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Dossier sur l'accueil social à la ferme - A la découverte de la ferme

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<strong>Dossier</strong> N°3217 NOV2006L’accueil <strong>social</strong> à <strong>la</strong> <strong>ferme</strong><strong>Dossier</strong> réalisé en partenariat avec <strong>la</strong> Fédération nationale <strong>de</strong>s Centres d’initiativespour valoriser l’agriculture et le milieu rural (Fncivam).Dans le paysage <strong>de</strong>s politiques <strong>social</strong>es et médico-<strong>social</strong>es, l’accueil dans <strong>de</strong>s familles agricoles ou ruralesprend une p<strong>la</strong>ce singulière. Dit «<strong>social</strong>», cet accueil propose <strong>de</strong>s solutions alternatives à <strong>de</strong>s services sociauxsouvent en souffrance.Les personnes âgées ou handicapées trouvent dans le rythme <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s familles agricoles unesource d’autonomie que le cadre <strong>de</strong>s institutions spécialisées ne peut offrir.Quand aux jeunes en difficultés, souvent issus <strong>de</strong> quartiers défavorisés, les parents et les acteurs sociaux nes’y sont pas trompés. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt fusent auprès d’accueil<strong>la</strong>nts ruraux potentiels. En proposant unedécouverte, une «rupture», l’accueil à <strong>la</strong> <strong>ferme</strong> peut en effet apporter un cadre favorable à l’épanouissement<strong>de</strong> ces jeunes, à leur <strong>social</strong>isation ainsi qu’au développement <strong>de</strong> leurs connaissances et compétences... etparfois même un travail en milieu rural.Avec leurs réseaux d’accueil<strong>la</strong>nts, les associations d’éducation popu<strong>la</strong>ire à vocation agricole et rurale que sontles Civam et Accueil paysan contribuent à apporter <strong>de</strong>s réponses innovantes aux attentes d’une sociétévieillissante qui crée <strong>de</strong>s ruptures <strong>social</strong>es, <strong>de</strong>s zones défavorisées. Mais <strong>de</strong>s questions restent en suspend :comment faire valoir auprès <strong>de</strong>s pouvoirs publics ce rôle <strong>social</strong> <strong>de</strong> l’agriculteur-acccueil<strong>la</strong>nt ? commentreconnaître son travail, sa formation, pour quelle rémunération ?Pour y répondre, agriculteurs-acceuil<strong>la</strong>nts et animateurs <strong>de</strong>s Civam travaillent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> formation, <strong>la</strong> définitiond’un statut spécifique et plus <strong>la</strong>rgement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> reconnaissance <strong>de</strong> ce métier. Ce dossier est le reflet <strong>de</strong> leursréflexions et <strong>de</strong> leurs actions.Lisette Teulières,responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionaccueils et échanges en milieu rural <strong>de</strong> <strong>la</strong> FncivamL’accueil familial <strong>social</strong> comme nouvelle composantedu métier <strong>de</strong> paysanEntretien avec Jean-Marc Vanhoutte et Jean-Paul Ziegler, sociologues.Comment analysez-vous l’ouverture <strong>de</strong>s Civamculier. Les Civam et Accueil paysan, réseaux d’éducationet d’Accueil paysan à l’accueil <strong>social</strong> ?popu<strong>la</strong>ire dans le champ du développement rural, s’inscriventdans cette dynamique. L’accueil familial <strong>social</strong> parceIl y a une tradition d’accueil familial dans le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vieagricole (enfants p<strong>la</strong>cés par l’Assistance publique, accueil qu’il favorise l’échange entre générations et entre territoireset qu’il contribue à maintenir <strong>la</strong> vie à <strong>la</strong> <strong>ferme</strong> est<strong>de</strong> personnes handicapées) et <strong>de</strong>s générations ont continué<strong>de</strong> cohabiter beaucoup plus longtemps qu’ailleurs. Si <strong>de</strong>venu un thème fédérateur lors d’une rencontre nationale<strong>de</strong>s Civam en 2003. En 2005, le réseau a abordé <strong>la</strong>cet acceuil a été mis à mal par le modèle productivisted’après guerre, il revient aujourd’hui. La valorisation d’un professionnalisation <strong>de</strong>s accueil<strong>la</strong>nts.patrimoine local, <strong>social</strong> et culturel donne lieu en effet à <strong>de</strong> Par ailleurs, <strong>la</strong> légitimité <strong>de</strong> l’investissement <strong>de</strong> cesnouvelles sollicitations du mon<strong>de</strong> agricole et <strong>de</strong>s activités réseaux dans le secteur <strong>de</strong> l’accueil <strong>social</strong> se fon<strong>de</strong> <strong>sur</strong>liées aux services à <strong>la</strong> personne se développent en parti-les lois <strong>social</strong>es et médico-<strong>social</strong>es récentes (lois du 2


TRANSRURAL Initiatives • 7 nov. 2006 • II(Suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> page I)<strong>Dossier</strong>janvier 2002 et suivantes). Elles préconisent<strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>prise en charge au plus près <strong>de</strong>sbesoins <strong>de</strong>s personnes et reconnaissentle droit à <strong>la</strong> personne <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>rpour elle-même en matière <strong>de</strong> «p<strong>la</strong>cement»en institution, le maintien àdomicile ou le p<strong>la</strong>cement en familled’accueil.Cet accueil <strong>social</strong> paysan est-il appeléà se développer ?Aujourd’hui se croisent <strong>de</strong>s besoins et<strong>de</strong>s nécessités entre <strong>de</strong>s familles et <strong>de</strong>sinstitutions <strong>social</strong>es, médico-<strong>social</strong>es etsanitaires d’une part, et <strong>de</strong>s famillesd’agriculteurs disposant <strong>de</strong> petitesexploitations d’autre part. Il s’agit <strong>de</strong>développer <strong>de</strong>s réponses originales etadaptées, en alternative à <strong>de</strong>s hébergementsen établissements, ou <strong>de</strong> permettreun répit aux familles par l’accueil<strong>de</strong> jeunes en difficulté, <strong>de</strong> personnesâgées et <strong>de</strong> personnes handicapées.Dans <strong>de</strong> nombreux secteurs <strong>de</strong>sp<strong>la</strong>ces disponibles manquent et souventl’organisation <strong>de</strong>s institutionsautorise mal le projet individualisé.Les professionnels <strong>de</strong> “l’ai<strong>de</strong>” admettentque <strong>la</strong> réponse institutionnelle nerépond pas à toutes les attentes,d’autant plus que les vieilles personnesappréhen<strong>de</strong>nt fortement leurentrée en rési<strong>de</strong>nce spécialisée. Lasituation <strong>de</strong>s personnes handicapées -dont certaines sont maintenues audomicile <strong>de</strong>s parents vieillissants oucelles qui sont accueillies en établissements- nécessite <strong>de</strong>s alternativesqui leur sont salutaires, permettantselon les cas, rupture d’habitu<strong>de</strong>s,remobilisation, prise <strong>de</strong> distance, etrépit pour toutes les parties.Que ce soit les enfants <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong><strong>social</strong>e à l’enfance (l’ASE) ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice,ou les personnes atteintes <strong>de</strong>troubles psychiques ou psychiatriques,les mêmes besoins se font sentir.A quelles conditions ?Les Civam et Accueil Paysan ont unrôle unique et innovant à jouer dansl’action <strong>social</strong>e et médico-<strong>social</strong>e enapportant quelques réponses enmatière <strong>de</strong> politique <strong>social</strong>e. Maisl’offre restera certainement mo<strong>de</strong>ste enraison <strong>de</strong> <strong>la</strong> disproportion <strong>de</strong> l’exigence<strong>de</strong> qualité et <strong>de</strong> disponibilité, au regard<strong>de</strong> <strong>la</strong> rémunération, <strong>de</strong> <strong>la</strong> précarité <strong>de</strong>ce statut en terme professionnel, <strong>de</strong> <strong>la</strong>difficulté à organiser un réseau autour<strong>de</strong> <strong>la</strong> famille d’accueil. Le travail <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux réseaux, par leurs rencontresavec les acteurs <strong>de</strong> l’action <strong>social</strong>e etmédico-<strong>social</strong>e, se fait néanmoins progressivementconnaître et reconnaître.Le chef <strong>de</strong> projet d’action <strong>social</strong>e etmédico-<strong>social</strong>e est le Conseil général.Le second acteur, incontournable est <strong>la</strong>Mutualisté <strong>social</strong>e agricole (MSA) etson réseau d’élus et <strong>de</strong> travailleurssociaux.Propos recueillis par M. R.Types d’accueilSèjoursdécouvertesP<strong>la</strong>cement<strong>de</strong> vacancesP<strong>la</strong>cement familialchez un assistantfamilialP<strong>la</strong>cement dans unLieu <strong>de</strong> VieP<strong>la</strong>cement chez untiers digne <strong>de</strong>confianceAccueil familial<strong>social</strong> PA/PH 3Accueil familialthérapeutiqueLes sept familles d’accueil, un jeu <strong>de</strong> sociétéQui donne l’agrément ? Pério<strong>de</strong> d’accueilDéc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Jeunesse Vacanceset sportDDASS 1 / Jeunesseet sportService ASE 2du Conseil GénéralServices sociaux duConseil général / Comitérégional <strong>de</strong>s organismessanitaires et sociauxDésignation par le juge<strong>de</strong>s enfantsServices sociauxdu Conseil généralL’accueil<strong>la</strong>nt est agréé etsa<strong>la</strong>rié par un établissement<strong>de</strong> santéSéjours <strong>de</strong> vacances <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 4 nuits consécutivesPlusieurs semaines,mois ou annéesToute l’année, plutôt enaccueil permanentRuptures pendantl’année <strong>de</strong> quelquesjours, semaines, ou pendantles vacancesLe plus souvent permanent,mais aussi <strong>de</strong>quelques jours ousemaines, voire à <strong>la</strong> journéesans hébergementI<strong>de</strong>m accueil familial<strong>social</strong>1. Direction départementale <strong>de</strong>s affaires sanitaires et <strong>social</strong>es. - 2. Ai<strong>de</strong> <strong>social</strong>e à l’enfance. - 3. Personnes âgées / personnes handicapées.Caractéristiques du séjour et publicCes séjours découvertes sortent l’enfant <strong>de</strong> son quartier, lui permettent<strong>de</strong> découvrir un autre environnement socio-culturel et d’autres mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>fonctionnement en famille.Le temps d’une semaine ou <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> vacances, les enfants prennent partà <strong>la</strong> vie en milieu rural. En donnant à leurs hôtes <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> faire pareux-mêmes, les paysans développent l’autonomie et le sens <strong>de</strong>s responsabilités<strong>de</strong>s enfants. Mais le séjour est aussi l’occasion <strong>de</strong> se reposer,<strong>de</strong> jouer avant <strong>de</strong> repartir pour une année sco<strong>la</strong>ire.Le but est <strong>de</strong> sortir le jeune <strong>de</strong> son quotidien (famille, quartier, institution).Le cadre familial est structurant et permet un suivi individualisé dujeune.Pour les jeunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 21 ans, ce type <strong>de</strong> séjours permet au jeune<strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> son contexte quotidien. Le lieu <strong>de</strong> vie est une alternative aup<strong>la</strong>cement en institution. C’est l’ensemble du lieu qui est agréé.Ces p<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> courte durée donnent à <strong>la</strong> famille, au foyer et au jeune<strong>de</strong>s temps pour respirer, mais avec le risque <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cements d’urgence,peu suivi par les services p<strong>la</strong>ceurs.Accueil à caractère <strong>social</strong> visant à offrir aux personnes accueillies uneouverture et une autonomie. Ce séjourt permet à l’accueilli <strong>de</strong> vieillir enfamilles d’accueil mais aussi <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s vacances. Le séjour est préparéavec l’accueilli, son responsable légal ou un proche et le référent <strong>de</strong><strong>la</strong> famille accueil<strong>la</strong>nte.I<strong>de</strong>m ci-<strong>de</strong>ssus, cependant <strong>la</strong> famille d’accueil thérapeutique est considéréecomme une annexe <strong>de</strong> l’hôpital. L’accueilli reste avant tout un patient<strong>de</strong> l’hôpital. Il est suivi régulièrement par une équipe médico-<strong>social</strong>e.


III• TRANSRURAL Initiatives • 7 nov. 2006Se retrouver dans <strong>la</strong> jungle <strong>de</strong>s statutsLes statuts concernant l’accueil <strong>social</strong> sont pléthores sans pour autant correspondretoujours à <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s accueil<strong>la</strong>nts.Pas facile <strong>de</strong> se retrouver dans <strong>la</strong> jungle<strong>de</strong>s statuts lorsqu’on s’engage dansl’accueil <strong>social</strong>. La loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation<strong>social</strong>e <strong>de</strong> 2002 a néanmoins c<strong>la</strong>rifié celui<strong>de</strong> l’accueil familial <strong>de</strong> personnes âgéeset ou adultes handicapés en donnant unstatut à l’accueil<strong>la</strong>nt familial. Agréépar le prési<strong>de</strong>nt du Conseil général,il est employé par <strong>la</strong> personneaccueillie.L’accueil<strong>la</strong>nt ne dispose cependantpas d’un statut <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>rié. L’accueil familials’apparente <strong>de</strong> fait à une activité libérale.Cependant, avec l’accord du prési<strong>de</strong>ntdu Conseil général, l’accueil<strong>la</strong>nt peutêtre sa<strong>la</strong>rié d’une structure médico<strong>social</strong>e(IME, Hôpital psychiatrique…).A quandun statutd’agriculteuraccueil<strong>la</strong>nt?Pour ce qui est <strong>de</strong> l’accueil <strong>social</strong> <strong>de</strong>sjeunes en difficulté, les situations <strong>de</strong>saccueil<strong>la</strong>nts sont plus diverses. Certainsoptent pour le statut «d’assistant familial»,lié à l’agrément délivré par le Conseilgénéral qui reconnaît <strong>la</strong> compétence <strong>de</strong> <strong>la</strong>personne accueil<strong>la</strong>nte - alors sa<strong>la</strong>riéedu service <strong>de</strong> l’ASE (Ai<strong>de</strong><strong>social</strong>e à l’enfance)-. D’autres fontle choix du «lieu <strong>de</strong> vie», où c’estalors l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> structureaccueil<strong>la</strong>nte qui bénéficie <strong>de</strong> l’agrément.D’autres encore sont tiers dignes <strong>de</strong>confiance, statut <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne qui sevoit confier un mineur par le juge <strong>de</strong>senfants. D’autres enfin sont maîtres <strong>de</strong>stage. L’accueil<strong>la</strong>nt n’a pas alors <strong>de</strong> statutparticulier pour l’activité d’accueil. Aussi,à <strong>de</strong>s accueils réglementés aux critèresstricts s’opposent un autre ensembled’accueils, certes plus flexible et disparate,mais qui ne reconnaît bien souventque faiblement le travail d’accompagnementréalisé par l’accueil<strong>la</strong>nt. C’est ainsique l’accueil <strong>de</strong> toxicomanes peut êtreconsidéré comme un hébergement.Par ailleurs, le statut d’agriculteuraccueil<strong>la</strong>nt,statut reconnaissant officiellement<strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> conjuguer activité<strong>de</strong> production et activité d’accueil,n’existe pas.Odile Stefanini,Animatrice <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission Accueils etéchanges en milieu rural <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fncivam<strong>Dossier</strong>Parer au manque d’accompagnement<strong>de</strong>s familles d’accueilUne animatrice innove dans <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s famillesd’accueil.«Il y a un réel besoin d’échange et d’information».Corinne Mellet, animatrice <strong>de</strong> <strong>la</strong>Fédération régionale <strong>de</strong>s Civam Auvergne,tire cette conclusion <strong>de</strong> sa propre expérienceau contact <strong>de</strong> l’association «Accueilfamilial d’enfants au grand air». Cetteassociation du Puy <strong>de</strong> Dôme, née en1997, réunit <strong>de</strong>s familles du milieu rura<strong>la</strong>ccueil<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s enfants en séjoursd’urgence ou <strong>de</strong> vacances.La rencontre entre ces <strong>de</strong>ux structuress’est faite «par hasard», il y a plus d’un anet <strong>de</strong>mi. D’un échange à l’autre, un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>formation a été mis en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> huit <strong>de</strong>mijournéesétalées <strong>sur</strong> six mois. L’objectifétait alors à <strong>la</strong> fois simple et compliqué. Ils’agissait <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s «réponsessimples aux questions que se posent cesfemmes : comment faire face à un enfantqui fugue, comment faire face à un enfantqui prend <strong>de</strong> <strong>la</strong> drogue», explique Corinne.«La difficulté a été <strong>de</strong> bien cerner leur<strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour choisir les intervenantsadaptés», d’autant que souvent les thématiquesnécessitaient une approche multidimensionnelle,les enfants accueillis cumu<strong>la</strong>nt<strong>de</strong>s difficultés familiales, d’ordre psychologiqueou comportemental. «N’ayantjamais monté ce type <strong>de</strong> formations avant,il s’est par ailleurs révélé ardu <strong>de</strong> prendrecontact avec les personnes d’un autremicrocosme [celui du domaine <strong>social</strong>]»,souligne Corinne.Au final, un pédopsychiatre, le serviceanti-drogue <strong>de</strong> <strong>la</strong> police judiciaire, undirecteur d’une maison d’enfant, et l’Associationnationale <strong>de</strong> prévention en alcoologieet addictologie ont été conviés à intervenir.Le bi<strong>la</strong>n fut positif pour les stagiaires«très contentes d’avoir pu sortir <strong>de</strong> leurcadre, <strong>de</strong> discuter».Les offres <strong>de</strong> formation restent cependantpeu nombreuses et souvent inadaptées.Aucune <strong>de</strong>s thématiques évoquées lors <strong>de</strong>cette session n’avait été traitée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong>formation initiale d’assistantes familialesque certaines stagiaires avaient suivie.Les autres familles, celles qui n’ont pas lestatut d’assistante familiale, n’avaientmême jamais assisté à <strong>de</strong>s formations <strong>sur</strong>le sujet.Ressort alors l’impression <strong>de</strong> manques,notamment en formations continues ou engroupe d’échange.Un leitmotiv, <strong>la</strong> formationLes lois <strong>de</strong> 2002 et 1986 ont rendu obligatoire<strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s accueil<strong>la</strong>nts familiauxet <strong>de</strong>s assistantes familiales. Elle relève <strong>de</strong> <strong>la</strong>compétence du Conseil général. Cependantune enquête réalisée en 2004 par les Civamet Accueil Paysan, auprès d’accueil<strong>la</strong>ntsfamiliaux, dans le cadre d’un travail commandépar <strong>la</strong> Mutualité <strong>social</strong> agricole, faitressortir un besoin fort <strong>de</strong> formation : enterme <strong>de</strong> formation initiale, afin <strong>de</strong> permettreaux personnes <strong>de</strong> passer <strong>de</strong> l’idée auprojet, mais aussi <strong>de</strong> formation continuepour répondre aux besoins <strong>de</strong>s accueil<strong>la</strong>nts.Organisme <strong>de</strong> formation, les Civam ont déjàrépondu présent. Ils souhaitent en particuliertravailler en lien avec les Centres <strong>de</strong> formationsagricoles, les maisons familiales,afin d’imaginer <strong>de</strong>s parcours individualisés<strong>de</strong> formation pour <strong>de</strong>s jeunes qui souhaitents’installer en agriculture avec une activité<strong>de</strong> diversification dans le domaine <strong>de</strong>s servicesaux personnes.Les Civam aspirent ainsi à <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tionsconjuguant activité <strong>de</strong> production et d'accueil.Ce<strong>la</strong> implique une réflexion <strong>sur</strong> le statut<strong>de</strong> l'agriculteur-accueil<strong>la</strong>nt avec une formationinitiale dans les domaines <strong>de</strong> <strong>la</strong> productionet <strong>de</strong>s services aux personnes, afind'ouvrir les droits à l'instal<strong>la</strong>tion.O. S.Des <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s émergent déjà pour une<strong>de</strong>uxième session, <strong>sur</strong> le secourisme etl’inceste notamment.Mé<strong>la</strong>nie A<strong>la</strong>itru, Fédération nationaled’Accueil paysan


TRANSRURAL Initiatives • 7 nov. 2006 • IV<strong>Dossier</strong>L’accueil d’enfants <strong>de</strong>s banlieues,entre le loisir et le <strong>social</strong>L’association «Cap et vie» coordonne l’accueil à <strong>la</strong> <strong>ferme</strong>d’enfants issus <strong>de</strong> quartiers difficiles.Michel Moraël, directeur <strong>de</strong> l’associationCap et vie, se félicite : le 1000 e enfant a étéaccueilli cet été dans le cadre du programmed’échange ville-campagne qu’i<strong>la</strong>nime. Association <strong>de</strong> quartier <strong>de</strong> Mantes <strong>la</strong>Jolie, Cap et vie est également une structure-re<strong>la</strong>is<strong>de</strong>puis quatre ans pour <strong>de</strong>sréseaux d’agriculteurs accueil<strong>la</strong>nts <strong>de</strong>senfants issus <strong>de</strong> quartiers difficiles. «Ça acommencé un peu par hasard, nous avionsle projet <strong>de</strong> faire partir <strong>de</strong>s enfants envacances et à l’époque une poignée d’agriculteurstravail<strong>la</strong>ient <strong>sur</strong> l’ “accueil <strong>social</strong>“.Cette rencontre s’est avérée très constructivecar le milieu rural et <strong>la</strong> <strong>ferme</strong> sont riches<strong>de</strong> nouvelles i<strong>de</strong>ntités et activités pour lesenfants, confie M. Moraël, <strong>la</strong> structurationdu secteur agricole a facilité <strong>la</strong> prise <strong>de</strong>contacts, qui aurait été plus difficile avec lemilieu <strong>de</strong>s artisans par exemple.» Cap et vietravaille avec le réseau <strong>de</strong>s chambres d’agriculture,<strong>la</strong> Mutualité <strong>social</strong>e agricole, lesCivam ainsi qu’une municipalité rurale.Des groupes d’une dizaine d’enfants issus <strong>de</strong><strong>la</strong> banlieue parisienne partent ainsi chaqueannée vers diverses régions. Seuls ou par<strong>de</strong>ux, ils séjournent pendant une douzaine <strong>de</strong>jours chez <strong>de</strong>s agriculteurs. Afin d’encadreret ras<strong>sur</strong>er les enfants qui vivent souventleur premier séjour hors <strong>de</strong> leur foyer, un animateurainsi qu’un membre du «Collectif <strong>de</strong>saînés <strong>de</strong> Mantes <strong>la</strong> Jolie» accompagnent legroupe. «Notre présence permet <strong>de</strong> faire lelien entre les <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s, notamment dansle domaine religieux quand l’enfant estmusulman», commente Jean M’Vi<strong>la</strong> du Collectif<strong>de</strong>s aînés. En p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>puis huit ans àMantes <strong>la</strong> Jolie, ces échanges se mettent enroute notamment à Sartrouville, Ecquevilly etChanteloup les vignes (Yvelines). Le nombred’enfants accueillis ne cesse d’augmenter.Par ailleurs, l’association repère <strong>de</strong>s stages<strong>de</strong> découverte <strong>de</strong> l’entreprise pour les collégiens<strong>de</strong> 3 e . Des rencontres entre lesfamilles d’accueil et les chefs d’entreprisesont organisées, profitant ainsi du climat <strong>de</strong>confiance existant entre les parents et leshôtes agriculteurs. «Deux jeunes vont bientôtêtre embauchés comme plombiers dans <strong>de</strong>sentreprises où ils étaient en stage dans leFinistère!», s’enthousiaste M.Moraël.«Sans être du loisir c<strong>la</strong>ssique, notre actionne relève cependant pas <strong>de</strong> l’éducation spécialisée,analyse M. Moraël, mais lesfamilles <strong>de</strong>s enfants accueillis cumulent tout<strong>de</strong> même plusieurs facteurs d’exclusion<strong>social</strong>e.» Convaincre les familles <strong>de</strong> l’intérêt<strong>de</strong> ces séjours pour leurs enfants est unetâche difficile, qui prend souvent plusieursannées. «Suite au travail <strong>de</strong>s animateurs, ceCinà <strong>la</strong> renDes ados ont quitté cetrencontrer <strong>de</strong>s agriculteuAprès un déjeuner un peu décousu,Yacouba, Samir, Dorian, Mikaël etPaul enfourchent leur VTT, caméradans le sac, pour aller interviewer unagriculteur. Direction : <strong>la</strong> <strong>ferme</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>Querbe, dans l’Aveyron. Le bout dumon<strong>de</strong>. B<strong>la</strong>cks, Antil<strong>la</strong>is et Beurs ontaccepté <strong>de</strong> passer <strong>de</strong>ux semaines loin<strong>de</strong> <strong>la</strong> cité pour aller à <strong>la</strong> rencontre dusont souvent les discussions entre voisinsqui finissent <strong>de</strong> convaincre les familles»,ajoute-t-il en souriant.C. T.La clé <strong>de</strong>s champsLe centre <strong>social</strong> «La Marinière» re<strong>la</strong>ie l’organisation <strong>de</strong> séjours en milieu rural pour les enfants <strong>de</strong> Sartrouville.Suite à une proposition <strong>de</strong> l’association Capet Vie (lire ci-<strong>de</strong>ssus), le centre <strong>social</strong> «LaMarinière» <strong>de</strong> Sartrouville met en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>sséjours à <strong>la</strong> <strong>ferme</strong>. Après à un premierdépart vers l’Orne, <strong>de</strong>s échanges se sontconstitués avec le Cantal et <strong>la</strong> Corrèze par lebiais <strong>de</strong> <strong>la</strong> Frcivam Limousin. Pour RidaBouakkaz, responsable du centre <strong>social</strong>,choisir ce type <strong>de</strong> séjours était une évi<strong>de</strong>ncepour «permettre aux enfants du milieu urbain<strong>de</strong> découvrir le mon<strong>de</strong> rural et <strong>la</strong> vie <strong>de</strong>sagriculteurs et d’établir une re<strong>la</strong>tion entre lesfamilles respectives.» Après plusieursannées <strong>de</strong> fonctionnement, elle tire <strong>de</strong> nombreuxavantages <strong>de</strong> ces expériences. Pourles jeunes, «cet accueil est réalisé dans <strong>de</strong>sconditions optimales, dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où ilsont l’attention <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux adultes pour euxseuls. Les jeunes profitent pleinement <strong>de</strong>leurs vacances tout en découvrant un milieuqu’ils ne connaissent pas ou peu.» Dans cecas, l’animateur a le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> «favoriser <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion triangu<strong>la</strong>ire entre les accueil<strong>la</strong>nts,les parents et l’enfant» précise R. Bouakkaz.Afin <strong>de</strong> faciliter l’organisation <strong>de</strong>s séjours, R.Bouakkaz anime une visite auprès <strong>de</strong> toutesles familles d’accueil avant le premierdépart: «Je leur dispense une formation succincte<strong>sur</strong> les enfants du milieu urbain engénéral. Ces familles sont ainsi mieux préparéespour recevoir dans <strong>de</strong> bonnes conditionsles enfants.» Il a également réalisé undossier pédagogique, notamment pour lesbesoins d’agréments et <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong>sséjours. Il est envoyé à <strong>la</strong> DDJS 1 <strong>de</strong>s Yvelinesavant les séjours.Le Centre organise par <strong>la</strong> suite <strong>la</strong> venue <strong>de</strong>sfamilles accueil<strong>la</strong>ntes à Sartrouville. Au<strong>de</strong>là du loisir et <strong>de</strong> l’éducation <strong>de</strong>s enfantsaccueillis, l’action permet <strong>de</strong> tisser <strong>de</strong>sliens entre les familles <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s.Julien Rousselot, Accueil paysan Poitou-Charentes1. Direction départementale <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse et <strong>de</strong>s sports.


V• TRANSRURAL Initiatives • 7 nov. 2006q jeunes <strong>de</strong>s citéscontre d’agriculteursété leur cité parisienne pour sillonner le Sud-Ouest etrs. Objectif : discuter <strong>de</strong>s violences qui ont secoué lesbanlieues et découvrir une autre facette <strong>de</strong> leur pays.mon<strong>de</strong> rural. Nadia, jeune femme d’originealgérienne, les en a convaincus.«Deux sont venus d’eux-mêmes, prêts àtout pour quitter <strong>la</strong> cité», précise-elle.Sylvie et Jean-Luc font visiter leur <strong>ferme</strong>.Ils élèvent <strong>de</strong>s vaches <strong>la</strong>itières et fabriquent<strong>de</strong>s yaourts et du fromage b<strong>la</strong>ncvendus <strong>sur</strong> les marchés locaux. Samircaresse un petit veau, né <strong>de</strong>ux jours plustôt : «Les animaux, c’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> balle !» Laveille, dans une autre exploitation, ils’était improvisé gardien <strong>de</strong> chèvres. Sylvienous reçoit dans sa salle à manger.«Ayant vécu en ville, j’ai bien compris lesens <strong>de</strong>s émeutes <strong>de</strong> novembre,explique-t-elle, j’ai trouvé que <strong>la</strong> télé enfaisait beaucoup trop et amplifiait <strong>la</strong> peur.Mais, ici, tout le mon<strong>de</strong> n’a pas compris.Certains disent que vous n’avez qu’à travaillerau lieu <strong>de</strong> brûler <strong>de</strong>s voiture.»Dorian l’interrompt : «Venez chercher dutravail chez nous, vous verrez !» Samir<strong>de</strong>man<strong>de</strong> : «Comment s’occupent lesjeunes, ici ? Y a rien à faire !» «Pas grandchose… , avoue Jean-Luc, mais certainstravaillent avec leurs parents ou montentleur petite entreprise <strong>de</strong> dépannage,d’entretien <strong>de</strong>s jardins. Même sansdiplôme.» De retour au gîte, Samir, enCAP cuisine, <strong>la</strong>nce le barbecue pour ledîner. Il se livre facilement : «Ici, on esttranquille : pas <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> chtars(«flics», ndlr) trois fois par jour, pasd’embrouilles. Et puis, ça <strong>la</strong>isse respirerma mère. Elle n’est jamais ras<strong>sur</strong>éequand je sors. Je me sens bien ici, dans<strong>la</strong> nature. À Paris, je ne m’y retrouvaisplus.» Paul, lui, est plus partagé : «Il n’y apas trop d’ambiance ici.»De retour d’une autre visite, Samir etMikaël discutent dans <strong>la</strong> voiture <strong>sur</strong> fond<strong>de</strong> rap : on capte Skyrock, «enfin». «Lesgens rencontrés ici sont assez critiquespar rapport à <strong>la</strong> télé, ça fait p<strong>la</strong>isir. Ilsn’ont pas qu’une sale image <strong>de</strong> nous»,remarque Mikaël. (…)Sophie Bor<strong>de</strong>tExtrait du journal l’actu, 3 août 2006Vous avez dit«Rémunération» ?Trop <strong>de</strong> personnes envisagent l’accueilseulement comme une activité caritative.Or, c’est une activité professionnelle àpart entière qui doit être reconnue etrémunérée en tant que telle.Pour l’accueil familial <strong>de</strong> personnes âgéeset/ou adultes handicapés, <strong>la</strong> rémunération(comme le statut) a été c<strong>la</strong>rifiée par <strong>la</strong> loidu 17 janvier 2002. Elle comprend <strong>la</strong>rémunération pour service rendu (2.5Smic au minimum) et différentes in<strong>de</strong>mnités: congés payés, sujétion particulière(en fonction du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> dépendance<strong>de</strong> <strong>la</strong> personne âgée), frais d’entretien,mise à disposition du logement.Concernant l’accueil <strong>social</strong> <strong>de</strong> jeunes endifficulté, <strong>la</strong> rémunération varie en fonctiondu choix du statut et <strong>de</strong> <strong>la</strong> politiquedu Conseil général (<strong>de</strong> 30 €/jour à100€/jour).Le statut d’assistant familial ouvre droit àune rémunération très codée comprenant<strong>la</strong> sa<strong>la</strong>ire plus l’in<strong>de</strong>mnité d’entretien. Lelieu <strong>de</strong> vie propose un prix <strong>de</strong> journéevalidé par le Conseil général. Pour le tiersdigne <strong>de</strong> confiance, c’est le juge qui définitles modalités <strong>de</strong> prise en charge. Pourle maître <strong>de</strong> stage, <strong>la</strong> rémunération estfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> convention <strong>de</strong> stage.O. S.Pour plus d’information, voir «La <strong>ferme</strong>, outil d’insertionpour <strong>de</strong>s jeunes en difficulté», les cahiers techniques<strong>de</strong> <strong>la</strong> Bergerie nationale, N°1, novembre2005.<strong>Dossier</strong>«Apprendre les uns <strong>de</strong>s autres»Témoignage <strong>de</strong> Raoul Batlle-Font, paysan accueil<strong>la</strong>nt<strong>de</strong> longue date <strong>sur</strong> sa <strong>ferme</strong>.«J’ai commencé par accueillir <strong>de</strong>s enfantsdans un cadre éducatif, en travail<strong>la</strong>nt avecles enseignants <strong>de</strong> nos propres enfants il ya une vingtaine d’années. En 2003, nousnous sommes davantage impliqués dans<strong>l'accueil</strong> <strong>social</strong>, avec le réseau Racines.Pour nous, <strong>l'accueil</strong> <strong>social</strong> n'est pas simplement<strong>l'accueil</strong> d'enfants <strong>de</strong> banlieue maispermet à chacune <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> découvrirle quotidien <strong>de</strong> l'autre, dans un cadre convivial.Ma femme, éducatrice spécialisée, aexercé auprès <strong>de</strong> «cas sociaux» puisd'adultes handicapés mentaux. Pour mapart, je milite dans certaines associationspour protéger et défendre l'environnementet l'alimentation <strong>de</strong> qualité (issue <strong>de</strong> l'Agriculturebiologique). Nous souhaitons fairepasser nos messages auxjeunes que nous accueillons,venus d'autres horizons.Nous travaillons essentiellementavec les réseauxRacines, Cap et Vie, toujourspendant les vacances sco<strong>la</strong>ires.On ne nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas d'agrémentspécifique pour pratiquer ce type d'accueil.Cependant, j'ai suivi une formation, commebeaucoup d'autres paysans-accueil<strong>la</strong>nts quiaccueillent <strong>de</strong>s jeunes chez eux. Nous ressentonsle besoin d'une meilleure reconnaissancepour ce travail. L'accueil <strong>social</strong> vabeaucoup plus loin qu'un simple hébergement,il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une disponibilité permanentetout au long du séjour.Par <strong>la</strong> suite, nous avons <strong>de</strong>s échanges par© Raoul Battle-Fontcourrier avec les enfants, dans les premiersmois, mais ce qui est intéresssant c’est <strong>la</strong>rencontre entre les jeunes, leurs familles etles accueil<strong>la</strong>nts lors d’un week-end festif.C’est à notre tour alors <strong>de</strong> les rencontrerdans leur environnement. Nous avonsautant à apprendre les uns <strong>de</strong>s autres. Cen’est que par le dialogue qu’il sera possible<strong>de</strong> rapprocher ville et campagne.Propos recueillis par J. R.


TRANSRURAL Initiatives • 7 nov. 2006 • VI<strong>Dossier</strong>L’accueil familial d’adulte,un métier pas comme les autresLa vie à <strong>la</strong> <strong>ferme</strong> favorise l’autonomie <strong>de</strong>s personnes âgées et handicapéesL’accueil familial <strong>de</strong> personnes âgées oud’adultes handicapés se fait chez soi.L’accueil<strong>la</strong>nt est employé par l’adulteaccueilli (lire page III). Les activités proposéess’appuient <strong>sur</strong> les spécificités dumilieu agricole et rural etdoivent asseoir l’autonomie<strong>de</strong>s personnes. L’accueilli,qui doit être un minimumautonome, participe donc à<strong>la</strong> vie quotidienne <strong>de</strong> <strong>la</strong>famille, à <strong>la</strong> cuisine... Ainsi,cette forme d’accueil, permanenteou temporaire,offre aux personnes âgées ou handicapées<strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> vivre dans un cadre familialet <strong>de</strong> développer <strong>de</strong> nouvelles re<strong>la</strong>tions<strong>social</strong>es. Tous les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famillesont parties prenantes <strong>de</strong> cette activité.L’accueil familial d’adultes a fait l’objetd’une loi une première fois en 1989 puis enLes re<strong>la</strong>tions entreles familles d’accueilet le réseau <strong>social</strong> localsont indispensablespour rompre l’isolement<strong>de</strong>s accueil<strong>la</strong>nts2002 et dépend du Conseil général qui gèreles <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’agrément, <strong>la</strong> formation, lecontrôle <strong>de</strong>s accueil<strong>la</strong>nts. Il est aussi responsabledu suivi <strong>social</strong> et médico-<strong>social</strong><strong>de</strong>s accueillis. Cette reconnaissance juridiquea c<strong>la</strong>rifié le service :<strong>la</strong> famille peut recevoirjusqu’à trois personnes quipayent un loyer, tout cecispécifié par un contratécrit.Les re<strong>la</strong>tions entre lesfamilles d’accueil et leréseau <strong>social</strong> local sontindispensables pour rompre l’isolement <strong>de</strong>sfamilles. Elles permettent <strong>de</strong> les faireéchanger <strong>sur</strong> leurs pratiques et d’accompagnercelles qui se <strong>la</strong>ncent dans l’aventure.Elles as<strong>sur</strong>ent également <strong>la</strong> sensibilisationdu public à ce service encore peu connu.Les risques <strong>de</strong> maltraitance sont aussi prévenuset l’accompagnement <strong>de</strong>s personnesâgées ou handicapées peut évoluer <strong>de</strong>façon cohérente.Si les adhérents <strong>de</strong>s réseaux Civam etAccueil paysan qui pratiquent cette formed’accueil partagent un co<strong>de</strong> déontologique,il n’existe toutefois pas <strong>de</strong> référentiel <strong>de</strong>compétences pour le métier d’accueil<strong>la</strong>ntfamilial. Ces associations s’interrogent enparticulier <strong>sur</strong> comment former <strong>de</strong>saccueil<strong>la</strong>nts, sans que ces <strong>de</strong>rniers ne per<strong>de</strong>ntleur intuition, leurs habitu<strong>de</strong>s.L’accueil familial offre par ailleurs uneréponse originale à <strong>la</strong> désertification <strong>de</strong>sterritoires ruraux. Il permet <strong>de</strong> valoriser letravail <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong> maintenir <strong>de</strong>sexploitations <strong>de</strong>venues trop petites. Lesfamilles paysannes renouent égalementavec une tradition qui a longtemps faitcohabiter les générations.C. B.«Accueillir c’est échanger, écouter, créer et offrirun cadre <strong>de</strong> vie»Le 15 juin <strong>de</strong>rnier, Agnès Simon a reçul’agrément du Conseil général d’Ille etVi<strong>la</strong>ine pour son activité d’accueil familiald’adultes handicapées et <strong>de</strong> personnesâgées qu’elle pratique <strong>de</strong>puis dix ans.Un ancien manoir du XVI e , à l’entrée <strong>de</strong>Langan, petit bourg d’Ille-et-Vi<strong>la</strong>ine, unpotager, un verger, <strong>de</strong>s poules, <strong>la</strong>pins,chèvres, chien et chats. Le cadre estsplendi<strong>de</strong>, l’ambiance détendue, le tempssemble presque suspendu. Agnès Simonvie ici, avec son mari et ses trois enfants.Depuis mai 2006, elle peut dire avec as<strong>sur</strong>ance,“ Je travaille ici ”. Agnès accueilleà <strong>la</strong> journée <strong>de</strong>s adultes âgées ou handicapées.Elle est <strong>la</strong> première du département aobtenir l’agrément du Conseil général pourcette activité. Rattachée au réseauAccueil paysan, elle se bat <strong>de</strong>puis dix anspour cette reconnaissance professionnelle,qui va permettre aux personnesaccueillies d’avoir accès aux ai<strong>de</strong>s financièresliées à l’accueil familial.Après un BEP sanitaire et <strong>social</strong>, elle seforme au métier d’ai<strong>de</strong>-soignante et travaillependant cinq ans en milieu hospitalier.En 1990, elle rejoint une association<strong>de</strong> soins à domicile en milieu rural. Depuis1996, Agnès ouvre les portes <strong>de</strong> safamille à <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>s hommes handicapés,pour une journée <strong>de</strong> mise auvert.Daniel, adulte handicapé, vient un samedipar mois. Le cadre familial lui apportecalme et chaleur humaine, et il découvreavec énormément <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir le jardinage,<strong>la</strong> cuisine, les promena<strong>de</strong>s, le soin <strong>de</strong>sanimaux… Les enfants ont développé unevéritable complicité avec lui.L’accueil d’Agnès s’appuie <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>isirssimples, <strong>de</strong>s activités quotidiennes. Ilrépond à <strong>de</strong>s besoins que les lieux actuelsd’accueil peuvent difficilement satisfaire.Les accueillis viennent pour se détachertemporairement <strong>de</strong> leur environnementhabituel, pour parler et être écouté,prendre une décision.«Accueillir c’est échanger, écouter, rendreacteurs, créer et offrir un cadre <strong>de</strong> vie.C’est une prise en charge globale <strong>de</strong> <strong>la</strong>personne», explique Agnès avec enthousiasme.C. B.


VII• TRANSRURAL Initiatives • 7 nov. 2006Séjours <strong>de</strong> rupture : le déca<strong>la</strong>ge se creuseentre les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et les accueil<strong>la</strong>ntsLes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’accueil <strong>de</strong> personnes en gran<strong>de</strong> difficulté se multiplient. Alternatifaux cadres habituels <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement, l’accueil à <strong>la</strong> <strong>ferme</strong> séduit en effet pour sa souplesse.Face au manque d’accompagnement et <strong>de</strong> reconnaissance, les accueil<strong>la</strong>nts se fontcependant rares.<strong>Dossier</strong>«On accueil<strong>la</strong>it <strong>de</strong>s toxicomanes pour lesai<strong>de</strong>r à s’éloigner <strong>de</strong> <strong>la</strong> drogue». Éliane,adhérente Accueil paysan Isère, aaccueilli pendant six ans <strong>de</strong>s toxicomanesp<strong>la</strong>cés par une association <strong>de</strong>son département. Les anecdotes fusentà propos <strong>de</strong> ces accueils. Les tentatives<strong>de</strong> fuites, les crises <strong>de</strong> manques, autant<strong>de</strong> moments face auxquels l’expérienceet <strong>la</strong> bienveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s accueil<strong>la</strong>nts ontété sollicitées. Et puis, après six ans,elle a arrêté parce que «c’est usant».Isabelle, adhérente dans l’Orne, accueillerégulièrement chez elle <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong> <strong>la</strong>banlieue parisienne. La durée peut varierentre quelques jours et plusieurs mois.Depuis quelques années, elle essaye,selon sa disponibilité, <strong>de</strong> recevoir cesjeunes en les intégrant dans <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>ferme</strong>.La même envie se profile <strong>de</strong>rrière ces<strong>de</strong>ux parcours : celle d’ai<strong>de</strong>r les plus fragiles.La démarche se veut solidaire. Enmême temps, elle donne l’occasion pourles accueil<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> partager leurs savoirset leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie. Avec <strong>la</strong> satisfactiond’avoir aidé ces personnes à s’en sortiret une récompense sans prix, le sourired’un gamin ou le ouï-dire <strong>de</strong> <strong>la</strong> réussited’un autre.«Isoler et sortir les jeunes <strong>de</strong> cequ’ils connaissent»Ces <strong>de</strong>ux formes d’accueils relèventd’une appel<strong>la</strong>tion commune : l’accueil <strong>de</strong>rupture. La rupture s’entend ici comme<strong>la</strong> sortie du milieu habituel. Pour AurélieFrobert, éthologue 1 , qui a travaillé <strong>sur</strong> unprojet d’accueil en milieu agricole pour<strong>la</strong> PJJ (Protection judiciaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse),l’intérêt <strong>de</strong> ces accueils est biend ‘«isoler et sortir les jeunes <strong>de</strong> ce qu’ilsconnaissent», <strong>de</strong> les éloigner <strong>de</strong> leurquotidien non seulement géographiquementmais aussi dans leur rythme <strong>de</strong>vie. Par ce biais, l’accueil <strong>de</strong> rupture viseà ai<strong>de</strong>r <strong>la</strong> personne dans sa reconstruction<strong>de</strong> repères personnels.Derrière l’unicité <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> cesaccueils, se cache <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>sformes et <strong>de</strong>s publics auxquels ils sont<strong>de</strong>stinés. La variété <strong>de</strong>s publics - personnesma<strong>la</strong><strong>de</strong>s <strong>de</strong> troubles psychologiquesou neurologiques, toxicomanes,femmes victimes <strong>de</strong> violences, jeunessous tutelle départementale ou judiciaire…- entraîne celle <strong>de</strong>s organismes<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement. À côté <strong>de</strong>s institutionspubliques, comme <strong>la</strong> PJJ ou le Conseilgénéral, les associations se multiplient,trouvant dans ces accueils une réponseadaptée et adaptable aux cas les pluscomplexes.C’est bien <strong>la</strong> souplesse <strong>de</strong> ce typed’accueil qui séduit. Ainsi, dans une partiedu projet <strong>de</strong> <strong>la</strong> PJJ, l’accueil <strong>de</strong> ruptureest envisagé pour <strong>de</strong>s jeunes «endéca<strong>la</strong>ge» comme une solution alternativeaux cadres c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement.Individualisé, ce genre <strong>de</strong> solutions’avère pour beaucoup d’acteurssociaux bien plus constructif, car plus àmême <strong>de</strong> répondre aux besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong>personne accueillie.L’impression <strong>de</strong> «dépanner»Le milieu rural, notamment agricole, esttout particulièrement sollicité. SelonAurélie Frobert, les conditions d’accueilque proposent les <strong>ferme</strong>s correspon<strong>de</strong>ntaux besoins <strong>de</strong>s publics puisqu’elles leséloignent généralement <strong>de</strong> leur milieuhabituel tout en leur fournissant uncadre spatiotemporel structurant. À ce<strong>la</strong>s’ajoutent le calme et <strong>la</strong> convivialité <strong>de</strong>l’endroit qui garantissent un équilibrerecherché par les éducateurs sociaux.Elles apparaissent enfin comme un lieufavorable à <strong>la</strong> responsabilisation etl’autonomisation <strong>de</strong>s jeunes en leur permettant<strong>de</strong> s’impliquer au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>ferme</strong>, d’avoir <strong>de</strong>s responsabilités mêmeminimum.Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s se multiplient donc pourdiversifier les accueil<strong>la</strong>nts alors queceux-ci se font rares. Le déca<strong>la</strong>ge secreuse. Les associations et institutions,dépassées, cè<strong>de</strong>nt parfois aux logiques<strong>de</strong> remplissage au détriment <strong>de</strong> cellesd’accompagnement et d’adaptation.Éliane se souvient ainsi <strong>de</strong> son impression<strong>de</strong> «dépanner» : «ils les <strong>la</strong>rguaient»et les visites, peu nombreuses, <strong>de</strong>s éducateurs<strong>la</strong>issaient bien souvent <strong>la</strong> sensationd’être abandonné. Ce sentiment seretrouve chez d’autres accueil<strong>la</strong>nts etmet en cause <strong>de</strong>s encadrements troppeu présents et <strong>la</strong> prédominance <strong>de</strong>l’urgence au détriment <strong>de</strong> <strong>la</strong> natureconstructive <strong>de</strong> l’accueil.Ces remarques soulèvent un problèmeessentiel <strong>de</strong> ce type d’accueil. Entre <strong>la</strong>volonté d’adapter les accueils au profil<strong>de</strong>s personnes et l’urgence <strong>de</strong>s situations<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement, l’équilibre est biensouvent difficile à trouver. Certains organismessociaux se ren<strong>de</strong>nt bien compteaujourd’hui <strong>de</strong>s abus d’hier et essayentd’é<strong>la</strong>borer <strong>de</strong>s dispositifs alliant rapidité<strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse et qualité <strong>de</strong> l’accueil.Néanmoins, le challenge s’annonce difficile.Mé<strong>la</strong>nie A<strong>la</strong>itru1- Cette chercheuse s’est particulièrement intéressée àl’apport <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion animaux/jeunes pour les jeunes endifficulté.


TRANSRURAL Initiatives • 7 nov. 2006 • VIII<strong>Dossier</strong>Les cousins <strong>de</strong> Creuse,un «lieu <strong>de</strong> vie»Ancien exploitant agricole, Denis Françoisa créé avec sa famille un «lieu <strong>de</strong> vie<strong>social</strong> et familial» <strong>de</strong>stiné à <strong>de</strong>s enfants et<strong>de</strong>s jeunes en gran<strong>de</strong>s difficultés <strong>social</strong>es.Lieu <strong>de</strong> vie, c’est l’intitulé <strong>de</strong> l’agrémentdonné par le Conseil général à <strong>la</strong> structureaccueil<strong>la</strong>nte. «Les cousins <strong>de</strong> Creuse» ontété agréés en 2003, suite à <strong>la</strong> présentationd’«un projet <strong>de</strong> vie», en vertu <strong>de</strong><strong>la</strong> loi du 2 janvier 2002.Dans toutes ces vies, il y a enparticulier <strong>la</strong> leur, celle <strong>de</strong> DenisFrançois et Christiane Naulin.Face à <strong>la</strong> pression productivistedu secteur agricole, ils ont souhaitéarrêter leur activité <strong>de</strong> productionpour <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s assistants familiaux.Alors que Christiane est rapi<strong>de</strong>ment recrutée,François se consacre à l’aménagementdu lieu d’accueil. Il est à son tourembauché comme assistant familial en2001, par le département <strong>de</strong> l’Essonne,puis par <strong>la</strong> Vienne et <strong>la</strong> Creuse.Aujourd’hui, ils offrent ce cadre paysan àquatre enfants, qui viennent <strong>sur</strong> <strong>de</strong>sCette annéeplus <strong>de</strong> 250<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’accueilleur ont étéadresséespério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> quelques mois à plusieursannées. Entièrement disponibles, ils proposentaux enfants «une vie simple et riche<strong>de</strong> ses ouvertures, au contact <strong>de</strong> <strong>la</strong> natureet dans un environnement protégé, vécueensemble.»Ce rôle leur paraît complémentaire auréseau <strong>de</strong> prise en charge existant (assistante<strong>social</strong>e, éducateurs spécialisés,secteur psychiatrique…)avec lequel ils travaillent.Ils l’é<strong>la</strong>rgissent àd’autres acteurs du territoirerural, dans le souci d’offrir unemixité <strong>social</strong>e et générationnelleà ces enfants. Avec d’autres, ils sontaujourd’hui structurés en fédération régionale<strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie. Ce<strong>la</strong> leur permetd’avoir les moyens <strong>de</strong> se former et <strong>de</strong>construire <strong>de</strong>s outils communs.Cette année plus <strong>de</strong> 250 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sd’accueil leur ont été adressées, auxquellesmalheureusement il n’est pas possible<strong>de</strong> répondre.Aline Fay, AfipBientôt un gui<strong>de</strong> d’accompagnementLes Civam et Accueil paysan travaillent à <strong>la</strong> publication d’un gui<strong>de</strong> pour développer l’accueilfamilial <strong>social</strong> <strong>de</strong> personnes âgées et d’adultes handicapés. Cet outil est <strong>de</strong>stiné àl’ensemble <strong>de</strong>s animateurs <strong>de</strong>s réseaux qui auront à accompagner <strong>de</strong>s groupesd’accueil<strong>la</strong>nts familiaux <strong>de</strong> personnes âgées et/ou adultes handicapées.Le corps du document est consacré à <strong>la</strong> création et à l’accompagnement <strong>de</strong> groupesd’accueil<strong>la</strong>nts familiaux. On y trouve <strong>de</strong> nombreux témoignages d’animateurs ayant étéconfrontés à <strong>la</strong> réalité <strong>de</strong> cet accompagnement, d’accueil<strong>la</strong>nts familiaux qui vivent au quotidien<strong>la</strong> réalité du métier. Un volet juridique et un regard sociologique <strong>sur</strong> ce type d’accueilcomplètent ce gui<strong>de</strong>.Un travail expérimental <strong>de</strong> trois années a été conduit pour nourrir ce texte, avec huit groupesdépartementaux portés soit par les Civam (Drôme, Finistère, Puy <strong>de</strong> Dôme, Tarn etGaronne), soit par Accueil paysan (Au<strong>de</strong>, Creuse, Dordogne, Ille et Vi<strong>la</strong>ine. Les partenairesfinanciers - <strong>la</strong> Caisse centrale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mutualité <strong>social</strong>e agricole, <strong>la</strong> Fondation <strong>de</strong>s caissesd’épargne pour <strong>la</strong> solidarité, <strong>la</strong> Fondation <strong>de</strong> France et Agrica - ont soutenus ce chantier, préoccupéspar <strong>la</strong> question du vieillissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et soucieux d’avoir une offre leplus diversifiée possible vis-à-vis <strong>de</strong>s personnes âgées et adultes handicapésO. S.Mettre en p<strong>la</strong>ce l’accueil familial <strong>social</strong> <strong>de</strong> personnes âgées et d’adultes handicapés en milieu rural, gui<strong>de</strong>méthodologique d’accompagnement <strong>de</strong>s groupes, Civam - Accueil paysan, à paraître en janvier 2007.Un servicedépartementalprécurseuren FranceEn Mayenne, un servicestructure l’accueil familial ruraldu département.Un double constat fon<strong>de</strong> le projet expérimentalmayennais d’un service pour faireconnaître et reconnaître l’accueil familial enmilieu rural : <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> soutien et <strong>de</strong>reconnaissance <strong>de</strong>s familles d’accueil et lemanque <strong>de</strong> familles d’accueil. Cettedémarche s’inscrit également dans le cadreplus <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong> <strong>la</strong> créationd’activité en milieu rural.Initié par <strong>la</strong> Mutualité <strong>social</strong>e agricole enpartenariat avec l’association <strong>de</strong> formationAfodip et l’Union <strong>de</strong>s associations familiales(Udaf), ce projet associe <strong>de</strong>s servicessociaux, <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> parents, <strong>de</strong>sélus, <strong>de</strong>s responsables d’établissements…Mis en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>puis 1999, le servicemayennais as<strong>sur</strong>e notamment l’animationd’un réseau <strong>de</strong> familles d’accueil qui permetéchanges et entrai<strong>de</strong> entre lesaccueil<strong>la</strong>nts. Un programme <strong>de</strong> formationest actuellement en cours. La mise enp<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> réseaux institutionnels avec lesservices sociaux concernés permet un travail<strong>sur</strong> les outils légis<strong>la</strong>tifs.Autre objectif, re<strong>la</strong>yer les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>sétablissements vers les familles d’accueilet réciproquement. Ce travail a mis en particulieren évi<strong>de</strong>nce le manque <strong>de</strong> famillesre<strong>la</strong>is pour les adolescents, sans toutefoisréussir à y pallier.A l’échelle départementale, ce service estégalement i<strong>de</strong>ntifié comme un centre <strong>de</strong>ressources <strong>sur</strong> l’accueil. Il permet d’obtenir<strong>de</strong> l’information <strong>sur</strong> les évolutions légis<strong>la</strong>tives,<strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong>s contrats…Un règlement départemental <strong>de</strong> l’accueilfamilial <strong>social</strong> <strong>de</strong>vrait voir le jour en 2007.TRANSRURAL InitiativesSites web : http://www.transrural-initiatives.orghttp://www.ruralinfos.orgMail : transrural@globenet.org2, rue Paul Escudier - 75009 Paris -Tel : 01 48 74 52 88

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