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Effets des associations de plantes sur la symbiose ... - Jejardine.org

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18À l’échelle d’un écosystème, les <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> sont rarementisolées, elles appartiennent à <strong><strong>de</strong>s</strong> communautésvégétales au sein <strong><strong>de</strong>s</strong>quelles elles entretiennent <strong><strong>de</strong>s</strong>re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> compétition et/ou <strong>de</strong> facilitation avecles autres <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> même espèce ou d’espècesdifférentes. Les expériences menées au cours <strong>de</strong> mesrecherches ont utilisé <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes simplifiés (systèmesin vitro, cultures en conditions semi-contrôlées)et ont c<strong>la</strong>irement montré l’importance <strong><strong>de</strong>s</strong> interactionsentre <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> <strong>sur</strong> les champignons. Les résultatsont, par exemple, mis en évi<strong>de</strong>nce un développementamélioré d’une espèce <strong>de</strong> champignons mycorhiziensà arbuscules (Rhizophagus irregu<strong>la</strong>ris) présentant une<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> mycélium plus élevée dans le milieu et unecolonisation renforcée d’une <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux espèces qui luiétaient associées (Medicago truncatu<strong>la</strong>) (Derelle et al.2011). En effet, <strong>la</strong> proportion d’arbuscules dans le systèmeracinaire <strong>de</strong> M. truncatu<strong>la</strong> est augmentée (plus20 % d’arbuscules environ) quand elle est associée avecSilene vulgaris.Cette expérience in vitro a été menée <strong>sur</strong> une pério<strong>de</strong><strong>de</strong> douze jours pendant <strong>la</strong>quelle les <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> étaient austa<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntule. La <strong>symbiose</strong> mycorhizienne avec unesouche <strong>de</strong> R. irregu<strong>la</strong>ris peut être fonctionnelle rapi<strong>de</strong>mentaprès seulement 9 jours <strong>de</strong> contact entre lespartenaires. Ces effets se traduisent par une croissancevégétale plus importante et un développementfongique plus important que dans le cas où une seuleespèce végétale est présente. Ces effets se poursuiventpendant tout le cycle <strong>de</strong> développement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong>puisqu’ils ont été observés jusqu’à <strong>la</strong> floraison dansl’expérience en conditions semi-contrôlées (Derelle etal. In prep). Dans le cas du couple d’espèces testé, <strong>la</strong><strong>symbiose</strong> avec un champignon influence positivementle nombre <strong>de</strong> fleurs et <strong>de</strong> fruits <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte <strong>la</strong> plusmycorhizienne.De plus, nos systèmes expérimentaux (in vitro puis enconditions semi-contrôlées) utilisaient <strong>de</strong>ux espèces<strong>de</strong> <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> dont <strong>la</strong> dépendance mycorhizienne variait.Les effets ont été observés chez M. truncatu<strong>la</strong>, uneespèce fortement mycotrophe (60 % <strong>de</strong> colonisationracinaire) mais pas chez S. vulgaris, une espèce faiblementmycotrophe (moins <strong>de</strong> 3 % <strong>de</strong> colonisationracinaire). Par conséquent, ce<strong>la</strong> met en évi<strong>de</strong>nce le faitqu’il faut considérer les espèces végétales mais égalementleur dépendance mycorhizienne lorsque l’onétudie les effets <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions entre <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> <strong>sur</strong> leschampignons mycorhiziens. L’association <strong>de</strong> <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong>matures d’espèces différentes, présentant <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux<strong>de</strong> mycotrophie différents, peut stimuler le développementfongique intra-racinaire.En revanche, une différence <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> associéesne semble pas avoir d’impact <strong>sur</strong> cette colonisationintra-racinaire. L’i<strong>de</strong>ntité <strong><strong>de</strong>s</strong> espèces végétalesen présence apparaît comme un facteur majeur <strong>de</strong> <strong>la</strong>dynamique <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions entre <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> avec leurssymbiotes mycorhiziens. Le dispositif expérimentalutilisé a permis <strong>de</strong> développer un réseau mycélienimportant et fonctionnel dans un sol et d’amener les<strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> à floraison.En plus, d’une amélioration <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> l’espècehautement mycorhizienne, l’investissement dans<strong>la</strong> reproduction <strong>de</strong> cette espèce est également plusimportant. Les mécanismes par lesquels ces effets seproduisent n’ont pas encore été c<strong>la</strong>irement élucidés.L’un <strong><strong>de</strong>s</strong> mécanismes le plus probable est l’effet <strong>de</strong>l’exsudation racinaire avec <strong><strong>de</strong>s</strong> conséquences <strong>sur</strong> <strong>la</strong>ramification <strong><strong>de</strong>s</strong> hyphes et donc <strong>sur</strong> <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>symbiose</strong>.Les facteurs <strong>de</strong> variations <strong><strong>de</strong>s</strong> bénéfices <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong>dus à <strong>la</strong> mycorhization sont multiples au sein même<strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre une p<strong>la</strong>nte hôte et son champignon(Hoeksema et al. 2010). Certaines caractéristiquesd’une p<strong>la</strong>nte telles que le type biologique ou le statutnutritionnel ont une influence <strong>sur</strong> <strong>la</strong> dynamique <strong><strong>de</strong>s</strong>échanges N et P entre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte et le champignon.Ce<strong>la</strong> peut ainsi expliquer une acquisition supplémentairepotentielle <strong>de</strong> nutriments par une p<strong>la</strong>nte hôte.Ces éléments sont à prendre en considération dansle choix <strong><strong>de</strong>s</strong> espèces végétales dans <strong>de</strong> futures expériencesvisant à tester les effets <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions <strong>de</strong><strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> <strong>sur</strong> les champignons mycorhiziens. Ainsi, tenircompte <strong><strong>de</strong>s</strong> différences dans les bénéfices obtenus parles champignons en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques spécifiques<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> permettrait <strong>de</strong> mieux comprendreles effets <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions <strong>de</strong> <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong> <strong>sur</strong> les champignonset les boucles <strong>de</strong> rétroaction générées.En résumé, <strong>la</strong> présence d’une espèce végétale faiblementdépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> mycorhization peut, danscertains cas, avoir un effet bénéfique <strong>sur</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tiond’un symbiote avec une espèce végétale fortementmycotrophe.Perspectives pour l’horticultureÀ l’échelle d’un couple p<strong>la</strong>nte-champignon, les bénéficesapportés par <strong>la</strong> <strong>symbiose</strong> mycorhizienne ne sontplus à démontrer. Les champignons améliorent <strong>la</strong>nutrition minérale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>p<strong>la</strong>ntes</strong>. Préserver <strong>la</strong> diversitéfongique dans les sols peut permettre d’augmenter lesren<strong>de</strong>ments tout en limitant les intrants chimiques.Développer <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques <strong>de</strong> culture favorisant les

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