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ÉTAT DE LA CAMPAGNE DU SOMMET DU MICROCRÉDIT RAPPORT 2007 - Le ...

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pauvres de la mauvaise manière, pas parce qu’il est impossible de leur offrir des services de microfinance. J’invitetous ceux qui doutent encore à venir nous rendre visite… Je pense que nous sommes un mouvement, celui dupeuple, bien davantage qu’une institution, même qu’une institution financière normale. Mais nous faisons tout demême de la microfinance.Sommet du microcrédit : Jamii Bora a de nombreux programmes, y compris des programmes de logement et de désintoxication.Pouvez-vous nous en dire plus sur l’assurance maladie, un produit innovateur que vous offrez ? Commenta-t-elle été créée ? Comment les gens peuvent-ils y accéder ? Quel en est le prix ? Quels en sont les bénéfices ?Ingrid Munro: Au début de 2001, notre institution avait à peine un an et quelques mois. Nous nous sommes renduscompte à ce moment-là que certaines personnes … avaient des retards de paiement. Nous avons alors décidé defaire une recherche sur la totalité des clients. Nous avons rendu visite à chacun d’eux et avons pris note de tous leursproblèmes. Pourquoi ne pouvez-vous pas payer ? <strong>Le</strong> résultat a été vraiment surprenant. Nous avons trouvé que 93%des clients avaient le même problème, c’est-à-dire qu’ils avaient un proche à l’hôpital…. En d’autres mots, un fils, unefille, un bébé, un petit fils, un époux ou une sœur—quelqu’un de très proche devait être admis à l’hôpital sans quoiil risquait de mourir. On ne peut évidemment pas s’attendre à ce que quelqu’un laisse mourir son enfant parce qu’ildoit rembourser son emprunt à Jamii Bora. Il était clair que nous ne pouvions pas faire le poids contre de telles obligations.Nous devions résoudre ces problèmes.Nous avons donc contacté toutes les compagnies d’assurance que nous connaissions et leur avons demandé :« Pourriez-vous créer un produit d’assurance pour nous ? ». Ils ont dit : « Mais oui, bien sûr ». Nous comptions 6 000membres à l’époque et ils estimaient que c’était beaucoup. Mais l’assurance la moins chère qu’ils pouvaient nousproposer s’élevait à 6 000 shillings, ce qui représentait environ 80 $US par an. Or, si vous êtes une mère seule aveccinq enfants, vous devez multiplier ces 80 $US par six. C’est beaucoup d’argent. C’est bien au-dessus des moyens deces gens. Nous avons alors décidé de créer notre propre produit. Tout le monde m’a dit : « Ingrid, tu vas tuer cetteorganisation formidable. Cela va causer ta perte. Ça ne va pas fonctionner ». Mais nous n’avons fait aucune recherche.7 Nous avons rassemblé un groupe d’employés qui connaissaient très bien nos membres. Nous avons décidé defacturer 1 000 shillings par an, ce qui représentait alors 12 $US, à condition que les membres paient chaque semaineun petit montant d’environ 30 centimes US et qu’ils ne paient pas tout à l’avance. Nous avons aussi décidé quecette assurance couvrirait un adulte et quatre enfants au maximum. S’ils avaient plus de quatre enfants, ils devaientajouter 2 $US de plus par enfant par an. L’assurance couvrirait les traitements dispensés par un hôpital ainsi que tousles frais reliés à l’hospitalisation.Nous avons commencé en concluant un partenariat avec l’un des plus gros hôpitaux missionnaires de Nairobi. Nousleur avons dit : « Nous vous déposerons la somme estimée équivalant aux dépenses mensuelles », parce que les hôpitauxmissionnaires n’ont pas les moyens d’offrir leurs services à crédit. Nous les avons donc payés d’avance. Nosmembres arrivent donc avec une lettre de notre part qui stipule : « Cette patiente a contracté une assurance maladieavec notre organisation, vous pouvez la traiter. Si elle doit être hospitalisée, nous couvrirons tous ses frais ».Nous n’avons pas fait plus de recherche que ça. Notre logique se résumait à cela : « Voilà ce que peuvent payer nosclients, nous devons faire avec ». Par la suite, ce département de notre organisation est devenu le plus incroyable detous. Nous avons aussi décidé de ne pas demander d’argent à des bailleurs de fonds parce qu’ils auraient envoyétoute une équipe de consultants qui nous auraient dit qu’il n’était pas possible de faire ce que nous avions décidé defaire. Ils nous auraient aussi dit : « Telle ou telle personne peut se qualifier, mais ces autres clients n’y ont pas droit ».Nous voulions un service pour tous. Nous avons décidé que l’assurance couvrirait les frais de maternité, tous typesd’opération et tout traitement fourni par un hôpital. En outre, nous étions déterminés à ne pas exclure les personnesatteintes du VIH-SIDA car autrement, cette assurance ne nous aurait servi à rien. Aujourd’hui, en octobre <strong>2007</strong>, celava faire sept ans déjà que nous offrons cette assurance. Nous avons toujours couvert tous nos frais. Nous n’avonsjamais reçu de subventions de la part de bailleurs de fonds, même pas 1 $US, et nous ne leur avons d’ailleurs jamaisdemandé de fonds. Je suis sûre que nous aurions pu en recevoir si nous leur avions demandé. Cette assurance asauvé tant de vies ! Aujourd’hui, 120 000 personnes sont couvertes par notre assurance maladie ; les membres deJamii Bora ne souscrivent pas tous l’assurance maladie….7Tous les employés de Jamii Bora sont des membres en règle ou d’anciens membres.<strong>ÉTAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CAMPAGNE</strong> <strong>DU</strong> <strong>SOMMET</strong> <strong>DU</strong> <strong>MICROCRÉDIT</strong> <strong>RAPPORT</strong> <strong>2007</strong> 11

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