Herbe & fourrages CENTRE - Chambre d'agriculture de l'Indre

Herbe & fourrages CENTREéditoLa région Centre est riche de son agriculture. Une réellediversité des activités de culture et d’élevage lui permet d’êtreprésente sur un territoire lui-même très varié. Notre volontéd’être auprès des professionnels de l’ensemble de nos filièresse traduit plus particulièrement auprès de ceux qui subissent leplus de contraintes, tout en créant de l’emploi et de l’activité.C’est ainsi, alors même que des contrats d’appui aux filièresexistent déjà pour l’élevage, que nous avons souhaité y ajouterun programme spécifique, herbe et fourrages.Sécuriser l’alimentation des cheptels, accroître l’autonomiealimentaire des exploitations, voilà les objectifs très concretsque nous avons déterminés avec les professionnels, lesChambres d’agriculture et l’ensemble des organisationsagricoles. Les actions qui doivent y conduire s’appuient surun réseau de techniciens, sur le développement d’outils deformation et de sensibilisation, sur l’expérimentation au seinde fermes pilotes et de groupes d’agriculteurs volontaires.Quelques mois après l’adoption de ce dispositif, ce premierpoint d’étape, sous forme de témoignages, doit permettre decommencer à mesurer les effets de ces actions, car soutenirefficacement les filières agricoles, c’est s’assurer que lesmoyens mis en place portent leurs fruits.Je souhaite que ces premiers retours alimentent nos réflexionscommunes pour que le programme Herbe et fourrages constitue unsuccès. Parce que la région Centre a besoin de ses élevages, nousdevons répondre aux besoins des éleveurs.Marie-Madeleine MIALOTVice-présidente du Conseil régional, en charge de l’agricultureTEMOIGNAGES DESFERMES PILOTEAoût 2013

Faucher davantagepour faireplus de stockspour l’hiver129 ha 110 ha d’herbe, 7 hade maïs ensilage et 12 ha decéréales (blé-triticale).1 UMO110 vaches charolaisesessentiellement en vêlaged’automne. Production debroutards, laitonnes et vachesmaigres.1,42 UGB /haMichel PAILLETSaint-Maur (Cher)NompaddockSurfaceen ha1 1,752 1,753 1,754 1,75Déprimageavant maïs4Calendrier de pâturage 2013AVRIL MAI JUIN JUILLET1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12Début déprimageMise à l’herbe sur lasurface de baseSevrage des veaux femelles et rajout de5 vaches. Le chargement est de42 ares/Equivalent Viande Vive (EVV)2témoignage"Avec mon parcellaire dispersé et mon chargement soutenu,j’ai naturellement souhaité faire tourner mes animaux sur 3paddocks pour ne pas gaspiller d’herbe et avoir suffisammentde stocks pour l’hiver. Dans le cadre de l’action régionale, j’aiun peu modifié mon système en faisant tourner mes animauxsur 4 paddocks. Mais le mieux, ça serait d’en avoir 5 pourfacilement en ôter un pour la fauche.Malgré les mauvaises conditions du printemps, les performancesde mes veaux se sont plutôt bien maintenues. Il ne manque que20 kg à la vente de mes broutards par rapport à d’habitude.Côté stock, J’ai même pu récupérer début mai pour la fauche 2paddocks sur 2 lots au pâturage, soit l’équivalent de 4 ha. Misersur le pâturage tournant me permet de tenir un bon niveau dechargement, avec par exemple 20 vaches suitées de veaux mâlesd’automne sur seulement 9 ha.Côté pratique, la mise en place des clôtures électriques pour mes8 lots m’a pris 2 jours. J’ai remarqué que le découpage en « étoile »me satisfaisait mieux car il limite le piétinement par rapport à uncouloir. Avec ce principe, j’ai un seul point d’abreuvement et jen’ai pas à déplacer le nourrisseur."

Optimiserla productivitéet la pérennité d’uneprairie temporaire4 ateliersbovins lait, bovins viande,engraissement de taurillons etovins viande (400 brebis)150 ha19,5 ha de surface en herbeconsacrée aux ovins, dont 10 hade prairie temporaire renouveléeen 2012Christophe AVISSEGAEC la BourgetièreLa Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir)9 10 11 12témoignage"Le renouvellement de la prairie temporaire s’est fait en trèfle,fétuque et RGA. Le pari lancé était d’exploiter ces 10 ha leplus longtemps possible avec le maximum de bêtes (environ200 reproducteurs). Les brebis en lutte sont sorties à l’herbeles premières, complétées par la suite des taries et gestantes.Malgré certaines hésitations, j’ai divisé la parcelle en 3 etmis en place le pâturage tournant. Après 2 mois de suivi, j’ai redivisé les 3 parcelles en2. Les brebis en lutte tournent donc maintenant sur 6 paddocks, et sont secondées par lesagnelles et les allaitantes qui permettent de maitriser la pousse de l’herbe. Une fois que lesbrebis en lutte suffiront à maîtriser la pousse, les agnelles et les taries iront dans une autrepâture, ou en bergerie (suivant le stock et les disponibilités du moment). Nous allons avoirplus d’herbe et plus longtemps, on peut même imaginer en avoir au mois d’août. La poussed’herbe exploitée plus régulièrement a permis de préserver le capital de la prairie et ainsid’éviter le gaspillage des années précédentes (prairie non divisée)."3

Pâturer plus pourgagner plus140 chèvres en mise basautomne et mars90 000 L de lait entransformation fromagère etlivraison laiterie6 ha en trèfle violet + ray-grass2 ha de prairies naturelles16 ha en luzerne-dactyle pourstockJean AUBAILLYLa Beauce - Nohant Vic(Indre)témoignage4"Je participe au programme Herbe et fourrages car l’autonomie alimentaire via le pâturage estau cœur de la stratégie de mon exploitation. La maîtrise technique du pâturage est essentielle àl’équilibre économique de mon atelier. Ce programme est donc pour moi une aide et un levierpour l’amélioration de mon système.La méthode Herbo-LIS ® nous a permis à la fois de mieux anticiper la conduite du pâturage dès lafin de l’hiver et de faire les nombreux ajustements que cette campagne atypique nous a imposés.En effet, le suivi des hauteurs d’herbe nous a permis de rationaliser la conduite, de mesurerson efficacité et d’affiner les pratiques. Il a également révélé des marges de progrès pour lesannées à venir et nous avons d’ores et déjà fixé de nouveaux objectifs pour 2014, notamment surles hauteurs de sorties, la gestion des refus, le choix des espèces prairiales et la prévention duparasitisme. Nous espérons ainsi progresser nettement sur la productivité laitière.Des références spécifiques à la gestion du pâturage en élevage caprin dans la région manquent.Ce programme Herbe et fourrages Centre va nous permettre d’en proposer en s’appuyant surdes exemples concrets illustrant la faisabilité et la viabilité des systèmes pâturants tout en étantobjectifs sur leurs atouts et leurs contraintes."

L’herbeest unecultureà partentière115 ha500 brebis50 daims109 ha de surface en herbe7 ha de prairies implantéessous couvert de colza fourragerPousse cumulée en kg de MS - Azay le Rideau - 2013Kg de MS /ha450040003500300025002000FrançoisDE CHÉNERILLESLes méchinières - Azay le Rideau(Indre-et-Loire)témoignage15001000500018 mars25 mars1 er avril8 avril15 avril22 avril29 avril6 mai13 mai20 mai27 maiLe rendement de 4 t MS/ha atteint fin juinsur les pâtures est très satisfaisant pour le secteur.3 juin10 juin17 juin24 juin"Les mesures de hauteurs d’herbe permettent d’optimiser les exploitations de l’herbe et de bien se rendrecompte de la hauteur d’herbe disponible. Avant, les brebis sortaient à 3 cm et la repousse étaitlente (sur 3/4 semaines). Cette année, avec le passage de l’herbomètre, la sortie des animauxs’est faite à 5 cm. Cela a permis d’avoir une repousse beaucoup plus rapide, et égalementde réduire le parasitisme. J’ai aussi noté un changement de flore dans les prairies naturelles(apparition de vesce, lotier corniculé et trèfle violet). Ces mesures permettent également deconnaître les sols superficiels humides l’hiver et séchants l’été.La technique de l’herbomètre a aussi modifié la façon de préparer les foins : avec desfermetures de parcelles après un passage de déprimage jusqu’à fin avril. Le premier apporta été de 40 unités avant le déprimage. Puis les foins ont été faits sans rajout d’ammonitrate(économie de 2041 € soit 5,4 tonnes d’engrais). Le rendement en foin des prairies fétuque(70 %), Ray-grass anglais (20 %), trèfle blanc et trèfle violet (10 %) est de 7 tonnes deMS/ha. Pour améliorer le système fourrager, nous faisons également des implantations deprairies temporaires sous couvert de colza au printemps.Avec le pâturage tournant, les brebis sont plus en état. Les brebis de réforme ont étéengraissées à l’herbe uniquement, et ont été vendues en bon état d’engraissement. Lesagnelles ont aussi fait leur croissance sur des parcelles de pâturage tournant. Pour améliorerencore les conditions de pâturage, il faudrait de plus petites parcelles.Depuis cette année, tous les agneaux nés à partir de début mars sont sortis, ce qui n’était plus le cas depuisdix ans. Cela a permis une économie sur l’alimentation des mères et des agneaux. La finition se faitdans une parcelle de colza fourrager avec une prairie implantée dessous. Les croissances des agneauxsont plus faibles qu’à l’aliment, mais les coûts de production devraient être réduits. Enfin, l’introductionde plante à tannins dans les prairies devrait permettre de gérer encore mieux le parasitisme."5

De l’herbe dequalitépour moinsde concentrés73 ha dont 6.5 suivis42 à 45 Prim’Holstein enlactation416 084 L de quota laitier7 686 L de moyenne deproduction :41,6 g/kg de TB31,3 g/kg de TPPousse de l’herbe au printemps 2013Kg de MS /ha/j160140120100Jean-PierreLEMAIREMéhers (Loir-et-Cher)80604020029 mars5 avril12 avril19 avril26 avril3 mai10 mai17 mai24 mai31 mai7 juin14 juinAprès de fortes croissances au printemps,la pousse a diminué en mai avec le manque de température.témoignage6"Cette année, du fait des conditions météorologiques, la gestion du pâturage a été compliquée.Nous avons alterné entre des absences et des explosions au niveau de la pousse de l’herbe.Cela nous a amené à réaliser de nombreux ajustements par rapport à notre prévision établie enfin d’hiver. C’est ainsi que la portance des parcelles nous a peut-être plus guidée que la hauteurde l’herbe. Ceci a conduit à des débordements (entrée souvent au-dessus de 20cm). Néanmoins,les parcelles étant jeunes (beaucoup de trèfle et de Ray-Grass Italien) et souvent non-épiées, laconsommation a été très bonne.Le gros avantage de ce travail s’est de suite fait sentir. En effet, nous avons pu noter uneéconomie flagrante de concentrés depuis l’implication dans le programme Herbe et fourragesCentre. Ainsi nous sommes passé d’un tiers d’herbe les autres printemps à environ 50 à 80 %selon les parcelles et leur avancée. Au niveau de la distribution des concentrés, nous sommespassés de 150g à moins de 100g, en gardant les mêmes couvertures des besoins. Le plus délicatest l’ajustement permanent en fonction de la qualité de l’herbe proposée.Pour le printemps prochain, nous réfléchissons à augmenter les surfaces en herbe de 2 ha pourpouvoir tourner plus rapidement et envisager la fermeture du silo ! "

Augmenterses margesgrâce au pâturagetournantSols sableux à sablo-argileux surargile, séchants l’été86 vaches normandes enproductionSurface en pâturage VL : 18 ha surles 2 premiers cycles (7 paddocks)puis 14 ha (5 paddocks)Jean-Marie etJean-Claude TARDIFGAEC les Bonneaux - Lorris (Loiret)Croissance en kg MS/ha/jCroissance en kgMS/ha/j16014012010080604020019 mars26 marsCroissance de l'herbe GAEC les Bonneaux printemps 20132 avrilPousse de l’herbe au printemps 20139 avril16 avril23 avril30 avril7 mai14 mai21 mai28 mai4 juincroissance11 juin18 juin25 juin2 juill.hauteurLa pousse a démarré fortement après un retard de début de printemps.La hauteur moyenne de l’herbe a été maîtrisée entre 5 et 10 cm.9 juill.302520151050Hauteurcroissancehauteurtémoignage"Le pâturage est présent de longue date sur l’exploitation. On aime bien voir les vaches dehors et l’herbeest un aliment équilibré. Nous avions la volonté d’optimiser le pâturage, surtout cette année avec le coût desconcentrés élevé. Nous pratiquions déjà le pâturage tournant auparavant mais sans les mesures d’herbe. Nousn’avions pas conscience du stock d’herbe qui était présent au pâturage et avions tendance à le sous-estimer.Cette année, en mesurant on a eu une meilleure gestion, on a même réussi à fermer le silo pendant3 semaines avec l’année favorable à la pousse de l’herbe. Durant cette fermeture, la production laitières’est maintenue à un niveau moyen de 24 kg/VL avec des taux de 45,3 en TB et 34 en TP, soitla même production qu’avec une partie d’ensilage de maïs. L’économie de concentrés a été conséquente: 2,6 t de tourteaux de colza, 0,4 t de triticale et 8 tMS d’ensilage de maïs (soit plus d’1/2 ha).Il y a également beaucoup moins de travail d’astreinte le matin, on n’a pas la mélangeuse à préparer.Même si on a un peu moins de lait par vache en pâturage, la marge est meilleure et la production delait/ha de SFP est bonne (8 244 l) sans acheter de fourrages extérieurs. Le pâturage nous permet ainsid’augmenter le revenu global de l’exploitation.L’année prochaine, nous envisageons d’augmenter la part de pâturage dans les prairies destinéesaux vaches laitières tout en gardant une superficie en herbe constante sur l’exploitation pour avoirtoujours quelques surfaces en céréales. Les paddocks vont également être redécoupés pour en avoir9, soit une présence des vaches d’à peine plus de 2 jours en moyenne par paddock. La consommationde l’herbe sera ainsi plus homogène avec moins de variation au tank, et il sera plus facile de rentrer les vachespour la traite. Il ne nous restera plus qu’à avoir un bon chien de troupeau !"7

Retrouvez le programmeHerbe & fourrages CENTREhttp://www.herbe-fourrages-centre.frLes idées clés du programmeObjectifsPlus d’autonomie fourragèreSécuriser les systèmes fourragersUn pâturage géré au mieuxAu service des éleveurs bovins viande, bovins lait, ovins et caprins de laRégion Centre.Principales actions23 fermes pilotes qui testent la méthode proposée pour mieux gérer leurpâturage et qui permettront d’acquérir des premières référencesDes conseillers qui accompagnent chaque ferme piloteDes flashs Herbe et fourrages, démonstrations et journées techniquespour donner aux éleveurs des outils pour améliorer leur système fourragerDes groupes Herbe et fourrages en 2014 pour diffuser la méthode testéeau sein des fermes pilotes aux éleveurs intéressésResponsables professionnels du programmeJean-Paul GIRAULT (Indre) - François DE CHENERILLES (Indre-et-Loire)Stéphane TURBEAUX (Loir-et-Cher)Chef de service responsable du programmeChristophe THOLONIAT (Indre)Autres partenairesFerme expérimentale desBordes (OIER)ARVALIS Institut du VégétalCIIRPOOrganismes de contrôle deperformancesGEDAOrganisations de producteursCUMALycées agricolesVIVEAChambre Régionale d’Agriculturedu LimousinProgramme Herbe et fourragesLIMOUSININRAMétéo FranceFREDON CentreCoop de France CentreNégocesSemenciersGDS CentreBio CentreRéférents départementaux à votre écouteCher : Yvan LAGROST – 02 48 23 04 40Eure-et-Loir : Phlippe LOQUET – 02 37 53 44 33Indre : Aurore ANTOINE – 02 54 61 61 54Indre-et-Loire : Stéphane DAVID – 06 08 18 87 60Loir-et-Cher : Gilles DUFOIX – 02 54 73 65 66Loiret : François ROUMIER – 02 38 67 28 52Merci à Michel Paillet, Christophe Avisse, Jean Aubailly, François de Chénerilles,Jean-Pierre Lemaire, Jean-Claude et Jean-Marie Tardif pour leur témoignage etleur investissement dans le programme. Merci également aux techniciens qui ontrecueilli ces témoignages et qui accompagnent les éleveurs dans leur démarche.Crédit photos : Chambres d’agriculture du Centre - Programme H&F CentreRéalisation et mise en page : Programme Herbe et fourrages CentreImpression : Touraine routage - 02 47 39 01 02 - Août 2013