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Modélisation expérimentale et théorique pour la quantification du ...

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AbstractPositron Emission Tomography (PET) provides a dynamic and space-resolvedmeasurement of the concentration field of a radioactive tracer previously injectedto the patient. Quantification of cerebral blood flow by PET is based on the use ofa kin<strong>et</strong>ic model linking cerebral blood flow to the spatial and temporal variationsof tracer concentration in the brain. Various kin<strong>et</strong>ic models have been proposedin the literature. However, most of them are based on a compartmental approachof the observed organ. In this case, the organ is divided in two compartments, thecapil<strong>la</strong>ry and the tissue, and the exchanges b<strong>et</strong>ween these two compartments areoften described by a first order kin<strong>et</strong>ic model. Results obtained with this kind ofmodel underestimate the flow rate and are not able to predict the first instants ofthe tracer dynamics distribution. With the continuous improvement of the temporalresolution of PET, these weaknesses have been confirmed, which led to the developmentof models incorporating more physiological reality. However, all thesemodels have been developed to describe exchanges b<strong>et</strong>ween micro-circu<strong>la</strong>tion andsurrounding tissue at the scale of capil<strong>la</strong>ry vessels (microscopic scale). Becaus<strong>et</strong>he spatial resolution of PET in clinical practice is insufficient to allow the distinctionb<strong>et</strong>ween micro-circu<strong>la</strong>tion and tissue, using of these models with kin<strong>et</strong>icmeasurement of macroscopic concentrations exceeds their theor<strong>et</strong>ical validity andcan intro<strong>du</strong>ce false results. In this context, we propose a kin<strong>et</strong>ic model based onup-scaling (using the m<strong>et</strong>hod of volume averaging). This up-scaling techniqueallows to rep<strong>la</strong>ce the two previous compartments (tissue and micro-circu<strong>la</strong>tion)by an homogeneous fictive volume, whose macroscopic properties are calcu<strong>la</strong>tedfrom the microscopic properties of a representative elementary volume (REV) ofthe medium. First, in order to compare the results of this model with those of thestandard compartmental model, the considered REV consists of a single capil<strong>la</strong>ryand its surrounding tissue. Second, additional geom<strong>et</strong>ric complexity is intro<strong>du</strong>cedby considering an isotropic capil<strong>la</strong>ry n<strong>et</strong>work at the Darcy scale. These modelsare used to identify the flow rate using an inverse m<strong>et</strong>hod. For that purpose, th<strong>et</strong>emporal evolution of concentration field in a geom<strong>et</strong>ry of reference, which can’tbe measured by PET <strong>du</strong>e to its low spatial resolution, is d<strong>et</strong>ermined by numericalsimu<strong>la</strong>tions and by in vitro measurements. These measurements are performe<strong>du</strong>sing an experimental model developed <strong>du</strong>ring this work to repro<strong>du</strong>ce the flowin a channel passing through a diffusive matrix (alginate gel).vii


viii


Table des matières1 Intro<strong>du</strong>ction 11.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.2 La circu<strong>la</strong>tion sanguine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.3 La circu<strong>la</strong>tion vascu<strong>la</strong>ire cérébrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31.4 La Tomographie à Emission de Positrons . . . . . . . . . . . . . . 31.5 Objectif de ce travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’art 72.1 Intro<strong>du</strong>ction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82.2 Approche de type “boîte noire” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102.2.1 Hypothèses de l’approche boîte noire . . . . . . . . . . . . 102.2.2 Cas de l’injection constante de traceur . . . . . . . . . . . 112.2.3 Cas de l’injection constante avec flux diffusif . . . . . . . . 122.2.4 Cas de l’injection de type bolus . . . . . . . . . . . . . . . 142.2.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162.3 Approche compartimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172.3.1 Le modèle de K<strong>et</strong>y . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172.3.2 Mesure <strong>du</strong> débit avec le modèle de K<strong>et</strong>y . . . . . . . . . . 192.3.3 Le modèle de Renkin-Crone . . . . . . . . . . . . . . . . . 222.3.4 Limitations des modèles de K<strong>et</strong>y <strong>et</strong> de Renkin-Crone . . . 252.3.5 Modèle d’homogénéité tissu<strong>la</strong>ire (Tissue homogeneity model) 262.3.6 Le modèle de Goresky . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282.3.7 Le modèle microvascu<strong>la</strong>ire (O.L. Munk). . . . . . . . . . . 312.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 363 Modélisation avec changement d’échelle 393.1 Intro<strong>du</strong>ction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 403.2 Le changement d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40ix


Table des matièresA Protocoles expérimentaux 125A.1 E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> gel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126A.1.1 Préparation des surfaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126A.1.2 Assemb<strong>la</strong>ge <strong>et</strong> injection <strong>du</strong> gel liquide . . . . . . . . . . . . 126A.1.3 Polymérisation <strong>du</strong> gel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127A.1.4Préparation des couches de gel polymérisé avant leur assemb<strong>la</strong>ge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127A.1.5 Assemb<strong>la</strong>ge des deux couches de gel . . . . . . . . . . . . . 127A.2 Déroulement d’une expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128A.2.1 Injection de <strong>la</strong> solution de fluorescéine . . . . . . . . . . . 128A.2.2 Acquisition des images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128A.2.3 Rinçage <strong>du</strong> gel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128Liste des symboles 137xi


Intro<strong>du</strong>ction1Sommaire1.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.2 La circu<strong>la</strong>tion sanguine . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.3 La circu<strong>la</strong>tion vascu<strong>la</strong>ire cérébrale . . . . . . . . . . . 31.4 La Tomographie à Emission de Positrons . . . . . . . 31.5 Objectif de ce travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41


Intro<strong>du</strong>ctionl’apport en eau radio-marquée est important <strong>et</strong> plus <strong>la</strong> probabilité d’émission dephotons gamma, proportionnelle à <strong>la</strong> concentration <strong>du</strong> traceur, est grande. Selonles systèmes médicaux, une résolution spatiale d’environ 10 mm 3 <strong>pour</strong> les images3D (4 à 7 mm 2 <strong>pour</strong> les images 2D) <strong>et</strong> une résolution temporelle maximale al<strong>la</strong>ntde 10 à 40 acquisitions par minute est obtenue.1.5 Objectif de ce travailL’analyse de <strong>la</strong> cinétique de répartition <strong>du</strong> traceur radioactif peut perm<strong>et</strong>tred’évaluer quantitativement le débit sanguin, à condition de disposer d’un modèledécrivant c<strong>et</strong>te cinétique (Morris <strong>et</strong> al. (2004.)). Différents modèles cinétiquessont proposés dans <strong>la</strong> littérature (K<strong>et</strong>y (1944.); K<strong>et</strong>y & Schmidt (1948.); K<strong>et</strong>y(1949.), Renkin (1955., 1959.), Crone (1963.), St. Lawrence & Lee (1998.a,.)).Cependant, <strong>la</strong> majorité d’entre eux repose sur une modélisation compartimentalede l’organe observé. Dans ce cas, l’organe est subdivisé en un compartiment capil<strong>la</strong>ireéchangeant avec un compartiment tissu<strong>la</strong>ire par une cinétique <strong>du</strong> premierordre. Les résultats obtenus avec ce type de modèles sous-estiment le débit <strong>et</strong> neperm<strong>et</strong>tent pas de prédire les premiers instants de <strong>la</strong> dynamique de répartition<strong>du</strong> traceur. Ces faiblesses ont été confirmées suite à l’amélioration de <strong>la</strong> résolutiontemporelle des tomographes, con<strong>du</strong>isant à l’é<strong>la</strong>boration de modèles incorporantplus de réalité physiologique (Goresky <strong>et</strong> al. (1970.) <strong>et</strong> Munk <strong>et</strong> al. (2003.a,.)).Cependant, tous ces modèles sont développés <strong>pour</strong> modéliser les échanges entre<strong>la</strong> micro-circu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> le tissu environnant à l’échelle d’un capil<strong>la</strong>ire (échelle microscopique).Or <strong>la</strong> résolution spatiale des tomographes utilisés en clinique neperm<strong>et</strong> pas de distinguer <strong>la</strong> micro-circu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> le tissu. L’utilisation de ces modèlescinétiques avec des mesures de concentrations macroscopiques dépasse doncleur cadre théorique de validité <strong>et</strong> peut intro<strong>du</strong>ire des résultats faussés.L’objectif de ce travail est donc de proposer un modèle cinétique prenant encompte le passage de l’échelle locale (là où s’écrit le modèle) à l’échelle <strong>du</strong> voxel(où se fait <strong>la</strong> mesure). Pour ce<strong>la</strong>, nous avons fait le choix d’une approche utiliséeen mécanique des fluides dans les milieux poreux hétérogènes, qui fait appel à <strong>la</strong>théorie <strong>du</strong> changement d’échelle. Dans toute <strong>la</strong> suite, nous allons envisager le cerveaucomme un milieu poreux à matrice diffusante. Les arguments en faveur de cechoix seront discutés dans le chapitre dédié à <strong>la</strong> théorie <strong>du</strong> changement d’échelle(Ch. 3.1, p.40). L’assimi<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> cerveau à un milieu poreux, nous perm<strong>et</strong> dem<strong>et</strong>tre en oeuvre le savoir faire théorique <strong>du</strong> <strong>la</strong>boratoire <strong>et</strong>, en parallèle, de développerun modèle expérimental in vitro, perm<strong>et</strong>tant de repro<strong>du</strong>ire l’écoulementdans un canal traversant une matrice diffusante (gel d’alginate).Ainsi, notre objectif est de proposer un modèle cinétique obtenu par <strong>la</strong> méthodede prise de moyenne volumique (Quintard & Whitaker (1994.a,., 1995.);Whitaker (1999.); Quintard & Whitaker (2000.); Golfier (2001.); Kfoury (2004.);Golfier <strong>et</strong> al. (2007.)) puis d’utiliser ce modèle <strong>pour</strong> identifier le débit à l’aide4


Objectif de ce travaild’une méthode inverse. Pour ce<strong>la</strong>, l’évolution temporelle <strong>du</strong> champ de concentrationà l’échelle microscopique, qui ne peut être mesurée par TEP en raison desa faible résolution spatiale, est déterminée par des simu<strong>la</strong>tions numériques ainsique par des mesures in vitro.5


Intro<strong>du</strong>ctionsur <strong>la</strong> description <strong>du</strong> réseau vascu<strong>la</strong>ire muscu<strong>la</strong>ire proposée antérieurement parKrogh (1919.).Physiologie : <strong>la</strong> physiologie cérébrale est unique à plus d’un titre. Commenous l’avons vu précédemment, l’absence de réserves énergétiques dans le tissucérébral est compensée par l’existence de mécanismes de contrôles ajustant le débitsanguin aux besoins métaboliques. D’autre part, l’endothélium vascu<strong>la</strong>ire, i.e.,les cellules constituant l’interface entre le sang <strong>et</strong> le tissu, a des propriétés spécifiquesperm<strong>et</strong>tant d’établir <strong>la</strong> “barrière hémato-encéphalique”. C<strong>et</strong>te barrière,dont <strong>la</strong> fonction principale est de protéger les neurones de substances éventuellementtoxiques, restreint <strong>la</strong> diffusion d’obj<strong>et</strong>s microscopiques (bactéries) <strong>et</strong> demolécules de grande taille vers le liquide intersticiel cérébral, mais perm<strong>et</strong> <strong>la</strong> diffusionde molécules de p<strong>et</strong>ite taille (H 2 O, O 2 , hormones, CO 2 ). Elle perm<strong>et</strong> aussile transport actif de pro<strong>du</strong>its métaboliques, tels le glucose, grâce à des transporteursspécifiques. L’existence de <strong>la</strong> barrière hémato-encéphalique est liée à <strong>la</strong>structure particulière des capil<strong>la</strong>ires cérébraux, non poreux, dont les cellules endothélialessont liées entre elles par des jonctions “serrées” (tight junctions). Parailleurs, en conditions physiologiques, l’osmo<strong>la</strong>rité des liquides extra-cellu<strong>la</strong>iresest <strong>la</strong> même des deux cotés de <strong>la</strong> barrière hémato-encéphalique. Par conséquent,<strong>la</strong> pression osmotique est identique de part <strong>et</strong> d’autre de l’endothélium, <strong>et</strong> <strong>la</strong> loide Starling 1 prédit un flux nul (Bou<strong>la</strong>rd (2001.)).Les premiers modèles cinétiques ont fait l’hypothèse d’une cinétique d’échange<strong>du</strong> premier ordre entre deux compartiments parfaitement mé<strong>la</strong>ngés : un compartimentintravascu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> un compartiment extravascu<strong>la</strong>ire, négligeant <strong>la</strong> dispersion<strong>du</strong> traceur dans le cerveau <strong>et</strong> les gradients de concentration qui en résultent (variationstemporelles <strong>et</strong> spatiales) dans le tissu <strong>et</strong> <strong>la</strong> vascu<strong>la</strong>ture.Les limites de c<strong>et</strong>te approche compartimentale sont reconnues par les praticiens<strong>et</strong> ont d’ailleurs été avancées <strong>pour</strong> expliquer certains résultats assez paradoxauxobtenus en TEP (Larson <strong>et</strong> al. (1987.); St. Lawrence & Lee (1998.a,.)).La formu<strong>la</strong>tion de modèles “distribués” a cherché à prendre en compte le transportpar diffusion <strong>et</strong> convection dans <strong>la</strong> vascu<strong>la</strong>ture <strong>et</strong> l’espace extra-vascu<strong>la</strong>ire(Larson <strong>et</strong> al. (1987.); Sawada <strong>et</strong> al. (1989.)). Mais <strong>la</strong> plus grande finesse dans<strong>la</strong> description obtenue avec ces modèles a longtemps paru illusoire étant donné<strong>la</strong> faible résolution temporelle <strong>et</strong> spatiale des premiers scanners TEP, qui limitaitl’information pouvant être tirée des données expérimentales (Quarles <strong>et</strong> al.1 La loi de Starling (équation de Starling) est une re<strong>la</strong>tion qui exprime le mouvement d’unfluide à travers une membrane. Ce mouvement de fluide résulte de deux processus : <strong>la</strong> diffusionosmotique <strong>et</strong> <strong>la</strong> filtration. J = K f (P c − P t ) − ς(Π c − Π t ). C<strong>et</strong>te re<strong>la</strong>tion exprime le flux n<strong>et</strong> defluide traversant <strong>la</strong> membrane comme une fonction de 6 variables, les pressions hydrostatiquesdans le capil<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> dans le tissu (P c , P t ), les pressions osmotiques (Π c , Π t ), le coefficient defiltration (K f ) <strong>et</strong> le coefficient de réflection (ς).9


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’art(1993.)). Pourtant, c<strong>et</strong>te approche a vu un regain d’intérêt (St. Lawrence & Lee(1998.a,.); Munk <strong>et</strong> al. (2003.a,.)) <strong>du</strong> fait des progrès continus de <strong>la</strong> technologie dedétection des coïncidences <strong>du</strong> rayonnement gamma, qui perm<strong>et</strong>tent aujourd’huid’atteindre une résolution temporelle de l’ordre de 5 secondes (contre 2 minutes<strong>pour</strong> les premières générations de TEP), avec une résolution spatiale de l’ordre<strong>du</strong> centimètre.Dans <strong>la</strong> suite de ce chapitre, nous décrirons ces différents types de modèlespar ordre chronologique de complexité croissante (approche de type “boîte noire”,modèles compartimentaux, modèles distribués).2.2 Approche de type “boîte noire”2.2.1 Hypothèses de l’approche boîte noireL’approche de type boîte noire consiste à envisager l’organe cible comme uneboîte dont on ne connaît pas les propriétés, caractérisée par une fonction d<strong>et</strong>ransfert F T reliant <strong>la</strong> grandeur évaluée en sortie G out à <strong>la</strong> grandeur d’entrée G in(Fig. 2.1). Le système considéré ne possède qu’une entrée <strong>et</strong> qu’une sortie. Lastructure <strong>du</strong> système entre ces deux points n’est pas connue <strong>et</strong> ne nous intéressepas <strong>pour</strong> le moment.Fig. 2.1 – Modélisation de <strong>la</strong> zone d’intérêt par une boîte noire de fonction de transfertF T .F T = G outG in(2.1)Les grandeurs G intéressantes <strong>pour</strong> ce système sont les flux de traceur, le débit <strong>et</strong><strong>la</strong> quantité de traceur. Les hypothèses utilisées <strong>pour</strong> établir les équations régissantl’évolution de ces grandeurs sont les suivantes :– Il y a conservation de <strong>la</strong> masse,<strong>la</strong> différence des flux entrant <strong>et</strong> sortant <strong>du</strong> système doit être égale au tauxde rétention <strong>du</strong> système.– Il n’y a pas de recircu<strong>la</strong>tion,c’est à dire qu’une unité de fluide sortant <strong>du</strong> système n’y r<strong>et</strong>ourne jamais.10


Approche de type “boîte noire”– Le système est stationnaire,en particulier, le débit est supposé constant pendant toute <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée de <strong>la</strong>mesure. Par ailleurs, c<strong>et</strong>te hypothèse implique que <strong>la</strong> distribution des tempsde transit est constante 2 .– Le système est linéaire,<strong>la</strong> somme de deux consignes imposées à <strong>la</strong> même entrée <strong>du</strong> système pro<strong>du</strong>itune réponse équivalente à <strong>la</strong> somme des deux réponses indivi<strong>du</strong>elles.Les sections suivantes de ce chapitre présenteront les liens entres les paramètres<strong>du</strong> système avec le débit <strong>pour</strong> différents cas avant d’exprimer <strong>la</strong> fonctionde transfert impulsionnelle normalisée de <strong>la</strong> boîte noire.2.2.2 Cas de l’injection constante de traceurConsidérons que le fluide s’écoule dans <strong>la</strong> boîte noire avec un débit constantQ. Nous n’avons pas <strong>la</strong> description de l’intérieur de c<strong>et</strong>te boîte noire, cependantelle modélise un lit capil<strong>la</strong>ire où l’on sait qu’il existe un processus mé<strong>la</strong>ngeur.Le traceur est injecté en amont de ce processus mé<strong>la</strong>ngeur avec un débit Q i <strong>et</strong>une concentration C i . Le flux de traceur injecté J i peut être exprimé comme lepro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> débit <strong>et</strong> de <strong>la</strong> concentration d’injection.J i = C i Q i (2.2)En sortie <strong>du</strong> système, à cause <strong>du</strong> processus mé<strong>la</strong>ngeur, <strong>la</strong> concentration est homogène.Des échantillons sont prélevés perm<strong>et</strong>tant de tracer l’évolution de <strong>la</strong>concentration C out . C<strong>et</strong>te concentration, après une période de croissance, se stabiliseà un maximum C out (∞). A c<strong>et</strong> instant, le flux de traceur sortant <strong>du</strong> systèmeest égal à <strong>la</strong> concentration multipliée par le débit sortant <strong>du</strong> système. Comme lesystème est indéformable, le débit sortant est égal à <strong>la</strong> somme des débits entrant(débit sanguin Q <strong>et</strong> débit d’injection Q i ) dans le système ce qui nous donnel’expression suivante <strong>du</strong> flux sortant :J out = C out (∞)(Q i + Q) (2.3)Dans le cas d’un traceur inerte, il n’y a pas de consommation ni de pro<strong>du</strong>ction<strong>et</strong> le flux de traceur entrant dans le système est égal au flux qui en ressort.A partir de l’équation 2.4, le débit peut être évalué.C i Q i = C out (∞)(Q i + Q) (2.4)C iC iQ = Q i (C out (∞) − 1) ≈ Q iC out (∞)(2.5)2 Pour comprendre c<strong>et</strong>te hypothèse il faut se rep<strong>la</strong>cer dans un système réel tel qu’un litcapil<strong>la</strong>ire. Lorsqu’un traceur est injecté instantanément à l’entrée d’un lit capil<strong>la</strong>ire, il m<strong>et</strong>un certain temps à parvenir à <strong>la</strong> sortie. C’est le temps de transit. Cependant le milieu étantcomplexe, il existe une distribution des temps de transit. Si <strong>la</strong> fréquence <strong>pour</strong> <strong>la</strong>quelle chaqu<strong>et</strong>emps de transit apparaît est constante, alors <strong>la</strong> distribution des temps de transit est constante.11


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’artComme le traceur peut être mesuré <strong>pour</strong> de très faibles doses, <strong>la</strong> concentrationinjectée est choisie de sorte que le rapport C i sur C out (∞) soit grand devant un.Dans le cas d’un traceur radioactif ayant une décroissance naturelle indépendantede tout évènement, il faut corriger le bi<strong>la</strong>n <strong>et</strong> tenir compte de c<strong>et</strong>te disparitionen intro<strong>du</strong>isant un terme puits dans l’équation 2.4.2.2.3 Cas de l’injection constante avec flux diffusifOn considère, à présent, un système équivalent au système précédent maisdans lequel le traceur peut s’accumuler par échange diffusif (flux J d ) au sein de <strong>la</strong>boîte (2.2). Comme on ne s’intéresse plus au processus mé<strong>la</strong>ngeur, on considèreque le traceur entre de manière homogène dans le système avec une concentrationC in <strong>et</strong> le même débit que celui de l’écoulement Q. Dans ces conditions, le fluxFig. 2.2 – Premier niveau de détail de l’intérieur de <strong>la</strong> boîte noire. La boîte est composéed’un réseau convectif <strong>et</strong> autorise <strong>la</strong> diffusion en son sein.diffusif J d s’écrit comme <strong>la</strong> différence des flux convectifs entrant <strong>et</strong> sortant <strong>du</strong>système,J d = C in Q − QC out (2.6)<strong>et</strong> au bout d’un certain temps l’état d’équilibre est atteint, c’est à dire que <strong>la</strong>concentration <strong>du</strong> système devient constante.2.2.3.1 DéfinitionsNous allons intro<strong>du</strong>ire ci-dessous quatre termes très fréquemment utilisés dans<strong>la</strong> littérature : extraction <strong>et</strong> c<strong>la</strong>irance puis coefficient de partition <strong>et</strong> volume dedistribution.Extraction <strong>et</strong> C<strong>la</strong>irance :L’extraction est un coefficient qui correspond à <strong>la</strong> quantité de traceur qui quittele système par diffusion. Il est obtenu en divisant l’équation 2.6 par le flux convectifentrant.E =J dC in Q = C inQ − QC outC in Q= C in − C outC in(2.7)La définition de l’extraction implique nécessairement <strong>la</strong> définition de son complément,<strong>la</strong> transmission (T ), qui correspond à <strong>la</strong> quantité de traceur transmise parl’écoulement.T = 1 − E (2.8)12


Approche de type “boîte noire”La c<strong>la</strong>irance Cl, donne une description <strong>du</strong> flux diffusif. Elle correspond au débit defuite par diffusion ou encore au volume apparent de fluide débarrassé de traceurpar unité de temps. C<strong>et</strong>te dernière description étant à l’origine <strong>du</strong> nom de cecoefficient.Cl = J dC in(2.9)Coefficient de partition <strong>et</strong> volume de distribution :Le coefficient de partition (λ d ) est défini comme le rapport entre <strong>la</strong> concentrationmoyenne dans <strong>la</strong> boîte noire à l’équilibre (y compris le sang) <strong>et</strong> <strong>la</strong> concentrationmoyenne dans le sang à l’équilibre.λ d = C bn(∞)C out (∞)(2.10)Ce coefficient est différent de un si l’affinité chimique <strong>du</strong> traceur <strong>pour</strong> le sang estdifférente de son affinité <strong>pour</strong> le tissu.Le volume de distribution est un volume fictif représentant le volume de sangqu’occuperait <strong>la</strong> quantité de traceur présente dans le système à l’équilibre si c<strong>et</strong>tequantité de traceur était à <strong>la</strong> concentration d’équilibre sanguine :ϑ d =R(∞)C out (∞)(2.11)avec <strong>la</strong> quantité de traceur présente dans le système R(t), appelée le rési<strong>du</strong> quipeut être exprimée à partir de <strong>la</strong> concentration moyenne <strong>et</strong> <strong>du</strong> volume <strong>du</strong> systèmeou à partir de <strong>la</strong> concentration moyenne <strong>du</strong> sang <strong>et</strong> <strong>du</strong> volume de distribution.R(∞) = C bn (∞)ϑ bn = C out (∞)ϑ d (2.12)A partir des équations 2.11 <strong>et</strong> 2.12, il est possible d’exprimer le coefficient departition comme le volume de distribution normalisé.λ d = C bn(∞)C out (∞) = ϑ dϑ bn(2.13)C<strong>et</strong>te définition <strong>du</strong> coefficient de partition est à l’origine de <strong>la</strong> confusion entrecoefficient de partition <strong>et</strong> volume de distribution normalisé. En eff<strong>et</strong>, dans <strong>la</strong>littérature consacrée à <strong>la</strong> mesure <strong>du</strong> débit sanguin en TEP, les unités utiliséesdiffèrent de celles couramment utilisées en mécanique des fluides puisque les débitssont en général normalisés par un volume (m 3 .s −1 .m −3 ) ou par <strong>la</strong> masse(m 3 .s −1 .g −1 ), <strong>la</strong> densité <strong>du</strong> cerveau étant proche de 1. Ainsi, les équations sontnormalisées par le volume <strong>du</strong> système <strong>et</strong> le coefficient de partition étant égal auvolume de distribution normalisé, il est très souvent abusivement nommé volumede distribution.Les travaux de Herscovitch & Raichle (1985.) fournissent différentes valeursréférences de ce coefficient <strong>pour</strong> l’eau radio-marquée :13


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’artUnités <strong>du</strong> coefficient de partitiong/g ml/g ml/mlλ d 0.96 0.90 0.95λ g d 1.04 0.98 1.03λ b d 0.87 0.82 0.86Tab. 2.1 – Coefficients de partition <strong>pour</strong> le cerveau dans son ensemble (λ d ), <strong>pour</strong><strong>la</strong> matière grise (λ g d ) <strong>et</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> matière b<strong>la</strong>nche (λb d).2.2.3.2 Estimation <strong>du</strong> débitL’évaluation <strong>du</strong> débit peut se faire soit à partir de <strong>la</strong> connaissance simultanéede <strong>la</strong> c<strong>la</strong>irance <strong>et</strong> <strong>du</strong> coefficient d’extraction puisque d’après les équations 2.7 <strong>et</strong>2.9 on a :Q = Cl(2.14)Esoit à partir <strong>du</strong> rési<strong>du</strong> R. En eff<strong>et</strong>, le rési<strong>du</strong> varie avec le temps <strong>et</strong> sa variationest égale à <strong>la</strong> différence des flux d’entrée <strong>et</strong> de sortie <strong>du</strong> système.dR(t)dt= Q(C in − C out ) (2.15)On peut donc exprimer le débit en utilisant les re<strong>la</strong>tions 2.11 <strong>et</strong> 2.15 de <strong>la</strong> manièresuivante.ϑ d C out (∞)Q =(C (2.16)in − C out )dt2.2.4 Cas de l’injection de type bolus∫ ∞0Dans l’injection de type bolus, une quantité de traceur (C i ϑ i ) est injectée pendantune période restreinte (de l’ordre de <strong>la</strong> minute). Si l’on considère un traceur<strong>pour</strong> lequel il n’y a pas de réaction lors de son passage dans un organe, alors,d’après le principe de conservation, ce traceur <strong>pour</strong>ra être totalement récupéréà <strong>la</strong> sortie de l’organe. Par conséquent, il est possible d’exprimer <strong>la</strong> quantité d<strong>et</strong>raceur injecté en fonction <strong>du</strong> volume injecté ϑ i , <strong>du</strong> débit Q <strong>et</strong> de l’intégrale de<strong>la</strong> concentration à <strong>la</strong> sortie <strong>du</strong> système.ϑ i · C i =∫ ∞0C out (t)Qdt = QL’équation 2.17 perm<strong>et</strong> donc d’exprimer le débit∫ ∞0C out (t)dt (2.17)Q =∫ ∞0ϑ i C iC out (t)dt(2.18)comme étant l’inverse de l’intégrale de <strong>la</strong> concentration <strong>du</strong> traceur totalementrécupéré à <strong>la</strong> sortie <strong>du</strong> système, normalisée par <strong>la</strong> quantité de traceur injectée.14


Approche de type “boîte noire”Le débit recherché est dans ce cas évalué par <strong>la</strong> mesure de l’aire comprise sous<strong>la</strong> courbe de <strong>la</strong> concentration C out . Pour obtenir c<strong>et</strong>te courbe, des échantillonssanguins sont prélevés tout le long de l’examen. Notons que dans c<strong>et</strong>te approche,le débit mesuré décroît lorsque <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée d’acquisition augmente.2.2.4.1 Fonction de distribution des temps de transit <strong>et</strong> fonctions associéesNous allons maintenant intro<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> fonction de distribution (ou fréquence)des temps de transit h(t). Le développement nous perm<strong>et</strong>tant d’exprimer h(t) aété proposé par Zierler (1962., 1965.) <strong>et</strong> repris par Bassingthwaighte (1966.). Ilsous-entend qu’il n’y a pas de recircu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> traceur, <strong>et</strong> que le traceur a étéintro<strong>du</strong>it à l’entrée, à l’instant t = 0 sous <strong>la</strong> forme d’un Dirac δ(t). La fonctionh(t) tra<strong>du</strong>it <strong>la</strong> proportion de traceur injecté qui sort <strong>du</strong> système par unité d<strong>et</strong>emps à l’instant t. On peut donc l’exprimer comme le rapport <strong>du</strong> flux sortant<strong>du</strong> système sur <strong>la</strong> quantité de traceur injectée.h(t) = QC out(t)ϑ i C i(2.19)L’équation 2.19, montre que <strong>la</strong> fonction h(t) correspond également à <strong>la</strong> fonctionde transfert impulsionnelle normalisée de <strong>la</strong> boîte noire. La particu<strong>la</strong>rité de c<strong>et</strong>tefonction est d’être comprise entre 0 <strong>et</strong> 1, <strong>et</strong> d’avoir une intégrale sur l’ensembledes temps égale à 1.0 ≤ h(t) ≤ 1 <strong>et</strong>∫ ∞0h(t)dt = 1 (2.20)En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> quantité sortante <strong>du</strong> système ne peut pas être négative, ni supérieureà <strong>la</strong> quantité injectée. On a donc :∫ ∞0∫ ∞h(t)dt = Q0La combinaison des équations 2.18 <strong>et</strong> 2.19 perm<strong>et</strong> d’écrire :C out (t)dt = ϑ iC i= 1 (2.21)ϑ i C i ϑ i C ih(t) =∫ ∞0C out (t)C out (t)dt(2.22)L’intro<strong>du</strong>ction de <strong>la</strong> fonction h(t) perm<strong>et</strong> de définir deux fonctions associées. Lafonction H(t) représente <strong>la</strong> fraction de traceur qui est sortie <strong>du</strong> système depuisl’instant t = 0. C’est donc l’intégrale de 0 à t de h(t).H(t) =∫ t0h(τ)dτ (2.23)La fonction rési<strong>du</strong> R(t) déjà présentée, représente <strong>la</strong> fraction de traceur toujoursdans le système depuis l’instant t = 0.R(t) = 1 − H(t) (2.24)15


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’artR(t) est donc le complément de H(t) <strong>et</strong> correspond au type de fonction mesuréeen TEP.Nous l’avons noté plus haut, <strong>la</strong> fonction h(t) est <strong>la</strong> fonction de transfert impulsionnellenormalisée <strong>du</strong> système, <strong>la</strong> concentration de sortie C out (t) correspondantà une entrée C in (t) quelconque peut donc être calculée par <strong>la</strong> convolution deC in (t) avec h(t).C out (t) = C in (t) ⊗ h(t) =2.2.4.2 Le temps de transit moyen∫ t0C in (τ)h(t − τ)dτ (2.25)Le temps de transit moyen d’un traceur qui est totalement évacué <strong>du</strong> systèmepar <strong>la</strong> convection peut être exprimé comme l’intégrale <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it t · h(t).T =∫ ∞0t · h(t)dt (2.26)C<strong>et</strong>te expression <strong>du</strong> temps de transit moyen n’est valide que dans le cas où iln’y a pas de recircu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> traceur dans le système. Cependant, d’autres définitionssont équivalentes. En particulier, il peut être exprimé en fonction de <strong>la</strong>concentration de sortie C out ,T =∫ ∞∫0∞0tC out (t)dtC out (t)dt(2.27)ou encore en fonction <strong>du</strong> volume de distribution V d <strong>et</strong> <strong>du</strong> débit.T = ϑ dQ(2.28)2.2.5 ConclusionBien que l’approche de type boîte noire relie le débit à de nombreux paramètres,son évaluation en pratique n’est réalisable que par <strong>la</strong> connaissance de<strong>la</strong> quantité de traceur injectée <strong>et</strong> de <strong>la</strong> mesure de <strong>la</strong> concentration en sortie <strong>du</strong>système, puisque le coefficient d’extraction ou <strong>la</strong> c<strong>la</strong>irance sont des paramètresdifficilement accessibles sans <strong>la</strong> connaissance précise <strong>du</strong> milieu.C<strong>et</strong>te méthode n’est donc pas idéale en clinique, puisque <strong>la</strong> collecte d’échantillonssanguins reste un processus délicat <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong> pas d’enregistrer l’évolutionde <strong>la</strong> concentration de sortie pendant un temps infini. Une extrapo<strong>la</strong>tion estdonc nécessaire <strong>pour</strong> obtenir <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> courbe <strong>et</strong>, le plus souvent, sa décroissanceest assimilée à une décroissance de type exponentielle. Ce<strong>la</strong> tra<strong>du</strong>it un tauxd’évacuation constant η qui est alors défini comme le rapport entre h(t) <strong>et</strong> R(t).Ainsi, si c<strong>et</strong>te méthode peut s’avérer fonctionnelle <strong>pour</strong> l’évaluation <strong>du</strong> débità l’échelle <strong>du</strong> cerveau compl<strong>et</strong>, elle ne l’est pas <strong>pour</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>du</strong> débit sanguincérébral régional, <strong>la</strong> mesure de <strong>la</strong> concentration en sortie de <strong>la</strong> zone observéen’étant pas accessible.16


Approche compartimentale2.3 Approche compartimentaleDans c<strong>et</strong>te partie, nous allons reprendre les concepts intro<strong>du</strong>its par l’analysede type boîte noire, en fournissant un modèle de l’intérieur de <strong>la</strong> boîte. Nousverrons que ce<strong>la</strong> perm<strong>et</strong> d’exprimer <strong>la</strong> concentration de sortie <strong>du</strong> système en fonctionde <strong>la</strong> concentration d’entrée <strong>et</strong> de paramètres physiologiques. Par conséquent,l’utilisation <strong>du</strong> modèle compartimental <strong>pour</strong> l’évaluation <strong>du</strong> débit sanguin ne requiertplus <strong>la</strong> collecte d’échantillons sanguins veineux <strong>et</strong> autorise l’évaluation dedébits régionaux. Dans <strong>la</strong> suite de ce chapitre, nous présenterons l’évolution chronologique<strong>du</strong> modèle compartimental le plus utilisé actuellement (K<strong>et</strong>y, Renkin-Crone) ainsi que d’autres modèles plus récents, faisant intervenir plus de réalitéphysiologique (St Lawrence, Goresky, Munk). Bien que ces derniers modèles comportentplus de réalité physiologique, ils partagent tous un point commun avec lesmodèles compartimentaux adoptant tous l’hypothèse d’une cinétique d’échange<strong>du</strong> premier ordre entre les deux compartiments.2.3.1 Le modèle de K<strong>et</strong>yLe modèle de K<strong>et</strong>y est historiquement le premier modèle compartimental perm<strong>et</strong>tantl’évaluation <strong>du</strong> débit sanguin cérébral <strong>et</strong> a été longuement utilisé en TEP(K<strong>et</strong>y (1944.); K<strong>et</strong>y & Schmidt (1948.); K<strong>et</strong>y (1949.)).Géométrie <strong>et</strong> paramètres :Ce modèle décrit les échanges bidirectionnels d’un compartiment vascu<strong>la</strong>ireavec un unique compartiment tissu<strong>la</strong>ire par une cinétique <strong>du</strong> premier ordre (Fig.2.3).Les compartiments de ce modèle sont considérés à tout instant comme parfaite-Fig. 2.3 – Modèle de K<strong>et</strong>y : ce modèle compartimental décrit les flux bidirectionnelsen traceur entre le sang (C a ) <strong>et</strong> le tissu (C t ). Le flux n<strong>et</strong> entrant dans le tissu est éga<strong>la</strong>u flux entrant dans le tissu (K 1 · C a ) moins le flux qui en ressort (k 2 · C t ).17


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’artment mé<strong>la</strong>ngés <strong>et</strong> <strong>la</strong> diffusion dans le compartiment vascu<strong>la</strong>ire est totalement négligée.La concentration de chaque compartiment ne dépend donc que <strong>du</strong> temps.Les paramètres sont les concentrations en traceur dans le tissu (C t ), dans lesang artériel (C a ), le volume de tissu (ϑ t ) <strong>et</strong> les constantes d’échanges K 1 <strong>et</strong> k 2(Fig.2.3). Le flux de traceur al<strong>la</strong>nt <strong>du</strong> sang vers le tissu est défini par le pro<strong>du</strong>itde <strong>la</strong> constante K 1 <strong>et</strong> de <strong>la</strong> concentration sanguine C a (K 1 · C a ), tandis que k 2 · C treprésente le flux al<strong>la</strong>nt <strong>du</strong> tissu vers le sang par rétro-diffusion. La variation de<strong>la</strong> quantité de traceur dans le tissu au cours <strong>du</strong> temps s’écrit :ϑ t · dC t(t)= K 1 · C a (t) − k 2 · C t (t) (2.29)dtC<strong>et</strong>te équation implique qu’à l’équilibre C a est différent de C t ce qui est typiqued’un équilibre entre phases avec un coefficient de partitionnement. Pource modèle, le coefficient de partition λ d est défini comme le rapport entre <strong>la</strong>concentration moyenne à l’équilibre dans le système (sans le sang donc C t ) <strong>et</strong> <strong>la</strong>concentration moyenne à l’équilibre <strong>du</strong> sang.λ d = C t(∞)C c (∞)(2.30)Le modèle compartimental stipule que <strong>la</strong> concentration dans le tissu est homogènedans tout le compartiment tissu<strong>la</strong>ire. La concentration moyenne tissu<strong>la</strong>ire<strong>et</strong> <strong>la</strong> concentration dans le tissu désignent donc <strong>la</strong> même quantité. Par conséquent,<strong>la</strong> résolution de l’équation 2.29 perm<strong>et</strong> d’exprimer <strong>la</strong> concentration dansle tissu sous <strong>la</strong> forme d’un pro<strong>du</strong>it de convolution entre <strong>la</strong> concentration sanguine<strong>et</strong> un terme de décroissance exponentielle. La concentration dans le tissu étantinitialement nulle, on aC t (t) = K 1ϑ t· C a (t) ⊗ e (− k 2ϑ t ·t) , (2.31)perm<strong>et</strong>tant de dé<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> fonction de transfert impulsionnelle normalisée h(t)associé à ce modèle :h(t) = K 1e (− k 2 ·t) ϑ t . (2.32)ϑ tNous avons vu dans l’analyse de type boîte noire que <strong>la</strong> mesure obtenue par TEPcorrespond à <strong>la</strong> quantité de traceur présente dans le système, c’est à dire au rési<strong>du</strong>R(t). Or le traceur présent dans le système est situé dans le sang, mais égalementdans le tissu. Le volume de sang représentant environ 2% <strong>du</strong> volume total, K<strong>et</strong>ynéglige <strong>la</strong> contribution <strong>du</strong> traceur dans le sang au signal <strong>et</strong> assimile le rési<strong>du</strong> à <strong>la</strong>quantité de traceur présente dans le tissu.R(t) = ϑ t C t (t) (2.33)La concentration tissu<strong>la</strong>ire C t est donc directement proportionnelle au rési<strong>du</strong>mesuré par <strong>la</strong> TEP, tandis que C a est obtenue en prélevant des échantillons desang <strong>du</strong>rant <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée de l’examen. L’obtention de ces deux paramètres perm<strong>et</strong>,par l’utilisation d’une régression non linéaire avec l’équation 2.31, d’estimer lesvaleurs des coefficients d’échange K 1 <strong>et</strong> k 2 .18


Approche compartimentale2.3.2 Mesure <strong>du</strong> débit avec le modèle de K<strong>et</strong>yPour relier les coefficients K 1 <strong>et</strong> k 2 au débit, le modèle est complété par uneétude sur les flux entrant <strong>et</strong> sortant <strong>du</strong> compartiment vascu<strong>la</strong>ire. Pour ce<strong>la</strong>, leproblème est légèrement modifié, puisque désormais le compartiment vascu<strong>la</strong>ireest appréhendé dans son ensemble, c’est à dire qu’il part de l’artériole <strong>et</strong> rejointune veinule. Le modèle adopte donc comme paramètres, les concentrations artérielle(C a ), veineuse (C v ) <strong>et</strong> tissu<strong>la</strong>ire (C t ), mais également les flux de traceurentrant dans le vaisseau (J a ), sortant <strong>du</strong> vaisseau par convection (J v ) <strong>et</strong> par diffusion(J t ) (Fig.2.4). Le système est considéré comme indéformable, le principeFig. 2.4 – Ecoulement <strong>du</strong> traceur le long d’un capil<strong>la</strong>ire. C a <strong>et</strong> C v sont les concentrationsartérielle <strong>et</strong> veineuse, C t étant <strong>la</strong> concentration dans le tissu. Le flux de traceursortant J v est égal au flux de traceur entrant J a moins le flux diffusif J t .de conservation de <strong>la</strong> masse perm<strong>et</strong> d’écrire <strong>pour</strong> le compartiment vascu<strong>la</strong>ire que<strong>la</strong> somme des flux entrant <strong>et</strong> sortant est nulle <strong>et</strong> d’exprimer le flux al<strong>la</strong>nt dans l<strong>et</strong>issu par l’équation suivante :J t = J a − J v (2.34)Le flux artériel est égal au pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> débit par <strong>la</strong> concentration artérielle. Demême, le flux veineux est le pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> débit par <strong>la</strong> concentration veineuse. Leflux diffusif peut donc s’écrire :J t = ϑ t · dC tdt= J a − J v = Q · (C a − C v ) (2.35)Nous avons vu précédemment que le coefficient d’extraction est égal au flux diffusifde traceur divisé par le flux convectif entrant (Eq. 2.7 p.12).E = C a − C vC a(2.36)L’utilisation de ce coefficient dans l’équation 2.35 donne :J t = Q · E · C a (2.37)19


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’artLe débit est contenu dans l’expression <strong>du</strong> flux diffusif de traceur. Pour relier c<strong>et</strong>teexpression <strong>du</strong> flux à celle définie précédemment par K 1 · C a , il faut envisager unep<strong>et</strong>ite section dx <strong>du</strong> modèle précédent comme le montre <strong>la</strong> figure 2.5.Fig. 2.5 – Positionnement <strong>du</strong> modèle de K<strong>et</strong>y par rapport au modèle tenant compte<strong>du</strong> gradient longitudinal de concentration dans le compartiment vascu<strong>la</strong>ire. La concentrationC c est ici <strong>la</strong> concentration <strong>du</strong> canal dans <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite section.La concentration dans le canal C c varie le long <strong>du</strong> canal de C a à C v . Cependant<strong>pour</strong> c<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite section, <strong>la</strong> concentration dans le compartiment vascu<strong>la</strong>ire peutêtre envisagée comme constante. La variation de concentration dans le tissu y estdonc également décrite par :ϑ t · dC t(t)dt= K 1 · C c (t) − k 2 · C t (t) (2.38)C<strong>et</strong>te équation est va<strong>la</strong>ble à tout instant. Or, dans ce modèle, K 1 <strong>et</strong> k 2 sontconsidérées comme indépendantes <strong>du</strong> temps. Elles peuvent donc être évaluées àdes instants particuliers tels que l’instant initial (t = 0) <strong>et</strong> à l’équilibre (t = ∞).A t = 0, <strong>la</strong> concentration dans le tissu est nulle :ϑ t · dC t(t)dt= K 1 · C c (t) (2.39)20


Approche compartimentaleL’utilisation des équations 2.35 <strong>et</strong> 2.37 donne l’expression suivante <strong>du</strong> flux d<strong>et</strong>raceur diffusif :J t = ϑ t · dC tdt= Q · E · C a (2.40)K<strong>et</strong>y intro<strong>du</strong>it alors l’hypothèse qu’il existe une séparation d’échelle entre le tempsde diffusion <strong>et</strong> le temps de convection. Le temps de convection étant bien plusp<strong>et</strong>it que le temps de diffusion, <strong>la</strong> concentration dans le canal à t = 0 peut êtreprise égale à <strong>la</strong> concentration artérielle C a . Ainsi, <strong>la</strong> constante d’échange K 1 peutêtre identifiée comme étant égale au pro<strong>du</strong>it Q · E.K 1 = Q · E (2.41)Pour déterminer k 2 , on se p<strong>la</strong>ce à l’équilibre, c’est à dire lorsque t tend versl’infini. A l’équilibre, dCt(t) = 0, on a donc d’après <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion 2.38 l’égalité suivantedt:Ce qui donne un coefficient d’échange k 2 égal à :K 1 · C c (∞) = k 2 · C t (∞) (2.42)k 2 = K 1 · Cc(∞)C t (∞) = Q · E · Cc(∞)C t (∞)(2.43)Si l’on remp<strong>la</strong>ce le rapport des concentrations par le coefficient de partitionλ d défini par l’équation 2.10 dans l’équation 2.43, on obtient :k 2 = Q · Eλ d. (2.44)Ainsi, l’équation 2.31 régissant l’évolution de <strong>la</strong> concentration dans le tissu, définiepar le modèle de K<strong>et</strong>y, peut être réécrite sous <strong>la</strong> forme suivante :C t (t) = Q · Eϑ tQ·E(− ·t) λ· C a (t) ⊗ e d ϑ t . (2.45)Dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion 2.45, les paramètres qui régissent l’évolution de <strong>la</strong> concentrationdans le tissu sont <strong>la</strong> concentration artérielle, le coefficient d’extraction <strong>et</strong> le coefficientde partition. D’après les re<strong>la</strong>tions 2.45 <strong>et</strong> 2.25, <strong>la</strong> fonction de transfertimpulsionnelle normalisée <strong>du</strong> modèle de K<strong>et</strong>y est donc :h(t) = e − Q·Eλ d ϑ t (2.46)Pour déterminer <strong>la</strong> valeur <strong>du</strong> coefficient d’extraction (E), <strong>la</strong> collecte d’échantillonsde sang reste nécessaire <strong>pour</strong> évaluer <strong>la</strong> concentration veineuse (C v ). Afinde s’en affranchir, Renkin (1955., 1959.) <strong>et</strong> Crone (1963.) ont proposé une expressionde ce coefficient. La démarche utilisée est présentée dans <strong>la</strong> section suivante.21


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’art2.3.3 Le modèle de Renkin-CroneAfin d’exprimer le coefficient d’extraction en fonction de paramètres physiologiques<strong>et</strong> de s’affranchir de <strong>la</strong> collecte d’échantillons de sang au cours de l’examen,Renkin (1955., 1959.) <strong>et</strong> Crone (1963.) ont modélisé les échanges entre un capil<strong>la</strong>ire<strong>et</strong> le tissu prenant en compte les variations longitudinales de <strong>la</strong> concentrationdans le capil<strong>la</strong>ire (contrairement au modèle de K<strong>et</strong>y).Paramètres <strong>et</strong> géométrie <strong>du</strong> problème : le cylindre de Krogh.A. Krogh étudiait <strong>la</strong> diffusion de l’oxygène dans les muscles. Ce<strong>la</strong> l’a con<strong>du</strong>ità s’intéresser à <strong>la</strong> micro-vascu<strong>la</strong>risation de ces organes <strong>et</strong> à ém<strong>et</strong>tre l’hypothèseque chaque capil<strong>la</strong>ire irrigue un cylindre de tissu qui lui est propre. En d’autrestermes, ce<strong>la</strong> signifie que chaque ensemble capil<strong>la</strong>ire+tissu est isolé <strong>et</strong> n’a pasd’échange avec ses voisins. Compte tenu de l’arrangement de <strong>la</strong> micro-circu<strong>la</strong>tiondans les muscles (Fig.2.6), c<strong>et</strong>te hypothèse peut sembler acceptable. C’est <strong>pour</strong>-Fig. 2.6 – A. Krogh. The Journal of Physiology, 1919.quoi Krogh a proposé de modéliser c<strong>et</strong> ensemble par deux cylindres coaxiaux delongueur L. Le cylindre central représente le capil<strong>la</strong>ire, tandis que le cylindre extérieurreprésente son enveloppe de tissu. Dans c<strong>et</strong>te géométrie, très proche de<strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> modèle compartimental proposé par K<strong>et</strong>y, l’écoulement dans lecapil<strong>la</strong>ire est permanent <strong>et</strong> indépendant de l’espace <strong>et</strong> sa vitesse imposée est V 0 .Le transport <strong>du</strong> traceur se fait par convection dans le capil<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> par diffusiondans le tissu. Pour ce modèle, l’hypothèse simplificatrice concernant l’absence degradient dans les deux compartiments est relâchée <strong>pour</strong> le compartiment sanguin(en partie, puisque seul le gradient longitudinal est pris en compte) mais demeure<strong>pour</strong> le compartiment tissu<strong>la</strong>ire. Par conséquent, <strong>la</strong> concentration dans le capil<strong>la</strong>ireC c (x, t) dépend maintenant <strong>du</strong> temps <strong>et</strong> de <strong>la</strong> position en x tandis que <strong>la</strong>concentration dans le tissu C t (t) n’est dépendante que <strong>du</strong> temps.22


Approche compartimentaleExpression <strong>du</strong> coefficient d’extraction.Pour déterminer l’expression <strong>du</strong> coefficient d’extraction, une étude stationnaired’une tranche radiale d’épaisseur dx située à <strong>la</strong> position x sur l’axe longitudinal estréalisée (Fig.2.7). La conservation de <strong>la</strong> masse sur c<strong>et</strong>te tranche perm<strong>et</strong> d’écrireFig. 2.7 – Bi<strong>la</strong>n des flux.l’égalité suivante :avec :∫∫∫j 1 dS +S1 //j 2 dS +S2 //j 3 dS = 0S3 ⊥(2.47)j 1 (x) = V 0 C c (x), (2.48)j 2 (x) = −V 0 C c (x + dx) (2.49)Ici, j 1 <strong>et</strong> j 2 sont les densités surfaciques de flux de traceur entrant <strong>et</strong> sortantpar convection de <strong>la</strong> tranche tandis que j 3 est <strong>la</strong> densité surfacique de flux diffusif.La loi de Fick définit le flux diffusif comme étant le pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> coefficient dediffusion par le gradient de <strong>la</strong> concentration :j 3 (x) = −D ∂C c∂r∣ . (2.50)r=roCependant dans <strong>la</strong> littérature (Renkin (1955., 1959.); Crone (1963.)), à <strong>la</strong> définitionde ce flux est préférée l’expression suivante :j3(x) = −P · (C c (x) − C t ) (2.51)où P est appelé “coefficient de perméabilité” 3 . Ceci constitue une simplification de<strong>la</strong> loi de Fick. En eff<strong>et</strong>, si <strong>la</strong> paroi se comporte comme une membrane d’épaisseur3 Ce coefficient P qui est homogène à une vitesse est abusivement appelé "perméabilité" dans<strong>la</strong> littérature mais ne correspond pas à <strong>la</strong> perméabilité intrinsèque d’un milieu poreux (dont <strong>la</strong>dimension est en m 2 ). Il représente plutôt un coefficient d’échange.23


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’arte, que les concentrations sont faibles, alors on peut considérer que l’évolutionde <strong>la</strong> concentration dans <strong>la</strong> membrane est linéaire <strong>et</strong> que le gradient peut êtrelinéarisé :j3(x) = −D ∂C c∂r ∣ = −D C c(x) − C t. (2.52)r=ro eDans ce cas, P est égal au rapport entre le coefficient de diffusion <strong>et</strong> l’épaisseurde <strong>la</strong> membrane.Les flux étant maintenant définis, <strong>la</strong> vitesse V 0 étant invariante selon r, lebi<strong>la</strong>n devientQ ∂C t∂x = −P SL (C c − C t ). (2.53)où S représente <strong>la</strong> surface d’échange entre le sang <strong>et</strong> le tissu. Après un changementde variable approprié, x ∗ = x , L dx∗ = dx , <strong>et</strong> en utilisant <strong>la</strong> condition d’entréeLC c (x = 0) = C a , <strong>la</strong> solution sans second membre (instant initial, t = 0) de c<strong>et</strong>teéquation différentielle est :C c (x ∗ ) = C a e −P SQ x∗ (2.54)Maintenant, si l’on s’intéresse à <strong>la</strong> résolution dans le tissu, nous avons vuavec l’équation 2.40 que l’évolution de <strong>la</strong> concentration dans le tissu dépend de<strong>la</strong> concentration en entrée, <strong>du</strong> débit <strong>et</strong> <strong>du</strong> coefficient d’extraction. Si dans c<strong>et</strong>teexpression, on remp<strong>la</strong>ce le coefficient d’extraction par sa définition (Eq. 2.36) onobtient :ϑ t · dC t= Q(C c (0) − C c (L)) (2.55)dtC<strong>et</strong>te équation signifie que <strong>la</strong> variation de <strong>la</strong> concentration tissu<strong>la</strong>ire au cours <strong>du</strong>temps correspond à <strong>la</strong> différence entre <strong>la</strong> concentration d’entrée <strong>et</strong> de sortie <strong>du</strong>capil<strong>la</strong>ire. A partir de <strong>la</strong> définition de E <strong>et</strong> de l’équation 2.54E = C a − C vC a= C a − C a · e −P SQ(2.56)C ail est possible d’exprimer le coefficient d’extraction <strong>pour</strong> <strong>la</strong> géométrie de Kroghpar <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante.−P ·SE = 1 − e Q (2.57)C<strong>et</strong>te dernière équation est appelée expression de Renkin-Crone. Lorsqu’elle estré-injectée dans l’équation 2.45, on obtient <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion principale <strong>du</strong> modèle deRenkin-Crone,C t (t) =−P ·S−P ·SQ · (1 − e Q )· C a (t) ⊗ e (− Q·(1−e Q )·t) λ d ϑ t , (2.58)ϑ tutilisée <strong>pour</strong> évaluer le débit puisque, comme le modèle de K<strong>et</strong>y, il néglige <strong>la</strong>contribution <strong>du</strong> traceur dans le sang au signal enregistré par le tomographe <strong>et</strong>assimile le rési<strong>du</strong> à <strong>la</strong> quantité de traceur présente dans le tissu :R(t) = ϑ t C t (t). (2.59)24


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’art2.3.5 Modèle d’homogénéité tissu<strong>la</strong>ire (Tissue homogeneitymodel)Ce modèle intro<strong>du</strong>it dans <strong>la</strong> littérature par Johnson & Wilson (1966.) utilisecomme les précédents deux compartiments séparés par <strong>la</strong> barrière hématoencéphalique<strong>pour</strong> modéliser le cerveau dans son ensemble. A <strong>la</strong> différence <strong>du</strong> modèlede K<strong>et</strong>y, <strong>la</strong> concentration en traceur dans le compartiment vascu<strong>la</strong>ire C c (x, t)est également dépendante de <strong>la</strong> position longitudinale dans le capil<strong>la</strong>ire. Le diamètre<strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire étant p<strong>et</strong>it, le gradient de concentration radial est négligé.Dans le compartiment tissu<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> concentration C t (t) est considérée comme homogène(compartiment parfaitement mé<strong>la</strong>ngé) <strong>et</strong> ne dépend que <strong>du</strong> temps. Lafigure 2.8 présente <strong>la</strong> géométrie <strong>et</strong> les paramètres <strong>du</strong> problème.Fig. 2.8 – Modèle d’homogénéité tissu<strong>la</strong>ire : Composé d’un compartiment vascu<strong>la</strong>ire<strong>et</strong> d’un compartiment tissu<strong>la</strong>ire, les paramètres de ce modèle sont <strong>la</strong> longueur L <strong>du</strong>capil<strong>la</strong>ire, les surfaces des sections (S t <strong>et</strong> S c ), les volumes (V t <strong>et</strong> V c ) <strong>et</strong> les concentrations(C t (t)) <strong>et</strong> C c (x, t)) de chaque compartiment. Enfin, les échanges entre les deuxcompartiments sont caractérisés par le pro<strong>du</strong>it perméabilité-surface P S.A partir d’un bi<strong>la</strong>n de masse sur chacun des deux compartiments, il est possiblede définir les équations qui décrivent l’évolution de <strong>la</strong> concentration dansl’ensemble capil<strong>la</strong>ire+tissu.Dans le capil<strong>la</strong>ire :S c∂C c (x, t)∂t= −Q ∂C c(x, t)∂x− P SL [C c(x, t) − C t (t)] . (2.60)Dans le tissu :∂C t (t)S t = P S ∫ L∂t L 2 [C c (x, t) − C t (t)] . (2.61)0Pour résoudre ces équations, les conditions limites suivantes sont utilisées :C c (x, t = 0) = C t (t) = 0 (2.62)C c (x = 0, t > 0) = C 0 δ(t) (2.63)où δ correspond à <strong>la</strong> fonction Dirac. Le système défini par les équations 2.60<strong>et</strong> 2.61 n’a de solution analytique que dans le domaine de Lap<strong>la</strong>ce comme le26


Approche compartimentalemontrent St. Lawrence & Lee (1998.a). Cependant, <strong>la</strong> concentration dans le compartimenttissu<strong>la</strong>ire change lentement devant celle <strong>du</strong> compartiment capil<strong>la</strong>ire.C<strong>et</strong>te différence d’échelle de temps est suffisante <strong>pour</strong> estimer que, pendant <strong>la</strong> variationde <strong>la</strong> concentration dans le capil<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> concentration dans le tissu est àl’équilibre (Lassen & Perl (1979.)). La tra<strong>du</strong>ction mathématique de c<strong>et</strong> état quasistatiqueest de considérer que pendant le pas de temps ∆t, C c (t) est constant.Ainsi l’expression de C c (t) devient discrète <strong>et</strong> s’exprime de <strong>la</strong> manière suivante :C c (t) =n−1 ∑j=0∆C c (j∆t)u(t − j∆t) (2.64)où ∆C c (j∆t) correspond au saut discr<strong>et</strong> de <strong>la</strong> concentration à l’instant j∆t <strong>et</strong>u est <strong>la</strong> fonction de temps unité. L’utilisation de c<strong>et</strong>te expression de C c (t) dansles équations 2.60 <strong>et</strong> 2.61 perm<strong>et</strong> d’aboutir à une solution. La solution de cemodèle, nommé Adiabatic homogeneity model dans <strong>la</strong> littérature, est proposéepar St. Lawrence & Lee (1998.a). Elle perm<strong>et</strong> d’exprimer après simplification, <strong>la</strong>concentration mesurée en TEP (C T EP ) comme étant :C T EP = ϑ c · C a (t)ϑ tot+ EQ ()· C a (t) ⊗ e − k adb ·t ϑ tϑ tot(2.65)avec k adb = E.Q le coefficient d’échange <strong>du</strong> modèle Adiabatic, ϑ c <strong>et</strong> ϑ t les volumesde <strong>la</strong> phase sang <strong>et</strong> de <strong>la</strong> phase tissu. C<strong>et</strong>te solution tient donc comptede <strong>la</strong> contribution de <strong>la</strong> phase sanguine au signal. Cependant elle utilise toujourscomme paramètres le pro<strong>du</strong>it P S, le coefficient d’extraction E <strong>et</strong> nécessitel’évaluation des volumes de distributions. Or, nous l’avons évoqué précédemment,ces paramètres sont évalués à l’échelle macroscopique <strong>et</strong> demeurent difficilementaccessibles.Validation de l’estimation <strong>du</strong> débit avec <strong>la</strong> solution de St Lawrence.Pour vérifier <strong>la</strong> validité <strong>du</strong> modèle d’homogénéité tissu<strong>la</strong>ire, St. Lawrence & Lee(1998.a) ont comparé les résultats obtenus par l’inversion de l’équation 2.65 (donttrois paramètres ont été ajustés <strong>pour</strong> que <strong>la</strong> concentration définie par c<strong>et</strong>te équationcorresponde à celle mesurée en TEP) avec le débit obtenu par une méthode deréférence nécessitant le sacrifice de l’animal (méthode de Heymann <strong>et</strong> al. (1977.)).C<strong>et</strong>te méthode de référence perm<strong>et</strong> d’obtenir le débit à partir <strong>du</strong> comptage demicro-sphères radioactives non diffusives directement injectées dans l’artère fémorale.Le graphique 2.9 compare le débit sanguin cérébral estimé par ce modèleavec le débit de référence (méthode de Heymann) chez les <strong>la</strong>pins. Ce résultat issudes travaux de St. Lawrence & Lee (1998.b) montre c<strong>la</strong>irement que le modèle sousestime les débits supérieurs à 60 mL.100g −1 .min −1 puisque les valeurs <strong>du</strong> débitestimé par rapport au débit réel se trouvent sous <strong>la</strong> droite identité. La cause dec<strong>et</strong>te sous-estimation est imputée à l’extraction limitée de l’eau radio-marquéedans le tissu <strong>pour</strong> les écoulements “rapides”.27


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’artFig. 2.9 – Comparaison <strong>du</strong> débit sanguin cérébral estimé par le modèle d’homogénéitétissu<strong>la</strong>ire adiabatique, CBF g avec les valeurs réelles <strong>du</strong> débit, CBF M . Les points donnentles 36 valeurs obtenues <strong>et</strong> <strong>la</strong> courbe pleine représente <strong>la</strong> régression. La ligne discontinueest <strong>la</strong> droite identité. C<strong>et</strong>te figure provient des travaux de St. Lawrence & Lee (1998.b)Conclusion.Ce modèle propose une expression de <strong>la</strong> concentration qui tient compte de <strong>la</strong>contribution <strong>du</strong> réseau vascu<strong>la</strong>ire au signal mesurée en TEP. Cependant, il nerésout pas les problèmes d’obtention des coefficients physiologiques. Il perm<strong>et</strong> dediminuer <strong>la</strong> baisse <strong>du</strong> débit mesuré expérimentalement lorsque <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée d’acquisitionaugmente, sans <strong>pour</strong> autant totalement l’éliminer. Néanmoins, ce modèleperm<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en évidence <strong>la</strong> faiblesse des modèles compartimentaux à évaluerle débit sur une <strong>la</strong>rge gamme <strong>et</strong> démontre, que, <strong>pour</strong> mesurer le débit sanguincérébral sur toute <strong>la</strong> gamme physiologique de manière précise, le modèle compartimentaldoit être abandonné au profit de modèles plus proches de <strong>la</strong> réalitéphysiologique. Ces modèles sont regroupés sous <strong>la</strong> dénomination de "modèles àparamètres distribués" (Distributed-param<strong>et</strong>er models). Cependant, bien que pluscompl<strong>et</strong>s, ils reprennent en grande partie les hypothèses des modèles compartimentaux(K<strong>et</strong>y, Renkin-Crone) mais c<strong>et</strong>te fois, tiennent compte des gradients deconcentration dans le tissu. Dans <strong>la</strong> suite, nous expliciterons deux de ces modèles: le modèle de Goresky <strong>et</strong> al. (1970.) <strong>et</strong> le modèle microvascu<strong>la</strong>ire (Munk<strong>et</strong> al. (2003.a,.)).2.3.6 Le modèle de GoreskyDans ce modèle, le seul mode de transport <strong>du</strong> traceur le long <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ireest <strong>la</strong> convection. On suppose que le capil<strong>la</strong>ire appartient à un organe dont <strong>la</strong>28


Approche compartimentaledensité capil<strong>la</strong>ire est importante <strong>et</strong> qu’il y a un écoulement dans chaque capil<strong>la</strong>ire: l’organe est donc bien irrigué. Par conséquent, <strong>la</strong> distance moyenne d’uncapil<strong>la</strong>ire à un autre est suffisamment p<strong>et</strong>ite <strong>pour</strong> que le temps d’équilibre de <strong>la</strong>concentration dans le tissu soit négligeable. En d’autres termes, <strong>la</strong> concentrationen traceur dans le compartiment tissu<strong>la</strong>ire est instantanément uniforme dans <strong>la</strong>direction perpendicu<strong>la</strong>ire au sens de l’écoulement. C’est <strong>pour</strong>quoi le gradient deconcentration radiale <strong>du</strong> compartiment tissu<strong>la</strong>ire est négligé. L’ensemble de ceshypothèses implique selon Goresky <strong>et</strong> al. (1970.) que le modèle n’est va<strong>la</strong>ble que<strong>pour</strong> des organes bien irrigués <strong>et</strong> par conséquent ne peut être appliqué à <strong>la</strong> peauou aux muscles striés.Définition des paramètres <strong>du</strong> modèle.Soit un capil<strong>la</strong>ire de longueur L séparé de son enveloppe de tissu par unebarrière perméable de “perméabilité” P . A partir de <strong>la</strong> concentration dans lecapil<strong>la</strong>ire C c (x, t), de <strong>la</strong> concentration dans le tissu C t (x, t), des volumes de chaquecompartiment ϑ c <strong>et</strong> ϑ t , de <strong>la</strong> vitesse V 0 <strong>du</strong> sang dans le capil<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> <strong>du</strong> volumede distribution V d , il est possible d’écrire une équation différentielle (Eq. 2.66)décrivant l’évolution des concentrations.Mise en équation :ϑ c · ∂C c(x, t)∂t+ Q ∂C c(x, t)∂x+ ϑ t · ∂C t(x, t)∂t= 0 (2.66)Pour modéliser <strong>la</strong> cinétique d’échange <strong>du</strong> premier ordre, le modèle utilise deuxconstantes d’échange K 1 <strong>pour</strong> le flux sortant <strong>et</strong> k 2 <strong>pour</strong> le flux entrant dans lecapil<strong>la</strong>ire, perm<strong>et</strong>tant d’écrireϑ t∂C t (x, t)∂t= K 1 C c (x, t) − k 2 C t (x, t) (2.67)ou encore en utilisant le coefficient de partition :ϑ t∂C t (x, t)∂t= K 1 C c (x, t) − K 1λ dC t (x, t) (2.68)Ces équations sont réécrites sous <strong>la</strong> forme suivante :∂C c (x, t)∂t+ V 0∂C c (x, t)∂x+ ϑ t ∂C t (x, t)= 0 (2.69)ϑ c ∂tK 1C c (x, t) − k 2C t (x, t) − ϑ t ∂C t (x, t)= 0 (2.70)ϑ c ϑ c ϑ c ∂tdont <strong>la</strong> somme perm<strong>et</strong> de ramener le problème à une unique équation :∂C c (x, t)∂t+ V 0∂C c (x, t)∂x+ K 1ϑ cC c (x, t) − k 2ϑ cC t (x, t) = 0 (2.71)29


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’artAfin de faire disparaître <strong>la</strong> concentration tissu<strong>la</strong>ire, c<strong>et</strong>te équation est dérivéepar rapport au temps <strong>et</strong> <strong>la</strong> dérivée temporelle de <strong>la</strong> concentration tissu<strong>la</strong>ire estremp<strong>la</strong>cée par celle obtenue à l’équation 2.67.∂ 2 C c (x, t) ∂ 2 C c (x, t)∂t 2 + V 0 + 1 ϑ t(K 1 + k 2 ) ∂C c(x, t)+ k 2 ∂C c (x, t)V 0 = 0 (2.72)∂x∂t ϑ t ϑ c ∂t ϑ t ∂xPour obtenir <strong>la</strong> solution de c<strong>et</strong>te équation, l’équation est réécrite dans le domainede Lap<strong>la</strong>ce <strong>et</strong> une discussion a lieu sur les ordres de grandeurs des coefficients,K 1 <strong>et</strong> k 2 .C c (x, s) = C c (0, s)e − sxϑsϑ t +k 2 +K t 1 ϑcV 0 sϑ t +k 2 (2.73)Dans le cas où K 1 = k 2 = 0, cas d’un traceur non diffusif, l’équation devientdont <strong>la</strong> solution temporelle estC c (x, s) = C c (0, s)e − sxV 0 (2.74)C c (x, t) = C c (0, t)δ(t − x V 0) (2.75)ce qui décrit un écoulement le long <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> vitesse V 0 <strong>et</strong> une sortie àl’instant T = L V 0= τ appelé temps de transit <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire.Dans le cas où K 1 est fini <strong>et</strong> k 2 tend vers 0, c’est à dire lorsque le traceurayant diffusé dans le tissu ne r<strong>et</strong>ourne pas dans le capil<strong>la</strong>ire 5 l’équation dans ledomaine de Lap<strong>la</strong>ce se simplifie de <strong>la</strong> manière suivante :La solution temporelle devient :En particulier à <strong>la</strong> sortie (x = L), on aC c (x, s) = C c (0, s)e − sxV 0(1+ K 1sϑc ) (2.76)C c (x, t) = C c (0, t)e − K 1 xV 0 ϑc δ(t −xV 0) (2.77)C c (L, t) = C c (0, t)e − K 1ϑc T δ(t − T ) (2.78)Si maintenant on exprime le coefficient K 1 en fonction <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it P S en utilisant<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion de Renkin-Crone,K 1 = Q · E = Q · (1 − e − P SQ ) (2.79)5 Ce cas s’applique uniquement aux traceurs <strong>pour</strong> lesquels des modes de transport actifsdifférents sont mis en jeu sur les faces basales <strong>et</strong> apicales des cellules de <strong>la</strong> membrane. Cependant,en général les traceurs utilisés ne m<strong>et</strong>tent pas en jeu ces modes de transport. Et en particulierdans le cas de l’eau radio marquée, il n’y a pas de transport actif <strong>du</strong> traceur.30


Approche compartimentale<strong>et</strong> comme <strong>pour</strong> ce cas précis, l’extraction E tend vers zéro, on a :K 1 = Q · E ≈ Q · P SQ = P S (2.80)On r<strong>et</strong>rouve <strong>pour</strong> ce modèle avec <strong>la</strong> notation utilisant le coefficient P S <strong>pour</strong>une entrée de type DiracC c (L, t) = C c (0, t)e − P SQ δ(t − T ) (2.81)l’expression de <strong>la</strong> concentration sanguine en sortie <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire proposée parRenkin <strong>et</strong> Crone (Eq. 2.54) avec un déca<strong>la</strong>ge <strong>du</strong> au temps de convection.Nous ne traiterons pas ici les deux autres cas qui sont le cas où K 1 <strong>et</strong> k 2tendent vers l’infini, <strong>et</strong> lorsqu’ils sont tous les deux finis, le premier n’étant pasréaliste <strong>et</strong> le dernier n’ayant pas de solution analytique à moins d’ém<strong>et</strong>tre d’autreshypothèses simplificatrices (St. Lawrence & Lee (1998.a)).Conclusion.Ce modèle est donc plus compl<strong>et</strong> que les modèles précédents, cependant, n’ayantpas de solution analytique en dehors des cas particuliers présentés, il n’est pasd’un point de vue clinique d’un grand intérêt. De plus il n’apporte pas d’indication<strong>pour</strong> l’évaluation <strong>du</strong> coefficient K 1 ou <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it P S. Cependant, en nousappuyant sur les travaux de Goresky <strong>et</strong> al. (1970.), il semble que les réponsesobtenues sur différents organes se situent entre les cas limites présentés ici.2.3.7 Le modèle microvascu<strong>la</strong>ire (O.L. Munk).Les travaux de Munk <strong>et</strong> al. (2003.a,.) démontrent <strong>la</strong> faible capacité des modèlesprécédents à déterminer le débit <strong>et</strong> proposent un nouveau modèle.2.3.7.1 Démonstration de <strong>la</strong> limite des modèles compartimentauxNous reprendrons ici <strong>la</strong> démarche perm<strong>et</strong>tant de montrer que les modèles compartimentauxstandards aboutissent à des incohérences lorsque l’on tient comptede <strong>la</strong> contribution au signal de <strong>la</strong> quantité de traceur présente dans les capil<strong>la</strong>ires.En eff<strong>et</strong>, dans le modèle de K<strong>et</strong>y puis de Renkin-Crone, c<strong>et</strong>te contribution avaitété négligée. Or <strong>la</strong> concentration enregistrée en TEP (C T EP (t)) est pilotée par <strong>la</strong>conservation de <strong>la</strong> masse dans le système.ϑ tot C T EP (t) = ϑ t C t (t) + ϑ c C c (t) = ϑ t C t (t) + ϑ c αC i (t) (2.82)C<strong>et</strong>te équation de conservation de <strong>la</strong> masse m<strong>et</strong> en oeuvre <strong>la</strong> concentration d’injectionC i (t). Le traceur injecté avec <strong>la</strong> concentration C i (t) se dilue dans le sang <strong>et</strong>donne une concentration sanguine C c (t) proportionnelle à <strong>la</strong> concentration d’injection: C c (t) = αC i (t). ϑ tot , ϑ t <strong>et</strong> ϑ c sont respectivement les volumes, total,tissu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> capil<strong>la</strong>ire tandis que C t (t) est <strong>la</strong> concentration tissu<strong>la</strong>ire. Nous avons31


Quantification <strong>du</strong> débit sanguin cérébral : Etat de l’artvu, que dans le modèle compartimental, <strong>la</strong> concentration tissu<strong>la</strong>ire peut être expriméeen fonction d’un pro<strong>du</strong>it de convolution de <strong>la</strong> concentration d’injection<strong>et</strong> de <strong>la</strong> fonction de distribution des temps de transit h(t) = K 1L’équation 2.82 peut donc s’écrire de <strong>la</strong> manière suivante :ϑ te − k 2ϑ t t (Eq. 2.32).ϑ tot C T EP (t) = K 1 C i (t) ⊗ e − k 2ϑ tt + ϑc αC i (t) (2.83)D’autre part, si l’on utilise <strong>la</strong> loi de Fick, on peut également définir <strong>la</strong> dérivé<strong>et</strong>emporelle de <strong>la</strong> concentration dans le système. L’écoulement étant stationnaire,le système indéformable <strong>et</strong> isolé, <strong>la</strong> variation de <strong>la</strong> quantité de traceur <strong>du</strong> systèmeest égale à <strong>la</strong> différence des flux de traceur entrant <strong>et</strong> sortant.ϑ tot∂C T EP (t)∂t= QC i (t) − QC Out (t) (2.84)Si l’on s’intéresse aux premiers instants <strong>du</strong> processus, c’est à dire <strong>pour</strong> uninstant t p<strong>et</strong>it devant le temps de transit moyen T , <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant de négliger ler<strong>et</strong>our <strong>du</strong> traceur <strong>du</strong> tissu vers le capil<strong>la</strong>ire (t ≪ ϑ t /k 2 <strong>et</strong> donc e − k 2ϑ (t−τ) t ≃ 1), leséquations 2.84 <strong>et</strong> 2.83 se ré<strong>du</strong>isent au système suivant :ϑ tot C T EP (t) =∂C T EP (t)ϑ tot = QC i (t) (2.85)∂t∫ t0K 1 C i (τ)dτ + ϑ c αC i (t) (2.86)En combinant l’intégration de l’équation 2.85 avec l’équation 2.86 on obtientl’égalité suivante :∫ t∫ tQ C i (τ)dτ = K 1 C i (τ)dτ + ϑ c αC i (t) (2.87)00Par conséquent, si l’on considère K 1 comme une constante indépendante <strong>du</strong>temps, le ré-arrangement de l’équation 2.87 démontre l’incohérence de ce modèle∫ϑ c α t0=C i(τ)dτ(2.88)Q − K 1 C i (t)puisque le terme de droite de l’équation 2.88 dépend <strong>du</strong> temps alors que celui degauche doit en être indépendant.2.3.7.2 Le modèle microvascu<strong>la</strong>irePour remédier à ce problème, dans le modèle microvascu<strong>la</strong>ire <strong>la</strong> variation de<strong>la</strong> concentration dans le tissu est décrite par l’équation suivante :ϑ t∂C t (t)∂t= P SC c (t) − ( P ′ S + Q ′) C t (t) (2.89)où C c (t) est <strong>la</strong> moyenne spatiale de <strong>la</strong> concentration vascu<strong>la</strong>ire, P S est le coefficientperméabilité-surface déjà présent dans les autres modèles qui caractérise32


Approche compartimentalel’échange <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire vers le tissu, tandis que P ′ S caractérise de <strong>la</strong> même manièrel’échange <strong>du</strong> tissu vers le sang, son intro<strong>du</strong>ction autorisant un déséquilibre<strong>du</strong> transport au niveau de <strong>la</strong> membrane. De même, le terme Q ′ perm<strong>et</strong> de prendreen compte un flux sortant <strong>du</strong> tissu vers une zone non vascu<strong>la</strong>ire située en dehorsde <strong>la</strong> zone d’intérêt. ϑ t <strong>et</strong> C t (t) sont le volume <strong>et</strong> <strong>la</strong> concentration tissu<strong>la</strong>ires <strong>et</strong>ϑ tot est le volume de <strong>la</strong> région d’intérêt. Il est alors possible d’identifier k ∗ 2 telque :k ∗ 2 = (P ′ S + Q ′ ) (2.90)K ∗ 1 = P S (2.91)<strong>et</strong> d’écrire à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de l’équation 2.83 l’équation suivante :∫ t−k2∗ (t−τ)ϑ tot C T EP (t) = P S C c (τ)eϑ t dτ + ϑc C c (t) (2.92)0La résolution de c<strong>et</strong>te équation différentielle nécessite <strong>la</strong> connaissance de <strong>la</strong> moyennespatiale de <strong>la</strong> concentration vascu<strong>la</strong>ire.Evaluation de <strong>la</strong> moyenne spatiale de <strong>la</strong> concentration vascu<strong>la</strong>ire, C c .Pour déterminer C c , nous allons utiliser l’hypothèse qu’il n’y a pas de rétrodiffusion6 de <strong>la</strong> concentration <strong>du</strong> tissu vers le capil<strong>la</strong>ire. C<strong>et</strong>te condition est vérifiéelorsque P S = 0 ou lorsque P ′ S = 0 mais également lors des premiers instantslorsque t ≪ 1 . P<strong>la</strong>çons nous dans l’intervalle de temps suivant :k2∗t − T ≤ t ′ ≤ t (2.93)avec T = ϑc , le temps de transit lié à <strong>la</strong> convection dans un capil<strong>la</strong>ire unique deQlongueur L. Considérons un volume élémentaire de sang de concentration C c (t ′ )entrant dans le capil<strong>la</strong>ire à l’instant t ′ . Jusqu’à l’instant t, c<strong>et</strong> élément de sanga séjourné dans le capil<strong>la</strong>ire une fraction <strong>du</strong> temps de transit T égale à t−t′ <strong>et</strong> aTrencontré une fraction de <strong>la</strong> surface d’échange S égale à S·(t−t′ ). Par conséquent,T<strong>la</strong> concentration de ce volume élémentaire de sang (c c ) à l’instant t est égale à :c c (t) = C i (t ′ )e − P SQ · (t−t′ )T (2.94)Tous les éléments de volume de sang présents dans le capil<strong>la</strong>ire à l’instant t sontentrés entre les instants t−T <strong>et</strong> t. Ainsi, en faisant leur moyenne, on peut exprimer<strong>la</strong> moyenne spatiale de <strong>la</strong> concentration dans le canal à l’instant t :C c (t) = 1 T∫ tt−TC i (t ′ )e − P SQ · (t−t′ )T dt ′ , T < t (2.95)Si C c (t < 0) = 0, alors l’intégrale peut être effectuée sur l’intervalle 0 ≤ t ≤ T .C c (t) = 1 T∫ t0C i (t ′ )e − P SQ · (t−t′ )T dt ′ , T < t (2.96)6 Le terme de rétro-diffusion ici, signifie que le traceur ayant diffusé <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire vers le tissur<strong>et</strong>ourne dans le capil<strong>la</strong>ire.33


Approche compartimentaleparadoxe des modèles compartimentaux précédents. En eff<strong>et</strong>, dans le cas d’untraceur fortement diffusif, comme l’eau radio-marquée, P S est grand devant Q.Si l’on se réfère à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion de Renkin-Crone, ce<strong>la</strong> implique un coefficient K 1supérieur au débit. Les modèles compartimentaux autorisent donc, en théorie, untransfert de traceur <strong>du</strong> tissu vers le capil<strong>la</strong>ire plus rapide que l’arrivée <strong>du</strong> traceurdans le capil<strong>la</strong>ire via l’écoulement.Evaluation <strong>du</strong> débit.L’évaluation <strong>du</strong> débit avec le modèle microvascu<strong>la</strong>ire nécessite comme <strong>pour</strong> lesmodèles précédents <strong>la</strong> connaissance <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it perméabilité-surface <strong>et</strong> l’évaluationde <strong>la</strong> concentration capil<strong>la</strong>ire moyenne. Si ces paramètres sont correctementévalués, <strong>la</strong> régression de <strong>la</strong> courbe de concentration obtenue en TEP suivant l’expression2.99 perm<strong>et</strong> à l’aide de <strong>la</strong> résolution d’un problème inverse d’évaluer ledébit Q.Conclusion.Ce modèle plus compl<strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de s’affranchir des incohérences liées aux modèlescompartimentaux comme par exemple <strong>la</strong> dépendance en temps des coefficientsd’échange. Cependant, ce modèle ne résout pas le problème de l’évaluation<strong>du</strong> coefficient P S, <strong>et</strong> ne rem<strong>et</strong> pas en cause l’hypothèse d’une cinétique d’échange<strong>du</strong> premier ordre entre les compartiments.35


Conclusionmoyenne volumique des paramètres de l’échelle microscopique.37


Modélisation avec changement d’échelle3Sommaire3.1 Intro<strong>du</strong>ction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 403.2 Le changement d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . 403.2.1 Les différentes échelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 403.2.2 L’intérêt <strong>du</strong> changement d’échelle . . . . . . . . . . . . 433.2.3 Outils nécessaires à <strong>la</strong> prise de moyenne . . . . . . . . 433.2.3.1 Moyennes volumiques . . . . . . . . . . . . . 443.2.3.2 Théorèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 443.2.4 Principe <strong>du</strong> changement d’échelle . . . . . . . . . . . . 453.3 E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> modèle cinétique . . . . . . . . . . . . 463.3.1 Equations <strong>et</strong> conditions limites à l’échelle locale . . . . 473.3.1.1 Equations de continuité . . . . . . . . . . . . 473.3.1.2 Equations de conservation de <strong>la</strong> masse . . . . 473.3.1.3 Equations <strong>du</strong> champ de vitesse . . . . . . . . 473.3.1.4 Conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . 483.3.2 Ecriture des équations en fonction des grandeurs moyennées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 483.3.2.1 Prise de moyenne <strong>pour</strong> l’équation de continuité 493.3.2.2 Prise de moyenne <strong>pour</strong> l’équation de conservationde <strong>la</strong> masse . . . . . . . . . . . . . . . 493.3.2.3 Prise de moyenne <strong>pour</strong> le champ de vitesse . 523.3.3 Choix <strong>du</strong> modèle <strong>pour</strong> le changement d’échelle . . . . 523.3.4 Ferm<strong>et</strong>ure <strong>du</strong> problème . . . . . . . . . . . . . . . . . 533.3.5 Problèmes de ferm<strong>et</strong>ure . . . . . . . . . . . . . . . . . 573.3.5.1 Problème I associé à ∇ 〈C β 〉 β : . . . . . . . . 573.3.5.2 Problème II associé à ∇ (〈C σ 〉 σ : . . . . . . . 583.3.5.3 Problème III associé à 〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ) : . . 593.3.6 Equations à l’échelle de Darcy . . . . . . . . . . . . . 593.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6139


Modélisation avec changement d’échelle3.1 Intro<strong>du</strong>ctionCe chapitre a <strong>pour</strong> objectif de présenter <strong>la</strong> méthode de changement d’échelleutilisée <strong>pour</strong> é<strong>la</strong>borer un modèle cinétique représentant <strong>la</strong> micro-circu<strong>la</strong>tion capil<strong>la</strong>ire,valide à l’échelle d’un voxel. C<strong>et</strong>te méthode perm<strong>et</strong> de décrire des paramètresmacroscopiques à partir des caractéristiques microscopiques <strong>du</strong> cerveau(densité vascu<strong>la</strong>ire, longueurs <strong>et</strong> diamètres moyens des capil<strong>la</strong>ires). Elle est bienmaîtrisée en physique des milieux poreux hétérogènes mais n’a jamais été utiliséedans le cadre de notre étude. En eff<strong>et</strong>, l’assimi<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> cerveau à un milieu poreuxn’est pas immédiate. Pourtant, tout milieu possédant une structure physiqueappelée matrice contenant des p<strong>et</strong>ites cavités formant l’espace des pores peut êtreassimilé à un milieu poreux. La matrice peut autoriser ou non <strong>la</strong> diffusion, tandisque les cavités distribuées au sein de <strong>la</strong> matrice peuvent perm<strong>et</strong>tre un écoulementou non suivant qu’elles sont inter-connectées ou pas. Dans le cas <strong>du</strong> cerveau, l<strong>et</strong>issu cérébral (neurones, cellules gliales) constitue <strong>la</strong> matrice diffusante <strong>et</strong> le litvascu<strong>la</strong>ire intra cortical, le réseau inter-connecté des pores.Une des difficultés principales de <strong>la</strong> modélisation des transferts en milieuxporeux est liée, d’une part, à <strong>la</strong> complexité géométrique de l’espace des pores<strong>et</strong>, d’autre part, au très grand nombre de pores. Ce très grand nombre de poresexplique l’impossibilité matérielle de résoudre, à l’échelle <strong>du</strong> milieu dans son ensemble,un problème de transport formulé à l’échelle des pores : une telle résolutionn’est <strong>pour</strong> le moment pas envisageable étant donné <strong>la</strong> puissance des machinesde calcul. De plus, elle est sans intérêt dans le cadre de notre étude puisque <strong>la</strong>résolution spatiale de <strong>la</strong> TEP ne donne pas accès à l’échelle des pores.C’est dans ce contexte que se révèle l’intérêt de <strong>la</strong> méthode de changementd’échelle, puisque les milieux poreux, bien que non homogènes à l’échelle despores, ont, le plus souvent, un comportement homogène dans leur ensemble. Pourcaractériser ce comportement, le milieu dans son ensemble est subdivisé en volumesélémentaires. Pour chacun de ces volumes élémentaires, le milieu est homogénéisé,<strong>et</strong> dans notre étude nous utiliserons une méthode de prise de moyennevolumique (Whitaker, 1999.), <strong>et</strong> les paramètres effectifs caractérisant le comportement<strong>du</strong> milieu à c<strong>et</strong>te échelle sont évalués. Pour que ces paramètres effectifsaient un sens, il est nécessaire que le volume élémentaire défini soit représentatif<strong>du</strong> milieu, c’est à dire que ce volume soit suffisamment grand devant <strong>la</strong> taillecaractéristique des hétérogénéités à l’échelle des pores mais suffisamment p<strong>et</strong>itdevant l’échelle caractéristique des hétérogénéités à l’échelle <strong>du</strong> milieu.3.2 Le changement d’échelle3.2.1 Les différentes échellesDans le cas <strong>du</strong> cerveau, <strong>la</strong> micro-circu<strong>la</strong>tion intra-corticale peut être différenciéeen deux types de réseaux (Cassot <strong>et</strong> al., 2006.; Lorthois & Cassot, 2010.) :40


Le changement d’échelle– un réseau de type arborescent (fractal), typiquement constitué de l’ensembledes vaisseaux sanguins, artérioles ou veinules, dont le diamètre est comprisentre 9 <strong>et</strong> 100 µm,– un réseau maillé, formé par les vaisseaux capil<strong>la</strong>ires de diamètres comprisentre 4 <strong>et</strong> 9 µm, homogène au dessus d’une longueur de coupure correspondantà <strong>la</strong> longueur caractéristique de ces vaisseaux (∼ 50 µm).Le réseau maillé de capil<strong>la</strong>ires se prête très bien au changement d’échelle puisqu’ilest homogène à grande échelle. Il est donc possible de définir un VER (volumeélémentaire représentatif) suffisamment grand (typiquement 10 fois <strong>la</strong> taille decoupure, c’est à dire ∼ 500 µm) <strong>pour</strong> que l’ensemble tissu+réseau capil<strong>la</strong>ire puisseêtre assimilé à un milieu continu. Au contraire, il n’est pas possible d’homogénéiser<strong>la</strong> partie arborescente <strong>du</strong> réseau de par son caractère multi-échelle (fractal).C’est <strong>pour</strong>quoi, l’obtention d’un modèle à l’échelle macroscopique nécessite uneapproche mixte coup<strong>la</strong>nt changement d’échelle <strong>pour</strong> <strong>la</strong> partie maillée <strong>et</strong> une approchede type réseau <strong>pour</strong> <strong>la</strong> partie arborescente. Dans ce travail, notre intérêtse porte principalement sur le changement d’échelle qui consiste à homogénéiserl’ensemble tissu+réseau capil<strong>la</strong>ire maillé <strong>et</strong> les différentes échelles impliquées sontles suivantes :L’échelle microscopique :C<strong>et</strong>te échelle est <strong>la</strong> plus p<strong>et</strong>ite, elle est composée d’une région fluide, le sangcontenu dans le réseau maillé de vaisseaux capil<strong>la</strong>ires formant les pores <strong>et</strong> d’unerégion solide, le tissu (cf Fig.3.1, droite). Les hétérogénéités de c<strong>et</strong>te échelle coïncidentavec le réseau capil<strong>la</strong>ire maillé, le tissu étant considéré comme homogène.L’échelle de Darcy :C’est une échelle intermédiaire à <strong>la</strong>quelle l’ensemble tissu+réseau capil<strong>la</strong>iremaillé de l’échelle microscopique est assimilé à un milieu continu homogène. Ac<strong>et</strong>te échelle, les hétérogénéités sont donc uniquement liées à <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> réseauarborescent (cf Fig.3.1, centre).L’échelle macroscopique :C’est l’échelle <strong>la</strong> plus grande, elle correspond à l’échelle à <strong>la</strong>quelle les imagesTEP sont obtenues (cf Fig.3.1, gauche). C<strong>et</strong>te échelle est caractérisée par <strong>la</strong> présencede deux régions distinctes : une région fluide (le sang contenu dans le réseauarborescent) <strong>et</strong> une région formant <strong>la</strong> matrice poreuse (le tissu <strong>et</strong> le réseau capil<strong>la</strong>iremaillé). Les hétérogénéités de c<strong>et</strong>te échelle sont essentiellement liées à <strong>la</strong>présence des plus gros vaisseaux <strong>du</strong> réseau arborescent (artères ou veines) maiségalement à <strong>la</strong> densité <strong>du</strong> réseau vascu<strong>la</strong>ire maillé variant selon le type de tissu(matière b<strong>la</strong>nche ou matière grise).41


Modélisation avec changement d’échelleFig. 3.1 – Les différentes échelles <strong>du</strong> milieu "cerveau". Le changement d’échelle présentédans ce travail consiste à modéliser l’ensemble tissu+capil<strong>la</strong>ires de l’échelle microscopiquepar un milieu homogène fictif à l’échelle de Darcy.C<strong>et</strong>te prise en compte des différentes échelles n’a jamais été effectuée lors del’exploitation des images TEP puisque, nous l’avons vu dans le chapitre précédent,les différents modèles cinétiques utilisés jusqu’à présent sont définis à l’échelle microscopique.Cependant, <strong>pour</strong> parvenir, à plus long terme, à une <strong>quantification</strong> <strong>du</strong> débitsanguin régional, le coup<strong>la</strong>ge <strong>du</strong> changement d’échelle <strong>et</strong> de l’approche de typeréseau sera nécessaire <strong>pour</strong> résoudre le problème de <strong>la</strong> définition de <strong>la</strong> fonctiond’entrée puisque, nous l’avons vu dans le chapitre consacré à l’étude de l’état del’art, le débit est directement lié à c<strong>et</strong>te fonction. La fonction d’entrée donne <strong>la</strong> variationde <strong>la</strong> concentration d’entrée au cours <strong>du</strong> temps or <strong>la</strong> région observée n’estpas directement alimentée en traceur par une artère où <strong>la</strong> prise d’échantillonssanguins est réalisable. La concentration entrant dans c<strong>et</strong>te région est donc différentede celle mesurée en amont <strong>pour</strong>tant prise comme référence dans les modèlescompartimentaux. Cependant, ce réseau étant de diamètre plus grand que celui<strong>du</strong> réseau maillé, <strong>la</strong> contribution de <strong>la</strong> diffusion reste faible devant le transportconvectif <strong>et</strong> <strong>la</strong> concentration évolue peu. Par contre, <strong>la</strong> variation des temps d<strong>et</strong>ransit d’une région à l’autre ne peut pas être négligée puisque, lors <strong>du</strong> transportdans le réseau arborescent, si l’on peut négliger l’évolution de <strong>la</strong> concentration,on ne peut pas négliger le déphasage de <strong>la</strong> fonction d’entrée.42


Le changement d’échelle3.2.2 L’intérêt <strong>du</strong> changement d’échelleDans le cadre de notre étude, l’objectif est de quantifier le débit sanguincérébral à partir de mesures spatio-temporelles de <strong>la</strong> concentration d’un traceurpar TEP. Pour ce<strong>la</strong>, <strong>la</strong> possession d’un modèle cinétique est nécessaire.Comme <strong>la</strong> résolution spatiale des tomographes est re<strong>la</strong>tivement faible <strong>et</strong> nedonne pas accès aux hétérogénéités de l’échelle microscopique, les mesures deconcentration effectuées par TEP correspondent aux valeurs des concentrationsmicroscopiques moyennées spatialement sur un voxel. Or, <strong>la</strong> méthode de changementd’échelle employée ici utilise un opérateur de prise de moyenne volumique<strong>pour</strong> attribuer à chaque maille une concentration calculée à partir des concentrationsmicroscopiques. De plus, <strong>la</strong> cinétique de répartition <strong>du</strong> traceur obéit auxlois de transport, <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> champ de concentration sur tout le domaine àpartir des équations de transport <strong>et</strong> des propriétés microscopiques peut donc apparaîtrecomme <strong>la</strong> solution idéale <strong>pour</strong> obtenir un modèle cinétique. Cependant,nous l’avons évoqué dans l’intro<strong>du</strong>ction de ce chapitre, une telle simu<strong>la</strong>tion n’estpas réalisable à un coût raisonnable <strong>et</strong> nécessite <strong>la</strong> description complète de <strong>la</strong> géométrie<strong>du</strong> réseau vascu<strong>la</strong>ire cérébral de chaque patient. En revanche, le coup<strong>la</strong>ged’une approche de type réseau <strong>et</strong> <strong>du</strong> changement d’échelle perm<strong>et</strong>tant de remp<strong>la</strong>cerl’ensemble réseau maillé plus tissu perm<strong>et</strong> d’aboutir à <strong>la</strong> définition d’unmodèle cinétique valide à l’échelle macroscopique à un coût raisonnable. Ainsi,l’intérêt de <strong>la</strong> méthode <strong>du</strong> changement d’échelle est double puisqu’elle perm<strong>et</strong>,d’une part <strong>la</strong> détermination d’équations de transport valides à l’échelle de Darcy,<strong>et</strong> d’autre part, de minimiser le temps de calcul nécessaire à <strong>la</strong> détermination <strong>du</strong>champ de concentration à l’échelle de Darcy.3.2.3 Outils nécessaires à <strong>la</strong> prise de moyenneDiverses méthodes de changement d’échelle sont disponibles. On peut distinguerles méthodes d’homogénéisation asymptotiques (Bensoussan <strong>et</strong> al., 1978.;Sanchez-Palencia, 1982.), des méthodes stochastiques (Dagan, 1989.) <strong>et</strong> des méthodesbasées sur les moyennes spatiales (Marle, 1982.; Whitaker, 1999.). Leproblème qui nous occupe dans ce travail est typiquement un problème de transportdans un système double milieu. Ceci a fait l’obj<strong>et</strong> de nombreux travaux <strong>et</strong>diverses approches sont possibles, comme indiqué dans une review publiée récemment(Debenest & Quintard, 2008.). Compte tenu des échelles mises en jeu,l’approche utilisant un modèle à deux équations semble <strong>la</strong> plus attractive. Celle-cia fait également l’obj<strong>et</strong> de nombreux travaux. En particulier, un modèle à deuxéquations généralisé construit à partir d’une méthode de prise de moyenne volumiquea été développé (Quintard & Whitaker, 1996.; Ahmadi <strong>et</strong> al., 1998.). C’estce modèle que nous étendrons au cas de notre étude.C’est <strong>pour</strong>quoi, les outils présentés ici utiliseront <strong>la</strong> notation c<strong>la</strong>ssiquementutilisée <strong>pour</strong> l’étude des milieux poreux. Les indices β <strong>et</strong> σ désigneront, respecti-43


Modélisation avec changement d’échellevement, l’appartenance de <strong>la</strong> variable indicée à <strong>la</strong> phase liquide (sang) contenuedans le réseau de pores <strong>et</strong> à <strong>la</strong> matrice (tissu) alors que l’indice ϕ représente indifféremmentl’appartenance à l’une ou l’autre des deux phases. Les concentrationsseront notées C, les coefficients de diffusion D, les vitesses V <strong>et</strong> les volumes ϑ.3.2.3.1 Moyennes volumiquesLe volume total ϑ est <strong>la</strong> somme <strong>du</strong> volume <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> <strong>du</strong> volume de tissu :ϑ = ϑ β + ϑ σ (3.1)La moyenne superficielle d’une grandeur définie dans l’une des deux phases, correspondà <strong>la</strong> moyenne de c<strong>et</strong>te grandeur effectuée sur le volume total :〈ψ ϕ 〉 = 1 ∫ψ ϕ dϑ (3.2)ϑ ϑ<strong>et</strong> sa moyenne intrinsèque est <strong>la</strong> moyenne effectuée sur le volume de <strong>la</strong> phase dans<strong>la</strong>quelle c<strong>et</strong>te grandeur est définie :〈ψ ϕ 〉 ϕ = 1 ∫ψ ϕ dϑ ϕ (3.3)ϑ ϕ ϑ ϕCes deux moyennes sont reliées par <strong>la</strong> fraction volumique de ψ ϕ suivant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion:〈ψ ϕ 〉 = ɛ ϕ 〈ψ ϕ 〉 ϕ (3.4)avecɛ ϕ = ϑ ϕ(3.5)ϑNotons, qu’en particulier, <strong>la</strong> moyenne superficielle d’un terme constant est égaleau pro<strong>du</strong>it de c<strong>et</strong>te constante <strong>et</strong> de <strong>la</strong> fraction volumique de <strong>la</strong> phase <strong>pour</strong> <strong>la</strong>quellece terme est défini.3.2.3.2 ThéorèmesLes théorèmes 3.6 <strong>et</strong> 3.7 perm<strong>et</strong>tent d’exprimer <strong>la</strong> moyenne d’un gradientou d’une divergence en fonction <strong>du</strong> gradient ou de <strong>la</strong> divergence de <strong>la</strong> moyenneauxquels sont ajoutée une intégrale de frontière (Whitaker, 1999.).〈∇ψ ϕ 〉 = ∇ 〈ψ ϕ 〉 + 1 ∫n ϕσ ψ ϕ dA (3.6)ϑ A βσ〈∇ · ψ ϕ 〉 = ∇ · 〈ψ ϕ 〉 + 1 ∫n ϕσ · ψ ϕ dA (3.7)ϑ A βσIci, A βσ représente <strong>la</strong> surface de l’interface entre les deux phases, solide <strong>et</strong> liquidecontenues dans le volume moyenné. Il est à noter, que dans <strong>la</strong> définition de cesdeux théorèmes, l’opérateur nab<strong>la</strong> de part <strong>et</strong> d’autre de l’égalité ne s’applique pasà <strong>la</strong> même échelle, les variables ψ ϕ <strong>et</strong> 〈ψ ϕ 〉 étant définies à deux échelles distinctes.En eff<strong>et</strong>, dans les expressions 〈∇ψ ϕ 〉 <strong>et</strong> 〈∇ · ψ ϕ 〉 l’opérateur nab<strong>la</strong> s’applique àl’échelle microscopique tandis que dans les expressions ∇ 〈ψ ϕ 〉 <strong>et</strong> ∇ · 〈ψ ϕ 〉 ilss’appliquent à l’échelle de Darcy.44


Le changement d’échelle3.2.4 Principe <strong>du</strong> changement d’échelleLes outils utilisés par c<strong>et</strong>te méthode étant désormais définis, nous allons enexpliquer le principe. La méthode de prise de moyenne volumique (Quintard &Whitaker, 1996.; Ahmadi <strong>et</strong> al., 1998.; Whitaker, 1999.; Golfier, 2001.; Golfier<strong>et</strong> al., 2002.; Cherb<strong>la</strong>nc <strong>et</strong> al., 2003.; Kfoury, 2004.; Cherb<strong>la</strong>nc <strong>et</strong> al., 2007.; Debenest& Quintard, 2008.) est basée sur <strong>la</strong> définition d’un opérateur de prise demoyenne volumique appliqué aux équations de transport à une échelle donnée(dans notre cas l’échelle microscopique). L’application de c<strong>et</strong> opérateur perm<strong>et</strong>d’obtenir des équations de transport valides à l’échelle supérieure. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong>prise de moyenne perm<strong>et</strong> <strong>la</strong> réécriture de ces équations en fonction des moyennesdes variables microscopiques (en particulier <strong>la</strong> concentration) ainsi que de nouveauxparamètres. Ces nouveaux paramètres sont appelés “coefficient effectifs” <strong>et</strong>correspondent aux propriétés physiques (coefficient de diffusion, vitesse de l’écoulement)<strong>du</strong> milieu homogénéisé. Le processus perm<strong>et</strong>tant d’aboutir à <strong>la</strong> réécrituredes équations ainsi qu’à <strong>la</strong> définition des coefficients effectifs commence par <strong>la</strong> décompositionde chaque grandeur microscopique (<strong>la</strong> concentration ou <strong>la</strong> vitesse)en <strong>la</strong> somme d’une valeur moyenne <strong>et</strong> d’une déviation spatiale comme l’illustre<strong>la</strong> figure 3.2.Ψ ϕ = 〈Ψ ϕ 〉 ϕ + ˜Ψ ϕ (3.8)Ici, Ψ ϕ représente indifféremment <strong>la</strong> concentration ou <strong>la</strong> vitesse. C<strong>et</strong>te moyenneest évaluée sur un VER défini suffisamment grand <strong>pour</strong> lisser les hétérogénéitésmicroscopiques mais suffisamment p<strong>et</strong>it <strong>pour</strong> conserver à l’échelle macroscopiqueun sens local. Ainsi, <strong>la</strong> longueur caractéristique propre à une échelle donnée esttrès p<strong>et</strong>ite devant <strong>la</strong> longueur caractéristique à l’échelle supérieure. Une fois leséquations réécrites en tenant compte de c<strong>et</strong>te décomposition, une analyse dimensionnelledes équations perm<strong>et</strong> d’écrire les déviations spatiales en fonction destermes moyens pondérés par des coefficients nommés variables de ferm<strong>et</strong>ure puisqu’ilsperm<strong>et</strong>tent de “fermer” les équations moyennées en remp<strong>la</strong>çant les déviationspar ces expressions. Ces fonctions perm<strong>et</strong>tant de relier les déviations <strong>et</strong> lesmoyennes font intervenir des grandeurs sca<strong>la</strong>ires, vectorielles, <strong>et</strong>c..., qui obéissentà des problèmes de ferm<strong>et</strong>ure réalisant une approximation acceptable des problèmes<strong>pour</strong> les déviations. Ces problèmes de ferm<strong>et</strong>ure sont obtenus par identificationdes groupes faisant intervenir les termes moyens <strong>et</strong> leurs dérivées dans leséquations de transport écrites suivant les deux décompositions. La décompositiondes variables microscopiques, <strong>la</strong> réécriture des équations puis <strong>la</strong> résolution des problèmesde ferm<strong>et</strong>ure perm<strong>et</strong>tent d’obtenir les équations de transport uniquementen fonction des moyennes intrinsèques pondérées par les coefficients effectifs <strong>du</strong>milieu homogénéisé. Le changement d’échelle perm<strong>et</strong> donc ici d’obtenir des équationsqui décrivent le comportement <strong>du</strong> milieu homogénéisé à l’échelle de Darcym<strong>et</strong>tant en oeuvre les moyennes intrinsèques ainsi que les propriétés effectives <strong>du</strong>milieu.45


Modélisation avec changement d’échelleFig. 3.2 – Le changement d’échelle perm<strong>et</strong> de décomposer une variable Ψ en unevaleur moyenne 〈Ψ〉 ϕ plus une déviation spatiale ˜Ψ ϕ . Remarque : l’échelle <strong>du</strong> cadrereprésentant <strong>la</strong> déviation spatiale est 10 fois supérieure à l’échelle des deux autrescadres <strong>et</strong> on remarque que <strong>la</strong> déviation spatiale est nulle en moyenne.3.3 E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> modèle cinétiqueDans ce chapitre, nous allons m<strong>et</strong>tre en oeuvre <strong>la</strong> technique de prise demoyenne volumique dans le cas de <strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> cylindre de Krogh. L’intérêtFig. 3.3 – Définition de <strong>la</strong> géométrie : représentation 2D axisymétrique <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire<strong>et</strong> de son enveloppe de tissu.d’utiliser c<strong>et</strong>te géométrie dans un premier temps, alors qu’elle n’est vraisemb<strong>la</strong>blementpas adaptée <strong>pour</strong> décrire un volume élémentaire représentatif de l’ensemble46


E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> modèle cinétiquecapil<strong>la</strong>ires+tissu dans le cerveau, réside dans le fait que c<strong>et</strong>te géométrie extrêmementsimple perm<strong>et</strong> de vérifier le comportement de notre modèle. En eff<strong>et</strong>,<strong>la</strong> résolution des problèmes de ferm<strong>et</strong>ure <strong>pour</strong> c<strong>et</strong>te géométrie peut se faire, enpartie, de manière analytique <strong>et</strong> donc perm<strong>et</strong> de valider le code numérique. Deplus, tous les modèles compartimentaux sont basés sur c<strong>et</strong>te géométrie. Le débitobtenu par le modèle utilisant <strong>la</strong> prise de moyenne volumique (modèle homogénéisé)est donc directement comparable à celui obtenu par les modèles de <strong>la</strong>littérature. Dans <strong>la</strong> suite de ce chapitre, <strong>la</strong> mise en équations <strong>et</strong> leurs transformationssuccessives <strong>pour</strong> les rendre valides à l’échelle de Darcy seront développées.3.3.1 Equations <strong>et</strong> conditions limites à l’échelle localePour définir les équations à l’échelle locale, nous utilisons les équations <strong>et</strong>conditions aux limites couramment utilisées en mécanique des fluides <strong>et</strong>, notreintérêt se portant sur <strong>la</strong> concentration d’un traceur radioactif (H 2 O 15 ), nous tenonscompte, en outre, de <strong>la</strong> décroissance radioactive. Pour ce<strong>la</strong>, un terme puitsfaisant intervenir <strong>la</strong> constante radioactive 1 κ est ajouté dans les équations d<strong>et</strong>ransport.3.3.1.1 Equations de continuitéPour l’écriture <strong>du</strong> modèle, nous considérons que le fluide (ici le sang) est incompressible<strong>et</strong> newtonien, l’équation de continuité se résume alors à l’expressionsuivante :∇ · V = 0 (3.9)3.3.1.2 Equations de conservation de <strong>la</strong> masseLes équations de conservation de <strong>la</strong> masse perm<strong>et</strong>tent d’obtenir une descriptionde l’évolution de <strong>la</strong> concentration en traceur radioactif dans chacune desdeux phases.∂C β+ V · ∇C β = ∇ · (D β ∇C β ) − κC β (3.10)∂t∂C σ∂t= ∇ · (D σ ∇C σ ) − κC σ (3.11)3.3.1.3 Equations <strong>du</strong> champ de vitessePour écrire l’équation <strong>du</strong> champ de vitesse nous utilisons les hypothèses suivantes: <strong>la</strong> pression ne dépend que de <strong>la</strong> coordonnée longitudinale (z sur <strong>la</strong> figure1 La constante radioactive ou constante de proportionnalité possède <strong>la</strong> dimension de l’inversed’un temps. Elle relie le nombre total de désintégration dN pendant un p<strong>et</strong>it intervalle de tempsdt à l’instant t au nombre N de radionucléides présents : dN = −κNdt. Dans ce document,nous avons exprimé <strong>la</strong> quantité de traceur sous <strong>la</strong> forme d’une concentration donnant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionsuivante : dC = −κCdt47


Modélisation avec changement d’échelle3.3) <strong>et</strong> <strong>la</strong> vitesse ne dépend que <strong>du</strong> rayon courant (r sur <strong>la</strong> figure 3.3). L’écoulementest permanent <strong>et</strong> le fluide newtonien. La réalisation d’un bi<strong>la</strong>n de quantitéde mouvement sur un volume élémentaire de fluide <strong>pour</strong> déterminer <strong>la</strong> répartitiondes vitesses dans le capil<strong>la</strong>ire perm<strong>et</strong> d’aboutir à <strong>la</strong> loi de Poiseuille :V = V z · e z( )V z = V max 1 − r2r02(3.12)3.3.1.4 Conditions aux limitesA l’interface entre <strong>la</strong> phase liquide <strong>et</strong> <strong>la</strong> phase tissu r = r 0 (arête 4 sur <strong>la</strong>figure 3.3), on impose un saut de concentration lié aux différences d’affinité <strong>du</strong>traceur <strong>pour</strong> les deux phases :C β = λ d C σ (3.13)avec λ d le coefficient de partition. Dans <strong>la</strong> suite, ce coefficient sera pris égal à 1.Par ailleurs, <strong>la</strong> condition sur l’interface liée au bi<strong>la</strong>n de masse (3.10 <strong>et</strong>3.11)s’écrit :n βσ · D β ∇C β = n βσ · D σ ∇C σ (3.14)A l’entrée <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire (z = z 0 = 0, arête 2 sur <strong>la</strong> figure 3.3) <strong>la</strong> concentration estimposée :C β (t) = C a (t) (3.15)A <strong>la</strong> sortie <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire (z = L, arête 3 sur <strong>la</strong> figure 3.3) on considère unecondition de sortie convective, i.e :dans l’expression <strong>du</strong> flux total.∂C β∂z∣ = 0 (3.16)z=L3.3.2 Ecriture des équations en fonction des grandeursmoyennéesDans c<strong>et</strong>te section, nous allons utiliser l’opérateur de prise de moyenne surles équations présentées dans <strong>la</strong> section précédente. Les théorèmes 3.6 <strong>et</strong> 3.7 sontdéfinis à partir des moyennes superficielles. La finalité <strong>du</strong> changement d’échelleest d’obtenir une équation à l’échelle de Darcy <strong>pour</strong> chacune des deux phases faisantintervenir les moyennes intrinsèques. Par conséquent, bien que les théorèmescon<strong>du</strong>isent à l’utilisation de moyennes superficielles, <strong>pour</strong> chaque équation, c’est<strong>la</strong> forme intrinsèque qui sera donnée.48


E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> modèle cinétique3.3.2.1 Prise de moyenne <strong>pour</strong> l’équation de continuitéPour l’équation de continuité, l’application <strong>du</strong> théorème (3.7) à <strong>la</strong> divergencede <strong>la</strong> vitesse con<strong>du</strong>it à :〈∇ · V〉 = ∇ · 〈V〉 + 1 ∫n βσ · V dA = 0 (3.17)ϑ A βσEtant donné que l’écoulement est uniquement longitudinal (Poiseuille), l’intégralesur l’interface <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it sca<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> normale à <strong>la</strong> surface avec <strong>la</strong> vitesse est nulle<strong>et</strong> <strong>la</strong> moyenne superficielle de l’équation de continuité s’exprime de <strong>la</strong> manièresuivante :∇ · 〈V〉 = ∇ · ɛ β 〈V〉 β = 0 (3.18)3.3.2.2 Prise de moyenne <strong>pour</strong> l’équation de conservation de <strong>la</strong> masseLa moyenne superficielle de l’équation 3.10 s’écrit :∫1 ∂C βdϑ + 1 ∫V · ∇C β dϑϑ ϑ β∂t ϑ ϑ β} {{ } } {{ }accumu<strong>la</strong>tionconvection∫= 1 ∇ · (D β ∇C β ) dϑ − 1 ∫ϑ ϑ βϑ} {{ }diffusionϑ βκC β dϑ} {{ }decroissance(3.19)Les termes de convection <strong>et</strong> de diffusion font intervenir des gradients. Par conséquentleur écriture en terme de moyennes superficielles nécessite l’utilisation <strong>du</strong>théorème 3.6.Application <strong>du</strong> théorème 3.6 au terme diffusif :Appliqué à ∇ · D β ∇C β , ce théorème donne :∫1∇ · (D β ∇C β ) dϑ = ∇ · 〈D β ∇C β 〉 + 1 ∫n βσ · (D β ∇C β ) dAϑ V β} {{ } ϑ A βσGroupe 1 } {{ }Groupe 2(3.20)En faisant l’hypothèse que <strong>la</strong> variation <strong>du</strong> coefficient de diffusion microscopiquepeut être négligée à l’échelle <strong>du</strong> VER, le coefficient de diffusion peut être sorti del’intégrale ce qui donne <strong>pour</strong> le “Groupe 1” <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante :(∇ · 〈D β ∇C β 〉 = ∇ ·[D β ∇ 〈C β 〉 + 1 ∫)]n βσ C β dA (3.21)ϑ A βσDans c<strong>et</strong>te re<strong>la</strong>tion, le dernier terme perm<strong>et</strong> <strong>la</strong> reconnection à <strong>la</strong> phase σ (tissu)<strong>et</strong> n’est pas nul.Le terme diffusif est désormais partiellement écrit sous forme de moyenne,cependant il reste dans son expression <strong>la</strong> concentration ponctuelle C β . C<strong>et</strong>te49


Modélisation avec changement d’échelleconcentration ponctuelle est décomposée en <strong>la</strong> somme d’un terme de moyenneintrinsèque <strong>et</strong> d’une déviation spatiale (Ch.3.2.4, page 45).C β = 〈C β 〉 β + ˜C β (3.22)La prise en compte de c<strong>et</strong>te décomposition dans l’expression <strong>du</strong> “Groupe 1”con<strong>du</strong>it à :∇ · 〈D β ∇C β 〉 =)]∇ ·[D β(ɛ β ∇ 〈C β 〉 β + 〈C β 〉 β ∇ɛ β[ ( ∫)]1+∇ · D β n βσ 〈C β 〉 β dA(3.23)ϑ A βσ[ ( ∫)]1+∇ · D β ˜Cβ dAϑA βσn βσIci, les termes 2 <strong>et</strong> 3 <strong>du</strong> second membre de l’équation 3.23 s’annulent. C<strong>et</strong>teéquation se simplifie <strong>et</strong> le “Groupe 1” devient :(∇ · 〈D β ∇C β 〉 = ∇ ·[D β ɛ β ∇ 〈C β 〉 β + 1 ∫)]n βσ ·ϑ˜C β dA(3.24)A βσDans le “Groupe 2”, <strong>la</strong> prise en compte de <strong>la</strong> décomposition con<strong>du</strong>it à l’expressionsuivante :∫1n βσ · (D β ∇C β ) dA = 1 ∫ (n βσ · D β ∇ 〈C β 〉 β) dAϑ A βσϑ A βσ+ 1 ∫n βσ ·(D β ∇ϑ˜C)β dA (3.25)A βσDans l’équation 3.25, le terme faisant intervenir l’intégrale sur l’interface de <strong>la</strong>moyenne intrinsèque de <strong>la</strong> concentration correspond à une forme non locale enterme de moyenne intrinsèque puisque c<strong>et</strong>te quantité est évaluée à l’interface à<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>du</strong> centre <strong>du</strong> VER. Si <strong>la</strong> contrainte sur <strong>la</strong> longueur caractéristique desdifférentes échelles <strong>du</strong> modèle est validée, c’est à dire que <strong>la</strong> longueur caractéristiquede chaque échelle est très p<strong>et</strong>ite devant <strong>la</strong> longueur caractéristique del’échelle supérieure, alors <strong>la</strong> moyenne intrinsèque peut être sortie de l’intégrale(Quintard & Whitaker, 1994.b; Whitaker, 1999.). L’utilisation <strong>du</strong> théorème 3.6<strong>et</strong> l’hypothèse d’une bonne séparation des échelles, perm<strong>et</strong>tent alors de faire sortirD β ∇ 〈C β 〉 β de l’intégrale, de reconnaître le gradient de <strong>la</strong> fraction volumique∫A βσn βσ dA = −∇ɛ β = 0) <strong>et</strong> finalement de ré<strong>du</strong>ire l’expression <strong>du</strong> “Groupe 2”( 1 ϑà :∫1n βσ · D β ∇C β dA = 1 ∫n βσ · D β ∇ϑ A βσϑ˜C β dA (3.26)A βσApplication <strong>du</strong> théorème 3.6 au terme de convection :Appliqué à ∇ · VC β , ce théorème donne :∫1∇ · (VC β ) dϑ = ∇ · 〈VC β 〉 + 1 ∫n βσ · VC β dA (3.27)ϑ ϑ βϑ A βσ50


E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> modèle cinétiqueDe même que précédemment, l’intégrale sur l’interface est nulle (flux convectiftotal nul car paroi imperméable) <strong>et</strong> le terme de convection peut donc être ramenéà :∫1∇ · (VC β ) dϑ = ∇. 〈VC β 〉 (3.28)ϑ ϑ βL’utilisation de <strong>la</strong> décomposition <strong>pour</strong> <strong>la</strong> concentration ponctuelle ainsi que <strong>pour</strong><strong>la</strong> vitesse (V = 〈V〉 β + Ṽ) perm<strong>et</strong> d’aboutir, en suivant le même processus que<strong>pour</strong> le terme diffusif, à l’expression suivante <strong>du</strong> terme de convection :〈VC β 〉 =〈〈V〉 β 〈C β 〉 β + Ṽ 〈C β〉 β + 〈V〉 β ˜Cβ + Ṽ ˜C〉β=〉ɛ β 〈V〉 β 〈C β 〉 β +〈Ṽ ˜Cβ(3.29)La simplification perm<strong>et</strong>tant le passage de <strong>la</strong> première ligne à <strong>la</strong> seconde ligne dansl’équation précédente est fondée sur les travaux de Whitaker (1999.) qui suggèrentque le premier <strong>et</strong> le dernier terme sont prépondérants. Les autres termes faisantintervenir le pro<strong>du</strong>it d’une moyenne <strong>et</strong> d’une déviation (<strong>la</strong> moyenne de c<strong>et</strong>tedernière étant nulle dans l’approximation usuelle liée à l’hypothèse de séparationdes échelles).Résultat <strong>du</strong> processus de prise de moyenne sur l’équation de conservationde <strong>la</strong> masse :Désormais, toutes les composantes de l’équation de conservation de <strong>la</strong> masseont été réécrites de sorte qu’elles s’expriment uniquement en fonction de termesmoyens <strong>et</strong> de déviations spatiales :∂ 〈C β 〉 βɛ β + ɛ β 〈V〉 β · ∇ 〈C β 〉 β =} {{ ∂t }} {{ }convectionaccumu<strong>la</strong>tion(∇ ·[D β ɛ β ∇ 〈C β 〉 β + 1 ∫)]n βσ ˜Cβ dAϑ A βσ} {{ }diffusion∫〉− ∇ ·〈Ṽ ˜Cβ − 1} {{ } ϑdispersion− ɛ β κ 〈C β 〉 β} {{ }decroissanceA βσn βσ · D β ∇ ˜C β dA} {{ }flux interfacial(3.30)Notons que <strong>pour</strong> aboutir à c<strong>et</strong>te écriture, <strong>la</strong> fraction volumique ɛ β est supposéeconstante sur le VER, perm<strong>et</strong>tant de <strong>la</strong> m<strong>et</strong>tre en facteur (en particulier dans l<strong>et</strong>erme de convection).Un processus analogue perm<strong>et</strong> d’aboutir à l’équation de conservation de <strong>la</strong> masse51


Modélisation avec changement d’échelle<strong>pour</strong> <strong>la</strong> phase σ :ɛ σ∂ 〈C σ 〉 β∂t } {{ }accumu<strong>la</strong>tion(= ∇ ·[D σ ɛ σ ∇ 〈C σ 〉 σ + 1 ∫)]n σβ ˜Cσ dAϑ A σβ} {{ }diffusion− 1 ∫n σβ · D σ ∇ϑ˜C σ dAA σβ} {{ }flux interfacial− ɛ σ κ 〈C σ 〉 σ} {{ }decroissance(3.31)La présence de <strong>la</strong> moyenne intrinsèque de <strong>la</strong> vitesse dans le terme convectif nécessitel’étude de l’équation de <strong>la</strong> quantité de mouvement.3.3.2.3 Prise de moyenne <strong>pour</strong> le champ de vitesseA partir de <strong>la</strong> loi de Poiseuille <strong>et</strong> des définitions des moyennes intrinsèques, ilest possible de déterminer V, Ṽ, 〈V〉β :V = V z · e z = V max(〈V〉 β = 1ϑ β∫〈V〉 β = 1ϑ β∫ r0ϑ βV z · e z dV0∫ 2π ∫ L00)1 − r2r02V max(· e z (3.32))1 − r2r02 rdr dθ dz · e z〈V〉 β = V max· e z2(3.33)( )Ṽ = V − 〈V〉 β 1= V max2 − r2r02 · e z (3.34)3.3.3 Choix <strong>du</strong> modèle <strong>pour</strong> le changement d’échelleLa réécriture des équations sous <strong>la</strong> forme de moyennes spatiales <strong>et</strong> de fluctuationest achevée. Cependant, afin de <strong>pour</strong>suivre le processus de prise de moyennesur les équations microscopiques, il faut à présent déterminer le modèle qui serar<strong>et</strong>enu <strong>pour</strong> le changement d’échelle (Quintard & Whitaker, 1995., 2000.). Si onconsidère les échanges de concentration à l’échelle microscopique, plusieurs caspeuvent être dégagés.La figure 3.4 représente les différents cas existants ainsi que le modèle associéà chacun d’eux. Ces différents modèles peuvent s’écrire à l’aide d’une ou de deuxéquations. Dans le cas des modèles à une équation, le modèle décrit l’évolution52


E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> modèle cinétiqueFig. 3.4 – Les différents modèles <strong>pour</strong> le changement d’échelle.d’une unique concentration moyenne définie sur le volume total tandis que lemodèle à deux équations conserve l’information <strong>pour</strong> chacune des deux phases enutilisant les moyennes de <strong>la</strong> concentration de chaque phase.Parmi les modèles à une équation, les cas utilisant l’hypothèse d’un gradientnul de concentration dans <strong>la</strong> phase fluide ou dans <strong>la</strong> phase tissu ne peuvent s’appliquerà notre problème. En outre, le modèle à une équation asymptotique entemps n’est pas non plus un bon candidat, puisque l’on s’intéresse aux changementsrapides de <strong>la</strong> concentration alors que ce modèle décrit l’évolution de <strong>la</strong>concentration aux temps longs. Il reste donc le modèle à une équation correspondantau cas d’équilibre local <strong>et</strong> le modèle le plus général à deux équations.On parle d’équilibre local lorsque 〈C β 〉 β = λ d 〈C σ 〉 σ Les simu<strong>la</strong>tions numériquesde notre problème n’indiquent pas une tendance à l’équilibre local. C’est<strong>pour</strong>quoi nous avons opté <strong>pour</strong> le modèle à deux équations.Cependant, à ce stade, les deux équations contiennent toujours des termes defluctuation. Elles ne sont donc pas utilisables en l’état <strong>pour</strong> caractériser l’évolutiondes concentrations à l’échelle de Darcy. Pour ce<strong>la</strong>, il faut faire disparaître lestermes de fluctuation ce qui est traité dans le paragraphe concernant <strong>la</strong> ferm<strong>et</strong>ure<strong>du</strong> problème.3.3.4 Ferm<strong>et</strong>ure <strong>du</strong> problèmeAfin de faire disparaître les termes de fluctuation, nous devons les exprimeren fonction des moyennes intrinsèques. Pour ce<strong>la</strong>, il est nécessaire d’obtenir leséquations différentielles régissant ˜C β <strong>et</strong> ˜C σ . Ces équations sont obtenues à partirdes équations microscopiques <strong>pour</strong> chaque phase, réécrites en intro<strong>du</strong>isant les déviationsdéfinies par l’équation 3.8 <strong>et</strong> simplifiées à l’aide des équations moyennées.53


Modélisation avec changement d’échellePlus précisément, <strong>pour</strong> <strong>la</strong> phase β, c<strong>et</strong>te équation peut être obtenue à partir del’équation 3.10 régissant <strong>la</strong> concentration ponctuelle (microscopique) ainsi que del’équation 3.30 régissant 〈C β 〉 β divisée par ɛ β réécrite ci-dessous.∂ 〈C β 〉 β+ 〈V〉 β · ∇ 〈C β 〉 β =} ∂t {{ }} {{ }convectionaccumu<strong>la</strong>tion((∇ · D β ∇ 〈C β 〉 β) ∫)+ ɛ −1β∇ · Dβn βσ ˜Cβ dAϑ A βσ} {{ }diffusion〉− ɛ −1β〈Ṽ ∇ · ˜Cβ} {{ }dispersion− κ 〈C β 〉 β} {{ }Decroissance+ ɛ−1 β∫n βσ · D β ∇ϑ˜C β dAA βσ} {{ }flux interfacial(3.35)En soustrayant (3.35) à (3.10), on obtient l’équation différentielle gouvernant ˜C β :∂ ˜C β∂t+ V · ∇ ˜C β + Ṽ · ∇ 〈C β〉 β =∇ ·(D β ∇ ˜C)β+ɛ −1β ∇ · 〈Ṽ ˜Cβ〉(− ɛ −1β∇ · Dβϑ− ɛ−1 βϑ∫∫A βσn βσ ˜Cβ dAA βσn βσ · D β ∇ ˜C β dA−κ ˜C β (3.36))On peut simplifier ce résultat en utilisant les restrictions suivantes :∇ ·(D β ∇ ˜C)β( ∫)>> ɛ −1β∇ · Dβn βσ ˜Cβ dAϑ A βσV · ∇ ˜C β + Ṽ · ∇ 〈C β〉 β >> ɛ −1β ∇ · 〈Ṽ ˜Cβ〉(3.37)(3.38)Ces deux restrictions sont satisfaites lorsque <strong>la</strong> longueur caractéristique de <strong>la</strong>phase β est très p<strong>et</strong>ite devant <strong>la</strong> longueur caractéristique <strong>du</strong> milieu à l’échelle deDarcy (Whitaker, 1999.; Quintard & Whitaker, 2000.).Ce qui donne :∂ ˜C β∂t+ V · ∇ ˜C β + Ṽ · ∇ 〈C β〉 β =∇ ·(D β ∇ ˜C)β − ɛ−1 ∫βn βσ · D β ∇ϑ˜C β dAA βσ−κ ˜C β (3.39)54


E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> modèle cinétiqueDe <strong>la</strong> même manière <strong>pour</strong> <strong>la</strong> phase σ, on obtient :∂ ˜C σ∂t= ∇ ·(D σ ∇ ˜C) ∫σ − ɛ−1 σn σβ · D σ ∇ϑ˜C σ dA − κ ˜C σ (3.40)A σβComme <strong>pour</strong> les équations, il est nécessaire d’écrire les conditions aux limitesen termes de déviation.A l’interface A βσ (cas λ d = 1) :C β = C σ ⇔ ˜C β = ˜C(σ − 〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ) (3.41)n βσ · D β ∇ ˜C β = +n σβ · D σ ∇ ˜C σ−n βσ · D β ∇ 〈C β 〉 β+n σβ · D σ ∇ 〈C σ 〉 σ (3.42)Pour simplifier <strong>la</strong> ferm<strong>et</strong>ure, le problème est envisagé comme stationnaire.C<strong>et</strong>te simplification implique l’hypothèse que le temps caractéristique de re<strong>la</strong>xationdes déviations spatiales (échelle microscopique) est très p<strong>et</strong>it devant celui dere<strong>la</strong>xation des moyennes intrinsèques de concentration (échelle de Darcy). Ce<strong>la</strong>nous donne le système suivant :Phase β :V · ∇ ˜C β + Ṽ · ∇ 〈C β〉 β} {{ }source= ∇ ·(D β ∇ ˜C)β − κ ˜C β (3.43)− ɛ−1 βϑ∫A βσn βσ · D β ∇ ˜C β dAPhase σ :∇ ·(D σ ∇ ˜C) ∫σ − κ ˜C σ − ɛ−1 σn σβ · D σ ∇ϑ˜C σ dA = 0 (3.44)A σβConditions aux limites :C β = C σ ⇔ ˜C β = ˜C σ −(〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ) (3.45)n βσ · D β ∇ ˜C β = +n βσ · D σ ∇ ˜C σ− n βσ · D β ∇ 〈C β 〉 β} {{ }source+ n βσ · D σ ∇ 〈C σ 〉 σ} {{ }source(3.46)55


Modélisation avec changement d’échelleSelon Quintard & Whitaker (1993.), les déviations spatiales des concentrationspeuvent être exprimées en fonction des 3 sources de ce système, soit sous <strong>la</strong> forme :˜C β = b ββ · ∇ 〈C β 〉 β + b βσ · ∇ 〈C σ 〉 σ − s β(〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ) (3.47)˜C σ = b σβ · ∇ 〈C β 〉 β + b σσ · ∇ 〈C σ 〉 σ + s σ(〈C σ 〉 σ − 〈C β 〉 β) (3.48)où les nouvelles variables b ββ , b βσ , s β , b σβ , b σσ , s σ sont les variables de ferm<strong>et</strong>ure.Ces variables sont indépendantes <strong>du</strong> temps mais dépendent de l’espace.En remp<strong>la</strong>çant les déviations spatiales des concentrations par leur expressionsdéfinies aux équations 3.47 <strong>et</strong> 3.48 dans les équations 3.43 <strong>et</strong> 3.44, on obtientrespectivement :<strong>pour</strong> <strong>la</strong> phase β,<strong>et</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> phase σ,[V · ∇ b ββ · ∇ 〈C β 〉 β] + V · ∇ [b βσ · ∇ 〈C σ 〉 σ ](−V · ∇[s β 〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ)] + Ṽ · ∇ 〈C β〉 β=( [∇ · D β ∇ b ββ · ∇ 〈C β 〉 β]) + ∇ · (D β ∇ [b βσ · ∇ 〈C σ 〉 σ ])(−∇ · D β ∇[s β(〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ)])∫[− ɛ−1 βϑn βσ · D β ∇ b ββ · ∇ 〈C β 〉 β] dAA βσ∫− ɛ−1 βϑn βσ · D β ∇ [b βσ · ∇ 〈C σ 〉 σ ] dAA βσ∫(+ ɛ−1 βϑn βσ · D β ∇[s β 〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ)] dAA βσ−κb ββ · ∇ 〈C β 〉 β − κb βσ · ∇ 〈C σ 〉 σ + κs β(〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ) (3.49)( [∇ · D σ ∇ b σβ · ∇ 〈C β 〉 β]) + ∇ · (D σ ∇ [b σσ · ∇ 〈C σ 〉 σ ])(−∇ · D σ ∇[s σ(〈C σ 〉 σ − 〈C β 〉 β)])[− ɛ−1 σϑn σβ · D σ ∇ b σβ · ∇ 〈C β 〉∫A β] dAσβ− ɛ−1 σϑ∫A σβn σβ · D σ ∇ [b σσ · ∇ 〈C σ 〉 σ ] dA(+ ɛ−1 σϑn σβ · D σ ∇[s σ 〈C σ 〉∫A σ − 〈C β 〉 β)] dAσβ−κb σβ · ∇ 〈C β 〉 β − κb σσ · ∇ 〈C σ 〉 σ + κs σ(〈C σ 〉 σ − 〈C β 〉 β) = 0 (3.50)56


E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> modèle cinétiqueL’identification dans les deux équations précédentes des termes associés à ∇ 〈C β 〉 β ,∇ 〈C σ 〉 σ <strong>et</strong> 〈C β 〉 β −〈C σ 〉 σ perm<strong>et</strong> d’écrire trois problèmes de ferm<strong>et</strong>ure nécessairesà <strong>la</strong> résolution des variables de ferm<strong>et</strong>ure. Les conditions aux limites sont obtenuesde <strong>la</strong> même manière.3.3.5 Problèmes de ferm<strong>et</strong>ureParce que le modèle choisi <strong>pour</strong> le changement d’échelle est un modèle à deuxéquations, chacun des problèmes de ferm<strong>et</strong>ure est composé de deux équationsdifférentielles <strong>du</strong> second ordre, <strong>et</strong> de quatre conditions aux limites. Ces problèmesde ferm<strong>et</strong>ure sont obtenus à partir des équations 3.49 <strong>et</strong> 3.50, dans lesquelles <strong>pour</strong>chaque problème, sont identifiées les re<strong>la</strong>tions factorisables par les termes sources(∇ 〈C β 〉 β , ∇ 〈C σ 〉 σ <strong>et</strong> ( 〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ) ). Lors de l’identification de ces re<strong>la</strong>tions,nous avons en première approximation négligé <strong>la</strong> contribution de s β <strong>et</strong> de s σ<strong>pour</strong> les problèmes de ferm<strong>et</strong>ure I <strong>et</strong> II. C<strong>et</strong>te simplification perm<strong>et</strong> d’obtenirtrois problèmes de ferm<strong>et</strong>ure indépendants (non couplés) <strong>et</strong> donc d’en simplifier<strong>la</strong> résolution. Ainsi, certaines variables de ferm<strong>et</strong>ure peuvent être évaluées demanière analytique <strong>et</strong> <strong>la</strong> bonne implémentation de <strong>la</strong> résolution numérique <strong>du</strong>système a pu être vérifiée. Cependant, l’absence de coup<strong>la</strong>ge entre les problèmesde ferm<strong>et</strong>ure diminue <strong>la</strong> capacité <strong>du</strong> modèle homogénéisé à déterminer le débitlorsque celui-ci est faible. Notamment dans les cas avec une géométrie simplecomme ce<strong>la</strong> a été montré par Golfier <strong>et</strong> al. (2002.). C’est <strong>pour</strong>quoi, dans <strong>la</strong> suitede ce document le modèle proposé sera formulé en prenant en compte ce coup<strong>la</strong>ge.3.3.5.1 Problème I associé à ∇ 〈C β 〉 β :On pose :Pour <strong>la</strong> phase β :c ββ = 1 ϑ∫A βσn βσ · D β ∇b ββ dA (3.51)V · ∇b ββ + Ṽ − s βV = D β ∇ 2 b ββ − ɛ −1βc ββ − κb ββ − 2D β ∇s β+ ɛ−1 ∫βn βσ D β s β dA. (3.52)ϑ A βσPour <strong>la</strong> phase σ :0 = D σ ∇ 2 b σβ + ɛ −1σ c ββ − κb σβ + 2D σ ∇s σ∫− ɛ−1 σn σβ D σ s σ dA (3.53)ϑ A σβConditions aux limites (à l’interface) :b ββ = b σβ (3.54)57


Modélisation avec changement d’échelle− n βσ D β s β + n βσ · D β ∇b ββ = n βσ · D σ ∇b σβ − n σβ D σ s σ − n βσ D β(3.55)〈b ββ 〉 β = 0 (3.56)〈b σβ 〉 σ = 0 (3.57)Ici, nous utilisons l’hypothèse selon <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> moyenne de <strong>la</strong> déviation spatialeest nulle. C<strong>et</strong>te hypothèse est nécessaire à <strong>la</strong> détermination de <strong>la</strong> valeur de l’intégralede surface présente dans les équations 3.52 <strong>et</strong> 3.53. L’évaluation de c<strong>et</strong>teintégrale est décrite par Quintard & Whitaker (1993.).Une condition de périodicité portant sur <strong>la</strong> déviation spatiale de <strong>la</strong> concentrationest également imposée. Ainsi, le problème de ferm<strong>et</strong>ure n’est résolu qu’unefois sur un volume élémentaire représentatif, qui <strong>pour</strong>ra être envisagé ensuitecomme <strong>la</strong> cellule unitaire d’un modèle spatialement périodique d’un milieu poreux.3.3.5.2 Problème II associé à ∇ 〈C σ 〉 σ :On pose :Pour <strong>la</strong> phase β :c βσ = 1 ϑ∫A βσ(n βσ · D β ∇b βσ ) dA (3.58)V · ∇b βσ + s β V = D β ∇ 2 b βσ − ɛ −1βc βσ − κb βσ + 2D β ∇s β− ɛ−1 ∫βn βσ D β s β dA (3.59)ϑ A βσPour <strong>la</strong> phase σ :0 = D σ ∇ 2 b σσ + ɛ −1σ c βσ − κb σσ − 2D σ ∇s σ∫+ ɛ−1 σn σβ D σ s σ dA (3.60)ϑ A σβConditions aux limites (à l’interface) :b βσ = b σσ (3.61)n βσ D β s β + n βσ · D β ∇b βσ = n βσ · D σ ∇b σσ + n σβ D σ s σ − n βσ D σ(3.62)〈b βσ 〉 β = 〈b σσ 〉 σ = 0 (3.63)〈b σσ 〉 σ = 0 (3.64)58


E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> modèle cinétique3.3.5.3 Problème III associé à ( 〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ) :On pose :a v h = 1 ϑ∫A βσ(n βσ · D β ∇s β ) dA (3.65)Pour <strong>la</strong> phase β :V · ∇s β = D β ∇ 2 s β − ɛ −1β a vh − κs β (3.66)Pour <strong>la</strong> phase σ :0 = D σ ∇ 2 s σ + ɛ −1σ a v h − κs σ (3.67)Conditions aux limites (à l’interface) :s β = s σ + 1 (3.68)n βσ · D β ∇s β = n βσ · D σ ∇s σ (3.69)〈s β 〉 β = 0 (3.70)〈s σ 〉 σ = 0 (3.71)3.3.6 Equations à l’échelle de DarcyPour obtenir les équations régissant les moyennes intrinsèques des concentrationsvalides à l’échelle de Darcy, on remp<strong>la</strong>ce dans les équations 3.30 <strong>et</strong> 3.31 lesdéviations par leurs expressions (Eq. 3.47 <strong>et</strong> Eq. 3.48) où, désormais, grâce à <strong>la</strong>résolution des problèmes de ferm<strong>et</strong>ure, les variables de ferm<strong>et</strong>ure sont connues.On obtient alors <strong>pour</strong> <strong>la</strong> phase β :ɛ β∂ 〈C β 〉 β∂t+ ɛ β 〈V〉 β .∇ 〈C β 〉 β − u ββ · ∇ 〈C β 〉 β − u βσ · ∇ 〈C σ 〉 σ= ∇ ·(K ∗ ββ · ∇ 〈C β 〉 β + K ∗ βσ · ∇ 〈C σ 〉 σ)(−a v h 〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ) − ɛ β κ 〈C β 〉 β (3.72)59


Modélisation avec changement d’échelleavec :u ββ = 1 ∫〉n βσ · D β ∇b ββ dA +〈Ṽ sβ (3.73)ϑ A βσ−D ∫βn βσ s β dAϑ A βσu βσ = 1 ∫〉n βσ · D β ∇b βσ dA −〈Ṽ sβ (3.74)ϑ A βσ+ D ∫βn βσ s β dAϑ A βσK ∗ ββ = ɛ β D β I + D ∫〉βn βσ b ββ dA −〈Ṽ bββϑ A βσ(3.75)K ∗ βσ = D ∫〉βn βσ b βσ dA −〈Ṽ bβσϑ A βσ(3.76)a v h = 1 ∫n βσ · D β ∇s β dAϑ A βσ(3.77)Et de même <strong>pour</strong> <strong>la</strong> phase σ :ɛ σ∂ 〈C σ 〉 σ∂t− u σβ · ∇ 〈C β 〉 β − u σσ · ∇ 〈C σ 〉 σ= ∇ ·(K σβ · ∇ 〈C β 〉 β + K σσ · ∇ 〈C σ 〉 σ)−(a v h 〈C σ 〉 σ − 〈C β 〉 β) − ɛ σ κ 〈C σ 〉 σ (3.78)avec :u σβ = 1 ∫n σβ · D σ ∇b σβ dA − D ∫σn σβ s σ dAϑ A βσϑ A βσ(3.79)u σσ = 1 ∫n σβ · D σ ∇b σσ dA + D ∫σn σβ s σ dAϑ A βσϑ A βσ(3.80)K σβ = D ∫σn σβ b σβ dAϑ A βσ(3.81)K σσ = ɛ σ D σ I + D ∫σn σβ b σσ dAϑ A βσ(3.82)a v h = 1 ∫n σβ · D σ ∇s σ dAϑ A βσ(3.83)Les coefficients effectifs K ββ <strong>et</strong> K βσ sont les tenseurs effectifs de diffusion. Ilstiennent compte de <strong>la</strong> diffusion mais également d’une partie de <strong>la</strong> convection(déviation spatiale) de l’échelle microscopique. Le premier est le tenseur dominant<strong>et</strong> le second tra<strong>du</strong>it le coup<strong>la</strong>ge entre les deux phases. Les coefficients effectifs u ββ<strong>et</strong> u βσ , associés aux termes de transport convectif, sont les vitesses effectives. Le60


Conclusioncoefficient a v h caractérise l’échange entre les deux phases. De <strong>la</strong> même manière, lescoefficients effectifs de l’équation <strong>pour</strong> <strong>la</strong> phase σ sont les tenseurs représentatifs<strong>du</strong> transport diffusif (K σβ <strong>pour</strong> le coup<strong>la</strong>ge <strong>et</strong> K σσ le tenseur dominant) <strong>et</strong> lesvitesses effectives (u σσ <strong>et</strong> u σβ ).3.4 ConclusionDans ce chapitre, l’ensemble de <strong>la</strong> méthode perm<strong>et</strong>tant d’obtenir les équationsrégissant l’évolution des concentrations à l’échelle de Darcy (concentrationsmoyennes) a été présenté. Cependant, notre objectif est de proposer un modèlecinétique perm<strong>et</strong>tant d’évaluer le débit. Or, <strong>pour</strong> l’instant, le débit n’apparaît pascomme paramètre des équations. Le chapitre suivant détaille donc une méthoded’identification <strong>du</strong> débit toujours dans le cas simplifié de <strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> cylindrede Krogh, à partir <strong>du</strong> modèle homogénéisé <strong>et</strong> on y compare les résultats obtenusavec les résultats des modèles compartimentaux.61


Identification <strong>du</strong> débit4Sommaire4.1 Intro<strong>du</strong>ction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 644.2 Cinétique de référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . 644.2.1 Ordres de grandeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 644.2.2 Etude expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 654.2.2.1 Développement d’un modèle original . . . . . 654.2.2.2 Technique de mesure . . . . . . . . . . . . . 684.2.2.3 Dispositif expérimental <strong>et</strong> matériel . . . . . . 704.2.2.4 Champs de concentration <strong>et</strong> fonction d’entrée 754.2.3 Etude numérique <strong>pour</strong> le cylindre de Krogh . . . . . . 814.2.3.1 Définition <strong>du</strong> modèle . . . . . . . . . . . . . 814.2.3.2 Champs <strong>et</strong> cinétiques de concentration . . . 824.3 Méthode d’évaluation <strong>du</strong> débit . . . . . . . . . . . . . 844.3.1 Cas <strong>du</strong> modèle de Renkin-Crone . . . . . . . . . . . . 844.3.1.1 Evaluation <strong>du</strong> coefficient de perméabilité P . 854.3.1.2 Problème inverse <strong>pour</strong> l’évaluation <strong>du</strong> débit . 884.3.2 Cas <strong>du</strong> modèle homogénéisé . . . . . . . . . . . . . . . 894.3.2.1 Etude de <strong>la</strong> dépendance des paramètres effectifsau débit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 914.3.2.2 Problème inverse <strong>pour</strong> l’évaluation <strong>du</strong> débitavec le modèle homogénéisé . . . . . . . . . . 944.4 Comparaison des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . 944.4.1 Cinétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 944.4.2 Débits identifiés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 974.4.3 Résultats des mesures expérimentales . . . . . . . . . 984.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10063


Identification <strong>du</strong> débit4.1 Intro<strong>du</strong>ctionDans ce chapitre, les modèles cinétiques présentés précédemment sont utilisés<strong>pour</strong> identifier le débit sanguin. Ces modèles, qu’il s’agisse <strong>du</strong> modèle compartimentalde Renkin-Crone, à <strong>la</strong> base de tous les modèles compartimentaux ultérieurs,ou <strong>du</strong> modèle homogénéisé, relient <strong>la</strong> concentration en traceur dans lecerveau à <strong>la</strong> concentration d’entrée en simplifiant à l’extrême l’architecture <strong>du</strong>réseau vascu<strong>la</strong>ire cérébral, <strong>pour</strong> en garder un unique composant élémentaire, lecylindre de Krogh.C<strong>et</strong>te géométrie est, par nature, définie à l’échelle microscopique. Par conséquent,il est important, dans un premier temps, d’évaluer <strong>la</strong> capacité de ces modèlesà identifier le débit, par inversion, à l’échelle à <strong>la</strong>quelle ils ont été définis.Or, <strong>la</strong> tomographie à émission de positrons est, de par sa résolution spatiale, un<strong>et</strong>echnique qui mesure des concentrations moyennes, à l’échelle macroscopique. Ilfaut donc utiliser d’autres méthodes <strong>pour</strong> disposer de <strong>la</strong> concentration moyenneà l’échelle microscopique.Dans <strong>la</strong> suite de ce chapitre, nous présenterons deux méthodes perm<strong>et</strong>tantd’obtenir <strong>la</strong> concentration à l’échelle microscopique (concentration de référence),une méthode expérimentale puis une méthode numérique.Nous présenterons ensuite <strong>la</strong> méthode d’identification <strong>du</strong> débit à partir desdeux modèles, compartimental <strong>et</strong> homogénéisé, avant de comparer les débits évaluésau débit imposé en entrée dans le vaisseau.4.2 Cinétique de référence4.2.1 Ordres de grandeursPour obtenir une modélisation fine des phénomènes de transport représentativede ceux présents dans le réseau de vaisseaux capil<strong>la</strong>ires cérébral, <strong>la</strong> nature<strong>du</strong> régime de l’écoulement <strong>et</strong> l’importance <strong>du</strong> transport convectif par rapport autransport diffusif doivent être comparables à celles <strong>du</strong> réseau r<strong>et</strong>enu (le cylindrede Krogh).C’est <strong>pour</strong>quoi, nous avons évalué les nombres de Pécl<strong>et</strong> 1 <strong>et</strong> de Reynolds 2 àpartir des données de <strong>la</strong> micro-circu<strong>la</strong>tion cérébrale dont les ordres de grandeurs1 Le nombre de Pécl<strong>et</strong> perm<strong>et</strong> <strong>la</strong> comparaison de l’importance <strong>du</strong> transport convectif parrapport au transport diffusif d’une espèce en solution. Deux nombres de Pécl<strong>et</strong> sont définisdans ce chapitre, le nombre de Pécl<strong>et</strong> longitudinal (P e l ) <strong>et</strong> le nombre de Pécl<strong>et</strong> transversal(radial) (P e r ), suivant que l’on compare le transport convectif au transport diffusif <strong>du</strong> traceurparallèlement ou perpendicu<strong>la</strong>irement à l’écoulement. P e l = LV D ou P e r = r2 o VDL, avec D lecoefficient de diffusion <strong>du</strong> traceur dans le sang <strong>et</strong> h <strong>la</strong> hauteur <strong>du</strong> canal.2 Le nombre de Reynolds représente le rapport entre les forces d’inertie <strong>et</strong> les forces visqueuses.Re = ρV Lηou Re = V Lν, avec ρ <strong>la</strong> masse volumique, V <strong>la</strong> vitesse moyenne, L <strong>la</strong>longueur <strong>du</strong> canal, η <strong>et</strong> ν les viscosités dynamique <strong>et</strong> cinématique.64


Cinétique de référencesont donnés dans le tableau suivant (4.1).Définitions Symboles Ordres de grandeurs UnitésViscosité cinématique <strong>du</strong> sang υ 3.10 −6 m 2 /sDistance extra-vascu<strong>la</strong>ire X 20 µmDiamètre des vaisseaux D min 4 µmD max 9 µmLongueur moyenne des vaisseaux L moy 60 µmCoefficient de diffusionde l’eau dans le sang D 2.10 −3 mm 2 /sDébit sanguin Q min 0.1 nL/minQ max 1 nL/minNombre de Reynolds Re min 6.6 10 −5Re max 1.8 10 −3Nombre de Pécl<strong>et</strong> P e l min 1 10 −15P e l max 1 10 −14P e r min 9 10 −15P e r max 2.5 10 −13Tab. 4.1 – Ordres de grandeurs caractérisant <strong>la</strong> micro-circu<strong>la</strong>tion dans le réseaucapil<strong>la</strong>ire cérébral <strong>et</strong> nombres sans dimension associés.4.2.2 Etude expérimentalePour obtenir <strong>la</strong> cinétique de référence <strong>du</strong> champ de concentration dans <strong>la</strong>géométrie de Krogh, nous avons réalisé un modèle expérimental repro<strong>du</strong>isantc<strong>et</strong>te géométrie <strong>et</strong> les différents modes de transport correspondants (convectiondiffusiondans le vaisseau <strong>et</strong> diffusion dans le tissu) en essayant de respecter aumieux les dimensions des nombres de Pécl<strong>et</strong> <strong>et</strong> de Reynolds de <strong>la</strong> micro-circu<strong>la</strong>tiondans le réseau capil<strong>la</strong>ire cérébral.Nous détaillerons ci-dessous le développement de ce modèle, <strong>la</strong> technique demesure <strong>et</strong> le dispositif expérimental utilisé <strong>pour</strong>, d’une part, imposer un débitcontrôlé <strong>et</strong>, d’autre part, mesurer le champ de concentration.4.2.2.1 Développement d’un modèle originalLa plupart des modèles expérimentaux utilisés <strong>pour</strong> l’étude des milieux poreuxsont constitués d’une matrice imperméable contenant le réseau de pores. Or, <strong>pour</strong>le problème qui nous préoccupe, <strong>la</strong> matrice doit modéliser le tissu cérébral, <strong>et</strong>donc perm<strong>et</strong>tre <strong>la</strong> diffusion. C’est <strong>pour</strong>quoi, dans le but de repro<strong>du</strong>ire les modesde transport (<strong>et</strong> en particulier <strong>la</strong> diffusion) d’une solution chargée en traceur dans65


Identification <strong>du</strong> débit<strong>la</strong> géométrie de Krogh, nous avons développé un modèle expérimental original d<strong>et</strong>ype double milieu en utilisant une matrice diffusive constituée de gel d’alginatedans <strong>la</strong>quelle un réseau de canaux modélise le réseau capil<strong>la</strong>ire cérébral.Les alginates alcalins sont des polysaccharides obtenus à partir d’une familled’algues brunes : les <strong>la</strong>minaires. Ils forment dans l’eau des solutions colloïdalesvisqueuses. Leur utilisation est répan<strong>du</strong>e dans l’agro-alimentaire où l’on s’en sertcomme épaississants, gélifiants ou émulsifiants, mais ils sont également présentsdans de nombreux pro<strong>du</strong>its in<strong>du</strong>striels (pro<strong>du</strong>its de beauté, peintures, encres ...).Les gels que l’on peut former avec l’alginate sont translucides, thermostables <strong>et</strong>inertes.Dans notre cas, le gel formant <strong>la</strong> matrice est obtenu à partir de ProtanalLF10/60 de marque FMCBiopolymer. Ce sel, dissout dans de l’eau distillée, polymérisepar immersion dans une solution de chlorure de calcium (CaCl 2 ) tandisque sa dépolymérisation se fait par un apport de citrate de sodium. Le comportementdiffusif <strong>du</strong> gel polymérisé est proche de celui de l’eau, puisque le coefficientde diffusion de notre traceur (fluorescéine, cf.§4.2.2.3) dans le gel est de 5·10 −10m 2 /s alors qu’il est de 6·10 −10 m 2 /s dans l’eau (Cabodi <strong>et</strong> al., 2005.). A titrede comparaison, le coefficient de diffusion de l’eau dans le tissu cérébral est de0.75·10 −9 m 2 /s (Thomas <strong>et</strong> al., 1999.).Les propriétés de ce gel en font un bon candidat <strong>pour</strong> notre étude, d’autantque son utilisation <strong>pour</strong> <strong>la</strong> fabrication de canaux de p<strong>et</strong>ite section (100×100 µm)a déjà été effectuée au Department of Chemical Engineering de l’Université deCornell (USA) par l’équipe <strong>du</strong> professeur A. D. Stroock. Nous avons donc adoptéle protocole mis au point (Cabodi <strong>et</strong> al., 2005.) à <strong>la</strong> suite d’une formation d’unesemaine au sein de leur équipe.Micro-canaux dans une matrice de gel d’alginate.La fabrication des micro-canaux utilise <strong>la</strong> technique de lithographie “molle”(soft lithography) (McDonald <strong>et</strong> al., 2000.). C<strong>et</strong>te technique repose sur <strong>la</strong> fabricationde moules qui repro<strong>du</strong>isent, en négatif, l’architecture désirée. Les moules quenous utilisons ont été fabriqués au Laboratoire d’Analyse <strong>et</strong> d’Architecture desSystèmes (LAAS) ou à l’Ecole Supérieure de Physique <strong>et</strong> de Chimie In<strong>du</strong>striellesde <strong>la</strong> ville de Paris (ESPCI) selon le principe suivant : une résine photosensible(SU8) est déposée uniformément sur une gal<strong>et</strong>te de silicium puis un masque repro<strong>du</strong>isantle négatif <strong>du</strong> réseau y est superposé. Enfin, l’ensemble est soumis àun rayonnement UV, ce qui pro<strong>du</strong>it le <strong>du</strong>rcissement de <strong>la</strong> résine exposée. Aprèsdissolution des parties protégées <strong>du</strong> rayonnement par le masque, seule <strong>la</strong> structure<strong>du</strong> réseau demeure (Fig.4.1.A.).Dans <strong>la</strong> version c<strong>la</strong>ssique de c<strong>et</strong>te méthode, un polymère inorganique, le PDMS(polydiméthylsiloxane), mé<strong>la</strong>ngé à un <strong>du</strong>rcisseur, est déposé sous forme liquidedans le moule. Il est polymérisé en chauffant l’ensemble à 60 o C pendant uneheure, puis démoulé (Fig.4.1.B.) Pour achever <strong>la</strong> fabrication des microcanaux enPDMS, une couche lisse de PDMS obtenue par mou<strong>la</strong>ge sur une gal<strong>et</strong>te de sili-66


Cinétique de référencecium lisse est utilisée <strong>pour</strong> capoter <strong>la</strong> couche précédemment obtenue (Fig.4.1.C.).Le col<strong>la</strong>ge se fait par contact après un traitement p<strong>la</strong>sma (P<strong>la</strong>sma cleaner, HAR-RICK) des deux couches (Fig.4.1.C).Fig. 4.1 – Principe de <strong>la</strong> “soft” lithographie.Dans notre cas, ce protocole n’est pas adapté car le PDMS, qui délimite lescanaux, ne perm<strong>et</strong> pas <strong>la</strong> diffusion d’un traceur en son sein. C’est <strong>pour</strong>quoi nousavons fait le choix de remp<strong>la</strong>cer ce matériau par un gel d’alginate. Cependant,il n’est pas possible de transposer directement le protocole décrit ci-dessus à <strong>la</strong>fabrication de micro-canaux en gel d’alginate.En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> polymérisation <strong>du</strong> gel d’alginate est plus délicate car l’apport deCaCl 2 entraîne une réaction immédiate, transformant <strong>la</strong> solution d’alginate engel solide. C’est <strong>pour</strong>quoi une membrane poreuse <strong>et</strong> une grille sont utilisées <strong>pour</strong>garantir un bon contrôle de l’épaisseur de <strong>la</strong> couche lors de l’apport <strong>du</strong> chlorurede calcium (Fig.4.2).De plus, comme le gel d’alginate polymérisé au contact de <strong>la</strong> résine SU8 nese démoule pas, le mou<strong>la</strong>ge <strong>du</strong> gel d’alginate est effectué sur un moule en PDMSé<strong>la</strong>boré suivant le protocole présenté précédemment.Enfin, le gel d’alginate étant composé à 96% d’eau, sa tenue mécanique estassez faible. C’est <strong>pour</strong>quoi, les moules utilisés sont fabriqués de sorte que l’assemb<strong>la</strong>gede <strong>la</strong> couche de gel gravée <strong>et</strong> <strong>du</strong> capot puisse se faire avec un minimumde manipu<strong>la</strong>tions (Fig.4.3 <strong>et</strong> détails de l’annexe A.1).Cependant, malgré ces précautions, <strong>la</strong> réalisation d’expériences complètesdans <strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> cylindre de Krogh, s’est avérée extrêmement difficile, lesdimensions choisies (canal unique ou deux canaux parallèles de section 100 × 100µm <strong>et</strong> de longueur d’environ 1 centimètre) étant probablement trop ambitieuses<strong>pour</strong> <strong>la</strong> réalisation en gel d’alginate. Nous n’avons donc pas obtenu de mesuressatisfaisantes dans c<strong>et</strong>te géométrie, en particulier parce que nous n’avons pasréussi à éliminer les fuites entre les deux épaisseurs de gel. Par contre, nous avonsutilisé le dispositif expérimental développé à Cornell (les moules), comprenant 1667


Identification <strong>du</strong> débitcanaux parallèles de section 100 × 100 µm <strong>et</strong> de 9 mm de longueur, qui a permis,avec succès, de réaliser au sein de notre <strong>la</strong>boratoire des réseaux dans <strong>du</strong> geld’alginate dans lesquels des expérimentations d’écoulements contrôlés ont pu êtreobtenus. C’est <strong>pour</strong>quoi dans <strong>la</strong> suite, nous présenterons c<strong>et</strong>te dernière géométrieainsi que les quelques résultats expérimentaux obtenus en l’utilisant. Il faut soulignerici l’intérêt général de <strong>la</strong> technique développée car elle perm<strong>et</strong> d’aborderexpérimentalement des problèmes <strong>du</strong> type “double milieu” avec une connaissancedes champs de concentration internes, <strong>et</strong> ce de manière re<strong>la</strong>tivement simple <strong>et</strong>efficace, par comparaison avec, par exemple, les scanners X.4.2.2.2 Technique de mesureIntro<strong>du</strong>ction.La technique de mesure doit perm<strong>et</strong>tre l’évaluation quantitative <strong>du</strong> champ deconcentration dans le modèle expérimental.Une étude bibliographique (Walker, 1987.; Didierjean <strong>et</strong> al., 1997.; Yavuz<strong>et</strong> al., 1997.; D<strong>et</strong>wiler <strong>et</strong> al., 1999.; Zinn <strong>et</strong> al., 2004.) concernant les techniquesde mesure optique adaptées à nos travaux nous a con<strong>du</strong>it à adopter une méthodeutilisant les propriétés d’atténuation de <strong>la</strong> lumière plutôt que celle m<strong>et</strong>tant enoeuvre <strong>la</strong> fluorescence <strong>du</strong> traceur. Ainsi, le matériel mis en oeuvre <strong>pour</strong> <strong>la</strong> détection<strong>du</strong> traceur se ré<strong>du</strong>it à une caméra CCD de grande sensibilité, d’un éc<strong>la</strong>irage<strong>et</strong> de filtres optiques adéquats <strong>et</strong> utilise une solution colorée moins contraignanteque le traceur radioactif utilisé en TEP.Mesure par atténuation de <strong>la</strong> lumière.La méthode r<strong>et</strong>enue consiste à relier l’absorption de <strong>la</strong> lumière aux propriétés<strong>du</strong> milieu qu’elle traverse en utilisant <strong>la</strong> loi de Beer-Lambert :I(λ) = I 0 (λ)e −α λlC(4.1)A λ = − log I(λ)I 0 (λ) = ε λlC (4.2)avec I 0 (λ) <strong>et</strong> I(λ) les intensités de lumière monochromatique incidente <strong>et</strong> transmise,α λ le coefficient d’absorption, l <strong>la</strong> longueur <strong>du</strong> traj<strong>et</strong> optique, C <strong>la</strong> concentrationmo<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> solution, A λ l’absorbance à une longueur d’onde <strong>et</strong>ε λ =α λ(4.3)2.303le coefficient d’extinction mo<strong>la</strong>ire.Selon <strong>la</strong> littérature (Didierjean <strong>et</strong> al., 1997.; D<strong>et</strong>wiler <strong>et</strong> al., 1999.) <strong>et</strong> notrepropre vérification expérimentale, le niveau de gris G lvl enregistré par <strong>la</strong> caméraest proportionnel à l’intensité lumineuse :G lvl = aI + b (4.4)68


Cinétique de référenceFig. 4.2 – Principe de fabrication <strong>du</strong> gel. a) PDMS avec le réseau en relief ; b) Ajoutd’un élément <strong>pour</strong> créer un réservoir en volume au dessus <strong>du</strong> PDMS ; c) Remplissageavec le gel d’alginate non polymérisé ; d) Instal<strong>la</strong>tion à <strong>la</strong> surface d’une membraneporeuse (micropores) ; e) Mise en p<strong>la</strong>ce d’une grille <strong>pour</strong> empêcher <strong>la</strong> déformation <strong>du</strong>gel ; f) Ajout de CaCl 2 : agent de polymérisation de l’alginate ; g) Incubation (1h à 20 oC), transport par diffusion de l’agent de polymérisation ; h) On réitère l’opération surun tampon vierge <strong>pour</strong> obtenir une couche de gel lisse ; i) La couche lisse est mise aucontact de <strong>la</strong> première <strong>et</strong> vient capoter l’ensemble (col<strong>la</strong>ge).Fig. 4.3 – Support de fabrication <strong>du</strong> gel.69


Identification <strong>du</strong> débitoù b est l’offs<strong>et</strong> correspondant au signal enregistré par <strong>la</strong> caméra dans le noir.Une fois l’évaluation de c<strong>et</strong> offs<strong>et</strong> réalisée, il est donc possible d’évaluer, aprèstraitement des images, <strong>la</strong> transmittance ( I(λ)I 0) <strong>du</strong> milieu en r<strong>et</strong>ranchant l’offs<strong>et</strong> à(λ)toutes les images puis en les divisant toutes par <strong>la</strong> première qui correspond à l’étatinitial où <strong>la</strong> concentration est nulle. A partir de <strong>la</strong> transmittance <strong>et</strong> connaissant<strong>la</strong> géométrie ainsi que le coefficient d’absorption <strong>du</strong> colorant, l’utilisation de <strong>la</strong> loide Beer Lambert perm<strong>et</strong> d’obtenir le champ de concentration à chaque instant.Cependant, c<strong>et</strong>te méthode n’est va<strong>la</strong>ble que <strong>pour</strong> de faibles concentrationsen traceur, ou <strong>pour</strong> de faibles longueurs de traj<strong>et</strong> optique (lorsque ce dernierdevient trop important le phénomène de diffusion multiple rend invalide <strong>la</strong> loi deBeer-Lambert).En particulier l’évolution linéaire de l’absorbance en fonction de <strong>la</strong> concentrationn’est valide que lorsque le pro<strong>du</strong>it lC est suffisamment faible <strong>pour</strong> resterdans un régime de diffusion simple de <strong>la</strong> lumière, sans réfraction ni diffraction.Par ailleurs, <strong>la</strong> méthode de Beer-Lambert perm<strong>et</strong> de r<strong>et</strong>rouver <strong>la</strong> concentrationd’une solution homogène lorsque le coefficient d’extinction <strong>et</strong> <strong>la</strong> longueur<strong>du</strong> traj<strong>et</strong> optique sont connus. Dans notre cas, <strong>la</strong> concentration dans le milieun’est pas homogène, cependant, l’application de c<strong>et</strong>te méthode perm<strong>et</strong> d’obtenir<strong>la</strong> concentration moyenne. En eff<strong>et</strong>, si l’on considère un milieu composé den couches parallèles homogène de concentration C i <strong>et</strong> d’épaisseur e i , <strong>et</strong> que l’onapplique en série <strong>la</strong> loi de Beer Lambert, alors on trouve que ce milieu a uncomportement équivalent à une unique couche d’épaisseur e tot = ∑ n1 e i <strong>et</strong> deconcentration ∑ n e i1 e totC i , correspondant à <strong>la</strong> concentration moyenne.4.2.2.3 Dispositif expérimental <strong>et</strong> matérielDans c<strong>et</strong>te sous-section, nous présenterons le dispositif expérimental ainsi quele matériel principal utilisé. Le choix de ce dernier est important dans le cadred’une <strong>quantification</strong> optique de <strong>la</strong> concentration car il peut intro<strong>du</strong>ire des erreurssur <strong>la</strong> mesure.Dispositif expérimental.Le dispositif expérimental é<strong>la</strong>boré au cours de ce travail perm<strong>et</strong>, d’une part, <strong>la</strong>réalisation d’un écoulement d’une solution d’un traceur au sein d’un double milieuavec un débit contrôlé <strong>et</strong>, d’autre part, de filmer <strong>la</strong> cinétique de <strong>la</strong> concentrationau sein de ce milieu. Ce double milieu, déjà présenté, est le coeur <strong>du</strong> dispositifexpérimental, constitué d’un réseau de canaux dans <strong>du</strong> gel d’alginate (matricediffusive). Il perm<strong>et</strong> de repro<strong>du</strong>ire les modes de transport de <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion cérébrale.Autour de ce modèle, un ensemble de matériel perm<strong>et</strong> de contrôler le débit<strong>et</strong> d’enregistrer l’évolution de <strong>la</strong> cinétique de concentration au cours <strong>du</strong> temps(Fig.4.4).70


Cinétique de référenceFig. 4.4 – Dispositif expérimental : le modèle expérimental perm<strong>et</strong>tant de repro<strong>du</strong>ireles modes de transport d’un écoulement capil<strong>la</strong>ire cérébral est alimenté par deux pousseseringues.La vanne trois voies perm<strong>et</strong> de choisir entre le traceur coloré ou une solutionde CaCl 2 . Pour enregistrer <strong>la</strong> cinétique de répartition <strong>du</strong> traceur, le modèle expérimentalest filmé par une caméra CCD. La lumière b<strong>la</strong>nche émise par le panneau de DELest filtrée par un filtre passe bande (de 21 nm centré autour de 482 nm ) situé justeavant <strong>la</strong> caméra.71


Identification <strong>du</strong> débitLes pousse-seringues.Ces derniers de marque HARVARD APPARATUS (PHD 2000) entraînent lessolutions de fluorescéine ou de CaCl 2 dans le modèle à un débit constant imposé.La gamme de débit imposable s’étend <strong>du</strong> nanolitre par minute au millilitre parminute. Associés à une vanne trois voies <strong>et</strong> deux seringues, ils perm<strong>et</strong>tent de saturerdans un premier temps le milieu par <strong>la</strong> solution de CaCl 2 , puis, en modifiantl’alimentation au niveau de <strong>la</strong> vanne, d’envoyer <strong>la</strong> concentration avec un signalre<strong>la</strong>tivement propre, l’objectif étant d’approcher une forme de type Heaviside.La fluorescéine.La fluorescéine est actuellement l’un des colorants le plus commun. C’est égalementun fluorophore, qui ém<strong>et</strong> une radiation d’une longueur d’onde de 514 nmlorsqu’il est soumis à une radiation proche de 490 nm, longueur d’onde qui correspondà son pic d’absorption. Cependant, en solution, sa forme ionique dépendtrès fortement <strong>du</strong> pH (Sjoback <strong>et</strong> al., 1995.), ce qui fait varier le coefficient d’absorptionainsi que <strong>la</strong> position <strong>du</strong> pic d’absorption. La gamme de concentrationsdes solutions utilisées <strong>pour</strong> les expériences varie de 0.015 à 0.05 mM. Elles sontpro<strong>du</strong>ites par dissolution puis dilution de sel de fluorescéine (Sigma-Aldrich) dansde l’eau distillée. Nous n’avons pas pris de précaution particulière concernant lepH des solutions puisque, avant chaque utilisation, le coefficient d’absorption estmesuré à l’aide d’un spectrophotomètre.Le spectrophotomètre.Le spectrophotomètre de type Heλios Gamma de marque ThermoSpectronicnous perm<strong>et</strong> de déterminer avec précision le coefficient d’absorption. En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong>appareil mesure directement l’absorbance (Fig.4.5) de l’échantillon en comparantl’intensité optique transmise par <strong>la</strong> cuve pleine de colorant à celle transmise par <strong>la</strong>cuve remplie <strong>du</strong> solvant (H 2 O). Les cuves contenant <strong>la</strong> solution de colorant étantde dimension calibrée, le chemin optique est parfaitement maîtrisé <strong>et</strong> le coefficientd’absorption se dé<strong>du</strong>it directement de l’absorbance en utilisant <strong>la</strong> loi de Beer-Lambert. Deux types de cuves ont été utilisées, des cuves standards en p<strong>la</strong>stiquedont le traj<strong>et</strong> optique est de 1 cm, <strong>et</strong> des cuves en quartz dont le traj<strong>et</strong> optiqueest de 1 mm. Ces dernières perm<strong>et</strong>tent de travailler avec des concentrations plusimportantes minimisant le risque d’erreur sur <strong>la</strong> concentration de l’échantillon.Le spectrophotomètre perm<strong>et</strong> également de vérifier le domaine de linéaritéde <strong>la</strong> loi de Beer-Lambert en traçant l’absorbance obtenue <strong>pour</strong> <strong>la</strong> gamme deconcentration utilisée à <strong>la</strong> longueur <strong>du</strong> pic d’absorption (Fig.4.6).Le panneau de Diodes Electro-Luminescentes (DEL).La lumière b<strong>la</strong>nche traversant le réseau provient d’un panneau de DEL (Phl72


Cinétique de référenceFig. 4.5 – Tracé de l’absorbance en fonction de <strong>la</strong> longueur d’onde <strong>pour</strong> différentesconcentrations <strong>et</strong> une cuve d’un centimètre. Pour c<strong>et</strong>te série, le pic d’absorption se situeà une longueur d’onde de 482 nm.Fig. 4.6 – Tracé de l’absorbance (courbe en trait fort) à une longueur d’onde de 482 nmen fonction de <strong>la</strong> concentration <strong>pour</strong> une cuve de 1 cm <strong>et</strong> tracé de <strong>la</strong> régression linéaire(courbe en trait fin). Remarque : on peut considérer que l’évolution de <strong>la</strong> concentrationutilisée est linéaire jusqu’a 0.01 mM <strong>pour</strong> une cuve d’1 cm de coté.73


Identification <strong>du</strong> débitLEDW-BL-200x200 SQ -1R24) qui offre une bonne homogénéité spatiale <strong>et</strong> temporelle<strong>et</strong> ém<strong>et</strong> une lumière que l’on peut considérer comme parallèle. Ce dernierpoint a été vérifié en p<strong>la</strong>çant le panneau à différentes distances d’un masque percéd’un orifice. La variation de l’intensité lumineuse enregistrée par <strong>la</strong> caméra <strong>pour</strong>les différentes positions s’est révélée négligeable devant le bruit de <strong>la</strong> caméra dèslors que <strong>la</strong> distance était supérieure à 30 cm. Le spectre de puissance <strong>du</strong> panneaude DEL est présenté figure 4.7.Fig. 4.7 – La courbe représente <strong>la</strong> réponse en puissance <strong>du</strong> Panneau de DEL enfonction de <strong>la</strong> longueur d’onde. La zone noire démarque <strong>la</strong> puissance disponible aprèsle filtre.Le filtre optique.La source ém<strong>et</strong>tant de <strong>la</strong> lumière b<strong>la</strong>nche, il est nécessaire d’utiliser un filtrecentré sur le pic d’absorption <strong>pour</strong> éviter toute réponse en fluorescence de <strong>la</strong>solution. Le filtre utilisé est de marque SEMROCK (FF01-482/21) ayant unebande passante de 21 nm centrée autour de 482 nm. C<strong>et</strong>te gamme de longueurd’onde ne correspondant pas au pic de puissance <strong>du</strong> panneau de DEL, nous avonschoisi un filtre dont <strong>la</strong> transmission est élevée (95%) dans c<strong>et</strong>te bande (Fig : 4.8).Ainsi, il reste en sortie <strong>du</strong> filtre environ 10% de <strong>la</strong> puissance lumineuse initialementémise par le panneau de DEL, ce qui est suffisant compte tenu des caractéristiquesoptiques de <strong>la</strong> caméra.La caméra CCD.La caméra (Sensicam, PCO) utilisée lors des expériences est dotée d’une grandesensibilité <strong>et</strong> encode le signal lumineux sur 12 bits (4096 niveaux de gris). Laréponse <strong>du</strong> capteur CCD est linéaire, <strong>et</strong> son niveau de bruit dans le noir est faible74


Cinétique de référenceFig. 4.8 – Transmission <strong>du</strong> filtre en fonction de <strong>la</strong> longueur d’onde.(en moyenne 6 niveaux de gris). Pour tester <strong>la</strong> linéarité de <strong>la</strong> réponse de <strong>la</strong> caméra,6 tubes capil<strong>la</strong>ires identiques de section circu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> de 1 mm de diamètre intérieuront été filmés. Ces tubes remplis d’une solution de concentration s’éta<strong>la</strong>nt sur unegamme de 0.005 mM à 0.035 mM ont été disposés de trois manières différentesafin de s’assurer de <strong>la</strong> constance de <strong>la</strong> réponse par rapport à <strong>la</strong> position destubes dans le champ de vue. Les courbes présentant l’évolution de l’absorbanceen fonction de <strong>la</strong> concentration <strong>pour</strong> les trois mesures sont présentées sur <strong>la</strong> figure4.9. L’évolution linéaire <strong>et</strong> <strong>la</strong> superposition parfaite des trois courbes en fonctionde <strong>la</strong> concentration montrent c<strong>la</strong>irement <strong>la</strong> linéarité de <strong>la</strong> réponse de <strong>la</strong> caméra<strong>et</strong> sa constance spatiale.4.2.2.4 Champs de concentration <strong>et</strong> fonction d’entréeChamps de concentration.La mesure des champs de concentration se fait à partir des champs d’absorbanceobtenus après traitement des images brutes. Ce traitement consiste, <strong>pour</strong> <strong>la</strong> séried’images acquises lors d’une expérience de remplissage, à diviser toutes les imagespar <strong>la</strong> première image de <strong>la</strong> série. En eff<strong>et</strong>, sur <strong>la</strong> première image d’une série deremplissage, il n’y a pas encore de colorant dans le milieu, <strong>et</strong> l’absorption liée à <strong>la</strong>concentration en traceur est nulle. L’image initiale peut donc servir de référence<strong>pour</strong> calculer l’absorbance A λ . A partir des re<strong>la</strong>tions 4.2 <strong>et</strong> 4.4, à chaque pixelde l’image en cours de traitement est associée <strong>la</strong> valeur de l’absorbance (A λ pix )calculée en fonction <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> niveau de gris <strong>du</strong> pixel de l’image de référence(G lvl (1)) <strong>et</strong> de celui de l’image en cours de traitement (G lvl (n)) suivant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion :A λ pix = −log75( )Glvl (n) − bG lvl (1) − b(4.5)


Identification <strong>du</strong> débitFig. 4.9 – Evolution de l’absorbance mesurée par <strong>la</strong> caméra CCD en fonction de <strong>la</strong>concentration <strong>pour</strong> 3 séries de mesures (traj<strong>et</strong> optique : 1 mm).Ce traitement des images est illustré par <strong>la</strong> figure 4.10.Fig. 4.10 – Dispositif de Cornell : réseau constitué de 16 canaux de section de 100 ×100 µm <strong>et</strong> d’une longueur de 1 cm. A : Image brute <strong>du</strong> réseau photographié dans ledispositif expérimental avec le réseau de Cabodi lors de l’écoulement de fluorescéinedans les canaux. B : Instantané de <strong>la</strong> transmittance ( 1A λ) obtenu après traitement.Pour l’évaluation de <strong>la</strong> concentration moyenne, le traj<strong>et</strong> optique à considérercorrespond à l’épaisseur <strong>du</strong> milieu (l = 2 mm). Dans <strong>la</strong> plupart des expériences, lecoefficient d’extinction mo<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> solution de traceur injecté est mesuré indépendammentà l’aide <strong>du</strong> spectrophotomètre. Cependant, c<strong>et</strong>te procé<strong>du</strong>re n’a pasété mise en oeuvre dès le début de <strong>la</strong> campagne de mesures expérimentales. Pourles expériences effectuées antérieurement, <strong>la</strong> méthode adoptée <strong>pour</strong> évaluer ce coefficientd’extinction mo<strong>la</strong>ire est présentée à <strong>la</strong> prochaine sous-section (Fonctionsd’entrée).76


Cinétique de référenceAprès traitement, chaque pixel représente une valeur <strong>du</strong> champ de concentrationmoyennée dans l’épaisseur. Ce champ de concentration doit encore êtremoyenné sur l’ensemble <strong>du</strong> réseau <strong>pour</strong> obtenir <strong>la</strong> cinétique de <strong>la</strong> concentrationmoyenne dans le réseau.Par ailleurs, <strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> dispositif de Cornell présente l’avantage de pouvoirêtre subdivisée en zones dans lesquelles, par conservation <strong>du</strong> débit, le débittotal entrant est égal au débit imposé en entrée par <strong>la</strong> pompe (Fig.4.11). C’est<strong>pour</strong>quoi, nous avons évalué les cinétiques des concentrations moyennes <strong>pour</strong> chacunede ces zones.Fig. 4.11 – Représentation <strong>du</strong> réseau <strong>et</strong> des subdivisions sur lesquelles les moyennesdes concentrations ont été calculées.Les variations de ces concentrations moyennes en fonction <strong>du</strong> temps sont présentéessur <strong>la</strong> figure 4.12.Disposant de ces cinétiques de concentration moyennes, <strong>la</strong> détermination de<strong>la</strong> fonction d’entrée est nécessaire <strong>pour</strong> évaluer le débit par un modèle cinétique.Fonction d’entrée.L’évaluation de <strong>la</strong> cinétique de concentration entrant dans le système est plusdélicate que l’évaluation de <strong>la</strong> concentration moyennée sur l’épaisseur. En eff<strong>et</strong>,on s’intéresse à présent à <strong>la</strong> concentration en traceur dans le canal qui alimente leréseau. Or, même si c<strong>et</strong>te fonction d’entrée est directement liée à <strong>la</strong> concentrationd’injection, le transport par convection-diffusion dans <strong>la</strong> connectique modifie sacinétique, qui diffère donc <strong>du</strong> signal en créneau imposé par l’association d’unpousse-seringue <strong>et</strong> de <strong>la</strong> vanne 3 voies. Dans ce cas, on ne peut plus moyennerle signal optique sur l’épaisseur totale <strong>du</strong> dispositif mais sur l’épaisseur <strong>du</strong> canalcorrigée <strong>pour</strong> prendre en compte <strong>la</strong> diffusion <strong>du</strong> traceur dans le gel (Fig.4.13).Le traj<strong>et</strong> optique considéré est alors égal à <strong>la</strong> somme de <strong>la</strong> hauteur <strong>du</strong> canal(h) plus deux fois <strong>la</strong> longueur de diffusion (l d ).√l = h + 2 · l d = h + 2 D σ t (4.6)77


Identification <strong>du</strong> débitFig. 4.12 – Représentation des concentrations moyennes calculées <strong>pour</strong> le réseau deCabodi dans son ensemble ainsi que <strong>pour</strong> les 6 subdivisions (Fig.4.11) correspondant àl’expérience présentée figure 4.10Fig. 4.13 – Représentation schématique de l’évolution au cours <strong>du</strong> temps <strong>du</strong> traj<strong>et</strong>optique (atténuant <strong>la</strong> lumière), ici représenté par <strong>la</strong> flèche en traits pointillés. Ce schémaprésente trois coupes d’un canal de section h 2 entouré de gel correspondant à 3 instantsdifférents (t o , t 1 , t 2 avec t o < t 1 < t 2 ). Le colorant représenté est initialement présent(t o = 0) dans tout le canal puis se diffuse dans le gel (t > 0).78


Cinétique de référenceLa fonction d’entrée est déterminée (Fig.4.14) par un traitement identique à celuiutilisé <strong>pour</strong> l’évaluation des concentrations moyennes en prenant comme longueur<strong>du</strong> traj<strong>et</strong> optique <strong>la</strong> longueur définie par l’équation 4.6. Dans le cas <strong>du</strong> dispositif deCornell, on constate que <strong>la</strong> concentration m<strong>et</strong> un certain temps à s’établir. Cependant,on sait que sa valeur asymptotique est égale à <strong>la</strong> concentration d’injection.C’est <strong>pour</strong>quoi, <strong>pour</strong> les expériences <strong>pour</strong> lesquelles le coefficient d’extinction n’apas pu être mesuré à l’aide <strong>du</strong> spectrophotomètre, sa valeur a été obtenue parajustement de ce dernier <strong>pour</strong> faire coïncider <strong>la</strong> valeur de l’asymptote à <strong>la</strong> valeurde <strong>la</strong> concentration d’injection.Fig. 4.14 – Cinétique de <strong>la</strong> concentration entrant dans le réseau. C<strong>et</strong>te cinétiqueest obtenue avec un paramètre ajustable, le coefficient d’extinction mo<strong>la</strong>ire (ici égal àɛ λ = 53657 L mol −1 cm −1 ), de sorte que l’asymptote de c<strong>et</strong>te cinétique coïncide avec<strong>la</strong> concentration d’injection (C Inj = 0.5 mM).En pratique, <strong>la</strong> campagne de mesure expérimentale s’est avérée décevante 3 ,<strong>et</strong> l’unique cas véritablement exploitable est le cas <strong>du</strong> remplissage <strong>du</strong> réseau deCornell avec un débit de 30 µL/min <strong>et</strong> une concentration de 0.5 mM.3 N’ayant pas exactement le même matériel que celui utilisé à Cornell nous nous sommesren<strong>du</strong> compte de <strong>la</strong> grande sensibilité <strong>du</strong> protocole d’é<strong>la</strong>boration des canaux dans le gel à deséléments comme <strong>la</strong> taille de <strong>la</strong> grille maintenant <strong>la</strong> membrane <strong>et</strong> à <strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> réseau.Enfin, malgré un protocole en constante évolution, certaines étapes conditionnant le succès del’expérience sont délicates (Annexe A)79


Identification <strong>du</strong> débitAvant de passer à l’évaluation des débits, nous allons maintenant présenter <strong>la</strong>méthode perm<strong>et</strong>tant d’obtenir <strong>la</strong> cinétique de référence par simu<strong>la</strong>tion numérique.80


Cinétique de référence4.2.3 Etude numérique <strong>pour</strong> le cylindre de Krogh4.2.3.1 Définition <strong>du</strong> modèleDéfinition de <strong>la</strong> géométrie.La géométrie est composée de deux cylindres coaxiaux, le cylindre intérieurcorrespondant au vaisseau capil<strong>la</strong>ire (phase β, rayon r o , longueur L) <strong>et</strong> le cylindreextérieur (phase σ, rayon R <strong>et</strong> de longueur L) représentant l’enveloppe de tissu.Pour tous les rayons r o envisagés (2, 3 <strong>et</strong> 4 µm), le rayon R sera évalué enconservant <strong>la</strong> fraction volumique de sang à 2% <strong>du</strong> volume total ( r2 o= 0.02). LaR 2longueur L est constante <strong>pour</strong> tous les cas <strong>et</strong> égale à <strong>la</strong> longueur moyenne desvaisseaux capil<strong>la</strong>ires (60 µm).La nature de <strong>la</strong> géométrie <strong>et</strong> des symétries perm<strong>et</strong> de simplifier l’étude à unecoupe 2D axisymétrique <strong>et</strong> d’utiliser le système de coordonnées cylindriques. Nousallons donc utiliser exactement <strong>la</strong> même géométrie que celle <strong>du</strong> chapitre 3. Sur <strong>la</strong>figure 4.15, l’arête 1 correspond à l’axe de symétrie, 2 <strong>et</strong> 3 sont respectivementl’entrée <strong>et</strong> <strong>la</strong> sortie <strong>du</strong> sang, 4 est <strong>la</strong> surface d’échange entre le capil<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> l<strong>et</strong>issu <strong>et</strong>, enfin, 5, 6 <strong>et</strong> 7 sont les limites <strong>du</strong> tissu irrigué par le capil<strong>la</strong>ire. D’aprèsles hypothèses de A. Krogh, le flux de concentration traversant ces surfaces estnul.Fig. 4.15 – Définition de <strong>la</strong> géométrie : représentation 2D axisymétrique <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire<strong>et</strong> de son enveloppe de tissu.Définition des équations <strong>et</strong> des conditions limites.Les équations implémentées dans le modèle numérique ont été présentées dansle chapitre précédent (Eq. 3.9 à 3.16). L’écoulement dans <strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> cylindrede Krogh est connu (Poiseuille), il n’est donc pas utile de résoudre le champ devitesse. Pour l’implémentation des deux équations restantes (une équation de diffusion<strong>et</strong> une équation de convection-diffusion), nous avons considéré, d’un pointde vue pratique, qu’il s’agit de deux équations de convection-diffusion <strong>et</strong> nousavons imposé des vitesses nulles dans le domaine correspondant à <strong>la</strong> phase solide<strong>pour</strong> r<strong>et</strong>rouver le cas de <strong>la</strong> diffusion. Le modèle est donc composé d’une unique81


Identification <strong>du</strong> débitDomaines β σConcentrations C β C σVitesses (V max · ( )1 − r2 −→)· ez 0Coeff. de diffusion 6 10 −10 m 2 .s −1 5 10 −10 m 2 .s −1Equation∂C i∂tr 2 o+ V i · ∇C i = ∇ · (D i ∇C i ) − κC iConditions Flux nuls Egalité Continuitéaux limites n.(D β ∇C β + V.C β ) = 0 n.D σ∇C σ = 0 C β = C o n.D σ∇C σ = −n.D β ∇C βC σ = C βFrontières 3 5,6,7 2 4Tab. 4.2 – Modèle de convection-diffusion : équation <strong>et</strong> conditions limites. Remarque,C o est <strong>la</strong> fonction d’entrée <strong>du</strong> traceur dans le milieu. Ici, c’est une fonctionde type porte (Fig.4.17)équation dont les paramètres dépendent de <strong>la</strong> phase sur <strong>la</strong>quelle elle s’applique(Tab 4.2). Ici, nous utilisons les paramètres liés à notre expérience in vitro. Enparticulier, les coefficients de diffusion sont ceux de <strong>la</strong> fluorescéine dans l’eau <strong>et</strong>dans le gel d’alginate.Dans le cadre de c<strong>et</strong>te étude, nous avons étudié numériquement 45 configurationsdifférentes correspondant à 3 rayons <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire (2, 3 <strong>et</strong> 4 µm) <strong>et</strong> 15valeurs <strong>du</strong> nombre de Pécl<strong>et</strong> radial (0.01, 0.0147, 0.05, 0.1, 0.147, 0.3, 0.5, 0.7368,1, 1.25, 1.4737, 2.5, 5, 7.5 <strong>et</strong> 10). La fonction d’entrée sera dans toute <strong>la</strong> suite unefonction de type porte identique <strong>pour</strong> tous les cas (Fig.4.17), avec une valeur decrête à 0.02 mM <strong>et</strong> une <strong>la</strong>rgeur de porte de 15 s.4.2.3.2 Champs <strong>et</strong> cinétiques de concentrationLa simu<strong>la</strong>tion numérique directe sous l’environnement Comsol Multiphysicsperm<strong>et</strong> d’obtenir le champ de concentration des deux phases à chaque instant<strong>pour</strong> différents nombres de Pécl<strong>et</strong>, <strong>et</strong> différents rayons (Fig.4.16).A partir <strong>du</strong> champ de concentration de chacune des deux phases, il est possibled’évaluer <strong>la</strong> cinétique de concentration de référence à l’échelle de Darcy. Pour ce<strong>la</strong>,c<strong>et</strong>te cinétique est exprimée comme <strong>la</strong> somme pondérée des moyennes des deuxchamps :C ref (t) = ɛ β 〈C β (t)〉 β + ɛ σ 〈C σ (t)〉 σ (4.7)Ici, on considère que <strong>la</strong> concentration de référence correspond à une concentrationtotale (comprenant tissu <strong>et</strong> vaisseaux capil<strong>la</strong>ires), c’est à dire à <strong>la</strong> concentrationréellement mesuré en TEP (Cf. Chap.I).82


Cinétique de référenceFig. 4.16 – Trois instantanés <strong>du</strong> champ de concentration obtenu par simu<strong>la</strong>tion numérique<strong>pour</strong> un vaisseau capil<strong>la</strong>ire de 8 µm de diamètre <strong>et</strong> un Pécl<strong>et</strong> radial égal à0.5.83


Identification <strong>du</strong> débitLa figure 4.17 donne un aperçu de c<strong>et</strong>te cinétique dans le cas d’un signald’entrée de type porte <strong>et</strong> d’un nombre de Pécl<strong>et</strong> égal à 0.5, <strong>pour</strong> un rayon de 4µm.Fig. 4.17 – Cinétique de concentration obtenue par prise de moyenne des champs deconcentration <strong>pour</strong> un capil<strong>la</strong>ire de 8 µm de diamètre <strong>et</strong> un Pécl<strong>et</strong> radial de 0.5.4.3 Méthode d’évaluation <strong>du</strong> débitQuel que soit le modèle cinétique utilisé, l’évaluation <strong>du</strong> débit à partir de <strong>la</strong>fonction d’entrée <strong>et</strong> de <strong>la</strong> cinétique de concentration nécessite <strong>la</strong> résolution d’unproblème inverse. C<strong>et</strong>te section est consacrée à <strong>la</strong> définition <strong>et</strong> à <strong>la</strong> résolution desproblèmes inverses associés, d’une part, au modèle de Renkin-Crone <strong>et</strong>, d’autrepart, au modèle homogénéisé.4.3.1 Cas <strong>du</strong> modèle de Renkin-CroneComme nous l’avons décrit au Chapitre 2 (Eq. 2.57, 2.58 <strong>et</strong> 2.59), le modèle deRenkin-Crone utilise <strong>la</strong> cinétique de <strong>la</strong> concentration mesurée en TEP, assimilée à<strong>la</strong> concentration tissu<strong>la</strong>ire, <strong>pour</strong> évaluer le débit. Il exprime donc c<strong>et</strong>te cinétique deconcentration (C t (t)) comme une fonction <strong>du</strong> débit, de paramètres géométriques(surface d’échange <strong>et</strong> volume total), de <strong>la</strong> fonction d’entrée <strong>et</strong> <strong>du</strong> “coefficient deperméabilité” P :C t (t) = kC o (t) ⊗ e −k.t (4.8)aveck =Q(1 − e−P SQ )ϑ tot(4.9)Ici, les paramètres géométriques <strong>et</strong> <strong>la</strong> fonction d’entrée sont aussi des donnéesconnues. La concentration C t (t) est <strong>la</strong> concentration de référence (C ref (t)) évaluéesoit par simu<strong>la</strong>tion numérique soit expérimentalement par les méthodes décrites84


Méthode d’évaluation <strong>du</strong> débitci-dessus. Par contre, le coefficient de perméabilité P est un paramètre qui ne peutêtre déterminé a priori. C’est <strong>pour</strong>quoi, dans un premier temps, nous proposonsde déterminer P par <strong>la</strong> résolution d’un problème inverse dans lequel le débit estfixé à sa valeur imposée en entrée <strong>du</strong> vaisseau. Dans un second temps, afin d<strong>et</strong>ester <strong>la</strong> capacité <strong>du</strong> modèle de Renkin-Crone à identifier le débit, on traitera lesdonnées en considérant le débit comme une inconnue.4.3.1.1 Evaluation <strong>du</strong> coefficient de perméabilité PLa première étape dans l’évaluation <strong>du</strong> coefficient de perméabilité consisteà déterminer le paramètre k. L’évaluation de ce paramètre est effectuée par <strong>la</strong>minimisation de <strong>la</strong> norme de <strong>la</strong> différence entre <strong>la</strong> concentration de référence <strong>et</strong> <strong>la</strong>concentration obtenue par l’équation 4.8 dans <strong>la</strong>quelle le seul paramètre ajustableest le coefficient k :k tq ||C ref (t, k) − k.C o (t) ⊗ e −k.t || 2 soit minimum (4.10)Par ailleurs, le coefficient k peut être obtenu par <strong>la</strong> même méthode à partir desrésultats des simu<strong>la</strong>tions numériques. La figure 4.18 présente les résultats obtenus<strong>pour</strong> différents débits <strong>et</strong> différents rayons <strong>du</strong> vaisseau capil<strong>la</strong>ire, avec une mêmefonction d’entrée (fonction porte représentée Fig.4.17).Fig. 4.18 – Coefficient k en fonction <strong>du</strong> débit <strong>pour</strong> 3 rayons de capil<strong>la</strong>ire différents.A partir <strong>du</strong> coefficient k, il est alors possible d’obtenir P par inversion del’équation 4.9, ce qui con<strong>du</strong>it à :85


Identification <strong>du</strong> débitP = − Q S ln(1 − kϑ totQ ) (4.11)C<strong>et</strong>te expression ne perm<strong>et</strong> d’obtenir une valeur réelle de P , compatible avec <strong>la</strong>modélisation de Renkin-Crone, que si le rapport kϑtot est inférieur à 1. Dans leQcas contraire, P est à valeur complexe, ce qui n’a pas de sens. C’est <strong>pour</strong>quoi,à partir de <strong>la</strong> figure 4.18, on trace <strong>la</strong> variation <strong>du</strong> rapport kϑtot avec le débitQ(Fig.4.19). Ce graphique démontre l’impossibilité de déterminer P dans <strong>la</strong> limitekϑdes p<strong>et</strong>its débits, tottendant vers l’infini <strong>pour</strong> une valeur finie de débit quiQdépend <strong>du</strong> rayon <strong>du</strong> vaisseau. Les résultats obtenus à partir de l’équation 4.11dans <strong>la</strong> gamme où kϑtot < 1 sont présentés sur <strong>la</strong> figure 4.20QFig. 4.19 – Evolution de kϑtotQen fonction <strong>du</strong> débit <strong>pour</strong> 3 rayons de capil<strong>la</strong>ire différents.La figure 4.20 révèle c<strong>la</strong>irement une forte dépendance <strong>du</strong> coefficient P avecle débit <strong>et</strong> avec le rayon, ce qui illustre une difficulté majeure liée au modèlecompartimental : en eff<strong>et</strong>, dans ce modèle, le coefficient P représente un paramètrephysiologique qui devrait être indépendant <strong>du</strong> débit <strong>et</strong> <strong>du</strong> rayon. C’est <strong>pour</strong>quoi,dans le but de déterminer le débit à partir des re<strong>la</strong>tions 4.8 <strong>et</strong> 4.9, nous devonsfixer une valeur de P dont le choix comporte nécessairement une part d’arbitraire.Dans <strong>la</strong> suite, afin d’évaluer l’influence <strong>du</strong> choix de P sur l’identification <strong>du</strong> débit,on fixera successivement <strong>la</strong> valeur de P à trois niveaux : un niveau minimisant lesrésultats numériques, un niveau intermédiaire <strong>et</strong> un niveau symétrique <strong>du</strong> niveau86


Méthode d’évaluation <strong>du</strong> débitFig. 4.20 – Valeurs <strong>et</strong> évolution <strong>du</strong> coefficient P déterminé à partir <strong>du</strong> coefficient k.minimal par rapport au niveau intermédiaire. Les valeurs numériques de ces troisniveaux sont respectivement :– <strong>la</strong> valeur minimum obtenue <strong>pour</strong> un rayon r o = 2 µm : P 2 min = 5.32 10 −5 m.s −1 ,– <strong>la</strong> valeur minimum obtenue <strong>pour</strong> un rayon r o = 4 µm : P 4 min = 6.45 10 −5 m.s −1 ,– <strong>la</strong> valeur symétrique de P 2 min par rapport à P 4 min : P max = 2 P 4 min − P 2 min =7.58 10 −5 m.s −1 .Par ailleurs, à partir de <strong>la</strong> fonction d’entrée expérimentale présentée à <strong>la</strong> figure4.14 <strong>et</strong> de l’évolution de <strong>la</strong> concentration moyenne dans le réseau (Fig.4.12,courbe C), les coefficients expérimentaux k <strong>et</strong> P sont estimés à k = 0.0016 s −1 <strong>et</strong>P = 5.37 10 −6 m.s −1 (S étant égal à 2.17 10 −5 m 2 ). L’ordre de grandeur de ce coefficientest dix fois plus faible que l’ordre de grandeur des résultats numériques.Afin de vérifier l’ordre de grandeur de ce résultat, nous avons également évaluéun coefficient de perméabilité à partir de <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique d’un uniquecapil<strong>la</strong>ire d’1 cm de long <strong>et</strong> de 100 µm de diamètre <strong>pour</strong> différents débits (de1.13 µL/min à 18.75 µL/min). C<strong>et</strong>te simu<strong>la</strong>tion n’a pas <strong>la</strong> prétention de déterminer<strong>la</strong> valeur exacte <strong>du</strong> P correspondant à l’expérience puisqu’ici le capil<strong>la</strong>iresimulé est de section circu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> que les canaux de l’expérience sont de sectioncarrée, cependant les ordres de grandeurs étant respectés, l’ordre de grandeur <strong>du</strong>coefficient sera comparable. Les valeurs <strong>du</strong> coefficient de perméabilité obtenues87


Identification <strong>du</strong> débitFig. 4.21 – La figure donne l’évolution <strong>du</strong> coefficient P ∗ en fonction <strong>du</strong> débit <strong>pour</strong> unegéométrie comportant un capil<strong>la</strong>ire unique de 1 cm de long <strong>et</strong> de 100 µm de diamètre. Lavaleur de P correspondant au débit égal à 1.875 µL/min s’établit à P ∗ = 9.2 10 −6 m/sen fonction <strong>du</strong> débit imposé sont tracées sur <strong>la</strong> figure 4.21 <strong>et</strong>, d’après ces résultats,<strong>la</strong> valeur de P correspondant au débit d’un canal <strong>du</strong> réseau expérimental( 30 = 1.875 µL/min) est égale à P ∗ = 9.2 10 −6 m/s dont l’ordre de grandeur16est effectivement comparable à celui de <strong>la</strong> valeur <strong>du</strong> coefficient de perméabilitétrouvée expérimentalement.4.3.1.2 Problème inverse <strong>pour</strong> l’évaluation <strong>du</strong> débitDésormais, l’ensemble des paramètres est connu, <strong>la</strong> fonction exprimant <strong>la</strong>concentration dans le modèle de Renkin-Crone peut être utilisée <strong>pour</strong> identifier ledébit que l’on considère alors comme une inconnue. Pour ce<strong>la</strong>, il suffit de trouver<strong>la</strong> valeur qui perm<strong>et</strong> de minimiser <strong>la</strong> norme définie par l’expression suivante (Eq.4.12) :P SQ(1 − e−Q tq ||C ref (t) −ϑ totQ ).C o (t) ⊗ e − Q(1−e− P SQ )ϑ tot.t || 2 soit minimum. (4.12)La résolution de ce problème inverse perm<strong>et</strong> d’identifier un débit, que l’on noteraQ ∗ RK. La comparaison de sa valeur à <strong>la</strong> valeur <strong>du</strong> débit imposée en entrée <strong>du</strong>vaisseau capil<strong>la</strong>ire sera effectuée ultérieurement (Section : 4.4.2). Par ailleurs, <strong>la</strong>cinétique identifiée par c<strong>et</strong>te méthode, c’est à dire <strong>la</strong> cinétique de Renkin-Crone88


Méthode d’évaluation <strong>du</strong> débitcorrespondant à Q ∗ RK :C ∗ RK(t) = Q ∗ RK1 − e − P SQ ∗ RKQ ∗ RK )ϑ tot.tϑ tot⊗ e − Q∗ RK (1−e − P S(4.13)sera comparée à <strong>la</strong> cinétique de référence (Section : 4.4.1).Alternativement, on peut résoudre le problème inverse précédent (Eq. 4.10)<strong>et</strong> obtenir <strong>la</strong> valeur de Q ∗ RK à partir de celle de k en inversant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion 4.9.Pour déterminer sous quelles conditions l’équation 4.9 est inversible <strong>et</strong> étudierl’influence <strong>du</strong> choix de P sur <strong>la</strong> valeur <strong>du</strong> débit identifié par le modèle de Renkin-Crone, c<strong>et</strong>te équation est réécrite sous <strong>la</strong> forme :1 − ζkϑ tot = e −P Sζ , (4.14)où ζ = 1 . QLes solutions correspondent aux intersections des courbes f(ζ) = 1 − ζkϑ tot<strong>et</strong> g(ζ) = e −P Sζ (Fig.4.22). Quelle que soit <strong>la</strong> valeur des paramètres P S <strong>et</strong> kϑ tot ,ζ = 0 est solution. Par ailleurs, une seconde solution ζ ∗ à valeur positive estobtenue si <strong>et</strong> seulement si P S > kϑ tot , c’est à dire si <strong>la</strong> pente à l’origine de <strong>la</strong>fonction g (g ′ (0) = −kϑ tot ) est supérieure à <strong>la</strong> pente à l’origine de <strong>la</strong> fonction f(f ′ (0) = −P S). Notons que c<strong>et</strong>te solution est alors nécessairement incluse dans1l’intervalle ]0;kϑ tot[, <strong>la</strong> fonction f devenant négative au delà de c<strong>et</strong> intervalle. Onmontre également que, si P augmente, alors ζ ∗ augmente.Par conséquent, on peut prédire que si P est surestimé, alors Q ∗ RK sera sousestimépar le modèle de Renkin-Crone, tout en restant supérieur à kϑ tot . Si P estsous-estimé, alors, au contraire, Q ∗ RK sera surestimé.4.3.2 Cas <strong>du</strong> modèle homogénéiséDans le cas <strong>du</strong> modèle homogénéisé, il est également possible de calculer <strong>la</strong>cinétique de concentration à partir de <strong>la</strong> concentration d’entrée <strong>et</strong> de divers paramètres,par résolution d’un système d’équations différentielles couplées.Plus précisément, <strong>la</strong> cinétique de concentration perm<strong>et</strong>tant d’évaluer le débitdoit correspondre à celle que mesurerait <strong>la</strong> TEP, c’est à dire à <strong>la</strong> concentrationmoyenne à l’échelle de Darcy, qui peut être exprimée par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante :C homo (t) = ɛ β . 〈C β 〉 β + ɛ σ . 〈C σ 〉 σ . (4.15)Or, dans le chapitre 3, nous avons montré que les concentrations moyennes dechaque phase 〈C β 〉 β <strong>et</strong> 〈C σ 〉 σ obéissent toutes les deux à une équation différentielle:∂ 〈C β 〉 βɛ β + ɛ β 〈V〉 β .∇ 〈C β 〉 β − u ββ · ∇ 〈C β 〉 β − u βσ · ∇ 〈C σ 〉 σ∂t(K ∗ ββ · ∇ 〈C β 〉 β + K ∗ βσ · ∇ 〈C σ 〉 σ)= ∇ ·−a v h(〈C β 〉 β − 〈C σ 〉 σ) − ɛ β κ 〈C β 〉 β (4.16)89


Identification <strong>du</strong> débitFig. 4.22 – Représentation des fonctions définies par <strong>la</strong> droite 1−ζkϑ tot <strong>et</strong> les courbese −P Sζ où <strong>la</strong> valeur de P S est plus grande que kϑ tot <strong>pour</strong> <strong>la</strong> première <strong>et</strong> plus p<strong>et</strong>ite<strong>pour</strong> <strong>la</strong> seconde. L’intersection de <strong>la</strong> droite avec <strong>la</strong> courbe exponentielle, si elle existe,correspond à <strong>la</strong> solution de l’équation 4.14.90


Méthode d’évaluation <strong>du</strong> débit<strong>et</strong>ɛ σ∂ 〈C σ 〉 σ∂t− u σβ · ∇ 〈C σ 〉 σ − u σσ · ∇ 〈C σ 〉 σ= ∇ ·(K σβ · ∇ 〈C β 〉 β + K σσ · ∇ 〈C σ 〉 σ)−(a v h 〈C σ 〉 σ − 〈C β 〉 β) − ɛ σ κ 〈C σ 〉 σ (4.17)Cependant, comme souligné en conclusion <strong>du</strong> chapitre consacré au changementd’échelle (Chap.3), le débit n’apparaît pas dans ces deux expressions. Pourpouvoir identifier le débit à partir de ce modèle, il est nécessaire d’exprimer lesparamètres effectifs en fonction de c<strong>et</strong>te variable. Pour ce<strong>la</strong>, nous adoptons uneapproche pragmatique en recherchant des lois simples perm<strong>et</strong>tant de décrire lecomportement des paramètres effectifs calculés numériquement par résolution desproblèmes de ferm<strong>et</strong>ure en fonction <strong>du</strong> débit.4.3.2.1 Etude de <strong>la</strong> dépendance des paramètres effectifs au débit.Avant de <strong>pour</strong>suivre l’étude de <strong>la</strong> dépendance des paramètres effectifs avecle débit, il est nécessaire de préciser que le paramètre pertinent <strong>pour</strong> étudier leséchanges entre <strong>la</strong> phase sang <strong>et</strong> <strong>la</strong> phase tissu est <strong>la</strong> vitesse moyenne de l’écoulement.C’est d’ailleurs l’un des paramètres dans l’équation 4.16. Cependant, dansle cadre de c<strong>et</strong>te étude on s’intéresse à l’identification <strong>du</strong> débit. Dans <strong>la</strong> géométrie<strong>du</strong> modèle de Krogh, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre le débit <strong>et</strong> <strong>la</strong> vitesse moyenne est triviale,c’est <strong>pour</strong>quoi nous avons directement étudié <strong>la</strong> dépendance des paramètres effectifsavec le débit. Pour ce<strong>la</strong>, nous avons tracé <strong>la</strong> dépendance avec le débit dechacun des paramètres effectifs (K ββ , K βσ , K σβ , K σσ , u ββ , u βσ , u σβ , u σσ <strong>et</strong> a v h)calculés numériquement par <strong>la</strong> résolution des problèmes de ferm<strong>et</strong>ure (Eq. 3.51 à3.71).Le graphique 4.23 présente c<strong>et</strong>te évolution à rayon fixé, <strong>et</strong> révèle que <strong>la</strong> dépendancedes coefficients effectifs avec le débit est linéaire (exception faite de K ββdont <strong>la</strong> dépendance avec le débit est quadratique <strong>et</strong> de K σβ qui est nul.).C<strong>et</strong>te dépendance perm<strong>et</strong> d’exprimer chacun des paramètres effectifs commeun polynôme <strong>du</strong> premier ou <strong>du</strong> second ordre en Q, déterminé par régression. Lescoefficients (a, b <strong>et</strong> c) de ces polynômes sont présentés dans le tableau 4.3. Leséquations 4.16 <strong>et</strong> 4.17 sont alors réécrites en remp<strong>la</strong>çant chacun des paramètrespar le polynôme qui lui est associé.Ainsi, le modèle homogénéisé perm<strong>et</strong> de calculer <strong>la</strong> cinétique de concentrationC homo (t) à partir <strong>du</strong> débit, de <strong>la</strong> concentration d’entrée <strong>et</strong> des coefficients a, b <strong>et</strong>c qui dépendent uniquement de <strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> problème.91


Identification <strong>du</strong> débitFig. 4.23 – Evolution des paramètres macroscopiques en fonction <strong>du</strong> débit <strong>pour</strong> unrayon de 2 µm. Le coefficient K σβ étant nul, il n’est pas représenté. Remarque : lescourbes obtenues <strong>pour</strong> les dimensions de rayon 3 <strong>et</strong> 4 µm présentent un comportementidentique à celui des courbes présentées ici.92


Méthode d’évaluation <strong>du</strong> débitCoefficients macroscopiquesa b cr 1 U ββ 0 −7.02 · 10 7 −1.53 · 10 −6K ββ 1.59 · 10 16 212.23 1.2 · 10 −11K βσ 0 −212.21 −1.78 · 10 −19K σβ 0 0 0K σσ 0 −4.52 · 10 −13 4.9 · 10 −10U βσ 0 7.44 · 10 7 −1.00 · 10 −6U σβ 0 4.25 · 10 6 1.8 · 10 −7U σσ 0 −0.021 2.085 · 10 −6a v h 0 −0.97 3.367a b cr 2 U ββ 0 −3.12 · 10 7 −1.02 · 10 −6K ββ 7.08 · 10 15 141.47 1.2 · 10 −11K βσ 0 −141.46 6.80 · 10 −20K σβ 0 0 0K σσ 0 −4.52 · 10 −13 4.9 · 10 −10U βσ 0 3.31 · 10 7 −6.68 · 10 −7U σβ 0 1.89 · 10 6 1.2 · 10 −7U σσ 0 4.9 · 10 −3 1.39 · 10 −6a v h 0 −0.33 1.497a b cr 3 U ββ 0 −1.75 · 10 7 −7.69 · 10 −7K ββ 3.98 · 10 15 106.1 1.2 · 10 −11K βσ 0 −106.09 −1.05 · 10 −20K σβ 0 0 0K σσ 0 −4.52 · 10 −13 4.9 · 10 −10U βσ 0 1.86 · 10 7 −5.01 · 10 −7U σβ 0 1.065 · 10 6 9.03 · 10 −8U σσ 0 −7.26 · 10 −4 1.042 · 10 −6a v h 0 0.016 0.842Tab. 4.3 – Tableau des coefficients (donnés en unités SI) formant les polynômesde <strong>la</strong> forme a · Q 2 + b · Q + c associés à chaque paramètre effectif. Les polynômessont donnés <strong>pour</strong> les trois géométries, r 1 , r 2 <strong>et</strong> r 3 correspondant aux trois taillesde rayon étudiées numériquement (2, 3 <strong>et</strong> 4 µm). Pour chaque régression, lecoefficient de corré<strong>la</strong>tion R est supérieur à 0.99.93


Identification <strong>du</strong> débit4.3.2.2 Problème inverse <strong>pour</strong> l’évaluation <strong>du</strong> débit avec le modèlehomogénéiséPour déterminer le débit à partir de <strong>la</strong> cinétique de référence, il faut, de <strong>la</strong>même manière que <strong>pour</strong> le modèle de Renkin-Crone, déterminer <strong>la</strong> valeur Q ∗ homoqui perm<strong>et</strong> de minimiser <strong>la</strong> norme définie par l’expression suivante (Eq.4.18) :Q ∗ homo tq ||C ref (t, Q) − C homo (t)|| 2 soit minimum. (4.18)Dans ce cas, <strong>la</strong> minimisation est effectuée par une approche itérative où <strong>la</strong>cinétique C homo (t) est calculée par résolution numérique <strong>du</strong> système (Eq. 4.16 <strong>et</strong>4.17) avec <strong>pour</strong> condition en entrée <strong>la</strong> fonction d’entrée <strong>du</strong> problème.La comparaison de <strong>la</strong> valeur Q ∗ homo ainsi obtenue à <strong>la</strong> valeur <strong>du</strong> débit imposéen entrée <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire sera effectuée ultérieurement (Section : 4.4.2).4.4 Comparaison des résultatsDans c<strong>et</strong>te section, les résultats obtenus par les approches décrites ci-dessussont présentés. Dans un premier temps, on compare les cinétiques de référenceobtenues par <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique aux cinétiques prédites par le modèle homogénéisé<strong>pour</strong> un même débit imposé. Par ailleurs, on compare ces cinétiquesde référence aux cinétiques C ∗ RK(t) identifiées par le modèle de Renkin-Crone(problème inverse Eq.4.9). En eff<strong>et</strong>, contrairement au cas <strong>du</strong> modèle homogénéisé,l’indétermination de P discutée précédemment (§.4.3.1.1) empêche d’utiliserl’approche directe. Dans ce cas, le seul paramètre ajustable est le paramètrek.Dans un second temps, on compare les débits identifiés par les deux problèmesinverses correspondant à ces deux modèles (Eq. 4.12 <strong>et</strong> 4.18) au débit imposé enentrée.Finalement, on présentera les résultats <strong>du</strong> modèle de Renkin-Crone appliquésur les cinétiques obtenues avec le dispositif expérimental.4.4.1 CinétiquesLes cinétiques de référence obtenues par simu<strong>la</strong>tions numériques, les cinétiquesprédites par le modèle homogénéisé <strong>et</strong> celles identifiées par le modèle deRenkin-Crone sont présentées sur <strong>la</strong> figure 4.24. C<strong>et</strong>te figure est composée dedeux colonnes présentant les résultats <strong>pour</strong> les deux rayons extrêmes utilisés <strong>du</strong>rantc<strong>et</strong>te étude, c’est à dire r o = 2 µm (gauche) <strong>et</strong> r o = 4 µm (droite). Chaqueligne correspond à une valeur différente <strong>du</strong> nombre de Pécl<strong>et</strong> radial (de haut enbas : P e r = 0.01, P e r = 0.1 <strong>et</strong> P e r = 1) 4 . Les cinétiques obtenues <strong>pour</strong> P e r > 14 P e t = r2 o VDL = Q DL. Par conséquent, chaque ligne correspond à une valeur constante <strong>du</strong> débit.94


Comparaison des résultatsne sont pas représentées car elles ne diffèrent pas significativement des cinétiquesobtenues <strong>pour</strong> P e r = 1.Sur c<strong>et</strong>te figure, quel que soit le rayon ou le nombre de Pécl<strong>et</strong> considéré, lecomportement des cinétiques de référence est conforme aux tendances atten<strong>du</strong>es.En eff<strong>et</strong>, elles suivent le comportement <strong>du</strong> signal d’entrée imposé (signal de typeporte simu<strong>la</strong>nt un remplissage puis un rinçage <strong>du</strong> milieu), c’est à dire que logiquementelles commencent à croître puis à décroître aux mêmes instants que lesignal d’entrée. Pour c<strong>et</strong>te géométrie, les dimensions sont telles que, <strong>pour</strong> tousles cas étudiés, le temps de diffusion nécessaire <strong>pour</strong> atteindre <strong>la</strong> limite extérieure<strong>du</strong> cylindre de tissu est toujours très p<strong>et</strong>it devant le temps d’injection, c’est àdire que, pendant <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée d’injection t injection = 15 s (correspondant à <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeurde <strong>la</strong> porte), le traceur parcourt dans le tissu une distance de l’ordre de√Dtissu t injection = 86.6 µm qui est supérieure à <strong>la</strong> taille <strong>du</strong> rayon <strong>du</strong> cylindre d<strong>et</strong>issu (R max = 28.3 µm). Par conséquent, le phénomène limitant l’évolution de<strong>la</strong> concentration dans le milieu est ici le transport par convection. Ainsi, lorsquele débit est faible, l’apport en traceur par convection est insuffisant <strong>pour</strong> que<strong>la</strong> concentration moyenne dans le milieu parvienne à atteindre <strong>la</strong> valeur de <strong>la</strong>concentration d’injection avant le rinçage. Cependant, plus le débit augmente <strong>et</strong>plus <strong>la</strong> quantité de traceur entrant dans le tissu augmente. Par conséquent, <strong>la</strong>valeur maximale atteinte par <strong>la</strong> concentration moyenne croît avec le débit <strong>et</strong> tendvers <strong>la</strong> concentration d’injection. C’est <strong>pour</strong>quoi, lorsque le débit est suffisammentgrand, l’apport en traceur est suffisant <strong>pour</strong> saturer le milieu avant le rinçage,ce qui provoque une stabilisation de <strong>la</strong> valeur de <strong>la</strong> concentration moyenne à <strong>la</strong>valeur de <strong>la</strong> concentration d’injection, <strong>et</strong> qui se tra<strong>du</strong>it au niveau de <strong>la</strong> cinétiquepar l’apparition d’un p<strong>la</strong>teau.Ces cinétiques de référence sont en excellent accord avec les cinétiques préditespar le modèle homogénéisé dans toute <strong>la</strong> gamme de paramètres étudiée. Il fautencore souligner que c<strong>et</strong> accord est obtenu sans qu’aucun paramètre ajustable nesoit utilisé. Ce résultat démontre <strong>la</strong> validité de l’approche que nous avons con<strong>du</strong>ite<strong>pour</strong> homogénéiser le “cylindre de Krogh” par prise de moyenne volumique.Au contraire, les cinétiques identifiées par le modèle de Renkin-Crone ne sontpas en accord avec les cinétiques de référence sur toute <strong>la</strong> gamme étudiée. En particulier,<strong>pour</strong> les débits élevés, c’est à dire lorsqu’un p<strong>la</strong>teau apparaît au niveaude <strong>la</strong> cinétique de référence, le modèle de Renkin-Crone prédit une valeur maximalede <strong>la</strong> concentration moyenne dans le milieu supérieure à <strong>la</strong> concentrationd’injection. C<strong>et</strong>te incapacité à prédire <strong>la</strong> cinétique de <strong>la</strong> concentration moyennedans le milieu, malgré <strong>la</strong> présence d’un paramètre ajustable (k), démontre queles échanges entre un capil<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> son enveloppe de tissu ne peuvent pas êtremodélisés correctement par un modèle <strong>du</strong> premier ordre dès lors que le rôle de <strong>la</strong>diffusion n’est plus négligeable devant <strong>la</strong> convection.95


Identification <strong>du</strong> débitr o = 2µm r o = 4µmP er = 1P er = 0.1P er = 0.01Fig. 4.24 – Cinétiques de concentration <strong>du</strong> modèle homogénéisé (symbole o), <strong>du</strong> modèlede Renkin-Crone (symbole •) <strong>et</strong> cinétique de référence (symbole *) <strong>pour</strong> deuxrayons de capil<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> 3 P e r .96


Comparaison des résultats4.4.2 Débits identifiésLes débits identifiés par le modèle homogénéisé sont tracés sur <strong>la</strong> figure 4.25en fonction des débits imposés en entrée. La colonne de gauche présente les résultatsobtenus <strong>pour</strong> toute <strong>la</strong> gamme des débits imposés, en coordonnées log-log,tandis que celle de droite se limite à <strong>la</strong> gamme des débits physiologiques (de 0 à10 nL/min), en coordonnées linéaires.On note, tout d’abord, que <strong>la</strong> correspondance entre débits identifiés <strong>et</strong> débitsimposés est tout à fait satisfaisante, sur toute <strong>la</strong> gamme de débits étudiée <strong>et</strong><strong>pour</strong> les trois rayons <strong>du</strong> vaisseau capil<strong>la</strong>ire puisque, l’écart re<strong>la</strong>tif moyen est de17% <strong>pour</strong> les trois tailles de rayon (l’écart re<strong>la</strong>tif maximal étant de 35% <strong>et</strong> leminimal de 1.7%). Enfin, les valeurs de débit identifiées sont indépendantes <strong>du</strong>rayon. Ce résultat est obtenu sans aucun paramètre ajustable, mais en utilisantles paramètres a, b, <strong>et</strong> c (cf.§4.3.2.1) correspondant à <strong>la</strong> géométrie étudiée.Toute <strong>la</strong> gamme de débitsGamme de débits physiologiquesFig. 4.25 – Modèle homogénéisé : les 2 figures présentent l’évolution <strong>du</strong> débit évaluépar le modèle homogénéisé. La colonne de gauche propose c<strong>et</strong>te évolution <strong>pour</strong> toute <strong>la</strong>gamme des débits envisagés tandis que celle de droite se limite à <strong>la</strong> gamme des débitsphysiologiques. Pour chaque point, l’abscisse correspond au débit imposé <strong>et</strong> l’ordonnéeau débit évalué par le modèle, ainsi, si le modèle est performant, le point devrait sesituer sur <strong>la</strong> droite identité représentée en trait plein.Comme nous l’avons <strong>la</strong>rgement discuté précédemment, l’identification <strong>du</strong> débitpar le modèle de Renkin-Crone nécessite de fixer le coefficient de perméabilitéP . Afin d’illustrer l’importance <strong>du</strong> choix de ce paramètre, nous avons présenté lesrésultats obtenus <strong>pour</strong> trois valeurs définies pages 87 (Fig.4.26). Suivant <strong>la</strong> mêmeconvention que <strong>la</strong> figure précédente, c<strong>et</strong>te figure présente les résultats en deuxcolonnes correspondant aux deux gammes de débits (gamme étudiée <strong>et</strong> gammephysiologique), les trois lignes présentent les résultats obtenus <strong>pour</strong> les trois va-97


Identification <strong>du</strong> débitleurs de P , dans l’ordre de P croissant.Le constat, qui peut être fait immédiatement, est que le modèle de Renkin-Crone n’est pas capable d’évaluer le débit de manière satisfaisante. En eff<strong>et</strong>, onconstate une très forte influence, non seulement <strong>du</strong> paramètre P , mais aussi <strong>du</strong>rayon, pro<strong>du</strong>isant des déviations très importantes à <strong>la</strong> linéarité des résultats danscertains cas.Dans le détail, on constate que, comme prédit par l’analyse présentée au paragraphe§4.4.1, lorsque le coefficient P est sous-estimé (ligne 1, P 2 min), le débit identifiéest systématiquement surévalué avec des différences pouvant atteindre 977%<strong>pour</strong> <strong>la</strong> gamme des débits physiologiques. Au contraire, lorsque P est surévalué,le débit identifié est sous-évalué. En particulier, sur <strong>la</strong> dernière ligne (P = P max )<strong>la</strong> sous évaluation <strong>du</strong> débit peut atteindre 711% <strong>et</strong> les courbes obtenues <strong>pour</strong> <strong>la</strong>gamme des débits physiologiques présentent une allure simi<strong>la</strong>ire à celles obtenuesexpérimentalement par St. Lawrence & Lee (1998.b) (Fig.2.9). Ceci suggère queles valeurs de P disponibles dans <strong>la</strong> littérature <strong>et</strong> c<strong>la</strong>ssiquement utilisées <strong>pour</strong> évaluerle débit par les modèles compartimentaux sont surévaluées. Notons que, dansles travaux de St. Lawrence & Lee (1998.a), le modèle utilisé est le modèle d’homogénéitétissu<strong>la</strong>ire. Néanmoins, <strong>la</strong> comparaison de nos résultats, obtenus parle modèle de Renkin-Crone avec leurs résultats expérimentaux reste pertinente,car, à l’échelle considérée (échelle microscopique) les résultats obtenus avec cesdeux modèles sont identiques. C’est <strong>pour</strong>quoi nous ne présenterons pas, dans cemanuscrit, les résultats obtenus <strong>pour</strong> le modèle d’homogénéité tissu<strong>la</strong>ire.Par ailleurs, les résultats obtenus confirment <strong>la</strong> dépendance au rayon <strong>du</strong> paramètreP . En eff<strong>et</strong>, si l’on observe <strong>la</strong> troisième ligne de <strong>la</strong> figure 4.26, les débitsévalués sont surestimés <strong>pour</strong> les capil<strong>la</strong>ires de rayon 3 <strong>et</strong> 4 µm <strong>et</strong> sous-estimés<strong>pour</strong> le capil<strong>la</strong>ire de 2 µm de rayon. Ce<strong>la</strong> signifie que <strong>la</strong> valeur <strong>du</strong> P adéquat <strong>pour</strong>perm<strong>et</strong>tre l’identification <strong>du</strong> débit est supérieure à P 4 min <strong>pour</strong> les deux géométriesde plus grand rayon <strong>et</strong> inférieure <strong>pour</strong> <strong>la</strong> troisième.4.4.3 Résultats des mesures expérimentalesDans c<strong>et</strong>te section, nous présentons les résultats obtenus par le modèle deRenkin-Crone <strong>et</strong> les mesures expérimentales effectuées sur le réseau présenté à<strong>la</strong> figure 4.10 ainsi que <strong>pour</strong> les 6 subdivisions définies sur <strong>la</strong> figure 4.11. Onrappelle que, dans l’expérience considérée, le débit imposé en entrée <strong>du</strong> réseauest de 30 µL/min <strong>et</strong> que l’évaluation <strong>du</strong> paramètre P à partir de <strong>la</strong> fonctiond’entrée <strong>et</strong> de <strong>la</strong> cinétique de concentration, <strong>pour</strong> Q = 30 µL/min, donne unevaleur égale à 5.37 10 −6 m/s (cf.§4.3.1.1). L’évaluation <strong>du</strong> débit se fait en utilisantle modèle de Renkin-Crone directement sur c<strong>et</strong>te géométrie, exactement commeil serait utilisé dans le cadre d’une mesure de débit en TEP, c’est à dire sans tenircompte de l’échelle à <strong>la</strong>quelle il est défini.98


Comparaison des résultatsToute <strong>la</strong> gamme de débitsGamme de débits physiologiquesFig. 4.26 – Modèle de Renkin-Crone : les 6 figures présentent l’évolution <strong>du</strong> débitévalué par le modèle compartimental suivant les trois règles utilisées <strong>pour</strong> définir P(Cf.§.4.3.1.1), P 2 min = 5.32 10−5 m/s, P 4 min = 6.45 10−5 m/s <strong>et</strong> P max = 7.58 10 −5 m/s.La colonne de gauche propose c<strong>et</strong>te évolution <strong>pour</strong> toute <strong>la</strong> gamme des débits envisagéstandis que celle de droite se limite à <strong>la</strong> gamme des débits physiologiques. Pour chaquepoint, l’abscisse correspond au débit imposé <strong>et</strong> l’ordonnée au débit évalué par le modèle,ainsi, si le modèle est performant, le point devrait se situer sur <strong>la</strong> droite identitéreprésentée en trait plein.99


Identification <strong>du</strong> débitRéseau compl<strong>et</strong>Subdivision 1Subdivision 2Subdivision 3Subdivision 4Subdivision 5Subdivision 6Débit évalué :30 µL/min7.02 µL/min4.56 µL/min32.8 µL/min17.7 µL/min6.72 µL/min4.98 µL/minTab. 4.4 – Débits calculés <strong>pour</strong> le réseau compl<strong>et</strong> <strong>et</strong> ses subdivisions avec undébit imposé de 30 µL/min, en utilisant <strong>la</strong> valeur de P obtenue par ajustement<strong>du</strong> débit identifié au débit imposé (P = 5.37 10 −6 m/s).Sans surprise, le modèle de Renkin-Crone, bien que <strong>la</strong> géométrie soit plus complexeque le cylindre de Krogh, est capable de “prédire” un débit global avec un<strong>et</strong>rès grande précision lorsque P est ajusté dans ce but (Tab.4.4). En revanche,malgré c<strong>et</strong> ajustement, le débit régional estimé dans chacune des zones étudiéesest globalement fortement sous-estimé (de 41% à 84.8%) <strong>et</strong> une fois surestimé de9.3%. Par conséquent, le modèle de Renkin-Crone ne perm<strong>et</strong> pas d’évaluer desvaleurs de débit à une échelle inférieure de l’échelle <strong>du</strong> système compl<strong>et</strong>. En cesens, il n’apporte pas non plus d’amélioration par rapport à l’approche de type“boîte noire”.4.5 ConclusionDans ce chapitre, les transferts entre un vaisseau capil<strong>la</strong>ire cylindrique <strong>et</strong> sonenveloppe de tissu ont été étudiés par deux méthodes : une simu<strong>la</strong>tion numériquepar éléments finis <strong>et</strong> une méthode de mesure optique perm<strong>et</strong>tant l’évaluation de<strong>la</strong> cinétique de concentration.Les résultats obtenus ont été traités, d’une part, à l’aide <strong>du</strong> modèle de Renkin-Crone, <strong>et</strong>, d’autre part, à l’aide d’un nouveau modèle, le modèle homogénéisé,dans l’objectif de déterminer le débit, considéré comme une inconnue.Nous avons mis en évidence une difficulté majeure liée au modèle de Renkin-Crone, <strong>et</strong> par conséquent à l’ensemble des modèles compartimentaux qui en sontdérivés : le “coefficient de perméabilité”, qui est le paramètre central de ce modèle,dans lequel il représente un paramètre physiologique indépendant <strong>du</strong> débit<strong>et</strong> <strong>du</strong> vaisseau capil<strong>la</strong>ire, ne peut pas être déterminé alors même que <strong>la</strong> géométrieutilisée dans ce chapitre correspond à <strong>la</strong> géométrie <strong>pour</strong> <strong>la</strong>quelle ce modèleest défini. C<strong>et</strong>te impossibilité démontre que l’hypothèse centrale <strong>du</strong> modèle deRenkin-Crone, dans lequel les flux de traceur à <strong>la</strong> paroi sont proportionnels à <strong>la</strong>100


Conclusiondifférence de concentration moyenne dans <strong>la</strong> phase sanguine <strong>et</strong> <strong>la</strong> phase tissu<strong>la</strong>ire(Eq. 2.51), est erronée.Au contraire, <strong>la</strong> comparaison des cinétiques de concentration obtenues parsimu<strong>la</strong>tions numériques <strong>et</strong> à l’aide <strong>du</strong> modèle homogénéisé, sans aucun paramètreajustable, démontre sa validité dans <strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> cylindre de Krogh.Par ailleurs, <strong>pour</strong> c<strong>et</strong>te même géométrie, nous avons également démontré <strong>la</strong> capacité<strong>du</strong> modèle homogénéisé à évaluer le débit. Cependant, ainsi que nous l’avonsévoqué au chapitre 2, c<strong>et</strong>te géométrie n’est pas adaptée <strong>pour</strong> représenter le réseaucapil<strong>la</strong>ire cérébral, qui est un réseau maillé.Dans le chapitre suivant, nous généraliserons <strong>la</strong> méthode d’homogénéisationà une géométrie plus complexe. Nous présenterons les résultats préliminaires obtenus,afin de démontrer <strong>la</strong> pertinence de l’approche proposée dans le cadre de <strong>la</strong>modélisation <strong>du</strong> réseau capil<strong>la</strong>ire cérébral.101


102


Changement d’échelle appliqué à unegéométrie plus réaliste55.1 Intro<strong>du</strong>ctionLe travail présenté jusqu’à présent dans ce mémoire a porté sur une géométri<strong>et</strong>rès simple, représentant un capil<strong>la</strong>ire cylindrique unique entouré d’un cylindre d<strong>et</strong>issu isolé. Or, nous l’avons vu précédemment (§3.2), notre objectif est de proposerun modèle homogénéisé de <strong>la</strong> partie maillée (capil<strong>la</strong>ire) <strong>du</strong> réseau micro-vascu<strong>la</strong>ireintra-cortical. En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te partie maillée devient homogène au dessus d’unelongueur de coupure correspondant à <strong>la</strong> longueur caractéristique des vaisseauxcapil<strong>la</strong>ires (∼ 50 µm), <strong>et</strong> il est donc possible de définir un VER sur leque<strong>la</strong>ppliquer <strong>la</strong> technique de prise de moyenne volumique (Lorthois & Cassot, 2010.).Dans ce chapitre, nous généraliserons donc <strong>la</strong> méthode d’homogénéisationdéveloppée précédemment à une géométrie maillée modèle, homogène au dessusd’une longueur de coupure.5.2 Géométrie étudiéeLe réseau capil<strong>la</strong>ire cérébral est un réseau tridimensionnel complexe dont l’organisationspatiale est encore mal connue (Fig.5.1), même s’il a été démontrérécemment qu’il devient homogène au dessus d’une longueur de coupure l c correspondantà <strong>la</strong> longueur caractéristique des vaisseaux capil<strong>la</strong>ires. Une telle structure,qui remplit l’espace, perm<strong>et</strong> d’alimenter efficacement chaque cellule de l’espaceinterstitiel. En eff<strong>et</strong>, en moyenne, <strong>la</strong> distance maximale entre un point <strong>du</strong>tissu <strong>et</strong> le vaisseau le plus proche est inférieure à 1 2 l c (Lorthois & Cassot, 2010.).Dans ce chapitre, nous nous intéresserons ici à une géométrie bidimensionnellemodèle possédant des propriétés identiques. Plus précisément, on étudie une géométrie2D aléatoire maillée, isotrope, présentant une distribution gaussienne de103


Changement d’échelle appliqué à une géométrie plus réalisteFig. 5.1 – Images tridimensionnelle d’une région d’intérêt <strong>du</strong> réseau capil<strong>la</strong>ire intracortical(Lorthois & Cassot, 2010.).<strong>la</strong> surface des mailles, <strong>et</strong> une longueur de coupure l c égale à <strong>la</strong> racine carrée de <strong>la</strong>surface moyenne.C<strong>et</strong>te géométrie modèle est générée en traçant le diagramme de Voronoï 1d’un ensemble de points positionnés aléatoirement en respectant une contrainted’homogénéité au dessus de <strong>la</strong> longueur de coupure l c .Pour ce<strong>la</strong>, on construit tout d’abord une grille régulière à mailles carrées dontle côté est égal à l c . Le nombre de mailles n est choisi de sorte que l’espacecouvert par <strong>la</strong> grille puisse servir de VER <strong>pour</strong> <strong>la</strong> prise de moyenne volumique,c’est à dire que c<strong>et</strong> espace soit suffisamment grand <strong>pour</strong> que le milieu puisse êtreconsidéré comme homogène. La taille caractéristique de <strong>la</strong> grille l g = nl c doitdonc être grande devant <strong>la</strong> longueur de coupure l c , mais p<strong>et</strong>ite devant <strong>la</strong> longueurcaractéristique <strong>du</strong> milieu observé en TEP. C’est <strong>pour</strong>quoi, nous avons choisi unelongueur l g égale à dix fois <strong>la</strong> longueur de coupure (l g = 10l c = 500 µm), c<strong>et</strong>telongueur étant en dessous de <strong>la</strong> taille d’un voxel en TEP.Ensuite, on positionne de manière aléatoire un point p i dans l’espace formé parchaque maille i. Pour ce<strong>la</strong>, chaque maille est subdivisée en 10×10 éléments. Ainsi,<strong>la</strong> matrice utilisée <strong>pour</strong> <strong>la</strong> construction <strong>du</strong> diagramme de Voronoï est une matricepresque vide de 100 × 100 dans <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> valeur 1 est attribuée à 100 élémentschoisis aléatoirement avec comme contrainte de n’avoir dans chaque maille qu’unseul élément ayant <strong>la</strong> valeur 1.Cependant, le diagramme de Voronoï obtenu avec c<strong>et</strong>te matrice n’est pas périodique.Or, notre objectif est d’homogénéiser c<strong>et</strong>te géométrie en utilisant <strong>la</strong>méthode de prise de moyenne volumique, qui, dans sa formu<strong>la</strong>tion <strong>la</strong> plus c<strong>la</strong>ssique,utilise des conditions de périodicité. C’est <strong>pour</strong>quoi, nous avons modifié <strong>la</strong>matrice en ajoutant 2 mailles par bord <strong>et</strong> altéré le caractère aléatoire <strong>du</strong> tirage<strong>pour</strong> ces nouvelles mailles : le coin supérieur gauche, dont les points sont tirés1 Un diagramme de Voronoï est une décomposition de l’espace associée à un ensemble discr<strong>et</strong>de points p i de l’espace. Ce diagramme est composé d’autant de régions que de points p i <strong>et</strong>chaque région i est définie comme étant l’ensemble des points de l’espace plus proches <strong>du</strong> pointp i que de tout autre point p j .104


Géométrie étudiéealéatoirement, est repro<strong>du</strong>it par symétrie sur les trois autres coins. Nous formonsainsi une nouvelle matrice de 14×14 mailles (Fig.5.2) dont l’utilisation perm<strong>et</strong> <strong>la</strong>génération d’un diagramme de Voronoï périodique mais dont les 10 × 10 régionsinternes conservent un caractère aléatoire.Fig. 5.2 – Tirage aléatoire des points dans <strong>la</strong> grille (points rouges) <strong>et</strong> périodisation desbords (points verts) perm<strong>et</strong>tant <strong>la</strong> génération d’un diagramme de Voronoï périodique.C<strong>et</strong>te périodicité de <strong>la</strong> géométrie est obtenue en repro<strong>du</strong>isant par symétries les points<strong>du</strong> motif supérieur gauche, délimité par le contour noir, sur les 3 motifs délimités parle contour rouge.La figure 5.3 présente le diagramme de Voronoï obtenu. Un post-traitementde ce diagramme perm<strong>et</strong> d’obtenir <strong>la</strong> géométrie bidimensionnelle devant servirde VER <strong>pour</strong> <strong>la</strong> prise de moyenne volumique. Ce post-traitement consiste à,premièrement, découper les mailles des bords en deux <strong>pour</strong> garantir <strong>la</strong> périodicité,<strong>et</strong>, deuxièmement, à épaissir les segments <strong>du</strong> diagramme <strong>pour</strong> former les canaux.Pour c<strong>et</strong>te géométrie, nous avons choisi de fixer <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur de tous les canauxégale à 6 µm, c<strong>et</strong>te taille correspondant au diamètre moyen des capil<strong>la</strong>ires dansle réseau cérébral maillé.La géométrie utilisée (Fig.5.4) a donc, au final, une dimension de 650×650 µm<strong>et</strong> chacun de ses côtés mesure treize fois <strong>la</strong> longueur de coupure l c (50 µm). Dans<strong>la</strong> suite de ce chapitre, nous ferons référence à c<strong>et</strong>te géométrie sous <strong>la</strong> dénomination“géométrie I”.Par ailleurs, une seconde géométrie, “géométrie II”, de taille inférieure estutilisée. C<strong>et</strong>te géométrie a été obtenue à partir de <strong>la</strong> sélection de 3 × 3 maillesde <strong>la</strong> géométrie précédente. Cependant, afin de <strong>la</strong> rendre périodique, nous avons105


Changement d’échelle appliqué à une géométrie plus réalisteFig. 5.3 – Diagrame de Voronoï perm<strong>et</strong>tant <strong>la</strong> génération de <strong>la</strong> géométrie représentative<strong>du</strong> réseau vascu<strong>la</strong>ire maillée.Fig. 5.4 – Géométrie utilisée <strong>pour</strong> représenter le réseau capil<strong>la</strong>ire maillé cérébral :“géométrie I”.106


Simu<strong>la</strong>tions numériques directesmodifié manuellement les bords. Par conséquent, seules les 2×2 mailles intérieuresde c<strong>et</strong>te géométrie conservent les caractéristiques de <strong>la</strong> géométrie précédente.5.3 Simu<strong>la</strong>tions numériques directesA partir de ces deux géométries, nous avons, comme dans le chapitre précédent,obtenu les champs de vitesse <strong>et</strong> de concentration par simu<strong>la</strong>tion numérique,en utilisant le logiciel COMSOL, afin d’obtenir <strong>la</strong> cinétique de référence.5.3.1 Champ de vitesseLe champ de vitesse stationnaire (Fig.5.5) est obtenu par <strong>la</strong> résolution deséquations de Navier-Stokes bidimensionnelles p<strong>la</strong>nes où le fluide considéré est incompressible<strong>et</strong> les forces de gravité négligeables.En eff<strong>et</strong>, le milieu étant ici hétérogène, il n’est pas pertinent d’imposer undébit en entrée. Par ailleurs, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre gradient de pression <strong>et</strong> débit ayantune forme différente <strong>pour</strong> une géométrie 3D <strong>et</strong> une géométrie 2D p<strong>la</strong>ne, nous nepouvons estimer le gradient de pression à imposer à partir des valeurs physiologiques.C’est <strong>pour</strong>quoi, nous avons imposé le gradient de pression de sorte que lesvitesses moyennes d’écoulement obtenues <strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrie I” coïncident avec<strong>la</strong> gamme des vitesses physiologiques (de 0.005 à 0.5 mm.s −1 dans les capil<strong>la</strong>iresde diamètre moyen). En eff<strong>et</strong>, comme nous l’avons vu au chapitre précédent, c’est<strong>la</strong> vitesse moyenne qui est le paramètre pertinent dans les équations <strong>du</strong> modèlehomogénéisé (Eq. 4.16). Les figures 5.6 <strong>et</strong> 5.7 présentent l’évolution de <strong>la</strong> vitessemoyenne obtenue <strong>pour</strong> les deux géométries. Les différences de pression r<strong>et</strong>enues(de 1 à 400 P a) perm<strong>et</strong>tent d’obtenir <strong>la</strong> gamme des vitesses physiologiques dans<strong>la</strong> “géométrie I”. Par contre, dans <strong>la</strong> “géométrie II”, ils impliquent des vitessesmoyennes <strong>la</strong>rgement supérieures.Concernant le débit, il est proportionnel à <strong>la</strong> vitesse moyenne (Fig. 5.8 <strong>et</strong> 5.9).avec α I = 1.4 10 −4 m <strong>et</strong> α II = 3.8 10 −5 mQ I = α I V I moy <strong>et</strong> Q II = α II V II moy (5.1)D’après <strong>la</strong> loi de Darcy 2 dans un milieu poreux, le débit est proportione<strong>la</strong>u gradient de pression. Dans le cas ou <strong>la</strong> “géométrie II” serait un volume représentatifde <strong>la</strong> “géométrie I”, les deux milieux auraient <strong>la</strong> même con<strong>du</strong>ctivitéhydraulique <strong>et</strong> <strong>pour</strong> une même différence de pression le débit total devrait être2 La loi de Darcy perm<strong>et</strong> de relier le débit au gradient de pression suivant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante :Q = KS∇P où K est <strong>la</strong> con<strong>du</strong>ctivité hydraulique <strong>du</strong> milieu, S <strong>la</strong> section <strong>et</strong> ∇P le gradient depression.107


Changement d’échelle appliqué à une géométrie plus réalisteFig. 5.5 – Champ de vitesse dans <strong>la</strong> “géométrie I” obtenu <strong>pour</strong> une différence depression de ∆P = 400 P a entre les bords gauche <strong>et</strong> droit. Le débit total est alors égalà Q = 1.4 10 −7 m 2 /s.Fig. 5.6 – Evolution de <strong>la</strong> vitesse moyenne en fonction de <strong>la</strong> différence de pressionexercée entre le bord gauche <strong>et</strong> le bord droit de <strong>la</strong> géométrie I.108


Simu<strong>la</strong>tions numériques directesFig. 5.7 – Evolution de <strong>la</strong> vitesse moyenne en fonction de <strong>la</strong> différence de pressionexercée entre le bord gauche <strong>et</strong> le bord droit de <strong>la</strong> géométrie II.Fig. 5.8 – Evolution <strong>du</strong> débit en fonction de <strong>la</strong> vitesse moyenne <strong>pour</strong> <strong>la</strong> géométrie I.Coefficient de proportionnalité : α 1 = 1.4 10 −4 m.Fig. 5.9 – Evolution <strong>du</strong> débit en fonction de <strong>la</strong> vitesse moyenne <strong>pour</strong> <strong>la</strong> géométrie II.Coefficient de proportionnalité : α II = 3.8 10 −5 m.109


Changement d’échelle appliqué à une géométrie plus réalisteégal dans les deux géométries. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> géométrie étant bidimentionnelle, ona :Q I = KS I∆PL I= K(L I × 1) ∆PL I= K∆P (5.2)Q II = KS II∆PL II= K(L II × 1) ∆PL II= K∆P (5.3)Par conséquent, <strong>la</strong> valeur <strong>du</strong> rapport des deux coefficients de proportionnalité( α Iα II= 3.68) reliant le débit à <strong>la</strong> vitesse dans les deux géométries devrait être éga<strong>la</strong>u rapport des longueurs des deux géométries ( l Il II= 3.66). Le très bon accord icientre les deux rapports suggère donc que <strong>la</strong> “géométrie II” peut être considéréecomme un VER de <strong>la</strong> “géométrie I” <strong>pour</strong> l’écoulement <strong>et</strong> le coefficient α 1 peutêtre évalué à partir <strong>du</strong> coefficient α II <strong>et</strong> de <strong>la</strong> géométrie.α I = l Il IIα II (5.4)5.3.2 Champs de concentrationLes champs de concentration <strong>pour</strong> diverses valeurs <strong>du</strong> temps (Fig.5.10 <strong>et</strong> 5.11)sont obtenus par résolution des équations de transport dans les deux phases (Eq.3.10 <strong>et</strong> 3.11) dans lesquelles <strong>la</strong> décroissance radioactive est négligée 3 . Les conditionsaux limites sont les mêmes que dans le cas <strong>du</strong> cylindre de Krogh, c’est àdire que le signal d’entrée est de type porte, avec une valeur maximale de <strong>la</strong>concentration égale à 0.02 mM, <strong>et</strong> une <strong>du</strong>rée de 15 s. En sortie (c’est à direaux intersections des canaux avec un des côtés autres que le côté gauche), unecondition de flux convectif est imposée, il n’y a pas de condition de périodicitéimposée aux limites <strong>pour</strong> <strong>la</strong> concentration, <strong>la</strong> contrainte sur le champ de pressionétant suffisante.5.3.3 Cinétiques de concentrationNous avons évalué <strong>la</strong> cinétique de <strong>la</strong> concentration <strong>pour</strong> les deux géométriesen prenant <strong>la</strong> moyenne spatiale <strong>du</strong> champ de concentration <strong>pour</strong> chaque instant.Les cinétiques de concentration ainsi obtenues sont présentées sur <strong>la</strong> figure 5.12.3 Le nombre de Damköhler (D a = κr2 oD), qui perm<strong>et</strong> de comparer les temps caractéristiquesde <strong>la</strong> diffusion <strong>et</strong> de <strong>la</strong> décroissance radioactive, est, dans notre cas, très p<strong>et</strong>it, par conséquent<strong>la</strong> contribution de <strong>la</strong> décroissance est négligeable.110


Simu<strong>la</strong>tions numériques directesFig. 5.10 – Champs de concentration obtenus <strong>pour</strong> quatre instants avec <strong>la</strong> “géométrieI” (∆P = 400 P a, Q = 1.4 10 −7 m 2 /s).Fig. 5.11 – Champ de concentration obtenu à t = 2.5 s avec <strong>la</strong> “géométrie II” (∆P =400 P a, Q = 4.7 10 −7 m 2 /s).111


Changement d’échelle appliqué à une géométrie plus réalisteFig. 5.12 – Cinétiques de références (courbes en trait plein) obtenues <strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrieI” en haut, <strong>et</strong> <strong>la</strong> “géométrie II”, en bas. Les courbes en trait discontinu correspondentau signal de type porte. Pour les deux géométries, <strong>la</strong> différence de pressionutilisée est égale à 400 P a112


Modèle homogénéisé5.4 Modèle homogénéiséNous disposons donc de tous les éléments de référence <strong>pour</strong> l’évaluation <strong>du</strong>débit avec le modèle homogénéisé. Cependant, <strong>pour</strong> pouvoir utiliser ce modèle, ilreste à résoudre les problèmes de ferm<strong>et</strong>ure afin d’obtenir les paramètres effectifs.5.4.1 Détermination des paramètres effectifsDans le but d’utiliser in fine un modèle mixte comptant un modèle homogénéisé<strong>pour</strong> le réseau capil<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> une approche de type réseau <strong>pour</strong> les artérioles<strong>et</strong> les veinules, nous devrions homogénéiser <strong>la</strong> géométrie représentant le réseaucapil<strong>la</strong>ire maillé, <strong>et</strong>, ainsi, pro<strong>du</strong>ire un milieu homogène fictif bidimensionnel demême dimension. Dans ce cas, les vitesses effectives <strong>et</strong> les coefficients de diffusioneffectifs ne sont plus des sca<strong>la</strong>ires mais des tenseurs.Cependant, <strong>la</strong> géométrie homogénéisée étant isotrope, les tenseurs sont sphériques.Par conséquent, l’homogénéisation unidimensionnelle <strong>du</strong> réseau est suffisante<strong>pour</strong> évaluer toutes les composantes des paramètres effectifs. Nous avonsdonc utilisé <strong>la</strong> même méthode que <strong>pour</strong> <strong>la</strong> géométrie de Krogh, qui consiste à déterminerces paramètres à partir des variables de ferm<strong>et</strong>ure obtenues en résolvantles trois problèmes de ferm<strong>et</strong>ure (Eq. 3.51 à 3.71). Cependant, les équations de cesproblèmes font intervenir des intégrales de surface (variables de ferm<strong>et</strong>ure C ββ ,C βσ <strong>et</strong> a v h) qui, lorsque <strong>la</strong> géométrie devient complexe, augmentent de manièreimportante le coût de <strong>la</strong> résolution numérique au point que ces calculs n’ont pasabouti <strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrie I” sur les machines utilisées. Nous avons donc cherchéà minimiser le coût de ce calcul en négligeant, dans les équations des problèmesde ferm<strong>et</strong>ure I <strong>et</strong> II, les termes faisant intervenir un coup<strong>la</strong>ge avec le problème III.Ainsi, <strong>la</strong> “géométrie II” étant plus p<strong>et</strong>ite, nous sommes parvenus avec ces simplificationsà évaluer les paramètres effectifs <strong>pour</strong> différentes vitesses moyennes(Fig. 5.13).A partir de ce résultat, une régression polynomiale a permis d’associer, àchaque paramètre effectif, un polynôme tra<strong>du</strong>isant sa dépendance avec <strong>la</strong> vitessemoyenne. Les coefficients de ces polynômes sont donnés dans le tableau 5.1.5.4.2 Comparaison avec <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique directeAfin de vérifier <strong>la</strong> validité <strong>du</strong> modèle homogénéisé défini par les coefficientseffectifs calculés dans <strong>la</strong> “géométrie II”, nous comparons les cinétiques de référencesobtenues par simu<strong>la</strong>tions numériques dans c<strong>et</strong>te géométrie <strong>et</strong> les cinétiquesprédites par le modèle homogénéisé. En eff<strong>et</strong>, nous nous attendons à ce que lesnombreuses simplifications effectuées afin d’alléger le coût de <strong>la</strong> résolution numériquedes problèmes de ferm<strong>et</strong>ure entachent <strong>la</strong> précision des résultats. D’autant113


Changement d’échelle appliqué à une géométrie plus réalisteFig. 5.13 – Evolution des paramètres effectifs macroscopiques en fonction de <strong>la</strong> vitessemoyenne <strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrie II”.)Coefficientsa b cK ββ 1.9 · 10 −3 1.38 · 10 −6 −3.62 · 10 −12K βσ 1.65 · 10 −7 −6.71 · 10 −11 4.41 · 10 −15K σσ 0 0 4.0158 · 10 −10U ββ 9.6810 −0.1062 −2.8106 · 10 −6U βσ 0 0.015 7.64 · 10 −7U σβ 0 3.00 · 10 −10 −3.46 · 10 −14U σσ 0 5.83 · 10 −6 6.95 · 10 −8a v h −1.63 · 10 5 821.96 0.573Tab. 5.1 – Tableau des coefficients (donnés en unités SI) formant les polynômesde <strong>la</strong> forme aV 2 moy + bV moy + c associés à chacun des paramètres effectifs.114


Identification <strong>du</strong> débitplus que nous avions observé sur <strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> cylindre de Krogh que l’utilisationde problèmes de ferm<strong>et</strong>ures non couplés diminuait <strong>la</strong> capacité <strong>du</strong> modèlehomogénéisé à prédire <strong>la</strong> cinétique de concentration par rapport à l’utilisationde problèmes couplés. Néanmoins, c<strong>et</strong>te différence restait négligeable tant que ledébit était suffisant <strong>pour</strong> que <strong>la</strong> quantité de traceur entrant pendant l’intervallede temps d’injection perm<strong>et</strong>te d’arriver à <strong>la</strong> saturation <strong>du</strong> milieu.Les résultats obtenus <strong>pour</strong> différentes différences de pression sont présentéssur <strong>la</strong> figure 5.14.Nous avons simulé numériquement une gamme de différences de pression comprisesentre 1 P a <strong>et</strong> 500 P a. Cependant, nous avons privilégié <strong>la</strong> présentation descinétiques correspondant aux faibles débits puisque les cinétiques obtenues <strong>pour</strong>les débits supérieurs à 5.8 10 −9 m 2 /s (> 20 P a) sont en très bon accord avec lescinétiques de références. Ces résultats sont donc conformes à nos attentes puisque<strong>la</strong> suppression des termes de coup<strong>la</strong>ge dans les équations des problèmes de ferm<strong>et</strong>uren’impacte pas <strong>la</strong> capacité <strong>du</strong> modèle à prédire <strong>la</strong> cinétique que <strong>pour</strong> lesfaibles débits, si l’on se réfère aux observations faites <strong>pour</strong> <strong>la</strong> géométrie de Krogh.5.5 Identification <strong>du</strong> débitComme nous l’avons écrit à plusieurs reprises, le paramètre pertinent <strong>du</strong> modèlehomogénéisé est <strong>la</strong> vitesse moyenne. La première étape de l’évaluation <strong>du</strong>débit consiste à résoudre un problème inverse, mais à <strong>la</strong> différence <strong>du</strong> cas de<strong>la</strong> géométrie de Krogh, celui ci perm<strong>et</strong> d’aboutir à l’identification de <strong>la</strong> vitessemoyenne (le débit étant remp<strong>la</strong>cé par <strong>la</strong> vitesse moyenne dans le problème définipar l’équation 4.18).V ∗ moy tq ||C ref (t, V moy ) − C ( t)|| 2 soit minimum. (5.5)Nous avons donc, dans un premier temps, résolu ce problème inverse en utilisantle modèle homogénéisé <strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrie II”. Cependant, afin de tester si <strong>la</strong>“géométrie II” est un bon candidat de volume élémentaire représentatif <strong>pour</strong> <strong>la</strong>convection-diffusion, nous avons également utilisé ce modèle <strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrieI” en prenant en compte <strong>la</strong> différence entre <strong>la</strong> taille des deux géométries. Lesrésultats obtenus à partir de <strong>la</strong> fonction d’entrée <strong>et</strong> des cinétiques de concentrationde références obtenues dans les deux géométries sont présentés sur <strong>la</strong> figure 5.15.Comme nous avons utilisé <strong>la</strong> même gamme de différences de pression <strong>pour</strong> lesdeux géométries, <strong>la</strong> gamme des vitesses moyennes obtenues dans <strong>la</strong> “géométrieII” dépasse <strong>la</strong>rgement <strong>la</strong> gamme des vitesses moyennes physiologiques. Pour lesvitesses moyennes très supérieures à <strong>la</strong> valeur haute de <strong>la</strong> gamme physiologique(0.5 mm/s), comme on pouvait s’y attendre, le modèle ne perm<strong>et</strong> pas une identificationcorrecte. En eff<strong>et</strong>, si l’on se réfère aux cinétiques obtenues par simu<strong>la</strong>tionnumérique, on constate qu’au dessus d’une différence de pression de 250 P a (correspondantà une vitesse moyenne d’environ 2 mm/s dans <strong>la</strong> “géométrie II”) les115


Changement d’échelle appliqué à une géométrie plus réalistep = 7 P ap = 400 P ap = 4 P ap = 20 P ap = 1 P ap = 10 P aFig. 5.14 – Cinétiques de concentration <strong>du</strong> modèle homogénéisé (symbole o) <strong>et</strong> cinétiquede référence (symbole *) <strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrie II”. Ces cinétiques sont obtenues<strong>pour</strong> des différences de pression, entre le bord gauche <strong>et</strong> le bord droit de <strong>la</strong> géométrie,s’éta<strong>la</strong>nt de 1 à 400 P a.116


Identification <strong>du</strong> débitFig. 5.15 – Les deux figures présentent l’évolution de <strong>la</strong> vitesse moyenne identifiéeen fonction de <strong>la</strong> vitesse moyenne imposée. La figure de gauche présente les résultatsobtenus <strong>pour</strong> <strong>la</strong> gamme physiologique <strong>et</strong> celle de droite les présente <strong>pour</strong> toute <strong>la</strong>gamme simulée. Les points correspondant aux valeurs identifiées avec <strong>la</strong> “géométrie I”,sont tracés en noir, <strong>et</strong> avec <strong>la</strong> “géométrie II”, en rouge. )cinétiques n’évoluent plus. Par conséquent il n’est pas possible d’identifier à partirdes cinétiques les vitesses moyennes au dessus de c<strong>et</strong>te valeur (Fig. 5.15, droite).Par contre, <strong>pour</strong> les deux géométries <strong>et</strong> <strong>pour</strong> toute <strong>la</strong> gamme physiologique, lesvitesses moyennes identifiées sont en bon accord avec les vitesses moyennes imposéespuisque l’écart re<strong>la</strong>tif médian est égal à 10.5% <strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrie I” sur toute<strong>la</strong> gamme simulée <strong>et</strong> inférieur à 30% <strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrie II” sur <strong>la</strong> gamme physiologique(Fig. 5.15, gauche). La “géométrie II”, bien que son nombre de maillessoit très ré<strong>du</strong>it, est donc, d’après ces résultats, un volume élémentaire représentatif<strong>pour</strong> le problème de convection-diffusion. Par ailleurs, nous avons montré(§5.3.1) que <strong>la</strong> “géométrie II” est un VER de <strong>la</strong> “géométrie I” <strong>pour</strong> l’écoulement.Par conséquent, en utilisant les résultats précédents, il est possible d’évaluer ledébit <strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrie I” à partir de <strong>la</strong> vitesse moyenne de référence (calculéenumériquement) <strong>et</strong> <strong>du</strong> coefficient α I évalué par l’équation 5.4. Les débits ainsiidentifiés sont tracés sur <strong>la</strong> figure 5.16.Ce dernier résultat montre que les débits évalués par le modèle homogénéisé<strong>pour</strong> <strong>la</strong> “géométrie II” sont en très bon accord avec les débits imposés puisquel’erreur re<strong>la</strong>tive médiane est ici égale à 12% en tenant compte de tous les points(sa valeur moyenne étant de 7.9% si l’on fait abstraction des trois débits les plusp<strong>et</strong>its).117


Changement d’échelle appliqué à une géométrie plus réalisteFig. 5.16 – Débits identifiés sur <strong>la</strong> “géométrie I” à partir des paramètres effectifscalculés sur <strong>la</strong> “géométrie II” <strong>et</strong> des vitesses moyennes identifiées.5.6 Conclusion <strong>et</strong> perspectivesDans ce chapitre, nous avons démontré <strong>la</strong> capacité <strong>du</strong> modèle homogénéisé àprédire les cinétiques de concentration <strong>et</strong> le débit <strong>pour</strong> une géométrie modèle complexeprésentant des caractéristiques topologiques identiques aux caractéristiquesconnues <strong>du</strong> réseau capil<strong>la</strong>ire intracortical. Ce résultat a été obtenu malgré desproblèmes de résolution numérique qui nous ont contraint à ré<strong>du</strong>ire le nombre demailles de <strong>la</strong> géométrie <strong>et</strong> à négliger le coup<strong>la</strong>ge dans les problèmes de ferm<strong>et</strong>urece qui est encourageant au niveau de <strong>la</strong> robustesse de l’approche proposée.Cependant, les résultats obtenus par le modèle homogénéisé sur c<strong>et</strong>te géométriecorrespondent uniquement aux premières étapes de <strong>la</strong> validation de cemodèle <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>quantification</strong> <strong>du</strong> débit sanguin. En eff<strong>et</strong>, <strong>pour</strong> déterminer les paramètreseffectifs valides <strong>pour</strong> le réseau capil<strong>la</strong>ire intracortical, <strong>la</strong> géométrie sur<strong>la</strong>quelle les problèmes de ferm<strong>et</strong>ures sont résolus devra encore être complexifiée<strong>pour</strong> être considérée comme représentative. Il faudra, par exemple, tenir comptede <strong>la</strong> distribution des diamètres des vaisseaux capil<strong>la</strong>ires <strong>et</strong> probablement étendre<strong>la</strong> méthode à une géométrie tridimensionnelle.Par conséquent, le coût de calcul sera nécessairement augmenté <strong>et</strong> c’est <strong>pour</strong>quoi,il est indispensable de trouver une solution perm<strong>et</strong>tant de le minimiser.L’une des pistes perm<strong>et</strong>tant <strong>la</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> coût de calcul consiste à décomposerles variables de ferm<strong>et</strong>ure <strong>pour</strong> faire disparaître les termes faisant intervenir des118


Conclusion <strong>et</strong> perspectivesintégrales de surface dans les problèmes de ferm<strong>et</strong>ure.La seconde piste envisagée consiste à effectuer un double changement d’échelleperm<strong>et</strong>tant de transformer les canaux en segments dans lesquels les équations d<strong>et</strong>ransport sont intégrées sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>et</strong> réécrites en formu<strong>la</strong>tion faible (Ahmadi<strong>et</strong> al., 2001.).119


Changement d’échelle appliqué à une géométrie plus réaliste120


Conclusion <strong>et</strong> perspectives6Dans ce manuscrit, des conclusions partielles ayant été présentées dans chaquechapitre, nous ne reprendrons, ici, que les points les plus importants de ce travail<strong>et</strong> nous insisterons sur les perspectives à suivre.Nous avons commencé ce travail par une étude bibliographique concernant lesmodèles perm<strong>et</strong>tant l’identification <strong>du</strong> débit à partir de <strong>la</strong> cinétique de concentrationmesurée en TEP. C<strong>et</strong>te étude de <strong>la</strong> bibliographie a permis de m<strong>et</strong>tre enévidence que, <strong>pour</strong> l’évaluation clinique <strong>du</strong> débit sanguin cérébral, le modèle cinétiquele plus souvent utilisé est le modèle de Renkin-Crone. Ce modèle, comme <strong>la</strong>grande majorité des modèles cinétiques existants, est un modèle compartimentalbasé sur <strong>la</strong> modélisation des échanges entre un capil<strong>la</strong>ire unique <strong>et</strong> son enveloppede tissu : <strong>la</strong> géométrie de Krogh. Cependant, c<strong>et</strong>te géométrie est définie à l’échellemicroscopique alors que les modèles cinétiques sont utilisés à une échelle supérieure,l’échelle <strong>du</strong> voxel. De plus, dans <strong>la</strong> littérature, il est admis que ces modèlessont peu performants.Nous avons donc développé un modèle homogénéisé, reposant sur <strong>la</strong> prise demoyenne volumique des équations de transport de l’échelle microscopique. Cechangement d’échelle perm<strong>et</strong> de construire, à partir de <strong>la</strong> géométrie étudiée, unmilieu fictif homogène dont les équations macroscopiques perm<strong>et</strong>tent de décrirel’évolution de <strong>la</strong> concentration moyenne à l’échelle <strong>du</strong> voxel.Pour tester <strong>la</strong> validité de <strong>la</strong> démarche <strong>et</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>du</strong> modèle homogénéisé àidentifier le débit, nous avons, dans le chapitre 4, comparé les résultats obtenuspar le modèle de Renkin-Crone avec ceux obtenus par le modèle homogénéiséappliqué à <strong>la</strong> géométrie de Krogh. Les résultats ainsi obtenus ont démontré quele modèle homogénéisé perm<strong>et</strong> non seulement d’identifier le débit de façon acceptablemais également de prédire <strong>la</strong> cinétique de concentration. La comparaisondes résultats entre les deux modèles a donc permis, d’une part, de valider <strong>la</strong> démarcheque nous avons entreprise, <strong>et</strong>, d’autre part, de révéler un problème majeur121


Conclusion <strong>et</strong> perspectivesdes modèles compartimentaux : ces derniers utilisent un paramètre, le coefficientde perméabilité P , dont l’évaluation n’est pas possible. En eff<strong>et</strong>, nous avons montréque, <strong>pour</strong> obtenir des résultats corrects avec le modèle de Renkin-Crone, ceparamètre doit être une fonction <strong>du</strong> débit alors qu’il représente une constantephysiologique.Notre démarche ayant été validée sur une géométrie très simple, nous avons,dans un second temps, généralisé <strong>la</strong> méthode à une géométrie plus complexe <strong>et</strong>testé <strong>la</strong> capacité <strong>du</strong> modèle homogénéisé à identifier le débit <strong>pour</strong> une géométriemodèle plus proche de <strong>la</strong> géométrie <strong>du</strong> réseau capil<strong>la</strong>ire cérébral maillé. Pour ce<strong>la</strong>,nous avons généré une géométrie basée sur un diagramme de Voronoï perm<strong>et</strong>tantde repro<strong>du</strong>ire certaines propriétés <strong>du</strong> réseau capil<strong>la</strong>ire maillé. Ainsi, <strong>la</strong> géométrieobtenue correspond à un réseau aléatoire qui devient homogène au dessus d’unelongueur de coupure identique à celle identifiée <strong>pour</strong> le réseau de capil<strong>la</strong>ires.Encore une fois, les résultats obtenus par le modèle homogénéisé sont encourageants.En eff<strong>et</strong>, les débits identifiés <strong>et</strong> les cinétiques prédites par le modèle sonten accord avec les résultats des simu<strong>la</strong>tions numériques.Le modèle homogénéisé semble donc un bon candidat <strong>pour</strong> l’évaluation quantitative<strong>du</strong> débit sanguin par tomographie à émission de positrons, cependant, avantd’obtenir les paramètres effectifs perm<strong>et</strong>tant c<strong>et</strong>te évaluation, d’autres étapesnous paraissent indispensables.En eff<strong>et</strong>, les géométries utilisées au cours de ce travail sont des géométries modèlesencore trop simples <strong>pour</strong> être représentatives <strong>du</strong> réseau capil<strong>la</strong>ire cérébralmaillé. C’est <strong>pour</strong>quoi il faudra envisager des géométries modèles plus complexes,tenant compte, par exemple, de <strong>la</strong> distribution connue des diamètres des capil<strong>la</strong>ires(Cassot <strong>et</strong> al., 2006.). Dans ce cas, le caractère non newtonien <strong>du</strong> sang,dont <strong>la</strong> viscosité est très sensible aux variations de diamètre ne <strong>pour</strong>ra plus êtrenégligé (Pries <strong>et</strong> al., 1996.). C’est <strong>pour</strong>quoi, <strong>la</strong> viscosité devra être décomposéeen <strong>la</strong> somme d’une viscosité moyenne plus une déviation spatiale <strong>et</strong> une prisede moyenne sur <strong>la</strong> loi de viscosité (Pries <strong>et</strong> al., 1990.; Kiani & Hud<strong>et</strong>z, 1991.)devra être effectuée afin d’obtenir une loi macroscopique décrivant l’évolution de<strong>la</strong> viscosité moyenne.Enfin, le modèle devra être éten<strong>du</strong> <strong>pour</strong> tenir compte <strong>du</strong> caractère tridimensionnel<strong>du</strong> réseau capil<strong>la</strong>ire maillé. En plus des études sur des géométries modèlestelles que celle présentées, des géométries reconstruites à partir des données anatomiques(Fig. 5.1) <strong>pour</strong>ront être utilisées, mais ce<strong>la</strong> nécessitera de re<strong>la</strong>xer lesconditions de périodicité utilisées dans les problèmes de ferm<strong>et</strong>ure. Pour ce<strong>la</strong>, despistes existent comme en témoignent les travaux de Quintard & Whitaker (1990.).Une fois l’homogénéisation d’une structure réelle effectuée, il faudra tenircompte <strong>du</strong> fait que <strong>la</strong> densité des vaisseaux capil<strong>la</strong>ires dans le cerveau est variable<strong>et</strong> spatialement répartie à l’échelle macroscopique (Lauwers <strong>et</strong> al., 2008). Pour122


ce<strong>la</strong>, il sera nécessaire d’appliquer le modèle homogénéisé sur plusieurs maillesreprésentatives des différentes régions <strong>du</strong> cerveau afin d’en dé<strong>du</strong>ire les re<strong>la</strong>tionsentre les paramètres effectifs <strong>et</strong> <strong>la</strong> densité vascu<strong>la</strong>ire.Enfin, lorsque ces paramètres effectifs auront été déterminés, ceux-ci <strong>pour</strong>rontêtre utilisés dans un modèle mixte, coup<strong>la</strong>nt le modèle homogénéisé présenté iciavec une approche de type réseau <strong>pour</strong> tenir compte de <strong>la</strong> partie fractale <strong>du</strong> réseauvascu<strong>la</strong>ire (veinules <strong>et</strong> artérioles) (Fig. 6.1). Dans c<strong>et</strong>te approche, les paramètreseffectifs seront distribués spatialement afin de prendre en compte les variationsde <strong>la</strong> densité connues, dans <strong>la</strong> profondeur par exemple.Fig. 6.1 – Images représentant deux artérioles (A) <strong>et</strong> une veinule (V) sur une zoned’épaisseur 300 µm (F. Cassot).En conclusion, nous avons au cours de ce travail posé les bases d’un modèleprésentant des résultats encourageants mais dont le développement doit encoreêtre <strong>pour</strong>suivi. En eff<strong>et</strong>, bien qu’ayant été développé dans le cadre de l’évaluation<strong>du</strong> débit cérébral en TEP, qui utilise comme traceur de l’eau radiomarquée, cemodèle est directement utilisable <strong>pour</strong> tout autre marqueur dissous dans <strong>la</strong> phasesang puisque, selon les travaux de Guibert <strong>et</strong> al. (2009.), l’influence des hétérogénéités<strong>du</strong> taux d’hématocrite sur l’écoulement (distribution de pression) est trèsfaible. Par contre, si l’on souhaite étudier, avec ce modèle, <strong>la</strong> cinétique de répartitiond’un traceur lié au globules rouges comme l’oxygène, il faudra tenir comptede l’eff<strong>et</strong> de séparation de phase se pro<strong>du</strong>isant à chaque bifurcation <strong>du</strong> réseau.En eff<strong>et</strong>, on sait que les implications liées à <strong>la</strong> distribution de l’oxygène dans lecerveau sont importantes, tant <strong>du</strong> point de vue physiologique que pathologique<strong>et</strong> que ce traceur endogène est à <strong>la</strong> base de l’imagerie par résonance magnétiquefonctionnelle utilisée en neuro-imagerie.123


124


Protocoles expérimentauxASommaireA.1 E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> gel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126A.1.1 Préparation des surfaces . . . . . . . . . . . . . . . . . 126A.1.2 Assemb<strong>la</strong>ge <strong>et</strong> injection <strong>du</strong> gel liquide . . . . . . . . . 126A.1.3 Polymérisation <strong>du</strong> gel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127A.1.4Préparation des couches de gel polymérisé avant leurassemb<strong>la</strong>ge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127A.1.5 Assemb<strong>la</strong>ge des deux couches de gel . . . . . . . . . . 127A.2 Déroulement d’une expérience . . . . . . . . . . . . . 128A.2.1 Injection de <strong>la</strong> solution de fluorescéine . . . . . . . . . 128A.2.2 Acquisition des images . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128A.2.3 Rinçage <strong>du</strong> gel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128125


Protocoles expérimentauxDans c<strong>et</strong>te partie, nous allons voir en détail le protocole utilisé <strong>pour</strong> obtenir lesréseaux dans le gel d’alginate. Bien que ce protocole ait été développé initialementpar l’équipe de A. D. Stroock Cabodi <strong>et</strong> al. (2005.), nous avons rencontré ungrand nombre de difficultés nous con<strong>du</strong>isant à le modifier. Dans c<strong>et</strong>te section,nous verrons donc le protocole, puis nous détaillerons les points délicats pouvantcon<strong>du</strong>ire à l’échec de l’expérience.A.1 E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> gelL’é<strong>la</strong>boration de microcanaux dans <strong>du</strong> gel d’alginate nécessite au préa<strong>la</strong>ble dedisposer de l’empreinte en PDMS <strong>du</strong> réseau, <strong>du</strong> wafer, d’une solution à 4% enmasse de gel d’alginate, d’une solution de CaCl 2 à 60 mM <strong>et</strong> <strong>du</strong> support <strong>pour</strong> lemou<strong>la</strong>ge.A.1.1Préparation des surfacesPour que le gel accroche sur le support, un traitement de surface est nécessaire.Les entr<strong>et</strong>oises, le moule en PDMS <strong>et</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que de verre supportant les tubesd’alimentation sont donc n<strong>et</strong>toyés avec de l’éthanol, séchés à l’azote, passés dansun four à p<strong>la</strong>sma pendant une minute puis, uniquement <strong>pour</strong> les entr<strong>et</strong>oise <strong>et</strong> <strong>la</strong>p<strong>la</strong>que de verre, une solution de trichlorosi<strong>la</strong>ne est déposée (environ 1000 µL) surles surfaces qui seront en contact avec le gel. C<strong>et</strong>te solution est ensuite évaporée<strong>la</strong>issant un léger film de polymère sur les surfaces qui facilitera l’accrochage <strong>du</strong>gel.A.1.2Assemb<strong>la</strong>ge <strong>et</strong> injection <strong>du</strong> gel liquideLes supports sont assemblés dans le but d’injecter le gel liquide dans le volumeformé par les entr<strong>et</strong>oises. Sur le premier support ce volume <strong>et</strong> fermé d’uncoté par <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que de verre supportant <strong>la</strong> connectique <strong>et</strong> de l’autre coté par <strong>la</strong>membrane <strong>et</strong> <strong>la</strong> grille. Pour le second support, le volume créé par l’entr<strong>et</strong>oise estfermé par le moule en PDMS <strong>et</strong> de l’autre coté par <strong>la</strong> membrane <strong>et</strong> <strong>la</strong> grille commele montre <strong>la</strong> photo A.2. L’étape d’assemb<strong>la</strong>ge doit être effectuée de manière trèsminutieuse. En eff<strong>et</strong>, le positionnement de <strong>la</strong> membrane par rapport à l’entr<strong>et</strong>oisedoit être correctement fait sous peine de déchirer le gel au moment <strong>du</strong> démou<strong>la</strong>ge.La préparation <strong>du</strong> gel liquide intro<strong>du</strong>it des bulles d’air, il doit donc être dégazédans une cloche à vide. Le remplissage de <strong>la</strong> seringue peut également faire apparaîtredes bulles qu’il faut absolument éviter d’intro<strong>du</strong>ire dans le support lors del’injection. Le gel est injecté à l’aide d’une seringue par le tube d’injection de <strong>la</strong>grille après avoir c<strong>la</strong>mpé <strong>la</strong> connectique de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que de verre. L’injection doit sefaire doucement en inclinant le support <strong>pour</strong> bien mouiller les parois <strong>et</strong> le réseaujusqu’à ce que le gel débôrde légèrement par le trou d’évacuation de <strong>la</strong> grille.126


E<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> gelA.1.3Polymérisation <strong>du</strong> gelInitialement le protocole prévoyait de disposer <strong>la</strong> solution de CaCl 2 dans lesréservoirs <strong>du</strong> support au dessus de <strong>la</strong> grille (Fig. A.2a). Cependant, nous noussommes ren<strong>du</strong>s compte que <strong>la</strong> membrane trop souple perm<strong>et</strong>tait au gel d’épouser<strong>la</strong> forme de <strong>la</strong> grille, créant un léger relief au niveau de chaque trou de <strong>la</strong> grille.C’est <strong>pour</strong>quoi nous avons remp<strong>la</strong>cé <strong>la</strong> grille par un poreux plus rigide. Ce<strong>la</strong> s’esttra<strong>du</strong>it par un allongement considérable <strong>du</strong> temps de diffusion (de 2h à 10h) <strong>et</strong>nous avons donc choisi d’immerger totalement les supports dans le CaCl 2 .A.1.4Préparation des couches de gel polymérisé avantleur assemb<strong>la</strong>geC’est l’étape <strong>la</strong> plus délicate <strong>du</strong> processus d’é<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> réseau. Elle consisteà r<strong>et</strong>irer les supports de <strong>la</strong> solution de CaCl 2 , déc<strong>la</strong>mper <strong>la</strong> connectique, puis, àenlever le poreux (Fig. A.2b) <strong>et</strong> <strong>la</strong> membrane (Fig. A.2c) tout en veil<strong>la</strong>nt à cequ’il y ait en permanence un film de CaCl 2 sur le gel. Avant de r<strong>et</strong>irer <strong>la</strong> membranequi reste collée au gel, il faut enlever à l’aide d’un scalpel le surplus degel qui s’est p<strong>la</strong>cé au niveau des connectiques d’injection <strong>du</strong> gel. Si <strong>la</strong> premièreétape n’a pas été correctement effectuée, <strong>la</strong> membrane ne se décollera pas bien,entraînant une détérioration soit <strong>du</strong> gel, soit de <strong>la</strong> membrane. Tous les élémentsr<strong>et</strong>irés sont plongés dans <strong>la</strong> solution de citrate de sodium <strong>pour</strong> les débarrasser <strong>du</strong>gel. A ce stade, <strong>pour</strong> finir <strong>la</strong> préparation des couches de gel, il faut déboucher <strong>la</strong>connectique fixée à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que de verre. En eff<strong>et</strong>, bien qu’elle soit c<strong>la</strong>mpée lors del’injection, une p<strong>et</strong>ite quantité de gel parvient à s’y intro<strong>du</strong>ire. Pour ce<strong>la</strong>, on enfonceun emporte pièce de diamètre légèrement inférieur au diamètre des tuyauxà travers le gel puis <strong>la</strong> connectique. Enfin, on injecte <strong>du</strong> CaCl 2 dans chacun destuyaux <strong>pour</strong> évacuer les débris <strong>et</strong> vérifier que tous sont bien débouchants. C<strong>et</strong>temanœuvre peut, dans certains cas, entraîner le décollement <strong>du</strong> gel de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que deverre, signifiant dans ce cas que l’ensemble <strong>du</strong> processus doit être recommencé.A.1.5Assemb<strong>la</strong>ge des deux couches de gelUne fois les deux couches de gel prêtes <strong>pour</strong> l’assemb<strong>la</strong>ge, une <strong>la</strong>melle de verreest installée sur le grand support, le réservoir perm<strong>et</strong>tant sa fixation sur le gel(Fig. A.2d). Le moule en PDMS est r<strong>et</strong>iré (Fig. A.2e) <strong>et</strong> à sa p<strong>la</strong>ce, on intro<strong>du</strong>itle second support qui vient m<strong>et</strong>tre les deux couches de gel en contact (Fig. A.2f).Encore une fois, il faut éviter au maximum l’intro<strong>du</strong>ction de bulle d’air <strong>et</strong> ledessèchement <strong>du</strong> gel lors de c<strong>et</strong>te étape. Le rég<strong>la</strong>ge <strong>du</strong> serrage entre les deuxsupports est également source de problème puisqu’un trop fort serrage va écraserles couches de gel <strong>et</strong> le réseau alors que s’il est trop faible, des fuites apparaîtrontentre les deux couches.127


Protocoles expérimentauxA.2 Déroulement d’une expérienceLe réseau confiné dans son support est compris entre deux <strong>la</strong>melles de verre. I<strong>la</strong>utorise donc <strong>la</strong> mesure optique de <strong>la</strong> concentration. Pour ce<strong>la</strong> il est p<strong>la</strong>cé entre lepanneau de LED <strong>et</strong> <strong>la</strong> caméra. Le panneau de LED étant situé à une trentaine decentimètres <strong>pour</strong> que <strong>la</strong> lumière traversant le réseau soit le plus parallèle possible.Le filtre est situé sur l’objectif (60mm) de <strong>la</strong> caméra, <strong>la</strong> position <strong>du</strong> filtre ayantégalement été testée à <strong>la</strong> sortie <strong>du</strong> panneau de LED sans modification <strong>du</strong> signalenregistré par <strong>la</strong> caméra.A.2.1Injection de <strong>la</strong> solution de fluorescéinePréa<strong>la</strong>blement à l’injection de fluorescéine, un écoulement de CaCl 2 est imposé,ce qui perm<strong>et</strong> d’évacuer les bulles d’air qui auraient pu être intro<strong>du</strong>ites <strong>et</strong>ainsi de saturer le réseau. Les entrées des réseaux sont formées de branches en Yqui perm<strong>et</strong>tent d’injecter <strong>la</strong> fluorescéine sans avoir à débrancher <strong>la</strong> seringue deCaCl 2 . Le débit de l’écoulement est contrôlé par un pousse-seringue <strong>et</strong> <strong>la</strong> sortieest <strong>la</strong>issée libre, à <strong>la</strong> pression atmosphérique.A.2.2Acquisition des imagesL’acquisition des images commence avant l’arrivée <strong>du</strong> colorant dans le réseauce qui perm<strong>et</strong> d’avoir une image de référence <strong>pour</strong> <strong>la</strong> mesure de l’atténuation. Lelogiciel de <strong>la</strong> caméra (CamWare) perm<strong>et</strong> un rég<strong>la</strong>ge fin des paramètres d’acquisition(fréquence d’acquisition pilotée par un GBF, temps d’exposition...). Afinque <strong>la</strong> température <strong>et</strong> les paramètres extérieurs n’influent pas sur les résultats,l’expérience est réalisée dans une salle noire dont <strong>la</strong> température est régulée <strong>et</strong>l’allumage <strong>du</strong> panneau de LED est synchronisé avec le GBF.A.2.3Rinçage <strong>du</strong> gelUne fois l’acquisition <strong>du</strong> gel terminée, <strong>la</strong> solution de CaCl 2 est de nouveauinjectée <strong>pour</strong> chasser le colorant. C<strong>et</strong>te étape est longue car, le rinçage de <strong>la</strong>matrice ne se fait que par rétrodiffusion de <strong>la</strong> matrice vers le réseau.128


Fig. A.1 – Vue en coupe. Les surfaces à traiter des entr<strong>et</strong>oises (en bleu) sont mises enévidence en orange. Au milieu : le PDMS dont le traitement se limite à un n<strong>et</strong>toyage àl’éthanol suivi d’un passage dans le four à p<strong>la</strong>sma.129


Fig. A.2 – Vue en coupe des assemb<strong>la</strong>ges en vue de : a) l’injection <strong>du</strong> gel <strong>et</strong> de <strong>la</strong>polymérisation, b, c, d) <strong>la</strong> préparation des couches de gel, <strong>et</strong> e) de l’assemb<strong>la</strong>ge desdeux couches de gel.130


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Liste des symbolesOpérateurs :〈ψ β 〉 Moyenne superficielle : 〈ψ β 〉 = 1 ϑ∫V βψ β dV .〈ψ β 〉 β Moyenne intrinsèque : 〈ψ β 〉 β = 1V β∫V βψ β dV .Indices <strong>et</strong> exposants :ψ βψ σL’indice β désigne une grandeur appartenant à <strong>la</strong> phase sang.L’indice σ désigne une grandeur appartenant à <strong>la</strong> phase tissu.˜ψ Déviation spatiale <strong>pour</strong> <strong>la</strong> variable ψ.Variables :A βσ Surface de l’interface entre les phases. β <strong>et</strong> σ [ m 2] .a v hCoefficient d’échange.C a Concentration artérielle. [ mol.m −3] .C bn Concentration moyenne dans <strong>la</strong> boîte noire. [ mol.m −3] .C c Concentration dans le capil<strong>la</strong>ire. [ mol.m −3] .C i Concentration <strong>du</strong> traceur injecté dans le système. [ mol.m −3] .C in Concentration en traceur <strong>du</strong> sang entrant dans le système. [ mol.m −3] .C out Concentration en traceur <strong>du</strong> sang sortant <strong>du</strong> système. [ mol.m −3] .C t Concentration dans le tissu. [ mol.m −3] .C T EP Concentration mesurée en TEP. [ mol.m −3] .C v Concentration veineuse. [ mol.m −3] .Cl C<strong>la</strong>irance. [ m 3 .s −1] .D Coefficient de diffusion <strong>du</strong> traceur dans le tissu. [ m 2 .s −1] .137


Liste des symbolesD β Coefficient de diffusion <strong>du</strong> traceur dans <strong>la</strong> phase β. [ m 2 .s −1] .D σ Coefficient de diffusion <strong>du</strong> traceur dans <strong>la</strong> phase σ. [ m 2 .s −1] .eEɛ βɛ σF TG inG outh(t)H(t)Epaisseur de <strong>la</strong> membrane. [m].Coefficient d’extraction.Porosité de <strong>la</strong> phase β : ɛ β = ϑ βϑ .Porosité de <strong>la</strong> phase σ : ɛ σ = ϑσϑ .Fonction de transfert de <strong>la</strong> boîte noire. F T = G inG out.Grandeur d’entrée de <strong>la</strong> boîte noire (Débits, quantité ou flux de traceur).Grandeur de sortie de <strong>la</strong> boîte noire (Débits, quantité ou flux de traceur).Fonction de transfert impulsionnelle normalisée.Fraction de traceur sortie <strong>du</strong> système à l’instant t depuis l’instant t = 0. [mol].j 1 Densité de flux de traceur entrant dans l’élément de volume dV . [ mol.s −1 .m −2] .j 2 Densité de flux de traceur sortant de l’élément de volume dV . [ mol.s −1 .m −2] .j 3Densité de flux de traceur passant de l’élément de volume dV dans le tissu.[ mol.s −1 .m −2] .J a Flux de traceur provenant de l’artère entrant dans le capil<strong>la</strong>ire. [ mol.s −1] .J d Flux diffusif. [ mol.s −1] .J i Flux de traceur injecté dans le système. [ mol.s −1] .J out Flux <strong>du</strong> sang sortant <strong>du</strong> système par convection. [ mol.s −1] .J t Flux traceur passant <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire dans le tissu. [ mol.s −1] .J v Flux traceur provenant <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire sortant dans <strong>la</strong> veine. [ mol.s −1] .K 1 Coefficient d’échange <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire vers le tissu. [ m 3 .s −1] .k 2 Coefficient d’échange <strong>du</strong> tissu vers le capil<strong>la</strong>ire. [ m 3 .s −1] .k adbK ββK βσK σβK σσCoefficient d’échange <strong>du</strong> tissu vers le capil<strong>la</strong>ire <strong>du</strong> modèle Adiabatic homogeneity.[ m 3 .s −1] .Tenseur effectif de diffusion.Tenseur effectif de diffusion.Tenseur effectif de diffusion.Tenseur effectif de diffusion.κ Constante de décroissance radioactive de l’eau radio-marquée. [ s −1] .Lλ dLongueur <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire. [m].Coefficient de partition.n βσ Vecteur unitaire normal à <strong>la</strong> l’interface entre β <strong>et</strong> σ, orienté de β vers σ.138


Liste des symbolesP Coefficient de Perméabilité de <strong>la</strong> membrane. [ m.s −1] .Q Débit sanguin. [ m 3 .s −1] .Q i Débit d’injection <strong>du</strong> traceur dans le système. [ m 3 .s −1] .r 0RR(t)Rayon <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire. [m].Rayon extérieur <strong>du</strong> cylindre de tissu. [m].Rési<strong>du</strong> : quantité de traceur présente dans le système à l’instant t. [mol].S Surface d’échange entre le capil<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> le tissu. [ m 2] .t Variable désignant le temps. [s].T Coefficient de transmission.T Temps de transit moyen. [s].u ββu βσu σβu σσVitesse effective.Vitesse effective.Vitesse effective.Vitesse effective.V Vecteur vitesse de l’écoulement dans <strong>la</strong> phase β. [ m.s −1] .V 0 Vitesse (constante) <strong>du</strong> sang dans le capil<strong>la</strong>ire. [ m.s −1] .V max Vitesse maximum <strong>du</strong> dans <strong>la</strong> phase β. [ m.s −1] .ϑ[Volume total : ϑ = ϑ β + ϑ σ m3 ] .ϑ bn Volume de <strong>la</strong> boîte noîre. [ m 3] .ϑ β Volume de <strong>la</strong> phase β. [ m 3] .ϑ c Volume <strong>du</strong> capil<strong>la</strong>ire. [ m 3] .ϑ d Volume de distribution (volume fictif). [ m 3] .ϑ i Volume de de traceur injecté dans le système. [ m 3] .ϑ σ Volume de <strong>la</strong> phase σ. [ m 3] .ϑ t Volume de tissu. [ m 3] .ϑ tot Volume total. ϑ tot = ϑ c + ϑ t . [ m 3] .139

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