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Substances naturelles sécrétées par les plantes et ... - Jejardine.org

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<strong>Substances</strong> <strong>naturel<strong>les</strong></strong> <strong>sécrétées</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>plantes</strong><strong>et</strong> inductions de résistances vis-à-vis d’agentspathogènes chez le bléPhilippe ReignaultLe contexte actuel des travaux de recherche menés sur<strong>les</strong> <strong>plantes</strong> cultivées est fortement marqué en Francede l’empreinte du Grenelle de l’Environnement <strong>et</strong> deson vol<strong>et</strong> Écophyto 2018, anticipation de la transpositionnationale de la directive européenne sur l’utilisationdurable des pesticides que tous <strong>les</strong> États membresauront à m<strong>et</strong>tre en place. Écophyto 2018 vise « unobjectif de réduction de 50 % de l’usage des produitsphytosanitaires, dans un délai de 10 ans si possible ».Par ailleurs, la réforme de l’homologation des produitsphytosanitaires au niveau européen sera encore pluscontraignante dans <strong>les</strong> années à venir, provoquantl’exclusion ou la non-inscription de substances activesactuellement disponib<strong>les</strong> ou en cours de développement.Ainsi, Écophyto 2018 vise le r<strong>et</strong>rait du marchédes pré<strong>par</strong>ations contenant <strong>les</strong> 53 substances actives<strong>les</strong> plus préoccupantes. Par ailleurs, il comporte lamise en place d’actions qui ont pour objectifs stratégiquesla généralisation de meilleures pratiques agrico<strong>les</strong>économes en pesticides, l’identification puis lalevée des obstac<strong>les</strong> à l’innovation <strong>et</strong> à la conception denouveaux systèmes de production moins dépendantsdes pesticides.Dans un objectif d’agriculture durable, il est doncnécessaire de faire émerger des stratégies de luttealternative contre <strong>les</strong> maladies des grandes cultures.De même, devra être caractérisé à terme l’impactdes intrants alternatifs de l’agriculture sur <strong>les</strong> <strong>org</strong>anismesdits « non-cib<strong>les</strong> », comme ceux de la floremycorhizienne associée aux racines des <strong>plantes</strong>. Dansce contexte, la lutte génétique, la lutte biologique, <strong>les</strong>itinéraires techniques, mais aussi l’utilisation de produitsdits « alternatifs » sont largement considérésdans c<strong>et</strong>te approche qui vise a minima à maintenir unniveau de contrôle de la maladie perm<strong>et</strong>tant d’assurerune rentabilité optimale de la culture.Au cours de leur évolution, <strong>les</strong> <strong>plantes</strong> ont développéde multip<strong>les</strong> mécanismes de défense pour se protégerdes <strong>org</strong>anismes phytopathogènes. L’induction deces défenses passe ainsi <strong>par</strong> la détection de signauxmoléculaires de type Pathogen-Associated MolecularPattern ou Damage-Associated Molecular Pattern. Onsait en eff<strong>et</strong> que <strong>les</strong> <strong>plantes</strong> sont capab<strong>les</strong> de reconnaîtredes bioagresseurs potentiels <strong>par</strong> la reconnaissance d<strong>et</strong>els signaux moléculaires. Les molécu<strong>les</strong> reconnues <strong>et</strong>perm<strong>et</strong>tant de m<strong>et</strong>tre en place des défenses sont appelées« éliciteurs » (de l’anglais to elicit = déclencher).Les différents signaux impliqués ont été initialementcaractérisés d’après leur capacité à induire la biosynthèsede composés antimicrobiens. Ces éliciteurssont désormais considérés, pour ce qui est de leurutilisation pratique, comme des « Stimulateurs desdéfenses <strong>naturel<strong>les</strong></strong> » ou « Stimulateurs des défensesdes <strong>plantes</strong> » (SDP), terme qui sera repris ici dansla suite du document. C<strong>et</strong>te stimulation peut êtrepréalable à tout contact avec l’agent phytopathogèneafin de stimuler précocement <strong>et</strong> faiblement <strong>les</strong>défenses chez <strong>les</strong> <strong>plantes</strong> qui s’exprimeront fortementau moment de l’infection <strong>par</strong> le bioagresseur ; on<strong>par</strong>le alors de « priming » ou « potentialisation » desdéfenses. La stratégie de stimulation des défenses des<strong>plantes</strong> repose sur l’application exogène d’éliciteursafin d’induire des résistances aux agents pathogènes.Ce sont des molécu<strong>les</strong> respectueuses de l’environnementcar biodégradab<strong>les</strong> <strong>et</strong> possédant a priori des profilsécotoxicologiques favorab<strong>les</strong>. Par ailleurs, <strong>les</strong> SDPagissent contre de nombreux agresseurs <strong>et</strong> sur diversesmaladies (Reignault and Walters, 2007). Le fait qu’ilsne possèdent en principe pas d’activité directe sur <strong>les</strong>agresseurs mais sur le système de défense de la plantelimite également <strong>les</strong> risques d’émergence de résistancesau sein des populations de bioagresseurs.La recherche prend désormais en compte c<strong>et</strong>te nouvellevoie. Elle constitue une approche novatrice de laprotection phytosanitaire, à l’interface entre la luttechimique <strong>et</strong> la physiologie, en ciblant des molécu<strong>les</strong><strong>naturel<strong>les</strong></strong> ou de synthèse qui déclenchent ou potentialisent<strong>les</strong> réactions de défense de la plante. C<strong>et</strong>testratégie innovante repose sur <strong>les</strong> grands principes desmécanismes de reconnaissance hôte-<strong>par</strong>asite mentionnésplus haut. Les SDP sont de natures chimiquesvariées. Il peut s’agir d’oligosaccharides de la <strong>par</strong>oicellulaire ou d’oligosaccharides de réserve comme la20


laminarine, de polysaccharides, de glycoprotéines,de lipides ou de glycolipides… Leur perception <strong>par</strong>la plante déclenche un ensemble de processus biochimiques: flux d’ions, vague oxydative <strong>et</strong> synthèsede molécu<strong>les</strong> signal. Des gènes de défenses sont égalementactivés <strong>et</strong> mènent (I) au renforcement des<strong>par</strong>ois cellulaires, (II) à la synthèse de protéines ayantune activité inhibitrice ou hydrolytique vis-à-vis del’agresseur (PR-protéines) <strong>et</strong> (III) à l’accumulation demétabolites aux propriétés antimicrobiennes, comme<strong>les</strong> phytoalexines ou <strong>les</strong> formes activées de l’oxygène.Un nombre déjà substantiel de SDP est connu pourposséder des efficacités intéressantes sur une gammevariée de cultures, <strong>et</strong> en <strong>par</strong>ticulier des cultures hortico<strong>les</strong>ou maraîchères. Ces SDP peuvent être de naturebiotique (produits naturels) ou abiotique (produits desynthèse qui miment le mode d’action des produitsnaturels) (Reignault <strong>et</strong> Walters, 2007).Par ailleurs, en conditions <strong>naturel<strong>les</strong></strong>, la grande majoritédes <strong>plantes</strong> cultivées d’intérêt agronomique viventen association avec des champignons mycorhiziensà arbuscu<strong>les</strong> (CMA). Ces derniers, en échange ducarbone qu’elle leur fournit, améliorent la nutritionhydrique <strong>et</strong> minérale de la plante. Ils accroissent égalementla résistance des <strong>plantes</strong> aux stress biotiquesgénérés <strong>par</strong> <strong>les</strong> agents pathogènes telluriques. CesCMA, lors du processus de mycorhization, produisentdes signaux moléculaires de même nature que ceux àactivité élicitrice mentionnés plus haut <strong>et</strong> possèdentdonc un potentiel important dans la stimulation desdéfenses de la plante. Cependant, contrairement auxrésultats des travaux sur la protection des <strong>plantes</strong><strong>par</strong> mycorhization contre <strong>les</strong> maladies racinaires, <strong>les</strong>données concernant <strong>les</strong> études menées sur <strong>les</strong> agentsphytopathogènes foliaires sont n<strong>et</strong>tement moins nombreuses,moins concluantes <strong>et</strong> <strong>par</strong>fois contradictoires(Gallou <strong>et</strong> al., 2011 ). L’intérêt des CMA doit ainsi êtrevalidé sur <strong>les</strong> pathosystèmes considérés dans la présenteétude dans un contexte proche des conditionsréel<strong>les</strong> de croissance <strong>et</strong> sur un cycle de vie compl<strong>et</strong> dela culture cible.Les travaux présentés visent à caractériser l’efficacité<strong>et</strong> le mode d’action d’inducteurs de résistancechez le blé vis-à-vis d’une maladie foliaire, l’oïdium,provoquée <strong>par</strong> le champignon ascomycète Blumeriagraminis f.sp. tritici. Les résistances étudiées sontprincipalement induites <strong>par</strong> des éliciteurs d’originenaturelle – souvent végétale – mais également <strong>par</strong> desassociations mycorhiziennes.RéférencesGallou A. <strong>et</strong> al. 2011. Mycorrhiza induced resistance inpotato plantl<strong>et</strong>s challenged by Phytophthora infestans.Physiological and Molecular Plant Pathology 76 : 20-26.Do arbuscular mycorrhizal fungi induce foliar resistance inwheat against powdery mildew ?Mustafa G., Tisserant B., Randoux B., Fontaine J., Deravel J.,Reignault Ph. and Lounès-Hadj SahraouiA. 64 th InternationalSymposium for Crop Protection, Gent, May 2012.Randoux B., Renard-Merlier D., Mulard G., Duyme F.,Rossard S., Courtois J., Sanssené J., Durand R. and ReignaultPh. (2010). Ac<strong>et</strong>ylated and non-ac<strong>et</strong>ylated oligogalacturonideselicit different defence responses and induce resistancein wheat against powdery mildew. Phytopathology 12,1352-63.Reignault Ph., and Walters D. (2007). Topical applicationof inducers for disease control. In : Induced Resistance forPlant Defence. Blackwell Publishing (D. Walters, A. Newton,G. Lyon, Eds), pp. 179-200.Traitements © Philippe ReignaultPlants de blé, mycorhizé avec Ri ou non(Témoin)© Philippe Reignault21

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