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Validation d'un modèle d'indice de qualité de l'habitat pour l'ours noir

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<strong>Validation</strong> d’un modèle d’indice <strong>de</strong>qualité <strong>de</strong> l’habitat <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>Rémi Hébert, Clau<strong>de</strong> Samson et Jean HuotRapport présenté à


<strong>Validation</strong> d’un modèle d’indice <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>l’habitat <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>Rémi Hébert, Clau<strong>de</strong> Samson et Jean HuotRapport présenté àAgence Parcs CanadaFondation <strong>de</strong> la faune du QuébecMinistère <strong>de</strong>s Ressources naturelles du QuébecSociété <strong>de</strong> la faune et <strong>de</strong>s parcs du QuébecDépartement <strong>de</strong> biologieUniversité Laval2001


iiiAvant-proposL’ours <strong>noir</strong> est un animal intéressant à étudier. Son comportement est variable;il change selon les différentes saisons. Tenter <strong>de</strong> le comprendre représente donc undéfi <strong>de</strong> taille. C’est dans cette optique que nous tentons ici d’apporter notrecontribution au vaste savoir qui reste encore à acquérir sur cet animal remarquable.Cette étu<strong>de</strong> n’aurait pas été possible sans la participation financière et logistique<strong>de</strong> l’agence Parcs Canada, <strong>de</strong> la Fondation <strong>de</strong> la faune du Québec, du ministère <strong>de</strong>sRessources naturelles du Québec, et <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong> la faune et <strong>de</strong>s parcs du Québec.Ces organismes ont tous contribué à leur façon à la réalisation du projet.


ivRésuméLes modèles d’indice <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’habitat (IQH) sont généralement basés sur<strong>de</strong>s données <strong>de</strong> la littérature et sur l’avis d’experts n’ayant pas été vérifiés dans ledomaine d’application du modèle. Ces interprétations nécessitent donc une validationsur le terrain. L’objectif principal <strong>de</strong> ce projet était <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r certains paramètres dumodèle d’indice <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’habitat <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> au Québec.Dans un premier temps, nous voulions i<strong>de</strong>ntifier les facteurs qui influencentl’utilisation <strong>de</strong>s milieux ouverts par l’ours <strong>noir</strong>. Nous avons réalisé cette partie <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong> dans la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s, située en forêt boréale. Au total, 39coupes à blanc, d’âges et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs variables, ont été échantillonnées. En notant lesindices <strong>de</strong> présence laissés par les ours (fèces et marques <strong>de</strong> griffes), nous avonstrouvé que le centre <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s coupes (diamètre ≥ 600 m) était significativementmoins utilisé lorsque l’obstruction visuelle latérale était faible. Dans ces cas, les oursutilisaient plus la zone 0-100 m à partir <strong>de</strong> la forêt résiduelle que toutes les autreszones. Cependant, lorsque l’obstruction visuelle latérale était meilleure, un telévitement n’était pas observé. De façon générale, les coupes les plus utilisées parl’ours <strong>noir</strong> étaient donc celles qui avaient une meilleure obstruction visuelle latérale.Les coupes les plus utilisées étaient aussi celles ayant le plus d’arbres résiduels aprèscoupes avec un diamètre à hauteur <strong>de</strong> poitrine > 10 cm. La source <strong>de</strong> nourritureprincipale, les petits fruits, était autant abondante dans toutes les catégories <strong>de</strong> tailles etd’âges <strong>de</strong>s coupes. La présence d’un couvert semble donc importante <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>.En <strong>de</strong>uxième lieu, nous voulions i<strong>de</strong>ntifier les facteurs qui contrôlentl’abondance <strong>de</strong>s plantes pouvant produire <strong>de</strong>s petits fruits <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> au Québec.Les petits fruits représentent généralement la source <strong>de</strong> nourriture la plus importante<strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> pendant l’été et l’automne. Pour ce faire, nous avons utilisé lesdonnées <strong>de</strong>s inventaires écologiques réalisés par le ministère <strong>de</strong> l’Environnement duQuébec. Trois aires d’étu<strong>de</strong>s différentes ont été retenues <strong>pour</strong> réaliser cette partie <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong>, soit la réserve faunique <strong>de</strong> Papineau-Labelle (291 parcelles; 26 espèces), laréserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s (613 parcelles; 17 espèces) et la régionadministrative <strong>de</strong> la Côte-Nord (1939 parcelles; 32 espèces). Elles représentent


viiTable <strong>de</strong>s matièresPageAVANT-PROPOS.................................................................................................... iiiRÉSUMÉ.................................................................................................................. ivTABLE DES MATIÈRES........................................................................................ viiLISTE DES TABLEAUX........................................................................................xLISTE DES FIGURES............................................................................................. xivINTRODUCTION.................................................................................................... 1CHAPITRE 1 – Utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières dans la forêtboréale par l’ours <strong>noir</strong>............................................................................................... 2Introduction.................................................................................................... 2Aire d’étu<strong>de</strong>................................................................................................... 5Méthodologie................................................................................................. 61- Sélection <strong>de</strong>s coupes forestières.................................................... 62- Échantillonnage <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> présence d’ours........................... 73- Échantillonnage <strong>de</strong> la végétation................................................... 94- Analyses statistiques...................................................................... 10Résultats......................................................................................................... 101- Utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par l’ours <strong>noir</strong>.......................... 102- Influence <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> la bordure sur l’utilisation<strong>de</strong>s coupes forestières par l’ours <strong>noir</strong>............................................ 113- Influence <strong>de</strong> l’obstruction visuelle latérale surl’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par l’ours <strong>noir</strong>......................... 12


viiiPage4- Influence <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong> la nourriture surl’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par l’ours <strong>noir</strong>......................... 145- Influence du nombre d’arbres résiduels surl’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par l’ours <strong>noir</strong>......................... 18Discussion...................................................................................................... 191- Influence <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> la bordure surl’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par l’ours <strong>noir</strong>......................... 192- Influence <strong>de</strong> l’obstruction visuelle latérale surl’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par l’ours <strong>noir</strong>......................... 203- Influence <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong> la nourriture surl’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par l’ours <strong>noir</strong>......................... 224- Influence du nombre d’arbres résiduels surl’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par l’ours <strong>noir</strong>......................... 23Conclusion et implications d’aménagement.................................................. 25Remerciements.............................................................................................. 26Références...................................................................................................... 26CHAPITRE 2 – Facteurs influençant l’abondance <strong>de</strong>s plantesproduisant <strong>de</strong>s petits fruits <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> (Ursus americanus)au Québec................................................................................................................. 29Introduction.................................................................................................... 29Aires d’étu<strong>de</strong>….............................................................................................. 31Méthodologie................................................................................................. 32Résultats......................................................................................................... 33Discussion...................................................................................................... 411- Influence <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité et <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> lavégétation dominante sur l’abondance <strong>de</strong>s plantespouvant produire <strong>de</strong>s petits fruits.................................................. 412- Influence <strong>de</strong> la texture du sol sur l’abondance <strong>de</strong>splantes pouvant produire <strong>de</strong>s petits fruits..................................... 423- Influence du drainage vertical et oblique surl’abondance <strong>de</strong>s plantes pouvant produire <strong>de</strong>spetits fruits..................................................................................... 43Conclusion..................................................................................................... 44Remerciements.............................................................................................. 45Références...................................................................................................... 45


ixPageCHAPITRE 3 – <strong>Validation</strong> d’un modèle IQH <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> parsélection saisonnière <strong>de</strong> l’habitat.............................................................................. 49Introduction.................................................................................................... 49Présentation du modèle....................................................................... 50Aire d’étu<strong>de</strong>................................................................................................... 51Méthodologie................................................................................................. 52Résultats......................................................................................................... 541- Variable NOURRITURE du modèle IQH..................................... 542- Variable REFUGE du modèle IQH............................................... 56Discussion...................................................................................................... 571- Variable NOURRITURE du modèle IQH..................................... 572- Variable REFUGE du modèle IQH............................................... 60Conclusion..................................................................................................... 61Remerciements.............................................................................................. 63Références...................................................................................................... 64CONCLUSION........................................................................................................ 67ANNEXE A – Description <strong>de</strong>s coupes forestières échantillonnéesdans la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s................................................................. 68ANNEXE B – Courbes permettant <strong>de</strong> définir le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong>slocalisations incluses dans les zones d’utilisation intensive <strong>de</strong>chaque saison à partir du point d’inflexion <strong>pour</strong> les ours <strong>noir</strong>s dansla région <strong>de</strong> la Mauricie (1991-1994)....................................................................... 71ANNEXE C – Description <strong>de</strong>s zones d’utilisation intensive et dureste <strong>de</strong>s domaines vitaux <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> laMauricie au printemps, à l’été et à l’automne.......................................................... 751- Printemps.................................................................................................. 762- Été............................................................................................................ 803- Automne................................................................................................... 83


xListe <strong>de</strong>s tableauxPageTableau 1 : Nombre d’indices <strong>de</strong> présence d’ours <strong>noir</strong> observés dans<strong>de</strong>s coupes forestières <strong>de</strong> la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s. Lesmoyennes i<strong>de</strong>ntifiées par une même lettre n’étaient passignificativement différentes.................................................................................... 11Tableau 2 : Nombre d’indices <strong>de</strong> présence d’ours <strong>noir</strong> dans chacune<strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> 100 m définies à partir <strong>de</strong> la bordure <strong>de</strong>s coupesforestières <strong>de</strong> la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s. Les moyennesi<strong>de</strong>ntifiées par une même lettre n’étaient pas significativementdifférentes................................................................................................................. 12Tableau 3 : Obstruction visuelle latérale (%) <strong>pour</strong> différenteshauteurs à partir du sol dans les trois catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges<strong>de</strong>s coupes forestières échantillonnées dans la réserve faunique <strong>de</strong>sLaurenti<strong>de</strong>s. Les moyennes i<strong>de</strong>ntifiées par une même lettre n’étaientpas significativement différentes.............................................................................. 13Tableau 4 : Abondance <strong>de</strong>s espèces à petits fruits dans la strate 1,5 m<strong>de</strong>s coupes forestières <strong>de</strong> la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s expriméeen nombre <strong>de</strong> tiges/ha (moyenne ± erreur type........................................................ 17


xiPageTableau 6 : Nombre <strong>de</strong> colonies d’insectes/ha dans les coupesforestières <strong>de</strong> la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s (moyenne ±erreur type)............................................................................................................... 18Tableau 7 : Résultats <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> variance multiple entrel’abondance relative <strong>de</strong> nourriture et les variables décrivant lemilieu dans trois régions du Québec......................................................................... 34Tableau 8 : Comparaison <strong>de</strong> la valeur NOURRITURE donnée parle modèle IQH selon chaque saison dans les zones d’utilisationintensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux <strong>de</strong>s femelles ours<strong>noir</strong>s (n = 14) <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la Mauricie................................................................ 55Tableau 9 : Comparaison <strong>de</strong> la valeur NOURRITURE donnée parle modèle IQH, après conversion entre 0 et 1, selon chaque saisondans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la Mauricie......................... 55Tableau 10 : Comparaison <strong>de</strong> la valeur REFUGE donnée par lemodèle IQH selon chaque saison dans les zones d’utilisationintensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux <strong>de</strong>s femelles ours<strong>noir</strong>s (n = 14) <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la Mauricie................................................................ 56Tableau 11 : Comparaison <strong>de</strong> la valeur REFUGE donnée par lemodèle IQH, après conversion entre 0 et 1, selon chaque saisondans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la Mauricie......................... 57Tableau A-1 : Description <strong>de</strong>s coupes forestières échantillonnéesdans la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s................................................................. 69Tableau C-1 : Superficie (ha) <strong>de</strong>s zones d’utilisation intensive etdu reste <strong>de</strong>s domaines vitaux saisonniers <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s(n = 14) en Mauricie................................................................................................. 76Tableau C-2 : Description générale du couvert forestier (%) dansles zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitauxau printemps <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> laMauricie.................................................................................................................... 76


xiiPageTableau C-3 : Densité <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvésdans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux au printemps <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région<strong>de</strong> la Mauricie........................................................................................................... 77Tableau C-4 : Hauteur <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvésdans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux au printemps <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région<strong>de</strong> la Mauricie........................................................................................................... 77Tableau C-5 : Âge <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dansles zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitauxau printemps <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> laMauricie.................................................................................................................... 78Tableau C-6 : Types <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dansles zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitauxau printemps <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> laMauricie.................................................................................................................... 79Tableau C-7 : Description générale du couvert forestier (%) dansles zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitauxà l’été <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> la Mauricie..................... 80Tableau C-8 : Densité <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvésdans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux à l’été <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> laMauricie.................................................................................................................... 80Tableau C-9 : Hauteur <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvésdans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux à l’été <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> laMauricie.................................................................................................................... 81Tableau C-10 : Âge <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dansles zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitauxà l’été <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> la Mauricie..................... 81


xiiiPageTableau C-11 : Types <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dansles zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitauxà l’été <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> la Mauricie..................... 82Tableau C-12 : Description générale du couvert forestier (%) dansles zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitauxà l’automne <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> laMauricie.................................................................................................................... 83Tableau C-13 : Densité <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvésdans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux à l’automne <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région<strong>de</strong> la Mauricie........................................................................................................... 83Tableau C-14 : Hauteur <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvésdans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux à l’automne <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région<strong>de</strong> la Mauricie........................................................................................................... 84Tableau C-15 : Âge <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dansles zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitauxà l’automne <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> laMauricie.................................................................................................................... 84Tableau C-16 : Types <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dansles zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitauxà l’automne <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> laMauricie.................................................................................................................... 85


xivListe <strong>de</strong>s figuresPageFigure 1 : Répartition spatiale <strong>de</strong>s transects et <strong>de</strong>s quadrats <strong>pour</strong>l’échantillonnage <strong>de</strong>s coupes forestières dans la réserve faunique<strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s......................................................................................................... 8Figure 2 : Influence <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la végétation dominante surl’abondance <strong>de</strong>s plantes d’intérêt <strong>pour</strong> l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong>dans trois régionsdu Québec................................................................................................................. 35Figure 3 : Influence <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> la végétation dominante surl’abondance <strong>de</strong>s plantes d’intérêt <strong>pour</strong> l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong>dans trois régionsdu Québec................................................................................................................. 36Figure 4 : Influence <strong>de</strong> l’interaction entre la <strong>de</strong>nsité et la hauteur <strong>de</strong>la végétation dominante sur l’abondance <strong>de</strong>s plantes d’intérêt <strong>pour</strong>l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans trois régions du Québec...................................... 37Figure 5 : Influence du drainage vertical sur l’abondance <strong>de</strong>s plantesd’intérêt <strong>pour</strong> l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans trois régions duQuébec...................................................................................................................... 38Figure 6 : Influence du drainage oblique sur l’abondance <strong>de</strong>s plantesd’intérêt <strong>pour</strong> l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans trois régions duQuébec...................................................................................................................... 39


xvPageFigure 7 : Influence <strong>de</strong> l’interaction entre le drainage vertical etle drainage oblique sur l’abondance <strong>de</strong>s plantes d’intérêt <strong>pour</strong>l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans trois régions du Québec...................................... 40Figure B-1 : Courbe permettant <strong>de</strong> définir le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong>slocalisations incluses dans les zones d’utilisation intensive auprintemps à partir du point d’inflexion (90%) <strong>pour</strong> les ours <strong>noir</strong>sdans la région <strong>de</strong> la Mauricie (1991-1994)............................................................... 72Figure B-2 : Courbe permettant <strong>de</strong> définir le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong>slocalisations incluses dans les zones d’utilisation intensive à l’étéà partir du point d’inflexion (80%) <strong>pour</strong> les ours <strong>noir</strong>s dans larégion <strong>de</strong> la Mauricie (1991-1994)........................................................................... 73Figure B-3 : Courbe permettant <strong>de</strong> définir le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong>slocalisations incluses dans les zones d’utilisation intensive àl’automne à partir du point d’inflexion (90%) <strong>pour</strong> les ours <strong>noir</strong>sdans la région <strong>de</strong> la Mauricie (1991-1994)............................................................... 74


1IntroductionLes modèles d’indice <strong>de</strong> qualité d’habitat (IQH) ont <strong>pour</strong> objectif d’estimer lavaleur d’un milieu <strong>pour</strong> une espèce animale. Ils sont généralement construits <strong>pour</strong>répondre à <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong> gestion ou d’aménagement <strong>de</strong> certaines espècesfauniques. Comme tout modèle, ils représentent toutefois une simplification du milieunaturel. De plus, dans ces modèles, la majorité <strong>de</strong>s relations établies entre les variableset la qualité d’habitat sont basées sur <strong>de</strong>s avis d’experts. Une validation <strong>de</strong> cesrelations est donc nécessaire. Cependant, malgré leurs nombreuses faiblesses, lesmodèles IQH représentent souvent un bon point <strong>de</strong> départ <strong>pour</strong> prendre <strong>de</strong>s décisionssur l’aménagement du territoire.Samson (1996) a proposé un modèle IQH <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> au Québec. Cemodèle n’échappe pas aux lacunes présentées ci-<strong>de</strong>ssus. L’objectif principal <strong>de</strong> laprésente étu<strong>de</strong> était donc <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r certains paramètres du modèle IQH <strong>pour</strong> l’ours<strong>noir</strong>. Deux prémisses <strong>de</strong> base du modèle seront abordées. Dans le premier chapitre,nous vérifierons l’influence <strong>de</strong> la proximité d’un couvert <strong>de</strong> refuge <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> surl’utilisation d’un milieu ouvert, soit <strong>de</strong>s coupes à blanc. Dans le second chapitre, nousdéterminerons l’influence <strong>de</strong> différents facteurs sur l’abondance <strong>de</strong>s plantes pouvantproduire <strong>de</strong>s petits fruits <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>. Finalement, dans le troisième chapitre, nousappliquerons le modèle IQH afin <strong>de</strong> le vali<strong>de</strong>r.


2CHAPITRE 1Utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières dans la forêtboréale par l’ours <strong>noir</strong>INTRODUCTIONLa forêt boréale est présentement sous exploitation intensive au Québec. La principaletechnique utilisée <strong>pour</strong> y récolter <strong>de</strong> la matière ligneuse est la coupe à blanc.Traditionnellement, la coupe à blanc correspondait à <strong>de</strong>s coupes totales. Cependant, au cours<strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, il est <strong>de</strong>venu obligatoire d’assurer la protection <strong>de</strong>s sols et <strong>de</strong> larégénération préétablie (Gouvernement du Québec, 1996). Ces coupes sont donc maintenantconnues sous l’appellation <strong>de</strong> coupe avec protection <strong>de</strong> la régénération et <strong>de</strong>s sols (CPRS).Pour la forêt boréale, ces coupes peuvent atteindre 150 ha d’un seul tenant et sonthabituellement séparées entre elles par <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 60 m <strong>de</strong> largeur (Gouvernement duQuébec, 1996). Les coupes forestières atteignent donc souvent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s superficies etmodifient considérablement le paysage. L’influence <strong>de</strong> ces changements sur l’utilisation du


3territoire par l’ours <strong>noir</strong> (Ursus americanus) est cependant peu connue. L’objectif <strong>de</strong> cetteétu<strong>de</strong> était donc d’i<strong>de</strong>ntifier les facteurs qui déterminent l’utilisation <strong>de</strong>s coupes à blanc parl’ours <strong>noir</strong>.On peut considérer l’ours <strong>noir</strong> comme étant un omnivore dont le régime alimentaireest principalement composé <strong>de</strong> végétation. Partout dans son aire <strong>de</strong> répartition, les mêmespréférences alimentaires se <strong>de</strong>ssinent (Boileau et al., 1994; Elowe et Dodge, 1989; Hatler,1972; Holcroft et Herrero, 1991; Irwin et Hammond, 1985; Jonkel et Cowan, 1971; Juniper,1978; Kasbohm et al., 1995; Lan<strong>de</strong>rs et al., 1979; Larivière et al., 1994; Lindzey et Meslow,1977; Lindzey et al., 1986; Maehr et Brady, 1984; Noyce et Garshelis, 1997; Rogers, 1987;Rudis et Tansey, 1995; Schwartz et Franzmann, 1991; Unsworth et al., 1989; Young et Ruff,1982). Au printemps, l’ours <strong>noir</strong> se nourrit surtout <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> graminées et <strong>de</strong> plantes ouarbres ayant <strong>de</strong>s feuilles larges. À l’été, ce sont les petits fruits qui composent la plus gran<strong>de</strong>partie <strong>de</strong> son régime alimentaire. Pendant l’automne, ce sont les fruits durs, comme les faînes,les glands et les noisettes, qui sont le plus consommés. Dans la forêt boréale, la majorité <strong>de</strong>ces fruits durs ne sont toutefois pas disponibles. Dans ce cas, l’ours <strong>noir</strong> continue <strong>de</strong> se nourrir<strong>de</strong> petits fruits (Boileau et al., 1994; Holcroft et Herrero, 1991; Kasbohm et al., 1995;Schwartz et Franzmann, 1991; Young et Ruff, 1982). Irwin et Hammond (1985) rapportentque plus <strong>de</strong> 65% du volume <strong>de</strong>s fèces d’automne était constitué <strong>de</strong> petits fruits dans une forêten haute altitu<strong>de</strong> au Wyoming. Les ours dépen<strong>de</strong>nt gran<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s petits fruits <strong>pour</strong>constituer les réserves nécessaires <strong>pour</strong> la reproduction et l’hibernation, surtout dans lesendroits où la nourriture à forte concentration énergétique est rare ou absente (Welch et al.,1997). L’ours <strong>noir</strong> adapte donc son régime alimentaire en fonction <strong>de</strong> ce qui est disponible(Maehr et Brady, 1984).De façon générale, les activités humaines ont beaucoup d’effets sur l’habitat <strong>de</strong> l’ours<strong>noir</strong> (Mattson, 1990). Dans le cas <strong>de</strong>s coupes à blanc dans la forêt boréale, ces changementssont probablement bénéfiques puisqu’elles représentent <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> un lieu à hauteproduction <strong>de</strong> petits fruits. Irwin et Hammond (1985) notent que <strong>de</strong>s coupes forestières,situées en haute altitu<strong>de</strong> au Wyoming, contiennent un grand nombre d’espèces pouvantproduire <strong>de</strong>s petits fruits consommés par l’ours <strong>noir</strong>. Rudis et Tansey (1995) affirment que les


4ours utilisent pendant l’été <strong>de</strong>s espèces à petits fruits qui sont typiques <strong>de</strong>s coupes à blanc etd’autres milieux perturbés. Pour Hellgren et al. (1991), l’importance <strong>de</strong>s milieux perturbés<strong>de</strong>vient évi<strong>de</strong>nte considérant l’utilisation <strong>de</strong> l’habitat et les habitu<strong>de</strong>s alimentaires <strong>de</strong>s ours.Cependant, les coupes à blanc ne représentent probablement pas un habitat productif <strong>de</strong> façoncontinue sur plusieurs années. Lindzey et al. (1986) notent une diminution du nombre d’ours<strong>noir</strong>s sur une île avec la succession végétale dans <strong>de</strong>s coupes à blanc. Par ailleurs, Schwartz etFranzmann (1991) ont observé en forêt boréale que les ours, habitant normalement dans unsite récemment brûlé, passaient la majorité <strong>de</strong> leur temps d’alimentation d’automne dans laforêt mature restante. Ainsi, suite à l’utilisation d’une certaine espèce produisant <strong>de</strong>s petitsfruits, 62% <strong>de</strong> toutes les localisations <strong>de</strong> ces ours étaient dans la forêt mature, alors que cellecin’occupait que 8% <strong>de</strong> la superficie (Schwartz et Franzmann, 1991). Par comparaison, lesours dans un autre site brûlé, cette fois plus vieux, ne changeaient pas <strong>de</strong> place à l’automne(Schwartz et Franzmann, 1991). Les milieux perturbés, soit trop récents ou soit trop vieux, nesemblent donc pas toujours convenir à l’ours <strong>noir</strong>.Les insectes coloniaux <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>s Hyménoptères, particulièrement les fourmis(Formicidae) et les guêpes (Vespidae), représentent souvent l’apport le plus important ennourriture animale (Boileau et al., 1994; Hatler, 1972; Holcroft et Herrero, 1991; Kasbohm etal., 1995; Lan<strong>de</strong>rs et al., 1979; Maehr et Brady, 1984; Noyce et al., 1997; Schwartz etFranzmann, 1991). Les ours <strong>noir</strong>s ont plusieurs traits caractéristiques <strong>de</strong>s grands mammifèresmyrmécophages, soit <strong>de</strong>s membres antérieurs aptes <strong>pour</strong> creuser ou atteindre <strong>de</strong>s nids, unelangue longue et agile <strong>pour</strong> extraire les insectes rapi<strong>de</strong>ment avec un minimum <strong>de</strong> débris, etl’utilisation <strong>de</strong> l’odorat <strong>pour</strong> ai<strong>de</strong>r à localiser les nids (Noyce et al., 1997). Souvent, les œufs,les larves ainsi que les adultes sont consommés. Par exemple, en Flori<strong>de</strong>, les insectescoloniaux étaient la <strong>de</strong>uxième catégorie <strong>de</strong> nourriture la plus importante, représentant 15% duvolume stomacal au printemps et à l’été, puis 9% à l’automne (Maehr et Brady, 1984). EnVirginie, les fourmis comptaient <strong>pour</strong> 8% du volume <strong>de</strong>s fèces au printemps et 14% à l’été(Kasbohm et al., 1995). Dans une étu<strong>de</strong> qui s’étale sur 9 ans, Noyce et al. (1997) ont trouvéque les fourmis étaient présentes dans presque toutes les fèces récoltées entre la mi-juin et lafin juillet <strong>de</strong> certaines années. Les fourmis pouvaient occuper jusqu’à 82% du volume total<strong>de</strong>s fèces à certaines pério<strong>de</strong>s, mais ne <strong>de</strong>scendaient jamais en bas <strong>de</strong> 33% (Noyce et al.,


51997). Schwartz et Franzmann (1991), dans une forêt conniférienne en Alaska, ont souventobservé <strong>de</strong>s ours se nourrir activement <strong>de</strong> fourmis. Plusieurs souches griffées par les ours ontainsi été observées (Schwartz et Franzmann, 1991).Le principal prédateur <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong>, excluant l’humain, est l’ours <strong>noir</strong> lui-même(Lecount, 1982). Au cours <strong>de</strong> leur étu<strong>de</strong>, Schwartz et Franzmann (1991) ont observé 7 ours<strong>noir</strong>s qui ont été tués par d’autres ours <strong>noir</strong>s. Ce sont surtout <strong>de</strong>s jeunes qui se sont fait tuer.Le couvert <strong>de</strong> refuge <strong>pour</strong>rait alors être important, surtout <strong>pour</strong> les jeunes.Nous émettons comme hypothèse que les coupes les plus recherchées par l’ours <strong>noir</strong>seront celles ayant plus <strong>de</strong> nourriture, celles ayant une meilleure obstruction visuelle latérale,et celles ayant un plus grand nombre d’arbres résiduels, ces arbres pouvant servir d’abri <strong>pour</strong>les jeunes. Finalement, nous émettons comme hypothèse que l’ours <strong>noir</strong> aura tendance àéviter le centre <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s coupes à cause <strong>de</strong> la trop gran<strong>de</strong> distance <strong>de</strong> la forêt résiduelle,qui représente un refuge.AIRE D’ÉTUDENotre aire d’étu<strong>de</strong> était la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s, située entre Chicoutimi etla ville <strong>de</strong> Québec. La réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s a été créée en 1895 et elle a unesuperficie <strong>de</strong> 7961 km² (Société <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> plein air du Québec, 2000). Nous avonscependant surtout concentré notre échantillonnage au sud-est <strong>de</strong> la réserve.La réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s se situe dans une région montagneuse. Lessommets atteignent jusqu’à 1219 m (Société <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> plein air du Québec,2000). Le climat y est particulièrement humi<strong>de</strong>. Les précipitations annuelles sous forme <strong>de</strong>pluie sont <strong>de</strong> 948 mm (station Forêt Montmorency) (Environnement Canada, 1993). Les


6précipitations annuelles sous forme <strong>de</strong> neige sont <strong>de</strong> 593 cm (Environnement Canada, 1993).Au total, on compte 215 jours par année avec une hauteur <strong>de</strong> précipitations mesurables(Environnement Canada, 1993). La température moyenne annuelle y est <strong>de</strong> 0,3 o C(Environnement Canada, 1993). La température moyenne d’une journée au mois <strong>de</strong> janvierest <strong>de</strong> –15,3 o C alors qu’elle est <strong>de</strong> 14,8 o C au mois <strong>de</strong> juillet (Environnement Canada, 1993).La réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s est située en forêt boréale, donc les peuplementsmatures sont principalement résineux. L’espèce la plus abondante est le sapin baumier (Abiesbalsamea). On retrouve surtout, comme espèces compagnes, l’épinette <strong>noir</strong>e (Picea mariana),l’épinette blanche (Picea glauca), le bouleau blanc (Betula papyrifera) et le peuplier fauxtremble(Populus tremuloi<strong>de</strong>s). L’exploitation forestière y est intensive. Les coupes à blancreprésentent l’aspect dominant du paysage. La chasse est aussi présente. On peut d’ailleurs ypratiquer la chasse printanière à l’ours <strong>noir</strong> avec gui<strong>de</strong> et site appâté.MÉTHODOLOGIE1- Sélection <strong>de</strong>s coupes forestièresÀ partir <strong>de</strong> la carte forestière <strong>de</strong> la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s, nous avonssélectionné <strong>de</strong>s coupes se classant dans trois catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges différents. Lapremière catégorie était composée <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s coupes forestières, datant <strong>de</strong> 3 à 10 ans. La<strong>de</strong>uxième catégorie était aussi composée <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s coupes forestières, mais datant cette fois<strong>de</strong> 11 à 17 ans. La distance minimale entre la bordure et le centre <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s coupesforestières était au moins <strong>de</strong> 300 m. La troisième catégorie était composée <strong>de</strong> petites coupesforestières. La distance minimale entre la bordure et le centre <strong>de</strong> ces coupes était d’environ100 m. Ces petites coupes dataient <strong>de</strong> 3 à 10 ans. Nous avons compté, sur la carte <strong>de</strong> notreaire d’étu<strong>de</strong>, toutes les coupes correspondant à chacune <strong>de</strong> ces catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges.


7Nous avons ensuite choisi aléatoirement les coupes à échantillonner. L’annexe A présente une<strong>de</strong>scription <strong>de</strong> toutes les coupes échantillonnées. Nous avons établi à 3 ans l’âge minimal <strong>de</strong>scoupes forestières afin <strong>de</strong> nous assurer qu’elles avaient commencé à se régénérer et à produire<strong>de</strong> la nourriture. Nos observations sur le terrain révèlent qu’il n’y a pas encore d’espèces àpetits fruits après un ou <strong>de</strong>ux ans suivant l’année <strong>de</strong> la coupe.Les travaux <strong>de</strong> terrain ont été effectués au cours <strong>de</strong>s étés 1999 et 2000.L’échantillonnage a été fait pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s petits fruits, soit <strong>de</strong> la fin dumois <strong>de</strong> juillet jusqu’au début du mois <strong>de</strong> septembre. Nous avons échantillonné 16 gran<strong>de</strong>scoupes âgées <strong>de</strong> 3 à 10 ans, 8 gran<strong>de</strong>s coupes âgées <strong>de</strong> 11 à 17 ans et 15 petites coupes âgées<strong>de</strong> 3 à 10 ans.2- Échantillonnage <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> présence d’oursPour chaque coupe, 8 transects, partant <strong>de</strong> la bordure jusqu’au centre <strong>de</strong> la coupe, ontété réalisés. La figure 1 présente leur répartition spatiale. Le premier transect a été positionnéaléatoirement et les autres ont ensuite été placés systématiquement à <strong>de</strong>s angles <strong>de</strong> 45 o les unspar rapport aux autres.Les coupes forestières ont été séparées en 3 zones <strong>de</strong> 100 m à partir <strong>de</strong> la bordure(figure 1). La zone 1 était la zone la plus près <strong>de</strong> la forêt résiduelle. La zone 2 était située àune distance <strong>de</strong> 100 à 200 m, alors que la zone 3 était située à une distance <strong>de</strong> 200 à 300 m.Les indices <strong>de</strong> présence d’ours, principalement <strong>de</strong>s fèces ou <strong>de</strong>s marques <strong>de</strong> griffes,étaient notés tout le long <strong>de</strong>s transects. Les marques <strong>de</strong> griffes étaient trouvées principalementsur les souches. La distance parcourue le long du transect était également notée afin <strong>de</strong>positionner correctement les indices <strong>de</strong> présence. Le nombre d’indices <strong>de</strong> présence étaitramené par unité <strong>de</strong> 100 m <strong>de</strong> distance parcourue afin <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s différences dans lalongueur <strong>de</strong>s transects.


XXXXXXX#OXCentre <strong>de</strong> la coupeQuadrats <strong>pour</strong>l'é c h an til lo nn ag e<strong>de</strong> la végé tationX X XXX XX X XOXXTransectsXXSections <strong>de</strong> la coupeXXX0-10 0 m100-200 m200-300 mXFigure 1: Répartition spatiale <strong>de</strong>s transects et <strong>de</strong>s quadrats <strong>pour</strong> l’échantillonnage<strong>de</strong>s coupes forestières dans la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s.


93- Échantillonnage <strong>de</strong> la végétationDans chaque zone, <strong>pour</strong> chaque transect, nous avons décrit la végétation. Pour ce faire,<strong>de</strong>s quadrats ont été positionnés sur les transects dans le milieu <strong>de</strong> chaque zone (figure 1).L’abondance <strong>de</strong>s espèces à petits fruits a été mesurée dans la strate


104- Analyses statistiquesPour comparer les coupes dans une même catégorie <strong>de</strong> tailles et d’âges, nous avonsfait une analyse <strong>de</strong> variance à mesures répétées. Les zones constituaient <strong>de</strong>s mesures répétéesdans l’espace. Nous avons comparé quatre modèles, soit le modèle “compound symmetry”, lemodèle “autoregressive”, le modèle “variance components” et le modèle “unstructured” (SASInstitute Inc, 1999). Le modèle approprié a été choisi selon la meilleure valeur du critèred’information <strong>de</strong> Akaike (AIC) (SAS Institue Inc, 1999). Lorsque les conditions <strong>de</strong> normalitéet d’homogénéité <strong>de</strong>s variances n’étaient pas respectées, les données subissaient unetransformation <strong>de</strong> type log naturel (ln), exposant 3 ou racine carrée.Pour comparer les coupes entre les différentes catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges, nousavons utilisé une ANOVA à un facteur. Nous considérons les résultats <strong>de</strong>s tests statistiquessignificatifs lorsque p < 0,05.RÉSULTATS1- Utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par l’ours <strong>noir</strong>Le tableau 1 présente l’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par catégorie <strong>de</strong> tailles etd’âges. Le nombre d’indices <strong>de</strong> présence variait <strong>de</strong> façon significative entre les catégories (F= 5,03, dl = 2, p = 0,0118). De façon plus précise, les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) contenaientsignificativement plus d’indices <strong>de</strong> présence que les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,0034).Cependant, les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) étaient autant utilisées que les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) (p = 0,0911) et que les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,0912).


11TABLEAU 1Nombre d’indices <strong>de</strong> présence d’ours <strong>noir</strong> observés dans <strong>de</strong>s coupes forestières <strong>de</strong> la réservefaunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s. Les moyennes i<strong>de</strong>ntifiées par une même lettre n’étaient passignificativement différentes.Nombre<strong>de</strong> coupesCatégorie <strong>de</strong>s coupesforestièresNombre d’indices <strong>de</strong>présence d’ours / 100 m(moyenne ± erreur type)n = 16 Gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) 0,41 ± 0,10 a, bn = 8 Gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) 0,67 ± 0,16 an = 15 Petites coupes (3-10 ans) 0,18 ± 0,04 b2- Influence <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> la bordure sur l’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières parl’ours <strong>noir</strong>Le tableau 2 présente le nombre d’indices <strong>de</strong> présence obtenu <strong>pour</strong> chacune <strong>de</strong>s zones<strong>de</strong> 100 m définies à partir <strong>de</strong> la bordure. Dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans), le nombred’indices observés dans la zone <strong>de</strong> 0-100 m est significativement plus élevé que dans la zone100-200 m (t = 2,30, dl = 44, p = 0,0262) ainsi que dans la zone 200-300 m (t = 3,75, dl = 44,p = 0,0005). Cependant, le nombre d’indices <strong>de</strong> présence dans la zone 100-200 m n’était pasdifférent du nombre d’indices dans la zone 200-300 m (t = 1,45, dl = 44, p = 0,1541).Dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans), le nombre d’indices <strong>de</strong> présence dans la zone 0-100 m n’était pas significativement différent du nombre d’indices dans la zone 100-200 m (t =-0,23, dl = 44, p = 0,8177) ni du nombre d’indices dans la zone 200-300 m (t = 1,15, dl = 44,p=0,2576). De même, il n’y avait pas <strong>de</strong> différence significative entre le nombre d’indices <strong>de</strong>présence dans les zones 100-200 m et 200-300 m (t = 1,38, dl = 44, p = 0,1749).


12TABLEAU 2Nombre d’indices <strong>de</strong> présence d’ours <strong>noir</strong> dans chacune <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> 100 m définies à partir<strong>de</strong> la bordure <strong>de</strong>s coupes forestières <strong>de</strong> la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s. Les moyennesi<strong>de</strong>ntifiées par une même lettre n’étaient pas significativement différentes.Nombre d’indices <strong>de</strong> présence d’ours / 100 mn Catégorie <strong>de</strong>s coupes(moyenne ± erreur type)forestières Zone 0-100 m Zone 100-200 m Zone 200-300 m16 Gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) 0,60 ± 0,15 a, d 0,42 ± 0,12 b 0,26 ± 0,08 b8 Gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) 0,75 ± 0,20 c, d 0,68 ± 0,14 c 0,58 ± 0,18 c15 Petites coupes (3-10 ans) 0,18 ± 0,04 e - -En ne prenant en considération que la zone 0-100 m, on remarque qu’il existe <strong>de</strong>sdifférences significatives entre les catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes (F = 4,22, dl = 2,p = 0,0225). Plus précisément, le nombre d’indices <strong>de</strong> présence dans cette zone <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>scoupes (3-10 ans) et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) n’est pas significativement différent (p =0,5210). Cependant, cette zone <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) est significativement plusutilisée que les petites coupes (p = 0,0253). Il en va <strong>de</strong> même <strong>pour</strong> les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17ans) face aux petites coupes (p = 0,0149).3- Influence <strong>de</strong> l’obstruction visuelle latérale sur l’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières parl’ours <strong>noir</strong>Le tableau 3 présente l’obstruction visuelle latérale, exprimée en <strong>pour</strong>centage, <strong>de</strong>sdifférentes sections <strong>de</strong> hauteur à partir du sol dans les trois catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>scoupes forestières. Si on ne considère que la section 0-1 m <strong>de</strong> hauteur, on remarque <strong>de</strong>sdifférences significatives entres les catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes (F = 6,71, dl = 2,p = 0,0033). Plus précisément, l’obstruction visuelle jusqu’à 1 m est plus <strong>de</strong>nse dans lesgran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) que dans les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,0486) et elle est aussi


13plus <strong>de</strong>nse dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) que dans les petites coupes (3-10 ans) (p =0,0009). Elle n’est cependant pas significativement différente entre les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10ans) et les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) (p = 0,0569)Si on ne considère que la section 1-2 m <strong>de</strong> hauteur, on remarque <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>sdifférences entre les catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes (F = 16,62, dl = 2, p < 0,0001).L’obstruction visuelle entre 1 m et 2 m est significativement plus <strong>de</strong>nse dans les gran<strong>de</strong>scoupes (11-17 ans) que dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) (p = 0,0291). Elle est aussisignificativement plus <strong>de</strong>nse dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) que dans les petites coupes(p < 0,0001). Finalement, elle est aussi significativement plus <strong>de</strong>nse dans les gran<strong>de</strong>s coupes(3-10 ans) que dans les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,0004).De façon générale, on remarque aussi <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s différences entre l’obstructionvisuelle totale (hauteur <strong>de</strong> 0-2 m) <strong>de</strong>s catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes (F = 12,50, dl= 2, p < 0,0001). L’obstruction visuelle totale est significativement plus <strong>de</strong>nse dans lesgran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) que dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) (p = 0,0344) et elle estaussi significativement plus <strong>de</strong>nse dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) que dans les petitescoupes (3-10 ans) (p < 0,0001). Elle est aussi significativement plus <strong>de</strong>nse dans les gran<strong>de</strong>scoupes (3-10 ans) que dans les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,0026).nTABLEAU 3Obstruction visuelle latérale (%) <strong>pour</strong> différentes hauteurs à partir du soldans les trois catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes forestières échantillonnéesdans la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s. Les moyennes i<strong>de</strong>ntifiées par une mêmelettre n’étaient pas significativement différentes.Catégorie <strong>de</strong>s coupesforestières0-1 m(moyenne ± erreurtype)1-2 m(moyenne ± erreurtype)0-2 m(moyenne ± erreurtype)16 Gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) 86,9 ± 3,6 a 61,5 ± 5,7 c 74,2 ± 4,5 f8 Gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) 95,6 ± 1,4 a 81,8 ± 3,8 d 88,7 ± 2,6 g15 Petites coupes (3-10 ans) 80,6 ± 2,6 b 32,2 ± 5,7 e 56,4 ± 3,9 h


144- Influence <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong> la nourriture sur l’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières parl’ours <strong>noir</strong>Dans cette partie, nous analyserons trois différentes sources <strong>de</strong> nourriture <strong>pour</strong> l’ours<strong>noir</strong>. Nous commencerons par l’abondance <strong>de</strong>s espèces à petits fruits dans la strate 1,5 m et finalement nous regar<strong>de</strong>rons l’abondance <strong>de</strong>s colonies d’insectes.Le tableau 4 présente l’abondance <strong>de</strong>s espèces à petits fruits dans la strate


15seulement le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong> recouvrement avec <strong>de</strong>s petits fruits, on remarque qu’il n’y a pas<strong>de</strong> différences significatives entre les catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes (F = 1,89, dl =2, p = 0,1656). Le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong> recouvrement avec fruits est équivalent entre les gran<strong>de</strong>scoupes (3-10 ans) et les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) (p = 0,0656). Il est aussi équivalent entreles gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) et les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,2594). Il est aussiéquivalent entre les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) et les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,3546).Toutes les catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes forestières produisent donc autant <strong>de</strong>petits fruits par unité <strong>de</strong> surface dans la strate


16Le tableau 5 présente l’abondance <strong>de</strong>s espèces à petits fruits dans la strate >1,5 m. Autotal, 5 espèces ont été rencontrées. L’espèce arbustive la plus abondante varie d’unecatégorie <strong>de</strong> coupe à une autre. Dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans), c’est le cerisier <strong>de</strong>Pennsylvanie (Prunus pensylvanica) qui est le plus abondant. Dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17ans), c’est le sorbier d’Amérique (Sorbus americana) qui est le plus abondant. Dans lespetites coupes (3-10 ans), c’est le sureau pubescent (Sambucus pubens) qui est le plusabondant. Si on regar<strong>de</strong> le nombre <strong>de</strong> tiges/ha au total, sans faire la distinction sans fruits ouavec fruits, on retrouve dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) 69 ± 17 tiges/ha d’espèces pouvantproduire <strong>de</strong>s petits fruits. Dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans), on retrouve 266 ± 96 tiges/had’espèces pouvant produire <strong>de</strong>s petits fruits. Dans les petites coupes (3-10 ans), on retrouve41 ± 20 tiges/ha d’espèces pouvant produire <strong>de</strong>s petits fruits. Le nombre <strong>de</strong> tiges/ha variaitdonc significativement entre les catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes (F = 8,13, dl = 2, p= 0,0012). En fait, il y a significativement plus <strong>de</strong> tiges/ha d’espèces pouvant produire <strong>de</strong>spetits fruits dans la strate >1,5 m <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) que dans les gran<strong>de</strong>s coupes(3-10 ans) (p = 0,0105). On retrouve aussi plus <strong>de</strong> tiges/ha <strong>de</strong> ces espèces dans les gran<strong>de</strong>scoupes (11-17 ans) que dans les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,0003). Cependant, onretrouve autant <strong>de</strong> tiges/ha <strong>de</strong> ces espèces dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) que dans lespetites coupes (3-10 ans) (p = 0,1061). Si on ne considère que les tiges qui produisent <strong>de</strong>spetits fruits dans la strate >1,5 m, il n’y a pas <strong>de</strong> différence significative entre les catégories<strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes (F = 1,01, dl = 2, p = 0.4011). Il y a autant <strong>de</strong> tiges/had’espèces produisant <strong>de</strong>s petits fruits dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) que dans les gran<strong>de</strong>scoupes (11-17 ans) (p = 0,2778). Il y a autant <strong>de</strong> ces tiges dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans)que dans les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,3230). Finalement, il y a autant <strong>de</strong> ces tiges dansles gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) que dans les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,9329).


17TABLEAU 5Abondance <strong>de</strong>s espèces à petits fruits dans la strate >1,5 m <strong>de</strong>s coupes forestières <strong>de</strong> laréserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s exprimée en nombre <strong>de</strong> tiges/ha(moyenne ± erreur type)EspècesGran<strong>de</strong>s coupes(3-10 ans)n = 16Gran<strong>de</strong>s coupes(11-17 ans)n = 8Petites coupes(3-10 ans)n = 15Sans fruits AvecfruitsSans fruits AvecfruitsSans fruits AvecfruitsAmelanchier sp. - - 28 ± 27 - - -Prunus pensylvanica 26 ± 14 - 55 ± 23 - 2 ± 2 -Sambucus pubens 6 ± 4 17 ± 8 16 ± 4 11 ± 11 25 ± 15 8 ± 6Sorbus americana 15 ± 5 4 ± 4 150 ± 82 - 7 ± 5 -Viburnum cassinoi<strong>de</strong>s - - - 6 ± 6 - -TOTAL 47 ± 14 21 ± 8 249 ± 91 17 ± 12 34 ± 15 8 ± 6Le tableau 6 présente le nombre <strong>de</strong> colonies d’insectes/ha dans les différentescatégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes forestières. Les colonies <strong>de</strong> fourmis sont plusabondantes que les nids <strong>de</strong> guêpes. Il y avait <strong>de</strong>s différences significatives entre les catégories<strong>de</strong> coupes dans le nombre total <strong>de</strong> colonies d’insectes (F = 6,90, dl = 2, p = 0,0029). Il y avaitsignificativement plus <strong>de</strong> colonies d’insectes dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) que dans lespetites coupes (3-10 ans) (p = 0,0008). Il y avait aussi significativement plus <strong>de</strong> coloniesd’insectes dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) que dans les petites coupes (3-10 ans) (p =0,0381). Cependant, il y avait autant <strong>de</strong> colonies d’insectes dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans)que dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) (p = 0,3978).


18TABLEAU 6Nombre <strong>de</strong> colonies d’insectes/ha dans les coupes forestières<strong>de</strong> la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s (moyenne ± erreur type)Gran<strong>de</strong>s coupes(3-10 ans)n = 16Gran<strong>de</strong>s coupes(11-17 ans)n = 8Petites coupes(3-10 ans)n = 15Fourmis 90 ± 17 78 ± 28 13 ± 4Guêpes 2 ± 1 - 5 ± 3TOTAL 92 ± 18 78 ± 28 18 ± 55- Influence du nombre d’arbres résiduels sur l’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières parl’ours <strong>noir</strong>Le nombre d’arbres résiduels vivants ou à l’état <strong>de</strong> chicots encore <strong>de</strong>bout avec un dhp> 10 cm a été estimé dans les coupes forestières. Les principales espèces rencontrées étaientdu bouleau blanc, <strong>de</strong>s épinettes (Picea spp.) ou du sapin baumier. Dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans), il y avait en moyenne 16 ± 3 tiges/ha. Dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans), il y avaiten moyenne 44 ± 8 tiges/ha. Dans les petites coupes (3-10 ans), il y avait en moyenne 23 ± 6tiges/ha. On observe <strong>de</strong>s différences significatives entre les catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>scoupes (F = 5,53, dl = 2, p = 0,0080). On retrouvait significativement plus d’arbres résiduelsdans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) que dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) (p = 0,0021). Onretrouvait aussi significativement plus d’arbres résiduels dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans)que dans les petites coupes (3-10 ans) (p = 0,0205). Finalement, il n’y avait pas <strong>de</strong> différencessignificatives entre le nombre d’arbres résiduels dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) et dans lespetites coupes (3-10 ans) (p = 0,3069).


19DISCUSSION1- Influence <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> la bordure sur l’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières parl’ours <strong>noir</strong>Dans le cas <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans), la distance <strong>de</strong> la bordure joue un rôleimportant puisque l’on retrouve significativement plus d’indices <strong>de</strong> présence dans la premièrezone <strong>de</strong> 100 m à partir <strong>de</strong> la bordure que dans toutes les autres zones. Les ours semblent doncutiliser plus intensément la bordure <strong>de</strong> la coupe forestière que le centre. Cependant, ladistance <strong>de</strong> la bordure n’est probablement pas le seul facteur qui influence la sélection <strong>de</strong>l’habitat par l’ours <strong>noir</strong> puisque dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans), on ne retrouve pas cettetendance. Toutes les zones sont utilisées <strong>de</strong> façon semblable.Lorsqu’on ne tient compte que <strong>de</strong> la zone 0-100 m à partir <strong>de</strong> la bordure, on remarqueque les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) sont significativement plus utilisées que les petites coupes(3-10 ans). Cependant, lorsqu’on compare la superficie totale <strong>de</strong>s coupes (tableau 1), onretrouve alors autant d’indices <strong>de</strong> présence dans les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> coupes. Ce résultat montrebien l’effet négatif <strong>de</strong> l’éloignement <strong>de</strong> la forêt résiduelle <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s coupes âgées <strong>de</strong> 3 à 10ans sur l’utilisation par l’ours <strong>noir</strong>.Il est intéressant aussi <strong>de</strong> noter que l’on retrouve quand même <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> présencejusqu’à la zone centrale (200-300 m) <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s coupes. L’utilisation <strong>de</strong>la zone centrale <strong>pour</strong>rait varier entre les sexes. Un mâle senior <strong>pour</strong>rait s’y aventurer avecbeaucoup moins <strong>de</strong> crainte qu’une femelle ayant <strong>de</strong>s jeunes. À ce sujet, Jonkel et Cowan(1971) ont observé, dans un endroit d’alimentation saisonnière, 11 ours <strong>noir</strong>s différents. Il y


20avait 4 mâles marqués, une femelle non-marquée avec un jeune, et 5 gros ours non-marquésqui semblaient, par leur taille, être <strong>de</strong>s mâles adultes (Jonkel et Cowan, 1971). La femelleavec son jeune, ainsi qu’un mâle sub-adulte marqué, restaient constamment près <strong>de</strong> lapériphérie <strong>de</strong> l’aire d’alimentation, même si les petits fruits étaient plus abondants au centre(Jonkel et Cowan, 1971). Pour Lindzey et Meslow (1977), l’importance <strong>de</strong> la bordures’explique par la juxtaposition à la fois du couvert et <strong>de</strong> la nourriture <strong>pour</strong> les ours. Un suivipar télémétrie supporte leur affirmation. Même si la quantité <strong>de</strong> bordure était équivalenteentre <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> coupes, où certaines étaient plus vieilles et d’autres étaient plus récentes,23% <strong>de</strong>s localisations dans les coupes récentes étaient situées près <strong>de</strong> la bordure alors queseulement 16% <strong>de</strong>s localisations dans les coupes plus vieilles étaient situées près <strong>de</strong> labordure (Lindzey et Meslow, 1977). Tout comme dans notre étu<strong>de</strong>, la bordure semble jouerun rôle plus important dans les coupes plus récentes que dans les vieilles coupes.2- Influence <strong>de</strong> l’obstruction visuelle latérale sur l’utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières parl’ours <strong>noir</strong>L’obstruction visuelle latérale au total (0-2 m) est significativement différente entretous les types <strong>de</strong> coupes que nous avons échantillonnés. Cela <strong>pour</strong>rait s’expliquer par le faitque malgré notre classification par catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges, les coupes avaient enmoyenne <strong>de</strong>s âges différents. Les petites coupes (3-10 ans) étaient plus récentes. Leur âgemoyen était <strong>de</strong> 4,6 ± 0,3 ans. Comparativement, les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) avaient un âgemoyen <strong>de</strong> 7,0 ± 0,5 ans. Finalement, les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) avaient un âge moyen <strong>de</strong>13,6 ± 0,5 ans.Les coupes les plus utilisées par l’ours <strong>noir</strong> sont celles qui ont une obstruction visuellelatérale plus gran<strong>de</strong>. Comparons les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) et les petites coupes (3-10ans), les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) représentant une situation intermédiaire. Les gran<strong>de</strong>scoupes (11-17 ans) sont plus utilisées par l’ours <strong>noir</strong> que les petites coupes (3-10 ans) et ellesont une obstruction visuelle latérale plus gran<strong>de</strong>, que ce soit entre 0 et 1 m ou entre 1 et 2 m


21<strong>de</strong> hauteur. Au contraire, les petites coupes (3-10 ans) sont moins utilisées par l’ours <strong>noir</strong> etelles ont une obstruction visuelle latérale significativement plus faible que les autres coupes.Elles sont donc moins utilisées, malgré la proximité <strong>de</strong> la forêt résiduelle.L’obstruction visuelle latérale <strong>pour</strong>rait expliquer l’utilisation <strong>de</strong>s différentes zones <strong>de</strong>distance par rapport à la bordure démontrée à la section précé<strong>de</strong>nte. Comme l’obstructionvisuelle latérale entre 0 et 1 m <strong>de</strong> hauteur est semblable entre les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans et11-17 ans), on peut alors avancer comme hypothèse que c’est l’obstruction visuelle entre 1 et2 m qui fait la différence. En effet, elle est beaucoup plus <strong>de</strong>nse dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans), où nous n’observons pas d’évitement <strong>de</strong>s zones centrales <strong>de</strong> la coupe, que dans lesgran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) où un évitement <strong>de</strong>s zones centrales est observé.La présence d’un couvert semble donc être une variable prise en compte par l’ours<strong>noir</strong> dans sa sélection d’habitat. Rudis et Tansey (1995) ont observé que la végétation <strong>de</strong>nseau sol était préférée comme couvert <strong>de</strong> fuite. Ils ajoutent que les ours traversent <strong>de</strong>s champsagricoles, sans arbre, mais que <strong>de</strong>s corridors <strong>de</strong> végétation <strong>de</strong>nse, d’une largeur <strong>de</strong> 10 à 60 m,facilitent <strong>de</strong>s déplacements sécuritaires à petite distance sur les sites d’alimentation. De telscorridors permettent aussi <strong>de</strong>s déplacements sécuritaires entre <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> nourrituredispersées (Rudis et Tansey, 1995). Klenner (1987) arrive à une conclusion semblable aprèsavoir observé que les ours ont tendance à restreindre leurs activités aux endroits avec présence<strong>de</strong> couvert lorsqu’ils utilisent <strong>de</strong>s terres agricoles. Dans une autre étu<strong>de</strong>, Young et Ruff (1982)notent que l’évitement relatif <strong>de</strong>s marais <strong>pour</strong>rait soit refléter le caractère humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces lieux,soit montrer que les ours <strong>pour</strong>raient hésiter à s’aventurer dans <strong>de</strong>s endroits aussi grands sansarbres. Ces mêmes auteurs ont observé une augmentation dans l’utilisation <strong>de</strong>s pessières àl’automne. Ils émettent comme hypothèses que ce comportement coïnci<strong>de</strong> avec la saison <strong>de</strong>chasse <strong>de</strong> d’autres espèces dans l’aire d’étu<strong>de</strong> et aussi avec la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la tombée <strong>de</strong>sfeuilles <strong>de</strong>s peupliers. La décharge <strong>de</strong>s armes à feu, le nombre croissant <strong>de</strong> personnes dans lesbois et la gran<strong>de</strong> visibilité résultant <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong>s feuilles <strong>pour</strong>raient avoir incité les ours à seretirer dans le couvert <strong>de</strong>nse <strong>de</strong>s pessières (Young et Ruff, 1982). Dans une autre étu<strong>de</strong>,Jonkel et Cowan (1971) observent que les ours utilisaient <strong>de</strong> façon uniforme divers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong>successions issus après feu. Cependant, les ours évitaient presque complètement les coupes


22forestières récentes (Jonkel et Cowan, 1971). Les ours commençaient à utiliser les coupes àblanc seulement lorsque le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> succession <strong>de</strong> la végétation <strong>de</strong>venait plus <strong>de</strong>nse (Jonkel etCowan, 1971). Il est à noter que les ours n’auraient probablement pas plus utilisé un site brûlérécemment (Jonkel et Cowan, 1971). C’est vraiment l’obstruction visuelle latérale qui faisaitla différence puisque, par comparaison, une coupe âgée <strong>de</strong> 10 ans était autant utilisée que lesenvirons (Jonkel et Cowan, 1971). Finalement, dans une autre étu<strong>de</strong>, Lindzey et Meslow(1977) démontrent que <strong>de</strong>s coupes plus récentes étaient moins utilisées par rapport à leurdisponibilité. Cette sélection effectuée par les ours <strong>noir</strong>s serait basée sur la disponibilité ducouvert (Lindzey et Meslow, 1977). En fait, le principal avantage <strong>de</strong>s coupes plus vieilles estqu’elles offrent aux ours à la fois du couvert et <strong>de</strong> la nourriture (Lindzey et Meslow, 1977).Cet avantage serait suffisant <strong>pour</strong> que les ours les sélectionnent plus, même si la nourriture yest parfois moins abondante que dans les coupes récentes (Lindzey et Meslow, 1977).3- Influence <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong> la nourriture sur l'utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par<strong>l'ours</strong> <strong>noir</strong>Trois volets <strong>de</strong> la nourriture <strong>de</strong> <strong>l'ours</strong> <strong>noir</strong> ont été étudiés. Dans un premier temps,nous avons regardé la nourriture au niveau <strong>de</strong> la strate


23Dans un second temps, nous avons regardé l'abondance <strong>de</strong> la nourriture au niveau <strong>de</strong>la strate >1,5 m. On retrouve significativement plus <strong>de</strong> tiges/ha dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans), ce qui résulte du rétablissement <strong>de</strong> la végétation avec le temps, soit la colonisationpar <strong>de</strong>s espèces arbustives. Cependant, la production en petits fruits au niveau <strong>de</strong> la strate >1,5m reste quand même relativement faible. Il en découle qu'on n’observe aucune différencesignificative dans la production <strong>de</strong> petits fruits au niveau <strong>de</strong> la strate >1,5 m entre lescatégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong>s coupes.Finalement, il semble que seulement les insectes coloniaux présentent <strong>de</strong>s différencesentre les catégories <strong>de</strong> coupes. On retrouve plus <strong>de</strong> colonies d'insectes dans les gran<strong>de</strong>scoupes (11-17 ans) que dans les petites coupes (3-10 ans) et ces gran<strong>de</strong>s coupes sont plusutilisées que les petites coupes. Cependant, on retrouve une <strong>de</strong>nsité significativementsupérieure <strong>de</strong> colonies d'insectes dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans) que dans les petites (3-10ans) et ces gran<strong>de</strong>s coupes sont autant utilisées que les petites coupes. Les insectes coloniauxn’expliquent donc pas complètement la sélection <strong>de</strong>s coupes par l’ours <strong>noir</strong>. Le fait que lesgran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans et 11-17 ans) ont plus <strong>de</strong> nids <strong>de</strong> fourmis que les petites coupes (3-10 ans) s’explique par leur âge plus avancé. Schwartz et Franzmann (1991), en comparant<strong>de</strong>ux sites qui ont brûlé à 22 ans d’intervalle, ont trouvé plus <strong>de</strong> nids <strong>de</strong> fourmis dans le plusvieux site brûlé. Le bois brûlé dans le site le plus récent était encore en bon état, c’est-à-direpas très <strong>pour</strong>ri, et contenait conséquemment moins <strong>de</strong> fourmis (Schwartz et Franzmann,1991). Sur le terrain, nous avons fait la même observation dans les petites coupes (3-10 ans).Les insectes coloniaux <strong>de</strong>meurent néanmoins importants <strong>pour</strong> <strong>l'ours</strong> <strong>noir</strong> en forêt boréale,surtout dans son alimentation printanière et estivale (Schwartz et Franzmann, 1991).4- Influence du nombre d'arbres résiduels sur l'utilisation <strong>de</strong>s coupes forestières par<strong>l'ours</strong> <strong>noir</strong>Le nombre d'arbres résiduels après coupe avec un dhp > 10 cm est peut-être un facteurqui est aussi pris en considération dans la sélection <strong>de</strong>s coupes forestières par <strong>l'ours</strong> <strong>noir</strong>. Il y a


24significativement plus <strong>de</strong> ces arbres dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans), qui sont plusutilisées par <strong>l'ours</strong> <strong>noir</strong>, que dans les petites coupes (3-10 ans), qui sont moins utilisées. Deplus, tout comme dans le cas <strong>de</strong> l'obstruction visuelle latérale, on avait significativement plusd'arbres résiduels dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans) que dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10 ans).Ainsi, une plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> ces arbres <strong>pour</strong>rait être un facteur qui incite les ours <strong>noir</strong>s àutiliser les zones centrales <strong>de</strong>s coupes forestières.La technique <strong>de</strong> coupe <strong>pour</strong>rait expliquer les différences dans le nombre d'arbresrésiduels. Dans les gran<strong>de</strong>s coupes (11-17 ans), 7 coupes sur 8 étaient <strong>de</strong>s coupes totales alorsque seulement 1 coupe sur 8 était une coupe avec protection <strong>de</strong> la régénération et <strong>de</strong>s sols(CPRS). On retrouve significativement plus <strong>de</strong> d'arbres/ha résiduels dans cette catégorie <strong>de</strong>tailles et d’âges <strong>de</strong> coupes que dans les <strong>de</strong>ux autres catégories. Dans les gran<strong>de</strong>s coupes (3-10ans), 14 coupes sur 16 sont <strong>de</strong>s CPRS alors que 2 coupes ont subi les <strong>de</strong>ux techniquesd’intervention. Dans les petites coupes (3-10 ans), 15 coupes sur 15 sont <strong>de</strong>s CPRS. Dans ces<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières catégories <strong>de</strong> tailles et d’âges <strong>de</strong> coupes, le nombre d'arbres/ha résiduels n'estpas significativement différent. Il semble donc que moins d’arbres résiduels ont été laissésdans les CPRS que dans les coupes totales.Ces arbres résiduels ayant un dhp > 10 cm semblent donc jouer un certain rôle, surtouten tant que refuge d'urgence <strong>pour</strong> les jeunes. Nous avons d’ailleurs observé cette situation surle terrain. Au cours <strong>de</strong> notre présence, <strong>de</strong>s jeunes étaient montés dans ce type d'arbre <strong>pour</strong> seréfugier, alors que la mère était restée au sol.


25CONCLUSION ET IMPLICATIONS D’AMÉNAGEMENTLorsque la production <strong>de</strong> petits fruits, qui est la source <strong>de</strong> nourriture la plusimportante, est équivalente dans toutes les coupes forestières, les ours montrent <strong>de</strong>spréférences <strong>pour</strong> celles qui ont une meilleure obstruction visuelle latérale jusqu'à une hauteurd'au moins 2 m et celles qui ont aussi plus d'arbres résiduels avec un dhp > 10 cm encore<strong>de</strong>bout. Dans les gran<strong>de</strong>s coupes, lorsque l'obstruction visuelle latérale est plus faible etlorsque le nombre d'arbres résiduels est moins élevé, les ours utilisent plus fortement la zone<strong>de</strong> 100 m la plus proche <strong>de</strong> la bordure <strong>de</strong> la forêt. Finalement, lorsque l'obstruction visuellelatérale est très faible, les ours vont éviter ces coupes, même lorsque la forêt résiduelle estproche.Si nous voulons donc optimiser les pratiques forestières <strong>pour</strong> <strong>l'ours</strong> <strong>noir</strong>, nous <strong>de</strong>vrionslaisser une meilleure obstruction visuelle latérale dans les aires <strong>de</strong> coupe. Sinon, <strong>de</strong>s coupesd’âges différents <strong>de</strong>vraient être juxtaposées puisque le couvert latéral sera toujours faibleimmédiatement après une récolte et que ces coupes seront vraisemblablement évitées audépart. Finalement, d'autres étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vraient être réalisées afin <strong>de</strong> déterminer si laisser ungrand nombre d'arbres résiduels avec un dhp > 10 cm encore <strong>de</strong>bout est suffisant <strong>pour</strong>compenser lorsque l'obstruction visuelle latérale est faible. Pour arriver avec <strong>de</strong>s conclusionsd’aménagement plus précises, nous <strong>de</strong>vrions également étudier l’utilisation <strong>de</strong> petites coupesplus vieilles, qui étaient absentes <strong>de</strong> notre aire d’étu<strong>de</strong>.


26REMERCIEMENTSDans un premier temps, nous aimerions remercier le ministère <strong>de</strong>s Ressourcesnaturelles du Québec, l’agence Parcs Canada, la Société <strong>de</strong> la faune et <strong>de</strong>s parcs du Québec, laFondation <strong>de</strong> la faune du Québec, ainsi que le Conseil <strong>de</strong> recherches en sciences naturelles eten génie du Canada <strong>pour</strong> le financement <strong>de</strong> ce projet. Nous aimerions aussi remercier CorinneConstantin, notre assistante <strong>de</strong> terrain durant le premier été du projet. Pendant le second été <strong>de</strong>terrain, nos assistants étaient principalement <strong>de</strong>s techniciens <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong> la Faune et <strong>de</strong>sParcs du Québec. Parmi ces personnes, on retrouve Rolland Lemieux, Raymond McNichol,Geneviève Munger et Andréanne Cyr. Une stagiaire, Caroline Simard, finissante <strong>de</strong> latechnique d’inventaire et <strong>de</strong> recherche en biologie du cégep <strong>de</strong> Ste-Foy, s’est aussi jointe ànous pendant une semaine. À toutes ces personnes, nous adressons nos sincèresremerciements <strong>pour</strong> leur implication. Nous désirons également souligner la collaboration <strong>de</strong>Gaetan Daigle <strong>pour</strong> les analyses statistiques. Finalement, nous désirons remercier le ministère<strong>de</strong>s Ressources naturelles du Québec, unité <strong>de</strong> gestion Portneuf-Laurenti<strong>de</strong>s, <strong>pour</strong> avoiraccepté <strong>de</strong> nous fournir les cartes forestières informatisées <strong>de</strong> l’aire d’étu<strong>de</strong>.RÉFÉRENCESBoileau, F.; M. Crête et J. Huot. 1994. Food habits of the black bear, Ursus americanus, andhabitat use in Gaspésie park, eastern Québec. Canadien-Field Naturalist 108 : 162-169.Elowe, K. D. et W. E. Dodge. 1989. Factors affecting black bear reproductive success and cubsurvival. J. Wildl. Manage. 53 : 962-968.Environnement Canada. 1993. Normales climatiques au Canada 1961-1990, Québec.Publication du programme climatologique canadien, service <strong>de</strong> l’environnementatmosphérique : 157 pp.


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29CHAPITRE 2Facteurs influençant l’abondance <strong>de</strong>s plantesproduisant <strong>de</strong>s petits fruits <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>(Ursus americanus) au QuébecINTRODUCTIONLes petits fruits représentent généralement la source <strong>de</strong> nourriture la plus importante<strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> (Ursus americanus) pendant l’été (Boileau et al., 1994; Hatler, 1972;Holcroft et Herrero, 1991; Irwin et Hammond, 1985; Jonkel et Cowan, 1971; Kasbohm et al.,1995; Lan<strong>de</strong>rs et al., 1979; Larivière et al., 1994; Leblanc, 2000; Lindzey et Meslow, 1977;Maehr et Brady, 1984; Noyce et Garshelis, 1997; Rogers, 1987; Rudis et Tansey, 1995;Samson, 1995; Schwartz et Franzmann, 1991; Unsworth et al., 1989; Young et Ruff, 1982;Welch et al., 1997). À l’automne, lorsque les fruits durs sont absents, l’ours <strong>noir</strong> continuemême à se nourrir <strong>de</strong> petits fruits (Boileau et al., 1994; Holcroft et Herrero, 1991; Kasbohm etal., 1995; Schwartz et Franzmann, 1991; Young et Ruff, 1982).


30Au Québec, le régime alimentaire <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> a été décrit principalement dans troisétu<strong>de</strong>s (Boileau et al., 1994; Samson, 1995; Leblanc, 2000). Comme dans le reste <strong>de</strong> son aire<strong>de</strong> répartition, l’ours <strong>noir</strong> a tendance à consommer les petits fruits selon leur disponibilité. Lesespèces consommées sont donc souvent très variables selon l’emplacement géographique.Ainsi, dans une première étu<strong>de</strong>, au parc <strong>de</strong> la Gaspésie, Boileau et al. (1994) ont trouvé queles espèces <strong>de</strong> petits fruits consommées par l’ours <strong>noir</strong> étaient l’amélanchier (Amelanchierspp.), l’aralie à tige nue (Aralia nudicaulis), le cornouiller stolonifère (Cornus stolonifera), lefraisier américain (Fragaria americana), les ga<strong>de</strong>lliers (Ribes spp.), les framboisiers (Rubusspp.), le streptope rose (Streptopus roseus), les bleuets (Vaccinium spp.) et la viornecomestible (Viburnum edule). Dans une secon<strong>de</strong> étu<strong>de</strong>, au parc national <strong>de</strong> la Mauricie, lespetits fruits principalement recherchés étaient ceux du framboisier (Rubus idaeus), <strong>de</strong>sbleuets, <strong>de</strong>s cerisiers (Prunus spp.) et <strong>de</strong> la salsepareille (Aralia hispida) (Samson, 1995). Lesfruits du noisetier à long bec (Corylus cornuta), <strong>de</strong> l’aubépine (Crataegus sp.) et <strong>de</strong>s viornes(Viburnum spp.) étaient aussi recherchés mais dans une moindre proportion (Samson, 1995).Finalement, les fruits du ga<strong>de</strong>llier glanduleux (Ribes glandulosum), du sureau pubescent(Sambucus pubens), et du sorbier d’Amérique (Sorbus americana) ont aussi quelquefois étéobservés dans les fèces (Samson, 1995). Dans une troisième étu<strong>de</strong>, au parc national Forillon,le cornouiller stolonifère, le sorbier d’Amérique, l’aralie à tige nue, les viornes, les cerisiers,l’amélanchier et le noisetier à long bec étaient les principales espèces consommées (Leblanc,2000). Les espèces <strong>de</strong> petits fruits moins utilisés étaient les fraisiers (Fragaria spp.), lesframboisiers, les rosiers (Rosa spp.), le cornouiller du Canada (Cornus cana<strong>de</strong>nsis) et lesga<strong>de</strong>lliers (Leblanc, 2000).Noyce et Coy (1990) rapportent que l’abondance et la productivité <strong>de</strong>s plantes pouvantproduire <strong>de</strong>s petits fruits <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> diminuaient avec l’augmentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lacanopée. Noyce et Coy (1990) rapportent également que ces plantes étaient plus abondantessur les sols bien drainés ayant une texture sableuse et loameuse. L’objectif <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> était<strong>de</strong> vérifier si l’abondance <strong>de</strong>s plantes pouvant produire <strong>de</strong>s petits fruits, dans différentesrégions du Québec, était influencée par les mêmes facteurs rapportés par Noyce et Coy (1990)au Minnesota. Ainsi, notre hypothèse était que peu importe la région écologique, les plantes


31produisant <strong>de</strong>s petits fruits seraient plus abondantes dans <strong>de</strong>s forêts clairsemées et sur <strong>de</strong>s solsbien drainés.AIRES D’ÉTUDETrois aires d’étu<strong>de</strong>s différentes ont été retenues <strong>pour</strong> réaliser cette étu<strong>de</strong>. Elles sonttoutes situées au Québec et représentent chacune <strong>de</strong>s domaines bioclimatiques différents.Notre première aire d’étu<strong>de</strong> était la réserve faunique Papineau-Labelle, située à environ 80 kmau nord-est <strong>de</strong> Hull. Elle a été créée en 1971 et a une superficie <strong>de</strong> 1628 km² (Société <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> plein air du Québec, 2000a). La réserve faunique Papineau-Labelle estsituée dans le domaine <strong>de</strong> l’érablière à bouleau jaune (Bérard et Côté, 1996). Lesprécipitations annuelles en pluie sont <strong>de</strong> 819 mm (station Chénéville) (EnvironnementCanada, 1993). Les précipitations annuelles en neige sont <strong>de</strong> 241 cm (Environnement Canada,1993). Au total, on compte 158 jours par année avec une hauteur <strong>de</strong> précipitations mesurables(Environnement Canada, 1993). La température moyenne annuelle y est <strong>de</strong> 3,8 o C(Environnement Canada, 1993). La température moyenne d’une journée au mois <strong>de</strong> janvierest <strong>de</strong> –12,9 o C alors qu’elle est <strong>de</strong> 18,3 o C au mois <strong>de</strong> juillet (Environnement Canada, 1993).Notre secon<strong>de</strong> aire d’étu<strong>de</strong> était la réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s, située entreChicoutimi et la ville <strong>de</strong> Québec. La réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s a été créée en 1895 etelle a une superficie <strong>de</strong> 7961 km² (Société <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> plein air du Québec, 2000b).Elle est située dans le domaine <strong>de</strong> la sapinière à bouleau blanc (Bérard et Côté, 1996). Lesprécipitations annuelles en pluie sont <strong>de</strong> 948 mm (station Forêt Montmorency)(Environnement Canada, 1993). Les précipitations annuelles en neige sont <strong>de</strong> 593 cm(Environnement Canada, 1993). Au total, on compte 215 jours par année avec une hauteur <strong>de</strong>précipitations mesurables (Environnement Canada, 1993). La température moyenne annuelle


32y est <strong>de</strong> 0,3 o C (Environnement Canada, 1993). La température moyenne d’une journée aumois <strong>de</strong> janvier est <strong>de</strong> –15,3 o C alors qu’elle est <strong>de</strong> 14,8 o C au mois <strong>de</strong> juillet (EnvironnementCanada, 1993).Notre troisième aire d’étu<strong>de</strong> était la Côte-Nord. D’une superficie <strong>de</strong> 328 693 km², laCôte-Nord est la <strong>de</strong>uxième plus vaste région administrative du Québec (Cartier, 1990). Sonterritoire inclut l’île d’Anticosti et sa faça<strong>de</strong> maritime s’étend sur près <strong>de</strong> 1300 km entreTadoussac et Blanc-Sablon (Cartier, 1990). La Côte-Nord est située dans le domaine <strong>de</strong> lapessière <strong>noir</strong>e à mousses (Bérard et Côté, 1996). Les précipitations annuelles en pluie sont <strong>de</strong>782 mm (station Natashquan A) (Environnement Canada, 1993). Les précipitations annuellesen neige sont <strong>de</strong> 333 cm (Environnement Canada, 1993). Au total, on compte 179 jours parannée avec une hauteur <strong>de</strong> précipitations mesurables (Environnement Canada, 1993). Latempérature moyenne annuelle y est <strong>de</strong> 1,1 o C (Environnement Canada, 1993). La températuremoyenne d’une journée au mois <strong>de</strong> janvier est <strong>de</strong> –12,9 o C alors qu’elle est <strong>de</strong> 14,2 o C au mois<strong>de</strong> juillet (Environnement Canada, 1993).MÉTHODOLOGIENous avons utilisé les données <strong>de</strong>s inventaires écologiques réalisés par le ministère <strong>de</strong>l’Environnement du Québec. La méthodologie est décrite par le Service <strong>de</strong>s inventairesécologiques (1981). Dans chaque parcelle d’inventaire, la végétation a été i<strong>de</strong>ntifiée àl’espèce. Chacune <strong>de</strong> ces espèces ont été quantifiées avec l’ai<strong>de</strong> d’un indice d’abondancedominance<strong>de</strong> Braun-Blanquet (1932). Nous avons par la suite additionné les indicesd’abondance-dominance <strong>de</strong>s différentes espèces susceptibles <strong>de</strong> faire partie du régimealimentaire <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> afin d’établir l’abondance relative <strong>de</strong> la nourriture dans chaqueparcelle.


33Le milieu retrouvé dans chaque parcelle a été décrit à partir <strong>de</strong>s variables mesurant la<strong>de</strong>nsité et la hauteur <strong>de</strong> la végétation dominante, la texture du sol, ainsi que les classes <strong>de</strong>drainage vertical et oblique. La relation entre le milieu et l’abondance relative <strong>de</strong>s plantesproduisant <strong>de</strong> la nourriture a été examinée au moyen d’une analyse <strong>de</strong> variances multiples <strong>de</strong>type « stepwise ». Nous considérons les résultats <strong>de</strong>s tests statistiques significatifs lorsque p 3 m <strong>de</strong> hauteur) était dominante, les plantes étaient plus abondantes lorsque la


34<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la végétation était faible (figure 4). Par ailleurs, lorsque la strate arbustive (


Réserve faunique <strong>de</strong>Papineau-LabelleRéserve faunique<strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>sCôte-Nord5,05,0Abondance relative4,03,02,01,0P > 0,05Abondance relative4,03,02,01,00,0A B C D E+FClasse <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité0,0A B C D E+FClasse <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsitéFigure 2: Influence <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la végétation dominante sur l’abondance <strong>de</strong>splantes d’intérêt <strong>pour</strong> l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans trois régions du Québec.


Réserve faunique <strong>de</strong>Papineau-LabelleRéserve faunique<strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>sCôte-Nord4,04,04,0Abondance relative3,02,01,0Abondance relative3,02,01,0Abondance relative3,02,01,00,03mClasse <strong>de</strong> hauteur0,03mClasse <strong>de</strong> hauteur0,03mClasse <strong>de</strong> hauteurFigure 3: Influence <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> la végétation dominante sur l’abondance <strong>de</strong>splantes d’intérêt <strong>pour</strong> l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans trois régions du Québec.


Réserve faunique <strong>de</strong>Papineau-LabelleRéserve faunique<strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>sCôte-Nord4,0 0,050,0A B C D E+FClasse <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsitéP > 0,05Abondance relative4,03,02,01,00,0>3 mA B C D E+FClasse <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsitéFigure 4: Influence <strong>de</strong> l’interaction entre la <strong>de</strong>nsité et la hauteur <strong>de</strong> la végétationdominante sur l’abondance <strong>de</strong>s plantes d’intérêt <strong>pour</strong> l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> danstrois régions du Québec.


Réserve faunique <strong>de</strong>Papineau-LabelleRéserve faunique<strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>sCôte-Nord2,0Abondance relativeP > 0,05 P > 0,051,00,0Humi<strong>de</strong> Frais SecClasse <strong>de</strong> drainageFigure 5: Influence du drainage vertical sur l’abondance <strong>de</strong>s plantes d’intérêt<strong>pour</strong> l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans trois régions du Québec.


Réserve faunique <strong>de</strong>Papineau-LabelleRéserve faunique<strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>sCôte-Nord4,04,0Abondance relative3,02,01,0P > 0,05Abondance relative3,02,01,00,0NONOUIPrésence <strong>de</strong> drainage oblique0,0NONOUIPrésence <strong>de</strong> drainage obliqueFigure 6: Influence du drainage oblique sur l’abondance <strong>de</strong>s plantes d’intérêt<strong>pour</strong> l’alimentation <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans trois régions du Québec.


Réserve faunique <strong>de</strong>Papineau-LabelleRéserve faunique<strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>sCôte-Nord3,0Avec drainage obliqueAbondance relative2,01,0P > 0,05 P > 0,050,0Humi<strong>de</strong> Frais SecClasse <strong>de</strong> drainage vertical3,0Sans drainage obliqueAbondance relative2,01,00,0Humi<strong>de</strong> Frais SecClasse <strong>de</strong> drainage verticalFigure 7: Influence <strong>de</strong> l’interaction entre le drainage vertical et le drainageoblique sur l’abondance <strong>de</strong>s plantes d’intérêt <strong>pour</strong> l’alimentation <strong>de</strong> l’ours<strong>noir</strong> dans trois régions du Québec.


41DISCUSSION1- Influence <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité et <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> la végétation dominante sur l’abondance<strong>de</strong>s plantes pouvant produire <strong>de</strong>s petits fruitsLes tendances que nous avons mises à jour concernant la <strong>de</strong>nsité et la hauteur <strong>de</strong> lavégétation dominante reflètent bien ce que l’on retrouve dans la littérature en général. Lesplantes à petits fruits ont souvent tendance à se retrouver en plus gran<strong>de</strong> abondance dans lesmilieux ouverts. Noyce et Coy (1990) arrivent à la même conclusion. Boileau et al. (1994)affirment que les coupes à blanc renferment le plus <strong>de</strong> plantes pouvant produire <strong>de</strong>s petitsfruits dans le parc <strong>de</strong> la Gaspésie. Hellgren et al. (1991) affirment que les coupes à blanc etles sites brûlés sont <strong>de</strong>s bons milieux producteurs <strong>de</strong> petits fruits. Dans une autre étu<strong>de</strong>, Irwinet Hammond (1985) notent que <strong>de</strong>s coupes forestières, située en haute altitu<strong>de</strong> au Wyoming,contiennent un grand nombre d’espèces pouvant produire <strong>de</strong>s petits fruits consommées parl’ours <strong>noir</strong>. Les coupes sélectives, où la canopée n’est enlevée que partiellement, fournissentaussi une bonne variété <strong>de</strong> petits fruits <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> à cause <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>la canopée (Unsworth et al., 1989; Young et Beecham, 1986). Les petits fruits sontgénéralement moins abondants dans les coupes sélectives et partielles que dans les coupestotales (Costello et Sage, 1994). Rudis et Tansey (1995) affirment que les ours utilisent <strong>de</strong>sespèces à petits fruits pendant l’été qui sont typiques <strong>de</strong>s coupes à blanc et d’autres milieuxouverts. Finalement, dans la forêt mixte, Hébert (2000) a trouvé qu’il y avaitsignificativement plus <strong>de</strong> plantes pouvant produire <strong>de</strong>s petits fruits <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans <strong>de</strong>spetites ouvertures (


42qui <strong>pour</strong>rait éventuellement amener plus <strong>de</strong> variabilité dans la relation entre la <strong>de</strong>nsité et lahauteur <strong>de</strong> la végétation dominante et l’abondance <strong>de</strong>s plantes pouvant produire <strong>de</strong>s petitsfruits. Ainsi, dans l’état <strong>de</strong> New-York, l’abondance <strong>de</strong> petits fruits était maximale dans lescoupes forestières âgées <strong>de</strong> 9 à 24 ans (Costello et Sage, 1994). Au Minnesota, les petits fruitsétaient abondants entre 5 et 8 ans après une perturbation mais <strong>de</strong>venaient graduellementmoins abondantes après 16 ans (Noyce et Coy, 1990). En Gaspésie, les coupes forestièresâgées <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 15 ans contenaient plus <strong>de</strong> petits fruits que celles âgées <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 15 ans(Boileau et al., 1994).Finalement, Mabry et al. (2000), suite à une classification <strong>de</strong> la végétation par traitsmorphologiques, affirment que le fait d’avoir <strong>de</strong>s petits fruits est associé à une forteexposition du site, c’est-à-dire au potentiel <strong>de</strong> radiation solaire. Ainsi, les plantes ayant ce traitmorphologique se retrouvent plus dans les milieux ouverts.2- Influence <strong>de</strong> la texture du sol sur l’abondance <strong>de</strong>s plantes pouvant produire <strong>de</strong>s petitsfruitsSelon les résultats obtenus dans cette étu<strong>de</strong>, il ne semble pas se dégager <strong>de</strong> tendancesclaires quant aux préférences <strong>de</strong>s plantes à petits fruits <strong>pour</strong> la texture du sol. Selon lesrésultats obtenus par Whitney (1991) <strong>pour</strong> les plantes à petits fruits, l’association avec latexture du sol (sable et gravier) variait d’une espèce à l’autre. Dans l’étu<strong>de</strong> réalisée par Noyceet Coy (1990), la préférence <strong>de</strong> la texture du sol variait aussi d’une espèce à l’autre.L’influence <strong>de</strong> la texture du sol sur la végétation en général n’est toutefois pas toujoursévi<strong>de</strong>nte. Lyon et Sagers (1998) affirment que la texture du sol n’explique pas beaucoup lesvariations <strong>de</strong> la végétation <strong>de</strong>s forêts riveraines. Dans le Haut Saint-Laurent, au Québec,Meilleur et al. (1992) rapportent qu’il n’y a pas vraiment d’effet <strong>de</strong> la texture <strong>de</strong>s sols sur lavégétation. Cependant, dans une steppe aux USA, plus d’espèces arbustives ont été retrouvéslorsque la texture du sol était intermédiaire, alors que plus d’espèces herbacées étaient


43rencontrées lorsque la texture du sol était plus fine (Dodd et Lauenroth, 1997; Lane et al.,1998). La texture du sol n’avait cependant pas d’effet significatif sur la production primairenette au-<strong>de</strong>ssus du sol (Lane et al., 1998).Selon Meilleur et al. (1992), la texture du sol est moins importante que les conditionsgénérales <strong>de</strong> drainage. Il est cependant certain que la texture du sol peut affecter le potentiel<strong>de</strong> rétention <strong>de</strong> l’eau (Dodd et Lauenroth, 1997; Lane et al., 1998; Singh et al., 1998).3- Influence du drainage vertical et oblique sur l’abondance <strong>de</strong>s plantes pouvantproduire <strong>de</strong>s petits fruitsSelon les résultats obtenus dans cette étu<strong>de</strong>, il ne semble pas se dégager <strong>de</strong> tendancesclaires quant aux préférences <strong>de</strong>s plantes à petits fruits <strong>pour</strong> le drainage. Cependant, dans lalittérature, il est certain que le drainage a une gran<strong>de</strong> influence sur la composition <strong>de</strong> lavégétation en général (Laiho, 1996; Laine et al., 1995; Minkkinen et al., 1999). En Finlan<strong>de</strong>,plusieurs milieux humi<strong>de</strong>s ont été convertis en milieux secs <strong>pour</strong> la foresterie. Lorsque leniveau <strong>de</strong> l’eau était réduit <strong>de</strong> façon permanente, une succession végétale secondaires’amorçait en faveur d’une communauté <strong>de</strong> type forestier (Laiho, 1996; Laine et al., 1995;Minkkinen et al., 1999). Parmi les espèces forestières qui s’établissaient, Laine et al. (1995)notent la présence <strong>de</strong> Vaccinium spp. entre autres.Plusieurs tentatives <strong>de</strong> classification écologique <strong>de</strong> la végétation ont également étéréalisés (Carter et al., 1999; Mabry et al., 2000; Motzkin et al., 1999; Whitney, 1991). Dansces classifications, le drainage est quelquefois pris en compte <strong>pour</strong> caractériser lescommunautés végétales. Cependant, si on ne considère que les espèces pouvant produire <strong>de</strong>spetits fruits <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans ces classifications, les conclusions sont autant variables quedans notre étu<strong>de</strong> (Carter et al., 1999; Mabry et al., 2000; Motzkin et al., 1999; Whitney,1991). Mabry et al. (2000) i<strong>de</strong>ntifient d’ailleurs quelques traits morphologiques <strong>de</strong>s espèces àpetits fruits qui sont en lien avec un drainage sec ou humi<strong>de</strong>. Motzkin et al. (1999) montrent


44que le meilleur prédicateur <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> certaines espèces à petits fruits est quelquefois ledrainage, quelquefois le type d’utilisation <strong>de</strong>s terres, quelquefois la qualité du sol, ouquelquefois la présence <strong>de</strong> perturbations naturelles. Selon les résultats obtenus par Whitney(1991) <strong>pour</strong> les plantes à petits fruits, l’association avec le drainage varie d’une espèce àl’autre. Cependant, Noyce et Coy (1990) rapportent que les plantes pouvant produire <strong>de</strong>spetits fruits <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> sont plus abondantes sur les sols bien drainés, moins abondantessur les sols minéraux à drainage faible, et peu abondantes sur les sols organiques à drainagefaible.CONCLUSIONComme le soulignent Motzkin et al. (1999), un <strong>de</strong>s buts majeurs <strong>de</strong> l’écologie végétaleest <strong>de</strong> déterminer les facteurs qui contrôlent la distribution <strong>de</strong>s espèces et la composition <strong>de</strong>scommunautés. En ce qui concerne les espèces à petits fruits, les variables les plus importantessemblent être la <strong>de</strong>nsité et la hauteur <strong>de</strong>s peuplements. Deux hypothèses peuvent expliquerl’absence <strong>de</strong> tendances avec les autres variables, comme le drainage et la texture du sol. Lapremière est que les espèces peuvent avoir une gran<strong>de</strong> tolérance aux variabilités <strong>de</strong> cesfacteurs. Certaines espèces <strong>pour</strong>raient ainsi survivre autant dans <strong>de</strong>s milieux à drainagehumi<strong>de</strong> qu’à drainage sec par exemple. La secon<strong>de</strong> hypothèse est que certaines espèces sonteffectivement fortement associées à certains facteurs environnementaux. Cependant, dans lesespèces à petits fruits, certaines <strong>pour</strong>raient se retrouver par exemple seulement en drainagehumi<strong>de</strong> et d’autres seulement en drainage sec. En les regroupant, on n’observe ainsi aucunetendance. Cette étu<strong>de</strong> permet toutefois <strong>de</strong> déterminer les types <strong>de</strong> milieux où l’on retrouve leplus <strong>de</strong> nourriture <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>.


45REMERCIEMENTSDans un premier temps, nous désirons remercier Jean-Pierre Ducruc et VincentGérardin <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> la conservation et du patrimoine écologique du ministère <strong>de</strong>l'Environnement <strong>pour</strong> nous avoir fourni les données <strong>de</strong>s inventaires écologiques. Nousaimerions également remercier le ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles du Québec, l’agenceParcs Canada, la Société <strong>de</strong> la faune et <strong>de</strong>s parcs du Québec, la Fondation <strong>de</strong> la faune duQuébec, ainsi que le Conseil <strong>de</strong> recherches en sciences naturelles et en génie du Canada <strong>pour</strong>le financement <strong>de</strong> ce projet.RÉFÉRENCESBérard, J. A. et M. Côté. 1996. Manuel <strong>de</strong> foresterie. Ordre <strong>de</strong>s ingénieurs forestiers duQuébec et les Presses <strong>de</strong> l’université Laval : 1428 pp.Boileau, F.; M. Crête et J. Huot. 1994. Food habits of the black bear, Ursus americanus, andhabitat use in Gaspésie park, eastern Québec. Canadien-Field Naturalist 108 : 162-169.Braun-Blanquet, J. 1932. Plant Sociology (Engl. transl. by G.D. Fuller and H.S. Conard).McGraw-Hill, New York : 439 pp.Carter, R. E.; M. D. MacKenzie et D. H. Gjerstad. 1999. Ecological land classification in thesouthern loam hills of south Alabama. Forest ecology and management 114 : 395-404.Cartier, Y. 1990. Les régions administratives du Québec. Office <strong>de</strong> planification et <strong>de</strong>développement du Québec, les publications du Québec, Québec : 247 pp.Costello, C. M. et R. W. Sage. 1994. Predicting black bear habitat selection from foodabundance un<strong>de</strong>r 3 forest management systems. Int. Conf. Bear Res. and Manage. 9 : 375-387.


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47Leblanc, N. 2000. Sélection d’habitats et utilisation du milieu par l’ours <strong>noir</strong> (Ursusamericanus) dans une aire protégée <strong>de</strong> dimension restreinte : le parc national Forillon.Mémoire <strong>de</strong> maîtrise, Université Laval : 105 pp.Lindzey, F. G. et E. C. Meslow. 1977. Home range and habitat use by black bears insouthwestern Washington. J. Wildl. Manage. 41 : 413-425.Lindzey, F. G.; K. R. Barber; R. D. Peters et E. C. Meslow. 1986. Responses of a black bearpopulation to a changing environment. Int. Conf. Bear Res. and Manage. 6 : 57-63.Lyon, J. et C. L. Sagers. 1998. Structure of herbaceous plant assemblages in a forestedriparian landscape. Plant Ecology 138 : 1-16.Mabry, C.; D. Ackerly et F. Gerhardt. 2000. Landscape and species-level distribution ofmorphological and life history traits in a temperate woodland flora. Journal of vegetationscience 11 : 213-224.Maehr, D. S. et J. R. Brady. 1984. Food habits of Florida black bears. J. Wildl. Manage. 48 :230-235.Meilleur, A.; A. Bouchard et Y. Bergeron. 1992. The use of un<strong>de</strong>rstory species as indicatorsof landform ecosystem type in heavily disturbed forest: an evaluation in the Haut-Saint-Laurent, Quebec. Vegetatio 102 : 13-32.Minkkinen, K.; H. Vasan<strong>de</strong>r; S. Jauhiainen; M. Karsisto et J. Laine. 1999. Post-drainagechanges in vegetation composition and carbon balance in Lakkasuo mire, Central Finland.Plant and Soil 207 : 107-120.Motzkin, G.; P. Wilson; D. R. Foster et A. Allen. 1999. Vegetation patterns in heterogeneouslandscapes : the importance of history and environment. Journal of vegetation science 10 :903-920.Noyce, K. V. et P. L. Coy. 1990. Abundance and productivity of bear food species in differentforest types of northcentral Minnesota. Int. Conf. Bear Res. and Manage. 8 : 169-181.Noyce, K. V. et D. L. Garshelis. 1997. Influence of natural food abundance on black bearharvest in Minnesota. J. Wildl. Manage. 61 : 1067-1074.Rogers, L. L. 1987. Effects of food supply and kinship on social behavior, movements, andpopulation growth of black bears in northeastern Minnesota. Wildl. Monogr. 97 : 1-72.Rudis, V. A. et J. B. Tansey. 1995. Regional assessment of remote forests and black bearhabitat from forest resource surveys. J. Wildl. Manage. 59 : 170-180.


48Samson, C. 1995. Écologie et dynamique <strong>de</strong> population <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> (Ursus americanus)dans une forêt mixte protégée du sud du Québec (Canada). Thèse <strong>de</strong> doctorat, UniversitéLaval : 201 pp.Schwartz, C. C. et A. W. Franzmann. 1991. Interrelationship of black bears to moose andforest succession in the northern coniferous forest. Wildl. Monogr. 113 : 1-58.Service <strong>de</strong>s inventaires écologiques. 1981. Va<strong>de</strong>-mecum <strong>de</strong>s relevés écologiques. Ministère<strong>de</strong> l’environnement, Gouvernement du Québec : 61 pp.Singh, J. S.; D. G. Milchunas et W. K. Lauenroth. 1998. Soil water dynamics and vegetationpatterns in a semiarid grassland. Plant Ecology 134 : 77-89.Société <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> plein air du Québec. 2000a. Réserve faunique <strong>de</strong> Papineau-Labelle. Gouvernement du Québec: 2 pp.Société <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> plein air du Québec. 2000b. Réserve faunique <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s.Gouvernement du Québec: 2 pp.Unsworth, J. W.; J. J. Beecham et L. R. Irby. 1989. Female black bear habitat use in westcentralIdaho. J. Wildl. Manage. 53 : 668-673.Young, D. D. et J. J. Beecham. 1986. Black bear habitat use at Priest Lake, Idaho. Int. Conf.Bear Res. and Manage. 6 : 73-80.Young, B. F. et R. L. Ruff. 1982. Population dynamics and movements of black bears in eastcentral Alberta. J. Wildl. Manage. 46 : 845-860.Welch, C. A.; J. Keay; K. C. Kendall et C. T. Robbins. 1997. Constraints on frugivory bybears. Ecology 78 : 1105-1119.Whitney, G. G. 1991. Relation of plant species to substrate, landscape position, and aspect innorth central Massachusetts. Can. J. For. Res. 21 : 1245-1252.


49CHAPITRE 3<strong>Validation</strong> d’un modèle IQH <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> parsélection saisonnière <strong>de</strong> l’habitatINTRODUCTIONLes modèles d’indice <strong>de</strong> qualité d’habitat (IQH) ont <strong>pour</strong> objectif d’estimer la valeurd’un milieu <strong>pour</strong> une espèce animale. Ils sont généralement construits <strong>pour</strong> répondre à <strong>de</strong>spréoccupations <strong>de</strong> gestion ou d’aménagement <strong>de</strong> certaines espèces fauniques. Comme toutmodèle, ils représentent toutefois une simplification du milieu naturel. De plus, dans cesmodèles, la majorité <strong>de</strong>s relations établies entre les variables et la qualité d’habitat sont baséessur <strong>de</strong>s avis d’experts n’ayant pas été vérifiés dans le domaine d’application du modèle.Une validation <strong>de</strong> ces modèles est donc nécessaire avant leur utilisation. Samson (1996) aproposé un modèle IQH <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> au Québec. Ce modèle n’échappe pas aux lacunesprésentées ci-<strong>de</strong>ssus. L’objectif principal <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong> était donc <strong>de</strong> vérifier la validité<strong>de</strong> ce modèle.


50La validation d’un modèle ne signifie pas seulement son application dans un endroitdonné. Pour vali<strong>de</strong>r un modèle IQH, nous <strong>de</strong>vons l’appliquer d’une telle façon qu’il refléteral’utilisation du milieu par l’espèce étudiée. En examinant les déplacements <strong>de</strong>s ours, onremarque généralement la présence <strong>de</strong> zones d’utilisation intensive, ou core areas (Horner etPowell, 1990; Samson et Huot, 1998; Samuel et al., 1985). Ces zones représentent <strong>de</strong>sendroits où l’ours passe la majorité <strong>de</strong> son temps. Par extension, le domaine vital, lui, englobetoutes les localisations d’un ours. Le domaine vital inclut donc à la fois la zone d’utilisationintensive et les excursions réalisées <strong>pour</strong> explorer le territoire.L’hypothèse que nous avons testée afin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le modèle IQH <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> estla suivante : la qualité <strong>de</strong> l’habitat <strong>de</strong>vrait être plus élevée dans les zones d’utilisationintensive que dans le reste du domaine vital. Puisque l’ours y passe la majorité <strong>de</strong> son temps,les zones d’utilisation intensive <strong>de</strong>vraient donc mieux répondre aux besoins <strong>de</strong>s ours. Lavaleur <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’habitat donnée par le modèle <strong>de</strong>vrait donc être supérieure dans leszones d’utilisation intensive que dans le reste du domaine vital.Présentation du modèleLe modèle proposé par Samson (1996) suppose que la qualité <strong>de</strong> <strong>l'habitat</strong> <strong>pour</strong> <strong>l'ours</strong><strong>noir</strong> dépend principalement <strong>de</strong> trois variables: la nourriture, le couvert <strong>de</strong> refuge, et laprésence <strong>de</strong> zones <strong>de</strong> mortalité résultant <strong>de</strong> conflits avec les humains. Le modèle ne tient pascompte <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s ours en hiver puisque la survie et la reproduction <strong>de</strong>s femellessemblent être peu limitées par la disponibilité <strong>d'un</strong> habitat adéquat <strong>pour</strong> les tanières.Afin <strong>de</strong> répondre aux différents besoins alimentaires <strong>de</strong>s ours, la variableNOURRITURE est séparée en trois saisons: printemps, été et automne. Au printemps, lemodèle suggère que les peuplements <strong>de</strong> feuillus intolérants ainsi que les milieux dénudés


51humi<strong>de</strong>s fournissent un maximum <strong>de</strong> nourriture <strong>pour</strong> <strong>l'ours</strong> <strong>noir</strong>. À l'été, le modèle stipule quela nourriture <strong>pour</strong> <strong>l'ours</strong> provient essentiellement <strong>de</strong>s peuplements forestiers perturbés par lescoupes forestières, les chablis, les brûlis et les épidémies d'insectes. Selon le modèle,l'abondance <strong>de</strong>s petits fruits dans ces milieux dépend également <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong> sols,regroupés selon leur texture. Il est à noter que dans le cas <strong>de</strong> tous les milieux ouverts, unindice <strong>de</strong> proximité est inclus (nombre <strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> bordure par hectare <strong>de</strong> superficie). Àl'automne, les peuplements <strong>de</strong> feuillus tolérants fournissent la meilleure nourriture <strong>pour</strong> <strong>l'ours</strong><strong>noir</strong>. Le modèle donne la meilleure cote aux plus vieux peuplements. Les champs agricolespeuvent aussi avoir une cote équivalente. Finalement, les autres milieux ouverts sont inclus,mais avec une cote plus faible.Pour la variable REFUGE, la <strong>de</strong>nsité et la hauteur <strong>de</strong>s peuplements sont incorporés. Laqualité du couvert <strong>de</strong> refuge est donc maximale lorsque la hauteur et la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>speuplements sont fortes. Pour la variable MORTALITÉ, le modèle établit différents rayonsd'influence autour <strong>de</strong>s installations humaines, telles que les rési<strong>de</strong>nces, les chalets, les sites <strong>de</strong>camping aménagés, les dépotoirs non clôturés, les champs <strong>de</strong> céréales et <strong>de</strong> maïs, et les villeset municipalités. Finalement, chacune <strong>de</strong>s trois variables est ensuite rapportée à une valeurentre 0 et 1, puis intégrée dans la valeur totale du modèle.AIRE D’ÉTUDENous avons effectué notre étu<strong>de</strong> dans la région <strong>de</strong> la Mauricie, au Québec. Notre aired’étu<strong>de</strong> incluait le parc national <strong>de</strong> la Mauricie ainsi que les territoires adjacents, situéssurtout à l’ouest et au sud du parc. On y retrouve entre autres la réserve faunique Mastigoucheet la zone d’exploitation contrôlée du Chapeau-<strong>de</strong>-Paille, ainsi que d’autres terres publiques.


52Notre aire d’étu<strong>de</strong> est située dans la zone <strong>de</strong> transition entre les forêts feuillues du su<strong>de</strong>t <strong>de</strong>s forêts conifériennes du nord. La forêt mixte prédomine donc largement. Les espècesarborescentes les plus abondantes sur ce territoire sont principalement le sapin baumier (Abiesbalsamea), l’épinette rouge (Picea rubens), l’érable à sucre (Acer saccharum), le bouleaujaune (Betula alleghaniensis), l’érable rouge (Acer rubrum) et le bouleau blanc (Betulapapyrifera).La température moyenne annuelle est <strong>de</strong> 4,6 o C (station Shawinigan) (EnvironnementCanada, 1993). La température moyenne d’une journée complète au mois <strong>de</strong> janvier est <strong>de</strong> -12,7 o C alors qu’elle est <strong>de</strong> 19,6 o C au mois <strong>de</strong> juillet (Environnement Canada, 1993). Il tombeen moyenne 782,7 mm <strong>de</strong> pluie par année ainsi que 250,1 cm <strong>de</strong> neige (EnvironnementCanada, 1993). Il y a 269 journées par année avec une température maximale supérieure à 0 o Cainsi que 148 journées avec <strong>de</strong>s précipitations mesurables (Environnement Canada, 1993).MÉTHODOLOGIEPour décrire l’habitat <strong>de</strong>s ours <strong>noir</strong>s, nous avons utilisé <strong>de</strong>s cartes forestières d’uneprécision 1:20 000. Nous avons utilisé les données d’un suivi par télémétrie effectué par ParcsCanada <strong>de</strong> 1991 à 1994 inclusivement <strong>pour</strong> décrire les déplacements <strong>de</strong>s ours. Au total, nousavions 14 femelles ours <strong>noir</strong>s <strong>pour</strong> chaque saison. Au printemps, <strong>pour</strong> les 4 années du suivi,nous avions au total 403 localisations. À l’été, nous avions 300 localisations et à l’automne,nous avions 299 localisations. Les femelles étaient toutes âgées entre 4 et 10 ans lors <strong>de</strong> lapremière année <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Les détails concernant les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> capture ainsi que lesmétho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> repérage <strong>de</strong>s ours sont décrits par Samson (1995).


53Plusieurs auteurs rapportent que les ours <strong>noir</strong>s effectuent une sélection d’habitat(Amstrup et Beecham, 1976; Clark et al., 1993; Fuller et Keith, 1980; Garshelis et Pelton,1981; Hellgren et al., 1991; Jonkel et Cowan, 1971; Klenner, 1987; Lan<strong>de</strong>rs et al., 1979;Samson et Huot, 1998; Unsworth et al., 1989; Young et Ruff, 1982). Cependant, peu d’entreeux effectuent une analyse détaillée <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> végétation sélectionnés <strong>pour</strong> chaque saison.Pour prédire la production <strong>de</strong> nourriture <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>, le modèle <strong>de</strong> Samson (1996)propose une approche par saison. La variable NOURRITURE est ainsi composée <strong>de</strong> troissous-variables : PRINTEMPS, ÉTÉ et AUTOMNE. Nous avons donc étudié la sélectiond’habitat effectuée par l’ours <strong>noir</strong> selon ces trois saisons. Dans un premier lieu, toutes leslocalisations <strong>de</strong>s quatre années du suivi ont été regroupées <strong>pour</strong> chaque ours, puis séparéespar chaque saison. Nous avons ensuite calculé un domaine vital ainsi qu’une zoned’utilisation intensive <strong>pour</strong> chaque ours à chaque saison. Les domaines vitaux et les zonesd’utilisation intensive ont été calculés à l’ai<strong>de</strong> du logiciel Ranges V (Kenward et Hod<strong>de</strong>r,1996) en utilisant l’analyse par groupement (« cluster analysis ») selon la technique <strong>de</strong> ladistance du plus proche voisin (« nearest-neighbor distance »). L’annexe B présente lescourbes permettant <strong>de</strong> définir le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong>s localisations incluses dans les zonesd’utilisation intensive <strong>de</strong> chaque saison à partir du point d’inflexion. Au printemps et àl’automne, 90% <strong>de</strong>s localisations ont été utilisées <strong>pour</strong> définir les zones d’utilisationintensives. À l’été, 80% <strong>de</strong>s localisations ont été utilisées.Le modèle IQH a ensuite été appliqué, <strong>pour</strong> chaque ours, à la zone d’utilisationintensive, puis au reste du domaine vital. Pour vérifier s’il y avait une différence entre ces<strong>de</strong>ux valeurs, nous avons considéré l’écart entre la valeur IQH <strong>de</strong> la zone d’utilisationintensive et la valeur IQH du reste du domaine vital. L’hypothèse statistique nulle (H 0 ) est quele résultat <strong>de</strong> cette soustraction est égal à zéro, soit qu’il n’y a aucune différence entre lavaleur prédite par le modèle dans la zone d’utilisation intensive et celle prédite par le modèledans le reste du domaine vital. Pour réaliser ces analyses statistiques, nous avons utilisé le test<strong>de</strong> t pairé (SAS Institute Inc, 1999). Nous avons considéré les résultats significatifs lorsque p< 0,05. Il est à noter que dans le cas <strong>de</strong> la sous-variable ÉTÉ, nous n’avons pas tenu comptedu type <strong>de</strong> sol comme le suggère le modèle puisque ces données n’étaient pas disponibles surtoutes les cartes forestières.


54La variable REFUGE du modèle a aussi été vérifiée. Cette variable modélise le besoin<strong>de</strong> couvert forestier <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong>. La même technique d’analyse a été utilisée que <strong>pour</strong> lavariable NOURRITURE. Dans le cas <strong>de</strong> la variable MORTALITÉ, notre aire d’étu<strong>de</strong> ne seprêtait pas à sa validation suite à l’absence d’installation humaine. Des campings aménagéssont effectivement présents dans le parc national <strong>de</strong> la Mauricie. Cependant, ceux-cin’entraînent presque jamais la mortalité <strong>de</strong>s ours puisque le mandat premier du parc est laconservation.RÉSULTATS1- Variable NOURRITURE du modèle IQHLe tableau 8 présente les résultats bruts donnés par le modèle IQH <strong>pour</strong> la nourriture.Ces résultats indiquent qu’il n’y a pas <strong>de</strong> différence significative entre la valeur donnée par lemodèle au printemps dans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux. Cependant, à l’été et à l’automne, la valeur donnée par le modèle IQH estsignificativement plus élevée dans les zones d’utilisation intensive que dans le reste <strong>de</strong>sdomaines vitaux. Par contre, le tableau 9 présente les valeurs données par le modèle une foisque les résultats bruts sont convertis en une valeur entre 0 et 1. À ce moment, <strong>pour</strong> toutes lessaisons, il n’y plus <strong>de</strong> différence significative entre les zones d’utilisation intensive et le reste<strong>de</strong>s domaines vitaux.


55TABLEAU 8Comparaison <strong>de</strong> la valeur NOURRITURE donnée par le modèle IQH selon chaque saisondans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux <strong>de</strong>s femelles ours<strong>noir</strong>s (n = 14) <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la MauricieSaison Valeur donnée par le modèle IQHt pZones d’utilisationintensiveReste <strong>de</strong>s domainesvitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur typePrintemps 18,3 3,6 16,2 2,6 0,79 0,446Été 53,3 4,3 44,1 2,3 2,94 0,012Automne 27,2 2,5 22,1 1,7 2,50 0,027TABLEAU 9Comparaison <strong>de</strong> la valeur NOURRITURE donnée par le modèle IQH, après conversion entre0 et 1, selon chaque saison dans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la MauricieSaison Valeur donnée par le modèle IQHt pZones d’utilisationintensiveReste <strong>de</strong>s domainesvitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur typePrintemps 0,83 0,07 0,92 0,04 -1,60 0,133Été 1,00 0,00 1,00 0,00 - -Automne 0,87 0,05 0,77 0,05 1,91 0,079


562- Variable REFUGE du modèle IQHLe tableau 10 présente les résultats bruts concernant la variable REFUGE du modèleIQH <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>. On remarque qu’il n’y a pas <strong>de</strong> différence significative entre la valeurdonnée par le modèle au printemps dans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>sdomaines vitaux. Cependant, à l’été, la valeur du modèle est significativement plus élevéedans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux que dans les zones d’utilisation intensive. Finalement, àl’automne, la valeur donnée par le modèle IQH est significativement plus élevée dans leszones d’utilisation intensive que dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux. Une fois que ces valeursbrutes sont converties à <strong>de</strong>s valeurs entre 0 et 1 (tableau 11), on remarque qu’il n’y a toujourspas <strong>de</strong> différence significative entre les zones d’utilisation intensive et le reste <strong>de</strong>s domainesvitaux au printemps. Cependant, à l’été, la valeur du modèle est toujours significativementplus élevée dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux que dans les zones d’utilisation intensive.Finalement, à l’automne, la valeur n’est plus significativement différente entre les zonesd’utilisation intensive et le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux.TABLEAU 10Comparaison <strong>de</strong> la valeur REFUGE donnée par le modèle IQH selon chaque saison dans leszones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n =14) <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la MauricieSaison Valeur donnée par le modèle IQHt pZones d’utilisationintensiveReste <strong>de</strong>s domainesvitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur typePrintemps 80,5 4,3 78,4 3,9 0,63 0,538Été 66,2 4,4 76,3 2,3 -2,96 0,011Automne 85,8 2,2 77,3 3,6 2,54 0,025


57TABLEAU 11Comparaison <strong>de</strong> la valeur REFUGE donnée par le modèle IQH, après conversion entre 0 et 1,selon chaque saison dans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux<strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la MauricieSaison Valeur donnée par le modèle IQHt pZones d’utilisationintensiveReste <strong>de</strong>s domainesvitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur typePrintemps 0,93 0,06 1,00 0,00 -1,11 0,286Été 0,88 0,07 0,97 0,03 -2,18 0,048Automne 1,00 0,00 0,94 0,04 1,46 0,168DISCUSSION1- Variable NOURRITURE du modèle IQHAu printemps, le modèle IQH indique qu’il y a autant <strong>de</strong> nourriture dans la zoned’utilisation intensive que dans le reste du domaine vital. Quatre hypothèses <strong>pour</strong>raientexpliquer ce résultat. Dans un premier temps, on <strong>pour</strong>rait penser que le modèle ne reflète pas<strong>de</strong> façon juste la qualité <strong>de</strong>s peuplements sélectionnés par l’ours <strong>noir</strong>. Les valeurs donnéesaux peuplements <strong>de</strong> feuillus intolérants et aux milieux ouverts humi<strong>de</strong>s sont peut-êtreinexactes et ne reflètent pas bien la production <strong>de</strong> la nourriture printanière. En <strong>de</strong>uxième lieu,les peuplements qui sont inclus dans le modèle IQH <strong>pour</strong>raient ne pas être ceux réellementsélectionnés par l’ours <strong>noir</strong>. Cette secon<strong>de</strong> hypothèse est cependant assez improbable puisqueplusieurs auteurs rapportent que les types <strong>de</strong> peuplements inclus dans le modèle sont ceux qui


58procurent <strong>de</strong> la nourriture <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> au printemps. En fait, à ce moment, les ours senourrissent essentiellement <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> bouleaux (Betula sp.) et <strong>de</strong> peupliers (Populus sp.),<strong>de</strong> graminées et d’insectes, principalement <strong>de</strong>s fourmis (Boileau et al., 1994; Hatler, 1972;Holcroft et Herrero, 1991; Irwin et Hammond, 1985; Kasbohm et al., 1995; Lan<strong>de</strong>rs et al.,1979; Maehr et Brady, 1984; Samson, 1995; Schwartz et Franzmann, 1991). La troisièmehypothèse qui <strong>pour</strong>rait expliquer le fait que le modèle donne une valeur semblable entre lazone d’utilisation intensive et le reste du domaine vital au printemps <strong>pour</strong>rait être parce quecette source <strong>de</strong> nourriture n’est pas limitante dans notre aire d’étu<strong>de</strong>. Finalement, la quatrièmehypothèse <strong>pour</strong>rait être que l’ours <strong>noir</strong> n’effectue aucune sélection d’habitat pendant leprintemps. Nous présentons, à l’annexe C, une <strong>de</strong>scription complète <strong>de</strong>s zones d’utilisationintensive et du reste <strong>de</strong>s domaines vitaux. Ces résultats indiquent qu’au printemps, aucun type<strong>de</strong> couvert, aucune <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s peuplements, aucune hauteur <strong>de</strong>s peuplements, aucun âge <strong>de</strong>speuplements et aucun type <strong>de</strong> peuplement est significative plus abondant dans les zonesd’utilisation intensive, ce qui tend à confirmer cette hypothèse. Samson et Huot (1998)affirment d’ailleurs que c’est surtout la disponibilité <strong>de</strong> la nourriture à l’été et à l’automne quidétermine la distribution <strong>de</strong>s ours et l’intensité d’utilisation <strong>de</strong>s zones d’utilisations intensives.Garshelis et Pelton (1981) combinent les saisons printemps et été dans leurs analyses puisquedans la majorité <strong>de</strong>s domaines vitaux annuels observés, ces parties n’étaient pas distinctes.Dans ce cas, nous <strong>de</strong>vrions penser à retirer le printemps du modèle IQH <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> auQuébec. Cependant, ailleurs dans l’aire <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> l’ours, d’autres auteurs rapportentune sélection d’habitat au printemps. Lan<strong>de</strong>rs et al. (1979) affirment qu’après l’émergence <strong>de</strong>la tanière au printemps, les ours vont principalement dans les marais et les baies <strong>pour</strong> senourrir. Unsworth et al. (1989) rapportent que l’utilisation <strong>de</strong> l’habitat variaitsignificativement entre les saisons. Au printemps, entre autres, les forêts étaient préférées etles champs arbustifs étaient évités. Finalement, Jonkel et Cowan (1971) affirment que les ours<strong>noir</strong>s utilisent différentes parties <strong>de</strong> leur domaine vital selon la production saisonnière <strong>de</strong>nourriture, sans cependant faire une analyse détaillée <strong>de</strong> la végétation qu’ils contiennent.Comme ces étu<strong>de</strong>s n’ont pas spécifiquement fait d’analyses fines <strong>de</strong>s domaines vitaux et <strong>de</strong>szones d’utilisation intensive saisonniers, il est donc difficile <strong>de</strong> se prononcer.


59Rogers (1987), en décrivant la biologie <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong>, peut cependant nous donner <strong>de</strong>spistes. Au Minnesota, comme ailleurs, le cycle annuel <strong>de</strong>s comportements et <strong>de</strong>s événementsphysiologiques <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> est lié au cycle annuel <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s plantes, étant donnéque la majorité du régime alimentaire est composé <strong>de</strong> végétation. Les adultes sortent <strong>de</strong>stanières vers la fin du mois <strong>de</strong> mars ou vers le début d’avril et restent dans un état léthargiquejusqu’à la fin du mois d’avril ou au début du mois <strong>de</strong> mai, lorsque la végétation verte <strong>de</strong>vientdisponible. Les femelles vagabon<strong>de</strong>nt et rétablissent alors leurs territoires. Vers la fin duprintemps ou au début <strong>de</strong> l’été, les femelles sans jeune <strong>de</strong> l’année s’accouplent. Tous cesévénements sont généralement complétés lorsque les petits fruits mûrissent en abondance, soitvers le 10 juillet. Pendant le mois <strong>de</strong> juillet, le niveau <strong>de</strong> testostérone chez les mâles diminueet ils <strong>de</strong>viennent moins agressifs. Pour les <strong>de</strong>ux sexes, la quête alimentaire <strong>de</strong>vient alorsessentiellement la seule activité jusqu’à la disparition <strong>de</strong>s petits fruits ou <strong>de</strong>s fruits durs. Ilspréparent ensuite leur tanière vers la fin du mois <strong>de</strong> septembre, octobre ou début novembre.Les femelles gestantes qui ont accumulé suffisamment <strong>de</strong> réserve donnent alors naissancependant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> dormance. Ainsi, toutes les activités ne faisant pas partie <strong>de</strong> la quêtealimentaire se déroulent en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s où les petits fruits et les fruits durs sontdisponibles, permettant une efficacité maximale dans la prise alimentaire <strong>de</strong> la nourriture quiest la plus critique à la survie et à la reproduction. Nous pouvons donc penser que leprintemps est une pério<strong>de</strong> qui est plus dédiée à la léthargie et à la quête d’un partenaire sexuelqu’à la quête <strong>de</strong> nourriture.Dans le cas <strong>de</strong> l’été et <strong>de</strong> l’automne, le modèle <strong>de</strong> base semble bien représenter lanourriture disponible puisque la valeur du modèle IQH dans les zones d’utilisation intensiveest plus élevée que dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux. L’annexe C indique d’ailleurs que lespeuplements sélectionnés par l’ours <strong>noir</strong> sont effectivement ceux inclus dans le modèle.Limoges (1999) le confirme également <strong>pour</strong> l’automne. Pour l’été, le fait que nous n’ayonspas tenu compte du type <strong>de</strong> sol indique que ce paramètre n’est probablement pas important<strong>pour</strong> prédire la sélection <strong>de</strong> l’habitat par l’ours <strong>noir</strong>. Les résultats obtenus au chapitre 2confirment cette affirmation. Il semble donc que nous <strong>pour</strong>rions également retirer le type <strong>de</strong>sol du modèle. Cependant, une fois que les valeurs brutes <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux saisons du modèles ontété converties en <strong>de</strong>s valeurs entre 0 et 1, les relations qui étaient significatives au départ ne


60l’étaient plus. Il semble donc y avoir un problème avec les tables <strong>de</strong> conversion. Lesdifférences observées avec les valeurs brutes <strong>de</strong>vraient être toujours présentes une fois laconversion faite.2- Variable REFUGE du modèle IQHEncore une fois, dans le cas du printemps, on ne retrouve aucune différence entre lazone d’utilisation intensive et le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux. Ce résultat signifie qu’on retrouveautant <strong>de</strong> refuges dans ces <strong>de</strong>ux endroits. Il renforce donc l’hypothèse que l’ours <strong>noir</strong> nesélectionne pas d’habitat spécifique au printemps.À l’été, les résultats obtenus concernant la variable REFUGE vont à l’encontre <strong>de</strong> nosprédictions. Selon le modèle IQH, l’ours <strong>de</strong>vrait toujours rechercher du couvert. Les résultatsobtenus sont cependant facilement explicables. À l’été, l’ours <strong>noir</strong> se nourrit principalement<strong>de</strong> petits fruits, nourriture retrouvé principalement dans les milieux ouverts (Costello et Sage,1994; Hellgren et al., 1991; Irwin et Hammond, 1985; Jonkel et Cowan, 1971; Lindzey etMeslow, 1977; Lindzey et al., 1986; Noyce et Coy, 1990; Rudis et Tansey, 1995; Schwartz etFranzmann, 1991). La nourriture d’été et la variable REFUGE semblent donc être encontradiction. Pendant l’été, c’est probablement surtout la juxtaposition du couvert et <strong>de</strong>smilieux ouverts qui est importante. Les ours vont se nourrir dans les milieux ouverts àcondition qu’il y ait présence d’un couvert à proximité <strong>pour</strong> se réfugier (Jonkel et Cowan,1971; Klenner, 1987; Lindzey et Meslow, 1977; Maehr et Brady, 1984; Rudis et Tansey,1995; Young et Ruff, 1982) et présence <strong>de</strong> couvert latéral (voir chapitre 1). La variableREFUGE <strong>pour</strong> l’été serait donc à modifier. Même après conversion entre 0 et 1, cettedifférence négative est toujours significative.Pour l’automne, le modèle <strong>de</strong> base semble bien fonctionner puisqu’on retrouvesignificativement plus <strong>de</strong> couvert dans les zones d’utilisation intensive que dans le reste dudomaine vital. Ce résultat correspond à nos attentes puisque l’alimentation automnale est


61souvent associée aux forêts matures, surtout lorsqu’on y retrouve <strong>de</strong>s fruits durs (Elowe etDodge, 1989; Irwin et Hammond, 1985; Kasbohm et al., 1995; Lan<strong>de</strong>rs et al., 1979; Noyce etGarshelis, 1997; Samson, 1995). Cependant, une fois les valeurs brutes converties entre 0 et1, la différence n’est plus significative. Encore une fois, il semble y avoir un problème avecles tables <strong>de</strong> conversion.En théorie, le besoin <strong>de</strong> se réfugier dans une forêt <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> est constant etuniforme peu importe les saisons. D’ailleurs, le modèle considère la variable REFUGE surl’année complète, sans décortiquer <strong>pour</strong> chaque saison. Cependant, étant donné qu’il n’y a pas<strong>de</strong> sélection significative <strong>pour</strong> le couvert au printemps avec les valeurs brutes, qu’il y a unesélection contre le couvert à l’été, et qu’il y a une sélection <strong>pour</strong> le couvert à l’automne, nouspouvons croire que la résultante globale du modèle sera qu’il n’y a pas <strong>de</strong> sélectionsignificative <strong>pour</strong> le couvert sur une base annuelle. Si le modèle avait été conforme à lathéorie, la même tendance aurait dû être observée <strong>pour</strong> toutes les saisons. Il y a probablement<strong>de</strong>s paramètres différents qui régissent la variable REFUGE à chaque saison. Une nouvelleapproche <strong>pour</strong> modéliser le couvert <strong>de</strong>vrait donc être envisagée.CONCLUSIONLes modèles IQH sont parmi les outils d’aménagement les plus influants (Brooks,1997). Les biologistes qui font <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’impacts environnementaux doivent souventutiliser les modèles qu’ils soient validés ou non (Brooks, 1997). Idéalement, la validation d’unmodèle <strong>de</strong>vrait donc se faire sur plusieurs aires d’étu<strong>de</strong>s qui représentent une variabiliténaturelle <strong>de</strong>s conditions d’habitat (O’Neil et al., 1988; Roloff et Kernohan, 1999). Dans notrecas, nous avons validé le modèle seulement à la jonction <strong>de</strong> la forêt mixte et <strong>de</strong> la forêtfeuillue. Il <strong>de</strong>vrait donc également être validé en forêt boréale puisque certaines relations


62entre le modèle et la qualité <strong>de</strong> l’habitat sont certainement différentes. D’ailleurs, comme lesoulignent O’Neil et al. (1988), la validité <strong>de</strong> ces relations entre les variables du modèle et laqualité réelle <strong>de</strong> l’habitat est d’une importance critique. Malheureusement, dans la plupart <strong>de</strong>scas, il n’y a aucune évi<strong>de</strong>nce empirique directe <strong>pour</strong> ces relations (Burgman et al., 2001). Lefait que nous n’ayons pas seulement validé la valeur finale entre 0 et 1 du modèle IQH estdonc certainement un point positif (Ben<strong>de</strong>r et al., 1996).Un autre biais peut également influencer notre validation du modèle. Notre échantillond’ours <strong>noir</strong> n’était composé que <strong>de</strong> femelles. Les mâles <strong>pour</strong>raient avoir un comportementdifférent. Flather et Hoekstra (1985) décrivent d’ailleurs la complexité <strong>de</strong>s facteurs quipeuvent influencer la distribution et l’abondance <strong>de</strong> la faune dans les modèles.Dans cette étu<strong>de</strong>, nous avons tenté <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les variables NOURRITURE etREFUGE du modèle IQH <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> au Québec. Nos résultats semblent démontrer quel’ours <strong>noir</strong> ne fait pas <strong>de</strong> sélection d’habitat précise au printemps. Retirer tout ce qui a trait àcette saison du modèle <strong>de</strong>vrait donc être envisagé. De plus, le type <strong>de</strong> sol n’a pas été utilisédans cette étu<strong>de</strong> <strong>pour</strong> prédire la nourriture d’été et les résultats obtenus étaient conformes ànos attentes. Le type <strong>de</strong> sol ne semble donc pas être important <strong>pour</strong> prédire la qualité d’habitat<strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> à l’été et <strong>de</strong>vrait donc également être enlevé. Il semble aussi qu’une révisioncomplète <strong>de</strong>s tables <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s valeurs brutes en valeurs entre 0 et 1 doit être faire. Cestables enlèvent présentement la capacité du modèle à bien discriminer la qualité <strong>de</strong>s habitatset doivent être calibrées. Finalement, il faudrait modifier la variable REFUGE. À ce sujet,d’autres étu<strong>de</strong>s seraient nécessaires afin <strong>de</strong> déterminer quelle quantité et quel type <strong>de</strong> couvertsont suffisants <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> durant les différentes saisons.Malgré ses faiblesses, le modèle IQH <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> au Québec représente un bon point<strong>de</strong> départ. Par exemple, la variable NOURRITURE à l’été et à l’automne est bien modélisée àla base. Cependant, avant <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s décisions d’aménagement adéquates <strong>pour</strong> l’ours<strong>noir</strong>, une amélioration du modèle est nécessaire.


63Finalement, notre étu<strong>de</strong> confirme qu’il est important <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les modèles IQH(Ben<strong>de</strong>r et al., 1996; Brooks, 1997; O’Neil et al., 1988; Roloff et Kernohan, 1999). De plus,lorsque <strong>de</strong>s changements sont à apporter et qu’il y a plus d’une façon d’arriver au mêmerésultat, alors l’alternative qui est la plus simple à comprendre et à appliquer <strong>de</strong>vrait toujoursêtre utilisée (O’Neil et al., 1988). La modélisation <strong>de</strong>s habitats est un processus évolutif(Roloff et Kernohan, 1999).REMERCIEMENTSDans un premier temps, nous aimerions remercier Julie Bouchard et Sylvain Paradis<strong>de</strong> l’agence Parcs Canada <strong>pour</strong> nous avoir prêté les cartes forestières informatisées <strong>de</strong> notreaire d’étu<strong>de</strong>. Serge Duchesneau, du Département <strong>de</strong> géographie <strong>de</strong> l’Université Laval, nous aété d’un grand secours <strong>pour</strong> le changement <strong>de</strong> projection <strong>de</strong> certaines cartes forestières. Nousaimerions également remercier Gaetan Daigle <strong>de</strong> l’Université Laval <strong>pour</strong> les conseilsstatistiques. Finalement, nous souhaitons remercier le ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles duQuébec, l’agence Parcs Canada, la Société <strong>de</strong> la faune et <strong>de</strong>s parcs du Québec, la Fondation<strong>de</strong> la faune du Québec, ainsi que le Conseil <strong>de</strong> recherches en sciences naturelles et en génie duCanada <strong>pour</strong> le financement <strong>de</strong> ce projet.


64RÉFÉRENCESAmstrup, S. C. et J. Beecham. 1976. Activity patterns of radio-collared black bears in Idaho.J. Wildl. Manage. 40 : 340-348.Ben<strong>de</strong>r, L. C. ; G. J. Roloff et J. B. Haufler. 1996. Evaluating confi<strong>de</strong>nce intervals for habitatsuitability mo<strong>de</strong>ls. Wildl. Soc. Bull. 24 : 347-352.Boileau, F.; M. Crête et J. Huot. 1994. Food habits of the black bear, Ursus americanus, andhabitat use in Gaspésie park, eastern Québec. Canadien-Field Naturalist 108 : 162-169.Brooks, R. P. 1997. Improving habitat suitability in<strong>de</strong>x mo<strong>de</strong>ls. Wildl. Soc. Bull. 25 : 163-167.Burgman, M. A. ; D. R. Breininger ; B. W. Duncan et S. Ferson. 2001. Setting reliabilitybounds on habitat suitability indices. Ecological Applications 11 : 70-78.Clark, J. D.; J. E. Dunn et K. G. Smith. 1993. A multivariate mo<strong>de</strong>l of female black bearhabitat use for a geographic information system. J. Wildl. Manage. 57 : 519-526.Costello, C. M. et R. W. Sage. 1994. Predicting black bear habitat selection from foodabundance un<strong>de</strong>r 3 forest management systems. Int. Conf. Bear Res. and Manage. 9 : 375-387.Elowe, K. D. et W. E. Dodge. 1989. Factors affecting black bear reproductive success and cubsurvival. J. Wildl. Manage. 53 : 962-968.Environnement Canada. 1993. Normales climatiques au Canada 1961-1990, Québec.Publication du programme climatologique canadien, service <strong>de</strong> l’environnementatmosphérique : 157 pp.Flather, C. H. et T. W. Hoekstra. 1985. Evaluating population-habitat mo<strong>de</strong>ls using ecologicaltheory. Wildl. Soc. Bull. 13 : 121-130.Fuller, T. K. et L. B. Keith. 1980. Summer ranges, couver-type use, and <strong>de</strong>nning of blackbears near Fort McMurray, Alberta. Canadian Field-Naturalist 94 : 80-83.Garshelis, D. L. et M. R. Pelton. 1981. Movements of black bears in the great smokymountains national park. J. Wildl. Manage. 45 : 912-925.Hatler, D. F. 1972. Food habits of black bears in interior Alaska. Canadian Field-Naturalist86 : 17-31.


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67ConclusionPlusieurs suppositions du modèle IQH <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> au Québec ont étévérifiées dans cette étu<strong>de</strong>. Dans un premier temps, au chapitre 1, nous avons confirméla présence <strong>de</strong> nourriture <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> dans les milieux ouverts, soit les coupes àblanc. Nous avons également mis en évi<strong>de</strong>nce le besoin <strong>de</strong> couvert <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>.Nous avons aussi confirmé la prémisse du modèle qui prévoyait un évitement <strong>de</strong>szones centrales <strong>de</strong>s grands milieux ouverts. En <strong>de</strong>uxième lieu, au chapitre 2, nousavons déterminé que les <strong>de</strong>ux facteurs qui influencent le plus l’abondance <strong>de</strong>s espècesà petits fruits sont la <strong>de</strong>nsité et la hauteur <strong>de</strong> la végétation dominante. Finalement, auchapitre 3, nous avons proposé quelques modifications qui <strong>pour</strong>raient être apportées aumodèle IQH <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong> au Québec. Celles-ci stipulent qu’on <strong>de</strong>vrait retirer dumodèle tout ce qui se rapporte au printemps. On <strong>de</strong>vrait également retirer la section surles types <strong>de</strong> sol pendant l’été. Nous avons également mis en évi<strong>de</strong>nce que les tables <strong>de</strong>conversion <strong>de</strong>s valeurs brutes en valeurs entre 0 et 1 <strong>de</strong>vraient être changées etcalibrées. Nous avons également confirmé qu’à l’été et à l’automne, les peuplementsinclus dans le modèle sont effectivement ceux sélectionnés par l’ours <strong>noir</strong>.Malgré ses faiblesses, le modèle IQH <strong>de</strong> l’ours <strong>noir</strong> au Québec représente unbon point <strong>de</strong> départ. Cependant, avant <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s décisions d’aménagementadéquates <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>, d’autres étu<strong>de</strong>s sont nécessaires, notamment <strong>pour</strong>déterminer quelle quantité et quel type <strong>de</strong> couvert est suffisant selon les différentessaisons <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>.


68Annexe ADESCRIPTION DES COUPES FORESTIÈRES ÉCHANTILLONNÉES DANSLA RÉSERVE FAUNIQUE DES LAURENTIDES


69TABLEAU A-1Description <strong>de</strong>s coupes forestières échantillonnées dans la réserve faunique <strong>de</strong>sLaurenti<strong>de</strong>sCatégorie etnuméro <strong>de</strong> lacoupeType <strong>de</strong>coupe 1Année <strong>de</strong> lacoupeAnnée <strong>de</strong>l’échantillonnageÂge <strong>de</strong> lacoupe (années)Distancemoyenneentre labordure et lecentre <strong>de</strong> lacoupe (m)Gran<strong>de</strong>scoupes (3 à10 ans)1 CPRS 1990 1999 9 4632 CPRS-CT 1990-1991 1999 8,5 4633 CT-CPRS 1991-1993 1999 7 4184 CPRS 1992 1999 7 3515 CPRS 1992 1999 7 6456 CPRS 1993 1999 6 3607 CPRS 1991 1999 8 3918 CPRS 1992 1999 7 36312 CPRS 1993 2000 7 42317 CPRS 1990 1999 9 52418 CPRS 1990-1991 2000 9,5 50519 CPRS 1991 2000 9 50021 CPRS 1994 1999 5 41822 CPRS 1994 1999 5 35023 CPRS 1996 1999 3 30524 CPRS 1994 1999 5 380Gran<strong>de</strong>scoupes (11 à17 ans)30 CT 1986-1987 2000 13,5 69031 CT 1986-1987 2000 13,5 39032 CT 1986-1988 2000 13 37033 CT 1986 2000 14 36034 CPRS 1989 2000 11 40535 CT 1985 2000 15 62336 CT 1984 2000 16 32037 CT 1987 2000 13 313


70Tableau A-1Suite…Petites coupes(3 à 10 ans)50 CPRS 1996 2000 4 11051 CPRS 1996 2000 4 9752 CPRS 1996 2000 4 11053 CPRS 1996 2000 4 9754 CPRS 1996 2000 4 9655 CPRS 1996 2000 4 9656 CPRS 1996 2000 4 10757 CPRS 1995 2000 5 8258 CPRS 1993 2000 7 11559 CPRS 1993-1994 2000 6,5 11660 CPRS 1995 2000 5 9961 CPRS 1995 2000 5 10662 CPRS 1995 2000 5 11663 CPRS 1996 2000 4 8464 CPRS 1996 2000 4 911 Type <strong>de</strong> coupe:CPRS: Coupe avec protection <strong>de</strong> la régénération et <strong>de</strong>s solsCT: Coupe totale


71Annexe BCOURBES PERMETTANT DE DÉFINIR LE POURCENTAGE DESLOCALISATIONS INCLUSES DANS LES ZONES D’UTILISATION INTENSIVEDE CHAQUE SAISON À PARTIR DU POINT D’INFLEXION POUR LES OURSNOIRS DANS LA RÉGION DE LA MAURICIE (1991-1994)


ha318821461445100%80% 60% 40% 20%Figure B-1: Courbe permettant <strong>de</strong> définir le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong>s localisations incluses dansles zones d’utilisation intensive au printemps à partir du point d’inflexion (90%) <strong>pour</strong> lesours <strong>noir</strong> dans la région <strong>de</strong> la Mauricie (1991-1994).


ha1060659683358100% 80% 60% 40% 20%Figure B-2: Courbe permettant <strong>de</strong> définir le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong>s localisations inclusesdans les zones d’utilisation intensive à l’été à partir du point d’inflexion (80%) <strong>pour</strong>les ours <strong>noir</strong> dans la région <strong>de</strong> la Mauricie (1991-1994).


ha354623231522100% 80% 60% 40% 20%Figure B-3: Courbe permettant <strong>de</strong> définir le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong>s localisations incluses dansles zones d’utilisation intensive à l’automne à partir du point d’inflexion (90%) <strong>pour</strong> lesours <strong>noir</strong> dans la région <strong>de</strong> la Mauricie (1991-1994).


75Annexe CDESCRIPTION DES ZONES D’UTILISATION INTENSIVE ET DU RESTE DESDOMAINES VITAUX DES FEMELLES OURS NOIRS DE LA RÉGION DE LAMAURICIE AU PRINTEMPS, À L’ÉTÉ ET À L’AUTOMNE


76TABLEAU C-1Superficie (ha) <strong>de</strong>s zones d’utilisation intensive et du reste <strong>de</strong>s domaines vitauxsaisonniers <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) en MauricieSuperficie(moyenne ± erreur type)SaisonsZones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines TOTALintensivevitauxPrintemps 1345 ± 410 1299 ± 306 2644 ± 695Été 819 ± 153 7353 ± 1586 8172 ± 1631Automne 1064 ± 245 1678 ± 423 2742 ± 5421- PRINTEMPSTABLEAU C-2Description générale du couvert forestier (%) dans les zones d’utilisation intensive etdans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux au printemps <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans larégion <strong>de</strong> la MauricieCouvert Zones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpforestierintensivevitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur typeFeuillu 29,7 3,2 25,7 3,3 1,44 0,174Mixte 47,9 3,4 51,6 3,8 -1,11 0,287Résineux 10,3 1,8 10,9 1,8 -0,34 0,741Ouvert 12,1 5,3 11,9 4,5 0,08 0,938


77TABLEAU C-3Densité <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensiveet dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux au printemps <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dansla région <strong>de</strong> la MauricieDensité Zones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpintensivevitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur type> 80% 5,1 2,0 5,8 2,4 -0,31 0,76060% à 80% 51,5 4,2 49,1 4,5 0,64 0,53140% à 60% 27,4 3,1 28,8 3,1 -0,46 0,65225% à 40% 4,0 1,8 4,4 1,4 -0,25 0,808Ouvert 12,1 5,3 11,9 4,5 0,08 0,938TABLEAU C-4Hauteur <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensiveet dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux au printemps <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dansla région <strong>de</strong> la MauricieHauteur Zones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpintensivevitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur type> 22 m 2,5 0,8 1,9 0,9 0,70 0,49617 m à 22 m 38,7 5,1 41,0 5,2 -0,62 0,54812 m à 17 m 45,7 4,0 44,6 5,0 0,34 0,7407 m à 12 m 1,0 0,3 0,6 0,4 1,01 0,3334 m à 7 m 0,1 0,1 0,0 0,0 0,14 0,889< 4 m 12,1 5,3 11,9 4,5 0,08 0,938


78TABLEAU C-5Âge <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensive etdans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux au printemps <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans larégion <strong>de</strong> la MauricieÂgeZones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpintensivesvitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur type0 à 20 ans 9,2 5,3 9,1 4,4 0,04 0,97021 à 40 ans 0,5 0,3 0,2 0,1 1,17 0,26441 à 60 ans 9,7 3,1 9,6 3,6 0,04 0,96961 à 80 ans 21,0 4,5 26,1 3,9 -1,39 0,18881 à 100 ans 15,7 3,6 13,3 2,1 0,95 0,361> 100 ans 11,0 2,3 9,6 2,0 0,91 0,382Jeuneinéquienne 3,1 1,0 2,6 0,8 0,72 0,485Vieilleinéquienne 26,7 3,6 26,9 4,4 -0,05 0,962N/A 2,9 0,5 2,8 0,6 0,21 0,837


TABLEAU C-6Types <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux auprintemps <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> la MauricieTypes <strong>de</strong> peuplementZones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines vitaux tpintensiveMoyenne Erreur type Moyenne Erreur typeAbies balsamea avec Betula papyrifera 1,4 0,5 1,7 0,5 -0,62 0,547Abies balsamea avec Picea mariana 1,5 0,5 1,4 0,4 0,18 0,858Acer rubrum avec <strong>de</strong>s résineux 2,8 0,5 3,0 1,6 -0,20 0,848Acer rubrum avec <strong>de</strong>s résineux et d’autres feuillus 1,9 0,8 2,6 0,7 -0,64 0,531Acer saccharum 3,4 0,8 2,0 0,6 1,73 0,107Acer saccharum avec Betula alleghaniensis 9,8 2,9 8,5 1,5 0,55 0,589Acer saccharum avec Betula papyrifera 1,7 0,7 1,5 0,7 0,25 0,804Acer saccharum avec <strong>de</strong>s feuillus tolérants 7,5 1,5 6,9 2,0 0,32 0,751Acer saccharum avec <strong>de</strong>s résineux 2,5 0,7 2,3 0,5 0,42 0,678Betula alleghaniensis avec <strong>de</strong>s résineux 7,4 1,3 7,7 0,7 -0,29 0,774Betula alleghaniensis avec <strong>de</strong>s résineux et d’autres feuillus 3,0 1,4 4,0 1,3 -1,21 0,250Betula papyrifera 3,4 1,3 2,2 1,0 1,35 0,200Betula papyrifera avec Abies balsamea 3,3 0,9 2,7 0,8 0,94 0,364Betula papyrifera avec Abies balsamea et d’autres feuillus 1,0 0,4 1,3 0,7 -0,34 0,740Betula papyrifera avec Abies balsamea et d’autres résineux 1,1 0,5 2,8 1,3 -1,30 0,215Betula papyrifera avec <strong>de</strong>s résineux 3,5 0,9 3,4 0,9 0,23 0,825Picea mariana 1,2 0,5 1,1 0,4 0,30 0,770Picea mariana avec Abies balsamea 3,6 1,1 4,1 0,9 -0,51 0,622Picea mariana avec Betula papyrifera 1,1 0,5 1,0 0,4 0,53 0,606Picea mariana avec Thuja occi<strong>de</strong>ntalis 1,0 0,4 0,8 0,2 0,57 0,577Résineux avec Acer rubrum 2,3 0,8 2,8 0,9 -0,45 0,664Résineux avec Betula alleghaniensis 4,7 1,1 3,6 0,9 1,12 0,285Résineux avec Betula papyrifera 2,2 0,7 2,4 0,6 -0,14 0,893Autre 9,0 1,7 9,8 1,8 -0,64 0,531Coupe totale 9,0 5,3 8,4 4,2 0,21 0,839Dénudé humi<strong>de</strong> 2,2 0,4 1,9 0,2 0,67 0,513Eau 8,1 2,0 10,2 2,2 -0,89 0,392


802- ÉTÉTABLEAU C-7Description générale du couvert forestier (%) dans les zones d’utilisation intensive etdans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux à l’été <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région<strong>de</strong> la MauricieCouvert Zones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpforestierintensivesvitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur typeFeuillu 19,1 2,8 23,9 1,3 -1,95 0,073Mixte 41,2 4,5 49,1 2,0 -2,22 0,045Résineux 9,5 1,5 11,0 0,9 -1,03 0,321Ouvert 30,2 5,8 16,0 3,1 3,46 0,004TABLEAU C-8Densité <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensiveet dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux à l’été <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans larégion <strong>de</strong> la MauricieDensité Zones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpintensivevitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur type> 80% 2,6 1,2 4,1 1,6 -0,97 0,34860% à 80% 35,0 4,8 44,1 2,6 -2,43 0,03040% à 60% 25,6 2,6 29,4 1,8 -1,61 0,13225% à 40% 6,7 1,9 6,3 1,3 0,18 0,859Ouvert 30,2 5,8 16,0 3,1 3,44 0,004


81TABLEAU C-9Hauteur <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensiveet dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux à l’été <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans larégion <strong>de</strong> la MauricieHauteur Zones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpintensivevitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur type> 22 m 0,4 0,2 2,2 0,6 -3,40 0,00517 m à 22 m 29,1 4,7 38,1 3,5 -3,62 0,00312 m à 17 m 40,2 6,0 43,0 3,3 -0,62 0,5437 m à 12 m 0,1 0,1 0,6 0,2 -3,00 0,0104 m à 7 m 0,0 0,0 0,1 0,0 -2,14 0,052< 4 m 30,2 5,8 16,0 3,1 3,44 0,004TABLEAU C-10Âge <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensive etdans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux à l’été <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région<strong>de</strong> la MauricieÂgeZones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpintensivevitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur type0 à 20 ans 27,8 6,1 12,7 3,2 3,37 0,00521 à 40 ans 0,1 0,1 0,5 0,2 -2,45 0,02941 à 60 ans 15,6 5,1 12,9 2,0 0,66 0,52161 à 80 ans 23,3 4,1 23,0 3,0 0,08 0,93481 à 100 ans 12,0 2,2 13,3 2,0 -0,60 0,556> 100 ans 3,6 1,4 7,8 1,6 -2,85 0,014Jeuneinéquienne 1,6 0,8 4,0 1,1 -2,59 0,023Vieilleinéquienne 13,6 3,1 22,4 2,0 -3,31 0,006N/A 2,4 0,5 3,4 0,4 -1,29 0,219


TABLEAU C-11Types <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux àl’été <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> la MauricieTypes <strong>de</strong> peuplementZones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines vitaux tpintensivesMoyenne Erreur type Moyenne Erreur typeAbies balsamea avec Betula papyrifera 0,8 0,4 1,3 0,3 -1,06 0,309Abies balsamea avec Picea mariana 1,4 0,4 1,6 0,4 -0,27 0,789Acer rubrum 1,0 0,3 0,5 0,2 1,38 0,192Acer rubrum avec <strong>de</strong>s résineux 1,2 0,6 2,8 0,6 -2,00 0,067Acer rubrum avec <strong>de</strong>s résineux et d’autres feuillus 4,6 1,0 3,4 0,6 1,03 0,324Acer saccharum 3,0 0,8 3,1 0,4 -0,14 0,889Acer saccharum avec Betula alleghaniensis 5,9 1,4 6,5 0,6 -0,51 0,618Acer saccharum avec Betula papyrifera 1,1 0,7 1,1 0,6 -0,01 0,995Acer saccharum avec <strong>de</strong>s feuillus tolérants 3,5 0,8 5,7 0,7 -1,79 0,097Acer saccharum avec <strong>de</strong>s résineux 1,2 0,6 1,9 0,4 -1,36 0,197Betula alleghaniensis avec <strong>de</strong>s résineux 4,7 1,0 5,6 1,0 -0,94 0,364Betula alleghaniensis avec <strong>de</strong>s résineux et d’autres feuillus 4,6 0,9 4,9 0,9 -0,24 0,813Betula papyrifera 2,3 0,8 2,9 1,0 -0,89 0,387Betula papyrifera avec Abies balsamea 1,3 0,4 1,8 0,7 -0,65 0,528Betula papyrifera avec Abies balsamea et d’autres feuillus 2,1 0,7 1,7 0,4 0,69 0,505Betula papyrifera avec Abies balsamea et d’autres résineux 2,4 0,7 2,7 0,6 -0,40 0,694Betula papyrifera avec <strong>de</strong>s résineux 5,6 2,0 2,9 0,4 1,57 0,140Betula papyrifera avec <strong>de</strong>s résineux et d’autres feuillus 1,8 0,6 1,4 0,4 0,67 0,513Picea mariana 1,3 0,5 1,3 0,4 0,06 0,956Picea mariana avec Abies balsamea 4,0 0,9 3,2 0,4 0,84 0,417Résineux avec Acer rubrum 0,6 0,4 1,7 0,4 -2,18 0,048Résineux avec Betula alleghaniensis 2,0 0,8 3,1 0,7 -1,11 0,288Résineux avec Betula papyrifera 0,7 0,3 1,9 0,4 -3,40 0,005Autre 6,9 1,3 14,6 2,4 -3,48 0,004Coupe totale 26,8 6,2 11,5 3,1 3,46 0,004Dénudé humi<strong>de</strong> 1,8 0,4 2,2 0,2 -1,02 0,326Eau 7,4 2,5 8,5 1,1 -0,51 0,616


833- AUTOMNETABLEAU C-12Description générale du couvert forestier (%) dans les zones d’utilisation intensive etdans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux à l’automne <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans larégion <strong>de</strong> la MauricieCouvert Zones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpforestierintensivevitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur typeFeuillu 34,2 3,9 23,5 2,3 2,64 0,021Mixte 46,6 3,7 49,1 3,8 -0,60 0,558Résineux 9,5 1,4 10,0 1,4 -0,29 0,775Ouvert 9,7 2,6 17,5 4,4 -2,09 0,057TABLEAU C-13Densité <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensiveet dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux à l’automne <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dansla région <strong>de</strong> la MauricieDensité Zones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpintensivevitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur type> 80% 4,1 1,6 4,1 1,6 0,00 1,0060% à 80% 57,1 3,2 45,9 5,4 1,94 0,07540% à 60% 24,9 2,6 26,9 2,8 -0,52 0,61325% à 40% 4,2 1,3 5,6 1,6 -0,67 0,512Ouvert 9,7 2,6 17,5 4,4 -2,09 0,057


84TABLEAU C-14Hauteur <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensiveet dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux à l’automne <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dansla région <strong>de</strong> la MauricieHauteur Zones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpintensivevitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur type> 22 m 2,9 0,9 1,0 0,4 1,92 0,07717 m à 22 m 44,0 6,0 37,7 3,9 1,13 0,27812 m à 17 m 43,1 5,1 43,0 4,0 0,02 0,9887 m à 12 m 0,4 0,2 0,8 0,3 -1,36 0,1964 m à 7 m 0,0 0,0 0,0 0,0 1,00 0,336< 4 m 9,7 2,6 17,5 4,4 -2,09 0,057TABLEAU C-15Âge <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensive etdans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux à l’automne <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans larégion <strong>de</strong> la MauricieÂgeZones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines tpintensivevitauxMoyenne Erreur type Moyenne Erreur type0 à 20 ans 6,4 2,6 14,9 4,3 -2,23 0,04421 à 40 ans 0,6 0,6 1,4 0,8 -0,84 0,41641 à 60 ans 12,2 3,5 9,4 2,8 0,76 0,45961 à 80 ans 17,9 3,4 20,6 3,1 -0,62 0,54981 à 100 ans 9,8 2,3 9,8 1,5 -0,01 0,993> 100 ans 15,3 4,4 8,4 2,2 2,11 0,055Jeuneinéquienne 7,0 2,6 3,9 1,2 1,18 0,259Vieilleinéquienne 27,5 4,5 29,0 4,5 -0,28 0,786N/A 3,3 0,6 2,6 0,4 1,07 0,304


TABLEAU C-16Types <strong>de</strong>s peuplements forestiers (%) retrouvés dans les zones d’utilisation intensive et dans le reste <strong>de</strong>s domaines vitaux àl’automne <strong>de</strong>s femelles ours <strong>noir</strong>s (n = 14) dans la région <strong>de</strong> la MauricieTypes <strong>de</strong> peuplementZones d’utilisation Reste <strong>de</strong>s domaines vitaux tpintensivesMoyenne Erreur type Moyenne Erreur typeAbies balsamea avec Betula papyrifera 0,4 0,2 1,2 0,4 -2,50 0,027Abies balsamea avec Picea mariana 1,8 0,5 1,6 0,4 0,75 0,466Acer rubrum avec <strong>de</strong>s résineux 4,8 1,6 3,2 1,0 1,35 0,200Acer rubrum avec <strong>de</strong>s résineux et d’autres feuillus 6,3 1,4 2,0 0,7 2,76 0,016Acer saccharum 3,2 0,8 2,5 0,8 0,74 0,470Acer saccharum avec Betula alleghaniensis 10,2 2,6 7,7 1,1 0,89 0,388Acer saccharum avec <strong>de</strong>s feuillus tolérants 15,4 2,8 7,9 1,9 3,02 0,010Acer saccharum avec <strong>de</strong>s résineux 2,8 0,7 3,7 1,8 -0,61 0,553Betula alleghaniensis avec <strong>de</strong>s résineux 4,8 0,8 7,1 1,0 -1,59 0,135Betula alleghaniensis avec <strong>de</strong>s résineux et d’autres feuillus 4,5 1,2 4,2 1,6 0,20 0,848Betula papyrifera 1,4 0,6 1,5 0,4 -1,17 0,870Betula papyrifera avec Abies balsamea 0,6 0,2 1,7 0,7 -1,73 0,107Betula papyrifera avec Abies balsamea et d’autres feuillus 0,8 0,5 1,5 0,4 -1,66 0,122Betula papyrifera avec Abies balsamea et d’autres résineux 1,9 0,8 1,6 0,6 0,38 0,713Betula papyrifera avec <strong>de</strong>s résineux 2,7 0,9 3,3 0,8 -0,62 0,548Betula papyrifera avec <strong>de</strong>s résineux et d’autres feuillus 1,1 0,7 1,0 0,6 0,12 0,906Picea mariana 0,4 0,2 1,6 0,9 -1,65 0,124Picea mariana avec Abies balsamea 3,6 1,2 3,3 0,7 0,33 0,750Picea mariana avec Thuja occi<strong>de</strong>ntalis 0,7 0,3 1,2 0,5 -0,72 0,483Résineux avec Acer rubrum 1,9 0,8 2,7 1,1 -0,68 0,508Résineux avec Betula alleghaniensis 4,3 1,7 5,7 1,9 -1,34 0,203Résineux avec Betula papyrifera 1,5 0,5 1,5 0,4 0,13 0,902Autre 11,5 2,3 10,2 1,9 0,534 0,603Coupe totale 6,2 2,5 13,9 4,1 -2,11 0,055Dénudé humi<strong>de</strong> 2,9 0,5 2,0 0,3 1,32 0,211Eau 4,1 0,8 6,4 0,9 -1,78 0,099

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