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Bulletin #14 FR.pub - ERNWACA

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<strong>Bulletin</strong> d’information du ROCARE - n° 14 - Avril 2009 - www.rocare.orgSommaireEditorialBienvenue à la Nouvelle Coordonnatrice Régionaledu ROCAREEntretienProf. Ousmane Gueye, Président du Conseild’Administration (2009-2011)OpinionsEnseignement et apprentissage des mathématiques: la pédagogie d’abord !Enseignement supérieur : la réussite du systèmeLMD est-elle conditionnée par les TIC en Afrique?Etudes et RechercheBilan d’une année de mise en œuvre du LMDdans les instituions d’enseignement supérieurguinéenIdées20 ans…ça se fête !1234713Bienvenue à Madame la Coordonnatrice Régionale !Le ROCARE a accueilli le 1er avril 2009 sa nouvelle CoordonnatriceRégionale, le Prof. (Dr.) Djénéba Traoré, quiest bien connue de la famille pour être membre actif duROCARE depuis 1998. Cumulativement à ses charges académiques,elle était précédemment Coordonnatrice adjointedu ROCARE-Mali. Elle a occupé d’importantes fonctionsau niveau de l’éducation nationale au Mali et à l’universitéde Bamako.Le Prof. (Dr.) Djénéba Traoré est auteur de plusieurs <strong>pub</strong>licationsscientifiques et a participé aux travaux de plusieurscolloques et séminaires africains et internationaux à travers le monde.Elle est universitaire, enseignante de formation et parle couramment le français,l’anglais, et l’allemand et, est mère d’une fille. Sa Profession de foi pour le RO-CARE : « Si nous avons la volonté et la ferme détermination, nous trouverons lechemin de nos ambitions pour le ROCARE. »(Pour en savoir plus, visitez notre site Web : www.rocare.org)Mireille MassoukaCoordonnatrice Régionale IntérimaireCe numéro est financé par la Fondation Ecobank...La banque panafricaine


EntretienLe Professeur Ousmane Gueye, Président du Conseil d’Administration(2009-2011) du ROCARE, Coordonnateur National du ROCARE-SénégalEvaluer nos projets et programmes exécutés…Apporter des solutions par nos résultats auxproblèmes posés dans l’enseignement supérieurdans nos pays et voir l’avenir…à partir du Forumde Dakar 2000!Q : Prof. Gueye, vous êtes le nouveau Président élu duConseil d'Administration du ROCARE, selon vousquels sont en quelques mots les défis majeurs auxquelsle ROCARE est confronté aujourd'hui?R : Avant toute chose, l’évaluation…Elle constitue un besoinstratégique ardent pour nous aujourd’hui pour mesurer lechemin parcouru. Nous devons davantage ancrer cette culturede l’évaluation dans nos pratiques. Un autre de nos défis majeursaujourd'hui est de voir avec l'ensemble des acteurs comment régler les problèmes dans l'enseignementsupérieur dans nos différents pays. Les résultats de nos travaux apportent déjà des débuts de solutiondans le cadre du Programme de subvention ROCARE comme l’évaluation dans le supérieur au Mali,le système LMD (licence, master, doctorat) en Guinée, le Sénégal avec les études sur la massification etla responsabilité sociale de l’université. Après, il faut partir du Forum de Dakar en 2000, où tous les paysafricains, notamment ceux de la CEDEAO (Communauté Economique et Douanière des Etats de l’Afriquede l’Ouest) ont mis en place des Programmes Décennaux de l’Education et de la Formation, pourrelever les défis de l'Education et de la Formation. Pour les aider, le ROCARE peut ou doit :• réunir les Responsables de ces Programmes Décennaux au niveau de la CEDEAO en envoyantdes Coordonnateurs/pays desdits programmes pour lister les thèmes prioritaires à traiter, afin d’accompagnerces programmes à partir d'une feuille de route constituée pour la Recherche en Education enAfrique de l'Ouest et du Centre;• mobiliser l'ensemble des partenaires notamment des fondations pour mettre en place des ressourcespour conduire des études sur ces thèmes prioritaires;• <strong>pub</strong>lier après avoir édité l'ensemble des conclusions de ces études pour que les politiques puissents'en servir dans les combats qu'ils mènent pour élargir l'accès, améliorer la qualité et la gouvernancedans les systèmes éducatifs de nos pays.Q : Quelles sont, selon vous, quelques pistes de réflexions ou de stratégies que le ROCAREdoit adopter pour venir à bout de ces quelques défis importants dans les années à venir?R : Prendre la pleine mesure de ces défis est un préalable nécessaire, c'est pourquoi les actions de plaidoyerdoivent être renforcées et la réflexion stratégique partagée avec la base pour une bonne exécutiondes décisions prises. Se réunir en session extraordinaire de stratégie pour déterminer une feuillede route à partir des éléments de consensus dégagés des thèmes prioritaires des Coordonnateurs/Paysdes Plans Décennaux pour les pays couverts par le ROCARE. Assurer une meilleure prise en compte del'expertise du ROCARE dans nos différents organismes panafricains et africains, s’ouvrir sur l’Inde, laChine et le Brésil après les ponts sur l'Europe et les Usa. Raffermir le dialogue avec les Ministères encharge de l'éducation et de la formation, les instituts, les universités les ONGs et toutes structuresproductrices et consommatrices de résultats de Recherche. Promouvoir une visibilité plus grande à tousles niveaux. Elargir le partenariat et le négocier dans un sens gagnant-gagnant! Mutualiser les compétencestant au plan national que régional.Q : Pour le philosophe que vous êtes, quel(s) regard(s) portez-vous brièvement sur l'édu-2


Bref, il est évident que les mathématiques apportent des solutions à des problèmes pratiques, technologicationen Afrique?R : Un regard optimiste mais d'un optimisme réaliste fondé sur des programmes davantage axés sur lesquestions de développement humain, et sur le mérite et l'équité surtout en direction des questions dugenre. Beaucoup de vertus dans l'exercice de nos tâches et la conduite de nos actions au quotidien.Merci ProfesseurMerci de m'avoir donné cette occasion.OpinionsEnseignement et apprentissage des mathématiques: la pédagogie d’abord!Pourquoi et comment enseigne-t-on les mathématiques?Et comment apprend-on les mathématiques?La question pédagogique est au cœur desdébats et des pratiques d'aujourd'hui. Les mathématiquesvont au-delà du nombre. Leurs enseignementsvisent à construire des compétencesaux apprenants telles que la capacité à raisonnerlogiquement et à être organisés de manière systématiqueafin de mieux appréhender le réel et l’abstrait.En janvier 2007, la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) a adopté ladéclaration d’Addis-Abeba sur la science, la technologie et la recherche scientifique pour le développement,pour mieux préparer les citoyens africains d’aujourd’hui à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pourle Développement (OMD). Cette déclaration recommande que l’enseignement et l’apprentissage dessciences et des technologies soient inscrits parmi les actions prioritaires des systèmes éducatifs du continentet, que tout soit mis en œuvre pour encourager davantage de jeunes africains à faire des études dansles disciplines scientifiques, notamment les mathématiques. Cette légitime préoccupation est corroboréepar une baisse continue des effectifs des étudiants poursuivant des carrières scientifiques au sein des universitésafricaines. A titre illustratif, dans un rapport du MESSR/T du Niger sur l’année universitaire 2003-2004, on peut lire que deux étudiants sur trois sont inscrits à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaineset à la Faculté des Sciences Économiques et Juridiques, facultés ayant respectivement 39% et 28%des effectifs universitaires de l’année contre seulement 8% inscrits à la Faculté des Sciences avec une sousreprésentation des filles estimée à 21% de la population totale estudiantine.Au 21ème siècle, les matières scientifiques revêtent plus que jamais une importance cruciale pour le développementdes pays en voie de développement. C’est dans ce sens que le Professeur Chris Brink disait que"le développement des sciences mathématiques est un investissement visionnaire et efficace pour le futurde l'Afrique". Déjà, on peut affirmer, sans risque d’être contredit, que les mathématiques ont un importantrôle tant dans la société que dans le cursus scolaire et universitaire. Les mathématiques reviennent dansles enseignements en économie, en sciences sociales, en médecine, en biologie, en physique et pour laconception des téléphones portables, des ordinateurs, des codes secrets, etc. Elles constituent donc unediscipline transversale dans l’enseignement et l’apprentissage.3


ques, mais aussi purement théoriques. C’est dans un tel contexte que se pose le défi de l’apprentissage desmathématiques chez des étudiants qui perçoivent généralement cette discipline, comme difficile, peu intéressante,voire même inutile. Pourtant, en contexte scolaire, c’est en s’appuyant sur des processus de généralisationet d’abstraction que l’enseignement des mathématiques ambitionne de remplir sa tâche traditionnellede modélisation des phénomènes naturels sans renoncer à sa vocation établie d’abstraction, degénéralisation et de structuration des connaissances. Toutes choses indispensables au raisonnement mathématique.Tout un programme situé bien au-delà de la perception «populaire» des mathématiques, biensouvent réduites aux seules dimensions utilitaires primaires comme le «calcul mental ». Plus que la parfaitemanipulation des quatre opérations de base, l’apprentissage des mathématiques doit viser l’acquisition decompétences transférables telles que la capacité à raisonner logiquement et à être organisés de manièresystémique pour mieux comprendre et interpréter à la fois des données quantitatives que qualitatives.Tous ces éléments abordent parfaitement les questions centrales suivantes : pourquoi enseigne-t-on lesmathématiques et comment enseigne-t-on et apprend-on les mathématiques? La logique dont relèventl’enseignement et l’apprentissage des mathématiques est la pédagogie.Aujourd'hui la question pédagogique des mathématiques ne peut-être débattue sans tenir compte du développementrapide des savoirs et l'accessibilité croissante à des sources d'information variées et multiplesgrâce à l’intégration pédagogique des TIC. Pour tirer meilleure partie de l’explosion des connaissances,l’université doit s’employer à transformer l’étudiant en un apprenant actif, prêt à acquérir par lui-même lesconnaissances nécessaires pour la suite de sa formation. Ainsi, il est impératif d’apprendre à apprendreplutôt qu’apprendre tout court et, développer des compétences qu’acquérir simplement des connaissances.Les dispositifs pédagogiques doivent fournir aux étudiants des environnements pédagogiques où ilspeuvent construire ou s’approprier des savoirs nouveaux à partir de leurs connaissances pour résoudredes problèmes et relever des défis.C’est dans ce type d’interactions sociales, avec les pairs et avec l’enseignant que l’étudiant peut acquérirune compréhension profonde des apprentissages des mathématiques. L’intégration pédagogique des TICsemble être un vecteur majeur d’évolution, pour ancrer l’université africaine dans un tel environnement et,aboutir au développement de réelles compétences chez l’étudiant. Ailleurs, dans les contextes européenet nord-américain, plusieurs recherches scientifiques semblent établir que l’usage pédagogique des TIC estcapable d’aboutir à de meilleurs enseignements et apprentissages. Ces résultats optimistes nous autorisentà prospecter ces pistes d’intervention pédagogique supportées par les TIC, qui sans doute, peuvent êtrejudicieusement adaptées ou extrapolées au contexte du très difficile secteur éducatif africain en pleineexpansion, toute chose étant égale par ailleurs.M. Ousmane MOUSSA TESSAEnseignant-chercheur au département de Mathématiques,Université Abdou Moumouni (UAM) de Niamey, NigerDoctorant en Sciences de l'éducation de l'Université de Montréal(Option Intégration des TIC dans l’éducation).Secrétaire général adjoint du bureau de ROCARE-NigerEnseignement supérieur : la réussite du système LMD est-elle conditionnéepar les TIC en Afrique?Il y a un an, le système universitaire camerounais prenait langue avec le SystèmeLicence Master Doctorat (LMD). Mais depuis sa mise en place, des pesanteurs quifreinent l’entrée en vigueur de cette innovation dans nos universités sont nombreuses.Nous vous proposons les réflexions d’un universitaire camerounais. Dr LéopoldGustave Lehman, enseignant de biologie à l’Université de Douala jette un regard4


froid sur un système qui doit être reformé, au plus vite....Le Système LMD (Licence - Master - Doctorat) est un système d’évaluation des études supérieures organiséautour de trois diplômes : la Licence, le Master et le Doctorat. Le diplôme de Licence qui se prépareen six semestres : la Licence (Bac+3), le Master (Bac+5) et le Doctorat (Bac+8) ont été introduits cetteannée académique 2007-2008 dans les institutions universitaires du Cameroun. Les diplômes d’originefrançaise, Diplôme d’études universitaires générales (DEUG), Maîtrise et Diplôme d’études approfondies(DEA) ont ainsi disparu du paysage. Cette évolution était prévisible puisque le système Licence- Master-Doctorat/PhD créé par Arrêté ministériel n°99/0055/ MINESUP/DDES du 16 novembre 1999 portantdispositions générales applicables à l’organisation des enseignements et des évaluations dans les universitésd’État du Cameroun éliminait déjà le Doctorat du 3ème Cycle qui existait à l’Université de Yaoundédepuis sa création.Origines du LMDDans le cadre de l’harmonisation de leur cursus d’enseignement supérieur, les Européens ont mis enplace le LMD vers la fin des années 90. Le but premier était d’accroître la mobilité des étudiants européens,la mobilité interdisciplinaire et une meilleure intégration entre formations professionnelles et générales.Ce système d’origine anglo-saxonne n’avait été adopté par toutes les universités et grands établissementsfrançais dès la rentrée académique 2006-2007. L’arrimage immédiat des universités d’État duCameroun et des pays francophones au système LMD à la suite des institutions françaises, a suscité descritiques plus ou moins acerbes. Déjà, un article de M. Okala Ebodé paru dans Le Jour du 20 novembre2007 relevait un certain nombre de points d’ombre et d’interrogations sur la non implication de toutesles parties prenantes dans le suivi et l’évaluation de ce nouveau système. Il est à noter que deux comitésde suivi avaient été créés en France, en 2002, l’un pour les Licences et l’autre pour le Master sous la tutelledu Ministère français de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Ces comités se réunissentjusqu’à présent tous les deux mois afin de travailler sur l’harmonisation permanente des offres LMD. Estcele cas au Cameroun et dans les autres pays africains qui ont adopté le LMD ?Un nouveau système pertinent mais… Le caractère universel de la science explique la pertinenced’une uniformisation de l’enseignement supérieur au niveau mondial, les échanges académiques internationauxétant des indicateurs primordiaux de la vitalité d’une institution universitaire. Il est d’ailleurs courantque les enseignants-chercheurs de nos universités séjournent dans les institutions étrangères et quenos universités accueillent des personnalités scientifiques de divers horizons. Le principe de diplômesrésultant d’un système d’évaluation commun à un maximum de pays est un avantage indéniable du LMD.Les recherches d’équivalence qui relèvent souvent du parcours d’un combattant téméraire seront ainsiévitées à beaucoup de nos compatriotes diplômés à l’étranger. Avoir à notre portée la quintessence desenseignements dispensés à travers la planète freinera à coup sûr la tendance systématique de nos jeunescompatriotes à s’exiler à la quête du savoir et réduira sans doute la fuite des cerveaux, corollaire à l’exilintellectuel et économique. Déjà les enseignements virtuels se multiplient en Afrique dans le domaine del’informatique et progressent vers d’autres filières. Ceci devrait satisfaire aussi bien les européens soucieuxde juguler le flot d’immigrants d’Afrique noire que les Africains qui souffrent cruellement du manquede ressources humaines pour un développement durable.Par ailleurs, les exemples récents d’entreprises « Off-shore » proposant une délocalisation des prestationsdes pays occidentaux vers les pays en développement dans le domaine des technologies de l’information(TIC) démontrent que l’exploitation des outils modernes de communication qu’implique le LMDest l’une des voies les plus accessibles par lesquelles le salut des pays en développement viendra. Dans cesecteur, Sud-africains et Maghrébins emboîtent actuellement le pas des Asiatiques dans une démarche quimatérialise la diminution du fossé numérique entre le Nord et le Sud.Au vu des performances académiques des Camerounais dans les universités étrangères, il n’y a aucuneinquiétude sur les capacités de réussite de l’off-shore chez nous, si les forces étrangères se combinent augénie entrepreneuriat local. Le système LMD se présente donc dans ce contexte comme un cadre académiqueidoine, du simple fait qu’il uniformise les modes d’évaluations et les diplômes décernés entre leNord et le Sud, permettant ainsi aux étudiants en provenance des pays moins nantis de s’intégrer dans lesstructures d’accueil dotées d’infrastructures et de compétences absentes chez eux. La question est de5


savoir si les moyens dont dispose l’étudiant d’un pays pauvre lui permettent d’assimiler les enseignementsproposés ici. La réussite du LMD est conditionnée par la maîtrise des TIC. La faculté des sciences de l’Universitéde Douala a été l’une des premières à se lancer dans le nouveau système au niveau du Cameroun.Dès le début de l’année académique qui marquait une ère nouvelle pour nos universités, je me suis engagéà créer avec un collègue, un site Web (www.ured-douala.com) mettant des cours magistraux, exercices etdiverses informations à la disposition des étudiants. Ceux-ci ont continué à remplir les amphithéâtres malgréla mise en ligne du cours magistral qui n’est pas voué à disparaître de si tôt grâce à son caractère interactif.Les contraintes de déplacement n’ont pas pu entraîner une perte d’intérêt pour le cours magistral,ce qui était une de nos principales craintes à la création du site Internet. Mais à la lumière des difficultésrencontrées par les étudiants pour accéder à Internet au quotidien, nous nous sommes vite rendu comptede la complexité que présente cette modernisation du système d’enseignement supérieur dans notre sousrégion. Le problème premier est la capacité même des étudiants à utiliser l’outil informatique. Ils devraienttous, sans exception être à même de le faire. Des enquêtes devraient être menées pour estimer le tauxd’étudiants capables d’utiliser correctement un ordinateur en vue de le relever au maximum, puisque letravail personnel de l’étudiant (TPE) nécessite très souvent une recherche bibliographique minutieuse quipeut difficilement se passer d’Internet de nos jours. Nous avons constaté que la photocopie des cours oudes devoirs à partir de la version téléchargée du site URED par un camarade est la pratique la plus courantechez nos étudiants, ce qui prouve que les vieilles habitudes ont la peau dure, chose bien curieusepour notre génération « MP3 ».Surfer reste difficile faute de moyens financiersHormis les étudiants peu engagés qui transitent par l’Université de Douala en attendant une hypothétiqueinscription dans une université étrangère ou ceux qui se contentent de valider les unités d’enseignementspour boucler l’année, la majorité des étudiants avides de connaissances a actuellement beaucoup de peineà joindre les deux bouts. Surfer n’est pas toujours facile parce que le prix de la connexion reste élevé malgréles tarifs qui baissent parfois jusqu’à 500 Fcfa pour 3 heures aux alentours des campus. Nombreuxsont les étudiants dont les moyens restent limités pour se connecter de façon régulière. N’ayant pas debourse, tout ce qui constitue pour eux une source de dépense en sus des frais d’inscription qui est difficileà obtenir des parents très souvent las de soutenir continuellement de « vieux enfants ». Nous comprendronsdonc que l’acquisition d’un livre ou d’une encyclopédie dans une spécialité quelconque soit pour nospauvres étudiants une chimère digne des contes de fées.L’équipement est insuffisant et désuetA côté des problèmes financiers, la défaillance technique des cybercafés est déplorable. Ces entreprisespossédant pour la plupart un parc d’une dizaine d’ordinateurs dans une promiscuité incompatible avec letravail, ne peuvent offrir des services qualitativement ou quantitativement à la hauteur de la demande. Il nes’agit pas pour des universitaires de se connecter de façon brève pour expédier un message, « chatter »,ou regarder le score d’un match de football. Une connexion pour des recherches académiques devraitêtre permanente avec des ordinateurs sous onduleurs régulièrement alimentés en électricité et dotésd’antivirus fonctionnels. Ces conditions peuvent être réunies dans une véritable bibliothèque ou dans uncampus doté d’une connexion efficace. Paradoxalement, les téléphones portables derniers cri sont utiliséspar l’homme de la rue en Afrique mais une connexion Internet sans-fil ou un microscope de nouvelle générationsont parfois qualifiés de trop sophistiqués pour les universités ou les hôpitaux africains. La réformeuniversitaire a pour préalable la préparation des outils ainsi que la formation pour leur utilisation etleur maintenance. Les laboratoires scientifiques ont-il été préalablement dotés de ressources humaines etmatérielles appropriées pour assurer les enseignements destinés à répondre aux besoins de notre sociétéainsi que le préconise le système LMD ?La solution passe par le développement des centres multimédias et des laboratoiresNos bibliothèques doivent impérieusement être rénovées en véritables centres multimédias dans des campusadaptés pour proposer une connexion permanente au World Wide Web (www). Pour cela, les mesuresd’allègement des droits de douanes sur le matériel informatique prises par le gouvernement camerounaisdevraient être exploitées à outrance par les institutions d’enseignement supérieur. Les activités génératricesde revenus dans ces structures (photocopie, gravure, etc.) devraient être effectivement mises àprofit, ainsi que les partenariats externes (sponsoring, joint-ventures, etc.). La disponibilité des médiathèquesproposant des prestations à prix accessibles aux étudiants est une condition sine qua non pour laréalisation du LMD tributaire de la maîtrise de l’outil informatique. L’initiative des centres multimédias6


créés au sein de quelques établissements d’enseignement secondaire du Cameroun démontre la faisabilitéd’un projet qui doit être étendu à chacun des départements de nos facultés et grandes écoles. Ceci permettral’exploitation de multiples sources de données sous forme de moteurs de recherche, sites Web,blog, mailing list etc.Des sources de données en ligne encore largement inexploitées par la communauté universitaire?Un exemple patent de sources insuffisamment exploitées est celui de trois journaux électroniques (ejournals)extrêmement utiles HINARI (www.who.int/hinari/en/) , Agora (www.aginternetwork.org/en) etOARE (www.oaresciences.org/en) , respectivement dans les domaines de la santé, de l’agriculture et del’environnement et récemment mis en ligne gratuitement par le système des Nations Unies. La professionnalisationde l’enseignement supérieur est une tâche ardue qui nécessite l’implication de tous : des opérateurséconomiques locaux aux multinationales.Le LMD permettra un partage des connaissances universelles en temps réel en utilisant les moyens disponiblesde façon efficiente. La formation harmonisée des jeunes africains passe par la maîtrise de l’outil informatiquequi est indispensable et nécessaire à la communication. Les travaux pratiques au laboratoire etsur le terrain devront être modelés sur nos besoins et régulièrement mis à jour pour répondre aux normesinternationales. Le nouveau système profitera alors aux apprenants, à leur pays d’origine et au mondeentier.(Article paru le 11 Juillet 2008 dans le quotidien Mutations, www.quotidienmutations.info/mutations/juillet08/1215788290.php)Dr. Léopold Gustave LehmanUniversité de Doula, Faculté des sciencesDépartement de Bioogie animaleBP: 24157 DoualaEtudes et RechercheBilan d’une année de mise en œuvre du système LMD dans les Institutions d’EnseignementSupérieur (IES) de Guinée*La présente étude est réalisée dans le cadre des subventions de recherche du Réseau Ouest et CentreAfricain de Recherche en Éducation (ROCARÉ) pour l’année 2008, sur un financement du projet Centred’Excellence Régionale de l’Union Economique Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et du Ministèredes Affaires Étrangères des Pays Bas. L’objectif principal de cette étude est de faire une observationet une analyse critique du bilan d’une année de mise en œuvre du système Licence-Master-Doctorat(LMD) dans les Institutions d’Enseignement Supérieur (IES) de Guinée.L’ambition pour l’accès à une éducation de qualité, en faveur des guinéennes et guinéens, a conduit à desréformes au sein du système éducatif. Pour rappel, l’enseignement supérieur de Guinée a été influencé parle référentiel soviétique durant la première Ré<strong>pub</strong>lique, et celui français au lendemain de la 2ème Ré<strong>pub</strong>lique,survenue en avril 1984. A partir de la rentrée universitaire 2007-2008, cet ordre d’enseignement abasculé vers le système LMD, d’inspiration anglo-saxon, un système dont le fondement est le socioconstructivisme.Cette réforme dans l’enseignement supérieur, basée principalement sur le système de créditd’enseignement arrive avec de nouvelles exigences, dont entre autres :• la rénovation des programmes selon l’approche par les compétences ;• la qualification et l’opportunité de s’ouvrir au monde extérieur pour le marché de l’emploi ;• le perfectionnement pédagogique des enseignants (formation sur l’élaboration des plans de cours, lagestion des grands groupes et les nouvelles méthodes d’évaluation continue, etc.).Autant dire que l’enseignement supérieur guinéen n’est pas resté en marge des innovations pédagogiques7


en s’engageant dans le LMD, mais la grande question qu’on se pose est de savoir si ce système LMD, telqu’il se déroule actuellement, permet aux étudiants de développer les compétences véhiculées par les programmesrénovés.La recherche envisagée utilise à la fois des approches qualitative et quantitative. Elle procède d’une analysedescriptive, explicative et transversale des données recueillies, après une revue de la littérature qui permitde comprendre que c’est le socioconstructivisme qui supporte la mise en œuvre du LMD en Guinée.L’enquête a ciblé cinq (5) <strong>pub</strong>lics différents. L’objectif visé étant de toucher toutes les catégories de personnesdirectement engagées dans le LMD et, qui sont susceptibles d’apporter des réponses aux questionsposées conformément aux objectifs spécifiques de l’étude. Elle a eu lieu dans les régions de Conakry, Boké,Labé et Faranah.POPULATION DE L’ÉTUDEÉCHANTILLONSÉtudiantes et Étudiants 24Enseignants-Chercheurs 20Personnel des Services d’Appui Scientifique et Technique(PSAST)11Gestionnaires des programmes LMD 12Membres du comité national de passage au LMD 2TOTAL 69ÉtudiantsLes étudiants de l’échantillon fréquentent des classes dont les effectifs varient entre 35 et 300 pour lesprogrammes de Licence et entre 5 et 45 pour ceux du Mastère.EnseignantsLes titulaires d’un troisième cycle sont minoritaires dans l’échantillon à l’image de la population d’enseignantsd’où il provient. La plupart d’entre eux sont des assistants d’université avec une expérience dansl’enseignement qui dépasse rarement 10 ans. En considérant le niveau d’études et le statut, on peut s’interrogersur l’aptitude de ce corps à mettre en œuvre efficacement les programmes rénovés des IES.Programmes et coursLes programmes de Licences sont les plus touchés par l’étude. Cela se comprend dans la mesure où leLMD a démarré en 2007-2008 par les premières années de la Licence et la progression dans le LMD esten relation avec le cheminement de cette cohorte. Les Mastères concernés sont ceux du départementProfesseurs d’Ecoles normales (PEN) et Conseillers Pédagogiques Maîtres et Formateurs (CPMF) de l’Institut Supérieur des Sciences de l’Éducation de Guinée (ISSEG) qui recrute des instituteurs du primaireet des professeurs du secondaire pour les former au certificat 2e cycle CPMF et au Mastère PEN. Les autresMastères sont développés à L’Université Kofi Anan de Guinée (UKAG), une IES privée dans les domainesde l’Économie, du Droit, de la Sociologie et des Méthodes Informatiques Appliquées à la Gestionde l’Entreprise (MIAGE).Cours et crédits d’enseignementLes cours obligatoires avec six crédits d’enseignement sont les plus touchés par l’étude. Cela supposequ’en dehors des rencontres avec le professeur, l’étudiant doit totaliser minimalement 60 heures de travailpersonnel à l’ISSEG et davantage ailleurs. Le professeur devrait faire de sorte que ce temps de travail minimumsoit respecté ; cependant l’étude révèle qu’il en est rarement ainsi. Autre fait remarquable est que niles enseignants, ni les étudiants interrogés n’étaient en mesure de préciser le nombre de crédits attribuésà 14 cours dont un au Mastère.Personnel des Services d’Appui Scientifique et Technique (PSAST)Au sein de ce personnel, l’enquête a touché 5 laborantins, 4 bibliothécaires et 2 informaticiens. Les enquêtésdéclarent avoir bénéficié de formations professionnelles. Les résultats prouvent que les informaticienssont les moins représentés au sein du personnel d’appui de notre échantillon et que moins de la moitié a8


eçu une formation professionnelle qualifiante liée à sa responsabilité. Du point de vue de leur niveau deformation et leur statut au sein du personnel du supérieur, on compte :• six Assistants d’université dont quatre titulaires d’un DESS• trois Maîtres - assistants parmi lesquels deux ont le DEA ;• trois Maîtres - assistants, titulaires d’un doctorat• deux docteurs avec le grade de Maîtres conférencesLes résultats indiquent également que du point de vue de l’expérience du personnel des services d’appuiscientifique et technique, la majorité totalise au plus 30 ans d’expériences avec une médiane qui s’établitentre 20 et 30 ans.Directeurs de programmes et Membres du Comité de passageLes Directeurs des programmes d’études et les membres du Comité de passage au LMD sont tous titulairesd’un doctorat et assument des responsabilités au niveau du LMD. Ce sont : recteurs, vice-recteurs,doyens de facultés, chefs de départements, de sections et membres de comité de passage au LMD, assistantsde programme.Pour ces personnes interrogées, les programmes sont bien ficelés et pertinents, bien qu’il existe une inadéquationentre les exigences liées à leur mise en œuvre et les réalités du terrainPlanification de l’enseignementPour la dimension planification de l’enseignement, les étudiants et les enseignants de notre échantillon ontrépondu à des questions portant sur l’élaboration de plans de cours, la programmation des activités d’enseignement/apprentissageet les références bibliographiques. L’équipe d’enquêteurs a en outre évalué quelquesspécimens de plans de cours fournis par les enseignants ou les étudiants. A travers les plans de cours,l’analyse s’est penchée sur les objectifs/compétences visés, les stratégies pédagogiques et les procédésd’évaluations envisagés, les contenus d’enseignement prévus, les références bibliographiques suggérées,etc. Sur 44 cours évalués, nous avons obtenus, avec les étudiants, seulement 3 plans de cours ou syllabuset ceux-ci sont de moindre pertinence sur l’ensemble de ses rubriques. Ce qui signifie que le LMD estentrain de s’implanter dans nos IES en ne respectant nullement sa toute première exigence qui concernel’élaboration et la distribution d’un syllabus au début de chaque cours. Pourtant ce document est uncontrat entre le professeur et ses étudiants qui précisent les intentions et les stratégies envisagées par leprofesseur ainsi que ses attentes à l’endroit des étudiants. Cela se confirme dans la mesure ou certainsétudiants interrogés (près de 20 %) n’ont aucune connaissance de ce que c’est un syllabus, ainsi que desconcepts usuels liés à cette innovation pédagogique qu’est le LMD ; ils confondent par exemples le plan decours à une liste de contenu anciennement appelé programme d’études, les crédits d’enseignement auvolume horaire du cours. Sur les 20 enseignants enquêtés, 12 déclarent avoir élaboré, présenté et mis à ladisposition des autorités et des étudiants leur plan de cours soit en un ou plusieurs exemplaires. Quatreautres affirment avoir bien élaboré et remis aux autorités pour appréciation mais ces plans de cours n’ontjamais été restitués aux auteurs pour amélioration et diffusion. Les six autres qui n’ont pas élaborés cedocument, accusent le manque de moyens matériels, de logistique et de rigueur de la part des autoritésadministratives. Les insuffisances notées :• manque d’initiative de la part des enseignants ;• insuffisance d’équipements informatiques appropriés;• insuffisance ou parfois manque de personnel qualifié;• manque d’électricité;• faible de la connexion Internet.EnseignementLes résultats de l’enquête révèlent que le mode traditionnel (exposé du professeur) reste dominant dansla mise en œuvre du LMD. En plus de cette situation, on note quelques rares travaux dirigés et exposés degroupe. Par contre, les stages, les excursions, les situations d’Apprentissage par Résolution de Problèmes(ARP) ou Apprentissage Par Projet (APP), les d’études de cas sont extrêmement marginalisés. Pourtant cesont là des situations susceptibles d’inférer plus efficacement le développement des compétences véhiculéespar les programmes d’études. Par contre les étudiants disent réaliser avant et après le cours, des lecturesassorties de rapports, de la recherche documentaire pour mieux préparer les rencontres avec leprofesseur. En ce qui concerne les stratégies d’évaluations la mise en œuvre du LMD révèle quelques difficultéslorsqu’on considère les exigences liées aux crédits d’enseignement. Les questions qui reviennent9


pendant les évaluations sont du genre :Définis-le……Qu’est ce que…, que sais-tu de…Décris le cycle de développement du……A l‘aide de l’étude que vous avez mené depuis….identifie les types de… et classe les selon…;A partir d’un tableau de spécification, calcule-les…..Compare les deux textes littéraires et dit lequel…….Bon nombre de ces types de situations induisent difficilement le développement des compétences chez lesétudiants. De plus, les activités susceptibles d’induire le développement des compétences ont connu assezde limite durant la mise en œuvre. En outre, les professeurs continuent à dicter les résumés de leurscours dans la majorité des cas ; ils suggèrent rarement aux étudiants de consulter les Centres de Documentationet d’Information (CDI) comme le CEDUST, la bibliothèque Centre Culturel Franco Guinéen oucelle de Matoto. Par contre, l’enquête révèle que les bibliothèques universitaires de proximité sont davantagefréquentées par les étudiants, même si elles sont peu fournies en références pertinentes pour lescours. Par rapport à l’assistance, les professeurs disent qu’ils rencontrent les étudiants motivés, pour l’encadrementdes travaux exigés, en dehors des classes et que les consultations peuvent être individuelles ouen équipes.Difficultés éprouvées par les étudiantsEn dépit, des avantages énumérés dans la section précédentes, la mise en œuvre du LMD en Guinéeéprouve des difficultés dont :• le manque de syllabus, de support didactiques et de manuels de références pour la majorité descours évalués ;• pour les titres d’ouvrages disponibles dans les bibliothèques, le nombre d’exemplaires est très restreintpendant que les effectifs des étudiants sont très grands ;• l’encadrement insuffisant des étudiants pendant qu’ils réalisent les travaux demandés par le professeur;• l’absence de feed-back approprié suite à l’évaluation des travaux réalisés par les étudiants ;• la limité avérée des situations d’évaluation par rapport au développement des compétences chez lesétudiants ;• les conditions peu favorables pour la reprographie des documents ;• la rareté du matériel pour la réalisation des travaux pratiques et dirigés.Difficultés éprouvées par les enseignantsLes difficultés éprouvées par les enseignants sont également de divers ordres :• la faible disponibilité des ouvrages de référence, du matériel didactique et informatique dans les IES;• la pénurie des réactifs, de l’eau et de l’électricité pour le fonctionnement des laboratoires de recherchescientifique et pédagogique ;• la maîtrise insuffisante des préalables indispensables au bon cheminement dans les programmes universitaires,par les nouvelles cohortes d’étudiants qui entrent à l’université ;• les effectifs pléthoriques qui rendent problématique la mise en œuvre des méthodes de pédagogieactive centrées sur l’étudiant.Difficultés éprouvées par les PSASTLes IES de Guinée disposent d’un réseau de bibliothèques, de laboratoires et de centres informatiques.Cependant, nombreuses difficultés surviennent de façon récurrente tant par rapport à la gestion des locaux,des équipements et du matériel existants, que par rapport à l’encadrement des Travaux demandésaux étudiants. Au nombre de ces difficultés, nous pouvons citer :• des salles exiguës au regard des grands effectifs que connaît le système d’enseignement supérieurde Guinée;• un manque récurrent de réactifs pour les laboratoires ;• le personnel d’appui en nombre insuffisant et peu qualifié ;• la dotation des structures d’appui en ouvrages spécialisés, en matériels de laboratoires et uneconnexion Internet à haut débit respectivement constituent de nos jours des défis de taille pour l’ensem-10


le du système d’enseignement supérieur de Guinée ;• le nombre d’ordinateurs disponibles et connectés à l’Internet est nettement insuffisant : par exemplestrois ordinateurs connectés sur 25 avec plus de 3000 étudiants ou 150 étudiants pour 40 places aulaboratoire;• un manque de maintenanciers pour l’entretien des équipements des laboratoires et des centresinformatiques, ce qui les expose à des pannes fréquentes. A cause de cette situation les activités planifiéespar les professeurs sont rarement réalisées convenablement.La situation ainsi décrite concerne à la fois les IES <strong>pub</strong>liques et privées. L’autoévaluation de la mise en œuvredu LMD, récemment réalisée par le comité de passage, a aussi prouvé à suffisance qu’il y a assez deproblèmes dans la maîtrise des techniques d’évaluation suggérées dans le cadre du LMD (définition et évaluationdes compétences, cohérence et continuité du processus pédagogique, correction et notation etc.).Progrès réalisés à travers la mise en œuvre du LMDLa mise en œuvre du LMD, bien qu’encore problématique offre quelques avantages comme :• une tendance à l’appropriation du concept de compétence et de l’approche programme basée surles compétences ;• la définition des compétences spécifiques à certaines disciplines en cohérence avec les préoccupationsprofessionnelles du futur diplômé ;• l’acquisition de nouvelles stratégies d’enseignement/apprentissage d’inspiration socioconstructivistes;• des efforts louables au regard des préoccupations d’une amélioration des conditions de travail dansles IES;• Le développement de l’esprit d’initiative, de créativité et d’autonomie chez les apprenants;• des efforts visant la concrétisation des apprentissages théoriques.Les succès enregistrésIl serait certainement prématuré de parler de succès du programme LMD à l’issue d’une seule année demise en œuvre. Les résultats en termes d’efficacité, d’efficience et d’impact s’observent inéluctablementdans la durée. En attendant, voici quelques indices de succès qu’on peut attribuer au système LMD dansnotre pays. Il s’agit notamment de :• l’extension et l’équipement de sept bibliothèques dans les IES de Conakry et de l’intérieur du pays ;• la formation d’une soixantaine de jeunes diplômés de l’université de Kankan en bibliothéconomie ;• la formation continue des enseignants-chercheurs en pédagogie universitaire ;• l’organisation des ateliers d’élaboration des plans de cours ;• la remise de plans de cours élaborés aux ayant droit (étudiants, gestionnaires de programmes, comitésinstitutionnels etc.) ;• la formation des chargés de la scolarité à la gestion du programme LMD (inscription, réinscription,notes de cours, etc.).Les défis du système LMDLe défi fondamental de l’approche LMD, initié en Guinée, est de faire des étudiants les artisans essentielsde leur cheminement d’apprentissage. Cet apprentissage doit s’articuler autour d’une vision qui est cellede voir se développer chez l’étudiant des compétences pertinentes au regard de leurs futures préoccupationsprofessionnelles.Pour relever ces défis, les IES doivent ;• créer un environnement propice à l’apprentissage (centres d’application, bibliothèques universitairesrespectant les normes en la matière, centres informatiques avec connexion Internet à haut débit, laboratoiresscientifiques, techniques et professionnels bien équipées et dotés en matériels, des effectifs raisonnablesd’étudiants par groupe pédagogique, des conditions optimales de vie et de travail pour les enseignantset personnels d’appui, etc.) ;• rendre effectif l’accès aux revues scientifiques et pédagogiques ;• mettre à la disposition des étudiants et autres acteurs, les syllabus des cours, les supports didactiquesdes différents modules, soigneusement préparés ;• renforcer continuellement les compétences des enseignants-chercheurs et du personnel d’appui pardes sessions de perfectionnement ;• exécuter les cours préalables, inscrits au programme, avant les cours obligatoires ou optionnels qui11


leurs sont associés ;• impliquer les enseignants d’expérience dans la prise en charges des nouveaux cours ou des coursfondamentaux du programme ;• relancer les programmes de mastère suspendus, avec plus de rigueurs ;• introduire en hors programmes, un cours de recherche documentaire et d’initiation à l’Internet dèsla première année ;• mettre en place dans chaque IES, une bibliothèque virtuelle avec une connexion Internet à hautdébit (le wifi) et une radio universitaire, comme le prévoit le Conseil d’Administration de l’UKAG, dansson rapport annuel, adressé au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique(MESRS) en juin 2008, portant sur la gestion de l’information dont voici un extrait :« La mise en place duLMD en Guinée pose des problèmes au niveau de l’information qui s’accroît et se diversifie constamment ;elle exige de chaque IES une gestion efficace des données relatives à chaque étudiant. C’est pourquoi, il estindispensable de mettre les IES en réseau. Ainsi les renseignements au sujet de chaque étudiant serontobtenus par toute autre IES à travers un numéro d’identification personnel (NIP ou matricule, commec’est le cas ailleurs à travers le monde». Cette stratégie permet de contrôler les informations au sujet d’unétudiant à partir d’un serveur national via la création d’un Dossier Unique de l’Étudiant (DUE) »Suggestions et RecommandationsAu regard de toutes les difficultés évoquées plus haut, il est opportun pour les acteurs du système LMDd’agir pour renforcer les acquis et minimiser les contraintes. Cela est possible lorsqu’on postule que touteréforme s’implante progressivement, en corrigeant ses imperfections, au risque d’être compromise àterme. Recommandations :• mettre en en réseau les universités qui ont les mêmes programmes d’études pour la production, laduplication et la diffusion de modules relatifs à un cours donné. Cette politique est déjà appliquée par l’InstitutSupérieur de Formation à Distance (ISFAD) et dans plusieurs IES des pays du Maghreb, elle permeten outre de palier au manque d‘enseignants;• revoir le mode d’orientation des bacheliers dans les IES, en associant davantage les autorités universitaires.A cet effet chaque institution devrait recruter suivant un mode fondé sur des critères spécifiquesqui tiennent compte des préalables indispensables au bon cheminement dans ses propres programmes.Autant que possible, il est important de tenir compte des choix des étudiants et des possibilités d’accueildes IES. Des suggestions par rapport à la limitation à six de l’éventail des choix possibles pour chaqueprofil du Lycée, ce qui suppose une éventuelle multiplication de ces profils;• assurer un perfectionnement académique et professionnel des enseignants-chercheurs des IES et dupersonnel d’appui;• renforcer l’approvisionnement des bibliothèques en ouvrages et des laboratoires en matériels susceptiblesde dynamiser les travaux pratiques et les travaux dirigés;• rehausser le budget de fonctionnement des Services d’Appui, redéfinir la politique des heures supplémentaires,mettre à la disposition des enseignants des moyens de déplacement et les motiver à travaillerau-delà du temps réglementaire ;• mobiliser les ressources humaines et les moyens matériels pour la réalisation des stages, des excursions,des visites, des stages etc. ;• améliorer la fourniture en eau et en électricité pour le fonctionnement des structures d’appui etrenforcer la connexion Internet ;• participer à des évaluations transnationales pour suivre l’évolution du système d’enseignement supérieuret comparer les étudiants guinéens à ceux de la sous région du point de vue de leur rendementscolaire;• sensibiliser les étudiants, les parents sur l’avantage du LMD;• ouvrir des lycées techniques à l’intention des élèves désireux de s’inscrire dans les filières d’ingénierie.ConclusionA partir de la rentrée universitaire 2007, l’enseignement supérieur guinéen a basculé vers le système LMD,à la suite de plusieurs années de formation, de recherche et de planification. Ce système, qui a fait sespreuves ailleurs dans les pays anglo-saxons, est inspiré du socioconstructivisme pour lequel, il appartient àl’étudiant de construire les compétences qu’il devra exercer dans son milieu professionnel (le rôle du pro-12


fesseur est de l’accompagner dans cette construction).Pour les acteurs et les partenaires de la mise en œuvre du LMD en Guinée, les intentions et les stratégiesplanifiées sont très pertinentes, mais les conditions de cette mise en œuvre sont encore très problématiques.Ce jugement s’appuie sur l’insuffisance des ressources humaines qualifiées pour la prise en chargedes cours inscrits au programme d’études, la pénurie en matériels didactiques et de laboratoire, la pléthoredes effectifs d’étudiants, l’inefficacité du partenariat avec le milieu professionnel, le manque de motivationet d’engagement des enseignants et des étudiants par rapport au respect du règlement des études,etc.Ces constats nous font penser que la poursuite du LMD en Guinée, fortement souhaitée par les acteurs etles bénéficiaires des nouveaux programmes, devra tenir compte des limites observées et d’un souci permanentpour améliorer la situation actuelle.*Source : DIAOUNÉ, Thierno Moussa; MILLIMONO, Tamba Nicolas; CISSÉ Sagban; CONTÉ, Salématou.-Le LMDen guinée et la problématique de la construction des compétences par les étudiants. –ROCARE-Guinée, 2008.-np. (Parrain scientifique: DIALLO Mamadou Cellou, Ph.D)Idées20 ans…ça se fête ! Vivement les cérémonies commémoratives du 20ème anniversairedu ROCARELe Réseau ouest et centre africain de recherche en éducation (ROCARE) est l’émanation d’un groupe devolontaires d’hommes et de femmes éducateurs, enseignants, chercheurs ou enseignants-chercheurs etprofessionnels de l’éducation, qui ont cru en la recherche en éducation comme pouvant permettre d’insufflerune certaine qualité à l’éducation en Afrique. Et pour ce faire, il importait de mettre en synergie lescompétences et expertises propres des africains qui travaillent dans le domaine de la recherche en éducationen Afrique, conscients que les moyens qu’exige la recherche nécessitent la mise en commun des ressources(mutualisation), le partage des connaissances au sein d’une communauté de pratiques ou de praticiensdébarrassés des pesanteurs institutionnelles et des lourdeurs bureaucratiques. Ainsi naît le 12 février1989 le ROCARE à Freetown en Sierra Leone, de la volonté des pionniers chercheurs africains en éducation,travaillant en collaboration au delà des frontières géographiques dans 14 pays membres d’Afrique del’ouest et du centre, et des barrières linguistiques (réseau bilingue : anglais/français).A sa création, le ROCARE a mis en chantier le défi de renverser une situation de fait d’époque établi, oùla recherche en éducation en Afrique était négligée et sous-estimée (Richard McClure, 1997). De cetteépoque à nos jours, grâce à la synergie de ses membres et des partenaires, le réseau a réussi par la formationet les recherches transnationales sur des sujets d’importance en éducation (VIH/SIDA, Education NonFormelle, TIC, GENRE, ALPHABETISATION, EMPLOI, DECENTRALISATION, QUALITE…) à faireémerger une expertise africaine, et créer ainsi une communauté de pratiques dans la recherche en éducationen Afrique de l’Ouest et du Centre. Après 20 ans, il importe aujourd’hui, non plus d’évaluer le cheminparcouru, par qu’il est connu de tous et est important, mais dans un élan de prospective, de scruter l’horizon,de réfléchir sur le devenir des sciences de l’éducation en général et de la recherche en éducation enparticulier… Lors de sa session ordinaire tenue les 12-13 février 2009 à Lomé au Togo, le Conseil d’Administrationdu ROCARE a recommandé aux coordinations nationales et à la coordination régionale d’organiserdes cérémonies commémoratives de ce 20ème anniversaire en fonction des moyens propres disponibles.Bon anniversaire ROCARE!Mamadou Lamine DiarraChargé d’information,Coordination Régionale ROCARE13


Rédacteur en chef : Coordonnatrice régionale du ROCAREEquipe de rédaction : Mamadou Lamine Diarra, Dr. Moses Mbangwana, Mireille Massouka, Coordonnateursnationaux ROCAREComposition graphique & mise en page : Dramane Daravé, Mamadou Lamine DiarraTirage & impression : Graphique Industrie MaliDistribution gratuite de copies électronique et papier : ROCARE Régional(2000 exemplaires dont 1300 en français et 700 en anglais)Photos : ROCARE©Rocaré, avril 2009-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Pour souscrire à un abonnement, vous désabonner, ou contribuer : news@rocare.org.Le ROCARE remercie les partenaires suivant pour leur soutien institutionnel :CRDI, DDC, UEMOA et le Ministère des Affaires Etrangères des Pays Bas.Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education /Educational Research Network for West And Central AfricaROCARE / <strong>ERNWACA</strong> – BP E 1854 – Bamako – MaliTél. : (223) 20 21 16 12 – Fax : (223) 20 21 21 15www.rocare.orgBénin • Burkina Faso • Cameroun • Côte d’Ivoire • Gambia • Ghana • Guinée • Mali • Mauritanie •Niger • Nigeria • Sénégal • Sierra Leone • Togo14

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