Fiche- Bassins Dong Nai et Mékong _Phuoc Hoa et Rivière Saigon

Développement rural Vietnam Sur le terrainRépartir et contrôler les eauxdes bassins du Mékong et du Dong NaiContexteAprès avoir arrosé toute la péninsule indochinoise, le Mékong, qui prend sasource en Chine, rencontre la mer au Sud du Vietnam. En se séparant enneuf bras – « les neuf dragons », comme les désignent les Vietnamiens – lefleuve offre au pays sa plus vaste étendue fertile et agricole. Son delta portebien son surnom de « grenier à riz vietnamien » : il assure la moitié de laproduction nationale de la céréale et 90% de ses exportations (le Vietnamest le deuxième exportateur mondial de riz).Au Nord-est du Mékong s’étend un autre bassin, celui du Dong Nai, letroisième plus important du Vietnam. Il regroupe quatre rivières (Dong Nai,Be, Saigon et Vam Co Dong) et compte Ho Chi Minh-Ville, première ville dupays. Les besoins en eau de ce poumon économique ne cessent d’augmenter.Ces deux bassins doivent relever les nombreux défis de l’eau :- Celui de son partage et de sa distribution : agriculteurs, entreprises, foyers, barrages hydroélectriques,transporteurs fluviaux … tous ont un usage, parfois concurrentiel, de cette ressource ;- Celui de l’intrusion saline : sous l’effet du réchauffement climatique l’eau de mer pénètre toujours plus loindans les terres, mettant en danger les cultures, particulièrement pendant la saison sèche ;- Celui de l’irrigation : bien que l’agriculture soit une priorité de l’Etat vietnamien, les infrastructures (stations depompage, vannes, canaux, etc.) sont obsolètes et manquent de coordination. Il est fréquent que les lâchersd’eau d’un barrage, sans avertissement, causent en aval des inondations, en particulier en période de fortesmarées ;- Celui de la croissance démographique et urbaine : elle perturbe, d’une part, l’écoulement des eaux de pluie etaugmente les risques d’inondation. D’autre part, elle réclame toujours plus d’eau potable.ObjectifsL’action de l’AFD dans le delta du Mékong vise à :- mieux répartir l’eau entre les provinces et entre les activités (agriculture, industries, usage domestique del’eau, hydroélectricité, etc.) ;- lutter contre les conséquences du changement climatique en essayant d’enrayer l’intrusion saline dans lescultures, par une irrigation adéquate ;- protéger Ho Chi Minh-Ville et la province de Binh Duong des inondations.Descriptif des projetsL’AFD soutient deux projets de gestion de l’eau dans le delta du Mékong :1/ « Phuoc Hoa », du nom d’un barrage, ouvrage principal du projet.Dans le cadre de ce projet, le barrage de Phuoc Hoa (d’une capacité de 18,5 millions de m 3 ) est en construction.L’ouvrage de tête et le canal de transfert (d’une capacité de 55 m 3 /seconde) devraient être achevés en juin 2011.Un autre ouvrage, le canal de Duc Hoa, est actuellement en cours de conception, grâce au financement de l’AFD.Il permettra de réacheminer de l’eau potable d’une province à une autre (dont celle de Long An, dans le bassin duMékong) et d’irriguer de nouvelles terres.Par ailleurs, le projet a mis en place des « groupes d’usagers de l’eau », une manière de mieux connaître etrépondre aux besoins d’eau des différents acteurs du bassin.2/ « Rivière Saigon »

Le long de la rivière Saigon et des principaux canaux reliés, des diguessont en construction. Elles protègeront des inondations la province de BinhDuong, sur la rive gauche, et celle de Ho Chi Minh-Ville, sur la rive droite.Le projet concerne aussi l’installation de vannes pour maîtriser le débit deseaux, la réfection de canaux d’irrigation (qui facilitera la circulation fluvialepour les plus importants) et du réseau routier (construction de ponts,agrandissement des routes).Le projet accompagne par ailleurs les responsables vietnamiens dansl’initiation d’une méthodologie de « gestion intégrée des ressources eneau » (GIRE). En janvier 2011, une visite a été effectuée en France pourétudier les modes de gestion de la Seine et du Rhône et bâtir un partenariat franco-vietnamien sur la gestion durisque d’inondation. L’organisation des agences de bassin, qui seront en charge de la répartition des eaux, esttoujours en cours de réflexion. La question concerne, côté vietnamien, deux ministères (le ministère desRessources naturelles et de l’Environnement et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural).ImpactsLe projet « Phuoc Hoa » a exigé le déplacement d’un peu plus de 1400 foyers. Ils sont accompagnés dans leurrelogement avec, par exemple, le forage de nouveaux puits ou l’attribution de bourses d’études pour les enfantsdes familles.L’apport d’eau potable dans les villages de certaines provinces améliorera les conditions d’hygiène.Sur le plan économique, les projets de la zone augmenteront les rendements des cultures – très majoritairementdes rizières – grâce à une irrigation plus importante et performante. Selon les études réalisées, le revenu agricolepourrait augmenter de 100 à 250% pour certaines terres.Le développement d’une approche de gestion participative des infrastructures d’irrigation permettra deresponsabiliser les acteurs locaux et d’améliorer l’efficience de l’eau.L’action de l’AFD réduira la salinité en aval des rivières Saigon et Vam Co Dong.Les constructions et l’appui institutionnel permettront de réduire et de maîtriser le risque d’inondation.Dates et montantsLe projet « Phuoc Hoa », d’un coût total initial de 164,6 millions de dollars, a démarré fin 2003. Dans un premiertemps l’AFD a accordé un prêt de 29,6 millions d’euros. Mais le projet a pris du retard et, suite à la forte inflationqui a touché le Vietnam en 2008, le montant nécessaire à la réalisation du projet « Phuoc Hoa » a été revu à lahausse. L’AFD a alors accepté de le refinancer de 20 millions d’euros supplémentaires. La Banque asiatique deDéveloppement et les parties vietnamiennes (gouvernement et agriculteurs bénéficiaires) complètent le tour detable financier.Le projet « Rivière Saigon », d’un coût total de 30,8 millions d’euros, a débuté en décembre 2006, pour une duréeinitiale de 4 ans. A cause de retards dus au déplacement de populations et d’entreprises, il devrait se terminercourant 2011. L’AFD le finance, par l’intermédiaire d’un prêt, à hauteur de 11,5 millions d’euros et d’unesubvention de 350 000 euros.Pour en savoir plus, rendez-vous sur : www.afd.fr