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La Gazette médicale du Centre

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102 LA GAZETTE MÉDICALE DU 'CENTRENOTES D'ORTHOPÉDIE ,LASCOLIOg COMÉMTALE DEE A LA PRÉSE\CE D'HM-VERTÈBRES<strong>La</strong> scoliose congénitale est rare ; elle a même été niéependant longtemps par les auteurs, et naguère encoreM. Redard (1) pouvait dire : « Dans nos nombreux examensde rachis de nouveau-nés, nous n'avons jamaisobservé de scoliose véritablement congénitale. » •Cependant les observations récentes et une étude plusméthodique des faits tendent à prouver tout l'intérêt dece genre de déviations rachidiennes en même temps quela complexité de leur pathogénie.Il y a lieu , à mon avis, de distinguer deux grandes classesde scolioses congénitales :I" Les scolioses d'ordre pathologique.II° Les scolioses causées par des variations anatomiques<strong>du</strong> squelette thoraco-rachidien (sans origine pathologique).Les premières sont les plus fréquentes et peuvent provenirde plusieurs facteurs différents et être le fait soit dela mère, soit de l'enfant lui-même. Sans indiquer ici toutesles causes pathologiques de scolioses congénitales, et sansentrer non plus à ce sujet dans des discussions qui demanderaientde longs développements, nous signalerons simplement: 1°) l'oligo-amnios amenant par, compression intrautérinedes malformations thoraco-rachidiennes avec scoliose,que nous avons étudiées ailleurs ; 2°) l'hérédo-syphilis'ou Phérédo-tuberculose ; 30) les troubles <strong>du</strong> système nerveuxcentral provoquant des malformations graves etassociées le plus souvent avec la scoliose; 4°) le rachitismefoetal; 50) les monstruosités pathologiques.Les scolioses causées par des variations anatomiquesnon pathologiques <strong>du</strong> squelette thorado-rachichien peuventêtre la conséquence :10 D'une augmentation ou d'une diminution <strong>du</strong> nombredes segments vertébraux ;- 2° De côtes surnuméraires unilatérales et principalementde côtes cervicales ;3° D'anomalies sternales et principalement <strong>du</strong> sternuminfundibuliforme ;40 D'anomalies <strong>du</strong> sacrum ;50 De sou<strong>du</strong>res occipito-atloïdiennes ;6° De la présence entre des vertèbres normales d'une oude plusieurs hémi-vertèbres.Nous n'étudierons ici que ce dernier groupe de scoliosessur lequel nous possédons dès maintenant des documentsassez nombreux.DiSCRIPTION ANATOMIQUELe professeur Le Double (2), dans son tout récent Traitédes variations <strong>du</strong> Rachis a donné des hémi-vertébres unedescription anatomique à laquelle nous empruntons lesdétails qui suivent :« On nomme hémi-vertèbre une formation osseuse enREDARD. Traité des déviations de la colonne vertébrale, p. 116.(1) LE DOUBLE .Traitédes variations de la colonne vertébrale derhomme.Paris, 1912, pp. 218 à 225.forme de coin, représentant soit une vertèbre régulièredont une portion seule s'est dévelOppée, soit au contraireune vertèbre surnuméraire incomplète enclavée entre deuxvertèbres normales (figure I).« <strong>La</strong> demi-vertèbre anormale peut être plus ou moinsré<strong>du</strong>ite de volume et déformée. Quelquefois même, ellepeut être représentée seulement par l'une ou l'autre de sesparties constituantes ayant ou non sa configuration et sesdimensions habituelles. Quand la semi-vertèbre n'adhèreà aucun des éléments osseux voisins, son corps est logédans un dédoublement <strong>du</strong> menisque fibro-cartilagineuxqui sépare l'un de l'autre les corps des deux vertèbresentre lesquels il est interpcM. Quand elle est soudée, enpartie ou en totalité, avec l'une ou l'autre ou chacune desdeux vertèbres entre lesquelles elle est intercalée, les trousde conjugaison résultant de ses connexions avec ces vertèbresdemeurent toujours largement ouverts. »On ne rencontre d'ordinaire qu'une hémi-vertèbre supplémentairesur le même sujet ; cependant Varaglia (1)Rokitansky (2), et quelques autres en ont vu deux oudavantage.C'est dans les régions thoracique et lombaire qu'onles rencontre le plus souvent. Il paraîtrait même que c'estentre la 1- et la 2° vertèbres lombaires que serait lesie'ge le plus habituel de cette variation.Les hémi-vertèbres thoraciques sont assez généralementpourvues d'une côte.<strong>La</strong> hauteur de ces formations osseuses et leur volumesont essentiellement variables. Parfois elles ont presquela hauteur d'un os normal, d'autres fois elles ne sontconstituées que par un simple mo<strong>du</strong>le osseux. Le professeurLe Double a pu voir en 1901 (figure III), sur uneenfant morte phtisique à l'Hôpital de Tours, trois os dela grosseur d'une noisette chacun, rencontrés à droite <strong>du</strong>plan sagittal médian,plus ou moins près des facettes articulairescostales, l'une dans le ménisque interposé entre la2« et la 3° vertèbres thoraciques, l'autre dans celui séparantla 4e de la 5e,,; le dernier dans celui isolant la 6e dela 7°.L'anatomie comparée nous apprend que cette variationn'est pas spéciale a l'homme et peut se rencontrer dansles différents groupes zoologiques. De fait, les observateursl'ont signalée chez les ophidiens, les sauriens, lesgallinacés, les équidés,_ les rongeurs, etc. Le professeurLe Double en a observé un cas très typique chez un jeunepoulain (figure II).« En somme, conclut l'éminent anatomiste tourangeau,il n'est pas un animal appartenant à l'ordre des mammifèresqui ne puisse 'avoir comme l'homme, les oiseaux etles reptiles, une hémi-vertèbre, une côte et un nerf spinaldé plus d'un côté que de Vautre. »Albrecht explique fort justement la formation de cette(1) VARAGLIÀ, Cité par LE DOUBLE .(2) ROILYTANSKY. Medic. Jahrbuch, 1839, Bd. XXVIII, p. 47.

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