Mise en page 1 - Contrat de rivière Dyle-Gette

Belgique-BelgiëP.P.1490 Court-St-Etienne6/383Libre cours à la natures’annonce à petits pas, avec ses cortèges de jours ensoleillés, la splendeur desfeuillages et des fleurs épanouis, la lente maturation des fruits. Mais aussi la violencedes orages et des pluies qui s’abattent parfois “sans crier gare”, causantL’étépertes et désarrois aux populations qui les subissent.La Directive-cadre européenne sur l’eau impose aux pays membres l’atteinte du bonétat de leurs eaux (de surface et souterraines), dans un délai raisonnable, en plusieursétapes à définir.L’une des conditions de ce bon état dépend de la morphologie des cours d’eau, de leuraspect physique. Dans ce numéro, nous abordons la thématique baptisée “Espace deliberté”. Cette notion dérive de la propension des cours d’eau à occuper un largeespace de part et d’autre de leur lit mineur, tendance longtemps combattue par l’hommequi veut restreindre l’eau dans ses mouvements, la dompter et la canaliser, pour pouvoiroccuper lui-même le plus d’espace possible près des rivières.Mais pourquoi ces mouvements ? Lorsqu’un filet d’eau s’écoule lentement sur une surfacelisse, sans autre contrainte, elle ne va pas en ligne droite mais suit une ligne sinueuse,oscillant de part et d’autre du parcours principal. La formation de méandres ne fait-ellepas partie de la nature même de l’eau, et de son pouvoir fécondant, vivifiant, support dela vie ?Une prise de conscience de cette vertu vivante des cours d’eau évoluant librement sefait jour peu à peu, ouvrant ainsi des perspectives nouvelles sur leur mode de gestion.Le Contrat de rivière Gette et affluents organise cet été la visite d’une vallée protégéeoù s’écoule librement le ruisseau du Schoorbroek, entre Beauvechain et Hoegaarden.Cette vallée illustre un bel exemple de gestion intégrée de l’espace, où sont respectéesLesà la fois les richesses naturellesRemouset les activités humaines. Nous vous invitons à découvriren dernière page les détails de cette journée estivale.Jean-Marie FlahautPrésident du du Contrat de de rivièrede la GetteTrimestriel numéro 5 : juin 2006. Agréation P505232 - Bureau de dépôt: 1490 Court-Saint-EtienneBulletin d’information du Contrat de rivière Gette et affluents. Distribution: les 9 communes des deux Gette.Expéditeur & Éditeur responsable: Olivier Van Hee, 3 rue Belotte 1490 Court-Saint-Etienne.1

F O C U SDonnons un espace de libertépour nos cours d’eau !Liberté. Un mot maintes fois utilisé, un droit que nous revendiquons tous et que nousconsidérons comme faisant partie de notre humanité (la liberté de pensée, le libreéchange...). Nous nous accordons beaucoup de libertés au niveau de l’espace que nousoccupons, et de l’environnement que nous façonnons pour répondre à nos désirs etbesoins de plus en plus nombreux.Mais prenons-nous suffisamment en compte les besoins des êtres vivants muets quesont les animaux, les plantes, les paysages... ? Eux qui n’ont pas le pouvoir de prendrela parole, ni de s’imposer face aux humainsLa notion d’espace de liberté appliquéeaux rivières est apparue enFrance en 1990, aux assises nationalesde l’eau. Elle a été reprise par legroupe de travail “Protection et gestiondes plaines alluviales” de l’Agence del’Eau Rhône-Méditerranée-Corse(1996)(Voir ci-contre).L’espace de liberté des cours d’eau peut se définir comme suit :“Espace du lit majeur d’une rivière à l’intérieur duquel le ou les chenauxfluviaux assurent des translations latérales permettant une mobilisationdes sédiments ainsi qu’un fonctionnement optimum des écosystèmesaquatiques et terrestres.”Variations et alternances “Sautes d’humeur” (débordements) ou divagations ?Tous les paramètres qui caractérisent unerivière naturelle varient fortement etrythmiquement tout au long de soncours. Ils désignent tout à la fois la profondeurdu lit (alternance de zones profondeset de zones peu profondes), lavitesse du courant, la nature du substratdu fond, la pente du lit... Tous ces élémentssont liés les uns aux autres. Demême, le cours d’eau laissé à lui-mêmeoscille rythmiquement d’une berge à l’autre,érodant les berges alternativementd’un côté puis de l’autre. Ce mouvementnaturel crée, par érosion et dépôt, lesméandres caractéristiques des coursd’eau de plaine.Outre la sinuosité et la périodicité, l’asymétriedu lit mineur se manifeste principalementdans le profil transversal de larivière. De cette irrégularité généraledécoulent des variations de la vitesse ducourant et une grande diversité demilieux, ce qui permet au cours d’eaud’être un lieu de vie pour une faune etune flore abondante et diversifiée. Lacapacité d’accueil maximale s’observepour des profils asymétriques, comportantaussi des zones peu profondes et desbancs de graviers.Qu’appelle t-on le lit majeur d’unerivière ? On reconnaît généralementqu’un cours d’eau est délimité principalementpar son lit mineur, c’est-à-dire lelieu où l’eau s’écoule la plupart du temps,lorsque son débit est moyen. Sont égalementprises en considération les bergeset la rive du cours d’eau (ses abordsimmédiats). Mais si l’on observe un coursd’eau dans le temps, on constate qu’enpériode de crues, il déborde de son litmineur et occupe alors le lit majeur quebien souvent on ne considère pluscomme faisant partie du cours d’eau.Pourtant, si l’on prend en compte sonaspect vivant et “l’écosystème rivière”, lesUn bel exemple de sinuosité et d’asymétrie du lit : le ruisseau Picomont à Orp-Jauche. Photo: C.R.2

zones de débordement en constituent unélément extrêmement important.L’inondation, hier considérée unilatéralementcomme un risque, peut aujourd’huiêtre perçue également comme un bienfaitécologique. Dans certains pays, elle estmême considérée comme une bénédictiondu ciel, apportant la fertilité à desterres arides (par exemple les crues spectaculairesdu Nil, en Egypte).L’espace de liberté,pour quoi faire ?La rivière a donc “besoin” d’un espaceminimum pour y exprimer sa diversité.Pour pouvoir aussi “évoluer”. En effet, parle jeu de l’érosion, les méandres se déplacent,les dépôts élargissent le lit, créantainsi des ilôts, des annexes hydrauliques,des biefs, des bras abandonnés et deszones humides. Une rivière vivante estmobile et son lit varie dans des limites quidépendent de la nature du terrain et durelief qu’elle parcourt. Les petits ruisseauxen tête de bassin sont en principereconnus comme ayant très peu d’espacede liberté de part et d’autre du lit majeur.Cet espace augmente lorsqu’on s’éloignede la source, pour devenir très largelorsqu’il atteint les plaines alluviales desgrands fleuves.Dans l’optique d’une véritable réhabilitationde la qualité des cours d’eau, ildevient dès lors clair que cette notion“d’espace de liberté” en est un élémentessentiel. Cela signifie aussi qu’il seraitutile de changer voire d’éviter, partout oùcela est possible, certaines pratiquesdevenues courantes telles que l’assèchementdes fonds de vallées pour yconstruire ou cultiver les terres, la rectificationou le reprofilage de certainesportions de cours d’eau.En d’autres termes, il nous faut pouvoiraccepter de perdre du terrain et laisserLe point de vue de l’Europe* hydromorphologique : relatif à la morphologie des cours d’eaulibre l’espace nécessaire à la rivière pourpréserver son caractère vivant.Si, dans un premier temps, cette optionpeut sembler un gaspillage d’espace etd’argent ou une perte pour l’usagehumain, à longue échéance, elle permetune réelle économie quant aux lourdstravaux qui auront pu être épargnés. Deplus, laisser déborder les cours d’eau dansdes espaces libres de constructions ouéviter de construire dans les zones inondables,c’est aussi prévenir les inondationsdans les zones habitées et lesimportants coûts sociaux qui en résultent.Mais tout ce débat relève de la gestionet concerne le domaine législatifet juridique.“L’atteinte ou le maintien d’unebonne qualité hydromorphologique*représente un des enjeux importantsde la Directive-cadre Eau. Au sens decette directive, la qualité hydromorphologiqueconstitue, avec la qualité physico-chimiquedes eaux, le cadre du développementde la vie aquatique. Elle est doncspécifiquement considérée comme le soutienà la qualité biologique des eaux.”Pierre Gérard, C.R.N.F.B., Gembloux.P O R T R A I TEric Van den Eede, “Waterwegen en Zeekanaal NV”, chef de division Haut-Escaut.Le projet actuel sur la Lys concernela réhabilitation de la vallée entre2010 et 2025, comme volet environnementaldu projet Seine-Escaut quiconsiste à adapter l’axe Paris-Anvers-Rotterdam sur le gabarit de classe Vb(convois poussées de 4.400 tonnes). Ils’agit de connecter à nouveau lesméandres auparavant déconnectésdu lit principal rectifié, partout où celaest possible, afin de rendre à la Lys uncaractère plus naturel et plus favorable àla vie aquatique.La remise en état des méandres estellefacilement compatible avec lacirculation fluviale ?La remise en état des méandres ne pose pasde problèmes pour la navigation intérieurepuisque celle-ci continuera d’utiliser la Lyscanalisée. En revanche, la condition principalepour restituer la liaison entre la Lys etles anciennes branches se situe sur le planqualitatif. En effet, cette réouverture dépendrade l’atteinte de la qualité de base (le bonétat, selon la directive-cadre) dans la Lys afind’éviter la pollution des biotopes existants.Quelle est la qualité actuelle del’eau de la Lys et dans quelle mesureces travaux pourront-ils l’améliorer?Dans les dernières années, la qualité chimiquede l’eau de la Lys est passée d’un état“très pollué” à “pollué” et ce grâce aux travauxd’épuration (agence Aquafin). On voitmaintenant, après un certain degré de purification,le retour de la vie dans les rivières,mais aussi une stagnation de cette évolution.Le projet de valorisation de la Lys prévoit destravaux qui influencent l’hydromorphologie(ceux-ci dépendent du gestionnaire du coursd’eau). Il représente aussi un élément importantpour relancer le développement d’unefaune et d’une flore variées dans la rivière.Avez-vous des contacts avec les gestionnairesde la Région wallonne ?La régionalisation des compétences des travauxpublics en 1990 a donné lieu à unaccord signé entre les trois Régions. Il prévoitune concertation régulière sur les matièrescommunes de gestion des cours d’eau.Une assemblée plénière annuelle s’est tenueen octobre 2005 et les cinq sous-commissions(une par bassin : de l’Escaut, de laMeuse et de l’axe A(nvers) - B(ruxelles) -C(harleroi) se réunissent selon les besoins,au minimum une fois par an. Les réunionsse déroulent dans une atmosphère positive.Nous débattons de divers sujets tels que lestravaux envisagés, la gestion, les crues, lesincidents.Existe-t-il en Flandre des structuresde concertation autour de la gestionde l’eau, comparables auxcontrats de rivière en Wallonie ?En Flandre, le pendant des “contrats derivière” sont les plans de gestion des bassinsque nous élaborons actuellement en intégrantà la fois la Directive-cadre sur l’eau del’U.E . et le décret de la Communauté flamandesur la gestion intégrale des coursd’eau. Pendant la préparation des plans,toutes les administrations concernées se sontconcertées. On a ensuite prévu une procédured’enquête publique.Eric Van den Eede.Photo: W. en Z. NV3

A DÉCOUVRIRUne vallée à découvrir : le Schoorbroek,entre Beauvechain et Hoegaarden !Le Centre culturel du Brabant wallon,dans le cadre de la saison2005-2006 “Une foule depasSages” organise un après midi dedécouverte d’un site transfrontalier :“Échanges de regards… sur les rives duUne vallée pas comme les autresLe point de départ de l’excursion se situeà l’église de L’Écluse, localité de la communede Beauvechain située à la frontièreavec la Région flamande. Le village deL’Écluse a pu conserver un cachet ruralprononcé, grâce à sa quiétude, l’agencementharmonieux des volumes de bâti etla présence de quelques grandes fermesen carré remarquables.Un chemin de campagne quitte le villagepour rejoindre rapidement les fondshumides de la vallée qui font face auxriches terres de culture. Le promeneurlongera ainsi successivement une aulnaie,une roselière sèche, une roselière inondéepuis une ancienne prairie réaffectée àla nature, où le ruisseau s’écoule et s’étalelibrement.Au loin, un paysage remarquable s’étendvers Hoegaarden et au-delà: alternancede pentes cultivées incisées par des cheminscreux ombragés, d’alignements depeupliers et de haies sauvages, de reliefdélicat et d’horizons lointains, cet endroitinspirerait plus d’un artiste… Grâce à lavolonté des naturalistes de Natuurpunt(pour info : velpe-mene.be), toute la valléehumide est devenue réserve naturellelors de la réalisation du remembrementrural de Hoegaarden, il y a unedizaine d’années. Ce sont ainsi plus de 70hectares de nature préservée qui furentsoustraits aux pressions humaines.4A G E N D ASchoorbroek” le dimanche 25 juin 2006de 13h à 18 heures.Ce projet transversal réunit les secteursdes arts plastiques, la musique ainsi que laCellule Contrat de rivière du Centre cultureldu Brabant wallon. Le projet est, enAu carrefour suivant escalader le cheminbétonné sur deux bandes seulement,pour rejoindre le “kop”, sommet de larégion qui culmine à 100 mètres d’altitude.De là, une superbe vue s’offre ànouveau au promeneur, qui embrassed’un coup d’œil une campagne vraimentpas comme les autres !outre, mené en partenariat avec le cultuurcentrumde borre le Centre culturelde la Vallée de la Néthen et les associationsenvironnementalistes : NatuurpuntOost Brabant (Afdeling Velpe-Mene) etAction Environnement Beauvechain.Le site est libre d’accès dès le 25 juinjusqu’au week-end des 9 et 10 septembre2006 (Journées du Patrimoine).Libre à vous de vous y promener !(Possibilité de se procurer l’itinérairecommenté sur demande).Infos pratiquespromenade seule : 3Euros/1Europromenade + concert + collation : 15Euros/12Euros (réservation obligatoire)concert + collation : 13Euros/10,50Euros (réservation obligatoire)Promenade gratuite et tarif réduit au concert pour les enfans de moins de 15 ans.Quand ? Le dimanche 25 juin 2006 de 13h à 18h. Une petite restauration est prévuesous tente face à la Grange de la ferme Evrard à l’issue de la promenade et pendantle concert.Où ? Lieu d’accueil : Ferme Evrard, rue de la Cabourse, 10 à L’Ecluse (Beauvechain).Infos et réservations : Centre culturel du Brabant wallon : tél : 010/616 606 – fax :010/61 57 42 e-mail : saison@ccbw.be - site : www.ccbw.be/schoorbroekCultuurcentrum de borre : 016/46 14 00 – fax : 016/46 20 27 e-mail: cc@deborre.beBalades et découvertes en Hesbaye brabançonnePour sa deuxième édition de “Baladeset découvertes”, la Maison duTourisme de Jodoigne et Culturalité enHesbaye brabançonne vous invitent à découvrirle village d’Orp-le-Petit, ses vallées, cheminset rivières environnantes. .Dès 9h00, accueil-petit-déjeuner Produits duterroir à la Ferme Colsoul. Puis vers 10h00, enroute sur les divers chemins que l’on pourrasuivra à pied, à vélo, à cheval (pour les initiés),en carriole, selon votre choix. Une petite restauration(produits du terroir à l’honneur !) àmidi accompagnée de musique vous rendrades forces pour un deuxième tour !Les promenades pédestres seront ponctuéesd’arrêts thématiques (patrimoine bâti, nature,cours d’eau). Venez-y nombreux !Dimanche 11 juin 2006, toute la journéeRDV à la Ferme Colsoul, à Orp-Jauche à9h00Entrée gratuite pour tousRéservation pour le petit déjeunerindispensable : 010/22 91 15Infos : 010/22 91 15 - www.mthb.be“Les Remous de la Gette” est une publication du Centre culturel du Brabant wallon (Cellule Contrat de rivière). Tirage25.000 exemplaires. Trimestriel. Rédaction : Sylvie Anciaux, Jean-Marie Tricot. Cartographie: Jean Cayron. Coordination:Corinne Le Brun. Graphisme: Alain Sauvage. Imprimeur : JAC Offset. Le Contrat de rivière Gette et affluents est soutenupar le Ministère de la Région wallonne, les Provinces du Brabant wallon et de Liège et 8 communes du bassin versant dela Gette. Tél.: 010/62 10 53 Fax: 010/61 57 42 Mail: contrat.riviere@ccbw.be