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Construction Moderne / Mai 2010 - Atelier Boudry

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éditorialLa qualité environnementale et les performancesthermiques des bâtiments sont indispensables pourle développement durable. L’inscription judicieusedans le paysage ou dans la ville, le confort des espaces,la qualité des ambiances et des lumières sont autantde propriétés des bâtiments indispensables à notrebien-être quotidien. L’architecture de notre temps doitsavoir répondre à tous ces objectifs tout en inventantle cadre de vie de demain et les bétons ont ici toute leurplace. Chacune des réalisations publiées dans ce numéroen porte à sa manière le témoignage. Dans le cadredu dossier Solutions Béton, nous verrons égalementcombien les sols intérieurs et extérieurs en béton ont,au-delà de leurs performances techniques, de véritablesatouts pour agrémenter l’esthétique et le confortdes édifices.FRANÇOIS L’HUILLIERDirecteur de la rédaction>> CouvertureMédiathèque à Carnoux (13).Photo : Jean-Michel Landecy.7, place de La Défense • 92974 Paris-La-Défence CedexTél. : 01 55 23 01 00 • Fax : 01 55 23 01 10• E-mail : centrinfo@cimbeton.net •• internet : www.infociments.fr •DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Anne Bernard-Gély • DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : François L’Huillier • RÉDACTEUR EN CHEF :Norbert Laurent • CONSEILLERS TECHNIQUES : Serge Horvath,Judith Hardy • SECRÉTAIREDERÉDACTION: Clothilde Laute • CONCEPTION, RÉDACTION ET RÉALISATION :35, Quai André Citroën – 75015 Paris, Philippe Chauveau, Sophie Chauvin •Pour tout renseignement concernant la rédaction, tél. : 0155230100 • La revue <strong>Construction</strong> moderne est consultable sur www.infociments.fr • Nous vous remercions d’adresser vos demandesd’abonnement par fax au 01 55 23 01 10 ou par courriel à centrinfo@cimbeton.net •Sommaire n°134>> PAGE 01> Sucy-en-Brie<strong>Mai</strong>son de l’enfanceArchitecte : <strong>Atelier</strong> Pascal Quintard-Hofstein>> PAGE 05 > AmiensCentre de formationArchitectes : Karine Chartier, Thomas Corbasson>> PAGE 08 > Ivry-sur-SeineLogementsArchitectes : Marjolijn <strong>Boudry</strong>, Pierre <strong>Boudry</strong>>> PAGE 12 > Pernes-les-Fontaines<strong>Mai</strong>sonArchitectes : Jean-Christophe Sabarthès, Xavier Luvison>> PAGE 15 > Les sols en bétoncoulé en place>> PAGE 23 > MontpellierLycéeArchitecte : C+D Architecture>> PAGE 28 > CarnouxMédiathèqueArchitecte : <strong>Atelier</strong> Fernandez & Serres>> PAGE 32 > Saint-MesmesSiège socialArchitecte : LAN Architecture


éalisationIvry-sur-Seine (94) — LogementsUn prismeouvert sur la ville>>> À Ivry-sur-Seine, sur un terrain d’angle, Marjolijn et Pierre <strong>Boudry</strong> ont implanté un immeublede logements, dense et compact, qui s’affirme comme un repère dans la ville. Protégés par une enveloppeen béton matricé, les espaces d’habitation y sont organisés selon la course du soleil. Ils se prolongentpar de discrètes loggias incluses dans l’épaisseur du volume. Cette composition rationnelle et inventive,qui démontre une fois de plus les qualités plastiques, structurelles et environnementales du béton,répond aux attendus de la RT 2005.8 • C ONSTRUCTION MODERNE/ N ° 134


Ivry-sur-Seine, aux portes de Paris.Peu à peu les usines et les zonesindustrielles disparaissent au profitd’espaces résidentiels et tertiaires.Place Parmentier, tout près du centre,à quelques pas des opérations réaliséesau cours des années 1970 par JeanRenaudie et Renée Gaihoustet, quelquesimmeubles de l’entre-deux-guerresalignent encore leurs façades plâtreet chaux. À leurs pieds, les cafés et lescommerces de proximité animent la vied’un quartier autrefois ouvrier. Dans cetissu en mutation, non loin de l’ancienneManufacture des Œillets - superbevestige du patrimoine industriel inscrità l’inventaire supplémentaire desMonuments Historiques - Marjolijnet Pierre <strong>Boudry</strong> ont posé un petitimmeuble dont l’architecture affirméelui donne un statut de repère urbain.Le bâtiment est le fruit d’une longueconcertation avec les habitants voisinset l’architecte des Bâtiments de France.Dans ce contexte sensible, certainsauraient aimé voir la création d’un jardinpublic, d’autres auraient préféré unédifice plus traditionnel. C’est finalementun prisme de béton peint qui dresseses façades matricées, percées de généreusesouvertures aux allures de bowwindows.Il aura fallu toute la conviction des deuxarchitectes pour persuader le voisinageet l’administration de la pertinencede ce parti audacieux. À force de réunions,de discussions, de présentations,les maîtres d’œuvre sont parvenus àexpliquer comment un volume de facturecontemporaine pourrait redéfinirla place, la border, et plus encore, laconforter dans son échelle domestique.Pour donner plus de poids à leurdémonstration, ils se sont appuyéssur le gabarit de l’immeuble occupantauparavant la parcelle et, en purelogique, ont dressé les nouvelles façadesà l’alignement. Seuls les porchesd’accès, aménagés en retrait, dérogentà cette règle.Une façade en béton matricéL’édifice est monolithique. Travaillécomme un prisme aux multiples facettes,il offre une image différente suivantl’angle depuis lequel on le perçoit.Au Sud-Ouest, de larges baies vitréess’inscrivent dans une trame rigoureuse.À l’Ouest, les surfaces de béton peintdominent. Au Nord-Ouest, le dessindevient linéaire, les proportions desvides s’allongent et donnent lieu à degénéreuses ouvertures ; un grand cadrede béton peint en blanc, incrusté dansla façade, se superpose à l’entrée.Les parties pleines sont marquées parla puissance des reliefs en béton impriméspar les matrices positionnées tantôtverticalement, tantôt horizontalement,selon la figure d’un ruban. Une épaissepeinture monochrome renforce les effetsde matière et renvoie aux tableaux de12>>> 1 De facture contemporaine, le volume reprend le gabarit traditionneldes immeubles voisins et conforte la place Parmentier dans son échelle domestique.2 Monolithique, l’immeuble est traité comme un prisme aux multiples facettesdont la teinte monochrome et les effets de matière renvoient aux tableaux de PierreSoulages.C ONSTRUCTION MODERNE/ N ° 134 •9


éalisationIvry-sur-Seine (94) — Logements3 4N1 3526>>> Plan du niveau R+4.1 - Loge urbaine ; 2 - Cuisine ; 3 - Buanderie ; 4 - Entrée ; 5 - Bibliothèque ; 6 - Séjour ;7 - Dressing ; 8 - Salle de bains ; 9 - Chambre.478 9Pierre Soulages. L’inspiration est d’ailleursrevendiquée par le maître d’œuvreet seul le noir, emblématique du peintre,a été adoucie par une pointe de rouge.Une manière de répondre à la demandedu représentant du ministère de la Culturequi souhaitait inscrire une relationavec l’appareillage de briques surcuitesde la Manufacture des Œillets. Pourle reste, la surface du béton est travailléepar de puissantes empreintes sur lesquellesles lumières du couchant viennents’enflammer.Volume sculpturalL’enveloppe du bâtiment s’apparenteà une carapace qui protège les occupantsde la ville tout en s’ouvrant surelle. À tous les niveaux, des claustrasverticaux abritent de vastes loggias,incluses dans l’épaisseur du volume.Le ton rouge prune des lames métalliquesunifie ces loges urbaines avecl’ensemble de la façade dont la compositionmonochrome combine les attributsd’une architecture franchement contemporaine: puissance des textures, travailsculptural de la volumétrie, gestiondu hasard dans la composition desouvertures, etc.Une autre œuvre picturale a prévalu à laconception du projet : le tableau <strong>Mai</strong>sonrouge du russe Kasimir Malevitch. Ils’agit d’un paysage urbain, marquépar un édifice solitaire, un simple rectanglerouge, auquel répond la modernitédu volume élevé sur la placeParmentier.Ces références sont partagées parle maître d’ouvrage qui s’avère êtreun personnage atypique. En effet, JoëlNormand combine le goût et la pratiquede l’art contemporain avec uneactivité professionnelle d’économistede la construction. Cet ancien élèvedes Beaux-Art qui préside aujourd’huià la destinée d’un bureau d’étudesaime donc l’architecture. Pour la conceptionde sa future habitation, il a laissécarte blanche à Marjolijn et Pierre<strong>Boudry</strong> qui n’en n’étaient certes pasà leur première réalisation : leur intérêtpour la problématique du logementles a conduits à remporter à deuxreprises l’Europan et à réaliser plusieursopérations innovantes, en France et auxPays-Bas.Selon les dires de l’investisseur, c’estpresque par hasard que l’opération s’estengagée : “Ce terrain était la dernièreparcelle d’une ZAC qui se développait10 • C ONSTRUCTION MODERNE/ N ° 134


56>>> 3 Les façades de béton matricé sont percées de généreuses ouverturesaux allures de bow-windows. 4 Les lumières rasantes du couchant enflammentles puissantes empreintes des façades. 5 Organisée selon trois files de pointsporteurs, la structure en béton armé définit un espace intérieur fluide et ouvert.6 Au dernier niveau, un vaste appartement traversant profite d’une verrièrecentrale.en face de mes bureaux. Il restait là220 m 2 , occupés par un vieux bâtimentvoué à la démolition. Un jour, un amim’a suggéré d’y faire quelque chose.Je me suis dit que l’on pourrait peut-êtreregarder ; j’habitais à un kilomètre d’ici,dans les immeubles de Renaudie etje travaillais de l’autre côté de la place...C’est comme cela que l’opération a démarré.”Le montage d’une SCI regroupantquelques proches collaborateursassura le bouclage financier. “Le processusde composition fut vraiment trèsriche, car nous nous sommes attachésà répondre au programme selon lessouhaits des futurs occupants. Unesituation peu fréquente aujourd’hui”,se souvient Pierre <strong>Boudry</strong>.Au rez-de-chaussée, un socle de bureauxa permis de répondre aux impératifsdu plan d’exposition aux risques d’inondation.Les logements ont été distribuésau-dessus. Chaque étage varie en fonctiondu découpage intérieur. Le premiercombine l’atelier du maître de maisonet un appartement. Le deuxième associeun studio et un trois-pièces. Au dernierniveau, un vaste appartement traversantprofite d’une verrière centrale. Il esttraversé par un puits qui apporte un faisceaude lumière naturelle jusqu’au cœurde l’étage inférieur.Ces variations d’organisation furent possiblesgrâce aux qualités d’une structureen béton armé. Elle s’organise selon troisfiles de points porteurs qui ont permisla création d’un plan ouvert. Ainsi, ladescente de charge est principalementreportée sur les parois extérieures tandisque les rares appuis centraux sont inclusdans les cloisonnements. Ces derniers,dont l’épaisseur répond à la fluiditéde l’espace, intègrent également desrangements. En terrasse, des poutresretroussées encadrent la verrière. L’ensemblerepose sur les façades latéralestandis que les circulations verticales,regroupées sur le côté du volume, participentau contreventement. Éclairées pardes pavés de verre, les parois écarlatesde l’escalier rappellent le thème fondateurde l’immeuble.Héliotropismeet inertie thermiqueÀ tous les étages, les appartementssont protégés des lumières d’été par unsystème de persiennes qui englobe lesvastes loggias dont sont équipés chacundes lots. Nichées dans la volumétriegénérale de l’édifice, ces terrasses intérieuresforment de véritables interfacesentre les espaces intimes et le paysage.Grâce à leur triple orientation, les plusgrands logements profitent de la progressiondu soleil et d’une vue panoramiquesur les hauteurs de la ville. Le soir,on peut y admirer les lumières de la citéjardin Marat-Robespierre, construite surle coteau voisin durant les années 1930.La recherche d’un éclairement naturelmaximal, la générosité des espaces etla simplicité des formes concourent égalementà la qualité environnementale del’opération. Les apports solaires, associésà l’inertie du béton et à une isolation parl’intérieur, participent ainsi au respectde la réglementation thermique 2005.Le concepteur n’est d’ailleurs pas inquietdevant les durcissements envisagés pourla future RT 2012.Assurément, l’écriturearchitecturale qu’il défend pourra aisémentse combiner avec une isolation parl’extérieur, incluse dans un mur manteauen béton préfabriqué. ❚TEXTE : HERVÉ CIVIDINOPHOTOS : JEAN-MICHEL LANDECYMaître d’ouvrage :SCV <strong>Mai</strong>son rougeMaître d’œuvre :<strong>Atelier</strong> d’Architectureet d’Urbanisme Marjolijn <strong>Boudry</strong>et Pierre <strong>Boudry</strong>BET TCE :EPDCEntreprise de gros œuvre :PitelSurface :888,20 m 2 SHONCoût :non communiquéC ONSTRUCTION MODERNE/ N ° 134 •11

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