<strong>et</strong>ins de voteadaptés aux personnes malvoyantes <strong>et</strong> aux personnesayant un faible niveau d’alphabétisation. Ces bull<strong>et</strong>inspeuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être transmis électroniquem<strong>en</strong>taux électeurs puis imprimés afin que ces derniersdispos<strong>en</strong>t de plus de temps pour voter avant de r<strong>en</strong>voyerleur bull<strong>et</strong>in 83 . Dans son rapport sur les électionsparlem<strong>en</strong>taires françaises, l’OSCE a noté qu’« aucunemesure particulière n’avait été adoptée afin d’aider lespersonnes malvoyantes, qui n’ont de la sorte pas puvoter dans le secr<strong>et</strong> » 84 .Le droit de vote des personnes souffrant d’un handicapm<strong>en</strong>tal ou de troubles de la santé m<strong>en</strong>tale est undomaine du droit qui varie énormém<strong>en</strong>t d’un Étatmembre de l’UE à l’autre. La majorité d’<strong>en</strong>tre eux,cep<strong>en</strong>dant, associ<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core la perte de la capacitéjuridique 85 – à savoir la suppression de la reconnaissancelégale des décisions d’une personne, comme parexemple de s’inscrire comme électeur 86 – à la privationdu droit de vote. <strong>Les</strong> États membres de l’UE suiv<strong>en</strong>t troisapproches principales : l’exclusion totale, l’exam<strong>en</strong> aucas par cas, <strong>et</strong> la participation pleine <strong>et</strong> <strong>en</strong>tière 87 .80 Lituanie, Commission électorale c<strong>en</strong>trale (<strong>2012</strong>).81 Bureau du proj<strong>et</strong> sur l’accessibilité (<strong>2012</strong>).82 Viziris (<strong>2012</strong>).83 Pays-Bas, Ministre de l’Intérieur <strong>et</strong> des Relations au sein duRoyaume (<strong>2012</strong>).84 BIDDH/OSCE (<strong>2012</strong>a), p. 2.85 FRA (<strong>2012</strong>), p. 188.86 FRA (à paraître).87 FRA (2010), p. 15 <strong>et</strong> suivantes.Pratique <strong>en</strong>courageanteSout<strong>en</strong>ir les candidats handicapésLe 9 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>t britanniquea lancé sa stratégie « Accès aux postes d’élus pourles personnes handicapées » (Access to electedoffice for disabled people), afin d’apporter unsouti<strong>en</strong> additionnel aux personnes handicapéesqui veul<strong>en</strong>t se porter candidates aux élections.C<strong>et</strong>te stratégie prévoit notamm<strong>en</strong>t l’organisationd’un programme de formation qui <strong>en</strong>courageles personnes handicapées à participer à la viepolitique <strong>en</strong> les introduisant aux connaissancesdont elles pourrai<strong>en</strong>t avoir besoin si elles seprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t aux élections, ainsi que la créationd’un fonds spécial, le Fonds pour l’accession auxpostes d’élus (Access to Elected Office Fund),qui propose une aide financière aux candidatsqui ont des dép<strong>en</strong>ses supplém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> raisond’un handicap.Pour plus d’informations, voir : Royaume-Uni, Ministèrede l’Intérieur (<strong>2012</strong>) ; les détails de c<strong>et</strong>te stratégie sontdisponibles sur : www.homeoffice.gov.uk/equalities/equality-public-political/access-elected-officePour plus d’informations au suj<strong>et</strong> du Fondspour l’accès aux fonctions d’élus, voir :www.access-to-elected-office-fund.org.uk<strong>Les</strong> États membres de l’UE qui priv<strong>en</strong>t certains citoy<strong>en</strong>sdu droit de vote associ<strong>en</strong>t ce dernier à la capacité juridiquede ces individus. Dans d’autres États membres,la législation nationale prévoit une évaluation individuellede la capacité de voter d’un individu avant delui r<strong>et</strong>irer ce droit.<strong>Les</strong> États membres de l’UE qui ont supprimé touterestriction perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t aux personnes souffrant d’unhandicap m<strong>en</strong>tal ou de troubles m<strong>en</strong>taux de voter aumême titre que tous les autres citoy<strong>en</strong>s 88 .Peu de choses ont changé depuis 2011. La Croatie 89a revu son cadre juridique <strong>et</strong> le Luxembourg 90 <strong>en</strong>visagede le faire.Le 14 décembre, le parlem<strong>en</strong>t croate a approuvé sa loisur le registre des électeurs, <strong>en</strong> supprimant toutes lesrestrictions du droit de vote des personnes déchuesde leur capacité juridique 91 . L’article 64 de c<strong>et</strong>te loiprévoit que « toute personne pleinem<strong>en</strong>t déchue desa capacité juridique par la décision définitive d’un tribunalcompét<strong>en</strong>t durant la période précédant l’<strong>en</strong>trée<strong>en</strong> vigueur de la prés<strong>en</strong>te loi sera considérée commeélecteur <strong>et</strong> sera inscrite au registre des électeurs ». Enassurant le droit de vote aux personnes déchues deleur capacité juridique, le Ministère de l’Administration88 FRA (<strong>2012</strong>). p. 189.89 Croatie, Loi sur le registre électoral, Journal officiel 144/12.90 Luxembourg (<strong>2012</strong>), p. 47.91 Croatie, Loi sur le registre électoral, Journal officiel 144/12.242


Participation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s au fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’Unionpublique a réagi aux critiques du Médiateur pourles personnes handicapées 92 .La Croatie demeure cep<strong>en</strong>dant dans la colonne« exclusion » du Tableau 7.1 parce que l’une de ses loisprive <strong>en</strong>core les personnes déchues de leur capacitéjuridique de leur droit de vote, même si certaines ONGont indiqué que l’État <strong>en</strong>visage de modifier c<strong>et</strong>te Loisur l’élection des représ<strong>en</strong>tants du parlem<strong>en</strong>t croate 93 .Au Luxembourg, le Plan d’action national pour la mise<strong>en</strong> œuvre de la CRPD de mars <strong>2012</strong> 94 prévoit une réformepour 2015 du cadre juridique relatif à la capacité juridique.Parallèlem<strong>en</strong>t, pour juin 2014, la Constitutionsera revue afin de supprimer l’interdiction totale devoter imposée aux personnes sous tutelle, <strong>en</strong> d’autrestermes, aux personnes pour lesquelles un tiers estjuridiquem<strong>en</strong>t habilité à pr<strong>en</strong>dre des décisions <strong>en</strong> leurnom 95 . La réforme de la Constitution supprimera la privationautomatique du droit de vote, de sorte que lescitoy<strong>en</strong>s ne pourront être privés de leur droit de votequ’au cas par cas.Au Pays-Bas, aucune restriction juridique n’est imposéeaux personnes souffrant de troubles de la santém<strong>en</strong>tale ou d’un handicap m<strong>en</strong>tal. Le BIDDH/OSCEa néanmoins suggéré, <strong>en</strong> se référant à l’article 29 dela CRPD, d’offrir aux personnes souffrant d’un handicapm<strong>en</strong>tal une assistance sans laquelle il leur seraitimpossible de voter 96 .Le Tableau 7.1 propose un aperçu mis à jour d’un tableaupublié dans le dernier rapport annuel de la FRA 97 .Tableau 7.1 : Droit des personnes handicapées m<strong>en</strong>tales <strong>et</strong> des personnes souffrant de troubles m<strong>en</strong>taux à laparticipation politique, dans les États membres de l’UE <strong>et</strong> <strong>en</strong> CroatieÉtat membre de l’UE Exclusion Participation limitée Participation pleine <strong>et</strong> <strong>en</strong>tièreAT ×BE ×BG ×CY ×CZ × ×DE ×DK × ×EE × ×EL ×ES × ×FI × ×FR × ×HU ×IE × ×IT ×LT ×LU ×LV ×MT × ×NL ×PL ×PT ×RO ×SE ×SI ×SK ×UK ×Note :HR ×Un État membre peut figurer dans plusieurs colonnes, les personnes souffrant de troubles m<strong>en</strong>taux <strong>et</strong> les personneshandicapées m<strong>en</strong>tales pouvant être traitées différemm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction de la législation nationale de l’État membre concerné.Source : FRA, <strong>2012</strong>92 Croatie, Médiateur pour les personnes handicapées (<strong>2012</strong>).93 Udruga Sjaj (<strong>2012</strong>).94 Luxembourg (<strong>2012</strong>), p. 47.95 FRA (à paraître).96 BIDDH/OSCE (<strong>2012</strong>c), p. 5.97 FRA (<strong>2012</strong>), p. 189.243


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>7.2. Évolution de ladémocratie participativeEn plus du droit de vote aux élections municipales<strong>et</strong> europé<strong>en</strong>nes, le droit de l’UE <strong>en</strong>courage une plusgrande démocratie participative. Le Traité sur l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne (TUE) facilite la participation directe descitoy<strong>en</strong>s aux affaires europé<strong>en</strong>nes.<strong>Les</strong> « échanges publics » prescrits à l’article 11 du TUEpeuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre d’autres formes, comme desconsultations. Après les 131 consultations closes <strong>en</strong> 2011,la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> a clos 112 <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, dontsept relevai<strong>en</strong>t du domaine de la justice <strong>et</strong> des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, alors qu’elles étai<strong>en</strong>t quatre <strong>en</strong> 2011 98 .<strong>Les</strong> docum<strong>en</strong>ts des consultations devrai<strong>en</strong>t êtredisponibles dans toutes les langues officielles de l’UE,selon le Médiateur europé<strong>en</strong>. Ce dernier a indiqué quele fait qu’ils ne soi<strong>en</strong>t pas disponibles dans toutes ceslangues était un exemple de mauvaise gestion 99 .L’Initiative citoy<strong>en</strong>ne europé<strong>en</strong>ne offre un nouvel outildont profit<strong>en</strong>t les citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s.7.2.1. L’Initiative citoy<strong>en</strong>ne europé<strong>en</strong>neLe 1 er avril <strong>2012</strong>, le règlem<strong>en</strong>t relatif à l’Initiative citoy<strong>en</strong>neeuropé<strong>en</strong>ne (ICE) 100 est <strong>en</strong>tré <strong>en</strong> vigueur. Depuis lors, descomités de citoy<strong>en</strong>s composés d’au moins sept citoy<strong>en</strong>sde l’UE résidant dans au moins sept États membrespeuv<strong>en</strong>t introduire des demandes d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t 101 .« Je me réjouis que les initiatives citoy<strong>en</strong>nes europé<strong>en</strong>nesdevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin réalité. Il s’agit d’une avancée majeurepour la démocratie participative <strong>en</strong> Europe. Le coup d’<strong>en</strong>voiest à prés<strong>en</strong>t donné pour voir quelle initiative sera lapremière à rassembler un million de signatures. »Maroš Šefčovič, Vice-présid<strong>en</strong>t de la Commission, Bruxelles, le 8 mai <strong>2012</strong>La première initiative citoy<strong>en</strong>ne europé<strong>en</strong>ne,« Fraternité 2020 – Mobilité. Progrès. Europe » a été <strong>en</strong>registréele 9 mai <strong>2012</strong>. Elle a été proposée par un comité decitoy<strong>en</strong>s résidant <strong>en</strong> Autriche, <strong>en</strong> Belgique, <strong>en</strong> Espagne,<strong>en</strong> Hongrie, <strong>en</strong> Italie, au Luxembourg, <strong>et</strong> <strong>en</strong> Roumanie.Son objectif principal est d’« améliorer les programmesd’échange de l’UE – tels Erasmus ou le Service volontaireeuropé<strong>en</strong> – afin de contribuer à une Europe unie, fondéesur la solidarité <strong>en</strong>tre les citoy<strong>en</strong>s » 102 .98 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>d).99 Médiateur europé<strong>en</strong>, Affaire : 0640/2011/AN du4 octobre <strong>2012</strong>.100 Règlem<strong>en</strong>t (UE) n° 211/2011, JO 2011 L 65/1.101 Commission europé<strong>en</strong>ne, Initiative citoy<strong>en</strong>ne europé<strong>en</strong>ne,disponible à : http://ec.europa.eu/citiz<strong>en</strong>s-initiative/public/welcome; <strong>et</strong> FRA (2011), p. 136 <strong>et</strong> suivantes.102 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>e) ; pour plus d’informationssur ces programmes, voir : www.fraternite2020.eu.Douze ICE ont été <strong>en</strong>registrées <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Elles abordai<strong>en</strong>tdes suj<strong>et</strong>s dives, comme le pluralisme des médias <strong>et</strong> laliberté de la presse 103 , la protection des animaux (« Stopvivisection ») 104 <strong>et</strong> des questions écologiques plus larges(« 30 km/h – redonnons vie à nos rues ! »). 105 Dans ledomaine de la participation politique <strong>et</strong> de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é,l’initiative « L<strong>et</strong> me vote » vise à accorder le droitde vote aux citoy<strong>en</strong>s de l’UE non nationaux à toutes lesélections politiques 106 tandis que l’initiative Plate-forme<strong>en</strong> ligne c<strong>en</strong>trale <strong>et</strong> publique de collecte de signaturesdes citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s (C<strong>en</strong>tral public online collectionplatform for the <strong>European</strong> citiz<strong>en</strong>s) cherche à faciliterl’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> la collecte de signatures pour defutures ICE.Sept demandes d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t d’ICE ont été rej<strong>et</strong>éesparce qu’elles ne répondai<strong>en</strong>t pas aux conditionsdéfinies dans le règlem<strong>en</strong>t relatif à l’ICE. L’article 4,paragraphe 2 du règlem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> question prévoit quela Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>registre la propositiond’initiative citoy<strong>en</strong>ne dans les deux mois qui suiv<strong>en</strong>tsa soumission, pour autant que : le comité des citoy<strong>en</strong>sa été constitué <strong>et</strong> les personnes de contact ont été désignées; la proposition d’initiative citoy<strong>en</strong>ne n’est pasmanifestem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dehors du cadre des attributions de laCommission ; la proposition d’initiative citoy<strong>en</strong>ne n’estpas manifestem<strong>en</strong>t abusive, fantaisiste ou vexatoire ; <strong>et</strong>la proposition d’initiative citoy<strong>en</strong>ne n’est pas manifestem<strong>en</strong>tcontraire aux valeurs de l’Union telles qu’énoncéesà l’article 2 du Traité sur l’Union europé<strong>en</strong>ne.L’initiative « Ma voix contre l’énergie nucléaire », parexemple, visait à supprimer l’énergie nucléaire. LaCommission europé<strong>en</strong>ne a refusé d’<strong>en</strong>registrer c<strong>et</strong>teinitiative, car, selon elle, une telle interdiction seraitcontraire au traité Euratom. Dans la mesure où leTUE <strong>et</strong> le TFUE ne prévoi<strong>en</strong>t aucune base juridiquepour proposer une loi contraire au traité Euratom,ce dernier devrait être modifié à la suite d’un accord<strong>en</strong>tre les parties contractantes avant qu’une telle ICEpuisse être <strong>en</strong>registrée 107 .Certaines résolutions du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> suggèr<strong>en</strong>tque la commission des pétitions du Parlem<strong>en</strong>t devraitorganiser les auditions publiques prévues à l’article 11du règlem<strong>en</strong>t relatif à l’ICE 108 , compte t<strong>en</strong>u de son expéri<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> matière de contact direct avec les citoy<strong>en</strong>s 109 .103 Pour plus d’informations sur c<strong>et</strong>te initiative europé<strong>en</strong>ne,voir : www.mediainitiative.eu.104 Pour plus d’information sur c<strong>et</strong>te initiative citoy<strong>en</strong>ne, voir :www.stopvivisection.eu.105 Pour plus d’informations sur c<strong>et</strong>te initiative, voir :http://fr.30kmh.eu.106 Pour plus d’informations sur c<strong>et</strong>te initiative citoy<strong>en</strong>ne, voir :www.l<strong>et</strong>mevote.eu.107 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>f), disponible à :http://ec.europa.eu/citiz<strong>en</strong>s-initiative/public/docum<strong>en</strong>ts/579.108 Règlem<strong>en</strong>t (UE) n° 211/2011, JO 2011 L 65/1, p. 1.109 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>b), para. 3 ; voir aussi :Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>e).244


Participation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s au fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’UnionLa majorité des États membres de l’UE prévoi<strong>en</strong>t des loisou des règlem<strong>en</strong>ts perm<strong>et</strong>tant aux citoy<strong>en</strong>s de lancerune ICE ou de participer à une ICE.7.2.2. Participation des ONG –consultations <strong>et</strong> préparationde l’Année europé<strong>en</strong>nedes citoy<strong>en</strong>s de 2013Le programme « L’Europe pour les citoy<strong>en</strong>s » (2007–2013)souti<strong>en</strong>t un grand nombre d’activités <strong>et</strong> d’organisationsqui œuvr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur d’une « citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é europé<strong>en</strong>neactive », <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t de la participation des citoy<strong>en</strong>s<strong>et</strong> des organisations de la société civile au processusde l’intégration europé<strong>en</strong>ne 110 . Outre les thèmes perman<strong>en</strong>ts,les priorités du programme <strong>en</strong> <strong>2012</strong> ont été lapromotion de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é <strong>et</strong> de la démocratie europé<strong>en</strong>nes,y compris le développem<strong>en</strong>t de la compréh<strong>en</strong>sionde l’UE, de ses valeurs <strong>et</strong> de ce qu’elle apporteau quotidi<strong>en</strong> des citoy<strong>en</strong>s, <strong>et</strong> la garantie que l’intérêtdirect <strong>et</strong> actuel des citoy<strong>en</strong>s alim<strong>en</strong>te l’ag<strong>en</strong>da politiqueeuropé<strong>en</strong> 111 . <strong>Les</strong> priorités spécifiques du programmepour 2013 contribueront à la réalisation des objectifs del’Année europé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s.Le 14 décembre 2011, la Commission europé<strong>en</strong>nea adopté la proposition de règlem<strong>en</strong>t du Conseil établissant,pour la période 2014–2020, le programme« L’Europe pour les citoy<strong>en</strong>s » 112 . Ce programme viseà améliorer la participation civique afin de garantirque la société civile contribue aux décisions politiques.De plus, le programme devrait faire <strong>en</strong> sorte que lescitoy<strong>en</strong>s particip<strong>en</strong>t aux débats <strong>et</strong> aux discussionsrelatifs aux affaires europé<strong>en</strong>nes 113 .Plusieurs actions sont proposées afin de garantir la mise<strong>en</strong> œuvre pratique de ces objectifs, comme : rassemblerles membres des communautés locales d’Europepar le jumelage de villes, sout<strong>en</strong>ir les organisations dela société civile par des subv<strong>en</strong>tions destinées à leuroffrir un souti<strong>en</strong> structurel, améliorer la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>éeuropé<strong>en</strong>ne par des événem<strong>en</strong>ts à grande visibilité,des études <strong>et</strong> la diffusion d’informations, <strong>et</strong> promouvoir<strong>et</strong> préserver la mémoire europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> finançant desproj<strong>et</strong>s comme les commémorations des victimes desexterminations <strong>et</strong> des déportations de masse.110 Le programme actuel, d’un budg<strong>et</strong> de 215 millions EUR,a comm<strong>en</strong>cé le 1 er janvier 2007 <strong>et</strong> s’achèvera le31 décembre 2013.111 Voir : http://eacea.ec.europa.eu/citiz<strong>en</strong>ship/programme/priority_themes_fr.php.112 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011).113 Ibid.; tant le Conseil économique <strong>et</strong> social europé<strong>en</strong> (CESE)que le Comité des régions (CoR) ont sout<strong>en</strong>u la propositionde la Commission, voir : Conseil économique <strong>et</strong> socialeuropé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>), p. 2 <strong>et</strong> Comité des régions (<strong>2012</strong>).La Commission europé<strong>en</strong>ne a commandé une étude sur« La citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é participative dans l’Union europé<strong>en</strong>ne »qui a répertorié les théories, les politiques, les pratiques <strong>et</strong>les niveaux d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t à travers l’Union europé<strong>en</strong>ne.<strong>Les</strong> recommandations politiques de l’étude concern<strong>en</strong>tl’année europé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s à v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> 2013, l<strong>en</strong>ouveau programme « l’Europe pour les citoy<strong>en</strong>s »(2014–2020) <strong>et</strong> les élections europé<strong>en</strong>nes de 2014.Ces recommandations politiques se subdivis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trois chapitres : les concepts <strong>et</strong> la définition de lacitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é participative, les stratégies efficaces pourfaciliter la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é participative <strong>et</strong> une stratégieeuropé<strong>en</strong>ne pour la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é participative dansle contexte de la crise économique <strong>et</strong> au-delà. Ensubstance, les recommandations vis<strong>en</strong>t à « maint<strong>en</strong>ir<strong>et</strong> r<strong>en</strong>forcer la démocratie <strong>et</strong>la cohésion sociale à travers lacitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é participative » 114 .Le 10 janvier 2013, un débat avec lescitoy<strong>en</strong>s organisé à Dublin a officiellem<strong>en</strong>t lancé l’Annéeeuropé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s, qui coïncide avec le débutde la présid<strong>en</strong>ce irlandaise du Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne.Le débat s’est conc<strong>en</strong>tré sur le développem<strong>en</strong>tde la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> particulier <strong>et</strong> de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> général, <strong>en</strong> perspective des élections duParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> de 2014. Une alliance europé<strong>en</strong>ned’organisations de la société civile a expressém<strong>en</strong>t étéconstituée <strong>en</strong> vue de collaborer avec la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne sur l’Année europé<strong>en</strong>ne. C<strong>et</strong>te Alliance del’année europé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s (AAEC) 115 est un part<strong>en</strong>airestratégique représ<strong>en</strong>tant la société civile 116 .Dans le cadre de l’Année europé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s,la Commission europé<strong>en</strong>ne a comm<strong>en</strong>cé à organiserune série de débats ou d’assemblées publics avec lescitoy<strong>en</strong>s dans le but de discuter de questions comme :« Comm<strong>en</strong>t combattre la crise ? » « Qu’att<strong>en</strong>dez-vousde votre citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é europé<strong>en</strong>ne ? » Et « Quel g<strong>en</strong>red’Europe voulez-vous pour 2020 ? »Vingt débats de ce type, ouverts à tous, sont prévus <strong>en</strong>2013 à travers l’Europe 117 . <strong>Les</strong> premiers débats se sontt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>en</strong> Espagne, <strong>en</strong> Autriche, <strong>en</strong> Allemagne,<strong>en</strong> France <strong>et</strong> <strong>en</strong> Italie respectivem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> ils ont étéorganisés pour faire <strong>en</strong> sorte que les avis exprimésalim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les futures propositions de la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière de r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des <strong>droits</strong>des citoy<strong>en</strong>s <strong>et</strong> préserver une Union où ces <strong>droits</strong> sontpleinem<strong>en</strong>t respectés. Vingt débats supplém<strong>en</strong>tairessont prévus <strong>en</strong> 2013 dans toute l’Europe.114 Hoskins, B. <strong>et</strong> Kerr, D. (<strong>2012</strong>), p. 7–8.115 Pour plus d’informations au suj<strong>et</strong> de l’AEAC, voir :http://ey2013-alliance.eu.116 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>g).117 Pour <strong>en</strong> savoir plus sur les débats sur l’av<strong>en</strong>ir de l’Europe,voir : http://ec.europa.eu/european-debate/index_fr.htm.245


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>PerspectivesAfin de célébrer l’introduction de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>éeuropé<strong>en</strong>ne 20 ans plus tôt, l’année 2013 a été désignéeAnnée europé<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s. C<strong>et</strong>te année seconc<strong>en</strong>trera sur ce que l’UE a déjà accompli pour lescitoy<strong>en</strong>s <strong>et</strong> sur la satisfaction des att<strong>en</strong>tes des citoy<strong>en</strong>sà l’av<strong>en</strong>ir. Des événem<strong>en</strong>ts organisés p<strong>en</strong>dant l’annéeprés<strong>en</strong>teront la façon dont les citoy<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>tbénéficier de leurs <strong>droits</strong> europé<strong>en</strong>s ainsi queles politiques <strong>et</strong> les programmes qui exist<strong>en</strong>t afin defaciliter le plein exercice de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é europé<strong>en</strong>ne.Le règlem<strong>en</strong>t du Conseil établissant le programme del’Europe pour les citoy<strong>en</strong>s (2014–2020), qui sera adoptéà la mi-2013 119 souti<strong>en</strong>dra la participation active à la viede l’Union europé<strong>en</strong>ne.L’élargissem<strong>en</strong>t du droit de vote des citoy<strong>en</strong>s de l’UEaux élections nationales dans leur pays de résid<strong>en</strong>ceest une autre question qui fera l’obj<strong>et</strong> de débats. Cechamp de réformes est au cœur de l’initiative citoy<strong>en</strong>neeuropé<strong>en</strong>ne « L<strong>et</strong> me vote » <strong>et</strong> il a déjà suscitédes discussions animées 120 .L’année devrait stimuler le lancem<strong>en</strong>t d’un débateuropé<strong>en</strong> avec les citoy<strong>en</strong>s sur ce à quoi l’Union europé<strong>en</strong>nedevrait ressembler à l’av<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> sur les réformesnécessaires pour améliorer leur quotidi<strong>en</strong> 118 .118 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>g).119 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011).120 Bauböck, R., Cayla, P. <strong>et</strong> S<strong>et</strong>h, C. (<strong>2012</strong>).246


Participation des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s au fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’UnionRéfér<strong>en</strong>cesTous les li<strong>en</strong>s hypertexte ont été consultés le 2 mai 2013.Autriche, Ministère fédéral du Travail, des Affairessociales <strong>et</strong> de la Protection des consommateurs (<strong>2012</strong>),National Aktionsplan Behinderung <strong>2012</strong>–2020 – Strategieder Österreichisch<strong>en</strong> Bundesregierung zur Ums<strong>et</strong>zungder UN-Behindert<strong>en</strong>rechtskonv<strong>en</strong>tion- Inklusion alsM<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>recht und Auftrag, Vi<strong>en</strong>ne, disponible à :www.bizeps.or.at/downloads/nap_behinderung.pdf.Autriche, Ville d’Innsbruck (<strong>2012</strong>), Schnellbericht zurGemeinderats- und Bürgermeisterwahl <strong>2012</strong>, disponibleà : www.innsbruck.gv.at/page.cfm?vpath=verwaltung/statistik<strong>en</strong>--zahl<strong>en</strong>/wahl<strong>en</strong>.Bauböck, R., Cayla, P. <strong>et</strong> S<strong>et</strong>h, C. (<strong>2012</strong>), Should EUCitiz<strong>en</strong>s living in other Member States vote there innational elections?, Institut universitaire europé<strong>en</strong>,C<strong>en</strong>tre de recherche Robert Schuman, <strong>2012</strong>.Belgique, Association socialiste de la personnehandicapée (ASPH asbl), (<strong>2012</strong>a), Le vote : un droitpour tous ? 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Parl. Chambre 2011–<strong>2012</strong>,n° 233/001.Belgique, Proposition de loi du 20 juin <strong>2012</strong> assurantune prés<strong>en</strong>ce égale alternée <strong>en</strong>tre les hommes <strong>et</strong> lesfemmes sur les listes de candidatures aux électionsdu Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Doc Parl Chambre 2011–<strong>2012</strong>,n° 2274/001.Belgique, Proposition de loi spéciale du 20 juin <strong>2012</strong>assurant une prés<strong>en</strong>ce égale alternée <strong>en</strong>tre les hommes<strong>et</strong> les femmes sur les listes de candidatures auxélections du Parlem<strong>en</strong>t wallon, du Parlem<strong>en</strong>t flamand<strong>et</strong> du Parlem<strong>en</strong>t de la Région de Bruxelles-Capitale, DocParl. 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JusticeAccès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>danteDroits des victimes de la criminalitéJustice


8 ACCÈS À UNE JUSTICE EFFICACE ET INDÉPENDANTE ........ 2558.1. Événem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s<strong>et</strong> internationaux majeurs ....................................... 2558.1.1. Sous la loupe : l’indép<strong>en</strong>dance judiciaire<strong>et</strong> l’état de droit .............................................. 2558.1.2. Avis <strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>ts ........................................ 2578.2. Sélection d’affaires traitées par des tribunauxà l’échelle europé<strong>en</strong>ne ............................................ 2588.3. Développem<strong>en</strong>ts législatifs au niveaude l’Union europé<strong>en</strong>ne ........................................... 2598.3.1. Droit pénal ..................................................... 2598.3.2. Droit civil ........................................................ 2608.4. Développem<strong>en</strong>ts concernant les tribunauxeuropé<strong>en</strong>s <strong>et</strong> nationaux ........................................... 2618.4.1. Durée des procédures .................................... 2618.4.2. Réforme de la CJUE <strong>et</strong> de la CouEDH ............ 2638.4.3. Réforme des systèmes judiciairesnationaux des États membres de l’UE ......... 2658.5. Faciliter l’accès à la justice ...................................... 2658.5.1. Frais de justice <strong>et</strong> aide juridictionnelle ........ 2658.5.2. Qualité pour agir ............................................ 2668.5.3. E-justice .......................................................... 2678.6. Mécanismes non judiciaires ................................... 269Perspectives ........................................................................ 272Référ<strong>en</strong>ces .......................................................................... 273


ONU <strong>et</strong> CdEJanvier21 février – Le Conseil de l’Europepublie un guide intituléLa protection du droit à un procèséquitable par la Conv<strong>en</strong>tioneuropé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme.28 février – Le troisième protocolefacultatif à la Conv<strong>en</strong>tion relative aux<strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant établissant une procédurede prés<strong>en</strong>tation de communicationsest ouvert à la signature.Février19 mars – La Commission deV<strong>en</strong>ise ém<strong>et</strong> un avis sur le pouvoirjudiciaire <strong>en</strong> Hongrie.Mars27 avril – La Commission de l’ONUpour la prév<strong>en</strong>tion du crime <strong>et</strong> lajustice pénale adopte les Principes<strong>et</strong> lignes directrices de l’ONU surl’accès à l’assistance juridique dansle système de justice pénale.20 avril – <strong>Les</strong> États membres duConseil de l’Europe adopt<strong>en</strong>t ladéclaration de Brighton sur la réformede la Cour europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong>de l’homme destinée à adapterles capacités de c<strong>et</strong>te dernière auxaffaires dont elle est chargée.AvrilMai / JuinJuill<strong>et</strong> / Août20 septembre – La Commissioneuropé<strong>en</strong>ne pour l’efficacité de lajustice (CEPEJ) publie son rapport surl’évaluation des systèmes judiciaires.Septembre25 octobre – Le prix <strong>2012</strong> du Conseilde l’Europe <strong>et</strong> de la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne « Balance de cristal »qui récomp<strong>en</strong>se les pratiquesinnovantes des tribunaux estremis à la Cour régionale d’Anvers,marquant la Journée europé<strong>en</strong>nede la justice civile.Octobre5–6 novembre – Le Conseilconsultatif des juges europé<strong>en</strong>spublie un avis sur la spécialisationdes juges.Novembre14–15 décembre – La Commission deV<strong>en</strong>ise publie un avis sur le pouvoirjudiciaire <strong>en</strong> Roumanie.UEJanvier2 février – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> adopte deux résolutions concernant le recours collectifintitulées Vers une approche europé<strong>en</strong>ne cohér<strong>en</strong>te <strong>en</strong> matière de recours collectif <strong>et</strong>Sur le rapport annuel sur la politique de concurr<strong>en</strong>ce de l’Union europé<strong>en</strong>ne.FévrierMarsAvril22 mai – La Mesure B de la Feuille de route de l’UE sur les procédures pénales – la déclarationde <strong>droits</strong> – est adoptée.MaiJuin18 juill<strong>et</strong> – Déclaration du Présid<strong>en</strong>t de la Commission europé<strong>en</strong>ne, José Manuel Barroso, à lasuite de l’adoption des rapports sur les progrès réalisés par la Roumanie <strong>et</strong> la Bulgarie au titredu mécanisme de coopération <strong>et</strong> de vérification.Juill<strong>et</strong>Août12 septembre – La Commissaire europé<strong>en</strong>ne de la justice, Viviane Reding, annonce le proj<strong>et</strong>de lancer un « tableau de bord de la justice » destiné à évaluer l’état de droit au sein desÉtats membres de l’UE.25 septembre – La Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne adopte un nouveau règlem<strong>en</strong>t afinde gérer l’augm<strong>en</strong>tation de sa charge de travail.Septembre1 er octobre – La FRA (Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne) délivre unAvis sur le programme proposé de réforme de la protection des données à caractèrepersonnel à l’échelle de l’UE qui insiste sur les questions relevant de l’accès à la justice.OctobreNovembre4 décembre – La FRA ém<strong>et</strong> un Avis sur la confiscation des produits du crime.6–7 décembre – La FRA accueille une confér<strong>en</strong>ce sur les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> intituléeLa Justice <strong>en</strong> période d’austérité – défis <strong>et</strong> opportunités pour l’accès à la justice.20 décembre – La révision du règlem<strong>en</strong>t Bruxelles I concernant la compét<strong>en</strong>ce, lareconnaissance <strong>et</strong> l’exécution des décisions <strong>en</strong> matière civile <strong>et</strong> commerciale est adoptée.Décembre20 décembre – L’Assemblée généraledes Nations Unies adopte les Principes<strong>et</strong> lignes directrices de l’ONU sur l’accèsà l’assistance juridique dans le systèmede justice pénale.Décembre


8Accès à une justice efficace<strong>et</strong> indép<strong>en</strong>danteEn <strong>2012</strong>, dans certains États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne (UE), des préoccupations concernant l’état dedroit, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière d’indép<strong>en</strong>dance de la justice, ont j<strong>et</strong>é une ombre sur l’accès à la justice, un droitfondam<strong>en</strong>tal qui a été affecté par la crise financière. Des événem<strong>en</strong>ts surv<strong>en</strong>us dans certains États membres ontremis <strong>en</strong> question le principe ess<strong>en</strong>tiel de l’état de droit, <strong>en</strong>tachant l’évolution de la justice transfrontalière. C’est<strong>en</strong> partie <strong>en</strong> réaction à c<strong>et</strong>te t<strong>en</strong>dance que les États membres de l’UE ont multiplié leurs efforts pour respecterplus scrupuleusem<strong>en</strong>t l’état de droit, faire régner la confiance dans le système judiciaire, <strong>et</strong> surveiller l’évolutionde la situation le cas échéant. Plus particulièrem<strong>en</strong>t, les procédures excessivem<strong>en</strong>t longues sont restées unobstacle majeur pour accéder à la justice, mais les États membres ont pris des mesures pour remédier à ceproblème ainsi qu’à d’autres lacunes. Pour ce faire, ils ont <strong>en</strong>trepris plusieurs initiatives, comme l’élargissem<strong>en</strong>tdu statut juridique, la garantie d’un accès effectif à l’aide juridictionnelle, l’amélioration de l’e-justice, <strong>et</strong> lacréation de mécanismes non judiciaires ainsi que l’élargissem<strong>en</strong>t de leur mandat.8.1. Événem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong>instrum<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s<strong>et</strong> internationauxmajeurs8.1.1. Sous la loupe : l’indép<strong>en</strong>dancejudiciaire <strong>et</strong> l’état de droitL’accès à la justice est un droit fondam<strong>en</strong>tal <strong>en</strong> soi, <strong>et</strong> undroit qui perm<strong>et</strong> d’accéder à d’autres <strong>droits</strong>. Il peut êtreassuré par plusieurs mécanismes, allant des tribunauxtraditionnels aux mécanismes non judiciaires commeles organismes nationaux de promotion de l’égalité<strong>et</strong> les institutions nationales des <strong>droits</strong> de l’homme(INDH), <strong>et</strong> ceci à plusieurs niveaux : de l’échelle localeà l’échelle europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> internationale, <strong>en</strong> passant parle niveau national.Malgré des développem<strong>en</strong>ts significatifs au niveaudes mécanismes non judiciaires à travers l’Union europé<strong>en</strong>ne,l’acc<strong>en</strong>t est resté sur l’évolution du systèmejudiciaire des États membres de l’UE, car la surveillanceglobale par l’UE de l’état de droit a augm<strong>en</strong>té<strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Car, si la coopération judiciaire <strong>et</strong> l’intégrationDéveloppem<strong>en</strong>ts clés dans le domaine de l’accèsà une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>dante : Des doutes concernant l’état de droit dans certains Étatsmembres de l’UE conduis<strong>en</strong>t à une initiative europé<strong>en</strong>ne destinéeà surveiller l’évolution de la situation dans tous les États membres<strong>en</strong> utilisant un « tableau de bord de la justice ». L’austérité financière a des conséqu<strong>en</strong>ces néfastes sur l’accès à lajustice à cause de la réduction du nombre des tribunaux <strong>et</strong> de lafusion de mécanismes non judiciaires. Un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de crise <strong>en</strong>courage l’innovation <strong>et</strong> les réformes danscertains États membres de l’UE, qui cherch<strong>en</strong>t à réduire les coûts<strong>et</strong> la durée des procédures <strong>en</strong> modifiant les procédures judiciaires<strong>et</strong> <strong>en</strong> recourant davantage aux outils de l’e-justice. La feuille de route sur les procédures pénales de l’UE progresseavec l’adoption d’un deuxième instrum<strong>en</strong>t, la mesure B, à savoir ladéclaration de <strong>droits</strong>. L’att<strong>en</strong>tion au niveau des États membres reste axée sur les mécanismesnon judiciaires, comme les institutions de déf<strong>en</strong>se des <strong>droits</strong>de l’homme <strong>et</strong> les organismes nationaux de promotion de l’égalitéde traitem<strong>en</strong>t, avec un r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t ou un affaiblissem<strong>en</strong>t decertains d’<strong>en</strong>tre eux, car plusieurs de ces mécanismes sont investisde plus grandes responsabilités de surveillance par les conv<strong>en</strong>tionsdes Nations Unies relatives aux <strong>droits</strong> de l’homme.255


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Europe, le besoin de confiance <strong>en</strong>tre lesÉtats membres de l’UE par rapport à leur appréciationmutuelle de l’état de droit augm<strong>en</strong>te lui aussi. Certainsévénem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> <strong>2012</strong> ont souligné l’inquiétude qui règnedans ce domaine.Au mom<strong>en</strong>t de l’adoption des rapports sur les progrèsréalisés par la Bulgarie <strong>et</strong> la Roumanie au titre dumécanisme de coopération <strong>et</strong> de vérification <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,le Présid<strong>en</strong>t de la Commission europé<strong>en</strong>ne, José ManuelBarroso, a reconnu les progrès réalisés par la Bulgarie,tout <strong>en</strong> exprimant ses préoccupations concernant l’étatde droit <strong>en</strong> Roumanie :« Dans chaque État membre de l’Union europé<strong>en</strong>ne,nous avons besoin d’un système judiciaire efficace <strong>et</strong>indép<strong>en</strong>dant, ainsi qu’un respect pour les institutionsdémocratiques <strong>et</strong> l’état de droit. L’Union europé<strong>en</strong>ne estfondée sur le principe du respect de l’état de droit <strong>et</strong> desvaleurs démocratiques. Des événem<strong>en</strong>ts surv<strong>en</strong>us <strong>en</strong>Roumanie ont ébranlé notre confiance. La contestation dedécisions judiciaires, l’atteinte à la Cour constitutionnelle,le rej<strong>et</strong> des procédures bi<strong>en</strong> établies <strong>et</strong> la suppression demécanismes de contrôle ess<strong>en</strong>tiels ont remis <strong>en</strong> questionl’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t du gouvernem<strong>en</strong>t à respecter l’état de droit. »Déclaration du Présid<strong>en</strong>t de la Commission europé<strong>en</strong>ne, José Barroso,à la suite de l’adoption des rapports sur les progrès réalisés par laRoumanie <strong>et</strong> la Bulgarie au titre du mécanisme de coopération <strong>et</strong>de vérification le 18 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>, Discours/12/565, disponible sur :http://europa.eu/rapid/press-release_SPEECH-12-565_<strong>en</strong>.htm?locale=FRLa Commission europé<strong>en</strong>ne pour la démocratie par ledroit (Commission de V<strong>en</strong>ise), qui conseille le Conseil del’Europe sur les questions constitutionnelles, a égalem<strong>en</strong>texprimé des préoccupations concernant la Roumanie. Sonavis s’est conc<strong>en</strong>tré sur les décisions gouvernem<strong>en</strong>tales<strong>et</strong> parlem<strong>en</strong>taires affectant la Cour constitutionnelle <strong>et</strong> leMédiateur, ou l’Avocat du Peuple (voir égalem<strong>en</strong>t la sectionFocus du prés<strong>en</strong>t Rapport annuel). La Commission deV<strong>en</strong>ise a notamm<strong>en</strong>t insisté sur ses craintes concernantle recours fréqu<strong>en</strong>t aux ordonnances gouvernem<strong>en</strong>talesd’urg<strong>en</strong>ce, tant par la majorité politique précéd<strong>en</strong>te quela majorité actuelle, ce qui représ<strong>en</strong>te un risque pour ladémocratie <strong>et</strong> l’état de droit <strong>en</strong> Roumanie. <strong>Les</strong> proposde certains représ<strong>en</strong>tants des institutions étatiques, quiont témoigné d’un manque de respect inquiétant <strong>en</strong>versd’autres institutions publiques, comme la Cour constitutionnelle,garante de la suprématie de la Constitution,ont égalem<strong>en</strong>t été évoqués 1 .D’autres États membres de l’UE ont égalem<strong>en</strong>t faitl’obj<strong>et</strong> d’une surveillance plus rapprochée <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. LaCommission de V<strong>en</strong>ise a adopté quatre avis concernantle système judiciaire hongrois, s’intéressant plus particulièrem<strong>en</strong>tau statut des juges <strong>et</strong> à celui de l’administrationjudiciaire, à la Cour constitutionnelle, aux1 Conseil de l’Europe, Commission europé<strong>en</strong>ne pour ladémocratie par le droit (Commission de V<strong>en</strong>ise) (<strong>2012</strong>a).poursuites judiciaires, <strong>et</strong> aux modifications ultérieuresde la législation relative au système judiciaire.Le premier de ces avis a analysé plusieurs aspectsdu système judiciaire <strong>et</strong> conclu que, globalem<strong>en</strong>t, lesconséqu<strong>en</strong>ces des changem<strong>en</strong>ts réc<strong>en</strong>ts n’étai<strong>en</strong>tpas conformes aux normes europé<strong>en</strong>nes 2 . L’avisa relevé 16 points problématiques, le principal motifde préoccupation étant la conc<strong>en</strong>tration du pouvoirde nommer les juges <strong>en</strong>tre les mains du Présid<strong>en</strong>t del’Office judiciaire national, qui contrôle l’administrationc<strong>en</strong>trale des tribunaux.Le deuxième avis, qui concernait la Cour constitutionnelle,a ajouté 10 nouveaux points problématiques, exposésdans le détail, qui demanderai<strong>en</strong>t une meilleure formulationde certains docum<strong>en</strong>ts législatifs afin d’améliorerl’accès à la justice 3 . Le troisième avis, relatif à l’organismechargé des poursuites, a souligné un contrôle insuffisantdu pouvoir du procureur général 4 . Le quatrième <strong>et</strong> dernieravis, r<strong>en</strong>du <strong>en</strong> octobre, ti<strong>en</strong>t compte des modificationsopérées depuis la publication <strong>en</strong> mars du premieravis, <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>tant positivem<strong>en</strong>t la longue liste deschangem<strong>en</strong>ts qui ont été effectués 5 . L’abaissem<strong>en</strong>t del’âge du départ à la r<strong>et</strong>raite des juges <strong>et</strong> la procédureperm<strong>et</strong>tant de transférer les affaires faisai<strong>en</strong>t toujoursl’obj<strong>et</strong> de préoccupations, ces deux questions ayant desconséqu<strong>en</strong>ces sur l’indép<strong>en</strong>dance judiciaire. Pour la finde <strong>2012</strong>, la liste de la Commission de V<strong>en</strong>ise concernantla Hongrie comptait <strong>en</strong>core 14 points problématiques,dont celui de la conc<strong>en</strong>tration des pouvoirs <strong>et</strong> du risqued’influ<strong>en</strong>ce politique excessive.Le 6 novembre <strong>2012</strong>, sur la base des procéduresd’infractions de la Commission europé<strong>en</strong>ne contre laHongrie, la Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne (CJUE)a estimé que l’abaissem<strong>en</strong>t de l’âge obligatoire de départà la r<strong>et</strong>raite de 70 à 62 ans pour les juges, les procureurs<strong>et</strong> les notaires, à l’issue d’une brève période de transitionn’était pas nécessaire pour réaliser l’objectif d’harmoniserl’âge de départ à la r<strong>et</strong>raite des professions dusecteur public concernées <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te mesure rev<strong>en</strong>aitdonc à un cas de discrimination selon le critère de l’âge.En conséqu<strong>en</strong>ce, la CJUE a conclu que la Hongrie avaitmanqué aux obligations qui lui incombai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vertude la directive relative à l’égalité <strong>en</strong> matière d’emploi 6 .L’Union europé<strong>en</strong>ne a égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trepris d’autresactions <strong>en</strong> réaction à des développem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> Hongrie 7 .Ces événem<strong>en</strong>ts ont souligné l’inquiétude qui règnedans l’Union europé<strong>en</strong>ne concernant la confiance2 Conseil de l’Europe, Commission de V<strong>en</strong>ise (<strong>2012</strong>b).3 Conseil de l’Europe, Commission de V<strong>en</strong>ise (<strong>2012</strong>c).4 Conseil de l’Europe, Commission de V<strong>en</strong>ise (<strong>2012</strong>d).5 Conseil de l’Europe, Commission de V<strong>en</strong>ise (<strong>2012</strong>e).6 Directive 2000/78/CE du Conseil, JO 2000 L 303 ; <strong>et</strong> CJUE,C-286/12, Commission c. Hongrie, 6 novembre <strong>2012</strong>.7 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>a).256


Accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>dantemutuelle dans l’état de droit, une confiance qui necesse d’augm<strong>en</strong>ter avec le développem<strong>en</strong>t continu dela coopération judiciaire <strong>et</strong> de l’intégration <strong>en</strong> Europe.Afin de t<strong>en</strong>ir compte de l’état de droit au sein de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, la Commission europé<strong>en</strong>ne a annoncé<strong>en</strong> <strong>2012</strong> le lancem<strong>en</strong>t d’un plan destiné à comparer laforce, l’efficacité <strong>et</strong> la fiabilité du système judiciairedes États membres <strong>en</strong> utilisant un « tableau de bordde la justice » (voir égalem<strong>en</strong>t le Focus du prés<strong>en</strong>trapport annuel) 8 .ACTIVITÉ DE LA FRAAffronter les défis <strong>et</strong> trouver dessolutions d’accès à la justice <strong>en</strong>période d’austéritéEn décembre <strong>2012</strong>, la FRA a organisé saconfér<strong>en</strong>ce annuelle sur les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>sur le thème de la justice <strong>en</strong> période d’austérité,<strong>en</strong> se conc<strong>en</strong>trant sur les nombreuses <strong>en</strong>travesà l’accès à la justice résultant de la crise financière.Réunissant quelque 300 responsables politiques,dont des experts <strong>et</strong> des fonctionnaires desinstitutions <strong>et</strong> organes de l’Union europé<strong>en</strong>ne,du Conseil de l’Europe, des administrationsnationales, des associations de professionnels dudroit, du système judiciaire <strong>et</strong> de la société civile, laconfér<strong>en</strong>ce a égalem<strong>en</strong>t exploré les perspectivesd’innovation <strong>et</strong> de réforme, motivées par lanécessité de réduire les dép<strong>en</strong>ses. La confér<strong>en</strong>ces’est t<strong>en</strong>ue au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> sous l’égidedu Présid<strong>en</strong>t du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> avec lesouti<strong>en</strong> de la présid<strong>en</strong>ce chypriote du Conseil del’Union europé<strong>en</strong>ne.Pour plus d’informations, voir : fra.europa.eu/<strong>en</strong>/ev<strong>en</strong>t/<strong>2012</strong>/fundam<strong>en</strong>tal-rights-confer<strong>en</strong>ce-<strong>2012</strong>-08.1.2. Avis <strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>ts<strong>Les</strong> développem<strong>en</strong>ts qui ont eu lieu <strong>en</strong> <strong>2012</strong> n’ont passimplem<strong>en</strong>t consisté à répondre à l’évolution de certainsproblèmes. Plusieurs évaluations, avis <strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>tsd’une grande pertin<strong>en</strong>ce concernant l’accès à la justiceont été adoptés. La Commission europé<strong>en</strong>ne pour l’efficacitéde la justice du Conseil de l’Europe (CEPEJ) a lancéle 20 septembre <strong>2012</strong> son rapport d’évaluation des systèmesjudiciaires europé<strong>en</strong>s, une évaluation bi<strong>en</strong>naledes services judiciaires des 47 États membres du Conseilde l’Europe 9 . Ce rapport est le cinquième d’une séried’évaluations portant sur les dép<strong>en</strong>ses publiques consacréesaux tribunaux, aux poursuites <strong>et</strong> à l’aide juridique,sur les différ<strong>en</strong>tes formes d’assistance juridictionnelle,8 Reding, V. (<strong>2012</strong>).9 Conseil de l’Europe, Commission europé<strong>en</strong>ne pour l’efficacitéde la justice (CEPEJ) (<strong>2012</strong>a).sur l’organisation des tribunaux, les modes alternatifsde résolution des différ<strong>en</strong>ds, les juges <strong>et</strong> l’exécutiondes décisions des tribunaux, ainsi que sur la réformedes tribunaux.Dans son analyse des différ<strong>en</strong>ts systèmes judiciaires,le rapport de la CEPEJ propose un exam<strong>en</strong> détaillé dest<strong>en</strong>dances <strong>en</strong> Europe. Concernant l’accès à la justice, parexemple, la Commission a conclu qu’il était nécessairede réduire les obstacles financiers pour les citoy<strong>en</strong>s quine dispos<strong>en</strong>t pas des moy<strong>en</strong>s suffisants pour <strong>en</strong>gagerdes poursuites judiciaires, que l’accès géographiqueaux tribunaux pouvait partiellem<strong>en</strong>t être comp<strong>en</strong>sé pard’autres moy<strong>en</strong>s, par exemple, les outils de la technologiede l’information, <strong>et</strong> que l’accès à la justice devraitêtre <strong>en</strong>core amélioré par la promotion des modes alternatifsde résolution des différ<strong>en</strong>ds.Le Conseil consultatif des juges europé<strong>en</strong>s (CCJE), unorgane consultatif du Conseil de l’Europe, a adopté<strong>en</strong> <strong>2012</strong> un avis sur la spécialisation des juges. Cedernier a particulièrem<strong>en</strong>t insisté sur les avantages<strong>et</strong> les contraintes découlant du fait que les juges sontspécialisés dans certains types d’affaires 10 .Le troisième protocole facultatif de la Conv<strong>en</strong>tion desNations Unies relative aux <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant (CRC) a étéouvert à la signature <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, offrant la possibilité derecourir à un instrum<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire de plainteindividuelle qui perm<strong>et</strong> d’accéder à la justice à l’échelleinternationale à partir de plaintes individuelles 11 . Pourun aperçu du statut des neuf principales conv<strong>en</strong>tionsdes Nations Unies sur les <strong>droits</strong> de l’homme, la mesuredans laquelle les États membres de l’UE ont ratifié cesdernières <strong>et</strong> le nombre d’affaires <strong>en</strong>registrées <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,voir le Chapitre 10 du prés<strong>en</strong>t Rapport annuel.La Commission des Nations Unies pour la prév<strong>en</strong>tion ducrime <strong>et</strong> la justice pénale a adopté un instrum<strong>en</strong>t globalsur l’assistance judiciaire gratuite, l’aide juridictionnelle,<strong>en</strong> avril <strong>2012</strong> : les Principes <strong>et</strong> lignes directrices desNations Unies sur l’accès à l’assistance juridique dansle système de justice pénale. L’Assemblée généraledes Nations Unies a <strong>en</strong>suite adopté c<strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>novembre <strong>2012</strong>, <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte de ses recommandations12 . Il s’agit d’un outil non contraignant, ou de <strong>droits</strong>ouple, qui compte 14 principes <strong>et</strong> 18 lignes directrices,reconnaissant le droit de bénéficier d’une aide juridictionnelle,l’aide juridictionnelle pour les victimes de lacriminalité, le droit d’être informé, <strong>et</strong> comportant unedisposition particulière pour les groupes vulnérables.10 Conseil de l’Europe, Conseil consultatif des juges europé<strong>en</strong>s(CCJE) (<strong>2012</strong>).11 Nations Unies (ONU), Haut-Commissariat des Nations Uniesaux <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>).12 ONU, Commission sur la prév<strong>en</strong>tion de la criminalité <strong>et</strong> lajustice pénale (<strong>2012</strong>).257


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>8.2. Sélection d’affairestraitées par destribunaux à l’échelleeuropé<strong>en</strong>neEn <strong>2012</strong>, de nombreux procès ont égalem<strong>en</strong>t porté surl’accès à la justice. La CJUE a traité plusieurs affaires quiportai<strong>en</strong>t sur le droit à un recours effectif <strong>et</strong> à un procèséquitable, des <strong>droits</strong> garantis par l’article 47 de la Chartedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne. Parmiles affaires dont elle s’est occupée, certaines concernai<strong>en</strong>tl’indép<strong>en</strong>dance judiciaire <strong>et</strong> l’« égalité des armes »<strong>en</strong>tre les parties, des aspects ess<strong>en</strong>tiels de l’accès à lajustice. Dans le cadre de ces dernières, elle a dû examinerle rôle de la Commission europé<strong>en</strong>ne dans lesprocédures de concurr<strong>en</strong>ce. D’autres affaires importantesont porté sur la confiance mutuelle <strong>en</strong>tre les systèmesjudiciaires <strong>et</strong> sur l’accès à la justice dans le cadre de lalutte contre le terrorisme.Dans l’affaire Europese geme<strong>en</strong>schap c. Otis NV <strong>et</strong> autres,la CJUE a conclu que la Commission europé<strong>en</strong>ne était <strong>en</strong>mesure d’agir <strong>en</strong> tant que décideur indép<strong>en</strong>dant dansle cadre d’une procédure de concurr<strong>en</strong>ce concernant lesfabricants d’asc<strong>en</strong>seurs, tout <strong>en</strong> agissant au nom de l’UE<strong>en</strong> réclamant réparation auprès d’un tribunal national 13 .L’un des principaux <strong>en</strong>jeux de ce procès était de déterminersi ce double rôle de la Commission était compatibleavec des dispositions de la Charte relatives au droità un procès équitable. La CJUE a conclu que, malgré leconflit d’intérêts pot<strong>en</strong>tiel opposant les tâches dont laCommission devrait se charger, les garanties d’un procèséquitable étai<strong>en</strong>t respectées 14 .Une telle combinaison de rôles serait plus problématiquedans certains domaines sans équivoque de la justicepénale, où l’indép<strong>en</strong>dance judiciaire doit être garantieplus strictem<strong>en</strong>t. Après l’adhésion de l’Union europé<strong>en</strong>neà la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme(CEDH), un futur arrêt de la Cour europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong>de l’homme (CouEDH) devrait perm<strong>et</strong>tre d’évaluer lesystème europé<strong>en</strong> à c<strong>et</strong> égard.Dans le cadre d’un autre recours préjudiciel, Trade Ag<strong>en</strong>cyLtd. c. Seramico Investm<strong>en</strong>ts Ltd 15 , il a été question de lacoopération judiciaire dans les affaires civiles. <strong>Les</strong> questionsdu tribunal national portai<strong>en</strong>t sur la reconnaissancemutuelle <strong>et</strong> l’exécution des décisions, <strong>et</strong> plus particulièrem<strong>en</strong>tsur la possibilité de refuser d’exécuter unedécision étrangère dans le cadre des dispositions de laCharte relatives au droit à un procès équitable (article 47).13 CJUE, C-199/11, Europese Geme<strong>en</strong>schap c. Otis NV <strong>et</strong> autres,6 novembre <strong>2012</strong>.14 Ibid., paras. 37–67.15 CJUE, C-619/10, Trade Ag<strong>en</strong>cy Ltd. c. Seramico Investm<strong>en</strong>tsLtd., 6 septembre <strong>2012</strong>.<strong>Les</strong> questions concernai<strong>en</strong>t un procès dont la décisionavait été r<strong>en</strong>due <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce de l’accusé, qui prét<strong>en</strong>daitégalem<strong>en</strong>t ne pas avoir reçu de demande de comparution.La CJUE a conclu qu’un tribunal national peut refuserl’exécution d’une décision uniquem<strong>en</strong>t si une évaluationglobale démontre que la décision « porte une atteintemanifeste <strong>et</strong> démesurée au droit du déf<strong>en</strong>deur à unprocès équitable », <strong>et</strong> pas simplem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vertu du faitqu’une décision a été r<strong>en</strong>due <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce de l’accusé 16 .Dans son avis d’octobre <strong>2012</strong> sur l’affaire Melloni 17 ,l’avocat général a abordé la question de la coopérationjudiciaire dans les affaires pénales à partir d’une questionsemblable, qui est celle de savoir si un tribunal peutrefuser d’exécuter la décision d’un tribunal d’un autre Étatmembre <strong>en</strong> vertu d’un problème sur le plan du respectdes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, notamm<strong>en</strong>t au niveau du droità un procès équitable <strong>et</strong> un recours effectif <strong>en</strong> rapportavec le mandat d’arrêt europé<strong>en</strong> (MAE). Si ce dernierautorise un État membre à ém<strong>et</strong>tre un mandat demandantà un autre État membre « exécutant » d’arrêter <strong>et</strong>de transférer une personne sur son territoire aux fins del’exercice de poursuites pénales ou de l’exécution d’unepeine, ce mandat peut être refusé dans certains cas.En réponse à c<strong>et</strong>te demande de décision préjudicielle,l’avocat général indique que l’exécution d’une décision nepeut dép<strong>en</strong>dre du fait que la personne a droit à une révisionde son procès dans l’État membre d’émission, mêmelorsque la personne était abs<strong>en</strong>te lors de son procès <strong>et</strong>que la décision a été prise <strong>en</strong> son abs<strong>en</strong>ce, car le fait queles autorités exécutantes réclam<strong>en</strong>t un nouveau procèsirait à l’<strong>en</strong>contre de l’objectif même du MAE, a avancél’avocat général. En eff<strong>et</strong>, une telle condition perm<strong>et</strong>traità l’État exécutant de dicter ses exig<strong>en</strong>ces de protection<strong>et</strong> irait à l’<strong>en</strong>contre d’un espace judiciaire europé<strong>en</strong> basésur la confiance mutuelle 18 . Cela étant, afin de protégerses <strong>droits</strong>, l’accusé aurait dû être au courant du procèsinitial <strong>et</strong> pouvoir <strong>en</strong>gager un avocat.Concernant un accès plus direct à la justice : dans sesprécéd<strong>en</strong>ts rapports annuels, la FRA a évoqué les préoccupationsau regard de l’accès à la justice dans l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> rapport avec les décisions du Conseilde sécurité de l’ONU de geler des fonds dans le cadrede la lutte contre le terrorisme 19 . En <strong>2012</strong>, la GrandeChambre a rej<strong>et</strong>é un appel de la Banque Melli Iran <strong>et</strong>a maint<strong>en</strong>u la décision de geler ses fonds 20 . Elle a conclu16 Ibid., para. 62.17 CJUE, C-399/11, Conclusions ; Plus généralem<strong>en</strong>t, au suj<strong>et</strong> del’exécution du MAE <strong>et</strong> de l’application non discriminatoiredu Motif de non-exécution facultative, voir : CJUE, C-42/11,5 septembre <strong>2012</strong>.18 L’Office des Nations Unies contre la drogue <strong>et</strong> le crime(ONUDC) propose égalem<strong>en</strong>t des conseils sur le transfert despersonnes <strong>et</strong> conti<strong>en</strong>t une série de considérations juridiques<strong>et</strong> pratiques, pertin<strong>en</strong>tes pour les personnes condamnées <strong>et</strong>les suspects, voir : ONUDC (<strong>2012</strong>), paras. 88–145.19 Voir : FRA (2011), Chapitre 8.2.3. ; <strong>et</strong> FRA (<strong>2012</strong>a), Chapitre 8.1.20 CJUE, C-380/09 P, Melli Bank plc c. Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, 13 mars <strong>2012</strong>.258


Accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>danteque les restrictions occasionnées par les mesures de geld’actifs sur la liberté d’une banque de poursuivre sesactivités économiques, <strong>et</strong> sur son droit à la propriété,n’étai<strong>en</strong>t pas proportionnelles aux importants objectifspoursuivis, à savoir la préservation de la paix <strong>et</strong> de lasécurité internationales.Pratique <strong>en</strong>courageanteAugm<strong>en</strong>ter l’accessibilitédes informations sur le droità un procès équitableL’organisation Fair Trials International a prés<strong>en</strong>téde façon visuelle <strong>et</strong> accessible un aperçu par Étatdes affaires de la CouEDH <strong>et</strong> d’autres sourcesconcernant le droit à un procès équitable, ainsique l’avis des professionnels du droit sur l’équitédes procès. Au moy<strong>en</strong> d’une carte, elle prés<strong>en</strong>teun aperçu comparatif de la justice <strong>en</strong> Europe <strong>et</strong>des informations spécifiques sur la justice dansles divers États membres de l’UE.Source : www.fairtrials.n<strong>et</strong>/justice-in-europeEn <strong>2012</strong>, la CJUE a égalem<strong>en</strong>t traité des questions liéesaux sanctions contre le Myanmar (Birmanie). Dans unarrêt de la Grande Chambre, celui de l’affaire Tay Ze c.Conseil, la CJUE est rev<strong>en</strong>ue sur un arrêt précéd<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>indiquant que les preuves justifiant de telles sanctionsdevai<strong>en</strong>t être précises. La CJUE a donc annulé le règlem<strong>en</strong>timposant ces sanctions 21 .Dans le but d’assurer un accès à la justice dans lestemps, la CJUE a égalem<strong>en</strong>t eu recours à ses procéduresd’urg<strong>en</strong>ce pour traiter un cas d’immigration irrégulière(voir le Chapitre 1 du Rapport annuel) 22 . Un ressortissantvi<strong>et</strong>nami<strong>en</strong> risquait de faire l’obj<strong>et</strong> de poursuites pénales<strong>en</strong> Allemagne pour « aide à l’immigration illégale » 23 .Près de deux mois se sont écoulés <strong>en</strong>tre la demande dedécision préjudicielle du tribunal allemand <strong>et</strong> l’arrêt dela CJUE, un délai bi<strong>en</strong> inférieur à la moy<strong>en</strong>ne des deuxannées nécessaires avant une décision de la Cour.En <strong>2012</strong>, la CouEDH a égalem<strong>en</strong>t traité des affaires clé <strong>en</strong>ce qui concerne l’accès à la justice. Pour n’<strong>en</strong> citer qu’une,21 CJUE, C-376/10 P, Tay Ze c. Conseil, 13 mars <strong>2012</strong>.22 CJUE, C-83/12 PPU, Minh Koa Vo, 10 avril <strong>2012</strong>.23 Ibid., para. 20.celle du procès C.A.S <strong>et</strong> C.S. c. Roumanie, il était questionde la procédure judiciaire suivie dans le cadre du viold’un garçon de sept ans. La CouEDH a conclu que malgréla gravité des allégations <strong>et</strong> la vulnérabilité particulièrede la victime, l’<strong>en</strong>quête criminelle n’avait été ni rapid<strong>en</strong>i efficace <strong>et</strong> était <strong>en</strong> tant que telle « dénuée de s<strong>en</strong>s » 24(voir égalem<strong>en</strong>t le Chapitre 4 de ce Rapport annuel).8.3. Développem<strong>en</strong>tslégislatifs au niveau del’Union europé<strong>en</strong>nePlusieurs initiatives europé<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> matière de droitpénal <strong>et</strong> civil ont évolué <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> ont fortem<strong>en</strong>tinflu<strong>en</strong>cé l’accès à la justice.8.3.1. Droit pénalLa feuille de route sur les procédures pénales est l’unedes initiatives principales <strong>en</strong> matière de droit pénal(voir la Figure 8.1 ci-dessous ; pour la feuille de route« similaire » sur les <strong>droits</strong> des victimes de la criminalité,voir le Chapitre 9 de ce Rapport annuel) 25 . Sur les sixmesures <strong>en</strong>visagées (A à F) dans la feuille de route surles procédures pénales, destinée à garantir des normeseuropé<strong>en</strong>nes minimales pour les <strong>droits</strong> des suspects <strong>et</strong>des accusés, la première (A), une directive relative audroit à l’interprétation <strong>et</strong> à la traduction dans le cadredes procédures pénales, a été adoptée <strong>en</strong> 2010 <strong>et</strong> doitêtre transposée pour le 27 octobre 2013 26 . La mesure B,une directive relative au droit minimal à l’informationdans le cadre d’une procédure pénale, a été adoptée<strong>en</strong> mai <strong>2012</strong> 27 . Une fois que ces mesures auront ététransposées, les suspects <strong>et</strong> les accusés dans le cadred’une procédure pénale recevront une « déclaration de<strong>droits</strong> » afin qu’ils soi<strong>en</strong>t pleinem<strong>en</strong>t informés de leurs<strong>droits</strong> au cours de la procédure <strong>et</strong> des accusations quipès<strong>en</strong>t contre eux dans une langue qu’ils compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.En ce qui concerne les dernières mesures de la feuillede route, <strong>en</strong> 2011, la Commission europé<strong>en</strong>ne a proposéun instrum<strong>en</strong>t sur le droit de consulter un avocat<strong>et</strong> le droit de communiquer avec un tiers, <strong>en</strong> unissantdes élém<strong>en</strong>ts qui devai<strong>en</strong>t initialem<strong>en</strong>t constituer lamesure D <strong>et</strong> une partie de la mesure C (C1) 28 . Le Conseilde la Justice <strong>et</strong> des Affaires intérieures est parv<strong>en</strong>uà un accord global <strong>en</strong> juin <strong>2012</strong> sur un proj<strong>et</strong> de texte24 CouEDH, C.A.S. <strong>et</strong> C.S. c. Roumanie, n° 26692/05,20 mars <strong>2012</strong>, para. 83.25 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (2009), Résolution,30 novembre 2009, JO 2009 C 295/1.26 Directive 2010/64/UE, JO 2010 L 280/1.27 Directive <strong>2012</strong>/13/UE, JO <strong>2012</strong> L 142/1.28 Proposition de directive du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> duConseil, COM(2011) 326 final, 8 juin 2011.259


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Figure 8.1 : Chronologie de la Feuille de route sur les procédures pénales, 2009–2014DÉC. 2009Traité deLisbonne/Programmede Stockholm(<strong>en</strong> vigueur)MARS 2010 JUIL. 2010 OCT. 2010Mesure A :Mesure A :Traduction <strong>et</strong>adoptioninterprétation(proposition)Mesure B :Informationsrelatives aux<strong>droits</strong> <strong>et</strong> àl'accusation(proposition)JUIN 2011Mesure C1 + D :Assistance d’unconseiller juridique<strong>et</strong> communication(proposition)2013Mesure E :Garanties particulièrespour les suspects oupersonnes poursuiviesqui sont vulnérables(proposition)NOV. 2009Adoption de laFeuille de routeSource : FRA, <strong>2012</strong>JUIN 2011Mesure F :Livre vert sur ladét<strong>en</strong>tion provisoire(publié)MAI <strong>2012</strong>Mesure B :adoption2013Mesure C2 :Aide juridictionnelle(proposition)concernant c<strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>t recomposé 29 . Le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> a t<strong>en</strong>u son vote d’ori<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> la matière<strong>en</strong> juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong> 30 <strong>et</strong> les négociations <strong>en</strong>tre les institutionsont comm<strong>en</strong>cé <strong>en</strong> septembre <strong>2012</strong>. Un dernier élém<strong>en</strong>tde la mesure C (C2) concernant l’aide juridictionnellea été reporté.La mesure E, sur les garanties pour les personnesvulnérables <strong>et</strong> l’aide juridictionnelle (C2), ainsi qu’uninstrum<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire sur la présomption d’innoc<strong>en</strong>ce,doiv<strong>en</strong>t être proposés sous la forme d’un paqu<strong>et</strong>durant la seconde moitié de 2013 31 . L’année <strong>2012</strong> a vula publication des résultats d’une consultation publiquede 2011 sur un livre vert sur l’application de la législationde l’UE <strong>en</strong> matière de justice pénale dans le domaine dela dét<strong>en</strong>tion (la mesure F, normes relatives à la dét<strong>en</strong>tionprév<strong>en</strong>tive) 32 . Dans l’<strong>en</strong>semble, les États membresde l’UE se sont largem<strong>en</strong>t opposés à l’introduction d’uneréglem<strong>en</strong>tation europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> la matière <strong>et</strong> ont plutôtprivilégié la promotion de bonnes pratiques ; la sociétécivile, quant à elle, a principalem<strong>en</strong>t été <strong>en</strong> faveur del’adoption de normes minimales. 33L’un des événem<strong>en</strong>ts particulièrem<strong>en</strong>t marquants del’année <strong>2012</strong> a concerné le mandat d’arrêt europé<strong>en</strong>.<strong>Les</strong> cinq États nordiques (dont trois sont des Étatsmembres de l’UE, le Danemark, la Finlande <strong>et</strong> la Suède)ont formulé une déclaration à propos d’une procédurecommune nordique de réglem<strong>en</strong>tation du transfertd’un suspect ou d’un accusé aux autorités d’un autre29 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne, Communiqué de presse10760/12, 8 juin <strong>2012</strong>.30 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Mise à jour sur l’état d’avancem<strong>en</strong>t duproj<strong>et</strong> de directive sur la Coopération judiciaire pénale : droitd’accès à un avocat dans le cadre des procédures pénales<strong>et</strong> droit de communiquer après l’arrestation, disponible sur :www.europarl.europa.eu/oeil/popups/ficheprocedure.do?refer<strong>en</strong>ce=2011/0154%28COD%29&l=FR.31 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>b), p. 25.32 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011a).33 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>c).État membre, à savoir une procédure de remise 34 . Leurdéclaration a suivi l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le 16 octobre <strong>2012</strong>d’une conv<strong>en</strong>tion sur les procédures de remise <strong>en</strong>treÉtats nordiques (le mandat d’arrêt nordique, MAN).Dans la mesure où le MAN réclame une coopérationplus étroite que le MAE, les États membres nordiquesrecourront au MAN au lieu du MAE.ACTIVITÉ DE LA FRAConfiscation des produits du crime :préoccupations concernant les <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>La Commission europé<strong>en</strong>ne a publié uneproposition de directive concernant le gel <strong>et</strong> laconfiscation des produits du crime dans l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne le 12 mars <strong>2012</strong>. À la demande duParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, la FRA a émis un avis <strong>en</strong>décembre <strong>2012</strong>, soulignant, par exemple, desaspects comme la présomption d’innoc<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> ledroit à la propriété dans le gel <strong>et</strong> la confiscationde bi<strong>en</strong>s. L’avis de la FRA évoque notamm<strong>en</strong>tavec insistance le droit d’accès à la justice, pourles victimes de la criminalité comme pour lessuspects, <strong>en</strong> tant que considérations importantesconcernant les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.Pour plus d’informations, voir : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/opinion/<strong>2012</strong>/fra-opinion-confiscation-proceeds-crime8.3.2. Droit civilLa réforme du règlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> disposant desrègles communes <strong>en</strong> matière de compét<strong>en</strong>ce, reconnaissance<strong>et</strong> exécution des décisions <strong>en</strong> matière34 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne, Notification par la Finlandeconformém<strong>en</strong>t à l’article 31, paragraphe 2 de la décisioncadredu Conseil du 13 juin 2002, 14440/12, 2 octobre <strong>2012</strong>.260


Accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>dantecivile <strong>et</strong> commerciale, Bruxelles I, a été adoptée <strong>en</strong>décembre <strong>2012</strong> 35 . C<strong>et</strong>te réforme a supprimé la procédureselon laquelle les États membres contraints d’exécuterla décision d’un autre État membre devai<strong>en</strong>t d’abordvalider c<strong>et</strong>te décision, selon la procédure dite d’« exequatur», qui <strong>en</strong>traînait des r<strong>et</strong>ards bureaucratiques.En <strong>2012</strong>, l’UE <strong>et</strong> ses États membres ont recouru davantageà la médiation, qui est généralem<strong>en</strong>t considérée commeun instrum<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>table <strong>et</strong> plus efficace que les poursuitesjudiciaires dans certains types d’affaires, comme,par exemple, celles liées aux <strong>droits</strong> des consommateurs.Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong>le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne sont parv<strong>en</strong>us à unaccord provisoire sur une initiative europé<strong>en</strong>ne r<strong>en</strong>forçantles dispositifs de règlem<strong>en</strong>t alternatif des litigesimpliquant des consommateurs ainsi qu’un règlem<strong>en</strong>tconcernant la résolution <strong>en</strong> ligne de litiges 36 .8.4. Développem<strong>en</strong>tsconcernant les tribunauxeuropé<strong>en</strong>s <strong>et</strong> nationaux8.4.1. Durée des procéduresLe droit à un procès équitable <strong>et</strong> le droit à un procèsdans des délais raisonnables sont des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>reconnus qui relèv<strong>en</strong>t de l’accès à la justice. Pourl’Union europé<strong>en</strong>ne, la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>définit ces <strong>droits</strong> à l’article 47, paragraphe 2 sur laprotection judiciaire efficace dans un délai raisonnable<strong>et</strong> à l’article 41, paragraphe 1, sur le droit de voir sesaffaires traitées impartialem<strong>en</strong>t, équitablem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> dansun délai raisonnable 37 .Comme les années précéd<strong>en</strong>tes, <strong>en</strong> <strong>2012</strong> 38 , l’efficacitédu système judiciaire <strong>et</strong> la nécessité de réduire la duréedes procédures des tribunaux sont restées des préoccupationsmajeures pour la plupart des États membresde l’UE. Le nombre de procès relatifs à la durée desprocédures judiciaires, ainsi qu’au droit à un procèséquitable plus généralem<strong>en</strong>t, ont continué à diminuer,passant de 202 <strong>en</strong> 2011 à 151 <strong>en</strong> <strong>2012</strong> (voir la Figure 8.1).Cela étant, ces violations continu<strong>en</strong>t de constituer untiers de toutes les infractions, <strong>et</strong> les plus fréqu<strong>en</strong>tes quela CouEDH ait eu à traiter.35 Règlem<strong>en</strong>t (UE) n° 1215/<strong>2012</strong>, JO <strong>2012</strong> L 351/1.36 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>), 2011/0373(COD) – Débat auConseil, 10 décembre <strong>2012</strong>.37 Voir, par exemple, CJUE, T-214/06, Imperial ChemicalIndustries Ltd c. Commission europé<strong>en</strong>ne, 5 juin <strong>2012</strong>,paras. 284 <strong>et</strong> 285.38 Conseil de l’Europe, Commission europé<strong>en</strong>ne pour l’efficacitéde la justice (CEPEJ) (<strong>2012</strong>a), Chapitre 9 ; voir égalem<strong>en</strong>t :Conseil de l’Europe, CEPEJ (<strong>2012</strong>b).En ce qui concerne les violations parmi les Étatsmembres de l’UE, la durée des procédures apparaîtcomme la principale violation dans la jurisprud<strong>en</strong>ce dela CouEDH 39 .En réponse à ce problème, la Belgique 40 , par exemple,s’est efforcée d’accélérer les procès <strong>en</strong> faisant appel à unseul juge plutôt qu’à un panel de juges pour certainesaffaires pénales, à moins que l’accusé n’ait demandéqu’il <strong>en</strong> soit autrem<strong>en</strong>t. La Grèce 41 a r<strong>en</strong>forcé la mêmeprocédure pour les tribunaux civils, <strong>et</strong> la Croatie 42 a faitde même pour les procédures administratives.La République tchèque a égalem<strong>en</strong>t adopté unam<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t prévoyant la désignation d’un seul jugepour certains recours 43 . Le Déf<strong>en</strong>seur public des <strong>droits</strong>de la République tchèque a rapporté <strong>en</strong> mars <strong>2012</strong>que les procédures trop longues m<strong>en</strong>açai<strong>en</strong>t le droitde bénéficier d’un procès équitable dans un délai raisonnable<strong>en</strong> notant égalem<strong>en</strong>t que certains tribunauxavai<strong>en</strong>t refusé de recevoir certaines plaintes relativesà la durée des procédures 44 .En prévision de son adhésion à l’Union europé<strong>en</strong>ne,celle-ci a surveillé la Croatie concernant un certainnombre d’aspects, comme les <strong>droits</strong> judiciaires <strong>et</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>,<strong>en</strong> cherchant notamm<strong>en</strong>t à accroître leurefficacité 45 .<strong>Les</strong> difficultés r<strong>en</strong>contrées par certains États membres del’UE, comme la Bulgarie 46 , la L<strong>et</strong>tonie 47 <strong>et</strong> la Slovénie 48 ,sur le plan de la durée des procédures sont dues à desproblèmes de répartition équilibrée des procès. CesÉtats membres ont donc pris des mesures pour réglerce problème <strong>en</strong> facilitant le transfert des juges <strong>et</strong> desaffaires <strong>en</strong>tre les tribunaux <strong>et</strong> <strong>en</strong> précisant les rôlesrespectifs des différ<strong>en</strong>tes juridictions, des mesuresqui ont donné des résultats positifs. Au Royaume-Uni,l’Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> le Pays de Galles cherch<strong>en</strong>t à apporterles mêmes améliorations grâce à une proposition d’unificationdes tribunaux locaux (des comtés) 49 .39 Données tirées du Rapport annuel <strong>2012</strong> de la CouEDH,p. 152–153. Pour la surveillance de l’exécution des décisions,voir : Conseil de l’Europe, Comité des Ministres (<strong>2012</strong>),concernant l’Italie, la Grèce ou la Roumanie.40 Belgique, Proposition de loi portant modification del’article 109 bis.41 Grèce, Loi sur un procès équitable <strong>et</strong> une durée raisonnabledu procès, 12 mars <strong>2012</strong>.42 Croatie, Journal officiel n° 143, 20 décembre <strong>2012</strong>.43 République tchèque, Zákon č. 404/<strong>2012</strong> Sb., kterým semění zákon č. 99/1963 Sb., občanský soudní řád, ve zněnípozdějších předpisů, a některé další zákony.44 République tchèque, Déf<strong>en</strong>seur public des <strong>droits</strong> (<strong>2012</strong>).45 Croatie (<strong>2012</strong>a) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>b).46 Commission europé<strong>en</strong>ne (2011b), p. 8–9.47 L<strong>et</strong>tonie, Cabin<strong>et</strong> des Ministres (2009).48 Slovénie, Ministère de la Justice <strong>et</strong> de l’Administrationpublique (<strong>2012</strong>).49 Royaume-Uni, Proj<strong>et</strong> de loi sur la criminalité <strong>et</strong> les tribunaux,HL Bill 4.261


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 8.1 : Nombre d’arrêts r<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> <strong>2012</strong> par la CouEDH <strong>et</strong> violations du droit à un procès équitable,par État membre plus la CroatieArrêts de la CouEDH constatant aumoins une violation*Violations du droità un procès équitableViolations de la duréede la procédureAT 10 (7) 0 0 3 (5)BE 6 (7) 1 (2) 1 0BG 58 (52) 8 (2) 17 (21)CY 0 (1) 0 0 0 (1)CZ 10 (19) 2 (13) 0 (2)DE 11 (31) 1 0 0 (19)DK 0 (1) 0 0 0 0EE 2 (3) 1 (1) 0 0EL 52 (69) 1 (6) 35 (50)ES 8 (9) 3 (4) 1 (1)FI 2 (5) 0 0 0 (2)FR 19 (23) 3 (11) 0 (2)HU 24 (33) 0 (4) 9 (19)IE 2 (2) 0 0 2 (2)IT 36 (34) 3 (7) 16 (16)LT 7 (9) 2 (3) 1 (5)LU 1 (1) 0 (1) 1 0LV 10 (10) 1 0 2 (1)MT 1 (9) 0 (3) 0 (3)NL 5 (4) 2 (1) 0 0PL 56 (54) 1 (14) 6 (15)PT 22 (27) 5 (1) 17 (13)RO 70 (58) 13 (9) 10 (10)SE 4 0 0 0 0 0SI 20 (11) 0 (1) 13 (6)SK 21 (19) 1 (2) 11 (5)UK 10 (8) 0 (3) 1 (1)HR 19 (23) 2 (8) 5 (3)Total 486 (529) 50 (96) 151 (202)Notes :le nombre d’affaires <strong>en</strong> 2011 est indiqué <strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>thèses.<strong>Les</strong> cinq nombres de violations les plus élevés dans chaque catégorie sont surlignés <strong>en</strong> rouge.*Arrêts de la CouEDH constatant au moins une violation par un État membre de l’UE, ou impliquant deux États membresde l’UE : l’Italie <strong>et</strong> la Bulgarie (<strong>2012</strong>), la Grèce <strong>et</strong> l’Allemagne (<strong>2012</strong>).Source : Conseil de l’Europe/CouEDH, Rapport annuel <strong>2012</strong>, p. 152L’Irlande a raccourci la durée de certaines demandesde recours judiciaire de six mois à trois mois <strong>et</strong> ellea égalem<strong>en</strong>t pris des mesures visant à réduire la duréedes procédures orales dans les instances supérieures 50 .En automne 2013, le pays organisera égalem<strong>en</strong>t un référ<strong>en</strong>dumsur des modifications de la Constitution qui perm<strong>et</strong>trontà la Cour suprême d’accélérer ses procédures 51 .50 Irlande, Règlem<strong>en</strong>t des Instances supérieures (Révisionjudiciaire), Instrum<strong>en</strong>t statutaire n° 691 de 2011.51 D<strong>en</strong>ham, S. (<strong>2012</strong>).Afin de réduire la durée de ses procédures, l’Italielimite le nombre de recours dans les procédures civiles<strong>en</strong> limitant le type d’actions <strong>en</strong> justice pouvant êtreint<strong>en</strong>tées auprès de sa cour suprême, la Cour de cassation52 . L’Italie a égalem<strong>en</strong>t revu la loi Pinto, initialem<strong>en</strong>tintroduite pour pallier les r<strong>et</strong>ards systématiques desdossiers concernant la durée des procédures judiciaires,notamm<strong>en</strong>t sur le plan de la durée raisonnable des52 Italie, Loi 134/<strong>2012</strong> modifiant l’article 360 du code deprocédure civile.262


Accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>danteprocès, au-delà de laquelle le droit à une indemnisationest <strong>en</strong>visageable 53 . La Finlande a proj<strong>et</strong>é d’introduiredeux nouvelles options dans les procédures judiciairespour r<strong>en</strong>dre ces dernières plus efficaces 54 . Elle <strong>en</strong>visagede perm<strong>et</strong>tre la négociation de plaidoyer, qui perm<strong>et</strong>à l’accusation de négocier avec l’accusé un plaidoyerde culpabilité pour une infraction moins grave que celledont il est accusé, ainsi que la possibilité de r<strong>en</strong>onceraux poursuites, qui réduirait le nombre des affairesportées devant les tribunaux 55 .Pratique <strong>en</strong>courageantePublier la durée des procéduresjudiciairesLe Royaume-Uni publie les objectifs de performancedes tribunaux <strong>et</strong> des statistiques relativesaux délais de traitem<strong>en</strong>t des affaires <strong>en</strong>Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> au Pays de Galles, y compris ladurée moy<strong>en</strong>ne des procédures <strong>en</strong> fonction deszones géographiques <strong>et</strong> des domaines concernés.C<strong>et</strong>te démarche perm<strong>et</strong> d’effectuer unecomparaison transpar<strong>en</strong>te pouvant contribuerà r<strong>en</strong>dre les tribunaux plus efficaces.Royaume-Uni, Op<strong>en</strong> justice : Making S<strong>en</strong>se of Justice, disponiblesur : http://op<strong>en</strong>.justice.gov.uk/courts/L’Estonie 56 a, <strong>en</strong>tre autres, introduit des procéduressimplifiées, comme l’audition des témoins par téléphoneou par écrit, plutôt que de les faire v<strong>en</strong>ir au tribunal, cequi perm<strong>et</strong> d’éviter les r<strong>et</strong>ards dans le cas où ils ne seprés<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>t pas. Ces procédures sont autorisées dansle cadre d’affaires pénales si l’accusé <strong>et</strong> le procureursont conv<strong>en</strong>us de la façon dont l’affaire devrait êtr<strong>et</strong>raitée 57 . La Slovénie a adopté une loi révisée qui prévoitdes délais plus stricts pour les procédures judiciaires 58 .<strong>Les</strong> Pays-Bas ont mis <strong>en</strong> place un système dans le cadreduquel certaines questions relevant du droit civil desjuridictions inférieures peuv<strong>en</strong>t être soumises à laCour suprême, un système semblable à celui <strong>en</strong> vertuduquel les tribunaux des États membres de l’UE peuv<strong>en</strong>tdemander une décision préjudicielle à la CJUE 59 . Ils ontégalem<strong>en</strong>t introduit une nouvelle procédure judiciairepour les affaires relevant du droit administratif visantà ce que le juge trouve des solutions pour les partiesplutôt que des élém<strong>en</strong>ts juridiques pour arriver à un53 Italie, Loi n° 89 du 24 mars 2001, Journal officiel n° 78,3 avril 2001 telle que modifiée par le décr<strong>et</strong> n° 83/12(convertie dans la loi n° 134/12).54 Finlande, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).55 Ibid.56 Estonie (<strong>2012</strong>), Code de procédure administrative, RT I, 56.57 Estonie, Loi sur la procédure pénale, RT I, art. 239–250.58 Slovénie, Loi modifiant la loi sur la protection du droit à unprocès sans délai excessif, 15 mai <strong>2012</strong>.59 Pays-Bas, Journal officiel du Royaume des Pays-Bas,Volume <strong>2012</strong>, n° 166.verdict, un système qui devrait améliorer l’efficacité dela justice <strong>en</strong> diminuant la rigidité juridique 60 .De nombreux États membres de l’UE ont égalem<strong>en</strong>tintroduit plusieurs mesures d’e-justice afin de réduirela durée des procédures (voir la Section 8.5.3 sur lajustice <strong>en</strong> ligne).Le rythme d’exécution des décisions de la CouEDHà l’échelle nationale aggrave davantage le problèmeglobal de la durée des procédures. Des donnéesde <strong>2012</strong> montr<strong>en</strong>t que plusieurs États membres de l’UEont <strong>en</strong>registré des délais excessifs dans l’exécutionde décisions importantes, des affaires non répétitivesrelevant d’un problème général ou structurel que seulela législation peut résoudre, qui sont connues commedes « affaires importantes <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te ». La Bulgarie, laGrèce, l’Italie, la Pologne <strong>et</strong> la Roumanie étai<strong>en</strong>t lescinq États membres de l’UE, <strong>en</strong> plus de la Croatie, quiont <strong>en</strong>registré le nombre le plus élevé de décisions <strong>en</strong>att<strong>en</strong>te d’exécution dans le cadre d’affaires de premierplan après cinq ans (voir le Tableau 8.2 <strong>et</strong> le Tableau 10.7du Chapitre 10) 61 .8.4.2. Réforme de la CJUE <strong>et</strong>de la CouEDHLa Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne garantit l’accès à la justice à travers le droità un recours effectif devant un tribunal à l’article 47,paragraphe 1. Concernant les procédures judiciaires, voirégalem<strong>en</strong>t la Section 4.3 du prés<strong>en</strong>t rapport annuel surla justice adaptée aux <strong>en</strong>fants.<strong>Les</strong> statuts de la CJUE ont été revus <strong>en</strong> <strong>2012</strong> afin der<strong>en</strong>dre la cour plus efficace <strong>et</strong> de l’adapter à l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne élargie 62 . Aujourd’hui, 17 juges, <strong>et</strong> non 15,constitu<strong>en</strong>t un tribunal <strong>en</strong> formation plénière, <strong>et</strong> desmodifications similaires ont été opérées pour les formationsplus restreintes. La Grande Chambre est passéede 13 à 15 juges, mais la condition de la prés<strong>en</strong>ce descinq présid<strong>en</strong>ts de la Chambre pour une décision de laGrande Chambre a été assouplie : à prés<strong>en</strong>t, seulem<strong>en</strong>ttrois juges sur cinq doiv<strong>en</strong>t être prés<strong>en</strong>ts. La révisiondes statuts a égalem<strong>en</strong>t diminué le nombre de certainsdocum<strong>en</strong>ts écrits pour privilégier des procédures orales.La CJUE a égalem<strong>en</strong>t adopté un nouveau règlem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>septembre <strong>2012</strong> pour rationaliser son travail <strong>et</strong> gérerune charge de travail supérieure 63 . L’augm<strong>en</strong>tation du60 Pays-Bas, Conseil de la justice (<strong>2012</strong>).61 Conseil de l’Europe (2013).62 Protocole n° 3 du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> du Conseil, tel quemodifié par le Règlem<strong>en</strong>t (CE) n° 741/<strong>2012</strong>, JO <strong>2012</strong> L 228/1,art. 16, 17 <strong>et</strong> 20.63 CJUE (<strong>2012</strong>a). Nouveau règlem<strong>en</strong>t adopté le25 septembre <strong>2012</strong>, <strong>en</strong>tré <strong>en</strong> vigueur le 1 er novembre,remplaçant une première version datant de 1991.263


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 8.2 : Nombre d’affaires importantes <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’exécution <strong>en</strong> 2011 <strong>et</strong> <strong>2012</strong>, cinq État membre de l’UEayant le plus d’affaires <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’exécution p<strong>en</strong>dant plus de cinq ansÉtatmembrede l’UEDélai moy<strong>en</strong> d’exécutionAffaire importante <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’exécution > cinq ans2011 <strong>2012</strong>BG 27 32EL 15 20IT 31 33PL 15 27RO 20 28Note :Le tableau ne compr<strong>en</strong>d des données que sur les cinq premiers États membres de l’UE où l’exécution des décisions estr<strong>et</strong>ardée de plus de cinq ans. Pour une liste complète avec tous les États membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatie,voir le Tableau 10.7 du Chapitre 10.Source : <strong>Les</strong> données sont tirées du proj<strong>et</strong> de rapport annuel pour <strong>2012</strong> du Conseil de l’Europe intitulé « Surveillance de l’exécutiondes arrêts <strong>et</strong> des décisions de la Cour europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme », avril 2013nombre <strong>et</strong> du type d’affaires est due à la transitionvers une Union plus intégrée, qui a <strong>en</strong>traîné uneaugm<strong>en</strong>tation constante des demandes de décisionspréjudicielles ces dernières années. La modification durèglem<strong>en</strong>t a égalem<strong>en</strong>t permis à la CJUE de traiter undossier sans audition. Le nouveau règlem<strong>en</strong>t a portéd’un à deux mois le délai de soumission des argum<strong>en</strong>tsde la déf<strong>en</strong>se, il a précisé les dispositions <strong>en</strong> matièred’aide juridictionnelle <strong>et</strong> introduit la possibilité de garderles parties dans l’anonymat dans le cadre de décisionspréjudicielles 64 . Le nouveau règlem<strong>en</strong>t a lui-même étér<strong>en</strong>du plus convivial grâce à des subdivisions <strong>et</strong> destitres plus clairs 65 .D’autres réformes ont été <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> <strong>2012</strong>concernant la CouEDH à Strasbourg. L’un des principauxobjectifs de la Déclaration de Brighton d’avril <strong>2012</strong>était d’adapter la capacité de la CouEDH au nombre desnouvelles affaires (voir la Section 8.6 se rapportantaux INDH) 66 . Par l’intermédiaire du Comité directeurdes <strong>droits</strong> de l’homme (CDDH), les États membres duConseil de l’Europe ont rédigé deux proj<strong>et</strong>s de protocoles,les protocoles n os 15 <strong>et</strong> 16, pour la CEDH, <strong>en</strong>partie pour réduire le nombre des demandes <strong>et</strong> pouraméliorer l’efficacité de la Cour 67 .64 Voir égalem<strong>en</strong>t CJUE (<strong>2012</strong>b), illustrant les innovationsintroduites par ce règlem<strong>en</strong>t qui pourrai<strong>en</strong>t avoir desconséqu<strong>en</strong>ces tant pour le principe de référ<strong>en</strong>ce pour ler<strong>en</strong>voi préjudiciel de la CJUE <strong>et</strong> la procédure à suivre à c<strong>et</strong>eff<strong>et</strong>.65 CJUE (<strong>2012</strong>a) ; voir aussi : CJUE (<strong>2012</strong>b).66 Royaume-Uni, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>a).67 Conseil de l’Europe, Comité directeur pour les <strong>droits</strong> del’homme (CDDH) (<strong>2012</strong>a) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>b).Le proj<strong>et</strong> de protocole n° 15 apporterait une série demodifications à la CEDH 68 :En soulignant dans son avant-propos la hiérarchie<strong>en</strong>tre la CouEDH <strong>et</strong> les États parties ainsi que le rôlede la marge d’appréciation dans l’application decertains <strong>droits</strong> de la CEDH. C<strong>et</strong>te mesure vise à préciserles rôles respectifs des autorités nationales <strong>et</strong>de la CouEDH.En imposant que les juges de la CouEDH soi<strong>en</strong>t âgésde moins de 65 ans au mom<strong>en</strong>t de leur <strong>en</strong>trée <strong>en</strong>fonction. C<strong>et</strong>te mesure vise à remplacer un âgemaximal supérieur <strong>et</strong> à veiller à ce que des jugeshautem<strong>en</strong>t qualifiés puiss<strong>en</strong>t assurer toute la duréede leur mandat.En supprimant le droit des parties de contester uneproposition de la Chambre de se dessaisir d’uneaffaire <strong>en</strong> la confiant à la Grande Chambre. C<strong>et</strong>temesure vise à accélérer les procédures dans lesaffaires importantes <strong>et</strong> de contribuer ainsi à maint<strong>en</strong>irune certaine cohér<strong>en</strong>ce dans la jurisprud<strong>en</strong>ce.En réduisant le délai de soumission d’une requêtede six à quatre mois après une décision définitiveà l’échelle nationale, <strong>et</strong>En perm<strong>et</strong>tant de considérer comme irrecevablesles requêtes dans lesquelles le requérant n’a passubi un « préjudice considérable » même si ellesn’ont pas été examinées par un tribunal national.Ces deux dernières mesures vis<strong>en</strong>t à rationaliser <strong>et</strong>à m<strong>et</strong>tre à jour certains critères de recevabilité.68 Conseil de l’Europe, CDDH (<strong>2012</strong>c).264


Accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>danteLe proj<strong>et</strong> de protocole n° 16, bi<strong>en</strong> que facultatif, élargiraitles compét<strong>en</strong>ces de la CouEDH pour lui perm<strong>et</strong>tre dedélivrer des avis consultatifs 69 . <strong>Les</strong> plus hautes instancesjuridiques (telles que définies par chaque État ratifiant)serai<strong>en</strong>t autorisées à demander à la CouEDH de formulerun avis consultatif sur des questions de principe portant surl’interprétation ou l’application de <strong>droits</strong> <strong>et</strong> libertés figurantdans la CEDH <strong>et</strong> ses protocoles qui se prés<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>tdans le cadre d’une affaire <strong>en</strong> cours devant ses instances.Pratique <strong>en</strong>courageanteVérification de la recevabilité desplaintes auprès de la CouEDH –un modèle pour les juridictionsnationalesPour réduire le nombre élevé des plaintes nonrecevables qu’elle reçoit, la CouEDH a réalisé<strong>en</strong> <strong>2012</strong> une vidéo prés<strong>en</strong>tant les critères qu’elleutilise pour déterminer la recevabilité des requêtesqu’elle reçoit, qui compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t l’épuisem<strong>en</strong>t desvoies de recours internes <strong>et</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t du délaide six mois avant l’introduction d’une demande.Elle a égalem<strong>en</strong>t publié un Guide pratiquesur les critères de recevabilité, disponible <strong>en</strong>plusieurs langues afin de préciser les types derequête recevables. Une telle liste de critèresde recevabilité pourrait se révéler utile dans d<strong>en</strong>ombreux cas au niveau national égalem<strong>en</strong>t,pour les tribunaux comme dans le cadre desmécanismes non judiciaires (à c<strong>et</strong> égard, voirle proj<strong>et</strong> de la FRA intitulé CLARITY : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/project/2013/clarity-complaintslegal-assistance-and-rights-information-tool-you).CouEDH, Communiqué de presse, 27 janvier <strong>2012</strong>,http://hudoc.echr.coe.int/sites/<strong>en</strong>g-press/pages/search.aspx ?i=003-3822504-4385502Pour plus d’informations sur l’adhésion de l’UE à la CEDH,voir le Chapitre 10 du rapport annuel.C<strong>et</strong> avis consultatif de la CouEDH ne serait pascontraignant. Tout comme le règlem<strong>en</strong>t des procédureslitigieuses, la proposition autoriserait les soumissionsà titre d’ami de la cour (amicus curiae) du Commissaireaux <strong>droits</strong> de l’Homme du Conseil de l’Europe. Le protocolechercherait à souligner l’importance des tribunaux69 Conseil de l’Europe, CDDH (<strong>2012</strong>d).nationaux comme premier recours pour les affaires de<strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> à promouvoir le traitem<strong>en</strong>t efficacedes plaintes au niveau national.Pour les détails concernant l’adhésion de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne à la CEDH, voir le Chapitre 10 duprés<strong>en</strong>t Rapport annuel.8.4.3. Réforme des systèmesjudiciaires nationauxdes États membres de l’UEEn <strong>2012</strong>, les États membres de l’UE ont égalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>trepris des réformes importantes de leur systèmejudiciaire, principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réduisant le nombre destribunaux locaux. Si c<strong>et</strong>te mesure pourrait perm<strong>et</strong>tre degagner <strong>en</strong> efficacité <strong>en</strong> regroupant les ressources dansun nombre de juridictions plus restreint, elle risque égalem<strong>en</strong>tde réduire l’accès physique à la justice, car lestribunaux sont plus éloignés les uns des autres. L’Italie,par exemple, a décidé de fermer 220 tribunaux locaux<strong>et</strong> de fusionner les tribunaux ordinaires <strong>et</strong> les bureauxdu ministère public <strong>en</strong> <strong>2012</strong> 70 .8.5. Faciliter l’accèsà la justiceL’accès à la justice ne se limite pas à l’exist<strong>en</strong>ce d<strong>et</strong>ribunaux <strong>et</strong> de procédures. Plusieurs facteurs comprom<strong>et</strong>t<strong>en</strong>tun véritable accès à la justice, d’autresfavoris<strong>en</strong>t celui-ci. <strong>Les</strong> frais de justice peuv<strong>en</strong>t dissuaderde faire appel aux tribunaux, mais l’aide juridictionnelleaura l’eff<strong>et</strong> inverse. <strong>Les</strong> technologies de l’information<strong>et</strong> de la communication peuv<strong>en</strong>t améliorer l’efficacitédes tribunaux <strong>et</strong> des autres mécanismes de plainte. Demême, les systèmes de recours non judiciaires facilit<strong>en</strong>tl’accès à la justice. L’UE a <strong>en</strong>registré un certain nombred’améliorations dans ce domaine <strong>en</strong> <strong>2012</strong> (pour l’évolutiondes mécanismes de recours non judiciaires, voirla Section 8.6).8.5.1. Frais de justice <strong>et</strong> aidejuridictionnelleLe rapport de <strong>2012</strong> de la CEPEJ observe qu’un nombrecroissant de pays s’appui<strong>en</strong>t sur les frais de justice pourfinancer leur système judiciaire, tout <strong>en</strong> octroyant uneaide juridictionnelle plus importante à un nombre plusrestreint de cas, ce qui <strong>en</strong>traîne une augm<strong>en</strong>tation généraledu budg<strong>et</strong> 71 . En <strong>2012</strong>, de nombreux États membresde l’UE ont connu des développem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> matièred’aide juridictionnelle. La Bulgarie a pris des mesuresnotables pour augm<strong>en</strong>ter le nombre des personnespouvant solliciter une aide juridictionnelle ainsi qu’<strong>en</strong>70 Italie, Décr<strong>et</strong> n° 155/<strong>2012</strong>, 7 septembre <strong>2012</strong>.71 Conseil de l’Europe, CEPEJ, (<strong>2012</strong>a), p. 82–83.265


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>faveur de l’introduction d’une évaluation des besoins<strong>en</strong> la matière 72 . La Cour constitutionnelle hongroisea jugé discriminatoire une mesure qui excluait l’aidejuridictionnelle dans le cadre des plaintes constitutionnelles<strong>et</strong> l’a supprimée 73 . L’Espagne a adopté une loi <strong>en</strong>novembre <strong>2012</strong> visant à doubler les fonds alim<strong>en</strong>tés parles frais de justice pour décourager le recours injustifiéau système judiciaire <strong>et</strong>, parallèlem<strong>en</strong>t, financerle développem<strong>en</strong>t de l’aide juridictionnelle 74 . D’autresÉtats membres de l’UE ont cherché à améliorer l’accèsà l’aide juridictionnelle <strong>en</strong> simplifiant les procédures dedépôt de plainte, comme la Lituanie 75 .Plusieurs États membres de l’UE ont proposé ou adoptédes réductions de l’aide juridictionnelle. L’Allemagnea proposé des économies majeures dans le budg<strong>et</strong>fédéral consacré à l’aide juridictionnelle 76 , tout <strong>en</strong>donnant la possibilité aux tiers de solliciter une aidejuridictionnelle dans les procédures de la CouEDH 77 .Au Royaume-Uni, une nouvelle législation a été introduire<strong>en</strong> Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> au Pays de Galles qui réduira ladisponibilité de l’aide juridictionnelle dans les affairesrelevant du droit civil 78 . L’Écosse a égalem<strong>en</strong>t introduitune nouvelle législation aux eff<strong>et</strong>s similaires 79 .Dans la seconde moitié de 2011, l’Irlande a introduit desmesures de réduction des dép<strong>en</strong>ses dans son systèmed’aide juridictionnelle dans le cadre des affaires pénales,dont une réduction de 10 % des fonds <strong>et</strong> des taux destinésà c<strong>et</strong>te aide, qui devai<strong>en</strong>t perm<strong>et</strong>tre de réaliser deséconomies <strong>en</strong> <strong>2012</strong> 80 . <strong>Les</strong> dép<strong>en</strong>ses consacrées à l’aidejuridictionnelle dans les affaires pénales sont tombéesde 56,1 millions EUR <strong>en</strong> 2011 à 50,5 millions EUR <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,tandis que les dép<strong>en</strong>ses consacrées aux services d’aidejuridictionnelle dans le cadre d’affaires pénales via laCommission de l’aide juridictionnelle 81 ont légèrem<strong>en</strong>tdiminué <strong>en</strong> 2011 comme <strong>en</strong> <strong>2012</strong> 82 . La demande globalede services d’aide juridictionnelle a augm<strong>en</strong>té de 93 %<strong>en</strong>tre 2006 <strong>et</strong> 2011, selon le rapport annuel de 2011de la Commission de l’aide juridictionnelle publié <strong>en</strong>décembre <strong>2012</strong>. C<strong>et</strong>te dernière attribue directem<strong>en</strong>tc<strong>et</strong>te augm<strong>en</strong>tation à la crise économique, tant parce72 Un proj<strong>et</strong> d’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t avait été publié <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> laloi a été publiée <strong>en</strong> Bulgarie comme loi modifiant la loirelative à l’aide juridictionnelle, Journal officiel n° 1514,mars 2013, voir notamm<strong>en</strong>t le paragraphe 22.73 Hongrie, Cour constitutionnelle (<strong>2012</strong>), Décision 42/<strong>2012</strong>. (XII.20.) <strong>en</strong> rapport avec la loi LXXX de 2003, art. 3 (3) c).74 Espagne, Loi n° 10/<strong>2012</strong> du 20 novembre.75 Lituanie, Seimas, n° XIP-4364, 27 avril <strong>2012</strong>.76 Allemagne, Ministère fédéral de la Justice, Proj<strong>et</strong> de loimodifiant la loi sur l’aide juridictionnelle, 2 mai <strong>2012</strong>.77 Allemagne, Conseil fédéral, BR-Drs. 462/12,21 septembre <strong>2012</strong>.78 Royaume-Uni, Loi sur l’aide juridictionnelle, sur lacondamnation <strong>et</strong> la punition des contrev<strong>en</strong>ants <strong>2012</strong>.79 Royaume-Uni, Gouvernem<strong>en</strong>t écossais, (2011), p. 1–18 ;Royaume-Uni, Gouvernem<strong>en</strong>t écossais (<strong>2012</strong>), p. 1–18.80 Irlande (2011).81 Voir : www.legalaidboard.ie/.82 Voir : Irlande, Chambre du Parlem<strong>en</strong>t, Réponse écrite n° 444.que les citoy<strong>en</strong>s ont sollicité davantage une aidefinancière que parce que certains domaines, commele droit de la famille, l’<strong>en</strong>d<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> le chômage ontcontribué à une augm<strong>en</strong>tation de la demande 83 .8.5.2. Qualité pour agir<strong>Les</strong> dispositions définissant les personnes autoriséesà porter une affaire devant la justice <strong>et</strong> à solliciter lesmécanismes de recours non judiciaires sont connuescomme la « qualité pour agir ». Une plainte émanantde plusieurs personnes ou <strong>en</strong>tités peut être définiecomme un recours collectif ou une action d’intérêt collectif.Tandis que, lorsque les dispositions <strong>en</strong> matièrede qualité pour agir sont plus larges, une plainte aunom de l’intérêt général ou public peut être qualifiéed’action d’intérêt public 84 .Sur la base des conclusions de sa consultation publiqueVers une approche europé<strong>en</strong>ne cohér<strong>en</strong>te du recourscollectif, la Commission europé<strong>en</strong>ne a introduit une initiatived’approche europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière de recourscollectif dans son programme de travail de <strong>2012</strong>. La proposition<strong>en</strong> question, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t législative, seraitune mesure transversale couvrant plusieurs domainespolitiques avec l’objectif d’améliorer l’application dudroit de l’UE <strong>et</strong> l’accès à la justice pour les citoy<strong>en</strong>s <strong>et</strong>les <strong>en</strong>treprises. 85Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a adopté une résolution <strong>en</strong>première lecture de l’initiative de la Commission europé<strong>en</strong>nele 2 février <strong>2012</strong>, sout<strong>en</strong>ant l’introduction d’unmécanisme de recours collectif à l’échelle europé<strong>en</strong>ne<strong>et</strong> formulant des conseils sur la forme de ce mécanisme,dont certaines garanties spécifiques afin d’empêcherune utilisation abusive de ce mécanisme 86 . Le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> a égalem<strong>en</strong>t publié deux études connexes surla qualité pour agir <strong>en</strong> juin <strong>et</strong> août <strong>2012</strong> : une Étude surle recours collectif dans le cadre de la lutte antitrust ; <strong>et</strong>une Étude sur la déf<strong>en</strong>se des <strong>droits</strong> <strong>en</strong> Europe – Étudecomparative sur la qualité pour agir devant les tribunauxde l’UE <strong>et</strong> des États membres.La première étude analyse les systèmes europé<strong>en</strong>sde recours collectif pour violation du droit de la83 Irlande, Conseil sur l’aide juridictionnelle (<strong>2012</strong>).84 La FRA (<strong>2012</strong>b) a mis l’acc<strong>en</strong>t sur l’accès à la justice <strong>et</strong> auxmécanismes de recours effectif dans les violations de laprotection des données à caractère personnel par desmesures telles que l’élargissem<strong>en</strong>t des dispositions relativesà la qualité pour agir. Elle a notamm<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>du la possibilitéd’initier des actions d’intérêt public auprès des juridictionsresponsables de la protection des données <strong>et</strong> les tribunauxsoumis à certaines conditions. Voir le Chapitre 3 pour plus dedétails.85 Voir : www.ec.europa.eu/atwork/pdf/forward_programming_<strong>2012</strong>.pdf.86 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (<strong>2012</strong>). Le même jour, le Parlem<strong>en</strong>ta égalem<strong>en</strong>t adopté une résolution sur le recours collectifdans le domaine de la concurr<strong>en</strong>ce.266


Accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>danteconcurr<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> se p<strong>en</strong>chant sur la base juridique d’uneinitiative législative à l’échelle europé<strong>en</strong>ne. La publicationévalue égalem<strong>en</strong>t les avantages <strong>et</strong> les limites desdiffér<strong>en</strong>tes options politiques concernant les règles deprocédure qui s’appliqu<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t aux recourscollectifs, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t aux recours collectifs dans lecadre de la lutte antitrust 87 . La deuxième étude proposeune analyse comparative approfondie des dispositionsjuridiques, doctrines <strong>et</strong> jurisprud<strong>en</strong>ces sur la qualitépour agir devant les tribunaux civils, pénaux <strong>et</strong> administratifsde certains systèmes judiciaires, dont celuide neuf États membres : l’Allemagne, la Belgique, laFrance, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne,le Royaume-Uni (Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> Pays de Galles) <strong>et</strong> laSuède, <strong>et</strong> auprès des tribunaux europé<strong>en</strong>s. 88Au niveau national, plusieurs initiatives législatives oud’autres évolutions ou propositions ont porté sur lerecours collectif <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. La Belgique 89 <strong>et</strong> Malte ontintroduit de tels mécanismes ou r<strong>en</strong>forcé ceux qui existai<strong>en</strong>tdéjà 90 . En Hongrie, les ONG se sont vu octroyerune plus grande qualité pour agir dans les affaires où ilest question de l’intérêt des consommateurs 91 .Un autre exemple d’action d’intérêt public est celui duRoyaume-Uni, où la Haute Cour a reconnu la qualitépour agir d’une personne, pour qu’elle puisse demanderà un tribunal de réexaminer les décisions prises par despouvoirs locaux concernant l’approvisionnem<strong>en</strong>t de labibliothèque publique. Bi<strong>en</strong> que c<strong>et</strong>te personne n’aitjamais vécu ou travaillé sur le territoire des pouvoirslocaux <strong>en</strong> question, elle avait un véritable intérêt dansl’éducation, notamm<strong>en</strong>t des minorités <strong>et</strong> des groupesdéfavorisés 92 . Dans une autre affaire, la Cour suprêmedu Royaume-Uni a reconnu aux par<strong>en</strong>ts d’une pati<strong>en</strong>tehospitalisée de son plein gré dans un hôpital psychiatriquequi s’est suicidée lors d’un séjour chez elle, laqualité pour agir <strong>en</strong> tant que victimes de la néglig<strong>en</strong>cede l’hôpital lorsque ce dernier a décidé de laissersortir leur fille 93 .8.5.3. E-justice<strong>Les</strong> technologies de l’information <strong>et</strong> de la communicationpeuv<strong>en</strong>t améliorer l’accès à la justice <strong>en</strong> proposant desservices liés à la justice, comme des informations <strong>en</strong>ligne sur la jurisprud<strong>en</strong>ce, une gestion <strong>en</strong> ligne des87 Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, Direction générale des politiquesinternes de l’Union (<strong>2012</strong>a).88 Ibid..89 Belgique, Doc. parl. Chambre, 2011–12, n° 2035/001/.90 Malte, Chambre des représ<strong>en</strong>tants (<strong>2012</strong>), Chapitre 520 dudroit de Malte, Loi n° VI de <strong>2012</strong>.91 Hongrie, Loi n° LV de <strong>2012</strong> sur la modification de la loi CLV de1997, art. 24.92 Royaume-Uni, Cour suprême, R (à la requête de Williams) c.Conseil du comté de Surrey EWHC 516 (Admin), <strong>2012</strong>.93 Royaume-Uni, Cour Suprême, Rabone c. P<strong>en</strong>nine Care NHSFoundation Trust, UKSC 2, <strong>2012</strong>.affaires <strong>et</strong> des dossiers, des formulaires électroniques,le traitem<strong>en</strong>t électronique de plaintes individuellespar les organismes responsables des mécanismes deplainte <strong>et</strong> la technologie de la vidéo pour r<strong>en</strong>dre lesprocédures accessibles à distance.« [<strong>Les</strong> technologies de l’information <strong>et</strong> de lacommunication peuv<strong>en</strong>t perm<strong>et</strong>tre de] r<strong>en</strong>forcer lesgaranties offertes par l’article 6 de la CEDH : à savoirl’accès à la justice, l’impartialité, l’indép<strong>en</strong>dance dujuge, l’équité <strong>et</strong> le délai raisonnable des procédures »a déclaré la CEPEJ dans son rapport de <strong>2012</strong>. Ces outilsoffr<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t des solutions plus rapides <strong>et</strong> moinschères que les systèmes traditionnels sur papier,une transition particulièrem<strong>en</strong>t pertin<strong>en</strong>te dans unepériode d’austérité. En <strong>2012</strong>, la CouEDH a optimiséson moteur de recherche HUDOC pour faciliter larecherche d’une affaire 94 .Cela étant, l’e-justice peut égalem<strong>en</strong>t éloigner lespersonnes qui ne dispos<strong>en</strong>t pas d’un accès à l’intern<strong>et</strong>ou sont opposés à ces technologies. Il importe donc devoir l’e-justice comme un outil supplém<strong>en</strong>taire qui nevi<strong>en</strong>t pas remplacer les systèmes traditionnels.Pratique <strong>en</strong>courageanteAméliorer le portail e-justiceeuropé<strong>en</strong>En <strong>2012</strong>, plusieurs fonctions ont été ajoutéesau portail e-justice europé<strong>en</strong>, comme ladisponibilité <strong>en</strong> ligne de formulaires europé<strong>en</strong>sd’injonctions de payer, conformém<strong>en</strong>t auRèglem<strong>en</strong>t de la Commission (UE) n° 936/<strong>2012</strong>du 4 octobre <strong>2012</strong>, ainsi que plusieurs nouveauxthèmes proposés, comme des informations surles eff<strong>et</strong>s du mariage sur la propriété ou desfiches d’information traduites sur les <strong>droits</strong> desvictimes <strong>et</strong> des accusés.À prés<strong>en</strong>t, le portail compte égalem<strong>en</strong>t desinformations sur l’Id<strong>en</strong>tifiant europé<strong>en</strong> de lajurisprud<strong>en</strong>ce (IEJ). Au moy<strong>en</strong> d’un nombreminimal de métadonnées pour chaque affaire,l’IEJ vise à faciliter l’accès à la jurisprud<strong>en</strong>c<strong>en</strong>ationale <strong>et</strong> europé<strong>en</strong>ne. Le système est ouvertà tous les États. Ceux-ci peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tl’adapter à leurs besoins, <strong>en</strong> le proposant parexemple uniquem<strong>en</strong>t pour les affaires de laCour Suprême ou de toutes les juridictions. Ils’appliquera égalem<strong>en</strong>t rétroactivem<strong>en</strong>t auxarchives historiques.Pour plus d’informations, voir : https://e-justice.europa.eu94 CouEDH (<strong>2012</strong>), p. 64–66.267


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>ACTIVITÉ DE LA FRACharte pour mobile – une applicationeuropé<strong>en</strong>ne reproductible à l’échell<strong>en</strong>ationaleLa nouvelle application Charte pour mobile dela FRA, un recueil des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> pourles appareils mobiles, perm<strong>et</strong> à toute personneintéressée par les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> d’accéderau texte de la Charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> del’Union europé<strong>en</strong>ne dans les 23 langues officiellesde l’UE.Lancée lors de la confér<strong>en</strong>ce sur les <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de la FRA les 6 <strong>et</strong> 7 décembre <strong>2012</strong>,l’application Charte pour mobile proposedes informations pratiques supplém<strong>en</strong>tairesrégulièrem<strong>en</strong>t mises à jour, comme desexplications sur les dispositions juridiques, descomm<strong>en</strong>taires, des dispositions connexes dudroit international <strong>et</strong> europé<strong>en</strong>, la jurisprud<strong>en</strong>ceeuropé<strong>en</strong>ne, <strong>et</strong> des publications de la FRA sur lemême thème pour chaque article.Pour plus d’informations, voir :http://fra.europa.eu/charter4mobile/Au niveau des États membres de l’UE, la t<strong>en</strong>dancegénérale consistant à lancer de nouvelles technologiesd’e-justice s’est poursuivie <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Plusieurs Étatsmembres ont introduit des bases de données électroniquesd’archives judiciaires, qui sont v<strong>en</strong>ues remplacerles systèmes sur papier ou ont donné la possibilité dedéposer électroniquem<strong>en</strong>t des plaintes individuellesdans certains cas.À partir du 1 er janvier 2013, <strong>en</strong> Hongrie, les partiespourront soum<strong>et</strong>tre des docum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> ligne tant dans lecadre d’affaires civiles que pénales <strong>et</strong> suivre l’évolutionde leur plainte <strong>en</strong> ligne. On att<strong>en</strong>d de ces systèmesqu’ils accélèr<strong>en</strong>t les procédures judiciaires <strong>et</strong> la gestioninterne des affaires 95 . Dans la même logique, <strong>en</strong>Lituanie, dont le nouveau Code de procédure civil est<strong>en</strong>tré <strong>en</strong> vigueur <strong>en</strong> janvier 2013 96 , les parties pourront,dans le cadre des procédures judiciaires, soum<strong>et</strong>treélectroniquem<strong>en</strong>t au tribunal les docum<strong>en</strong>ts utiles à laprocédure.Des progrès ont égalem<strong>en</strong>t été <strong>en</strong>registrés dans ladisponibilité de la technologie dans la salle d’audi<strong>en</strong>ce.La vidéoconfér<strong>en</strong>ce, par exemple, vise à aider les partiesà prés<strong>en</strong>ter leur affaire au tribunal, tandis que d’autresoutils, comme les <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts audionumériques,veill<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t à aider les juges <strong>et</strong> les greffiers,r<strong>en</strong>dant ainsi le système existant plus efficace <strong>et</strong> moins95 Hongrie, Echo Television (<strong>2012</strong>).96 Lituanie, Seimas (<strong>2012</strong>), n° IX-743, 26 juin <strong>2012</strong>.coûteux. La Slovénie a testé un nouveau système<strong>en</strong> <strong>2012</strong>, qui perm<strong>et</strong>tra aux tribunaux d’abandonnerla transcription écrite des auditions <strong>en</strong> faveur d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>tsaudio, lesquels seront accessibles par uncertificat numérique sur un site intern<strong>et</strong> développéà c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> 97 .La L<strong>et</strong>tonie 98 a introduit la vidéoconfér<strong>en</strong>ce pourperm<strong>et</strong>tre aux tribunaux d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre à distance lespersonnes résidant à l’étranger, témoins, expertsjudiciaires, <strong>en</strong>fants, pati<strong>en</strong>ts hospitalisés ou dans desmaisons de r<strong>et</strong>raite, prisonniers <strong>et</strong> autres participants.Le recours à ces équipem<strong>en</strong>ts dans les tribunaux estdestiné à réduire les coûts <strong>en</strong> réalisant des économiesde transport des personnes dét<strong>en</strong>ues vers les tribunauxou de frais de déplacem<strong>en</strong>t personnel des parties,garantir la contribution à temps des parties aux auditions,<strong>et</strong> améliorer l’accessibilité du tribunal au profitdes personnes handicapées, qui pourrai<strong>en</strong>t par exemplechoisir de ne pas participer physiquem<strong>en</strong>t aux auditions.Ce système pourrait égalem<strong>en</strong>t perm<strong>et</strong>tre d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dreles victimes d’affaires pénales qui ne souhait<strong>en</strong>t pasr<strong>en</strong>contrer l’auteur des faits poursuivis (pour plusd’informations sur les victimes de la criminalité, voir leChapitre 9 de ce rapport).Au Royaume-Uni, l’initiative des tribunaux anglais <strong>et</strong>gallois qui perm<strong>et</strong> aux accusés de comparaître à uneaudi<strong>en</strong>ce rapprochée par vidéoconfér<strong>en</strong>ce dans lecadre de procédures pénales s’est développée <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,<strong>en</strong>traînant l’ouverture d’un tribunal virtuel supplém<strong>en</strong>taire99 . Un nouveau site intern<strong>et</strong> perm<strong>et</strong> égalem<strong>en</strong>t aupublic de r<strong>et</strong>rouver des données relatives à la criminalité<strong>et</strong> à la réponse apportée par la police à celle-ci<strong>en</strong> fonction des zones géographiques d’Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong>du Pays de Galles, un outil qui <strong>en</strong>courage l’accès à lajustice <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant la transpar<strong>en</strong>ce des donnéesde base, mais qui représ<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t un risque auniveau du respect de la vie privée <strong>et</strong> de la protectiondes données 100 .Le Conseil néerlandais de la Justice s’est préparé à lancerdes tribunaux virtuels cantonaux (e-kantongerecht<strong>en</strong> ) 101<strong>en</strong> <strong>2012</strong> 102 , pour faciliter le dépôt de plainte par lescitoy<strong>en</strong>s <strong>et</strong> raccourcir la durée totale des procédures.Dans une procédure numérique, les tribunaux ont sixà huit semaines pour réagir aux plaintes déposées. Si ceproj<strong>et</strong> porte ses fruits, le Conseil de la justice l’utiliseracomme exemple pour simplifier les procédures civilesde l’<strong>en</strong>semble du système judiciaire.97 Pour plus d’informations, voir : http://obravnave.mp.gov.si.98 L<strong>et</strong>tonie, Tribunal administratif (<strong>2012</strong>).99 Royaume-Uni, Ministère de la Justice, (<strong>2012</strong>b) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>c).100 Voir : www.police.ukw.101 C<strong>et</strong>te initiative ne doit pas être confondue avec l’initiativeprivée de tribunal virtuel m<strong>en</strong>tionnée dans le Rapportannuel 2011 de la FRA.102 Pays-Bas, Conseil de la Justice (<strong>2012</strong>a).268


Accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>dantePlusieurs États membres de l’UE, dont l’Autriche, 103 laBelgique 104 , la Bulgarie 105 , le Danemark 106 , l’Italie 107 laPologne 108 <strong>et</strong> la Slovaquie 109 ont développé des portailsintern<strong>et</strong> <strong>et</strong> d’autres outils électroniques <strong>en</strong> <strong>2012</strong>visant à s<strong>en</strong>sibiliser les citoy<strong>en</strong>s à la justice <strong>et</strong> éduquerle public, <strong>en</strong> proposant des informations libres facilem<strong>en</strong>taccessibles sur le fonctionnem<strong>en</strong>t des procéduresjudiciaires, des formulaires téléchargeables <strong>et</strong>la jurisprud<strong>en</strong>ce pertin<strong>en</strong>te. Au Royaume-Uni, la loide <strong>2012</strong> sur la criminalité <strong>et</strong> les tribunaux 110 a continuéde développer les propositions visant à élargir certainsaspects des procédures judiciaires <strong>en</strong> Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> auPays de Galles, <strong>en</strong> vue d’améliorer la compréh<strong>en</strong>siondes procédures judiciaires par le public 111 .Pratique <strong>en</strong>courageanteSignaler les faits de discriminationpar une application mobileEn octobre <strong>2012</strong>, le Ministère néerlandaisde l’Immigration, de l’Intégration <strong>et</strong> du Droitd’asile a lancé une application pour téléphonemobile, « Discrimination report » (Discriminatiemeld<strong>en</strong>) qui vise à faciliter le signalem<strong>en</strong>t defaits de discrimination sur le lieu de travail.Grâce à c<strong>et</strong>te application gratuite, les personnespeuv<strong>en</strong>t utiliser un smartphone pour signalerinstantaném<strong>en</strong>t des faits de discrimination.À travers une interface simple, c<strong>et</strong> outil perm<strong>et</strong>de sélectionner le motif de discrimination,de décrire la situation, <strong>et</strong> d’ajouter une photode l’incid<strong>en</strong>t, d’<strong>en</strong>trer son nom, son adresseélectronique <strong>et</strong> son code postal, ce dernier étantnécessaire afin de déterminer le bureau antidiscriminationrégional pouvant apporter l’aidela plus pertin<strong>en</strong>te <strong>et</strong> de rapporter l’incid<strong>en</strong>t.Pour plus d’informations, voir : www.discriminatie.nl103 Autriche, Portail intern<strong>et</strong> d’informations judiciaires,disponible sur : www.justiz.gv.at/justizinfo.104 Belgique, Portail intern<strong>et</strong> d’informations judiciaires,disponible sur : www.reformejustice.be.105 Bulgarie, BILI, Portail intern<strong>et</strong> d’information judiciaires,disponible sur : http://judicialprofiles.bg/<strong>en</strong>/pages/m<strong>et</strong>hodology/.106 Danemark, Portail intern<strong>et</strong> d’informations judiciaires,disponible sur : www.domstol.dk/om/Nyheder/oevrig<strong>en</strong>yheder/Pages/Klogpaadomstol<strong>en</strong>e.aspx.107 Italie, Portail intern<strong>et</strong> d’informations judiciaires, disponiblesur : www.pst.giustizia.it/PST/it/homepage.wpp.108 Pologne, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).109 Slovaquie, Loi n° 33/2011, compr<strong>en</strong>ant la loi n° 38/1993,1 er mai 2011.110 Royaume-Uni, Loi n° 4 sur la criminalité <strong>et</strong> les tribunaux.111 Royaume-Uni, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>d), p. 1–26.8.6. Mécanismes nonjudiciairesL’accès à la justice ne se limite pas aux juridictionstraditionnelles, mais il compr<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t les mécanismesnon judiciaires. À l’échelle nationale, les organismesde promotion de l’égalité <strong>et</strong> les INDH facilit<strong>en</strong>tl’accès à la justice, soit directem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> traitant lesplaintes individuelles, soit indirectem<strong>en</strong>t, à travers leursactivités de conseil <strong>et</strong> de s<strong>en</strong>sibilisation.<strong>Les</strong> INDH sont des organismes mis <strong>en</strong> place par le droitnational afin de protéger <strong>et</strong> de promouvoir les <strong>droits</strong>de l’homme dans un État. Ils assur<strong>en</strong>t un accès à la justicede diverses façons, <strong>en</strong> fonction de leur mandat. Ilspeuv<strong>en</strong>t par exemple recevoir des plaintes individuelles,<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre des recherches, s<strong>en</strong>sibiliser le public auxnormes relatives aux <strong>droits</strong> de l’homme afin d’empêcherqu’il soit nécessaire de faire appel à la justice, ou<strong>en</strong> surveillant le respect par un État de ses obligationsaux termes des traités internationaux relatifs aux <strong>droits</strong>de l’homme <strong>et</strong> <strong>en</strong> sollicitant l’interv<strong>en</strong>tion des mécanismesinternationaux (pour plus d’informations sur lesINDH <strong>en</strong> tant qu’organismes de contrôle selon les traitésinternationaux, voir le Chapitre 10 du rapport annuel).<strong>Les</strong> principaux événem<strong>en</strong>ts de <strong>2012</strong> relatifs aux INDH <strong>en</strong>Finlande <strong>et</strong> <strong>en</strong> Lituanie concern<strong>en</strong>t le processus de créationde ces institutions. De plus, quatre États membres,le Danemark, la Hongrie, l’Irlande, les Pays-Bas ainsique la Croatie, ont apporté des modifications aux paramètresinstitutionnels <strong>et</strong> pouvoirs d’INDH existants.Des mesures d’austérité adoptées dans certains Étatsmembres de l’UE ont égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>traîné des coupesbudgétaires <strong>et</strong> des réductions du personnel dans certainesINDH <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. La Commission de l’égalité <strong>et</strong> des<strong>droits</strong> de l’homme au Royaume-Uni, par exemple,a subi des coupes budgétaires importantes qui risqu<strong>en</strong>tde comprom<strong>et</strong>tre sa stabilité financière <strong>et</strong> sa capacitéà respecter son mandat 112 .L’année <strong>2012</strong> a égalem<strong>en</strong>t vu des développem<strong>en</strong>tsdans le statut des INDH <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce du processusd’accréditation du Comité international de coordinationdes institutions nationales pour la promotion <strong>et</strong> la protectiondes <strong>droits</strong> de l’homme (CICI). Ces développem<strong>en</strong>tssont abordés plus <strong>en</strong> profondeur au Chapitre 10de ce Rapport annuel.Au début de l’année <strong>2012</strong>, la Finlande a mis sur pied unC<strong>en</strong>tre des <strong>droits</strong> de l’homme responsable de la promotion,de la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>et</strong> du contrôle des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>et</strong> des <strong>droits</strong> de l’homme. C<strong>et</strong>te INDH112 Royaume-Uni, Commission de l’égalité <strong>et</strong> des <strong>droits</strong> del’homme (<strong>2012</strong>), p. 22.269


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>compr<strong>en</strong>d le C<strong>en</strong>tre des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> deuxorganes supplém<strong>en</strong>taires : une nouvelle Délégationdes <strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> l’institution existante duMédiateur parlem<strong>en</strong>taire 113 .En <strong>2012</strong>, la Lituanie a lancé la création d’une INDH. Ellea décidé, cep<strong>en</strong>dant, compte t<strong>en</strong>u de son systèmeinstitutionnel existant <strong>et</strong> de sa situation financière,de ne pas créer une nouvelle institution des <strong>droits</strong>de l’homme, mais plutôt d’améliorer la base juridiqueexistante <strong>et</strong> d’augm<strong>en</strong>ter les compét<strong>en</strong>ces de Bureaudu médiateur parlem<strong>en</strong>taire (Seimo kontrolierių įstaiga),assurant ainsi le respect des principes de Paris <strong>en</strong> vued’obt<strong>en</strong>ir l’accréditation du CICI. 114Des États ont modifié certains aspects institutionnelsd’INDH existantes. La Croatie a adopté une nouvelle loisur le Médiateur <strong>en</strong> juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong> 115 r<strong>en</strong>forçant le statutde ce dernier. La nouvelle législation a reconnu aumédiateur des pouvoirs limités d’interv<strong>en</strong>tion auprèsdes tribunaux (il/elle peut demander des explications auprésid<strong>en</strong>t d’un tribunal compét<strong>en</strong>t dans les cas où il estévid<strong>en</strong>t que les procédures sont reportées inutilem<strong>en</strong>tou qu’il y a manifestem<strong>en</strong>t un abus de pouvoir) ainsiqu’un accès aux informations confid<strong>en</strong>tielles sans certificatde contrôle de sécurité 116 . Une fusion du Bureau dumédiateur <strong>et</strong> du C<strong>en</strong>tre des <strong>droits</strong> de l’homme (C<strong>en</strong>tarza ljudska prava) a égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé la capacité duMédiateur à promouvoir les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. Leparlem<strong>en</strong>t danois a adopté le 29 mai <strong>2012</strong> une nouvelleloi réglem<strong>en</strong>tant l’INDH du pays, l’Institut danois des<strong>droits</strong> de l’homme (Institut for M<strong>en</strong>nesker<strong>et</strong>tigheder,IDDH). C<strong>et</strong>te loi, qui <strong>en</strong>trera <strong>en</strong> vigueur le 1 er janvier 2013,précise le rôle de l’IDDH <strong>en</strong> tant qu’INDH danoise conformém<strong>en</strong>taux principes de Paris 117 .D’autres réformes institutionnelles ont concerné les INDHqui agiss<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant qu’organismes nationauxde promotion de l’égalité <strong>en</strong> vertu du droit europé<strong>en</strong>.De nombreux organismes nationaux de promotion del’égalité, dont le rôle est de promouvoir l’égalité d<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t, ont été créés à partir d’INDH existantes ouont été fusionnés à des INDH ou devrai<strong>en</strong>t l’être.Des changem<strong>en</strong>ts structurels que les Pays-Bas <strong>et</strong> laHongrie ont introduits <strong>en</strong> 2011 sont dev<strong>en</strong>us effectifs<strong>en</strong> <strong>2012</strong>. L’INDH néerlandaise créée <strong>en</strong> 2011 <strong>et</strong> intégrée113 Pour plus d’informations sur le Médiateur parlem<strong>en</strong>taire,voir : www.oikeusasiamies.fi.114 Lituanie, Seimas (<strong>2012</strong>), n° XIP-4638(2), 24 septembre <strong>2012</strong> ;<strong>et</strong> pour les principes de Paris, voir : ONU, Assembléegénérale (1993), Résolution A/RES/48/134,20 décembre 1993.115 Croatie, Loi sur le médiateur, Journal officiel n° 76,9 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.116 Croatie, Loi sur les modifications de la loi sur laconfid<strong>en</strong>tialité des données, Journal officiel n° 86,27 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.117 Danemark, Loi n° 553 du 18 juin <strong>2012</strong>.à la Commission pour l’égalité de traitem<strong>en</strong>t avec lestatus B, a ouvert officiellem<strong>en</strong>t le 2 octobre <strong>2012</strong> 118 . La loihongroise sur le commissaire des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>(CXI/2011) est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le 1 er janvier <strong>2012</strong> 119 .<strong>Les</strong> négociations concernant la création d’une INDHbelge lancées <strong>en</strong> 2006 se sont poursuivies <strong>et</strong> ontconduit à la création d’un groupe de travail interfédéralresponsable de la création d’une INDH pour le30 juin 2013. La nouvelle INDH intégrerait trois institutions: l’organe actuel de promotion de l’égalité réformé(le futur C<strong>en</strong>tre interfédéral pour l’égalité des chances<strong>et</strong> de lutte contre le racisme), l’Institut pour l’égalité desfemmes <strong>et</strong> des hommes, <strong>et</strong> un nouveau C<strong>en</strong>tre fédéralpour l’analyse des flux migratoires, la protection des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> des étrangers <strong>et</strong> la lutte contrela traite des êtres humains 120 .Le Ministre irlandais de la Justice a annoncé l’int<strong>en</strong>tiondu gouvernem<strong>en</strong>t de fusionner l’Autorité de l’égalité <strong>et</strong> lacommission irlandaise des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>en</strong> un seulorgane <strong>en</strong> <strong>2012</strong> 121 . La loi devrait être publiée à la mi-2013,selon le programme législatif du gouvernem<strong>en</strong>t 122 .Certains États membres de l’UE ont réformé leurs organismesnationaux de promotion de l’égalité, y comprisceux qui ne sont pas égalem<strong>en</strong>t des INDH, ce qui traduitla nécessité de réduire les dép<strong>en</strong>ses dans le cadredes mesures d’austérité. Le Bureau pour l’égalité deschances slovène, la principale institution publique depromotion de l’égalité des chances <strong>et</strong> de l’égalité <strong>en</strong>treles femmes <strong>et</strong> les hommes, a été fermé <strong>en</strong> avril <strong>2012</strong>.Son personnel, dont l’Avocat du principe de l’égalité,l’organe slovène de promotion de l’égalité, a été transféréau service de Promotion de l’égalité des chances <strong>et</strong>de coordination europé<strong>en</strong>ne, une nouvelle unité organisationnellesous l’autorité du Ministère du Travail, dela Famille <strong>et</strong> des Affaires sociales 123 .Le gouvernem<strong>en</strong>t itali<strong>en</strong> a réduit les ressources qu’ilallouait à l’Office national contre la discrimination raciale(Ufficio nazionale antidiscriminazioni razziali, UNAR), cequi a am<strong>en</strong>é le commissaire des <strong>droits</strong> de l’homme duConseil de l’Europe à craindre que c<strong>et</strong>te réduction puissecomprom<strong>et</strong>tre la capacité de l’UNAR d’assurer son rôledans la lutte contre la discrimination 124 .118 Pays-Bas, Institut néerlandais des <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>).119 Hongrie, Droit fondam<strong>en</strong>tal de la Hongrie, art. 30 (1)–(2) ;Loi n° CXI. sur le commissaire des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>(2011. évi CXI. törvény az alapv<strong>et</strong>ő jogok biztosáról),26 juill<strong>et</strong> 2011.120 Bribosia, E., Réseau europé<strong>en</strong> d’experts juridiquesspécialisés dans la lutte contre la discrimination (<strong>2012</strong>).121 Irlande, Loi sur la Commission irlandaise des <strong>droits</strong> del’homme <strong>et</strong> de l’égalité <strong>2012</strong>.122 Irlande, Départm<strong>en</strong>t du Taoiseach (<strong>2012</strong>).123 Slovénie, Loi modifiant la loi sur l’administration publique,19 mars <strong>2012</strong>.124 Conseil de l’Europe, Commissaire des <strong>droits</strong> de l’Homme(<strong>2012</strong>).270


Accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>danteEn Pologne, le parlem<strong>en</strong>t a reçu une proposition deloi <strong>en</strong>visageant la création d’un nouveau Déf<strong>en</strong>seurindép<strong>en</strong>dant pour la protection contre la discriminationchargé de lutter contre la discrimination fondéesur le g<strong>en</strong>re, la race, l’origine <strong>et</strong>hnique, la religion ou lesconvictions, le handicap, l’âge <strong>et</strong> l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle 125 .Le Comité législatif parlem<strong>en</strong>taire 126 a toutefois jugé ceproj<strong>et</strong> de loi anticonstitutionnel.La Rhénanie-Palatinat, l’un des 16 États fédérauxallemands (Länder) a mis sur pied un nouvel organegouvernem<strong>en</strong>tal de promotion de l’égalité intégrantle départem<strong>en</strong>t de lutte contre la discrimination <strong>et</strong>pour la diversité dans le Ministère fédéral des Affairesfamiliales 127 . De plus, les trois partis à la tête de l’État duSchleswig-Holstein ont annoncé un accord de coalitionACTIVITÉ DE LA FRAAméliorer l’accès à la justiceLa FRA a publié un rapport analysant certains obstacles pratiques que les personnes qui ont fait l’obj<strong>et</strong> dediscrimination r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t lorsqu’elles cherch<strong>en</strong>t à accéder à la justice par l’intermédiaire des organismes depromotion de l’égalité, lors de sa confér<strong>en</strong>ce sur les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, qui s’est t<strong>en</strong>ue au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>à Bruxelles <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong>.Son analyse repose sur des <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s avec des personnes qui ont porté plainte pour discrimination <strong>et</strong> avec despersonnes qui ont décidé de ne pas déposer plainte, ainsi qu’avec des avocats <strong>et</strong> des représ<strong>en</strong>tants des ONG quipropos<strong>en</strong>t des services de conseil <strong>et</strong> d’accompagnem<strong>en</strong>t des plaignants <strong>et</strong> des représ<strong>en</strong>tants des organes depromotion de l’égalité de huit États membres de l’UE : l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la Finlande, la France,l’Italie, la République tchèque, <strong>et</strong> le Royaume-Uni. L’étude a analysé les différ<strong>en</strong>tes possibilités d’accès à lajustice, indiquées à la Figure 8.2, <strong>et</strong> la façon dont les personnes interrogées les perçoiv<strong>en</strong>t.Figure 8.2 : Comm<strong>en</strong>t accéder à la justiceIntermédiaires(tels qu’ONG, avocats,syndicats <strong>et</strong> chambresde commerce)Organede promotionde l’égalitéInstitutionsadministrative /judiciaireOrgane de promotionde l’égalitéquasi-judiciaireTribunauxLe rapport a conclu que trois changem<strong>en</strong>ts améliorerai<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t l’accès à la justice par l’intermédiairedes organes de promotion de l’égalité : réduire la complexité <strong>et</strong> augm<strong>en</strong>ter l’accessibilité des démarches,r<strong>en</strong>forcer le pouvoir des mécanismes, <strong>et</strong> stimuler les efforts visant à accueillir la diversité <strong>et</strong> garantir le respectdes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.Ce rapport complète un rapport juridique de la FRA de 2011, qui a analysé l’accès à la justice par les voies judiciaires.Pour plus d’informations, voir : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/publication/<strong>2012</strong>/access-justice-cases-discrimination-eu-steps-further-equality125 Pologne, Proj<strong>et</strong> de loi sur le Déf<strong>en</strong>seur de la protectioncontre la discrimination.126 Pologne, Comité législatif parlem<strong>en</strong>taire.127 Allemagne, Ministère de l’Intégration, de la Famille, del’Enfance, de la Jeunesse <strong>et</strong> des Femmes de la Rhénanie-Palatinat (<strong>2012</strong>).271


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>relatif à la création d’une nouvelle ag<strong>en</strong>ce fédérale delutte contre la discrimination 128 .Certains États membres ont élargi les compét<strong>en</strong>ces deleurs organismes nationaux de promotion de l’égalité.Malte a élargi le mandat de la Commission nationalede promotion de l’égalité, à la suite de modificationsapportées à la loi sur l’égalité <strong>en</strong>tre les femmes <strong>et</strong> leshommes, pour couvrir la promotion de l’égalité surla base de l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle, l’âge, la religion oucroyance, l’origine raciale ou <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tité deg<strong>en</strong>re dans les domaines de l’emploi, des institutionsfinancières <strong>et</strong> de l’éducation 129 .L’Italie a élargi les compét<strong>en</strong>ces de l’UNAR pour couvrirnon seulem<strong>en</strong>t la discrimination fondée sur l’origineraciale <strong>et</strong> <strong>et</strong>hnique, mais égalem<strong>en</strong>t la discriminationfondée sur tous les motifs énoncés dans la Directive2000/78/CE du Conseil 130 .stimulée par l’action de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matièrede recours collectif.En ce qui concerne la justice transfrontalière, l’année 2013verra la proposition de deux mesures sans précéd<strong>en</strong>t dela feuille de route sur les procédures pénales, à savoirles dispositions sur l’aide juridictionnelle <strong>et</strong> sur la protectiondes personnes vulnérables (les mesures C2<strong>et</strong> E) dans un paqu<strong>et</strong> qui compr<strong>en</strong>d une initiative surla présomption d’innoc<strong>en</strong>ce. <strong>Les</strong> décisions judiciairesdans le cadre des affaires civiles seront accélérées parles développem<strong>en</strong>ts interv<strong>en</strong>us à la fin de l’année <strong>2012</strong>avec le règlem<strong>en</strong>t Bruxelles I, qui simplifie l’exécutiontransfrontalière des décisions, ainsi que la promotion<strong>et</strong> l’application de la médiation comme alternative à lajustice se poursuivront.Perspectives<strong>Les</strong> r<strong>et</strong>ombées de la crise économique sur l’accès à lajustice, comme sur d’autres domaines, se sont poursuivies<strong>en</strong> <strong>2012</strong>, <strong>en</strong> limitant <strong>en</strong>tre autres l’aide juridictionnelleà un nombre plus restreint d’affaires ou <strong>en</strong>diminuant le nombre des juridictions locales. Cep<strong>en</strong>dant,comme il <strong>en</strong> a été question lors de la confér<strong>en</strong>ce de <strong>2012</strong>de la FRA sur les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> intitulée « La justice<strong>en</strong> période d’austérité – défis <strong>et</strong> opportunités pourl’accès à la justice », il existe égalem<strong>en</strong>t de nombreusesinitiatives, dont certaines sont déjà <strong>en</strong> cours <strong>et</strong> d’autresau stade d’ébauche, qui donn<strong>en</strong>t de l’espoir pour 2013<strong>et</strong> au-delà. L’année <strong>2012</strong> a égalem<strong>en</strong>t donné lieu à undébat animé sur la nécessité de sout<strong>en</strong>ir l’état de droitau sein de l’Union europé<strong>en</strong>ne, un débat qui connaîtracertainem<strong>en</strong>t des développem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> 2013.Si la principale préoccupation concernant la duréeexcessive des procédures est toujours d’actualité, plusieursÉtats membres ont adopté des mesures qui ontnon seulem<strong>en</strong>t permis de réduire le temps nécessairepour accéder à la justice, mais ont égalem<strong>en</strong>t contribuéà moderniser les systèmes judiciaires d’une façon quidevrait perm<strong>et</strong>tre d’améliorer la qualité, l’indép<strong>en</strong>dance,l’efficacité, la transpar<strong>en</strong>ce de ces institutions<strong>et</strong> la confiance dans ces dernières. Plusieurs typesd’organes non judiciaires compét<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> matière derespect des <strong>droits</strong> de l’homme, comme les INDH <strong>et</strong> lesorganes de promotion de l’égalité, sont de plus <strong>en</strong> plusperçus comme des organes r<strong>en</strong>tables <strong>et</strong> accessibles.La qualité pour agir fait l’obj<strong>et</strong> d’une att<strong>en</strong>tion accrue,128 Allemagne, Loi IX de <strong>2012</strong>.129 Malte, Commission nationale de promotion de l’égalité(<strong>2012</strong>).130 Directive 2000/78/CE du Conseil, JO 2000 L 303 ; <strong>et</strong> Italie,Décr<strong>et</strong> n° 155/<strong>2012</strong> du 31 mai <strong>2012</strong>.272


Accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>danteRéfér<strong>en</strong>cesTous les li<strong>en</strong>s hypertexte ont été consultés le 2 mai 2013.Allemagne, Ministère fédéral de la Justice(Bundesministerium der Justiz), Proj<strong>et</strong> de loi modifiantla loi sur l’aide juridictionnelle (Ges<strong>et</strong>z zur Änderungdes Prozesskost<strong>en</strong>hilfe- und Beratungshilfeges<strong>et</strong>zes),2 mai <strong>2012</strong>, disponible à : www.brak.de/w/files/newsl<strong>et</strong>ter_archiv/berlin/<strong>2012</strong>_refe_pkh.pdf.Allemagne, Ministère pour l’Intégration, la famille,les <strong>en</strong>fants, la jeunesse <strong>et</strong> les femmes de Rhénanie-Palatinat (Ministerium für Integration, Familie,Kinder, Jug<strong>en</strong>d und Frau<strong>en</strong> Rheinland-Pfalz) (<strong>2012</strong>),« Antidiskriminierungsstelle Rheinland-Pfalz gestart<strong>et</strong> -für Vielfalt, geg<strong>en</strong> jegliche 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9 DROITS DES VICTIMES DE LA CRIMINALITÉ ........................... 2819.1. Développem<strong>en</strong>ts au niveau de l’UE <strong>et</strong>des États membres ........................................................ 2819.1.1. Union europé<strong>en</strong>ne : paqu<strong>et</strong> « Victimes » .......... 2819.1.2. Développem<strong>en</strong>ts nationaux ............................... 2829.1.3. Aide aux victimes ................................................ 2839.1.4. Indemnisation ..................................................... 2869.2. Droits des victimes de viol<strong>en</strong>ce domestique <strong>et</strong>de viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes .............................. 2879.3. Droits des victimes de la traite des êtres humains<strong>et</strong> des formes graves d’exploitation du travail ........... 2919.4. Droits des victimes de crimes de haine ....................... 293Perspectives ............................................................................ 296Référ<strong>en</strong>ces .............................................................................. 297279


ONU <strong>et</strong> CdEJanvierFévrier14 mars – La Turquie devi<strong>en</strong>t lepremier État membre du Conseil del’Europe à ratifier la Conv<strong>en</strong>tion surla prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la lutte contre laviol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes <strong>et</strong> laviol<strong>en</strong>ce domestique, aussi appelée« conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul ».MarsAvrilMaiJuinJuill<strong>et</strong>AoûtSeptembre4 octobre – Le Groupe d’expertsdu Conseil de l’Europe sur la luttecontre la traite des êtres humains(Gr<strong>et</strong>a) publie le second rapportgénéral sur ses activités.OctobreNovembreDécembreUE10 janvier – La décision de protection europé<strong>en</strong>ne (DPE) pour les victimes de lacriminalité, adoptée par le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> le 13 décembre 2011 <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> vigueur.JanvierFévrierMarsAvrilMai19 juin – La Commission europé<strong>en</strong>ne adopte la Stratégie de l’UE <strong>en</strong> vue de l’éradicationde la traite des êtres humains pour la période <strong>2012</strong>–2016.JuinJuill<strong>et</strong>AoûtSeptembre25 octobre – Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne adopt<strong>en</strong>tune directive établissant des normes minimales concernant les <strong>droits</strong>, le souti<strong>en</strong><strong>et</strong> la protection des victimes de la criminalité (directive victimes, <strong>2012</strong>/29/UE).OctobreNovembre6 décembre – Le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne adopte des conclusions sur la luttecontre la viol<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>vers les femmes <strong>et</strong> la mise <strong>en</strong> place de services d’aide auxvictimes de viol<strong>en</strong>ces domestiques.14 décembre – Le Portugal devi<strong>en</strong>t le premier État membre de l’UE à adopterau parlem<strong>en</strong>t la loi de ratification de la Conv<strong>en</strong>tion sur la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la luttecontre la viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce domestique, aussi appelée« conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul ».Décembre280


9Droits des victimesde la criminalitéGrâce à l’adoption de la directive de l’Union europé<strong>en</strong>ne (UE) établissant des normes minimales concernantles <strong>droits</strong>, le souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> la protection des victimes de la criminalité, qui a remplacé une décision-cadre de 2011,l’année <strong>2012</strong> a marqué une étape décisive dans la création de <strong>droits</strong> applicables pour les victimes de lacriminalité : pour la première fois, la Commission europé<strong>en</strong>ne était habilitée à garantir le respect des <strong>droits</strong> desvictimes de la criminalité <strong>en</strong> vérifiant la transposition de la directive dans le droit national des États membres del’UE <strong>et</strong>, si nécessaire, <strong>en</strong> ouvrant des procédures d’infraction devant la Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne.C<strong>et</strong>te année a égalem<strong>en</strong>t été témoin d’importantes avancées dans le domaine des <strong>droits</strong> des victimes, <strong>en</strong>particulier des politiques concernant l’exploitation du travail <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes ; parallèlem<strong>en</strong>t,les États membres ont poursuivi leurs efforts <strong>en</strong> vue de ratifier la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe sur laprév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la lutte contre la viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce domestique.9.1. Développem<strong>en</strong>tsau niveau de l’UE <strong>et</strong>des États membres9.1.1. Union europé<strong>en</strong>ne :paqu<strong>et</strong> « Victimes »Le 25 octobre <strong>2012</strong>, le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseilde l’Union europé<strong>en</strong>ne ont adopté la Directive établissantdes normes minimales concernant les <strong>droits</strong>, lesouti<strong>en</strong> <strong>et</strong> la protection des victimes de la criminalité(directive victimes de l’UE). 1 C<strong>et</strong>te directive est <strong>en</strong>trée<strong>en</strong> vigueur le 15 novembre <strong>et</strong> remplace la décision-cadredu Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne relative au statut desvictimes dans le cadre de procédures pénales.L’adoption de la nouvelle directive constituait laMesure A de la Feuille de route du Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne visant à r<strong>en</strong>forcer les <strong>droits</strong> <strong>et</strong> la protectiondes victimes 2 , tandis que la Mesure B fournit auxÉtats membres de l’UE des ori<strong>en</strong>tations sur la mise <strong>en</strong>1 Directive <strong>2012</strong>/29/UE, JO <strong>2012</strong> L 315.2 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (2011) ; pour plusd’informations, voir : FRA (<strong>2012</strong>a), Section 9.1.1.Développem<strong>en</strong>ts clés dans le domaine des<strong>droits</strong> des victimes de la criminalité : Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>neadopt<strong>en</strong>t une directive établissant des normes minimalesconcernant les <strong>droits</strong>, le souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> la protection desvictimes de la criminalité, qui remplace la décision-cadrede 2001 relative au statut des victimes dans le cadrede procédures pénales. La Commission europé<strong>en</strong>ne adopte la Stratégie de l’UE <strong>en</strong>vue de l’éradication de la traite des êtres humains pour lapériode <strong>2012</strong>–2016, qui définit des priorités ess<strong>en</strong>tielles surlesquelles l’UE doit se conc<strong>en</strong>trer afin de lutter contre latraite des êtres humains. <strong>Les</strong> États membres de l’UE pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des mesures afin der<strong>en</strong>forcer la protection des victimes de viol<strong>en</strong>ce à l’égarddes femmes dans le cadre de leurs préparatifs <strong>en</strong> vue deratifier la Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe sur la prév<strong>en</strong>tion<strong>et</strong> la lutte contre la viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes <strong>et</strong>la viol<strong>en</strong>ce domestique.œuvre de la directive, qui constitue la prochaine étapede la Feuille de route. Elle recommandera des mesuresconcrètes <strong>en</strong> s’inspirant des meilleures pratiques281


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>existantes dans les États membres dans le domainede l’assistance <strong>et</strong> de la protection des victimes de lacriminalité <strong>et</strong> <strong>en</strong> les développant dans le cadre desinstrum<strong>en</strong>ts législatifs applicables. 3<strong>Les</strong> États membres de l’UE dispos<strong>en</strong>t de trois ans,jusqu’au 16 novembre 2015, pour adopter les dispositions<strong>et</strong> mesures nationales requises. L’Irlande <strong>et</strong> leRoyaume-Uni ont décidé de participer à c<strong>et</strong>te directive.Ce n’est pas le cas du Danemark, qui n’est donc pas liépar celle-ci, ni soumis à son application.« <strong>Les</strong> systèmes de justice pénale des États membresde l’Union m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t parfois trop l’acc<strong>en</strong>t sur les auteursd’infraction <strong>et</strong> pas assez sur les victimes. C<strong>et</strong>te nouvelledirective va perm<strong>et</strong>tre de r<strong>en</strong>forcer les <strong>droits</strong> des victimes.Personne ne veut être victime d’une infraction pénale,mais si cela arrive, les citoy<strong>en</strong>s de l’Union doiv<strong>en</strong>t avoirl’assurance de bénéficier des mêmes <strong>droits</strong> de base danstoute l’Union europé<strong>en</strong>ne. On estime que chaque année,15% d’Europé<strong>en</strong>s ou 75 millions de personnes dans l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne sont victimes d’une infraction pénale. »Commission europé<strong>en</strong>ne, Viviane Reding, Vice-présid<strong>en</strong>te <strong>et</strong> Commissairechargée de la justice, des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> <strong>et</strong> de la citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é,Communiqué de presse, Luxembourg, 4 octobre <strong>2012</strong>, disponibleà : http://europa.eu/rapid/press-release_IP-12-1066_fr.htm9.1.2. Développem<strong>en</strong>ts nationauxPlusieurs États membres de l’UE ont pris des mesuresconcrètes pour r<strong>en</strong>forcer les <strong>droits</strong> des victimes p<strong>en</strong>dantl’année <strong>2012</strong>, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> adoptant la nouvellelégislation qui élargit la définition des victimes <strong>et</strong> leurs<strong>droits</strong>, à la fois p<strong>en</strong>dant l’<strong>en</strong>quête criminelle <strong>et</strong> au coursde la procédure pénale. Plusieurs pays ont égalem<strong>en</strong>tconsolidé les <strong>droits</strong> des victimes « indirectes », commeles membres de la famille.Début <strong>2012</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>t de la République tchèquea ainsi r<strong>en</strong>forcé la situation des victimes <strong>en</strong> adoptant 4une loi sur les victimes de la criminalité. 5 La Chambrebasse du Parlem<strong>en</strong>t tchèque a adopté c<strong>et</strong>te loi <strong>en</strong>décembre <strong>2012</strong> <strong>et</strong> celle-ci devrait être examinée parla Chambre haute <strong>en</strong> 2013. 6 C<strong>et</strong>te loi organise <strong>et</strong> élargitles <strong>droits</strong> des victimes dans le cadre des procédurespénales, augm<strong>en</strong>te les dispositions <strong>en</strong> matière d’aidefinancière de l’État <strong>et</strong> crée un devoir d’informationaux victimes concernant les lieux où ils peuv<strong>en</strong>tobt<strong>en</strong>ir de l’aide.3 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (2011), p. 6.4 République tchèque, Décision du gouvernem<strong>en</strong>t n° 82,15 août <strong>2012</strong>.5 La Chambre des députés fait référ<strong>en</strong>ce à c<strong>et</strong>te loi <strong>en</strong> tantqu’imprimé n° 617.6 République tchèque, Chambre des députés, Sněmovní tisk617/0, část č. 1/5 N.z. o obětech trestných činů – EU.Pratique <strong>en</strong>courageanteAméliorer la qualité des servicesd’aide aux victimesLe proj<strong>et</strong> de développem<strong>en</strong>t des capacités d’aideaux victimes de la criminalité de l’UE (CapacityBuilding for EU Crime Support Project, CABVIS)est un proj<strong>et</strong> d’aide aux victimes de la criminalitéà l’échelle de l’UE. Il a pour objectif de promouvoirla mise <strong>en</strong> œuvre de mesures de l’UE destinéesà aider les victimes de la criminalité <strong>et</strong> à améliorerla qualité des services d’aide aux victimes.Des organisations part<strong>en</strong>aires de plusieurs Étatsmembres de l’UE particip<strong>en</strong>t à ce proj<strong>et</strong> qui estfinancé par le programme « Justice pénale » dela Commission europé<strong>en</strong>ne. Il cherche à réduireles difficultés découlant de l’abs<strong>en</strong>ce de servicesharmonisés d’aide aux victimes dans les Étatsmembres <strong>et</strong> de la mise <strong>en</strong> œuvre juridique desmesures europé<strong>en</strong>nes. De c<strong>et</strong>te manière, le proj<strong>et</strong>aborde l’écart <strong>en</strong>tre la disponibilité <strong>et</strong> la nécessitéde l’aide aux victimes dans l’UE.CABVIS se conc<strong>en</strong>tre sur un série d’activités, <strong>et</strong>notamm<strong>en</strong>t : l’échange de connaissances <strong>en</strong>tre lesorganisations d’aide aux victimes, <strong>en</strong> accordantune att<strong>en</strong>tion particulière aux questionsrelatives aux victimes transfrontalières ; juridiques <strong>et</strong> l’accès à la justice dans les Étatsmembres de l’UE ; organisations d’aide aux victimes, <strong>et</strong> à l’int<strong>en</strong>tion des ag<strong>en</strong>ts de police, des juristes<strong>et</strong> d’autres parties pr<strong>en</strong>antes.Victim Support Europe, le réseau chapeautant lesorganisations nationales d’aide aux victimes <strong>en</strong>Europe, a créé le proj<strong>et</strong> grâce à l’appui financierde la Direction générale de la Justice de laCommission europé<strong>en</strong>ne. L’Allemagne, la Hongrie,les Pays-Bas, le Portugal <strong>et</strong> le Royaume-Uniparticip<strong>en</strong>t au proj<strong>et</strong>, qui est géré par l’Associationportugaise d’aide aux victimes (Associação deApoio à Vítima, APAV).Parmi les produits <strong>en</strong> cours de développem<strong>en</strong>t,citons un dépliant concernant les victimestransfrontalières, qui est traduit dans <strong>en</strong>viron30 langues, ainsi qu’un manuel sur la ligned’assistance téléphonique europé<strong>en</strong>ne 116006.Toutes les publications seront mises à dispositionsur le site intern<strong>et</strong> de Victim Support Europe.Pour plus d’informations, voir : http://victimsupporteurope.eu/about/projects/cabvis282


Droits des victimes de la criminalitéAux Pays-Bas, une loi qui élargit les catégories depersonnes qui ont le droit de s’exprimer au tribunal aucours des procédures pénales est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le1 er septembre <strong>2012</strong>. 7 C<strong>et</strong>te loi sur l’ext<strong>en</strong>sion du droit des’exprimer au tribunal pour les victimes <strong>et</strong> leurs prochespar<strong>en</strong>ts au cours des procédures pénales accorde cedroit à tout membre de la famille qui possède des li<strong>en</strong>sfamiliaux proches avec la victime décédée. <strong>Les</strong> par<strong>en</strong>tsou tuteurs des <strong>en</strong>fants mineurs qui ne sont pas capablesou <strong>en</strong> âge de s’exprimer eux-mêmes ont à prés<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tle droit de s’exprimer au tribunal. 8En mai, un groupe de députés <strong>en</strong> Pologne a lancé uneinitiative législative 9 à la Chambre basse du Parlem<strong>en</strong>t(Sejm) qui perm<strong>et</strong> à toutes les personnes dont les <strong>droits</strong>ont été violés de contester la décision d’un procureur d<strong>en</strong>e pas <strong>en</strong>tamer de procédure préparatoire ou d’y m<strong>et</strong>treun terme. Dans la situation actuelle, des milliers de personnesqui ont subi un préjudice du fait d’une infractionà l’intérêt public dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t du procureur pour ouvrirune procédure. Grâce à c<strong>et</strong>te initiative, les personnesqui subiss<strong>en</strong>t un préjudice direct ou indirect du fait de laconduite du contrev<strong>en</strong>ant aurai<strong>en</strong>t le droit d’introduireun recours contre les décisions du procureur.Le nouveau code pénal de la Croatie (Kazn<strong>en</strong>i zakon),qui est <strong>en</strong>tré <strong>en</strong> vigueur <strong>en</strong> janvier 10 , élargit la définitionde victime : une victime d’une infraction pénale n’estplus uniquem<strong>en</strong>t une personne qui a subi des dommagesmatériels ou un préjudice physique, psychiqueou émotionnel du fait d’un acte illégal, mais il s’agit égalem<strong>en</strong>td’une personne contre qui une violation gravedes <strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> des libertés fondam<strong>en</strong>talesa été commise. 119.1.3. Aide aux victimesL’article 8 de la directive victimes de l’UE m<strong>et</strong> <strong>en</strong> avant lanécessité de disposer de structures d’aide aux victimessolides, qu’elles soi<strong>en</strong>t fournies par des organisationspubliques ou non gouvernem<strong>en</strong>tales ou organisées surune base professionnelle ou volontaire. La directiveexige que les États membres de l’UE fass<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sorteque la victime « ait gratuitem<strong>en</strong>t accès à des servicesd’aide aux victimes confid<strong>en</strong>tiels, agissant dans l’intérêtdes victimes, avant, p<strong>en</strong>dant <strong>et</strong> durant une périodesuffisante après la procédure pénale ». 12 Il s’agit notamm<strong>en</strong>tde pr<strong>en</strong>dre des mesures afin de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> placedes services d’aide spécialisés <strong>en</strong> supplém<strong>en</strong>t, ou <strong>en</strong>7 Pays-Bas, Loi sur l’ext<strong>en</strong>sion des catégories de personneshabilitées à s’exprimer devant un tribunal p<strong>en</strong>dant lesprocédures pénales, 12 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.8 Pays-Bas, Ministère de la Sécurité <strong>et</strong> de la Justice (<strong>2012</strong>).9 Pour plus d’informations, voir : http://orka.sejm.gov.pl/Druki7ka.nsf/0/D568BEE75E885C22C1257A45003F738D/%24File/604.pdf.10 Croatie, Code pénal, 21 décembre <strong>2012</strong>.11 Ibid., art. 87, para. 23, CP.12 Directive <strong>2012</strong>/29/UE, JO <strong>2012</strong> L 315, art. 8, para. 1.tant que partie intégrante, des services généraux d’aideaux victimes, ou de perm<strong>et</strong>tre aux organisations d’aideaux victimes de faire appel à des <strong>en</strong>tités spécialiséesexistantes qui fourniss<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>te aide spécialisée. 13 <strong>Les</strong>membres de la famille des victimes devrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tavoir accès aux services d’aide.Afin de couvrir les coûts générés par la création de lastructure des services d’aide aux victimes, certainsÉtats membres de l’UE ont étudié des options pouvantremplacer le budg<strong>et</strong> de l’État comme source de financem<strong>en</strong>t.À titre d’exemple, plusieurs États membresont levé des fonds à destination des services générauxd’aide aux victimes par l’intermédiaire d’un fondsd’aide aux victimes de la criminalité ou par une solutionsimilaire, systèmes grâce auxquels les personnes reconnuescoupables d’une infraction pai<strong>en</strong>t une am<strong>en</strong>deafin d’aider à financer les services d’aide aux victimesde la criminalité.L’article 9 de la directive victimes de l’UE insiste sur lerôle particulier des services d’aide aux victimes pourfournir des informations, des conseils <strong>et</strong> de l’aide auxvictimes concernant la manière d’être indemnisé, leurrôle au cours de la procédure pénale, <strong>et</strong> l’ori<strong>en</strong>tationvers des services d’aide spécialisés.« <strong>Les</strong> services d’aide aux victimes fourniss<strong>en</strong>t (au moins) :a) des informations, des conseils <strong>et</strong> un souti<strong>en</strong> pertin<strong>en</strong>tsconcernant les <strong>droits</strong> des victimes, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce quiconcerne l’accès aux régimes d’indemnisation nationauxdes victimes d’infractions pénales <strong>et</strong> le rôle de la victimedans le cadre de la procédure pénale, y compris lapréparation <strong>en</strong> vue d’assister au procès ;b) des informations concernant tout service d’aidespécialisé compét<strong>en</strong>t existant ou une ori<strong>en</strong>tation directevers ces services ;c) un souti<strong>en</strong> moral <strong>et</strong>, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t, psychologique ;d) des conseils concernant les questions financières <strong>et</strong>pratiques résultant de l’infraction subie ;e) des conseils sur le risque de victimisation secondaire <strong>et</strong>répétée, d’intimidations <strong>et</strong> de représailles <strong>et</strong> sur les moy<strong>en</strong>sde les empêcher, à moins que ces conseils ne soi<strong>en</strong>t fournispar d’autres services publics ou privés. »Source : Directive <strong>2012</strong>/29/UE du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> duConseil du 25 octobre <strong>2012</strong> établissant des normes minimalesconcernant les <strong>droits</strong>, le souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> la protection des victimesde la criminalité <strong>et</strong> remplaçant la décision-cadre 2001/220/JAI du Conseil, JO <strong>2012</strong> L 315, article 9, paragraphe 1, point aPlusieurs États membres de l’UE ont réorganisé lesstructures de l’aide aux victimes <strong>en</strong> <strong>2012</strong> afin de faciliterl’accès à des services de grande qualité.13 Ibid., art. 8, para. 3.283


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>En Belgique, le Ministre flamand du Bi<strong>en</strong>-être, de laSanté publique <strong>et</strong> de la Famille a diffusé une l<strong>et</strong>tre 14auprès des c<strong>en</strong>tres généraux du bi<strong>en</strong>-être social <strong>en</strong>février afin d’annoncer une restructuration <strong>en</strong>trejuill<strong>et</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> janvier 2014 pour fournir <strong>et</strong> de faciliterl’accès à des services sociaux <strong>et</strong> de soins abordables<strong>et</strong> de grande qualité.En France, le Premier ministre a signé un décr<strong>et</strong> <strong>en</strong>mai <strong>2012</strong> afin de modifier le Code de procédure pénale<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place une structure nationale pour lesBureaux d’aide aux victimes. Ces bureaux sont situésdans les palais de justice de chaque tribunal régional(Tribunal de grande instance). Ils sont gérés par desassociations privées <strong>et</strong> chargés d’informer <strong>et</strong> deconseiller les victimes p<strong>en</strong>dant l’<strong>en</strong>semble de la procédurepénale <strong>et</strong> concernant les demandes d’indemnisation.15 La Ministre de la Justice a égalem<strong>en</strong>t publié uneversion <strong>en</strong> ligne du guide des <strong>droits</strong> des victimes, quia pour but d’informer les victimes <strong>et</strong> de les aider à fairevaloir leurs <strong>droits</strong> à toutes les étapes de la procédurepénale, y compris concernant la manière de demanderune assistance juridique ou une indemnisation. Ce guideconti<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t des informations utiles aux associationsde victimes <strong>et</strong> aux juristes. 16Avec la loi sur la réforme de la police <strong>et</strong> la responsabilitésociale de 2011 17 (Police Reform and Social ResponsibilityAct 2011), le Royaume-Uni a créé le nouveau poste de« Commissaire chargé de la police <strong>et</strong> de la criminalité» (Police and Crime Commissionners, PCC), qui estnotamm<strong>en</strong>t chargé d’évaluer la réponse de la policeaux victimes. <strong>Les</strong> élections des PCC se sont déroulées<strong>en</strong> novembre <strong>2012</strong> <strong>et</strong> les nouveaux commissaires ontpris leurs fonctions le 22 novembre. Ils sont égalem<strong>en</strong>tchargés de définir <strong>et</strong> d’attribuer le budg<strong>et</strong> d’une grandepartie de l’aide aux victimes, sauf lorsque le gouvernem<strong>en</strong>tconsidère qu’un service national est garanti,par exemple pour répondre aux attaques terroristes, lesouti<strong>en</strong> <strong>en</strong> cas d’homicide ou de traite d’êtres humains. 18<strong>Les</strong> PCC pr<strong>en</strong>dront à prés<strong>en</strong>t les décisions au niveau localconcernant la fourniture de l’aide aux victimes ainsi quele financem<strong>en</strong>t de chaque zone, <strong>en</strong> remplacem<strong>en</strong>t del’anci<strong>en</strong> système au titre duquel les décisions <strong>en</strong> matièrede financem<strong>en</strong>t étai<strong>en</strong>t prises au niveau national <strong>et</strong> lesfonds répartis <strong>en</strong>tre les programmes locaux d’aide auxvictimes prov<strong>en</strong>ant de la même « famille ».14 Belgique, Ministre flamand du Bi<strong>en</strong>-être, de la Santépublique <strong>et</strong> de la Famille (<strong>2012</strong>).15 France, Ministère de la Justice, Décr<strong>et</strong> n° <strong>2012</strong>-681 relatif auxbureaux d’aide aux victimes, 7 mai <strong>2012</strong>.16 Le guide sur les <strong>droits</strong> des victimes estdisponible <strong>en</strong> ligne sur : www.justice.gouv.fr/publications-10047/guides-professionnels-10048/parution-du-guide-les-<strong>droits</strong>-des-victimes-14413.html.17 Royaume-Uni, Loi sur la réforme de la Police <strong>et</strong> sur laresponsabilité sociale 2011, 15 septembre 2011.18 Royaume-Uni, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>a).Dans le cadre de la réforme, plusieurs ag<strong>en</strong>cesdiffér<strong>en</strong>tes serai<strong>en</strong>t susceptibles de fournir cesservices. Bi<strong>en</strong> qu’il n’<strong>en</strong> soit pas explicitem<strong>en</strong>t faitm<strong>en</strong>tion, il semble que les changem<strong>en</strong>ts réclamésdans le docum<strong>en</strong>t de consultation 19 <strong>et</strong> la réponse dugouvernem<strong>en</strong>t 20 perm<strong>et</strong>tront de réduire <strong>en</strong>core lefinancem<strong>en</strong>t de l’État. Contrairem<strong>en</strong>t au changem<strong>en</strong>tde la structure <strong>et</strong> du financem<strong>en</strong>t de l’aide aux victimes,le gouvernem<strong>en</strong>t a expliqué clairem<strong>en</strong>t que leMinistère de la Justice 21 continuera à financer l’aideaux témoins de façon c<strong>en</strong>tralisée. <strong>Les</strong> chiffres t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tà montrer une baisse du nombre des témoins quireçoiv<strong>en</strong>t un souti<strong>en</strong> : 240 000 <strong>en</strong> 2011–<strong>2012</strong> 22 , par rapportà 268 000 <strong>en</strong> 2010–2011.En outre, le docum<strong>en</strong>t de consultation <strong>et</strong> la réponse dugouvernem<strong>en</strong>t plaid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur de Victim Support,l’organisation non gouvernem<strong>en</strong>tale (ONG) qui estactuellem<strong>en</strong>t chargée des services généraux d’aide auxvictimes <strong>en</strong> Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> aux Pays de Galles, plaçantl’acc<strong>en</strong>t sur les victimes qui <strong>en</strong> ont le plus besoin.En son article 9, paragraphe 1, point c), la directivevictimes de l’UE <strong>en</strong>térine le principe de m<strong>et</strong>tre à ladisposition des victimes un souti<strong>en</strong> moral <strong>et</strong> psychologique.Dans l’<strong>en</strong>semble de l’UE, les besoins psychologiquesdes victimes de la criminalité sont de plus <strong>en</strong>plus reconnus, comme <strong>en</strong> témoigne l’évolution despolitiques de plusieurs États membres de l’UE <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,avec par exemple la création de programmes psychosociaux<strong>et</strong> de fonds d’aide financière <strong>et</strong> psychologique,l’assistance psychosociale devant les tribunaux <strong>et</strong> lesori<strong>en</strong>tations <strong>en</strong> matière de procédures pénales, tellesque les procès.Le Ministère de l’intérieur de Slovénie (Ministrstvo zanotranje zadeve), par exemple, a adopté une résolutionvisant à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place un plan national de prév<strong>en</strong>tion<strong>et</strong> de lutte contre la criminalité pour la période <strong>2012</strong>-2016. 23 L’un des objectifs de la résolution consisteà r<strong>en</strong>forcer la protection <strong>et</strong> l’aide aux victimes pardes mécanismes tels que des fonds d’aide financière<strong>et</strong> psychologique. Une stratégie mise <strong>en</strong> avant dansla résolution est le développem<strong>en</strong>t de programmespsychosociaux <strong>et</strong> l’hébergem<strong>en</strong>t d’urg<strong>en</strong>ce pour lespersonnes <strong>en</strong> détresse.En juin, la Confér<strong>en</strong>ce des Ministres de la Justice(Konfer<strong>en</strong>z der Justizministerinn<strong>en</strong> und Justizminister)<strong>en</strong> Allemagne a adopté une résolution sur l’assistancepsychosociale devant les tribunaux. <strong>Les</strong> ministres ont19 Ibid.20 La réponse au processus de consultation a été publiée <strong>en</strong>juill<strong>et</strong> ; voir : Royaume-Uni, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>b).21 Ibid.22 Royaume-Uni, Aide aux victimes (<strong>2012</strong>), p. 31.23 Slovénie, Résolution sur le plan national de prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> delutte contre la criminalité <strong>2012</strong>–2016, 12 juill<strong>et</strong> 2011.284


Droits des victimes de la criminalitésouligné l’importance de ce type d’aide aux victimes decrimes viol<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> la nécessité des formations cibléesà l’int<strong>en</strong>tion du personnel de souti<strong>en</strong>. Ils se sont égalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus sur la nécessité de créer des normesde qualité nationales comparables <strong>et</strong> standardisées <strong>en</strong>matière d’assistance psychosociale devant les tribunaux<strong>et</strong> d’aide aux témoins <strong>et</strong> aux victimes lors des procédurespénales, <strong>et</strong> ils ont chargé un groupe de travaild’élaborer ces normes. 24Parallèlem<strong>en</strong>t à ces évolutions, les organisations de lasociété civile ainsi que certains États fédéraux (Länder)élabor<strong>en</strong>t des instructions concernant c<strong>et</strong>te assistance.L’Association nationale des c<strong>en</strong>tres de conseil <strong>et</strong> d’appelsd’urg<strong>en</strong>ce réservés aux femmes (Bundesverbandder Frau<strong>en</strong>beratungsstell<strong>en</strong> und Frau<strong>en</strong>notrufe) a parexemple publié des ori<strong>en</strong>tations relatives à l’assistancepsychosociale à destination des jeunes filles <strong>et</strong> desfemmes lors des procédures pénales. 25Le Ministère de la Justice de Basse-Saxe(Niedersächsisches Justizministerium) a élaboré, <strong>en</strong>collaboration avec les professionnels du système judiciaire,de la police, des organisations d’aide aux victimes<strong>et</strong> de la santé publique, des normes minimales pourl’assistance psychosociale devant les tribunaux <strong>en</strong>Basse-Saxe <strong>et</strong> a lancé un programme de formation <strong>en</strong>assistance psychosociale devant les tribunaux à l’int<strong>en</strong>tiondu personnel de souti<strong>en</strong> de l’organisation d’aide« Niedersächsische Opferhilfe e.V. » <strong>en</strong> Basse-Saxe, afinde garantir une assistance psychosociale devant lestribunaux dans toute la Basse-Saxe. 26L’organisation chapeautant ce programme, le Groupe d<strong>et</strong>ravail sur l’aide aux victimes <strong>en</strong> Allemagne (Arbeitskreisder Opferhilf<strong>en</strong> in Deutschland e.V.), a publié des normesminimales pour l’assistance psychosociale des victimes<strong>et</strong> des témoins au cours des procédures pénales. 27En Autriche, le nombre des victimes qui reçoiv<strong>en</strong>t uneaide psychosociale <strong>et</strong> juridique augm<strong>en</strong>te constamm<strong>en</strong>t; le chiffre a atteint 4 499 <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, contre2 829 <strong>en</strong> 2008. <strong>Les</strong> victimes ont droit à l’aide psychosociale<strong>et</strong> juridique (Prozessbegleitung) nécessaire pourgarantir leurs <strong>droits</strong> lors de la procédure, conformém<strong>en</strong>tà l’article 66, paragraphe 2 de la loi de procédure pénale(Strafprozessordnung, StPO). L’aide psychosociale comportela préparation au procès <strong>et</strong> l’accompagnem<strong>en</strong>tlors des interrogatoires. L’aide juridique compr<strong>en</strong>d unconseil <strong>et</strong> une représ<strong>en</strong>tation juridiques par un avocat.institutionnelle globale destinée à apporter une aideaux victimes <strong>et</strong> aux témoins. Il s’agissait notamm<strong>en</strong>tde m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place des départem<strong>en</strong>ts ministériels quiinform<strong>en</strong>t les victimes, un Comité national de souti<strong>en</strong>aux victimes <strong>et</strong> aux témoins ainsi que sept bureauxjudiciaires de comté pour les victimes <strong>et</strong> les témoins decrimes. 28 Ce modèle a été salué <strong>et</strong> reconnu comme unepratique <strong>en</strong>courageante qui doit être reproduite dansl’<strong>en</strong>semble de l’Europe du Sud-Est. 29ACTIVITÉ DE LA FRAÉvaluer les <strong>droits</strong> des victimes dans lapratiqueEn <strong>2012</strong>, la FRA a réalisé une étude sur les servicesd’aide disponibles dans l’<strong>en</strong>semble des 27 Étatsmembres <strong>et</strong> <strong>en</strong> Croatie. L’un des principaux objectifsdu proj<strong>et</strong>, intitulé « Victim Support Services :An overview and assessm<strong>en</strong>t of victims’ rights inpractice », est de prés<strong>en</strong>ter les pratiques <strong>en</strong>courageantesau sein des services d’aide aux victimes.Le proj<strong>et</strong> se conc<strong>en</strong>tre sur les mesures, proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong>autres initiatives des services d’aide aux victimesqui se sont avérés particulièrem<strong>en</strong>t efficacesou innovants <strong>et</strong> qui peuv<strong>en</strong>t servir de modèlespour une mise <strong>en</strong> œuvre dans l’<strong>en</strong>semble del’UE, conformém<strong>en</strong>t aux exig<strong>en</strong>ces de la Feuillede route relative aux victimes, <strong>en</strong> particulier laMesure B, concernant les recommandations demesures concrètes <strong>et</strong> de bonnes pratiques liéesà la directive victimes.Le proj<strong>et</strong> propose la première vue d’<strong>en</strong>sembleindép<strong>en</strong>dante des services d’aide aux victimesciblés dans les 27 États membres de l’UE <strong>et</strong> <strong>en</strong>Croatie <strong>et</strong> compr<strong>en</strong>d un exam<strong>en</strong> des meilleurespratiques <strong>et</strong> des écarts de prestation aux niveauxnational <strong>et</strong> régional. Il examinera les servicesfournis par les États <strong>et</strong> les ONG <strong>en</strong> vue d’élaborerune vue d’<strong>en</strong>semble des divers modèles <strong>et</strong> caractéristiquesde l’aide aux victimes qui exist<strong>en</strong>t danstoute l’UE.En 2013, la FRA finalisera un rapport initial sur lesdispositions génériques <strong>en</strong> matière d’aide aux victimesdans l’UE-27 <strong>et</strong> <strong>en</strong> Croatie.Pour plus d’informations, voir la page du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> sa fich<strong>et</strong>echnique, disponibles sur : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/project/<strong>2012</strong>/victim-support-services-eu-overview-and-assessm<strong>en</strong>t-victimsrights-practice<strong>Les</strong> bureaux d’aide de Croatie ont été créés<strong>en</strong>tre 2008 <strong>et</strong> 2011 dans le cadre d’une structure24 Allemagne, 83e Confér<strong>en</strong>ce des Ministres de la Justice (<strong>2012</strong>).25 Bürner, S. (<strong>2012</strong>).26 Allemagne, Ministère de la Justice de Basse-Saxe (<strong>2012</strong>).27 Allemagne, Groupe de travail sur l’aide aux victimes <strong>en</strong>Allemagne (<strong>2012</strong>).28 Pour plus d’informations, voir : FRA (<strong>2012</strong>a), p. 220.29 Conseil de l’Europe, Assemblée parlem<strong>en</strong>taire (APCE) (2011),para. 15.285


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>9.1.4. IndemnisationBi<strong>en</strong> que les données des États membres de l’UEmontr<strong>en</strong>t que le nombre des victimes qui demand<strong>en</strong>tà être indemnisées dans l’UE reste faible, il convi<strong>en</strong>tde rester prud<strong>en</strong>t lorsqu’on t<strong>en</strong>te d’<strong>en</strong> interpréterles causes. En plus du manque d’information <strong>et</strong> de lacomplexité des procédures <strong>et</strong> des voies perm<strong>et</strong>tant dedemander une indemnisation, il est possible que d<strong>en</strong>ombreuses victimes ne considèr<strong>en</strong>t pas l’indemnisationcomme une préoccupation principale ou qu’ellespossèd<strong>en</strong>t une assurance. En outre, dans de nombreuxÉtats membres, les victimes de la criminalité doiv<strong>en</strong>ttout d’abord exploiter toute possibilité d’indemnisationpar l’auteur avant de pouvoir demander uneindemnisation par l’État. 30En 2011 <strong>en</strong> Allemagne, à peine 10,4 % de toutes lesvictimes de la criminalité impliquant des actes viol<strong>en</strong>tsont demandé à être indemnisées au titre de la loi surl’indemnisation des victimes de la criminalité (Ges<strong>et</strong>züber die Entschädigung von Opfern von Gewalttat<strong>en</strong>,OEG) <strong>et</strong> moins de 40 % des demandes ont été accordées,selon les données collectées par l’associationde victimes Weißer Ring. Comparés au nombre totaldes victimes de crimes signalés, ces chiffres montr<strong>en</strong>tque moins de 4 % des victimes sont indemnisées autitre de l’OEG. 31Le montant versé à titre d’indemnisation <strong>en</strong> Polognea augm<strong>en</strong>té de 14 500 EUR <strong>en</strong> 2006 à 57 250 EUR <strong>en</strong> 2008<strong>et</strong> 102 938 EUR <strong>en</strong> 2011 (sept fois le montant de 2006).Malgré tout, ce montant reste faible. L’absorptionincomplète des moy<strong>en</strong>s financiers est liée au nombrepeu élevé de demandes introduites, principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>raison du manque de connaissance de leurs <strong>droits</strong> dansle chef des victimes. Le Ministère de la Justice a prisplusieurs mesures <strong>en</strong> vue de diffuser les informations<strong>et</strong> de s<strong>en</strong>sibiliser les victimes à leurs <strong>droits</strong>.Le nombre des victimes de la criminalité <strong>en</strong> Roumaniequi demand<strong>en</strong>t <strong>et</strong> reçoiv<strong>en</strong>t une indemnisation financièreest resté faible de 2010 à <strong>2012</strong>. Huit victimes sur 13qui ont fait la demande ont reçu une indemnisationfinancière <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, contre sept sur 12 <strong>en</strong> 2011 <strong>et</strong> huitsur 21 <strong>en</strong> 2010, selon les informations fournies par leMinistère de la Justice roumain. Le montant total del’indemnisation payée a été d’<strong>en</strong>viron 10 120 EUR (soit45 538 RON). <strong>Les</strong> données montr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t des disparitésrégionales : moins de la moitié des tribunaux,15 tribunaux sur 40, ont reçu des demandes d’indemnisationde 2010 à <strong>2012</strong>.Plusieurs États membres de l’UE ont modifiéles règlem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> les conditions de demande30 Directive <strong>2012</strong>/29/UE, JO <strong>2012</strong> L 315, art. 16.31 Allemagne, Weißer Ring (<strong>2012</strong>).d’indemnisation <strong>et</strong> ont redoublé d’efforts pourmieux informer les victimes sur la manière dedemander une indemnisation.Le Conseil national de souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> d’indemnisation desvictimes de la criminalité de Bulgarie (NCSCVC) a publiéune brochure actualisée qui fournit aux victimes de lacriminalité des informations concernant la procédurede demande d’indemnisation. 32 C<strong>et</strong>te brochure est disponible<strong>en</strong> bulgare <strong>et</strong> <strong>en</strong> anglais sur le site Intern<strong>et</strong> duconseil. 33 À la suite de plaintes concernant l’échec desag<strong>en</strong>ts des forces de l’ordre à informer les victimes dela criminalité à temps sur leurs <strong>droits</strong> à l’indemnisation,qui est une obligation au titre de la loi relative ausouti<strong>en</strong> <strong>et</strong> à l’indemnisation financière des victimes dela criminalité (article 6), le NCSCVC a pris des mesurespour veiller à ce qu’ils rempliss<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>te obligation. Afinde r<strong>en</strong>dre le mécanisme d’indemnisation plus clair <strong>et</strong>plus accessible, le NCSCVC a approuvé un modèle dedemande d’indemnisation financière <strong>et</strong> une liste desdocum<strong>en</strong>ts requis pour que la demande soit examinée. 34L’Estonie pr<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t des mesures afin desimplifier la procédure de demande d’indemnisationdes victimes pour les préjudices 35 , <strong>et</strong> le Ministère de laJustice (Justiitsministeerium) a déclaré son int<strong>en</strong>tion demodifier la loi de procédure pénale (Kriminaalm<strong>en</strong><strong>et</strong>luseseadustik). 36 Le proj<strong>et</strong> de loi t<strong>en</strong>te d’aborder les préoccupationsrévélées par une étude de l’Université deTartu sur les victimes <strong>et</strong> les témoins lors des procédurespénales, m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> 2011. 37Selon c<strong>et</strong>te étude, le système <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre ce que l’onappelle une victimisation « secondaire », un problèmereconnu dans les études sur les victimes <strong>et</strong> dans lequelun traitem<strong>en</strong>t inapproprié au cours des procédurespénales, par exemple, soum<strong>et</strong> les victimes à une victimisationsupplém<strong>en</strong>taire ou « revictimisation de la part dusystème de justice pénale lui-même ». 38 L’étude imputece phénomène au fait que les victimes ne dispos<strong>en</strong>tpas d’informations suffisantes sur leurs <strong>droits</strong> p<strong>en</strong>dantla procédure pénale ou sur la possibilité de demanderune indemnisation à l’auteur des faits. <strong>Les</strong> victimesmanqu<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t d’informations concernant le souti<strong>en</strong>disponible de la part de l’État, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t l’aidejuridique de l’État <strong>et</strong> les mécanismes d’indemnisation.32 Bulgarie, NCSCVC (<strong>2012</strong>a), point 3.1.33 Bulgarie, NCSCVC (<strong>2012</strong>b).34 Bulgarie, NCSCVC (<strong>2012</strong>a) <strong>et</strong> (<strong>2012</strong>c), point 3.35 Estonie, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).36 Estonie, Loi de procédure pénale, 9 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>.37 Estonie, Université de Tartu, C<strong>en</strong>tre de sci<strong>en</strong>ces socialesappliquées (<strong>2012</strong>).38 Hucklesby, A. <strong>et</strong> Wahidin, A. (2009), p. 363.286


Droits des victimes de la criminalité9.2. Droits des victimesde viol<strong>en</strong>ce domestique<strong>et</strong> de viol<strong>en</strong>ce à l’égarddes femmesD’après une étude m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> 2011 <strong>et</strong> <strong>2012</strong> par l’Instituteuropé<strong>en</strong> pour l’égalité <strong>en</strong>tre les hommes <strong>et</strong> les femmes(EIGE), la viol<strong>en</strong>ce domestique à l’égard des femmesreste très répandue <strong>et</strong> peu signalée <strong>en</strong> Europe, <strong>et</strong> lesvictimes de viol<strong>en</strong>ces ne sont pas aidées efficacem<strong>en</strong>tpar les services publics. 39ACTIVITÉ DE LA FRAEnquête sur la viol<strong>en</strong>ce à l’égarddes femmesEn <strong>2012</strong>, la FRA a <strong>en</strong>trepris la première <strong>en</strong>quêteà l’échelle de l’UE sur la viol<strong>en</strong>ce à caractèresexiste à l’égard des femmes, <strong>en</strong> interrogeantun échantillon représ<strong>en</strong>tatif aléatoire de plus de40 000 femmes dans les 27 États membres del’UE <strong>et</strong> <strong>en</strong> Croatie. L’étude fournira pour la premièrefois des données comparables concernantl’ét<strong>en</strong>due, la nature <strong>et</strong> les conséqu<strong>en</strong>ces de laviol<strong>en</strong>ce sexiste à l’égard des femmes dans l’UE,<strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t la viol<strong>en</strong>ce physique, sexuelle <strong>et</strong>psychologique, le harcèlem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> le harcèlem<strong>en</strong>tsexuel, y compris les actes commis tant par despart<strong>en</strong>aires intimes que par d’autres personnes.<strong>Les</strong> résultats de l’<strong>en</strong>quête seront publiés <strong>en</strong> 2014.Pour plus d’informations, voir : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/project/<strong>2012</strong>/fra-survey-wom<strong>en</strong>s-well-being-and-saf<strong>et</strong>y-europeL’insuffisance des services spécialisés pour les femmesvictimes de viol<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> l’abs<strong>en</strong>ce de formation obligatoireadaptée à la dim<strong>en</strong>sion de g<strong>en</strong>re pour lesprofessionnels qui aid<strong>en</strong>t les victimes <strong>et</strong> les auteurssont quelques-unes des raisons avancées dans lerapport de <strong>2012</strong> de l’EIGE, sur l’exam<strong>en</strong> de la mise <strong>en</strong>œuvre de la plate-forme d’action de Pékin <strong>et</strong> l’aide auxfemmes victimes de viol<strong>en</strong>ces dans les États membresde l’UE, intitulé Review of the Implem<strong>en</strong>tation of theBeijing Platform for Action in the EU Member States :Viol<strong>en</strong>ce against Wom<strong>en</strong> – Victim Support. Ce rapportm<strong>et</strong> égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lumière les lacunes du financem<strong>en</strong>tpar l’État des services spécialisés adressés aux femmesvictimes de viol<strong>en</strong>ce. Il souligne le fait que, malgré quel’<strong>en</strong>semble des 27 États membres de l’UE dispos<strong>en</strong>t dec<strong>en</strong>tres ou de services de conseil réservés aux victimesde viol<strong>en</strong>ce, l’<strong>en</strong>quête de l’EIGE montre que seulem<strong>en</strong>thuit États membres (Allemagne, Chypre, Irlande,Luxembourg, Malte, Royaume-Uni, Slovénie <strong>et</strong> Suède),39 EIGE (<strong>2012</strong>a), p. 2.<strong>et</strong> la Croatie, respect<strong>en</strong>t la proportion recommandéepar le Conseil de l’Europe de c<strong>en</strong>tres ou de services deconseil par tranche de 50 000 femmes. 40La directive victimes de l’UE r<strong>en</strong>force les <strong>droits</strong> desfemmes qui sont victimes de viol<strong>en</strong>ce sexiste. Ladirective indique égalem<strong>en</strong>t que ces victimes <strong>et</strong> leurs<strong>en</strong>fants ont souv<strong>en</strong>t besoin d’un souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> d’uneprotection spécialisés, <strong>en</strong> raison du risque élevé devictimisation secondaire <strong>et</strong> répétée, d’intimidation<strong>et</strong> de représailles <strong>en</strong> relation avec c<strong>et</strong>te viol<strong>en</strong>ce, <strong>et</strong>égalem<strong>en</strong>t parce qu’ils sont affectés de manière disproportionnéepar la viol<strong>en</strong>ce domestique. 41 La directivedemande égalem<strong>en</strong>t que les services d’aide spécialisés(visés à l’article 8, paragraphe 3) m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place <strong>et</strong>fourniss<strong>en</strong>t « un souti<strong>en</strong> ciblé <strong>et</strong> intégré aux victimesayant des besoins spécifiques, comme les victimes deviol<strong>en</strong>ces sexuelles, de viol<strong>en</strong>ces fondées sur le g<strong>en</strong>re<strong>et</strong> de viol<strong>en</strong>ces domestiques, y compris un souti<strong>en</strong>post-traumatique <strong>et</strong> des conseils ». 42La directive exige que les États membres de l’UEm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre plusieurs autres mesures spécialesdéterminées sur la base d’évaluations des besoins individuels.Ces mesures de protection garantirai<strong>en</strong>t, parexemple, que les personnes qui ont des <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s avecdes victimes de viol<strong>en</strong>ce sexuelle, fondée sur le g<strong>en</strong>reou domestique soi<strong>en</strong>t du même sexe que la victime, sila victime le désire. Parmi les autres mesures, citons lanécessité d’éviter les questions inutiles, d’organiser desauditions privées, ou d’utiliser les technologies de lacommunication afin la victime ne doive pas nécessairem<strong>en</strong>têtre physiquem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>te au cours du procès. 43En outre, la directive demande que les États membres« pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les mesures appropriées, y compris à l’aidede l’intern<strong>et</strong>, <strong>en</strong> vue de s<strong>en</strong>sibiliser l’opinion sur les<strong>droits</strong> énoncés dans la prés<strong>en</strong>te directive, de réduirele risque de victimisation <strong>et</strong> de réduire au minimumles répercussions néfastes de l’infraction <strong>et</strong> les risquesde victimisation secondaire <strong>et</strong> répétée, d’intimidations<strong>et</strong> de représailles, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> ciblant les groupesà risque tels que les <strong>en</strong>fants, les victimes de viol<strong>en</strong>cesfondées sur le g<strong>en</strong>re <strong>et</strong> de viol<strong>en</strong>ces domestiques. Cesmesures peuv<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dre des campagnes d’information<strong>et</strong> de s<strong>en</strong>sibilisation, <strong>et</strong> des programmes derecherche <strong>et</strong> d’éducation, le cas échéant <strong>en</strong> coopérationavec les organismes compét<strong>en</strong>ts de la société civile <strong>et</strong>d’autres interv<strong>en</strong>ants ». 44En décembre, sous la Présid<strong>en</strong>ce chypriote du Conseilde l’Union europé<strong>en</strong>ne, le Conseil des Ministres de laJustice <strong>et</strong> de l’Intérieur a adopté des conclusions sur la40 EIGE (<strong>2012</strong>b).41 Directive <strong>2012</strong>/29/UE, JO <strong>2012</strong> L 315, considérants 17 <strong>et</strong> 18.42 Ibid., art. 9, para. 3, point b).43 Ibid., articles 22 <strong>et</strong> 23.44 Ibid., art. 26, para. 2.287


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Lutte contre la viol<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>vers les femmes <strong>et</strong> la mise<strong>en</strong> place de services d’aide aux victimes de viol<strong>en</strong>cesdomestiques. 45 Ces conclusions du Conseil de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne invit<strong>en</strong>t les États membres de l’UE <strong>et</strong> laCommission europé<strong>en</strong>ne à consolider les plans d’action<strong>et</strong> les programmes de prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> de lutte contre laviol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes. Ce docum<strong>en</strong>t proposeplusieurs domaines susceptibles d’être développés, parexemple la mise au point d’une stratégie europé<strong>en</strong>nede prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> de lutte contre toutes les formes deviol<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>vers les femmes, améliorer le traitem<strong>en</strong>t desplaintes reçues au niveau des États membres, fournir our<strong>en</strong>forcer la formation adéquate, <strong>et</strong> <strong>en</strong>visager la mise<strong>en</strong> place d’une ligne d’assistance téléphonique europé<strong>en</strong>ne.Elles invit<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>,la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> les États membresà <strong>en</strong>visager de signer, de ratifier <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvrela Conv<strong>en</strong>tion du Conseil de l’Europe sur la prév<strong>en</strong>tion<strong>et</strong> la lutte contre la viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes <strong>et</strong>la viol<strong>en</strong>ce domestique.À la suite de l’adoption de la Conv<strong>en</strong>tion du Conseilde l’Europe sur la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la lutte contre la viol<strong>en</strong>ceà l’égard des femmes <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce domestique(dite « Conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul ») le 11 mai 2011, les Étatsmembres de l’UE ont poursuivi leurs efforts <strong>en</strong> vue deratifier la conv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Dix-sept États membresavai<strong>en</strong>t signé la conv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong> (pourune vue d’<strong>en</strong>semble de la situation des signatures <strong>et</strong>des ratifications <strong>en</strong> date du 31 décembre <strong>2012</strong>, voirle Chapitre 10). 46Plusieurs États membres ont mis <strong>en</strong> œuvre despolitiques nationales <strong>et</strong> d’autres mesures <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, afinde préparer la ratification de la Conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul.Dans le cadre des préparatifs, le Ministère du Travail,des Affaires sociales <strong>et</strong> de la Famille de Slovaquie, parexemple, a rédigé des am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts p<strong>en</strong>dant toutel’année afin de modifier des lois sur le code du travail,les services sociaux, l’égalité de traitem<strong>en</strong>t, la protectionsocio-juridique des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> la tutelle sociale. 47La Slovaquie s’est égalem<strong>en</strong>t efforcée d’améliorer ladisponibilité régionale de l’assistance <strong>et</strong> des servicesprodigués aux femmes <strong>et</strong> aux <strong>en</strong>fants qui sont victimesde viol<strong>en</strong>ce domestique. L’ambition du proj<strong>et</strong> est dem<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place un réseau national d’infrastructuresqui se spécialis<strong>en</strong>t dans l’aide aux victimes de viol<strong>en</strong>cedomestique. Une ligne téléphonique d’urg<strong>en</strong>ce,disponible 24 heures sur 24 afin de fournir des conseils45 Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>).46 <strong>Les</strong> États membres de l’UE qui avai<strong>en</strong>t signé la conv<strong>en</strong>tionau 31 décembre <strong>2012</strong> étai<strong>en</strong>t : l’Allemagne, l’Autriche, laBelgique, l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, l’Italie,le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal,le Royaume-Uni, la Slovaquie, la Slovénie <strong>et</strong> la Suède. LaCroatie a signé la conv<strong>en</strong>tion le 22 janvier 2013.47 Informations fournies sur demande par le Ministère duTravail, des Affaires sociales <strong>et</strong> de la Famille.gratuits aux victimes de viol<strong>en</strong>ce domestique, ferapartie intégrante du réseau. Le proj<strong>et</strong>, qui a reçu l’appuifinancier du Fonds social europé<strong>en</strong>, prévoit égalem<strong>en</strong>tde créer le C<strong>en</strong>tre de coordination <strong>et</strong> de méthodologie<strong>en</strong> matière de viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes<strong>et</strong> de viol<strong>en</strong>ce domestique (Koordinačné a M<strong>et</strong>odickéc<strong>en</strong>trum prev<strong>en</strong>cie a eliminácie násilia na ž<strong>en</strong>ácha domáceho násilia) 48 afin de perm<strong>et</strong>tre d’éliminercomplètem<strong>en</strong>t ce type de viol<strong>en</strong>ce. Le gouvernem<strong>en</strong>ta comm<strong>en</strong>cé à m<strong>et</strong>tre au point une analyse juridique<strong>et</strong> doit proposer les modifications législatives nécessaires<strong>en</strong> 2013 <strong>en</strong> vue de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre <strong>et</strong> de ratifierla Conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul.La Roumanie a am<strong>en</strong>dé la loi n° 217/2003 relativeà la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> à la lutte contre la viol<strong>en</strong>ce domestique49 <strong>en</strong> mars <strong>2012</strong>. C<strong>et</strong>te loi crée des équipes dans lacomposition desquelles intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plusieurs organismesafin de prév<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> de lutter contre la viol<strong>en</strong>cedomestique au niveau local. 50 Elles se compos<strong>en</strong>t dereprés<strong>en</strong>tants de la police, des autorités sanitaireslocales, de l’aide sociale <strong>et</strong> des autorités de protectionde l’<strong>en</strong>fance, des services de probation, des ONG, desservices de police sci<strong>en</strong>tifique, ainsi que de toute autreinstitution chargée d’un mandat <strong>en</strong> rapport avec cestâches. Le rôle de l’équipe est d’assurer la coopération<strong>en</strong>tre les institutions impliquées dans la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> lalutte contre la viol<strong>en</strong>ce domestique <strong>et</strong> de suggérer desmesures <strong>en</strong> vue d’améliorer les interv<strong>en</strong>tions dans lescas de viol<strong>en</strong>ce domestique. <strong>Les</strong> ministères <strong>et</strong> d’autresorganes de l’administration publique c<strong>en</strong>trale m<strong>et</strong>trontau point une stratégie nationale afin de prév<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> delutter contre la viol<strong>en</strong>ce domestique. C<strong>et</strong>te stratégies’accompagnera d’un mécanisme interne destinéà coordonner <strong>et</strong> à contrôler les mesures prises <strong>en</strong> vuede sa mise <strong>en</strong> œuvre. 51La Croatie a t<strong>en</strong>u compte des dispositions pertin<strong>en</strong>tesde la conv<strong>en</strong>tion lors de la rédaction de son nouveaucode pénal, <strong>en</strong> vue de signer <strong>et</strong> de ratifier la Conv<strong>en</strong>tiond’Istanbul. Le code modifié marque un changem<strong>en</strong>tdans l’approche de la Croatie vis-à-vis de la viol<strong>en</strong>cedomestique, car il ne criminalise plus une infractionpénale spécifique 52 , mais traite plutôt de façon expliciteplusieurs facteurs comme autant de circonstancesaggravantes qui garantiss<strong>en</strong>t une sanction plus sévère.Celles-ci comport<strong>en</strong>t les délits perpétrés à l’égard d’unmembre de la famille (par exemple, blessure corporelle)ou un membre de la famille que l’auteur avait déjà48 C<strong>et</strong>te section se base sur les informations fournies surdemande par le Ministère du Travail, des Affaires sociales <strong>et</strong>de la Famille le 23 août <strong>2012</strong>.49 Roumanie, Loi n° 217/2003 sur la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la lutte contrela viol<strong>en</strong>ce domestique, 22 mai 2003.50 Ibid., art. 13, para. 4.51 Roumanie, Loi n° 25/<strong>2012</strong> modifiant la Loi n° 217/2003 surla prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la lutte contre la viol<strong>en</strong>ce domestique,9 mars <strong>2012</strong>, Article 5.52 Croatie, Code pénal, 21 décembre <strong>2012</strong>.288


Droits des victimes de la criminalitéabusé (meurtre aggravé), ou une personne particulièrem<strong>en</strong>tvulnérable <strong>en</strong> raison de certaines circonstancesspéciales comme l’âge ou la grossesse.Conformém<strong>en</strong>t aux exig<strong>en</strong>ces de la Conv<strong>en</strong>tiond’Istanbul, le nouveau code pénal crée égalem<strong>en</strong>t plusieursdélits visant explicitem<strong>en</strong>t à protéger les femmescontre la viol<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> la discrimination, y compris la mutilationgénitale féminine, le harcèlem<strong>en</strong>t, le harcèlem<strong>en</strong>tsexuel <strong>et</strong> le mariage forcé. Le nouveau code modifiecertains délits non sexistes qui affect<strong>en</strong>t les femmes demanière disproportionnée, afin de r<strong>en</strong>forcer davantageleur protection. Le gouvernem<strong>en</strong>t croate a adopté unedécision visant à <strong>en</strong>gager la procédure de signature dela conv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong>.En Italie, les régions de Sicile <strong>et</strong> de Lombardie ontapprouvé <strong>en</strong> <strong>2012</strong> des lois régionales contre la viol<strong>en</strong>cesexiste. 53 <strong>Les</strong> deux textes prévoi<strong>en</strong>t des mesuresde fonctionnem<strong>en</strong>t destinées à aider les femmes <strong>et</strong>à m<strong>et</strong>tre officiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place des réseaux antiviol<strong>en</strong>cerégionaux <strong>et</strong> locaux. Cep<strong>en</strong>dant, après une visite<strong>en</strong> Italie <strong>en</strong> janvier <strong>2012</strong>, la Rapporteure spéciale del’ONU sur la viol<strong>en</strong>ce contre les femmes, bi<strong>en</strong> qu’elleait reconnu l’évolution réc<strong>en</strong>te du cadre juridique <strong>et</strong>des mesures de protection judiciaire <strong>en</strong> Italie <strong>en</strong> vue delutter contre la viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes, a estiméque la structure réelle était fragm<strong>en</strong>tée <strong>et</strong> qu’elle neperm<strong>et</strong>tait pas de recours efficace des femmes victimesde viol<strong>en</strong>ce, contribuant ainsi « au sil<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> à l’invisibilité<strong>en</strong>tourant la viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes, sescauses <strong>et</strong> ses conséqu<strong>en</strong>ces ». Elle a égalem<strong>en</strong>t mis<strong>en</strong> lumière l’abs<strong>en</strong>ce d’une politique de coordinationdans le chef du gouvernem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> a souligné la nécessitéd’investir efficacem<strong>en</strong>t dans l’aide aux victimes.Dans ses recommandations, elle a expliqué qu’il étaitnécessaire que le gouvernem<strong>en</strong>t améliore les servicesd’aide <strong>et</strong> la fourniture de l’aide juridique, <strong>et</strong> spécifiquem<strong>en</strong>t« qu’il améliore la coordination <strong>et</strong> l’échanged’informations au sein de la justice, de la police <strong>et</strong> desopérateurs psychosociaux <strong>et</strong> sanitaires qui s’occup<strong>en</strong>tde la viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes. » 54En Allemagne, le proj<strong>et</strong> de loi du gouvernem<strong>en</strong>tfédéral relatif au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des <strong>droits</strong> des victimesd’abus sexuels est toujours <strong>en</strong> cours d’exam<strong>en</strong>devant le Parlem<strong>en</strong>t fédéral allemand (Bundestag). Laproposition suggère d’apporter des changem<strong>en</strong>ts aucode de procédure pénale, <strong>en</strong> réduisant les <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>smultiples avec les victimes lors des procédures judiciaires<strong>et</strong> <strong>en</strong> améliorant l’accès aux avocats spécialisés53 Italie, Région de Sicile, Loi régionale n° 3, Règles de lutte <strong>et</strong>de prév<strong>en</strong>tion contre la viol<strong>en</strong>ce motivée par des préjugéssexuels, 3 janvier <strong>2012</strong> ; Italie, Région de Lombardie, Loirégionale n° 47, Mesures de prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> de répressionde la viol<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> d’aide aux femmes victimes de viol<strong>en</strong>ce,26 juin <strong>2012</strong>.54 ONU, Assemblée générale (<strong>2012</strong>).pour les victimes adultes. Il complète les dispositionsqui exclu<strong>en</strong>t le public des auditions avec les victimesmineures <strong>et</strong> élargit les <strong>droits</strong> des victimes d’obt<strong>en</strong>ir desinformations. 55 La loi du 1 er décembre créant une lign<strong>et</strong>éléphonique d’urg<strong>en</strong>ce pour les femmes victimes deviol<strong>en</strong>ce (Hilf<strong>et</strong>elefonges<strong>et</strong>z) est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueurle 14 mars. 56Dans certains États membres de l’UE, des débats ontvu le jour concernant la viol<strong>en</strong>ce domestique <strong>et</strong> laquestion de la protection efficace des femmes contrela viol<strong>en</strong>ce, égalem<strong>en</strong>t par rapport aux mesures soulignéesdans la conv<strong>en</strong>tion, suscitant dans certains casdes débats animés.En Lituanie, par exemple, plusieurs organisations,parmi lesquelles l’Association nationale des familles<strong>et</strong> des par<strong>en</strong>ts (Nacionalinė šeimų ir tėvų asociacija), leC<strong>en</strong>tre lituani<strong>en</strong> de la famille (Li<strong>et</strong>uvos šeimos c<strong>en</strong>tras)<strong>et</strong> le C<strong>en</strong>tre d’études sur le mariage <strong>et</strong> la famille del’Université Vytautas Magnus (VDU Santuokos ir šeimosstudijų c<strong>en</strong>tras) ont publié un docum<strong>en</strong>t adressé augouvernem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> au Présid<strong>en</strong>t du Parlem<strong>en</strong>t déclarantque la Lituanie ne devrait pas adhérer à la Conv<strong>en</strong>tiond’Istanbul parce qu’elle « promeut une idéologiede g<strong>en</strong>re ». 57La Conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul a égalem<strong>en</strong>t provoqué lacontroverse <strong>en</strong> Pologne, <strong>en</strong>traînant une division idéologiqueau sein du gouvernem<strong>en</strong>t. Le Plénipot<strong>en</strong>tiaire dugouvernem<strong>en</strong>t pour l’égalité de traitem<strong>en</strong>t a sout<strong>en</strong>u laconv<strong>en</strong>tion, mais le Ministre de la Justice s’y est opposé.Ce dernier a déclaré que la ratification m<strong>en</strong>acerait lemodèle familial polonais dans la mesure où elle obligeles partis d’État à éliminer les rôles traditionnels desg<strong>en</strong>res. 58 Le ministre a affirmé que la conv<strong>en</strong>tion« génère diverses interprétations, alors que son interprétationfinale ne dép<strong>en</strong>dra pas du gouvernem<strong>en</strong>t oudu Parlem<strong>en</strong>t polonais, <strong>et</strong> qu’il <strong>en</strong> résultera donc unerestriction de la souverain<strong>et</strong>é nationale ». 59Interdire à l’auteur d’accéder au domicile est une pierreangulaire de toute politique efficace visant à sout<strong>en</strong>ir<strong>et</strong> à protéger les <strong>droits</strong> des victimes de viol<strong>en</strong>cedomestique. La décision de protection europé<strong>en</strong>ne(DPE) qui a été adoptée par le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>le 13 décembre 2011 confirme l’importance de c<strong>et</strong>temesure. La DPE, qui s’applique aux affaires pénales, seracomplétée par un instrum<strong>en</strong>t s’appliquant aux décisionsde protection prises par les tribunaux civils.55 Allemagne, Parlem<strong>en</strong>t fédéral (Bundestag), Proj<strong>et</strong> de loi dugouvernem<strong>en</strong>t fédéral <strong>en</strong> vue de r<strong>en</strong>forcer les <strong>droits</strong> desvictimes d’abus sexuel, 22 juin 2011.56 Pour une description plus détaillée de la ligne téléphoniqued’assistance, voir : FRA (<strong>2012</strong>a), p. 225.57 Bernardinai.lt (<strong>2012</strong>).58 Gaz<strong>et</strong>a Wyborcza (<strong>2012</strong>).59 Ag<strong>en</strong>ce de presse polonaise (<strong>2012</strong>).289


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Le rapport de l’EIGE, sur l’aide aux femmes victimes deviol<strong>en</strong>ce, souligne égalem<strong>en</strong>t que les États membresreconnaiss<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus que le fait d’imposerune distance physique <strong>en</strong>tre l’auteur <strong>et</strong> la victime estune mesure ess<strong>en</strong>tielle pour protéger les victimesde viol<strong>en</strong>ce domestique de nouvelles viol<strong>en</strong>ces. <strong>Les</strong>recherches de l’EIGE montr<strong>en</strong>t que, dans 10 Étatsmembres, la police peut expulser sur le champ lesauteurs de la résid<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> leur interdire d’approcherou de contacter les victimes pour une période d<strong>et</strong>emps définie : l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark,la Finlande, la Hongrie, le Luxembourg, les Pays-Bas,la République tchèque, la Slovaquie <strong>et</strong> la Slovénie. 60Pratique <strong>en</strong>courageanteAssister les migrants confrontés à laviol<strong>en</strong>ce domestiqueEn août <strong>2012</strong>, le Service irlandais de la naturalisation<strong>et</strong> de l’immigration a publié des ori<strong>en</strong>tationsqui prévoi<strong>en</strong>t la manière dont il pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong>charge les victimes de viol<strong>en</strong>ce domestique quisont des ressortissants étrangers <strong>et</strong> dont le statutd’immigration actuel dép<strong>en</strong>d de leur relation avecl’auteur des viol<strong>en</strong>ces. Il explique comm<strong>en</strong>t lesvictimes de viol<strong>en</strong>ce domestique dont les relationsse sont détériorées peuv<strong>en</strong>t demander uneautorisation d’immigration indép<strong>en</strong>dante à titrepersonnel, ce qui garantit que les migrants quisont victimes de viol<strong>en</strong>ce domestique ne serontpas t<strong>en</strong>us de rester au sein d’une relation abusivede peur de perdre leur statut migratoire.Source : Irlande, Service irlandais de la naturalisation <strong>et</strong>de l’immigration (<strong>2012</strong>), Victims of Domestic Viol<strong>en</strong>ce –Immigration Guidelines, août <strong>2012</strong>, disponible à : www.inis.gov.ie/<strong>en</strong>/INIS/Victims%20Of%20Domestic%20Viol<strong>en</strong>ce%20-%20Note%20for%20 Web.pdf/Files/Victims%20Of%20Domestic%20Viol<strong>en</strong>ce%20-%20Note%20for%20 Web.pdfEn Espagne, la compét<strong>en</strong>ce de la police d’arrestationa été élargie afin de protéger les victimes jusqu’auprononcé d’une décision de justice. Au Royaume-Uni,la capacité d’interdire à l’auteur d’accéder au domicilep<strong>en</strong>dant une période pouvant aller jusqu’à 28 joursa été testée dans trois zones de police <strong>en</strong> Angl<strong>et</strong>erre.En Finlande, <strong>en</strong> France, <strong>en</strong> Grèce, <strong>en</strong> Irlande, <strong>en</strong>Italie, <strong>en</strong> Lituanie, à Malte <strong>et</strong> <strong>en</strong> Suède, les tribunauxpeuv<strong>en</strong>t ém<strong>et</strong>tre des injonctions rapides afin d’expulserles auteurs <strong>et</strong> de garantir l’abs<strong>en</strong>ce de contact,ou les procureurs peuv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre des décisionsde protection provisoires.La Belgique a promulgué une loi d’interdictiontemporaire d’accès au domicile pour un part<strong>en</strong>aireviol<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas de viol<strong>en</strong>ce domestique. Le ministère60 EIGE (<strong>2012</strong>a), p. 24.public peut obliger le part<strong>en</strong>aire viol<strong>en</strong>t à quitter immédiatem<strong>en</strong>tla résid<strong>en</strong>ce pour un maximum de 10 jours. 61En mars <strong>2012</strong>, la Roumanie a am<strong>en</strong>dé la loi n° 217/2003relative à la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> à la lutte contre la viol<strong>en</strong>cedomestique 62 . Entre autres modifications, les victimesde viol<strong>en</strong>ce domestique peuv<strong>en</strong>t à prés<strong>en</strong>t saisir le tribunal<strong>en</strong> vue d’obt<strong>en</strong>ir une ordonnance de restriction,qui oblige les auteurs à quitter le domicile commun,à se t<strong>en</strong>ir à une distance minimale des victimes, de leurfamille ou de leur lieu de travail <strong>et</strong> à cesser tout contactavec la victime. 63 La demande sera traitée <strong>en</strong> procédureaccélérée <strong>et</strong> un avocat doit assister le demandeur. 64Au Danemark, la loi n° 112 de <strong>2012</strong> 65 doit r<strong>en</strong>forcer laprotection des personnes contre la persécution, l’intimidation<strong>et</strong> la violation de la vie privée, y compris le harcèlem<strong>en</strong>t.Jusqu’au 3 février <strong>2012</strong>, plusieurs textes légauxdiffér<strong>en</strong>ts comportai<strong>en</strong>t des dispositions réglem<strong>en</strong>tantle harcèlem<strong>en</strong>t. La nouvelle loi combine ces dispositions<strong>en</strong> un seul texte <strong>et</strong> r<strong>en</strong>force les mesures qui peuv<strong>en</strong>têtre prises à l’<strong>en</strong>contre des harceleurs. En vertu de c<strong>et</strong>teloi, tout contact est à prés<strong>en</strong>t considéré comme uneviolation d’une ordonnance de restriction, <strong>et</strong> pas uniquem<strong>en</strong>tcomme une violation de la paix de la victime.<strong>Les</strong> violations des ordonnances de restriction, d’exclusion<strong>et</strong> d’expulsion sont passibles d’am<strong>en</strong>des <strong>et</strong> d’unepeine d’emprisonnem<strong>en</strong>t pouvant aller jusqu’à deuxans, <strong>et</strong> toute violation qui relèverait du harcèlem<strong>en</strong>tsera considérée comme une circonstance aggravante. 66En Lituanie, le Ministère de la Sécurité sociale <strong>et</strong> duTravail (Socialines apsaugos ir darbo ministerija), <strong>en</strong>coopération avec des ONG, a comm<strong>en</strong>cé à réglem<strong>en</strong>terles activités des c<strong>en</strong>tres d’assistance spécialisés dansla viol<strong>en</strong>ce domestique (specializuotu pagalbos c<strong>en</strong>truveiklos aprasas). 67 Ces c<strong>en</strong>tres sont créés <strong>en</strong> vertu de laloi sur la protection contre la viol<strong>en</strong>ce domestique. 68 Ilsdoiv<strong>en</strong>t employer des « consultants bénéficiant d’uneéducation <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>ces sociales. Priorité est accordéeaux psychologues, aux travailleurs sociaux ou auxjuristes. » 69 Un organe chargé de coordonner les c<strong>en</strong>tresd’assistance doit être créé. 7061 Belgique, Loi relative à l’interdiction temporaire de résid<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> cas de viol<strong>en</strong>ce domestique du 15 mai <strong>2012</strong>. C<strong>et</strong>te loi est<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le 1er janvier 2013.62 Roumanie, Loi n° 217/2003 sur la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la lutte contrela viol<strong>en</strong>ce domestique, 22 mai 2003.63 Ibid., art. I, PCT. 27.64 Ibid.65 Danemark, Loi n° 112 du 3 février <strong>2012</strong> sur les ordonnancesde restriction, les ordonnances d’exclusion <strong>et</strong> l’expulsion,30 juin 2009.66 Ibid., section 21.67 Lituanie, Ministère de la Sécurité Sociale <strong>et</strong> du Travail (<strong>2012</strong>).68 Lituanie, Loi relative à la protection contre la viol<strong>en</strong>cedomestique, 26 mai 2011 ; l’article 8, para. 3, prévoitque les c<strong>en</strong>tres sont établis « <strong>en</strong> donnant la priorité auxorganisations non gouvernem<strong>en</strong>tales ».69 Lituanie, Ministère de la Sécurité sociale <strong>et</strong> du Travail (<strong>2012</strong>).70 Ibid.290


Droits des victimes de la criminalitéEn outre, un nouvel am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t à la loi lituani<strong>en</strong>nesur la protection contre la viol<strong>en</strong>ce domestique a étédéposé <strong>en</strong> novembre <strong>2012</strong> <strong>et</strong> il prévoit une réglem<strong>en</strong>tationplus détaillée sur le financem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> la mise <strong>en</strong>œuvre des mesures prév<strong>en</strong>tives. L’un des changem<strong>en</strong>tssuggérés est que les communes doiv<strong>en</strong>t prévoirdes « mesures prév<strong>en</strong>tives à l’égard des victimesde viol<strong>en</strong>ce domestique » dans leurs docum<strong>en</strong>tsde planification stratégique. 71En République tchèque, le nouveau Code civil adopté le3 février <strong>2012</strong>, qui <strong>en</strong>trera <strong>en</strong> vigueur le 1 er janvier 2014(loi n° 89/<strong>2012</strong> Coll.) 72 , introduit, dans sa section 751,une disposition spéciale relative à la protection contrela viol<strong>en</strong>ce domestique.9.3. Droits des victimes de latraite des êtres humains<strong>et</strong> des formes gravesd’exploitation du travailLe 19 juin <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne a adoptéla Stratégie de l’UE <strong>en</strong> vue de l’éradication de la traitedes êtres humains pour la période <strong>2012</strong>-2016. 73 C<strong>et</strong>testratégie définit cinq priorités sur lesquelles l’UE doitse conc<strong>en</strong>trer afin de régler le problème de la traitedes êtres humains :id<strong>en</strong>tifier les victimes de la traite, les protéger <strong>et</strong>leur porter assistance ; r<strong>en</strong>forcer la prév<strong>en</strong>tion de la traite des êtres humains ; poursuivre plus activem<strong>en</strong>t les auteurs d’infractions ;améliorer la coordination <strong>et</strong> la coopération <strong>en</strong>tre lesprincipaux acteurs de la cohér<strong>en</strong>ce des politiques ;mieux cerner les nouvelles préoccupations relativesaux diverses formes de traite des êtres humains <strong>et</strong>y répondre efficacem<strong>en</strong>t.Parallèlem<strong>en</strong>t à ses cinq grandes priorités, lastratégie décrit égalem<strong>en</strong>t plusieurs actions que laCommission europé<strong>en</strong>ne propose de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre<strong>en</strong>tre <strong>2012</strong> <strong>et</strong> 2016 <strong>en</strong> collaboration avec d’autresacteurs, y compris les États membres de l’UE, le Serviceeuropé<strong>en</strong> pour l’action extérieure, les institutions <strong>et</strong>organismes de l’UE, des organisations internationales,des pays tiers, la société civile <strong>et</strong> le secteur privé.71 Lituanie, Ministère de l’Intérieur, Proj<strong>et</strong> de loi modifiantl’article 4 de la Loi relative à la protection contre la viol<strong>en</strong>cedomestique, 2011.72 République tchèque, Code civil, Loi n° 89/<strong>2012</strong>,3 février <strong>2012</strong>.73 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>).La stratégie évoque égalem<strong>en</strong>t le rôle des organismesde l’UE dans la coordination <strong>et</strong> la réalisation de sespriorités <strong>et</strong> points d’action. Dans le cadre de la prioritéA, par exemple, « détecter les victimes de la traite,les protéger <strong>et</strong> leur porter assistance », l’action 3 dite« Protéger les <strong>en</strong>fants victimes de la traite », la stratégieindique que : « En collaboration avec l’ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne, la Commission<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d m<strong>et</strong>tre au point <strong>en</strong> 2014 un modèle de bonnespratiques concernant le rôle des tuteurs <strong>et</strong>/ou représ<strong>en</strong>tantsdes <strong>en</strong>fants victimes de la traite ». 74Pratique <strong>en</strong>courageanteFormer les inspecteurs du travailà id<strong>en</strong>tifier des victimes pot<strong>en</strong>tiellesde la traite des êtres humains<strong>Les</strong> autorités portugaises ont coordonné deuxprogrammes de s<strong>en</strong>sibilisation à la traite desêtres humains, dans le but d’améliorer la capacitédes inspecteurs du travail à id<strong>en</strong>tifier des situationspot<strong>en</strong>tielles de traite. L’Observatoire de latraite des êtres humains (Observatório do Tráficode Seres Humanos, OTSH), la Commission pour lacitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é <strong>et</strong> l’égalité de g<strong>en</strong>re (Comissão paraa Cidadania e Igualdade de Género) <strong>et</strong> l’Autoritédes conditions de travail (Autoridade para asCondições de Trabalho) au Portugal ont coordonné<strong>en</strong>semble les programmes adressés aux inspecteursdu travail, avec des séances organiséesà Lisbonne <strong>et</strong> à Porto pour près de 100 d’<strong>en</strong>treeux.En avril <strong>2012</strong>, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’Office des NationsUnies contre la drogue <strong>et</strong> le crime à Vi<strong>en</strong>ne,l’OTSH a organisé le programme de formationdes formateurs destiné aux experts nationaux.L’objectif principal consistait à fournir à ces professionnelsdes compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> formation, aveclesquelles ils pourrai<strong>en</strong>t à leur tour donner desformations dans leur organisation au Portugal,ainsi que dans les organisations homologuesdans tous les pays de langue portugaise.L’OTSH a égalem<strong>en</strong>t organisé une semaine deformation s’adressant aux pratici<strong>en</strong>s de la justicepénale dans les pays de langue portugaise, du 17au 21 septembre.Source : Portugal, Observatório do Tráfico de Seres Humanos(OTSH) (<strong>2012</strong>), disponible à : www.otsh.mai.gov.pt/ ?area=203&mid=000&sid=1&sid=000&cid=CNT4b605 e 9175313La Cour suprême irlandaise, dans l’affaire Husseinc. Tribunal du travail, a jugé le 31 août <strong>2012</strong> que ledroit national du travail ne couvre pas les travailleurs74 Pour consulter les rapports de la FRA au suj<strong>et</strong> de latraite des êtres humains, voir : http://fra.europa.eu/fr/publications-and-resources.291


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>migrants (non-UE/non-EEE) sans docum<strong>en</strong>ts d’id<strong>en</strong>tification<strong>en</strong> raison de leur situation irrégulière. 75 L’affaireconcernait un travailleur sans docum<strong>en</strong>ts d’id<strong>en</strong>tificationque son employeur n’avait pas payé plus de 55 c<strong>en</strong>timesde l’heure alors qu’il avait travaillé 77 heures parsemaine p<strong>en</strong>dant une longue période. Le juge s’est ditfortem<strong>en</strong>t préoccupé que c<strong>et</strong>te exclusion des travailleursmigrants sans docum<strong>en</strong>ts d’id<strong>en</strong>tification puissecauser une grave injustice, <strong>et</strong> a fait parv<strong>en</strong>ir une copiede sa décision au parlem<strong>en</strong>t afin que celui-ci examineles implications politiques pour la loi sur les permis d<strong>et</strong>ravail (Employm<strong>en</strong>t Permits Act) de 2003 résultantde son prononcé.Dans ses conclusions, le juge déclarait : « Bi<strong>en</strong> que c<strong>et</strong>teconclusion semble […] inéluctable quant à l’applicationdes principes juridiques établis, ce résultat n’est pastrès satisfaisant. Si le récit [du plaignant] est correct, <strong>et</strong>rappelons que le Commissaire <strong>et</strong> le Tribunal du travailont estimé que c’était le cas, il a bi<strong>en</strong> été victime del’exploitation la plus épouvantable contre laquelle il nepossède aucun recours effectif. »Le Groupe d’experts sur la lutte contre la traite desêtres humains (Gr<strong>et</strong>a) du Conseil de l’Europe a reconnul’insuffisance du travail de proximité <strong>et</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’uneapproche proactive <strong>en</strong> vue d’id<strong>en</strong>tifier les victimes dela traite, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne les affairesd’exploitation du travail <strong>et</strong> les <strong>en</strong>fants. 76 <strong>Les</strong> résultatsdes recherches du Gr<strong>et</strong>a montr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t que,malgré que la traite aux fins d’exploitation du travailsoit <strong>en</strong> hausse, la formation <strong>et</strong> la collecte d’informationsinadéquates empêch<strong>en</strong>t les professionnelsdu secteur (<strong>en</strong> particulier les inspecteurs du travail)d’id<strong>en</strong>tifier les victimes.L’une des recommandations du Gr<strong>et</strong>a à l’adresse deplusieurs États membres de l’UE <strong>et</strong> de la Croatie estl’adoption d’une approche proactive de l’id<strong>en</strong>tificationdes victimes de la traite aux fins d’exploitation du travail,par exemple <strong>en</strong> organisant des visites régulièresdes inspecteurs du travail sur les sites de travail quiemploi<strong>en</strong>t fréquemm<strong>en</strong>t des travailleurs migrants. 77La coopération <strong>en</strong>tre les acteurs gouvernem<strong>en</strong>tauxou les services publics <strong>et</strong> les ONG <strong>et</strong> l’aide socialeaux victimes sont plutôt limitées dans le domaine del’exploitation du travail. Néanmoins, plusieurs Étatsmembres de l’UE comme l’Allemagne, le Danemark <strong>et</strong>la Slovénie ont été au-delà de l’approche consistant à seconc<strong>en</strong>trer uniquem<strong>en</strong>t sur les victimes de la traite aux75 Irlande, Cour suprême, Hussein c. Tribunal du travail,31 août <strong>2012</strong>, paras. 22–24.76 Conseil de l’Europe, Gr<strong>et</strong>a (<strong>2012</strong>), p. 14.77 Ces recommandations ont été formulées dans les rapportsdu Gr<strong>et</strong>a sur l’Autriche, Chypre, le Danemark, la Slovaquie <strong>et</strong>la Croatie, voir : Ibid., p. 15.fins d’exploitation sexuelle <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> ont appliqué desmesures visant les victimes de l’exploitation du travail.En Allemagne, les services d’aide spécialisés quitravaill<strong>en</strong>t avec les victimes d’exploitation sexuelleét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie leurs services aux victimes d’exploitationdu travail. <strong>Les</strong> syndicats travaill<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tde plus <strong>en</strong> plus activem<strong>en</strong>t afin de prév<strong>en</strong>ir l’exploitationdu travail des travailleurs d’Europe c<strong>en</strong>trale <strong>et</strong>d’Europe de l’Est.Fin 2011, la Fédération allemande des syndicats(Deutscher Gewerkschaftsbund) a lancé un proj<strong>et</strong> d<strong>et</strong>rois ans sur la « mobilité équitable » (Faire Mobilität)afin d’aider les travailleurs migrants des pays d’Europec<strong>en</strong>trale <strong>et</strong> d’Europe de l’Est à obt<strong>en</strong>ir des salaires <strong>et</strong>des conditions de travail équitables. En mars <strong>2012</strong>, leMinistère fédéral du Travail <strong>et</strong> des Affaires sociales(Bundesministerium für Arbeit und Soziales, BMAS)a organisé une confér<strong>en</strong>ce sur l’exploitation du travail,à laquelle ont participé des représ<strong>en</strong>tants de tousles ministères compét<strong>en</strong>ts des États, des organismeschargés de l’assistance sociale, des ONG nationales<strong>et</strong> internationales travaillant dans le domaine <strong>et</strong>d’autres acteurs concernés. La confér<strong>en</strong>ce avaitpour but d’échanger des expéri<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> d’œuvrerà la création de structures d’aide pour les victimesd’exploitation du travail. 78Dans le cadre d’un plan d’action national contre la traitedes êtres humains, l’Autriche a mis <strong>en</strong> place un groupede travail sur l’exploitation du travail composé d’expertsdes ministères concernés, de la Chambre du Travail, dela Fédération des syndicats, des universités <strong>et</strong> d’ONG.« Environ 10 000 personnes <strong>en</strong> Irlande sont employéesdans le secteur du travail domestique, fournissant desservices ess<strong>en</strong>tiels de soins <strong>et</strong> de n<strong>et</strong>toyage. L’isolation<strong>et</strong> l’invisibilité des travailleurs domestiques, dont unegrande partie vit chez leur employeur, cré<strong>en</strong>t un terrainfavorable à l’exploitation. Ce secteur connaît de nombreuxcas d’exploitation <strong>et</strong> de travail forcé. La plupart des plaintessignalées (au C<strong>en</strong>tre des <strong>droits</strong> des migrants d’Irlande)signal<strong>en</strong>t les longues heures de travail, une rémunérationsous le salaire minimal national, l’abs<strong>en</strong>ce de congés,l’abs<strong>en</strong>ce de paiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas de maladie ou de péculede vacances, le harcèlem<strong>en</strong>t, l’intimidation, la rét<strong>en</strong>tiondes docum<strong>en</strong>ts d’id<strong>en</strong>tité <strong>et</strong> les sévices physiques <strong>et</strong>psychologiques. »Irlande, C<strong>en</strong>tre des <strong>droits</strong> des migrants d’Irlande (MRCI), <strong>2012</strong>, disponible à :www.mrci.ie/press-c<strong>en</strong>tre/domestic-workers-launch-week-ofaction-to-call-on-the-governm<strong>en</strong>t-to-<strong>en</strong>d-their-exploitationEn avril <strong>2012</strong>, la Slovénie a adopté un plan d’actiondu Groupe de travail interdépartem<strong>en</strong>tal pour la lutte78 Pour plus d’informations sur la confér<strong>en</strong>ce, voir : www.bmas.de/DE/Them<strong>en</strong>/Soziales-Europa-und-Internationales/Meldung<strong>en</strong>/arbeitstagung-studie-m<strong>en</strong>sch<strong>en</strong>handel.html.292


Droits des victimes de la criminalitécontre la traite des êtres humains <strong>2012</strong>–2013. 79 Ce pland’action signale que l’exploitation du travail est <strong>en</strong>augm<strong>en</strong>tation, <strong>en</strong> particulier dans les secteurs de laconstruction, des Cafés-Hôtels-Restaurants, de l’agriculture<strong>et</strong> des loisirs, <strong>et</strong> que ce phénomène est exacerbépar la crise économique.ACTIVITÉ DE LA FRAAborder les formes gravesd’exploitation du travailLa FRA a accueilli une réunion d’experts <strong>en</strong>novembre <strong>2012</strong>, afin d’échanger des idées <strong>et</strong>d’évoquer les recherches prévues sur les formesgraves d’exploitation du travail, <strong>en</strong> particulier desmigrants.La réunion d’experts, sur l’accès à la justice desvictimes de formes graves d’exploitation du travaildans les États membres de l’UE (intitulée :Allowing victims of severe forms of labour exploitationto have access to justice in EU MemberStates), a rassemblé <strong>en</strong>viron 15 experts issus d’organismesgouvernem<strong>en</strong>taux nationaux <strong>et</strong> d’organesspécialisés, d’organisations internationales<strong>et</strong> non gouvernem<strong>en</strong>tales <strong>et</strong> d’universités, afin depréparer le lancem<strong>en</strong>t du proj<strong>et</strong>.Le proj<strong>et</strong> s’intéressera notamm<strong>en</strong>t aux facteursqui perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t aux victimes des formes criminellesd’exploitation du travail d’accéder à la justicecivile <strong>et</strong> pénale <strong>et</strong> aussi aux facteurs qui les<strong>en</strong> empêch<strong>en</strong>t. Il examinera égalem<strong>en</strong>t le souti<strong>en</strong>aux victimes, <strong>en</strong> évaluant les réseaux existants <strong>et</strong>leur pot<strong>en</strong>tiel pour apporter de l’aide aux victimes.Il sera associé à d’autres recherches de la FRA,notamm<strong>en</strong>t les rapports sur les migrants <strong>en</strong> situationirrégulière employés pour des travaux domestiques<strong>et</strong> sur les <strong>en</strong>fants victimes de la traite,ainsi que le proj<strong>et</strong> consacré aux services d’aideaux victimes. <strong>Les</strong> recherches seront m<strong>en</strong>ées dansle courant de l’année 2013.Pour plus d’informations, voir : FRA (2009) <strong>et</strong> FRA (2011)La loi slovène sur les étrangers de 2011 a été harmoniséeavec la directive du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> <strong>et</strong> du Conseildu 18 juin 2009 prévoyant des normes minimalesconcernant les sanctions <strong>et</strong> les mesures à l’<strong>en</strong>contredes employeurs de ressortissants de pays tiers <strong>en</strong>séjour irrégulier. 80 <strong>Les</strong> dispositions compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t desmesures de protection pour les victimes de travailillégal qui peuv<strong>en</strong>t à prés<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir un permis deséjour provisoire. 8179 Slovénie, Plan d’action du Groupe de travailinterdépartem<strong>en</strong>tal pour la lutte contre la traite des êtreshumains <strong>2012</strong>–2013, 12 avril <strong>2012</strong>.80 Directive 2009/52/CE, JO 2009 L 168/24.81 Slovénie, Loi sur les étrangers, 15 juin 2011, art. 50.Le nombre des personnes qui ont été officiellem<strong>en</strong>tid<strong>en</strong>tifiées comme étant victimes de la traite aux finsd’exploitation du travail au Danemark a augm<strong>en</strong>téces dernières années. Des plans d’action nationaux<strong>et</strong> le C<strong>en</strong>tre danois contre la traite des êtres humains(CMM) ont contribué à ce qu’une plus grande att<strong>en</strong>tionsoit portée à ce problème. Il est difficile d’établirun contact avec les victimes de la traite aux finsd’exploitation du travail dans des lieux comme lessites de construction, les restaurants, <strong>et</strong> le secteuragricole. Afin d’augm<strong>en</strong>ter les possibilités d’accès auxvictimes pot<strong>en</strong>tielles de la traite, le CMM a créé despart<strong>en</strong>ariats avec les autorités danoises, les autoritésresponsables de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de travail, l’administrationfiscale <strong>et</strong> la police, ainsi que les syndicatsactifs sur le marché du travail. Le c<strong>en</strong>tre a égalem<strong>en</strong>torganisé des séminaires destinés aux autorités <strong>et</strong> auxsyndicats <strong>et</strong> a mis <strong>en</strong> place divers groupes de travail.L’objectif est de partager les connaissances sur la traitedes êtres humains, de maint<strong>en</strong>ir l’att<strong>en</strong>tion portée auproblème <strong>et</strong> de « former les formateurs », de sorteque les organismes concernés puiss<strong>en</strong>t effectuer desformations <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre des procédures au seinde leur propre organisation.9.4. Droits des victimesde crimes de hainePlusieurs États membres ont pris des mesures de protectioncontre la viol<strong>en</strong>ce motivée par les préjugés <strong>et</strong>pour sout<strong>en</strong>ir les victimes de telles viol<strong>en</strong>ces (voir égalem<strong>en</strong>tle Chapitre 6). <strong>Les</strong> États membres sont de plus<strong>en</strong> plus nombreux à élaborer des définitions du crimede haine afin d’obt<strong>en</strong>ir la série la plus large possiblede caractéristiques protégées.Le nouveau code pénal de la Croatie précise que lecrime de haine est une infraction pénale commisesur la base de la race, de la couleur, de la religion,de l’origine nationale ou <strong>et</strong>hnique, du handicap, dusexe, de l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle ou de l’id<strong>en</strong>tité deg<strong>en</strong>re d’une personne (article 87, paragraphe 20,du code pénal). Conformém<strong>en</strong>t à l’article 4 dela Décision-cadre 2008/913/JAI du Conseil du28 novembre 2008 sur la lutte contre certaines formes<strong>et</strong> manifestations de racisme <strong>et</strong> de xénophobie aumoy<strong>en</strong> du droit pénal, la même disposition prévoit qu’àmoins qu’une peine plus sévère ne soit explicitem<strong>en</strong>tprévue, comme c’est le cas de plusieurs infractions,<strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t du meurtre aggravé, de la mutilationgénitale féminine <strong>et</strong> des blessures corporelles/graves, une telle conduite doit être considérée commeune circonstance aggravante.À Malte, le code pénal a été modifié afin d’y inclure lesvictimes des crimes motivés par les préjugés, commeles crimes dont le motif est le sexe, l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re,293


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle, la race, la couleur, la langue, l’origine<strong>et</strong>hnique, la religion, la conviction ou les opinionspolitiques ou autres. 82ACTIVITÉ DE LA FRAReconnaître les victimes de crimes(de haine)En novembre <strong>2012</strong>, la FRA a publié un rapportqui déf<strong>en</strong>d le principe d’accroitre la visibilité descrimes de haine, <strong>en</strong> m<strong>et</strong>tant l’acc<strong>en</strong>t sur la responsabilitédes systèmes de justice pénale d’id<strong>en</strong>tifier<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> lumière les affaires concernantdes crimes de haine. M<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce lescrimes de haine dans l’Union europé<strong>en</strong>ne : reconnaîtreles <strong>droits</strong> des victimes a égalem<strong>en</strong>t pourvocation de collecter <strong>et</strong> de publier les informations<strong>en</strong> rapport avec ce problème qu’il s’agissedes <strong>en</strong>quêtes de police, des poursuites judiciaires,des condamnations ou des peines infligées.Le même jour, la FRA a publié un rapport sur lesminorités <strong>en</strong> tant que victimes de la criminalité,qui relate leurs expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière de crimesracistes. Le rapport de l’Enquête de l’Union europé<strong>en</strong>nesur les minorités <strong>et</strong> la discrimination(EU-MIDIS), EU-MIDIS Données <strong>en</strong> bref, 6 e rapport: <strong>Les</strong> minorités <strong>en</strong> tant que victimes de la criminalitéprés<strong>en</strong>te des données s’appuyant sur les<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s réalisés avec 23 500 personnes concernantles expéri<strong>en</strong>ces des répondants victimes decinq types de crimes.Le taux moy<strong>en</strong> de victimisation pénale pour tousles groupes de l’<strong>en</strong>quête était de 24 %. Autrem<strong>en</strong>tdit, une personne sur quatre issue d’un groupe minoritairea déclaré avoir été la victime d’un crimeau moins une fois au cours des 12 mois précédantl’<strong>en</strong>quête. En ce qui concerne les cinq types decrimes au cours des 12 mois précédant l’<strong>en</strong>quête,les Africains subsahari<strong>en</strong>s, suivis de près par lesRoms, avai<strong>en</strong>t connu, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, les plus hautsniveaux de victimisation globale, respectivem<strong>en</strong>tde 33 % <strong>et</strong> 32 %, selon le rapport.Ce rapport a égalem<strong>en</strong>t révélé que 60 % desAfricains subsahari<strong>en</strong>s, 54 % des Roms <strong>et</strong> 43 %des Africains du Nord ont indiqué que des expressions« racistes » ou off<strong>en</strong>santes du point de vuereligieux ont été employées au cours d’incid<strong>en</strong>ts,d’agressions <strong>et</strong> de m<strong>en</strong>aces ou de harcèlem<strong>en</strong>tgrave, les chiffres étant de 23 % pour les personnesoriginaires d’Europe c<strong>en</strong>trale <strong>et</strong> d’Europede l’Est <strong>et</strong> de 27 % pour les Russes.Pour plus d’informations, voir : FRA (<strong>2012</strong>b) <strong>et</strong> FRA (<strong>2012</strong>c)82 Malte, Loi VIII de <strong>2012</strong> visant à am<strong>en</strong>der le Code pénal,26 juin <strong>2012</strong>.Sur la base de trois propositions d’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t ducode pénal, le Parlem<strong>en</strong>t de l’Allemagne a examinéles manières de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre l’article 4 de ladécision-cadre sur le racisme <strong>et</strong> la xénophobie, quiconcerne le fait que les États membres pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t lesmesures nécessaires de telle sorte à ce que la motivationraciste <strong>et</strong> xénophobe soit considérée commeune circonstance aggravante. 83Le débat a égalem<strong>en</strong>t abordé la question de savoirs’il suffit d’inclure la motivation par des préjugés <strong>en</strong>tant que circonstance aggravante, ou si la police peutnégliger une circonstance aggravante pure <strong>et</strong> simple aucours des <strong>en</strong>quêtes. 84 Le dernier argum<strong>en</strong>t correspondà l’avis de la FRA selon lequel la simple inclusion de lamotivation par des préjugés dans une liste de circonstancesaggravantes n’est pas la manière la plus efficac<strong>en</strong>i de reconnaître les victimes, ni de garantir la visibilitépublique des crimes de haine. 85En mars <strong>2012</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>t britannique a lancéson plan <strong>2012</strong>–2014 destiné à lutter contre les crimesde haine 86 . Il a pour but d’<strong>en</strong>courager la notificationdes crimes de haine par les victimes <strong>et</strong> prévoit un programmepour s’attaquer au crime de haine au niveaulocal, perm<strong>et</strong>tant ainsi des « stratégies contre le crimede haine qui correspond<strong>en</strong>t aux besoins locaux ». 87 Enoctobre <strong>2012</strong>, le Commission pour l’égalité <strong>et</strong> les <strong>droits</strong>de l’homme de Grande-Br<strong>et</strong>agne a publié Out in theop<strong>en</strong> : a manifesto for change. Ce rapport examine les<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts des différ<strong>en</strong>ts organismes dans leursplans visant à id<strong>en</strong>tifier <strong>et</strong> éliminer le harcèlem<strong>en</strong>t liéau handicap au cours des prochaines années <strong>et</strong> formuledes recommandations. 88 Out in the op<strong>en</strong> est un suividu rapport de 2011 intitulé Hidd<strong>en</strong> in plain sight, quia mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les lacunes systémiques du travaildes organisations dans la prév<strong>en</strong>tion du harcèlem<strong>en</strong>tlié au handicap. 89Le même rapport soulignait l’importance de reconnaîtreles victimes des crimes de haine <strong>et</strong> la nécessité de disposerde données détaillées <strong>et</strong> fiables. À ce jour, lesmécanismes de collecte de données relatives au crimede haine dans les 27 États membres de l’UE peuv<strong>en</strong>t êtrerépartis <strong>en</strong> trois catégories, <strong>en</strong> fonction de leur portée<strong>et</strong> de leur transpar<strong>en</strong>ce :Données limitées : la collecte des données se limiteà un p<strong>et</strong>it nombre <strong>et</strong> à une série restreinte de83 Décision-cadre 2008/913/JAI du Conseil, JO 2008 L 328.84 Allemagne, Parlem<strong>en</strong>t fédéral (<strong>2012</strong>), p. 5.85 FRA (<strong>2012</strong>b), p. 11 <strong>et</strong> 27.86 Royaume-Uni, Ministère de l’Intérieur (<strong>2012</strong>).87 Ibid., p. 8.88 Royaume-Uni, Commission pour l’égalité <strong>et</strong> les <strong>droits</strong> del’homme (EHRC) (<strong>2012</strong>).89 Royaume-Uni, EHRC (2011).294


Droits des victimes de la criminalitéTableau 9.1 : Classification des mécanismes officiels de collecte des données relatives aux crimes de haine, parÉtat membre de l’UEDonnées limitées Collecte correcte Collecte exhaustiveUn p<strong>et</strong>it nombre d’incid<strong>en</strong>ts <strong>et</strong>une série restreinte de motifsdiscriminatoires sont <strong>en</strong>registrés<strong>Les</strong> données ne sont généralem<strong>en</strong>tpas publiéesBulgarieChypreEstonieGrèceHongrieIrlandeItalieL<strong>et</strong>tonieLuxembourgMaltePortugalRoumanieSlovénieEnregistrem<strong>en</strong>t de motifsdiscriminatoires variés<strong>Les</strong> données sont généralem<strong>en</strong>tpubliéesAllemagneAutricheBelgiqueDanemarkEspagneFranceLituaniePologneRépublique tchèqueSlovaquieEnregistrem<strong>en</strong>t de différ<strong>en</strong>ts motifsdiscriminatoires <strong>et</strong> types de crimes<strong>et</strong> des différ<strong>en</strong>tes caractéristiquesdes incid<strong>en</strong>ts<strong>Les</strong> données sont toujours publiéesFinlandePays-BasRoyaume-UniSuèdeNotes : Informations datant de janvier 2013.Source :On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d ici par « données officielles » les données collectées par les services répressifs compét<strong>en</strong>ts, les systèmes de justicepénale <strong>et</strong> les ministères d’État compét<strong>en</strong>ts.Il existe un large év<strong>en</strong>tail de motifs discriminatoires couverts par les 27 États membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatie, à savoir : le racisme,la xénophobie, l’intolérance religieuse, l’antisémitisme, l’islamophobie, les considérations anti-Rom, l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle,l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re, le handicap <strong>et</strong> l’extrémisme, ainsi que toute autre motif discriminatoire couvert par le droit national.FRA (<strong>2012</strong>b)motifs discriminatoires. <strong>Les</strong> données ne sont généralem<strong>en</strong>tpas publiées ;Collecte correcte : différ<strong>en</strong>ts motifs discriminatoiressont <strong>en</strong>registrés <strong>et</strong> les données sont généralem<strong>en</strong>tpubliées ;Collecte exhaustive : différ<strong>en</strong>ts motifs discriminatoiressont <strong>en</strong>registrés, de même que les types de crimes(agressions, m<strong>en</strong>aces, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> les différ<strong>en</strong>tes caractéristiquesdes incid<strong>en</strong>ts. <strong>Les</strong> données sont toujourspubliées.<strong>Les</strong> États membres de l’UE éprouv<strong>en</strong>t des difficultésà trouver le juste équilibre <strong>en</strong>tre la protection contreles discours de haine <strong>et</strong> la liberté d’expression. EnPologne, <strong>en</strong> même temps que l’att<strong>en</strong>tat à la bombedéjoué contre les organes constitutionnels de l’Étatle 9 novembre <strong>2012</strong>, le Ministre de l’Administration<strong>et</strong> de la Numérisation 90 a redoublé d’efforts contreles discours de haine. 91 Il a annoncé la réactivationdu Conseil de prév<strong>en</strong>tion contre le discours de haine(Rada ds. Przeciwdziałania Mowie Ni<strong>en</strong>awiści) au seindu Ministère. Le Conseil travaille actuellem<strong>en</strong>t sous le90 Pologne, Ministère de l’Administration <strong>et</strong> de la Numérisation(<strong>2012</strong>).91 Gaz<strong>et</strong>a Prawna (<strong>2012</strong>).nom de « Conseil de prév<strong>en</strong>tion contre la discriminationraciale, la xénophobie <strong>et</strong> l’intolérance qui y est liée »(Rada dospraw Przeciwdziałania Dyskryminacji Rasowej,Ks<strong>en</strong>ofobii i związanej z nimi Ni<strong>et</strong>olerancji) au sein dela Chancellerie du Premier ministre. Il rassemble desreprés<strong>en</strong>tants de plusieurs ministères <strong>et</strong> ses missions<strong>en</strong>globeront des activités visant à m<strong>et</strong>tre un terme auxdiscours de haine. 92Le Déf<strong>en</strong>seur des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>en</strong> Polognea adressé une déclaration générale au Ministre de laJustice <strong>en</strong> juill<strong>et</strong> concernant la mise <strong>en</strong> œuvre de sesori<strong>en</strong>tations <strong>en</strong> matière de prév<strong>en</strong>tion de la viol<strong>en</strong>ceà motivation raciale. 93 <strong>Les</strong> ori<strong>en</strong>tations propos<strong>en</strong>t decréer une base de données compr<strong>en</strong>ant un registre d<strong>et</strong>ous les délits discriminatoires accompagnés d’actes deviol<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> de réaliser des <strong>en</strong>quêtes <strong>et</strong> des recherches,ce qui perm<strong>et</strong>trait d’estimer l’ampleur de la viol<strong>en</strong>ceà motivation raciale. Elles demand<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t deformer les fonctionnaires, <strong>en</strong> particulier la police, <strong>et</strong>d’organiser des activités de s<strong>en</strong>sibilisation. Le Déf<strong>en</strong>seurdes <strong>droits</strong> de l’homme a insisté sur l’obligation de l’Étatde fournir une protection contre la viol<strong>en</strong>ce à toutes92 Pologne, Ministre de l’Administration <strong>et</strong> de la Numérisation,Protokół z 35. posiedz<strong>en</strong>ia Komisji Wspólnej Rządui Mniejszości Narodowych, 26 novembre <strong>2012</strong>.93 Pologne, Déf<strong>en</strong>seur des <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>), p. 81.295


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>les personnes, quelle que soit leur race, leur origine<strong>et</strong>hnique ou leur nationalité. Le Ministre de la Justicea confirmé que ce domaine revêt un intérêt particulier. 94Le 8 juin, la Cour suprême de Finlande a r<strong>en</strong>du unjugem<strong>en</strong>t dans une affaire importante relative auxlimites de la liberté d’expression. La cour a jugé qu’undéputé finlandais était coupable d’incitation à la hainecontre un groupe <strong>et</strong>hnique car, dans les articles deson blogue, il avait comparé l’Islam à la pédophilie <strong>et</strong>avait insinué que les immigrants v<strong>en</strong>ant de Somalieétai<strong>en</strong>t prédisposés à voler <strong>et</strong> à vivre aux dép<strong>en</strong>s dela sécurité sociale. La cour a souligné que le discoursde haine ne relève pas de la liberté d’expression, quiest protégée. Elle a ordonné au député, qui présidaitle Comité d’administration du Parlem<strong>en</strong>t qui traitedes questions d’immigration, de payer une am<strong>en</strong>de<strong>et</strong> de supprimer les articles incriminés du blogue. 95 Lejugem<strong>en</strong>t a suscité un débat virul<strong>en</strong>t sur la question desavoir si un parlem<strong>en</strong>taire condamné pour discours dehaine constituait un choix conv<strong>en</strong>able pour présider lecomité. Le parlem<strong>en</strong>taire a finalem<strong>en</strong>t démissionné desa fonction de présid<strong>en</strong>t.En vertu de la Décision-cadre 2008/913/JAI du Conseil du28 novembre 2008 sur la lutte contre certaines formes<strong>et</strong> manifestations de racisme <strong>et</strong> de xénophobie aumoy<strong>en</strong> du droit pénal, les États membres de l’UE doiv<strong>en</strong>tpr<strong>en</strong>dre les mesures nécessaires pour se conformerà ses dispositions avant le 28 novembre 2013. D’icilà, le Conseil de l’Union europé<strong>en</strong>ne aura révisé ladécision-cadre <strong>et</strong> évalué dans quelle mesure les Étatsmembres l’ont respectée.PerspectivesL’année <strong>2012</strong> a été marquée par l’adoption de ladirective victimes de l’UE (Mesure A de la Feuille deroute visant à r<strong>en</strong>forcer les <strong>droits</strong> <strong>et</strong> la protection desvictimes, <strong>en</strong> particulier dans le cadre de procédurespénales). L’année prochaine sera marquée par l’adoptionde recommandations de mesures concrètes <strong>et</strong> debonnes pratiques <strong>en</strong> vue de la mise <strong>en</strong> œuvre effectivede la directive. Ces recommandations devrai<strong>en</strong>t fournirdes ori<strong>en</strong>tations aux États membres <strong>et</strong> s’inspirer despratiques existantes dans le domaine de l’assistance<strong>et</strong> de la protection des victimes (Mesure B).Au cours du second semestre de 2013, le Conseil del’Union europé<strong>en</strong>ne devrait adopter un règlem<strong>en</strong>t surla reconnaissance mutuelle des mesures de protectionprises <strong>en</strong> matière civile à la demande de la personne<strong>en</strong> danger. C<strong>et</strong>te mesure complétera la décision deprotection europé<strong>en</strong>ne relative aux affaires pénales.Le règlem<strong>en</strong>t doit <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> vigueur ultérieurem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> 2013 <strong>et</strong> sera applicable à partir du 11 janvier 2015. 9694 Pologne, Ministère de la Justice (<strong>2012</strong>).95 Finlande, Cour suprême, KKO:<strong>2012</strong>:58 (R2010/1101),8 Juin <strong>2012</strong>.96 Pour plus d’informations, voir : www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/fr/jha/135891.pdf.296


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Instrum<strong>en</strong>ts des <strong>droits</strong>de l’homme<strong>Les</strong> États membres de l’UE <strong>et</strong>leurs obligations internationalesInstrum<strong>en</strong>ts des <strong>droits</strong>de l’homme


10 LES ÉTATS MEMBRES DE L’UNION EUROPÉENNEET LEURS OBLIGATIONS INTERNATIONALES ..................... 30310.1. Le paysage des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> ................... 30310.2. Acceptation des conv<strong>en</strong>tions <strong>et</strong>des protocoles du Conseil de l’Europe ................... 30610.2.1. Droits économiques <strong>et</strong> sociaux :normes <strong>et</strong> conformité ................................. 31110.2.2. Droits civils <strong>et</strong> politiques :cas <strong>et</strong> conformité ........................................ 31110.3. Acceptation des conv<strong>en</strong>tions<strong>et</strong> protocoles de l’ONU ............................................. 31710.4. Obligations de suivi : niveau international ............. 31910.4.1. Exam<strong>en</strong> périodique universel (EPU) .......... 31910.4.2. Organes des traités ..................................... 31910.4.3. Procédures spéciales de l’ONU .................. 32410.5. Obligations de suivi au niveau national :les institutions nationales de déf<strong>en</strong>sedes <strong>droits</strong> de l’homme ............................................ 32510.5.1. Accréditation <strong>et</strong> coopérationinternationale ............................................. 32610.5.2. Désignation <strong>en</strong> tant que mécanismesnationaux de mise <strong>en</strong> œuvre ..................... 327Perspectives ....................................................................... 328


10<strong>Les</strong> États membres del’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leursobligations internationalesL’Union europé<strong>en</strong>ne (UE) <strong>et</strong> ses États membres œuvr<strong>en</strong>t dans un cadre de plus <strong>en</strong> plus intégré de normesinternationales <strong>et</strong> de mécanismes de suivi <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> de l’homme. L’année <strong>2012</strong> a été marquée par desétapes importantes pour les obligations liées à ce cadre, les États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> la Croatieétant dev<strong>en</strong>us parties à près de 30 traités <strong>et</strong> protocoles internationaux ayant une pertin<strong>en</strong>ce directe pour laprotection des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>. <strong>Les</strong> organismes de surveillance europé<strong>en</strong>s ou internationaux ont adopté prèsde 40 rapports sur les efforts déployés par les États membres <strong>et</strong> par la Croatie <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>,<strong>en</strong> reconnaissant les réussites <strong>et</strong> <strong>en</strong> soulignant les défis. <strong>Les</strong> organismes de surveillance ont <strong>en</strong>registré un grandnombre de plaintes. C’est notamm<strong>en</strong>t le cas de la Cour europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme, qui a conclu à desviolations de la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme par les États membres <strong>et</strong> par la Croatie dans486 arrêts. Selon la Cour, la durée des procédures <strong>et</strong> le droit à un procès équitable rest<strong>en</strong>t des points préoccupantsdans plusieurs États membres. Le suivi assuré par les Nations Unies <strong>et</strong> les organisations europé<strong>en</strong>nes doit êtresout<strong>en</strong>u par un suivi fort <strong>et</strong> efficace au niveau national. <strong>Les</strong> Institutions nationales des <strong>droits</strong> de l’homme établiesconformém<strong>en</strong>t aux principes de Paris ont un rôle de souti<strong>en</strong> ess<strong>en</strong>tiel à jouer à c<strong>et</strong> égard.10.1. Le paysage des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>Le paysage des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’UE repose surdes normes, des institutions <strong>et</strong> des procédures allantdu niveau local au niveau international 1 . L’ONU, l’Organisationpour la sécurité <strong>et</strong> la coopération <strong>en</strong> Europe(OSCE), le Conseil de l’Europe <strong>et</strong> l’UE ont mis <strong>en</strong> placeune série d’instrum<strong>en</strong>ts juridiques <strong>et</strong> de mécanismesde surveillance correspondants qui se complèt<strong>en</strong>t <strong>et</strong>interagiss<strong>en</strong>t pour déf<strong>en</strong>dre les <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>à travers l’UE.1 Voir : FRA (<strong>2012</strong>), Donner corps aux <strong>droits</strong> : le paysage des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans l’Union europé<strong>en</strong>ne, Luxembourg,Office des publications de l’Union europé<strong>en</strong>ne.Développem<strong>en</strong>ts clés : Un nouvel instrum<strong>en</strong>t des Nations Unies relatif aux <strong>droits</strong> del’<strong>en</strong>fant est mis <strong>en</strong> place, ouvrant la voie à une forme d’accèsà la justice au niveau supranational. L’avant-dernier État membre de l’UE <strong>et</strong> la Croatie adhèr<strong>en</strong>tau protocole additionnel n° 13 de la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>nedes <strong>droits</strong> de l’homme, qui abolit la peine de mort <strong>en</strong> toutescirconstances. Il ne reste donc qu’un seul État membre ayantsigné mais pas ratifié ce protocole. Cinq des 13 requêtes adressées au Comité europé<strong>en</strong> des<strong>droits</strong> sociaux (CEDS) <strong>en</strong> <strong>2012</strong> éman<strong>en</strong>t d’organisations der<strong>et</strong>raités grecs <strong>et</strong> port<strong>en</strong>t sur des diminutions des r<strong>et</strong>raitesque ces organisations considèr<strong>en</strong>t comme une violation des<strong>droits</strong> sociaux au titre de la Charte sociale europé<strong>en</strong>ne (CSE). La durée des procédures reste un problème majeur à traversl’Europe, comme le montre la jurisprud<strong>en</strong>ce de la Coureuropé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme (CouEDH), au même titre,par exemple, que le droit de recours efficace. Dans l’<strong>en</strong>semble,toutefois, le nombre des arrêts concluant à des violations dansles États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne t<strong>en</strong>d à la baisse. <strong>Les</strong> Institutions nationales des <strong>droits</strong> de l’homme (INDH)jou<strong>en</strong>t un rôle croissant <strong>en</strong> tant qu’organes de surveillance auniveau national dans le cadre des traités des Nations Unies.303


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 10.1 :Acceptation de diverses conv<strong>en</strong>tions du Conseil de l’Europe par les États membres de l’UE<strong>et</strong> par la CroatieAT BE BG CY CZ DE DK EE EL ES FI FR HU IENombre total accepté 19 15 17 23 17 17 18 16 13 19 24 20 18 15CEDH (telle que modifiéepar le Protocole 14)✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CEDH Protocole 1(propriété, éducation, <strong>et</strong>c.)✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CEDH Protocole 4(interdiction de l’emprisonnem<strong>en</strong>t✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓pour d<strong>et</strong>te, <strong>et</strong>c.)CEDH Protocole 6 (peine de mort) ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CEDH Protocole 7 (recours<strong>en</strong> matière pénale)✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CEDH Protocole 12 (discrimination) s s × ✓ s s × s s ✓ ✓ × s sCEDH Protocole 13 (peine de mort) ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CSE originale (1961) ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CSE (révisée <strong>en</strong> 1996) ✓ ✓ ✓ ✓ s s s ✓ s s ✓ ✓ ✓ ✓CSE CCPP ** s ✓ ✓ ✓ ✓ × s × ✓ × ✓ ✓ s ✓CPPTDP ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CPPTDP Protocole additionnel ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ECCVVC ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ s ×ECLSG ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ECLSG Protocole additionnel × s s ✓ × × × ✓ × × ✓ s ✓ ×ECPT ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CELRM ✓ × × ✓ ✓ ✓ ✓ × × ✓ ✓ s ✓ ×FCNM ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ × ✓ ✓CEEDE ✓ × × ✓ ✓ ✓ × × ✓ s ✓ ✓ s s« Conv<strong>en</strong>tion d’Oviedo » × × ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ×Conv<strong>en</strong>tion sur la cybercriminalité ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ sConv<strong>en</strong>tion sur la cybercriminalitéProtocole additionnels s × ✓ × ✓ ✓ s s × ✓ ✓ × ×CLTEH ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ s s ✓ ✓ ✓ s ✓CSEC ✓ s ✓ s × s ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ s sCADP × s × × × × × s × × s × ✓ ׫ Conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul » *** s s × × × s × × s s s s × ×Notes : * Tous les États membres de l’UE sont des États parties à la CSE de 1961.** L’article D de la CSE de 1996 dispose que la procédure des réclamations collectives est applicable aux dispositions de la versionrévisée de 1996 de la CSE pour les États qui ont ratifié le Protocole additionnel de la CSE concernant le système de réclamationscollectives. Selon c<strong>et</strong> article, les États parties peuv<strong>en</strong>t aussi accepter la procédure de réclamations collectives à tout mom<strong>en</strong>t,sans être officiellem<strong>en</strong>t partie au CCPP de la CSE ; la Bulgarie <strong>et</strong> la Slovénie ont fait usage de c<strong>et</strong>te possibilité.*** La « Conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul » a été adoptée <strong>en</strong> 2011.<strong>Les</strong> acronymes ont la signification suivante :CEDH (telle que modifiéepar le Protocole 14)Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme (Conv<strong>en</strong>tion pour la sauvegarde des <strong>droits</strong> del’homme <strong>et</strong> des libertés fondam<strong>en</strong>tales)CSE (révisée <strong>en</strong> 1996)** Charte sociale europé<strong>en</strong>ne (révisée <strong>en</strong> 1996)CSE CCPPCPPTDP (1981)CPPTDP Protocole additionnelECCVVCECPTCELRMCEEDEECLSGProcédure de traitem<strong>en</strong>t des réclamations collectives de la CSEConv<strong>en</strong>tion pour la protection des personnes à l’égard du traitem<strong>en</strong>t automatisé des donnéesà caractère personnel. L’UE pourra adhérer à la CPPTDP, <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant des déclarationsadditionnelles d’États membres du Conseil de l’Europe.Protocole additionnel à la CPPTDP, concernant les autorités de contrôle <strong>et</strong> les fluxtransfrontières de donnéesConv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne relative au dédommagem<strong>en</strong>t des victimes d’infractions viol<strong>en</strong>tesConv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne pour la prév<strong>en</strong>tion de la torture <strong>et</strong> des peines ou traitem<strong>en</strong>tsinhumains ou dégradantsCharte europé<strong>en</strong>ne des langues régionales <strong>et</strong> minoritairesConv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne sur l’exercice des <strong>droits</strong> des <strong>en</strong>fantsCharte europé<strong>en</strong>ne de l’autonomie locale304


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesTableau 10.1 : (suite)IT LT LU LV MT NL PL PT RO SE SI SK UK HR Nombre total accepté sur16 18 16 17 15 21 14 20 20 19 19 18 13 22 27 États membres <strong>et</strong> la Croatie✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ 26✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ 25s × ✓ s × ✓ × s ✓ × ✓ s × ✓ 8✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 27✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ s ✓ ✓ ✓ 23✓ ✓ s s ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s s 18✓ × × × × ✓ × ✓ × ✓ s s × ✓ 13✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28s ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ s ✓ 21× s ✓ × × ✓ × ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ 18✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28× ✓ × × × ✓ × × × ✓ ✓ × s × 8✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28s × ✓ × s ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 17✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 24✓ × s ✓ s × ✓ s × s ✓ s × ✓ 12s ✓ s ✓ × s s ✓ ✓ s ✓ ✓ × ✓ 17✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ 22s ✓ s ✓ s ✓ s ✓ ✓ s ✓ × × ✓ 12✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 24s s ✓ × ✓ ✓ s ✓ ✓ s s s s ✓ 13× ✓ × × × × × × × ✓ s × × × 3s × s × s s s s × s s s s × 0Source :ECLSG Protocole additionnelFCNMProtocole additionnel à la Charteeuropé<strong>en</strong>ne de l’autonomie localeConv<strong>en</strong>tion-cadre pour la protection desminorités nationales« Conv<strong>en</strong>tion d’Oviedo » Conv<strong>en</strong>tion sur les <strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> labiomédecineConv<strong>en</strong>tion sur la cybercriminalitéConv<strong>en</strong>tion sur la cybercriminalitéProtocole additionnelCLTEHCSECCADPConv<strong>en</strong>tion sur la cybercriminalitéProtocole additionnel à la Conv<strong>en</strong>tion surla cybercriminalité relatif à l’incriminationd’actes de natureraciste <strong>et</strong> xénophobe commis par le biaisde systèmes informatiquesConv<strong>en</strong>tion sur la lutte contre la traite desêtres humainsConv<strong>en</strong>tion sur la protection des <strong>en</strong>fantscontre l’exploitation sexuelle <strong>et</strong> les abussexuelsConv<strong>en</strong>tion sur l’accès aux docum<strong>en</strong>tspublics« Conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul » Conv<strong>en</strong>tion sur la prév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la luttecontre la viol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes <strong>et</strong>la viol<strong>en</strong>ce domestiqueFRA, <strong>2012</strong> ; données extraites du site intern<strong>et</strong> du Conseil de l’Europe « Traitésdu Conseil de l’Europe », disponible à : http://conv<strong>en</strong>tions.coe.int/?pg=/treaty/default_<strong>en</strong>.asp&nd=&lg=fr✓ = État partie/applicables= signé× = non signé Acceptation élevée (20 <strong>et</strong> plus) Acceptation moy<strong>en</strong>ne (16-19) Acceptation faible (15 <strong>et</strong> moins)305


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Pratique <strong>en</strong>courageanteVisualiser les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> matièrede <strong>droits</strong> de l’homme – nouvelleapplication pour les <strong>droits</strong> de l’hommeUne application lancée <strong>en</strong> <strong>2012</strong> proposeune cartographie mondiale des indicateurs<strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>, des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>en</strong> pratique <strong>et</strong>des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts législatifs par pays dans un formataccessible <strong>et</strong> clair. L’Institut pour la démocratie <strong>et</strong>le règlem<strong>en</strong>t des conflits (Institute for Democracy& Conflict Resolution) de l’Université d’Essex, auRoyaume-Uni, <strong>en</strong> a développé le concept <strong>et</strong> recueilliles données. Le Conseil pour la recherche économique<strong>et</strong> sociale (Economic and Social Research Council) <strong>et</strong>le groupe Mackman ont apporté un financem<strong>en</strong>tadditionnel. C<strong>et</strong>te application propose des donnéespar pays à l’échelle mondiale sur des questionstelles que la migration, <strong>et</strong> des indicateurs, y compris<strong>en</strong> matière de démocratie institutionnalisée, outreles <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts formels <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> del’homme comme les conv<strong>en</strong>tions, ainsi que desdonnées extraites des index <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> del’homme, par exemple <strong>en</strong> ce qui concerne les <strong>droits</strong>politiques des femmes.<strong>et</strong> la Croatie, seule la Pologne n’a pas <strong>en</strong>core ratifié ceprotocole.Plusieurs États membres de l’UE ont adhéré à différ<strong>en</strong>tsinstrum<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tiels du Conseil de l’Europe <strong>en</strong> <strong>2012</strong>(voir le Tableau 10.1, qui prés<strong>en</strong>te un code tricolore, lesteintes plus sombres indiquant un nombre plus élevé deconv<strong>en</strong>tions adoptées ; voir égalem<strong>en</strong>t la Figure 10.4) :la Belgique, l’Italie, Malte, les Pays-Bas, la Pologne<strong>et</strong> le Royaume-Uni ont signé la Conv<strong>en</strong>tion sur laprév<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> la lutte contre la viol<strong>en</strong>ce à l’égarddes femmes <strong>et</strong> la viol<strong>en</strong>ce domestique, aussi appelée« Conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul » ;la Lituanie a adopté la Conv<strong>en</strong>tion sur l’accès auxdocum<strong>en</strong>ts publics ;le Portugal a ratifié la Conv<strong>en</strong>tion sur la protectiondes <strong>en</strong>fants contre l’exploitation sexuelle <strong>et</strong> lesabus sexuels ;l’Allemagne, Chypre, la Finlande <strong>et</strong> la Lituanie ontratifié la Conv<strong>en</strong>tion sur la lutte contre la traite desêtres humains ;l’Autriche, la Belgique <strong>et</strong> la France ont ratifié laConv<strong>en</strong>tion sur la cybercriminalité ;Chypre, l’Estonie, la Finlande, la Hongrie <strong>et</strong> la Lituanieont ratifié le protocole additionnel à la Charteeuropé<strong>en</strong>ne de l’autonomie locale, <strong>et</strong> la Bulgarie l’asigné ;Source : www.humanrightsatlas.org/10.2. Acceptation desconv<strong>en</strong>tions <strong>et</strong>des protocoles duConseil de l’EuropePlusieurs développem<strong>en</strong>ts significatifs importants sontsurv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> <strong>2012</strong> dans le contexte des conv<strong>en</strong>tions <strong>et</strong>protocoles du Conseil de l’Europe, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t la ratificationpar la L<strong>et</strong>tonie du protocole additionnel n° 13à la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme(CEDH) relatif à l’abolition de la peine de mort <strong>en</strong>toutes circonstances 2 . Parmi les États membres de l’UE2 L’article 3 de ce protocole interdit toute réserve par rapportà ses dispositions.la Finlande a ratifié le protocole additionnel à laConv<strong>en</strong>tion pour la protection des personnesà l’égard du traitem<strong>en</strong>t automatisé des donnéesà caractère personnel, concernant les autorités decontrôle <strong>et</strong> les flux transfrontières de données ;la Belgique a ratifié le protocole additionnel n° 7 àla CEDH concernant le droit de recours <strong>en</strong> matièrepénale, <strong>et</strong>c.l’Estonie a déclaré qu’elle se considérait liée parune série d’articles additionnels à la Charte socialeeuropé<strong>en</strong>ne (CSE) ;la République tchèque a ratifié le protocole additionnelà la CSE relatif aux réclamations collectives.Le Conseil de l’Europe a par ailleurs publié <strong>en</strong> <strong>2012</strong>un certain nombre de rapports de suivi sur les Étatsmembres de l’UE (voir le Tableau 10.2). Ces rapportsconti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de nombreuses informations sur des questionstelles que le racisme, les <strong>droits</strong> des minorités <strong>et</strong> lesproblèmes avec les c<strong>en</strong>tres d’incarcération, les prisons<strong>et</strong> les autres lieux de dét<strong>en</strong>tion forcée.306


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesTableau 10.2 :Vue d’<strong>en</strong>semble des rapports de suivi publiés <strong>en</strong> <strong>2012</strong> dans le cadre des procédures de suivi duConseil de l’Europe, par État membre de l’UE <strong>et</strong> pour la CroatieNotes :ATBEECPT CAHLR FCNM ECRI✓BG ✓ ✓CYCZDEDKEEELESFIFRHUIEITLTLULVMT✓✓NL ✓ ✓PLPTRO✓SE ✓ ✓SISKUKHRTotal 5 2 6 6✓✓✓✓✓ = Rapports de suivi publiés <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Ce tableau prés<strong>en</strong>te une vue d’<strong>en</strong>semble des rapports de suivi publiés <strong>en</strong> <strong>2012</strong> dans le cadre des procédures de suivi duConseil de l’Europe <strong>et</strong> ne ti<strong>en</strong>t pas compte des dates de visite dans les pays. Seuls les rapports disponibles sur le siteintern<strong>et</strong> du Conseil de l’Europe sont repris.<strong>Les</strong> acronymes ont la signification suivante :ECPT Comité europé<strong>en</strong> pour la prév<strong>en</strong>tion de la torture <strong>et</strong> des peines ou traitem<strong>en</strong>ts inhumains ou dégradantsCAHLR Comité d’experts sur les langues régionales <strong>et</strong> minoritairesFCNM Comité consultatif concernant les questions des minorités nationalesECRI Commission europé<strong>en</strong>ne contre le racisme <strong>et</strong> l’intoléranceSource : FRA, <strong>2012</strong> ; données extraites de : Organes du Conseil de l’Europe – www.cpt.coe.int/<strong>en</strong>/states.htm,www.coe.int/t/dg4/education/minlang/Report/default_fr.asp,www.coe.int/t/dghl/monitoring/minorities/3_FCNMdocs/Table_fr.asp,www.coe.int/t/dghl/monitoring/ecri/activities/countrybycountry_fr.asp✓✓✓✓✓307


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 10.3 :Acceptation des dispositions de la CSE par État membre de l’UE <strong>et</strong> par la CroatieCharte sociale europé<strong>en</strong>ne (révisée)Article AT BE BG CY EE FI FR HU IENombre total accepté 15 24 17 15 23 26 31 18 28Droit au travail 1 ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓Droit à des conditions de travail équitables 2 p/a ✓ p/a p/a p/a ✓ ✓ ✓ ✓Droit à la sécurité <strong>et</strong> à l’hygiène dans le travail 3 ✓ ✓ ✓ p/a p/a p/a ✓ ✓ ✓Droit à une rémunération équitable 4 p/a ✓ p/a p/a p/a p/a ✓ × ✓Droit syndical 5 ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓Droit de négociation collective 6 p/a ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓Droit des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> desadolesc<strong>en</strong>ts à la protectionDroit des travailleuses à la protection<strong>en</strong> cas de maternité7 p/a ✓ ✓ p/a p/a p/a ✓ ✓ ✓8 p/a ✓ ✓ p/a ✓ p/a ✓ ✓ p/aDroit à l’ori<strong>en</strong>tation professionnelle 9 ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓Droit à la formation professionnelle 10 ✓ ✓ × ✓ p/a ✓ ✓ ✓ ✓Droit à la protection de la santé 11 ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓Droit à la sécurité sociale 12 ✓ ✓ p/a ✓ ✓ ✓ ✓ p/a ✓Droit à l’assistance sociale <strong>et</strong> médicale 13 ✓ ✓ p/a p/a ✓ ✓ ✓ ✓ ✓Droit au bénéfice des services sociaux 14 ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓Droits des personnes handicapées 15 ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓Droit de la famille à une protection 16 ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓Droit des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> des adolesc<strong>en</strong>tsà une protectionDroit à l’exercice d’une activité lucrativesur le territoire des autres partiesDroit des travailleurs migrants à laprotection <strong>et</strong> à l’assistance17 ✓ ✓ p/a × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓18 p/a ✓ p/a p/a p/a ✓ ✓ × ✓19 p/a p/a × ✓ ✓ p/a ✓ × ✓Non-discrimination fondée sur le sexe 20 ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓Droit à l’information <strong>et</strong> à la consultation 21 × ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ×Droit de pr<strong>en</strong>dre part à la détermination <strong>et</strong>à l’amélioration des conditions de travailDroit des personnes âgées àune protection sociale22 × ✓ ✓ p/a ✓ ✓ ✓ ✓ ✓23 × × × × × ✓ ✓ × ✓Droit à la protection <strong>en</strong> cas de lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t 24 × × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓Droit à la protection <strong>en</strong> casd’insolvabilité de l’employeur25 ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓Droit à la dignité au travail 26 p/a p/a ✓ × ✓ ✓ ✓ × ✓Droit des travailleurs ayant desresponsabilités familialesDroit des représ<strong>en</strong>tants destravailleurs à la protectionDroit à la consultation dans les procéduresde lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts collectifsDroit à la protection contre lapauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> l’exclusion sociale27 p/a × p/a p/a ✓ ✓ ✓ × ✓28 ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓29 × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓30 × ✓ × × ✓ ✓ ✓ × ✓Droit au logem<strong>en</strong>t 31 × × × × × ✓ ✓ × ×Note :L’acceptation couvre à la fois le fait d’être un État partie <strong>et</strong> l’acceptation de dispositions supplém<strong>en</strong>taires de contrôle.« Partiellem<strong>en</strong>t adopté » signifie que tous les paragraphes de l’article n’ont pas été acceptés.Source : FRA, <strong>2012</strong>; données extraites du site du Conseil de l’Europe « Charte sociale europé<strong>en</strong>ne – Tableau de dispositionsacceptées », disponible à : www.coe.int/t/dghl/monitoring/socialcharter/pres<strong>en</strong>tation/provisionsindex_FR.asp?308


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesTableau 10.3 : (suite)IT LT MT NL PT RO SK SI SE CZ DK DE EL LV LU PL ES UK HR30 24 21 30 31 17 25 29 23 11 18 15 21 10 16 11 23 14 15✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓✓ ✓ p/a ✓ ✓ p/a ✓ ✓ p/a ✓ p/a ✓ ✓ × ✓ p/a ✓ p/a ✓✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a ✓ ✓ p/a ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ×✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a p/a p/a p/a ✓ × p/a p/a ✓ p/a ×✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ p/a p/a ✓ ✓ ✓✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a ✓ × p/a ✓ × ✓ p/a ✓ p/a ✓✓ ✓ p/a ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a p/a p/a p/a ✓ ✓ p/a ✓ ✓ p/a ✓✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ × ✓ p/a ✓ × ✓ p/a ✓ ✓ ×✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓✓ p/a p/a ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ p/a ×✓ p/a ✓ ✓ ✓ p/a p/a p/a ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a ✓ ✓ ✓✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a ✓ ✓ ✓✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a p/a ✓ ✓ p/a ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ×✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓✓ p/a p/a ✓ ✓ p/a p/a p/a ✓ p/a ✓ ✓ ✓ × ✓ p/a ✓ ✓ ×✓ p/a × p/a ✓ p/a p/a ✓ ✓ p/a × ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ×✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a ✓ × ✓ × × × ✓ × ✓✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ p/a ✓ × ✓ × × × ✓ × ✓✓ ✓ × ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ p/a ✓ × ✓ × × × ✓ × ✓✓ × ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ p/a ✓ × ✓ × × × ✓ × ×✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ×× ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓✓ ✓ p/a ✓ ✓ p/a p/a ✓ ✓✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ×✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓✓ × × ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓✓ p/a × ✓ ✓ × × ✓ ✓✓ = adoptép/a = partiellem<strong>en</strong>t adopté× = non adopté309


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 10.4 :Conformité des législations <strong>et</strong> des pratiques nationales avec les dispositions de la CSEpar État membre de l’UE <strong>et</strong> pour la CroatieNombre de total de dispositionsde la CSE examinées*Nombre total de conclusionsde conformitéNombre total de conclusionsde non-conformité1 - Conformité1 - Non-conformité9 - Conformité9 - Non-conformité10 - Conformité10 - Non-conformité15 - Conformité15 - Non-conformité18 - Conformité18 - Non-conformité20 - Conformité20 - Non-conformité24 - Conformité24 - Non-conformité25 - Conformité25 - Non-conformité1 Protocole additionnel -Conformité1 Protocole additionnel -Non-conformitéPourc<strong>en</strong>tage (nonconformitédu nombr<strong>et</strong>otal des dispositionsde la CSE examinées)AT 14 7 3 2 1 2 2 3 21BE 19 9 9 2 2 1 2 3 2 3 1 1 1 47BG 8 2 5 1 3 1 1 1 63CY 16 5 6 1 1 1 2 1 2 1 1 1 38CZ 6 2 2 1 1 1 1 33DE 14 11 1 3 1 1 3 2 2 7DK 16 12 2 4 1 3 1 1 1 3 13EE 14 8 3 1 1 1 3 2 1 1 1 21EL 16 6 6 1 2 1 3 1 1 1 2 38ES 16 10 3 1 2 1 2 1 2 3 1 19FI 20 16 2 3 1 3 1 3 4 1 1 1 10FR 20 9 4 3 1 2 1 1 2 1 1 1 20HU**IE 20 6 8 2 1 2 3 2 1 1 1 1 40IT 19 13 4 2 2 1 5 2 2 1 1 1 21LT 18 16 1 3 1 5 3 2 1 1 1 6LU 15 8 4 1 2 1 3 2 3 27LV 5 3 2 2 2 1 40MT 17 7 1 1 3 2 1 1 6NL*** 20 17 2 4 1 5 2 1 3 1 1 1 10PL 10 8 1 2 1 1 2 2 1 10PT 20 12 5 1 2 1 3 1 3 3 1 1 1 25RO 12 3 2 1 1 1 1 1 17SE 19 18 1 4 1 4 1 3 4 1 1 5SI 19 9 4 3 1 1 1 1 2 2 1 1 1 21SK 18 2 14 4 1 3 2 1 2 1 1 1 78UK 15 10 3 3 1 3 1 2 1 2 20HR 6 2 4 1 3 1 1 67Total : 412Notes : Le bleu foncé indique une non-conformité dans 15 % ou moins des « situations » ;le bleu moy<strong>en</strong> indique une non-conformité de 15 % à 25 % ; le bleu clair indique un tauxde non-conformité de 25 % ou plus.* La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le nombre total de dispositions de la CSE examinées <strong>et</strong> le nombrede dispositions avec lesquelles les États membres sont ou non <strong>en</strong> conformité est dueà l’incapacité du CEDS d’arriver à une conclusion concernant certaines « situations »<strong>en</strong> l’att<strong>en</strong>te d’informations supplém<strong>en</strong>taires à fournir par le gouvernem<strong>en</strong>t de l’Étatmembre concerné. Une « situation » fait référ<strong>en</strong>ce à une disposition spécifique d’unarticle (par exemple paragraphe 2 de l’article 18).** La Hongrie n’a pas prés<strong>en</strong>té de rapport, <strong>et</strong> le CEDS n’a donc pas pu adopterde conclusions.*** Seule la partie europé<strong>en</strong>ne du Royaume des Pays-Bas (composé des Pays-Bas,des Antilles néerlandaises <strong>et</strong> d’Aruba) est prise <strong>en</strong> considération.Source : Conseil de l’Europe, Conclusions du Comité europé<strong>en</strong> des <strong>droits</strong> sociaux, <strong>2012</strong> moins de 15 % <strong>en</strong>tre 15 <strong>et</strong> 25 % plus de 25 %310


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationales10.2.1. Droits économiques <strong>et</strong> sociaux :normes <strong>et</strong> conformitéLa CSE, qui garantit les <strong>droits</strong> sociaux économiques,a connu divers développem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. Tous les Étatsmembres de l’UE ainsi que la Croatie compt<strong>en</strong>t parmi lesparties à la CSE originale de 1961 (CSE originale (1961)), <strong>et</strong>18 États membres de l’UE ont ratifié la CSE de 1996 (voirle Tableau 10.1).Treize États membres de l’UE ainsi que la Croatie sont liéspar le protocole additionnel de 1995 à la CSE prévoyantun système de réclamations collectives (Protocole sur laprocédure de réclamation collective, Collective ComplaintProcedure Protocol, CCPP) <strong>et</strong> cinq autres ont signé c<strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>t(voir le Tableau 10.1). La Finlande est dev<strong>en</strong>ue le seulÉtat membre de l’UE à avoir accepté le 4 avril <strong>2012</strong>, outre leCCPP proprem<strong>en</strong>t dit, la soumission de réclamations collectives(article 2 du CCPP) émanant non seulem<strong>en</strong>t d’ONG <strong>et</strong>de syndicats internationaux (comme l’impose l’article 1 duCCPP), mais aussi d’organisations non gouvernem<strong>en</strong>talesnationales – une possibilité prévue par l’article 2 du CCPP 3 .<strong>Les</strong> requêtes introduites auprès du CEDS au titre du CCPPsont importantes pour compr<strong>en</strong>dre les problèmes actuelsdans le domaine des <strong>droits</strong> économiques <strong>et</strong> sociaux. Surles 12 actions int<strong>en</strong>tées <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, cinq émanai<strong>en</strong>t d’organisationsde r<strong>et</strong>raités grecs <strong>et</strong> portai<strong>en</strong>t sur des diminutionsdes r<strong>et</strong>raites que ces organisations considèr<strong>en</strong>t commeune violation des <strong>droits</strong> sociaux au titre de la Chartesociale europé<strong>en</strong>ne (CSE). Dans ces cinq dossiers, le CEDSa déclaré ces réclamations recevables dans la mesure oùelles se réfèr<strong>en</strong>t à l’article 12 de la CSE relative au droit à lasécurité sociale. L’issue de ces requêtes n’était pas <strong>en</strong>coreconnue au mom<strong>en</strong>t de la publication du prés<strong>en</strong>t rapportannuel 4 . Voir égalem<strong>en</strong>t la section Focus du rapport.Afin de garantir le respect des dispositions de la CSEde 1961, de la CSE de 1996, <strong>et</strong> du protocole additionnelde 1998 qui élargit les <strong>droits</strong> de la CSE de 1961 pour inclure,par exemple, le droit des personnes âgées à la protectionsociale, le CEDS assure le suivi de la mise <strong>en</strong> œuvredu traité par les États parties selon un cycle de quatreans. Pour perm<strong>et</strong>tre le suivi de toutes les dispositions aucours de ce cycle, ces dispositions sont divisées <strong>en</strong> quatregroupes thématiques, de sorte que chaque État prés<strong>en</strong>techaque année un compte-r<strong>en</strong>du sur les quatre groupes.En <strong>2012</strong>, c<strong>et</strong> exam<strong>en</strong> était axé sur l’emploi, la formation <strong>et</strong>l’égalité des chances <strong>en</strong> rapport avec les articles 1, 9, 10,15, 18, 20, 24 <strong>et</strong> 25 de la CSE <strong>et</strong> l’article 1 du protocole additionnelde 1988 (voir le Tableau 10.3 pour le cont<strong>en</strong>u de cesdispositions). En <strong>2012</strong>, le CEDS a examiné l’application de3 Pour plus d’informations concernant la CSE, voir :www.coe.int/t/dghl/monitoring/socialcharter/Pres<strong>en</strong>tation/Overview_fr.asp.4 Une liste de toutes les réclamations <strong>et</strong> les docum<strong>en</strong>tscorrespondants sont disponibles à : www.coe.int/t/dghl/monitoring/socialcharter/Complaints/Complaints_fr.asp.la CSE de 1961 par la Croatie <strong>et</strong> 11 États membres de l’UE :l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, l’Espagne, la Grèce,la L<strong>et</strong>tonie, le Luxembourg, la Pologne, la Républiqu<strong>et</strong>chèque, le Royaume-Uni <strong>et</strong> la Slovaquie. Au cours dela même période, le CEDS a égalem<strong>en</strong>t examiné l’applicationde la CSE de 1996 par 15 États membres de l’UE :la Belgique, la Bulgarie, Chypre, l’Estonie, la Finlande, laFrance, l’Irlande, l’Italie, la Lituanie, Malte, les Pays-Bas,le Portugal, la Roumanie, la Slovénie <strong>et</strong> la Suède. Pour ladeuxième année consécutive, la Hongrie n’a pas prés<strong>en</strong>téde rapport dans les délais <strong>et</strong> a informé le CEDS qu’elle nele prés<strong>en</strong>terait qu’au premier semestre 2013.Sur les dispositions examinées <strong>en</strong> relation avec chacun desÉtats parties (le nombre des dispositions varie <strong>en</strong> fonctiondu nombre de dispositions adoptées), le CEDS a conclu à une« non-conformité » <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne dans 25 % des cas pour les26 États membres de l’UE (hors Hongrie) <strong>et</strong> la Croatie. Cepourc<strong>en</strong>tage est proche des 27 % de l’année précéd<strong>en</strong>te. LeTableau 10.4 indique le nombre de dispositions examinéesainsi que le nombre <strong>et</strong> le taux de conformité des législations<strong>et</strong> pratiques nationales aux dispositions de la CSE pour lesÉtats membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatie. Il prés<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>tun code tricolore, le niveau le plus clair indiquant un pourc<strong>en</strong>tageélevé de conclusions de « non-conformité ».Le Tableau 10.5 donne un exemple thématique spécifique,prés<strong>en</strong>tant les conclusions du CEDS sur la conformité dela législation des États membres de l’UE avec les dispositionsde la CSE relatives à l’éducation <strong>et</strong> à la formationprofessionnelle des personnes handicapées (article 15,paragraphe 1), à l’emploi des personnes handicapées(article 15, paragraphe 2), <strong>et</strong> à l’intégration sociale <strong>et</strong> laparticipation des personnes handicapées à la vie de la communauté(article 15, paragraphe 3) pour la période 2007à 2011 (conclusions publiées <strong>en</strong> <strong>2012</strong>). D’autres informations<strong>et</strong> statistiques relatives aux personnes handicapéessont prés<strong>en</strong>tées plus loin dans le prés<strong>en</strong>t chapitre, <strong>en</strong>ce compris des données communiquées au niveau del’ONU concernant la Conv<strong>en</strong>tion relative aux <strong>droits</strong> despersonnes handicapées (CRPD).10.2.2. Droits civils <strong>et</strong> politiques :cas <strong>et</strong> conformité<strong>Les</strong> statistiques annuelles actuelles de la CouEDHindiqu<strong>en</strong>t que la Cour a prononcé 648 arrêts <strong>en</strong> <strong>2012</strong>,dont 486 concluant à des violations, dans des actionsint<strong>en</strong>tées contre les 27 États membres de l’UE <strong>et</strong> laCroatie. Comme le montre le Tableau 10.6, les actionsint<strong>en</strong>tées devant la CouEDH portai<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t surla durée des procédures (151 arrêts), le droit à la liberté<strong>et</strong> à la sûr<strong>et</strong>é (80), le droit à un recours efficace (74), <strong>et</strong>les traitem<strong>en</strong>ts inhumains ou dégradants (71). La t<strong>en</strong>danceà la baisse du nombre des arrêts concluant à uneviolation par les États membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatie s’estpoursuivie <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, avec 486 condamnations contre 509(+23 Croatie) <strong>en</strong> 2011. En <strong>2012</strong>, la CouEDH a prononcén<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t moins d’arrêts contre les États membres <strong>et</strong>311


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 10.5 : Conclusions du CEDS concernant la conformité des législations nationales avec l’article 15,paragraphes 1, 2 <strong>et</strong> 3 de la CSE, par État membre de l’UE plus la CroatieÉducation <strong>et</strong> formation professionnellepour les personnes handicapéesEmploi des personneshandicapéesAT Report Report Sans obj<strong>et</strong>BE Non-conformité : il n’est pas démontré que les Non-conformité : il n’est pas démontré que Reportpersonnes handicapées ont la garantie d’undroit effectif à une éducation <strong>et</strong> une formationdans le système général.les personnes handicapées ont la garantied’un accès égal <strong>en</strong> matière d’emploi.BG Sans obj<strong>et</strong> Sans obj<strong>et</strong> Sans obj<strong>et</strong>CY Report Non-conformité : il n’est pas démontréque les personnes handicapées ont lagarantie d’une protection efficace contreles discriminations <strong>en</strong> matière d’emploi.Intégration <strong>et</strong> participationdes personnes handicapéesà la vie de la communautéNon-conformité : il n’est pas démontréque les personnes handicapées bénéfici<strong>en</strong>td’une protection efficace contreles discriminations dans les domainesdu logem<strong>en</strong>t, des transports <strong>et</strong> desactivités culturelles <strong>et</strong> de loisirs.CZ Sans obj<strong>et</strong> Report Sans obj<strong>et</strong>DE Conformité Conformité Sans obj<strong>et</strong>DK Non-conformité : il n’existe aucune législation ConformitéSans obj<strong>et</strong>protégeant explicitem<strong>en</strong>t les personnes handicapéescontre les discriminations dans l’éducation.EE Conformité Conformité Non-conformité : il n’existe aucunelégislation anti-discrimination pourprotéger les personnes handicapéescouvrant explicitem<strong>en</strong>t lesdomaines du logem<strong>en</strong>t, des transports,des télécommunications <strong>et</strong>des activités culturelles <strong>et</strong> de loisirs.EL Report Non-conformité : il n’est pas démontré que Sans obj<strong>et</strong>les personnes handicapées ont la garantied’un accès égal <strong>en</strong> matière d’emploi.ES Conformité Conformité Sans obj<strong>et</strong>FI Conformité Conformité ConformitéFR Non-conformité : il n’est pas démontré que les ReportReportpersonnes souffrant d’autisme ont la garantied’un accès égal <strong>en</strong> matière d’éducation(conv<strong>en</strong>tionnel ou dans un cadre spécial).HU Pas de rapport reçu Pas de rapport reçu Sans obj<strong>et</strong>IE Conformité Conformité ReportIT Conformité Report ConformitéLT Conformité Conformité ConformitéLU Non-conformité : il n’est pas démontré que les Non-conformité : il n’est pas démontré que Sans obj<strong>et</strong>personnes handicapées ont la garantie d’un droiteffectif à une éducation <strong>et</strong> une formation dans lesystème général.les personnes handicapées ont la garantied’un accès égal <strong>en</strong> matière d’emploi.LV Sans obj<strong>et</strong> Sans obj<strong>et</strong> Sans obj<strong>et</strong>MT Conformité Report ConformitéNL Conformité Non-conformité : il n’est pas démontré Conformitéque les personnes handicapées ont lagarantie d’un accès égal <strong>en</strong> matièred’emploi.PL Conformité Conformité Sans obj<strong>et</strong>PT Conformité Conformité ConformitéRO Report Conformité Sans obj<strong>et</strong>SE Conformité Conformité ConformitéSISKNon-conformité : il n’est pas démontré que lespersonnes handicapées, <strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier lespersonnes souffrant d’un handicap intellectuel,ont la garantie d’un droit à une éducation <strong>et</strong>une formation dans le système général.Non-conformité : il n’est pas démontré queles personnes handicapées ont la garantied’un droit à une éducation <strong>et</strong> une formationdans le système général.Non-conformité : il n’est pas démontréque les personnes handicapées ont lagarantie d’un accès égal <strong>en</strong> matièred’emploi.Non-conformité : l’exist<strong>en</strong>ce d’une législationanti-discrimination effective n’estpas démontrée ; il n’est pas démontré queles personnes handicapées ont la garantied’un accès égal <strong>en</strong> matière d’emploi.ConformitéSans obj<strong>et</strong>UK Conformité Conformité Sans obj<strong>et</strong>HR Sans obj<strong>et</strong> Sans obj<strong>et</strong> Sans obj<strong>et</strong>Notes :« Sans obj<strong>et</strong> » se réfère aux dispositions qui n’ont pas été acceptées par l’État <strong>en</strong> question. « Report » fait référ<strong>en</strong>ce à descas pour lesquels les conclusions ont été reportées à une date ultérieure.Source : www.coe.int/t/dghl/monitoring/socialcharter/conclusions/conclusionsindex_FR.asp?312


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesTableau 10.6 : Nombre d’arrêts de la CouEDH concluant à une violation <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, par article de la CEDH, <strong>et</strong> nombre d’affaires « importantes » <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te de règlem<strong>en</strong>tfin <strong>2012</strong>, par État membre de l’UE <strong>et</strong> pour la CroatieArticle de la CEDH AT BE BG CY CZ DE DK EE EL ES FI FR HU IE IT LT LU LV MT NL PL PT RO SE SI SK UK HR Sous-totalDroit à la vie – privation de vie 2 4 2 1 1 1 9Abs<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>quête effective 2 7 2 2 3 1 15Interdiction de la torture 3 1 1 2Traitem<strong>en</strong>ts inhumains ou dégradants 3 5 1 1 11 1 3 3 2 1 4 7 24 1 2 2 1 2 71Abs<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>quête effective 3 6 1 1 2 2 2 4 12 1 2 1 34Interdiction de l’esclavage <strong>et</strong> du travail forcé 4 1 1 2Droit à la liberté <strong>et</strong> à la sûr<strong>et</strong>é 5 4 12 3 3 12 1 1 7 4 2 1 13 10 2 1 4 80Droit à un procès équitable 6 1 8 2 1 1 1 3 3 3 2 1 2 1 5 13 1 2 50Durée de la procédure 6 3 1 17 35 1 9 2 16 1 1 2 6 17 10 13 11 1 5 151Défaut d’exécution 6 1 1 1 3Pas de peine sans loi 7 2 1 1 4Droit au respect de la vie privée <strong>et</strong> familiale 8 2 1 14 1 1 1 1 1 1 7 1 1 1 2 8 3 5 1 2 2 2 4 62Liberté de p<strong>en</strong>sée, de consci<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> de religion 9 0Liberté d’expression 10 1 1 1 1 3 2 1 2 4 1 3 20Liberté de réunion <strong>et</strong> d’association 11 3 1 1 5Droit au mariage 12 1 1Droit à un recours effectif 13 1 20 21 2 4 1 1 5 12 3 1 3 74Interdiction de discrimination 14 2 1 1 1 2 3 1 1 12Protection de la propriété P1-1 8 1 1 2 13 1 23 1 7 1 1 59Droit à l’instruction P1-2 0Droit à des élections libres P1-3 1 1 1 3Droit à ne pas être jugé ou puni deux fois P7-4 0Autres articles de la conv<strong>en</strong>tion 3 1 13 4 1 1 6 3 2 7 1 1 9 1 4 1 4 6 1 3 72ViolationsTotalArrêts constatant au moins une violation 10 6 58 10 11 2 52 8 2 19 24 2 36 7 1 10 1 5 56 22 70 4 20 21 10 19 486Règlem<strong>en</strong>ts amiables/Arrêts de rej<strong>et</strong> 1 1 2 1 2Arrêts ne constatant pas de violation 13 3 3 8 1 2 3 2 3 8 1 2 5 1 4 1 2 16 6 8 2 2 13 4 113Autres arrêts** 3 1 3 1 2 1 23 1 2 1 2 1 1 42Nombre d’arrêts* 23 6 64 15 23 1 4 56 10 5 29 26 2 63 12 2 14 3 7 74 23 79 15 22 23 24 23 648Affaires « importantes » <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’exécution*** 19 17 108 8 20 17 6 59 15 11 42 24 3 62 13 3 24 14 9 76 15 88 8 16 14 17 46 754Note : * Certains arrêts concern<strong>en</strong>t deux États membres de l’UE, <strong>et</strong> parfois un troisième pays , une affaire pour chacune des « paires » suivantes : Bosnie <strong>et</strong> Herzégovine, Croatie, Serbie, Slovénie <strong>et</strong>anci<strong>en</strong>ne République yougoslave de Macédoine ; Grèce <strong>et</strong> Allemagne ; Italie <strong>et</strong> Bulgarie ; Monténégro <strong>et</strong> Serbie ; Moldavie <strong>et</strong> Russie ; Saint Marin <strong>et</strong> Italie.** Autres arrêts : juste satisfaction, révision d’arrêts, exceptions préliminaires <strong>et</strong> défaut de compét<strong>en</strong>ce.*** <strong>Les</strong> affaires « importantes » concern<strong>en</strong>t le contrôle de l’exécution <strong>et</strong> sont celles que le Conseil de l’Europe n’a pas id<strong>en</strong>tifiées comme répétitives, mais comme faisant apparaître unproblème structurel ou général dans l’État concerné, dont la solution requiert l’adoption de mesures.Source : Données extraites du Rapport annuel <strong>2012</strong> de la CouEDH, p. 152–153 ; pour les affaires « importantes » <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’exécution, les données sont extraites du docum<strong>en</strong>t « Surveillance del’exécution des arrêts <strong>et</strong> décisions de la Cour europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> de l’homme », Proj<strong>et</strong> de rapport annuel <strong>2012</strong>, Conseil de l’Europe, avril 2013313


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>la Croatie concernant la durée des procédures, le droità un procès équitable <strong>et</strong> la non-exécution.Pour la première fois dans l’histoire de la CouEDH, l<strong>en</strong>ombre d’affaires p<strong>en</strong>dantes a diminué de 16 %, soit128 100 affaires contre 151 600 au début de l’année. L<strong>en</strong>ombre total des requêtes traitées a augm<strong>en</strong>té de 68 %,principalem<strong>en</strong>t à cause des nouvelles méthodes de travailinstaurées par le protocole n° 14 à la CEDH, lesquelles ontpermis d’optimiser le filtrage <strong>et</strong> le traitem<strong>en</strong>t des requêtes.Le Tableau 10.6 prés<strong>en</strong>te une vue d’<strong>en</strong>semble du nombredes arrêts dans lesquels la CouEDH a conclu à une violation<strong>en</strong> <strong>2012</strong>, v<strong>en</strong>tilés par articles de la CEDH <strong>et</strong> pour chaque Étatmembre ainsi que pour la Croatie. Il signale égalem<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>ombre d’affaires « importantes » <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s. Le Conseilde l’Europe considère comme « importantes » les affairesqui ressortiss<strong>en</strong>t à un problème structurel ou généraldans l’État concerné <strong>et</strong> dont la résolution nécessiterades mesures législatives.La CouEDH donne égalem<strong>en</strong>t des informations concernantle nombre des requêtes qu’elle alloue à ses formationsjuridictionnelles internes par population. <strong>Les</strong> requêtesaffectées à une formation juridictionnelle sont cellespour lesquelles la CouEDH a reçu un formulaire remplicorrectem<strong>en</strong>t ainsi que les copies des docum<strong>en</strong>ts pertin<strong>en</strong>ts.La Figure 10.1 montre l’affectation par habitant<strong>et</strong> par État de 2009 à <strong>2012</strong>. De manière générale, l<strong>en</strong>ombre de requêtes par État s’est stabilisé. C<strong>et</strong>te figureFigure 10.1 :Requêtes affectées à une formation juridictionnelle par 10 000 habitants, par État membre de l’UE<strong>et</strong> la CroatieATBEBGCYCZDEDKEEELESFIFRHUIEITLTLULVMTNLPLPTROSESISKUKHR200920102011<strong>2012</strong>0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5Note : <strong>Les</strong> États membres du Conseil de l’Europe avai<strong>en</strong>t une population totale d’<strong>en</strong>viron 822 millions d’habitants au 1 er janvier <strong>2012</strong>.Le nombre moy<strong>en</strong> de requêtes attribuées pour 10 000 habitants était de 0,79 <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. <strong>Les</strong> « requêtes » concern<strong>en</strong>t lesplaintes reçues par la CouEDH, pour lesquelles la cour n’a pas <strong>en</strong>core décidé si elles étai<strong>en</strong>t ou non admissibles.Source :2011 <strong>et</strong> <strong>2012</strong>, site intern<strong>et</strong> du service Eurostat (Population <strong>et</strong> conditions sociales) ou du départem<strong>en</strong>t de statistiques des Nations Unies314


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesFigure 10.2 : Dispositions concernant les <strong>droits</strong> de l’homme les plus fréquemm<strong>en</strong>t violésDurée des procédures (151)35 (EL)17 (BG <strong>et</strong> PT) 16 (IT) 13 (SI)Droit à la liberté <strong>et</strong> à la sûr<strong>et</strong>é (80)13 (PL) 12 (BG <strong>et</strong> EL) 10 (RO) 7 (FR)Droit à un recours effectif (74)21 (EL) 20 (BG) 12 (SI) 5 (PT)Traitem<strong>en</strong>t inhumain ou dégradant (71)24 (RO) 11 (EL) 7 (PL) 5 (BG)Notes :Le bleu le plus foncé indique le nombre le plus élevé de violations de la CEDH, le bleu moy<strong>en</strong> indique un nombremoy<strong>en</strong> d’infractions <strong>et</strong> le bleu clair indique que le nombre d’infractions est faible. Dans le cas du « droit à la liberté <strong>et</strong>à la sûr<strong>et</strong>é », qui est <strong>en</strong> deuxième position des <strong>droits</strong> de l’homme les plus fréquemm<strong>en</strong>t violés, la barre est plus courtecar le nombre d’infractions par État est moins élevé (par exemple 13 pour PL). Lorsque deux États sont m<strong>en</strong>tionnés<strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>thèses, chacun de ces deux États a commis le même nombre d’infractions (par exemple 17 BG <strong>et</strong> 17 PT).Source : CouEDH, Rapport annuel <strong>2012</strong>Figure 10.3 : Nombre d’affaires p<strong>en</strong>dantes devant les formations judiciaires de la CouEDH <strong>en</strong> décembre <strong>2012</strong>,par État membre de l’UE déf<strong>en</strong>deur <strong>et</strong> pour la CroatieATBEBGCYCZDEDKEEELESFIFRHUIEITLTLULVMTNLPLPTROSESISKUKHRNotes :27257407359190188372462171106396535324819611 0781 0621 5391 2322 0131 8492 2183 1063 3083 82814 1880 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 9 000 10 000 11 000 12 000 13 000 14 000 15 000C<strong>et</strong>te figure ne concerne que les 27 États membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatie. Pour les statistiques des 47 États membres duConseil de l’Europe veuillez consulter le Rapport annuel <strong>2012</strong> de la CouEDH. <strong>Les</strong> « affaires » concern<strong>en</strong>t les requêtesjugées admissibles par la CouEDH <strong>et</strong> qui seront de ce fait considérées sur leur bi<strong>en</strong>-fondé.Source : CouEDH, Rapport annuel <strong>2012</strong>8 712315


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>n’inclut pas les requêtes <strong>en</strong> phase pré-judiciaire, avecun dossier incompl<strong>et</strong>.La Figure 10.2 prés<strong>en</strong>te les dispositions de la CEDH les plusfréquemm<strong>en</strong>t violées ainsi que les États membres de l’UE<strong>et</strong> la Croatie prés<strong>en</strong>tant les quatre nombres d’infractionsles plus élevés pour chaque droit.La Figure 10.3 indique le nombre des requêtes p<strong>en</strong>dantesdevant la CouEDH. <strong>Les</strong> États membres del’UE <strong>et</strong> la Croatie représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble 49 212 des128 100 requêtes p<strong>en</strong>dantes fin <strong>2012</strong>, soit <strong>en</strong>viron 38 %.La Bulgarie, l’Italie <strong>et</strong> la Roumanie <strong>et</strong> ont le nombre leplus élevé d’affaires p<strong>en</strong>dantes.Le Tableau 10.7 prés<strong>en</strong>te le nombre d’affaires avec undélai d’exécution moy<strong>en</strong> de plus de cinq ans parmi lesaffaires p<strong>en</strong>dantes importantes <strong>et</strong> le montant totalde juste satisfaction concédé pour toutes les affaires<strong>en</strong> 2011 <strong>et</strong> <strong>2012</strong>, pour les États membres de l’UE <strong>et</strong> laCroatie. Le tableau m<strong>et</strong> <strong>en</strong> exergue les cinq nombresd’affaires les plus élevés ainsi que les cinq montantsles plus élevés de juste satisfaction. En <strong>2012</strong>, l’Italie prés<strong>en</strong>taitle nombre le plus élevé d’affaires importantesp<strong>en</strong>dantes avec un délai d’exécution de plus de cinq ans.Elle avait égalem<strong>en</strong>t le montant le plus élevé de justesatisfaction octroyé, presque 120 millions EUR, contre8 millions EUR <strong>en</strong> 2011.Tableau 10.7 :Nombre d’affaires p<strong>en</strong>dantes importantes avec un délai d’exécution moy<strong>en</strong> de plus de cinq ans<strong>et</strong> montant total de juste satisfaction octroyé, par État membre de l’UE <strong>et</strong> pour la CroatieNotes :Délai d’exécution moy<strong>en</strong>Juste satisfactionAffaires importantes p<strong>en</strong>dantes >5 ansTotal accordé (EUR)2011 <strong>2012</strong> 2011 <strong>2012</strong>AT 2 4 79 493 119 689BE 6 5 46 269 156 150BG 27 32 731 302 1 404 532CY 2 2 3 200 0CZ 3 5 276 396 193 530DE 1 1 348 922 502 026DK 21 000 223 178EE 8 000 28 118EL 15 20 7 061 189 1 659 800ES 2 1 331 000 156 840FI 3 5 105 114 70 150FR 4 4 2 183 236 7 667 647HU 1 1 1 143 510 674 000IE 1 1 38 800 168 035IT 31 33 8 414 745 119 558 467LT 1 2 42 995 60 738LU 1 3 0 37 885LV 4 7 101 364 57 000MT 4 4 170 500 90 800NL 2 2 8 340 62 283PL 15 27 803 223 570 040PT 4 4 3 618 619 1 029 170RO 20 28 1 765 401 1 349 518SE 1 5 500 20 240SI 3 6 36 830 263 362SK 1 1 425 363 349 817UK 5 5 454 457 418 220HR 6 10 190 543 325 950Total: 28 415 312 137 217 185<strong>Les</strong> affaires « importantes » font référ<strong>en</strong>ce à l’exécution des affaires importantes, c’est-à-dire les affaires que le Conseilde l’Europe considère comme non répétitives <strong>et</strong> révélatrices d’un problème structurel ou général dans l’État concerné <strong>et</strong>pour lequel des mesures législatives ou autres doiv<strong>en</strong>t être prises, selon la CouEDH. Ce tableau m<strong>et</strong> <strong>en</strong> exergue les quatr<strong>en</strong>ombres d’affaires les plus élevés ainsi que le montant de juste satisfaction accordé <strong>en</strong> <strong>2012</strong>.Source : Données extraites du docum<strong>en</strong>t « Surveillance de l’exécution des arrêts <strong>et</strong> décisions de la Cour europé<strong>en</strong>ne des <strong>droits</strong> del’homme », Proj<strong>et</strong> de rapport annuel <strong>2012</strong>, Conseil de l’Europe, avril 2013316


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesOutre les États membres de l’UE, l’Union europé<strong>en</strong>neelle-même, de par son adhésion, sera liée par la CEDH <strong>et</strong>soumise à la juridiction de la CouEDH. <strong>Les</strong> négociationsd’adhésion, lancées <strong>en</strong> 2010, se sont poursuivies <strong>en</strong> <strong>2012</strong>sans arriver à une conclusion 5 . <strong>Les</strong> comptes r<strong>en</strong>dus desréunions du cycle de discussions de septembre <strong>2012</strong><strong>en</strong>tre la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> le Comité directeurdes <strong>droits</strong> de l’homme (CDDH) du Conseil de l’Europe,composé de représ<strong>en</strong>tants des États membres duConseil de l’Europe, illustr<strong>en</strong>t certains des problèmesqui doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core être réglés 6 .Ces suj<strong>et</strong>s de « désaccord » sont notamm<strong>en</strong>t : l’attributiond’une affaire à l’Union europé<strong>en</strong>ne ou à un ouplusieurs de ses États membres dans la mise <strong>en</strong> œuvrede la législation de l’UE ; certains aspects procédurauxdu nouveau mécanisme de « codéf<strong>en</strong>deur » rassemblantl’UE <strong>et</strong> un ou plusieurs de ses États membresdevant la CouEDH, <strong>et</strong> la participation de l’UE au Comitédes Ministres, <strong>en</strong> ce compris les <strong>droits</strong> de vote de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne. <strong>Les</strong> négociations se sont poursuivies lorsde la réunion du 7 au 9 novembre <strong>2012</strong>, au cours delaquelle les délégations ont eu un échange de points devue avec des représ<strong>en</strong>tants de la société civile qui ontsouligné l’importance de négociations transpar<strong>en</strong>tes.<strong>Les</strong> représ<strong>en</strong>tants des organisations non gouvernem<strong>en</strong>talesont exprimé leurs préoccupations concernantles eff<strong>et</strong>s des changem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>visagés pour lesrequérants <strong>et</strong> les obligations de l’UE au titre de la CEDHqui, selon elles, devrai<strong>en</strong>t couvrir non seulem<strong>en</strong>t lesactes législatifs, mais aussi toute action imputableà l’Union europé<strong>en</strong>ne 7 .10.3. Acceptation desconv<strong>en</strong>tions <strong>et</strong>protocoles de l’ONU<strong>Les</strong> normes mondiales fixées sous l’égide de l’ONU <strong>et</strong>de ses organisations associées, telles que l’Organisationinternationale du travail (OIT), cré<strong>en</strong>t un cadre universeld’instrum<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> de mécanismes de suivi. La Figure 10.4indique l’acceptation des instrum<strong>en</strong>ts internationaux del’ONU <strong>et</strong> du Conseil de l’Europe par les États membresde l’UE <strong>et</strong> par la Croatie. En combinant le nombre deconv<strong>en</strong>tions <strong>et</strong> de protocoles acceptés ainsi que leursmécanismes de suivi, il est possible d’estimer grossièrem<strong>en</strong>tl’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t d’un État <strong>en</strong> faveur des obligations<strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> de l’homme. À la Figure 10.4,une conv<strong>en</strong>tion « compte » par exemple autant qu’un5 Une liste des docum<strong>en</strong>ts relatifs à ces réunions est disponibleà : www.coe.int/t/dghl/standards<strong>et</strong>ting/hrpolicy/Accession/Me<strong>et</strong>ing_reports_fr.asp.6 Conseil de l’Europe (<strong>2012</strong>), 47+1(<strong>2012</strong>)R02, 19 septembre <strong>2012</strong>,disponible à : www.coe.int/t/dghl/standards<strong>et</strong>ting/hrpolicy/Accession/Me<strong>et</strong>ing_reports/47_1(<strong>2012</strong>)R02final_FR.pdf.7 Conseil de l’Europe, 47+1(<strong>2012</strong>)R03, 7–9 novembre <strong>2012</strong>,disponible à : www.coe.int/t/dghl/standards<strong>et</strong>ting/hrpolicy/Accession/Me<strong>et</strong>ing_reports/47_1%28<strong>2012</strong>%29R03_FR_final.pdf.protocole. Bi<strong>en</strong> que peu précis, ces chiffres donn<strong>en</strong>tdes informations objectives <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t des comparaisonsqui donn<strong>en</strong>t des indications sur la volonté d’unÉtat d’être t<strong>en</strong>u de r<strong>en</strong>dre des comptes. Le code couleurappliqué à la Figure 10.4, est basé sur la division de laplage totale <strong>en</strong> trois catégories de taille égale.La Conv<strong>en</strong>tion des Nations Unies relative aux <strong>droits</strong>des personnes handicapées (CRPD) incarne le li<strong>en</strong> leplus étroit <strong>en</strong>tre l’UE <strong>et</strong> le système de l’ONU <strong>en</strong> matièrede <strong>droits</strong> de l’homme, l’UE elle-même étant dev<strong>en</strong>uepartie à la CRPD <strong>en</strong> 2010. La CRPD est le premier desprincipaux traités internationaux relatifs aux <strong>droits</strong>de l’homme qui perm<strong>et</strong>te explicitem<strong>en</strong>t l’adhésiondes organisations régionales.En <strong>2012</strong>, cinq États membres de l’UE, à savoir laBulgarie, l’Estonie, la Grèce, Malte <strong>et</strong> la Pologne ontratifié la CRPD, portant le nombre total à 24, plus laCroatie (voir le Tableau 10.6). Tous les États membresde l’UE ont signé la CRPD. En <strong>2012</strong>, l’Estonie, la Grèce<strong>et</strong> Malte ont égalem<strong>en</strong>t ratifié le protocole facultatifà la CRPD perm<strong>et</strong>tant des plaintes individuelles pourviolation des <strong>droits</strong> prévus par la CRPD. Le nombr<strong>et</strong>otal des États membres de l’UE parties au protocolefacultatif de la CRPD est de 18, plus la Croatie. Quatreautres États membres ont signé ce protocole (voir leChapitre 5 pour des informations supplém<strong>en</strong>taires surla CRPD <strong>et</strong> la Section 10.5.2. pour plus d’informationssur le rôle joué par les INDH dans le suivi de la mise <strong>en</strong>œuvre de la CRPD).En ce qui concerne les autres changem<strong>en</strong>ts liés auxinstrum<strong>en</strong>ts de l’ONU relatifs aux <strong>droits</strong> de l’homme<strong>en</strong> <strong>2012</strong>, la Slovaquie a ratifié le protocole facultatif surles plaintes individuelles du Pacte international relatifaux <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels (ICESCR),qui <strong>en</strong>trera <strong>en</strong> vigueur le 5 mai 2013, tandis que laFrance <strong>et</strong> l’Irlande l’ont signé. Le Luxembourg a ratifiéle protocole facultatif n° 1 à la Conv<strong>en</strong>tion des NationsUnies contre la criminalité transnationale organisée(UNTOC) relatif au trafic de migrants 8 .Tous les États membres ainsi que la Croatie sont partiesà la Conv<strong>en</strong>tion relative aux <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant (CRC),mais tous n’ont pas ratifié les trois protocoles qui s’yrapport<strong>en</strong>t. Parmi les États membres de l’UE <strong>et</strong> laCroatie, seule l’Estonie n’a pas <strong>en</strong>core ratifié le protocolefacultatif n° 1 concernant l’implication d’<strong>en</strong>fantsdans les conflits armés 9 .Vingt-cinq États membres de l’UE ainsi que la Croatiesont parties au protocole facultatif n° 2 concernant laprostitution des <strong>en</strong>fants, la Finlande étant dev<strong>en</strong>ue8 L’UE est égalem<strong>en</strong>t partie à l’UNTOC ainsi qu’à sesprotocoles. Elle a ratifié la Conv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> 2004 <strong>et</strong> sesprotocoles 1 <strong>et</strong> 2 <strong>en</strong> 2006.9 La procédure de ratification est toutefois <strong>en</strong> cours <strong>et</strong> devraitaboutir <strong>en</strong> 2013.317


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Figure 10.4 : Acceptation des instrum<strong>en</strong>ts relatifs aux <strong>droits</strong> de l’homme de l’ONU <strong>et</strong> du Conseil de l’Europepar État membre de l’UE <strong>et</strong> la CroatieInstrum<strong>en</strong>ts internationauxacceptés 44-47Instrum<strong>en</strong>ts internationauxacceptés 39-43Instrum<strong>en</strong>ts internationauxacceptés 33-38Notes :C<strong>et</strong>te figure couvre la liste complète des instrum<strong>en</strong>ts de l’ONU (conv<strong>en</strong>tions <strong>et</strong> protocoles correspondants, maisaussi les dispositions additionnelles de suivi acceptées) prés<strong>en</strong>tée au Tableau 10.8. Elle couvre égalem<strong>en</strong>t tousles instrum<strong>en</strong>ts du Conseil de l’Europe (conv<strong>en</strong>tions <strong>et</strong> protocoles) énumérés au Tableau 10.1. Le nombre total desinstrum<strong>en</strong>ts pris <strong>en</strong> considération est de 57 (31 pour l’ONU <strong>et</strong> 26 pour le Conseil de l’Europe).Source : FRA, <strong>2012</strong> ; données extraites du Site Intern<strong>et</strong> « Collection des traités » des Nations Unies, à : http://treaties.un.orgpartie <strong>en</strong> <strong>2012</strong>. La Finlande <strong>et</strong> la République tchèqueont uniquem<strong>en</strong>t signé ce protocole.L’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, Chypre, l’Espagne,la Finlande, l’Italie, le Luxembourg, Malte, lePortugal, la Roumanie, la Slovaquie <strong>et</strong> la Slovénie ontsigné le protocole facultatif n° 3 à la CRC relatif auxprocédures de réclamation (procédure de communication),ouvert à la signature <strong>en</strong> février <strong>2012</strong> (voir leTableau 10.8).En <strong>2012</strong>, l’Autriche a ratifié la Conv<strong>en</strong>tion internationalepour la protection de toutes les personnes contre lesdisparitions forcées (ICPED) <strong>et</strong> son protocole facultatifconcernant les plaintes individuelles, portant à six l<strong>en</strong>ombre des États membres de l’UE (plus la Croatie) quiont ratifié la Conv<strong>en</strong>tion ainsi que son protocole.De même, dans le contexte de la Conv<strong>en</strong>tion contre latorture (CAT), déjà ratifiée par tous les États membresde l’UE, l’Autriche <strong>et</strong> la Hongrie ont ratifié le protocole318


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesfacultatif (OP-CAT) imposant aux États parties de désignerou de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> place un Mécanisme national deprév<strong>en</strong>tion (MNP). Avec ces ajouts qui dat<strong>en</strong>t de <strong>2012</strong>,19 États membres de l’UE ainsi que la Croatie sont parties<strong>et</strong> six autres sont signataires (voir la Section 10.5.2pour des informations supplém<strong>en</strong>taires sur le rôledes INDH <strong>en</strong> tant que MNP) 10 .La Conv<strong>en</strong>tion internationale sur les <strong>droits</strong> des travailleursmigrants (ICRMW) reste le seul des neuf traités« <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> » de l’ONU relatifs aux <strong>droits</strong> del’homme à n’avoir été ni signé, ni ratifié par aucun Étatmembre de l’UE (voir égalem<strong>en</strong>t le Chapitre 1). Uneconv<strong>en</strong>tion de l’Organisation internationale du travailrelative aux travailleurs domestiques (OIT C189),adoptée <strong>en</strong> 2011, a par contre reçu <strong>en</strong> <strong>2012</strong> un nombresuffisant de ratifications (deux ratifications, par lesPhilippines <strong>et</strong> l’Uruguay) pour <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> vigueur <strong>en</strong> 2013.Le Tableau 10.8 indique l’acceptation d’une sélection deconv<strong>en</strong>tions <strong>et</strong> de protocoles de l’ONU. Un code tricoloreindique le nombre d’instrum<strong>en</strong>ts acceptés par lesdiffér<strong>en</strong>ts États membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatie. La teintela plus sombre indique le pourc<strong>en</strong>tage le plus élevé deconclusions de « non-conformité ».10.4. Obligations de suivi :niveau internationalLa plupart des conv<strong>en</strong>tions de l’ONU reprises auTableau 10.8 prévoi<strong>en</strong>t la mise <strong>en</strong> place d’organismesinternationaux de suivi (organes du traité de l’ONU)chargés de surveiller le respect par les États parties deleurs obligations, notamm<strong>en</strong>t par l’intermédiaire d’uneprocédure de comptes r<strong>en</strong>dus périodiques. Le Conseildes <strong>droits</strong> de l’homme de l’ONU joue lui aussi un rôlede suivi par le processus d’exam<strong>en</strong> périodique universel(EPU) lancé <strong>en</strong> 2006 11 . Ces mécanismes de suivi imposésau niveau de l’ONU bénéfici<strong>en</strong>t <strong>en</strong> outre du souti<strong>en</strong> dusystème universel d’INDH accréditées chargées d’unemission plus générale <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> de l’homme(voir la Section 10.5).10 Le parlem<strong>en</strong>t du Portugal a approuvé la soumissiond’un instrum<strong>en</strong>t de ratification pour OP-CAT par sarésolution 143/<strong>2012</strong> du 13 décembre <strong>2012</strong>. La ratificationproprem<strong>en</strong>t dite a cep<strong>en</strong>dant eu lieu le 15 janvier 2013 <strong>et</strong>n’est donc pas reprise dans le texte ni dans les tableaux duprés<strong>en</strong>t rapport annuel.11 Pour le Conseil des <strong>droits</strong> de l’homme de l’ONU, troisnouveaux États membres de l’UE ont été élus fin <strong>2012</strong>pour siéger au sein de l’organe de 47 membres à partirdu 1 er janvier 2013. Ces pays s’ajout<strong>en</strong>t aux six autres <strong>en</strong>place <strong>et</strong> remplac<strong>en</strong>t la Belgique <strong>et</strong> la Hongrie. <strong>Les</strong> membresactuels (<strong>et</strong> l’année d’expiration de leur mandat) sont :l’Allemagne (2015), l’Autriche (2014), l’Espagne (2013),l’Estonie (2015), l’Irlande (2015), l’Italie (2014), laPologne (2013), la République tchèque (2014), <strong>et</strong> laRoumanie (2014) ; Assemblée générale de l’ONU, GA/11310,12 novembre <strong>2012</strong>, disponible à : www.un.org/News/Press/docs/<strong>2012</strong>/ga11310.doc.htm.10.4.1. Exam<strong>en</strong> périodiqueuniversel (EPU)L’EPU est facilité par un groupe de trois États appelé« troïka » qui se réunit pour chaque session d’exam<strong>en</strong>.Avec l’assistance du secrétariat de l’EPU (qui fait partiedu Haut-Commissariat des Nations Unies aux <strong>droits</strong> del’homme, HCDH), la troïka prépare un docum<strong>en</strong>t faisantétat des résultats de l’exam<strong>en</strong>, qui compr<strong>en</strong>d une synthèsedes procédures d’exam<strong>en</strong>, les recommandationsprés<strong>en</strong>tées par les États, les conclusions <strong>et</strong> les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsproposés par l’État faisant l’obj<strong>et</strong> de l’exam<strong>en</strong>.Après le suivi de tous les États membres de l’ONU dansun premier cycle compl<strong>et</strong> d’EPU <strong>en</strong> quatre ans, cinqÉtats membres de l’UE ont subi une deuxième fois laprocédure d’EPU <strong>en</strong> <strong>2012</strong> : la Finlande, les Pays-Bas,la Pologne, la République tchèque <strong>et</strong> le Royaume-Uni 12 . Sur la base des exam<strong>en</strong>s, un groupe de travail del’EPU formule des recommandations sur la façon dontl’État concerné peut mieux satisfaire à ses obligations<strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> de l’homme. <strong>Les</strong> États doiv<strong>en</strong>texprimer leur position vis-à-vis de ces recommandations<strong>en</strong> trois étapes : a) p<strong>en</strong>dant la réunion du groupede travail ; b) p<strong>en</strong>dant la période de trois mois <strong>en</strong>trele groupe de travail <strong>et</strong> la séance plénière du Conseildes <strong>droits</strong> de l’homme, via un docum<strong>en</strong>t écrit appelé« add<strong>en</strong>dum » ou c) <strong>en</strong> dernière limite, dans leur déclaration<strong>en</strong> plénière du Conseil des <strong>droits</strong> de l’homme,lorsque le résultat final de l’UPE est adopté.<strong>Les</strong> États peuv<strong>en</strong>t accepter, accepter partiellem<strong>en</strong>t ourej<strong>et</strong>er la mise <strong>en</strong> œuvre de ces recommandations. LeRoyaume-Uni, par exemple, a reçu 132 recommandations; il <strong>en</strong> a accepté 72, accepté partiellem<strong>en</strong>t 19 <strong>et</strong>rej<strong>et</strong>é 41. <strong>Les</strong> Pays-Bas ont reçu 119 recommandations ;ils <strong>en</strong> ont accepté 65, <strong>en</strong> ont accepté partiellem<strong>en</strong>t sept<strong>et</strong> <strong>en</strong> ont rej<strong>et</strong>é 47. <strong>Les</strong> raisons de rej<strong>et</strong>er des recommandationsvari<strong>en</strong>t d’un pays à l’autre mais peuv<strong>en</strong>têtre liées au fait que l’État concerné est déjà <strong>en</strong> trainde résoudre le problème évoqué. En <strong>2012</strong>, la Slovéniea soumis un rapport à mi-parcours avec des mesuresde mise <strong>en</strong> œuvre pour un total de 97 recommandations13 . Le Tableau 10.9 donne une vue d’<strong>en</strong>semble desrecommandations de l’EPU pour les États membres del’Union europé<strong>en</strong>ne examinés <strong>en</strong> <strong>2012</strong>.10.4.2. Organes des traitésContrairem<strong>en</strong>t au système de l’EPU, qui examine lebilan global <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> de l’homme d’un État,les organes des traités de l’ONU surveill<strong>en</strong>t la mise <strong>en</strong>12 Pour plus d’informations concernant le système d’EPU, voir :www.ohchr.org/<strong>en</strong>/hrbodies/upr/pages/uprmain.aspx.Concernant les sessions de l’EPU, voir : www.upr-info.org/-Session-13-May-<strong>2012</strong>-.html.13 Voir : http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Docum<strong>en</strong>ts/Session7/SI/Slov<strong>en</strong>ia_mid-term_report.pdf.319


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 10.8 :Acceptation d’une sélection de conv<strong>en</strong>tions de l’ONU par État membre de l’UE <strong>et</strong> la CroatieAT BE BG CY CZ DE DK EE EL ES FINombre total accepté 26 25 23 23 19 26 23 18 21 27 21ICERD ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ICERD - Plaintes individuelles (art. 14, paragraphe 1) ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ICCPR ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ICCPR - Plaintes d’un État (art. 41) ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ × × ✓ ✓ICCPR - OP1 (plaintes individuelles) ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ICCPR - OP2 (peine de mort) ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ICESCR ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ICESCR - OP (Plaintes individuelles) [pas <strong>en</strong>core <strong>en</strong> vigueur] × s × × × × × × × ✓ sCEDAW ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CEDAW - OP (Plaintes individuelles) ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓CEDAW - OP (Procédure d’<strong>en</strong>quête, article 10, r<strong>et</strong>rait) ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓CAT ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CAT - OP (OP-CAT) ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ sCAT - Plaintes d’un État (art. 21, paragraphe 1) ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓CAT - Plaintes individuelles (art. 22, paragraphe 1) ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓CAT - Inquiry procedure (art. 20, paragraphe 2),r<strong>et</strong>rait à l’art. 28, paragraphe 1)✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CRC ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CRC - OP1 (conflit armé) ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓CRC - OP2 (prostitution) ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CRC - OP3 (communication procedure) s s × s × s × × × s sICRMW × × × × × × × × × × ×ICPED ✓ ✓ s s × ✓ s × s ✓ sICPED - Plaintes individuelles (art. 31) ✓ ✓ × × × ✓ × × × ✓ ×CRPD ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ sCRPD - OP (Plaintes individuelles) ✓ ✓ s ✓ s ✓ × ✓ ✓ ✓ sUNTOC ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓UNTOC - OP1 (trafic illicite de migrants) ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓UNTOC - OP2 (traite des personnes) ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓CRSR ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓OIT C169 × × × × × × ✓ × × ✓ ×OIT C189* × × × × × × × × × × ×Notes :L’acceptation couvre à la fois le fait d’être un État partie <strong>et</strong> l’acceptation de dispositions supplém<strong>en</strong>taires de contrôle.ICERDICCPRICCPR - OP1ICCPR - OP2ICESCRICESCR - OPCEDAWCEDAW - OPCATCAT - OPCRCCRC - OP1CRC - OP2CRC - OP3ICRMWConv<strong>en</strong>tion internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination racialePacte international relatif aux <strong>droits</strong> civils <strong>et</strong> politiquesProtocole facultatif se rapportant à l’ICCPRDeuxième protocole facultatif à l’ICCPR visant à abolir la peine de mortPacte international relatif aux <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturelsProtocole facultatif se rapportant à l’ICESCRConv<strong>en</strong>tion pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmesProtocole facultatif se rapportant à la CEDAWConv<strong>en</strong>tion contre la torture <strong>et</strong> autres peines ou traitem<strong>en</strong>ts cruels, inhumains ou dégradantsProtocole facultatif se rapportant à la CATConv<strong>en</strong>tion relative aux <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fantProtocole facultatif à la CRC concernant l’implication d’<strong>en</strong>fants dans les conflits armésProtocole facultatif à la CRC concernant la v<strong>en</strong>te d’<strong>en</strong>fants, la prostitution des <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> lapornographie m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> scène des <strong>en</strong>fants(procédure de prés<strong>en</strong>tation de communication)Conv<strong>en</strong>tion internationale sur la protection des <strong>droits</strong> de tous les travailleurs migrants <strong>et</strong> desmembres de leur famille320


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesTableau 10.8 : (suite)FR HU IE IT LT LU LV MT NL PL PT RO SE SI SK UK HR Nombre total accepté25 24 19 23 19 24 16 22 24 21 22 20 24 24 24 21 23sur 27 États membres<strong>et</strong> la Croatie✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × × 23✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28× ✓ ✓ ✓ × ✓ × ✓ ✓ ✓ × × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 20✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ 27✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 26✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28s × s s × s × × s × s × × s ✓ × × 2✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 25✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 25✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28✓ ✓ s s × ✓ × ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ 19✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 24✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ × ✓ 23✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 27✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 27✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 26× × × s × s × s × × s s × s s × × 0× × × × × × × × × × × × × × × × × 0✓ × s s s s × s ✓ × s s s s s × s 6✓ × × × × × × × ✓ × × × × × × × × 6✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 25✓ ✓ × ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ × × ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 20✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 27✓ ✓ s ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 26✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 27✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 28× × × × × × × × ✓ × × × × × × × × 3× × × × × × × × × × × × × × × × × 0ICPEDCRPDCRPD - OPOIT C169OIT C189UNTOCUNTOC - OP 1UNTOC - OP 2CRSRConv<strong>en</strong>tion internationale pour la protection de toutesles personnes contre les disparitions forcéesConv<strong>en</strong>tion relative aux <strong>droits</strong> des personneshandicapéesProtocole facultatif à la CRPDConv<strong>en</strong>tion relative aux peuples indigènes <strong>et</strong> tribauxConv<strong>en</strong>tion sur les travailleuses <strong>et</strong> travailleursdomestiquesConv<strong>en</strong>tion contre la criminalité transnationaleorganiséeProtocole facultatif 1 à la CCTO contre le trafic illicitede migrantsProtocole facultatif 2 à la CCTO concernant la traitedes personnesConv<strong>en</strong>tion relative au statut des réfugiés* L’OIT C189 a été adoptée <strong>en</strong> 2011, mais n’est pas <strong>en</strong>core <strong>en</strong> vigueur.Source : FRA, <strong>2012</strong> ; données extraites du Site Intern<strong>et</strong> « Collection des traités »des Nations Unies, à : http://treaties.un.org✓ = État partie/provisions acceptéess = signé× = non signé Acceptation élevée (25 <strong>et</strong> plus) Acceptation moy<strong>en</strong>ne (<strong>en</strong>tre 21 <strong>et</strong> 24) Acceptation faible (20 <strong>et</strong> moins)321


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Tableau 10.9 :Recommandations de l’exam<strong>en</strong> périodique universel <strong>en</strong> <strong>2012</strong> pour les États membres de l’UE<strong>et</strong> la CroatieTotal Acceptées* Partiellem<strong>en</strong>t acceptées Rej<strong>et</strong>ées*CZLa position de la République tchèque <strong>en</strong>vers toutes les recommandations est toujours <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te.FI 78 71 4 3NL 119 65 7 47PL 124 105 0 19UK 132 72 19 41Notes:* <strong>Les</strong> chiffres sont susceptibles de changer étant donné que des recommandations reportées ou rej<strong>et</strong>ées peuv<strong>en</strong>têtre acceptées ultérieurem<strong>en</strong>t. Il est à noter que ces chiffres peuv<strong>en</strong>t varier selon la source utilisée pour la collectedes données.Source : FRA, <strong>2012</strong> ; le tableau repose sur les informations disponibles sur : www.upr-info.org/+D<strong>et</strong>ailed-statistics-available+.html<strong>et</strong> www.ohchr.org/EN/HRBodies/UPR/Pages/UPRMain.aspxœuvre des <strong>droits</strong> garantis par leurs traités respectifs.En <strong>2012</strong>, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté unerésolution sur le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> l’amélioration du fonctionnem<strong>en</strong>tdu système des traités relatifs aux <strong>droits</strong>de l’homme de l’ONU 14 . <strong>Les</strong> organes des traités réalis<strong>en</strong>tgénéralem<strong>en</strong>t un exam<strong>en</strong> sur la base de rapportsréguliers soumis par les États concernés. <strong>Les</strong> cyclesd’exam<strong>en</strong> des organes des traités sont généralem<strong>en</strong>tde quatre ou cinq ans à l’exception de la Conv<strong>en</strong>tioninternationale sur l’élimination de toutes les formes dediscrimination raciale (ICERD), qui applique <strong>en</strong> principeun cycle de deux ans.En <strong>2012</strong>, ces organes ont examiné plusieurs Étatsmembres de l’UE. Comme le montre le Tableau 10.10,de tous les organes des traités, l’organe de suivi del’ICERD, le Comité pour l’élimination de la discriminationraciale (CERD), a examiné le plus grand nombre d’Étatsmembres de l’UE <strong>en</strong> <strong>2012</strong> : l’Autriche, la Finlande,l’Italie <strong>et</strong> le Portugal. Le Tableau 10.10 montre que lesÉtats membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatie font l’obj<strong>et</strong> de neufactivités de suivi au niveau de l’ONU, dans le cadredesquelles ils ont prés<strong>en</strong>té des rapports <strong>en</strong> <strong>2012</strong>.Outre les rapports, les traités prévoi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tdes mécanismes de réclamation individuelle (voir leTableau 10.11). Comme indiqué, un nouvel instrum<strong>en</strong>ta été mis <strong>en</strong> place pour les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant. Lorsd’une cérémonie officielle organisée le 28 février <strong>2012</strong>à G<strong>en</strong>ève, le troisième protocole facultatif à la14 Assemblée générale de l’ONU, A/RES/66/254 du 15 mai <strong>2012</strong>,initié par la résolution du 16 mars <strong>2012</strong>, A/66/L.37.Conv<strong>en</strong>tion relative aux <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant (CRC) a étéouvert à la signature (voir égalem<strong>en</strong>t le Chapitre 4) 15 .Parmi les neuf conv<strong>en</strong>tions principales de l’ONU relativesaux <strong>droits</strong> de l’homme, trois ne perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>corede soum<strong>et</strong>tre des réclamations individuelles à leursorganes respectifs. L’article 77 de l’ICRMW de 1990 n’apas <strong>en</strong>core reçu un nombre suffisant de déclarationspour que le mécanisme de réclamation devi<strong>en</strong>ne opérationnel(deux déclarations sur les dix requises), <strong>et</strong> aucunÉtat membre de l’UE n’a signé la Conv<strong>en</strong>tion (parmi lespays tiers, 35 ont signé la Conv<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> 46 sont partiesà la Conv<strong>en</strong>tion).Le protocole facultatif de 2008 au Pacte internationalrelatif aux <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels n’estpas <strong>en</strong>core <strong>en</strong>tré <strong>en</strong> vigueur (huit des dix États partiesrequis, <strong>et</strong> 32 signatures supplém<strong>en</strong>taires). Huit Étatsmembres de l’UE ont signé ce protocole. Parmi ceux-ci,la Slovaquie l’a ratifié <strong>en</strong> <strong>2012</strong> après l’Espagne 16 .Il <strong>en</strong> va de même pour le troisième protocole facultatifà la CRC (deux des dix États parties requis <strong>et</strong>34 signatures supplém<strong>en</strong>taires), signé par 13 Étatsmembres de l’UE. Ces deux protocoles facultatifsport<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t sur les réclamations <strong>en</strong>tre États <strong>et</strong>les procédures d’<strong>en</strong>quête.15 HCDH, www2.ohchr.org/<strong>en</strong>glish/bodies/crc/OPIC_Ceremony.htm.16 Le protocole a atteint le nombre requis de ratificationsdébut 2013 <strong>et</strong> <strong>en</strong>trera <strong>en</strong> vigueur le 5 mai 2013. Le Portugalest dev<strong>en</strong>u partie <strong>en</strong> janvier 2013, portant à trois le nombr<strong>et</strong>otal d’États membres de l’UE ayant ratifié le protocole. Étantdonné que ces ratifications ont eu lieu <strong>en</strong> 2013, elles ne sontpas reprises dans le texte, ni dans les tableaux du prés<strong>en</strong>trapport.322


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesTableau 10.10 : Rapports de suivi de l’ONU soumis <strong>en</strong> <strong>2012</strong> par les États membres de l’UE <strong>et</strong> la CroatieHRCCERDCESCRCEDAWCATCRCCRC-OP-SCCRPDEPUTotalAT ✓ ✓ 2BE 0BG ✓ ✓ 2CY ✓ 1CZ ✓ ✓ 2DE ✓ 1DK 0EE 0EL ✓ ✓ ✓ 3ES ✓ 1FI ✓ ✓ 2FR 0HU ✓ 1IE 0IT ✓ 1LT ✓ 1LU 0LV 0MT 0NL ✓ 1PL ✓ 1PT ✓ 1RO 0SE ✓ 1SI 0SK ✓ 1UK ✓ ✓ 2HR 0Total 2 4 3 1 2 4 2 1 5 24✓ = Rapports de suivi publiés <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Notes: <strong>Les</strong> acronymes ont la signification suivante :CERD Comité pour l’élimination de la discrimination racialeHRC Comité des <strong>droits</strong> de l’homme (organe conv<strong>en</strong>tionnel du Pacte international relatif aux <strong>droits</strong> civils <strong>et</strong>politiques, ICCPR)CESCR Comité des <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturelsCEDAW Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmesCAT Comité contre la tortureCRC Comité des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fantCRC-OP-SC Comité des <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant (surveillance du protocole facultatif concernant la v<strong>en</strong>te des <strong>en</strong>fantsCRPD Conv<strong>en</strong>tion des <strong>droits</strong> des personnes handicapéesEPU Exam<strong>en</strong> périodique universelSource : FRA, <strong>2012</strong> ; données extraites de : Organes des Nations Unies : http://tb.ohchr.org/default.aspx323


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>Le Tableau 10.11 prés<strong>en</strong>te une vue d’<strong>en</strong>semble des neufprincipaux instrum<strong>en</strong>ts de l’ONU relatifs aux <strong>droits</strong>de l’homme <strong>et</strong> de leur disposition ou protocole prévoyantla possibilité de réclamation individuelle. Outrel’année d’adoption, l’année d’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur <strong>et</strong> l<strong>en</strong>ombre d’États parties, c<strong>et</strong>te vue d’<strong>en</strong>semble fournitdes informations détaillées concernant les différ<strong>en</strong>tsmécanismes de réclamation individuelle, l’ampleurde l’acceptation de ces mécanismes, <strong>et</strong> le nombre decommunications/d’affaires <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, ainsi que le nombredes décisions concluant à une violation. Le tableaudonne un total général ainsi qu’une vue d’<strong>en</strong>semblepour les États membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatie 17 .10.4.3. Procédures spéciales de l’ONULe système des procédures spéciales est un élém<strong>en</strong>tc<strong>en</strong>tral du dispositif de l’ONU <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> del’homme <strong>et</strong> couvre tous les <strong>droits</strong> de l’homme : <strong>droits</strong>civils, économiques, politiques <strong>et</strong> sociaux. Fin <strong>2012</strong>, ilexistait 36 mandats thématiques <strong>et</strong> 12 mandats par pays.Avec le souti<strong>en</strong> du HCDH de l’ONU, les procédures spéciales<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des visites dans les pays, intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdans dossiers individuels de nature structurelle<strong>en</strong> <strong>en</strong>voyant des communications aux États <strong>et</strong> à d’autresacteurs afin d’attirer leur att<strong>en</strong>tion sur les violations ouTableau 10.11 : Conv<strong>en</strong>tions de l’ONU assorties de mécanismes de réclamations individuelles <strong>et</strong> nombre de casICERDICESCRICCPRCEDAWCATCRCICRMWCRPDCPEDAnnée d’adoption(<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur)1965(1969)1966(1976)1966(1976)1979(1981)1984(1987)1989(1990)1990(2003)2006(2008)2006(2010)Nombre d’États parties (dont Étatsmembres de l’UE <strong>et</strong> Croatie)175(28)160(28)167(28)187(28)153(28)193(28)46(0)127(25)37(6)Disposition / instrum<strong>en</strong>t relatifaux réclamations individuelles[année d’adoption (PF)](<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur) – jaune :pas <strong>en</strong>core <strong>en</strong> vigueurArticle14(1969)PF[2008]PF[1966](1976)PF[1999](2000)Article22(1987)PF[2011]Article77PF[2006](2008)Article31(2010)Nombre d’États acceptant lesréclamations individuelles (dontÉtats membres de l’UE <strong>et</strong> Croatie)54(23)8(2)114(27)104(25)66(23)2(0)2(0)76(20)16(6)Nombre total de dossiers<strong>en</strong>registrés (y compris lesdossiers <strong>en</strong>registrés <strong>en</strong> <strong>2012</strong>)52(3)s.o. 2 231(98)47(8)534(50)s.o. s.o. 9(9)0(0)Nombre total de dossiersayant abouti à une conclusionde violation (y compris lesdossiers <strong>en</strong>registrés <strong>en</strong> <strong>2012</strong>)13(1)s.o. 799(54)12(3)75(8)s.o. s.o. 1(1)0(0)Nombre total de dossiers ayantabouti à une conclusion deviolation par un État membre del’UE ou par la Croatie (y comprisles dossiers <strong>en</strong>registrés <strong>en</strong> <strong>2012</strong>)10(1)s.o. 107(3)7(2)33(3)s.o. s.o. 1(1)0(0)Notes :Informations triées par année d’adoption, année d’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur, nombre d’États parties, acceptation desréclamations individuelles, nombre de dossiers (communications) ; « s.o » signifie « sans obj<strong>et</strong> », « PF » signifie« protocole facultatif ».Source : Données fournies par le HCDH de l’ONU <strong>et</strong> extraites du site :http://treaties.un.org/Pages/Treaties.aspx ?id=4&subid=A&lang=fr17 Le nombre total des requêtes ainsi que le nombre desdécisions ayant conclu à une violation depuis la création dechaque mécanisme ont été repris dans : FRA (<strong>2012</strong>), Donnercorps aux <strong>droits</strong> : le paysage des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dansl’Union europé<strong>en</strong>ne, Luxembourg, Office des Publications,disponible à : http://fra.europa.eu/fr/publication/<strong>2012</strong>/donner-corps-aux-<strong>droits</strong>-le-paysage-des-<strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>-dans-lunion-europe<strong>en</strong>ne.324


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesabus allégués, réalis<strong>en</strong>t des études thématiques spéciales<strong>et</strong> organis<strong>en</strong>t des consultations d’experts, contribu<strong>en</strong>t audéveloppem<strong>en</strong>t de normes internationales <strong>en</strong> matière de<strong>droits</strong> de l’homme, milit<strong>en</strong>t pour la déf<strong>en</strong>se des <strong>droits</strong>,s<strong>en</strong>sibilis<strong>en</strong>t l’opinion publique, <strong>et</strong> fourniss<strong>en</strong>t desconseils <strong>en</strong> vue de la coopération technique.<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne ont expriméà plusieurs reprises leur souti<strong>en</strong> au système de procéduresspéciales <strong>et</strong> invité les États à coopérer pleinem<strong>en</strong>t.Tous les États membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatie ont remis uneinvitation perman<strong>en</strong>te à toutes les procédures spécialesthématiques du Conseil des <strong>droits</strong> de l’homme, annonçantpar là qu’ils accepteront toujours les « demandesde visites » de toutes les procédures spéciales.Dans ce contexte, plusieurs titulaires de mandats pourdes procédures spéciales ont visité un ou plusieurs Étatsmembres de l’UE <strong>et</strong>/ou la Croatie <strong>en</strong> <strong>2012</strong> :Le Rapporteur spécial sur la viol<strong>en</strong>ce contre lesfemmes, ses causes <strong>et</strong> ses conséqu<strong>en</strong>ces a visité laCroatie <strong>et</strong> l’Italie.Le Rapporteur spécial sur les <strong>droits</strong> de l’homme desmigrants a visité la Grèce <strong>et</strong> l’Italie.L’Allemagne <strong>et</strong> la Suède ont reçu la visite du Rapporteurspécial sur la situation des <strong>droits</strong> de l’homme<strong>en</strong> République islamique d’Iran.Le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou deconviction a visité Chypre.Le Rapporteur spécial sur la situation des déf<strong>en</strong>seursdes <strong>droits</strong> de l’homme a visité l’Irlande.Le Rapporteur spécial sur les incid<strong>en</strong>ces sur les<strong>droits</strong> de l’homme de la gestion <strong>et</strong> de l’éliminationécologiquem<strong>en</strong>t rationnelles des produits <strong>et</strong> déch<strong>et</strong>sdangereux a visité la Hongrie.En <strong>2012</strong>, les titulaires de mandat de procédures spécialesont <strong>en</strong>voyé 28 communications à divers Étatsmembres de l’UE, à savoir Chypre, l’Espagne, laFinlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, lesPays-Bas, la Pologne, le Portugal, le Royaume-Uni <strong>et</strong>la Roumanie. <strong>Les</strong> communications <strong>en</strong>voyées par les procéduresspéciales <strong>et</strong> les réponses év<strong>en</strong>tuelles des Étatssont reprises dans le « rapport des communications desprocédures spéciales » prés<strong>en</strong>té lors de chaque sessiondu Conseil des <strong>droits</strong> de l’homme.<strong>Les</strong> procédures spéciales ont <strong>en</strong>trepris des analyses prés<strong>en</strong>tantune pertin<strong>en</strong>ce particulière pour l’UE. Ainsi, leRapporteur spécial sur les <strong>droits</strong> de l’homme des migrantsa lancé une étude d’un an portant sur les <strong>droits</strong> desmigrants dans la région euro-méditerrané<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> axée<strong>en</strong> particulier sur la gestion des frontières extérieures del’Union europé<strong>en</strong>ne. En mai <strong>2012</strong>, il a organisé des consultationsavec les principales institutions de l’UE chargéesde protéger <strong>et</strong> de promouvoir les <strong>droits</strong> des migrants 19 , <strong>en</strong>ce compris la Direction générale Affaires intérieures <strong>et</strong> laDirection générale Justice de la Commission europé<strong>en</strong>ne,ainsi qu’avec les autres <strong>en</strong>tités régionales concernées,dont le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, le Conseil europé<strong>en</strong>, la FRA,Frontex, <strong>et</strong> les acteurs concernés de la société civile. Ila <strong>en</strong>suite visité quatre pays-clés des deux côtés de la frontièreméridionale de l’UE <strong>en</strong> Méditerranée : la Tunisie, laTurquie, la Grèce, <strong>et</strong> l’Italie. <strong>Les</strong> conclusions <strong>et</strong> les recommandationsdécoulant de ces visites seront prés<strong>en</strong>téeslors de la 23 e session du Conseil des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>en</strong>juin 2013 sous la forme d’un rapport de mission thématiqueglobal, avec des annexes propres aux différ<strong>en</strong>ts pays.10.5. Obligations de suiviau niveau national :les institutionsnationales de déf<strong>en</strong>sedes <strong>droits</strong> de l’hommeL’Expert indép<strong>en</strong>dant chargé d’examiner les eff<strong>et</strong>sde la d<strong>et</strong>te extérieure <strong>et</strong> des obligations financièresinternationales connexes des États sur le plein exercicede tous les <strong>droits</strong> de l’homme, particulièrem<strong>en</strong>tdes <strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels, a visitéla L<strong>et</strong>tonie.Le Royaume-Uni a reçu une visite du Groupe de travaild’experts sur les personnes d’asc<strong>en</strong>dance africaine.<strong>Les</strong> INDH ont un rôle ess<strong>en</strong>tiel à jouer dans le suivi desobligations internationales <strong>et</strong> de leur mise <strong>en</strong> œuvreau niveau national. Elles sont souv<strong>en</strong>t un mécanism<strong>en</strong>ational de mise <strong>en</strong> œuvre désigné officiellem<strong>en</strong>t dansle cadre de traités (voir la Section 10.5.2). En <strong>2012</strong>, leConseil des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> l’Assemblée généralede l’ONU ont souligné la contribution précieuse desINDH dans ce domaine 20 .<strong>Les</strong> résultats de ces visites sont prés<strong>en</strong>tés dans desrapports écrits soumis au Conseil des <strong>droits</strong> de l’homme<strong>et</strong> sont accessibles sur les sites Intern<strong>et</strong> des différ<strong>en</strong>tstitulaires de mandat des procédures spéciales 18 .18 Voir : www.ohchr.org/EN/HRBodies/SP/Pages/Welcomepage.aspx.19 Pour plus d’informations, voir : www.ohchr.org/FR/Issues/Migration/SRMigrants/Pages/ConceptNote.aspx.20 Voir la Résolution 20/14 du Conseil des <strong>droits</strong> de l’hommede l’ONU du 5 juill<strong>et</strong> <strong>2012</strong>. <strong>Les</strong> 19 <strong>et</strong> 20 décembre 2011,l’Assemblée générale de l’ONU a adopté les Résolutions66/169 <strong>et</strong> 67/163 affirmant le rôle important des INDH pourpromouvoir <strong>et</strong> protéger les <strong>droits</strong> de l’homme au niveaunational comme au niveau international.325


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>La Déclaration de Brighton de <strong>2012</strong> sur l’av<strong>en</strong>ir de laCouEDH a appelé de ses vœux une mise <strong>en</strong> œuvre plusefficace de la CEDH au niveau national, notamm<strong>en</strong>t parla mise <strong>en</strong> place d’INDH, le principe étant que le niveaunational est le niveau le plus efficace pour régler lesproblèmes de <strong>droits</strong> de l’homme. C<strong>et</strong>te déclarationinvite égalem<strong>en</strong>t les États à travailler « dans un espritde coopération » avec les INDH 21 .Le Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’homme du Conseil del’Europe a souligné <strong>en</strong> <strong>2012</strong> le rôle ess<strong>en</strong>tiel joué parles INDH <strong>et</strong> les organismes similaires au cours de lacrise économique actuelle <strong>en</strong> Europe. Il a mis <strong>en</strong> avantleur faculté d’atténuer les conséqu<strong>en</strong>ces des mesuresd’austérité pour les <strong>droits</strong> de l’homme <strong>en</strong> proposant de« donner des avis spécialisés sur les groupes ayant leplus grand besoin de protection, sur les eff<strong>et</strong>s des différ<strong>en</strong>tesmesures politiques <strong>et</strong> sur les conséqu<strong>en</strong>ces plusgénérales [de la crise] pour les <strong>droits</strong> de l’homme » 22 .Se faisant l’écho du Conseil de l’Europe, la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> ont égalem<strong>en</strong>tdemandé la création d’INDH dans tous les États membresde l’UE ainsi que des mesures visant à faciliter la mise <strong>en</strong>réseau de ces organes <strong>et</strong> d’autres mécanismes à traversl’UE pour aider les personnes à exercer leurs <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong><strong>et</strong> pour réagir le plus efficacem<strong>en</strong>t possibleaux violations 23 .10.5.1. Accréditation <strong>et</strong> coopérationinternationaleAu niveau international, les INDH coopèr<strong>en</strong>t par le biaisdu Comité international de coordination des institutionsnationales pour la promotion <strong>et</strong> la protection des <strong>droits</strong>de l’homme (CIC). Le CIC <strong>en</strong>courage <strong>et</strong> souti<strong>en</strong>t la participationdes INDH au système international des <strong>droits</strong> del’homme <strong>et</strong> facilite la coopération <strong>en</strong>tre INDH au niveaumondial. Par l’intermédiaire de son Sous-comité d’accréditation,le CIC assure égalem<strong>en</strong>t l’accréditation desINDH du point de vue de leur conformité aux principesde Paris - qui stipul<strong>en</strong>t que les INDH doiv<strong>en</strong>t être indép<strong>en</strong>dantes,établies par la loi, à l’abri des ingér<strong>en</strong>ces despouvoirs publics <strong>et</strong> disposer d’un financem<strong>en</strong>t adéquat.21 Voir : http://hub.coe.int/<strong>2012</strong>0419-brighton-declaration.22 Conseil de l’Europe, Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Homme(<strong>2012</strong>), « Remarque du Commissaire aux <strong>droits</strong> de l’Hommedu Conseil de l’Europe selon laquelle les structures nationalesdes <strong>droits</strong> de l’homme peuv<strong>en</strong>t contribuer à atténuer leseff<strong>et</strong>s des mesures d’austérité », CommDH 027(<strong>2012</strong>),31 mai <strong>2012</strong>, disponible à : www.coe.int/t/commissioner/news/<strong>2012</strong>/120531hrc_FR.asp.23 Commission europé<strong>en</strong>ne (<strong>2012</strong>), Rapport 2011 surl’application de la charte des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, COM(<strong>2012</strong>) 169 final, 16 avril <strong>2012</strong> ; Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong>, Commission des libertés civiles, de la justice <strong>et</strong>des affaires intérieures (<strong>2012</strong>), Rapport sur la situation des<strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans l’Union europé<strong>en</strong>ne (2010-2011),2011/2069(INI).<strong>Les</strong> INDH accréditées comme pleinem<strong>en</strong>t conformesaux principes de Paris, <strong>et</strong> qui possèd<strong>en</strong>t donc le « statutA », sont reconnues par le système de l’ONU. À ce titre,elles peuv<strong>en</strong>t participer à part <strong>en</strong>tière aux travauxdes structures de l’ONU. Elles peuv<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>ts’exprimer dans le cadre des procédures de suivi,quel que soit leur État 24 . Afin de perm<strong>et</strong>tre aux Étatsmembres de fonder des INDH conformes aux principesde Paris, la FRA a publié un manuel décrivantles procédures d’accréditation <strong>et</strong> donnant un certainnombre d’exemples au niveau national. Le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> a aussi invité la FRA à sout<strong>en</strong>ir la formationde réseaux au niveau de l’UE par les INDH : dans sonrapport annuel, il demande « la mise <strong>en</strong> place, dans tousles États membres, d’institutions nationales appropriéesdans le domaine des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>et</strong> l’adoption demesures facilitant la mise <strong>en</strong> réseau de ces organismesdans l’<strong>en</strong>semble de l’Union, avec le souti<strong>en</strong> de l’Ag<strong>en</strong>cedes <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> ; invite les institutions del’Union <strong>et</strong> les États membres à développer la capacitéà agir <strong>en</strong> tant que déf<strong>en</strong>seurs des <strong>droits</strong> de l’hommedes organismes compét<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> matière d’égalité deschances, des organismes chargés de la protection desdonnées, des institutions nationales pour les <strong>droits</strong> del’homme <strong>et</strong> de l’Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> » 25 .Au niveau europé<strong>en</strong>, les INDH de toute l’UE coordonn<strong>en</strong>tleurs activités via le Groupe europé<strong>en</strong> d’INDHqui facilite égalem<strong>en</strong>t leur coopération avec le CIC<strong>et</strong> avec les autres organes <strong>et</strong> mécanismes de suiviau niveau de l’UE <strong>et</strong> de l’ONU. En ce qui concerne lesINDH des États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> deCroatie, <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, quatre INDH de statut A (Danemark,Espagne, Portugal <strong>et</strong> Pologne) ont obt<strong>en</strong>u leur réaccréditationpériodique par le Sous-comité d’accréditation<strong>et</strong> gardé ainsi leur statut A 26 . Le statut B dela Slovaquie a expiré <strong>en</strong> <strong>2012</strong>, <strong>et</strong> l’institution de cepays a donc perdu son accréditation <strong>en</strong> raison de la24 Voir, par exemple, ONU, Comité des <strong>droits</strong> de l’homme (<strong>2012</strong>),Docum<strong>en</strong>t sur les relations <strong>en</strong>tre le Comité des <strong>droits</strong> del’homme <strong>et</strong> les institutions nationales de déf<strong>en</strong>se des <strong>droits</strong>de l’homme, CCPR/C/106/3, 13 novembre <strong>2012</strong>. De façongénérale, voir : FRA (<strong>2012</strong>), Handbook on the establishingand accrediting National Human Rights Institutions in the EU,Luxembourg, Office des publications, disponible à : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/publication/<strong>2012</strong>/handbook-establishm<strong>en</strong>tand-accreditation-national-human-rights-institutions.25 Pour plus d’informations, voir : Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>,Commission des libertés civiles, de la justice <strong>et</strong> des affairesintérieures (<strong>2012</strong>), Rapport sur la situation des <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans l’Union europé<strong>en</strong>ne (2010-2011),2011/2069(INI).26 CIC, Sous-comité d’accréditation (<strong>2012</strong>), Report andRecomm<strong>en</strong>dations of the Sub-Committee on Accreditation,G<strong>en</strong>ève, novembre <strong>2012</strong>, disponible à : http://nhri.ohchr.org/EN/AboutUs/ICCAccreditation/Docum<strong>en</strong>ts/SCA%20Report%20November%20<strong>2012</strong>%20%28English%29.pdf.326


<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> leurs obligations internationalesnon-soumission des docum<strong>en</strong>ts requis 27 . À la fin del’année <strong>2012</strong>, les États membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatiecomptai<strong>en</strong>t donc les INDH accréditées suivantes :13 INDH de statut A (12 dans 10 États membres del’UE, une <strong>en</strong> Croatie), sept INDH de statut B <strong>et</strong> uneINDH de statut C. Le nombre des États membres del’UE dépourvus d’INDH accréditée a augm<strong>en</strong>té de un,passant ainsi à neuf (voir le Tableau 10.12).ACTIVITÉ DE LA FRASouti<strong>en</strong> à la création <strong>et</strong>à l’accréditation d’Institutionsnationales des <strong>droits</strong> de l’hommedans l’UEEn octobre <strong>2012</strong>, la FRA a publié un Manuel pourla création <strong>et</strong> l’accréditation d’INDH dans l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne (Handbook on the establishm<strong>en</strong>tand accreditation of NHRIs in the <strong>European</strong> Union)décrivant pas à pas la procédure d’accréditation.Ce manuel donne des exemples de pratiquesconcrètes concernant par exemple les compét<strong>en</strong>ces,l’indép<strong>en</strong>dance <strong>et</strong> le mandat. Il illustreégalem<strong>en</strong>t les t<strong>en</strong>dances <strong>en</strong> matière d’accréditation<strong>et</strong> dresse la liste des normes internationalesapplicables. Il a été publié parallèlem<strong>en</strong>t à une collectiond’études de cas illustrant les expéri<strong>en</strong>cesdes INDH dans une sélection d’États membres.Pour des informations supplém<strong>en</strong>taires, voir : http://fra.europa.eu/<strong>en</strong>/publication/<strong>2012</strong>/handbook-establishm<strong>en</strong>tand-accreditation-national-human-rights-institutions10.5.2. Désignation <strong>en</strong> tant quemécanismes nationaux de mise<strong>en</strong> œuvreL’OP-CAT <strong>et</strong> la CRPD impos<strong>en</strong>t à leurs États partiesde créer ou de désigner un mécanisme efficace auniveau national chargé de suivre la mise <strong>en</strong> œuvredes obligations nationales. Tant la CRPD que l’OP-CATimpos<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t aux États de t<strong>en</strong>ir dûm<strong>en</strong>t comptedes Principes de Paris pour la création de ce mécanism<strong>en</strong>ational. <strong>Les</strong> INDH pleinem<strong>en</strong>t conformes auxPrincipes de Paris, c’est-à-dire les INDH possédant lestatut A, sont donc les organismes les plus susceptiblesde répondre à ces critères. (Pour une vue d’<strong>en</strong>sembledes organes de suivi dans le cadre de la CRPD, voir laSection 5.2.4).Le Chapitre 5 prés<strong>en</strong>te une vue d’<strong>en</strong>semble des INDHaccréditées de l’UE faisant office de mécanismes27 CIC, Sous-comité d’accréditation (<strong>2012</strong>), Report andRecomm<strong>en</strong>dations of the Sub-Committee on Accreditation,G<strong>en</strong>ève, 26–30 mars <strong>2012</strong>, disponible à : http://nhri.ohchr.org/EN/AboutUs/ICCAccreditation/Docum<strong>en</strong>ts/SCA%20MARCH%20<strong>2012</strong>%20FINAL%20REPORT%20ENG%20WITH%20ANNEXURES.pdf.Tableau 10.12 : INDH par État membre de l’UE <strong>et</strong> <strong>en</strong>Croatie, par statut d’accréditationATBE*BG*CY*CZDE ✓DK* ✓EEEL ✓ES ✓FIFR ✓HUIE ✓ITLTLU ✓LVMTNL*PL ✓PT ✓ROSK*SE*SIGB* ✓UK NI ✓SC ✓HRNotes :Statut A Statut B Statut C✓✓✓✓✓✓✓✓✓Aucune accréditation/institution✓✓✓✓✓✓✓✓* <strong>Les</strong> INDH concernées font égalem<strong>en</strong>t officed’organismes nationaux de promotion de l’égalitéau s<strong>en</strong>s de la législation de l’UE.La couleur orange indique que les INDH concernéesont été réaccréditées <strong>en</strong> <strong>2012</strong> <strong>et</strong> ont gardé leurstatut d’accréditation antérieur. Le rouge indique unchangem<strong>en</strong>t de statut d’accréditation d’INDH <strong>en</strong> <strong>2012</strong>.La Bulgarie possède deux INDH de statut B : leMédiateur pour la République de Bulgarie <strong>et</strong> laCommission de protection contre la discrimination dela République de Bulgarie.Le Royaume-Uni compte trois INDH possédantchacune le statut A : <strong>en</strong> Grande-Br<strong>et</strong>agne, laCommission pour l’égalité <strong>et</strong> les <strong>droits</strong> de l’hommecouvrant les questions relatives aux <strong>droits</strong> de l’homme<strong>en</strong> Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> au Pays de Galles <strong>et</strong> certainesquestions relatives aux <strong>droits</strong> de l’homme <strong>en</strong> Écosse(les questions qui n’ont pas été déc<strong>en</strong>tralisées sous laresponsabilité du parlem<strong>en</strong>t écossait) ; <strong>en</strong> Irlande duNord, la Commission des <strong>droits</strong> de l’homme d’Irlandedu Nord, <strong>et</strong> <strong>en</strong> Écosse, la Commission écossaise des<strong>droits</strong> de l’homme. GB signifie « Grande-Br<strong>et</strong>agne »,NI « Irlande du Nord » <strong>et</strong> SC « Écosse ».Source : CIC, voir http://nhri.ohchr.org✓327


<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>indép<strong>en</strong>dants pour le suivi indép<strong>en</strong>dant de la CRPD,conformém<strong>en</strong>t à l’article 33, paragraphe 2, de celleci.En <strong>2012</strong>, l’INDH de statut B d’Autriche a reçu pourmission d’agir <strong>en</strong> tant que mécanisme national deprév<strong>en</strong>tion au titre de l’OP-CAT 28 . L’une des deux INDHde statut B de Bulgarie (le Médiateur) s’est égalem<strong>en</strong>tvu confier une mission de MNP au titre de l’OP-CAT 29 .PerspectivesL’année <strong>2012</strong> a connu une augm<strong>en</strong>tation des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsformels des États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne<strong>et</strong> de la Croatie vis-à-vis des normes <strong>et</strong> desmécanismes de suivi du Conseil de l’Europe <strong>et</strong> de l’ONU.Le protocole facultatif à la CRD relatif à la procédurede réclamation individuelle réunit relativem<strong>en</strong>t rapidem<strong>en</strong>tde nouvelles signatures, contrairem<strong>en</strong>t auprotocole facultatif au Pacte international relatif aux<strong>droits</strong> économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels. Il semble queles États membres de l’UE <strong>et</strong> la Croatie ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>taucune mesure visant à faire reconnaître les <strong>droits</strong>des travailleurs migrants par l’ICRMW. À <strong>en</strong> juger parle nombre de signatures, on peut s’att<strong>en</strong>dre à ce quel’acceptation par la ratification continue de progresserpour la Conv<strong>en</strong>tion d’Istanbul sur la lutte contre laviol<strong>en</strong>ce à l’égard des femmes, le protocole n° 12 à laCEDH concernant la discrimination, la CSE de 1996 sur les<strong>droits</strong> sociaux <strong>et</strong> économiques ainsi que son mécanismede réclamations collectives, <strong>en</strong>tre autres.Au cours de la période à v<strong>en</strong>ir, on peut s’att<strong>en</strong>dre à uneconclusion des négociations relatives à l’adhésion del’UE à la CEDH. Par ailleurs, l’UE pourrait prochainem<strong>en</strong>tadhérer à d’autres conv<strong>en</strong>tions relatives aux <strong>droits</strong> del’homme, <strong>en</strong> plus de la CRPD, <strong>et</strong> faire l’obj<strong>et</strong> d’un suividans d’autres forums, comme le contrôle volontaire del’UE par le processus d’EPU au niveau du Conseil des<strong>droits</strong> de l’homme.Le CESD <strong>et</strong> le nombre croissant de réclamationscollectives concernant les <strong>droits</strong> sociaux, un nombrequi devrait continuer d’augm<strong>en</strong>ter, m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>celes conséqu<strong>en</strong>ces de la crise financière <strong>et</strong> la nécessitéd’un suivi efficace. <strong>Les</strong> négociations relatives à l’adhésionde l’UE à la CEDH vont se poursuivre <strong>en</strong> 2013. L<strong>en</strong>ombre <strong>et</strong> la nature des dossiers portés devant laCouEDH ainsi que les recommandations formulées pardiffér<strong>en</strong>ts mécanismes de l’ONU <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong>de l’homme signal<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t la nécessité de m<strong>et</strong>tre<strong>en</strong> œuvre <strong>et</strong> de suivre efficacem<strong>en</strong>t les obligationsinternationales au niveau national. <strong>Les</strong> INDH conformesaux Principes de Paris sont bi<strong>en</strong> placées, <strong>et</strong> d’ailleurs<strong>en</strong> partie conçues pour faire le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les niveauxinternational <strong>et</strong> national, comme le montr<strong>en</strong>t leurs obligationscroissantes au titre de la CRPD <strong>et</strong> de l’OP-CAT.<strong>Les</strong> obligations internationales font l’obj<strong>et</strong> d’un suiviefficace par différ<strong>en</strong>tes formes de contrôle à différ<strong>en</strong>tsniveaux : obligations de compte r<strong>en</strong>du, surveillancepar des experts <strong>et</strong> suivi clair des recommandationsformulées au niveau de l’ONU, du Conseil de l’Europe,de l’UE <strong>et</strong> des États membres. Ce réseau d’institutions<strong>et</strong> de mécanismes <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus intégré <strong>et</strong> interdép<strong>en</strong>dant, avecl’adhésion de l’UE à la CEDH, l’acceptation par l’UE dela CRPD, <strong>et</strong> les interactions toujours plus int<strong>en</strong>ses <strong>en</strong>treles organismes nationaux de contrôle tels que les organismesnationaux de promotion de l’égalité <strong>et</strong> les INDHavec les structures de l’Union europé<strong>en</strong>ne, du Conseilde l’Europe <strong>et</strong> de l’ONU.<strong>Les</strong> États membres de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> la Croatie,comme tous les États, pourrai<strong>en</strong>t faire un meilleurusage des différ<strong>en</strong>tes formes de recommandations <strong>et</strong>des décisions d’experts <strong>et</strong> des pairs sur la façon dontles <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> sont <strong>et</strong> devrai<strong>en</strong>t être sauvegardés.De nouveaux développem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> la matièredevrai<strong>en</strong>t avoir lieu dans l’année à v<strong>en</strong>ir, avec une meilleureutilisation de l’<strong>en</strong>semble considérable de donnéesrelatives à la situation des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dansl’UE (voir le Focus <strong>et</strong> le Chapitre 8 du rapport annuel ausuj<strong>et</strong> de la proposition de tableau de bord de la justice).28 Autriche (<strong>2012</strong>), 1. Bundesges<strong>et</strong>z, mit dem das Bundes-Verfassungsges<strong>et</strong>z, das Volksanwaltschaftsges<strong>et</strong>z 1982,das Sicherheitspolizeiges<strong>et</strong>z, das Strafvollzugsges<strong>et</strong>zund das Bundesges<strong>et</strong>zblattges<strong>et</strong>z geändert werd<strong>en</strong>(Bundesges<strong>et</strong>z zur Durchführung des Fakultativprotokollsvom 18. Dezember 2002 zum Übereinkomm<strong>en</strong> der Vereint<strong>en</strong>Nation<strong>en</strong> geg<strong>en</strong> Folter und andere grausame, unm<strong>en</strong>schlicheoder erniedrig<strong>en</strong>de Behandlung oder Strafe – OPCAT-Durchführungsges<strong>et</strong>z), BGBl. I Nr. 1/<strong>2012</strong>, 10 janvier <strong>2012</strong>,disponible à : http://vlex.at/vid/volksanwaltschaftsges<strong>et</strong>zbundesges<strong>et</strong>zblattges<strong>et</strong>z-opcat-344167454; voirégalem<strong>en</strong>t : http://volksanwaltschaft.gv.at/<strong>en</strong>/the-austrian-ombudsman-board/responsibilities.29 Bulgarie, Loi sur le Médiateur, nouveau chapitre 4 bis« Mécanisme national de prév<strong>en</strong>tion », <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur le11 mai <strong>2012</strong>.328


Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>ne<strong>Les</strong> <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> : défis <strong>et</strong> réussites <strong>en</strong> <strong>2012</strong>2013 – 328 p. – 21 x 29,7 cmISBN 978-92-9239-166-9doi:10.2811/37125De nombreuses informations sur l’Ag<strong>en</strong>ce des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’Union europé<strong>en</strong>nesont disponibles sur le site intern<strong>et</strong> de la FRA : fra.europa.eu.COMMENT VOUS PROCURER LES PUBLICATIONSDE L’UNION EUROPÉENNE?Publications gratuites: consultant le site http://ec.europa.eu ou par télécopieur au numéro +352 2929-42758.Publications payantes: Abonnem<strong>en</strong>ts facturés (par exemple séries annuelles du Journal officiel de l’Union europé<strong>en</strong>ne, recueils de la jurisprud<strong>en</strong>cede la Cour de justice de l’Union europé<strong>en</strong>ne): (http://publications.europa.eu/others/ag<strong>en</strong>ts/index_fr.htm).


Code paysATBEBGCYCZDEDKEEELESFIFRHRHUIEITLTLULVMTNLPLPTROSESISKUKAutricheBelgiqueBulgarieChypreRépublique tchèqueAllemagneDanemarkEstonieGrèceEspagneFinlandeFranceCroatieHongrieIrlandeItalieLituanieLuxembourgL<strong>et</strong>tonieMaltePays-BasPolognePortugalRoumanieSuèdeSlovénieSlovaquieRoyaume-UniHIGHLIGHTS2011 2Droits <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> :développem<strong>en</strong>tsjuridiques <strong>et</strong> politiquesclés <strong>en</strong> 20112HELPING TO MAKE FUNDAMENTAL RIGHTS A REALITY FOR EVERYONE IN THE EUROPEAN UNIONL’Union europé<strong>en</strong>ne (UE) a reçu <strong>en</strong> <strong>2012</strong> le Prix Nobel de la paix pour son action <strong>en</strong> faveur de la paix, de la réconciliation,de la démocratie <strong>et</strong> des <strong>droits</strong> de l’homme <strong>en</strong> Europe, un vote qui est un signe de confiance dans le proj<strong>et</strong> d’intégrationeuropé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> une reconnaissance éloqu<strong>en</strong>te de ses réalisations durem<strong>en</strong>t acquises. Il a été décerné à un mom<strong>en</strong>t où lesvaleurs qui font l’Union europé<strong>en</strong>ne sont mise à l’épreuve <strong>en</strong> subissant les eff<strong>et</strong>s des crises socio-économiques, politiques<strong>et</strong> constitutionnelles.Dans un contexte de montée du chômage <strong>et</strong> de paupérisation, le prés<strong>en</strong>t Rapport annuel de la FRA examine de plus prèsla situation de ceux, comme les <strong>en</strong>fants, qui sont vulnérables à des réductions budgétaires qui touch<strong>en</strong>t des domainesimportants tels que l’éducation, les soins de santé <strong>et</strong> les services sociaux. Il étudie les discriminations auxquelles les Romsrest<strong>en</strong>t confrontés <strong>et</strong> analyse la banalisation de certains élém<strong>en</strong>ts d’idéologie extrémiste dans le discours politique <strong>et</strong>public. Il analyse les eff<strong>et</strong>s des crises sur le principe fondam<strong>en</strong>tal de l’état de droit ainsi que les efforts r<strong>en</strong>forcés des Étatsmembres pour garantir la confiance dans leurs systèmes judiciaires.Ce rapport examine égalem<strong>en</strong>t les initiatives ess<strong>en</strong>tielles de l’UE ayant une incid<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong> de l’homme.En <strong>2012</strong>, la Commission europé<strong>en</strong>ne a lancé une initiative visant à moderniser le cadre de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matièrede protection des données à caractère personnel, la réforme la plus importante de la législation de l’UE <strong>en</strong> matière deprotection des données de ces 20 dernières années. L’UE a égalem<strong>en</strong>t continué à placer l’acc<strong>en</strong>t sur l’utilisation de basesde données <strong>et</strong> d’outils informatiques pour la gestion des frontières <strong>et</strong> le traitem<strong>en</strong>t des visas. Elle a pris des mesures pourperm<strong>et</strong>tre aux ressortissants des pays tiers de participer aux élections au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, r<strong>en</strong>forcé les <strong>droits</strong> desvictimes, négocié avec succès des instrum<strong>en</strong>ts de gestion des questions d’asile qui faisai<strong>en</strong>t l’obj<strong>et</strong> d’un réexam<strong>en</strong>, <strong>et</strong> s’estfocalisée sur les problèmes <strong>et</strong> les obstacles auxquels sont confrontées les personnes âgées, notamm<strong>en</strong>t les personnesâgées souffrant d’un handicap, à l’occasion de son Année <strong>2012</strong> du vieillissem<strong>en</strong>t actif.Le Rapport annuel examine les développem<strong>en</strong>ts liés aux <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> dans des domaines tels que le droit d’asile,l’immigration <strong>et</strong> l’intégration des immigrés, le contrôle aux frontières <strong>et</strong> la politique <strong>en</strong> matière de visas, la société del’information <strong>et</strong> la protection des données, les <strong>droits</strong> de l’<strong>en</strong>fant <strong>et</strong> la protection des <strong>en</strong>fants, l’égalité <strong>et</strong> la non-discrimination,le racisme <strong>et</strong> la discrimination <strong>et</strong>hnique, la participation des citoy<strong>en</strong>s de l’UE au fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique de l’Union,l’accès à une justice efficace <strong>et</strong> indép<strong>en</strong>dante, <strong>et</strong> la protection des victimes.FOCUSC<strong>et</strong>te année, la section « Focus » du Rapport annuel examine les temps de crise sous l’angle des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.Il y est souligné que les crises ont suscité des débats concernant la nature, la portée <strong>et</strong> l’av<strong>en</strong>ir de l’UE, tout <strong>en</strong>réaffirmant les principes qui sont au cœur de l’Union europé<strong>en</strong>ne, notamm<strong>en</strong>t le respect des <strong>droits</strong> <strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong>.doi:10.2811/37125 TK-AG-13-001-FR-CLe rapport annuel compl<strong>et</strong> de la FRA ainsi queles développem<strong>en</strong>ts clés <strong>en</strong> matière de <strong>droits</strong><strong>fondam<strong>en</strong>taux</strong> de l’année <strong>2012</strong> – Highlights<strong>2012</strong> – sont disponibles <strong>en</strong> allemand, anglais<strong>et</strong> français. Ces docum<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t êtr<strong>et</strong>éléchargés du site web de la FRA.EUROPEAN UNION AGENCY FOR FUNDAMENTAL RIGHTSFRA – AGENCE DES DROITS FONDAMENTAUX DE L’UNION EUROPÉENNESchwarz<strong>en</strong>bergplatz 11 – 1040 Vi<strong>en</strong>ne – AutricheTél. +43 158030-0 – Fax +43 158030-699fra.europa.eu – info@fra.europa.eufacebook.com/fundam<strong>en</strong>talrightslinkedin.com/company/eu-fundam<strong>en</strong>tal-rights-ag<strong>en</strong>cytwitter.com/EURightsAg<strong>en</strong>cyISSN 1831-0370

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