No. 4 Automne - Société historique de Bellechasse

Au fil des ansLe Mérite agricoleÀLa fin des années 1860, le Conseil d’agriculture suscite un concours des fermes les mieuxtenues qui se mérite l’indifférence des cultivateurs en raison des contraintes qu’il impose(ex : rotation de dix ans, un dixième de la terre pour la culture des légumes). Un journalisteagricole, Édouard-A. Barnard, qui considérait un tel concours comme un moyend’émulation parmi les meilleurs cultivateurs pourfaire progresser l’agriculture, propose en 1884 latenue « d’un concours provincial des terres les mieuxtenues duquel seraient exclus les amateurs riches quine font pas une spécialité de l’agriculture et quicultivent avec des ressources étrangères aux profits dela terre».De plus, il recommande de faire disparaîtreles contraintes qui rebutent les cultivateurs. Barnard al’occasion d’appliquer ses règlements lors d’unconcours de fermes dans le comté de Portneuf en1885, à la satisfaction des participants et de laSociété d’agriculture du comté. Mais ce n’est qu’en1888 que le Conseil d’agriculture adopte le projet deBarnard.Si Édouard-A. Barnard est sans aucun doute leÉdouard-A. Barnardpenseur et l’initiateur du concours du Mérite agricole,le mérite de l’avoir créé et de lui avoir donné uneimpulsion décisive revient à Honoré Mercier, Premierministre du Québec de 1887 à 1891 et Commissaire de l’Agriculture et de la Colonisation en1888, en 1890 et 1891.C’est, semble-t-il, lors d’un voyage qu’il fit en France en 1887, que Mercier futconvaincu de l’utilité d’un concours pour susciter le progrès en agriculture, après avoir entenduparler du Mérite agricole institué par le gouvernement français en 1883. À la demande deMercier, le colonel Rhodes, prépare en 1888 un projet de loi pour régir un tel concours. Aprèsavoir fait part de ses intentions à ses collègues au Conseil des ministres, Mercier fait voter parl’Assemblée législative, le 4 février 1889, «l’Acte créant des concours provinciaux d’agricultureet des discussions provinciales du mérite agricole». La loi est sanctionnée le 21 mars suivant.Charles Champagne de Saint-Eustache, dans le comté de Deux-Montagnes est le premier lauréatde la médaille d’or.Le Mérite agricole en BellechasseEn 1932, un agriculteur de Saint-Michel, Eugène Dumas devient le premier lauréat de la médailled’or. Située sur la rive sud de la rivière Boyer, sa ferme compte 160 arpents de superficie, dont128 cultivables. Le lauréat produit surtout du lait, mais vend aussi des œufs, des volailles, despommes de terre et du sucre d’érable. En 1931, ses revenus s’élèvent à 3446 $ et ses dépenses à1768 $, ce qui génère à l’époque (nous sommes par ailleurs en pleine crise économique) unrevenu net très enviable. La ferme d’Eugène Dumas est évaluée à 16 500 $. Le producteuragricole de Saint-Michel avait déjà remporté, dix ans auparavant, la médaille d’argent.Dix ans plus tard, Pierre Turgeon, un résidant de Saint-Anselme, qui fait alors partie ducomté de Dorchester, remporte la médaille d’or. En 1941, ses profits nets se chiffraient à5Automne 2005