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Itinéraire d'un peintre soldat jusqu'au 28 novembre 1870 et combat ...

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Malgré les tentatives à répétition de ses parents pour faire jouer leur influence dansl’entourage des supérieurs de Frédéric, celui-ci leur demande de ne plus le recommander àpersonne. La mélancolie le reprend <strong>et</strong> il s’ennuie. Il reçut la permission d’aller à Constantine,au sud de Philippeville, où il resta une quinzaine de jours <strong>et</strong> fit quelques dessins <strong>et</strong>aquarelles.Un tournant de l’histoireAlors que le régiment demeurait sans nouvelles de la France <strong>et</strong> des opérationsmilitaires en cours, en voici une qui arriva, brutale <strong>et</strong> décisive : le 2 septembre, l’empereurNapoléon III, enfermé dans la p<strong>et</strong>ite ville de Sedan, capitulait, prisonnier avec 100.000hommes. C’était la fin du Second Empire. Le dimanche 4 septembre, la République étaitproclamée. « Ma foi, bien content de la République, écrivit Bazille, pourvu qu’elle dure ! ». Lacréation du 3 e régiment de marche des zouaves venant d’être décrétée par le gouvernementde la Défense Nationale à Tours, le 27 septembre <strong>1870</strong>, Bazille quittait l’Algérie pour intégrerce régiment qui devait être constitué <strong>et</strong> instruit au dépôt de Montpellier.Frédéric passa alors quelques semaines auprès de sa famille puis il fut acheminé parchemin de fer avec son unité jusqu’à Besançon. Il s’agissait en eff<strong>et</strong> de sauver ce qui n’étaitpas encore perdu de l’est de la France, en recréant une armée à partir d éléments fortdisparates <strong>et</strong> en y incorporant, entre autres, les débris de l’ancienne armée du Rhin.Le Gouvernement de la Défense Nationale voulait m<strong>et</strong>tre à profit les possibilités derésistance offertes par la région de Besançon <strong>et</strong> transformer la ville en camp r<strong>et</strong>ranché.Aussi est-ce là que l’on concentrait des troupes <strong>et</strong> que Bazille arrivait le 22 octobre. Ilavait le grade de sergent-fourrier. Précisément alors que les prussiens étaient tout prochesde Besançon, l’on s’y battait. Pourtant Bazille ne participera à aucun <strong>combat</strong> pendant lesdeux semaines qu’il allait passer dans c<strong>et</strong>te région.Au général Cambriels qui était responsable de l'armée de l'Est avait succédé pendantquelques jours le général de cavalerie Michel. Peu de temps après, une nomination <strong>et</strong> lacréation d’un nouveau corps d’armée allait changer le cours de l’histoire.En eff<strong>et</strong>, le 8 <strong>novembre</strong> au matin, le général Crouzat qui était alors commandant de laplace de Belfort était remplacé par le colonel Denfert-Rochereau <strong>et</strong> prenait lecommandement de l’armée à Besançon au moment où elle-ci se m<strong>et</strong>tait en marche pourChagny.Pendant 6 jours Frédéric Bazille tint son journal de marche <strong>et</strong> énuméra les villes qu’iltraversait : Saint-Fergeux, près de Besançon ; Chamblay, sur la route de Dole ; Grand-Déchaux sur la route de Châlon-sur-Saône.Pour lui, jour après jour, ce ne furent que marches <strong>et</strong> contre-marches, pour allerrepousser un ennemi qu’on disaitt être tout prêt <strong>et</strong> qu’il ne rencontrait pas.Il écrivit à ses parents : « J’ai conduit ce matin une grande reconnaissance dans uneforêt sans avoir eu la chance de voir un seul Prussien ».De son côté le général Crouzat citait dans son journal de marche : « C<strong>et</strong>te marchepar étapes jusqu’à Chagny avait fait le plus grand bien aux troupes. Hommes <strong>et</strong> chevauxs’étaient débourrés, allégés, habitués à marcher. J’avais exigé que les divisionsmarchassent comme en campagne, avec leur artillerie au centre, en s’éclairant, se gardant<strong>et</strong> dans le plus grand ordre. C’avait donc été tout à la fois une excellente instruction <strong>et</strong> unexercice des plus salutaires pour les officiers <strong>et</strong> pour les <strong>soldat</strong>s ».Le 4 e jour, arrivé à Terrans, un tout p<strong>et</strong>it village tout près de Pierre sur la route deChâlon, Bazille apprit la victoire de Coulmiers (9 <strong>novembre</strong>) <strong>et</strong> ressentit comme tous les<strong>soldat</strong>s présents, un grand enthousiasme <strong>et</strong> renaître un espoir.Après avoir longtemps erré dans les environs de Besançon, il ignorait toujours sadestination finale. Lyon ou la Loire ? Le 14 <strong>novembre</strong> l’armée était à Chagny où elle trouva15.000 à 20.000 hommes qui avaient pour mission de couvrir Lyon <strong>et</strong> le chemin de fer duCentre.6

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