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Les diamants bruts de la République Centrafricaine et ... - GemNantes

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2011DIPLÔME D’UNIVERSITÉ DEGEMMOLOGIEPrésentéDevant l’Université <strong>de</strong> NantesU.F.R. <strong>de</strong>s Sciences <strong>et</strong> <strong>de</strong>s TechniquesParM. HILAIRE GANGUENON<strong>Les</strong> <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> République <strong>Centrafricaine</strong> <strong>et</strong> leurcommercialisationSoutenu publiquement le 07/06/2011Au Département <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'UniversDevant <strong>la</strong> commission d’examen composée <strong>de</strong> :M. E. FRITSCH Professeur Prési<strong>de</strong>ntM. B. RONDEAU Maître <strong>de</strong> Conférences Vice-Prési<strong>de</strong>ntM. H. GARCIA-GUILLERMINET Directeur, Gem Paris ExaminateurM. F. NOTARI Directeur, Gemtech<strong>la</strong>b ExaminateurM. C. EWELS Chargé <strong>de</strong> recherches ExaminateurM. C. MONNIER Maître <strong>de</strong> Conférences ExaminateurM. B. LASNIER Invité


SommaireRésuméAvant-proposRemerciementsA. INTRODUCTIONB. PRESENTATION DE LA R.C.A.1) Donnés générales2) Géographie3) <strong>Les</strong> ressources minérales <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.C. LE DIAMANT CENTRAFRICAIN ET SA MORPHOLOGIEI. Le diamantII. FormationIII. Plus gros <strong>diamants</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.IV. Qualités <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> en R.C.A.D. DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES SUR LES DIAMANTS DE LA R.C.A.1. <strong>Les</strong> formes <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong>2. Etat <strong>de</strong> surface3. Définitions <strong>de</strong> quelques défauts dans le diamant4. Analyse Infrarouge du diamantE. ECHANTILLONS ET METHODESF. RESULTATSII. EchantillonsIII. Métho<strong>de</strong>s1. Gemmologie c<strong>la</strong>ssique2. Luminescence3. Spectrométrie Infrarouge4. Spectrométrie par une <strong>la</strong>mpe à halogène5. Spectrométrie Raman6. Cathodoluminescence7. Analyse chimiqueG. PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DU DIAMANT EN R.C.A.I. Gisement <strong>de</strong> diamantII. Exploitation du diamant en R.C.A.III. Production <strong>de</strong> diamant en R.C.A.IV. Le commerce du diamant en R.C.A.H. CONCLUSION-DISCUSSION2


I. BIBLIOGRAPHIERESUMETous les échantillons étudiés dans le cadre <strong>de</strong> ce travail sont <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong><strong>bruts</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à une brèveprésentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. Avant d’entamer l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> morphologie <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>couleur <strong>de</strong>s échantillons étudiés nous avons vu <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>s différents <strong>diamants</strong>.Ainsi, nous avons constaté dans notre étu<strong>de</strong> que <strong>la</strong> croissance octaédrique <strong>et</strong> <strong>la</strong>dissolution rhombodécaèdrique sont les morphologies dominantes <strong>de</strong>séchantillons. En eff<strong>et</strong> plus <strong>de</strong> 75 pour cent <strong>de</strong>s échantillons présente unemorphologie liée à ces dissolutions. Aussi <strong>la</strong> cathodoluminescence <strong>de</strong> ces<strong>diamants</strong>, observés au M E B (Microscope Electronique à Ba<strong>la</strong>yage) m<strong>et</strong> bien enévi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> croissance octaédrique, nous avons également noté qu’un diamantprésente un aspect maclé (DG7).Ensuite nous avons effectué l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelques échantillons <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> enanalysant leurs spectres pour différents instruments (Infrarouge, MEB, <strong>et</strong>Raman). Ainsi les spectres analysés dans le domaine <strong>de</strong> l’infrarouge révèlentbien une structure typique du diamant dans toutes les analyses effectuées, nousavons également constaté que <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s échantillons sont <strong>de</strong> type IaA (95%). Ils contiennent <strong>de</strong> l’azote (pic d’azote situé à 1280 cm -1 ) sous formed’agrégats A. Aussi ils montrent <strong>de</strong> l’hydrogène en impur<strong>et</strong>é ; seul DG9présente un spectre typique d’un diamant <strong>de</strong> type IIa. De plus nous avons étudié<strong>la</strong> luminescence <strong>de</strong> ces <strong>diamants</strong> à l’UV, un phénomène particulier à r<strong>et</strong>enunotre attention pendant nos observations : après l’éc<strong>la</strong>irage du diamant onobserve <strong>la</strong> lumière bleue à l’intérieur <strong>et</strong> jaune à l’extérieur en UVL, tandis qu’enUVC on observe qu’une lumière jaune à l’extérieur <strong>de</strong> nos échantillons. Quantau Raman nous avons pu i<strong>de</strong>ntifier une inclusion probable du graphite dans lediamant.Enfin nous nous sommes intéressés à <strong>la</strong> mesure <strong>et</strong> au calcul <strong>de</strong> réflectance enutilisant une <strong>la</strong>mpe à halogène comme source afin <strong>de</strong> les caractériser pour finirpar le gisement, l’exploitation, <strong>la</strong> production <strong>et</strong> commercialisation <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. ou nous avons constaté qu’il est difficile <strong>de</strong> contrôler les chiffresexacts <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> commercialisation <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> pour <strong>la</strong> simpleraison qu’il existe <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> à tous les niveaux <strong>de</strong>s acteurs miniers du pays.3


AVANT-PROPOSFrançais d’origine centrafricaine, je suis né à Bédaya, un p<strong>et</strong>it vil<strong>la</strong>ge situéà 600 kilomètres au nord <strong>de</strong> Bangui, <strong>la</strong> capitale <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. (République<strong>Centrafricaine</strong>).Je pense, en définitive que je me suis toujours intéressé aux pierres. Déjà toutp<strong>et</strong>it, au bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière, j’adorais jouer sur le sable <strong>et</strong> récolter <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>itscailloux <strong>de</strong> toutes couleurs.Contrairement aux jeunes d’aujourd’hui, je ne disposais d’aucune console <strong>de</strong>jeux vidéo, je jouais donc volontiers dans les herbes, le fleuve ou dans le sable.Jouer aux cailloux était mon jeu préféré parce que j’adorais les cailloux bril<strong>la</strong>ntscomme <strong>de</strong>s billes que je ramassais <strong>et</strong> ramenais sans cesse à mes parents.S’agissait-il <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> ou <strong>de</strong> simples cailloux ?Après une sco<strong>la</strong>rité à l’école française, je suis parti à Bangui, <strong>la</strong> capitalecentrafricaine, poursuivre mes étu<strong>de</strong>s. Alors que je passais <strong>de</strong>s vacances dansma famille à Carnot (ville située à l’ouest du pays), j’ai découvert <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>valeur que pouvaient avoir ces p<strong>et</strong>its cailloux. Mon hôte était négociant en<strong>diamants</strong>. En secr<strong>et</strong>, ses collègues absents, il m’avait invité dans son bureaupour me montrer ces pierres si précieuses <strong>et</strong> si chères.C<strong>et</strong>te rencontre a scellé ma décision, mon bacca<strong>la</strong>uréat obtenu, d’enrichir maconnaissance <strong>de</strong>s pierres par mon entrée en France puis mon inscription dans cecursus d’étu<strong>de</strong>s gemmologiques.4


REMERCIEMENTSMes plus vifs remerciements s’adressent tout d’abord à feu M.Aboubacar Sissoko négociant en diamant à Carnot qui pour <strong>la</strong>première fois m’a fait découvrir <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong>, ensuite, jeremercie également les professeurs Emmanuel Fritsch <strong>et</strong> Benjamin Ron<strong>de</strong>aupour m’avoir donné <strong>de</strong> nombreuses explications <strong>et</strong> les messagesd’encouragement lors <strong>de</strong> ma rédaction. Je suis très reconnaissant à M. FranckNotari pour ses cours notamment sur les carbonados (diamant poly cristallinriche en fer).Je tiens également à remercier particulièrement M. Christophe Lamiraud pourm’avoir accueilli pendant trois semaines à une formation d’"Initiation à <strong>la</strong>gemmologie", car il faut le dire, les débuts sont parfois difficiles. Je remercieNdiaye Césaire <strong>de</strong> m’avoir aidé pour les expériences <strong>et</strong> interprétations à <strong>la</strong>spectrométrie par une <strong>la</strong>mpe à halogène. Merci à Laurent Ganguenon <strong>et</strong> HenriKou<strong>la</strong>yom, Barthelemy Lodjéarem, Robert Béyom, Pascal Bédaya Ngaro, JustinDotar Ganguenon <strong>et</strong> à mes enfants en particulier ainsi que toutes les personnesqui <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin m’ont apporté un soutien <strong>et</strong> auprès <strong>de</strong>squelles j’ai trouvéun formidable réconfort.Je tiens à exprimer ma gratitu<strong>de</strong> à son excellence M. Ange Félix Patassé pour lesnombreuses discussions enrichissantes <strong>et</strong> pour les explications qu’il m’afournies concernant les gisements, productions <strong>et</strong> exploitations <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong>centrafricains.Enfin je dédie mes recherches à <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> mes parents Antoine Ganguenon<strong>et</strong> Berthe Yoguerem ainsi que mes oncles : le professeur Simon Bédaya Ngaro <strong>et</strong>le maire Timothée Ganguenon.5


A. INTRODUCTONLe diamant constitue actuellement <strong>la</strong> principale source <strong>de</strong> revenu <strong>de</strong> <strong>la</strong>République <strong>Centrafricaine</strong> (D. Auzias <strong>et</strong> al. 2007). Le premier diamantfut trouvé dès 1914 par un agent commercial <strong>de</strong> <strong>la</strong> sociétéConcessionnaire <strong>de</strong> Kouango Français, passionné <strong>de</strong> géologie, Louis Brustier(books.google.fr). Puis les <strong>diamants</strong> furent exploités par <strong>de</strong>s sociétés minièresdès 1931, <strong>et</strong> ensuite par les artisans <strong>de</strong>puis l’indépendance en 1960. La totalité<strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> actuellement exploités provient <strong>de</strong>s gîtes alluvionnaires. La R.C.A.(République <strong>Centrafricaine</strong>) se p<strong>la</strong>ce au dixième rang mondial <strong>de</strong>s paysproducteurs <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> avec une production annuelle moyenne d’environ500 000 carats (Brun<strong>et</strong>, 2003) ; ces <strong>diamants</strong> centrafricains étant réputés pourleur fort pourcentage <strong>de</strong> joaillerie ou <strong>diamants</strong> gemmes (60 à 80 % <strong>de</strong> <strong>la</strong>production). Ils sont généralement <strong>de</strong> bonne qualité <strong>et</strong> bien cristallisés avec <strong>de</strong>smorphologies très diverses (octaédrique, rhombododécaèdrique <strong>et</strong>c.).Ce travail <strong>de</strong> recherche dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> gemmologie consiste àétudier <strong>et</strong> à analyser <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. afin <strong>de</strong> connaître leurscaractères physiques fondés sur <strong>de</strong>s critères scientifiques ce qui va nousperm<strong>et</strong>tre d’apprendre <strong>et</strong> d’enrichir nos connaissances dans ce domaine. Vingthuit échantillons sont disponibles pour ce travail.Ainsi après une présentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. nous nous intéresserons à l’étu<strong>de</strong><strong>de</strong>s échantillons à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s appareils gemmologiques c<strong>la</strong>ssiques pour :- <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> morphologie- <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur- l’observation <strong>de</strong>s inclusions- <strong>la</strong> photographie <strong>de</strong>s échantillonsEnsuite, nous étudierons les différents échantillons par différentestechniques analytiques <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire qui sont :- spectrométrie infrarouge- <strong>la</strong>mpe UV- microscope électronique à ba<strong>la</strong>yage- <strong>la</strong>mpe à halogène- spectrométrie RamanEnfin, nous nous intéresserons à <strong>la</strong> production <strong>et</strong> à <strong>la</strong> commercialisation dudiamant en R.C.A.6


B. PRESENTATION DE LA R.C.A1) DONNEES GENERALESSource : http://www.stat-centrafrique.com/Superficie : 623 000 km2Popu<strong>la</strong>tion : 3,89 millions d'habitants en 2003Capitale : Bangui 500 000 habitants (plus gran<strong>de</strong> ville)Densité : 6,3 habitants /km2 en 2003Espérance <strong>de</strong> vie à <strong>la</strong> naissance : 49 ans (femmes : 59 ans ; hommes : 47 ans)Taux <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation : 68,7 % pour les 6 à 11 ans en 2003Indice <strong>de</strong> fécondité : 5,3 enfants / femmeTaux <strong>de</strong> mortalité infantile : 132 / 1000 habitantsTaux <strong>de</strong> croissance : 2,5 % en 2003Taux d'inf<strong>la</strong>tion : 2,9 % en 2005Langue officielle : FrançaisLangue nationale : Sango (dialecte principal)Religion : chrétiens (50 %), animistes (24 %), musulmans (15 %)Principaux partenaires économiques : France, Belgique, Allemagne,Luxembourg, CamerounFor<strong>et</strong>s <strong>et</strong> savanes arbustives : 90 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficieTerres cultivées : 3,2 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficiePrairies : 4,8 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficieAutres : 2 %Indépendance : Le 01 décembre 1958 <strong>de</strong> <strong>la</strong> FranceLa production nationale : manioc, canne à sucre, igname, palmier à huile,cacahuètes, banane p<strong>la</strong>ntain, le tabac, coton, taros, maïs, café, riz, sésame, bois.Également le diamant, l'or <strong>et</strong> les minerais divers (voir chapitre les ressourcesminérales <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A., page 8)2) GEOGRAPHIELa R.C.A. est un pays enc<strong>la</strong>vé situé au coeur du continent africain (figure1), il se trouve à plus <strong>de</strong> 1 000 km <strong>de</strong>s ports <strong>de</strong> Doua<strong>la</strong> (Cameroun) <strong>et</strong> <strong>de</strong>Pointe-Noire (Congo). Elle partage une frontière avec 5 pays. Limitée aunord par le Tchad, au sud le Congo (Brazzaville) <strong>et</strong> <strong>la</strong> République Démocratiquedu Congo (ex Zaïre), à l'Est par le Soudan, enfin à l'Ouest par le Cameroun. Surle p<strong>la</strong>n administratif, elle est divisée en seize préfectures réparties en septrégions <strong>de</strong>puis 1996.7


Figure 1: Carte administrative <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.Source : http://www.stat-centrafrique.com/3) LES RESSOURCES MINERALES DE LA RCASource : www.memoireonline.com/La R.C.A est dotée d’un potentiel minier riche <strong>et</strong> varié avec au moins 470indices minéraux. Elle possè<strong>de</strong> non seulement le diamant <strong>et</strong> l’or qui sontencore exploités à p<strong>et</strong>ite échelle mais aussi le cuivre, le fer, l’uranium, lepétrole, le manganèse, le ciment, l’ardoise … pour ne citer que ceux-là.Le diamant <strong>et</strong> l'or représentent une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse du pays <strong>et</strong>sont les <strong>de</strong>ux ressources minérales les plus importantes.Le diamant : son exploitation a toujours été essentiellement artisanale ousemi industrielle <strong>et</strong> assure 60 % <strong>de</strong> rec<strong>et</strong>tes <strong>de</strong>s exportations du pays. Jusqu'en2005, selon les chiffres officiels, <strong>la</strong> production <strong>et</strong> l'exploitation diamantifèr<strong>et</strong>otale enregistrée par les bureaux d'achat se sont élevées à 383 636 carats, tandisqu'en 2002, c<strong>et</strong>te production était estimée à 398 911 carats.L'or : il a été jusqu'à présent exploité dans les alluvions <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>térite. Saproduction, très élevée entre 1930 <strong>et</strong> 1940 atteignait les 600 kg/an. Puis elle achuté pour ne reprendre que dans les années 80. Depuis 1988, elle est <strong>de</strong>nouveau en déclin, passant <strong>de</strong> 384.9 kg en 1990, à 192.1 kg en 1991. En 1994,c<strong>et</strong>te production n'était plus que <strong>de</strong> 138 kg contre 170.6 kg en 1993, soit unebaisse <strong>de</strong> 18.99 %.On estime toutefois que <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> est importante <strong>et</strong> que <strong>la</strong> production annuelleréelle atteindrait <strong>la</strong> tonne. Voir tableau 1, productions <strong>et</strong> d’exploitations 2002 à2004.8


PRODUCTION ET EXPORTATION EN QUANTITEDIAMANT BRUT (*) OR (**)Année Trimestre P T S E T S P S B E2 1 - - - -0 2 129461 129461 602 1000 3 113528 113528 3457 27360 4 113528 113528 3457 27362 5 119897 119897 1443 10180 6 92346 92346 3158 31580 7 95362 95362 21122 208631 8 141665 141665 8838 327812 9 105803 105803 3114 25750 10 130704 130704 12048 116160 11 94535 94535 472 -2 12 83725 83725 0 -2 13 87215 87215 1557 -0 14 77853 77853 664 -0 15 91061 91061 0 -3 16 75414 75414 0 -2 17 89121 89121 2585 -0 18 99107 99107 2574 -0 19 91061 91061 - -4 20 75414 75414 - -P T S : Productions Totales <strong>de</strong>s SociétésE T S : Exportations Totales <strong>de</strong>s SociétésP S B : Production <strong>de</strong>s Sociétés <strong>et</strong> BijoutiersE : Exportations(*) carats(**) grammesSource : bureau d'évaluation <strong>et</strong> <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> diamant <strong>et</strong> d'or <strong>et</strong> commerce extérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> DGSEESTableau 1 : production <strong>et</strong> exportation <strong>de</strong> diamant <strong>et</strong> d’or Centrafricain<strong>Les</strong> principaux indices <strong>de</strong> minéralisation (figure 2) outre le diamant <strong>et</strong> l’or sont :Fer, cuivre, uranium, calcaires, granites <strong>et</strong> l’hydrocarbure.Le gisement <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> Bogoin, découvert avant l'indépendance du pays n'a que<strong>de</strong>s réserves mo<strong>de</strong>stes. Une société mixte (R.C.A-Roumanie) envisageait <strong>de</strong>produire 10 000 tonnes d'acier/an.<strong>Les</strong> indices <strong>de</strong> cuivre <strong>de</strong> Ngadé découverts durant le levé géologique <strong>de</strong> <strong>la</strong>gran<strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong> 1951 à 1954 ont fait l'obj<strong>et</strong> d'une étu<strong>de</strong> incomplète.L'uranium métal : Le C.E.A. (Commissariat à l'Energie Atomique) a découvertle gisement d'uranium <strong>de</strong> Bakouma (905 km à l’est <strong>de</strong> Bangui). Une sociétémixte, <strong>la</strong> compagnie d'uranium <strong>de</strong>s mines <strong>de</strong> Bakouma (URBA), avec <strong>la</strong>participation du gouvernement Centrafricain, du CEA <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie9


Française <strong>de</strong>s mines d'Uranium, avaient promis d'entrer en production avant fin1972 ; promesse non tenue. La convention a été résiliée suite à <strong>la</strong> chute <strong>de</strong>scours <strong>de</strong> l'uranium amorcée <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 70. En août 2008 legouvernement Centrafricain a signé un accord avec le groupe industriel FrançaisAreva (ex. CEA) pour l’exploitation du gisement d’uranium qui <strong>de</strong>vraitcommencer en 2010 (ministère <strong>de</strong> ressources énergétiques <strong>et</strong> minières).Des calcaires : Quelques dépôts importants <strong>de</strong> calcaire sont présents à Bobassadans les environs <strong>de</strong> Bangui. Des calcaires avec lesquels il est envisageable <strong>de</strong>fabriquer du ciment ainsi que <strong>de</strong>s granites <strong>de</strong> construction à Bouar (Ouest dupays).Hydrocarbure : suite aux forages effectués en 1986 au Nord, Nord-Est <strong>de</strong> <strong>la</strong>R.C.A. <strong>la</strong> présence d'une nappe <strong>de</strong> pétrole a été confirmée. Celle-ci est répartieentre le sous-sol Centrafricain <strong>et</strong> celui du Tchad (figure 2). Pour <strong>de</strong>s raisonsdiplomatiques l'exploitation équitable n'a pu avoir lieu.D'autres indices <strong>de</strong> minéralisation ont été relevés :- Bauxite- Nodules <strong>de</strong> manganèse- Graphite <strong>de</strong> Bambari- Gneiss- Marbre <strong>de</strong> NjoukouLa R.C.A. possè<strong>de</strong> également <strong>de</strong>s indices minéraux courants tels que :- Calcite- Ambre <strong>de</strong> Bimbo- Tourmaline- Topaze- Quartz rose- Quartz fumé- Morion- Améthyste- Citrine- Cristal <strong>de</strong> roche- Amazonite- Sodalite- Jaspe- oeil-<strong>de</strong>-tigre- Chrysobéryl- prasiolite- Célestine.10


Figure 2 : carte <strong>de</strong>s indices miniers <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. (Lanc<strong>et</strong>, 1998).11


C. LE DIAMANT CENTRAFRICAIN ET SA MORPHOLOGIEI. LE DIAMANT<strong>Les</strong> activités minières en Afrique Equatoriale Française ont mené à <strong>la</strong>découverte, par L. BRUSTIER, du premier diamant centrafricain en 1914à l’ouest d’Ippy, à environ 150 km <strong>de</strong>s exploitations actuelles. Undiamant se définit comme forme minérale du carbone (voir chap. analysechimique au M.E.B), le diamant doit son nom à sa dur<strong>et</strong>é 10 sur l'échelle <strong>de</strong>Mohs (C<strong>et</strong>te échelle a pour fonction <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sser les minéraux selon un principesimple : le minéral le plus dur raye le minéral le plus tendre). Sa résistance àl'abrasion est 140 fois plus forte que celle <strong>de</strong>s rubis <strong>et</strong> <strong>de</strong>s saphirs, les cristauxles plus durs après le diamant (Schumann, 2000). Il est utilisé pour <strong>la</strong> paruremais également employé à diverses fins industrielles. Il possè<strong>de</strong> une gran<strong>de</strong>variété <strong>de</strong> propriétés, car il est différent <strong>de</strong>s autres minéraux composé <strong>de</strong>carbone par sa structure cristalline, l'arrangement <strong>de</strong> ses atomes <strong>de</strong> carbone <strong>et</strong> lesliaisons qu’ils forment.II. LA FORMATION DU DIAMANTPour que <strong>la</strong> formation du diamant puisse avoir lieu, <strong>de</strong>s très fortestempératures <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pressions extrêmement élevées sont nécessaires. Ellessont produites entre 150 à 200 km <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur dans le manteausupérieur. Après leur formation, une forte activité volcanique provoque <strong>la</strong>remontée <strong>de</strong>s roches contenant les <strong>diamants</strong> jusqu'à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre.Lorsque le magma a refroidi les roches bleutées appelées kimberlites (issu dunom Kimberley, célèbre gisement d'Afrique du Sud où les roches volcaniquesont été découvertes pour <strong>la</strong> première fois) se sont formées. <strong>Les</strong> phénomènesmétéoritiques vont éro<strong>de</strong>r les kimberlites au fil du temps pour exposer les<strong>diamants</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s minéraux indicateurs (particule indiquant <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><strong>diamants</strong>). En R.C.A. actuellement il n'existe pas <strong>de</strong> gisement kimberlitique.Cependant <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur les <strong>la</strong>mproïtes (autre type <strong>de</strong> roche habituellementassocié au diamant) <strong>de</strong> Boali (ville située à 80 km <strong>de</strong> Bangui) ont étécommencées dans les années 2001 mais le coup d'état militaire <strong>de</strong> 2003 y a misun terme (comm. pers., A. F. Patassé, 2009).12


D. DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES SUR LE DIAMANT DER.C.A.1. LES FORMES DES DIAMANTS LA FORME OCTAEDRIQUEC’est une morphologie due essentiellement à <strong>la</strong> croissance.La forme octaèdre est composée <strong>de</strong> :- 8 faces triangu<strong>la</strong>ires- 12 arêtes- 6 somm<strong>et</strong>sC’ est <strong>la</strong> forme stable théorique d’un cristal <strong>de</strong> diamant.Figure 3 : Forme octaèdrique du diamant LA FORME RHOMBODODECAEDRIQUEC’est une morphologie due essentiellement à <strong>de</strong>s phénomènes post-croissanced’un octaèdre. C’est le résultat <strong>de</strong> <strong>la</strong> dissolution d’un diamant octaédrique. C<strong>et</strong>tedissolution s’attaque d’abord aux arêtes. La dissolution est marquée sur les facesoctaédriques par <strong>de</strong>s figures <strong>de</strong> corrosions sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> triangle, les trigones.Lorsque <strong>la</strong> dissolution est poussée, les arêtes sont très arrondies <strong>et</strong> les facesoctaédriques <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s pyrami<strong>de</strong>s très p<strong>la</strong>tes à trois côtés. Ceci résulte enune morphologie ressemb<strong>la</strong>nt à un dodécaèdre qui est toujour à faces courbes(E. Fritsch, conf. Déc. 1995).La forme rhombododécaèdre présente :- 12 faces en losange- 24 arêtes- 14 somm<strong>et</strong>sFigure 4 : Forme rhombododécaèdrique du diamant14


AUTRES FORMES DES DIAMANTSIl existe aussi d’autres formes cristallines particulières du diamant. Nousciterons pour exemple :- <strong>Les</strong> formes maclées : C’est l’association régulière <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou plusieurscristaux d’orientations différentes <strong>de</strong> <strong>la</strong> même espèce minérale suivant <strong>de</strong>s loisgéométriques bien définies directement liées à <strong>la</strong> symétrie vraie ou approchée duréseau cristallin.- Le carbonado est un diamant poly cristallin riche en fer, on trouve c<strong>et</strong>tecatégorie <strong>de</strong> diamant en R.C.A. <strong>et</strong> au Minas Gerais, Brésil.- Le bort (boart) <strong>de</strong> cristallisation confuse, aux formes arrondies sansclivage n<strong>et</strong>, couleur grise ou noir- Bal<strong>la</strong>s <strong>de</strong> forme sphérique à structure radiée <strong>et</strong> <strong>de</strong> qualité tenace- La framesite qui est un bort plus tenace- Sterwartite qui est un bort plus tenace contenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> magn<strong>et</strong>ite- Le short boart <strong>et</strong>c.2. ETAT DE SURFACELa totalité <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. sont issus <strong>de</strong> gîtes alluvionnaires. Ilsse forment au cours <strong>de</strong> longs transports durant lesquels <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong>comportant <strong>de</strong>s défauts (craquelures) sont bloqués ou brisés. Seuls les <strong>diamants</strong><strong>de</strong> qualité gemme parviennent jusqu’aux lieux d’extraction ; c’est <strong>la</strong> raison pour<strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> exploités en R.C.A. sont <strong>de</strong> bonne qualité.3. DEFINITION DE QUELQUES DEFAUTS DANS LE DIAMANT‣ <strong>Les</strong> défauts sont liés principalement à <strong>la</strong> substitution d’atomes <strong>de</strong>carbone par ceux d’azotes <strong>et</strong> à <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cunes en atomes <strong>de</strong> carbone. <strong>Les</strong>défauts ou impur<strong>et</strong>és sont les suivants :- Azote isolé (N) ou centre C : Ce défaut apparaît lorsqu’un atome d’azoteremp<strong>la</strong>ce un atome <strong>de</strong> carbone en <strong>la</strong>issant une liaison insaturée. En infrarouge ilprésente un pic à 1135 cm -1 qui est dû à une vibration locale proportionnelle à <strong>la</strong>quantité d’azote présente (C<strong>la</strong>rks <strong>et</strong> al., 1992).- Agrégat A : il représente l’association <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux atomes d’azote voisinssubstitués à <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> carbone.15


- Agrégat B : Il représente l’association <strong>de</strong> quatre atomes d’azote voisinssubstitués à <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> carbone, autour d’une <strong>la</strong>cune <strong>de</strong> carbone.- Le centre N3 : Selon Bursill <strong>et</strong> G<strong>la</strong>isher (1985), il est formé d’un agrégat<strong>de</strong> 3 atomes d’azote substitués, entourant une <strong>la</strong>cune <strong>de</strong> carbone. C’est un sousproduit <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong>s agrégats A en agrégats B. Le centre N3 présenteune absorption seulement à 415 nm qui possè<strong>de</strong> une structure vibrationnelledans le visible (mais pas d’absorption dans l’infrarouge).- <strong>Les</strong> défauts liés à l’hydrogène : C’est <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième impur<strong>et</strong>é <strong>la</strong> pluscourante après l’azote dans le diamant. Cependant, d’après Fritsch <strong>et</strong> Al. (1991)l’hydrogène est exclusivement trouvé dans les <strong>diamants</strong> <strong>de</strong> type Ia, il sembledonc que c<strong>et</strong>te impur<strong>et</strong>é soit liée à <strong>la</strong> présence d’azote.- <strong>Les</strong> p<strong>la</strong>qu<strong>et</strong>tes : ce sont <strong>de</strong>s atomes d’azote <strong>et</strong> <strong>de</strong> carbone sous formed’un défaut p<strong>la</strong>n étendu parallèle au p<strong>la</strong>n du cube. <strong>Les</strong> <strong>diamants</strong> qui possè<strong>de</strong>nt<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>qu<strong>et</strong>tes sont donc plus riches en azote (Gaillou, 2005).‣ <strong>Les</strong> types <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> ainsi que les sous types ont été définis selon lescritères <strong>de</strong> <strong>la</strong> spectrométrie infrarouge qui sont les suivants :(Source : http://www.gemnantes.fr/recherche/diamant/in<strong>de</strong>x.ph)- Type I : ce type contient une quantité significative d’azote détectable eninfrarouge.- Type Ia : les azotes peuvent migrer <strong>et</strong> former <strong>de</strong>s agrégats (C<strong>la</strong>rk <strong>et</strong>al.1992). L’énergie d’activation nécessaire est procurée par une haut<strong>et</strong>empérature <strong>et</strong> une haute pression stable. Le sous-type Ia représente les <strong>diamants</strong>qui possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’azote sous forme d’agrégat, <strong>et</strong> non sous forme d’azotesubstitutionnel isolé. D’après G. Davies (1976), <strong>la</strong> première sorte d’agrégat à seformer est une paire d’atomes adjacents substitutionnels.- Type Ib : l’azote est assimilé, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance du diamant, sous <strong>la</strong>forme d’atomes d’azote isolés (centre C) substitués aux atomes <strong>de</strong> carbone. D<strong>et</strong>els atomes d’azote donnent lieu à une absorption caractéristique dans <strong>la</strong> zone àun phonon vers 1135 cm -1 . Ces <strong>diamants</strong> sont très rares dans <strong>la</strong> nature, environ0,1% (Woods, 1992).- type II : selon Woods (1992) ce type ne comporte pas d’azote ou enquantité si faible (< 2 ppm) que les spectromètres d’absorption infrarouge nedétectent pas sa présence. Selon Zaitsev (2001), les <strong>diamants</strong> <strong>de</strong> type II sontrares dans <strong>la</strong> nature. Seulement 1 à 2% <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> naturels ne montrentaucune trace <strong>de</strong> défauts liés à l’azote visible en absorption infrarouge.16


- type IIa : C’est le diamant dit « pur », sans défaut, qui est un iso<strong>la</strong>ntélectrique. Il est dépourvu d’azote <strong>et</strong> <strong>de</strong> toute autre impur<strong>et</strong>é. <strong>Les</strong> <strong>diamants</strong> <strong>de</strong> cegroupe sont donc incolores intrinsèquement.- type IIb : Il contient du bore en substitution du carbone, d’où lespropriétés <strong>de</strong> conduction électrique <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> diamant (car <strong>la</strong> teneur en boreest supérieure à <strong>la</strong> teneur en azote). La teneur en bore est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 à 5 ppmdans les <strong>diamants</strong> naturels, ce qui provoque une couleur bleue pour les pierres <strong>de</strong>dimension courante.4. ANALYSE INFRAROUGE DU DIAMANTLe spectre infrarouge d’un diamant <strong>de</strong> type IIa (pur) se présente sous <strong>la</strong>forme illustrée en figure 5.Figure 5 : Spectre infrarouge d’un diamant illustrant les trois zones.Source : http://www.gemnantes.fr/recherche/diamant/in<strong>de</strong>x.ph<strong>Les</strong> zones à du spectre infrarouge :- zone à 1 phonon : région <strong>de</strong> l’azote (zone <strong>de</strong>s défauts)- zone à 2 phonons : les ban<strong>de</strong>s d’absorption intrinsèque du diamant- zone à 3 phonons : i<strong>de</strong>m.17


- <strong>Les</strong> absorptions infrarouges connues <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntifiées dans <strong>la</strong> littérature, qui nousserviront <strong>de</strong> référence.Source : F. Moutier (2007).Absorptions communes en infrarouge :- 482 cm -1 : absorption liée aux agrégats A- 754 cm -1 : absorption liée aux agrégats B- 780 cm -1 : absorption liée aux agrégats B- 1010 cm -1 : pic secondaire <strong>de</strong>s agrégats BCorrélé à l’absorption à 1174 cm -1 <strong>et</strong> l’épaule à 1100 cm -1- 1130 cm -1 : absorption liée au centre C- 1180 cm -1 : <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus intense <strong>de</strong> l’absorption <strong>de</strong> l’agrégat B- 1212 cm -1 : absorption liée aux agrégats A- 1282 cm -1 : <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus intense <strong>de</strong> l’agrégat A- 1332 cm -1 : une absorption fine à <strong>la</strong> fréquence du Raman- 1344 cm -1 : absorption lié au centre C- Entre 1358 <strong>et</strong> 1380 cm -1 : absorptions liées aux p<strong>la</strong>qu<strong>et</strong>tes- 1405 cm -1 : mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> déformation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vibration carbone-hydrogène.- 1450 cm -1 (H1a) : Absorption due à une liaison carbone <strong>et</strong> azote C-N- 2786 cm -1 : première harmonique <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation angu<strong>la</strong>ire C-H- 3107 cm -1 : absorption liée à l ‘hydrogène (Fritsch <strong>et</strong> al. 1991a). Elongation <strong>de</strong><strong>la</strong> liaison C-H- 3237 cm -1 : vibration N-H- 4168 cm -1 : absorption liée à l ‘hydrogène (Fritsch <strong>et</strong> al. 1991a)- 4496 cm -1 : combinaison <strong>de</strong> l’élongation <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation angu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>sCH- 4940 cm -1 (H1b) : absorption lié aux agrégats A <strong>et</strong> au traitement par irradiation<strong>et</strong> recuit18


E. ECHANTILLONS ET METHODESI. ECHANTILLONSNotre étu<strong>de</strong> pour ce mémoire a porté sur 28 <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>République centrafricaine (R.C.A.) dont 27 sont issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong>Boda, sud-ouest du pays <strong>et</strong> un seul (DG 1 ) issu <strong>de</strong> N’Zako à l’Est dupays. Ces échantillons ont été sélectionnés <strong>de</strong> manière aussi diversifiée quepossible sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>scriptif : forme cristalline, couleur <strong>et</strong> aspect. Leur poidsvarie <strong>de</strong> 0.01 à 0.45 carat. Afin <strong>de</strong> les distinguer, nous leur avons attribué nosinitiales (DGN) qui sont respectivement : D : Diamant, G : Ganguenon <strong>et</strong> N : Numéro<strong>de</strong> l’échantillon.II. METHODES1. Matériels c<strong>la</strong>ssiques en gemmologieNous avons tout d’abord utilisé une loupe PEER 18-MM-10x <strong>et</strong> unebinocu<strong>la</strong>ire GEMOLITE MARK X, sous un grossissement variant <strong>de</strong> 10 à 45x,en utilisant une lumière fluorescente réfléchie <strong>et</strong> un éc<strong>la</strong>irage en champ noir. Cesoutils c<strong>la</strong>ssiques gemmologiques nous ont permis <strong>de</strong> :- déterminer <strong>la</strong> morphologie <strong>et</strong> <strong>la</strong> couleur- observer les inclusions <strong>et</strong> l’aspect <strong>de</strong>s cristaux- prendre <strong>de</strong>s photos <strong>de</strong>s échantillonsLe poids en carats <strong>de</strong>s échantillons a été déterminé avec une ba<strong>la</strong>nce ADEPRECISION PROFESSIONAL.2. La spectrométrie infrarougeLors <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> nous avons focalisé sur l’observation <strong>de</strong>s absorptions<strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> dans le domaine <strong>de</strong> l’infrarouge. Pour ce<strong>la</strong> nous avons utilisé lespectromètre infrarouge :- fabricant : BRUKER- modèle : VERTEX 70- système <strong>de</strong> purge résolution <strong>de</strong> 4 cm -1- mo<strong>de</strong> = absorbance- temps <strong>de</strong> scan : 500 secon<strong>de</strong>s (= 8 minutes)- ces spectres ont été accumulés entre 450 <strong>et</strong> 6850 cm -1Ces conditions perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> garantir <strong>la</strong> qualité du spectre. La chambre équipéed’un microfaisceau a été utilisée, <strong>de</strong> manière à travailler en transmission sur leséchantillons.19


3. Lampes UVLa fluorescence <strong>et</strong> <strong>la</strong> phosphorescence <strong>de</strong>s échantillons sont observées sousune <strong>la</strong>mpe ultraviol<strong>et</strong>, avec UV courts ( =254nm) <strong>et</strong> UV longs ( =365nm). Lafluorescence est observée lorsque l’échantillon ém<strong>et</strong> <strong>de</strong>s rayons lumineux sousl’eff<strong>et</strong> d’une excitation ultraviol<strong>et</strong>. Si c<strong>et</strong>te émission persiste après que <strong>la</strong> <strong>la</strong>mpeUV est éteinte, c’est que l’échantillon est phosphorescent. L'intensité, <strong>la</strong> couleur,<strong>la</strong> distribution <strong>et</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux propriétés sont estimées à l'oeil, <strong>et</strong>dépen<strong>de</strong>nt fortement <strong>de</strong> l'observateur. La <strong>la</strong>mpe est une <strong>la</strong>mpe A. Krüss UV 240,l’observation se fait dans une chambre noire.4. Spectrométrie par une <strong>la</strong>mpe à halogènePendant nos recherches nous avons rencontré un étudiant chercheur (Ndiaye Césaire) au <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> spectrométrie <strong>et</strong> d’optique <strong>la</strong>ser (L S O L) <strong>de</strong>l’Université <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne Occi<strong>de</strong>ntale (U. B. O.) qui nous a permis d’examinernos échantillons par spectrométrie en utilisant comme source une <strong>la</strong>mpe àhalogène.- Nous décrivons le matériel utilisé <strong>et</strong> le principe <strong>de</strong> mesure comme suit :Le spectromètre utilisé est le « USB 2000 » qui effectue une analysespectrométrique <strong>et</strong> nous perm<strong>et</strong> par un traitement informatique <strong>de</strong> déterminer lesvariations <strong>de</strong> l'intensité réfléchie en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur d'on<strong>de</strong>. La sourceprésente un spectre continu dans l'ensemble du domaine compris entre 300 <strong>et</strong>1100 nm. La lumière réfléchie par le matériau est collectée par un systèmeoptique à travers le connecteur (1) <strong>et</strong> proj<strong>et</strong>ée sur <strong>la</strong> fente d'entrée (2) dont <strong>la</strong><strong>la</strong>rgeur peut varier entre 5 <strong>et</strong> 200 µm. Selon l'ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> fente, on peutconnaître <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> lumière qui entre dans le système <strong>et</strong> <strong>la</strong> résolutioncorrespondante. Afin <strong>de</strong> bloquer les eff<strong>et</strong>s du second ordre <strong>et</strong> du troisième ordre<strong>de</strong> <strong>la</strong> diffraction, un filtre absorbant (3) est p<strong>la</strong>cé juste après <strong>la</strong> fente. La lumièresortant du filtre absorbant arrive sur un collimateur (4) qui <strong>la</strong> réfléchit. Lefaisceau collimaté arrive directement sur le réseau (5) qui sélectionne <strong>la</strong>longueur d'on<strong>de</strong> du système <strong>et</strong> le disperse. On obtient ainsi un spectre disperséqui est réflechi par un miroir <strong>de</strong> focalisation (6). Un système <strong>de</strong> ba<strong>la</strong>yage perm<strong>et</strong>alors <strong>de</strong> faire défiler le spectre <strong>de</strong>vant un <strong>de</strong>tecteur (7-8-9-10) équipé d'unefente. Le <strong>de</strong>tecteur composé <strong>de</strong> plusieurs bar<strong>et</strong>tes linéaires perm<strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong>mesurer l'ensemble du spectre <strong>de</strong> façon simultanée en donnant <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong>lumière réflechie pour chaque intervalle spectral. La figure 6 ci-<strong>de</strong>ssous montrele fonctionnement d'un tel dispositif.20


Figure 6 : Principe <strong>de</strong> fonctionnement du spectromètre USB 2000L’absorption <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière par <strong>la</strong> matière est caractérisée par <strong>la</strong> fractiond’énergie absorbée en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur d’on<strong>de</strong>. L’échantillon ainsi éc<strong>la</strong>iréà nouveau une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière qui l’éc<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> <strong>de</strong>vient à son tour une sourcesecondaire. Dans c<strong>et</strong>te partie nous nous intéressons à <strong>la</strong> fraction <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumièreréfléchie en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur d’on<strong>de</strong>.5. La spectrométrie RamanAfin <strong>de</strong> déterminer précisément <strong>la</strong> nature d’une inclusion dans le diamant,nous avons utilisé le Spectromètre Raman <strong>de</strong> type ISA T64000 <strong>de</strong> marque Jobin-Yvon-Spex du groupe Horiba. La spectrométrie Raman est une métho<strong>de</strong>d’analyse qui se fait sans préparation d’échantillon quelque soit <strong>la</strong> dimension<strong>de</strong>s échantillons, elle perm<strong>et</strong> d’i<strong>de</strong>ntifier le matériau.6. MEBLe Microscope Electronique à Ba<strong>la</strong>yage (MEB) <strong>de</strong> type JEOL 5800 disponibleà l’Institut <strong>de</strong>s Matériaux Jean Rouxel <strong>de</strong> Nantes (IMN) est utilisé pour obtenirune image agrandie <strong>de</strong>s échantillons afin <strong>de</strong> révéler <strong>de</strong>s détails structuraux.L’imagerie en cathodoluminescence (CL) à très fort grossissement (x 1000 <strong>et</strong>plus) a permis dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> voir les figures <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s échantillons<strong>et</strong> ou <strong>de</strong> détecter les défauts étendus dans les <strong>diamants</strong>. <strong>Les</strong> analyses <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ntune préparation d’échantillons avec métallisation.21


F. RESULTATS1. Gemmologie c<strong>la</strong>ssiqueLa majorité <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> analysés dans le cadre <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> sont dits« presque incolores ». En eff<strong>et</strong>, parmi les vingt-huit échantillons étudiés,sept <strong>diamants</strong> sont n<strong>et</strong>tement incolores, un est vert <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux vert c<strong>la</strong>ir, cinqsont jaunes <strong>et</strong> quatre ont une teinte jaune c<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> les autres sont bruns, mates,gris <strong>et</strong> gris c<strong>la</strong>ir.En règle générale, les <strong>diamants</strong> centrafricains ont une croissance octaèdrique,quelle que soit <strong>la</strong> situation géographique. Mais <strong>la</strong> forme octaèdrique a étédissoute <strong>et</strong> donc leur forme ou morphologie est celle résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong>dissolution <strong>de</strong> ces octaèdres. C’est donc <strong>la</strong> croissance octaèdrique <strong>et</strong> <strong>la</strong>dissolution rhombododécaèdrique à faces courbes qui sont principalement lesmorphologies dominantes <strong>de</strong>s échantillons analysés. La couleur, le poids, <strong>la</strong>morphologie (tableau 3), les photos (figure 7) <strong>et</strong> <strong>la</strong> luminescence ont étéexaminées par <strong>de</strong>s appareils gemmologiques c<strong>la</strong>ssiques.Echantillon Couleur Poids (En carats) Photos MorphologieDG 1Ja une 0.30Rhombododécaèdre : face courbe, un<strong>et</strong>ache d’irradiationDG 2Incolore 0.05Rhombododécaèdre : cristal très dissous <strong>et</strong>très transparentDG 3Incolore 0.45Rhombododécaèdre : cristal très arrondiassez lisseDG 4Jaune c<strong>la</strong>ir 0.06Rhombododécaèdre : cristal allongéDG 5Incolore 0.30Surface irrégulière assez bril<strong>la</strong>nteDG 6Incolore 0.10Cristal fortement dissous <strong>et</strong> cassé. Surfaceclivée bien n<strong>et</strong>te.DG 7Brune 0.010Cristal allongé avec un fragment <strong>de</strong>clivage <strong>et</strong> <strong>la</strong> surface présente <strong>de</strong> p<strong>et</strong>itesaspérités22


DG 8Jaune 0.05DG 9Incolore 0.10Cristal allongé avec un clivage <strong>et</strong> unecassureCristal très transparent, incolore presquepur.DG 10Mate 0.10Cristal à face p<strong>la</strong>ne, côté gauche peucassé.DG 11Verte 0.10Octaédrique : taches brunes sur <strong>la</strong> faceexterneDG 12Surface givrée 0.10Cristal à faces arrondiesDG 13Jaune c<strong>la</strong>ir 0.10Cristal incolore presque pur, face p<strong>la</strong>te àface courbe bril<strong>la</strong>nteDG 14Jaune c<strong>la</strong>ir 0.10Cristal allongé <strong>la</strong> surface présente <strong>de</strong>sirrégu<strong>la</strong>ritésDG 15Jaune <strong>la</strong>ir 0.06Cristal à surface irrégulière, peu fracturéDG 16Jaune 0.06Rhombododécaèdre régulier à facescourbes assez lisseDG 17Brune 0.04Faces en gradin, cristal légèrement dissousDG 18Vert incolore 0.05Rhombododécaèdre régulier à facescourbes assez lisse <strong>et</strong> transparentDG 19Gris c<strong>la</strong>ir 0.06Rhombododécaèdre : cristal dissous, facecourbeDG 20Incolore 0.09Cristal à faces courbes presque purDG 21Gris c<strong>la</strong>ir 0.04Cristal bien formé, arrêtes <strong>et</strong> trigone bienvisible.23


DG 22Vert c<strong>la</strong>ir 0.06Rhombododécaèdre très dissousDG 23Incolore 0.10Cristal très dissous surface lisseDG 24Jaune 0.065Cristal très dissous, les trigones ne sontpas marqués à <strong>la</strong> surfaceDG 25DG 26Gris 0.06Jaune 0.05Surface irrégulière, pointe <strong>de</strong> l’octaèdrecassé. Ce cristal contient une grosseinclusion (voir chapitre Raman)Cristal bien formé, trigone bien définis,une tache d’irradiationDG 27Brune 0.045Cristal très dissous à face courbe.DG 28Brune 0.07Surface rugueuse.Tableau 3 : morphologie, couleur <strong>et</strong> poids <strong>de</strong>s échantillonsFigure 7 : photo <strong>de</strong> six cristaux <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> constituent un camaïeu légèrement nuancé, en haut <strong>de</strong> gauche àdroite 3 rhombododécaèdres respectivement <strong>de</strong> couleur incolore (DG20, 0,09 ct), jaune (DG1, 0,31ct) <strong>et</strong> grise(DG19, 0,06 ct). En bas <strong>de</strong> gauche à droite 3 octaèdres respectivement, jaune (DG26, 0.05 ct), brun (DG27, 0.04ct) <strong>et</strong> incolore (DG23, 0.1).24


2. La luminescence aux rayons ultraviol<strong>et</strong>sL’analyse <strong>de</strong>s différents échantillons sous éc<strong>la</strong>irage UV long <strong>et</strong> UV courtest caractérisée en terme <strong>de</strong> fluorescence <strong>et</strong> <strong>de</strong> phosphorescence. Nous avonsconstaté que sur 26 échantillons analysés, 20 <strong>diamants</strong> ne montrent aucunephosphorescence <strong>et</strong> que seulement 6 échantillons respectivement DG14, DG15,DG18, DG20, DG24, <strong>et</strong> DG26 sont phosphorescents.UVL UVC UVL UVCEchantillon Fluorescence Fluorescence Echantillon Fluorescence FluorescenceDG 1DG 2DG 4DG 5DG 6DG 7DG 8DG 9DG 10Jaune vert,homogène <strong>et</strong>transparent.IntensitémoyenneHétérogènecœur bleuintense àl’intérieur <strong>et</strong>périphérieinerte.Orang<strong>et</strong>ransparent <strong>et</strong>homogèneintensité faible.Bleu-b<strong>la</strong>nc<strong>la</strong>iteux,homogèn<strong>et</strong>ransluci<strong>de</strong>.Intensitémoyenne.Bleu-b<strong>la</strong>nc<strong>la</strong>iteuxhomogèn<strong>et</strong>ransluci<strong>de</strong>,intensitémoyenne.Jaune moyenhomogèn<strong>et</strong>ransluci<strong>de</strong>.Jaune faibl<strong>et</strong>ransluci<strong>de</strong>.Orange moyenhomogèn<strong>et</strong>ransluci<strong>de</strong>.Jaune b<strong>la</strong>ncassez forthomogène <strong>et</strong><strong>la</strong>iteux.Jaune-vert moyenà faible.homogène<strong>et</strong> transparent.Homogène jauneorang<strong>et</strong>ransparent.Orange,transparenthomogèneintensité faible.DG 12DG 13DG 16Jaune b<strong>la</strong>nc<strong>la</strong>iteux assezintenses.Bleu-b<strong>la</strong>nchomogèn<strong>et</strong>ransparentassez intense.Orange faible <strong>et</strong>transparent.Jaune <strong>la</strong>iteux. DG 17Jaune <strong>la</strong>iteuxfaible.Jaune <strong>la</strong>iteuxfaible.Jaune transluci<strong>de</strong>faible.Jaune faibl<strong>et</strong>ransluci<strong>de</strong>.Rouge-orangé plusvif transluci<strong>de</strong>,pierre aucomportement peucourant.Jaune-orangéfaible <strong>et</strong> <strong>la</strong>iteux.DG 19DG 22DG 23DG 25DG 27Jaune <strong>la</strong>iteuxmoyen.Orange trèsfaible.Jaune moyen<strong>la</strong>iteux.Jaune transparentmoyen.Orange trèsfaible.Orange faibleOrange faible<strong>la</strong>iteux moyen.Orange trèsfaible.Jaune très faible Jaune très faibleJaune-orangéfaible <strong>et</strong>transparent.OrangehomogèneOrange trèsfaible.Orange faible.25


DG 11Jaune bleu<strong>la</strong>iteuxJaune-orangé plusfaible homogène.DG 28Jaune-orangétrès faible.Jaune faibleTableau 4 : comportement en luminescence UV <strong>de</strong>s échantillons qui ne phosphorescent pas.UVLUVCEchantillon Fluorescence Phosphorescence Fluorescence PhosphorescenceDG 14Jaune <strong>la</strong>iteux intense, Supérieur à 2 Jaune <strong>la</strong>iteux moyen 1 minutehomogèneminutesDG 15DG 18Jaune transparentintense.Bleu-b<strong>la</strong>nc <strong>la</strong>iteuxfort.DG 20Bleu transparent fort. Supérieur à 2minutesDG 24DG 26Jaune b<strong>la</strong>nc <strong>la</strong>iteuxhomogène.Jaune b<strong>la</strong>nc <strong>la</strong>iteuxhomogène.10 secon<strong>de</strong>s Jaune transparentmoyen intense.10 secon<strong>de</strong>s Jaune moyentransparent.Jaune transparentmoyen faible.5 secon<strong>de</strong>s Jaune moyen <strong>la</strong>iteux <strong>et</strong>homogène.2 secon<strong>de</strong>s Jaune moyen faible<strong>la</strong>iteux.Tableau 5 : Comportement en luminescence UV <strong>de</strong>s échantillons qui phosphorescent.Non10 secon<strong>de</strong>s1 minute15 secon<strong>de</strong>s2 secon<strong>de</strong>s- Observation particulièreUn phénomène singulier a r<strong>et</strong>enu notre attention :On éc<strong>la</strong>ire le diamant à étudier d’abord par un rayonnement UV long puis parun rayonnement UV court. On s’intéresse alors à <strong>la</strong> répartion volumique <strong>de</strong> <strong>la</strong>luminescence. Dans le cas <strong>de</strong> l’UV long on observe <strong>la</strong> lumière bleue à l’intérieur<strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre c'est-à-dire au noyau <strong>de</strong> celle-ci <strong>et</strong> <strong>la</strong> lumière jaune à <strong>la</strong> surfaceextérieure ; tandis que dans le cas <strong>de</strong> l’ UV court, on observe que <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumièrejaune à l’extérieur du diamant il n’y a pas <strong>de</strong> pénétration <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière àl’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre. Ce<strong>la</strong> s’explique par le fait que le diamant est plus opaqueaux UV courts. Voir Schémas ci-<strong>de</strong>ssous26


<strong>Les</strong> UV courte ne peuvent pas atteindre le cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre, qui reste inerte.27


3. Spectre d’absorption infrarougeAfin <strong>de</strong> nous entrainer à c<strong>la</strong>ssifier nos <strong>diamants</strong> par types, nous nous sommesservis d’un exemple (figure 8) qui est une p<strong>la</strong>que <strong>de</strong> diamant très transparent <strong>et</strong>homogène mais pas <strong>de</strong> Centrafrique !Figure 8 : Spectre infrarouge d’un échantillon <strong>de</strong> diamant <strong>de</strong> référence (p<strong>la</strong>que diamant)Comme l’indique <strong>la</strong> (figure 8) ci-<strong>de</strong>ssus on note dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> l’azote :- pics <strong>de</strong>s agrégats A à 1280 cm -1 (absorption totale)- pics <strong>de</strong>s agrégats B à 1180 (absorption totale), 1098 <strong>et</strong> 1010 cm -1 .Entre 1750 cm -1 à 3750 cm -1 on note une absorption plus ou moins importantequi est une caractéristique commune à tous les <strong>diamants</strong> (en absorptionintrinsèque) <strong>et</strong> dans c<strong>et</strong>te p<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> fréquence on trouve :- les p<strong>la</strong>qu<strong>et</strong>tes à 1373 cm -1- une absorption propre à l’hydrogène à 3107 cm -1 <strong>et</strong> les pics secondaires à1405, 1525, 2785, 3235, 4165 <strong>et</strong> 4496 cm -1 .Nous allons ci-<strong>de</strong>ssous présenter les commentaires <strong>et</strong> les spectres pourcertains <strong>de</strong> nos échantillons.<strong>Les</strong> <strong>diamants</strong> qui contiennent <strong>de</strong> l’azote en gran<strong>de</strong> quantité sous formed’agrégats A <strong>et</strong> B, rappelons que :Ces <strong>diamants</strong> contiennent <strong>de</strong>s agrégats A en plus gran<strong>de</strong> quantité que lesagrégats B nous pouvons en déduire qu’ils sont <strong>de</strong> type IaA>>B. Voir figures(9), (10), (11), (12), (13), (14) <strong>et</strong> (15) respectivement ci-<strong>de</strong>ssous.28


Figure 9 : spectre infrarouge d'un diamant (échantillon DG10) <strong>de</strong> couleur incolore 0,1 ct. Ce diamant est <strong>de</strong>type IaA>>BFigure 10 : Spectre infrarouge d'un diamant (échantillon DG2) <strong>de</strong> couleur incolore 0,05 ct. Ce diamant est<strong>de</strong> type IaA>>B29


Figure 11 : spectre infrarouge d'un diamant (échantillon DG6) <strong>de</strong> couleur incolore 0,1 ct. Ce diamant est <strong>de</strong>type Ia A>>BFigure 12 : Spectre infrarouge d’un diamant <strong>de</strong> type IaA>>B (DG 5 ), qui montre <strong>de</strong>s absorptionscaractéristiques <strong>de</strong>s agrégats A avec un pic principal à 1282 cm -1 <strong>et</strong> un pic à 1212 cm -1 .30


Figure 13 : spectre infrarouge d’un diamant <strong>de</strong> type IaA>>B (DG 5 ).Figure 14 : Spectre infrarouge d’un diamant <strong>de</strong> type IaA (DG 7 ). Ce diamant contient uniquement <strong>de</strong>s impur<strong>et</strong>ésd’azote sous forme d’agrégat A.Le DG1 (figure 15) est le seul échantillon issu <strong>de</strong> l’Est du pays. Ce diamantcontient également <strong>de</strong> l’azote en gran<strong>de</strong> quantité avec les pics <strong>de</strong>s agrégats A à480 <strong>et</strong> 1286 cm -1 , <strong>de</strong>s agrégats B à 1180, 1096 <strong>et</strong> 1010 cm -1 ainsi qu’une forteprésence <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>qu<strong>et</strong>tes avec un pic à 1364 cm -1 . Ce diamant est donc <strong>de</strong> typeIaA>>B. Mais il ne contient pas d’hydrogène.31


Figure 15 : spectre infrarouge d'un diamant (échantillon DG1) <strong>de</strong> couleur jaune 0,31 ct. Ce diamant est <strong>de</strong>type IaA»B. l’Ouest du paysLe DG9 (figure 16) présente un spectre typique d’un diamant <strong>de</strong> type IIa :- sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge 4000 cm -1 nous avons une structure c<strong>la</strong>ssique d’absorption audiamant.- ensuite l’absence d’hydrogène (pas <strong>de</strong> pics à 1405 <strong>et</strong> 3107 cm -1 )- enfin entre 1966 à 600 cm -1 nous n’avons aucune absorption liée à l’azote.De ce fait, nous déduisons que ce diamant est du type IIa.Figure 16 : Spectre infrarouge d'un diamant (échantillon DG9) <strong>de</strong> couleur incolore 0,1 ct.Ce diamant est <strong>de</strong> type IIa32


4. Spectrométrie par une <strong>la</strong>mpe à halogèneAfin d’étudier <strong>la</strong> transparence <strong>et</strong> le caractère réfléchissant <strong>de</strong>s échantillons dontnous disposons, nous définissons <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> réflectance spectrale quireprésente les rapports en énergie émise <strong>et</strong> l’énergie inci<strong>de</strong>nte à une longueurd’on<strong>de</strong> fixe λ.Pour ce<strong>la</strong> nous nous sommes servis d’un étalon <strong>de</strong> référence, un matériau quiréfléchit quasiment toute <strong>la</strong> lumière inci<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> <strong>la</strong> source à halogène utilisée(figure 17).Figure 17 : Spectre <strong>de</strong> réflexion à 45° par un étalon <strong>de</strong> référenceNous constatons que pour une longueur d’on<strong>de</strong> fixée à 600nm l’intensité(~l’intensité inci<strong>de</strong>nte) vaut 3450.Spectre obtenu par le DG1 : pour une longueur d’on<strong>de</strong> fixée à 600 nm l’intensitéréfléchie vaut 183. C<strong>et</strong> échantillon a donc pour facteur <strong>de</strong> réflectance : 183/3450= 0.053043, ce qui signifie que c<strong>et</strong> échantillon est très transparent puisqu’il à unfacteur <strong>de</strong> référence réflectance très faible (figure 18)Figure 18 : Spectre <strong>de</strong> réflexion à 45° par DG133


IntensitéSpectre obtenu par le DG8 : pour une longueur d’on<strong>de</strong> fixée à 600 nm l’intensitéréfléchie vaut 1270. Donc le facteur <strong>de</strong> réflectance est <strong>de</strong> 1270/3450 = 0.36811,ce qui signifie que le DG8 est moins transparent que le DG1 car le facteur <strong>de</strong>réflectance est plus élevé (figure 19).Spectre du diamant DG8 sous inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 45°1600140012001000800600Série140020000 200 400 600 800 1000 1200-200Longueur d'on<strong>de</strong>Figure 19 : Réflexion à 45° par DG85. Spectrométrie <strong>de</strong> diffusion RamanEn observant les échantillons à <strong>la</strong> loupe binocu<strong>la</strong>ire, nous avons détecté unegrosse inclusion dans l’un d’entre eux (figure 20). Il s’agit du DG 25 .Figure 20 : inclusion probable <strong>de</strong> graphite dans diamant visible au centre du rectangle vert (DG25), grossementx30.Le diamant présente un pic caractéristique <strong>de</strong> diffusion Raman à 1331cm -1 . <strong>Les</strong>pectre présente <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> à 1585.7 cm -1 caractéristique du graphite. Ce<strong>la</strong> nousperm<strong>et</strong> d’i<strong>de</strong>ntifier une inclusion probable <strong>de</strong> graphite dans le diamant (figure21).34


IntensitéRamanNombre d’on<strong>de</strong>s (cm -1 )Figure 21 : Spectre Raman d’une inclusion du graphite dans un diamant brut <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. (échantillon DG25),ban<strong>de</strong> caractéristique du graphite à 1585 cm -1 .6. Cathodoluminescence<strong>Les</strong> échantillons observés en imagerie <strong>de</strong> cathodoluminescence :Figure 22 : Meb-DG11. Croissance octaédrique,on voit <strong>de</strong>s trigones inverses sur les faces p<strong>la</strong>nes<strong>et</strong> homogènes en CL, car elles ont été peu dissoutes.Figure 23 : Meb-DG12. Phases <strong>de</strong> Croissance <strong>de</strong>couche inerte <strong>et</strong> <strong>de</strong> couche c<strong>la</strong>ire, présence<strong>de</strong>s taches d’irradiations à <strong>la</strong> surface. Il montre uneface arrondie du rhombododécaèdre, due à <strong>la</strong>dissolution, qui révèle l’alternance <strong>de</strong> couches <strong>de</strong>croissance à <strong>la</strong> CL variée.35


Figure 24 : Meb-DG26.Croissance octaédrique; luminescenceen couches n<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> définies. Face p<strong>la</strong>ne <strong>et</strong>homogène en CL, car elle a été peu dissoute.Figure 25 : Meb-DG21. Jolie face c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong>rhombododécaèdre qui montre une face arrondie, dueà <strong>la</strong> dissolution, qui révèle l’alternance <strong>de</strong> couche <strong>de</strong>croissance à <strong>la</strong> CL variée. Croissance octaédrique encouches superposées visible en « courbes <strong>de</strong> niveau »sur l’image.Figure 26 : Meb-DG20.octaèdre dissous à croissance lente normale. Présence <strong>de</strong> taches d’irradiations.36


7. Analyse chimiqueL’analyse chimique <strong>de</strong> nos échantillons nous donne un spectre avec un signalimportant qui correspond exclusivement au carbone constituant majoritaire dudiamant (figure 27). <strong>Les</strong> autres p<strong>et</strong>its pics présents correspon<strong>de</strong>nt soit à unecontamination (oxygène), soit à <strong>la</strong> métallisation (Au, Pd).Figure 27 : Spectre <strong>de</strong> l’analyse d’un diamant <strong>de</strong> R.C.A. (DG1) au MEB (échelle linéaire).37


G. PRODUCTION ET COMMERCIALISATIONI. Gisement <strong>de</strong> diamant <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.<strong>Les</strong> <strong>diamants</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. se trouvent non dans <strong>de</strong>s cheminées volcaniquesmais dans <strong>de</strong>s formations alluviales anciennes, notamment <strong>de</strong>s grésprécambriens (Brun<strong>et</strong>, 2003). <strong>Les</strong> gisements se trouvent dans <strong>de</strong>uxrégions distinctes (figure 28)Source : (B. Lanc<strong>et</strong>, 1998)Figure 28 : carte <strong>de</strong> localisation <strong>de</strong>s gisements <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.- L’une est à l’Ouest, autour <strong>de</strong> Berberati dans <strong>la</strong> formation dites <strong>de</strong> Carnot-Berberati-No<strong>la</strong> surtout dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mamberé (affluent <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sangha) <strong>et</strong><strong>la</strong> formation dites Yaloké-Boda dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lobaye (affluent <strong>de</strong>l’Oubangui, figure 29).38


Source : (B. Lanc<strong>et</strong>, 1998)Figure 29 : carte <strong>de</strong> localisation <strong>de</strong>s gisements, Oust <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.- L’autre est à l’Est du pays (figure 30), centrée sur <strong>la</strong> Haute-kotto, à partir<strong>de</strong>s formations alluviales <strong>de</strong> Mouk-Ouadda, dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Bria, le long <strong>de</strong>bassin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Kotto <strong>et</strong> plus au Sud, entre Ira Banda, Bakouma <strong>et</strong> Yalinga, dans <strong>la</strong>région <strong>de</strong> N’Zako.Source : (B. Lanc<strong>et</strong>, 1998)Figure 30 : carte <strong>de</strong> localisation <strong>de</strong>s gisements, Est <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.39


1) LES GITES ALLUVIONNAIRES LES PLUS IMPORTANTS EN R.C.ASource : (M.G. Bar<strong>de</strong>t, 1979)- les gîtes sur les grés- les gîtes sur les soclesa) <strong>Les</strong> gîtes sur les grés :Environ 80 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> production provient <strong>de</strong>s grés dans l’ouest, 20 % seulementdans l’est.<strong>Les</strong> dépôts sur les grés sont très variés selon <strong>la</strong> morphologie <strong>de</strong>s vallées :dépôts sur dalles, en f<strong>la</strong>t, en canyons <strong>et</strong> marmites. Il y a aussi <strong>de</strong>s terrasses àdifférents niveaux. La composition du gravier <strong>et</strong> <strong>la</strong> proportion en élémentslourds sont assez constants.<strong>Les</strong> teneurs en diamant par contre varient énormément d’une rivière à l’autre,<strong>et</strong> suivant les cours, les points mêmes du cours d’une rivière donnée.b) <strong>Les</strong> gîtes sur les socles :Ils sont moins nombreux que ceux sur grés surtout à l’Ouest. La morphologie<strong>de</strong>s vallées sur le cristallin est bien plus uniforme avec <strong>de</strong> grand f<strong>la</strong>t <strong>et</strong> un épaisdépôt alluvial. <strong>Les</strong> terrasses sont les plus développées.<strong>Les</strong> teneurs en diamant sont plus constantes que les gîtes sur les grés.2) L’EVALUATION DES TENEURS EN DIAMANTS DE LA R.C.A.Source : (M.G. Bar<strong>de</strong>t, 1974)Il est très difficile d’évaluer avec précision les teneurs en diamant <strong>de</strong>salluvions exploités. En eff<strong>et</strong>, les diamineurs (<strong>la</strong> cheville ouvrière) ne calculentpas le poids exact <strong>de</strong> leur production, ni le cubage du gravier <strong>la</strong>vé. En tout état<strong>de</strong> cause, c<strong>et</strong>te exploitation artisanale est une exploitation "hors normes" c'està-direqu’elle a <strong>de</strong>s teneurs n<strong>et</strong>tement inférieures au seuil <strong>de</strong> rentabilité <strong>de</strong> toutesociété minière, ainsi ces teneurs en diamant se déterminent comme suit :<strong>Les</strong> gîtes les moins riches :- les terrasses (simple à exploiter) : 0,04 carat / m 3<strong>Les</strong> gîtes les plus riches :- les marmites ou les canyons (grés ou socle) : 63 carats / m 3- les gîtes en lit vif sans stérile sur socle.L’estimation <strong>de</strong> carats au km <strong>de</strong> rivière :De 400 à 900 carats pour les rivières pauvres5000 carats pour les cours d’eau richesPlus <strong>de</strong> 10 000 carats pour <strong>de</strong>s rivières très richesA titre <strong>de</strong> comparaison, Est avec Ouest :- <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> diamant <strong>de</strong> joaillerie est plus forte dans l’Est que dans l’Ouest40


<strong>Les</strong> gîtes "Sans stériles" : Lorsque <strong>la</strong> force du courant est élevée, il y adéb<strong>la</strong>iement <strong>de</strong>s matériaux les moins grossiers <strong>et</strong> les plus légers. Cephénomène peut conduire à l’élimination <strong>de</strong>s alluvions stériles pour ne <strong>la</strong>isserqu’une couche <strong>de</strong> gravier directement accessible sous un certain niveau d’eau.A l’amont <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its cours d’eau là où <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s courants d’eau est élevéeil y a formation <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites marmites régulièrement visitées par les diamineurs.<strong>Les</strong> gîtes sans stérile sont les domaines <strong>de</strong>s prédilections <strong>de</strong>s "diamineursplongeurs". A l’ai<strong>de</strong> d’un matériel rudimentaire (une bassine ou un casque <strong>et</strong>un sac), ils ramènent le gravier situé jusqu’à trois mètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.Source : Cl. Censier, (1989)Figure 32 : Gîtes alluvionnaires diamantifères en lit vif (gîtes sans stérile).b) <strong>Les</strong> gîtes sur bergesIls résultent d’un processus d’alluvionnement ancien <strong>et</strong> sont les témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong>position antérieure du lit <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière. C<strong>et</strong>te catégorie <strong>de</strong> gîtes est basée surleur morphologie, ainsi on peut distinguer :<strong>Les</strong> f<strong>la</strong>ts <strong>et</strong> les dalles<strong>Les</strong> cayons <strong>et</strong> les marmites<strong>Les</strong> terrasses.<strong>Les</strong> f<strong>la</strong>ts <strong>et</strong> les dalles : ce sont <strong>de</strong>s gîtes sur berge dont le bed-rock à uneforme tabu<strong>la</strong>ire. Le terme <strong>de</strong> "f<strong>la</strong>t" est réservé aux gîtes dont le bed-rockappartient aux formations du socle. Le terme <strong>de</strong> "dalle" caractérise les gîtes sur<strong>la</strong> formation <strong>de</strong> Carnot. <strong>Les</strong> dimensions <strong>de</strong> ces gîtes sont très variables. La<strong>la</strong>rgeur varie d’une dizaine <strong>de</strong> mètres à plus <strong>de</strong> cent mètres, <strong>la</strong> longueur peut semesurer en kilomètres ; l’épaisseur du gravier est d’environ 50 cm. <strong>Les</strong> f<strong>la</strong>ts <strong>et</strong>les dalles font partie <strong>de</strong>s rares gîtes alluvionnaires dont l’exploitation mécaniséeest possible.<strong>Les</strong> canyons <strong>et</strong> les marmites<strong>Les</strong> gîtes sur berge en forme <strong>de</strong> "canyon" ou <strong>de</strong> "marmite" (figure 33) se sontdéveloppés uniquement sur <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> Carnot. Leur répartition trèsirrégulière, fait que leur repérage est difficile. Cependant ils sont activementprospectés car ils représentent souvent <strong>de</strong>s teneurs intéressantes.<strong>Les</strong> canyons : Ce sont <strong>de</strong>s couloirs étroits creusés dans le bed-rock tendre quijalonne le lit mineur <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>rouve aussi en terrasse, formant les pièges riches engravier. Ils sont exploités par plongées successives <strong>et</strong> hasar<strong>de</strong>uses, le courantétant souvent violent, ou encore par détournement du cours.42


<strong>Les</strong> marmites : ce sont <strong>de</strong>s cavités sub-circu<strong>la</strong>ires creusées dans le bed-rock par<strong>de</strong>s gal<strong>et</strong>s pris dans <strong>de</strong>s tourbillons (figure 33).Source : Cl. Censier, (1989)Figure 33 : Alluvions diamantifères sur grés en R.C.A.<strong>Les</strong> terrasses :<strong>Les</strong> terrasses sont d’anciens dépôts surélevés (<strong>de</strong> +5 à +40 mètres). <strong>Les</strong> teneurssont re<strong>la</strong>tivement basses <strong>et</strong> irrégulières. Leur reconnaissance est très difficile.<strong>Les</strong> teneurs sont très variables. La mise en exploitation artisanale d’une terrassenécessite une manutention considérable ; le gravier doit être ramené au bord <strong>de</strong><strong>la</strong> rivière pour y être <strong>la</strong>vé.43


<strong>Les</strong> exploitants artisansCe sont les chefs <strong>de</strong> chantier. Ils dirigent les unités <strong>de</strong> production oùtravaillent les ouvriers miniers. Par chantier, ils emploient en moyenne 4 à 5ouvriers, y compris quelques femmes.Le montant <strong>de</strong> <strong>la</strong> patente d’un exploitant artisan est fixé par <strong>la</strong> Loi <strong>de</strong>s Finances,leur agrément les autorise à détenir, transporter <strong>et</strong> vendre les <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong>. Ces<strong>diamants</strong> sont documentés dans le « Cahier <strong>de</strong> production » é<strong>la</strong>boré. Ce registrecomporte les informations sur le lieu, <strong>la</strong> quantité <strong>et</strong> le nom du producteur <strong>et</strong> celui<strong>de</strong> l’ach<strong>et</strong>eur <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong>. <strong>Les</strong> exploitants artisans fonctionnent avec l’appui<strong>de</strong>s Collecteurs qui leur apportent une ai<strong>de</strong> financière ou technique telle que :pelles, pics, pioches, tamis, motopompes, moyen <strong>de</strong> transport ou encore <strong>de</strong>sliquidités pour ach<strong>et</strong>er <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture, ce<strong>la</strong> à <strong>la</strong> condition que tous les <strong>diamants</strong>découverts leur soient proposés à <strong>la</strong> vente en priorité.En 2006, 1302 Exploitants Artisans patentés ont été enregistrés au niveau <strong>de</strong>Bangui <strong>et</strong> dans <strong>de</strong>ux régions minières.La politique <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. encourage les artisans à se regrouper en coopérativesqui doivent elles-mêmes adhérer, pour leur meilleur encadrement, à l’UnionNationale <strong>de</strong>s Coopératives Minières <strong>de</strong> Centrafrique (UNCMCA).En fin 1986, on dénombrait 85 coopératives Minières agréées par leDépartement en charge <strong>de</strong>s Mines. les collecteursCe sont les opérateurs qui, lorsqu’ils sont agréés, assurent <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong>s<strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong> auprès <strong>de</strong>s artisans <strong>et</strong> d’autres collecteurs pour les revendre auxBureaux d’Achats Impot-Export, à <strong>de</strong>s bijouteries ou encore à <strong>de</strong>s tailleries.Leurs documents <strong>de</strong> travail sont <strong>la</strong> carte d’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> collecteur <strong>et</strong> le bor<strong>de</strong>reaud’achat. La plupart <strong>de</strong>s collecteurs sont <strong>de</strong>s musulmans commerçants quidisposent <strong>de</strong> fonds immédiatement disponibles pour faire leurs affaires. Ceuxqui ne sont pas autonomes se font pré-financés pour leurs activités par les BAIEou d’autres collecteurs, <strong>et</strong> sont tenus, selon les termes <strong>de</strong> leur entente, à revendreà leurs pré-financeurs, <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong> leurs pierres.En 2006, 298 collecteurs ont été recensés, toutes nationalités confondues.Comparativement à l’année 2005 dont le nombre <strong>de</strong> collecteurs agréés était 348,nous constatons une chute <strong>de</strong> l’effectif. Selon les réflexions internes <strong>de</strong> <strong>la</strong>Direction Générale <strong>de</strong>s Mines, ce<strong>la</strong> se justifierait par :- <strong>la</strong> faillite, pour certains collecteurs ;- l’absence d’assistance financière <strong>de</strong>s Bureaux d’Achat auprès d’autres.N’était-ce pas déjà l’aurore <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise financière globale ?<strong>Les</strong> collecteurs ne sont autorisés ni à exploiter, ni à exporter. Ils sontorganisés dans un Syndicat National.46


les coxeursIls doivent être agréés pour être autorisés à uniquement faciliter les contactsd’affaires à <strong>de</strong>ux niveaux :- entre les artisans <strong>et</strong> les collecteurs ou les agents ach<strong>et</strong>eurs <strong>de</strong> BAIE- entre les collecteurs eux-mêmes ou entre eux <strong>et</strong> les agents ach<strong>et</strong>eurs <strong>de</strong> BAIE. les Bureaux d’Achats Import-export (BAIE)<strong>Les</strong> gérants <strong>et</strong> les agents ach<strong>et</strong>eurs agréés <strong>de</strong>s bureaux d’achat <strong>et</strong> centres d’achatsont autorisés à ach<strong>et</strong>er aux artisans ou groupements d’artisans, aux collecteurs<strong>et</strong> aux Sociétés Minières, les <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong>, en vue <strong>de</strong> leur exportation. Ils sontorganisés au sein du COBADIOR, le Collectif <strong>de</strong>s Bureaux d’Achat <strong>de</strong> Diamant<strong>et</strong> d’Or.c) Métho<strong>de</strong> d’exploitation traditionnelle en R.C.A.Actuellement, tous les <strong>diamants</strong> extraits <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. sont issus <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>smanuelles primitives (figure 35). La durée d’un chantier d’extraction estfonction du nombre d’ouvriers miniers au travail <strong>et</strong> surtout <strong>de</strong> l’emp<strong>la</strong>cement dulieu d’extraction :En f<strong>la</strong>t : on trouve beaucoup d’arbres <strong>et</strong> <strong>de</strong> racines ce<strong>la</strong> rend le travail pénible.En bordure <strong>de</strong> rivières au fur <strong>et</strong> à mesure que le trou s’enfonce il faut élever <strong>de</strong>soutènement avec <strong>de</strong>s branches <strong>et</strong> <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> fougères pour empêcherl’éboulement.Figure 35: Exploitation artisanale <strong>de</strong> diamant en f<strong>la</strong>t 10 km <strong>de</strong> Boda Sud-ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.Photo : Magloire Ganguenon47


En carrière ou terrasse : il faut décaper l’épaisse couche <strong>de</strong> "<strong>la</strong>kiri" ou <strong>la</strong>tériterouge afin d’atteindre le gravier minéralisé. L’exploitation se fait souvent engradin.En sous marin : c’est-à-dire en lit vif <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière. Ici, le problème d’extractionne se pose pas. Avec un seau, une pelle, une cor<strong>de</strong> <strong>et</strong> un ra<strong>de</strong>au, <strong>la</strong> plongéeperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> remonter à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’eau le gravier minéralisé, dans tous les casle travail peut être temporairement arrêter à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> « gogomarin » sorte <strong>de</strong> conglomérat ou faux bed-rock cuirasse qu’il faut briser avantd’atteindre le gravier proprement dit.d) <strong>Les</strong> étapes du travail dans un chantierTout d’abord, il faut repérer un lieu d’extraction. Ensuite il faut procé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong>prospection en utilisant un sonne qui est une canne à son<strong>de</strong>r (barre <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> 10mm <strong>de</strong> diamètre <strong>et</strong> 3,5 mètres) grâce à <strong>la</strong>quelle l’artisan peut découvrir le gravierminéralisé à extraire en enfonçant <strong>la</strong> barre en profon<strong>de</strong>ur, alors « il y a un bruitqui fait tac-toc » selon les témoignages.Le démarrage <strong>de</strong>s activités nécessite une équipe <strong>de</strong> 4 ouvriers miniers avec unéquipement <strong>de</strong> base dont : une pelle, "kanga" ou pioche pic, "coupe-coupe" oumach<strong>et</strong>te, seau, tamis, bassin <strong>de</strong> 25 litres, une ba<strong>la</strong>nce électrique <strong>et</strong> un testeur <strong>de</strong>diamant pour un coût minimum <strong>de</strong> 700 euros environ. En terrain hydromorpheou en f<strong>la</strong>t l’acquisition d’une motopompe s’avère nécessaire.La crevaison consiste à faire un trou d’environ 3 mètres <strong>de</strong> long <strong>et</strong> 2 mètres <strong>de</strong><strong>la</strong>rge selon <strong>la</strong> disposition du terrain, <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur dugravier (1 m ou plus). Une fois le gravier extrait, on passe à l’opération <strong>de</strong><strong>la</strong>vage <strong>de</strong> gravier, c’est <strong>la</strong> phase <strong>la</strong> plus délicate dans une exploitation artisanale.Dès le lever du soleil, <strong>la</strong> première équipe dite "équipe <strong>de</strong>s chanceux" s’alignedans l’eau jusqu’aux genoux faisant face aux tas <strong>de</strong> graviers extrait, le dostourné à <strong>la</strong> rivière, le gravier leur sera remis dans <strong>de</strong>s tamis ou paniers tressés enrotin servant <strong>de</strong> calibreurs. <strong>Les</strong> cailloux les plus gros seront tout <strong>de</strong> suite j<strong>et</strong>éssur <strong>la</strong> rive tandis que le sable noir qui contient les <strong>diamants</strong> <strong>et</strong> ses minérauxindicateurs seront resté au fond <strong>de</strong>s tamis (figure 36). <strong>Les</strong> cinq premiers essaissuffiront à l’exploitant artisan pour savoir si le gravier est diamantifère ou non.Enfin, lorsque le test est positif, l’équipe se m<strong>et</strong>tra joyeusement à <strong>la</strong> fouille(piquage à vue). C’est le moment crucial pour l’exploitant artisan <strong>de</strong> doubler <strong>la</strong>vigi<strong>la</strong>nce car <strong>la</strong> moindre négligence peut entraîner <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong>par ses ouvriers. Souvent ils cachent les <strong>diamants</strong> dans les cheveux ou sous <strong>la</strong><strong>la</strong>ngue mais ces vols ne seront connus que lorsqu’il constatera que ses ouvrierssont ivres ou par une dénonciation <strong>de</strong> l’un d’entre eux. <strong>Les</strong> <strong>diamants</strong> piquésvarient selon : <strong>la</strong> morphologie, <strong>la</strong> couleur <strong>et</strong> le poids.48


Figure 36 : Lavage <strong>et</strong> piquage dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Membérée Sud-ouest <strong>de</strong> le R.C.A.Photo : Magloire Ganguenone) La rentabilité journalière d’un chantier minierSource : gasfrance.free.fr/ExploitationMin.doc.htmSi l’extraction journalière repose sur une extraction <strong>de</strong> :- 6 m 3 <strong>de</strong> terre stérile- 2 m 3 <strong>de</strong> gravier diamantifèreSoit 8 m 3 à <strong>de</strong>nsité 2,7 <strong>de</strong> matériauxSoit 21,6 tonnes / jours à extraireSi <strong>la</strong> teneur en gravier porteur est <strong>de</strong> : 1 à 3 carats / m 3Alors <strong>la</strong> production jour se détermine comme suivante :1 à 3 carats <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> x 2 (2 m 3 ) = 2 ou 6 carats / jourf) <strong>Les</strong> difficultés sur les chantiers minierDans le cycle d’extraction les ouvriers miniers sont confrontés à <strong>de</strong>s grossesdifficultés dues à <strong>de</strong>s moyens techniques rudimentaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> sécuritésanitaire (chocs, chutes, ma<strong>la</strong>dies, manque <strong>de</strong> services médicaux <strong>et</strong>c.). Cesexploitations entraînent <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> l’environnement (déforestation,chamboulent <strong>de</strong>s terrains, tas <strong>de</strong> déb<strong>la</strong>is <strong>et</strong>c.).49


III. LA PRODUCTION DES DIAMANTS EN R.C.A.La production <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> en R.C.A. <strong>de</strong> 1931 à 1961 étaitexclusivement le domaine d’environ dix sociétés d’extractionqui ont extrait approximativement 2.25 millions <strong>de</strong> carats. <strong>Les</strong>artisans miniers ont remp<strong>la</strong>cé les sociétés après 1961 <strong>et</strong> ont produit 18 millions<strong>de</strong> carats cumulés <strong>de</strong>puis. Par conséquent il n’y a aucune société d’extractionmajeure produisant activement <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> dans le pays. Selon R. Brun<strong>et</strong>(2003), on estime que <strong>la</strong> production est en moyenne 420 000 carats par an<strong>de</strong>puis quelques années, ce qui en ferait, sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>, le cinquième producteurdu mon<strong>de</strong>.Selon les données statistiques <strong>la</strong> R.C.A. produisait :- 500 000 carats en 1998- 450 000 en 1999 (treizième au mon<strong>de</strong>)- 449 000 ou 641 000 en 2001 (dixième pays au mon<strong>de</strong>)Cependant il est important <strong>de</strong> souligner qu’une gran<strong>de</strong> partie, environ 60 %,relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> contre ban<strong>de</strong>, notamment en direction <strong>de</strong>s pays voisins. Il faut noterégalement que <strong>la</strong> différence entre le chiffre <strong>de</strong>s importions <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> R.C.A. enregistré par le conseil supérieur du diamant d'Anvers est plusimportant que le chiffre <strong>de</strong>s exportions officielles <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong> archivé parle ministère <strong>de</strong>s ressources énergétiques <strong>et</strong> minérales <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.Source : - Centrafrique Presse : www.centrafrique-presse.com/.<strong>Les</strong> chiffres <strong>de</strong> production <strong>de</strong> brutSource : http://www.<strong>diamants</strong>-infos.com/2006 : 421 000 carats2005 : 353 000 carats2004 : 351 000 carats2003 : 333 000 carats2002 : 416 000 carats2001 : 449 000 carats2000 : 450 000 carats1999 : 450 000 carats1998 : 500 000 carats1997 : 500 000 carats1996 : 470 000 carats1995 : 500 000 carats1994 : 530 000 carats1993 : 494 000 carats1990 : 415 000 caratsProduction totale <strong>de</strong> 1990 à 2006 : 6 632 000 caratsSelon <strong>la</strong> publication <strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> production mondiale <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong>en 2006, <strong>la</strong> R.C.A. est c<strong>la</strong>ssée au treizième rang (tableau 6).50


PRODUCTION MONDIALE DE DIAMANTS en 2006C<strong>la</strong>ssement PAYSVALEUR MOYENNE EN CARATS1 Fédération <strong>de</strong> Russie 38 360 810,002 Botswana 34 293 401,003 Australie 29 940 451,304 République Démocratique du Congo 28 990 241,435 Afrique du Sud 14 934 706,236 Canada 13 206 357,007 ANGOLA 9 175 060,738 Namibie 2 402 477,349 Zimbabwe 1 046 025,4510 Ghana 972 647,8811 Sierra Léone 603 566,0712 Guinée 473 863,2513 République <strong>Centrafricaine</strong> 419 528,3514 Guyana 350 518,0015 Tanzanie 272 161,4116 <strong>Les</strong>otho 112 408,4617 Brésil 94 010,0018 République Popu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Chine 74 080,2019 Indonésie 51 603,0620 Togo 28 176,0021 Venezue<strong>la</strong> 16 880,7322 In<strong>de</strong> 10 273,95TOTAL 175 829 247,84Tableau 6 : Production mondiale <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong> en 2006Source : programme international <strong>de</strong> certification du processus Kimberley 2006 (Gordon, 2008)(Rien <strong>de</strong> plus récent)Il est à noter que les chiffres <strong>de</strong> production atteignaient leur apogée entre 1965 à1979 sous le régime <strong>de</strong> l’ex empereur J. B. BOKASSA premier. C’est à c<strong>et</strong>tepério<strong>de</strong> que les re<strong>la</strong>tions amicales entre Bokassa <strong>et</strong> son "ami-frère" l’ancienPrési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République Française Valery Giscard D’Estaing ont étéconsolidées. La fameuse histoire <strong>de</strong> "l’affaire <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong>" à mis un terme àces re<strong>la</strong>tions (Bokassa, 2006). Depuis quelques années les chiffres <strong>de</strong> productionrestent très stables.Selon Bar<strong>de</strong>t (1974), le chiffre <strong>de</strong>s réserves "restant à prendre" estd’environ 5 millions <strong>de</strong> carats dont 1,5 millions <strong>de</strong> carats gemmes. Ce chiffre<strong>de</strong>s réserves n’est pas encore réactualisé. Cependant l’avenir peut réserver <strong>de</strong>ssurprises vu l’immensité <strong>de</strong>s régions vierges lorsque se développeront <strong>de</strong>srecherches plus systématiques <strong>et</strong> rationnelles.IV - La commercialisation du diamant brut <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.ALe commerce du diamant est une affaire souvent secrète <strong>et</strong> non officielle.51


En R.C.A. le commerce du diamant s'effectue selon les exigences du Processus<strong>de</strong> Kimberley. Ce commerce est caractérisé par une chaîne <strong>de</strong>s principauxacteurs suivants :L’exploitant-artisanIl établit un magasin dans les régions minières du diamant <strong>et</strong> enregistre saproduction sur un « Cahier <strong>de</strong> production » pour officialiser ses produits.L’exploitant-artisan vend ses <strong>diamants</strong> à <strong>de</strong>s intermédiaires (collecteurs), il peutaussi vendre directement aux bureaux d’achat. Lorsqu’un paqu<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> estvendu à un intermédiaire ou à un bureau d’achat, il peut produire un double <strong>de</strong>reçu, une copie ou un bor<strong>de</strong>reau conservés par le ven<strong>de</strong>ur, <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur. Cebor<strong>de</strong>reau d’achat porte le nom du ven<strong>de</strong>ur, le numéro <strong>de</strong> permis, le poids encarats, <strong>la</strong> valeur <strong>et</strong> l’origine. Si, par exemple, un collecteur achète chez cinqexploitants-artisans différents, sa vente à un bureau d’achat sera accompagnée<strong>de</strong> cinq bor<strong>de</strong>reaux d’achats. Le paiement s’effectue toujours en liquidité <strong>et</strong> aucomptant, il est rare que <strong>de</strong> faux pas soient commis au cours <strong>de</strong> ces ventes où<strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> FCFA (Franc <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communauté Financière Africaine) sont enjeu.<strong>Les</strong> collecteursUn collecteur <strong>de</strong>s pierres <strong>et</strong> métaux précieux <strong>bruts</strong> est un intermédiaire quiachète <strong>de</strong>s matières aux exploitant-artisans pour les revendre à un bureaud’achat ou une taillerie <strong>de</strong> diamant. Soit ils sont souvent en personne sur leschantiers miniers soit ils délèguent à <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> renseignements qui lesinforment <strong>de</strong>s matières précieuses découvertes <strong>et</strong> prêtes à <strong>la</strong> vente.La vente <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> par le collecteur à ses clients produira alors un bor<strong>de</strong>reaud’achat.<strong>Les</strong> Bureaux d’Achat Import-Export (B.A.I.E.)<strong>Les</strong> bureaux d’achat ont leurs sièges à Bangui <strong>la</strong> capitale <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. <strong>et</strong>certains ont <strong>de</strong>s filiales appelées Centre d’Achat en province près <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>production. Ils sont autorisés à ach<strong>et</strong>er aux artisans ou groupements d’artisans,aux collecteurs <strong>et</strong> aux Sociétés Minières, les <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong>, en vue <strong>de</strong> leurexportation. Actuellement il existe cinq B.A.I.E. qui agissent avec dynamisme.Ce sont : BADICA, <strong>la</strong> COURONNE, SODIAM, SOCADIOR <strong>et</strong> SADIOR.LE BIDBLa Bourse Internationale du Diamant <strong>de</strong> Bangui a été créée en février 1994.Elle organise les séances <strong>de</strong> bourses sur les sites miniers, ses opérations sontorganisées souvent dans <strong>la</strong> transparence <strong>et</strong> en toute sécurité.Le BECDOR52


Le gouvernement centrafricain dispose d’un éventail impressionnant <strong>de</strong>statistiques concernant <strong>la</strong> production <strong>et</strong> le commerce <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> grâce auBureau d’Évaluation <strong>et</strong> <strong>de</strong> Contrôle <strong>de</strong>s Diamants <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Or (BECDOR). Qui aété créé en 1982 pour surveiller le marché intérieur <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> <strong>et</strong> évaluer lesexportations officielles. Le Bureau évalue les paqu<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>diamants</strong> présentés parles bureaux d’achat <strong>et</strong> par les sociétés qui exportent aux termes d’autorisationsexceptionnelles, afin <strong>de</strong> déterminer les taxes.Le BECDOR tient aussi à jour une base <strong>de</strong> données sur l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong>production <strong>de</strong> diamant du pays. Cependant, il est à noter que <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> ou lesexportations c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stines existent à tous les niveaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong>s acteursminiers, que ce soient les ouvrier-miniers, les exploitant-artisans ou lescollecteurs dont nombreux sont originaires <strong>de</strong>s pays voisins (Soudan, R.D.C. exZaïre, Congo, Tchad <strong>et</strong> Cameroun).Schéma caractéristique <strong>de</strong> l’exploitation <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> commercialisation <strong>de</strong>s<strong>diamants</strong> en R.C.ASOCIETES MINIERESARTISANSCOLLECTEURSBUREAUX D’ACHATS ?TailleriesBourses <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong>EXPERTISEMarché extérieur53


H. CONCLUSION - DISCUSSIONNous avons étudié <strong>et</strong> analysé <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> <strong>bruts</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. afin <strong>de</strong>connaître leurs caractères physiques. Dans les échantillons étudiés, j’aidéterminé tout d’abord que <strong>la</strong> croissance octaèdrique <strong>et</strong> <strong>la</strong> dissolutionrhombododécaèdrique sont les morphologies dominantes. Ces étu<strong>de</strong>s égalementm’ont permis <strong>de</strong> comprendre, entre autres, que ces matériaux <strong>de</strong>meurentsemb<strong>la</strong>bles, dans leurs caractères généraux, qu’ils soient centrafricains ou d’uneautre région du mon<strong>de</strong>. C’est ainsi que l’analyse <strong>de</strong> mes résultats me perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>dire :- Rien <strong>de</strong> bien nouveau en Infrarouge. <strong>Les</strong> <strong>diamants</strong> <strong>de</strong> type Ia dominenttrès <strong>la</strong>rgement l’ensemble (96 %) <strong>et</strong> sont <strong>de</strong> type IaAB (agrégats A en plusgran<strong>de</strong> quantité que les agrégats B). Un seul échantillon est <strong>de</strong> type IIa(4%). La majorité <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> que nous avons étudiés présente <strong>de</strong>sp<strong>la</strong>qu<strong>et</strong>tes aux alentours <strong>de</strong> 1364 cm - 1. Ce<strong>la</strong> nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> dire que les<strong>diamants</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. sont riches en azote. Notons cependant quel’échantillon DG1 contient beaucoup d’azote, mais pas d’hydrogène cequi est peu commun. Serait-ce une caractéristique <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> <strong>de</strong> l’Est<strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. ? Malheureusement je n’ai pas assez d’échantillons quim’auraient permis <strong>de</strong> pouvoir comparer les aspects <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> <strong>de</strong> l’Està ceux <strong>de</strong> l’Ouest.- La fluorescence est assez forte, <strong>et</strong> tous nos échantillons fluorescent. <strong>Les</strong>couleurs sont inhabituelles :Bleu : 7Jaune à b<strong>la</strong>nc : 14Orange : 5Or habituellement les <strong>diamants</strong> apparaissent au UV <strong>de</strong> couleur bleue <strong>la</strong>Plupart du temps, ou sont inertes (Moses <strong>et</strong> al., 1997). Il aurait falluétudier plus d’échantillons pour avoir <strong>de</strong> statistiques plus précises à cesuj<strong>et</strong>.- <strong>Les</strong> démonstrations par une <strong>la</strong>mpe à halogène illustrent que par un calcul<strong>de</strong> réflectance, on parvient à caractériser les échantillons. Ceci nousperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> savoir si tel ou tel échantillon est plus transparent ou plusréfléchissant que l’autre. Ainsi les <strong>diamants</strong> très réfléchissants ont unfacteur <strong>de</strong> réflectance très élevé tandis que ceux qui sont très transparentsont un facteur <strong>de</strong> réflectance plus faible. C’est le cas pour les 15échantillons que nous avons étudiés au spectromètre, seulement 2échantillons ont un facteur élevé, il s’agit du DG8 saturé d’inclusions <strong>et</strong>du DG25 qui contient une grosse inclusion (voir chapitre Raman). <strong>Les</strong>autres <strong>diamants</strong>, eux, ont un très faible facteur <strong>de</strong> réflectance. C’est ce qui54


explique <strong>la</strong> bonne qualité <strong>et</strong> le caractère pur, transparent <strong>et</strong> bril<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>plupart <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A.Enfin, les exploitations mécanisées <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong> par les sociétés minièresuniquement étaient facilement contrô<strong>la</strong>bles <strong>et</strong> bénéfiques à l’économie<strong>Centrafricaine</strong>, tandis que <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’exploitation artisanale au profit <strong>de</strong>sautochtones rend difficile l’évaluation avec précision <strong>de</strong> <strong>la</strong> production surl’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> vaste zone minière <strong>Centrafricaine</strong>. Le commerce c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stin <strong>de</strong>s<strong>diamants</strong> a n<strong>et</strong>tement augmenté ; le bureau d’évaluation <strong>et</strong> <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s<strong>diamants</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’or <strong>et</strong> <strong>de</strong> commerce extérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction Générale <strong>de</strong> <strong>la</strong>Statistique, <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>s Économiques <strong>et</strong> Sociales (DGSEES) <strong>de</strong> <strong>la</strong> R.C.A. estimeque <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> production réelle est produite c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stinement <strong>et</strong> exportéeen frau<strong>de</strong>. De nos jours, l’attirance <strong>de</strong>s sociétés minières, <strong>de</strong>s bailleurs <strong>de</strong> fondsou <strong>de</strong> <strong>la</strong> main d’œuvre importante peut-elle perm<strong>et</strong>tre à <strong>la</strong> R.C.A. (au 13 -èmeniveau mondial) dans les activités extractives du diamant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir un grandpays producteur ?Je terminerai en disant que c<strong>et</strong>te recherche m’a permis, non seulementd’approfondir considérablement mes connaissances <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong>, mais aussiune bonne expérience sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> l’autonomie dans le travail <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise encharge dans ce vaste domaine qu’est <strong>la</strong> gemmologie que je connais seulement<strong>de</strong>puis très peu <strong>de</strong> temps, <strong>et</strong> qui m’intéresse beaucoup.55


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La couleur est un élément essentiel d’évaluation <strong>de</strong>s <strong>diamants</strong>. Souvent uneconfusion est faite entre <strong>la</strong> couleur <strong>et</strong> <strong>la</strong> pur<strong>et</strong>é. Un diamant pur <strong>et</strong> teinté peutvaloir dix fois moins qu’un autre diamant <strong>de</strong> même poids, ayant quelquesinclusions peu génantes mais d’une couleur exceptionnelle.- Echelle <strong>de</strong> couleur :G.I.A. Normes internationalesD………………B<strong>la</strong>nc exceptionnel +E………………B<strong>la</strong>nc exceptionnelF……………….B<strong>la</strong>nc extra +G………………B<strong>la</strong>nc extraH………………B<strong>la</strong>ncI-J……………...B<strong>la</strong>nc nuancéK-L…………….Légèrement nuancéM-Z……………TeintéLa tailleLa taille du diamant est un élément important d’évaluation <strong>et</strong> nécessite unegran<strong>de</strong> expérience. La perfection <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille conditionne en eff<strong>et</strong> <strong>la</strong> bril<strong>la</strong>nce <strong>et</strong>l’éc<strong>la</strong>t du diamant.La taille comporte les étapes suivantes : l’étu<strong>de</strong> préliminaire, le clivage ou lesciage, l’ébrutage, le fac<strong>et</strong>tage <strong>et</strong> le polissage.58

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