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Le Rire, n. o 372 (19-III-1910)Le Charivari, n. o 134 (1-I-1911), cubierta / couverturePoste, 2012), los visitantes tuvieron una grata sorpresa al descubrir que JuanGris dibujaba elegantes arlequines antes de ser cubista y que, en L’Assiette auBeurre, se mofaba de las viudas que arruinaban la reputación del difunto marido,y de los suicidas. Más allá de las anécdotas, decenas de dibujos originalesdel artista se han mostrado en exposiciones concretas: en Madrid (MuseoNacional Centro de Arte Reina Sofía, 2003) para la ocasión de la aparición delexcelente catálogo razonado de Raymond Bachollet, Juan Gris dibujantede prensa, y en Gerona (Fundació Caixa Girona, 2009), para la presentación dela vasta Colección Emilio Ferré que, como veremos, no ha cesado de crecer.Así pues, el público sabe apreciar, de buena fe, una evolución y valorar unadestreza gráfica y un humor poco comunes en un artista considerado comomesurado. Al mismo tiempo, un cambio de mentalidad se hace notar en losresponsables de la difusión cultural; quizá porque les queda aún suficientefrescura de una infancia donde disfrutaban como locos con las aventuras delos Pieds Nickelés y con libros que contenían ilustraciones de Granville o deGustave Doré, o tal vez porque, siendo ya profesionales de arte y obligados amaravillarse con cualquier producción de Marcel Duchamp, han podido decorticarsus juegos de palabras infantiles y sus escasos dibujos humorísticos.Entonces, ¿por qué no interesarse a la inmensa y extremadamente variadaobra gráfica de un Juan Gris? Evitemos generalizar demasiado y observemosno obstante que las litografías y las xilografías de ilustración de Bonnard o deVallotton no se excluyen de sus exposiciones, probablemente a causa de sucolaboración en prestigiosas publicaciones de la Belle Époque (L’Image,L’Épreuve, L’Estampe moderne, L’Estampe originale...) y, en consecuencia, porel interés que se les ha prestado tempranamente en el extranjero.El periódico ilustrado de entretenimiento alcanzó su apogeo entre losaños 1890 y 1910, mucho más tarde del nacimiento del Punch inglés y delCharivari francés. Esta repentina proliferación es un fenómeno occidentaldebido no sólo al bajo coste del papel y a las nuevas técnicas de imprenta yreproducción de los dibujos. Los conflictos internacionales y locales cubrieronde luto la época así como los affaires (en particular el caso Dreyfus que desencadenólas pasiones durante largo tiempo). Estos escándalos y enemistades,développer. Le public, donc, sansarrière-pensée, sait apprécier une évolutionet prendre mesure d’une agilitégraphique et d’un humour peu communschez un artiste réputé pondéré.Simultanément, un changement dementalité est manifeste chez les responsablesde la diffusion culturelle;peut-être parce qu’il leur reste assezde fraîcheur d’une enfance où ils serégalaient des aventures des PiedsNickelés et des livres illustrés parGranville ou par Gustave Doré, ou bienparce que, devenus professionnels del’art et tenus de trouver génial tout cequ’a produit Marcel Duchamp, ils ontscruté ses calembours de potache etses quelques dessins humoristiques.Dès lors, pourquoi ne pas se penchersur l’énorme œuvre graphique infinimentdiverse d’un Juan Gris? Gardonsnous de trop généraliser et observonscependant que les lithographies etxylogravures d’illustration de Bonnardou de Vallotton ne sont pas écartéesde leurs expositions, probablement àcause de leur collaboration à de prestigieusespublications de la Belle Époque(L’Image, L’Épreuve, L’Estampe moderne,L’Estampe originale...) et, par contrecoup,l’intérêt qu’on leur a porté trèstôt à l’étranger.L’apogée du périodique illustré dedivertissement se situe entre 1890 et1910, bien après la naissance du Punchanglais et du Charivari français. Cettesoudaine floraison est un phénomèneoccidental qui n’est pas dû seulementau moindre coût du papier et à desnouvelles techniques d’imprimerie etde reproduction des dessins. Lesconflits internationaux et locaux ont endeuillél’époque, ainsi que les affaires(particulièrement l’affaire Dreyfus qui alongtemps déchaîné les passions). Viteconnus et commentés, ces inimitiés etces scandales ont excité l’intérêt ou lagouaille d’une très large population quis’en est trouvée politisée plus ou moinsconsciemment. Une certaine libéralisationdes mœurs et la loi du 29 juillet1881 allégeant le contrôle de la presseet notamment la censure préalable, ontfavorisé la prolifération des journauxsatiriques ou comiques dont nombrede publications égrillardes. On toléraitles pires grivoiseries mais il étaitpérilleux de s’en prendre aux institutionsofficielles et notamment àl’armée. La police politique tenait à l’œilLe Canard sauvage, La Guerre sociale,L’Assiette au Beurre et tout périodiqueréputé anarchiste. Pour avoir caricaturéen boucher un généralresponsable de massacres au Maroc,Aristide Delannoy a été emprisonné en1909, si bien que Grandjouan,condamné lui aussi en 1911, avait préféréprendre la fuite. Juan Gris quibrocardait volontiers les religieux, lapolice et les hommes politiques, nes’attaquera guère à l’armée française:citoyen espagnol, toute poursuite auraitentraîné son expulsion et c’estprobablement alors l’armée espagnolequi lui aurait reproché ses banderillescontre le royaume et imposé un servicemilitaire qu’il avait esquivé.La presse française n’était pas laplus contrôlée. D’autres pays connaissaientdes formes de censure plusdures. Cela n’empêchait en rien l’existencede périodiques de qualité etd’ambition diverses, surtout si la critiquesociale et politique en était absente outrès prudente. Parmi ceux de plus belletenue, la fin du XIXe siècle voyait apparaîtreThe Savoy et The Studio àLondres, Pan à Berlin, Jugend et Simplicissimusà Munich, 4 Gats et Pel i plomaà Barcelone, Ver Sacrum à Vienne, L’Artmoderne à Bruxelles, The Chap Book àChicago, Puck à New York, Le Monde del’art à Saint-Pétersbourg... En France,les publications illustrées étaient innombrableset attiraient les dessinateursétrangers. Des plus modestes aux plusluxueuses, elles formaient un ensemblehétéroclite. Il y avait loin du conservatismedu Gaulois du dimanche àl’anarchisme des Temps nouveaux, loindu simple et anodin Pêle-Mêle au chicostensible de Cocorico, loin du sérieuxde La Plume à la gauloiserie du Frou-Frou, loin de la retenue du Courrierfrançais à la rosserie du Cri de Paris...La renommée de certains dessinateursdépassait les frontières de leur pays :14 15

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