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our tenter de comprendrel'engouement qu'a toujourssuscité Capri, perle de la Méditerranée, ilfaut s'y rendre à bord de l'un des ferriesqui, tous les vendredis après -midi, de maià septembre, quittent Naples, depuis lemôle Beverello, en direction de l'île. Accoudésau bastingage, les hommes bavardentgaiement sur leur téléphone portable derniercri avec leurs amis moins chanceux,retenus au travail à Naples, à Rome ou àMilan. Les femmes - de la grande bourgeoisieou de l'aristocratie italiennes - affichentun look qui rappelle celui de laJackie Kennedy des années 50: pantalonen coton style pêcheur, sandales à talonplat ou espadrilles à semelle de corde ethaut pastel. Seules concessions à l'espritdu temps: le sac à main Gucci ou Pradaet les lunettes de soleil Versace ou Fendi.Quelques bijoux de corail ou de turquoisessoulignent le caractère décidément estivalde cette tenue de villégiature.L'engouement des élites pour Capri n'estpas chose nouvelle. Déjà l'empereur Tibèredécidait, en l'an 27 de notre ère, d'abandonnerRome pour venir s'y installer... Dèsle tournant du XVIIe siècle, l'île enchanta1. Le grand salon de la villa Fersen estorné de marbres précieux, colonnes, stucs,et dorures. 2. Les fêtes organiséesparle baron Jacques d'Adelsward -Fersens'achevaient dans la chambre à opium.


les «étrangers». D'abord des Allemands,des Français, des Anglais et des Suédois,puis des Russes et enfin des Américains quil'élevèrent au rang de seconde patrie. Despersonnalités célèbres et des gens moinsconnus choisirent d'en faire le théâtre deleurs aventures et d'y laisser libre cours àleur créativité; certains décidèrent mêmequ'elle abriterait leur repos éternel...Des multiples villas qui furent construitesau fil des siècles, trois au moins sont desréussites architecturales. La première, lavilla San Michele d'Axel Munthe, est construitesur les fondations d'une habitationremontant à l'Antiquité romaine. Vers lafin du XIXe siècle, le médecin suédois jetteson dévolu sur la petite ville d'Anacapri,plus retirée et plus sauvage. Cet ami infimede la reine de Suède Victoria von Badenpassera plus de cinquante années de sa viesur l'île dont il aimait par-dessus tout lalumière. Sa demeure, palais aristocratiqueorné d'arcades, colonnes et patios fleurisoù abondent les glycines et les jasmins,abrite bas-reliefs et œuvres d'art anciennes.Le maître de maison aimait d'ailleursfaire admirer sa collection à ses prestigieuxinvités: Oscar Wilde, Rainer Maria Rilke,ou la marquise Anna Luisa Casati Stampa,dont Peggy Guggenheim raconte qu'elledéambulait sur l'île accompagnée d'unléopard et se rendait à dîner chez ses amisavec un serpent enroulé au poignet enguise de bracelet... Une maladie des yeuxobligera Axel Munthe à déménager, en1918, pour une maison plus ombragée,Torre Materita. Celle-cl, propriété actuelledu P-dg de la société Tod's Diego DellaValle, est en cours de restauration.Autre villa remarquable, celle de Malapartele long de la via Pizzolungo. A la fin desannées 30, l'écrivain et journaliste commandaà l'architecte rationaliste AdalbertoLibera, une maison à son image. Résultat:une construction tout à fait originale quise dresse sur le promontoire rocheux deCapo Masullo. Cette demeure de conceptionnouvelle, couleur rouge pompéien,possède un toit en étagement qui s'intègreparfaitement aux escarpements rocheux.«On dirait un homard séché au soleil»,commenta Roger Peyrefitte, l'auteur del'Exilé de Capri. «Fer à repasser», diraientaujourd'hui les habitants de l'île.Enfin, la villa Lysis, incontestablement laplus célèbre et la plus belle de ce triptyqued'exception. Elle fut construite, en 1905,par le baron Jacques d'Adelsward-Fersenqui, après avoir purgé à Paris une peinede six mois d'emprisonnement pour un eaffaire de moeurs, était venu s'installer surl'île. Edifiée stratégiquement à proximité4. Lécrivain britannique Oscar Wilde. 5. AxelMunthe aimait par-dessus tout la lumièrede Capri. 6. Figure des soirées mondaines dansles années 20, la marquise Anna Luisa CasatiStampa. 7. Curzio Malaparte. 8. La casa Rossa(maison Rouge) à Anacapri, transformée enmusée, accueillera des expositions itinérantesconsacrées à la peinture et aux arts visuels.


12. La construction, au debut du XXe siede, de la via Krupp, reliant Capri a MarinaPiccola, a été financée par le magnat allemand Krupp. 13. 14. et 15. La villa Le Scale(villa des Escaliers) située à Anacapri: la véranda et la salle à manger sont décoréesd'un mélange de meubles ethniques, de pièces anciennes achetées chez les antiquaireset d'objets contemporains; la piscine s'intègre parfaitement dans le décor du jardin.de l'antique villa Jovis, elle présente unearchitecture néoclassique où alternent descolonnes doriques, du marbre, des mosaïquesd'or et des carreaux de céramiqueblancs décorés de fleurs provenant deVietri, non loin de Capri. C'est au milieudes meubles orientaux, des élégants canapés,des plantes exotiques et autour d'unegigantesque vasque creusée dans le sol,que le maître des lieux organisait des fêtesqui s'achevaient dans la chambre d'opium.On y croisait l'homme de lettres suisseGilbert Clavel, auteur du Pays des Sirènes,l'écrivain britannique Norman Douglas...Le suicide entouré de mystère de Fersen- il but une dose de cocaïne dissoute dansdu champagne - et sa volonté de laisserla villa tomber en ruine sans être jamaisrestaurée entretiennent la légende. Passantoutre les desiderata de son ancien propriétaire,la municipalité de Capri a racheté etremis en état la villa Lysis pour y aménagerun musée consacré à tous les artistesqui ont forgé le mythe de l'île.


16. Friedrerich Alfred Krupp. 17. La villa Monaconefut trente années durant la résidence d'été de MonikaMann, la fille de l'écrivain allemand.18. L'écrivainbritannique Norman Douglas.19.Thomas Mann.Pour découvrir d'autres petits joyaux d'architectureparmi les mille demeures à l'allureexcentrique typique de l'endroit, ilsuffit de s'aventurer le long des ruelles etdes sentes qui sillonnent Capri. Il n'y a quel'embarras du choix. De l'ancienne villaMoneta, le long de l'antique via Tiberio,qui s'enorgueillit d'un des plus beaux jardinsde l'île, jusqu'à la villa Caramella, aun° 41, construite à la fin des années 30 parle cinéaste Carlo Ludovico Bragaglia qui yaccueillait ses amis Futuristes (FortunatoDepero, Marinetti et Prampolini...).En suivant la via Pizzolungo, on rencontrequelques-unes des plus belles réalisationsarchitecturales d'Erwin Cerio, édifiéesdans ce style à nul autre pareil fait d'arcadeset de colonnes blanchies à la chaux.On peut citer, entre autres, la casa Solitaria,située au n° 10, louée un temps au romancierbritannique Compton Mackenzie etqui devint le quartier général des écrivains(Norman Douglas, Francis Brett Young...),la villa Monacone, au 9, résidence d'été,pendant une trentaine d'années, de la fillede l'écrivain allemand Thomas Mann,Monika. On citera encore des édifices àl'éclectisme orientalisant tels que la villaDiscepoli, au n°1 de la via Tragara, rendezvousde l'aristocratie allemande - le poèteRainer Maria Rilke y séjourna pendantprès de six mois -, la casa Rossa à Anacapri- style mauresque et rouge pompéien -qui abrite un musée consacré aux artsvisuels. Enfin, la villa Le Scale, transforméepar l'antiquaire Anna Maria Coronatoen hôtel de charme après une restaurationeffectuée dans les règles de l'art: pièces deréception dallées de faïences de Vietri dudébut du XIXe siècle; revêtements des solsréalisés selon la technique traditionnelledu semis d'éclats de gypse dans toutes leschambres. Un cadre unique pour accueillirla plus prestigieuse collection privée d'artnapolitain du XIXe siècle.Ce «grand tour» serait incomplet sans unevisite à la promenade de la Migliera, situéeau Belvedere d'Anacapri. On peut y admirer,au coucher du soleil, l'un des plusbeaux points de vue de l'île et son architectureunique: le phare, le plus grand enItalie après celui du port de Gênes..


Ci-dessus, dans la chambre de la maîtresse de maison, le motif de la branche de corail est repris sur les rideaux et les bougies disposées surla commode balinaise aux côtés de sacs à main perlés. Une toile anonyme de la fin du XlX siècle représente une demeure traditionnellede l'île de Capri. En bas, sur la cheminée en pierre surmontée d'un miroir, Fiona Swarovski a disposé une partie de sa collection de verreriesde Murano, des pièces datant des XVIIIe,XlXe et XXe siècles et signées Venini, Barovier&Toso ou Salviati. Fauteuil en forme de coquilledoré à la feuille d'or d'Annibale Colombo. Page de gauche, le plateau en cristal de la table de la salle à manger repose sur un piétement enfer forgé. Les chaises longues du début du XXe siècle ont été achetées chez un antiquaire napolitain. Bougeoirs et lustre polychrome Venini.ichée au creux des rochers qui surplombent la baie deMarina Piccola, la maison de Fiona Swarovski, l'héritièredu cristallier autrichien, jouit d'un point de vue exceptionnelsur une mer bleu cobalt. Avec, en toile de fond, les mythiquesrécifs de corail qui ont rendu Capri célèbre dans le mondeentier. La villa en pierre crépie de blanc est constituée d'un étageunique, recouvert d'un toit plat. Les nombreuses portes et fenêtresdonnent directement sur le jardin. Les vastes pièces en voûteatteignant quatre mètres sous plafond communiquent entre ellespar des ouvertures en arche. Un style de construction typiquementméditerranéen, très en vogue sur l'île dans les années 60.Pour le sol, Fiona Swarovski a choisi des carreaux dans des tonalitésturquoise provenant de la manufacture voisine de Vietri,l'une des plus prestigieuses, réputée pour ses céramiques en terrecuite émaillée et décorées à la main. Aux murs, elle a fait appliquerun rose poudré à l'éponge selon une technique locale traditionnelle: le pigment coloré naturel est délayé puis tamponné sur lasurface à traiter à l'aide d'une éponge. Le résultat ainsi obtenuprésente des irrégularités qui confèrent à l'ensemble un aspectvolontairement imparfait. Les plafonds sont restés blancs, à l'exceptionde celui de la salle à manger où une frise à motifs de croisillonsrouge corail court tout autour de la pièce.La décoration de la villa allie un savant mélange de pièces d'antiquaires,meubles en fer forgé de fabrication artisanale ou divans


tendus de coton à larges motifs floraux. De précieuses pièces deverrerie anciennes de Murano et des objets en céramique localeviennent compléter le décor. Un seul et même espace réunit leséjour, la salle à manger et le coin home vidéo. Au-dessus de lagrande table en fer forgé et cristal, entourée de chaises assortiesgarnies de coussins en coton couleur corail, un imposant lustreen verre multicolore signé Venini. De part et d'autre de l'arche,deux candélabres muraux scandent l'accès au salon. Des consolesen fer forgé à dessus de marbre de style baroque tardif y voisinentavec deux tables basses à piétements en pierre et plateau de cristalaccueillant une collection de vases de Chine, et une paire defauteuils en rotin viennois du début du XXe siècle qui témoignedes racines culturelles de la maîtresse de maison. Fiona Swarovskiaime décorer ses maisons avec des éléments qui évoquent l'artisanatlocal. Dans sa chambre, c'est une branche de corail dont labroderie court sur les rideaux d'organza. Le motif est repris enimpression sur le sommier et comme élément décoratif des bougieset des cristaux. Exposés sur la commode balinaise, quelquesunsdes sacs à main perlés main qu'elle collectionne. Un styleinformel qui sert de fil conducteur jusque sur la terrasse ombragéede pins parasols centenaires et meublée de confortablesdivans en fer forgé recouverts de coussins dans un camaïeu et


Ci-contre, deux gigantesquesappliques murales en fer forgé etmarbre, de part et d'autre del'arche, marquent le passage dusalon à la salle à manger. Derrièrele divan, l'alignement de vases deChine collectionnés par FionaSwarovski. En bas, nichée au creuxdes rochers, la villa au toit platcrénelé jouit d'une vue imprenablesur la baie de Marina Piccola.d'une élégante table en fer forgé également. L'éclectisme raffinéde la maîtresse de maison transparaît dans ses collections d'œuvresd'art et d'objets décoratifs: toiles du XIXe siècle d'école napolitaine,voire locale, pièces de verrerie vénitienne réalisées par desmaîtres verriers de Murano aux XIe et XXe siècles... Et toujoursdes compositions florales d'orchidées et d'arums invariablementblanches et renouvelées presque quotidiennement.Voilà déjà une dizaine d'années que Fiona Swarovski a choisi devenir goûter la sérénité des lieux dès qu'elle a un moment deliberté. En famille ou entourée d'amis intimes pour lesquels elleorganise de nombreuses fêtes. A chacun de ses séjours, elle yretrouve la fidèle Angela qui veille tout au long de l'année sur lavilla et ne manque jamais de lui préparer son plat favori, les fettuccineau citron, dans la grande tradition de l'île .


Ci-contre, palette dctons naturels pourl'institut de beauté CapriBeauty Farm. Au mur,Ecole grecque, unephoto grand formatsignée StefanoContanori.Ci-dessous, le pourtourde la piscine centraleest jalonné de jarres enterre cuite plantéesd'essences ornementales.En-bas, une collectionde clichés de la star ducinéma hollywoodiendes années 50 plante ledécor de la suiteMonroe.Célèbre dès les années 50, le Capri Palace & Spa situéà Anacapri, l'endroit le plus préservé de l'île, séduittoujours autant les stars. Les ingrédients d'un succès.PAR PATRIZIA CATALANODepuis plus de deux centcinquante ans, l'île de Capriconstitue l'une des escalesobligatoires du gotha international. Etl'un des «ingrédients» de ce succès tientsans doute à l'incomparable sens del'hospitalité des Capriotes. C'est dans cecadre que s'inscrit l'opération conduitepar Tonino Cacace, propriétaire duCapri Palace Hôtel & Spa d'Anacapri.L'établissement, déjà célèbre dans lesannées 50, a subi il y a quelques annéesun lifting complet orchestré par FabriziaFrezza. Un projet conjuguant le styleméditerranéen à la tradition classiquegrécoromaine. Le propos de l'architected'intérieur italienne est empreint desimplicité parce que les lignes directricess'inspirent de principes nettementdéfinis Les matériaux marbre, pierrelocale et crépi à la chaux de tons clairss'intègrent harmonieusement les unsavec les autres Les voûtes qui se succèdentet les colonnes jalonnant les zonesde passage réactualisent l'héritage grécoromain.Les loggias, terrasses et jardinssont aménagés selon des critèrespurement méditerranéens, avec desessences ornementales, comme l'orangeret le jasmin, plantées dans des potsde terre cuite ou des jarres décorées à lamain. Et, partout, des éléments demobilier en bois de wengé non traiténotamment se mêlent à des piècesethniques et des antiquités napolitainesmises en valeur par des tissus de fibresnaturelles. L'agencement de coinspropices à la détente contribuent, aumême titre que la réception de hôtelthéâtrale , à donner une touche résolumentmoderne, accentuée par desœuvres d'art contemporain disséminéesdans tout l'hôtel. On retrouve ainsi lessignatures d'Allen Jones, Luca Pignatelli,Mimmo Paladino, FabrizioPlessi... Les chambres, qui portent lesnoms d'artistes célèbres, sont ornées dephotos d'auteur. Les suites (Megaron,Warhol, Collas, Monroe, Acropolis,Andromède, Athéna) sont toutesluxueusement meublées avec salle debains en marbre et, pour


Ci-dessus, sous lesarceaux du plafond chauléd'un des salons, un portraitnoir et blanc extrait de lasérie Héros mélancoliquesréalisée par le photographeLuca Pignatelli. Ci-contre,l'accès privé menant à lapiscine de la suiteAndromède. En-bas,touche résolument modernepour ce coin détenteaménagé dans la«théâtrale» réception.certaines, une vue spectaculaire sur legolfe de Naples et une piscine privéechauffée. Le restaurant l'Olivo, placésous la houlette d'Oliver Glowig, est leseul sur l'île à avoir décroché une étoileau Guide Michelin! Il faut encorementionner l'institut de beauté CapriBeauty Farm, placé à proximité del'hôtel. Il s'agit en fait d'un véritablecentre de remise en forme, extrêmementperformant et sophistiqué et qui jouitd'une réputation européenne telle qued'autres établissements de luxe italiensont décidé d'en réaliser la copieconforme. Reste la sublissime piscine,réalisée par l'artiste espagnol Velasco,tapissée de quelque quatrevingtdouzemille carreaux de mosaïque Bisazza etdont l'harmonie colorée est comme unavantgoût de la mer toute proche...

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