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CHATEAUX ET JARDINS DE SAINT GERMAIN AVANT LE NOTRE ...

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<strong>CHATEAUX</strong> <strong>ET</strong> <strong>JARDINS</strong> <strong>DE</strong> <strong>SAINT</strong> <strong>GERMAIN</strong> <strong>AVANT</strong> <strong>LE</strong> <strong>NOTRE</strong> (2ème partie)(Quelques repères pour comprendre l'évolution de la conception des jardins avant <strong>LE</strong> <strong>NOTRE</strong>)Au XVI ème siècle, le modèle de jardin est celui duchâteau de Villandry qui est un jardin Renaissancese composant de plusieurs parties dont un jardin desimples, un labyrinthe, et qui présente un superbeparterre de buis taillés.Construit entre 1532 – 1536.Les jardins à la française du château de Villandry.©LPLT / Wikimedia CommonsMais on parle surtout des jardins du châteaud'Anet comme précurseurs de ce que vontdevenir les jardins. C'est à dire des lieux ourègne l'ordre, ou l'on domestique la nature, ou lasymétrie est omniprésente. Le jardin se déclinecomme un monument, il se visite « pièce aprèspièce » selon un parcours bien précis qui vaamener le visiteur vers le lieu ou le jardins'efface devant la foret.En 1546 Diane de Poitiers demande à Philibertde l'Orme de dresser les plans du château actuel.Sa construction durera de 1547 à 1552.Jacques Androuet du Cerceau donne unedescription du château et de ses jardins dansson ouvrage « Les plus excellents bâtiments deFrance » - tome 2 (1576 – 1579), mais c'est unerevue « Le magasin pittoresque », année 1843 – page 193 - (coll. Particulière) qui nous propose unedescription du château et de ses jardins.Dans le texte accompagnant cette gravure il est signalé :« Dans la largeur des trois cours s'étendait un vaste parterre divisé en plusieurs compartimentsplantés de fleurs, et continuellement rafraichis par les eaux de deux fontaines jaillissantes. »(source gallica.bnf.fr)Philibert de l'Orme va construire en 1556 à la demande d'Henri II le « château Neuf » de SaintGermain en Laye.L'extension du château sera effectué à la demande d'Henri IV par Baptiste Androuet du Cerceau, lefrère de Jacques Androuet du Cerceau.A partir du XVI ème siècle paraissent de nombreux traités d'agriculture. Le jardin y est redéfini,codifié, expliqué afin que les châteaux et riches demeures puissent se parer de jardins dans lesquelsvont se placer de manière raisonnée les parterres auxquels la géométrie, la symétrie et leurprogression suivant un axe prenant sont origine dans la facade de la demeure vont définir l'espace.


1572 – Charles Estienne (docteur en médecine) « La Maison rustique »« En laquelle est contenu tout ce qui peut être requis pour bâtirmaison champètre... »C'est une sorte de guide ayant trait à tout ce qui concerne la nature etles cultures. On y apprend aussi bien à « nourrir et médeciner lebétail ....confire les fruits.......faires les huiles...... et façonner lesvignes ».Un tout petit chapitre s'intéresse aux parterres.« Un parterre, comme ci-devant déclaré, doit être dressé à côté dujardin potager, séparé d'avec lui, par le moyen d'une grande allée. »« Le parterre, par le moyen d'un chemin large de six pieds, seradivisé en deux parties égales, l'une contenant les herbes et fleursdédiées aux bouquets........l'autre aura toutes autres herbesodorantes ou qui ne portent fleurs, ou si elles en portent, telles fleursne sont mises en bouiquet seules.... »« Les herbes odorantes et fleurs à bouquets seront disposées par planches et carreaux de semblablegrandeur et largeur, que celles du jardin potager.... »Il y a déja une séparation entre potager et parterre, mais leur caractéristiques sont identiques commeprécisé ci-dessus.Source : gallica.bnf.fr1600 - Olivier de Serres et le « Théâtre d'agriculture et mesnage des champs »« Le théâtre d'agriculture... » dédié à Henri IV paraît en 1600. Cetouvrage a eu de nombreuses rééditionsIl se compose de huit livres rassemblant toutes les connaissancesnécéssaires pour exploiter au mieux les ressources de la terre.Passant en revue des thèmes comme le labourage, la culture de lavigne par exemple, il dédie un livre, le sixième aux jardins.Seulement, le jardin n'est principalement vu que grace aux avantagesque l'on peut en tirer :« Des jardinages pour avoir des herbes et fruits potagers : DesHerbes et Fleurs odorantes ; des Herbes médicinales ; des Fruitsdes Arbres, du Safran, du Lin, du Chanvre, de Guesde*, de laGarance, des Chardons à drap, des Roseaux, ensuite la manière defaire les cloisons pour la conservation des fruits en général »* guesde : fleur permettant de donner la teinture nommée « Ecarlateancienne dite de France »Il précise dans son introduction du chapitre VI :« Plus grand sera le seul jardin potager, que les bouquetier et médicinal ensemble... »L'intérêt de cet ouvrage est surtout de monter l'importance des jardins comme source de nourriture,sans négliger pour autant les herbes médicinales dont les fleurs servent à agrémenter les parterres.Olivier de serres nous donne trois illustrations de parterres de saint-Germain-en-Laye :


(source : gallica.bnf.fr)1629 – DANIEL LORIS - « Le Thresor des Parterres de l’Univers »En 1629, paraît un ouvrage « Le Thresor des Parterres del’Univers », écrit par Daniel Loris, médecin de son état, qui vafaire paraître un important recueil de « pourtraits »représentatifs des parterres de l'époque. Il y distingue les «Parterres Allemands » et les « Parterres François ».Il donne également de multiples conseils pour créer de beauxcompartiments.Les « pourtraits » donnés dans cet ouvrage pourront, selon DanielLoris être également utilisés par les menuisiers, tapissiers,brodeurs etc..Deux exemples de « parterres françois » sont donnés ci-dessous »(source gallica.bnf.fr)


1638 - Jacques Boyceau de la Barauderie - le « Traité du jardinage selon les raisons de lanature et de l’art ».Jacques Boyceau de la Barauderie en 1638 fait paraître le « Traité du jardinage selon les raisons dela nature et de l’art ». Dans le livre troisième, il traite « de la disposition et ordonnance des jardinset des choses qui servent à leur embellissement ».Dans le chapitre 5 ils'intéresse aux parterres« qui sont lesembellissements bas desjardins, qui ont grandegrace, spécialement lorsqu'ils sont vus de lieux élevés. »A droite, extrait du dessin d'un parterre pour les grottes deSaint-Germain(source gallica-bnf.fr)Dans le chapitre premier intitulé « Que la diversité embellit lesjardins », il écrit :« Suivant les enseignements que Nature nous donne en tant devariétés, nous estimons que les jardins les plus variés seront trouvésles plus beaux »Dans le chapitre quatre intitulé « Des allées et longs promenoirs », ilécrit :« Les allées sont nécéssaires aux jardins, tant pour servir depromenoirs, que pour l'usage et servitude des choses qui y sontplantées. »Après diverses considérations sur les élémentsconstitutifs des jardins, il sépare le jardin de plaisir d'avecle jardin utile .


Le jardin de plaisir « Que si le Prince ou autre Grand faisait divers jardins pour ne laisser les fruitsà l'abandon des gens de sa suite, il suffira de les séparer en deux ; l'un pour le plaisir et labeauté.... » et l'autre le jardin utile qui pourra accueillir les pépinières, les réserves de bois, desemences, les arbres fruitiers, les lieux de stockage des fruits, la vigne... tout en étant agréable à lavue.Ici apparaît la notion de séparation des genres. Le jardin de plaisir, réservé à la noblesse ou à despropriétaires fortunés, devient réellement le prolongement de la demeure royale ou princière qu'ilembellit. Sa fonction nourricière est mise au second plan.1651 - ANDRE MOLL<strong>ET</strong> (source gallica.bnf.fr Bibliothèque nationale de France)1651 – André Mollet publie « Le jardin du plaisir » dédié à la ReineChristine de Suède. Il y détaille dans plusieurs chapitres toutes lescomposantes du jardin tant en ce qu'il appelle « le terroir » que lesdivers végétaux qui vont composer son jardin du plaisir.André Mollet est issu d'une famille de jardiniers. Son grand-pèreJacques Mollet a été jardinier à Anet pour Charles de Lorraine, sonpère Claude I Mollet a été jardinier d'Henri IV en particulier pour lesjardins des Tuileries et de Saint-Germain-en-Laye.Il donne de nombreux exemples de parterres et compartiments, ainsique des conseils pour que les jardins soient l'embellissement de lamaison royale.Citons quelques lignes du chapitre XI « Des ornements du jardin deplaisir »« Premièrement nous disons que la Maison Royale doit être située enun lieu avantageux, pour la pouvoir orner de toutes les choses requises à son embellissement, dontla première est, d’y pouvoir planter une grande avenue à double, ou triple rang soit d’ormesfemelles ou Teilleux* (qui sont les deux espèces d’arbres, que nous estimons plus propres à ceteffet) laquelle doit être tirée d’alignement perpendiculaire à la face du devant de la Maison,.....Puis à la face de derrière de ladite Maison doivent être construits les parterres en broderie prèsd’icelle, afin d’être regardés et considérés facilement par les fenêtres, sans aucun obstacled’arbres, palissades, ou autre »• teilleux vient de teil, qui signifie tilleul

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