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Indicateurs mondiaux 2007 - Ecobase 21

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Copyright © <strong>2007</strong>, United Nations Environment ProgrammeISBN: 978-92-807-2768-9UNEP/GC/24/INF/2DEW/0907/NAAvis de non-responsabilitéLe contenu du présent ouvrage et les opinions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement les opinions ni les politiquesdes organismes contributeurs, ni celles du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).Les appellations employées dans le présent ouvrage et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part duPNUE aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou de leurs autorités, ni quant au tracé deleurs frontières et délimitations.La mention d’une entreprise ou d’un produit commercial dans le présent ouvrage n’implique pas l’aval du PNUE.© Cartes, photos et illustrations: comme indiqué.ReproductionLe présent ouvrage peut être reproduit intégralement ou partiellement, sous quelque forme que ce soit, à des fins éducativesou non lucratives, sans l’autorisation préalable du détenteur des droits d’auteur, sous réserve de citation de la source. En telcas, le PNUE souhaite recevoir un exemplaire de toute publication utilisant le présent ouvrage comme source.Le présent ouvrage ne peut être utilisé à des fins de revente ou toute autre fin commerciale quelle qu’elle soit sans l’autorisationpréalable écrite du PNUE. Pour obtenir une telle autorisation, s’adresser, en indiquant l’objet de la reproduction ainsi que la partiedu texte visée, au Directeur, DCPI, PNUE, P.O. Box 30552, Nairobi 00100 (Kenya).Les données contenues dans le présent ouvrage concernant un produit couvert par un brevet ne peuvent être utilisées à desfins publicitaires.Produit par la Division de l’alerte précoce et de l’évaluation (DEWA)Programme des Nations Unies pour l’environnementP.O. Box 30552Nairobi 00100 (Kenya)Tél. : (+254) 20 76<strong>21</strong>234Fax : (+254) 20 7623927Courriel : uneppub@unep.orgSite web du PNUE : www.unep.orgSite web de l’Annuaire GEO : http://www.unep.org/geo/yearbookRédacteur : Paul HarrisonPhotocomposition, mise en page et impression : Phoenix Design Aid, DanemarkCoordination de la production : Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS)Distribution : SMI (Distribution Services) Ltd. (R.-U.)Le présent ouvrage est accessible à l’adresse suivante : Earthprint.com http://www.earthprint.comLe PNUE promeut des pratiques respectueusesde l’environnement au sein deses propres activités et à l’échelle mondiale.Le présent ouvrage est imprimé sur du papiersans chlore et sans acide, provenant de forêtsgérées conformément au principe du développementdurable. La politique de publicationdu PNUE a pour objectif de réduire les tracesde carbone dégagées par l’organisation.


A N N UA I R ETour d'horizon d'unenvironnement en pleine mutation


SommairePréfaceAperçu général 2006 1Situation mondiale 2Sélection de manifestations en 2006 10Afrique 12Asie-Pacifique 16Europe 20Amérique latine et Caraïbes 24Amérique du Nord 28Asie occidentale 32Régions polaires 36Tendances climatiques pour les années 2006 et <strong>2007</strong> 40Dossier thématique : Environnement et mondialisation : réduire les risques, saisir les occasions 43Introduction 44Les facettes multiples de la mondialisation 45Lier la mondialisation aux services fournis par les écosystèmes et au bien-être de l’homme 48Organiser la mondialisation pour protéger les services fournis par les écosystèmes et le bien-être de l’Homme 51Conclusion 56Nouveaux défis : les nanotechnologies et l’environnement 61Introduction 62Les bienfaits des nanotechnologies sur l’environnement 63Les risques liés aux nanotechnologies sur l’environnement 66Perspectives 68<strong>Indicateurs</strong> GEO 71Tendances environnementales en 2006 72Énergies 73Changements climatiques 75Appauvrissement de l’ozone stratosphérique 76Forêts 77Diversité biologique 78Ressources en eau et systèmes d’assainssement 80Gouvernance environnementale 81Sigles et abréviations 84Remerciements 85iiiii GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


PréfaceL’Annuaire de l’avenir de l’environnementmondial de <strong>2007</strong> (GEO) porte sur la relationqu’entretiennent deux forces puissantes :la volonté de garder l’environnement intactet l’accélération de la mondialisation. Lespremières années du XXIème siècle nousont fait prendre pleinement conscience dela manière dont les comportements et lesactions d’une communauté à l’échelle localepeuvent être affectés par des événementsse produisant à l’échelle mondiale. Quantà l’année 2006, elle a illustré comment desmesures prises au niveau local peuventdonner des résultats au niveau mondial. J’enveux pour preuve, d’une part, la demandedu consommateur local qui peut conduirecertaines communautés situées dansun autre continent à mettre sur pied desprogrammes de certification portant sur laproduction durable de biens et des servicessystèmes d’assainssementLa mondialisation, dont les nombreuxprogrès semblent s’alimenter d’eux-mêmes,touche tout un chacun, mais ses incidencesdoivent être limitées de façon à tirer le plusd’avantages possibles aussi bien pour lespopulations que pour la planète. Cette forceprésente des risques comme des possibilités.Si la mondialisation est gérée de sorte queles possibilités soient le plus avantageusespossibles- autrement dit, de manière àencourager les efforts visant à nourrir lespopulations sous-alimentées, à purifier lesressources de l’eau pour des millions depersonnes et à lutter contre les tendances àl’exclusion soc sociale et économique et àl’uniformisation des cultures- elle s’imposeracomme une force puissante œuvrant pour ledéveloppement durable à l’échelle mondiale.Pour les raisons que je viens de citer,le sujet de l’environnement et de lamondialisation a été choisi pour être le thèmecentral de la 24ème session du Conseild’administration / Forum ministériel mondialsur l’environnement (GC-24/GMEF). Carla santé et la prospérité de toute économieet de toute région sont tributaires de laconciliation réussie de ces deux forces.Le dossier thématique de l’AnnuaireGEO présente les nombreux élémentsqui composent la relation de ces deuxforces, en détaillant les progrès et lesproblèmes constatés à l’échelle mondialeet à l’échelle régionale. En outre, il rendcompte des évolutions significatives del’année écoulée et décrit les décisionspolitiques prises récemment ainsi queles programmes novateurs destinés àrésoudre les antagonismes possiblesentre la croissance économique et lespréoccupations environnementales, etplus particulièrement les initiatives visant àrésoudre les conséquences liées aux conflitssur l’environnement.L’importance que confère la sociétémoderne à l’environnement et à lamondialisation explique pourquoi le Dossierthématique de l’Annuaire est consacré àcette question. Les mesures destinées àmettre en place une forme de mondialisationplus intelligente, plus sociale et plussensible à l’environnement n’ont que troptardé. À certains égards, elles sont mêmedevenues encore plus urgentes à l’heureoù les tendances de production et deconsommation du monde développé sontégalement suivies dans les économies àcroissance rapide telles que le Brésil, la Chineet l’Inde.Actuellement, les technologies et lestechniques novatrices sont mises au pointpour permettre d’intégrer les préoccupationsenvironnementales et de justice dans lagestion de la mondialisation. Payer pourles services fournis par les écosystèmes,financer les technologies respectueuses del’environnement, informer le consommateurafin de favoriser la certification de laproduction durable des biens et services,répartir l’accès aux informations sur le suivide l’environnement pour permettre une prisede décision responsable—ce sont autant demécanismes que présente l’Annuaire dans lebut de diffuser les bonnes idées et de créerdes synergies, sources d’autres innovationsplus nombreuses encore.Le chapitre sur les Nouveaux défis examineun domaine figurant parmi les possibilitésoffertes : la nanotechnologie—la matière etles technologies à l’échelle d’un milliardièmede mètre. La nanotechnologie promet detransformer des secteurs aussi variés que lamédecine, la production industrielle, l’énergie,l’approvisionnement de l’eau et les transports.Les secteurs autant publics que privés,investissent des sommes considérablesdans la recherche et les applications liées àcette technologie, notamment ceux des paysiii


développés et des économies en transition.D’ici à 2014, on prévoit que lananotechnologie représentera 14 %, soit2,6 mille milliards de dollars US du marchémondial de la production industrielle. Maisquels sont les impacts potentiels de lananotechnologie sur l’environnement etsur la santé de l’homme ? Les cadresréglementaires actuellement en vigueursont-ils appropriés aux défis particuliersposés par ces particules ‘intelligentes’ ? Lesdécideurs devront élaborer des modèles derisques basés sur des données scientifiqueset élargir leur portée, ainsi qu’étudier lameilleure manière de remédier aux problèmestransfrontaliers portant sur la mise au point etle déploiement de la nanomatière et de sesproduits.Le chapitre sur les <strong>Indicateurs</strong> livre desdonnées actualisées sur les grandestendances environnementales et sur lescontraintes de plus en plus exercées sur lesécosystèmes. Ainsi, les dernières tendances“de-l’erylsitation” ou de la loupe tirée dusuivi des taux des émissions de C0 2 etdes forêts ne cessent de pointer vers lamauvaise direction. Parallèlement, on décèledes tendances positives dans des domainestels que les énergies renouvelables et laconsommation des substances appauvrissantl’ozone.Par ailleurs, l’Annuaire met en avantl’évolution des Accords multilatérauxsur l’environnement. Par exemple, lesgouvernements membres de la Conventionde Bâle sur le contrôle des mouvementstransfrontières des déchets dangereuxsont convenus, en 2006, d’accélérer lesefforts visant à réduire les risques et àexploiter au mieux les bienfaits issus dela spectaculaire croissance mondiale desdéchets électroniques—un problème dû lamondialisation si la situation se confirme.Qui plus est, la Convention des Nationssur les changements climatiques estime quele Mécanisme de développement proprequ’elle a créé peut générer des financementstotalisant quelque 100 milliards de US$ enfaveur des pays en développement. Quant auProtocole de Kyoto, il contribue également àorienter les investissements et le commercevers les énergies nouvelles ou renouvelablescomme les énergies éoliennes, solaire et dela biomasse.La collection des Annuaires GEO viseplusieurs objectifs- à caractère ambitieux- quisont de réunir la science et la politique. Plusde 80 spécialistes issus du monde entieront participé à la préparation de l’Annuairede cette année. Le PNUE et l’équipe del’Annuaire ont également tiré parti de vosobservations et suggestions. J’espère quevous trouverez l’édition de l’Annuaire GEO<strong>2007</strong> instructive et stimulante pour lesdiscussions devant se dérouler à la 24 èmesession du GC/GMEF. Comme toujours, vosobservations sont les bienvenues.Achim SteinerSecrétaire général adjoint de l’Organisation desNations Unies et Directeur exécutif du Programmedes Nations Unies pour l’environnementiv GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


elisi bla facipisl incillaor ilissecte magna aliquatinitpraesse faccum vullan et enissit acincil dolumeugait, sis num nostion sectet ipit at nullut acilisitwis ad eu feugiam consequat aliquam consedmin velissi.APERÇU GÉNÉRAL2006Ut pratis alismodignit del delis ad digna feugaitwismodiamet velit velit aliquis nibh exerat. Minvolorero conseniat.Uguero consequamet, commodolor acil iuscingessim inim quat, core mod essequat ing etalit nonum zzriure magna conullam euis augaitalismolortis adipsum nos acillum irit eugait praestruddolor inibh et nit lortio eugait atis nos alisimvel deliquisi.•Situation mondialeFaccums andrem augue feugue enibh endit ilisam et vel irit ut volenis nonsed del dolessi.•Afrique•Asie-PacifiqueVolore dolor sim do ea facilit, vel ullandre et ipissedeliquat iriurero cor augait, con henim quissenisitat at. Wis nulla facidunt amcon ex ex ex•Europeeugue tem zzril dolum in esed endionu llaoreetuever suscil dolobor eraessis el eu feu faciduip et•Amérique latineet Caraïbeswisl utpat iurerat wis amcommo dolore vel iuscinulput adit, con ullamet, conulla autpatum volorsummy nonsenim quisi.•Amérique du NordRaessis cidunt nim dolenibh essi enit wis•Asie occidentaleeugue facidunt at. Ut lum iril ipit, sit in verilla•Régions polairesortismo doloreetue duisiscip eugait velismo luptatwis nim ver ipisl iuscipit aliquam doloreIriuscillaSource: Thomas ReinekeGEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Situation mondialeLes menaces environnementales en 2006 ont souligné le besoin d’efforts à faire sur le plan national et international afind’aborder les problèmes d’ordre global. Le changement climatique a imposé une attention accrue incluant un nombred’initiatives d’entreprises, mais les décideurs ont également abordé les questions telles que la biodiversité marine et lagestion des produits chimiques <strong>mondiaux</strong> et des déchets.Changements climatiques:un problÈme mondialSuivant une tendance qui s’est amorcée à la fin desannées 80, l’année 2006 a été la sixième année la pluschaude jamais enregistrée depuis que des études surce sujet ont débuté en 1880 (NOAA 2006a). D’autressignes témoignant de l’instabilité climatique grandissantese sont manifestés. Ainsi, les autorités chinoises ontimputé les sécheresses extrêmes au changementclimatique - sécheresses qui ont privé d’eau des millions depersonnes (Reuters/MSNBC 2006). En Afrique orientale,une sécheresse persistante, suivie d’averses diluviennes etd’inondations, a obligé deux millions de personnes à fuir etfait des centaines de victimes (Oxfam 2006, CNN 2006).En 2006, la publication des nouvelles rechercheset de la modélisation du climat a renforcé l’idée qu’ilfallait agir face au réchauffement climatique. Unenouvelle étude de l’US National Aeronautics and SpaceAdministration (NASA) a constaté que la température dela planète a augmenté en moyenne de près deSchéma 1: Anomalies de température moyenne de surface 2001-2005Source: NASA Godard Institute for Space Studies0,2 °C par décennie au cours des 30 dernièresannées, jusqu’à niveaux de température les plus hautsjamais observés depuis la fin de la dernière ère glacière,voilà 12 000 ans. La température de la planète se situeà moins d’un degré Celsius de la température maximaledu dernier million d’années avec pour conséquenced’exposer la Terre à de dangereux changementsclimatiques dûs aux risques probables de la montéedu niveau des mers et de la disparition de certainesespèces (Hansen 2006) (Figure 1).Les derniers chiffres témoignent d’une augmentationinquiétante du volume des gaz à effet de serre d’origineanthropique. Ainsi, la publication des chiffres de 2006 amontré qu’entre 2000 et 2005, les émissions du dioxydede carbone (CO 2) ont augmenté de 3,2% - quatre foisplus rapidement que durant la dernière déce décennie,selon les chercheurs du Projet mondial du carbone (LeQuéré 2006). Les concentrations moyennes de CO 2en2005 s’élevaient à 380 parts par million (ppm) par rapportà 377,5 ppm en 2004 (NOAA 2006b).2.1-2 -1.6 -1.2 -.8 -.4 -.2 .2 .4 .8 1.2 1.6Températures plus froides en degré Celsius que la période deréférence 1951-1980Températures plus chaudes en degré Celsius que la période deréférence 1951-1980Parmi les pays qui s’étaient engagés à réduire lesémissions de gaz dans le cadre du Protocole de Kyoto,seuls le Danemark, la France, l’Islande, le Royaume-Uni et la Norvège ont déclaré une diminution de leursémissions en 2004 par rapport à 1990, de mêmeque dix pays anciennement communistes dont lesdifficultés de transition ont réduit l’activité économique.Ces données ne prennent pas en compte l’utilisationdes terres, le changement d’affectation des terres etforesterie. (UNFCCC 2006a).Dans la mesure où la diminution des émissions dudioxyde de carbone est complexe, le piégeage ducarbone a suscité un intérêt croissant. Malgré l’idéecontroversée selon laquelle le dioxyde de carbonecontribuerait à l’acidification des océans, la Conventionde Londres sur les déchets marins a été modifiée ennovembre pour autoriser, dès le mois de février <strong>2007</strong>,l’immersion du dioxyde de carbone dans des structuresgéologiques des sous-sols des océans. (OMI 2006).La question du méthane est plus encourageante.Les concentrations du méthane dans l’atmosphère sesont stabilisées au cours de ces sept dernières années(Simpson et autres, 2006). Dans 41 pays de l’AnnexeI qui sont parties contractante au Protocole de Kyotoet qui ont livré des chiffres sur leur situation, la totalitédes émissions de méthane a chuté de 18 % entre1990 et 2004 et 24 pays ont fait état d’une diminutionde plus de 10% des émissions de méthane tandis queseulement huit pays ont connu une hausse de plus de1%. (UNFCCC 2006a).Les études sur les océans illustrent l’idée que lerythme de l’évolution climatique est variable et nonlinéaire. À terme, le réchauffement de la planète devraitfaire augmenter la température des océans, mais uneétude de 2006 a constaté que la température moyennede la surface océanique a chuté de 0,03 °C de 2003à 2005 tandis qu’elle avait augmenté de 0,09 °C de1993 à 2003. L’écart est notable, équivalent à prèsd’un cinquième de la chaleur accumulée par les océansentre 1955 et 2003 (Lyman et autres, 2006).L’année dernière, un ralentissement de 30% aété relevé concernant les débits du Gulf Stream del’Atlantique qui transporte les eaux chaudes du Golfedu Mexique vers les littoraux de l’Europe du Nord etde l’Ouest (Bryden et autres 2005, PNUE 2006c). En GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


2006, ces constatations inquiétantes ont fait l’objet derévisions à la baisse et soulevé des doutes. D’une part,les interpretations tirées du suivi détaillé de la premiereannée montre une variation trés elévée dans cettemême année. D’autre part, de nombreux scientifiquessuggèrent maintenant qu’il faudra des années voire desdécennies de suivi pour déterminer si le Gulf Streamsuit réellement une tendance à long terme (Kerr 2006).Par ailleurs, d’autres études n’ont révélé aucun signede ralentissement (Meinen et autres 2006, Schott etautres 2006).Parallèlement, selon l’avertissement qui ressort del’étude Stern Review on the Economics of ClimateChange publiée vers la fin 2006, l’incapacité à maîtriserle changement climatique pourrait diminuer de 5 à10% par an le rythme de croissance de l’économiemondiale d’ici à la fin du siècle et provoquer un chocsocial et économique d’une proportion analogue à celuide la Grande dépression. Le même rapport indiqueque s’attaquer au probléme du changement climatiquepourrait donner un essor à la croissance économique(Stern 2006).Les parties concernées ainsi que des organisationsdans le monde ont été de plus en plus nombreuses en2006 à exprimer leurs préoccupations sur l’évolutiondu climat. Une étude internationale révélait récemmentqu’au moins 80% des sondés dans 27 pays sur les30 interrogés qualifiaient l’évolution climatique commeétant soit ‘très grave’ ou ‘assez grave’ (Globescan2006). Ces inquiétudes croissantes faisaient écho àune couverture médiatique plus importante du sujetdans de nombreux pays et de manière plus accentuéeaux États-Unis (voir la section Amérique du Nord).Lutter contre les changements climatiques:fixer des échéan ces à des niveaux multiplesOn constate actuellement que des acteurs publicscomme privés prennent des mesures concernantl’évolution climatique. Dans le monde des affaires,nombreuses sont les entreprises qui font preuve d’unengagement sincère pour faire face au problème, tandisque beaucoup d’autres reconnaissent que des possibilitésprometteuses peuvent résulter de la réduction des coûtset trouvent de nouvelles sources de bénéfices (GreenMoney Journal 2006, La Monica 2006, Lash 2006,Webb 2006). Rupert Murdoch a déclaré que sa sociétéNews Corporation serait une entreprise sans carbone(NewsCorp 2006). Lee Scott, président de Wal-Mart,le plus grand marché de grandes surfaces du monde,s’est engagé à diminuer les émissions de gaz à effet deserre de 20% au cours des sept prochaines années et àdoubler l’efficacité des combustibles des transports dansles dix prochaines années (Alter, 2006). Le président deVirgin Group, Richard Branson, a promis d’investir troismilliards de dollars US dans les énergies renouvelablesau cours des dix prochaines années et de réduire lesémissions de gaz à effet de serre dégagés par les avions(Virgin Atlantic 2006).Plusieurs années durant, les sociétés d’assurance etde réassurance ont été parmi les premiers à soulignerles défis que posent les changements climatiques.Suite aux ravages sans précédent occasionnés par lescatastrophes naturelles en 2005 (l’ouragan Katrina afait 45 milliards d’US$ de pertes en biens des assurés),le secteur a annoncé de nombreuses initiatives dont“les crédits de construction écologiques” ainsi desmesures encourageant les investissements dans lesénergies renouvelables (Mills et Lecomte 2006). Selonun nouveau rapport de l’Initiative Finance du PNUE,les pertes dues aux catastrophes naturelles pourraientatteindre mille milliards par année d’ici à 2040, posantdes défis majeurs au secteur des assurances (PNUE2006d).À l’échelle des municipalités, les maires appartenantau groupe Large Cities Climate Leadership Group— quicomprend le Caire, Delhi, Johannesbourg, Londres,Mexico, New York et Sao Paulo—ont annoncé unpartenariat avec l’initiative Clinton Climate Initiative, dontle but est de lutter contre l’évolution climatique dansles grandes zones urbaines (Blood 2006). Près de650 municipalités appartiennent à l’association LocalGovernments for Sustainability (ICLEI), qui promeut desmesures sur l’évolution climatique à l’échelle locale etsoutient l’action des groupes de pression à l’échelleinternationale. (ICLEI 2006).Sur le plan national, on constate avec satisfactionque la Chine a adopté une nouvelle loi sur les nouvellesénergies consacrant 180 milliards de US$ aux énergiesrenouvelables (Li 2006).Sur le plan international, les diplomates réunis à ladouzième Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations sur les changements climatiques(CCNUCC) qui s’est tenue à Nairobi en novembre, ontétudié les perspectives d’avenir du régime internationalsur les changements climatiques après 2012, à l’heureoù les engagements actuels devront être évaluéset renouvelés. Malgré l’importance des preuvesscientifiques et de l’inquiétude croissante de la sociétécivile, les engagements multinationaux sur la réductiondes gaz à effet de serre n’ont pas pu faire l’objet d’unEncadré 1: Marchés de carbone et nouvelles technologiesL’année 2006 a été marquée par la coopération à l’échelle régionale et mondiale que les États ont miseen place pour utiliser des mécanismes basés sur le marché et trouver des solutions rentables pourlutter contre l’évolution climatique. Le Mécanisme de développement propre (MDP) du Protocole deKyoto, qui encourage les pays industrialisés à investir dans les énergies renouvelables et les pays endéveloppement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, a également obtenu très rapidementun soutien. Dès le mois de décembre, plus de 1 300 projets étaient mis en œuvre et 427 étaientintégralement inscrits. La Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (CCNUCC)chiffre la diminution des émissions de gaz à effet de serre à plus de 1 milliard et demi de tonnes obtenuspar le MDP d’ici à 2012, équivalant au volume annuel émis par le Royaume-Uni et l’Espagne réunis.La négociation de droits d’émission connaît une vague de popularité. Au niveau régional, le Schémaeuropéen d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre devrait générer près de 30 milliards deUS$ au point de vue commercial en 2006—soit une croissance multipliée par trois par rapport à l’annéeprécédente (voir la section Europe ). Parallèlement, d’autres initiatives de négociations d’émissions necessent de se développer, telles que le Chicago Climate Exchange, le New South Wales EmissionTrading Scheme (le Schéma de négociation d’émissions en Nouvelle-Galles du Sud) en Australie et leRegional Greenhouse Gas Initiative (l’Initiative régionale de gaz à effet de serre) au nord-est des États-Unis. Il semble que ces mécanismes confirment la rapidité de leur croissance et deviennent de plus enplus interreliés. Compte tenu de la difficulté de répondre à une demande en énergie à court terme avecdes énergies renouvelables, la communauté internationale a déjà entamé des discussions au sujet de lacaptation et du stockage du carbone dans le cadre de la CCNUCC et le Protocole de Kyoto.Sources : UNFCCC 2006b, Environmental Finance 2006, Point Carbon 2006, Mitchell 2006, IISD 2006b,cProjets de MDP enregistrés par région en 2006Projets totaux 427Amérique latine et Caraïbes206 (48,24 %)Source: UNFCCC 2006bAfrique11 (2,58 %)Reste du monde5 (1,17 %)Asie et Pacifique205 (48,01 %)APERÇU GÉnÉral : Situation mondiale


Encadré 2: Exploitation illicite du bois: une question à l’ordre du jourSi l’exploitation illicite du bois demeure une question à traiter dans le programme de travail de la communauté internationaleen 2006, la raison tient au fait que moins de 10% des forêts du monde sont gérées de manière durable. Mais au débutde l’année, des négociations se sont achevées - accomplissement notable - sur un accord destiné à succéder à l’Accordinternational sur les bois tropicaux. Le nouvel accord fixe comme objectif la nécessité d’éviter les exploitations illicites debois et de maîtriser le commerce qui y est lié. Si la sixième session du Forum des Nations Unies sur les forêts qui s’esttenue en février n’a pas suivi le mouvement en prenant des décisions essentielles en matière d’exploitation illicite du bois, leSecrétariat avait annoncé par la suite que le Forum s’appuierait sur les efforts déjà accomplis par les processus d’applicationdu droit forestier et de la gouvernance, afin de donner un élan aux engagements pris par les acteurs internationaux et lesmultiples parties prenantes dans la lutte contre l’exploitation illicite du bois et le commerce qui y est associé. En septembre,le Dialogue sur l’exploitation illégale du bois a été engagé au G8, réunissant autour de la même table les parties prenantesdu G8 et les grands États producteurs de bois, afin de mettre au point un plan d’action pour lutter contre cette tendance,en mettant l’accent sur la transparence financière, sur le soutien accordé aux sociétés disposées à s’engager à livrer uneproduction durable, et sur le développement d’un marché informé sur le bois légal et durable dans les marchés de l’Unioneuropéenne et des pays du G8.Dans la même perspective, la publication conjointe de l’Organisation internationale des bois tropicaux et de la FAO,portant sur les principes directeurs des bonnes pratiques en faveur de la conformité au droit du secteur forestier, s’ajouteaux efforts accomplis en 2006 pour juguler l’exploitation illégale du bois. Ces principes directeurs sur les bonnes pratiquesservent d’appui aux initiatives nationales et régionales pour concevoir et mettre en œuvre des mesures contre lescontrevenants. De même, des mesures liées à la demande du marché jouent un rôle déterminant. Ainsi, des programmesde certification ont été proposés pour inciter le secteur privé à s’impliquer dans ce domaine. Aujourd’hui, on constate que10,5 millions d’hectares, soit 3% de la production de forêts naturelles situées dans les pays membres producteurs del’OIBT, sont gérés avec des pratiques de production durable certifiées par des organisations forestières indépendantestelles que le Forest Stewardship Council. Au regard de ce petit pourcentage de forêts tropicales certifiées, les experts despays consommateurs ont également désigné les politiques d’attribution de marché du bois comme un moyen de réduire lacontribution des pays à l’exploitation illégale du bois.Sources: Brack and Saunders 2006, ITTO 2006a,b, UNFF 2006, USTR 2006, World Bank 2006.Du bois FSC tiré des forêts certifiées de l’Amazonie au Brésil. Plus de 90 % des bois certifiés de cette zone sont exportés en Europe.Source: Joerg Boethling / Still Picturesaccord. Toutefois, des initiatives significatives ont étémises sur pied pour aider le continent africain à tirerparti du marché international de la finance carboneet du Mécanisme de développement propre (MDP)(voir la section Afrique). De même, il a été convenud’entreprendre une étude scientifique sur la possibilitéd’étendre le MDP dans le but de récompenser les paysen développement qui luttent contre la déforestation(IISD 2006d) (Encadré 1).La Convention-Cadre des Nations Unies sur leschangements climatiques (CCNUCC) fait partie desquatre initiatives issues du Sommet de la Terre qui s’esttenu à Rio de Janeiro, en 1992. Toutes ces initiativesont permis de poser les jalons du programme mondialsur l’environnement en 2006. Quant à l’initiative initialesur les Principes relatifs aux forêts, elle a débouchésur le Forum actuel des Nations Unies sur les Forêts(Encadré 2) Deux autres Recommendations duSommet de Rio ont aboutour des Conventions: laConvention sur la diversité biologique et la Conventiondes Nations Unies sur la lutte contre la désertification(Encadrés 3 et 4).DiversitÉ biologique marine: RÉponsemondiale et partenariats INSTITUTIONNELSEn 2006, le milieu scientifique, se fondant sur des donnéesobtenues à partir des recherches menées au coursde la décennie précédente a tiré la sonnette d’alarmeen constatant la vulnérabilité croissante de la diversitébiologique marine, notamment dans des zones se situanthors de la juridiction nationale (DOALOS 2006c). Parailleurs, des préoccupations ont également été expriméessur les limites que comporte le cadre juridique actuel pourréglementer les progrès technologiques et scientifiques etl’étendue des effets de plus en plus importants de l’activitéanthropique sur les océans (PNUE et IUCN 2006).Il a été établi, selon l’une des études les pluscomplètes sur la diversité biologique marine, quela diversité est essentielle à la productivité. Lesécosystèmes, présentant une diversité élevée, offrent80 % de plus en biomasse et une plus grande stabilitédes systèmes que les écosystèmes appauvris (Wormet autres 2006). Du reste, l’étude soulève des doutesquant à la possibilité de réaliser l’objectif fixé au Sommetmondial sur le développement durable (SMDD), quis’est tenu en 2002, consistant à reconstituer les stocksde poissons à des niveaux durables d’ici à 2015. Ens’appuyant sur des recherches confirmant l’extinctionalarmante de la diversité biologique marine dans lagrande majorité des écosystèmes marins, les auteursde l’étude prédisent que les derniers poissons etespèces de fruits de mer commercialisés actuellement,disparaîtront d’ici à 2050. Néanmoins, les zonesprotégées et les fermetures des pêches ont permisde raviver la biodiversité, mesurée en richesse desespèces, de 23 %, et de quadrupler l’amélioration de GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


adopté une déclaration reconnaissant son incapacitéà mener à bien et à mettre en œuvre un régime degestion destiné à réglementer la commercialisation dela baleine et le soutien théorique à la gestion durabledes baleines (IWC 2006). Les États-Unis ont entamédes travaux, en collaboration avec des organisationsrégionales, sur l’élaboration de principes directeurs surles pratiques durables en pêche, tandis que l’Unioneuropéenne, contrairement à l’avis des scientifiqueset des conservateurs de la nature, n’a pas interdit lapêche de la morue en Baltique orientale, mais a réduitde 10% son quota de captures admissibles. (WhiteHouse 2006, ENS 2006).Les zones marines protégéesLe Sommet mondial sur le développement durable(SMDD) a également pour objectif d’établir un réseaureprésentatif de zones marines protégées d’ici à 2012.Les évaluations, réalisées en 2006, ont révélé que ceszones ne constituent que 0,6 % de tous les océans—lerythme actuel d’attribution des zones ne permettrad’atteindre l’objectif qu’en 2085 (Cicin-Sain et autres2006). La Conférence des Nations Unies censée fairele bilan de l’application des dispositions de l’Accordsur les stocks de poissons, convoquée en mai 2006,a également reconnu le rôle important que jouent leszones marines protégées, et a exhorté les États et lesorganisations régionales de gestion des pêcheries àétendre ces zones et à protéger la diversité biologiquemarine au cas par cas (DOALOS 2006b).Approche par écosystèmesLe SMDD a prôné l’utilisation de l’approche parécosystèmes favorisant un développement durabledes océans d’ici à 2010. Les rapports de l’année2006 confirment que l’approche par écosystèmesconstitue le “meilleur cadre actuel pour faire face auxmenaces multiples, aux incertitudes écologiques,aux activités et aux intérêts des humains”, or, elle estappliquée de manière parcimonieuse dans les océansouverts à tous et les eaux profondes (UNU 2006).L’application renforcée de l’approche par écosystèmesa reçu un accueil unanime à l’échelle internationale.La Conférence d’examen des Nations Unies surl’Accord sur les stocks de poissons s’est achevée ens’engageant à intégrer les aspects des écosystèmesdans la gestion des pêcheries (DOALOS 2006b).La septième réunion du Processus consultatif officieuxdes Nations Unies ouvert à tous sur les océans et le droitde la mer, qui s’est tenue en juin 2006, est parvenueà s’accorder d’abord sur les éléments définissant uneapproche par écosystèmes, telle qu’elle s’applique auxocéans, ensuite sur les outils et principes de mise en œuvre,enfin sur une application améliorée (DOALOS 2006d).Mise en commun des compétences et desinstitutions: Les hautes mers comme ladernière limiteUn grand nombre d’instruments et de forums portant sur ladiversité biologique et concernant les océans ont examinéDes écoliers observent une baleine à bec de Baird dans le port dela ville de Wada au Japon, le <strong>21</strong> juin 2006. Les baleines à bec etles baleines pilote ne sont pas soumises à l’interdiction de 1986prise par la Commission baleinière internationale.Source: David Guttenfelder/AP Photola vie marine dans les eaux voisines. Le rapport prônel’augmentation des réserves marines, la gestion durablede la pêche et l’adoption des mesures plus strictes delutte contre la pollution. (Worm et autres 2006).Des initiatives nationales contradictoires amorcées en2006 ont souligné, une fois de plus, la nécessité d’uncadre international renforcé. Si la France a annoncé,en juin 2006, la création d’une nouvelle réserve debaleines et de dauphins située aux Antilles, l’Islandea décidé de reprendre la commercialisation de labaleine, au mois d’octobre 2006 (WWF 2006, Oceana2006). La Commission baleinière internationale (CBI) aChalutiers sur le Fleuve Elbe en Allemagne.Source: argus / Still PicturesAPERÇU GÉnÉral : Situation mondiale


Encadré 3: Menaces pesant sur la diversité biologique et espoirs de conservationCette année a vu apparaître de nouvelles preuves confirmant que la menace qui pèse sur la diversité biologique mondiale grandit de jour en jour - concernant notamment les espècesornithologiques tropicales. Cependant, des études ont également mis en évidence que les efforts de conservation comme l’établissement de listes et la protection peuvent renverser latendance à la disparition.D’après une évaluation approfondie par espèces, publiée en 2006, le rythme de disparition des oiseaux évolue beaucoup plus rapidement que prévu. Ce rythme avant interventionhumaine était de l’ordre d’un million d’espèces par année (E/MSY). Le taux depuis 1800 a été estimé à 26 E/MSY. Cependant le taux de la même année aurait atteint 100 E/MSY si l’on avaitpris en compte les extinctions avant 1800 et les probables extinctions non comptabilisées. Les rythmes de ces dernières décennies sont inférieurs à 50 E/MSY—mais ils s’élèveraient à 150E/MSY sans efforts de conservation.D’après les conclusions des chercheurs, la plupart des disparitions des espèces d’oiseaux étaient confinées à des îles, mais on a découvert récemment que les extinctions concernaient lescontinents. Les mêmes chercheurs prévoient que le rythme du XXI ème siècle pourrait se chiffrer à 1 000 E/MSY et que, si la déforestation et la mutation des paysages tropicaux se poursuiventcomme prévu, le rythme d’extinction pourrait s’élever à 1 500 E/MSY d’ici à la fin du siècle. Les scientifiques attribuent les extinctions á l’introduction des expèces allogènes, à l’essor destechnologies de l’homme et au changement de l’environnement mondial. Cependant, le résultat le plus intriguant et le plus motivant qui ressort de cette enquête suggère que les efforts deconservation peuvent aider sensiblement à réduire de manière notable la disparition des espèces.L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) diffuse une liste Rouge des Espèces menacées, tous les deux ans, qui se fonde sur des critères touchant aux seuilsquantitatifs de la taille de la population, zone de répartition, les rythmes de disparition et le risque d’extinction. La Liste rouge de 2006 donne une mesure précise des progrès réalisés, ou del’absence de progrès de l’objectif fixé par la communauté internationale : assurer, d’ici à 2010, une forte réduction du rythme actuel de perte de la diversité biologique.La totalité des espèces considérées comme étant en danger critique d’extinction a augmenté de 7% entre 2004 et 2006—de 2 791 espèces à 2 985 espèces. Les hausses les plusimportantes dans la catégorie critique sont constatées parmi les poissons (48% d’augmentation), les insectes (45%) et les reptiles (14%).Des espèces décrites qui sont le plus menacées, le pourcentage le plus élevé concerne les vertébrés avec 31% d’amphibiens, 20% de mammifères, 12% d’oiseaux et 4% de reptiles etde poissons. Parmi les gymnospermes, tels que les conifères, 31% sont menacés. Les mammifères, les oiseaux, les amphibiens et les gymnospermes figuraient parmi les premiers groupes àfaire l’objet d’une évaluation complète ou presque complète.Les requins et les raies comptent parmi les premiers groupes marins évalués : 20% des 547 espèces de la Liste sont menacées d’extinction. Les poissons d’eau douce connaissentégalement un risque d’extinction : 56% des 252 espèces de poissons d’eau douce endémique du bassin méditerranéen sont menacés d’extinction.Une des espèces qui entre dans les catégories des espèces menacées de la Liste rouge de 2006 est l’ours polaire. Le nombre d’ours polaires comptabilisés dans l’Arctique, selon lesestimations, oscille entre 20 000 et 25 000, dont la survie est sévèrement menacée par la fonte de la glace due au réchauffement climatique. Les ours dépendent de grandes étendues deglace pour avoir accès à leurs sources d’alimentation. Lorsque l’instabilité de la banquise ou l’absence de glace empêche l’animal de se procurer de la nourriture, les naissances d’oursonsseront plus rares avec des oursons plus petits, et des taux de mortalité plus élevés. La lenteur du rythme de reproduction signifie qu’ils ne développeront certainement pas de nouveaux modesde comportement dans les prochaines années pour s’adapter au réchauffement climatique. Evaluation de l’UICN de 2006prévoit que la population diminuera de plus de 30% dans 45 années—et qu’elle disparaîtra probablement à l’état sauvagedans un siècle. Au nombre des facteurs de contraintes qui s’exercent sur l’ours polaire, on compte la pollution, les bateaux,le tourisme, les activités liées au pétrole et au gaz ainsi que la chasse traditionnelle par les communautés indigènes.Faisant suite à une pétition initiée en 2005 par trois organisations environnementales, le département américain USFish et Wildlife Service ont annoncé officiellement, en décembre 2006, qu’ils proposeraient de classer l’ours polairedans la catégorie des espèces en danger au titre de la loi Endangered Species Act (ESA). Cette décision est hautementsymbolique en ce sens que l’ours serait la première des espèces à être reconnue officiellement comme une grande victimedu réchauffement climatique. La protection des animaux au titre de la loi ESA nécessite du gouvernement américain dedévelopper un programme de conservation, et d’assurer que les organes gouvernementaux ne prennent aucune mesurequi pourrait porter préjudice à l’existence de l’animal. Suit une revue de 12 mois sur les menaces et les options liées à laconservation. Si les annonces officielles minimisent l’importance de la politique américaine sur le climat et les explorationspétrolifères, les ONG environnementales estiment qu’il devrait y avoir une possibilité de recours contre ces menaces.Il n’en demeure pas moins que la protection et la conservation peuvent être bénéfiques. Un exemple célèbre d’une espècequi a été épargnée par la disparition grâce à un programme de conservation est le condor de Californie. Il ne restait queneuf oiseaux vivant à l’état sauvage avant qu’un programme d’élevage et de remise en liberté n’ait été amorcé en 1987. Onen dénombre aujourd’hui 138 à l’état sauvage. Toutefois, les condors libérés sont extrêmement vulnérables, c’est pourquoiil faut poursuivre des efforts soutenus en matière de conservation. La majorité des oisillons relâchés en milieu naturel n’ontpas survécu – certains ayant ingéré des détritus abandonnés par les randonneurs, tels que des bouchons de bouteilleset des morceaux de verre. Depuis 1997, neufs condors sont morts empoisonnés par le plomb présent dans les balles demunitions des chasseurs et trois chasseurs condamnés par la loi Endangered Species Actand, ont dû verser des amendess’échelonnant entre 1 500 US$ et 20 000 US$.Source: Fred Bruemmer / Still PicturesSources:Ours polaire marchant sur une fine épaisseur de glacePimm and others 2006, IUCN 2006a, Schliebe and others 2006, US Fish and Wildlife Service 2006, Church and others 2006, CRES 2006.les questions relatives à la diversité biologique marined’un point de vue sectoriel. L’Organisation des NationsUnies pour l’alimentation et l’agriculture et l’Organisationmaritime internationale se consacrent aux méthodes depêche illégales, non réglementées et non déclarées (IUU) ;l’Autorité internationale des Fonds marins étudie leseffets environnementaux des activités minières dansles fonds marins ; le Processus consultatif officieuxexamine la prospection et la recherche en matièrede diversité biologique et les activités de pêchedestructrices ainsi que la Convention sur la diversitébiologique qui concerne les zones protégées deshautes mers (CDB) (IISD 2006a).En 2006, la communauté internationale a préférémettre l’accent sur les réponses intégrées et surl’amélioration de la coordination institutionnelle au niveauinternational, afin de faire face aux dangers multiples quimenacent les océans. Cette volonté s’est traduite toutparticulièrement à l’occasion de la huitième Conférencedes parties à la CDB en mars 2006, du fait que lesdiscussions sur la diversité biologique marine étaientmarquées par la question du mandat de la Conventionvis-à-vis des autres organisations internationales. LaConférence a conclu que la CDB devait se concentrersur des missions spécifiques comme celles quiconsistent á publier des informations et des conseilsscientifiques et techniques sur la diversité biologique GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


marine, encadrer l’application des approches parécosystèmes et de précaution et contribuer à atteindrel’objectif du SMDD visant à réduire sensiblement lerythme actuel de la disparition de la diversité biologiqued’ici à 2010 (CBD, 2006). Ce rôle nouvellementdéfini est destiné - en collaboration avec d’autresorganisations et processus internationaux axés sur ladiversité biologique et les océans – à compléter le rôlecentral de l’Assemblée générale. Il s’agit maintenant dedéterminer si l’Assemblée est à même de guider lesagences, les organes traités et les forums consacrésaux océans et à la biodiversité, dans l’actioninternationale effective et opportune qu’ils mènent pourprotéger la diversité biologique marine dans les fondsmarins.Gestion des Produits chimiques et de leursdÉchets: vers une approche mondialeLa communauté internationale a déployé un certainnombre d’efforts en 2006, destinés à réaliser l’objectifconvenu au Sommet mondial du développementdurable de 2002, qui veut que, d’ici à l’année 2020,les produits chimiques soient produits et utilisés, demanière à réduire la majeure partie des effets néfastessur l’environnement et la santé de l’homme. Le rôleimportant accordé à une approche mondiale pour gérerles produits chimiques et leurs déchets s’explique parla mondialisation du commerce des déchets.Au cours de l’année 2006, des incidents impliquant lesmouvements transfrontières des déchets ont confirmé lanécessité d’adopter une approche par cycle de vie desproduits chimiques et des déchets, qui soit acceptée àl’échelle internationale. Le Secrétariat de la Conventionde Bâle sur le Contrôle des mouvements transfrontièresdes déchets dangereux et de leur élimination a étésollicité pour intervenir dans deux cas majeurs de cetype. Dans le premier cas, un porte-avions français faisaitroute pour Alang en Inde pour y être démantelé. Faceaux protestations émises par plusieurs organisationsnon gouvernementales selon lesquelles le transfert allaità l’encontre de la Convention de Bâle, le Secrétariat aencouragé l’Inde et la France, toutes deux Parties à laConvention à résoudre le différend entre elles. (Basel2006a). Finalement, le bateau a été sommé de rentreren France. Le deuxième cas, qui a également impliquéle Secrétariat, concernait un navire étranger responsabledu déversement de matériaux toxiques à Abidjan en Côted’Ivoire, en août (voir la section Afrique). À la fin décembre2006, on sollicitait encore des donateurs afin qu’ilspuissent contribuer à hauteur de 15 millions de US$ pourfinancer les coûts de nettoyage.Les problèmes créés par les déchets de matériauxélectroniques ont attiré l’attention de la communautéinternationale pour deux raisons : la croissance desvolumes de déchets électroniques et la tendance de plusen plus fréquente à les exporter vers des pays autresque le pays de production ou d’utilisation du produit.Selon un rapport, l’essentiel des 20 à 50 millions detonnes de déchets électroniques produits chaque annéecontient des matériaux toxiques (Economist 2006). Faceà cette situation, l’Europe a commencé à limiter, dèsle 1er juillet 2006, l’utilisation de certaines substances– notamment le plomb, le mercure et le cadmium—dansles nouveaux produits électroniques. Le même jour, laCalifornie a commencé à demander aux distributeurs detéléphones mobiles de procéder à la récupération et aurecyclage des téléphones usagés. La même question aété au centre des préoccupation, pour la première fois,des Parties à la Convention de Bâle lors de leur réunionà l’occasion de la Conférence organisée au mois denovembre-décembre à Nairobi. À cette occasion, lesdélégués ont recommandé d’éliminer les technologiesqui n’étaient pas respectueuses de l’environnementet sont convenus d’élaborer un plan d’action sur unegestion des déchets électroniques qui soit respectueusede l’environnement, axé sur les besoins des pays enGarçon employé pour trier les déchets électroniques trouvés sur lemarché d’Alaba à Lagos au Nigéria pour les jeter sur ce tas d’orduresaccumulé dans un marais. Vestiges des postes de télévision et desordinateurs importés qui, faute de réparation, sont brûlés.Source: Basel Action Networkdéveloppement et des pays dont l’économie est entransition. (IISD 2006e).Dans la mesure où la nécessité d’adopter uneapproche mondiale pour gérer les déchets des produitschimiques se faisait chaque jour plus pressante, lesnégociations sur l’Approche stratégique de la gestioninternationale des produits chimiques (SAICM) se sontachevées en février 2006, à l’issue desquelles a été définiun nouveau cadre politique de portée internationale sur lagestion des produits chimiques dangereux, consacranttrois instruments intergouvernementaux juridiquementcontraignants qui régissent actuellement ces questions :La Convention de Stockholm sur les polluants organiquesEncadré 4: La priorité est donnée aux plans d’action dans les déserts et la désertificationLes Nations Unies ont désigné l’année 2006 comme étant l’Année internationale des déserts et de la désertification (AIDD), afin de sensibiliser la communauté internationale vers les actions à entreprendrecompte tenu des 500 millions d’individus vivant dans les déserts et les zones en marge des déserts, totalisant 8% de la population mondiale. Une moyenne de 68% des espèces observées dans le biome dudésert est endémique, mais les pressions et les effets liés aux activités agricoles et à l’utilisation des terres par l’homme ainsi que la fragmentation des habitats en raison de la construction des infrastructures etles changements climatiques sont autant d’éléments qui peuvent provoquer la disparition de la diversité biologique qui pourrait diminuer la moyenne des espèces d’origine jusqu’à 58,3% d’ici à 2050.Dans le cadre de l’AIDD, les parties prenantes ont recensé la migration, les solutions scientifiques et la gestion durable de l’eau et des terres figurant au nombre des domaines dans lesquelsdes actions sont à entreprendre. D’abord, d’autres approches ont pu être définies par plusieurs études parues en 2006 pour gérer les crises de l’eau dans les régions arides. Ensuite, la revueGlobal Deserts Outlook a souligné la nécessité de décourager la consommation excessive de l’eau. Par contre, elle a prôné le besoin de lier les nouvelles technologies comme la microirrigation,les micro-jets et le captage de l’eau de brouillard dans les déserts côtiers aux techniques traditionnelles de la gestion de l’efficacité de l’eau. Enfin, l’Etude complète de la gestion del’eau dans les activités agricoles a attribué un rôle déterminant à l’amélioration de la gestion de l’eau pour les activités agricoles dans les pays en développement, notamment dans l’agricultureirregulée dans les savanes de l’Afrique, et a recommandé d’augmenter les infrastructures du stockage de l’eau, d’installer de meilleurs systèmes d’irrigation et de cultiver des céréales plusrésistantes à l’eau. Selon le rapport mondial 2006 des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, il faut modifier la demande et l’utilisation des ressources en eau (GIRE) enmultipliant les campagnes de sensibilisation, d’éducation, renforcer les réformes politiques portant sur les ressources en eau, et adopter des plans axés sur la Gestion intégrée des ressourcesen eau et d’autres sur l’utilisation judicieuse de l’eau. Les Ministres ont réaffirmé lors du Quatrième forum mondial sur les ressources en eau, qui s’est tenu à Mexico en mars 2006, leurpromesse de réaliser les objectifs de Gestion intégrée des ressources en eau, fixés par la communauté internationale, en matière d’accès à l’eau potable et à des systèmes d’assainissementde base prescrits dans l’Action <strong>21</strong>, la Déclaration du Sommet Millénaire et le Plan d’Application des Recommendations du Sommet de Johannesburg.Sources: CA 2006, National Water Commission of Mexico 2006, UNEP 2006b, World Water Assessment Programme and UNESCO 2006, and UNESCO 2006APERÇU GÉnÉral : Situation mondiale


persistants (POP), la Convention de Rotterdam surl’application de la procédure de consentementpréalable en connaissance de cause applicable àcertains produits chimiques et pesticides dangereuxqui font l’objet d’un commerce international (ConventionPIC), et la Convention de Bâle. L’Approche stratégiqueest un accord volontaire sur un éventail de sujets quiportent aussi bien sur l’évaluation des risques desproduits chimiques, sur l’harmonisation de l’étiquetageque sur l’élimination des produits obsolètes ou stockés.Elle énonce des dispositions prévoyant d’établir descentres nationaux pour aider les pays, surtout ceux endéveloppement, à former des experts dans le domainede la sécurité de produits chimiques, notamment lesdéversements et les accidents relatifs aux produitstoxiques.Les trois organes issus des conventionsinternationales juridiquement contraignantes ontexaminé une approche mondiale pour gérer les produitschimiques et leurs déchets en y intégrant la méthodedu cycle de vie du produit ou l’approche consistantà analyser le produit depuis sa fabrication jusqu’àson élimination totale, puis ont examiné leurs activitésrespectives pour cerner les possibilités de coordonneret de combiner ces dernières. Au moyen des troisconventions, les Parties sont convenues en 2006 demettre sur pied une équipe d’experts qui serait chargéed’examiner les possibilités – telles que l’établissementd’un Secrétariat exécutif et des fonctions de directionqui seraient communes aux trois conventions ouencore l’intégration d’un soutien administratif, de miseen œuvre et d’assistance technique – avec les Partiesà la Convention de Stockholm qui avait appelé à lacoopération et à la coordination des trois conventions.(UNEP 2006a, IISD 2006e).Horizon <strong>2007</strong>À observer l’évolution de l’année 2006, on décèle unetendance légèrement encourageante pour ce qui estde répondre aux préoccupations dans le domainedu développement durable. De fait, des effortsmultilatéraux ont été déployés à plusieurs niveaux,visant, d’une part, à améliorer la coordination desinstitutions internationales et des activités générées parla gestion des ressources durables et, d’autre part àéquilibrer les différentes contributions apportées dansce cadre. Parallèlement, la communauté internationalereconnaît de plus en plus l’importance de traiter lesquestions interdépendantes selon une approcheholistique et de tisser des partenariats <strong>mondiaux</strong> entreles institutions internationales et les acteurs de lasociété civile.Dans ce contexte, afin d’améliorer la coordinationentre les agences de l’ONU, un groupe d’experts dehaut niveau en matière de cohérence du système desNations Unies quant au développement, à l’assistancehumanitaire et à l’environnement, appuyé par lesconsultations sur la gouvernance internationale del’environnement au sein de l’Assemblée générale,a étudié différentes options. Le groupe d’expertsa préconisé une évaluation indépendante de lagouvernance internationale sur l’environnement au seindu système des Nations Unies. Il a également prônél’élimination de doublons et demandé que les fonctionsdu PNUE soient revalorisées afin que cet organedevienne le pilier de la politique de l’environnementdans le système de l’ONU, qui lui confère une réelleautorité en la matière. (UN 2006).Toutefois, l’année 2006 n’a vu aucune négociationnotable en matière de changements climatiques. Si l’onveut que le monde agisse à temps pour faire face àce problème, il faudra que certains pays se posent endéfenseurs de la planète. Il faudra accomplir des effortspour concilier l’environnement avec l’économie - àl’image de la Commission économique pour l’Europedes Nations Unies qui est le premier organe à adopterdes règles pour le paiement des services fournis par lesécosystèmes dans la gestion intégrée des ressourcesen eau, en proposant des directives internationalespour établir un paiement des services fournis par lesécosystèmes au niveau local, national et transfrontière(UNECE 2006). S’il faut traiter les nouveaux défis dupoint de vue du développement durable, tous lesintervenants devront se mettre à l’œuvre et il faudrareplacer la question du développement durable,reléguée en marge des discussions, au cœur del’examen des prisesde décisions.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUESAlter, L. (2006). It’s Getting Harder to Hate Wal-Mart. Treehugger.http://www.treehugger.com/files/2006/05/its_getting_har.php [Accessed December 3]Basel Convention (2006a). 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Sélection des faits marquants de l’année 2006PHONE Brandelet Didier / Still PicturesJanvier1er janvier Les Nations Unies lancent l’annéeinternationale des déserts et de la désertificationpour sensibiliser le public dans le monde à laprogression des déserts, qui couvrent 41 % de lasurface de la Terre.1er janvier Les pays du Sud de l’Asie et de l’Asiedu sud-est mettent en place un mécanisme piloteà caractère volontaire dans le but d’échanger desinformations sur l’enregistrement des importateursde chlorofluorocarbones (CFC) avant d’octroyer deslicences d’importation ou d’exportation.4 janvier La Convention-cadre sur la protection etle développement durable des Carpathes entre envigueur. La convention énonce des principes essentielsencourageant la coopération dans les domainesde la conservation, de l’agriculture, des forêts, destransports et des infrastructures entre la Républiquetchèque, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, laSerbie, la République slovaque et l’Ukraine.11-12 janvier La première réunion ministérielle duPartenariat Asie-Pacifique sur le développementpropre et le climat adopte une charte et unprogramme de travail.8 février À l’occasion de la Conférence internationalesur la Gestion des produits chimiques, uneApproche stratégique s’appliquant à la gestioninternationale des produits chimiques est adoptéepour faire en sorte que les produits chimiquessoient utilisés et produits de façon à minimiser leseffets néfastes à la santé et à l’environnement.13-24 février Réunis à la sixième session duForum des Nations Unies sur les forêts, lesdélégués conviennent d’un accord qui succèdeà l’Accord international sur les forêts. Quatreobjectifs <strong>mondiaux</strong> sont fixés : la prévention de ladégradation des forêts, valoriser les bienfaits tirésdes forêts et leur contribution dans la réalisation desobjectifs internationaux de développement ; étendreles aires des forêts ; et renforcer l’assistanceofficiellement octroyée au développement dans lagestion durable des forêts.MARK EDWARDS / Still PicturesMars6-9 mars La Conférence ministérielle de l’Afrique surl’énergie hydraulique et le développement durableengage les participants à travailler ensemble pourexploiter les réserves hydrauliques potentielles del’Afrique. Les Ministres reconnaissent la nécessitéd’évaluer les effets des activités respectueuses del’environnement et de la société, d’investir dans le renforcementdes capacités, et de faire en sorte que lescommunautés locales concernées tirent des bienfaitsà caractère durable.14 mars Le premier bulletin annuel sur les gazà effet de serre de l’Organisation mondiale de lamétéorologie informe que la moyenne mondiale desconcentrations en dioxyde de carbone (CO2), enméthane (CH4) et en oxyde nitreux (N2O) dégagésdans l’atmosphère a atteint en 2004 des niveauxjamais enregistrés auparavant.H.Windeck/UNEP / Still Pictures26 avril 20 ème anniversaire de l’accident nucléairesans précédent à Tchernobyl en Ukraine. Les effetsne cessent d’affecter les vies des personnes enUkraine, voisine de la Biélorussie et de la Russie ettout l’hémisphère nord.PHONE Brandelet Didier / Still PicturesMai16 mai L’Union africaine, la Banque mondiale,la FAO et le WWF ont établi un partenariat panafricain,se donnant pour mission de rétablir lesstocks appauvris de poissons et de réduire lapauvreté. Par le biais de ce partenariat, un Fondsd’investissement durable dans les pêcheries estdisponible- le premier de la sorte- orienté sur lespêcheries dans les vastes écosystèmes marinsd’Afrique.Ron Giling / Still PicturesJuillet3 juillet Le rapport sur les Objectifs de développementdu Millénaire datant de 2006 constateque les pays en développement ont réalisé desprogrès pour permettre un accès à l’eau propre età l’éducation, mais ont pris du retard dans ce quireste à accomplir pour répondre aux autres butsfixés par la communauté internationale./ Still Pictures7 juillet L’Union internationale de conservationpour la nature (UICN) a annoncé qu’en dépit desaméliorations de conservation de la plupart dessous-espèces du rhinocéros blanc et noir del’Afrique, on craint aujourd’hui que le rhinocérosnoir de l’Afrique occidentale (Diceros bicornislongipes) n’ait disparu, essentiellement à cause dubraconnage de sa corne. Quant à la populationde rhinocéros blanc (Ceratotherium simumcottoni) à l’état sauvage, située dans le nord de larégion, son nombre a atteint des niveaux faiblesjamais constatés auparavant.15-17 juillet Au Sommet du G8, accueilli par laRussie, les Chefs d’État ont élaboré une déclarationsur la sécurité énergétique mondiale, selonlaquelle les pays du G8 et l’humanité tout entièredoivent relever le défi qui consiste à garantir unapprovisionnement énergétique suffisant, fiable etrespectueux de l’environnement à un prix reflétantles paramètres fondamentaux du marché.4 septembre À l’occasion de la deuxième Conférencede tables rondes sur le soja responsable se déroulantà Asunción au Paraguay, les participants ont annoncéla création de la première organisation internationalevisant à réduire les effets négatifs de production desoja. Une initiative de producteurs, de transformateurs,de négociants, d’institutions financières et d’organisationnon gouvernementales œuvrant dans le secteurdu soja ayant pour objectif d’énoncer des principes,des critères et des indicateurs sur lesquels se fondenttout traitement, toute production et tout commerceresponsables en matière de soja.28 septembre Le PNUE décerne le prix Sasakawade 2006 à deux initiatives locales—le groupede coopératives Tenadi de Mauritanie et RodrigoVivas Rosas de Colombie—pour leurs efforts delutte contre la désertification et la dégradation desterres. La Coopérative Tenadi a développé despompes de sondage immergées pour l’accès àl’eau potable et a reboisé 80 hectares entourant lessondes pour stabiliser les dunes.OctobreDès le mois d’octobre 2006, la grippe aviaire estconstatée dans la volaille au Niger, au Cameroun,en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, en Égypte, etau Soudan. En 2006, dix personnes ont péri enÉgypte, neuf en Europe. Les cas les plus nombreuxdemeurent dans l’Est et le sud-est de l’Asie, portantà 45 le nombre de décès en Indonésie uniquement.Le Vietnam et la Thaïlande- les premiers à êtreconcernés par les récentes épidémies- ne déclarentaucun décès pour le Vietnam mais trois morts pour laThaïlande en 2006.© PHONE Ferrero J.P. / Lab ... / Still Pictures5 octobre La Convention sur le commerce internationaldes espèces en danger de la faune et floresauvages (CITES) décide de suspendre les exportationsde 60 tonnes d’ivoire d’éléphant du Botswana,de Namibie et d’Afrique du sud. La permission deles vendre est conditionnée au système de suivi del’abattage illicite des éléphants (MIKE) qui établit desdonnées de référence complètes sur le braconnagedes éléphants et sur les chiffres des populations, quin’ont pas encore été achevées.26 octobre La Commission européenne proposeune législation visant à interdire toutes les exportationseuropéennes de mercure de toute l’Unioneuropéenne dès 2011.30 octobre Le rapport “Stern Review on theEconomics of Climate Change” rédigé parl’économiste en chef du Ministère de l’économie duRoyaume-Uni, Sir Nicholas Stern, constate que lescoûts engendrés par des changements climatiquesde même intensité varient de 5 à 20 % du PIB ouplus tandis que les coûts de l’action pour éviter lespires conséquences du changement climatiquepeuvent se limiter à environ 1 % du PIB mondialchaque année.Novembre6-17 novembre La Conférence des Nations Uniessur les changements climatiques qui a eu lieu àNairobi n’a pas répondu aux attentes, à savoir,prendre des engagements pour la période débutantà la fin du Protocole de Kyoto, en 2012, ou adopterun calendrier de négociations portant sur denouveaux objectifs.10 novembre Les ministres de l’environnementde l’Association South East Asian Nations (ASEAN)approuvent un Plan d’action pour mettre en œuvrel’Accord ASEAN sur les nuages de pollutionstransfrontières, signé en 2002.9 novembre Le Groupe de Haut niveau sur lacohérence du système des Nations Unies dans lesdomaines du développement, de l’aide humanitaireet de l’environnement recommande de renforcertoutes les activités de programmes des NationsUnies menées à l’échelle des pays, de revaloriser lePNUE pour l’intégrer aux organisations chefs de filedes Nations Unies, lui renouveler son mandat, luiaugmenter son budget et accroître les ressourcesdu Fonds pour l’environnement mondial.10 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


15-17 janvier La première Assemblée mondialesur le travail et l’environnement propose d’ajouterdes droits environnementaux tels que l’accès auxressources en eau et à l’énergie aux droits traditionnelsdu travail portant sur la liberté d’association etles négociations collectives.Enrico Bartolucci / Still PicturesfÉvrier6 février Le virus mortel de la grippe aviaire H5N1est détecté pour la première fois en Afrique—dansune grande ferme d’élevage commercial de pouletsau Nigéria.7-9 février À l’occasion de la neuvième sessionextraordinaire du Conseil des gouverneurs duPNUE et du Forum ministériel mondial sur l’environnement,les ministres de l’environnementabordent des questions liées à l’énergie et àl’environnement, à la gouvernance environnementale,et approuvent un accord sur la gestioninternationale des produits chimiques.20-31 mars La huitième Conférence des partiesà la Convention sur la diversité biologique adopteun programme de travail sur la diversité biologiquedes îles, réaffirme l’interdiction de procéder àdes cultures d’essai des technologies d’OGMd’utilisation restreinte et rejette cas par cas lesévaluations des risques.27 mars La plus grande aire de forêtstropicales, située en Guyane, certifiée par le ForestStewardship Council totalise 570 000 hectares.27-29 mars La troisième Conférence internationalesur les systèmes d’alertes précoces appelleà augmenter les financements dans le domaineet souligne le rôle important que détiennent lescommunautés locales dans la mise au point desformations et la nécessité d’intégrer des systèmesd’alerte précoce pour élaborer une stratégie deréduction des risques de catastrophes dans lecadre de développements nationaux.16-22 mars Près de 20 000 participants ontassisté au quatrième Forum mondial de l’eau et yont adopté la déclaration ministérielle appelant lacommunauté internationale à agir dans les domainesde l’eau et des systèmes sanitaires.Avril1 avril L’Association internationale des toursopérateurs de l’Antarctique rapporte que plus de26 000 touristes ont visité la région antarctiquependant la période du mois de novembre 2005à mars 2006, qui est l’été austral. C’est un chiffrespectaculaire, qui a triplé depuis 1992.20 mai Le dernier stock de ciment est coulé pours’ajouter au mur principal du barrage des Trois gorges,objet de polémiques sur les coûts et avantages,notamment sur les coûts environnementaux. C’estle barrage hydroélectrique le plus grand au monde.Prévu de fonctionner en 2008, le barrage est destinéà alimenter l’électricité comme à contrôler les crues,dont les 26 turbines d’hydroélectricité devraientproduire 18,2 millions de kilowatts, soit un neuvièmedu rendement de l’électricité de Chine.25 mai L’Organisation internationale des boistropicaux indique que plus de 90 % des forêts tropicalesne sont pas gérées de manière durable dansune analyse sur l’état des forêts tropicales dans 33pays situés en Asie-Pacifique, en Amérique latine,dans les Caraïbes et en Afrique.(FREELENS Pool) Tack / Still PicturesJuin9 juin- 9 juillet La FIFA recourt à des énergiessans carbone pour organiser la Coupe du monde2006 et réduit drastiquement les gaz à effetde serre, parce qu’en partie, elle encourage lamoitié des 3,2 millions de spectateurs prévus àprendre les moyens de transport. La Fédérationcompense les émissions de carbone en finançantdes projets d’énergies alternatives en Inde et enAfrique du Sud.12-16 juin À la première session du Conseild’administration du Traité international sur lesressources génétiques des plantes pour l’alimentationet l’agriculture, les Parties ont adopté un Accordd’usage pour le transfert des matériaux, garantissantle système multilatéral de libre accès et de partagedes avantages. Les destinataires qui commercialisentles matériaux des plantes sans pour autant les laisseren libre accès pour des recherches et des culturessupplémentaires, devront payer un pourcentagedestiné à financer des activités d’appui aux petitsfermiers dans les pays en développement.28 juillet Une nouvelle loi fédérale des États-Unisentre en vigueur, visant à protéger plus de 95,83millions d’hectares des fonds océaniques entourantl’Alaska de la pêche au chalut de fonds des mersdans le but d’aider à sauver les jardins de corauxd’Alaska d’une valeur rare.AoÛt12 août La Convention-cadre pour la protectionde l’environnement marin de la mer Caspienneentre en vigueur. La Convention vise à coordonnerles efforts accomplis par l’Azerbaïdjan, l’Iran, leKazakhstan, la Russie et le Turkménistan dans lebut de faire face à la crise de l’environnement quiconsiste en la destruction des habitats, la pollutionindustrielle et la surexploitation des poissons etd’autres vies marines.28 août Le Conseil du Fonds pour l’environnementmondial (FEM), présidé par Monique Barbut, nouvellementnommée, a pour mission d’approuver laquatrième reconstitution de fonds ayant fait l’objetde longues négociations du Fonds spécial du FEM,s’élevant à 3,13 milliards de US$ pour 2006-2009,dans le but de financer des projets environnementauxles quatre prochaines années.30 août La Californie, douzième émetteur de carboneau monde, adopte une proposition de loi auxÉtats-Unis pour maîtriser les émissions de CO2, lebut étant de réduire les émissions de près de 25 %,pour retrouver les niveaux de 1990 d’ici à 2020.SeptembRE1er septembre Vingt administrations nationales desdouanes dans la région Asie-Pacifique lancent le projet“Rétablissement de la couche d’ozone” - une opérationde longue haleine visant à réduire le commerce illicitedes substances appauvrissant la couche d’ozoneet des déchets dangereux. Les autorités douanièrescoopéreront avec les agences environnementales poursuivre les cargaisons maritimes soupçonnées de transporterdes produits chimiques et des marchandisesdangereuses qui appauvrissent la couche d’ozone.5 octobre Un projet de règlement de l’Arab Unionfor Wildlife Sanctuaries (Union arabe pour dessanctuaires de vie sauvage) est ratifié à Riyadh,en Arabie Saoudite. L’Union arabe vise à fournirun appui et des consultations techniques auxpays-membres pour établir et gérer des sanctuairesde vie sauvage.A ET E LAPIED / Still Pictures24 octobre Le rapport du WWF “Planète vivante2006” signale que l’empreinte écologique de l’humanité- les pressions que l’homme exerce sur laTerre- a surpassé la capacité durable de la Terre deprès de 25 %. Des mesures telles que le piégeageet les réductions d’émissions du carbone grâce à laconservation de l’énergie ou aux nouvelles technologiespourraient améliorer l’état de la Terre.S. Ziese / Still Pictures26 octobre– 3 novembre À leur première réunion,les Parties contractantes au Protocole de Londresont décidé d’autoriser l’immersion du dioxydede carbone dans les structures géologiques dessous-sols des océans dès le mois de février <strong>2007</strong>,malgré les préoccupations que cette décision soulèvesur la probabilité de fuites qui accentueraientles risques d’acidification des océans.NICK COBBING / Still Pictures17 novembre L’Administration nationaleaméricaine des océans et de l’atmosphère (NOAA)a rendu public son rapport sur l’état de l’Arctiquesoulignant un réchauffement continu dans l’Arctique.En moyenne, les températures mondiales ontaugmenté régulièrement pendant des décenniesmais l’Arctique semble s’être réchauffé deux foisplus rapidement que le reste du monde.22 novembre Cinq pays de l’Asie centraleapprouvent la Convention-cadre sur la protectionde l’environnement pour le développementdurable dans le but de mieux régler les questionscommunes et transfrontières en matièred’environnement.Peter Hirth / Still PicturesDÉcembre13 décembre Les États-Membres de l’Unioneuropéenne approuvent le système REACH surl’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation desproduits chimiques, qui réglemente les produitschimiques, après avoir fait l’objet de longs débats.REACH entrera en vigueur en juin <strong>2007</strong>. Cette loirequiert des entreprises de prouver l’innocuité dessubstances nouvelles ou déjà présentes dans desproduits d’usage quotidien comme les voitures, leshabits et la peinture.APERÇU GÉnÉral : Situation mondiale 11


AfriqueEn 2006, les activités anthropiques conjuguées aux catastrophes naturelles n’ont cessé d’entraver les possibilités dedéveloppement de l’Afrique. Toutefois, la coopération en matière d’environnement s’est avérée un outil inestimable derésolution des conflits, de multiplication de opportunités dans the secteur de l’économie et d’amélioration des moyens desubsistance tout en répondant aux objectifs de conservation.La CoopÉration en matiÈre d’environnement,c’est investir pour la paix et l’intÉgrationrÉgionaleEn Afrique, les conflits armés associées au côntrole desterres arables ainsi que les pressions exercées sur cesdernières, contribuent pour une large part à dégraderle cadre écologique du continent, par la déforestation,le commerce de la viande de brousse, et en sapant lemoral des communautés locales. Mais, paradoxalement,la coopération en matière d’environnement peutouvrir une voie prometteuse à la paix et à l’intégrationrégionales (Hammill 2005). Plusieurs initiatives nouvellespour certaines, et en cours pour d’autres, en matièred’environnement étudient cette voie en fonction desdifférentes espèces et régions écologiques.Près de 80 % de la population des lions a disparu deses anciens territoires de répartition (Figure 1) (UNEP-WCMC 2006). On estime qu’au cours de deux dernièresdécennies, leur nombre a chuté de 30 à 50 % et lesestimations actuelles situent la population restanteFigure 1: La population des lions en Afrique est enbaisse constante. Les Unités de conservation des lionssont des zones essentielles à la conservation à longterme de la population des lions. Dans les RecommendedSurvey Areas (Zones d’études recommandées),il faut assurer un suivi et entreprendre d’autresrecherches pour déterminer la situation de la populationet pour définir les mesures concrétes á appliquer.Source: Wildlife Conservation Societyentre 23 000 et 39 000 lions (Bauer et Van der Merwe2004, Chardonnet 2002). Environ 90 % de la populationrestante demeure en Afrique orientale et australe, dontla moitié en Tanzanie. Des populations viables de plusen plus restreintes sont observées au Kenya, en Afriquedu Sud, au Mozambique, au Botswana, au Zimbabwe,en Zambie, et en Namibie. Par contre, la population deslions a complètement été éliminée d’Égypte, de la Libye,de la Tunisie, d’Algérie, du Maroc et de la Mauritanie. EnAfrique occidentale et centrale, seules de petites hordesde lions, divisées, subsistent. Cette perte de diversitébiologique représente une perte économique, les lionsétant une attraction touristique.En 2006, 24 États de l’aire de répartition des lions, ontentamé un processus visant à développer une stratégiepanafricaine de conservation des lions. Deux stratégiessous-régionales- l’une pour l’Afrique occidentale etcentrale et l’autre pour l’Afrique orientale et australe- ontété élaborées (IUCN ROSA 2006). Les États concernésreconnaissent que la protection de cet atout qu’est lelion nécessite de traiter les causes provoquant la baissede la population des lions (IUCN ROSA 2006). Parmi cescauses figurent la vulnérabilité des lions dans les zonesde conflit, les conflits entre les lions et la populationrurale qui peut craindre pour sa vie et son bétail ainsi quediverses maladies. (Dudley et autres 2002, Chardonnet2002, Frank et autres 2006).Les grands singes sont encore plus menacéspar le commerce de la viande de brousse, l’empiètementdes populations humaines et les conflits. (Encadré 1).La Déclaration Kinshasa en 2005 sur les Grands singesrequiert des signataires d’assurer une réduction du tauxactuel de perte des populations des grands singesd’ici à 2010 et d’assurer d’ici à 2015 l’avenir de toutesles espèces et sous-espèces de grands singes dansla nature. Le Sierra Leone et le Soudan ont signé ladéclaration en mars 2006, rejoignant les 16 États d’originede l’aire de répartition des grands singes, suivis par leRwanda et le Gabon en mai et par la Guinée équatorialeen juin (UNEP 2006a). Seuls deux sur 23 États del’aire de répartition des grands singes n’ont pas encoresigné. En mettant en relation les zones protégées, lesParties nourrissent l’espoir d’améliorer les possibilitésde conservation et de mode de vie des singes. (UNEPet UNESCO 2005). En outre la déclaration encourageEncadré 1: Renforcer la paix par la coopération enmatière d’environnementLe Programme international de conservation des gorilles (PICG)recommande de coopérer pour la conservation des gorilles demontagne dans la région des Grands Lacs qui a été le théâtrede conflits multiples pendant plusieurs décennies.Le Programme PICG comprend trois partenaires—African Wildlife Foundation, Fauna & Flora International,et le WWF pour la Nature. Le programme a pour objectifd’impliquer tous les acteurs dont les activités risquentd’affecter la survie des gorilles et leur habitat, parmilesquels agriculteurs, les responsables des parcs etles autorités militaires, les gouvernements locaux etrégionaux et les experts en environnement. En nouant despartenariats et en développant des synergies entre lesactivités de conservation et de développement, grâce auprogramme, les parties prenantes ont réussi à modifier lescomportements à l’égard des gorilles.Depuis que le Programme a vu le jour, on a constaté unehausse de 12 % de la population des gorilles qui étaient aunombre de 700 au dernier recensement. Les évaluationspréliminaires suggèrent que les activités de conservationont amélioré le dialogue entre les différents acteurs. Il estcertain qu’améliorer la communication restaure la confianceet l’entente, tandis que la mise en commun des activitéscrée des interdépendances, autant d’éléments qui servent àatténuer les tensions politiques.La séparation descommunautés agricoles dela population des gorillesest représentée par la zonetampon Nkuringo au sud dela forêt impénétrable Bwindide l’Ouganda, qui est longuede 12 kilomètres et large dequelques centaines de mètres.Source: Johannes RefischLe Programme PICG a pour mission de tisser despartenariats entre les agences dédiées au développementet à l’humanitaire et les activités liées à l’environnement.L’élément environnemental intégré dans les activités liéesau développement et à l’humanitaire peut apporter unenouvelle contribution aux initiatives visant à développer laconservation, qui enrichirait le mode de vie local. Toutefois,pour réussir l’intégration de l’environnement il faut s’assurerque les interventions ne renforcent pas les inégalités nin’en créent de nouvelles - telles que l’inégalité des droits àla terre et aux ressources forestières.Sources: IGCP 2006, Besançon and Hammill 2006, van der Giessen2005, Lanjouw undated12 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


les partenaires à coopérer et à forger des partenariatsavec le secteur privé pour créer un développementéconomique durable qui améliore les conditions de viedes communautés.Les régions écologiques peuvent attirer des projetsimpliquant la coopération régionale. Ainsi, la région du hautZambèze et le Kavango renferme une diversité biologiqueriche et abrite le célèbre Delta Okavango. La zone représenteune riche manne touristique mais trois décennies de violentsconflits ont freiné les investissements. Ainsi, les champs demines, résultat de 26 années de guerre civile en Angola, ontprovoqué le déplacement des communautés, perturbé lesactivités servant de moyens de subsistance et brouillé lesitinéraires de migration des éléphants (Loxodonta africana),confinant la plus grande horde d’éléphants encore en viedans les zones protégées du nord du Botswana (Hoare2004, UNEP sans date). Cette horde d’éléphants encercléegrandit à un taux de non durabilité de 5 % par an, avec pourEncadré 2: La coopération régionale sous l’angle del’alerte précoce et de la gestion des conflitsEn Afrique de l’est, l’évolution environnementale conjuguéeà la pénurie des investissements ruraux favorisent un terrainfertile aux conflits au sujet des pâturages. La concentrationde groupes pastoraux près des frontières d’États augmentela probabilité des migrations transfrontières. Ces dernièresannées, on a assisté à une multiplication des conflits au sujetdes pâturages, et on dénombre actuellement 30 conflitsentre communautés qui pourraient éclater dans la région.Les points de tension se concentrent dans la région deKaramoja, constituée de groupes pastoraux dans le sudouestde l’Éthiopie, le nord-ouest du Kenya, le sud-est duSoudan et le nord-est de l’Ouganda.Les vives tensions sont liées à:• la concurrence croissante pour les terres arables seraréfiant sous l’effet de la désertification, le déplacementdes communautés pastorales et la croissance de lapopulation chez les bergers et les agriculteurs• la rupture d’avec les règles sur les vols de bétail et lacommercialisation du vol;• la prolifération de petites armes apparues avec lesguerres dans la région; et• une sécurité alimentaire et une disponibilité desressources en eau réduites en raison de la variabilitédes précipitations et des sécheresses prolongées.Dans le cadre d’une initiative régionale déterminante, l’Autoritéintergouvernementale sur le développement (IGAD) a liéses activités de suivi des conflits et des sécheresses auMécanisme d’Alerte précoce et de réaction aux conflits(CEWARN). Le CEWARN suit les conflits au sujet despâturages et délivre une information opportune sur desévénements particuliers et leurs causes, aidant, de cettemanière, les États-Membres à éviter l’escalade de la violence.Le Centre de suivi des sécheresses dans le cadre duCEWARN, rend compte des conditions de sécheresse et defourrage et établit des prévisions sur la production alimentaire– qui sont des facteurs essentiels déterminant les migrations.Sources: CEWARN 2006, Grahn 2005, Nori and others undated,Ame 2006, NASA 2006effet de dégrader l’environnement et de créer des conflitsavec les communautés avoisinantes. Le 7 décembre 2006,les Ministres des gouvernements de l’Angola, du Botswana,de la Namibie, de la Zambie et du Zimbabwe ont signé unProtocole intergovernmental qui établit la zone de conservationtransfrontière de Kavango-Zambezi (KAZA TFCA) (PeaceParks Foundation 2006). La zone de conservation KAZATFCA se donne pour objectif de relier la sécurité des humainset le développement avec la conservation. Le premierprojet sera mené par le PNUD, Conservation International,Roots of Peace, et le Gouvernement d’Angola dans l’optiquede déminer 150 000 hectares et de restaurer les itinérairesde migration des éléphants. Le projet aura également pourconséquence de relier les zones protégées au sein de KAZATFCA, d’accroître les possibilités touristiques et le développementqui y sera associé. (Suich et autres 2005).Étendue sur une zone encore plus vaste, l’Unionafricaine étudie le projet ‘Green Wall for the SaharaInitiative,’ (Mur végétal pour l’initiative du Sahara) quicompte 20 pays participant à un projet d’une durée de30 ans. Cette initiative vise à enrayer la désertification età améliorer les moyens de subsistance durables dans lazone fragile du sahélo-saharienne. La notion du Muraillede Verdure reconnaît que la coordination politique et unebonne intégration de l’environnement dans les politiquesde développement sont essentielles pour harmoniser lesapproches passant par la participation des communautés,pour rétablir les écosystèmes transfrontières et pourconcevoir une solide base de données (AU Commission2006).À la sortie de violents conflits, les pays et lescommunautés risquent d’être vulnérables aux catastrophesdu fait de l’action anthropique et naturelle (Encadrés 2 et3). Dans ce cas, la coopération régionale peut contribuer àcréer une résilience locale tout en parvenant à instaurer uneconservation transfrontière efficace.Encadré 3: La crise de déversement illégale des déchets en Côte d’IvoireDes citadins d’Abidjan attendent à la sortie d’unhôpital local d’être examinés par le personnelmédical pour les effets ressentis à la suite del’exposition aux déchets toxiques.Source: Luc Gnago/Reuters/The Bigger PictureUne fois les champs déminés en Angola, les éléphants des terresmarécageuses du Botswana devraient pouvoir reprendre leurshabitudes de migration transfrontière.Source: © BIOS Guntherr Michel / Still PicturesLES ESPÈCES ALLOGÉNES ENVAHISSANTESLes espèces allogénes envahissantes (EAE) constituent ladeuxième menace la plus sérieuse qui pèse sur la diversitébiologique après la perte de l’habitat (MA 2006), et le casest encore pire dans les États insulaires en développement,où elle représente la première menace. Elles sont un défi deportée régionale à l’Afrique, étant à l’origine d’un changementdans l’environnement, et portent préjudice aussi bien àl’agriculture qu’à la disponibilité des ressources en eau etréduisent les capacités du continent à réaliser les objectifs dedéveloppement du Millénaire ainsi que d’autres efforts visantà réduire l’extrême pauvreté et la faim. (GISP 2006).La menace risque de s’amplifier en raison des effetsconjugués que peuvent induire le changement climatique,la conversion de l’utilisation des terres et la mondialisation(Mooney et Hobbs 2000). D’une part, le changementclimatique et la conversion des terres perturbent lesécosystèmes et favorisent l’établissement des espècesenvahissantes (Mace et autres 2006) et d’autre part,la fréquence de la mobilité des hommes et l’essor ducommerce ont créé de nouvelles voies d’introduction. CesÀ Abidjan, la ville la plus importante en Côte d’Ivoire, un déversement illégal de 400tonnes de déchets toxiques qui s’est déroulé vers la fin août, a fait plus de 12 victimeset a conduit plus de 100 000 blessés à demander une aide médicale. Selon lesinformations, un navire a chargé des déchets pétrochimiques dans des camionsqui les ont ensuite reversés sur au moins 15 sites autour d’Abidjan. Les déchetscontenaient un mélange de produits de distillation du pétrole, de sulfure d’hydrogène,de mercaptans, de composés phénoliques et d’hydroxyde de sodium.La catastrophe a conduit à la démission du gouvernement qui arrivait à la fin deson mandat d’administration. La composition du gouvernement avait été décidéeavec l’intervention de l’ONU et comprenait des partis qui avaient été des factionsrivales pendant les récents heurts civils. Les experts internationaux en traitementdes déchets ont prêté leur concours au premier stade de nettoyage mais à la finde l’année 2006, les habitants souffraient encore des émanations dans la mesureoù les sites des décharges ayant fermé, les ordures ménagères s’amoncelaientdans les rues de la ville. Le gouvernement ivoirien a estimé à 30 millions de US$le coût total pour dépolluer les sites et transporter les déchets en France pour ladécontamination. En date du 20 décembre 2006, il restait 15 millions de US$ àsolliciter aux donateurs internationaux pour achever le travail.Source: (UNNS 2006, UNEP 2006)APERÇU GÉnÉral : Afrique 13


tendances posent de nouveaux problèmes de gestionet compromettent les efforts d’élimination des espècesenvahissantes (Chenje et Mohamed-Katerere 2006,Barnard et autres 2006).La politique relative aux espèces allogènes envahissantesacceptée par la communauté internationale fait de laprévention de nouvelles introductions son objectif prioritaire.Une fois une espèce établie, l’objectif est de l’éradiqueret de la limiter. Les Parties à la Convention sur la diversitébiologique (CDB) sont convenues de réduire sensiblementle taux de perte de la diversité biologique d’ici à 2010—ycompris la perte attribuée aux espèces envahissantes.Pour ce qui est des espèces envahissantes, le but est demaîtriser les voies d’introduction et d’élaborer des plansde gestion concernant les espèces étrangères les plusmenaçantes. (CBD 2002, CBD 2004).À quatre années seulement de l’objectif fixé à 2010, lesdéfis à relever pour répondre aux objectifs subsistent. Dureste, il semble improbable que les espèces envahissantespuissent être éliminées dans un avenir proche. Par exemple,en 2006, seuls cinq pays sur les 22 étudiés, ont recenséune partie ou la totalité des EAE importantes et établi unsystème de traçabilité. La capacité de l’Afrique à contrôlerles espèces envahissantes est compromise par la faiblessede la politique et des institutions, par un financementinadéquat, par la pénurie d’information et de capacités degestion. (GISP 2006). De plus, les mesures de préventionsont insuffisantes : les normes manquent pour traiter lesespèces envahissantes animales de même qu’on observeune inadéquation des mesures visant à contrôler les EEEqui s’introduisent par le biais des transports aériens, destransports maritimes, des eaux transfrontières, du tourisme etdes secours d’urgence. (CBD 2006a).Les espèces envahissantes peuvent être bénéfiquescomme nuisibles aux modes de vie, rendant les choixpolitiques difficiles. Si des EAE données présentent unevaleur financière dans des circonstances où elles provoquentle déplacement des espèces indigènes tout en causantd’importants changements sur l’environnement, les coûtssociaux et environnementaux peuvent annuler tout bénéficeéconomique. Par exemple, en 2005, les exportations desfilets de perche du Nil provenant du Lac Victoria ont rapportéà l’Ouganda, au Kenya et à la Tanzanie 272 millions de US$.Mais depuis que l’espèce a été introduite dans les années50, elle a transformé l’écosystème du Lac Victoria et réduitla diversité des espèces de poissons dont dépendent denombreux habitants locaux (Josupeit 2006).Une fois que l’espèce envahissante est implantée, sonéradication devient extrêmement difficile (MA 2005). Uneapproche prometteuse qui complète les autres mesuresde contrôle est d’encourager les initiatives qui utilisentles produits dérivés de l’espèce envahissante, favorisant,de cette manière la récolte de l’espèce envahissante(Encadré 4). Au Niger, les planificateurs envisagent desapproches de gestion visant à multiplier les utilisationséconomiques de l’espèce envahissante Prosopis spp.—appelée également mesquite (Geesing et autres 2004).L’espèce de Prosopis a été introduite en Mauritanie, auSénégal et dans d’autres pays du Sahel dans le but delutter contre la désertification en stabilisant les dunes.Dans certaines parties du nord-ouest de l’Afrique,l’espèce est la seule source de bois de chauffage. Sil’espèce de Prosopis spp est devenue un problème liéà son caractère envahissant dans des zones avec plusde précipitations, pour certaines parties de l’Afrique,en revanche, qui sont sujettes à la désertification et àla sécheresse en raison de la variabilité du climat et del’évolution climatique, l’espèce de prosopis est la seuleressource de valeur. (Encadré 5) (FAO 2006).En 2003, le Nouveau partenariat pour le développement del’Afrique (NEPAD), en plaçant les EAE en tête de liste des prioritésfixées dans le Plan d’action environnemental, a marqué unepremière étape dans l’établissement d’un cadre régional et dansla définition de 14 projets destinés à traiter le problème (NEPAD2003). Toutefois, seuls 29 pays africains ont respecté l’obligationde suivi prescrite par la CDB en 2006 et les rapports de paysrévèlent des problèmes de gestion en cours. (CBD 2006b).En 2006, la CDB a attiré l’attention de la communautéinternationale sur la nécessité d’appliquer une approchede coopération à plusieurs niveaux pour renforcer lescapacités à l’échelle nationale, sous-régionale, régionaleet mondiale destinées à encourager la cohérence et lesoutien mutuel concernant les mesures adoptées. (CBD2006a). Une initiative de renforcement des capacitésdans le cadre du programme mondial des espècesenvahissantes du PNUE viendraappuyer les pays aussibien dans le développement et la mise en œuvre portantsur les stratégies et les plans d’action au niveau régional etnational, que dans la facilitation du partage d’information.Regard sur l’avenirL’Afrique a un objectif à long terme qui est celui d’œuvrer pourune paix durable. C’est la condition prioritaire qui favorisera ledéveloppement et la prospérité de l’homme. Pour ce faire,la coopération en matière d’environnement peut être utile àdiminuer les tensions exercées sur les ressources des moyensde subsistance, par le partage équitable des ressources etla planification commune -et à restaurer la confiance. Si l’onveut réussir une coopération en matière d’environnement, ilfaut augmenter le financement destiné à appuyer une bonneintégration de la politique d’environnement et de développementet forger des partenariats plus solides entre les gouvernementset les autres acteurs.En continuant à investir dans la coopération enmatière d’environnement entre les gouvernements etles autres acteurs (notamment les organisations nongouvernementales, les experts, les communautés et lesentrepreneurs), l’Afrique peut franchir des étapes décisivesdans la réalisation des buts de développement durableet dans la réduction de sa vulnérabilité aux catastrophesnaturelles et d’origine anthropique.Encadré 4: Industries à valeur ajoutéeEn Afrique du Sud, 8 750 plantes sont des plantes qui ont été introduites dont 198 sont classées comme espèces envahissantes. Les estimationsrécentes suggèrent que ces plantes couvrent plus de 10 millions d’hectares—environ 8 % de la surface des terres de l’Afrique du Sud. Le rapportde 2006 que l’Afrique du Sud a remis à la CDB a observé que son Programme œuvrer pour l’eau (WfW) investit une grande part de ses fonds dansl’éradication, qui sont passés d’environ 6 millions de US$ en 1995/6 à plus de 72 millions de US$ en 2003/4, et a procédé au nettoyage de plusd’un million d’hectares d’espèces envahissantes étrangères. Il n’empêche que les espèces envahissantes étrangères continuent à proliférer – etmettent à mal 7 % des ressources en eau, aggravent les inondations et les incendies, provoquant l’érosion des sols et l’envasement des barrages etdes estuaires, dégradant la qualité de l’eau et réduisent la diversité biologique.Le Programme sur la valeur ajoutée des industries du WfW encourage les entrepreneurs à exploiter la biomasse tirée des opérations de nettoyagedes sols. La biomasse des EEE peut servir d’écrans et de caches, à fabriquer des articles de décor d’intérieur comme des lampes, des accessoiresde salles de bains, des meubles intérieurs et extérieurs, des haies et des arches, des jouets et du bois de chauffage.Le programme vise trois objectifs essentiels:• Améliorer les bienfaits économiques du programme WfW, en créant des emplois supplémentaires destinés à la récolte et au traitement desmatériaux dérivés du végétal.• Réduire les coûts du nettoyage des espèces envahissantes en impliquant les entrepreneurs pour contribuer à rendre le programme WfW durable.• Atténuer les risques pouvant endommager l’environnement, comme les incendies, en veillant à laisser le moins de biomasse possible après lenettoyage.Source: Working for Water Programme 2006, Government of South Africa 2006Tisseur utilisant l’écorce dérivée d’une espèceenvahissante, Programme Working for Water,Afrique du Sud.Source: Working for Water14 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Encadré 5: Efforts en vue de lutter contre les effets des changements climatiques en AfriqueLa 12 ème Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui s’est tenue à Nairobi en novembre 2006, a examiné les changements climatiquesfrappant le continent africain comme un des domaines à traiter en priorité. Un document de travail de la conférence démontrait l’extrême vulnérabilité de l’Afrique aux changements climatiques. Il est vrai que lecontinent est déjà affecté par les facteurs climatiques tels que la variabilité du climat, la pénurie des ressources en eau et la faiblesse des rendements des cultures ainsi que par les maladies liées au climat, telles quela fièvre de la vallée du Rift, le choléra et la malaria. Pendant le XXIème siècle, 30 % des infrastructures côtières de l’Afrique pourraient être inondées par la montée du niveau des mers. Les rendements des culturespourraient baisser jusqu’à 5 % d’ici à 2080. Parallèlement, les épidémies pourraient augmenter en proportion, en fréquence et en gravité.Pour l’heure, c’est l’Afrique qui a le moins bénéficié de l’aide en faveur des pays en développement, en matière d’activités de lutte contre les effets du climat. Par le biais du Mécanisme de développement propre (MDP), lespays industrialisés peuvent compenser leurs émissions de CO2 en finançant des projets de réduction des émissions dans les pays en développement. Or, en novembre 2006, l’Afrique sub-saharienne ne dénombrait quecinq projets sur les 410 enregistrés dans le MDP- quatre en Afrique du Sud et un au Nigéria. Le reste est partagé entre les 192 en Amérique latine et les Caraïbes et 203 en Asie. La situation concernant la planification desprojets n’est guère plus brillante. Le continent réserve des possibilités inestimables en matière de piégeage du carbone, si l’on recourt à des projets destinés à stabiliser le couvert forestier ou à reboiser certaines régions qui,par ailleurs peuvent également offrir des bienfaits essentiels autant pour la communauté locale, que dans les domaines environnementaux et économiques. Toutefois, ces approches n’ont pas encore été acceptées par leMDP. Pour ce faire, la Conférence de l’CCNUCC a annoncé plusieurs initiatives pour commencer à remédier à la situation. Le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a présenté le Cadre de Nairobi – une initiative conjointeréunissant cinq Institutions de l’ONU spécialisés dans l’aide aux pays les plus pauvres à mieux exploiter le Mécanisme de développement propre. Le PNUE et le PNUD ont noué un partenariat destiné à aider les pays les pluspauvres, notamment ceux situés dans l’Afrique sub-saharienne dans le but de s’assurer d’une plus grande part du marché international de la finance carbone. Grâce à ce partenariat, on mettra rapidement à la disposition desgouvernements l’appui en expertise afin d’évaluer les effets potentiels des changements climatiques sur les projets d’infrastructure comme la construction de routes, de barrages et de systèmes d’alimentation d’énergie. Deplus, la Banque mondiale a annoncé que, par l’intermédiaire du Fonds carbone s’adressant aux communautés de développement, elle achètera 900 000 tonnes de crédit carbone à l’entreprise Kenya Electricity GeneratingCompany (Kengen). L’énergie propre de géothermie qu’obtiendraient les centrales électriques Olkaria II de Kengen par leur agrandissement prévu, a pour but de remplacer l’électricité que produisent les centrales générées parle combustible fossile, lequel dégage 150 000 tonnes de dioxyde de carbone par année. C’est le premier projet géothermique du MDP sur le continent.Sources: UNFCCC 2006a and 2006b, World Bank 2006, UNEP 2006b, Ayeiko 2006.RÉfÉrences bibliographiquesAme, A. (2006). Cross-border Livestock Trade and Small Arms and Conflict in Pastoral Areas ofthe Horn of Africa: Case Study from Southern Ethiopia and Northern Kenya. In: International Associationfor the Study of Common Property, Eleventh Biennial Conference, 19-23 June 2006, BaliAU Commission (2006). The Green Wall for the Sahara Initiative: A concept note. Department ofRural Economy and Agriculture. African Union Commission, Addis AbabaAyeiko, F. (2006). Kenya-WB in Deal to Buy Carbon Dioxide. 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Asie-PacifiqueDes températures de plus en plus élevées, des intempéries extrêmes et des menaces qui pèsent sur l’approvisionnementdes ressources en eau durables et sur la diversité biologique, autant de problèmes environnementaux qui se multiplientdans la région tandis que les gouvernements commencent à traiter les plus importants.Tendance au rÉchauffement climatiquedans la rÉgionLes chercheurs ont rapporté, en 2006, une tendanceau réchauffement climatique à long terme en Asie, quia suivi un rythme d’accélération progressive au coursde la période allant de 1860 à 2004 (Huang 2006).De pair avec cette tendance, on a constaté que lesintempéries extrêmes se manifestaient de plus enplus souvent. Par ailleurs, les averses torrentielles ontaugmenté tandis que la fréquence des manifestationsdu temps modéré a baissé pendant ces cinquantedernières années, à la lecture des données tirées dessondes de précipitation implantées en Inde. Le nombredes orages, accumulant plus de 100 millimètresde précipitations par jour, a augmenté de 10 % pardécennie, tandis que ceux ayant accumulé plus de150 millimètres ont doublé. Cette tendance suggèreque le potentiel de risque d’averses torrentiellesaugmente avec, pour conséquence, de provoquer desglissements de terrain, des averses soudaines et desdommages aux récoltes qui pourraient avoir des effetsmajeurs sur l’économie, la société et l’environnement(Goswami et autres 2006).Au cours de l’année 2006, des orages se sontabattus sur les pays en Asie, noyant les champsdans le Timor oriental, la Chine, l’Inde, le Pakistan, laThaïlande, le Bangladesh, le Sri Lanka, la Corée, leCachemire et l’Afghanistan. Les inondations ont créédes glissements de terrains et ont mis au jour deschamps de mines au Sri Lanka. En décembre, lesPhilippines ont été frappées par un quatrième typhonen l’espace de quelques mois, qui a provoqué desinondations et des coulées de boues meurtièresenterrant des centaines de victimes (ReliefWeb 2006).L’Australie subit une sécheresse persistante depuis2002, tendance qui a atteint des niveaux d’alerteen 2006. Selon le Australian Bureau of Meteorology(Bureau de météorologie australien), la situation s’estaggravée depuis le mois d’août, accusant une quasiabsencede précipitations nécessaires à la saison desemences. (BOM 2006).Confirmant la tendance constatée sur le continent,l’évolution du climat à l’échelle locale et régionale semodifiera également en un tournant (Encadré 1).Malgré des inondations aussi épisodiques que brutales,on déclarera bientôt une décennie de sécheressedans certaines parties d’Asie centrale (Figure 1). Pourexpliquer l’absence persistante de précipitations surle Plateau iranien, les théories attribuent aussi bienla cause à une relation indirecte avec la hausse destempératures dans le Pacifique occidental et dansl’océan Indien oriental qu’à une Asie du Sud dont lestempératures sont anormalement élevées dans larégion (Hoerling et Kumar 2003, Qian et autres 2002).Pour la Chine, l’année 2006 a été catastrophiquedu point de vue du climat, caractérisée par moinsSource: Still PicturesEn Inde, la fréquence des catastrophes majeures a augmentépendant ces cinquante dernières années.Figure 1: Inondations en novembre 2006 dans le désert habituellement aride en Afghanistan occidental30 Octobre 200617 Novembre 2006Plus de 56 personnes ont péri et des milliers d’hectares de terres cultivées ont été lavés par les inondations survenues dans larégion occidentale normalement aride de l’Afghanistan. Les lits asséchés des fleuves Farah et Khash et leurs affluents ont débordéle 30 octobre 2006 pour inonder le 17 novembre 2006 les plaines (en turquoise) en moins de trois semaines après les pluies.Source: NASA Earth Observatory and Reliefweb 2006Source: Reuters/The Bigger PictureLe 25 août 2006 un homme répare sa barque dans le lit asséchédu fleuve Jialing qui rejoint le Yangtsé dans la municipalité deChong-qing.16 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Encadré 1: Anomalie d’évolution dans les glaciers du bassin de la vallée de l’IndusLes montagnes de l’Himalaya sont composées de glaciers de haute altitude quiassurent l’approvisionnement de l’eau à de nombreux grands fleuves d’Asie. Lesglaciers Syr Darya et Amu Darya alimentent la majeure partie de l’Asie centrale eneau, tandis que les fleuves Huange he, le Yangtsé, le fleuve Rouge, le Mékong,la Thalwin, le Brahmapoutre, le Gange et l’Indus pourvoient en eau plus de lamoitié de la population mondiale.Dans la majeure partie de l’Asie, les personnes dépendent étroitement dessources d’eau provenant de la fonte des glaciers pour compenser l’essentiel deleur saison sèche. Actuellement, ces eaux approvisionnent progressivement lesutilisateurs en aval- notamment les centrales hydroélectriques- à mesure quela glace et la neige fondent pendant les mois chauds. Or, avec la planète quise réchauffe, les difficultés liées à la pénurie d’eau s’accentueront. La haussedes températures ajoutera la fonte des glaces à la fonte des neiges, ce quiaugmentera les inondations pendant la saison des semences et diminuera lesprécipitations en hiver qui s’accumulent en neige. Les débits d’eau en saisonsèche se faisant plus rares, les cultures s’en trouveront affectées.À la lecture des données de suivi, les températures de montagnes etdes hauts plateaux augmentent tandis que la plupart des glaciers reculentrapidement. Au Népal et au Bhoutan, la fonte des glaces remplit les lacs deglaciers au-delà de leur capacité, causant des inondations brutales. Les glaciersdu Tibet affichent un rythme accéléré de fonte des glaces depuis les années1990. Selon l’éminent glaciologue chinois Yao Tangdong, la majorité desglaciers himalayens de la région du Tibet pourraient d’ici à <strong>21</strong>00, provoquant unecatastrophe écologique.Toutefois, des scientifiques ont détecté récemment certaines tendancesdifférentes dans les extrémités occidentales de l’Himalaya, dans les chaînesmontagneuses du Karakoram et du Hindu Kush. D’après une analyse dedonnées recueillies dans le bassin supérieur de l’Indus de 1900 à 2000, depuis1960, les hivers sont devenus plus chauds et les étés plus froids dans lebassin. Parallèlement, les précipitations hivernales et estivales ont augmenté.Les températures les plus basses en été affichent une tendance négative qui nes’élimine pas du fait que l’accumulation de l’hiver ne fonde pas rapidement. Lesglaciers gagnent en volume et masse. Il en va de même, selon les chercheurs,dans les parties du nord-ouest de l’Inde et à certaines basses altitudes duNépal, et également dans les parties du nord du Pakistan et dans le Couloir duWakhan d’Afghanistan.D’après les suggestions des scientifiques, ce refroidissement peut être liéaux renversements à grande échelle de la circulation atmosphérique en Asie età la réaction de la saison des moussons en Inde. Quant aux répercussions surles ressources en eau dans la vallée de l’Indus, elles sont complexes mais leschercheurs estiment que la compréhension de la variation du climat sur une petiteéchelle aidera à mieux prévoir l’approvisionnement en eau à court et à long terme.Sources: Barnett and others 2005, USGS 2005, Cyranoski 2005, UNESCO 2006, Fowler andArcher 2005, Fowler and Archer 2006Indices de dépôts glacio-lacustre et croissancerécente d’un arbre au pied d’un ancien glissementde terrain dans la chaîne montagneuse deKarakorum au Pakistan.Source: Karl Schuler/ Mountain Forumde précipitations, par de la sécheresse et par destempératures élevées. Le Centre Beijing Climate Centerof the China Meteorological Administration (Centre duclimat de l’administration météorologique de la Chine)(CMA 2006, Xinhua 2006) a attribué l’anomalie auréchauffement climatique. (Encadrés 2 et 3).Initiatives de conservation de la diversitÉbiologiqueReconnaissant l’importance de la conservation de ladiversité biologique, de nombreux gouvernementsasiatiques encouragent activement les recherchessur la biodiversité biologique ainsi que destinées àenquêter l’adoption des programmes de protectiondes domaines riches en biodiversité. La région Asie-Pacifique a accompli des progrès dans la protectiondes aires naturelles (Encadré 4). Le taux des airesprotégées par rapport à la surface des aires de larégion est passé de 7,4 % en 1990 à 10,6 % en 2006(GEO Data Portal 2006 basé sur UNEP-WCMC). En2006, la Convention du Patrimoine mondial a inscrit leParc national de Khao Yai en Thaïlande et Shiretokoau Japon au Patrimoine mondial (IUCN 2006a). Deuxaires de forêts naturelles dans le centre du Laos ontété également certifiées dans le cadre du Programmede certification du Forest Stewardship Council (FSC) en2006 (WWF 2006).En mai, l’Australie a annoncé 58,5 millions d’hectaresde nouvelles aires protégées—une surface totaleaussi importante que l’État de Victoria—et y a intégré13 nouvelles aires marines protégées. On constateactuellement que près d’un tiers des aires marinesprotégées du monde se situent dans les eauxaustraliennes (DEH 2006). Malgré ces nouvellesprotections, il reste beaucoup à faire pour améliorer lesefforts régionaux destinés à protéger l’environnementmarin—le nombre d’aires marines protégées aprogressé modestement de 1,6 % par rapport à la zoneterritoriale en 1990 à 2,2 % en 2006 (GEO Data Portal2006 basé sur l’UNEP-WCMC).Encadré 2: Problèmes d’eau en ChineEn 2006, plus de 17 millions de personnes et 16 millions d’animaux ont souffert de pénuries en eau potable dans le sud-ouest de la Chine, victimes de la sécheresse. Selon les chiffres, la sécheresse a touché aumoins 1,3 millions d’hectares de terres agricoles dans le bassin du Sichuan, dans lequel se trouve la municipalité de Chongqing, et détruit 280 000 hectares de récolte. Le coût dû à la perte de récolte de la régiondépasse un milliard de US$, et pourrait s’élever jusqu’à 2,43 milliards de US$, selon certaines estimations. Pendant la sécheresse, les niveaux des fleuves Yangtsé près de Chongqing ont atteint un niveau jamaisvu depuis 100 ans tandis que les réservoirs qui alimentent les eaux de Chongqing n’étaient pleins que d’un tiers, privant d’eau potable 7,9 millions d’habitants sur les 31 millions que compte la ville.En Chine, les approvisionnements urbains en eau se sont détériorés, de pair avec les économies en plein essor. Une étude menée sur 600 villes chinoises, signale que deux tiers des villes se voyaient privéesde sources d’eau appropriées et 1 ville sur 6 connaissait de graves pénuries d’eau. Les déchets industriels et ménagers étaient insuffisamment traités avant d’être mélangés à d’autres sources d’eau, dégradant cefaisant, la qualité de l’eau de surfaceet posant un problème majeur. Une étude sur les sept grands fleuves du pays a constaté que près d’un tiers des échantillons de sections de fleuves, enregistrait le pire degré entermes de normes nationales de qualité de l’eau, et concluait que les ressources d’eau dans ces sections sont de très mauvaise qualité, ne sont d’aucune utilité pratique, pas même pour l’irrigation.Reconnaissant la gravité et la complexité de leurs problèmes environnementaux, les décideurs chinois ont élaboré des politiques visant à protéger l’environnement tout en stimulant la croissanceéconomique. Le renforcement de la conservation de l’eau figure parmi les priorités en tête, fixées par le Premier ministre chinois pour la protection de l’environnement. Les autres priorités comprennentle contrôle de la pollution de l’eau, de l’atmosphère et des sols ; le renforcement de la protection des écosystèmes ; l’ajustement de la structure économique, de sorte qu’elle soit plus respectueuse del’environnement ; et donner un élan à l’industrie des technologies et de la protection en matière d’environnement.Sources: Xinhua 2006, Li 2003, SEPA 2005, Shao and others 2006, Wen 2006APERÇU GÉnÉral : Asie-Pacifique 17


Le rhododendron “Giant White”, variété non répertoriée, est la plus grande variété de rhododendron connue dans le monde.Source: Wayne Takeuchi/ Conservation InternationalUne nouvelle espèce de méliphage a été découverte dans les MontsFoja de la province papoue, sur l’île de Nouvelle Guinée en Indonésie.Source: Bruce Beehler/Conservation InternationalEn 2006, la région Asie-Pacifique a fait l’objetde recherches plus approfondies sur la richessede sa diversité biologique. En février, ConservationInternational (CI) a annoncé la découverte d’unedouzaine de nouvelles espèces au cours d’une étudesur la diversité biologique menée dans les Montagnesde Foja en Nouvelle-Guinée occidentale. L’expédition,co-parrainée par l’Institut des sciences indonésien,se composait de scientifiques d’Indonésie, desÉtats-Unis et d’Australie—a découvert une variété derhododendron d’environ vingt centimètres de diamètre,quatre espèces de papillons et vingt nouvelles espècesde grenouilles. Les scientifiques ont découvert un mâleparadisier de Berlepsch (Parotia berlepschi) jamaisobservé à l’état vivant et identifié un méliphage, quiconstituerait la première espèce décrite en Nouvelle-Guinée depuis 1939 (CI 2006a).Le Gouvernement indonésien a déjà conféré à larégion le statut de sanctuaire de vie la sauvage, tandisque CI collabore avec les responsables officiels et leshabitants du bassin Mamberamo qui englobe les MontsFoja, dans le but de préserver l’incroyable diversité dela faune et flore sauvages de l’aire. (NPR 2006).Également sous observation, la diversité biologiquemarine de la péninsule de Bird’s Head, située surles côtes nord-ouest de la province papoue del’Indonésie, a fait l’objet de deux autres étudesmenées par Conservation International en 2006. Cetterégion du “Triangle du Corail” comprend plus de 1200 espèces de poissons et près de 600 espècesde récifs de coralliens— soit 75 % de la totalité desespèces connues dans le monde. Seulement 11 % dela péninsule est actuellement protégée, dont l’essentielse trouve dans le Parc national de Teluk CenderawasihNational Park (CI 2006b).Les trois études font partie du Programmed’évaluation rapide de CI, une initiative visant à étudierles sites forestiers et marins dans le monde pouren dispenser des informations et promouvoir uneconservation basée sur les données recueillies. Lesacteurs et responsables locaux fixent des priorités,élaborent des bilans sur les projets de conservationEncadré 3: Approvisionner en eau ceux qui en sont privésPlus de 80 % de l’écoulement de l’eau en Chine se situe dans le sud, tandis que le nord- avec37 % de la population totale du pays et 45 % des terres cultivés- ne reçoit que 12 % de la totalité desressources en eau présentes sur le territoire chinois. Le Projet colossal du transfert d’eau sud-nordprévoit la déviation de l’eau sur de longues distances dans le but d’approvisionner en eau potableet d’irrigation les régions du nord de la Chine où 96 millions de personnes sont actuellement privésd’approvisionnements adéquats en eau, selon les estimations du gouvernement chinois. Le projet, quidevrait durer 50 ans, prévoit de créer trois systèmes de canalisation qui relieraient les quatre grandsfleuves du pays : le Yangtsé, le Fleuve jaune, le Huaihe et Haihe.En juillet 2006, la construction d’un tunnel a été achevée pour lier les sections de canal de chaquecôté du fleuve Caohe. Les canaux et les tunnels souterrains traversent des stations de pompage,des réservoirs et des barrages. D’après le projet de longue haleine, deux phases du programme- dontun itinéraire du centre partant du réservoir du barrage des trois Gorges et un itinéraire de l’ouest quialimenterait en eau du Tibet- s’ajouteront à l’approvisionnement de l’est d’ici à 2050, totalisant untransfert de 44,8 milliards de mètres cube d’eau vers le nord chaque année.Source : Li Qiangzi / Chinese Academy of SciencesLes critiques qui s’élèvent contre le programme s’inquiètent de la destruction des écosystèmes et dela contamination par la pollution. Pour lutter contre la pollution présente au premier stade seulement duprojet, il est prévu de mettre en place 130 usines de traitement des eaux usées ainsi que des séries d’activités de soutien comprenant 149 projets de contrôle de la pollution industrielle, <strong>21</strong> programmesde transfert des eaux polluées, et 16 études approfondies de contrôle de la pollution. Les responsables de la santé s’inquiètent de l’étendue possible de la schistosomiase lorsque les canaux serontconnectés. Les escargots porteurs de trématodes schistosomes sont endémiques au fleuve du Yangtsé dans la Province de Jiangsu—la source sud-est de la première phase du programme- Lesresponsables officiels de la santé donnent des conseils de prévention pour lutter contre la propagation des escargots lorsque l’eau s’écoulera.Le projet sur l’itinéraire ouest devrait être livré officiellement vers la fin 2006. Les chercheurs, et ingénieurs locaux ont recommandé des enquêtes supplémentaires pour examiner les problèmes liés à lagéologie, l’écologie et à l’environnement ; ainsi que ceux concernant le Plateau Qinghai-Tibet et le recul de ses glaciers ; le volume des eaux transférées ; l’influence du transfert sur l’alimentation électrique ;le relogement et la protection des personnes et des vestiges culturels ; les indemnisations aux résidents et la mobilisation des fonds.Sources: Chinapage 2006, Stone and Jia 2006, Liu 2006, China Daily 2006, China Newsweek 200618 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Encadré 4: Les Fidjiens se voient décernésun prix sur la conservationLe prix mondial decérné pour la deuxième fois pour laconservation des océans a été décerné, à l’occasion de laJournée mondiale des océans, le 8 juin 2006 au Premierministre fidjien Laisenia Qarase et au Grand Chef AiseaKatonivere de la province de Macuata de Fidji située sur l’îleVanua Levu.Le prix récompense l’île pour les efforts visant à garantir,d’ici à 2020, qu’au moins 30 % des aires marines intérieures etextérieures sont gérées et financées dans le cadre d’un réseaudont la représentation des aires marines protégées est globaleet écologique.L’année dernière, Palau, les États fédérés de Micronésie,les îles Marshall, Guam et les îles Mariannes du Nord ont tenul’engagement des îles Fidji de protéger, d’ici à 2020, 30 % desressources marines près du littoral et 20 % des ressourcesterrestres sur leurs îles . Influencée par ‘le défi de Micronésie’,l’île de Grenada située dans les Caraïbes a pris en mars 2006,l’engagement d’intégrer, d’ici à 2020, 25 % des ressourcesmarines près du littoral dans un processus efficace deconservation.Source: IUCN 2006bet prennent des décisions en fonction des donnéesrecueillies (CI 2006c).Conservation de la diversitébiologique à l’échelle régionaleL’un des projets multilatéraux des plus ambitieux enmatière de conservation de la diversité biologique dansle monde prend forme dans la sous-région du GrandMékong (GMS) qui englobe le Cambodge, le Laos, leMyanmar, la Thaïlande, le Viet-Nam et la Province Yunnanen Chine. Abritant plus de 300 millions de personnes,la grande richesse de la sous-région en ressourceshumaines et naturelles représente les nouvelles limites àla croissance économique en Asie.L’Initiative des Couloirs de Conversation de la DiversitéBiologique de la Sous-région du Grand Mékong a pourobjectif d’une part, de promouvoir la conservation de ladiversité biologique pour en faire un élément essentiel audéveloppement économique et d’autre part, d’approuverl’utilisation durable des ressources naturelles. D’ici à 2015,les pays du Grand Mékong envisagent de définir neuf airesprioritaires de paysages et de couloirs de conservationde la diversité biologique, le principe essentiel étant demaintenir la qualité des écosystèmes au moyen d’unemeilleure connectivité tout en rétablissant et en protégeantl’intégrité écologique. Dans le même esprit, l’initiativecompte garantir l’utilisation durable des ressourcesnaturelles communes, réduire la pauvreté et améliorer lesmodes de vie des personnes (ADB 2005, ADB 2006).CONCLUSIONIl est certain que concilier le développement économiqueet la conservation de la nature représente un défi, maisc’est un objectif essentiel favorisant le développementdurable. Si le développement économique rapideest un important facteur responsable des problèmesenvironnementaux auxquels doit faire face la région,il offre, néanmoins, des ressources et sert à orienterla formulation et la mise en œuvre de la politiqueenvironnementale, notamment lorsqu’il est question del’exploitation des ressources rares et de la conservation.Le bassin du Mékong offre des services fournis par les écosystèmeset sert d’aire de transport, d’itinéraire et de ressources —et delieu réunissant des marchés flottants comme ce dernier à Can Thoau Viet-nam.Source: Jean-Léo Dugast / Still PicturesRéférences bibliographiquesADB (2005). Greater Mekong Subregion Core Environment Program. Asian Development Bank.http://www.adb.org/projects/core-environment-program [Accessed 8 December 2006]ADB (2006). Greater Mekong Subregion Biodiversity Conservation Corridors Initiative. Asian DevelopmentBank. http://www.adb.org/projects/gms-biodiversity/ [Accessed 8 December 2006]Barnett T. P., Adam, J. 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Europecentral1%0,2%En 2006, l’évolution climatique et la sécurité énergétique ont été au centre de préoccupations 3,6% de discussions0,4%politique enEurope. Car, si la qualité de l’air dans les villes s’est nettement améliorée, dans la région, la pollution 1% atmosphérique ne0,2%6,6% Ressources totales Energies 3,6% Biomasse et déchets0,4%cesse pas d’exercer des effets néfastes pour la santé. 27,6%<strong>21</strong>,2%renouvelablesSÉcuritÉ de l’ÉnergieLes nettes améliorations en matière d’efficacité énergétique n’ont pasempêché l’ensemble de l’Europe de continuer à émettre de plus en plus degaz à effet de serre (GES) et de polluants atmosphériques, avec pour effetd’exercer des pressions sur l’environnement, les économies et sur la santéde l’homme en Europe (EEA 2006a, EEA 2006b, Kowalski 2006). Il fautnoter que près de 80 % de l’énergie consommée par l’Union Européenneest issue des combustibles fossiles, et c’est le cas pour 85 % de l’EuropeCentrale et 90 % de l’Europe orientale (Figure 1). On estime eastern que cescombustibles seront privilégiés par rapport aux autres sources énergétiquesde l’Europe dans les prochaines décennies (EC 2006a, IEA 2006a, Kowalski2006). La dépendance des combustibles fossiles est un sujet qui préoccupede plus en plus l’Europe—considérée comme responsable des problèmesde sécurité énergétique; des effets dûs aux changements climatiques telsque les catastrophes naturelles et la montée du niveau des océans, etd’autres problèmes comme les émissions, le déversement des nappes depétrole et les problèmes de santé issus de la pollution atmosphérique (EEA2006a, EEA 2006b, Kowalski 2006, WHO 2006a).Le tableau sur la sécurité énergétique est très contrasté en Europe.Par exemple, l’Union Européenne (EU-25) importe 50 % de ses besoinsen énergie tandis que la Russie est le deuxième plus gros exportateur depétrole, et le plus grand exportateur de gaz naturel au monde (EEA 2006b,IEA 2006b). Le risque de voir les ressources énergétiques se raréfier surle long terme suscite des inquiétudes dans le milieu des experts, lesquelssont plus préoccupés par les ressources en pétrole et en gaz western naturel etmoins par le charbon et l’uranium. Du reste, la montée en flèche des prix del’énergie, les pannes énergétiques causées par les catastrophes naturelles,les effets de l’évolution climatique, les conséquences de la pollutionatmosphérique sur l’environnement et la santé de l’homme, les menacessur l’approvisionnement énergétique font également partie des questionspréoccupantes—inquiétudes illustrées au début de l’année 2006 par uneinterruption des approvisionnements de gaz en provenance de la Russie versle réseau d’oléoducs de l’Ukraine, qui alimente également plusieurs pays del’Europe occidentale (Encadré 1).Malgré les changements dans le choix énergétique de l’Europe qui ontlégèrement réduit les émissions de GES par unité d’énergie produite, latotalité des émissions de GES est un constante augmentation. La raisonprincipale tient au fait qu’on recourt de plus en plus au charbon pourproduire l’électricité- une réponse à la montée des prix du gaz (EEA 2006b,EEA 2006c, Kowalski 2006). En outre, les gains en utilisation efficace del’energie sont largement éclipsés par une consommation totale d’énergiequi ne cesse de croître, notamment dans l’Europe des 25, mais égalementdans l’Europe du sud-est et de l’Est (GEO Data Portal 2006). De fait, si laproduction et la consommation énergétiques sont des sources majeuresd’émissions de GES et de pollution atmosphérique, elles sont égalementvitales à la croissance économique. Pour cette raison, de nombreuxgouvernements européens revoient leur politique énergétique afin de mieux20 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>centralRessources totales EnergiesrenouvelablesRessources totalescentral27,6%Figure 1: Consommation Ressources d’énergie en Europe totalescentraleasternEurope centraleeasterneasterneasternwesternEurope de l’EstwesternwesternwesternEurope de l’OuestGaz naturelPétrole brutCharbonRenouvelablesNucléaire<strong>21</strong>,2%36,3%(les pourcentages ayant étéarrondis, leur somme peutcentralne pas correspondre auxtotaux)34,7%53,4%19,7%22,8%8,3%16,7%15,1%14,4%27,6%27,6%27,6%7,4%6,4%34,7%<strong>21</strong>,2%36,3%53,4%53,4%54,0% 16,7%19,7%22,8%22,8%VentCharbon34,7%RenouvelablesGaz naturelPétrole brutCharbon19,7%53,4%19,7%22,8%Géothermique 34,7%36,3%<strong>21</strong>,2%1,6%36,3%<strong>21</strong>,2%Biomasse Gaz naturel & déchetsHydrauliquePétrole brutNucléaire22,8%36,3%8,3%Ressources totales2,8%Solaire53,4%19,7%64,7%30,1%23,6%74,8%1,3%33,6%6,6%8,3%6,6%8,3%6,6%8,3%16,7%7,4%16,7%7,4%2,8%7,4% 2,8%2,8%6,6%16,7%15,1%15,1%6,6%7,4%6,4%4,6%14,4%Energiesrenouvelables64,7%1%64,7%1,6%64,7%23,6%30,1%1,6%1,6%23,6%3,6%98,7%100%0,2%0,4%0,6%1,3%82,7%1,3%3,3%6,4%6,6%3,3%6,6%8,7%Biocarburant8,7%54,0% 54,0%15,1% 15,1%14,4% Déchets municipaux33,6%Biomasse Solairesolide (surtout bois) Biocarburant82,7% 82,7%6,4%BiogazGéothermiqueDéchets 4,6% municipaux Source: Portail de données GEO, 6,1%Biomasse & déchets Biomasse solide d’après (surtout les bois) données de la IEA14,4%33,6% 33,6%HydrauliqueBiogazVent2,8%SolaireGéothermiqueEnergiesrenouvelablesBiomasse & déchetsBiomasse et déchets1%Energiesrenouvelables30,1%1%30,1%64,7%30,1%1,6%74,8%23,6%23,6%74,8%54,0%1,3%33,6%54,0%98,7%3,6%100%0,6%3,6%8,7%74,8%1,3%74,8%6,6%82,7%6,1%6,6%4,6%4,6%4,6%3,3%BiocarburantDéchets municipauxBiomasse solide (surtout bois)Biomasse et déchetsBiomasse et déchets98,7%100%98,7%98,7%0,2%0,4%100%100%82,7%0,6%0,2%0,4%Biomasse et déchets0,6%0,6%3,3%8,7%3,3%8,7%6,1%6,1%6,1%


Encadré 1: Problèmes, objectifs et prioritéspolitiques en matière de sécurité d’énergieCet encadré résume certains des problèmes principaux quifont l’objet du débat sur la sécurité de l’énergie et dresse laliste des divers objectifs et priorités politiques que proposentles auteurs et les institutions.Problèmes• Une consommation énergétique en constante augmentation• Dégradation de l’environnement• Précarité de l’approvisionnement en énergie et fluctuation descours• Les perturbations et les incertitudes créées par le terrorisme,les émeutes sociales et les catastrophes naturelles.Objectifs• Une production et une consommation d’énergie plus efficaces• Des technologies respectueuses de l’environnement• Un choix et un approvisionnement énergétiques plus diversifiés• La vulnérabilité peut être réduite si les infrastructures d’énergiesont plus sûres (oléoducs, raffineries, réseaux d’électricité) etles secours d’urgence mieux préparés• Des niveaux suffisamment élevés en matière de protection del’environnement et de la santé de l’homme• Une fiabilité et une disponibilité de l’énergie à long terme à desprix raisonnables• Un accès fiable aux ressources pour les producteurs, lesmarchés et les consommateurs afin de justifier les investissementsfuturs.Priorités politiques• Stimuler l’innovation technologique dans les domaines del’efficacité énergétique et dans les énergies à faible émissionde carbone• Encourager un changement radical du comportement àl’égard d’économies drastiques en énergies• Réduire les crédits alloués gratuitement, englober plus desecteurs dans le Système d’échanges de droits d’émissionde l’UE, et étendre les Projets de CCNUCC dans le cadre duMécanisme du développement propre• Favoriser les partenariats entre les pays producteurs d’énergieet les pays consommateurs d’énergie de sorte que lessources et les itinéraires d’approvisionnement soient diversifiéset que des procédures soient approuvées en vue de partagerles réserves d’urgence stratégiques.• Permettre d’établir des régimes d’investissements stables parla libéralisation des marchés.Sources: Yergin 2006, EC 2006a, EC 2006b, Howell of Guildford 2006, IEA2006c , MNP 2006, NEA 2005, Kowalski 2006En Europe, la biomasse de bois de forêts est de loin la plus grandesource d’énergie renouvelable.Source: Oed / Still Pictureséquilibrer la sécurité énergétique, l’efficacité et la compétitivitééconomique ainsi que l’acceptabilité environnementale,notamment par la diversification de la gamme énergétique etdes sources d’approvisionnement en énergie (Encadré 2).Cependant, le charbon demeure la source énergétiqueprédominante de génération de l’électricité et l’alimentationen énergie des industries lourdes dû au fait que les réservesde charbon en Europe sont abondantes, rapidementaccessibles, à des prix stables, en dépit des niveaux élevésdes émissions de GES et des polluants atmosphériquesrésultant de leur utilisation (EC 2006a, EC 2006b, Kowalski2006). Pour cette raison, la capture et le piégeage ducarbone au lieu de le dégager dans l’atmosphère sontsouvent considérés comme un espoir technologique deréduire les émissions de GES et la pollution atmosphérique.On constate un changement d’opinion sur l’exploitationde l’énergie nucléaire. 204 centrales nucléaires répartiesdans la région, génèrent de l’électricité dans 19 payseuropéens, et on considère que les ressources enuranium sont appropriées et généralisées. Dans lamesure où l’énergie générée est sans carbone et que lesconstitutions de stocks peuvent être maintenues à descoûts raisonnables, certains pays tels que le Royaume-Unireconsidèrent la question de l’énergie nucléaire comme unesolution possible destinée à réduire les émissions de GES(NEA 2005 et 2006). D’autres pays comme l’Allemagne,la Suède continuent à éliminer les centrales nucléairestandis que d’autres en construisent de nouvelles—dix sonten construction en Bulgarie, Finlande, Roumanie, Russieet Ukraine (IAEA 2006). Il n’en demeure pas moins quele grand public s’interroge sérieusement sur la questionde l’exploitation de l’énergie nucléaire qui fait égalementl’objet d’un débat politique, concernant notammentl’élimination des déchets nucléaires et le risque d’accidents.Ces préoccupations, de pair avec les difficultés liées àl’obsolescence caractérisant la majorité des centralesnucléaires européennes, un coût d’investissement élevé etde longues durées de construction ont conduit récemmentles experts à prévoir une légère réduction du secteurnucléaire en Europe (EC 2006a, IEA 2006a).Encadré 2: Inauguration de l’oléoduc de pétrole Baku-Tbilisi-CeyhanUne autre possibilité intéressante pour diversifier lagamme énergétique de l’Europe serait de commercialiserl’énergie renouvelable. L’approvisionnement total desénergies renouvelables demeure faible en Europe, maisle tableau est contrasté selon les pays. Certains sontparvenus à augmenter réellement leur énergie issuedes sources renouvelables et affichent même despourcentages élevés dans le domaine. Ainsi, la partd’énergie renouvelable issue de la génération d’électricitédans l’Europe des 25 affiche une moyenne de 12,8 %,mais neuf pays comme la Belgique, la Hongrie, la Pologneet le Royaume-Uni obtiennent moins de 3 % des énergiesrenouvelables tandis que l’Autriche, la Lettonie, le Portugalet la Suède en obtiennent 35 % (Eurostat in EEA 2006b).L’énergie éolienne est quasiment inexistante en EuropeCentrale et de l’Est, tandis que l’Europe occidentaledétient 69 % de l’ensemble des installations en capacitéd’énergie éolienne dans le monde (REN<strong>21</strong> 2006). Or, dansl’ensemble, les turbines à air ne fournissent que 2,5 % de lademande actuelle en électricité en Europe (IEA 2006d).Récemment, des politiques d’énergie renouvelablesá l’instar de celles mises au point dans le cadre duPlan d’action de l’Europe des 25 pour la biomasse etles subventions en faveur des énergies renouvelablesau Danemark, en Allemagne et en Suède, sontprometteuses. Par ailleurs, certaines nouvellestechnologies montrent des signes favorables. Les turbinesà air actuelles produisent 180 fois plus d’électricité que20 ans auparavant à un coût par unité inférieur à la moitié.L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que lapart des sources d’énergies renouvelables (à l’exceptionde l’énergie hydraulique) dans l’Union européenneaugmentera de 5 % en 2004 à 19 % en 2030, ou même24 % dans la même année si les politiques actuellementexaminées pour encourager les énergies renouvelablessont réellement mises en œuvre dans leur intégralité (EC2005, Greenpeace 2006, IEA 2006a).Les progrès que l’Europe réalisera en matièred’énergie durable dépendront des améliorations quele continent pourra apporter à l’efficacité énergétiqueEn mai 2006, l’oléoduc de pétrole Bakou-Tbilisi-Ceyhan (BTC) est entré en activité. Cet oléoduc de 1 770 kilomètres, d’unecapacité d’un million de barils par jour part de Bakou en Azerbaïdjan passe par la Géorgie pour atteindre Ceyhan situé sur la côteméditerranéenne de la Turquie. Cet oléoduc a été conçu à la demande d’un consortium de onze sociétés pétrolières, à l’initiativede BP (anciennement British Petroleum), qui détient 30,1 % des parts et fait fonctionner l’oléoduc.L’oléoduc alimentera les pays de la mer Caspienne, en particulier l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan, avec des infrastructuresappropriées à l’augmentation de l’approvisionnement en pétrole des marchés internationaux. L’installation sera une avancéedans le cadre des efforts accomplis par l’UE pour diversifier les sources et les itinéraires des approvisionnements en énergie,car il éliminera quelques 350 cargos qui naviguent chaque année sur les détroits du Bosphore et de Dardanelles qui sontdéjà dangereusement encombrés par le trafic pétrolier. Toutefois, les préoccupations environnementales vont des menacesqui pèsent sur les rives du parc Borjomi National Park en Géorgie (une aire de sources d’eau minérale qui fait l’objet denombreuses exportations) aux dangers créés par la forte activité sismique qui secoue fréquemment la région. La direction dela société chargé de l’exploitation de l’oléoduc est convaincue que le cadre naturel des trois nations concernées sera conservési l’on respecte les trois évaluations distinctes sur l’environnement et sur les effets sociaux, les procédures rigoureuses deconstruction et les programmes d’investissement affectés aux communautés et à l’environnement. (BP 2006).Sources: EU 2006, BP 2006.APERÇU GÉnÉral : Europe <strong>21</strong>


Le plein potentiel de l’énergie éolienne reste à exploiter.Source: Mike Schroeder / Still Picturesen faisant appel à une gamme variée de politiques etde technologies innovantes. Pour mettre au point lesmesures, il faudra s’attacher à remplacer ou à démantelerEncadré 3: Le Système d’échange des droitsd’émissions de l’UELe Système d’échange des droits d’émissions (ETS) de l’UElancé en 2005, est le premier marché au monde qui permetd’acheter et de vendre des droits d’émission de CO2. Lesystème représente pour l’UE un outil essentiel pour luttercontre les changements climatiques et répondre aux objectifsfixés par le Protocole de Kyoto ; ce procédé est considérécomme une alternative efficace de advention de la productiondes GES différent de celui qui consiste à les taxer. Au titre dece système, les pays de l’UE, ont fixé des limites obligatoiressur la quantité de CO2 que les centrales d’électricité et lesindustries lourdes peuvent émettre au niveau national. Lesentreprises reçoivent un quota de crédits de carbone gratuitsleur permettant d’émettre du CO2 jusqu’à la limite fixée. Si ellesémettent moins, elles peuvent revendre leurs excédents decrédits, mais si elles dépassent la limite, il leur faudra acquérirdes crédits d’autres entreprises.En avril de cette année, le crédit de carbone a atteint savaleur la plus élevée (40 de US$). Toutefois, lorsque les premiersrapports nationaux d’émission ont été rendus vers mi-avril, il estdevenu manifeste que l’allocation de crédits avait été excessiveau premier stade du système (2005-<strong>2007</strong>). La majeure partiedes entreprises avaient plus de crédits que nécessaire,provoquant une sévère baisse des cours de carbone en deçàdes 13 US$ par tonne en mai.La Commission européenne a exhorté les États-Membresd’intégrer des limites de crédit plus strictes dans leur Plannational d’affectation de quotas d’émissions de gaz à effet deserre (PNAQ) à la deuxième période d’échanges de droitsd’émission (2008-2012). Qui plus est, la Commission examinela nécessité de modifier des éléments dans le systèmed’échanges. Des propositions suggérant que la législationintègre le secteur de l’aviation ont conduit des experts àse pencher sur ses implications. Le PNAQ fixe des totauxd’émission dans différents secteurs et décide de la répartition dela totalité entre les installations visées par le système. Si certainspays y ont inclus plus d’installations ou plus de GES, d’autresnon. Beaucoup de pays ont pris du retard pour soumettre leurPNAQ.Au mois d’août, les cours du système d’échange se sontrétablis à un niveau approchant les 26 de US$. En novembre,la Commission européenne a approuvé une première sériede dix Plans nationaux d’affection des quotas pour la périoded’échange de 2008 à 2012, à condition que dans les neuf planssur les dix, les permissions d’émettre soient réduites (seules lesémissions proposées par le Royaume-Uni ont été acceptées).Depuis le 10 décembre 2006, les cours du CO2 ont chutéjusqu’à 10 US$.Source: EEA 2006cles centrales fonctionnant à l’énergie nucléaire ou aucharbon considérées comme obsolètes, à adopter desinnovations radicales lors des conversions d’énergie, dansl’efficacité énergétique, dans le stockage du carbone etles technologies à faible émissions ou sans émissionsde carbone. Il convient d’étudier toutes les possibilités etmobiliser des financements importants pour poursuivre lesrecherches, la mise au point et l’exploitation de nouvellestechnologies qui sont viables. (EEA 2006b, IEA 2006a,MNP 2006). À ce titre, le nouveau Système d’échangede droits d’émissions de l’UE (ETS) devrait encouragerles investissements dans les technologies réductricesd’émissions de gaz à effet de serre (Encadré 3). En outre,il faudra envisager des instruments de réglementation telsque les crédits ETS à application plus stricte, l’octroi delicences, les campagnes d’information, l’étiquetage surl’efficacité énergétique et de meilleures normes d’isolationpour les constructions.Pollution atmosphÉrique dans les villesCes dernières décennies, l’Europe a améliorésensiblement la qualité atmosphérique, principalementparce qu’elle a pris des mesures drastiques, à l’échelledes pays et de la région et mis en œuvre la ConventionUNECE sur la pollution atmosphérique transfrontièreà longue distance (EEA 2006a, EEA 2006e, EMEP2006, UNEP 2006). De fait, l’Europe occidentale et unegrande partie de l’Europe centrale excèdent rarementles valeurs limites de l’anhydride sulfureux en matière dequalité de l’air fixées par l’UE- dû au fait que des mesuresrelativement simples ont été prises pour mettre en œuvrenotamment la conversion en des combustibles à desteneurs plus faibles en soufre, l’installation d’équipementsdans les stations d’alimentation au charbon destinés àôter l’anhydride sulfureux des émissions. Cependant, ilfaut noter que l’amélioration de l’évolution des émissionspolluantes commence à stagner. D’ici à 2020, on risquede voir les émissions d’anhydride sulfureux découlantdu transport maritime international autour de l’Europe,dépasser la totalité des émissions observées sur les terresde l’Europe des 25 (Acidrain.org 2006). Et les signess’accumulent, attestant que la pollution atmosphérique,l’ozone au niveau des terres et la matière particulairecontinuent à avoir de graves effets sur la santé (Figure 2).Selon les récentes estimations de l’Organisationmondiale de la santé (OMS), le niveau actuel de la matièreparticulaire diminue l’espérance de vie de 8,2 mois dansl’Europe des 15, et de 10,3 moins dans les dix nouveauxÉtats de l’UE. Dans l’Europe des 25, quelque 348000 morts prématurées par année ont été attribuées àFigure 2: Populations de l’Europe occidentale et centrale, vivant dans les zones urbaines dont les concentrations dematière particulaire en deçà de 10 micromètres excèdent les valeurs limites quotidiennes fixées par l’Union européenne% de la population10075502501996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004Source: EEA 2006eFigure 3: Zones de pollution de matière particulaire excédant les directives de l’OMSSource: EMEP 20060 jour par an1 à 7 jours par an8 à 35 jours par an>35 jours par anConcentrations moyennes annuelles de PM 2.5selon lescalculs de 2004.Seules les cellules de référence supérieures aux valeursfixées par les directives (10 µg/m3) sont en couleur> 70 µg/m 313 – 15 µg/m 331 – 70 µg/m 310 - 12 µg/m 3<strong>21</strong> - 30 µg/m 3< 10 µg/m 316 - 20 µg/m 322 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Encadré 4: La poussière du désert est balayée depuis l’Afrique jusque dans les régions intérieures de l’EuropeLa pollution atmosphérique à hauteur d’homme cause encorebeaucoup trop de problèmes de santéSource: argus/Still PicturesL’image de gauche en couleur véritable datée du 19 août 2004 révèle un nuage de la poussière du Sahara en forme de plume (marron clair)poussé vers le nord au-dessus de la mer Méditerranée, éclipsant partiellement les îles de la Corse, de la Sardaigne et de la Sicile. L’image dedroite datée du 16 avril 2003 montre jusqu’à quelle distance la poussière peut être poussée vers le nord. On peut apercevoir une longue tracede poussière de l’Afrique (marron clair) épousant un arc vers le nord-ouest au-dessus du sud de la France, qui s’étire vers le nord au-dessus del’océan Atlantique, couvre l’Irlande et l’Écosse, se poursuit vers l’est, en direction de la Suède et la Norvège et s’oriente vers le sud au Danemark.Source: SeaWiFS Project, NASA/Goddard Space Flight Centre, and ORBIMAGEl’exposition à la matière particulaire. Les effets sont troisfois plus élevés dans les lieux où la pollution des transportset les émissions de chauffage sont concentrées que dansles zones les moins polluées (WHO 2006a). On dit queles effets sur l’espérance de vie d’une exposition à longterme à la pollution atmosphérique sont principalementdûs aux fractions de matière particulaire inférieure à 2,5micromètres (PM2.5) (WHO 2006a). Un nouveau rapportde modélisation du Programme environnemental de suivi,d’évaluation et de protection (EMEP) indique que denombreuses grandes villes européennes sont des hautslieux de concentration à teneurs moyennes de PM2.5quotidiennes et annuelles qui dépassent de loin lesdirectives de l’OMS sur les valeurs limites, plus strictesque les limites européennes (EMEP 2006). Les valeurslimites fixées par l’OMS sont également dépassées dansdes zones importantes se situant hors des zones urbaineseuropéennes à grande densité de population, en raison dutransport des petites particules (Figure 3). La poussièrefine et d’autres petites particules peuvent parcourir desmilliers de kilomètres et affecter les personnes habitantloin de la source réelle de pollution, comme l’indiquent lesimages satellitaires (Encadré 4).Jusqu’à maintenant, les politiques sur la qualité de l’airet sur les effets sur la santé qui y sont liés ont privilégé lamise en place des mesures en aval. Si elles gardent leurimportance, il sera utile de prendre plus de mesures auniveau local, national et international pour réduire la pollutionatmosphérique à la source, par exemple recourir à l’économied’énergie ou aux technologies énergétiques et aux industriesautomobiles à faible émission de carbone (WHO 2006a,MNP 2006, EEA 2006d).DÉfiSLes mesures visant à améliorer la qualité de l’air ont deseffets corollaires impressionnants pour réduire les GES, dela même manière que les efforts destinés à lutter contrele changement climatique peuvent réduire la pollutionatmosphérique locale. L’Europe devrait élaborer et mettreen œuvre un cadre politique plus intégré qui concilierait lesobjectifs en matière de changement climatique avec lesbuts concernant la qualité de l’air tout en s’assurant uneéconomie des coûts substantielle, c’est le défi que doitrelever le continent en matière d’environnement (EEA 2006d,MNP 2006). Les politiques intégrées de ce type peuventsolliciter le soutien du public, dans la mesure où la qualitélocale de l’air soulevait plus d’écho chez les électeurs queles inquiétudes sur le climat.Il faut mener plus de recherches et mettre au point plusde technologies pour mettre en place un système plusefficace d’approvisionnement de l’énergie en faisant appelnotamment à des systèmes énergétique respectueux del’environnement. On pourrait encourager une technologieinnovante et renforcer la responsabilité des entreprises,par l’application de normes d’émission de véhicules pluscontraignantes, la hausse du prix du pétrole de sortequ’ils reflètent les coûts externes engendrés par leschangements climatiques et la pollution de l’air, et menerdes campagnes d’information pour plaider en faveur d’unchangement radical du comportement de la société àl’égard de la consommation de l’énergie.références bibliographiquesAcidrain.org (2006). 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Amérique latine et les CaraïbesEn 2006, les litiges n’ont pas cessé d’opposer les partisans de la conservation de la nature à ceux de la croissance économique.Si la demande mondiale pour les carburants biologiques risque de transformer de grands pans d’aires naturelles, desprogrammes innovants ont été amorcés pour concilier la croissance économique et les préoccupations sur l’environnement.CONSERVATION de la NATURE contre lacroissance économiqueLes économies de l’Amérique latine et des Caraïbesont été consacrées principalement à l’exploitationintensive et à l’exportation de ressources naturelles.Car, les pressions sur les ressources naturelles nedépendent pas seulement des besoins et des modèlesde consommation dans le pays mais également dela demande des ressources naturelles sur le marchéinternational.En 1992, tous les pays de la région, à quelquesexceptions près, ont adhéré aux Conventions surl’environnement découlant de la Déclaration de Rio etdes protocoles qui y sont liés, visant la protection et unegestion durable des capitaux naturels (ECLAC 2001)Usine de Botnia de papier en construction en Uruguay.Source: Metsa Botnia(Encadré 1). Toutefois, au cours de ces dernièresannées, sous la pression des facteurs internes dela société et de facteurs externes de l’économie,certains gouvernements ont détourné leur attention etleurs efforts de la conservation de la nature vers degrands projets générateurs de revenus. Des exemplesrécemment relevés, il ressort que ce changement peutsoulever des conflits entre la conservation de la natureet l’expansion économique, mettant face à face lescommunautés locales et les intérêts des entreprises etquelquefois un pays contre un autre.Usines à papier sur le fleuve UruguayLe projet de construction de deux usines à papier surles rives du fleuve Uruguay, frontière naturelle qui séparel’Argentine de l’Uruguay, a provoqué de vives tensionsentre les deux pays. Deux entreprises, la finlandaiseMetsa Botnia et l’espagnole Empresa Nacional deCelulosa España (ENCE) construisaient deux usines detraitement de cellulose les plus grandes de la région àFray Bentos en Uruguay, dans la perspective de créerdes emplois devenus indispensables dans une régionvictime de la crise économique de 2002.Cependant, la société civile a commencé àmanifester son opposition à Gualeguaychú, une villeargentine située sur la rive opposée du fleuve. Selonla population de la ville, ces usines auraient desconséquences néfastes sur l’environnement et la santéde l’homme, en dépit d’une étude accompagnéed’autres rapports que la société Metsa Botnia aréalisés sur les effets environnementaux : Etudesd’Impact sur l’Environnement (EIE) et approuvées parles autorités uruguayennes sur l’environnement. Laplupart des éléments du rapport d’évaluation d’impacttendaient á confirmer que les usines fonctionneraientavec la meilleure technologie disponible sans causerd’effets significatifs sur l’environnement.Il n’empêche que le conflit s’est aggravé lorsque lapopulation locale argentine a érigé des barricades pourréaliser un pont entre les deux pays. L’Argentine a portéplainte à la Cour internationale de justice (CIJ) contrel’Uruguay pour violation du Traité bilatéral du fleuveUruguay. La Cour a rejeté la demande de l’Argentinede suspendre la construction des usines de pâte àpapier. À son tour, l’Uruguay a soumis une plaintecontre l’Argentine au tribunal de Mercado Común delSur (MERCOSUR) et à la CIJ pour la construction desponts qui faisaient blocage.En fin de compte, en septembre 2006, la sociétéENCE s’est retirée du projet à Fray Bentos. Maisle projet de Metsa Botnia a continué, à l’instar desmanifestations argentines (Williams et Forstein 2006).Pascua-Lama : Conflit au sujet des mines d’orLe projet minier de Pascua-Lama prévoit de creuserà ciel ouvert dans les montagnes des Andes (Figure1). La ville de Pascua-Lama est située sur la frontièredu Chili et de l’Argentine, à environ 150 kilomètresau sud-est de Vallenar au Chili. Le projet qui doity être développé a suscité une polémique et desmanifestations du grand public au Chili et dans le restedu monde (Universidad de Chile 2005). Les champsminéraux contiennent des dépôts considérables d’or etd’argent, avec 75 % des champs au Chili et 25 % enArgentine. Les activités minières et de traitement desminerais que projette de réaliser la société Barrick GoldCorporation empiéteront sur les deux pays. Le projetprévoit un investissement s’élevant à 1 milliard et demide US$ sur une première période de 20 ans, et créeraitquelque 5 500 emplois pendant la construction et 1660 emplois pendant le cours même de la production(Barrick 2006).Les champs de mine se situent près de deuxglaciers qui alimentent les fleuves de la ProvinceHuasco du Chili. Les opposants au projet font valoirque l’opération nécessite de déplacer les glaciers avec,pour résultat, de perturber l’approvisionnement eneau de 70 000 agriculteurs dans la vallée de Huasco(Gonzalez 2006, MineWeb 2005). En outre, les activitésminières auraient pour effet de libérer du cyanure etd’autres agents polluants dans les fleuves de la valléealors que les bienfaits économiques tirés du projetn’ont qu’un caractère provisoire pour la région. Ennovembre 2005, une coalition de groupes d’écologistsdéfenseurs de l’environnement a soumis une pétitionau gouvernement chilien.L’entreprise Barrick Gold Corporation a maintenu quele projet était respectueux de l’environnement pour cequi est du traitement de l’eau et que seulement cinqhectares des « réserves de glace » seraient déplacésdu fait des opérations de l’entreprise. Outre le soutienà l’économie locale, le projet favoriserait également des24 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


i vi vaai vaFigure 1: Projet minier de Pascua-LamaEncadré 1: Déboisement en reculAprès des décennies de déboisement effréné, les rapports signalent que le recul général des forêts en Amérique latineet aux Caraïbes connaît actuellement un certain ralentissement. Entre 2000 et 2005 la disparition définitive de certainszones forestières dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes suivaient un rythme moyen de 4,74 millionsd’hectares par année—soit 37 % de la totalité des pays qui affichent une destruction totale de zone forestière dans lemonde. Or, les pertes ont principalement lieu en Amérique du Sud, où le Brésil représente à lui seul plus de 70 % dutotal régional.Cependant, des études suggèrent qu’à Puerto Rico et en République dominicaine, les forêts se reboisent. AuSalvador, une étude portant sur l’ensemble des types de forêts et d’espaces boisés, a révélé que les terres comptantplus de 25 % de couvert forestier représentaient 72 % de l’aire totale du pays de 1992 pour s’élever à 93 % en 2001.En 2004, le gouvernement brésilien a mis en place le Programme de protection de l’Amazonie. Le Programme prévoitdes mesures de suivis détaillés et de renforcement du dispositif juridique punissant les auteurs d’abattage illégal et dedéfrichage des terres. Par ces mesures, le Programme a permis de diminuer sensiblement le déboisement dans la région-Pascua-Lama mining project qui représentait 2,6 millions d’hectares en 2004 et seulement 1,9 millions d’hectares en 2005. Les premiers résultats pourl’année 2006 indiquent un ralentissement supplémentaire du déboisement qui s’est limité à 1,3 millions d’hectares.Jusqu’en 2004, A gold, le silver Paraguay and copper détenait mining le taux pit de project déboisement planned le plus on the élevé border au monde. of Chile Au and mois de novembre deVALLENARC H I L E la même année, Argentina. le Congrès 75% du of Paraguay the deposit a voté is in une the Huasco loi sur le province déboisement of Chile, zéro, and qui 25% interdit the la conversion des zonesLe projet minier de Pascua-Lama fera appel à des (Region III)forestières situées San Juan dans province la Forêt atlantique of Argentina. du The haut project Parana. plans Depuis to implant l’entrée facilities en vigueur between de la loi, 3 le taux de déboisementLagunatechniques de forage à ciel ouvert à plus de 3 000Grande de la région orientale 000 and du 5Paraguay 200 metres, a baissé affecting de 85 three %. vital La loi glaciers, de déboisement source of zéro rivers a également supplying eu pour effet deAlto del Carmenmètres d’altitude et installera des équipements à la baseLagunaGrandepoursuivre les farming propriétaires activities terriens in low et lands les punir as well pour as les the actes city de of déboisements Vallenar of more dont than ils 40 ont 000 été déclarés coupables.des glaciers d’importance vitale pour l’alimentation enEl TransitoEn décembre inhabitants 2006, le in gouverneur the Atacama de desert. l’État de Para au Brésil a signé des décrets visant à créer sept nouvelles airesVizcachitasLos Chacayeseau des fermes en aval et de Vallenar, une ville de plusJunta de conservation en Extraction Amazonie, operations dont l’aire call Estação for huge Ecológica investment Grão-Parála and large-scale de 4,25 millions technological d’hectares qui est aujourd’huiValerianoSan FelixPascua-Lama de 40 000 habitants dans mining le désert projectd’Atacama.Conay la plus grande devices, aire strictement making protégée their potential forêt impact tropicale. on the En environment outre, les sept a concern nouvelles for the aires region. protégées totalisent près deSource: GRID/Geneva15 millions d’hectares. The company Deux is sont planning soumises to cut à une out protection and transfer restreinte nearly one et ne million sont ouvertes tonnes of qu’aux ice, responsables de laCerro del ToroLa Arena A A gold, silver and and protection copper 6380mining et aux pit and pit project chercheurs- industrial is is planned water du on fait consumption the que the border ces border deux of estimates Chile of Chile zones and and are abritent as high à elles as 400 seules l/s, 54 which % de will toutes result les espèces d’animaux etVALLENARI L E75% of the is in the of Chile, and 25% in theC H I L EArgentina. 75% of de the variétés deposit is de in in plantes the a major Huasco recensées drop province en water of Amazonie. Chile, resources and 25% Quant for in the aux downhill cinq autres, regions. elles More sont than destinées 200 million au développement durable,El Ternerito(Region III) III)San San Juan province of of Argentina. The The project plans plans to to implant facilities between 3 3El Nevadodans lesquelles tonnes les activités of mining telles waste que l’extraction will be stored de produits close forestiers to river ligneux springs et that non risk ligneux, being l’écotourisme et les activitésLaguna Laguna000 and 5 200 three vital of rivers Grande Grande000 and 5 200 metres, minières affecting contrôlées contaminated three vital permettront glaciers, with de cyanide source pourvoir of and rivers aux heavy besoins supplying metals. des In communautés addition, intense locales. industrial trafficAlto del del CarmenLagunafarming activities in in low low lands as as well well as as the the city city of of Vallenar of of more more than than 40 40 000 000GrandePatrerilloof hazardous material (cyanide, mercury, explosives) and related risks will emergeinhabitants in in the the Atacama desert.El El TransitoC H I L ESources: Aide and from Grau the 2004, industry. Conservation International 2006a and 2006b, Derivi 2006, FAO 2006a, Forests.org 2002, GEO Data PortalVizcachitas(IV Region) Los Los ChacayesJuntaExtraction operations 2006, Government call call for for huge huge investment and and large-scale technologicalValerianoSan MatancilloDramatic do Pará 2006, impacts Hecht on and an others already 2006, fragile INPE 2006, arid ecosystem Laurence and due others to 2001, glacier WWF retreat, 2006Felixdevices, making their their potential impact on on the the environment a concern a for for the the region. region.ConayA R G E N T I N A along with illegal land expropriation processes towards indigenous people (theThe The company is (San is planningTaux Juan Province)deto to cutdéboisement cut out out and and transfer ennearly nearly Amazonieone one million million brésiliennetonnes tonnes of ice, of ice,Los CuartitosDaguitas) have brought local communities 1988-2006 to react on each km 2 side of the border.Cerro Cerro del del Toro Toro and and industrial water consumption estimates are are as as high high as as 400 400 l/s, l/s, which which will will result resultLa La Arena6380 6380in in a a major drop drop in in water resourcesDespite for for downhillrecent regions.(early June More2006)More than than 200approval200 millionby the Chilean National EnvironmentAltitudemillionEl El Ternerito(metres)tonnes of of mining waste 35000 will will be be Commission stored close close (CONAMA), to to river river springs campaigners that that risk risk being say being they will file further lawsuits. They willEl El Nevado< 500 contaminated with with cyanide and and heavy also heavy metals. pursue In existing In addition, lawsuits intense intense industrial filed by traffic indigenous traffic rights groups who contest thePatrerillo Project’s impacts500 - 1000 of of hazardous material (cyanide, 30000 mercury, company’s explosives) ownership and and related of related the property. risks risks will will emerge emergeC H I I LL E1000 - 2000 from from the the industry.(IV (IV Region)Matancillo Facilities and 2000 - 3000 Dramatic impacts on on an 25000 an already Sources fragile fragile : “El arid ABC arid ecosystem del Proyecto due Pasca-Lama” due to to glacier glacier retreat, retreat,storageAAR R3000 GG EE- N4000NT TI NI NAAalong with with illegal illegal land land expropriation Observatorio processes Latinoamericano towards towards indigenous de Conflictos people Ambientalespeople (the and Mining Watch Canada.(the(SanLos (San Juan Juan Province) Province)Los Cuartitos Cuartitos Industrial> 4000 Daguitas) have have brought local 20000 local communities to to react react on on each each side side of of the the border. border.trafficDespite recent recent (early (early June June 2006) 2006) approval approval by by the the Chilean Chilean National National EnvironmentAltitude(metres)Main city(metres)Commission (CONAMA), 15000 campaigners say say they they will will file file further further lawsuits. lawsuits. They They will willGlacier 4000trafficMainMain Bcitycity O L I V I AGlacierGlacierSecondary citySecondary cityRio ChollayRio LagunaCo rd i l lGranded i l lGrandeRio Valerianoe r a de r a de O le O lRio HuascoRio del CarmenRio del TransitoRio30 40Riodel Valle Curadel Valle CuraRio ConayB R E S I LRio Laguna ChicaRio ChollayRio LagunaCo rRio Valerianod i l lGrandee r a de O lkm 2 déboisés par anRiodel Valle Cura198819901991199<strong>21</strong>993SourcesSources: “El: “ElABCABCdeldelProyectoProyectoPasca-Lama”Pasca-Lama”ObservatorioObservatorioLatinoamericanoLatinoamericanodedeConflictos 5000 ConflictosAmbientalesAmbientalesandandMiningMiningWatchWatchCanada.Canada.01199519961997199819992000200120022003200420052994006Dam projectDam 0 project 5 10 20 30 405 0 10 20 30 40KilometresKilometresCopiapÛSantiagoC H I L ERegion III(Chile)San Juan Province(Argentina)San JuanAsunciÛnU R U G U AYBuenos AiresMontevideoA R G E N T I N APA R A G U AYSource: INPE 2006projets de développement. (Torres 2006).Au Chili, une évaluation sur l’impact environnementaldu projet a été approuvée par l’autorité régionalesur l’environnement, Comisión Regional del MedioAmbiente (COREMA), en 2001. Depuis lors, le projeta suscité un vif débat public, a été suspendu plusieursfois et a fait l’objet de plusieurs modifications avantd’être finalement approuvé en 2006 par la commissionchilienne nationale sur l’environnement, CONAMA(Minería Chilena 2006).Dans ses résolutions, la CONAMA a fixé desmesures strictes pour éliminer, lutter ou empêcherles impacts négatifs sur l’environnement que le projetrisque de causer. En outre, l’étude souligne queAPERÇU GÉnÉral : Amérique latine et les caraïbes 25


les glaciers ne doivent être déplacés en aucun caset que les agents polluants rejetés dans les coursd’eau ne doivent pas dépasser les normes nationalesd’émissions et de qualité. La société a égalemententrepris des négociations avec les agriculteurs de lavallée de Huasco pour aboutir à des accords sur lesindemnisations liées à l’approvisionnement de l’eaude la vallée. La Barrick Gold Corporation a repris sesactivités en septembre 2006, prévoyant de forer lesmines en 2009.Carburants biologiques et l’environnementEn 2006, une flambée des prix du pétrole a attiré unefois de plus l’attention sur la sécurité énergétique.Plusieurs pays de l’Amérique latine et des Caraïbesexportateurs de pétrole - Argentine, Bolivie, Colombie,Équateur, Mexique, Trinité, Tobago et Venezuela—profitent du cours élevé. Du reste,les prévisions tablentsur une hausse constante de la demande de pétroleindépendamment du prix, ce qui aura pour effet deLe cerrado de l’Amérique du sud est un paysage étendu et varié faitde forêts, zones humides, savane et collines. C’est un haut lieu dediversité biologique qui rétrécit sous les pressions exercées parles plantations de canne à sucre et de soja destinées auxcarburants biologiques.Source: Jacques Jangoux / Still Picturesmultiplier les expéditions d’exploration et les activitésdans ce domaine avec toutes les conséquences quecela représente pour l’environnement. Or, ce contextefavorisera également un intérêt pour différentes sourcesd’énergie(IEA 2006).En réaction aux prix de pétrole élevés, de nombreuxpays en développement ont découvert un nouveauproduit adapté à leurs économies basées surl’agriculture: les carburants biologiques. Les prévisionspour le Brésil seulement, estiment que dans les huitprochaines années, les demandes de la canne àsucre et de l’éthanol réunies à l’échelle nationale etinternationale passeront de 354 à 553 millions detonnes (Ministerio da Agricultura 2006a). D’ici à 2030, legouvernement brésilien prévoit de produire environ 120millions de tonnes (équivalent pétrole), autrement dit ledouble du total actuel (Ministério da Agricultura 2006b).Paradoxalement, la croissance de marchés‘respectueux de l’environnement’ des carburantsbiologiques risque de détruire de larges pans de l’habitatnaturel. Car il faudra élargir les zones de plantations decanne à sucre et de soja (pour l’éthanol et le biodiesel,respectivement). Or, les gouvernements de la régionsont déjà préoccupés par les effets néfastes desplantations de canne à sucre sur l’environnement.(PNUMA/MARENA/OEA 2005, Guzman 2004).Les besoins en termes de production de biodieselpour le Brésil sont estimés à 58 millions d’hectaresconsacrés à la production de soja pour remplacerintégralement le diesel utilisé actuellement. Dix millionsd’hectares de cerrado, un des lieux les plus riches endiversité biologique, sont occupés par des plantationsde soja depuis une quinzaine d’années ; ce quireprésente trois fois plus de surface qu’en 1990 (Kinket Machado 2005). Le cerrado est constitué de 90millions d’hectares qui pourraient servir aux culturesdestinées au biodiesel (Crestana 2005). L’extensiondes nouvelles terres agricoles a déjà converti 50 %des écosystèmes du Cerrado en champs et culturesrentables et exploité plus de 1,25 millions d’hectaresde forêts entre 2003 et 2004 dans le seul état du MatoGrosso (Kink et Machado 2005, Schlesinger 2006).En Amazonie, l’essor des plantations de soja constitueune menace considérable. (Fearnside 2005, Soares-Filho 2006) (Voir le chapitre du Dossier thématique).Les institutions régionales et mondiales font déjàle compte sur les retombées négatives que risquede générer l’expansion des carburants biologiques(Rios Roca 2006, FAO 2006b). Au nombre desaspects à considérer, on relève la lutte pour les terresdestinées aux carburants biologiques et pour cellesdestinées aux cultures vivrières, un recours excessifaux produits agrochimiques, une production aux mainsde quelques grandes entreprises d’agrobusiness, lemanque d’avantages pour les travailleurs ruraux. CesIl est courant de voir des stations-service de carburant d’alcool pourvoitures telles que celle-ci à Sao Paulo.Source: Ron Giling / Still Picturesproblèmes ont encouragé le gouvernement brésilien àlancer le procédé d’étiquetage, “étiquette du carburantsocial”, une certification accordée par le Ministère dudéveloppement agraire aux producteurs de carburantsbiologiques qui respectent des normes favorisantl’intégration sociale et le développement régional.CONCLUSIONLa protection du capital naturel continue à s’améliorerdans la région de l’Amérique latine et les Caraïbes(Encadré 2). Toutefois, les problèmes posés parl’équilibre entre l’essor économique et la conservationde la nature ne disparaîtront pas. Car, à long terme,si l’on considère que le capital naturel fixe les limitesà la croissance économique et au développement del’homme, les deux forces au lieu de s’opposer, devrontse compléter.La dimension environnementale devra être intégréeau processus de prise de décision économiqueet social. Le combat pour un développementdurable nécessite d’évaluer de manière réalistele coût économique découlant de la dégradationenvironnementale en termes de perte de servicesfournis par les écosystèmes et de les traduire dans lecadre de politiques fiscales et de fixation des prix etdans les systèmes de comptabilité nationale.26 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Encadré 2: Transformation de la Dominique en île biologiqueLe Commonwealth de la Dominique est un petit État insulaire des Caraïbes dont l’agriculture a été, traditionnellement,le pilier de l’économie, en particulier la production bananière destinée aux exportations. Cependant, latendance généralisée de la monoculture a diminué la diversité des cultures, aggravé la vulnérabilité de l’économieaux catastrophes naturelles et aux fluctuations des marchés internationaux et créé une dépendance du marchéintérieur aux importations alimentaires.Dans un souci de pallier les conséquences d’une industrie bananière en déclin, et de diversifier l’économie, la Dominiquea envisagé les possibilités que peut apporter une industrie d’écotourisme viable. En 2004, l’île était le premierpays des Caraïbes à se voir décerner la certification GreenGlobe<strong>21</strong> pour sa qualité de destination écotouristique.Depuis lors, les dominicains ont reconnu qu’un tourisme durable, respectueux de l’environnement, pouvait seconcilier parfaitement avec l’agriculture biologique et que ces deux secteurs peuvent compléter le concept debien-être et les centres de santé. Ces trois secteurs pourraient former une combinaison idéale pour utiliser demanière durable les ressources naturelles de la Dominique - et pourraient correspondre à un type particulier devacances haut de gamme.Pour ce faire, la Dominique compte lancer un programme de mesures sur 10 ans visant à faire du pays une‘île biologique’ et une destination de bien-être, en conjuguant l’écotourisme, l’agrotourisme et le tourisme de centresde santé pour donner une image haut de gamme d’un pays intact. Le principe s’inscrit dans une stratégie demise en œuvre de systèmes de production biologique et de commercialisation durables qui ne nécessitent pasune consommation excessive des ressources naturelles.Pour réaliser les objectifs principaux de ce développement stratégique, il conviendra de:• Jeter des bases respectueuses de l’environnement et s’inscrivant dans une perspective durables à longtermeen faveur de la croissance économique et sociale;• Renverser la tendance du secteur des emplois agricoles en recul et multiplier d’autres possibilités d’emploi;• Inverser la tendance négative des bénéfices agricoles en hissant la Dominique à la tête de la production agricolebiologique;• Résoudre les questions urgentes liées à la gestion des ressources environnementales et naturelles en mettanten œuvre des pratiques agricoles durables;• Instaurer un marché agricole d’exportation de produits fabriqués sans organisme génétiquement modifiés;• Améliorer le développement rural par l’établissement de pratiques de gestion améliorée des terres destinées à laproduction biologique.La Dominique souhaite faire de son île le fleuron de l’écotourisme, des centres desoins et de l’agriculture biologique. Source: Schafer & Hill/Still PicturesSource: Government of Dominica 2006RÉfÉrences bibliographiquesAide, T.M. and Grau, H.R. (2004). Globalization, Migration, and Latin American Ecosystems.Science, 305, 1915–1916Barrick (2006). Pascua-Lama Project Receives Argentinean Approval.http://www.barrick.com/Theme/Barrick/files/docs_pressrelease/Pascua-Lama%20Dec.%205.pdf[Accessed 11 December 2006]Conservation International (2006a). World’s Largest Tropical Forest Reserve Created in Amazon.http://www.conservation.org/ xp/news/ press_releases/2006/120406.xml[Accessed 6 December 2006]Conservation International (2006b). Brazil Makes Unprecedented Conservation Announcement.http://www.conservation.org/xp/frontlines/ 2006/12040602.xml [Accessed 6 December 2006]Crestana, S. (2005). Materias primas para produção do biodiesel: priorizando alternativas.Embrapa Informação Tecnológica, BrasíliaDerivi, C. (2006). Governo divulga estimativa de desmatamento na Amazônia nos últimos 12meses. 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Amérique du NordL’Amérique du Nord a connu une année 2006 mitigée en matière d’environnement. Si les États-Unis ont mis sous protectionla plus grande aire marine protégée du monde, il n’empêche que le public a manifesté des inquiétudes croissantes à l’égarddes changements climatiques motivant les États et les provinces à prendre des mesures de lutte contre le changementclimatique, en dépit des réticences du gouvernement fédéral à plafonner les émissions de gaz à effet de serre.Les gouvernements fédéraux courtcircuitentle protocole de KYOTOLes émissions de dioxyde de carbone dégagées parhabitant en Amérique du Nord sont de loin les plusimportantes par rapport à toutes autres régions du mondetandis qu’en termes absolus, la région occupe la deuxièmeplace, derrière l’Asie, une région bien plus peuplée.Pourtant, ni les États-Unis, ni le Canada ne sont engagésdans le processus de Kyoto à la fin de l’année 2006.Le Canada avait ratifié le Protocole de Kyoto en2002, en s’engageant à réduire de 6 % les émissionspar rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2012. Or, entre1990 et 2004, la totalité des émissions canadiennesont augmenté de 26,6 % (EC 2006) (Figure 1). LeCommissionnaire du Canada à l’environnement etau développement durable, attaché au Bureau duvérificateur général, a rendu un rapport exhortantle pays à redoubler d’efforts pour lutter contre leschangements climatiques et pour s’y préparer (OAG2006). Le Commissionnaire ajoute que la hausse desémissions issues de l’expansion des projets de sablespétrolifères dans la province d’Alberta compromettrales efforts de réduction de l’ensemble des émissions.Le rapport a dressé la liste de certains risquesdécoulant des changements climatiques, notammentla sécheresse des Prairies, la montée du niveau desocéans, des tempêtes orageuses plus intenses surles littoraux et une plus grande densité de brouillardde pollution dans les villes. Le rapport préconisel’élaboration d’un plan crédible, clair et réaliste pourréduire sensiblement les GES, et présente des objectifsnationaux à court et à long terme, assortis de cibles etde délais spécifiques pour réaliser les buts fixés.En 2006, le nouveau gouvernement fédéral menépar les conservateurs a reconnu l’incapacité du paysà réaliser les objectifs du Protocole de Kyoto et a réagien interrompant 15 programmes liés à la lutte contreles changements climatiques, en promettant d’élaborerune nouvelle approche “fabriquée au Canada” (Ambrose2006, Isaacs 2006). Le 19 octobre, le Canada asoumis un nouveau plan à la Chambre des Communes(Encadré 1) (Parti des conservateurs du Canada 2006).Aux États-Unis, la totalité des émissions desGES a gagné 15,8 % entre 1990 et 2004 (EPA2006). Au lieu d’imposer des limites nationales surles émissions, le pays continue de soutenir desréductions volontaires, des approches basées surla loi du marché et la mise au point de nouvellestechnologies. Dans ce contexte, les États-Unis,l’Australie, la Chine, l’Inde, le Japon et la républiquede Corée ont mis en place le partenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat.La première réunion du partenariat, en janvier 2006,a créé huit forces spéciales dans les secteurspublic et privé dont le champ d’intervention couvreles combustibles fossiles plus propres, l’énergierenouvelable et la production décentralisée, laproduction et la transmission d’électricité, laconstruction et les appareils, l’acier, l’aluminium, leciment, le forage de charbon. Chaque force spécialeest chargée d’élaborer un plan d’action qui recenserales occasions propres à la coopération, établira desobjectifs ambitieux mais réalistes et donnera lesmoyens de les atteindre (APCDC 2006). Le grouped’Experts a soumis leurs plans en octobre 2006.Les États et les provinces agissentFavorable à des mesures plus fermes, une alliancecomposée de 12 États américains et de plusieurs ONGenvironnementales ont poursuivi l’Agence américaine deprotection de l’environnement (Environmental ProtectionAgency) (EPA), en l’accusant de n’avoir pas réglementéEncadré 1: La nouvelle approche du Canada faceaux changements climatiquesLe gouvernement des conservateurs a proposé unenouvelle loi Clean Air Act qui est au cœur du programmeécologique du Canada. La loi fixera les valeurs limitesdes émissions des agents polluants atmosphériquesque les pollueurs auront à respecter à court, moyen età long terme. L’idée consiste à ce que les objectifs fixésexigent un niveau au moins aussi élevé que celui envigueur dans les pays qui donnent l’exemple en matièred’environnement.Pour ce qui est des émissions de GES, des objectifsà court terme seront fixés sur la base du degré d’intensitéen vue d’encourager l’efficacité, mais autoriseront lesémissions d’augmenter de pair avec la production. C’estune approche adoptée dans l’initiative américaine UnitedStates Global Climate Change Initiative de 2002. Un autreobjectif, à plus long terme, fixera la réduction des GES à45 % pour se situer à 65 % des niveaux de 2003 d’ici à2050. La loi ne fait aucune allusion aux engagements prispar le Canada dans le Protocole de Kyoto.Les partis d’opposition de concert avec les groupesenvironnementaux se disent favorables à un certainnombre de points de la Loi, mais ont été très déçus parle sursis très large accordé aux valeurs limites de GESet par l’absence de calendrier obligatoire à respecterdans la réduction des émissions de GES. En outre, ilsremarquent également que certaines émissions toxiquessont redéfinies comme étant des « agents polluants », cequi affaiblit les pouvoirs de réglementation et suggèrentque certaines de ces mesures sont déjà visées par la loicanadienne sur la protection de l’environnement. Dans lamesure où le gouvernement ne détient pas la majorité dessièges au Parlement, la Loi risque de ne pas être adoptéeà moins d’être soumise à des révisions en profondeur.Sources: Government of Canada 2006a and 2006b, Bueckert 2006,David Suzuki Foundation 2006, Environmental Defence, PollutionProbe and Clean Air Foundation 2006, USEIA 2003).Table 1: Émissions de dioxide de carbone entre 1990 et 2003 (en millions de tonnes de CO 2)1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003VALEUR GLOBALE 22<strong>21</strong>0,00 22532,00 2<strong>21</strong>74.00 2<strong>21</strong>31,00 22538,00 22837,00 23515,00 23649,00 23285,00 23164,00 23693,00 23969,00 24849,00 26001,00Canada 459,78 451,45 465,53 465,16 479,55 492,43 505,47 517,07 527,82 542,72 565,68 558.,97 567,79 586,07États-Unis d’Amérique 5009,55 4969,26 5062,01 5177,35 5268,05 5319,38 5500,17 5579,98 5607,16 5677,97 5858,20 5744,78 5796,76 5841,50Source: UNEP Geo Data Portal 2006 based on UNFCCC-CDIAC 2005.28 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Encadré 2: Les États et les Provinces continuentà donner l’exemple en matière de réduction desémissions de GESL’État de la Californie, deuxième plus grand émetteur decarbone, a voté une loi historique en matière de changementsclimatiques en 2006. En vertu de la loi, les valeurs limites desémissions dans l’État doivent retrouver leurs niveaux de 1990d’ici à 2020, ce qui représente 25 % de la réduction totaleà partir des niveaux actuels. Il est aussi requis d’établir unsystème obligatoire du suivi de la réduction et d’élaborer unprogramme de ‘commerce de droits d’émission’ permettantaux entreprises d’acquérir ou de vendre des droits d’émission(Office of the Governor 2006).Les Provinces de Newfoundland, Labrador, Québecet Manitoba se sont engagées à mettre en œuvre leProtocole de Kyoto indépendamment de la positionprise par le gouvernement fédéral. Afin de contribuer auxefforts de réalisation des objectifs de Kyoto, le Québec aannoncé que son gouvernement imposera une taxe surle carbone à tous les combustibles fossiles vendus engros aux détaillants.Sources: CBC 2006, Gouvernement du Québec 2006.les émissions de dioxyde de carbone (CO 2) issues desvéhicules, tel que le prescrit le Clean Air Act national (loinationale sur l’air propre). En vertu de la loi, l’EPA doitréglementer les émissions des sources mobiles quimettent en danger la santé et le bien-être des populations.En novembre 2006, la Cour suprême des États-Unis aentendu les arguments sur l’obligation ou non de l’EPAde réglementer les émissions de CO 2et d’autres GES,et sur la question de savoir si les plaignants étaient endroit de porter le cas devant la Cour. Le verdict, attenduen <strong>2007</strong>, pourrait avoir des répercussions significativessur la politique américaine en matière de changementsclimatiques (Marshall 2006, Commonwealth ofMassachusetts v. Environmental Protection Agency 2006).Parallèlement, des instances gouvernementalesd’échelons inférieurs ont continué à réaliser des progrèsdans la réglementation des émissions de dioxyde decarbone en 2006 (Box 2).Pendant l’année écoulée, l’intérêt du public a grandi etles connaissances se sont enrichies en ce qui concernel’évolution du climat. Les signes encourageants quele gouvernement a donnés en reconnaissant que leschangements climatiques sont dûs aux activités del’homme ont, d’une part, accru l’intérêt des médiaspour la question et d’autre part, ont découragé lesréactions sceptiques des scientifiques. Symbole duchangement de mentalités, un groupe de 86 chefsreligieux de profession chrétienne évangéliste a prônéune intervention urgente pour lutter contre l’évolutionclimatique, en s’adressant aussi bien au gouvernement,aux milieux des affaires, aux personnes qu’aux églises,et s’est engagé à encourager ses paroisses à limiter lesémissions de GES (ECI 2006). De même, l’ancien viceprésidentAl Gore a publié, en mai 2006, un documentde mise en garde sur les changements climatiques,intitulé An Inconvenient Truth, (une vérité pas bonne àentendre) qui occupe la place inattendue du livre le plusvendu dans le pays (Svetkey 2006).création de Nouvelles aires marinesprotégéesEn 2006, les États-Unis ont franchi une étape historiqueen créant une aire protégée contiguë la plus grande aumonde dans les îles hawaïennes (Encadré 3).En 2006, un nouveau réseau de réserves marines surles côtes de la Californie centrale a également été créé.Ce réseau comprend 29 aires marines protégées (MPA)représentant plus de 52 800 hectares d’habitat marins.Près de 8 % sera interdit à la pêche, tandis que le restebénéficiera d’une pêche restreinte (DFG 2006a, ScheerSource: Robert Stone, NOAA FisheriesLe corail (Paragorgia arborea), plus connu sous le nom de corailrose “bublegum” près des côtes de l’île Tanaga en Alaska.2006a). Le nouveau réseau vient s’ajouter aux efforts visantà restaurer les stocks de poissons appauvris et à protégerl’habitat marin côtier ainsi que la diversité biologique desincidences générées par les activités côtières, la pollutionde l’eau et des autres actions de l’homme. (DFG 2006b).Une loi fédérale américaine historique a interdit la pêcheau chalut de fond dans l’habitat océanique sensiblereprésentant plus de 95,83 millions d’hectares, qui s’étirejusque dans les eaux intérieures du Golf de l’Alaska etentoure les îles Aleoutiennes de l’Alaska, une chaîne quitotalise 2 200 km dans la direction ouest en partant de lapéninsule de l’Alaska (NURP 2004, Oceana 2006).La pêche au chalut de fond en Alaska impliquegénéralement l’utilisation de lourds et larges filets dansle raclage fond des mers pour récolter des espècesde poissons commercialisées telles que le cabillaud duPacifique et la rascasse. Ce procédé fait des ravages dansla fauve marine à caractère sensible, et plus particulièrementchez les coraux et éponges d’eau froide à croissance lente(Enticknap 2002). La perte annuelle est estimée à 453600 kilogrammes de coraux et d’éponges victimes de lapêche accessoire dans les eaux de l’Alaska. (Roberts etHirshfield 2004).Ces coraux des mers profondes et froides constituentdes habitats d’une importance fondamentale pour lespoissons et autre vie marine. Cette loi d’interdictionappliquée sous les pressions exercées par les tenants deEncadré 3: Les îles du Nord-Ouest d’Hawaï sont classées en Monument national américainLe 15 juin 2006, le Président des États-Unis George W. Bush a créé l’aire marinede conservation la plus grande au monde, située sur la côte des îles du Nord-Ouestd’Hawaï. Le Monument national marin des îles du Nord-Ouest d’Hawaï couvre prèsde 36 millions d’hectares des eaux américaines, abritant 1,16 millions d’hectaresd’écosystèmes de récifs coralliens. L’archipel constitue un habitat pour plus de 7 000espèces marines dont un quart est endémique. Il accueille près de 1 400 phoqueshawaïens – soit quasiment l’entière population de l’espèce actuellement en voie dedisparition - et environ 90 % de la population de la tortue verte des îles hawaïenneségalement menacée. La création du statut confère une protection immédiate etpermanente à la zone et interdira les bateaux non autorisés, des activités commercialeset touristiques, les extractions de matières premières, et les déversements de déchetstandis que la pêche commerciale devra disparaître d’ici cinq ans.Sources: NOAA 2006a, The White House 2006a.Source: Northwestern Hawaiian Islands Marine National Monument, Map © The OceanConservancy; Bathymetry: National Geophysical Data Center30° N25° N20° Nkure atollmidway islands(non-reserve area)pearl and hermes atolllisianski islandpioneer banklaysan islandThe NWHIReservecomparedwith thecontiguous U.S.northwestern hawaiian islands marine national monument01000 Milesmaro reefraita bankgardner pinnacles NORTH PACIFICst. rogatien bankOCEANnecker islandse brooks bankfrench frigateshoalsNorthwestern Hawaiian IslandsMarine National Monumentreserve preservation areatropic of cancernihoaHonolulu200 Mileshawaii180° 175° W 170° W 165° W 160° W 155° Wocean bathymetry: geophysical data center©2006 the conservancy national0APERÇU GÉnÉral : Amérique du nord 29


Équipement de pêche au chalut de fond Source: © OCEANA / David Hallla conservation et les scientifiques est la plus importante dece type votée aux États-Unis (Roberts et Hirshfield 2004,Oceana 2006).Le gouvernement des États-Unis, en charge desnégociations aux Nations Unies sur les efforts que mènela communauté internationale pour interdire ou contrôler lapêche au chalut de fond non réglementée, a demandé demettre un terme à ces pratiques de pêche destructrices(The White House 2006). En réaction, le Canada aopposé un moratoire international en proposant la créationd’organismes régionaux de gestion des pêcheries quirégiraient les aires océaniques non réglementées, etseraient dotées de capacités à recenser et à protégerles habitats vulnérables (DFO 2006). En novembre, laConférence des Nations Unies de l’examen de l’Accordsur les stocks de poissons a voté contre le moratoire, maiss’est dite favorable à un suivi approfondi des retombées età la restriction ultérieure des activités qui nuisent aux airesmarines fragiles (Mittelstaedt 2006).Les pressions appelant à plus de parcs etde terres publiques s’amplifientPlusieurs années se sont écoulées sans que legouvernement américain n’intervienne pour ouvrir desaires protégées à l’intérieur des terres, à la différencedes mers. Il n’empêche que les aires protégées situéesaussi bien au Canada qu’aux États-Unis sont la proie denombreuses menaces croissantes qui pèsent sur leurintégrité et leur beauté écologique (Defenders of Wildlife2005, Tourtellot 2005, NRDC 2005, NPCA 2006a, Basset Beamish 2006, USDA 2006a). À titre d’exemple, lesÉtats-Unis ont proposé de vendre plus de 1<strong>21</strong> 400d’hectares de terres domaniales à 35 états pour financerles écoles et les routes de campagne (USDA 2006b).En outre, le même gouvernement a voté une législationautorisant la construction de couloirs de transport del’énergie électrique provenant de 11 États de l’ouest pouralimenter en électricité des centres urbains du sud-ouest.Il est prévu que ces couloirs de transport de l’énergieélectrique traversent des parcs nationaux et autres terrespubliques. (DOE 2006, Scheer 2006b).Des activités minières et de développement de pétroleet de gaz ont été déjà autorisées dans les aires protégéesou près de ces dernières aussi bien au Canada qu’auxÉtats-Unis. Une étude réalisée récemment estime que cesindustries exercent des activités dans 35 % des 1 855parcs et terres domaniales que comptent les 13 états del’ouest aux Etats-Unis et la tendance devrait augmenter(Figure 1) (EWG 2005).Au Canada, les parcs sont tout aussi menacés parles activités minières et énergétiques. À cet égard,une étude datée de 2002 a montré que la moitié desParcs nationaux canadiens abritait des activités quiavaient lieu à l’intérieur des limites des 10 kilomètresou à leurs limites. (MAC et CNF 2002). En 2006, leComité des sites du Patrimoine mondial appartenantà l’organisation des Nations Unies pour l’éducation,la science et la culture (UNESCO) a rapporté que lesactivités de forage à ciel ouvert se déroulant près duParc national Jasper National Park menacent l’habitatde l’ours blanc (World Heritage Committee 2006).L’exploitation de l’eau du fleuve Athabasca destinéeaux activités de forage de sables pétrolifères affecte lespopulations de poissons et met en danger la durabilitédu fleuve Athabasca et du Delata Peace-Athabasca(Encadré 4). Le fleuve se jette dans le lac Athabascadans le Parc Wood Buffalo National Park, un site classépar le Patrimoine mondial de l’UNESCO et le delta estl’un des abris les plus importants pour la nidificationdes oiseaux d’eau et le ravitaillement des oiseauxmigrateurs en Amérique du Nord (Woynillowicz 2006).D’autres intérêts commerciaux affectent de plus enplus les parcs du Canada. Prenons pour exemple,Encadré 4: Forage des sables pétrolifères d’Athabasca près du Fort McMurray Alberta en 1974 et en 2004.En 1967, la grande société Great Canadian Oil Sands Company a débuté la construction dans le site du lac Mildred. Elle aété rejointe en 1974 par la Syncrude Corporation dans la même zone (zone en vert clair au centre de l’image Landsat datéede 1974, à gauche). En 2004, les activités de mine ont pris de l’ampleur pour couvrir une zone d’environ 30 km sur 20 km(ASTER image datée de 2004, à droite). Syncrude a mis une seconde mine en activité, Aurora, située à environ 30 km aunord du lac Mildred Lake (visible dans le haut de l’image datée de 2004).Source: UNEP/GRID Sioux Falls, from U.S Geological Survey dataFigure 1: Accès des industries aux terresdomaniales et aux parcs américains1 800 1 6001 4001 2001 000800600400200 Source: UNEP/GRID Sioux Falls,from U.S Geological Survey data01950 1960 1970 1980 1990 2000 2010Note: Nombre de parcs et de terres domaniales qui sont indemnes de touteactivité de forage minier et de puits de pétrole et de gaz en activité que lesindustries contrôlent à l’intérieur ou dans les limites de huit kilomètres de rayon.Source: EWG 2005Metadata: government land use data from the Bureau of Land Management(2004)La mine Syncrude dans les sables pétrolifèresd’Athabasca dans la province d’Alberta.30 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


le gouvernement de la Colombie Britannique qui, en2006, a facilité le développement de stations privéesau sein de 12 parcs provinciaux, notamment le parcMount Assiniboine Provincial Park, faisant partie du sitede la chaîne des Montagnes rocheuses canadiennesclassées Patrimoine mondial de l’UNESCO (BC Parks2006). En outre, le gouvernement du Québec avaitprévu en 2006, de vendre des terres domanialessituées dans le Parc National du Mont-Orford, crééen 1938, qui est l’un des parcs provinciaux les plusanciens de la région. Les protestations publiquesont conduit à un compromis qui requérait que ledéveloppement des terres reste sous le contrôle del’État (MRC de Memphrémagog 2006).Finalement, l’exode vers la campagne (petit groupede faible densité de maisons, réparti dans la campagne)menace les aires protégées avoisinantes dans les deuxpays en question. Toutes ces pressions engendrentla fragmentation de l’habitat, la perte de la diversitébiologique et la pollution atmosphérique. La fragmentationdes pans restants, isolés, de taille variée de la vie sauvageréduit les mouvements des animaux sauvages et risquede ne pas pouvoir abriter des populations viables decertaines espèces de la vie sauvage (Forrest et autres2004, Bass and Beamish 2006, NPCA 2006b).CONCLUSIONLes États, les provinces et les villes d’Amérique duNord progressent vers des réglementations visant àréduire les émissions, avec des résultats concretstout en exerçant des pressions politiques sur lesgouvernements fédéraux qui ne sont pas partiesau Protocole de Kyoto (les États-Unis) ou qui nereconnaissent pas sa pertinence (Canada). L’Amériquedu Nord a besoin de fixer des objectifs fermes à courtterme assortis de délais pour réduire les émissionsde GES ainsi que de mieux s’impliquer dans laconservation énergétique et les énergies renouvelables.Source: Catherine McMullen/UNEPFragments d’habitats dûs à l’expansion de l’exode urbain vers lacampagne près de la baie Hay du lac d’Ontario.ReferencesAmbrose, R. (2006). A Breath of Fresh Air: Made in Canada Solutions to Meet Canada’s EnvironmentalChallenges: Speaking Notes for an Address by the Honourable Rona Ambrose, Minister ofthe Environment of Canada. In Globe 2006: 9th Biennial Trade Fair & Conference On Business &The Environment, 31 March 2006, Vancouver.http://www.ec.gc.ca/minister/speeches/2006/060331_s_e.htm [Accessed 5 August 2006]APCDC (2006). Work Plan. Inaugural Ministerial Meeting, 11-12 January 2006, Sydney. 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Asie occidentaleEn 2006, l’Asie occidentale a bénéficié de progrès dans la gestion de l’environnement, avec un succès tout particulier dansles efforts de réduction de la consommation des substances appauvrissant l’ozone. Toutefois, la région est encore en proieà de sérieuses difficultés liées aux incidences des conflits armés sur l’environnement, à la gestion sûre des produits chimiqueset à la conservation des forêts et des aires boisées.Nuages de fumée provenant de la station électrique de Jiyeh au LibanSource: Ali Hashisho/Reuters/The Bigger PictureL’environnement et les conflitsL’Irak et les Territoires palestiniens occupés sont lethéâtre de violences et de fréquentes hostilités quine cessent d’aggraver la dégradation de l’environnement,ainsi que les problèmes d’eau et des systèmessanitaires (UNICEF 2006). Si la situation de l’environnementen Irak et dans les territoires palestiniens occupésdemeure préoccupante, les retombées sur l’environnementdu conflit israélo-libanais qui faisait rage en juilletet en août ont fait les grands titres en 2006.Au Liban, la destruction des équipements d’électricité,des entrepôts de fuel, des usines et des bâtiments a représentéun risque pour les populations locales, les aidesaux secours et pour l’environnement (Encadré 1). L’atmosphèreétait chargée de nuages dûs aux feux de carburantset dégageait des hydrocarbures polyaromatiquestoxiques, des particules d’amiante, des dioxines et de lapoussière, tandis que des produits chimiques liquidescomprenant du chlore et des biphényls polychlorés ontété libérés dans les sols et les écosystèmes aquatiques.La situation a suscité des inquiétudes quant aux effetspossibles sur la santé de l’homme et aux dommages àlong terme causés à l’environnement. De plus, la pollutionde l’eau est aussi devenue un problème en raison desbombardements massifs qui ont détruit les infrastructuresd’approvisionnement de l’eau et de systèmes sanitaires etde traitement des eaux usées.Les habitats de végétation et de vie sauvage ontégalement fait les frais des incendies sauvages alluméspendant les hostilités. Pour exemple, près de 6 680hectares de forêts et de terres de pâturage ont étédétruites dans le nord de l’Israël (Julian 2006, Puljak2006). Il en va de même pour la population libanaisequi constatait avec inquiétude les feux de forêts et ladestruction des habitats boisés. (Fattah 2006). Avec leconcours de la FAO (Organisation des Nations Uniespour l’alimentation et l’agriculture), le gouvernementlibanais apprécie l’étendue des dégâts causés auxforêts et aux terres boisées (Asmar 2006). Une équipeinternationale composée d’experts, sous la direction duEncadré 1: Nappes de pétrole le long des côtes libano-syriennes le <strong>21</strong> juillet et le 3 août 2006, données générées par le radar satelliteLe bombardement de la centrale électrique de Jiyeh le 13 et le 15 juillet 2006 a provoqué le déversement de nappes de pétrole de l’ordrede 10 000 à 15 000 tonnes dans la mer Méditerranée (MOE 2006a). Les nappes ont pollué 150 km des zones côtières libanaiseset sont parvenues jusqu’aux côtes syriennes de Tartus (Cyprus Oceanographic Centre 2006a et 2006b, REMPEC 2006). On constataitque deux semaines après le déversement, 80 % des nappes de pétrole stagnaient dans les eaux côtières du Liban, perceptiblespar leurs couches très fines analogues à un drap flottant, près de 20 % s’était évaporés, et 0,1 % flottait le long des plages (CyprusOceanographic Centre 2006a et 2006b).Le déversement de pétrole a été décrit comme ‘le pire désastre environnemental’ dans l’histoire du Liban, qui aura desconséquences néfastes sur l’économie et la diversité biologique (OCHA-UNEP 2006). Pour preuve, le pétrole contient desproduits chimiques toxiques, entraînant de sérieux risques pour la santé de l’homme, pour les ressources de pêche, etautres biotopes marins (MOE 2006a). De plus, le pétrole déversé sur les plages de Palm Islands Nature Reserve (sur lescôtes de Tripoli) menace les tortues caouanes, les phoques et les stocks de poissons ainsi que les oiseaux migratoires(IUCN 2006). L’intégralité des données scientifiques n’est pas encore disponible. Toutefois, une évaluation exhaustive desdommages sur l’environnement est en cours pour déterminer les effets de la pollution à long terme dûs au déversement.En réaction à l’appel du gouvernement libanais pour une aide internationale, un train de mesures a été adopté pour traiterle problème (MOE 2006c, REMPEC 2006, UNEP 2006b). De fait, dès le mois de septembre 2006, à l’aide d’opérationsnationales de nettoyage continu, 400 tonnes de pétrole ont été récupérées dans divers sites (MOE 2006b). Si le nettoyagepeut prendre de 6 à 12 mois, les effets néfastes des nappes de pétrole risquent de subsister bien plus longtemps. Or,l’opération de nettoyage initiale étant estimée à environ 60 millions de US$, des financements supplémentaires risquentSource: DLR 2006d’être nécessaires en <strong>2007</strong> (MOE 2006c). La coopération régionale est essentielle pour renforcer les capacités destinéesau suivi, à l’évaluation de l’incidence de la pollution du pétrole sur l’environnement et au traitement convenable de la situation. Il sera nécessaire de prendre des mesures d’urgence et decoordonner les activités entre les agences et les États affectés pour assurer un contrôle efficace de la pollution du pétrole et limiter ses dommages sur l’environnement marin et côtier.Les deux images montrent comment les nappes de pétrole se sont dispersées après le déversement de pétrole, qu’on peut distinguer sur les côtes du Liban et jusqu’à la côte sud de laSyrie entre le <strong>21</strong> juillet et le 3 août 2006. L’étendue de la zone affectée par les nappes de pétrole est illustrée par sa couleur foncée sur les littoraux. (DLR 2006).Sources: DLR 2006, MOE 2006a, Cyprus Oceanographic Centre 2006a and 2006b, REMPEC 200632 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Encadré 2: Diminution radicale de la consommation de substancesresponsables de l’appauvrissement de la couche d’ozoneSituation de la consommation totale des SAO dans les pays de l’Asie occidentale.La région a accordé une grande attention, par l’intermédiaire des acteurs essentiels appartenant aussibien au gouvernement qu’au secteur privé, à la protection de la couche d’ozone et à la mise en œuvredes traités internationaux pertinents. Du reste, la majorité des pays d’Asie occidentale ont réalisé desprogrès notables depuis 1999 pour éliminer les substances responsables pour l’appauvrissement dela couche dl’ozone. Le Réseau régional d’ozone a appuyé la mise en conformité avec les mesures decontrôle énoncées dans le Protocole de Montréal par le recours au Programme d’aide à la conformité(CAP) appartenant au Programme des Nations Unies pour l’environnement.Au mois d’octobre 2006, seulement 70 % des parties avaient communiqué leurs données officielles de2005 au Secrétariat de l’ozone. Or, les pays avaient déjà diminué la consommation des CFC de plus de 50 %requis par le Protocole. Dans les pays qui ont communiqué leurs résultats, la consommation totale du chlorofluorocarboneen 2005 se situait à 1 519 tonnes de potentiel de destruction de l’ozone (PDO), par rapport à lapériode de référence allant de 1995 à 1997 affichant 4 590 tonnes de PDO—une réduction moyenne de 67%, avec le taux le plus faible à 57 % au Bahrain et le taux le plus élevé à 91 % en Jordanie. La consommationdes halons relevée en 2005 s’élevait à 126 PDO de tonnes, comparée à la base de référence de 693 tonnesde PDO- une réduction moyenne de 82 % avec la majorité des pays ayant réussi à les éliminer complètement.Les pays restants, même s’ils n’ont publié aucune information officielle, ont suivi la même tendance.Outre les efforts consentis par les pays, le Secrétariat en coopération avec le GCC, a approuvé lesprincipes directeurs régionaux destinés à renforcer les réglementations et à accroître la coopérationpour garantir une élimination durable des SAO.TonnesPlan de réduction de CFCPlan de réduction de HalonConsommation de CFCConsommation de HalonSource: CAP/UNEP-ROWA 2006Note: Les données de 2005 ne sont pas incluses.plus raisonnable en matière de produits chimiques, lesdéfis à relever se présentent comme suit:• Renforcer les mécanismes de coordination entre lesinstitutions au niveau national;• Mettre au point des profils par pays en matière desécurité sur les produits chimiques ; et• Sensibiliser le public.L’avenir des forÊts et de la politique forestiÈre enAsie occidentaleLes forêts et les terres boisées de l’Asie occidentalecouvrent 43 millions d’hectares (FAO 2006). Les forêtsdenses se trouvent essentiellement dans les paysarabes du Proche-Orient, tandis que des bosquets sontdisséminés dans les vallées profondes et les hautesmontagnes de la péninsule arabique. La majorité deces forêts appartiennent à l’État qui les gère à des finsmultiples, notamment pour y assurer un service deprotection (FAO 2006).On constate que les ressources forestières de larégion subissent des pressions sévères en raison de lapénurie d’eau, d’une demande croissante de terresEncadré 3: Le conifère Juniper en mauvais état dans la péninsule arabiqueUrbanisation empiétant sur les forêts de Juniper en ArabieSaouditeSource: Mohammad S. AbidoLes forêts de l’Asie occidentale couvrent 1,4 % de l’aire totale dans la région, tandis que les autres zones boisées représentent 10,2 %. Enoutre, plus de 70 % de l’aire forestière se trouve en péninsule arabique. L’arbre Juniper (Juniperis spp.)—la seule espèce de conifères qui naîtdans la péninsule—pousse dans les montagnes du nord d’Oman, dans les chaînes montagneuses de l’Asir en Arabie Saoudite et dans lesmontagnes du nord-ouest du Yémen. Le feuillage du Juniper condense le brouillard en de l’eau qui arrose les arbres pendant les périodesrelativement humides, créant, ce faisant, un microclimat qui favorise la croissance d’autres espèces. La forêt joue un rôle décisif dans l’entretiende la richesse de la faune et de la flore et dans les services et produits qu’elle offre à la communauté locale. Les zones boisées du sud-ouestde l’Arabie abritent un certain nombre d’oiseaux endémiques menacés (Jennings et autres 1988, Newton et Newton 1996, Birdlife International2003). De même, la région accueille de nombreux rapaces et constitue un couloir aérien utile aux oiseaux migrateurs. De plus, la présence duléopard d’Arabie menacé d’extinction (Panthera pardus) et du loup d’Arabie dont la population se raréfie (Canis lupus) a été signalée dans leszones boisées. L’arbre Juniper est un composant important dans l’agroforesterie de la région, et est utilisé dans la médecine traditionnelle.Les forêts de Juniper de la péninsule arabique, notamment celles qui se trouvent à de basses altitudes, manifestent des signes de déclinillustrés par le ralentissement progressif de la croissance, la baisse de vigueur, l’assèchement progressif des rameaux et des branches.Ces signes annoncent un taux élevé de mortalité des arbres et une régénération naturelle compromise. En Arabie Saoudite, on a relevé aucours de ces deux dernières décennies une dégradation très étendue dans le Parc Asir National Park (450 000 hectares) ainsi que dans leRaidah National Park (900 hectares).La cause exacte de la défoliation du Juniper reste encore à déterminer. Toutefois, la pauvre régénération des espèces a été imputée àl’infestation des baies par une mite tordeuse, à la perturbation des activités humaines, au surpâturage, à la pollution atmosphérique, auxpériodes de sécheresse et aux changements incessants du climat. Le défrichement des terres boisées pour les destiner à l’agriculture,aux réseaux routiers, à l’immobilier et aux loisirs, a modifié les systèmes de drainage naturels des bassins hydrographiques dans plusieursendroits. Ces activités- avec le surabattage, le surpâturage, le bois de chauffage et la fabrication de charbon de bois- ont créé des microclimatspeu propices à la croissance des arbres. Le phénomène de défoliation pose un problème sérieux aux pays affectés de la région,car c’est une forme insidieuse de dégradation des ressources qui pourrait aggraver la désertification. Il est impératif de prendre de nouvellesinitiatives pour remédier au problème de la défoliation.Sources: FAO 2006, Gardner and Fisher 1996, Fisher and Gardner 1998, Fisher 2005, Herzog 1998, PME 2005 and 2006, Collenette 1989, Jennings and others 1988,Newton and Newton 1996, Birdlife International 2003, Baille and Groombridge 1996, WWF 2001, Hajar and others 1991, NCWCD 2003, Yoshikawa and Yamamoto2005, Asiri 2006, IUCN 2002, Sigi and others 200534 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


agricoles, et de l’accélération de l’urbanisation.Pourtant, si la surface totale de l’étendue des airesforestières est restée inchangée au cours des cinqdernières années (FAO 2006), la dégradation de laqualité forestière est générale en raison du défrichage,des abattages illicites et du surpâturage, des incendieset du tourisme. Par exemple, en 2004, un seul incendiede grande envergure a ravagé presque 0,4 % de latotalité de l’aire forestière de la Syrie (Jbawi 2006).Dans la Péninsule arabique des centaines d’hectaresde forêts de Juniper subissent la perte de leurs feuilles(Asiri 2006, PME 2005) (Encadré 3).Aujourd’hui, les pays mettent à jour les lois relativesaux forêts et élaborent des politiques et stratégies en matièrede gestion forestière. Or, ces politiques et stratégiesdoivent être harmonisées au regard des plans nationauxpour favoriser la conservation de la diversité biologique,combattre la désertification et soulager la pauvreté rurale.Un cadre adéquat destiné à élaborer les nouvellespolitiques doit garantir la conservation à long terme etl’utilisation durable des terres boisées. Pour ce faire, ils’agit de définir les valeurs socio-économiques et les servicesenvironnementaux des forêts et des terres boisées,de fixer des objectifs et de déterminer des indicateursutiles pour mesurer les progrès, d’assurer régulièrementla mise à jour des lois et réglementations forestières, deconstruire la capacité institutionnelle et de faire participerles communautés locales de manière effective.CONCLUSIONL’Asie occidentale a été souvent le théâtre de conflitsfréquents dont a pâti l’environnement. Pour cette raison,le développement durable et un environnement sain nepeuvent voir le jour sans que la paix et la sécurité nesoient instaurées dans la région. Même si de remarquablesréalisations ont pu être menées dans certainsaspects de la gestion des produits chimiques—tels quela mise au point de politique nationale, l’établissementde base de données et la réglementation du recours àcertains produits chimiques—il reste à la région des difficultésà résoudre pour mettre en œuvre intégralementle SAICM et pour gérer convenablement et conserverses précieuses forêts naturelles et ses terres boisées.RÉfÉrences bibliographiquesAsiri, A. Sh. (2006). Personal communicationsAsmar, F. (2006). Personal communicationsBaillie, J. and Groombridge, B. (1996). 1996 IUCN red list of threatened animals. IUCN, GlandBirdLife International (2003). BirdLife’s online World Bird Database: Version 2.0. 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arctique afin qu’il joue le rôle de tribune pour la coopération.Le Conseil est constitué de huit nations présentes dansl’Océan Arctique et six Organisations de peuples indigènes.Outre ces mécanismes régionaux, de nombreux accordsmultilatéraux de l’environnement (AME) jouent un rôle importantdans la coopération et la gouvernance de la région polaire.L’ozone strastosphérique est une bonne illustration de cesmécanismes (Encadré 3). Il ressort de cet exemple que lesnations peuvent s’entendre pour prendre des mesures radicalesen vue de résoudre les problèmes de l’environnement.De plus, cet exemple met en évidence l’importance que revêtla coopération internationale d’une part dans la recherche et lesuivi des écosystèmes et leurs échanges avec les activités del’homme et, d’autre part, dans la détermination de l’efficacitédes instruments tel que le Protocole de Montréal.En 2006, des progrès significatifs ont été réalisés enmatière de coopération scientifique dans les régions polairesdans la perspective de l’Année polaire internationale(API) en <strong>2007</strong>-2008. Cette intensification de recherches,d’éducation et l’élargissement du champ d’applications’inscrivaient dans l’objectif d’améliorer la compréhensionet la sensibilisation au sujet d’enjeux importants auxquelssont confrontés les régions polaires et le monde, commel’évolution du climat (API 2006).L’AntarctiqueEn 2006, les représentants des États parties au Traité del’Antarctique se sont engagés à améliorer l’efficacité duSystème de Traité de l’Antarctique et à augmenter la coordinationentre ses composants. À l’occasion de la Déclarationd’Edinbourgh lors de la 29ème réunion consultative duTraité de l’Antarctique (ATCM) se déroulant en juin, il a étérecommandé que les nations insistent sur l’importance desrégions polaires lors des forums internationaux et intensifientla collaboration avec le Conseil arctique (ATCM 2006).Ces recommandations arrivent à l’heure où la ‘Question del’Antarctique’ a été ôtée de l’ordre du jour régulier soumis àl’Assemblée générale de l’ONU (Encadré 4).À la réunion consultative de 2006, la Nouvelle Zélandea adopté un document de travail proposant de ressérerles liens entre l’ATCM et la Commission pour la conser-Encadré 2: L’arctique en évolution: Satisfaire la demande mondiale de pétrole et de gazFace à une communauté internationale en quête croissante d’une sécurité d’approvisionnement en énergie, on observe une luttepour les droits de propriété relatifs à des projets de grande échelle sur les terres et dans les mers de l’Arctique. Les incertitudes sontnombreuses quant aux forces du marché et aux facteurs politiques, à mesure que les litiges naissent au sujet des frontières, desroutes d’approvisionnement et des droits de propriété sur les ressources du fond des mers. Ce contexte s’inscrit dans un environnementen rapide évolution, d’où la difficulté croissante de prévoir les impacts socio-écologiques.Sélection d’événements en 2006:• La construction européenne, Snøhvit, des premiers gisements destinés à l’exportation du gaz naturel liquéfié est en cours dans lamer des Barents au nord de Hammerfest en Norvège. Il est prévu de débuter les exportations vers la fin de <strong>2007</strong>, et d’expédier 70cargaisons par année en Europe et aux États-Unis.• La première audition publique de l’oléoduc de la vallée Mackenzie a débuté. L’étude propose un système d’oléoducs de gaz naturelde 1 200 kilomètres pour relier les gisements de gaz sur les rives du nord du Canada aux marchés de l’Amérique du Nord• En mars, un million de litres de pétrole brut s’est déversé sur la toundra de l’Alaska, la plus grande fuite jamais observée dansl’histoire de la production arctique de l’Alaska. En août, BP a suspendu, à titre provisoire, la production dans la baie de Prudhoe à lasuite d’une autre fuite bien moins importante.• Au mois de septembre, le Ministre russe des ressources naturelles, a retiré les permis des responsables du développement duprojet Sakhalin de gaz et de pétrole situé en extrême orient de la Russie, évoquant le non-respect aux règlements environnementaux.Le projet estimé à 22 milliards de US$ prévoit la construction de plateformes de forage en eaux profondes et des oléoducs.Les opposants au projet font valoir que le projet est une menace aux poissons et à la population des baleines grises occidentalesen voie de disparition. Les infrastructures côtières sont composées de deux oléoducs de 800 kilomètres qui traversent plus de 1000 cours d’eau et de marais ainsi que des failles sismiques, des routes et des voies ferrées.• Gazprom, une société publique russe de pétrole, a annoncé en octobre qu’elle sera la seule société chargée d’exploiter les vastesgisements de gaz de Shtokman dans la mer des Barents, situés à 500 kilomètres au nord de la ville portuaire de Murmansk. À lamême date, le gouvernement de Russie a déclaré qu’il interrompait les projets d’acheminement du gaz naturel liquéfié aux États-Unis en faveur de l’exploitation d’un oléoduc en direction des marchés européens.Sources: BP 2006, JSC Gazprom 2006, MGP 2006, Roach 2006, Sakhalin Energy 2006a, Sakhalin Energy 2006b, Statoil 2006vation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique(CCAMLR), un organe distinct de prise de décisions. Eneffet, les Parties de la réunion consultative du Traité de l’Antarctiquesont convenues de la nécessité d’une synergie etd’une coopération plus marquées, notamment concernantles zones marines protégées de l’Antarctique. De plus, laCCAMLR a souligné l’importance d’adopter une approchestratégique à appliquer aux zones marines protégées etun régime harmonisé pour protéger l’environnement marinde l’Antarctique par l’intermédiaire du Système de Traité del’Antarctique. Par ailleurs, la CCAMLR a initié un processusappelé biorégionalisme, considéré comme la premièreétape d’une approche stratégique visant à définir quellessont les zones marines à protéger en priorité.La croissance du tourisme et de la bioprospection (soitla collecte de matériaux biologiques dans un but commercial)concerne également la gouvernance internationale. Àce sujet, une résolution a été proposée à l’ATCM de 2006destinée à limiter l’abordage de navires touristiques d’importance,mais aucun consensus n’a abouti; la discussionde cette question a été reportée jusqu’à l’ATCM de <strong>2007</strong>.Sur le même thème, trois documents d’informationconcernant la bioprospection ont été soumis par la France,l’Argentine et le PNUE. Toutefois, aucune discussionsubstantielle n’ayant eu lieu, les Parties ont été priées decontinuer à fournir un compte rendu sur les actions prisesdans ce domaine. Néanmoins, la réunion a examiné unetroisième question émergeante : le risque de colonisationde la région du fait de la croissance des espèces étrangèresde végétaux, d’animaux et de microbes.Encadré 3: Le trou d’ozone atteint une taille recordLa diminution de l’épaisseur de la couche d’ozone protectrice dans l’atmosphère de la terre a été découverte par les chercheurs enAntarctique au début des années 80. Le Protocole de Montréal de 1987 est parvenu à réduire les émissions mondiales des substancesqui appauvrissent la couche d’ozone, telles que les chlorofluorocarbones.En dépit des progrès réalisés, en septembre 2006, le trou de la couche d’ozone dans l’antarctique est plus grand que jamais. Laraison qui pourrait expliquer le phénomène tient d’abord aux températures particulièrement froides dans la stratosphère, ensuite àla stabilité de ces produits chimiques- l’évaporation des substances appauvrissant l’ozone prend 40 ans. La couche d’ozone devraitse rétablir, mais les prévisions actuelles situent son rétablissement vers les années 2060 à 2070, afin qu’elle retrouve les conditionsantérieures aux années 80, soit plus de 70 années après que la communauté internationale a convenu de prendre des mesures et15 années de plus que les prévisions initiales. Cette situation illustre aussi bien l’efficacité des mesures de coordination à l’échelleinternationale concernant les questions environnementales mondiales, que la nécessité d’agir de toute urgence sur des questionscomme celle des changements climatiques, car les améliorations attendues prennent du temps à se réaliser et les changements del’atmosphère ont des effets <strong>mondiaux</strong> de longue portée.Trou d’ozone enAntarctique le24 septembre 2006.Source: NASASources: NASA 2006, WMO/UNEP 2006APERÇU GÉnÉral : régions polaires 37


du thon rouge du sud se déroule au sein de la zone de laCCAMLR mais c’est la Commission pour la conservation duthon rouge du sud qui donne son autorisation plutôt que laCCAMLR (Hemmings 2006). En novembre, la CCAMLR aadopté une mesure significative demandant aux membresde prendre des mesures contre des nationaux soupçonnésde participer à des activités de pêches illicites peu importele stade de la chaîne alimentaire de pêche. C’est la premièrefois dans l’histoire des organisations de gestion des pêchesrégionales qu’une organisation a adopté un tel mécanismeaussi complet et contraignant dans la lutte contre la pêcheillicite (IUU) (EC 2006).La pêche illicite (IUU) porte également préjudice à lamorue du nord-est de l’Arctique qui a été au coeur du débatde la onzième conférence des ministres de la pêches del’Atlantique Nord en juin. La morue du nord-est de l’Artiqueest menacée par la pêche IUU dans la mer des Barents :on estime à 137 000 tonnes pêchés illégalement en 2005,soit 30% de la pêche totale légalement autorisée pour cestock important de poissons. Pendant la conférence, lesgouvernements sont convenus de la nécessité de prendredes mesures au niveau international pour contrer le problèmede la pêche illicite IUU (FKD 2006a). En novembre, la Commissiondes pêches du nord-est atlantique a suivi le mêmeprincipe en adoptant des règles contraignantes dont l’entréeen vigueur est prévue en mai <strong>2007</strong>, comprenant notammentle refus d’accès aux ports aux navires impliqués dans la pêcheou le transport illicite IUU — réussissant ainsi à interdirede manière effective l’entrée sur les terres de prises illicites depoissons en Union européenne, en Russie, en Islande, dansles îles Féroé, au Groenland et en Norvège (FKD 2006b).CONCLUSIONC’est tout un volet de nouvelles questions et de défis quiémerge sur l’Arctique en raison des pressions exercées parles changements climatiques et le développement des activitésde l’homme. Actuellement, il existe de bons mécanismespermettant le partage des informations, la production d’évaluationscomplètes et la coopération scientifique. Toutefois,l’heure en est à l’examen des besoins et des solutions envue d’améliorer la gouvernance internationale, notamment ence qui concerne l’environnement marin de l’Arctique.Même si l’Antarctique est déjà bien protégé par des protocolesinternationaux le désignant comme étant «une réservenaturelle, consacrée à la paix et à la science» le régime degestion du protocole nécessite d’être soutenu si l’on veuts’assurer que les activités commerciales qui s’intensifient neportent pas atteinte à cet idéal.Les deux régions ont réalisé des progrès en 2006 en luttantcontre la pêche illicite, non réglementée et non déclarée,La prise accessoire d’oiseau de mer est un problème dû à la pêcheillicite, non déclarée et non réglementée.Source: Graham Robertson/Australian Antarctic Divisionnotamment par l’adoption de règles contraignantes et parl’amélioration en matière de surveillance et de mise en œuvreapportée par les organisations de gestion régionale des pêcheries.Compte tenu de l’essor de l’industrie de pêche commercialedans les régions polaires, il sera difficile de continuermettre l’accent sur la lutte contre la pêche illicite IUU.rÉfÉrences bibliographiquesACIA (2005). 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Tendances actuelles 2006AlaskaAverses diluviennes etinondations (octobre)Nord-ouest des États-UnisAverses diluviennes etinondations (novembre)États-UnisVagues de chaleur de juillet.Plus de 140 décès attribuésà la chaleur en Californie.HawaïAverses diluviennes etinondations (mars).Mois de mars le plushumide de l’histoire del’État , dans la majeurepartie du territoireCouloir d’ouragans(septembre)Vitesse maximale desvents dans les terresintérieures à 204 km/h.Inondations et glissementsde terrains.Saison d’ouragans dans l’est du PacifiqueSupérieure à la moyenne de l’activité19 tempêtes, 11 ouragansENSOManifestation modeste d’El ninoà la fin de l’annéeÉtendue de couvert neigeux dans l’hémisphère nordDeuxième plus faible étendue de l’Amérique du Nordenregistrée en janvier après 1981Canada oriental et centralAnomalie de température annuellede l’ordre de 2 à 4 °C supérieur à lamoyenne.Record de la saison d’incendiessauvages aux États-UnisPlaines du sud et du sudouestdes Etats-UnisSévères sécheressespersistantesSud-est des Etats-UnisRecord de chutes deneige prématuréesdans certains endroits(novembre)Ouragan Sergio (novembre)Ouragan le plus violent denovembre depuis 1991.Vitesse maximale de ventssoutenus à 176 km/hEquateurAverses diluviennes etinondations en février-marsBolivieAverses diluviennes et inondations en janvier-février.Près de 17 500 personnes touchées.Anomalies climatiques etévénements importants en2006Température moyenne globale la 6 ème plus chaude enregistrée.Augmentation de la température globale d’environ0,7 °C depuis 1900Nord-est des Etats-UnisRecord de l’été le plus humideRecord de chutes de neige à New-York(février) et à Buffalo (octobre).Ouragan Ernesto (août)Catégorie 1 sur les terresd’Haïti.Orage tropical surles terres aux Etats-UnisColombieAverses diluviennes etinondations en mars-avrilSaison d’ouragans enatlantiqueProche de l’activitémoyenne9 tempêtes, 5 ouragans.Seulement deux oragestropicaux dans les terresaux Etats-Unis après unrecord d’activité en 2005.SurinamAverses diluviennes et inondations (mai)Plus de 25 000 km carrés submergés.BrésilVagues de chaleurde janvier à marsActivité mondiale de cyclones tropicauxInférieure à l’activité moyenne78 tempêtes42 ouragans/typhons/cyclones24 ouragans/typhons/cyclones d’importanceSud du BrésilConditions de sécheresse occasionnentdes pertes de près de 11% du rendementdes cultures de sojaMer de glace arctiqueRecord de la deuxième étendue la plusfaible en septembre après septembre 2005Europe occidentale et centraleAutomne exceptionnellement chaud.De nombreux pays enregistrent desrecords de températureEurope occidentaleVague de chaleur en étéLa température moyenneeuropéenne enregistre unrecord au mois de juillet.AlgérieAverses diluviennes et inondationsen février. Près de 50 000personnes sont affectées.NigerAverses diluviennes et inondationstouchent près de 50 000personnes et causent des pertesagricoles substantielles (août)Source: NOAA 2006http://www.ncdc.noaa.gov/img/climate/research/2006/ann/significant-extremes2006.gif40 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Russie, Europe orientaleVagues de froids de janvier. Moscou connaîtles températures les plus froides en prèsde 30 ans.Europe orientalePrécipitations, le Danube sort de son liten raison de la fonte des neiges (avril)IranAverses diluviennes etinondations en mai.EthiopieInondations en août/octobre.Plus de 600 pertes humainesCorne de l’AfriqueAu début 2006, une sécheressesévère persiste depuis 2005. Aversesdiluviennes et inondations en octobrenovembre.Les inondations sont lespires enregistrées en 50 ans.MalawiInondations en mars.Les pires inondationsenregistrées en près detrois décennies.LesothoLes plus grandes averses diluviennesdepuis près de deux décennies (février)AfghanistanSécheresse au début de l’été2,5 millions de personnes touchéesInde, BengladeshVagues de froid endécembre/janvier.Gel à New Delhi.Près de 300 décès.Trou d’ozone de Antarctique – taille maximale à la mi-septembre.Aussi large que le trou d’ozone en 2000Étendue du couvert neigeux dans l’hémisphère nordL’étendue du couvert neigeux est la plus vaste enregistrée enEurasie en janvierRussie centraleAnomalies de températures annuelles de 2à 3 °C inférieur à la moyenne.ChineSévère sécheresse dans le sud de laChine (août) 18 millions de personnesaffectées.IndeDébut prématuré de la mousson(mai). Calcuta et Mombai gravementinondés en juin. Plus de 500 décèsdus aux inondations à la fin juillet.Inondations continues en août.Cyclone tropical Mala (avril)Vitesse maximale des vents <strong>21</strong>3 km/h.Premier cyclone important dans le bassindepuis 2001. Quatrième plus importantcyclone enregistré et troisième enintensité à se former en avril.Saison des cyclones dans lenord de l’océan indienProche de l’activité moyenne5 tempêtes. Un cycloneSaison des cyclones dans le sudde l’océan indienInférieure à l’activité moyenne8 tempêtes. 2 cyclones.ChineSévère sécheresse dans le nord de la Chine (mai)12% de l’agriculture du pays est affectéChineAverses diluviennes etsévères inondations/glissements de terrainTyphon Durian (novembre)Vitesse maximale de vents soutenusà 230 km/h. Près de 1200 décès auxPhilippinesPapouasie Nouvelle GuinéeAverses diluviennes et inondations (février).Quelques régions déclarent les piresinondations depuis 40 ansSaison de cyclones australiensSupérieure à l’activité moyenne12 tempêtes, 8 cyclonesAustraliePrintemps le chaudjamais enregistréSaison des typhons dans le nord-ouestdu PacifiqueInférieure à l’activité moyenne23 tempêtes. 15 typhons.JaponChutes de neige importantes persistant depuis 2005.Régions du pays déclarent environ 4 mètresd’épaisseur de neige, à considérer comme uneperformance record. (janvier) C’est l’hiver le plusmeurtrier depuis 1983-84Typhon Saomai (août)Vitesse maximale des vents dansles terres à 260 km/h. Le typhon le plusimportant à frapper la Chine depuis 50 ans.Typhon Loke (août)Ouragan le plus brutal enregistré dansle centre de l’océan Pacifique.Vitesse maximale des vents à 260 km/h.Typhon Cimaron (octobre)Vitesse maximale des vents dans les terres à 260 km/h. Le typhon le plus violent à frapper les Philippinesdepuis 1998.Typhon Chanchu (mai)Averses torrentielles dans les Philippines.L’ouragan le plus brutal de mois de mai à pénétrer la merde Chine. Frappe beaucoup plus que 50 morts.Cyclone tropical Monica (avril)Vitesse maximale des vents dansles terres intérieures à 288 km/h.Les précipitations mensuellessont les plus fortes jamais enregistréesà Darwin : 383 mmCyclone tropical Larry (mars)Vitesse maximale des ventsdans les terres à 185 km/h. L’undes ouragans les plus brutauxà frapper l’Australie depuis desdécennies. Cause la destructionde 90% des cultures bananièresde la région.AustralieLa pire sécheresse connue dans denombreuses régions (octobre).Saison des cyclones tropicauxdans le sud du PacifiqueInférieure à l’activité moyenne3 tempêtes. 1 cyclone.APERÇU GÉnÉral : Situation mondiale 41


<strong>2007</strong> Tendances climatiques actuellesDans le Pacifique tropical- la partie de l’océan situéeentre 23 degrés nord et 23 degrés sud- les alizéssoufflent d’est en ouest. Les vents poussent lasurface de l’eau chauffée par le soleil de la côte del’Amérique du Sud qui ira s’accumuler dans les eauxprofondes et chaudes de l’est de l’Indonésie. Sur lelittoral sud-américain, les eaux froides des profondeursEl Nino refroidit l’océan Pacifique occidentalLes calculs effectués sur la base des données satellitaires destempératures de la surface océanique dans le Pacifique tropical,ont nettement révélé en novembre 2006 des caractéristiquesparticulières à El Nino qu’on peut observer dans l’image de droite.Les températures de la surface océanique plus chaudes qued’habitude, visibles en rouge, partent du littoral sud-américain,tandis que les températures de surface plus froides, en bleu, seconcentrent autour de l’Indonésie et de l’Australie (NASA 2006a).Novembre 2006Anomalie de température de la surface de la mer (°C)émergent à la surface pour constituer une circulationthermohaline, en remplaçant les eaux chaudes. Il enrésulte des eaux tropicales du Pacifique oriental plusfroides que celles situés dans le Pacifique occidental.Mais tous les deux à trois ans, les alizés en perte devitesse, ne poussent plus les eaux chaudes vers l’ouest.Le Pacifique occidental se refroidit, tandis que le Pacifiqueoriental se réchauffe. Ce renversement de tendancenotable dans le schéma de comportement destempératures dans le Pacifique s’appelle El Nino. Ledernier phénomène de grande ampleur El Nino s’estproduit en 1998 tandis qu’en 2002/3, le phénomèneétait nettement plus modéré bien qu’il ait surpris leschercheurs par son caractère imprévisible. (NASA2006a, NASA 2003).-5 0 5À la fin de l’année 2006, l’Afrique orientale a souffertd’averses diluviennes inhabituelles. Les inondations ontbalayé toute la région et touché plus d’un million et demi depersonnes en Somalie, en Éthiopie, au Kenya et d’autresrégions avoisinantes. Dans la même période, l’Indonésie,l’Australie ont dû lutter contre des incendies fréquents,favorisés en partie par des conditions de sécheresse inhabituelles.Des régions d’Australie subissent une sécheressesévère depuis 2002 et les effets cumulés des caractéristiquesactuelles d’El Nino accentuent le phénomène.Ces changements atmosphériques et océaniques ontamorcé une série d’évolutions climatiques anormale sur laplanète qui voyage de l’est à l’ouest sur une période de 9 à24 mois. Outre la sécheresse en Australie et en Indonésie,et les averses diluviennes en Afrique orientale, El Nino risqueen toute probabilité de déclencher une saison d’ouragansd’ampleur modéré dans l’Atlantique et provoquer desaverses diluviennes sur le littoral occidental des Amériques(IRI 2006).À observer les tendances actuelles au réchauffementet une envergure modérée à forte d’El Nino, source d’unphénomène météorologique en 1998 jamais enregistréauparavant, l’année <strong>2007</strong> risque d’être une année auxtempératures très élevées.El Nino et les aversesLe satellite de la Mission Tropical Rainfall enregistre des donnéespour livrer des informations utiles au décryptage des images de larégion de l’océan Indien. Les zones en marron foncé au-dessus del’Indonésie et de l’Asie du sud-est indiquent que ces régions reçoiventbeaucoup moins de précipitations que la normale en novembre 2006,tandis que la couleur bleue couvrant l’Afrique orientale révèle desprécipitations plus élevées que la moyenne totale des précipitations.L’Australie est en marron clair, ce qui indique des pénuries dequelques millimètres par jour (NASA 2006b).Novembre 2006Anomalie de précipitations (mm/jour)-9 0 9rfÉrences bibliographiquesNASA (2006a). El Nino Chills the Western Pacific Ocean. Earth Observatory.http://earthobservatory.nasa.gov/Newsroom/NewImages/images.php3?img_id=17501.[Accessed 25 December 2006]NASA (2006b). El Nino and Rainfall. Earth Observatory.http://earthobservatory.nasa.gov/Newsroom/NewImages/images.php3?img_id=17502.Accessed 25 December 2006]NASA (2003). A Quirky El Nino. JPL Newsroom.http://sealevel.jpl.nasa.gov/elnino/20030314.html [Accessed 1December 2006]IRI (2006). ENSO Information. International Research Institute for Climate and Societyhttp://iri.columbia.edu/climate/ENSO/index.html [Accessed 28 December 2006]42 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


elisi bla facipisl incillaor ilissecte magna aliquatinitDOSSIERTHÉMATIQUEEnvironnementet mondialisationRéduire les risques, saisir les occasionspraesse faccum vullan et enissit acincil dolumeugait, sis num nostion sectet ipit at nullut acilisitwis ad eu feugiam consequat aliquam consedmin velissi.Ut pratis alismodignit del delis ad digna feugaitwismodiamet velit velit aliquis nibh exerat. Minvolorero conseniat.Uguero consequamet, commodolor acil iuscingessim inim quat, core mod essequat ing etalit nonum zzriure magna conullam euis augaitalismolortis adipsum nos acillum irit eugait praestruddolor inibh et nit lortio eugait atis nos alisimvel deliquisi.•IntroductionFaccums andrem augue feugue enibh endit ilisam et vel irit ut volenis nonsed del dolessi.•Les Volore nombreuses dolor sim do ea facilit, vel ullandre facettesipissede ladeliquatmondialisationiriurero cor augait, con henim quissenisitat at. Wis nulla facidunt amcon ex ex ex•Lier la mondialisation auxeugue tem zzril dolum in esed endionu llaoreetueservices fournis par lesver suscil dolobor eraessis el eu feu faciduip etécosystèmes wisl utpat iurerat wis amcommo et au dolore vel bien-iuscinêtre de l’hommeulput adit, con ullamet, conulla autpatum volorsummy nonsenim quisi.•Gener la mondialisationRaessis cidunt nim dolenibh essi enit wispour protéger les serviceseugue facidunt at. Ut lum iril ipit, sit in verillafournisortismo doloreetueparduisiscipleseugaitécosystèmesvelismo luptatet le bien-être de l’hommewis nim ver ipisl iuscipit aliquam doloreIriuscilla•ConclusionSource: ullstein - CARO / Still PicturesGEO ANNUAIRE <strong>2007</strong> 43


Environnement et mondialisation:Réduire les risques et saisir les occasionsLa mondialisation est un moyen pour des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté et, pour beaucoup,celui de se procurer des produits à des prix abordables. Pourtant, c’est aussi un vecteur de grands risques pour des groupessociaux exclus de la société ainsi que pour l’environnement. Pour une « mondialisation durable » qui saisisse les occasionstout en réduisant les risques, il faut accomplir des progrès et proposer des innovations dans les domaines de la gouvernance,la société civile, la finance et des affaires et ce à tous les échelons, aussi bien locaux que <strong>mondiaux</strong>.INTRODUCTIONLa mondialisation par ses nombreuses dimensionséconomiques, culturelles, environnementales,technologiques et politiques, est largement considéréecomme une des caractéristiques définissant notreère. La Déclaration du Millénaire des Nations Uniesadoptée par les Chefs d’ État en 2000 énonçait quele principal défi que la communauté doit relever “estde faire en sorte que la mondialisation devienne uneforce positive pour l’humanité tout entière” (NationsUnies 2000). Deux années plus tard, les participantsau Sommet mondial sur le développement durable(SMDD) à Johannesburg se sont penchés plusparticulièrement sur les liens entre la mondialisation etle développement durable. Ils ont identifié le commerce,les investissements, les flux de capitaux et lesprogrès technologiques comme étant des possibilitésdécoulant de la mondialisation. Par contre, les crisesfinancières, l’insécurité, la dégradation continue desécosystèmes, la pauvreté et l’exclusion économique etsociale, l’inégalité entre les groupes et au sein mêmedes sociétés ont été considérés comme de gravesproblèmes résultant de la mondialisation (Nations Unies2002).Le problème de la dégradation des écosystèmes estdevenu de plus en plus manifeste dans les années quisuivirent. Les constats qui font date de l’Évaluation desécosystèmes pour le Millénaire (EM), fruit d’un travailcollectif mené par plus d’un millier de scientifiques dumonde entier, ont été publiés en 2005. L’Évaluation aconclu que ces cinquante dernières années, l’hommea modifié les écosystèmes plus rapidement et plusprofondément que jamais dans l’histoire de l’humanité.L’EM note que si les changements apportés auxécosystèmes ont procuré des avantages substantielspour le bien-être de l’Homme, ces derniers ont donnélieu à des effets pervers croissants, notamment ladégradation de nombreux services fournis par lesécosystèmes. L’EM a constaté que, compte tenu deVue sur la Terre la nuit (27 novembre 2000). L’image figurant ci-dessus est une combinaison de centaines de photos prises par les satellites DMSP en orbite (Defense Meteorological Satellite Program) —EarthObservation Group, National Geophysical Data Center, National Oceanographic and Atmospheric Administration (NOAA), États-Unis.Sources : C. Mayhew & R. Simmon (NASA/GSFC), NOAA/ NGDC, Archive numérique DMSP.44 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


l’évolution actuelle, la dégradation des services fournispar les écosystèmes risque de s’aggraver nettementpendant la première moitié de ce siècle.Plus important encore, l’EM note que ce sont lespays pauvres qui souffrent de manière disproportionnéede cette dégradation, laquelle engendre des inégalitéset des disparités entre les groupes de société et ausein de celles-ci et agit comme une cause majeure dela pauvreté et des conflits sociaux. (EM 2005).Il est aujourd’hui bien établi que les tendancesde la mondialisation aux multiples facettessont intrinsèquement liées à la fois à la qualitéenvironnementale et au bien-être de l’Homme et qu’ellesentraînent des risques considérables et créent denombreuses possibilités pour le développement durable(Encadré 1). Mais à mesure que la mondialisation prendde l’ampleur et qu’elle s’enracine, et que l’on constateles graves préjudices causés aux écosystèmes de laplanète avec leurs effets sur le bien-être de l’Homme,il est de plus en plus urgent d’approfondir notrecompréhension des interactions complexes entre cesdeux tendances puissantes et convergentes.Ce dossier thématique entend mettre en avant lesrisques et les possibilités que la mondialisation crée,dans le but de déployer des efforts destinés à protégerl’intégrité de l’environnement, des écosystèmes etle bien-être de tous les êtres qui en dépendent. Ila également pour but de cerner les stratégies quipermettront aux gouvernements, aux institutionsinternationales, à la société civile et au secteur privé decollaborer efficacement pour mettre la mondialisation auLes délégués réunis au Sommet mondial sur le développement durable en 2002 à Johannesburg ont cerné les difficultés faisant obstacle àla mondialisation et au développement durable.Source: AP Photo/Dario Lopez-Millsservice de la pérennité de l’environnement et du bienêtrede l’Homme.LES NOMBREUSES FACETTES DE LAMONDIALISATIONLa mondialisation de ces dernières décennies adéclenché des débats passionnés : alors que certainsl’accusaient d’être responsable de beaucoup deméfaits, d’autres n’y voyaient que des bienfaits.La controverse est née en partie du fait que la‘mondialisation’ véhicule des sens différents selonles personnes. Pour le but de cette étude, nousconsidérerons la mondialisation comme un phénomèneà multiples facettes et nous mettrons en avant, plusspécifiquement, ses dimensions économiques,technologiques et politiques ainsi que leurs effets surles services fournis par les écosystèmes et sur le bienêtrede l’Homme (Encadré 2).Encadré 1: Environnement et mondialisation : coûts et bienfaitsUne récente analyse des coûts environnementaux et des bienfaits de la mondialisation présente “au moins huit raisons de supposer que la mondialisation peut aggraver les problèmes environnementaux”:• accélération de la croissance destructrice de l’environnement;• les gouvernements nationaux sont moins aptes à réglementer voire à faire face aux difficultés de gestion de l’environnement;• le pouvoir et l’influence des entreprises a augmenté;• la stimulation de secteurs particuliers tels que les transports et l’énergie qui ont des effets collatéraux considérablement néfastes pour l’environnement;• augmentation du risque de crises économiques;• marchandisation des ressources telles que l’eau et baisse des contrôles locaux traditionnels sur l’utilisation des ressources;• cloisonnement spatial entre les actions et les effets de la responsabilité; et• prédominance accrue de l’impératif de croissance.En outre, cette analyse présente “une série de facteurs qui suggèrent que la mondialisation peut favoriser la qualité de l’environnement”:• les entreprises mondiales peuvent véhiculer la technologie et les techniques environnementales de pointe;• le renforcement des capacités du gouvernement à gérer les affaires économiques peut avoir un effet de ricochet et consoliderait la gestion de l’environnement;• la mondialisation peut augmenter les revenus, qui à leur tour peuvent accroître les dépenses du gouvernement en programmes environnementaux et sociaux et favoriser la demande dupublic pour des aménagements environnementaux;• et la croissance du commerce international des ressources telles que les arbres peut augmenter les prix, garantir des droits à la propriété plus sûrs et des investissements plus nombreuxpour soutenir les ressources forestières.Pour résumer, “si on peut commenter séparément chacune de ces quatre dernières forces, leurs effets se trouvent certainement loin (sur le chemin) derrière la plupart des effets négatifs citésplus haut. Et à les comparer, elles ne semblent pas aussi puissantes que les premiers.”Source: Speth 2003Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 45


Il est largement établi que la croissance del’intégration économique est un facteur déterminant dansle cadre général de la mondialisation. La croissance duvolume des transactions transfrontalières des produitsainsi que du volume des flux de capitaux internationauxfigurent parmi les caractéristiques essentielles de lamondialisation économique (Figures 1 et 2). Au coursde ces deux dernières décennies, ces interactionséconomiques ont connu un rythme de croissanceaccéléré aussi bien en volume qu’en diversité.La mondialisation économique a produit des effetsnotables sur l’environnement et le bien-être de l’Homme,en termes de proportions, de comportements, de lieux etde technologies de production. Les produits alimentairesde luxe et de base sont transportés sur de longuesdistances. Les matières premières telles que le bois sontextraites d’une forêt d’un pays, transformées et fabriquéesdans un autre, pour finalement aboutir en produit finivendu à un consommateur dans un pays tiers. Dans denombreux pays en développement - notamment en Asie- l’augmentation du commerce et des investissementsdirects étrangers ont stimulé la croissance économiqueen créant des emplois pour les populations locales, enfavorisant le développement des infrastructures, la haussedes revenus et en aidant des centaines de milliers depersonnes à sortir de la pauvreté absolue. Pourtant, onnote de nombreux cas où ces gains se sont avérés nocifsEncadré 2: Définitions de la mondialisation-“…l’intensification des relations sociales à l’échellemondiale qui connectent des localités éloignées lesunes des autres de telle manière que les manifestationsse produisant dans un premier endroit subit l’influencedes événements se produisant dans un deuxièmeendroit situé à plusieurs kilomètres du premier et viceversa”. (Giddens 1990)-“Le rétrécissement de l’espace et du temps et ladisparition des frontières nouent des liens dans la vie despopulations de façon plus profonde, intense et immédiateque jamais.” (PNUD 1999)-“…un processus qui s’est fait avec l’histoire, le résultatd’une innovation de l’homme et des progrès technologiques.Elle sous-entend une intégration croissante deséconomies dans le monde, notamment par le commerceet les mouvements de capitaux. Le terme renvoie quelquefoisau mouvement des personnes (travail) et du savoir(la technologie) au-delà des frontières. La mondialisationrenferme des notions plus larges comme la culture, lapolitique et l’environnement qui ne sont examinées ici.”(FMI 2002)- “la mondialisation est comprise communément commeétant la croissance des flux de biens, services, capitaux,technologies, d’information, d’idées et de compétencesau niveau mondial, menés par des politiques de libéralisationet les mutations technologiques” (Annan 2002).en termes de pollution ou d’une plus grande dégradationde l’environnement.La mondialisation technologique, étroitement liéeà la mondialisation économique, qui englobe lestechnologies utilisées pour l’extraction et la productiondes matériaux minéraux et agricoles, la fabrication, letransport, les télécommunications et autres services,ainsi que l’évolution – à un rythme croissant – de ladiffusion de ces technologies. Elles peuvent servir ounuire à l’environnement. Certains cas existent où ellesFigure 1: Croissance du volume des échanges <strong>mondiaux</strong> de marchandises, 1994-2004(Pourcentage de changement annuel)1<strong>21</strong>086420-2Source: WTO 2005Figure 2: Total nets des flux de ressources financières, 1990-2005500450400350300250200150100500-50(en milliards de dollars)Source: UNCTAD 2006réduisent le risque et les dégâts sur l’environnement enencourageant des énergies propres et des procédésde production efficaces, tandis que d’autres casmontrent qu’elles augmentent le risque de pollutionet les dommages en favorisant la surexploitation desressources ou la diffusion de menaces mettant endanger ces dernières.L’augmentation de la fréquence des transportsinternationaux pour le commerce et le tourisme,par exemple, a permis à des espèces allogènesCroissance moyenne del'exportation 1994-20041994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004Flux de ressources totauxInvestissementsétrangers directsPrêts desbanquescommercialesFlux officielsFluxportefeuille1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 200546 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Les piétons de Bangkok jettent un regard sur les offres de la cultureoccidentaleSource: J. Royan / Still Picturesenvahissantes de survivre et d’atteindre des endroitsauparavant inaccessibles, une tendance qui est devenuela source principale de la dégradation des écosystèmesdans le monde entier (voir la section Afrique). Les eaux delest des navires peuvent transporter autour du monde desespèces telles que la moule zébrée et le crabe chinois àmitaine qui perturbent l’écosystème des lacs et des mers(WRI 2006). L’augmentation des voyages aériens a permisà des parasites de toucher de nouvelles populations.Par exemple, le serpent d’arbre marron — embarquéclandestinement de la Nouvelle Guinée - a décimé 9espèces d’oiseaux sur 11 originaires de Guam pendantle XX ème siècle, endommageant sévèrement la biodiversitéde cette île.Des forces semblables agissent de plus en plussouvent de la même manière lorsqu’il s’agit de ladissémination des maladies de l’homme. La propagationdu SARS, en mars 2003, était due au voyage aérien.D’autres maladies qui pourraient s’étendre de la mêmemanière comprennent des grippes dangereuses avecdes périodes d’incubation qui permettent aux voyageursde transporter L’Évaluation des écosystèmesladie à bordd’un avion dans un autre endroit avant de tomber malade.(CDC 2005, New Scientist 2005).Les progrès rapides que connaissent les technologiesdes communications représentent l’un des moteurs lesplus puissants de la mondialisation. Ces technologiesoffrent des avantages considérables à l’environnement, àsavoir le besoin de voyager diminue tout en permettant unplus grand accès au savoir.De plus en plus de personnes accèdent au savoir.À la fin 2005, plus d’un milliard de personnes utilisaientl’Internet (InterNetStats 2006). Par l’utilisation croissantede l’Internet et de la messagerie électronique, lesgouvernements ainsi que de nombreux autres décideursont un plus grand accès à des informations utiles qui leurpermettent de prendre des décisions mieux informéesen matière d’environnment et mieux gérer les ressources.Accessibles, fiables et polyvalents, les réseaux detéléphonie mobile connectent aujourd’hui des millions denouveaux utilisateurs- notamment un grand nombre degroupes démunis ainsi que ceux vivant dans des régionsreculées- à des systèmes qui leur donnent accès à desinformations essentielles à leur santé et à leur bien-être(Figure 3).La croissance rapide des technologies del’information et de la communication a également créédes risques et des problèmes. Le problème croissantdes déchets électroniques est un cas d’espèce.On estime que 50 millions de tonnes de déchetsélectroniques chargés de matériaux toxiques sontproduits chaque année, quand les consommateursremplacent leur matériel électronique comme lesordinateurs et les téléphones portables avec lesderniers modèles. (Environmental News Service 2006).Un défi majeur que pose la mondialisation descommunications et du savoir est la nécessité de respecterles cultures locales, traditionnelles et autochtones etde promouvoir la diversité. De nombreuses culturesautochtones soulignent la relation symbiotique qui liel’homme à la nature – mais elles subissent de plus en plusl’influence des cultures dominantes ou homogènes qui nemettent pas souvent en valeur ce type de relations.La mondialisation économique et technologiquea souvent contribué à l’apparition d’une certaineforme de mondialisation politique qui l’a égalementSource: World Development Indicators 2006, The World Bankaccompagnée. Depuis sa création en 1945,l‘Organisation des Nations Unies s’est transformée augré de l’évolution de la réalité mondiale. En se fondantsur un éventail d’accords, d’arrangements, de traités etd’institutions, y compris en recourant aux agences desNations Unies, la mondialisation politique s’est adaptéeà la mondialisation de l’économie, de la technologie etde la gouvernance, et à son tour, a pu les favoriser.Les décennies récentes ont été témoin de l’apparitionde règles de décision économique de plus en plusparticulières et contraignantes. Parmi les exemplesnotables figurent les nombreuses règles et dispositionsmises en vigueur par l’Organisation mondiale ducommerce, les réformes de politiques économiques(Figure 3): Nombre d’utilisateurs des technologies de l’information et de la communication des pays à faible et à moyenrevenu (en milliers de personnes)200150100500Téléphones fixesTéléphones mobilesUtilisateurs Internet1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003Les déchets électroniques commencent à poser problème pourl’environnement aussi bien dans les pays développés que dans lespays en développement.Source: H. Schmidbauer / Still PicturesMicro-ordinateurs2004Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 47


souvent réclamées par le FMI et la Banque mondialecomme faisant partie de l’ajustement structurel etd’autres programmes de prêt basés sur la politiquemenée. Les institutions et traités et économiquesrégionaux comprennent l’Union européenne, l’Accordde libre échange nord américain et l’Accord de libreéchange centre-américain. Nombre de ces traités ontdes effets importants sur l’aptitude des gouvernementsà faire face aux défis environnementaux et sociétauxinduits par les politiques économiques.Dans de nombreux milieux, la gouvernance n’est plusconsidérée comme un domaine exclusivement réservéaux gouvernements. La société civile et le secteurprivé s‘impliquent de plus en plus dans les questionspolitiques et diplomatiques internationales. Le nombred’organisations non gouvernementales (ONG) a crurapidement au cours du dernier siècle, passant de176 en 1909 à près de 30 000 en 2004 (Union ofInternational Associations 2006) (Figure 4). Les plusimportantes ONG sont celles qui se consacrent auxdroits de l’homme, à la paix, aux droits des femmes,aux questions environnementales et au développement.Le nombre et la taille des entreprises transnationalesont également augmenté rapidement pendant cesdernières décennies, atteignant quelques 77 000actuellement et dégagent plus de 20 mille milliards de$US en chiffres d’affaires annuels. (CNUCED 2006).Dans la sphère de l’environnement, lamondialisation politique a entraîné l‘établissement denombreux traités sur l’environnement au cours deces dernières décennies. Ces traités portent sur lesressources et les sujets de préoccupation d’intérêtcommun que sont, notamment, le commerce desespèces menacées d’extinction, la disséminationdes produits chimiques dangereux, l’appauvrissementrampant de la diversité biologique de la Terre, laprolifération des polluants atmosphériques, la gestiondes océans et des industries de la pêche et lamenace du changement climatique (voir la section surles <strong>Indicateurs</strong>).Lier la mondialisation, les services fournispar les écosystèmes et le bien-être del’HommeLa perspective des services fournis par lesécosystèmes permet d’examiner les liens existant entrela mondialisation, l’environnement et le bien-être del’Homme ainsi que les difficultés auxquelles peuventdonner naissance ces liens. Une bonne compréhensionde ces liens et des difficultés en découlant peut aiderà renforcer la conception et la mise en œuvre desréponses destinées à tirer le meilleur parti des bienfaitsde la mondialisation, et à atténuer le plus possible leseffets pervers en découlant.Les écosystèmes de la terrestres fournissent auxcommunautés humaines des services essentiels : dela purification de l’eau et du traitement des déchets àl’approvisionnement en nourriture, fibres et en ressourcesgénétiques. L’Évaluation des écosystèmes pour leMillénaire, (EM) constitue actuellement la source deconnaissance la plus complète sur les liens existant entreles services fournis par les écosystèmes et le bien-êtreFigure 4: Évolution du nombre d’organisations internationales actives: 1900-2004Nombre d'organisations3500030 00025 00020 00015 00010 0005 0000Croissance des organisations internationales : 1900-20041990 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000Source: Union of International AssociationsCes champs de mine au Nicaragua interdisent l’exploitation desterres inutilisablesSource: Jorgen Schytte / Still Picturesde l’Homme. L’Évaluation a relevé quatre principauxdomaines de services fournis par les écosystèmes :l’approvisionnement, la régulation, l’appui et l’aspectculturel, et a montré clairement comment ils étaientassociés à divers aspects du bien-être de l’Homme(Figure 5). L’Évaluation des écosystèmes souligneque le bien-être humain signifie bien plus que leconfort matériel et devrait être considéré commeune notion multidimensionnelle englobant la santé,la sécurité, les relations sociales ainsi que le cadred’épanouissement de l’individu.L’Évaluation des écosystèmes a constaté que15 des 24 services fournis par les principauxécosystèmes étudiés sont dégradés ou exploitésde manière non durable. La dégradation de cesservices affecte souvent sérieusement le bienêtrede l’Homme. Par exemple, la dégradation del’environnement nuit à la santé de l’homme à causede la propagation des maladies à transmissionvectorielle et de l’incidence des maladies respiratoires.La sécurité de l’homme est menacée par desconflits au sujet des ressources naturelles (voirsection Afrique), tandis que les conflits, de par leurnature même, peuvent conduire à la dégradation del’environnement et à la perte d’autres services fournispar les écosystèmes (voir section Asie occidentale).Plus encore, ce sont les populations les plus pauvresqui subissent le plus les effets de la dégradation qui48 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Figure 5: Liens entre les services fournis par les écosystèmes et le bien-être de l’HommeÉléments du bien-êtreEncourageant• Cycle de substancenutritive• Formation du sol• Production primaire• ...Couleur de la flèchePotentiel de médiation par lesfacteurs socioéconomiquesServices d’écosystèmeFournissant• Nourriture• Eau douce• Bois et fibre• Combustible• ...Régulant• Réglementation climatique• Réglementation des crues• Réglementation des maladies• Épuration de l’eau• ...Culturel• Esthétique• Spirituel• Éducatif• De loisirs• ...Vie sur terre – biodiversitéLargeur de la flèchePotentiel de médiation par les facteurssocioéconomiquesSécurité• Sécurité personnelle• Accès sûr aux ressources• Sécurité face aux catastrophesConditions élémentaires d’unebonne vie• Moyens d’existence suffisants• Nourriture suffisamment nutritive• Abri• Accès aux biensSanté• Force• Bien-être• Accès à l’air et à l’eau pursBonnes relations sociales• Cohésion sociale• Respect mutuel• Capacité à aider les autresLiberté de choix etd’actionsOpportunité depouvoir atteindre cequ’un individu estimefaire et êtreSource : Évaluation des Écosystèmes pour le MillénaireFaibleMoyenFortFaibleMoyenneÉlevéeLa force des liens et leur dynamique d’influence varient selon les différents écosystèmes et régions. Au-delà de l’influence des servicesfournis par les écosystèmes sur le bien-être de l’Homme présentée dans ce graphique, d’autres facteurs environnementaux (ainsi queceux d’ordre économique, social, technologique et culturel) agissent sur les équilibres. De la même manière, les écosystèmes subissent,à leur tour, les changements induits par le bien-être de l’Homme.Source: MA 2005Commune au Bangladesh et en Inde, la région des Sundarbans dansle delta du Gange renferme le plus grand écosystème de forêts demangroves du monde.Source: SHEHZAD NOORANI / Still Picturesconstituent un obstacle à la réalisation des Objectifsdu Millénaire en matière de Développment.Les liens entre la mondialisation, les servicesfournis par les écosystèmes et le bien-être deshommes sont complexes. Les forces de lamondialisation peuvent avoir sur les services fournispar les écosystèmes des impacts positifs ou négatifs,et les affecter différemment selon le service. Il seraitmalvenu de considérer l’environnement simplementcomme une ressource naturelle sous le joug de lamondialisation, affectée uniquement par la croissanceéconomique et la prospérité matérielle (voir la sectionAmérique latine et Caraïbes).De par son évolution, la mondialisation a augmentéle volume de certains services fournis par lesécosystèmes qui profitent à l’Homme, tels que lescultures et le bétail. Parallèlement, elle a entraîné ladégradation d’autres services essentiels fournis parles écosystèmes notamment l’approvisionnement eneau, la protection des catastrophes naturelles, lesressources génétiques et la biodiversité qui soustendtous les écosystèmes. Ces équilibres entreles différents services fournis par les écosystèmestouchent au bien-être de l’Homme—souvent sous laforme de bienfaits pour un groupe de population et depertes pour d’autres.Ces complexités sont manifestes dans le casdes écosystèmes de mangrove, qui sont de plus enplus menacés par l’aquaculture. L’augmentation desconversions des terres de mangrove à l’aquacultures’est faite au prix d’autres services écologiques quefournissaient les écosystèmes de forêts intactes demangrove comme la filtration de l’eau, la rétention d’eaudes sols, la prévention des inondations et la protectiondes jeunes poissons. Dans de nombreux cas, leséquilibres entre ces services ne sont pas complètementcernés lorsque les décisions conduisant à la conversionde la forêt de mangrove sont faites (Encadré 3).Les écosystèmes terrestres sont également affectéspar les effets de la mondialisation. La transformationdes écosystèmes terrestres, essentiellement les terresarables, participe considérablement au changementclimatique depuis 1950. Seules les terres qui sontinaccessibles ou relativement peu attrayantes pourl’agriculture sont restées intactes toute comparasionfaite(MA 2005a). Cette tendance mondiale à convertirles terres à la culture se poursuit - avec un accent misactuellement sur l’agriculture tropicale.La production industrielle, à grande échelle, de labetterave, du soja, du coton et des énergies propresaugmente dans les régions tropicales de l’AmériqueDossier Thématique : Environnement et mondialisation 49


Encadré 3: Aquaculture, forêts de mangroves et services fournis par les écosystèmes.Environ 35 % de forêts de mangroves ont été détruits dans le monde, selon les estimations de MA calculées sur la base des chiffres fournis par les pays qui représentent la moitié deszones de forêts de mangrove dans le monde. Parmi l’une des raisons de la destruction, figure la croissance rapide du marché de la crevette encouragé par la demande mondiale. Lesgouvernements des régions tropicales et subtropicales ont été nombreux à prendre des mesures incitant les petites et grandes entreprises à se convertir à l’élevage de crevettes, notammenten Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande et au Vietnam mais également dans certains pays d’Amérique latine et en Afrique. L’élargissement du marché mondial, conjugué aux mesuresincitatives des gouvernements, a abouti à une conversion massive des forêts de mangroves à l’aquaculture de crevettes.Ces évolutions ont produit des résultats mitigés pour l’Homme si l’on étudie les gains et pertes constatés dans les différents services fournis par les écosystèmes. Dans le cas de laThaïlande, la valeur économique totale d’un écosystème de mangroves non modifiés fournissant une série de services a été estimée à 1000 dollars US par hectare, comparé à seulement200 dollars US par hectare environ, équivalant à une conversion complète à l’aquaculture de crevettes.Il est essentiel de noter que la répartition de ces gains et pertes, avec leurs impacts respectifs sur le bien-être de l’Homme, a été inégale : les conditions de vie de certains groupesse sont améliorées, notamment pour ceux qui ont tiré parti de la richesse matérielle dégagée par l’aquaculture, comme les propriétaires d’élevages importants. Par contre, si les petitséleveurs ont également reçu une partie des bénéfices, la majeure partie n’a pu en profiter qu’à court terme. De fait, nombreux sont ceux qui font faillite, en proie aux difficultés rencontréesavec l’apparition des maladies véhiculées par l’eau polluée - conséquence de l’aquaculture.Ainsi, les gains privés doivent être calculés par rapport à la dégradation des services fournis par les écosystèmes des forêts de mangroves restées intactes. D’abord, les forêts demangroves offrent des services d’approvisionnement sous forme, notamment, de sources de matériaux de construction et de combustibles de biomasse. Ensuite, les écosystèmes demangroves renferment une diversité de plantes médicinales qu’utilisent les communautés locales et abritent des nids pour quantités de poissons et crevettes, notamment pour de nombreuseset vastes piscicultures commercialement importantes.Enfin, les mangroves offrent des services essentiels de régulation fournis par les écosystèmes en termes de protection des littoraux. Selon des études récentes sur le tsunami de2004, les zones du Sri Lanka riches d’écosystèmes de mangroves sains et intacts ont moins souffert des dégâts que les zones abritant des écosystèmes de mangroves dégradés voiredétruits. Ainsi, la sécurité et le mode de vie des communautés locales des côtes tributaires des services fournis par les mangroves non modifiés se sont appauvris, constituant une pertepour le bien-être de l’Homme.Toutefois, les tendances négatives observées jusqu’à ce jour peuvent être jugulées comme en témoignent de nombreuses études qui prouvent qu’une gestion adéquate des terreset de l’eau, en mettant en place des zones tampons de mangroves non modifiés ; l’aquaculture peut s’avérer durable et viable dans une contexte de préservation des écosystèmes desmangroves qui pourront continuer à offrir d’autres services de valeur en matière d’approvisionnement, de régulation et de soutien.Sources: MA 2005, Sathirathai and Barbier 2001, Duraiappah 2003, Ellison 2000, UNEP 2006, Hiraishi and Harada 2003Figure 6: Conversion de zones forestières en plantations d’huile de palme en Papouasie (Indonésie)L’Indonésie est le deuxième producteur d’huile de palme dans le monde, après la Malaisie . Pour satisfaire la demandeaccrue en huile de palme, des zones forestières sont converties en plantations. Les images satellites suivantes montrentcomment une terre auparavant composée de plaines et de forêts tropicales humides est devenue la proie de transmigrationscombinées aux intérêts forestiers et à l’essor des plantations d’huile de palme. L’image datant de 1990 montreles premiers signes de civilisation de la région, notamment un chemin d’accès grossièrement taillé qui constitue la seulepercée dans le couvert végétal. Quant à l’image 2002, elle montre nettement un champ quadrillé de plantations dans lazone principale de développement et l’extension d’un réseau routier dans les directions nord, sud et sud-ouest.20 November 199028 October 2002Source: USGSlatine et pourrait bientôt atteindre l’Afrique tropicale. Laculture de l’huile de palme connaît également un essorsimilaire en Asie du Sud-Est (Figure 6). Conjuguées àla diffusion de la biotechnologie agricole, ces tendancesreprésentent ce qui peut être la plus importante transitionagricole depuis la Révolution écologique. (Nepstad 2006)(Encadré 4). Le principal moteur de ces changementsest la demande croissante dans le monde de produitsagricoles tels que le soja de bétail et l’huile de palmeentrant dans la production de produits comestibles etnon comestibles en Chine et dans les autres économiesémergeantes. La hausse des prix des combustiblesfossiles, ajoutée aux inquiétudes croissantes relativesaux changements climatiques, augmente la demande desucre de canne, de maïs, de soja, d’huile de palme etd’autres produits agricole susceptibles d’être utilisés dansla fabrication des combustibles propres (Nepstad 2006)(voir la section de l’Amérique latine et des Caraïbes).Si la hausse de la production des servicesd’approvisionnements des écosystèmes continue àaméliorer le bien-être des groupes concernés, cetterévolution agricole tropicale réserve d’autres menacesd’importance aux écosystèmes des tropiques. Aunombre de conséquences qui s’ensuivent, on obtienten retour un appauvrissement de la biodiversité, lepiégeage du carbone, comme seront affectés desservices tels que la régulation des eaux, la protectiondes sols du fait de l’utilisation des terres tropicales. Onobservera également des effets sur la santé tels que lenuage de fumée dû à l’abattage et aux feux de forêtsqui couvrent la plus grande partie de l’Asie du sud-est50 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


égulièrement (Nepstad 2006).Les dimensions mondiales de la révolution agricoletropicale sont peut-être plus grandes encore dans lesforêts de mangroves, compte tenu de la proportion del‘ampleur de la conversion actuelle de l’écosystèmeet les retombées mondiales de la hausse de laproduction agricole réduisant, ce faisant, les autresservices fournis par les écosystèmes. Une fois deplus, l’équilibre qui se fait entre ces divers serviceset la distribution des conséquences pour le bien-êtrede l’Homme entre les différents groupes n’est pasentièrement analysé lors de la prise de décisions.Toutefois, la gestion des écosystèmes affectés peutêtre améliorée ; mieux encore, certaines de cesaméliorations ont déjà lieu actuellement.GÉRER LA MONDIALISATION POUR PROTÉGER LESSERVICES FOURNIS PAR LES ÉCOSYSTÈMES ET LEBIEN-ÊTRE DES HUMAINSCet antagonisme entre les impératifs écologiques etla pratique économique dominante doit cesser si lemonde veut profiter des bienfaits de la mondialisationEncadré 4: Gérer la ‘révolution agricole tropicale’La révolution agricole tropicale donne naissance à de nouvelles solutions permettant de gérer les écosystèmes dansune perspective durable et réduire la pauvreté. Les normes de plus en élevées en matière environnementale et socialequ’exigent de nombreux importateurs et consommateurs offrent une stratégie pour réduire les impacts négatifs de natureécologique et sociale de cette transition.Déterminées par l’aversion au risque des entreprises, la demande des consommateurs et d’autres facteurs, lesnormes élevées en matière de performance environnementale et sociale qui sont élaborées sur les marchés desmarchandises influencent les producteurs jusque dans les terres agricoles reculées d’Amazonie par le biais de diverscanaux. Lorsque l’entreprise International Finance Corporation a accordé un prêt de 30 millions de dollars à l’un desplus importants producteurs de soja, le groupe brésilien Grupo André Maggi, le prêt était assorti de conditions : les cinqcents producteurs de soja des régions d’Amazonie et de Cerrado bénéficiaires du financement accordé antérieurementà la récolte, provenant du prêt de Maggi étaient tenus de se conformer à la législation environnementale et sociale et demettre en œuvre des pratiques agricoles responsables.Afin de tenir ses engagements, l’association Round Table on Responsible Soy (Table ronde pour un soja responsable)a créé une institution, à la suite de consultations menées auprès des parties concernées, destinée à formuler desnormes internationales dans le domaine environnemental et social favorisant une production responsable du soja. Cetteinitiative compte déjà de grandes entreprises qui se sont engagées à n’acheter qu’aux producteurs responsables unefois le système de certification mis au point. Parmi ces acheteurs figurent les entreprises d’aliments de bétail de l’Unioneuropéenne qui commandent 40 millions de tonnes de soja chaque année (les trois quarts de la récolte brésilienne). Despressions similaires sont ressenties dans l’industrie mondiale de l’huile de palme, particulièrement en Asie du Sud-Estdans le cadre de l’Association Round Table on Sustainable Palm Oil (Table ronde sur l’huile de palme durable) qui prendactuellement de l’importance.Des obstacles importants empêchent de faire en sorte que ces pressions internationales, selon lesquelles les producteursdoivent accorder une attention particulière à l’aspect social et environnemental de leur production, se traduisent pardes améliorations en matière de protection des services fournis par les écosystèmes, par le suivi des bonnes pratiquesde travail et par une offre d’avantages sociaux dans le cadre de la révolution tropicale. Dans la mesure où la conformitéà la législation représente la pierre angulaire des systèmes de production responsable, les coûts liés à la certificationsocio-environnementale peuvent devenir prohibitifs pour les producteurs potentiellement intéressés. Par exemple, lorsquele gouvernement du Brésil a augmenté, en 1998, le pourcentage des réserves naturelles des forêts, de 50 % à 80 %des propriétés privées en Amazonie, la barre a peut-être été placée trop haut par rapport à la réalité du marché. Pour denombreux producteurs, la conformité à la législation n’était pas économiquement viable compte tenu du fait que les prixde leurs produits ne sont pas montés en flèche. Malgré ces obstacles, les éléments d’une stratégie se dessinent pourdéfendre les services dispensés par les écosystèmes naturels et promouvoir des avantages sociaux plus élevés au seindes nouveaux paysages agro-industriels des tropiques. Il est possible d’imaginer un avenir dans lequel plusieurs régionsagricoles se font concurrence dans la production de soja, d’huile de palme, du bœuf, du sucre de canne et d’autresproduits conformes aux normes environnementales et sociales les plus élevées.Source: Nepstad 2006Au Brésil, cultures destinées à produire des combustibles propres à l’usage des véhicules.Source: Joerg Boethling / Still Pictureset éviter de continuer à endommager les servicesvitaux fournis par les écosystèmes dans les prochainesdécennies. Heureusement, de multiples acteursagissent déjà de manière innovante et dans diversdomaines pour répondre aux défis que pose lamondialisation en matière de santé des écosystèmes etde bien-être de l’Homme.Élargir les marchés aux services fournis par lesécosystèmesDes instruments économiques innovants peuventaider à gérer les services fournis par les écosystèmesmenacés par les forces de la mondialisation. Ouvrir lesmarchés aux services fournis par les écosystèmes estde plus en plus reconnu comme étant un outil. Cesinstruments peuvent générer des ressources, mobiliserdes fonds axés sur les technologies soucieuses de lapréservation de l’environnement et créer des mesuresincitatives pour les investissements et encouragerla participation du secteur privé dans la gestion del’environnement.D’éminents économistes avancent, qu’à elle seule,la valeur de la séquestration du carbone des forêtstropicales peut se chiffrer à des dizaines, voire descentaines de milliards de dollars par an (FSC 2006).Actuellement, les pays et les communautés dont lesforêts fournissent ce service ne sont pas indemnisésen échange de la pollution que leurs forêts absorbentet du changement climatique néfaste à l’économiequ’elles empêchent.Les indemnisations pourraient prendre plusieursformes, selon que le programme est financé par lesecteur public, qu’il résulte d’un marché provenantd’une initiative privée, d’un commerce faisant partied’une société réglementée, d’un étiquetage écologiqueou d’un programme de compensation du carbone.L’échelle de la mise en œuvre des programmesd’indemnisation varie en fonction des services enquestion. Les transactions concernant les servicesliés à l’eau telles que le contrôle des sédimentsDossier Thématique : Environnement et mondialisation 51


ont lieu au niveau local et régional tandis que lesaccords de compromis portant sur la séquestrationdu carbone, tels que ceux qui relèvent du Mécanismede développement propre du Protocole de Kyoto,s’appliquent au niveau mondial.Par exemple, au Costa Rica, les entreprises hydroélectriquespaient les communautés installées en’aval du circuit pour qu’elles n’abattent pas les arbres.C’est logique du point de vue économique, car ladéforestation déstabilise les sols et peut déclencherl’effritement des barrages. Des possibilités existentpour élargir les indemnisations actuelles aux systèmesde services fournis par les écosystèmes afin degérer d’autres ressources naturelles de manière plusrationnelle.Un exemple qui illustre les efforts visant à garantirles indemnisations des services fournis par lesécosystèmes est le Canal de Panama grâce auquel278,8 millions de tonnes de marchandises ont transitéde l’Océan atlantique à l’Océan pacifique en 2005(Panama Canal Authority 2006). Le canal utilise leseaux des réservoirs situées à l’aval pour monter lesnavires au-dessus de la chaîne montagneuse. Lesbarrages qui créent les réservoirs servent également degénérateurs électriques pour la région. Ces dernièresdécennies, la déforestation relevée dans les alentoursdes réservoirs en hauteur a donné lieu à un certainnombre de difficultés pour le système du Canalde Panama — notamment des pénuries d’eau encertaines saisons.Les milieux écologistes, scientifiques et lesUn cargo dans les écluses de Miraflores dans le Canal de Panama,qui sont remplies d’eau fraîche provenant des réservoirs situés àl’aval du canal afin de maintenir le navire à flot..Source: Rainer Heubeck / Still Picturesgouvernements concernés ont convenu que lesenvirons du canal devaient être reboisés mais lefinancement pose problème. Une solution originale,proposée par une compagnie de réassuranceforestière, consisterait à reboiser les versantsentourant les réservoirs du Canal. Pour financer lereboisement, la compagnie de réassurance proposaitun marché financier pour les bateaux qui dépendentdu fonctionnement du Canal. Dans ce projet financier,les partenaires de l’assurance et de la réassurancesouscrivent une obligation sur 25 ans pour financer lereboisement et demandent à leurs clients d’acquérirl’obligation en échange de prime réduite.Les entreprises qui s’assureraient contre les grossespertes seraient les premières victimes si le Canalfermait. Au lieu de cela, elles paient le reboisement aumoyen d’une obligation courant sur 25 ans et peuventéquilibrer leur comptabilité en payant des primes à prixréduit (PNUE 2005).À la lumière de la tendance à la dégradation desécosystèmes mise en avant par L’Évaluation desécosystèmes, la volonté des gouvernements decréer des marchés pour les services fournis par lesécosystèmes occupera une place prédominante dansl’avenir, en offrant des mesures incitatives en faveur dela conservation et de l’utilisation durables des servicesfournis par les écosystèmes. C’est une évolution sansdoute heureuse, mais il importe de remarquer que lesmarchés n’ont pas été destinés traditionnellement àtraiter les problèmes de pauvreté et d’inégalité. Ainsi,lorsqu’on concevra des marchés pour les servicesfournis par les écosystèmes, les difficultés d’équitédevront être examinées au cas par cas pour êtrerésolues.Promouvoir des technologiesrespectueuses de l’environnementDe nombreux pays poursuivent un nouveau débouchérendu possible par la mondialisation : se placerà la tête d’un marché mondial des technologiesvertes à la pointe du progrès (voir la section surles nanotechnologies). La Chine, par exemple, estdevenue l’un des plus grands fabricants d’ampoulesfluorescentes à économie d’énergie, en partie grâce àdes partenariats qui consistaient à éclairer les sociétésbasées à Hong Kong, au Japon et en Hollande(French 2006). Les énergies solaires sont égalementdevenues une industrie de croissance en Chine,un segment si prometteur que le septième hommele plus riche du pays est un fabricant de cellulessolaires photovoltaïques en silicone (Friedman 2006).De même, l’Inde est devenue un grand fabricant deturbines éoliennes destinées aux marchés national etinternational (Bradsher 2006).De nombreux habitants de pays dont l’électricitén’est pas fiable, voire inexistante, installent des sourcesEncadré 5: financement des technologiesd’énergies renouvelablesÀ supposer que soient largement adoptées les technologiesd’énergies renouvelables, y compris parles pays pauvres, il faudra faire appel à de nouvellesapproches directes pour surmonter les contraintesfinancières et l’immobilisme des politiques. Un desmoyens utiles pour y parvenir serait que les établissementsde crédit proposent des crédits destinésà des investissements de petite échelle dans lestechnologies.Pour encourager l’utilisation des sources d’énergiesrenouvelables, les programmes de soutienau crédit sont encadrés, permettant aux banqueslocales de constituer leurs premiers portefeuillesde prêts aux énergies propres, dans des pays oùdes programmes de ce type ont été freinés. Outrel’extension de l’utilisation des technologies d’énergiesrenouvelables aux niveaux local et national, cesprojets sont destinés à acquérir de l’expérience et àsensibiliser aux bonnes pratiques dans les pays etles régions ainsi qu’à convaincre les décideurs auniveau national.En 2003, un partenariat a été établi, impliquantdeux principaux groupes bancaires en Inde. Lebut était de financer les consommateurs utilisantdes systèmes solaires à usage domestique à destaux d’intérêt préférentiels. Le programme octroieaux banques concernées une subvention sur lestaux d’intérêt, un soutien en commercialisation ainsiqu’une qualification de distribution du produit. Enl’espace de trois années, le programme a financé17 310 systèmes solaires à usage domestique,représentant un approvisionnement d’énergie à plusde 100 000 personnes. En 2003, le secteur dessystèmes solaires à usage domestique était devenulargement rentable. Cependant, en 2006, plus dela moitié des ventes se faisaient par l’intermédiairedes partenaires initiaux et d’autres banques qui ontinvesti dans ce créneau. Un programme de créditsimilaire a été mis en place en Tunisie concernantles chauffe-eaux solaires.On peut tirer un enseignement intéressant en cequ’un retour d’informations peut circuler en boucleportant sur les actions de l’industrie bancaire etles décideurs. Lorsque les banques commencentà accroître leurs crédits destinés au secteur desénergies renouvelables, elles envoient un signalpositif aux décideurs, suggérant que la technologieest assez avancée pour jouer un rôle décisif dansl’offre énergétique du pays. Cette expérience va àl’encontre de la sagesse officielle qui veut que lesinvestissements ne sont accordés qu’une fois queles politiques appropriées ont été mises en place.Au lieu de cela, le financement et l’élaboration despolitiques peuvent évoluer en parallèle, chaqueinstitution influençant les décisions et les actions del’autre.Source: UNEP 200352 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Femmes indiennes passant devant un parc d’éoliennes alimentées par les vents de la baie du Bengale.Source: Joerg Boethling / Still Picturesd’énergie privées pour leurs besoins personnels. Lestechnologies renouvelables ont évolué, les coûts ontbaissé, et les solutions à petite échelle – telles que lesphotovoltaïques solaires, l’eau chauffée à l’énergie solaireet les digesteurs de biogaz – ont été commercialiséesavec succès dans certaines parties du monde. Maisl’intérêt suscité par ces technologies est encore modeste.L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a prévu qued’ici 2030—en l’absence de nouvelles politiquesaudacieuses – 1,6 milliard de personnes seront encoreprivés d’électricité et 2,6 milliards continueront à cuisineret à se chauffer avec les moyens traditionnels et polluantsde biomasse (AIE 2002). Pour faire face au problème del’accès aux énergies, des efforts supplémentaires sontnécessaires afin que les technologies renouvelablesfassent partie des services d’approvisionnementen énergie, notamment par l’utilisation de nouveauxinstruments de financement. (Encadré 5).Utiliser les technologies de l’information, de lacommunication et de surveillanceElément clé de la mondialisation, les technologies del’information et de la communication (TIC) offrent despossibilités inestimables de promotion de la qualitéde l’environnement et du bien-être de l’Homme par lerenforcement des capacités et l’établissement de réseauxpar voie électronique.Les organisations de la société civile ont appris à biense servir des outils qu’offre notre époque numérique afinde bâtir des alliances par-delà les frontières nationales.Le Réseau mondial d’action pour le climat (CAN), parexemple, a joué pendant plus d’une décennie un rôledéterminant dans les négociations internationalessur le climat (CAN 2006). Le Réseau Tiers-monde aaidé des ONG de pays en développement à se faireentendre dans des forums <strong>mondiaux</strong> tels que le Foruméconomique mondial qui se tient annuellement à Davos(Suisse) ou les Nations Unies et l’OMC (TWN 2006).Les TIC peuvent aider à sauver de nombreuses vieshumaines grâce au rôle qu’elles jouent dans la diffusiond’alertes en cas de catastrophe et la communicationd’alertes avancées. De même, les nouvelles techniqueset technologies de surveillance de l’environnement offrentdes perspectives prometteuses pour mieux comprendrel’environnement et gérer efficacement les ressources dela Terre. Les satellites de télédétection livrent, aujourd’hui,un flux permanent de données et sont capables derepérer rapidement et effectivement les risques àl’environnement (ex. : les polluants atmosphériques,les feux de friches, les activités de déboisement, leschangements constatés dans les niveaux d’eau etl’ampleur des catastrophes naturelles et anthropiques).Autre exemple : les systèmes de repérage et delocalisation par satellite peuvent être utilisés pourcombattre l’exploitation illégale des forêts.Une famille au Pakistan utilise une radio solaire/à dynamo pour setenir informée des événements après le tremblement de terre du 8octobre 2005.Source: Mark Edwards / Still PicturesDossier Thématique : Environnement et mondialisation 53


Au cours de la dernière décennie, de nouveauxsystèmes d’observation ont vu le jour. Ils intègrent lesdonnées recueillies sur le terrain dans les observationspar satellite pour faciliter la modélisation et l’analysed’éléments du système terrestre. Ce sont des systèmesspécialisés dans l’observation des phénomènesclimatiques, marins, terrestres et atmosphériques. Enfévrier 2005, un Groupe d’observation de la Terre aété mis sur pied avec mission de mettre au point, d’ici2015, un Système, coordonné, intégral et viable, dessystèmes <strong>mondiaux</strong> d’observation de la Terre. Avecles progrès rapides en matière de collecte, d’analyseet de visualisation des données et des techniques dediffusion, il est tout à fait possible, aujourd’hui, de fournirrégulièrement des données environnementales utiles àune audience mondiale et à un moindre coût.Prenons l’exemple de l’Institut national brésilien derecherches spatiales (INPE) qui applique la technologiedes satellites pour observer et suivre l’état desforêts amazoniennes depuis des années. Au fur et àmesure que la technologie avance, scientifiques etdécideurs politiques peuvent évaluer, plus rapidementet plus précisément, le rythme de déforestationque subit l’Amazonie. S’appuyant sur les résultatsd’un partenariat de recherche avec l’Université deMaryland – College Park et l’Université de l’État duDakota du sud, l’INPE a mis au point un nouveaulogiciel de surveillance destiné à repérer les activitésFigure 6: Utilisation de satellites pour surveiller la déforestation amazonienneUn exemple des bienfaits qu’offrentl’observation et la technologiede la communication s’illustrepar l’exploitation des donnéesde satellite pour surveiller leschangements de l’environnement.Cette photo montre la détectionde la déforestation dans la régiondu nord-est de l’état du MatoGrosso (Brésil), de couleur jauneen 2002, bleue en 2003 et rougeen 2004. Le couvert végétalrestant en 2004 est en vert. Lesvaleurs pour les régions nondéboisées sont représentées enindice de végétation par différencenormalisée (NDVI) obtenues ducapteur MODIS prenant desimages composites de 16 jours du8 au 23 mai 2004. Les donnéesproviennent du capteur MODIS dela NASA, à bord des satellites Terraet Aqua et du satellite Landsat àhaute résolution.Source: Doug Morton, University ofMaryland-College Parkde déboisement dans la forêt amazonienne ; cetteapplication, appelée ‘Système de surveillance dudéboisement en temps réel’, exploite les donnéesdu capteur MODIS (spectroradiomètre à résolutionmodérée ) de la NASA (Figure 6).Il est incontestable que ces initiatives nouvellessont fort prometteuses à plusieurs niveaux, mais ilsubsiste des obstacles qu’il faudra surmonter pouren optimiser le rendement. Il s’agit, entre autres, desfossés technologiques entre pays développés etceux en développement ; les questions des droits depropriété intellectuelle et d’acceptation des nouvellestechnologies, ainsi que d’autres problématiques tellesque l’intégration des connaissances traditionnelles,la viabilité des systèmes et réseaux d’observation etl’accès équitable à ces moyens.Renforcer la gestion de l’environnementLa mondialisation, sous ses différentes manifestations,pose d’importants problèmes aux structures degouvernance locale, nationale et mondiale. Ces défissont multiples:• les dysfonctionnements des marchés comme lescoûts sociaux (bénéfices ou coûts à des tiercesparties qui ne sont pas pris en compte dans le prixdu marché des biens et des services);• les défaillances dans les politiques et stratégiescomme les mesures d’encouragement à effetsDes étudiants à Sumatra tracent les lignes de frontières de la communautéen utilisant un système de positionnement mondial (GPS).Source: Mark Edwards / Still Picturespervers (subventions, systèmes fiscaux et autresconcessions qui encouragent des activités portantatteinte à l’environnement); et• les défaillances institutionnelles que l’on peutrelever dans le caractère insuffisant des droits depropriété (qui s’appliquent à des biens communauxtels que les terres de parcours, les hautes mers etl’atmosphère).Les populations et les gouvernements reconnaissent,chaque jour un peu plus, que la cause principale detous ces dangers réside dans l’absence d’intégration etde cohérence entre les différents cadres politiques etstratégiques porteurs d’objectifs d’interet social qui secaractérisent par une grande diversité.Les gouvernements nationaux, à eux seuls,ne peuvent gérer les problèmes écologiques etenvironnementaux qui transcendent les frontières,par la mer, le ciel ou par le biais des échangescommerciaux <strong>mondiaux</strong>. Or la gestion internationalede l’environnement en est encore à ses premiersbalbutiements. Les traités et les institutions auxquelsles gouvernements se tournent pour une gestionmondiale de l’environnement sont encore trop faiblespour traiter adéquatement les problèmes (Speth 2003).Cependant, le nombre de pays qui ont ratifié desAccords multilatéraux sur l’environnement (AME) n’acessé d’augmenter au cours des dernières décennies(voir la section ‘<strong>Indicateurs</strong> »). Or, malgré leurs lacunes,ces AME et les adaptations graduelles constituent l’undes meilleurs outils, aujourd’hui à notre portée, pourgérer quelques-uns des problèmes environnementaux<strong>mondiaux</strong> et transfrontières les plus reconnus maisaussi les moins bien pris en charge.Le Protocole de Montréal relatif à des substances qui54 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


appauvrissent l’ozone (1987) est souvent cité commeétant l’un des AME les plus efficaces. L’histoire de samise en œuvre met en exergue les critères qui ontcontribué à son succès. Une bonne partie de ces critèresest étroitement liée à la mondialisation (Encadré 6).Outre les AME, de nombreuses institutionsinternationales jouent un rôle clé dans le systèmeactuel de gestion mondiale de l’environnement. Il s’agit,entre autres, du Programme des Nations Unies pourl’environnement (PNUE), du Programme des NationsUnies pour le développement (PNUD), du Fondspour l’environnement mondial (FEM) et de la Banquemondiale. Ces dernières années, la question del’efficacité de la gestion internationale de l’environnementa fait l’objet de débats riches et dynamiques. L’intérêts’est porté principalement sur les importantesrecommandations contenues dans le rapport intitulé‘Unis dans l’action’, établi par le Groupe de haut niveausur la cohérence de l’action du système des NationsUnies dans les domaines du développement, de l’aidehumanitaire et de la protection de l’environnement.Rendu public en novembre 2006, le rapport duGroupe a recommandé que le système de gestioninternationale de l’environnement soit renforcé et renduplus cohérent; le Programme des Nations Unies pourl’environnement devrait être doté de l’autorité nécessairepour en faire ‘le pilier environnemental de l’ONU’ ; lesaccords multilatéraux sur l’environnement devraientcontinuer à rechercher une plus grande efficience et unemeilleure coordination entre eux; et il devrait y avoir uneévaluation indépendante de la gestion internationale del’environnement dans le système onusien (UN 2006).Les nations ont accordé, ces dernières années,importants et sans cesse croissants à des institutionséconomiques mondiales telles que l’Organisationmondiale du commerce (OMC), la Banque mondialeet le Fonds monétaire international (FMI). La Banquemondiale et le FMI ont été fortement associés ausoi-disant « Consensus de Washington » des années80 et début des années 90, concept selon lequel lespolitiques économiques comme la libéralisation deséchanges commerciaux et des marchés des capitauxreprésentaient la voie royale vers le développementéconomique et social (Gray 1988). Joseph Stiglitz,ancien économiste en chef à la Banque mondiale,s’est fait le porte-voix de l’opinion – largement partagée– selon laquelle ces politiques se concentraient ‘tropsur la seule croissance du PIB, non pas sur d’autresfacteurs qui affectent le niveau de vie.’ Stiglitz a estimé,par ailleurs, que les politiques financières internationales‘s’intéressaient peu de savoir si la croissance pouvaitêtre durable et viable sur les plans économique,social, politique et environnemental’ (Stiglitz 2006).Ces organisations ont entrepris récemment d’intégrerles préoccupations environnementales et ledéveloppement durable dans leurs activités. En 2001,la Banque mondiale a adopté une nouvelle Stratégieenvironnementale visant à intégrer des principes solidesde durabilité environnementale dans tous ses projets,stratégies et programmes d’investissement (WorldBank 2001). Lors de leur réunion à Doha (Qatar) ennovembre 2001, les gouvernements avaient convenud’entreprendre des discussions sur un certain nombrede questions écologiques et environnementales,dans le cadre du Round de Doha de négociationscommerciales, afin de réduire les contradictions entrerègles commerciales et environnementales et favoriserune plus grande synergie entre elles. Les questionsinscrites à l’ordre du jour étaient:• les implications commerciales des conditions despécification des caractéristiques écologiques desproduits;• les relations entre les règles de l’OMC et lesmesures commerciales prévues dans les accordsmultilatéraux sur l’environnement;• l’impact des mesures environnementales surl’accès aux marchés;• les efforts visant à réduire les subventions à lapêche ; et• les barrières tarifaires et non tarifaires au commercedes biens et services d’environnement.Hormis les subventions à la pêche (Encadré 7), peude progrès ont été enregistrés sur ces questions.Impliquer la société civile et le secteur privéL’importance que revêt la participation des partiesprenantes à l’élaboration des politiques et à la gestion,sur la scène internationale, est réitérée avec insistanceces dernières années. Le droit de participer à laprise de décision internationale, que réclament diversgroupes d’organisations non gouvernementales etautres, y compris celles représentant les populationsautochtones, le secteur privé, les syndicats, lesassociations de femmes, a été reconnu formellementau Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio deJaneiro en 1992 et a été, depuis, institutionnalisé àla Commission du développement durable de l’ONU,au PNUE ainsi que dans d’autres forums spécialisésdans les politiques et stratégies environnementalesEncadré 6: Protéger la couche d’ozoneLa couche d’ozone stratosphérique protège les écosystèmes et toute vie sur la terre des effets néfastes des rayons ultraviolets du soleil. Lorsque les scientifiques ont apporté la preuve quecertains composants chimiques fabriqués par l’homme appauvrissaient la couche d’ozone, la communauté mondiale a réagi rapidement en adoptant en 1987 le Protocole de Montréal surles substances appauvrissant la couche d’ozone . Le Protocole de Montréal dicte une gestion par étape de ces substances chimiques appauvrissant l’ozone en exigeant des Parties auProtocole d’éliminer progressivement la production et la consommation de ces selon un calendrier convenu. Sous réserve que les pays respectent intégralement leurs obligations prévuespar le Protocole de Montréal, la couche d’ozone devrait se rétablir sous l’effet de processus naturels et récupérer son niveau antérieur au Protocole de Montréal d’ici 2049 dans les latitudesmoyennes et autour de 2065 au-dessus de l’Antarctique (voir la section Cercle polaire).Les substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) sont omniprésentes, fabriquées depuis longtemps, utilisées et commercialisées par le commerce international. Leschlorofluorocarbones, les halons, le tétrachlorure de carbone et le bromure de méthyle ont servi à des applications variées comme la réfrigération, les vaporisateurs de mousse, le nettoyageindustriel, l’extinction des incendies, la fumigation des sols et les produits cosmétiques et pharmaceutiques. Pour les éliminer, en s’appuyant sur la participation active d’intervenants multiplesdes milieux industriels, gouvernementaux et scientifiques ainsi que sur la société civile, le Protocole a entamé une conversion des habitudes de consommation et de production à deséquipements, des produits chimiques et des pratiques n’affectant pas la couche d’ozone.Le soutien politique à l’élimination des SAO a été immense. Dès le mois de décembre 2006, le Protocole de Montréal a été ratifié par 191 pays et l’Union européenne. Les efforts collectifsont abouti à complètement éliminer près de 95 % de la totalité des SAO en 2006 (voir la section des <strong>Indicateurs</strong>).Le Protocole a accompli cette conversion grâce à divers moyens. Par exemple, le traité suit le commerce des SAO par le biais des systèmes obligatoires d’octroi de licences d’importation/exportation, les interdictions ou les restrictions du commerce des SAO avec les pays non parties au Protocole. De plus, le Protocole a créé, de manière indirecte, un nouveau marchéinternational pour les technologies qui remplacent les SAO, comprenant les produits chimiques, les équipements et les services connexes.Le soutien international pour les pays en développement s’est avéré d’une importance cruciale. En reconnaissant que les pays détiennent la responsabilité commune mais distincte deprotéger l’ozone commune à tous, les Parties ont créé un Fonds Multilatéral en 1991. Ce fonds permet aux pays en développement de se conformer aux obligations auxquelles ils sont tenuspar le traité en honorant les coûts supplémentaires soumis au traité. L’assistance fournie par le Fonds, s’élevant à plus de deux milliards de dollars en avril 2006, a permis à 139 pays endéveloppement d’entreprendre plus de 5 250 projets et d’activités destinés à protéger l’ozone.Source: UNEP 2006Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 55


Encadré 7: La réforme des subventions aux pêcheries – une occasion pour l’OMCSoixante-quinze pour cent des stocks <strong>mondiaux</strong> de poissons commercialisés sont soit appauvris ou menacés par la surexploitation de la pêche. Les scientifiques prédisent que le mondesera privé de fruits de mer dès 2048 si les stocks de poissons marins continuent à baisser au rythme actuel, ce qui aurait pour effet de menacer sérieusement la sécurité alimentairemondiale, la qualité des eaux côtières et la stabilité des écosystèmes, et de mettre en danger les modes de vie des générations actuelles et futures (voir la section Aperçu général).Près de 40 % des poissons et des produits à base de poissons font partie du commerce mondial, dont la moitié provient des pays en développement. Selon les estimations, environ30 millions de personnes tirent leurs revenus directement des activités de pêche, 95 % de celles-ci habitent dans les pays en développement. Les bénéfices nets issus des exportationsde poissons que gagnent les pays en développement s’élevaient à 18,3 milliards de $US en 2003—soit un montant supérieur à celui tiré des autres produits alimentaires par tous lespays en développement réunis. Malgré l’importance de conserver des stocks de poissons, les impératifs économiques immédiats obligent à en attraper le plus possible. Les estimationsdisponibles suggèrent que la surcapacité en flotte de pêche commerciale s’élève jusqu’à 250 %. Les subventions gouvernementales destinées à préserver les emplois dans le secteur dela construction navale et de la pêche ont été désignées comme étant la cause de la surcapacité avec pour résultat la surexploitation des stocks de pêche.Selon les estimations, les subventions à la pêche totalisent dans le monde entier 20 milliards de $US par année, représentant près de 20 % des revenus de l’industrie de la pêche.Ce degré de soutien fausse les schémas de production et de commerce international, tout en accroissant, de manière artificielle, l’avantage compétitif des flottes subventionnées dansles régions partageant des ressources communes de pêche. La flotte non subventionnée ne peut pas lutter contre de tels procédés. L’analyse du PNUE a établi que dans la plupart descas, avec des conditions de vie réelle - des programmes de gestion tout sauf parfaits et des stocks de poissons intégralement exploités – les subventions créent des effets néfastes etpotentiellement irréversibles sur l’environnement .Les pays en développement ont subi, de manière disproportionnée, les effets pervers des subventions, en raison de l’importance que revêt le secteur en matière de génération derevenus, d’emplois, et de sécurité alimentaire. Les dommages sont souvent une combinaison consistant en des pêches artisanales locales luttant contre la concurrence face à des flottessubventionnées appartenant à de grandes industries de pêche étrangères.Au Sommet mondial pour le développement social en 2002, les chefs d’État ont classé les mesures internationales sur les subventions à la pêche parmi les huit mesures prioritaires àprendre pour favoriser une pêche durable et ils ont désigné l’OMC comme tribune clé pour agir à l’échelle internationale. Vu que maintenant il existe un large consensus sur le principe deréformer les subventions à la pêche au sein de l’OMC afin de générer des gains pour le régime commercial international tout en favorisant un développement durable et une protection del’environnement.La Conférence ministérielle de Doha qui s’est tenue en 2001 est la première qui a intégré les subventions en faveur de la pêche aux mandats de négociation, en donnant desinstructions visant à ‘clarifier et améliorer’ les règles de l’OMC sur les subventions à la pêche. Ce mandat a été renforcé à la Conférence ministérielle de Hong Kong en décembre 2005.Pour la première fois dans l’histoire de l’OMC, les Ministres ont reconnu officiellement la corrélation entre les subventions à la pêche et les difficultés de surcapacité et de surexploitation dela pêche — plaçant les préoccupations environnementales au cœur des négociations commerciales. Ils en ont également appelé à l’interdiction de telles subventions. De même, ils ontreconnu qu’ ‘un traitement spécial et différentié effectif et approprié’ doit faire partie intégrante des négociations, soulignant l’importance du secteur pour les préoccupations en matière deréduction de la pauvreté, de garantie de moyens d’existence, et de sécurité alimentaire.Des progrès estimables ont été enregistrés depuis Hong Kong. Les délégations ont soumis un certain nombre de propositions concrètes qui traitent directement des liens existantentre le commerce, l’environnement et le développement tout en suggérant des moyens d’interdire les subventions les plus néfastes.Cependant des difficultés considérables d’ordre politique et technique subsistent. D’abord, les négociations doivent accorder une attention supplémentaire aux problèmes sansprécédent que rencontrent les pays en développement, dont les eaux sont surexploitées et qui sont fortement tributaires des revenus et des emplois tirés des pêcheries, ainsi que desrevenus issus du commerce et des accords internationaux d’accès relatifs aux pêcheries. Ensuite, les gouvernements doivent être tenus de rendre public leurs subventions aux pêcheriesdans la mesure où l’efficacité de la réglementation repose sur la conformité de la mise en œuvre, des rapports et des dispositions relatives à la transparence. Enfin, les règles effectivesdoivent prendre en compte les indicateurs de durabilité tels que la santé des pêcheries et l’efficacité des systèmes de gestion. Pour ce faire, il s’agit de tirer parti des chiffres et del’expérience acquis à l’extérieur de l’OMC et de collaborer avec des agences telles que la FAO, les organisations régionales de gestion des pêcheries et le PNUE.Afin de relever ces défis, l’OMC devra étendre ses pratiques au-delà de celles pratiquées habituellement. Ainsi lorsqu’il s’agira d’élaborer les règles sur les subventions, l’organisationdu commerce devra les mettre en relation avec les questions de durabilité sans pour autant étendre son mandat au-delà de ses limites. Les négociations de l’OMC sur les pêcheriesreprésentent une occasion unique pour l’organisation d’atteindre les objectifs de développement durable prévus dans le préambule de l’OMC. C’est également une occasion de prouverque les déclarations favorisant le commerce, l’environnement et le développement ne relèvent pas seulement de la théorie — elles prônent des objectifs réalistes et réalisables.Sources: Worm 2006, FAO 2004 and 2006, UNEP 2002, 2004 and 2005.(UN 2002). La Banque mondiale, le FMI et l’OMCtravaillent, pour leur part, à promouvoir une plus grandeparticipation de la société civile et d’autres acteurs.Les institutions internationales ne sont pas en restepuisqu’elles ne cessent de redoubler d’efforts pourassocier le secteur privé à leur travail. A titre d’exemple,M. Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Uniesa inauguré, en 2000, le Pacte mondial qui appelle lesentreprises qui y participent à “embrasser, promouvoiret faire respecter” dans l’exercice de leurs activitésdix principes relatifs aux droits humains, aux normesde travail, à la protection de l’environnement et àla lutte contre la corruption. Trois principes guidentles entreprises qui adhèrent à ce Pacte en ce quiconcerne l’environnement, à savoir: promouvoir uneapproche prudente des grands problèmes touchantl’environnement; prendre des initiatives en faveurde pratiques environnementales plus responsables;et encourager la mise au point et la diffusion detechnologies respectueuses de l’environnement. A lami-décembre 2006, 2 400 entreprises ont adhéré àce Pacte mondial, en plus de 600 autres organisationssyndicales, universitaires et non gouvernementales(United Nations Global Compact 2006).Dans bien des cas, des entreprises prennentl’initiative d’ajouter le principe de durabilité à leursopérations. Ces dernières années, de plus en plusd’entreprises – notamment dans les pays développés– rendent compte de leurs performances en matière deresponsabilité sociale, environnementale et d’entreprise.Des normes respectueuses de l’environnement, àl’instar de la norme ISO 1400, et de nouvelles normescomme l’ISO 26000 sur la gestion durable, sontadoptées par un nombre d’entreprises qui ne cessed’augmenter (ISO 200) (voir la section ‘<strong>Indicateurs</strong>’).Des établissements financiers privés ont,ces dernières années, entrepris d’intégrer lesexigences environnementales dans leurs projetsd’investissement et leurs politiques d’octroi de prêts.Pour la seule année 2003, 17 grandes banques de12 pays ont adopté les Principes de l’Équateur, unensemble de lignes directrices facultatives pour lagestion des enjeux sociaux et environnementauxdans les opérations de financement au niveaunational et international. Les banques adhérantà ces Principes ont convenu d’exiger des clientsdemandant des financements importants (ex.: pour laconstruction de barrages ou de centrales électriques)d’adopter les normes sociales et environnementalesde la Banque mondiale, lesquelles normes sont enpasse de devenir des bases de référence pour les56 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Encadré 8: La certification des forêtsLes écosystèmes des forêts naturelles sont de première importance pour le bien-être de l’Homme et la santé dela planète : les forêts fournissent des matières premières pour le combustible et la construction. Les écosystèmesdes forêts dispensent également des services relatifs à l’eau (la qualité et la quantité de l’eau et le rythmed’approvisionnement), la stabilisation des sols et la prévention des infiltrations, la qualité de l’air, la régulation du climat, laphotosynthèse, les loisirs, des produits forestiers non ligneux et des aspects esthétiques.Tous ces bienfaits sont menacés. Entre 1960 et 1990, 20 % des forêts humides tropicales étaient détruits. Des effortsde longue haleine ont été déployés pour renverser la tendance. Réunies à Rio de Janeiro en 1992 dans le cadre dela Conférence des Nations Unies sur l’environnement et développement, les nombreuses parties prenantes se sontemployées à établir une convention internationale dans le but de maîtriser et de réduire la déforestation massive révéléepar les chercheurs. Si la convention n’a jamais abouti, des approches alternatives visant à gérer les forêts et les produitsdu bois de manière durable ont été adoptées comme l’Accord international sur les bois tropicaux et son successeur, leForum intergouvernemental sur les forêts ainsi que des initiatives telles que l’entrée en vigueur et la gouvernance du droitforestier.L’un des instruments de gestion les plus intéressants a trait à la certification des forêts. En 1990, les discussionsportant sur la possibilité de la mise en place d’une certification et d’une approbation des produits forestiers ont permisd’aboutir en 1993 à la fondation du Forest Stewardship Council dans l’optique de formuler un programme destiné àcertifier des marchandises de bois particulières comme étant des produits issus de forêts durables et exploités dans lerespect de pratiques forestières durables.La certification des forêts est un instrument orienté sur le marché et repose sur des ‘consommateurs respectueux del’éthique’ qui donnent leur préférence à des produits certifiés comme étant des produits durables. Les forêts certifiéesau titre de ce programme doivent être gérées conformément aux principes et aux critères du FSC dans le but de prouverune gestion responsable des forêts. Pour tenir compte des conditions propres aux responsables et propriétaires depetites forêts, en particulier de celles situées dans les pays tropicaux et moins développés, le FSC a mis en place desprocédures particulières qui réduisent les coûts de certification et simplifient les procédures pour les forêts petites etgérées de manière peu intensive. Une autre approche qui réduit les coûts et simplifie les procédures pour les petitsproducteurs est la certification en groupe, réunissant un certain nombre de zones de petites forêts sous la directionunique d’un chef de groupe responsable du processus de certification. Ce programme s’adresse également à desmembres faisant partie du groupe en autorisant des évaluations basées sur des échantillons qui ont pour effet de réduireles coûts d’audit.Si les certifications ont certainement été créées à l’origine pour juguler la déforestation sauvage des tropiques, leuradoption a été largement couronnée de succès dans les hémisphères nord et plus particulièrement dans les régionstempérées et boréales du monde développé. Toutefois, près de 13 % de la totalité de la zone forestière certifiée FSC estsituée dans les forêts tropicales, dépassant 10 millions d’hectares en 2006.En 2006, environ 270 millions d’hectares - soit 7 % de la totalité de la zone forestière mondiale —sont visés par leprogramme de certification leur garantissant un régime durable de gestion forestière. C’est une augmentation significativedepuis que le Forest Stewardship Council a émis la première certification en 1993. Aujourd’hui, la certification FSCcouvre 28 % (environ 75 millions d’hectares) de la totalité des zones forestières certifiées durables. Seulement en uneannée écoulée, les certifications ont augmenté d’un tiers, s’élevant à 20 millions d’hectares supplémentaires.La certification forestière est également appliquée par l’Association canadienne de normalisation, qui couvre 26 % dela totalité des zones forestières durables tandis que le Programme for Endorsement of Forest Certification (Programme dereconnaissance des certifications forestières) couvre 23 %.Le bois de cette forêt certifiée au Brésil est destiné à une usine deproduction de crayons de la société Faber Castell, implantée à SaoCarlos.Source: Joerg Boethling / Still PicturesSources: UNECE and FAO 2006, FSC 200690,000,00090,000,00080,000,00080,000,00070,000,00070,000,00060,000,00060,000,00050,000,00050,000,00040,000,00040,000,00030,000,00030,000,00020,000,00020,000,00010,000,00010,000,0000Dec-95May-96Oct-96Jan-97Augmentation,Augmentation,dansdansleletemps,temps,desdesforêtsforêtsgarantiesgarantiesFSCFSC(Déc.(Déc.9595 –Nov.Nov.06)06)Jun-97Dec-97Jun-98Dec-98Jun-99Dec-99Jun-00Dec-00Jun-01Dec-01Jun-02Dec-02Jun-03Dec-03Jun-04Dec-04Jun-05Dec-05Jun-06Nov-06TropicalTropicalTempéréTempéréArctiqueArctiqueinvestissements publics et privés (French 2004). Lenombre de signataires aux Principes de l’Équateur estde 45 (Equator Principles 2006).Dans une initiative – quelque peu similaire– destinée aux sociétés de financement par capitauxpropres, le PNUE a aidé à négocier les Principespour l’investissement responsable (PRI) qui ont étéofficiellement adoptés et mis en oeuvre en avril 2006par le Secrétaire général à la Bourse de New York. Àla fin décembre 2006, 54 investisseurs institutionnelset 52 sociétés de gestion de placements, contrôlantensemble plus de 5 000 milliards de $US d’actifsdisponibles pour investissement, ont signé cesPrincipes qui encouragent l’intégration des critèresenvironnementales, sociales et de gestion d’entreprisedans leurs activités d’investissement (UNEP 2006,PRI 2006).Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 57


On reconnaît chaque jour un peu plus que lespartenariats novateurs entre divers acteurs,y compris les entreprises, les syndicats, les ONG etles institutions intergouvernementales, sont à mêmed’apporter des résultats concrets et palpables. Cettedémarche a reçu l’aval du Sommet mondial sur ledéveloppement durable en 2002 et a débouché sur230 accords de partenariat visant à réaliser les objectifsde développement durable arrêtés à Johannesburg (UNDSD 2003).Autre concept connexe est la notion de ‘réseaux<strong>mondiaux</strong> des politiques publiques’, initiatives mixtesconstituées d’ONG, d’entreprises, de gouvernementsnationaux et d’institutions internationales danslesquelles l’ensemble ou quelques unes desparties prenantes se retrouvent pour formuler desorientations ou des normes pour des activités donnéesdans lesquelles les entités participantes ont descompétences pertinentes et dont les résultats lesconcernent au premier chef (Reinicke et Deng, 2000).Ces réseaux transnationaux sont, par définition, desrencontres souples et informelles d’experts, à ladifférence des institutions intergouvernementales et desaccords inter-états qui sont le fruit de négociations plusofficielles. On citera, à titre d’exemple, la Commissionmondiale sur les barrages, le Bilan du Millénairerelatif aux écosystèmes et le réseau REN <strong>21</strong> crééen 2005 pour encourager le développement desénergies renouvelables dans le monde (REN<strong>21</strong> 2006,Worldwatch Institute 2005).Les programmes de certification sont, eux aussi, uneautre forme importante d’initiative associant plusieursparties prenantes. Ces formules maîtrisent le pouvoirdu consommateur en introduisant des instrumentsreposant sur les mécanismes du marché qui visent àaméliorer la gestion des écosystèmes tout en créantd’autres débouchés pour les biens et des servicesrespectueux de l’environnement. Le pionnier de cettedémarche est le Forest Stewardship Council (FSC), unorganisme indépendant créé en 1993 afin de réfléchirà des méthodes de production forestière durables etpérennes par la concertation et la coopérationUn Marine Stewardship Council (MSC), calquésur le modèle du FSC, a été créé quelques annéesplus tard. A ce jour, 19 entreprises de pêche ont étéEncadré 9: Tourisme durable en Afrique australeTout comme la circulation des biens et services, un aspectsignificatif de la mondialisation incite de plus en plus l’hommeà circuler, au gré des migrations et du tourisme, avec des effetsnotables sur l’environnement. De nouvelles initiatives sontprises pour concilier le tourisme et le développement durable.L’Afrique est devenue la première destination touristiquepour le monde entier. En 2004, le tourisme a amené plus de33 millions de personnes sur le continent qui ont dépenséenviron 19 milliards de $US(OMT 2005). Le tourisme durable- un certain type de tourisme qui a pour but de préserver lespaysages, la biodiversité et les cultures qui sont les premièressources de tourisme - est prévu dans le programme économiquede la plupart des pays du continent.Après avoir fait l’objet de signatures internationales, l’établissementd’une zone de conservation transfrontière, la Kavango-ZambeziTransfrontier Conservation Area (KAZA TFCA)permettra à un certain nombre d’initiatives de progresser enreliant entre elles les zones protégées au sein d’une régionet en augmentant le potentiel touristique et le développementqui y est associé. (voir la section Afrique). L’initiative viendraen aide aux micro-entreprises ainsi qu’aux petites et auxmoyennes entreprises afin de valoriser les bienfaits locauxissus de la conservation. La zone biogéographique Kavango-Zambèze TFCA fait partie des sept zones TFCA reliant lesneuf pays de l’Afrique australe s’inscrivant dans l’optique decréer le plus de possibilités touristiques réalisables.Ces nouveaux efforts constituent la clé de voûte pourla Communauté d’Afrique australe (SADC) soucieuse de Les zones de conservation transfrontières de l’Afrique australe pourraient former des nœuds pour des projets de couloirs touristiques.préserver les zones transfrontalières de conservation deSource: Peace Parks Foundation 2006l’environnement. Le Protocol on Wildlife Conservation andLaw Enforcement de la SADC (le Protocole de 1999 de la SADC sur la conservation de la vie sauvage et de l’application des lois) désigne une zone de conservation transfrontière (TCFA)comme “une zone ou une partie d’une région écologique située à la frontière de deux ou de plusieurs pays, et présentant un ou plusieurs zones protégées ainsi des zones à ressourcesmultiples”La Peace Parks Foundation et le Gouvernement d’Afrique du Sud défendent l’ ’itinéraire de la zone TFCA’ —une voie qui relie l’océan atlantique à l’océan indien en traversant les zonesde conservation. L’initiative a pour but de préparer un chemin de développement pour les touristes assistant à la Coupe du Monde de football de 2010 en Afrique du Sud. Le projet auraitpour résultat de créer des emplois, de renforcer les capacités dans les communautés voisines tout en relevant le niveau du logement et des autres services. L’Afrique australe prévoit defaciliter l’accès aux itinéraires de voyage entre les pays en proposant l’utilisation d’un visa régional unique estampillé SADC dès 2008.La certification du tourisme durable ou de l’écotourisme n’est pas un processus unifié ni centralisé en 2006, même si des discussions sont en cours pour établir des normes et despoints de référence réglementant un système mondial. Le Centre National Geographic’s Center for Sustainable Destinations (Centre national géographique des destinations durables)fournit des informations sur les différents rapports, services et initiatives.Sources: UNWTO 2005, Suich and others 2005, Peace Parks Foundation 2006, National Geographic 200658 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


certifiées conformes aux normes environnementalesde bonne gestion du MSC dont l’entreprise de pêchedu saumon d’Alaska, la société de pêche du grenadierbleu (hoki) de Nouvelle-Zélande, la société de pêchede la langouste d’Australie occidentale et la sociétéde pêche du merlu (Afrique du Sud) (MSC 2006).Des centaines de sociétés de fruits de mer, travaillantsur des poissons de ces sources, ont pu obtenir lacertification ‘Chaîne de la responsabilité’ qui garantitla traçabilité des fruits de mer portant le label MSC,veillant ainsi à séparer ce produit des autres produitsnon certifiés à toutes les étapes de production, dubateau de pêche jusqu’à la table du consommateur.On a assisté, ces dernières années, à une extensiondes programmes de certification des pratiques etdes produits respectueux de l’environnement àdes prestations de services dont un programmede certification des sites éco-touristiques (voir LACregional report) (Encadré 9).Il s’agira, à l’avenir, d’élargir ces plans et programmes àd’autres ressources naturelles échangées sur les marchés<strong>mondiaux</strong> comme les minéraux et les biocombustibleset de le faire de sorte que les pays en développement,d’où proviennent ces richesses, puissent disposer desmêmes chances d’obtention de ce type de certification etd’augmenter leurs parts du marché ou jouir des margesde prix qui peuvent en découler.qu’il y a de vrais choix à faire tout en demeurantconscient des conséquences et des répercussions dechaque décision prise.Compte tenu de la puissance des forces de lamondialisation économique, des instruments tels que lacréation de marchés pour les services d’écosystèmespeuvent être conçus et mis en œuvre afin d’arriver àdes résultats économiquement efficaces en matièrede gestion des écosystèmes. Ces instruments aurontà tenir compte des limites des marchés ainsi que del’équité dans la répartition des fruits du marché. Lamondialisation technologique offre, elle aussi, unemyriade d’opportunités d’introduction et de promotionde technologies respectueuses de l’environnement.La technologie peut améliorer la qualité de l’informationet des données disponibles et rendre l’accès à cesdonnées plus facile pour informer la prise de la décision.Le renforcement des capacités, pour la conception etl’utilisation de technologies nouvelles, est un parcourssemé d’embûches. Dans le même temps, les approchesde précaution peuvent s’avérer utiles en cas depersistance des incertitudes sur les effets de l’introductionet de l’utilisation de masse de telles technologies.Pour être efficace, l’utilisation des marchés et destechnologies devrait aller de pair avec le renforcementde la bonne gestion de l’environnement dans uncontexte marqué par la mondialisation politique. Lesexemples de réussite en matière de préservation del’environnement de la planète ne sont pas rares maisil reste encore fort à faire pour placer l’environnementau cœur de l’agenda du développement durable.La reconnaissance de l’importance des services del’écosystème pour le bien-être de l’Homme est crucialeà tous les niveaux et dans tous les secteurs. Lespartenariats associant la société civile, le monde desaffaires et les opérateurs économiques sont d’un apportessentiel pour une gestion meilleure.En somme, il s’agit de définir les contours d’unemondialisation intelligente, avec la volonté chevillée detransformer les idées novatrices en actions concrètes,et fondée sur le respect de la nature et de cetteHumanité qui est notre famille à tous.CONCLUSIONLa mondialisation s’installe au courant d’une périodeoú la planète connaît une dégradation rapide desécosystèmes. Il est plus que jamais urgent pour lesdécideurs, les chefs d’entreprises et les acteurs dela société civile – ainsi que pour tous ceux qui, parleurs décisions, affectent la gestion des écosystèmes– de réfléchir aux retombées de ces tendancesconvergentes. Or, les règles et pratiques – en constanteévolution – de l’économie mondiale se préoccupent peude mettre un frein à ces tendances qui portent préjudiceà l’environnement de la Terre.Les nombreux exemples et initiatives, fortprometteurs au demeurant, abordés plus haut,montrent qu’il existe bien des méthodes à mêmed’influer sur les forces de la mondialisation afin deprotéger les services – inestimables – que nous offrentles écosystèmes et, partant, assurer le bien-être descollectivités humaines qui en dépendent. Dans biendes cas, il y aura des compromis : gains de certainsservices d’écosystèmes ou pour certaines catégoriesde populations et pertes d’autres services ou pourd’autres catégories de populations. Seules dessolutions innovantes pourront créer des avantagesmutuels et des bénéfices pour tous. Or, souvent il fautbien se résoudre à prendre des décisions difficileslorsqu’il s’agit de choisir un ensemble d’avantages avecles coûts qu’ils impliquent. Le tout est de comprendreDes touristes en bicyclette se promènent au soleil couchant à Mashatu Game, dans la Réserve du BotswanaSource: Still PicturesDossier Thématique : Environnement et mondialisation 59


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Ugait wisisim et aliquis dipit dolobelisi bla facipisl incillaor ilissecte magna aliquatinitoreIriuscilla conse dionsed dolent wissed dolorinim zzriliquis nissim velis nismolo rperat. Ipit loreconsed erostin utpat. Rat eraessecte te magnafeu feu feuis aliscipsum atuer si.Ugiamet ut utatisi. Enit wisi.On heniam quat. Equipis dolum euip et inciliquatlutpat nonsequisl dolorer augiam illa feuislut aliquis dolesed tionumm odiametummy nostisaliquatis digna conulputem iuscil dolorerostoodionum iure veliscing eummodolore veliquis acitat lobortie tatis nisi tationulla augait, quiscilit ipitodolestrud minim volor ad molobore doloreetloborper iuscing euis nos alit, vel iriustis euis autalit laore doluptat, sit ulla conulput ver si.Ugait wisisim et aliquis duipit doloboreros elisnum do conse molorti scilla consequisit venit, siblam dipit amet praesto consed ex eugiat aliquatlut lutetum ing et ilis ercilit autem zzriusto commynos num eraestie dolorem ilis et lorem alit voloreraessequ amconum ea consenit la feui etum iritduis nibh euisis aliquatis endrem exeriustin ersum quis nulput at iriliquam, velenit la conullaorpersecte tis eu faci te endre modions equametueroet am quat digna aute te tis at loboreriurersum ex et vel doloboreetue dolobore ventNouveauxdéfisinis exero commodit vel ut nonsent in venit aliquiulput velit, veniatin ea adiat. Unt ilisi.Gue do doloboreet dolortie facillum do convent volobor peraestrud elit, venimUgait wisisim et aliquis dipit doloboreLes nanotechnologieset l’environnementUgait wisisim et aliquis duipit doloboreros elisnum do conse molorti scilla consequisit venit,si blam dipit amet praesto consed ex eugiataliquat lut lutetum ing et ilis ercilit autem zzriustoulla adit nonum doleniat ametue dolorpercip eumcommy nos num eraestie dolorem ilis et loremSource: Donna Sheppard/ Light up the World Foundationpraesse faccum vullan et enissit acincil dolumeugait, sis num nostion sectet ipit at nullut acilisitwis ad eu feugiam consequat aliquam consedmin velissi.Ut pratis alismodignit del delis ad digna feugaitwismodiamet velit velit aliquis nibh exerat. Minvolorero conseniat.Uguero consequamet, commodolor acil iuscingessim inim quat, core mod essequat ing etalit nonum zzriure magna conullam euis augaitalismolortis adipsum nos acillum irit eugait praestruddolor inibh et nit lortio eugait atis nos alisimaliqui tisi tatio eugue dolut iure veniat, sed erat ersum nibh endiat lum il enisl et ipsustrud magniamcoreet lut aliquismod ming erciduip estoalit volorer aessequ amconum ea consenit lafeui etum irit duis nibh euisis aliquatis endremexeriustin er sum quis nulput at iriliquam, velenitvel deliquisi.Faccums andrem augue feugue enibh endit ilisam et vel irit ut volenis nonsed del dolessi.la conullaorper secte tis eu faci te endre modi-Volore dolor sim do ea facilit, vel ullandre et ip-ons equametuero et am quat digna aute te tis atloboreriurer sum eit vel ut nonsent in venit aliquieros non ut autem vulput velit, veniatin ea adiat.Unt ilisi.Gue do doloboreet dolortie facillum do con summy nonsenim quisi.vent volobor peraestrud elit, venim aciliss endip-nanotechnologies Raessis cidunt nim dolenibh essi enit wis sursum augiatie min ut wisim dolenit am enis nostodolobor tinibh endreet ullam at.Acidunt nullutpatuer in velit am dolorer il et ex•Introductionisse deliquat iriurero cor augait, con henim quissenisitat at. Wis nulla facidunt amcon ex ex ex•Les bienfaits destat aut iliquam am, commodolorem ero con velit eugue tem zzril dolum in esed endionu llaoreetuedo commodiamet velessi smodignibh euisi exnanotechnologiesver suscil dolobor eraessis el eu feu faciduipsuretl’environnementwisl utpat iurerat wis amcommo dolore vel iuscinulput adit, con ullamet, conulla autpatum volor•Les risques liés auxl’environnementeugue facidunt at. Ut lum iril ipit, sit in verilla•Perspectivesortismo doloreetue duisiscip eugait velismo luptatwis nim ver ipisl iuscipit aliquam doloreIriuscillaGEO ANNUAIRE <strong>2007</strong> 61


Nanotechnologies et l’environnementLes nanotechnologies recèlent un immense potentiel de bienfaits au point de vue social, économique et environnemental—que peuvent fournir aussi bien des techniques médicales innovantes, des économies appliquées aux matériaux et àl’énergie que les progrès accomplis dans le dépistage et dans les solutions de dépollution. Mais, pour ce faire, il est nécessaired‘approfondir les recherches systématiques et de définir plus de politiques propres au secteur dans la mesure où lesimpacts environnementaux sont bien peu connus et que les autorités publiques n’exercent pratiquement aucun contrôle.INTRODUCTIONLa nanotechnologie est un domaine de sciencesappliquées concernant le contrôle de la matière àune échelle de 1 à 100 nanomètres—un nanomètreéquivaut à un milliardième de mètre (Encadré 1).L’attrait des nanoparticules tient au fait qu’elles peuventêtre synthétisées pour fonctionner dans des formes quin’existent pas dans le système des matières naturelles.La grande aire de surface par volume d’unité et laréaction chimique démultipliée font des nanoparticulesune source d’exploitation pour des applicationsinnovantes.Les chercheurs dans ce domaine prévoientque cette science aura des effets profonds surl’évolution de l’industrie, des technologies, de lasanté de l’homme, de la société, de l’économie etde l’environnement. Les investissements publicscomme privés dans les nanotechnologies sontconsidérables et sont en augmentation en raisondes possibilités de la technologie à transformer dessecteurs aussi variés que la médecine, les processusde fabrication, l’énergie, l’approvisionnement en eauet les transports.Les nanotechnologies sont en passe de devenir unélément essentiel à l’économie mondiale. En 2004, lesproduits nanotechnologiques représentaient moins de0,1 % des bénéfices tirés de la fabrication. En 2014, ilest prévu qu’ils représentent 14 %, totalisant 2,6 millemilliards de US$ —autrement dit le chiffre d’affairesdes industries de technologies d’information et destélécommunications réunies (Lux Research 2004).À l’heure actuelle, le secteur privé consacre lamoitié environ des dépenses dans les recherches ennanotechnologie. Jusqu’à présent, la majeure partiedes recherches en nanotechnologie a été menée pardes pays membres de l’Organisation de la coopérationéconomique et du développement (OCDE). Or, unnombre croissant d’économies émergeantes telles quele Brésil et la Thaïlande l’ont placé au cœur de leurspriorités (Millennium Project 2005).Ainsi qu’il en est de nombreuses technologiesnouvelles et en constante évolution, on souligne toutparticulièrement les bienfaits possibles que peut offrir lananotechnologie, mais on connaît nettement moins leseffets néfastes qui peuvent en découler. En 2005, plusde 10 milliards de US$ étaient affectés en recherchessur les nanotechnologies (Figure 1). Pourtant, on estimeque les États-Unis et l’Union européenne ont dépenséseulement 39 millions de US$ par année pour larecherche sur les effets des nanoparticules sur la santéde l’homme et l’environnement (Service 2005).Il est essentiel de corriger ce décalage et, pour cela, ilfaut mobiliser plus de ressources consacrées à enquêtersur les retombées des nanomatériaux, à réduire lesrisques sur la santé et l’environnement, et à favoriser undéveloppement durable.Même s’il est souhaitable d’appréhender le domainedes nanotechnologies avec optimisme, les décideursdevront définir un cadre pour gérer les incertitudes etles princips généraux de gestion des incertitues et desrisques, en fonction des recherches scientifiques. Demême, il est nécessaire de renforcer la coopérationinternationale pour traiter les questions transfrontièresEncadré 1: Définir les caractéristiques de la nanotechnologieLa nanotechnologie est un terme générique et en évolution qui englobe l’essor d’une large gamme de matières et de produits. Les définitionsvarient, mais les caractéristiques essentielles concernent l’exploitation délibérée des particules et des structures qui sont mesurées à l’échelledu nanomètre (nm).Un nanomètre est un milliardième d’un mètre ; en comparaison, un cheveu humain est de 80 000 nm d’épaisseur. Il existe trois types denanoparticules:• Naturelle (comme les particules minuscules générées des éruptions volcaniques),• résiduelle (comme celles dégagées par les émissions des combustions de moteurs) et• de synthèse (fabriquée volontairement).Les nanoparticules peuvent être divisées en particules solubles et insolubles, les dernières présentant un risque majeur de toxicitépréoccupant lorsqu’elles sont libérées.Les nanoparticules de synthèse sont habituellement mises au point en réduisant la matière ordinaire (par ex, le carbone, les oxydes demétaux et les métaux précieux) qui renferme de grosses particules en petites particules. D’autres particules sont construites atomepar atome pour recréer des composants complètement nouveaux qui n’ont pas leur correspondant dans des proportions plus grandes.Certaines sont “fixées” (encapsulées dans des matériaux); d’autres sont « libres » et pourraient être libérées dans l’environnement.Grâce à la nanotechnologie, les chercheurs mettent au point de nouveaux matériaux dotés de propriétés extraordinaires. De nombreux matériauxcombinent les avantages des nanoparticules non organiques (dureté et respirabilité) et ceux des particules polymères organiques (élasticité etétanchéité). À titre d’exemple, la nouvelle génération de ‘fixateurs’ mise au point par BASF connue sous la marque COL9TM. Lorsqu’ils sontintégrés dans une peinture extérieure, ces fixateurs font preuve d’une forte durabilité, d’une résistance aux marques de craie et aux fissures, etd’une stabilité de couleur.Source: BASF Aktiengesellschaft62 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Figure 1: Dépenses de recherches et développements techniques (en millions de dollars US)400035003000250020001500100050000 3 70 3 2 10 6 40 6 0 10 8 3 10 9 5mettant en jeu l’essor et l’utilisation des nanomatériauxet des produits nanotechnologiques. Ainsi le dialoguemondial sur la nanotechnologie et les pauvres :opportunités et risques, le Conseil international pour lagouvernance des risques et le International Council forNanotechnology font partie des initiatives entreprisesdans ce domaine. Des programmes supplémentairesd’appui sont parrainés par l’Union européenne, les États-Unis et d’autres gouvernements (Encadré 2).Les bienfaits des nanotechnologies surl’environnementLes nanoparticules ont la possibilité d’offrir desavantages aussi bien dans les processus deproduction qu’aux produits. La nanomatière peutremplacer la matière traditionnelle qui nécessite plus0 0 7 13 3 30 1 90 0 0 20 5 40 5 2 12004 2005 2004 2005 2004 2005 2004 2005UE0 4 5 10 5 7États-Unis Japon Autres0 0 7 10 0 0 10 7 30 4 50 0 40 0 7PrivéPublicCE/États-Unis FédérauxSources: European Commission(2005) and Lux Research (2006).de matières premières, demande plus d’énergies poursa fabrication et qui est connue pour son effet néfastesur l’environnement. (Masciangioli et Zhang 2003). Lesnouvelles nanotechnologies semblent appropriées pourrenforcer la protection de l’environnement et améliorerles solutions destinées à dépister et dépolluer.On fonctionnalise de plus en plus de nanoparticulespour faire en sorte que leur aire de surface déclenchedes réactions chimiques et biologiques spécifiques(Tableau 1). Le procédé innovanteur permet de libérerdes médicaments spécifiques dans l’organisme del’homme et de l’animal ou de fabriquer des pesticideset des fertilisants pour les cultures. Des fabricationsciblées permettent d’utiliser plus efficacement dessubstances en quantités infimes- dans la mesure oùle procédé permet de réduire l’utilisation des produitsEncadré 2: La nanotechnologie et les objectifs de développement du Millénaire des Nations UniesAu Sri Lanka, des enfants qui montrent des ampoules blanches LED de0,1 watt, fabriquées avec des nanocouches de matière semi-conductricesur un substrat en saphir. Cette technologie transforme la vie quotidiennede certains villages les plus pauvres et les plus reculés. Il est possibled’allumer des villages entiers avec moins d’énergie que celle qui alimenteles bulbes ordinaires de 100 watts.Source: Light Up The World Foundation/University of MoratuwaLa nanotechnologie a la possibilité d’aider à atteindre les butsfixés pour réaliser les Objectifs de développement du Millénairedes Nations Unies, notamment dans les domaines de l’énergieabordable, de l’eau propre, de la santé de l’homme et del’environnement.Les diverses nanotechnologies promettent des moyensplus propres, plus abordables et plus efficaces pour exploiterles énergies renouvelables. Elles peuvent aider à réduire ladépendance vis-à-vis des sources d’énergies classiqueset à encourager une plus grande autonomie en énergie,ce qui représente un enjeu important pour les pays endéveloppement. La nanofiltration peut élargir l’accès à l’eaupotable et abordable et à des systèmes sanitaires de base,avec des implications directes sur les systèmes sanitaires etla santé publique. Les programmes de recherche publiqueont un rôle important à jouer pour que ces promessesportent leurs fruits, en prenant plus de mesures incitativeset d’encouragement en faveur des nanotechnologies quisoutiennent le développement durable.Sources: Hillie and others 2006, Global Dialogue on Nanotechnology and thePoor 2006, Zhang 2003, Yavuz and others 2006, Yean and others 2005chimiques et de matières, particulièrement celles quisont nuisibles à l’environnement comme les pesticides.Amélioration du suiviUn progrès que peut offrir la nanotechnologie en faveur del’environnement (à l’intérieur comme à l’extérieur) réside dansles dispositifs de détection qui sont moins chers et plussensibles- dans certains cas, des milliers voire des millionsde fois plus sensibles- que les dispositifs classiques. À titred’exemple, de nouveaux capteurs nanotechnologiquesbasés sur des protéines peuvent dépister du mercure àdes concentrations de plus ou moins une partie de 10 -15ou un millionième de milliardième, une mission auparavantimpossible (Bontidean 1998). Une méthode hautementsensible est l’utilisation des nanoparticules d’oxyded’europium, qui a été développée pour mesurer le pesticideatrazine, un polluant fréquent des nappes phréatiques.(Feng et autres 2003).De nombreux dispositifs de suivi basés sur lesnouvelles nanotechnologies fonctionnent sur les siteset en temps réel, en mesurant simultanément un largeéventail de produits polluants et d’agents toxiques.Un dépistage rapide permet de réagir rapidementet de réduire, de fait, les dommages et les coûts deréparation (Encadré 3).Tableau 1: La nanomatière ‘fabriquée pour commander’Les scientifiques peuvent adapter les propriétés de la matière de sorteque le produit obtenu sert un but particulier, et cela grâce à la capacitéde synthétiser les nanoparticules.PropriétésChimiqueÉlectriqueMécaniqueOptiqueStériqueBiologiqueExemplesLes particules présentent une efficacité démultipliée,servant à stimuler les réactions chimiquessouhaitées, du fait de leur haute réactivité résultantd’un rapport élevé entre la surface et le volume.Augmentation de la conductivité électrique pour lescéramiques et les nanocomposés magnétiques,augmentation de la résistance électrique pour les métauxAmélioration de la dureté et de la résistance des métauxet des alliages, de la malléabilité et de la superplasticitédes céramiques.Augmentation de l’efficacité de la conversion de lalumière en charge électrique grâce aux dispositifsphotoélectroniques tels que les panneaux solairesL’arrangement spatial des atomes dans une substanceaffecte les réactions chimiques et permet une plusgrande sélectivité. Par exemple, on utilise les sphèrescreuses pour transporter et contrôler l’administration demédicaments particuliers.Augmentation de la perméabilité à travers les barrièresbiologiques (membranes, barrière hématoméningée,etc.), amélioration de la biocompatibilité (autrement dit,l’exigence de ne PAS exercer des effets toxiques oudommageables sur les systèmes biologiques).Source: Luther, 2004.Nouveaux défis - les nanotechnologies et l’environnement 63


Encadré 3: Suivi environnemental grâce à la nanotechnologieSuivi des points sensibles de la pollution atmosphériqueLes couches fines de l’oxyde de métal nanocristallin sont lescomposants essentiels des capteurs de gaz à l’état solidedestinés à suivre la qualité atmosphérique.Source: Instituto de Fisica Aplicada, CISC MadridDépistage des contaminants de l’eauL’eau passe par le tuyau de guidage du débit et devant lescapteurs biochimiques installés qui contrôlent de cette manière,plus de 30 contaminants à la fois.Source: Eberhard-Karls-University Tuebingen, Institute of Physical andTheoretical ChemistryOn peut utiliser la nanotechnologie pour améliorer le suivi de la qualité de l’air et de l’eau. Par exemple, les dispositifsminiaturisés de suivi de la qualité atmosphérique détectent de manière sélective le monoxyde de carbone (CO) et lemonoxyde de nitrogène (NO2) en mesurant l’évolution de la conductivité électrique qui se produit lorsque les moléculesde gaz sont présentes sur la surface. Il est possible de dépister d’autres gaz comme le méthane, l’ozone et le benzène.Dans certaines applications, les capteurs basés sur une nanostructure affichent de meilleurs résultats que lesdispositifs de suivi de la pollution atmosphérique classiques (en haut, image de gauche). De fait, ils donnent desréponses rapides avec une capacité analytique en temps réel, une résolution géographique bien meilleure et un systèmeopérationnel simplifié et de faibles coûts de fonctionnement. Ils possèdent les fonctions idéales pour suivre les pics depollution localisée dans les zones urbaines.Pour vérifier la qualité de l’eau potable, il est nécessaire de suivre les agents polluants (pesticides, antibiotiques,les toxines naturelles et les cancérigènes, les déchets industriels, etc...) afin de s’assurer qu’ils ne dépassent pas leniveau d’un nanogramme (soit un milliardième d’un gramme) par litre. Un nouveau capteur biochimique utilise une lentilleoptique intégrée pour analyser l’eau provenant de sources diverses, au moyen d’un système miniaturisé de dosageimmunologique (en haut, image de droite). En l’espace d’environ 20 minutes, le capteur peut dépister et fournir desdonnées sur plus de 30 substances différentes. Le dispositif peut être réutilisé jusqu’à 500 fois avant que la chimie desurface ne doive être régénérée.La dépollutionLes solutions basées sur les nanotechnologiespeuvent aider à réduire ou à prévenir la pollution etles émissions toxiques à la source. Les moteursnanostructurés basés sur des oxydes de métal oudes nanoparticules de métal promettent de réduire lesémissions des industries et des moyens de transport.(Rickerby et Morrison 2006). Par exemple, il existeune variété de nanoparticules de métaux précieux quiest capable d’oxyder le monoxyde de carbone (CO)dégagé par les gaz d’échappement des moyens detransports, le transformant en un dioxyde de carbonemoins nuisible (CO 2).À l’échelle nanométrique, diverses particules fontpreuve de capacités étonnantes à combattre lesagents polluants. Ainsi, les nanoparticules de dioxydede titanium (TiO 2) absorbent de l’énergie de la lumièreet oxydent à leur tour les molécules biologiques situéesautour de l’objet ; cette propriété de photocatalysepermet de fabriquer des revêtements qui attirent etoxydent les agents polluants comme ceux présentsdans les émissions des moyens de transport etd’industries (Strini et autres 2005). Ces résultatspeuvent servir à créer des surfaces auto-nettoyantes(par ex, des surfaces de verres auto-nettoyantes oudes murs en mesure de piéger les particules de lapollution atmosphérique).Certaines matières nanostructurées ont la possibilitéde nettoyer l’eau et les nappes phréatiques. Du reste,à l’heure actuelle, on commercialise des membranesnanoporeuses qui filtrent les pathogènes et autresSources: Rickerby and others 2000, Comini and others 2001, Graf and others 2004, Tschmelak and others 2005, Proll and others 2005, Huaand others 2005Encadré 4: Les fenêtres qui économisent de l’énergieLes fenêtres sont inefficaces du point de vue énergétique. Pendant la saison chaude, le soleil qui chauffe à travers lesvitres augmente la température intérieure avec la nécessité de refroidir les pièces. Pendant la saison froide, les fenêtres,source de fuite d’une grande partie du chauffage intérieur, gaspillent, ce faisant, l’énergie de chauffage. Selon le pays,un montant considérable d’énergie est utilisé pour chauffer ou refroidir les bâtiments.Les enduits à l’échelle du nanomètre promettent de réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO 2.Les enduits adaptés aux climats chauds laissent passer la lumière visible à travers le verre en bloquant les rayonsinfrarouges. Sous les climats froids, les enduits utilisent plus efficacement la lumière et la chaleur en empêchant queles rayons soient renvoyés vers l’extérieur. D’autres enduits en cours d’élaboration peuvent s’adapter aux changementsclimatiques ou à l’angle de la lumière.Pour l’heure, les enduits réflectifs sont chers à produire. Même s’ils sont moins efficaces, les prétendus ‘enduitsabsorbants’ fournissent une solution plus abordable. Un enduit qui contient des nanoparticules de hexaborure delanthane (LaB6) est déjà commercialisé pour rendre le vitrage solaire plus rentable.Sources: Muir 2004, Schelm 2003Le bois enduit avec une surface de nanoparticule devient undéperlant très actif ou ‘superhydrophobique’. Les surfaces traitéesde cette manière deviennent auto-nettoyantes et nécessitent peud’entretien.Source: BASF Aktiengesellschaft64 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Encadré 5: la nanotechnologie et un meilleur choix d’énergiesImage de microscope électronique de balayage de l’électrodenanostructurée insérée dans une pile de lithium avancée. Lescolonnes individuelles mesurent près de 200 nanomètres dediamètre.Source: Université de Picardie Jules Verne, AmiensLes nanomatières renforcent l’efficacité des technologiesd’énergie solaire existantes.Source: Audio Visual Library of the European CommissionLes nouveaux véhicules alimentés par l’essence à hydrogène neproduisent aucune émission de gaz à effet de serre. La nanotechnologiepeut permettre de stocker les gaz à hydrogène.Source: Daimler-ChrylserLes piles en lithium augmente la sécurité et durent pluslongtempsLa production d’énergie des piles de lithium rechargeables peutaugmenter de 50 % en utilisant les électrodes nanostructuréesfaites d’oxyde de cobalt et de lithium. Ces piles sontintrinsèquement plus sûres : elles ont un rythme de recharge etde décharge plus rapides et peuvent mieux traiter la fuite causéepar les ions de lithium qui migrent au moment de la recharge.Les piles de lithium sont déjà utilisées dans une large gamme dedispositifs, dont nombre d’entre eux fonctionnent dans les lieuxreculés et dans des environnements extrêmes – des océans àdes espaces extérieurs.La nanomatière piège et transforme l’énergie solaireLes diverses nanomatières telles que le cadmium et le cuivreindium disélénide nanostructurés offrent une efficacité dansles technologies d’énergie solaire, notamment les cellulesphotovoltaïques. Les fines couches des matériaux semiconducteurspeuvent être appliquées pour un coût dérisoire,telles que le verre, le plastique, le métal, dans le but de créerdes cellules photovoltaïques. Par rapport aux cellules solairesclassiques, le matériel semi-conducteur est moins important,tandis que les coûts de fabrication sont bien réduits.Un meilleur stockage destiné à des combustibles sans émissionsDe nouveaux véhicules en cours de développement fonctionnenten convertissant l’essence d’hydrogène en énergie électrique,et dégagent de l’eau en produit dérivé. Ainsi, les véhicules sontun espoir d’éliminer les émissions de gaz à effet de serre dansle secteur des transports. Toutefois, le gaz à hydrogène esthautement inflammable et présente de sérieux problèmes destockage et de transport. La nanomatière qui permet un meilleurstockage comprend des métaux hydrides (composés chimiquesformés lorsque le gaz à hydrogène interagit avec les métaux).Certains métaux hydrides réagissent presqu’à températureambiante et à des pressions à peu de fois supérieures à cellede la Terre, ce qui les rend adaptés au stockage d’hydrogène.Toutefois, ils ont une absorption et une désabsorptionrelativement lentes. Or, la nanomatière peut réduire ce problèmeen traçant des voies rapides de diffusion pour l’hydrogène.Sources: Baughman and others 2002, Oelerich and others 2001, Rosi andothers 2003, Poizot and others 2000, Tarascon and Armand 2001,Bruceand others 2005, Stalmans and others 1998, Pizzini and others 2005De nouveaux nanomatériaux sont mis au point pour fixer les agentspolluants et sont ensuite « essuyés » de la même manière quel’on essuie avec une éponge de l’eau renversée. Le procédé peuts’avérer particulièrement utile, par exemple, dans des pays tels quele Bangladesh où l’arsenic présent dans les nappes phréatiquesatteint des niveaux dépassant les limites de sécurité fixées parl’Organisation Mondiale de la Santé, et provoque divers problèmesde santé.Source: Still Picturesmatières néfastes. Certains scientifiques proposent deprocéder à la dépollution des nappes phréatiques enrecourant à des nanoparticules de fer comme réducteurde produits chimiques; au cours du processus, le fers’oxyde pour devenir de la rouille, une substance seproduisant naturellement. En tirant parti de la grandeaire de surface des nanoparticules, les nanocrystauxmagnétiques de fer sont utilisés pour ôter l’arsenic del’eau potable. On dit que cette méthode réduit, de plusde 100 fois, le montant de déchets produits par lestechniques classiques. Une autre approche novatricenécessite d’encapsuler la surface de particules d’oxydede fer avec des molécules sélectionnées pour attirer lesmolécules ou les ions polluants. Immergée dans l’eau, lesparticules enduites attirent les agents polluants tandis quele champ magnétique sert à concentrer et à récupérer lespaires fixées.Économiser l’énergie et les ressourcesCertains nouveaux moteurs basés sur une nanostructurefonctionnent à température ambiante. C’est là ungrand atout par rapport aux moteurs traditionnels,qui fonctionnent généralement à des températuresélevées et nécessitent un apport d’énergie plusimportant. Cette capacité à fonctionner à températureambiante ouvre la voie à des applications plus largesde matières nanostructurées à l’échelle des produits deconsommation ou ménagers.La nanotechnologie peut transformer la production, lestockage et la consommation d’énergie en fournissant dessolutions respectueuses de l’environnement différentesde la pratique courante (Encadré 5). Il existe plusieurstechnologies qui peuvent renforcer l’efficacité des sourcesactuelles d’énergie et réduire les émissions de dioxyde decarbone (CO 2) –notamment les cellules de pétrole dansles moteurs nanostructurés, des matières d’électrodeNouveaux défis - les nanotechnologies et l’environnement 65


améliorées dans les piles d’ions de lithium (Tarascon etArmand 2001), et du silicone nanoporeux et TiO2 dansdes cellules photovoltaïques améliorées (Stalmanset autres 1998, Pizzini et autres 2005). Des enduitsoptiques sélectionnés d’échelle nanométrique pour lesfenêtres peuvent réduire la consommation d’énergie touten améliorant la qualité de l’air intérieur (Encadré 4).Les nanotechnologies révèlent égalementdes possibilités impressionnantes pour ce quiest d’économiser des ressources. Au stade deproduction, elles offrent la possibilité de réduirel’utilisation de matières qui ont une lourde «empreinteenvironnementale» en en proposant d’autres qui ontmoins d’effet, et favorisent par ce biais, une utilisationplus efficace des matières premières. Certainsefforts sont réalisés pour produire des matières destructure nanotechnologique en recourant à dessources renouvelables ou abondantes (comme lesproduits nanotechnologiques basés sur le carbone sesubstituant au métal précieux). Cependant, ces effortsdevront être accompagnés de stratégies solides enmatière de récupération ou de recyclage des matièresnanotechnologiques.Le recours aux matières nanotechnologiques robusteset légères peut allonger la durée d’utilisation des matièrestraditionnelles telles que le plastique et économiserl’énergie du transport et dans d’autres domaines.Prenons comme exemple les nanotubes de carbonesqui, par leurs cylindres de carbone à l’échelle desmolécules, démontrent des propriétés nouvelles tellesque leur solidité étonnante, des propriétés électriquesuniques et une grande efficacité à conduire la chaleur.Par leurs propriétés, ils peuvent servir à l’électronique,à l’optique et à d’autres applications scientifiques dela matière. Bientôt, ces produits seront courammentutilisés dans les produits ordinaires de consommation.À cet égard, les organisations publiques et privéesont été promptes à reconnaître les bénéfices apparentsde la nanotechnologie. Or, il existe un besoin parallèled’évaluer la totalité des coûts liés à ce domaine enplein essor, notamment les coûts du cycle de vie desproduits. Par exemple, on économise de l’énergie àutiliser de nombreuses matières nanotechnologiquesmais, en contrepartie, leur fabrication peut nécessiterbeaucoup d’énergie.Les analyses coûts-bénéfices doivent prendre encompte les effets réels sur l’environnement issus deces matières premières —tandis que la destination et letransport des nanoparticules lorsqu’elles sont libéréesdans l’environnement doivent faire l’objet d’études pluspoussées.Les risques des nanotechnologies surl’environnementLa plupart des nouvelles technologies sont produites sansqu’elles aient fait l’objet d’une réelle enquête sur les effetsà long terme dans l’environnement du monde réel- orles nanotechnologies peuvent présenter des risquesspécifiques qui nécessitent une évaluation attentive.Même si la quantité est inférieure, la taille des particulesest beaucoup plus petites- elles sont assez petites pourpénétrer dans la peau ou dans le cerveau en franchissant labarrière hémato-méningée. Une grande proportion de leursatomes reste sur la surface et peut être hautement réactive(Service 2005) (Encadré 6).Les scientifiques sont parvenus avec quelquesuccès à caractériser et à prédire le comportementdes nanoparticules en laboratoire. Il est bien plusdifficile de prévoir les effets liés à leur utilisationgénéralisée sur l’environnement en raison desinteractions complexes au point de vue physique,chimique et biologique qui entrent en jeu dans desconditions de vie réelle.Jusqu’à présent, on sait très peu des effetspossibles de nanoparticules de synthèse surl’environnement, quelque soit leur quantité. Troisquestions essentielles se posent:i) de quelle manière les nanoparticules se modifientdans l’environnement une fois qu’elles y sontprésentes;ii) quels effets peuvent-elles avoir sur lesorganismes; etii) quels effets peuvent-elles avoir sur lesécosystèmesLe devenir et le transport desnanoparticules dans l’environnementQuand il s’agit d’étudier le devenir et le transportdes nanoparticules, il faut avant tout déterminer lafaçon dont leurs propriétés et leur comportement semodifient avec le temps, notamment lorsqu’elles sontlibérées dans l’environnement. Pour l’heure, on saittrès peu sur la façon dont la nanomatière pourraitévoluer selon les différents environnements, et trèspeu également sur la question de savoir si elle restestable ou change dans des manières qui modifient lesrésultats attendus.Il faudra veiller à étudier intégralement lesimpacts possibles de la nanomatière dans tous sessupports et les comparer aux impacts de la matièreclassique. L’étude comprend les effets directssur l’environnement ainsi que ceux qui risquentEncadré 6: À petites quantités, grands effetsLa quantité de nanomatière actuellement générée,ou prévue dans un avenir proche, est beaucoup pluspetite que les composés commerciaux classiques. Parexemple, l’Académie Royal Society and Royal Academyof Engineering (2004) du Royaume-Uni estime que laproduction annuelle totale de nanomatière de synthèseapprochera les 58 000 tonnes par année pour la périodede 2011 à 2020. Ces chiffres peuvent prêter à confusion.Les nanoparticules peuvent être produites en petitsvolumes, mais chaque mètre cube représente un nombreélevé de particules. En outre, à l’échelle du nanomètre, lescaractéristiques clés sont l’aire de surface au lieu du volumeet de la masse. Le résultat net donne de nombreusesparticules minuscules qui peuvent être hautement réactives.Par contre, selon l’Agence américaine US EnvironmentProtection Agency, des millions de tonnes de carbone noirsont produits par année (EPA 2000). Ce nanoproduit dérivéissu de l’industrie de pétrole est couramment utilisé commeun composant des couleurs ou pour renforcer les produitscaoutchouc et de plastique.Les principaux types de nanoparticules qui devraient être disponibles dans le commerce entre 2006 et 2014Produit 2006-07 2008-10 2011-14Tonnes/annéePoudres de nickel (enduit de carbone) (Ni-C) 3 500 7 500 15 000Nanofibres de poly (acide L-lactique ) 500 2 500 5 000Nanopoudres d’oxyde d’yttrium(Y203) 2 500 7 000 7 500Nanoparticules, enduits, de ceria (CeO2) N/A 10 000 N/AFullerènes N/A 300 N/AParticules de graphite 1 000 000 N/A N/ANanoparticules, enduits de Silice (SiO2) 100 000 100 000 >100 000Nanopoudres, fines couches de Titane (TiO2) 5 000 5 000 >10 000Nanopoudres, Fines pellicules d’oxyde de Zinc(ZnO) 20 N/A N/AUSD/par annéeCarbone noir ~ 8 milliards 10 milliards 12 milliardsNanotubes de carbone 700 milliards 3.6 milliards 13 milliardsSource: NanoroadSME, a research project funded by the European Commission, 2006.66 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


éventuellement d’affecter la santé de l’homme. Laréponse dépendra des caractéristiques uniquespropres à chaque support d’environnement. Commec’est le cas pour tout composé, les effets possibles(qui peuvent être positifs, neutres ou négatifs) sontliés à des caractéristiques telles que la toxicité, ladisponibilité biologique, la mobilité, la stabilité, lasolubilité et la réactivité.AirDes nanoparticules de synthèse peuvent stagnerlongtemps dans l’air en raison de leur petite taille etde leur petit poids (Biswas et Wu, 2005). Ce procédérisque d’augmenter la possibilité pour la nanoparticule devoyager de longues distances, de traverser les frontièreset d’interagir avec des gaz et d’autres particulesaéroportées.En revanche, on connaît relativement bien lespropriétés liées aux particules ultrafines qui seproduisent naturellement ou incidemment (parexemple, celles dotées d’un diamètre d’environ 100nm) dans l’air, ce qui peut servir de base pour étudierles nanoparticules de synthèse aérotransportées.EauLes scientifiques manquent cruellement de donnéessur la biodisponibilité, la biodégradation et labiotransformation des nanoparticules solubles dansl’eau. De petites particules naturelles suspendues etdispersées dans l’eau tendent à s’accumuler pouréventuellement devenir assez larges et stables pourse condenser. Actuellement, des recherches sepoursuivent sur la tendance et le degré auxquellesse rassemblent les particules de synthèse dans l’eauainsi que sur les mécanismes de précipitation. Mêmesi elles suivent un comportement déjà prévu, nulne connaît les conséquences qu’elles auront sur labiodisponibilité, la toxicité, ou par leur exposition. Defait, on connaît peu de choses sur la manière dontelles peuvent interagir avec les organismes et affecterle fonctionnement des écosystèmes aquatiques.Cependant certaines études progressent. Le milieuscientifique a commencé à enquêter d’une part, surla façon dont les procédés actuels de traitement deseaux usées affectent et sont affectés par les matièresnanotechnologiques, et d’autre part, sur les effetsde la solubilité de la nanomatière sur la toxicité, labiodisponibilité et la mobilité de l’eau (Westerhoff etautres 2006).Nombreuses sont les questions qui subsistent,comme celles sur la façon dont les conditionsvariées aqueuses (la salinité, les niveaux dephosphate, etc.) influencent la stabilité de lastructure nanotechnologique qui a été enduite oufonctionnalisée pour réduire ou éliminer la toxicité etles risques d’exposition potentiels.SolsOn sait très peu de choses sur ce que deviennentles nanoparticules dans les sols. Elles peuvent «êtrecloisonnées» de manière à influencer l’endroit où ellessont et la façon dont elles y parviennent. Certainespeuvent se fixer chimiquement à une particule dessols; d’autres peuvent rester isolées, demeurant surla surface des particules des sols ou dans l’espaceporeux entre les particules.Les scientifiques tentent de retracer les interactionsentre la nanomatière constatée sur les particules dessols et celle observée dans la surface poreuse (Wanet autres 2005). La biodégradabilité est une questionimportante : personne ne sait encore si les populationsmicrobiennes issues des sols naturels seront à mêmede dégrader les nanoparticules de manière efficace etadéquate.Combler le fossé des connaissancesLa façon dont la matière de structurenanotechnologique agit sur l’environnement est unequestion complexe qui peut être appréhendée par uneméthode efficace telle que l’analyse du cycle de vie.Cette méthode nécessite de retranscrire l’itinéraire etles moyens de transport de la nanoparticule à chaqueétape, des intrants de production à la disséminationou à l’élimination finale. Les méthodes disponiblessur l’analyse du cycle de vie devront être modifiées enprenant en compte le manque de données concernantla nanomatière.La capacité à mesurer et à dépister lesnanoparticules de synthèse, et à les distinguer desautres matières nanotechnologiques est essentiellepour concevoir des modèles de transports et dedestination appropriés à la nanomatière. Il conviendrad’explorer plus en avant et valider systématiquementles modèles existants conjugués à des simulations surordinateurs, dans le but de déterminer leur efficacitéet leur adéquation pour prédire où, quand et sousquelles formes les nanoparticules se trouveront dansl’environnement en fin de parcours, et notamment sielles restent dans le support environnemental danslequel elles ont été initialement libérées. Évaluer leseffets possibles des nanoparticules de synthèse surl’environnement avant de les produire en masse estindispensable pour tenir compte des préoccupationsen matière environnementale et de santé de l’hommeet pour développer des nanotechnologies durables.Même des analyses préliminaires peuvent fournir desinformations pratiques pour concevoir et optimiser desprocédés plus respectueux de l’environnement (Olsenet Jørgensen 2005).La toxicologie et les risques pour la santéPour l’heure, les études écotoxicologiques desnanoparticules ont été limitées à un très petit nombreEncadré 7: Considérations politiques sur lananotechnologieL’émergence rapide de la nanotechnologie obligeles décideurs à réagir avec célérité. Il est nécessaired’entreprendre des initiatives et des programmesde pair avec les ressources financières et humainesappropriées pour s’assurer des points suivants:• Uniformiser la nomenclature et les protocoles detest pour permettre une comparaison optimale desrésultats des tests et pour favoriser la généralisationdes conclusions.• Favoriser la coopération entre les secteurs public etprivé, entre les pays développés et en développement,et entre pays en développement.• Sensibiliser les agences nationales de réglementationet environnementales sur les possibilités et lesrisques de la nanotechnologie (dans les domainesde l’environnement, de la santé de l’homme ousocio-économique)• Soutenir la recherche et le développement desapplications de nanotechnologies qui contribuent audéveloppement durable• Evaluer les impacts de la nanomatière de synthèsesur l’environnement et la santé de l’homme,en commençant par les matériaux qui sont déjàproduits en masse et qui pourraient être libérés dansl’environnement.• Rassembler les connaissances et les expériencestirées desde gestion de risques du secteur privéconcernant la nanomatière et les diffuser (dont lesprocédures s’adressant à la sécurité des employéset portant sur la manipulation du matériel)• Rassembler le savoir et les expériences tirées despolitiques en matière de produits chimiques, liéesaux questions environnementales et de santé, dansle but de remédier aux problèmes posés par lesnanotechnologies.• Former le public sur les bienfaits et les risques de lananotechnologie, le sensibiliser et lui faciliter l’accèsaux informations concernant les répercussions sur lasanté et l’environnement.• Encourager la coopération entre les gouvernementset les organisations intergouvernementales pour faireface aux répercussions des nanotechnologies surl’environnement et la santé de l’homme et échangerles informations les concernant.Nouveaux défis - les nanotechnologies et l’environnement 67


de matériaux et d’organismes ciblés. On manque dedonnées sur les effets des nanoparticules sur la flore.C’est pourquoi il est impossible de dire avec certitudesi la nanomatière, qui peut être construite à partir dequasiment toute structure chimique, est semblableaux nanoparticules naturelles (qui sont le plus souventneutres ou moyennement toxiques) ou entièrementdifférente, suscitant, ce faisant des inquiétudes.Cependant les recherches limitées à ce jour révèlentque certaines nanoparticules peuvent avoir deseffets écotoxicologiques. À titre d’exemple, dans desconditions de laboratoire, les nanoparticules de latexfluorescent, suspendues dans l’eau, ont été absorbéeset se sont accumulées dans quasiment tous les organesdu poisson médaka (Oryzias latipes) et se retrouvaientdans les œufs médaka. La toxicité dans les œufs etl’absorption par le corps du poisson adulte dépendaientde la taille des nanoparticules et des facteurs externestels que la salinité de l’eau (Kashiwada 2006).Le comportement toxicologique de la nanomatièrequi entre en contact avec les cellules dépend despropriétés telles que la composition chimique, laquantité, la solubilité, la forme et les caractéristiquescomme l’aire et la charge. Les effets peuvent êtreégalement influencés par des facteurs comme lapersistance (durée d’une nanoparticule qui resteintacte) et la bioaccumulation (nombre de particulesqui s’accumulent dans un système biologique)(SCENIHR 2005). Les impuretés dégagées pardes procédés de production affectent également latoxicité d’une nanoparticule donnée. Les moyensservant à exposer la particule jouent aussi un rôledéterminant. Il faut également prendre en compte descaractéristiques supplémentaires comme le transfertet l’accumulation de particules dans des organes enparticulier (Oberdörster et autres 2004).Certaines études de pollution atmosphérique ontexaminé des nanoparticules se produisant incidemment(non synthétisées) issues dans leur grande majoritéde gaz d’échappement de combustion. Toutefois, lesrecherches menées jusqu’à aujourd’hui suggèrentqu’il est impossible de généraliser le comportementtoxicologique des nanoparticules. Elles ne reflètentpas toujours les caractéristiques de l’ensemble dumatériel dont elles sont issues. Du reste, des donnéesconcernant un produit ne peuvent être extrapolées àtoutes les nanoparticules.De plus, les espèces différentes de plantes etd’animaux possèdent leurs propres sensibilités. Parexemple, le dioxyde de titanium (TiO 2) est fréquemmentutilisé dans des revêtements de surface et dans lesproduits de beauté, y compris des produits d’écransolaire. Les études indiquent que l’absorption cellulairedes particules TiO 2par une peau en bonne santé esttrès restreinte (Schulz et autres 2002). Toutefois, destests de laboratoire, montrent que lorsque les particulesTiO2 ont été libérées dans un environnement aquatique(comme il peut arriver lors de baignade ou de douche),elles présentent des risques néfastes pour les algues etles cladocères (Daphnia spp.) (Hund-Rinke etSimon 2006).D’autres études signalent que les nanotubes decarbone ont des propriétés toxiques lorsqu’ils sontabsorbés par la peau (Monteiro-Riviere et autres 2005).Une question plus controversée est celle de savoir sil’inhalation ou l’ingestion des nanotubes de carboneou si les impuretés liées à leur production causent deslésions aux poumons chez les animaux de laboratoire(Lam et autres 2004, Donaldson et autres 2006,Shvedova et autres 2005, Wörle-Knirsch 2006). Lemilieu scientifique nécessite d’entreprendre encoredes études et expériences dans ce domaine pourfournir une base scientifique à l’élaboration des cadrespolitiques destinés à appréhender les incertitudes etles risques.Les fullerènes sont un type particulier denanoparticules composé entièrement d’atomes decarbone en forme de sphère creuse, ellipsoïdale, oude tube. Ces particules révèlent une forte toxicité visà-visdes bactéries (Lyon et autres 2005). Les étudessur la population des variétés de poissons exposéesaux fullerènes donnent des résultats contradictoiresallantdes impacts non négatifs à 100 % de mortalité(Oberdorster 2004, Zhu 2006). Une fois de plus,il convient de réaliser d’autres études à l’aide deméthodologies appropriées.Des recherches supplémentairesDe fait, il y a un besoin de réaliser des recherchessupplémentaires pour déterminer si les méthodologiesexistantes visant à évaluer les effets écotoxicologiquesau point de vue écologique sont bien adaptées à lananomatière ou s’il faut en concevoir d’autres.Il est largement admis que les méthodes classiquesutilisées pour mesurer le degré de risque d’exposition nesont pas très utiles pour prévoir les effets toxicologiquesdes nanoparticules. Les instruments de suivi ordinairesne peuvent pas toujours détecter les nanoparticulesdans les échantillons extraits de l’environnement.C’est pourquoi, c’est un réel problème au point devue scientifique et technique que de caractériser leurcomportement et les nouvelles propriétés qui y sont liéeset de suivre leurs effets pas à pas.Dans ce contexte, il peut être utile de faire appel à desdonnées de tests de toxicité issues des rats, souris etautres espèces animales de laboratoire pour apprécier lesrisques sur la santé de l’homme et sur les autres animauxterrestres. Si la littérature actuelle renferme des donnéescontradictoires, de plus en plus de preuves indiquent quecertaines nanoparticules posent un problème de plus,dans la mesure où elles démontrent une plus grandecapacité à atteindre les organes internes qui ne sontLe dioxyde de titane est une nanomatière servant à l’écran solaireen raison de sa propriété bloquant les rayons ultraviolets avec uneabsorption très limitée par les peaux en bonne santé.Source: AP Photo/Mary Godleskigénéralement pas exposés à des particules plus larges.En outre, des études sont également nécessairespour examiner les effets des nanoparticules à longterme sur les différents environnements et organismesles recueillant.Jusqu’à présent les expériences réalisées indiquentqu’il faut procéder à une évaluation exhaustive desdonnées qu’elles soient nouvelles ou déjà existantes etréaliser des recherches conçues avec soin dans le butd’établir l’écotoxicité des nanoparticules. Il faut aussidéterminer comment chacune d’elle diffère des formesclassiques tout en appartenant à la même substance.Pour ces raisons, il faudra peut-être recourir à desapproches différentes pour évaluer l’écotoxicité desnanoparticules nouvelles qui n’ont pas de particulescorrespondantes qui se reproduisent de monièrenaturelle.PerspectivesLa nanotechnologie n’est plus une vision qui se profile«à l’horizon», elle est entrée rapidement dans la viequotidienne. Aujourd’hui, les nanoparticules présentessur le marché, y ont pénétré sans avoir, cependant,fait l’objet d’une part, de sérieux débats publics etd’un cadre supplémentaire sur la réglementationdu suivi propre à leurs caractéristiques novatrices.Les recherches et le développement commercialactuels visent à exploiter rapidement les applicationsnovatrices de la nanomatière.Or, les autorités publiques ont un rôle importantà jouer pour évaluer et considérer les implicationscomplexes à court et à long terme, liées à lapropagation à grande échelle de la nanomatière,compte tenu des investissements considérablesconsacrés au développement du produit. Leur68 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


ôle serait particulièrement utile pour le casdes nanoparticules qui pourraient être libéréesintentionnellement ou non dans l’environnement.Il est possible de réglementer les produits dela nanotechnologie en leur appliquant les loisexistantes contre la pollution. Par exemple, l’agenceEnvironmental Protection Agency of the United States(EPA) (Agence de protection de l’environnementaméricaine) a annoncé vers la fin de 2006 que la loirequiert des fabricants de nanoargent de fournir despreuves scientifiques attestant que l’utilisation duproduit ne nuit ni aux voies navigables ni à la santéde l’homme. Le nanoargent est utilisé en traitementantibactérien dans les semelles de chaussures,des containeurs de stockage alimentaire et lesdésodorisants et les machines à laver (Heilprin 2006).Rien n’atteste avec certitude que les cadres deréglementation actuels sont adaptés pour juger descaractéristiques spécifiques à la nanotechnologie.Jusqu’à aujourd’hui, aucun gouvernement n’aélaboré de cadre réglementant spécifiquementla nanotechnologie. Toutefois certains d’entreeux accomplissent des efforts considérablespour déterminer si les cadres réglementairesactuels suffisent à traiter des questions liées à lananotechnologie avec ses effets possibles sur lasociété, ou s’il est besoin d’adopter des approches degestion de risques entièrement nouvelles ou qu’il fautmodifier. À titre d’exemple, l’Agence EPA américainerédige un document administratif sur la politiquenanotechnologique (US EPA 2006).Il sera nécessaire de prendre un certain nombre demesures complémentaires qui vont des expériencesen laboratoire et des simulations sur ordinateurconduites avec soin aux essais à petite échelle surle terrain. De même, il faudra élaborer des normes etdes instruments qui peuvent autant les caractériseravec justesse que suivre les effets découlant de lamatière novatrice. Dans la mesure où de nombreusesconséquences imprévues et non délibérées seproduiront à long terme, il peut être nécessaired’adapter les protocoles existants pour réaliser latraçabilité et l’analyse de cycle de vie des produits- ouen imaginer de nouveaux.Les gouvernements et les organisationsinternationales doivent travailler de concert avecles scientifiques et le secteur privé pour établirdes normes basées sur les risques, qui soientrespectueuses des règles scientifiques et éthiquesdans le domaine des nouveaux produits basés surla nanotechnologie, et pour encourager les bonnespratiques en vue d’éviter les menaces qui pèseraientsur la santé de l’homme et sur l’environnement.De plus, une nomenclature des normes estnécessaire pour éliminer toute ambiguïté lorsqu’oncommunique des informations sur les différencesentre la nanomatière et l’ensemble du matériel etlorsqu’il est question de rapports de suivi à des finsde réglementation. La mondialisation actuelle offreune occasion unique d’accroître, de disséminer etde partager rapidement les bienfaits de l’innovationtechnique en faveur d’utilisateurs de plus en plusnombreux. Toutefois, il importe d’éviter que cet essorne creuse un fossé nanotechnologique entre lesnations dotées de programmes nanotechnologiquesde pointe et celles qui en sont dépourvues. (Balbus etautres 2005).Les connaissances sur les processusenvironnementaux s’enrichissent à l’image de laprise de conscience générale sur les questionsenvironnementales. Il n’en demeure pas moins que lesdécideurs, l’industrie, les organisations internationaleset le milieu scientifique doivent œuvrer ensemble poursensibiliser le public aux possibilités et aux risquespropres à la nanotechnologie. Ils devront égalementtenir le public informé des étapes entreprises pourévaluer les effets pouvant découler de la nanomatièreavant sa commercialisation.La nanotechnologie crée de nombreusespossibilités nouvelles pour le développement socioéconomique,aussi bien à court terme qu’à long terme.Ainsi, elle fait preuve de grandes capacités dans lesuivi de l’environnement, pour augmenter l’efficacitéde l’énergie et pour réduire les effets des activitésanthropiques sur l’environnement, mais une approcheéquilibrée est nécessaire pour maximiser les bénéficestout en réduisant les risques.La recherche et l’élaboration des nanotechnologies font partie des sujets prioritaires dans les politiques scientifiques de certains pays en développement, contrairement au fossé technologique traditionnel quioppose les pays développés et en développement.Source: Joerg Boethling / Still PicturesNouveaux défis - les nanotechnologies et l’environnement 69


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INDICATEURS GEOSource: Joerg Boethling/ Still Pictures•Tendances environnementalesen 2006•Énergies•Changements climatiques•Appauvrissement de l’ozonestratosphérique•Forêts•Pêcheries•Diversité biologique•Ressources en eau et systèmesd’assainssement•Gouvernanceenvironnementale


<strong>Indicateurs</strong> GEOSi, à la lecture des données publiées au cours de l’année 2006, on note une surexploitation continue des écosystèmes de la Terrequi a pour effet de nuire à l’environnement, on constate également que des progrès ont été réalisés, à l’échelle des politiquesmondiales, pour résoudre les principaux problèmes de l’environnement.Les experts ont mis au point un ensemble variéd’indicateurs sur l’environnement ainsi que de largesindices cumulant plusieurs indicateurs, qui ont prisde l’importance au fil des années dans les forumsinternationaux et dans diverses parties du monde. Lesindicateurs GÉO diffèrent par leur portée et par leurbut : si certains recensent les effets dus aux activitéséconomiques de l’homme, et les soutiens apportésdirectement à l’action politique, d’autres décrivent lescadres du développement durable à l’échelle mondiale.Ils ont pour objectif d’offrir un aperçu complet destendances majeures sur l’environnement qui suscitentde l’intérêt au niveau régional et mondial. Ils serventà simplifier et mettre en évidence les informationss’adressant aussi bien à des décideurs quand il s’agitd’élaborer des politiques au niveau national, régional etmondial, qu’au grand public en général. Cependant, ilreste néanmoins à cerner les données sur les sériesséquentielles sur l’environnement qui soient utiles pourque les indicateurs isolés ou cumulés soient crédibles.(UNESCO-SCOPE 2006).La sélection qui suit est tirée de l’ensemble desindicateurs fondamentaux GÉO et illustre graphiquementles principales tendances mondiales sur l’environnement.Les indicateurs étayent et complètent les conclusionsdes aperçus <strong>mondiaux</strong> et régionaux de l’Annuaire GEOainsi que celles des chapitres spéciaux. S’adressant auxresponsables politiques, ils permettent de souligner lestendances d’importance dans les domaines de l’énergie,des changements climatiques, de l’appauvrissement dePortail de données GEO du PNUEl’ozone stratosphérique, des forêts, des pêcheries, dela protection de la diversité biologique, des ressourcesen eau et des systèmes sanitaires et de la gouvernanceenvironnementale.Les indicateurs fondamentaux sont, sans cesse,réexaminés, ajustés et actualisés et sont disponibles surInternet. Ils donnent des informations sur les tendancesles plus récentes et sur les dernières évolutions jusquedans le courant de l’année- ou jusqu’à la date àlaquelle les données sont accessibles. L’ensemble desindicateurs fondamentaux- ainsi que d’autres données debase complémentaires – peut être consulté librement surle site : http://geodata.grid.unep.ch/.Tendances eNVIRONneMENTALes en 2006Les dernières données recueillies confirment une fois deplus l’augmentation des pressions dommageables auxsystèmes écologiques garants de toute vie sur la planète. Latendance générale décrit une surexploitation continue desressources fournies par les écosystèmes terrestres. L’indicede l’Empreinte écologique indique que la consommation desressources et de la production des déchets de l’humanité adépassé la « biocapacité » de la Terre de près de 25 % en2003 (WWF 2006). L’Évaluation des écosystèmes en débutde Millénaire datée de 2005 a estimé que 15 des 24 servicesdispensés par les principaux écosystèmes qui assurent lebien-être de l’humanité—par l’approvisionnement en eaudouce, la reconstitution des sols ou par la régulation desclimats- sont utilisés au-delà de leurs limites durables ousont déjà dans un état de degradation avancée (Évaluationdes écosystèmes en début de Millénaire de 2005).Certaines tendances principales peuvent êtreidentifiées. La consommation de l’énergie totale ne cessed’augmenter malgré les recherches incessantes enefficacité énergétique. La part des combustibles fossilesdans la consommation des énergies a peu évolué depuisle milieu des années 90. Les émissions de dioxyde decarbone (CO 2) dégagées par les combustibles fossilesfigurent parmi les facteurs déterminants qui expliquent leschangements climatiques. Les données montrent queles émissions totales de CO 2continuent d’augmentertandis que les émissions de CO 2mondiales par habitantsont restées au même niveau ces dernières années.La consommation des chlorofluorocarbones et deshydrochlorofluorocarbones qui accusent une tendanceà la baisse devrait conduire au rétablissement total del’ozone stratosphérique à long terme.Pour ce qui est des pressions sur les ressourcesnaturelles, les prises totales de poissons marins donnentdes signes de stabilisation (même si on ne peut pasconférer au niveau actuel le statut de durabilité), tandisque l’aquaculture marine augmente. Le taux de récoltedes forêts indique une augmentation de la demande enbois, en particulier en Afrique et en Asie-Pacifique. Il sedessine également une tendance vers une instaurationde plus en plus courante des aires terrestres et marines,destinées à protéger et à maintenir la diversité biologique.Dans le domaine de la gouvernance, le processusde ratification des divers Accords multilatéraux surl’environnement a continué à progresser dans la majoritédes régions en 2006. Parallèlement, les programmes decertification des forêts (Forest Stewardship Council) et dessystèmes de gestion environnementale, entre autres, attirentde plus en plus l’intérêt des entreprises et des organisations.Enfin, on note des progrès dans la réalisation desobjectifs du développement du Millénaire (ODM) fixéspour 2015, mais il reste beaucoup à faire pour garantir ladurabilité de l’environnement (Objectif 7). Par exemple, sila communauté est en passe de réaliser l’objectif de l’eaupotable, il semble improbable que l’objectif des systèmessanitaires de base puisse être atteint (United Nations2006). Les indicateurs se référant aux objectifs fixésdans le cadre des Objectifs du Millénaire en matière deDéveloppement ont été explicitement mentionnés dansles pages suivantes.”en général, le message des donnéesde 2006 exprime que les paysindustrialisés auront besoin d’intensifierleurs efforts dans la réduction des émissionsde gaz à effet de serre….(CCNUCC)”72 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


LES ÉNERGIES: Efficacité énergétiqueIndicateur: Consommation d’énergie par unité de PIB (indicateur OMD N°27-Cible 9, Objectif 7)Près de 80 pour cent del'énergie consommée dans l'Unioneuropéenne vient de combustibles fossiles.Les bénéfices quant au rendementénergétique sont en grande partie annuléspar une croissance continue de laconsommation totale d'énergie.Malgré d'importants bénéficesquant au rendement énergétiquede plus de 18 pour cent depuis 1990,l'Amérique du Nord utilise plus d'énergiepar unité de PIB que les autres régions(Afrique exceptée).350koe per US$1 000 at PPP for 2000300250200150100L’intensité de la consommation énergétique continueà décroître progressivement dans la plupart desrégions-mais se stabilise dans d’autres. Cetteconstatation montre qu’en moyenne, l’énergie estutilisée plus fréquemment et de manière plus efficacedans la production économique, même si on note desdifférences sensibles de la consommation d’énergieentre les régions, qui s’expliquent par la structure del’économie générale et la disponibilité des ressourcesnaturelles. Toutefois, la tendance générale vers plusd’efficacité est annulée par une croissance continuede la production économique totale, qui entraîne unehausse de la consommation d’énergie dans le mondeen général, qui passe de 5 559 millions de tonnesd’équivalent pétrole en 1990 à 7 645 millions detonnes équivalent pétrole en 2004.50019901991199<strong>21</strong>993199419951996Note: Insufficient data for West Asia.1997199819992000200120022003Consommation mondiale en énergie parsecteur en 2004Autres secteurs –38 % (2933)Utilisation non énergétique –9 % (679)Transport –26 % (1975)Industrie –27 % (2058)200420052006Unités de mesure: Millions de tonnes équivalent pétroleDéfinition: ‘Autres secteurs’ comprennent l’agriculture, lecommerce, le service public, le résidentiel et non précisé. ‘Laconsommation non énergétique’ se réfère aux substances utiliséescomme matières premières dans les processus industriels tels quele propylène, le benzène et la naphtaline.Source: IEA 2006AfriqueAsie et PacifiqueEuropeAmérique latine et CaraïbesAmérique du NordGlobalementEntre 1973 et 1990, la part du secteur du transport dans laconsommation totale d’énergie est passée de 23 % à26 %, mais a plus que doublé en termes absolus (de 967 à1 975 millions de tonnes équivalent pétrole). Dans la mêmepériode, la consommation totale d’énergie a augmentéde plus de 65 % (de 4 608 à 7644 millions de tonneséquivalent pétrole). Malgré les gains technologiques enefficacité, le secteur des transports est de plus en plus perçucomme une source majeure d’émissions de gaz à effet deserre (GES) puisque la demande en services de transport necesse de croître.Unité de mesure: kilogramme d’équivalent pétrole par 1000dollars US de PIB, en Parité de pouvoir d’achat (PPA), taux deconversion de 2000.Définition: La consommation d’énergie (soit l’approvisionnementtotal en énergie) est calculée par l’Agence internationale del’énergie comme suit : production d’énergie primaire + importationsénergétiques- exportations énergétiques-soutes maritimesinternationales et +ou-les variations des stocks survenues en coursd’année.Source: Portail de données GEO, d’après les données de UNSD 2006indicateurs GEO 73


ÉNERGIE: Consommation d’énergies renouvelablesIndicateur: Indice d’approvisionnement en énergies renouvelables1 475L'approvisionnement enénergie solaire a nettement augmentédepuis 1998, mais il ne représente que0,04 pour cent de l'approvisionnementtotal en énergie et 0,5 pour centde l'énergie renouvelable.L'énergie éolienne est lasource d'énergie renouvelableaugmentant le plus rapidement,mais elle représente seulement0,03 pour cent de l'approvisionnementmondial total en énergie.index 1990=10024069 pour cent de la capacitétotale installée en énergie éoliennemondiale est située dansl' Europe de l'Ouest.220200Les prix élevés du pétroleont fait du biocarburant une solutionde remplacement viable. Au Brésil,on évalue la croissance de la demandeen sucre canne et en alcool éthylique surles huit prochaines années à plus de56 pour cent, à savoir 610 millionsde tonnes.180160140120100La part des combustibles fossiles dans les sourcesénergétiques s’est plus ou moins stabilisée aumilieu des années 90 autour de 86 à 87 % dela consommation totale d’énergie. Quant à lapart des sources d’énergies renouvelables pour2004, elle a légèrement diminué à 13,0 % parrapport à 13,2 % en 2003 (1990 : 12,9 %). Parmiles énergies renouvelables, l’énergie éolienneet solaire sont très peu représentées maisaugmentent rapidement, comme l’illustre l’indicede croissance sur le graphique. On note que lesparts les plus importantes dans l’ensemble del’approvisionnement en énergies renouvelablesdemeurent les énergies combustibles renouvelables(telles que les biocombustibles et essentiellementla biomasse traditionnelle du bois et des déchets)8019901991199<strong>21</strong>99319941995199619971998199920002001200220032004et l’hydroélectricité affichant respectivement 10,3 et2,2. Il est possible d’encourager des tendances deproduction et de consommation d’énergies durablespar la réduction de la consommation totale descombustibles fossiles, l’amélioration de l’efficacitéénergétique et par la promotion incessante de la partdes sources d’énergie renouvelables.Lorsqu’il s’agit d’encourager les énergiesrenouvelables, la difficulté majeure réside dans le faitde réduire les coûts, d’améliorer l’intégration dessources renouvelables dans le système énergétique,de renforcer l’utilisation des technologies et defaire plus d’acquisitions permettant des économiesd’échelle. Les coûts des technologies renouvelablesbaissent plus vite dans le sens où la mise au pointdes technologies renouvelables est moins avancée20052006WindSolarque celle des technologies de combustibles fossiles.Entre 1980 et 1995, le coût de l’électricité produiteen Europe a baissé de 88, 84 et 50 % pour l’énergiesolaire, éolienne et pour la biomasse, respectivementtandis que le coût de l’électricité tirée du charbon apeu évolué (IEA 2003).Unité de mesure: aucune (indice avec 1990=100)Tide, wave, oceanBiofuelsGeothermalHydroWorld totalDéfinition: Les données relatives aux énergiesrenouvelables se réfèrent à l’approvisionnement total enénergie primaire exprimé en millions de tonnes d’équivalentpétrole, pour tous les pays du monde de1990 à 2004.Source: Portail de données GEO, d’après les données del’IEA 200674 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


CHANGEMENTS CLIMATIQUES: Émissions de dioxyde carbone par habitantIndicateur: Émissions de dioxyde de carbone par habitant, par région et dans le monde (Indicateur OMD 28a – Cible 9, Objectif 7[Émissions de dioxyde de carbone]) Pour 2003, la quantitétotale d'émissions de gaz àeffet de serre dans l'entière régioneuropéenne était de 7<strong>21</strong>8 millions detonnes en équivalent CO2, alors qu'en2002 elle était de 7094 (1990 : 9838 millionsde tonnes). Pour les nouveaux 25 pays del'UE, les émissions totales ont chuté de 7,3pour cent entre 1990 et 2004, chuteprincipalement due au déclin économiquedes années 1990 – mais elles sont denouveau à la hausse.Pour 2003, la quantité d'émissionsde gaz à effet de serre en Amérique duNord est passée de 6768 millions detonnes à 7094 millions de tonnes(1990 : 5488 millions de tonnes).30 00025 00020 00015 00010 0005 0000million tonnes CO <strong>21</strong>9901991199<strong>21</strong>9931994199519961997199819992000200120022003200420052006Globalement, l'Asie et le Pacifiqueont été témoins de la plus grandeaugmentation des émissions de gaz à effetde serre, équivalente à 760 millions detonnes en équivalent CO2 en 2003, soit8,5 pour cent de plus que l'annéeprécédente.AfriqueAsie et PacifiqueEuropeAmérique latine et CaraïbesAmérique du NordAsie de l'OuestGlobalementLe climat de la Terre évolue rapidement. Au cours du siècle CO , HFC, PFC, et SF 6, parmi d’autres) dans les pays industrialisés,2emissions per capita by region, 2003dernier, la température moyenne de la surface de la planètea diminué de 3,3 % pendant la période de 1990 à 2004. Or,progressait d’environ 0,6°C. On prévoit qu’elle progresseracette baisse peut s’expliquer en grande partie par un recul dede 1,4 % à 5,8 °C d’ici à la fin du siècle (IPCC 2001) avec36,8 % des émissions dans les pays à économie de transition1,12,42,6pour effet des manifestations notables telles la montée des en Europe centrale et orientale. Car, ce même groupe aAfrique Amérique latine etniveaux des océans, la réduction des glaciers et de la masseAsie et Pacifiqueaugmenté ses émissions de 4,1 % au cours de la période plusCaraïbes glacière, le changement de végétation et de l’évolution derécente couvrant les années de 2000 à 2004 (UNFCCC, GHGla diversité biologique. Prenons pour exemple les glaciersData 2006).montagneux dans le monde, l’équilibre moyen de leur masseEn comparaison, les émissions de CO 2par habitant sontne cesse de diminuer ce que viennent appuyer les dernières restées presqu’au même niveau au cours de ces dernièresdonnées signalant que leur épaisseur perdra encore 0,5années. La moyenne mondiale en 2003 est estimée à 4,1mètres en 2005. Ce sont autant d’éléments qui confirment une tonnes par habitant, par rapport à 4,0 l’année auparavant.accélération de la perte en glace pendant les deux dernièresLes différences entre les régions sont considérables avec7,28,319,8décennies et demie, ce qui revient à environ 9,5 mètres endes chiffres les plus élevés en Amérique du Nord (19,8Asie de l’Ouest Europe Amériqueperte de glace depuis 1980. Les raisons qui expliquent latonnes par habitant en 2003) et les plus faibles (1,1 tonnes du Nordrapidité du changement climatique tiennent aux émissionspar habitant) en Afrique. La principale difficulté consiste àde gaz à effet de serre (GES) dégagées par la consommationlimiter les émissions de GES et à stabiliser les concentrationsUnités de mesure: Tonnes par habitantdes combustibles fossiles, conjuguées à la conversion de de CO 2et d’autres gaz qui se dégagent dans l’atmosphèreDéfinition: la quantité de COl’utilisation des terres et des forêts. Ainsi, les émissions totales2par habitant est le montant total desen renforçant les stratégies et les initiatives à l’échelle locale,émissions pour une régionde CO 2issues des activités anthropiques ne cessent de divisé par la population de la région ennationale et internationale destinées à diminuer les émissionsquestion.progresser, même si l’augmentation est relativement infimede GES et la consommation des énergies fossiles.Source: Portail de données GEO d’après les données de l’UNFCCCdans la majorité des régions. De plus, on estime que la totalité2006, Marland et autres 2006 et UN Population Division Unités de mesure: Millions de tonnes équivalent COdes émissions de CO 2dans le monde, y compris celles tirées 2005.2Les données globales et régionales sont compilées d’après les données Définition: les émissions de COdes conversions des forêts et des terres, a dépassé le seuil de2couvrent toutes les émissionsnationales fournies à la Convention-cadre des Nations Unies sur les provenant de source anthropique (production et consommation)26 milliards de tonnes en 2003, comparé à 24,8 en 2002 (etchangements climatiques (CCNUCC) par les pays recensés à l’Annexe 1 et22,2 en 1990). Pourtant, l’ensemble des émissions de gaz àSource: Portail de données GEO d’après les données deeffet de serre, dues aux activités anthropiques (CO 2, N 2O, CH d’après les estimatifs du Centre d’analyse pour l’information sur le dioxyde4,l’UNFCCC 2006 et Marland et autres 2006.de carbone (CDIAC) pour le reste du monde.indicateurs GEO 75


10 000APPAUVRISSEMENT DE L’OZONE STRATOSPHÉRIQUE: Diminution des substances appauvrissant la couche d’ozone45 00040 00035 00030 00045 2500040 2000035 15 000 00030 10000255 000 00020 000015 00010 0005 0000Indicateur: Consommation de CFC, HCFC et du MeBr (OMD n°28b-Cible 9, Objectif 7 [Consommation CFC])ODP tonnes HCFC198919901989199030 000402500000035 2000030 1500025 10000205 000 00015 0000199510 0001996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006Note: Insufficient data for West Asia.5 000Le recours aux hydrochlorofluorocarbones (HCFC) pour de préoccupation, en raison de ses effets à long terme sur la couche d’ozone ainsi que leurs agents de substitution comme0remplacer les chlorofluorocarbones (CFC) a faiblement santé de l’homme, sur l’agriculture et l’environnement. Car, la les HCFC qui sont aussi des gaz à effet de serre —la communautéinternationale pourrait contribuer également à lutter1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006diminué depuis l’année 2000, mais on remarque une légère reconstitution intégrale de la couche d’ozone devrait prendrehausse pendant ces dernières années à 31 700 tonnes depotentiel de destruction de l’ozone (PDO) en 2005 qu’onplus de temps que prévu initialement (WMO/UNEP 2006).Parallèlement, en diminuant les substances appauvrissant lacontre les changements climatiques.La difficulté majeure consiste à encourager la diminution depeut principalement attribuer à la hausse de consommationla production et de la consommation des CFC, HCFC et duConsommation de CFC par région, 2005dans la région Asie-Pacifique.bromure de méthyle ; de ralentir les mouvements internationauxLe bromure de méthyle, une substance affichant un rapportAmérique du Nordet décourager le commerce illégal impliquant ces substances,3,6 % (1497)élevé en PDO, que les cultivateurs utilisent surtout commeAmérique latineAfrique 9,4 % (3892)et de soutenir les pays en développement dans leurs efforts deet Caraïbesun fumigène pour les sols avant de planter des tomates, des(6769)diminution de la consommation des substances en question.fraises et autres légumes, a été interdit de consommation parle Protocole de Montréal de 2005 sauf pour les usages ditscritiques. La consommation de bromure de méthyle ne cessede décliner, enregistrant 12 450 tonnes de PDO en 2005 dansle monde en général. Les dérogations accordées à certainspays industrialisés les soustrayant à l’obligation de la suppression,sont passées de 14 132 tonnes en 2005 à 5 122 pourAsie et Pacifique65,6 % (27031)Total 100 % (41232)Unités de mesure: Tonnes de potentiel de destruction de l’ozoneDéfinition: Le potentiel de destruction de l’ozone (PDO) est lerapport entre la capacité d’une substance donnée à détruire l’ozoneet la capacité de destruction d’une masse équivalente de CFC-11.Ainsi, le PDO du CFC-11 est estimé à 1,0. Les cinq CFC composantl’indicateur OMD n°28 sont: CFC-11, CFC-12, CFC-113, CFC-1142008. Quant aux pays en développement, ils doivent achever Note: L’Europe enregistre une consommation négative de et CFC-115. Les HCFC dont la suppression est prévue sont HCFC-CFC (-187 tonnes) en 2005 en raison de la destruction desla suppression totale en 2015.exportations destinées à la consommation pour le bétail.22, HCFC-123, HCFC-124, HCFC-133a, HCFC-141b, HCFC-142b,Pour ce qui est des CFC, la consommation a encoreHCFC-225ca et HCFC-225cb. Le bromure de méthyle, MeBr oureculé en 2005 ; elle est estimée à environ 41 000 tonnes dePDO dans le monde entier, comparé aux 66 000 tonnes del’année dernière. Toutefois, malgré la suppression soudaineet rapide des CFC au cours des deux dernières décennies,Au cours de la dernière décennie, la consommation mondialedes CFC a reculé de 283 870 (1995) à 41 232 (2005)de tonnes de PDO.Définition: Tonnes de potentiel de destruction de l’ozone (PDO) parCH 3Br doit être supprimé en 2005 dans les pays développés et en2015 dans les pays en développement (sauf pour les usages‘dits critiques’).Source: Portail de données GEO d’après les données del’appauvrissement de l’ozone stratosphérique reste une source région en pourcentage.l’UNEP Ozone Secretariat 2006.AfriqueAsie et PacifiqueEuropeAfrique Amérique latine et CaraïbesAsie Amérique et Pacifique du NordEurope GlobalementAmérique latine et CaraïbesAmérique du NordGlobalement1991199<strong>21</strong>99319941991199<strong>21</strong>993199419951996Note: Insufficient data for West Asia.ODP tonnes methyl bromide40 00035 0001995199619971998199920002001200<strong>21</strong>997199819992000200120022003200420052006200320042005200645 00040 00035 00030 00025 00020 00015 0005 0000 La consommationd'hydrochlorofluorocarbures (HCFC)dans la région d'Asie et du Pacifique aaugmenté de 48 pour cent entre 2000 et2005, et plus que doublé depuis 1995.19891990La consommationd'hydrochlorofluorocarbures (HCFC)dans la région d'Asie et du Pacifique aaugmenté de 48 pour cent entre 2000 et40 2005, 000 et plus que doublé depuis 1995.35 00030 00025 00020 00015 00010 0005 00001995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005AfriqueAsie et PacifiqueEuropeAmérique latine et CaraïbesAmérique du NordGlobalement1991199<strong>21</strong>99319941995199619971998199920002001200220032004200576 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


FORÊTS: Gestion durable des forêtsIndicateur: Taux de récoltes des forêts et totalité des aires de forêts certifiées FSC1<strong>21</strong>0 1<strong>21</strong>0868462402Forêt taux de récolte en pourcentage0 Afrique Asie et Europe Amérique AmériquePacifiquedu Nord latineAfrique Asie et Europe Amérique Amériqueet CaraïbesNote: Les chiffres sur Pacifique l’Amérique latine et les du Nord latineCaraïbes ne sont que des estimations puisqueet Caraïbesplusieurs pays n’ont pas livré de données. Toutes lesdonnées ne sont que des approximations en raisondes différences de méthodes dans les calculs et lesdéfinitions.Sur l'année passée, lacertification FSC a augmenté d'un tiers(20 millions Sur d'hectares), l'année passée, principalement la enAmérique certification du FSC Nord a augmenté et Europe, d'un ce tiers qui(20 répond millions à d'hectares), la demande principalement croissante des enAmérique consommateurs du Nord et en en produits Europe, à base ce quirépond à la de demande bois certifiés. croissante desconsommateurs en produits à basede bois certifiés.Note: Données insuffisantes pour l’Asie occidentaleLa croissance de la demande des produits ligneuxpeut représenter une menace pour la totalité ducouvert forestier dans le monde. Même si nous nedisposons pas de nombreuses données fiables etcomparables sur les séries séquentielles concernantle volume des forêts et la production du bois, lesinformations actuelles indiquent une augmentationdes taux d’abattage des forêts dans la plupart desrégions du monde, notamment en Afrique, en Asie etdans le Pacifique. Il a été estimé que le taux mondialde récolte de forêts a augmenté jusqu’à 3,8 % en2005, sur la base de données livrées par l’Évaluationdes ressources forestières mondiales de la FAO.GlobalementGlobalement9080 90Total des zones de forêtscertifiées FSC en millions d’hectares70 8060 7050 6040 5030 4020 3010 20100200202003 2004 2005 20062002 2003 2004 2005 200619901990 20002000 20052005En 2006, plus de 10 millions d'hectaresde la zone de forêts certifiées FSC sontEn 2006, issus de plus la de forêt 10 tropicale millions d'hectares – près dede la zone 13 de pour forêts cent certifiées du total. FSC sontissus de la forêt tropicale – près de13 pour cent du total.AfriqueAu cours de la dernière décennie, environ 80millions d’hectares situés dans plus de 80 pays ontété certifiés selon les normes de gestion durabledu Forest Stewardship Council (FSC), tandis queplusieurs milliers de produits sont maintenantfabriqués avec du bois certifié FSC et portant lamarque commerciale FSC. La certification FSC estmenée par des organes indépendants. La demandedu consommateur pour les produits certifiésaugmente sans cesse dans toutes les régions,notamment en Amérique du Nord et en Europe, et amême doublé ces deux dernières années.Afrique Asie et PacifiqueAsie Europe et PacifiqueEurope Amérique latineAmérique et Caraïbes latineet Amérique Caraïbes du NordAmérique Globalement du NordGlobalementUnité de mesure: PourcentageDéfinition: Le taux de récolte de forêts est lemontant de coupe de bois produit divisé par levolume total de forêts ou ‘stock en croissance’ . Lebois rond est le bois dans son état naturel, abattu ourécolté, avec ou sans écorce, rond, fendu, sous uneforme grossièrement carrée ou sous d’autres formes(telles que les racines, les moignons et les loupes).Le volume de bois rond est mesuré en tonnes parmètres cube sans l’écorce, tandis que le volume deforêts est mesuré en tonnes par mètres cube avecl’écorce; on a appliqué une augmentation de 10 %au volume de production de bois rond à des finsd’harmonisation. Le volume de bois rond comprendla production de bois dans des zones hors des forêts(‘autres terres boisées’). La densité des bois a étéfixée à une moyenne de 0,57 tonnes/m 3 pour toutesles régions.Source: Portail de données GEO d’après lesdonnées de la FAO 2005 et FAO 2006a.Unités de mesure: Millions d’hectaresDéfinition: La zone de forêts certifiées FSC représentela zone de forêts bénéficiant de la certificationde gestion durable de forêt du FSC. La certificationest menée par un organe indépendant chargé des’assurer que la gestion des forêts est conforme auxPrincipes de gestion responsable des forêts FSCapprouvés à l’échelle internationale. Les responsablesdes activités de forêts certifiées peuvent déclarerque les produits de forêts fabriqués proviennentd’une forêt gérée de manière responsable. Avant queles commerçants d’une activité de forêt certifiée nepuissent vendre leurs produits de forêts portant lacertification FSC, ils doivent également obtenir unecertification sur ‘une chaîne de contrôle’ (FM/COC).Les données de 2006 s’achèvent à la fin juillet.Source: GEO Data Portal, compiled from FSC2006.indicateurs GEO 77


DIVERSITÉ BIOLOGIQUE: Consommation des ressources marines vivantesIndicateur: Prise annuelle de poissons marins et production d’aquacultureLa production de poissond'aquaculture marine a, depuis 1970,augmenté jusqu'à un taux annuel moyende 1,4 pour cent.Environ un sixième dupoisson consommé par les humainsprovient désormais d'élevages de poissonsen milieu marin alors qu'un autre tiers provientd'élevage en eau douce. La Chine, le Japonetd'autres pays de la région d'Asie et duPacifique comptent pour 82 % de laproduction globale d'aquaculture.100million de tonnes90807060504030Afrique – Pêche marineAmérique latine et Caraïbes – Pêche marineGlobalement - Pêche marineAsie et Pacifique - Pêche marineAmérique du nord - Pêche marineEurope - Pêche marineAsie de l'Ouest - Pêche marine20100Amérique latine et Caraïbes - Production d'aquaculture marineAsie et Pacifique - Production d'aquaculture marineAmérique du Nord - Production d'aquaculture marineEurope - Production d'aquaculture marineGlobalement - Production d'aquaculture marine19701971197<strong>21</strong>97319741975197619771978197919801981198<strong>21</strong>98319841985198619871988198919901991199<strong>21</strong>9931994199519961997199819992000200120022003200420052006La totalité des prises de poissons, crustacéset mollusques dans les aires marines s’eststabilisée dans la fourchette de 80 à 87 millions detonnes depuis 1994. En 2005, la dernière annéed’observation, les prises totalisaient 86 millions detonnes. Les chiffres rapportés ne sont pas totalementfiables et il est difficile d’évaluer les prises illicites.Toutefois, il semble clair que les stocks de poissonsnaturels arrivent à leurs limites, obligeant les autoritésà imposer des règles et des réglementations de plusen plus strictes en matière de quotas de poissons, detypes de poissons et de pêches saisonnières.Si le chiffre total des prises de poissons stagne,la production de poissons marins en aquaculturemarine monte en flèche, notamment dans la régionAsie et Pacifique- aggravant les menaces pesantsur les écosystèmes côtiers. Il convient de faireface aux défis avec une gestion plus durable desressources de poissons marins de toutes les régionsdu monde, par une coopération internationaleeffective - en reconnaissant l’importance du poissondans la nutrition et la croissance économique et éviterd’exercer des effets néfastes sur les stocks et leshabitats des poissons.Unités de mesure: Millions de tonnesDéfinition: Les captures marines sont composées depoissons, crustacés et mollusques en zones marines etexcluent la production de l’aquaculture. La productionde l’aquaculture marine est composée de tous types depoissons, mollusques, crustacés, animaux aquatiques etles produits d’animaux cultivés dans des environnementssaumâtres et marins; elle exclut les chiffres de productionsur les mammifères, coraux, éponges marines et les plantesaquatiques. Les données reposent sur des rapports officielsdes pays.Source: Portail de données GEO d’après les données de laFAO 2006b78 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


DIVERSITÉ BIOLOGIQUE: Protection de la diversité biologiqueIndicateur: Superficie protégée en pourcentage de la superficie totale (OMD Indicateur n°26-Cible 9, Objectif 7)25Pourcentage de la zone totalePour l'Asie de l'Ouest,le bond effectué entre 1990 et1995 est dû à la déclaration de l'unedes plus grandes zones protégéesau monde, comprenant la gestion dela zone sauvage de 64 millions d'hectaresd'Ar-Rub’al-Khali, Arabie Saoudite,en 1994.Dans la région Asie etPacifique, le rapport entre la zoneprotégée et la zone surface est passé de7,4 pour cent en 1990 à 10,6 pour cent en2006 – principalement pour les zonesforestières. Les zones marines protégées ont,par contre, augmenté modérément pourpasser de 1,6 pour cent de la zoneterritoriale en 1990 à 2,2 pour centen 2006.201510501970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005AfriqueAsie et PacifiqueEuropeAmérique latine et CaraïbesAmérique du NordAsie de l'OuestGlobalementLes pressions constantes sur les aires naturellescréent des difficultés majeures entravant les efforts deconservation, destinés à protéger les écosystèmes etautres aires d’intérêt. De fait, les effets que la sociétéexerce généralement sur l’environnement naturelet la diversité biologique restent un sujet majeurde préoccupation, même si la protection des airesnaturelles s’étend dans de nombreuses parties dumonde, que la gestion les concernant s’amélioreet que la protection est mieux intégrée dans lespolitiques urbaines, forestières, agricoles et despêcheries.Au cours des dernières décennies, on constate uneaugmentation progressive du nombre et de la surfacedes aires protégées enregistrées dans le mondeautantcelles qui sont dans le classement établi parl’Union internationale pour la Conservation de laNature (UICN) que celles des autres classements.D’ici à la fin de l’année 2006, les aires protégéesenregistrées s’élevaient à presque 13 % de la surfacetotale des terres et des eaux territoriales. En réalité,le chiffre est légèrement supérieur, d’une part, dufait que les données soumises excluent les airesprotégées pour lesquelles aucune donnée n’estdisponible, et, d’autre part, que le nombre d’airesmarines protégées est probablement sous-estimé.La tendance à la hausse a un peu ralenti cesdernières années dans certaines régions avec la plusmanifeste au cours de la dernière décennie dans larégion de l’Amérique du Nord : de 11,9 % en 1995 à14,4 % en 2005 et aujourd’hui 15,6 % en 2006.L’indicateur ne signale pas de mesures prisesquant à l’efficacité de la protection de la diversitébiologique dans les aires protégées. La protectionrequiert invariablement des interventions de gestionactive si on veut qu’elle exerce son rôle de maintiende la diversité biologique. Les mesures à prendrepréconisent la protection des aires contre les activitéshumaines à effet néfaste telles que l’empiétementdu territoire, le braconnage ou la surexploitation deressources particulières, et d’intervenir pour maintenirdes processus écologiques ou des populationsd’espèces. Or, une gestion durable ne peut êtreassurée que s’il y a suffisamment de ressourcesadéquates investies dans les aires protégées, etc’est là que le bât blesse pour de nombreuses airesprotégées. (UNEP-WCMC <strong>2007</strong>).Unités de mesure: PourcentageDéfinition: Une zone protégée est une zone terrestreet/ou maritime spécifiquement consacrée à la protectionet au maintien de la diversité biologique et des ressourcesnaturelles et culturelles associées et gérée par des dispositifsjuridiques ou par d’autres moyens. Les données sontcomposées des aires classées dans les six catégoriesde gestion IUCN et des autres aires protégées. Ellescomprennent les zones protégées terrestres et marinesmais excluent toutes les zones dont les données ne sontpas disponibles. Les données de 2006 s’achèvent à la finnovembre.Source: Portail de données GEO d’après les données del’UNEP-WCMC 2006.indicateurs GEO 79


Malgré le progrèsfait en Afrique de 1990 à 2004,dans son ensemble, le nombre total depersonnes n'ayant pas accès à l'eau potableen Afrique subsaharienne a augmenté de23 pour cent.8070EAU ET SYSTÈMES D’ASSAINISSEMENT: Accès à l’eau et aux systèmes d’assinissement60Indicateur: Proportion de la population ayant accès à une source d’eau meilleure et proportion de la population ayant accès à un meilleur système sanitaire(Indicateur OMD N°30 et 50 31- Cible 10, Objectif 7)Malgré le progrèsfait en Afrique de 1990 à 2004,dans son ensemble, le nombre total depersonnes n'ayant pas accès à l'eau potableen Afrique subsaharienne a augmenté de23 pour cent.1009040302010100 09080706050403020100Pourcentage de la population totale avec accès durable à une source d’eau amélioréeAfriqueAfriqueAsie etPacifiqueAsie etPacifiqueAmérique latineet CaraïbesAmérique latineet CaraïbesAmériquedu NordAmériquedu NordAsie del'OuestAsie del'OuestEuropeEuropeGlobalementGlobalement19901995200020041990199520002004Note: Les données sont insuffisantes pour l’Europe en 1990 et pour l’Asie occidentale en 2004Malgré les progrès evidents réalisésen Afrique, de 1990 a 2004, le nombredes populations non connectés aux servicesd'assainissment au Sud du Sahara aaugmenté de 30 pour cent.Malgré les progrès evidents réalisésen Afrique, de 1990 a 2004, le nombredes populations non connectés aux servicesd'assainissment au Sud du Sahara aaugmenté de 30 pour cent.10090807060504030201001009080706050Une eau potable, des systèmes d’assainissment40sûrs et une bonne hygiène sont fondamentaux pour30la santé de l’homme et son développement. L’accès20à des approvisionnements en eau et à des systèmes10d’assainissement ne cesse de progresser : en02004, 83 % et 59 % de la population mondiale avaitrespectivement accès à l’approvisionnement en eau etaux systèmes d’assainissement. Malgré ces progrès,le monde n’est pas encore sur la voie de réaliserl’objectif du système sanitaire fixé par les Objectifs dedéveloppement du Millénaire(ODM).Ces besions élémentaires de base sont encore unservice de luxe pour beaucoup de populations pauvres.Actuellement, plus d’1,1 milliard de personnes n’utilisentpas des sources d’eau meilleures, tandis que 2,6 milliardsPourcentage de la population totale ayant accès à des systèmes sanitaires améliorésAfriqueAsie etPacifiquemanquent de systèmes d’assainissement de base.Ces chiffres n’ont pas beaucoup changé ces dernièresannées. De plus, les mouvements de migration deszones rurales aux zones urbaines posent des problèmesmajeurs aux gouvernements et aux planificateurs urbains,Afrique car les changements Asie et nécessitent Amérique d’élargir latinel’accès Amérique auxservices d’eau Pacifique potable et aux et systèmes Caraïbes d’assainissement du Nordaux zones des périphéries et des bidonvilles où setrouvent les habitants les plus pauvres. (WHO/UNICEF2006).Unités de mesure: pourcentageAmérique latineet CaraïbesAmériquedu NordDéfinition: la proportion de la population ayant accès à de l’eaupotable est exprimée par le pourcentage de personnes faisantusage de sources ou de points d’eau meilleurs (canalisationsAsie del'OuestGlobalementNote: les données ne sont pas disponibles pour l’Europe et sont insuffisantes pour l’Asie occidentale en 1990 et 20041990199520002004d’eau amenées jusqu’aux habitations, au terrain 1990ou au jardin;robinet ou colonne d’eau publics ; puits foré/trou de sonde; puits1995creusé et protégé; source protégée; recueil d’ eaux de pluie).Les technologies d’eau potable meilleure sont 2000 mieux à mêmede donner de l’eau potable que celles considérées2004comme nonaméliorées.La Asie proportion de de la population Globalement ayant accès aux réseauxd’assainissement l'Ouest de base est exprimée par le pourcentage depersonnes ayant recours à des meilleurs systèmes d’assainissement(chasse d’eau, ou eau à verser; trou ventilé et amélioré;latrines; trou de latrine avec fosse; latrines à fosse sèche pour lecompost).Les systèmes sanitaires meilleurs sont plus à même deprotéger les humains du contact d’avec les excréments humainsque les systèmes non améliorés.Source: Portail de données GEO d’après les données deWHO/UNESCO 2006.80 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALE: Normes de gestion environnementaleIndicateur: Certifications ISO 14001Ensemble, l'Europe et et l'Asie et et Pacifiquecomptent pour 89 89 pour cent cent des descertifications ISO ISO 14001 mondiales (2005).Le Le Japon et et la la Chine ont ont le le nombrele le plus plus élevé de de certificats ISO ISO 14001 – –<strong>21</strong>,1 pour cent cent et et 11,8 pour cent,respectivement, du du total total mondial.Nombre de certifications120 120000100 10000080 8000060 6000040 4000020 20000001998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006AfriqueAsie Asie et et PacifiqueEuropeAmérique latine et et CaraïbesAmérique du du Nord NordAsie Asie de de l'OuestGlobalementL’Organisation internationale de normalisation (ISO)est la plus grande instance d’élaboration de normesinternationales volontaires s’adressant aux entreprises,aux gouvernements et à la société. Les normes les plusconnues dans le monde concernant le domaine del’environnement sont ISO 9001 en matière de gestionde la qualité et ISO 14001 pour les systèmes de gestionde l’environnement. Les normes sont utilisées dansle monde entier que ce soit par les entreprises et lesorganisations qu’elles soient de grande ou de petitetaille, par les secteurs publics et privés, par les fabricantsou par les fournisseurs de service dans tous les secteursd’activité. L’ISO n’élabore aucune certification ni ne mèned’audit de son propre chef. Par contre, nombreuses sontles sociétés et organisations qui décident de mener unaudit ou d’obtenir un certificat pour garantir la conformitéde leur service de gestion aux normes. Si la certificationne fait partie des normes obligatoires à respecterbeaucoup d’organisations la demandent car elle estperçue comme importante du fait qu’elle représente laconfirmation d’un organisme indépendant de la mise enœuvre de normes élevées. D’ici à la fin 2005, près de111 000 certificats ISO-14001 ont été émis dans 138pays. Les chiffres de 2005 représentent une hausse de24 % par rapport à 2004 qui dénombrait environ 90 000certifications dans 127 pays (ISO 2006).Unités de mesure: Nombre de certificationsDéfinition: Le nombre de certifications ISO14001 est lenombre d’organismes (entreprises, institutions) certifiés ISO14001. La famille ISO 14000 est un ensemble de normesinternationales sur le management de l’environnement dontISO 14001 est la pierre angulaire. ISO 14001 prescrit uncadre de contrôle définissant un système de managementenvironnemental appliqué par une entreprise qui peut le fairecertifier par des organismes tiers accrédités. Les données pour2006 s’achèvent au début du mois de novembre.Source: Portail de données GEO d’après les données de l’ISO 2006.indicateurs GEO 81


GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALE: Accords multilatéraux sur l’environnementIndicateur: Ratification des Accords multilatéraux sur l’environnement (AME)Plusieurs Accords Multilatéraux surl'Environnement (AME) jouent un rôleimportant dans les régions polaires telles queVienne/Montréal, CBD, Stockholm,UNCLOS, et CCNUCC.En Novembre 2006,les parties de la Convention deBâle ont convenu d'augmenter leursefforts en vue d'aborder les problèmes liésaux déchets électroniques.De 20 à 50millions de tonnes métriques de déchetsélectroniques sont produits chaque annéedans le monde, incluant plus de 5 % detous les déchets solidesmunicipaux.Parmi les pays s'étantengagés à réduire leurs émissionslors du protocole de Kyoto, seuls leDanemark, la France, l'Islande, leRoyaume-Uni, l'Allemagne et la Norvège ontdéclaré des émissions plus basses (exclusionfaite des activités liées à la modification dansl'affectation des terres et à l'exploitationforestèrie) en 2004 qu'en 1990 avecdix pays à l'économie entransition.200180160140120100806040200Nombre de ratifications1971197<strong>21</strong>97319741975197619771978197919801981198<strong>21</strong>98319841985198619871988198919901991199<strong>21</strong>9931994199519961997199819992000200120022003200420052006BaselCBDCITESCMSHeritageKyotoVienna / MontrealRamsarRotterdamStockholmUNCCDUNCLOSUNFCCCCartagenaVienne / Montréal CCNUCC Kyoto CDB Carthagène CITES CMS UNCCD Patrimoine mondial UNCLOS Ramsar Bâle Rotterdam StockholmAfrique (53) 53 52 39 53 39 52 32 53 48 39 47 44 32 38Asie + Pacifique (45) 44 44 38 47 29 31 10 45 40 34 27 33 20 28Europe (49) 48 47 38 46 38 45 37 46 48 40 46 46 27 28Amérique latine et Caraïbes (34) 33 33 31 32 23 32 8 33 32 27 27 30 15 <strong>21</strong>Amérique du Nord (2) 2 2 1 1 0 2 0 2 2 1 2 1 1 1Asie occidentale (12) 11 10 9 10 4 7 3 10 11 9 4 10 7 7Total (195) 191 188 156 189 133 169 90 189 181 150 153 164 102 123Total (% ratifiés) 98% 96% 80% 97% 68% 87% 46% 97% 93% 77% 78% 84% 52% 63%Variation dunombre de partiesde 2005 à 2006 +5 - +8 +3 +6 - +2 - +2 +3 +7 +2 +10 +19Unités de mesure: nombre de partiesDéfinition: Le nombre de Parties contractantes aux Accords multilatéraux sur l’environnement est le nombre de pays et d’organisation d’intégration économique et/ou politique qui ont déposé leursinstruments de ratification, d’acceptation, d’accession ou d’approbation sur les 14 Accords multilatéraux sur l’environnement (AME) relevés dans la page suivante. Les données de 2006 s’achèvent au moisde novembre.Source: Portail de données GEO d’après les données des différents secrétariats AME.82 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


Le processus de ratification des divers Accords multilatérauxsur l’environnement (AME) a progressé en 2006dans presque toutes les régions. On estime à 700 ouplus les différents accords internationaux qui régissentcertains aspects de l’environnement (UNEP 2006b).Pour ce qui est des 14 accords fondamentaux quisont présentés dans ce dossier, 86 % des signatairespotentiels devenaient officiellement des Parties à la finde 2006 (par rapport à 83 % en 2005). Les conventionssont nombreuses aujourd’hui à approcher leur nombremaximal de Parties. Toutefois, ce point n’implique pasnécessairement que toutes les parties prennent desmesures immédiates et appropriées ni que les problèmesenvironnementaux sont traités de manière judicieuse.Le problème qui se pose fréquemment dans la mise aupoint des accords internationaux est celui de renforceret de simplifier les mécanismes de rapports de suivi ainsique de mieux les intégrer dans les politiques nationales.Même les conventions les plus récentes ont vu leurnombre de parties augmenter rapidement, telles que laConvention de Stockholm sur les polluants organiquespersistants (POP), la Convention de Rotterdam sur laprocédure de consentement préalable en connaissancede cause applicable à certains produits chimiques etpesticides dangereux qui font l’objet d’un commerceinternational (PIC) ainsi que le Protocole de Kyoto relatif àla Convention-cadre des Nations Unies sur les changementsclimatiques. Des négociations sont en cours pourinscrire les engagements pris par les pays industrialiséset les grands pays en développement en vue de la périodesuccédant au Protocole de Kyoto en 2012.Sites Internet des Conventions EnvironnementalesConvention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontièresde déchets dangereux et leur élimination (Bâle) :http://www.basel.int/ratif/convention.htmProtocole de Carthagène sur la prévention des risquesbiotechnologiques à la Convention de la diversité biologique(Carthagène) :http://www.biodiv.org/biosafety/default.aspxConvention sur la diversité biologique (CDB) :http://www.biodiv.org/world/parties.aspConvention concernant la protection du patrimoine mondial,culturel et naturel (Patrimoine mondial) :http://whc.unesco.org/en/statesparties/Convention sur la conservation des espèces migratoiresappartenant à la faune sauvage (CMS) : http://www.cms.int/about/intro.htmConvention sur le commerce international des espèces defaune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) :http://www.cites.org/eng/disc/parties/index.shtmlConvention relative aux zones humides d’importance internationaleparticulièrement comme habitat des oiseaux d’eau(Ramsar) :http://www.ramsar. org/key_cp_e.htmProtocole de Kyoto à la Convention-cadre des Nations Uniessur les changements climatiques (Kyoto) : http://unfccc.int/essential_background/kyoto_protocol/status_of_ratification/items/2613.phpLa Convention de Rotterdam sur la procédure de consentementpréalable en connaissance de cause applicable àcertains produits chimiques et pesticides dangereux qui fontl’objet d’un commerce international (PIC) :http://www.pic.int/en/ViewPage.asp?id=345Convention de Stockholm sur les polluants organiquespersistants (POP) :http://www.pops.int/documents/signature/signstatus.htmConvention des Nations Unies sur la lutte contre la désertificationdans les pays gravement touchés par la sécheresse et/oula désertification, en particulier en Afrique (CLD) :http://www.unccd.int/convention/ratif/doeif.phpConvention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS):http://www.un.org/Depts/los/reference_files/chronological_lists_of_ratifications.htm#TheUnited Nations Conventionon the Law of the SeaConvention-cadre des Nations Unies sur les changementsclimatiques (CCNUCC) :http://unfccc.int/essential_background/convention/status_of_ratification/items/2631.phpConvention de Vienne pour la Protection de la couche d’ozoneet le Protocole de Montréal sur les substances appauvrissantl’ozone (Vienne/Montréal) :http://ozone.unep.org/Ratification_status/index.asprÉfÉrences bibliographiquesFAO (2005). Global Forest Resource Assessment 2005. Progress towards sustainable management.FAO Forestry Paper 147. Food and Agriculture Organization, Rome.http://www.fao.org/forestry/site/fra2005/en/ [Accessed 5 December 2006]FAO (2006a). FAOSTAT database. Food and Agriculture Organization, Rome.http://faostat.fao.org/ [Accessed 5 December 2006]FAO (2006b). FishStat Plus database. Food and Agriculture Organization, Rome.http://www.fao.org/fi/statist/FISOFT/FISHPLUS.asp [Accessed 27 November 2006]FSC (2006). Forest Management Certificates by Continents. Forest Stewardship Council, Bonn.http://www.fsc.org/en/whats_new/fsc_certificates [Accessed 24 November 2006]IEA (2003). Integrating Energy and Environmental Goals-Investment Needs and Technology Options.International Energy Agency. Paris.http://www.iea.org/textbase/papers/2003/minambiente.pdf [Accessed 19 December 2006]IEA (2006). World Energy Statistics and Balances (2006 edition). 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Living Planet Report 2006. World Wildlife Fund, Gland, Switzerland.http://assets.panda.org/downloads/living_planet_report.pdf [Accessed 12 December 2006]indicateurs GEO 83


Sigles et abréviationsAIDAssociation internationale de développementAIEAgence internationale de l’énergieAMEAccord multilatéral sur l’environnementAPIAnnée polaire internationaleASEANAssociation des Nations du sud-est asiatiqueATCMRéunion consultative du Traité del’Antarctique Banque MondialeBIRDBanque internationale pour la reconstructionet le développementBASFBadische Anilin und Soda Fabrik (sociétéallemande de produits chimiques)BPBeyond Petrolem (anciennement BritishPetroleum)BTCBaku-Tbilisi-Ceyhan (oléoduc de pétrole)CAPProgramme d’aide à la conformitéCarthagène Protocole de Carthagène sur la sécuritébiologique à la Convention de la diversitébiologiqueCBICommission baleinière internationaleCCAMLRConvention on/Commission for theConservation of Antarctic Marine LivingResources (Convention ou Commission pourla conservation de la faune et de la floremarines de l’Antarctique)CCNUCCConvention-cadre des Nations Unies sur leschangements climatiquesCDBConvention sur la diversité biologiqueCEE-ONUCommission des Nations Unies pour l’EuropeCeO2ceriaCEWARNConflict Early Warning and ResponseMechanism (Mécanisme d’alerte précoce etde réaction aux conflits)CFCchlorofluorocarboneCH 4méthaneCIConservation InternationalCIJCour internationale de JusticeCITESConvention sur le commerce internationaldes espèces de faune et de flore sauvagesmenacées d’extinctionCMSConvention sur la conservation des espècesmigratoires appartenant à la faune sauvageCOmonoxyde de carboneCO 2dioxyde de carboneCONAMAComisión Nacional del Medio Ambiente(Commission nationale sur l’environnement)Convention de Bâle Convention de Bâle sur le contrôledes mouvements transfrontières de déchetsdangereux et leur éliminationConvention de Vienne Convention de Vienne pour la Protection dela couche d’ozone et le Protocole deMontréalsur les substances appauvrissantl’ozone (Vienne/Montréal)COREMAComisión Regional del Medio Ambiente(Commission régionale sur l’environnement)Convention de Stockholm Convention de Stockholm sur les polluantsorganiques persistantsDMSPDefense Meteorological Satellite Program(Programme de satellite météorologique dedéfense)E/MSYextinction per million species per year(extinction mesurée par million d’espèces parannée)EAUEmirats Arabes UnisEEEespèces étrangères envahissantesEIAEnvironmental Impact Assessment(Evaluation sur l’impact environnemental)EMÉvaluation des écosystèmes pour leMillénaireEMEPEnvironmental Monitoring, Evaluation andProtection Programme (Programme de suivi,d’évaluation et de protection del’environnement)ENCEEmpresa Nacional de Celulosa EspañaEPAESAETSFAOFEMFIFAFMIFSCGCCGEOGESGIREGMSHCFCICCMICLEIIGADIGCPINPEISOIUUIVDNIYDDKAZA TFCAKengenLaB6LACLEDMDPMeBrMERCOSURMIKEMODISPatrimoine mondialMPAMSCMtoeN 2ONASANEPADNi-CNO 2Environmental Protection Agency (of theUnited States) (Agence de protectionenvironnementale)Endangered Species Act (Loi canadienne surles espèces en danger)Emissions Trading Scheme (Systèmeeuropéen d’échanges des quotasd’émissions)Organisation des Nations pour l’alimentationet l’agricultureFonds pour l’environnement mondialFédération Internationale de FootballAssociationFonds monétaire internationalForest Stewardship CouncilGulf Cooperation CouncilGlobal Environment Outlook (of UNEP)(Annuaire de l’avenir de l’environnementmondial)Gaz à effet de serreGestion intégrée des ressources en eauGreater Mekong Sub-region (Sous-région duGrand Mékong)hydrochlorofluorocarbonesConférence internationale sur la gestion desproduits chimiquesLocal Governments for Sustainability(Gouvernements locaux pour la durabilité)Autorité intergouvernementale sur ledéveloppementProgramme international de conservation desgorillesInstituto Nacional de Pesquisas Espaciais(Institut national pour la recherche dansl’espace au Brésil)Organisation internationale de la normalisationIllegal, Unregulated and Unreported (pêcheillicite, non réglementée et non déclarée)Indice de végétation par différencenormaliséeAnnée internationale des déserts et de ladésertificationKavango-Zambezi Transfrontier ConservationArea (zone de conservation transfrontière)Kenya Electricity Generating Companyhexaborure de lanthaneLatin America and the Caribbean (Amériquelatine et les Caraïbes)Diode électroluminescenteMécanisme de développement proprebromure de méthyleMercado Común del Sur (Marché commundu cône sud sud-américain)Monitoring of Illegal Killing of Elephants(système de suivi pour l’abattage deséléphants)Moderate Resolution ImagingSpectroradiometer (spectroradiomètred’image à résolution modérée)Convention concernant la protection dupatrimoine mondial culturel et naturelZone marine protégéeMarine Stewardship Council (Conseil pour lagestion des ressources marines)millions de tonnes équivalent pétroleoxyde nitreuxNational Aeronautics and SpaceAdministration (États-Unis)Nouveau partenariat pour le développementde l’Afriquenickel (enduit de carbone)dioxyde de nitrogèneNOAANUOCDEOMCOMDOMIOMMOMSONGPALLPDOPICPMPNAPNUDPNUEPOPppmPPPPRIProtocole de KyotoRamsarREACHRotterdamRUSADCSAICMSAOSARSSiO 2SMDDTiO 2TiO 2TIRPAATPOUEUICNUNCLDUNCLOSUNESCOUSWfWWWFY 20 3ZnONational Oceanographic and AtmosphericAdministration (États-Unis)Nations UniesOrganisation pour la coopérationéconomique et le développementOrganisation mondiale du commerceObjectifs du Millénaire pour le développementOrganisation maritime internationaleOrganisation mondiale de la météorologieOrganisation mondiale de la santéOrganisation non gouvernementalePoly (acide L-lactique)potentiel de destruction de l’ozoneProcédure de consentement préalable enconnaissance de causematière particulaire inférieure à x micromètresPlan national d’allocationProgramme des Nations Unies pour ledéveloppementProgramme des Nations Unies pourl’environnementPolluant organique persistantparts par millionparité de pouvoir d’achatPrincipes pour l’investissement responsableProtocole de Kyoto à la Convention-cadredes Nations Unies sur les changementsclimatiquesConvention relative aux zones humidesd’importance internationale particulièrementcomme habitat des oiseaux d’eauProgramme sur l’enregistrement, l’évaluationet l’autorisation des produits chimiquesla Convention de Rotterdam sur la procédurede consentement préalable en connaissancede cause applicable à certainsproduits chimiques et pesticides dangereuxqui font l’objet d’un commerce internationalRoyaume-UniSouthern African Development CommunityApproche stratégique de la gestioninternationale des produits chimiquessubstance appauvrissant l’ozoneSyndrome respiratoire aigu sévèresiliceSommet mondial pour le développementdurabledioxyde de titanetitaneTraité international sur les ressourcesphytogénétiques pour l’alimentation etl’agricultureTerritoires palestiniens occupésUnion européenneUnion internationale pour la conservation dela natureConvention des Nations Unies sur la luttecontre la désertification dans les paysgravement touchés par la sécheresse et/oula désertification, en particulier en AfriqueConvention des Nations Unies sur le droit dela merOrganisation des Nations Unies pourl’éducation, la science et la cultureÉtats-UnisWorking for Water (Programme œuvrer pourl’eau)World Wide Fund pour la natureoxyde d’yttriumoxyde de zinc84 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


RemerciementsOverview 2006: GlobalLead Authors:Reem Hajjar, Elisa Morgera, Marcela Rojo, Chris Spence, and Lynn Wagner, InternationalInstitute for Sustainable Development Reporting Services, New York, USA.Contributors and Reviewers:Soledad Aguilar and Nienke Beintema, International Institute for SustainableDevelopment Reporting Services, New York, USA.Overview 2006: AfricaLead Author:Jennifer Mohamed-Katerere, Environmental Law and Human Rights Lawyer, Jakarta,Indonesia.Contributors and Reviewers:Luke Hunter, Wildlife Conservation Society, New York, USA; Sam Kanyamibwa,Albertine Rift Conservation Society, Kampala, Uganda; James Murombedzi, IUCN–TheWorld Conservation Union, Regional Office for Southern Africa, Pretoria, South Africa;Caroline Pollock, IUCN–The World Conservation Union, Species Survival Commission,Cambridge, UK; and Guy Preston, Working for Water Programme, Department of WaterAffairs and Forestry, Cape Town, South Africa.Overview 2006: Asia and the PacificLead Authors:Tunnie Srisakulchairak Sithimolada and Jinhua Zhang, UNEP-Regional Resource Centrefor Asia and the Pacific, Bangkok, Thailand.Contributors and Reviewers:An Bollen, Ludgarde Coppens, Shaofeng Hu, Ning Liu, Mahesh Pradhan, and SurendraShrestha, UNEP, Bangkok, Thailand; Yi Huang, Peking University, Beijing, China; ToshiakiIchinose, National Institute for Environmental Studies, Tsukuba, Japan; MylvakanamIyngararasan, UNEP-Regional Resource Centre for Asia and the Pacific, Bangkok,Thailand; Peter Kouwenhoven, International Global Change Institute, Universityof Waikato, Hamilton, New Zealand; Murari Lal, Climate, Energy and SustainableDevelopment Analysis Centre, Ghaziabad, India; Qiangzi Li, Institute of RemoteSensing Applications, Chinese Academy of Sciences, Beijing, China; Sunil Malla, AsianInstitute of Technology, Bangkok, Thailand; Catherine McMullen, UNEP, Nairobi, Kenya;Somrudee Nicro, Thailand Environment Institute, Bangkok, Thailand; Shilpa Nischal,The Energy and Resources Institute, New Delhi, India; Akira Ogihara, Institute for GlobalEnvironmental Strategies, Kanagawa, Japan; Hitomi Rankine, United Nations Economicand Social Commission for Asia and the Pacific, Bangkok, Thailand; Yue Ruisheng, StateEnvironmental Protection Administration, Beijing, China; and Bingfang Wu, Institute ofRemote Sensing Applications, Chinese Academy of Sciences, Beijing, China.Overview 2006: EuropeLead Author:Mirjam Schomaker, Consultant, Lentillères, France.Contributors and Reviewers:Evelyne Bertel and Karen Daifuku, Organisation for Economic Co-operation andDevelopment, Nuclear Energy Agency, Issy-les-Moulineaux, France; Susanne Bechand Nurit Bodemann-Ostow, UNEP, Nairobi, Kenya; Andrea de Bono, Global ResourceInformation Database-Geneva, Switzerland; Alexandre Chachine and Charlotte Griffiths,United Nations Economic Commission for Europe, Geneva, Switzerland; Barbara Clark,Francois Dejean, Jaroslav Fiala, Andre Jol, Jan Karlsson, and David Stanners, EuropeanEnvironment Agency, Copenhagen, Denmark; Nicolai Dronin, Moscow State University,Moscow, Russia; Frank de Leeuw, Milieu en Natuur Planbureau, Bilthoven, Netherlands;Daniel Puig, UNEP, Paris, France; Frits Schlingemann, Ron Witt, and Jaap van Woerden,UNEP, Geneva, Switzerland; and Svetlana Tsyro, The Norwegian Meteorological Institute,Oslo, Norway.Overview 2006: Latin America and the CaribbeanLead Authors:Gerardo Hony, Centro de Estudios Uruguayo de Tecnologias Apropiadas, Montevideo,Uruguay; Diego Martino, Centro Latino Americano de Ecología Social, Montevideo,Uruguay; and Salvador Sánchez-Colón, UNEP, Panama City, Panama.Contributors and Reviewers:Mark Griffiths, Kakuko Nagatani-Yoshida, and Ricardo Sanchez Sosa, UNEP, PanamaCity, Panama; Eduardo Gudynas, Centro Latino Americano de Ecología Social,Montevideo, Uruguay; Bernadete Lange, UNEP, Brasilia, Brazil; Bruce Potter, IslandResources Foundation, Washington D.C., USA.Overview 2006: North AmericaLead Author:Jane Barr, Environmental Consultant, Montreal, Canada.Contributors and Reviewers:Robert Cronan, Lucidity Information Design, Baltimore, USA; Dusty Horwitt,Environmental Working Group, Washington D.C., USA; Shashi Kant, University of Toronto,Toronto, Canada; Kamie Liston and Cory Wilson, Protecting the World’s Oceans, Juneau,USA; H. Gyde Lund, Forest Information Services, Gainesville, USA; Joanna Pajkowskaand Ashbindu Singh, UNEP, Washington D.C., USA; and Bruce W. Pengra, ScienceApplications International Corporation, USGS Center for Earth Resources Observationand Science, Sioux Falls, USA.Overview 2006: West AsiaLead Author:Mohammed S. Abido, Arab Forest and Range Institute, Lattakia, Syria.Contributors and Reviewers:Adel F. Abdel-Kader, Abdul Elah Al-Wadaee, A. Basel Al-Yousfi, Fareed Bushehri,Habib El-Habr, Ayman El-Talouny, Ahmad Ghosn, Abdul–Majeid Haddad, and MelanieHutchinson, UNEP, Manama, Bahrain; Marwan Dimashqi, Ministry of Local Administrationand Environmental Affairs, Damascus, Syria; and Jamal Hajjar, Ministry of Agriculture andAgrarian Reform, Damascus, Syria.Overview 2006: PolarLead Authors:Joan Eamer, UNEP/Global Resource Information Database-Arendal, Norway; andMichelle Rogan-Finnemore, Gateway Antarctica, Centre for Antarctic Studies andResearch, University of Canterbury, Christchurch, New Zealand.Contributors and Reviewers:John Crump, Global Resource Information Database-Ottawa, Canada; Alan Hemmingsand Wolfgang Rack, Gateway Antarctica Centre for Antarctic Studies and Research,University of Canterbury, Christchurch, New Zealand; Kathrine Johnsen, UNEP/GlobalResource Information Database-Arendal, Norway; Finn Katerås, Directorate for NatureManagement, Trondheim, Norway; Christian Lambrechts, UNEP, Nairobi, Kenya; StefanNorris, World Wide Fund for Nature, Oslo, Norway; Bjørn Willy Robstad, StandingCommittee of Parliamentarians of the Arctic Region, Oslo, Norway; and Leif Toudal,Pedersen Technical University of Denmark, Kongens Lyngby, Denmark.Feature Focus: Environment and GlobalizationLead Authors:Hilary French, Worldwatch Institute, Washington D.C., USA; Philippe Roch, Consultant,Geneva, Switzerland; Charles Arden-Clarke, UNEP, Paris, France; Catherine McMullen,UNEP, Nairobi, Kenya; and Benjamin Simmons, UNEP, Geneva, Switzerland.Contributors and Reviewers:Hussein Abaza, UNEP, Geneva, Switzerland; Marion Cheatle, Munyaradzi Chenje,Anantha Duraiappah, R. Norberto Fernandez, Tim Kasten, Marcus Lee, Thierry Oliveira,and Kilaparti Ramakrishna, UNEP, Nairobi, Kenya; Jim Curlin and Eric Usher, UNEP, Paris,France; Nina Haase, Forest Stewardship Council International Centre, Bonn, Germany;and Daniel Nepstad, Woods Hole Research Center, Falmouth, USA.Emerging Challenges: Nanotechnology and the EnvironmentLead Authors:Bernard D. Goldstein, University of Pittsburgh Graduate School of Public Health,Pittsburgh, USA; and Marilyn Smith, Science Writer, Paris, France.Contributors and Reviewers:Pilar Aguar, Directorate-General for Research, European Commission, Brussels, Belgium;Todd Barker, Meridian Institute, Washington D.C., USA; Susanne Bech and TessaGoverse, UNEP, Nairobi, Kenya; Michael Cortie, Institute for Nanoscale Technology,University of Technology, Sydney, Australia; Cylon Goncalves da Silva, Genius Institute ofTechnology, São Paulo, Brazil; Peter Kearns and Rob Visser, Organisation for EconomicCo-operation and Development, Paris, France; Diego Martino, Centro Latino Americanode Ecología Social, Montevideo, Uruguay; Jeff McNeely, IUCN—The World ConservationUnion, Gland, Switzerland; Lera Miles, UNEP—World Conservation MonitoringCentre, Cambridge, UK; Mohan Munasinghe, Munasinghe Institute for Development,Colombo, Sri Lanka; Véronique Plocq Fichelet, Scientific Committee on Problems of theEnvironment, Paris, France; David Rickerby, Institute for Environment and Sustainability,European Commission Joint Research Centre, Ispra, Italy; Nora Savage, EnvironmentalProtection Agency, Washington D.C., USA; Jaroslav Vacek, Institute of Organic Chemistryand Biochemistry, Prague, Czech Republic; Liya Yu, Division of Environmental Scienceand Engineering, National University of Singapore, Singapore; and Yuliang Zhao, Instituteof High Energy Physics, Chinese Academy of Sciences, Beijing, China.GEO IndicatorsLead Author:Jaap van Woerden, UNEP, Geneva, Switzerland.Contributors and Reviewers:Romona Anton, Accreditation Services International, Bonn, Germany; Andrea de Bono,Gregory Giuliani, Diawoye Konte and Stefan Schwarzer, Global Resource InformationDatabase-Geneva, Switzerland; Volodymyr Demkine, UNEP, Nairobi, Kenya; ArvydasLebedys and Simonne Rose, Food and Agriculture Organization of the United Nations,Rome, Italy; Myriam Lynster, Organisation for Economic Co-operation and Development,Paris, France; Ian May, UNEP—World Conservation Monitoring Centre, Cambridge, UK;Gerald Mutisya, UNEP—Ozone Secretariat, Nairobi, Kenya; and Ron Witt, UNEP, Geneva,Switzerland.85


From the Preface by Klaus Töpfer, Executive Director, United Nations Environment ProgrammeCollection des Annuaires GEOG L O B A L E N V I R O N M E N T O U T L O O K Y E R A B O O K 2 0 0 7Annuaire <strong>2007</strong>Les possibilités et les risques issus desliens qu’entretiennent l’environnement etla mondialisation sont examinés dans ledossier thématique de l’Annuaire GEO <strong>2007</strong>d’un point de vue dynamique et interactif.Si la gestion est responsable, les risquespeuvent être atténués ou même ouvrirde nouvelles perspectives. Dans le cascontraire, si la gestion n’existe pas ou si ellen’est pas appropriée, les possibilités peuventgénérer rapidement des risques. À titred’exemple, les effets des nanotechnologiessur l’environnement et la santé de l’hommesont abordés dans le chapitre Nouveauxdéfis-Nouveaux résultats.Annuaire 2004/5Le Dossier thématique de l’Annuaire2004/2005 analyse les liens entre lesgenres, la pauvreté et l’environnement. Lechapitre des Nouveaux défis-Nouveauxrésultats étudie comment les changementsde l’environnement peuvent déclencherl’apparition et la réapparition de maladiesinfectieuses, et démontre le rôle quepeut apporter une bonne gestion del’environnement dans l’atténuation destendances négatives. L’Annuaire présenteégalement un aperçu sur les récentschangements de la salinité des océanset explique, étape par étape, en quoice phénomène pourrait avoir de gravesconséquences.Annuaire 2006Le Dossier thématique de “It l’Annuaire is our duty individually 2006 and collectively to takestock of the issues and developments of 2003 andof the measures taken during the year to achieve aétudie les effets de la pollutionmore sustainableatmosphériquefuture for the environment.”liée à l’énergie, sur l’environnement,The GEO Year Book 2003 is the firstlain ansociété,annual series associated with the UnitedNations Environment Programme (UNEP) flagship report, Global EnvironmentOutlook (GEO). Based upon a collaborative/comprehensive tracking and stocktakingprocess established with partners, the GEO Year Book 2003 includes:l’économie et le grand public. Le problème de• An Overview of major global and regional environmental issues and developmentsthat shaped policy decisions and actions during the course of the yearla consommation énergétique qui contribue à• A Feature Focus on Water and its critical role in realizing variousinternationally-agreed development goals and targets,including those contained in the UN Millenniumla pollution suscite des questions de Declaration plus and in the Plan of en Implementation agreed atthe World Summiton Sustainable Developmentplus préoccupantes que sont les changements• Emerging Challenges – New Findings presentingscientific progress made in 2003 that may assistsociety in recognizing and better understandingemerging environmental issues and help decisionclimatiques, la sécurité et l’accès aux énergies.makers in designing adequate responses• GEO Indicators highlighting some of the keyLe chapitre des Nouveaux défis-Nouveauxglobal and regional environmental issues and trendsthat have been identified in GEO reports. Theselected set of trend indicators will provide aconsistent and harmonized oversight of majorrésultats traite de deux thèmes portant sur la environmental changeson an annual basisKeeping abreast of environmental issues as they unfold,sécurité alimentaire qui sont d’intérêt UNEP has encapsulated politique. the most significant of these Le recentdevelopments in this readable and reliable volume – to inform, guideand stimulate further action for the health of our environmentpremier étudie la question des cultures dans unclimat en évolution, tandis que le second recenseles effets environnementaux et les bonneswww.unep.orgUNEP Division of Early Warningand AssessmentP O Box 30552, Nairobi 00100 KenyaTel: +254 20 623562UNEP ISBN paperback: 92-807-2415-0Fax: +254 20 623944e-mail: geo@unep.orgpratiques liées à l’aquaculture de poissons et www.unep.org/geo/yearbook dehardcover: 92-807-24<strong>21</strong>-5crustacés dans les écosystèmes marins.GLOBAL ENVIRONMENT OUTLOOK YEAR BOOK 2003United Nations Environment ProgrammeAnnuaire 2003L’eau est le thème du Dossier thématique del’Annuaire 2003. L’eau joue un rôle importantdans la réalisation de divers objectifsfixés par la communauté internationale,notamment ceux visés par la Déclaration duMillénaire issue du Sommet du Millénairedes Nations Unies des Chefs d’État et desGouvernements convoqué en 2000. Lechapitre sur les Nouveaux Défis-Nouveauxrésultats s’oriente sur les constatations surla science et la recherche liées au cycle dunitrogène et des pêcheries marines.Vous pouvez télécharger la dernière version en ligne gratuitement à partir du lien qui suit : http://www.unep.org/geo/yearbook/ ou acquérir des copies imprimées de l’Annuaire àwww.earthprint.com. La collection intégrale des Annuaires est accessible à un prix réduit. Des copies sont disponibles en anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe.PRODUCTIONÉquipe de production deNairobi:Susanne BechNurit Bodemann-OstowR. Norberto FernandezCatherine McMullenÉquipe de coordinationrégionale:Adel AbdelkaderCharles SebukeeraSalvador Sánchez-ColónAshbindu SinghRon WittJinhua ZhangÉquipe de support:Marion CheatleVolodymyr DemkineSalif DiopMarcus LeeJohn MugweCaroline MutuaHua shiJaap van WoerdenActivitéscommunautaires:Beth IngrahamFrancis NjorogeNick NuttalAudrey RinglerRédacteur:Paul Harrison86 GEO ANNUAIRE <strong>2007</strong>


L’annuaire GEO <strong>2007</strong> est la quatrième édition du rapport annuel sur l’avenir del’environnement mondial publié par le PNUE. Il est le résultat d’une collaboration avecdes experts mondialement reconnus dans le domaine de l’environnement.L’annuaire GEO <strong>2007</strong> comporte un état des lieux détaillé del’environnement sur les évolutions notables constatées au cours de l’annéeécoulée, au niveau mondial et régional. Il met en lumière les relationsexistant entre la santé des écosystèmes, le bien-être de l’Homme et lesévolutions économiques.Il étudie de nouvelles approches sur la valeur accordée aux servicesdispensés par les écosystèmes et les dangers résultant de la dégradationdes écosystèmes. Il rend compte des résultats des recherches les plusrécentes et des décisions politiques impliquant une prise de conscience dela situation écologique et une réponse adéquate.Un dossier thématique analyse les relations entre l’environnementet la mondialisation mettant en jeu les services fournis par lesécosystèmes- et le bien-être de l’Homme qui en dépend- dontles ressources naturelles sont exploitées pour répondre à lademande mondiale. Ce chapitre explore également des dispositifspolitiques innovants qui concilient l’approvisionnement mondialen biens et services et les objectifs de développement durable.Sont également étudiés en détail les nouveaux défisscientifiques et politiques posés par la nanotechnologiesur le plan de l’environnement. Il est certain que lesnanotechnologies sont avantageuses pourl’environnement mais, pour ce faire, il est essentield’adopter des instruments appropriés en matièred’évaluation et de législation destinés àrépondre aux problèmes majeurs posés par lescomposants de la nanotechnologie et leur recyclage.Les indicateurs GEO illustrent graphiquement lesprincipales évolutions et les menaces croissantes surl’environnement, garant de toute vie sur la planète.L’annuaire GEO <strong>2007</strong> est un document d’information essentiel,un ouvrage de référence pour toute personne impliquée ou simplementintéressée par les mutations que connaît notre environnement.www.unep.orgProgramme des Nations Unies pour l’environnementP.O. Box 30552, Nairobi 00100 KenyaTél: +254 20 76<strong>21</strong>234Fax: +254 20 7623927Courriel : uneppub@unep.org978-92-807-2768-9DEW/0907/NA

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