D A V I D - Le Petit Palais - Ville de Paris

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L'EXPOSITIONDAVID & SES ÉLÈVESLa période qui se développe à la finXVIII" siècle et pendant le premier tiers duxix e , a été délaissée par les historiens de l'art.duS'il existe de nombreuses notices consacrées àquelques individualités, en revanche on neconnaît qu'un seul travail d'ensemble, d'ailleursremarquable, la thèse de doctorat de M. FrançoisBenoît : l'Art français sous la Révolutionet l'Empire.Il y avait donc intérêt à réunir un ensemblequi permît de juger en connaissance de causel'art français, de 1770 — époque du premierconcours de David pour Rome — jusqu'à lamort de celui-ci en 1825. A quelques exceptionsprès, les œuvres qu'on présente au public, nevont pas au delà de cette dernière date.Il a fallu se limiter, pour bien des raisons, etd'abord, la place. Le Musée du Louvre estriche en œuvres de cette période. Il suffira decompléter par une visite au Louvre la visite auPetit Palais pour saisir, dans son plein développement,l'École française, au temps de la
Révolution, du Consulat, de l'Empire et de laRestauration.On a systématiquement écarté tout ce quin'était pas « David et ses Élèves"», — c'est-àdiretous les artistes qui n'ont pas reçu directementl'enseignement de David, et dans sonatelier. On ne rencontrera donc ici ni Vincent,ni Regnault, ni Lethière, ni Guérin, ni Prud'hon,ni Géricault... Ce furent des rivaux oudes émules, encore que plus d'un pourrait êtreconfondu avec les plus davidiens. Mais ce nefurent pas des élèves de David, et notre programmeétait celui-là : David et ses Élèves.Qu'on n'oublie pas que l'atelier de David duraquarante années. C'était donc une tâche assezlourde de convoquer à cette Exposition lesartistes, célèbres ou demeurés inconnus, quitinrent la discipline davidienne de David luimême.*¥ *Quelle est la portée de l'œuvre de David etde ses élèves?L'Art français du xvm e siècle s'éloignait tousles jours davantage de la vérité, de la nature.Fait pour l'agrément de quelques-uns, pourune aristocratie privilégiée, pour ses salons,pour ses petits cabinets et ses boudoirs, il s'isolaitdu monde. Il s'abâtardissait, menaçait des'étioler. Par dégoût, du reste, Diderot en étaitarrivé à traiter sévèrement la fausse sensibleried'un Greuze. Enfin David parut. Et bientôt cefut Bélisaire, puis les Horaces, et Brutus. Qu'ony prenne garde : c'est l'art français qui se régénère.C'est de Bélisaire, c'est des Horaces,c'est de Brutus, que vont naître Gros, c'est-àdireles Pestiférés de Jaffa, c'est-à-dire bientôDelacroix, — Gros d'abord et puis Ingres, quidonnera sa suprême expression à l'art françaisdu XIX e siècle, en le ramenant à l'étude directede la nature. Et l'on voit tout ce que Davidapporte, avec ces trois solides Romains, auxjarrets et aux bras de fer, qui jurent de mourirpour la patrie.Bélisaire est de 1781, les Horaces sont de1784, Brutus de 1789. Que s'est-il donc passéde nouveau? Entre l'art de Boucher et l'art deson jeune parent David, quelqu'un s'est interposé.Ce quelqu'un, c'est Vien, quoi qu'en aitpu dire un des derniers biographes de David.C'est l'honnête Vien, peintre classique, demeuréclassique parmi les fantaisies de son temps, quia fait œuvre de classique à la direction del'École royale des élèves protégés, et qui adonné à son élève David le conseil de s évaderde l'art atrophié dont le déclin s'annonçaitenfin.Grand Prix de Rome en 1775, David est partiavec Vien, nommé précisément directeur del'Académie de France, et tous deux ont voyagéensemble, découvrant à chaque étape, la Renaissanceitalienne, par conséquent, en quelquemanière, la nature, en attendant que la VilleÉternelle dévoilât aux yeux éblouis de David
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