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la douleur abdominale aiguë non traumatique aux urgences

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Ce référentiel a été é<strong>la</strong>boré par le Ministère de <strong>la</strong> Santé Publique Direction générale de <strong>la</strong> santé,Unité de <strong>la</strong> médecine d’urgenceCoordination :Dr Naoufel Somrani et Dr Henda Chebbi (unité de <strong>la</strong> médecine d’urgence)Comité Scientifique :- président : Dr Fekri Abroug- Membres : Dr Ahmed Balma, Dr Béchir Bouhaja, Dr Mounir Daghfous, Dr Chédly Dziri, DrHafedh Thabet, Dr S<strong>la</strong>heddine Ghanouchi, Dr Zouhaier Jerbi.Comité de rédaction :Dr Ramzi Nouira, Dr Chédly Dziri, Dr Montassar Kacem.Ce Référentiel a été validé lors d’un séminaire avec <strong>la</strong> participation de :Dr Adel Kelil, Dr Ali Chargui, Dr Faiçal Haddad, Dr Faouzi Chebbi, Dr Hager Ouerghi, Dr HatemTriki, Dr Hammouda Saffar, Dr Ihab Labben, Dr Ilhem Mrad Abdennebi, Dr Imed Bennouri, DrKamel Ben Fadhel, Dr Karim Haouet, Dr Mounir Bouaziz , Dr Noura Hafsi, Dr Noureddine Rekik, DrRached Letaief, Dr Sami A<strong>la</strong>ya, Dr S<strong>la</strong>heddine Bouchoucha, Dr Souheil E<strong>la</strong>trous, Dr TaoufikHammami, Dr Zouhaier Ben Mansour.Référentiels en Médecine d’urgenceDouleur <strong>abdominale</strong> aigue <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> Page 1


POINTS DE REPERES- Les <strong>douleur</strong>s <strong>abdominale</strong>s aiguës sont définies par leur durée : il s ‘agit de<strong>douleur</strong>s évoluant depuis au maximum sept (07) jours.- Les <strong>urgences</strong> de pathologie digestive se manifestent pour <strong>la</strong> plupart d’entreelles par des <strong>douleur</strong>s <strong>abdominale</strong>s aigues.- Les causes des <strong>douleur</strong>s <strong>abdominale</strong>s aigues sont multiples, certainesnécessitent une prise en charge très rapide étant donné le risque vital.- Face à une <strong>douleur</strong> <strong>abdominale</strong> aigue, l’examen clinique et plusparticulièrement l’interrogatoire, permettent dans <strong>la</strong> majorité des cas,l’orientation vers un diagnostic précis.- Quand une <strong>douleur</strong> <strong>abdominale</strong> aigue évolue par paroxysmes, son intensitén’est pas toujours un témoin de <strong>la</strong> gravité de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die causale. Quand une<strong>douleur</strong> <strong>abdominale</strong> aigue évolue de manière continue, son intensité estsouvent un signe de gravité de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die causale, du moins à un stade précocede l’évolution.- La <strong>douleur</strong> <strong>abdominale</strong> aigue isolée d’intensité modérée sans signegénér<strong>aux</strong> ni signes péritoné<strong>aux</strong> ou occlusifs, n’est pas habituellement liée à uneaffection grave.- Beaucoup de <strong>douleur</strong>s <strong>abdominale</strong>s sont <strong>non</strong> spécifiques et aucun diagnosticprécis n’est porté à terme, les <strong>douleur</strong>s s’amendant spontanément ou par untraitement. On évoque alors souvent une colopathie fonctionnelle ou unedyspepsie. Le suivi est fondamental dans ces situations.- La prise en charge de <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> <strong>abdominale</strong> aiguë en situation d’urgence selimite souvent à <strong>la</strong> démarche diagnostique, repoussant l’analgésie au secondp<strong>la</strong>n.- Le traitement le plus efficace d’une <strong>douleur</strong> <strong>abdominale</strong> aigue est celui desa cause. La prescription d’u traitement antalgique ne peut se concevoir quelorsque le diagnostic étiologique a été porté.- En l’absence de consensus c<strong>la</strong>irement établi, il est c<strong>la</strong>ssiquement enseignéqu’aucun analgésique ne doit être administré avant qu’un diagnosticprécis soit posé par le chirurgien, afin de ne pas risquer de modifier le tableauclinique.Référentiels en Médecine d’urgenceDouleur <strong>abdominale</strong> aigue <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> Page 2


APPROCHE CLINIQUEINTERROGATOIREIl est absolument capital. Il doit être précis, rigoureux, répété, p<strong>la</strong>nifié.Caractère de <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> Siège : Préciser d’abord le siège initial. Etudier les irradiations, Mode de début : Brutale en quelques secondes, rapide en quelquesminutes ou progressive. Une <strong>douleur</strong> de début très brutal dont le patientpeut préciser l’horaire est souvent en rapport avec une lésion organiquesévère. Évolution dans le temps : La <strong>douleur</strong> est-elle permanente ouintermittente ? Si <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> est intermittente, il convient de préciser <strong>la</strong>durée des crises douloureuses, l’horaire de survenue dans <strong>la</strong> journée et sonéventuelle répétition dans l’année. L’existence de <strong>douleur</strong>s de ce type dansle passé peut orienter. Intensité et facteurs d’exacerbation : Les <strong>douleur</strong>s les plusintenses et permanentes correspondent habituellement à des lésionsgraves (péritonite, pancréatite, infarctus du mésentère). Les facteursd’exacerbation peuvent être : les mouvements, <strong>la</strong> marche, l’inspirationprofonde, l’alimentation…. Type : Il peut être évocateur : crampe de l’ulcère, brûlure du reflux. Lescoliques évoluent par paroxysmes entrecoupés de périodes d’accalmie. Ilstraduisent <strong>la</strong> lutte d’un viscère creux contre un obstacle.Facteurs déclenchants– Position (penché en avant dans le reflux).– Ingestion d’alcool (pancréatite).– Restriction hydrique et voyage (colique néphrétique).– Intoxication tabagique.– Voyage en pays tropical.– Prise d’anti-inf<strong>la</strong>mmatoires.– Toxicomanie.– Prise d’anticoagu<strong>la</strong>nts, de corticoïdes ou d’aspirine.Certains facteurs atténuent les <strong>douleur</strong>s : vomissement dans <strong>la</strong> sténosegastrique, émission de gaz et de selles dans les obstacles coliques,antéflexion dans <strong>la</strong> pancréatite, psoïtis dans les affections rétropéritonéales.Recherche de signes associés– Amaigrissement.– Anorexie.– Nausées.– Vomissements, précédés par <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> dans <strong>la</strong> plupart des affectionschirurgicales.– Lipothymie.– Troubles du transit.– Sang dans les selles, signes fonctionnels urinaires.– Métrorragies.Antécédents du patient− Tares, antécédents chirurgic<strong>aux</strong>….Référentiels en Médecine d’urgenceDouleur <strong>abdominale</strong> aigue <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> Page 3


EXAMEN CLINIQUEAppréciation de l’état général et aspect du ma<strong>la</strong>de– <strong>la</strong> pâleur extrême évoque une spoliation sanguine ;– <strong>la</strong> cyanose oriente vers une étiologie cardio-pulmonaire, surtout si le patientpréfère <strong>la</strong> position assise, s’il est anxieux ou dyspnéique ;elle se voit aussi en casde péritonite grave ;– l’agitation extrême évoque un obstacle urétéral ou biliaire ;– <strong>la</strong> fièvre (au-delà de 38,5 °C) oriente vers un foyer suppuré ; si elle estoscil<strong>la</strong>nte avec pics et frissons, une septicémie est évoquée ;– un pouls rapide et bien frappé n’est pas spécifique ; s’il est petit et fi<strong>la</strong>nt, ils’agit d’un col<strong>la</strong>psus. Il est alors associé à une tension artérielle basse, voireimprenable et pincée. Le choc est plutôt hypovolémique lorsqu’il s’y associesueurs et sensation de soif, septique si l’on observe des marbrures et un étatfébrile ;– un ictère oriente vers une cause hépatobiliaire.Inspection de l’abdomenElle permet de déceler une asymétrie de respiration ou de distension, dedécouvrir une cicatrice, d’observer des ondu<strong>la</strong>tions péristaltiques.PalpationOn recherche avant tout le siège de <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> provoquée et l’importance de <strong>la</strong>réaction pariétale. Elle peut être une défense (<strong>la</strong> paroi se raidit par contracturemuscu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> pression) ou une vraie contracture (rigidité invincible des grandsdroits spontanée et généralisée) traduisant l’irritation permanente du péritoine parune collection diffuse hémorragique ou septique.PercussionElle permet de distinguer météorisme et épanchement. On apprécie l’importanceet <strong>la</strong> répartition du météorisme ; on recherche une matité déclive des f<strong>la</strong>ncs, <strong>la</strong>matité d’un globe vésical ou <strong>la</strong> disparition de <strong>la</strong> matité pré-hépatique.AuscultationElle renseigne sur le péristaltisme (silence traduisant un iléus paralytique, bruitshydro-aériques intenses de l’obstruction) ; elle recherche un souffle vascu<strong>la</strong>ire(masse compressive, sténose, anévrisme).Touchers pelviensLe toucher rectal vérifie <strong>la</strong> présence de selles, palpe <strong>la</strong> prostate, recherche unesténose ou une masse pro<strong>la</strong>bée et une <strong>douleur</strong> en palpant le cul-de-sac deDoug<strong>la</strong>s.Le toucher vaginal apprécie le col, l’utérus, les culs-de-sac <strong>la</strong>tér<strong>aux</strong> etpostérieurs et recherche une <strong>douleur</strong> à <strong>la</strong> mobilisation utérine ou une masseannexielle.Il ne faut pas oublier de palper les orifices herniaires,Ce qui permet de découvrir parfois difficilement chez <strong>la</strong> femme obèse une hernieétranglée.Téguments et muqueusesEnfin, on aura inspecté les téguments et muqueuses (pâleur, ictère, éruptions,marbrures), palpé les aires ganglionnaires, les organes génit<strong>aux</strong> externes,ausculté le coeur et les poumons et réalisé un examen neurologique.Référentiels en Médecine d’urgenceDouleur <strong>abdominale</strong> aigue <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> Page 4


EXAMENS COMPLEMENTAIRES EN URGENCELeur apport au diagnostic ne peut se concevoir que comme appoint à <strong>la</strong> clinique à <strong>la</strong>quelle ils ne peuvent se substituer.Leurs indications dans le cadre d’urgence doivent être réduites au strict minimum.Leur interprétation doit s’intégrer dans le cadre de l’examen clinique.Les examens biologiques : L’hémogramme sanguin : à <strong>la</strong> recherche d’une hyperleucocytose àpolynucléaires ; indicateur d’infection bactérienne. L’ionogramme, l’urée et <strong>la</strong> créatinine sérique : ils ont pour intérêt d’apprécier leretentissement métabolique et rénal d’éventuelles pertes digestives(vomissements, diarrhée)et de <strong>la</strong> séquestration <strong>abdominale</strong> (troisième secteur desocclusions et des péritonites).Les examens morphologiques : La radiographie du thorax permet :o De mettre en évidence des signes positifs :• Un pneumopéritoine• Un épanchement pleural• Une surélévation en brioche de <strong>la</strong> coupole diaphragmatique• Des calcifications de l’aire hépatique.o D’éliminer des causes thoraciques de <strong>douleur</strong> <strong>abdominale</strong>s :pneumopathie des bases, gros cœur d’insuffisance cardiaque… La radiographie d’abdomen sans préparation peut montrer :o Des nive<strong>aux</strong> hydro-aériqueso Des opacités en rapport avec des lithiases rénales. L’échographie <strong>abdominale</strong> ;o elle permet de mettre en évidence :• Un épanchement péritonéal• Une di<strong>la</strong>tation des cavités excrétriceso• Une anomalie du parenchyme des organes pleins.Elle est indispensable dans les <strong>urgences</strong> hépato-bi<strong>la</strong>ires et dans les<strong>urgences</strong> gynécologiques. Le scanner abdominal :il est rarement indiqué d’emblée, il est le plussouvent réalisé en complément d’une échographie qui a fait suspecter unepancréatite aigue ou une pathologie néop<strong>la</strong>sique compliquée.Référentiels en Médecine d’urgenceDouleur <strong>abdominale</strong> aigue <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> Page 5


Douleurs Abdominales GénéraliséesEtat de chocOUISyndromeHémorragiqueNONOUI- Hémorragie digestivehaute- GEU rompue- Anévrysme rompu- Rupture d’un organe pleinNON- Choc septique (Ulcère perforé…)- Pancréatite aigue- Infarctus mésentérique (ECG)- Choc anaphy<strong>la</strong>ctique (Kyste hydatique rompu dans <strong>la</strong> cavité péritonéale)Syndrome péritonéalOUIPoint de départ Sous Mésocolique Péritonite appendicu<strong>la</strong>ire Péritonite stercorale Pelvipéritonite Infarctus mésentériquePoint de départ Sus Mésocolique Ulcère Perforé Pancréatite aigue Péritonite biliaireNONSyndrome OcclusifOUI Occlusion sur bride Hernies étranglées Sténose digestive haute Infarctus mésentériqueNON- Gastro-entérite- Douleur <strong>non</strong>Référentiels en Médecine d’<strong>urgences</strong>pécifiqueDouleur <strong>abdominale</strong> aigue <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> Page 6


Douleurs de <strong>la</strong> Fosse iliaque DroiteSignes péritoné<strong>aux</strong>FID ± RovsingpositifOUIAppendicite aigueCHIRURGIENONMasse de <strong>la</strong> FID+ FIEVREOUI Abcès appendicu<strong>la</strong>ire Abcès compliquant une ma<strong>la</strong>die de Crohn Abcès péri-néop<strong>la</strong>sique du colon droit- Chirurgie- Drainage percutané + Chirurgie différéeNONOUI‣ Ma<strong>la</strong>die de Crohn(Diarrhée chronique)Transit du grêleSignesassociésévocateurs‣ Colique néphrétiquetronquée (Irradiation à <strong>la</strong> fosselombaire droite)‣ Infection urinaire(Brûlures mictionnelles)EchographieNON‣ Salpingite ou Pyosalpinx(Leucorrhée, <strong>douleur</strong> à <strong>la</strong>mobilisation du col utérin,‣ Kyste de l’ovaire compliqué(Cycles irréguliers et/oud é hé )Echographie- Hospitalisation :Amendement des <strong>douleur</strong>sde <strong>la</strong> FID après 24 à 48 heuresOUI- Ovu<strong>la</strong>tion douloureuse- Douleur <strong>abdominale</strong> <strong>non</strong> spécifiqueNONABSTENTIONCHIRURGIERéférentiels en Médecine d’urgenceDouleur <strong>abdominale</strong> aigue <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> Page 7


Douleurs EpigastriquesSyndromepéritonéalOUIPneumopéritoineOUIUlcère Duodénal PerforéNON- Ulcère Duodénal Perforé- Pancréatite aigue- Infarctus mésentériqueChirurgieNONSensibilitéépigastrique +FièvreOUIEchographie Ulcère Duodénal perforé bouché Pancréatite aigue Cholécystite aigueNONMasse épigastriqueOUIEchographie Kyste hydatique du foie Tumeur du corps du pancréas Tumeur gastrique : FibroscopieNON- Crise hyperalgique d’ulcère- Gastro-entérite- Infarctus du myocarde- Insuffisance rénale aigue- Décompensation Acido-cétosiqueFibroscopieECGRéférentiels en Médecine d’urgenceDouleur <strong>abdominale</strong> aigue <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> Page 8


Douleurs de l’hypochondre droitFIEVREOUIEcho : Normale ?OUI- Appendicite aigue- Abcès péri-néop<strong>la</strong>sique ducolon droit- Péri-hépatite à Ch<strong>la</strong>mydiae- Pyélonéphrite aigue- Pneumopathie de <strong>la</strong> basedroiteNONNON- Cholécystite aigue- Kyste hydatique du foieinfecté- Abcès du foie- Ulcère perforé bouchéMasse de l’HCDNONOUI Kyste hydatique du foie <strong>non</strong> compliqué Cancer de <strong>la</strong> vésicule biliaire Cancer du foie Métastase du foieICTEREOUI- Lithiase de <strong>la</strong> voie biliaireprincipale- Cancer de <strong>la</strong> tête du pancréas- Cho<strong>la</strong>ngiocarcinome extrahépatique- Ampullome watérien- Tumeur duodénaleNON- Colique hépatique- Crise hyperalgique d’ulcère- Colopathie fonctionnelle- Insuffisance cardiaque droiteRéférentiels en Médecine d’urgenceDouleur <strong>abdominale</strong> aigue <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> Page 9


Syndrome OcclusifRx d’ASPOcclusionMécaniqueNONOcclusionFonctionnelleOUI- Traitement Médical- Chirurgie si foyer septiqueintra-péritonéalOUIOcclusion du GrêleNONOcclusion ColiqueOUILavement <strong>aux</strong>Hydrosolubles :Arrêt en bec d’oiseauNONCancer du colon(Aspect en trog<strong>non</strong> de pomme)OUIVolvulus du colon pelvienOcclusion par strangu<strong>la</strong>tionNONTumeur du grêleIléus biliaireCHIRURGIEOUI- Bride- VolvulusCHIRURGIERéférentiels en Médecine d’urgenceDouleur <strong>abdominale</strong> aigue <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> Page 10

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