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PARIS LES HALLES - Ville de Paris

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taine qu’ils louent à la journée. Enfin, <strong>de</strong>s ven<strong>de</strong>urs ambulants sillonnent le lieu. Les travailleurs <strong>de</strong>sHalles sont souvent <strong>de</strong>s provinciaux qui viennent tenter leur chance à <strong>Paris</strong> et sont fréquemmentembauchés comme journaliers. S’ils y découvrent un mon<strong>de</strong> dur, ils y trouvent également un fortsentiment <strong>de</strong> convivialité et d’entrai<strong>de</strong>. Les Halles, c’est aussi une gran<strong>de</strong> famille.<strong>LES</strong> PHOTOGRAPHIES EN COULEURSOn l’ignore souvent, mais Doisneau a réalisé <strong>de</strong> nombreuses photographies en couleurs. En effet,le choix du noir et blanc pour la majorité <strong>de</strong> ses clichés ne résulte pas tant <strong>de</strong> raisons esthétiquesque <strong>de</strong> contraintes économiques, la prise <strong>de</strong> photographies en couleurs étant beaucoup plus coûteuse.Ici, les teintes <strong>de</strong>s photos, volontairement saturées, ren<strong>de</strong>nt pleinement compte du caractèrepittoresque du quartier.FIN DE MARCHÉLe retentissement d’un son <strong>de</strong> cloche marque la fin <strong>de</strong>s ventes : le carreau doit être débarrassérapi<strong>de</strong>ment. Les marchandises invendues sont entreposées dans les resserres du quartier, sous lespavillons ou au rez-<strong>de</strong>-chaussée <strong>de</strong> boutiques et <strong>de</strong> cafés, en échange d’une somme versée, déterminéeen fonction <strong>de</strong> la quantité déposée. Il est aussi possible <strong>de</strong> récupérer non seulement <strong>de</strong> lanourriture, mais également <strong>de</strong>s cartons, <strong>de</strong>s bouts <strong>de</strong> ficelles… Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s emballagessont emportés à l’incinérateur, situé au milieu <strong>de</strong>s Halles, tandis que les arroseurs arrivent vers 10 hpour nettoyer les lieux.DÉMÉNAGEMENT, DÉMOLITIONÀ la fin <strong>de</strong>s années 1960, les Halles ne correspon<strong>de</strong>nt plus à l’image que la France désire donnerd’elle-même : le quartier étouffe et les conditions sanitaires sont préoccupantes. Le gouvernementdéci<strong>de</strong> alors du déplacement <strong>de</strong>s Halles à Rungis. En 1969, en un week-end, la quasi-totalité <strong>de</strong> l’activitéest transférée. Pendant <strong>de</strong>ux ans, les pavillons restés sur place accueillent différentes manifestations(expositions commerciales, salons d’art, fêtes foraines, patinoires…) qui rassemblent en tout2 millions <strong>de</strong> personnes. Malgré <strong>de</strong> nombreuses pétitions et soutiens d’une partie <strong>de</strong> la population,tous les pavillons Baltard sont détruits, sauf un. Ce <strong>de</strong>rnier, déplacé à Nogent-sur-Marne, est classémonument historique. Quant au <strong>de</strong>venir du quartier, il est incertain : <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> projets et <strong>de</strong>contre-projets se suivent, dont six maquettes exposées à l’Hôtel <strong>de</strong> <strong>Ville</strong> en 1968.RUNGISLe 3 mars 1969, le général <strong>de</strong> Gaulle inaugure le Marché d’intérêt national <strong>de</strong> Rungis. Le lieu estsitué à sept kilomètres <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> dans le département du Val-<strong>de</strong>-Marne, sur les communes <strong>de</strong> Rungiset <strong>de</strong> Chevilly-Larue, au carrefour <strong>de</strong> nombreuses voies <strong>de</strong> communication. En 1969, le lieu présente :un pavillon <strong>de</strong> la marée, neuf <strong>de</strong> fruits et légumes, quatre <strong>de</strong> beurre, œufs et fromages et un <strong>de</strong>fleurs, sans compter le centre administratif. En 1973, le marché <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> la <strong>Ville</strong>tte rejointRungis. Mais l’atmosphère du lieu est bien différente <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s Halles : la convivialité <strong>de</strong> l’ancienquartier n’est plus qu’un lointain souvenir.INAUGURATION DU FORUMLe Forum <strong>de</strong>s Halles est inauguré en 1979, dix ans après la fermeture du marché. La station <strong>de</strong> RER<strong>de</strong>vient l’un <strong>de</strong>s principaux pôles d’échanges en Europe et déverse dans le centre commercial <strong>de</strong>sclients venus <strong>de</strong> toute la région. Si le centre <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> renoue avec sa vocation première, le commerce,les vêtements et les loisirs ont désormais remplacé l’alimentaire.Visiter l’expositionDéroulement <strong>de</strong> la visiteÀ travers un parcours thématique dans le salon d’Accueil <strong>de</strong> l’Hôtel <strong>de</strong> <strong>Ville</strong>, cette expositionrend hommage à un <strong>de</strong>s quartiers les plus pittoresques <strong>de</strong> la capitale, riche en histoire.Plus <strong>de</strong> 200 photographies, dont <strong>de</strong> nombreuses inédites, sont exposées ici.Des tirages mo<strong>de</strong>rnes argentiques ou numériques côtoient <strong>de</strong>s tirages vintages.Des photographies en couleur <strong>de</strong> Doisneau, peu connues, sont également présentées.Au début <strong>de</strong>s visites, chaque élève reçoit un livret-jeu à compléter dans l’expositionqu’il peut ensuite rapporter à la maison. Un petit logo signale les œuvres<strong>de</strong>stinées au jeune public. Voici quelques informations sur les différentes partiesainsi que sur certaines œuvres <strong>de</strong> l’exposition.Les œuvres sélectionnées pour le circuit enfant<strong>LES</strong> FORTSL’image <strong>de</strong>s « forts » est restée dans l’imaginaire collectif. Ce terme désigne les manutentionnairesqui déplaçaient les marchandises <strong>de</strong> l’extérieur vers l’intérieur <strong>de</strong>s pavillons <strong>de</strong>s Halles. Ces hommestrès robustes étaient environ 700. Existant <strong>de</strong>puis Louis XI, ils formaient une corporation trèscélèbre au sein <strong>de</strong> la capitale, l’élite <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> marchandises. Pour <strong>de</strong>venir « fort », il fallaitremplir plusieurs conditions : non seulement mesurer au moins 1 m 67 et être capable <strong>de</strong> porter200 kilos sur une distance <strong>de</strong> 60 mètres mais également être <strong>de</strong> nationalité française, passer unexamen d’arithmétique et d’orthographe du niveau du certificat d’étu<strong>de</strong> et avoir un casier judiciairevierge. Présents dans toutes les halles, les forts travaillaient pour un secteur en particulier et cumulaientsouvent ce travail avec un second l’après-midi. Suite au transfert <strong>de</strong> l’activité marchan<strong>de</strong> versRungis, la profession s’est peu à peu éteinte.<strong>LES</strong> HAL<strong>LES</strong>, UN MARCHÉ TRÈS ORGANISÉMalgré l’impression d’anarchie qui se dégage du quartier, celui-ci est en réalité organisé <strong>de</strong> manièretrès stricte. À chaque pavillon, un type <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrée. À l’ouest <strong>de</strong>s Halles, on trouve la vian<strong>de</strong> en groset en détail, ainsi que <strong>de</strong>s fruits. À l’est, les B.O.F. (beurre, œufs et fromages) et le poisson. Leslégumes sont présents un peu partout. Les commerces extérieurs sont regroupés par secteur, enrésonance avec l’activité <strong>de</strong>s pavillons. Les rues du quartier sont représentatives <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées :rues <strong>de</strong> la Cochonnerie, <strong>de</strong> la Fromagerie, <strong>de</strong> la Poterie, <strong>de</strong> la Ferronnerie… Les accès aux Halles sefont par secteur d’activité, les camions prenant le pas sur les chevaux, autrefois très utilisés.L’acheminement est facilité par les « poissons-pilotes », qui gui<strong>de</strong>nt les livreurs. Puis, les marchandisessont déplacées jusqu’à leur lieu <strong>de</strong> vente. Le port <strong>de</strong> celles-ci peut s’effectuer <strong>de</strong> différentesmanières : au diable, à la ficelle, au crochet ou à dos d’homme. Enfin, les gar<strong>de</strong>uses sont chargées<strong>de</strong> les surveiller. L’agitation du quartier se traduit par un bruit permanent.LE CARREAUSur le carreau, les emplacements sont délimités à la craie par les forts. Chaque nuit, les vitrines <strong>de</strong>smagasins disparaissent <strong>de</strong>rrière les montagnes <strong>de</strong> marchandises, qui se logent dans le moindre4 5BRO-PEDAGO-DOISNEAU.indd 4-5 17/01/12 11:46

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