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Lorca ou le lyrisme du tragique

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écriture est immédiate et pure comme ses rêves; t<strong>ou</strong>t y est ressenti spontanément etdirectement, accompagné même de notes musica<strong>le</strong>s qui tra<strong>du</strong>isent la nostalgie del'Andal<strong>ou</strong>sie avec ses danses et ses chants. En fait, <strong>le</strong> chant lorquien est spécifiquementandal<strong>ou</strong>. Une grande émotion est créée grâce à la mélodie qui vit et qui s' instal<strong>le</strong> à l'intérieur de ses vers. La musique vient s' incruster dans la paro<strong>le</strong> d'un homme qui croit quecette paro<strong>le</strong> ne peut exister que p<strong>ou</strong>r être dite <strong>ou</strong> j<strong>ou</strong>ée. Le vrai poète n'a que sa voix p<strong>ou</strong>rinterpréter son art. Le sens de la musique semb<strong>le</strong> alors appartenir à un champ spirituelcensé contenir, à lui seul, <strong>le</strong>s secrets <strong>le</strong>s plus profonds de la vie.P<strong>ou</strong>r Federico Garcia <strong>Lorca</strong>, l'acte poétique est, avant t<strong>ou</strong>t, corporel et spirituel enmême temps, t<strong>ou</strong>t à fait comme l' acte d' am<strong>ou</strong>r. La musique vient c<strong>ou</strong>ronner cet acte."Les roses de mon cœur à ta musique s' <strong>ou</strong>vrent."17Musique, méditation et chagrin se réunissent." Le psaume primitif que tu dis au si<strong>le</strong>nce,Le conte mélodieux que tu dis aux ramées,Mon cœur dans son désert <strong>le</strong> répète en p<strong>le</strong>urantSur <strong>le</strong>s cinq lignes noires d'une porte sans clé."18Les rô<strong>le</strong>s de la musique affluent et se multiplient."Discrète, une musique avec el<strong>le</strong> s' éveil<strong>le</strong>Qui fait vibrer l' âme <strong>le</strong>nte <strong>du</strong> paysage."19La présence de la musique est révélatrice et mystérieuse en même temps."Je me sens t<strong>ou</strong>t sonoreDe passion, de musique,Fol<strong>le</strong>, horloge qui chanteLes heures de jadis." 20El<strong>le</strong> f<strong>ou</strong>rnit au poème t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s éléments de sa vivacité et de sa beauté t<strong>ou</strong>t en restantfidè<strong>le</strong> à la nature mélancolique de son auteur."So<strong>le</strong>il qui éclaire <strong>le</strong>s pasDe celui qui porte la peine et la lyre,Tu équivaux à t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s beautés,À la c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur, à la lumière, à la musique."21Cette musique omniprésente s'<strong>ou</strong>vre sur des espaces sombres où règnent la déception, la tristesse et <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>venirs lointains." Dans la paix de la nuit endormieOù <strong>le</strong>s monts se perdent dans <strong>le</strong> noir,Raconte sur des rythmes <strong>le</strong>ntsUne vision qu'el<strong>le</strong> eut autrefois."22Ainsi t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s sentiments de <strong>Lorca</strong> sont capab<strong>le</strong>s de se fondre et de disparaître dans la206

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