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Cours de mathématiques artisanales. - Cours Houchmandzadeh

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<strong>Cours</strong> <strong>de</strong> <strong>mathématiques</strong><strong>artisanales</strong>.Bahram Houchmandza<strong>de</strong>hhttp://houchmandza<strong>de</strong>h.net/cours/Math_Art/MathArt.htmlPremière Version : 12 juin 2011Présente Version : November 28, 2013


Table <strong>de</strong>s matières1. Introduction. 42. Qu'est ce qu'une fonction. 63. Concept <strong>de</strong> dérivée. 133.1. La dérivée première. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133.2. La dérivée secon<strong>de</strong>. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163.3. Calcul pratique <strong>de</strong> quelques dérivée. . . . . . . . . . . . . . . 173.4. Changement <strong>de</strong> variable. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193.5. La dérivée <strong>de</strong> la fonction inverse. . . . . . . . . . . . . . . . . 223.5.1. La dérivée secon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fonction inverse. . . . . . . . 233.6. calcul <strong>de</strong>s fonctions par approximations. . . . . . . . . . . . . 244. Intégrale. 254.1. Calcul explicite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264.2. Fonctions dénies par une intégrale et le théorème fondamental. 284.2.1. Quelques fonctions particulière, dénie par <strong>de</strong>s intégrales.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284.3. Changement <strong>de</strong> variable. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294.3.1. Les changements <strong>de</strong> variables linéaires. . . . . . . . . . 314.3.2. Les fonctions trigonométriques. . . . . . . . . . . . . . 314.3.3. L'art <strong>de</strong> <strong>de</strong>viner les changements <strong>de</strong> variables quelconque. 314.4. L'intégration par partie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314.5. Intégrale multiple. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 335. Equations diérentielles. 345.1. Un système algébrique simple et une équation diérentielleencore plus simple. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 345.2. Un système algébrique un peu moins simple et ses applications. 365.3. la métho<strong>de</strong> d'Euler. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385.4. Métho<strong>de</strong>s analytiques : ED <strong>de</strong> premier ordre. . . . . . . . . . 385.4.1. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la séparation <strong>de</strong>s variable. . . . . . . . 382


Table <strong>de</strong>s matières5.4.2. L'équation <strong>de</strong> premier ordre non-homogène. . . . . . . 385.4.3. L'équation <strong>de</strong> second ordre. . . . . . . . . . . . . . . . 385.5. Une double récurrence et les équations <strong>de</strong> second ordre. . . . 415.6. Les équations linéaires d'ordre quelconque. . . . . . . . . . . . 435.7. Changement <strong>de</strong> variable. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 436. Éléments d'algèbre linéaire. 446.1. Genèse d'une branche <strong>de</strong>s <strong>mathématiques</strong>. . . . . . . . . . . . 446.2. Le vecteur comme concept géométrique. . . . . . . . . . . . . 476.3. Unication d'objet disparate. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 476.4. Qu'est ce qu'un déterminant ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 476.5. Représentation matricielle <strong>de</strong>s applications linéaires. . . . . . 516.6. Valeurs et vecteurs propre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 516.7. Relation entre équations diérentielles et algèbre linéaire. . . 51A. Les fonctions multi-valuées. 53B. Continuité, convergence et les autres. 54C. Que sont les nombres ? 563


1. Introduction.La motivation <strong>de</strong> ce cours m'a été fournie par les cours <strong>de</strong> <strong>mathématiques</strong>supérieures que j'enseignais 1 au niveau L3-M1. Lors <strong>de</strong>s examens, sur environun tiers <strong>de</strong>s copies, je constatais <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> compréhension fondamentales<strong>de</strong>s <strong>mathématiques</strong> <strong>de</strong> base (niveau L1-L2). Les notions aussi élémentairesque dérivée, intégrales, changement <strong>de</strong> variable, ... n'avaient pas du tout étéassimilées. Les étudiants avaient appris <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s abstraites, avaient acquis<strong>de</strong>s automatismes, mais manquaient le sens même <strong>de</strong> ce que l'on faisait.Une équation diérentielle par exemple est un objet mystérieux dont on connaît(mal) la recette quand elle est linéaire et <strong>de</strong> premier (et éventuellement<strong>de</strong> second) <strong>de</strong>grés, mais une équation légèrement diérente plonge l'étudiantdans l'angoisse <strong>de</strong> ne pas connaître la recette. Très peu réalisent qu'une équationdiérentielle est une relation entre la pente et la valeur <strong>de</strong> la fonctionen un point et qu'on peut décrire qualitativement la solution, sans recoursà aucune recette, à l'ai<strong>de</strong> d'une construction graphique. L'intégrale et lechangement <strong>de</strong> variable à l'intérieure sont d'autres automatismes mal acquiset sur les copies, on peut constater <strong>de</strong>s fonctions qui sortent <strong>de</strong> l'intégrale,<strong>de</strong>s bornes qui prennent <strong>de</strong>s valeurs bizarres ,... parce que beaucoup ne saventpas le sens concret d'une intégrale, bien qu'ayant appris <strong>de</strong>s automatismespour en calculer certaines.La litanie du professeur corrigeant les copies peut continuer longtemps 2 .Ceci dit, énormément <strong>de</strong> ces étudiants sont ce que je qualierait d'honnêtesgens : ils sont travailleurs, conscient <strong>de</strong> leur faiblesse et <strong>de</strong> leurs manque <strong>de</strong>sconcepts <strong>de</strong> base. Les <strong>mathématiques</strong> <strong>de</strong> L1-L2 leurs ont été enseigné sousune forme si abstraite qu'ils en ont fait un blocage et cela les handicape dansleurs progressions.Il n'y a pas une façon d'enseigner les <strong>mathématiques</strong>, mais <strong>de</strong>s centaines.Notre publique, et sa façon d'apprendre, est incroyablement diverse : certainsont une vision géométrique, d'autres sont portés sur les représentationsalgébriques ; certains ont besoin du concret et <strong>de</strong> l'utilité <strong>de</strong> ce qu'ils apprennenttandis que d'autres se délectent dans l'abstraction totale. Pour certains,1. http ://houchmanddza<strong>de</strong>h.net/cours/Math/math.htm2. J'impute souvent ma calvitie à la correction <strong>de</strong>s copies4


1. Introduction.les démonstrations sont <strong>de</strong>s encouragements à la sieste, tandis que d'autresrefusent d'avancer si la rigueur d'une ligne n'est pas susante à leurs yeux.Malheureusement, l'enseignement <strong>de</strong>s <strong>mathématiques</strong> au niveau L1-L2 s'eststandardisé autour <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> Bourbaki : Les <strong>mathématiques</strong> sont unecathédrale dont la beauté doit être appréciée à l'aune <strong>de</strong>s outils abstraits.Cette enseignement, prodigué par <strong>de</strong>s enseignant-chercheur en <strong>mathématiques</strong>qui souvent ignorent l'usage qu'on en fait dans la vie réelle, convient,selon mes estimations à environ un quart <strong>de</strong>s étudiants. Pour le reste, les<strong>mathématiques</strong> <strong>de</strong>viennent un sujet rébarbatif où il faut obtenir la moyennepour passer au niveau d'après ; <strong>de</strong> leurs cotés, les professeurs, pressés parle ministère d'avoir <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> réussite honorable, baissent la gar<strong>de</strong> et distribuentun peu trop généreusement les notes.Ce cours s'adresse à ces d'étudiants qui se retrouvent en L3-M1, qui saventqu'ils ont <strong>de</strong>s blocages et qui voudraient y pallier. Ce cours est une sorte <strong>de</strong>retour aux sources quand les <strong>mathématiques</strong> pratiquées par les pères fondateurscomme Euler, les Bernouilli, Hopital, ... avaient un caractère artisanalet très concret, quand une dérivée était vraiment la division <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux petitesquantités et non une application linéaire appartenant à l'espace tangent.L'accent ici est mis sur les concepts sans trop <strong>de</strong> justication 3 et surtoutsurtout, sur une accoutumance artisanale avec les concepts : C'est un coursqui nécessite une gran<strong>de</strong> consommation <strong>de</strong> papier millimétré. Mon but est<strong>de</strong> donner le même sens concret aux objets <strong>mathématiques</strong> qu'un tourneurfraiseurpossè<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'objet qu'il est en train d'usiner (et j'espère le mêmeplaisir).3. Comme disait Hilbert, ce n'est pas la diérence entrel l'intégrale <strong>de</strong> Lebesgues etRiemann qui fera voler un avion.5


2. Qu'est ce qu'une fonction.Pour l'homme <strong>de</strong> terrain, une fonction est un tableau <strong>de</strong> mesure : on peutmesurer par exemple le courant dans un circuit au cours du temps ou quandon varie la tension ; la position d'un objet en chute libre à chaque secon<strong>de</strong> ;l'intensité <strong>de</strong> la lumière diracté par un réseau tombant sur le pixel numéroi du détecteur,... Le tableau (2.1 ) par exemple est la mesure <strong>de</strong> la positionmesuré en mètre d'un mobile en chute libre sur un plan incliné en fonctiondu temps mesuré en secon<strong>de</strong>.t 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1I 0 0.01 0.04 0.09 0.16 0.25 0.36 0.49 0.64 0.81 1Table 2.1.: la position d'un mobile en chute libre à chaque temps.C'est l'expérience primordial <strong>de</strong> Galilée pour l'établissement <strong>de</strong> la chute<strong>de</strong>s corps. Pour nous, une fonction est dorénavant exactement ceci : untableau avec <strong>de</strong>ux lignes et N colonnes (ou <strong>de</strong>ux colonnes et N lignes, selonvotre goût).Dans le tableau (2.1), la mesure est faite toute les 0.1 s. On dit qu'onéchantillonne la position tout les 0.1s. Notre appareil <strong>de</strong> mesure peut fairebeaucoup mieux, par exemple échantillonner tous les 0.05s.t 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5I 0 0.0025 0.01 0.0225 0.04 0.0625 0.09 0.1225 0.16 0.2025 0.25t 0.5 0.55 0.6 0.65 0.7 0.75 0.8 0.85 0.9 0.95 1I 0 0.0025 0.01 0.0225 0.04 0.0625 0.09 0.1225 0.16 0.2025 0.25Table 2.2.: même mesure que le tableau précé<strong>de</strong>nt, mais échantillonné <strong>de</strong>uxfois plus. Le grand nombre d'éléments nous oblige à présenter letableau sur quatre ligne.En faite, comme nous sommes en train <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s <strong>mathématiques</strong>, nousallons supposer que nous avons à notre disposition un appareil parfait qui6


2. Qu'est ce qu'une fonction.peut échantillonner aussi nement que l'on souhaite 1 . C'est une abstractiontrès utile. Par contre, l'ennui d'échantillonner très n est, comme nous levoyons, la place prise dans la page.Nous pouvons cependant stocker le résultat <strong>de</strong> la mesuredans une base <strong>de</strong> donnée, et quand nous en avons besoin,questionner l'ordinateur : quelle est la position au tempst = 0.52 ? L'ordinateur trouve dans sa base la colonne correspondà t = 0.52, lit la <strong>de</strong>uxième lignes <strong>de</strong> cette colonne etrépond I = 0.2704. Ceci est une <strong>de</strong>uxième façon d'imaginerFigure 2.1.:une fonction : une boite noire, qui à une question numérique précise, donneune réponse numérique précise en consultant le tableaux correspondant.Le point sur lequel nous n'insistons jamais assez est le suivant : une fonctionest la totalité du tableau ou <strong>de</strong> la boite noire. Une certaine confusionrègne dans les notations <strong>mathématiques</strong>. Quand nous disons I(t), en généralnous entendons la valeur <strong>de</strong> I correspondant au temps t donné. Donc I(t)est un nombre, la réponse <strong>de</strong> la boite noire à la question t. Nous désignons lafonction par la notation I(.), la réponse à une question quelconque 2 . Nousessayerons <strong>de</strong> respecter cette convention au début <strong>de</strong> ce cours. Cependant,parfois, ou très souvent, on se laisse aller et on écrit I(t) pour désigner lafonction : dans ce cas, t ne désigne pas une valeur particulière, mais la totalité<strong>de</strong> la première ligne du tableau. Nous comptons sur le lecteur alors pourfaire la distinction entre la fonction et la valeur en un point.Fonctions et règles. Comme vous vous en ren<strong>de</strong>z compte, le nombre <strong>de</strong>fonctions est inni, un très grand inni : en eet, en face <strong>de</strong> chaque élément<strong>de</strong> la première ligne, vous pouvez mettre une innité (<strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> l'ensembleR) <strong>de</strong> nombres. Comme le nombre d'éléments sur la première ligne est(dans l'abstraction <strong>mathématiques</strong> que nous étudions ici) également inni(encore <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> l'ensemble R), nous voyons que le nombre <strong>de</strong> possibilitéest vraiment très grand 3 . Il est évi<strong>de</strong>nt que les humains n'ont pas lacapacité <strong>de</strong> gérer <strong>de</strong> telles quantités. Par contre, pour un très petit nombre1. Évi<strong>de</strong>mment, la vie réelle est plus dicile : l'échantillonnage n'est pas toujours aussin que l'on veut et l'appareil fait <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> mesure. Pour gérer ces problèmes là, d'autrebranche <strong>de</strong>s <strong>mathématiques</strong> ont évolué, comme les convolutions, le calcul <strong>de</strong>s probabilitéset <strong>de</strong>s processus stochastiques.2. En informatique, on parle d'une variable pas encore instanciée. Les logiciens ontélaboré une notation très précise, appelé λ−notation, pour distinguer une fonction et lavaleur <strong>de</strong> la fonction en un point. Cette notation est malheureusement trop lourd à manierpour notre cours.3. voir un petit texte sur la classication <strong>de</strong>s innis sur http ://houchmandza<strong>de</strong>h.net/cours/Transni/transni.htm7


2. Qu'est ce qu'une fonction.<strong>de</strong> fonctions, on peut, au lieu d'utiliser un tableau, utiliser une règle simple.Par exemple, étant donné la première ligne, construire la <strong>de</strong>uxième en multipliantla première par 2, ou en prenant son carré, ou son cube, ou encore enprenant son carré et y ajouter <strong>de</strong>ux fois son cube. Dans ce cas, tout le tableau<strong>de</strong> cette fonction peut être énoncé avec juste cette règle. Voilà exactementce que nous disons en écrivantf(x) = 2x + 4x 3 − 11x 101Cette règle simple, s'écrivant à l'ai<strong>de</strong> d'une dizaine <strong>de</strong> symbole, représentedèlement le tableau <strong>de</strong> cette fonction particulière. Les règles que l'on peutobtenir à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> combinaisons nies <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> multiplication, puissance,addition et soustraction constituent un petit ensemble <strong>de</strong> fonctionsprécieuses, puisque résumable en peu <strong>de</strong> symboles : nous les appelons lespolynômes. Ce sont les seules fonctions que l'on puisse connaître réellement,c'est à dire que pour une entrée x quelconque, on peut obtenir la valeur exactecorrespondant à cette entrée au bout d'un temps ni. Le lecteur connaît sansdoute beaucoup plus <strong>de</strong> fonction-règle, comme √ x, e x , log x ou 2 F 1 (a, b; c; x).En réalité cependant, on ne peut connaître ces fonctions que par leurs approximationspar les polynômes. Il n'est pas possible, en un temps ni, <strong>de</strong>calculer la valeur exacte <strong>de</strong> e 2.4 . Ceci dit, comme ce sont <strong>de</strong>s fonctions quiapparaissent souvent dans nos calculs, nous acceptons ces symboles commerègles.Fonction inverse. Remarquez qu'il n'y a aucune raison <strong>de</strong>consulter le tableau par la première ligne. En ce qui nousconcerne, les <strong>de</strong>ux lignes jouent strictement le même rôle, etnous pouvons <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à notre boite noire : à quel tempsFigurele mobile atteint la position 0.49 ? la boite noire consulte la2.2.:<strong>de</strong>uxième ligne et trouve la colonne où I = 0.49, retrouvela valeur correspondant à la première ligne et répond t = 0.7. Bien que dansles <strong>de</strong>ux cas, nous manipulons exactement le même tableau, il est courantd'appeler la première façon <strong>de</strong> consulter le tableau la fonction I(t), et la<strong>de</strong>uxième façon la fonction inverse t(I). Nous ne compliquerons pas plus iciles choses, mais le lecteur intéressé peut jeter un coup d'oeil sur l'appendicefonctions multi-valuées.Le graphe d'une fonction. Résumons : une fonction est un tableau à <strong>de</strong>uxlignes. Ceci dit, les humains, ayant évolué dans la savane il y a quelquescentaines <strong>de</strong> millier d'années, n'ont pas développé un cerveau apte à regar<strong>de</strong>r8


ItI2. Qu'est ce qu'une fonction.10.80.811(a) (b) (c)0.80.60.60.60.40.40.40.20.20.200 0.2 0.4 0.6 0.8 1t00 0.2 0.4 0.6 0.8 1I00 0.2 0.4 0.6 0.8 1u = t 2Figure 2.3.: La gure correspondant à la fonction (a)I(t) et (b) la fonctioninverse t(I). (c) la gure correspondant à la changement <strong>de</strong>variable u = t 2 et I(u).les tableaux <strong>de</strong> chire et il est très dicile pour eux <strong>de</strong> saisir la diérenceentre <strong>de</strong>ux tableaux d'un seul coup d'÷il. Par contre, le cerveau analogique<strong>de</strong>s humains est très bon pour distinguer les formes : on reconnaît un visageami parmi <strong>de</strong>s centaines en une fraction <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>. Au 17ème siècle, unscientique (René Descartes) a trouvé un moyen très astucieux <strong>de</strong> présenterune fonction sous forme <strong>de</strong> graphe que le lecteur connaît certainement : lagure 2.3 représente la fonction ci-<strong>de</strong>ssus.La notion <strong>de</strong> la graphe d'une fonction nous est si familier que nous i<strong>de</strong>ntionssouvent la fonction et son graphe. Nous disons par exemple que lafonction f(t) = at est linéaire, en partie parce que son graphe est en eetune ligne.Il ne faut cependant pas oublier que le graphe est juste une représentation<strong>de</strong> la fonction, au même titre que le tableau. Pour tracer une fonction,nous échantillonnons comme toujours l'intervalle d'intérêt, et pour point t n ,nous créons un point (t n , f(t n )) dans l'espace bidimensionnel. Si nous avonséchantillonné susamment n, la courbe ainsi créée nous paraît continue.En général, pour renforcer l'illusion du continu, nous relions ces points par<strong>de</strong>s lignes.Pour représenter dèlement une fonction, il faut échantillonner n là où lafonction varie rapi<strong>de</strong>ment, et moins quand la fonction varie lentement. 4L'intérêt <strong>de</strong> la représentation graphique <strong>de</strong>s fonctions est multiple. Onpeut par exemple nous servir <strong>de</strong> nos intuitions géométriques pour imagercertains concepts. Ainsi, la dérivée et la tangente sont reliés, <strong>de</strong> mêmeque l'intégrale et l'aire sous la fonction. Il ne faut pas oublier que les pèresfondateurs étaient d'abord <strong>de</strong>s géomètres et que l'outil géométrique leur étaitaussi naturel que ... l'air.4. Il existe un théorème fameux démontré par Shanon qui donne le taux d'échantillonnageminimum qui reste dèle à la fonction. Nous avons besoins <strong>de</strong> connaître les séries <strong>de</strong>Fourier avant <strong>de</strong> pouvoir énoncer ce théorème.9


2. Qu'est ce qu'une fonction.1110.80.80.80.60.60.60.40.40.40.20.20.2000−0.2−0.2−0.2−0.4−0.4−0.4−0.6−0.6−0.6−0.8−0.8−0.8−10 1 2 3 4 5 6 7−10 1 2 3 4 5 6 7−10 1 2 3 4 5 6 7Figure 2.4.: Le graphe <strong>de</strong> la fonction sin(t) pour t ∈ [0, 2π[ avec diérentéchantillonnage. Figure <strong>de</strong> gauche : dt = π/5, les points et leslignes qui les rejoignent sont représentés. Centre : dt = π/50,seul les points sont représentés. Droite : dt = π/50, les pointsne sont pas représentés, mais les lignes qui les rejoignent.Changement <strong>de</strong> variable ou <strong>de</strong> fonction. Le cerveau humain a évolué pourdistinguer <strong>de</strong>s formes ; parmi les formes, certaines sont détectées <strong>de</strong> façonencore plus ecace et la forme la mieux détectée est la ligne droite. Ona du mal en regardant un morceau <strong>de</strong> courbe <strong>de</strong> distinguer un hyperboled'un parabole, mais on peut très ecacement dire si une courbe est unedroite ou non. Mettons nous à la place <strong>de</strong> Galilée, et supposons que nousvoulons découvrir la loi <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong>s corps. Deux théories s'arontent :(i) la position est proportionnelle au carré du temps ; (ii) la position estproportionnelle à la puissance troisième du temps. Pour vérier cela, nousreprenons notre tableau et en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la ligne correspondant à t, nousconstruisons une nouvelle ligne (appelons la u ) correspondant au carré dutemps.t 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1u = t 2 0 0.01 0.04 0.09 0.16 0.25 0.36 0.49 0.64 0.81 1I 0 0.01 0.04 0.09 0.16 0.25 0.36 0.49 0.64 0.81 1Table 2.3.: changement <strong>de</strong> variable u = t 2On trace ensuite la courbe I(u), et nous pouvons vérier d'un seul coupd'oeil qu' eectivement, cette courbe est bien une droite (Figure 2.3c). Parconséquent, la chute <strong>de</strong>s corps se passe bien selon le carré du temps. Remarquerque nous aurions pu tout aussi bien construire une nouvelle ligneH = √ I, et tracer la courbe H(t) pour arriver au même résultat. En général,10


2. Qu'est ce qu'une fonction.Figure 2.5.: détermination <strong>de</strong> la constante A <strong>de</strong> l'expérience <strong>de</strong> Milikan.Phys. Rev, 2 :109 (1913)quand on change la première ligne, on appelle cela changement <strong>de</strong> variable,ou changement <strong>de</strong> la variable indépendante ; quand on change la <strong>de</strong>uxièmeligne, on appelle ça changement <strong>de</strong> la variable dépendante, ou changement <strong>de</strong>fonction. En réalité, très souvent, on procè<strong>de</strong> aux <strong>de</strong>ux opération en mêmetemps.Les changements <strong>de</strong> variables constituent une <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s les plus répanduespour analyser nos données. Un exemple <strong>de</strong> changement <strong>de</strong> variable(parmi <strong>de</strong>s milliards) est l'expérience <strong>de</strong> Milikan <strong>de</strong> 1913 pour déterminer lacharge <strong>de</strong> l'électron. C'est une <strong>de</strong>s très belle expérience <strong>de</strong> la physique oùen mesurant la chute <strong>de</strong>s petites gouttes d'huile dans le champs <strong>de</strong> gravitéet d'un potentiel électrique, Milikan pour la première fois a donné la charge(presque) exacte <strong>de</strong> l'électron. Pour cette expérience, Milikan suppose quela vitesse <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> la goutte d'huile dépend <strong>de</strong> sa taille a. Cette une <strong>de</strong>shypothèses cruciales <strong>de</strong> l'expérience ; si cela était vrai, dans ces expériences,une quantité appelé e 1 (relié à la charge <strong>de</strong> l'électron) pour une goutte doitêtre proportionnelle à l'inverse <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> la goutte, via une puissance 2/3.Il a donc tracé e 2/31 en fonction <strong>de</strong> 1/a, et comme nous pouvons le constatersur la gure 2.5, cela conrme magniquement sa théorie.En résumé, toutes les <strong>mathématiques</strong> que nous allons développer doiventpouvoir prendre en compte les changements <strong>de</strong> variables et <strong>de</strong> fonctions.Nous allons revenir longuement là <strong>de</strong>ssus.11


2. Qu'est ce qu'une fonction.Fonctions <strong>de</strong> plusieurs variables.12


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.3.1. La dérivée première.Reprenons notre concept <strong>de</strong> fonction comme un tableau à <strong>de</strong>ux lignes, nouscontinuons d'appeler la première ligne t et la <strong>de</strong>uxième I. Nous pouvons,en partant <strong>de</strong> ces lignes, en construire d'autres. Souvent en regardant untableau, ce qui nous intéresse n'est pas tellement les valeurs dans une colonne,mais combien ces valeurs varient quand on passe d'une colonne à une autre ;autrement dit, quelle est l'incrément. A partir <strong>de</strong> la ligne t, nous pouvonsconstruire une nouvelle ligne que nous appelons dt (pour diérentiel t) eneectuant l'opération suivante : la n−ième colonne <strong>de</strong> la ligne dt est constituépar la diérence entre la n + 1−ème et la n−ième colonne <strong>de</strong> la ligne t :dt n = t n+1 − t non peut imaginer cela vectoriellement : on copie la ligne t et on la met sousla ligne originale, on le translate d'une case vers la gauche, on eectue ladiérence entre les <strong>de</strong>ux lignes (l'original et la translaté) et on appelle dt lanouvelle ligne (voire gure 3.1) . On fait exactement la même chose avec laligne I pour créer la ligne dI.Ces opérations sont facile, mais nous posent plusieurs problèmes. Premièrement,les lignes dt et dI dépen<strong>de</strong>nt fortement <strong>de</strong> notre échantillonnage.Si nous avions échantillonné notre signal tous les 1s par exemple, la ligne dtsera rempli <strong>de</strong> chire 1, tandis que si nous avions échantillonné tous les 0.1Figure 3.1.: l'obtention <strong>de</strong> dt à partir <strong>de</strong> t en dupliquant la ligne t, latranslatant d'une case vers la gauche pour obtenir t ← , et ensoustrayant les <strong>de</strong>ux lignes.13


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.secon<strong>de</strong>, la ligne dt serait rempli du chire 0.1. Il se trouve que les humains,pour gérer le mon<strong>de</strong> autour d'eux ne travaillent qu'avec un petit nombre<strong>de</strong> fonctions qu'ils appellent dérivable. Pour ces fonctions, si on forme unenouvelle ligne Ĩ′ par le rapport entre les <strong>de</strong>ux lignes dI et dt,Ĩ ′ = dI/dtalors cette ligne ne dépend pas trop <strong>de</strong> l'échantillonnage. Plus exactement,nous pouvons écrire la ligne Ĩ′ comme la somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux lignes, dont une estproportionnelle à l'échantillonnageĨ ′ = I ′ + A.dtSi nous eectuons un échantillonnage très n, la <strong>de</strong>uxième partie tend verszéro 1 . La première partie, qui ne dépend pas <strong>de</strong> l'échantillonnage est appeléla dérivée <strong>de</strong> la fonction I(t) et on noteI ′ = dI/dtoù l'on suppose que l'échantillonnage est inniment n.L'ensemble <strong>de</strong>s fonctions dérivables que nous avons déni ( connu sous lenom <strong>de</strong> l'ensemble C 1 ) est un peu trop petit. Nous pouvons travailler avec<strong>de</strong>s fonctions qui sont presque dérivable, c'est à dire qu'ils peuvent ne pasêtre dérivable en un petit nombre <strong>de</strong> point.Exercice. Considérer la fonction f(x) = 1 si x > 1 et f(x) = 0 sinon.En utilisant un échantillonage qui comprend le point x = 0, démontrer quecette fonction n'est pas dérivable au point x = 0. De même pour la fonctiong(x) = 2x si x > 1 et g(x) = x sinon.Pertes <strong>de</strong> points. Le <strong>de</strong>uxième problème qui se pose à nous, si on regar<strong>de</strong>bien le tableau <strong>de</strong> la gure 3.1, est que le tableau <strong>de</strong>s dérivées possè<strong>de</strong> unpoint <strong>de</strong> moins que le tableau du signal original : l'opération <strong>de</strong> translationvers la gauche nous gâche une colonne du tableau. Si nous avions énuméréles colonnes du tableau original <strong>de</strong> 0 à N, nous voyons que le tableau <strong>de</strong>sdérivées possè<strong>de</strong> les colonnes allant <strong>de</strong> 0 à N − 1. On peut se dire à priorique cela ne porte pas à conséquence : notre tableau a tellement <strong>de</strong> colonnequ'une <strong>de</strong> plus ou <strong>de</strong> moins ne doit pas être si important. Et pourtant si !1. A priori, la ligne A dépend <strong>de</strong> l'échantillonnage. Cependant, pour une fonction dérivable,nous pouvons majorer la ligne A par une ligne constante C ( |A|


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.Le problème se pose quand nous étudierons les équations diérentielles (parexemple y ′ + ay = 0). Dans ce cas, la ligne y ′ à une colonne <strong>de</strong> moins que laligne y et l'équation n'est pas équilibrée. Nous verrons alors que pour pouvoiréquilibrer une telle équation, nous avons besoin d'y ajouter <strong>de</strong>s conditionsinitiales (ce qui revient à raccourcir d'autant la ligne y ). Nous reviendronslonguement là-<strong>de</strong>ssus quand nous traiterons les équations diérentielles.Sens <strong>de</strong> la translation. Nous avons construit la ligne dt et dI en translatantvers la gauche le dupliqua <strong>de</strong> ses lignes et en eectuant la soustraction : dt =t ← −t ; autrement dit, la colonne n <strong>de</strong> dt était déni par dt n = t n+1 −t n . Il n'ya à priori aucune raison <strong>de</strong> préférer les translations gauche, nous pourrionsprocé<strong>de</strong>r par <strong>de</strong>s translation droite :dt n = t n − t n−1ou encore, écrit <strong>de</strong> façon vectoriel, dt = t − t → . Nous pouvons procé<strong>de</strong>r exactementcomme précé<strong>de</strong>mment et obtenir une nouvelle ligne Ĩ′ en formantle nouveau ratio dI/dt. De nouveau, <strong>de</strong> ce ratio (si la fonction est dérivable)nous pouvons tirer une partie qui ne dépend pas <strong>de</strong> l'échantillonnage que nousappelons encore I ′ . En réalité, une fonction est dérivable que si les <strong>de</strong>ux translationsdonne exactement le même résultat I ′ . Comme précé<strong>de</strong>mment, noustravaillerons avec <strong>de</strong>s fonctions qui sont dérivable presque partout. Noter quepar <strong>de</strong>s translation à droite, nous perdons toujours un points, mais cette fois,c'est la colonne 0.Exercice. Démontrer que les <strong>de</strong>ux fonctions <strong>de</strong> l'exercice précé<strong>de</strong>nt sontdérivable par les translations à droite au point x = 0.Note. Nous allons voire plus tard comment on construit la solution <strong>de</strong>séquations diérentielles numériquement. En mathématique, l'échantillonnagepeut-être aussi n que l'on veut. En pratique, le numéricien veut obtenirune bonne solution (exemple : le missile atteint bien son objectif, à plus oumoins 1 mètre). Il doit donc prendre un échantillonnage susamment npour obtenir cette solution mais pas trop n pour que ses temps <strong>de</strong> calculsn'explosent pas. Il se trouve que dans ce cas, il y a une réelle diérence dansl'ecacité <strong>de</strong>s calculs selon le sens <strong>de</strong> translation que l'on prend. On appellecela les schéma explicite et implicite, nous y viendront plus tard.Construction explicite <strong>de</strong> la fonction dérivée. Pour certaines fonctions quenous pouvons manipuler à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s règles (comme les polynômes, la fonction15


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.exponentielle, ...), nous pouvons parfois déduire également <strong>de</strong>s règles pour lafonction dérivée. [To <strong>de</strong>velop].3.2. La dérivée secon<strong>de</strong>.Nous pouvons continuer notre construction. Considérons comme toujoursnotre tableau à <strong>de</strong>ux lignes t et I. A partir <strong>de</strong> maintenant, pour ne pas tropalourdir les calculs, nous allons faire l'hypothèse suivante : l'échantillonnage<strong>de</strong> la première ligne est régulière, c'est à dire que la ligne dt est rempli <strong>de</strong>la même valeur à toute ses colonnes. Cette hypothèse se fait sans perte <strong>de</strong>généralité.Reprenons une <strong>de</strong> nos translations (gauche ou droite, cela n'a aucune importance),et construisons les <strong>de</strong>ux lignes dt et dI et la ligne I ′ . Nous pouvonsmaintenant considérer le tableau à <strong>de</strong>ux ligne (t, I ′ ), ou autrement dit la fonctionI ′ (t). Rien ne nous empêche 2 <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r exactement comme avant et<strong>de</strong> construire les lignes dt, dI ′ et la nouvelle ligne I ′′ = dI ′ /dt.Que vaut I ′′ par rapport à la ligne I ? En utilisant la dénition <strong>de</strong> I ′ , eten notant que la ligne dt est une constante, nous avonsI ′′ = d(dI/dt)dt=d(dI)dtdt= d(dI)(dt) 2Le sens du dénominateur ne fait aucun doute : c'est la ligne dt élevé aucarré. Le numérateur est l'opérateur d appliqué à la ligne dI, ce qui revientà appliquer <strong>de</strong>ux fois l'opérateur d à la ligne I, c'est pourquoi on le note d 2 I.Regardons plus précisément cet élément :d(dI) = d(I ← − I)= (I ← − I) ← − (I ← − I)= I ←← − I ← − I ← + I= I ←← − 2I ← + ICela veut dire que <strong>de</strong> la ligne I, nous construisons <strong>de</strong>ux duplicata, on translateune <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux colonnes, l'autre d'une colonne, on somme la première etla troisième ligne et on retranche <strong>de</strong>ux fois la <strong>de</strong>uxième. Nous avons pris ici<strong>de</strong>s translations gauche, nous aurions pu prendre <strong>de</strong>s translations droites ;ou mieux encore pour être encore plus symétrique, nous pouvons prendre2. Si la fonction I ′ est dérivable bien sûr16


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.une translation gauche et une translation droite pour compenser mieux leserreurs d'échantillonnage :d + (d − I) = d + (I ← − I)= (I ← − I) − (I ← − I) →= I ← − I − I + I →= I ← − 2I + I →Exercice. Montrer sur un tableau (comme la gure 3.1) la constructionci-<strong>de</strong>ssus.Pour voir encore plus claire, nous pouvons regar<strong>de</strong>r plus en détaille certainséléments d'un tableau :I ... I n−1 I n I n+1 ...d − I ... I n − I n−1 I n+1 − I n I n+2 − I n+1 ...d 2 I = d + (d − I) ... ... (I n+1 − I n ) − (I n − I n−1 ) ... ...Nous pouvons résumer ce tableau en écrivantI ′′n = I n+1 − 2I n + I n−1(dt) 2N'oublions pas que les problèmes d'échantillonnage continuent d'intervenir,mais quand l'échantillonnage <strong>de</strong>vient très n, nous tendons vers une ligneindépendante <strong>de</strong> l'échantillonnage.Note. Remarquer que pour les dérivées secon<strong>de</strong>s, nous perdons <strong>de</strong>ux pointsdans le tableaux ; les équations diérentielles <strong>de</strong> second ordre doivent donccomporter <strong>de</strong>ux conditions initiales pour être soluble.On peut bien sûr donner un sens à la dérivée n−ième, en continuant ceprocédé.3.3. Calcul pratique <strong>de</strong> quelques dérivée.Tout ce que nous avons dit plus haut ne serait pas très pratique si nousne savions pas concrètement calculer quelques dérivées. Comme nous l'avonsdit, l'espace <strong>de</strong>s fonctions est (très très) vaste. Les humains utilisent, pourquelques fonctions en particulier, <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> calcul, qui les libèrent <strong>de</strong> manipulation<strong>de</strong> tableau. Ces fonctions sont les polynômes et leur inverse. Une17


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.autre fonction est particulièrement importante, la fonction exponentielle (etson inverse). Cette <strong>de</strong>rnière ne pas pas être construit exactement, mais elleest tellement utile et tellement étudiée que nous la connaissons pratiquementaussi bien que les polynômes. On peut combiner ces fonctions pour enconstruire d'autres, par exemple √ t exp(−2t) ou exp(−x 2 /4), ...Pour ses quelques fonctions, nous pouvons également donner l'expression<strong>de</strong> leurs dérivée par <strong>de</strong>s règles.Soit par exemple la fonction carré I(t) = t 2 . Échantillonnons cette fonctioncomme il se doit par pas <strong>de</strong> dt et calculons la la dérivée au n−ème pointd'échantillonnage t n .dIdt ∣ = t2 n+1 − t 2 ntnt n+1 − t nt n+1 + t n= 2t n + dtSi le pas d'échantillonnage est très n, nous ne commettons pas une gran<strong>de</strong>erreur en écrivant I ′ (t n ) = 2t n . Comme en général on consulte le tableaupar la valeur au temps t et non pas par son numéro d'échantillonnage, nousavons I ′ (t) = 2t. Voilà, nous connaissions la règle <strong>de</strong> la fonction I(t), nousavons déduit la règle pour la fonction I ′ (t).Exercice. Montrer que si I(t) = t n , alors I ′ (n) = nt n−1L'opération dérivation est linéaire : Si nous avons <strong>de</strong>ux fonctions f(t) etg(t), alors[f(t) + g(t)] ′ = f ′ (t) + g ′ (t)Il sut <strong>de</strong> construire le tableau d'échantillonnage pour s'en convaincre. Plusintéressant est le calcul <strong>de</strong> la dérivée <strong>de</strong> f(t)g(t). En échantillonnant dansnotre tableau, nous avonsd (f(t)g(t))dt∣∣tnD'après nos concept <strong>de</strong> dérivée, nous avons= f n+1g n+1 − f n g nt n+1 − t nf n+1 = f n+1 + f ′ (t n )dtSi nous reportons cela dans l'expression ci-<strong>de</strong>ssus, nous avonsd (f(t)g(t))∣ = f ′ (t n )g n + f n g ′ (t n ) + f ′ (t n )g ′ (t n )dtdt∣tn18


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.A nouveau, pour dt petit, le second terme est négligeable et nous avons, <strong>de</strong>façon formelle, en tout point t,d (f(t)g(t))dt= f ′ (t)g(t) + f(t)g ′ (t)Exercice. En partant <strong>de</strong> la dérivée <strong>de</strong> la fonction I(t) = t, calculer parrécurrence la dérivée <strong>de</strong> la fonction I(t) = t n .A partir <strong>de</strong> maintenant, nous pouvons raccourcir un peu nos lignes encourt-circuitant les échantillonnages.La fonction f(t) = a t est assez remarquable, <strong>de</strong> part la nature <strong>de</strong> sa dérivée.Nous savons par dénition que f(0) = 1. Donc, :f ′ (t) = at+dt − a tdt= a t adt − 1dt= f ′ (0)a tLa règle <strong>de</strong> dérivée, moyennant un coecient, est self-similaire. Nous dénissonsle nombre e tel que pour f(t) = e t , f ′ (0) = 1 et donc(et ) ′= etC'est à dire que la dérivée <strong>de</strong> la fonction exponentielle est la fonction exponentielle.IL n'est alors pas dicile <strong>de</strong> démontrer que la dérivée <strong>de</strong> la fonctionlog t est la fonction 1/t. Pour cela, nous avons besoin <strong>de</strong> calculer la dérivée<strong>de</strong> la fonction inverse, que nous verrons plus bas.Exercices. Calculer les dérivées (i) <strong>de</strong>s fonctions sin t et cos t ; (ii) <strong>de</strong> lafonction 1/t et <strong>de</strong> façon générale 1/t n .3.4. Changement <strong>de</strong> variable.Nous avons vu l'importance <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> variable et leur usagerépandu. Nous <strong>de</strong>vons maintenant étudier l'inuence <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong>variables sur les dérivées. Donnons nous une fonction I(t), et échantillonnonscette fonction à intervalle dt pour construire notre tableau <strong>de</strong> données commed'habitu<strong>de</strong>. Cependant, entre la ligne t et la ligne I, glissons une nouvelle19


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.t ... t n−1 t n t n+1 ...x ... x n−1 x n x n+1 ...I ... I n−1 I n I n+1 ...IdI/dt ... ... n+1−I nt n+1−t n...IdI/dx ... ... n+1−I nx n+1−x n...xdx/dt ... ... n+1−x nt n+1−t n...Table 3.1.: Changement <strong>de</strong> variable. La ligne x est liée à la ligne t par larelation x = φ(t). Le signal I peut-être vu comme une fonction<strong>de</strong> la variable t ou <strong>de</strong> la variable x.ligne 3 x = φ(t) entre la ligne <strong>de</strong>s t et la ligne <strong>de</strong>s I. Nous appelons x notrenouvelle variable ( tableau 3.1). . Regardons maintenant la n−ième colonne ;nous pouvons construire soit la dérivée <strong>de</strong> I par rapport à la variable initialet, soit par rapport à la nouvelle variable x. Il n'est pas très dicile <strong>de</strong> voirque ces <strong>de</strong>ux quantités sont liées algébriquement par la relationdIdt = dI dxdx dt(3.1)Cette relation paraît évi<strong>de</strong>nte lorsqu'on regar<strong>de</strong> le tableau. Cependant, engénéral, quand nous parlons <strong>de</strong>s fonctions, nous n'accédons pas à leurs valeurspar leurs numéro <strong>de</strong> ligne comme on vient <strong>de</strong> le faire ici. Nous ne disonspas en général quelle est la valeur au 122-ème point <strong>de</strong> la fonction y = x 2 ,échantillonnée à dx = 0.001 en partant <strong>de</strong> x 0 = 1. Nous disons plutôt quelleest la valeur <strong>de</strong> la fonction y = x 2 au point x = 1.122. La réponse dans toutles <strong>de</strong>ux cas est bien sûr y(1.122) = 1.258884.Cette façon <strong>de</strong> consulter la valeur <strong>de</strong>s tableaux complique très légèrementnotre compréhension <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> la relation (3.1). La question que nousposons souvent en mathématique est : connaissant la dérivée <strong>de</strong> la fonctionI(t) (par rapport à t) en chaque point t et connaissant la relation entre lavariable x et la variable t (que nous désignons par la fonction x = φ(t)),comment déterminer la dérivée <strong>de</strong> la fonction I(x) ? La fonction I(t) estconsultée par la valeur t (par exemple I(t) = t 2 et dI/dt = 2t), nousvoulons obtenir la fonction dI/dx en fonction <strong>de</strong> la variable x. Prenons par3. A partir <strong>de</strong> maintenant, pour gar<strong>de</strong>r un peu <strong>de</strong> cohérence dans les notations, nousutiliserons les lettres grecques pour désigner les changements <strong>de</strong> variables, comme ici x =φ(t).20


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.exemple I(t) = t 2 et x = √ t. Nous avons, d'après la relation (3.1)2t = dI 1dx 2 √ tou encore dI/dx = 4t 3/2 . Cette relation cependant n'est pas satisfaisant,puisque dI/dx est donnée en fonction <strong>de</strong> l'ancienne variable t. Par contre,nous pouvons inverser la relation qui lie x et t et écrire t = x 2 et obtenirainsidI/dx = 4x 3La relation (3.1) est souvent appelé la règle <strong>de</strong> dérivation en chaîne. Quandon acquiert <strong>de</strong>s automatismes, nous eectuons cette règle sans même plus ypenser, en écrivant[f(φ(t))] ′ = φ ′ (t)f ′ (φ(t))mais ceci est une notation dangereuse, puisque le symbole <strong>de</strong> dérivation quenous utilisons se réfère à la dérivation par rapport à diérentes variables.Calculons par exempled[log (cos t)]dtNous posons x = cos t. Considérons maintenant la fonction I = log(x). Noussavons, d'après ce que nous venons <strong>de</strong> dire quedIdt = dx dIdt dxNous connaissons dI/dx = 1/x ; mais elle est exprimée en fonction <strong>de</strong> lavariable x et nous <strong>de</strong>vons l'exprimer en fonction <strong>de</strong> la variable t : dI/dx =1/ cos t. Par ailleurs, nous savons que dx/dt = − sin t et cette fois, nousn'avons pas <strong>de</strong> problème, c'est déjà exprimé en fonction <strong>de</strong> la variable t.Nous pouvons donc écriredIdt = d dt [log (cos t)] = − sin t 1cos t = − tan tExercices.1. Calculer d/dx <strong>de</strong>s fonctions suivantes : exp(log x), sin(x 2 ), tan(1/ √ x).2. Généraliser la règle <strong>de</strong> dérivation en chaîne et calculer d/dx poursin(cos x 2 ) et √ log(x 2 + 2x − 1).21


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.t ... t n−1 t n t n+1 ...I ... I n−1 I n I n+1 ...IdI/dt ... ... n+1−I nt n+1−t n...tdt/dI ... ... n+1−t nI n+1−I n...Table 3.2.: Changement <strong>de</strong> variable. La ligne x est liée à la ligne t par larelation x = φ(t). Le signal I peut-être vu comme une fonction<strong>de</strong> la variable t ou <strong>de</strong> la variable x.3. Soit l'équation diérentielledy− cos t(y − 1) = 0dtComment se transforme cette équation si nous changeons <strong>de</strong> variableet posons x = sin t ?3.5. La dérivée <strong>de</strong> la fonction inverse.Reprenons notre signal I que nous échantillonnons à dt pour construirenotre tableau. Comme nous l'avons dit, nous pouvons soit consulter letableau par sa première ligne et voir la <strong>de</strong>uxième ligne comme une fonction<strong>de</strong> la première ligne, et écrire I = f(t), soit consulter le tableau parsa <strong>de</strong>uxième ligne et voir la première ligne comme une fonction en écrivantt = g(I) ). Pour bien souligner que nous sommes en train <strong>de</strong> consulter lemême tableau, à la place <strong>de</strong> la lettre 'g', nous utilisons le symbole 'f −1 ' etécrivons t = f −1 (I). Il faut considérer 'f −1 ' comme une seule lettre, et nepas accor<strong>de</strong>r plus d'importance que cela à l'exposant, cela n'a surtout aucunsens algébrique.Nous pouvons former <strong>de</strong>ux nouvelles lignes dans le tableau, soit dI/dt soitdt/dI. En jetant un coup d'÷il sur la n−ième colonne du tableau, il estévi<strong>de</strong>nt quedI/dt = dt/dICalculer la dérivée <strong>de</strong> la fonction inverse est donc très simple. Sauf que nous<strong>de</strong>vons prendre les mêmes précautions que dans la section précé<strong>de</strong>nte. Nousne consultons pas les fonctions en accédant aux colonnes, mais directementà partir <strong>de</strong> la première ou la <strong>de</strong>uxième ligne. Ainsi, quand nous parlons <strong>de</strong>la fonction f ′ (t), nous voulons disposer d'une règle qui nous fait consulter22


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.le tableau par les valeurs t, tandis que par ( f −1)′ (I), nous consultons letableau par les valeurs <strong>de</strong> I.Prenons par exemple la fonctionI = exp tet nous savons quedIdt = exp tPour la fonction inverse, nous avons doncdtdI = 1exp tmais évi<strong>de</strong>mment, cette relation n'est pas satisfaisante et nous <strong>de</strong>vons exprimerla partie droite en fonction <strong>de</strong> I, ce qui dans ce cas est simpleNous pouvons donc écriredtdI = 1 Id [exp −1 I ] = 1/IdIIl se trouve que la fonction exp −1 est tellement utilisée qu'on lui a donné lenom <strong>de</strong> logarithme 4 et qu'on note log. Par ailleurs, le nom qu'on utilise pourla variable n'a aucune importance, nous pouvons donc écrireddx [log x] = 1 xExercices. Calculer la dérivée <strong>de</strong> la fonction inverse <strong>de</strong>s fonctions suivantes: x 2 , x n , sin x, tan x.Précautions.Les fonctions multivaluées. Renvoie au chapitre concerné.3.5.1. La dérivée secon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fonction inverse.La règle <strong>de</strong>s dérivées premières était simple. Il en va autrement <strong>de</strong>s dérivéessecon<strong>de</strong>.[to do : Régularisation d'échantillonage, que faire quand l'échantillonnagen'est pas régulière. Illustrer la diérence entre d 2 I/dt 2 et d 2 t/dI 2 .4. En réalité, logarithme a été inventé (découvert ?) avant l'exponentiel par monsieurNeper, au temps où le calcul diérentiel n'existait pas encore.23


3. Concept <strong>de</strong> dérivée.3.6. calcul <strong>de</strong>s fonctions par approximations.Il existe <strong>de</strong>s opérations que nous savons faire exactement et en un tempsni : addition, soustraction, multiplication, division. Et c'est tout. Grâceà ces opérations, nous pouvons résumer certaines fonctions par <strong>de</strong>s règlessimple que nous appelons polynômes.Il se trouve que la nature est cependant beaucoup trop riche pour pouvoirêtre maîtrisée par seulement <strong>de</strong>s polynômes. Nous pouvons par exempleavoir besoin <strong>de</strong> déterminer le nombre qui, élever au carré, nous donne x.Nous pouvons même donner un nom à la fonction qui, à chaque nombre x,associe un nombre y tel que y 2 = x ; cette fonction, comme vous le savez,est notée √ x. Malheureusement, nous n'avons aucun moyen ou règle simplepour capturer cette fonction en un temps ni et nous <strong>de</strong>vons revenir à nostables : dresser une ligne <strong>de</strong>s valeurs x pour x variant par pas <strong>de</strong> 0.01 entre 1et 2, et pour chaque valeur, par exemple 1.5, déterminer par approximationsuccessive sa racine carré.Ces tables étaient d'usage courant jusqu'à très récemment. Il se trouvecependant qu'à partir <strong>de</strong> 1680 et l'avènement du calcul diérentiel, les gensont découvert une métho<strong>de</strong> très générale pour calculer ses tables <strong>de</strong> façon trèsgénéral, en approximant une fonction quelconque par un polynôme précis.Par exemple, nous pouvons armer que dans l'intervalle [1, 2] nous avons√ x − 1x = 1+ − 1 2 8 (x−1)2 + 116 (x−1)3 − 5128 (x−1)4 + 7256 (x−1)5 +O ( (x − 1) 6)(3.2)Le <strong>de</strong>rnier terme O((x − 1) 6 ) est une façon symbolique <strong>de</strong> nous indiquerl'amplitu<strong>de</strong> d'erreur que nous commettons en utilisant cette expression.Prenons par exemple x = 1.5. Selon la formule ci-<strong>de</strong>ssus, nous avonsy essai = 1.22498. Nous pouvons vérier l'exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> notre prédiction enélevant cette valeur au carré yessai 2 = 1.50057. Nous voyons que l'erreur relativeque nous commettons est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 −4 .Déduire le polynôme approximant est une procédure (algorithme) rgoureuxqui découle directement <strong>de</strong> nos dénitions <strong>de</strong>s dérivées. C'est ce que nousallons voir maintenant.note : bien insister comment on calcule d √ x/dx en utilisant la règle <strong>de</strong>sfonctions inverse.note 2 : passer un peu <strong>de</strong> temps sur O(x n ) ;note 3 : bien insister que ce n'est pas la meilleure métho<strong>de</strong> pour approximerune fonction sur l'ensemble <strong>de</strong> l'intervalle ; Introduire peut-être, comme unexercice, les polynômes <strong>de</strong> Chebychef.24


4. Intégrale.Le lecteur connaît déjà la notion <strong>de</strong> l'intégrale, qui n'est en réalité riend'autre qu'une opération d'addition.Supposons par exemple que nous sommes au bord d'un canal et que nousmesurons la vitesse instantanée du ot v(t). Nous voulons à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> cetteinformation, connaître la masse d'eau qui est passée par notre repère dulundi 31/12 4h24 au mardi 01/01 à 15h36. Si nous parlons du courant électriqueI(t), la charge dQ qui traverse un endroit du circuit pendant un tempsd'échantillonnage dt est dQ = Idt, si notre échantillonnage est susammentn. IL faut ensuite sommer toutes ces petites charges pour calculer la chargetotale entre les <strong>de</strong>ux instants t A et t B .L'origine <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> calcul remonte à Archimè<strong>de</strong>, qui a réussi à calculerle volume enclos dans une surface complexe en le découpant en élémentinnitésimal. La métho<strong>de</strong> a ensuite ( mille et quelques années après ) étéformalisée par Newton et Leibnitz.[Reprendre le tableaux précé<strong>de</strong>nt, et construire la somme cumulative. Utiliserce tableaux pour illustrer le théorème fondamental :ˆd tf(s)ds = f(t)dt t 0Utiliser le tableaux <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> variables pour construire les <strong>de</strong>uxintégrales ∑ I∆x et ∑ I∆t et chercher la relation entre les <strong>de</strong>ux et surtout,la condition pour qu'ils puissent représenter la même valeurIllustrer le théorème fondamental. ]Bien insister que échantillonnage régulier n'est pas nécessaire, cf les changements<strong>de</strong> variable.Nous pouvons bien sûr très rapi<strong>de</strong>ment échantillonner et calculer les sommes25


4. Intégrale.dt 0.1 0.01 0.001 0.0001 ...tdt 2.1 2.01 2.001 2.0001 ...´ 20Table 4.1.:à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> logiciels spécialisés 1 . Calculons par exempleI =ˆ 2pour diérent valeur d'échantillonnage. Nous trouvons numériquement lesvaleurs données dans le tableau (4.1). Nous remarquons que plus dt <strong>de</strong>vientpetit, plus I s'approche <strong>de</strong> 2, et la diérence est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> dt.Il se trouve que pour les fonctions non-pathologique, ceci est un phénomènegénéral, et l'erreur est toujours <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> Cdt, où C est une constante.4.1. Calcul explicite.Pour certaines fonctions, il est assez facile <strong>de</strong> calculer la somme. Prenonspar exemple le problème d'Archimè<strong>de</strong> du calcul <strong>de</strong> l'air sous un parabole,qui revient à calculer l'intégrale <strong>de</strong> la fonction I(t) = t 2 . Nous divisonsl'intervalle entre t A et t B en N morceau <strong>de</strong> taille dt = (t A − t B )/N et nousposons t 0 = t A , t 1 = t A + dt,...t N = t A + Ndt. Nous avons alorsN∑t 2 ndt =n=00tdtN∑(t A + ndt) 2 dtn=0∑N= Nt 2 Adt + 2t A dt 2 n + dt 3n=0N ∑n=0n 2 (4.1)1. Citons par exemple octave, scilab et matlab. Le calcul se fait en <strong>de</strong>ux trois lignes,par exempledt=0.01;x = 0:dt:2;y = x;sum(y*dt);26


4. Intégrale.Il existe une règle, un truc, très simple, pour calculer <strong>de</strong>s sommes du genref(k) = ∑ n nk . Considérons par exemple la sommeI =N∑(n + 1) 2 − n 2 (4.2)n=0Il ne faut pas se laisser impressionner par les symboles. La somme ci-<strong>de</strong>ssusveut dire quelque chose du genre1 2 − 0 2 + 2 2 − 1 2 + 3 2 − 2 2et nous voyons que tous les termes s'annulent <strong>de</strong>ux par <strong>de</strong>ux, sauf le premieret le <strong>de</strong>rnier et donc I = (N + 1) 2 .Par ailleurs, si nous développons l'expression (4.2), nous trouvons queet par conséquent,I = 2f(1) =N∑n + N + 1n=0N∑n = N(N + 1)/2n=0en formant la somme ∑ (n + 1) 3 − n 3 , nous calculons <strong>de</strong> la même manièref(2) =N∑n 2 = N(N + 1)(2N + 1)/6n=0≈ N 3 /3quand N est un très grand nombre 2 .En remplaçant tout cela dans l'expression (4.1), nous trouvonsI = t 2 A(t B − t A ) + t A (t B − t A ) 2 + (t B − t A ) 3 /3= (t B − t A )(t 2 B + t A t B + t 2 A)/3= 1 3 (t3 B − t 3 A)Un petit calcul par récurrence nous donne la formule générale nous montrealors queˆ tBt n dt = 1t An + 1 (tn+1 B− tn+1 A )2. par exemple, pour N = 10 6 , la diérence relative entre ces <strong>de</strong>ux valeurs est <strong>de</strong> l'ordre10^-6.27


4. Intégrale.4.2. Fonctions dénies par une intégrale et lethéorème fondamental.Jusque là, nous avons considéré l'intégrale comme un nombre xe. Il estévi<strong>de</strong>nt cependant que si nous changeons les limites <strong>de</strong> l'intégration, la valeur<strong>de</strong> l'intégrale change également. Nous pouvons donc considérer l'intégralecomme une fonction <strong>de</strong>s limites. Pour ne pas nous compliquer la tâche, xonspour l'instant la limite inférieure à t 0 donné, et considérons la fonctionF (t) =ˆ tt 0f(τ)dτvoyons comment on peut envisager cette fonction : pour une valeur <strong>de</strong> t, nouséchantillonnons par pas <strong>de</strong> dτ <strong>de</strong> t 0 à t. Nous avons donc N = (t − t 0 )/dτéchantillons et calculons la somme ∑ f(t 0 +ndτ)dτ. Il est évi<strong>de</strong>nt qu'à chaquevaleur <strong>de</strong> t, nous trouvons une valeur particulière <strong>de</strong> la somme ; F (t) est bienune fonction <strong>de</strong> t.Ce qui a fait exploser les <strong>mathématiques</strong> c'est quand Newton a réalisé qu'ilexiste une relation très particulière entre l'intégrale et la dérivée. Considéronsen eet la quantité F (t) − F (t − dt) en échantillonnant par pas <strong>de</strong> dτ = dt :F (t) − F (t − dt) =N∑0N−1∑f(t 0 + ndτ)dτ − f(t 0 + ndτ)dτ0Le lecteur a bien sûr remarqué que ceci est une somme du genre (1 + 2 + 3 +4)−(1 + 2 + 3) et il n'y a que le <strong>de</strong>rnier terme qui survit. DoncF (t) − F (t − dt) = f(t 0 + Ndτ)dτ= f(t)dτAutrement dit,dF (t) = f(t)dtExercice.Calculer ´ t0 f(τ)dτ pour les fonctions xn , exp(x), 1/x 2 .4.2.1. Quelques fonctions particulière, dénie par <strong>de</strong>sintégrales.Log, ArcSin et surtout erf.28


4. Intégrale.t t 0 = t A t 1 t 2 ... t N = t Bdt dt 0 = t 1 − t 0 dt 1 = t 2 − t 1 dt 2 = t 3 − t 2 ...f f 0 = f(t A ) f 1 = f(t A + dt) f 2 ... f Nfdt f 0 dt 0 f 1 dt 1 f 2 dt 2 ... f N dt N∑ fndtnx = φ(t) x 0 = x A = φ(t A ) x 1 x 2 ... x N = φ(t B )dx dx 0 = x 1 − x 0 dx 1 = x 2 − x 1 dx 2 = x 3 − x 2 ...fdx f 0 dx 0 f 1 dx 1 f 2 dx 2 f N dx N∑ fndxnTable 4.2.: Changement <strong>de</strong> variable dans une intégrale. La ligne x est liéeà la ligne t par la relation x = φ(t).4.3. Changement <strong>de</strong> variable.Il est très important <strong>de</strong> ne pas oublier que l'intégrale est une somme duproduit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux termes : la valeur <strong>de</strong> la fonction en un point et le pas d'échantillonnage.On n'insiste jamais assez sur ce point. Ecrire une expression dugenreˆ baf(t)est horriblement faux et n'a pas <strong>de</strong> sens mathématique, puisqu'il y manque lamoitié <strong>de</strong> l'information. Nous <strong>de</strong>vons donner autant d'importance à l'échantillonnagequ'à la fonction, et toujours écrire ´ bf(t)dt. dt n'est pas simplementune décoration symbolique, elle a une valeur et cette valeur rentre dansale calcul <strong>de</strong> la somme.Ceci prend tout son sens quand on eectue <strong>de</strong>s changement <strong>de</strong> variable.Nous avons déjà pas mal insister sur les changements <strong>de</strong> variable et <strong>de</strong> leurutilité. Pour l'intégration, ils ont <strong>de</strong> plus l'utilité <strong>de</strong> transformer une intégraleinhabituelle en quelques chose <strong>de</strong> plus usuel : nous n'avons pas à apprendre<strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> recettes, mais seulement quelques une et le pouvoir <strong>de</strong> réduireles autres en ces quelques cas connu.Seulement voilà : il faut prendre <strong>de</strong>s précautions avec l'échantillonnage.Regardons cela sur le tableau 4.2 en calculant I = ´ t Bt Af(t)dt. Comme d'habitu<strong>de</strong>,nous échantillonnons la fonction entre t A et t B par pas <strong>de</strong> dt et calculonsla sommeI 1 =ˆ tBt Af(t)dt = ∑ f n dt n.Changeons <strong>de</strong> variable maintenant et formons la ligne x = φ(t). Danschaque colonne, la valeur x n est calculer à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la relation x n = φ(t n ).29


4. Intégrale.Nous pouvons également former la ligne dx, où dans chaque colonne nousavons dx n = x n+1 − x n . Nous pouvons maintenant former la sommeI 2 =ˆ xBx Af(x)dx = ∑ f n dx nIl est évi<strong>de</strong>nt que ces <strong>de</strong>ux sommes représentent <strong>de</strong>s valeurs diérentes.En eet, dans chaque colonne, nous retrouvons la même valeur <strong>de</strong> f n ; parcontre, il n'y a aucune raison pour que dx n = dt n .Pour nous en convaincre, prenons le cas où nous avons échantillonné lavariable t par pas régulier <strong>de</strong> 0.001 entre t A = 1 et t B = 2. Eectuonsmaintenant le changement <strong>de</strong> variable x = t 2 , et regardons la colonne n =500. Nous avons t 500 = 1.5, t 501 = 1.501 ; x 500 = 2.25 ; x 501 = 1.501 2 =2.25300100 ; dt 500 = 0.001 ; dx 500 = 0.00300100 : la valeur <strong>de</strong> dx dans cettecolonne est trois fois supérieure à la valeur <strong>de</strong> dt au même endroit.Si nous voulons que les <strong>de</strong>ux sommes correspon<strong>de</strong>nt, nous <strong>de</strong>vons réajusterdans chaque colonne le pas d'échantillonnage, et former la sommeI 3 = ∑ f n dx ndt ndx net dans ce cas là, il est évi<strong>de</strong>nt que I 3 = I 1 .Exemples. Supposons que nous voulons calculer I = ´ 1exp(2t)dt. Nous0connaissons l'intégrale <strong>de</strong> la fonction exp(t), nous voulons nous ramener àce cas. Posons alors x = 2t. Les bords <strong>de</strong> l'intégrale change alors en x A =2t A = 0 et x B = 2t B = 2. Bien. La partie délicate et le calcul <strong>de</strong> dt/dx,puisque nous avions préciser x comme une fonction <strong>de</strong> t et non t commeune fonction <strong>de</strong> x. Ici, ce n'est pas très compliqué puisque nous pouvonsfacilement inverser la relation et écrire t = x/2 et donc dt/dx = 1/2. Nousavons alorsˆ 2I = exp(x) 1 2 dx = 1 (e 2 − 1 )20Prenons maintenant un cas légèrement plus compliqué, comme par exempleI = ´ 20 t sin(t2 )dt. Nous savons intégrer la fonction sin t, nous voulons doncnous rapprocher <strong>de</strong> ce cas. Posons alors x = t 2 . Nous avons alors t = √ x etdx = 2tdt ou encore, en inversant la relation, dt = dx/(2 √ x). Nous avonsdoncˆ 4√ 1I = x sin x2 √ x dx = 1 (− cos 4 − 1)2030


4. Intégrale.Voilà. Les changement <strong>de</strong> variables pour transformer les intégrales en <strong>de</strong>sformes plus sympathique <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une certaine <strong>de</strong>xtérité qui ne s'acquiertqu'en faisant <strong>de</strong>s centaines d'exercices. Des livres entiers y sont consacrés etnous référons le lecteur à ces livres.4.3.1. Les changements <strong>de</strong> variables linéaires.Insister sur la mise en forme <strong>de</strong> somme <strong>de</strong> carré.4.3.2. Les fonctions trigonométriques.4.3.3. L'art <strong>de</strong> <strong>de</strong>viner les changements <strong>de</strong> variablesquelconque.4.4. L'intégration par partie.Introduire la fonction Γ et (1/2)! entre autre.Soit <strong>de</strong>ux fonctions f(t) et g(t). Nous connaissons la règle <strong>de</strong> la dérivation<strong>de</strong> produit, que l'on peut réecrire : f(tf(t) d dt (g(t)) = d dt (f(t)g(t)) − g(t) d dt (f(t))En intégrant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés, nous aboutissons à l'égalitéˆ t1t 0ˆ t1f(t)g ′ (t)dt = [f(t)g(t)] t1t 0− f ′ (t)g(t)dtt 0Cette relation triviale nous permet parfois <strong>de</strong> calculer exactement certainesintégrales qui paraissent compliquées. Prenons par exemple ´ bt sin tdt. Nousasavons calculer la primitive <strong>de</strong> sin t. D'autre part, la dérivée <strong>de</strong> t nous donneune fonction constante. En choisissant f(t) = t et g ′ (t) = sin t, nous pouvonstransformer cela enˆ baˆ bt sin tdt = − [t cos t] b a + cos tet la <strong>de</strong>rnière intégrale s'eectue sans complication.a31


4. Intégrale.Exemple 2. Pour calculer ´ blog tdt, le choix peut laisser perplexe au début.aCeci dit, la dérivée <strong>de</strong> la fonction log t est très simple. En prenant g ′ (t) = 1,nous aboutissons àˆ blog tdt = [t log t] b a −ˆ baa= [t log t − t] b adtExercices.1. Soit I n = ´ ba xn sin xdx et J n = ´ ba xn cos xdx. Trouver la relation entreI n et J n−1 et I n−2 . En déduire la forme générale <strong>de</strong> I n .2. Que vallent ´ ba tn log tdt et ´ ba tn log 2 tdt ? Déduire la forme générale <strong>de</strong>´ ba tn log m tdt.Les factorielles généralisées. Nous connaissons la valeur <strong>de</strong> n! : en utilisantla propriété fondamentale <strong>de</strong>s factorielles, (n + 1)! = (n + 1)n!, et en posant1! = 1, nous obtenons par récurrence n! = n(n − 1)(n − 2)...2.1. Peut ongénéraliser cela et calculer par exemple (1/2) ! ? Pour cela, nous avons besoin<strong>de</strong> trouver une fonction f(s) telle que f(s + 1) = (s + 1)f(s) et f(1) = 1.Remarquons en passant que f(1) = 1f(0) et donc nécessairement, f(0) = 1.C'est <strong>de</strong> cela que vient d'ailleurs la convention 0! = 1. De meme, f(0) =0f(−1), nous <strong>de</strong>vons donc avoir quelque chose du genre f(−1) = ∞.Considérons la fonctionf(s) =ˆ ∞0t s e −t dtIl est evi<strong>de</strong>nt que nous pouvons calculer f(0) = 1. Une intégration par partiepar ailleurs nous montre quef(s + 1) = (s + 1)f(s) (4.3)Voyons cela <strong>de</strong> plus près. Choisissons g ′ (t) = e −t , dont la primitive −e −t estévi<strong>de</strong>nte. Nous avons alorsˆ ∞0t s+1 e −t dt = − [ t s+1 e −t] ˆ ∞∞0 + (s + 1) t s e −t dtqui nous amène directement à la relation (4.3). Donc nous avons eectivement,pour <strong>de</strong>s n entier,f(n) = n!032


4. Intégrale.Par contre, nous voyons que la valeur <strong>de</strong> f peut être dénie ou évalué (aumoins numériquement) pour n'importe quel nombre. Calculons par exemplef(−1/2) =ˆ ∞0t −1/2 e −t dtsi nous posons t = u 2 et donc dt = 2udu ; nous avonsf(−1/2) == 2ˆ ∞= √ π0ˆ ∞0u −1 e −u2 2udue −u2 duD'après notre discussion <strong>de</strong> la fonction erf plus haut. Nous pouvons doncécrire(−1/2)! = √ π(1/2)! = (1/2)(−1/2)! = √ π/2(3/2)! = 3 √ π/4...4.5. Intégrale multiple.Notre dénition d'intégrale se généralise assez facilement aux fonctions <strong>de</strong>plusieurs variables. La seule chose à la quelle il faut faire un peu plus attentionest la frontière qui délimite le domaine d'intégration. [To be continued]33


5. Equations diérentielles.5.1. Un système algébrique simple et uneéquation diérentielle encore plus simple.Commencer par faire un petit exercice <strong>de</strong> système algébrique et résolvonsexplicitement l'équation suivante :y n+1 − y n = αy n n = 0, ..., N − 1 (5.1)Parler <strong>de</strong> l'équation en l'occurrence est un abus <strong>de</strong> langage, l'équationci-<strong>de</strong>ssus n'est pas une équation, mais un système d'équations linéaires pourles inconnues y 0 , y 1 , ..., y N et nous <strong>de</strong>vons plutôt l'écrirey 1 − y 0 = αy 0y 2 − y 1 = αy 1...y N − y N−1 = αy N−1Si vous avez bien compté, vous avez déjà aperçu que nous avons un petitproblème : nous avons N +1 inconnus mais seulement N équations ! Le mieuxque nous puissions faire est donc d'exprimer N <strong>de</strong>s inconnues en fonctiond'une restante, par exemple y 1 , ...y N en fonction <strong>de</strong> y 0 . Si par ailleurs, nousavons <strong>de</strong>s informations supplémentaires sur le système, que par exemple noussavons la valeur <strong>de</strong> y 0 , alors tout rentre dans l'ordre : y 0 passe du statutd'inconnue au statut <strong>de</strong> connue et le nombre d'équations et d'inconnuess'équilibre.Il se trouve que les équations <strong>de</strong> type ci-<strong>de</strong>ssus se résolvent facilementpar récurrence. Nous remarquons que nous pouvons réarranger les termes etécrirey n = (1 + α)y n−1et déduire tout simplement par récurrencey n = (1 + α) n y 034


5. Equations diérentielles.et voilà, notre équation est résolue.On peu pousser un peu plus loin est remarquer que nous pouvons réarrangerla solution sous forme <strong>de</strong>y n = e n log(1+α) y 0et si le coecient α est très petit, nous ne commettons pas une gran<strong>de</strong> erreuren écrivant (voir notre chapitre sur les développements limités)et notre solution peut alors s'écrirelog(1 + α) = αy n = e αn y 0Bien. Nous voyons que pour résoudre cette équation particulière, nous n'avonspas à utiliser autre chose que nos connaissances <strong>de</strong>s opérations d'addition et<strong>de</strong> multiplication. Comme nous allons le voir, une équation diérentielle n'estrien d'autre que cela.Considérons l'équation diérentielley ′ = ay (5.2)Ceci est, géométriquement parlant, une relation entre la pente <strong>de</strong> la fonctionet la valeur <strong>de</strong> la fonction en chaque point 1 . Revenons cependant à notreconception <strong>de</strong> fonction en tant que tableau, que nous avons échantillonné surl'intervalle [x 0 , x 1 ] par pas <strong>de</strong> dx. Nous savons bien sur que plus l'échantillonnageest n, meilleur est notre représentation en tableau. Nous poseronsdonc, pour un point x n = a+ndx y n = y(x 0 +ndx). Nous savons par ailleursque si notre échantillonnage est assez petit, nous pouvons en chaque pointapproximer la dérivée pary ′ (x n ) = y(x n + dx) − y(x)dx= (y n+1 − y n )/dxet donc notre équation diérentielle (5.2) peut être approximée par un systèmelinéaire d'équationy n+1 − y n = (adx)y n1. Cette remarque nous ouvrira les portes <strong>de</strong> l'approche variationnelle <strong>de</strong>s équationsdiérentielles. Nous verrons cela plus tard.35


5. Equations diérentielles.Mais nous avons déjà résolu cette équation et nous savons que sa solutionest donnée pary n = e andx y 0= e a(xn−x0) y 0Si nous voulons revenir à nos notations continues, nous écrirons la relationci-<strong>de</strong>ssus commey(x) = e a(x−x0) y(x 0 )Cette une relation que le lecteur connaît probablement comme la solution <strong>de</strong>l'équation diérentielle linéaire à coecients constants <strong>de</strong> premier ordre,et qui est la brique <strong>de</strong> base <strong>de</strong> toute notre arsenal d'équations diérentielleslinéaires.Je voudrais insister sur <strong>de</strong>ux points très important à ce niveau. Premièrement,comme dans le cas <strong>de</strong>s système algébrique, la discrétisation nous fournitune inconnue <strong>de</strong> plus que d'équation ; nous <strong>de</strong>vons donc connaître à prioriune <strong>de</strong>s inconnues pour équilibrer le système. Nous avons supposée ci-<strong>de</strong>ssusque nous connaissions la valeur y(x 0 ) <strong>de</strong> la fonction au point x 0 , mais biensûr la valeur <strong>de</strong> la fonction en n'importe quel autre point fera l'aaire.Ensuite nous pouvons remarquer quea(x − x 0 ) =ˆ xx 0adxet nous allons tenter <strong>de</strong> généraliser les conséquences <strong>de</strong> cette remarque apparemmentfutile.Exercice.Résoudre l'équation diérentielley ′ = ay + b5.2. Un système algébrique un peu moinssimple et ses applications.Dans le système (5.1) que nous avons étudié, le coecient α était constant.Compliquons nous la tâche et essayons <strong>de</strong> résoudrey n+1 − y n = α n y n36


5. Equations diérentielles.c'est à dire que la valeur du coecient change à chaque ligne. Nous voyonscependant que notre résolution par récurrence ne change pas vraiment etnous avonsy n = (1 + α n−1 )(1 + α n−2 )...(1 + α 0 )y 0[ n−1]∏= (1 + α i ) y 0i=0le symbole ∏ est juste une façon rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> résumer le produit <strong>de</strong> plusieursfacteurs, <strong>de</strong> la même façon que ∑ résume l'addition <strong>de</strong> plusieurs termes. Nouspouvons à nouveau utiliser les logarithmes pour nous simplier la tâche, ennotant que log(ab) = log(a) + log(b) et donc par généralisation,[ n−1]∏n−1∑log (1 + α i ) = log(1 + α i )i=0i=0n−1∑= α i si α i ≪ 1et donc nalement, la solution approximative <strong>de</strong> notre équation peut s'écrirei=0Bien. Regardons maintenant l'équation diérentielley n = e ∑ n−1i=0 αi y 0 (5.3)y ′ = a(x)ySi nous reprenons notre schéma <strong>de</strong> discrétisation, nous pouvons écrirey n+1 − y n = (a n dx)ydont la solution est donnée par (5.3). Nous pouvons <strong>de</strong> plus remarquer quen−1∑α i dx =i=0ˆ xx 0a(u)dusi notre échantillonnage est très n ; si nous revenons en notation continue,´ xxy(x) = ea(u)du 0 y(0)Le lecteur a probablement déjà entrevue cette solution en utilisant une métho<strong>de</strong>appelé la variation <strong>de</strong>s constante.37


5. Equations diérentielles.5.3. la métho<strong>de</strong> d'Euler.La métho<strong>de</strong> exposée ci-<strong>de</strong>ssus marche très bien pour les équations linéaires,nous pouvons la généraliser à n'importe quelle équation en utilisant la métho<strong>de</strong>développée par Euler dans les années 1730.Utiliser ce schéma <strong>de</strong> discrétisation pour construire explicitement la solutiond'équation diérentielle <strong>de</strong> premier ordre et surtout <strong>de</strong> second ordre etfaire apparaître les oscillations.Insister beaucoup sur les constructions graphiques. Mentionner en passantRunge-Kutta.Abor<strong>de</strong>r quelques ED plus compliquées et construire par exemple graphiquementles comportements assymptotiques , ...5.4. Métho<strong>de</strong>s analytiques : ED <strong>de</strong> premierordre.Analyse graphique.5.4.1. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la séparation <strong>de</strong>s variable.Illustrer le paradigme y ′ = ay et passer au cas général y ′ = a(x)f(y).5.4.2. L'équation <strong>de</strong> premier ordre non-homogène.Illsutrer le faite que nous ne savons pas résoudre y ′ = ay+f(t) par la séparation<strong>de</strong>s variable. Introduire le changement <strong>de</strong> fonction y(t) = z(t) exp(at)et donner la solution générale :(ˆ t)y(t) = e at e −aτ f(τ)dτ + y 0Généraliser au cas y ′ = a(t)y + f(t).5.4.3. L'équation <strong>de</strong> second ordre.0Considérons maintenant l'équation linéaire homogène à coecient constantey ′′ + by ′ + cy = 0 (5.4)38


5. Equations diérentielles.Comment le résoudre à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s que nous avons déjà rencontré ?Avant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r au cas général, consi<strong>de</strong>rons l'équation plus simplePosons la fonctiony ′′ − α 2 y = 0y(0) = y 0 ; y ′ (0) = v 0z = y ′ − αy (5.5)Nous ne connaissons évi<strong>de</strong>mment pas la fonction z(t) et nous n'avons faitqu'augmenter le nombre d'inconnu pour l'instant. Mais si nous arrivions àdéterminer par hasard (ou non) la fonction z, nous pouvons alors regar<strong>de</strong>rla relation 5.5 comme une équation diérentielle <strong>de</strong> premier ordre en y avecsecond membre, dont la solution est(ˆ t)y = e αt e −ατ z(τ)dτ + y 0 (5.6)0Regardons maintenant la relation (5.5) <strong>de</strong> plus près. En dérivant une fois,nous obtenonsz ′ = y ′′ − αy ′= α 2 y − αy ′= −αzmiracle ! z obéit à une équation diérentielle simple dont la solution estz(t) = z 0 e −αtz 0 = v 0 − αy 0En injectant cette solution dans la relation (5.6), nous obtenons la solutiony = − z 02α e−αt + ( z 02α + y 0)e αt= ( y 02 − v 02α )e−αt + ( y 02 + v 02α )eαtRésumons : nous avons transformé une equation <strong>de</strong> second ordre y ′′ −α 2 y = 0en un système <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux équations <strong>de</strong> premiers ordrez ′ = −αzy ′ = αy + z39


5. Equations diérentielles.nous avons facilement résolut la première ligne, ce qui nous a permis <strong>de</strong>résoudre facilement la secon<strong>de</strong> ligne. En langage savant, on dit que nousavons triangulé une matrice. 2La généralisation au cas général (5.4 est très simple. En suivant la mêmeligne générale, posonsz = y ′ − r 1 yoù r 1 est une <strong>de</strong>s racines <strong>de</strong> l'équation algébriquer 2 + br + c = 0Notons que nous pouvons réecrire l'équation algébriqueet que <strong>de</strong> plus, nous avonscr + b = −rr 1 + b = −r 2où r 2 et l'autre racine. La même manipulation que précé<strong>de</strong>mment nous emmènemaintenant à l'équation triangulairez ′ = r 2 zy ′ = r 1 y + zdont la solution générale est <strong>de</strong> la forme( ˆ t)y = e r1t z 0 e −r1τ e r2τ dτ + y 0Dans le cas où r 1 ≠ r 2 , y prend la forme0y = Ae r1t + Be r2tDans le cas où r 1 = r 2 (racine double <strong>de</strong> l'équation algébrique), la solutionprend la formey = e r1t (At + B)où les coecients constantes A et B dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s conditions intiales.2. En notation matricielle, nous pouvons écrire)=ddt( zy( −α 01 α) ( zyet la matrice a la forme d'un triangle, d'où le nom. Les relations triangulaires se résolventligne après ligne <strong>de</strong> façon automatique.)40


5. Equations diérentielles.5.5. Une double récurrence et les équations <strong>de</strong>second ordre.Nous pouvons résoudre également l'équation <strong>de</strong> second ordre comme lalimite d'équation <strong>de</strong> récurrence discrète. Cela n'apporte pas plus d'informationautre qu'un autre éclairage sur la même chose.Tentons maintenant <strong>de</strong> résoudre le système d'équation algébriquey n+1 − 2y n + y n−1 = αy n (5.7)L'équation paraît vraiment complexe. Dans le cas simple que nous avionstraité en section 5.1, nous avions pu former une récurrence simple et écrirey n+1 = ry n (5.8)ce qui nous emmenait naturellement, <strong>de</strong> proche en proche, à la relation y n =r n y 0 .A y regar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> plus près, une récurrence impliquant trois terme n'est pastrès diérent. Posonsp n+1 = y n+1 − y n (5.9)L'équation (5.7) s'écrit alorsp n+1 − p n = αy n (5.10)En, combinant (5.9,5.10) nous pouvons maintenant exprimer toutes les variableen n + 1 en fonction <strong>de</strong>s variables en n sous forme d'un système d'équationslinéaires :−y n+1 + p n+1 = −y np n+1 = αy n + p nou même mieux, en le mettant sous forme canonique, en retranchant <strong>de</strong> la<strong>de</strong>uxième ligne la première ligne pour former une nouvelle équationy n+1 = (1 + α)y n + p np n+1 = αy n + p nLa relation commence à sérieusement ressembler à la relation (5.8), surtoutsi nous utilisons les notations vectoriel. Posons u n = (y n , p n ), nous avonsalorsu n+1 = Ru n41


5. Equations diérentielles.où cette fois, au lieu d'être un nombre, R est la matrice( )1 + α 1R =α 1et nous pouvons donc écrire, comme avant,(5.11)u n = R n u 0Faisons <strong>de</strong>ux remarques à ce niveau. Premièrement, nous voyons que commel'équation (5.7) impliquait trois termes, nous avons besoin <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux conditioninitiale u 0 = (y 0 , p 0 ).Ensuite, il est bien beau d'écrire R n , encore faut il pouvoir calculer cettequantité réellement. Heureusement, il s'avère que le calcul <strong>de</strong> R n n'est pasbeaucoup plus compliqué pour une matrice que pour un scalaire. Si unematrice est diagonale, sa manipulation <strong>de</strong>vient vraiment analogue à celled'un scalaire est nous avons bien sûr( ) n ( )λ1 0 λn= 1 00 λ 2 0 λ n 2Supposons maintenant que R ne soit pas diagonal, mais que l'on puisse trouver<strong>de</strong>ux autre matrices P et D tel queR = P −1 DPoù D est une matrice diagonale et P −1 la matrice inverse <strong>de</strong> P : P −1 P =P P −1 = I. Il ne faut pas beaucoup <strong>de</strong> calcul pour montrer alors queR n = P −1 D n Pcalculer D n et la multiplier ensuite par P et P −1 est quelque chose <strong>de</strong> facileet faisable. Il se trouve que le problème <strong>de</strong> trouver les matrices D et P ontété résolu <strong>de</strong>puis longtemps ; les éléments diagonaux <strong>de</strong> D s'appellent lesvaleurs propres <strong>de</strong> R, et la matrice P s'appelle la matrice <strong>de</strong> passage. Nousreviendrons sur les bases <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> calcul plus tard dans ce cours. Pourl'instant, il nous sut <strong>de</strong> savoir que pour la matrice R <strong>de</strong> l'équation (5.11),les coecients <strong>de</strong> la matrices D sont solutions <strong>de</strong> l'équationet que pour α très petit 3 , nous avonsλ 2 − (2 + α)λ + 1 = 0λ = 1 ± √ αlog λ = ± √ αλ n = e ±n√ α3. En nous contentant <strong>de</strong> l'ordre 1 du développement limité42


5. Equations diérentielles.et nalement, après un peu d'algèbre linéaire, nous obtenons nalement( )R n λn= (1/2) 1 + λ n 2 −λ n 1 + λ n 2−λ n 1 + λ n 2 λ n 1 + λ 2et donc, nalement, <strong>de</strong> façon générale, nous obtenonsy n = ae n√α + be −n√ αoù a et b sont <strong>de</strong>ux coecients qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> nos conditions initiales.[ Equation <strong>de</strong> 2nd ordre.][Montrer, illustrer le processus <strong>de</strong> diagonalisation à travers l'emploi <strong>de</strong>snombres complexe, comment l'équation ÿ + ω 2 y = 0 se transforme en ˙u +iωu = 0 où u = ẏ + iωy, en refaisant d'abord l'exercice sur le cas discret.Eventuellement, faire le rapprochement entre les 2-matrices et les nombrescomplexes. ]5.6. Les équations linéaires d'ordre quelconque.5.7. Changement <strong>de</strong> variable.Comment introduire les changements <strong>de</strong> variables ? Utiliser la même approcheque pour les intégrales.43


6. Éléments d'algèbre linéaire. Un concept géométrique : les vecteurs. [pas mal <strong>de</strong> parler sans détailici même <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> transformations et leur redénition <strong>de</strong>la géométrie. Un chapitre sous forme d'un détour touristique pour lesgéométries non-euclidienne. Juste pour bousculer les automatismes. ] Les transformations linéaires <strong>de</strong>s vecteurs : application linéaire commeune généralisation <strong>de</strong> l'opération <strong>de</strong> multiplication scalaire. Interprétation géométrique <strong>de</strong>s systèmes linéaires. Unication à traversle concept <strong>de</strong>s applications linéaires. Comment vraiment résoudre un système linéaire : métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gauss.Insister sur l'hérésie du calcul <strong>de</strong> la matrice inverse. Les équations diérentielles linéaire vue comme un système linéaire.Schéma <strong>de</strong> discrétisation ; re-visite <strong>de</strong> ce que nous avions intuitivementfait au chapitre précé<strong>de</strong>nt. Applications aux EDP. [ce n'est plus 13 cours qu'il me faut, mais 26].6.1. Genèse d'une branche <strong>de</strong>s <strong>mathématiques</strong>.Depuis les temps anciens, les gens savent résoudre l'équationax = b (6.1)où x est l'inconnu, b le second membre et a le coecient. La solution complète<strong>de</strong> cette équation et ses conséquences algébriques sont apparus en 830dans un livre fameux qui a fondé la discipline d'algèbre et qui s'appelleal-djabre val moghabeleh 1 par Khwarazmi, qui construit explicitement lesalgorithmes pour attaquer ce genre <strong>de</strong> problème.Cette équation <strong>de</strong> nos jours paraît tellement élémentaire que nous oublionsla beauté cachée à l'intérieur qui fon<strong>de</strong> notre compréhension du mon<strong>de</strong>physique à travers les théories <strong>de</strong> la mécanique quantique, <strong>de</strong> la relativité restreinte,<strong>de</strong> l'électromagnétisme, <strong>de</strong> l'élasticité, .... Cette beauté s'appelle lalinearité et les scientiques ont mis plus <strong>de</strong> 100 ans pour comprendre sa1. titre complet : précis <strong>de</strong> calcul et <strong>de</strong> résolution par complétion et équilibrage44


6. Éléments d'algèbre linéaire.capacité à unier les métho<strong>de</strong>s <strong>mathématiques</strong> <strong>de</strong>s diverses branches <strong>de</strong> laphysique 2 .Que veut on dire par linéarité ? Supposons que nous savons résoudre l'équation(6.1) pour un a 1 et un b 1 donné, et nous écrivons la solution sous forme<strong>de</strong> x 1 . Supposons maintenant que nous voulons résoudre cette équation pourla même valeur <strong>de</strong> a, mais pour avec un second membre b 2 double = 2b 1 .Doit on reprendre <strong>de</strong> zéro l'algorithme <strong>de</strong> résolution ? La réponse est biensûr non, la solution est donnée par x 2 = 2x 1 .De même, supposons que nous savons résoudre l'équation avec le mêmea pour <strong>de</strong>ux valeurs <strong>de</strong> b diérents (b 1 et b 2 ) que nous notons x 1 et x 2 . Simaintenant nous voulons résoudre l'équation avec la même valeur <strong>de</strong> a etpour le second membre b 3 = b 1 + b 2 , nous savons à l'avance, sans refaire lescalculs, que la solution sera x 3 = x 1 + x 2 .Pour résumer la situation, nous voyons qu'une fois le coecient a xé,l'inconnue x est une fonction du second membrex = f(b)et la fonction f a ceci <strong>de</strong> particulier quef(b 1 + b 2 ) = f(b 1 + b 2 ) (6.2)f(λb) = λf(b) (6.3)où λ est un nombre. Des fonctions avec la propriété ci-<strong>de</strong>ssus sont appelées<strong>de</strong>s fonctions ou applications linéaires.Bien, compliquons un peu la chose et considérons un système à <strong>de</strong>ux équationset <strong>de</strong>ux inconnues x et y :a 11 x + a 12 y = b 1a 21 x + a 22 y = b 2Supposons à nouveaux que nous savons résoudre cette équation pour <strong>de</strong>scoecients a ij donnés et un couple (b 1 , b 2 ) et notons la solution (x α , y α ).Peut-on résoudre cette équation sans eort si l'on gar<strong>de</strong> les a ij inchangés,mais qu'on double tous les éléments du second membre ? La réponse est biensûr que toutes les inconnues sont également doublées par rapport au casprécé<strong>de</strong>nt et la solution est (2x α , 2x β ).2. En 1920, quand Heisenberg et co. ont développé la mécanique matricielle pourdévelopper la nouvelle physique, les matrices étaient considérées par les physiciens comme<strong>de</strong>s objets abstraits <strong>de</strong>s mathématiciens et n'étaient enseignées, si elles l'étaient, qu'auniveau doctoral. Einstein en 1910 a du apprendre tout seul le concept <strong>de</strong> tenseur développépar Ricci et Levi-Civita et cela lui a pris quelques années.45


6. Éléments d'algèbre linéaire.Le système <strong>de</strong> notation a une gran<strong>de</strong> importance dans notre façon <strong>de</strong>rééchir. Si l'équation (6.1) nous paraît si simple aujourd'hui, c'est qu'aucours du 16ème siècle, cette notation abstraite a remplacé la <strong>de</strong>scription<strong>de</strong>s équations par <strong>de</strong>s mots. Pour résoudre les systèmes 3 à n−équations etn−inconnues, nous allons suivre une démarche similaire : toutes les inconnues(x 1 , x 2 , ...x n ) seront empaqueté symboliquement dans un objet qu'on appellevecteur 4 et qu'on notera en gras x = (x 1 , x 2 , ...x n ). Nous faisons <strong>de</strong> mêmeavec les éléments du second membre b = (b 1 , b 2 , ...b n ). Les coecients sontempaquetés dans un tableau que nous appelons matriceA =⎛⎜⎝et nous écrivons formellement⎞a 11 a 12 ... a 1na 21 a 22 ... a 2n⎟... ⎠a n1 a n2 a nnAx = bNous supposons que le lecteur est familier <strong>de</strong> cette notation et connaît lesrègles <strong>de</strong> multiplication <strong>de</strong>s vecteurs par <strong>de</strong>s matrices.Cette notation non-seulement nous libère d'écriture fastidieuse <strong>de</strong> coef-cients, mais surtout nous permet <strong>de</strong> dégager la similarité avec l'équation(6.1) et nous permet <strong>de</strong> dégager facilement les mêmes concepts <strong>de</strong> linéarité.Revenons sur le concept <strong>de</strong> vecteur. Pour mériter s'appeler un vecteur, unpaquet d'objets doit pouvoir être muni d'opération d'addition (entre eux)et <strong>de</strong> multiplication (par un nombre). Nous <strong>de</strong>vons être capable <strong>de</strong> donnerun sens précis au vecteur u 3 = u 1 + u 2 et u 3 = λu 2 , du moment que nousavons déni u 1 et u 2 . Ici, cette dénition est très simple et nous héritonssimplement ce que nous savons faire dans le domaine <strong>de</strong>s nombres :(b 1 , ...b n ) + (c 1 , ...c n ) = (b 1 + b 2 , ...b n + c n )λ(b 1 , ...b n ) = (λb 1 , ...λb n )Il est très important <strong>de</strong> noter qu'à gauche, l'opération d'addition est entre<strong>de</strong>ux vecteurs, et à droite entre n nombre. En toute logique, nous aurions duutiliser une autre notation pour l'addition entre les vecteurs, par exemple ⊞ ;3. Le nombre d'équations et d'inconnues n'ont pas à être égaux, mais nous évitons cecas général pour l'instant.4. N'importe quel paquet n'a pas le droit <strong>de</strong> s'appeler vecteur ; ce terme est étroitementlié au concept <strong>de</strong> linéarité.46


6. Éléments d'algèbre linéaire.mais ceci nous aurait caché la similarité entre l'addition <strong>de</strong>s vecteurs et <strong>de</strong>snombres. En faite, nous pouvons repenser au nombres comme <strong>de</strong>s vecteurssimples.Ayant fait cela, nous pouvons voir comme précé<strong>de</strong>mment que pour A xée,l'inconnu x est une fonction du second membre bx = f(b)Nous <strong>de</strong>vons étendre notre dénition <strong>de</strong> fonction : ici, c'est un objet quiprend en entrée un vecteur et produit en sortie un autre vecteur. Cependant,la fonction qui relie x et b est linéaire au sens déni en (6.2 ) :f(λb 1 + µb 2 ) = λf(b 1 ) + µf(b 2 )où λ et µ sont <strong>de</strong>s nombres. Souvent, à la place du mot fonction linéaire,nous utiliserons le mot plus répandu d' application linéaire.6.2. Le vecteur comme concept géométrique.Très probablement, le lecteur a rencontré le mot vecteur la première foisdans un cours <strong>de</strong> géométrie où ce mot désignait une ligne avec une èche.[to be continued].6.3. Unication d'objet disparate.6.4. Qu'est ce qu'un déterminant ?Maintenant que nous savons ce que sont les vecteurs, considérons quelquesconcepts comme l'aire, le volume 5 , ... : nous pouvons parler <strong>de</strong> l'aire duparallélogramme déni par <strong>de</strong>ux vecteurs, du volume déni par trois vecteur,... Restons pour l'instant à 2d, donnons nous un repère cartésiens 6 et <strong>de</strong>ux5. Pour être tout à fait honnête : non, c'est trop tôt. Ces concepts ne sont pas algébrique,mais topologique, c'est à dire que nous <strong>de</strong>vons dénir la notion <strong>de</strong> distance. Il se trouveque si nous choisissons une bonne topologie, nous pouvons faire coïnci<strong>de</strong>r ce que nousfaisons maintenant avec les dénitions topologique que nous rencontrerons dans un cours<strong>de</strong> <strong>mathématiques</strong> plus avancé.6. Ahan ... Voilà le mot magique qui fait coïnci<strong>de</strong>r les concepts algébriques ettopologique. Nous ne pouvons pas parler <strong>de</strong> repère cartésien sans introduire celui duproduit scalaire qui nous amène ensuite directement à introduire les distances. N'étantpas <strong>de</strong>s mathématiciens, nous nous permettons <strong>de</strong> parler <strong>de</strong>s choses que nous n'avons pasencore introduit rigoureusement.47


6. Éléments d'algèbre linéaire.vecteurs e 1 = (x 1 , y 1 ) et e 2 = (x 2 , y 2 ). Soit S la surface du parallélogrammeenclos par ces <strong>de</strong>ux vecteurs.Donnons nous maintenant une application linéaire A et transformons les<strong>de</strong>ux vecteurs e ′ 1 = Ae 1 et e ′ 2 = Ae 2 . Soit maintenant S ′ la surface enclos parles <strong>de</strong>ux vecteurs e ′ 1 et e ′ 2. Comme S et S ′ sont <strong>de</strong>ux nombres (nous disonsque ce sont <strong>de</strong>s scalaires), nous pouvons toujours écrireS ′ = aS (6.4)Ce qui paraît magique est que ce nombre a ne dépend pas <strong>de</strong>s vecteurs e 1 ete 2 . Nous aurions pu prendre n'importe quel vecteurs, nous aurions toujourstrouvé le même coecient <strong>de</strong> proportionnalité, qui est une propriété <strong>de</strong> l'applicationlinéaire A. Ce nombre est appelé le déterminant <strong>de</strong> l'applicationlinéaire A, et on le note <strong>de</strong>t(A). Nous démontrerons à la n <strong>de</strong> cette sectionpourquoi a ne dépend que <strong>de</strong> l'application linéaire, et non <strong>de</strong>s vecteurs ;acceptons cela pour l'instant.En fait, quelle est l'aire du losange enfermé par les <strong>de</strong>ux vecteurs e 1 et e 2 ?Un peu <strong>de</strong> géométrie niveau collège ( multiplier la base par la hauteur ) nousdonne le résultat :S = x 1 y 2 − x 2 y 1 (6.5)En plus, la surface que nous avons déni a un signe et peut-être négative :cela dépend si le vecteur e 2 s'atteint en tournant e 1 dans le sens <strong>de</strong>s aiguillesd'une montre ou l'inverse. Ceci a peu d'importance pour nous pour l'instant.Revenons à notre application linéaire. Quelle est ce nombre <strong>de</strong>t(A) ? Donnonsnous une base, disons par dénition e 1 = (1, 0) et e 2 = (0, 1). Pourreprésenter matriciellement A dans cette base, nous calculons e ′ 1 = Ae 1 =(a, c) et e ′ 2 = Ae 2 = (b, d). A est alors représenté par un tableau carré( ) a bmat(A) =c dLa surface entre e 1 et e 2 est S = 1. La surface entre e ′ 1 et e ′ 2 estS ′ = ad − bcd'après notre relation 6.4, nous en déduisons que<strong>de</strong>t(A) = ad − bcIl est très important d'insister sur le point ci-<strong>de</strong>ssus : la représentation matricielle<strong>de</strong> l'application A est arbitraire et dépend du choix <strong>de</strong> notre base.48


6. Éléments d'algèbre linéaire.Dans une autre base par exemple, nous aurions eu( ) a′bmat(A) =′c ′ d ′et le déterminant aura été<strong>de</strong>t(A) = a ′ d ′ − b ′ c ′mais comme <strong>de</strong>t(A) est un invariant géométrique et ne dépend pas <strong>de</strong> lareprésentation matricielle <strong>de</strong> A, quelque soit la base choisie, nous <strong>de</strong>vonsavoirad − bc = a ′ d ′ − b ′ c ′Système dégénérée. Les mathématiciens utilisent parfois <strong>de</strong>s termes quiont <strong>de</strong>s connotations particulières en langage <strong>de</strong> tous les jours. Considéronsune application linéaire A, qui appliquée à <strong>de</strong>ux vecteurs e 1 , e 2 non-colinéaireproduit <strong>de</strong>ux vecteurs colinéaire e ′ 1, e ′ 2. L'aire entre e ′ 1 et e ′ 2 est nulle, nouspouvons donc déduire sans calcul que<strong>de</strong>t(A) = 0De telles applications linéaires sont un peu particulier est posent souvent <strong>de</strong>sproblèmes.Voyons un peu les conséquences <strong>de</strong> cette dégénérescence. Quand nous disonsque e ′ 1 et e ′ 2 sont colinéaire, nous voulons dire qu'il existe un scalaire btel quee ′ 1 = be ′ 2ou encore e ′ 1 − be ′ 2 = ⃗0. Considérons maintenant le vecteur f = e 1 − be 2 .D'après ce que nous venons <strong>de</strong> dire,Af = ⃗0c'est à dire qu'il y a <strong>de</strong>s vecteurs que notre application linéaire transformeen vecteur nul.Essayons maintenant <strong>de</strong> résoudre le système d'équation linéaireAx = bsi nous trouvons une solution x 0 , il est évi<strong>de</strong>nt alors que x 0 + f est aussisolution : ce système linéaire n'a pas <strong>de</strong> solution unique ! Aïe. L'équationest mal posée, il faut faire quelque chose <strong>de</strong> plus pour s'en sortir et leverla dégénérescence. Nous rencontrerons souvent ce genre <strong>de</strong> problème. Pourl'instant, il nous faut retenir le message suivant : <strong>de</strong>t(A) = 0 veut dire sourcepotentiel <strong>de</strong> problème.49


6. Éléments d'algèbre linéaire.Pourquoi <strong>de</strong>t(A) est un invariant ?Pourquoi la surface entre <strong>de</strong>ux vecteurs est déni par la relation (6.5) ?Prenons d'abord, pour simplier, un vecteur e 1 = (x 1 , 0) et un vecteur e 2 =(x 2 , y 2 ). La base multipliée par la hauteur nous donne S = x 1 y 2 . Prenonsmaintenant un vecteur e 1 = (x 1 , y 1 ) quelconque. Nous pouvons tourner les<strong>de</strong>ux vecteurs pour que e 1 soit à nouveau le long <strong>de</strong> l'axe x. Nous pouvonsaccepter que la rotation ne change pas la surface 7 . La matrice <strong>de</strong> rotationest donnée parR =( x1r 1y 1r 1− y1r 1x 1r 1)où r 1 = √ x 2 1 + y2 1. Nous vérions bien que Re 1 = (r 1 , 0). De même, nousavonsRe 2 = (qqchose, (x 1 y 2 − x 2 y 1 )/r 1 )et d'après ce que nous venons <strong>de</strong> voir, la surface estS = x 1 y 2 − x 2 y 1Déterminant vu comme une forme n-linéaire alternée. Cette façon <strong>de</strong>calculer la surface et <strong>de</strong> remonter au déterminant est un peu pénible. Siil s'agit <strong>de</strong> calculer le volume enclos par trois vecteurs, ou l'hyper-volumeenclos par quatre, ... cela <strong>de</strong>vient infaisable.Mais nous pouvons faire beaucoup mieux que cette métho<strong>de</strong> pé<strong>de</strong>stre, enrevenant aux principes <strong>de</strong> base. Reprenons le cas à <strong>de</strong>ux dimensions et intéressonsnous à la surface S enclos par <strong>de</strong>ux vecteurs e 1 et e 2 . Nous l'écrironsS(e 1 , e 2 ). Remarquons que S(e 1 , e 2 ) est une fonction <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux vecteurs, auxquelsil associe un nombre. Nous exigeons <strong>de</strong> cette fonction que S(e 1 , e 2 ) = −S(e 2 , e 1 ) puisque comme nous l'avons dit, nous considéronsles surfaces algébriques. Remarquons que cette relation nous impose <strong>de</strong>plus d'avoir S(e 1 , e 1 ) = 0, ce qui nous convient bien puisque la surfaceenclos par <strong>de</strong>ux vecteurs colinéaires doit être nulle. S(e 1 , ae 2 ) = aS(e 1 , e 2 ) où a est un nombre : la surface est une fonctionlinéaire <strong>de</strong> ses arguments. si un <strong>de</strong>s vecteurs est doublé, la surface doubleégalement. La règle <strong>de</strong> permutation nous impose d'ailleurs la relationsymétrique S(ae 1 , e 2 ) = aS(e 1 , e 2 ).7. Nous sommes en train d'utiliser sans honte <strong>de</strong>s concepts topologiques euclidien quenous n'avons jamais dénis. Il nous faut un cours <strong>de</strong> géométrie pour aller au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> cesconcepts très familier et très particuliers. Ces démonstrations sont au plus <strong>de</strong>s illustrations,que nous utilisons parce que le lecteur en est familier.50


6. Éléments d'algèbre linéaire. S(e 1 , e 2 + e 3 ) = S(e 1 , e 2 ) + S(e 1 , e 3 ) : même remarque sur la linéarité.Donnons nous maintenant <strong>de</strong>ux vecteurs <strong>de</strong> bases u x et u y pour lesquels nousavons S(u x , u y ) = 1. Nous pouvons écrire les <strong>de</strong>ux vecteurs e 1 et e 2 commecombinaison <strong>de</strong> ces vecteurse 1 = x 1 u x + y 1 u ye 2 = x 2 u x + y 2 u yNous pouvons maintenant utiliser les lois <strong>de</strong> la surface pour calculer S(e 1 , e 2 ) :S(e 1 , e 2 ) = S(x 1 u x + y 1 u y , x 2 u x + y 2 u y )= x 2 S(x 1 u x + y 1 u y , u x ) + y 2 S(x 1 u x + y 1 u y , u y )= x 1 x 2 S(u x , u x ) + x 2 y 1 S(u y , u x ) + x 1 y 2 S(u x , u y ) + y 1 y 2 S(u y , u y )= −x 2 y 1 S(u x , u y ) + x 1 y 2 S(u x , u y )= x 1 y 2 − x 2 y 1Bien sûr, cette relation se généralise à n-dimension.Déterminant et intégrale multiple.[to be continued].6.5. Représentation matricielle <strong>de</strong>s applicationslinéaires.6.6. Valeurs et vecteurs propre.6.7. Relation entre équations diérentielles etalgèbre linéaire.51


In<strong>de</strong>xéchantillonner, 6application linéaire, 47Changement <strong>de</strong> variable, 10, 19dérivée, 13Déterminant, 50déterminant, 47fonction, 6forme n-linéaire, 50graphe, 8Pertes <strong>de</strong> points, 14polynômes, 8règles, 7Système dégénérée, 49tableau, 652


A. Les fonctions multi-valuées.Éclaircir le lien entre les fonctions multi-valuées et un paramétrage quile transforme en fonction vectorielle uni-valuée. Parler <strong>de</strong> la déterminationpar continuité. Exemple typique <strong>de</strong> paramétrage : la colonne du tableau. Onpeut pousser éventuellement assez loin pour parler <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> Rieman,je crois qu'on peut le faire sans trop <strong>de</strong> snobisme, à la Arnold.53


B. Continuité, convergence etles autres.Soit une fonction f(x). Instinctivement, quand nous parlons <strong>de</strong> fonctioncontinue, nous imaginons un graphe sans saut. Si nous voulions formaliserl'absence <strong>de</strong> saut en un point x 0 , nous dirions que la valeur <strong>de</strong> fonction autourdu point x 0 ne doit pas être trop diérent <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> la fonction au pointx 0 .Les mots autour, pas trop diérent, .... doivent recevoir un sens précis.Cauchy a fait ce travail pour nous : f(x) est continue en x 0 si quelque soitla précision ɛ que je choisi, je peux rendre la diérence entre f(x) et f(x 0 )plus petit que cette précision pourvu que je restreint x à un voisinage <strong>de</strong> x 0 .Cela nous garantit qu'il n'y a pas <strong>de</strong> sauts.Prenons par exemple la fonction f(x) = x 2 au point x 0 = 2 et f(x 0 ) = 4. Sije veux que |f(x) − 4| < 0.01, il sut que j'exige <strong>de</strong> x d'être dans l'intervalle[1.998, 2, 002] ; Si je suis plus exigeant et que je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> |f(x) − 4| < 0.01,je doit restreindre x à l'intervalle [1.9998, 2, 0002]. Le fait est que si f estcontinue en x 0 = 2, quelque soit mes exigences, je peux trouver un voisinage<strong>de</strong> x pour les satisfaire. En langage mathématique,∀ɛ, ∃η tq |x − x 0 | < η =⇒ |f(x) − f(x 0 )| < ɛUne fois muni <strong>de</strong> cet instrument je peux approcher ma fonction autant queje veux si j'approche susamment ma variable, nous pouvons l'appliquer à<strong>de</strong>s situations proches.Prenons par exemple une suite a n . Nous disons que cette suite convergevers la valeur a si je peux rendre la diérence entre a n et a aussi petit queje veux ; il me sut <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s n susamment grand :∀ɛ, ∃N tq n > N =⇒ |a − a n | < ɛC'est le sens qu'à donné Riemann dans les années 1840 à l'intégrale <strong>de</strong> lafonction f(t) : Nous pouvons nous donner un N, échantillonner l'intervalle54


B. Continuité, convergence et les autres.[x A , x B ] par pas <strong>de</strong> 1/N et construire la quantitéS N =N∑f n dtn=0Si la suite S N est convergente et converge vers la quantité S, nous disons alorsque ´ x Bx Af(t)dt existe et sa valeur est S. Le grand travaille <strong>de</strong> Riemann était<strong>de</strong> trouver les conditions auxquelles la fonction f doit obéir pour que cetteintégrale existe. Il a démontrer que si la fonction est continue sur l'intervalled'intégration, l'intégrale existe toujours. Il a étendu un peu plus la classe <strong>de</strong>sfonctions intégrables.Des mathématiciens ont ensuite essayé d'aller encore plus loin et s'intéresseraux fonctions que les humains rencontrent rarement. Comme parexemple la fonctionf(x) = 0 si x ∈ Q= 1 sinonN'essayez même pas <strong>de</strong> tracer cette fonction. Cette eort leur a pris quelques80 années supplémentaire et a donné lieu à l'intégrale <strong>de</strong> Lebesgue ; c'est l'une<strong>de</strong>s très belles pages <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong>s <strong>mathématiques</strong>. Le lecteur intéressétrouvera le récit ailleurs.55


C. Que sont les nombres ?Illustrer la diérence entre ensemble algébrique et topologique en introduisantla notion <strong>de</strong> proximité et <strong>de</strong> distance. Rappeler la controverse nXIX sur l'existence <strong>de</strong> nombre non-algébrique. C'est l'endroit pour discuterdu concept <strong>de</strong> continuité et l'existence physique <strong>de</strong>s nombres réel.56

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