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Développement d'un réacteur intensifié en Carbure de Silicium pour ...

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Génie<strong>de</strong>sprocédéset<strong>de</strong>l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tCélineFUSTIERlundi3décembre2012Développem<strong>en</strong>t<strong>d'un</strong>réacteurint<strong>en</strong>sifié<strong>en</strong><strong>Carbure</strong><strong>de</strong><strong>Silicium</strong><strong>pour</strong>latransposition<strong>en</strong>continu<strong>de</strong>réactionsd'hydroslation Mécanique,Energétique,GénieciviletProcédés(MEGeP) Laboratoire<strong>de</strong>GénieChimique-LGCM.ChristopheGOURDONM.MichelCABASSUDM.LionelESTEL M.EricSCHAER M:MmeBéatriceBISCANSMmeIsabellePITAULTM.NicolasROCHEM.Sébasti<strong>en</strong>MARROTM.MarcFERRATO(Invité)


REMERCIEMENTSREMERCIEMENTSLa tâche la plus difficile d’une rédaction <strong>de</strong> thèse n’est peut-être pas celle que l’oncroit. C’est la première chose à laquelle j’ai p<strong>en</strong>sé <strong>en</strong> voulant exprimer mes remerciem<strong>en</strong>tsdans ce manuscrit. On aimerait être original, drôle, expressif, exhaustif mais l’expression « lesmots ne sont pas assez fort » pr<strong>en</strong>d tout son s<strong>en</strong>s ici. Il y a une certitu<strong>de</strong> que je peuxmaint<strong>en</strong>ant exprimer : ces trois années <strong>de</strong> thèse ont été merveilleuses et inoubliables <strong>pour</strong> moiet c’est grâce <strong>de</strong>s nombreuses personnes que je souhaite chaleureusem<strong>en</strong>t remercier ci-après.Je vais tout d’abord comm<strong>en</strong>cer par remercier les trois directeurs du Laboratoire <strong>de</strong>Génie Chimique <strong>de</strong> l’ENSIACET qui se sont succédés p<strong>en</strong>dant ma thèse : Mr JoëlBERTRAND, Mr Pierre AIMAR ainsi que Mme Béatrice BISCANS. Merci <strong>de</strong> m’avoir donnél’opportunité <strong>de</strong> réaliser mes recherches doctorales dans votre laboratoire. Même si j’étaisattachée aux bâtim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> l’ENSIACET <strong>de</strong> Rangueil, par les 3 années d’école d’ingénieur quej’y ai passées, ce fût quand même très agréable d’être accueilli dans <strong>de</strong>s locaux tout neufs, icià Labège.Je souhaite maint<strong>en</strong>ant adresser mes remerciem<strong>en</strong>ts à l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> monjury <strong>de</strong> thèse. Merci à Mme Béatrice BISCANS <strong>pour</strong> m’avoir fait l’honneur <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r cejury. Je remercie égalem<strong>en</strong>t Mr Lionel ESTEL et Mr Eric SCHAER <strong>pour</strong> avoir accepté <strong>de</strong>rapporter ce travail <strong>de</strong> thèse et <strong>pour</strong> vos remarques très constructives sur le manuscrit. Jeremercie particulièrem<strong>en</strong>t mes 3 membres du jury, égalem<strong>en</strong>t membres du projet HEXoSiC :Mme Isabelle Pitault, <strong>pour</strong> tes conseils et tes <strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>ts, toujours dans un calmeexemplaire, Mr Sébasti<strong>en</strong> Marrot, <strong>pour</strong> tes conseils sur la catalyse au platine <strong>de</strong> Karstedt et tapati<strong>en</strong>ce à m’expliquer tous ses mystères, et Mr Marc Ferrato, <strong>pour</strong> avoir contribué à uner<strong>en</strong>contre int<strong>en</strong>sive <strong>en</strong>tre le SiC et la chimie. Merci égalem<strong>en</strong>t à Mr Nicolas Roche <strong>pour</strong> avoirapporté <strong>de</strong>s remarques pertin<strong>en</strong>tes d’un point <strong>de</strong> vue extérieur au projet.Je ti<strong>en</strong>s à exprimer toute ma gratitu<strong>de</strong> <strong>en</strong>vers mes <strong>de</strong>ux directeurs <strong>de</strong> thèse (et non « <strong>de</strong>chef » ! je t<strong>en</strong>ais à préciser que ce n’était pas du tout un lapsus révélateur p<strong>en</strong>dant lasout<strong>en</strong>ance) Mr Christophe GOURDON et Mr Michel CABASSUD. Merci Christophe <strong>pour</strong>ta bonne humeur et ton <strong>en</strong>thousiasme lég<strong>en</strong>daires, <strong>pour</strong> ta capacité à rassurer dans lesmom<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> découragem<strong>en</strong>t et à trouver <strong>de</strong>s solutions à tout problème. Merci égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>m’avoir remémoré les tal<strong>en</strong>ts d’Hugues Aufray à chaque fois que j’<strong>en</strong>trais dans ton bureau.Merci Michel <strong>pour</strong> ta disponibilité, ton calme et tes remarques pertin<strong>en</strong>tes. Tu m’as égalem<strong>en</strong>tpermis <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t à l’IUT <strong>de</strong> Génie Chimique, ce qui a été une expéri<strong>en</strong>ce très<strong>en</strong>richissante <strong>pour</strong> moi donc je t’<strong>en</strong> remercie. Vous formez un duo très complém<strong>en</strong>taire!Merci égalem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> la confiance que vous m’avez accordée tous les <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong> nombreusesreprises. J’ai mesuré la chance que j’ai eu <strong>de</strong> vous avoir comme directeurs.Un grand merci égalem<strong>en</strong>t à Richard Vivier qui a dirigé le projet HEXoSiC et qui a ététrès disponible dès que je le sollicitais, et ce malgré sa gestion <strong>de</strong> nombreux autres projets ausein <strong>de</strong> Bluestar Silicones. Je n’oublie pas non plus tous les autres membres du projet quim’ont toujours donné <strong>de</strong>s conseils avisés lors <strong>de</strong>s réunions: Mme Valérie Meille, MmeClém<strong>en</strong>ce Nikitine, Mme Marie-Line Zanota, Mr Clau<strong>de</strong> De Bellefon, et Mr Patrick Chéreau.i


REMERCIEMENTIl a souv<strong>en</strong>t été dit que l’ambiance au laboratoire à l’époque <strong>de</strong> Basso Combo étaitplus conviviale par l’ag<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ses locaux. Je n’ai pas eu l’occasion <strong>de</strong> la connaître maisce qui est sûr, c’est qu’il aurait été difficile d’avoir une atmosphère plus chaleureuse que celleque j’ai vécue ici au laboratoire <strong>de</strong> Labège. J’aimerais remercier profondém<strong>en</strong>t toutes lespersonnes qui ont contribué à ce quotidi<strong>en</strong> si sympathique : sachez qu’il n’y a pas eu un seuljour où je suis v<strong>en</strong>ue au laboratoire à reculons.Au cours <strong>de</strong> ma thèse, j’ai eu l’opportunité (et la chance !) d’être <strong>en</strong> contact avecdiffér<strong>en</strong>tes personnes <strong>pour</strong> traiter <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes thématiques <strong>de</strong> mon projet. Je ti<strong>en</strong>s donc àremercier toutes les personnes <strong>de</strong> l’équipe RMS avec qui j’ai eu l’occasion <strong>de</strong> travailler ousimplem<strong>en</strong>t discuter. Je remercie tout d’abord Sébasti<strong>en</strong> Elgue qui m’a beaucoup apportép<strong>en</strong>dant cette thèse. Merci sincèrem<strong>en</strong>t d’avoir été toujours disponible à la moindre <strong>de</strong> mesquestions et <strong>de</strong> m’avoir toujours permis d’avancer dans mes recherches après chacune <strong>de</strong> nosdiscussions, même si parfois elles dérivai<strong>en</strong>t vers <strong>de</strong>s sujets moins sci<strong>en</strong>tifiques mais toujoursdans l’humour, la plaisanterie et la bonne humeur. Un grand merci à Jean-François Blancoégalem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> m’avoir aidé à décrypter ces nombreux spectres RMN et <strong>de</strong> m’avoir expliquéà plusieurs reprises et avec pati<strong>en</strong>ce son fonctionnem<strong>en</strong>t. Merci égalem<strong>en</strong>t à Laur<strong>en</strong>t Prat <strong>pour</strong>ta réactivité et ton ai<strong>de</strong> précieuse lorsqu’il a fallu concevoir un nouveau pilote <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong>microfluidique. Tu t’es immédiatem<strong>en</strong>t beaucoup impliqué <strong>pour</strong> que les choses se fass<strong>en</strong>trapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t donc je te remercie <strong>pour</strong> tout cela. Merci égalem<strong>en</strong>t à Nathalie Le Sauze <strong>pour</strong> tadisponibilité et tes conseils sur les émulsions. Tu m’as beaucoup aidée <strong>pour</strong> que je ne medécourage pas dans cette étu<strong>de</strong> qui est arrivée <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> projet, alors merci. J’<strong>en</strong> profite <strong>pour</strong>remercier égalem<strong>en</strong>t Christine Rey-Rouch <strong>pour</strong> son expertise dans les techniquesgranulométriques mais aussi toutes les autres personnes du service SAP, toujours prêtes àr<strong>en</strong>dre service : Gw<strong>en</strong>naelle (<strong>pour</strong> l’infra-rouge), Marie-Line P (<strong>pour</strong> le rhéomètre) et Marie-Line <strong>de</strong> S.Je remercie tous les autres membres <strong>de</strong> l’équipe RMS avec qui j’ai pu discuter p<strong>en</strong>dantces 3 années, que ce soit sur le plan professionnel ou non : Karine Loubière, Philippe Destrac,Patrick Cognet, Joëlle Aubin, Severine Camy, Jean-Stephane Condoret, Gilles Anne-Archard.J’aimerais continuer <strong>en</strong> remerciant toutes les personnes du laboratoire qui nous aid<strong>en</strong>tdans notre quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> doctorant et ceci toujours avec cette fameuse expression du sud-ouest« avec plaisir » : Dany, Christine, Claudine, Jean-Luc, Claudine, Maria, Alain, Bernard. Ungrand merci particulier à toi Alain, alias Tony, qui te démène à chaque sout<strong>en</strong>ance <strong>de</strong> thèse, àchaque repas/barbecue ou autre évènem<strong>en</strong>t du labo <strong>pour</strong> organiser le fameux « show-room ».Je m’adresse maint<strong>en</strong>ant aux personnes sans qui mes expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> recherch<strong>en</strong>’aurai<strong>en</strong>t pu exister, je veux bi<strong>en</strong> sûr parler <strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong> l’équipe technique. Je remercie<strong>en</strong> premier Luci<strong>en</strong> Pollini, le « papa » <strong>de</strong> l’équipe. Ta voix imposante m’a un peu effrayée auxpremiers abords mais je m’y suis vite habituée et j’ai compris plus tard que cela ne pouvaitque mieux me permettre d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre tous les bons conseils techniques que tu as su me donner.Je te remercie égalem<strong>en</strong>t d’avoir été disponible <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’aspect professionnel. Jeremercie <strong>en</strong>suite celui qui m’a le plus vue p<strong>en</strong>dant ces 3 années et qui a du le plus mesupporter, j’ai nommé Franck Dunglas, alias Francky. Merci d’abord <strong>pour</strong> la construction <strong>de</strong>mon pilote et son mainti<strong>en</strong> <strong>en</strong> « bonne santé », merci surtout <strong>pour</strong> ce que tu as été p<strong>en</strong>dant ces3 ans : un grand <strong>en</strong>fant ! Mais qu’est-ce qu’on a rigolé ! Je n’oublierai jamais les fous-riresii


REMERCIEMENTSdans le labo, même si mon bureau, ma paillasse, ma blouse, mes cheveux <strong>en</strong> ont vu <strong>de</strong> toutesles couleurs…, j’avoue que tu as su être original dans tes taquineries, heureusem<strong>en</strong>t que jesavais comm<strong>en</strong>t te r<strong>en</strong>dre la pareille. En tout cas, les journées aurai<strong>en</strong>t été beaucoup plusmonotones sans ta prés<strong>en</strong>ce, alors merci ! Je voudrais aussi remercier Alain Pontier <strong>pour</strong> sonai<strong>de</strong> dans mes premiers pas <strong>en</strong> microfluidique. Ta pati<strong>en</strong>ce est d’or. Je n’oublie pas non plusAlec (<strong>pour</strong> touts les petits mom<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> discussion conviviaux <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> longue journée <strong>de</strong>manip mais aussi <strong>pour</strong> tes conseils techniques), Jean-Louis (<strong>pour</strong> tes pas <strong>de</strong> danse), Ignace,Lahc<strong>en</strong>, Vinc<strong>en</strong>t L, Alain M, et j’espère ne pas <strong>en</strong> oublier.Je finirai mes remerciem<strong>en</strong>ts au niveau du laboratoire par mes collèguesdoctorants/post-doctorants/stagiaires. Merci tout d’abord aux anci<strong>en</strong>s doctorants et membres<strong>de</strong> l’Alambic : NicoCOCO, Nico E, Diana, et Eti<strong>en</strong>ne, ce fut très sympa <strong>de</strong> faire partie <strong>de</strong>cette association avec vous. J’ai une p<strong>en</strong>sé <strong>pour</strong> ma première collègue <strong>de</strong> bureau, Malika,merci <strong>pour</strong> ta g<strong>en</strong>tillesse et toutes ces discussions dans le bureau. Je remercie égalem<strong>en</strong>t lesdoctorants <strong>de</strong> mon époque, « les filles » : Félicie, Miruna, Tanya, Carole, Emeline (r<strong>en</strong><strong>de</strong>zvous<strong>en</strong> 2017 au sky-bar d’une ville du mon<strong>de</strong> autour d’un petit mojito). Puis il y a eu larelève <strong>de</strong> l’Alambic et d’autres nouveaux arrivants: Vinc<strong>en</strong>t, merci <strong>pour</strong> ta prés<strong>en</strong>ce et <strong>pour</strong>être toujours partant <strong>pour</strong> tout (et oui, tes quiches sont les meilleures, surtout quand tu y metsun peu <strong>de</strong> chèvre), Pierre mais aussi Nick, Fatima, Giovanni. Merci <strong>en</strong>suite aux « nouveaux :mon cobureau Maxime, Tristan (<strong>pour</strong> ta franchise inébranlable), Alex, Seda (je compte sur toi<strong>pour</strong> la relève vis-à-vis <strong>de</strong> Francky), Antonio. Et <strong>en</strong>fin merci aussi aux « tous nouveaux » queje n’ai eu le temps <strong>de</strong> connaitre que quelques mois mais avec qui on a pu échanger <strong>de</strong>mom<strong>en</strong>ts très sympathiques : Juan, Mylène, Martial et Sara, (grâce à vous <strong>de</strong>ux, je sais <strong>en</strong>fin àquoi ressemble la gym suédoise), J<strong>en</strong>nifer (je compte aussi sur toi <strong>pour</strong> la relève dans lebureau avec Maxime !).Je remercie aussi mes trois stagiaires Lucas, Cyrielle, W<strong>en</strong>g qui m’ont été d’unegran<strong>de</strong> ai<strong>de</strong> dans ces travaux et qui m’ont fait vivre mes premières expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>« managem<strong>en</strong>t ».C’était très agréable <strong>de</strong> m’échapper <strong>de</strong> temps <strong>en</strong> temps du LGC <strong>pour</strong> aller retrouvermes collègues et amis du LCA, merci à Anaïs (<strong>pour</strong> tous ces mom<strong>en</strong>ts « potins » à la cantine,Manon, J-B, Romain (non je n’oublie pas le Happy-feet ! Dire que tu n’avais pas <strong>en</strong>vie d’yaller à la base…) et Louise.Maxime, tu ne crois tout <strong>de</strong> même pas que j’allais <strong>en</strong> rester là ? D’autant plus que jet’avais promis le 6 Septembre 2012, que je te consacrerai une page <strong>en</strong>tière <strong>de</strong> remerciem<strong>en</strong>tsparce que tu v<strong>en</strong>ais <strong>de</strong> me faire une petite remarque, qui allait me faire gagner gran<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t dutemps <strong>pour</strong> la mise <strong>en</strong> page <strong>de</strong> ce manuscrit. J’ai peut-être été un peu optimiste <strong>pour</strong> la page<strong>en</strong>tière donc je m’<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>drai qu’à quelques lignes, surtout que bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>s mots simplessuffis<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> dire merci. Ainsi, Maxime, je t<strong>en</strong>ais à te remercier <strong>pour</strong> avoir parfaitem<strong>en</strong>trempli ta mission <strong>de</strong> « cobureau <strong>en</strong> or » : conseiller, psychologue, confid<strong>en</strong>t, défouloir, boute<strong>en</strong>-train,collègue puis ami. Merci aussi <strong>pour</strong> tes petites att<strong>en</strong>tions telles que tes jolies cartespostales toujours minutieusem<strong>en</strong>t choisies et ces petits noms si originaux que tu me donnais.J’espère t’avoir au moins r<strong>en</strong>du la pareille. Je terminerai ce paragraphe <strong>en</strong>vers toi par cestermes bi<strong>en</strong> connus d’une chanson à r<strong>en</strong>ommée internationale : « Hey, I just met you, this iscrazy, but here’s my number, so call me maybe ! »iii


REMERCIEMENTPour faire la transition <strong>en</strong>tre le laboratoire et mes amis <strong>de</strong> tous les jours, je voudraism’adresser à Raluca Ionescu (alias Ralu) et Laurène Despènes (alias Lolo) car notre histoirereprés<strong>en</strong>te parfaitem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> cette transition. Merci <strong>pour</strong> cette si belle première année que l’ona passée toutes les trois à rigoler dans le labo (je p<strong>en</strong>se qu’on a fait perdre <strong>de</strong>s décibels àbeaucoup <strong>de</strong> personnes dans le couloir, voire dans les autres laboratoires tant on riaitgaiem<strong>en</strong>t), mais aussi <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors du laboratoire (je n’oublie pas nos petites soirées <strong>en</strong>tre filles).Merci tout simplem<strong>en</strong>t d’être <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u <strong>de</strong> vraies amies par la suite sur lesquelles je peuxcompter. Merci Lolo <strong>pour</strong> ton souti<strong>en</strong> <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> thèse et <strong>pour</strong> trouver les mots toujoursréconfortants.Je vais quitter le labo <strong>pour</strong> m’adresser maint<strong>en</strong>ant à mes amis qui ont été prés<strong>en</strong>ts auquotidi<strong>en</strong> (jour et nuit !) p<strong>en</strong>dant ces 3 ans. Je veux bi<strong>en</strong> sûr parler <strong>de</strong> mes « colocs » <strong>en</strong>priorité, Marion et Luss, sans qui ces années n’aurai<strong>en</strong>t jamais pu être pareilles. Merci Luss,<strong>pour</strong> avoir été <strong>de</strong>ux à déf<strong>en</strong>dre les « thésards », <strong>pour</strong> se s<strong>en</strong>tir moins seule à rédiger unmanuscrit et se compr<strong>en</strong>dre quand on a <strong>en</strong>vie <strong>de</strong> tout <strong>en</strong>voyer <strong>en</strong> l’air, <strong>pour</strong> avoir effectuétoutes les petites réparations et bricolages bi<strong>en</strong> nécessaires à l’appartem<strong>en</strong>t et <strong>pour</strong> nous avoirfait découvrir le Jura et ses fameux fromages ! Marion, je te remercie aussi <strong>pour</strong> avoir, <strong>de</strong> un,vécu avec <strong>de</strong>ux thésar<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux, les avoir supportées p<strong>en</strong>dant la rédaction, <strong>de</strong> trois, t’<strong>en</strong>être occupé comme une maman et <strong>de</strong> quatre, <strong>pour</strong> être tout simplem<strong>en</strong>t une amie si chère. Ona partagé tellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mom<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>semble que cela ne m’étonne même plus que l’on nouspr<strong>en</strong>ne <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s jumelles. Merci <strong>pour</strong> m’accepter comme je suis, merci <strong>pour</strong> tout. Je ti<strong>en</strong>s àremercier égalem<strong>en</strong>t ta moitié, Chris, <strong>pour</strong> sa contribution dans les <strong>de</strong>rniers mom<strong>en</strong>ts int<strong>en</strong>sifs<strong>de</strong> la rédaction : il a t<strong>en</strong>u plus <strong>de</strong> 6 mois dans notre colocation <strong>de</strong> filles dont la réputationd’atteindre un niveau <strong>de</strong> décibel très élevé n’est plus à faire, et je l’<strong>en</strong> félicite.Dans la continuité, je p<strong>en</strong>se égalem<strong>en</strong>t à tous mes autres amis S<strong>en</strong>s’a7 : un groupe <strong>de</strong>personnes v<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s 4 coins <strong>de</strong> la France est né sur une certaine plage« languedocaliforni<strong>en</strong>ne » <strong>en</strong> Décembre 2006, il fut alors impossible <strong>de</strong> les séparer et s’<strong>en</strong> estsuivi une très belle histoire d’amitié : Marion et Luss, Stef, mon modèle d’humour numéro 1,je te promets d’être au premier rang <strong>de</strong> l’avant première <strong>de</strong> ton futur one-man-show ; Loïc, jete remercie <strong>pour</strong> les très belles années que l’on a partagées, puis Jojo, Dgé(-RAR !) et Greg,un peu plus loin maint<strong>en</strong>ant (voir très loin, hein Gweg le gabonais?) mais avec qui lesretrouvailles sont toujours aussi chaleureuses. Et puis <strong>en</strong>fin je n’oublie pas la pièce rapportéemais complètem<strong>en</strong>t adoptée : Vince ! Grâce à toi, je ne suis plus la vétérane du groupe. Unpetit clin d’œil à Mag égalem<strong>en</strong>t, merci <strong>pour</strong> ta sympathie et <strong>pour</strong> avoir r<strong>en</strong>forcé le nombre <strong>de</strong>membres du groupe sout<strong>en</strong>ant la musique latino à 3 ! Je ne désespère pas d’organiser un d<strong>en</strong>os futurs voyages <strong>de</strong> groupe à Cuba…Merci aussi aux copains toulousains toujours là <strong>pour</strong> une petite soirée : les Texa<strong>de</strong>sDami<strong>en</strong> et Anais et les Duvaux Juli<strong>en</strong> et Marine, merci <strong>pour</strong> votre <strong>en</strong>thousiasme inépuisable àtout évènem<strong>en</strong>t ! Et <strong>en</strong>fin je souhaiterais dire un grand merci à tous les salseros, bachateros,reggaetoneros et surtout kizomberos qui m’ont permis <strong>de</strong> m’éva<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la thèse au cours <strong>de</strong>quelques danses ou autres, lorsque j’<strong>en</strong> avais besoin.Ensuite, même s’il est vrai que l’on se s<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> à Toulouse, j’ai essayé d<strong>en</strong>e pas oublier mes origines drômoises p<strong>en</strong>dant toutes ces années. Je remercie mes amis <strong>de</strong>iv


REMERCIEMENTSclasses préparatoires que j’ai pu retrouver <strong>de</strong> temps à temps autour d’une table à Val<strong>en</strong>ce etavec qui on ne s’est jamais lassé <strong>de</strong> se remémorer les petites anecdotes <strong>de</strong> Prépa (toujours lesmêmes, mais tellem<strong>en</strong>t marrantes !). Un merci tout particulier à mon amie Aurore avec quij’ai tant partagé, p<strong>en</strong>dant 10 ans. Et je n’oublie pas Dush qui s’est exilé sous les tropiques etqui restera le meilleur danseur <strong>de</strong> Saturday night fever EVER. Enfin (et ça comm<strong>en</strong>ce àremonter loin !), je remercie mes amies d’<strong>en</strong>fance/lycée avec qui j’ai eu la chance <strong>de</strong> pouvoirgar<strong>de</strong>r contact : Violaine, Claire et Rionnette.Je finirai par adresser ces remerciem<strong>en</strong>ts aux personnes qui me sont les plus chères :ma famille. Maman, papa, vous m’avez toujours laissée libre <strong>de</strong> mes choix, vous m’aveztoujours <strong>en</strong>couragée et sout<strong>en</strong>ue dans mon parcours scolaire, vous avez toujours été prés<strong>en</strong>tsquand j’avais besoin <strong>de</strong> vous (et j’aurai toujours besoin <strong>de</strong> vous), <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> cela, vous m’avezfait voyager dans les 4 coins du mon<strong>de</strong>, vous m’avez permis <strong>de</strong> m’épanouir dans pleinsd’activités, vous m’avez laisser partir à Toulouse et y vivre 6 années inoubliables, <strong>pour</strong> toutcela, je vous remercie du plus profond <strong>de</strong> mon cœur. Je sais à quel point j’ai <strong>de</strong> la chance <strong>de</strong>vous avoir. Merci égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> m’avoir écoutée quand j’essayais <strong>de</strong> vous expliquer cequ’était qu’un réacteur continu int<strong>en</strong>sifié et d’avoir fait semblant d’avoir parfaitem<strong>en</strong>t toutcompris <strong>pour</strong> ne pas me vexer. Et <strong>en</strong>fin, merci <strong>de</strong> vous êtes dém<strong>en</strong>és <strong>pour</strong> me préparer unsuper pot <strong>de</strong> thèse ! Je remercie aussi mon frangin Auréli<strong>en</strong>, mon grand cousin Matthieu, <strong>pour</strong>te comporter comme un <strong>de</strong>uxième grand frère, ma tatie Colette et Robert d’être v<strong>en</strong>u assister àma sout<strong>en</strong>ance, cela m’a touchée. J’ai égalem<strong>en</strong>t une douce p<strong>en</strong>sée <strong>pour</strong> tous les autresmembres <strong>de</strong> ma famille, mon filleul Léon et mon neveu Enzo, mes cousines Théa, Clém<strong>en</strong>ce,Elise mais aussi Fanny, Popo, Marion, mes cousins Hugo et Joris, ainsi que papi et mamie etmes tontons et taties.Enfin, d’après les statistiques <strong>de</strong> Word, je me serais répétée 73 fois à prononcer le motmerci dans ces remerciem<strong>en</strong>ts, mais comme le dit le proverbe, « quand on AIME, on necompte pas », alors…… MERCI !v


RÉSUMÉRÉSUMÉ :De nos jours, les limites du réacteur batch, outil conv<strong>en</strong>tionnel <strong>de</strong> l’industrie <strong>de</strong> lachimie fine, <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> transfert thermique et <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> matière, conduis<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>visagerle passage <strong>en</strong> continu <strong>de</strong> réactions dont les problématiques d’exothermie et <strong>de</strong> rapidité r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tleur industrialisation difficile. Les réacteurs-échangeurs compacts sont un exemple <strong>de</strong>technologies int<strong>en</strong>sifiées continues alliant les performances d’un échangeur <strong>de</strong> chaleurcouplées à un bon mélange ainsi qu’à un comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> type piston offert par le <strong>de</strong>signspécifique <strong>de</strong> leurs canaux.L’hydrosilylation est une métho<strong>de</strong> fondam<strong>en</strong>tale <strong>pour</strong> la synthèse <strong>de</strong> composéssilicones, qui se positionn<strong>en</strong>t comme <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> choix dans le domaine <strong>de</strong>l’automobile, <strong>de</strong> l’aérospatial, <strong>de</strong> l’électronique, <strong>de</strong> la santé, <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>taire etc… grâce àleurs propriétés chimiques et physiques. La mise <strong>en</strong> œuvre industrielle <strong>de</strong> l’hydrosilylationsoulève un problème <strong>de</strong> sécurité important dû à la gran<strong>de</strong> quantité d’hydrogène qui peut êtredégagée p<strong>en</strong>dant la synthèse ou l’év<strong>en</strong>tuelle formation <strong>de</strong> silanes très inflammables. De plus,ce type <strong>de</strong> réactions prés<strong>en</strong>te un caractère rapi<strong>de</strong> et très exothermique, ce qui contraint à lesm<strong>en</strong>er <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> semi-batch. Les principaux inconvéni<strong>en</strong>ts sont un temps <strong>de</strong> réaction long (5-6heures), la désactivation du catalyseur ainsi que l’apparition <strong>de</strong> produits secondaires. Cesréactions se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t donc comme <strong>de</strong>s candidats idéaux <strong>pour</strong> l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> procédé etla transposition du mo<strong>de</strong> batch vers le continu.L’objectif <strong>de</strong> ces travaux est <strong>de</strong> démontrer la faisabilité <strong>de</strong> la transposition <strong>en</strong> continud’une réaction-type d’hydrosilylation, rec<strong>en</strong>sée comme l’une <strong>de</strong>s plus exothermiques, dans unréacteur-échangeur int<strong>en</strong>sifié conçu dans un matériau innovant : le <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> (SiC).Pour cela, l’idée est <strong>de</strong> développer un procédé int<strong>en</strong>sifié plus sûr, plus respectueux <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et répondant aux contraintes industrielles <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> conversion et <strong>de</strong>réduction <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> catalyseur.La démarche a consisté à démontrer <strong>en</strong> premier lieu la faisabilité <strong>de</strong> la réactiond’hydrosilylation dans le réacteur-échangeur <strong>en</strong> SiC. Nous avons ainsi montré, grâce auxprofils <strong>de</strong> températures au sein du réacteur que la forte exothermie <strong>de</strong> la réaction est<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t maîtrisée grâce aux performances thermiques remarquables du réacteuréchangeur.Ensuite, une étu<strong>de</strong> paramétrique a révélé la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cinétiques <strong>de</strong>réaction : une première, très rapi<strong>de</strong> et fortem<strong>en</strong>t exothermique <strong>pour</strong> laquelle le micromélanges’est révélé crucial et une <strong>de</strong>uxième au cours <strong>de</strong> laquelle la conversion évolue très l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> 90 à 100 %.A la suite <strong>de</strong>s ces résultats, nous avons choisi d’étudier les différ<strong>en</strong>tes phases <strong>de</strong> laréaction à plusieurs échelles (milli et microfluidique) afin <strong>de</strong> construire un modèle cinétique.L’exploitation <strong>de</strong> ce modèle a permis <strong>de</strong> définir les conditions optimales <strong>de</strong> la réactionpermettant <strong>de</strong> répondre aux contraintes industrielles <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour nécessaire<strong>pour</strong> atteindre la conversion souhaitée, <strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong> catalyseur et <strong>de</strong>production industrielle. Enfin, une démarche d’optimisation et d’extrapolation du réacteur aété mise <strong>en</strong> place <strong>pour</strong> le pilotage industriel <strong>de</strong> la réaction étudiée.En vue <strong>de</strong> démonter la polyval<strong>en</strong>ce du réacteur int<strong>en</strong>sifié à d’autres réactions (<strong>en</strong>particulier à l’hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanes), une première étape <strong>de</strong> caractérisation <strong>de</strong> celui-ci<strong>en</strong> milieu diphasique liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> a été réalisée. L’objectif est <strong>de</strong> démontrer les capacitésdu réacteur à opérer <strong>en</strong> milieu diphasique liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> à partir d’un système nonvii


RÉSUMÉréactionnel et, par son <strong>de</strong>sign spécifique, à maint<strong>en</strong>ir une émulsion <strong>de</strong> granulométrie donnée.Pour cela, <strong>de</strong>ux techniques analytiques ont été mises au point : une analyse granulométrique<strong>en</strong> ligne (Turbiscan) et une analyse granulométrique hors ligne (Mastersizer 2000, Malvern).Les capacités du réacteur à conserver une dispersion ont été démontrées <strong>pour</strong> uneconc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sioactif supérieure à la conc<strong>en</strong>tration micellaire critique (CMC).Cep<strong>en</strong>dant, dans le cas où la conc<strong>en</strong>tration est inférieure à la CMC, la dispersion n’est plusconservée. Une problématique concernant la mouillabilité <strong>de</strong>s phases sur le matériau SiC a étémise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce et semble être une explication à ces résultats.Mots-clés : Int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés, Réacteur-échangeur, <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>,Hydrosilylation, Modélisation cinétiqueviii


TABLE DES MATIÈRESTABLE DES MATIÈRESAVANT PROPOS.....................................................................................................................1CHAPITRE.I : POSITIONNEMENT DE L’ÉTUDE...........................................................7I. L’INTENSIFICATION DES PROCÉDÉS POUR DES RÉACTIONS RAPIDES ETEXOTHERMIQUES : ÉTAT DE L’ART..............................................................................7I.1. Un concept <strong>pour</strong> une usine du futur.......................................................................7I.2. La miniaturisation, aspect majeur <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sification <strong>pour</strong> la transposition dubatch au continu..................................................................................................................9I.2.1. Naissance du concept <strong>de</strong> miniaturisation............................................................9I.2.2. L’aspect réduction du ratio surface sur volume (S/V)......................................11I.2.3. L’aspect microstructuration..............................................................................11I.3. Les problématiques récurr<strong>en</strong>tes auxquelles l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés doitfaire face ...........................................................................................................................12I.3.1. Problématique <strong>de</strong> mélange................................................................................12I.3.2. Problèmes thermiques.......................................................................................13I.3.3. Temps <strong>de</strong> séjour................................................................................................13II. LES TECHNOLOGIES INTENSIFIÉES RÉPONDANT AUXPROBLÉMATIQUES DES RÉACTIONS RAPIDES ET EXOTHERMIQUES................14II.1. Classification et comparaisons <strong>de</strong>s technologies.................................................14II.2. Les mélangeurs statiques .....................................................................................15II.2.1. Les mélangeurs SMX .......................................................................................16II.2.2. Les mélangeurs SMXL.....................................................................................17II.2.3. Les mélangeurs SMR........................................................................................17II.3. Le Spinning Disk Reactor (SDR) ........................................................................18II.4. Les réacteurs échangeurs compacts.....................................................................20II.4.1. Prés<strong>en</strong>tation ......................................................................................................20II.4.2. Int<strong>en</strong>sification du transfert <strong>de</strong> matière et écoulem<strong>en</strong>t dans les réacteurséchangeurscompacts ....................................................................................................22II.4.3. Int<strong>en</strong>sification du transfert thermique dans les réacteurs-échangeurs compacts......................................................................................................................................22II.4.4. Int<strong>en</strong>sification du mélange dans les réacteurs-échangeurs compacts...............23II.4.5. Les avantages <strong>de</strong>s réacteurs échangeurs compacts...........................................25II.4.6. Un exemple d’application : la nitration continue dans les réacteurs-échangeurscompacts .......................................................................................................................25III. L’HYDROSILYLATION, UN CANDIDAT IDÉAL A L’INTENSIFICATION....29III.1. Les silicones, définition et propriétés ..................................................................29xi


TABLE DES MATIÈRESIII.1.1. Historique <strong>de</strong>s silicones....................................................................................29III.1.2. Définitions et structure .....................................................................................29III.1.3. Propriétés <strong>de</strong>s silicones et applications ............................................................30III.1.4. Les huiles silicones...........................................................................................31III.2. Procédé <strong>de</strong> fabrication d’huiles silicones fonctionnelles : réaction typed’hydrosilylation...............................................................................................................32III.3. L’aspect catalytique <strong>de</strong>s réactions d’hydrosilylation...........................................32III.3.1. Les différ<strong>en</strong>ts catalyseurs métalliques prés<strong>en</strong>tés dans la littérature .................32III.3.2. Le catalyseur <strong>de</strong> Karstedt .................................................................................33III.3.3. Le mécanisme <strong>de</strong> catalyse <strong>de</strong>s réactions d’hydrosilylation ..............................34III.4. Les <strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> la transposition <strong>de</strong> réaction d’hydrosilylation du batch vers lecontinu .............................................................................................................................35III.4.1. Le procédé industriel ........................................................................................35III.4.2. Les problématiques <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation........................................35III.4.3. Les brevets sur l’hydrosilylation <strong>en</strong> continu.....................................................36III.4.4. Essais préliminaires d’hydrosilylation continu <strong>en</strong> réacteur-échangeur compactà Bluestar Silicones ......................................................................................................39IV. CONCLUSION .........................................................................................................40CHAPITRE.II : CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR ÉCHANGEUR SIC/ALU....43I. PRÉSENTATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU..............................43I.1. Un matériau céramique innovant : le <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> .................................43I.1.1. Prés<strong>en</strong>tation ......................................................................................................43I.1.2. Propriétés chimiques.........................................................................................44I.1.3. Propriétés thermiques .......................................................................................44I.1.4. Propriétés mécaniques ......................................................................................45I.2. Description du prototype .....................................................................................45II.DESCRIPTION DU DISPOSITIF EXPÉRIMENTAL.............................................47III. ÉTUDE HYDRODYNAMIQUE DU RÉACTEUR .................................................50III.1. Pertes <strong>de</strong> charge ...................................................................................................50III.1.1. Choix <strong>de</strong>s systèmes et métho<strong>de</strong>........................................................................50III.1.2. Résultats expérim<strong>en</strong>taux...................................................................................51III.2. Caractérisation <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour (DTS) .............................54III.2.1. Méthodologie....................................................................................................55III.2.2. DTS <strong>en</strong> milieu non visqueux ............................................................................56III.2.3. DTS <strong>en</strong> milieu visqueux ...................................................................................57IV.PERFORMANCES THERMIQUES.........................................................................58IV.1.1. Démarche expérim<strong>en</strong>tale ..................................................................................59IV.1.2. Résultats expérim<strong>en</strong>taux...................................................................................60V. CONCLUSION .........................................................................................................63xii


TABLE DES MATIÈRESCHAPITRE.III : TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPED’HYDROSILYLATION EN CONTINU............................................................................67I. PRÉSENTATION DE LA RÉACTION-TYPE D’HYDROSILYLATION.............67II. DESCRIPTION DU PILOTE EXPÉRIMENTAL....................................................68II.1. Aspect sécurité : le risque SiH.............................................................................68II.2. Le pilote...............................................................................................................70II.2.1. Préparation <strong>de</strong>s réactifs.....................................................................................70II.2.2. Alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s...................................................................................71II.2.3. Gestion <strong>de</strong>s SiH : le réacteur finisseur..............................................................72II.2.4. Le pilote final....................................................................................................72II.3. Techniques analytiques........................................................................................76II.3.1. Analyse par gazométrie ....................................................................................76II.3.2. Analyse par Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) ...................................78II.3.3. Préparation <strong>de</strong>s échantillons .............................................................................80III. FAISABILITÉ DE L’HYDROSILYLATION DANS LE RÉACTEUR SIC/ALUSEUL ...................................................................................................................................81III.1. Vérification <strong>de</strong> la reproductibilité........................................................................81III.2. Profil <strong>de</strong> température ...........................................................................................82III.3. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> réaction .................................................84III.3.1. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur......................................................84III.3.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la température ..............................................................................85III.3.3. Influ<strong>en</strong>ce du ratio molaire.................................................................................86III.3.4. Influ<strong>en</strong>ce du temps <strong>de</strong> séjour............................................................................87III.3.5. Conclusion préliminaire sur l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s paramètres ..................................87III.4. Multi-injection <strong>de</strong> l’octène et du catalyseur ........................................................88III.4.1. Multi-injection du catalyseur pur .....................................................................88III.4.2. Multi-injection <strong>de</strong> l’octène pur.........................................................................92III.4.3. Multi-injection du flux octène+catalyseur........................................................94III.5. Conclusion sur la faisabilité <strong>de</strong> l’hydrosilylation dans le SiC/Alu seul ..............95IV. ÉTUDE DE LA FINITION DE LA RÉACTION EN CONTINU............................96IV.1. Nouvelle configuration du pilote.........................................................................96IV.2. Résultats expérim<strong>en</strong>taux......................................................................................98IV.2.1. Influ<strong>en</strong>ce du catalyseur.....................................................................................98IV.2.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la température ............................................................................100IV.2.3. Influ<strong>en</strong>ce du ratio molaire octène/SiH............................................................101V. MODÉLISATION DE LA RÉACTION D’HYDROSILYLATION......................103V.1. Etu<strong>de</strong> cinétique <strong>de</strong> l’étape <strong>de</strong> finition <strong>en</strong> semi-batch.........................................103V.2. Mise au point d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> modélisation..................................................104V.2.1. Bilan matière...................................................................................................104V.2.2. Bilan thermique ..............................................................................................105V.2.3. Métho<strong>de</strong> d’optimisation..................................................................................106V.3. Modélisation <strong>de</strong> la cinétique <strong>en</strong> continu ............................................................107V.3.1. Résultats sur la cinétique <strong>de</strong> début <strong>de</strong> réaction...............................................107V.3.2. Résultats sur la cinétique <strong>de</strong> finition <strong>de</strong> la réaction........................................109xiii


TABLE DES MATIÈRESV.3.3. Application du modèle <strong>de</strong> finition <strong>de</strong> la réaction <strong>pour</strong> l’estimation du temps <strong>de</strong>séjour nécessaire à l’objectif <strong>de</strong> conversion ...............................................................111VI. CONCLUSION .......................................................................................................113CHAPITRE.IV : ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUE .....................................................................................................................................................117I. DÉMARCHE POUR LE CHOIX DE LA CONFIGURATION MICROFLUIDIQUE.................................................................................................................................117I.1. Estimation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge.........................................................................118I.2. La question <strong>de</strong> l’exothermie ..............................................................................119I.3. Description du pilote final .................................................................................119II. INFLUENCE DU TYPE DE MÉLANGE ..............................................................122II.1. Etu<strong>de</strong> avec le mélangeur coaxial .......................................................................123II.2. Etu<strong>de</strong> avec le mélangeur <strong>en</strong> T............................................................................125II.3. Mélange avec un micromélangeur.....................................................................127II.3.1. Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’outil.....................................................................................127II.3.2. Résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> avec le SIMM-V2...........................................................129III. ASPECT CATALYTIQUE DE L’ÉTUDE.............................................................131III.1. Mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la désactivation du catalyseur 1 .......................................131III.2. Comparaison <strong>de</strong> la désactivation avec un catalyseur neuf, catalyseur 2 ...........132III.3. Etu<strong>de</strong> avec injection du catalyseur <strong>en</strong> milieu conc<strong>en</strong>tré....................................135III.3.1. Appareil et métho<strong>de</strong>........................................................................................135III.3.2. Résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> avec un catalyseur « pré conc<strong>en</strong>tré » .............................136III.4. Conclusion sur la désactivation .........................................................................138IV. OPTIMISATION DU PROTOCOLE EXPÉRIMENTAL......................................138IV.1. Etablissem<strong>en</strong>t du régime perman<strong>en</strong>t..................................................................138IV.2. Essai <strong>de</strong> répétabilité...........................................................................................139V. RÉSULTATS DE L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE ET COMPARAISON AVECLES RÉSULTATS OBTENUS DANS LE RÉACTEUR SIC/ALU..................................140V.1. Effet <strong>de</strong> la température ......................................................................................140V.2. Effet <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur..............................................................141V.3. Effet du ratio molaire octène/SiH......................................................................142V.4. Profils <strong>de</strong> conversion obt<strong>en</strong>us et comparaison SiC/Alu ....................................144VI.CONCLUSION SUR L’ÉTUDE EN MICROFLUIDIQUE...................................148CHAPITRE.V : PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEURSIC/ALU................................................................................................................................151I. PERSPECTIVE EN MILIEU LIQUIDE-LIQUIDE : CARACTÉRISATION DURÉACTEUR .......................................................................................................................151I.1. Avant propos......................................................................................................151xiv


TABLE DES MATIÈRESI.2. Choix du système liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>......................................................................153I.3. Matériel et métho<strong>de</strong> ...........................................................................................155I.3.1. Le pilote..........................................................................................................156I.3.2. Choix <strong>de</strong> l’émulsificateur continu ..................................................................157I.3.3. Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s techniques analytiques.........................................................159I.4. Emulsification <strong>en</strong> continu avec le réacteur SiC/Alu seul ..................................163I.5. Utilisation d’un pré-émulsificateur....................................................................165I.5.1. Mise au point et comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s analytiques ......................165I.5.2. Effet <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 ...........................................................167I.5.3. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée, ϕ.........................170I.5.4. Influ<strong>en</strong>ce du débit total...................................................................................173I.5.5. Profil d’évolution <strong>de</strong> l’émulsion.....................................................................175I.5.6. La mouillabilité...............................................................................................177I.5.7. Inversion <strong>de</strong>s phases continue et dispersée.....................................................179I.6. Conclusion sur la caractérisation liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> ..............................................180II. PERSPECTIVE D’OPTIMISATION DU REACTEUR SIC/ALU ........................181II.1. Aspect injection <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s...............................................................................181II.1.1. Injection du catalyseur....................................................................................181II.1.2. Ordre d’injection <strong>de</strong>s SiH...............................................................................181II.2. Aspect mélange..................................................................................................183II.3. Aspect corrosion................................................................................................183II.4. Démarche d’extrapolation à <strong>de</strong>s débits plus élevés (> 10 kg.h -1 )......................184II.4.1. Estimation <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> charge dans le réacteur SiC/Alu à partir <strong>de</strong> laviscosité du milieu réactionnel ...................................................................................184II.4.2. Estimation du débit <strong>de</strong> production maximal admissible avec le prototypeSiC/Alu .......................................................................................................................187II.4.3. Estimation <strong>de</strong>s performances avec un nouveau prototype basé sur uneextrapolation <strong>de</strong> la géométrie <strong>de</strong>s canaux...................................................................189II.5. Conclusions sur les perspectives d’extrapolation industrielle <strong>de</strong> l’hydrosilylation............. ...........................................................................................................................193CONCLUSION ET PERSPECTIVES................................................................................197BIBLIOGRAPHIE ...............................................................................................................203NOMENCLATURE .............................................................................................................211TABLE DES FIGURES .......................................................................................................215TABLE DES TABLEAUX...................................................................................................221ANNEXE A : ANALYSE DES SPECTRES RMN............................................................225ANNEXE B : CALCUL DE LA CONCENTRATION INITIALE EN SOLUTION DUTENSIOACTIF, C S ..............................................................................................................229ANNEXE C : IDENTIFICATION DES CONSTANTES Г ∞ ET B POUR LE CALCULDE C S REELLE....................................................................................................................231xv


AVANT PROPOSAVANT PROPOSDepuis l’essor qu’elle a connu au cours du XXème siècle, l’industrie chimique estrythmée par <strong>de</strong>s innovations incessantes. Cela s’illustre très aisém<strong>en</strong>t dès lors que l’on poseun instant le regard sur notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t immédiat. Le constat est évid<strong>en</strong>t : la chimie seretrouve inéluctablem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>te autour <strong>de</strong> nous, sous une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> formes : lesmatériaux <strong>de</strong> construction, les textiles, la cosmétique, les matières plastiques, la papeterie, lescarburants, etc. Ce rythme <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t est aujourd’hui accéléré par la concurr<strong>en</strong>cemondiale et le souci <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir une compétitivité internationale. Pourtant, p<strong>en</strong>dant toutesces années, l’industrie chimique a souv<strong>en</strong>t marqué les esprits <strong>en</strong> émettant une image ternie parles dramatiques accid<strong>en</strong>ts industriels qu’elle a causés. Seveso, Bhopal, AZF, sont <strong>de</strong>s nomsqui résonn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core <strong>en</strong> tête et qui ont été perçus comme <strong>de</strong> véritables signaux d’alarme. Siaujourd’hui le secteur <strong>de</strong> la chimie industrielle peut prét<strong>en</strong>dre à <strong>pour</strong>suivre <strong>de</strong> plus belle sonrythme d’innovation, cela est le fruit d’une prise <strong>de</strong> consci<strong>en</strong>ce obligeant à rep<strong>en</strong>ser ettransformer l’industrie chimique.Si les premiers efforts se sont d’abord ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t consacrés à « réparer » lesconséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> l’industrie chimique, <strong>en</strong> se préoccupant notamm<strong>en</strong>t du traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>sefflu<strong>en</strong>ts ou <strong>de</strong> la récupération <strong>de</strong> déchets et <strong>de</strong> leur recyclage, ils ont <strong>en</strong>suite évolué vers uneréelle volonté <strong>de</strong> s’attaquer au problème <strong>en</strong> amont, dès la conception <strong>de</strong> produits. Cela s’esttraduit par un changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s concepts et <strong>de</strong>s pratiques actuels. Cette démarche s’est inscritedans le cadre du développem<strong>en</strong>t durable, qui vise à ori<strong>en</strong>ter les préoccupations <strong>de</strong> notresociété vers celles <strong>de</strong>s générations futures, <strong>en</strong> veillant à répondre aux besoins actuels sanscompromettre les leurs, le tout dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t préservé.On parle alors du terme « d’éco-conception » <strong>pour</strong> qualifier cette nouvelle approche <strong>de</strong>la chimie. Elle ne consiste pas seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> l’amélioration <strong>de</strong>s procédés existants mais aussi<strong>en</strong> une innovation <strong>de</strong>s stratégies et <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> synthèse visant à réunir trois pôles,l’économie, le social et l’écologie au travers d’un développem<strong>en</strong>t économique et efficace,socialem<strong>en</strong>t équitable et respectueux <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.C’est dans ce contexte général qu’<strong>en</strong> 2007, l’Ag<strong>en</strong>ce Nationale <strong>de</strong> la Recherche alancé le programme « Chimie et Procédés <strong>pour</strong> le Développem<strong>en</strong>t Durable (CP2D) », qui a<strong>en</strong>suite évolué <strong>en</strong> 2011 sous le nom <strong>de</strong> « Chimie Durable-Industries, Innovation (CD2I) ». Ceprogramme interdisciplinaire s’attache à développer quatre principes relatifs à la notion d’écoconception(ag<strong>en</strong>ce-nationale-recherche.fr) :• Promouvoir la responsabilité sociétale <strong>de</strong> l’industrie chimique : utilisation <strong>de</strong>ressources r<strong>en</strong>ouvelables comme matières premières ou sources <strong>de</strong> produits etmatériaux nouveaux• S’ori<strong>en</strong>ter vers une chimie éco-compatible guidée par les principes <strong>de</strong> laChimie Verte <strong>pour</strong> parv<strong>en</strong>ir à <strong>de</strong> nouveaux schémas <strong>de</strong> synthèse1


AVANT PROPOS• Optimiser <strong>de</strong>s procédés propres et sûrs au travers <strong>de</strong> technologies innovantes• Evaluer et réduire l’impact <strong>de</strong> la chimie sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong>compte les exig<strong>en</strong>ces du règlem<strong>en</strong>t REACHL’objectif <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s programmes CP2D puis CD2I est <strong>de</strong> fédérer le savoirfaireet l’expertise <strong>de</strong> laboratoires académiques et industriels <strong>en</strong> int<strong>en</strong>sifiant leurs interactionsau travers <strong>de</strong> projet collaboratifs ayant <strong>de</strong>s <strong>en</strong>jeux axés sur ces quatre principes. Le troisièmepoint, relatif à l’optimisation <strong>de</strong>s procédés, est au cœur <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong> nombreuxchercheurs dans le domaine du génie <strong>de</strong>s procédés qui s’attach<strong>en</strong>t à répondre à la question :comm<strong>en</strong>t allier innovation et productivité sans pr<strong>en</strong>dre le pas sur la sûreté et le respect <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s procédés ?La réponse vi<strong>en</strong>t au travers <strong>de</strong> l’Int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s Procédés qui a été définie, selon lafeuille <strong>de</strong> Route Europé<strong>en</strong>ne <strong>pour</strong> l’Int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s Procédés (ERPI, 2008), comme unconcept qui « fournit <strong>de</strong>s principes innovants <strong>pour</strong> le <strong>de</strong>sign <strong>de</strong>s procédés et <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts,avantageux (au moins d’un facteur <strong>de</strong>ux) vis-à-vis <strong>de</strong> la productivité, <strong>de</strong>s coûtsd’investissem<strong>en</strong>t et d’exploitation, <strong>de</strong> la qualité, <strong>de</strong>s déchets, <strong>de</strong> la sécurité, etc… ».L’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés permet <strong>de</strong> reconsidérer <strong>de</strong> nombreuses synthèses àl’échelle industrielle, car confrontées aux limitations inhér<strong>en</strong>tes aux procédés batch, principalmo<strong>de</strong> <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong>s réactions <strong>en</strong> chimie fine ou chimie <strong>de</strong> spécialités. Il s’agit <strong>en</strong> particulierdu cas <strong>de</strong>s réactions rapi<strong>de</strong>s et très exothermiques qui nécessit<strong>en</strong>t d’être conduites dans <strong>de</strong>sprocédés alliant à la fois une bonne maîtrise du transfert thermique ainsi qu’un mélange <strong>de</strong>sréactifs rapi<strong>de</strong> et efficace. Jusqu’à prés<strong>en</strong>t, ces synthèses étai<strong>en</strong>t, au mieux, m<strong>en</strong>ées dans <strong>de</strong>sréacteurs semi-batch, dans lesquels l’un <strong>de</strong>s réactifs est coulé progressivem<strong>en</strong>t sur le milieuréactionnel <strong>pour</strong> éviter l’emballem<strong>en</strong>t thermique <strong>de</strong> la réaction. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t ale double inconvéni<strong>en</strong>t, celui <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre du temps et celui <strong>de</strong> favoriser l’apparition <strong>de</strong> produitssecondaires.L’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés propose alors une alternative dont le point <strong>de</strong> départ estla transposition du mo<strong>de</strong> batch vers le mo<strong>de</strong> continu. Le second point est la miniaturisation<strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts et la réduction <strong>de</strong> la consommation énergétique. Ainsi, <strong>de</strong> nouveauxdispositifs, basés sur le principe <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t piston, ont été développés, ces <strong>de</strong>rniers<strong>de</strong>vant répondre à <strong>de</strong>s critères d’amélioration du transfert thermique et <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>mélange. En ce s<strong>en</strong>s, les réacteurs-échangeurs compacts continus apparaiss<strong>en</strong>t comme <strong>de</strong>soutils <strong>de</strong> choix puisqu’ils combin<strong>en</strong>t les performances d’un échangeur <strong>de</strong> chaleur à une bonnequalité <strong>de</strong> mélange tout <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>tant un comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> type piston. De plus, l’innovationimportante dans le choix du matériau utilisé <strong>pour</strong> ces réacteurs permet d’accroitrel’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> leurs performances thermiques. Il s’agit <strong>en</strong> particulier du <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong><strong>Silicium</strong> qui est un matériau dont les propriétés thermiques et <strong>de</strong> résistance chimique sont toutà fait exceptionnelles.Bluestar Silicones est placée parmi les premiers acteurs mondiaux dans la chimie <strong>de</strong>ssilicones. Cette chimie prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong> nombreux avantages qui positionn<strong>en</strong>t les silicones comme<strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> choix <strong>pour</strong> l’automobile, l’aérospatial, le bâtim<strong>en</strong>t, l’électronique, lesdispositifs médicaux etc.… Les principaux avantages <strong>de</strong>s matériaux silicones sont : unegran<strong>de</strong> stabilité chimique et thermique, une ins<strong>en</strong>sibilité aux agressions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales, labiocompatibilité ainsi que la conservation <strong>de</strong> leurs propriétés chimiques, mécaniques etdiélectrique dans une large gamme <strong>de</strong> températures.2


AVANT PROPOSL’hydrosilylation représ<strong>en</strong>te l’une <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s fondam<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> la synthèseindustrielle <strong>de</strong> composés dérivés du silicone. La mise <strong>en</strong> œuvre industrielle <strong>de</strong> réactionsd’hydrosilylation soulève un problème <strong>de</strong> sécurité important dû à leur caractère quasiinstantané et très exothermique, les contraignant à être m<strong>en</strong>ées dans <strong>de</strong>s réacteurs semi-batch.De plus, la gran<strong>de</strong> quantité d’hydrogène qui peut être dégagée p<strong>en</strong>dant la synthèse oul’év<strong>en</strong>tuelle formation <strong>de</strong> silanes très inflammables les class<strong>en</strong>t dans la catégorie <strong>de</strong>s réactionsà risques. Ce type <strong>de</strong> réactions se prés<strong>en</strong>te donc comme un candidat idéal <strong>pour</strong>l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> procédé et la transposition batch - continu.Ainsi, l’objectif <strong>de</strong> notre travail <strong>de</strong> thèse a été <strong>de</strong> développer un réacteur-échangeur <strong>en</strong><strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> <strong>pour</strong> la conduite <strong>de</strong> réactions d’hydrosilylation.Ce travail s’inscrit dans le cadre d’un projet, nommé HEXoSiC qui a pu voir le jourgrâce au souti<strong>en</strong> <strong>de</strong> l’Ag<strong>en</strong>ce Nationale <strong>de</strong> la Recherche (ANR) dans le cadre du programmeCP2D m<strong>en</strong>tionné précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t. Il est égalem<strong>en</strong>t labélisé par le pôle <strong>de</strong> compétitivitéAxelera.Il s’agit d’un projet collaboratif réunissant les quatre part<strong>en</strong>aires suivants :- Bluestar Silicones, un <strong>de</strong>s pionniers <strong>de</strong> l’industrie <strong>de</strong>s silicones qui ti<strong>en</strong>t le rôle<strong>de</strong> lea<strong>de</strong>r du projet et d’ « utilisateur final ».- BOOSTEC, société du groupe MERSEN, lea<strong>de</strong>r mondial <strong>de</strong> l’instrum<strong>en</strong>tationoptique <strong>en</strong> céramique, impliqué <strong>en</strong> tant qu’équipem<strong>en</strong>tier du projet.- Le LGPC, (Laboratoire <strong>de</strong> Génie <strong>de</strong>s Procédés Catalytiques <strong>de</strong> Lyon) quiintervi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant que spécialiste <strong>de</strong>s procédés catalytiques multiphasiquesflui<strong>de</strong>(s)/catalyseur soli<strong>de</strong>.- Le LGC, (Laboratoire <strong>de</strong> Génie Chimique <strong>de</strong> Toulouse) dans lequel s’estdéroulée cette thèse. Sa mission est <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> œuvre son expertise dans ledomaine <strong>de</strong>s réacteurs int<strong>en</strong>sifiés continus <strong>pour</strong> l’appliquer à une réaction <strong>en</strong>catalyse homogène.Ce projet s’insère dans une logique <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> procédés innovants, plussûrs, plus respectueux <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et plus économes <strong>en</strong> énergie dont les <strong>en</strong>jeuxsci<strong>en</strong>tifiques et technologiques s’articul<strong>en</strong>t autour <strong>de</strong>s points explicités ci-<strong>de</strong>ssous :• Conception et caractérisation d’un réacteur <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> capabled’opérer sous pression• Faisabilité du passage <strong>en</strong> continu <strong>de</strong> réactions industrielles semi-batch• Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> milieux exothermiques à viscosité évolutive : impact sur le<strong>de</strong>sign• Démonstration <strong>de</strong> la flexibilité (s<strong>en</strong>sibilité aux régimes d’écoulem<strong>en</strong>t et doncaux variations <strong>de</strong> production)• Simulation <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts mo<strong>de</strong>s catalytiques mis <strong>en</strong> jeu (homogènes ethétérogènes) <strong>pour</strong> l’accès à <strong>de</strong>s huiles silicones fonctionnelles• Démonstration <strong>de</strong> la polyval<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’équipem<strong>en</strong>t (adaptation à d’autresapplications)• Établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> préconisations <strong>pour</strong> l’extrapolation à l’échelle industrielle (50kg.h -1 )En conséqu<strong>en</strong>ce, ce manuscrit <strong>de</strong> thèse s’est organisé selon les cinq chapitres suivants.3


AVANT PROPOSLe premier chapitre s’attache à positionner le sujet <strong>en</strong> proposant un état-<strong>de</strong>-l’art sur lestechnologies innovantes <strong>de</strong> l’Int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s Procédés. Il se focalise <strong>en</strong> particulier surl’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s outils permettant <strong>de</strong> répondre aux problématiques posées par les réactionsrapi<strong>de</strong>s et très exothermiques. Au sein <strong>de</strong> cet <strong>en</strong>semble, on trouve les réacteurs-échangeurscompacts dont les performances <strong>de</strong> transfert se révèl<strong>en</strong>t prometteuses <strong>pour</strong> ce type <strong>de</strong>synthèse. L’application visée relevant <strong>de</strong> la chimie <strong>de</strong>s silicones, une partie <strong>de</strong> ce chapitre luiest donc dédiée. Elle se conc<strong>en</strong>tre notamm<strong>en</strong>t sur la réaction d’hydrosilylation et sur lesproblématiques associées.La démarche usuelle <strong>pour</strong> traiter la faisabilité d’une application dans un appareilspécifique consiste, avant toute étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> milieu réactionnel, <strong>en</strong> une étape <strong>de</strong> caractérisation<strong>de</strong>s performances du réacteur sélectionné. Le chapitre II se consacre ainsi à cette tâche. Laméthodologie s’applique au travers d’étu<strong>de</strong>s sur l’hydrodynamique <strong>de</strong> l’appareil (pertes <strong>de</strong>charge, distributions <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour) et sur ses performances thermiques.Ensuite, le chapitre III est consacré à la transposition <strong>en</strong> continu d’une réaction-typed’hydrosilylation, rec<strong>en</strong>sée comme l’une <strong>de</strong>s plus exothermiques et donc la plus propice à ladémonstration. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité <strong>de</strong> la synthèse s’articule <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux parties, à savoir dans leréacteur seul puis avec l’addition d’un réacteur spécialem<strong>en</strong>t conçu <strong>pour</strong> apporter du temps <strong>de</strong>séjour supplém<strong>en</strong>taire. Une modélisation <strong>de</strong>s cinétiques <strong>de</strong> réaction mises <strong>en</strong> jeu estégalem<strong>en</strong>t proposée.Il est parfois nécessaire <strong>de</strong> re<strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dre à un niveau d’échelle inférieur <strong>pour</strong> parv<strong>en</strong>ir àcompr<strong>en</strong>dre la chimie <strong>de</strong> certaines réactions, <strong>en</strong> particulier celles qui sont très rapi<strong>de</strong>s. Lamicrofluidique est un outil particulièrem<strong>en</strong>t adapté à cela. Ainsi, le chapitre IV s’intéresse àl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’hydrosilylation type à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> technologies relevant <strong>de</strong> la microfluidique dans lebut d’acquérir <strong>de</strong>s informations sur la cinétique initiale.Enfin, le cinquième chapitre clôture l’étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>tant les perspectives d’utilisationdu réacteur sous plusieurs aspects. Le premier concerne la caractérisation du réacteur <strong>en</strong>milieu liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> la transposition d’une autre réaction <strong>de</strong> la chimie <strong>de</strong>ssilicones : l’hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanes. En plus <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter <strong>de</strong>s problématiques id<strong>en</strong>tiques àcelles <strong>de</strong> l’hydrosilylation, elle est confrontée au problème <strong>de</strong> corrosion et est susceptibled’être limitée par les problèmes <strong>de</strong> transferts <strong>en</strong> milieu liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>. La <strong>de</strong>uxième partie duchapitre est conc<strong>en</strong>trée sur la proposition d’une démarche d’extrapolation industrielle <strong>de</strong> laréaction d’hydrosilylation.4


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDECHAPITRE.I POSITIONNEMENT DEL’ÉTUDEI. L’INTENSIFICATION DES PROCÉDÉS POUR DES RÉACTIONSRAPIDES ET EXOTHERMIQUES : ÉTAT DE L’ARTI.1.Un concept <strong>pour</strong> une usine du futurDepuis une vingtaine d’années, le concept d’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés vi<strong>en</strong>tbouleverser la chimie industrielle et proposer une réelle rupture face aux procédés industrielsactuels. En effet, le secteur <strong>de</strong> la chimie a souffert et souffre <strong>en</strong>core d’une image ternie par lesaccid<strong>en</strong>ts industriels qui se sont produits au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières déc<strong>en</strong>nies. Parmi eux, on peutciter l’accid<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Seveso du 10 juillet 1976 dû à un échauffem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> réacteur ayant <strong>en</strong>trainéune réaction secondaire libérant un gaz hautem<strong>en</strong>t toxique sur le site industriel. En plus <strong>de</strong>sdégâts humains, cet accid<strong>en</strong>t a <strong>en</strong>trainé la contamination du sol sur <strong>de</strong>s milliers d’hectares.L’accid<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Bophal du 3 Décembre 1984 est un autre exemple <strong>de</strong> catastrophe industrielle,dans lequel, l’emballem<strong>en</strong>t thermique d’un réacteur, dû à une réaction secondaire <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>sréactifs avec un composé extérieur au procédé, a <strong>en</strong>trainé l’explosion <strong>de</strong> celui-ci. En outre dulourd bilan humain, il s’<strong>en</strong> est égalem<strong>en</strong>t suivi une pollution du sol et <strong>de</strong> la nappe phréatique.Enfin, le <strong>de</strong>rnier accid<strong>en</strong>t qui reste <strong>en</strong> tête est bi<strong>en</strong> sûr celui <strong>de</strong> l’explosion <strong>de</strong> l’usine AZF <strong>de</strong>Toulouse le 21 Septembre 2001 dont l’hypothèse majeure est celle <strong>de</strong> l’explosion d’unmélange <strong>de</strong> réactifs qui n’aurai<strong>en</strong>t pas dû être mis <strong>en</strong> contact.La succession d’incid<strong>en</strong>ts industriels <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières déc<strong>en</strong>nies ont ainsi r<strong>en</strong>dudélicate l’association du terme Chimie Industrielle aux notions <strong>de</strong> sûreté et d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Un réel chall<strong>en</strong>ge s’est alors ouvert <strong>pour</strong> révolutionner les procédés <strong>de</strong> l’industrie chimique.En plus <strong>de</strong> ces évènem<strong>en</strong>ts dramatiques, la notion <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t durable amèned’autant plus à rep<strong>en</strong>ser l’industrie chimique. En effet, ce concept, dont les termes ont étéofficiellem<strong>en</strong>t adoptés dans le mon<strong>de</strong> <strong>en</strong>tier suite au rapport <strong>de</strong> la commission Brundtland <strong>de</strong>sNations Unis <strong>en</strong> 1987, se définit par « un développem<strong>en</strong>t qui répond au besoin du prés<strong>en</strong>t sanscompromettre la capacité <strong>de</strong>s générations futures à répondre aux leurs ». Appliqué à lachimie, il donne naissance dans les années 1990 à la notion <strong>de</strong> « chimie verte » dont les 12principes repos<strong>en</strong>t sur « la conception, le développem<strong>en</strong>t et l’utilisation <strong>de</strong> produits chimiqueset <strong>de</strong> procédés <strong>pour</strong> réduire ou éliminer l’usage ou la formation <strong>de</strong> substances dangereuseset/ou toxiques <strong>pour</strong> la santé et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ». Pour inciter les industriels à adopter cesprincipes, la directive europé<strong>en</strong>ne REACH (acronyme <strong>de</strong> Registration, Evaluation andAuthorisation of CHemicals) a été mise <strong>en</strong> œuvre <strong>en</strong> 2006. Elle pousse les industriels etchercheurs europé<strong>en</strong>s à réguler leur utilisation <strong>de</strong> produits chimiques et à prouver l’innocuité<strong>de</strong> ceux qu’ils mett<strong>en</strong>t sur le marché.7


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEEn outre, l’industrie chimique <strong>en</strong> Europe subit <strong>de</strong>puis quelques années <strong>de</strong> plein fouetl’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> scène <strong>de</strong> pays émerg<strong>en</strong>ts comme l’In<strong>de</strong> ou la Chine <strong>en</strong>trainant une réellecompétitivité internationale. Le mainti<strong>en</strong> d’une activité chimique forte doit donc passer parl’innovation à la fois dans les produits mais aussi dans les procédés.C’est dans ce contexte alliant sécurité industrielle, préservation <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,innovation et performance qu’est né le concept d’Int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s Procédés.Il a tout d’abord été initié par Colin Ramshaw dans les années 1980, dont lespremières recherches portai<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t sur la réduction significative <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>tstout <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant leur capacité <strong>de</strong> production (Ramshaw, 1983 ; Cross et Ramswhaw, 1986).Le concept a <strong>en</strong>suite été peu à peu étoffé et popularisé par Moulijn et Stankiewicz(Stankiewicz et Moulijn, 2002) <strong>pour</strong> aboutir à la définition suivante :« Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> dispositifs innovants qui, <strong>en</strong> comparaison avecl’existant, offr<strong>en</strong>t :• une amélioration significative <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> production,• une diminution significative du rapport taille/capacité,• une diminution <strong>de</strong> la consommation d’énergie,• une diminution <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> déchets. »L’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés s’attache donc à concevoir <strong>de</strong> nouveaux équipem<strong>en</strong>tsplus propres, plus sûrs et plus efficaces tout <strong>en</strong> diminuant la taille <strong>de</strong>s unités <strong>en</strong> rapport avecleur volume <strong>de</strong> production, la consommation <strong>de</strong> ressources (énergie, eau, fossiles) et le coût<strong>de</strong> production. Elle s’impose donc <strong>pour</strong> la révolution <strong>de</strong> l’industrie chimique puisqu’ell<strong>en</strong>écessite une réelle transformation <strong>de</strong>s usines et implique à rep<strong>en</strong>ser différemm<strong>en</strong>t lesprocédés.L’int<strong>en</strong>sification s’articule autour <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux axes. Un premier concerne les métho<strong>de</strong>sd’int<strong>en</strong>sification qui revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t par exemple à coupler plusieurs opérations unitaires <strong>pour</strong>aboutir à <strong>de</strong>s procédés multifonctionnels, ou <strong>en</strong>core à détourner <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> leursfonctions originelles. Un <strong>de</strong>uxième axe est relatif aux technologies d’int<strong>en</strong>sification telles queles microtechnologies, dans lesquelles les phénomènes <strong>de</strong> transferts et <strong>de</strong> mélange sontint<strong>en</strong>sifiés, ou <strong>en</strong>core aux les technologies ayant recours à <strong>de</strong>s matériaux innovants.Une classification a été proposée par Stankiewicz <strong>pour</strong> résumer l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>sstratégies d’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés (cf. Figure I.1).8


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEFigure I.1: Classification <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts axes <strong>de</strong> l’Int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s Procédés, Stankiewicz et al, 2000Une <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s voies technologiques que sous-t<strong>en</strong>d l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédésconsiste <strong>en</strong> leur miniaturisation. Elle est, dans la plupart <strong>de</strong>s cas, associée à la transposition dumo<strong>de</strong> batch au mo<strong>de</strong> continu. La partie suivante est consacrée à développer ce concept <strong>de</strong>miniaturisation.I.2. La miniaturisation, aspect majeur <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sification <strong>pour</strong> latransposition du batch au continuI.2.1.Naissance du concept <strong>de</strong> miniaturisationMême si, au cours <strong>de</strong>s trois <strong>de</strong>rnières déc<strong>en</strong>nies, le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> composantsminiaturisés a subi un important essor dans les domaines <strong>de</strong> l’optique, <strong>de</strong> l’électronique ou <strong>de</strong>la mécanique, la miniaturisation dans le domaine <strong>de</strong>s procédés chimiques n’est quant à ellepas <strong>en</strong>core une procédure habituelle du génie <strong>de</strong>s procédés. En effet la démarche naturelledans l’étu<strong>de</strong> et la conception <strong>de</strong> procédés consiste à partir <strong>de</strong> mécanismes <strong>de</strong> réactions à petiteéchelle (paillasse <strong>de</strong> laboratoire), puis à réaliser une extrapolation <strong>en</strong> passant par l’échellepilote <strong>pour</strong> <strong>en</strong>fin mettre <strong>en</strong> place une installation industrielle <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> capacité (cf. FigureI.2). Cep<strong>en</strong>dant, étant donné l’<strong>en</strong>jeu <strong>en</strong> termes d’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés, laminiaturisation connait un grand essor <strong>de</strong>puis quelques années.9


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDELaboPiloteProductionFigure I.2 : Approche « scale-up » <strong>pour</strong> la conception <strong>de</strong> procédés <strong>de</strong> production chimiquesDans le domaine <strong>de</strong> la chimie fine ou <strong>de</strong> spécialités, la majorité <strong>de</strong>s synthèsesindustrielles est m<strong>en</strong>ée avec <strong>de</strong>s procédés fonctionnant <strong>en</strong> discontinu (mo<strong>de</strong> batch), ceux-cipermettant <strong>de</strong> répondre à <strong>de</strong>s exig<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> polyval<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong> flexibilité. Ces réacteursdiscontinus consist<strong>en</strong>t, dans la plupart <strong>de</strong>s cas, <strong>en</strong> <strong>de</strong>s cuves réactionnelles où le mélange esteffectué par un mobile d’agitation mécanique et l’échange thermique par une double<strong>en</strong>veloppe <strong>en</strong>tourant la cuve. De manière générale, leur volume peut s’élever à <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong>mètres cubes, ce qui implique d’avoir une taille d’usine conséqu<strong>en</strong>te. Cep<strong>en</strong>dant, cesappareils prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s limites certaines <strong>en</strong> termes d’échanges thermiques et <strong>de</strong> matière etplus globalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> sécurité. Ils sont souv<strong>en</strong>t impliqués dans les causes <strong>de</strong>saccid<strong>en</strong>ts industriels.Ainsi, <strong>de</strong> nombreuses synthèses sont <strong>en</strong> fait réalisées selon un mo<strong>de</strong> semi batch, oùl’un <strong>de</strong>s réactifs est progressivem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> contact avec les autres dans le réacteur afind’éviter un emballem<strong>en</strong>t thermique (Ubrich et al., 1999). Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>timplique donc <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> réactions très longs, ce qui peut favoriser l’apparition <strong>de</strong>réactions secondaires non désirées. De plus, il requiert souv<strong>en</strong>t l’emploi d’une gran<strong>de</strong> quantité<strong>de</strong> solvant jouant le rôle <strong>de</strong> tampon thermique. Une étape <strong>de</strong> séparation supplém<strong>en</strong>taire <strong>pour</strong>éliminer le solvant est donc nécessaire.Dans certains cas, même les procédés semi-batch ne sont pas adaptés, ce qui <strong>en</strong>trainel’impossibilité <strong>pour</strong> certaines synthèses chimiques d’être réalisées à l’échelle industrielle <strong>pour</strong><strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité. Il s’agit <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong> réactions très rapi<strong>de</strong>s et très exothermiquesqui nécessit<strong>en</strong>t une excell<strong>en</strong>te maîtrise du transfert thermique.La miniaturisation <strong>de</strong>s procédés vi<strong>en</strong>t répondre aux limites avérées <strong>de</strong>s réacteurs batchet semi-batch <strong>en</strong> proposant <strong>de</strong> nouvelles microtechnologies dont une <strong>de</strong>s particularités est <strong>de</strong>fonctionner <strong>en</strong> continu. L’idée n’est donc plus <strong>de</strong> passer par une approche scale-up <strong>pour</strong>extrapoler le procédé mais par une approche <strong>de</strong> « numbering up » <strong>en</strong> parallélisant cesmicrotechnologies (cf. Figure I.3).10


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDERéacteurint<strong>en</strong>sifiéoptimisé aulaboratoireRéacteursid<strong>en</strong>tiques <strong>en</strong>parallèle <strong>pour</strong>assurer laproductionFigure I.3: Approche « numbering-up » <strong>pour</strong> la conception <strong>de</strong> procédés <strong>de</strong> production chimiquesDeux aspects majeurs <strong>de</strong> la miniaturisation <strong>de</strong>s procédés concern<strong>en</strong>t l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>la compacité <strong>de</strong>s réacteurs, qui se traduit par une augm<strong>en</strong>tation du ratio surface sur volume, etla microstructuration <strong>de</strong>s procédés.I.2.2.L’aspect réduction du ratio surface sur volume (S/V)Le principe fondam<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> la miniaturisation <strong>de</strong>s appareils revi<strong>en</strong>t à accroître leurrapport surface d’échange sur volume, tout <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant leur capacité <strong>de</strong> production. Lespremières conséqu<strong>en</strong>ces majeures sont l’amélioration <strong>de</strong>s transferts thermiques (grâce à unesurface d’échange multipliée) et <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> matière (grâce à la diminution <strong>de</strong>s longueurscaractéristiques <strong>de</strong> diffusion moléculaire).Un meilleur échange <strong>de</strong> chaleur permet tout d’abord d’éviter le risque d’emballem<strong>en</strong>tthermique et donc d’offrir au procédé un caractère beaucoup plus sûr. Ensuite,l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s transferts thermiques va permettre <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>solvant <strong>pour</strong> absorber l’exothermie d’une réaction. Cela est très intéressant d’un point <strong>de</strong> vue<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal (réduction <strong>de</strong>s déchets) et d’un point <strong>de</strong> vue du coût <strong>de</strong> la productionpuisque l’on peut ainsi éviter les étapes <strong>de</strong> séparation nécessaires à l’évacuation du solvant.En outre, la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> points chauds dans un réacteur est souv<strong>en</strong>t à l’origine <strong>de</strong> ladégradation <strong>de</strong> réactifs ou catalyseurs, les r<strong>en</strong>dant ainsi moins efficaces mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>l’apparition <strong>de</strong> réactions secondaires non désirées. En plus, <strong>pour</strong> pallier à cela, il est souv<strong>en</strong>tnécessaire d’ajouter un réactif <strong>en</strong> excès, ce qui va à l’<strong>en</strong>contre <strong>de</strong> l’économie d’atomes et <strong>de</strong>l’aspect réduction <strong>de</strong> déchets qui sont quelques uns <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> la chimie verte. Unebonne maitrise <strong>de</strong> l’exothermie d’une réaction permet égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diminuer le risque <strong>de</strong>points chauds. L’impact est très intéressant sur le plan <strong>de</strong> la qualité du procédé.L’amélioration <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> matière va quant à elle provoquer <strong>de</strong>stemps <strong>de</strong> mélange beaucoup plus courts que dans un procédé normal, et cela malgré lecaractère laminaire <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Le temps <strong>de</strong> contact <strong>en</strong>tre les réactifs peut alors êtremieux maitrisé. Les réactions <strong>de</strong> type consécutives-compétitives ou parallèles vont ainsi voirleur sélectivité augm<strong>en</strong>ter. Encore une fois, cette augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> performances a un impactpositif sur la qualité du procédé.I.2.3.L’aspect microstructurationLes petites dim<strong>en</strong>sions (<strong>de</strong>s canaux) issues <strong>de</strong> la miniaturisation <strong>de</strong>s procédésimpos<strong>en</strong>t un écoulem<strong>en</strong>t laminaire au sein <strong>de</strong>s réacteurs et conduis<strong>en</strong>t à <strong>de</strong> faibles temps <strong>de</strong>11


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEséjour. Ce sont donc les diffusions moléculaire et thermique qui contrôl<strong>en</strong>t le mélange et leséchanges <strong>de</strong> chaleur.C’est <strong>pour</strong>quoi la miniaturisation passe aussi par le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> microstructuresdu type élém<strong>en</strong>ts statiques ou dynamiques <strong>de</strong> taille milli ou micrométrique à placer àl’intérieur <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts afin d’augm<strong>en</strong>ter les phénomènes <strong>de</strong> convection, voire <strong>de</strong>micromélange.Parmi les problématiques auxquelles l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés, par l’intermédiaire<strong>de</strong> la miniaturisation, t<strong>en</strong>te <strong>de</strong> répondre, nous pouvons <strong>en</strong> citer trois que l’on retrouve <strong>de</strong>manière récurr<strong>en</strong>te, <strong>en</strong> particulier lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> traiter <strong>de</strong>s réactions fortem<strong>en</strong>texothermiques et quasi instantanées : la question du mélange, la question du transfertthermique et la question du temps <strong>de</strong> séjour. Nous nous attachons, dans la partie suivante, àdécrire ces problématiques et à expliquer les phénomènes physiques mis <strong>en</strong> jeu.I.3. Les problématiques récurr<strong>en</strong>tes auxquelles l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédésdoit faire faceI.3.1.Problématique <strong>de</strong> mélangeLe modèle <strong>de</strong> mélange idéal <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s réacteurs batch est celui du mélange réalisé parun réacteur parfaitem<strong>en</strong>t agité (RPA). Cep<strong>en</strong>dant, le mélange au sein <strong>de</strong>s technologies batchindustrielles atteint difficilem<strong>en</strong>t celui du RPA. Cela peut souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer <strong>de</strong>s problèmes<strong>de</strong> sécurité mais aussi <strong>de</strong> qualité du procédé. Tout d’abord, un mauvais mélange est à l’origined’une hétérogénéité <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations dans le réacteur qui peut être responsable <strong>de</strong> pointschauds susceptibles <strong>de</strong> provoquer <strong>de</strong>s emballem<strong>en</strong>ts thermiques. Ensuite, un mauvais mélangevi<strong>en</strong>t limiter une réaction chimique par le ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> matière au sein <strong>de</strong>sflui<strong>de</strong>s réactionnels. L’impact se ress<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core plus dans le cas <strong>de</strong> réactions quasiinstantanées.La technique usuelle <strong>pour</strong> int<strong>en</strong>sifier le mélange au sein <strong>de</strong>s procédés miniaturisésrepose sur la génération d’instabilités au sein <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t laminaire. Elles peuv<strong>en</strong>t êtrecréées dans un canal par sa micro-structuration, par l’insertion d’élém<strong>en</strong>ts statiques tels que<strong>de</strong>s ailettes (Habchi et al, 2010 ; Mohand Kaci et al, 2010) ou par la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cou<strong>de</strong>s(Anxionnaz, 2009). La création <strong>de</strong> tourbillons (ou vortex) longitudinalem<strong>en</strong>t outransversalem<strong>en</strong>t à l’écoulem<strong>en</strong>t permet d’améliorer significativem<strong>en</strong>t le transfert <strong>en</strong>combinant les mécanismes principaux d’int<strong>en</strong>sification à savoir le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> couchesturbul<strong>en</strong>tes tridim<strong>en</strong>sionnelles, la réduction <strong>de</strong> l'épaisseur <strong>de</strong> la sous-couche laminaire près <strong>de</strong>la paroi et l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> la vorticité. Ainsi, ces instabilités permett<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>td’obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> type piston dans <strong>de</strong>s réacteurs fonctionnant initialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>régime laminaire.Le problème <strong>de</strong> mélange est d’autant plus acc<strong>en</strong>tué dans le cas <strong>de</strong> réactions visqueusesou progressivem<strong>en</strong>t visqueuses. Le choix <strong>de</strong> la technologie à adopter <strong>pour</strong> ces réactions<strong>de</strong>man<strong>de</strong> une att<strong>en</strong>tion particulière puisqu’elle <strong>de</strong>vra répondre à une exig<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mélange tout<strong>en</strong> générant <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges acceptables.12


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEI.3.2.Problèmes thermiquesEn 2005, l’INERIS (Institut National <strong>de</strong> l’EnviRonnem<strong>en</strong>t Industriel et <strong>de</strong>s risqueS)constate dans un rapport d’étu<strong>de</strong> sur la sécurité <strong>de</strong>s procédés chimiques que 27 % <strong>de</strong>saccid<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> l’industrie chimique sont dus à <strong>de</strong>s explosions liées à <strong>de</strong>s emballem<strong>en</strong>tsthermiques. Les origines d’un emballem<strong>en</strong>t thermique sont principalem<strong>en</strong>t la création <strong>de</strong>points chauds lorsque le mélange est mauvais ou la forte exothermie d’une réaction qui nepeut être maîtrisée.La sécurité industrielle repose donc sur la nécessité d’une maitrise parfaite <strong>de</strong> latempérature réactionnelle.Le coeffici<strong>en</strong>t d’échange <strong>de</strong> chaleur local <strong>en</strong>tre un flui<strong>de</strong> et la paroi d’un réacteur, h,est défini selon la formule suivante :Nu.λh = (I-1)dAvec Nu le nombre <strong>de</strong> Nusselt,λ, la conductivité thermique du flui<strong>de</strong> (W.m -1 .K -1 ),d, la dim<strong>en</strong>sion caractéristique <strong>de</strong> la canalisation (m) (généralem<strong>en</strong>t équival<strong>en</strong>t audiamètre hydraulique du canal)L’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s échanges thermiques se traduit par une augm<strong>en</strong>tation ducoeffici<strong>en</strong>t h et la miniaturisation revi<strong>en</strong>t à réduire la dim<strong>en</strong>sion caractéristique d.L’autre solution, que l’on retrouve égalem<strong>en</strong>t dans l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong>matière, est <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s turbul<strong>en</strong>ces au sein <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t laminaire par l’intégrationd’élém<strong>en</strong>ts dans les réacteurs (Mohand Kaci et al, 2010). La résistance au transfert <strong>de</strong> chaleur<strong>en</strong>tre un flui<strong>de</strong> et une surface, dont la température est contrôlée, est bi<strong>en</strong> plus acc<strong>en</strong>tuée <strong>en</strong>régime laminaire qu’<strong>en</strong> turbul<strong>en</strong>t. La couche limite peut <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir stagnante et freiner letransfert thermique, diminuant ainsi le coeffici<strong>en</strong>t global d’échange <strong>de</strong> chaleur.L’int<strong>en</strong>sification peut être réalisée notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> induisant <strong>de</strong>s redistributions <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>sperp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>t à leur écoulem<strong>en</strong>t principal. Cela permet <strong>de</strong> réduire la couche limitethermique, voire d’induire sa rupture et donc d’homogénéiser le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> température ausein du flui<strong>de</strong> (Li et al, 1996).Dans le cas <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s visqueux, l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> chaleur est <strong>en</strong>coreplus délicate étant donné que l’épaisseur <strong>de</strong> la couche limite est augm<strong>en</strong>tée par la viscosité.I.3.3.Temps <strong>de</strong> séjourCertaines réactions chimiques réalisées <strong>en</strong> batch nécessit<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour longs<strong>pour</strong> pouvoir atteindre <strong>de</strong>s conversions totales. Cela provoque parfois l’amorçage <strong>de</strong> réactionsparasites. En raison <strong>de</strong> leurs dim<strong>en</strong>sions réduites à l’échelle milli ou micrométrique et <strong>de</strong> leurmo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> continu, les technologies miniaturisées propos<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour assez faibles par rapport aux réacteurs batch, allant <strong>de</strong> quelquesmillisecon<strong>de</strong>s à quelques dizaines <strong>de</strong> minutes. En contre partie, l’amélioration <strong>de</strong>s capacités<strong>de</strong> mélange et <strong>de</strong> transferts <strong>de</strong> matière au sein <strong>de</strong> ces équipem<strong>en</strong>ts permet <strong>de</strong> diminuersignificativem<strong>en</strong>t le temps <strong>de</strong> séjour nécessaire à une réaction. Cep<strong>en</strong>dant, il est parfoisnécessaire <strong>de</strong> coupler la technologie miniaturisée choisie à un réacteur <strong>de</strong> type « réacteur à13


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEcuve agitée <strong>en</strong> continu, (CSTR) » afin d’apporter le temps <strong>de</strong> séjour nécessaire <strong>pour</strong> acheverla réaction. L’inconvéni<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cette technologie est que toutes les particules <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s <strong>en</strong>trantdans le réacteur n’ont pas le même temps <strong>de</strong> séjour. Afin <strong>de</strong> rester dans le cas d’unécoulem<strong>en</strong>t piston, d’autres technologies peuv<strong>en</strong>t être utilisées <strong>pour</strong> apporter du temps <strong>de</strong>séjour. Il peut s’agir par exemple <strong>de</strong> réacteurs tubulaires continus ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong> simpleséchangeurs à plaques.Les réactions très rapi<strong>de</strong>s et exothermiques sont inévitablem<strong>en</strong>t concernées par cesproblématiques. Les technologies issues <strong>de</strong> la miniaturisation <strong>de</strong>s procédés vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t yrépondre <strong>de</strong> manière remarquable. Elles permett<strong>en</strong>t ainsi d’<strong>en</strong>visager la transposition <strong>en</strong>continu <strong>de</strong> telles réactions, tout <strong>en</strong> assurant <strong>de</strong>s procédés sûrs, respectueux <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet sobres du point <strong>de</strong> vue énergétique.II. LES TECHNOLOGIES INTENSIFIÉES RÉPONDANT AUXPROBLÉMATIQUES DES RÉACTIONS RAPIDES ETEXOTHERMIQUESII.1.Classification et comparaisons <strong>de</strong>s technologiesAu sein <strong>de</strong> ce que l’on appelle communém<strong>en</strong>t microtechnologies, on distingue <strong>en</strong> faitplusieurs échelles : l’échelle millimétrique (taille caractéristique <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> 1 à quelquesmillimètres) et l’échelle micrométrique (taille caractéristique <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> quelques µm àquelques c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> µm). Selon l’application visée, le choix se portera plutôt sur l’une oul’autre échelle. Par exemple, l’échelle micro permettra d’accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s données sur la réactionà très faibles temps <strong>de</strong> séjour et dans <strong>de</strong>s conditions très proches <strong>de</strong> la chimie moléculaire.L’intérêt est <strong>de</strong> pouvoir obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s données cinétiques exactes car réalisées dans <strong>de</strong>sconditions idéales, c’est-à-dire limitées par aucun problème <strong>de</strong> transfert. En revanche, malgréle principe du « numbering-up » visant à multiplier le nombre <strong>de</strong> micro-réacteurs ag<strong>en</strong>cés <strong>en</strong>parallèle, ces microtechnologies autoris<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t une production à l’échelleindustrielle. Dans ce cas, on préfère l’échelle millimétriques (voire c<strong>en</strong>timétrique) à l’échellemicro.Le choix <strong>de</strong>s microtechnologies à adopter dép<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s problématiques quesoulèv<strong>en</strong>t les réactions étudiées. Ce sont donc leurs performances (thermiques et <strong>de</strong> mélange)qui permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> les discriminer.Lors d’un consortium du BRITEST, P. Sharratt (2003) <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Manchester aproposé une classification <strong>de</strong>s technologies issues <strong>de</strong> la miniaturisation <strong>de</strong>s procédés selonleurs performances <strong>en</strong> termes d’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s transferts thermiques et <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong>matière (cf. Figure I.4 ). D’après ce diagramme, les technologies <strong>en</strong>visageables <strong>pour</strong> le cas<strong>de</strong>s réactions rapi<strong>de</strong>s et fortem<strong>en</strong>t exothermiques, serai<strong>en</strong>t donc le « Spinning disc reactor »,les mélangeurs statiques (« Static mixer ») et les réacteurs échangeurs compacts (« milli andmicro heat-exchanger reactor »).14


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDERotatingPacked BedRéactions rapi<strong>de</strong>s et exothermiquesMass Transfer PerformancePulseColumnEducterStatic MixerStatic Mixer/Plate ExchangerLoopReactorSpinning DiscReactorMilli and micro heatexchangerreactorsJacketedStirred TankPlateExchangerHeat Transfer PerformanceFigure I.4 : Classification <strong>de</strong>s microtechnologies <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> leur performance thermique et <strong>de</strong>mélange, (Sharratt, 2003)II.2.Les mélangeurs statiquesLes mélangeurs statiques sont composés d’un <strong>en</strong>semble d’élém<strong>en</strong>ts structurésimmobilisés <strong>en</strong> série à l’intérieur d’un corps tubulaire. Ils peuv<strong>en</strong>t être placés dans unecanalisation, une colonne ou un réacteur et sont alim<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> flui<strong>de</strong>s grâce à un système <strong>de</strong>pompes. Ces inserts, à la géométrie bi<strong>en</strong> particulière, ont l’avantage d’offrir un excell<strong>en</strong>tmélange grâce à leur principe <strong>de</strong> division et <strong>de</strong> redistribution <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s perp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>tà leur écoulem<strong>en</strong>t sans avoir recours à une énergie extérieure.Les mélangeurs statiques sont donc <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts moins consommateurs d’énergiequ’un agitateur conv<strong>en</strong>tionnel et nécessit<strong>en</strong>t moins <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ance étant donnéel’impossibilité <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts à se déplacer dans le tube.De nombreux mélangeurs statiques sont commercialisés <strong>de</strong> nos jours. Ils se distingu<strong>en</strong>tpar la géométrie <strong>de</strong> leurs élém<strong>en</strong>ts (hélicoïdale, à pales, lames <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> V ou X, cf. FigureI.5) et peuv<strong>en</strong>t être classés <strong>en</strong> quatre groupes, selon le type d’applications qu’ils propos<strong>en</strong>t(Thakur et al., 2003) :1) Mélange <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s miscibles2) Génération d’interface <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux phases non miscibles3) Transfert et homogénéisation thermique4) Dispersion axiale15


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDE(a)(b)(c)Figure I.5: Exemple <strong>de</strong> <strong>de</strong>sign <strong>de</strong> mélangeurs statiques : (a) K<strong>en</strong>ics (Chemineer), (b) SMX plus (Sulzer),(c) « Low Pressure Drop » static mixer (Charles Ross & Son)Dans le cas <strong>de</strong> réactions rapi<strong>de</strong>s et exothermiques, le mélange et le transfert thermiqueétant primordiaux, ce sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les catégories 1 et 2 qui sont concernées. Parmi lestechnologies regroupées dans ces catégories, nous allons prés<strong>en</strong>ter les mélangeurs SMX etSMXL ainsi que les mélangeurs SMR.II.2.1. Les mélangeurs SMXCes mélangeurs consist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un réseau <strong>de</strong> lamelles croisées <strong>en</strong> acier inoxydable, Inox316 (Figure I.5.b) prés<strong>en</strong>tant un angle <strong>de</strong> 45° par rapport à l’axe du tube. Le nombre <strong>de</strong>lamelles par unité est compris <strong>en</strong>tre 3 et 9 selon le type <strong>de</strong> SMX. Leur épaisseur peutégalem<strong>en</strong>t varier selon le modèle. Cep<strong>en</strong>dant, le ratio L/D représ<strong>en</strong>tant le rapport <strong>en</strong>tre lalongueur et le diamètre d’un élém<strong>en</strong>t est gardé constant à 1. Ces propriétés vont ainsi jouersur l’efficacité <strong>de</strong>s transferts et sur la perte <strong>de</strong> charge induite par l’élém<strong>en</strong>t.En plus <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s successions <strong>de</strong> divisions et redistributions radiales àl’écoulem<strong>en</strong>t favorable au mélange, les élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s SMX sont disposés alternativem<strong>en</strong>t dansun s<strong>en</strong>s puis dans l’autre avec une rotation <strong>de</strong> 90 ° (cf. Figure I.6). Visser et al. (1999) ontmontré que cela permet d’accroitre le phénomène et donc d’avoir une homogénéisation plusrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations. Cela se traduit par un temps <strong>de</strong> mélange réduit à quelquesmillisecon<strong>de</strong>s. Il a égalem<strong>en</strong>t montré que l’écoulem<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong>s mélangeurs peut ainsi êtreconsidéré comme proche du comportem<strong>en</strong>t piston idéal.Figure I.6: Assemblage d’élém<strong>en</strong>ts SMX alternativem<strong>en</strong>t inversés à 90°.16


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDECe phénomène <strong>de</strong> division et recombinaison radiale <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s permet égalem<strong>en</strong>td’int<strong>en</strong>sifier le transfert thermique au sein <strong>de</strong>s SMX. Li et al., (1996) montr<strong>en</strong>t que lecoeffici<strong>en</strong>t global d’échange thermique est multiplié par 5 dans un SMX par rapport à un tubevi<strong>de</strong>. L’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s capacités d’échange thermique est égalem<strong>en</strong>t due au ratiosurface/volume très élevé généré par le <strong>de</strong>sign <strong>de</strong>s mélangeurs SMX.II.2.2. Les mélangeurs SMXLIl est aussi possible d’exploiter les capacités <strong>de</strong>s SMX <strong>en</strong> les introduisant au sein d’untube caloporteur <strong>pour</strong> constituer alors <strong>de</strong> véritables réacteurs-échangeurs. C’est le principe <strong>de</strong>smélangeurs SMXL. Ils sont soit utilisés sous la forme d’un monotube, <strong>pour</strong> le cas <strong>de</strong> faiblesdébits, soit sous la forme <strong>de</strong> multitubes, où le débit, plus important, est divisé <strong>en</strong> plusieursflux au travers <strong>de</strong>s tubes (cf. Figure I.7).Élém<strong>en</strong>tsSMXFlui<strong>de</strong>thermiqueRéactifs(a)Figure I.7 : Le mélangeur statique SMXL: (a) SMXL monotube, (b) SMXL multitubes(b)II.2.3. Les mélangeurs SMREnfin, l’échange thermique peut égalem<strong>en</strong>t avoir lieu <strong>en</strong> interne. Les élém<strong>en</strong>tsstatiques, dont la géométrie se base sur celle <strong>de</strong>s SMX, jou<strong>en</strong>t à la fois le rôle <strong>de</strong> mélangeursmais aussi d’échangeurs thermiques puisqu’ils sont traversés <strong>de</strong> l’intérieur par un flui<strong>de</strong>caloporteur. Le flui<strong>de</strong> procédé circule lui à l’extérieur <strong>de</strong> ces élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> X. C’est sur ceconcept que repos<strong>en</strong>t les mélangeurs statiques SMR (cf. Figure I.8). Ils sont ainsi <strong>de</strong> parfaitsréacteurs-échangeurs adaptés aux réactions rapi<strong>de</strong>s, fortem<strong>en</strong>t exothermiques mais aussi auxréactions dont la viscosité croit au cours <strong>de</strong> leur avancem<strong>en</strong>t. Leur taille est généralem<strong>en</strong>t plusimportante que celle <strong>de</strong>s autres SMX.17


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEFlui<strong>de</strong>thermiqueRéactifsFlui<strong>de</strong>thermique(a)(b)Figure I.8: Le mélangeur statique SMR: (a) Coupe schématique <strong>de</strong> l’intérieur, (b) photographie du SMRLa polymérisation <strong>en</strong> masse du polystyrène est un <strong>de</strong>s exemples d’exploitation duSMR le plus connu. Ce procédé consiste <strong>en</strong> plusieurs réacteurs tubulaires mis <strong>en</strong> série et dontle premier est une boucle <strong>de</strong> recirculation dans lequel sont introduits <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> SMR(Ti<strong>en</strong> et al, 1985). Ce procédé arrive à maitriser avec succès l’exothermie que dégage laréaction <strong>de</strong> polymérisation.Au final, les mélangeurs statiques <strong>de</strong> type SMX sont <strong>de</strong>s technologies bi<strong>en</strong> adaptées aupassage <strong>de</strong> réactions visqueuses <strong>en</strong> régime laminaire par leur efficacité <strong>de</strong> mélange mais aussiaux réactions très exothermiques <strong>pour</strong> leur capacité à échanger la chaleur. Cep<strong>en</strong>dant leurutilisation peut être limitée par les problèmes <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> charges et d’<strong>en</strong>crassem<strong>en</strong>t au sein<strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts.II.3.Le Spinning Disk Reactor (SDR)Le Spinning Disk Reactor est un système dans lequel un disque thermostaté <strong>en</strong> rotationvi<strong>en</strong>t propulser un flux <strong>de</strong> réactifs injecté par le <strong>de</strong>ssus, le long <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong> rotation. Leprincipe est basé sur l’utilisation <strong>de</strong> la force c<strong>en</strong>trifuge <strong>pour</strong> générer <strong>de</strong>s films <strong>de</strong> réactifs <strong>de</strong>très faible épaisseur (cf. Figure I.9).18


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEAlim<strong>en</strong>tation<strong>de</strong>s réactifsParoisthermostatéesFilm mince<strong>de</strong> réactifsCollecteurFlui<strong>de</strong> thermiqueà contre-courantDisque tournantCollecteurFigure I.9 : Schéma <strong>de</strong> principe du Spinning Disk ReactorDétaillons le fonctionnem<strong>en</strong>t du SDR. Celui-ci est mis <strong>en</strong> rotation à l’ai<strong>de</strong> d’un moteurélectrique ou à air comprimé. Les réactifs sont alim<strong>en</strong>tés au c<strong>en</strong>tre du disque à l’ai<strong>de</strong> d’unsystème <strong>de</strong> pompe. Ils sont alors expulsés vers l’extérieur par la seule force c<strong>en</strong>trifuge,générant un film mince d’une épaisseur pouvant <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dre jusqu’à quelques dizaines <strong>de</strong>micromètres. Le fort cisaillem<strong>en</strong>t du flux induit par la vitesse <strong>de</strong> rotation va créer <strong>de</strong>sondulations au sein du film. Celui-ci retombe <strong>en</strong>suite contre la paroi <strong>pour</strong> être collecté sur lecôté du dispositif. Le disque ainsi que les parois du système sont maint<strong>en</strong>us <strong>en</strong> températurepar un flui<strong>de</strong> caloporteur qui les traverse.L’infime épaisseur du film <strong>en</strong>traine une réduction significative <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong>diffusion moléculaire et thermique, ce qui a <strong>pour</strong> conséqu<strong>en</strong>ce d’int<strong>en</strong>sifier considérablem<strong>en</strong>tles transferts <strong>de</strong> masse et <strong>de</strong> chaleur.L’efficacité <strong>de</strong>s transferts (Boodhoo et Al-H<strong>en</strong>gari, 2012) varie selon la vitesse <strong>de</strong>rotation (<strong>en</strong>tre 100 et 6000 tr.min -1 ), le débit d’alim<strong>en</strong>tation (<strong>en</strong>tre 1 et 15 kg.h -1 ), le ratio <strong>de</strong>sdébits. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la distribution du temps <strong>de</strong> séjour <strong>pour</strong> les fortes valeurs <strong>de</strong> ces paramètresa démontré le rapprochem<strong>en</strong>t vers un caractère piston du SDR (Mohammadi et Boodhoo,2012).De plus, la surface du disque peut-être lisse ou striée par <strong>de</strong>s canaux gravés afind’accroitre les turbul<strong>en</strong>ces au sein du film (cf. Figure I.10). Mohammadi et Boodhoo (2012)ont montré que les distributions <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s SDR à surfaces striées étai<strong>en</strong>t plusproches <strong>de</strong> celles d’un écoulem<strong>en</strong>t piston que celles <strong>de</strong>s surfaces lisses. En effet, la prés<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> canaux induit <strong>de</strong>s vortex dans le film qui vont avoir t<strong>en</strong>dance à améliorer le mélangetransversal et à homogénéiser plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t les gradi<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> vitesse.19


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEFigure I.10: Type <strong>de</strong> surface du SDR : (a) : lisse, (b) : striée (Mohammadi et Boodhoo, 2012)Enfin, le diamètre du disque d’un SDR peut varier <strong>en</strong>tre 0,06 m et 1 m. Il vaconditionner le temps <strong>de</strong> séjour du réacteur qui se situe <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne autour <strong>de</strong> quelquessecon<strong>de</strong>s. Cela met alors <strong>en</strong> exergue l’un <strong>de</strong>s principaux inconvéni<strong>en</strong>ts du SDR : plusl’application visée requiert du temps <strong>de</strong> séjour, plus le diamètre du disque <strong>de</strong>vra être grand.Cela pose évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t un problème <strong>de</strong> taille d’équipem<strong>en</strong>t mais aussi <strong>de</strong> sécurité puisque <strong>de</strong>tels appareils rotatifs à gran<strong>de</strong> échelle peuv<strong>en</strong>t faire <strong>de</strong>s dégâts importants <strong>en</strong> cas <strong>de</strong>dysfonctionnem<strong>en</strong>t. Pour ces raisons les industriels rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core rétic<strong>en</strong>ts à adopter ce type<strong>de</strong> système à gran<strong>de</strong> échelle. L’utilisation du SDR sera donc limitée aux étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réactionsaux faibles temps <strong>de</strong> séjour.La technologie du SDR pu être utilisée dans le domaine <strong>de</strong> la polymérisation <strong>en</strong>continu (Boodhoo et Jachuck ; 1999 et 2000 ; Vicevic et al, 2008). Ces réactions sont souv<strong>en</strong>tsoumises aux problèmes <strong>de</strong> fortes exothermie et <strong>de</strong> limitation par transfert <strong>de</strong> masse due à uneviscosité réactionnelle croissante. L’utilisation <strong>de</strong> réacteurs SDR permet <strong>de</strong> les synthétiserdans <strong>de</strong>s conditions plus sûres et beaucoup plus efficaces <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> conversion. Lors <strong>de</strong>son étu<strong>de</strong> sur la cinétique <strong>de</strong> réaction <strong>de</strong> polymérisation du styrène, Vicevic et al. (2008) adémontré que l’utilisation du SDR permettait d’augm<strong>en</strong>ter les vitesses <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes étapes<strong>de</strong> la réaction par rapport à un réacteur batch classique. En particulier, l’efficacité <strong>de</strong> l’étaped’initiation du monomère, qui est souv<strong>en</strong>t limitante, a pu être multipliée par 2,5.Enfin le SDR peut traiter aussi bi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s synthèses <strong>en</strong> phase homogène qu’<strong>en</strong> phasehétérogène liqui<strong>de</strong>/liqui<strong>de</strong>, gaz/liqui<strong>de</strong> ou soli<strong>de</strong>/liqui<strong>de</strong>.II.4.Les réacteurs échangeurs compactsII.4.1. Prés<strong>en</strong>tationLa <strong>de</strong>rnière catégorie <strong>de</strong> technologies int<strong>en</strong>sifiées que nous prés<strong>en</strong>tons, etprobablem<strong>en</strong>t la plus conséqu<strong>en</strong>te, concerne les réacteurs échangeurs compacts.Le concept <strong>de</strong> ces équipem<strong>en</strong>ts est à l’origine issu <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s échangeurs <strong>de</strong> chaleur àplaques dans lesquels l’échange thermique <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s s’effectue au travers <strong>de</strong> la paroi<strong>de</strong>s plaques. Les fonctions habituelles <strong>de</strong> ces échangeurs ont été détournées <strong>en</strong> concevant <strong>de</strong>splaques particulièrem<strong>en</strong>t adaptées <strong>pour</strong> supporter <strong>de</strong>s réactions chimiques.20


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEAinsi un réacteur échangeur va se composer d’une alternance <strong>de</strong> plaques dites« procédé » au sein <strong>de</strong>squelles les flux <strong>de</strong> réactifs circul<strong>en</strong>t et se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> réagir et <strong>de</strong>plaques dites « utilité » parcourues par un flui<strong>de</strong> caloporteur externe (cf. Figure I.11).L’assemblage <strong>de</strong>s plaques <strong>en</strong>tre elles s’effectue soit grâce à <strong>de</strong>s joints, soit par soudure, soitpar <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> brasage. L’avantage <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière technique rési<strong>de</strong> dansl’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> pression du réacteur. En revanche, cette technique r<strong>en</strong>d lesplaques non démontables, ce qui peut être un inconvéni<strong>en</strong>t dans le cas <strong>de</strong> réactions très<strong>en</strong>crassantes, nécessitant un lavage particulier.Plaque <strong>de</strong> fermeturePlaque procédéRéactifsPlaque utilitéFlui<strong>de</strong> thermiqueFigure I.11: Schéma <strong>de</strong> principe d’un réacteur échangeur compacteLa particularité du <strong>de</strong>sign <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes plaques procédé et utilité <strong>de</strong>s réacteurséchangeurs compacts leur confère d’excell<strong>en</strong>tes propriétés <strong>de</strong> transfert thermique et <strong>de</strong>matière. Ce <strong>de</strong>sign est principalem<strong>en</strong>t constitué <strong>de</strong> canaux gravés dans les plaques et dont lediamètre hydraulique peut varier <strong>en</strong>tre 0,5 mm et quelques millimètres. L’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> lagéométrie <strong>de</strong> ces canaux sur les performances <strong>de</strong>s réacteurs-échangeurs compacts a fait l’objet<strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> thèses <strong>de</strong> Zoé Anxionnaz (Anxionnaz, 2009). Les résultats obt<strong>en</strong>us serontdiscutés plus loin. Afin <strong>de</strong> générer <strong>de</strong> la turbul<strong>en</strong>ce au sein <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s plaques procédés,une plaque peut égalem<strong>en</strong>t être structurée par <strong>de</strong>s inserts, tels que <strong>de</strong>s ailettes ou <strong>de</strong>s moussesmétalliques, au lieu d’être gravée par <strong>de</strong>s canaux (Ferouillat et al., 2006 ; Abanna-B<strong>en</strong>nani,2008).Le matériau <strong>de</strong>s plaques joue égalem<strong>en</strong>t un rôle déterminant dans l’efficacité dutransfert thermique. Parmi les matériaux les plus couramm<strong>en</strong>t exploités <strong>pour</strong> le <strong>de</strong>sign <strong>de</strong>splaques <strong>de</strong>s réacteurs-échangeurs compacts, nous pouvons citer l’acier inoxydable (Inox), leverre, l’aluminium et le <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> (SiC). Ces matériaux peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t êtrecouplés <strong>en</strong>tre eux <strong>pour</strong> aboutir à <strong>de</strong>s réacteurs dont les plaques procédés et utilités ne sont pasnécessairem<strong>en</strong>t faites du même matériau (Despènes et al., 2012).De nombreuses étu<strong>de</strong>s sur ces réacteurs échangeurs ont déjà été répertoriées dans lalittérature et ont <strong>en</strong> particulier fait l’objet <strong>de</strong> travaux au sein du laboratoire (Anxionnaz et al,2008). Des méthodologies ont ainsi été développées <strong>pour</strong> permettre <strong>de</strong> caractériser ces21


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEréacteurs et <strong>de</strong> les classer <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> leurs différ<strong>en</strong>tes performances (Stankiewicz etMoulijn, 2003).II.4.2. Int<strong>en</strong>sification du transfert <strong>de</strong> matière et écoulem<strong>en</strong>t dans les réacteurséchangeurscompactsL’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> matière dans les réacteurs-échangeurs compacts estess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t réalisée grâce aux perturbations et instabilités générées par le <strong>de</strong>signspécifique <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong>s plaques procédé. Elles jou<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un rôle important sur lecomportem<strong>en</strong>t piston <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans les appareils. La méthodologie adoptée <strong>pour</strong>caractériser cet écoulem<strong>en</strong>t est la détermination <strong>de</strong>s distributions <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour (DTS),(Villermaux, 1996).Lors <strong>de</strong> son étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la géométrie <strong>de</strong>s canaux sur les performances <strong>de</strong>sréacteurs échangeurs compacts, Anxionnaz (2009) a caractérisé les DTS <strong>de</strong> prototypes baséssur le réacteur Deanhex. Ce réacteur, développé à l’issu d’une collaboration <strong>en</strong>tre le CEA et leLaboratoire <strong>de</strong> Génie chimique, est constitué <strong>de</strong> plaques possédant <strong>de</strong>s canaux composésd’une succession <strong>de</strong> cou<strong>de</strong>s.Plusieurs prototypes, à largeur et épaisseur du canal variables, ont été étudiés.Anxionnaz a démontré le caractère piston <strong>pour</strong> chacune <strong>de</strong> ces géométries et a surtout mis <strong>en</strong>évid<strong>en</strong>ce l’importance du nombre adim<strong>en</strong>sionnel <strong>de</strong> Dean sur les performanceshydrodynamiques <strong>de</strong>s réacteurs. Ce nombre a été introduit <strong>pour</strong> permettre <strong>de</strong> caractériser le<strong>de</strong>gré d’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s boucles <strong>de</strong> recirculations secondaires crées par les courbures <strong>de</strong>s canaux.Ces phénomènes <strong>de</strong> recirculation permett<strong>en</strong>t d’accélérer l’homogénéisation radiale <strong>de</strong>schamps <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t et contribu<strong>en</strong>t ainsi à l’établissem<strong>en</strong>t d’un écoulem<strong>en</strong>tpiston. Anxionnaz montre que, malgré une variation <strong>de</strong> géométrie <strong>de</strong>s canaux, tant que l<strong>en</strong>ombre <strong>de</strong> Dean reste constant, l’allure <strong>de</strong>s DTS est conservée. Ce résultat marquant est trèsintéressant <strong>pour</strong> les procédures d’extrapolation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> réacteurs.II.4.3. Int<strong>en</strong>sification du transfert thermique dans les réacteurs-échangeurscompactsL’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s phénomènes thermiques est primordiale <strong>pour</strong> traiter <strong>de</strong>s réactionsexothermiques. Tout comme <strong>pour</strong> l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> matière, le <strong>de</strong>sign <strong>de</strong>scanaux, <strong>pour</strong> lesquels le ratio S/V est très élevé (<strong>en</strong>viron 2000 m 2 .m -3 ) est à l’origine <strong>de</strong>l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s transferts thermiques dans les réacteurs-échangeurs compacts. Laprés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> vortex <strong>de</strong> Dean liée aux courbures <strong>de</strong>s canaux permet égalem<strong>en</strong>t d’améliorer lesperformances thermiques <strong>en</strong> homogénéisant radialem<strong>en</strong>t les champs <strong>de</strong> température.L’utilisation <strong>de</strong> matériau très conducteur <strong>pour</strong> la fabrication <strong>de</strong>s plaques (comme le<strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> ou l’Aluminium) va égalem<strong>en</strong>t faciliter les échanges <strong>de</strong> chaleur <strong>en</strong>tre leflui<strong>de</strong> réactionnel et la paroi.La caractérisation du transfert thermique passe par l’étu<strong>de</strong> du coeffici<strong>en</strong>t globald’échange thermique U. Il est courant <strong>de</strong> s’intéresser au coeffici<strong>en</strong>t d’int<strong>en</strong>sification UA/V,plutôt qu’au coeffici<strong>en</strong>t U <strong>pour</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte la compacité <strong>de</strong>s réacteurs, A étant l’aired’échange et V, le volume <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> procédé échangeant avec la paroi du réacteur.Grâce à cette méthodologie, une classification a été proposée <strong>pour</strong> comparer plusieursréacteur-échangeurs <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> leurs performances thermiques.22


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEPrototypeRéfér<strong>en</strong>cesRéacteuréchangeurSiC/SiCDespèneset al, 2011RéacteuréchangeurSiC/InoxDespèneset al, 2011RéacteuréchangeurShimTec(Chart)Anxionnaz etal., 2010Corning®advancedflowTM glassreactorBarthe & al.,2008RéacteuréchangeurtubulaireRéacteur batchUtilityFluidDescriptionFlui<strong>de</strong> caloporteurréactifsFlui<strong>de</strong> caloporteurReactive Flui<strong>de</strong> mediumRCompacité <strong>de</strong>l’appareil(S/V)(m 2 .m -3 )Facteurd’int<strong>en</strong>sificationUA/V(kW.m -3 .K -1 )2000 2000 2000 2750 400 2,510000 6000 2500 1650 200 1Tableau I.1 : Comparaison <strong>de</strong> performances thermiques <strong>de</strong> réacteurs échangeursCette classification a été <strong>en</strong>richie par l’étu<strong>de</strong> réalisée par Despènes et al. (2012) surplusieurs prototypes <strong>de</strong> réacteurs inspirés du Deanhex et conçus dans <strong>de</strong>s matériauxdiffér<strong>en</strong>ts. Ainsi, Despènes a comparé les performances <strong>de</strong> réacteurs <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong><strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>, <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Inox, <strong>en</strong> SiC côté procédé et Inox côté utilité et <strong>en</strong> SiC côtéprocédé et Aluminium côté utilité, qui, lui, a été caractérisé au cours <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> thèseprés<strong>en</strong>tés dans ce manuscrit. Les résultats obt<strong>en</strong>us ont mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’excell<strong>en</strong>te capacitéd’échange thermique du SiC.II.4.4. Int<strong>en</strong>sification du mélange dans les réacteurs-échangeurs compactsLa mise <strong>en</strong> contact <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s au sein <strong>de</strong>s réacteurs-échangeurs peut être réalisée <strong>de</strong>différ<strong>en</strong>tes façons. Il peut s’agir d’une mise <strong>en</strong> contact par un mélangeur <strong>en</strong> T. C’est le cas duréacteur Deanhex et <strong>de</strong> ses dérivés <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>ts matériaux et du réacteur SchimTec. Lemélange <strong>de</strong> réactif peut égalem<strong>en</strong>t être effectué par <strong>de</strong>s canaux millistructurés par <strong>de</strong>sélém<strong>en</strong>ts tels que <strong>de</strong>s mélangeurs <strong>en</strong> cœur que l’on retrouve exclusivem<strong>en</strong>t dans les réacteursCorning. Tout comme <strong>pour</strong> la caractérisation du transfert <strong>de</strong> matière et <strong>de</strong> chaleur, il existe<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>pour</strong> caractériser l’efficacité du mélange d’un réacteur-échangeur, notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> termes <strong>de</strong> micro-mélange.Une technique standard et couramm<strong>en</strong>t utilisée <strong>pour</strong> la caractérisation du micromélangeest celle du test <strong>de</strong> Villermaux/Dushman (Guichardon et Falk, 2000). Le principerepose sur la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux réactions parallèles suivantes:H 2 BO - 3 + H + → H 3 BO 3 (1)5I - + IO - 3 + 6H + → 3I 2 + 3H 2 O (2)L’iodure I 2 réagit instantaném<strong>en</strong>t avec l’iodure I - <strong>pour</strong> former les ions triiodures I 3-selon le schéma suivant :23


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEI 2 + I - ↔ I - 3 (3)La réaction 2 se fait <strong>de</strong> manière très rapi<strong>de</strong> mais pas aussi rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t que la réaction 1qui, elle, est instantanée. Si le mélange est parfait, la réaction 2 ne <strong>de</strong>vrait pas avoir lieu.S’il n’est pas parfait, alors sera possible d’observer l’apparition <strong>de</strong> l’iodure I 2 (coloré)dans le milieu ainsi que <strong>de</strong>s ions triiodures par spectrophotométrie.Ainsi, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la quantité d’iodure formée (déduit <strong>de</strong> la somme <strong>de</strong>s ioduresrestants avec les ions triiodures), il sera possible <strong>de</strong> calculer un indice <strong>de</strong> ségrégationcaractéristique <strong>de</strong> la qualité du mélange.Grâce à cette technique <strong>de</strong> caractérisation, il est possible <strong>de</strong> classer les réacteurséchangeurs<strong>en</strong> termes <strong>de</strong> performances <strong>de</strong> mélange, <strong>de</strong> la même manière que cela a été fait<strong>pour</strong> le transfert thermique ou <strong>pour</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s technologies miniaturisées.Cep<strong>en</strong>dant, dans le cas <strong>de</strong> réactions où le mélange <strong>de</strong>s réactifs est un point crucial(réaction instantanées ou très rapi<strong>de</strong>s et s<strong>en</strong>sibles au micromélange), il est égalem<strong>en</strong>t possibled’associer aux réacteurs-échangeurs <strong>de</strong>s appareils microstructurés (ou micromélangeur)spécialem<strong>en</strong>t dédiés au mélange. Les performances <strong>de</strong> mélange <strong>de</strong>s réacteurs-échangeurs vontdonc dép<strong>en</strong>dre du micromélangeur qui lui est associé.Nous prés<strong>en</strong>tons une classification <strong>de</strong> ces micromélangeurs qui a été proposée par Falket Comm<strong>en</strong>ge, la caractérisation utilisée étant celle du test <strong>de</strong> Villermaux/Dushman (cf.Figure I.12). Elle représ<strong>en</strong>te le temps caractéristique <strong>de</strong> mélange <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong>Reynolds.ReynoldsFigure I.12: Comparaison <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong> mélange <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> micromélangeurs, (Falk etComm<strong>en</strong>ge, 2010)Les techniques <strong>de</strong> mélange dans ces microstructures sont variées. Elles sont soitbasées sur le principe <strong>de</strong> diffusion moléculaire, soit sur le principe d’advection chaotique.Elles vont d’une simple mise <strong>en</strong> contact <strong>de</strong>s réactifs par <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> T ou Y (que l’on24


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEretrouve dans certains réacteurs-échangeurs) jusqu’aux mélanges par cisaillem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s fluxdans <strong>de</strong>s micromélangeurs microstructurés (IMM).Ces technologies permett<strong>en</strong>t d’atteindre <strong>de</strong>s temps caractéristiques <strong>de</strong> mélange <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> la millisecon<strong>de</strong> et peuv<strong>en</strong>t servir au pré-mélange <strong>de</strong>s réactifs <strong>en</strong> amont <strong>de</strong>s réacteurséchangeurs.II.4.5. Les avantages <strong>de</strong>s réacteurs échangeurs compactsGrâce à leur échelle millimétrique, les réacteurs-échangeurs compacts permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong>travailler avec <strong>de</strong> faibles volumes <strong>de</strong> réactifs et donc <strong>de</strong> réduire les <strong>en</strong>-cours. Cela est trèsavantageux d’un point <strong>de</strong> vue sécurité puisqu’<strong>en</strong> cas d’emballem<strong>en</strong>t, peu <strong>de</strong> matière sera mise<strong>en</strong> jeu. L’opérateur est égalem<strong>en</strong>t moins <strong>en</strong> contact avec <strong>de</strong>s substances pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tdangereuses.Ensuite, ces réacteurs peuv<strong>en</strong>t résister à <strong>de</strong> fortes pressions et températures,notamm<strong>en</strong>t grâce à leur technique <strong>de</strong> fabrication et à leur matériau. Encore une fois, il <strong>en</strong> va<strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong> l’opérateur et <strong>de</strong> son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Par leurs excell<strong>en</strong>tes performances <strong>de</strong> transfert, il sera possible <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong>l’utilisation <strong>de</strong> solvant et <strong>de</strong> travailler avec <strong>de</strong>s réactifs <strong>en</strong> milieu plus conc<strong>en</strong>tré. Ces <strong>de</strong>rniersseront égalem<strong>en</strong>t moins soumis au risque <strong>de</strong> dégradation due au stress thermique donc ne<strong>de</strong>vront pas obligatoirem<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> condition d’excès (c’est <strong>en</strong> particulier le cas <strong>de</strong>scatalyseurs s<strong>en</strong>sibles), limitant ainsi le rejet <strong>de</strong> déchets et les étapes <strong>de</strong> séparation. Ces aspects<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> compte du caractère « durable » <strong>de</strong> ce g<strong>en</strong>re <strong>de</strong> procédé.Enfin, l’efficacité <strong>de</strong> ce type d’équipem<strong>en</strong>t permet <strong>de</strong> réduire les coûts énergétiques duprocédé dans lequel ils sont impliqués (réduction du nombre d’étapes <strong>de</strong> séparation,diminution <strong>de</strong>s temps caractéristiques <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s appareils, réduction d’apportd’énergie externe <strong>pour</strong> améliorer les transferts) et par conséqu<strong>en</strong>t les coûts globaux <strong>de</strong>production.Si la littérature est riche <strong>en</strong> exemples <strong>de</strong> synthèses chimiques réalisées et caractérisées<strong>en</strong> microtechnologies, avec notamm<strong>en</strong>t celui <strong>de</strong> la fluoration <strong>de</strong> composés aromatiques(Hessel et al, 2000 ; Jähnisch et al, 2000 ; De Mas et al, 2001, 2003), elle l’est un peu moins<strong>en</strong> exemples <strong>de</strong> réactions réalisées <strong>en</strong> réacteur-échangeur compact (Ferouillat et al, 2006 ;Anxionnaz et al, 2010).Cep<strong>en</strong>dant, un exemple <strong>de</strong> réactions s’est distingué puisqu’il a pu être réalisé avecsuccès jusqu’à l’échelle industrielle. Il s’agit <strong>de</strong> la réaction très exothermique <strong>de</strong> nitration <strong>de</strong>scomposés aromatiques.II.4.6. Un exemple d’application : la nitration continue dans les réacteurséchangeurscompactsPlusieurs publications rec<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la nitration <strong>de</strong> composés aromatiques ouorganiques <strong>en</strong> microréacteurs (Antes et al., 2003; Brocklehurst et al, 2011; Gage et al., 2012).Cep<strong>en</strong>dant, à notre connaissance, un seul procédé est parv<strong>en</strong>u à atteindre le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’industrialisation complète <strong>de</strong> la nitration. Il s’agit du procédé <strong>de</strong> la société DSM, spécialisée<strong>en</strong> chimie fine et chimie pharmaceutique, <strong>en</strong> collaboration avec la société Corning (Braune etal., 2009).25


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDELa nitration d’un composé organique est une réaction <strong>de</strong> substitution électrophile aucours <strong>de</strong> laquelle un atome d'hydrogène lié à un atome <strong>de</strong> carbone est substitué par ungroupem<strong>en</strong>t nitro -NO2 <strong>pour</strong> former un dérivé nitré (Bouvet, 1982). L'électrophile utilisé <strong>pour</strong>la substitution est l’ion NO 2 + (ion nitronium), produit in-situ. Le schéma réactionnel est lesuivant (il est basé sur l’exemple <strong>de</strong> la nitration aromatique où le composé organique est leb<strong>en</strong>zène) :(1)(2) (3)(4)Figure I.13: Schéma réaction <strong>de</strong> la nitration aromatique du b<strong>en</strong>zène(5)L’aci<strong>de</strong> nitrique (1) est mis <strong>en</strong> contact avec <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> sulfurique (2) <strong>pour</strong> former l’ionnitronium (3). Ce <strong>de</strong>rnier vi<strong>en</strong>t alors attaquer un carbone du cycle du b<strong>en</strong>zène (4) sous laforme d’une addition électrophile et libère un proton H + . On obti<strong>en</strong>t alors le produit fini nitré(5).La nitration est dans la plupart <strong>de</strong>s cas réalisée <strong>en</strong> milieu liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> avec unephase organique cont<strong>en</strong>ant le « substrat » organique et une phase aqueuse cont<strong>en</strong>ant l’acid<strong>en</strong>itrique.La problématique majeure <strong>de</strong> la nitration concerne l’exothermie très importante lié à ladécomposition <strong>de</strong>s nitrates. En outre sont mis <strong>en</strong> jeu <strong>de</strong>s produits très corrosifs <strong>en</strong> milieu trèsconc<strong>en</strong>tré. Enfin, par son caractère liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>, la nitration peut être confrontée à <strong>de</strong>sproblèmes <strong>de</strong> mélange <strong>de</strong>s réactifs qui peut s’avérer très dangereux s’il n’est pas parfaitem<strong>en</strong>tréalisé car cela conduirait à <strong>de</strong>s points chauds, susceptibles d’amorcer la décomposition <strong>de</strong>snitrates.Industriellem<strong>en</strong>t, la nitration doit être réalisée <strong>en</strong> milieu dilué à l’ai<strong>de</strong> d’un solvantmélangé à la phase organique. Cela permet d’absorber l’exothermie générée au cours duprocessus. Les contraintes <strong>de</strong> sécurité liées à la nitration ont conduit les chercheurs às’intéresser à la transposition <strong>en</strong> continu <strong>de</strong> cette réaction <strong>en</strong> microréacteur-échangeur.DSM et Corning ont ainsi développé un procédé <strong>en</strong> continu complet qui permet latransposition <strong>en</strong> continu d’une nitration sélective dans un microréacteur-échangeur constituéd’une succession <strong>de</strong> plaques <strong>en</strong> verre ayant chacune le rôle d’un réacteur-échangeur.Le qualificatif « sélective » est relatif à la nitration d’une seule position du substratorganique pouvant être susceptible d’être attaqué <strong>en</strong> plusieurs positions. Cela implique <strong>de</strong><strong>de</strong>voir extraire le composé mono-nitré une fois formé, instable dans le milieu et susceptible <strong>de</strong>subir une secon<strong>de</strong> nitration très fortem<strong>en</strong>t exothermique.26


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEAinsi, le procédé total <strong>en</strong>globe une partie réaction (réacteur Corning) et une partieséparation dans laquelle sont intégrés une colonne d’extraction, <strong>de</strong>s extracteurs c<strong>en</strong>trifuges etune colonne <strong>de</strong> distillation fonctionnant égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> continu.Le <strong>de</strong>sign <strong>de</strong> la partie « réactive » a ret<strong>en</strong>u une att<strong>en</strong>tion toute particulière. Le schémaci-<strong>de</strong>ssous représ<strong>en</strong>te le procédé utilisé (Figure I.14) :Préparation<strong>de</strong>salim<strong>en</strong>tationsExcell<strong>en</strong>t mélange <strong>de</strong>sliqui<strong>de</strong>s immisciblesNitrationDilution et neutralisationProduitFigure I.14: Schéma <strong>de</strong> la partie réactive du procédé <strong>de</strong> nitration <strong>en</strong> continu, DSM&Corning (Braune etal., 2009)Les <strong>de</strong>ux phases sont d’abord indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t mises <strong>en</strong> température dans une plaque<strong>de</strong> préchauffage dans laquelle le substrat et le solvant <strong>de</strong> la phase organique sont prémélangés. La phase aqueuse conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> nitrique conc<strong>en</strong>tré à 65 %.Les phases sont <strong>en</strong>suite mises <strong>en</strong> contact dans une plaque Corning spécialem<strong>en</strong>t dédiéeau mélange <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>s non miscibles. Il s’agit d’une plaque où le canal est constitué d’unesérie d’élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mélange <strong>en</strong> cœur, permettant <strong>de</strong> générer <strong>de</strong> la turbul<strong>en</strong>ce. La réactiondémarre rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t et se propage dans une succession <strong>de</strong> plaques <strong>de</strong> mélange à cœur.L’efficacité <strong>de</strong> l’échange thermique dû au <strong>de</strong>sign spécifique <strong>de</strong> ces plaques permet <strong>de</strong>maîtriser complètem<strong>en</strong>t la température.Le flux réactionnel va <strong>en</strong>suite subir une étape <strong>de</strong> dilution à l’eau <strong>pour</strong> éviter laprécipitation <strong>de</strong> sels qui <strong>pour</strong>rait avoir lieu lors <strong>de</strong> l’étape <strong>de</strong> neutralisation suivante, réaliséeavec <strong>de</strong> la sou<strong>de</strong> caustique. On récupère <strong>en</strong>suite le produit final.Les caractéristiques <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t du réacteur Corning utilisé sont prés<strong>en</strong>tées ci<strong>de</strong>ssous:Volumeinterne total(mL)Débit total(kg.h -1 )Pressiontotale(bars)Nombre total <strong>de</strong>plaques CorningMatériau <strong>de</strong>s plaques150 13 10 12 VerreTableau I.2 : Caractéristique du micro-réacteur Corning <strong>de</strong> la nitration sélective <strong>en</strong> continu d’un composépharmaceutique27


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEAfin d’extrapoler le procédé à une échelle <strong>de</strong> production industrielle, DSM et Corningont employé la métho<strong>de</strong> du « numbering-up ». Ainsi, huit réacteurs id<strong>en</strong>tiques à celui décritci-<strong>de</strong>ssus ont été placés <strong>en</strong> parallèle sur <strong>de</strong>ux bancs <strong>de</strong> pilotage. En partant du principe que laperte <strong>de</strong> charge était la même dans chacun <strong>de</strong>s réacteurs, il a été possible <strong>de</strong> réduire le nombre<strong>de</strong> pompes d’alim<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> utilisant <strong>de</strong>s têtes <strong>de</strong> pompes multiples permettant <strong>de</strong> diviser leflux <strong>de</strong> manière uniforme. Seulem<strong>en</strong>t 8 pompes sont utilisées <strong>pour</strong> un système cont<strong>en</strong>ant 8réacteurs avec 8 zones d’injection chacun (solvant, substrat, eau <strong>pour</strong> la purge du réacteur,aci<strong>de</strong> nitrique, eau <strong>pour</strong> la dilution et trois alim<strong>en</strong>tations <strong>de</strong> sou<strong>de</strong>). La Figure I.15 prés<strong>en</strong>teune photo du montage final.Figure I.15: Procédé industriel final d’une nitration sélective <strong>en</strong> continu, DSM&CorningLe procédé mis au point est un exemple concret d’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> procédé adaptée àune réaction rapi<strong>de</strong> et prés<strong>en</strong>tant une exothermie importante. Il a permis <strong>de</strong> transposer uneréaction <strong>de</strong> nitration <strong>en</strong> continu dans un procédé plus sûr, grâce à la maitrise <strong>de</strong> l’exothermieet plus propre, grâce à la diminution <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong> solvant. De plus, la quantitéd’ag<strong>en</strong>ts nitrants a égalem<strong>en</strong>t pu être réduite. L’excell<strong>en</strong>t mélange généré par les plaquesCorning a permis <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s émulsions fines et ainsi d’atteindre une conversion très élevée.Enfin, le système étudié a pu rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t être extrapolé et facilem<strong>en</strong>t transféré à l’échelleindustrielle par parallélisation <strong>de</strong>s réacteurs. La production finale atteinte est <strong>de</strong> 100 kg.h -1 ,soit 800 tonnes par an.Dans la même lignée que celle <strong>de</strong>s nitrations, l’application concernée par le projetHEXoSiC est une réaction qui fait à la fois face à un problème d’exothermie important et à uncaractère quasi instantané. Elle a, <strong>en</strong> outre, la particularité <strong>de</strong> s’effectuer dans un milieu dontla viscosité est d’autant plus élevée que la réaction progresse. Le choix <strong>de</strong> la technologie <strong>pour</strong>la transposition <strong>en</strong> continu est donc primordial <strong>pour</strong> répondre à ces problèmes. L’étu<strong>de</strong> s’estori<strong>en</strong>tée vers un réacteur-échangeur compacte <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> et Aluminium.28


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEIII. L’HYDROSILYLATION, UN CANDIDAT IDÉAL AL’INTENSIFICATIONIII.1.Les silicones, définition et propriétésIII.1.1. Historique <strong>de</strong>s siliconesLe <strong>Silicium</strong> est le <strong>de</strong>uxième élém<strong>en</strong>t le plus abondant à la surface <strong>de</strong> la terre, aprèsl’oxygène. Il est prés<strong>en</strong>t à l’état <strong>de</strong> silice, <strong>de</strong> sable ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong> roches siliceusesd’aluminosilicates.L’élém<strong>en</strong>t Si a été isolé par Berzelius <strong>en</strong> 1823. M<strong>en</strong><strong>de</strong>leiev le classa <strong>en</strong>suite dans legroupe IV.a <strong>de</strong> sa classification périodique. Le voisinage du <strong>Silicium</strong> avec le carbone laissealors supposer une id<strong>en</strong>tité <strong>de</strong> propriétés et <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre ces <strong>de</strong>ux élém<strong>en</strong>ts, telleque la possibilité <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s polymères.Le <strong>Silicium</strong> est introuvable à l’état pur. Ses applications industrielles apparaiss<strong>en</strong>ttardivem<strong>en</strong>t à cause <strong>de</strong> la complexité <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> transformations chimiques préalablesnécessaires à son exploitation. Nous pouvons citer les exemples dans l’ordre chronologiquesuivants :- Années 1940 : Synthèses <strong>de</strong>s premiers polymères silicones- 1955 : Valorisation <strong>de</strong>s propriétés semi-conductrices du Si dopé dans lescircuits imprimés <strong>pour</strong> l’électronique, la micro-électronique et la conversiond’énergie- Années 1960 : Premières utilisation du <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> (SiC) et <strong>de</strong>sNitrures <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> (Si 3 N 4 ) sous forme <strong>de</strong> poudres ou <strong>de</strong> fibres. Leurspropriétés thermomécaniques serv<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> céramiquesindustrielles. La première application du <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> date <strong>de</strong> 1967avec le procédé <strong>de</strong> gravure inv<strong>en</strong>té par H<strong>en</strong>ri Goetz (SCHORSCH, 1988).III.1.2. Définitions et structureAu milieu du XIXème siècle, F. Wöhler essaya <strong>de</strong> synthétiser <strong>de</strong>s composés <strong>de</strong><strong>Silicium</strong> analogue aux cétones <strong>de</strong> la chimie organique du carbone. Si l’analogieCarbone/<strong>Silicium</strong> ne s’est pas confirmée, le terme silicones <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce au terme « cétone »est resté <strong>pour</strong> désigner l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s molécules cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> Si, C et O et dontl’architecture moléculaire peut-être représ<strong>en</strong>tée par la juxtaposition <strong>de</strong> n unités <strong>de</strong> formulesgénérales :CSiOnFigure I.16 : Structure d’un silicone29


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDELe nom générique <strong>de</strong> silicones désigne par conséqu<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s molécules quela nom<strong>en</strong>clature chimique officielle appelle polyorganosiloxanes.On distingue 4 motifs siloxaniques (cf. Figure I.17) dont la structure va conférer <strong>de</strong>spropriétés différ<strong>en</strong>tes aux silicones :- le motif M (monofonctionnel) : agit comme un bloqueur <strong>de</strong>s chaineslinéaires ou comme un groupem<strong>en</strong>t fonctionnel dans les résines,- le motif D (difonctionnel) : constituant majeur du squelette <strong>de</strong>s chaîneslinéaires ou <strong>de</strong> composés cycliques,- le motif T (trifonctionnel) : permet d’obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s réseaux tridim<strong>en</strong>sionnelspar réticulation,- le motif Q (tétrafonctionnel) : conduit à <strong>de</strong>s produits tridim<strong>en</strong>sionnels dontla structure est analogue à celle <strong>de</strong>s silicates.Lorsque le groupem<strong>en</strong>t R correspond un atome d’hydrogène, le symbole du motif estsuivi d’un « ‘ ».Figure I.17: Formule chimique <strong>de</strong>s motifs siloxaniquesCes structures permett<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>cier les silicones <strong>en</strong> troiscatégories selon leur niveau <strong>de</strong> réticulation: les huiles linéaires réactives ou non réactives, lesélastomères et les résines. Elles se distingu<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s applications commerciales différ<strong>en</strong>tes.III.1.3. Propriétés <strong>de</strong>s silicones et applicationsLe silicium forme avec l’oxygène une liaison forte dont l’énergie s’élève à 439kJ.mol -1 . Cette énergie est supérieure à celle <strong>de</strong>s liaisons C-C et C-O (353 et 336 kJ.mol -1 )r<strong>en</strong>contrées dans les polymères organiques non siliconés. En conséqu<strong>en</strong>ce, les siliconesrévèl<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> stabilité thermique et chimique, <strong>de</strong> résistance au vieillissem<strong>en</strong>tnaturel (à la lumière, à l’ozone). De plus, le caractère flexible et mobile <strong>de</strong>s chaînes Si-O-Sioffre aux silicones <strong>de</strong>s propriétés modulables d’anti-adhér<strong>en</strong>ce ou au contraire d’adhésion,d’hydrophobie ou d’organophobie, ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s propriétés lubrifiantes et adoucissantes partraitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> surface. Enfin, d’autres avantages <strong>de</strong>s composés siliconés sont leurbiocompatibilité, leur ins<strong>en</strong>sibilité aux agressions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales et la conservation <strong>de</strong>leurs propriétés chimique, diélectrique et mécanique sur une large gamme <strong>de</strong> températures.Ces nombreuses propriétés offertes par les silicones les positionn<strong>en</strong>t comme <strong>de</strong>smatériaux <strong>de</strong> choix <strong>pour</strong> <strong>de</strong> nombreux domaines. La gamme d’application <strong>de</strong>s silicones estainsi très vaste (Biron, 2007). Parmi les domaines couverts, nous pouvons citer l’électronique,30


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEl’automobile, l’aéronautique, le bâtim<strong>en</strong>t, le médical et paramédical, et le traitem<strong>en</strong>t du papieret textile.III.1.4. Les huiles siliconesOn distingue <strong>de</strong>ux classes d’huiles silicones : les huiles silicones fonctionnelles et leshuiles silicones à réactivité contrôlée.III.1.4.1.Les huiles silicones fonctionnellesLa structure d’une huile fonctionnelle est prés<strong>en</strong>tée sur la Figure I.18. Selon la naturechimique du groupem<strong>en</strong>t R (alkyle, époxy<strong>de</strong>, alcool, ester, amine etc…) les propriétésd’usage seront différ<strong>en</strong>tes. L’év<strong>en</strong>tail d’applications est vaste. En voici quelques exemples :- Ag<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> mouillage (agriculture, textile, <strong>en</strong>cres)- Additifs <strong>pour</strong> applications anti-mousses- Ag<strong>en</strong>t <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> surface (peinture, revêtem<strong>en</strong>t)- Lubrifiants- Revêtem<strong>en</strong>ts lipophobes- Ecran Ultra-violet- Traitem<strong>en</strong>t du textileCH 3CH 3 CH 3CH 3CH 3 CH 3CH 3CH 3 CH 3SiO Si OSiO Si OSiO Si OSiO Si OSiCH 3 R CH 3 CH 3R CH 3CH 3 RCH 3Figure I.18 : Structure d’une huile silicones fonctionnellesLes huiles silicones fonctionnelles sont obt<strong>en</strong>ues par hydrosilylation. Il s’agit d’unemétho<strong>de</strong> fondam<strong>en</strong>tale <strong>pour</strong> la synthèse industrielle <strong>de</strong> composés organosilicés et <strong>de</strong>s dérivésorganiques silylés. Le terme hydrosilylation fait référ<strong>en</strong>ce à l’addition d’une liaison SiH surune double liaison C=C.III.1.4.2.Les huiles silicones à réactivité contrôléeLa réactivité <strong>de</strong> ces huiles est dép<strong>en</strong>dante <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> groupem<strong>en</strong>t silanolSi-OH sur le polymère silicone. Les huiles sont obt<strong>en</strong>ues par réaction d’hydrolyse <strong>de</strong>chlorosilanes <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>. Ce sont <strong>de</strong> grands intermédiaires <strong>de</strong>s produits finissilicones qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s tonnages importants <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> dizaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> tonnespar an. Un exemple bi<strong>en</strong> connu est celui <strong>de</strong>s huiles polydiméthylsiloxane (PDMS) àgroupem<strong>en</strong>ts silanol. Elles sont utilisées comme ag<strong>en</strong>ts anti-structure dans la fabricationd’élastomères vulcanisables à chaud (EVC) <strong>en</strong> évitant le durcissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’EVC au cours dustockage. Des exemples d’applications <strong>de</strong> ces élastomères sont l’isolation à haute t<strong>en</strong>sion,l’isolation <strong>de</strong>s câbles électriques, l’<strong>en</strong>duit anti-feu <strong>de</strong> textiles.31


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEIII.2. Procédé <strong>de</strong> fabrication d’huiles silicones fonctionnelles : réaction typed’hydrosilylationComme nous l’avons déjà vu, l’hydrosilylation est une <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> synthèsefondam<strong>en</strong>tales <strong>de</strong>s huiles silicones. Elle consiste <strong>en</strong> l’addition oxydante d’un composéorganosilylé prés<strong>en</strong>tant un motif Si-H sur une oléfine ou un dérivé acétylénique par formationd’une liaison carbone-silicium à l’ai<strong>de</strong> d’un catalyseur. Le schéma réactionnel <strong>de</strong> la réactiond’hydrosilylation dans le cas <strong>de</strong>s oléfines est prés<strong>en</strong>té ci-<strong>de</strong>ssous :CH 3SiOHnCH 3SiOCH 3m+RcatalyseurCH 3SiOnCH 3SiOCH 3mFigure I.19: Schéma réactionnel <strong>de</strong> l’hydrosilylation <strong>de</strong>s oléfinesRLa faible électronégativité du silicium (1,9) comparée à celle <strong>de</strong> l’hydrogène (2,2) etau carbone (2,55) inverse la polarité <strong>de</strong> la liaison Si-H par rapport à la liaison C-H. Laréaction d’hydrosilylation consiste donc <strong>en</strong> l’ouverture d’une liaison Si-H par une attaqu<strong>en</strong>ucléophile du silicium et/ou par une attaque électrophile <strong>de</strong> l’hydrogène. De plus, la faiblevaleur <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong> Si-H (76 kcal.mol -1 ) par rapport à celle <strong>de</strong> la liaison C-H (100kcal.mol -1 ) va favoriser la rupture homolytique <strong>de</strong> la liaison Si-H. De ce fait, la catalyse peutêtre initiée par un mécanisme radicalaire, ou <strong>de</strong> manière prédominante, par un mécanismepolaire. Ce d<strong>en</strong>ier <strong>en</strong>globe la catalyse avec <strong>de</strong>s nucléophiles, <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lewis, <strong>de</strong>s métauxsupportés, ou <strong>en</strong>core la catalyse organométallique avec <strong>de</strong>s métaux <strong>de</strong> transitions. Cette<strong>de</strong>rnière catégorie est la plus couramm<strong>en</strong>t utilisée à cause <strong>de</strong> l’excell<strong>en</strong>te efficacité <strong>de</strong>scatalyseurs qui la compos<strong>en</strong>t (Marciniec, 2002). Elle est prés<strong>en</strong>tée dans le paragraphe suivant.III.3.L’aspect catalytique <strong>de</strong>s réactions d’hydrosilylationIII.3.1. Les différ<strong>en</strong>ts catalyseurs métalliques prés<strong>en</strong>tés dans la littératureLa réaction est conv<strong>en</strong>tionnellem<strong>en</strong>t réalisée <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un catalyseur avec <strong>de</strong>smétaux <strong>de</strong> transition. La littérature est riche <strong>en</strong> exemples <strong>de</strong> catalyseurs métalliques utilisés<strong>pour</strong> l’activation <strong>de</strong> l’hydrosilylation. Les catalyseurs à base <strong>de</strong> Platine sont les plus courants.On peut citer <strong>en</strong> premier le catalyseur homogène <strong>de</strong> Speier, très sélectif <strong>pour</strong>l’hydrosilylation, ayant évolué <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> catalyseur <strong>de</strong> Karstedt, très actif <strong>pour</strong> leshydrosilylations (Lappert et Scott, 1995). Des étu<strong>de</strong>s ont égalem<strong>en</strong>t porté sur <strong>de</strong>s procédés <strong>de</strong>synthèse <strong>de</strong> catalyseurs <strong>de</strong> platine originaux, leur conférant ainsi une activité accrue parrapport aux catalyseurs commerciaux. Uccello-Barretta et al., (2008) ont mis au point uncatalyseur dérivé <strong>de</strong> vapeurs <strong>de</strong> platine. La métho<strong>de</strong> consiste à faire co-cond<strong>en</strong>ser <strong>de</strong>s vapeurs<strong>de</strong> platine avec <strong>de</strong>s vapeurs <strong>de</strong> mesitylène et <strong>de</strong> 1,3-divinyltetramethyldisiloxane (DVS) <strong>pour</strong>former une solution stable, parfaitem<strong>en</strong>t homogène et incolore. Le complexe Pt/(DVSmesitylène)obt<strong>en</strong>u a montré une réactivité vis-à-vis <strong>de</strong> l’hydrosilylation d’allyl-amines plus32


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEélevée que les catalyseurs <strong>de</strong> type Karstedt, grâce à la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> liaisons Pt-mesitylènefacilem<strong>en</strong>t remplacées par un composé insaturé.La catalyse hétérogène à base <strong>de</strong> platine a égalem<strong>en</strong>t fait l’objet <strong>de</strong> plusieurs étu<strong>de</strong>s.Miao et al. (2003), a décrit un procédé dans lequel le platine <strong>de</strong> Karstedt est supporté sur unesilice. Il a montré que ce type <strong>de</strong> catalyseur hétérogène pouvait ainsi être réutilisé plusieursfois (jusqu’à 5 fois).Le platine n’est pas le seul métal à être utilisé <strong>pour</strong> la catalyse d’hydrosilylation.Marciniec (2002, 2005), a proposé plusieurs revues sur la catalyse avec <strong>de</strong>s métaux <strong>de</strong>transition <strong>pour</strong> l’hydrosilylation d’alcènes. Il s’est attaché à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts mécanismesr<strong>en</strong>trant <strong>en</strong> jeu dans le cycle catalytique <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la nature du métal étudié (Ru, Rh, Ir,Pt, Pd, Ni, Fe, Co).Certains complexes à base <strong>de</strong> Rhodium se révèl<strong>en</strong>t être tout aussi actifs voire plus queles complexes <strong>de</strong> platine <strong>pour</strong> la catalyse homogène <strong>de</strong> l’hydrosilylation. En revanche, lorsqueles catalyseurs sont supportés (sur charbon actif, sur polystyrène ou <strong>en</strong>core sur <strong>de</strong>s résines), leplatine reste plus efficace que le Rhodium (Maciejewski et al., 2006 ; P<strong>en</strong>gfei et al., 1999).Les complexes à base <strong>de</strong> Nickel ont égalem<strong>en</strong>t fait l’objet d’étu<strong>de</strong>s <strong>pour</strong> la catalysed’hydrosilylation et <strong>de</strong> déshydrogénation (Maciejewski et al., 2000). Ces complexes ont uncomportem<strong>en</strong>t proche <strong>de</strong> celui du complexe <strong>de</strong> Karstedt. Ils sont cep<strong>en</strong>dant plutôt favorablesaux réactions <strong>de</strong> déshydrogénation qu’à celles d’hydrosilylation.Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations trop élevées <strong>de</strong> catalyseur mises <strong>en</strong> jeu lors <strong>de</strong>ces étu<strong>de</strong>s, ou <strong>de</strong> l’instabilité <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> ces catalyseurs, ils ne sont <strong>de</strong> nos jours que trèspeu utilisés industriellem<strong>en</strong>t. Ainsi, à ce jour, la plupart <strong>de</strong>s réactions industriellesd’hydrosilylation sont catalysées par le complexe <strong>de</strong> Karstedt.III.3.2. Le catalyseur <strong>de</strong> KarstedtLe platine <strong>de</strong> Karstedt est un complexe <strong>de</strong> platine au <strong>de</strong>gré d’oxydation 0. Sa formulegénérale est la suivante :Figure I.20 : Formule chimique du catalyseur <strong>de</strong> KarstedtLe Karstedt est obt<strong>en</strong>u par le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> hexachloroplatinique,H 2 [PtCl 6 ].xH 2 O, <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré d’oxydation IV (Speier) avec le vinylsiloxane <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’alcoolet d’hydrogénocarbonates <strong>de</strong> sodium (Lappert et Scott, 1995). La quantité <strong>de</strong> platine dans lecomplexe <strong>de</strong> Karstedt est à hauteur <strong>de</strong> 10 % <strong>en</strong> poids. Les molécules <strong>de</strong> divinyltétraméthylsiloxane qui l’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t, jou<strong>en</strong>t à la fois le rôle <strong>de</strong> ligand et <strong>de</strong> solvant ducomplexe. Il se prés<strong>en</strong>te sous forme liqui<strong>de</strong> d’aspect jaunâtre.Si sa forte activité vis-à-vis <strong>de</strong>s hydrosilylations a largem<strong>en</strong>t été prouvée, il prés<strong>en</strong>tetoutefois plusieurs inconvéni<strong>en</strong>ts. Tout d’abord, ce catalyseur peut prés<strong>en</strong>ter <strong>de</strong>s instabilitésau cours <strong>de</strong> la réaction qui le r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t susceptible <strong>de</strong> se désactiver <strong>en</strong> précipitant sous forme <strong>de</strong>33


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEcolloï<strong>de</strong>s noirs insolubles dans le milieu. En plus d’avoir un effet catalytique fortem<strong>en</strong>t réduit,la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ces colloï<strong>de</strong>s <strong>en</strong>traine la coloration <strong>de</strong>s solutions finales, ce qui est peu appréciépar l’utilisateur. Ensuite, un inconvéni<strong>en</strong>t majeur du catalyseur <strong>de</strong> Karstedt rési<strong>de</strong> dans laformation <strong>de</strong> sous-produits <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation issus <strong>de</strong> réactions secondairesqu’il active. Enfin, le catalyseur <strong>de</strong> Karstedt n’est pas recyclé <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> procédé. Il est doncimportant <strong>de</strong> pouvoir minimiser les quantités mises <strong>en</strong> jeu.Ces inconvéni<strong>en</strong>ts vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t susciter l’intérêt porté à la catalyse hétérogène par duplatine supporté. En effet, ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> catalyse <strong>pour</strong>rait résoudre les problèmes <strong>de</strong> t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong>métal dans les produits finis, <strong>de</strong> coloration et <strong>de</strong> désactivation du Karstedt.III.3.3. Le mécanisme <strong>de</strong> catalyse <strong>de</strong>s réactions d’hydrosilylationLe mécanisme <strong>de</strong> la catalyse homogène <strong>de</strong>s réactions d’hydrosilylation <strong>de</strong>s oléfinespar un complexe <strong>de</strong> Platine est un sujet délicat qui suscite <strong>en</strong>core à ce jour <strong>de</strong>s diverg<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>points <strong>de</strong> vue à propos <strong>de</strong> l’explication <strong>de</strong>s phénomènes. La discussion porte <strong>en</strong> particulier surl’état physique du complexe lors <strong>de</strong> chaque étape du cycle catalytique. En effet, il est difficile<strong>de</strong> pouvoir se prononcer avec certitu<strong>de</strong> sur la nature <strong>de</strong>s espèces catalytiques qui peuv<strong>en</strong>tprés<strong>en</strong>ter une forme mononucléaire ou polynucléaire, conduisant à la formation <strong>de</strong> colloï<strong>de</strong>s.Toutefois, un mécanisme <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce a été proposé par Chalk et Harrod (1965), etqui, par la suite, a été largem<strong>en</strong>t adopté. Il a <strong>en</strong>suite été modifié et a inspiré <strong>de</strong> nombreuxauteurs <strong>pour</strong> t<strong>en</strong>ter d’expliquer les différ<strong>en</strong>ts sta<strong>de</strong>s par lesquels pass<strong>en</strong>t les espèces ducatalyseur et surtout <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre les réactions secondaires mise <strong>en</strong> jeu (cf. Figure I.21).(1)(2)(4)(3)(3’)Figure I.21 : Cycle catalytique du Karstedt modifié <strong>de</strong> Chalk et Harrodsont :Les quatre étapes principales et définitivem<strong>en</strong>t admises du cycle <strong>de</strong> Chalk et Harrod1) L’addition oxydante <strong>de</strong> HSiR 3 (Pt(n)→ Pt(n+2))2) La coordination <strong>de</strong> l’oléfine (=⎯R’)34


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDE3) L’insertion <strong>de</strong> l’oléfine (=⎯R’)4) L’élimination réductrice du composé R’/\/\SiR 3Le cycle modifié permet d’intégrer l’étape à l’origine <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> sous-produits(étape 3’) qui est à la base <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong> produits siliconés insaturés.Le cycle <strong>de</strong> Chalk-Harrod modifié ne pr<strong>en</strong>d cep<strong>en</strong>dant pas <strong>en</strong> compte la pério<strong>de</strong>d’induction du complexe, la formation <strong>de</strong> colloï<strong>de</strong>s à l’origine <strong>de</strong> l’aspect coloré <strong>de</strong> lasolution, et la réaction secondaire d’isomérisation. Stein et Lewis se sont p<strong>en</strong>chés sur uneétu<strong>de</strong> d’approfondissem<strong>en</strong>t du mécanisme <strong>de</strong> catalyse afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte cesphénomènes (Stein et al 1999).Ils ont mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la prés<strong>en</strong>ce d’une pério<strong>de</strong> d’induction du catalyseur <strong>pour</strong> ler<strong>en</strong>dre actif, p<strong>en</strong>dant laquelle ses ligands DVS sont déplacés et hydrosilylés. Cela impliqueque le catalyseur <strong>de</strong> Karstedt sous sa forme initiale n’est qu’un « pré-catalyseur » qui a besoind’être activé. L’induction dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> la nature du complexe, <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> l’oléfine, <strong>de</strong> lastructure <strong>de</strong> l’hydrogénosilane ainsi que <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s réactifs et du pré-catalyseur.Stein et Lewis ont égalem<strong>en</strong>t montré qu’<strong>en</strong> fin <strong>de</strong> cycle, le catalyseur pouvait subirune succession <strong>de</strong> transformations le faisant passer d’une forme mononucléaire àpolynucléaire puis colloïdale, cette <strong>de</strong>rnière étant inactive <strong>pour</strong> l’hydrosilylation. C’est lors <strong>de</strong>cette étape que la réaction secondaire d’isomérisation <strong>de</strong> l’oléfine a lieu. Elle est notamm<strong>en</strong>tfavorisée par un excès d’hydrogénosilanes et par le caractère peu coordonnant <strong>de</strong> l’oléfine.En conclusion, Stein et Lewis (1999) confirm<strong>en</strong>t que la catalyse <strong>de</strong> la réactiond’hydrosilylation avec le Karstedt est bi<strong>en</strong> réalisée <strong>en</strong> phase homogène (espècesmononucléaires) mais que <strong>de</strong>s colloï<strong>de</strong>s <strong>de</strong> platine peuv<strong>en</strong>t se former et être responsables <strong>de</strong>l’apparition <strong>de</strong> sous-produits.III.4. Les <strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> la transposition <strong>de</strong> réaction d’hydrosilylation du batch versle continuIII.4.1. Le procédé industrielIndustriellem<strong>en</strong>t, la synthèse d’hydrosilylation d’oléfines est réalisée <strong>en</strong> procédé semibatchdans un réacteur agité d’un volume <strong>de</strong> 6 m 3 , muni d’une double <strong>en</strong>veloppe <strong>pour</strong>l’échange thermique et d’un système <strong>de</strong> coulée. L’huile hydrogénosilane est alim<strong>en</strong>tée parcoulée sur un pied cont<strong>en</strong>ant du solvant, l’alcène et le catalyseur. Le temps <strong>de</strong> coulée estd’<strong>en</strong>viron une heure. Le système est <strong>en</strong>suite chauffé à la température désirée. Le temps <strong>de</strong>réaction <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir une conversion totale <strong>de</strong>s SiH se situe <strong>en</strong>tre 5 et 6 heures. Du catalyseurpeut être rajouté <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> processus <strong>pour</strong> réactiver la réaction.III.4.2. Les problématiques <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylationLes caractéristiques <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation <strong>de</strong>s oléfines soulèv<strong>en</strong>t plusieursproblèmes qui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t son industrialisation délicate.Tout d’abord cette réaction apparti<strong>en</strong>t aux classes <strong>de</strong> réactions très rapi<strong>de</strong>s et fortem<strong>en</strong>texothermiques (∆rH réaction ≈ -100 kJ.mol -1 ). Cela nécessite donc <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts adaptés <strong>pour</strong>un contrôle parfait <strong>de</strong> la température. Par ailleurs, les composés mis <strong>en</strong> jeu cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>sliaisons Si-H hautem<strong>en</strong>t réactives sont susceptibles <strong>de</strong> libérer <strong>de</strong> l’hydrogène.35


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEDe plus, elle est réalisée <strong>en</strong> catalyse homogène avec un métal précieux qui n’est pasrecyclé. Une étape est nécessaire <strong>pour</strong> l’extraire du milieu final à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> charbon actif. Il est<strong>en</strong>suite considéré comme un déchet à incinérer. Le catalyseur étant s<strong>en</strong>sible aux conditions <strong>de</strong>réactions, il peut facilem<strong>en</strong>t se désactiver p<strong>en</strong>dant la réaction. Il est alors souv<strong>en</strong>t nécessaire<strong>de</strong> rajouter du catalyseur <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> processus, ce qui conduit à <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> platinefinales très élevées (<strong>en</strong>tre 20 et 30 ppm).Des réactions secondaires peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t se produire au cours <strong>de</strong> l’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>la réaction, telles que l’isomérisation <strong>de</strong> l’alcène. Ainsi, afin d’atteindre <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong>conversions <strong>de</strong>s liaisons SiH supérieures à 99,7 %, il est impératif <strong>de</strong> travailler <strong>en</strong> excèsd’alcène par rapport aux SiH. Cela implique une opération supplém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> séparation aucours <strong>de</strong> laquelle l’excès <strong>de</strong> réactifs et les produits secondaires sont dévolatilisés.Au regard <strong>de</strong> ces problématiques, soulevant <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> sécurité,d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> coûts <strong>de</strong> production, l’intérêt <strong>de</strong> la transposition d’une telle réaction <strong>en</strong>continu semble indéniable. Ainsi, à travers le projet HEXoSiC, Bluestar Silicones proposed’étudier la transposition d’une réaction type d’hydrosilylation au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> réacteurséchangeurscompacts qui sont <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts déjà bi<strong>en</strong> reconnus <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>sprocédés. L’aspect innovant du réacteur-échangeur étudié dans ce travail est lié à sonmatériau <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>, qui est très conducteur et résistant à l’agression <strong>de</strong>s produitschimiques corrosifs. Nous revi<strong>en</strong>drons sur la particularité <strong>de</strong> ce matériau lors <strong>de</strong> laprés<strong>en</strong>tation du réacteur dans le chapitre II.Le laboratoire <strong>de</strong> Génie chimique <strong>de</strong> Toulouse, au sein duquel ces travaux <strong>de</strong> thèse ontété réalisés, s’est intéressé à la transposition <strong>de</strong> l’hydrosilylation <strong>en</strong> catalyse homogène.Le laboratoire <strong>de</strong> Génie <strong>de</strong>s Procédés Catalytiques <strong>de</strong> Lyon s’est, quant à lui, consacréà la tâche <strong>de</strong> la transposition <strong>en</strong> catalyse hétérogène et <strong>en</strong> particulier à l’immobilisation duplatine <strong>de</strong> Karstedt dans un réacteur-échangeur fonctionnant <strong>en</strong> continu.III.4.3. Les brevets sur l’hydrosilylation <strong>en</strong> continuOn rec<strong>en</strong>se à ce jour 4 brevets déposés concernant <strong>de</strong>s procédés d’hydrosilylation <strong>en</strong>continu mais quasim<strong>en</strong>t aucune publication. Ils sont résumés ci-<strong>de</strong>ssous.• Le brevet <strong>de</strong> Goldschmidt, (Dröse et al 2001)Le principe est basé sur un système cont<strong>en</strong>ant un circuit <strong>de</strong> réaction <strong>en</strong> boucle, coupléà un réacteur tubulaire <strong>pour</strong> terminer la réaction. Les <strong>de</strong>ux appareils sont régulés <strong>en</strong>température par un système d’échange thermique avec une huile caloporteuse à la paroi. Lemélange <strong>de</strong>s réactifs se fait grâce à l’intégration d’élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> mélangeurs statiques oudynamiques <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée <strong>de</strong> la boucle <strong>de</strong> recirculation.• Le brevet <strong>de</strong> Dow Corning, (Okuyama et al., 2002)Le procédé inv<strong>en</strong>té est constitué d’un réacteur tubulaire dans lequel sont intégrés <strong>de</strong>sdisques perforés <strong>en</strong> rotation afin <strong>de</strong> mélanger les réactifs et <strong>de</strong> générer un écoulem<strong>en</strong>t piston.Le réacteur est muni d’une double <strong>en</strong>veloppe <strong>pour</strong> assurer un bon contrôle <strong>de</strong> l’exothermie.• Le brevet <strong>de</strong> McKellar et Hills PLLC, (Westall et al., 2004)36


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEL’inv<strong>en</strong>tion consiste à réaliser une réaction d’hydrosilylation dans un réacteuréchangeur à plaques. Les plaques procédés dans lesquelles circul<strong>en</strong>t les réactifs sont garnisd’élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> type « ailettes » fixés aux plaques, conduisant ainsi le flui<strong>de</strong> réactionnel àcirculer à travers <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> faible dim<strong>en</strong>sion. L’échange thermique se fait grâce à <strong>de</strong>splaques utilité adjac<strong>en</strong>tes aux plaques procédé, dans lesquelles circule une huile caloporteuse.Ce brevet est celui qui se rapproche le plus du procédé utilisé au cours <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong>thèse. Cep<strong>en</strong>dant, le brevet n’est pas très précis sur la taille, la géométrie <strong>de</strong>s canaux et lematériau utilisé, d’autant plus qu’il <strong>en</strong>globe un grand nombre <strong>de</strong> procédés. De plus, l’aspectisomérisation <strong>de</strong>s composés allylés n’est pas abordé.• Le brevet <strong>de</strong> Wacker Chemie AG, (Geisberger et al., 2005)Ce brevet rev<strong>en</strong>dique un système cont<strong>en</strong>ant un réacteur tubulaire auquel est coupléeune boucle <strong>de</strong> circulation, qui est intégrée au milieu <strong>de</strong> ce réacteur. Le réacteur tubulaire estmuni d’un mobile d’agitation et <strong>de</strong> chicane aux parois. Le mélange dans la boucle est effectuépar <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> mélangeurs statiques. L’échange thermique est assuré dans le réacteurtubulaire et dans la boucle par <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> double-<strong>en</strong>veloppe parcourus par un flui<strong>de</strong>thermique.• Comparatifs <strong>de</strong>s brevetsLes tableaux suivants récapitul<strong>en</strong>t le <strong>de</strong>scriptif <strong>de</strong>s procédés (Tableau I.3) et lesconditions expérim<strong>en</strong>tales qui ont conduit aux résultats optimaux (Tableau I.4).BrevetType <strong>de</strong>technologieInt<strong>en</strong>sification dumélangeInt<strong>en</strong>sification dutransfertthermiqueNature <strong>de</strong>s réactifsconcernésA :GoldschmidtRéacteur àboucle <strong>de</strong>recirculationElém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>mélangeur statiqueou dynamiqueintégrés au circuit<strong>de</strong> la boucle,vitesse <strong>de</strong>recirculationélevéeEchange thermiqueà la paroi duréacteur avec unehuile caloporteuse.Composésorganosiloxanes (SiH>1),composés organiquespossédant <strong>de</strong>s liaisons C-C multiples (état liqui<strong>de</strong>)B :DowCorningRéacteurtubulaire àdisque rotatifPré-mélangeur <strong>en</strong>amont etmélangeur statique<strong>en</strong> sortie, rotationà grand vitesse <strong>de</strong>sdisques,Double <strong>en</strong>veloppedu réacteurtubulaire et dumélangeur statiqueComposésorganosiloxanes (avecSiH>1), composésorganiques allylés, (étatliqui<strong>de</strong>)37


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDEC :McKellar etHillsRéacteuréchangeur àplaquesMélangeurstatique <strong>en</strong> amontsi réactifs nonmiscibles,turbul<strong>en</strong>ces créespar le <strong>de</strong>sign <strong>de</strong>splaques (ailettes)Flui<strong>de</strong> thermiquecirculant dans lesplaques « utilité »<strong>de</strong> l’échangeur,grand ratio S/VComposés <strong>de</strong> formule:R 3 SiO(R’ 2 SiO) x (R’’ 2 SiO) ySiR 3 avec R=H ou C n H n+2 ,Composés organiquesallylés, (état liqui<strong>de</strong>)Préchauffage <strong>en</strong> Composés organosiloxanePré mélangeur <strong>en</strong>amont du réacteur, <strong>de</strong> formule :amont du tube,Réacteurtube régulé <strong>en</strong> R’’ c H d SiO (4-c-d)/2 ,D :mélangeur statiquetubulairetempérature, boucle Composé organique allyléWackerou dynamiquecouplé à uneintégrée dans un ou composé organosiliciéChemiedans le tube et labouclesystème avec groupem<strong>en</strong>t allyl <strong>de</strong>boucle, chicane <strong>en</strong>d’échangeur formule : R a R’ b SiO (4-a-b)/2 ,paroi du tubeexterne(état liqui<strong>de</strong>)Tableau I.3 : Comparaison <strong>de</strong>s technologies <strong>pour</strong> l’hydrosilylation <strong>en</strong> continu prés<strong>en</strong>tées dans les brevetsBrevetT réaction(°)[catalyseur](ppm)A 130 2 (Pt)Conditions expérim<strong>en</strong>talesTemps <strong>de</strong> ConversionQ total(kg.h -1 séjour <strong>de</strong>s SiH)(min) (% )1 puis 800<strong>pour</strong> larecirculationIsomérisation<strong>de</strong> l’alcène(%)120 > 99 -B 120 20 (Pt) 40 à 50 3-4 99,99 -C130-160D 60-1200,1 à 20*(Pt)1 à 500 (Pt,Rh, Pd, Ir),homogèneouhétérogène≈ 10 < 20 ≈ 100


CHAPITRE I. POSITIONNEMENT DU L’ÉTUDEIII.4.4. Essais préliminaires d’hydrosilylation continu <strong>en</strong> réacteur-échangeurcompact à Bluestar SiliconesNous prés<strong>en</strong>tons ici une étu<strong>de</strong> préliminaire d’hydrosilylation réalisée à BluestarSilicones (Elgue et al., 2009). Ces essais ont été m<strong>en</strong>és <strong>en</strong> amont du projet HEXoSiC.Le procédé utilisé est le réacteur-échangeur compact Deanhex <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t composé <strong>en</strong><strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> (cf. Figure I.22). Les réactifs mis <strong>en</strong> jeu sont une huile polysiloxane àmotifs SiH et le 1-octène. Le catalyseur étudié est le platine <strong>de</strong> Karstedt.L’alcène et le catalyseur sont d’abord pré-mélangés avant d’être alim<strong>en</strong>tés dansl’<strong>en</strong>trée principale du réacteur. L’huile SiH est alim<strong>en</strong>tée grâce à un système d’injection quil’amène directem<strong>en</strong>t sur le flux d’octène dans le réacteur. Le réacteur est chauffé par un flui<strong>de</strong>caloporteur circulant dans ses plaques utilités.Afin <strong>de</strong> compléter la réaction, un réacteur <strong>de</strong> type réacteur parfaitem<strong>en</strong>t agité (CSTR)<strong>de</strong> 1 L et thermorégulé est placé <strong>en</strong> sortie du réacteur-échangeur. Cela permet d’apporter letemps <strong>de</strong> séjour nécessaire à la réaction <strong>pour</strong> atteindre 100 % <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH.Figure I.22 : Le réacteur-échangeur <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>Les gammes <strong>de</strong> conditions expérim<strong>en</strong>tales sont prés<strong>en</strong>tées dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous :Températureréactionnelle(°C)Ratiomolaireoctène/SiH(mol.mol -1 )[catalyseur](ppm)Débit total(kg.h -1 )Temps <strong>de</strong>séjour dans leréacteur(s)70 - 85 1 - 4,8 9-15 2,3 - 3,1 35-45Tableau I.5 : Conditions opératoires du réacteur <strong>en</strong> SiCLes résultats montr<strong>en</strong>t que la conversion <strong>de</strong>s SiH obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> sortie du réacteuréchangeurest comprise <strong>en</strong>tre 90 et 94 % selon les conditions. De plus, le profil <strong>de</strong>températures relevé au sein du réacteur montre que l’exothermie est bi<strong>en</strong> maitrisée puisque ladiffér<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température maximum relevée <strong>en</strong>tre la température du flui<strong>de</strong> réactionnel et celle39


CHAPITRE I. POSTIONNEMENT DE L’ÉTUDE<strong>de</strong> consigne est <strong>de</strong> 20 °C. Cep<strong>en</strong>dant, le nombre <strong>de</strong> thermocouples placés au démarrage <strong>de</strong> laréaction n’est peut-être pas suffisant <strong>pour</strong> suivre <strong>de</strong> manière précise l’évolution <strong>de</strong> latempérature et il se peut que le pic d’exothermie réel soit un peu plus élevé.L’utilisation du CSTR permet d’obt<strong>en</strong>ir une conversion légèrem<strong>en</strong>t supérieure à 99 %<strong>en</strong> 20 minutes <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour et <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 99,6 % <strong>en</strong> 60 min.Les résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> préliminaire ont été considérés comme prometteurs et ontconstitué un point <strong>de</strong> départ <strong>pour</strong> les travaux réalisés au cours <strong>de</strong> cette thèse.IV.CONCLUSIONLes réactions instantanées et exothermiques soulèv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> réelles problématiques <strong>en</strong>termes <strong>de</strong> transfert thermique et <strong>de</strong> mélange, ce qui vi<strong>en</strong>t contraindre les conditions <strong>de</strong> leursynthèse industrielle.La miniaturisation, concept fondam<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s Procédés, propose,<strong>de</strong>puis maint<strong>en</strong>ant quelques années, <strong>de</strong> nouveaux outils dont la particularité rési<strong>de</strong> dans ladiminution significative <strong>de</strong> leur taille par rapport aux procédés industriels actuels et par leurfonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> continu. Les réacteurs-échangeurs compacts sont un exemplecaractéristique <strong>de</strong> la miniaturisation <strong>de</strong>s procédés. Il a été démontré, grâce à la mise au point<strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation, que ces technologies int<strong>en</strong>sifiées se veul<strong>en</strong>t être hautem<strong>en</strong>tplus efficaces <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> transfert thermique et <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> matière, conduisant à <strong>de</strong>stemps caractéristiques beaucoup plus courts. Ces appareils permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> travailler dans <strong>de</strong>sconditions plus sûres tout <strong>en</strong> étant moins consommateurs d’énergie et <strong>de</strong> matière.Les réacteurs-échangeurs apparaiss<strong>en</strong>t donc comme parfaitem<strong>en</strong>t adaptés <strong>pour</strong> latransposition <strong>de</strong> réactions issues <strong>de</strong> la chimie <strong>de</strong>s silicones telles que l’hydrosilylation etl’hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanes. Cep<strong>en</strong>dant, leur utilisation <strong>de</strong>meure <strong>en</strong>core au sta<strong>de</strong> pilote et àl’échelle <strong>de</strong> faibles productions. Le passage à <strong>de</strong>s productions industrielles plus élevées reste<strong>en</strong>core à démontrer. Les verrous <strong>de</strong> cette extrapolation sont <strong>en</strong> particulier :• la t<strong>en</strong>ue <strong>de</strong>s réacteurs et <strong>de</strong> leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t technologique face à <strong>de</strong>s pertes<strong>de</strong> charge très élevées liées à la viscosité du milieu,• la résistance dans le temps <strong>de</strong>s réacteurs face à la corrosion <strong>de</strong> certains réactifs,• l’apport du temps <strong>de</strong> séjour nécessaire à la finition <strong>de</strong> la réaction sansmultiplier le nombre d’équipem<strong>en</strong>ts utilisés <strong>pour</strong> ne pas altérer l’avantage <strong>de</strong> laréduction <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> ces technologies.Ainsi, au travers du projet collaboratif HEXoSiC proposé par Bluestar, ce travail <strong>de</strong>thèse s’attache à démontrer la faisabilité du passage au continu d’un exemple <strong>de</strong> réactionsd’hydrosilylation dans un réacteur-échangeur compact <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>.40


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUCHAPITRE.II CARACTÉRISATION DURÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUCe chapitre concerne la caractérisation du prototype <strong>de</strong> réacteur-échangeur utilisép<strong>en</strong>dant ces travaux <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> performances hydrodynamiques et thermiques. Cettecaractérisation vi<strong>en</strong>t compléter les travaux <strong>de</strong> thèse <strong>de</strong> Zoé Anxionnaz (2009) et <strong>de</strong> LaurèneDespènes (Despènes et al., 2012) réalisés sur <strong>de</strong>s réacteurs-échangeurs <strong>de</strong> géométries et <strong>de</strong>matériaux différ<strong>en</strong>ts.La caractérisation est une étape primordiale et incontournable puisqu’elle va permettre<strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le choix d’un tel réacteur <strong>pour</strong> la transposition d’une réaction d’hydrosilylation« type » qui soulève, comme on l’a vu précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, le problème <strong>de</strong> la maîtrise d’une forteexothermie et <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge élevées induites par une viscosité croissante du milieuréactionnel.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s performances hydrodynamiques portera sur la caractérisation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong>charge avec <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s visqueux représ<strong>en</strong>tatifs du milieu <strong>de</strong> l’hydrosilylation. Lacaractérisation <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour sera égalem<strong>en</strong>t abordée. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sperformances thermiques permettra <strong>de</strong> comparer les capacités du réacteur à celles d’autrestypes <strong>de</strong> réacteurs-échangeurs.I. PRÉSENTATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUEn collaboration avec la PME BOOSTEC, société du groupe Mers<strong>en</strong>, un premierprototype <strong>de</strong> réacteur a été développé dans l’objectif <strong>de</strong> répondre aux exig<strong>en</strong>ces requises parla réaction d’hydrosilylation, à savoir un très bon transfert thermique, un mélange efficacemais aussi une t<strong>en</strong>ue à la pression face à un milieu réactionnel <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus visqueux. Uneatt<strong>en</strong>tion particulière a donc été portée quant au choix du matériau et au <strong>de</strong>ssin spécifique <strong>de</strong>splaques.I.1.Un matériau céramique innovant : le <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>I.1.1.Prés<strong>en</strong>tationLe <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> est une céramique composée d’atomes <strong>de</strong> silicium et <strong>de</strong>carbone. Sa structure est constituée d’une famille <strong>de</strong> cristaux qui diffèr<strong>en</strong>t par l’arrangem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s atomes. Il existe plus <strong>de</strong> 200 formes <strong>de</strong> cristaux <strong>de</strong> SiC mais les plus communes sont lesformes cubique et hexagonale. Cette structure cristallographique particulière est responsable<strong>de</strong>s propriétés remarquables du SiC, à savoir <strong>de</strong>s propriétés chimiques, thermiques et43


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUmécaniques. La mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ces propriétés a été prés<strong>en</strong>tée dans la littérature (Liu etLin, 1996).Le SiC est très rare à l’état naturel. Il est synthétisé à partir d’une poudre composéed’un mélange <strong>de</strong> carbone (C) et <strong>de</strong> silice (SiO 2 ), chauffée à 2200 °C selon la réactionsuivante :( s)( s)( s)23C→ SiC 2( g)2SiO + + CO(II-1)La poudre SiC ainsi obt<strong>en</strong>ue va subir successivem<strong>en</strong>t les étapes prés<strong>en</strong>tées ci-<strong>de</strong>ssous<strong>pour</strong> conduire à la formation <strong>de</strong> plaques <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> (Boniface, 2010) :- broyage <strong>pour</strong> aboutir à une granulométrie fine et homogène- ajout d’additifs organiques <strong>pour</strong> r<strong>en</strong>dre la poudre compactable et usinable- compactage à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> presses hydrauliques (1400 bars) <strong>pour</strong> former un bloc dit« cru »- découpage du bloc cru <strong>en</strong> tranches- usinage à l’ai<strong>de</strong> d’une meule diamant (seul matériau <strong>de</strong> dureté supérieure à celle duSiC) <strong>pour</strong> <strong>de</strong>ssiner la géométrie désirée- frittage à 2000 °C p<strong>en</strong>dant 1 à 2 semaines permettant la d<strong>en</strong>sification et la croissance<strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> SiC- rectification <strong>pour</strong> « lisser » la surface et permettre un contact homogène <strong>en</strong>tre lesplaques- brasage <strong>de</strong>s plaques <strong>pour</strong> former une unité étanche <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux plaques. La techniqueconsiste à assembler <strong>de</strong>ux plaques à l’ai<strong>de</strong> d’un matériau (la brasure) principalem<strong>en</strong>t constitué<strong>de</strong> SiC réparti sur la surface <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux plaques. Il est d’abord mis à l’état liqui<strong>de</strong> par chauffageà haute température, p<strong>en</strong>dant lequel <strong>de</strong>s liaisons physiques et chimiques vont se créer <strong>en</strong>tre les3 élém<strong>en</strong>ts. Il est <strong>en</strong>suite re-solidifié par refroidissem<strong>en</strong>t tout <strong>en</strong> préservant les liaisonsformées.Toutes ces étapes vont jouer un rôle dans les propriétés finales du matériau SiC.I.1.2.Propriétés chimiquesLe SiC est oxydé <strong>de</strong> manière passive par <strong>de</strong> l’O 2 <strong>pour</strong> former une couche <strong>de</strong> siliceSiO 2 soli<strong>de</strong> <strong>en</strong> surface. Cette couche va protéger le SiC vis-à-vis d’attaques aci<strong>de</strong>s ouoxydantes et lui confère ainsi sa propriété importante d’inertie chimique. C’est un aspect trèsintéressant <strong>pour</strong> l’utilisation <strong>de</strong> réactifs corrosifs.I.1.3.Propriétés thermiquesLe SiC prés<strong>en</strong>te une conductivité thermique élevée par rapport aux autres matériauxcouramm<strong>en</strong>t utilisés. Elle est <strong>de</strong> 170 W.m -1 .K -1 à 20 °C et se rapproche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>l’aluminium (237 W.m -1 .K -1 ). Cette propriété joue un rôle déterminant dans l’amélioration <strong>de</strong>stransferts thermiques.De plus, son faible coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> dilatation thermique (4.10 -6 K -1 <strong>en</strong>tre 20 et 500 °C)lui permet d’être très résistant aux chocs thermiques.44


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUI.1.4.Propriétés mécaniquesEnfin, le SiC possè<strong>de</strong> l’avantage d’être très résistant vis-à-vis <strong>de</strong> l’usure grâce à sadureté très élevée (22 GPa selon la définition <strong>de</strong> Vickers). Cette propriété prés<strong>en</strong>te cep<strong>en</strong>dantl’inconvéni<strong>en</strong>t <strong>de</strong> compliquer l’usinage <strong>de</strong>s pièces <strong>en</strong> SiC.En conclusion, si le <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> a p<strong>en</strong>dant longtemps été dédié aux garnitures<strong>de</strong> pompes et à certains équipem<strong>en</strong>ts industriels (échangeurs <strong>de</strong> chaleur), mais aussi auxinstrum<strong>en</strong>ts d’optique spatiale du fait <strong>de</strong> sa faible d<strong>en</strong>sité par rapport au verre (principaleactivité <strong>de</strong> BOOSTEC/Mers<strong>en</strong>), son utilisation s’est progressivem<strong>en</strong>t élargie vers d’autresapplications, notamm<strong>en</strong>t dans le mon<strong>de</strong> du génie chimique. Les plaques <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong><strong>Silicium</strong> constitu<strong>en</strong>t ainsi une innovation importante, grâce aux propriétés avantageuses dumatériau, que l’on ne retrouve pas dans l’acier inoxydable, l’émail ou <strong>en</strong>core le verre,matériaux classiques <strong>de</strong>s appareillages <strong>de</strong> production <strong>en</strong> chimie fine.I.2.Description du prototypeLa configuration du prototype prés<strong>en</strong>té ici est basée sur celle <strong>de</strong>s réacteurs-échangeurscompacts. Le réacteur est constitué d’une alternance <strong>de</strong> plaques procédé <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong><strong>Silicium</strong> et <strong>de</strong> plaques utilité <strong>en</strong> Aluminium. Il est communém<strong>en</strong>t appelé « réacteur SiC/Alu ».Le prototype <strong>en</strong> question possè<strong>de</strong> 3 plaques procédé dans lesquelles ont lieu la réaction et 4plaques utilité assurant le transfert thermique (cf. Figure II.1). Deux plaques <strong>de</strong> fermeture <strong>en</strong>Inox vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compléter l’empilem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s plaques.(a)Figure II.1: Prés<strong>en</strong>tation du réacteur SiC/Alu, (a) photographie du réacteur, (b) vue <strong>en</strong> 3D <strong>de</strong>l’empilem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s plaques(b)La géométrie d’une plaque procédé est basée sur celle du réacteur Deanhex(Anxionnaz, 2009). Une plaque est gravée <strong>de</strong> canaux coudés, <strong>de</strong> section carrée dont lediamètre hydraulique est <strong>de</strong> 2 mm (cf. Figure II.2). Ainsi, une plaque procédé possè<strong>de</strong> un45


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUvolume <strong>de</strong> 9,5 mL et permet d’assurer un temps <strong>de</strong> séjour compris <strong>en</strong>tre 10 et 20 secon<strong>de</strong>s<strong>pour</strong> <strong>de</strong>s débits variant <strong>de</strong> 1,5 à 3 kg/h.Une plaque utilité est simplem<strong>en</strong>t creusée sur le côté <strong>pour</strong> constituer une piscine <strong>de</strong> 4mm d’épaisseur dans laquelle circule un flui<strong>de</strong> caloporteur prov<strong>en</strong>ant d’un bain thermostaté.baFigure II.2: Géométrie <strong>de</strong>s canaux d’un plaque procédé du réacteur SiC/Alu, a=b=2 mmQuatorze thermocouples sont répartis le long <strong>de</strong>s plaques procédé <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir le plusd’informations possible sur les profils <strong>de</strong> température le long du réacteur. Ils ne plong<strong>en</strong>t pasdirectem<strong>en</strong>t dans le canal <strong>pour</strong> éviter <strong>de</strong> perturber l’écoulem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong>charge supplém<strong>en</strong>taires. Ils sont ainsi collés à la paroi et séparés du canal par une épaisseur <strong>de</strong>SiC égale à 1 mm. Nous pouvons ainsi supposer au vu <strong>de</strong> cette faible épaisseur que latempérature mesurée par le capteur est bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> celle dans le canal.La position <strong>de</strong>s thermocouples dans la longueur du canal est détaillée dans le TableauII.1. Les temps <strong>de</strong> séjour correspondants sont donnés à titre d’exemple <strong>pour</strong> un débit d’eautotal <strong>de</strong> 2,2 kg.h -1 .T 0 T 1 T 2 T 3 T 4 T 5 T 6 T 7 T 8 T 9 T 10 T 11 T 12 T 13L(mm)289 569 849 1129 1409 1689 1969 2249 2551 3390 4231 5110 5950 6790Temps<strong>de</strong>séjour1,9 3,7 5,6 7,4 9,2 11,1 12,9 14,7 17,0 22,2 27,7 33,7 38,9 44,4(s)Tableau II.1 : Positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s capteurs <strong>de</strong> température par rapport à la longueur <strong>de</strong> canal et temps <strong>de</strong>séjour associé <strong>pour</strong> Q total =2,2 kg.h -1De plus, <strong>de</strong>s zones d’injection sont situées <strong>en</strong> 8 points différ<strong>en</strong>ts du réacteur. Elles ontété percées dans les plaques utilité <strong>en</strong> aluminium <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s raisons techniques mais vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdéboucher dans le canal procédé <strong>de</strong> manière perp<strong>en</strong>diculaire au flux (cf. Figure II.3). Ainsi, leflui<strong>de</strong> procédé traversant cette zone d’injection n’est pas <strong>en</strong> contact avec le flui<strong>de</strong> utilité. Ceszones permett<strong>en</strong>t à la fois d’injecter <strong>de</strong>s réactifs supplém<strong>en</strong>taires mais aussi <strong>de</strong> prélever dumélange réactionnel. Elles sont indicées avec la lettre i. Le Tableau II.2 donne leur positiondans la longueur du canal et le temps <strong>de</strong> séjour associé <strong>pour</strong> un débit d’eau <strong>de</strong> 2,2 kg.h -1 .46


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUPlaque utilitéZoned’injection iPlaque procédéFigure II.3: Coupe schématique d’une zone d’injectionZone d’injection i1 i2 i3 i4 i5 i6 i7 i8L(mm)429 989 1549 2109 2819 3379 3939 4499Temps <strong>de</strong> séjour(s)2,8 6,5 10,1 13,8 18,5 22,1 25,8 29,5Tableau II.2 : Positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s zones d’injection dans le canal et temps <strong>de</strong> séjour associé,Q total =2,2 kg.h -1L’assemblage <strong>de</strong>s plaques procédé a été réalisé par la technique <strong>de</strong> brasage évoquée <strong>en</strong>début <strong>de</strong> chapitre. Ce mo<strong>de</strong> d’assemblage permet d’assurer une étanchéité optimale <strong>de</strong>splaques à <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> pression élevés, conférant ainsi au réacteur une t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> pressionallant jusqu’à 80 bars, ce qui assure <strong>de</strong>s conditions très confortables <strong>pour</strong> une gran<strong>de</strong> gammed’applications chimiques.La caractérisation <strong>de</strong> ce prototype va permettre maint<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce sesperformances thermo-hydrauliques.II.DESCRIPTION DU DISPOSITIF EXPÉRIMENTALLe banc d’essai utilisé <strong>pour</strong> la caractérisation du réacteur est équipé <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>tssuivants :- 2 pompes à <strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age munies <strong>de</strong> tête <strong>de</strong> pompes à <strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t magnétique(Ver<strong>de</strong>r®)- 2 lignes d’alim<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> tube inox rejoignant les <strong>en</strong>trées du réacteur- 2 débitmètres massiques à effet Coriolis (Micro Motion®)- 2 capteurs <strong>de</strong> pression piézorésistifs après chaque débitmètre (Keller, type PR 21S)- 1 bain thermostaté <strong>pour</strong> la circulation du flui<strong>de</strong> utilité (Lauda WKL4600)- 1 bain thermostaté <strong>pour</strong> préchauffer le flui<strong>de</strong> procédé (Lauda Proline RP1290)- 1 capteur <strong>de</strong> pression différ<strong>en</strong>tielle (Rosemount 2051C)- Des capteurs <strong>de</strong> températures (son<strong>de</strong> PT100) répartis sur chaque ligne (alim<strong>en</strong>tationet utilité)- 14 thermocouples répartis le long <strong>de</strong>s plaques procédé du réacteur (Exothermmesures, couple T, classe 1)- Un système d’acquisition sur ordinateur <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> tous les capteurs dontl’interface est prés<strong>en</strong>té sur la Figure II.4.47


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUFigure II.4: Interface du logiciel d’acquisition <strong>de</strong>s données du banc d’essaisLes caractéristiques techniques <strong>de</strong>s capteurs utilisés sont détaillées dans le tableau ci<strong>de</strong>ssous:Instrum<strong>en</strong>ts Gamme <strong>de</strong> mesure Incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesureCapteur <strong>de</strong> pression différ<strong>en</strong>tielle -20,7 à 20,7 bars 0,065 %Capteur <strong>de</strong> pression relative 0 à 16 bars ± 1 %Son<strong>de</strong> PT100 0 à 100 °C ± 0,2°CThermocouples (couple T, classe 1) -200 à 350 °C ± 0,75 %Débitmètre massiques Micro Motion procédé 0 à 15 kg.h -1 ± 0,1 %Tête <strong>de</strong> pompe série 1 (∆P max =16 bars) 0 à 3 kg.h -1 ± 0,05 kg.h -1Tête <strong>de</strong> pompe série 2 (∆P max =12 bars) 3 à 10 kg.h -1 ± 0,05 kg.h -1Tableau II.3 : Caractéristiques <strong>de</strong> l’instrum<strong>en</strong>tation du piloteL’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t technique du banc d’essai est prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong> façonschématique sur la Figure II.5.48


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUPDTU1P1 U2 P2 U3 P3U4Bac <strong>de</strong>stockageTTTTTTTTTTTTRéservoirflui<strong>de</strong> procédéPTFTTTTTTTTTFlui<strong>de</strong> caloporteur(bain thermostaté)Figure II.5: Schéma du procédé du banc d’essai <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la caractérisation du réacteur49


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUIII.ÉTUDE HYDRODYNAMIQUE DU RÉACTEURIII.1.Pertes <strong>de</strong> chargeIII.1.1. Choix <strong>de</strong>s systèmes et métho<strong>de</strong>Les mesures <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> charge ont été réalisées grâce à un capteur différ<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong>pression dont les prises <strong>de</strong> pression sont placées à l’<strong>en</strong>trée et à la sortie du réacteur. Plusieursflui<strong>de</strong>s ont été utilisés <strong>pour</strong> effectuer les mesures. Le toluène est utilisé <strong>pour</strong> la mesure <strong>de</strong>pertes <strong>de</strong> charge peu visqueuses. Cela permet <strong>de</strong> se placer dans la même gamme <strong>de</strong> Reynoldsque celle <strong>de</strong>s travaux d’Anxionnaz (Anxionnaz, 2009) et Despènes (Despènes et al., 2012) etdonc <strong>de</strong> comparer les résultats. Le choix <strong>de</strong> l’eau est évité <strong>pour</strong> ne pas laisser <strong>de</strong> trace dans lepilote et le réacteur, qui <strong>pour</strong>rait interférer avec les réactifs lors <strong>de</strong> la réactiond’hydrosilylation.Pour les mesures <strong>en</strong> milieux visqueux, <strong>de</strong>s huiles silicones H47 à 20 cP et 1000 cP ontété utilisées. Plusieurs mélanges <strong>de</strong> ces huiles ont été préparés puis analysés au rhéomètre(rhéomètre AR 200 TA Instrum<strong>en</strong>ts) <strong>pour</strong> connaitre leur viscosité. L’objectif étant <strong>de</strong> seplacer dans le cas <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation dont la viscosité du mélange réactionnelfinal est estimée à 100 cP à 80°C (température <strong>de</strong> réaction).La Figure II.6 prés<strong>en</strong>te les viscosités <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts mélanges préparés. La température<strong>de</strong> travail <strong>pour</strong> la mesure <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge étant autour <strong>de</strong> 20 °C, le mélange ret<strong>en</strong>u estcelui à 30 % d’huile à 1000 cP et 70 % à 20 cP dont la viscosité à 20 °C est autour <strong>de</strong> 100 cP.500% 1000 cP - % 20 cP60 % - 40 %40050 % - 50 %Viscosité (cP)30020040 % - 60 %30 % - 70 %10000 10 20 30 40 50 60 70 80Température (°C)Figure II.6 : Mesure <strong>de</strong> viscosité <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts mélange d’huiles silicones HV47Enfin, après avoir choisi les systèmes d’étu<strong>de</strong>, la démarche appliquée <strong>pour</strong> les essaisest la suivante :50


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU- mise <strong>en</strong> route <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>tation du flui<strong>de</strong> procédé (toluène ou mélange d’huile)- vérification d’un profil isotherme le long du réacteur à 20 °C- purge du capteur <strong>de</strong> pression- établissem<strong>en</strong>t du zéro (à débit nul)- remise <strong>en</strong> route <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>tation au débit souhaité (att<strong>en</strong>dre sa stabilisation)- relèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la mesure donnée par le capteur.III.1.2. Résultats expérim<strong>en</strong>tauxLes résultats sont prés<strong>en</strong>tés sur la Figure II.7 <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> charge linéique <strong>en</strong>fonction du débit procédé. On observe une allure classique où les pertes <strong>de</strong> charge augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tlinéairem<strong>en</strong>t avec le débit ainsi qu’une forte influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la viscosité du flui<strong>de</strong> sur celles-ci.La viscosité du mélange réactionnel <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation va avoir un impact trèsimportant sur les pertes <strong>de</strong> charge et va donc limiter la gamme <strong>de</strong> débit <strong>de</strong>s essaisd’hydrosilylationCep<strong>en</strong>dant, si l’on considère que le débit total ne dépassera pas un débit nominal <strong>de</strong> 3kg.h -1 lors <strong>de</strong> la réaction, les pertes <strong>de</strong> charge <strong>pour</strong> les 3 plaques du réacteur, dont la longueurtotale <strong>de</strong>s canaux est <strong>de</strong> 7,2 m, ne dépassera donc pas 10 bars. De plus, cette valeur estsurestimée puisque la viscosité <strong>de</strong> 100 cP correspond à celle du produit fini. En effet laviscosité du milieu réactionnel ne sera pas constante à 100 cP tout le long du réacteur maisinférieure. Le prototype étudié peut alors être considéré comme bi<strong>en</strong> approprié <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>la réaction type d’hydrosilylation.4,03,5Toluène, µ=0,59 cPHuile 30%-70%, µ=97 cP3,0∆P linéique (bar/m)2,52,01,51,00,50,00 1 2 3 4 5 6 7 8 9Débit du flui<strong>de</strong> (kg/h)Figure II.7: Pertes <strong>de</strong> charge linéiques dans le réacteur SiC/Alu <strong>en</strong> fonction du débit <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>A partir <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> charge, le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy, Λ peut être calculéselon l’équation <strong>de</strong> Darcy-Weisbach suivante :51


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUL∆P =1 . ρ . v2 . .2Λ(II-2)d hAvec Λ, le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy (-)d h , le diamètre hydraulique <strong>de</strong>s canaux (m)L, la longueur totale <strong>de</strong>s canaux (m)v, la vitesse débitante (m.s -1 )ρ, la masse volumique du flui<strong>de</strong> (kg.m -3 )L’étu<strong>de</strong> du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy est très intéressante puisque celui-ci estcaractéristique <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts régimes d’écoulem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> la géométrie et <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>la canalisation.Il existe dans la littérature <strong>de</strong>s corrélations reliant le Darcy au Reynolds. Nous avonsregroupé dans le Tableau II.4 les corrélations <strong>pour</strong> une canalisation <strong>de</strong> section carrée <strong>en</strong>régimes laminaire et turbul<strong>en</strong>t.RégimeLaminaire(Re < 2100)64Λ = 0,9Re(Hag<strong>en</strong>-Poiseuille)RégimeTurbul<strong>en</strong>t(Re > 10 4 )0,3164Λ =0,25Re(Blasius)Tableau II.4: Corrélation <strong>en</strong>tre le Darcy et le Reynolds <strong>pour</strong> une section carréeLa Figure II.8 trace l’évolution du Darcy obt<strong>en</strong>u <strong>pour</strong> les résultats dans le SiC/Alu <strong>en</strong>fonction du Reynolds. Les valeurs <strong>de</strong> Despènes et al. (2012), obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s viscositésplus faibles (1 à 64 cP), sont égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tées afin <strong>de</strong> comparer les résultats et <strong>de</strong> vérifierleur concordance. Elles ont été obt<strong>en</strong>ues dans le réacteur SiC/Inox mais cela n’a pasd’incid<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> la comparaison <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge puisque le <strong>de</strong>ssin au sein d’une plaqueprocédé est le même.52


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUCoeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy100101SiC/Alu toluène 0,59 cPSiC/Alu huile 97 cPSiC-INOX_eau 1 cPSiC-INOX_huile 19 cPSiC-INOX_huile 54 cPSiC-INOX_huile 64 cP00 1 10 100 1000 10000Nombre <strong>de</strong> ReynoldsFigure II.8 : Evolution du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy <strong>en</strong> fonction du Reynolds <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>tes viscositésLa courbe souligne un résultat classique déjà mis <strong>en</strong> valeur par Anxionnaz (2009) puisDespènes (2012) : l’évolution du nombre <strong>de</strong> Darcy met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxrégimes d’écoulem<strong>en</strong>t dont la transition se trouve autour <strong>de</strong> Re=100. Cette valeur est bi<strong>en</strong>plus faible que celle généralem<strong>en</strong>t observée <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s canaux droits (Re=2100). C’est laprés<strong>en</strong>ce d’ondulations dans les canaux qui est à l’origine <strong>de</strong> cet abaissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la transitionlaminaire/turbul<strong>en</strong>t grâce à l’apparition <strong>de</strong>s Vortex <strong>de</strong> Dean.Du point du vue <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés, ce résultat est extrêmem<strong>en</strong>timportant puisqu’il laisse supposer que même aux faibles débits, le réacteur <strong>pour</strong>ra assurer <strong>de</strong>bonnes performances <strong>de</strong> transfert.Ainsi, dans le cas <strong>de</strong> canaux coudés, un autre nombre adim<strong>en</strong>sionnel r<strong>en</strong>tre <strong>en</strong> jeu,permettant <strong>de</strong> caractériser le <strong>de</strong>gré d’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s boucles <strong>de</strong> recirculations secondaires créespar les ondulations. Il s’agit du nombre <strong>de</strong> Dean, De, défini selon la formule suivante (II-3) :dhDe = Re(II-3)RcAvec R c , le rayon <strong>de</strong> courbure <strong>de</strong>s cou<strong>de</strong>sd h , le diamètre hydraulique du canalRe, le nombre <strong>de</strong> ReynoldsLes premières boucles <strong>de</strong> recirculation (appelées Vortex <strong>de</strong> Dean) apparaiss<strong>en</strong>t <strong>pour</strong>un Dean critique estimé à <strong>en</strong>viron 150 (Anxionnax, 2009).Anxionnaz avait égalem<strong>en</strong>t montré que, selon le régime d’écoulem<strong>en</strong>t, le paramètrecaractéristique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t était soit le Reynolds (<strong>pour</strong> <strong>de</strong>s Reynolds correspondant à <strong>de</strong>s53


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUDean <strong>en</strong>-<strong>de</strong>ssous du Dean Critique) soit le Dean si on se situe au-<strong>de</strong>là du Dean critique(estimé à <strong>en</strong>viron 150). Il était alors possible d’établir <strong>de</strong>s corrélations <strong>de</strong> la forme :Λ = a Reou−bΛ = aDe −b(II-4)(II-5)Le Tableau II.5 regroupe les corrélations établies par Anxionnaz <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s sectionscarrées.De < De critique21,3=0,78ReDe > De critique3,68Λ =0,DeΛ 38intTableau II.5: Corrélations <strong>en</strong>tre le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy et le nombre <strong>de</strong> Reynolds ou <strong>de</strong> Dean interne(Anxionnaz, 2009)Dans ce travail, nous proposons une corrélation (II-6) établie <strong>pour</strong> le cas du réacteurSiC/Alu et <strong>en</strong> particulier <strong>pour</strong> les fortes viscosités, puisque c’est le régime qui nous intéresse<strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’hydrosilylation. L’outil d’id<strong>en</strong>tification paramétrique (paramètres a et b)utilisé permet d’optimiser classiquem<strong>en</strong>t un critère défini à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moindrescarrés, soit :59,3Λ = 0,90,98(II-6)ReLes coeffici<strong>en</strong>ts a et b sont assez différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> ceux d’Anxionnaz, et <strong>pour</strong>tant lagéométrie <strong>de</strong>s canaux est id<strong>en</strong>tique. Mais, <strong>de</strong> manière inatt<strong>en</strong>due, on a déjà remarqué dans lepassé que <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces notables étai<strong>en</strong>t observées sur les valeurs <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> charge <strong>en</strong>treréacteurs-échangeurs assemblés par pressage ou collage et ceux assemblés par brasage(Despènes, 2010). Dans notre cas, les plaques sont brasées tandis que celles étudiées parAnxionnaz étai<strong>en</strong>t simplem<strong>en</strong>t collées.Remarquons que l’équation (II-6) se rapproche fortem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Hag<strong>en</strong>-Poiseuille établie <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s canaux droits. A forte viscosité, il semble donc qu’il n’y ait quepeu d’influ<strong>en</strong>ce du <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong>s canaux (prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cou<strong>de</strong>s) sur les pertes <strong>de</strong> charge.III.2.Caractérisation <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour (DTS)On définit un écoulem<strong>en</strong>t idéal dans un réacteur continu comme un écoulem<strong>en</strong>t selonlequel toutes les particules <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s <strong>en</strong>trées à un instant donné sort<strong>en</strong>t au même instant etqu’elles ai<strong>en</strong>t donc le même temps <strong>de</strong> séjour dans le réacteur. Cet écoulem<strong>en</strong>t est appeléécoulem<strong>en</strong>t piston. En réalité, un tel réacteur idéal n’existe pas. Cet écart à l’idéalité est liéaux profils <strong>de</strong> vitesse, à la turbul<strong>en</strong>ce, à la diffusion moléculaire … La dispersion axialepermet <strong>de</strong> traduire tous ces écarts à l’idéalité. De fait, toutes les particules ne travers<strong>en</strong>t pas leréacteur avec le même temps. On parle alors <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour. La54


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUcaractérisation <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t d’un réacteur et <strong>de</strong> son écart à l’idéalité passe donc par lamesure <strong>de</strong> cette distribution <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour (DTS).En plus <strong>de</strong> r<strong>en</strong>seigner sur le type d’écoulem<strong>en</strong>t, la mesure <strong>de</strong> la DTS permet égalem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> détecter la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> courts-circuits ou <strong>de</strong> volumes morts au sein du réacteur.Les résultats <strong>de</strong> caractérisation <strong>de</strong> la DTS prés<strong>en</strong>tés ci-après ont été réalisés au cours<strong>de</strong> la thèse <strong>de</strong> Laurène Despènes (2009) dans un réacteur <strong>en</strong> SiC <strong>de</strong> géométrie id<strong>en</strong>tique auréacteur SiC/Alu. Les résultats <strong>en</strong> termes d’écoulem<strong>en</strong>t sont donc extrapolables au cas duSiC/Alu.III.2.1. MéthodologieLa méthodologie utilisée est celle mise au point par Zoé Anxionnaz au cours <strong>de</strong> sestravaux <strong>de</strong> thèse (2009). Le principe repose sur le suivi par spectrophotométrie <strong>de</strong>l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> particules <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> colorées (traceur) dans le réacteur <strong>en</strong> mesurant leurconc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée et <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> celui-ci.La mesure est réalisée à l’ai<strong>de</strong> d’un spectromètre UV (AvaSpec ULS2048 <strong>de</strong> la sociétéAvantes) qui se compose d’une source lumineuse (λ=525 nm), et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fibres optiquesplacées dans une cellule <strong>de</strong> mesures où circul<strong>en</strong>t les particules <strong>de</strong> traceurs. Deux cellules <strong>de</strong>mesures sont simultaném<strong>en</strong>t utilisées <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée et <strong>en</strong> sortie du réacteur.Le traceur choisi est le permanganate <strong>de</strong> potassium (KMnO 4 ) que l’on met <strong>en</strong> solutiondans <strong>de</strong> l’eau à une conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> 3.10 -2 mol.L -1 . L’injection <strong>de</strong> ce traceur est réalisée parune seringue au travers d’un raccord <strong>en</strong> T muni d’un septum étanche. La zone d’injection estsituée juste <strong>en</strong> amont <strong>de</strong> la cellule <strong>de</strong> mesure placée <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du réacteur. Cela permet d’avoirune information sur la forme du signal d’<strong>en</strong>trée et sur la conc<strong>en</strong>tration exacte <strong>de</strong> traceurinjecté. L’injection doit être la plus brève possible <strong>pour</strong> que le signal s’appar<strong>en</strong>te à celui d’uneimpulsion Dirac, facilem<strong>en</strong>t exploitable par la suite. La cellule <strong>de</strong> mesure <strong>en</strong> sortie permetd’<strong>en</strong>registrer la réponse à l’impulsion d’<strong>en</strong>trée après un passage dans le réacteur. Les spectresbruts obt<strong>en</strong>us correspond<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’absorbance <strong>en</strong> fonction du temps. Unemétho<strong>de</strong> d’étalonnage à partir <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> Beer-Lambert permet <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir à la conc<strong>en</strong>tration<strong>en</strong> colorant à partir <strong>de</strong> l’absorbance.Le signal d’<strong>en</strong>trée varie <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s conditions opératoires (qualité etreproductibilité <strong>de</strong> l’injection, débit utilisé). Ainsi, il n’est pas possible d’obt<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée unDirac pur <strong>pour</strong> chaque essai. Afin <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong> ces variations, il est donc nécessaired’utiliser un logiciel <strong>de</strong> retraitem<strong>en</strong>t du signal. Il s’agit du logiciel DTS PRO.A partir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong>s signaux d’<strong>en</strong>trée (x(t)) et <strong>de</strong> sortie (y(t)) le logiciel effectueune déconvolution <strong>pour</strong> aboutir à la fonction DTS, E(t). Il <strong>en</strong> déduit alors la fonction <strong>de</strong>transfert du réacteur G(s) qui correspond à la transformée <strong>de</strong> Laplace du signal E(t), à partird’un modèle <strong>de</strong> réacteurs agités continu (RAC) <strong>en</strong> casca<strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tant le réacteur.Classiquem<strong>en</strong>t, il s’agit du modèle <strong>de</strong>s bacs <strong>en</strong> casca<strong>de</strong> parfaitem<strong>en</strong>t agités. L’expression <strong>de</strong>G(s) s’écrit alors :− N⎛ t.s ⎞G( s)= ⎜ ⎟1 +N(II-7)⎝ ⎠Avec N, le nombre <strong>de</strong> bac <strong>en</strong> casca<strong>de</strong> du modèle,t , le temps <strong>de</strong> séjour moy<strong>en</strong> (s)55


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUs, la variable <strong>de</strong> LaplaceA partir <strong>de</strong>s données expérim<strong>en</strong>tales, il est alors possible d’id<strong>en</strong>tifier la valeur dunombre N <strong>de</strong> bacs <strong>en</strong> casca<strong>de</strong> du réacteur. Ce nombre r<strong>en</strong>seigne sur l’écart <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tréel au comportem<strong>en</strong>t idéal piston. Si N t<strong>en</strong>d vers l’infini, l’écoulem<strong>en</strong>t est considéré commepiston. Si N t<strong>en</strong>d vers 1, alors le réacteur peut être considéré comme un cas égalem<strong>en</strong>t idéal <strong>de</strong>réacteur parfaitem<strong>en</strong>t agité. En général, il est admis <strong>de</strong> considérer un réacteur comme étantproche piston à partir <strong>de</strong> N=20. Le calcul <strong>de</strong> N permet égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pouvoir comparerplusieurs réacteurs <strong>en</strong>tre eux.III.2.2. DTS <strong>en</strong> milieu non visqueuxDes essais ont été réalisés <strong>pour</strong> 5 débits différ<strong>en</strong>ts à température ambiante. Lesconditions opératoires ainsi que les nombres N <strong>de</strong> bacs obt<strong>en</strong>us sont détaillés dans le tableauci-<strong>de</strong>ssous :Débit(kg.h -1 )ReTemps <strong>de</strong>séjour(s)Nombre<strong>de</strong> bacsN2,42 428 17,2 283,58 633 11,5 405,52 976 7,5 607,65 1353 5,3 879,4 1662 4,4 100Tableau II.6 : Récapitulatif <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> DTS (Despènes, 2009)Le nombre <strong>de</strong> bacs (RAC) évolue <strong>de</strong> manière croissante avec le nombre <strong>de</strong> Reynolds.De plus, quel que soit le débit, la valeur <strong>de</strong> N est supérieure à 20. Ces essais permett<strong>en</strong>t donc<strong>de</strong> souligner le caractère piston <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t généré par le réacteur.Un exemple <strong>de</strong> résultat <strong>de</strong> DTS obt<strong>en</strong>ue par le logiciel DTS PRO <strong>pour</strong> un débit <strong>de</strong> 2,4kg.h -1 est prés<strong>en</strong>té sur la Figure II.9. La forme <strong>de</strong> la réponse <strong>en</strong> sortie permet <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong>l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> court-circuit ou <strong>de</strong> volume mort dans le réacteur. En effet on n’observe pas <strong>de</strong>pics parasites dans les temps situés bi<strong>en</strong> avant ou bi<strong>en</strong> après le pic <strong>de</strong> sortie.56


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU0,8Injection d'<strong>en</strong>trée0,7Signal <strong>de</strong> sortie déconvoluéDistribution <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour0,60,50,40,30,20,10-0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4Temps normé (-)Figure II.9: Représ<strong>en</strong>tation d’une distribution <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour et <strong>de</strong> son injection d’<strong>en</strong>trée,F p =2,4 kg.h -1 , Re=428, N=28Si le caractère piston du réacteur est démontré par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la DTS <strong>en</strong> milieu nonvisqueux, il reste à être prouvé <strong>pour</strong> les flui<strong>de</strong>s visqueux. Dans ce cas, on s’att<strong>en</strong>dlogiquem<strong>en</strong>t à ce que les DTS prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un écart à l’idéalité plus grand, traduit par uneaugm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la dispersion axiale.III.2.3. DTS <strong>en</strong> milieu visqueuxTout comme <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge, <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> DTS ont été réalisés <strong>en</strong>milieu visqueux. Les flui<strong>de</strong>s utilisés sont <strong>de</strong>s huiles silicones <strong>de</strong> même type que cellesutilisées <strong>pour</strong> les pertes <strong>de</strong> charge visqueuses. Le traceur doit pouvoir être miscible dansl’huile, ce qui n’est pas le cas du permanganate <strong>de</strong> potassium utilisé jusqu’à prés<strong>en</strong>t. Il a étéchoisi <strong>de</strong> le remplacer par une base colorante <strong>pour</strong> mastic fournie par Bluestar Silicones(Inducolor-Base colorante 1546/Rouge 130). Pour <strong>de</strong>s raisons indéterminées, ce traceur créeun bruit important sur le signal <strong>de</strong> sortie du réacteur (cf. Figure II.10). Ce bruit empêche touteexploitation du signal. Il n’est donc pas possible <strong>de</strong> conclure sur les caractéristiques <strong>de</strong>l’écoulem<strong>en</strong>t d’un milieu visqueux dans le réacteur SiC/Alu.57


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU0,90,8Signal <strong>de</strong> sortieSignal d'<strong>en</strong>trée0,70,6Absorbance0,50,40,30,20,100 10 20 30 40 50 60 70 80Temps (s)Figure II.10: Enregistrem<strong>en</strong>t spectrophotométrique d’une expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> DTS visqueuse, µ=20 cP, F p =6kg.h -1 , Re=41Il serait alors intéressant <strong>de</strong> travailler avec un autre système visqueux qui permettrait<strong>de</strong> s’affranchir du bruit sur le signal <strong>de</strong> détection. Une partie <strong>de</strong> la thèse <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> MaximeMoreau, réalisée au Laboratoire <strong>de</strong> Génie Chimique, s’attache à ce point et plus généralem<strong>en</strong>tà la modélisation <strong>de</strong>s DTS <strong>en</strong> réacteurs-échangeurs int<strong>en</strong>sifiés.Des recherches bibliographiques ont égalem<strong>en</strong>t montré l’exist<strong>en</strong>ce d’autres techniques<strong>pour</strong> la caractérisation <strong>de</strong>s DTS <strong>en</strong> milieu visqueux. De nombreuses métho<strong>de</strong>s consist<strong>en</strong>t àsuivre non plus un colorant mais <strong>de</strong>s particules soli<strong>de</strong>s <strong>en</strong> tant que traceurs et <strong>de</strong> les détecter àl’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> phototransistors, <strong>de</strong> caméra rapi<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> capteurs piézoélectriques (Le<strong>de</strong> et al, 1987)ou <strong>en</strong>core à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> capteurs à effet hall <strong>pour</strong> le cas <strong>de</strong> particules magnétiques (Tucker etHeydon, 1998). L’inconvéni<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s rési<strong>de</strong> dans la taille <strong>de</strong>s particules utiliséessouv<strong>en</strong>t trop importante <strong>pour</strong> qu’elles puiss<strong>en</strong>t être utilisées dans les canaux du réacteurSiC/Alu.Ces métho<strong>de</strong>s aurai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>mandé du temps <strong>pour</strong> leur mise <strong>en</strong> place. Il ne nous a pas étépossible <strong>de</strong> <strong>pour</strong>suivre l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s DTS <strong>en</strong> milieu visqueux.IV.PERFORMANCES THERMIQUESL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s performances thermiques du réacteur est une étape cruciale <strong>de</strong> lacaractérisation puisqu’elle permet <strong>de</strong> vérifier les capacités du réacteur-échangeur à absorber<strong>de</strong> la chaleur et donc à maîtriser la forte exothermie <strong>de</strong> certaines réactions, comme cellesd’hydrosilylation. De plus, cette étape va permettre <strong>de</strong> confirmer le choix du matériau utilisé<strong>pour</strong> les plaques procédé et utilité.Une étu<strong>de</strong> sur la comparaison <strong>de</strong>s performances thermiques <strong>de</strong> milli réacteurséchangeurs<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> leur matériau (Despènes et al, 2012) avait permis <strong>de</strong> démontrer que58


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUle <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> dét<strong>en</strong>ait d’excell<strong>en</strong>tes performances <strong>de</strong> transfert thermique <strong>en</strong>comparaison à l’Inox. De plus, une comparaison avec <strong>de</strong>s plaques <strong>en</strong> plexiglas <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ceavait révélé une forte part <strong>de</strong> conduction <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> la convection lors <strong>de</strong> l’échange thermique.La caractérisation du réacteur SiC/Alu a permis <strong>de</strong> compléter cette comparaison <strong>de</strong>sdiffér<strong>en</strong>ts matériaux constituant une plaque.IV.1.1. Démarche expérim<strong>en</strong>taleL’objectif <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces est <strong>de</strong> pouvoir déterminer le facteur d’int<strong>en</strong>sification UA/Vqui est défini selon l’équation <strong>de</strong> bilan suivante :UA Q= (II-8)V V∆T ml(K)Avec U le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> chaleur global (W.m -2 .K -1 )A, la surface d’échange (m 2 )V, le volume du flui<strong>de</strong> dans la zone d’échange considéré (m 3 )∆T ml , la moy<strong>en</strong>ne logarithmique <strong>de</strong> température définie par l’équation (II-9)Q, la quantité <strong>de</strong> chaleur échangée donnée par l’équation (II-10) (W)Ce coeffici<strong>en</strong>t est calculé dans l’hypothèse qu’il n’y a pas <strong>de</strong> réaction chimique ni <strong>de</strong>pertes thermiques.Le fait <strong>de</strong> pondérer le coeffici<strong>en</strong>t global <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> chaleur par le ratio A/V permet<strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> la compacité du réacteur et ainsi <strong>de</strong> pouvoir comparer différ<strong>en</strong>ts réacteurséchangeurs<strong>en</strong>tre eux.La moy<strong>en</strong>ne logarithmique <strong>de</strong> température est calculée à partir <strong>de</strong> celle définie dans lecas d’un échange à co-courant. En effet, étant donné la complexité du type d’échangethermique, il est difficile d’appliquer un facteur <strong>de</strong> forme correctif sur cette moy<strong>en</strong>nelogarithmique et nous décidons donc <strong>de</strong> nous placer dans le cas où l’échange est le plusdéfavorable, c’est-à-dire celui du co-courant. Ainsi, l’équation (II-9) s’écrit:∆Tml( T=Ep− TEu⎛ Tln⎜⎜⎝T) − ( TEpSp− T− TSpEuSu− T⎞⎟⎟⎠Avec T p E , la température <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du flui<strong>de</strong> procédéT p S , la température <strong>en</strong> sortie du flui<strong>de</strong> procédéT u E , la température <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du flui<strong>de</strong> utilitéT u S , la température <strong>en</strong> sortie du flui<strong>de</strong> utilitéSu)(II-9)L’équation (II-10) est la suivante :EpSpQ = F Cp ( T − T )(II-10)pp59


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUAvec F p le débit massique du flui<strong>de</strong> procédé (kg.h -1 )Cp p , la chaleur spécifique du flui<strong>de</strong> procédé (J.kg -1 .K -1 )Des thermocouples sont placés <strong>de</strong> manière judicieuse <strong>pour</strong> pouvoir calculer le facteurd’int<strong>en</strong>sification. La démarche <strong>pour</strong> relever les mesures <strong>de</strong> température est la suivante :1) Mise <strong>en</strong> température du bain thermostaté cont<strong>en</strong>ant le serp<strong>en</strong>tin qui permet <strong>de</strong>préchauffer le flui<strong>de</strong> procédé2) Alim<strong>en</strong>tation du flui<strong>de</strong> utilité aux débits et température souhaités3) Alim<strong>en</strong>tation du flui<strong>de</strong> procédé au débit <strong>de</strong> consigne4) Att<strong>en</strong>te du régime perman<strong>en</strong>t jusqu’à stabilisation <strong>de</strong>s températures (40 minutes)5) Acquisition <strong>de</strong>s températures6) Changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> débit procédé <strong>pour</strong> un autre débit <strong>de</strong> consigne et retour à l’étape 4.7) Fin <strong>de</strong>s essais : arrêt du débit <strong>de</strong> l’utilité et att<strong>en</strong>te (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1h30) <strong>de</strong> lanouvelle stabilisation <strong>de</strong>s températures (cette étape permet <strong>de</strong> mesurer la dynamiquedu réacteur).Le récapitulatif <strong>de</strong>s conditions expérim<strong>en</strong>tales est prés<strong>en</strong>té dans le Tableau II.7.Flui<strong>de</strong>DébitET consigne(kg.h -1 ) (°C)Procédé 3 à 10 80Utilité 100 5Tableau II.7: Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> le calcul du facteur UA/VIV.1.2. Résultats expérim<strong>en</strong>tauxSi le choix <strong>de</strong>s températures d’<strong>en</strong>trée <strong>pour</strong> le calcul <strong>de</strong> UA/V est assez évid<strong>en</strong>t puisqu<strong>en</strong>ous pr<strong>en</strong>drons les thermocouples disposés à chacune <strong>de</strong>s <strong>en</strong>trées, il n’<strong>en</strong> est pas <strong>de</strong> même<strong>pour</strong> la sortie. En effet, le pincem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> température (<strong>en</strong>tre procédé et utilité) peutsurv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> un point quelconque le long du réacteur selon les conditions opératoires, ce qui<strong>en</strong>traîne une indétermination <strong>pour</strong> ce que l’on considère comme sortie du réacteur dansl’équation (II.9). Cep<strong>en</strong>dant, si l’on regar<strong>de</strong> les profils <strong>de</strong> température le long du réacteur, onconstate que la majorité <strong>de</strong> l’échange thermique se fait <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>trée et le premierthermocouple <strong>de</strong> la première plaque procédé, T 0 . La Figure II.11 montre un exemple <strong>de</strong> profildans la première plaque procédé <strong>pour</strong> un débit procédé <strong>de</strong> 3 kg.h -1 . Il s’agit <strong>de</strong>s données <strong>de</strong>températures fournies par les capteurs placés sur la première plaque procédé (cf. Figure II.5).Le temps <strong>de</strong> séjour est recalculé à partir <strong>de</strong> la position <strong>de</strong> ces thermocouples dans le canal. Ilsera donc imposé que T Sp correspon<strong>de</strong> à T 0 . Il n’y a <strong>en</strong> revanche pas <strong>de</strong> donnée <strong>de</strong>température <strong>pour</strong> l’utilité au niveau <strong>de</strong> T 0 mais il est possible <strong>de</strong> la calculer à partir <strong>de</strong> latempérature <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> la plaque utilité T S u selon l’équation (II-10) appliquée côté utilité.60


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU80T pE70Débit procédé = 3 kg/hDébit utilité = 100 kg/hTempérature dans le réacteur (°C)605040302010T uET 0ST u00 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10Temps <strong>de</strong> séjour (s)Figure II.11: Profil <strong>de</strong> température le long du réacteur <strong>pour</strong> la première plaque procédéSur la Figure II.12, l’évolution du facteur d’int<strong>en</strong>sification, calculé à partir <strong>de</strong>séquations (II-8) à (II-10), est représ<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> fonction du débit du flui<strong>de</strong> procédé. Les résultatsobt<strong>en</strong>us par Despènes <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts matériaux sont ajoutés à ceux obt<strong>en</strong>us au cours <strong>de</strong> cetravail. La lég<strong>en</strong><strong>de</strong> donne le matériau <strong>de</strong> la plaque procédé puis celui <strong>de</strong> la plaque utilité.Le réacteur SiC/Alu possè<strong>de</strong> un excell<strong>en</strong>t coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> transfert, dont l’évolution et lavaleur sont très proches <strong>de</strong> celles du réacteur SiC/SiC. Le faible écart observé peut êtreimputé à <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong>s plaques utilité. En effet, les plaques <strong>en</strong> aluminium sontconstituées d’un film mince par lequel passe le flui<strong>de</strong> utilité tandis que les plaques utilité <strong>en</strong><strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> sont constitués <strong>de</strong> canaux. Pour un débit nominal <strong>de</strong> 3 kg.h -1 <strong>en</strong>visagé<strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’hydrosilylation, on peut s’att<strong>en</strong>dre à avoir un facteur d’int<strong>en</strong>sificationd’<strong>en</strong>viron 10000 kW.m -3 .K -1 . On rappelle que <strong>pour</strong> un réacteur batch, UA/V a une valeur <strong>de</strong> 1kW.m -3 .K -1 .61


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUFacteur d'int<strong>en</strong>sification UA/V (kW.m -3 .K -1 )250002000015000100005000Référ<strong>en</strong>ce - PlexiglasSiC/InoxSiC/SiCInox/InoxSiC/Alu00 2 4 6 8 10 12Débit du flui<strong>de</strong> procédé (kg.h -1 )Figure II.12: Evolution du facteur d’int<strong>en</strong>sification UA/V <strong>en</strong> fonction du débit procédéLes réacteurs SiC/SiC et SiC/Alu sembl<strong>en</strong>t tous les <strong>de</strong>ux tout aussi efficaces <strong>pour</strong> latransposition <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation. Cep<strong>en</strong>dant, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dynamiques et <strong>en</strong>particulier <strong>de</strong> la capacitance thermique <strong>de</strong> ces réacteurs réalisée par Despènes (Despènes,2012) permet <strong>de</strong> les discriminer.Sur la Figure II.13 sont prés<strong>en</strong>tés le tracé <strong>de</strong>s dynamiques au thermocouple T 0 <strong>pour</strong> les<strong>de</strong>ux réacteurs face à un arrêt brusque <strong>de</strong> l’utilité (cf. point 7 <strong>de</strong> la démarche expérim<strong>en</strong>tale).Le réacteur SiC/SiC a une cinétique <strong>de</strong> retour à la température d’équilibre (T p E ) beaucoup plusrapi<strong>de</strong> que le SiC/Alu. La faible inertie du SiC/SiC le r<strong>en</strong>d moins intéressant d’un point <strong>de</strong>vue sécurité. Au contraire, une forte inertie permet <strong>de</strong> laisser plus <strong>de</strong> temps <strong>pour</strong> réagir <strong>en</strong> cas<strong>de</strong> problèmes sur le pilote, tels que le dysfonctionnem<strong>en</strong>t d’une pompe ou l’arrêt <strong>de</strong> l’utilitépar exemple. En effet, si l’inertie est importante, la montée <strong>en</strong> température côté procédé dansle cas d’un <strong>de</strong> ces dysfonctionnem<strong>en</strong>ts sera plus l<strong>en</strong>te. Ces raisons confirm<strong>en</strong>t le choix duréacteur-échangeur SiC/Alu <strong>pour</strong> la conduite <strong>de</strong> réactions très exothermiques.62


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU80Température d'<strong>en</strong>trée du procédéSiC/SiC60SiC/AluTempérature (°C)402000 50 100 150 200 250Temps (min)Figure II.13: Dynamiques <strong>de</strong>s réacteurs SiC/Alu et SiC/SiC au premier thermocouple T 0V. CONCLUSIONL’étape <strong>de</strong> caractérisation du réacteur-échangeur <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> et Aluminiums’est articulée autour <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux axes : la caractérisation hydrodynamique et la caractérisationthermique. L’objectif était <strong>de</strong> justifier le choix d’un tel réacteur <strong>pour</strong> la transposition <strong>en</strong>continu d’une réaction classique d’hydrosilylation.Une étu<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r la t<strong>en</strong>ue d’un tel réacteur face à <strong>de</strong>s fortes pertes <strong>de</strong>charge générées par <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus visqueux. Il a été possible <strong>de</strong> définir unegamme <strong>de</strong> travail <strong>pour</strong> le débit total admissible dans le réacteur. Celui-ci ne <strong>de</strong>vra pasdépasser les 3 kg.h -1 <strong>pour</strong> assurer <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge inférieures à 10 bars. Une corrélation<strong>en</strong>tre le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy et le Reynolds a pu être établie dans le cas <strong>de</strong> fortes viscosités,soit <strong>pour</strong> <strong>de</strong> très faibles Reynolds inférieurs à 10 :59,3Λ = 0,90,98(II-11)ReDans le cas <strong>de</strong> très faibles Reynolds, le flui<strong>de</strong> suit donc un comportem<strong>en</strong>t proche <strong>de</strong>celui prédit par la loi <strong>de</strong> Hag<strong>en</strong>-Poiseuille et ce, même <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cou<strong>de</strong>s dans le canal.Malgré un <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> canaux favorisant <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge importantes, le réacteur SiC/Aluest donc apte à opérer <strong>de</strong>s réactions <strong>en</strong> milieux à viscosité importante.Ce même <strong>de</strong>ssin est égalem<strong>en</strong>t à l’origine <strong>de</strong> l’excell<strong>en</strong>te performance <strong>en</strong> transfertthermique du réacteur. Les matériaux <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> et Aluminium jou<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t unrôle important dans cette capacité exceptionnelle à échanger <strong>de</strong> la chaleur, notamm<strong>en</strong>t grâce à63


CHAPITRE II. CARACTÉRISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUleur forte conductivité thermique (λ SiC =170 W.m -1 .K -1 et λ Al =237 W.m -1 .K -1 ). Le réacteurSiC/Alu offre ainsi un coeffici<strong>en</strong>t d’int<strong>en</strong>sification UA/V plus important que ceux <strong>de</strong>sréacteurs-échangeurs jusqu’à prés<strong>en</strong>ts étudiés au sein du laboratoire.De plus, du point <strong>de</strong> vue sécurité, l’inertie importante du réacteur échangeur SiC/Aluest un point positif puisqu’elle permet d’avoir un temps <strong>de</strong> lat<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> réagir face à undysfonctionnem<strong>en</strong>t qui <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drerait le risque d’une forte augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> température.Le choix du réacteur SiC/Alu <strong>pour</strong> gérer une réaction très rapi<strong>de</strong> et exothermiquequ’est l’hydrosilylation d’huile SiH par l’octène apparaît donc bi<strong>en</strong> approprié. Cela va êtreillustré par les résultats obt<strong>en</strong>us dans le chapitre suivant qui s’attache à démontrer lafaisabilité <strong>de</strong> la transposition <strong>de</strong> cette réaction dans le réacteur SiC/Alu.64


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUCHAPITRE.III TRANSPOSITIOND’UNE RÉACTION-TYPED’HYDROSILYLATION EN CONTINUI. PRÉSENTATION DE LA RÉACTION-TYPED’HYDROSILYLATIONLa réaction d’hydrosilylation a été prés<strong>en</strong>tée dans le chapitre I <strong>de</strong> ce manuscrit. Nousrappelons qu’il s’agit d’une réaction <strong>en</strong>tre une huile silicone à motifs hydrogénosilanes et uncomposé organique insaturé, catalysée par un complexe à métal <strong>de</strong> transition.Dans le cas <strong>de</strong> la réaction « type » choisie, l’hydrogénosilane utilisé est l’huileRhodorsil Hydrofug<strong>en</strong>t 68 (H68) ou polyméthylhydrogénosiloxane et l’alcène est le 1-octène.Le catalyseur est une solution <strong>de</strong> complexe <strong>de</strong> platine diluée dans le trivinyl tétraméthylsiloxane. Ce <strong>de</strong>rnier joue à la fois le rôle <strong>de</strong> ligand du Pt et <strong>de</strong> solvant du complexe. Le platiney est prés<strong>en</strong>t à 10 % <strong>en</strong> masse. Ce catalyseur s’appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> très près au catalyseur <strong>de</strong>Karstedt et réagit selon le même processus. Le produit fini est une huile polyorganosiloxane(H308V750) qui s’utilise comme additif <strong>pour</strong> l’anti-adhér<strong>en</strong>ce papier.Le schéma réactionnel <strong>en</strong> formule brute est le suivant :Me 3 SiO(MeHSiO) n SiMe 3 + nH 2 C=CH(CH 2 ) 5 CH 3 ⎯ Pt ⎯→ Me 3 SiO(MeOcSiO) n SiMe 3(H68) (1-octène) (H308)avec Oc, le groupem<strong>en</strong>t octyl.Le nombre <strong>de</strong> motifs n est compris <strong>en</strong>tre 48 et 52. Cela dép<strong>en</strong>d du lot d’huile H68. Parabus <strong>de</strong> langage, l’huile H68 est souv<strong>en</strong>t appelée huile SiH.La valeur <strong>de</strong> ce nombre n induit un <strong>pour</strong>c<strong>en</strong>tage massique <strong>de</strong> SiH par molécule d’H68<strong>de</strong> 45 %. C’est une <strong>de</strong>s huiles hydrogénosilanes la plus conc<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> liaisons SiH. Le risquelié à la réactivité <strong>de</strong> ces liaisons est donc maximal, et justifie, ne serait-ce qu’à lui seul,l’intérêt <strong>de</strong> la démonstration <strong>de</strong> sa faisabilité <strong>en</strong> continu. C’est <strong>pour</strong> cette raison que nousavons porté notre choix d’étu<strong>de</strong> sur cette réaction-type.Les particularités <strong>de</strong> cette réaction sont les suivantes :- forte exothermie prés<strong>en</strong>tant une différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température adiabatique, ∆T adiabatique <strong>de</strong>340°C et une <strong>en</strong>thalpie <strong>de</strong> réaction ∆ r H= -120 kJ.kmol -1- quasi instantanée (temps caractéristique <strong>de</strong> réaction ≈ 2 ms) à partir d’une température<strong>de</strong> réaction <strong>de</strong> 70 °C- augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la viscosité µ au cours <strong>de</strong> l’avancem<strong>en</strong>t (µ produit fini =750 cP à 20°C et100 cP à 80°C)- possibilité <strong>de</strong> réactions secondaires non désirées selon le schéma réactionnel suivant :67


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUOSiHO+αβ1-octène1-octèneIsomérisationcatalyseur PtCatalyseur Pt+O2-octène2-octène(1)OSiHO+αβ1-octène1-octèneHydrosilylation<strong>en</strong> catalyseur position Pt βCatalyseur PtSiOProduit <strong>de</strong>produit d'hydrosilylation <strong>en</strong> βl’hydrosilylation <strong>en</strong> β(2)Figure III.1: Réactions secondaires <strong>de</strong> l’hydrosilylationL’isomérisation (1) pose un réel problème <strong>de</strong> qualité puisqu’elle transforme le 1-octène <strong>en</strong> un isomère non réactif vis-à-vis <strong>de</strong> l’hydrosilylation. Industriellem<strong>en</strong>t,l’isomérisation consomme <strong>en</strong>tre 10 et 30 % <strong>de</strong> l’octène.La réaction <strong>en</strong> β <strong>de</strong> l’octène (2) <strong>pour</strong>ra être considérée comme négligeable car elle n’aquasim<strong>en</strong>t jamais été observée <strong>en</strong> batch et dans les essais préliminaires <strong>en</strong> continu.- Enfin, le catalyseur <strong>de</strong> platine se désactive sous l’effet combiné <strong>de</strong> la chaleur à partir<strong>de</strong> 120°C et <strong>de</strong> son activité catalytique avec les SiH. Cette désactivation sera doncconsidérée comme une réaction secondaire à part.Les objectifs industriels du projet <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> qualité sont d’atteindre une conversion<strong>de</strong>s SiH supérieure à 99,7 % et <strong>de</strong> réduire la quantité <strong>de</strong> catalyseur utilisée à 5 ppm aumaximum. Pour parv<strong>en</strong>ir à <strong>de</strong>s résultats optimaux, quatre paramètres ont été ret<strong>en</strong>us commeétant les plus influ<strong>en</strong>ts <strong>pour</strong> la réaction d’hydrosilylation (Elgue et al, 2008, 2009) :- Le ratio molaire d’octène par rapport au SiH, r Oct/SiH- La quantité <strong>de</strong> catalyseur <strong>en</strong> µg <strong>de</strong> Pt par g <strong>de</strong> masse réactionnelle, [cata] <strong>en</strong> ppm- La température réactionnelle, T r- Le temps <strong>de</strong> séjour, indirectem<strong>en</strong>t régulé par le débit total, Q totalII.DESCRIPTION DU PILOTE EXPÉRIMENTALII.1.Aspect sécurité : le risque SiHLa mise <strong>en</strong> place du pilote expérim<strong>en</strong>tal a ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t été focalisée sur la question<strong>de</strong> la sécurité. En effet, comme il a déjà été abordé dans le chapitre I, les composés à liaisonsSiH sont extrêmem<strong>en</strong>t réactifs <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> complexe <strong>de</strong> platine vis-à-vis d’autrescomposés tels que les composés insaturés, les alcools, l’eau. Ils peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t réagirviolemm<strong>en</strong>t avec les espèces basiques ou les oxydants puissants sans nécessiter <strong>de</strong> catalyseur.Le risque majeur <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par ces réactions est le dégagem<strong>en</strong>t d’hydrogène (cf. Figure III.2),gaz extrêmem<strong>en</strong>t inflammable et dont la Limite Inférieur d’Explosivité (LIE) est très basse(4%).68


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUOSiHPt+ ROH SiOCH 2 CH 3O+ H 2OOOOSiHPt+ KOH SiOK+ H 2OOFigure III.2: Réactions avec <strong>de</strong>s huiles SiH prés<strong>en</strong>tant un risque <strong>de</strong> dégagem<strong>en</strong>t d’hydrogèneDe plus, si une huile SiH est stockée à l’air libre <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> platine et d’oxygène,l’eau atmosphérique va pouvoir diffuser à la surface <strong>de</strong> l’huile et amorcer une réactionconduisant à la gélification <strong>de</strong> l’huile <strong>en</strong> surface.Un <strong>de</strong>uxième risque provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la dismutation <strong>de</strong>s huiles SiH <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> contact avecune base et un alcool conduisant à la formation <strong>de</strong> silanes (cf. Figure III.3). Ces composéssont spontaném<strong>en</strong>t inflammables avec une LIE extrêmem<strong>en</strong>t faible <strong>de</strong> 1%.OSiO Si OOSiO + HSiOSiONuHHNuHHHH Si H + O SiOSiOHSilaneNuOFigure III.3: Réactions avec <strong>de</strong>s huiles SiH conduisant à la formation <strong>de</strong> silanesEnfin, le risque lié à une forte exothermie est systématiquem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t quelle que soitla réaction <strong>de</strong>s SiH.Au vu <strong>de</strong> ces remarques, la conception du pilote d’hydrosilylation et <strong>de</strong> son<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vra t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> la gestion particulière <strong>de</strong>s réactifs SiH et <strong>de</strong> tous lesdéchets cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s liaisons SiH non réagies. Des mesures <strong>de</strong>vront égalem<strong>en</strong>t être prises auniveau du protocole opératoire <strong>pour</strong> s’assurer que la réaction ne puisse pas démarrer <strong>en</strong> <strong>de</strong>horsd’une zone où l’exothermie <strong>pour</strong>rait être maîtrisée (c’est-à-dire <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors du réacteuréchangeur).69


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUII.2.Le piloteAfin <strong>de</strong> répondre aux contraintes <strong>de</strong> sécurité citées dans le paragraphe précéd<strong>en</strong>t, lepilote expérim<strong>en</strong>tal est constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux élém<strong>en</strong>ts principaux : le réacteur-échangeur SiC/Aluprés<strong>en</strong>té au chapitre II <strong>de</strong>stiné à résoudre le problème d’exothermie et un réacteur <strong>de</strong>« finition » <strong>pour</strong> détruire les liaisons SiH non réagies p<strong>en</strong>dant la réaction et s’affranchir durisque SiH.II.2.1. Préparation <strong>de</strong>s réactifsLe point crucial dans la mise au point du pilote concerne l’injection du catalyseur.Celui-ci peut être soit préparé au préalable dans un <strong>de</strong>s réactifs, soit dilué <strong>en</strong> continu dans un<strong>de</strong> ces réactifs ou <strong>en</strong>fin soit être injecté <strong>en</strong> continu dans le flux réactionnel, après le mélange<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux réactifs. Cep<strong>en</strong>dant, les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> catalyseur mises <strong>en</strong> jeu étant très faibles,le choix <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> continu nécessite soit l’utilisation <strong>de</strong> pompes <strong>de</strong> haute précision àfortes pressions, soit <strong>de</strong> le diluer dans du solvant. Cette <strong>de</strong>rnière option ne va pas dans le s<strong>en</strong>sd’un procédé plus propre qui est un <strong>de</strong>s objectifs du projet. Par ailleurs, les pompes, dont nousdisposions au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, n’étai<strong>en</strong>t pas assez précises <strong>pour</strong> travailler à faibles débits.Nous avons donc opté <strong>pour</strong> préparer le catalyseur dans l’un <strong>de</strong>s réactifs. Il estvivem<strong>en</strong>t déconseillé <strong>de</strong> prémélanger le catalyseur <strong>de</strong> Karstedt avec <strong>de</strong>s composés SiH. Eneffet, si les huiles SiH sont très stables <strong>en</strong> elles-mêmes, elles ne le sont plus dès qu’elles sont<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> platine <strong>pour</strong> les raisons <strong>de</strong> forte réactivité citées au premier paragraphe. Il adonc été choisi <strong>de</strong> mélanger le catalyseur dans une solution d’octène <strong>en</strong> amont du procédé.Néanmoins, il faut savoir que ce système nous contraint dans le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté du choix <strong>de</strong>sautres paramètres. En effet, si l’on souhaite par exemple modifier le ratio molaire octène/SiH<strong>en</strong> continu, il faudra modifier le rapport <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong>s réactifs, la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseursera alors obligatoirem<strong>en</strong>t modifiée. Une nouvelle solution <strong>de</strong>vra donc être préparée <strong>pour</strong>chaque changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> paramètre (exceptés la température et le débit total).Ainsi, le catalyseur et l’octène sont préparés au préalable dans un erl<strong>en</strong>meyer <strong>de</strong> 5 L.La quantité <strong>de</strong> catalyseur pesée doit t<strong>en</strong>ir compte du débit total (octène+H68) qui sera choisi<strong>pour</strong> alim<strong>en</strong>ter le réacteur. A titre d’exemple, le tableau ci-<strong>de</strong>ssous donne une idée <strong>de</strong>squantités selon la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur <strong>pour</strong> un débit total <strong>de</strong> 2,5 kg.h 1 et un ratiomolaire <strong>de</strong> 1,2 :[catalyseur](ppm)Tableau III.1 : Exemple <strong>de</strong> quantités <strong>pour</strong> la préparation <strong>de</strong> la solution octène+catalyseur, Q=2,5 kg.h -1 ,r oct/SiH =1,2m cata(g)m octène(g)9 0,400 3000L’unité du catalyseur « ppm » équivaut à <strong>de</strong>s µg <strong>de</strong> platine par g <strong>de</strong> mélangeréactionnel. Il faut donc t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> poids du platine dans le catalyseur (10%). L’erl<strong>en</strong>meyer est placé sous hotte et est mécaniquem<strong>en</strong>t agité p<strong>en</strong>dant toute la durée <strong>de</strong>l’expéri<strong>en</strong>ce.70


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUL’huile H68 ne nécessite pas <strong>de</strong> préparation particulière si ce n’est <strong>de</strong> s’assurer qu’ell<strong>en</strong>e conti<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> particules qui <strong>pour</strong>rai<strong>en</strong>t obstruer les canaux du réacteur ou gêner lefonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s pompes. Le réservoir doit cep<strong>en</strong>dant se trouver sous aspiration etpossé<strong>de</strong>r un bouchon <strong>de</strong> décompression <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> libération d’H 2 par décomposition <strong>de</strong>s SiHdans le temps.Enfin, chacune <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>tations est connectée à un réservoir <strong>de</strong> solvant <strong>de</strong> rinçage(heptane) à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> vannes trois voies. Il est donc possible <strong>de</strong> nettoyer le réacteur aprèschaque expéri<strong>en</strong>ce.II.2.2. Alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>sLes <strong>de</strong>ux pompes à <strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age utilisées <strong>pour</strong> alim<strong>en</strong>ter les réactifs sont les mêmes quecelles qui ont servi à l’étape <strong>de</strong> caractérisation du réacteur. Cep<strong>en</strong>dant, leur tête <strong>de</strong> pompes ontété changées <strong>pour</strong> opérer dans <strong>de</strong>s gammes <strong>de</strong> débit allant <strong>de</strong> 0 à 3 kg.h -1 .Dans les conditions expérim<strong>en</strong>tales choisies, le débit d’octène étant supérieur à celui<strong>de</strong> l’huile H68, il est favorable du point <strong>de</strong> vue du mélange, d’alim<strong>en</strong>ter la solutionoctène+catalyseur dans l’<strong>en</strong>trée principale du réacteur et l’huile H68 dans la premièreinjection <strong>de</strong> la première plaque procédé du réacteur (cf. Figure III.4). D’après la configuration<strong>de</strong>s plaques du réacteur, la mise <strong>en</strong> contact <strong>de</strong>s réactifs s’effectuera donc à l’ai<strong>de</strong> d’un mo<strong>de</strong>d’injection <strong>en</strong> T, l’huile arrivant perp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>t au flux d’octène.Nous avons montré dans le chapitre précéd<strong>en</strong>t qu’un aller-retour dans une rangée étaitsuffisant <strong>pour</strong> chauffer le flui<strong>de</strong> à la température désirée. La température du thermocouple T 0<strong>pour</strong>ra donc être assimilée à la température <strong>de</strong> réaction, T r .Figure III.4: Injection <strong>de</strong>s réactifs dans la plaque procédé P1Remarque : nous n’avons pas choisi d’utiliser <strong>de</strong> micromélangeur <strong>pour</strong> la mise <strong>en</strong>contact <strong>de</strong>s réactifs <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité. En effet, le pic d’exothermie <strong>de</strong> la réaction alieu quasim<strong>en</strong>t instantaném<strong>en</strong>t après leur mise <strong>en</strong> contact. Aucun micro-mélangeur n’est71


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUcapable d’absorber une telle exothermie. Il est donc préférable que le mélange ait lieu àl’intérieur du réacteur <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>.II.2.3. Gestion <strong>de</strong>s SiH : le réacteur finisseurCe réacteur a été mis <strong>en</strong> place <strong>pour</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s SiH non réagis. Il s’agit d’unréacteur <strong>en</strong> verre à double <strong>en</strong>veloppe, agité mécaniquem<strong>en</strong>t et d’un volume <strong>de</strong> 20 L (cf.Figure III.5).Ce réacteur est relié à la sortie du réacteur SiC/Alu par un tube inox. Il estcontinuellem<strong>en</strong>t balayé à l’azote <strong>pour</strong> inerter le milieu et est muni d’un cond<strong>en</strong>seur <strong>pour</strong>récupérer les vapeurs. Une son<strong>de</strong> <strong>de</strong> température est plongée dans le réacteur afin <strong>de</strong> vérifierqu’il n’y ait pas d’emballem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réaction. Enfin, un pied d’heptane est ajouté dans leréacteur <strong>pour</strong> augm<strong>en</strong>ter la hauteur <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> et assurer une bonne agitation mais aussi <strong>pour</strong>absorber d’év<strong>en</strong>tuels pics d’exothermie.Figure III.5: Réacteur finisseur <strong>pour</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s SiHUne étu<strong>de</strong> sur la sécurité réalisée à Bluestar a montré qu’un déchet <strong>de</strong> composés SiHpouvait être considéré comme un déchet à traiter normalem<strong>en</strong>t s’il conti<strong>en</strong>t moins <strong>de</strong> 300 ppm<strong>de</strong> SiH. Le réacteur finisseur est vidangé seulem<strong>en</strong>t après avoir vérifié par analyse que lemélange qu’il conti<strong>en</strong>t respecte cette norme <strong>de</strong> 300 ppm.II.2.4. Le pilote finalLa configuration du pilote final est prés<strong>en</strong>tée sur la photographie <strong>de</strong> la Figure III.6 etsur le schéma <strong>de</strong> la Figure III.7. La métrologie est la même que celle prés<strong>en</strong>tée dans lechapitre II. Il conti<strong>en</strong>t les élém<strong>en</strong>ts suivants :72


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINU- 2 pompes à <strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age munies <strong>de</strong> tête <strong>de</strong> pompes à <strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t magnétique(Ver<strong>de</strong>r®)- 2 lignes d’alim<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> tube inox rejoignant l’<strong>en</strong>trée et la première injection duréacteur <strong>pour</strong> l’arrivée d’octène et d’huile H68 ou du solvant- 2 débitmètres massiques à effet Coriolis (Micro Motion®)- 2 capteurs <strong>de</strong> pression piézorésistif après chaque débitmètre (Keller, type PR 21S)- 1 bain thermostaté <strong>pour</strong> la circulation du flui<strong>de</strong> utilité côté SiC/Alu (Lauda IntegralXT150, flui<strong>de</strong> Kryo 55)- 1 bain thermostaté <strong>pour</strong> la circulation du flui<strong>de</strong> utilité côté réacteur <strong>de</strong> finition(Lauda Integral XT 750, flui<strong>de</strong> Kryo 55)- Un capteur <strong>de</strong> température (son<strong>de</strong> PT100) sur chaque <strong>en</strong>trée <strong>de</strong> ligne (alim<strong>en</strong>tationet utilité) et <strong>en</strong> sortie du SiC/Alu- 14 thermocouples répartis le long <strong>de</strong>s plaques procédé du réacteur SiC/Alu(Exotherm mesures, couple T, classe 1) : 8 dans la première plaque <strong>pour</strong> suivrel’exothermie <strong>de</strong> plus près et 3 dans chacune <strong>de</strong>s plaques P2 et P3.- Une vanne <strong>de</strong> surpression Vp <strong>en</strong> sortie du réacteur SiC/Alu <strong>pour</strong> stabiliser les débitslors <strong>de</strong> l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la viscosité du milieu et éviter la formation <strong>de</strong> vapeursd’octène- Une vanne V03 adjac<strong>en</strong>te à la vanne <strong>de</strong> surpression <strong>pour</strong> le prélèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>séchantillons analytiques- 7 vannes V0i disposées sur les différ<strong>en</strong>tes zones d’injection <strong>de</strong>s plaques procédés<strong>pour</strong> <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts au sein du réacteur- Le même système d’acquisition sur ordinateur <strong>de</strong>s données <strong>de</strong>s capteurs que celuiutilisé <strong>pour</strong> la caractérisation.Une photographie du banc d’essai est représ<strong>en</strong>tée sur la figure ci-<strong>de</strong>ssous :RéacteurSiC/AluSécurité:réacteur <strong>de</strong>finition <strong>de</strong>sSiHFigure III.6: Réactions secondaires <strong>de</strong> l’hydrosilylation73


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUhotte sous aspirationRéacteur SiC/AluU1P1 U1 P2 U1 P3U1VpV03Inertage à l'azoteTTTTTTTTOctène+CatalyseurV01FIDTTTTV0iTTEchantillon<strong>pour</strong> analyseRéacteur <strong>de</strong><strong>de</strong>struction<strong>de</strong>s SiHHeptane(solvant lavage)H68V02FIDTTTTFlui<strong>de</strong>caloporteurPied d'huile inerte<strong>pour</strong> absorberl'exothermieFlui<strong>de</strong>caloporteurStockage <strong>de</strong>DéchetsFigure III.7 : Schéma du pilote d’hydrosilylation <strong>en</strong> continu dans le réacteur SiC/Alu74


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUAfin <strong>de</strong> travailler dans <strong>de</strong>s conditions où la probabilité d’exposition au risque SiH soitla plus faible, nous avons mis au point le protocole expérim<strong>en</strong>tal suivant :• Etape préliminaire avant une première utilisation du pilote- Nettoyage <strong>de</strong> toutes traces d’eau dans les canalisations à l’ai<strong>de</strong> d’un débit d’éthanol- Inertage <strong>de</strong>s canalisations avec un débit d’azote (2 bar)• Démarrage1- Mise <strong>en</strong> route <strong>de</strong>s bains thermostatés du réacteur SiC/Alu et du réacteur <strong>de</strong> finition àla température désirée2- Ouverture <strong>de</strong> la vanne d’arrivée d’azote dans le finisseur à 0,8 bar3- Ouverture du circuit d’eau alim<strong>en</strong>tant le cond<strong>en</strong>seur du finisseur4- Rinçage <strong>de</strong>s lignes à l’heptane p<strong>en</strong>dant 10 min à 3 kg.h -15- Changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s débits <strong>pour</strong> se placer aux débits <strong>de</strong> réactifs désirés6- Changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> position <strong>de</strong> la vanne V01 <strong>pour</strong> l’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la ligned’Octène+catalyseur. Att<strong>en</strong>dre la stabilisation du débit et l’arrivée du flui<strong>de</strong> dans leréacteur <strong>de</strong> finition7- Changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> position <strong>de</strong> la vanne V02 <strong>pour</strong> l’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la ligne d’huile H688- Ajustem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la vanne Vp <strong>pour</strong> avoir 6 bars <strong>de</strong> pression aux capteurs <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong>spompes9- Observation <strong>de</strong> l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s températures dans le réacteur et att<strong>en</strong>te <strong>de</strong> leurstabilisation ainsi que <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s débits10- Une fois le régime perman<strong>en</strong>t établi, att<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 5 fois le temps <strong>de</strong> séjour11- Prélèvem<strong>en</strong>t à la vanne d’échantillonnage V03 p<strong>en</strong>dant 5 secon<strong>de</strong>s dans un flacon <strong>de</strong>10 mL• Arrêt <strong>de</strong> l’installation1- Basculer la vanne d’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’huile H68 sur la voie <strong>de</strong> l’heptane2- Att<strong>en</strong>dre l’arrivée <strong>de</strong> l’heptane dans le réacteur <strong>de</strong> finition3- Basculer la vanne d’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’octène sur la voie <strong>de</strong> l’heptane4- Rincer le réacteur à l’heptane p<strong>en</strong>dant 15 minutes puis arrêter les <strong>de</strong>ux pompes5- Vérifier la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> SiH dans le réacteur <strong>de</strong> finition. Lorsqu’elle est inférieure à 300ppm, arrêter la chauffe et vidanger le réacteur dans le bidon <strong>de</strong> déchet approprié6- Arrêter l’azote du réacteur <strong>de</strong> finition.Remarque : il est impératif que l’huile H68 soit alim<strong>en</strong>tée après la solutionoctène+catalyseur afin que les liaisons SiH ai<strong>en</strong>t toujours <strong>de</strong> la matière <strong>pour</strong> réagir etqu’il n’y ait pas <strong>de</strong> molécules <strong>de</strong> H68 <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t non réagies qui arriv<strong>en</strong>t dans leréacteur <strong>de</strong> finition.75


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUII.3.Techniques analytiquesL’analyse du produit fini est réalisée par une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> gazométrie et peut êtrecomplétée par la technique <strong>de</strong> résonance magnétique nucléaire du proton (RMN). Ce sont<strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s hors ligne qui nécessit<strong>en</strong>t donc <strong>de</strong> réaliser un prélèvem<strong>en</strong>t dans le réacteur.II.3.1. Analyse par gazométrieLa gazométrie est une métho<strong>de</strong> basée sur le dosage <strong>de</strong>s groupem<strong>en</strong>ts SiH non réagispar du butanol <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> potasse. Le schéma réactionnel est le suivant :Si─H + HO─Bu←⎯ KOH → SiO-Bu + H 2La mesure du volume d’hydrogène dégagé permet d’<strong>en</strong> déduire le taux <strong>de</strong>transformation <strong>de</strong>s groupem<strong>en</strong>ts SiH lors <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation. Pour réaliser cesmesures, le LGC a fait appel aux compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> la société Verres Vagner <strong>pour</strong> la conceptiond’un montage <strong>de</strong> gazométrie (cf. Figure III.8). Il compr<strong>en</strong>d les élém<strong>en</strong>ts suivants :- un ballon bicol <strong>de</strong> 100 mL cont<strong>en</strong>ant un mélange <strong>de</strong> 50 mL d’alcool et <strong>de</strong> 3g <strong>de</strong> potasse. Il est placé dans un cristallisoir rempli d’eau à températureambiante- un système d’agitation mécanique <strong>pour</strong> homogénéiser le mélange du ballon- une canalisation <strong>en</strong> verre <strong>de</strong> 2 mm <strong>de</strong> diamètre interne partant du ballonjusqu’à la burette- un robinet placé au milieu <strong>de</strong> la canalisation <strong>pour</strong> ouvrir le système àl’extérieur lorsque le dégagem<strong>en</strong>t d’H 2 est terminé- une burette graduée <strong>de</strong> 25 mL, intégrée à un système <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> Uplongeant dans un réservoir d’eau à température ambiante- un <strong>de</strong>uxième réservoir rempli d’eau colorée par du bleu <strong>de</strong> bromothymolrelié au tube <strong>en</strong> U par un tuyau <strong>en</strong> téflon. Il permet d’effectuer le niveaudans le U et ainsi <strong>de</strong> rééquilibrer la pression dans le système.La procédure consiste à injecter le volume d’échantillon à analyser dans le ballon (1) àl’ai<strong>de</strong> d’une seringue et au travers d’un bouchon à jupe rabattable <strong>en</strong> silicone. Ce <strong>de</strong>rnierpermet d’assurer l’étanchéité du ballon. Le volume injecté est compris <strong>en</strong>tre quelques µL(<strong>pour</strong> l’huile H68 pure) et 3 mL. L’hydrogène est libéré et vi<strong>en</strong>t déplacer le volume d’eau <strong>de</strong>la burette. Lorsque le volume est stabilisé, le niveau dans le tube doit être refait à l’ai<strong>de</strong> duréservoir d’eau colorée <strong>pour</strong> équilibrer les pressions. La mesure d’H 2 dégagé peut alors êtreréalisée par simple lecture du volume <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> déplacé sur la burette graduée. Le tempsd’analyse est estimé à 10 minutes.Le mélange cont<strong>en</strong>u dans le ballon est r<strong>en</strong>ouvelé toutes les 20 analyses. L’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>fuite lorsque le système est fermé est effectué quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t.L’expression du calcul permettant <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir à la conversion <strong>de</strong>s SiH à partir duvolume d’H 2 dégagé est la suivante :76


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINU( Vlu−Vinj)( Pa − F) * 273*1000Nombre d’équival<strong>en</strong>ts molaires <strong>de</strong> SiH par kg =22400 *760*(273 + T ) Mlaboinj(III-1)Avec, V lu , le volume d’H 2 lu sur la burette (mL)V inj , le volume d’échantillon injecté dans le ballon (mL)Pa, la pression atmosphérique (mmHg)T labo , la température ambiante (°C)M inj , la masse <strong>de</strong> la prise d’essai (g)F, la t<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> vapeur <strong>en</strong>tre le n-butanol et l’eau = 27 mmHgLe nombre 22400 correspond au volume d’une mole <strong>de</strong> gaz dans les conditionsstandard <strong>de</strong> température (273 K) et <strong>de</strong> pression (760 mmHg). Il est exprimé <strong>en</strong>mL.mol -1 .Puis, à partir <strong>de</strong> (III-1), il est possible <strong>de</strong> déterminer le taux <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH(TT) :TTiSiHiSiHfSiHEq − Eq= ( III-2 )EqAvec Eq SiH i , l’équival<strong>en</strong>t molaire initial <strong>de</strong> SiH par masse réactionnelle (mol SiH .kg -1 )Eq SiH f , l’équival<strong>en</strong>t molaire final <strong>de</strong> SiH par masse réactionnelle (mol SiH .kg -1 )L’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mesure est estimée à 2 %.AspirationRobinetCanalisationRéservoir<strong>de</strong> niveauH 2(1)BurettegraduéeFigure III.8: Photographie du montage <strong>de</strong> gazométrie77


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINULa gazométrie est une métho<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong> et simple d’utilisation qui permet d’avoir unetrès bonne estimation du taux <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH. Cep<strong>en</strong>dant, elle ne donne pasd’information sur la structure du produit final et sur la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> produits issus <strong>de</strong> réactionssecondaires.II.3.2. Analyse par Résonance Magnétique Nucléaire (RMN)L’analyse RMN sert à la détermination structurale <strong>de</strong> composés moléculaireschimiques et à l’obt<strong>en</strong>tion d’informations sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leurs noyaux chimiques,c’est-à-dire sur la nature <strong>de</strong> leurs voisins proches. C’est une métho<strong>de</strong> très puissante etcomplète qui permet <strong>de</strong> confirmer les résultats <strong>de</strong> la gazométrie et d’observer l’apparition <strong>de</strong>l’isomérisation <strong>de</strong> l’octène.II.3.2.1.PrincipeLe principe <strong>de</strong> la RMN repose sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réponse du noyau d’un atome soumis àun champ magnétique. Certains atomes possèd<strong>en</strong>t un champ magnétique nucléaire équival<strong>en</strong>tà un micro aimant et caractérisé par une gran<strong>de</strong>ur quantique : le nombre <strong>de</strong> spin. Chaque spinest associé à un vecteur mom<strong>en</strong>t magnétique nucléaire µ.Lorsque l’atome est soumis à un champ magnétique (B o ) puis à une on<strong>de</strong>électromagnétique (B 1 ), le mom<strong>en</strong>t magnétique µ est alors excité et va changer d’étatd’énergie. Le retour à son état normal se traduit par l’émission d’une on<strong>de</strong> électromagnétiquequi va être <strong>en</strong>registrée sous forme d’un signal sinusoïdal amorti dans le temps, appelé FID(Free Induction Decay). Il est <strong>en</strong>suite traité par Transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>pour</strong> donner unspectre <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la fréqu<strong>en</strong>ce. C’est la réponse à l’excitation (appelée relaxation) quipermet <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>cier les atomes car elle dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t électronique <strong>de</strong>snoyaux. Il y aura donc sur le spectre RMN autant <strong>de</strong> fréqu<strong>en</strong>ces (ν i ) que d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tsdiffér<strong>en</strong>ts <strong>pour</strong> le type <strong>de</strong> noyau étudié.Afin que les spectres obt<strong>en</strong>us ne dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pas du champ B o , c'est-à-dire <strong>de</strong> l’appareilutilisé, un paramètre sans dim<strong>en</strong>sion a été défini à partir <strong>de</strong> la fréqu<strong>en</strong>ce ν i . Il s’agit dudéplacem<strong>en</strong>t chimique δ. Son expression est prés<strong>en</strong>tée ci-<strong>de</strong>ssous :( ν i −νréf )δ i = ( III-3 )νréfavec ν réf , la fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce (MHz)ν i , la fréqu<strong>en</strong>ce du noyau i (Hz)δ i , le déplacem<strong>en</strong>t chimique du noyau i (ppm).La référ<strong>en</strong>ce la plus utilisée est le tétraméthylsilane (TMS) <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l’équival<strong>en</strong>cechimique <strong>de</strong> tous ses protons et <strong>de</strong> leur fort blindage lié à la faible électronégativité <strong>de</strong> l’atome<strong>de</strong> silicium qui les porte.Enfin, chaque pic correspondant à un déplacem<strong>en</strong>t chimique δ possè<strong>de</strong> une aire dont lasurface est proportionnelle au nombre <strong>de</strong> protons correspondants. L’intégration <strong>de</strong> cette aireva permettre d’acquérir <strong>de</strong>s informations sur la nature <strong>de</strong>s groupem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> protons répondantà ce déplacem<strong>en</strong>t.II.3.2.2.Préparation <strong>de</strong> l’échantillon78


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINULa procédure <strong>de</strong> préparation d’un échantillon est la suivante :- Prélèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 90 mg d’échantillon dans un tube à hémolyse- Dilution avec 0,75 mL <strong>de</strong> solvant CDCl 3- Agitation du tube <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir un milieu homogène- Transvasem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’échantillon dans un tube spécialem<strong>en</strong>t conçu <strong>pour</strong> la RMN- Analyse <strong>de</strong> l’échantillon.L’appareil utilisé est le spectromètre Brücker AVANCE 300 MHz disponible au LGC(cf. Figure III.9a). Il se compose d’un cryo-aimant activem<strong>en</strong>t blindé (Ultra Schield). Celui-ciest composé <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts suivants :- une bobine supraconductrice dont le champ magnétique nominal B o qu’elledélivre est <strong>de</strong> 7,05 T- une unité <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong> température <strong>de</strong> type BCU05 cont<strong>en</strong>ant un flui<strong>de</strong>cryogénique (Hélium liqui<strong>de</strong>) <strong>pour</strong> maint<strong>en</strong>ir la température <strong>de</strong> tous lesessais à 20 °C- une bobine <strong>de</strong> Shim qui permet <strong>de</strong> corriger les homogénéités du champ B o- une son<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure directe <strong>de</strong> type QNP 1 H qui permet l’émission duchamp B1 ainsi que la mesure du phénomène <strong>de</strong> relaxation grâce à <strong>de</strong>uxbobines d’Helmholtz- Un réservoir <strong>de</strong> type Dewar cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> l’azote liqui<strong>de</strong> <strong>pour</strong> refroidirl’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts cités ci-<strong>de</strong>ssus.L’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces élém<strong>en</strong>ts est schématisé sur la Figure III.9b.(a)Figure III.9: (a) Photographie du spectromètre <strong>de</strong> RMN Brücker Avance 300 MHz, (b) schéma du cryoaimant(b)II.3.2.3.Détermination <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> conversion et d’isomérisationLe détail <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts pics <strong>de</strong> protons <strong>de</strong>s spectres du produit final et <strong>de</strong>s réactifs estprés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> annexe A. L’attribution <strong>de</strong>s protons <strong>de</strong> chaque pic a été réalisée grâce à <strong>de</strong>s79


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUdonnées fournies par Bluestar Silicones. Elle a été validée <strong>en</strong> la comparant à celle <strong>de</strong> spectresRMN trouvés dans la littérature (Michael et al. 2002 ; Srividhya et al, 2006 ; Uccello-Barretta, 2008).Quatre pics sont importants car leur aire intervi<strong>en</strong>t dans le calcul <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong>conversion et d’isomérisation. L’aire utilisée n’est pas l’aire absolue du spectre mais une air<strong>en</strong>ormée par celle du pic <strong>de</strong>s protons terminaux Si-CH 3 . En effet, ces protons ne subiss<strong>en</strong>t pas<strong>de</strong> modification p<strong>en</strong>dant la réaction. Pour un nombre <strong>de</strong> motifs n=50, leur nombre parmolécule reste égal à 168.Ainsi, il est possible <strong>de</strong> calculer le taux <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH grâce à l’aire <strong>de</strong>s pics<strong>de</strong>s protons Si-CH 2 et <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong>s protons Si-H selon la formule suivante :Α SiCH 2 / 2TT = *100%( III-4 )( Α / 2) + ΑSiCH 2SiHQuant au <strong>pour</strong>c<strong>en</strong>tage d’isomérisation, il correspond au <strong>pour</strong>c<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> 2-octèneformé par rapport à la quantité d’octène initial. Il est déterminé <strong>de</strong> la manière suivante :ΑCH= CH ,2−oct/ 2% I = *100%( III-5 )Α / 2 + Α / 2 + Α / 2CH = CH ,2−octCH = CH ,1−octSi−CH2,1−octLa précision <strong>de</strong> la RMN est estimée à plus ou moins 2 %.La RMN permet égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> contrôler le nombre <strong>de</strong> motifs n d’une molécule d’huileH68 pure. Il est important <strong>de</strong> connaitre sa valeur puisqu’il est impliqué dans le calcul <strong>de</strong> laconversion mais aussi dans le calcul <strong>de</strong>s débits d’octène et <strong>de</strong> H68, par l’intermédiaire duratio Octène/SiH.En conclusion, la RMN est une métho<strong>de</strong> d’analyse simple et rapi<strong>de</strong> qui a l’avantage d<strong>en</strong>e pas nécessiter d’étalonnage externe. Elle permet <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s réactions quir<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compétition avec l’hydrosilylation mais aussi <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le titrage par gazométrie.Seule la RMN du proton a été utilisée <strong>pour</strong> ces travaux <strong>de</strong> thèse. Cep<strong>en</strong>dant, il estégalem<strong>en</strong>t possible d’utiliser la RMN du <strong>Silicium</strong> <strong>pour</strong> approfondir l’analyse. Cette RMNpermet <strong>de</strong> déterminer le squelette <strong>de</strong>s molécules <strong>de</strong>s produits et <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tssur la nature <strong>de</strong> la liaison SiH et donc <strong>de</strong> son <strong>en</strong>chainem<strong>en</strong>t sur l’huile finale. C’est unetechnique très intéressante <strong>pour</strong> situer les liaisons SiH non réagies sur la chaîne et observer sil’attaque <strong>de</strong> l’octène sur les SiH suit un processus particulier ou complètem<strong>en</strong>t aléatoire. Ellea déjà été rec<strong>en</strong>sée dans plusieurs publications (Kupce et Wrackmeyer, 2010 ; Ramirez-Olivaet al, 2006).II.3.3. Préparation <strong>de</strong>s échantillonsLa métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> qu<strong>en</strong>ch classique consiste <strong>en</strong> une stabilisation thermique <strong>de</strong>séchantillons <strong>en</strong> les refroidissant instantaném<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong> la glace ou <strong>de</strong> la carboglace si leprélèvem<strong>en</strong>t est volumineux. Si cette technique est bi<strong>en</strong> adaptée <strong>pour</strong> la gazométrie qui peutêtre effectuée immédiatem<strong>en</strong>t après le prélèvem<strong>en</strong>t, elle l’est moins <strong>pour</strong> la RMN. En effet, ila été constaté que l’échantillon pouvait continuer à évoluer dans le temps, or l’analyse RMNpeut nécessiter parfois plusieurs jours avant <strong>de</strong> pouvoir être réalisée.80


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUUne <strong>de</strong>uxième métho<strong>de</strong> a donc été mise au point. Elle consiste à « tuer » le catalyseuravec un poison, la triéthylphosphite (cf. Figure III.10). Grâce au doublet non liant donc riche<strong>en</strong> électron du phosphore, la triéthylphosphite est un très bon ligand du platine. Ainsi, s’il estutilisé <strong>en</strong> fort excès, cela aura <strong>pour</strong> conséqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> bloquer l’activité du platine vis-à-vis <strong>de</strong>l’hydrosilylation.Des tests <strong>de</strong> qu<strong>en</strong>ch avec ce poison ont été réalisés et ont montré que <strong>pour</strong> unprélèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 5 mL, une goutte <strong>de</strong> poison déposée à l’ai<strong>de</strong> d’une seringue <strong>de</strong> 1 mL (soit0,05 mL) est suffisante <strong>pour</strong> stopper immédiatem<strong>en</strong>t la réaction.Figure III.10: formule chimique <strong>de</strong> la triéthylphosphiteIII. FAISABILITÉ DE L’HYDROSILYLATION DANS LE RÉACTEURSIC/ALU SEULIII.1.Vérification <strong>de</strong> la reproductibilitéL’objectif <strong>de</strong> la première étape <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> vérifier la reproductibilité <strong>de</strong>sessais. Cela consiste d’abord à estimer au bout <strong>de</strong> combi<strong>en</strong> <strong>de</strong> temps la prise d’échantillondoit être réalisée <strong>pour</strong> pouvoir considérer qu’elle est représ<strong>en</strong>tative du milieu. Ensuite, celapermet <strong>de</strong> confirmer la stabilité <strong>de</strong> l’échantillon après avoir été qu<strong>en</strong>ché par la métho<strong>de</strong>d’empoisonnem<strong>en</strong>t du catalyseur citée dans le paragraphe précéd<strong>en</strong>t. Enfin, la reproductibilité<strong>de</strong> l’analyse gazométrique est égalem<strong>en</strong>t contrôlée lors <strong>de</strong> cette étape.Le choix <strong>de</strong>s conditions expérim<strong>en</strong>tales a été guidé par les essais réalisés par Elgue etJolivet lors <strong>de</strong>s tests <strong>en</strong> continu à Bluestar Silicones (Elgue et al, 2008). Les essais EP_5 etEP_6 ont fait l’objet <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>ts toutes les 10 minutes (à partir <strong>de</strong> la stabilisation <strong>de</strong>sdébits) p<strong>en</strong>dant 30 minutes. Le Tableau III.2 prés<strong>en</strong>te les résultats obt<strong>en</strong>us par gazométrie<strong>pour</strong> un débit total <strong>de</strong> 2,2 kg.h -1 , correspondant à un temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong> 48 secon<strong>de</strong>s.Nom <strong>de</strong> l’essai[cata](ppm)T r(°C)r Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)Oct/SiH(mol.mol -1 ) 10 min 20 min 30 minEP_5 9,1 81 1,1 75,6 74,8 75,1EP_6 9,1 95,5 1,1 86,5 85,5 85,5Tableau III.2: Essais <strong>pour</strong> la validation du temps <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t, Q=2,2 kg.h -1La conversion est constante <strong>pour</strong> les trois temps. Par la suite, le prélèvem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong>radonc être réalisé au bout <strong>de</strong> 10 minutes après stabilisation <strong>de</strong>s débits.81


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUEnsuite, l’essai prélevé à 10 minutes <strong>pour</strong> les expéri<strong>en</strong>ces EP_5 et EP_6 a été analysé<strong>de</strong>ux fois : à t 0 , correspondant au temps <strong>pour</strong> lequel le prélèvem<strong>en</strong>t est effectué et à t 0 +10minutes. Les résultats sont donnés dans le Tableau III.3.Nom <strong>de</strong> l’essaiConversion <strong>de</strong>s SiH (%)t 0t 0 +10 minEP_5 75,6 74,8EP_6 86,5 85,5Tableau III.3 : Essais <strong>pour</strong> vérifier la stabilité d’un échantillon <strong>pour</strong> l’analyse gazométriqueL’écart <strong>de</strong> conversion observé fait partie <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mesure au gazomètre.La conversion n’évolue donc pas p<strong>en</strong>dant 10 minutes à partir la prise d’échantillon. Lesanalyses <strong>pour</strong>ront donc être réalisées dans cet intervalle <strong>de</strong> temps.Ces <strong>de</strong>rniers résultats montr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t que <strong>de</strong>ux analyses successives au gazomètre(le temps d’analyse étant estimé à 10 minutes) donn<strong>en</strong>t le même résultat. Cela témoigne <strong>de</strong> labonne reproductibilité du gazomètre.III.2.Profil <strong>de</strong> températureUn premier essai a été m<strong>en</strong>é dans le réacteur SiC/Alu à partir <strong>de</strong>s conditionsexpérim<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> Elgue et Jolivet (2008). Les résultats sont prés<strong>en</strong>tés dans le Tableau III.4ci-<strong>de</strong>ssous :Nom <strong>de</strong>l’essai[cata](ppm)T utilité(°C)T r(°C)r Oct/SiH(mol.mol -1 )Temps <strong>de</strong>séjour(s)Conversion<strong>de</strong>s SiH(%)Elgue&Jolivet 9,1 85 110 (*) 1,1 38 94,0CF_3 (cetravail)9,1 85 85,3 1,1 37 88,7( * ) Cette température correspond à la température <strong>en</strong> bas <strong>de</strong> la première plaque procédé mais la longueur exactedans le canal à laquelle est placé le thermocouple n’est pas connueTableau III.4 : Comparaison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux essais réalisés dans le SiC/SiC (Elgue&Jolivet) et dans le SiC/Alu,Q total =2,9 kg.h -1Les résultats <strong>de</strong> conversions prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur avec un écart <strong>de</strong> 5% observé <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux types d’essais. Il n’est pas approprié d’essayer <strong>de</strong> comparer les <strong>de</strong>uxétu<strong>de</strong>s car elles n’ont pas pu être réalisées dans <strong>de</strong>s conditions strictem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiques. Eneffet, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> configuration <strong>en</strong>tre les pilotes (débit, matériau et géométrie<strong>de</strong>s plaques utilité différ<strong>en</strong>ts) la température au sein du réacteur n’est pas la même.Ainsi, dans le cas d’Elgue et Jolivet, la température dans le réacteur avait atteint aumoins 110 °C tandis qu’elle ne dépasse pas les 90 °C <strong>pour</strong> les essais réalisés au LGC. Cela estconfirmé par l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t du profil <strong>de</strong> température le long du réacteur SiC/Alu (cf. FigureIII.12). Pour obt<strong>en</strong>ir un tel profil, nous traçons tout d’abord l’évolution <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>sthermocouples du réacteur au cours <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce (cf. Figure III.11).82


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINU110Température (°C)1009080706050Arrivée <strong>de</strong>H68 dans leréacteur40500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000Temps d'acquisition (s)Début <strong>de</strong>CF_3Coupe conduisantau profil <strong>de</strong> TFigure III.11: Enregistrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s températures du réacteur <strong>pour</strong> la gamme d’essai cont<strong>en</strong>ant CF_3Tu,ETu,ST0T1T2T3T4T5T6T7T8T9T10T11T12T13Une coupe est réalisée sur une moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 300 secon<strong>de</strong>s après établissem<strong>en</strong>t durégime perman<strong>en</strong>t. Elle permet alors <strong>de</strong> tracer le profil thermique dans le réacteur à un instantt, <strong>en</strong> fonction du temps <strong>de</strong> séjour recalculé <strong>pour</strong> chacun <strong>de</strong>s thermocouples selon leuremplacem<strong>en</strong>t dans le canal procédé (cf. Figure III.12).10085T E utilité∆T=5°CTempérature (°C)705540T E procédé250 5 10 15 20 25 30 35Entrée P1Entrée P2Entrée P3Temps <strong>de</strong> séjour (s)Figure III.12: Profil <strong>de</strong> température d’hydrosilylation le long du réacteur SiC/Alu, Q total =2,8 kg.h -1 ,[cata]=9,1 ppm, r Oct/SiH =1,183


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUL’emplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s plaques procédé P1 à P3 est précisé sur le graphique <strong>pour</strong> donnerune idée du positionnem<strong>en</strong>t dans le réacteur.Ce profil permet d’observer la rapidité <strong>de</strong> la réaction. En effet, le pic d’exothermie estdétecté au troisième thermocouple (T 2 ), ce qui correspond à un temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong> 0,8secon<strong>de</strong>s par rapport à l’injection <strong>de</strong> l’H68.De plus, l’écart maximal <strong>de</strong> température observé <strong>en</strong>tre l’utilité et la température <strong>de</strong>réaction n’est que <strong>de</strong> 5 °C. Nous rappelons que l’exothermie habituelle <strong>de</strong> la réaction génèreune différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température adiabatique, ∆T ad <strong>de</strong> 340°C. Toute la chaleur <strong>de</strong> réaction a étéabsorbée. Il ressort donc <strong>de</strong> ce profil <strong>de</strong> température que l’exothermie est parfaitem<strong>en</strong>tmaîtrisée.Cela met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’excell<strong>en</strong>te performance du réacteur échangeur SiC/Alu <strong>en</strong>terme <strong>de</strong> transfert thermique et nous r<strong>en</strong>d très optimiste quant à la perspective d’essaisindustriels à plus hauts débits.Une étu<strong>de</strong> systématique a <strong>en</strong>suite été m<strong>en</strong>ée <strong>pour</strong> observer l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s paramètres<strong>de</strong> la réaction sur la conversion <strong>de</strong>s SiH.III.3.Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> réactionIII.3.1. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseurCe paramètre joue un rôle crucial dans la démonstration <strong>de</strong> la faisabilité <strong>de</strong> la réaction<strong>en</strong> continu. En effet, un <strong>de</strong>s objectifs est <strong>de</strong> pouvoir réduire significativem<strong>en</strong>t l’utilisation ducatalyseur qui impose, industriellem<strong>en</strong>t, une étape supplém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> séparation <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong>réacteur <strong>pour</strong> son recyclage.Différ<strong>en</strong>tes conc<strong>en</strong>trations ont été testées dans une gamme comprise <strong>en</strong>tre 2 et 9,1 ppmet dans les conditions suivantes : Q tot =2,2 kg/h, r Oct/SiH =1,1, T utilité =100°C. Les conditionsopératoires <strong>de</strong>s essais et les conversions obt<strong>en</strong>ues sont détaillées dans le Tableau III.5.Nom <strong>de</strong>l’essai[cata](ppm)T r(°C)Conversion<strong>de</strong>s SiH(%)CF_17 2 96,6 77,9CF_13 3 97,1 81,5CF_7 5 97,4 85,0MI_CF_13 7 97,4 87,0CF_4 9,1 98,3 89,8Tableau III.5 : Conditions opératoires <strong>de</strong>s essais <strong>pour</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du catalyseurLe graphe ci-<strong>de</strong>ssous (Figure III.13) permet d’illustrer les résultats <strong>de</strong> conversion <strong>en</strong>sortie du réacteur <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur:84


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINU10090y = 1,3312x + 77,791R 2 = 0,9908Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)807060500 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10Conc<strong>en</strong>tration du catalyseur (ppm)Figure III.13: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur sur la conversion <strong>de</strong>s SiH, Q total =2,2 kg.h -1 ,temps <strong>de</strong> séjour=48 s, r Oct/SiH =1,1, T utilité =100°CComme on pouvait s’y att<strong>en</strong>dre, il ressort <strong>de</strong> ce graphe que plus la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong>catalyseur est élevée, plus la conversion est améliorée.On remarque qu’<strong>en</strong>tre 3 et 9,1 ppm, l’évolution <strong>de</strong> la conversion <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> laconc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur est pratiquem<strong>en</strong>t linéaire. En <strong>de</strong>çà, elle chute plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t.Concernant <strong>de</strong>s valeurs supérieures à 9,1 ppm, un essai a été réalisé (à 31 ppm), dans lesmêmes conditions mais avec un ratio <strong>de</strong> 1,2. La conversion obt<strong>en</strong>ue est <strong>de</strong> 95,8%. Le gain <strong>en</strong>conversion (6 %) est faible par rapport à la quantité <strong>de</strong> catalyseur ajoutée (ratio <strong>de</strong> 3) quis’éloigne fortem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la quantité maximale exigée.Un <strong>de</strong>s objectifs étant <strong>de</strong> diminuer cette conc<strong>en</strong>tration à 5 ppm, d’autres facteurs sont àoptimiser <strong>pour</strong> atteindre l’objectif <strong>de</strong>s 99,7 % <strong>de</strong> conversion.Cep<strong>en</strong>dant, il est <strong>en</strong>courageant <strong>de</strong> voir que l’écart <strong>de</strong> conversion <strong>en</strong>tre 5 et 9 ppm n’estque <strong>de</strong> 4,3 % sachant que l’on peut espérer le réduire <strong>en</strong>core <strong>en</strong> ajoutant du temps <strong>de</strong> séjoursupplém<strong>en</strong>taire.III.3.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la températureIl a été constaté, lors <strong>de</strong> l’essai comparatif <strong>en</strong>tre les résultats du LGC et ceux obt<strong>en</strong>uschez Bluestar Silicones, que la température réactionnelle jouait sur la conversion finale.La température <strong>de</strong> réaction est contrôlée <strong>en</strong> modifiant la température du flui<strong>de</strong>circulant dans les plaques utilité. Cette <strong>de</strong>rnière est fixée par régulation <strong>de</strong> la température dubain thermostaté qui alim<strong>en</strong>te l’utilité. Quatre températures du bain thermostaté ont ététestées dans les conditions suivantes: Q total = 2,2 kg/h, r Oct/SiH =1,1, cata= 9,1 ppm. Les résultatssont explicités dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous :85


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUNom <strong>de</strong>l’essaiT utilité(°C)T r(°C)Conversion<strong>de</strong>s SiH(%)CF_1 85 83,9 88,3CF_4 100 98,3 89,3CF_10 120 116,4 91,7CF_15 135 129,1 91,8Tableau III.6 : Conditions opératoires <strong>de</strong>s essais <strong>pour</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la températureLe tracé <strong>de</strong>s résultats montre que la conversion n’évolue que légèrem<strong>en</strong>t avecl’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la température (cf. Figure III.14). Seulem<strong>en</strong>t 2,4 % <strong>de</strong> conversion sontgagnés <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant la température <strong>de</strong> 35 °C. De plus, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 120°C, la conversionsemble ne plus être améliorée. Il faut noter qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette température, il existe un risque<strong>de</strong> désactivation du catalyseur qui <strong>pour</strong>rait expliquer la stabilité <strong>de</strong> la conversion après 120°C.10092Taux <strong>de</strong> conversion <strong>en</strong> SiH (%)8476686070 80 90 100 110 120 130 140Température T r (°C)Figure III.14: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la température réactionnelle sur la conversion <strong>de</strong>s SiH, Q total =2,2 kg.h -1 , temps<strong>de</strong> séjour=48 s, r Oct/SiH =1,1, [cata]=9,1 ppmIII.3.3. Influ<strong>en</strong>ce du ratio molaireLe paramètre ratio molaire est donné par le ratio <strong>de</strong>s débits d’octène et <strong>de</strong> H68.Cep<strong>en</strong>dant, si l’on se cont<strong>en</strong>te <strong>de</strong> modifier ces débits <strong>pour</strong> faire varier le ratio, alors la quantité<strong>de</strong> catalyseur sera égalem<strong>en</strong>t modifiée. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> préparer une nouvellesolution octène+catalyseur <strong>pour</strong> chaque valeur <strong>de</strong> ratio souhaitée. Cela a contraint l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ce paramètre. Néanmoins, nous prés<strong>en</strong>tons dans le Tableau III.7 quelquesvaleurs <strong>de</strong> ratio testés <strong>pour</strong> <strong>de</strong>ux conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> catalyseur.86


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUNom <strong>de</strong>l’essair Oct/SiH(mol.mol -1 )[cata](ppm)T r(°C)Q total(kg.h -1 )Conversion<strong>de</strong>s SiH(%)CF_6 1,1 9,1 98,9 2,8 89,3CF_24 1,2 9,1 98,2 2,8 90,1CF_19 1,1 3,2 97,8 2,8 81,9CF_20 1,5 3,5 96,5 2,8 83,8CF_21 1,7 3,6 96,1 3 84,4Tableau III.7 : Essais <strong>pour</strong> tester l’influ<strong>en</strong>ce du ratio Octène/SiHLes résultats montr<strong>en</strong>t une légère influ<strong>en</strong>ce du ratio sur la conversion. Lorsqu’ilaugm<strong>en</strong>te, la conversion est améliorée. Cela est logique car, statistiquem<strong>en</strong>t, <strong>pour</strong> un mêmetemps <strong>de</strong> séjour, plus le nombre <strong>de</strong> moles d’octène est grand, plus les sites SiH <strong>de</strong> l’huile H68auront <strong>de</strong> probabilités d’être attaqués. De plus, souv<strong>en</strong>ons nous que la réactiond’isomérisation vi<strong>en</strong>t consommer <strong>de</strong> l’octène. Il doit donc être introduit <strong>en</strong> excès <strong>pour</strong>comp<strong>en</strong>ser cette consommation parasite.Cep<strong>en</strong>dant, ce ratio ne doit pas être augm<strong>en</strong>té indéfinim<strong>en</strong>t puisqu’il faut pouvoirséparer l’octène <strong>de</strong> l’huile finale par la suite.Pour la suite <strong>de</strong>s essais, un ratio <strong>de</strong> 1,2 sera pris <strong>pour</strong> référ<strong>en</strong>ce.III.3.4. Influ<strong>en</strong>ce du temps <strong>de</strong> séjourLe nombre <strong>de</strong> plaques procédé du réacteur est fixe dans notre étu<strong>de</strong>. Il ne nous a doncpas été possible <strong>de</strong> jouer sur la longueur totale du canal <strong>pour</strong> faire varier le temps <strong>de</strong> séjour.Celui-ci ne peut donc être modifié qu’indirectem<strong>en</strong>t par variation du débit total.Cep<strong>en</strong>dant, la gamme <strong>de</strong> débit total testée est restreinte par la technologie <strong>de</strong>s pompesutilisées et est comprise <strong>en</strong>tre 2,2 et 2,9 kg.h -1 . Cela correspond à <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour compris<strong>en</strong>tre 37 et 45 secon<strong>de</strong>s, soit une variation faible <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour. Dans ces conditions, iln’est donc pas aisé d’observer une influ<strong>en</strong>ce du temps <strong>de</strong> séjour sur la conversion <strong>de</strong>s SiH.Afin d’observer l’influ<strong>en</strong>ce du temps <strong>de</strong> séjour sur <strong>de</strong>s temps plus longs, il s’avèredonc nécessaire d’ajouter <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> réacteur SiC/Alu un appareil spécialem<strong>en</strong>t conçu à ceteffet. Nous y revi<strong>en</strong>drons.III.3.5. Conclusion préliminaire sur l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s paramètresEn conclusion, il ressort <strong>de</strong> ces essais que la réaction d’hydrosilylation <strong>en</strong>tre l’huileH68 et le 1-octène est quasi instantanée et parvi<strong>en</strong>t très facilem<strong>en</strong>t à 90 % <strong>de</strong> conversion. Enrevanche, il est difficile <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s conditions <strong>pour</strong> lesquelles la conversion approche les100 %. Une première hypothèse peut v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la viscosité du milieu quivi<strong>en</strong>t ral<strong>en</strong>tir la diffusion <strong>de</strong>s molécules. Une autre explication concerne la difficulté <strong>de</strong>sliaisons SiH restantes à être attaquées par l’octène à cause <strong>de</strong> la gène stérique <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée parles chaines octyl qui les <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t. Enfin, une <strong>de</strong>rnière hypothèse met <strong>en</strong> avant ladésactivation du catalyseur p<strong>en</strong>dant la réaction. Même si l’activité du catalyseur n’estfortem<strong>en</strong>t dégradée qu’à partir <strong>de</strong> 120°C, sa désactivation peut comm<strong>en</strong>cer dès lors que lecycle catalytique d’hydrosilylation a démarré. De plus, l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> thermocouple à l’<strong>en</strong>droitoù les <strong>de</strong>ux réactifs se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t, nous empêche d’affirmer que le pic d’exothermie ne soitpas plus élevé <strong>en</strong> réalité et ne dépasse pas les 120 °C.87


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUDes essais <strong>de</strong> multi-injection du catalyseur <strong>pour</strong>rai<strong>en</strong>t permettre <strong>de</strong> vérifier cettehypothèse. En effet, si le catalyseur est réellem<strong>en</strong>t dégradé par un pic d’exothermie, alorsl’ajout <strong>de</strong> catalyseur par une injection multiple située après ce pic <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong>relancer la réaction.De plus, <strong>de</strong>s analyses complém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> RMN sur <strong>de</strong>ux essais (CF18 et CF20)montr<strong>en</strong>t que l’octène s’isomérise à un taux avoisinant les 10 %. Il serait donc intéressantd’injecter l’octène <strong>en</strong> plusieurs fois <strong>pour</strong> voir si ce taux diminue et si l’on obti<strong>en</strong>t ainsi unemeilleure conversion.III.4.Multi-injection <strong>de</strong> l’octène et du catalyseurIII.4.1. Multi-injection du catalyseur purL’objectif <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est d’étudier l’intérêt ou non d’une multi-injection <strong>de</strong>catalyseur le long du réacteur, à quantité totale <strong>de</strong> catalyseur fixée. La première zoned’injection dans la première plaque procédé est naturellem<strong>en</strong>t située <strong>en</strong> aval du point où les<strong>de</strong>ux réactifs se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t.III.4.1.1.Adaptation du piloteEtant donné la faible quantité <strong>de</strong> catalyseur utilisé (quelques ppm), l’appareil utilisé<strong>pour</strong> la multi-injection <strong>de</strong> catalyseur est une pompe pousse-seringue <strong>de</strong> la société Harvard, <strong>de</strong>type PHD 2000, permettant <strong>de</strong> monter <strong>en</strong> pression tout <strong>en</strong> assurant <strong>de</strong> faibles débits. Lesseringues utilisées sont <strong>de</strong>s seringues <strong>en</strong> INOX <strong>de</strong> 2 et 8 mL.Un premier problème a été r<strong>en</strong>contré d’un point <strong>de</strong> vue technique puisque les zonesd’injection ne sont pas bi<strong>en</strong> adaptées aux faibles débits. En effet, le flui<strong>de</strong> injecté traversed’abord la plaque utilité qui conti<strong>en</strong>t une gran<strong>de</strong> zone à remplir (<strong>en</strong>viron 3 mL), avantd’arriver dans le canal <strong>de</strong> la plaque procédé. Une pièce <strong>en</strong> téflon a donc été conçue <strong>pour</strong>boucher cette zone et éviter ainsi que le catalyseur stagne dans cette zone. Elle a <strong>en</strong>suite étécreusée <strong>de</strong> manière à y insérer un tube inox reliant la sortie <strong>de</strong> la seringue et l’<strong>en</strong>trée <strong>de</strong>l’injection (cf. Figure III.15).88


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUPousse seringueInjection (i4)(a)(b)Figure III.15: (a) schéma côté utilité <strong>de</strong> la zone d’injection, (b) photographie <strong>de</strong> la zone d’injectionL’injection se fait à la fin <strong>de</strong> la première plaque procédé (i4), <strong>de</strong> manière à ne pas êtretrop rapproché <strong>de</strong> l’injection <strong>de</strong> l’H68 mais <strong>pour</strong> qu’il y ait <strong>en</strong>core suffisamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> temps <strong>de</strong>séjour après l’injection et <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’effet <strong>de</strong> la multi-injection. Le temps <strong>de</strong>séjour au niveau d’i4 est donné dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous:Q total(kg.h -1 )Temps <strong>de</strong>séjour à i4(s)Temps <strong>de</strong>séjour total(s)2,2 12 482,8 10 38Tableau III.8 : Temps <strong>de</strong> séjour avec la configuration <strong>de</strong> multi-injectionIII.4.1.2.Résultats <strong>de</strong> la double injection <strong>de</strong> catalyseur purDes essais préliminaires ont été réalisés avec la seringue <strong>de</strong> 2 mL. Le catalyseur estpur dans la seringue. Les conditions et résultats sont regroupés sur le Tableau III.9. Le terme[cata] 1 correspond à la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur dans le milieu réactionnel avant l’injectiond’une secon<strong>de</strong> quantité, [cata] 2 , au niveau <strong>de</strong> i4. Nous précisions que le catalyseur 1 est <strong>en</strong>solution avec le flux d’octène et est <strong>en</strong>voyé dans l’<strong>en</strong>trée principale du réacteur, selon lamême configuration que celle <strong>de</strong>s essais prés<strong>en</strong>tés dans le paragraphe précéd<strong>en</strong>t (III.3). Leterme Q cata,PPS correspond au débit <strong>de</strong> catalyseur <strong>en</strong>voyé par la pompe pousse-seringue.Essair Oct/SiH(mol.mol -1 )T r(°C)[cata] 1(ppm)[cata] 2(ppm)Q cata PPS(µL.min -1 )Q total(kg.h -1 )Conversion(%)MI_CF1 1,1 97.2 3 2 0,75 2,2 81,9MI_CF2 1,1 92,0 0 5 1,87 2,2 72,5CF_7 1,1 97,4 5,1 0 0 2,2 85,0Tableau III.9 : Essais préliminaires dans le cas <strong>de</strong> la multi-injection du catalyseur pur89


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUL’essai MI_CF2 permet <strong>de</strong> vérifier la faisabilité <strong>de</strong> l’injection i4. En prés<strong>en</strong>tant uneconversion déjà bi<strong>en</strong> avancée (72,5 %), il montre que le catalyseur parvi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> à traverser letube <strong>en</strong> téflon. Par contre, la conversion n’est pas aussi bonne que dans le cas où les 5 ppmavai<strong>en</strong>t été injectés dès le début (85% avec essai CF_7).Ces premiers essais n’ont pas pu être davantage approfondis car le réacteur s’estbouché au niveau <strong>de</strong> l’injection i4, ce qui s’est traduit par d’importantes fluctuations <strong>de</strong>pression dans le réacteur et donc <strong>de</strong> débits.Après rinçage du réacteur au niveau <strong>de</strong> i4, il a été mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que le catalyseuravait été surchauffé : on constate sur la Figure III.16 qu’il y a eu formation <strong>de</strong> colloï<strong>de</strong>s noirs<strong>de</strong> catalyseur, probablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison du fait que celui-ci stagne dans la zone d’injection. Eneffet, le débit <strong>de</strong> la pompe pousse-seringue est trop faible (goutte à goutte) par rapport auvolume <strong>de</strong> la zone d’injection à remplir avant d’atteindre la plaque procédé et ceci malgré larestriction du volume avec la pièce <strong>en</strong> téflon prés<strong>en</strong>tée sur la Figure III.15a.Figure III.16: Photographie <strong>de</strong> colloï<strong>de</strong>s catalyseur dégradé sous l’effet <strong>de</strong> la températureIl est donc nécessaire <strong>de</strong> diluer le catalyseur <strong>pour</strong> avoir un débit plus important àassurer au niveau <strong>de</strong> la pompe pousse-seringue. Nous choisissons <strong>de</strong> réaliser la dilution dans<strong>de</strong> l’octène <strong>pour</strong> ne pas faire interv<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> solvant. Par la suite, une seringue <strong>de</strong> 8 mL a étéutilisée étant donné les valeurs <strong>de</strong> débits plus élevées.III.4.1.3.Résultats <strong>de</strong> la double injection <strong>de</strong> catalyseur diluéLa <strong>de</strong>uxième injection du catalyseur s’effectue dans la même zone que précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t(i4). Plusieurs essais ont été réalisés à différ<strong>en</strong>tes conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> catalyseur. Les conditionsexpérim<strong>en</strong>tales ont été choisies <strong>de</strong> manière à pouvoir comparer ces essais avec ceux <strong>pour</strong>lesquels le catalyseur est am<strong>en</strong>é <strong>en</strong> une seule fois <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du réacteur. Le Tableau III.10donne les débits <strong>de</strong> la pompe pousse-seringue correspondant à chaque conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>catalyseur. Le débit total est maint<strong>en</strong>u à 2,2 kg/h.[cata] 2(ppm)Q cata PPS(µL.min -1 )Dilution du Cata 2dans l’octène(%)2 80 1,283 120,1 1,284 160,2 1,28Tableau III.10 : Débits <strong>de</strong> la pompe pousse-seringue <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> catalyseur, Q total =2,2kg.h -190


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINURemarque : la quantité d’octène apportée par la pompe pousse-seringue est très faible et n’adonc pas d’impact sur le ratio molaire octène/SiH ou sur le débit total.Sur un premier graphe (cf. Figure III.17), sont regroupés les résultats <strong>en</strong> termes <strong>de</strong>conversions obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> une quantité <strong>de</strong> catalyseur [cata] 1 donnée et <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> laquantité supplém<strong>en</strong>taire [cata] 2 injectée. Logiquem<strong>en</strong>t, même si l’effet reste mo<strong>de</strong>ste, l’apport<strong>de</strong> catalyseur par l’injection i4 fait augm<strong>en</strong>ter la conversion. Cela signifie au moins que lesystème d’injection mis au point <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> dilué fonctionne.10095Conversion <strong>de</strong>s SiH ( %)908580757065Cata1=3,2 ppmCata1=5 ppm60Cata1=7 ppm0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5[cata] 2 (<strong>en</strong> ppm)Figure III.17: Evolution <strong>de</strong> la conversion <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> cata 2 injectée, <strong>pour</strong> une quantité <strong>de</strong>cata 1 donnée, Q total =2,2 kg.h -1 , r Oct/SiH =1,1, T utilité =100°CL’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s résultats (avec et sans multi-injection) ont été regroupés sur le grapheprés<strong>en</strong>té sur la Figure III.18. On distingue <strong>en</strong> bleu les barres correspondant au cas <strong>de</strong> la« mono-injection » et celles <strong>en</strong> rose au cas <strong>de</strong> la « double-injection ». Cela permet <strong>de</strong> mieuxcomparer les <strong>de</strong>ux configurations.91


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINU100mono injectiondouble injectionConversion <strong>de</strong>s SiH (%)908070602 3 3,2 3,2 3,2 5,0 3,2 5 7 7 5 9 7 70 0 0 2 2 0 3 2 0 2 4 0 3 42 3 3,2 5,2 5,2 5,0 6,2 7 7 9 9 9 10 11Quantité <strong>de</strong> catalyseur (<strong>en</strong> ppm)[Cata]1+[Cata]2Cata totalFigure III.18: Comparaison <strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us avec et sans la multi-injection du catalyseur, Q total =2,2kg.h -1 , r Oct/SiH =1,1, T utilité =100°CIl ressort que, <strong>pour</strong> une quantité totale <strong>de</strong> catalyseur donnée, la conversion estsystématiquem<strong>en</strong>t meilleure si le catalyseur est injecté <strong>en</strong> une seule fois plutôt qu’<strong>en</strong> <strong>de</strong>uxfois.Une hypothèse <strong>pour</strong> expliquer ce résultat peut prov<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> l’écart important <strong>en</strong>tre ledébit total et le débit <strong>de</strong> catalyseur Q cata,PPS . En effet, le calcul du ratio du plus haut débit sur leplus petit révèle un ordre <strong>de</strong> 10 3 . Dans ces conditions, il se peut donc que le mélange <strong>en</strong>tre les<strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s ne soit pas optimal.Au final, il apparait que l’addition du catalyseur dans le réacteur à travers un système<strong>de</strong> multi-injection ne permet pas d’améliorer la conversion <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation.Le catalyseur <strong>en</strong>voyé avec l’octène à l’<strong>en</strong>trée principale du réacteur n’est donc à priori pasdésactivé lors du pic d’exothermie <strong>de</strong> la réaction.III.4.2. Multi-injection <strong>de</strong> l’octène purLa multi-injection <strong>de</strong> l’octène a égalem<strong>en</strong>t été testée, le catalyseur étant <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>voyé <strong>en</strong> une seule fois avec le premier flux d’octène <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du réacteur.Pour cela, la configuration actuelle a été complétée avec un <strong>de</strong>uxième banc cont<strong>en</strong>ant<strong>de</strong>ux pompes à <strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age Ver<strong>de</strong>r® , <strong>de</strong>ux débitmètres massiques Micro Motion et un systèmed’acquisition sur ordinateur. Les têtes <strong>de</strong> pompes ont une plage <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t comprise<strong>en</strong>tre 0 et 3 kg.h -1 et les débitmètres ont une gamme <strong>de</strong> mesure <strong>en</strong>tre 0 et 10 kg.h -1 .Il n’a pas été nécessaire d’utiliser la pièce <strong>en</strong> téflon précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrite puisque lesdébits mis <strong>en</strong> jeu sont suffisamm<strong>en</strong>t importants <strong>pour</strong> que l’octène ne stagne pas dans la zone« morte ».92


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUIl a été choisi <strong>de</strong> répartir l’octène dans la première et la <strong>de</strong>uxième plaque procédé auxzones i3 et i6, ce qui correspond à <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour respectivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 7 et 16 secon<strong>de</strong>s<strong>pour</strong> un débit total <strong>de</strong> 2,8 kg.h -1 . Les différ<strong>en</strong>tes lignes d’octène sont nommées <strong>de</strong> la manièresuivante :- Ligne 1a = Ligne principale d’octène qui arrive à l’<strong>en</strong>trée principale du réacteur- Ligne 1b= Ligne d’octène arrivant au niveau <strong>de</strong> i3- Ligne 1c= Ligne d’octène arrivant au niveau <strong>de</strong> i6.La prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>s essais et <strong>de</strong> leurs résultats est faite à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>schémas simples permettant <strong>de</strong> décrire la configuration <strong>de</strong> multi-injection choisie (cf. FigureIII.19). Les termes P1, P2, P3 correspond<strong>en</strong>t aux trois plaques procédés. Le premier schémareprés<strong>en</strong>te un essai <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce sans multi-injection. Tous les essais ont été réalisés dans lesconditions suivantes :- r Oct/SiH =1,2- T utilité =100°C- [cata]=9 ppm (tout le catalyseur arrive par la ligne d’octène 1a)- Q H68 =0,89 kg.h -1 (l’injection <strong>de</strong> H68 est maint<strong>en</strong>ue dans la zone d’injection i1)- Q total =2,8 kg/hLe nouveau pilote permet <strong>de</strong> tester plusieurs configurations d’injection. L’octène estainsi alim<strong>en</strong>té <strong>en</strong> 1, 2 ou 3 injections avec variation <strong>de</strong> la proportion <strong>de</strong> chaque débit, tout <strong>en</strong>gardant le débit total constant, <strong>pour</strong> ne pas modifier la quantité <strong>de</strong> catalyseur, qui, rappelonsle,dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> la masse réactionnelle totale au travers <strong>de</strong> son unité <strong>en</strong> µg <strong>de</strong> Pt par g <strong>de</strong>mélange réactionnel.93


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUSortieH68P1 P2 P3Q oct1aCF_241,93 kg/h CF_24TT=90,1%0,83 kg/h0,83 kg/hQ oct1bSortieQ oct1cSortieH68P1 P2 P3Q oct1aMIO51,1 kg/h MIO5TT=86,1%H68P1 P2 P3Q oct1aMIO61,1 kg/h MIO6TT=87,2%0,5 kg/h 0,33 kg/hQ oct1b >Q oct1c Sortie0,33 kg/h 0,5 kg/hQ oct1b


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINU- r Oct/SiH, total =1,2- T utilité =100°C- [cata] total =9 ppm (tout le catalyseur arrive par la ligne d’octène 1a)- Q H68 =0,89 kg/h (injection <strong>en</strong> i1)Q total =2,8 kg/h0,83 kg/h0,83 kg/hQ oct1b+cataSortieQ oct1c+cataSortieH68P1 P2 P3Q oct1a+cata1,1 kg/h MIO10TT=88,0%H68P1 P2 P3Q oct1a+cata1,1 kg/h MIO11TT=86,7%0,4 kg/h 0,43 kg/hQ oct1b+cata ~Q oct1c+cata SortieH68P1 P2 P3Q oct1a+cata 1,1 kg/h MIO9TT=88,8%Figure III.20: Différ<strong>en</strong>tes configurations <strong>de</strong> multi injection d’octène+catalyseur dans le réacteur etconversions associées (TT)Encore une fois, on observe qu’il est préférable d’injecter <strong>en</strong> trois fois, plutôt que<strong>de</strong>ux. Même si la multi-injection d’octène+catalyseur conduit à <strong>de</strong> meilleurs résultats quecelle <strong>de</strong> l’octène seule, les taux <strong>de</strong> conversions rest<strong>en</strong>t toujours plus faibles que ceux obt<strong>en</strong>us<strong>en</strong> injectant tout <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du réacteur (CF_24).On peut classer tous les résultats <strong>de</strong> multi-injection selon un ordre décroissant <strong>de</strong>conversion :CF_24 > MIO9 > MIO7 > MIO8 > MIO10 > MIO6 > MIO11 > MIO5En conclusion <strong>de</strong> ces essais, la multi-injection du catalyseur, <strong>de</strong> l’octène ou <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<strong>en</strong>sembles ne donne pas <strong>de</strong> résultats plus intéressants au niveau <strong>de</strong> la conversion. Il faut noterque le temps <strong>de</strong> séjour restant après les multi-injections est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> la dizaine <strong>de</strong>secon<strong>de</strong>. Il serait intéressant <strong>de</strong> d’observer l’impact <strong>de</strong> la multi-injection avec du temps <strong>de</strong>séjour supplém<strong>en</strong>taire.III.5.Conclusion sur la faisabilité <strong>de</strong> l’hydrosilylation dans le SiC/Alu seulEn conclusion, cette partie permis <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la faisabilité <strong>de</strong> la réactiond’hydrosilylation dans le réacteur SiC/Alu. Les profils <strong>de</strong> températures obt<strong>en</strong>us dans leréacteur illustr<strong>en</strong>t une parfaite maîtrise <strong>de</strong> l’exothermie générée par la réaction.95


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUTous les paramètres <strong>de</strong> la réaction ont été testés, y compris le mo<strong>de</strong> d’injection <strong>de</strong>sréactifs. Il <strong>en</strong> est ressorti que la conversion pouvait facilem<strong>en</strong>t atteindre 90 %. En revanche,aucun essai n’a permis <strong>de</strong> franchir la barre <strong>de</strong>s 99,7 %. Il reste alors à étudier l’impact dutemps <strong>de</strong> séjour.L’étu<strong>de</strong> cinétique <strong>de</strong> la réaction n’est pas réalisable dans le réacteur car elle estextrêmem<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>. De plus, nous avons essayé <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts aux zonesd’injection i du réacteur <strong>pour</strong> observer l’évolution <strong>de</strong> la conversion dans le réacteur.Cep<strong>en</strong>dant, étant donné la pression dans le réacteur, le prélèvem<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong> celui-ci<strong>en</strong>traîne une diminution <strong>de</strong> la pression et vi<strong>en</strong>t perturber le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s pompes. Il aété constaté que le débit d’octène n’était alors pas maint<strong>en</strong>u et donc que les conditions <strong>de</strong>réactions n’étai<strong>en</strong>t plus respectées. Une autre approche <strong>de</strong>vra être <strong>en</strong>treprise <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong>cinétique <strong>de</strong> cette première phase. Elle sera détaillée au chapitre IV.Pour parv<strong>en</strong>ir à compr<strong>en</strong>dre l’étape <strong>de</strong> finition, qui est limitante <strong>pour</strong> le procédé, uneétu<strong>de</strong> cinétique a été m<strong>en</strong>ée grâce à un système permettant d’apporter du temps <strong>de</strong> séjour à laréaction. C’est ce à quoi nous nous sommes attachés dans la partie suivante.IV.ÉTUDE DE LA FINITION DE LA RÉACTION EN CONTINUIV.1.Nouvelle configuration du piloteIl a été démontré dans la partie précéd<strong>en</strong>te que l’exothermie <strong>de</strong> la réaction est<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t maîtrisée par la première plaque du réacteur SiC/Alu. L’équipem<strong>en</strong>t apportant dutemps <strong>de</strong> séjour supplém<strong>en</strong>taire ne requiert donc pas d’avoir <strong>de</strong>s capacités d’échangethermique aussi importantes que <strong>pour</strong> la première phase <strong>de</strong> la réaction. Un simple réacteurtubulaire avec une double <strong>en</strong>veloppe peut conv<strong>en</strong>ir.Ainsi, un serp<strong>en</strong>tin <strong>en</strong> inox a été conçu. Il est constitué <strong>de</strong> tubes simples à double<strong>en</strong>veloppe et disposés <strong>en</strong> série. Un élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> tube a une longueur <strong>de</strong> 6 mètres et un diamètreinterne <strong>de</strong> 6 mm, correspondant à un volume réactionnel <strong>de</strong> 170 mL. Il prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s anneluresà l’intérieur, au nombre <strong>de</strong> 5 annelures par cm. Elles permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre les tubes souples<strong>pour</strong> pouvoir les <strong>en</strong>rouler sur eux-mêmes. La Figure III.21 prés<strong>en</strong>te une section <strong>de</strong> tube.Figure III.21: Vue d’une coupe du réacteur tubulaire (serp<strong>en</strong>tin) <strong>pour</strong> l’apport <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjourL’<strong>en</strong>trée procédé du serp<strong>en</strong>tin est reliée à la sortie du flui<strong>de</strong> procédé du SiC/Alu tandisque la sortie du serp<strong>en</strong>tin est connectée au réacteur finisseur.96


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUDeux configurations <strong>de</strong> serp<strong>en</strong>tins ont été utilisées. La première est constituée <strong>de</strong> 6élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> tube <strong>en</strong> série. Côté utilité, l’<strong>en</strong>trée du serp<strong>en</strong>tin est alim<strong>en</strong>tée par la sortie <strong>de</strong>l’utilité du réacteur SiC/Alu. La sortie <strong>de</strong> l’utilité du serp<strong>en</strong>tin retourne vers le bainthermostaté. La température du serp<strong>en</strong>tin est donc dép<strong>en</strong>dante <strong>de</strong> celle choisie <strong>pour</strong> l’utilité duSiC/Alu. Enfin, <strong>de</strong>s vannes <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t sont intégrées <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> chaque tube <strong>pour</strong>réaliser un suivi cinétique <strong>de</strong> la réaction (cf. Figure III.22 ). Le temps <strong>de</strong> séjour apporté parcette configuration est <strong>de</strong> 25 min à un débit <strong>de</strong> 2,3 kg.h -1 .Zone 1 Zone 2TTSiC/AluSerp<strong>en</strong>tinVS6TTEntrée utilitéSortie utilité(∆T serp<strong>en</strong>tin ~ 20 °C)Figure III.22: Configuration 1 <strong>pour</strong> l’apport <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjourLa <strong>de</strong>uxième configuration a été mise <strong>en</strong> place à l’issue d’une série d’essais réalisésavec la première. Le principe reste le même sauf que celle-ci conti<strong>en</strong>t 7 tubes et est alim<strong>en</strong>téeà contre-courant par un <strong>de</strong>uxième flui<strong>de</strong> utilité géré indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t du réacteur SiC/Alu àl’ai<strong>de</strong> d’un <strong>de</strong>uxième bain thermostaté (cf. Figure III.23). Cette configuration permet uncontrôle <strong>de</strong> température indép<strong>en</strong>dant du réacteur SiC/Alu et, <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce permet d’assurerun profil <strong>de</strong> température plus constant dans le serp<strong>en</strong>tin. En effet, dans la configuration 1, lesdiffér<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> température <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>trée et la sortie du serp<strong>en</strong>tin vont <strong>de</strong> 18 à 25 °C tandisque dans la configuration 2, cette différ<strong>en</strong>ce n’excè<strong>de</strong> pas 9 °C. Le temps <strong>de</strong> séjour apportépar cette configuration est <strong>de</strong> 29 min à 2,3 kg.h -1 .97


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUZone 1 Zone 2TTSiC/AluSerp<strong>en</strong>tinTTVS7TTEntréeutilité 1Sortieutilité 1Sortie utilité 2(∆T serp<strong>en</strong>tin < 9 °C)Entrée utilité 2Figure III.23: Configuration 2 <strong>pour</strong> l’apport <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjourLa procédure expérim<strong>en</strong>tale avec ces configurations est la même que celle <strong>de</strong>s essaissans serp<strong>en</strong>tin. Cep<strong>en</strong>dant, l’att<strong>en</strong>te du régime perman<strong>en</strong>t est beaucoup plus longue. Afin <strong>de</strong>respecter l’att<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 5 fois le temps <strong>de</strong> séjour avant prélèvem<strong>en</strong>t, il faudrait alors att<strong>en</strong>dre<strong>en</strong>tre 2h et 2h30 selon la configuration <strong>pour</strong> pouvoir avoir un échantillon. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>de</strong>sessais réalisés <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> serp<strong>en</strong>tin ont montré qu’avec la configuration 1, la conversionn’évolue plus à partir d’une heure <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> régime et au bout <strong>de</strong> 1h30 avec la configuration2 (car elle comporte un tube <strong>en</strong> plus).Les prélèvem<strong>en</strong>ts sont effectués aux vannes dans l’ordre du plus grand temps <strong>de</strong> séjourau plus petit <strong>pour</strong> ne pas perturber l’écoulem<strong>en</strong>t aval à chaque ouverture <strong>de</strong> vanne.IV.2.Résultats expérim<strong>en</strong>tauxUne série d’essais a été effectuée <strong>pour</strong> chacune <strong>de</strong>s configurations afin d’examinerl’apport du temps <strong>de</strong> séjour sur la conversion ainsi que <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>sparamètres principaux sur la conversion avec un temps <strong>de</strong> séjour plus long (29 minutes au lieu<strong>de</strong> 40 secon<strong>de</strong>s).Les résultats <strong>de</strong>s essais réalisés avec les <strong>de</strong>ux configurations sont prés<strong>en</strong>téssimultaném<strong>en</strong>t. Les essais CFS1 à CFS5 ont été réalisés avec la configuration 1 tandis que lesessais CFS6 à CFS11 avec la configuration 2.IV.2.1. Influ<strong>en</strong>ce du catalyseurQuatre quantités <strong>de</strong> catalyseur ont été testées. Les conditions expérim<strong>en</strong>tales sontregroupées ci-<strong>de</strong>ssous :98


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUEssais[cata](ppm)T r(°C)T e serp<strong>en</strong>tin(°C)T s tube 3(°C)T s serp<strong>en</strong>tin(°C)CFS1 9 97,4 84 - 59CFS4 7 97,1 84 - 64CFS3 5,2 96,1 83 - 64CFS13 4 93,4 89 81 81CFS9 3 92,8 89 80 80Tableau III.11 : Conditions opératoires <strong>de</strong>s essais <strong>pour</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration, Q total =2,3 kg.h -1 ,r Oct/SiH =1,2, T utilité 1 =100°C, T utilité 2 =100°CLes profils <strong>de</strong> conversion obt<strong>en</strong>us <strong>pour</strong> ces essais sont tracés sur la Figure III.24.10090Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)80706050SortieSiC/AluSortieVS19 ppm, config 17 ppm, config 15,2 ppm, config 14 ppm, config 23 ppm,config 2SortieVS70 5 10 15 20 25 30Temps <strong>de</strong> séjour (min)Figure III.24: Profils <strong>de</strong> conversion <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>tes conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> catalyseur, r Oct/SiH =1,2, Q total =2,3kg.h -1 , T utilité 1 =100°C, T utilité 2 =100°CIl est très intéressant <strong>de</strong> noter, qu’<strong>en</strong>tre 5 et 9 ppm <strong>de</strong> catalyseur, la conversion finaleau bout <strong>de</strong> 25 min est quasim<strong>en</strong>t la même, malgré un écart <strong>en</strong> sortie du réacteur SiC/Alu. Celaest <strong>en</strong>courageant <strong>pour</strong> aller dans le s<strong>en</strong>s d’une diminution <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> catalyseur. Desessais ont <strong>en</strong>suite été réalisés avec la configuration 2 à 3 et 4 ppm <strong>pour</strong> voir si l’on pouvaitatteindre la même conversion <strong>en</strong> sortie du serp<strong>en</strong>tin. Cette fois-ci, on est limité à <strong>de</strong>sconversions beaucoup plus faibles. Seulem<strong>en</strong>t 80 % et 90 % (respectivem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> 3 et 4 ppm)<strong>de</strong> conversion finale sont atteints. Cela est <strong>en</strong> désaccord avec les essais réalisés auparavantsans le serp<strong>en</strong>tin où la conversion parv<strong>en</strong>ait à la valeur <strong>de</strong> 81,5 % dès la sortie <strong>de</strong> réacteurSiC/Alu (cf. paragraphe II.3.2.1).Des essais à 5,2 et 7 ppm ont été m<strong>en</strong>és avec la configuration 2 <strong>pour</strong> infirmer ouconfirmer cette différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>t observée <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux séries d’essais et ont99


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUconfirmé un écart <strong>de</strong> conversion, dès la sortie du réacteur SiC/Alu compris <strong>en</strong>tre 10 et 20 %par rapport à la configuration 1.Le bilan <strong>de</strong> tous les paramètres pouvant jouer sur cet écart <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>uxconfigurations a été dressé : la différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température dans le serp<strong>en</strong>tin, le nombre <strong>de</strong>tubes, l’âge du catalyseur (4 mois d’écart <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux gammes d’essais) et le tempsd’att<strong>en</strong>te du régime perman<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant, ils ne peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> aucun cas prét<strong>en</strong>dre d’expliquercette différ<strong>en</strong>ce nette <strong>de</strong> conversion dès la sortie du réacteur SiC/Alu. Le seul paramètre qui<strong>pour</strong>rait expliquer cet écart est le catalyseur. C’est <strong>pour</strong>quoi, nous avons m<strong>en</strong>é une étu<strong>de</strong>approfondie sur sa désactivation <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’octène. Elle sera détaillée dans le chapitresuivant.A ce sta<strong>de</strong>, <strong>pour</strong> <strong>pour</strong>suivre l’étu<strong>de</strong> paramétrique dans le serp<strong>en</strong>tin, nous necomparerons que <strong>de</strong>s essais réalisés avec la même configuration.IV.2.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la températureTrois températures réactionnelles ont été testées avec la configuration 1 dans lesconditions opératoires suivantes : Q total =2,3 kg.h -1 , r Oct/SiH =1,2, [cata]=9 ppm. Les résultatssont prés<strong>en</strong>tés ci-<strong>de</strong>ssous (Figure III.25) :10090Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)80SortieSiC/AluSortieVS1SortieVS670Tr=84°C, Te,serp=72°C, DT=18°CTr=97°C, Te,serp=84°C, DT=25°C60Tr=108°C, Te,serp=93°C, DT=23°C0 5 10 15 20 25 30Temps <strong>de</strong> séjour (min)Figure III.25: Profil <strong>de</strong> conversion <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>tes températures réactionnelles dans le SiC/Alu (T r ) et leserp<strong>en</strong>tin (Te,serp), r Oct/SiH =1,2, Q total =2,3 kg.h -1Nous pouvons constater que ce n’est pas l’essai le plus chaud (T e serp<strong>en</strong>tin=93°C) quiconduit à la meilleure conversion finale <strong>en</strong> sortie du serp<strong>en</strong>tin mais l’essai intermédiaire(T e serp<strong>en</strong>tin=84°C). Sur un long temps <strong>de</strong> séjour, la température ne peut donc pas êtreaugm<strong>en</strong>tée indéfinim<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> améliorer la conversion (comme l’avait montré la premièreétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réaction). On peut imaginer qu’une température trop élevée, accompagnée d’un100


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUgrand temps <strong>de</strong> séjour, favoriserait l’isomérisation au détrim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’hydrosilylation. Cela ad’ailleurs été confirmé par <strong>de</strong>s analyses RMN, dont les résultats sont prés<strong>en</strong>tés dans le tableauci-<strong>de</strong>ssous (cf. Tableau III.12) où l’on constate que le taux d’isomérisation le plus élevé estobt<strong>en</strong>u <strong>pour</strong> l’essai le plus chaud (T e serp<strong>en</strong>tin=93°C).EssaisT r(°C)T e serp<strong>en</strong>tin(°C)Taux d’isomérisation (%)SortieSiC/AluSortieSerp<strong>en</strong>tinCFS2 84 72 11,5 14,1CFS1 97 84 13,8 16,3CFS5 108 93 14,9 18,2Tableau III.12 : Taux d’isomérisation obt<strong>en</strong>us par analyse RMN <strong>pour</strong> les essais sur l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> latempératureDe plus, lors <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> la première étu<strong>de</strong>, la température optimale se trouvaitautour <strong>de</strong> 120 °C alors que les essais avec le serp<strong>en</strong>tin montr<strong>en</strong>t qu’une température au-<strong>de</strong>là<strong>de</strong> 93 °C, conduit à <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> conversion <strong>en</strong> sortie du serp<strong>en</strong>tin plus faibles. Cela met <strong>en</strong>évid<strong>en</strong>ce qu’il y a donc <strong>de</strong>ux températures à optimiser, celle <strong>de</strong> début <strong>de</strong> réaction (dans leSiC/Alu) et celle <strong>de</strong> finition <strong>de</strong> la réaction.IV.2.3. Influ<strong>en</strong>ce du ratio molaire octène/SiHDes essais avec 3 ratios octène/SiH ont été réalisés avec la configuration 2. Lesconditions opératoires sont les suivantes :Essaisr Oct/SiH(mol.mol -1 )[cata](ppm)T r(°C)T e serp<strong>en</strong>tin(°C)T s tube 3(°C)T s serp<strong>en</strong>tin(°C)CFS7 1 9 83 77 76 69CFS6 1,2 9 83 77 76 69CFS14 1,3 9 81 79 75 75CFS11 1,4 9 81 80 75 74Tableau III.13 : Conditions opératoires <strong>de</strong>s essais <strong>pour</strong> tester l’influ<strong>en</strong>ce du ratio Oct/SiHLes résultats montr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s profils assez différ<strong>en</strong>ts (cf. Figure III.26). Pour un ratio <strong>de</strong>1, l’ajout du temps <strong>de</strong> séjour ne prés<strong>en</strong>te pas d’intérêt puisque le profil est plat. Cela signifiequ’une partie <strong>de</strong> l’octène s’est déjà isomérisée dans le SiC/Alu et qu’il n’y a plus d’octène<strong>pour</strong> réagir avec les SiH restants. Cela est confirmé <strong>en</strong> RMN par un taux d’octène restantinférieur à 1 %.L’essai avec un ratio <strong>de</strong> 1,2 prés<strong>en</strong>te un profil habituel avec un début <strong>de</strong> palier sur lafin. En revanche, les essais à r=1,3 et r=1,4 sont assez particuliers puisqu’ils ont uneconversion très basse <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> SiC/Alu mais réagiss<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> dans le serp<strong>en</strong>tin etprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la meilleure conversion finale.L’écart <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> SiC/Alu <strong>en</strong>tre le ratio 1,2 et ceux supérieurs <strong>pour</strong>rait s’expliquerpar le fait que dans le cas r=1,2, on a un bon compromis <strong>en</strong>tre l’activation et la stabilisation ducatalyseur par les ligands <strong>de</strong> l’octène tandis que dans le cas r>1,2, le catalyseur serait trop101


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUstabilisé par l’importante quantité d’octène. La pério<strong>de</strong> d’induction est par conséqu<strong>en</strong>t pluslongue mais conduit à un catalyseur finalem<strong>en</strong>t plus actif.10090Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)807060r oct/SiH=1r oct/SiH=1,2r oct/SiH=1,3r oct/SiH=1,4500 5 10 15 20 25 30Temps <strong>de</strong> séjour (min)Figure III.26: Profil <strong>de</strong> conversion <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts ratios Oct /SiH, [cata]=9 ppm, Q total =2,3 kg.h -1 ,T utilité 1 =100°C et T utilité 2 =100°CEn conclusion <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>uxième étu<strong>de</strong> d’hydrosilylation avec du temps <strong>de</strong> séjoursupplém<strong>en</strong>taire, il a été démontré tout d’abord que l’ajout <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour <strong>pour</strong> atteindrel’objectif <strong>de</strong> 99,7 % <strong>de</strong> conversion était indisp<strong>en</strong>sable. Il est possible d’atteindre 99,3 % <strong>de</strong>conversion <strong>en</strong> 29 minutes <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour. Tout laisse à p<strong>en</strong>ser qu’avec quelques minutessupplém<strong>en</strong>taires, la conversion <strong>pour</strong>ra dépasser l’objectif <strong>de</strong> 99,7 %.Il est égalem<strong>en</strong>t très <strong>en</strong>courageant <strong>de</strong> voir que la quantité <strong>de</strong> catalyseur peut êtrediminuée sans dommage à 5 ppm tout <strong>en</strong> ayant une conversion supérieure à 99 %.En outre, avec cette configuration, la réaction est plus s<strong>en</strong>sible aux hautestempératures et il semble nécessaire d’optimiser <strong>de</strong>ux températures différ<strong>en</strong>tes, l’une <strong>pour</strong> leréacteur SiC/Alu et l’autre dans le serp<strong>en</strong>tin.Enfin, le ratio molaire Octène/SiH optimal a été confirmé à 1,2.Il faut toutefois rester prud<strong>en</strong>t avec ces résultats car nous avons souligné l’écart dansles résultats <strong>en</strong>tre les 2 campagnes d’essais. Nous pointons là un effet du catalyseur qui,rappelons le, a une activité très complexe lors <strong>de</strong> l’hydrosilylation.Tous ces essais nous ont égalem<strong>en</strong>t permis d’alim<strong>en</strong>ter une étu<strong>de</strong> sur la modélisation<strong>de</strong>s cinétiques <strong>de</strong> réactions r<strong>en</strong>trant <strong>en</strong> jeu lors <strong>de</strong> l’hydrosilylation. Cette étu<strong>de</strong> fait l’objet <strong>de</strong>la partie suivante.102


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUV. MODÉLISATION DE LA RÉACTION D’HYDROSILYLATIONLa cinétique <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation n’a été <strong>en</strong>core que très peu étudiée. Desdonnées réalisées <strong>en</strong> batch ont pu être obt<strong>en</strong>ues à Bluestar Silicones mais aucune étu<strong>de</strong> m<strong>en</strong>ée<strong>en</strong> continu n’a été rec<strong>en</strong>sée. Pourtant, le passage <strong>de</strong> synthèses chimiques <strong>en</strong> continu dans unréacteur-échangeur compact permet <strong>de</strong> travailler dans <strong>de</strong>s conditions mieux maitrisées(réacteur isotherme, amélioration du mélange). Ainsi, <strong>en</strong> améliorant les connaissances duprocédé et <strong>en</strong> s’affranchissant <strong>de</strong>s limitations par le transfert, il est possible d’obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>sdonnées cinétiques différ<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> celles obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> batch et plus proches <strong>de</strong> la chimie réelle<strong>de</strong> la réaction étudiée.L’objectif <strong>de</strong> cette partie est d’estimer les constantes cinétiques <strong>de</strong> l’hydrosilylation <strong>en</strong>continu afin <strong>de</strong> définir les conditions <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> œuvre et <strong>de</strong> conduite optimale <strong>pour</strong> un futurpilotage industriel.V.1.Etu<strong>de</strong> cinétique <strong>de</strong> l’étape <strong>de</strong> finition <strong>en</strong> semi-batchNous faisons tout d’abord référ<strong>en</strong>ce à un travail <strong>de</strong> modélisation cinétique <strong>en</strong> mo<strong>de</strong>semi continu, réalisé à Bluestar Silicones par F<strong>en</strong>g Ch<strong>en</strong> (2007), à la suite <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>Carole Jolivet. Les conditions opératoires et les résultats sont détaillés dans cette premièrepartie. Les élém<strong>en</strong>ts du procédé utilisé par Ch<strong>en</strong> sont brièvem<strong>en</strong>t décrits ci-<strong>de</strong>ssous :- Microréacteur-échangeur continu IMM couplé à un réacteur parfaitem<strong>en</strong>t agité (RPA)<strong>de</strong> 800 mL- [cata]=10 ppm- Températures: 70, 90, 110°C- Ratio molaire octène/SiH : 1 < r Oct/SiH < 1,4Des prélèvem<strong>en</strong>ts réguliers dans le RPA ont été réalisés p<strong>en</strong>dant 4 heures à partir dutemps t 0 , correspondant à la fin du remplissage du RPA. A l’ai<strong>de</strong> d’un outil informatiqued’id<strong>en</strong>tification stoechio-cinétique, <strong>de</strong>s données cinétiques <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation et<strong>de</strong> la désactivation du catalyseur ont été obt<strong>en</strong>ues. Elles sont résumées dans le tableau ci<strong>de</strong>ssous:RéactionLn k 0(L 2 .mol -2 .h -1 )Ea(kJ.mol -1 )n SiH n Octène n PtHydrosilylation 20,804 37,64 1 1 1Désactivation ducatalyseur16,409 42,11 1 - 1Tableau III.14 : Données stoechio-cinétiques <strong>de</strong> l’hydrosilylation obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> semi-batchCes essais ont servi <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> la mise au point <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> modélisation<strong>de</strong> cinétique prés<strong>en</strong>tée dans la partie suivante.103


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUV.2.Mise au point d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> modélisationDans sa publication sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> réactions <strong>de</strong> l’hydrosilylation et <strong>de</strong>l’isomérisation d’oléfines, Podol’skii a montré que les ordres <strong>de</strong>s réactions changeai<strong>en</strong>t aucours du cycle d’hydrosilylation et qu’<strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce, la vitesse <strong>de</strong> réaction ne pouvait pasêtre calculée à partir d’une seule équation (Podol’skii et al, 1981). Cela semble être illustrépar la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux étapes réactionnelles d’hydrosilylation décrites dans les partiesprécéd<strong>en</strong>tes : une première étape extrêmem<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong> et une <strong>de</strong>uxième étape l<strong>en</strong>tecorrespondant à la finition <strong>de</strong> la réaction.Le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> permettant d’obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s données cinétiques sur laréaction s’est donc déroulé <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux étapes distinctes. La première a consisté à modéliser lapremière phase <strong>de</strong> la réaction, (se déroulant dans le réacteur SiC/Alu) tandis que la secon<strong>de</strong>s’est focalisée sur la modélisation <strong>de</strong> la finition <strong>de</strong> la réaction, (qui intervi<strong>en</strong>t dans le serp<strong>en</strong>tinapportant le temps <strong>de</strong> séjour supplém<strong>en</strong>taire).Les essais expérim<strong>en</strong>taux prés<strong>en</strong>tés dans la partie précéd<strong>en</strong>te ont révélé la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>la réaction d’isomérisation <strong>de</strong> l’octène. De plus, la désactivation du catalyseur au cours <strong>de</strong> laréaction est inévitable et doit donc être prise <strong>en</strong> compte.Ainsi, la modélisation s’est portée sur les trois réactions suivantes :(1) - Hydrosilylation : Octène + SiH ⎯⎯→k1H308 (catalysée par le platine : espèce C)(A) (B) (P)(2) - Désactivation du catalyseur : Catalyseur ⎯ k ⎯→2(C)(3) - Isomérisation : Octène ⎯ k ⎯→3(A)V.2.1. Bilan matièreIsomère(E)Catalyseur désactivé(D)Un bilan matière a alors pu être écrit <strong>de</strong> la manière suivante :dCdtdCBdtdCdtCCCApCE= −k(T) *C *C * C( III-6 )12ABBCC= −k(T) * C * C( III-7 )3aAbBcC= + k (T) * C * C * C( III-8 )(t) = C − (C - C (t)) - (C (t) - C )( III-9 )A,t0B,t0BEE, t0(t) = C − C (t)( III-10 )B,t0B(t) = C (C (t) - C )( III-11 )D D,t0 +CC, t0Avec k i =k 0i .Exp(-Ea/RT), la constante <strong>de</strong> vitesse (L 2 .mol -2 .s -1 ) selon la loi d’Arrh<strong>en</strong>ius,104


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUa, b et c les ordres <strong>de</strong> réaction <strong>de</strong> l’isomérisation à déterminer. Les autres ordres <strong>de</strong>réaction ont été fixés <strong>en</strong> se référant à ceux obt<strong>en</strong>us lors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> semi-batch.V.2.2. Bilan thermiqueV.2.2.1.Cinétique <strong>de</strong> début <strong>de</strong> réactionLe bilan thermique dans le réacteur SiC/Alu est réalisé sur la base <strong>de</strong> celui d’unréacteur piston. Il s’effectue donc sur un petit élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> volume dV du réacteur (cf. FigureIII.27) qui peut être traduit par un élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour dt. Chaque petit élém<strong>en</strong>t peutêtre considéré comme un petit réacteur batch parfaitem<strong>en</strong>t mélangé. Nous supposons queseule la réaction d’hydrosilylation dégage <strong>de</strong> la chaleur.F i-1i-1 iF idVFigure III.27: Elém<strong>en</strong>t d’intégration <strong>pour</strong> le bilan thermique dans le réacteur SiC/AluAvec F i-1 et F i , les débits massiques respectivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trant et sortant.Le bilan thermique <strong>pour</strong> un réacteur piston s’écrit <strong>de</strong> manière générale:•q•r H.dV = ( FjCp jdT) +j− r. ∆ ∑ q( III-12 )Avec r, la vitesse <strong>de</strong> réaction (mol.m -3 .s -1 )∆ r H, l’<strong>en</strong>thalpie <strong>de</strong> réaction (J.mol -1 ), la puissance reçue (W)F j , le débit massique du composé j (kg.s -1 )Cp j la chaleur spécifique du composé j (J.kg -1 .K -1 )Si l’on suppose que la chaleur spécifique reste constante et égale à une valeurmoy<strong>en</strong>ne Cp m , alors le premier membre <strong>de</strong> droite <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t :∑j( FjCp dT ) = F Cpjmm( Ti− Ti−1)( III-13 )Avec Cp m , la chaleur spécifique massique moy<strong>en</strong>ne (J.kg -1 .K -1 )T i-1 et T i , les températures du flui<strong>de</strong> <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée et sortie du petit élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> volume (K)F m , le débit massique moy<strong>en</strong> (kg.s -1 )Le terme <strong>de</strong> gauche <strong>de</strong> l’équation ( III-12 ) varie le long du réacteur piston, c’est à dire<strong>pour</strong> chaque élém<strong>en</strong>t dV. Il s’écrit donc selon l’expression suivante :− r ∆ H.dVr= −∑ r ∆HdVlll( III-14 )105


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINUAvec l, l’indice correspondant aux différ<strong>en</strong>tes réactions (1


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUAvec j, l’indice du réactif <strong>pour</strong> lequel la conc<strong>en</strong>tration est calculée et dont la valeurexpérim<strong>en</strong>tale est connue (SiH, octène ou isomère)n, le nombre d’essais pris <strong>en</strong> compte (ici, ce sont les 5 essais CFS1 à CFS5)k, le nombre <strong>de</strong> données par essai (ici, 7 analyses sont réalisées par essai : à la sortiedu SiC/Alu et aux 6 vannes du serp<strong>en</strong>tin)n essais le nombre total <strong>de</strong> points expérim<strong>en</strong>taux utilisés <strong>pour</strong> calculer le critèreEnfin, avec une métho<strong>de</strong> d’optimisation, les paramètres k 0i et Ea i sont déterminés <strong>de</strong>manière à minimiser ce critère. En réalité, l’optimisation se fait sur les paramètres lnk 0i etEa/RT réf afin d’avoir le même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>pour</strong> les quatre paramètres et donc la mêmes<strong>en</strong>sibilité (T réf =363K). Les paramètres a, b et c sont initialem<strong>en</strong>t fixés puis ajustésmanuellem<strong>en</strong>t.V.3.Modélisation <strong>de</strong> la cinétique <strong>en</strong> continuNous avons choisi <strong>de</strong> travailler avec les essais <strong>de</strong> la configuration 1 du serp<strong>en</strong>tin car cesont ceux qui sont le plus <strong>en</strong> accord avec les essais réalisés dans le réacteur SiC/Alu seul.V.3.1. Résultats sur la cinétique <strong>de</strong> début <strong>de</strong> réactionLes valeurs données <strong>pour</strong> l’initialisation <strong>de</strong>s paramètres sont celles du modèle tiré <strong>de</strong>sexpéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> (2007). Les conditions initiales <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations sont imposées par lechoix <strong>de</strong>s conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> chaque essai. Les constantes <strong>de</strong> la modélisation sontdétaillées ci-<strong>de</strong>ssous :∆ r H(kJ.mol SiH -1 )U(W.m -2 .K -1 )A(m 2 .plaque -1 )F m(kg.h -1 )Cp m(J.kg -1 .K -1 )dt(s)-118,56 3800 1,91.10 -2 2,3 1700 1Tableau III.15 : Données fixes servant à l’outil <strong>de</strong> modélisationLes données expérim<strong>en</strong>tales à disposition sont les données <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH et <strong>de</strong>taux d’isomérisation <strong>en</strong> sortie du réacteur. Nous ne disposons donc d’informations qu’<strong>en</strong><strong>en</strong>trée et <strong>en</strong> sortie du réacteur SiC/Alu. Cep<strong>en</strong>dant, l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t du profil thermique estun indicateur <strong>de</strong> l’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la conversion <strong>de</strong>s SiH. La comparaison <strong>en</strong>tre ce profilexpérim<strong>en</strong>tal et celui issu <strong>de</strong> la modélisation du profil <strong>de</strong> température permet donc <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>rles données cinétiques fournies par le modèle.Finalem<strong>en</strong>t, après minimisation du critère d’optimisation, un jeu <strong>de</strong> paramètrescinétiques a été obt<strong>en</strong>u (cf. Tableau III.16). Les ordres partiels <strong>de</strong> l’hydrosilylation et <strong>de</strong> ladésactivation sont fixés. En revanche, les ordres partiels <strong>de</strong> la réaction d’isomérisation ont étéoptimisés manuellem<strong>en</strong>t. Il a été choisi <strong>de</strong> mettre un ordre partiel sur les SiH supérieur à 0 carl’isomérisation n’a pas lieu sans la prés<strong>en</strong>ce d’hydrosilane (Podol’skii et al, 1981) et laconc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s SiH joue sur la vitesse d’isomérisation (Jondi, 1996).107


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINURéactionLn k 0(L 2 .mol -2 .h -1 )Ea(kJ.mol -1 )n SiH n Octène n PtHydrosilylation 20,69 17,59 1 1 1Désactivation ducatalyseur22,68 151,98 1 - 1Isomérisation 33,83 33,3 1 2 2Tableau III.16 : Résultats <strong>de</strong> la modélisation cinétique <strong>de</strong> la première phase d’hydrosilylationLes constantes obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> la cinétique <strong>de</strong> désactivation du catalyseur n’ont pasréellem<strong>en</strong>t pu être optimisées car l’expéri<strong>en</strong>ce ne donne pas d’informations sur laconc<strong>en</strong>tration du catalyseur ni du catalyseur désactivé.Un exemple <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tation graphique <strong>de</strong> la modélisation montre que les profilsthermiques issus <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce et du modèle sont <strong>en</strong> bon accord (cf. Figure III.28). Il s’agit<strong>de</strong> l’essai CFS2 réalisé dans les conditions suivantes : [cata]=9 ppm, r Oct/SiH =1,2, T r =84 °C.6SiH (modèle)SiH (expéri<strong>en</strong>ce)110Octène (modèle)Octène (expéri<strong>en</strong>ce)5Isomère (modèle)Température (modèle)Isomère (expéri<strong>en</strong>ce)Température (expéri<strong>en</strong>ce)100Conc<strong>en</strong>trations (mol.L -1 )432908070Température (°C)16000 10 20 30 40 50Temps <strong>de</strong> séjour dans le SiC/Alu (s)Figure III.28: Résultat <strong>de</strong> la modélisation <strong>pour</strong> l’essai CFS2, [cata]=9 ppm, rOct/ SiH=1,2, Qtotal=2,3 kg.h -1 ,Critère=7,47.10 -350Il serait maint<strong>en</strong>ant intéressant <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r ce modèle avec <strong>de</strong>s données expérim<strong>en</strong>talessur la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s réactifs dans les premiers instants <strong>de</strong> contact, soit <strong>en</strong>tre 0 et 40secon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour. Cep<strong>en</strong>dant, cela n’est pas possible avec le procédé actuel, laréaction démarrant beaucoup trop rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. Nous y revi<strong>en</strong>drons dans le chapitre suivant.108


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUV.3.2. Résultats sur la cinétique <strong>de</strong> finition <strong>de</strong> la réactionLes valeurs données <strong>pour</strong> l’initialisation <strong>de</strong>s paramètres sont celles obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> ledébut <strong>de</strong> la réaction. Les conditions initiales sont prises égales aux conditions mesurées <strong>en</strong>sortie du réacteur SiC/Alu. Les données constantes servant à l’établissem<strong>en</strong>t du modèle sontles mêmes que celle <strong>de</strong> la première cinétique (cf. Tableau III.15).Les données expérim<strong>en</strong>tales sur lesquelles s’appuie le modèle sont les données <strong>de</strong>conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s SiH aux 6 vannes du serp<strong>en</strong>tin mais aussi <strong>de</strong>s données sur la conc<strong>en</strong>tration<strong>de</strong> l’isomère issues <strong>de</strong> l’analyse RMN. Seuls 2 points par expéri<strong>en</strong>ce ont pu être analysés parRMN, sauf <strong>pour</strong> l’essai CFS5 où l’analyse a pu être complète. La conc<strong>en</strong>tration expérim<strong>en</strong>tale<strong>de</strong> l’octène est déduite par bilan matière <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’isomère.L’optimisation du critère pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte les essais CFS1 à CFS5, excepté les valeursdu taux d’isomérisation <strong>de</strong> l’essai CFS4 à 7 ppm <strong>pour</strong> lequel l’analyse RMN semble inexacte.En effet, les résultats montr<strong>en</strong>t que l’isomérisation n’a pas lieu <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>trée et la sortie duserp<strong>en</strong>tin, ce qui n’est pas le cas <strong>pour</strong> les essais à 5 ppm et à 9 ppm. L’hypothèse d’une erreurd’analyse RMN sur l’essai CFS4 semble la plus probable. Enfin, le nombre <strong>de</strong> pointsexpérim<strong>en</strong>taux à n essais , pris <strong>en</strong> compte <strong>pour</strong> ce modèle est égal à 51.Finalem<strong>en</strong>t, après minimisation du critère, un <strong>de</strong>uxième jeu <strong>de</strong> données cinétiquesassocié à l’étape <strong>de</strong> finition est obt<strong>en</strong>u (cf. Tableau III.17).Ln k 0Ea(L 2 .mol -2 .h -1 ) (kJ.mol -1 )Réactionn SiH n Octène n Pt critèreSemibatcbatchSemi-continu continuHydrosilylation 41,02 20,80 80,55 37,64 1 1 1Désactivation ducatalyseur9,29 16,41 204,5 42,11 1 - 1 3,28.10 -3Isomérisation 73,89 - 146,5 - 1 2 2Tableau III.17 : Résultats <strong>de</strong> la modélisation cinétique <strong>de</strong> la réaction <strong>de</strong> finition <strong>de</strong> l’hydrosilylation etcomparaison avec les données semi-batchIl ressort <strong>de</strong> cette modélisation que les constantes cinétiques obt<strong>en</strong>ues sont assezéloignées <strong>de</strong> celles obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> semi-batch. La première explication provi<strong>en</strong>t du fait quel’isomérisation n’a pas été prise <strong>en</strong> compte <strong>en</strong> semi-batch. De plus, <strong>pour</strong> les essais <strong>en</strong> semibatch,le réacteur RPA utilisé avait été rempli <strong>de</strong> 800 mL d’une solution <strong>de</strong> mélangeréactionnel arrivant <strong>en</strong> continu <strong>de</strong>puis un micromélangeur. Le temps <strong>de</strong> remplissage du RPAétait <strong>de</strong> 20 minutes puis <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t réalisés toutes les 30 minutes. Ainsi, toutesles molécules <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> n’ont pas eu le même temps <strong>de</strong> séjour, ce qui a pu fausser les résultatsanalytiques. Enfin, le procédé utilisé n’est pas le même <strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux modélisations (réacteurRPA et réacteur tubulaire piston), ce qui signifie que les conditions opératoires ne sont pasmaitrisées <strong>de</strong> la même manière. Cela peut donc expliquer l’écart <strong>de</strong> résultats sur les constantescinétiques.Les résultats <strong>de</strong> modélisation <strong>pour</strong> les essais CFS5 et CFS3 sont prés<strong>en</strong>tés sur laFigure III.29.109


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINU9,E-01Conc<strong>en</strong>trations (mol.L -1 )6,E-013,E-01SiH modèleSiH expéri<strong>en</strong>ceOctène modèleOctène expéri<strong>en</strong>ceIsomère modèleIsomère expéri<strong>en</strong>ce0,E+000 5 10 15 20 25Temps <strong>de</strong> séjour (min)(a)9,E-01Conc<strong>en</strong>trations (mol.L -1 )6,E-013,E-01SiH modèleSiH expéri<strong>en</strong>ceOctène modèleOctène expéri<strong>en</strong>ceIsomère modèleexp isomere0,E+000 5 10 15 20 25Temps <strong>de</strong> séjour (min)(b)Figure III.29: Profils cinétiques obt<strong>en</strong>us par modélisation, (a) CFS5, [cata]=9 ppm, r Oct/SiH =1,2, T r =108 °C(b) CFS3, [cata]=5,2 ppm, r Oct/SiH =1,2, T r =96 °C, Critère=3,28.10 -3Les résultats <strong>de</strong> simulation sont <strong>en</strong> bon accord avec les résultats expérim<strong>en</strong>taux <strong>de</strong>CFS5, et un peu moins <strong>pour</strong> CFS3, l’écart restant acceptable.110


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINULes données expérim<strong>en</strong>tales utilisées <strong>pour</strong> vali<strong>de</strong>r le modèle sont réalisées àdiffér<strong>en</strong>tes températures et quantités <strong>de</strong> catalyseur. Pour affiner le modèle, il faudraitcompléter ces données avec <strong>de</strong>s données obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts ratio molaire Octène/SiH.Cep<strong>en</strong>dant, les essais à différ<strong>en</strong>ts ratio obt<strong>en</strong>us avec la configuration 2 du serp<strong>en</strong>tinsont trop éloignés <strong>de</strong> ceux obt<strong>en</strong>us avec la configuration 1. Ainsi, les constantes cinétiques dumodèle ne sont pas <strong>en</strong> accord avec les essais <strong>de</strong> la configuration 2. Il n’est donc pas possible<strong>de</strong> trouver un modèle qui soit vali<strong>de</strong> <strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux configurations.Au final, ces résultats soulign<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre la première étaped’hydrosilylation et la secon<strong>de</strong>, dite <strong>de</strong> finition. Le Tableau III.18 prés<strong>en</strong>te les <strong>de</strong>ux jeux <strong>de</strong>paramètres obt<strong>en</strong>us par id<strong>en</strong>tification paramétrique.RéactionLn k 0(L 2 .mol -2 .h -1 )Ea(kJ.mol -1 )Première phase Deuxième phase Première phase Deuxième phaseHydrosilylation 20,69 39,35 17,59 76,44Désactivationdu catalyseur22,68 9,29 151,58 204,5Isomérisation 33,83 73,00 33,30 144,7Tableau III.18 : Comparaison <strong>de</strong>s constantes cinétiques obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux étapes réactionnellesLes constantes id<strong>en</strong>tifiées sont très éloignées <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux étapes <strong>de</strong> la réaction. Ilfaudrait cep<strong>en</strong>dant approfondir l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la première phase <strong>en</strong> parv<strong>en</strong>ant à obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>sdonnées expérim<strong>en</strong>tales sur la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s réactifs <strong>en</strong> plus du profil thermique. Il seraitintéressant par la suite d’arriver à coupler les <strong>de</strong>ux cinétiques obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> n’avoir qu’uneseule cinétique globale, physiquem<strong>en</strong>t interprétable.V.3.3. Application du modèle <strong>de</strong> finition <strong>de</strong> la réaction <strong>pour</strong> l’estimation dutemps <strong>de</strong> séjour nécessaire à l’objectif <strong>de</strong> conversionNous nous proposons <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> application le modèle <strong>de</strong> la cinétique <strong>de</strong> finitionafin d’estimer le temps <strong>de</strong> séjour nécessaire <strong>pour</strong> atteindre l’un <strong>de</strong>s objectifs principaux duprojet qui est d’obt<strong>en</strong>ir une conversion <strong>de</strong>s SiH <strong>de</strong> 99,7 %.Pour cela, la première hypothèse consiste à supposer que la cinétique id<strong>en</strong>tifiée estvalable jusqu’à 100 % <strong>de</strong> conversion. La secon<strong>de</strong> hypothèse est <strong>de</strong> considérer la températureréactionnelle <strong>de</strong> la finition comme étant constante. Enfin, les données exploitées sont lesconditions initiales <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes expéri<strong>en</strong>ces ainsi que les valeurs <strong>de</strong>s 6 paramètres dumodèle obt<strong>en</strong>u (k 0i et Ea i ). A partir <strong>de</strong> là, il est possible, grâce à l’outil <strong>de</strong> simulation mis aupoint, <strong>de</strong> calculer la conversion <strong>pour</strong> un temps donné. En l’occurr<strong>en</strong>ce, le calcul est réitéréjusqu’à la valeur <strong>de</strong> 99,7 % <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir la valeur du temps <strong>de</strong> séjour ainsi que du tauxd’isomérisation correspondants.Les conditions initiales correspond<strong>en</strong>t aux valeurs <strong>en</strong> sortie du SiC/Alu obt<strong>en</strong>uesexpérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> chacun <strong>de</strong>s essais. Elles ont été obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s températuresréactionnelles dans le SiC/Alu différ<strong>en</strong>tes. En revanche, le calcul est effectué avec unetempérature constante dans le serp<strong>en</strong>tin. Le modèle a été testé <strong>pour</strong> plusieurs températures. Leratio octène/SiH est pris constant et égal à 1,2 car nous rappelons que le modèle n’a pu êtreétabli qu’avec une seule valeur <strong>de</strong> ce ratio. Les résultats sont prés<strong>en</strong>tés ci-<strong>de</strong>ssous :111


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINU[cata](ppm)T r, finition(°C)Temps <strong>de</strong> séjour(min)Taux d’isomérisation(%)90 164 16,988 74 16,787 65 16,485 56 1684 54 15,7582 53 15,681 53 14,880 53 15,279 54 14,578 56 16,975 61 16,770 78 16,487 142 16,985 82 16,584 71 16,482 61 16780 58 15,679 55 15,978 58 15,377 59 15,175 62 14,870 75 1485 134 16,984 87 16,782 63 16,480 56 16978 54 15,777 54 15,675 56 15,270 66 14,5Tableau III.19 : Résultats <strong>de</strong> l’application du modèle cinétique <strong>de</strong> finition <strong>pour</strong> l’estimation du temps <strong>de</strong>séjour final tel que TT=99,7 %, avec r Oct/SiH =1,2Le constat est très intéressant. Tout d’abord, <strong>pour</strong> chacun <strong>de</strong>s essais, le temps le pluscourt correspond à une température intermédiaire dans la gamme étudiée. Le modèle permetdonc <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la prés<strong>en</strong>ce du point optimum <strong>de</strong> température cité dans leparagraphe IV.2.2 lors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la température dans le serp<strong>en</strong>tin. Le graphe<strong>de</strong> la Figure III.30 permet d’illustrer la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cet optimum. De plus, il ressort <strong>de</strong> cescalculs prévisionnels que selon la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur, l’optimum n’est pas le même.Plus la quantité <strong>de</strong> catalyseur est faible, plus la température optimale est élevée. En contrepartie, cela permet d’atteindre l’objectif <strong>de</strong> conversion plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t puisque le minimum<strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour optimal (53 min) a été obt<strong>en</strong>u <strong>pour</strong> la plus faible conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>catalyseur (5 ppm).112


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUTemps <strong>de</strong> séjour requis <strong>pour</strong> 99,7% <strong>de</strong> conversion(min)16014012010080604020065 70 75 80 85 90 95Température <strong>de</strong> finition (°C)9 ppm7 ppm5,2 ppmFigure III.30: Estimation du temps <strong>de</strong> séjour nécessaire <strong>pour</strong> atteindre 99,7 % <strong>de</strong> conversion <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la température <strong>de</strong> finition et <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>tes conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> catalyseurEn conclusion, la mise <strong>en</strong> application du modèle cinétique a permis <strong>de</strong> révéler laprés<strong>en</strong>ce d’un point <strong>de</strong> température optimum. Nous constatons qu’il est non seulem<strong>en</strong>tpossible <strong>de</strong> diminuer la quantité <strong>de</strong> catalyseur (5 ppm), conformém<strong>en</strong>t aux exig<strong>en</strong>cesindustrielles mais que nous pouvons égalem<strong>en</strong>t espérer atteindre cette conversion avec untemps <strong>de</strong> séjour plus faible, <strong>en</strong> contrepartie d’une température légèrem<strong>en</strong>t plus élevée. Parailleurs, les valeurs du taux d’isomérisation final soulign<strong>en</strong>t le fait qu’une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> latempérature réactionnelle, <strong>pour</strong> une même quantité <strong>de</strong> catalyseur, joue <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong> laformation d’isomère <strong>de</strong> l’octène. L’interprétation consiste donc à supposer qu’<strong>en</strong>-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>la température optimale, l’activation thermique <strong>de</strong> la réaction suit un processus l<strong>en</strong>t tandisqu’au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> cette température, la réaction d’isomérisation <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t prédominante parrapport à l’hydrosilylation. Cela souligne alors un problème <strong>de</strong> sélectivité que l’on p<strong>en</strong>saitpouvoir négliger. Ce constat reste bi<strong>en</strong> sûr prospectif et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait à être confirmé par <strong>de</strong>sessais expérim<strong>en</strong>taux complém<strong>en</strong>taires.VI.CONCLUSIONLa réaction d’hydrosilylation <strong>de</strong> l’octène avec une huile à liaisons SiH a été m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong>continu dans le réacteur-échangeur compact <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> et <strong>en</strong> Aluminium. Lafaisabilité <strong>de</strong> la transposition <strong>de</strong> la réaction <strong>en</strong> continu a été clairem<strong>en</strong>t démontrée. Enparticulier, l’étu<strong>de</strong> du profil <strong>de</strong> température dans le réacteur a souligné l’excell<strong>en</strong>te capacitédu réacteur à maitriser <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t la forte exothermie <strong>de</strong> la réaction. Cela laisse doncprésager <strong>de</strong> la possibilité d’une industrialisation <strong>en</strong> toute sécurité.113


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION-TYPE D’HYDROSIYLATION EN CONTINULa réaction suit un processus très rapi<strong>de</strong> dès la mise <strong>en</strong> contact <strong>de</strong>s réactifs. Il estpossible d’atteindre <strong>de</strong>s conversions <strong>de</strong>s SiH autour <strong>de</strong> 90 % <strong>en</strong> 40 secon<strong>de</strong>s seulem<strong>en</strong>t.Cep<strong>en</strong>dant, l’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réaction est <strong>en</strong>suite freiné et <strong>de</strong>s difficultés se font jour <strong>pour</strong>atteindre 100 % <strong>de</strong> conversion. Cela est <strong>en</strong> partie lié à la désactivation du catalyseur au coursdu processus mais aussi à l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la viscosité du milieu réactionnel ainsi qu’à ladifficulté <strong>pour</strong> l’octène à accé<strong>de</strong>r aux <strong>de</strong>rniers sites SiH non réagis.Un système a été mis au point <strong>pour</strong> apporter du temps <strong>de</strong> séjour à la réaction. Il secompose d’une succession <strong>de</strong> réacteurs tubulaires à double <strong>en</strong>veloppe mis <strong>en</strong> série. En moins<strong>de</strong> 30 minutes, la réaction parvi<strong>en</strong>t à atteindre 99,3 % <strong>de</strong> conversion. Ce résultat est très<strong>en</strong>courageant au regard du temps <strong>de</strong> réaction <strong>en</strong> réacteur semi-batch industriel habituellem<strong>en</strong>taux al<strong>en</strong>tours <strong>de</strong> 5 heures. De plus, il est possible <strong>de</strong> réduire la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> catalyseur à 5ppm sans altérer la conversion finale <strong>de</strong>s SiH.Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la réaction a permis <strong>de</strong> souligner laprés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> conditions optimales. Pour essayer <strong>de</strong> s’<strong>en</strong> rapprocher, une modélisation <strong>de</strong> lacinétique <strong>de</strong> réaction a été réalisée et exploitée à l’ai<strong>de</strong> d’un outil <strong>de</strong> simulation. Des donnéessur les constantes cinétiques k 0i et Ea i ont été obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux étapes <strong>de</strong> la réaction.Elles ont permis par la suite d’estimer le temps <strong>de</strong> séjour nécessaire <strong>pour</strong> parv<strong>en</strong>ir à l’objectif<strong>de</strong> 99,7 % <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH. Le temps minimum requis <strong>pour</strong> cet objectif a été déterminéà 53 minutes et <strong>pour</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> catalyseur la plus faible, soit 5 ppm. Ce résultat esttrès prometteur puisqu’un <strong>de</strong>s <strong>en</strong>jeux du projet HEXoSiC concerne justem<strong>en</strong>t la réduction <strong>de</strong>squantités <strong>de</strong> catalyseur mises <strong>en</strong> jeu, dans le but d’un procédé plus propre.Toutefois, afin d’exploiter plus précisém<strong>en</strong>t ces données cinétiques dans un logiciel <strong>de</strong>simulation, <strong>pour</strong> év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t trouver <strong>de</strong>s conditions où le temps <strong>de</strong> séjour optimal <strong>pour</strong>raitêtre <strong>en</strong>core réduit, il serait intéressant d’arriver à coupler les <strong>de</strong>ux phases <strong>de</strong> la réaction <strong>pour</strong>n’obt<strong>en</strong>ir qu’un unique couple (k 0i , Ea i ). Pour cela, il parait nécessaire d’approfondir laconnaissance <strong>de</strong> la première phase <strong>de</strong> la réaction. Celle-ci étant très rapi<strong>de</strong>, il n’est paspossible d’observer son profil dans le réacteur SiC/Alu. La microfluidique semble être unoutil pertin<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> acquérir <strong>de</strong>s informations sur cette première phase <strong>de</strong> réaction. Lechapitre suivant s’attache à décrire l’utilisation d’outils <strong>de</strong> la microfluidique <strong>pour</strong> l’obt<strong>en</strong>tion<strong>de</strong> données cinétiques rapi<strong>de</strong>s sur la réaction d’hydrosilylation.Enfin, le suivi analytique <strong>de</strong> la réaction a été effectué <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> hors ligne à l’ai<strong>de</strong>d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> gazométrie et <strong>de</strong> la technologie RMN 1 H. Afin <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong> lalour<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s hors ligne, il serait intéressant <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> place une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> suivi<strong>en</strong> ligne dans le réacteur SiC/Alu, à l’instar <strong>de</strong> la technique Raman <strong>en</strong> ligne qu’a développéeDespènes dans le réacteur SiC/Inox au cours <strong>de</strong> ses travaux <strong>de</strong> thèse (2009).A titre d’exemple, dans le brevet <strong>de</strong> Wacker Chemie AG (Geisberger et al., 2006)prés<strong>en</strong>té dans le chapitre I, <strong>de</strong>ux techniques <strong>en</strong> ligne ont été utilisées : le Raman et latechnologie Infra Rouge.Une étu<strong>de</strong> préliminaire a été réalisée à l’ai<strong>de</strong> d’une technique <strong>de</strong> spectroscopie InfraRouge à Transformée <strong>de</strong> Fourier (FTIR) <strong>en</strong> ligne munie d’une son<strong>de</strong> à immersion (T<strong>en</strong>sor 27<strong>de</strong> la société Brücker). Par <strong>de</strong>s essais réalisés sur les réactifs et sur le mélange réactionnelfinal, il a été montré que l’on peut observer la disparition du pic <strong>de</strong>s liaisons SiH situé à 2167cm -1 . Cela permet ainsi <strong>de</strong> suivre l’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réaction. Cep<strong>en</strong>dant, la son<strong>de</strong> utilisée114


CHAPITRE III. TRANSPOSITION D’UNE RÉACTION TYPE D’HYDROSILYLATION EN CONTINUétait une son<strong>de</strong> <strong>en</strong> diamant. Par sa structure cristalline, celui-ci a la particularité d’absorberune partie du signal <strong>en</strong>tre 2000 et 2200 cm -1 , ce qui confère un bruit dans cette zone duspectre. Ainsi, <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH supérieurs à 90 %, le pic <strong>de</strong>s SiHcomm<strong>en</strong>ce à se confondre avec le bruit <strong>de</strong> la son<strong>de</strong>. La mesure n’est donc pas assez précise.Pour cette raison, l’étu<strong>de</strong> du suivi <strong>en</strong> ligne n’a pas été <strong>pour</strong>suivie. A l’av<strong>en</strong>ir, il seraitintéressant <strong>de</strong> tester d’autres types <strong>de</strong> son<strong>de</strong>s n’émettant pas <strong>de</strong> bruit dans la zone du pic <strong>de</strong>sSiH telles que <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s <strong>en</strong> <strong>Silicium</strong>.115


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUECHAPITRE.IV ÉTUDE DE LACINÉTIQUE INITIALE ENMICROFLUIDIQUELe chapitre précéd<strong>en</strong>t a traité l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la transposition d’une réaction-typed’hydrosilylation <strong>en</strong> continu dans un milli réacteur-échangeur. Des essais ont été <strong>en</strong>trepris <strong>en</strong>vue d’obt<strong>en</strong>ir un modèle cinétique sur les réactions mises <strong>en</strong> jeu.Cep<strong>en</strong>dant, plusieurs problèmes ont été soulevés <strong>en</strong>traînant l’impossibilité d’accé<strong>de</strong>r àun modèle complet et fiable. Tout d’abord, l’hydrosilylation étant très rapi<strong>de</strong>, il ne nous a pasété possible d’acquérir <strong>de</strong>s données cinétiques aux très faibles temps <strong>de</strong> séjour. De plus,l’instabilité récurr<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s débits due à l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la viscosité du milieu au cours <strong>de</strong> laréaction a suscité le doute sur la maîtrise d’un ratio octène/SiH constant. Enfin, la réaction<strong>pour</strong>rait s’avérer s<strong>en</strong>sible au micromélange <strong>en</strong> particulier parce qu’elle est quasi instantanée etqu’elle a lieu <strong>en</strong> milieu visqueux.L’utilisation <strong>de</strong> systèmes relevant <strong>de</strong> la microfluidique prés<strong>en</strong>te alors tout son intérêtici. En effet, il a été mis <strong>en</strong> avant (chapitre I, partie I.IV) que la miniaturisation à l’échellemicro permet, <strong>en</strong> réduisant considérablem<strong>en</strong>t le diamètre <strong>de</strong> canalisation, d’atteindre <strong>de</strong>stemps <strong>de</strong> séjour très faibles. De plus, le recours à <strong>de</strong> faibles quantités <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> dans cesstructures permet un temps <strong>de</strong> mélange très court malgré le caractère laminaire <strong>de</strong>l’écoulem<strong>en</strong>t (différ<strong>en</strong>ts dispositifs <strong>de</strong> micro-mélange seront néanmoins mis <strong>en</strong> place danscette étu<strong>de</strong>). Grâce à un ratio surface sur volume considérablem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té, lesmicroréacteurs assur<strong>en</strong>t un très bon transfert <strong>de</strong> chaleur et permett<strong>en</strong>t ainsi <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>sprofils <strong>de</strong> température isothermes. Enfin, l’utilisation <strong>de</strong> pompes pousse-seringue stables <strong>pour</strong>alim<strong>en</strong>ter ces microréacteurs autorise un bon contrôle du ratio octène/SiH.I. DÉMARCHE POUR LE CHOIX DE LA CONFIGURATIONMICROFLUIDIQUELa mise au point d’un système microfluidique permettant <strong>de</strong> conduire une réactionchimique peut se révéler complexe lorsque la réaction implique <strong>de</strong> se plier à certainescontraintes.117


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEDans le cas <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation, la contrainte majeure concernel’augm<strong>en</strong>tation importante <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge due à la viscosité du mélange réactionnel.L’autre contrainte importante est le mainti<strong>en</strong> d’un profil isotherme le long du canal.Les paramètres à choisir <strong>pour</strong> définir notre système microfluidique sont tout d’abord<strong>de</strong>s paramètres propres au microréacteur. Il s’agit du matériau mais aussi <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong>dim<strong>en</strong>sion comme le diamètre et la longueur du canal. Vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite <strong>de</strong>s paramètresrelatifs aux performances du réacteur, nous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons ici, le choix du mo<strong>de</strong> d’évacuation <strong>de</strong>la chaleur, du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> mélange, du type d’écoulem<strong>en</strong>t (débit total). C’est au travers du choix<strong>de</strong> ces paramètres qu’il sera possible <strong>de</strong> répondre aux contraintes cités ci-<strong>de</strong>ssus.I.1.Estimation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> chargeLa perte <strong>de</strong> charge ∆P est évaluée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la classique relation (IV-1):2L ρv∆P = Λ .(IV-1)d 2hAvec Λ, le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy (-)L, la longueur totale du capillaire (m)d h , le diamètre hydraulique du capillaire (m)ρ, la masse volumique du mélange réactionnel (kg.m -3 )v, la vitesse du flui<strong>de</strong> réactionnel (m.s -1 )Le canal utilisé étant <strong>de</strong> section circulaire, le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy peut être calculé àpartir du nombre <strong>de</strong> Reynolds selon la relation d’Hag<strong>en</strong>-Poiseuille suivante :64Λ =(IV-2)ReAfin <strong>de</strong> déterminer le nombre <strong>de</strong> Reynolds, il est nécessaire <strong>de</strong> connaître la viscositédu mélange réactionnel.La viscosité du mélange final prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> plusieurs échantillons obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> sortie duréacteur SiC/Alu a été mesurée au rhéomètre (AR 200 TA Instrum<strong>en</strong>ts) <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts taux<strong>de</strong> conversion afin d’estimer les pertes <strong>de</strong> charges prévues dans le microcanal. Le TableauIV.1 récapitule les viscosités mesurées <strong>pour</strong> chaque échantillon, <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s températuresréactionnelles comprises <strong>en</strong>tre 70 et 95°C.Nom <strong>de</strong>l’essaiConversion<strong>de</strong>s SiH(%)Ratiooctène/SiH(mol.mol -1 )Viscosités (cP)à 70 °C à 80 °C à 90 °C à 95 °CCFS11VS7 99,3 1,4 98 83 73 69CFS11VS2 91,5 1,4 53 - 37 35CFS11VS1 83,5 1,4 36 32 29 28CFS11 71,7 1,4 37 33 29 28CFS9 63,3 1,2 40 36 32 31CF29a 79,9 1,2 37 33 30 28Tableau IV.1: Viscosités du mélange réactionnel selon la conversion et la température118


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEIl est difficile d’estimer les pertes <strong>de</strong> charges à partir d’une seule viscosité puisquecelle-ci évolue au cours <strong>de</strong> l’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réaction et donc le long du canal. Cep<strong>en</strong>dant,nous pouvons déjà supposer que dans le cas <strong>de</strong> notre système microfluidique, la conversionn’atteindra pas les 70 % puisque le but est d’étudier la réaction aux faibles temps <strong>de</strong> séjour.Au vu <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> viscosité obt<strong>en</strong>ues, nous pouvons faire l’hypothèse <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre uneviscosité moy<strong>en</strong>ne à 35 cP <strong>pour</strong> les calculs <strong>de</strong> ∆P.A titre d’exemples d’estimation <strong>de</strong> ∆P, le Tableau IV.2 donne les valeurs <strong>de</strong> perte <strong>de</strong>charge <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s caractéristiques choisies. Ces pertes <strong>de</strong> charge sont surestiméespuisque la viscosité ne sera pas constante à 35 cP tout le long du canal mais inférieure du faitd’une conversion plus faible <strong>en</strong> amont.Diamètre (µm) 250 530L canalDébit2 mL/min 5 mL/min 2 mL/min 5 mL/min1 m 122 bars 304 bars 6 bars 15 bars3 m 365 bars 913 bars 18 bars 45 bars5 m 608 bars 1520 bars 30 bars 75 barsTableau IV.2: Estimation <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> charge dans le capillaire <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts choix <strong>de</strong> diamètres etlongueurs <strong>de</strong> canalLes pompes pousse-seringue dont nous disposons (qui seront décrites <strong>en</strong> détail dans lapartie <strong>de</strong>scription du pilote final, paragraphe I.3) peuv<strong>en</strong>t supporter au maximum 50 bars. Auvu <strong>de</strong> ces estimations <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> charge, il n’est donc pas <strong>en</strong>visageable <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre uncapillaire <strong>de</strong> diamètre 250 µm ni <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre une longueur égale ou supérieure à 5 m, lesconditions correspondant aux cellules colorées du tableau n’étant pas réalisables <strong>en</strong> pratique,et donc à éviter.I.2.La question <strong>de</strong> l’exothermiePour résoudre le problème d’évacuation <strong>de</strong> la chaleur dégagée par la réaction, lecapillaire choisi est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t plongé dans un bain d’huile thermostaté. En termes <strong>de</strong>matériau, <strong>de</strong>s capillaires <strong>en</strong> silice fondue seront privilégiés par rapports aux capillaires <strong>en</strong>téflon puisqu’<strong>en</strong> cas <strong>de</strong> points chauds accid<strong>en</strong>tels, ceux-ci ne résisterai<strong>en</strong>t pas.Ensuite, afin d’assurer un profil isotherme <strong>de</strong> température, une vitesse importante etune gran<strong>de</strong> longueur <strong>de</strong> tube doiv<strong>en</strong>t être favorisées, ce qui ne va pas dans le s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> faiblespertes <strong>de</strong> charge. Il y a donc un réel compromis à faire <strong>en</strong>tre le mainti<strong>en</strong> d’un profil isothermele long du réacteur et <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges acceptables <strong>pour</strong> les pompes.Enfin, les <strong>de</strong>ux capillaires d’alim<strong>en</strong>tation doiv<strong>en</strong>t être préchauffés dans le bain avantd’atteindre le canal principal <strong>pour</strong> s’assurer que le mélange soit bi<strong>en</strong> à la températureréactionnelle ainsi que <strong>pour</strong> réduire l’écart <strong>de</strong> viscosité <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux réactifs lors du mélange.I.3.Description du pilote finalLe système microfluidique adopté au final se compose donc d’un tube capillaire <strong>en</strong>silice fondue <strong>de</strong> longueur L variable (inférieure à 5 m), <strong>en</strong>roulé <strong>en</strong> spire sur un support <strong>de</strong> type119


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEcolonne <strong>de</strong> chromatographie. Celui-ci est plongé dans un bain d’huile thermostaté afind’absorber la chaleur dégagée par la réaction. Un capillaire plus fin sera placé <strong>de</strong> manièrecoaxiale dans le capillaire principal afin d’injecter l’huile dans l’octène. Ce <strong>de</strong>rnier rejoindrale canal principal à l’ai<strong>de</strong> d’un élém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> T <strong>en</strong> téflon (cf. Figure IV.1).Octène+PtFigure IV.1 : Schéma du connecteur <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> T permettant le mélange coaxial <strong>de</strong>s réactifsQuatre pompes pousse-seringue <strong>de</strong> précision (NeMESYS High Pressure syringepumps) développées par la société Cetoni sont installées afin d’alim<strong>en</strong>ter les <strong>de</strong>ux réactifs (lecatalyseur étant préparé dans l’octène au préalable) et d’avoir la possibilité d’<strong>en</strong>voyer dusolvant <strong>de</strong> rinçage (heptane) sur chaque ligne. Les systèmes <strong>de</strong> pompes Nemesis secompos<strong>en</strong>t d’une seringue (<strong>en</strong> verre ou Inox) disposée sur module cont<strong>en</strong>ant un moteur, ayantle rôle <strong>de</strong> « pousse-seringue ». Tous les blocs sont reliés <strong>en</strong>tre eux par <strong>de</strong>s câbles afin d’êtreconnectés à un système informatique disposant d’un logiciel fourni par la société Cetoni. Apartir <strong>de</strong> l’interface <strong>de</strong> ce logiciel, il est possible piloter automatiquem<strong>en</strong>t les pompes.Plusieurs tailles <strong>de</strong> seringues sont disponibles. Plus elles sont petites, plus leur capacité<strong>de</strong> monter <strong>en</strong> pression est élevée. Cep<strong>en</strong>dant, le débit choisi conditionne égalem<strong>en</strong>t le volume<strong>de</strong>s seringues puisqu’il faut veiller à pouvoir réaliser un essai <strong>en</strong>tier avec un seul remplissage<strong>de</strong> seringue. Les seringues choisies <strong>pour</strong> les réactifs ont un volume <strong>de</strong> 20 mL. Celle <strong>de</strong>l’heptane du côté <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> l’huile H68 a un volume <strong>de</strong> 100 mL.Les caractéristiques <strong>de</strong>s pompes sont résumées ci-<strong>de</strong>ssous (Tableau IV.3).Type <strong>de</strong>pompeMatériauPression max(bar)Débit min(mL.min -1 )Débit max(mL.min -1 )20 mL INOX 50 0,019 206,4100 mL INOX 12 0,075 825,3Tableau IV.3 : Caractéristiques <strong>de</strong>s pompes pousse-seringue NeMESYSEn plus <strong>de</strong> permettre un rinçage du réacteur, les pompes d’heptane permett<strong>en</strong>t d’éviterla remontée <strong>de</strong>s réactifs dans les canaux lors <strong>de</strong> l’arrêt <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>tations. En effet, lorsque lepremier réactif est arrêté (huile H68), la forte pression à l’intérieur du canal principal vainciter l’octène à remonter préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans le canal d’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’huile. Il y aalors un risque que la réaction se produise à l’extérieur du canal, là où il n’y a plus <strong>de</strong> système<strong>pour</strong> absorber l’exothermie. Pour éviter cela, lors <strong>de</strong> l’arrêt <strong>de</strong> l’huile, l’heptane est120


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEimmédiatem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>voyé dans le canal à la place <strong>de</strong> l’huile. De plus, par sécurité, une vanne 4voies est placée sur l’alim<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> H68. Elle permet d’alim<strong>en</strong>ter soit <strong>en</strong> huile, soit <strong>en</strong>heptane et peut les délivrer soit dans le capillaire qui rejoint la zone d’injection, soit dans uncanal plongeant dans un bac <strong>de</strong> déchets.Ensuite, <strong>pour</strong> que la réaction ne soit pas ral<strong>en</strong>tie dans la zone où le capillaire sort dubain thermostaté, un système <strong>de</strong> chauffage par air chaud a été mis au point. Il consiste àinsérer une gaine <strong>en</strong> silicone autour <strong>de</strong> cette partie du capillaire et <strong>de</strong> la chauffer par <strong>de</strong> l’airchaud réglé à la température désirée et <strong>en</strong>voyé <strong>de</strong>puis un souffleur. Ainsi, la prised’échantillons <strong>pour</strong> analyse <strong>pour</strong>ra se faire directem<strong>en</strong>t à la sortie du capillaire. Ce mainti<strong>en</strong><strong>en</strong> température est égalem<strong>en</strong>t très important <strong>pour</strong> éviter une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la viscosité dumilieu, ce qui augm<strong>en</strong>terait <strong>en</strong>core plus les pertes <strong>de</strong> charges.La prise d’échantillon s’effectue dans <strong>de</strong>s flacons <strong>de</strong> 1 mL, cont<strong>en</strong>ant une goutte dumême poison <strong>de</strong> catalyseur que <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> avec le réacteur SiC/Alu (triéthylphosphite), afin<strong>de</strong> stopper immédiatem<strong>en</strong>t la réaction. L’analyse réalisée sur les échantillons s’effectuetoujours par gazométrie et est complétée par <strong>de</strong> l’analyse RMN.Une photographie du pilote est prés<strong>en</strong>tée sur la figure IV.2.H68HeptaneRéacteurInjectionBécher <strong>de</strong>StockagePrélèvem<strong>en</strong>tGaineOctène + catalyseurFigure IV.2 : Photo du pilote <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’hydrosilylation <strong>en</strong> microfluidiqueL’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s caractéristiques du système sont regroupées dans le Tableau IV.4.Diamètres du capillaireLongueur <strong>de</strong>Nombre <strong>de</strong> Gamme <strong>de</strong>(µm)base du canalspires du débit totalCanal Alim<strong>en</strong>tation Alim<strong>en</strong>tation principalcapillaire (mL/min)principal <strong>de</strong> l’octène <strong>de</strong> l’huile H68 (m)530 530 180 2,89 5,5 1,3 à 5Tableau IV.4: Caractéristiques du système microfluidique121


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEEnfin, la procédure <strong>de</strong> démarrage mise au point <strong>pour</strong> m<strong>en</strong>er les essais est la suivante :1) Mise <strong>en</strong> route du bain thermostaté à la température désirée2) Mise <strong>en</strong> marche du système <strong>de</strong> chauffage <strong>de</strong> la gaine cont<strong>en</strong>ant la partie ducapillaire extérieure au bain3) Remplissage <strong>de</strong>s seringues à un débit <strong>de</strong> 1 mL.min -1 (débit réglé <strong>pour</strong> éviterl’aspiration <strong>de</strong> bulles d’air)4) Purge <strong>de</strong> l’air <strong>de</strong>s lignes d’octène et d’H68 <strong>pour</strong> chasser l’air prés<strong>en</strong>t et mettre<strong>en</strong> pression les lignes.5) Arrêt <strong>de</strong> la purge lorsque l’interface du liqui<strong>de</strong> s’arrête à la vanne 4 voies côtéH68 et au T d’injection côté octène.6) Positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la vanne 4 voies sur l’arrivée d’heptane7) Alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux lignes par l’heptane8) Diminution progressive du débit <strong>de</strong> la pompe d’heptane côté octène etalim<strong>en</strong>tation progressive <strong>de</strong> l’octène au débit souhaité9) Arrêt <strong>de</strong> la pompe d’heptane côté H6810) Positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la vanne 4 voies sur l’arrivée d’huile H6811) Alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’H68 au débit souhaité12) Att<strong>en</strong>te du régime perman<strong>en</strong>t (<strong>en</strong>viron 6 fois le temps <strong>de</strong> séjour)13) Prise d’échantillon dans un vial <strong>de</strong> 1 mLLa procédure d’arrêt s’effectue <strong>de</strong> la manière suivante :1) Diminution du débit d’H68 <strong>pour</strong> que la pression diminue progressivem<strong>en</strong>t2) Arrêt du débit d’ H683) Positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la vanne 4 voies sur l’arrivée d’heptane4) Lancem<strong>en</strong>t du débit d’heptane5) Diminution progressive du débit d’octène et alim<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> parallèle <strong>de</strong>l’heptane6) Rinçage du réacteur à l’heptane p<strong>en</strong>dant 5 minII.INFLUENCE DU TYPE DE MÉLANGEDans le cas <strong>de</strong> réactions chimiques quasi instantanées, le mélange <strong>de</strong>s réactifs est uneétape cruciale. Dans les systèmes microfluidiques, l’écoulem<strong>en</strong>t est presque toujourslaminaire et le mélange s’effectue seulem<strong>en</strong>t par transport par diffusion moléculaire, obéissantà la loi <strong>de</strong> Fick.Le temps caractéristique <strong>de</strong> mélange t mél dans un microcanal <strong>de</strong> longueur infinie peutêtre estimé <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la longueur caractéristique <strong>de</strong> diffusion l c d’un flui<strong>de</strong> et ducoeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion moléculaire D <strong>de</strong> celui-ci selon la relation suivante :tmél2lc= (IV-3)DDans le cas du mélange coaxial, la longueur caractéristique <strong>de</strong> diffusion s’écrit :122


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUElcdoct− d H 68= (IV-4)2Avec d oct , le diamètre du capillaire d’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’octène (530 µm)d H68 , le diamètre du capillaire d’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’huile H68 (180 µm)La valeur du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> l’huile H68 dans l’octène n’est pas connuemais son ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur peut être estimé à une valeur classique <strong>en</strong> milieu liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10 -8m 2 .s -1 . Après calcul, l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur du temps <strong>de</strong> mélange par diffusion dans le systèmemicrofluidique étudié est estimé à quelques secon<strong>de</strong>s, ce qui n’est pas négligeable <strong>pour</strong> <strong>de</strong>sréactions chimiques quasi instantanées.Ainsi, sans phénomène <strong>de</strong> convection forcée, tel qu’un système <strong>de</strong> cou<strong>de</strong>s id<strong>en</strong>tique auréacteur SiC/Alu créant <strong>de</strong>s boucles <strong>de</strong> recirculations favorables au mélange, la qualité dumélange au sein du microcanal peut parfois être insatisfaisante.Une solution <strong>pour</strong> diminuer ce temps <strong>de</strong> mélange serait <strong>de</strong> diminuer la largeur ducanal. Cep<strong>en</strong>dant, comme il a été montré dans la partie I <strong>de</strong> ce chapitre, cette solution n’estpas <strong>en</strong>visageable <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> charges trop élevées.Le mélange <strong>de</strong>s réactifs doit donc se faire <strong>de</strong> manière optimale dès leur injection.Trois types <strong>de</strong> mélange ont ainsi été étudiés : un mélange coaxial, un mélange <strong>en</strong> T parinjection perp<strong>en</strong>diculaire et un mélange par multilamination. Les paramètres <strong>de</strong> réactionétudiés sont les mêmes que ceux étudiés avec le réacteur échangeur SiC/Alu, c'est-à-dire, latempérature, le ratio molaire octène/SiH et la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur.II.1.Etu<strong>de</strong> avec le mélangeur coaxialCette première configuration <strong>de</strong> mélange a été prés<strong>en</strong>tée dans la partie <strong>de</strong>scription dupilote. Avant <strong>de</strong> s’intéresser à l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts paramètres <strong>de</strong> réaction, <strong>de</strong>s essais ontété m<strong>en</strong>és à plusieurs débits, mais <strong>pour</strong> une seule même longueur <strong>de</strong> tube, L=2,89 m. Lesautres paramètres sont fixés dans la même gamme que celle <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> dans le réacteurSiC/Alu. Trois débits sont testés <strong>pour</strong> trois températures différ<strong>en</strong>tes.Les conditions sont regroupées dans le Tableau IV.5. Les essais ont été réalisés à 7,6ppm <strong>de</strong> catalyseur et à un ratio molaire octène/SiH <strong>de</strong> 1,2.Nom <strong>de</strong>l’essaiv(m.s -1 )Q(mL.min -1 )τ(s)T bain(°C)Conversion<strong>de</strong>s SiH(%)CFM22 0,10 1,29 10 75 40,0CFM23 0,14 1,80 21 75 44,8CFM24 0,29 3,81 29 75 50,2CFM8 0,10 1,29 10 85 49,2CFM6 0,14 1,80 21 85 54,0CFM7 0,29 3,81 29 85 53,4CFM34 0,10 1,29 10 100 56,6CFM35 0,14 1,80 21 100 55,9CFM36 0,29 3,81 29 100 51,1Tableau IV.5 : Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du débit total sur la conversion123


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUELes résultats <strong>de</strong> ces essais <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH sont tracés sur un graphe<strong>en</strong> fonction du temps <strong>de</strong> séjour, imposé par la vitesse (cf. figure IV.3).Pour une température égale à 100 °C, on constate que la vitesse a peu d’impact sur laconversion. Cette <strong>de</strong>rnière augm<strong>en</strong>te légèrem<strong>en</strong>t lors que la vitesse diminue. Cela ti<strong>en</strong>t au faitque le temps <strong>de</strong> séjour est plus grand <strong>pour</strong> les plus faibles vitesses (à même longueur, L).En revanche, <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s températures inférieures à 100 °C, la t<strong>en</strong>dance s’inverse. Eneffet, curieusem<strong>en</strong>t, plus le temps <strong>de</strong> séjour est important, plus la conversion est faible. End’autres termes, plus la vitesse est élevée, plus la conversion est importante. Cela vi<strong>en</strong>t du faitqu’<strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant la vitesse, le mélange est vraisemblablem<strong>en</strong>t amélioré. La vitesse optimale<strong>pour</strong> cette configuration doit donc être supérieure ou égale à 0,29 m.s -1 .Cep<strong>en</strong>dant, il n’est pas possible <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre une vitesse très supérieure à celle-ci <strong>pour</strong><strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> charge trop fortes.7060v=0,29 m.s -1 v=0,14 m.s -1 v=0,10 m.s -1Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)504030207,6 ppm, 75°C7,6 ppm, 85°C7,6 ppm, 100°C100 5 10 15 20 25 30 35Temps <strong>de</strong> séjour, τ (s)FigureIV.3 : Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse sur la conversion <strong>de</strong>s SiH, <strong>pour</strong> 7,6 ppm <strong>de</strong> catalyseur, r oct/SiH =1,2Afin <strong>de</strong> dissocier les effets du temps <strong>de</strong> séjour et <strong>de</strong> la vitesse et <strong>de</strong> ne s’intéresser qu’àl’effet <strong>de</strong> la vitesse seul, <strong>de</strong>s essais ont été réalisés à <strong>de</strong>ux vitesses différ<strong>en</strong>tes à iso temps <strong>de</strong>séjour. Pour respecter cette contrainte, <strong>de</strong>ux longueurs <strong>de</strong> tube ont dû être utilisées. Lesconditions expérim<strong>en</strong>tales sont données dans le Tableau IV.6. Les essais ont été réalisés à 7,6ppm <strong>de</strong> catalyseur et r oct/SiH =1,2.Nom <strong>de</strong>l’essaiv(m.s -1 )L(m)τ(s)T bain(°C)Conversion<strong>de</strong>s SiH(%)CFM49 0,14 1,35 10 75 12,1CFM24 0,29 2,89 10 75 50,2CFM51 0,14 1,35 10 100 29,3CFM36 0,29 2,89 10 100 51,0Tableau IV.6: Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse à τ constant124


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUELe tracé du taux <strong>de</strong> conversion <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>pour</strong> ces essais (cf. figureIV.4) montre que la conversion augm<strong>en</strong>te considérablem<strong>en</strong>t avec la vitesse, ceci malgré unmême temps <strong>de</strong> séjour <strong>en</strong>tre les essais. Cela prouve <strong>en</strong>core une fois que le mélange n’est pasoptimal et est influ<strong>en</strong>cé par la vitesse du flui<strong>de</strong> réactionnel.Il est égalem<strong>en</strong>t intéressant <strong>de</strong> noter que <strong>pour</strong> une forte vitesse, la température sembl<strong>en</strong>e pas avoir d’influ<strong>en</strong>ce sur la conversion alors qu’elle l’améliore aux plus faibles vitesses.7060T=75°C, t=10 sT=100°C, t=10 sConversion <strong>de</strong>s SiH (%)504030201000 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35Vitesse (m.s -1 )FigureIV.4: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse sur la conversion <strong>pour</strong> un mélange coaxial et un même temps <strong>de</strong> séjour,[cata]=7,6 ppm, r oct/SiH =1,2Un autre type d’injection a alors été mis <strong>en</strong> œuvre afin d’améliorer le mélange et <strong>de</strong> neplus être contraint par cette dép<strong>en</strong>dance à la vitesse.II.2.Etu<strong>de</strong> avec le mélangeur <strong>en</strong> TLe mélange <strong>en</strong> T est réalisé à l’ai<strong>de</strong> du même élém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> T que <strong>pour</strong> l’injectioncoaxiale mais dans lequel, le flux d’octène vi<strong>en</strong>t percuter le flux d’huile H68perp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>t. Pour cela, le capillaire d’huile H68 a été changé <strong>en</strong> un capillaire <strong>de</strong>diamètre id<strong>en</strong>tique à celui <strong>de</strong> l’octène, soit 530 µm. Les <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s vont ainsi se r<strong>en</strong>contrerau milieu du T (cf. Figure IV.5). Ce type <strong>de</strong> mélange s’appar<strong>en</strong>te à celui effectué à l’intérieur<strong>de</strong>s canaux du SiC/Alu.125


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEOctène+PtH68Figure IV.5: Mélangeur <strong>en</strong> T à injection perp<strong>en</strong>diculaireLa même étu<strong>de</strong> sur l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse que celle conduite <strong>pour</strong> le mo<strong>de</strong>d’injection coaxiale a été réalisée. Le capillaire <strong>de</strong> l’huile ayant un diamètre plus large dans lecas <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> mélange <strong>en</strong> T, les pertes <strong>de</strong> charges ont ainsi été réduites et il a donc étépossible <strong>de</strong> tester <strong>de</strong>s vitesses supérieures à la vitesse maximale admissible avec l’injectioncoaxiale (v=0,29 m.s -1 ).Plusieurs essais ont été m<strong>en</strong>és à <strong>de</strong>s températures différ<strong>en</strong>tes dont les conditions sontregroupées dans le Tableau IV.7. La longueur <strong>de</strong> capillaire est fixée à L=1,35 m et laconc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> catalyseur à 7,6 ppm.Nom <strong>de</strong>l’essaiv(m.s -1 )τ(s)T bain(°C)Conversion<strong>de</strong>s SiH(%)CFM60 0,14 10 75 11,4CFM61 0,29 4,7 75 38,3CFM62 0,14 10 85 20,0CFM63 0,29 4,7 85 40,7CFM64 0,38 3,8 85 38,9CFM66 0,14 10 100 33,0CFM67 0.21 6,6 100 47,4CFM68 0,29 4,7 100 46,0CFM69 0,38 3,8 100 46,8Tableau IV.7: Essais réalisés avec l’injecteur <strong>en</strong> T, L=1,35 m, [cata]=7,6 ppm, r oct /SiH =1,2Les résultats <strong>de</strong> conversion sont prés<strong>en</strong>tés sur un graphe <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse (cf.Figure IV.6). Les résultats <strong>de</strong>s essais obt<strong>en</strong>us avec l’injection coaxiale y sont ajoutés afin <strong>de</strong>pouvoir les comparer.Comme <strong>pour</strong> l’injection coaxiale, la vitesse a une influ<strong>en</strong>ce sur la conversion <strong>en</strong> sortie<strong>de</strong> réacteur. Plus elle est importante, plus la conversion est forte. Il semblerait qu’il y ait unpalier à partir <strong>de</strong> 0,29 m.s -1 , au <strong>de</strong>là duquel la conversion n’évolue plus. Cela semble seretrouver <strong>pour</strong> les trois températures.De plus, il n’y a pas <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> conversion significative <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>sd’injection. La conversion <strong>de</strong> l’essai à 0,21 m.s -1 <strong>pour</strong> l’injection <strong>en</strong> T est légèrem<strong>en</strong>t au<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’essai avec injection coaxiale, mais au vu <strong>de</strong>s résultats qui se superpos<strong>en</strong>taux autres vitesses, on peut considérer que cet écart relève <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale. Il<strong>en</strong> résulte donc que les configurations d’injection étudiées n’ont pas d’influ<strong>en</strong>ce sur la126


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEconversion. Cela peut s’expliquer par le caractère quasi-instantané <strong>de</strong> la réaction : la réactiondémarre très rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t quel que soit le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact <strong>de</strong>s réactifs.7060Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)5040302010Injection T, 75°CInjection T, 85°CInjection T, 100°CCoaxiale, 75°CCoaxiale, 85°C0Coaxiale, 100°C0,1 0,2 0,3 0,4 0,5Vitesse (m.s -1 )Figure IV.6: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse sur la conversion <strong>pour</strong> un mélange <strong>en</strong> T et coaxial, 7,6 ppm, r oct/SiH =1,2En revanche, il a été montré que le mélange n’était pas optimal avec les vitessesutilisées puisque <strong>pour</strong> <strong>de</strong>ux vitesses différ<strong>en</strong>tes mais un même temps <strong>de</strong> séjour, la conversionobt<strong>en</strong>ue n’est pas la même. Il faudrait donc augm<strong>en</strong>ter la vitesse <strong>en</strong>core plus fortem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong>voir si le palier se confirme et si à partir <strong>de</strong> ces vitesses, le mélange ne peut plus être amélioré.Cep<strong>en</strong>dant, <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> charges et <strong>de</strong> tailles <strong>de</strong> seringues, il n’a pas étépossible d’augm<strong>en</strong>ter <strong>en</strong>core plus la vitesse. Au lieu <strong>de</strong> cela, un troisième mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> mélange aalors été testé. Il s’agit cette fois d’utiliser un micromélangeur à la place <strong>de</strong> l’élém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> T.II.3.Mélange avec un micromélangeurII.3.1. Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’outilL’outil utilisé <strong>pour</strong> ce type <strong>de</strong> mélange est le micromélangeur SIMM-V2 développépar la société IMM GmbH (Institut für Mikrotechnik Mainz, Allemagne) (Figure IV.7). Ils’agit d’un micromélangeur dont le principe repose sur le mélange par multilamination (cf.Figure IV.8) : les <strong>de</strong>ux flux <strong>de</strong> réactifs sont divisés <strong>en</strong> une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> films <strong>de</strong> plus petitesdim<strong>en</strong>sions qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>contrer frontalem<strong>en</strong>t sur <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong> film très faibles.Chaque film (ou microcanal) est alterné avec un film <strong>de</strong> l’autre réactif. Le mélange <strong>de</strong>sréactifs se fait alors très aisém<strong>en</strong>t par diffusion du fait <strong>de</strong> la faible épaisseur (cf. équation(IV-3)). Les <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s ressort<strong>en</strong>t alors <strong>en</strong>semble dans un même microcanalperp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>t à leur arrivée.127


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEEntréesMicrostructureF<strong>en</strong>te <strong>de</strong> sortieFigure IV.7: Photographie du micromélangeur SIMM-V2 ouvert (à gauche) et fermé (à droite)Le micromélangeur est composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>trées, une microstructure où a lieu lamultilamination <strong>de</strong>s flux, une zone <strong>de</strong> mélange et une sortie.Figure IV.8: Principe <strong>de</strong> multilamination dans le SIMM-V2IV.8.En outre, les caractéristiques du micromélangeur sont répertoriées dans le Tableau128


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEMatériauTaille <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> lamicrostructure(µm)Volume interne(µL)Nombre d’élém<strong>en</strong>ts<strong>pour</strong> la division <strong>de</strong>s fluxInox45 x 20815Gamme <strong>de</strong> débits(mL.min -1 )Temps <strong>de</strong> séjour(ms)0,7 - 4114 - 720Tableau IV.8 : Caractéristiques du micromélangeur SIMM-V2Une étu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale a été réalisée dans les mêmes conditions que celles<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mélange précéd<strong>en</strong>ts. Pour cela, le micromélangeur vi<strong>en</strong>t remplacer le T etest connecté aux mêmes capillaires qui étai<strong>en</strong>t raccordés à ce <strong>de</strong>rnier. Aucune dim<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>capillaires n’est modifiée. Enfin, <strong>pour</strong> assurer un bon échange <strong>de</strong> chaleur, l’appareil estplongé dans le bain thermostaté.II.3.2. Résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> avec le SIMM-V2Les essais au sein <strong>de</strong> ce micromélangeur ont été réalisés à <strong>de</strong>ux vitesses différ<strong>en</strong>tesmais à même longueur <strong>de</strong> tube. Les conditions expérim<strong>en</strong>tales sont prises à partir <strong>de</strong> cellesutilisées <strong>pour</strong> les autres injecteurs (Tableau IV.9).Nom <strong>de</strong>l’essaiv(m.s -1 )τ SIMM-V2(s)τ canal(s)T bain(°C)Conversion<strong>de</strong>s SiH(%)CFM92 0,14 0,28 10 75 48,8CFM112 0,29 0,13 4,7 75 33,9CFM102 0,14 0,28 10 85 47,0CFM103 0,29 0,13 4,7 85 38,9CFM97 0,14 0,28 10 100 56,2CFM98 0,29 0,13 4,7 100 50,7Tableau IV.9: Essais réalisés avec le micromélangeur SIMM-V2, L=1,35 m, [cata]=7,6 ppm, r oct /SiH =1,2La conversion a été tracée sur le graphe prés<strong>en</strong>té sur la Figure IV.9. A l’inverse <strong>de</strong>sautres mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mélange, cette fois-ci une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la vitesse <strong>en</strong>traine bi<strong>en</strong> unediminution <strong>de</strong> la conversion. L’effet du temps <strong>de</strong> séjour se fait donc ress<strong>en</strong>tir : à plus fortevitesse, le temps <strong>de</strong> séjour diminue, la réaction est donc moins avancée <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> réacteur.Cela est valable quelle que soit la température.129


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUE706050µ-mix, 75°Cµ-mix, 85°Cµ-mix, 100°CConversion SiH (%)403020τ = 4,7 sτ = 10 s1000 0,1 0,2 0,3 0,4Vitesse (m.s -1 )Figure IV.9: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse sur la conversion <strong>pour</strong> un mélange avec le SIMM-V2, 7,6 ppm,r oct/SiH =1,2Ces résultats sont comparés <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour par rapport à ceux obt<strong>en</strong>usavec les <strong>de</strong>ux autres mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mélange (cf Figure IV.10). Etant donné qu’il n’y avait pasd’écart <strong>en</strong>tre les mo<strong>de</strong>s coaxiaux et <strong>en</strong> T, seuls les résultats du mélangeur <strong>en</strong> T sont rajoutéssur le graphe, <strong>pour</strong> une meilleure lisibilité.Conversion SiH (%)706050403020v=0,29 m.s -1 v=0,14 m.s -1SIMM-V2, 75°CSIMM-V2, 85°CSIMM-V2, 100°Cinjection T, 75°Cinjection T, 85°Cinjection T, 100°C1002 4 6 8 10 12 14Temps <strong>de</strong> séjour (s)Figure IV.10: Comparaison <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mélange sur la conversion130


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEIl y a une forte influ<strong>en</strong>ce du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> mélange selon que l’on considère les <strong>de</strong>uxconfigurations précéd<strong>en</strong>tes ou le micromélangeur. En effet, <strong>pour</strong> les mêmes conditionsexpérim<strong>en</strong>tales, les essais avec le SIMM-V2 offr<strong>en</strong>t une conversion bi<strong>en</strong> meilleure. Cet écart<strong>de</strong> conversion s’observe <strong>en</strong>core plus fortem<strong>en</strong>t aux faibles vitesses, c'est-à-dire lorsque lemélange n’est pas du tout optimisé avec les mo<strong>de</strong>s d’injection coaxiale ou <strong>en</strong> T.Ce résultat est très important parce qu’il souligne le fait que la réactiond’hydrosilylation est s<strong>en</strong>sible au micromélange, ce qui n’avait pas été mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce avec leréacteur SiC/Alu.La suite <strong>de</strong>s essais <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts paramètres <strong>de</strong> la réaction sera doncréalisée avec le micromélangeur. Il serait possible <strong>de</strong> gérer le temps <strong>de</strong> séjour <strong>en</strong> jouantseulem<strong>en</strong>t sur le débit, mais <strong>pour</strong> s’affranchir d’une influ<strong>en</strong>ce év<strong>en</strong>tuelle <strong>de</strong> la vitesse surd’autres paramètres telles que la température, nous jouerons sur le temps <strong>de</strong> séjour <strong>en</strong>changeant la longueur du capillaire. Les essais seront donc toujours réalisés <strong>en</strong>suite à un seuldébit, Q= 3,8 mL.min -1 .III.ASPECT CATALYTIQUE DE L’ÉTUDEIII.1. Mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la désactivation du catalyseur 1Lors <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s dans le réacteur SiC/Alu, la solution octène+catalyseur était préparée<strong>en</strong> quantité importante (5 L). Le catalyseur était pesé avec une balance <strong>de</strong> précision puisdirectem<strong>en</strong>t dilué dans l’octène. La solution était <strong>en</strong>suite immédiatem<strong>en</strong>t utilisée <strong>pour</strong>alim<strong>en</strong>ter le réacteur.Dans le cas du système microfluidique, étant donnée la très faible quantité <strong>de</strong> matièreutilisée à chaque fois, la quantité nécessaire est d’<strong>en</strong>viron 20 mL. A titre d’exemple, <strong>pour</strong>obt<strong>en</strong>ir une solution à 7,6 ppm <strong>de</strong> catalyseur, la quantité <strong>de</strong> catalyseur à apporter estextrêmem<strong>en</strong>t faible, égale à 1,68 mg. Cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une balance extrêmem<strong>en</strong>t précise quin’était pas à notre disposition au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. La solution octène+catalyseur estdonc préparée <strong>en</strong> quantité <strong>de</strong> 150 mL <strong>en</strong>viron.De ce fait, plusieurs essais réalisés à <strong>de</strong>s temps différ<strong>en</strong>ts ont pu être effectués avec lamême solution. Il a été rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t observé que <strong>pour</strong> une solution dont l’âge est égal à 2,5jours, la conversion <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t nulle. Il semble alors que le catalyseur ne soit plus actif et que laréaction n’ait donc pas lieu.Ce résultat inatt<strong>en</strong>du a incité à étudier plus <strong>en</strong> profon<strong>de</strong>ur l’activité du catalyseur <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> son âge dans la solution octène+catalyseur. On définit t 0 , le temps à partir duquelle catalyseur est dilué dans l’octène et l’âge du catalyseur comme le temps qui s’est écoulé<strong>en</strong>tre t 0 et le début <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>tation du microréacteur <strong>en</strong> solution octène+catalyseur. Lesexpéri<strong>en</strong>ces sont réalisées à 7,6 ppm <strong>de</strong> catalyseur et un ratio <strong>de</strong> 1,2. Le Tableau IV.10récapitule les conditions <strong>de</strong>s essais ainsi que leur résultat respectif <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> conversion.131


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUENom <strong>de</strong>l’essaiQ(mL.min -1 )T bain(°C)Age_cata(min)Conversion(%)CFM24 3,816 75 50 50,2CFM37 3,816 75 60 38,2CFM41 3,816 75 120 15,4CFM14 3,816 75 300 20,6CFM2bis 3,816 85 3600 0Tableau IV.10 : Désactivation du catalyseur <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> son âge dans la solution octène+catalyseurLe catalyseur se désactive donc très fortem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> manière très rapi<strong>de</strong>. Sadésactivation a une t<strong>en</strong>dance expon<strong>en</strong>tielle décroissante (voir Figure IV.11). La désactivationral<strong>en</strong>tit à partir d’un âge <strong>de</strong> 120 min. Cette observation est très contraignante <strong>pour</strong> la suite <strong>de</strong>sessais car selon le temps <strong>de</strong> préparation <strong>pour</strong> chaque essai, les résultats <strong>de</strong> conversion peuv<strong>en</strong>têtre différ<strong>en</strong>ts.6050Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)4030201000 50 100 150 200 250 300 350Age du cata (min)Figure IV.11 : Evolution <strong>de</strong> la conversion <strong>de</strong>s SiH <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge du catalyseur dans la solutionUne première hypothèse quant à cette désactivation peut v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> l’âge même ducatalyseur pur. En effet, celui étudié date <strong>de</strong> 2 ans, or le Karstedt est s<strong>en</strong>sible à la lumière et sedégra<strong>de</strong> au cours du temps. Il a donc semblé judicieux <strong>de</strong> tester un catalyseur neuf.III.2. Comparaison <strong>de</strong> la désactivation avec un catalyseur neuf, catalyseur 2Un nouveau catalyseur neuf (cata 2) a été utilisé dans les mêmes conditions qu’avec leprécéd<strong>en</strong>t (cata 1). Des premiers essais, réalisés <strong>pour</strong> un même âge <strong>de</strong> catalyseur, ont d’abordpermis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le fait que les <strong>de</strong>ux catalyseurs donn<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> les mêmes résultats <strong>de</strong>132


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEconversion (cf. Figure IV.12). Les faibles écarts observés relèv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong>expérim<strong>en</strong>tale.7060Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)5040302010catalyseur 1catalyseur 202 4 6 8Temps <strong>de</strong> séjour (s)Figure IV.12: Comparaison <strong>de</strong>s conversions obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux catalyseurs, Q=3,816 ml.min -1 , 7,6ppm, r oct/SiH =1,2Il a alors <strong>en</strong>suite été possible <strong>de</strong> comparer les désactivations <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux catalyseurs.Pour cela, <strong>de</strong>s essais à différ<strong>en</strong>ts âges du catalyseur 2 ont été réalisés. Les résultats sontregroupés sur la Figure IV.13. Les résultats obt<strong>en</strong>us avec le catalyseur 1 sont rajoutés afin <strong>de</strong>comparer la désactivation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux lots <strong>de</strong> catalyseur. Il <strong>en</strong> ressort que la désactivation aégalem<strong>en</strong>t lieu <strong>pour</strong> le catalyseur 2, bi<strong>en</strong> qu’il soit neuf. Elle semble <strong>en</strong> revanche légèrem<strong>en</strong>tplus l<strong>en</strong>te que <strong>pour</strong> le catalyseur 1.133


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUE6050Cata 1Cata 2Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)4030201000 50 100 150 200 250 300 350 400Age du cata (min)Figure IV.13 : Comparaison <strong>de</strong> la désactivation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux catalyseurs, 7,6 ppm, T=75°C, r oct/SiH =1,2La vieillesse du catalyseur pur n’est donc pas la cause <strong>de</strong> la désactivation <strong>de</strong> celui-ci,même si elle contribue à l’accélérer.Une autre hypothèse plus probable serait la désactivation du catalyseur par l’octèneprés<strong>en</strong>t <strong>en</strong> excès. Des essais réalisés à Bluestar Silicones à <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> Pt <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 35000 ppm (correspondant à 50 équival<strong>en</strong>ts molaires d’octène) avai<strong>en</strong>t montré quel’octène ne déplaçait pas les ligands vinylsiloxanes (DVTMS) du catalyseur <strong>de</strong> Karstedt.Cep<strong>en</strong>dant, dans le cas <strong>de</strong> la microfluidique, la dilution du catalyseur est beaucoup plusimportante. En effet, celui-ci est dilué dans l’octène à 10 ppm <strong>en</strong>viron. Il se <strong>pour</strong>rait alorsqu’avec ces conc<strong>en</strong>trations, le platine soit désactivé par l’octène <strong>en</strong> déplaçant ses ligandsDVTMS <strong>en</strong> ligands d’octène. Cela conduirait à une espèce qui serait rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t très réactivemais sur un temps très court. Or le temps minimum <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong>s essais est <strong>de</strong> 40 min.La désactivation <strong>de</strong> cette espèce serait alors déjà largem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tamée.Cette hypothèse a été confortée par <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> désactivation réalisés à différ<strong>en</strong>tesconc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> catalyseurs (<strong>pour</strong> le catalyseur 2). En effet, la désactivation est plus rapi<strong>de</strong>lorsque la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur diminue. Autrem<strong>en</strong>t dit, plus le catalyseur est diluédans la solution octène+catalyseur, plus la désactivation est rapi<strong>de</strong>. Cela va donc dans le s<strong>en</strong>s<strong>de</strong> l’hypothèse que plus l’excès molaire d’octène par rapport au Pt est important, plus l’octènedéplacera facilem<strong>en</strong>t les ligands DVTMS. Le catalyseur sera donc plus fortem<strong>en</strong>t désactivé.Cela est illustré sur la Figure IV.14, tous les essais ayant été réalisés avec le micromélangeur.134


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUE60504 ppm7,6 ppm10 ppmConversion SiH (%)4030201000 15 30 45 60 75 90 105 120Age du cata (min)Figure IV.14 : Effet <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration du catalyseur sur sa désactivation dans la solution octène+cata,T=75°C, v=0,29 m.s -1 , r oct/SiH =1,2Il aurait été intéressant <strong>de</strong> déterminer une loi permettant <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte cettedésactivation et donc <strong>de</strong> recalculer la vraie quantité <strong>de</strong> catalyseur <strong>pour</strong> chaque essai,connaissant l’âge du catalyseur. Cep<strong>en</strong>dant, le fait que le catalyseur ne se désactive pas à lamême vitesse selon sa conc<strong>en</strong>tration r<strong>en</strong>d difficile la détermination d’une seule et même loi.Ce résultat important est contraignant <strong>pour</strong> la suite <strong>de</strong>s essais.Une autre solution a alors été testée <strong>pour</strong> modifier le mo<strong>de</strong> d’injection du catalyseur. Ils’agit <strong>de</strong> le conc<strong>en</strong>trer dans l’octène et <strong>de</strong> le diluer au <strong>de</strong>rnier mom<strong>en</strong>t par un flux d’octènepur <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir la quantité <strong>de</strong> catalyseur désirée lors <strong>de</strong> la réaction.III.3.Etu<strong>de</strong> avec injection du catalyseur <strong>en</strong> milieu conc<strong>en</strong>tréIII.3.1. Appareil et métho<strong>de</strong>Pour cette nouvelle configuration, le pilote expérim<strong>en</strong>tal a du être réadapté. Lasolution octène+catalyseur est alim<strong>en</strong>tée par une pompe pousse-seringue <strong>de</strong> 20 mL. L’octènequi servira à la dilution est alim<strong>en</strong>té par une autre pompe pousse-seringue <strong>de</strong> 20 mL. Les <strong>de</strong>uxflux se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t au travers d’un élém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> T, id<strong>en</strong>tique à celui utilisé <strong>pour</strong> les mo<strong>de</strong>sd’injection coaxiale et d’injection perp<strong>en</strong>diculaire <strong>en</strong> T. Le flux d’octène vi<strong>en</strong>t percuter le fluxd’octène+catalyseur perp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>t à celui-ci. Le flux sortant vi<strong>en</strong>t alors r<strong>en</strong>contrerl’huile H68 dans le micromélangeur. Le schéma du pilote modifié est prés<strong>en</strong>té sur laFigure IV.15.135


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEpurgeMicroréacteur(capillaire 530 µm)S4H68EchantillonnageSIMM-V2S3HeptaneS2Cata+octPoison <strong>de</strong>catalyseurS1OctèneFigure IV.15: Schéma <strong>de</strong> l’installation <strong>pour</strong> la configuration d’une injection <strong>de</strong> catalyseur conc<strong>en</strong>tréLa problématique <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est d’arriver à trouver une conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseurdans l’octène qui soit à la fois assez élevée <strong>pour</strong> éviter la désactivation <strong>de</strong> celui-ci au cours dutemps mais suffisamm<strong>en</strong>t faible <strong>pour</strong> que le débit <strong>de</strong> la solution à <strong>en</strong>voyer ne soit pas troppetit.En effet, il a été montré dans le paragraphe précéd<strong>en</strong>t que si la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong>catalyseur est trop faible, celui-ci se désactiverait avec le temps. Cep<strong>en</strong>dant, plus cetteconc<strong>en</strong>tration est élevée, plus le débit <strong>de</strong> solution octène+catalyseur doit être faible et celui <strong>de</strong>l’octène pur diluant la solution doit être important. La première limite vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la pompepousse-seringue qui est limitée <strong>en</strong> débit bas à 0,019 mL.min -1 . L’autre problème <strong>en</strong>visagé estun mauvais mélange <strong>en</strong>tre la solution octène+catalyseur et l’octène pur. En effet si l’écart <strong>de</strong>sdébits est trop important, le mélange risque d’être altéré. Enfin, un débit trop faibleimpliquerait un temps d’att<strong>en</strong>te du régime perman<strong>en</strong>t trop long qui <strong>en</strong>traînerait laconsommation <strong>en</strong>tière <strong>de</strong>s seringues <strong>de</strong>s autres réactifs avant <strong>de</strong> pouvoir faire un premierprélèvem<strong>en</strong>t. Il y a donc un compromis à rechercher.III.3.2. Résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> avec un catalyseur « pré conc<strong>en</strong>tré »Des premiers essais ont été effectués à <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> 791 et 400 ppm. Lesconditions expérim<strong>en</strong>tales sont prés<strong>en</strong>tées dans le Tableau IV.11. Le terme [cata] conc<strong>en</strong>trécorrespond à la conc<strong>en</strong>tration du catalyseur dans la solution octène+catalyseur. Le terme[cata] final correspond à la conc<strong>en</strong>tration du catalyseur après dilution par le flux d’octène, soit lavraie conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> catalyseur utilisée <strong>pour</strong> la réaction. La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les essaisCFM124 et CFM124bis relève seulem<strong>en</strong>t du fait que <strong>de</strong>ux solutions octène+catalyseurdiffér<strong>en</strong>tes ont été utilisées <strong>pour</strong> ces essais, mais dans les mêmes conc<strong>en</strong>trations. Latempérature du bain est <strong>de</strong> 75°C et le ratio molaire <strong>de</strong> 1,2.Nom <strong>de</strong> l’essaiCFM124 etCFM124bisQ total(mL.min -1 )Q oct+cata(mL.min -1 )Q octène(mL.min -1 )[cata] conc<strong>en</strong>tré(ppm)[cata] final(ppm)3,816 0,041 2,803 791 7,6CFM127 3,816 0,080 2,764 400 7,6Tableau IV.11: Essais réalisés <strong>en</strong> « pré conc<strong>en</strong>trant » le catalyseur dans l‘octène, T=75°C, r oct/SiH =1,2136


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEQuelle que soit la « pré conc<strong>en</strong>tration » du catalyseur, la conversion évolue <strong>de</strong> manièrealéatoire selon l’âge du catalyseur (cf Figure IV.16). De plus, la <strong>de</strong>uxième série <strong>de</strong> l’essaiCFM124bis n’a donné lieu qu’à une très faible conversion quel que soit l’âge du catalyseur. Iln’y a donc aucune fiabilité ni reproductibilité <strong>de</strong>s essais.7060400 ppm791 ppm, CFM124791 ppm, CFM124bisConversion <strong>de</strong>s SiH (%)504030201000 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200Age du cata (min)Figure IV.16 : Conversions obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge du catalyseur <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s essais avec un catalyseur« pré conc<strong>en</strong>tré », T=75°C, r oct/SiH =1,2, [cata]=7,6 ppmEn outre, lors <strong>de</strong> certains essais réalisés dans les mêmes conditions que CFM124,l’alim<strong>en</strong>tation du catalyseur dans cette nouvelle configuration a conduit à un bouchage dumicromélangeur. Il s’agit d’un phénomène <strong>de</strong> gélification <strong>de</strong> l’huile qui a probablem<strong>en</strong>t eulieu lorsque les réactifs font face à <strong>de</strong> fortes conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> catalyseur. Cela témoigned’une probable instabilité du très faible débit d’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la solution octène +catalyseur. D’autre part, l’écart <strong>en</strong>tre les débits Q octène+catalyseur et Q octène (facteur 40) est tropimportant et empêche d’avoir un mélange optimal du catalyseur.Cette métho<strong>de</strong> d’injection du catalyseur n’est donc pas optimisée <strong>pour</strong> le mom<strong>en</strong>t. Ilserait possible <strong>de</strong> <strong>pour</strong>suivre l’étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> diminuant la « pré conc<strong>en</strong>tration » du catalyseur, afind’augm<strong>en</strong>ter le débit Q octène+catalyseur et réduire ainsi l’écart avec le débit d’octène. Cep<strong>en</strong>dantle risque est <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir atteindre une conc<strong>en</strong>tration trop faible, <strong>pour</strong> laquelle le catalyseurcomm<strong>en</strong>ce à se désactiver. Il y a donc là <strong>en</strong>core un compromis à trouver.Pour l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces raisons, cette configuration ne sera pas adoptée <strong>pour</strong> la suite<strong>de</strong>s essais. Ils seront donc réalisés avec la première configuration, où le catalyseur esttotalem<strong>en</strong>t dilué à la conc<strong>en</strong>tration désirée dès la mise <strong>en</strong> contact avec l’octène. Il faudra alorspr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s précautions <strong>pour</strong> s’assurer <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts à <strong>de</strong>s âges <strong>de</strong> catalyseurid<strong>en</strong>tiques afin <strong>de</strong> pouvoir comparer les essais <strong>en</strong>tre eux.137


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEIII.4.Conclusion sur la désactivationLe passage à l’échelle microfluidique a permis <strong>de</strong> soulever un point très important quiest lié à la désactivation du catalyseur par l’octène lorsque celui-ci est dilué à <strong>de</strong>sconc<strong>en</strong>trations faibles (dizaines <strong>de</strong> ppm). Ce résultat n’a jamais été mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce lors <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong> dans le réacteur SiC/Alu où le temps <strong>de</strong> séjour est <strong>de</strong> 40 secon<strong>de</strong>s <strong>en</strong>viron. Enrevanche il peut fournir une explication aux variations <strong>de</strong> conversion obt<strong>en</strong>ues lors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>avec du temps <strong>de</strong> séjour supplém<strong>en</strong>taire. En effet, <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux gammes <strong>de</strong> mesures dont lesrésultats diffèr<strong>en</strong>t, un 7ème tube avait été rajouté au serp<strong>en</strong>tin. En conséqu<strong>en</strong>ce, le tempsd’att<strong>en</strong>te du régime perman<strong>en</strong>t a dû être augm<strong>en</strong>té <strong>de</strong> 25 minutes (temps qui correspond à 6fois le temps <strong>de</strong> séjour dans ce tube supplém<strong>en</strong>taire). Le catalyseur a ainsi eu plus <strong>de</strong> temps<strong>pour</strong> se désactiver, ce qui expliquerait les conversions plus faibles <strong>en</strong> sortie du réacteurSiC/Alu.Cette observation remet alors <strong>en</strong> cause le mo<strong>de</strong> d’injection du catalyseur,habituellem<strong>en</strong>t dilué dans l’octène avant l’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s réactifs. Ce point est uneinformation importante <strong>pour</strong> la conception <strong>de</strong>s installations industrielles. En effet jusqu’àprés<strong>en</strong>t, <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> solubilité, la ligne <strong>de</strong> catalyseur est conçue <strong>pour</strong> que le catalyseursoit prémélangé dans l’octène. Il va donc falloir séparer les lignes et réaliser la dilution au<strong>de</strong>rnier mom<strong>en</strong>t à partir d’une ligne <strong>de</strong> catalyseur conc<strong>en</strong>tré. De plus, la dilution <strong>de</strong>vra se fairehors conditions <strong>de</strong> réaction, car il peut y avoir un risque <strong>de</strong> gélification locale qui conduit aubouchage <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> catalyseur, compte t<strong>en</strong>u <strong>de</strong> la faible vitesse <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> celuici.IV.OPTIMISATION DU PROTOCOLE EXPÉRIMENTALDans la configuration finale adoptée <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s données fiables avec le systèmemicrofluidique, le catalyseur sera donc alim<strong>en</strong>té par dilution complète <strong>de</strong> celui-ci dans unesolution d’octène préparée au préalable et le mélange <strong>de</strong>s réactifs s’effectuera à l’ai<strong>de</strong> d’unmicromélangeur.Suite aux observations sur la désactivation du catalyseur, <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> déterminationdu régime perman<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> reproductibilité ont été m<strong>en</strong>és avec cette configuration finale.IV.1.Etablissem<strong>en</strong>t du régime perman<strong>en</strong>tAfin <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s prises d’échantillon représ<strong>en</strong>tatives du milieu à analyser, il estimportant <strong>de</strong> s’assurer que le régime perman<strong>en</strong>t est atteint. La métho<strong>de</strong> utilisée consiste àprélever plusieurs échantillons successivem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant un certain temps et <strong>de</strong> détecter letemps <strong>pour</strong> lequel le résultat analytique n’évolue plus.Un essai a été réalisé à 100 °C, 7,6 ppm <strong>de</strong> catalyseur et r octène/SiH égal à 1,2. Lesconditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> mesures sont prés<strong>en</strong>tées dans le TableauIV.12. Le terme t essai correspond au temps écoulé <strong>en</strong>tre l’alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s réactifs et la prised’échantillon.138


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUENom <strong>de</strong> l’essaiQ Age_cata t essai(mL.min -1 ) (min) (min)CFM101a 3,816 112 2,5CFM101b 3,816 112,5 3CFM101c 3,816 113 3,5CFM101d 3,816 114 4CFM101e 3,816 115 5Tableau IV.12 : Détermination du régime perman<strong>en</strong>tLa conversion reste constante quel que soit le temps auquel a été fait le prélèvem<strong>en</strong>t.Le temps nécessaire à la mise <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t est donc estimé à 2,5 minutes. LaFigureIV.17 vi<strong>en</strong>t illustrer ces résultats.6050Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)4030201000 1 2 3 4 5 6Temps du prélèvem<strong>en</strong>t, t essais (min)FigureIV.17 : Conversions obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s essais réalisés à différ<strong>en</strong>ts temps <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong>l’étu<strong>de</strong> du régime perman<strong>en</strong>t, Q=3,8 mL.min -1 , T bain =100 °C, [cata]=7,6 ppm, r oct/SiH =1,2En outre, le temps nécessaire à la préparation <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble d’un essai est estimé à 45minutes, pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte la préparation <strong>de</strong> la solution et le remplissage <strong>de</strong>s pompes. L’âgedu catalyseur pris <strong>pour</strong> la suite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> sera autour <strong>de</strong> 50 minutes (<strong>de</strong>ux à trois minutesd’écart pouvant être tolérées sans avoir à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte la désactivation du catalyseur<strong>en</strong>tre les essais), tout <strong>en</strong> respectant les 2,5 min <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> régime perman<strong>en</strong>t.IV.2.Essai <strong>de</strong> répétabilitéA partir <strong>de</strong>s mêmes conditions expérim<strong>en</strong>tales, <strong>de</strong>s essais ont été m<strong>en</strong>és avec <strong>de</strong>uxsolutions <strong>de</strong> catalyseur préparées séparém<strong>en</strong>t. Les essais et les résultats sont reportés dans le139


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUETableau IV.13. Ils sont tous réalisés à 75 °C, 7,6 ppm <strong>de</strong> catalyseur et un ratio molaireoctène/SiH <strong>de</strong> 1,2. Deux âges <strong>de</strong> catalyseur ont été testés.Nom <strong>de</strong> l’essaiNom <strong>de</strong> la Q Age_cata Conversion Ecart relatifsolution oct+cata (mL.min -1 ) (min) (%)(%)CFM107 S18 3,816 48 35,5CFM112 S19 3,816 48 33,94,5CFM109 S18 3,816 110 17,7CFM115 S19 3,816 110 20,212,4Tableau IV.13: Essais <strong>de</strong> reproductibilité avec la configuration finale du système microfluidiquePour <strong>de</strong>s conditions expérim<strong>en</strong>tales id<strong>en</strong>tiques et <strong>de</strong>ux solutions <strong>de</strong> catalyseurdiffér<strong>en</strong>tes, les conversions obt<strong>en</strong>ues sont proches avec un écart absolu d’<strong>en</strong>viron 3 % <strong>de</strong>conversion. Le système peut être considéré comme répétable <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong> l’écartrelatif qui peut atteindre la valeur <strong>de</strong> 12 %.V. RÉSULTATS DE L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE ETCOMPARAISON AVEC LES RÉSULTATS OBTENUS DANS LERÉACTEUR SIC/ALUDans cette partie, les quatre paramètres influ<strong>en</strong>çant la réaction sont testés : latempérature, la conc<strong>en</strong>tration du catalyseur, le ratio octène/SiH et le temps <strong>de</strong> séjour. Pourjouer sur ce <strong>de</strong>rnier paramètre, différ<strong>en</strong>tes longueurs <strong>de</strong> tube ont été utilisées.V.1.Effet <strong>de</strong> la températureTrois températures <strong>de</strong> bain thermostaté sont testées <strong>en</strong>tre 75 °C et 100 °C. Nousrappelons que l’objectif <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est d’obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s données aux faibles conversions. Laréaction étant déjà très rapi<strong>de</strong> à 100 °C et aux faibles temps <strong>de</strong> séjour, l’étu<strong>de</strong> n’a donc pas étéprolongée à <strong>de</strong>s températures plus élevées.L’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> capteur <strong>de</strong> température dans le système ne nous permet pas <strong>de</strong> contrôlerlocalem<strong>en</strong>t la température mais la démarche d’optimisation du système a permis <strong>de</strong> se mettredans <strong>de</strong>s conditions où l’on peut considérer que le microréacteur a un profil isotherme.Les conditions opératoires <strong>de</strong>s essais sont détaillées dans le Tableau IV.14.Nom <strong>de</strong> l’essaiT bain Temps <strong>de</strong> séjour Age_cata Conversion(°C)(s)(min) (%)CFM112 75 4,7 48 34CFM143 75 10 50 42CFM103 85 4,7 52 39CFM148 85 10 49 52CFM98 100 4,7 52 51CFM149 100 10 49 58Tableau IV.14 : Conditions opératoires <strong>pour</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la température, [cata]=7,6 ppm, r Oct/SiH =1,2140


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUELes résultats <strong>de</strong> conversion confirm<strong>en</strong>t une t<strong>en</strong>dance classique <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> latempérature, que l’on retrouve égalem<strong>en</strong>t avec le réacteur SiC/Alu : plus celle-ci est élevée,plus la conversion <strong>de</strong>s SiH est améliorée. Cela provi<strong>en</strong>t du fait qu’une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>température vi<strong>en</strong>t accélérer la cinétique réactionnelle. La Figure IV.18 est une illustration <strong>de</strong>ce résultat.7060Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)504030201075°C85°C100°C00 2 4 6 8 10 12Temps <strong>de</strong> séjour (s)Figure IV.18: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la température sur la conversion, [cata]=7,6 ppm, r oct/SiH =1,2, Q=3,8 mL.min -1V.2.Effet <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseurAfin d’observer l’effet du catalyseur, trois conc<strong>en</strong>trations différ<strong>en</strong>tes ont été choisies,avec <strong>pour</strong> référ<strong>en</strong>ce les essais réalisés dans le SiC/Alu. La température est fixée à 75 °C et leratio molaire à 1,2. Le Tableau IV.15 vi<strong>en</strong>t détailler l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s conditions opératoires etles valeurs <strong>de</strong>s conversions obt<strong>en</strong>ues.Nom <strong>de</strong> l’essai[cata] Temps <strong>de</strong> séjour Âge cata Conversion <strong>de</strong>s SiH(ppm)(s)(min)(%)CFM120 4 4,7 49 14CFM147 4 10 48 17CFM112 7,6 4,7 52 34CFM143 7,6 10 49 42CFM117 10 4,7 49 49CFM144 10 10 49 45Tableau IV.15 : Conditions opératoires <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration du catalyseurLa Figure IV.19 montre un réel impact <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> catalyseur, même à faibletemps <strong>de</strong> séjour. Comme cela avait déjà été montré dans le réacteur SiC/Alu, l’augm<strong>en</strong>tation<strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur augm<strong>en</strong>te la conversion. Cette augm<strong>en</strong>tation se retrouve quel141


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEque soit le temps <strong>de</strong> séjour (dans la gamme <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour étudiés). En revanche, à 10ppm, si on ti<strong>en</strong>t compte <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale, on peut considérer que la conversionn’évolue pas <strong>en</strong>tre 4,7 s et 10 s <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour.Il serait intéressant <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r à plus gran<strong>de</strong> échelle <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour <strong>pour</strong> voir si laconversion n’évolue réellem<strong>en</strong>t pas ou bi<strong>en</strong> si l’évolution est trop faible <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux temps<strong>de</strong> séjour <strong>pour</strong> pouvoir la distinguer.6050Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)403020104 ppm7,6 ppm10 ppm00 2 4 6 8 10 12 14Temps <strong>de</strong> séjour (s)Figure IV.19: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> catalyseur, T=75° C, r oct/SiH =1,2, Q=3,8 mL.min -1V.3.Effet du ratio molaire octène/SiHLors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> avec le réacteur SiC/Alu, un doute avait été soulevé quant à laprécision et l’exactitu<strong>de</strong> du ratio molaire d’octène par rapport aux SiH. En effet, du fait <strong>de</strong>l’instabilité occasionnelle <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> réactifs, il était difficile d’assurer un ratio constant.L’utilisation <strong>de</strong> systèmes microfluidiques et <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong> pompes pousse-seringues permetd’offrir <strong>de</strong>s débits parfaitem<strong>en</strong>t constants (à condition d’être dans la gamme <strong>de</strong> débits <strong>de</strong>fonctionnem<strong>en</strong>t) et ainsi d’assurer un mainti<strong>en</strong> du ratio octène/SiH.L’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> celui-ci a donc pu être étudiée, <strong>pour</strong> trois valeurs différ<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> ratio.Celui-ci n’a pas été testé à <strong>de</strong>s valeurs inférieures à 1 car il est connu que <strong>pour</strong> ces valeurs <strong>de</strong>ratio, il y a <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> gélification, ce qui boucherait très facilem<strong>en</strong>t le micromélangeur.L’étu<strong>de</strong> a été réalisée à trois temps <strong>de</strong> séjours différ<strong>en</strong>ts, <strong>pour</strong> une température <strong>de</strong> 75 °C et uneconc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur <strong>de</strong> 10 ppm. Les conditions sont rappelées ci-<strong>de</strong>ssous (TableauIV.16) :142


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUENom <strong>de</strong> l’essair oct/SiH Temps <strong>de</strong> séjour Âge cata Conversion(mol.mol -1 )(s)(min) (%)CFM134 1 2,6 48 39CFM132 1 4,7 48 51CFM146 1 10 50 55CFM135 1,2 2,6 48 41CFM117 1,2 4,7 49 49CFM144 1,2 10 49 45CFM133 1,4 2,6 48 37CFM131 1,4 4,7 48 37CFM145 1,4 10 50 46Tableau IV.16 : Conditions opératoires <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du ratio oct/SiHLes résultats donnés sur la Figure IV.20 montr<strong>en</strong>t premièrem<strong>en</strong>t que l’influ<strong>en</strong>ce duratio ne semble pas perceptible aux temps <strong>de</strong> séjours très faibles (inférieurs à 3 secon<strong>de</strong>s).Ensuite, il est difficile <strong>de</strong> dégager une t<strong>en</strong>dance <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la valeur du ratio mais ilsemblerait cep<strong>en</strong>dant qu’un ratio <strong>de</strong> 1 favoriserait la conversion. Il faut toutefois gar<strong>de</strong>r <strong>en</strong>tête que les temps <strong>de</strong> séjours ici sont faibles. Plus ils sont importants, plus la réactionsecondaire d’isomérisation <strong>de</strong> l’octène peut avoir lieu. Il est donc nécessaire d’avoir un légerexcès d’octène <strong>pour</strong> comp<strong>en</strong>ser la perte par isomérisation et pouvoir atteindre <strong>de</strong>s conversionsquasi totales. Cela a été confirmé dans le cas du réacteur SiC/Alu, <strong>pour</strong> lequel la meilleureconversion était obt<strong>en</strong>ue avec un ratio <strong>de</strong> 1,2. Il semblerait donc que l’effet du ratio molairesur la conversion aux faibles temps <strong>de</strong> séjour ne soit pas le même que celui <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong>séjours plus longs.6050Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)40302010r=1r=1,2r=1,400 2 4 6 8 10 12Temps <strong>de</strong> séjour (s)Figure IV.20 : Influ<strong>en</strong>ce du ratio oct/SiH sur la conversion, T=75 °C, [cata]=7,6 ppm, Q=3,8 mL.min -1143


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEDes d’analyses RMN ont pu être réalisées lors <strong>de</strong> la première phase <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>en</strong>microfluidique, c’est-à-dire avec le mélangeur <strong>en</strong> T. Les résultats ont montré quel’isomérisation avait bi<strong>en</strong> lieu dans le microréacteur à hauteur d’un <strong>pour</strong>c<strong>en</strong>tage compris <strong>en</strong>tre4 et 10 %. Elle est, <strong>de</strong> plus, favorisée par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> température. Des exemples <strong>de</strong>résultats sont donnés dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous :[cata](ppm)T (°C)Temps <strong>de</strong>séjourVitesse(m.s -1 )Conversion<strong>de</strong>s SiH (%)Isomérisation(%)7,6 75 10 0,29 16 47,6 75 21 0,14 27 67,6 85 10 0,29 53 87,6 85 21 0,14 54 97,6 100 21 0,14 56 94 75 10 0,29 22 44 75 21 0,14 24 54 85 10 0,29 19 54 85 21 0,14 27 6Tableau IV.17 : Exemple <strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong> taux d’isomérisation obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> RMN avec le mélangeur <strong>en</strong> T,r Oct/SiH =1,2Ces résultats vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t confirmer le fait <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir ajouter <strong>de</strong> l’octène <strong>en</strong> excès <strong>pour</strong>achever la réaction. L’analyse n’a pas pu être réalisée <strong>pour</strong> les essais avec le micromélangeurmais on peut espérer s’att<strong>en</strong>dre à <strong>de</strong>s taux d’isomérisation plus faibles avec cetteconfiguration. L’analyse RMN permet égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> vérifier l’exactitu<strong>de</strong> du ratio molaired’octène par rapport aux SiH.V.4.Profils <strong>de</strong> conversion obt<strong>en</strong>us et comparaison SiC/AluCertains points expérim<strong>en</strong>taux <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s précéd<strong>en</strong>tes ont été réalisés à <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong>séjour plus faibles, afin d’obt<strong>en</strong>ir un profil <strong>de</strong> conversion le long du réacteur. En réduisant lecapillaire à une longueur <strong>de</strong> 44 cm, il a été possible d’atteindre <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong> 1,5secon<strong>de</strong>s. Au total, quatre temps <strong>de</strong> séjour ont été étudiés grâce à quatre longueurs <strong>de</strong> tubediffér<strong>en</strong>tes : 10 s, 4,7 s, 2,6 s et 1,5 s. Les essais, dont les conditions expérim<strong>en</strong>tales sontrépertoriées dans le Tableau IV.18, ont tous été réalisés à ces quatre temps <strong>de</strong> séjour et <strong>pour</strong>un débit total <strong>de</strong> 3,816 mL.min -1 .Nom <strong>de</strong> l’essai[cata] Températurer oct/SiH(ppm)(°C)(mol.mol -1 )CFM103, 138, 139, 148 7,6 85 1,2CFM144, 117, 135 10 75 1,2CFM146, 132, 134 10 75 1Tableau IV.18 : Points expérim<strong>en</strong>taux dont le profil <strong>de</strong> conversion a été étudié, v=0,29m.s -1Les expéri<strong>en</strong>ces à 10 ppm <strong>de</strong> catalyseur <strong>pour</strong> un temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong> 1,5 secon<strong>de</strong>s ontdonné <strong>de</strong>s résultats incohér<strong>en</strong>ts car beaucoup trop élevés <strong>en</strong> conversion (<strong>en</strong>viron 60 %). Uneexplication <strong>de</strong> ces résultats erronés provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong> tube hors bain. En effet, cettelongueur est à peu près constante quelle que soit la longueur totale du capillaire et égale à 30cm <strong>en</strong>viron <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s raisons techniques relatives à la prise d’échantillons. Pour une longueur144


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUE<strong>de</strong> tube <strong>de</strong> 44 cm, cela signifie que 70 % du réacteur se situe <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors du bain. Une gran<strong>de</strong>part <strong>de</strong> la réaction aura donc lieu dans cette zone sans que le dégagem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> chaleur dû àl’exothermie ne puisse être contrôlé. Il y a donc probablem<strong>en</strong>t un pic d’exothermie quiapparaît, d’où les conversions plus fortes que <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong> tubes plus élevées. Celase ress<strong>en</strong>t surtout <strong>pour</strong> les conditions <strong>de</strong> fortes conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> catalyseur où la réactiondémarre plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. Mais ce phénomène a aussi été illustré lors d’essais à 100 °C (nonprés<strong>en</strong>tés), où il a été observé que le milieu réactionnel <strong>en</strong>trait <strong>en</strong> ébullition. Ces observationsmett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> exergue les limites du système et indiqu<strong>en</strong>t qu’il ne sera pas possible <strong>de</strong> <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dreà <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour plus bas.Les profils <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces sont tracés <strong>en</strong> fonction du temps <strong>de</strong> séjour(cf. Figure IV.21). On obti<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s profils cinétiques cohér<strong>en</strong>ts où la conversion augm<strong>en</strong>te avecle temps <strong>de</strong> séjour. De plus, la rapidité <strong>de</strong> la réaction est <strong>en</strong>core une fois démontrée par l’essaià 1,5 s <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour où la réaction atteint déjà 30 % <strong>de</strong> conversion. Cep<strong>en</strong>dant, il auraitété intéressant <strong>de</strong> <strong>pour</strong>suivre les essais à <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong> tube plus gran<strong>de</strong>s afin d’avoir <strong>de</strong>sdonnées à <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour plus importants compris <strong>en</strong>tre 10 s et 40 s, soit le temps <strong>de</strong>séjour dans le SiC/Alu.7060Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)50403020107,6 ppm,T=85°C, r=1,210 ppm, T=75°C, r=1,200 2 4 6 8 10 12Temps <strong>de</strong> séjour (s)10 ppm, T=75°C, r=1Figure IV.21 : Profil <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH dans le microréacteur <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts temps <strong>de</strong> séjour, Q=3,8mL.min -1Enfin, nous avons cherché à regrouper sur un même graphe les profils cinétiquesobt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> microsystèmes et ceux obt<strong>en</strong>us dans le SiC/Alu. La Figure IV.22 <strong>en</strong> est uneillustration.Les essais couplés sont l’essai CFS16 réalisé à 7 ppm <strong>de</strong> catalyseur, 100°C et un ratio<strong>de</strong> 1,2 dans le SiC/Alu et l’essai CFM149 m<strong>en</strong>é dans les mêmes conditions avec le systèmemicrofluidique.145


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUE120100Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)80604020microfluidiquemilli-réacteur SiC/Alu00 4 8 12 16 20Temps <strong>de</strong> séjour (<strong>en</strong> minutes)Figure IV.22: Couplage <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> conversion <strong>en</strong> microsystème et <strong>en</strong> milli-réacteur, 100°C, 7 ppm,r oct/SiH =1,2A première vue, même s’il manque <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s points intermédiaires, le résultat neparait pas aberrant : les <strong>de</strong>ux profils sembl<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> se raccor<strong>de</strong>r, avec une cinétique quidémarre très rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t et qui vi<strong>en</strong>t s’atténuer dès les 80 % <strong>de</strong> conversion.Pour prolonger l’étu<strong>de</strong> plus <strong>en</strong> avant, les essais expérim<strong>en</strong>taux obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong>microfluidique à différ<strong>en</strong>ts temps <strong>de</strong> séjour ont été comparés au modèle cinétique <strong>de</strong> lapremière phase <strong>de</strong> la réaction, établi dans le chapitre III. L’outil <strong>de</strong> simulation a été exploité àpartir <strong>de</strong>s conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>de</strong>s essais du Tableau IV.18 et avec la même démarcheque celle <strong>en</strong>treprise dans le chapitre III, à l’exception <strong>de</strong> la température, qui est considéréecette fois constante le long du capillaire.Ainsi, le modèle fournit <strong>pour</strong> chacune <strong>de</strong>s conditions, l’évolution du profil <strong>de</strong>conversion au cours du temps.La comparaison <strong>de</strong>s résultats du modèle et <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>tée sur la FigureIV.23.146


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUE10080Conversion <strong>de</strong>s SiH (%)60402000 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20Temps <strong>de</strong> séjour (s)Modèle, 10 ppm, r=1,2, 75°CExpéri<strong>en</strong>ce, 10 ppm, r=1,2, 75°CModèle, 10 ppm, r=1, 75°CExpéri<strong>en</strong>ce, 10 ppm, r=1, 75°CModèle, 7,6 ppm, r=1,2, 85°CExpéri<strong>en</strong>ce, 7,6 ppm, r=1,2, 85°CFigure IV.23: Comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> conversion aux faibles temps <strong>de</strong> séjour <strong>en</strong>tre l’expéri<strong>en</strong>cemicrofluidique et le modèle cinétique obt<strong>en</strong>u dans le SiC/Alu.La comparaison modèle-expéri<strong>en</strong>ce ne conduit pas à <strong>de</strong>s résultats réellem<strong>en</strong>tsatisfaisants : le modèle prés<strong>en</strong>te un écart relativem<strong>en</strong>t important par rapport aux valeursexpérim<strong>en</strong>tales. Il prédit une cinétique initiale plus l<strong>en</strong>te que celle <strong>de</strong>s essais expérim<strong>en</strong>taux.En fait, cela n’est pas vraim<strong>en</strong>t surpr<strong>en</strong>ant dans le s<strong>en</strong>s où les conditions <strong>de</strong> réactions ne sontpas strictem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiques <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s. En effet, le mélange <strong>de</strong>s réactifs est effectuéavec un micromélangeur <strong>pour</strong> les essais <strong>en</strong> microfluidique alors qu’il n’était réalisé qu’aumoy<strong>en</strong> d’une injection s’appar<strong>en</strong>tant à un simple T dans le réacteur SiC/Alu, dont on sait queles performances <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> mélange sont moindres. En microfluidique, les limites <strong>de</strong> laréaction vis-à-vis du micromélange étant repoussées grâce au micromélangeur, la réaction vapouvoir s’exécuter plus aisém<strong>en</strong>t. Cela explique donc l’écart <strong>de</strong> conversion <strong>en</strong>tre le modèle etl’expéri<strong>en</strong>ce, particulièrem<strong>en</strong>t important dans les premiers temps <strong>de</strong> séjour.De plus, si l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t du profil thermique dans le réacteur SiC/Alu a pudémontrer l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> pic d’exothermie au cours <strong>de</strong>s essais, l’hypothèse d’un profilisotherme dans le capillaire n’a quant à elle pas pu être démontrée. Or une température plusimportante que prévue au démarrage <strong>de</strong> la réaction peut avoir un impact sur celle-ci <strong>en</strong>favorisant une conversion plus élevée.Finalem<strong>en</strong>t, à ce jour, on ne peut pas prét<strong>en</strong>dre que le modèle établi <strong>pour</strong> la premièrephase <strong>de</strong> l’hydrosilylation ait été réellem<strong>en</strong>t validé par les essais réalisés <strong>en</strong> microfluidique. Ilserait intéressant <strong>de</strong> pouvoir compléter ces premiers essais dans la gamme <strong>de</strong> 50 et 80 % <strong>de</strong>conversion <strong>pour</strong> connaitre le profil complet <strong>de</strong> cette première phase et <strong>de</strong> reconstruire unmodèle à partir <strong>de</strong> là.147


CHAPITRE IV. ÉTUDE DE LA CINÉTIQUE INITIALE EN MICROFLUIDIQUEVI.CONCLUSION SUR L’ÉTUDE EN MICROFLUIDIQUELe recours à un système microfluidique <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation<strong>en</strong> continu a été très <strong>en</strong>richissant puisque cela a permis <strong>de</strong> soulever <strong>de</strong>s problèmes <strong>en</strong>corejamais mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce et d’apporter <strong>de</strong>s informations supplém<strong>en</strong>taires sur la réaction.Le premier point très important qui a été démontré concerne la désactivation ducatalyseur lorsqu’il est <strong>en</strong> contact avec l’octène <strong>en</strong> très faible conc<strong>en</strong>tration (dizaines <strong>de</strong> ppm).Cela vi<strong>en</strong>t remettre <strong>en</strong> cause le mo<strong>de</strong> d’injection du catalyseur. D’un point <strong>de</strong> vue industriel, ilsera très important <strong>de</strong> diluer le catalyseur le plus tard possible dans la ligne d’octène.Ensuite, grâce à l’emploi <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> mélangeurs, il a été montré que laréaction d’hydrosilylation était s<strong>en</strong>sible au micromélange. Cette information est trèsimportante puisqu’elle implique qu’il y a un travail d’optimisation à faire au niveau <strong>de</strong> la mise<strong>en</strong> contact <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s dans le réacteur SiC/Alu. Pour cela il serait intéressant <strong>de</strong> p<strong>en</strong>ser à unsystème qui <strong>pour</strong>rait « disperser » l’huile sur le flux d’octène, au lieu <strong>de</strong> seulem<strong>en</strong>t l’impacter.Enfin, l’étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> microsystème a montré l’extrême rapidité <strong>de</strong> la réactiond’hydrosilylation. En seulem<strong>en</strong>t 2 secon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour, la réaction atteint déjà 30 %<strong>de</strong> conversion. L’analyse RMN a égalem<strong>en</strong>t souligné le fait que l’isomérisation est déjàprés<strong>en</strong>te à ce sta<strong>de</strong> là <strong>de</strong> la réaction.L’objectif était égalem<strong>en</strong>t d’acquérir assez <strong>de</strong> données <strong>de</strong> conversion aux faiblestemps <strong>de</strong> séjour <strong>pour</strong> pouvoir déterminer un modèle cinétique qui complèterait celui obt<strong>en</strong>udans le réacteur SiC/Alu. Cep<strong>en</strong>dant, la complexité <strong>de</strong> la mise au point du système n’a paspermis <strong>de</strong> prolonger l’étu<strong>de</strong> assez loin <strong>pour</strong> avoir toutes les données nécessaires à lamodélisation. De plus, la désactivation du catalyseur <strong>en</strong>core mal maîtrisée laisse uneincertitu<strong>de</strong> quant aux valeurs expérim<strong>en</strong>tales obt<strong>en</strong>ues. Une perspective d’étu<strong>de</strong> serait <strong>de</strong>modéliser cette désactivation afin <strong>de</strong> pouvoir connaître la valeur exacte <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>catalyseur actif <strong>pour</strong> chaque essai, quel que soit l’âge du catalyseur dans l’octène.148


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CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUCHAPITRE.V PERSPECTIVESD’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUAu cours <strong>de</strong>s chapitres précéd<strong>en</strong>ts, une réaction a été étudiée au sein du réacteurSiC/Alu. Il s’agit d’une réaction-type d’hydrosilylation <strong>en</strong> milieu homogène. Les résultats,très concluants au regard <strong>de</strong> la maîtrise <strong>de</strong> l’exothermie et <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong> laréaction, <strong>en</strong>courag<strong>en</strong>t à <strong>pour</strong>suivre l’étu<strong>de</strong> vers la transposition à d’autres réactions, <strong>de</strong> façon àévaluer le caractère polyval<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cette technologie. Parmi les réactions d’intérêt <strong>pour</strong>Bluestar Silicones, nous avons <strong>en</strong>visagé <strong>en</strong> particulier soit <strong>de</strong>s réactions prés<strong>en</strong>tant <strong>de</strong>sproblèmes <strong>de</strong> sélectivité (hydrosilylation <strong>de</strong> l’alcool allylique) soit <strong>de</strong>s réactions <strong>en</strong> milieuhétérogène liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> (hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanes), ce qui correspond à <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong>problématiques d’intérêt plus général.Ce chapitre constitue une première t<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> dresser <strong>de</strong>s perspectives <strong>pour</strong> ladémonstration <strong>de</strong> la polyval<strong>en</strong>ce du réacteur SiC/Alu. Dans une première partie, lacaractérisation <strong>en</strong> milieu liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> non réactif sera préalablem<strong>en</strong>t abordée. La secon<strong>de</strong>partie prés<strong>en</strong>te les différ<strong>en</strong>tes perspectives d’optimisation du réacteur, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes<strong>de</strong> mélange et d’extrapolation.I. PERSPECTIVE EN MILIEU LIQUIDE-LIQUIDE :CARACTÉRISATION DU RÉACTEURI.1.Avant proposCertaines réactions <strong>pour</strong> la synthèse <strong>de</strong> silicones ont la particularité d’avoir lieu <strong>en</strong>milieu liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> avec transfert <strong>de</strong> matière. C’est par exemple le cas <strong>de</strong>s réactionsd’hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanes que nous allons décrire ci-<strong>de</strong>ssous :Il s’agit d’une synthèse fondam<strong>en</strong>tale <strong>pour</strong> la formation d’huiles silicones à réactivitécontrôlée possédant <strong>de</strong>s groupem<strong>en</strong>ts Si-OH. Ces huiles peuv<strong>en</strong>t facilem<strong>en</strong>t réagir <strong>pour</strong>former <strong>de</strong>s composés organosiloxanes Si-O-Si (comme ceux utilisés <strong>pour</strong> l’hydrosilylation <strong>de</strong>composés insaturés).L’hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanes est une réaction mettant <strong>en</strong> jeu <strong>de</strong>ux liqui<strong>de</strong>s nonmiscibles : une phase organique chlorosilane et une phase aqueuse dont le pH est contrôlé. Leschéma réactionnel est prés<strong>en</strong>té ci-<strong>de</strong>ssous :151


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUFigure V.1: Hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanesLes chlorosilanes sont d’abord transformés <strong>en</strong> un composé intermédiaire silanolinstable, accompagné d’un dégagem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> HCl. Immédiatem<strong>en</strong>t, les molécules <strong>de</strong> HCl vontjouer le rôle <strong>de</strong> catalyseur <strong>pour</strong> activer l’autocond<strong>en</strong>sation <strong>de</strong>s silanols, conduisant ainsi à laformation d’organosiloxanes. Il est nécessaire <strong>de</strong> contrôler l’allongem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s chaines Si-O-Siafin <strong>de</strong> conserver le nombre <strong>de</strong> fonctions Si-OH désiré selon l’application du produit finivisée.Les hydrolyses sont <strong>de</strong>s réactions très exothermiques et soumises à <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong>sécurité dues à la libération d’un produit très corrosif : l’aci<strong>de</strong> chlorhydrique. Par leurcaractère hétérogène, elles requièr<strong>en</strong>t une qualité <strong>de</strong> mélange élevée leur offrant uneexcell<strong>en</strong>te dispersion <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s, traduite par une gran<strong>de</strong> aire interfaciale.Industriellem<strong>en</strong>t, les réacteurs dans lesquels sont réalisées les hydrolyses sont <strong>de</strong>sréacteurs <strong>en</strong> boucles munis d’un échangeur <strong>de</strong> chaleur où le mélange est assuré par ducisaillem<strong>en</strong>t généré par <strong>de</strong>s mélangeurs <strong>de</strong> type rotor-stator. Afin <strong>de</strong> contrôler les phénomènes<strong>de</strong> coalesc<strong>en</strong>ce, la phase dispersée est diluée soit dans un large excès <strong>de</strong> phase continu, soitdans un solvant polaire. Cela conduit à <strong>de</strong>s rejets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux non négligeables.Ainsi, les hydrolyses <strong>de</strong>s chlorosilanes apparaiss<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t comme <strong>de</strong>s candidatsintéressants <strong>pour</strong> la transposition <strong>en</strong> continu. L’int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>vra se focaliser sur lesaspects suivants :• Maitrise <strong>de</strong> la forte exothermie• Amélioration du mélange <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s immiscibles• Gestion <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> produits corrosifs• Mainti<strong>en</strong> d’une dispersion p<strong>en</strong>dant toute la réactionLe matériau <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> semble tout particulièrem<strong>en</strong>t adapté <strong>pour</strong> répondre auproblème d’exothermie et <strong>de</strong> corrosion.Par ailleurs ces réactions requièr<strong>en</strong>t un procédé permettant la génération d’émulsionsfines et stables qui sera une étape déterminante <strong>pour</strong> assurer une bonne aire d’échange <strong>en</strong>treles réactifs et donc un bon transfert <strong>de</strong> matière.La problématique liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> <strong>en</strong> int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés a déjà fait l’objet <strong>de</strong>plusieurs travaux <strong>de</strong> recherches dans notre laboratoire. Lobry et Théron (2011) ontnotamm<strong>en</strong>t étudié la dispersion liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> <strong>en</strong> continu dans les mélangeurs statiquesSMV. Au cours <strong>de</strong> ses travaux <strong>de</strong> thèse, Lobry s’est égalem<strong>en</strong>t attachée à transposer <strong>en</strong>continu une polymérisation <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion dans <strong>de</strong>s réacteurs <strong>de</strong> type colonnes pulsées COBR(« Continuous Oscillatory Baffled Reactor ») <strong>en</strong> régime turbul<strong>en</strong>t (Lobry, 2012). L’influ<strong>en</strong>ce<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts paramètres physico-chimiques tels que la t<strong>en</strong>sion interfaciale, le rapport <strong>de</strong>s152


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUmasses volumiques et <strong>de</strong>s viscosités sur la distribution granulométrique <strong>de</strong>s émulsions a étéétudiée <strong>de</strong> manière exhaustive. Les travaux se sont égalem<strong>en</strong>t conc<strong>en</strong>trés sur l’influ<strong>en</strong>ce dutaux <strong>de</strong> phase dispersée sur les pertes <strong>de</strong> charge et le diamètre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>gouttes. Jusqu’à une conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> 60 % <strong>en</strong> phase dispersée, le diamètre moy<strong>en</strong> ne semblepas être modifié dans la gamme <strong>de</strong>s tailles étudiées (20 µm < d 32 < 70 µm). Enfin, l’étu<strong>de</strong> aété réalisée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux techniques granulométriques : une technique hors ligne basée surla diffraction laser (Mastersizer 2000, Malvern) et une technique <strong>en</strong> ligne basée sur la mesure<strong>de</strong> la transmission et rétrodiffusion <strong>de</strong> la lumière (Turbiscan, Formulaction). Ces <strong>de</strong>uxtechniques se sont révélées être <strong>en</strong> accord et complém<strong>en</strong>taires.Enfin, Théron et Anxionnaz-Minvielle (Théron et al, 2012) se sont attachées à m<strong>en</strong>erune étu<strong>de</strong> d’un procédé d’<strong>en</strong>capsulation par polycond<strong>en</strong>sation interfaciale <strong>en</strong> continu Lesystème utilisé fait appel à un mélangeur statique SMX <strong>en</strong> tant que pré-émulsificateur et auréacteur-échangeur Deanhex, dont la géométrie <strong>de</strong>s canaux est semblable à celle du réacteuréchangeurSiC/Alu, (Anxionnaz, 2009). Les résultats analytiques montr<strong>en</strong>t que lagranulométrie <strong>de</strong>s capsules est conservée lors du passage dans le Deanhex <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’uneconc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sioactif (Twe<strong>en</strong> 80) supérieure à la CMC. Sans t<strong>en</strong>sioactif, le passage <strong>en</strong>continu dans le Deanhax a conduit à <strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong> capsules plus élevées, mais avec <strong>de</strong>sdistributions granulométriques qui <strong>de</strong>meur<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant monomodales.La caractérisation du fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> milieu liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> du milli-réacteurSiC/Alu reste à faire. L’objectif <strong>de</strong> cette partie sera donc <strong>de</strong> réaliser une étu<strong>de</strong> préliminaire <strong>de</strong>caractérisation avec un système liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> modèle non réactionnel dans la perspective <strong>de</strong>transposer la réaction d’hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanes <strong>en</strong> continu. Cette caractérisation consisteà générer <strong>de</strong>s émulsions <strong>de</strong> granulométries différ<strong>en</strong>tes et à observer les capacités du réacteur àconserver la répartition granulométrique initiale.L’étu<strong>de</strong> portera tout d’abord sur l’utilisation du réacteur SiC/Alu seul. Elle se<strong>pour</strong>suivra <strong>en</strong>suite avec l’utilisation d’un pré-émulsificateur <strong>en</strong> amont du réacteur SiC/Alu<strong>pour</strong> générer la dispersion liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>. Il s’agit du micromélangeur Caterpillar CPMM-V1.2-R600 <strong>de</strong> chez IMM.L’analyse reposera sur la détermination <strong>de</strong> la répartition granulométrique et dudiamètre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> Sauter, d 32 avec une technique hors ligne, la granulométrie laser pardiffraction (Mastersizer 2000, Malvern). Le d 32 ainsi obt<strong>en</strong>u sera comparé avec celui obt<strong>en</strong>upar une mesure effectuée <strong>en</strong> ligne basée sur la transmission et la rétrodiffusion <strong>de</strong> la lumière(Turbiscan, Formulaction).I.2.Choix du système liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>Afin <strong>de</strong> démontrer les performances du réacteur à fabriquer et à maint<strong>en</strong>ir uneémulsion, il est nécessaire <strong>de</strong> choisir un système qui ne soit pas déjà complètem<strong>en</strong>t stable,c'est-à-dire susceptible <strong>de</strong> subir <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> coalesc<strong>en</strong>ce. Il doit cep<strong>en</strong>dant êtresuffisamm<strong>en</strong>t stable ou susceptible d’être stabilisé lors <strong>de</strong> l’échantillonnage afin <strong>de</strong> ne pasévoluer avant d’être analysé au granulomètre Mastersizer 2000. Un compromis adapté <strong>de</strong>vradonc répondre à ces <strong>de</strong>ux contraintes.Nous avons opté <strong>pour</strong> un système connu <strong>de</strong> la littérature et qui a fait l’objet d’uneétu<strong>de</strong> d’inversion <strong>de</strong> phase au sein <strong>de</strong> notre laboratoire : Eau+méthanol/Twe<strong>en</strong>80/Cyclohexane (Phase continue/ T<strong>en</strong>sioactif /Phase dispersée).153


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUCe système a déjà été qualifié <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sions interfaciales,conc<strong>en</strong>tration micellaire critique et mesures granulométriques.Pour <strong>de</strong>s contraintes inhér<strong>en</strong>tes aux précéd<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s (inversion <strong>de</strong> phase), duméthanol avait été ajouté à la phase aqueuse à hauteur <strong>de</strong> 10 % volumique. Ce constituantpermet égalem<strong>en</strong>t d’abaisser la masse volumique <strong>de</strong> cette phase <strong>pour</strong> se rapprocher <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>la phase organique et ainsi diminuer le risque <strong>de</strong> crémage lors <strong>de</strong> la prise d’échantillon. Etantdonné la toxicité du méthanol, <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> sécurité ont été mises <strong>en</strong> place <strong>pour</strong> samanipulation. Celle-ci se fait donc exclusivem<strong>en</strong>t avec le port d’équipem<strong>en</strong>ts adaptés etsystématiquem<strong>en</strong>t sous hotte v<strong>en</strong>tilée.Le Twe<strong>en</strong> 80 ou polysorbate 80 est un t<strong>en</strong>sioactif <strong>de</strong> nature non ionique à liaison esterR-CO-O-R’ (cf. Figure V.2). Il s’agit d’un ester d’aci<strong>de</strong>s gras dérivé du t<strong>en</strong>sioactif Span 80.La balance hydrolipidique (« HLB »), qui correspond au <strong>de</strong>gré d’hydrophilie d’un t<strong>en</strong>sioactifnon ionique, est <strong>de</strong> 14,9 <strong>pour</strong> le Twe<strong>en</strong> 80 (valeur <strong>en</strong>tre 0 et 20 selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>Griffin). Cela signifie qu’il s’agit d’un t<strong>en</strong>sioactif hydrophile et par conséqu<strong>en</strong>t qu’il estdispersible dans l’eau. Il favorise donc la stabilisation <strong>de</strong>s émulsions huile dans eau (H/E).Figure V.2: Formule semi-développée <strong>de</strong> la molécule <strong>de</strong> Twe<strong>en</strong> 80 (Polysorbate 80)Le choix <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 est primordial puisque la stabilité <strong>de</strong>l’émulsion générée va <strong>en</strong> dép<strong>en</strong>dre. La conc<strong>en</strong>tration micellaire critique (CMC) <strong>de</strong> notresystème a été déterminée au cours <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> d’inversion <strong>de</strong> phase citée <strong>en</strong> début <strong>de</strong>paragrape. La technique utilisée est celle <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte p<strong>en</strong>dante, réalisée à l’ai<strong>de</strong>du t<strong>en</strong>siomètre Balance 3S (GBX Instrum<strong>en</strong>ts). La valeur <strong>de</strong> la CMC estimée est la suivante :C CMC =5.10 -5 mol.L -1Afin <strong>de</strong> travailler avec un système s<strong>en</strong>sible aux conditions d’écoulem<strong>en</strong>t, laconc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 à choisir doit avoisiner cette CMC, voire être inférieure.Lors <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> solution d’un t<strong>en</strong>sioactif dans un milieu homogène liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>,celui-ci va spontaném<strong>en</strong>t migrer à l’interface <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux liqui<strong>de</strong>s. Il existe alors un équilibre<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s phénomènes d’adsorption et <strong>de</strong> désorption du t<strong>en</strong>sioactif (Rondon, 2006). Unemodélisation <strong>de</strong> cet équilibre a été proposée par Graciaa et al (1983). Elle décrit le partaged’un mélange <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sioactif <strong>en</strong>tre les phases coexistantes <strong>en</strong> équilibre <strong>en</strong> supposant unmélange tertiaire composé <strong>de</strong>s phases suivantes : t<strong>en</strong>sioactif <strong>en</strong> phase dispersée/t<strong>en</strong>sioactifpur/t<strong>en</strong>sioactif <strong>en</strong> phase continue.154


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALULors <strong>de</strong> la mesure avec la goutte p<strong>en</strong>dante, on peut supposer que la conc<strong>en</strong>tration dut<strong>en</strong>sioactif <strong>en</strong> solution initiale, C s est égale à la conc<strong>en</strong>tration à l’équilibre définie ci-<strong>de</strong>ssus,C éq . Il s’agit <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> phase aqueuse après atteinte <strong>de</strong> l’équilibre adsorptiondésorptiondu t<strong>en</strong>sioactif à l’interface <strong>de</strong> la goutte. En effet, <strong>pour</strong> une seule goutte, on peutconsidérer que la quantité <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sioactif à l’interface est négligeable <strong>de</strong>vant celle dut<strong>en</strong>sioactif <strong>en</strong> solution.En revanche, dans le cas <strong>de</strong> nos émulsions conc<strong>en</strong>trées, compte t<strong>en</strong>u du nombre trèsélevé <strong>de</strong> gouttelettes formées, nous ne pouvons plus considérer l’égalité <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations. Ilest donc nécessaire <strong>de</strong> recalculer la conc<strong>en</strong>tration C s réelle <strong>pour</strong> chaque condition. Celapermet <strong>de</strong> s’assurer que le taux <strong>de</strong> recouvrem<strong>en</strong>t du t<strong>en</strong>sioactif correspond bi<strong>en</strong>, dans chaquecas, à celui <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration à l’équilibre souhaitée. Pour cela, un bilan matière sur let<strong>en</strong>sioactif a été effectué (voir annexe B) et permet d’obt<strong>en</strong>ir la relation suivante :6 ϕ ϕ 3C = + Γ ( ).10−s Céqéq(V-1)d 1−ϕ32Avec Γ éq le recouvrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’interface par le t<strong>en</strong>sioactif à l’équilibre (mol.m -2 )φ la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée (-)C s la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> solution initiale (mol.L -1 )C éq la conc<strong>en</strong>tration à l’équilibre (mol.L -1 )d 32 le diamètre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> Sauter (m)Le recouvrem<strong>en</strong>t à l’équilibre est quant à lui déterminé grâce à l’isothermed’adsorption <strong>de</strong> Langmuir selon la relation suivante :ΓéqΓ∞Céq=C + Béq(V-2)Avec Γ ∞ le recouvrem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> une conc<strong>en</strong>tration infinie <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sioactifB une constante à déterminerL’id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong> Γ ∞ et B a été réalisée à partir d’une id<strong>en</strong>tification paramétriquepr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> considération les valeurs <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>sion interfaciale obt<strong>en</strong>ues à différ<strong>en</strong>tesconc<strong>en</strong>trations <strong>pour</strong> la mesure <strong>de</strong> la CMC. Le détail du calcul est prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> annexe C.Le calcul <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration C s réelle implique égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> connaître le d 32 <strong>de</strong>l’émulsion. Or lors du choix <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration C s , la valeur du d 32 n’est pas a priori connue.Nous choisissons initialem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’estimer à partir <strong>de</strong> valeurs obt<strong>en</strong>ues lors d’étu<strong>de</strong>sprécéd<strong>en</strong>tes avec ce système. Par la suite, il est nécessaire <strong>de</strong> corriger la valeur <strong>de</strong> C s aprèsanalyse granulométrique qui fournit la valeur réelle du d 32 .I.3.Matériel et métho<strong>de</strong>Une étu<strong>de</strong> préliminaire <strong>en</strong> batch a été m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> utilisant comme émulsificateur l’ultra-Turrax T25 basé sur le principe <strong>de</strong> cisaillem<strong>en</strong>t à l’ai<strong>de</strong> d’un système <strong>de</strong> rotor-stator, àdiffér<strong>en</strong>tes conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif et différ<strong>en</strong>tes fractions volumiques <strong>de</strong> phasedispersée.Ensuite, il aurait été possible d’utiliser égalem<strong>en</strong>t l’Ultra-Turrax <strong>pour</strong> générer lesémulsions <strong>en</strong> amont du milli-réacteur, mais cela aurait <strong>de</strong>mandé une mise au point complexe155


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU<strong>pour</strong> fonctionner <strong>en</strong> continu. En effet, cela implique <strong>de</strong> créer l’émulsion dans une cuve puis <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>traîner à l’ai<strong>de</strong> d’une pompe <strong>pour</strong> l’am<strong>en</strong>er jusqu’au réacteur. Il y a donc un risque <strong>de</strong>perturber l’émulsion lors du passage dans la tête <strong>de</strong> pompe. De plus, cette configurationaugm<strong>en</strong>te la longueur <strong>de</strong> tube et donc le temps <strong>en</strong>tre la création <strong>de</strong> l’émulsion et l’<strong>en</strong>trée duréacteur. La coalesc<strong>en</strong>ce risque d’y être favorisée.Nous avons donc opté <strong>pour</strong> un nouvel émulsificateur qui fonctionne <strong>en</strong> continu et quipeut être directem<strong>en</strong>t raccordé à l’<strong>en</strong>trée du milli-réacteur. C’est ce que nous décrivons dansce qui suit.I.3.1.Le pilotePour ces essais <strong>en</strong> continu, le pilote utilisé est le même que celui qui a servi auxcaractérisations <strong>en</strong> milieu homogène prés<strong>en</strong>té dans le chapitre II. Il a cep<strong>en</strong>dant étélégèrem<strong>en</strong>t réadapté. En effet, le système a été modifié <strong>pour</strong> pouvoir placer un préémulsificateur<strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du réacteur. De plus, l’analyse <strong>en</strong> ligne avec le Turbiscan nécessiteégalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> modifier les raccor<strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts <strong>pour</strong> pouvoir placer la cellule <strong>de</strong> mesurealternativem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée ou <strong>en</strong> sortie du réacteur SiC/Alu. Enfin, <strong>de</strong>s vannes <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>tsont disposées égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée, au milieu et <strong>en</strong> sortie du SiC/Alu <strong>pour</strong> l’analyse augranulomètre hors ligne. Elles sont toutes <strong>de</strong> nature id<strong>en</strong>tique <strong>pour</strong> s’assurer que leprélèvem<strong>en</strong>t s’effectue bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la même manière quel que soit l’<strong>en</strong>droit où il est fait.Le schéma du pilote modifié est prés<strong>en</strong>té sur la Figure V.3. Une photographie vi<strong>en</strong>tillustrer ce schéma sur la Figure V.4.Figure V.3 : Schéma du pilote modifié <strong>pour</strong> la caractérisation liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> du réacteur SiC/AluLe terme « µ-mix » représ<strong>en</strong>te l’émulsificateur. Les vannes <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong>l’analyse granulométrique avec le Mastersizer 2000 sont nommées V0i. Le terme L r désignela longueur <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le point <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sortie du réacteur <strong>pour</strong> l’analyseeffectuée au Mastersizer (vanne V03) et l’<strong>en</strong>trée <strong>de</strong> la cellule du Turbiscan.156


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALURéacteur SiC/AluTurbiscanEmulsificateurVannesFigure V.4: Photographie du pilote <strong>pour</strong> la caractérisation liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> du réacteur SiC/AluLe protocole opératoire est le suivant :• Alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la phase continue au débit souhaité• Alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la phase dispersée au débit souhaité• Stabilisation <strong>de</strong>s débits• Att<strong>en</strong>te du régime permanant p<strong>en</strong>dant 5 fois le temps <strong>de</strong> séjour• Enregistrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’acquisition du Turbiscan p<strong>en</strong>dant une minute• Prélèvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sortie du réacteur SiC/Alu <strong>pour</strong> l’analyse au Mastersizer 2000• Prélèvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du réacteur SiC/Alu <strong>pour</strong> analyse au Mastersizer 2000• Rinçage à l’eau <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble du systèmeI.3.2.Choix <strong>de</strong> l’émulsificateur continuLors <strong>de</strong> leurs travaux sur la polycond<strong>en</strong>sation interfaciale <strong>en</strong> continu, Théron etAnxionnaz-Minvielle (2012) avai<strong>en</strong>t utilisé, <strong>en</strong> amont du réacteur Deanhex, un mélangeurstatique SMX qui nécessite <strong>de</strong> travailler à <strong>de</strong>s débits élevés (> 150 kg.h -1 ). Afin <strong>de</strong> pouvoir<strong>en</strong>voyer <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5 kg.h -1 au sein du Deanhex, elles ont mis au point unsystème <strong>de</strong> division du flux principal sortant du mélangeur statique afin que seule une portion<strong>de</strong> ce flux aille dans le réacteur et que le reste du flux soit recyclé dans le bac cont<strong>en</strong>ant lesliqui<strong>de</strong>s à disperser. Ce système <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une mise au point complexe et laisse uneincertitu<strong>de</strong> sur la stabilité du débit <strong>en</strong>voyé dans le Deanhex. De plus, une partie <strong>de</strong> ladispersion circule plusieurs fois à travers la pompe et peut donc subir <strong>de</strong>s perturbations.Pour ces raisons, l’appareil choisi dans cette étu<strong>de</strong> <strong>pour</strong> jouer le rôle d’émulsificateurn’est pas un mélangeur statique mais un micromélangeur permettant <strong>de</strong> travailler à <strong>de</strong> faibles157


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUdébits et possédant <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>trées distinctes : il s’agit du Caterpillar CPMM-V1.2-R600 <strong>de</strong> chezIMM (cf. Figure V.6). Cet appareil est différ<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celui utilisé <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>en</strong>microfluidique, le SIMM-V2 car ce <strong>de</strong>rnier à un débit maximal <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 2,5 L.h -1 seulem<strong>en</strong>t (cf. chapitre IV).Le Caterpillar fait partie <strong>de</strong>s micromélangeurs basés sur le principe <strong>de</strong> multilamination<strong>de</strong>s flux <strong>en</strong> série ou « split and recombine ». Cela consiste <strong>en</strong> une succession <strong>de</strong> divisions etétirem<strong>en</strong>ts d’un flux puis <strong>de</strong> recombinaisons afin <strong>de</strong> réduire l’épaisseur du flux et ainsidiminuer la longueur <strong>de</strong> diffusion moléculaire (cf. Figure V.5).Etirem<strong>en</strong>tRecombinaisonDivisionEtirem<strong>en</strong>tRecombinaisonDivisionFigure V.5: Principe <strong>de</strong> multilamination <strong>en</strong> série (« split-and-recombine)Le Caterpillar possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux canaux d’<strong>en</strong>trée, un <strong>pour</strong> la phase continue et l’autre <strong>pour</strong>la phase dispersée qui se rejoign<strong>en</strong>t vers le canal principal microstructuré où a lieu ladispersion. Ce canal, <strong>de</strong> section carrée <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sions 600*600 µm, se compose <strong>de</strong> 12élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> mélange répartis sur une longueur <strong>de</strong> 1,5 cm. L’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s canaux internes,dont la forme évoque celle d’une ancre <strong>de</strong> bateau, est représ<strong>en</strong>té sur la Figure V.6.(a)Figure V.6: Photographies <strong>de</strong> l’IMM Caterpillar R600. a : vue <strong>de</strong> l’extérieur. b : canaux internes(b)Enfin, les conditions <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ce disperseur sont détaillées ci-<strong>de</strong>ssous (cf.Tableau V.1) :158


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUGamme <strong>de</strong>Température(°C)Pressionmaximale(bars)Gamme <strong>de</strong>débit total(L.h -1 )Temps <strong>de</strong> séjour(ms)Volume interne(µL)-40 - 200 100 2 - 40 2,25 - 45 25Tableau V.1 : Caractéristiques opératoires du CPMM-V1.2-R600I.3.3.Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s techniques analytiquesComme il a été précisé <strong>en</strong> introduction <strong>de</strong> ce chapitre, <strong>de</strong>ux appareils analytiques ontété utilisés <strong>pour</strong> cette étu<strong>de</strong> : le Mastersizer 2000 (hors ligne) et le Turbiscan (<strong>en</strong> ligne).I.3.3.1. Le Mastersizer 2000 <strong>de</strong> Malvern• Principe <strong>de</strong> la mesureLe Mastersizer 2000 permet <strong>de</strong> mesurer la granulométrie d’une dispersion pardiffraction laser. Le principe <strong>de</strong> la mesure repose sur la détection <strong>de</strong> l'interaction <strong>en</strong>tre un<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> particules et le faisceau laser incid<strong>en</strong>t par l’analyse <strong>de</strong> la tache <strong>de</strong> diffraction dufaisceau (cf. Figure V.7). Ensuite, le spectre <strong>de</strong>s angles <strong>de</strong> diffraction est traité grâce à <strong>de</strong>salgorithmes <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t d’images qui permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> le convertir <strong>en</strong> distributiongranulométrique.La théorie qui sous-t<strong>en</strong>d ce traitem<strong>en</strong>t est la théorie <strong>de</strong> Mie. Elle permet <strong>de</strong> proposerune solution <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Maxwell décrivant la diffusion <strong>de</strong> la lumière <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s particulessphériques. Elle part du postulat que plus la taille <strong>de</strong>s particules est grosse, plus l’int<strong>en</strong>sité durayon diffusé vers l’avant est importante.Elle s’applique lorsque le phénomène <strong>de</strong> diffusion intervi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> la diffraction,c’est-à-dire lorsque la dim<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s particules analysées avoisine la longueur d’on<strong>de</strong> durayon incid<strong>en</strong>t. Elle nécessite la connaissance <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong> réfraction <strong>de</strong>s particules et <strong>de</strong> laphase continue ainsi que <strong>de</strong> leur indice d’absorption.Source <strong>de</strong>lumière bleue(λ=466 nm)Cellule <strong>de</strong>mesureDétecteurs auxgrands anglesSource <strong>de</strong>lumière rouge(λ=633 nm)Détecteurs auplan focalDétecteurs <strong>de</strong>rétrodiffusionFigure V.7: Principe <strong>de</strong> mesure granulométrique par diffraction laser159


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU• Gran<strong>de</strong>urs mesuréesLe granulomètre Malvern permet <strong>de</strong> caractériser la distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> gouttes (<strong>en</strong>nombre, masse ou volume) et d’<strong>en</strong> déduire tous les diamètres moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> la distribution.D’une manière générale, le diamètre moy<strong>en</strong> le plus couramm<strong>en</strong>t utilisé <strong>pour</strong>caractériser une dispersion est le diamètre <strong>de</strong> Sauter, d 32 :∑id32 =2(V-3)n d∑in davec n i , le nombre <strong>de</strong> gouttes ayant le même diamètre d i .ii3iiEnfin, il est intéressant <strong>de</strong> pouvoir quantifier la polydispersité d’une émulsion. Lanotion <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> SPAN a ainsi été introduite. Elle permet <strong>de</strong> mesurer l’étalem<strong>en</strong>t d’unedistribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> gouttes. Le SPAN est défini <strong>de</strong> la manière suivante :d 90−d10SPAN = (V-4)d50Avec d 90 , d 50 et d 10, les diamètres <strong>de</strong> gouttes <strong>pour</strong> lesquels respectivem<strong>en</strong>t 90 %, 50 %et 10 % <strong>en</strong> volume <strong>de</strong> la phase dispersée ont un diamètre inférieur à leur valeur.• Dispositif expérim<strong>en</strong>talLe Mastersizer 2000 peut fonctionner selon <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s : un mo<strong>de</strong> automatique et unmo<strong>de</strong> manuel. Pour <strong>de</strong>s émulsions relativem<strong>en</strong>t instables et s<strong>en</strong>sibles au cisaillem<strong>en</strong>t, il estpréférable <strong>de</strong> choisir le mo<strong>de</strong> manuel et d’utiliser un système extérieur <strong>pour</strong> véhiculerl’émulsion jusqu’à la cellule.Le système se compose d’un <strong>en</strong>tonnoir directem<strong>en</strong>t relié à la cellule <strong>de</strong> mesure et danslequel est versée la dispersion. Une pompe péristaltique, placée <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> la cellule <strong>de</strong>mesure, vi<strong>en</strong>t aspirer la dispersion <strong>pour</strong> la faire circuler à travers la cellule. Ainsi, ladispersion n’est pas perturbée par la pompe avant d’être traversée par le laser dugranulomètre. La sortie <strong>de</strong> la pompe péristaltique est dirigée vers un bac <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong>sdéchets. Le schéma ci-<strong>de</strong>ssous illustre le dispositif mis <strong>en</strong> place :160


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUCellule <strong>de</strong>mesureEchantillondiluéEntonnoirBac <strong>de</strong>déchetsPompepéristaltiqueFigure V.8: Principe <strong>de</strong> mesure granulométrique par diffraction laserL’échantillonnage <strong>pour</strong> la mesure au Mastersizer 2000 se déroule <strong>en</strong> plusieurs étapes.Un premier prélèvem<strong>en</strong>t est effectué au niveau <strong>de</strong> la vanne V0i du pilote qui nous intéresse(cf. Figure V.3). Il est directem<strong>en</strong>t dilué dans 10 mL <strong>de</strong> phase continue conc<strong>en</strong>trée <strong>en</strong>t<strong>en</strong>sioactif (> 30*CMC) afin <strong>de</strong> stabiliser l’émulsion et d’éviter qu’elle n’évolue <strong>en</strong>tre letemps du prélèvem<strong>en</strong>t et le temps où elle est réellem<strong>en</strong>t analysée.Ensuite, afin <strong>de</strong> respecter les hypothèses nécessaires à l’application <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>Mie, il est impératif <strong>de</strong> diluer l’échantillon jusqu’à ce qu’il ait un aspect quasi transpar<strong>en</strong>t.Cette dilution est réalisée avec <strong>de</strong> l’eau distillée. L’échantillon est alors immédiatem<strong>en</strong>t versédans l’<strong>en</strong>tonnoir (cf. Figure V.8), <strong>en</strong>core une fois afin que l’émulsion n’ait pas le tempsd’évoluer.La pompe est alors mise <strong>en</strong> route et aspire la dispersion diluée à un débit tel que l’onn’observe pas <strong>de</strong> crémage dans l’<strong>en</strong>tonnoir mais tel qu’il y ait assez <strong>de</strong> volume <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>pour</strong>effectuer plusieurs mesures avec le laser. Pour chaque analyse d’échantillon, un cycle <strong>de</strong> dixmesures peut être effectué successivem<strong>en</strong>t à un intervalle <strong>de</strong> 20 secon<strong>de</strong>s (le temps aux <strong>de</strong>uxémissions laser, rouge et bleue, <strong>de</strong> balayer la cellule). Une fois l’analyse terminée, 9 <strong>de</strong>s 10mesures (la première étant classiquem<strong>en</strong>t supprimée car considérée comme une mise <strong>en</strong>régime) sont moy<strong>en</strong>nées <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir la distribution granulométrique finale.I.3.3.2. Le Turbiscan• Principe <strong>de</strong> la mesureContrairem<strong>en</strong>t au Mastersizer, le principe <strong>de</strong> la mesure avec le Turbiscan repose surl’analyse <strong>de</strong> la diffusion multiple <strong>de</strong> la lumière. Un rayon laser <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> proche <strong>de</strong>l’infrarouge (850 nm) est <strong>en</strong>voyé à travers un échantillon <strong>de</strong> particules. Les photons <strong>de</strong> celaser subiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong> multiples diffusions avant <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> l’échantillon et d’être analysés par<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> détecteurs : un <strong>pour</strong> la mesure du flux <strong>de</strong> photons transmis (T) et un autre <strong>pour</strong>la mesure du flux <strong>de</strong> photons rétrodiffusés (BS) (cf. Figure V.9). Ces flux sont directem<strong>en</strong>treliés à la trajectoire moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s photons dans la dispersion, λ <strong>pour</strong> la transmission et λ*<strong>pour</strong> la rétrodiffusion, par les relations suivantes :161


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU12BS ⎛ 1 ⎞≈ ⎜ ⎟⎠⎝ λ *et rT ≈ exp( −λ)(V-5)Avec r le rayon <strong>de</strong> la cellule <strong>de</strong> mesure.Dans le cas d’un échantillon <strong>de</strong> dispersion conc<strong>en</strong>trée, c’est le flux <strong>de</strong> rétrodiffusionqui importe. Nous nous intéresserons donc qu’à la lumière rétrodiffusée.Il est possible <strong>de</strong> relier la longueur moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> photon λ* au diamètre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> ladispersion grâce à la relation suivante :⎡ 2d⎤λ * = ⎢ ⎥(V-6)⎣3ϕ(1 − g)Q s ⎦Avec d qui représ<strong>en</strong>te le diamètre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> Sauter (m),ϕ, la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée (% vol)g, le facteur d’asymétrie optique qui caractérise la diffusion anisotrope <strong>de</strong> lalumière (-)Q s , le facteur d’efficacité <strong>de</strong> diffusion (-).Le diamètre moy<strong>en</strong> d 32 peut donc être calculé à partir du flux <strong>de</strong> rétrodiffusion BS. Parcontre, d’après la formule précéd<strong>en</strong>te, BS dép<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> laphase dispersée. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> fournir sa valeur au Turbiscan <strong>pour</strong> qu’il puissecalculer le d 32 .LumièreémiseDILUÉLumièreémiseCONCENTRÉFigure V.9: Principe <strong>de</strong> diffraction multiple <strong>de</strong> la lumière• Précaution <strong>pour</strong> le dispositif expérim<strong>en</strong>talLe positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la cellule du Turbiscan <strong>en</strong> ligne a été montré dans la partie<strong>de</strong>scription du pilote <strong>pour</strong> la caractérisation liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> (Figure V.3). Le flux <strong>de</strong> ladispersion liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> sortant du réacteur circule dans une canalisation raccordée à lacellule <strong>en</strong> ligne du Turbiscan, cellule qu’il vi<strong>en</strong>t traverser <strong>de</strong> bas <strong>en</strong> haut. Une source <strong>de</strong>lumière infrarouge <strong>en</strong>voie un rayon laser qui vi<strong>en</strong>t balayer le flux. Le signal reçu par lesdétecteurs est converti par un transmetteur propre au Turbiscan puis est <strong>en</strong>voyé vers unlogiciel d’acquisition <strong>de</strong>s données. Un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la mesure est effectué toutes les 0,5162


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUsecon<strong>de</strong>s. Grâce à ce logiciel, il est possible <strong>de</strong> suivre <strong>en</strong> ligne l’évolution <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> lumièrerétrodiffusée et transmise. Il permet égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> détecter <strong>de</strong>s dérives ou <strong>de</strong>s perturbations<strong>de</strong>s flux.L’installation du Turbiscan a nécessité d’observer un certain nombre <strong>de</strong> précautionsafin d’avoir une mesure <strong>de</strong> flux représ<strong>en</strong>tative du flux <strong>de</strong> sortie du réacteur SiC/Alu etégalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pouvoir comparer les <strong>de</strong>ux techniques analytiques <strong>en</strong>tre elles. Tout d’abord, il afallu réduire le plus possible la distance L r (définie sur le schéma du pilote, Figure V.3) <strong>en</strong>trele point d’analyse <strong>pour</strong> le Mastersizer et la cellule <strong>de</strong> mesure du Turbiscan <strong>de</strong> façon à évitertout risque d’évolution <strong>de</strong> l’émulsion <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux points d’analyse. De même, la prés<strong>en</strong>ced’obstacles (tels que <strong>de</strong>s cou<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s rétrécissem<strong>en</strong>ts, etc.) est évitée <strong>pour</strong> ne pas perturberl’émulsion. Enfin, le diamètre <strong>de</strong> la canalisation est pris le plus faible possible (4 mm interne)afin que la vitesse <strong>de</strong> la dispersion n’y soit pas trop réduite, ce qui <strong>pour</strong>rait conduire à <strong>de</strong>sphénomènes <strong>de</strong> crémage.Finalem<strong>en</strong>t, les caractéristiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux techniques analytiques peuv<strong>en</strong>t être résuméesdans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous (Tableau V.2).Caractéristiques Mastersizer 2000 (Malvern) Turbiscan (Formulaction)Mo<strong>de</strong> d’analyse Hors ligne En lignePrincipe <strong>de</strong> mesureDiffraction laserDiffusion <strong>de</strong> la lumière multiple(transmission et rétrodiffusion)Source <strong>de</strong> lumière Lasers bleu et rouge LED infrarougeParamètres mesurésd moy<strong>en</strong>s , distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong>goutted 32 ou ϕConc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> ladispersionTrès diluée, transpar<strong>en</strong>te0 à 60 % volumiqueTailles <strong>de</strong>s gouttes 0,02 µm à 2 mm 0,1 µm à 5 mmAvantagesInconvéni<strong>en</strong>tsAccès à la granulométriecomplèteEchantillonnage, dilutionpréalable nécessaire, tempsd’analyse longSimplicité et rapidité du fait ducaractère « <strong>en</strong> ligne », dilution nonnécessairePas <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> tailles <strong>de</strong> goutte,débit dans la cellule 50 et 400 L.h -1 ,connaissance exacte <strong>de</strong> la fractionvolumique ϕTableau V.2 : Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux techniques analytiques (Mastersizer et Turbiscan)I.4.Emulsification <strong>en</strong> continu avec le réacteur SiC/Alu seulIl a été précisé <strong>en</strong> introduction <strong>de</strong> ce chapitre, que cette première étape a <strong>pour</strong> butd’observer les performances du réacteur SiC/Alu à générer lui même une émulsion et à lamaint<strong>en</strong>ir.Nous nous sommes d’abord placés dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> dispersion stable, c’est-àdiredéfavorables à la coalesc<strong>en</strong>ce. Les conditions expérim<strong>en</strong>tales sont les suivantes :[Twe<strong>en</strong> 80]=4,27.10 -2 mol.L -1 , Q total =3,5 kg.h -1 , ϕ=20 % et 40%163


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUCes conditions ont déjà été utilisées au cours d’essais <strong>en</strong> batch avec un agitateur <strong>de</strong>type rotor-stator, lors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> d’inversion <strong>de</strong> phase citée <strong>en</strong> début <strong>de</strong> chapitre. Les essais ontpermis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r la stabilité <strong>de</strong> l’émulsion p<strong>en</strong>dant plusieurs minutes. Le tableau ci-<strong>de</strong>ssous(Tableau V.3) montre les valeurs du d 32 obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> batch avec le Mastersizer 2000 <strong>pour</strong> uneconc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> égale à 9,74.10 -3 mol.L -1 . On constate que le d 32 n’évolue absolum<strong>en</strong>tpas avec le temps, le système est donc stable. Cela laisse présager qu’avec une conc<strong>en</strong>tration<strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 choisie égale à 4,27.10 -2 mol.L -1 , le système sera d’autant moins susceptible <strong>de</strong>coalescer.ϕ=20 %Temps d’analyse(min)3 12 21d 32 (µm) 6 6 6ϕ=40 %Temps d’analyse(min)5 17 32d 32 (µm) 5 5 5Tableau V.3 : Validation <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong> la dispersion <strong>pour</strong> [Twe<strong>en</strong> 80]=9,74. 10 -3 mol.L -1Lors du premier essai d’émulsification avec le réacteur SiC/Alu dans les conditionscitées ci-<strong>de</strong>ssus, nous pouvons déjà observer visuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> réacteur que l’émulsionn’est pas homogène <strong>en</strong> taille et conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s gouttes à l’échelle millimétrique. Cetteobservation est confirmée par les distributions <strong>de</strong> tailles <strong>de</strong> gouttes (DTG) données parl’analyse granulométrique réalisée avec le Mastersizer. Les distributions obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> l’essaià 20 % <strong>en</strong> phase dispersée sont prés<strong>en</strong>tées sur la Figure V.10.1815M 2, t=22sM 3, t=55sM 4, t=78sM 5, t=101s12M 6, t=124s% volumique96M 7, t=146sM 8, t=169sM 9, t=191sM 10, t=214s301 10 100 1000 10000Taille <strong>de</strong>s gouttes (µm)Figure V.10 : Distribution <strong>de</strong> tailles <strong>de</strong> gouttes <strong>pour</strong> une émulsion générée par le réacteur SiC/Alu seul,164


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU[Twe<strong>en</strong> 80]= 4,27.10 -2 mol.L -1 , Q total =3,5 kg.h -1 , ϕ=20 %Nous pouvons <strong>en</strong> premier lieu observer le caractère bimodal <strong>de</strong> l’émulsion avec 2 picsautour <strong>de</strong> 100 et 1000 µm. En outre, les 10 mesures successives donn<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> DTGassez différ<strong>en</strong>tes et qui n’évolu<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> manière logique mais plutôt aléatoirem<strong>en</strong>t avec letemps (sur une plage <strong>de</strong> mesure d’une durée <strong>de</strong> 2 minutes <strong>en</strong>viron). Il ne serait pas correct <strong>de</strong>dégager une moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> ces essais. Cela témoigne du caractère non homogène <strong>de</strong> l’émulsionet le calcul du d 32 n’est pas pertin<strong>en</strong>t dans ces conditions.Il semble donc que, dans les régimes hydrodynamiques choisis, les conditionsd’injection <strong>de</strong>s phases dans le réacteur SiC/Alu ne fourniss<strong>en</strong>t pas assez d’énergie <strong>pour</strong>générer une émulsion fine et analysable. Pour la suite <strong>de</strong>s essais, nous travaillerons <strong>en</strong>perman<strong>en</strong>ce avec l’émulsificateur Caterpillar <strong>en</strong> amont du réacteur.I.5.Utilisation d’un pré-émulsificateurI.5.1.Mise au point et comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s analytiquesAfin <strong>de</strong> mettre au point et comparer les différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s analytiques, nous noussommes d’abord placés dans le cas d’un système stable grâce à <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations élevées <strong>en</strong>Twe<strong>en</strong> 80 (> 25*CMC). Cela permet <strong>de</strong> lever tout doute quant à l’évolution <strong>de</strong> l’échantillonavant son analyse au granulomètre.La Figure V.11 compare <strong>de</strong>s résultats <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> diamètres <strong>de</strong> Sauter d 32 obt<strong>en</strong>us<strong>pour</strong> chacune <strong>de</strong>s analyses.5040Mastersizer (sortie SiC/Alu)Turbiscan (sortie SiC/Alu)30d 32 (µm)201006 13,7 20 40 60Fraction <strong>de</strong> la phase dispersée (% vol)Figure V.11 : Comparaison <strong>de</strong>s d 32 obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> sortie du SiC/Alu par les <strong>de</strong>ux types d’analyses <strong>pour</strong> uneconc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 <strong>de</strong> 1,23.10 -3 mol.L -1 et un débit total <strong>de</strong> 3,5 kg.h -1165


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUContrairem<strong>en</strong>t aux résultats obt<strong>en</strong>us dans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s précéd<strong>en</strong>tes (Lobry, 2012), les<strong>de</strong>ux résultats analytiques s’avèr<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts <strong>pour</strong> chacun <strong>de</strong> nos essais. Quel que soit le<strong>pour</strong>c<strong>en</strong>tage volumique <strong>de</strong> la phase dispersée, le Turbiscan donne un d 32 moy<strong>en</strong> plus faibleque le Mastersizer avec un écart relatif compris <strong>en</strong>tre 33 et 45 %. Etant donné les conditionsexpérim<strong>en</strong>tales peu favorables à la coalesc<strong>en</strong>ce, nous pouvons supposer qu’il n’y a pas euévolution du d 32 <strong>en</strong>tre la stabilisation <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts et leur analyse au Malvern. En outre,un essai a été réalisé dans <strong>de</strong>s conditions id<strong>en</strong>tiques <strong>en</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sioactif ([Twe<strong>en</strong>80]=1,23.10 -3 mol.L -1 ), <strong>pour</strong> un débit total <strong>de</strong> 5 kg.h -1 et une fraction ϕ <strong>de</strong> 4,5 % et prélevé <strong>en</strong><strong>en</strong>trée du SiC/Alu puis analysé <strong>de</strong>ux fois à <strong>de</strong>ux temps différ<strong>en</strong>ts (t 0 et t 0 +10 min). Lesdiamètres obt<strong>en</strong>us sont id<strong>en</strong>tiques (cf. Tableau V.4), ce qui prouve bi<strong>en</strong> que la stabilisation<strong>de</strong>s échantillons par <strong>de</strong> la phase continue conc<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif est efficace. Cela vi<strong>en</strong>tconforter les résultats donnés par le granulomètre Malvern. Cep<strong>en</strong>dant, il n’est pas possible <strong>de</strong>savoir si l’émulsion a eu le temps d’évoluer rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le mom<strong>en</strong>t du prélèvem<strong>en</strong>t(ouverture <strong>de</strong> la vanne) et l’étape <strong>de</strong> stabilisation. Si l’échantillonnage est constamm<strong>en</strong>t fait <strong>de</strong>manière reproductible, nous pouvons considérer que l’analyse au granulomètre Malvern estfiable.Nom <strong>de</strong> l’essai d 32 à t=2 min d 32 à t=10 minCFLL_20b 11 10Tableau V.4 : Démonstration <strong>de</strong> la stabilité d’un échantillon dans les conditions <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong>Twe<strong>en</strong> 80 égale à 1,23.10 -3 mol.L -1 , ϕ=4,5 %Nous émettons alors un doute quant aux mesures effectuées avec le Turbiscan, et ce<strong>pour</strong> plusieurs raisons.Tout d’abord, la cellule <strong>en</strong> ligne <strong>de</strong> celui-ci est adaptée <strong>pour</strong> travailler avec <strong>de</strong>s fortsdébits (> 50 kg.h -1 ). Nous nous situons donc loin <strong>de</strong> ces conditions nominales. Néanmoins,sachant que Lobry (Lobry, 2012) avait réussi à opérer à <strong>de</strong>s débits inférieurs à 10 kg.h -1 , ilétait alors t<strong>en</strong>tant d’<strong>en</strong>visager <strong>de</strong>s débits <strong>en</strong>core plus faibles. Rappelons que la cellule a undiamètre interne <strong>de</strong> 10 mm contre un diamètre <strong>de</strong> 2 mm <strong>pour</strong> les canaux du milli réacteur et<strong>de</strong> 4 mm <strong>pour</strong> la canalisation qui arrive <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du Turbiscan. Lors <strong>de</strong> son <strong>en</strong>trée dans lacellule, le flui<strong>de</strong> va donc être soumis à un élargissem<strong>en</strong>t, la vitesse <strong>de</strong>s particules va diminuer,ce qui peut <strong>en</strong>trainer une déstabilisation <strong>de</strong> l’émulsion. Cep<strong>en</strong>dant, cette déstabilisation<strong>de</strong>vrait logiquem<strong>en</strong>t aller dans le s<strong>en</strong>s d’une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> goutte, ce qui n’estfinalem<strong>en</strong>t pas le cas (taille mesurée systématiquem<strong>en</strong>t inférieure avec le Turbiscan).Par ailleurs, une autre source d’erreur <strong>pour</strong>rait prov<strong>en</strong>ir du fait que la fractionvolumique <strong>de</strong> la phase dispersée, ϕ, doit être fournie au Turbiscan <strong>pour</strong> pouvoir calculer led 32 . Or une petite erreur sur cette fraction peut jouer <strong>de</strong> manière significative sur le calcul dud 32 par le Turbiscan. Nous avons essayé <strong>de</strong> quantifier l’écart que cela pouvait induire. A titred’exemple, nous avons retraité au Turbiscan les résultats d’un essai (CFLL17a) dont lesconditions et résultats sont rappelés ci-<strong>de</strong>ssous :[Twe<strong>en</strong> 80]=1,23.10 -3 mol.L -1 , Q total =5 kg.h -1 , ϕ=6 %166


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUAnalyses Malvern Turbiscand 32 (µm) 16 10Tableau V.5 : Diamètre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> l’essai CFLL17a obt<strong>en</strong>u <strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux types d’analyseSi maint<strong>en</strong>ant, l’on inverse la démarche <strong>de</strong> calcul du Turbiscan, c'est-à-dire qu’on luiimpose un d 32 égal à celui obt<strong>en</strong>u par le Malvern (16 µm) et qu’on lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> calculer lafraction volumique correspondante, on obti<strong>en</strong>t alors une fraction <strong>de</strong> 9 % (contre 6 % <strong>en</strong>réalité). Dans ce calcul, l’écart <strong>de</strong>s fractions n’est pas si important que cela. Mais, dans tousles cas, il est important d’avoir la connaissance la plus exacte possible <strong>de</strong> cette fraction. Si unedérive sur les débits se produit, alors cela <strong>pour</strong>rait expliquer l’écart <strong>de</strong>s d 32 <strong>en</strong>tre les analyses.Cep<strong>en</strong>dant, <strong>de</strong> manière <strong>en</strong>core inexpliquée, il est peu probable que l’écart important relevéaux gran<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> d 32 (> 30 µm) puisse être imputé à une seule erreur sur la fractionvolumique, découlant d’une instabilité sur les débits.En conclusion, bi<strong>en</strong> que très avantageux <strong>pour</strong> sa fonctionnalité <strong>en</strong> ligne et donc sasimplicité <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> œuvre, le Turbiscan donne <strong>de</strong>s résultats <strong>pour</strong> lesquels nous avons <strong>de</strong>sdoutes certains et ne sera donc pas exploité dans la suite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Les analyses serontexclusivem<strong>en</strong>t réalisées avec le Malvern.I.5.2. Effet <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80Plusieurs conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 ont été testées <strong>de</strong> manière décroissante jusqu’à20 fois <strong>en</strong> <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la CMC. L’objectif est <strong>de</strong> voir si le réacteur est capable <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>irl’émulsion quelle que soit la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif ou bi<strong>en</strong> s’il y a exist<strong>en</strong>ce d’uneconc<strong>en</strong>tration limite <strong>en</strong>-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> laquelle l’émulsion est trop instable <strong>pour</strong> être conservée.Les conditions opératoires <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts essais sont répertoriées dans le Tableau V.6. La ligne<strong>en</strong> pointillée délimite les essais réalisés <strong>en</strong>-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la CMC <strong>de</strong> ceux réalisés au-<strong>de</strong>ssus.Nom <strong>de</strong>l’essaiConc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong>Twe<strong>en</strong> 80 initiale(mol.L -1 )Débit total(kg.h -1 )Temps <strong>de</strong>séjour dans leCaterpillar(s)Temps <strong>de</strong>séjour dans leSiC/Alu(s)CFLL_47 0 5,04 16,8.10 -3 21CFLL_27 1,23.10 -5 5,04 16,8.10 -3 21CFLL_31 2,43.10 -5 5,05 16,8.10 -3 21CFLL_37 8,40.10 -5 5,03 16,9.10 -3 21CFLL_39 3,20.10 -4 5,08 16,7.10 -3 21CFLL_22 1,23.10 -3 5,05 16,8.10 -3 21Tableau V.6: Conditions opératoires <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80, ϕ=20 %Comme il a été expliqué dans la partie I.1 <strong>de</strong> ce chapitre, la conc<strong>en</strong>tration à l’équilibrediffère <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration initiale après adsorption <strong>de</strong>s molécules <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sioactif. Laconc<strong>en</strong>tration réelle à l’équilibre a été recalculée à partir <strong>de</strong>s diamètres moy<strong>en</strong>s d 32 obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong>sortie du Caterpillar. Cep<strong>en</strong>dant, d’après l’isotherme <strong>de</strong> Langmuir obt<strong>en</strong>u lors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>d’inversion <strong>de</strong> phase citée plus haut, l’écart <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration calculé <strong>en</strong>tre C s et C éq n’<strong>en</strong>traîne167


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUpas un écart significatif <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sion interfaciale. Cela ne doit donc pas interférer sur lagranulométrie <strong>de</strong> l’émulsion. Les résultats <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> diamètre moy<strong>en</strong> sont prés<strong>en</strong>tés dansle Tableau V.7.Nom <strong>de</strong> l’essaiConc<strong>en</strong>tration<strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80initiale(mol.L -1 )Conc<strong>en</strong>tration<strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 àl’équilibre(mol.L -1 )Entrée duSiC/Alu(µm)d 32Sortie duSiC/Alu(µm)CFLL_47 0 0 62 150CFLL_27 1,23.10 -5 7,86.10 -6 48 99CFLL_31 2,43.10 -5 1,91.10 -5 41 69CFLL_37 8,40.10 -5 7,75.10 -5 33 39CFLL_39 3,20.10 -4 3,10.10 -4 22 23CFLL_22 1,23.10 -3 1,21.10 -3 12 11Tableau V.7: Résultats expérim<strong>en</strong>taux <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80, ϕ=20 %De manière cohér<strong>en</strong>te, plus le t<strong>en</strong>sioactif est conc<strong>en</strong>tré, plus le diamètre moy<strong>en</strong>diminue, que ce soit <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée ou <strong>en</strong> sortie du réacteur. Les différ<strong>en</strong>tes conc<strong>en</strong>trations choisies<strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un écart suffisamm<strong>en</strong>t important <strong>pour</strong> observer une différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>t<strong>en</strong>sion interfaciale <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux phases <strong>de</strong> chaque essai. Ainsi, plus la quantité <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sioactifimposée est importante, plus la t<strong>en</strong>sion interfaciale <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux phases va diminuer et plusla rupture sera favorisée par rapport à la coalesc<strong>en</strong>ce.Nous observons une augm<strong>en</strong>tation significative du d 32 <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>trée et la sortie dumilli-réacteur <strong>pour</strong> les faibles conc<strong>en</strong>trations.En revanche, <strong>en</strong> admettant une incertitu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale <strong>de</strong> 5 % <strong>en</strong>viron, nouspouvons considérer qu’à partir <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> 3,2.10 -4 mol.L -1 , le diamètre moy<strong>en</strong> d 32est conservé.Ces résultats sont regroupés sous forme graphique sur la Figure V.12 afin d’illustrerl’évolution du diamètre moy<strong>en</strong>.168


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU120100Entrée SiC/Alu (b)Sortie SiC/Alu (a)80d 32 (µm)604020y b = -7,778Ln(x b ) - 40,613R 2 = 0,99801,0E-05 1,0E-04 1,0E-03 1,0E-02CMC=5,0E-05[Twe<strong>en</strong> 80] (mol/L)Figure V.12: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 sur l’évolution du d 32 <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée et sortie duréacteur SiC/Alu, ϕ=20 %En traçant le graphe sur une échelle logarithmique <strong>en</strong> abscisse, nous pouvonsdistinguer <strong>de</strong>ux zones : une zone d’instabilité <strong>de</strong> l’émulsion et une zone où le d 32 est conservé.Il est intéressant <strong>de</strong> noter que le changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> zone a lieu <strong>pour</strong> une conc<strong>en</strong>tration proche <strong>de</strong>la CMC (estimée à 5,0.10 -5 mol.L -1 ). De plus, <strong>en</strong> sortie du Caterpillar, le d 32 diminue <strong>de</strong>manière linéaire <strong>en</strong> fonction du log <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> CMC.Rappelons que l’objectif est <strong>de</strong> montrer que le réacteur SiC/Alu est capable <strong>de</strong>conserver une émulsion stable. Au vu <strong>de</strong> ces premiers résultats, il semblerait que le réacteurne puisse pas conserver les émulsions cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations faibles <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactifs (≤CMC).Les distributions <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> goutte (DTG) vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t confirmer ces premièresconclusions. Sur la Figure V.13 sont prés<strong>en</strong>tées les DTG <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée et sortie du milli-réacteur<strong>pour</strong> une conc<strong>en</strong>tration choisie dans chacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux zones citées au <strong>de</strong>ssus.169


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU1412CFLL31 EntréeCFLL31 SortieCFLL39 EntréeCFLL39 Sortie2,43.10 -5 mol/L< CMC3,20.10 -4 mol/L> CMC10% volumique864201 10 100 1000 10000Taille <strong>de</strong> goutte (µm)Figure V.13: Evolution <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> goutte <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>trée et la sortie du réacteur SiC <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80Pour l’essai à une conc<strong>en</strong>tration inférieure à la CMC, la distribution est fortem<strong>en</strong>tmodifiée <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>trée et la sortie. Elle s’est élargie et est décalée vers les plus grosses tailles,ce qui témoigne <strong>de</strong> phénomènes <strong>de</strong> coalesc<strong>en</strong>ce.En revanche, <strong>pour</strong> une conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif élevée, la distribution n’est que trèspeu modifiée, seul un léger élargissem<strong>en</strong>t est observable.En conclusion, les performances du milli-réacteur SiC/Alu <strong>pour</strong> conserver lagranulométrie <strong>de</strong>s émulsions ont été démontrées mais uniquem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trationssupérieures à la conc<strong>en</strong>tration micellaire critique. En revanche, lorsque l’on se situe à <strong>de</strong>sconc<strong>en</strong>trations inférieures à cette CMC, la dispersion est plus difficilem<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ue.Les essais prés<strong>en</strong>tés sont réalisés à 20 % volumique <strong>de</strong> phase dispersée. La fractionvolumique <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière va maint<strong>en</strong>ant être étudiée afin d’observer l’exist<strong>en</strong>ce d’uneév<strong>en</strong>tuelle fraction <strong>en</strong>-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> laquelle l’émulsion est maint<strong>en</strong>ue même à faibleconc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif.I.5.3.Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée, ϕLa fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée est imposée par le ratio <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux phases. En conservant un débit total autour <strong>de</strong> 5 kg/h, le <strong>pour</strong>c<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> phase disperséea été balayé dans un intervalle compris <strong>en</strong>tre 6 et 40 % <strong>pour</strong> <strong>de</strong>ux conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> Twe<strong>en</strong> 80(inférieure et supérieure à la CMC). Le Tableau V.8 regroupe les conditions opératoires <strong>de</strong>sdiffér<strong>en</strong>ts essais.170


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUNom <strong>de</strong>l’essaiFraction <strong>de</strong> laphase dispersée(% vol)Conc<strong>en</strong>tration<strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80initiale(mol.L -1 )Débit total(kg.h -1 )Temps <strong>de</strong>séjour dans leCaterpillar(ms)Temps <strong>de</strong>séjour dans leSiC/Alu(s)CFLL_21 4,3 1,23.10 -3 4,82 17,6 22CFLL_25 6,6 1,23.10 -3 4,92 17,3 21CFLL_26 14,4 1,23.10 -3 5,28 16,1 20CFLL_22 20 1,23.10 -3 4,99 17,0 21CFLL_24 30 1,23.10 -3 4,96 17,1 21CFLL_23 40 1,23.10 -3 4,97 17,1 21CFLL_29 6,3 2,04.10 -5 4,62 18,4 23CFLL_30 14,4 2,21.10 -5 4,86 17,5 22CFLL_31 20 2,43.10 -5 5,05 16,8 21CFLL_32 30 3,09.10 -5 5,04 16,8 21Tableau V.8 : Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> sur l’effet <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> la phasedisperséeLe débit total n’a pas toujours pu être rigoureusem<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>u à 5 kg/h mais l’écartreste raisonnable et on peut supposer que cela n’influe pas sur les t<strong>en</strong>dances. Les diamètresmoy<strong>en</strong>s obt<strong>en</strong>us <strong>pour</strong> chaque essai sont prés<strong>en</strong>tés dans le Tableau V.9. Afin d’avoir uneconc<strong>en</strong>tration à l’équilibre réelle peu différ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre chaque essai, les conc<strong>en</strong>trations initiales<strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 choisies sont légèrem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>tre chaque essai.Nom <strong>de</strong>l’essaiFraction <strong>de</strong> laphase dispersée(% vol)Conc<strong>en</strong>tration<strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80initiale(mol.L -1 )Conc<strong>en</strong>tration<strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 àl’équilibre(mol.L -1 )Entrée duSiC/Alu(µm)d 32Sortie duSiC/Alu(µm)CFLL_21 4,3 1,23.10 -3 1,23.10 -3 10 9CFLL_25 6,6 1,23.10 -3 1,23.10 -3 - 10CFLL_26 14,4 1,23.10 -3 1,22.10 -3 - 10CFLL_22 20 1,23.10 -3 1,21.10 -3 12 11CFLL_24 30 1,23.10 -3 1,19.10 -3 13 13CFLL_23 40 1,23.10 -3 1,15.10 -3 14 14CFLL_29 6,3 2,04.10 -5 1,90.10 -5 13 24CFLL_30 14,4 2,21.10 -5 1,80.10 -5 25 53CFLL_31 20 2,43.10 -5 1,92.10 -5 42 73CFLL_32 30 3,09.10 -5 2,11.10 -5 56 93Tableau V.9: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée sur le d 32Pour <strong>de</strong>s raisons techniques, l’<strong>en</strong>trée du réacteur à 6,6 et 14,4 % <strong>pour</strong> uneconc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> Twe<strong>en</strong> à 1,23.10 -3 mol.L -1 n’a pas pu être analysée. En revanche la sortie duréacteur est connue <strong>pour</strong> ces points, ce qui ai<strong>de</strong> à dégager une t<strong>en</strong>dance <strong>pour</strong> le d 32 <strong>en</strong> sortiedu SiC/Alu. La conc<strong>en</strong>tration à l’équilibre recalculée <strong>pour</strong> chaque essai diffère légèrem<strong>en</strong>t<strong>pour</strong> les essais à faible conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80. Encore une fois, on peut supposer que celan’a pas d’impact significatif sur la génération <strong>de</strong> l’émulsion et que l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fractionvolumique se fait à conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 constante. Le graphique sur la Figure V.14montre l’effet <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée sur le d 32 et l’impact <strong>en</strong>tre lasortie et l’<strong>en</strong>trée du SiC/Alu.171


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU10080y = 2,880x + 8,824R 2 = 0,990Entrée SiC/AluSortie SiC/AluEntrée SiC/AluSortie SiC/Alu2,43.10 -5 mol/L< CMC1,23.10 -3 mol/L> CMC60d 32 (µm)40y = 1,855x + 0,971R 2 = 0,9832000 10 20 30 40 50Fraction <strong>de</strong> la phase dispersée, ϕ (% vol)Figure V.14: Effet <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée sur le d 32 et sur la stabilité <strong>de</strong> l’émulsionL’effet <strong>de</strong> la fraction <strong>en</strong> phase dispersée sur l’évolution du d 32 et <strong>de</strong> la granulométri<strong>en</strong>’est pas la même selon la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80.Pour une conc<strong>en</strong>tration faible <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif, la fraction <strong>de</strong> la phase dispersée a uneinflu<strong>en</strong>ce très forte sur le d 32 . Celui-ci augm<strong>en</strong>te fortem<strong>en</strong>t avec ϕ <strong>de</strong> manière linéaire que cesoit <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée ou <strong>en</strong> sortie du réacteur. En effet, plus le système est conc<strong>en</strong>tré, plus lesgouttelettes auront <strong>de</strong>s probabilités <strong>de</strong> se r<strong>en</strong>contrer et <strong>de</strong> coalescer. Même dans <strong>de</strong>sconditions peu favorables à la coalesc<strong>en</strong>ce (faible fraction volumique), le diamètre moy<strong>en</strong>n’est pas conservé <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>trée et la sortie du SiC/Alu. L’émulsion générée avec cetteconc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 est très instable et l’hydrodynamique du réacteur ne permet pas <strong>de</strong>combattre les phénomènes <strong>de</strong> coalesc<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> maint<strong>en</strong>ir l’émulsion.En revanche, <strong>pour</strong> une forte conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif, le diamètre moy<strong>en</strong> estconservé <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>trée et la sortie du réacteur quelle que soit la fraction volumique. De plus,on note que cette fraction n’a que très peu d’influ<strong>en</strong>ce sur le d 32 .Les distributions granulométriques <strong>de</strong>s essais à la conc<strong>en</strong>tration inférieure à la CMC,sont prés<strong>en</strong>tées sur la Figure V.15 et confirm<strong>en</strong>t les t<strong>en</strong>dances précéd<strong>en</strong>tes.En <strong>en</strong>trée du réacteur, plus la fraction volumique est importante, plus la distributionest décalée vers les gran<strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong> gouttes. Curieusem<strong>en</strong>t, plus la fraction est gran<strong>de</strong>, plusles distributions sont resserrées. Lorsque la fraction <strong>de</strong> la phase dispersée augm<strong>en</strong>te, laviscosité du milieu est plus importante et <strong>en</strong>traîne un cisaillem<strong>en</strong>t dans le micromélangeurplus homogène. Cela peut expliquer le resserrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s DTG aux plus fortes fractionsvolumiques <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du SiC/Alu.En revanche, <strong>en</strong> sortie du SiC/Alu, cette t<strong>en</strong>dance s’inverse : plus la fractionvolumique <strong>de</strong> la phase dispersée augm<strong>en</strong>te, plus la distribution se retrouve élargie. Celasouligne une nouvelle fois la difficulté du réacteur à maint<strong>en</strong>ir l’émulsion. Il est même172


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUpossible d’observer la coalesc<strong>en</strong>ce avec apparition d’un second pic vers 100 µm qui grossit aufur et à mesure <strong>de</strong> l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la fraction, jusqu’à ne former qu’un seul pic large. Celas’explique par le fait que plus la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée est gran<strong>de</strong>, plus lafréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> collision <strong>de</strong>s gouttes <strong>de</strong> phase dispersée est gran<strong>de</strong> égalem<strong>en</strong>t.% volumique1816141210866,3 %, CFLL29 Entrée6,3 %, CFLL29 Sortie14,4 %, CFLL30 Entrée14,4 %, CFLL30 Sortie20 %, CFLL31 Entrée20 %, CFLL31 Sortie30 %, CFLL32 Entrée30 %, CFLL32 Sortie4201 10 100 1000 10000Taille <strong>de</strong> goutte (µm)Figure V.15: Effet <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée sur la distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> gouttesI.5.4.Influ<strong>en</strong>ce du débit totalIl est intéressant <strong>de</strong> voir quel comportem<strong>en</strong>t peut avoir le réacteur SiC/Alu à différ<strong>en</strong>tsdébits totaux massiques. Trois débits ont été testés <strong>pour</strong> une fraction volumique <strong>de</strong> la phasedispersée égale à 20 % et une conc<strong>en</strong>tration initiale <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif supérieure à la CMC etégale à 8,43.10 -5 mol.L -1 . Les conditions <strong>de</strong>s essais sont prés<strong>en</strong>tées dans le Tableau V.10.Nom <strong>de</strong>l’essaiDébit total(kg.h -1 )Re SiC/AluTemps <strong>de</strong>séjour dans leCaterpillar(ms)Temps <strong>de</strong>séjour dans leSiC/Alu(s)CFLL_49 3,02 417 28,1 35CFLL_37 5,02 697 16,9 21CFLL_51 6,81 946 12,5 15Tableau V.10: Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du débit totalSur la Figure V.16, l’évolution <strong>de</strong>s d 32 est tracée <strong>en</strong> fonction du débit massique total.Plus le débit augm<strong>en</strong>te, plus le taux d’énergie dissipée va être important, accélérant ainsi lesphénomènes <strong>de</strong> rupture (au sein du micromélangeur) et <strong>en</strong>trainant une diminution <strong>de</strong> la taille<strong>de</strong>s gouttes. On remarque que le d 32 diminue <strong>de</strong> manière parfaitem<strong>en</strong>t linéaire avec173


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUl’augm<strong>en</strong>tation du débit. Cette t<strong>en</strong>dance se retrouve quasim<strong>en</strong>t à l’id<strong>en</strong>tique <strong>en</strong> sortie duSiC/Alu mais translatée vers <strong>de</strong>s d 32 plus élevés (+ 7µm). L’augm<strong>en</strong>tation du débit dans cettegamme ne permet donc pas au réacteur SiC/Alu <strong>de</strong> mieux maint<strong>en</strong>ir l’émulsion. Nous n’avonspas pu tester <strong>de</strong> débit au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 7 kg/h car la perte <strong>de</strong> charge dans le microréacteur IMM<strong>de</strong>v<strong>en</strong>ait alors trop importante.6050y = -5,53x + 66,59R 2 = 0,999992Entrée SiC/AluSortie SiC/Alu40d 32 (µm)3020y = -5,00x + 58,00R 2 = 1,0000001000 1 2 3 4 5 6 7 8Débit massique total (kg/h)Figure V.16: Effet du débit total sur le d 32Les distributions granulométrique <strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong> gouttes (cf. Figure V.17) montr<strong>en</strong>t queles distributions sont décalées vers les plus grosses tailles lorsqu’on diminue le débit que cesoit <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée ou <strong>en</strong> sortie du réacteur. En revanche on observe un effet inverse <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>tréeet la sortie concernant l’élargissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s distributions. En effet, <strong>en</strong> sortie dumicromélangeur, plus le débit est fort, plus la distribution est resserrée (comme le confirm<strong>en</strong>tles valeurs du SPAN données dans le Tableau V.11). Au contraire, après passage dans leSiC/Alu, on remarque que plus le débit est fort, plus les distributions sont élargies. De plus,un <strong>de</strong>uxième pic semble vouloir se <strong>de</strong>ssiner autour <strong>de</strong> 100 µm, d’autant plus que le débit estimportant, témoignant <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> coalesc<strong>en</strong>ce.174


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU161412103 kg/h, CFLL49 Entrée3 kg/h, CFLL49 Sortie5 kg/h, CFLL37 Entrée5 kg/h, CFLL37 Sortie6,8 kg/h, CFLL51 Entrée6,8 kg/h, CFLL51 Sortie% volumique864201 10 100 1000 10000Taille <strong>de</strong> goutte (µm)Figure V.17 : Distributions granulométriques <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du débit totalNom <strong>de</strong>l’essaiDébit total(kg.h -1 )Entrée duSiC/Alu(µm)d 32Sortie duSiC/Alu(µm)Entrée duSiC/Alu(µm)SPANSortie duSiC/Alu(µm)CFLL_49 3,02 43 50 1,1 1,5CFLL_37 5,02 33 39 1,0 2,5CFLL_51 6,81 24 29 0,9 2,2Tableau V.11: Diamètre <strong>de</strong> Sauter et nombre <strong>de</strong> SPAN <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’effet du débit totalI.5.5.Profil d’évolution <strong>de</strong> l’émulsionAu vu <strong>de</strong>s résultats sur la non conservation du d 32 dans le cas <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations faibles<strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif, il est apparu intéressant <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> manière qualitative à quelle rapidité alieu l’évolution <strong>de</strong> la granulométrie. Pour cela, la prés<strong>en</strong>ce d’une troisième vanne située aumilieu du réacteur (milieu <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième plaque procédé) a permis <strong>de</strong> réaliser unprélèvem<strong>en</strong>t intermédiaire <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>trée et la sortie du SiC/Alu. Ce prélèvem<strong>en</strong>t a été réalisé<strong>pour</strong> <strong>de</strong>ux conditions expérim<strong>en</strong>tales détaillées dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous.Nom <strong>de</strong>l’essaiDébit total(kg.h -1 )[Twe<strong>en</strong> 80] s(mol.L -1 )Fractionvolumique(%)CFLL_36 5,07 2,43.10 -5 20CFLL_40 5,08 3,28.10 -4 30Tableau V.12 : Conditions opératoires <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> du profil d’évolution <strong>de</strong> l’émulsion dans le SiC/Alu175


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALULes résultats <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> d 32 sont fournis ci-<strong>de</strong>ssous :Nom <strong>de</strong> l’essai[Twe<strong>en</strong> 80] s(mol.L -1 )d 32(µm)CFLL_36 Entrée 51CFLL_36 Milieu < CMC 65CFLL_36 Sortie70CFLL_40 Entrée 24CFLL_40 Milieu > CMC 26CFLL_40 Sortie33Tableau V.13 : Résultats <strong>de</strong> d 32 <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> du profil d’évolution <strong>de</strong> l’émulsion dans le SiC/AluLe diamètre augm<strong>en</strong>te plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t lorsque la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif estinférieure à la CMC (essai CFLL36). En revanche, <strong>pour</strong> l’essai où la conc<strong>en</strong>tration estsupérieure à la CMC, la majeure partie <strong>de</strong> l’évolution du d 32 a lieu dans la <strong>de</strong>uxième moitié duréacteur.Les distributions <strong>de</strong> tailles <strong>de</strong> gouttes confirm<strong>en</strong>t ces observations (cf. Figure V.18).Pour l’essai CFLL_36 à faible conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong>, la distribution est déjà très élargie dèsle milieu du réacteur. Elle n’évolue quasim<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>tre le milieu et la sortie du réacteur. Enrevanche, <strong>pour</strong> l’essai CFLL_40 à une plus forte conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 (6*CMC),l’étalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la distribution se fait plus l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> manière proportionnelle àl’avancem<strong>en</strong>t dans le canal. En d’autres termes, à la moitié <strong>de</strong> la longueur du canal, ladistribution a subi la moitié <strong>de</strong> son étalem<strong>en</strong>t final <strong>en</strong>viron.176


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU% volumique141210864CFLL_36 EntréeCFLL_36 MilieuCFLL_36 Sortie< CMC2012101 10 100 1000 10000Taille <strong>de</strong> gouttes (µm)CFLL_40 EntréeCFLL_40 MilieuCFLL_40 Sortie% volumique86> CMC4201 10 100 1000 10000Taille <strong>de</strong> gouttes (µm)Figure V.18 : Evolution <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> gouttes dans le SiC/AluI.5.6.La mouillabilitéAfin <strong>de</strong> donner une explication aux phénomènes qui peuv<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> jeu <strong>pour</strong>expliquer la non conservation du d 32 lors <strong>de</strong> l’émulsification <strong>en</strong> continu dans un système« pré-émulsificateur+réacteur SiC/Alu », nous avons considéré les propriétés <strong>de</strong> mouillabilitédu <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>.Nous avons fait l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> déposer une goutte <strong>de</strong> notre phase continue, <strong>de</strong> notrephase dispersée et d’eau pure sur une surface <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>. La photo sur la FigureV.19 met <strong>en</strong> exergue la différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mouillabilité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases vis-à-vis du SiC : lecyclohexane mouille parfaitem<strong>en</strong>t le matériau tandis que la phase aqueuse s’étale mal sur lematériau.177


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUFigure V.19: photographie <strong>de</strong> la mouillabilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes phases sur le SiCDes mesures d’angle <strong>de</strong> contact au microscope Zeiss sont v<strong>en</strong>ues compléter cesrésultats (cf. Tableau V.14). Le cyclohexane a un angle <strong>de</strong> contact égal à zéro, ce qui signifieque sa mouillabilité vis-à-vis du SiC est parfaite. En revanche, l’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> la phaseaqueuse est plus élevé. Cela traduit une mouillabilité très moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la phase continue vis-àvisdu SiC.PhaseAngle <strong>de</strong> contact sur le SiC(°)Cyclohexane 0Eau+MeOH+Twe<strong>en</strong>8045Tableau V.14: Angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes phases sur le SiCCes observations vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t apporter une interprétation supplém<strong>en</strong>taire à nosrésultats <strong>de</strong> caractérisation <strong>en</strong> milieu liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>. En effet, dans tout procédéd’émulsification, il est admis qu’il n’est pas favorable que la phase dispersée soit celle quimouille préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t le matériau avec lequel elle est am<strong>en</strong>ée à être <strong>en</strong> contact. Cela a étédémontré dans plusieurs publications (Baroud et Willaime, 2004 ; Xu et al., 2006). Nouspouvons citer égalem<strong>en</strong>t les travaux <strong>de</strong> Maté et al. (Maté et al., 1996), m<strong>en</strong>és dans notrelaboratoire sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong> la mouillabilité <strong>de</strong> la phase dispersée sur l’écoulem<strong>en</strong>td’une dispersion, <strong>en</strong> fonction du matériau constituant le garnissage d’une colonne pulsée.En effet, les gouttelettes risqu<strong>en</strong>t d’adhérer à la paroi du matériau et <strong>de</strong> coalescerjusqu’à générer un film <strong>en</strong> surface. L’émulsion est alors complètem<strong>en</strong>t modifiée. Cettediffér<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mouillabilité a un impact important <strong>en</strong> particulier dans le cas <strong>de</strong>s faiblesconc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif et <strong>de</strong>s faibles débits. Ce phénomène sera d’autant plus importantque la fraction <strong>de</strong> la phase dispersée sera élevée.De plus, cette t<strong>en</strong>dance à la mouillabilité peut être à l’origine du fait qu’à fort débit, lesdistributions granulométriques <strong>en</strong> sortie du SiC/Alu soi<strong>en</strong>t plus fortem<strong>en</strong>t élargies qu’à faibledébit. En effet, la forte mouillabilité du cyclohexane sur le SiC conduit à la formation d’unfilm <strong>de</strong> cyclohexane <strong>en</strong> surface. A faible débit, ce film n’est peut-être pas arraché et reste sousforme <strong>de</strong> film. Nous ne voyons sur la distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> gouttes que les petites gouttesqui n’ont pas coalescé <strong>en</strong> film, d’où une distribution qui parait peu élargie. Cep<strong>en</strong>dant, même178


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUà faible débit, ce film <strong>de</strong>vrait finir par être évacué du réacteur, ce que l’on n’observe pas surles DTS. En revanche, un fort débit peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer « l’arrachem<strong>en</strong>t » <strong>de</strong> ce film et ainsirecréer <strong>de</strong>s gouttes <strong>de</strong> phase dispersée mais <strong>de</strong> tailles plus grosses que celles <strong>de</strong>s gouttesgénérées par le Caterpillar. Cela expliquerait l’élargissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong>gouttes <strong>en</strong> sortie du SiC/Alu.Le réacteur SiC/Alu n’est donc pas adapté <strong>pour</strong> conserver <strong>de</strong>s émulsions huile danseau. Il serait alors intéressant d’essayer d’inverser les phases afin <strong>de</strong> voir si les performancesdu réacteur à maint<strong>en</strong>ir l’émulsion sont meilleures dans cette configuration.I.5.7.Inversion <strong>de</strong>s phases continue et disperséePour cette étu<strong>de</strong>, la phase continue est désormais le cyclohexane et la phase disperséeest l’eau+méthanol. Le t<strong>en</strong>sioactif ne peut plus être dilué dans l’eau car les conc<strong>en</strong>trationsutilisées dans la partie précéd<strong>en</strong>te ne serai<strong>en</strong>t pas respectées. Il est donc dissous dans lecyclohexane. Même si le Twe<strong>en</strong> 80 n’est pas <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t miscible dans le cyclohexane, lestravaux <strong>de</strong> Davies et al. (1987), ont montré qu’il était cep<strong>en</strong>dant possible <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>sémulsions eau dans cyclohexane.Des essais ont été réalisés <strong>de</strong> manière à favoriser l’émulsion eau dans huile, c'est-àdire<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant une fraction volumique <strong>de</strong> phase dispersée (aqueuse)modérée. Les essais sontregroupés dans le Tableau V.15.Nom <strong>de</strong>l’essaiDébit total(kg.h -1 )Fraction <strong>de</strong> laphase aqueuse(% vol)Conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80initiale dans le cyclohexane(mol.L -1 )CFLL_43 5,03 20 8,43.10 -5CFLL_34 4,98 14,4 8,43.10 -5CFLL_45 5,04 20 0Tableau V.15: Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>de</strong>s essais d’inversion <strong>de</strong> phaseLa métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> prise d’échantillon est id<strong>en</strong>tique à celle utilisée dans le casd’une émulsion huile dans eau. En revanche, la stabilisation <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts se fait avec ducyclohexane (conc<strong>en</strong>tré <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif).Afin <strong>de</strong> s’assurer que l’émulsion obt<strong>en</strong>ue soit bi<strong>en</strong> une émulsion eau dans huile, unepartie <strong>de</strong> l’échantillon est dilué dans un flacon cont<strong>en</strong>ant une solution cyclohexane+Twe<strong>en</strong> 80et l’autre partie dans un autre flacon cont<strong>en</strong>ant une solution eau+Twe<strong>en</strong> 80. On observefacilem<strong>en</strong>t que la phase continue est miscible avec la solution stabilisatrice cont<strong>en</strong>ant ducyclohexane. Cela vi<strong>en</strong>t confirmer que la phase dispersée est bi<strong>en</strong> la phase aqueuse.Le point crucial <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> concerne l’analyse granulométrique. Celle-ci doit être<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t réadaptée <strong>de</strong> la manière suivante :- la dilution <strong>de</strong>s échantillons ne doit plus se faire avec <strong>de</strong> l’eau mais avec ducyclohexane ;- le joint <strong>de</strong> la l<strong>en</strong>tille où le laser fait sa mesure ainsi que l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s tuyauximpliqués dans le circuit <strong>de</strong> mesure doiv<strong>en</strong>t être changés afin d’être aptes à recevoir ducyclohexane ;- le circuit <strong>en</strong>tier doit être rincé à l’éthanol puis au cyclohexane afin d’éliminer toutetrace d’eau. Cette procédure <strong>de</strong> nettoyage doit égalem<strong>en</strong>t être réalisée <strong>en</strong>tre chaquemesure.179


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUMalgré cette réadaptation <strong>de</strong> l’analyse, il s’est avéré impossible <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>ir à un signald’int<strong>en</strong>sité du laser propre et constant. Il semblerait qu’il reste <strong>de</strong>s traces d’eau <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ceou que le cyclohexane ne soit pas complètem<strong>en</strong>t pur. De plus, lors d’essais <strong>de</strong> mesure, lecyclohexane <strong>en</strong>traine très difficilem<strong>en</strong>t les gouttelettes d’eau à analyser, du fait <strong>de</strong> sa d<strong>en</strong>sitéinférieure à celle <strong>de</strong> l’eau. Celles-ci sembl<strong>en</strong>t s’accumuler <strong>en</strong> bas <strong>de</strong> la cellule <strong>de</strong> mesure. Ilest donc difficile d’avoir une analyse représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> l’échantillon et donc <strong>de</strong> pouvoirinterpréter les résultats <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> d 32 .Il y a donc un long travail supplém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> mise au point du granulomètre Malvern àréaliser <strong>pour</strong> pouvoir caractériser <strong>de</strong>s essais d’émulsions d’eau dans le cyclohexane. Dans letemps qui nous était imparti, nous n’avons pas pu achever cette étu<strong>de</strong>.I.6.Conclusion sur la caractérisation liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>Dans la perspective <strong>de</strong> démontrer la polyval<strong>en</strong>ce du réacteur, un autre type <strong>de</strong>caractérisation a été m<strong>en</strong>é. Elle a consisté à s’intéresser aux capacités du réacteur à opérer <strong>en</strong>diphasique liqui<strong>de</strong>, et, <strong>de</strong> par son <strong>de</strong>sign spécifique, à maint<strong>en</strong>ir une émulsion <strong>de</strong>granulométrie donnée.L’étu<strong>de</strong>, avec un système modèle d’émulsion huile dans eau, a révélé, dans le cas où lesystème est conc<strong>en</strong>tré <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif (conc<strong>en</strong>tration supérieure à la conc<strong>en</strong>tration micellairecritique), que la granulométrie <strong>de</strong> l’émulsion était parfaitem<strong>en</strong>t conservée après passage dansle réacteur. Ce résultat est prometteur <strong>pour</strong> la suite, même s’il faut rappeler qu’un <strong>de</strong>s intérêts<strong>de</strong> la transposition <strong>en</strong> continu <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> réaction est <strong>de</strong> pouvoir s’affranchir <strong>de</strong> l’utilisation<strong>de</strong> t<strong>en</strong>sioactif <strong>pour</strong> stabiliser le système.Ensuite, l’étu<strong>de</strong> réalisée <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations faibles <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactifs a montré que leréacteur ne permettait pas <strong>de</strong> conserver la granulométrie <strong>de</strong> l’émulsion à l’id<strong>en</strong>tique. Desphénomènes importants <strong>de</strong> coalesc<strong>en</strong>ce r<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> jeu au sein du réacteur. Ce résultat estacc<strong>en</strong>tué par le fait que la phase dispersée organique mouille parfaitem<strong>en</strong>t le matériau <strong>Carbure</strong><strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> qui possè<strong>de</strong> un caractère hydrophobe. Cela n’est pas favorable au mainti<strong>en</strong> d’uneémulsion huile dans eau. Il sera donc difficile <strong>de</strong> transposer la réaction d’hydrolyse <strong>de</strong>schlorosilanes où l’espèce organique, le dichlorométhylvinylsilane, est dispersée dans l’eau. Ilserait alors intéressant <strong>de</strong> travailler sur le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la surface <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> afin<strong>de</strong> la r<strong>en</strong>dre hydrophile. Des essais ont déjà été réalisés chez BOOSTEC. Ils consist<strong>en</strong>t àdéposer une couche <strong>de</strong> Biosane (sci<strong>en</strong>tifiquem<strong>en</strong>t nommé hydrofluoralcane) sur la surface duSiC. L’angle <strong>de</strong> contact obt<strong>en</strong>u a pu être diminué jusqu’à la valeur <strong>de</strong> 10°. Cep<strong>en</strong>dant, leprocédé reste à être amélioré car au bout <strong>de</strong> quelques passages à l’eau, la surface SiC repr<strong>en</strong>dson caractère hydrophobe.Enfin un protocole d’analyse granulométrique hors ligne (Mastersizer 2000) a pu êtremise <strong>en</strong> œuvre et conduire à <strong>de</strong>s résultats fiables. Un autre point <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> consistait àmettre <strong>en</strong> place une technique d’analyse granulométrique <strong>en</strong> ligne, le Turbiscan, permettant <strong>de</strong>déterminer le diamètre moy<strong>en</strong> d 32 . Nous avons montré que la cellule <strong>de</strong> Turbiscan <strong>en</strong> ligne nes’accordait pas avec l’analyse hors ligne du Mastersizer. Bi<strong>en</strong> que très puissant <strong>pour</strong> l’analyse<strong>en</strong> ligne <strong>de</strong>s dispersions liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>, le Turbiscan est un outil qui ne permet pas d’accé<strong>de</strong>rà la granulométrie d’une émulsion et nécessite la connaissance exacte <strong>de</strong> la fraction180


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUvolumique <strong>de</strong> la phase dispersée mise <strong>en</strong> jeu. Il ne semble donc pas adapté dans notre cas.Cep<strong>en</strong>dant, une fois la connaissance du système bi<strong>en</strong> maîtrisée, la technique du Turbiscanpeut s’appar<strong>en</strong>ter à une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> contrôle permettant <strong>de</strong> détecter d’év<strong>en</strong>tuelles dérives duprocédé, ce qui la r<strong>en</strong>d alors très avantageuse par rapport aux techniques hors ligne.II.PERSPECTIVE D’OPTIMISATION DU REACTEUR SIC/ALUAu cours <strong>de</strong> ces travaux <strong>de</strong> thèse, plusieurs verrous concernant la transposition <strong>de</strong> laréaction d’hydrosilylation ont été mis <strong>en</strong> exergue. Il s’agit <strong>en</strong> particulier du catalyseur quiprés<strong>en</strong>te non seulem<strong>en</strong>t une activité complexe à appréh<strong>en</strong><strong>de</strong>r mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s phénomènes<strong>de</strong> désactivation <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors du processus d’hydrosilylation. La dép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong> la réaction auxeffets <strong>de</strong> micromélange a égalem<strong>en</strong>t été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce lors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> microfluidique.Enfin, si les pertes <strong>de</strong> charge générées par la réaction sont restées acceptables dans la gamme<strong>de</strong>s débits étudiés, elles peuv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir un réel problème lors <strong>de</strong> l’extrapolation du procédé àun débit visé industriellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 50 kg.h -1 .Il y a donc une réelle optimisation du réacteur et plus généralem<strong>en</strong>t du procédé à<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte tous les facteurs cités ci-<strong>de</strong>ssus.Cette <strong>de</strong>rnière partie s’attache à énoncer les préconisations et à décrire les lignesdirectrices <strong>pour</strong> une optimisation du réacteur <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> son pilotage industriel.II.1.Aspect injection <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>sII.1.1. Injection du catalyseurLors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’hydrosilylation <strong>en</strong> microfluidique, un point très important a étésoulevé. Il concerne la perte d’activité du catalyseur lorsqu’il est dilué dans l’octène. Cettedésactivation va jouer un rôle très important dans la conception du pilote industriel final. Ilsera donc primordial <strong>de</strong> ne diluer le catalyseur qu’au <strong>de</strong>rnier mom<strong>en</strong>t dans la ligne d’octène.D’autres part, afin <strong>de</strong> réduire la pério<strong>de</strong> d’induction du catalyseur qui a lieu <strong>en</strong>prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s réactifs avant son activation, il est préférable que le catalyseur soit pré-mélangédans l’octène (Cancouët et al, 2000). Ainsi, afin <strong>de</strong> coupler ces <strong>de</strong>ux contraintes, le catalyseur<strong>de</strong>vra d’abord être injecté dans la ligne d’octène puis év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t pré-mélangé avec celuicidans un micromélangeur (type Caterpillar <strong>de</strong> chez IMM). Le flux octène+catalyseurrejoindra <strong>en</strong>suite l’<strong>en</strong>trée du réacteur. L’huile SiH sera alim<strong>en</strong>tée par la première zoned’injection du réacteur. Le point délicat <strong>de</strong> cette configuration concerne le débit <strong>de</strong> catalyseur.En effet, étant donné les faibles quantités <strong>de</strong> catalyseur pur mises <strong>en</strong> jeu dans l’octène, le débitsera <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce très faible (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 µL.min -1 ). Par conséqu<strong>en</strong>t, il faudra utiliserune pompe <strong>de</strong> type pousse-seringue permettant <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir ce débit.II.1.2. Ordre d’injection <strong>de</strong>s SiHL’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> m<strong>en</strong>éesur l’hydrosilylation <strong>en</strong> continu a été réalisé <strong>en</strong> injectant,comme à l’accoutumée, le plus petit débit <strong>de</strong> réactif dans le courant le plus fort : le débit181


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUd’octène étant 2 fois plus grand que celui <strong>de</strong>s SiH, il a donc été conv<strong>en</strong>u d’injecter les SiH surle flux d’octène+catalyseur par la zone i1.Or, <strong>de</strong>s essais d’inversion du mo<strong>de</strong> d’injection ont été réalisés par la suite. Dans cetteconfiguration, les SiH sont alim<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du réacteur et l’octène par la zone d’injectioni1, le catalyseur étant toujours dans le flux d’octène. Il a été trouvé que la conversion gagnait<strong>en</strong>viron 3 % dans cette configuration. Le tableau ci-<strong>de</strong>ssous illustre ce résultat:Typed’injectionDébit total(kg.h -1 )Conversion<strong>de</strong> SiH(%)1)-SiH suroctène2,9 84,92)- octènesur SiH2,9 87,9Tableau V.16 : Comparaison <strong>de</strong> l’ordre d’injection <strong>de</strong>s réactifs, Q total =2,9 kg.h -1 , [cata]=9 ppm, r oct/SiH =1,1Il apparait, dans ce cas là, préférable d’injecter l’octène sur l’huile SiH. Ce résultatn’était pas att<strong>en</strong>du. Cela peut s’expliquer par le fait qu’avec cette configuration, l’huile estpréchauffée p<strong>en</strong>dant une ligne <strong>de</strong> canal. Les SiH sont alors à la température T 0 = 89 °Clorsque l’octène est injecté. On peut supposer que la viscosité est diminuée <strong>de</strong> par cetteaugm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> température. En conséqu<strong>en</strong>ce, l’écart <strong>de</strong> viscosité <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux réactifs estréduit, ce qui jouerait <strong>en</strong> faveur du mélange. La viscosité <strong>de</strong> l’huile SiH à 89°C a pu êtreestimée grâce à la corrélation établie par Nikitine et al. (2011) :avec A=3,6.10 -4 Pa.sB=1276 KT, la température mesure (K)68 (Bµ H T ) = A.Exp()(V-7)TLa viscosité <strong>de</strong> l’huile H68 obt<strong>en</strong>ue par le calcul est <strong>de</strong> 12 cP à 90 °C au lieu <strong>de</strong> 26 cPà 25 °C, ce qui est non négligeable <strong>en</strong> termes d’impact sur les conditions <strong>de</strong> mélange. Enoutre, le fait d’injecter le débit le plus important (octène) sur le plus petit (H68) peutégalem<strong>en</strong>t aller dans le s<strong>en</strong>s d’une amélioration du mélange par <strong>de</strong>s effets cinétiques auniveau <strong>de</strong> l’injecteur.Le préchauffage <strong>de</strong>s réactifs avant leur mise <strong>en</strong> contact ayant donc un impact positifsur la réaction, une première proposition <strong>pour</strong> le procédé final serait <strong>de</strong> rajouter une plaque <strong>en</strong><strong>en</strong>trée du réacteur dans laquelle l’huile serait préchauffée. Compte t<strong>en</strong>u <strong>de</strong> l’efficacité du SiCà échanger la chaleur, il n’est pas nécessaire que cette plaque ait un <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> canauxcomplexe avec <strong>de</strong>s cou<strong>de</strong>s. Un simple canal droit effectuant <strong>de</strong>s allers-retours dans la plaqueconvi<strong>en</strong>drait. L’autre proposition serait <strong>de</strong> modifier le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> la première plaque <strong>de</strong> tellesorte que les <strong>de</strong>ux réactifs ai<strong>en</strong>t chacun une ligne <strong>de</strong> canal supplém<strong>en</strong>taire dans cette plaque<strong>pour</strong> être préchauffés avant d’être mis <strong>en</strong> contact au niveau <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée du canal principal.182


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUII.2.Aspect mélangeL’utilisation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> mélangeurs <strong>pour</strong> la mise <strong>en</strong> contact <strong>de</strong>s réactifsdans le cas <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> microfluidique a mis <strong>en</strong> exergue la dép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong> l’hydrosilylationvis-à-vis du micromélange. En effet, un micromélangeur <strong>de</strong> chez IMM basé sur le principe <strong>de</strong>la multilamination a conduit à <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> conversion très supérieurs à ceux obt<strong>en</strong>us avec uninjecteur <strong>de</strong> type <strong>en</strong> T ou coaxial (56 % contre 35 % à 100 °C) <strong>pour</strong> un même temps <strong>de</strong> séjour<strong>de</strong> 10 secon<strong>de</strong>s. Dans le cas du réacteur SiC/Alu, la configuration <strong>de</strong> l’injection s’appar<strong>en</strong>te àcelle d’un T. Il apparait donc crucial d’optimiser cette mise <strong>en</strong> contact <strong>pour</strong> favoriser lemélange dès le départ afin que la réaction ne soit pas limitée par celui-ci. Cela est d’autantplus important que la viscosité du milieu va augm<strong>en</strong>ter avec l’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réaction.Nous avions déjà évoqué dans le chapitre III le fait que le mélange <strong>de</strong>s réactifs nepuisse pas être réalisé <strong>en</strong> amont du réacteur par un micromélangeur indép<strong>en</strong>dant carl’exothermie se produirait alors <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors du SiC/Alu et ne serait pas efficacem<strong>en</strong>t maîtrisée.Cela aurait <strong>pour</strong> conséqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> dégra<strong>de</strong>r le catalyseur.La perspective <strong>en</strong>visagée <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue est donc d’optimiser l’injection <strong>en</strong> interne.Pour cela, plusieurs solutions peuv<strong>en</strong>t être proposées <strong>pour</strong> modifier le canal sur une longueur<strong>de</strong> traversée :- Ajout d’inserts dans le canal : cela permettrait <strong>de</strong> générer <strong>de</strong> la turbul<strong>en</strong>cesupplém<strong>en</strong>taire. Cep<strong>en</strong>dant, la géométrie reste délicate à imaginer au vu <strong>de</strong> la faibledim<strong>en</strong>sion du canal (d h =2mm)- Gravure du canal : plusieurs idées <strong>de</strong> gravure peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagées. La premièreconsiste à <strong>de</strong>ssiner dans le canal une tuyère avec <strong>de</strong>s restrictions. Le choix <strong>de</strong> laposition <strong>de</strong> l’injection <strong>en</strong> amont ou <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> la restriction étant à déterminé. Dans lalittérature, ce type d’injecteur est souv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>té <strong>pour</strong> améliorer le mélange <strong>de</strong>flui<strong>de</strong>s grâce aux boucles <strong>de</strong> recirculation parallèles à la direction du flux qu’ilsgénèr<strong>en</strong>t (Yang et al., 2012). Plusieurs géométries <strong>de</strong> restrictions sont <strong>en</strong>visageables :circulaire, carré, rectangulaire, elliptique ou <strong>en</strong> croix. Cette <strong>de</strong>rnière apparait comme laplus efficace vis-à-vis du mélange.La secon<strong>de</strong> proposition <strong>de</strong> gravure serait <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner une géométrie à l’instar <strong>de</strong>sstructures que l’on retrouve dans les plaques <strong>en</strong> verres dédiées au micromélange <strong>de</strong>l’industriel Corning. Cette solution parait être la plus <strong>en</strong>visageable puisqu’unprototype <strong>de</strong> réacteur <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> avec les géométries à cœurs <strong>de</strong> Corning adéjà été conçu. La technique d’usinage est donc déjà au point.II.3.Aspect corrosionLa configuration actuelle du réacteur est telle que le flux réactionnel est obligé <strong>de</strong>traverser les plaques utilité <strong>en</strong> Aluminium <strong>pour</strong> passer d’une plaque procédé à l’autre. Lalongueur totale <strong>de</strong> canal <strong>en</strong> Aluminium traversée est <strong>de</strong> 8 cm, correspondant à un volume <strong>de</strong> 1mL et à une surface d’Aluminium <strong>de</strong> 10 cm 2 . Si le <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> se prés<strong>en</strong>te comme unmatériau très résistant vis-à-vis <strong>de</strong> la corrosion <strong>de</strong>s produits chimiques, ce n’est pas le cas <strong>de</strong>l’Aluminium. Dans la perspective <strong>de</strong> travailler avec <strong>de</strong>s réactions où le milieu réactionnel esttrès corrosif, cette partie <strong>en</strong> aluminium risque d’être dégradée. Il s’agit <strong>en</strong> particulier du cas <strong>de</strong>l’hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanes <strong>pour</strong> lequel le problème <strong>de</strong> corrosion se prés<strong>en</strong>te à la fois <strong>pour</strong>l’un <strong>de</strong>s réactifs (les chlorosilanes) et <strong>pour</strong> l’un <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> la réaction (l’aci<strong>de</strong>183


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUchlorhydrique). Il est donc nécessaire d’apporter une modification du canal traversant laplaque utilité.Une proposition consiste à intégrer <strong>de</strong>s inserts cylindriques <strong>en</strong> SiC dans ces zones afind’isoler la paroi <strong>de</strong> l’Aluminium du flux réactionnel. BOOSTEC possè<strong>de</strong> le savoir-faire <strong>pour</strong>concevoir ces pièces et les insérer dans le réacteur.En ce qui concerne les huit zones d’injection « i » qui se trouv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t dans lesplaques utilité, BOOSTEC propose d’y couler <strong>de</strong>s pièces <strong>en</strong> téflon <strong>pour</strong> les obstruer et éviterque le flux corrosif vi<strong>en</strong>ne dans ces zones. Dans le cas où une injection <strong>de</strong> réactif seraitnécessaire, la technique reste à être optimisée.II.4. Démarche d’extrapolation à <strong>de</strong>s débits plus élevés (> 10 kg.h -1 )Un <strong>de</strong>s objectifs du projet repose sur l’aspect industrialisation du procédéd’hydrosilylation <strong>en</strong> continu. La cible <strong>de</strong> production est <strong>de</strong> 50 kg.h -1 . L’étu<strong>de</strong> du procédé auLGC a été réalisée avec <strong>de</strong>s débits situés autour <strong>de</strong> 3 kg.h -1 . Le point clé <strong>de</strong> cette extrapolationconcerne l’accroissem<strong>en</strong>t inévitable <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges. La question est <strong>de</strong> savoir si leprototype actuel du réacteur SiC/Alu serait capable <strong>de</strong> supporter une telle montée <strong>en</strong> débit,sans perdre ses performances.Une démarche est proposée ici <strong>pour</strong>, <strong>en</strong> premier lieu, estimer le débit maximal qui<strong>pour</strong>rait être utilisé dans ce prototype. Pour cela, un calcul d’estimation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> chargeavec le débit extrapolé sera réalisé à partir d’une corrélation <strong>en</strong>tre le Darcy et le Reynoldsétablie par Anxionnaz (2009). La suite <strong>de</strong> la démarche consiste à proposer une nouvellegéométrie <strong>de</strong> canaux permettant <strong>de</strong> supporter le débit <strong>de</strong> production ciblé industriellem<strong>en</strong>t (50kg.h -1 ). La métho<strong>de</strong> utilisée se base sur les lois d’extrapolation établies par Anxionnaz aucours <strong>de</strong> son travail <strong>de</strong> thèse.Mais avant d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre cette démarche d’extrapolation, une estimation <strong>de</strong>s pertes<strong>de</strong> charges (∆P) induites par la réaction d’hydrosilylation dans le prototype SiC/Alu a étéréalisée. L’objectif est d’avoir une ∆P <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> pouvoir calculer la ∆P finale issue <strong>de</strong>l’extrapolation.II.4.1. Estimation <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> charge dans le réacteur SiC/Alu à partir <strong>de</strong> laviscosité du milieu réactionnelLors <strong>de</strong>s essais d’hydrosilylation dans le SiC/Alu, une vanne <strong>de</strong> surpression avait étéplacée <strong>en</strong> sortie du réacteur afin <strong>de</strong> fixer la pression à 6 bars. Il s’agissait d’éviter la formation<strong>de</strong> vapeur dans le réacteur ainsi que la fluctuation <strong>de</strong>s débits. La perte <strong>de</strong> charge générée parle milieu réactionnel était donc « dissimulée » <strong>de</strong>rrière cette surpression. Il n’a donc pas étépossible <strong>de</strong> la mesurer.Cep<strong>en</strong>dant, elle peut être estimée à partir <strong>de</strong> la corrélation établie <strong>pour</strong> 1


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALULe calcul <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges est donc faussé. Pour pallier à cela, l’évolution <strong>de</strong> la viscositédans le réacteur au cours <strong>de</strong> l’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réaction a été estimée.Nikitine et al. (2011) ont montré que la viscosité d’un mélange ternaire cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>l’octène, <strong>de</strong> l’huile H68 et <strong>de</strong> l’huile finale H308 dép<strong>en</strong>d ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la température <strong>de</strong>réaction ainsi que <strong>de</strong> la fraction massique d’octène dans le mélange. Ainsi, à l’ai<strong>de</strong> d’un pland’expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> type factoriel 2 3 résolu sous Matlab, Nikitine a établi la corrélation prés<strong>en</strong>téeci-<strong>de</strong>ssous :ln( µ ) = a0 + a1.ωoct(V-9)− 20 T +avec a = −2,29.105, 93 , T <strong>en</strong> K (V-10)− 21 T −et a = 2,06.10 13, 4 , T <strong>en</strong> K (V-11)Elle s’applique dans les conditions suivantes : 20 °C < T < 80 °C, 0,1 < w oct < 0,8 et0,02 < w H68 < 0,2.Nous avons <strong>en</strong>suite relié w oct au taux <strong>de</strong> conversion (TT) <strong>de</strong> la réaction <strong>de</strong> la manièresuivante :ωoct1 ω − ω(V-12)= − H 68PFAvec ω H68 , la fraction massique d’huile H68ω PF , la fraction massique d’huile H308Ensuite, ω H68 et ω PF peuv<strong>en</strong>t s’écrire <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> TT selon les équations (V-13) et(V-14).it QH68ω H 68 = (1 − TT )(V-13)Qitotalt QH⎛ M PFet PFTTQtotalM ⎟ ⎞ω =68 *⎜(V-14)⎝ H 68 ⎠avec M PF , la masse molaire <strong>de</strong> l’huile H308M H68 , la masse molaire <strong>de</strong> l’huile H68,Q i H68, le débit massique initial d’huile H68Q total , le débit massique totalAinsi, <strong>en</strong> incorporant (V-13) et (V-14) dans (V-12), on obti<strong>en</strong>t :iQH68M PFω oct = 1−(1 − TT (1 − ))(V-15)QMtotalPuis, <strong>en</strong> remplaçant l’expression <strong>de</strong> ω oct <strong>de</strong> l’équation (V-15) dans (V-9), la viscositépeut s’exprimer uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la température et <strong>de</strong> la conversion:H 68⎛iQ⎞⎜H 68M PFLn ( µ ) = a + *⎟0 a11−(1 − TT (1 − ))(V-16)⎝ QtotalM H 68 ⎠185


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUEnsuite, à l’ai<strong>de</strong> du modèle cinétique prés<strong>en</strong>té dans le chapitre III, l’évolution du taux<strong>de</strong> conversion <strong>en</strong> fonction du temps <strong>de</strong> séjour est déterminée. Il est donc possible, grâce à larelation (V-16) <strong>de</strong> relier la viscosité µ au temps <strong>de</strong> séjour dans le réacteur. Il reste alors àrelier la viscosité aux pertes <strong>de</strong> charges (∆P).Nous rappelons l’expression <strong>de</strong> ∆P <strong>en</strong> fonction du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy :1 L 2∆ P = . . Λ.ρ.v(V-17)2 dhEn intégrant dans (V-17) la corrélation (V-8) <strong>en</strong>tre le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy et leReynolds, simplifiée à b=1 au lieu <strong>de</strong> b=0,98, nous obt<strong>en</strong>ons la relation <strong>en</strong>tre les pertes <strong>de</strong>charges et la viscosité suivante :1 L∆ P(t)= * * v *53,4* µ ( t,T )2(V-18)2 dhAinsi, avec le même type <strong>de</strong> démarche que <strong>pour</strong> l’obt<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s données cinétiques, ilest possible <strong>de</strong> calculer les pertes <strong>de</strong> charges <strong>pour</strong> un petit élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> canal <strong>de</strong> volume dV,traduit par un avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour dt par la relation suivante :1 Ldt∆ P(t + dt)= ∆P(t)+ * * v *53,4* µ ( t + dt,T )2(V-19)2 dhLe pas d’intégration est le même que celui utilisé <strong>pour</strong> la modélisation cinétique, soitδt=1s. La longueur L dt correspond à la longueur du petit élém<strong>en</strong>t d’intégration ayant <strong>pour</strong>temps <strong>de</strong> séjour δt. Le calcul <strong>de</strong> la viscosité à chaque avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pas δt est réalisée à partir<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> la conversion et <strong>de</strong> la température modélisées dans le chapitre III. Puis, à partir<strong>de</strong> la viscosité, il est possible d’<strong>en</strong> déduire la valeur <strong>de</strong> ∆P.Le Tableau V.17 prés<strong>en</strong>te les résultats <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge totales dans le réacteurestimées à partir <strong>de</strong>s équations (V-16) et (V-19) <strong>pour</strong> les essais réalisées avec la configuration<strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour supplém<strong>en</strong>taire CFS1 à CFS5.EssaiT r(°C)[cata](ppm)TT finalesortie SiC/Alu(%)µ mélange initial<strong>en</strong>trée SiC/Alu(cP)µ mélange finalsortie SiC/Alu(cP)∆P total(bars)CFS1 97,4 9 89,8 1,6 22 1,34CFS2 83,8 9 88,2 1,8 27 1,53CFS3 96,7 5,2 86,3 1,6 19 1,07CFS4 97,1 7 88,1 1,6 22 1,25CFS5 107,8 9 90,7 1,4 18 1,12Tableau V.17 : Estimation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges dans le réacteur lors <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation,Q total =2,3 kg.h -1 , r oct/SiH =1,2Les pertes <strong>de</strong> charges estimées sont plus faibles que celles att<strong>en</strong>dues. En effet, jusqu’àprés<strong>en</strong>t, elles étai<strong>en</strong>t calculées à partir <strong>de</strong> l’équation (V-8) avec une viscosité moy<strong>en</strong>nesurestimée à 35 cP <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne. Cette viscosité moy<strong>en</strong>ne était issue <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> viscositésexpérim<strong>en</strong>tales sur <strong>de</strong>s échantillons issues <strong>de</strong>s essais CFSi (cf. Chapitre IV). Cep<strong>en</strong>dant, cesmesures n’avai<strong>en</strong>t pu être réalisées qu’un mois après les essais. Il est donc possible que186


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUp<strong>en</strong>dant ce temps, une partie <strong>de</strong> l’octène se soit évaporée <strong>de</strong>s échantillons, conduisant ainsi àune viscosité supérieure à la valeur <strong>de</strong> l’échantillon réelle. En conséqu<strong>en</strong>ce, les pertes <strong>de</strong>charges calculées étai<strong>en</strong>t surévaluées.En conclusion, les pertes <strong>de</strong> charges estimées sont relativem<strong>en</strong>t faibles et ne pos<strong>en</strong>t pas<strong>de</strong> problème particulier <strong>pour</strong> la t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> pression du pilote. A partir <strong>de</strong> ces valeurs, il estmaint<strong>en</strong>ant possible d’estimer les pertes <strong>de</strong> charges résultant d’une extrapolation du débit.Il faut toutefois noter que la corrélation établie par Nikitine et al. permettant <strong>de</strong>calculer la viscosité n’est vali<strong>de</strong> que <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s températures inférieures à 80 °C. Or nousl’avons exploitée <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s températures <strong>en</strong>tre 80 et 108 °C. Il existe donc une incertitu<strong>de</strong> surles valeurs <strong>de</strong>s viscosités. De plus, le calcul <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge a été réalisé sur <strong>de</strong>s essais nedépassant pas 90 % <strong>de</strong> conversion. Il faut s’att<strong>en</strong>dre à <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges plus élevées si laconversion dans le réacteur est supérieure à 90 %. Néanmoins, une augm<strong>en</strong>tation du débit <strong>de</strong>production ne <strong>de</strong>vrait pas augm<strong>en</strong>ter la conversion <strong>en</strong> sortie du réacteur puisque le temps <strong>de</strong>séjour sera plus faible. De plus, il a été montré dans le chapitre III que la finition <strong>de</strong> laréaction peut se faire dans un réacteur tubulaire dont le diamètre hydraulique est plusimportant que celui du réacteur SiC/Alu. Ainsi, les pertes <strong>de</strong> charges générées parl’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la viscosité <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> réaction ne seront pas limitantes.II.4.2. Estimation du débit <strong>de</strong> production maximal admissible avec le prototypeSiC/AluLes pertes <strong>de</strong> charges <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées dans le prototype SiC/Alu par le débit ciblé <strong>de</strong> 50kg.h -1 ont tout d’abord été estimées. Dans un tel cas, le Reynolds est tel que la corrélation(V-8) ne peut pas être utilisée. Nous choisissons la corrélation d’Anxionnaz établie <strong>en</strong>« turbul<strong>en</strong>t » :−0,38iΛ = 3,86. De , <strong>pour</strong> Re > 200 (V-20)AvecDe i = RedRhc i(V-21)Le temps <strong>de</strong> séjour étant très faible à 50 kg.h -1 (t s =2 s), la viscosité peut être supposéeconstante égale à 3 cP. Le résultat <strong>de</strong> calcul est prés<strong>en</strong>té ci-<strong>de</strong>ssous :Q total(kg.h -1 )t s(s)µ mélange final(cP)ReDe i∆P total(bars)50 2 3 2314 4630 36Tableau V.18 : Prévision <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge dans le réacteur SiC/Alu <strong>pour</strong> le débit cible industrielLes pertes <strong>de</strong> charges obt<strong>en</strong>ues sont extrêmem<strong>en</strong>t élevées et ne ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas compte <strong>de</strong>celles qui <strong>de</strong>vront être ajoutées par le réacteur <strong>de</strong> finition <strong>pour</strong> compléter la réaction. Commeon pouvait s’<strong>en</strong> douter, il n’est donc pas <strong>en</strong>visageable d’atteindre la cible <strong>de</strong> 50 kg.h -1 avec leprototype actuel.Néanmoins, à ce sta<strong>de</strong>, il est possible <strong>de</strong> calculer le débit maximal que <strong>pour</strong>raitsupporter le réacteur SiC/Alu <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> son exploitation sur le site industriel <strong>de</strong> Bluestar187


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUSilicones. Le facteur limitant du pilote industriel est la t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> pression <strong>de</strong>s pompes qui est<strong>de</strong> 18 bars.La même démarche que précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t est adoptée <strong>pour</strong> calculer les pertes <strong>de</strong> charge<strong>en</strong> fonction du débit mais <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant compte l’évolution <strong>de</strong> la viscosité. Celle-ci est ajustéepas à pas avec l’équation (V-16) à partir du taux <strong>de</strong> conversion et <strong>de</strong> la température, tous <strong>de</strong>uxestimés par le modèle cinétique. Cette estimation est réalisée sous l’hypothèse quel’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réaction ne soit pas modifié par le débit. Ces valeurs ont été obt<strong>en</strong>ues àpartir <strong>de</strong>s données expérim<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> CFS2 (cf. Tableau V.17). De plus, le pas d’intégrationest ajusté <strong>pour</strong> chaque débit, <strong>de</strong> manière à ce que le nombre d’intégrations N intégration soitmaint<strong>en</strong>u constant et égal à celui utilisé <strong>pour</strong> le modèle cinétique, dont nous rappelons lavaleur <strong>de</strong> 46.Enfin, selon la valeur du Reynolds calculée à chaque avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> dt, les pertes <strong>de</strong>charges sont calculées soit à partir <strong>de</strong> (V-20), soit à partir <strong>de</strong> l’équation (V-22) établie parAnxionnaz <strong>pour</strong> 20 < Re < 200.21,3Λ = , <strong>pour</strong> 20 < Re < 2000,78(V-22)ReLe Tableau V.19 prés<strong>en</strong>te le détail <strong>de</strong>s résultats.Q total(kg.h -1 )t s(s)TT finalesortie SiC/Alu(%)µ mélange final(cP)Re finalDe i,final∆P total(bars)10 9 58 10,4 133 267 3,315 6 48 7,6 273 546 5,720 5 42 6,1 452 904 8,630 3 33 4,6 902 1804 15,035 2 29 4,2 1170 2340 19,040 2 27 3,8 1451 2901 23,1Tableau V.19 : Prévision <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges <strong>en</strong> fonction du débit industriel fixéLes pertes <strong>de</strong> charges estimées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pression ont été tracées sur la FigureV.20. Les pertes <strong>de</strong> charges calculées <strong>en</strong> supposant la viscosité constante, à partir <strong>de</strong> lacorrélation (V-20) sont prés<strong>en</strong>tées sur le même graphe.188


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALU302520∆P totale (bar)15105DP à µ variableDP à µ constantPression limite: 18 bars00 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50Débit massique total (kg.h -1 ) Q max = 34 kg.h -1Figure V.20: Estimation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges dans le réacteur SiC/Alu <strong>en</strong> fonction du débit totalIl apparait clairem<strong>en</strong>t que l’estimation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges, calculées <strong>en</strong> t<strong>en</strong>antcompte <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la viscosité, permet d’autoriser un débit maximal <strong>de</strong> production plusimportant que celui estimé à viscosité constante (34 kg.h -1 contre 29 kg.h -1 ). Cep<strong>en</strong>dant, nousavons consci<strong>en</strong>ce que ce débit est un débit maximal admissible <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> technologie. Ilest toutefois important <strong>de</strong> noter qu’avec ce débit, la conversion <strong>en</strong> sortie du réacteurn’atteindra que 29 % et qu’il sera donc nécessaire d’apporter du temps <strong>de</strong> séjour. De plus,<strong>pour</strong> une conversion <strong>de</strong> 29 %, il reste <strong>en</strong>core une quantité importante <strong>de</strong> chaleur à dégager.Cela nécessiterait donc d’apporter <strong>de</strong>s plaques <strong>en</strong> SiC supplém<strong>en</strong>taire. L’étu<strong>de</strong> serait donc àcompléter <strong>en</strong> intégrant les pertes <strong>de</strong> charges supplém<strong>en</strong>taires selon le type <strong>de</strong> réacteur <strong>de</strong>finition utilisé <strong>en</strong> aval du SiC/Alu.II.4.3. Estimation <strong>de</strong>s performances avec un nouveau prototype basé sur uneextrapolation <strong>de</strong> la géométrie <strong>de</strong>s canaux.Une autre démarche d’extrapolation consisterait à ne plus se cont<strong>en</strong>ter d’une simpleaugm<strong>en</strong>tation du débit total mais à concevoir un prototype avec une géométrie extrapolée.L’objectif <strong>de</strong> cette partie est d’estimer l’évolution <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges mais aussi <strong>de</strong>sperformances thermiques dans le cas d’un nouveau prototype <strong>de</strong> réacteur avec <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong>plus gran<strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion.Anxionnaz (2009) a montré que les distributions <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour et le temps <strong>de</strong>mélange n’étai<strong>en</strong>t pas limitants <strong>en</strong> extrapolant la taille <strong>de</strong>s canaux. En effet, <strong>en</strong> régimelaminaire, l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s canaux à iso-vitesse ou iso-Reynolds r<strong>en</strong>force lecaractère piston <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, avec un nombre <strong>de</strong> bacs qui augm<strong>en</strong>te à hauteur <strong>de</strong> 1 bac parcou<strong>de</strong>. Ce résultat s’explique par le fait que c’est le nombre <strong>de</strong> Dean interne (calculé avec lerayon <strong>de</strong> courbure interne) qui régisse l’écoulem<strong>en</strong>t. Tant que celui-ci est conservé, les189


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUperformances ne sont pas dégradées. Il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> même <strong>pour</strong> le temps <strong>de</strong> mélange qui estmême diminué par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s canaux à iso-vitesse ou iso-Reynolds. En ce quiconcerne l’extrapolation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge, les <strong>de</strong>ux corrélations établies selon le nombre<strong>de</strong> Reynolds ont été prés<strong>en</strong>tées plus haut (cf.(V-20) et (V-22)). Enfin, la caractérisation <strong>de</strong>sperformances thermiques a permis d’aboutir à une corrélation reliant le nombre <strong>de</strong> Nusselt,Nu au nombre <strong>de</strong> Prandtl et <strong>de</strong> Dean :Nu 0,430,45.De0,33 =i , <strong>pour</strong> Re > 200 (V-23)PrA partir <strong>de</strong> ces résultats, une démarche a été proposée <strong>pour</strong> estimer les performancesdu réacteur extrapolé selon les paramètres que l’on souhaite fixer. Le raisonnem<strong>en</strong>t s’applique<strong>en</strong> faisant interv<strong>en</strong>ir le rapport <strong>de</strong>s paramètres après (indice 2) et avant extrapolation (indice1). Ainsi, 8 équations sont établies :V2F2s2V1t= . (1)F t1s1V 2 S2L =2 (2)V1S1.L1SS212⎛ d h⎞2= ⎜ ⎟ (3)d⎝ h1⎠vv21−1F2⎛ S2⎞= .F⎜1 S⎟ (4)⎝ 1 ⎠ReRe21v 2dh2= (5)v d1h1DeDei 2i112Re ⎛ d h d2h1⎞2= ⎜ ⎟ (6)Re1 R c R⎝ 2 c1⎠∆P∆P21=LL21d.dh1h2⎛ v⎜⎝ v212⎞ ⎛ De. ⎜⎟⎠ ⎝ Dei 2i1⎞⎟⎠−0,38(7)hhp 2p1h20,43d h ⎛ Dei⎞1 2= . ⎜ ⎟dDe(8)⎝ i1 ⎠Tableau V.20 : Équations permettant <strong>de</strong> prédire les performances d’un réacteur <strong>de</strong> géométrie extrapoléeTrois paramètres peuv<strong>en</strong>t être fixés par cas d’extrapolation, à savoir, le temps <strong>de</strong>séjour, la longueur développée et le diamètre hydraulique ou le débit volumique.Dans notre cas, le paramètre obligatoirem<strong>en</strong>t fixé est le débit ciblé industriellem<strong>en</strong>t,Q=50 kg.h -1 . Nous pouvons alors choisir <strong>de</strong> fixer soit le temps <strong>de</strong> séjour, soit le diamètrehydraulique, soit la longueur. Au final, trois niveaux <strong>de</strong> choix s’impos<strong>en</strong>t (N1 à N3). Pourclarifier les possibilités qui sont offertes, l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s choix d’extrapolation est prés<strong>en</strong>té surle schéma ci-<strong>de</strong>ssous (cf. Figure V.21). Les lettres correspond<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s paramètres sansdim<strong>en</strong>sion définis comme le rapport <strong>en</strong>tre la valeur extrapolée et la valeur initiale duparamètre <strong>en</strong> question, par exemple, L=L 2 /L 1 . Les cases colorées <strong>en</strong> dégradé d’orangecorrespond<strong>en</strong>t aux paramètres fixés tandis que les cases bleues précédées d’une flèchecorrespond<strong>en</strong>t aux paramètres déduits <strong>de</strong> ceux fixés. Les équations du Tableau V.20 servant àleur calcul sont précisées <strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>thèses. Nous ne prés<strong>en</strong>tons pas le cas où la longueur estfixée <strong>en</strong> <strong>de</strong>uxième ordre car il est plus commun <strong>de</strong> raisonner <strong>en</strong> terme d’extrapolation <strong>de</strong>temps <strong>de</strong> séjour ou <strong>de</strong> diamètre (extrapolation A ou B).190


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUAFBN1N2t sd hN3AaV (1)AbS (3)d hLv (4)S (3)S (2)Re (5)L (2), v (4)d h (3), v (4)De i (6)Re (5)De i (6)Re (5)De i (6)h p (8)BaBbBcL t s V∆P (7), h p (8)∆P (7), h p (8)V (2), ∆P (7)V (1)t s (1), L (2)t s (1)L (2)∆P (7)∆P (7), h p (8)Figure V.21 : Démarche dans le choix <strong>de</strong>s paramètres <strong>pour</strong> l’extrapolation <strong>de</strong> la géométrieF représ<strong>en</strong>te le ratio <strong>de</strong>s débits volumiques ; h p , le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> chaleurlocal côté procédé.A partir <strong>de</strong> ce schéma une multitu<strong>de</strong> d’extrapolations peuv<strong>en</strong>t être traitées selon lesexig<strong>en</strong>ces industrielles. Nous prés<strong>en</strong>tons 4 sc<strong>en</strong>arii qui <strong>pour</strong>rai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagés :• Cas 1 a: F et t s fixés, puis d h fixé à 4 mm → Extrapolation AaOn souhaite un débit <strong>de</strong> 50 kg.h -1 <strong>en</strong> conservant le même temps <strong>de</strong> séjour que celui duréacteur SiC/Alu afin que la chimie soit id<strong>en</strong>tique. Alors, F est fixé à 21,7 et t s est fixé à 1. Ondéci<strong>de</strong> égalem<strong>en</strong>t d’augm<strong>en</strong>ter le diamètre <strong>de</strong> 2 à 4 mm (le rayon <strong>de</strong> courbure étant fixé à 4mm <strong>pour</strong> rester dans le même cas que celui traité par Anxionnaz). Le paramètre d h est doncfixé à 2.• Cas 1 b: F et t s fixés, puis d h fixé à 5 mm → Extrapolation Aa• Cas 1 c: F et t s fixés, puis d h fixé à 6 mm → Extrapolation AaCe cas permet <strong>de</strong> voir l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> d h sur les résultats <strong>de</strong> l’extrapolation.• Cas 2 a : F et d h fixés, puis L fixée à 1 → Extrapolation AbOn souhaite toujours avoir un débit <strong>de</strong> 50 kg.h -1 et conserver le temps <strong>de</strong> séjour maison impose maint<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> conserver la longueur. Ainsi, L=1.• Cas 2 a : F et d h fixés, puis L fixée à 2 → Extrapolation Ab191


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUCe cas permet <strong>de</strong> tester l’effet d’une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> longueur sur les résultats <strong>de</strong>l’extrapolation.L’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s résultats sont répertoriés dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous (Tableau V.21).La <strong>de</strong>uxième colonne correspond aux valeurs <strong>de</strong>s paramètres dans le cas <strong>de</strong> nos essais avec leréacteur SiC/Alu. Les colonnes suivantes ne correspond<strong>en</strong>t plus à une valeur mais au rapport<strong>de</strong>s paramètres <strong>en</strong>tre la géométrie extrapolée (2) et les valeurs <strong>de</strong> la géométrie initiale (1).ParamètresValeurRapports <strong>de</strong>s paramètres (2)/(1)initiale (1) Cas 1a Cas 1b Cas 1c Cas 2a Cas 2bt s (s) 48 1 1 1 1 1F (kg.h -1 ) 2,3 21,7 21,7 21,7 21,7 21,7L (m) 7,17 5,43 3,48 2,42 1 2d h (m) 2.10 -3 2 2,5 3 4,66 3,3V (m.s -1 ) 0,17 5,43 3,48 2,42 1 2S (m 2 ) 4.10 -6 4 6,25 9 21,74 10,87A (m 2 ) 4,5.10 -2 10,87 8,7 7,25 4,66 6,59V (mL) 28,8 21,74 21,74 21,74 21,74 21,74R c,i (m) 3.10 -3 0,67 0,5 0,33 0,39 0,23Re 12,2 10,9 8,7 7,3 4,7 6,6De i 10,0 18,8 19,4 21,7 16,1 18,4∆P (bars) 1,5 26,3 5,45 1,46 0,08 0,72Facteurd’int<strong>en</strong>sification - 0,88 0,6 0,40 0,15 0,37(h p A/V)Productivitémaximale- 19,2 12,6 9,1 3,3 7,95(F.h p .A/V)Puissance <strong>de</strong>pompage- 26,3 5,45 1,46 0,08 0,72(F.∆P/V)Tableau V.21 : Estimation <strong>de</strong>s performances du réacteur lors <strong>de</strong> l’extrapolation <strong>de</strong> la géométrie d’après(Anxionnaz, 2009)Rc i correspond au rayon <strong>de</strong> courbure interne. Il est défini à partir du rayon <strong>de</strong> courbureet du diamètre hydraulique <strong>de</strong> la manière suivante :Rc id h= R c −(V-24)2Le rayon <strong>de</strong> courbure R c est fixé à 4 mm. Il est cep<strong>en</strong>dant réajusté si nécessaire <strong>pour</strong>satisfaire à la contrainte technologique qui impose que le diamètre hydraulique soit inférieurà <strong>de</strong>ux fois le rayon <strong>de</strong> courbure (<strong>pour</strong> éviter d’avoir un rayon <strong>de</strong> courbure interne négatif).La première constatation intéressante issue du Tableau V.21 concerne le facteur <strong>de</strong>spertes <strong>de</strong> charge, ∆P. En effet, excepté <strong>pour</strong> le cas 1a, ce facteur est relativem<strong>en</strong>t faible ou192


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUinférieur à 6 ce qui est <strong>de</strong> bon augure <strong>pour</strong> l’industrialisation. Le cas 1a prés<strong>en</strong>te un facteurélevé (26,5) parce que les choix sur les paramètres initiaux ont abouti à une longueur <strong>de</strong> canaltrès élevée (multipliée par 5,4 soit <strong>en</strong>viron 39 mètres). Il n’est donc pas intéressant.Ensuite, les performances thermiques sont généralem<strong>en</strong>t affectées par l’extrapolation.Il serait intéressant <strong>de</strong> voir si, malgré cette réduction, elles resterai<strong>en</strong>t suffisamm<strong>en</strong>t efficaces<strong>pour</strong> gérer l’exothermie <strong>de</strong> l’hydrosilylation.Si l’on s’intéresse maint<strong>en</strong>ant à la productivité traduite par l’estimation d’uneproductivité maximale, on constate que l’extrapolation favorise une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> cettepseudo-productivité. La puissance <strong>de</strong> pompage peut être réduite à condition d’élargir lescanaux.Finalem<strong>en</strong>t, les cas 1b et 1c sembl<strong>en</strong>t être les plus intéressants <strong>pour</strong> la conception d’unnouveau réacteur-échangeur <strong>de</strong> géométrie différ<strong>en</strong>te puisque leur facteur d’int<strong>en</strong>sification estle moins affecté et qu’ils prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une productivité maximale élevée, <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tantraisonnablem<strong>en</strong>t les pertes <strong>de</strong> charge. Leurs caractéristiques ont pu être déterminées à partir<strong>de</strong>s calculs d’extrapolation. Elle sont prés<strong>en</strong>tés-ci-<strong>de</strong>ssous après avoir été ajustées à <strong>de</strong>svaleurs exploitables technologiquem<strong>en</strong>t :Q total(kg.h -1 )t s(s)d h(mm)Rc(mm)L (m)V(mL)∆P total(bars)50 48 5 4 24,9 623 8,1850 48 6 4 17,3 623 2,19Tableau V.22 : Caractéristiques du premier réacteur proposé <strong>pour</strong> l’extrapolation industrielleRemarque : L’extrapolation par la voie B revi<strong>en</strong>t à faire les mêmes choix <strong>de</strong> paramètres que lavoie A mais dans un ordre différ<strong>en</strong>t. Cela peut être intéressant si les contraintes ne sont pas lesmêmes. Ainsi, la voie B peut être privilégiée si l’on est contraint à un diamètre hydrauliquefixé <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s raisons technologiques <strong>de</strong> fabrication.II.5. Conclusions sur les perspectives d’extrapolation industrielle <strong>de</strong>l’hydrosilylationCette partie a constitué un premier pas vers l’optimisation du réacteur et <strong>de</strong> sonextrapolation à l’échelle industrielle.En premier lieu, plusieurs améliorations sur le réacteur SiC/Alu ont été proposées. Lepoint crucial concerne le mélange <strong>de</strong>s réactifs. L’étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> microfluidique ayant révélé unedép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong> la réaction au micromélange, il est nécessaire <strong>de</strong> prévoir une amélioration dumélange dans la zone <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> contact <strong>de</strong>s réactifs. Les solutions proposées requièr<strong>en</strong>t unchangem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la géométrie du canal dans la zone <strong>en</strong> question. Un exemple <strong>de</strong> modificationest celui <strong>de</strong> la géométrie à cœur <strong>de</strong> Corning dans <strong>de</strong>s plaques <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>. Leproblème <strong>de</strong> corrosion que peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer certaines réactions telles que l’hydrolyse <strong>de</strong>schlorosilanes peut être résolu par la mise <strong>en</strong> place d’inserts <strong>en</strong> SiC dans les zones s<strong>en</strong>siblesaux attaques corrosives.En ce qui concerne la configuration du pilote, il a été ret<strong>en</strong>u qu’une injection optimale<strong>de</strong>s réactifs consiste tout d’abord à injecter le débit <strong>de</strong> catalyseur dans le débit d’octène, puis<strong>de</strong> préchauffer l’huile H68 et l’octène séparém<strong>en</strong>t, avant leur mise <strong>en</strong> contact.193


CHAPITRE V. PERSPECTIVES D’UTILISATION DU RÉACTEUR-ÉCHANGEUR SIC/ALUEnsuite, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l’évolution <strong>de</strong> la viscosité <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’avancem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> la réaction, les pertes <strong>de</strong> charge dans le réacteur SiC/Alu ont été calculées égales à 1,5 bars<strong>en</strong>viron. Cette valeur est relativem<strong>en</strong>t faible et ne pose donc pas <strong>de</strong> problème <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong>pression. En revanche, celles <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées par le débit visé industriellem<strong>en</strong>t, dont nousrappelons la valeur <strong>de</strong> 50 kg.h -1 , sont estimées à 36 bars. Or le pilote industriel mis <strong>en</strong> place àBluestar Silicones est capable <strong>de</strong> supporter une pression maximale <strong>de</strong> 18 bars. Si l’on souhaitetravailler avec ce débit industriellem<strong>en</strong>t, le prototype SiC/Alu n’est donc plus adapté.Néanmoins, nous avons estimé qu’il <strong>pour</strong>rait accepter un débit maximal <strong>de</strong> 34 kg.h -1 , mais àl’<strong>en</strong>contre du mainti<strong>en</strong> du temps <strong>de</strong> séjour qui ne serait alors plus que <strong>de</strong> 3 secon<strong>de</strong>s. Il neserait donc pas industriellem<strong>en</strong>t intéressant d’utiliser un tel débit.Une démarche d’extrapolation <strong>de</strong> la géométrie du réacteur a été réalisée à partir <strong>de</strong>slois proposées par Anxionnaz au cours <strong>de</strong> ses travaux <strong>de</strong> thèse (2009). Il est possible, à partir<strong>de</strong> 3 paramètres fixés, <strong>de</strong> déterminer la géométrie complète du réacteur extrapolé et surtout <strong>de</strong>prédire ses performances. Deux géométries ont été ret<strong>en</strong>ues comme particulièrem<strong>en</strong>tintéressantes. Elles sont rappelées ci-<strong>de</strong>ssous :Q total(kg.h -1 )t s(s)d h(mm)Rc(mm)L(m)V(mL)∆P total(bars)50 48 5 4 24,9 623 8,1850 48 6 4 17,3 623 2,19En conclusion, cette démarche permet d’ouvrir <strong>de</strong>s portes vers l’extrapolation <strong>de</strong> laréaction à l’échelle industrielle <strong>en</strong> décrivant les lignes directrices <strong>pour</strong> le choix d’un futurréacteur. Le prototype SiC/Alu est actuellem<strong>en</strong>t à l’étu<strong>de</strong> sur le pilote industriel <strong>de</strong> BluestarSilicones afin <strong>de</strong> tester <strong>de</strong>s débits plus importants, supérieurs à 15 kg.h -1 .194


CONCLUSION ET PERSPECTIVESCONCLUSION ET PERSPECTIVESLa technologie <strong>de</strong>s réacteurs-échangeurs int<strong>en</strong>sifiés a déjà fait ses preuves <strong>en</strong> tantqu’outil <strong>pour</strong> la démonstration <strong>de</strong> transposition <strong>de</strong> synthèses appart<strong>en</strong>ant au secteur <strong>de</strong> lachimie fine (Despènes, 2010). Au travers <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>tée dans ce manuscrit, cettetechnologie a une nouvelle fois été le cœur d’une proposition <strong>de</strong> transposition <strong>de</strong> synthèsesindustrielles <strong>en</strong> continu et a permis <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> exergue la pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> cesnouveaux équipem<strong>en</strong>ts.Les travaux se sont déroulés au sein d’un projet collaboratif nommé HEXoSiCimpliquant <strong>de</strong>ux industriels, Bluestar Silicones et BOOSTEC, société du groupe MERSEN,ainsi que <strong>de</strong>ux laboratoires universitaires, le Laboratoire <strong>de</strong> Génie <strong>de</strong>s Procédés Catalytiques(LGPC) et le Laboratoire <strong>de</strong> Génie Chimique (LGC) dans lequel cette thèse a été réalisée.Inscrit dans le cadre du programme ANR CP2D (Chimie et Procédés <strong>pour</strong> le Développem<strong>en</strong>tDurable), ce projet a conjugué le savoir-faire et l’expertise <strong>de</strong> ses quatre part<strong>en</strong>aires <strong>pour</strong>étudier la transposition du batch au continu <strong>de</strong> réactions <strong>de</strong> la chimie <strong>de</strong>s silicones au moy<strong>en</strong>d’un procédé int<strong>en</strong>sifié alliant une efficacité remarquable à la sureté, au respect <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et à une consommation réduite <strong>en</strong> énergie.Le choix du procédé s’est ainsi porté vers un réacteur-échangeur compact <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong><strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> et <strong>en</strong> Aluminium. Dans le but <strong>de</strong> réaliser une démonstration <strong>de</strong> l’efficacité duréacteur qui soit transposable à d’autres réactions, le cas d’application considéré est celuid’une réaction industrielle <strong>de</strong> la chimie <strong>de</strong>s silicones qui <strong>en</strong>globe les problématiques <strong>de</strong> forteexothermie couplée à une cinétique rapi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> viscosité évolutive, <strong>de</strong> sélectivité mais aussi <strong>de</strong>sécurité <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par les risques liés aux réactifs. Il s’agit <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation du1-octène par une huile silicone à motifs SiH (H68).Ainsi, une première préoccupation <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> a consisté à caractériser le prototype<strong>de</strong> réacteur-échangeur, le SiC/Alu, dans la logique <strong>de</strong> celles réalisés par Anxionnaz (2009) etDespènes (2010) au cours <strong>de</strong> leur travaux <strong>de</strong> thèse. La méthodologie <strong>de</strong> caractérisationappliquée s’est articulée autour <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux axes : l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’hydrodynamique et l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sperformances thermiques. En démontrant les capacités du réacteur <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> àmaint<strong>en</strong>ir un comportem<strong>en</strong>t proche du piston idéal et à autoriser <strong>de</strong> fortes pertes <strong>de</strong> charge<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées par une viscosité élevée, le choix d’un tel réacteur est apparu totalem<strong>en</strong>t légitime<strong>pour</strong> la conduite <strong>de</strong> réactions d’hydrosilylation. Ce choix a été r<strong>en</strong>forcé par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sperformances thermiques du réacteur. En effet, celle-ci a souligné la capacité exceptionnelle<strong>de</strong> l’appareil à échanger <strong>de</strong> la chaleur grâce au <strong>de</strong>sign spécifique <strong>de</strong> ses canaux qui lui offre unrapport surface/volume très élevé mais aussi grâce aux matériaux <strong>Carbure</strong> du <strong>Silicium</strong> etAluminium qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une forte conductivité thermique (λ SiC =170 W.m -1 .K -1 et λ Al =237W.m -1 .K -1 ). Par ailleurs, l’inertie importante du réacteur apporte un avantage supplém<strong>en</strong>taire<strong>en</strong> termes <strong>de</strong> sécurité <strong>en</strong> autorisant un temps <strong>de</strong> lat<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> réagir à <strong>de</strong>s dérives <strong>de</strong>197


CONCLUSION ET PERSPECTIVEStempératures liées à d’év<strong>en</strong>tuels dysfonctionnem<strong>en</strong>ts. C’est donc avec confiance que l’étu<strong>de</strong>d’une réaction type d’hydrosilylation dans ce réacteur a pu être <strong>en</strong>treprise par la suite.La préoccupation suivante du projet, et non <strong>de</strong>s moindres, a résidé dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> lafaisabilité <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>en</strong> continu <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation choisie dans leréacteur SiC/Alu. Une étu<strong>de</strong> préliminaire a souligné les capacités <strong>de</strong> celui-ci à maîtriser avecsuccès l’importante exothermie <strong>de</strong> la réaction, quantifiée habituellem<strong>en</strong>t par une différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>température adiabatique s’élevant à 340 °C. Ce premier résultat est illustré par un profilthermique dans le réacteur pratiquem<strong>en</strong>t isotherme que nous souhaitons rappeler ci-<strong>de</strong>ssous :10085T E utilité∆T=5°CTempérature (°C)705540T E procédé250 5 10 15 20 25 30 35Temps <strong>de</strong> séjour (s)Figure Conclusion 1: Exemple <strong>de</strong> profil <strong>de</strong> température <strong>de</strong> la réaction d’hydrosilylation dans le réacteuréchangeurSiC/AluUne étu<strong>de</strong> paramétrique a révélé la capacité à atteindre aisém<strong>en</strong>t 90 % <strong>de</strong> conversion.Toutefois, il a été nécessaire d’apporter du temps <strong>de</strong> séjour supplém<strong>en</strong>taire <strong>pour</strong> compléter laréaction et observer la prés<strong>en</strong>ce d’une <strong>de</strong>uxième phase réactionnelle plus l<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre 90 et 100% <strong>de</strong> conversion. L’intérêt porté à cette <strong>de</strong>uxième phase a permis <strong>de</strong> démontrer que laréaction pouvait atteindre une conversion supérieure à 99 % <strong>en</strong> seulem<strong>en</strong>t 25 minutes <strong>de</strong>temps <strong>de</strong> séjour. De plus, la quantité <strong>de</strong> catalyseur mise <strong>en</strong> jeu a pu être réduite sans affectercette conversion.Afin d’estimer le temps optimal <strong>pour</strong> atteindre l’objectif industriel <strong>de</strong> 99,7 % <strong>de</strong>conversion, un modèle <strong>de</strong> la cinétique <strong>de</strong> la réaction a été proposé. Les résultats prédis<strong>en</strong>t untemps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong> 53 minutes. Un autre point crucial qui se dégage du modèle concerne lamise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce d’une valeur optimum <strong>de</strong> la température <strong>pour</strong> la <strong>de</strong>uxième phaseréactionnelle. En effet, le couplage d’un temps <strong>de</strong> séjour long et d’une température élevéefavorise la réaction secondaire d’isomérisation <strong>de</strong> l’octène au détrim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’hydrosilylation.La température optimale varie selon la quantité <strong>de</strong> catalyseur mais elle se situe aux <strong>en</strong>virons<strong>de</strong> 80 °C <strong>pour</strong> la quantité <strong>de</strong> catalyseur la plus faible (5 ppm) qui rappelons-le, faisait partie<strong>de</strong>s autres objectifs à atteindre. Ce constat vi<strong>en</strong>t soulever un troisième point qui concerne la198


CONCLUSION ET PERSPECTIVESproblématique <strong>de</strong> sélectivité <strong>de</strong> la réaction. Pour ces raisons, la réaction ne peut avoir lieu <strong>en</strong>proportions stœchiométriques et un ratio molaire octène/SiH d’une valeur <strong>de</strong> 1,2 estpréconisé.L’acquisition <strong>de</strong> données supplém<strong>en</strong>taires sur l’étape <strong>de</strong> début <strong>de</strong> la réaction, c’est-àdire,celle qui a lieu dans le réacteur SiC/Alu, <strong>pour</strong>rait permettre d’établir un modèle complet<strong>de</strong> l’hydrosilylation. A partir <strong>de</strong> celui-ci, on serait alors capable <strong>de</strong> déterminer avec précisionles conditions opératoires optimales <strong>pour</strong> atteindre les objectifs <strong>de</strong> conversion dans un tempsle plus court possible. Pour cette étu<strong>de</strong>, la démarche a consisté à faire appel aux technologies<strong>de</strong> la microfluidique qui permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> se rapprocher <strong>de</strong> la chimie intrinsèque <strong>de</strong> la réaction,c’est-à-dire lorsqu’elle n’est plus limitée par les transferts.Le recours à un système microfluidique a été très <strong>en</strong>richissant dans la compréh<strong>en</strong>sion<strong>de</strong> la réaction <strong>en</strong> soulevant <strong>de</strong>s problèmes <strong>en</strong>core jamais id<strong>en</strong>tifiés. En effet, cet outil a mis <strong>en</strong>évid<strong>en</strong>ce la désactivation du catalyseur <strong>en</strong> amont <strong>de</strong> la réaction, dès lors qu’il se trouve <strong>en</strong>contact d’octène. Ce résultat crucial est v<strong>en</strong>u remettre <strong>en</strong> cause le mo<strong>de</strong> d’injection ducatalyseur dans le réacteur-échangeur. D’un point <strong>de</strong> vue industriel, il sera primordial <strong>de</strong>veiller à ce que le catalyseur soit mélangé à l’octène le plus tard possible dans la ligned’alim<strong>en</strong>tation. En outre, l’utilisation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> micromélangeurs a fait ressortir las<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong> la réaction au micromélange.En contrepartie, la mise <strong>en</strong> exergue <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>ts problèmes a r<strong>en</strong>du complexel’étu<strong>de</strong> cinétique <strong>de</strong> la réaction <strong>en</strong> microfluidique. La comparaison du modèle cinétiqueobt<strong>en</strong>u dans le réacteur SiC/Alu avec les résultats expérim<strong>en</strong>taux obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> microfluidiqu<strong>en</strong>e permet pas d’avoir <strong>de</strong>s résultats totalem<strong>en</strong>t satisfaisants. Elle est néanmoins trèsintéressante puisqu’elle permet d’illustrer le résultat cité plus haut, qui indique l’importancedu micromélange sur la réaction d’hydrosilylation. Par conséqu<strong>en</strong>t elle implique qu’un travaild’optimisation sera nécessaire <strong>pour</strong> réaliser <strong>pour</strong> la mise <strong>en</strong> contact <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s dans leréacteur SiC/Alu.Enfin, ces travaux se sont achevés sur une <strong>de</strong>rnière partie dont l’objectif était <strong>de</strong>dresser <strong>de</strong>s perspectives <strong>pour</strong> la démonstration <strong>de</strong> la polyval<strong>en</strong>ce du réacteur SiC/Alu. Dansun premier temps cela a consisté à s’intéresser aux capacités du réacteur à opérer <strong>en</strong> milieudiphasique liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>, et, par son <strong>de</strong>sign spécifique, à maint<strong>en</strong>ir une émulsion <strong>de</strong>granulométrie donnée. L’application visée est celle d’un autre type <strong>de</strong> réactions <strong>de</strong> la chimie<strong>de</strong>s silicones : l’hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanes. L’étu<strong>de</strong> a pointé du doigt les difficultés duréacteur à conserver une dispersion lorsque l’on est <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une faible quantité <strong>de</strong>t<strong>en</strong>sioactif (inférieure à la conc<strong>en</strong>tration micellaire critique). Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mouillabilité <strong>de</strong>sphases vis-à-vis du SiC a montré l’excell<strong>en</strong>te mouillabilité <strong>de</strong> la phase dispersée organiqueainsi que le caractère hydrophobe du SiC. Ce résultat n’est pas favorable au mainti<strong>en</strong> d’uneémulsion huile dans eau. La transposition du réacteur <strong>pour</strong> la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> la réactiond’hydrolyse <strong>de</strong>vra donc d’abord passer par le choix d’un matériau pertin<strong>en</strong>t ou par une étu<strong>de</strong><strong>de</strong> surfaçage du <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>. Cette <strong>de</strong>rnière solution est certainem<strong>en</strong>t la plusfavorable car le SiC est parfaitem<strong>en</strong>t adapté à l’aspect exothermique et corrosif <strong>de</strong>s réactionsd’hydrolyses. Une <strong>de</strong>rnière possibilité serait d’inverser la phase dispersée lors <strong>de</strong> la réactiond’hydrolyse, <strong>pour</strong> s’affranchir du problème <strong>de</strong> mouillabilité. Toutefois <strong>pour</strong> étudier cettealternative, cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait une att<strong>en</strong>tion toute particulière, notamm<strong>en</strong>t dans l’adaptation <strong>de</strong>la technique d’analyse granulométrique et cela conduirait alors à une étu<strong>de</strong> à part <strong>en</strong>tière.199


CONCLUSION ET PERSPECTIVESDans un second temps, une démarche d’optimisation et d’extrapolation du réacteurSiC/Alu a été proposée <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> l’industrialisation <strong>en</strong> continu <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> réactionsévoquées dans cette thèse. L’optimisation du réacteur SiC/Alu <strong>pour</strong> le cas <strong>de</strong> l’hydrosilylationconcerne <strong>en</strong> priorité l’amélioration du mélange <strong>de</strong>s réactifs. Pour cela, une modification <strong>de</strong> lazone d’injection <strong>de</strong>s réactifs sur une longueur <strong>de</strong> canal est proposée. Elle <strong>pour</strong>rait consister <strong>en</strong>un <strong>de</strong>sign évoquant celui <strong>de</strong>s micromélangeurs IMM étudiés ou celui <strong>de</strong>s plaques <strong>de</strong> mélangeà cœur <strong>de</strong> Corning. Le choix du type d’injection du catalyseur est égalem<strong>en</strong>t primordial <strong>pour</strong>éviter sa désactivation <strong>en</strong> amont <strong>de</strong> la réaction. Un mélange tardif avec l’octène est préconisémais il doit toutefois se situer <strong>en</strong> amont du mélange avec les SiH. Enfin, dans le cas où lesréactifs <strong>de</strong>s réactions <strong>en</strong>visagées prés<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>t un aspect corrosif, il sera nécessaire <strong>de</strong>compléter les zones réactionnelles <strong>en</strong> Aluminium par <strong>de</strong>s inserts <strong>en</strong> SiC.Le cas <strong>de</strong> l’extrapolation <strong>de</strong> la réaction à un débit industriel <strong>de</strong> 50 kg.h -1 a <strong>en</strong>suite ététraité <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la viscosité du mélange réactionnel au cours <strong>de</strong> laréaction. Cette évolution a un impact important sur les pertes <strong>de</strong> charge att<strong>en</strong>dues à cetteéchelle. Des calculs prédictifs basés sur les corrélations établies par Anxionnaz (2009) ontpermis d’estimer le débit technologique maximum admissible <strong>pour</strong> le pilotage industriel à 34kg.h -1 , soit 3 secon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour. Cette valeur ne peut être considérée comme un casd’étu<strong>de</strong> d’hydrosilylation à l’échelle industrielle car la réaction ne peut pas avoir lieu <strong>en</strong> si peu<strong>de</strong> temps.Si l’on veut pouvoir prét<strong>en</strong>dre aux objectifs <strong>de</strong> débit industriel visé, il est nécessaired’<strong>en</strong>visager une extrapolation <strong>de</strong> la géométrie <strong>de</strong>s canaux du réacteur. Les lois d’extrapolationdéterminées par Anxionnaz ont été le point <strong>de</strong> départ <strong>pour</strong> proposer une nouvelle géométrie,respectant à la fois les contraintes <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> charge, une meilleure productivité et unmainti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s performances thermiques. Selon les paramètres que l’on souhaite fixer (temps <strong>de</strong>séjour, longueur, diamètre hydraulique), il est possible d’aboutir à une configuration optimale.Dans notre cas, où le débit est fixé à 50 kg.h -1 , le compromis à réaliser se trouve <strong>en</strong>tre uneaugm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la longueur du canal et <strong>de</strong> son diamètre <strong>pour</strong> la préservation du temps <strong>de</strong>séjour, et <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge acceptables ainsi que le mainti<strong>en</strong> <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>sperformances thermiques. Deux propositions <strong>de</strong> géométrie sont détaillées dans le tableau ci<strong>de</strong>ssous.Q total(kg.h -1 )t s(s)d h(mm)Rc(mm)L (m)V(mL)∆P total(barsUA/V(kW.m -3 .K -1 )50 48 5 4 24,9 623 8,18 600050 48 6 4 17,3 623 2,19 5000Tableau Conversion 1 : Proposition <strong>de</strong> géométrie <strong>pour</strong> l’extrapolation du réacteur SiC/AluEn résumé <strong>de</strong> ce travail, nous avons réussi à démontrer la transposition <strong>de</strong> la réactiond’hydrosilylation <strong>en</strong> atteignant la plupart <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong>mandés à l’échelle du réacteuréchangeurSiC/Alu. Il faut noter que ces travaux ont égalem<strong>en</strong>t permis <strong>de</strong> soulever d<strong>en</strong>ombreux verrous sur la réaction que l’on croyait initialem<strong>en</strong>t maîtriser. Il a donc éténécessaire <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s connaissances supplém<strong>en</strong>taires sur celle-ci, <strong>en</strong> particulier grâceà la microfluidique.Ce travail <strong>de</strong> thèse <strong>pour</strong>rait être complété par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts points suivants :200


CONCLUSION ET PERSPECTIVES• Il serait intéressant <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> œuvre l’optimisation du réacteur SiC/Aluproposée, et <strong>en</strong> particulier sur la modification du <strong>de</strong>sign du canal d’<strong>en</strong>trée <strong>pour</strong>le mélange <strong>de</strong>s réactifs. Au vu <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong> la conversion obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong>microfluidique grâce à l’utilisation d’un micromélangeur, on peut espérers’att<strong>en</strong>dre à <strong>de</strong>s conversions bi<strong>en</strong> plus élevées <strong>en</strong> sortie du SiC/Alu avec un tel<strong>de</strong>sign.• Dans l’objectif <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> réaction <strong>en</strong> milieu diphasique liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>, uneatt<strong>en</strong>tion particulière <strong>de</strong>vra être portée aux solutions <strong>en</strong>visageables <strong>pour</strong>modifier la surface du SiC et le r<strong>en</strong>dre hydrophile.• L’aspect catalytique a un rôle prépondérant dans les réactionsd’hydrosilylation. La compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> l’activité du catalyseur <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>tnécessaire avant d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre toute <strong>pour</strong>suite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Un travailsupplém<strong>en</strong>taire serait d’utiliser la microfluidique <strong>pour</strong> la compréh<strong>en</strong>sion et ledéveloppem<strong>en</strong>t d’une modélisation <strong>de</strong> la désactivation du catalyseur <strong>en</strong>prés<strong>en</strong>ce d’octène. En parallèle, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> catalyseurs soli<strong>de</strong>s <strong>pour</strong> uneréaction <strong>en</strong> catalyse hétérogène a été l’objet du travail <strong>de</strong> LGPC au cours duprojet HEXoSiC. L’idée est <strong>de</strong> développer une métho<strong>de</strong> <strong>pour</strong> déposer cecatalyseur sur <strong>de</strong>s plaques procédé <strong>en</strong> SiC. L’intérêt est <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong>l’étape <strong>de</strong> séparation du catalyseur homogène mais surtout <strong>de</strong> réduireconsidérablem<strong>en</strong>t la quantité <strong>de</strong> catalyseur utilisé. Les résultats sontprometteurs mais il reste un problème récurr<strong>en</strong>t à résoudre qui est la chute <strong>de</strong>l’activité du catalyseur soli<strong>de</strong> après 4 ou 5 passages <strong>de</strong>s réactifs.• Les calculs <strong>pour</strong> l’extrapolation à <strong>de</strong>s débits plus importants proposés dans lechapitre V représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un premier pas vers l’extrapolation. Cep<strong>en</strong>dant, lescorrélations utilisées, issues <strong>de</strong> la thèse d’Anxionnaz (2009), ont été établies àpartir d’un faible nombre <strong>de</strong> géométries différ<strong>en</strong>tes. Une étu<strong>de</strong> plussystématique concernant l’extrapolation <strong>de</strong>s réacteurs-échangeurs permettrait<strong>de</strong> compléter les corrélations proposées par Anxionnaz. Il s’agirait d’étudierplusieurs géométries <strong>de</strong> canaux <strong>de</strong> tailles différ<strong>en</strong>tes <strong>pour</strong> améliorer cescorrélations et accroître la fiabilité <strong>de</strong>s calculs d’extrapolation.• Cette étu<strong>de</strong> a égalem<strong>en</strong>t ouvert la voie à d’autres synthèses <strong>de</strong> la chimie <strong>de</strong>ssilicones <strong>pour</strong> leur transposition industrielle. Une réaction <strong>en</strong>visagée estl’hydrosilylation <strong>de</strong> l’alcool allylique qui prés<strong>en</strong>te les problématiques <strong>de</strong>l’hydrosilylation <strong>de</strong> l’octène mais avec un problème <strong>de</strong> sélectivité <strong>en</strong>core plusprononcé. L’aspect amélioration du mélange sera d’autant plus important. Deplus, la dangerosité <strong>de</strong> l’alcool allylique et le risque important d’hydrogène quipeut être dégagé au cours <strong>de</strong> cette réaction la r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t très délicate à mettre <strong>en</strong>œuvre. Une étu<strong>de</strong> particulière concernant la sécurité du procédé <strong>de</strong>vra doncêtre mise <strong>en</strong> place.201


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NOMENCLATURENOMENCLATUREABBRÉVIATIONSALUANRCMCCP2DDTSDTGH308H68LGCLGPCRMNSiCSiHAluminiumAg<strong>en</strong>ce Nationale <strong>de</strong> la RechercheConc<strong>en</strong>tration Micellaire CritiqueChimie et Procédés <strong>pour</strong> le Développem<strong>en</strong>t DurableDistribution <strong>de</strong>s Temps <strong>de</strong> SéjourDistribution <strong>de</strong> Taille <strong>de</strong> GoutteHuile polyorganosiloxane (produit fini <strong>de</strong> l’hydrosilylation)Rhodorsil Hydrofug<strong>en</strong>t 68 ou polyméthylhydrogénosiloxaneLaboratoire <strong>de</strong> Génie ChimiqueLaboratoire <strong>de</strong> Génie <strong>de</strong>s Procédés catalytiqueRésonance Magnétique Nucléaire<strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>Liaison chimique silicium-hydrogèneNOTATIONSLettres romainesa,b,c Ordres <strong>de</strong> réaction partiels <strong>de</strong> l’isomérisation [-]A Aire <strong>de</strong> la surface d’échange [m 2 ]Cs (t) Conc<strong>en</strong>tration du t<strong>en</strong>sioactif <strong>en</strong> phase dispersée [mol.L -1 ]C éq (t) Conc<strong>en</strong>tration du t<strong>en</strong>sioactif à l’équilibre [mol.L -1 ]Cp Chaleur spécifique [J.kg -1 .K -1 ]Cp p Chaleur spécifique du flui<strong>de</strong> procédé [J.kg -1 .K -1 ]d h Diamètre hydraulique [m]d 32 Diamètre <strong>de</strong> Sauter [m]De Nombre <strong>de</strong> Dean [-]De i Nombre <strong>de</strong> Dean interne [-]Ea Energie d’activation [kcal.mol -1 ]E(t) Distribution <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour [s -1 ]F p,j Débit molaire du réactif j [kg.h -1 ]F m Débit massique moy<strong>en</strong> [kg.h -1 ]I Zone d’injection du réacteur [-]k Constante cinétique [m 3 .mol -1 .s -1 ]L Longueur <strong>de</strong>s canaux [m]m Masse [kg]N Nombre <strong>de</strong> bac [-]211


NOMENCLATUREQ total Débit massique relatif à l’hydrosilylation [kg.h -1 ]Q Quantité <strong>de</strong> chaleur échangée [W]r Oct/Sih Ratio molaire Octène/SiH [mol.mol -1 ]R c Rayon <strong>de</strong> courbure [m]R ci Rayon <strong>de</strong> courbure interne [m]Re Nombre <strong>de</strong> Reynolds [-]S Section du canal [m 2 ]t Temps [s]T Température [K]T r Température réactionnelle [K]TT Taux <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH (% mol)v Vitesse linéaire moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> [m.s -1 ]U Coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> chaleur global [W.m -2 .K -1 ]V Volume <strong>en</strong>tre <strong>en</strong>trée du réacteur et le thermocouple [m 3 ]w Fraction massique [-]Lettres grecques∆H Enthalpie <strong>de</strong> réaction [J.mol -1 ]∆P Pertes <strong>de</strong> charge [Pa]∆T ml Différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température logarithmique [°C]∆T ad Différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température adiabatique [°C]Λ Coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy (facteur <strong>de</strong> friction <strong>de</strong> Darcy) [-]φ Fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée [-]δ Déplacem<strong>en</strong>t chimique [ppm]µ Viscosité [Pa.s]S T<strong>en</strong>sion interfaciale [N.m -1 ]τ Temps <strong>de</strong> séjour [min]λ Conductivité thermique [W.m -1 .K -1 ]ρ Masse volumique [kg.m -3 ]ν Fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> résonance [Hz]Γ éq Taux <strong>de</strong> recouvrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’interface [mol.m -2 ]Indicesijlmpu∞indice d’un élém<strong>en</strong>t dV du réacteurréactifs mis <strong>en</strong> jeu dans la réactionindice <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes réactions au cours <strong>de</strong> l’hydrosilylationMoy<strong>en</strong>ProcédéUtilitéInfiniExposantsESEntréeSortie212


TABLE DES FIGURESTABLE DES FIGURESFigure I.1: Classification <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts axes <strong>de</strong> l’Int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s Procédés, Stankiewicz etal, 2000 .......................................................................................................................................9Figure I.2 : Approche « scale-up » <strong>pour</strong> la conception <strong>de</strong> procédés <strong>de</strong> production chimiques 10Figure I.3: Approche « numbering-up » <strong>pour</strong> la conception <strong>de</strong> procédés <strong>de</strong> productionchimiques..................................................................................................................................11Figure I.4 : Classification <strong>de</strong>s microtechnologies <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> leur performance thermiqueet <strong>de</strong> mélange, (Sharratt, 2003).................................................................................................15Figure I.5: Exemple <strong>de</strong> <strong>de</strong>sign <strong>de</strong> mélangeurs statiques : (a) K<strong>en</strong>ics (Chemineer), (b) SMXplus (Sulzer), (c) « Low Pressure Drop » static mixer (Charles Ross & Son) .........................16Figure I.6: Assemblage d’élém<strong>en</strong>ts SMX alternativem<strong>en</strong>t inversés à 90°. ..............................16Figure I.7 : Le mélangeur statique SMXL: (a) SMXL monotube, (b) SMXL multitubes .......17Figure I.8: Le mélangeur statique SMR: (a) Coupe schématique <strong>de</strong> l’intérieur, (b)photographie du SMR...............................................................................................................18Figure I.9 : Schéma <strong>de</strong> principe du Spinning Disk Reactor .....................................................19Figure I.10: Type <strong>de</strong> surface du SDR : (a) : lisse, (b) : striée (Mohammadi et Boodhoo, 2012)..................................................................................................................................................20Figure I.11: Schéma <strong>de</strong> principe d’un réacteur échangeur compacte.......................................21Figure I.12: Comparaison <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong> mélange <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong>micromélangeurs, (Falk et Comm<strong>en</strong>ge, 2010) .........................................................................24Figure I.13: Schéma réaction <strong>de</strong> la nitration aromatique du b<strong>en</strong>zène ......................................26Figure I.14: Schéma <strong>de</strong> la partie réactive du procédé <strong>de</strong> nitration <strong>en</strong> continu, DSM&Corning(Braune et al., 2009) .................................................................................................................27Figure I.15: Procédé industriel final d’une nitration sélective <strong>en</strong> continu, DSM&Corning.....28Figure I.16 : Structure d’un silicone.........................................................................................29Figure I.17: Formule chimique <strong>de</strong>s motifs siloxaniques ..........................................................30Figure I.18 : Structure d’une huile silicones fonctionnelles.....................................................31Figure I.19: Schéma réactionnel <strong>de</strong> l’hydrosilylation <strong>de</strong>s oléfines ..........................................32Figure I.20 : Formule chimique du catalyseur <strong>de</strong> Karstedt ......................................................33Figure I.21 : Cycle catalytique du Karstedt modifié <strong>de</strong> Chalk et Harrod.................................34Figure I.22 : Le réacteur-échangeur <strong>en</strong> <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong> ...................................................39Figure II.1: Prés<strong>en</strong>tation du réacteur SiC/Alu, (a) photographie du réacteur, (b) vue <strong>en</strong> 3D <strong>de</strong>l’empilem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s plaques .........................................................................................................45Figure II.2: Géométrie <strong>de</strong>s canaux d’un plaque procédé du réacteur SiC/Alu, a=b=2 mm .....46Figure II.3: Coupe schématique d’une zone d’injection...........................................................47Figure II.4: Interface du logiciel d’acquisition <strong>de</strong>s données du banc d’essais .........................48Figure II.5: Schéma du procédé du banc d’essai <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la caractérisation du réacteur..................................................................................................................................................49Figure II.6 : Mesure <strong>de</strong> viscosité <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts mélange d’huiles silicones HV47 ...............50Figure II.7: Pertes <strong>de</strong> charge linéiques dans le réacteur SiC/Alu <strong>en</strong> fonction du débit <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>..................................................................................................................................................51215


TABLE DES FIGURESFigure II.8 : Evolution du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy <strong>en</strong> fonction du Reynolds <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>tesviscosités...................................................................................................................................53Figure II.9: Représ<strong>en</strong>tation d’une distribution <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour et <strong>de</strong> son injection d’<strong>en</strong>trée,F p =2,4 kg.h -1 , Re=428, N=28 ...................................................................................................57Figure II.10: Enregistrem<strong>en</strong>t spectrophotométrique d’une expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> DTS visqueuse, µ=20cP, F p =6 kg.h -1 , Re=41 .............................................................................................................58Figure II.11: Profil <strong>de</strong> température le long du réacteur <strong>pour</strong> la première plaque procédé .......61Figure II.12: Evolution du facteur d’int<strong>en</strong>sification UA/V <strong>en</strong> fonction du débit procédé .......62Figure II.13: Dynamiques <strong>de</strong>s réacteurs SiC/Alu et SiC/SiC au premier thermocouple T 0 .....63Figure III.1: Réactions secondaires <strong>de</strong> l’hydrosilylation..........................................................68Figure III.2: Réactions avec <strong>de</strong>s huiles SiH prés<strong>en</strong>tant un risque <strong>de</strong> dégagem<strong>en</strong>t d’hydrogène..................................................................................................................................................69Figure III.3: Réactions avec <strong>de</strong>s huiles SiH conduisant à la formation <strong>de</strong> silanes...................69Figure III.4: Injection <strong>de</strong>s réactifs dans la plaque procédé P1..................................................71Figure III.5: Réacteur finisseur <strong>pour</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s SiH ....................................................72Figure III.6: Réactions secondaires <strong>de</strong> l’hydrosilylation..........................................................73Figure III.7 : Schéma du pilote d’hydrosilylation <strong>en</strong> continu dans le réacteur SiC/Alu ..........74Figure III.8: Photographie du montage <strong>de</strong> gazométrie.............................................................77Figure III.9: (a) Photographie du spectromètre <strong>de</strong> RMN Brücker Avance 300 MHz, (b)schéma du cryo-aimant.............................................................................................................79Figure III.10: formule chimique <strong>de</strong> la triéthylphosphite ..........................................................81Figure III.11: Enregistrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s températures du réacteur <strong>pour</strong> la gamme d’essai cont<strong>en</strong>antCF_3 .........................................................................................................................................83Figure III.12: Profil <strong>de</strong> température d’hydrosilylation le long du réacteur SiC/Alu, Q total =2,8kg.h -1 , [cata]=9,1 ppm, r Oct/SiH =1,1 ...........................................................................................83Figure III.13: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> catalyseur sur la conversion <strong>de</strong>s SiH, Q total =2,2kg.h -1 , temps <strong>de</strong> séjour=48 s, r Oct/SiH =1,1, T utilité =100°C...........................................................85Figure III.14: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la température réactionnelle sur la conversion <strong>de</strong>s SiH, Q total =2,2kg.h -1 , temps <strong>de</strong> séjour=48 s, r Oct/SiH =1,1, [cata]=9,1 ppm .......................................................86Figure III.15: (a) schéma côté utilité <strong>de</strong> la zone d’injection, (b) photographie <strong>de</strong> la zoned’injection.................................................................................................................................89Figure III.16: Photographie <strong>de</strong> colloï<strong>de</strong>s catalyseur dégradé sous l’effet <strong>de</strong> la température....90Figure III.17: Evolution <strong>de</strong> la conversion <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> cata 2 injectée, <strong>pour</strong> unequantité <strong>de</strong> cata 1 donnée, Q total =2,2 kg.h -1 , r Oct/SiH =1,1, T utilité =100°C......................................91Figure III.18: Comparaison <strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us avec et sans la multi-injection du catalyseur,Q total =2,2 kg.h -1 , r Oct/SiH =1,1, T utilité =100°C...............................................................................92Figure III.19: Différ<strong>en</strong>tes configurations <strong>de</strong> multi injection d’octène dans le réacteur etconversions associées (TT).......................................................................................................94Figure III.20: Différ<strong>en</strong>tes configurations <strong>de</strong> multi injection d’octène+catalyseur dans leréacteur et conversions associées (TT).....................................................................................95Figure III.21: Vue d’une coupe du réacteur tubulaire (serp<strong>en</strong>tin) <strong>pour</strong> l’apport <strong>de</strong> temps <strong>de</strong>séjour ........................................................................................................................................96Figure III.22: Configuration 1 <strong>pour</strong> l’apport <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour .............................................97Figure III.23: Configuration 2 <strong>pour</strong> l’apport <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> séjour .............................................98Figure III.24: Profils <strong>de</strong> conversion <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>tes conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> catalyseur, r Oct/SiH =1,2,Q total =2,3 kg.h -1 , T utilité 1 =100°C, T utilité 2 =100°C.......................................................................99Figure III.25: Profil <strong>de</strong> conversion <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>tes températures réactionnelles dans leSiC/Alu (T r ) et le serp<strong>en</strong>tin (Te,serp), r Oct/SiH =1,2, Q total =2,3 kg.h -1 .......................................100Figure III.26: Profil <strong>de</strong> conversion <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts ratios Oct /SiH, [cata]=9 ppm, Q total =2,3kg.h -1 , T utilité 1 =100°C et T utilité 2 =100°C............................................................................102216


TABLE DES FIGURESFigure III.27: Elém<strong>en</strong>t d’intégration <strong>pour</strong> le bilan thermique dans le réacteur SiC/Alu........105Figure III.28: Résultat <strong>de</strong> la modélisation <strong>pour</strong> l’essai CFS2, [cata]=9 ppm, rOct/ SiH=1,2,Qtotal=2,3 kg.h -1 , Critère=7,47.10 -3 .......................................................................................108Figure III.29: Profils cinétiques obt<strong>en</strong>us par modélisation, (a) CFS5, [cata]=9 ppm,r Oct/SiH =1,2, T r =108 °C (b) CFS3, [cata]=5,2 ppm, r Oct/SiH =1,2, T r =96 °C, Critère=3,28.10 -3 110Figure III.30: Estimation du temps <strong>de</strong> séjour nécessaire <strong>pour</strong> atteindre 99,7 % <strong>de</strong> conversion<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> finition et <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>tes conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> catalyseur ...113Figure IV.1 : Schéma du connecteur <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> T permettant le mélange coaxial <strong>de</strong>s réactifs................................................................................................................................................120Figure IV.2 : Photo du pilote <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’hydrosilylation <strong>en</strong> microfluidique................121Figure IV.3 : Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse sur la conversion <strong>de</strong>s SiH, <strong>pour</strong> 7,6 ppm <strong>de</strong> catalyseur,r oct/SiH =1,2 ...............................................................................................................................124Figure IV.4: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse sur la conversion <strong>pour</strong> un mélange coaxial et un mêmetemps <strong>de</strong> séjour, [cata]=7,6 ppm, r oct/SiH =1,2..........................................................................125Figure IV.5: Mélangeur <strong>en</strong> T à injection perp<strong>en</strong>diculaire ......................................................126Figure IV.6: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse sur la conversion <strong>pour</strong> un mélange <strong>en</strong> T et coaxial, 7,6ppm, r oct/SiH =1,2 ......................................................................................................................127Figure IV.7: Photographie du micromélangeur SIMM-V2 ouvert (à gauche) et fermé (àdroite)......................................................................................................................................128Figure IV.8: Principe <strong>de</strong> multilamination dans le SIMM-V2.................................................128Figure IV.9: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse sur la conversion <strong>pour</strong> un mélange avec le SIMM-V2, 7,6ppm, r oct/SiH =1,2 ......................................................................................................................130Figure IV.10: Comparaison <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mélange sur la conversion............130Figure IV.11 : Evolution <strong>de</strong> la conversion <strong>de</strong>s SiH <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge du catalyseur dans lasolution ...................................................................................................................................132Figure IV.12: Comparaison <strong>de</strong>s conversions obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux catalyseurs, Q=3,816ml.min -1 , 7,6 ppm, r oct/SiH =1,2.................................................................................................133Figure IV.13 : Comparaison <strong>de</strong> la désactivation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux catalyseurs, 7,6 ppm, T=75°C,r oct/SiH =1,2 ...............................................................................................................................134Figure IV.14 : Effet <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration du catalyseur sur sa désactivation dans la solutionoctène+cata, T=75°C, v=0,29 m.s -1 , r oct/SiH =1,2 .....................................................................135Figure IV.15: Schéma <strong>de</strong> l’installation <strong>pour</strong> la configuration d’une injection <strong>de</strong> catalyseurconc<strong>en</strong>tré.................................................................................................................................136Figure IV.16 : Conversions obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge du catalyseur <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s essais avecun catalyseur « pré conc<strong>en</strong>tré », T=75°C, r oct/SiH =1,2, [cata]=7,6 ppm ..................................137Figure IV.17 : Conversions obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s essais réalisés à différ<strong>en</strong>ts temps <strong>de</strong>prélèvem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> du régime perman<strong>en</strong>t, Q=3,8 mL.min -1 , T bain =100 °C, [cata]=7,6ppm, r oct/SiH =1,2 ......................................................................................................................139Figure IV.18: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la température sur la conversion, [cata]=7,6 ppm, r oct/SiH =1,2,Q=3,8 mL.min -1 ......................................................................................................................141Figure IV.19: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> catalyseur, T=75° C, r oct/SiH =1,2, Q=3,8mL.min -1 .................................................................................................................................142Figure IV.20 : Influ<strong>en</strong>ce du ratio oct/SiH sur la conversion, T=75 °C, [cata]=7,6 ppm, Q=3,8mL.min -1 .................................................................................................................................143Figure IV.21 : Profil <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s SiH dans le microréacteur <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts temps <strong>de</strong>séjour, Q=3,8 mL.min -1 ..........................................................................................................145Figure IV.22: Couplage <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> conversion <strong>en</strong> microsystème et <strong>en</strong> milli-réacteur,100°C, 7 ppm, r oct/SiH =1,2 .......................................................................................................146Figure IV.23: Comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> conversion aux faibles temps <strong>de</strong> séjour <strong>en</strong>trel’expéri<strong>en</strong>ce microfluidique et le modèle cinétique obt<strong>en</strong>u dans le SiC/Alu. ........................147217


TABLE DES FIGURESFigure V.1: Hydrolyse <strong>de</strong>s chlorosilanes................................................................................152Figure V.2: Formule semi-développée <strong>de</strong> la molécule <strong>de</strong> Twe<strong>en</strong> 80 (Polysorbate 80)..........154Figure V.3 : Schéma du pilote modifié <strong>pour</strong> la caractérisation liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> du réacteurSiC/Alu ...................................................................................................................................156Figure V.4: Photographie du pilote <strong>pour</strong> la caractérisation liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> du réacteur SiC/Alu................................................................................................................................................157Figure V.5: Principe <strong>de</strong> multilamination <strong>en</strong> série (« split-and-recombine)............................158Figure V.6: Photographies <strong>de</strong> l’IMM Caterpillar R600. a : vue <strong>de</strong> l’extérieur. b : canauxinternes....................................................................................................................................158Figure V.7: Principe <strong>de</strong> mesure granulométrique par diffraction laser ..................................159Figure V.8: Principe <strong>de</strong> mesure granulométrique par diffraction laser ..................................161Figure V.9: Principe <strong>de</strong> diffraction multiple <strong>de</strong> la lumière.....................................................162Figure V.10 : Distribution <strong>de</strong> tailles <strong>de</strong> gouttes <strong>pour</strong> une émulsion générée par le réacteurSiC/Alu seul, [Twe<strong>en</strong> 80]= 4,27.10 -2 mol.L -1 , Q total =3,5 kg.h -1 , ϕ=20 %...............................164Figure V.11 : Comparaison <strong>de</strong>s d 32 obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> sortie du SiC/Alu par les <strong>de</strong>ux types d’analyses<strong>pour</strong> une conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 <strong>de</strong> 1,23.10 -3 mol.L -1 et un débit total <strong>de</strong> 3,5 kg.h -1 .....165Figure V.12: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 sur l’évolution du d 32 <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée etsortie du réacteur SiC/Alu, ϕ=20 % .......................................................................................169Figure V.13: Evolution <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> goutte <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>trée et la sortie duréacteur SiC <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 ....................................................170Figure V.14: Effet <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée sur le d 32 et sur la stabilité<strong>de</strong> l’émulsion ..........................................................................................................................172Figure V.15: Effet <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée sur la distribution <strong>de</strong> taille<strong>de</strong> gouttes................................................................................................................................173Figure V.16: Effet du débit total sur le d 32 .............................................................................174Figure V.17 : Distributions granulométriques <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du débit total ......175Figure V.18 : Evolution <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> gouttes dans le SiC/Alu ....................177Figure V.19: photographie <strong>de</strong> la mouillabilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes phases sur le SiC...................178Figure V.20: Estimation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges dans le réacteur SiC/Alu <strong>en</strong> fonction du débittotal .........................................................................................................................................189Figure V.21 : Démarche dans le choix <strong>de</strong>s paramètres <strong>pour</strong> l’extrapolation <strong>de</strong> la géométrie 191218


TABLE DES TABLEAUXTABLE DES TABLEAUXTableau I.1 : Comparaison <strong>de</strong> performances thermiques <strong>de</strong> réacteurs échangeurs ..................23Tableau I.2 : Caractéristique du micro-réacteur Corning <strong>de</strong> la nitration sélective <strong>en</strong> continud’un composé pharmaceutique .................................................................................................27Tableau I.3 : Comparaison <strong>de</strong>s technologies <strong>pour</strong> l’hydrosilylation <strong>en</strong> continu prés<strong>en</strong>tées dansles brevets .................................................................................................................................38Tableau I.4 : Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>de</strong>s brevets conduisant à <strong>de</strong>s résultats optimaux .....38Tableau I.5 : Conditions opératoires du réacteur <strong>en</strong> SiC..........................................................39Tableau II.1 : Positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s capteurs <strong>de</strong> température par rapport à la longueur <strong>de</strong> canalet temps <strong>de</strong> séjour associé <strong>pour</strong> Q total =2,2 kg.h -1 ......................................................................46Tableau II.2 : Positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s zones d’injection dans le canal et temps <strong>de</strong> séjour associé,Q total =2,2 kg.h -1 .........................................................................................................................47Tableau II.3 : Caractéristiques <strong>de</strong> l’instrum<strong>en</strong>tation du pilote .................................................48Tableau II.4: Corrélation <strong>en</strong>tre le Darcy et le Reynolds <strong>pour</strong> une section carrée.....................52Tableau II.5: Corrélations <strong>en</strong>tre le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Darcy et le nombre <strong>de</strong> Reynolds ou <strong>de</strong> Deaninterne (Anxionnaz, 2009)........................................................................................................54Tableau II.6 : Récapitulatif <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> DTS (Despènes, 2009) ..................................56Tableau II.7: Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> le calcul du facteur UA/V ...............................60Tableau III.1 : Exemple <strong>de</strong> quantités <strong>pour</strong> la préparation <strong>de</strong> la solution octène+catalyseur,Q=2,5 kg.h -1 , r oct/SiH =1,2 ...........................................................................................................70Tableau III.2: Essais <strong>pour</strong> la validation du temps <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t, Q=2,2 kg.h -1..................................................................................................................................................81Tableau III.3 : Essais <strong>pour</strong> vérifier la stabilité d’un échantillon <strong>pour</strong> l’analyse gazométrique 82Tableau III.4 : Comparaison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux essais réalisés dans le SiC/SiC (Elgue&Jolivet) et dansle SiC/Alu, Q total =2,9 kg.h -1 ......................................................................................................82Tableau III.5 : Conditions opératoires <strong>de</strong>s essais <strong>pour</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du catalyseur ....................84Tableau III.6 : Conditions opératoires <strong>de</strong>s essais <strong>pour</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la température..............86Tableau III.7 : Essais <strong>pour</strong> tester l’influ<strong>en</strong>ce du ratio Octène/SiH...........................................87Tableau III.8 : Temps <strong>de</strong> séjour avec la configuration <strong>de</strong> multi-injection ...............................89Tableau III.9 : Essais préliminaires dans le cas <strong>de</strong> la multi-injection du catalyseur pur..........89Tableau III.10 : Débits <strong>de</strong> la pompe pousse-seringue <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> catalyseur,Q total =2,2 kg.h -1 .........................................................................................................................90Tableau III.11 : Conditions opératoires <strong>de</strong>s essais <strong>pour</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration,Q total =2,3 kg.h -1 , r Oct/SiH =1,2, T utilité 1 =100°C, T utilité 2 =100°C...................................................99Tableau III.12 : Taux d’isomérisation obt<strong>en</strong>us par analyse RMN <strong>pour</strong> les essais sur l’influ<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> la température ....................................................................................................................101Tableau III.13 : Conditions opératoires <strong>de</strong>s essais <strong>pour</strong> tester l’influ<strong>en</strong>ce du ratio Oct/SiH .101Tableau III.14 : Données stoechio-cinétiques <strong>de</strong> l’hydrosilylation obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> semi-batch .103Tableau III.15 : Données fixes servant à l’outil <strong>de</strong> modélisation...........................................107Tableau III.16 : Résultats <strong>de</strong> la modélisation cinétique <strong>de</strong> la première phase d’hydrosilylation................................................................................................................................................108221


TABLE DES TABLEAUXTableau III.17 : Résultats <strong>de</strong> la modélisation cinétique <strong>de</strong> la réaction <strong>de</strong> finition <strong>de</strong>l’hydrosilylation et comparaison avec les données semi-batch..............................................109Tableau III.18 : Comparaison <strong>de</strong>s constantes cinétiques obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux étapesréactionnelles ..........................................................................................................................111Tableau III.19 : Résultats <strong>de</strong> l’application du modèle cinétique <strong>de</strong> finition <strong>pour</strong> l’estimation dutemps <strong>de</strong> séjour final tel que TT=99,7 %, avec r Oct/SiH =1,2....................................................112Tableau IV.1: Viscosités du mélange réactionnel selon la conversion et la température ......118Tableau IV.2: Estimation <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> charge dans le capillaire <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts choix <strong>de</strong>diamètres et longueurs <strong>de</strong> canal..............................................................................................119Tableau IV.3 : Caractéristiques <strong>de</strong>s pompes pousse-seringue NeMESYS.............................120Tableau IV.4: Caractéristiques du système microfluidique....................................................121Tableau IV.5 : Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du débit total sur laconversion...............................................................................................................................123Tableau IV.6: Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse à τ constant................................................................................................................................................124Tableau IV.7: Essais réalisés avec l’injecteur <strong>en</strong> T, L=1,35 m, [cata]=7,6 ppm, r oct /SiH =1,2 126Tableau IV.8 : Caractéristiques du micromélangeur SIMM-V2 ............................................129Tableau IV.9: Essais réalisés avec le micromélangeur SIMM-V2, L=1,35 m, [cata]=7,6 ppm,r oct /SiH =1,2...............................................................................................................................129Tableau IV.10 : Désactivation du catalyseur <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> son âge dans la solutionoctène+catalyseur ...................................................................................................................132Tableau IV.11: Essais réalisés <strong>en</strong> « pré conc<strong>en</strong>trant » le catalyseur dans l‘octène, T=75°C,r oct/SiH =1,2 ...............................................................................................................................136Tableau IV.12 : Détermination du régime perman<strong>en</strong>t............................................................139Tableau IV.13: Essais <strong>de</strong> reproductibilité avec la configuration finale du systèmemicrofluidique ........................................................................................................................140Tableau IV.14 : Conditions opératoires <strong>pour</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la température, [cata]=7,6 ppm,r Oct/SiH =1,2...............................................................................................................................140Tableau IV.15 : Conditions opératoires <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration ducatalyseur ................................................................................................................................141Tableau IV.16 : Conditions opératoires <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du ratio oct/SiH............143Tableau IV.17 : Exemple <strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong> taux d’isomérisation obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> RMN avec lemélangeur <strong>en</strong> T, r Oct/SiH =1,2....................................................................................................144Tableau IV.18 : Points expérim<strong>en</strong>taux dont le profil <strong>de</strong> conversion a été étudié, v=0,29m.s -1................................................................................................................................................144Tableau V.1 : Caractéristiques opératoires du CPMM-V1.2-R600........................................159Tableau V.2 : Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux techniques analytiques (Mastersizer et Turbiscan) ....163Tableau V.3 : Validation <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong> la dispersion <strong>pour</strong> [Twe<strong>en</strong> 80]=9,74. 10 -3 mol.L -1................................................................................................................................................164Tableau V.4 : Démonstration <strong>de</strong> la stabilité d’un échantillon dans les conditions <strong>de</strong>conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80 égale à 1,23.10 -3 mol.L -1 , ϕ=4,5 % .............................................166Tableau V.5 : Diamètre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> l’essai CFLL17a obt<strong>en</strong>u <strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux types d’analyse..167Tableau V.6: Conditions opératoires <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong> 80,ϕ=20 % ...................................................................................................................................167Tableau V.7: Résultats expérim<strong>en</strong>taux <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Twe<strong>en</strong>80, ϕ=20 % .............................................................................................................................168Tableau V.8 : Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> sur l’effet <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong>la phase dispersée ...................................................................................................................171Tableau V.9: Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée sur le d 32 .................171Tableau V.10: Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du débit total............173222


TABLE DES TABLEAUXTableau V.11: Diamètre <strong>de</strong> Sauter et nombre <strong>de</strong> SPAN <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’effet du débit total................................................................................................................................................175Tableau V.12 : Conditions opératoires <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> du profil d’évolution <strong>de</strong> l’émulsion dans leSiC/Alu ...................................................................................................................................175Tableau V.13 : Résultats <strong>de</strong> d 32 <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> du profil d’évolution <strong>de</strong> l’émulsion dans leSiC/Alu ...................................................................................................................................176Tableau V.14: Angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes phases sur le SiC ........................................178Tableau V.15: Conditions expérim<strong>en</strong>tales <strong>de</strong>s essais d’inversion <strong>de</strong> phase...........................179Tableau V.16 : Comparaison <strong>de</strong> l’ordre d’injection <strong>de</strong>s réactifs, Q total =2,9 kg.h -1 , [cata]=9ppm, r oct/SiH =1,1 ......................................................................................................................182Tableau V.17 : Estimation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges dans le réacteur lors <strong>de</strong> la réactiond’hydrosilylation, Q total =2,3 kg.h -1 , r oct/SiH =1,2.......................................................................186Tableau V.18 : Prévision <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge dans le réacteur SiC/Alu <strong>pour</strong> le débit cibleindustriel .................................................................................................................................187Tableau V.19 : Prévision <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges <strong>en</strong> fonction du débit industriel fixé.............188Tableau V.20 : Équations permettant <strong>de</strong> prédire les performances d’un réacteur <strong>de</strong> géométrieextrapolée................................................................................................................................190Tableau V.21 : Estimation <strong>de</strong>s performances du réacteur lors <strong>de</strong> l’extrapolation <strong>de</strong> lagéométrie d’après (Anxionnaz, 2009) ....................................................................................192Tableau V.22 : Caractéristiques du premier réacteur proposé <strong>pour</strong> l’extrapolation industrielle................................................................................................................................................193223


ANNEXE A : ANALYSE DES SPECTRES RMNANNEXE A : ANALYSE DES SPECTRESRMNLes différ<strong>en</strong>ts protons <strong>de</strong>s réactifs et produits finis sont attribués <strong>de</strong> la manièresuivante :Déplacem<strong>en</strong>tchimique, δ(ppm)Les figures <strong>de</strong>s molécules ci-<strong>de</strong>ssous permett<strong>en</strong>t d’illustrer cette attribution :kH 3 CCH 3SikOCH 3O SiSiProton H correspondant0,0-0,15 Si-CH3 (l,k)0,45 Si-CH2- (o)0,84-0,98 CH3-CH2-(R ) octènes (e), octyl (q)1,22 CH2- octyl (d) et octènes (p)1,6 CH3-CH=CH- 2-oct (r)1,92-2,00 (R')-CH2-CH=CH- 1-oct (c), 2-oct (t)4,65 Si-H (m)4,92 CH2=CH- 1-oct (a)5,36 R'')-CH=CH-CH3 2-oct (s)5,77 CH2=CH- 1-oct (b)CH 3n=50CH 3 HmkkFigure Annexe A. 1 : Formule <strong>de</strong> l’huile H68 et <strong>de</strong> ses protons correspondantslkkCH 3CH 3225


ANNEXE A : ANALYSE DES SPECTRES RMNH 2 CaHCbCH 2cH 2CH 2CCH 2<strong>de</strong>CH 3CH 2Figure Annexe A. 2 : Formule du 1-octène et <strong>de</strong> ses protons correspondantsHCH 3 CrstCHsH 2CH 2CCH 2uvCH 3CH 2Figure Annexe A. 3 : Formule du 2-octène et <strong>de</strong> ses protons correspondantskllkkH 3 CCH 3SiCH 3kOCH 3 CH 3 CH 3kSi O Si O Si CH 3n-xxCH 2H mo CH 3H 2 CkCH 2pH 2 CCH 2H 2 CCH 2q H 3 CFigure Annexe A. 4 : Formule <strong>de</strong> l’huile finale H308V750 et <strong>de</strong> ses protons correspondantsLes protons u et v du 2-octène (isomère) ressort<strong>en</strong>t aux mêmes déplacem<strong>en</strong>tschimiques que les protons d et v du 1-octène.Un exemple <strong>de</strong> spectre RMN obt<strong>en</strong>u <strong>pour</strong> l’essai CFS_1 est prés<strong>en</strong>té sur la figure ci<strong>de</strong>ssous:226


ANNEXE A : ANALYSE DES SPECTRES RMN(e) et (q)(d) et (p)(o)(l) et (k)(s)(r)(m)(c) et (t)Figure Annexe A. 5 : Exemple d’un spectre RMN d’un mélange réactionnel à 88,7 % <strong>de</strong> conversion227


ANNEXE B : CALCUL DE LA CONCENTRATION INITIALE EN SOLUTION DU TENSIOACTIF, C SANNEXE B : CALCUL DE LACONCENTRATION INITIALE ENSOLUTION DU TENSIOACTIF, CSLa figure A.II.1 illustre une cellule cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> la phase continue (eau) et <strong>de</strong>sgouttelettes <strong>de</strong> phase dispersée ainsi que du t<strong>en</strong>sioactif dans la phase continue. Il s’agit <strong>de</strong>l’état d’équilibre, c'est-à-dire lorsque le t<strong>en</strong>sioactif ne vi<strong>en</strong>t plus s’adsorber sur les gouttelettes<strong>de</strong> phases dispersées.V eauGoutte phasedisperséeT<strong>en</strong>sioactifFigure Annexe B. 1 : état d’équilibre d’un système eau/t<strong>en</strong>sioactif/cyclohexaneC éqSoit C s , la conc<strong>en</strong>tration initiale du t<strong>en</strong>sioactif <strong>en</strong> solution (mol.L -1 )C éq , la conc<strong>en</strong>tration du t<strong>en</strong>sioactif à l’équilibre correspondant à la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong>solution après adsorption du t<strong>en</strong>sioactif à l’interface <strong>de</strong>s gouttes. (mol.L -1 )V eau , le volume d’eau dans lequel se trouv<strong>en</strong>t les gouttes (L)Γ éq , le recouvrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’interface par le t<strong>en</strong>sioactif à l’équilibre (mol.m -2 )S gouttes , la surface <strong>de</strong>s gouttes (m 2 )Un premier bilan <strong>de</strong> matière sur le t<strong>en</strong>sioactif permet d’obt<strong>en</strong>ir l’équation suivante :C . V = C V + Γ . S(B-1)seauéqeauéqgouttesLa surface totale <strong>de</strong>s gouttes peut être définie <strong>de</strong> la manière suivante :S6ϕ= (B-2)dgouttes V dispersée32Avec V dispersée le volume <strong>de</strong> la phase dispersée, soit <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s gouttes (m 3 )d 32 , le diamètre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> Sauter (m)ϕ, la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée (-)229


ANNEXE B : CALCUL DE LA CONCENTRATION INITIALE EN SOLUTION DU TENSIOACTIF, C SSi l’on reporte cette expression <strong>de</strong> la surface dans l’équation A.II-1, alors on obti<strong>en</strong>t larelation suivante :Cs6ϕVdispersée.10= Céq+ Γéq.*(B-3)d V32eau3Or la fraction volumique <strong>de</strong> la phase dispersée peut être exprimée <strong>en</strong> fonction duvolume <strong>de</strong> la phase dispersée et <strong>de</strong> la phase continue :Vdisperséeϕ =(B-4)V + VeaudisperséeSi l’on incorpore A.II-4 dans A.II-3, on obti<strong>en</strong>t finalem<strong>en</strong>t l’expression finale <strong>de</strong> C s :6 ϕ ϕ 3C = + Γ ( ).10−s Céqéq(B-5)d 1−ϕ32230


ANNEXE C : IDENTIFICATION DES CONSTANTES Г ∞ ET B POUR LE CALCUL DE C S RÉELLEANNEXE C : IDENTIFICATION DESCONSTANTES Г∞ ET B POUR LECALCUL DE CS REELLEL’isotherme <strong>de</strong> Gibbs permet <strong>de</strong> relier la t<strong>en</strong>sion interfaciale σ au pot<strong>en</strong>tielchimique µ:d σ = −Γdµ(C- 1)iDe plus, par définition, le pot<strong>en</strong>tiel chimique s’écrit :µ i = µ o + RT log( a i )(C- 2)AvecaiCi= γ i(C- 3)CoSi la conc<strong>en</strong>tration d’un soluté est faible, son coeffici<strong>en</strong>t d’activité γ est égal à 1. Deplus, C o , la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce est égale par conv<strong>en</strong>tion à 1 mol.L -1 . Ainsi, l’activitéchimique du t<strong>en</strong>sioactif a s peut être considérée égale à sa conc<strong>en</strong>tration C s .Après avoir inséré l’équation (C- 2) dans (C- 1) et après intégration, nous obt<strong>en</strong>onsl’expression suivante :Csσ o − σ = RT.Γ∞ln(1 + )(C-4)BAvec Γ ∞ , le recouvrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’interface par le t<strong>en</strong>sioactif <strong>pour</strong> une conc<strong>en</strong>trationinfinie (mol.m -2 )B une constante à déterminer (mol.L -1 )R, la constante <strong>de</strong>s gaz parfait (J.mol -1 .K -1 )σ o , la t<strong>en</strong>sion interfaciale <strong>pour</strong> une conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sioactif nulle (N.m -1 =J.m -2 )C éq CsSi


ANNEXE C : IDENTIFICATION DES CONSTANTES Г ∞ ET B POUR LE CALCUL DE C S RÉELLEAinsi, le tracé <strong>de</strong> σ o -σ <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> C s permet déterminer la valeur <strong>de</strong>Γ ∞B= α par le calcul<strong>de</strong> la p<strong>en</strong>te aux faibles valeurs <strong>de</strong> C s . Il manque alors une équation <strong>pour</strong> dissocier les <strong>de</strong>uxvaleurs.On reporte la valeur <strong>de</strong> α dans (C-4) <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir l’équation suivante :σ = σoCs.α− RT . Γ∞ln(1 + )(C-6)Γ∞Puis cette équation est résolue à l’ai<strong>de</strong> d’une id<strong>en</strong>tification paramétrique à partir <strong>de</strong>spoints expérim<strong>en</strong>taux obt<strong>en</strong>us par Roddy Mackay avec la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte p<strong>en</strong>dante etpermettant <strong>de</strong> tracer σ <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> C s .Cette id<strong>en</strong>tification permet d’obt<strong>en</strong>ir les valeurs suivantes :Γ ∞ = 7,1.10 -7 mol.m -2B = 5,6.10 -17 mol.L -1Il est important <strong>de</strong> remarquer que cette métho<strong>de</strong> n’est pas précise puisque seulem<strong>en</strong>t 3points sont utilisables <strong>pour</strong> l’id<strong>en</strong>tification. Cep<strong>en</strong>dant, cela permet <strong>de</strong> raisonner justem<strong>en</strong>t<strong>pour</strong> le calcul <strong>de</strong> C s, réelle .232


ANNEXE C : IDENTIFICATION DES CONSTANTES Г ∞ ET B POUR LE CALCUL DE C S RÉELLEDOCTORAT DE L’UNIVERSITE DE TOULOUSEDélivré par l’Institut National Polytechnique <strong>de</strong> ToulouseEcole doctorale MEGePSpécialité Génie <strong>de</strong>s Procédés et <strong>de</strong> l’Environnem<strong>en</strong>tDate <strong>de</strong> sout<strong>en</strong>ance : 3 Décembre 2012Par Céline FustierDÉVELOPPEMENT D’UN RÉACTEUR INTENSIFIÉ EN CARBURE DE SILICIUMPOUR LA TRANSPOSITION EN CONTINU DE RÉACTIONSD’HYDROSILYLATIONDe nos jours, les limites du réacteur batch, outil conv<strong>en</strong>tionnel <strong>de</strong> l’industrie <strong>de</strong> la chimie fine, <strong>en</strong>termes <strong>de</strong> transfert thermique et <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> matière, conduis<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>visager le passage <strong>en</strong> continu<strong>de</strong> réactions dont les problématiques d’exothermie et <strong>de</strong> rapidité r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leur industrialisation difficile.Les réacteurs-échangeurs compacts sont un exemple <strong>de</strong> technologies int<strong>en</strong>sifiées continues alliant lesperformances d’un échangeur <strong>de</strong> chaleur couplées à un bon mélange ainsi qu’à un comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>type piston offert par le <strong>de</strong>sign spécifique <strong>de</strong> leurs canaux.L’objectif <strong>de</strong> ces travaux est <strong>de</strong> démontrer la faisabilité <strong>de</strong> la transposition <strong>en</strong> continu d’une réactionfondam<strong>en</strong>tale <strong>de</strong> la chimie <strong>de</strong>s silicones, rec<strong>en</strong>sée comme l’une <strong>de</strong>s plus exothermiques, dans unréacteur-échangeur int<strong>en</strong>sifié conçu dans un matériau innovant : le <strong>Carbure</strong> <strong>de</strong> <strong>Silicium</strong>.La démarche a consisté à étudier les différ<strong>en</strong>tes phases <strong>de</strong> la réaction à plusieurs échelles afin <strong>de</strong>construire un modèle cinétique. L’exploitation <strong>de</strong> ce modèle a permis <strong>de</strong> définir les conditionsoptimales <strong>de</strong> la réaction permettant <strong>de</strong> répondre aux contraintes industrielles <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> conversion,<strong>de</strong> consommation <strong>de</strong> catalyseur et <strong>de</strong> production industrielle. Enfin, une démarche d’optimisation etd’extrapolation du réacteur a été mise <strong>en</strong> place <strong>pour</strong> le pilotage industriel <strong>de</strong> la réaction étudiée.Mots-clés : Int<strong>en</strong>sification <strong>de</strong>s procédés, réacteurs-échangeurs, carbure <strong>de</strong> silicium, hydrosilylationDEVELOPMENT OF SILICON CARBIDE EQUIPMENTS FOR THETRANSPOSITION OF HYDROSILYLATION REACTIONS FROM BATCH TOCONTINUOUSNowadays in the field of fine chemistry, limitations of conv<strong>en</strong>tional batch reactors in term of heat andmass transfer lead to increase the interest in the transposition of reactions from batch to continuousmo<strong>de</strong>. It is particularly the case of fast and highly exothermic reactions as they raise safety issues inbatch reactor. Compact heat-exchanger reactors (HEX reactor) are an example of continuousint<strong>en</strong>sified technologies as they offer the heat transfer performances of heat exchangers coupled withhigh mixing and plug-flow behaviour, thanks to specific <strong>de</strong>signs of channels.The aim of this work is to <strong>de</strong>monstrate the feasibility of the transposition of a fast and highlyexothermic hydrosilylation reaction, a fundam<strong>en</strong>tal method for the industrial synthesis oforganosilicon compounds, into a continuous heat-exchanger reactor ma<strong>de</strong> of a very innovativematerial: the silicone carbi<strong>de</strong>.The methodology adopted consists in investigating hydrosilylation kinetics studies at differ<strong>en</strong>tresid<strong>en</strong>ce time scales. Th<strong>en</strong> kinetics mo<strong>de</strong>lling and optimisation allow <strong>de</strong>fining the features for processindustrialization. Industrials objectives in terms of conversion and catalyst reduction are reached witha shorter time. Moreover the outstanding heat transfer performances of the HEX reactor, which<strong>en</strong>tirely absorb the high exothermicity, successfully <strong>de</strong>monstrate the feasibility of the transpositioninto continuous.Keys-words: Process Int<strong>en</strong>sification, heat exchanger reactor, silicon carbi<strong>de</strong>, hydrosilylation

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