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Mémoire en vue de l'obtention du diplôme d'expertise comptable ...

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La première partie <strong>de</strong> ce travail est consacrée à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'impact <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong>l'information et <strong>de</strong> la communication sur les métiers <strong>de</strong> l'expert-<strong>comptable</strong>. Ces <strong>de</strong>rniers serontà cet effet subdivisés <strong>en</strong> trois familles :• les missions <strong>d'expertise</strong> : t<strong>en</strong>ue et assistance <strong>comptable</strong>s et généralem<strong>en</strong>t toutes lesprestations visant la mesure et le reporting <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>ts concernant l'<strong>en</strong>treprise• les missions d'opinion : celles qui requièr<strong>en</strong>t un avis professionnel et dans lesquellesl'expert-<strong>comptable</strong> joue un rôle <strong>de</strong> garant <strong>en</strong>tre émetteurs et utilisateurs <strong>de</strong> l'information• les missions <strong>de</strong> conseil : l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s prestations portant assistance <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t dans l'un<strong>de</strong>s divers domaines <strong>de</strong> la gestionCette étu<strong>de</strong> sera abordée sous les <strong>de</strong>ux angles suivants :1) La manière dont les missions traditionnelles sont remo<strong>de</strong>lées par les t<strong>en</strong>dancestechnologiques. Cette étu<strong>de</strong> fera l'objet d'un premier chapitre.2) Les nouvelles missions développées pour répondre aux besoins d'un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>téconomique <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus dominé par <strong>de</strong>s technologies performantes. Ces missionsseront prés<strong>en</strong>tées dans un <strong>de</strong>uxième chapitre.CHAPITRE PREMIER : REMODELAGE DE L'OFFRE CLASSIQUELe premier effet <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication est la modification <strong>de</strong>la manière dont les missions traditionnelles sont offertes et con<strong>du</strong>ites. Les missionstraditionnelles recouvr<strong>en</strong>t celles qui font appel aux compét<strong>en</strong>ces les plus élém<strong>en</strong>taires <strong>de</strong>sexperts-<strong>comptable</strong>s : t<strong>en</strong>ue et assistance <strong>comptable</strong>s, audit <strong>de</strong>s états financiers et conseil <strong>en</strong>fiscalité et <strong>en</strong> managem<strong>en</strong>t. Dans ce chapitre, nous essayerons <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter les nouvellestechnologies appliquées à ces missions. Nous abor<strong>de</strong>rons dans un premier temps lere<strong>en</strong>gineering <strong>de</strong>s missions <strong>d'expertise</strong> (Section 1), <strong>en</strong>suite l'amélioration <strong>de</strong> l'effici<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong>l'efficacité <strong>de</strong>s prestations d'audit (Section 2) et <strong>en</strong>fin la migration <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> conseil vers leWeb (Section 3).Section 1 : Re<strong>en</strong>gineering <strong>de</strong>s missions <strong>d'expertise</strong>La poursuite <strong>de</strong>s nouvelles sources d'avantage concurr<strong>en</strong>tiel que sont la rapidité, la réactivité et lapersonnalisation nécessite le passage d'une structure pyramidale rigi<strong>de</strong> à une organisation souple<strong>en</strong> réseaux (multiples liaisons transversales et informelles) et donc la reconfiguration <strong>de</strong>sconnexions <strong>en</strong>tre les activités pour court-circuiter les étapes superflues. C'est la désintermédiationqui peut être définie comme « un processus <strong>de</strong> suppression <strong>de</strong>s tâches sans valeur ajoutée (parexemple les tâches à coût non justifié pour le cli<strong>en</strong>t interne ou externe) dans les processus <strong>de</strong>l'<strong>en</strong>treprise » 1 .L'imputation et la saisie <strong>comptable</strong>s sont l'exemple type <strong>de</strong> ces tâches répétitives inutiles pour lesprocess d'affaires. Alors que faut-il <strong>en</strong> faire ? Trois t<strong>en</strong>dances se dégag<strong>en</strong>t :- Confier ces tâches à l'informatique. A partir <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> gestion, les ERP génèr<strong>en</strong>tautomatiquem<strong>en</strong>t les v<strong>en</strong>tilations <strong>comptable</strong>s <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s règles prédéfinies par lesutilisateurs.- Externaliser ces tâches. Les nouveaux mo<strong>de</strong>s et techniques <strong>de</strong> communication permett<strong>en</strong>td'externaliser à moindre risque et à moindre coût l'imputation et/ ou la saisie <strong>comptable</strong>s.- On peut gar<strong>de</strong>r ces tâches au sein <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> ré<strong>du</strong>isant au strict minimum le coût etla perte <strong>de</strong> temps y relatifs. Cette solution intermédiaire ne permet pas d'écarter l'imputationet la saisie <strong>comptable</strong>s aussi franchem<strong>en</strong>t que les <strong>de</strong>ux premières. L'étu<strong>de</strong> sera donclimitée au concept le plus innovant et le plus prometteur : l'ASP.Dans les paragraphes suivants, nous explorerons ces t<strong>en</strong>dances <strong>en</strong> mettant l'acc<strong>en</strong>t sur leurimpact sur les missions <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ue et d'assistance <strong>comptable</strong>s. Nous abor<strong>de</strong>rons respectivem<strong>en</strong>t lamontée <strong>en</strong> puissance <strong>de</strong>s ERP (§1), les possibilités offertes par l'extranet (§2) et les promesses<strong>du</strong> modèle ASP (§3).http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 5


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Section 2 : Amélioration <strong>de</strong> l'effici<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong>s prestationsd'auditFace aux exig<strong>en</strong>ces grandissantes <strong>de</strong>s investisseurs, <strong>de</strong>s dirigeants et <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>sdéci<strong>de</strong>urs, l'<strong>en</strong>treprise est astreinte à pro<strong>du</strong>ire une information toujours plus actuelle et plusfiable. A l'évid<strong>en</strong>ce, l'auditeur ne peut pas échapper à cette pression. Il ne peut pas sepermettre <strong>de</strong> retar<strong>de</strong>r la publication <strong>de</strong>s informations financières auditées car sa réputation <strong>de</strong>professionnel compét<strong>en</strong>t et efficace risquerait d'<strong>en</strong> pâtir.Dans ce contexte, l'auditeur se doit d'adapter ses métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail afin <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s délaiscompétitifs. Il doit compr<strong>en</strong>dre les systèmes d'information <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts et mettre <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>soutils performants afin d'exécuter ses dilig<strong>en</strong>ces plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t et plus efficacem<strong>en</strong>t. Enl'occurr<strong>en</strong>ce, il doit assimiler et maîtriser les techniques d'audit assisté par ordinateur (CAATs :Computer Assisted Audit Techniques). Dans les <strong>de</strong>ux paragraphes suivants, nous étudieronsrespectivem<strong>en</strong>t les dossiers <strong>de</strong> travail électroniques (§1) et les logiciels d'audit (§2).§1. Les dossiers <strong>de</strong> travail électroniques 1Le dossier <strong>de</strong> travail électronique est, comme son nom l'indique, l'équival<strong>en</strong>t électronique <strong>du</strong>dossier <strong>de</strong> travail manuel. Il s'agit donc d'un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> fichiers informatiques matérialisant lesdilig<strong>en</strong>ces effectuées par l'auditeur au cours <strong>de</strong> sa mission : collecte d'informations, contrôlesautomatisés réalisés par l'ordinateur, mémoran<strong>du</strong>ms <strong>de</strong> suivi, comptes r<strong>en</strong><strong>du</strong>s, notes <strong>de</strong>synthèse, etc. La structure, les procé<strong>du</strong>res <strong>de</strong> mise à jour et <strong>de</strong> c<strong>en</strong>tralisation et la responsabilité<strong>du</strong> dossier <strong>de</strong> travail électronique sont arrêtées dans le cadre d'un modèle spécifique à chaquecabinet. C'est ainsi que la plupart <strong>de</strong>s modèles performants <strong>de</strong> dossiers <strong>de</strong> travail électroniquessont développés par et pour les réseaux internationaux <strong>de</strong> cabinets d'audit. Par exemple, on peutciter AWS (Auditor's Workstation) développé pour les membres <strong>du</strong> réseau ERNST & YOUNG.L'objectif premier <strong>du</strong> dossier <strong>de</strong> travail électronique est <strong>de</strong> satisfaire <strong>de</strong> manière plus effici<strong>en</strong>teaux normes professionnelles grâce à une amélioration <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité <strong>de</strong>s collaborateurs.D’un coté, la conception d'un modèle informatisé <strong>de</strong> dossier <strong>de</strong> travail r<strong>en</strong>drait obligatoire lerespect par les collaborateurs <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res propres au cabinet. D’un autre coté, le dossier <strong>de</strong>travail électronique offre au réviseur un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> travail convivial, <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> calculautomatisées et parfois <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>.La retranscription <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> l'auditeur sous forme électronique amènerait lesadaptations et améliorations suivantes :A – Au niveau <strong>du</strong> dossier perman<strong>en</strong>tLes données recueillies sont exploitées à trois niveaux :•La base <strong>de</strong> données cli<strong>en</strong>ts : Elle compr<strong>en</strong>d toutes les informations utiles sur le cli<strong>en</strong>t :r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts généraux, informations sociales, fiscales, juridiques,..etc. Elle est utilisée partoutes les applications informatiques <strong>du</strong> cabinet y compris le logiciel d'audit.•Les feuilles <strong>de</strong> travail perman<strong>en</strong>tes : Il s'agit <strong>de</strong>s feuilles servant à la collecte <strong>de</strong>s informationsconservées d'année <strong>en</strong> année (fiches <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s assemblées générales <strong>de</strong>s actionnaires,feuilles <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s contrats liant l'<strong>en</strong>treprise à <strong>de</strong>s tiers, etc.). Lesr<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts cont<strong>en</strong>us dans ces feuilles sont <strong>en</strong>suite repris automatiquem<strong>en</strong>t dans ledossier annuel <strong>en</strong> <strong>vue</strong> notamm<strong>en</strong>t <strong>du</strong> contrôle <strong>de</strong> l'évaluation <strong>de</strong>s charges constatéesd'avance ou <strong>de</strong>s charges à payer.•Les logiciels associés : Des mo<strong>du</strong>les d'ai<strong>de</strong> à la révision <strong>de</strong>s comptes font généralem<strong>en</strong>tpartie intégrante <strong>du</strong> dossier perman<strong>en</strong>t électronique. On peut citer à titre d'exemples lesmo<strong>du</strong>les gestion <strong>de</strong>s immobilisations, suivi <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> crédit-bail, suivi <strong>de</strong>s emprunts à1 Ce paragraphe et le paragraphe suivant s'inspir<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie <strong>du</strong> mémoire <strong>de</strong> Iskan<strong>de</strong>r MARRAKCHI.L'audit <strong>de</strong>s comptes au <strong>vue</strong> <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'informatique. Juin 1999.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 9


moy<strong>en</strong> et long termes,..etc. Ces mo<strong>du</strong>les annexes sont le plus souv<strong>en</strong>t liés au dossier annuelafin d'être utilisés dans le contrôle <strong>de</strong>s comptes.B – Au niveau <strong>du</strong> dossier annuelComme son alter ego <strong>en</strong> papier, le dossier annuel (ou dossier <strong>de</strong> l'exercice) électronique sert àmatérialiser toutes les dilig<strong>en</strong>ces accomplies par l'auditeur et son équipe tout au long <strong>du</strong>processus <strong>de</strong> révision <strong>de</strong>s comptes. Pour un exam<strong>en</strong> précis <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> l'informatique, nousanalyserons successivem<strong>en</strong>t le dossier général (ou dossier <strong>de</strong> synthèse) et le dossier <strong>de</strong>contrôle.Le dossier généralCe dossier permet à l'auditeur <strong>de</strong> suivre le déroulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la mission avant l'émission <strong>de</strong> sonrapport. Les apports <strong>de</strong> l'informatique sont illustrés par les <strong>de</strong>ux exemples suivants :•Au niveau <strong>de</strong> la note <strong>de</strong> synthèse, le superviseur a la possibilité d'ajouter ses comm<strong>en</strong>taireset remarques <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> route sans att<strong>en</strong>dre la réunion avec le réviseur chargé <strong>du</strong> dossier.Par ailleurs, la note <strong>de</strong> synthèse est automatiquem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>tée par les points <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s,comm<strong>en</strong>taires et conclusions concernant chaque groupe <strong>de</strong> comptes.•Au niveau <strong>du</strong> planning d'interv<strong>en</strong>tion, la version électronique prés<strong>en</strong>te l'avantage d'êtremodifiable <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> route et transposable d'un exercice sur l'autre. Mais l'informatisation<strong>de</strong> ce docum<strong>en</strong>t ne donne son plein résultat que lorsque le système d'information permet <strong>de</strong>consoli<strong>de</strong>r tous les plannings à l'échelle <strong>du</strong> cabinet et <strong>de</strong> confronter planification et réalisation.L'utilisation d'un outil <strong>de</strong> Workflow <strong>de</strong>vrait favoriser ces fonctionnalités.Le dossier <strong>de</strong> contrôleC'est la partie <strong>du</strong> dossier qui retire le plus d'intérêt <strong>de</strong> l'informatisation <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> nombre important<strong>de</strong> calculs, <strong>de</strong> contrôles et d'informations nécessaires à ces travaux. Vu le nombre importantd'applications possibles, nous pr<strong>en</strong>drons les <strong>de</strong>ux exemples suivants :•Les feuilles récapitulatives : Ces feuilles rec<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les sol<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s comptes composant unposte <strong>de</strong>s états financiers avec comparaison <strong>de</strong> ces sol<strong>de</strong>s avec ceux <strong>de</strong> l'exercice précéd<strong>en</strong>tet ceux avant audit. L'apport <strong>de</strong> l'informatique est ici incontestable. En effet, le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>scomptes évolue au fur et à mesure <strong>de</strong> l'audit et l'utilisateur a la possibilité d'<strong>en</strong> consulter ledétail à chaque instant.•Les programmes <strong>de</strong> travail : Ils définiss<strong>en</strong>t tous les contrôles à effectuer au cours <strong>du</strong>processus <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s comptes. L'informatisation <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> travail permet uneadaptation automatique à la mission concernée. Par exemple, si l'<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> question nepossè<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> valeurs mobilières, il est inutile <strong>de</strong> proposer au réviseur les contrôles liés à ceposte. L'utilisateur, <strong>en</strong> disposant <strong>de</strong>s seuls contrôles utiles est ainsi plus efficace. Il seraitégalem<strong>en</strong>t possible <strong>de</strong> créer ou modifier <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> travail standard pour les adapteraux exig<strong>en</strong>ces <strong>du</strong> cabinet ou pour concevoir <strong>de</strong> nouvelles bibliothèques spécifiques àcertaines branches d'activité.Souv<strong>en</strong>t, les dossiers <strong>de</strong> travail électroniques sont intégrés aux logiciels d'audit (assisté parordinateur). Dans ce contexte, ces dossiers sont bâtis <strong>de</strong> manière semblable et utilis<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s outilssimilaires. Ils tir<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nombreux avantages <strong>de</strong>s possibilités offertes par Windows etOffice <strong>de</strong> Microsoft. Les éditeurs <strong>de</strong> logiciels d’audit offr<strong>en</strong>t avec leurs logiciels <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong>travail standard que chaque auditeur peut personnaliser selon ses besoins. Enfin, certainséditeurs propos<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s mo<strong>du</strong>les complém<strong>en</strong>taires <strong>de</strong> dossier d'audit pour certaines missionsspéciales (dilig<strong>en</strong>ces spécifiques) ou pour certains secteurs d'activité.§2. Les logiciels d'auditLe recours à un logiciel d'audit permet d'alléger une partie importante <strong>de</strong> l'interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>l'auditeur ; celle relative à la conception <strong>de</strong> la stratégie d'audit et <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> travail.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 10


§1. Les modèles <strong>de</strong> conseil <strong>en</strong> ligneA la faveur <strong>de</strong>s diverses possibilités <strong>de</strong> publication et <strong>de</strong> communication offertes par le Web, lesmodèles d'affaires <strong>en</strong> ligne ne cess<strong>en</strong>t <strong>de</strong> se proliférer. Nous étudierons ci-après les principauxmodèles <strong>de</strong> conseil <strong>en</strong> ligne :1.1. Les sites marchandsCes sites propos<strong>en</strong>t un échange B to B ou B to C <strong>en</strong>tre un v<strong>en</strong><strong>de</strong>ur et plusieurs acheteursmoy<strong>en</strong>nant <strong>de</strong>s prix clairem<strong>en</strong>t affichés. A première <strong>vue</strong>, ce modèle peut sembler très peu adaptéà <strong>de</strong>s services professionnels. Son utilisation peut néanmoins s'avérer bénéfique s'il est combinéà une structure physique <strong>de</strong> support chargée <strong>de</strong>s aspects personnalisation, assistanceadministrative et suivi. D'un autre coté, la cli<strong>en</strong>tèle cible doit être clairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiée et ne doitdifférer <strong>de</strong> la cli<strong>en</strong>tèle traditionnelle que par le supplém<strong>en</strong>t d'audi<strong>en</strong>ce apporté par le Web. Enfin,ce modèle n'est valable que pour certains pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> conseil assez standard : livres, re<strong>vue</strong>s,étu<strong>de</strong>s, recueils, bases <strong>de</strong> données, etc.1.2. Les e-marketplacesUn site <strong>de</strong> type e-marketplace agit comme un intermédiaire <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s fournisseurs sélectionnés(<strong>en</strong> l'occurr<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s experts-<strong>comptable</strong>s ou <strong>de</strong>s cabinets <strong>de</strong> conseil) et leurs cli<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels.Il permet à ceux-ci <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s consultations ou <strong>de</strong> poser <strong>de</strong>s questions relatives aux sujetsqui les intéress<strong>en</strong>t, fait correspondre la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et l’offre et propose un support : réponsesproposées, profil ou CV <strong>du</strong> consultant, offre <strong>de</strong> prix, délais <strong>de</strong> réponse, etc. Les rev<strong>en</strong>us <strong>de</strong> cessites se compos<strong>en</strong>t <strong>de</strong> commissions prélevées sur le chiffre d'affaires qu'ils permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong>réaliser et/ ou <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>us publicitaires.1.3. Les sites expertCes sites propos<strong>en</strong>t une information <strong>de</strong> sources très fiables et <strong>de</strong>s connaissances pointues et<strong>de</strong> très bonne qualité. Ces données sont offertes via <strong>de</strong>s forums <strong>de</strong> discussion professionnels,<strong>de</strong>s workshops ou <strong>de</strong>s confér<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> ligne. Payants ou gratuits, ces services permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong>v<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s prestations <strong>de</strong> conseil hautem<strong>en</strong>t personnalisées par téléphone, par courrier ou parInternet. Par exemple, un cli<strong>en</strong>t peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> confid<strong>en</strong>tiel avec un expert <strong>de</strong> sonchoix dans le domaine qu'il précise. Les services proposés par les sites <strong>de</strong> type expert sontrémunérés par <strong>de</strong>s frais d'abonnem<strong>en</strong>t (fixes) et/ ou <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances variables (metered usage),généralem<strong>en</strong>t à la minute.1.4. Les portails spécialisésCes sites vis<strong>en</strong>t une audi<strong>en</strong>ce ciblée (ou communauté), cré<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nouveaux moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong>communication, agrèg<strong>en</strong>t <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u (accès gratuit ou payant) et offr<strong>en</strong>t une large palette <strong>de</strong>services aux cli<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels. Les portails spécialisés aspir<strong>en</strong>t à remplacer les portailsgénéralistes (tels que Yahoo ou Voilà) <strong>en</strong> tant que page d'accueil <strong>de</strong> la population cible surInternet. En effet, les sites <strong>de</strong> cette catégorie trait<strong>en</strong>t quasim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> tous les aspects liés àl'exercice professionnel grâce à <strong>de</strong>s outils tels que les forums <strong>de</strong> discussion, les newsletters, lesopportunités <strong>de</strong> recherche, les bases <strong>de</strong> données partagées. L'accès à ces ressources peutêtre gratuit ou payant. Les év<strong>en</strong>tuels déficits occasionnés par ces services peuv<strong>en</strong>t êtrecomblés soit par <strong>de</strong>s rev<strong>en</strong>us publicitaires soit par <strong>de</strong>s frais d'abonnem<strong>en</strong>t.1.5. Autres modèlesSur Internet, <strong>de</strong> nouveaux "Business Mo<strong>de</strong>ls" sont imaginés chaque jour. Certains principesdirecteurs sont toutefois communs à tout modèle développé sur le Net 1 :- Ne pas v<strong>en</strong>dre un service, mais une expéri<strong>en</strong>ce cli<strong>en</strong>t : valeur ajoutée, satisfaction,utilité, etc.- Rassembler les acteurs et les transactions sur un même réseau : Business Integration.1 D'après H. JOUABER. "Les nouveaux Business Mo<strong>de</strong>ls", Congrès <strong>de</strong> l'O.E.C.T. Octobre 2002.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 12


- Tirer parti <strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts qui intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t économique <strong>de</strong>manière continue et surtout plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t que les autres acteurs : l'<strong>en</strong>trepriseréactive.Enfin, il faut noter que le portail spécialisé <strong>de</strong>meure le modèle <strong>de</strong> conseil <strong>en</strong> ligne le plus répan<strong>du</strong>.Constituant le modèle le plus global, il peut intégrer d'autres modèles : sites marchands, experts, <strong>de</strong>type e-marketplace, etc. L'exemple <strong>de</strong> profiscal.com, un portail spécialisé <strong>en</strong> fiscalité <strong>de</strong>stiné aumarché tunisi<strong>en</strong>, est édifiant à ce sujet. Outre les newsletters, les forums et les bases <strong>de</strong> donnéespartagées qui sont <strong>de</strong>s outils par excell<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> portail, ce site propose <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> données àabonnem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>s consultations personnalisées, <strong>de</strong>s prestations d'<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t académique ouprofessionnel ainsi que la possibilité <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>r <strong>en</strong> ligne <strong>de</strong>s ouvrages traitant <strong>de</strong>s diversesbranches <strong>de</strong> la fiscalité.§2. Les procé<strong>du</strong>res <strong>de</strong> télédéclarationLa dématérialisation <strong>de</strong>s déclarations fiscales permet la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>res <strong>de</strong>télédéclaration basées sur les standards <strong>de</strong> l'EDI ou même sur <strong>de</strong>s formats moins propriétairesissus <strong>de</strong>s technologies Internet. En Tunisie, la loi <strong>de</strong>s Finances pour la gestion 2001 a prévudans son article 57 que le contribuable peut souscrire et déposer ses déclarations fiscales,acquitter l’impôt et les pénalités y affér<strong>en</strong>tes et échanger les données et docum<strong>en</strong>ts utiliséspour l’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’impôt ou <strong>de</strong>stinés à l’administration fiscale ou aux services <strong>du</strong>recouvrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’impôt par <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s électroniques fiables. Depuis avril 2002, le c<strong>en</strong>treinformatique <strong>du</strong> Ministère <strong>de</strong>s Finances mène la phase expérim<strong>en</strong>tale pilote <strong>du</strong> site <strong>de</strong>télédéclaration e-tasrih 1 qui offre à un échantillon représ<strong>en</strong>tatif <strong>de</strong> contribuables les servicessuivants :- Prise <strong>en</strong> charge <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la déclaration ;- Liquidation automatique assistée <strong>de</strong>s impôts et taxes ;- Règlem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s montants <strong>du</strong>s par télé-paiem<strong>en</strong>t (ordres <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t) ;- Edition <strong>de</strong> formulaires ;- Suivi par le contribuable adhér<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s paiem<strong>en</strong>ts effectués.Tous ces services sont accessibles dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t sécurisé. Ainsi, pour assurerl’intégrité, la confid<strong>en</strong>tialité et la non répudiation <strong>de</strong>s données, le site utilise un système <strong>de</strong>cryptage basé sur l'acquisition <strong>de</strong> certificats électroniques. Au cours <strong>de</strong> la phase expérim<strong>en</strong>tale,ces certificats sont à acquérir auprès <strong>de</strong> l'ANCE (Ag<strong>en</strong>ce Nationale <strong>de</strong> CertificationElectronique).Les procé<strong>du</strong>res <strong>de</strong> télédéclaration sont <strong>de</strong>stinées à faciliter l'accomplissem<strong>en</strong>t par lescontribuables <strong>de</strong> leurs obligations fiscales. Leur succès passe par une implication accrue <strong>de</strong>professionnels capables <strong>de</strong> mobiliser un grand nombre <strong>de</strong> contribuables : avocats, conseilsfiscaux, bureaux d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t et d’assistance fiscaux 2 , et surtout les <strong>comptable</strong>s agréés et lesexperts-<strong>comptable</strong>s. Ces professionnels <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> faire bénéficier leurscli<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la rapidité et <strong>de</strong> la souplesse <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res <strong>de</strong> télédéclaration.En France, l'Ordre <strong>de</strong>s Experts-Comptables a lancé je<strong>de</strong>clare.com, un portail déclaratif <strong>de</strong>stiné à« apporter aux cabinets un service att<strong>en</strong><strong>du</strong> <strong>en</strong> leur permettant d'intégrer la télétransmission, sansinvestissem<strong>en</strong>t, à un coût d'exploitation mo<strong>de</strong>ste et dans une ergonomie facilitée. » 3 Latransmission <strong>de</strong>s déclarations est faite dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t sécurisé. Cette offreest complétée par la mise à la disposition <strong>de</strong>s adhér<strong>en</strong>ts d'un service <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s messages (unmessage peut regrouper plusieurs télédéclarations) et <strong>de</strong>s télédéclarations. Il est <strong>du</strong> ressort <strong>de</strong> laprofession <strong>comptable</strong> tunisi<strong>en</strong>ne d'exprimer, au nom <strong>de</strong> ses cli<strong>en</strong>ts, une forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>1 Adresse Web provisoire : www.cimpftest.nat.tn. Adresse pré<strong>vue</strong> (non <strong>en</strong>core opérationnelle à fin avril2003) : www.tele<strong>de</strong>claration.finances.gov.tn.2 Institués par la loi <strong>de</strong>s finances pour la gestion 2001.3 D'après le rapport annuel (2001) <strong>du</strong> Conseil Supérieur <strong>de</strong> l'OEC.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 13


simplification <strong>de</strong>s relations avec l'administration. Ainsi faisant, elle conforte sa place <strong>de</strong> choixdans l'économie et son image <strong>de</strong> marque auprès <strong>de</strong>s contribuables.L'acc<strong>en</strong>tuation <strong>de</strong> la dématérialisation <strong>de</strong>s déclarations est un <strong>en</strong>jeu stratégique pour lesexperts-<strong>comptable</strong>s. D'un coté, les cabinets ne pourront plus se soustraire à un système globalnormalisé permettant <strong>de</strong> véhiculer les données sans rupture <strong>de</strong> la chaîne numérique. D'un autrecoté, <strong>en</strong> assumant son rôle dans la relation <strong>de</strong> ses cli<strong>en</strong>ts avec l'administration, l'expert<strong>comptable</strong>préserve sa position concurr<strong>en</strong>tielle et se donne le moy<strong>en</strong> d'accroître sa pro<strong>du</strong>ctivitédans les missions traditionnelles et celles d'externalisation <strong>de</strong>s tâches administratives.§3. L'externalisation <strong>de</strong>s tâches administrativesDans la nouvelle économie, chaque <strong>en</strong>treprise cherche à repousser hors <strong>de</strong> ses limites lespetites tâches répétitives sans valeur ajoutée. Cette situation offre <strong>de</strong> larges possibilités <strong>de</strong>service aux prestataires qui sauront se doter <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s techniques et humains adéquats dontles cabinets <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong>.En effet, ceux-ci pourront proposer une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> services d'externalisation <strong>de</strong> tâchesadministratives surtout s'ils sont <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> communiquer avec leurs cli<strong>en</strong>ts via <strong>de</strong>sconnexions privées et sécurisées <strong>de</strong> type extranet. Les configurations possibles sont décupléespar l'utilisation d'applications <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> ASP. Parmi les tâches administratives qui pourrai<strong>en</strong>t êtreexternalisées, on peut citer la préparation <strong>de</strong>s déclarations fiscales et sociales,l'ordonnancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la paie, le suivi <strong>de</strong>s prés<strong>en</strong>ces, la gestion <strong>de</strong> trésorerie, le suivi <strong>de</strong>sconditions <strong>de</strong> banque, etc.§4. Mise à disposition <strong>de</strong> bases docum<strong>en</strong>taires internesSur son site Web ou via <strong>de</strong>s liaisons sécurisées <strong>de</strong> type extranet, le cabinet <strong>d'expertise</strong><strong>comptable</strong> peut mettre à la disposition <strong>de</strong>s internautes et <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts ses bases docum<strong>en</strong>tairesinternes. Grâce à <strong>de</strong>s outils nouveaux tels que les browsers et les fichiers .pdf, les informationsmises <strong>en</strong> ligne peuv<strong>en</strong>t être hétérogènes et non structurées : textes sous diverses formes,prés<strong>en</strong>tations et vidéos, images, etc. Toutefois, l'accessibilité et la pertin<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> serviceproposé pass<strong>en</strong>t par l'organisation <strong>de</strong>s données <strong>en</strong> catégories ou sous-répertoires et surtoutpar la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> moteurs <strong>de</strong> recherche. Comparables respectivem<strong>en</strong>t à la table <strong>de</strong>smatières et à l'in<strong>de</strong>x d'un livre, ces outils permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s recherches rapi<strong>de</strong>s et ciblées ;d'où une augm<strong>en</strong>tation certaine <strong>de</strong> la valeur ajoutée perçue par les utilisateurs.En fonction <strong>du</strong> modèle d'affaires choisi, le service peut être gratuit ou payant. Dans ce <strong>de</strong>rniercas, la rémunération peut être fixe (frais d'abonnem<strong>en</strong>t) ou variable. A titre d'exemple, le siteprofiscal.com propose à la fois :- <strong>de</strong>s bases accessibles gratuitem<strong>en</strong>t : notes communes (jusqu'au 31 décembre 2002), texte<strong>de</strong>s principaux co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la fiscalité tunisi<strong>en</strong>ne, cours et papiers <strong>de</strong> recherche <strong>en</strong> fiscalité àl'usage <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur, etc.- <strong>de</strong>s bases accessibles par abonnem<strong>en</strong>t : prises <strong>de</strong> position administratives jusqu'au 31décembre 2002 ; et <strong>de</strong>puis cette date toute la base DB-Profiscal (y compris les notescommunes).§5. Formation continue et <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t sur le WebDans une société <strong>de</strong> l'information où l'appr<strong>en</strong>tissage tout au long <strong>de</strong> la vie est <strong>de</strong> rigueur, lesexperts-<strong>comptable</strong>s ont un rôle très important à jouer. A travers leurs sites, ils peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effetoffrir <strong>de</strong>s prestations variées <strong>de</strong> formation professionnelle et académique. Ces sites pourraitviser <strong>en</strong> premier lieu la préparation aux exam<strong>en</strong>s <strong>de</strong> comptabilité (notamm<strong>en</strong>t la Révision etl'Expertise Comptables pour le cas <strong>de</strong> la Tunisie). Un important travail d'élaboration <strong>de</strong>scont<strong>en</strong>us pédagogiques est toutefois nécessaire. A cet effet, le part<strong>en</strong>ariat avec <strong>de</strong>s maisonsd'édition et <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> service informatique pourrait être d'un apport considérable. Desappels à contribution peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être lancés auprès <strong>de</strong>s professeurs et <strong>de</strong>s étudiants.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 14


Dans le domaine <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> la formation, les cont<strong>en</strong>us et les médias sont trèsvariés et peuv<strong>en</strong>t donner lieu à un très grand nombre <strong>de</strong> combinaisons. Pour ce qui est <strong>de</strong>scont<strong>en</strong>us, il peut s'agir <strong>de</strong> cours, d'exercices, <strong>de</strong> corrigés, d'annales d'exam<strong>en</strong>s, d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>cas, <strong>de</strong> tests d'évaluation, <strong>de</strong> supports <strong>de</strong> formation, <strong>de</strong> bibliothèque etc. Concernant lesmédias, ils différ<strong>en</strong>t selon que l'action <strong>de</strong> formation est délivrée <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> synchrone ouasynchrone, selon qu'elle est interactive ou non, standard ou personnalisée, collective ouprivée, etc. Parmi les médias les plus utilisés <strong>en</strong> matière d'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> formation sur leWeb, on peut citer : le texte sous ses divers formats, les images, les clips vidéo, lesprés<strong>en</strong>tations animées ou Webcasts, les FAQ, les téléconfér<strong>en</strong>ces, les salles <strong>de</strong> classevirtuelles, etc. Par exemple, ce <strong>de</strong>rnier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> livraison <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u est le plus élaboré ; il estsynchrone, interactif, personnalisé et hautem<strong>en</strong>t convivial. Il permet <strong>de</strong> rompre l'isolem<strong>en</strong>t, un<strong>de</strong>s écueils <strong>de</strong> la formation à distance, et <strong>de</strong> retrouver les avantages d'une dynamique <strong>de</strong>groupe.Sur un plan pratique et <strong>en</strong> Tunisie, les sites profiscal.com et pro<strong>comptable</strong>.com propos<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treautres :- <strong>en</strong> accès gratuit : <strong>de</strong>s cours, <strong>de</strong>s exercices (énoncés et corrigés), <strong>de</strong>s mémoires et <strong>de</strong>spapiers <strong>de</strong> recherche pour tous les niveaux <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur ;- <strong>en</strong> accès payant : <strong>de</strong>s prestations d'<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t pédagogique et <strong>de</strong> formation <strong>en</strong> ligne oucombinée (préparation <strong>en</strong> ligne aux séminaires prés<strong>en</strong>tiels).Sur le plan international, les grands cabinets <strong>de</strong> conseil conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t leur offre e-Learning autour <strong>de</strong> la formation aux ERP comme service accessoire à leur offre d'intégrateurs<strong>de</strong> projets ERP. Ce choix fait suite au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'offre ASP par les principaux éditeurs<strong>de</strong> ce secteur. Par ailleurs, ces cabinets offr<strong>en</strong>t aux <strong>en</strong>treprises <strong>de</strong>s services globaux <strong>de</strong> conseil<strong>en</strong> matières <strong>de</strong> formation et <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> capital humain et intellectuel. Parmi ces services,l'élaboration <strong>de</strong> stratégies e-Learning et <strong>de</strong> formation à distance, l'élaboration <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us et lamise <strong>en</strong> place d'outils collaboratifs et <strong>de</strong> groupware occup<strong>en</strong>t une place <strong>de</strong> choix.CHAPITRE DEUXIEME : LES NOUVELLES MISSIONSLe premier chapitre a décrit la manière dont la profession utilise ou peut utiliser les t<strong>en</strong>dancestechnologiques dans ses missions classiques. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette attitu<strong>de</strong> consommatrice, laprofession s'efforce égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire. Ce <strong>de</strong>uxième chapitre sera consacré aux effortsvisant la création <strong>de</strong> nouveaux services.Par nouveaux services, nous désignons ceux qui mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces nouvelles.Ce chapitre traitera respectivem<strong>en</strong>t les nouvelles missions <strong>d'expertise</strong> (Section 1), d'opinion(Section 2) et <strong>de</strong> conseil (Section 3).Section 1 : Les nouvelles missions <strong>d'expertise</strong>Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s bouleversem<strong>en</strong>ts que connaît le processus d'élaboration <strong>de</strong>s états financiers, lapertin<strong>en</strong>ce même <strong>de</strong> ces états et <strong>de</strong>s principes <strong>comptable</strong>s qui les sous-t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t est aujourd'huimise <strong>en</strong> cause. Les modifications apportées par la nouvelle économie aux modèles et processd'affaires sont à l'origine <strong>de</strong> cette mise <strong>en</strong> cause. Nous rapportons ci-après quelques exemples<strong>de</strong> ces modifications énumérés par Alles, Kogan, et Vasarhelyi dans l'article "Accounting in2015" (The CPA Journal. Novembre 2000) :- Plusieurs <strong>en</strong>treprises se limit<strong>en</strong>t à la fonction recherche et développem<strong>en</strong>t et sous-trait<strong>en</strong>tpro<strong>du</strong>ction et distribution.- La dét<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> stocks par l'<strong>en</strong>treprise n'est pas nécessaire si sa fonction gestion <strong>de</strong>sapprovisionnem<strong>en</strong>ts est performante.- Le capital intellectuel est une source fondam<strong>en</strong>tale <strong>de</strong> la valeur boursière d'une firme. Cettesource est ignorée ou négligée par les métho<strong>de</strong>s d'évaluation traditionnelles.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 15


Les axes d'amélioration <strong>de</strong>s états financiers actuels port<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur ledéveloppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> critères non financiers <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> performance (Sous-section 1) et <strong>de</strong>critères <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> mesure <strong>du</strong> capital intellectuel et <strong>de</strong>s autres actifs immatériels(Sous-section 2).Sous-Section 1 : Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> critères non financiers <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>performanceDans cette sous-section, nous discuterons respectivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la portée et <strong>de</strong> l'utilité <strong>de</strong> cescritères (§1), <strong>de</strong>s principaux efforts <strong>de</strong> recherche qu'ils suscit<strong>en</strong>t (§2) et <strong>de</strong>s opportunités <strong>de</strong>services professionnels offertes par ces critères (§3).§1. Portée et utilité <strong>de</strong> ces critèresLa pério<strong>de</strong> d'euphorie boursière <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s années 1990 et les sévères corrections à la baissequi lui ont succédé ont révélé <strong>en</strong>tre autres problèmes un manque au niveau <strong>de</strong>s informationsdisponibles sur la performance d'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s sociétés cotées. Même appuyés <strong>de</strong> notesannexes, les états financiers traditionnels ne suffis<strong>en</strong>t plus à expliquer la valeur attribuée par lemarché à une société donnée. En effet, les investisseurs ont pris consci<strong>en</strong>ce que <strong>de</strong>s facteursclés <strong>de</strong> succès (ou d'échec) qui ne saurai<strong>en</strong>t répondre à la définition d'un actif (ou d'un passif)<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans la composition <strong>de</strong> la valeur boursière.A titre d'exemple, l'information sur la satisfaction et le moral <strong>de</strong>s employés – un facteur quiconditionne la performance <strong>de</strong> toute <strong>en</strong>treprise – a souv<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cé les cours boursiers. Dans unmon<strong>de</strong> parfait, une telle information ferait partie <strong>du</strong> reporting d'affaires (Business Reporting)donné <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s états financiers ; vraisemblablem<strong>en</strong>t dans le rapport annuel. Mais au <strong>de</strong>là <strong>du</strong>simple débat sur la disponibilité et la fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'information, quelle pourrait être la meilleuremesure <strong>de</strong> la satisfaction <strong>de</strong>s employés ? Comm<strong>en</strong>t cette information pourra-t-elle être collectéeet actualisée ? etc. L'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces questions et celles qui pourrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> découler forme ledébat réc<strong>en</strong>t sur les mesures non financières <strong>de</strong> la performance organisationnelle.Les états financiers peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet être avantageusem<strong>en</strong>t complétés par la publicationvolontaire d’informations supplém<strong>en</strong>taires et notamm<strong>en</strong>t celles à caractère non financier. Le cadreconceptuel <strong>de</strong> la comptabilité, notamm<strong>en</strong>t dans son paragraphe 83, <strong>en</strong>courage <strong>de</strong> tels efforts <strong>de</strong>publication qui créerai<strong>en</strong>t un cadre permettant une évaluation plus complète <strong>de</strong> la performanced’<strong>en</strong>semble et <strong>de</strong>s perspectives d’av<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise. Outre les informations financières et nonfinancières à valeur prospective (comptes prévisionnels et autres), le cadre conceptuel insiste surles informations ayant trait à la gestion <strong>de</strong>s ressources humaines, à la gestion <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taleet aux choix technologiques.Il est clair qu'un tel <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'information sur la marche <strong>de</strong>s affaires sociales profiteranon seulem<strong>en</strong>t aux investisseurs, mais aussi et avant tout aux dirigeants <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise. Leurcapacité à pr<strong>en</strong>dre à temps les décisions cruciales augm<strong>en</strong>tera <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> la disponibilitéd'informations qualitatives sur les facteurs clés <strong>de</strong> succès qui sous-t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les chiffres figurantdans les états financiers et qui permett<strong>en</strong>t, mieux que ceux-ci, d'anticiper l'évolution future <strong>de</strong>sperformances <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise. En effet, la faiblesse <strong>de</strong> leur valeur prospective constitue l’un <strong>de</strong>sprincipaux griefs adressés aux états financiers actuels.§2. Les principaux efforts <strong>de</strong> recherchehttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 16


Plusieurs travaux <strong>de</strong> recherche portant sur le thème <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> performance ont étécon<strong>du</strong>its par <strong>de</strong>s organisations <strong>comptable</strong>s nord-américaines et internationales. Mais lestravaux les plus importants à nos yeux sont ceux parrainés par le FASB et l'ICCA.Dans le cadre d'un projet désigné "Business Reporting Research Project", le FASB a publiétrois rapports portant respectivem<strong>en</strong>t sur 1) la diffusion électronique d'informations relevant <strong>du</strong>Business Reporting, 2) l'amélioration <strong>du</strong> business Reporting : comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>courager lesdivulgations volontaires et 3) la comparaison <strong>de</strong>s exig<strong>en</strong>ces d'information SEC et GAAP. Parmices rapports, le second, publié <strong>en</strong> janvier 2001 souligne l'insuffisance <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> reportingactuel et les possibilités <strong>de</strong> l'ét<strong>en</strong>dre notamm<strong>en</strong>t aux indicateurs non financiers.Le FASB a égalem<strong>en</strong>t publié <strong>en</strong> avril 2001 un rapport spécial intitulé "Business and financialreporting, chall<strong>en</strong>ges from the new economy". Ce rapport a t<strong>en</strong>té <strong>de</strong> cerner l'impact <strong>de</strong> lanouvelle économie sur le modèle <strong>de</strong> reporting traditionnel <strong>en</strong> considérant trois axes <strong>de</strong>recherche : 1) l'information prospective concernant notamm<strong>en</strong>t les cash-flows futurs, 2) lamesure et la prés<strong>en</strong>tation d'informations non financières caractérisant les facteurs clés <strong>de</strong>succès et 3) la prise <strong>en</strong> compte et l'évaluation <strong>de</strong>s actifs incorporels dans le bilan.Par ailleurs, l'ICCA a lancé, <strong>de</strong>puis 1996, l'Initiative liée aux Mesures <strong>de</strong> la Performance auCanada (IMPC). Ce projet résulte d'une recommandation <strong>du</strong> rapport final sur la vision <strong>de</strong> laprofession appelant à un lea<strong>de</strong>rship <strong>de</strong>s <strong>comptable</strong>s agréés dans le domaine <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong>la performance organisationnelle. Selon son directeur, Jim GOODFELLOW, cette initiative apour objectif d'ai<strong>de</strong>r les <strong>comptable</strong>s agréés à ét<strong>en</strong>dre leurs services au <strong>de</strong>là <strong>du</strong> reportingfinancier pour s'adresser à un év<strong>en</strong>tail plus large <strong>de</strong> besoins liés à la mesure et le reporting surla performance. Dans la page Web <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'IMPC 1 , son directeur appelle les<strong>comptable</strong>s agréés et leurs cli<strong>en</strong>ts à participer au développem<strong>en</strong>t d'instrum<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong> bonnespratiques (best practices) s'adressant à chaque domaine "nouveau" <strong>de</strong> reporting.Aujourd'hui, l'IMPC se veut un c<strong>en</strong>tre pour la promotion d'approches globales <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>performance dans les secteurs privé et public.Enfin, à coté <strong>de</strong> ces travaux purem<strong>en</strong>t académiques, d'autres initiatives se sont distinguées <strong>en</strong>traitant le problème <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> performance sous un angle professionnel. Nous nousintéresserons ci-après aux travaux m<strong>en</strong>és par l'AICPA et l'ICCA d'un coté et parPricewaterhouseCoopers d'un autre coté.§3. Les opportunités <strong>de</strong> services professionnelsNous <strong>en</strong>trons dans une ère où l'information <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t abondante et accessible, à tel pointqu'id<strong>en</strong>tifier l'information pertin<strong>en</strong>te est un rôle primordial pour lequel la profession a un savoirfairequ'elle doit exercer mais dans <strong>de</strong>s domaines plus larges que les données financièrestraditionnelles. En effet, l'information financière, même adaptée à la gestion, n'est plussuffisante pour tra<strong>du</strong>ire la performance et la valeur d'une <strong>en</strong>treprise. D'autres informations sontnécessaires et <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t faire partie <strong>du</strong> reporting élargi <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise. Par exemple :- la qualité <strong>de</strong>s ressources humaines,- le bi<strong>en</strong>-être <strong>de</strong>s employés,- la gestion <strong>du</strong> capital savoir <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise,- le pot<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> la recherche et développem<strong>en</strong>t et la capacité d'innovation,- la qualité <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction,- la qualité <strong>du</strong> portefeuille cli<strong>en</strong>ts,- la satisfaction <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts,- la qualité <strong>de</strong>s part<strong>en</strong>ariats avec les fournisseurs et les cli<strong>en</strong>ts,- la création <strong>de</strong> valeur pour les actionnaires,- <strong>de</strong>s données relatives à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, etc.1 cpri.matrixlinks.ca/CPRIoverview.html.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 17


Le <strong>comptable</strong> sait mesurer. A lui d'adapter ses instrum<strong>en</strong>ts pour mesurer <strong>de</strong>s informations nonfinancières et élaborer <strong>de</strong>s reportings et tableaux <strong>de</strong> bord élargis et correspondant à l'att<strong>en</strong>te<strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs ; gestionnaires et investisseurs.Dans ce cadre, l'AICPA et l'ICCA ont développé conjointem<strong>en</strong>t un nouveau service appelé"Performance View". Selon le site <strong>de</strong> l'ICCA, ce service est un processus d'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>sfacteurs clés <strong>de</strong> succès donnant lieu à <strong>de</strong>s mesures que l'on peut suivre au fil <strong>du</strong> temps afind'évaluer les progrès accomplis <strong>en</strong> <strong>vue</strong> <strong>de</strong> l'atteinte d'objectifs spécifiques liés à la vision <strong>de</strong>l'<strong>en</strong>tité.Sur un plan méthodologique, le pratici<strong>en</strong> <strong>de</strong>vra d'abord évaluer si le système <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>performance d'une <strong>en</strong>tité s'appuie sur <strong>de</strong>s indicateurs pertin<strong>en</strong>ts et fiables pour déterminer dansquelle mesure l’<strong>en</strong>tité atteint ses objectifs et/ ou comm<strong>en</strong>t sa performance se compare à celle<strong>de</strong> ses concurr<strong>en</strong>ts. Une fois les mesures pertin<strong>en</strong>tes déterminées, le pratici<strong>en</strong> <strong>de</strong>vra proposerà son cli<strong>en</strong>t une procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> suivi et d'actualisation <strong>de</strong> chaque mesure <strong>de</strong> performance. Dansce cadre, l'AICPA et l'ICCA propos<strong>en</strong>t à leurs membres un logiciel nommé CPA/CA Views<strong>de</strong>stiné à leur faciliter la communication, la prés<strong>en</strong>tation et le suivi <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>performance.Par ailleurs, la firme internationale PricewaterhouseCoopers s'est intéressée à la mesure <strong>de</strong>performance dans le cadre <strong>de</strong> la proposition d'un nouveau modèle <strong>de</strong> reporting :ValueReporting. Selon ses concepteurs, ce modèle est <strong>de</strong>stiné à colmater le gap constaté <strong>en</strong>treles pratiques actuelles <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> reporting et les besoins <strong>de</strong>s marchés financiers. Ce gapserait responsable d'une situation préoccupante caractérisée par la préémin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s échos et<strong>de</strong>s communiqués <strong>de</strong> presse, le raccourcissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s horizons d'investissem<strong>en</strong>t et la volatilitécroissante <strong>de</strong>s cours. PricewaterhouseCoopers souti<strong>en</strong>t que l'adoption <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> reportingélargi ValueReporting permettra <strong>en</strong>tre autres avantages :- <strong>de</strong> promouvoir la crédibilité <strong>de</strong> la direction,- <strong>de</strong> stimuler les investissem<strong>en</strong>ts à moy<strong>en</strong> et long termes,- <strong>de</strong> susciter un plus grand intérêt <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s analystes financiers,- <strong>de</strong> relancer les cours <strong>de</strong>s actions.Le modèle <strong>de</strong> reporting proposé s'articule autour <strong>de</strong> quatre axes :- le marché ;- la stratégie ;- la gestion tactique ou la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> la stratégie (c'est dans cette partie que les étatsfinanciers serai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tés) ;- la plate-forme <strong>de</strong> valeur (Value Platform) :La plate-forme <strong>de</strong> valeur <strong>de</strong>vrait r<strong>en</strong>seigner sur les élém<strong>en</strong>ts qui sous-t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t la valeur et laperformance future <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise ; à savoir les facteurs clés <strong>de</strong> succès. Les exemples donnéspar les concepteurs <strong>de</strong> ValueReporting sont : les ressources humaines, les cli<strong>en</strong>ts, les marqueset la réputation.Sous-Section 2 : Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> critères <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> mesure <strong>du</strong>capital intellectuel et <strong>de</strong>s autres actifs immatérielsDans cette sous-section, nous discuterons respectivem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> contexte et <strong>de</strong> la problématique<strong>de</strong> ces critères (§1), <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s normes <strong>comptable</strong>s <strong>en</strong> vigueur (§2) et <strong>de</strong>s opportunités<strong>de</strong> services professionnels offertes par ces critères (§3).§1. Contexte et problématiquehttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 18


Le capital intellectuel est tout aussi ess<strong>en</strong>tiel pour la nouvelle économie axée sur le savoir qu<strong>en</strong>e l'étai<strong>en</strong>t les ressources financières et les bi<strong>en</strong>s corporels pour l'économie "traditionnelle"axée sur la fabrication. Au niveau <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise, l'innovation a pris la place <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctionmassive <strong>en</strong> tant que première source d'avantage concurr<strong>en</strong>tiel. Face à l'insout<strong>en</strong>ableconcurr<strong>en</strong>ce mondiale in<strong>du</strong>ite par la déréglem<strong>en</strong>tation et le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong>l'information et <strong>de</strong> la communication, l'<strong>en</strong>treprise <strong>du</strong> 21 ème siècle doit innover pour survivre. Maisle développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'innovation au sein <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise requiert un investissem<strong>en</strong>t considérabledans l'immatériel : recherche et développem<strong>en</strong>t, stratégies <strong>de</strong> communication, formation, etc.Or, à l'inverse <strong>de</strong>s ressources matérielles, les bi<strong>en</strong>s incorporels ne sont généralem<strong>en</strong>t pas pris<strong>en</strong> compte dans le bilan. On leur attribue la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les valeurs boursière et <strong>comptable</strong><strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise. Par son manque <strong>de</strong> précision, cette approche favorise la volatilité <strong>de</strong>s coursboursiers. Mais, peut-on être sûr que la valeur obt<strong>en</strong>ue par capitalisation <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s incorporelssera plus précise que les mesures actuelles <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise ? La réponse est loind'être évid<strong>en</strong>te surtout que la difficulté inhér<strong>en</strong>te à la mesure <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts incorporels estparmi les causes principales <strong>de</strong> leur non prise <strong>en</strong> compte à l'actif <strong>du</strong> bilan.Doit-on capitaliser les élém<strong>en</strong>ts incorporels créés au sein <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise ? Au <strong>de</strong>là <strong>du</strong> problèmepurem<strong>en</strong>t <strong>comptable</strong>, comm<strong>en</strong>t informer le marché sur le patrimoine intellectuel et la capacitéd'innovation <strong>de</strong> la firme ? Quels sont les meilleurs indicateurs <strong>de</strong> ce patrimoine et <strong>de</strong> cettecapacité ? Comm<strong>en</strong>t mesurer et r<strong>en</strong>dre compte <strong>de</strong> ces indicateurs ?…Autant <strong>de</strong> questionsauxquelles une littérature abondante essaie aujourd'hui d'apporter <strong>de</strong>s réponses.§2. La position <strong>de</strong>s normes <strong>comptable</strong>s <strong>en</strong> vigueurL'importance accrue <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s incorporels est l'une <strong>de</strong>s principales caractéristiques <strong>de</strong> lanouvelle économie. Pourtant, et à quelques exceptions près, les normes <strong>comptable</strong>s <strong>en</strong> vigueurs'accord<strong>en</strong>t pour ne pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les immobilisations incorporelles que lorsqu'elles sontacquises auprès <strong>de</strong> tiers. La norme <strong>comptable</strong> tunisi<strong>en</strong>ne relative aux immobilisationsincorporelles NCT 06 prévoit concernant les élém<strong>en</strong>ts développés <strong>en</strong> interne la prise <strong>en</strong> compteà l'actif <strong>du</strong> bilan uniquem<strong>en</strong>t pour les logiciels et les dép<strong>en</strong>ses <strong>de</strong> recherche et développem<strong>en</strong>taboutissant au dépôt d'un brevet, d'une marque ou d'un droit similaire protégé par laréglem<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> vigueur.Le rapport publié par le FASB <strong>en</strong> avril 2001 intitulé "Business and Financial Reporting,Chall<strong>en</strong>ges from the New Economy" consacre son 4 ème chapitre à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s obstacles d'ordreconceptuel et pratique à la mesure et la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s immobilisations incorporellescréées au sein <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise. Ce chapitre focalise sur trois normes traitant les immobilisationsincorporelles : la FASB 2 traitant les dép<strong>en</strong>ses <strong>de</strong> recherche et développem<strong>en</strong>t, la FASB 86traitant les dép<strong>en</strong>ses <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> logiciels et l'IAS 38 Immobilisations incorporelles.Procédant à une analyse critique <strong>de</strong> ces normes par rapport aux cadres conceptuels <strong>du</strong> FASBet <strong>de</strong> l'IASB (ex IASC), les auteurs <strong>du</strong> rapport tir<strong>en</strong>t les principales conclusions ci-après :- Aucun fon<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t conceptuel dans la définition d'un actif ne justifie l'application <strong>de</strong> règles <strong>de</strong>prise <strong>en</strong> compte différ<strong>en</strong>tes aux bi<strong>en</strong>s incorporels acquis à l'extérieur <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise et auxmêmes bi<strong>en</strong>s créés au sein <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise (à condition que ces <strong>de</strong>rniers obéiss<strong>en</strong>t au critère<strong>de</strong> la mesure fiable).- Le contrôle par l'<strong>en</strong>treprise est une caractéristique primordiale <strong>de</strong> tout actif. Ce critère nepermet pas à certains élém<strong>en</strong>ts incorporels <strong>de</strong> satisfaire la définition d'un actif ; par exemplela satisfaction <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts. En revanche, il ne s'oppose pas à la prise <strong>en</strong> compte d'autresélém<strong>en</strong>ts tels que les listes <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts. De même, le critère <strong>de</strong> contrôle n'élimine pas l'effetque certains élém<strong>en</strong>ts non reconnus (la satisfaction <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts) peuv<strong>en</strong>t avoir sur la valeurd'autres élém<strong>en</strong>ts respectant la définition d'un actif (portefeuille cli<strong>en</strong>ts).- Deux types <strong>de</strong> décalage frein<strong>en</strong>t toutes les t<strong>en</strong>tatives visant la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>sincorporels créés dans les états financiers :http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 19


- Le décalage temporel : les dép<strong>en</strong>ses et les efforts visant la création d'un actifincorporel intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t longtemps avant que sa capacité à générer <strong>de</strong>savantages économiques futurs ne soit démontrée.- La non corrélation : plusieurs théorici<strong>en</strong>s souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que la corrélation <strong>en</strong>tre lescoûts <strong>en</strong>courus et la valeur <strong>de</strong>s avantages futurs qu'ils dis<strong>en</strong>t évid<strong>en</strong>te pour lesbi<strong>en</strong>s corporels n'existe pas pour les élém<strong>en</strong>ts incorporels.Mais reconnaître cette non corrélation risque <strong>de</strong> nous m<strong>en</strong>er à l'impasse. D'un coté, cedécalage r<strong>en</strong>d impertin<strong>en</strong>te toute mesure basée sur le coût. D'un autre coté, les mesures autresque celles se basant sur le coût sont peu fiables. Faut-il alors abandonner toute t<strong>en</strong>tative <strong>de</strong>prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s incorporels créés au sein <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise ?§3. Les opportunités <strong>de</strong> services professionnelsDans le cadre <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> la profession visant à « refaçonner la comptabilité <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>l'ère <strong>du</strong> savoir et <strong>du</strong> nouveau millénaire » 1 , chaque pratici<strong>en</strong> pourra <strong>en</strong>richir le reporting <strong>de</strong> sescli<strong>en</strong>ts par <strong>de</strong>s indicateurs <strong>du</strong> capital savoir <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise, <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> la recherche etdéveloppem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> la capacité d'innovation, etc.L’évaluation <strong>du</strong> capital intellectuel peut se faire à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> divers indices :- valeur ajoutée par employé,- valeur ajoutée par rapport à la masse salariale,- formation, certification et bilan <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce,- réputation <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise auprès <strong>de</strong>s chasseurs <strong>de</strong> têtes,- nombre <strong>de</strong> brevets et coût <strong>de</strong> leur maint<strong>en</strong>ance,- chiffre d'affaires par rapport aux dép<strong>en</strong>ses <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t,..etc.Les indicateurs listés ci-<strong>de</strong>ssus ne sont que <strong>de</strong>s exemples. Certaines <strong>en</strong>treprises qui ontélaboré une gestion <strong>du</strong> capital intellectuel class<strong>en</strong>t les indicateurs <strong>en</strong> cinq catégories :• la perspective financière (exemple : valeur ajoutée par employé) ;• la perspective cli<strong>en</strong>t (exemple : part <strong>de</strong> marché) ;• la perspective processus (exemple : performance qualité) ;• la perspective r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t et développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la capacité d'innovation (exemple: dép<strong>en</strong>ses <strong>de</strong> formation par employé) ;• la perspective humaine (exemple : rotation <strong>du</strong> personnel).Dans ce cadre, l'ICCA s'attache <strong>de</strong>puis quelques années à mettre sur pied un service intitulé"capital intellectuel" qui consisterait à évaluer le capital intellectuel d'une <strong>en</strong>tité au regard <strong>de</strong>critères conv<strong>en</strong>us ; et à fournir une assurance sur l'évaluation. Le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s "critèresconv<strong>en</strong>us" est coordonné avec l'IMPC (initiative liée aux mesures <strong>de</strong> la performance auCanada).Par ailleurs, l'interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> l'expert-<strong>comptable</strong> peut porter sur la conception et la mise <strong>en</strong>place d'un processus <strong>de</strong> création et <strong>de</strong> capitalisation <strong>de</strong>s connaissances ou sur la certification<strong>de</strong> l'efficacité d'un tel processus déjà <strong>en</strong> place.Enfin, nous t<strong>en</strong>ons à signaler que, plus que la prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> nouveaux servicesprofessionnels, ce qui nous a intéressés dans cette section était l'explication <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts<strong>de</strong>s thèses nouvelles <strong>en</strong> matière <strong>d'expertise</strong> prônant un reporting élargi <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise. En effet,les quelques services rec<strong>en</strong>sés dans ce domaine étant <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t, ils ne sedémarqu<strong>en</strong>t que partiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s travaux académiques.1 Beverley BRENNAN, ex Présid<strong>en</strong>te <strong>du</strong> Conseil <strong>de</strong> l'ICCA, dans une allocution prononcée au forum <strong>de</strong>l'OCDE sur la stratégie et la politique. Amsterdam. Juin 1999.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 20


Section 2 : Les nouvelles missions d'opinionLes observateurs <strong>de</strong> l'univers Internet s'accord<strong>en</strong>t pour lui reconnaître certaines zones <strong>de</strong>risque : protection <strong>de</strong> la vie privée, transpar<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s pratiques commerciales, intégrité <strong>de</strong>sopérations, disponibilité, auth<strong>en</strong>ticité d'origine, non-répudiation (reconnaissance par le<strong>de</strong>stinataire <strong>de</strong>s messages électroniques qui lui sont adressés), etc. Ces observateurss'accord<strong>en</strong>t aussi pour dire que le mon<strong>de</strong> Internet doit s'autoréguler naturellem<strong>en</strong>t et non pasêtre soumis à <strong>de</strong>s règles préétablies. Ce processus d'autorégulation peut être illustré parl'apparition d'une classe d'intermédiaires ou arbitres <strong>en</strong>tre les parties pr<strong>en</strong>antes à unetransaction, une discussion ou toute autre forme d'échange d'informations : modérateurs <strong>de</strong>groupes <strong>de</strong> discussion, organismes <strong>de</strong> certification électronique, etc. L'expert-<strong>comptable</strong> <strong>de</strong>vraitaussi faire partie <strong>de</strong> cette classe surtout avec la généralisation <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> publicationfinancière (et d'affaires) sur le Web.Par ailleurs, la transpar<strong>en</strong>ce et l'interdép<strong>en</strong>dance croissantes <strong>de</strong>s systèmes d'information donneà la fiabilité <strong>de</strong>s systèmes d'<strong>en</strong>treprise une importance accrue. Cette fiabilité est recherchée <strong>en</strong>tant que telle (mission spécifique <strong>de</strong> certification) ou dans le cadre d'un processus d'assurancecontinue. En effet, les systèmes d'information <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus performants et intégrés assurantl'ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> contrôle font évoluer les att<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> fréqu<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong>rapidité <strong>de</strong> l'audit vers un nouveau modèle d'audit continu ou <strong>de</strong> rapport <strong>en</strong> ligne.Pour répondre à ces att<strong>en</strong>tes, l'expert-<strong>comptable</strong> <strong>de</strong>vrait développer <strong>en</strong>tre autres <strong>de</strong>sconnaissances et <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s dans les contrôles informatisés, la sécurité informatique et lesTechniques d'Audit Assisté par Ordinateur (CAATs) afin d'être <strong>en</strong> mesure d'offrir <strong>de</strong>s services<strong>de</strong> pointe tels que WebTrust (Sous-section 1), SysTrust (Sous-section 2) ou l'assuranceperman<strong>en</strong>te (Sous-section 3).Sous-Section 1 : La certification <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> commerceélectronique : la mission WebTrust 1Dans cette sous-section, nous procé<strong>de</strong>rons d'abord à une prés<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> service (§1) ainsique <strong>de</strong>s "principes et critères" (§2) WebTrust. Ensuite, nous t<strong>en</strong>terons <strong>de</strong> décrire la con<strong>du</strong>ited'une mission WebTrust (§3). Enfin, nous discuterons <strong>de</strong>s limites et variantes <strong>de</strong> ce service(§4).§1. Prés<strong>en</strong>tationLe terme "nouvelle économie" est souv<strong>en</strong>t utilisé pour désigner la croissance tirée par lesnouvelles technologies. Nous pouvons <strong>en</strong> dé<strong>du</strong>ire simplem<strong>en</strong>t que le commerce électroniqueest à la nouvelle économie ce que le commerce est à l'économie <strong>en</strong> général. On répertorie sousle terme commerce électronique tous g<strong>en</strong>res <strong>de</strong> pratiques et opérations commercialeseffectuées par l'<strong>en</strong>tremise <strong>de</strong>s ordinateurs et <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> télécommunications.Jusqu’à tout récemm<strong>en</strong>t, la définition <strong>du</strong> commerce électronique était focalisée sur l’échange <strong>de</strong>données informatisé (EDI), le principal moy<strong>en</strong> pour <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>treprises liées par un contratd’effectuer <strong>de</strong>s opérations commerciales électroniques. Cette définition s’est toutefois élargiepour <strong>en</strong>glober les opérations effectuées par Internet (plus précisém<strong>en</strong>t, sur le Web), même<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s <strong>en</strong>tités qui ne se connaissai<strong>en</strong>t pas auparavant. Le recours à une infrastructurefondée sur un réseau public comme Internet peut ré<strong>du</strong>ire les coûts et uniformiser les règles <strong>de</strong>jeu pour les PME et les gran<strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises. De la sorte, quelle que soit leur <strong>en</strong>vergure, les<strong>en</strong>treprises peuv<strong>en</strong>t avoir accès à une cli<strong>en</strong>tèle plus vaste.1Les développem<strong>en</strong>ts ci-après s'appui<strong>en</strong>t sur le docum<strong>en</strong>t AICPA-ICCA. Principes et critères WebTrustpour le commerce électronique <strong>en</strong>tre <strong>en</strong>treprises et consommateurs. Version 2.0 (octobre 1999) /Version 1.1 (juillet 1999). Le nom WebTrust fait l’objet d’une marque déposée par l’ICCA, et d’unemarque <strong>de</strong> service (service mark) par l’AICPA.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 21


Le commerce électronique prés<strong>en</strong>te une formidable réserve d'affaires, surtout pour les PME.Toutefois, plusieurs facteurs jou<strong>en</strong>t <strong>en</strong> défaveur <strong>de</strong> son développem<strong>en</strong>t avec, à leur tête, lemanque <strong>de</strong> confiance <strong>du</strong> public. Selon une étu<strong>de</strong> m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> 1998 par YANKELOVICH Partners,les consommateurs sont très inquiets <strong>de</strong> la mesure dans laquelle leurs r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tspersonnels sont protégés dans le cadre d'un achat <strong>en</strong> ligne. En effet,- 91% d'<strong>en</strong>tre eux ne veul<strong>en</strong>t pas communiquer d’informations sur leurs rev<strong>en</strong>us.- 85% ne veul<strong>en</strong>t pas communiquer leur numéro <strong>de</strong> carte <strong>de</strong> crédit.- 74% ne veul<strong>en</strong>t pas communiquer leur numéro <strong>de</strong> téléphone.- 67% ne veul<strong>en</strong>t pas communiquer leur adresse.Dans ce domaine, les craintes <strong>du</strong> public – déjà <strong>en</strong> nette augm<strong>en</strong>tation avec la montée <strong>en</strong> puissance<strong>du</strong> cyber-crime – ne sembl<strong>en</strong>t pas relever <strong>de</strong> la phobie. En effet, selon une étu<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>te <strong>du</strong> groupeGARTNER-ZDNet, seules 27% <strong>de</strong>s attaques sont signalées par les sociétés ou organismes visés.Ce sil<strong>en</strong>ce confirme que la confiance <strong>du</strong> public dans les transactions <strong>en</strong> ligne est tellem<strong>en</strong>t fragileque le moindre incid<strong>en</strong>t suffit à l'ébranler.En réaction à ces craintes, et <strong>en</strong> <strong>vue</strong> d'accroître la confiance <strong>de</strong>s consommateurs à l’égard <strong>du</strong>commerce électronique, l'AICPA et l'ICCA ont mis au point un nouveau service professionnel <strong>de</strong>certification <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> commerce électronique appelé WebTrust.Les pratici<strong>en</strong>s ayant reçu une certification leur permettant la prestation <strong>du</strong> service WebTrust <strong>de</strong>l'ICCA, <strong>de</strong> l'AICPA ou d’autres organismes nationaux autorisés sont <strong>en</strong> mesure d’offrir <strong>de</strong>sservices <strong>de</strong> certification afin d’évaluer et <strong>de</strong> contrôler dans quelle mesure un site Web donnérespecte les principes et les critères WebTrust.§2. Les principes et critères WebTrustLes principes WebTrust correspond<strong>en</strong>t aux grands secteurs <strong>de</strong> risque associés au commerceélectronique. Alors que la version 2.0 n’a porté que sur 3 principes, la version 3.0 <strong>de</strong>s principeset critères WebTrust prévoît 7 principes. Ci-après, les 4 premiers principes listés sont ceuxdéveloppés définitivem<strong>en</strong>t. Le 5 ème (confid<strong>en</strong>tialité) est au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'exposé sondage alors queles 2 <strong>de</strong>rniers (non répudiation et énonciations personnalisées) sont <strong>en</strong> cours <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t.1. Protection <strong>de</strong> la vie privée. L'<strong>en</strong>treprise assure que les informations personnelles collectéesdans le cadre d'opérations <strong>de</strong> commerce électronique sont protégées conformém<strong>en</strong>t à sespolitiques publiées <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la vie privée. Ce principe implique notamm<strong>en</strong>tl’information <strong>de</strong>s consommateurs sur l’utilisation qui sera faite <strong>de</strong>s informations collectées.2. Sécurité. L'<strong>en</strong>treprise assure que l'accès au système et aux données <strong>du</strong> commerceélectronique est limité au personnel autorisé conformém<strong>en</strong>t à ses politiques publiées <strong>en</strong> matière<strong>de</strong> sécurité. Ce principe inclut notamm<strong>en</strong>t l’exist<strong>en</strong>ce d’un plan testé <strong>de</strong> reprise <strong>en</strong> cas <strong>de</strong>sinistre.3. Transpar<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s pratiques commerciales et intégrité <strong>de</strong>s transactions. L’<strong>en</strong>treprisetraite ses transactions <strong>de</strong> commerce électronique intégralem<strong>en</strong>t et avec précisionconformém<strong>en</strong>t à ses pratiques commerciales divulguées. Ce principe implique notamm<strong>en</strong>tl’information <strong>de</strong>s consommateurs sur la prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its, les délais <strong>de</strong> livraison et lesconditions <strong>de</strong> paiem<strong>en</strong>t ainsi que la procé<strong>du</strong>re d’annulation <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s.4. Disponibilité. L’<strong>en</strong>treprise assure que les systèmes et données <strong>de</strong> commerce électroniquesont disponibles comme elle l’indique. Ce principe inclut l’adoption <strong>de</strong> règles dûm<strong>en</strong>tdocum<strong>en</strong>tées et testées concernant la disponibilité <strong>de</strong>s composantes matérielles et logicielles<strong>du</strong> système ainsi que la conformité <strong>de</strong> ces règles aux différ<strong>en</strong>tes obligations légales,réglem<strong>en</strong>taires et contractuelles.5. Confid<strong>en</strong>tialité. L’<strong>en</strong>treprise assure que l’accès aux informations obt<strong>en</strong>ues dans le cadred'opérations <strong>de</strong> commerce électronique et qualifiées <strong>de</strong> confid<strong>en</strong>tielles est réservé auxhttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 22


personnes autorisées conformém<strong>en</strong>t à ses pratiques publiées <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> confid<strong>en</strong>tialité. Ceprincipe requiert <strong>de</strong> laisser aux cli<strong>en</strong>ts la possibilité <strong>de</strong> se rétracter.6. Non répudiation. L’<strong>en</strong>treprise garantit que l’auth<strong>en</strong>tification et l’intégrité <strong>de</strong>s messages etautres transactions électroniques reçus sont prouvables aux parties intéressées conformém<strong>en</strong>t àses pratiques publiées <strong>de</strong> non répudiation. Selon ce principe, le système doit gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong>toutes les étapes <strong>de</strong> la transaction <strong>de</strong> commerce électronique et être <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> déterminer lesresponsabilités à chaque étape.7. Enonciations personnalisées. Les énonciations spécifiques visibles sur le site Web <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>treprise (par exemple le nombre d’<strong>en</strong>trées au site p<strong>en</strong>dant un laps <strong>de</strong> temps) sont conformesaux standards professionnels et pertin<strong>en</strong>ts eu égard à son activité <strong>de</strong> commerce électronique. Ceprincipe inclut l’exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> contrôles efficaces assurant la fiabilité <strong>de</strong>s informations spécifiquesfournies par le site.Un certain nombre <strong>de</strong> critères ont été élaborés pour chaque principe WebTrust afin <strong>de</strong> fournir<strong>de</strong>s indications plus précises. Pour être <strong>en</strong> conformité avec les critères WebTrust, l’<strong>en</strong>tité doitêtre <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> démontrer, sur une certaine pério<strong>de</strong> (au moins <strong>de</strong>ux mois) :1) qu’elle a effectué ses opérations conformém<strong>en</strong>t aux pratiques <strong>de</strong> commerce électroniqueindiquées ;2) que ses contrôles ont fonctionné efficacem<strong>en</strong>t ;3) qu’elle avait <strong>en</strong> place un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> contrôle propice à la communicationd’informations fiables sur ses pratiques commerciales et à l’application <strong>de</strong> contrôlesefficaces ;4) qu’elle avait <strong>en</strong> place <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res <strong>de</strong> surveillance permettant d’assurer que lespratiques commerciales indiquées sont toujours suivies et que ses contrôles continu<strong>en</strong>td’être efficaces <strong>en</strong> conformité avec les critères WebTrust.§3. Con<strong>du</strong>ite d’une mission WebTrustPour le pratici<strong>en</strong>, l’objectif d’une mission WebTrust est <strong>en</strong> général <strong>de</strong> délivrer un rapport indiquantsi la direction a exercé <strong>de</strong>s contrôles efficaces à l’égard <strong>de</strong>s principes WebTrust. Le pratici<strong>en</strong>établit si <strong>de</strong>s contrôles sont <strong>en</strong> place à l’égard <strong>de</strong>s systèmes et données <strong>de</strong> commerceélectronique et effectue <strong>de</strong>s tests visant à déterminer si ces contrôles ont été efficaces tout aulong <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> couverte par le rapport <strong>de</strong> certification.La direction doit remettre au pratici<strong>en</strong> une déclaration ou assertion précisant que l’<strong>en</strong>tité aexercé, tout au long <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> couverte par le rapport, <strong>de</strong>s contrôles efficaces <strong>de</strong> nature àprocurer une assurance raisonnable que les principes WebTrust étai<strong>en</strong>t respectés <strong>en</strong>conformité avec les critères <strong>de</strong> l’AICPA et <strong>de</strong> l’ICCA. Le pratici<strong>en</strong> doit émettre une opinion sur lasincérité <strong>de</strong> cette assertion. Pour y parv<strong>en</strong>ir, il lui faut mettre <strong>en</strong> œuvre une stratégie d'auditbasée sur ses compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> audit <strong>de</strong>s états financiers et ses connaissances <strong>en</strong> systèmesd'information. Des compét<strong>en</strong>ces assez avancées <strong>en</strong> audit <strong>de</strong>s systèmes d'information sontégalem<strong>en</strong>t nécessaires. Elles requièr<strong>en</strong>t dans la plupart <strong>de</strong>s cas une formation supplém<strong>en</strong>taire.Le rapport <strong>du</strong> pratici<strong>en</strong> est important pour la direction, car il contribue à donner plus <strong>de</strong>crédibilité à l’assertion <strong>de</strong> celle-ci et il permet à l’<strong>en</strong>tité <strong>de</strong> se démarquer <strong>de</strong>s autres fournisseurs<strong>de</strong> services. En effet, l’obt<strong>en</strong>tion d’un rapport sans réserve permet à l’<strong>en</strong>treprise d’afficher surson site Web le sceau <strong>de</strong> certification WebTrust qui <strong>de</strong>vrait symboliser pour les internautes unegarantie délivrée par un tiers <strong>de</strong> confiance.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 23


§4. Limites et variantesAvec un nombre <strong>de</strong> sites certifiés <strong>de</strong> par le mon<strong>de</strong> à peine supérieur à la vingtaine 1 , le serviceWebTrust tar<strong>de</strong> à décoller <strong>de</strong>puis son lancem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> septembre 1997. Plusieurs facteurssembl<strong>en</strong>t être à l’origine <strong>de</strong> ce retard.D’abord, le coût <strong>du</strong> service tant pour le cli<strong>en</strong>t que pour le pratici<strong>en</strong> est assez élevé. Pour lecli<strong>en</strong>t, le coût d’une certification WebTrust serait comparable à celui <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> conseil àforte valeur ajoutée. L’investissem<strong>en</strong>t nécessaire à l’obt<strong>en</strong>tion <strong>du</strong> label WebTrust représ<strong>en</strong>terait6% <strong>du</strong> coût global <strong>de</strong> lancem<strong>en</strong>t d’un site 2 . Quant au pratici<strong>en</strong> désirant offrir le serviceWebTrust, il doit <strong>en</strong>gager <strong>de</strong>s coûts relatifs à sa formation, aux re<strong>de</strong>vances <strong>de</strong> lic<strong>en</strong>ce et à lamise à jour <strong>du</strong> sceau WebTrust.Ensuite, les concepteurs <strong>du</strong> programme WebTrust pourrai<strong>en</strong>t avoir placé la barre trop hautdans la mesure où les exig<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> ce programme sembl<strong>en</strong>t s’écarter considérablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laréalité <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> Internet. Au mois d'avril 2001, aucun site français n'a obt<strong>en</strong>u la certificationWebTrust. Pourtant, l’association WebTrust France (regroupant l’OEC et la CNCC) s’était fixécomme objectif une c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> sites certifiés à la fin <strong>de</strong> l’année 2000.Enfin, plusieurs services similaires exist<strong>en</strong>t sur le marché et concurr<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t WebTrustnotamm<strong>en</strong>t sur le terrain <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> la vie privée. Parmi ces services, on peut citer àtitre d’exemples :- TRUSTe : c’est le label le plus populaire aux Etats-Unis. Au mois <strong>de</strong> mars 2000, il comptait1300 sites certifiés parmi lesquels figurai<strong>en</strong>t ceux <strong>de</strong> AOL, AMAZON, Microsoft, E Bay,Yahoo, Altavista,.. etc. Aujourd’hui, on reproche à TRUSTe le peu <strong>de</strong> sérieux avec lequel iltraite les réclamations <strong>de</strong>s consommateurs.- BBB OnLine (Privacy Seal) : ce label a été lancé par le Better Business Bureau, organisme<strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s consommateurs nord-américains (Etats-Unis et Canada) créé <strong>en</strong> 1912.Cet organisme exclut pour le mom<strong>en</strong>t tout développem<strong>en</strong>t à une échelle mondiale.- BetterWeb : ce service offert par PriceWaterhouseCoopers vise à garantir auxconsommateurs un bon niveau d’information émanant <strong>de</strong>s sites Web concernant lesconditions <strong>de</strong> v<strong>en</strong>te, la protection <strong>de</strong> la vie privée, la sécurité et les possibilités <strong>de</strong> recours<strong>de</strong>s consommateurs.Il faut <strong>en</strong>fin préciser que contrairem<strong>en</strong>t à WebTrust qui se base sur un audit effectif <strong>de</strong>sprocé<strong>du</strong>res et contrôles <strong>en</strong> vigueur "<strong>de</strong>rrière l’écran", plusieurs services concurr<strong>en</strong>ts secont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong> déclarations sur l'honneur faites par les directions <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises. C'est le cas <strong>de</strong>TRUSTe auquel on reproche <strong>de</strong> n'avoir jamais retiré le label à un cli<strong>en</strong>t malgré un volumeimportant <strong>de</strong> réclamations.Sous-Section 2 : La certification <strong>de</strong> la fiabilité <strong>de</strong>s systèmesd'information : la mission SysTrust 3Dans cette sous-section, nous procé<strong>de</strong>rons d'abord à une prés<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> service (§1) ainsique <strong>de</strong>s "principes et critères" (§2) SysTrust. Ensuite, nous t<strong>en</strong>terons <strong>de</strong> décrire la con<strong>du</strong>ited'une mission SysTrust (§3). Enfin, nous procé<strong>de</strong>rons à une comparaison <strong>en</strong>tre une missionSysTrust et une mission WebTrust (§4).1 Observation effectuée vers la mi-2001.2 Selon P. REMOND. "Les sites marchands français incapables <strong>de</strong> décrocher le label WebTrust". Articlepublié <strong>en</strong> avril 2001 sur le site www.journal<strong>du</strong>net.com.3 Les développem<strong>en</strong>ts ci-après s'appui<strong>en</strong>t sur le docum<strong>en</strong>t AICPA-ICCA. Systrust. Principes et critères <strong>de</strong>fiabilité <strong>de</strong>s systèmes (Exposé-sondage). 2000. L'AICPA a fait <strong>en</strong>registrer le nom "SysTrust" commemarque déposée et marque <strong>de</strong> service (service mark) aux États-Unis, et l'ICCA l'a fait <strong>en</strong>registrer commemarque déposée au Canada.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 24


§1. Prés<strong>en</strong>tationLe développem<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s technologies permet aux <strong>en</strong>treprises d'avoir accès à <strong>de</strong>s systèmesd'information toujours plus puissants à coût constant voire moindre. Désormais, ces systèmesdépass<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t la simple t<strong>en</strong>ue <strong>de</strong> compte pour investir tous les process <strong>de</strong> gestion ycompris la communication avec les cli<strong>en</strong>ts et les part<strong>en</strong>aires commerciaux (B to C et B to B).Dans leur quête <strong>de</strong> nouveaux marchés, d'un meilleur service à la cli<strong>en</strong>tèle et d'une meilleurepro<strong>du</strong>ctivité, les <strong>en</strong>treprises cherch<strong>en</strong>t à l'extérieur <strong>de</strong> leurs frontières conv<strong>en</strong>tionnelles ets'appui<strong>en</strong>t sur les systèmes d'information d'autres <strong>en</strong>tités dans le cadre d'opérations <strong>de</strong> soustraitance,<strong>de</strong> part<strong>en</strong>ariats ou d'autres types d'opérations conjointes.Mais le choix d'un part<strong>en</strong>aire dont les systèmes ne sont pas fiables peut avoir <strong>de</strong>s incid<strong>en</strong>cesdéplorables sur ses propres process. « Comme le maillon faible d’une chaîne, un système nonfiable peut avoir <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces sur toute une série d’événem<strong>en</strong>ts touchant l’<strong>en</strong>treprise, sescli<strong>en</strong>ts, ses fournisseurs et ses part<strong>en</strong>aires commerciaux » 1 . La dép<strong>en</strong>dance grandissante <strong>de</strong>s<strong>en</strong>treprises à l’égard <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l’information fait que les systèmes peu sûrs sont <strong>de</strong>moins <strong>en</strong> moins tolérés.En conséqu<strong>en</strong>ce, l’AICPA et l'ICCA ont mis au point un nouveau service professionnel <strong>de</strong>certification <strong>de</strong> la fiabilité <strong>de</strong>s systèmes d'information. Ce service appelé "SysTrust" vise àaccroître la confiance <strong>de</strong> la direction, <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong>s part<strong>en</strong>aires commerciaux à l’égard <strong>de</strong>ssystèmes sur lesquels repose une <strong>en</strong>treprise ou une activité particulière.Pour compr<strong>en</strong>dre l'objet <strong>de</strong> la mission, nous comm<strong>en</strong>çons par définir les systèmes sur lesquelselle porte. Un système est généralem<strong>en</strong>t défini comme un <strong>en</strong>semble d'élém<strong>en</strong>ts structurés <strong>en</strong><strong>vue</strong> d’atteindre un objectif précis. Les systèmes d'information repos<strong>en</strong>t sur les cinq élém<strong>en</strong>tssuivants pour traiter et transformer les données :Infrastructure – Les composantes physiques et matérielles d’un système, compr<strong>en</strong>ant lesinstallations, les ordinateurs c<strong>en</strong>traux, les serveurs, les réseaux et les composantes connexes.Logiciels – Les programmes et le logiciel d’exploitation d’un système, compr<strong>en</strong>ant lessystèmes d’exploitation, les utilitaires et les logiciels d’applications commerciales, comme lesERP et les mo<strong>du</strong>les financiers.Personnes – Le personnel exploitant et utilisant un système, compr<strong>en</strong>ant le personnel <strong>de</strong>stechnologies <strong>de</strong> l’information (comme les programmeurs et les opérateurs), ainsi que lesutilisateurs et la direction.Procé<strong>du</strong>res – Les procé<strong>du</strong>res automatisées et manuelles utilisées pour l’exploitation d’unsystème, compr<strong>en</strong>ant les procé<strong>du</strong>res informatisées (comme les procé<strong>du</strong>res <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> et<strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ance), et les procé<strong>du</strong>res exécutées par les utilisateurs, telles que celles relatives à lasaisie <strong>de</strong> données.Données – Les données utilisées et prises <strong>en</strong> charge par un système, compr<strong>en</strong>ant les flux <strong>de</strong>transactions, les fichiers, les bases <strong>de</strong> données et les tables.Un système peut être très simple et consister, par exemple, <strong>en</strong> une seule application <strong>de</strong>traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la paie sur un ordinateur personnel ayant un seul utilisateur. Par contre, il peutêtre d’une gran<strong>de</strong> complexité, notamm<strong>en</strong>t dans le cas d’un système bancaire multi-applicationet multi-ordinateur, auquel peuv<strong>en</strong>t accé<strong>de</strong>r un nombre quasi illimité d’utilisateurs internes ouexternes.§2. Les principes et critères SysTrustLes principes et critères SysTrust ont été élaborés par un groupe <strong>de</strong> travail mixte AICPA-ICCA surla fiabilité <strong>de</strong>s systèmes. Les recherches m<strong>en</strong>ées sur plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans par ce groupe <strong>de</strong> travail1 AICPA-ICCA. SysTrust MD — Principes et critères <strong>de</strong> fiabilité <strong>de</strong>s systèmes. Version 2.0. La prés<strong>en</strong>tesection se réfère ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à ce docum<strong>en</strong>t.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 25


indiqu<strong>en</strong>t que les systèmes non fiables prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t certains ou l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s symptômessuivants : défaillances et pannes fréqu<strong>en</strong>tes qui empêch<strong>en</strong>t les utilisateurs internes et externesd'accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s services ess<strong>en</strong>tiels, incapacité d'empêcher les accès non autorisés au système ;ce qui le r<strong>en</strong>d vulnérable aux virus, au piratage et à la perte <strong>de</strong> données confid<strong>en</strong>tielles, atteinte àl'intégrité <strong>de</strong>s données, notamm<strong>en</strong>t l'apparition <strong>de</strong> données corrompues, incomplètes et fictives ;et <strong>de</strong> graves problèmes <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ance qui pro<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s effets secondaires négatifs etinvolontaires.À partir <strong>de</strong> ces indicateurs, le Groupe <strong>de</strong> travail a défini la fiabilité au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> 4 principes et <strong>de</strong>58 critères qu'il est possible <strong>de</strong> respecter par la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong> contrôleess<strong>en</strong>tielles. En d'autres termes, le rapport <strong>de</strong> certification est l'expression d'une opinion àl'égard <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> la fiabilité d'un système. Pour qu'une opinion sans réserve soit émise àl'égard d'un système, celui-ci doit satisfaire à tous les principes et critères SysTrust.Un système est considéré comme fiable s'il respecte les principes ci-après :1. Disponibilité. le système est disponible aux fins d’exploitation et d’utilisation aux heuresétablies dans les énoncés ou les <strong>en</strong>t<strong>en</strong>tes sur le niveau <strong>de</strong> service.2. Sécurité. le système est protégé contre tout accès physique ou logique non autorisé.3. Intégrité. le traitem<strong>en</strong>t effectué par le système est complet, exact, rapi<strong>de</strong> et autorisé 1 .4. Maint<strong>en</strong>abilité. le système peut, au besoin, être mis à jour d’une façon qui n’<strong>en</strong> comprometpas la disponibilité, la sécurité et l’intégrité.Les critères SysTrust permett<strong>en</strong>t aux pratici<strong>en</strong>s d'évaluer la mesure dans laquelle les principesci-<strong>de</strong>ssus sont respectés. Ces critères port<strong>en</strong>t sur les élém<strong>en</strong>ts suivants :1. La définition et la docum<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> performance, <strong>de</strong>s politiques et <strong>de</strong>s normes<strong>de</strong> l’<strong>en</strong>tité relatives aux performances att<strong>en</strong><strong>du</strong>es <strong>du</strong> système et à l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>tité quantau niveau <strong>de</strong> service à offrir, et la communication <strong>de</strong> ces objectifs, politiques et normes aupersonnel concerné. Les objectifs <strong>de</strong> performance, les politiques et les normes reflèt<strong>en</strong>t las<strong>en</strong>sibilisation <strong>de</strong> la direction et son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t à l’égard d’un niveau <strong>de</strong> performance et <strong>de</strong>contrôle au sein <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>tité.2. Les procé<strong>du</strong>res mises <strong>en</strong> œuvre par l’<strong>en</strong>tité pour toutes les composantes <strong>du</strong> système dans lebut d’atteindre ses objectifs <strong>de</strong> performance, conformém<strong>en</strong>t à ses politiques et à ses normes.3. Les activités <strong>de</strong> surveillance <strong>du</strong> système et <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t permettant à l’<strong>en</strong>titéd’id<strong>en</strong>tifier toute dégradation pot<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> la fiabilité <strong>du</strong> système et <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre les mesuresappropriées pour assurer la conformité aux objectifs, aux politiques et aux normes.Pour qu’un système soit considéré comme fiable, tous les critères SysTrust doiv<strong>en</strong>t êtrerespectés pour le ou les principes faisant l’objet <strong>de</strong> la vérification 2 . Dans le cadre d’une analysevisant à déterminer si une dérogation à un critère particulier est importante ou non, on doitpr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération les utilisateurs év<strong>en</strong>tuels <strong>de</strong> l’information et les types <strong>de</strong> décisionsatt<strong>en</strong><strong>du</strong>es d’eux <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s informations fournies par le système.1 Même si l’intégrité <strong>du</strong> système et l’intégrité <strong>de</strong>s données sont inter reliées, la mission SysTrust viseess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t l’intégrité <strong>du</strong> système qui n’implique pas automatiquem<strong>en</strong>t que les données stockées dansce système sont complètes, exactes, actuelles et autorisées. La mission SysTrust étant axée sur lescontrôles, le pratici<strong>en</strong> ne recueille habituellem<strong>en</strong>t pas assez d’élém<strong>en</strong>ts probants pour pouvoir fournir l<strong>en</strong>iveau d’assurance requis pour une vérification <strong>de</strong> l’intégrité <strong>de</strong>s données.2 Le rapport peut ne pas porter sur tous les principes SysTrust. Dans ce cas, il doit m<strong>en</strong>tionner lesprincipes qui n’ont pas été couverts par la vérification.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 26


§3. Con<strong>du</strong>ite d'une mission SysTrustLe service SysTrust compr<strong>en</strong>d :- une <strong>de</strong>scription et une délimitation <strong>du</strong> système ;- une assertion <strong>de</strong> la direction précisant les contrôles qu'elle a exercés pour assurer la fiabilité<strong>du</strong> système ;- un rapport <strong>de</strong> certification pro<strong>du</strong>it par le professionnel fondé sur les principes et critèresSysTrust.Au cours d'une mission SysTrust, le pratici<strong>en</strong> recueille les élém<strong>en</strong>ts probants permettant <strong>de</strong>savoir si les contrôles ont été suffisamm<strong>en</strong>t efficaces au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> couverte par lavérification pour que le système satisfasse aux critères se rattachant aux principes faisantl’objet <strong>du</strong> rapport. Si le pratici<strong>en</strong> juge que tel est le cas, il sera <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> délivrer un rapportsans réserve.L’efficacité d’un contrôle est fonction <strong>de</strong> la pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> sa conception, <strong>de</strong> la façon dont il estappliqué, <strong>de</strong> la rigueur avec laquelle il est appliqué et <strong>de</strong>s personnes qui <strong>en</strong> assur<strong>en</strong>tl’application. La fiabilité d’un système est ainsi basée sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s contrôles mis <strong>en</strong> placepar l’<strong>en</strong>tité. Ces contrôles s’inscriv<strong>en</strong>t dans le cadre <strong>de</strong>s critères ; ces <strong>de</strong>rniers permettantd’évaluer si les principes ont été respectés. Nous prés<strong>en</strong>tons <strong>en</strong> annexe à ce mémoire (annex<strong>en</strong>° 4) un tableau détaillant les critères SysTrust <strong>en</strong> une sélection <strong>de</strong> sous-critères constituant uncadre <strong>de</strong> contrôles-type permettant d'assurer le respect <strong>de</strong>s 4 principes SysTrust.Les compét<strong>en</strong>ces requises pour la prestation <strong>du</strong> service SysTrust sont semblables à cellespermettant la prestation <strong>du</strong> service WebTrust : compét<strong>en</strong>ces générales d'auditeur (notamm<strong>en</strong>t laplanification), connaissances et compét<strong>en</strong>ces et informatique et <strong>en</strong> audit <strong>de</strong>s systèmesd'information. Toutefois, si les compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> technologies Internet et <strong>en</strong> réseaux <strong>de</strong>communication sont souhaitables pour la con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s missions WebTrust, les missions SysTrustserai<strong>en</strong>t mieux accomplies par <strong>de</strong>s professionnels compét<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> audit <strong>de</strong>s sécuritésinformatiques.§4. Comparaison <strong>en</strong>tre une mission SysTrust et une mission WebTrustLa promotion <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux services pourrait nécessiter <strong>de</strong> préciser leurs similitu<strong>de</strong>s etdiffér<strong>en</strong>ces pour que les acheteurs et les utilisateurs év<strong>en</strong>tuels puiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> apprécierl’applicabilité respective ainsi que la capacité à répondre aux besoins <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts év<strong>en</strong>tuels <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> certification.Les noms mêmes <strong>de</strong> ces services laiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre qu’il y a un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre eux. En effet, lastructure et même le cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s services WebTrust et SysTrust comport<strong>en</strong>t un certain nombre<strong>de</strong> ressemblances. Outre la similitu<strong>de</strong> au niveau <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces requises (paragrapheprécéd<strong>en</strong>t), on note que les <strong>de</strong>ux services sont basés sur les normes <strong>de</strong> certification existanteset établiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s principes qui détermin<strong>en</strong>t le niveau d’assurance que fourniss<strong>en</strong>t les normes<strong>de</strong> certification et les procédés spécifiés. De plus, tant les principes et les critères WebTrust queles principes et les critères SysTrust ne serv<strong>en</strong>t pas exclusivem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> rapport externe; ils sont égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>stinés à servir <strong>de</strong> cadre pour la conception et la mise <strong>en</strong> application <strong>de</strong>ssystèmes.S'agissant <strong>de</strong>s diverg<strong>en</strong>ces, les missions WebTrust concern<strong>en</strong>t les seuls systèmes à accèsInternet, tandis que les missions SysTrust vis<strong>en</strong>t tous les types <strong>de</strong> systèmes. En outre, alors queles services WebTrust port<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t sur les contrôles exercés sur les opérationsexécutées par Internet, les services SysTrust s’attach<strong>en</strong>t à la fiabilité d'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s systèmes.Enfin, le service WebTrust est un programme assorti d’un sceau. Ce n'est pas le cas <strong>du</strong> serviceSysTrust.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 27


Sous-Section 3 : Le nouveau concept d'assurance perman<strong>en</strong>te 1Dans cette sous-section, nous procé<strong>de</strong>rons à une définition <strong>du</strong> concept (§1) et à une discussion<strong>de</strong>s préalables à sa mise <strong>en</strong> œuvre <strong>en</strong> pratique (§2).§1. Définition et origines <strong>du</strong> conceptL’outil informatique ayant investi tous les processus composant l’activité <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise, leschemins <strong>de</strong> révision conv<strong>en</strong>tionnels et tangibles comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à disparaître. Les auditeurs sontdésormais confrontés au chall<strong>en</strong>ge <strong>de</strong> connaître et assimiler suffisamm<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tinformatique <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t et son système d’information <strong>en</strong> <strong>vue</strong> <strong>de</strong> planifier les procé<strong>du</strong>res d’auditappropriées. Au fur et à mesure que les systèmes gagn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> complexité, le processus d’auditexigera une plus gran<strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong> ces systèmes.Les changem<strong>en</strong>ts que la technologie apporte au fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises oblig<strong>en</strong>t lesauditeurs à adapter leurs métho<strong>de</strong>s et outils <strong>de</strong> travail. Grâce à une maîtrise accrue <strong>de</strong>stechnologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication et à une utilisation massive <strong>de</strong>s outilsmo<strong>de</strong>rnes d'audit informatique, l'expert-<strong>comptable</strong> <strong>de</strong>vrait être <strong>en</strong> mesure d'effectuer un audit <strong>en</strong>temps réel. L’auditeur n’est plus appelé à élaborer <strong>de</strong>s rapports périodiques mais plutôt à fournirune assurance écrite sur les comptes arrêtés à n’importe quel mom<strong>en</strong>t et dans un bref délai à la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s utilisateurs <strong>de</strong> l’information financière. Cette manière <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r donne à lacontinuité <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> l’auditeur sa vraie dim<strong>en</strong>sion. On parle désormais <strong>de</strong> "rapport <strong>en</strong>ligne" ou "online reporting".Selon le site <strong>de</strong> l'ICCA : « La vérification continue vise l'expression d'une assurance à l'égardd'élém<strong>en</strong>ts considérés, immédiatem<strong>en</strong>t ou peu <strong>de</strong> temps après la surv<strong>en</strong>ance <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>tsliés à ces élém<strong>en</strong>ts considérés ». Ainsi, l'assurance perman<strong>en</strong>te ne porterait pas uniquem<strong>en</strong>tsur les états financiers annuels et intermédiaires. Elle pourrait égalem<strong>en</strong>t porter sur tout g<strong>en</strong>red'information d'affaires publiée <strong>en</strong> continu par l'<strong>en</strong>tité auditée (informations concernantl'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, la qualité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it, la satisfaction <strong>du</strong> personnel, etc.).Le nouveau modèle d'assurance perman<strong>en</strong>te est <strong>de</strong>stiné à appuyer fortem<strong>en</strong>t le managem<strong>en</strong>tstratégique et le gouvernem<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong>treprise. Il se propose <strong>de</strong> tra<strong>du</strong>ire la stratégie d'<strong>en</strong>treprise<strong>en</strong> une série d'indicateurs financiers et non financiers qu'il se chargera <strong>de</strong> surveiller <strong>en</strong>perman<strong>en</strong>ce. Il transformerait le processus d'audit traditionnel <strong>en</strong> un audit par les exceptions.Le timing, l'ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e, la méthodologie et les conclusions <strong>de</strong> l'audit <strong>en</strong> seront changés.L'activité <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t à auditer serait <strong>en</strong> effet découpée <strong>en</strong> process selon <strong>de</strong>s modèles mettantl'acc<strong>en</strong>t sur les flux d'informations, les mesures <strong>de</strong> performance et les facteurs clés <strong>de</strong> succès.Utilisant massivem<strong>en</strong>t l'intellig<strong>en</strong>ce artificielle, ces modèles inclurai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res d'autodiagnostic et <strong>de</strong>s scénarios correspondants d'actions correctives. Grâce à cette structure <strong>de</strong>reporting continu, un c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> contrôle relevant <strong>du</strong> cabinet d'audit surveillerait <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>cela bonne marche <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise. L'auditeur intervi<strong>en</strong>drait uniquem<strong>en</strong>t lorsque le managem<strong>en</strong>test incapable <strong>de</strong> maîtriser une situation donnée pour laquelle les scénarios automatiquesd'actions correctives ne fonctionn<strong>en</strong>t pas ou sont inexistants.§2. Préalables à la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>du</strong> conceptEvoquée dès 1996 dans les rapports <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong> travail pan canadi<strong>en</strong> sur la vision <strong>de</strong> laprofession et <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> l'ICCA sur les services <strong>de</strong> certification, l'assuranceperman<strong>en</strong>te est aujourd'hui <strong>en</strong>core un concept abstrait. Sa mise <strong>en</strong> œuvre <strong>en</strong> pratiqu<strong>en</strong>écessite un certain nombre <strong>de</strong> préalables ; dont notamm<strong>en</strong>t :- Le développem<strong>en</strong>t et l'implém<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> nouveaux services <strong>de</strong> pointe et surtout SysTrust(ou fiabilité <strong>de</strong>s systèmes) 1 . Selon le docum<strong>en</strong>t "SysTrust : Principes et critères <strong>de</strong> fiabilité1 Les <strong>de</strong>ux paragraphes composant cette sous-section s'inspir<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie <strong>du</strong> mémoire <strong>de</strong> Islem RIDANE.Audit dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t high-tech d'information continue. Octobre 2001.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 28


<strong>de</strong>s systèmes" : « La fiabilité <strong>de</strong>s systèmes constitue une pierre d'assises fondam<strong>en</strong>tale àl'égard <strong>de</strong> l'objectif <strong>de</strong> la profession <strong>de</strong> fournir une assurance continue ».- La généralisation <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s techniques d'audit assisté par ordinateur ainsi que <strong>de</strong>slogiciels d'audit.- La multiplication <strong>de</strong>s recherches sur le thème dans le milieu universitaire, <strong>de</strong>sexpérim<strong>en</strong>tations par les pratici<strong>en</strong>s et <strong>de</strong>s directives <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s normalisateurs.Les questions les plus importantes à examiner sont les suivantes : Quelles seront lesrépercussions <strong>du</strong> modèle d'assurance perman<strong>en</strong>te décrit ci-haut sur l'indép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong>sauditeurs externes ? Quel sera l’impact <strong>de</strong> l’intégration d'outils d’audit informatisés au système<strong>de</strong> l’<strong>en</strong>tité sur l’objectivité <strong>de</strong> l’auditeur ? En élargissant la portée <strong>de</strong> son opinion et <strong>en</strong>s’intéressant <strong>de</strong> près au managem<strong>en</strong>t stratégique et au gouvernem<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong>treprise, l’expertcomptabl<strong>en</strong>e r<strong>en</strong>once-t-il pas à l’avantage concurr<strong>en</strong>tiel que lui procurait son statut d’auditeurexterne ? A-t-il vraim<strong>en</strong>t le choix s’il veut préserver sa crédibilité dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>td’affaires <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus dominé par les technologies <strong>de</strong> l’information et <strong>de</strong> la communication ?Section 3 : Les nouvelles missions <strong>de</strong> conseilLa limitation <strong>du</strong> champ d'action <strong>de</strong>s grands cabinets d'audit <strong>du</strong>e à l'impératif d'indép<strong>en</strong>danceconstitue une aubaine pour plusieurs interv<strong>en</strong>ants dans domaine <strong>du</strong> conseil. Par ailleurs,l'informatisation poussée <strong>de</strong> la gestion accroît l'importance <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> technologies etconfère un avantage concurr<strong>en</strong>tiel certain aux ingénieurs informatici<strong>en</strong>s et aux professionnels<strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information. Ces <strong>de</strong>rniers, ainsi que d'autres profils plus pointus (conseils<strong>en</strong> commerce électronique ou spécialistes <strong>de</strong>s cyberprocess) concurr<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t lesexperts-<strong>comptable</strong>s dans le domaine <strong>du</strong> conseil à forte valeur ajoutée.Cette situation est d'autant plus grave qu'elle pourrait, par un effet boomerang, m<strong>en</strong>er cesconcurr<strong>en</strong>ts sur les terrains <strong>de</strong> l'expertise et <strong>de</strong> l'audit. La technicité requise pour l'assuranceperman<strong>en</strong>te est un exemple édifiant à ce sujet.Ce n'est donc pas parce que l'expertise et l'audit sont les champs d'action naturels <strong>de</strong>s experts<strong>comptable</strong>sque ceux-ci doiv<strong>en</strong>t abandonner un secteur conseil investi par les technologies <strong>de</strong>pointe. Au contraire, il leur faut faire l'effort <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre et <strong>de</strong> maîtriser ces technologies afin <strong>de</strong>préserver un tant soit peu la position avancée qu'ils ont pu occuper dans le domaine <strong>du</strong> conseil.Une approche intéressante pourrait consister à coupler les nouvelles compét<strong>en</strong>ces acquises <strong>en</strong>technologie avec d'autres compét<strong>en</strong>ces fortem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>mandées par le marché telles que le RiskManagem<strong>en</strong>t.Dans cette section, nous nous intéresserons d'abord aux missions d'accompagnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<strong>en</strong>treprises lors <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> systèmes d'information et <strong>de</strong> communication (Soussection1 : Technology Consulting). Ensuite, nous abor<strong>de</strong>rons les missions d'id<strong>en</strong>tification,évaluation et gestion <strong>de</strong>s risques liés aux technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication(Sous-section 2 : Technology Risk Managem<strong>en</strong>t).Sous-Section 1 : Technology Consulting : Conseil <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> définition<strong>de</strong>s besoins, choix et implém<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> solutions <strong>en</strong> systèmesd'information et <strong>de</strong> communicationCette sous-section traitera respectivem<strong>en</strong>t la définition et le champ d'application (§1) et lacon<strong>du</strong>ite d'une mission <strong>de</strong> Technology Consulting (§2).1 SysTrust et d'autres nouveaux services sont étudiés <strong>en</strong> détail dans le <strong>de</strong>uxième chapitre <strong>de</strong> cette premièrepartie.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 29


§1. Définition et champ d'applicationLe système d'information est un système structuré <strong>de</strong> collecte, traitem<strong>en</strong>t, sauvegar<strong>de</strong> etrestitution <strong>de</strong> l'information. Par solutions <strong>en</strong> systèmes d'information, nous visons l'offre logicielleconcernant la comptabilité, la finance et la gestion et notamm<strong>en</strong>t les ERP 1 . Le système <strong>de</strong>communication est un système d'échange (<strong>en</strong>voi et réception) <strong>de</strong> données sous diversesformes. Les solutions <strong>de</strong> communication que nous visons ici sont les solutions mo<strong>de</strong>rnesbasées sur les technologies Internet.Un système d'information performant permet <strong>de</strong> répondre aux besoins <strong>de</strong>s utilisateurs grâce àune forte disponibilité <strong>de</strong> l'information, reflète l’organisation <strong>du</strong> travail dans l’<strong>en</strong>treprise etaméliore la gestion <strong>de</strong>s activités par une structuration <strong>de</strong>s fonctions et une automatisation <strong>de</strong>stâches. Lorsque l'une ou plusieurs <strong>de</strong> ces caractéristiques vi<strong>en</strong>t à manquer, le système ne peutplus jouer le rôle primordial qu'il est appelé à remplir dans la gestion <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise.L'expert-<strong>comptable</strong> peut alors être sollicité <strong>en</strong> <strong>vue</strong> <strong>de</strong> pallier aux insuffisances constatées par laproposition d'améliorations <strong>du</strong> système existant ou d'un nouveau système d'information.L'informatisation <strong>du</strong> système d'information est l'un <strong>de</strong>s domaines d'interv<strong>en</strong>tion les plusprometteurs <strong>de</strong> l'expert-<strong>comptable</strong>. Ce <strong>de</strong>rnier a la charge d'assister son cli<strong>en</strong>t dans lerec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ses besoins <strong>en</strong> information, dans le choix <strong>de</strong> l'éditeur et/ ou <strong>du</strong> logiciel appropriéet dans la mise <strong>en</strong> place <strong>du</strong> logiciel choisi et son intégration au système d'information.La position privilégiée <strong>de</strong> l'expert-<strong>comptable</strong> peut égalem<strong>en</strong>t lui valoir d'être consulté lors <strong>de</strong>l'adoption <strong>de</strong> solutions <strong>de</strong> communication ou lors <strong>de</strong> l'intégration <strong>de</strong> celles-ci avec le systèmed'information. Il lui est alors <strong>de</strong>mandé d'assister son cli<strong>en</strong>t dans la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> solutions <strong>de</strong>communication <strong>de</strong> type intranet, extranet ou Internet 2 .§2. Con<strong>du</strong>ite d'une mission <strong>de</strong> Technology ConsultingEn fonction <strong>de</strong> ses compét<strong>en</strong>ces, <strong>de</strong> la disponibilité et <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> laperception <strong>de</strong>s grands projets d'<strong>en</strong>treprise par la direction, l'expert-<strong>comptable</strong> peut opter pourl'un <strong>de</strong>s trois mo<strong>de</strong>s suivants <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> la mission :Mo<strong>de</strong> faire Mo<strong>de</strong> faire faire Mo<strong>de</strong> faire avecAnimerAnimerAnimerRéaliserConcevoirRéaliserConcevoirRéaliserConcevoirD'après un docum<strong>en</strong>t interne AMC ERNST & YOUNGPrise <strong>en</strong> charge par le consultantPrise <strong>en</strong> charge par le cli<strong>en</strong>t1 Voir Partie 1/ Chapitre 1/ Section 1/ 1. La montée <strong>en</strong> puissance <strong>de</strong>s ERP.2 La trilogie intranet, extranet et Internet sera définie avec plus <strong>de</strong> précision dans le <strong>de</strong>uxième chapitre <strong>de</strong> la<strong>de</strong>uxième partie (Section 1 : Infrastructure et organisation <strong>du</strong> cabinet).http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 30


Le mo<strong>de</strong> "faire avec" est très peu utilisé à cause <strong>de</strong> sa lour<strong>de</strong>ur. Le mo<strong>de</strong> "faire" requiert unniveau <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> informatique très élevé ; et <strong>de</strong> ce fait il n'est accessible qu'à unnombre limité <strong>de</strong> professionnels. Le mo<strong>de</strong> "faire faire" est le plus utilisé. Il consiste àaccompagner le cli<strong>en</strong>t tout au long <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> place <strong>du</strong> système d'information.Le conseil <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> systèmes d'information et <strong>de</strong> communication est un créneau à la foisnouveau et assez peu délimité. De ce fait, il fait appel à un large év<strong>en</strong>tail <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ces. Bi<strong>en</strong><strong>en</strong>t<strong>en</strong><strong>du</strong>, nous nous limiterons dans ce travail aux compét<strong>en</strong>ces nouvelles requises par ce type<strong>de</strong> mission : celles relatives aux technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication. L'IEG(International E<strong>du</strong>cation Gui<strong>de</strong>line) 11 <strong>de</strong> l'IFAC (E<strong>du</strong>cation Committee) intitulée "InformationTechnology for Professional Accountant", classe ces compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> fonction <strong>du</strong> rôle joué parl'expert-<strong>comptable</strong> : utilisateur, développeur, manager ou vérificateur. A coté <strong>de</strong> ces rôlesgénériques, la norme prévoît la possibilité <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s variantes basées sur les compét<strong>en</strong>cespré<strong>vue</strong>s par le docum<strong>en</strong>t ou d'autres compét<strong>en</strong>ces acquises sur le terrain. Dans ce cadre, elleénumère les compét<strong>en</strong>ces requises d'un conseil <strong>en</strong> stratégie <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information(IT Strategy).Ces compét<strong>en</strong>ces sont détaillées par l'annexe 7 <strong>de</strong> l'IEG 11 et par la grille <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>technologies <strong>de</strong> l'information 1 . Elles sont réparties sur six domaines significatifs dont le domaine"Développem<strong>en</strong>t, acquisition et mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> systèmes, et gestion <strong>de</strong>s projets liés". Nousessayons ci-après d'énumérer les compét<strong>en</strong>ces les plus importantes requises <strong>de</strong> l'expert<strong>comptable</strong>par phase d'un projet <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> place d'un système d'information :1. Les préalables :- Cerner les besoins fonctionnels d’ordre général.- Vérifier l'exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces techniques (internes ou sous-traitées), d'unbudget d'investissem<strong>en</strong>t approuvé et suffisant, <strong>de</strong> ressources humaines disponibles etimpliquées, <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>res efficaces <strong>de</strong> contrôle interne, etc.- Ori<strong>en</strong>ter une recherche préliminaire <strong>de</strong> solutions et <strong>en</strong> évaluer les résultats.2. Lancem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> projet : Evaluation préliminaire <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> projet :- Compr<strong>en</strong>dre les outils et techniques <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> projets.- Evaluer la démarche projet, le choix <strong>de</strong>s structures, la répartition <strong>de</strong>s rôles, les objectifs<strong>de</strong> chacun, le cadre <strong>de</strong> reporting, etc.3. Définition <strong>de</strong>s besoins et sélection <strong>de</strong> la solution :- Evaluer la définition <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise.- Evaluer le processus <strong>de</strong> comparaison <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its et <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s fournisseurs.- Evaluer la négociation et la rédaction <strong>du</strong> contrat.- Si le développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> interne est choisi, évaluer les méthodologies <strong>de</strong> cycle <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s systèmes (Systems Developm<strong>en</strong>t Life Cycle) ainsi que les outils ettechniques associés : compr<strong>en</strong>dre les outils et techniques <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s systèmes,évaluer la définition <strong>du</strong> concept général, les caractéristiques <strong>du</strong> système cible etl'adéquation <strong>de</strong> l'investissem<strong>en</strong>t, donner <strong>de</strong>s conseils sur l’approche optimale <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t, etc.1 Elaborée conjointem<strong>en</strong>t par l'AICPA et l'ICCA dans le cadre <strong>de</strong> leurs programmes respectifs <strong>de</strong>certification <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces spécialisées.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 31


4. Mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> la solution :- Evaluer le plan <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s systèmes- Evaluer les avantages <strong>du</strong> projet, les ressources utilisées (financières et humaines), lecaractère approprié <strong>de</strong> l’acquisition, l’élaboration et le déploiem<strong>en</strong>t, et les possibilitésd’amélioration- Evaluer l’approche <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> réception- Evaluer l’approche <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s données- Evaluer la continuité et l'efficacité <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> projet- Evaluer les contrôles exercés sur le projetDans une mission <strong>de</strong> Technology Consulting, l'expert-<strong>comptable</strong> doit être particulièrem<strong>en</strong>tconsci<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ses limites <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> technologie, notamm<strong>en</strong>t face aux ingénieurs et auxinformatici<strong>en</strong>s. Il doit se cantonner à accompagner l'<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> l'aidant à maîtriser le coût <strong>du</strong>projet, à mieux <strong>en</strong> définir les objectifs, à <strong>en</strong> gérer efficacem<strong>en</strong>t les différ<strong>en</strong>tes phases, etc. Enfaisant appel à un expert-<strong>comptable</strong>, les dirigeants s'att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t à ce que celui-ci fasse leli<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les gestionnaires qu'ils sont et les technici<strong>en</strong>s (informatici<strong>en</strong>s, ingénieurs, etc.)auxquels ils font recours.Sous-Section 2 : Technology Risk Managem<strong>en</strong>t : Id<strong>en</strong>tification, évaluationet gestion <strong>de</strong>s risques liés aux technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> lacommunicationCette sous-section traitera respectivem<strong>en</strong>t la définition et le champ d'application (§1) et lacon<strong>du</strong>ite d'une mission <strong>de</strong> Technology Risk Managem<strong>en</strong>t (§2).§1. Définition et champ d'applicationDans une économie où les consommateurs et les investisseurs sont <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus exigeantset où les changem<strong>en</strong>ts se succèd<strong>en</strong>t à un rythme effréné, les <strong>en</strong>treprises ne peuv<strong>en</strong>t plus secont<strong>en</strong>ter <strong>de</strong>s démarches stratégiques traditionnelles. Elles sont obligées <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre toujoursplus <strong>de</strong> risques ; et ce quels que soi<strong>en</strong>t les objectifs qu'elles poursuiv<strong>en</strong>t. Le risk managem<strong>en</strong>t(Gestion <strong>de</strong>s risques) est aujourd'hui une discipline qui prône une prise <strong>de</strong> risque consci<strong>en</strong>te,"calculée" et maîtrisée.Les <strong>en</strong>treprises qui réussiss<strong>en</strong>t dans la nouvelle économie sont celles qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s risquescalculés <strong>en</strong> <strong>vue</strong> d'atteindre leurs objectifs. Grâce à une confrontation perman<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre lesopportunités et les m<strong>en</strong>aces, elles pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t toujours les bonnes décisions et s'adapt<strong>en</strong>t auxaléas et imprévus. Les définitions <strong>du</strong> risque à connotation uniquem<strong>en</strong>t négative (danger, perte,etc.) font partie <strong>du</strong> passé : le fait pour une <strong>en</strong>treprise <strong>de</strong> ne pas saisir une opportunité peut êtresource d'un désavantage concurr<strong>en</strong>tiel irréversible.Le technology risk managem<strong>en</strong>t s'intéresse plus particulièrem<strong>en</strong>t aux risques liés à l'utilisation<strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication. Par exemple :- les risques liés à la mise <strong>en</strong> place d'une nouvelle solution (échecs, litiges, dépassem<strong>en</strong>tsbudgétaires importants, etc.) ;- la non adoption d'un plan <strong>de</strong> secours (Disaster Recovery Plan) ;- les risques liés à l'intégrité et la sécurité <strong>du</strong> système d'information ;- les risques liés à la protection <strong>de</strong>s r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts privés <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts ;http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 32


- la non adoption par une <strong>en</strong>treprise d'une solution technologique largem<strong>en</strong>t utilisée par sesconcurr<strong>en</strong>ts ;- la non adoption par une <strong>en</strong>treprise d'une solution technologique largem<strong>en</strong>t utilisée par sesfournisseurs ou ses cli<strong>en</strong>ts, etc.Selon un docum<strong>en</strong>t intitulé "Technology Risk Managem<strong>en</strong>t Gui<strong>de</strong>lines for Financial Institutions"émis <strong>en</strong> novembre 2002 par l'Autorité Monétaire <strong>de</strong> Singapour, les risques liés aux technologies<strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication inclu<strong>en</strong>t toute év<strong>en</strong>tualité d'utilisation malveillante,violation, échec ou perte <strong>du</strong>e à l'utilisation <strong>de</strong> matériel informatique, <strong>de</strong> logiciels, <strong>de</strong> systèmesinformatiques ou <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> communication. Ces risques sont, selon le même docum<strong>en</strong>t,liés aux :- failles (logiques) <strong>du</strong> système,- erreurs <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t ou <strong>de</strong> manipulation,- défauts <strong>de</strong> programmation <strong>de</strong>s logiciels (bugs),- défaillances matérielles,- échecs système,- capacités (<strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>, <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t, etc.) inadéquates ou inadaptées,- vulnérabilité <strong>de</strong>s réseaux,- faiblesses <strong>de</strong>s contrôles informatiques,- problèmes <strong>de</strong> sécurité,- accès illicites ou frau<strong>du</strong>leux, actes <strong>de</strong> piratage,- possibilités <strong>de</strong> récupération (données, programmes, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t) insuffisantes.§2. Con<strong>du</strong>ite d'une mission <strong>de</strong> Technology Risk Managem<strong>en</strong>tChaque expéri<strong>en</strong>ce dans le domaine <strong>du</strong> risk managem<strong>en</strong>t est unique <strong>en</strong> soi. Les approchesdiffér<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet selon la taille <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise, son secteur d'activité, sa stratégie, sa culture, leschoix <strong>de</strong> la direction, la compét<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'exécutif, etc. Cep<strong>en</strong>dant, certaines étapes ont émergé etfont partie <strong>de</strong>s bonnes pratiques actuelles <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> risk managem<strong>en</strong>t 1 :Cerner lecontexteId<strong>en</strong>tifier lesrisquesAnalyser etquantifierchaque risqueConcevoir <strong>de</strong>sstratégies pourgérer chaquerisqueMettre <strong>en</strong> placeet intégrer unprocessus <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>srisquesMesurer,surveilleret r<strong>en</strong>drecompteLorsqu'une <strong>en</strong>treprise <strong>en</strong>court <strong>de</strong>s risques technologiques assez sérieux pour m<strong>en</strong>acer laréalisation <strong>de</strong> ses objectifs, la direction se doit <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> place un cadre adéquat permettantd'affronter et d'atténuer ces risques. Selon le docum<strong>en</strong>t "Technology Risk Managem<strong>en</strong>tGui<strong>de</strong>lines for Financial Institutions", une démarche rationnelle <strong>de</strong> technology risk managem<strong>en</strong>tdoit comporter les étapes suivantes :- Id<strong>en</strong>tifier les actifs informationnels <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise ;- Classer ces actifs par ordre d'importance ;1 Selon le rapport conjoint AICPA – ICCA : Managing Risk in the New Economy.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 33


- Id<strong>en</strong>tifier, analyser, quantifier et atténuer les risques liés aux technologies <strong>de</strong>l'information et <strong>de</strong> la communication ;- Mettre <strong>en</strong> place une politique adéquate <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> sécurité ainsi que <strong>de</strong>s mesuresappropriées <strong>de</strong>stinées à assurer l'intégrité et <strong>de</strong> la fiabilité <strong>de</strong>s actifs informationnels <strong>de</strong>l'<strong>en</strong>treprise ;- Protéger les actifs informationnels contre toute m<strong>en</strong>ace interne ou externe ;- Développer et maint<strong>en</strong>ir une veille permettant <strong>de</strong> détecter et <strong>de</strong> contrecarrer touteattaque ou activité malveillante ou suspecte visant ses systèmes d'information ou sesréseaux <strong>de</strong> communication.La mission <strong>de</strong> technology risk managem<strong>en</strong>t permet à l'expert-<strong>comptable</strong> <strong>de</strong> proposer une multitu<strong>de</strong><strong>de</strong> services plus ou moins techniques tels que :- Inv<strong>en</strong>taire et structuration <strong>de</strong>s actifs informationnels <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise : collecte <strong>de</strong>sdonnées, diagnostic <strong>de</strong> l'organisation, id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s fonctions puis <strong>de</strong>s BusinessProcess, hiérarchisation <strong>de</strong>s données, etc.- Cartographie <strong>de</strong>s risques liés aux technologies : compr<strong>en</strong>dre l'architecture <strong>du</strong> systèmed'information et les possibilités <strong>de</strong> communication qu'il permet, assimiler les besoins<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts utilisateurs, diagnostic <strong>de</strong>s principales fonctions <strong>du</strong> système :sauvegar<strong>de</strong>, restitution, traitem<strong>en</strong>t et calculs, gestion <strong>de</strong>s profils d'accès, etc.- Analyse et quantification d'un ou <strong>de</strong> plusieurs risques : déterminer les vulnérabilités, lesm<strong>en</strong>aces et les probabilités d'occurr<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> chaque risque.- Conception et mise <strong>en</strong> place d'un plan <strong>de</strong> sécurité :- Evaluer les vulnérabilités, les m<strong>en</strong>aces et les conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> laconcrétisation d'un risque lié aux technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> lacommunication.- Analyse coût-avantage : coût <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> sécurité contre le coût <strong>de</strong>sconséqu<strong>en</strong>ces d'une occurr<strong>en</strong>ce.- Déterminer les contrôles et les mesures <strong>de</strong> sécurité permettant <strong>de</strong> protégerles actifs informationnels <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise.- Mettre à jour l'évaluation <strong>de</strong>s vulnérabilités notamm<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s jeux d'essais(t<strong>en</strong>tatives d'accès).- Conception et mise <strong>en</strong> place d'un plan <strong>de</strong> continuité : prévoir <strong>de</strong>s scénarios d'attaquesou d'incid<strong>en</strong>ts ainsi que les répliques correspondantes (plan <strong>de</strong> secours).http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 34


PARTIE DEUXIEME : UNE APPROCHE PROFESSIONNELLEPOUR L'INTEGRATION DES NOUVELLES TECHNOLOGIEShttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 35


Après avoir pris consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'impact <strong>de</strong>s nouvelles technologies sur les métiers <strong>de</strong> l'expert<strong>comptable</strong>,il faut <strong>en</strong>gager la réflexion sur l'attitu<strong>de</strong> à adopter face à l'irruption <strong>de</strong> cestechnologies. C'est l'objet <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>uxième partie.D'abord, la profession doit-elle réagir stratégiquem<strong>en</strong>t à l'irruption <strong>de</strong>s nouvelles technologiesou miser sur l'autorégulation <strong>du</strong> marché et <strong>de</strong> l'économie ? A notre avis, cette <strong>de</strong>rnière optionest à exclure. De très nombreux auteurs ne cess<strong>en</strong>t <strong>de</strong> souligner l'importance <strong>du</strong> risqueinhér<strong>en</strong>t aux stratégies att<strong>en</strong>tistes. Par exemple, dans un article paru <strong>en</strong> décembre 1999 dansL'Expansion Managem<strong>en</strong>t Review, Robert BRANCHE 1 t<strong>en</strong>te d'id<strong>en</strong>tifier les gran<strong>de</strong>s lignesstratégiques permettant <strong>de</strong> réussir sur Internet. « Le phénomène Internet est parti pour <strong>du</strong>rer,mais les stratégies d'att<strong>en</strong>te sont risquées…» affirme-t-il <strong>en</strong> préambule à cet article fortintéressant qu'il a intitulé "Les pionniers resteront les premiers". Par ailleurs, évoquant le besoin<strong>de</strong> changem<strong>en</strong>t in<strong>du</strong>it par la nouvelle économie, la prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> "Portrait <strong>de</strong> la NouvelleEconomie" 2 confirme que « La question n'est plus <strong>de</strong> savoir si on doit y aller, mais <strong>de</strong> savoircomm<strong>en</strong>t y aller, à quel mom<strong>en</strong>t et avec quels moy<strong>en</strong>s.» Toujours à ce propos et à l'intérieur <strong>du</strong>même ouvrage, les auteurs souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que l'hésitation n'est plus <strong>de</strong> mise, qu'il faut s'<strong>en</strong>gagerrésolum<strong>en</strong>t et cit<strong>en</strong>t Philip EVANS : « Une stratégie att<strong>en</strong>tiste est généralem<strong>en</strong>t mauvaise.Mieux vaut échouer cinq fois <strong>de</strong> suite pour avoir essayé trop tôt que d'échouer une seule foispour avoir essayé trop tard. »Quant à une stratégie d'intégration professionnelle <strong>de</strong>s nouvelles technologies, ce n'est pas leterme <strong>de</strong> "réaction" qui nous semble le plus adapté. A notre avis, les changem<strong>en</strong>ts que cestechnologies impos<strong>en</strong>t sont tellem<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>s et imprévisibles qu'il sera <strong>de</strong> toute façonimpossible d'<strong>en</strong> suivre le rythme. Ce qu'il faudrait faire, <strong>en</strong> revanche, c'est agir <strong>de</strong> manièreproactive, t<strong>en</strong>ter la difficile conciliation <strong>en</strong>tre ses projets d'av<strong>en</strong>ir et les conting<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> son<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t actuel. Pour ce faire, il faudra anticiper les changem<strong>en</strong>ts et formuler <strong>de</strong>s visions,<strong>de</strong>s énoncés <strong>de</strong> la position que la profession souhaite occuper à l'av<strong>en</strong>ir dans son champ <strong>de</strong>concurr<strong>en</strong>ce 3 .Cette approche est à la base <strong>de</strong>s démarches <strong>de</strong> formulation <strong>de</strong> visions futures <strong>de</strong>s professions<strong>comptable</strong>s <strong>en</strong>treprises aux Etats-Unis et au Canada. Après avoir décrit le contexte dans lequelévolue la profession (changem<strong>en</strong>ts rapi<strong>de</strong>s et profonds, érosion <strong>de</strong> la position privilégiée <strong>de</strong>s<strong>comptable</strong>s agréés, apathie <strong>de</strong> la profession), le rapport définitif <strong>du</strong> Groupe <strong>de</strong> travailpancanadi<strong>en</strong> sur la vision <strong>de</strong> la profession décrit ainsi la démarche ret<strong>en</strong>ue : « Il est vain <strong>de</strong>continuer à débattre <strong>de</strong>s raisons qui nous ont am<strong>en</strong>és à la situation où nous nous trouvons. Nous<strong>de</strong>vons tirer un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> notre expéri<strong>en</strong>ce sans nous appesantir sur le passé. La questioness<strong>en</strong>tielle est la suivante : « et maint<strong>en</strong>ant, qu'allons-nous faire ? » Cette question <strong>en</strong> amèned'autres : « quelle est la mission <strong>de</strong>s <strong>comptable</strong>s agréés <strong>du</strong> Canada ? », « quelle est notre visioncollective <strong>du</strong> rôle que nous jouerons à l'av<strong>en</strong>ir ? », « comm<strong>en</strong>t prévoyons-nous réaliser cette vision ?»…».1 A l'époque Vice-Présid<strong>en</strong>t <strong>du</strong> bureau <strong>de</strong> Paris <strong>de</strong> Mercer Managem<strong>en</strong>t Consulting (cabinet international<strong>de</strong> conseil <strong>en</strong> stratégie).2 Conseil Supérieur <strong>de</strong> l'OEC – CNCC (France). Portrait <strong>de</strong> la nouvelle économie. 4ème Trimestre 2000.3 Selon la définition <strong>de</strong> "vision" avancée par le rapport définitif <strong>du</strong> Groupe <strong>de</strong> travail pancanadi<strong>en</strong> sur lavision <strong>de</strong> la profession (1996).http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 36


La stratégie d'intégration professionnelle <strong>de</strong>s nouvelles technologies que nous proposons dans cetravail procè<strong>de</strong> d'une approche semblable. Mais pourquoi une telle approche serait elle applicableà l'intégration <strong>de</strong>s technologies par la profession <strong>comptable</strong> ?Les changem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la profession, <strong>de</strong>v<strong>en</strong>us rapi<strong>de</strong>s et profonds, justifi<strong>en</strong>t<strong>en</strong> gran<strong>de</strong> partie les démarches <strong>de</strong> vision auxquelles nous nous référons. Or, les technologiescompt<strong>en</strong>t parmi les facteurs qui ont le plus favorisé ces changem<strong>en</strong>ts. Le rapport canadi<strong>en</strong> et lerapport <strong>de</strong> l'AICPA (The CPA Vision Project ; 2011 and beyond) s'accord<strong>en</strong>t pour classer lestechnologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication à la tête <strong>de</strong>s forces agissant sur laprofession <strong>comptable</strong>. Selon le rapport canadi<strong>en</strong>, le besoin <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>t qu'il exprime résulte<strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> résoudre l'écart <strong>en</strong>tre, d'une part, la réalité <strong>du</strong> marché, et d'autre part, lafaçon dont la profession a réagi à cette réalité. L'analyse <strong>de</strong> cet écart a permis <strong>de</strong> dégager huitpoints majeurs <strong>de</strong> déphasage dont les technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication.Dans cette partie, nous comm<strong>en</strong>cerons par développer les axes stratégiques <strong>de</strong> réaction(Chapitre Premier). Ensuite, nous essayerons <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> la stratégieproposée (Chapitre Deuxième).CHAPITRE PREMIER : LES AXES STRATEGIQUESLa stratégie d'intégration par la profession <strong>de</strong>s nouvelles technologies doit s'articuler autour <strong>de</strong><strong>de</strong>ux axes majeurs : les cli<strong>en</strong>ts et les compét<strong>en</strong>ces.D'abord, les cli<strong>en</strong>ts actuels et pot<strong>en</strong>tiels form<strong>en</strong>t le marché sans lequel la profession n'auraitpas <strong>de</strong> raison d'exister. Dans la nouvelle économie, la réactivité forme la principale sourced'avantage concurr<strong>en</strong>tiel. La promptitu<strong>de</strong> à répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> marché est aujourd'huiplus déterminante que la taille ou l'importance <strong>de</strong>s ressources économiques. Par ailleurs, l<strong>en</strong>ouveau mo<strong>de</strong> d'organisation dit "<strong>en</strong> réseau" se fon<strong>de</strong> sur la satisfaction <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts externes etinternes. Si elle veut tirer parti <strong>de</strong>s avantages <strong>de</strong> la nouvelle économie, la profession <strong>comptable</strong>doit se tourner résolum<strong>en</strong>t vers ses cli<strong>en</strong>ts et son marché.Ensuite, les compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> la profession form<strong>en</strong>t l'ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> son patrimoine et l'élém<strong>en</strong>t qui ladistingue <strong>de</strong> ses concurr<strong>en</strong>ts. De toute évid<strong>en</strong>ce, l'intégration <strong>de</strong>s nouvelles technologies requiertl'acquisition <strong>de</strong> connaissances et <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ces dans le domaine <strong>de</strong> l'informatique, <strong>de</strong>ssystèmes d'information et <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> communication. Toutefois, <strong>de</strong>vant les changem<strong>en</strong>tsrapi<strong>de</strong>s que connaiss<strong>en</strong>t ces technologies et leur impact important sur l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laprofession, celle-ci doit soumettre ses connaissances et compét<strong>en</strong>ces dans ce domaine à unemise à jour continue et systématique.Dans ce chapitre, nous prés<strong>en</strong>terons successivem<strong>en</strong>t les <strong>de</strong>ux axes stratégiques suivants :• Surveiller et anticiper la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> marché (Section 1) ;• Actualiser les connaissances et les compét<strong>en</strong>ces (Section 2).http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 37


Section 1 : Surveiller et anticiper la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> marchéCet axe stratégique vise d'un coté à mieux satisfaire la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> actuelle 1 et d'un autre coté àprévoir et anticiper l'évolution <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> 2 .Les experts-<strong>comptable</strong>s doiv<strong>en</strong>t être consci<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong> la satisfaction cli<strong>en</strong>t (§1) etadopter une attitu<strong>de</strong> proactive (§2). Face à <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts mieux informés, plus compét<strong>en</strong>ts, doncplus exigeants (§3), ils doiv<strong>en</strong>t changer leur perception <strong>de</strong> la relation cli<strong>en</strong>t (§4) et gérerspécifiquem<strong>en</strong>t cette relation (§5). Enfin, ils doiv<strong>en</strong>t prospecter les cli<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels (§6) pouressayer <strong>de</strong> prévoir l'évolution <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et, pourquoi pas, l'influ<strong>en</strong>cer (§7).§1. Importance <strong>de</strong> la satisfaction cli<strong>en</strong>tA l'instar <strong>de</strong> tous les marchés, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> services <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> est mobilisée par<strong>de</strong>ux vecteurs :- la cli<strong>en</strong>tèle, appelée à consommer ces services ;- et les besoins <strong>de</strong> cette cli<strong>en</strong>tèle qui la pouss<strong>en</strong>t à formuler la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Ainsi, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> actuelle correspond aux besoins actuels <strong>de</strong> la cli<strong>en</strong>tèle actuelle. Le champ<strong>de</strong>s opportunités inexploitées est donc beaucoup plus vaste que celui <strong>de</strong>s affaires <strong>en</strong> cours.Mais comm<strong>en</strong>t faire pour concrétiser la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pot<strong>en</strong>tielle ?A notre avis, chaque pratici<strong>en</strong> <strong>de</strong>vra trouver sa propre réponse à cette question, car celle-cidép<strong>en</strong>d dans une large mesure d'élém<strong>en</strong>ts subjectifs : aptitu<strong>de</strong>s, forces et faiblesses, capacités<strong>de</strong> communication, convictions, choix, etc. Il n'<strong>en</strong> est pas moins vrai que la focalisation sur lacli<strong>en</strong>tèle actuelle reste le moy<strong>en</strong> le plus sûr et le plus éprouvé <strong>de</strong> développer ses activités. D'uncoté, <strong>de</strong>s règles déontologiques généralem<strong>en</strong>t reconnues (indép<strong>en</strong>dance, interdiction <strong>du</strong>recours à la publicité) limit<strong>en</strong>t les activités <strong>de</strong> recherche et d'approche <strong>de</strong> prospects. D'un autrecoté, le "bouche à oreille" (recommandation à d'autres cli<strong>en</strong>ts) et la v<strong>en</strong>te d'autres services auxcli<strong>en</strong>ts actuels sont <strong>de</strong>s démarches qui n'ont cessé <strong>de</strong> prouver leur efficacité.Néanmoins, pouvoir v<strong>en</strong>dre à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses cli<strong>en</strong>ts actuels suppose que ceux-ci soi<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t satisfaits <strong>de</strong> la qualité <strong>du</strong> service qui leur est r<strong>en</strong><strong>du</strong>. Il apparaît donc clairem<strong>en</strong>t quele développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>du</strong> cabinet passe par la satisfaction <strong>de</strong> la cli<strong>en</strong>tèle actuelle. Cecine veut pas dire qu'il faut abandonner les efforts <strong>de</strong> prospection, mais bi<strong>en</strong> que ces effortsresteront vains tant que les cli<strong>en</strong>ts actuels ne sont pas <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t satisfaits. Dans cetteconfiguration, la satisfaction cli<strong>en</strong>t semble faire office <strong>de</strong> pont <strong>en</strong>tre la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> actuelle et la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> pot<strong>en</strong>tielle. Ceci illustre l'importance grandissante accordée à l'expéri<strong>en</strong>ce cli<strong>en</strong>t et àla valeur perçue par le cli<strong>en</strong>t dans les nouveaux modèles d'affaires. Ces <strong>de</strong>rniers plac<strong>en</strong>t lecli<strong>en</strong>t, et à plus forte raison le cli<strong>en</strong>t actuel, au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> leurs préoccupations.1 Cet objectif peut être détaillé comme suit : promouvoir la valeur ajoutée <strong>de</strong>s missions actuelles,améliorer la manière dont cette valeur ajoutée est perçue par les cli<strong>en</strong>ts actuels, développer une perceptionglobale et ext<strong>en</strong>sive <strong>de</strong> la relation cli<strong>en</strong>t et mettre la gestion <strong>de</strong> la relation cli<strong>en</strong>t au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>spréoccupations <strong>de</strong> la profession et <strong>de</strong> ses composantes.2 Cet objectif peut être détaillé comme suit : suivre et analyser <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce l'état <strong>de</strong> satisfaction <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> cli<strong>en</strong>t, gar<strong>de</strong>r une communication étroite et perman<strong>en</strong>te avec toutes les composantes <strong>du</strong> marché,anticiper l'évolution <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> la cli<strong>en</strong>tèle et formuler <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nouvelles offres <strong>de</strong> service.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 38


Ce qu'il faut noter ici, c'est que la qualité <strong>du</strong> service d'un point <strong>de</strong> <strong>vue</strong> strictem<strong>en</strong>t professionnelne suffit plus aujourd'hui à générer <strong>de</strong> la satisfaction cli<strong>en</strong>t. Dans une économie où laconcurr<strong>en</strong>ce est <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus acharnée et les att<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus complexes,la satisfaction <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t passe aussi par la prés<strong>en</strong>tation formelle <strong>de</strong> la prestation, la qualité <strong>de</strong>srelations personnelles avec le cli<strong>en</strong>t, la personnalisation <strong>du</strong> service, etc. Autant <strong>de</strong> variables quel'on ne peut maîtriser que moy<strong>en</strong>nant une focalisation accrue <strong>du</strong> cabinet et <strong>de</strong> son systèmed'information sur la cli<strong>en</strong>tèle.§2. Une attitu<strong>de</strong> proactivePour être reconnus comme lea<strong>de</strong>rs <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> l'information, les experts-<strong>comptable</strong>sdoiv<strong>en</strong>t se conc<strong>en</strong>trer sur un objectif ultime : ai<strong>de</strong>r les chefs d'<strong>en</strong>treprises à pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s décisionsmieux éclairées, plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. Pour ce faire, ils doiv<strong>en</strong>t appuyer le managem<strong>en</strong>t stratégique etle gouvernem<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong>treprise, imaginer et mettre <strong>en</strong> place <strong>de</strong>s solutions nouvelles <strong>en</strong> matière <strong>de</strong>prise <strong>de</strong> décision, faire adopter le risk managem<strong>en</strong>t et la mesure <strong>de</strong> performance, etc. Ils doiv<strong>en</strong>tsans cesse mettre à contribution leur créativité et leur s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> l'innovation pour maximiser lavaleur <strong>de</strong>s informations dont les déci<strong>de</strong>urs ont besoin.Toutefois, plusieurs raisons pouss<strong>en</strong>t les experts-<strong>comptable</strong>s à appliquer ces solutionsnouvelles <strong>en</strong> premier dans leurs cabinets. L'objectivité et l'honnêteté intellectuelle lesempêch<strong>en</strong>t <strong>de</strong> proposer aux <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs <strong>de</strong>s solutions que eux-mêmes ne maîtris<strong>en</strong>t pas. Il yva <strong>de</strong> leur crédibilité et <strong>de</strong> leur réputation <strong>de</strong> professionnels sérieux. En même temps, cetteapproche leur permet <strong>de</strong> minimiser le risque <strong>de</strong> faire subir au cli<strong>en</strong>t actuel ou pot<strong>en</strong>tiel un échecqui peut être lourd <strong>de</strong> conséqu<strong>en</strong>ces. Par ailleurs, cette attitu<strong>de</strong> contribue à créer autour <strong>du</strong>cabinet un noyau <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce alim<strong>en</strong>té efficacem<strong>en</strong>t et <strong>du</strong>rablem<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts qui sepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> charge et pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la peine d'innover <strong>en</strong> matière d'information financière et <strong>de</strong>gestion.Il apparti<strong>en</strong>t donc à chaque professionnel <strong>de</strong> rationaliser la gestion <strong>de</strong> son cabinet auquel ilfaudra appliquer autant que possible les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> managem<strong>en</strong>t suggérées aux cli<strong>en</strong>ts. Parexemple, chacun doit se fixer <strong>de</strong>s objectifs et arrêter une stratégie permettant <strong>de</strong> les atteindre.Chacun doit réviser périodiquem<strong>en</strong>t sa stratégie et pr<strong>en</strong>dre les mesures tactiques nécessaires àsa concrétisation. Par ailleurs, chacun doit t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> ses forces et faiblesses ainsi que<strong>de</strong>s opportunités et m<strong>en</strong>aces <strong>de</strong> son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong> définir sa position concurr<strong>en</strong>tielleactuelle et celle qu'il souhaite occuper à l'av<strong>en</strong>ir.En optimisant la gestion <strong>de</strong> l'information au sein <strong>du</strong> cabinet (fluidité, célérité, partage,<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t, etc.), le professionnel sera à l'affût <strong>de</strong>s moindres changem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t où il opère. Grâce à son expéri<strong>en</strong>ce et sa perspicacité, il pourra même anticipersur ces changem<strong>en</strong>ts pour se donner la possibilité <strong>de</strong> les assimiler et <strong>de</strong> les intégrer à temps.De cette manière, il sera capable d'id<strong>en</strong>tifier les nouveaux besoins <strong>de</strong> ses cli<strong>en</strong>ts avant mêmequ'ils n'y ai<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>sé.En adoptant cette attitu<strong>de</strong> proactive, le pratici<strong>en</strong> fait d'une pierre <strong>de</strong>ux coups :• Il apporte à son cli<strong>en</strong>t une valeur ajoutée certaine <strong>en</strong> l'aidant à maîtriser leschangem<strong>en</strong>ts qui affect<strong>en</strong>t son <strong>en</strong>treprise,• Il maîtrise lui-même sa gestion interne.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 39


Finalem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> aidant les déci<strong>de</strong>urs à prévoir les changem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, laprofession <strong>comptable</strong> confirme son lea<strong>de</strong>rship et maîtrise sa direction.§3. Des cli<strong>en</strong>ts exigeantsL'irruption <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication est <strong>en</strong> train <strong>de</strong> provoquerun changem<strong>en</strong>t fondam<strong>en</strong>tal dans la dynamique <strong>du</strong> marché. Celui-ci <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t un forum danslequel les cli<strong>en</strong>ts jou<strong>en</strong>t un rôle actif 1 . Le cli<strong>en</strong>t fait désormais partie <strong>de</strong> "l'<strong>en</strong>treprise ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e".Au sein <strong>de</strong> la profession <strong>comptable</strong>, <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> cli<strong>en</strong>ts intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, non seulem<strong>en</strong>t dansla fixation <strong>de</strong>s conditions techniques et financières <strong>de</strong>s offres, mais égalem<strong>en</strong>t dans ledéroulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s missions. Cette participation <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t est notamm<strong>en</strong>t observée dans lesmissions <strong>de</strong> type assistance ou conseil. Ainsi, <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> professionnels font appel auxcompét<strong>en</strong>ces <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> travail mixtes afin d'assurer le déroulem<strong>en</strong>t efficace<strong>de</strong> certaines missions <strong>de</strong> conseil.Grâce aux nouveaux outils <strong>de</strong> collaboration, le transfert <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t à double s<strong>en</strong>s: <strong>du</strong> professionnel vers le cli<strong>en</strong>t et <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t vers le professionnel. Mais att<strong>en</strong>tion : si lesprofessionnels peuv<strong>en</strong>t considérer le cli<strong>en</strong>t comme une source <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce, ils doiv<strong>en</strong>t aussiconsidérer une réalité : ce cli<strong>en</strong>t est <strong>en</strong> train <strong>de</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir un concurr<strong>en</strong>t 2 . Du moins, il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>tautrem<strong>en</strong>t plus exigeant qu'auparavant.Les professionnels <strong>de</strong> la comptabilité doiv<strong>en</strong>t être consci<strong>en</strong>ts que le dialogue avec les cli<strong>en</strong>ts sejoue d'égal à égal. Ils n'ont plus le monopole <strong>de</strong> l'accès à l'information. Mieux informés, lescli<strong>en</strong>ts pos<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s questions plus pertin<strong>en</strong>tes et plus pointues ; donc plus difficiles. Du coup, lespratici<strong>en</strong>s sont obligés <strong>de</strong> se surpasser, <strong>de</strong> déployer <strong>de</strong>s efforts parfois viol<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> mise àniveau. D'un autre coté, le niveau <strong>du</strong> dialogue est rehaussé, les échanges sont plus riches etplus valorisants.Dans ces conditions, il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t critique <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre le but et le s<strong>en</strong>s que le dialogue peutavoir <strong>du</strong> point <strong>de</strong> <strong>vue</strong> <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t. Désormais, il faudra appr<strong>en</strong>dre à interpréter correctem<strong>en</strong>t ce quel'on appr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> façon à pousser plus loin le dialogue et à <strong>en</strong> sout<strong>en</strong>ir l'intérêt.§4. La perception <strong>de</strong> la relation cli<strong>en</strong>tComme nous l'avons souligné ci-<strong>de</strong>ssus, la qualité <strong>du</strong> service d'un point <strong>de</strong> <strong>vue</strong> strictem<strong>en</strong>tprofessionnel ne suffit plus à gagner la satisfaction totale <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t. La personnalisation <strong>du</strong>service et la qualité <strong>de</strong> la communication avec le professionnel pès<strong>en</strong>t lourd dans l'appréciationd'un cli<strong>en</strong>t courtisé par une légion <strong>de</strong> v<strong>en</strong><strong>de</strong>urs. La personnalisation <strong>du</strong> service est fonction <strong>de</strong>la mesure dans laquelle le cli<strong>en</strong>t est placé au c<strong>en</strong>tre <strong>du</strong> système d'information <strong>du</strong> cabinet. Uncabinet dont la gestion n'est pas ou pas assez tournée vers les cli<strong>en</strong>ts ne pourra pas prét<strong>en</strong>dreoffrir <strong>de</strong>s services personnalisés. Par ailleurs, une communication <strong>de</strong> qualité requiert égalem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s qualités humaines, parfois innées.1 D'après C.K. PRAHALAD, V. RAMASWANY. Mon cli<strong>en</strong>t est très compét<strong>en</strong>t ! L'expansionManagem<strong>en</strong>t Review. Septembre 2000.2 D'après C.K. PRAHALAD, V. RAMASWANY. Mon cli<strong>en</strong>t est très compét<strong>en</strong>t ! L'expansionManagem<strong>en</strong>t Review. Septembre 2000.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 40


Cep<strong>en</strong>dant, aussi bi<strong>en</strong> la réori<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> système d'information <strong>du</strong> cabinet que les qualitéshumaines ne donneront les résultats escomptés que si elles s'inscriv<strong>en</strong>t dans une nouvelleattitu<strong>de</strong> vis-à-vis <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t. Celui-ci ne doit plus être perçu comme une source <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>u, maisbi<strong>en</strong> comme un allié et un accompagnateur pour le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> cabinet. Il faut bannirtoute relation t<strong>en</strong><strong>du</strong>e ou conflictuelle avec le cli<strong>en</strong>t et <strong>en</strong>courager le dialogue et lacompréh<strong>en</strong>sion mutuelle. Au lieu <strong>de</strong> chercher obstiném<strong>en</strong>t à lui v<strong>en</strong>dre un pro<strong>du</strong>it, il faut plutôtchercher à ai<strong>de</strong>r le cli<strong>en</strong>t dans la gestion et le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> son <strong>en</strong>treprise. L'expert<strong>comptable</strong>gagnerait à faire régner <strong>en</strong>tre lui et ses cli<strong>en</strong>ts un climat d'<strong>en</strong>trai<strong>de</strong> et <strong>de</strong> solidarité.Ainsi faisant, il met ses cli<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> confiance et conforte son image <strong>de</strong> professionnel émin<strong>en</strong>t,discret et honnête.Il faut ici noter que <strong>du</strong> point <strong>de</strong> <strong>vue</strong> <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t, la personnalisation <strong>du</strong> service passe souv<strong>en</strong>t parla personnalisation <strong>de</strong> la relation le liant à son expert-<strong>comptable</strong>. Il ne faut pas sous-estimer cefacteur psychologique. Aussi ne faut-il pas donner pour per<strong>du</strong> le temps passé avec un cli<strong>en</strong>t àdiscuter <strong>de</strong> ses affaires personnelles, <strong>de</strong> ses plans et <strong>de</strong> ses aspirations. Certains experts<strong>comptable</strong>scomm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à rassembler dans la base <strong>de</strong> données <strong>du</strong> cabinet <strong>de</strong>sr<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts personnels sur les cli<strong>en</strong>ts comme l'âge <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants, l'école qu'ils fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t,etc. De cette façon, lorsqu'un cli<strong>en</strong>t téléphone, le professionnel peut appeler à l'écran ce typed'information et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r courtoisem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s nouvelles <strong>de</strong> la famille <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t.Enfin, il faut bi<strong>en</strong> connaître le domaine d'activité <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t, savoir se mettre à sa place. Il estégalem<strong>en</strong>t important <strong>de</strong> passer une partie <strong>du</strong> temps consacré au cli<strong>en</strong>t dans les locaux <strong>de</strong> ce<strong>de</strong>rnier. Connaître les personnes qui se cach<strong>en</strong>t <strong>de</strong>rrière l'<strong>en</strong>treprise permet <strong>de</strong> bâtir un rapport<strong>de</strong> loyauté.§5. Gestion <strong>de</strong> la Relation Cli<strong>en</strong>tLes technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication peuv<strong>en</strong>t être d'un grand apport aux<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> général, et aux cabinets <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> <strong>en</strong> particulier dans leurs effortsvisant à mettre les cli<strong>en</strong>ts au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> leurs préoccupations. C'est dans ce cadre que l'onassiste à la montée <strong>en</strong> puissance <strong>de</strong> plusieurs outils <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> la relation cli<strong>en</strong>t, CustomerRelationship Managem<strong>en</strong>t (CRM) <strong>en</strong> anglais. Ces outils port<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réalité le nom d'une nouvell<strong>en</strong>otion <strong>en</strong> gestion.Selon Bob ANGEL 1 : « La gestion <strong>de</strong> la relation cli<strong>en</strong>t (CRM) porte ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur la façon<strong>de</strong> servir – et <strong>de</strong> conserver – ses bons cli<strong>en</strong>ts. Cette technique recouvre tout autant le faitd'accueillir chaleureusem<strong>en</strong>t et simplem<strong>en</strong>t le cli<strong>en</strong>t ou celui <strong>de</strong> faire appel à un système <strong>de</strong>technologies <strong>de</strong> l'information ultra-perfectionné pour suivre ses préfér<strong>en</strong>ces et ses habitu<strong>de</strong>s, etlui offrir une expéri<strong>en</strong>ce plus personnalisée. Elle ne <strong>de</strong>vrait pas être utilisée pour accroître lesv<strong>en</strong>tes sur un marché <strong>de</strong> masse, mais bi<strong>en</strong> pour favoriser la fidélité et la confiance <strong>de</strong>scli<strong>en</strong>ts. »Mais au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fidélité et <strong>de</strong> la confiance, les systèmes CRM ambitionn<strong>en</strong>t d'instituer uncontact perman<strong>en</strong>t avec le cli<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>stiné notamm<strong>en</strong>t à son<strong>de</strong>r ses besoins. En tant qu'outil, leCRM ne se suffit pas à lui-même. Il constitue <strong>en</strong> revanche une partie importante <strong>de</strong> la refonte<strong>du</strong> système d'information pour le focaliser sur les cli<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong>vrait être complété par <strong>de</strong>s outils1 Bob ANGEL. Gérer la relation cli<strong>en</strong>t. CA Magazine. Février 2002.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 41


visant à assurer une forte réactivité auprès <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts. Selon les moy<strong>en</strong>s et les objectifs <strong>du</strong>cabinet, la mise <strong>en</strong> place réfléchie, prud<strong>en</strong>te et gra<strong>du</strong>elle <strong>de</strong>s outils intranet, extranet, Internet etKnowledge Managem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vrait compléter avantageusem<strong>en</strong>t le CRM 1 .Enfin, il faut souligner que le CRM relève avant tout <strong>de</strong> la politique générale et <strong>de</strong> la cultured'<strong>en</strong>treprise. La technologie doit suivre et non l'inverse. Un collaborateur maladroit peut anéantirles effets positifs <strong>du</strong> CRM si ses paroles ou ses actes donn<strong>en</strong>t à p<strong>en</strong>ser que l'organisation necompr<strong>en</strong>d pas ses cli<strong>en</strong>ts ou ne leur accor<strong>de</strong> aucune importance. De même, le CRM pourraitparadoxalem<strong>en</strong>t occasionner la frustration <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts si l'organisation n'est pas assez réactive.§6. La prospection <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tielsAu <strong>de</strong>là <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s relations qu'ils ont avec leurs cli<strong>en</strong>ts actuels, les experts<strong>comptable</strong>sdoiv<strong>en</strong>t s'efforcer d'établir <strong>de</strong> nouvelles relations avec <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels. Le but<strong>de</strong> cette approche est d'éveiller le cli<strong>en</strong>t à ses propres besoins et aux services que l'on offre. Lepratici<strong>en</strong> doit saisir les besoins <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t et les formuler <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s services qu'il peut luioffrir. Il s'agit <strong>en</strong> fait d'adapter les services <strong>du</strong> cabinet aux besoins <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts. C'est là querési<strong>de</strong> toute la subtilité <strong>de</strong> l'approche.« Les v<strong>en</strong>tes sont, pour toute <strong>en</strong>treprise, aussi importantes que le pro<strong>du</strong>it ou le service. C’estl’application disciplinée <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong> v<strong>en</strong>te reconnues qui permet aux <strong>en</strong>treprises <strong>de</strong> croître. » 2 Sices stratégies s'appliqu<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t aux cabinets <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong>, les professionnelshésit<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t à rechercher activem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nouvelles opportunités d'affaires. Cette rétic<strong>en</strong>ce est<strong>du</strong>e <strong>en</strong> gran<strong>de</strong> partie à la déontologie professionnelle qui proscrit le démarchage et la publicitéindivi<strong>du</strong>elle.Certes, l'appart<strong>en</strong>ance à une profession réglem<strong>en</strong>tée prés<strong>en</strong>te plusieurs avantages qu'ilconvi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> préserver : protection <strong>de</strong>s titres professionnels, crédibilité, exclusivité <strong>du</strong> droitd'exercice, etc. Néanmoins, le cabinet <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> reste une <strong>en</strong>treprise économiqueà but lucratif au sein <strong>de</strong> laquelle la fonction v<strong>en</strong>te doit être assurée. Grâce à son expéri<strong>en</strong>ce etson professionnalisme, l'expert-<strong>comptable</strong> doit concilier ses objectifs <strong>de</strong> chiffre d'affaires et <strong>de</strong>r<strong>en</strong>tabilité avec les contraintes d'ordre déontologique et réglem<strong>en</strong>taire.La participation à <strong>de</strong>s activités sociales ou à <strong>de</strong>s manifestations économiques peut constituer pourle pratici<strong>en</strong> une occasion propice <strong>de</strong> s'exercer dans le rôle <strong>de</strong> v<strong>en</strong><strong>de</strong>ur. Le pratici<strong>en</strong> peut lui-mêmeorganiser <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>stinés à faire connaître son offre <strong>de</strong> service <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s d'affaires :déjeuners-débat, r<strong>en</strong>contres périodiques, etc. Par ailleurs, l'organisation et/ ou l'animation <strong>de</strong>séminaires peut accroître la notoriété et la visibilité <strong>du</strong> professionnel. Il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> même <strong>de</strong>l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t.Mais la nouveauté <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> prospection est la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong>sites Web et/ ou d'extranets. De plus <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> cabinets se muniss<strong>en</strong>t <strong>de</strong> sites Web pour sefaire connaître. Ces sites pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t la forme <strong>de</strong> portails professionnels. En réservantcertaines ressources internes aux cli<strong>en</strong>ts actuels, certains cabinets attis<strong>en</strong>t la curiosité <strong>de</strong>sinternautes qui les contact<strong>en</strong>t et finiss<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir cli<strong>en</strong>ts.1 Voir ci-après Chapitre 2, Section 1 : Infrastructure et organisation <strong>du</strong> cabinet.2 D'après camagazine.com. On ne naît pas bon v<strong>en</strong><strong>de</strong>ur. CA Magazine. Octobre 2002.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 42


L'utilisation <strong>de</strong> la toile mondiale à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> prospection appelle <strong>de</strong> notre part quelquesremarques :D'abord, dans plusieurs pays dont la Tunisie, la position <strong>de</strong>s normes déontologiques vis-à-vis<strong>de</strong>s sites Web <strong>de</strong>s cabinets n'est pas tranchée et la question suscite toujours un débat animé.En France par exemple, la Charte déontologique prévoît que les experts-<strong>comptable</strong>s peuv<strong>en</strong>tlibrem<strong>en</strong>t créer <strong>de</strong>s sites Web et communiquer leur adresse e-Mail, l'accès à l'information <strong>en</strong>ligne supposant un acte volontaire <strong>de</strong> la part <strong>du</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur. En contrepartie, la communicationdoit rester discrète, <strong>de</strong> bon goût, vérifiable, et s'abst<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> tout caractère laudatif, promotionnel,comparatif. Elle doit répondre aux besoins <strong>de</strong>s utilisateurs. Selon ces besoins, la chartesubdivise les sites <strong>en</strong> 3 niveaux d'accès :• Niveau 1 : accessible librem<strong>en</strong>t par tous les utilisateurs ;• Niveau 2 : accessible par un co<strong>de</strong> d'accès commun à tous les utilisateurs qui le<strong>de</strong>mand<strong>en</strong>t ;• Niveau 3 : accessible seulem<strong>en</strong>t par un mot <strong>de</strong> passe spécifique à chaque utilisateur.Ensuite, la réussite <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> stratégie est tributaire <strong>du</strong> respect <strong>de</strong>s règles <strong>du</strong> jeu Internet,et notamm<strong>en</strong>t la gratuité. C'est pourquoi l'accès libre, temporaire ou perman<strong>en</strong>t, à tout ou partie<strong>de</strong>s ressources proposées est souv<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> avant. Enfin, <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce d'un mécanisme <strong>de</strong>suivi et <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l'efficacité, l'utilisation <strong>de</strong>s sites électroniques reste une stratégie passivedépour<strong>vue</strong> <strong>de</strong> tout élan proactif.§7. Mieux que prévoir la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, l’influ<strong>en</strong>cerLes experts-<strong>comptable</strong>s doiv<strong>en</strong>t prévoir l'évolution <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> leurs cli<strong>en</strong>ts, mais ils doiv<strong>en</strong>tsurtout être capables <strong>de</strong> l'influ<strong>en</strong>cer <strong>en</strong> déterminant les nouveaux besoins avant même que lescli<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> ai<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ce. Mais n'est-il pas prét<strong>en</strong>tieux <strong>de</strong> vouloir créer la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'ère <strong>du</strong>cli<strong>en</strong>t-roi ?Notre avis est qu'au contraire, cette approche est la plus rationnelle et pragmatique qui soit. Eneffet, toutes les offres ne sont pas capables <strong>de</strong> provoquer une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Les seules offres quipourrai<strong>en</strong>t y parv<strong>en</strong>ir sont celles qui résult<strong>en</strong>t d'une bonne anticipation <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts.Or, cette anticipation n'est possible que moy<strong>en</strong>nant une communication efficace avec toutes lescomposantes <strong>du</strong> marché ainsi qu'une écoute cli<strong>en</strong>t continue et <strong>de</strong> qualité. Finalem<strong>en</strong>t, on necrée pas une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> néant, mais on essaie d'anticiper les besoins futurs <strong>du</strong> marché, <strong>de</strong>les reformuler et <strong>de</strong> les canaliser.La volonté <strong>de</strong> provoquer la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est donc la forme la plus aboutie <strong>de</strong> focalisation sur lacli<strong>en</strong>tèle. Elle peut être exercée à plusieurs niveaux : expert-<strong>comptable</strong> à titre indivi<strong>du</strong>el,groupem<strong>en</strong>ts ou réseaux <strong>de</strong> professionnels, instances professionnelles internationales,nationales, régionales, part<strong>en</strong>ariats avec d'autres corps professionnels, etc.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 43


En résumé, le mainti<strong>en</strong> <strong>de</strong> normes élevées <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce doit être au cœur <strong>de</strong> toute stratégie<strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la profession. Afin d'atteindre cet objectif, les responsables <strong>de</strong> laprofession et les professionnels sont face à <strong>de</strong>ux dosages délicats :• <strong>en</strong>tre connaissances théoriques et aptitu<strong>de</strong>s pratiques d'une part ;• <strong>en</strong>tre polyval<strong>en</strong>ce et spécialisation d'autre part.Ces dosages détermin<strong>en</strong>t dans une large mesure les gran<strong>de</strong>s options stratégiques <strong>en</strong> matière <strong>de</strong>formation <strong>de</strong>s experts-<strong>comptable</strong>s, qu'il s'agisse <strong>de</strong> la formation initiale ou continue.§2. La vraie portée <strong>de</strong> la désintermédiationL'expert-<strong>comptable</strong> qui, autrefois, était la principale source d'une information ess<strong>en</strong>tielle à la prise<strong>de</strong> décisions, n'est plus aujourd'hui que l'un <strong>de</strong>s maillons d'un système <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>l'information <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus complexe et déstructuré. Face à la réalité <strong>de</strong> la prépondérance <strong>de</strong>stechnologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication, chaque pratici<strong>en</strong> doit se repositionner sur lachaîne <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'information. Partant <strong>de</strong> sa consci<strong>en</strong>ce qu'il n'est plus le seul à dét<strong>en</strong>ir latotalité <strong>de</strong> l'information <strong>de</strong> gestion, il doit développer ses compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> domaine <strong>de</strong>la simple t<strong>en</strong>ue <strong>de</strong> livres <strong>comptable</strong>s. En fonction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et <strong>de</strong> ses capacitésd'appr<strong>en</strong>tissage, il pourra redéployer ses compét<strong>en</strong>ces vers les domaines <strong>de</strong> l'assistance<strong>comptable</strong>, <strong>de</strong> l'élaboration <strong>de</strong>s tableaux <strong>de</strong> bord, <strong>du</strong> conseil <strong>en</strong> managem<strong>en</strong>t, etc. Mais ledomaine <strong>de</strong> la certification reste celui privilégié par les instances <strong>de</strong> la profession pour <strong>en</strong> assurerla pér<strong>en</strong>nité.Au lieu d'être perçue comme une m<strong>en</strong>ace, la désintermédiation pourrait être considérée comme uneopportunité à saisir. Dans ce cadre, il faut noter que le domaine <strong>de</strong> la certification est bi<strong>en</strong> servi parles technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication. La complexification et l'intégrationcroissante <strong>de</strong>s systèmes d'information, la surabondance et le besoin <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s fluxd'information sur le Net, l'internationalisation <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises et <strong>de</strong>s transactions et ledéveloppem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> commerce électronique prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s réserves extraordinaires <strong>de</strong> travail pourles auditeurs tant légaux que contractuels.§3. Quelles sont les compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s experts-<strong>comptable</strong>s ?Les experts-<strong>comptable</strong>s ne peuv<strong>en</strong>t sérieusem<strong>en</strong>t prét<strong>en</strong>dre faire évoluer leur curriculum sanspartir d'une profon<strong>de</strong> compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la profession, c'est-à-direles principaux domaines où les experts-<strong>comptable</strong>s sont appelés à développer <strong>de</strong>sconnaissances et <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s.Dans le contexte actuel caractérisé par <strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts rapi<strong>de</strong>s et profonds <strong>de</strong>l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, les compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> base sont pour la profession un point <strong>de</strong> repèreindisp<strong>en</strong>sable. Cette approche promeut considérablem<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t et l'espritd'appart<strong>en</strong>ance <strong>de</strong>s professionnels et permet d'éviter les mésav<strong>en</strong>tures liées à l'exercice dans<strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce étrangers à la profession. Par ailleurs, si les att<strong>en</strong>tes <strong>du</strong> marché<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t volatiles pour ce qui est <strong>de</strong>s connaissances et <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s, elles rest<strong>en</strong>tconstantes lorsqu'il s'agit <strong>de</strong>s valeurs caractéristiques <strong>de</strong> la profession : intégrité, objectivité,excell<strong>en</strong>ce, etc. Finalem<strong>en</strong>t, l'expert-<strong>comptable</strong> est un professionnel <strong>de</strong> l'information qui, partant<strong>de</strong> ses valeurs et <strong>de</strong> ses compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> base, doit sans cesse <strong>en</strong>richir son curriculum et <strong>en</strong>faire bénéficier le public.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 45


Mais quelles sont ces compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> base ? Il est évid<strong>en</strong>t que la comptabilité, la fiscalité, lafinance et le droit <strong>de</strong>s affaires constitu<strong>en</strong>t les domaines <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce habituels <strong>de</strong>s experts<strong>comptable</strong>s.Il est égalem<strong>en</strong>t vrai que les professionnels sont <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus sollicités sur leterrain <strong>de</strong>s critères non financiers <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la performance organisationnelle. Enfin, selonl'IEG 11 <strong>de</strong> l'IFAC, les technologies <strong>de</strong> l'information constitu<strong>en</strong>t l'une <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> base<strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> la comptabilité.§4. Les experts-<strong>comptable</strong>s sont-ils crédibles dans le domaine <strong>de</strong>stechnologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication ?Selon le rapport définitif <strong>du</strong> Groupe <strong>de</strong> Travail pancanadi<strong>en</strong> sur la vision <strong>de</strong> la profession (datant<strong>de</strong> 1996), « notre av<strong>en</strong>ir dans le secteur <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> la façondont nous nous adapterons et réagirons aux technologies qui émerg<strong>en</strong>t, et <strong>de</strong> la mesure danslaquelle les CA parvi<strong>en</strong>dront à s'affirmer comme maillons indisp<strong>en</strong>sables dans le cadre <strong>de</strong>snouvelles métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> création, <strong>de</strong> communication, d'analyse et <strong>de</strong> décision <strong>en</strong> matièred'information sur la performance <strong>de</strong>s organisations, rôle r<strong>en</strong><strong>du</strong> possible grâce aux progrès <strong>de</strong>stechnologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong>s communications. »Pourtant, dans son rapport définitif émis <strong>en</strong> janvier 1998, le Groupe <strong>de</strong> Travail <strong>de</strong> l'ICCA sur lesServices <strong>de</strong> Certification (GTSC) a notamm<strong>en</strong>t observé que la profession <strong>comptable</strong> manquait<strong>de</strong> crédibilité dans le domaine <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information. Selon le GTSC, d'autresprestataires <strong>de</strong> services sont considérés comme étant plus compét<strong>en</strong>ts que les experts<strong>comptable</strong>sdans ce domaine et qu'ils sont les fournisseurs <strong>de</strong> choix <strong>de</strong> ce domaine.Dans ce contexte, le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> connaissances et compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière <strong>de</strong>technologie revêt une importance capitale pour la profession. En témoigne l'IEG 11 <strong>de</strong> l'IFAC qui,<strong>en</strong> sept ans d'exist<strong>en</strong>ce, a été révisée <strong>de</strong>ux fois et a changé d'intitulé une fois. Publiée <strong>en</strong>décembre 1995 sous le titre "Information Technology In The Accounting Curriculum", cette normea été révisée <strong>en</strong> juin 1998 puis <strong>en</strong> décembre 2002. A l'occasion <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>uxième révision,l'intitulé <strong>de</strong> la norme <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t : "Information Technology for Professional Accountant" ; unemodification qui veut souligner l'importance <strong>de</strong> l'aspect pratique <strong>de</strong> l'appr<strong>en</strong>tissage, <strong>de</strong>s rôles et<strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> l'expert-<strong>comptable</strong> et <strong>de</strong> l'approche empirique <strong>de</strong> normalisation.L'objectif <strong>de</strong> l'IEG 11 est d'assister les organisations membres (<strong>de</strong> l'IFAC) dans la préparation<strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> la comptabilité à exercer dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t informatisé. Pour lesauteurs <strong>de</strong> la norme, les professionnels <strong>de</strong> la comptabilité doiv<strong>en</strong>t faire preuve <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>cedans l'utilisation <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong>s systèmes d'information.Si les instances professionnelles ont un rôle important à jouer dans la promotion <strong>de</strong> la crédibilité<strong>en</strong> matière <strong>de</strong> technologies <strong>de</strong> la profession dans son <strong>en</strong>semble, la crédibilité <strong>de</strong> chaqueprofessionnel à titre indivi<strong>du</strong>el dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> ses efforts personnels et <strong>de</strong>s initiatives qu'il pr<strong>en</strong>d.Dans ce contexte, les compét<strong>en</strong>ces d'utilisateur <strong>de</strong>s nouvelles technologies sont trèsimportantes pour la crédibilité <strong>du</strong> professionnel. L'IEG 11 classe les compét<strong>en</strong>ces d'utilisateurparmi les compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> base <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s qu'elles contribu<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 46


compét<strong>en</strong>ces plus pointues 1 . Par exemple, on imagine mal un expert-<strong>comptable</strong> qui n'a pas <strong>de</strong>compte E-mail assurer une mission d'accompagnem<strong>en</strong>t à la mise <strong>en</strong> place d'un ERP.Dans le domaine <strong>de</strong>s nouvelles technologies comme dans tous les autres domaines <strong>de</strong>compét<strong>en</strong>ce, il incombe désormais à chaque professionnel <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge sa propreformation. Là <strong>en</strong>core, la communication (la forme) est presque aussi importante quel'(in)formation (le fond).§5. L'importance <strong>de</strong> l'auto-formationL'histoire <strong>de</strong>s dix à quinze <strong>de</strong>rnières années nous l'<strong>en</strong>seigne : personne ne peut prévoir lesconnaissances, ni les compét<strong>en</strong>ces dont aura besoin l'expert-<strong>comptable</strong> <strong>en</strong> l'an 2010. Dans un<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t où le savoir se r<strong>en</strong>ouvelle à un rythme effréné, les professionnels <strong>de</strong> lacomptabilité gagnerai<strong>en</strong>t à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main leur propre formation. Ceci est d'autant plus urg<strong>en</strong>tque les att<strong>en</strong>tes <strong>du</strong> marché à l'égard <strong>de</strong> la profession ne cess<strong>en</strong>t d'évoluer.Sur le plan <strong>de</strong> la sémantique, <strong>comptable</strong> veut dire responsable. Pour mériter son nom, lapremière chose dont tout <strong>comptable</strong> doit se soucier est sa propre formation. Chaque pratici<strong>en</strong>doit se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge <strong>en</strong> assurant lui-même sa formation. S'il est vrai que ce raisonnem<strong>en</strong>ts'applique plus facilem<strong>en</strong>t à la formation continue, la culture d'indép<strong>en</strong>dance et d'autonomie<strong>de</strong>vrait égalem<strong>en</strong>t être inculquée aux postulants au diplôme d'expert-<strong>comptable</strong> dès le début <strong>de</strong>leur formation universitaire. Selon M. Ab<strong>de</strong>rraouf YAICH 2 , « l’<strong>en</strong>seignant doit abandonner le rôle<strong>de</strong> l’unique véhicule <strong>de</strong>s savoirs vers un rôle <strong>de</strong> facilitateur d’appr<strong>en</strong>tissage semblable à celuid’un coach qui ai<strong>de</strong> ses joueurs à faire jaillir le meilleur d’eux mêmes. »Dans une société gouvernée par l'information, appr<strong>en</strong>dre n'est plus suffisant car cette action estfigée : elle permet d'acquérir <strong>de</strong>s connaissances à une date donnée. « Désormais importe moinsl'accumulation <strong>de</strong>s connaissances que le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s facultés d'appr<strong>en</strong>tissage. Il s'agitmoins d'appr<strong>en</strong>dre que d'appr<strong>en</strong>dre à appr<strong>en</strong>dre. » 3 Ce raisonnem<strong>en</strong>t vaut tant pour les étudiants<strong>en</strong> expertise <strong>comptable</strong> que pour les experts-<strong>comptable</strong>s, appelés pour plusieurs à "réappr<strong>en</strong>dreà appr<strong>en</strong>dre".Les technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication, et surtout Internet, facilit<strong>en</strong>t la prise<strong>en</strong> charge par chacun <strong>de</strong> sa propre formation. Grâce aux technologies, l'appr<strong>en</strong>tissage, quirelevait autrefois d'une démarche passive et réceptive, <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t une recherche active etpassionnée <strong>de</strong> savoir. Par exemple, l'accès distant, souv<strong>en</strong>t gratuit, à <strong>de</strong>s ressourcesdocum<strong>en</strong>taires constitue une aubaine pour plusieurs étudiants et professionnels.§6. Les nouveaux outils <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> savoirEn passant <strong>de</strong> l'ère in<strong>du</strong>strielle à l'ère <strong>de</strong> l'information, nous passons égalem<strong>en</strong>t d'une <strong>en</strong>treprisedont la valeur est fondée sur l'accumulation <strong>du</strong> capital financier à une <strong>en</strong>treprise dont la valeur est1 Voir le chapitre 2 <strong>de</strong> cette partie/ section 3/ paragraphe 3 : "Standardiser les missions et les compét<strong>en</strong>ces".2 A. YAICH. L'é<strong>du</strong>cation supérieure <strong>en</strong> comptabilité.www.profiscal.com/Etudiants/conseils_pedagogiques.htm3 Le directeur <strong>de</strong> l'office d'analyse et <strong>de</strong> prévision à l'UNESCO, cité par A. YAICH dans un article intitulé"Réussir ses étu<strong>de</strong>s et bi<strong>en</strong> se préparer à exercer la profession d'expert-<strong>comptable</strong>".www.profiscal.com/Etudiants/conseils_pedagogiques.htmhttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 47


fondée sur l'accumulation collective <strong>de</strong> matière grise, <strong>de</strong> capital savoir. Partant <strong>de</strong> ce constat,toute <strong>en</strong>treprise se doit <strong>de</strong> préserver et <strong>de</strong> développer son capital savoir autant que son capitalfinancier. Cela vaut à plus forte raison pour les professionnels <strong>de</strong> l'information que sont lesexperts-<strong>comptable</strong>s.Dans un rapport intitulé Gérer les connaissances ; Défis, <strong>en</strong>jeux et con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> projet, leCIGREF (Club Informatique <strong>de</strong>s GRan<strong>de</strong>s Entreprises Françaises) définit la gestion <strong>de</strong>sconnaissances 1 comme « Un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s d’organisation et <strong>de</strong> technologies visant àcréer, collecter, organiser, stocker, diffuser, utiliser et transférer la connaissance dansl’<strong>en</strong>treprise. Connaissance matérialisée par <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts internes et externes, mais aussisous forme <strong>de</strong> capital intellectuel et d’expéri<strong>en</strong>ce dét<strong>en</strong>us par les collaborateurs ou les expertsd’un domaine. »Il faut ici préciser que toutes les <strong>en</strong>treprises font <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s connaissances sans s'<strong>en</strong>r<strong>en</strong>dre compte. L’<strong>en</strong>jeu et la difficulté sont d’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong> systématiser lespratiques existantes afin <strong>de</strong> les optimiser. Il s'agit <strong>en</strong> définitive <strong>de</strong> mieux gérer la connaissance.Le schéma suivant t<strong>en</strong>te d'analyser les objectifs <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s connaissances :Source : CIGREF. Gérer les connaissances ; Défis, <strong>en</strong>jeux et con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> projet. Octobre 2000.Au sein <strong>du</strong> cabinet <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong>, l'objectif est <strong>de</strong> « créer une boucle flui<strong>de</strong> etperman<strong>en</strong>te d'information <strong>de</strong> manière à :• gagner <strong>en</strong> qualité et <strong>en</strong> quantité d'information utile,• gagner <strong>du</strong> temps partout (tâches administratives et <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction),• détecter et développer <strong>de</strong> nouvelles missions,• mesurer et développer la satisfaction cli<strong>en</strong>tèle,• mieux piloter son cabinet et sa stratégie <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t. » 21 Knowledge Managem<strong>en</strong>t pour les anglo-saxons2 D'après OEC – CNCC (France). Carnet <strong>de</strong> route ; Congrès ambition 2010. Septembre 2000. Atelier : lesystème d'information perman<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>té cli<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cabinet <strong>d'expertise</strong> (Azur/ RC&A).http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 48


Pour ce faire, il faut notamm<strong>en</strong>t utiliser une panoplie <strong>de</strong> logiciels au fonctionnem<strong>en</strong>t articulé etcomplém<strong>en</strong>taire :- Datamart (collecter l'information).- Datamining (analyser et exploiter l'information).- Datawarehouse (stocker et <strong>en</strong>richir l'information).- Business Intellig<strong>en</strong>ce (déci<strong>de</strong>r).Certes, ces outils peuv<strong>en</strong>t être utilisés pour capitaliser la docum<strong>en</strong>tation technique <strong>du</strong> cabinet.Toutefois, il importe <strong>de</strong> souligner qu'ils ont été développés pour servir la focalisation sur lescli<strong>en</strong>ts et que ce n'est que dans ce contexte qu'ils donn<strong>en</strong>t les résultats escomptés.CHAPITRE DEUXIEME : MISE EN ŒUVRE DE LA STRATEGIEIl est vrai que la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux axes stratégiques développés dans le premier chapitrerequiert une forte implication <strong>de</strong>s pratici<strong>en</strong>s à titre indivi<strong>du</strong>el et <strong>de</strong>s instances collectives <strong>de</strong> laprofession. Toutefois, cette implication restera sans effet si elle n'est pas sous-t<strong>en</strong><strong>du</strong>e par unvéritable changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> m<strong>en</strong>talités et d'attitu<strong>de</strong>s dans le s<strong>en</strong>s d'une adaptation à la société <strong>de</strong>l'information et à la nouvelle économie. D'un coté, il faudra adhérer à une culture NTIC, se formeret s'imposer <strong>en</strong> premier ce qui paraît constituer la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> future <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts : nouvelles solutionsd'information et <strong>de</strong> communication, méthodologies <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> projets, démarches qualité, etc.D'un autre coté, il faudra pouvoir recourir avec souplesse et assurance à <strong>de</strong> nouveaux modèlesd'affaires (business mo<strong>de</strong>ls) afin <strong>de</strong> créer un réseau <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce qui, seul, pourra préserverl'efficacité économique <strong>de</strong>s cabinets et la crédibilité <strong>de</strong>s professionnels.Parmi ces modèles, les part<strong>en</strong>ariats et les alliances auront à jouer un rôle très important dans ledéveloppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la profession <strong>comptable</strong>. Par exemple, les nouvelles missions <strong>de</strong> conseil àforte valeur ajoutée ne peuv<strong>en</strong>t être assurées conv<strong>en</strong>ablem<strong>en</strong>t sans recourir, au sein d'équipesmultidisciplinaires, à <strong>de</strong>s spécialistes ayant notamm<strong>en</strong>t les profils d'ingénieurs et d'informatici<strong>en</strong>s.Par ailleurs, et à l'échelle <strong>de</strong> la profession, une alliance stratégique avec l'université nous paraîtd'une importance capitale. Le souti<strong>en</strong> <strong>de</strong> l'université sera notamm<strong>en</strong>t nécessaire pour redéfinir lesori<strong>en</strong>tations <strong>de</strong> la formation initiale et mettre <strong>en</strong> place la formation continue.Dans les développem<strong>en</strong>ts suivants, nous traiterons d'abord l'aspect indivi<strong>du</strong>el <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong>œuvre <strong>de</strong> la stratégie à travers l'infrastructure et l'organisation <strong>du</strong> cabinet (Section 1). Ensuite,nous soulignerons l'importance et le rôle <strong>de</strong>s nouveaux modèles d'affaires (Section 2). Enfin, nousabor<strong>de</strong>rons les rôles que les instances professionnelles (Section 3) et l'université (Section 4) sontappelées à jouer dans le cadre <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> la stratégie d'intégration <strong>de</strong>s nouvellestechnologies.Section 1 : Infrastructure et organisation <strong>du</strong> cabinetIl est évid<strong>en</strong>t que les efforts d'intégration <strong>de</strong>s technologies doiv<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>cer dans les cabinets.Avant d'appréh<strong>en</strong><strong>de</strong>r le volet collectif d'une stratégie, "chacun doit comm<strong>en</strong>cer par soi-même".Dans cette section, nous développerons les aspects <strong>de</strong> la stratégie applicables au cabinet<strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> <strong>en</strong> particulier. Il sera question <strong>de</strong>s aspects humains, organisationnels ettechnologiques. D'abord, nous essayerons <strong>de</strong> décrire le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre l'architecture <strong>du</strong> systèmehttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 49


d'information et l'organisation <strong>du</strong> cabinet (§1). Ensuite, nous abor<strong>de</strong>rons le volet technique <strong>de</strong> lamise <strong>en</strong> œuvre : outils <strong>de</strong> groupware et <strong>de</strong> workflow (§2), outils <strong>de</strong> communication <strong>de</strong> typesInternet, intranet et extranet (§3) et politique <strong>de</strong> sécurité (§4). Enfin, nous étudierons l'effet <strong>de</strong> lamise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> la stratégie sur la culture <strong>du</strong> cabinet (§5) et la façon <strong>de</strong> travailler <strong>de</strong>s membres<strong>du</strong> cabinet (§6).§1. L’architecture <strong>du</strong> système d'information et l’organisation <strong>du</strong> cabinetPour accé<strong>de</strong>r aux avantages pot<strong>en</strong>tiels <strong>de</strong>s nouveaux systèmes d'information (accès facile et<strong>en</strong> temps réel à l'information, souplesse et convivialité, interopérabilité, partage, pro<strong>du</strong>ctivité,réactivité, etc.), l'expert-<strong>comptable</strong> est obligé <strong>de</strong> revoir ses métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> managem<strong>en</strong>t. Au seind'un cabinet organisé <strong>en</strong> réseau, le travail <strong>en</strong> équipe est le nouveau mot d'ordre. Lemanagem<strong>en</strong>t par objectif investit les équipes et les groupes fonctionnels <strong>de</strong> responsabilitésélargies. La hiérarchie contrôle la réalisation <strong>de</strong>s objectifs et non plus l'organisation <strong>du</strong> travail ausein <strong>du</strong> groupe. L'unicité <strong>de</strong> l'objectif et la motivation <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s par rapport à cet objectif faitémerger <strong>de</strong>s règles <strong>du</strong> jeu souples basées sur le partage, la coordination, la collaboration, etc.Au lieu <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> supervision à connotation coercitive, le manager se charge <strong>de</strong> motiver,d'animer et <strong>de</strong> conseiller les membres <strong>du</strong> groupe. Dans ce contexte, <strong>de</strong> nombreusesprocé<strong>du</strong>res <strong>de</strong> contrôle interne <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t inopérantes.Responsabilisés, les groupes et les indivi<strong>du</strong>s qui les compos<strong>en</strong>t n'ont pas besoin d'être surveillés.En revanche, ils ont besoin d'une autonomie et d'un pouvoir accrus car ils ont besoin <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s<strong>de</strong> leurs objectifs. Le groupe choisit quand et comm<strong>en</strong>t faire le travail compte t<strong>en</strong>u <strong>de</strong> sesobligations <strong>en</strong>vers l'organisation : délais, qualité, pro<strong>du</strong>ctivité, etc. De leur coté, les indivi<strong>du</strong>ss'organis<strong>en</strong>t librem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s objectifs <strong>du</strong> groupe et <strong>de</strong>s objectifs partiels qui leur sontattribués : travail à domicile, horaires flexibles, etc. Ainsi, une partie non négligeable <strong>du</strong> pouvoir <strong>de</strong>décision est transférée vers les g<strong>en</strong>s qui exécut<strong>en</strong>t le travail. La supervision <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong>scollaborateurs s'inscrit désormais dans une logique <strong>de</strong> rapprochem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s objectifs avec lesréalisations.L'avènem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'informatique <strong>de</strong> réseau dans le cabinet favorise la migration vers uneorganisation transversale plus propice à la prise d'initiative et à la créativité. Le cabinet sedécouvre alors une capacité d'innovation qui est « à la fois un critère <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ciation fort etune formidable source <strong>de</strong> motivation pour les collaborateurs. » 1 L'on découvre alors que l'intérêt<strong>de</strong>s dirigeants peut aller <strong>de</strong> pair avec l'épanouissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leurs collaborateurs.Aujourd'hui, <strong>en</strong> effet, gouverner n'est plus seulem<strong>en</strong>t déci<strong>de</strong>r, c'est aussi communiquer, fairepartager une vision par ses associés, ses collaborateurs, ses cli<strong>en</strong>ts 2 . Les dirigeants doiv<strong>en</strong>tmaint<strong>en</strong>ant réorganiser leurs cabinets, découvrir la faculté d'auto-organisation <strong>de</strong> ces cabinets<strong>en</strong> donnant à chacun la possibilité d'utiliser son imagination pour créer <strong>de</strong> nouvelles activités,améliorer le climat relationnel, créer une culture d'<strong>en</strong>treprise, etc. Le collaborateur repr<strong>en</strong>d unevéritable place et son épanouissem<strong>en</strong>t personnel est autant recherché que son efficacité. Il<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t émetteur (d'information, d'opinion, d'idée) là où il n'était qu'un simple <strong>de</strong>stinataired'ordres ou <strong>de</strong> messages.1 Frédéric ALIN, D<strong>en</strong>is LAFONT, Jean François MACARY. Le projet intranet ; De l'analyse <strong>de</strong>s besoins<strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise à la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s solutions. Eyrolles. 1998.2 D'après Frédéric ALIN, D<strong>en</strong>is LAFONT, Jean François MACARY. Le projet intranet ; De l'analyse <strong>de</strong>sbesoins <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise à la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s solutions. Eyrolles. 1998.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 50


Par ailleurs, l'exploitation et la capitalisation <strong>de</strong>s connaissances – <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ues pléthoriques – <strong>du</strong>cabinet nécessite un partage poussé <strong>de</strong> l'information. De plus <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> cabinets ont t<strong>en</strong>danceà développer <strong>de</strong>s noyaux <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce, <strong>de</strong>s forums où la connaissance s'échange et s'élargitpour former la mémoire ou le patrimoine intellectuel <strong>du</strong> cabinet. Ces noyaux <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>cecontribu<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t d'une intellig<strong>en</strong>ce collective et à atténuer lavulnérabilité <strong>du</strong> cabinet au départ <strong>de</strong> collaborateurs expérim<strong>en</strong>tés ou spécialisés.Enfin, cette nouvelle organisation souple et transversale a quand même besoin <strong>de</strong> points <strong>de</strong>repère. C'est là qu'intervi<strong>en</strong>t la notion d'organisation ori<strong>en</strong>tée cli<strong>en</strong>t. Aujourd'hui, beaucoup <strong>de</strong>cabinets organis<strong>en</strong>t leurs bases <strong>de</strong> données autour <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts. Dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>thautem<strong>en</strong>t concurr<strong>en</strong>tiel, la réactivité et la personnalisation sont <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts déterminants dansla décision <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> cet aspect stratégique, la notion <strong>de</strong> cli<strong>en</strong>t interne permet <strong>de</strong>rationaliser le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s processus internes <strong>en</strong> le focalisant sur l'utilisateur immédiat <strong>de</strong>leur travail.En définitive, l'<strong>en</strong>jeu réel <strong>de</strong>s nouveaux systèmes d'information est d'abord organisationnel puisinformatique. Aussi, l'implantation <strong>de</strong> ces systèmes ne donnera une amélioration <strong>de</strong> lapro<strong>du</strong>ctivité et <strong>de</strong> la qualité <strong>du</strong> service r<strong>en</strong><strong>du</strong> au cli<strong>en</strong>t que si l'adaptation nécessaire au niveau<strong>de</strong>s m<strong>en</strong>talités et <strong>de</strong>s comportem<strong>en</strong>ts est bi<strong>en</strong> intégrée par le personnel <strong>du</strong> cabinet. « Tant surle plan <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> travail que sur un plan indivi<strong>du</strong>el, la réussite passe par l'appropriation<strong>du</strong> système par les utilisateurs. » 1§2. Les outils <strong>de</strong> groupware et <strong>de</strong> workflowLe travail <strong>en</strong> groupe nécessite <strong>de</strong> communiquer, <strong>de</strong> coopérer, <strong>de</strong> partager l'information, <strong>de</strong> seconcerter, <strong>de</strong> se réunir et <strong>de</strong> coordonner les actions <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s. Or, les collaborateursapparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t à plus d'un groupe fonctionnel et chacun doit gérer plusieurs<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts à la fois. Il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus délicat et coûteux <strong>de</strong> concilier les emplois <strong>du</strong>temps <strong>de</strong>s membres d'un groupe donné pour les réunir dans un même <strong>en</strong>droit. C'est là que sesitue l'apport <strong>du</strong> groupware qui affranchit le travail <strong>en</strong> groupe <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> temps etd'espace.Si le concept d'informatique <strong>de</strong> groupe – égalem<strong>en</strong>t désigné par les termes groupware, collecticielou travail collectif assisté par ordinateur – reste assez flou et évolutif, il fait toujours référ<strong>en</strong>ce auxnotions <strong>de</strong> communication, coordination, échange, coopération, etc.Le groupware est <strong>de</strong>stiné à faciliter Communication, Coordination et Coopération <strong>en</strong>tre lesmembres d'une équipe <strong>en</strong> particulier et <strong>de</strong> l'organisation <strong>en</strong> général. Pour ce faire, il met à ladisposition <strong>de</strong>s utilisateurs les fonctionnalités suivantes :- le courrier électronique ;- les confér<strong>en</strong>ces électroniques, confér<strong>en</strong>ces audio et visioconfér<strong>en</strong>ces ;- la gestion <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>das électroniques ;- la gestion et le partage <strong>de</strong> docum<strong>en</strong>ts multimédia (GED : Gestion Electronique <strong>de</strong>Docum<strong>en</strong>ts) et <strong>de</strong> bases <strong>de</strong> données structurées.1 Cédric LAVEDRINE. Conditions <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> œuvre et perspectives pour les nouveaux médias dans uncabinet <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> ; Plus qu'un choix technologique, un choix <strong>de</strong> managem<strong>en</strong>t. Novembre1997.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 51


C'est donc un outil dont la mise <strong>en</strong> place au sein <strong>du</strong> cabinet <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> peut s'avérertrès judicieuse <strong>en</strong> <strong>vue</strong> d'améliorer la pro<strong>du</strong>ctivité et la réactivité. Toutefois, étant donné le coûtélevé <strong>de</strong>s solutions les plus connues sur le marché, il ne faut <strong>en</strong>gager un tel investissem<strong>en</strong>tqu'une fois tous les préalables réunis : taille critique <strong>du</strong> cabinet, bon niveau d'informatisation,bon climat social, personnel motivé, etc.Par ailleurs, le groupware peut avantageusem<strong>en</strong>t être complété par un outil organisant lacirculation <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts électroniques à l'image <strong>de</strong> l'organisation réelle <strong>du</strong> cabinet : l'outilworkflow (gestion automatisée <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> travail). Par rapport au groupware, le workflow joueun rôle <strong>de</strong> suivi et <strong>de</strong> contrôle. Il permet <strong>en</strong> effet <strong>de</strong> suivre l'évolution <strong>de</strong> chaque docum<strong>en</strong>t ausein <strong>de</strong> l'organisation <strong>en</strong> retraçant les transmissions et les modifications dont il a fait l'objet. Ausein <strong>du</strong> cabinet <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong>, l'outil workflow permet d'apporter davantage <strong>de</strong> valeurajoutée <strong>en</strong> ré<strong>du</strong>isant les délais et minimisant les risques d'omissions et d'erreurs.Cette recherche <strong>de</strong> valeur ajoutée <strong>de</strong>vrait égalem<strong>en</strong>t être à la base <strong>de</strong>s projets groupware ausein <strong>de</strong>s cabinets. La valeur ajoutée perçue par le cli<strong>en</strong>t externe est le fruit <strong>de</strong>s valeurs ajoutéeséprouvées par les collaborateurs <strong>du</strong> cabinet. Ces <strong>de</strong>rniers bénéfici<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet <strong>de</strong> la souplesseet la richesse nouvelles <strong>du</strong> système d'information et <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> responsabilité et d'autonomie ;ce qui accroît leur motivation et valorise leurs carrières. Ceci rejaillit favorablem<strong>en</strong>t sur la qualité<strong>du</strong> travail accompli et la valeur <strong>de</strong> la prestation <strong>du</strong> point <strong>de</strong> <strong>vue</strong> <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t.§3. Les outils <strong>de</strong> communication : la trilogie Internet, intranet et extranetInternet désigne un réseau mondial <strong>de</strong> réseaux utilisant <strong>de</strong> façon homogène le protocole <strong>de</strong>communication TCP/IP. Créé au début <strong>de</strong>s années 1970, le réseau Internet permet aujourd'huid'interconnecter <strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> serveurs Web et <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> millions d'utilisateurs dans lemon<strong>de</strong> <strong>en</strong>tier, grâce à l'utilisation d'un protocole unique et standardisé.Un intranet résulte <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong> tout ou partie <strong>de</strong>s technologies et <strong>de</strong>s infrastructuresd'Internet pour transporter et traiter les flux d'informations internes d'un groupe d'utilisateursid<strong>en</strong>tifiés.Le système extranet se situe à mi-chemin <strong>en</strong>tre Internet et intranet. Si la populationd'utilisateurs d'un intranet est caractérisée par son appart<strong>en</strong>ance à une même <strong>en</strong>tité(organisme, société, groupe, etc.), celle d'un extranet débor<strong>de</strong> le champ <strong>de</strong> cette <strong>en</strong>tité pourinclure certains <strong>de</strong> ses part<strong>en</strong>aires : cli<strong>en</strong>ts, fournisseurs ou autres. Ces part<strong>en</strong>aires sontnécessairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiés et habilités comme dans un intranet. Les technologies utilisées sontcelles d'Internet. Le réseau <strong>de</strong> télécommunications peut être Internet ou un réseau privé.En définitive, la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre Internet, intranet et extranet rési<strong>de</strong> surtout dans la portée <strong>de</strong>sservices offerts, c'est-à-dire les différ<strong>en</strong>tes communautés d'utilisateurs concernés.La mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> ces nouveaux outils <strong>de</strong> communication procure au cabinet <strong>d'expertise</strong><strong>comptable</strong> <strong>de</strong> multiples services à valeur ajoutée : messagerie, partage, accès distant <strong>de</strong>données. En atténuant les barrières spatio-temporelles à la communication, ces servicesaugm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l'effici<strong>en</strong>ce et la pro<strong>du</strong>ctivité <strong>de</strong>s collaborateurs et donc l'efficacité <strong>du</strong> cabinet.Cep<strong>en</strong>dant, la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> ces outils doit être prud<strong>en</strong>te et gra<strong>du</strong>elle. L'implantation <strong>de</strong> lahttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 52


technologie ne doit pas être <strong>en</strong> avance sur les besoins réels <strong>de</strong> l'organisation ; même si une petiteavance contribue souv<strong>en</strong>t à accélérer <strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts organisationnels bénéfiques.Ainsi, on pourrait comm<strong>en</strong>cer par la mise <strong>en</strong> place d'un intranet. Pour le faire, il suffirait d'unréseau local, d'un logiciel <strong>de</strong> groupware et d'une bonne gestion <strong>de</strong> projet. Mieux <strong>en</strong>core, certainssites Web propos<strong>en</strong>t gratuitem<strong>en</strong>t 1 <strong>de</strong>s espaces <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> type intranet. Si cette expéri<strong>en</strong>ces'avère concluante, il pourra être <strong>en</strong>visagé d'ouvrir progressivem<strong>en</strong>t l'intranet à certainsutilisateurs externes à l'organisation. On est alors dans une configuration extranet. A notre avis,ce n'est qu'après ces <strong>de</strong>ux phases (inranet et extranet) que l'on peut considérer l'ouverture <strong>du</strong>réseau interne <strong>du</strong> cabinet sur le réseau mondial. Plusieurs questions, dont notamm<strong>en</strong>t la sécurité,doiv<strong>en</strong>t alors être mûrem<strong>en</strong>t réfléchies.§4. La politique <strong>de</strong> sécuritéLe cabinet qui ouvre son système d'information à ses collaborateurs, au cabinet ou distants(intranet ou Internet), à ses cli<strong>en</strong>ts ou à ses part<strong>en</strong>aires (extranet ou Internet) augm<strong>en</strong>teforcém<strong>en</strong>t sa vulnérabilité aux agressions logiques et physiques. Les conséqu<strong>en</strong>ces d'uneprotection défaillante peuv<strong>en</strong>t être désastreuses <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité, d'organisation, <strong>de</strong>réputation et d'image, <strong>de</strong> responsabilité, etc.Il convi<strong>en</strong>t donc d'analyser les risques qui pès<strong>en</strong>t sur son système et <strong>de</strong> développer <strong>en</strong>conséqu<strong>en</strong>ce une politique <strong>de</strong> sécurité visant à protéger ses ressources informationnelles <strong>de</strong>sintrusions, <strong>de</strong>structions ou détournem<strong>en</strong>ts.La mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> cette politique requiert principalem<strong>en</strong>t :- L'installation <strong>de</strong> certaines composantes logicielles nécessaires : murs coupe-feu,logiciels anti-virus et systèmes <strong>de</strong> détection <strong>de</strong>s intrusions.- La mise <strong>en</strong> place d'un plan <strong>de</strong> secours prévoyant <strong>de</strong>s scénarios d'attaques oud'incid<strong>en</strong>ts, les para<strong>de</strong>s correspondantes ainsi que la couverture <strong>de</strong>s risquesspécifiques par <strong>de</strong>s contrats d'assurance, etc.Au <strong>de</strong>là, le cabinet doit communiquer efficacem<strong>en</strong>t sur sa politique <strong>de</strong> sécurité. Tous lescollaborateurs doiv<strong>en</strong>t se s<strong>en</strong>tir concernés. Ils doiv<strong>en</strong>t être consci<strong>en</strong>ts qu'une protectiondéfaillante <strong>du</strong> système d'information équivaut souv<strong>en</strong>t à un manquem<strong>en</strong>t à l'éthiqueprofessionnelle qui peut <strong>en</strong>gager leur responsabilité. La s<strong>en</strong>sibilisation et la formation <strong>de</strong>sdivers interv<strong>en</strong>ants aux problèmes <strong>de</strong> confid<strong>en</strong>tialité et <strong>de</strong> sécurité sont donc primordiales. Parexemple, le choix et la gestion <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> passe doiv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>tourés <strong>de</strong> la rigueur et <strong>de</strong> lavigilance nécessaires.Si la sécurité doit être appréh<strong>en</strong>dée comme un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> règles librem<strong>en</strong>t cons<strong>en</strong>ties, lapolitique <strong>de</strong> sécurité doit être stricte. En utilisant le système, les collaborateurs doiv<strong>en</strong>t savoirque tout ce qui n'est pas explicitem<strong>en</strong>t autorisé est interdit. Ils doiv<strong>en</strong>t s'<strong>en</strong>gager, formellem<strong>en</strong>ts'il le faut, à respecter la confid<strong>en</strong>tialité <strong>de</strong>s données qu'ils manipul<strong>en</strong>t. La disponibilité et lepartage <strong>de</strong>s données ne doiv<strong>en</strong>t pas être interprétés comme une <strong>en</strong>torse aux règlesdéontologiques <strong>de</strong> secret professionnel et <strong>de</strong> discrétion.1 Utilisation <strong>en</strong> ligne : t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> l'abonnem<strong>en</strong>t Internet et <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> connexion.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 53


Au contraire, le respect <strong>de</strong> ces règles doit comm<strong>en</strong>cer à l'intérieur <strong>du</strong> cabinet. Lacommunication <strong>en</strong>tre les équipes doit être limitée au strict nécessaire et les droits d'accès auxdossiers doiv<strong>en</strong>t être gérés <strong>de</strong> manière rigoureuse. Un système dit "<strong>de</strong> muraille <strong>de</strong> Chine" limitel'accès d'un collaborateur aux seuls docum<strong>en</strong>ts concernant la mission ou la tâche qu'il traite.Enfin, les utilisateurs doiv<strong>en</strong>t être informés <strong>de</strong>s risques qu'ils font <strong>en</strong>courir <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> nonrespect<strong>de</strong>s consignes <strong>de</strong> sécurité.Les pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> sécurité nécessit<strong>en</strong>t un investissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> départ pour l'installation, mais aussiun suivi constant : scruter les fichiers <strong>de</strong> comptes r<strong>en</strong><strong>du</strong>s d'activité et <strong>de</strong> statistiques, procé<strong>de</strong>raux mises à jour <strong>de</strong>s logiciels anti-virus, veiller à l'application d'une politique <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>sdonnées, etc. Ces tâches peuv<strong>en</strong>t faire partie <strong>de</strong> la fiche <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong> l'administrateur réseauou être attribuées à une personne dédiée au suivi <strong>de</strong> la sécurité <strong>du</strong> système.Sécuriser son système d'information peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer <strong>de</strong>s investissem<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>fonctionnem<strong>en</strong>t excessifs. Il faut donc gar<strong>de</strong>r à l'esprit que la sécurité 100% n'existe pas. Toutlogiciel, qu'il soit <strong>de</strong> type "firewall" ou <strong>de</strong> cryptage peut être "cassé". Aucun système <strong>de</strong> sécuritén'est infaillible. Il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alors primordial <strong>de</strong> préserver l'équilibre avantages-coûts : la valeur <strong>de</strong>sinformations à protéger contre le coût <strong>de</strong> la protection. Cela revi<strong>en</strong>t à mettre <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>smoy<strong>en</strong>s raisonnables et suffisamm<strong>en</strong>t dissuasifs. L'objectif n'est pas <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> place unsystème infaillible mais bi<strong>en</strong> un système fiable 1 .§5. La culture NTIC au sein <strong>du</strong> cabinetL'implém<strong>en</strong>tation réussie d'outils nouveaux tels que le groupware et le workflow passe par uneforte implication <strong>du</strong> personnel <strong>du</strong> cabinet. Or, une telle implication reste tributaire d'unchangem<strong>en</strong>t profond <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s m<strong>en</strong>talités. Face à <strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts technologiquesrapi<strong>de</strong>s et radicaux, <strong>de</strong>s résistances se font souv<strong>en</strong>t noter. Pour les traiter, il importe <strong>de</strong> selancer le plus tôt possible dans une démarche <strong>de</strong> vulgarisation <strong>de</strong>s nouvelles technologies et <strong>de</strong>diffusion d'une culture NTIC.Tout d'abord, l'expert-<strong>comptable</strong> doit être convaincu <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> l'intégration <strong>de</strong>s nouvellestechnologies. Ensuite, il doit se familiariser lui-même avec les technologies ; car un dirigeant sedoit toujours <strong>de</strong> donner l'exemple et <strong>de</strong> montrer la voie à ses collaborateurs. Chaque expert<strong>comptable</strong>doit se soumettre à une véritable mise à niveau <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> technologie : lecture,initiation, utilisation, formation, recherche, etc. Les efforts doiv<strong>en</strong>t être continus et variés.Une fois lancé résolum<strong>en</strong>t dans une telle logique, l'expert-<strong>comptable</strong> doit s'efforcer <strong>de</strong> fairepartager sa vision par ses collaborateurs. Pour ce faire, il doit doter le cabinet <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong>travail nécessaires : matériel, réseau, logiciels et applications, docum<strong>en</strong>tation, accès Internet,etc. Ensuite, les collaborateurs <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t être s<strong>en</strong>sibilisés aux avantages et <strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> latechnologie, incités à utiliser au maximum les outils à leur disposition et formés pour le faireconv<strong>en</strong>ablem<strong>en</strong>t. L'adhésion <strong>du</strong> personnel aux projets systèmes d'information <strong>du</strong> cabinetcontribue largem<strong>en</strong>t à incorporer la composante technologie dans la culture d'<strong>en</strong>treprise.L’appropriation par le personnel <strong>de</strong>s nouveaux outils et systèmes <strong>de</strong>vrait nécessairem<strong>en</strong>tpasser par une formation réussie.1 D'après Cédric LAVEDRINE. Conditions <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> œuvre et perspectives pour les nouveaux médiasdans un cabinet <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> ; Plus qu'un choix technologique, un choix <strong>de</strong> managem<strong>en</strong>t.Novembre 1997.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 54


Les coûts relatifs aux composantes matérielles et logicielles <strong>du</strong> système d'information et à laformation <strong>du</strong> personnel pourrai<strong>en</strong>t constituer un frein à la diffusion d'une culture NTIC au sein<strong>de</strong>s cabinets. Il faut ici insister sur la primauté <strong>du</strong> changem<strong>en</strong>t culturel et comportem<strong>en</strong>tal surl'investissem<strong>en</strong>t technologique qui doit rester prud<strong>en</strong>t et gra<strong>du</strong>el. Par ailleurs, il ne faut pasoublier que l'utilisation <strong>de</strong>s technologies permet d'amortir rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t les investissem<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong>rationaliser <strong>en</strong>tre autres les coûts <strong>de</strong>s logiciels (recours aux logiciels gratuits ou freeware) et <strong>de</strong>la formation (recours à la formation <strong>en</strong> ligne et aux ressources docum<strong>en</strong>taires gratuites <strong>du</strong>Web).§6. Les nouvelles façons <strong>de</strong> travaillerLa mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> systèmes d'information et <strong>de</strong> communication technologiquem<strong>en</strong>t évoluésfavorise l'émerg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nouvelles façons <strong>de</strong> travailler. Par exemple, grâce à un équipem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>base constitué d'un ordinateur portable (équipé d'un mo<strong>de</strong>m) et d'un téléphone portable, lecollaborateur peut se connecter au serveur <strong>du</strong> cabinet quasim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> partout. Dev<strong>en</strong>u "noma<strong>de</strong>",il peut communiquer avec le cabinet <strong>de</strong>puis le siège social <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t ou, mieux <strong>en</strong>core, <strong>de</strong>puisson domicile.Le travail à distance permet d'optimiser l'organisation et la gestion <strong>du</strong> travail <strong>en</strong> minimisant lescontraintes spatio-temporelles. S'il permet à l'expert-<strong>comptable</strong> <strong>de</strong> comprimer les délaisd'exécution <strong>de</strong> ses missions, ce mo<strong>de</strong> d'organisation <strong>du</strong> travail fait bénéficier les collaborateurs<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> flexibilité et <strong>de</strong> mobilité.Les nouveaux outils <strong>de</strong> communication ont égalem<strong>en</strong>t permis l'émerg<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> concept <strong>de</strong>télétravail, consistant à gérer une séparation physique perman<strong>en</strong>te ou prolongée <strong>en</strong>trel'employé et les locaux habituels <strong>de</strong> son <strong>en</strong>treprise. Le télétravail permet au cabinet d'accroîtresa couverture géographique <strong>du</strong> territoire, donc d'offrir <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> proximité à ses cli<strong>en</strong>tsmoy<strong>en</strong>nant un investissem<strong>en</strong>t raisonnable. En effet, <strong>en</strong> se r<strong>en</strong>dant plus fréquemm<strong>en</strong>t chez lescli<strong>en</strong>ts, le collaborateur noma<strong>de</strong> accroît l'esprit <strong>de</strong> collaboration et la complicité qui l'unit à cescli<strong>en</strong>ts. Leurs relations vont ainsi se conforter et évoluer vers un vrai part<strong>en</strong>ariat.La pro<strong>du</strong>ctivité <strong>du</strong> télétravailleur <strong>de</strong>vrait être supérieure à celle <strong>du</strong> travailleur classique. Lestemps <strong>de</strong> transport étant totalem<strong>en</strong>t ou partiellem<strong>en</strong>t supprimés, la plage horaire <strong>du</strong> travaileffectif est incontestablem<strong>en</strong>t plus large. C'est une façon d'optimiser les heures <strong>de</strong> travail sanspour autant faire <strong>de</strong>s heures <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ce obligatoires au cabinet. Responsabilisés uniquem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> terme d'objectifs, les télétravailleurs bénéfici<strong>en</strong>t d'une certaine liberté qui <strong>de</strong>vrait favoriserleur vie privée. Par ailleurs, le télétravailleur fait économiser au cabinet l'espace et les coûtsd'acquisition et d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d'un bureau personnel. Il faut toutefois noter que la "nomadisation"<strong>de</strong>s collaborateurs nécessite <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> communication disponibles, performants etconviviaux.Par ailleurs, le télétravail et le travail à distance ne sont possibles que si le salarié développeses capacités d'autonomie, d'initiative et <strong>de</strong> créativité. En revanche, ces nouveaux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>travail peu propices à une surveillance étroite par les managers requièr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s collaborateursun s<strong>en</strong>s aigu <strong>de</strong>s responsabilités et un attachem<strong>en</strong>t particulier au respect <strong>de</strong> la déontologieprofessionnelle : tact, discrétion, indép<strong>en</strong>dance, etc. En même temps, un suivi efficace <strong>de</strong>l'activité via <strong>de</strong>s réunions régulières reste nécessaire pour que le collaborateur ne se s<strong>en</strong>te pashttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 55


livré à soi-même et pour qu'il ne per<strong>de</strong> pas le contact avec le cabinet et ses chefs hiérarchiqueset/ ou fonctionnels.Devant les impératifs <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité et <strong>de</strong> réactivité, l'imagination <strong>de</strong>s <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs est sanslimite. Toutefois, l'épanouissem<strong>en</strong>t et le bi<strong>en</strong>-être <strong>de</strong>s employés ne doiv<strong>en</strong>t pas être per<strong>du</strong>s <strong>de</strong><strong>vue</strong>. A ce propos, nous pouvons citer le cas d'un nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail, dit "<strong>en</strong> Loft", quiconsiste à placer <strong>de</strong>s salariés dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t à la fois professionnel et domestique afin<strong>de</strong> pouvoir les responsabiliser par rapport à <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> performance <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plusexigeants. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail serait contraire aux dispositions <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s Co<strong>de</strong>s <strong>du</strong>Travail <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, y compris le Co<strong>de</strong> tunisi<strong>en</strong>.Section 2 : Les nouveaux modèles d’affairesComme nous l'avons souligné dans la section précéd<strong>en</strong>te, l'intégration <strong>de</strong>s nouvellestechnologies passe nécessairem<strong>en</strong>t par un changem<strong>en</strong>t d'attitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> m<strong>en</strong>talité vers unmodèle culturel gouverné par <strong>de</strong> nouveaux mécanismes : ceux <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> l'information et<strong>de</strong> la nouvelle économie <strong>du</strong> savoir. Ce nouveau modèle culturel fait émerger <strong>de</strong> nouveauxmodèles d'affaires (ou business mo<strong>de</strong>ls) comme le travail autonome (§1), l'externalisation et lasous-traitance (§2), la coopétition (§3) et les part<strong>en</strong>ariats et les alliances (§4).§1. Le travail autonomeProfitant <strong>de</strong> l'efficacité et <strong>de</strong> la souplesse <strong>de</strong>s nouveaux moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> communication, un nombrecroissant <strong>de</strong> salariés franchiss<strong>en</strong>t le pas et "se mett<strong>en</strong>t à leur compte". Il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong>stravailleurs autonomes. Le travailleur autonome (self-employed worker) est son propre patron :il négocie sa rémunération avec ses cli<strong>en</strong>ts et assure la pleine gestion <strong>de</strong> son cadre <strong>de</strong> travail.Selon Louis-Jacques FILION 1 , cinq dim<strong>en</strong>sions revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t lorsqu'il s'agit <strong>de</strong>définir le travailleur autonome :- Autonomie face aux cli<strong>en</strong>ts : Le travailleur autonome est une personne qui choisitlibrem<strong>en</strong>t ses cli<strong>en</strong>ts et qui <strong>en</strong> a généralem<strong>en</strong>t plus d'un.- Autonomie d'organisation : Le travailleur autonome possè<strong>de</strong> généralem<strong>en</strong>t ses propresoutils <strong>de</strong> travail, bi<strong>en</strong> qu'il utilise <strong>de</strong> temps <strong>en</strong> temps les ressources <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts pourlesquels il travaille.- Solitu<strong>de</strong> dans la pratique <strong>de</strong> son travail : Même s'il interagit avec plusieurs personnesdans l'exercice <strong>de</strong> son activité, le travailleur autonome travaille ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t seul.Certains professionnels free-lance 2 confi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sous-traitance les surplus occasionnéslors <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pointe. D'autres embauch<strong>en</strong>t <strong>du</strong> personnel à temps plein ou àtemps partiel.- Lieu <strong>de</strong> travail : Certains considèr<strong>en</strong>t que, pour appart<strong>en</strong>ir à la catégorie <strong>de</strong>s travailleursautonomes, il faut travailler à domicile. D'autres n'accord<strong>en</strong>t pas d'importance à cecritère.1 Louis-Jacques FILION. Travail autonome : <strong>de</strong>s volontaires et <strong>de</strong>s involontaires. Vers <strong>de</strong> nouvellesformes <strong>de</strong> pratiques <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>euriales. Gestion. Volume 24. Numéro 4. Hiver 2000.2 A l'origine, ce terme désignait spécifiquem<strong>en</strong>t les travailleurs autonomes <strong>du</strong> secteur <strong>de</strong>scommunications.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 56


- Statut juridique : Certains travailleurs autonomes sont constitués <strong>en</strong> société, d'autresnon. Les rapports statistiques font égalem<strong>en</strong>t la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les travailleursautonomes à temps plein et ceux à temps partiel.On retrouve le travail autonome dans divers domaines d'activité, y compris celui <strong>de</strong> lacomptabilité. Par exemple, le travail autonome peut être intéressant pour les collaborateursayant passé cinq ou six ans au sein <strong>du</strong> même cabinet et qui désir<strong>en</strong>t démarrer leur proprecarrière professionnelle. Grâce à cette formule, l'ex-patron résorbera une partie <strong>de</strong> ses fraisfixes et améliorera ainsi l'effici<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> sa gestion alors que le collaborateur aura minimisé lerisque inhér<strong>en</strong>t au démarrage <strong>de</strong> son activité. Son activité sera <strong>en</strong> effet assurée par un carnet<strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s garanties contractuellem<strong>en</strong>t par son anci<strong>en</strong> employeur. Progressivem<strong>en</strong>t, ce<strong>de</strong>rnier ne sera plus le seul à pourvoir le nouveau travailleur autonome <strong>en</strong> comman<strong>de</strong>s.Le professionnel free-lance qui n'a qu'un seul cli<strong>en</strong>t perd son autonomie face aux cli<strong>en</strong>ts etparfois même son autonomie d'organisation. Il ne peut donc pas être traité <strong>de</strong> travailleurautonome. D'ailleurs, dans cette configuration, le professionnel ne peut pas développer lescompét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> son choix puisque le cli<strong>en</strong>t (généralem<strong>en</strong>t un ex-patron) lui impose lesmissions qu'il a toujours exercées et dans lesquelles il est le plus effici<strong>en</strong>t. Toutefois, cettesituation peut ne constituer qu'une étape vers une autonomie que le professionnel free-lanceaura gagnée par sa persévérance et son s<strong>en</strong>s <strong>du</strong> contact.§2. L'externalisation et la sous-traitanceAujourd'hui, la focalisation sur le (ou les) métier(s) <strong>de</strong> base est un souci majeur <strong>de</strong> toutes les<strong>en</strong>treprises y compris les cabinets <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong>. Selon l'évaluation <strong>de</strong> l'apport d'unprocessus à la stratégie <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise, celui-ci sera ou non candidat à une externalisation,partielle ou totale. Par exemple, tant qu'il jugera insuffisant le nombre ou l'importance <strong>de</strong>smissions <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> la paie qu'il assure, l'expert-<strong>comptable</strong> peut externaliser la préparation<strong>de</strong>s fiches et états <strong>de</strong> paie chez un <strong>comptable</strong> indép<strong>en</strong>dant ou une société <strong>de</strong> serviceinformatique. Entre autres gains, cette démarche lui permet <strong>de</strong> remplacer un coût fixe(amortissem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> logiciel <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> la paie) par un coût variable (honoraires <strong>du</strong> prestataireexterne).D'ailleurs, le biais technologique et les moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> communication puissants donn<strong>en</strong>t àl'externalisation une dim<strong>en</strong>sion internationale. Grâce à Internet, certains cabinets tunisi<strong>en</strong>seffectu<strong>en</strong>t la saisie <strong>comptable</strong> pour le compte <strong>de</strong> cabinets ou d'<strong>en</strong>treprises françaises.Comparée à l'externalisation, la sous-traitance est un concept plus anci<strong>en</strong> qui consiste àexternaliser non pas <strong>de</strong>s fonctions ou <strong>de</strong>s processus <strong>en</strong>tiers mais simplem<strong>en</strong>t un surplus <strong>de</strong>travail que l'on sait conjoncturel et qui ne peut être assuré par les moy<strong>en</strong>s propres <strong>de</strong>l'<strong>en</strong>treprise. Au sein <strong>de</strong> la profession <strong>comptable</strong>, la sous-traitance est déjà largem<strong>en</strong>t utilisée. Lecontexte actuel contribuera vraisemblablem<strong>en</strong>t à banaliser et rationaliser le recours à ce mo<strong>de</strong><strong>de</strong> collaboration.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 57


§3. La coopétition 1Le cli<strong>en</strong>t a besoin <strong>de</strong> disposer d'une vision claire <strong>du</strong> professionnel auquel il fait appel, <strong>de</strong> sonmétier <strong>de</strong> base, <strong>de</strong> ses points forts, etc. A l'av<strong>en</strong>ir, il ne faudra plus v<strong>en</strong>dre à tout prix, mais sepositionner correctem<strong>en</strong>t et pr<strong>en</strong>dre le risque, mesuré certes, <strong>de</strong> rediriger certains cli<strong>en</strong>tspot<strong>en</strong>tiels vers <strong>de</strong>s confrères mieux armés pour les servir. Ce faisant, le professionnel gagnetant la confiance <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t que l'estime <strong>du</strong> confrère. Il aura égalem<strong>en</strong>t maximisé les chancesd'être contacté par le cli<strong>en</strong>t <strong>en</strong> question à la première occasion que celui-ci aura un besoin dansson domaine <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce.Le néologisme "coopétition" désigne le mélange constant <strong>en</strong>tre coopération et compétition. Leconcept est né <strong>de</strong> l'observation <strong>de</strong>s pratiques commerciales <strong>de</strong>s principaux prestataires <strong>de</strong>services informatiques : Microsoft, IBM, Apple, Oracle, Sony, etc. Ainsi par exemple, IBMaffirme sur son site Web qu’il est "le meilleur intégrateur <strong>de</strong> Windows NT", l'un <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>itsphares <strong>de</strong> Microsoft. Il <strong>en</strong> va <strong>de</strong> même pour Oracle qui intègre <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> données sousWindows NT.Mais la mise <strong>en</strong> œuvre d'un tel concept nécessite certains préalables et conditions. D'abord, lacoopétition présuppose un changem<strong>en</strong>t considérable <strong>de</strong>s m<strong>en</strong>talités. Chaque opérateur doitavoir l'honnêteté intellectuelle et la lucidité nécessaires pour avoir consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ses atouts et<strong>de</strong> ses faiblesses. Focalisant à souhait sur le cli<strong>en</strong>t et sur sa perception <strong>de</strong> la valeur ajoutéepro<strong>du</strong>ite par une profession ou un secteur, le concept <strong>de</strong> coopétition fait fi <strong>de</strong>s barrièresculturelles à la communication <strong>en</strong>tre les concurr<strong>en</strong>ts. Ensuite, il faut dégager un cons<strong>en</strong>susautour <strong>du</strong> choix <strong>de</strong> la spécialisation, garant incontournable d'un service <strong>de</strong> qualité. Enfin, il estnécessaire <strong>de</strong> créer et d'<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> prestataires complém<strong>en</strong>taires <strong>de</strong>stinés àfaire corps unique face à une cli<strong>en</strong>tèle aux besoins <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus complexes.§4. Part<strong>en</strong>ariats et alliancesToutes les professions libérales doiv<strong>en</strong>t aujourd’hui faire face aux évolutions <strong>de</strong> la donneéconomique et technologique et <strong>de</strong>s att<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> leurs cli<strong>en</strong>ts. Pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> disponibilité,<strong>de</strong> confid<strong>en</strong>tialité, voire <strong>de</strong> faculté contributive, ces <strong>de</strong>rniers préférerai<strong>en</strong>t nettem<strong>en</strong>t recourir àun professionnel unique. Mais on s'est r<strong>en</strong><strong>du</strong> compte qu'un homme seul ne peut passérieusem<strong>en</strong>t prét<strong>en</strong>dre répondre à toutes leurs att<strong>en</strong>tes. La diversité <strong>de</strong>s besoins et la complexitécroissante <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t impliqu<strong>en</strong>t nécessairem<strong>en</strong>t la spécialisation et l'assistance d'autresprofessionnels.Au niveau <strong>de</strong> la profession d'expert-<strong>comptable</strong>, le nombre <strong>de</strong> disciplines mises <strong>en</strong> œuvres'élargit à mesure <strong>de</strong> la complexification <strong>de</strong>s problèmes à traiter. Dans l'audit par exemple, lamise <strong>en</strong> œuvre simultanée <strong>de</strong> plusieurs disciplines r<strong>en</strong>force la crédibilité <strong>de</strong> l'auditeur et lefon<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong> son opinion. La pluridisciplinarité est <strong>en</strong> train <strong>de</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir une nécessitéincontournable.P<strong>en</strong>dant plusieurs années, la pluridisciplinarité a été l'apanage <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s structures et plusparticulièrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s grands cabinets internationaux. Toutefois, l'impératif d'indép<strong>en</strong>dance et la1 Nous avons relevé ce terme pour la première fois dans l'ouvrage <strong>de</strong> Frédéric ALIN, D<strong>en</strong>is LAFONT,Jean François MACARY. Le projet intranet ; De l'analyse <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise à la mise <strong>en</strong> œuvre<strong>de</strong>s solutions. Eyrolles. 1998. Ce paragraphe s'inspire <strong>en</strong> partie <strong>de</strong> cet ouvrage.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 58


séparation audit/ conseil qui s'<strong>en</strong> suit joue <strong>en</strong> défaveur <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la pluridisciplinarité.D'ailleurs, le mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> scissions <strong>de</strong>s branches audit et conseil <strong>de</strong>s grands cabinetsinternationaux illustre parfaitem<strong>en</strong>t la nécessaire évolution <strong>de</strong> la pluridisciplinarité versl’interprofessionnalité.La Confér<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s bâtonniers <strong>de</strong> France, au cours <strong>de</strong> son audition 1 , a mis <strong>en</strong> exergue l'intérêt<strong>de</strong> la constitution <strong>de</strong> réseaux interdisciplinaires (notamm<strong>en</strong>t avec les experts-<strong>comptable</strong>s...) afind'<strong>en</strong>richir l'activité <strong>de</strong> conseil aux <strong>en</strong>treprises et <strong>de</strong> rechercher une plus gran<strong>de</strong> compétitivité.Publié <strong>en</strong> 1998, le rapport Nallet 2 soulignait l'importance <strong>de</strong>s réseaux interdisciplinaires. Cerapport a pointé les avantages <strong>de</strong> l'interdisciplinarité qui offre une mutualisation <strong>de</strong>scompét<strong>en</strong>ces et <strong>de</strong>s spécialités susceptible d'améliorer la qualité <strong>de</strong> la prestation juridique etpermet aux cabinets (français) <strong>de</strong> lutter à armes égales avec leurs véritables compétiteurs quesont les cabinets anglo-saxons plus <strong>en</strong>core que les grands réseaux.La profession <strong>comptable</strong> <strong>de</strong>vrait, elle aussi, adopter clairem<strong>en</strong>t l'interprofessionnalité. Toujoursafin <strong>de</strong> mieux servir leurs cli<strong>en</strong>ts, les experts-<strong>comptable</strong>s doiv<strong>en</strong>t coopérer, non seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treeux (concept <strong>de</strong> coopétition exposé au paragraphe précéd<strong>en</strong>t), mais égalem<strong>en</strong>t avec d'autresprofessions réglem<strong>en</strong>tées et non réglem<strong>en</strong>tées (avocats, ingénieurs, etc.).Tant au niveau <strong>de</strong>s cabinets qu'au niveau <strong>de</strong> toute la profession, il faut cultiver d'un coté lesdominantes <strong>de</strong> spécialité et d'un autre coté les réseaux <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ces. Pour ce faire, il fautnotamm<strong>en</strong>t :- Optimiser la communication,- Développer les compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> rapport avec les besoins exprimés,- R<strong>en</strong>forcer l'utilité <strong>de</strong>s prestations r<strong>en</strong><strong>du</strong>es,- S'imposer <strong>en</strong> premier ce qui paraît constituer la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> future <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts (exemples :démarches qualité, gestion <strong>de</strong> projets, managem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la compét<strong>en</strong>ce et <strong>du</strong> savoir,investissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> formation).Plus généralem<strong>en</strong>t, les stratégies d'alliance débord<strong>en</strong>t le cadre <strong>de</strong> l'interprofessionnalité pourinclure tous g<strong>en</strong>res <strong>de</strong> part<strong>en</strong>ariats, associations et coopérations. L'intérêt majeur <strong>de</strong> l'allianceest qu'elle permet <strong>de</strong> partager sur <strong>de</strong>ux ou plusieurs <strong>en</strong>tités ou organismes (dans la <strong>du</strong>rée), lescoûts <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t et les coûts liés au changem<strong>en</strong>t. Elle donne égalem<strong>en</strong>t accès auxressources <strong>de</strong>s part<strong>en</strong>aires sur le court et le long terme, via <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> coordination etd'échange conv<strong>en</strong>us. Au niveau <strong>de</strong>s professionnels, l'exemple type <strong>de</strong> cette stratégie est ledéveloppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> cabinets internationaux qui mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> commun ladénomination et les ressources et profit<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s synergies <strong>en</strong> <strong>vue</strong> <strong>de</strong> s'adresser à une cli<strong>en</strong>tèlemondiale. L'affiliation à <strong>de</strong>s réseaux internationaux est à la fois très recherchée et très utilisée<strong>en</strong> Tunisie.Au niveau <strong>de</strong> la profession, la stratégie d'alliance figure parmi les élém<strong>en</strong>ts à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte dans la mise <strong>en</strong> oeuvre <strong>de</strong>s "axes stratégiques <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> notreprofession" 3 . Evoquant d'abord les alliances avec les autres professions, cette étu<strong>de</strong> nemanque pas d'insister sur l'alliance avec l'université et d'autres organismes. Selon les auteurs1 Quels métiers pour quelle justice ? Docum<strong>en</strong>t disponible à l'adresse http://www.s<strong>en</strong>at.fr2 Ministre <strong>de</strong> La Justice français à l'époque.3 Etu<strong>de</strong> élaborée par la Commission <strong>de</strong> Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la Profession relevant <strong>du</strong> Conseil <strong>de</strong> l'OECT.Voir ci-après l'intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la section 3.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 59


<strong>de</strong> ce docum<strong>en</strong>t, « il nous faudrait r<strong>en</strong>forcer les initiatives <strong>de</strong> la profession dans <strong>de</strong>s domainesnouveaux ou <strong>de</strong> pointe, grâce à <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises conjointes m<strong>en</strong>ées avec d’autres organisationsqui effectu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s travaux similaires. »En conclusion, il faut souligner que malgré la bonne volonté <strong>de</strong>s instances professionnelles, lerapprochem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les professions <strong>de</strong>meure <strong>en</strong>travé par les textes légaux et réglem<strong>en</strong>taires<strong>en</strong> vigueur. A ce jour, les MDP (MultiDisciplinary Practice), <strong>en</strong>treprises regroupant plusieursprofessions réglem<strong>en</strong>tées, ne sont pas autorisées, même aux Etats-Unis.Section 3 : Rôle <strong>de</strong>s instances professionnellesA coté <strong>de</strong>s démarches indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s membres, les instances professionnelles et notamm<strong>en</strong>tl'Ordre <strong>de</strong>s Experts-Comptables <strong>de</strong> Tunisie ont un rôle très important à jouer dans laconstruction d'une approche collective <strong>du</strong> problème <strong>de</strong> l'intégration <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong>l'information et <strong>de</strong> la communication dans l'exercice professionnel.D'abord, <strong>en</strong> tant qu'organisme fédérateur, l'Ordre se doit d'abor<strong>de</strong>r et <strong>de</strong> discuter toutes lesquestions touchant au <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir et au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la profession afin <strong>de</strong> faire converger lespoints <strong>de</strong> <strong>vue</strong> et dégager une vision commune <strong>de</strong> ces questions. Ensuite, <strong>en</strong> appliquant lesconcepts organisationnels, managériaux et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s connaissances apportés par lanouvelle économie, les experts-<strong>comptable</strong>s peuv<strong>en</strong>t dégager une intellig<strong>en</strong>ce collectiveautrem<strong>en</strong>t plus pertin<strong>en</strong>te et plus efficace que les intellig<strong>en</strong>ces indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s membres.Parmi ces concepts, les plus importants serai<strong>en</strong>t le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réseau, les noyaux <strong>de</strong>compét<strong>en</strong>ce et les outils b<strong>en</strong>chmarking, brainstorming, bases <strong>de</strong> données partagées, forums <strong>de</strong>discussion, etc.A travers une étu<strong>de</strong> publiée par le site <strong>de</strong> l'OECT 1 , la Commission <strong>de</strong> Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laProfession relevant <strong>du</strong> Conseil <strong>de</strong> l'Ordre définit les axes stratégiques <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laprofession pour les <strong>de</strong>ux à trois années à v<strong>en</strong>ir. Se référant au marché, aux métiers et auxmembres, l'étu<strong>de</strong> développe les six axes stratégiques suivants :- Focalisation sur la cli<strong>en</strong>tèle ;- Connaissances et compét<strong>en</strong>ces ;- Lea<strong>de</strong>rship sur le marché <strong>de</strong> la consultance ;- Grands dossiers <strong>de</strong> la nation ;- Id<strong>en</strong>tité et conception <strong>de</strong> la profession ;- Accessibilité et pouvoir d'attraction <strong>de</strong> la profession.Dans ce docum<strong>en</strong>t, les technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication font partie (avec lesalliances et la mondialisation) <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte dans la mise <strong>en</strong> oeuvre <strong>de</strong> lastratégie. L'importance <strong>de</strong> ces technologies y est toutefois bi<strong>en</strong> soulignée.Dans cette section, nous t<strong>en</strong>terons <strong>de</strong> développer les gran<strong>de</strong>s lignes <strong>du</strong> rôle que l'OECT estappelé à jouer dans le cadre <strong>de</strong>s efforts visant à intégrer les technologies dans l'exercice <strong>de</strong> laprofession d'expert-<strong>comptable</strong>. A notre avis, l'OECT doit <strong>en</strong>gager et <strong>en</strong>cadrer la réflexion sur la1 www.oect.org.tn/oec_etu<strong>de</strong>s.htmhttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 60


éaction <strong>de</strong> la profession au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> lacommunication (§1), offrir un support accru aux membres (§2), formaliser les missions et lescompét<strong>en</strong>ces (§3), mettre <strong>en</strong> place la formation continue et la certification <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>cesspécialisées (§4) et déterminer l'id<strong>en</strong>tité et la perception <strong>de</strong> la profession (§5).§1. Engager et <strong>en</strong>cadrer la réflexion sur la réaction <strong>de</strong> la profession audéveloppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communicationEn abordant l'axe stratégique "Connaissances et Compét<strong>en</strong>ces", la stratégie <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> la profession énonce l'objectif d'être à l'avant-gar<strong>de</strong> dans la maîtrise <strong>de</strong> nouvellesconnaissances et compét<strong>en</strong>ces dans <strong>de</strong>s domaines variés dont les nouvelles technologies <strong>de</strong>l'information et <strong>de</strong> la communication. Parmi les élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la stratégie liés à cet axe, la"Réflexion sur l’impact <strong>de</strong>s nouvelles technologies sur les travaux <strong>de</strong>s experts-<strong>comptable</strong>s"occupe une place <strong>de</strong> choix.Dans ce cadre, le Congrès 2002 <strong>de</strong> l'OECT, t<strong>en</strong>u à Tunis <strong>du</strong> 18 au 19 octobre 2002, a traité<strong>en</strong>tre autres thèmes <strong>de</strong>s nouvelles technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication.Organisé sous le thème "Mondialisation, nouvelle économie et stratégie d'<strong>en</strong>treprise", cecongrès ne pouvait pas ne pas débattre <strong>de</strong>s nouvelles technologies et <strong>de</strong> leur impact sur lastratégie d'<strong>en</strong>treprise. Si ce débat a été intéressant <strong>en</strong> tant que tel, il a égalem<strong>en</strong>t constitué pourles experts-<strong>comptable</strong>s une occasion <strong>de</strong> réfléchir sur une "stratégie <strong>de</strong> croissance <strong>du</strong>rable etprofitable" 1 <strong>de</strong> leur profession. Par ailleurs, l'ITEC (Institut Tunisi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s Experts-Comptables) aorganisé le 22 et le 23 mai 2003 son 4 ème colloque international sous le thème "Informationfinancière et NTIC". Au cours <strong>de</strong> ce colloque, les discussions ont tourné autour <strong>de</strong> l'impactactuel et att<strong>en</strong><strong>du</strong> <strong>de</strong>s technologies sur l'information financière et sur les métiers <strong>de</strong> l'expert<strong>comptable</strong>.Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces manifestations ponctuelles, la réflexion sur l’impact <strong>de</strong>s nouvelles technologies surles travaux <strong>de</strong>s experts-<strong>comptable</strong>s <strong>de</strong>vrait être perman<strong>en</strong>te à travers <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> travaildédiés, <strong>de</strong>s débats et forums <strong>de</strong> discussion (à la fois réels et virtuels), <strong>de</strong>s r<strong>en</strong>contres avec lesacteurs <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> conseil et <strong>du</strong> service informatique, etc.§2. Support accru aux membresLa mission <strong>de</strong> l'Ordre à l'égard <strong>de</strong> ses membres consiste avant tout à informer et former.D'abord, l'Ordre a un rôle important à jouer dans la s<strong>en</strong>sibilisation <strong>de</strong>s membres aux <strong>en</strong>jeux etdéfis posés par les technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication. Dans ce cadre, ilserait judicieux d'instaurer une veille technologique <strong>de</strong>stinée à scruter et suivre les <strong>de</strong>rniersdéveloppem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> technologies à l'instar <strong>du</strong> programme Top T<strong>en</strong> Techs <strong>de</strong>l'AICPA. Ce programme annuel se propose d'id<strong>en</strong>tifier pour l'année à v<strong>en</strong>ir les c<strong>en</strong>tres d'intérêt<strong>de</strong>s professionnels <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> technologies. Ces c<strong>en</strong>tres d'intérêt sont classés <strong>en</strong> quatrecatégories :• Les problèmes : Les situations (opportunités ou m<strong>en</strong>aces) résultant <strong>de</strong> l'intégration<strong>de</strong>s nouvelles technologies.1 Allocution <strong>de</strong> M. Jamel SASSI, Secrétaire Général <strong>du</strong> Conseil <strong>de</strong> l'Ordre et Commissaire Général <strong>du</strong>Congrès 2002.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 61


• Les applications : Les domaines dans lesquels l’utilisation d’une ou plusieurstechnologies <strong>en</strong>traîne ou pourrait <strong>en</strong>traîner une application commerciale.• Les technologies : Les pro<strong>du</strong>its finis innovants (hardware, software, standard, normeou protocole, etc.) qui impact<strong>en</strong>t le plus la profession <strong>comptable</strong>.• Les technologies émerg<strong>en</strong>tes : Les technologies ou pro<strong>du</strong>its <strong>en</strong> phase <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t qui pourrai<strong>en</strong>t avoir le plus d'impact sur l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laprofession <strong>comptable</strong>.En complém<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilisation, il pourrait s'avérer nécessaire d'organiser <strong>de</strong>sactions <strong>de</strong> formation qui pourrai<strong>en</strong>t porter sur <strong>de</strong>s thèmes variés mais reliés : les réseaux,l'informatique <strong>de</strong> groupe, la trilogie intranet, extranet et Internet, les protocoles <strong>de</strong>communication, les nouvelles solutions <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> systèmes d'information, etc.Le futur c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l'Ordre sera appelé à sout<strong>en</strong>ir tous ces efforts qu'ils soi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<strong>en</strong>sibilisation, d'initiation ou <strong>de</strong> formation. En revanche, nous p<strong>en</strong>sons que les outils utilisantles nouvelles technologies seront les plus efficaces <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> support aux membres. Enl'occurr<strong>en</strong>ce, il est très important que le site Web <strong>de</strong> l'Ordre évolue vers le modèle d'un portailprofessionnel ou qu'il soit doublé d'un site part<strong>en</strong>aire <strong>de</strong> ce type (comme cpa2biz pour l'AICPA).En effet, le portail permet d'offrir à la communauté <strong>de</strong>s professionnels une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> servicesutiles : FAQ, glossaires, newsletters, forums <strong>de</strong> discussion, workshops, etc. Par ailleurs, uneassistance téléphonique <strong>de</strong> type hotline couplée ou non d'un serveur vocal pourrait être d'ungrand apport.Dans cette perspective, les responsables <strong>de</strong> la profession <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser à étoffer lepersonnel perman<strong>en</strong>t <strong>du</strong> Conseil <strong>de</strong> l'Ordre afin <strong>de</strong> procurer à l'action <strong>de</strong> ce conseil ledynamisme et l'efficacité nécessaires 1 . Face à la nécessité d'investir, le problème <strong>du</strong>financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>du</strong> Conseil <strong>de</strong> l'Ordre se posera <strong>de</strong> nouveau. Néanmoins, si lesexperts-<strong>comptable</strong>s sont réellem<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la nécessité d'un support accru, ils ferontplus d'effort pour financer les activités <strong>du</strong> Conseil. Par ailleurs, les services payants supportésou non par Internet, tels que la formation continue, <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t permettre <strong>de</strong> financer les activités<strong>de</strong> support aux membres.§3. Formaliser les missions et les compét<strong>en</strong>cesLes mutations économiques <strong>en</strong>traînées <strong>en</strong> gran<strong>de</strong> partie par la préémin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'informationont mis la valeur ajoutée au cli<strong>en</strong>t au c<strong>en</strong>tre <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> prestation <strong>de</strong> service et modifié <strong>en</strong>conséqu<strong>en</strong>ce la nature <strong>de</strong>s interv<strong>en</strong>tions <strong>de</strong>s professionnels, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s experts<strong>comptable</strong>s.Si la gran<strong>de</strong> valeur ajoutée tirée par les nouvelles missions (risk managem<strong>en</strong>t,mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong>s systèmes d'information, etc.) sé<strong>du</strong>it les cli<strong>en</strong>ts, elle suscite aussi leursuspicion parce que les missions <strong>en</strong> question font appel à <strong>de</strong> nouvelles compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>l'expert-<strong>comptable</strong>.Par ailleurs, dans une logique <strong>de</strong> focalisation sur la cli<strong>en</strong>tèle, il paraît évid<strong>en</strong>t que les missionsdoiv<strong>en</strong>t être adaptées aux cli<strong>en</strong>ts et non pas l'inverse.1 En France, le Conseil Supérieur <strong>de</strong> l'OECF disposait <strong>en</strong> septembre 2001 <strong>de</strong> 82 collaborateursperman<strong>en</strong>ts dont 9 diplômés <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong>.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 62


Partant <strong>de</strong> là, les missions <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t être formalisées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la cli<strong>en</strong>tèle cible. Il importeque les professionnels définiss<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t les différ<strong>en</strong>tes missions qu'ils offr<strong>en</strong>t, aussi bi<strong>en</strong>au niveau <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s mis <strong>en</strong> œuvre (logistiques et humains) que <strong>de</strong> la méthodologie adoptéeet <strong>de</strong> la plus-value apportée aux cli<strong>en</strong>ts.Au niveau <strong>de</strong> la profession, l'Ordre est appelé à jouer un rôle important dans la définition <strong>de</strong>smissions <strong>de</strong> l'expert-<strong>comptable</strong> d'une part et dans la segm<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> marché notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises et <strong>de</strong> leurs secteurs d'activité d'autre part. Cettesegm<strong>en</strong>tation permet <strong>en</strong> effet <strong>de</strong> déterminer les att<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> chaque catégorie <strong>de</strong> cli<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong> làles moy<strong>en</strong>s et la méthodologie à mettre <strong>en</strong> œuvre par l'expert-<strong>comptable</strong> pour répondre à cesatt<strong>en</strong>tes.L'interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> l'Ordre revêt une importance toute particulière lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> missionsnouvelles <strong>en</strong>core peu connues dans le marché et moy<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t maîtrisées par lesprofessionnels. C'est le cas par exemple <strong>de</strong> la mission WebTrust. Le rôle <strong>de</strong> l'Ordre ne sauraitse limiter à souscrire au label <strong>de</strong> certification international WebTrust, mais il <strong>de</strong>vrait débor<strong>de</strong>r cecadre pour développer une norme relative à l’interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s experts-<strong>comptable</strong>s tunisi<strong>en</strong>s <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> certification WebTrust. C'est d'ailleurs ce qui est prévu par la stratégie <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la profession. Cep<strong>en</strong>dant, l'Ordre <strong>de</strong>vrait appliquer prioritairem<strong>en</strong>t cettedémarche aux missions <strong>de</strong> conseil à forte valeur ajoutée et surtout la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong>systèmes d'information et le risk managem<strong>en</strong>t. Concernant les missions <strong>de</strong> certification, leservice SysTrust qui porte sur tous les types <strong>de</strong> systèmes d'information nous semble plusadapté au contexte tunisi<strong>en</strong> que le service WebTrust qui se limite au commerce électroniquesur Internet. Nous p<strong>en</strong>sons que l'OECT <strong>de</strong>vrait accor<strong>de</strong>r la priorité à la certification SysTrust.Ce qu'il faut ret<strong>en</strong>ir dans l'approche <strong>de</strong> l'OECT, c'est que la formalisation <strong>de</strong> ces nouvellesmissions <strong>de</strong>vrait logiquem<strong>en</strong>t passer par la standardisation <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces auxquelles ellesfont appel. Il s'agit <strong>de</strong> formuler clairem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> détailler autant que possible <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong>compét<strong>en</strong>ce à remplir. Dans le domaine <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information, l'Ordre <strong>de</strong>vrait<strong>en</strong>tamer le plus tôt possible l'implém<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'IEG 11 <strong>de</strong> l'IFAC, projet sur lequel l'AICPAtravaille <strong>de</strong>puis 1996 avec, pour résultat, plusieurs papiers <strong>de</strong> discussion.Il faut ici rappeler que l'objectif <strong>de</strong> l'IEG 11 est d'assister les organisations membres <strong>de</strong> l'IFACdans la préparation <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> la comptabilité à exercer dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tinformatisé. Dans ce cadre, les auteurs <strong>de</strong> la norme décriv<strong>en</strong>t les connaissances et lescompét<strong>en</strong>ces que les experts-<strong>comptable</strong>s doiv<strong>en</strong>t maîtriser dans l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t informatisé quiest désormais le leur. La norme subdivise cet <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>du</strong> rôle que l'expert<strong>comptable</strong>est appelé à y jouer (utilisateur, développeur, manager ou vérificateur) et propose unehiérarchisation <strong>de</strong>s connaissances et compét<strong>en</strong>ces exigées <strong>de</strong>s professionnels :http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 63


Compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> vérificateurCompét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> managerCompét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> développeurConnaissances et Compét<strong>en</strong>cesCompét<strong>en</strong>ces<strong>en</strong> Contrôles Informatiquesd'utilisateurConnaissances générales<strong>en</strong> technologies <strong>de</strong> l'informationD'après l'IFAC E<strong>du</strong>cation Committee. International E<strong>du</strong>cation Gui<strong>de</strong>line IEG 11.La mise <strong>en</strong> application <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> l'IEG 11 nécessitera <strong>en</strong>tre autres une stratégie <strong>de</strong>communication efficace et une alliance stratégique avec les organismes <strong>de</strong> formationacadémique et professionnelle.§4. Mettre <strong>en</strong> place la formation continue et la certification <strong>de</strong>scompét<strong>en</strong>ces spécialiséesLa désintermédiation favorisée par les technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communicationoblige chaque pratici<strong>en</strong> à se différ<strong>en</strong>cier <strong>de</strong>s autres <strong>en</strong> choisissant un domaine <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>cepointu au moy<strong>en</strong> <strong>du</strong>quel il sera facilem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifié par le marché. Dès lors, le développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> la certification <strong>de</strong>s spécialités <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t un pari stratégique pour l'expert-<strong>comptable</strong>. Il y va nonseulem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ses affaires, mais souv<strong>en</strong>t simplem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> sa réussiteprofessionnelle.Dans un marché où le cli<strong>en</strong>t est <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus exigeant, la qualité est un élém<strong>en</strong>tincontournable <strong>de</strong>s stratégies d'affaires. Mais, peut-on améliorer la qualité sans recourir à lacertification <strong>de</strong>s spécialités ? La réponse à cette question n'a fait que se confirmer au fil <strong>de</strong>ssiècles et <strong>de</strong>s civilisations. Les professionnels <strong>de</strong> tous les domaines <strong>d'expertise</strong> qui suiv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>sprogrammes rigoureux <strong>de</strong> spécialisation formelle ne font que perpétuer un mouvem<strong>en</strong>t quirelève presque <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> la nature. Les professionnels <strong>de</strong> la comptabilité ne sont pas<strong>en</strong> reste par rapport à ce mouvem<strong>en</strong>t.En matière <strong>de</strong> technologies <strong>de</strong> l'information, l'AICPA et l'ICCA octroi<strong>en</strong>t à leurs membresrespectivem<strong>en</strong>t les titres CITP (Certified Information Technology Professional) et CA•TI(Comptable Agréé spécialiste <strong>en</strong> Technologies <strong>de</strong> l'Information). Par ailleurs, l'ICCA a <strong>en</strong>treprisune approche qui pourrait s'avérer très intéressante dans la perspective d'une mise <strong>en</strong> placegra<strong>du</strong>elle <strong>de</strong> la certification <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces spécialisées. L'ICCA a <strong>en</strong> effet signé avecl'ISACA (Information Systems Audit and Control Association) un accord <strong>en</strong> vertu <strong>du</strong>quel cetteassociation est accréditée à titre <strong>de</strong> seul organisme dont le titre <strong>de</strong> CISA (Certified InformationSystems Auditor) mène à l'agrém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> CA spécialistes <strong>en</strong> vérification, contrôle et sécurité <strong>de</strong>ssystèmes d'information. Il importe ici <strong>de</strong> noter que l'ISACA, qui a été fondée <strong>en</strong> 1969, compteplus <strong>de</strong> 20 000 membres dans le mon<strong>de</strong> <strong>en</strong>tier ; et que son titre CISA a été décerné, <strong>de</strong>puis1978, à 12 000 candidats.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 64


Parmi les principaux objectifs <strong>de</strong> l'accord ICCA-ISACA 1 , on relève le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la relationstratégique <strong>en</strong>tre l'ICCA et l'ISACA afin <strong>de</strong> favoriser d'autres activités <strong>de</strong> coopération <strong>en</strong> matière<strong>de</strong> formation, <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> normes professionnelles. Ceci illustre clairem<strong>en</strong>t le li<strong>en</strong> étroit<strong>en</strong>tre la certification <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces spécialisées et la formation continue. En effet, la mise <strong>en</strong>place d'un processus efficace <strong>de</strong> formation continue est un préalable important à toute t<strong>en</strong>tatived'octroi <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> spécialistes. Le projet <strong>de</strong> c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l'OECT pourrait ainsiconstituer la première étape vers la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> la certification <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>cesspécialisées 2 .Ensuite, il faudra que la formation continue <strong>en</strong>tre dans les mœurs, qu'elle <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>ne partieintégrante <strong>de</strong>s activités professionnelles. Actuellem<strong>en</strong>t, une norme professionnelle fixe à 40heures par an la <strong>du</strong>rée minimale que chaque expert-<strong>comptable</strong> doit consacrer à sa formation.Toutefois, le respect <strong>de</strong> cette norme n'est vérifié que dans le cadre d'un contrôle <strong>de</strong> qualité ; cequi minimise son caractère obligatoire. A notre avis, il est temps que l'obligation <strong>de</strong> formationcontinue soit clairem<strong>en</strong>t instituée et systématiquem<strong>en</strong>t vérifiée et sanctionnée. Dans cetteperspective, une obligation <strong>de</strong> formation à 2% <strong>du</strong> volume horaire pro<strong>du</strong>it par le professionnel noussemble légère.§5. Id<strong>en</strong>tité et perception <strong>de</strong> la professionMalgré les scandales financiers réc<strong>en</strong>ts, le marché s'att<strong>en</strong>d toujours à ce que la profession<strong>comptable</strong> reste fidèle à ses valeurs : intégrité, objectivité, recherche <strong>de</strong> l'excell<strong>en</strong>ce, préservation<strong>de</strong> l'intérêt public, etc 3 . C'est donc naturellem<strong>en</strong>t par rapport à ces valeurs que notre profession<strong>de</strong>vrait s'id<strong>en</strong>tifier.Pourtant, pour assurer son développem<strong>en</strong>t, la profession <strong>comptable</strong> s'est éloignée <strong>de</strong>s missions<strong>d'expertise</strong> et <strong>de</strong> vérification. La part relative <strong>de</strong>s missions classiques a décru dans tous lescabinets, notamm<strong>en</strong>t dans les cabinets américains sous la pression <strong>du</strong> mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>consolidation 4 . Il s'<strong>en</strong> est suivi une perte d'image et d'id<strong>en</strong>tité <strong>de</strong> la profession. Cette situation estsoulignée par le Carnet <strong>de</strong> route <strong>du</strong> 57 ème Congrès <strong>de</strong> l'OEC <strong>de</strong> France 5 comme premièrecaractéristique commune <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> la profession <strong>comptable</strong> aux Etats-Unis d'Amérique, auCanada, <strong>en</strong> Gran<strong>de</strong>-Bretagne, <strong>en</strong> Allemagne et <strong>en</strong> France.Le positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la profession par rapport aux métiers <strong>de</strong> base que sont l'expertise et lavérification et par rapport aux nouveaux métiers est l'un <strong>de</strong>s rôles les plus importants <strong>de</strong> l'Ordre.C'est <strong>en</strong> effet <strong>de</strong> ce positionnem<strong>en</strong>t que dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t dans une large mesure la conceptioncommune <strong>de</strong> la profession, la fierté et l'esprit d'appart<strong>en</strong>ance <strong>de</strong>s membres.1 Selon le site <strong>de</strong> l'ICCA : http://www.icca.ca/in<strong>de</strong>x.cfm/ci_id/643/la_id/2.htm2 La stratégie <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la profession parle d'Etudier la possibilité <strong>de</strong> créer <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariatavec l’université, dans le cadre <strong>du</strong> c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l’Ordre, <strong>de</strong>s diplômes ou <strong>de</strong>s certificatsspécialisés.3 Selon <strong>de</strong>s sondages réc<strong>en</strong>ts réalisés après la vague <strong>de</strong> scandales financiers décl<strong>en</strong>chée par l’affaireENRON. Par exemple, celui réalisé par The National Fe<strong>de</strong>ration of In<strong>de</strong>p<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t Business et Wells Fargo<strong>en</strong> août 2002.4 Contrôle <strong>de</strong>s cabinets professionnels par <strong>de</strong>s <strong>en</strong>tités commerciales <strong>de</strong> service qui vis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> premier lieules missions <strong>de</strong> conseil à forte valeur ajoutée.5 Connecter les compét<strong>en</strong>ces – Hommes, Techniques, Langages. Montpellier. Octobre 2002.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 65


De ce positionnem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t la manière dont la profession est perçue <strong>de</strong>l'extérieur. La perception <strong>de</strong> la profession dép<strong>en</strong>d aussi <strong>de</strong> son accessibilité et <strong>de</strong> sa popularitéauprès <strong>de</strong>s étudiants et <strong>de</strong>s stagiaires. Elle est égalem<strong>en</strong>t tributaire <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong>communication <strong>de</strong> l'Ordre, seul organisme habilité à promouvoir l'image <strong>de</strong> marque <strong>de</strong> laprofession. Le conseil <strong>de</strong> l'Ordre prévoit <strong>de</strong> « donner une gran<strong>de</strong> visibilité à la profession àtravers la participation à <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> presse ou <strong>de</strong>s publications par les membres sur lessujets d’actualité. » 1 L'utilisation <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication, etnotamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s sites Web et <strong>de</strong>s CD Rom pourrait être d'un grand apport dans ce <strong>de</strong>ssein.Section 4 : Rôle <strong>de</strong> l’universitéDe toute évid<strong>en</strong>ce, l'université est appelée à jouer un rôle très important dans la stratégied'intégration <strong>de</strong>s nouvelles technologies par la profession <strong>comptable</strong>, et particulièrem<strong>en</strong>tlorsqu'il s'agit d'actualiser connaissances et compét<strong>en</strong>ces. Ceci est d'autant plus vrai <strong>en</strong>Tunisie, où l'université est impliquée jusque dans la <strong>de</strong>rnière étape <strong>du</strong> processus d'accès à laprofession d'expert-<strong>comptable</strong>. Ainsi, l'alliance avec l'université figure parmi les élém<strong>en</strong>ts àpr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte dans la mise <strong>en</strong> oeuvre <strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la professionélaborée par l'OECT. A ce titre, la profession att<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l'université <strong>de</strong>s formations <strong>en</strong> phaseavec les besoins <strong>du</strong> marché et une contribution active au projet <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> place d'unprocessus <strong>de</strong> formation continue.Concrètem<strong>en</strong>t, le rôle <strong>de</strong> l'université dans la stratégie d'intégration <strong>de</strong>s technologies doit s'articulerautour <strong>de</strong> trois élém<strong>en</strong>ts : développer le e-Learning (§1), intégrer les technologies <strong>de</strong> l'informationet <strong>de</strong> la communication dans les exam<strong>en</strong>s (§2) et multiplier les passerelles vers le diplôme<strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> (§3).§1. Développer le e-LearningUne première question s'impose : qu'est ce que le e-Learning ? Littéralem<strong>en</strong>t, ce seraitl'appr<strong>en</strong>tissage électronique. Plus concrètem<strong>en</strong>t, le concept e-Learning se réfère auxtechnologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication appliquées à la formation.Le système e-Learning est focalisé sur l'élève ou l'appr<strong>en</strong>ant (le cli<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>core et toujours), quipeut être soit un étudiant soit un travailleur selon qu'il s'agisse d'une formation <strong>de</strong> base ou d'uneformation continue. Il a pour objectif <strong>de</strong> permettre à chacun <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge sa propreformation <strong>en</strong> lui proposant <strong>de</strong>s outils pédagogiques nouveaux <strong>de</strong>stinés à accroître son autonomie.S'ils ne débord<strong>en</strong>t pas le cadre <strong>de</strong>s processus pédagogiques <strong>de</strong> base (conception,développem<strong>en</strong>t, diffusion), ces outils mett<strong>en</strong>t à profit les technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> lacommunication pour permettre une formation plaisante, personnalisée et efficace. Le tout estalors <strong>de</strong> réussir l'arbitrage <strong>en</strong>tre les mo<strong>de</strong>s spatio-temporels <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u : virtuel ouprés<strong>en</strong>tiel d'un coté, synchrone ou asynchrone <strong>de</strong> l'autre coté. Les configurations possibles sontmultiples et variées :1 Etu<strong>de</strong> "Axes stratégiques <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> notre profession". www.oect.org.tn/oec_etu<strong>de</strong>s.htmhttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 66


C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> ressourcesDéconnecté(ou réseau privé)Formation àdistanceavec formateursans formateurUniversité virtuelleConnecté(à Internet)Auto-formation<strong>en</strong> ligneD'après Louise MARCHAND. Faire <strong>du</strong> E-Learning sans le savoir.Le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> e-Learning est appelé à jouer un rôle très important dans la promotion <strong>de</strong>l’auto-formation, <strong>de</strong> la formation continue, <strong>de</strong> l’é<strong>du</strong>cation tout au long <strong>de</strong> la vie et <strong>de</strong> l’égalité <strong>de</strong>schances. Autant <strong>de</strong> vecteurs incontournables <strong>de</strong> toute démarche axée sur les connaissances etles compét<strong>en</strong>ces. D'où la place c<strong>en</strong>trale <strong>du</strong> e-Learning dans les stratégies <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> la profession <strong>comptable</strong>. Ce qui se passe actuellem<strong>en</strong>t au Canada est extrêmem<strong>en</strong>t édifiantà cet égard. L'annexe 5 <strong>de</strong> ce mémoire décrit les innovations intro<strong>du</strong>ites par certains Ordresprovinciaux canadi<strong>en</strong>s dans le cadre <strong>de</strong> la réforme <strong>du</strong> processus d'agrém<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s CA 1 . L'apport<strong>du</strong> e-Learning à la stratégie professionnelle d'intégration <strong>de</strong>s technologies peut être analysé auxniveaux <strong>de</strong> la formation initiale et <strong>de</strong> la formation continue.Concernant la formation initiale, le e-Learning <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong> réconcilier les étudiantsavec l'appr<strong>en</strong>tissage <strong>en</strong> leur évitant d'<strong>en</strong><strong>du</strong>rer les salles d'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>combrées, lesprofesseurs indisponibles, les traitem<strong>en</strong>ts inégaux, etc. Par ailleurs, grâce au suivi personnaliséet aux s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts d'autonomie et <strong>de</strong> confiance <strong>en</strong> soi procurés aux étudiants, les différ<strong>en</strong>ces d<strong>en</strong>iveau s'am<strong>en</strong>uis<strong>en</strong>t et l'excell<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t accessible à un nombre plus important d'étudiants.De même, dans une logique d'appr<strong>en</strong>tissage tout au long <strong>de</strong> la vie, le e-Learning <strong>de</strong>vrait<strong>en</strong>courager plusieurs étudiants à diversifier leurs formations et à cultiver <strong>de</strong>s dominantes <strong>de</strong>spécialités afin d'avoir le profil qui leur convi<strong>en</strong>t le plus.Au niveau <strong>de</strong> la formation continue, le e-Learning fait bénéficier les professionnels d'une gran<strong>de</strong>flexibilité leur permettant <strong>de</strong> concilier les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts professionnels <strong>en</strong> cours et l'impératif <strong>de</strong>formation. Par ailleurs, <strong>en</strong> limitant les frais et les pertes <strong>de</strong> temps liés notamm<strong>en</strong>t auxdéplacem<strong>en</strong>ts, la formation <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> e-Learning permet <strong>de</strong>s ré<strong>du</strong>ctions <strong>de</strong> coût nonnégligeables par rapport au mo<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>tiel. Enfin, grâce à la personnalisation et à laconvivialité <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> e-Learning, le professionnel ne perçoit plus la formation continue commeune obligation ; mais bi<strong>en</strong> comme un moy<strong>en</strong> d'affiner son profil et d'<strong>en</strong>richir son curriculum.Il est vrai que le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> e-Learning nécessite la contribution <strong>de</strong> plusieursinterv<strong>en</strong>ants : sociétés <strong>de</strong> service informatique, opérateurs Internet et <strong>de</strong> télécommunications,maisons d'édition, développeurs <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us, etc. Toutefois, l'apport <strong>de</strong> l'Université estindisp<strong>en</strong>sable pour combiner tous ces efforts et définir les ori<strong>en</strong>tations stratégiques <strong>du</strong> projet1 D'après Fina SCROPPO. Évaluation globale. CA Magazine. Octobre 2002.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 67


national e-Learning. Par exemple, la « réori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s formations vers les "filièresprometteuses" » dont notamm<strong>en</strong>t celles liées aux nouvelles technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong>la communication compte parmi les options <strong>de</strong> "La stratégie <strong>de</strong> l'Enseignem<strong>en</strong>t Supérieur dansle cadre <strong>du</strong> X ème Plan" 1 . Par ailleurs, <strong>de</strong>s projets ambitieux sont <strong>en</strong> cours dans les domaines <strong>de</strong>réseautage, <strong>de</strong> groupware et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s connaissances. Il s'agit notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s projets :- R.N.U. (Réseau National Universitaire),- BIRUNI (Bibliothèques Informatisées pour la Rénovation UNIversitaire),- U.V.T. (Université Virtuelle <strong>de</strong> Tunis).Toutefois, beaucoup <strong>de</strong> chemin reste à faire avant la mise <strong>en</strong> place d'un système viable <strong>de</strong> e-Learning. Par exemple, la gestion <strong>de</strong>s bibliothèques est un domaine dont l'informatisation est trèsperfectible. Plus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> nos bibliothèques universitaires utilis<strong>en</strong>t exclusivem<strong>en</strong>t les fichiers<strong>en</strong> papier. Les axes d'amélioration sont multiples et vari<strong>en</strong>t d'un établissem<strong>en</strong>t à l'autre : création <strong>de</strong>répertoires <strong>de</strong> titres et <strong>de</strong> bases <strong>de</strong> données, in<strong>de</strong>xation, installation <strong>de</strong> moteurs <strong>de</strong> recherche,numérisation <strong>de</strong>s ressources bibliographiques, gestion <strong>de</strong>s prêts <strong>de</strong> docum<strong>en</strong>ts, possibilités d'accèsdistant, etc.§2. Intégrer les technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication dansles exam<strong>en</strong>sLe domaine <strong>de</strong>s exam<strong>en</strong>s, <strong>de</strong> leur cont<strong>en</strong>u et <strong>de</strong> leurs modalités suscite aujourd'hui un largedébat à l'échelle mondiale. Les programmes <strong>de</strong> formation sur lesquels se bas<strong>en</strong>t les exam<strong>en</strong>sn'ont cessé <strong>de</strong> s'élargir à mesure que les att<strong>en</strong>tes <strong>du</strong> marché à l’égard <strong>de</strong>s experts-<strong>comptable</strong>sgagnai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ampleur et <strong>en</strong> complexité. Aujourd'hui, le cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s programmes est tel que lesexam<strong>en</strong>s ne peuv<strong>en</strong>t plus conserver leur configuration actuelle 2 . Aux Etats-Unis d'Amérique, sila <strong>du</strong>rée totale <strong>du</strong> CPA Exam (équival<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la Révision Comptable) atteint 14 heures, lesmodalités <strong>de</strong> l'exam<strong>en</strong> connaîtront, elles, <strong>de</strong>s modifications significatives.A partir <strong>de</strong> novembre 2003, les c<strong>en</strong>tres d'exam<strong>en</strong> seront dotés <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>s informatiquesimportants. Chaque candidat aura à sa disposition un poste <strong>de</strong> travail muni d'un accès Internet.Si les fameuses QCM (questions à choix multiples) seront conservées, la partie ess<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong>l'exam<strong>en</strong> consistera dans <strong>de</strong>s "simulations" ; sorte d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas élaborées et très proches <strong>de</strong>la réalité. Enfin, les étudiants disposeront chaque année <strong>de</strong> quatre fois <strong>de</strong>ux mois pour passerles 4 mo<strong>du</strong>les <strong>de</strong> l'exam<strong>en</strong>.Au Canada, le traditionnel EFU (Exam<strong>en</strong> Final Uniforme) est sur le point <strong>de</strong> faire partie <strong>de</strong>l’histoire. A partir <strong>de</strong> 2003, l'exam<strong>en</strong> cé<strong>de</strong>ra la place à une évaluation fondée sur lescompét<strong>en</strong>ces. Les candidats ne seront plus évalués au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> questions à choix multiplesou unidisciplinaires. Ils <strong>de</strong>vront plutôt passer trois épreuves, à raison d’une par jour, portant sur<strong>de</strong>s "simulations" plus générales. Ils pourront aussi consulter certains docum<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>cetels que le Manuel <strong>de</strong> l’ICCA et la Loi <strong>de</strong> l’impôt sur le rev<strong>en</strong>u <strong>du</strong> Canada.La réforme <strong>de</strong> l'EFU s'inscrit dans le cadre d'une réforme plus globale visant tout le système <strong>de</strong>formation <strong>de</strong>s CA. D’après Nick KIRTON, Présid<strong>en</strong>t <strong>du</strong> Comité sur la Formation et l’Admission1 Docum<strong>en</strong>t interne <strong>du</strong> Ministère <strong>de</strong> l'Enseignem<strong>en</strong>t Supérieur, <strong>de</strong> la Recherche Sci<strong>en</strong>tifique et <strong>de</strong> laTechnologie (octobre 2002).2 D’après Nick KIRTON, Présid<strong>en</strong>t <strong>du</strong> Comité sur la Formation et l’Admission <strong>de</strong> l’ICCA cité parFina SCROPPO. Évaluation globale. CA Magazine. Octobre 2002.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 68


<strong>de</strong> l’ICCA 1 , le nouveau processus d’évaluation et le système <strong>de</strong> formation se rapproch<strong>en</strong>tbeaucoup plus <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong> la profession <strong>de</strong> CA dans la réalité : « La compét<strong>en</strong>ce pourexercer la profession <strong>de</strong> <strong>comptable</strong> agréé ne consiste pas tant dans la capacité <strong>de</strong> mémoriserune foule d’élém<strong>en</strong>ts énoncés dans le programme d’exam<strong>en</strong> et <strong>de</strong> les restituer dans le cadred’un exam<strong>en</strong>, que dans celle <strong>de</strong> savoir comm<strong>en</strong>t et où trouver les sources <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ceappropriées, et d’intégrer et d’analyser l’information recueillie <strong>de</strong> manière à pouvoir fournir unesolution globale à un problème donné. » Dans cet ordre d'idées, le Comité sur la Formation etl’Admission <strong>en</strong>visage <strong>de</strong> permettre l’utilisation d’ordinateurs lors <strong>de</strong> l’EFU 2003 à l'instar <strong>de</strong> cequi se passera aux Etats-Unis.Dans le cadre d'une approche basée sur les compét<strong>en</strong>ces, la frontière <strong>en</strong>tre la formation et l'exam<strong>en</strong>est virtuelle. Le processus d'évaluation, <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u continu et global, s'intègre complètem<strong>en</strong>t dans leprocessus d'appr<strong>en</strong>tissage. En Tunisie, les projets <strong>en</strong> cours dans les domaines <strong>du</strong> réseautage, <strong>de</strong>la gestion <strong>de</strong>s connaissances et surtout <strong>du</strong> e-Learning permettront naturellem<strong>en</strong>t d'intégrer lesnouvelles technologies dans le déroulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s exam<strong>en</strong>s.§3. Multiplier les passerelles vers le diplôme <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong>La profession <strong>comptable</strong> doit son excell<strong>en</strong>ce et son lea<strong>de</strong>rship à la diversité <strong>de</strong>s profils et <strong>de</strong>sformations d'origine <strong>de</strong>s experts-<strong>comptable</strong>s. Soulignant l'importance que revêt pour la profession<strong>comptable</strong> l'intégration <strong>de</strong>s étudiants issus d'autres filières, M. Ab<strong>de</strong>rraouf YAICH 2 affirme que leprofessionnel qui s'imposera sur la scène internationale sera quelqu'un qui a reçu une formation<strong>de</strong> base sci<strong>en</strong>tifique ou littéraire pour développer <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s intellectuelles avant <strong>de</strong>s'<strong>en</strong>gager <strong>en</strong>suite dans le cursus <strong>de</strong> l'expertise <strong>comptable</strong> pour acquérir <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces et undiplôme permettant d'exercer la profession d'expert-<strong>comptable</strong> qu'il aura choisie.La profession <strong>comptable</strong> gagnerait à intégrer <strong>de</strong>s étudiants brillants issus <strong>de</strong> filières générales<strong>du</strong> type sci<strong>en</strong>ces économiques ou droit, mais aussi v<strong>en</strong>ant d'écoles d'ingénieurs ou <strong>de</strong>commerce. En l'occurr<strong>en</strong>ce, les ingénieurs informatici<strong>en</strong>s et les spécialistes <strong>de</strong>s systèmesd'information et <strong>de</strong> communication serai<strong>en</strong>t d'un grand apport à la profession dans sa quête <strong>de</strong>crédibilité et <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> nouvelles technologies. Dans ce cadre, et comptet<strong>en</strong>u <strong>de</strong> "La nécessité <strong>de</strong> doter le système d'une gran<strong>de</strong> flexibilité" 3 , le décret 2002-1976 <strong>du</strong>30 août 2002 permet aux étudiants issus <strong>de</strong> trois filières "non <strong>comptable</strong>s" <strong>de</strong> s'inscrire au CES <strong>de</strong>Révision Comptable moy<strong>en</strong>nant une formation complém<strong>en</strong>taire :- <strong>en</strong> comptabilité et <strong>en</strong> droit pour les titulaires <strong>de</strong> maîtrises <strong>en</strong> économie et gestion ;- <strong>en</strong> comptabilité et <strong>en</strong> gestion pour les titulaires <strong>de</strong> maîtrises <strong>en</strong> droit ;- <strong>en</strong> comptabilité, <strong>en</strong> gestion et <strong>en</strong> droit pour les titulaires <strong>du</strong> diplôme national d'ingénieur.Toutefois, les modalités et les procédés d'organisation <strong>de</strong> cette formation complém<strong>en</strong>taire rest<strong>en</strong>tà préciser. En effet, l'arrêté <strong>du</strong> Ministre <strong>de</strong> l'Enseignem<strong>en</strong>t Supérieur, <strong>de</strong> la RechercheSci<strong>en</strong>tifique et <strong>de</strong> la Technologie <strong>du</strong> 12 décembre 2002 fixant ces modalités et procédés adélégué aux Présid<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s Universités la responsabilité <strong>de</strong> fixer le cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> laformation complém<strong>en</strong>taire, leurs coeffici<strong>en</strong>ts ainsi que les exam<strong>en</strong>s y affér<strong>en</strong>ts. La coordination1 Cité par Fina SCROPPO. Évaluation globale. CA Magazine. Octobre 2002.2 A. YAICH. Ouvrir les étu<strong>de</strong>s <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> aux autres diplômés <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur.Editorial RCF 53. 3ème trimestre 2001.3 "La stratégie <strong>de</strong> l'Enseignem<strong>en</strong>t Supérieur dans le cadre <strong>du</strong> X ème Plan". Docum<strong>en</strong>t interne <strong>du</strong> Ministère <strong>de</strong>l'Enseignem<strong>en</strong>t Supérieur, <strong>de</strong> la Recherche Sci<strong>en</strong>tifique et <strong>de</strong> la Technologie (Octobre 2002).http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 69


<strong>en</strong>tre les décisions <strong>de</strong>s Présid<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s Universités est <strong>en</strong> cours. Elle <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>dra effective avecl'évaluation <strong>de</strong> l'expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la première année d'application <strong>de</strong> ce nouveau régime (annéeuniversitaire 2002-2003).Plusieurs pays sont <strong>en</strong> train d'œuvrer dans ce s<strong>en</strong>s, à comm<strong>en</strong>cer par la France. Ainsi, leDESCF (Diplôme d’Etu<strong>de</strong>s Supérieures Comptables et Financières), équival<strong>en</strong>t français d<strong>en</strong>otre CES <strong>de</strong> Révision Comptable est désormais reconnu au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mastère au s<strong>en</strong>seuropé<strong>en</strong> <strong>du</strong> terme 1 , ce qui lui confère le statut <strong>de</strong> diplôme <strong>de</strong> fin d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> haut niveau.Grâce à la standardisation <strong>de</strong> ce diplôme, et à la "transversalité <strong>de</strong>s passerelles" 2 qu'ellepermet, tout titulaire d’un Mastère pourra s’inscrire au DESCF.Ce débat nous amène à une question récurr<strong>en</strong>te sur laquelle la profession <strong>de</strong>vrait se p<strong>en</strong>chersérieusem<strong>en</strong>t : le diplôme <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> est-il un diplôme universitaire ou professionnel ?« Si l'option universitaire a r<strong>en</strong><strong>du</strong> un service historique à la profession, il est peut-être temps <strong>de</strong>reconnaître que le mon<strong>de</strong> <strong>en</strong>tier ou quasim<strong>en</strong>t donne un caractère professionnel au diplôme<strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong>…» 31 L'Europe a mis <strong>en</strong> place un standard <strong>de</strong> formation comparable à celui <strong>de</strong>s Etats-Unis avec trois niveaux :Bac+3 (Bachelor), Bac+5 (Master) et Bac+8 (Doctorat).2 Expression utilisée par C.CAZES, Présid<strong>en</strong>t <strong>du</strong> CSOECF, dans un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> accordé à l'occasion <strong>du</strong>Congrès 2002 au site laprofession<strong>comptable</strong>.com3 A. YAICH. Ouvrir les étu<strong>de</strong>s <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> aux autres diplômés <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur.Editorial RCF 53. 3ème trimestre 2001.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 70


ConclusionLes technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication font connaître à l'humanité l'une <strong>de</strong>ses plus merveilleuses époques. Les outils <strong>de</strong> numérisation et <strong>de</strong> publication et les réseaux <strong>de</strong>communication facilit<strong>en</strong>t la pro<strong>du</strong>ction, l'accès et la diffusion <strong>de</strong> l'information. Grâce auxprotocoles <strong>de</strong> communication non propriétaires, aux formats <strong>de</strong> publication standard et auxpuissants outils d'in<strong>de</strong>xation, les recherches d'information sont <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus efficaces.Internet fait converger l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces technologies pour les r<strong>en</strong>dre accessibles à tous…Mais se rappeler que cette "époque" ne <strong>du</strong>re que <strong>de</strong>puis une dizaine d'années nous fait pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce que la notion <strong>du</strong> temps n'est plus et ne sera plus la même : les changem<strong>en</strong>ts sont<strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus rapi<strong>de</strong>s.Evoluer dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> perpétuel mouvem<strong>en</strong>t requiert une extrême vigilance car lesécarts sont très vite creusés <strong>en</strong>tre les nations et les hommes selon la capacité <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>sautres à suivre la cad<strong>en</strong>ce et à se former. D'ailleurs, ce raisonnem<strong>en</strong>t se transpose sansproblème aux professions et aux compét<strong>en</strong>ces. En effet, la technologie t<strong>en</strong>d à défavoriser lesmétiers les moins qualifiés et à court-circuiter les tâches dénuées <strong>de</strong> valeur ajoutée.A travers ce travail, nous avons t<strong>en</strong>té <strong>de</strong> persua<strong>de</strong>r les parties pr<strong>en</strong>antes à la profession<strong>comptable</strong> <strong>de</strong> l'urg<strong>en</strong>ce d'une réaction indivi<strong>du</strong>elle et collective à la prépondérance <strong>de</strong>stechnologies et à donner à la réflexion sur les modalités <strong>de</strong> cette réaction un point <strong>de</strong> départ.Nous avons comm<strong>en</strong>cé par établir un diagnostic <strong>de</strong> la situation actuelle <strong>en</strong> étudiant l'impact queles technologies exerc<strong>en</strong>t sur les métiers <strong>de</strong> l'expert-<strong>comptable</strong>. Nous avons alors noté que laprofession ne se cont<strong>en</strong>te pas <strong>de</strong> consommer les innovations technologiques dans le cadre <strong>de</strong>ses compét<strong>en</strong>ces traditionnelles mais qu'elle comm<strong>en</strong>ce à pro<strong>du</strong>ire <strong>en</strong> développant <strong>de</strong>scompét<strong>en</strong>ces nouvelles liées aux technologies.La remarque qui s'impose ici est que ces compét<strong>en</strong>ces nouvelles sont très peudéveloppées <strong>en</strong> Tunisie. A notre avis, cette situation est notamm<strong>en</strong>t <strong>du</strong>e à la fragilité <strong>de</strong>straditions <strong>de</strong> formation continue et <strong>de</strong> spécialisation. Il faut égalem<strong>en</strong>t dire qu'avec ses 255245 ordinateurs et ses 676 sociétés <strong>de</strong> service informatique générant 206 Millions <strong>de</strong>Dinars <strong>de</strong> chiffre d'affaires 1 , le marché tunisi<strong>en</strong> <strong>de</strong> l'informatique est <strong>en</strong>core exigu. A cetitre, nous avons prévu pour ce mémoire une valeur prioritairem<strong>en</strong>t prospective.Partant <strong>de</strong> ce diagnostic, nous avons t<strong>en</strong>té <strong>de</strong> construire une approche logique <strong>du</strong> problème <strong>de</strong>l'intégration <strong>de</strong>s technologies par la profession <strong>comptable</strong>. Dans ce cadre, nous avons proposé<strong>de</strong>ux axes stratégiques <strong>de</strong> réaction :• Surveiller et anticiper la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> marché ;• Actualiser les connaissances et les compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>s experts-<strong>comptable</strong>s.1 http://www.infocom.tn/statistiques/m<strong>en</strong>u_stat.htm. Les données se rapport<strong>en</strong>t à l'année 2001.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 71


Ensuite, chacun <strong>de</strong> ces axes stratégiques a été détaillé <strong>en</strong> une série d'objectifs qui ont faitl'objet d'analyses. Enfin, nous avons t<strong>en</strong>té <strong>de</strong> définir les élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> œuvre d'unestratégie d'intégration <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication.Le cabinet doit être doté d'une culture à forte dominante technologique, d'une organisationsouple et réactive et <strong>de</strong> collaborateurs autonomes, responsables et épanouis. Maisl'investissem<strong>en</strong>t nécessaire à ces réalisations pourrait se révéler coûteux. En effet, lestechnologies les plus innovantes sont onéreuses et leur mise <strong>en</strong> place implique souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>scoûts cachés et <strong>de</strong>s investissem<strong>en</strong>ts additionnels. De plus, les échecs, <strong>du</strong> reste assezfréqu<strong>en</strong>ts, <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> système d'information et <strong>de</strong> communication ont souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s coûts,notamm<strong>en</strong>t organisationnels, très importants. Il faut donc gar<strong>de</strong>r à l'esprit que la technologi<strong>en</strong>'est qu'un outil permettant <strong>de</strong> concrétiser <strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts qui s'impos<strong>en</strong>t ; tout au plus, unaccélérateur <strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts esquissés.Les professionnels doiv<strong>en</strong>t abor<strong>de</strong>r le marché avec une nouvelle m<strong>en</strong>talité basée sur la qualité,la réactivité et l'effici<strong>en</strong>ce au service <strong>de</strong> la satisfaction <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts. Cette m<strong>en</strong>talité leur permettra<strong>de</strong> recourir avec souplesse et fiabilité aux divers modèles et combinaisons d'affaires r<strong>en</strong><strong>du</strong>spossibles par les technologies afin <strong>de</strong> faire face à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus complexe etvolatile.L'OECT <strong>de</strong>vra notamm<strong>en</strong>t standardiser les nouvelles missions et mettre <strong>en</strong> place la formationcontinue et la certification <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces spécialisées. Dans ce cadre, la mise <strong>en</strong> place <strong>du</strong>c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la profession <strong>comptable</strong> sera certes un acquis important. Néanmoins,seul le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> e-Learning permettra à la profession <strong>de</strong> disposer d'un processus <strong>de</strong>formation continue adapté, évolutif et efficace à long terme.L'apport <strong>de</strong> l'université est nécessaire à la concrétisation <strong>de</strong>s projets <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> l'Ordre <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> formation continue. L'université est égalem<strong>en</strong>t appelée à jouer un rôle c<strong>en</strong>tral dansle développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> e-Learning. Plusieurs difficultés "techniques" rest<strong>en</strong>t toutefois à résoudre.A l'échelle <strong>de</strong> l'université, beaucoup <strong>de</strong> chemin reste à faire dans le réseautage,l'informatisation <strong>de</strong>s bibliothèques, etc. Au niveau national, la disponibilité <strong>de</strong>s connexionsInternet laisse à désirer et l'Internet haut débit n'est pas <strong>en</strong>core lancé à gran<strong>de</strong> échelle.Les technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication constitu<strong>en</strong>t un domaine <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>c<strong>en</strong>ouveau pour les experts-<strong>comptable</strong>s (<strong>du</strong> moins tunisi<strong>en</strong>s) dont l'intégration nécessite un recoursmassif à la formation et à la spécialisation. A ce titre, l'émerg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nouvelles approches <strong>de</strong>formation basées sur les compét<strong>en</strong>ces semble constituer une ori<strong>en</strong>tation judicieuse pour laréforme <strong>du</strong> système é<strong>du</strong>catif <strong>de</strong> l'expertise <strong>comptable</strong>.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 72


LISTE DES ABBREVIATIONSFREQUEMMENT UTILISEESAICPACACNCCFASBGAAPIASIASC, puis IASBICCAIEGIFACISANTICOECPMESECAmerican Institute of Chartered Public AccountantsComptable AgrééConseil National <strong>de</strong>s Commissaires aux ComptesFinancial Accounting Standards BoardG<strong>en</strong>erally Accepted Accounting PrinciplesInternational Accounting StandardInternational Accounting Standards Board (Committee)Institut Canadi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s Comptables AgréésInternational E<strong>du</strong>cation Gui<strong>de</strong>line (IFAC)International Fe<strong>de</strong>ration of AccountantsInternational Standard of AuditingNouvelles Tecnologies <strong>de</strong> l'Information et <strong>de</strong> la CommunicationOrdre <strong>de</strong>s Experts-ComptablesPetite et Moy<strong>en</strong>ne EntrepriseSecurities and Exchange Committeehttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 73


BIBLIOGRAPHIE1. DISPONIBLE SUR INTERNET1.1. Rapports, étu<strong>de</strong>s et recherches• Groupe <strong>de</strong> travail pancanadi<strong>en</strong> sur la vision <strong>de</strong> la profession – Rapport définitif – février1996.• AICPA. The CPA Vision Project ; 2011 and beyond. AICPA.• IFAC E<strong>du</strong>cation Committee. International E<strong>du</strong>cation Gui<strong>de</strong>line IEG 11. InformationTechnology for professional accountants. Janvier 2003 (Mise à jour).• OEC (France). Carnet <strong>de</strong> route. 57ème Congrès. Connecter les compét<strong>en</strong>ces –Hommes, Techniques, Langages. Octobre 2002.• Groupe <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> l'ICCA sur les services <strong>de</strong> certification – Rapport définitif – janvier1998.• CIGREF (Club Informatique <strong>de</strong>s GRan<strong>de</strong>s Entreprises Françaises). Gérer lesconnaissances ; Défis, <strong>en</strong>jeux et con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> projet. Octobre 2000.• Wayne S. Upton, Jr. Business and Financial Reporting, Chall<strong>en</strong>ges from the NewEconomy. FASB. Avril 2001.• FASB. Business Reporting Research Project: Electronic Distribution of BusinessInformation. Norwalk, 2000.• AICPA-ICCA – Systrust – Principes et critères <strong>de</strong> fiabilité <strong>de</strong>s systèmes (Exposésondage)– 2000• Principes et critères WebTrust pour le commerce électronique <strong>en</strong>tre <strong>en</strong>treprises etconsommateurs. Version 2.0 (octobre 1999) / Version 1.1 (juillet 1999)• AICPA, ICCA. Managing Risk in the New Economy.• The Canadian Performance Reporting Initiative. Performance measures in the neweconomy. ICCA. 1995.• IFAC. Série <strong>de</strong> directives spéciales Technologies <strong>de</strong> l'Information (5 directives). 1999 et2000.• CSOECF – EDIFICAS. Enjeux, problématique et risques ASP. Version 1.0. Juillet 2001.• Monetary Authority of Singapore. Technology Risk Managem<strong>en</strong>t Gui<strong>de</strong>lines forFinancial Institutions. Draft 1.0. Novembre 2002.• Mahmoud BAKLOUTI. E-learning : Prés<strong>en</strong>tation, aspects, <strong>en</strong>jeux et av<strong>en</strong>ir. Mémoireprés<strong>en</strong>té pour l’obt<strong>en</strong>tion <strong>du</strong> diplôme <strong>de</strong> mastère spécialisé <strong>en</strong> managem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>l’ingénierie. ENIS. Février 2003.• AICPA – ICCA. Grille <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> technologies <strong>de</strong> l'information. (Mise à jour le26 novembre 2002).1.2. Articles• A. YAICH. Ouvrir les étu<strong>de</strong>s <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> aux autres diplômés <strong>de</strong>l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur. Editorial RCF 53. 3ème trimestre 2001.• A. YAICH. L'é<strong>du</strong>cation supérieure <strong>en</strong> comptabilité.www.profiscal.com/Etudiants/conseils_pedagogiques.htm• A. YAICH. Réussir ses étu<strong>de</strong>s et bi<strong>en</strong> se préparer à exercer la profession d'expert<strong>comptable</strong>.www.profiscal.com/Etudiants/conseils_pedagogiques.htm• Fina SCROPPO. Évaluation globale. CA Magazine. Octobre 2002.• Gl<strong>en</strong> L. GRAY et Roger DEBRECENY – Financial Reporting on the Internet – Instant,Economical, Global Communication – www.ifac.org / articles and speech library –Janvier 2001.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 68


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• Iskan<strong>de</strong>r MARRAKCHI. L'audit <strong>de</strong>s comptes au <strong>vue</strong> <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong>l'informatique. Juin 1999.• Islem RIDANE. Audit dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t high-tech d'information continue. Octobre2001.2.2. Ouvrages• Conseil Supérieur <strong>de</strong> l'OEC – CNCC (France). Portrait <strong>de</strong> la nouvelle économie. 4èmeTrimestre 2000.• OEC – CNCC (France). Carnet <strong>de</strong> route ; Congrès ambition 2010. Septembre 2000.• Frédéric ALIN, D<strong>en</strong>is LAFONT, Jean François MACARY. Le projet intranet ; Del'analyse <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise à la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s solutions. Eyrolles. 1998.• Trites, G. Enterprise Resource Planning ; Engine for e Business. Canadian Institute ofChartered Accountants. 2000.2.3. Articles• A. YAICH. Technologies <strong>de</strong> l'information : positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la profession <strong>comptable</strong> etles NTIC. 4 ème Colloque International <strong>de</strong> l'ITEC. Mai 2003.• A. YAICH. La profession <strong>comptable</strong> et les NTIC. La journée <strong>de</strong> l'expert. Mai 2001.• G. Mc GREGOR. Le professionnel <strong>comptable</strong> face à l'explosion <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong>l'information. Congrès Mondial <strong>de</strong> Comptabilité. 1997.• M. RICHER. En quoi les nouvelles technologies chang<strong>en</strong>t-elles la fonction <strong>comptable</strong> ?Congrès Mondial <strong>de</strong> Comptabilité. 1997.• S. YABLONSKY. Non, la profession <strong>comptable</strong> n'est pas celle <strong>de</strong>s fabricants <strong>de</strong> bougie<strong>du</strong> début <strong>du</strong> siècle ! Congrès Mondial <strong>de</strong> Comptabilité. 1997.• D. SARUP. Le professionnel <strong>comptable</strong> : figure <strong>de</strong> proue <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s systèmesd'information. Congrès Mondial <strong>de</strong> Comptabilité. 1997.• C.K. PRAHALAD, V. RAMASWANY. Mon cli<strong>en</strong>t est très compét<strong>en</strong>t ! L'expansionManagem<strong>en</strong>t Review. Septembre 2000.• R. BRANCHE. Les pionniers resteront les premiers. L'expansion Managem<strong>en</strong>t Review.Décembre 1999.• H. ISAAC. L'<strong>en</strong>treprise numérique. Re<strong>vue</strong> Française <strong>de</strong> Gestion. Août 2000.• L.J. FILION. Travail autonome : <strong>de</strong>s volontaires et <strong>de</strong>s involontaires ; Vers <strong>de</strong> nouvellesformes <strong>de</strong> pratiques <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>euriales. Gestion. Volume 24. Numéro 4. Hiver 2000.• P. GERMAK. WebTrust : une marque <strong>de</strong> confiance pour le commerce électronique surInternet. Re<strong>vue</strong> Française <strong>de</strong> Comptabilité. Mai 1999.• E. TORT. Progiciels <strong>de</strong> gestion intégrés pour la PME-PMI ; Aspects <strong>comptable</strong>s,analytiques et budgétaires. Re<strong>vue</strong> Française <strong>de</strong> Comptabilité. Janvier 2001.3. Autres• CD ROM. Interv<strong>en</strong>tions <strong>du</strong> XXème Congrès <strong>de</strong> l'O.E.C.T. Octobre 2002.- H. JOUABER. "Les nouveaux Business Mo<strong>de</strong>ls", Congrès <strong>de</strong> l'O.E.C.T. Octobre2002.• La stratégie <strong>de</strong> l'Enseignem<strong>en</strong>t Supérieur dans le cadre <strong>du</strong> Xème Plan. Docum<strong>en</strong>tinterne <strong>du</strong> Ministère <strong>de</strong> l'Enseignem<strong>en</strong>t Supérieur, <strong>de</strong> la Recherche Sci<strong>en</strong>tifique et <strong>de</strong> laTechnologie. Octobre 2002.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 70


GLOSSAIREASP (ApplicationService Provi<strong>de</strong>r)/FAH (Fournisseurd'ApplicationHébérgée)B to B (business tobusiness)B to C (business toconsumer)BPR (BusinessProcessRe<strong>en</strong>gineering)Browser/ NavigateurCRM (CustomerRelationshipManagem<strong>en</strong>t)/ GRC(Gestion <strong>de</strong> laRelation Cli<strong>en</strong>t)Data MartData MiningData-warehouseSociété fournissant <strong>de</strong>s services ou <strong>de</strong>s applications parl'intermédiaire d'un site Internet. L'utilisateur n'a besoingénéralem<strong>en</strong>t que d'un cli<strong>en</strong>t léger, comme un navigateur. Leshébergeurs qui se lanc<strong>en</strong>t dans ce type <strong>de</strong> service doiv<strong>en</strong>t combiner<strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres disposant d'infrastructures <strong>de</strong> haute sécurité physique etlogique, avec <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> pointe <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> disponibilité.Relation liant <strong>de</strong>s part<strong>en</strong>aires professionnels (cli<strong>en</strong>ts/fournisseurs).Relation liant <strong>de</strong>s professionnels à leurs cli<strong>en</strong>ts particuliers.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> reconfiguration <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res d’affaires. Remise <strong>en</strong>cause fondam<strong>en</strong>tale et redéfinition radicale <strong>de</strong>s processusopérationnels pour obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s gains spectaculaires au niveau <strong>de</strong>sfacteurs clés <strong>de</strong> success. L’EDI ou le commerce électronique sontsouv<strong>en</strong>t l’occasion d’une redéfinition <strong>de</strong>s modalités d’échanged’information tant à l’intérieur <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise qu’avec son<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Cli<strong>en</strong>t web. Logiciel <strong>de</strong> navigation sur le web. Exemples : MicrosoftInternet Explorer, Netscape Navigator, Amaya, Opera.Processus visant à établir avec le cli<strong>en</strong>t une meilleure id<strong>en</strong>tification<strong>de</strong> ses besoins, une personnalisation <strong>de</strong>s réponses à ses att<strong>en</strong>tes etla création <strong>de</strong> relations d'appr<strong>en</strong>tissage, débouchant sur sa fidélité.Sous-<strong>en</strong>semble d'un datawarehouse regroupant les donnéescommunes à une <strong>en</strong>tité et / ou à un sujet spécifique d'une <strong>en</strong>trepriseet / ou d'une organisation.Ce terme est utilisé pour désigner un<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> données se rapportant à un métier <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise. Lesdatamart d'une <strong>en</strong>treprise forme un datawarehouse.Analyse statistique : Ensemble <strong>de</strong> techniques et <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>spermettant la découverte <strong>de</strong> schémas d'informations (typologies,corrélations, t<strong>en</strong>dances…) cachés dans <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s bases <strong>de</strong>données. Concrètem<strong>en</strong>t, c'est un procédé logiciel qui permetd'extraire <strong>de</strong>s informations commercialem<strong>en</strong>t pertin<strong>en</strong>tes à partird'une base <strong>de</strong> données marketing.Entrepôt <strong>de</strong> données : Base <strong>de</strong> données logique unique regroupantl'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s informations d'une <strong>en</strong>treprise.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 71


EbXML (Electronicbusiness XML(eXt<strong>en</strong>sible MarkupLanguage))EDI (Electronic DataInterchange/ Echange<strong>de</strong> donnéesinformatisées)e-LearningERP (EnterpriseRessource Planning)/PGI (Progiciel <strong>de</strong>gestion intégré)FAQ (Frequ<strong>en</strong>tlyAsked Questions/Foire Aux Questions)Firewall/ Mur coupefeuForums <strong>de</strong>discussionGroupwareHTTP (HyperTextTransfer Protocol)InfogéranceCadre pour l'usage <strong>de</strong> XML dans le e-business, <strong>de</strong>puis l'<strong>en</strong>veloppe<strong>de</strong>s messages jusqu'à la sémantique.Mécanisme d'échange électronique d'informations (comman<strong>de</strong>s,ordres…) <strong>en</strong>tre ag<strong>en</strong>ts économiques basé sur la normeinternationale UN/ EDIFACT.Le e-learning est un mo<strong>de</strong> d'appr<strong>en</strong>tissage qui tire parti <strong>de</strong> l'usage<strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication (e- pourélectronique) à tous les niveaux <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> formation. Il désigneplus particulièrem<strong>en</strong>t un dispositif <strong>de</strong> formation dont les principauxobjectifs peuv<strong>en</strong>t être définis comme l'autonomie d'appr<strong>en</strong>tissage, laformation à distance, l'indivi<strong>du</strong>alisation <strong>de</strong>s parcours <strong>de</strong> formation etle développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> relations pédagogiques <strong>en</strong> ligne.Progiciels <strong>de</strong> gestion intégrés, c'est à dire qui couvr<strong>en</strong>t lesprincipales fonctions <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise : administration <strong>de</strong>s v<strong>en</strong>tes,approvisionnem<strong>en</strong>t, fabrication et stocks, comptabilité, paie etgestion <strong>du</strong> personnel…Les principaux éditeurs mondiaux d'ERP sontSAP, Baan, Oracle, PeopleSoft.Explication <strong>de</strong> points ess<strong>en</strong>tiels ou délicats, réponses aux questionssouv<strong>en</strong>t posées.Un logiciel qui contrôle les accès au réseau <strong>de</strong>puis l'extérieur. Il estle premier maillon, et <strong>en</strong> principe le plus soli<strong>de</strong>, <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong>protection <strong>de</strong>s systèmes informatiques. Système conçu pour que lesutilisateurs d'un réseau local d'<strong>en</strong>treprise ai<strong>en</strong>t accès aux ressourcesd'Internet, mais qui empêche les internautes d'<strong>en</strong>trer dans le réseausans autorisation.Espace virtuel <strong>de</strong> discussion où chaque participant peut poster unecontribution et lire toutes celles <strong>de</strong>s autres. En américain : les news,les newsgroups. Les forums peuv<strong>en</strong>t être publics (les newsgroupsd'internet) ou privés (les forums d'une <strong>en</strong>treprise).Le "groupware" recouvre le principe <strong>du</strong> travail <strong>en</strong> réseau (partage<strong>de</strong>s informations) permis par un outil informatique à la fois c<strong>en</strong>tralisé(base <strong>de</strong> données sur un serveur) et déc<strong>en</strong>tralisé (postes <strong>de</strong> travailpour une alim<strong>en</strong>tation/consultation par chacun).Un protocole permettant le transfert d'informations <strong>en</strong>tre les serveursweb et les navigateurs.Organisation visant à confier à un tiers la gestion <strong>de</strong> tout ou partie <strong>du</strong>système d'information <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 72


KnowledgeManagem<strong>en</strong>tLAN (Local AreaNetwork)NewsletterPullPushServeurTCP (TransmissionControl Protocol)/ IP(Internet Protocol)WAN (Wi<strong>de</strong> AreaNetwork)WebcastWorkflowXBRL (Ext<strong>en</strong>sibleBusiness ReportingLanguage)Gestion consci<strong>en</strong>te, coordonnée et opérationnelle <strong>de</strong> l'information et<strong>du</strong> savoir-faire <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise. Sa finalité est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t"ori<strong>en</strong>tée cli<strong>en</strong>ts" et nécessite <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> type "groupware" puis"intranet".Décrit un réseau local <strong>de</strong> PC (dans un bureau par exemple).Message électronique <strong>en</strong>voyé régulièrem<strong>en</strong>t par un site Web à sesabonnés. Outil interactif <strong>de</strong> fidélisation utilisant la technique Push.Par cette technique, l'internaute réclame le cont<strong>en</strong>u ou l'informationqu'il veut visualiser. C'est le principe <strong>du</strong> web.L'abonné à un service <strong>de</strong> push reçoit automatiquem<strong>en</strong>t toutes lesinformations. C'est l'inverse <strong>du</strong> principe <strong>du</strong> web.Programme délivrant <strong>de</strong>s informations <strong>en</strong> répondant à <strong>de</strong>s<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s (requêtes), Ordinateur conçu pour accueillir <strong>de</strong>sprogrammes serveurs. Un serveur Web est un programme serveurpermettant d'<strong>en</strong>voyer <strong>de</strong>s pages Web et d'autres docum<strong>en</strong>ts parl'intermédiaire <strong>du</strong> protocole HTTP.Principaux protocoles régissant la transmission d'informations surInternet. Protocoles non propriétaires.Principal protocole <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> transmission "par paquets" utilisépour l'Internet.Réseau compr<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s liaisons distantes, par exemple à l'échelled'un pays ou intercontin<strong>en</strong>tales.C'est l'action d'émettre sur Internet <strong>de</strong> l'information <strong>en</strong> continu. Cetteinformation est interactive comme dans les pages Web, maiss'anime comme à la télévision. Le Webcast est une technologiePush.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail privilégiant la gestion <strong>de</strong>s flux d'information : lesapplications <strong>de</strong> workflow permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> faire circuler <strong>de</strong> manièrerationnelle les informations sur lesquelles intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plusieurspersonnes <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>treprise.Version <strong>du</strong> langage XML (pour eXt<strong>en</strong>sible Markup Language)conçue expressém<strong>en</strong>t pour l’information financière et d’<strong>en</strong>treprise.XBRL a été élaboré par l’ICCA, l’AICPA ainsi que d’autresorganismes professionnels et diverses <strong>en</strong>treprises afin <strong>de</strong> permettrel’utilisation d’Internet dans l’information financière et d’<strong>en</strong>treprise.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 73


ANNEXE 1Entreti<strong>en</strong> avecMonsieur Ahmed BELAIFAPrésid<strong>en</strong>t <strong>du</strong> Conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s Experts-Comptables <strong>de</strong> TunisieSofiane GARGOURI : D'après vous, les (N)TIC sont-elles une opportunité ou une m<strong>en</strong>acepour notre profession ?Ahmed BELAIFA : Les <strong>de</strong>ux à la fois. D'une part, ces technologies cré<strong>en</strong>t plusieursopportunités nouvelles pour la profession, surtout <strong>en</strong> matière d'audit et d'intégration <strong>de</strong>ssystèmes d'information. D'autre part, elles permett<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s interv<strong>en</strong>ants nouveaux sur lemarché <strong>de</strong> nous concurr<strong>en</strong>cer sur notre champ <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce initial, <strong>en</strong> l'occurr<strong>en</strong>cel'expertise (technique <strong>comptable</strong>). Dans ce contexte, nous n'avons plus le choix : nous<strong>de</strong>vons saisir les opportunités qui se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. Sinon, les nouveaux concurr<strong>en</strong>ts lessaisiront et finiront par <strong>en</strong>tamer notre part <strong>de</strong> marché actuelle.SG : Ainsi, à votre avis, notre profession doit réagir stratégiquem<strong>en</strong>t à l'irruption <strong>de</strong>snouvelles technologies. Quels sont les rôles que l'Ordre assume ou pourra assumerdans le cadre d'une telle démarche stratégique ?AB : D'abord, la réflexion sur l'impact <strong>de</strong>s nouvelles technologies sur les travaux <strong>de</strong>s experts<strong>comptable</strong>sdoit per<strong>du</strong>rer et s'amplifier. Nous prévoyons dans ce cadre <strong>de</strong> créer un comitéad-hoc dédié à ce sujet. Ensuite, partant <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong> ce comité et <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces<strong>de</strong>s pays nord-américains et <strong>de</strong> la France, il faudra élaborer un plan d'actions pourl'intégration <strong>de</strong>s nouvelles technologies par la profession.SG : Quels seront les grands axes <strong>de</strong> ce plan d'actions ?AB : A mon avis, ces axes tourneront autour <strong>de</strong> la formation, initiale et continue, <strong>de</strong> lapromotion <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its et <strong>de</strong> l'accompagnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s membres.SG : Quelles mesures concrètes d'accompagnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s membres l'Ordre pourra-t-ilpr<strong>en</strong>dre ?AB : Les possibilités sont vraim<strong>en</strong>t nombreuses. D'abord, l'Ordre a déjà aidé plusieurs cabinetsà mettre <strong>en</strong> place <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> mise à niveau. Il est évid<strong>en</strong>t qu'une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>ces programmes se rapporte aux technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication.Ensuite, nous pouvons ai<strong>de</strong>r les membres à travers notre stratégie <strong>de</strong> communication :édition <strong>de</strong> plaquettes et <strong>de</strong> dépliants, organisation <strong>de</strong> r<strong>en</strong>contres avec les parties pr<strong>en</strong>antes,dynamisation <strong>du</strong> site Web, etc. Nous pouvons égalem<strong>en</strong>t informer les membres <strong>de</strong>l'exist<strong>en</strong>ce d'outils (logiciels, méthodologies, etc) d'intégration <strong>de</strong>s technologies oucarrém<strong>en</strong>t leur procurer <strong>de</strong> tels outils. La coopération avec <strong>de</strong>s organismes étrangers etinternationaux tels que le FMI ou la Banque Mondiale peut nous être d'un grand apportdans le domaine <strong>de</strong> l'accompagnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s membres.SG : Vous avez placé les alliances au premier rang <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> comptedans la mise <strong>en</strong> oeuvre <strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> notre profession.Quelles sont les principales réalisations et les projets futurs sur ce plan ?AB : Nous avons conclu <strong>de</strong>s conv<strong>en</strong>tions <strong>de</strong> jumelage avec les Ordres français régionaux <strong>de</strong>Paris et <strong>de</strong> Lyon. Une autre conv<strong>en</strong>tion avec l'Ordre régional <strong>de</strong> Marseille est <strong>en</strong> cours <strong>de</strong>finalisation. Par ailleurs, nous t<strong>en</strong>ons à capitaliser sur les accords conclus par l'Etat tunisi<strong>en</strong>avec <strong>de</strong>s organismes tels que le FMI ou la Banque Mondiale. Pour ce qui est <strong>de</strong> l'allianceavec l'université, nous sommes <strong>en</strong> train d'étudier la possibilité <strong>de</strong> conclure <strong>de</strong>s conv<strong>en</strong>tions<strong>de</strong> part<strong>en</strong>ariat et <strong>de</strong> parrainage avec certaines universités étatiques et privées.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 74


SG : Pouvez-vous nous préciser la nature ou le cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong> ces conv<strong>en</strong>tions ?AB : Par exemple, nous <strong>en</strong>visageons d'accréditer l'ISCAE <strong>en</strong> tant qu'institution agréée parl'Ordre aux fins <strong>de</strong> la préparation <strong>du</strong> diplôme <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong>. Cette procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong>vraitse faire conformém<strong>en</strong>t à l'IEP 1 (International E<strong>du</strong>cation Paper) : "Recognition of Pre-Certification E<strong>du</strong>cation Provi<strong>de</strong>rs By IFAC Member Bodies" qui vi<strong>en</strong>t d'être adoptée <strong>en</strong>décembre 2002 par le Comité d'E<strong>du</strong>cation <strong>de</strong> l'IFAC. Sinon, les autres accords porterontsurtout sur la mise à la disposition <strong>du</strong> c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong> formateurs, <strong>de</strong>cont<strong>en</strong>us, <strong>de</strong> supports pédagogiques et <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>s logistiques. En tous cas, d'ici à l'<strong>en</strong>trée<strong>en</strong> activité <strong>de</strong> ce c<strong>en</strong>tre, la commission <strong>de</strong> la formation et <strong>de</strong>s stages multipliera les contacts; d'un coté avec les universités étatiques où les experts-<strong>comptable</strong>s particip<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>taux conseils sci<strong>en</strong>tifiques, et d'un autre avec les universités privées qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t parrapport à leurs homologues étatiques l'avantage d'un contact plus facile et <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>res<strong>de</strong> travail plus souples.SG : Envisagez-vous <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> place un processus <strong>de</strong> formation continue obligatoire ?Si oui, quelles sont les étapes accomplies pour atteindre cet objectif ?AB : Actuellem<strong>en</strong>t, les professionnels sont soumis à l'obligation <strong>de</strong> consacrer 40 heures par anà leur formation. Toutefois, l'application rigoureuse <strong>de</strong> cette obligation nécessite aupréalable la mise <strong>en</strong> place au profit <strong>de</strong>s membres d'un processus <strong>de</strong> formation continue.Dans ce cadre, le c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l'Ordre, qui s'appellera l'IFPC (Institut <strong>de</strong>Formation Professionnelle Comptable), <strong>de</strong>vrait être opérationnel au mois d'octobre prochainet le programme <strong>de</strong> formation est dans les <strong>de</strong>rnières phases <strong>de</strong> finalisation. Nousprévoyons égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> développer une norme relative à la formation <strong>en</strong> comptabilitéinspirée <strong>de</strong>s standards <strong>de</strong> l'IFAC.SG : Quelle importance accor<strong>de</strong>z-vous à la spécialisation et à la certification <strong>de</strong>scompét<strong>en</strong>ces spécialisées ?AB : La certification <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces spécialisées compte parmi les élém<strong>en</strong>ts qui nous ontincité à créer l'IFPC. Dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t où les att<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus<strong>en</strong> plus pointues, nous ne pouvons plus tergiverser : nous <strong>de</strong>vons nous spécialiser. En plus,si nous ne nous décidons pas très vite à pr<strong>en</strong>dre les nouvelles parts <strong>de</strong> marché, lesconcurr<strong>en</strong>ts nous les pr<strong>en</strong>dront et nous attaqueront là où nous les att<strong>en</strong>dons le moins. Jep<strong>en</strong>se ici notamm<strong>en</strong>t à l'audit <strong>de</strong>s sécurités informatiques, r<strong>en</strong><strong>du</strong> obligatoire pour lesétablissem<strong>en</strong>ts publics. Pour nous préparer à saisir <strong>de</strong> telles opportunités, nousproposerons dans le cadre <strong>de</strong> l'IFPC <strong>de</strong>s diplômes ou <strong>de</strong>s certificats spécialisés, nonseulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> audit <strong>de</strong>s systèmes d’information, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fiscalité, <strong>en</strong> conseil <strong>en</strong>gestion, etc.SG : Envisagez-vous d'intégrer les nouveaux services liés aux technologies <strong>de</strong>l'information et <strong>de</strong> la communication et notamm<strong>en</strong>t ceux développés par l'AICPA etl'ICCA ? Si oui, dans quels délais et avec quelles mesures concrètes ?AB : Bi<strong>en</strong> sûr. D'ailleurs, notre volonté <strong>de</strong> souscrire au label <strong>de</strong> certification internationalWebTrust nous a incité à accélérer la mise <strong>en</strong> place <strong>du</strong> c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> formation. Partant <strong>de</strong>cette volonté, nous avons établi <strong>de</strong> multiples contacts avec l'AICPA, l'ICCA et l'associationWebtrust France (regroupant l’OEC et la CNCC). Nous sommes égalem<strong>en</strong>t très intéresséspar le programme SysTrust, surtout dans la perspective immin<strong>en</strong>te d'une croissance <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s audits <strong>de</strong> la sécurité informatique.SG : A votre avis, comm<strong>en</strong>t pourra-t-on améliorer l'accessibilité <strong>de</strong> notre profession pourles étudiants brillants prov<strong>en</strong>ant d'autres filières et notamm<strong>en</strong>t celles liées auxtechnologies ?AB : C'est un objectif qui nous ti<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t à cœur. Pour y parv<strong>en</strong>ir, je p<strong>en</strong>se qu'il faudras'inspirer <strong>de</strong>s mo<strong>du</strong>les déjà <strong>en</strong> place composant le CES <strong>de</strong> Révision Comptable pourconcevoir <strong>de</strong>s certificats distincts et dissociés par lesquels chaque étudiant <strong>de</strong>vra complétersa formation selon la filière dont il provi<strong>en</strong>t. Bi<strong>en</strong> sûr, ces certificats <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t avoir uneori<strong>en</strong>tation plus généraliste que les mo<strong>du</strong>les <strong>de</strong> la Révision Comptable. Ils pourrai<strong>en</strong>tcouvrir les trois domaines suivants : Comptabilité et reporting financier, Fiscalité et droit <strong>de</strong>saffaires, Economie et gestion. A mon avis, l'obt<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> tels certificats <strong>de</strong>vrait précé<strong>de</strong>rhttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 75


l'admission <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> filières "non <strong>comptable</strong>s" à passer le CES <strong>de</strong> RévisionComptable afin <strong>de</strong> leur assurer un maximum <strong>de</strong> chances <strong>de</strong> réussite. D'ailleurs, cesétudiants pourrai<strong>en</strong>t préparer et passer lesdits certificats <strong>en</strong> parallèle avec le stageréglem<strong>en</strong>taire.SG : Notre profession vit actuellem<strong>en</strong>t une crise d'id<strong>en</strong>tité à son intérieur et <strong>de</strong> pouvoird'attraction <strong>en</strong>vers l'extérieur (c'est <strong>du</strong> moins ce qui ressort <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> stratégique <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la profession disponible sur le site <strong>de</strong> l'OECT). Cette situation aurat-elleun impact négatif sur sa capacité à intégrer les nouvelles technologies ?AB : Au contraire. A mon avis, cette situation délicate <strong>de</strong>vrait favoriser une remise <strong>en</strong> causesalutaire dans plusieurs domaines stratégiques ; <strong>en</strong> quelque sorte, un sursaut face à undanger immin<strong>en</strong>t. Entre autres réactions, une intégration rapi<strong>de</strong> et réussie <strong>de</strong>s technologies<strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication par la profession contribuerait largem<strong>en</strong>t à rassurerles professionnels et à reconquérir le public.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 76


ANNEXE 2Entreti<strong>en</strong> avecMonsieur Hass<strong>en</strong> MZALIConseiller auprès <strong>du</strong> Ministre <strong>de</strong> l'Enseignem<strong>en</strong>t Supérieur,<strong>de</strong> la Recherche Sci<strong>en</strong>tifique et <strong>de</strong> la TechnologieSofiane GARGOURI : Selon la stratégie <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la profession d'expert<strong>comptable</strong>(site Web <strong>de</strong> l'OECT), "un contact perman<strong>en</strong>t et rapproché avecl’université <strong>de</strong>vrait nous donner la possibilité <strong>de</strong> développer l’aspect formation <strong>de</strong>sprofessionnels et <strong>de</strong>s stagiaires". Quelles relations l'Université <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t-elleactuellem<strong>en</strong>t avec les instances <strong>de</strong> la profession ? Quel av<strong>en</strong>ir pour ces relations ?Hass<strong>en</strong> MZALI : A l'heure actuelle, les contacts se limit<strong>en</strong>t à la participation <strong>de</strong>s experts<strong>comptable</strong>saux Conseils sci<strong>en</strong>tifiques <strong>de</strong>s établissem<strong>en</strong>ts universitaires <strong>en</strong>seignant lacomptabilité. Il va <strong>de</strong> soi que l'Université joue un rôle important à l'égard <strong>de</strong> votre profession<strong>en</strong> assurant la formation initiale <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong>stinés à la profession. Toutefois, la relation<strong>de</strong> l'Université avec les instances professionnelles dont l'OECT <strong>de</strong>vrait évoluer vul'importance stratégique que nous accordons à l'ouverture <strong>de</strong> l'Université sur le marché <strong>du</strong>travail et à l'adéquation <strong>en</strong>tre les formations proposées par l'Université et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>émanant <strong>de</strong> ce marché.SG : Quid <strong>du</strong> rôle <strong>de</strong> l'Université dans la formation continue ?HM : Concernant votre profession, l'Université assure les cours <strong>du</strong> soir qui ferontprochainem<strong>en</strong>t l'objet d'une réforme vers le modèle d'une formation professionnalisante vula population <strong>de</strong>s étudiants qui suiv<strong>en</strong>t ces cours. Cette réforme est <strong>de</strong>stinée à assurer auxmaîtrisards <strong>du</strong> cours <strong>du</strong> soir <strong>de</strong>s chances <strong>de</strong> réussite au CES <strong>de</strong> Révision Comptable.Sinon, notre interv<strong>en</strong>tion dans la formation continue doit t<strong>en</strong>ir compte d'une certaine marge<strong>de</strong> manœuvre à laisser aux organismes agréés <strong>de</strong> formation professionnelle. Enfin, je ti<strong>en</strong>sà préciser que notre stratégie attribue prioritairem<strong>en</strong>t aux établissem<strong>en</strong>ts universitairesprivés la tâche <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la formation continue.SG : Existe-t-il <strong>de</strong>s programmes particuliers <strong>de</strong> part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>tre l'Université et notreprofession surtout que l'Ordre est <strong>en</strong> train <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> place un programme et unc<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> formation ?HM : Ces part<strong>en</strong>ariats font partie <strong>de</strong> notre vision stratégique <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur. Toutefois, dans le cadre <strong>de</strong> notre politique <strong>de</strong> déc<strong>en</strong>tralisation,nous laissons aux établissem<strong>en</strong>ts universitaires la latitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> conclure ce g<strong>en</strong>re <strong>de</strong>conv<strong>en</strong>tions avec les professionnels. Pour ce qui est <strong>de</strong> la formation continue, il est clairque ces conv<strong>en</strong>tions seront conclues surtout avec les universités privées. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>sconv<strong>en</strong>tions formelles, les part<strong>en</strong>ariats peuv<strong>en</strong>t revêtir plusieurs aspects informels.Concernant votre profession, ce type <strong>de</strong> part<strong>en</strong>ariat est assez anci<strong>en</strong>. Par exemple,moy<strong>en</strong>nant <strong>de</strong>s contrats "expert", les experts-<strong>comptable</strong>s sont parmi les raresprofessionnels à être admis à <strong>en</strong>seigner à l'Université sans avoir <strong>de</strong> gra<strong>de</strong> ou titreuniversitaire. Dans ce cadre, nous prévoyons d'ici la fin <strong>du</strong> X ème plan que 50% <strong>de</strong>s volumeshoraires <strong>de</strong>s mastères spécialisés (DESS) sera assuré par <strong>de</strong>s professionnels. Par ailleurs,le fait d'exiger <strong>de</strong>s stages <strong>de</strong> fin d'étu<strong>de</strong> validés par <strong>de</strong>s professionnels est égalem<strong>en</strong>t uneforme <strong>de</strong> part<strong>en</strong>ariat.SG : Etes-vous pour le mainti<strong>en</strong> <strong>du</strong> diplôme <strong>d'expertise</strong> <strong>comptable</strong> sous l'égi<strong>de</strong> <strong>du</strong>Ministère <strong>de</strong> l'Enseignem<strong>en</strong>t Supérieur ou pour sa transformation <strong>en</strong> diplômepurem<strong>en</strong>t professionnel ? Pourquoi ?HM : Personnellem<strong>en</strong>t, je p<strong>en</strong>se que l'implication <strong>de</strong> l'Université procure au diplôme unemeilleure crédibilité. Par exemple, la participation <strong>de</strong>s universitaires aux commissions etjurys est un gage d'objectivité. Je ne veux pas par là mettre <strong>en</strong> doute le sérieux <strong>de</strong> voshttp://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 77


instances professionnelles, mais simplem<strong>en</strong>t souligner les avantages <strong>du</strong> modèle actuelbasé sur une séparation <strong>de</strong>s tâches et une coordination <strong>en</strong>tre les instancesprofessionnelles et celles académiques.SG : Quels sont les nouveaux diplômes que l'Université tunisi<strong>en</strong>ne délivre ou projette<strong>de</strong> délivrer <strong>en</strong> liaison avec les technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication?HM : L'université délivre <strong>de</strong>puis longtemps <strong>de</strong>s formations <strong>en</strong> informatique et <strong>en</strong> informatique <strong>de</strong>gestion. Depuis la création <strong>de</strong>s pôles technologiques, ces formations sont <strong>en</strong>richies par <strong>de</strong>sfilières <strong>en</strong> communications, <strong>en</strong> multimédias et <strong>en</strong> informatique appliquée. Au cours <strong>du</strong> X èmePlan, la création <strong>de</strong> filières liées aux nouvelles technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> lacommunication se poursuivra dans le cadre d'une politique <strong>de</strong> réori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s formationsvers les filières prometteuses.SG : Comm<strong>en</strong>t pourra-t-on dégager le passage vers le diplôme d'expert-<strong>comptable</strong> auprofit d'étudiants brillants d'autres filières désireux <strong>de</strong> rejoindre notre profession ?HM : La souplesse <strong>du</strong> système et la transversalité <strong>de</strong>s parcours universitaires compt<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t parmi nos priorités. Le décret 2002-1976 a constitué un grand acquis dans cedomaine. L'année universitaire <strong>en</strong> cours a vu pour la première fois l'inscription au CES <strong>de</strong>Révision Comptable <strong>de</strong> maîtrisards <strong>en</strong> gestion et économie, <strong>en</strong> droit et <strong>de</strong> titulaires <strong>du</strong>diplôme national d'ingénieur. L'évaluation <strong>de</strong> cette première expéri<strong>en</strong>ce permettra <strong>de</strong>préciser les modalités et les conditions <strong>de</strong> la formation complém<strong>en</strong>taire à laquelle cesétudiants sont assujettis.SG : Est-il <strong>en</strong>visageable d'intégrer les technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> lacommunication dans le déroulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s exam<strong>en</strong>s et notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'épreuve <strong>de</strong>Révision Comptable à l'instar <strong>du</strong> CPE aux Etats Unis (poste <strong>de</strong> travail et accèsInternet pour chaque candidat) ?HM : Nous n'<strong>en</strong> sommes pas <strong>en</strong>core là. Plusieurs phases rest<strong>en</strong>t à accomplir pour arriver à uneintégration aussi poussée <strong>de</strong>s technologies. Toutefois, je p<strong>en</strong>se qu'il est <strong>du</strong> ressort <strong>de</strong>sinstances professionnelles <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s initiatives et <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s propositions afin <strong>de</strong>concrétiser <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> ce type.SG : Quels sont les réalisations et les projets à v<strong>en</strong>ir dans le domaine e-Learning ?HM : Créée début 2002, l'UVT vi<strong>en</strong>t le 17 février 2003 <strong>de</strong> démarrer ses cours. Dans un premiertemps, une expéri<strong>en</strong>ce pilote est m<strong>en</strong>ée aux ISET (Instituts Supérieurs <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>sTechnologiques) avec <strong>de</strong>ux mo<strong>du</strong>les : français et intro<strong>du</strong>ction à la gestion. A la fin <strong>du</strong> X èmePlan, les objectifs assignés à l'UVT sont principalem<strong>en</strong>t les suivants : couverture <strong>de</strong> 20%<strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong>s filières prioritaires par l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t non prés<strong>en</strong>tiel, 20 000 étudiantsinscrits à l'UVT (10 000 <strong>en</strong> formation initiale et 10 000 <strong>en</strong> formation continue) qui disp<strong>en</strong>seraune vingtaine <strong>de</strong> cursus à travers 540 mo<strong>du</strong>les d'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t. Afin d'atteindre cesobjectifs, il faudra surtout promouvoir l'in<strong>du</strong>strie <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us pédagogiques grâce à <strong>de</strong>soutils tels que les pôles technologiques et <strong>de</strong>s pépinières d'<strong>en</strong>treprises innovantes.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 78


ANNEXE 3Entreti<strong>en</strong> avecMonsieur Sami ZAOUIExpert-Comptable. Associé AMC ERNST & YOUNGSofiane GARGOURI : A votre avis, notre profession doit-elle réagir stratégiquem<strong>en</strong>t àl'irruption <strong>de</strong>s nouvelles technologies ou miser sur l'autorégulation <strong>du</strong> marché et <strong>de</strong>l'économie ? Pourquoi ?Sami ZAOUI : Si notre profession ne réagit pas <strong>de</strong> manière stratégique à l'irruption <strong>de</strong>snouvelles technologies, elle risque <strong>de</strong> perdre beaucoup <strong>de</strong> temps, d'être vite dépassée parson <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et ses concurr<strong>en</strong>ts. Plus nous réagirons tardivem<strong>en</strong>t, plus l'adaptationse fera sous l'effet <strong>de</strong> l'urg<strong>en</strong>ce ; ce qui diminuera notre marge <strong>de</strong> manœuvre et les moy<strong>en</strong>sque nous pourrons mettre <strong>en</strong> œuvre. Par ailleurs, une approche stratégique prés<strong>en</strong>te lemérite <strong>de</strong> confirmer la consci<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> problème, d'être une approche positive et rationnell<strong>en</strong>ous permettant égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> peser les coûts et les avantages et <strong>de</strong> définir à l'avance lespré requis <strong>de</strong> l'adaptation à notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t futur.SG : Dans ce travail, nous proposons <strong>de</strong>ux axes stratégiques <strong>de</strong> réaction : Surveiller etanticiper la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> marché et Actualiser nos connaissances et noscompét<strong>en</strong>ces. Quels comm<strong>en</strong>taires ou suggestions donneriez-vous par rapport à ces<strong>de</strong>ux axes ?SZ : Concernant le premier axe, il faut insister sur le fait que les solutions nouvelles <strong>en</strong>systèmes d'informations et <strong>de</strong> communications ne doiv<strong>en</strong>t pas être imposées aux cli<strong>en</strong>ts.Outre le fait que ces solutions sont coûteuses, un échec dans leur mise <strong>en</strong> œuvre peutavoir <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces désastreuses. L'adoption <strong>de</strong> telles solutions doit résulternaturellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts organisationnels intro<strong>du</strong>its par <strong>de</strong>s dirigeants convaincus <strong>de</strong>l'apport <strong>de</strong>s technologies et <strong>de</strong> la pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s solutions adoptées. A mon avis, la réussite<strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> systèmes d'information et <strong>de</strong> communication passe nécessairem<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>schangem<strong>en</strong>ts au niveau <strong>de</strong> l'organisation, <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> managem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong>s m<strong>en</strong>talités.Concernant le <strong>de</strong>uxième axe, il nécessite la mise <strong>en</strong> œuvre d’une approche structurée etciblée, afin que les efforts faits pour acquérir (ou actualiser) les connaissances répond<strong>en</strong>teffectivem<strong>en</strong>t aux besoins, et ne se dispers<strong>en</strong>t pas.SG : Quels sont selon vous les élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> ces axes stratégiquesapplicables indivi<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t à chaque expert-<strong>comptable</strong> ou cabinet <strong>d'expertise</strong><strong>comptable</strong> ?SZ : A mon avis, la stratégie d'intégration (ou <strong>de</strong> non intégration) <strong>de</strong>s nouvelles technologies<strong>de</strong>vrait varier s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t d'un cabinet à l'autre. L’élém<strong>en</strong>t-clé <strong>de</strong> cette stratégie est, ou <strong>du</strong>moins <strong>de</strong>vrait être, la réponse à un besoin clairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifié et bi<strong>en</strong> compris. Il s’agit bi<strong>en</strong><strong>en</strong>t<strong>en</strong><strong>du</strong> d’un besoin exprimé par le cabinet, pour améliorer la qualité <strong>du</strong> service r<strong>en</strong><strong>du</strong> àson cli<strong>en</strong>t. Parmi les critères permettant d’id<strong>en</strong>tifier les cabinets qui pourrai<strong>en</strong>t développerune stratégie d’intégration, il y a la taille <strong>du</strong> cabinet et <strong>de</strong> ses cli<strong>en</strong>ts et son domained'activité prépondérant. Par exemple, l'effet <strong>du</strong> partage <strong>de</strong>s connaissances permis par lesnouvelles technologies (pro<strong>du</strong>ctivité, réactivité auprès <strong>de</strong>s cli<strong>en</strong>ts, etc.) se voit nettem<strong>en</strong>tplus dans un cabinet <strong>de</strong> 40 personnes que dans un cabinet <strong>de</strong> 4 personnes.SG : Quelle est l'expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> votre cabinet <strong>en</strong> matière d'intégration <strong>de</strong>s nouvellestechnologies ?SZ : Notre cabinet fait partie d'un réseau international. L'intégration <strong>de</strong>s nouvelles technologiesest un élém<strong>en</strong>t important <strong>de</strong> notre stratégie dans la mesure où ces technologies nouspermett<strong>en</strong>t d'être mieux connectés au réseau. Plus qu'au niveau <strong>de</strong> la gestion interne <strong>du</strong>cabinet, l'apport <strong>de</strong>s nouvelles solutions technologiques se situe au niveau <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 79


la prestation. L'accès aux ressources <strong>du</strong> réseau international nous permet <strong>en</strong> effetd'améliorer la valeur ajoutée <strong>de</strong> nos missions <strong>du</strong> point <strong>de</strong> <strong>vue</strong> <strong>du</strong> cli<strong>en</strong>t.SG : Vous avez dit que les technologies vous permett<strong>en</strong>t d'être mieux connectés auréseau. Pouvez vous expliquer ceci plus concrètem<strong>en</strong>t ?SZ : Nous sommes connectés via une liaison VPN (réseau privé virtuel) à une base <strong>de</strong>connaissances regroupant les ressources <strong>du</strong> réseau international EY : rapports, notesméthodologiques, propositions, etc. Outre les ressources docum<strong>en</strong>taires, cette base <strong>de</strong>connaissances nous donne accès à <strong>de</strong>s outils standard <strong>du</strong> réseau (téléchargem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rnières versions <strong>de</strong> logiciels métiers utilisés par le réseau). Par ailleurs, nous avons mis<strong>en</strong> place un site Web afin d'améliorer la communication avec nos cli<strong>en</strong>ts. Ce site(www.ey.com/tn) est accessible <strong>de</strong>puis le site <strong>de</strong> EY worldwi<strong>de</strong>. Enfin, nous sommes partiepr<strong>en</strong>ante <strong>de</strong> Tax Online, qui est un Intranet permettant <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>consultation juridique et fiscale, <strong>en</strong>tre membres <strong>du</strong> réseau.SG : Quelles sont les mesures <strong>de</strong> sécurité que vous avez prises <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l'ouverture<strong>de</strong> votre réseau local aux collaborateurs d'abord, à certains part<strong>en</strong>aires <strong>en</strong>suite et aumon<strong>de</strong> <strong>en</strong>tier (Internet) <strong>en</strong>fin ?SZ : D'abord, chaque collaborateur est t<strong>en</strong>u <strong>de</strong> signer un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> confid<strong>en</strong>tialitérelativem<strong>en</strong>t aux ressources docum<strong>en</strong>taires <strong>du</strong> cabinet et <strong>du</strong> réseau EY. Ensuite, laconnexion à Internet (traitem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> courrier et autres services Web) se fait via le serveur <strong>de</strong>Londres et bénéficie <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> sécurité mises <strong>en</strong> œuvre par ce serveur. La liaisonVPN que nous utilisons permet <strong>de</strong> créer un tunnel virtuel à travers Internet et <strong>de</strong> connecter<strong>de</strong>ux segm<strong>en</strong>ts externes <strong>du</strong> réseau. Les <strong>de</strong>ux réseaux internes situés <strong>de</strong>rrière les segm<strong>en</strong>tsexternes sont protégés par <strong>de</strong>s Firewalls. Les paquets <strong>de</strong> données transportés dans letunnel sont cryptés et les données sont auth<strong>en</strong>tifiées au niveau <strong>de</strong>s points terminaux <strong>du</strong>tunnel. Enfin, la sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s données cont<strong>en</strong>ues dans les ordinateurs portables <strong>de</strong>scollaborateurs obéit à <strong>de</strong>s règles strictes. Par exemple, seuls les dossiers <strong>en</strong> cours peuv<strong>en</strong>têtre gardés sur les portables.SG : Quels sont les services que vous offrez ou comptez offrir prochainem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> relationavec les nouvelles technologies ?SZ : Ces services se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t plutôt dans le domaine <strong>du</strong> conseil. Il s'agit <strong>du</strong> conseil <strong>en</strong>systèmes d'information et surtout <strong>de</strong>s ERP : définition <strong>de</strong>s besoins, élaboration <strong>de</strong> cahiers<strong>de</strong>s charges, choix <strong>de</strong>s solutions, accompagnem<strong>en</strong>t. En matière <strong>de</strong> Risk Managem<strong>en</strong>t,nous proposons à nos cli<strong>en</strong>ts l'évaluation <strong>de</strong>s risques liés au système d'information,l'élaboration <strong>de</strong> plans <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> plans <strong>de</strong> continuité, etc.SG : Quels sont à votre avis les écueils que pourrait r<strong>en</strong>contrer une approcheprofessionnelle stratégique <strong>du</strong> problème <strong>de</strong> l'intégration <strong>de</strong>s nouvelles technologies ?SZ : Je p<strong>en</strong>se que le marché tunisi<strong>en</strong> ne justifie pas actuellem<strong>en</strong>t une généralisation d’uneapproche professionnelle d’intégration <strong>de</strong>s nouvelles technologies, eu égard notamm<strong>en</strong>t auniveau d'informatisation <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises. Ce problème se s<strong>en</strong>t à tous les niveaux <strong>de</strong> notre<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Notre pays a <strong>en</strong>core <strong>de</strong> gros progrès à faire dans le domaine <strong>de</strong>stechnologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication. Enfin, le coût est un obstacle <strong>de</strong> tailleà l'intégration <strong>de</strong>s technologies ; car les solutions innovantes sont toujours chères etl'amortissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leurs coûts <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t nécessite souv<strong>en</strong>t plusieurs années. Ladécision d'investir dans <strong>de</strong> telles solutions doit être longuem<strong>en</strong>t réfléchie et les objectifspoursuivis bi<strong>en</strong> définis.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 80


ANNEXE 4Contrôles-type permettant d'assurer le respect <strong>de</strong>s principes SysTrustPDISPONIBILITECDOCUMENTATION ETDEFINITION- Consignés par écrit, lesobjectifs, politiques et normes<strong>de</strong> disponibilité <strong>du</strong> système, ontété communiqués auxutilisateurs autorisés.- Les objectifs, politiques etnormes <strong>de</strong> disponibilité <strong>du</strong>système sont conformes auxexig<strong>en</strong>ces stipulées à cetégard dans les contrats,accords juridiques et autres<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tes sur le niveau <strong>de</strong>service, <strong>de</strong> même qu’aux loiset règlem<strong>en</strong>ts applicables.PROCEDURES- L’acquisition, la mise <strong>en</strong> oeuvre, laconfiguration et la gestion <strong>de</strong>scomposantes <strong>du</strong> système reliées à sadisponibilité sont conformes aux objectifs,politiques et normes <strong>de</strong> disponibilitéconsignés par écrit.- Les dispositions prises pour assurer lacontinuité <strong>du</strong> service touch<strong>en</strong>t les erreurs<strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t mineures, la <strong>de</strong>structionpartielle <strong>de</strong> fichiers et les interruptionsmajeures <strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>t susceptibles <strong>de</strong>compromettre la disponibilité <strong>du</strong> système.SURVEILLANCE- La disponibilité <strong>du</strong> systèmefait l’objet d’un exam<strong>en</strong>périodique et est comparéeavec les exig<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>sutilisateurs autorisésstipulées à cet égard dans lescontrats, accords juridiques etautres <strong>en</strong>t<strong>en</strong>tes sur le niveau<strong>de</strong> service.- Une procé<strong>du</strong>re est <strong>en</strong> placepour id<strong>en</strong>tifier les défaillancespot<strong>en</strong>tielles <strong>du</strong> systèmepouvant empêcher <strong>de</strong>satisfaire les objectifs,politiques et normes <strong>de</strong>disponibilité <strong>du</strong> système, etpour pr<strong>en</strong>dre les mesuresappropriées.- Les modifications<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales ettechnologiques font l’objetd’un suivi et leur impact sur ladisponibilité <strong>du</strong> système estévalué <strong>de</strong> façon périodique<strong>en</strong> temps opportun.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 81


SECURITE- Consignés par écrit, lesobjectifs, politiques et normes<strong>de</strong> sécurité <strong>du</strong> système ont étécommuniqués aux utilisateursautorisés.- Les objectifs, politiques etnormes <strong>de</strong> sécurité <strong>du</strong> systèmesont conformes aux exig<strong>en</strong>cesstipulées à cet égard dans lescontrats, accords juridiques etautres <strong>en</strong>t<strong>en</strong>tes sur le niveau<strong>de</strong> service, <strong>de</strong> même qu’auxlois et règlem<strong>en</strong>ts applicables.- L’acquisition, la mise <strong>en</strong> oeuvre, laconfiguration et la gestion <strong>de</strong>scomposantes <strong>du</strong> système liées à sasécurité sont conformes aux objectifs,politiques et normes <strong>de</strong> sécurité <strong>du</strong>système consignés par écrit.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourid<strong>en</strong>tifier et auth<strong>en</strong>tifier tous les utilisateursautorisés à accé<strong>de</strong>r au système.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourrestreindre l’accès aux fichiers sur support<strong>de</strong> stockage hors ligne aux utilisateursautorisés.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourprotéger les points d’accès externes contreles accès logiques non autorisés.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourprotéger le système contre les virus, lesco<strong>de</strong>s malveillants et les logiciels nonautorisés.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourassurer la séparation <strong>de</strong>s fonctionsincompatibles dans le système parl’<strong>en</strong>tremise d’autorisations <strong>de</strong> sécurité.- Les performances <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> sécurité <strong>du</strong>système font l’objet d’unexam<strong>en</strong> périodique et sontcomparées avec les besoins<strong>de</strong>s utilisateurs autorisés, quisont consignés par écrit, etavec les exig<strong>en</strong>ces stipuléesdans les contrats, les accordsjuridiques et les autres<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tes sur le niveau <strong>de</strong>service.- Une procé<strong>du</strong>re est <strong>en</strong> placepour id<strong>en</strong>tifier les défaillancespot<strong>en</strong>tielles <strong>du</strong> systèmepouvant empêcher <strong>de</strong>satisfaire les objectifs,politiques et normes <strong>de</strong>sécurité <strong>du</strong> système, et pourpr<strong>en</strong>dre les mesuresappropriées.- Les modifications<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales ettechnologiques font l’objetd’un suivi et leur impact sur lasécurité <strong>du</strong> système estévalué <strong>en</strong> temps opportun.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourprotéger le système contre tout accèsphysique non autorisé.INTEGRITE- Consignés par écrit, lesobjectifs, politiques et normesd’intégrité <strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>tsystème ont été communiquésaux utilisateurs autorisés.- Les objectifs, politiques etnormes d’intégrité <strong>du</strong>traitem<strong>en</strong>t système sontconformes aux exig<strong>en</strong>cesstipulées à cet égard dans lescontrats, accords juridiques etautres <strong>en</strong>t<strong>en</strong>tes sur le niveau<strong>de</strong> service, <strong>de</strong> même qu’auxlois et règlem<strong>en</strong>ts applicables.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourassurer que le traitem<strong>en</strong>t effectué par lesystème est complet, exact, rapi<strong>de</strong> etautorisé.- Les procé<strong>du</strong>res relatives à l’intégrité <strong>du</strong>traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’information liées aux sorties<strong>de</strong> données sont conformes aux exig<strong>en</strong>cesd’intégrité <strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>t systèmeconsignées par écrit.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourassurer le suivi <strong>de</strong>s <strong>en</strong>trées <strong>de</strong> données,<strong>de</strong>puis leur source jusqu’à leur traitem<strong>en</strong>tfinal, et inversem<strong>en</strong>t.- Les performances <strong>du</strong>système <strong>en</strong> matièred’intégrité <strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>t fontl’objet d’un exam<strong>en</strong>périodique et sont comparéesavec les exig<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>sutilisateurs autorisés <strong>en</strong> lamatière consignées par écrit,et avec celles stipulées dansles contrats, accordsjuridiques et autres <strong>en</strong>t<strong>en</strong>tessur le niveau <strong>de</strong> service.- Une procé<strong>du</strong>re est <strong>en</strong> placepour id<strong>en</strong>tifier les défaillancespot<strong>en</strong>tielles <strong>du</strong> systèmepouvant empêcher <strong>de</strong>satisfaire les objectifs,politiques et normesd’intégrité <strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>tsystème, et pour pr<strong>en</strong>dre lesmesures appropriées.- Les modifications<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales ettechnologiques font l’objetd’un suivi et leur impact surl’intégrité <strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>tsystème est évalué <strong>en</strong> tempsopportun.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 82


MAINTENABILITE- Consignés par écrit, lesobjectifs, politiques et normes<strong>de</strong> maint<strong>en</strong>abilité <strong>du</strong> systèmeont été communiqués auxutilisateurs autorisés.- Les objectifs, politiques etnormes <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>abilité <strong>du</strong>système sont conformes auxexig<strong>en</strong>ces stipulées à cetégard dans les contrats,accords juridiques et autres<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tes sur le niveau <strong>de</strong>service, <strong>de</strong> même qu’aux loiset règlem<strong>en</strong>ts applicables.- Les ressources disponibles pour assurerla maint<strong>en</strong>ance <strong>du</strong> système correspond<strong>en</strong>taux besoins <strong>de</strong>s utilisateurs autorisés ainsiqu’aux objectifs, politiques et normes <strong>de</strong>maint<strong>en</strong>abilité.- Des procé<strong>du</strong>res pour gérer, planifier etconsigner par écrit tous les changem<strong>en</strong>tsprévus au système sont appliquées auxmodifications <strong>de</strong>s composantes <strong>du</strong> systèmeafin d’assurer que la disponibilité, lasécurité et l’intégrité <strong>du</strong> système <strong>de</strong>meur<strong>en</strong>tconformes aux objectifs, politiques etnormes consignés par écrit.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourassurer que seules les modificationsautorisées, testées et consignées par écritsont apportées au système et aux donnéesconnexes.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourcommuniquer les modifications pré<strong>vue</strong>s etapportées au système aux gestionnaires etaux utilisateurs autorisés.- Des procé<strong>du</strong>res sont <strong>en</strong> place pourpermettre et contrôler la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>modifications d’urg<strong>en</strong>ce.- Les performances <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>abilité <strong>du</strong>système font l’objet d’unexam<strong>en</strong> périodique et sontcomparées avec les besoins<strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ance <strong>de</strong>sutilisateurs autorisés qui sontconsignés par écrit, et avecles exig<strong>en</strong>ces stipulées dansles contrats, accordsjuridiques et autres <strong>en</strong>t<strong>en</strong>tessur le niveau <strong>de</strong> service.- Une procé<strong>du</strong>re est <strong>en</strong> placepour id<strong>en</strong>tifier les défaillancespot<strong>en</strong>tielles <strong>du</strong> systèmepouvant empêcher <strong>de</strong>satisfaire les objectifs,politiques et normes <strong>de</strong>maint<strong>en</strong>abilité <strong>du</strong> système, etpour pr<strong>en</strong>dre les mesuresappropriées.- Les modifications<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales ettechnologiques font l’objetd’un suivi et leur impact sur lamaint<strong>en</strong>abilité <strong>du</strong> système estévalué <strong>en</strong> temps opportun.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 83


ANNEXE 5Illustration <strong>de</strong>s innovations intro<strong>du</strong>ites par les Ordres provinciaux canadi<strong>en</strong>sdans le cadre <strong>de</strong> la réforme <strong>du</strong> processus d'agrém<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s CA««Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue chez Ashby Coh<strong>en</strong>», annonce Susan Ashby, associée directrice, à <strong>de</strong>s étudiantsqui visit<strong>en</strong>t le cabinet pour la première fois. Ashby Coh<strong>en</strong> ressemble à n’importe quel autrecabinet d’experts-<strong>comptable</strong>s — il compte plusieurs associés, un responsable <strong>de</strong> mission, <strong>du</strong>personnel administratif et toute une variété <strong>de</strong> cli<strong>en</strong>ts. Mais ce cabinet n’a pas pignon sur rue, caril s’agit d’un cabinet virtuel sur Internet, un portail. Il vise à donner aux étudiants <strong>de</strong> l’AtlanticSchool of Chartered Accountancy l’occasion d’appliquer leurs connaissances dans un milieu <strong>de</strong>travail simulé. C’est une sorte <strong>de</strong> "terrain d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t" pour les futurs CA.À l’autre bout <strong>du</strong> pays, dans l’Ouest, <strong>de</strong>s stagiaires comme Devawn Ramos, <strong>de</strong> Terrace (C.-B.),constat<strong>en</strong>t que <strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts similaires sont apportés au programme d’agrém<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s CAdans leur région. Devawn, mère <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>fants et employée <strong>du</strong> cabinet local McAlpine & Co.,est inscrite à un programme <strong>de</strong> 24 mois où, dans le cadre <strong>de</strong> mo<strong>du</strong>les <strong>de</strong> 10 semaines, lematériel didactique est distribué et évalué sur Internet et appliqué ultérieurem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s ateliersinteractifs d’une <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> trois jours.Jusqu’ici, dans le cadre <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s à la CA School of Business (CASB), Devawn a agi à titre<strong>de</strong> conseillère financière d’<strong>en</strong>treprises fictives <strong>en</strong> phase <strong>de</strong> démarrage, comme Natalee’sGourmet Foods, dont elle a suivi la transformation <strong>en</strong> société par actions <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux annéesseulem<strong>en</strong>t. Elle a préparé <strong>de</strong>s états financiers, évalué <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> société et examiné lesconséqu<strong>en</strong>ces fiscales <strong>de</strong> la constitution <strong>en</strong> société. Elle a aussi développé <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces pluspoussées <strong>en</strong> élaborant un plan antisinistre pour une autre <strong>en</strong>treprise fictive, Restaurant Supplies,et <strong>en</strong> a am<strong>en</strong>é une autre, Western Canadian Environm<strong>en</strong>tal Systems Ltd., à faire un appel publicà l’épargne. »Ces passages sont tirés <strong>de</strong> l'article <strong>de</strong> Fina SCROPPO intitulé "Evaluation globale" et paru <strong>en</strong>octobre 2002 dans CA Magazine. Dans cet article, l'auteur rapporte égalem<strong>en</strong>t lestémoignages :• <strong>de</strong>s stagiaires, qui appréci<strong>en</strong>t la souplesse et la flexibilité <strong>de</strong> l'appr<strong>en</strong>tissage interactif <strong>en</strong>ligne ainsi que les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts d'autonomie et <strong>de</strong> confiance <strong>en</strong> soi procurés par les simulations; sans oublier les gains <strong>en</strong> pertin<strong>en</strong>ce, utilité et efficacité <strong>du</strong>s à une approche basée sur lescompét<strong>en</strong>ces.• <strong>de</strong>s employeurs, qui dépass<strong>en</strong>t peu à peu leur perplexité initiale. Ils appréci<strong>en</strong>t la plusgran<strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s collaborateurs ainsi que l'aspect pratique et réel <strong>du</strong> programme.• <strong>de</strong>s concepteurs <strong>du</strong> nouveau processus <strong>de</strong> formation et d’évaluation, pour qui ce processusd'agrém<strong>en</strong>t plus attrayant et plus pertin<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vrait permettre d'attirer les meilleurs élém<strong>en</strong>ts.http://www.pro<strong>comptable</strong>.com/ 84

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