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Mise en page 1 - Commune de Guiclan

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H i s t o i r eJacques Queinnecdéputé<strong>de</strong> la Conv<strong>en</strong>tionSéancedu Conseil<strong>de</strong>s Cinq-C<strong>en</strong>tsParmi les membres <strong>de</strong>la Conv<strong>en</strong>tion Nationale,dont il est fait peum<strong>en</strong>tion dans l’histoire,il nous paraît intéressant<strong>de</strong> signaler le députébreton Jacques Queinnec,fils <strong>de</strong> paysan et paysanlui-même à Kermorvan<strong>en</strong> <strong>Guiclan</strong>.Jacques Queinnec naquit àKerbolot-bras, village autrefoisrattaché à la commune <strong>de</strong>Guimiliau (aujourd’hui <strong>en</strong> StSauveur) le 23 mars 1755. Cultivateuret marchand <strong>de</strong> toilesà Plounéour-Ménez au début<strong>de</strong> la Révolution française, il semarie le 15 novembre 1779avec Louise Ma<strong>de</strong>c. Le couples'établit quelque temps aprèsau manoir <strong>de</strong> Kermorvan, <strong>en</strong>Plounéour-Ménez et a huit<strong>en</strong>fants, cinq garçons et troisfilles. Quand vint la Révolution,il adopta modérém<strong>en</strong>t lesidées nouvelles.Le 1 er avril 1789, s’assemblèr<strong>en</strong>tà Lesnev<strong>en</strong>,158 délégués<strong>de</strong> la sénéchaussée du Léon.Leur objectif était <strong>de</strong> coordonnerun seul cahier général <strong>de</strong>doléances à partir <strong>de</strong>s 97cahiers <strong>de</strong>s paroisses, et <strong>de</strong>procé<strong>de</strong>r à l’élection <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxdéputés aux États Généraux.Jacques Queinnec et son amiLe Gu<strong>en</strong> <strong>de</strong> Kerangall <strong>de</strong> Landivisiaufur<strong>en</strong>t nommés aunombre <strong>de</strong>s dix commissaires,chargés <strong>de</strong> la rédaction ducahier général.En 1790, il est nommé Procurateur<strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Plounéour-Ménezet membre dudistrict <strong>de</strong> Morlaix.En 1792, lors <strong>de</strong> l’assembléeélectorale qui doit désigner lesdéputés <strong>de</strong>vant siéger à laConv<strong>en</strong>tion Nationale, il estélu le 8 septembre député duFinistère, le 5 e sur 8 avec 268voix sur 441 votants.Assumant la responsabilitéqu’il <strong>en</strong>dossait (le nom Queinnecprovi<strong>en</strong>t du breton oùQuein signifie le dos et Queinnecsignifie celui qui a du dosou <strong>en</strong>dossé, ce qui <strong>de</strong> nosjours, signifie largesd’épaules), il part à Paris, sans<strong>en</strong>thousiasme : il était déjàpère <strong>de</strong> six <strong>en</strong>fants et safemme était <strong>en</strong>ceinte <strong>de</strong> leurseptième <strong>en</strong>fant. Ne maîtrisantque peu le français, vêtu<strong>de</strong> son « glazic » et <strong>de</strong> son chapeau<strong>de</strong> feutre rond à ruban,Jacques Queinnec arrive dansla capitale, dont il ne connaîtri<strong>en</strong>.Le 24 avril 1792, au milieu <strong>de</strong>smanifestations bruyantes, ilvota le décret d’accusationcontre Marat, l’un <strong>de</strong>s instigateurs<strong>de</strong>s massacres <strong>de</strong> septembre1791, qui, d’ailleurs futacquitté et ram<strong>en</strong>é <strong>en</strong>triomphe à la Conv<strong>en</strong>tion.Jacques Queinnec avait faitpreuve d’un certain courage,car son vote le classa « irrémédiablem<strong>en</strong>tparmi les membresattachés au parti <strong>de</strong> laGiron<strong>de</strong> ».Le 15 janvier 1793, lors du procèsdu roi Louis XVI, dit Capet,il doit se prononcer sur la s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> répondant à quatrequestions. À la question : «Quelle peine sera infligée àLouis ? », il répond : « Je nesuis pas juge et ne peux doncvoter que pour la dét<strong>en</strong>tionp<strong>en</strong>dant la guerre et la déportationà la paix ». Cette courageuseproclamation le classa,bi<strong>en</strong> que ferme républicain,dans le camp <strong>de</strong>s suspects et<strong>de</strong>s opposants, lui qui étaitcatholique et modéré. Lamajorité <strong>de</strong>s députés se prononçapour la peine <strong>de</strong> mort<strong>de</strong> Louis XVI.Après le coup d’état <strong>de</strong>s Montagnardsdu 31 mai 1793, 75députés, dont Jacques Queinnec,protestèr<strong>en</strong>t contre lasuppression <strong>de</strong> la commission<strong>de</strong>s Douze, créée le 18 maipour <strong>en</strong>quêter sur les actes <strong>de</strong>la commune <strong>de</strong> Paris. Cetteattitu<strong>de</strong> leur valut d’être arrêtésle 3 octobre 1793 et traités<strong>en</strong> criminels dangereux. En prison,il écrit à sa femme, <strong>en</strong> yracontant ses dures conditions<strong>de</strong> dét<strong>en</strong>tion. Jacques Queinnecfut libéré un an plus tard,le 8 décembre 1794, et putrepr<strong>en</strong>dre sa place à laConv<strong>en</strong>tion. En 1795, il futdésigné pour siéger au Conseil<strong>de</strong>s Cinq-C<strong>en</strong>ts par l’assembléeélectorale <strong>de</strong> Francejusqu’à la fin <strong>de</strong> son mandat,le 20 mai 1798. Bi<strong>en</strong> qu’étantadmiratif <strong>de</strong> Bonaparte « leplus grand-homme dont lesannales ai<strong>en</strong>t fait m<strong>en</strong>tion »écrira-t-il, il abandonne lascène politique, quitte Paris,après avoir passé plus <strong>de</strong> sixannées agitées, où il a souffertmoralem<strong>en</strong>t et physiquem<strong>en</strong>t.Il revi<strong>en</strong>t à Plounéour-Ménez,qu’il quitte <strong>en</strong> 1803 pour s’installerà Kermorvan, mais cettefois, sur la commune <strong>de</strong> <strong>Guiclan</strong>« un paradis terrestrecomparé à la montagne <strong>de</strong>Plounéour Ménez ». C’est làqu’il mourut le 26 avril 1817,10 jours après son ami LeGu<strong>en</strong> <strong>de</strong> Kerangall qui avaitété député à l’AssembléeNationale Constituante. Onpeut <strong>en</strong>core voir sa tombedans le cimetière, à droite duporche principal <strong>de</strong> l’église.Sources : Association Avel ar Ménez<strong>de</strong> Plounéour-Ménez “JacquesQuein nec, député”Jean Kernéis “Contribution à l’étu<strong>de</strong><strong>de</strong> la Révolution, le conv<strong>en</strong>tionnelbreton, Jacques Queinnec”Yves Miossec “Une vieille paroissebretonne, <strong>Guiclan</strong>”Maison Kermorvan à Plounéour-MénezMaison Kermorvan à <strong>Guiclan</strong>15

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