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Gazette - Secteur Paroissial de Somme-Leuze

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Thème : « La pauvreté :fatalité ou scandale ? »« Quand j’ai payé mon loyer, qui est <strong>de</strong> 450 euros, il me reste430 euros pour payer les factures fixes, l’alimentation etles soins <strong>de</strong> santé. Je dois souvent choisir entre mangeret me soigner. » Solange fait partie <strong>de</strong>s +/- 1,6 million<strong>de</strong> Belges qui vivent sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté (899€/mois).6Devoir choisir entre le mé<strong>de</strong>cin et le chauffage, leslégumes et les chaussures, les classes vertes du petit<strong>de</strong>rnier et la paire <strong>de</strong> lunettes <strong>de</strong> l’aîné, est-ce tolérabledans notre pays qui se dit démocratique et respectueux<strong>de</strong>s droits humains ? C’est pourtant le lot <strong>de</strong> bien <strong>de</strong>sfamilles qui, même si leur revenu se situe au-<strong>de</strong>ssusdu seuil fatidique – et très théorique – <strong>de</strong> la pauvreté,n’ont pas les moyens <strong>de</strong> faire face aux dépensesquotidiennes. Ni, bien sûr, <strong>de</strong> s’offrir un peu <strong>de</strong> loisirsou <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s projets d’avenir.Faut-il se résigner, s’habituer ? La pauvreté est-elle unregrettable mais inévitable dégât collatéral <strong>de</strong> notresystème économique ? L’Etat peut-il se contenter <strong>de</strong> lamaintenir dans <strong>de</strong>s proportions « supportables » ? Oubien <strong>de</strong>vons-nous refuser cette fatalité et lutter non pourréduire, mais pour abolir la pauvreté ?Pour Vivre Ensemble, poser ces questions, c’est y répondre.Mais c’est aussi ouvrir la porte à d’autres interrogations :comment éradiquer la pauvreté au sein d’un systèmeéconomique qui, par son fonctionnement même, concentreles richesses dans les mains <strong>de</strong> quelques-uns plutôt que<strong>de</strong> les répartir équitablement ? Un système qui crée sanscesse <strong>de</strong> nouveaux « besoins », <strong>de</strong> nouvelles envies <strong>de</strong>consommer, tout en « produisant » du chômage et ensapant les solidarités collectives ?C’est là qu’on peut – qu’on doit – jeter <strong>de</strong>s ponts entre lalutte contre la pauvreté et ceux/celles qui pensent qu’il fautcesser <strong>de</strong> croire au dogme d’une croissance économiqueillimitée sur une planète qui, elle n’est pas infinie. Quiaffirment qu’on n’éradiquera pas la pauvreté sans sortir<strong>de</strong> la spirale infernale <strong>de</strong> la production-consommation,parce qu’elle se nourrit <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s travailleurs,<strong>de</strong> l’épuisement <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> la planète et <strong>de</strong> laréduction du sens <strong>de</strong> l’existence à l’accumulation <strong>de</strong> biens.Bref, qui pensent que le capitalisme néolibéral mènel’humanité dans une impasse.Le chantier d’une société qui tourne plus juste estgigantesque. Loin <strong>de</strong> nous décourager, l’ampleur et laprofon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la tâche doivent nous mobiliser toujoursplus, avec pour leitmotiv : « solidarité à tous les étages ».Reconnaître que nous sommes interdépendants etcollectivement responsables <strong>de</strong> la dignité <strong>de</strong> chacun(e) esten effet indispensable. Et cela se joue à tous les niveaux.Et nous ne partons pas <strong>de</strong> rien : la solidarité existeentre les personnes, dans les familles, les quartiers, lesparoisses, les villages. Elle est la pierre d’angle du mon<strong>de</strong>associatif, où les personnes en situation <strong>de</strong> pauvreté fontplus que tenter <strong>de</strong> se sortir <strong>de</strong> leurs problèmes : <strong>de</strong> plusen plus s’y <strong>de</strong>ssine un modèle <strong>de</strong> « vivre ensemble » oùl’on (re)découvre les bienfaits du collectif, du lien social,<strong>de</strong> la gratuité, d’une économie au service avant tout <strong>de</strong>shommes et <strong>de</strong>s femmes et non du profit.La solidarité est aussi la valeur centrale <strong>de</strong> notre sécuritésociale : tous paient selon leurs moyens pour que chacunreçoive selon ses besoins.Alors que la voix impitoyable du Marché nous répète :« chacun pour soi » et « consomme, consomme ! », cesont toutes ces solidarités-là qu’il nous faut cultiver,réinventer, défendre, mettre en actes. Inévitablement,cela nous amènera à remettre en question notre façon<strong>de</strong> consommer, <strong>de</strong> nous relier aux autres, <strong>de</strong> considérerla richesse, la réussite… Oui, c’est un vaste et profondchantier, mais nous n’avons pas le choix, puisqu’il y va <strong>de</strong>la dignité humaine et, à terme, <strong>de</strong> notre survie. De plus,nous avons tout (et tous) à y gagner, même si là, ce n’estplus d’argent qu’il s’agit…Isabelle FranckVivre Ensemble Education

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