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SommaireItalie• L’organisation administrative et politique de l’Italie ....................................................... 2• Les vingt régions italiennes .............................................................................................. 3• Les dernières élections nationales .................................................................................... 3- Résultats des élections législatives des 13 et 14 avril 2008 .......................................... 3• Les différentes élections locales ....................................................................................... 4- 26-27 mai et 9-10 juin 2002 : élections municipales et provinciales partielles ............ 4- 25-26 mai et 8-9 juin 2003 : élections municipales et provinciales partielles .............. 4- 12-13 juin et 26-27 juin 2004 : élections municipales, provinciales et régionalespartielles ............................................................................................................................... 5- 2-3 avril et 17-18 avril 2005 : élections régionales et provinciales partielles ............... 6- 28-29 mai et 11-12 juin 2006 : élections municipales, provinciales et régionalespartielles ............................................................................................................................. 11- 26-27 juin 2006 : référendum sur la révision constitutionnelle .................................. 13- 27-28 mai et 10-11 juin 2007 : élections locales ........................................................ 14- 13-14 et 27-28 avril 2008 : élections régionales, provinciales et municipales ........... 15- 26 octobre et 9 novembre 2008 : élections provinciales du Trentin-Haut-Adige ....... 18- 26 octobre 2008 : élections provinciales de Bolzano .................................................. 18- 9 novembre 2008 : élections provinciales de Trente................................................... 19- 14-15 décembre 2008 : élections régionales dans les Abruzzes ................................. 19- 15 et 16 février 2009 : élections régionales en Sardaigne .......................................... 20- 7-8 juin 2009 ; 21-22 juin 2009 : élections provinciales et municipales partielles ..... 21- 27-28 mars 2010 : élections régionales partielles ....................................................... 21- 6-7 mai et 20-21 mai 2012 : élections municipales en Italie ..................................... 24- 27-28 octobre 2012 : élections régionales en Sicile ................................................... 28• Les prochaines élections locales .................................................................................... 31LES 20 REGIONS ITALIENNES1


Italie• Les vingt régions italiennes- le Piémont (4 288 866 hab.)- - la Lombardie (8 924 870 hab.)- - la Vénétie (4 433 060 hab.)- - la Ligurie (1 658 513 hab.)- - l’Emilie-Romagne (3 924 456 hab.)- - la Toscane (3 523 238 hab.)- - les Marches (1 443 172 hab.)- - l’Ombrie (825 310 hab.)- - le Latium (5 202 098 hab.)- - les Abruzzes (1 270 591 hab.)- - le Molise (331 446 hab.)- - la Campanie (5 762 518 hab.)- - les Pouilles (4 082 953 hab.)- - le Basilicate (609 238 hab.)- - la Calabre (2 075 842 hab.)- le Frioul-Vénétie-Julienne (1 188 897 hab.)- - le Val d’Aoste (118 723 hab.)- - le Trentin Haut-Adige (913 169 hab.)- - la Sicile (5 094 735 hab.)- - la Sardaigne (1 660 701 hab.)• Les dernières élections nationales- Résultats des élections législatives des 13 et 14 avril 2008Participation : 80,4 %Partis Voix % SiègesCoalition Silvio Berlusconi 17 063 874 46,81 344Parti du peuple pour les libertés 13 628 865 37,39 276Ligue du Nord 3 024 522 8,3 60Mouvement pour l’autonomie 410 487 1,13 8Coalition Walter Veltroni 13 686 673 37,54 246Parti démocrate 12 092 998 33,17 217Italie des valeurs 1 593 675 4,37 29Union des démocrates chrétiens et du centre 2 050 319 5,62 36Gauche Arc-en-ciel 1 124 418 3,08 0La Droite 885 229 2,43 0Autres 1 671 103 5 3Analyses et résultats commentés : http://www.robert-schuman.eu/fr/observatoire-deselections-en-europe/2008/3


Italie• Les différentes élections locales- 26-27 mai et 9-10 juin 2002 :élections municipales et provinciales partiellesLes 26-27 mai et 9-10 juin 2002, douze millions d’Italiens, soit un électeur sur quatre, étaientappelés aux urnes pour des élections municipales et provinciales partielles, les élections localesse déroulant par tranches dans la péninsule. Aucune des plus grandes villes du pays commeRome, Milan, Turin ou Naples n’étaient concernées par ce scrutin. Ces élections locales n’ontpas donné lieu à de grands bouleversements politiques mais ont permis un rééquilibrage auprofit des formations de gauche, qui avaient été défaites par la coalition de droite emmenée parSilvio Berlusconi en mai 2001. La gauche progresse légèrement et sort victorieuse dans quinzedes vingt-huit principales communes en jeu dans ces élections, dont Vérone et Gènes oùGiuseppe Pericu (Démocrates de gauche, DS) est largement réélu. La droite remporte quant àelle la province et la mairie de Reggio di Calabria, la Ligue du Nord d’Umberto Bossi restantmajoritaire à Trévise. La participation, 75,8% pour les municipales et 65,2% pour lesprovinciales, a légèrement chuté par rapport aux précédentes élections de 1998, les bureaux devote ont pourtant été ouverts le lundi (jusqu’à 13 heures) afin de combattre l’abstention.- 25-26 mai et 8-9 juin 2003 :élections municipales et provinciales partiellesLes 25 et 26 mai 2003, 12,5 millions d’électeurs étaient appelés à renouveler les exécutifs de489 communes (la péninsule en compte 8 100), dont 92 de plus de 15 000 habitants (pourlesquelles le scrutin ne comprend qu’un seul tour), de 12 provinces (sur les 103 du pays) etenfin de deux des vingt régions (le Frioul-Vénétie-Julienne et le Val d’Aoste).Un nombre record de listes électorales avaient été déposées pour ce scrutin. Les forces degauche se sont présentées unies devant les électeurs, la coalition de l’Olivier étant parvenue àfaire listes communes avec Refondation communiste dans 11 des 12 provinces. En revanche, lacoalition de la Maison des libertés était divisée, notamment dans le nord du pays où la Liguedu Nord dirigée par Umberto Bossi avait choisi de faire cavalier seul dans sa zone d’influence(Trévise, Brescia et Vicenza). Enfin, quelques listes nées du mouvement d’opposition à laguerre en Irak avaient fait acte de candidature à ces élections.Les forces de gauche ont remporté, dès le premier tour, la province de Rome, Enrico Gasbarra,adjoint au maire Walter Veltroni, recueillant 53,5% des suffrages et battant le candidat de ladroite, Silvano Moffa (Alliance nationale) que le Premier ministre Silvio Berlusconi étaitpourtant venu soutenir personnellement. Cette victoire de l’opposition dans la capitale estparticulièrement importante en raison du poids électoral de la province (3 millions sur les 12appelés aux urnes). Les forces de gauche remportent cinq des douze provinces au premier tour(Rome, Massa en Toscane, Foggia dans les Pouilles, Benevento en Campanie et Enna enSicile) et la droite quatre (Palerme, Agrigente, Catane et Messine, toutes les quatre en Sicile).A Palerme, le président sortant Francesco Musotto est reconduit pour un troisième mandat avec60,30% des suffrages pour 36,50% aux forces de gauche.Concernant le scrutin municipal, la gauche est victorieuse dès le premier tour à Pise et Massaen Toscane et la droite à Messine (Sicile). La division de la coalition gouvernementale a obligéles forces de droite à un deuxième tour dans l’ensemble du Nord-Est du pays, les bons résultatsde la Ligue du Nord (16,3% à Brescia, 9,6% à Vicenza et 44,9% à Trévise, pour seulement4


Italie11,2% au candidat officiel de la droite) empêchant le droite d’obtenir la majorité absolue aupremier tour de scrutin. Le taux de participation a atteint lors de ce premier tour 41,1% auxélections municipales (44,5% lors du précédent scrutin de 1999) et 29,7% pour les provinciales(31,1% il y a quatre ans).Pour les élections régionales de Frioul-Vénétie-Julienne et du Val d’Aoste, le scrutin avait lieusur un seul tour les 8 et 9 juin. Dans le Frioul-Vénétie-Julienne, le candidat de la gauche,Ricardo Illy, ancien maire de Trieste de 1993 à 2001, président des cafés Illy et membre de laMarguerite (formation de centre gauche de la coalition de l’Olivier), l’a emporté avec 53,3%des suffrages pour 43,1% à Alessandra Guerra, candidate de la Ligue du Nord. La perte decette région riche a suscité de sévères tensions à droite entre les alliés de la coalitiongouvernementale. Le leader de la Ligue du nord, Umberto Bossi, a accusé ses partenaires(Forza Italia, l’Alliance nationale et l’Union démocrate chrétienne) d’avoir fait échouer sacandidate et d’être responsables de la perte de la région. « Quand nous nous présentons seuls,nous gagnons. Mais dans le Frioul, nous ne pouvions pas y aller seuls. Et certains au sein ducentre droit n’ont pas voté pour le candidat de la Ligue », a déclaré Umberto Bossi dans unentretien au Corriere della Sera, ajoutant « Le problème n’est pas la Ligue mais les bandesromano-centristes, affairistes, démo-chrétiennes qui se meuvent au sein de Forza Italia et dansla coalition et qui boycottent le changement ».Dans le Val d’Aoste, l’Union valdotaine, formation régionaliste, recueille 47,24% dessuffrages et conserve le pouvoir en coalition avec les Démocrates de gauche (membres de laCoalition de l’Olivier) qui obtiennent quant à eux 9,70% des voix.Aux élections provinciales, les forces de gauche conservent Caltanissetta et Syracuse en Sicile,la droite se maintenant à Trapani (Sicile). Sur les 12 provinces appelées à renouveler leursexécutifs, 7 seront désormais dirigées par la gauche (pour 6 précédemment) contre 5 par ladroite (6 avant ces élections). Aux municipales, la gauche conserve Brescia et remporte lesvilles de Raguse (Sicile) et Pescara (Abruzzes). De leur côté, les forces de droite semaintiennent à Trévise et Vicenza et ne ravissent qu’une seule ville à l’opposition, Sondro enLombardie. Sur les 9 communes-chefs lieux, 5 sont dorénavant à gauche et 4 à droite, unesituation inverse à celle d’avant le scrutin.La coalition gouvernementale essuie donc un sérieux revers lors de ces élections locales. Lesdouze millions d’Italiens appelés aux urnes ont lancé un signal et indiqué que, deux ans aprèsson arrivée au pouvoir, la coalition gouvernementale emmenée par Silvio Berlusconiconnaissait quelques signes d’essoufflement. Par ailleurs, celle-ci doit faire face au sortir de cesélections à de nombreuses divisions entre ses membres.- 12-13 juin et 26-27 juin 2004 :élections municipales, provinciales et régionales partiellesEnviron 70% de l’électorat, soit 36 millions d’électeurs, étaient appelés aux urnes les 12 et 13juin pour désigner le président et le conseil régional de Sardaigne ainsi que les présidents etconseils de 63 provinces et les maires et conseillers de 4 493 municipalités, dont 30 chefslieux.L’opposition de gauche est sortie victorieuse du premier tour de ces élections locales,remportant la région Sardaigne, trente-huit des soixante-trois provinces et dix-huit des trentegrandes villes concernées par le scrutin, dont Bologne. La droite remporte trois provinces et sixmairies de grandes villes.En Sardaigne, Renato Soru, fondateur dans les années quatre vingt dix de la société fournisseurd’accès à internet Tiscali et néophyte en politique, a largement devancé le protégé de Silvio5


ItalieBerlusconi, Mauro Pili. Agé de 47 ans, Renato Soru a fait campagne sur la revitalisation del’économie de l’île et a promis dans son programme de fermer les bases américaines deSardaigne.A Bologne, Sergio Cofferati, ancien leader de la principale centrale syndicale italienne, laConfédération générale italienne du travail (CGIL), surnommé Mister No pour son oppositionà la politique du gouvernement de Silvio Berlusconi, s’est également imposé dès le premiertour devant le maire sortant Giorgio Guazzaloca.La participation s’est élevée à 75% lors de ce premier tour de scrutin.La province de Milan, fief du Premier ministre Silvio Berlusconi, constituait l’un des enjeuxprincipaux des 26 et 27 juin, date du deuxième tour de ces élections locales pour lequel près de12 millions d’Italiens (11,9) étaient appelés aux urnes. Ombretta Colli, présidente sortante de alprovince, membre de Forza Italia (FI) et soutenue par Silvio Berlusconi, a été battue par lecandidat de centre gauche, Filippo Penati, maire d’une cité de la banlieue milanaise. Lacandidate du Premier ministre a recueilli 45,8% des suffrages, contre 54,2% à son adversaire.La province de Milan avait pris valeur de test, le Premier ministre possédant la majorité de sesaffaires (Fininvest et le club de football, le Milan AC) dans cette ville, qui est également lacapitale économique de la péninsule. La Ligue du Nord (LN), alliée de Forza Italia augouvernement avait choisi de se présenter seule au premier tour et obtenu 8,6% des voix. SilvioBerlusconi avait alors passé un accord avec la Ligue promettant l’adoption avant fin septembredes réformes sur le transfert accru de pouvoirs aux régions, des promesses qui ont fortementirrité ses autres partenaires gouvernementaux, l’Alliance nationale (AN) et les Chrétiensdémocrates du centre (UDC). En dépit de cet accord, les reports de voix des électeurs de laLigue en faveur d’ Ombretta Colli se sont mal effectués lors du deuxième tour.Au niveau local, la gauche remporte les mairies de Bergame, Bari et Foggia tandis que la droitedemeure majoritaire à Syracuse. Leonardo Domenici (centre gauche) a été réélu à la mairie deFlorence, recueillant 65,5% des voix le 27 juin après avoir frôlé la réélection dès le premiertour avec 49,2% des suffrages.Seule la moitié des électeurs (52%) se sont rendus aux urnes pour ce deuxième tour de scrutin,un taux de participation exceptionnellement faible pour l’Italie, pays où le vote a longtemps étéobligatoire et qui a conservé un fort civisme électoral.Au sortir de ces élections locales partielles, les formations de gauche sont majoritaires dans dixdes vingt régions que compte le pays et cinquante-deux des soixante-trois provincesconcernées par ce scrutin. La majorité gouvernementale enregistre donc, comme lors desélections locales de l’an passé, un nouveau recul. Le Premier ministre a cependant exclu dedémissionner et tenu à préciser qu’il était déterminé à aller au terme de son mandat et ce quelsque soient les résultats des élections locales.- 2-3 avril et 17-18 avril 2005 :élections régionales et provinciales partiellesLes 2 et 3 avril et les 17 et 18 avril 2005, 41 732 115 millions d’électeurs, soit 80% du corpsélectoral de la péninsule, étaient appelés aux urnes pour renouveler les exécutifs de quatorzedes vingt régions italiennes, de deux provinces (Viterbe, située près de Rome, et Caserta, prèsde Naples) et de 368 communes dont neuf chefs lieux. Le 1 er avril, l’ensemble des formationspolitiques avaient décidé d’annuler les manifestations prévues pour la fin de la campagneélectorale en signe de respect pour le Pape Jean-Paul II, alors dans un état critique.6


ItalieLa coalition gouvernementale de Silvio Berlusconi, rassemblant Forza Italia (FI), la Ligue duNord (LN), Alliance nationale (AN) et l’Union des démocrates du centre (UDC), a essuyé unsévère revers lors de ces élections régionales. La coalition n’est parvenue qu’à sauver deuxdes quatorze régions soumises à renouvellement, la Lombardie et la Vénétie, où lesformations au pouvoir ont néanmoins enregistré une baisse de leurs résultats par rapport auprécédent scrutin régional. L’Union, rassemblant les formations de gauche et emmenée parl’ancien Président de la Commission européenne Romano Prodi, remporte donc les douzeautres régions (le Piémont, Les Abruzzes, la Calabre, les Pouilles, le Latium, la Campanie, laLigurie, l’Ombrie, les Marches, la Toscane, la Basilicate et l’Emilie-Romagne) et dirige doncdésormais seize des vingt régions que compte la péninsule, contre six avant le scrutin (Emilie-Romagne, Toscane, Marches, Ombrie, Campanie et Basilicate).La coalition gouvernementale se présentait affaiblie devant les électeurs, affaiblie d’une partpar ses mauvais résultats économiques et, d’autre part, par le vote le 23 mars dernier par leParlement d’une réforme fédérale modifiant une cinquantaine d’articles de la Constitutionitalienne et donnant plus de pouvoirs aux régions.L’Italie a enregistré en 2004, après deux années de stagnation (0,4%), le plus faible taux decroissance de toute l’Union européenne (1%), sa balance commerciale est en déficit pour lapremière fois depuis douze ans et la Banque d’Italie estime à – 25% la perte de compétitivitéde l’industrie nationale sur les cinq dernières années. Pour 2005, les prévisions de croissancesont de 1,2%, le déficit budgétaire devrait quant à lui atteindre 3,6% du PIB.L’opposition de gauche, notamment dans le Mezzogiorno, a également accusé legouvernement d’avoir imposé une réforme constitutionnelle faisant fi de la solidariténationale et privilégiant de fait les régions du nord du pays. La réforme constitutionnelleaccroît les pouvoirs du Président du Conseil, chef du gouvernement, qui devient le Premierministre, limite ceux de la Chambre des députés et fait du Sénat une assemblée fédérale, laChambre régionale des autonomies locales. Elle accorde également aux régions de nouvellescompétences en matière de santé, sécurité locale et éducation. Pour être effective, cetteréforme doit encore être revotée par les deux Chambres du Parlement. Dans le cas oùl’opposition réunirait les 500 000 signatures à la tenue d’une consultation populaire, lesItaliens devront se prononcer par référendum sur ce changement de Constitution. Si celui-ciest adopté, le transfert de compétences aux régions serait appliqué dès 2006, les autresmesures n’entrant en vigueur qu’en 2011.La Ligue du Nord a fait de cette réforme la condition sine qua non de son soutien augouvernement. Au début du mois de mars, Roberto Maroni, ministre du Travail, et RobertoCalderoli, ministre des Réformes, ont tous deux menacé de démissionner si les réformesconstitutionnelles n’étaient pas adoptées avant Pâques, dénonçant « le non-respect du pactefondateur de la coalition gouvernementale ». De leur côté, l’Alliance nationale et l’Uniondémocratique du centre, dont les électeurs se trouvent majoritairement dans le centre et le Sudde la péninsule, demandant désormais son abandon.Dans le Latium, le président en exercice, Francesco Storace (AN), obtient 47,4% dessuffrages et est battu par le candidat des forces de gauche, un ancien journaliste de la RAI,Piero Marrazzo (50,7%). Fernando Storace avait déclaré à la veille du scrutin que s’il perdaitla région, Romano Prodi serait le successeur de Silvio Berlusconi à la tête du pays. Malgré savolonté de ne pas s’engager personnellement dans la campagne électorale, le Président duConseil était venu soutenir le candidat de la coalition gouvernementale dans la capitale oùFrancesco Storace affrontait également Alessandra Mussolini. La petite fille du Duce a rompu7


ItalieRésultats des élections régionales italiennes des 2 et 3 avril 2005Participation : 71,4%Régions Pourcentage des suffragesrecueillis par l’Union (gauche)Pourcentage des suffragesrecueillis par la Maison desLibertés (droite)Piémont 47,1 50,9Lombardie 53,4 43,6Vénétie 50,5 42,4Ligurie 46,6 52,6Emilie-Romagne 35,2 62,7Toscane 32,8 57,4Marches 38,6 57,7Ombrie 33,6 63Latium 47,4 50,7Abruzzes 40,6 58,1Campanie 34,4 61,6Pouilles 49,1 49,9Calabre 39,7 59Source : RAIAux élections provinciales, le candidat de l’opposition, Alessandro de Franciscis, s’impose àCaserta dès le premier tour avec 52,4% des suffrages devant Nicola Cosentino qui recueille45,5% des voix. Dans la province de Viterbe, le candidat de la coalition de gauche,Alessandro Masoli, s’impose le 18 avril au deuxième tour avec 52,3% des suffrages, contre47,7% à son rival Francesco Battistoni.Aux élections communales, à Venise, lors d’un duel opposant deux personnalités del’opposition de gauche, le candidat de La Marguerite, le philosophe Massimo Cacciari, a battude justesse Felice Casson (Verts-Parti communiste italien) de 1 340 voix. En Lombardie, àMantoue, Fiorenza Brioni, candidat de l’Union, devance, avec 54,5% des suffrages, RobertoVassalle (Maison des libertés) qui recueille 45,5%. A Lodi, Lorenzo Guerini (Union) obtient54,1% des voix, contre 44,1% à son rival de droite Mauro Rossi et à Pavie, Piera Capitelli(Union) bat, avec 54,5% des suffrages, Giorgio Rondini (45,5%). En revanche à Tarente, villesituée dans les Pouilles, la candidate de droite, Rossana di Bello, remporte le scrutin avec57,8% des voix, devançant Ludovico Vico (34,3%).En Basilicate, les élections régionales ont eu lieu deux semaines après les treize autresrégions, le scrutin ayant été reporté après qu’une liste d’extrême gauche, Unité populaire,avait déposé un recours auprès du Conseil d’Etat contre son exclusion de la campagneélectorale par un tribunal local, recours accepté par le Conseil. Vito de Filippo, candidat de la9


Italiecoalition de gauche, s’impose largement avec 67% des suffrages, contre 28,8% à son rivalCosimo Latronico.RégionsRésultats des élections régionales italiennes des 17 et 18 avril 2005Pourcentage des suffragesrecueillis par l’UnionPourcentage des suffragesrecueillis par la Maison desLibertésBasilicate 67 28,8Source : RAILa défaite électorale a fait surgir tensions et divisions au sein de la coalition gouvernementale.Le Président du Conseil Silvio Berlusconi s’est dit cependant déterminé à mener à terme sonmandat de cinq ans à la tête du pays et à battre ainsi le record de longévité d’un chef degouvernement italien depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Sa formation, Forza Italia,a cependant réalisé avec 18,4% des suffrages son résultat le plus faible depuis 1994, année desa création. L’Alliance nationale voit également ses soutiens s’éroder, la Ligue du Nord étantle seul parti gouvernemental à se maintenir. Silvio Berlusconi a justifié les mauvais résultatsde sa coalition par son refus de s’engager personnellement dans la campagne électorale etminimisé l’événement que constituait ce scrutin régional. Si le Président du Conseil déclaraitquelques jours avant le scrutin que « Les élections régionales n’auront aucune incidence surle gouvernement », force lui était d’admettre à l’issue de ce même scrutin que « Le pays aenvoyé un signal de malaise, qui, en raison de sa dimension, a une signification claire. J’aicompris ce message et j’entends y donner une réponse appropriée ».A gauche, le succès de ces régionales devrait en revanche permettre de mieux souder unecoalition très hétérogène et d’affirmer le leadership de l’ancien Président de la Commissioneuropéenne.Le 20 avril, Silvio Berlusconi a annoncé la démission de son gouvernement après que lesquatre ministres de l’Union du centre (ainsi que le vice-ministre et le secrétaire d’Etat,membres du Nouveau Pari socialiste italien de Bobo Craxi et Gianni de Michelis) ont décidéde quitter l’équipe au pouvoir et qu’Alliance nationale a menacé de les imiter. « Les électeursont réclamé au centre droit un profond changement. L’UDC estime qu’il est de son devoir dene pas faire semblant, comme si de rien n’était. Laisser les choses en l’état n’aiderait ni lacoalition ni le pays » a affirmé le vice-Premier ministre sans portefeuille et leader de laformation, Marco Follini.Le nouveau gouvernement, nommé le 23 avril, a été considéré, à cause du retour de l’ancienministre de l’Economie, Giulio Tremonti (FI), comme une victoire de la Ligue du Nord.Ecarté en juillet 2004 par la volonté du leader de l’Alliance nationale, Gianfranco Fini, GiulioTremonti a été nommé vice-président sans portefeuille du Conseil des ministres, soit un rangidentique à celui de M. Fini. Fernando Storace, battu aux élections dans sa région du Latium,fait également son entrée au gouvernement au poste de ministre de la Santé. Signalons enfinque Rocco Buttiglione (UDC), évincé fin 2004 du poste de Commissaire européen à la Justiceet aux Libertés auquel il avait été proposé par le gouvernement italien et précédemment encharge des Affaires européennes au sein de ce même gouvernement, devient ministre de laCulture.10


ItalieSelon un sondage sortie des urnes de l’institut de recherches Censis, le vote des Italiens auxélections régionales a exprimé « le mécontentement des classes moyennes ». Les transfugesde la droite vers la gauche seraient majoritairement des femmes, des jeunes et des électeurs duSud du pays.- 28-29 mai et 11-12 juin 2006 :élections municipales, provinciales et régionales partiellesLes 28-29 mai et 11-12 juin 2006, environ un quart des Italiens étaient appelés aux urnes pourdes élections municipales (renouvellement des maires de 1 267 communes dont les quatreprincipales villes du pays : Rome, Turin, Milan et Naples), provinciales (dans 8 des 21provinces : Mantoue, Trévise, Pavie, Imperia, Ravenne, Lucques, Campobasso et Reggio deCalabre) et régionales (Sicile). L’Union qui rassemble les Démocrates de gauche (DS), LaMarguerite, Refondation communiste (RC), les Verts et le Parti des communistes italiens(PdCI), sont sorties victorieuses des scrutins municipal et provincial en remportant 14 des 23communes et 5 des 8 provinces. La gauche remporte 53 des 101 communes les plusimportantes (+ 12), contre 45 (- 9) pour la Maison des Libertés qui regroupe Forza Italia (FI),l’Alliance nationale (AN), la Ligue du Nord (LN) et l’Union des démocrates du centre(UDC). Vingt-neuf communes passent de droite à gauche et douze de gauche à droite. Autotal, les forces de gauche remportent 19 chefs lieux (+ 6), contre 7 pour la droite (- 6).Au niveau municipal, l’ancien vice-Président du Conseil et ministre de la Culture (1996-1998), Walter Veltroni (DS), a été largement réélu dès le premier tour dans la capitale Romeavec 61,4% des suffrages, contre 37,1% à son adversaire l’ancien ministre de l’Agriculture,Gianni Alemanno (AN) qui a reproché à Silvio Berlusconi son manque de soutien. A Turin,avec 66,6% des voix, le maire sortant Sergio Chiamparino (DS) a également largement battuRocco Buttiglione (Chrétiens démocrates unis, CDI) (29,5%). Enfin, à Naples, Rosa RussoIervolino (La Marguerite) est réélue avec 57,1% des suffrages, contre 37,8% à FrancoMalvano (FI), ancien chef de la police municipale. L’ancienne ministre de l’Education etépouse du magnat du pétrole Gianmarco Moratti, Letizia Moratti (FI) a conservé Milan, à ladroite, en recueillant 52% des suffrages, contre 47% à son rival Bruno Ferrante, ancien préfetde la ville, qui réalise cependant le meilleur résultat de la gauche depuis treize ans. LetiziaMoratti succède à Gabriele Albertini (FI) qui avait effectué deux mandats à la tête de lacapitale économique de l’Italie et quatrième ville de la péninsule.Les forces de droite s’imposent également à Cagliari en Sardaigne avec 53,6% des voix,contre 38,7% à la gauche ainsi qu’à Belluno. L’Union remporte en revanche les communes deSienne, Caserta, Reggio de Calabre, Ancône, Arezzo, Crotone (avec 77,8% des voix), RovigoTrévise et Ravenne (avec 68,9% des suffrages).Aux élections provinciales, les forces de droite s’imposent dans les provinces de Pavie,Trévise et Imperia. Dans cette dernière province, elles atteignent 60,5% des suffrages.L’Union remporte les provinces de Ravenne (avec 70,2% des voix), Mantoue, Lucques,Reggio de Calabre et Campobasso.En Sicile, où étaient organisées des élections régionales, le président de région sortantSalvatore Cuffaro (UDC) a été réélu avec 53,08% des suffrages, contre 41,63% à RitaBorsellino, sœur du juge anti-mafia Paolo Borsellino assassiné le 19 juillet 1992 dans unattentat à la voiture piégée et ancienne président de l’association anti-mafia Libera et entrée11


ItalieRésultats des élections provinciales italiennes des 28-29 mai et 11-12 juin 2006Participation : 59,6%VillesPourcentage des suffragesrecueillis par l’Union (gauche)Pourcentage des suffrages recueillispar la Maison des Libertés (droite)Ravenne 70,2 21,5Mantoue 53,5 45Pavie 46,4 50,3Trévise 30,2 57,3Lucques 53,3 38,1Reggio di Calabria 58,6 39,9Imperia 37,4 60,5Campobasso 52,3 44,1Source : Corriere della SeraRésultats des élections régionales en Sicile des 28-29 mai et 11-12 juin 2006Participation : 59,17%Région Pourcentage des suffrages recueillispar l’Union (gauche)Pourcentage des suffrages recueillis par laMaison des Libertés (droite)Sicile 41,63 53,08Source : Corriere della Sera- 26-27 juin 2006 :référendum sur la révision constitutionnelleLes Italiens étaient de nouveau appelés aux urnes les 26 et 27 juin pour se prononcer sur larévision constitutionnelle adoptée par le Parlement mais sans avoir obtenu la majorité desdeux tiers. De ce fait, la réforme, largement inspirée par la Ligue du Nord (LN), devait êtreapprouvée par référendum pour être définitivement adoptée. Aucun quorum n’était exigé pourvalider ce référendum.Six Italiens sur dix (61,3%) ont refusé la révision constitutionnelle, contre 38,7% qui ont voté« oui ». L’Italie du Sud a voté très majoritairement contre la réforme (74,8%, contre 52,6% enItalie du Nord et 67,7% dans les régions centrales de la Péninsule. Les deux principales îlesdu pays, la Sicile et la Sardaigne, ont également voté « non » à 70,6%. Seules deux régions, laLombardie et la Vénétie, ont voté en faveur du texte à respectivement 54,6% et 55,3%. Milancependant, deuxième ville du pays et capitale de la Lombardie, a voté non. Plus des troisquarts des habitants de Calabre se sont exprimés contre la révision constitutionnelle (82,5%)tout comme ceux de la Basilicate (76,9%) et de la Campanie (75,3%).La participation s’est élevée à 53,6%, un chiffre inégalé depuis dix ans pour un référendum etqui a surpris de nombreux observateurs politiques.La révision constitutionnelle modifiait 50 des 139 articles de la Loi fondamentale italienne de1947. Elle accordait une « compétence législative exclusive » aux 20 régions du pays enmatière de santé, éducation et police. Elle renforçait les pouvoirs du Président du Conseil,13


Italieréduisait ceux du Président de la République et attribuait à la Chambre des députés le pouvoirde voter les lois nationales tandis que le Sénat devait s’occuper des lois régionales. Enfin, laréforme réduisait le nombre des députés de 630 à 518 et celui des sénateurs de 315 à 252.Les forces de gauche rassemblées dans L’Union (Démocrates de gauche, DS, La Marguerite,Refondation communiste, RC, Parti des communistes italiens, PdCI et les Verts) avaientappelées à voter « non », les formations de la coalition de droite étant au contraire favorablesà la réforme, l’Alliance nationale (AN) et l’Union du centre (UDC) de façon toutefois moinsaffirmée que la Ligue du Nord et Forza Italia (FI). Les partis de gauche étaient surtout trèscritiques envers toute modification du rôle du Président du Conseil, n’hésitant pas à rappelerque le régime fasciste de Benito Mussolini (1922-1943) était né d’un renforcement despouvoirs du Premier ministre. « Les Italiens ont porté un jugement sans appel sur une loi quenous avions dénoncée comme dangereuse pour la stabilité des institutions républicaines.Cette réforme divisait le pays en deux, entre riches et pauvres » a déclaré le Président duConseil, Romano Prodi, à l’annonce des résultats.« Aucun Italien ne peut se sentir digne d’être Italien si dimanche il ne va pas donner son« oui » à la révision constitutionnelle qui apportera à ce pays plus de démocratie et deliberté » avait quant à lui affirmé Silvio Berlusconi (FI) durant la campagne électorale. « Si levote « non » l’emporte, le pays ne changera plus démocratiquement, il faudra alors trouverd’autres voies » avait tenu à affirmer le leader de la Ligue du Nord, Umberto Bossi. « Mêmeles Ecossais, les Gallois, les Catalans ont fait plusieurs tentatives, nous essaierons encore,peut-être que les gens ont besoin de plus de maturité. Nous tenterons encore » a t-il souligné àl’issue du scrutin.- 27-28 mai et 10-11 juin 2007 :élections locales10 millions d'Italiens, soit un cinquième de l'électorat de la péninsule, étaient appelés auxurnes les 27-28 mai et 10-11 juin 2007 pour des élections municipales et provinciales. 859villes, dont 26 capitales régionales, sur les 8 000 que compte l’Italie étaient concernées par lescrutin municipal et 7 des 104 provinces du pays par les élections provinciales.Dans les provinces, c’est le statu quo : la Maison des libertés rassemblant Forza Italia (FI), laformation de Silvio Berlusconi, l’Alliance nationale (AN) et la Ligue du Nord (LN), conserveles quatre provinces qu’elle détenait avant les élections (Vercelli, Varèse, Côme et Vicence),L’Union, représentant les forces gouvernementales – les Démocrates de gauche (DS), LaMarguerite et Refondation communiste (RC) - remporte La Spezia, Gênes et Ancône.Au niveau municipal, la Maison des libertés enregistre une nette progression, notamment dansle Nord du pays. Les villes d’Alessandria, Monza, Gorizia et Asti passent de gauche à droitedès le premier tour des 27-28 mai. A Vérone, le candidat de la Ligue du Nord Flavio Tosi,ingénieur de 35 ans président de l'Union locale des artisans et petits industriels, recueille55,5% et bat le maire sortant, Paolo Zanello, au premier tour également. A Reggio diCalabria, Giuseppe Scopelliti (AN) est réélu avec 65% des suffrages. La Maison des libertésremporte également les villes de Trapani et Matera et conserve Lucca, Parme, Latina, Raguseet Oristano. A Palerme en Sicile, le maire sortant, Diego Cammarata, devance le candidat degauche, Léoluca Orlando, qui a gouverné la ville durant 15 ans (1985-1990 et 1993-2000).L’Union reste majoritaire dans son fief de Gènes où la député européenne Marta Vincenzi, 60ans, s’impose aux municipales, avec toutefois un résultat plus faible que celui obtenu par son14


Italieprédécesseur, Giuseppe Pericu. Aux élections provinciales, Alessandro Giovanni Repeto batavec 51,4% des voix Renata Oliveri qui recueille 48,5% des suffrages. Les forces de gauches’imposent à Pistoia, Piacenza, Rieti et L'Aquila, la capitale des Abruzzes. Elles conquièrentTarente et Agrigente, ancien bastion de droite, où Ippazio Stefano bat avec 76% des voix unautre candidat de gauche, Giovanni Florido.La participation s’est élevée à 73,9% pour les élections municipales et 58% pour le scrutinprovincial, des taux plus faibles que ceux enregistrés lors des précédentes élections du mêmetype dans ces villes et provinces municipales (respectivement – 2,4 points et – 6,9 points).« Je ne suis clairement pas satisfait des résultats obtenus dans le Nord. Mais je sais aussi quenous recueillerons un jour les fruits des nouvelles politiques que nous avons initiées. Leproblème, c’est quand vous perdez votre popularité sans avoir mis en place une quelconquepolitique pour le pays comme cela est arrivé au précédent gouvernement » a déclaré lePrésident du Conseil, Romano Prodi, après le scrutin. « Nous avons été amenés à prendre desdécisions impopulaires, à augmenter les impôts pour remettre l'économie en marche. Cela acréé un malaise évident au Nord » a-t-il indiqué. Le Président du Conseil n’avait pas menécampagne pour ces élections locales, refusant de leur accorder une importance autre quelocale.Les forces de droite au contraire se sont battues pour faire de ces scrutins un vote de défianceenvers le gouvernement. Silvio Berlusconi n’a pas hésité à demander le départ du« gouvernement des impôts » comme il nomme la coalition gouvernementale dirigée parRomano Prodi. « Ce n’est pas seulement le Nord mais l’Italie toute entière qui a puni RomanoProdi » a déclaré l’ancien Président du Conseil (2001-2006).« Les élections locales ne sont pas un test politique pour le gouvernement » a affirmé leministre des Affaires étrangères, Massimo d'Alema (DS), qui a accusé Silvio Berlusconid'instrumentaliser le vote. « Silvio Berlusconi a perdu toutes les élections locales lorsqu’ilétait au pouvoir et il n'a jamais démissionné, c'est donc la dernière personne au monde quipeut le demander aux autres » a-t-il souligné. « Les élections des 27-28 mai et 10-11 juin2007 ne sont pas un match retour » a de son côté indiqué Piero Fassino, leader du principalparti de la coalition gouvernementale, les Démocrates de gauche. Il faut rappeler que SilvioBerlusconi n'a jamais reconnu la victoire de Romano Prodi aux élections législatives des 9 et10 avril 2006, affirmant toujours que le scrutin a été entaché par des fraudes.« Le résultat de ces élections pèsera lourdement sur l'avenir du gouvernement. En Italie,même la plus petite et la plus périphérique élection a des conséquences nationales » analyse lesociologue Ilvo Diamanti.- 13-14 et 27-28 avril 2008 :élections régionales, provinciales et municipalesLes 13-14 et 27-28 avril 2008, Six millions d’Italiens étaient appelés à désigner leursreprésentants régionaux dans deux régions (Sicile et Frioul-Vénétie-Julienne), provinciauxdans cinq provinces et municipaux dans 43 villes. Le premier tour de ce scrutin local,initialement prévu pour juin prochain, a correspondu avec les élections législatives etsénatoriales anticipées qui se sont déroulées les 13 et 14 avril.Comme elles l’ont fait au niveau national lors du scrutin parlementaire, les forces de droite sesont imposées dans les deux élections régionales. En Sicile, fief de la droite italienne, Raffaele15


ItalieLombardo, fondateur en 2005 du Mouvement pour l’autonomie (MPA) dont il souhaite fairel’équivalent pour le Sud de l’Italie de la Ligue du Nord (LN), a recueilli 65,3% des suffrages,l’emportant largement face à Anna Finocchiaro (Parti démocrate, PD) qui a obtenu 30,4% desvoix. Après la démission de l’ancien président de Sicile, Salvatore Cuffaro (Union desdémocrates-chrétiens et du centre, UDC), condamné le 26 janvier 2008 à cinq ans de prisonpour avoir révélé à des chefs de la Mafia qu'ils étaient espionnés dans le cadre d'une enquêtejudiciaire, Raffaele Lombardo a su convaincre le leader de la droite, Silvio Berlusconi (Partidu peuple pour les libertés, PdL), de l’investir comme candidat en échange d’une aide duMouvement pour les autonomies lors des élections sénatoriales en Campanie et Calabre,régions où la gauche était majoritaire. Le nouveau président de Sicile devrait relancer le projetde pont sur le détroit de Messine, un ouvrage d’art dont l’utilité a été contestée et que legouvernement de Romano Prodi (L’Union, U) avait abandonné en 2006.Mais la surprise de ces élections régionales est venue de Renzo Tondo qui a battu en Frioul-Vénétie-Julienne Riccardo Illy, héritier de la dynastie des marchands de café Illy et ancienmaire de Trieste de 1993 à 2001, en recueillant 53,8% des suffrages, contre 46,2% à sonadversaire.Au scrutin provincial, la droite s’impose à Asti (victoire de Giovanna Armosino contreRoberto Peretti), Foggia (Antonio Pepe bat Paolo Campo) et Catanzaro (victoire de WandaFerro sur Pietro Amato). La gauche l’emporte dans la province de Rome et de Massa-Carraraoù Osvaldo Angeli bat Sandro Bondi.Aux élections municipales, les forces de gauche s’imposent dans les villes de Pise, où MarcoFilippeschi l’emporte avec 53,08% des voix, contre 46,91% à Patrizia Paoletti, Sondrio,Udine et Vicenze où Achille Variati bat, de justesse (50,48% des suffrages), Lia Sartori(49,51%).La grande bataille de ces élections locales s’est déroulée à Rome, ville dont le maire, WalterVeltroni, leader des forces de gauche et du Parti démocrate, avait démissionné le 13 février2008, la loi électorale italienne stipulant que les maires des villes de plus de 20 000 habitantsne peuvent être candidats aux élections législatives (environ 150 autres maires ont égalementabandonné leur mandat avant le scrutin). Walter Veltroni avait alors cédé sa place à FrancescoRutelli, ministre de la Culture et vice-président du gouvernement sortant de Romano Prodi,qui avait déjà dirigé la capitale italienne de 1993 à 2001. Il était opposé pour la conquête de laville éternelle à Gianni Alemanno (Alliance nationale, AN), ministre de l’Agriculture dugouvernement de Silvio Berlusconi et ancien candidat malheureux aux élections municipalesde Rome. Le 29 mai 2006, il avait été battu dès le premier tour de scrutin par Walter Veltroniqui avait été réélu en recueillant le plus haut résultat jamais atteint à Rome (61,4% dessuffrages, contre 37,1% à Gianni Alemanno).Deux ans plus tard, le candidat de la droite peut donc savourer sa revanche puisqu’il accèdeenfin au Capitole, siège de la mairie de Rome, en remportant au deuxième tour de scrutin53,6% des suffrages, contre 46,4% pour Francesco Rutelli. Gianni Alemanno met ainsi fin àtrente années de règne de la gauche sur la ville éternelle (hormis la parenthèse 1985-1988).Lors du premier tour, Francesco Rutelli a dominé Gianni Alemanno en recueillant 45,8% dessuffrages, contre 40,7% pour son principal rival. Beaucoup d’analystes s’attendaient à unevictoire de Francesco Rutelli dès le 14 avril, la tenue d’un deuxième tour a donc constitué lapremière surprise de cette élection municipale.« Le système de pouvoir qui semblait parfait s'est effondré. Ce groupe qui a gardé le pouvoir16


Italiependant quinze ans ne pouvait plus satisfaire aux nécessités de la ville. Nous sommes la pluiequi va nettoyer Rome, laver Rome de l’affairisme, du clientélisme, des groupes de pouvoir quiont bloqué et paralysé notre ville. Walter Veltroni semblait imbattable mais en deux ans, nousavons renversé la donne. Je crois qu’il s’agit d’un signal très important » a déclaré GianniAlemanno après l’annonce des résultats. « Ce succès vient compléter notre victoire auxélections parlementaires et je suis le plus heureux des Italiens » a indiqué quant à lui lenouveau Président du Conseil, Silvio Berlusconi qui a salué la victoire de son candidat qui aremporté 53,6% des suffrages, soit un résultat plus élevé que ne l’avaient prévu les forces dedroite elles-mêmes. Francesco Rutelli a recueilli 46,4% des voix.La participation s’est élevée à 62,7% au premier tour et à 75% deux semaines plus tard.Gianni Alemanno a mené une campagne dure essentiellement centrée sur la sécurité et lesproblèmes de logement. « Il faut absolument changer le système en expulsant les immigrés,les nomades, les citoyens non-italiens qui ne respectent pas la loi » a-t-il répété promettantl’expulsion de 20 000 clandestins qui ont eu maille à partir avec la justice, le démantèlementdes 85 campements roms situés autour de Rome et l’éloignement de leurs habitants. Lecandidat de l’Alliance nationale a également promis la construction de 25 000 logementssociaux. De son côté, Francesco Rutelli s’était engagé à renforcer les mesures de surveillanceet de prévention face à la criminalité et promis la mise en œuvre d’un grand programme deconstruction, s’engageant à ce que la mairie verse 1 400 euros par an à chacune des 75 000familles qui ne parviennent pas à faire face aux échéances des prêts immobiliers. Le candidatdu Parti démocrate a régulièrement accusé son adversaire d’exploiter les enjeux sécuritaires etles peurs des Romains. Dix jours avant le premier tour de cette élection municipale, GiovannaReggiani, 47 ans, a été violée et tuée, un meurtre pour lequel un Rom a été interpellé, et unRoumain a été arrêté pour le viol d’une étudiante originaire du Lesotho. Des faits divers quiont exaspéré une grande partie des électeurs romains et sur lesquels Gianni Alemanno n’a pashésité à s’appuyer pour mener campagne. Son premier acte, une fois élu, a d’ailleurs été derendre visite au mari de Giovanna Reggiani. « Si vous regardez les chiffres, Rome est l’unedes villes les plus sûres d’Europe » avait affirmé Francesco Rutelli, ajoutant« malheureusement, cela n’est pas suffisant et ne satisfait personne. C’est pourquoi noussommes là et que nous voulons plus de sécurité ».Les appels à la mobilisation contre l’élection d’un maire fasciste lancés par les forcesd’extrême gauche n’auront pas suffi à sauver Francesco Rutelli. Pas plus que le soutien dontce dernier, supporter du Lazio de Rome, aura bénéficié de la part de Francesco Totti, joueurde football du club ennemi de l’AS Roma. Soutenu également par Walter Veltroni, la Gauchearc-en-ciel (Sinistra arcobaleno) de Fausto Bertinotti (association de quatre partis :Refondation communiste, le Parti des communistes italiens, les Verts et la Gauchedémocratique) et l’Italie des valeurs d’Antonio Di Pietro, Francesco Rutelli aura échoué àsauver la gauche après sa défaite aux élections parlementaires. « C’est une défaite très graveet très lourde » a déclaré Walter Veltroni après l’annonce des résultats. « Une victoire de ladroite serait humiliante » avait également averti l’ancien ministre des Affaires étrangères,Massimo d’Alema (PD) avant le scrutin municipal.Seul réconfort pour la gauche : la victoire de Nicola Zingaretti à l’élection provinciale deRome, contre Alfredo Antoniozzi.Agé de 50 ans, Gianni Alemanno a longtemps appartenu au Mouvement social italien (MSI),organisation néo-fasciste. En 1994, il est élu député sous l’étiquette Alliance nationale. Il17


Italieparticipera avec son leader Gianfranco Fini au recentrage de la formation. Entre les deux toursde l’élection municipale, il a rejeté le soutien que souhaitait lui apporter Francesco Storace,ancien leader de la formation d’extrême droite, La Droite, qui avait recueilli 3,3% dessuffrages lors du premier tour. Gianni Alemanno a suscité la polémique en raison de la croixceltique qu’il porte autour du cou. Celle-ci est un symbole de l’extrême droite en Italie où uneloi de 1993 l’apparente à la croix gammée nazie. « La croix celtique que je porte est unsymbole religieux béni au Saint Sépulcre » a déclaré le nouveau maire de Rome au quotidienLa Repubblica.Participation : 66,68%Formations politiques0Résultats des élections régionales en Sicile, 14 avril 2008Pourcentage dessuffragesexprimésSiègesParti du peuple pour les libertés (PdL) 33,42 34Parti démocrate (PD) 18,76 20Mouvement pour l’autonomie (MPA) 13,94 15Union des démocrates-chrétiens et du centre (UDC) 12,50 11Source : Ministère de l’Intérieur italien- 26 octobre et 9 novembre 2008 :élections provinciales du Trentin-Haut-AdigeLes élections régionales du Trentin-Haut-Adige se sont déroulées à des dates différentes danschacune des deux provinces (Bolzano et Trente) qui composent la région, le scrutin ayant étérepoussé dans le Trentin après l’exclusion du scrutin par le Conseil d’État de l’Union desdémocrates-chrétiens (UDC) pour manque de signatures. . Un statut spécial que a obtenu en1948 et été modifié en 1972 confère à la région du Trentin-Haut-Adige une grande autonomiepolitique et financière et certains avantages fiscaux. Les élections qui s’y déroulent ne sontgénéralement pas représentatives de la vie politique nationale italienne. Les deux principauxpartis nationaux – le Parti démocrate (PD) et le Parti du peuple pour les libertés (PdL) –participaient d’ailleurs pour la première fois au scrutin régional.- 26 octobre 2008 :élections provinciales de BolzanoQuatre cents candidats issus de quinze partis politiques étaient en lice le 26 octobre 2008 dansla province germanophone de Bolzano, limitrophe de la Suisse et de l’Autriche et devenueitalienne en 1918. Le Parti populaire du Tyrol du Sud (SVP) est au pouvoir depuis laDeuxième Guerre mondiale dans la région du Haut-Adige. La formation emmenée par leprésident sortant de l'Assemblée provinciale, Luis Durnwalder, en poste depuis 2006,conserve la majorité des sièges dans la province. Le parti, qui recueille 48,1 % des suffrages(18 sièges), a cependant perdu des électeurs au profit des formations d’extrême droite quesont les Libertariens (F), qui obtiennent 14,3 % des voix (5 sièges, – 3 par rapport auprécédent scrutin), et Liberté du Tyrol du Sud, qui recueille 4,9 % des suffrages et 2 sièges.Le Parti du peuple pour les libertés (PdL) du président du Conseil, Silvio Berlusconi, obtient18


Italie8,3 % des voix (3 sièges) et devance le Parti démocrate (PD), qui recueille 6 % des suffrages(2 sièges).La participation s’est élevée à 80,1 %.Résultats des élections du 26 octobre 2008 dans la province de BolzanoParticipation : 80,1 %Formations politiquesNombre devoix obtenuesPourcentage dessuffrages recueillisParti populaire du Tyrol du Sud (SVP) 146 545 48,1 18Libertariens (F) 43 614 14,3 5Parti du peuple pour les libertés (PdL) 25 294 8,3 3Parti démocrate (PD) 18 139 6 2Verts 17 534 5,8 2Liberté du Tyrol du Sud 14 888 4,9 2Autres 38 432 12,5 3Source : Agence France-Presse.- 9 novembre 2008 :élections provinciales de TrenteNombrede siègesLe 9 novembre 2008, 400 000 électeurs de la province de Trente étaient convoqués aux urnespour des élections provinciales. La liste Union pour le Trentin, emmenée par le présidentsortant de la province, Lorenzo Dellai, et comprenant le Parti démocrate (PD) et l’Italie desvaleurs (IdV), est arrivée en tête du scrutin avec 57 % des suffrages (21 sièges). Elle bat laliste conduite par Sergio Divina (Ligue du Nord, LN), qui rassemblait outre sa formation leParti du peuple pour les libertés (PdL), et qui obtient 36,5 % des voix (13 sièges).La participation s’est élevée à 73,1 %.Participation : 73,1 %Formations politiquesRésultats des élections du 9 novembre 2008 dans la province de TrenteNombre devoix obtenuesPourcentagedes suffragesrecueillisNombre desiègesUnion pour le Trentin 165 043 57 21Coalition des forces de droite 105 692 36,5 13Administrez le Trentin-Jeunes pour le Trentin 8 399 2,9 1Démocrates pour le Trentin 5 653 2 0Refondation communiste (RC) 3 354 1,2 0Autres 1 447 0,5 0Source : Agence France-Presse.- 14-15 décembre 2008 :élections régionales dans les AbruzzesLes 14 et 15 décembre 2008, 1,2 million d’électeurs des Abruzzes se sont rendus aux urnespour élire leurs représentants régionaux après la démission en juillet de la même année, deuxans avant la fin de son mandat, du président de la région, Ottaviano Del Turco (Parti19


Italiedémocrate, PD), arrêté et emprisonné quelques semaines pour corruption et association demalfaiteurs.La coalition du Parti du peuple pour les libertés (PdL), emmenée par l’ancien maire deTeramo Gianni Chiodi, est arrivée en tête du scrutin en recueillant 48,8 % des suffrages (et19 sièges), contre 42,7 % des voix (15 sièges) à la coalition de gauche conduite par CarloCostantini. Celle-ci rassemblait l’Italie des valeurs (IdV), Refondation communiste (RC), leParti des communistes italiens (PdCI), la Fédération des Verts et le Parti socialiste (PSI).L’Union des démocrates-chrétiens et du centre (UDC), conduite par Rodolfo De Laurentiis, arecueilli 5,4 % des suffrages, et La Droite (D), emmenée par Teodoro Buontempo, 1,9 % desvoix.Le Parti du peuple pour les libertés a refusé toute alliance avec l’Union des démocrateschrétienset du centre et avec La Droite. À gauche, Carlo Costantini est parvenu à s’allier avecl’Italie des valeurs d’Antonio Di Pietro. Cette dernière formation avait émis le souhait de seprésenter seule dans une région qui fait partie de ses bastions (Antonio Di Pietro est originairede la région voisine de Molise) avant de finalement accepter la main tendue par le Partidémocrate.La participation s’est élevée à 52,9 %.Ces élections régionales ont donc fait basculer les Abruzzes de gauche à droite. « Les résultatstraduisent un malaise et une critique à l’égard du Parti démocrate », a d’ailleurs déclaré leleader de la gauche, Walter Veltroni, à l’issue du scrutin. Le président du Conseil, SilvioBerlusconi (PdL), avait fait de ces élections régionales un test national en se rendant à troisreprises dans la région durant la campagne électorale.Résultats des élections régionales des 14 et 15 décembre 2008 dans les AbruzzesParticipation : 52,9 %Formations politiquesNombre devoixobtenuesPourcentagedes suffragesrecueillisNombrede siègesCoalition du Parti du peuple pour les libertés (PdL) 295 371 48,8 19Coalition des forces de gauche 258 199 42,7 15Union des démocrates-chrétiens (UDC) 32 604 5,4 2La Droite (D) 11 514 1,9 0Autres 7 416 1,2 0Source : Agence France-Presse.- 15 et 16 février 2009 :élections régionales en SardaigneLes 15 et 16 février 2009, les Sardes ont élu leur Parlement régional après la démission ennovembre 2008 du président sortant de l’île, Renato Soru (Parti démocrate, PD), quisouhaitait par ce geste s’opposer aux entrepreneurs de travaux publics qui, selon lui, lorgnentsur la Sardaigne.Renato Soru, fondateur du premier prestataire Internet européen, le groupe detélécommunications Tiscali, ancien propriétaire de L’Unità et homme le plus riche d’Italieselon les médias, a joué la carte de l’identité sarde face au colonisateur Silvio Berlusconi.Opposé à la « colonisation de la Sardaigne par les riches armateurs et les entrepreneursimmobiliers », il a donné à une société publique de protection du littoral 200 hectares de terre20


Italiequ’il possédait en bord de mer et interdit toute nouvelle construction à moins de 3 kilomètresdu littoral. Il a également tenté d’instaurer une taxe sur le luxe, et notamment sur les yachtsqui mouillent dans les ports sardes, avant que le Parlement européen l’en empêche. RenatoSoru a mis en place un programme de développement économique de l’île, modernisé lesystème de santé et informatisé l’administration.L’homme, qui s’est vu un temps comme le successeur de Walter Veltroni à la tête du Partidémocrate, a cependant raté son pari lors des élections régionales anticipées, où sa liste arecueilli 42,9 % des suffrages et a été devancée par celle d’Ugo Cappellaci (Parti du peuplepour les libertés, PdL), qui a obtenu 51,9 % des voix. Ce conseiller fiscal et enseignant del’université Luigi-Bocconi, à Milan, âgé de 48 ans, était la veille du scrutin un parfait inconnuet un novice en politique. Il a bénéficié de l’appui de Silvio Berlusconi, qui est venu par sixfois le soutenir durant la campagne électorale. Le président du Conseil, qui possède unepropriété sur la Costa Smeralda, considère la Sardaigne comme sa chasse gardée.Le taux de participation s’est élevé à 67,5 %.- 7-8 juin 2009 ; 21-22 juin 2009 :élections provinciales et municipales partiellesLes 7 et 8 juin 2009, 35 millions d’Italiens ont été appelés aux urnes pour désigner leursreprésentants dans 62 provinces et 4 281 communes. Les électeurs de Florence et de Bolognevotaient à la fois pour leur ville et pour leur province.Le Parti du peuple pour les libertés (PdL), au pouvoir, a remporté 34 des 62 provinces (alorsqu’il en détenait 9 avant le scrutin) – en remportant 15 sur les forces de gauche – et 14 des 30plus grandes villes (contre 9 avant les élections municipales). La droite conquiert lesprovinces de Naples et la ville de Plaisance, auparavant détenues par la gauche, ainsi que lesvilles de Venise, Biella, Bergame, Verbania, Pavie, Pescara, Lecce, Campobasso et Paro. Ellegagne également Milan, pour la première fois depuis plusieurs décennies. Le recul du Partidémocrate (PD) est net, notamment dans le nord du pays. L’opposition de gauche se maintienttoutefois dans ses bastions de Turin, Bologne, Florence, Bari, Ferrare et Padoue.Le premier tour des 7 et 8 juin a débouché sur une vague bleue du Parti du peuple pour leslibertés et de son partenaire gouvernemental, la Ligue du Nord (LN), qui enregistre unehausse. Le second tour des 21 et 22 juin a été plus favorable à la gauche, peut-être à cause desscandales touchant le président du Conseil, Silvio Berlusconi.« Avant ces élections, le Parti du peuple pour les libertés gouvernait 5 millions de personnesdans les provinces, aujourd’hui, il en dirige plus de 21 millions », a déclaré Silvio Berlusconià l’issue du scrutin. Le président du Conseil n’a cependant pas atteint l’objectif de 45 % dessuffrages qu’il s’était fixé, son parti recueillant environ 35 % des voix.La participation a été faible pour l’Italie, pays traditionnellement participatif, et s’est élevée à36 % aux élections provinciales et 61,3 % au scrutin municipal.- 27-28 mars 2010 :élections régionales partiellesQuarante et un millions d’Italiens étaient appelés à désigner leurs représentants dans treize desvingt régions du pays les 27 et 28 mars 2010.Le Parti du peuple pour les libertés (PdL) est arrivé en tête du scrutin en recueillant 26,7% dessuffrages et remporte treize des vingt régions concernées (dont quatre des cinq plus21


Italieimportantes), devançant de moins d’un point le Parti démocrate qui a obtenu 25,9% des voix.Convaincu de sa défaite avant le scrutin, la formation de gauche avait déclaré que la perte dequatre régions (sur les onze qu’elles détenaient avant le 27 mars) constituerait un moindremal. Les forces de l’opposition conservent sept régions après le 28 mars. Le Parti du peuplepour les libertés sort victorieux dans quatre régions – la Campanie où Stefano Caldoros’impose avec 31,7% des suffrages, la Calabre gagnée par Giuseppe Scopelliti (26,4% desvoix), le Latium conquis sur la gauche par Renata Polverini (34,8%) et la Lombardie, régionnatale de Silvio Berlusconi où Roberto Formigoni s’impose avec 31,8% des suffrages. LeParti démocrate remporte sept régions : l’Emilie Romagne avec la victoire de Vasco Errani(40,6% des voix), la Toscane gagnée par Enrico Rossi (42,2% des suffrages), l’Ombrie oùtriomphe Catiuscia Marini (36,2%), le Basilicate remportée par Vito De Filippo (27,1%) desvoix (dans cette région, le Parti démocrate était allié à l’Union du centre (7,4%)), les Pouillesoù Nichi Vendola (Gauche et liberté) s’impose, les Marches où Gian Mario Spacca recueille31,1% des voix, soit quasiment le même résultat que le candidat de Parti du peuple pour leslibertés, mais bénéficie du résultat élevé de l’Italie des valeurs (9,1%), même cas de figure enLigurie où ce parti obtient 8,4% des suffrages et permet la victoire de Claudio Burlando(28,3%).Silvio Berlusconi avait fait de ces élections régionales un référendum sur sa personne. Le 20mars 2010, une manifestation de soutien au président du Conseil avait été organisée en Italie.Les manifestants s’étaient rassemblés pour défendre « la liberté menacée par les juges etl’opposition ». A cette occasion, Silvio Berlusconi s’était de nouveau présenté dans sa posturepréférée, celle de victime.« Encore une fois l’amour a triomphé de la haine et de l’envie » s’est réjoui le Cavaliere(surnom donné au président du Conseil) à l’annonce des résultats. L’amour triomphe toujoursde l’envie et de la haine est le titre de l’ouvrage de Silvio Berlusconi publié aux éditionsMondadori et qui réunit les cinq mille messages reçus par le président du Conseil après sonagression à Milan en décembre 2009. Accusations de fraude fiscale, de détournement defonds, divorce houleux et émaillé de révélations embarrassantes de sa femme Veronica sur lessoirées passées par son mari avec de très jeunes filles (son épouse a déclaré « ne plus pouvoirrester auprès d’un homme qui fréquente les mineures »), allégations de tentative de corruptionsur l’avocat britannique David Mills et, quelques semaines avant les élections régionales,ouverture d’une enquête contre lui (Silvio Berlusconi était soupçonné d’avoir fait pression surla Haute autorité des communications pour supprimer l’émission de débat politique sur laRAI, AnnoZero) rien de cela n’aura pu faire chuter le Cavaliere qui s’est une nouvelle foisimposé dans les urnes pour des élections dont il avait lui-même indiqué qu’elles avaient uneimportance nationale.Sua Emittenza (Son éminence) avait mené sa campagne comme à son habitude, avec sonélégance toute personnelle. « Savez-vous pour quelle raison Mercedes Bresso – candidate duParti démocratique dans le Piémont – est toujours de mauvaise humeur ? Parce que chaquematin, quand elle se lève, elle se regarde dans le miroir pour se maquiller et que cela détruit sajournée » a-t-il déclaré. « Si l’on parle de maquillage, la seule chose que je peux dire est quej’en utilise moins que Silvio Berlusconi. Je suis plus jeune et bien mieux préservée et je n’aipas eu besoin de chirurgie esthétique » a répondu la candidate des forces de gauche.Silvio Berlusconi s’est félicité de la victoire de sa formation aux élections régionales voyantdans le résultat « une reconnaissance du bon travail fourni par le gouvernement ». « Je neparle pas de victoire mais je ne parlerais pas de défaite » a déclaré de son côté le leader de22


Italiel’opposition, Pierluigi Bersani, chef du Parti démocratique (dont il est le quatrième leaderdepuis la création du parti en 2007). Ce dernier a tenu à préciser que son parti avait réduitl’écart de voix qui le sépare du Parti du peuple pour les libertés et augmenté son résultat parrapport aux élections européennes des 6 et 7 juin 2009. Il a également parlé d’un« changement de cycle, positif pour l’opposition ».La gauche a sans doute un peu pâti de la présence du Mouvement cinq étoiles du comptabledevenu comédien, Beppe Grillo. Celui-ci, qui a créé son mouvement en octobre 2009 aprèsn’avoir pas été autorisé à se présenter aux élections primaires organisées par le Partidémocratique pour élire son leader, mène une croisade contre la caste politique dans sonensemble, les partis « qui sont le cancer de la démocratie », la politique de l’euro, le nucléaireet l’Opus Dei. Il demande l’expulsion du parlement des élus qui ont été condamnés par lajustice et la limitation des mandats. Souvent comparé au cinéaste Michael Moore maisdésormais engagé en politique, Beppe Grillo avait lancé dans les années 1990, le Fuck off daypour bouter les parlementaires mis en examen. Le Mouvement cinq étoiles a recueilli 3,5%sur l’ensemble des treize régions du pays mais 6% en Emilie Romagne et 3% dans le Piémont,région où le Parti démocrate a échoué de 0,5 point devant le Parti du peuple pour les libertés.« Si la gauche perd, cela n’a rien à voir avec nous » a affirmé Beppe Grillo.Le véritable vainqueur de ce scrutin régional est la Ligue du Nord (LN), parti membre de lacoalition gouvernementale de Silvio Berlusconi. La formation populiste, dirigée par UmbertoBossi, a recueilli 13% des suffrages en moyenne des treize régions italiennes et s’impose enVénétie où Luca Zaia recueille 35,2% des voix et dans le Piémont où Roberto Cota obtient16,7% des suffrages (le Parti du peuple pour les libertés recueille 25% des voix).La Ligue a également obtenu des résultats honorables en Lombardie (26,2%) et dans les deuxfiefs de gauche que sont l’Emilie Romagne (13,7%) et la Toscane (6,5%). « La gauche a éténettoyée dans le nord » a déclaré Umberto Bossi. La Ligue du Nord est soutenue par les petitsentrepreneurs, notamment en raison de sa politique fiscale mais aussi par les catégoriessocioprofessionnelles que la mondialisation inquiète et de nombreux jeunes. A l’occasion dece scrutin régional, elle se renforce dans les fiefs de la gauche et au centre du pays.La participation a été exceptionnellement faible pour l’Italie, pays habituellement très civiqueet qui possède une tradition de proximité entre population et élus locaux plus grande que dansd’autres États, et s’est élevée à 64,2%. L’abstention a pénalisé les « grands » partis politiquesque sont le Parti du peuple pour les libertés et le Parti démocrate.« La victoire aura un prix amer pour Silvio Berlusconi. Il se sentira renforcé mais la Ligue duNord lui fera payer cher » a analysé l’historien Marc Lazar. « Comme leader de la coalitiongouvernementale, Silvio Berlusconi peut être heureux du résultat. Mais comme leader de sonparti, je ne serais pas très réjoui » a également indiqué l’analyste politique Robertod’Aimonte. Andrea Romano, chef du think tank Italia Futura, a souligné que « les Italienscomme d’autres Européens rejettent ce que les partis proposent ». « Rien de catastrophiquen’est arrivé au gouvernement. La coalition ne va pas s’écrouler car il n’y a pas d’alternative àSilvio Berlusconi mais celui-ci ne sort pas renforcé de ces élections régionales » a-t-ilsouligné. Enfin, Stefano Folli, analyste au quotidien financier Il sole 24 Ora, a précisé :« Maintenant, Umberto Bossi n’est plus un simple partenaire, il est le gardien des clés du nordplus qu’il ne l’a jamais été. Tout le monde doit négocier avec lui et Silvio Berlusconi enpremier ».23


ItalieLa campagne des élections régionales des 27 et 28 mars a été émaillée de divers incidents.Dans le Latium, Aldredo Milioni (PdL) s’est présenté avec retard pour déposer sa liste de saformation qui n’a donc pu être enregistrée. Le Parti du peuple pour les libertés a finalementété autorisé à se présenter, les autorités lui interdisant toutefois de faire figurer son sigle sur saliste de candidats. Dans cette région, la représentante du syndicat catholique de l’Uniongénérale du travail (UGL), Renata Polverini, s’est imposée sur Emma Bonino, anciennecommissaire européenne en charge des Consommateurs, des Pêches et bête noire descatholiques en raison de ses positions en faveur de l’euthanasie et de l’avortement.En Lombardie, la liste du président sortant Roberto Formigoni a un temps été interdite descrutin après que 514 des 3 500 signatures d’électeurs, obligatoires pour se présenter auxélections régionales, qu’elle avait présentées ont été jugées invalides. L’incident n’a pasempêché Roberto Formigoni d’être réélu à la tête de la Lombardie. Sur sa liste figurait NicoleMinetti, assistante dentaire de 25 ans qui a soigné Silvio Berlusconi à l’hôpital San Raffaeleaprès son attaque à la cathédrale de Milan en décembre 2009. Giovanna del Giudicie,ancienne actrice et ex-hôtesse du night-club Billionaire de la plage de Costa Smeralda enSardaigne et présentatrice de la météo sur l’une des chaînes de télévision que possède SilvioBerlusconi, figurait de son côté sur les listes du Parti du peuple pour les libertés en Campanie.Participation : 64,2%RégionsRésultats des élections régionales partielles en Italie, 27-28 mars 2010Taux departicipationNombre de siègesobtenus par lespartis de gaucheNombre de siègesobtenus par les partisde droiteBasilicate 62,8 13 13Calabre 59,3 15 21Campanie 63 20 32Emilie-Romagne 68,1 22 17Latium 60,9 25 13Ligurie 60,9 15 14Lombardie 64,6 26 44Marches 62,8 24 17Piémont 64,3 17 26Pouilles 62,3 40 24Toscane 60,9 32 21Ombrie 65,4 13 10Vénétie 66,4 18 33Source : Ministère italien de l’Intérieur- 6-7 mai et 20-21 mai 2012 :élections municipales en ItalieDes élections locales se sont tenues en Italie les 6-7 mai et 20-21 mai 2012 dans neuf centquarante-huit communes, dont cent soixante-seize comptaient plus de 15 000 habitants (ouplus de 10 000 en Sicile). Pour la première année, aucun scrutin provincial n’était organisé, lagouvernance des provinces ayant été modifiée par la loi du 4 décembre 2011.Désormais, les24


Italieparlements des provinces seront élus par les conseils communaux (et non plus au suffrageuniversel direct) et leurs présidents désignés par ces parlements.Le Parti du peuple pour la liberté (PdL) de l’ancien président du Conseil (1994-1995, 2001-2006 et 2008-2011) Silvio Berlusconi, aujourd’hui dirigé par Angelino Alfano, et la Ligue duNord (LN) d’Umberto Bossi ont subi un véritable revers à ces élections locales. LuigiBersani, secrétaire du Parti démocrate (PD), a, lui, revendiqué la victoire. Sa formation arecueilli 16,29% des suffrages et remporté quatre-vingt-seize villes de plus de 15 000habitants (sur cent soixante-seize) ; elle n’en détenait que quarante-cinq avant le scrutin. Enoutre, le parti de gauche gouvernait six des vingt-six plus grandes villes mairies avant lesélections : il s’est imposé dans dix-sept d’entre elles.Si les forces de gauche ont devancé celles de droite, certains résultats, comme ceux de la villede Parme (voir ci-dessous), sont venus assombrir le succès de l’opposition. « Nous avonsremporté les élections locales, mais certains résultats comme ceux de Parme font réfléchir. » alui-même reconnu Luigi Bersani. De même, si les municipalités de Gênes et de Palerme sontpassées de droite à gauche, les deux villes ont élu des maires que le Parti démocrate avaitauparavant tenté d'écarter. « Le Parti démocrate résiste parce qu'il est parvenu à nouer desalliances avec la gauche radicale et avec l’Italie des valeurs (IdV) d'Antonio Di Pietro » aanalysé Roberto d'Alimonte, professeur de sciences politique de l’université Luis Guido Carlide la capitale Rome.De son côté, le Parti du peuple pour la liberté a obtenu 11,58% des voix et gagné trente-troismunicipalités. La formation s’est effondrée dans toute l’Italie (et notamment dans le nord dupays) à l’exception de Piacenza, Lecce et Catanzaro. Elle est tombée sous les 10% des voixdans les villes de Vérone, Belluno, L'Aquila et Parme. « C’est une défaite, pas unecatastrophe. » a déclaré le leader Angelino Alfano.L’Italie traverse une période difficile : le pays est en récession depuis la fin de l’année 2011 etsa dette, qui s’élève à 1 900 millions d’euros, représente 120% de son PIB. Le gouvernementde Marion Monti, au pouvoir depuis novembre 2011, a mis en place une politique de grandeaustérité, douloureuse pour une grande partie des Italiens.Résultats des élections municipales des 6 et 7 mai et 20 et 21 mai 2012 en ItalieParticipation : 66,90% (premier tour) et 51,40% (deuxième tour)Formations politiquesNombre de voixobtenuesPourcentage dessuffrages recueillisParti démocrate (PD) 248 909 16,29Parti du peuple pour la liberté (PdL) 176 983 11,58Mouvement cinq étoiles (M5s) 105 488 6,90Union du centre (UDC) 75 782 4,96Italie des valeurs (IdV) 68 290 4,47Gauche, écologie et liberté (SEL) 46 943 3,07Ligue du Nord (LN) 41 388 2,71Autres 764 264 50,02La participation a été la plus faible jamais enregistrée dans un pays où le vote a longtemps étéobligatoire et qui a, de ce fait, conservé un fort civisme électoral. La participation s’est élevéeà 66,90% au premier tour et à 51,40% au deuxième. La péninsule possédait également jusqu’à25


Italierécemment une tradition de proximité entre la population et les élus locaux plus grande quedans les autres États européens. Rappelons que les bureaux de vote sont ouverts en Italie ledimanche et le lundi (jusqu’à 13 heures).Mais la véritable surprise de ces élections régionales est venue du Mouvement cinq étoiles((M5s)) créé par Beppe Grillo qui a remporté son premier succès local à Parme, (190 000habitants), la capitale de l’industrie alimentaire. Son candidat Federico Pizzarotti a en effet étéélu à la tête de la ville au deuxième tour de scrutin avec 60,2% des suffrages devant VincenzoBernazzoli (PD). Le maire sortant, Elvio Ubaldi (Nouveau Pôle pour l’Italie qui rassemblel'Union du centre (UDC) de Pierferdinando Casini, l’Alliance pour l’Italie de Fracesco Rutelliet Futur et liberté de Gianfranco Fini) n’est pas parvenu à se qualifier pour le deuxième tour(16,3% des suffrages au premier). Federico Pizzarotti doit en grande partie sa victoire au faitque les électeurs de droite ont refusé de voter pour l’ancien communiste Vincenzo Bernazzoliles 20 et 21 mai.« Parme sera notre Stalingrad. » avait prévenu Beppe Grillo quelques jours avant lesélections. « Pour la gauche, convaincue de l’emporter, c’est une désillusion totale. Personnene réalise encore véritablement ce qui vient d’arriver. » a souligné Antonio Mascolo,journaliste du quotidien La Repubblica.L’Emilie Romagne est l’une des régions les plus à gauche d’Italie mais en son sein, Parme yfait depuis toujours figure d’exception. « Ma victoire reflète l'aspiration des Italiens auchangement. » a déclaré Federico Pizzarotti à l’annonce des premiers résultats. « La victoirede Parme est extraordinaire. Elle témoigne d’un rejet très fort des partis classiques. » aanalysé James Watson, professeur en relations internationales à l’université américaine deRome. Vingt ans après l’opération « Mains propres » et l’apparition de nouveaux scandalesfinanciers, les Italiens font de moins en moins confiance à leurs hommes politiques. Plus de lamoitié d’entre eux (52%) approuvent aujourd’hui l'idée que « la démocratie peut fonctionnersans parti » a indiqué le professeur de science politique de l’université de Urbino, IlvoDiamanti.Le Mouvement cinq étoiles est devenu à l’occasion des élections locales de 6 et 7 mai et 20 et21 mai 2012 le troisième parti d’Italie. Il a obtenu 6,90% des voix.Beppe Grillo a fondé son Mouvement cinq étoiles, pour lequel il refuse l’appellation de partipolitique, en 2009, à Cesena, en Emilie Romagne. Celui-ci est organisé de façon horizontaleet se veut une « association libre de citoyens » et le plus grand mouvement de citoyensd’Europe. « Il y a un vide. Au lieu de le remplir avec le nazisme, le fascisme, la xénophobie,la peur des autres, nous le remplissons avec l’hyper démocratie. », affirme le leader populistequi se dit proche du Parti pirate, affirmant partager ses valeurs de transparence, d’innovationtechnologique et d’écologie. Le Mouvement cinq étoiles se veut à l’avant-garde de« l’avènement de la démocratie populaire » et se bat pour que « chacun puisse décider etcontrôler le destin de son pays, de sa commune et de sa vie ». Quiconque n’a pas de casierjudiciaire peut être candidat de la formation de l’humoriste Beppe Grillo qui, lui-même, n’ajamais concouru à une élection. La campagne des grillini (en italien, les grillons, noms donnésaux partisans de Beppe Grillo) fait une large place à internet et de ce fait est très peu onéreuse(Federico Pizzarotti s’est imposé à Parme avec un budget de campagne de moins de 6 000euros, Roberto Castiglion a remporté la mairie de Sarego avec trois cents euros). Chaquecandidat du mouvement doit s’engager à ne pas faire plus de deux mandats durant toute savie. Le Mouvement cinq étoiles compte environ 100 000 membres.Le populiste Beppe Grillo prospère sur les inquiétudes et le mécontentement, voire la colère,26


Italiedes Italiens désenchantés de la politique et affectés par les hausses d’impôt et les coupesbudgétaires décidées par le gouvernement dirigé par le président du Conseil Mario Monti pourlutter contre la crise économique et permettre la réduction de la dette nationale. Il attire lesabstentionnistes et les électeurs, de plus en plus nombreux, qui rejettent les partistraditionnels.Ce partisan d’une « autre politique » rejette les partis politiques qu’il accuse de « volerl’argent du contribuable ». « Le percepteur étrangle plus que la Mafia. » aime-t-il à répéter.Beppe Grillo demande également que les politiciens corrompus soient jugés de la même façonque l’ont été les criminels nazis après la Seconde Guerre mondiale. « En Italie, il n’y a jamaiseu de démocratie ; on est passé de la monarchie au fascisme et à la partitocratie. » a-t-ildéclaré.Le Mouvement cinq étoiles s’oppose également à ce que les dettes des banques soientremboursées par les Italiens et souhaite voir l’Italie quitter la zone euro « qui appauvrit lepeuple » et plus largement l’Union européenne qui « brime les pauvres gens ». L’organisationest favorable à la mise en place d’un revenu minimum, à une réduction des dépensesmilitaires comme des rémunérations des hommes politiques et du financement des partis.Beppe Grillo affirme avoir écrit son programme électoral, fondé sur la décroissance, ledéveloppement des énergies vertes, l’introduction d’un salaire minimum et la mise à plat de larémunération des élus, en collaboration avec le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz.Opposé à la politique menée par le président du Conseil Mario Monti (qu’il considère issud’un coup d’Etat), le leader populiste affirme se moquer « de l’avis des marchés financiers surl’Italie et des autres conneries » selon ses propres termes. L’homme tient souvent des proposoutranciers, voire insultants. Ainsi, il a qualifié Romano Prodi (PD), président du Conseilentre 2006 et 2008, de « valium humain » et indiqué que Massimo d’Alema (PD), ancienprésident du Conseil (1998-2000), devrait remercier le pape qui a affirmé que l’état végétatifétait encore la vie : « Il y a de l’espoir pour lui et les membres de son parti. » a conclu BeppeGrillo.Outre sa victoire à Parme, le Mouvement cinq étoiles a remporté les mairies de Mira, ville de39 000 habitants), située en Vénétie, de Comacchio en Emilie-Romagne (23 000 habitants) etde Sarego (6 500 habitants) en Lombardie où un ingénieur de trente-deux ans, RobertoCastiglion, est devenu maire. Il est arrivé en troisième position à Vérone et Gênes et arecueilli plus de 10% des suffrages à Monza et à La Spezia.« C’est la victoire de la démocratie contre le capitalisme. » a déclaré Beppe Grillo à l’issue deces élections locales. Entre les deux tours de scrutin, le Parti démocrate a tenté de changer sonapproche du Mouvement cinq étoiles et affirmé que les grillini devaient être écoutés.« Les politiciens pensent que nous plaisantons. Mais quand ils comprendront que noussommes terriblement sérieux, il sera trop tard. » a de son côté indiqué Beppe Grillo qui aajouté : « Notre virus se répand. ».« Et maintenant, au parlement ! » s’est écrié Beppe Grillo à l’issue des élections locales des 6-7 et 20-21 mai.A Gênes, le candidat de gauche Marco Doria (Gauche, écologie et liberté, SEL) a recueilli59,7% des suffrages au deuxième tour de scrutin et battu Enrico Musso, candidat indépendantmais soutenu par le Nouveau Pôle pour l'Italie qui rassemble l'Union du centre (UDC) dePierferdinando Casini, l’Alliance pour l’Italie de Francesco Rutelli et Futur et liberté deGianfranco Fini, qui a obtenu 40,3% des voix.Le candidat du Mouvement cinq étoiles, Paolo Putti, a recueilli 13,8% des suffrages aupremier tour de scrutin, devançant celui du Parti du peuple pour la liberté, Pierluigi Viani, qui27


Italiea obtenu 12,7% des voix. La participation s’est élevée à 55% lors du premier tour et à 39%deux semaines plus tard.Flavio Tosi, candidat de la Ligue du Nord (LN) opposé au leader du parti Umberto Bossi etpar conséquent peu touché par les scandales qui affectent la formation a été réélu dès lepremier tour à Vérone, douzième ville d’Italie et fief de la Ligue du Nord, malgré la présenced’une liste soutenue par Umberto Bossi. Il a recueilli 57,3% des suffrages et a devancéMichele Bertucco (PD) qui a obtenu 22,8% des voix. Avec 9,3% des suffrages, GianniBenciolini ((M5s)) a devancé le Parti du peuple pour la liberté, Luigi Castelletti (8,8% desvoix). La Ligue du Nord se présentait pour la première fois sans le Parti du peuple pour laliberté à Vérone.La formation d’Umberto Bossi a subi plusieurs revers aux élections locales de 6-7 et 20-21mai, dont certains humiliants dans ses fiefs du nord du pays y compris à Cassano Magnago,ville natale de son leader. Le parti avait fait le pari que son divorce avec le Parti du peuplepour la liberté et son opposition à la politique d’austérité du président du Conseil, MarioMonti, le prémuniraient contre un échec aux élections locales.Quelque peu désorientés, les électeurs habituels du parti régionaliste ont souvent accordé leursvoix à différentes listes de citoyens (2 806 étaient en lice au total). Selon des enquêtesd’opinion post-électorales, environ 16% des électeurs du Mouvement cinq étoiles viendraientde la Ligue du Nord.A Palerme, le porte-parole d’Italie des valeurs, considéré comme le champion de la lutte antimafia, Leoluca Orlando, qui se présentait en candidat indépendant, a recueilli 72,4% dessuffrages et été largement réélu à la tête d’une ville qu’il a déjà dirigée entre 1985 et 1990.Leoluca Orlando a battu Fabrizio Ferrandelli (PD) qui a obtenu 27,6% des voix.Le Parti du peuple pour la liberté a été le grand absent de ce duel. Son candidat MassimoCosta est arrivé en troisième position du premier tour avec 12,6% des suffrages.- 27-28 octobre 2012 :élections régionales en Sicile2 203 885 Siciliens étaient appelés aux urnes les 27 et 28 octobre 2012 pour renouveler defaçon anticipé leur parlement régional. Ce scrutin faisait suite à la démission (demandée par leprésident du Conseil Mario Monti) en juillet 2010 du président de la région RaffaeleLombardo (Mouvement pour l’autonomie de la Sicile, MpA), accusé de collusion avec laMafia. Son prédécesseur à la tête de la région, Salvatore (dit Toto) Cuffaro, avait égalementété reconnu coupable de liens avec le crime organisé et purge actuellement une peine deprison.Le système électoral sicilien est mixte : quatre-vingts députes sont élus au scrutinproportionnel sur des listes ouvertes (un seuil de 5% des suffrages est obligatoire pour êtrereprésenté au parlement régional) et dix députés sont désignés par un vote bloqué sur deslistes fermées. En outre, la désignation du président du parlement et celle des conseillersrégionaux sont deux choses distinctes ; il est, en Sicile, possible de voter pour le candidat d’unparti pour le poste de président de la région sans pour autant accorder sa voix à son parti lorsde l’élection des députés du parlement régional.La Sicile est dans une situation économique difficile. L’agence de notation Fitch a d’ailleursdégradé la note de la région (BBB) le 28 octobre, deuxième jour du scrutin. Le taux de28


Italiechômage s’établit à 19,5% dans cette région méridionale de l’Italie (pour 10% dansl’ensemble du pays), le chômage des jeunes (20-24 ans) atteint 40% (six points au-dessus dela moyenne nationale). La Sicile est également secouée par des scandales financiers et encorefortement gangrénée par la Mafia. La dette de la région s’élève à 6 milliards d’euros (elle étaitde cinq milliards il y a trois ans). Le déficit budgétaire s’élève à 5% du PIB ; la région estsouvent stigmatisée pour ses sureffectifs de personnels publics et l’inefficacité de sonadministration régionale. « Aucun des candidats n’a avancé de programme sérieux, des idées,des projets ou des propositions pour résoudre les problèmes financiers de l’île » a soulignéMario Centorrino, professeur de science politique de l’université de Messine (Sicile).Deux éléments ont marqués ces élections régionales anticipées : la faible participation(47,20%, soit 19,48 points de moins que lors du dernier scrutin du même type des 13-14 et27-28 avril 2008) et la percée de la formation populiste du Mouvement cinq étoiles ((M5s) deBeppe Grillo. « Jamais comme auparavant, l’abstention n’a eu une signification aussipolitique explicite et précise » a affirmé le professeur de science politique de l’université deUrbino, Ilvo Diamanti.A l’occasion des élections régionales des 27 et 28 octobre 2012, le Mouvement cinq étoilesest devenu le premier parti de Sicile avec 14,90% des suffrages et quinze sièges. Ce scrutinsigne également la première implantation de la formation de l’humoriste Beppe Grillo dans leMezzogiorno. Son candidat, le géomètre Giancarlo Cancelleri, a dépassé les 20% dessuffrages dans les grandes villes de l’île dont la capitale Palerme. Le Parti démocrate (PD) deLuigi Bersani, principale formation d’opposition au niveau national, a pris la deuxième placeavec 13,40% des suffrages et quatorze sièges.Beppe Grillo a fondé son Mouvement cinq étoiles, pour lequel il refuse l’appellation de partipolitique, en 2009 à Cesena en Emilie Romagne. Il prospère sur les inquiétudes et lemécontentement, voire la colère, des Italiens désenchantés de la politique et affectés par leshausses d’impôt et les coupes budgétaires décidées par le gouvernement dirigé par leprésident du Conseil Mario Monti pour lutter contre la crise économique et permettre laréduction de la dette nationale.Il rejette les partis politiques qu’il accuse de « voler l’argent du contribuable », s’oppose à ceque les dettes des banques soient remboursées par les Italiens et souhaite voir l’Italie quitter lazone euro « qui appauvrit le peuple » et plus largement l’Union européenne qui « brime lespauvres gens ». L’organisation est favorable à la mise en place d’un revenu minimum, à uneréduction des dépenses militaires comme des rémunérations des hommes politiques et dufinancement des partis. L’homme tient souvent des propos outranciers, voire insultants,accuse Mario Monti d’être issu d’un coup d’Etat ou déclare se moquer « de l’avis des marchésfinanciers sur l’Italie et des autres conneries ». Pour une présentation plus complète duMouvement cinq étoiles, voir Elections municipales en Italie des 6-7 mai et 20-21 mai 2012.Comme toujours, le Mouvement cinq étoiles a mené une campagne électorale atypique.Beppe Grillo a ainsi traversé le détroit de Messine (long de 2,8 kms et qui va de Cannitello enCalabre à Messine en Sicile) à la nage sous une pluie battante. « Beppe Grillo est le seul desleaders nationaux à avoir effectué une campagne électorale digne de ce nom en Sicile où il estresté vingt jours, prenant le train avec les gens, dégustant les spécialités locales. Auparavant,on était habitué aux leaders politiques qui arrivaient à 15h en Sicile et repartaient avec ledernier vol de la journée » a souligné le politologue Martio Centorrino.Le Parti du peuple pour la liberté (PdL) de l’ancien président du Conseil (1994-1995, 2001-29


Italie2006 et 2008-2011) Silvio Berlusconi aujourd’hui dirigé par Angelino Alfano, a pris ladeuxième place aux élections régionales des 27 et 28 octobre en Sicile. La formation arecueilli 12,90% des voix et remporté douze sièges devant l'Union du centre (UDC) dePierfernando Casini qui a obtenu 10,80% des suffrages et onze sièges.Avec 30,50% des voix, le député européen et ancien maire de Gela, Rosario Crocetta (PD-UDC), est devenu le nouveau président de la région. « C’est la première fois qu’un candidatde gauche est élu à la présidence de la région et qu’un candidat anti-Mafia l’emporte » a-t-ilaffirmé dès l’annonce des résultats, ajoutant « la Mafia peut commencer à faire ses valises ».La Sicile a en effet longtemps été un bastion des forces de droite. En 2001, Forza Italia avaitremporté l’ensemble des soixante et un collèges électoraux de la région. « Historiquement, laSicile a toujours eu une fonction de test pour la politique nationale. Les élections régionalesconfirment donc que le cycle berlusconien est terminé » a indiqué le politologue IlvoDiamanti. « En cas de victoire, je renoncerai au sexe. Je serai seulement marié à la Sicile etaux Siciliens » avait déclaré Rosario Crocetta durant sa campagne électorale, démontrant ainsiqu’il pouvait lui aussi manier le verbe populiste.L’homme de gauche a devancé Sebastiano Nello Musumeci (La Droite, LD), candidat d’unealliance rassemblant sa formation et le Parti du peuple pour la liberté, qui a obtenu 25,70%des suffrages. Sebastiano Nello Musumeci a certainement pâti des troubles que connaît leParti du peuple pour la liberté à la tête duquel le Sicilien Angelino Alfano a remplacé SilvioBerlusconi. Deux jours avant le scrutin régional, le 25 octobre, celui-ci avait annoncé qu’ilrenonçait à être candidat au poste de président du Conseil aux prochaines électionsparlementaires prévues pour le printemps 2013. Ce même jour, Silvio Berlusconi avait étécondamné à quatre ans de prison pour évasion fiscale. L’ancien président du Conseil estégalement inculpé dans les affaires Rubygate (concussion et prostitution de mineure) etUnipol (violation du secret de l’instruction). Silvio Berlusconi a fait appel de sa condamnationpour évasion fiscale.Enfin, Giancarlo Cancelleri (Mouvement cinq étoiles) a recueilli 18,20% des suffrages et prisla troisième place du scrutin.Résultats des élections régionales des 27 et 28 octobre 2012 en SicileParticipation : 47,20%Candidats Listes régionales Listes provinciales TotalFormationspolitiquesdessiègesobtenusRosarioCrocettaNelloMusumeciNombre devoixobtenues617073521022PourcentagedessuffragesrecueillisNombre desiègesobtenus30,50 9 Partidémocratique-Uniondu centre(PD-UDC)25,70 1 Parti dupeuplepour laNombrede voixobtenuesPourcentagedessuffragesrecueillisNombre desiègesobtenus538 547 30,4 30 39471 934 24,7 20 2130


Italieliberté(PdL)Giancarlo 368 18,20 Mouveme 285 202 14,90 15 15Cancelleri 006nt cinqétoilesGianfranc 312 15,40 Mouveme 383 031 20 15 15o Micciche 112nt pourl’autonomie de laSicile-Futur etlibertépourl’Italie(MpA-FL)Giovanna 122 6,10 Italie des 126 491 6,60 - 0Marano 633valeurs-Gauche,écologieet liberté(IdV-SEL)Autres 83 850 4,20 0• Les prochaines élections locales- Régionales : 2013 (Frioul-Vénétie-Julienne, les Abruzzes, Val d'Aoste, Sicile, TrentinHaut-Adige)31

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